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LES MURS
Exposant :
1.1- DÉFINITION
On entend par «murs» des ouvrages verticaux en béton ou en maçonnerie. Ils peuvent être pré-
fabriqués ou réalisés directement sur chantier.
Les murs porteurs, sollicités principalement par des efforts normaux quasi centrés décou-
lant de la descente des charges ; il en résulte un état unidimensionnel de contraintes normales
de compression. Pour la reprise des charges verticales, les murs peuvent ainsi être dimension-
nés et conçus comme des poteaux. Peut être réalisé en béton armé où en maçonnerie.
Les poutres cloisons (linteaux), dénommées aussi parois porteuses, soumises à des solli-
citations de flexion et de cisaillement dans leur plan à la manière de poutres fléchies. Leur com -
portement et leur calcul se distinguent de ces dernières en raison de la répartition non linéaires
des contraintes dans les sections due à leur faible élancement.
Les murs de contreventement, sollicités à la fois par des efforts normaux dus aux charges
verticales et par des efforts de flexion et de cisaillement dans leur plan dus aux actions horizon-
tales.
Ces murs fonctionnent comme des consoles encastrées dans les fondations ou au niveau du rez-
de-chaussée ; ces consoles pouvant, en fonction de leur élancement, être analysées soit comme
des poutres, soit comme des parois porteuses.
Les voiles périphériques, dans le cas où des murs et des parois porteuses subissent si-
multanément des sollicitations de flexion transversalement à leur propre plan, on appliquera éga-
lement les règles et dispositions prévues pour les dalles. C’est notamment le cas des murs contre
terre des sous-sols de bâtiments (Les voiles périphériques), des murs de soutènement, des murs
de réservoirs et des parois de silos.
1.3.1. Séparation
La construction de l’extérieur (ex : murs de façades, pignons)
Les pièces ou locaux entre eux (ex : refends, cloisons)
La construction du sol (ex : murs de soubassement)
Des terrains (ex : murs de clôture).
Solution : N’importe quelle paroi du moment qu’elle existe convient.
1.3.2. Résistance
- Aux différentes charges permanentes (poids des éléments porteurs et non porteurs de l’ou-
vrage) et variables (charges d’exploitation et climatiques comme la neige et le vent).
Solution : Il faut une couche résistante adéquate dans la paroi verticale suivant s’il s’agit d’une
paroi porteuse ou non.
Aux séismes pour protéger les personnes et les biens.
Aux infractions.
1.3.3. Isolation
Thermique en limitant le plus possible le passage de la chaleur par la paroi dans le cas
d’une paroi séparant un local chauffé d’un local non chauffé. Pour les autres parois, cette isola-
tion est inutile. Solution : on utilise un isolant thermique si l’élément résistant n’est pas isolant.
Contre les bruits :
Aériens extérieurs (ex : trafic routier) et intérieurs (ex : télévision, chaîne, chant…).
Solution : on emploie un isolant phonique ou une paroi lourde surtout pour les murs de façade
ainsi que ceux séparant deux logements.
D’impact (ex : planter un clou). Mais il est rare qu’il y ait des bruits d’impact sur les parois
verticales. Il n’est donc pas nécessaire d’isoler les parois verticales de ces bruits d’impact.
Contre l’incendie pour pallier la diminution des caractéristiques mécaniques des maté-
riaux sous la chaleur. Solution : On tient compte des normes exigeantes sur tous les matériaux
utilisés dans la paroi sur leur tenue au feu et on peut par exemple augmenter les sections résis-
tantes.
Contre l’eau :
De pluie (uniquement pour les murs de façades). Solution : on peut utiliser un revêtement
de façade étanche ou voir III.
Obtenue à cause de la vapeur d’eau dans la construction (cuisson des aliments,
douches…).
Solution : la vapeur d’eau va de l’intérieur du bâtiment vers l’extérieur et peut endommager les
propriétés thermiques des isolants hydrophiles, c’est à dire qui absorbe l’eau. Pour éviter cela, on
utilise un pare-vapeur placé avant l’isolant.
Béton coulé
Parpaings
Briques
Béton cellulaire, …
Selon leur position et leur rôle, on distingue principalement :
Le mur – pignon : qui ferme l’extrémité du bâtiment,
Le mur de façade : qui ferme les côtés du bâtiment, Il s’agit souvent de murs en maçon-
nerie possédant des baies (pour les portes, les fenêtres et les portes-fenêtres) et pourvus ou non
d’un isolant thermique.
