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1.

(musique rythmée) (femme): Excusez-moi.

- Oui?

- Je viens pour l'anniversaire de. . .

- William? - Oui, voilà, c'est ça!

Du coup, j'ai ça. Je le mets où?

- Vous pouvez le déposer sur la table avec les autres cadeaux.

- OK. Et du coup, il arrive quand?

- Je pense qu'il est en route.

Il devrait plus trop tarder, maintenant.

- Ça n'est pas à moi d'aller vous dire quoi faire de votre passé, monsieur.

Mais sachez seulement que certains d'entre nous auraient plutôt à coeur de savoir
ce que vous ferez de votre avenir.

- Batman Begins!

Alfred à Bruce Wayne, dans les escaliers.

- Bravo, monsieur.

- Merci!

- En 30 ans, je n'ai jamais réussi à vous mettre en défaut.

L'humanité pourrait jouir d'un esprit de votre qualité.

- Attendez. Vous me parliez vraiment ou c'était encore une de vos citations?

- Je vous parlais vraiment, monsieur.


- Tiens, d'ailleurs, ça vous fait pas chier de m'appeler monsieur tout le temps?

(Il se racle la gorge. )

Pardon, ça vous embête pas de m'appeler monsieur tout le temps?

- Pas du tout, monsieur. J'appelle monsieur monsieur tout comme mon père appelait
monsieur le père de monsieur, monsieur.

Et comme avant lui, le père de son père appelait monsieur monsieur, monsieur.

- D'accord.

Juste non, c'était bien, aussi. (sonnerie de téléphone, musique techno)

Allô? (homme): Ouais, mec, c'est quoi, l'adresse pour ton anniversaire? Tu m'as dit
un grand hôtel, mais tu m'as pas dit le nom.

- Non, le Grand Hôtel, c'est le nom. - Ah, d'accord. Mec, j'ai trop hâte d'y être,
ça va être chan-mé.

- De ouf, mec! De ouf! - Ouais.

- J'arrive tout de suite, ciao. Cia-ciao, ciao.

- Essayez d'y aller doucement, monsieur.

- Bah! Attendez, vous me connaissez. (musique techno, cris) (invités): William,


William, William!

- Ouh là, oh, oh!

S'il vous plaît! Non, non, non! (invités): William, William, William!

- Non, non, non, non!

Non, mais-- - Oui, t'aimes ça!

Mais t'aimes ça! (encouragements) - 3, 2, 1, top! (soupir)

- Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! (gémissement) (musique
inquiétante)

- Ça reste entre nous, hein? - Ouais, ouais.

- Ça va, il est pas mort. - Ah non! Non, non.

Il a juste un bras, les 2 jambes et 8 côtes cassés.

Non, tuer quelqu'un, tu feras ça pour tes 31 ans.

- Papa, plus personne ne lit la presse papier! (alertes du téléphone)

- Et ça t'amuse?

Remarque, ça m'étonne pas, tu sais faire que ça, t'amuser.

Après tout, c'est ma faute.

Je t'ai tout donné et je t'ai laissé faire le petit con pendant 30 ans.

- C'était plus facile que de s'occuper de moi.

- Ta gueule!

Tu m'as foutu la honte pour la dernière fois.

À partir d'aujourd'hui, t'as un an pour apprendre la vie.

Pour apprendre à bosser et pour apprendre à te démerder tout seul.

Et si tu y arrives pas. . . . . . t'as plus d'héritage et moi, j'ai plus de fils.

- Si j'arrive pas à quoi? Je comprends pas.

- À bosser, trou du cul!

Tu m'as foutu un groom à l'hôpital, tu vas le remplacer. Mais avant. . .

Tu vas me rendre tout ce que je t'ai donné, à commencer par ta Black Card.
- La voilà, ta carte. - William. . .

- Tiens. - William. . .

- Quoi? - La Visa, William.

- Je peux même plus commander à bouffer!

- Tu vas te faire à manger.

Ça va te faire le plus grand bien, cette petite remise à niveau. Au revoir, mon
petit bonhomme.

Ah non! Non, non, non! Oh, non!

Ah non, la moto, ça dégage.

- Mais j'en ai rien à foutre.

Pas besoin de conduire, y a Hubert.

Tu viens, Hubert? (rire d'asthmatique)

Tu sais quoi, je vais le faire, ton boulot de merde.

Moi, je la baise, la vie, j'ai pas besoin qu'on me l'apprenne. (musique


inquiétante)

Qu'est-ce que. . . Qu'est-ce qui se passe, là?

- Tu feras attention: le début de journée, c'est 8h. (chants d'oiseaux) (musique


douce au piano) (ding! ) - Bonjour, monsieur. Bienvenue au Grand Hôtel.

Que puis-je pour vous? - Je suis le groom.

- Non! T'es déjà sorti?

C'est dingue! Ils t'ont refait le visage carrément.

Mon gars, les pommettes, c'est trop bien fait.


- Non, je suis le nouveau groom.

Je remplace celui que j'ai. . . Enfin, celui qui s'est blessé. - J'aurais dû me
douter, vous avez pas du tout les mêmes fringues. - Non. . .

- Et même la. . . - Parlant de fringues, y a pas un uniforme que je suis censé


récupérer quelque part?

- Oui. Les vestiaires, c'est juste au bout, à gauche et en bas. Par contre, faites
gaffe! (musique inquiétante)

Je crois qu'il y a un fantôme. (grincement de porte) (couinement) (musique


angoissante)

- Oh! Putain! Vous êtes qui?

- Le concierge, vous avez 3 heures de retard! En 14 ans de carrière, j'ai jamais vu


ça!

Vous mettez votre costume, je vous attends dehors dans 2 minutes! (batterie jazzy)

- C'est pas un peu ridicule?

- Vous, dans un costume aussi respectable?

Si, carrément ridicule. Allez!

Donc là, vous êtes dans un hôtel 5 étoiles, un hôtel de luxe.

Vos actions sont guidées par deux choses: mes directives et les désirs des clients.

- Oui. Le client est roi, quoi. - Non, non, non.

C'est moi, le roi. Le client, c'est Dieu.

- Et moi, je suis quoi?

- Groom.

- Voir la directrice.
- Pour quoi faire?

- Quand on arrive dans une boîte, on se présente à la direction. Vous avez jamais
bossé?

Vous avez jamais bossé de votre vie.

- C'est à dire que. . . (toc-toc! ) - Oui, entrez.

Eh!

Big Willy.

Il est là! Eh eh eh!

Le Big Willy style!

- Bonjour, madame.

- Ah, non! Time out, time out!

Tu m'appelles Sylvie.

- D'accord, Sylvie.

- Alors, comment ça se passe bien, ce premier jour?

- J'ai perdu mon téléphone portable à mon anniversaire, donc je suis un peu en
retard.

- Un peu oui, 3 heures de retard. En 14 ans de carrière--

- Ouais, c'est bon. Tu t'inquiètes pas, c'est rien.

Tu vas voir, ici, c'est un peu la colo. On est à la cool. (rire niais)

Eh! Yes! (Elle rit. )

Vroum!
Alors. . . Qu'est-ce que tu en dis?

T'aimes la moto, non?

- Enfin. . . Oui, oui, j'ai une moto, oui.

- I love motocross!

J'adore ça.

La prochaine fois que tu pars en virée, tu me préviens, hein?

- Prévenez-la bien à l'avance, qu'elle ait le temps d'acheter une moto.

- Bon, allez, c'est pas tout, mais moi, les gars. . .

I have to work.

Hey. . . Bye, Willy!

Bye, Willy-man! Have a nice day!

- C'est ça. Voilà!

- Ciao. - Hum-hum.

- Hasta la "vichma"!

- Les mains dans les poches! On n'est pas à la buvette!

Bon, ici, c'est le hall. C'est là où vous serez posté pour servir les clients.

- Oui. - Là, c'est la réception.

