High Five

Dimanche dernier, Julien Machi, joueur de l'équipe prémière du Royal Football Club
Saint Michel, s'est encore un peu plus rapproché du "High Five" et deviendrait le
premier joueur de l'histoire à le réussir.

Pour rappel le High Five est le fait de concéder 5 penaltys pour faute de main en
une saison.

Pour l'occasion, nous nous sommes rendu ce dimanche à son quartier général, le
Kosmos, où nous l'avons rencontré.

Bonjour Julien, comment vous sentez-vous à l'approche de ce dernier match ? J.M:

Bien et (il réfléchit quelques instants) fier oui fier est le bon mot. Je n'ai
jamais été aussi proche de réaliser mon rêve.

En effet, vous n'êtes qu'a un penalty pour faute de main mais il ne vous reste
qu'un match pour réaliser le High Five.
J.M: c'est vrai mais je suis confiant. Comme nous avons réussi à assurer notre
maintien en 1ère provinciale dimanche dernier je peux aborder ce dernier match plus
sereinement car mes coequipiers m'en voudront moins.

Ne vous êtes vous pas réveillé un peu tard pour prétendre à ce sacre ?
Oui, peut-être. A un moment donné j'avais plus ou moins fait une croix dessus cette
année mais à 3 journée de la fin j'ai pris mes c***lles en main au propre comme au
figuré et pas que me c***lles d'ailleurs si je peux me permettre (rire).
L'avenir nous le dira.

Revenons un peu aux origines. Quand vous êtes vous fixer cet objectif ?
Lorsque j'ai commencé le foot, j'ai très vite compris que je ne serai jamais un
grand buteur ou donneur d'assist donc si je voulais marquer le football de mon
emprunte, je devais m'y prendre autrement.
Et tout a changé le 23/04/2015 lors du quart de finale de ligue des champions entre
la Juventus et Monaco. Je revois encore Giorgio (Chielini) subtiliser avec sa main
le ballon à Moutinho. Magistral ! J'ai eu une révélation à ce moment-là. Ce sera
grâce à mes bras que je me ferai un nom.
Petite anecdote, C'est d'ailleurs pour ressembler un peu plus à mon idole que je me
rase la tête depuis quelque années maintenant.

De plus, j'ai le sentiment que c'était ma destinée. En grec, main s'écrit "chéri"
en alphabet latin. Main = chéri, ca ne pouvait être qu'un signe.

Cela fera dans quelques jours 8 ans jour pour jour que vous vous êtes lancé ce
défi.
Oui cela aurait été beau de décrocher ce titre un 23 avril. Dommage que la saison
ne se termine pas une semaine plus tard, cela aurait été un joli clin d'oeil.

Mais 8 ans c'est long quand même..

Certes, j'en ai fait mon objectif il y a 8 ans, mais je n'ai vraiment pris ce défi
à bras le corps, mais pas trop près du corps si vous voyez ce que je veux dire
(rires), il n'y a que 5 ans.
Et puis vous savez on n'arrive pas au stade ou j'en suis du jour au lendemain. J'ai
fais des pieds et des mains, surtout des mains (rires) pour en arrivez là
aujourd'hui. Comme on dit chez moi: "Roma non fu fatta in un giorno" (ndrl: Rome ne
s'est pas faite en un jour)

Chielini a été l'élément déclencheur mais quels sont vos autres modèles ? (sans
hésitation) Thierry Henry, Maradona même s'ils concouraient dans une autre
catégorie (ndlr: La Manita, qui est le fait d'être impliqué dans cinq buts en
touchant le ballon du bras). Et comment ne pas citer Luis Suarez. L'auteur d'une
des plus belle faute de main. En phase finale de coupe du monde de surcroit. J'ai
du regarder au moins 500 fois sur Youtube son intervention face au Ghana.