Le mur de refend : Ceux sont des murs porteurs intérieurs. Ils constituent un appui inter-
médiaire pour les planchers qu’ils supportent. Réalisés en béton armé où en maçonnerie, ils pos-
sèdent généralement des baies pour les portes sauf s’il s’agit de murs de refend séparant deux
logements.
Le mur de fondations : qui s’élève directement depuis la fondation, partie généralement
enterrée,
Le mur enterré : qui clôt des pièces enterrées : cave, sous-sol …
Le mur de remplissage : qui ne supporte aucune charge et joue uniquement le rôle de fer-
meture,
Le mur de clôture : mur ou muret, extérieur au bâtiment, qui délimite et cerne le terrain.
3-LES MURS EN MACONNERIES
3.1. Définition
Un mur en maçonneries est une structure verticale composée par l’assemblage d’éléments de
petites dimensions, montés en lits horizontaux et à joints croisés, liés entre eux par joint de mor -
tier, par collage ou par emboîtement.
La cohésion du mur est obtenue par l’imbrication des différentes pièces qui le constituent, ce qui
nécessite un décalage des joints d’une assise sur l’autre.
Les parois non porteuses comme les cloisons et les murs de remplissage peuvent être :
Les blocs les plus couramment utilisés sont estampillés de la marque NF propre à la France, qui
garantit la fourniture de matériaux de qualité aux caractéristiques bien définies et identiques.
Cette marque impose la mise en place d’un système de contrôle par le fabricant. a- les trois
sortes de matériaux de blocs de béton couramment utilisés :
Il existe trois matériaux pouvant constituer ces blocs de béton :
Lorsque la masse volumique est supérieure à 1700 kg/m3, les blocs sont dits en granulats cou -
rants.
Les blocs de béton en granulats légers ont une résistance thermique plus grande que les blocs
de béton en granulats courants mais présentent une résistance mécanique moindre.
On distingue trois catégories de blocs de béton standards de granulats courants ou légers, selon
l’importance de la surface des alvéoles :
les blocs pleins sans alvéoles,
les blocs perforés,
les blocs creux..
d- blocs à isolation intégrée
Les blocs-coffrages isolants de béton avec polystyrène à l’extérieur ou à l’intérieur ou les deux
assurent une isolation thermique par l’extérieur ou par l’intérieur ou simultanée (voir photos ci-
dessous). Le montage s’effectue à sec par emboîtements horizontaux et verticaux. Ces blocs
sont utilisés dans les bâtiments industriels et agricoles, publics et sportifs, et les habitats indivi-
duels et collectifs.
e- blocs à bancher
Destinés à être utilisés lorsque les murs sont soumis à des efforts importants, les blocs à bancher
servent de coffrage perdu au béton coulé en place et remplacent les banches. Ils sont utilisés
dans la réalisation de murs porteurs extérieurs et intérieurs enduits, de soubassement, de des-
centes de garages, de réservoirs, de silos et de sous-sol enterré. Avant le coulage du béton, des
armatures verticales et horizontales devront être placées à l’intérieur des blocs.
f- les briques
Les briques sont obtenues par façonnage, filage et/ou pressage, séchage et/ou cuisson d’une
pâte argileuse. Elles sont employées dans les ouvrages de maçonneries courantes tels que les
murs, les cloisons et les doublages. Il existe comme pour les blocs de béton, des blocs acces-
soires pour les linteaux, les chaînages verticaux, les abouts de planchers…
La contrainte normale réelle de compression en partie courante d’un mur en maçonneries est cal-
culée en divisant la charge Nu obtenue grâce une descente des charges, par la surface horizon-
tale S du mur chargé par Nu.
S = épaisseur du mur x longueur du mur
Pour une charge uniformément répartie, cette contrainte normale réelle à mi-hauteur du mur doit
être inférieure ou égale à la contrainte normale admissible à la compression C.
Nu / S < C
3.4.3. Contrainte normale admissible de compression ou d’écrasement
C
La stabilité mécanique dépend :
C=R/N
La longueur d’appui d’un plancher sur un mur est au minimum de 2/3 de l’épaisseur brute du
mur.
La longueur d’appui d’un linteau isolé sur un mur est au minimum de 20 cm.