Et là, c'est Thomas.

Son rôle, c'est d'accueillir les clients, vérifier leur réservation, distribuer les
chambres. . . (La voix du concierge disparaît. )
Eh, eh, oui? - Oui?

- Donc quand un client est à la réception, vous prenez sa valise et vous l'apportez
à sa chambre.

D'accord? - D'accord.

- Psss! Thomas!

Vos saloperies sur le badge! Vous me virez ça, je vous l'ai dit! (bruits de pas)

- Bonjour, bienvenue au Grand Hôtel, que puis-je pour vous?

- J'ai une réservation au nom de Boissier.

- Boissier, chambre 101.

- Voilà. Donc là, c'est une cliente.

Elle est en train de faire son check-in, comme on dit, et il va pas tarder à lui
donner sa chambre.

- Je vous donne la carte.

- Voilà! Vous prenez la valise et vous l'apportez en 101.

C'est au 1er, d'accord? Vous allez y arriver?

- Porter une valise?

Ça va être un peu compliqué, mais je vais faire de mon mieux.

- Ouais.

Je suis pas sûr que votre mieux, ce soit suffisant.

Allez! (batterie jazzy)

- Bonjour. - Bonjour.
- Vous venez ici souvent?

- Assez souvent, oui.

- Et vous avez quelqu'un dans votre vie?

- Assez souvent.

- Quel genre de quelqu'un?

- Pas groom.

- On y va? - Oui, oui. (ding! ) (musique mystérieuse)

- Mais, hé! Elle est où, ma valise, là?

- Ah oui, je l'ai perdue.

- Et donc?

- Moi, quand je perds un truc, je le rachète, c'est plus simple.

Vous allez pas galérer à chercher une valise à peine arrivée.

- Non, pas du tout. Vous allez chercher ma valise, abruti.

- Mollo, c'est mon premier jour.

- Mais ce sera le dernier si vous retrouvez pas ma putain de valise!

- Y a un souci, mademoiselle Boissier?

Parce que j'ai entendu "putain". . .

- Non, y a pas de souci.

- Très bien. Je me tiens à votre disposition en tout cas.

Au revoir. - Au revoir.
(Mme Boissier): Je vous laisse une heure. Abruti!

- Bonjour, je suis le nouveau groom.

- Non, toi, t'es le connard qu'a dégueulassé l'hôtel.

- On va se calmer, je suis le fils du patron.

- Ah! Pardon, t'es le connard de fils de patron qu'a dégueulassé l'hôtel.

- OK, nickel. Vous auriez pas trouvé une valise?

- Si, elle est là.

- Bien vu. Donc pas de valise? - Si, je l'ai, ta valise.

- Eh ben, voilà!

- Oh, bon, allez, j'arrête. Tiens. (effort)

- C'est drôle. - Attends!

J'ai une petite valise dans ma poche. . .

- C'est votre doigt? C'est votre doigt. Voilà.

Merci pour l'humiliation mais je dois y aller, j'ai une valise à retrouver.

- Vous avez perdu quelque chose?

- Non. C'est moi, j'ai perdu mon chiffon microfibres. (fort): Quoi? (fort): Quoi?
(moins fort): Quoi? On perd rien dans un hôtel!

- Ah non, c'est bon! Il est là.

- Vous êtes malade! Vous m'avez fait peur, Delphine!

- Franchement, merci! À votre place--


- J'ai pas fait ça pour toi. On n'est pas potes.

J'aime pas les gosses de riches qui se croient tout permis.

Mais j'aime encore moins l'oppression du patronat sur le petit personnel.

T'es un être humain, t'as le droit à l'erreur, d'être protégé.

- Merci.

- Mais je peux pas voir ta gueule. (musique jazzy légère) (musique douce au piano)
(ding! )

- Bon, j'ai un petit problème: j'ai perdu une valise.

- OK. Où est-ce que tu l'as vue pour la dernière fois?

- Devant les ascenseurs.

- Je sais où elle est.

Non.

- Mais sérieux, elle était juste là. Il y a quelqu'un qui l'a volée.

- Faut faire comme avec les renards!

- C'est-à-dire?

- À la campagne, quand y a des renards qui mangent des poules, on met une poule
quelque part et on attend qu'un renard passe.

On se planque dans une cabane. Quand le renard passe. . . tu l'attrapes. Boum!


Ensuite, tu le tues.

- Sauf que là, on n'a pas de cabane. (musique intrigante)

- Bienvenue au Grand Hôtel.

William.
Regarde!

- Merci. (ding! )

- On s'occupe de votre valise tout de suite, monsieur Lebrun.

- Euh. . . d'accord.

- C'est comme à la campagne!

Imagine, y a un renard qui arrive!

Et le renard, c'est Robin des Bois.

- Hum. . .

(Il fait de la trompette avec la bouche. )

- Les gens diraient: Y a un toon dans l'hôtel.

Un toon? Un toon est dans l'hôtel!

Un toon est dans l'hôtel! - Thomas!

Si tu continues de faire du bruit, le renard va jamais venir.

Oh, putain!

- Qu'est-ce qui se passe? - La valise, elle a disparu!

- C'est comme à la campagne! - Arrête, avec ta campagne!

- À la campagne, mon copain Ludo, il avait disparu.

Les gendarmes le recherchaient et ils se sont dit:

"Faut qu'on se mette à la place de Ludo.


Si on était Ludo, où est-ce qu'on irait?"

- OK, nickel, j'ai plus qu'à me mettre à la place d'une valise!

C'est bon. Je suis dedans!

- OK, personne t'a vu rentrer. Opération Ludo enclenchée.

- Parfait. Maintenant, casse-toi.

- Quoi?

- Casse-toi, je te dis.

Si tu restes à côté, personne va venir.

- OK, bien vu. Bien vu. (bruits de pas qui approchent) (musique mystérieuse)

- Ça y est, c'est parti, on se déplace.

OK. On tourne à gauche.

On ralentit.

On est sûrement sur de la moquette.

Un bruit de carte magnétique.

On doit passer près des chambres.

Ça roule mieux. On est sur du carrelage.

On passe une porte.

On s'arrête. (coups réguliers) (musique angoissante)

(Les coups s'accélèrent. )

- Là, tu marches, putain! - Vous êtes qui?


- Toi, t'es qui? Tu viens comme ça, t'arrives derrière mon cul.

- Moi, je sors de la valise que t'as volée.

- Quoi? Écoute bien. Ça fait 5 ans que je travaille dans ce spa, jamais eu de
problème!

T'arrives comme une fleur, tu me traites de voleur? - Ouais!

- On m'a jamais insulté comme ça, je vais le dire au concierge.

- Non! Pas le concierge. Pardon, excuse-moi, je suis désolé.

Je vais trouver le vrai voleur. Ça va. Pardon.

- Ah mais. . . c'est bon. Moi aussi, je rigole.

Tu crois vraiment que j'ai envie d'aller voir le concierge?

Mais reste tranquille avec tes accusations.

- Pardon, pardon. - Y a pas de souci.

À plus tard. (sonnerie musicale)

Euh. . . Ça, c'est. . . c'est la nouvelle alarme incendie.

- Y a pas de feu.

- Ouais, justement, c'est la nouvelle alarme incendie qu'ils ont fait pour quand y
a pas de feu. Une alarme anti-feu.

- Ou. . . peut-être que c'est mon portable qui est juste là.

- Voilà, c'est bon, j'avoue! Oui, j'avoue, voilà.

Les valises, c'est moi, le téléphone, c'est moi. Ouais.

Je me rends. Désolé. Qu'est-ce qu'y a?


- Mais je comprends pas, tu fais quoi, tu les revends?

- Pas du tout. Je les garde un peu. Ensuite, je les ramène aux propriétaires et
eux, vu qu'ils sont pétés de thunes, ils me passent de l'argent.

- OK, donc tu les voles et tu les ramènes.