Imaginons 2 secondes (il nous coupe pour commander son troisième Ouzo depuis le
début de l'entretien)

Imaginons 2 secondes que cette distinction vous file entre les doigts. Cela serait-
il un échec personnel ?
JM: j'essaye de ne pas trop y penser mais c'est sûr que ce serait rageant d'échouer
si près du but. Mais comme je vous l'ai déjà dit, j'ai confiance en mes capacités.

En parlant de capacités, quelles sont les qualités requises ?

JM: C'est tout un art vous savez. il faut parfaitement savoir positionner ses bras.
Un centimètre plus près du corps et il n'y a pas faute et un centimètre plus
éloigné et s'est trop flagrant. De plus, il faut être bon comédien. D'une part il
faut faire croire à tout le monde que ce n'était pas volontaire et d'autre part
faire semblant d'essayer de convaincre l'arbitre qu'on n'a pas touché la balle de
la main. J'ai bien dit essayer (éclats de rire). Si vous n'êtes pas assez
convaincant, vous risquez de perdre la confiance de vos coéquipiers et entraineurs
et de ne plus jouer. Et c'est compliqué de faire des fautes de mains quand on est
en tribune (rire)
Heureusement, j'ai quelques prédisposition héréditaires. De part mes origines
italiennes, j'ai une parfaite maitrise de mes mains mais également une certaine
aisance à jouer la comédie. J'ai d'ailleurs été perfectionner mon art en Erasmus à
Rome.

Vos coéquipiers ne vous en veulent-ils pas d'essayer de les saboter.

JM: τους γαμώ αυτούς τους μαλάκες ! (tout le bar éclate de rire). En soit, je ne
fais que provoquer les penaltys. Si on encaisse c'est la faute du gardien qui n'a
pas été capable de l'arrêter. C'est plutôt à lui qu'il faut en vouloir.

*Nous contactons à ce moment-là Sam Boujardon, l'un de ses coéquipier, pour

connaitre le ressenti de l'équipe*
Sam, comment est vécu, au sein du vestiaire, l'exploit qu'est entrain d'accomplir
Julien ?
SB: Pour être tout a fait honnête je ne pense pas que tout le monde dans le noyau
le soutienne dans ce challenge. Son cas divise et seule une poignée de joueurs
comprend ses motivations.
Personnellement, j'en suis très fièr. C'est mon fiston après tout. Lui et moi on
est bras dessus bras dessous pour ne pas faire de mauvais jeu de mot. Ce sera une
consécration pour lui.
Vous le soutiendrai dimanche prochain donc ?
SB: Bien évidemment et je lui donnerai un coup de main, toujours sans mauvais jeu
de mot, si besoin. S'il faut que je lui tire la balle sur le bras exprès je le
ferai sans hésiter. Quitte à me mettre des coéquipiers à dos.
JM: Merci Fils ! J'accueillerai cette aide à bras ouverts, très ouverts (rires).

Et l'avenir, en cas de succès, tenterez-vous de réitérer l'exploit et à l'inverse

en cas d'échec, retenterez-vous votre chance la saison prochaine ?
JM: (après quelques secondes de réflexion) Je ne sais pas encore. Cette saison a
été très éreintante sur le plan psychologique. Devoir rester concentré 90 minutes
pour pouvoir exploiter n'importe que ballon aérien passant dans la surface et
perpétuellement faire semblant de me morfondre et cela même bien après la fin de la
rencontre est très éprouvant.
C'est pourquoi je vais surement me fantomiser quelques temps (il mime un geste de
la main comme s'il tenait quelque chose entre son pouce et son index en allant de
gauche à droite) et me resourcer à Egine (son fief d'origine).
Je ferai le point à mon retour mi-septembre mais ne comptez pas sur moi pour rester
les bras croisés. Vous l'avez ? (rires)

Merci Julien de vous être prêté au jeu et on croise les doigts pour Dimanche.
JM: Merci à vous !

Julien Machi rentrera-il dans l'histoire en étant le premier joueur à réaliser le

High Five ?
Rendez-vous à Stockel le dimanche 16 avril à 15h pour le découvrir.