Ils sont habillés d’une planelle du côté extérieur dans le cas de planchers ou sont moulés dans
des blocs en forme de U comme pour les linteaux dans le cas d’un couronnement des murs sans
plancher.
Dans le cas d’une planelle, celle-ci doit être de préférence de même nature que la maçonnerie.
Le chaînage horizontal ne doit pas être trop volumineux et les habillages isolants sont interdits.
3.6. Choix d’un mur de façade : (DTU 20.1 et 23.1)
Indépendamment de leurs caractéristiques mécaniques, les murs de façade sont définis par la
résistance qu’ils offrent à la pénétration de la pluie combinée avec le vent pendant des durées
plus ou moins longues. Cette pénétration d’eau dépend de plusieurs paramètres tels que le type
de mur, la situation et la hauteur de la construction et l’exposition de la façade.
Les murs de Type II sont sans revêtement étanche coté extérieur mais comprennent dans leur
épaisseur une coupure continue de capillarité qui peut être soit des panneaux isolants non hydro-
philes comme du polystyrène expansé ou de la mousse de polyuréthane (Type II a), soit une
lame d’air continue (Type II b).
Les murs de Type III sont aussi sans revêtement étanche coté extérieur mais sont doublés inté-
rieurement par une seconde paroi séparée de la première par une lame d’air continue à la base
de laquelle sont prévus des dispositifs de collecte et d’évacuation vers l’extérieur des eaux d’infil-
tration éventuelles.
Les murs de Type IV sont étanches à l’eau grâce à un revêtement étanche dérivé des tech-
niques de couverture situé à l’extérieur de la paroi.
La conception des murs de Type I, II a, II b et III est fondée sur le principe qu’une certaine quanti-
té d’eau, plus ou moins importante peut au bout d’un temps plus ou moins long traverser la ma-
çonnerie et qu’il faut l’arrêter et la rejeter avant qu’elle n’atteigne le parement interne. Au
contraire, dans le mur de Type IV, l’eau ne peut pénétrer dans le mur protégé extérieurement par
un revêtement étanche.
4.1. Définition
Les parois enterrées sont construites directement sur les fondations ou les longrines et sont si-
tuées sous le niveau du sol fini.
4.2. Fonctions
a- fonction mécanique
Les parois enterrées doivent évidemment supporter les charges provenant des porteurs verticaux
qu’elles reprennent et du plancher bas s’il est solidaire, mais aussi la poussée des terres puis -
qu’elles sont enterrées.
c- fonction étanchéité
Les parois enterrées doivent s’opposer aux pénétrations d’eau :
par infiltration à travers la paroi, ce qui donne des traces d’humidité à l’intérieur,
par remontées capillaires qui donnent des traces d’humidité et des condensations à l’inté-
rieur du mur,
par infiltration au niveau des fondations, ce qui entraînerait une diminution de la capacité
portante du sol.
4.3. Solutions
a- fonction mécanique
Pour reprendre les charges, les parois enterrées doivent être :
c- fonction étanchéité
Les solutions dépendront :
Catégorie 1 : murs des locaux habitables en sous-sol où aucune trace d’humidité n’est
admise.
Catégorie 2 : murs de chaufferie, garages ou certaines caves, où des infiltrations limitées
peuvent être tolérées.
Catégorie 3 : murs de vide-sanitaire ou de terre-plein qui n’ont pas de fonction étanchéité
et qui n’ont qu’une fonction porteuse.
d- contre les infiltrations à travers les parois
Les solutions contre les infiltrations à travers les parois sont de prévoir à l’extérieur de la paroi, un
revêtement étanche. Pour cela:
Dans le cas des murs en maçonneries, on réalise une coupure de capillarité. Pour cela, les solu-
tions sont :
soit une bande de bitume armé placée en sandwich entre deux couches de mortier, par
exemple FONDABAND comme le montre le dessin ci-contre
soit une feuille de polyéthylène placée aussi en sandwich entre deux couches de mortier,
soit une chape de mortier de ciment richement dosé en sable et avec hydrofuge,
soit une membrane d’étanchéité élastomère adhésive.
On place ces coupures dans tous les murs en maçonneries, qu’ils soient périphériques ou inté-
rieurs.
Ces coupures de capillarité doivent être situées à 0,15 m au moins au-dessus du sol fini, comme
le montrent les différents cas de figures ci-dessous.