- Ah non, justement, c'est là que t'interviens.

C'est que moi, techniquement, je les ai pas volées.

C'est toi qui les as perdues.

- Hmm. . . Mais là où ça marche moins bien, c'est que maintenant que je le sais, je
vais te balancer.

- Ouais. Mais là où ça marche quand même un tout petit peu, c'est que pour me
balancer, faut que tu dises que t'as vidé la valise d'un client.

Pour te mettre dedans.

- Bon alors, ce que je te propose, c'est que moi, je ramène les valises aux
clients, comme ça, je me rattrape, et je te file la moitié de la thune.

- D'accord.

Sauf que la valise, tu l'as vidée à moitié?

- Toute la thune. Je te donne toute la thune.

- On va bien s'entendre tous les deux, je crois. - Ouais.

- Avec ta tête de cul, là. (musique rythmée style cabaret)

- Eh voilà, monsieur. - Merci à vous.

- Eh bien, bonne journée. - Bonne journée.

Au revoir. - Au revoir.
- N'importe quoi. Premier jour, 3 valises perdues!

- Non, non, non, non!

Il les a retrouvées, c'est pas pareil.

- Il les a retrouvées après les avoir perdues.

- Voilà. Ça prouve que Will sait rebondir.

- Pour rebondir, faut d'abord tomber.

Et là, il est tombé 3 fois dans la même journée. - 3, ça va, c'est pas beaucoup!
C'est beaucoup?

Ah! C'est pas beaucoup?

- C'est beaucoup quand c'est 3 valises sur 3, c'est-à-dire l'intégralité des


valises de toute sa carrière.

- C'est une carrière qui démarre sur les chapeaux de roues.

Bravo, William.

Bravo, William!

- Bravo, Willy!

- Les chapeaux de roues, la moto.

La moto.

Chapeaux de roues. Deux-roues, quoi.

Les chapeaux de roues de. . .

- Oui, ça y est, on a compris. (vroum! )

- Elle est bonne, hein?


- Elle est jolie, ouais.

- C'est une pute, cette meuf. - Oh! Mais comment tu parles?

- Enfin, je veux dire. . . C'est une escorte.

Une meuf qui couche avec des gens contre de la thune.

Elle bosse ici.

Il est amoureux d'une te-pu! (musique dramatique)

- Clémence?

Rapport à ton emploi, moi, je voulais te dire que ça me dérange pas.

- Parce que ça pourrait te déranger?

- Normal qu'elle couche avec des gens. C'est une pute!

- Allez, à nous! - Escorte. . .

Si ça se sait que je travaille, c'est la honte.

Faut pas qu'ils me voient!

- Vous êtes l'employé le plus à chier de l'histoire de l'hôtellerie.

- Vous pourriez monter ma valise dans ma chambre?

- Ça vous dérange pas de le faire vous-même?

- Non! Non!

- C'est marrant, vous avez une veine, là. (cris indistincts)

- Je vais te crever, ouais! Je vais te crever!

- Je ne veux aucun mort dans l'hôtel sous aucun prétexte.


- Attends, attends, attends. Qu'est-ce que tu fais, là?

- C'est plus la peine alors! - Pas la peine de quoi? - De rien!

- C'est parti! (musique festive)

- William! On a un problème.

Attendez, faites pas ça! - Vous approchez pas, je vous préviens. Je saute.

- Dégage. - Y a d'autres vedettes?

- Ouais. On a. . . on a. . . Omar. . .

- Omar?

- Bûche.

Omar Bûche. - Omar Bûche?

- Mais monsieur, monsieur! - Wouha! (cris)

- Je suis fils de milliardaire. Qu'est-ce vous voulez que je fasse d'autre qu'en
profiter?

Je suis chez moi ici. Vous me faites chier. - Ouh!

Ça va être cool, hein?

(indicatif musical) (musique légère)

(Il fait des bulles dans son verre.)

- Hum! Clémence?

- Ça va? - Oui, oui, et toi?

Ah, hop là, le genou. (bâillement)


Tu veux un café, un truc?

- Non, c'est gentil, je vais aller faire une sieste, j'ai bossé toute la nuit, si
tu vois ce que je veux dire?

- Oui, oui, je vois ce que tu veux dire.

Bien, tiens, rapport à ton emploi et ses caractéristiques un peu particulières,


moi, je voulais te dire que ça me dérange pas.

Voilà.

- Parce que ça pourrait te déranger?

- Non... non. Ah... je m'exprime mal.

Je trouve ça chan-mé, en fait, que tu laisses pas d'hommes te donner d'ordres.


C'est... c'est... c'est bien.

- Bien si, si, ça arrive, mais c'est plus cher.

- Non, alors... moi, ce que je veux dire dans le fond...

- Laisse tomber, j'ai compris. T'es mignon, va.

- Attends, je suis mignon, c'est-à-dire?

Quand tu dis que je suis mignon, c'est genre:

Oh, lui, il est mignon, lui! Oh, c'est mignon, ça!

Ou plus...

Lui, il est... il est mignon, quoi.

- Arrête. De toute façon, même si je te trouvais hyper attirant, j'ai une règle
stricte: je couche jamais avec le personnel de l'hôtel.

- Pareil.
- Ça va, William, tout va bien?

Je vous sers un truc, peut-être?

- Non merci, je finis mon jus d'o.

- Vous êtes sûr? Parce qu'on a sangria, diabolo, lettre de licenciement...

- Bien ça va, je commence à 9 h.

- Et il est 9 h depuis... 18 secondes. - Attendez!

Vous attendiez depuis tout à l'heure, là?

- Non.

- Ah, si, si, vous étiez caché derrière le comptoir.

Moi, c'est Serge, barman. On s'est pas présentés...

- Oui, super. Serge, William. William, Serge.

Voilà. Et vous, vous allez bosser.

- Putain! La directrice est quand même plus cool.

- Elle est cool. Elle est très très cool même.

Mais elle est pas là, et quand elle est pas là, c'est moi, le patron.

- À plus. - Oui, à plus.

Ça va, ça vous amuse de détruire la réputation de cet hôtel, madame l'escorte girl?
- Enfin, je vois pas du tout de quoi vous parlez.

- Non, pas du tout. - Excusez-moi, on m'attend.

- D'accord.

- Sinon, les lettres de licenciement, c'est pas sur la carte.


Enfin, c'est par rapport à la blague que vous avez... (bip)

- Dis voir, Thomas, est-ce que...

Qu'est-ce que tu fais?

- Je vérifie si j'ai autant de sourcils à gauche qu'à droite.

- Du coup, je suis vraiment désolée de te déranger, tu peux regarder si la chambre


102 était occupée cette nuit?

J'ai un doute. Quand je suis arrivée ce matin, elle était nickel.

- Elle est occupée, un peu comme moi avant que t'arrives.

- Ouais, je te le confirme, y avait quelqu'un cette nuit. - Enfin, ça n'a pas de


sens.

Quel genre de client range, fait son lit et nettoie sa baignoire alors qu'il est à
l'hôtel? C'est qui?

- Non. Secret professionnel.

Les confessions sur l'oreiller restent sur l'oreiller.

- Comme le sperme. - Même pas!

D'habitude, quand je nettoie une chambre, les clients se prennent pour Jackson
Pollock, à répandre leur semence partout, et là, rien.

- Là, j'ai pas la réf', hein.

- C'est un peintre américain spécialisé dans l'expressionnisme abstrait.

- Comment tu le connais, toi? - De qui?

- Pollock. - C'est qui?

- Oh... De toute façon, je savais que j'aurais aucun soutien ici.


C'est entre lui et moi. Toi, je te...

- Thomas, tu peux venir?

Faut que je te parle de... de la moquette.

- Je suis chaud! (soupir)

- Elle est vraiment incroyable, elle me rend dingue.

- Pareil, c'est super agréable de marcher dessus.

Ils l'ont shampouinée.

- Je te parle de Clémence.

