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Fonctions usuelles - Fonctions réciproques

1. La fonction exponentielle

Au lycée, la fonction exponentielle est introduite de la façon suivante :

Théorème et définition
Il existe une unique fonction f : R → R dérivable vérifiant f 0 (x) = f (x) pour tout x ∈ R
et f (0) = 1. Cette fonction est appelée exponentielle et est notée exp.

Remarque
Dans le théorème précédent, l’existence est la partie difficile. On peut le faire avec des
n rudimentaires, en démontrant la convergence, pour tout x ∈ R, de la suite
méthodes
1 + nx , mais attention, on ne peut utiliser ni la fonction logarithme, ni la fonction ex-
ponentielle pour prouver cette convergence. On peut aussi utiliser les séries entières, et
n
s’intéresser à la fonction définie par n≥0 xn! .
P
L’unicité, en revanche, peut se démontrer avec les outils du lycée. On commence par
démontrer qu’une fonction vérifiant les conditions précédentes ne s’annule pas puis on
démontre l’unicité en considérant deux solutions f et g et en considérant la fonction
h = f /g.

A partir de la définition précédente, on peut alors démontrer successivement toutes les propriétés
de la fonction exponentielle :

 la fonction exponentielle ne s’annule pas ;

 pour tous x, y ∈ R, exp(x + y) = exp(x) exp(y) ;

 la fonction exponentielle est toujours strictement positive ;


ex
 limx→+∞ ex = +∞ et limx→+∞ xn = +∞ pour tout n ∈ N.

 limx→−∞ ex = 0 et limx→−∞ xn ex = 0.

2. Fonctions réciproques
Lorsque f réalise une bijection d’un intervalle I sur un intervalle J, on peut souvent obtenir
des informations sur f −1 à partir des informations que l’on possède sur f . Rappelons déjà le
théorème relatif à la continuité et à la monotonie de f −1 :

1
Théorème
Soit f : I → R une fonction continue strictement monotone, et soit J = f (I). Alors
f −1 : J → R est continue, et monotone de même sens de monotonie que f .

Par ailleurs, si f est dérivable et si sa dérivée ne s’annule pas, sa réciproque f −1 sera aussi
dérivable et on peut exprimer sa dérivée à l’aide de celle de f .

Théorème
Soit f dérivable et bijective de l’intervalle I sur J. Soit g : J → I la bijection réciproque
de f . Si a ∈ I et f 0 (a) 6= 0, alors g est dérivable en f (a) et :
1
g 0 (f (a)) = .
f 0 (a)
1 1
Autrement dit, g est dérivable en y = f (x) si f 0 (x) 6= 0 et alors g 0 (y) = = 0 .
f 0 (x) f (g(y))

Par ailleurs, il est très facile de construire la courbe représentative de la fonction f −1 connaissant
la courbe représentative de la fonction f :

Théorème
Soit f : I → J une fonction bijective, et f −1 : J → I sa fonction réciproque. Alors, dans
un repère orthonormé (O,~i, ~j), les courbes représentatives de f et de f −1 sont symétriques
par rapport à la droite y = x.

3. Fonctions réciproques usuelles

3.1 La fonction logarithme

Théorème
La fonction exp réalise une bijection de R sur ]0, +∞[. On appelle logarithme népérien
sa fonction réciproque, que l’on note ln.

Avec cette définition et les résultats énoncés précédemment, on peut démontrer les résultats
usuels sur la fonction logarithme :
 la fonction logarithme est strictement croissante sur ]0, +∞[ ;
1
 la fonction logarithme est dérivable sur ]0, +∞[ et sa dérivée est la fonction x 7→ x ;
 pour tous x, y > 0, ln(xy) = ln(x) + ln(y) ;
ln x
 limx→+∞ ln(x) = +∞ et limx→+∞ xn = 0 pour tout entier naturel n.
 limx→0+ ln(x) = −∞ et limx→0+ xn ln(x) = 0 pour tout entier naturel n.
 dans un repère orthonormé (O,~i, ~j), les courbes des fonctions logarithme et exponentielle
sont symétriques par rapport à la droite d’équation y = x.

2
3.2 Fonctions trigonométriques réciproques

Théorème et définition
La fonction sin : [−π/2; π/2] → [−1; 1] est une bijection. Sa fonction réciproque s’appelle
la fonction arcsin : [−1; 1] → [−π/2; π/2]. La fonction arcsin est dérivable sur ] − 1; 1[ et sa
dérivée vérifie
1
(arcsin)0 (x) = √ .
1 − x2
y
π
2

−1 1 x

− π2

Théorème et définition
La fonction cos : [0; π] → [−1; 1] est une bijection. Sa fonction réciproque s’appelle la
fonction arccos : [−1; 1] → [0; π]. La fonction arccos est dérivable sur ] − 1; 1[ et sa dérivée
vérifie
−1
(arccos)0 (x) = √ .
1 − x2
y
π

π
2

−1 1 x

Théorème et définition
La fonction tan :] − π/2; π/2[→ R est une bijection. Sa fonction réciproque s’appelle la
fonction arctan : R →] − π/2; π/2[. La fonction arctan est dérivable sur R et sa dérivée
vérifie
1
(arctan)0 (x) = .
1 + x2
De plus, on a
π π
lim arctan(x) = − et lim arctan(x) = .
x→−∞ 2 x→+∞ 2

3
y
π
2

π
4

−1 1 x

− π2

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