- T'avais dit qu'on parlerait de la moquette!

- Mais non, mais c'était pas vrai. - T'as menti!

- Écoute, tu la connais depuis combien de temps, Clémence?

- Pourquoi?

- Parce que je la trouve charmante et voilà, s'il y a moyen de la...

- De la manger?

- Non. Non. D'avoir une histoire avec elle.

Voilà, je dirais pas non.

- Oui, à mon avis, ça, t'oublies.

Parce que moi, une fois, je lui ai demandé de sortir avec moi en échange d'une Play
avec 2 jeux, une manette, et elle m'a dit que non, soi-disant, une histoire de
règle d'or, je sais pas quoi.

- C'est des conneries, cette règle d'or.


- Non, parce que déjà, c'est en or, à la base, donc c'est pas un métal, c'est pas
n'importe...

- Thomas, ce que je veux dire, c'est qu'elle fait genre elle est inaccessible alors
qu'en vérité, si t'es gentil et que tu la fais rire...

- Tu la manges! - Non, non... Clémence.

- Excusez-moi, j'ai entendu dire qu'il y avait de très belles balades en


hélicoptère à faire dans la région.

Vous me réservez un vol, vous êtes gentils?

- Non, c'est pas possible, y a plus de vol depuis 96.

- C'est pas vrai?

- Franz Krieger, notre pilote, il a tenté de faire un looping sous un tunnel


ferroviaire, pam!

La gueule... Game over, quoi. Dead.

- Seigneur! - Ouais.

- Eh bien, merci quand même. - Hum-hum.

Oh, qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui t'arrive, là?

Qu'est-ce... - C'est Franz...

Je l'ai même pas connu...

Il est mort.

- Non, mais j'ai menti. J'ai menti.

- Quoi?!

- C'est dans Mission impossible, c'est la scène avec Jean Reno.


- Eh! Mais c'est pas bien de mentir.

- Oui, c'est pas bien, mais c'est pratique.

Tu vois, ça permet d'éviter des trucs relous, là.

Eh oui.

- Genre...

Si je te dis: moi, depuis le début... je suis un dinosaure.

- Ouais, c'est...

C'est ça, c'est ça. Ça sert à rien, mais c'est ça.

T'as l'idée.

Oui.

(Il imite un dinosaure.)

Ouais... Ça marche bien.

Tu l'as. C'est ça. Ça sert à rien non plus, mais...

- Je vous dérange pas?

- Non. Après, je sais pas si c'était rhétorique.

- C'était rhétorique. - Ouais. Je me disais bien.

Y avait quelque chose dans votre ton.

- Dans un 5 étoiles, on peut pas avoir des escortes qui traînent.

Ça gêne les familles, ça perturbe les employés.

- Quand vous dites que ça perturbe les employés, vous parlez de vous, non?
- Pas du tout. Regardez William.

Dès que vous entrez dans une pièce, il bosse plus.

- Parce que parfois, il bosse? - Vous m'aidez pas, là.

- William, il peut juste me trouver sympa, ça fait pas de moi une escorte.

Alors il se trouve que j'ai beaucoup d'amis dans cet hôtel, principalement des
hommes, certes, mais c'est pas de ma faute.

- Vous me prenez pour un abruti? - C'est encore rhétorique?

- J'arriverai à prouver que vous êtes une escorte et vous dégagerez de cet hôtel!

- Il vous faudra des preuves, mon petit monsieur.

Sur ce, je vous laisse, j'ai mon excellent ami...

Stéphane, qui veut regarder la télé.

Avec moi. Voilà. À bientôt. (musique dramatique) (musique intrigante)

- Puis elle est drôle. Elle a de la repartie.

Ses cheveux...

- C'est vrai qu'elle a des cheveux.

- J'ai passé toute la chambre au peigne fin: rien!

La chambre est nickel!

- Mais ses cheveux...

- Ça fait une heure qu'on attend nos bagages.

J'espère que vous avez une bonne excuse?


- Effectivement...

- C'est un grand hôtel ou ce n'est pas un grand hôtel?

On est à deux doigts de faire demi-tour. - On va pas faire demi-tour.

- J'impose mon autorité. - D'accord.

- Alors en fait, c'est parce qu'on a dû s'occuper en urgence... d'une star.

- D'une star? Une vedette? - Oui.

- Moi, j'en ai rien à foutre, qu'il y ait des vedettes.

Je paye, donc je veux être reçue exactement pareil que votre star.

- Oui, mais c'est une star connue.

- Oh? - C'est qui?

- C'est...

- Lou... - Lou Reed?

- Non. - Lou Bega?

- Non! Non, non.

Âne. C'est Louane.

- The Voice? - Oui!

- Je suis un grand fan! J'avais voté, tu te souviens, chouchoune?

J'ai voté 16 fois. 47 euros! Elle était pas très contente. - 47 euros, non, je l'ai
pas bien pris.

- Vous comprenez, alors? - Mais carrément.

Du coup, on peut lui faire un petit coucou?


- Alors, non.

Non, parce que...

Elle est malade.

- N'importe quoi!

- Si, c'est vrai, si.

Je lui ai apporté un Doliprane 1 000.

- Comment on peut vous croire?

- Bien on n'a qu'à l'appeler!

- Eh bien oui, on n'a qu'à l'appeler.

- C'est un coup de fil. En vrai, c'est...

- Non. - Oh, bien si!

Je suis sûre que votre supérieur serait ravi de savoir qu'on a attendu nos bagages
une heure.

- Moi, je pense pas. Je pense qu'il le virerait.

- Oh, ce serait dommage!

- Ce serait même ballot!

- Aïe, aïe, aïe...

- On va trouver une solution. - Oui.

Vous allez trouver une solution.

Et nos bagages! Merde!


- Non mais, qu'est-ce tu fous, là?

- C'est pour avoir un max d'énergie!

- Surtout pour avoir un max de cancer...

- L'un n'empêche pas l'autre. Les chiens font pas des chats.

- Attends, mais pourquoi tu leur as dit qu'on allait l'appeler?

T'es con ou quoi? - Je suis sûr qu'elle dira oui.

Elle a grandi avec des malentendants quand même.

Franchement, elle a le coeur sur la main, cette fille.

- Mais Louane n'est pas dans l'hôtel.

- Ah, c'était un mensonge!

Non, je suis désolé, j'avais pas pigé.

- Putain, comment on va faire?

- Trouver Louane. Et fissa.

- Non, attends, regarde. Louane n'est pas dans l'hôtel.

- Oui... - Eh bien, t'es niqué, mon gars!

- Qu'est-ce que tu racontes? Tu sais même pas de quoi on parle!

- Mais je sais que t'as la gueule d'un mec qui est niqué.

- Sinon, on demande à quelqu'un de se faire passer pour Louane au téléphone.


(alerte message)

- Ah, mais... Ouais, y aurait Delphine.


- Elle m'a dit qu'elle était prise sur un truc super important, c'est chaud, chaud,
chaud.

- Clémence, je peux pas lui demander, sinon, elle va se foutre de moi.

Et toi... - 100 euros, je te le fais.

- Bon, je crois qu'on va pas avoir le choix. - 50 euros, je peux pas faire plus
bas.

- Non.

Thomas... Tu vas faire Louane.

Tu vas dire: Je suis Louane, je suis malade.

- Oui. - Je ne peux pas vous faire de bisou, mais merci pour...

Thomas! Thomas? - Oui?

- Je suis Louane, je ne peux pas vous faire de bisou, mais merci pour votre
soutien.

Tu raccroches. Rien de plus.

OK?

Je vais noter sur un papier. - Oui.

- Écris-le avec les grosses lettres, sinon, il arrive pas à lire.

- T'as raison, je vais lui mettre en capitales.

- On s'en fout des capitales, mets-le en majuscules, voilà.

- Sauf les E... - Eh! Stop. (musique intrigante) (bip) (craquement)

- Qu'est-ce que vous faites là?

- Je veux intercepter le client qui nettoie sa chambre.


Il est toujours à l'intérieur, y a le petit panneau Ne pas déranger.

Dès qu'il sort, je le chope et je l'interroge.

Je veux comprendre sa logique de réflexion, sa méthode, son but.

- D'accord.

J'ai un truc à faire, mais on va reparler de ça, d'accord?

- Je sens plus mes jambes. Je vais entrer le prendre par surprise.

- Tu-tu-tu! On est dans un 5 étoiles, là.

Alors déjà, vous planquer derrière votre chariot, c'est limite, mais le panneau Ne
pas déranger, c'est sacré.

Donc vous restez là.

- Alors?

- Comme je vous l'ai dit, elle est très souffrante.

Mais... elle m'a autorisé à ce qu'on lui passe un petit coup de fil!

Pour lui parler, oui.

- Comme The Voice, on va entendre sa voix. - J'attends de voir.

- Bon, je l'appelle.

- J'ai le coeur qui bat. - Calme-toi. Calme-toi!

♪ Tic Tic Tic Tic et Tac Rangers du risque... ♪

♪ Tic, Tic, Tic, Tic et... ♪

- A... Allô?
- Oh, pu... Oui! Oui, Louane?

Oui? Je suis avec 2 de vos fans, là.

- Des grands fans. - Grands fans.

- Grands fans, et ils vont vous dire un petit mot.

Attention, par contre, elle est très enrouée.

- On s'en fiche, on s'en fiche.

Vas-y, parle-lui!

Oui, allô, Pascal Barillaud. C'est bien Louane au téléphone? C'est Louane?

- Oui. Oui, oui, c'est bien... C'est moi, c'est Louane.

- C'est super.

- Oui, c'était pour te dire: je suis très, très fan de toi, ma grande.

- Moi aussi - Oui, Pascaline aussi.

On aime beaucoup ce que tu fais.

♪ Je ne m'enfuis pas Je vole... ♪

- On aurait buzzé, on s'est retournés tout de suite.

Dans le salon. - Tout de suite.

- Merci beaucoup, oui.

- Ah ouais, elle a pris cher, en fait.

- Malheureusement, je pourrai pas venir vous faire un petit bisou.

- Pas de bisou. - Pas de bisou?


- Ah bon, bien...

Non, mais c'est dommage.

Mais je comprends. Écoute, prends soin de toi.

Tant pis, on va se...

- Oui, pardon, pas de bisou, d'accord, mais peut-être une photo?

- Oh oui, une photo!

- Euh...

Euh... - Louane?

- Euh... oui.

D'accord, mais pas de bisou, juste une photo.

- O... OK.

- Voilà. Bisou. Non, pardon, pas de bisou!

- Génial, formidable! À tout à l'heure!

Elle est adorable! - Mais c'était sûr, c'était sûr.

C'est un amour. - Super.

- Qu'est-ce qu'il... Qu'est-ce qu'elle a dit?

- Elle arrive. C'est super. On va se préparer.

- Je sens que ça rebat encore. - Vas-y. Tu t'habilles comment?

C'est génial!

- Menteur professionnel.
(Elle rote.)

- Vous avez pas le droit de faire ça pendant vos heures de travail.

Donnez-moi une bonne raison de pas vous dénoncer à la directrice!

- Le fait que vous fassiez la même chose que moi?

- C'est une bonne raison, oui.

Ah-ah! Prise la main dans le sac.

Maintenant, vous dégagez, sinon j'appelle les flics.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel?

- Écoutez, je sais pas du tout.

Cet employé de l'hôtel, j'imagine, ose me traiter de prostituée. C'est intolérable,


non?

- Pardon?

Mais vous me prenez pour qui, là?

Vous me prenez pour le genre de mec qui se paye des nanas juste pour coucher avec
parce que sexuellement, ça va plus avec sa femme et qu'il a pas eu droit à une
mini-branlette en 11 mois?

C'est ça? - Pas du tout, monsieur.

- Vous vous rendez compte de ce que vous venez de dire?

C'est très grave, comme accusation.

J'ai une femme et 2 enfants, moi.

Vous imaginez qu'ils croient ne serait-ce qu'une seconde à ce genre d'accusations?


Qui, je le rappelle, sont très, très fausses.

Je pourrais vous attaquer, pour ce genre de choses.

- Non, je pense que c'est pas la peine d'en arriver là.

- Eh bien dans ce cas, j'attends un geste de votre part.

Une bouteille de champagne offerte. - Deux.

- Deux bouteilles de champagne offertes.

Et quelqu'un qui vient nettoyer ma chambre.

Je sais pas trop qui a fait ça, c'est vraiment dégoûtant.

- Très bien, monsieur. Ce sera fait.

Encore toutes mes excuses. - Ça va.

Eh bien, au revoir, madame. - Au revoir, monsieur.

- J'ai été ravi de discuter avec vous de la... transhumance des moutons en Castille
au 18e siècle.

- De même.

- À bientôt. - Au plaisir.

Monsieur-dame.

- Sans preuve qu'elle monnaye un rapport sexuel, je vois mal comment vous réussirez
à prouver quoi que ce soit.

- En attendant, votre client s'est barré.

- Quoi?

Ah!
Coucou. Timothée. Je m'appelle Timothée...

Non, pas Timothée. Coucou, je suis Élodie.

Je suis l'inventeur de la lettre U.

- Excusez-moi. On m'a dit qu'il y avait Louane dans l'hôtel, c'est vrai?

Y a d'autres vedettes?

- Ouais! - Y a qui?

- Ouais, ouais. Y a...

Omar.

- Omar...

- Bûche. Omar Bûche.

- Omar Bûche?

- Ouais.

Mais après, des stars, y en a d'autres, hein.

On a, on a... On a Kendji Girac.

Qui est là. Hugh Jackman.

La petite, dans Taxi, la petite brune, là...

- Non? Marion Cotillard?

- Marion Cotillard. Y a Marion Cotillard.

- Excusez-moi, je me suis permis d'écouter votre conversation.

Vous venez de dire qu'il y a Marion Cotillard dans l'hôtel?


- Ouais! Mais pas que. Mais pas que. (musique légère) (brouhaha)

- Regardez! C'est le groom qui peut nous faire rencontrer des gens connus!

(Ils parlent tous en même temps.)

- Y a vedette et y a vedette...

- Qu'est-ce que t'as foutu, bordel?

- Ils sont trop contents qu'il y ait des stars.

- Pas de stars! Y a pas de stars!

- Mais t'as dit que c'était marrant de mentir. (brouhaha)

(Il crie.)

- Mon petit Thomas, sur ce coup-là, je crois que t'as assuré. (musique intrigante)
(dictaphone): Laissez-moi faire la conversation. Commencez par dégrafer votre robe.

- Très bien, cher mystérieux inconnu.

Mais... je peux connaître votre nom? - Laissez-moi faire la conversation.

- C'est dommage. J'adore discuter, pourtant.

♪ Qui c'est le meilleur concierge ♪

♪ C'est Martin ♪

♪ Martin Martin Le meilleur concierge du... ♪

- C'est moi, c'est moi, voilà.

- Vous commandez des escortes, vous, maintenant?

- Vous admettez que vous êtes escorte.


- C'est votre parole contre la mienne.

- Peut-être que j'ai un micro dans la pièce.

- Si c'est la même camelote que votre dictaphone, je suis pas très inquiète.

- C'était le dictaphone, en fait, le micro.

Et là, je l'ai cassé.

- En vérité, y a un moyen très simple de prouver à tout le monde que je suis une
escorte.

Vous me payez, on couche ensemble... et vous aurez là une preuve irréfutable.

- Je suis... totalement disposé à faire le... se... sexe... sexe.

- Le?

- Le s... le se... Le sexe. Sexe.

- C'est bien. (musique dramatique)

(Quelqu'un utilise un coupe-ongles.)

- Qu'est-ce que tu fous là?

- C'est plutôt à moi de te demander ça.

- Je salis la chambre moi-même. Comme ça, il m'appelle, je le rencontre et je


pourrai enfin comprendre!

Et toi, qu'est-ce que tu fous là?

- Je me fais pourchasser...

- Trop long! Tu dégages. Ici, c'est ma planque.

- Mais attends, laisse-moi...


- Tu vas tout faire foirer. - Tu me fais mal!

Oh, oh! Eh, oh! Ça va, là!

- Pas possible!

On peut plus être tranquille, dans cet hôtel?

- Oh, putain! - Il est là, le groom!

S'il vous plaît! - Monsieur! Monsieur! (cris)

- Bonsoir!

- Bien je... Je vous attends, là.

- Oui, oui, bien, je...

Je... J'arrive. C'est bon.

- On peut encore tout arrêter.

- Si on le fait, vous partez de cet hôtel à tout jamais, on est d'accord?

- Je quitte l'hôtel, je prends plus aucun résident comme client et surtout,


j'arrête de perturber votre groom.

- Bon, allons-y, alors.

Bon, je vous préviens, je transpire beaucoup, donc...

Au début, ça surprend un peu.

- On est votre public! On a tous les droits, d'accord? (musique zen)

- Chris Marques! - Oui, ça va?

- Oui. Ça va. Qu'est-ce que vous faites là?

- Je suis client, j'ai le droit de me faire un petit massage. - Oui, oui.


- Vous pouvez me mettre la séance sur la chambre?

C'est la 102.

- Tout ce que vous voudrez, monsieur Marques.

- Il est là! - Ce petit merdeux!

- Chouchou, défonce-le!

- Non, non...

- Mais c'est pas vrai! - On le connaît!

- C'est Chris Marques!

- Alors là, chapeau! Alors là, chapeau!

- Oh là là là là là là, c'est pas possible!

- Mais qu'est-ce qui se passe, là-dedans? Ça va pas?

On vous entend à l'autre bout du couloir!

- Déjà, tu te calmes. - Oui, oui.

- Et je sais qui c'est, ton client maniaque.

C'est pas n'importe qui.

- Il est connu! - Oh, oui!

- Frank Michael? - Non.

- Francky Vincent? - Non.

- François Feldman? - Non.


- Frédéric François? - Non.

- Francky Vincent? - Non.

- Robert Charlebois? - Non.

- Cookie Dingler?

Pete Sampras? Henri Leconte?

Guy Forget?

Yannick Noah? André Agassi?

La femme d'André Agassi?

La fille d'André Agassi?

- Martin couche avec Clémence. - C'est qui, Clémence?

- Escorte. - Y a des hôtels pour ça!

- Sinon, ce que tu fais, tu te la privatises.

- Quoi?

- Tu confonds escorte et premier étage d'un bar.

- À chaque fois que tu voudras critiquer un employé, tu lui feras 2 compliments au


préalable.

- Comment vous voulez que je fasse un compliment à ça? (charabia)

- C'est pas possible! C'est quoi, ces conneries? Je prends ma douche et trois
putains de Mexicains débarquent dans ma chambre!

- C'est pas compliqué de toucher des pourboires. Il vous manque pas grand-chose.

- C'est quoi, ce pas grand-chose?


- Faire correctement votre travail.

- J'ai jamais commandé du jus d'orange!

- Je vais pas pouvoir te sauver, Willy!

Vous imaginez pas tout ce que je me paie avec mes pourboires! - Si. J'imagine très
bien.

3.

(musique mélancolique) (conversation indistincte)

- Alors, Groomy, ça va pas ou quoi?

- Si, si, ça va.

- Je vois que ça va pas. Qu'est-ce qu'il y a?

- Non, mais je veux pas vous emmerder avec ça.

- Cimer.

- Martin a couché avec Clémence.

- C'est qui, Clémence? - Mais si!

Châtain, taille moyenne, yeux noisette, toujours souriante. La pute.

- L'escorte. - Ah, la tepu!

Normal qu'elle couche avec des gens, c'est une pute.

- Elle m'a dit qu'elle couchait pas avec les employés.

Alors, soit elle m'a menti, elle ne veut pas de moi; soit elle trouve que Martin a
un sex-appeal de malade. (en choeur): Elle t'a menti.

- Sinon, ce que tu fais, c'est que tu te la privatises.

- De quoi? - Je crois que tu confonds escorte et premier étage d'un bar.


- Non! Tu te la privatises.

Tu lui prends tous ses créneaux horaires, comme ça, tu deviens son seul et unique
client et elle, elle aura le temps de voir ni Martin, ni Pierre, Paul, ni Jacques.
Comme j'ai fait avec ma femme.

- Sérieux? - Ouais. Ça et. . . une baston avec son mac.

- Attends, ça pourrait marcher.

Un peu comme dans Pretty Woman, c'est-à-dire qu'au fur et à mesure, elle
s'attacherait à moi. C'est pas si con!

- Bien si, si, c'est très con même.

- Oui, de toute façon, j'ai pas une thune.

Je suis à sec puis l'hôtel m'a pas payé, alors. . .

- Quoi, t'es pas payé pour être ici?

- J'ai reçu zéro thune.

- Il se passe quoi ici? C'est quoi ces conneries? On est en Chine?

On est en Chine? - On n'est pas en Chine.

- Exactement, on n'est pas en Chine. Ici, on paie les gens.

N'en déplaise au patronat, les salariés ont des droits, des acquis sociaux pour
lesquels des gens se sont battus et que je ne vous laisserai pas piétiner. Comment
se fait-il que William n'ait pas eu de salaire pour son travail?

- Parce qu'on est le 19.

Les salaires sont versés à la fin du mois.

- Bien, effectivement. C'est un bon. . . bon argument. - T'aurais dû me le


demander, je savais qu'on n'était pas en Chine.

- Ta gueule! (indicatif musical)


- Alors, le riche héritier a des petits soucis d'argent?

Oh! Ah, je suis triste!

J'avais de l'argent, mais j'en ai plus.

Oh!

J'ai trouvé un billet dans ma poche.

Oh non, c'est un papier. (sanglots, rire)

- Donc, vous écoutez aux portes, vous, maintenant?

- Pas du tout. J'ai juste une excellente ouïe qui me permet d'entendre des sons à -
50 décibels.

- Mais vous êtes un dauphin? - Ouais.

Le dauphin vous conseille de vous bouger.

C'est pas compliqué de toucher des pourboires, il vous manque pas grand-chose.

- Et c'est quoi ce pas grand-chose?

- Faire correctement votre travail.

Vous imaginez pas tout ce que je peux me payer, moi, avec mes pourboires. - Si, si,
j'imagine très bien. (musique inquiétante)

- Ah! Mon petit Mamar! - Martin.

- Je finis mon chapitre dans 20 secondes.

- Dans ces cas, vous fixez pas un rendez-vous à 9 h.

Vous fixez un rendez-vous à 9 h et 20 secondes. - Stop! J'ai compris. Sit down.

Si je voulais faire ce petit rendez-vous avec toi, mon petit Mamar, c'est qu'en
fait, je voulais savoir comment ça va dans ta vie, le taf, tout ça?

- Je pense que j'ai atteint un niveau d'excellence dans mon métier qui fait que les
employés me voient comme un modèle, peut-être même un mentor.

- Shut up! Already down.

En fait, je voulais te parler, Tintin.

- Martin. - Moi, j'ai eu un écho différent de la part des employés.

- Oh! - Bien oui.

Est-ce que tu te souviens de cette idée de. . . cette hotel box, la boîte à
réclamation anonyme?

- Sûr. - Eh bien, voilà!

Je prends au hasard.

« Martin est beaucoup trop dur avec nous, ça donne pas du tout envie de travailler.
»

- Oui, ça, c'est une feignasse.

C'est Selim ou William d'ailleurs.

- J'en prends un autre. Alors là j'ai quoi?

« Martin est une sorte de Hitler, mais en beaucoup moins charismatique. »

- Oui, ça, c'est cette grande gueule de Delphine.

- Hum-hum.

- Ça, c'est Thomas. Vous voulez pas chercher encore un peu?

Y en a peut-être 2, 3 ou 14 où y a marqué « Virez William ».

- Listen to me, Marty. - Martin.


- Tu sais que moi, je suis à la cool.

Donc va falloir que tu te détendes.

Xavier en parle très bien dans son livre.

Toi, t'es lead niveau +4. Donc, j'aimerais qu'à partir de maintenant et tout de
suite, tu appliques une méthode très simple.

Chaque fois que tu voudras faire une critique à un employé, tu lui feras deux
compliments au préalable.

- Alors avec tout le respect que je vous dois, c'est vraiment l'idée la plus
merdique que j'ai jamais entendue de ma vie et pourtant déjà l'hôtel box. . . - Ah!
Et les deux compliments? (soupir) - C'est vraiment obligatoire?

- Mamar, je suis à la cool, mais je suis quand même ta boss.

Donc, tu discutes pas.

- Madame, la combinaison de plongée et le tuba que vous avez demandés sont arrivés.

- Thomas. Il est beau, hein?

Et très élégant. - Merci.

- En revanche, j'ai jamais commandé ça.

Donc, tu te barres avec ta merde.

- C'était pas un tuba. - Je sais.

- Oh là! Attendez, attendez! Laissez-moi vous accompagner. Je suis là pour ça, je


vous en prie. Vous voulez sortir?

- Oui. - Laissez-moi vous ouvrir.

Voilà. Bonne journée!

Monsieur, pareil? Vous voulez sortir?


Vous donnez ce que vous voulez, hein.

Comme de la salive. . .

Putain! Bon. . .

- Monica et Penelope Cruz et Javier Bardem. (charabia espagnol)

- Vous pouvez m'expliquer ce qu'il est en train de faire?

- Esteban, Zia, Tao, les Cités d'or.

- Non, non. Après, personne peut.

Ce matin, il a discuté 45 minutes avec la cafetière de la salle de pause. . .

- Tres. . . tres mariachi. Han-han.

- Vous avez même pas gueulé sur lui?

- Non, j'ai pas le droit, parce que la directrice veut que je fasse deux
compliments pour une critique.

Comment vous voulez que je fasse un compliment à ça? (rire, charabia)

- Non, là, j'avoue que c'est un peu galère.

Mais c'est quoi, le problème? C'est une bonne chose de complimenter les gens.
C'est. . . c'est bien.

- Non.

- Si. Tenez. Essayez sur moi, par exemple.

- Hum. . . vous avez bonne mine.

- Ouais. . . - Non, mais si. Enfin, je veux dire, vu votre métier, vous devez être
truffée de MST. Donc. . . vous avez pas de plaques, rien. Donc bravo!

- C'est pas gagné, hein. (musique jazzy légère)


- Manu Chao! Ciao!

C'est pour qu'ils me pigent mieux!

- Laissez-moi vous aider. Laissez-moi vous aider, je suis là pour ça.

- Mais mince, enfin! Je veux pas, c'est bon.

- Vous transpirez, vous avez chaud?

- J'ai chaud parce que vous tirez ma valise.

- Je vais vous rafraîchir en vous soufflant dessus.

- Écoutez, cher ami. . .

Puis vous avez une haleine, on dirait du pont-l'évêque!

Va falloir me laisser ou je vous faire virer, moi. Taré!

- C'est du gouda.

- Allez! Je suis sûre que vous allez y arriver. Hein?

Vous vous sentez pas mieux?

- J'ai haï!

Je vais prendre une douche, je crois.

- Ça va être cool.

- Tiens, dis-moi, tu peux amener ça à Mme Rosier?

Elle est assise là-bas. Elle attend son thé.

- Si je le fais, tu me donnes un pourboire? - Ouais, carrément! Attends.


Tiens. Allez, fissa. Dépêche-toi!

Pourboire. . .

- Bonjour! - Bonjour!

- Et voilà.

- Merci. C'est très aimable de votre part. Tenez.

- Merci! Merci beaucoup. Bonne journée!

- S'il vous plaît!

J'avais commandé un thé.

- Mais je viens de vous le servir, le thé est là.

- Oh! Excusez-moi. J'ai des petits soucis de mémoire.

- Pas de problème. (musique mystérieuse)

Et voilà! Votre jus d'orange.

- J'ai jamais commandé de jus d'orange.

- Ah si, voilà. C'est ce que vous avez commandé.

Vous demandez toujours un thé et un jus d'orange.

- Excusez-moi.

J'ai des petits soucis de mémoire.

Désolée. Tenez. - Non!

- Mais si, mais si, allez. Ça me fait plaisir. - 30, 80. . .

Avant que vous disiez quoi que ce soit, je suis en pause. C'est pour ça que je fais
rien.
- J'allais rien dire du tout. Je me demandais juste comment vous aviez eu autant
d'argent?

- Eh bien, à base de professionnalisme.

- De professionnalisme. Donc vous connaissez le mot?

- Oui, je connais. Vous connaissez le mot pourboire?

C'est ce qu'une cliente m'a donné.

- D'accord. Laquelle? - Mme Rosier, vous connaissez?

- Mme Rosier, chambre 103, toujours une chambre avec vue sur la mer, 36 visites en
12 ans, thé le matin, tisane à 18 h, oreiller à mémoire de forme, draps en soie.

- Couleur préférée? - Bleu.

- Ville natale? - Pointe-à-Pitre.

- Vous êtes pas humain, vous êtes un alien?

- Je sais aussi qu'elle est Alzheimer.

Donc si j'apprends que vous profitez d'elle. . . (cris)

- C'est pas possible! Lâchez-moi! Ah, cet hôtel!

C'est quoi, ces conneries? Je prends ma douche et 3 putains de Mexicains débarquent


dans ma chambre.

- Vous êtes bien la 213? - Oui!

- Voici les trois mariachis mexicains que vous avez commandés ce matin. (rire) -
Ils se foutent de moi?

- Oh! Pourquoi t'es mort de rire, toi?

- Mais je suis pas du tout mort de rire.


- Bien si! - Bien non!

- C'est toi qui as demandé les mariachis à Thomas!

- Je vois pas ce qui te fait dire ça.

- Mais j'ai jamais commandé de mariachis mexicains!

- Oui, juste, moi, je suis pas mexicain. Je suis d'Angoulême.

- Ah! - Non, je le dis, parce que déjà qu'on m'accuse de faire de l'appropriation
culturelle.

- Bon, écoutez monsieur, je suis désolé pour ce petit imbroglio.

Nous vous offrons le repas de ce soir avec notre meilleure bouteille.

Vous pouvez regagner votre chambre.

Je m'occupe de tout.

- Merci! Angoulême!

- Ciao!

- Et vous là, vous êtes vraiment un. . .

Aidez-moi à faire un compliment là. - Euh. . .

Souriant.

- Ouais. Souriant, ça fait un. - Et souriant, c'est bien.

Il le fait très bien quand même.

- Venez avec moi.

- Y a des hôtels pour ça!


Pour baiser, je veux dire.

- Voilà, donc c'est lui qui a commandé les mariachis.

- Espèce de poucave!

Tu sais ce que j'ai fait à la dernière escorte qui m'a fait ça?

- Voilà. Donc, on essaie de lui trouver deux compliments pour pouvoir le critiquer.
Allez!

- Euh. . . vous êtes très en forme physiquement.

- Oh, ça fait plaisir. En ce moment, avec le spa et les petits, j'ai plus trop le
temps d'aller à la salle, quoi. J'ai tout perdu.

- Ouais, moi aussi, ouais. Et vos gosses, ça va?

- Ouais, ça va. On galère juste à trouver une école primaire pour Statham, mais
sinon, tout va bien.

- Statham? - Ouais, en fait, le grand, on l'a appelé Jason et le petit, on l'a


appelé Statham.

- C'est. . . c'est atypique.

- Ça me touche, monsieur le concierge.

Surtout pour les petits.

- Bien oui. - Atypique.

- C'est très atypique même. - Atypique!

- Merci. Et voilà!

- Oh! Tiens, au fait, mon petit Loïc, c'est pour tes étrennes.

- Oh, merci.

Moi, c'est William, hein? - Ah, bon?


Loïc? - Oui, j'arrive.

- J'ai quelque chose d'important à te dire.

Dis-moi, pourquoi tu portes toujours cet accoutrement ridicule?

- Et voilà, j'ai l'air d'un débile.

Personne me dit rien. Regarde-moi ça, ce costume. . .

- Ta mère, elle sait que t'es groom?

- Comment ça, ma mère? - Sandrine, ma fille.

- Bon, y a erreur. - Écoute, demain, je quitte l'hôtel et. . . je voudrais te faire


un cadeau avant de partir.

- Pardon, que ce soit clair-- - Arrête. Laisse-moi finir.

Je ne suis plus toute jeune et quand je vais mourir, je n'ai pas envie que l'argent
de mes comptes aille à n'importe qui.

Tu sais quoi? On va rédiger ensemble mon testament.

- Ah, non! - Viens!

Viens, mon chéri. Viens!

Un câlin à sa mamie.

- Bien, t'es une merde!

- Eh bien, je m'en fous, j'accepte.

À la base, moi, je suis venu bosser ici pour récupérer un héritage. Peu importe
l'héritage de qui, tant que je récupère ma vie d'avant.

Mais si c'est pas moi, ça va être sa famille qui va tout récupérer.


Ils en ont rien à foutre de cette pauvre vieille.

Et je vais te dire, cet argent, ils vont pas savoir le dépenser.

Moi, je sais le dépenser. Moi, je sais. Tu me donnes, je dépense.

- C'est ça, c'est de l'altruisme en fait.

- Exactement. - C'est marrant!

Parce que moi, escroquer une vieille en profitant de sa maladie, j'appelle pas ça
de l'altruisme. J'appelle ça être une merde.

- Tu vois, j'ai rien à faire ici. Je suis trop différent de vous.

Donc je signe, je me casse et vous me reverrez plus jamais.

Voilà!

- Ah! (pleurs)

- Mais attends, qu'est-ce qui lui arrive?

- Ça doit être ton altruisme.

- Un strip-teaseur pour demain matin.

Oui, monsieur Brassens. Oui. Oui, je note.

- Qu'est-ce qui vous arrive? Vous avez pas le droit de pleurer à votre poste? C'est
rien. Il est allergique. C'est le pollen.

Qu'est-ce qui se passe? - C'est William. Il a dit qu'il allait partir.

- C'est pas vrai!

Ouais, j'imagine qu'il s'est rendu compte qu'il était incompétent, inutile, de la
merde, quoi.

- Non. Il a dit qu'il n'avait plus d'intérêt à rester ici parce qu'il va toucher
l'héritage d'une petite vieille.
- Il va quoi?

- C'est marrant, vous avez une veine là.

On dirait Galabru.

C'était le nom de mon chien, Galabru.

On l'a appelé comme ça, parce que. . . il est mort.

- Mon petit Loïc, comment ça va?

- Ça va, mamie.

- Que fais-tu avec tout ça dans les mains?

- Tu sais, hier, on a parlé de. . .

- Ah, tu veux parler du testament?

Je l'ai écrit cette nuit.

- Ah! - Et le voilà. Daté et signé.

- Écartez-vous de ma mère!

- Mais. . . Sandrine?

Mais qu'est-ce que tu fais là? - Bonjour, maman.

- Et tu embrasses même pas ton fils?

- Mais non, mamie, c'est pas ton petit-fils.

C'est moi, ton petit-fils. Loïc!

- Mais pourquoi il me parle comme si j'étais une grabataire, celui-là?


- Complètement flinguée, la vieille.

- Maman, ce monsieur n'est pas ton petit-fils.

C'est Loïc, ton petit-fils. Lui, c'est un groom.

Méchant groom qui vole notre argent.

- Pas la peine de lui parler comme une demeurée. Elle comprend.

- C'est vrai que c'est bien le moment de l'ouvrir.

- C'est vous qui les avez amenés.

- À la base, je voulais vous engueuler, moi, mais j'avais du mal à trouver deux
compliments.

- Je vais vous attaquer en justice. Vous m'entendez?

Je vais vous ruiner. - Ah, mais non, maman, c'est un pauvre groom de merde, il a
pas une thune, c'est sûr.

Si tu veux qu'on fasse du pognon, faut qu'on attaque l'hôtel.

- Non, non! L'hôtel y est pour rien.

D'ailleurs, moi, je vous ai prévenus.

- Je vais vous couler votre hôtel, vous m'entendez?

Je vais vous ruiner. - Non.

Sauf si je vous offre des sels de bain.

- Je vais vous assassiner! - Stop, stop!

Bon, je veux pas l'argent.

Je ne veux plus l'argent, donc on déchire le testament. On en parle plus! - Il en


est pas question!
Tu le mérites, ce fric.

Tu es le seul de la famille à t'occuper de moi.

- Ah, merci maman! C'est qui qui a eu l'extrême amabilité de te débarrasser de tous
les meubles quand papa est mort? - Oui, on a empoché l'argent, mais c'était pour
que tu paies moins d'impôts, mamie.

Tu comprends ou pas?

Tu nous entends? Elle entend rien. (musique techno) - Bonsoir.

- Qu'est-ce que c'est que ça? (rire)

Non, mais vous agressez sexuellement ma mère maintenant, c'est ça?

- Moi, j'ai rien à voir là-dedans, hein.

- Thomas!

- Quel bel homme! - Attendez, attendez.

- Normalement, c'est 20 minutes la prestation.

- Chut! Tais-toi. Je lègue l'intégrité de ma fortune.

La somme totale de chaque compte présent dans ma banque, ainsi que mes biens tels
que ma maison principale et celle de campagne en Ardèche--

- Ah, la pute! Elle m'a jamais parlé de sa maison en Ardèche.

- À la seule personne qui s'occupe de moi et qui semble continuer à se soucier de


mon bonheur et de ma santé. . .

Nanani nanana. Qui ça? Mon petit-fils Loïc.

C'est moi qui suis sur le testament, c'est moi!

- Tout est bien qui finit bien. - Toi, ta gueule.


Loïc, je suis sa fille.

C'est moi qui mérite cet argent.

Je me la coltine depuis plus longtemps que toi!

- Et alors? On s'en fout. (dispute)

- Madame Rosier, on va faire un petit tour, avant que vous partiez de l'hôtel.

- Avec plaisir. J'en ai marre qu'ils me cassent la tête à brailler sans arrêt.
Allez! - C'est la vie! C'est comme ça.

C'est moi, Loïc. Tu t'appelles pas Loïc.

- Loïc. - Deux sachets de sel de bain? - Non. Chut! Tais-toi.

- Bon, alors madame Rosier, dans l'ensemble, c'était un bon séjour?

- Excellent. D'ailleurs, j'ai le 06 du strip-teaseur.

- Oh, la coquine! - C'est pas compliqué.

En seulement deux jours, j'ai eu des Mexicains, une tenue de plongée avec carrément
un tuba et même un strip-teaseur pour Georges Brassens.

- Attends, mec, tu sais que les coups de fil que t'as eus, c'était ouam. Je te
faisais un petit canular.

- Et je sais, ça. - Donc, tu savais que c'était ouam?

- Ouais. - T'as quand même commandé ce que je t'ai demandé?

- Ouais. Franchement, j'étais surpris que tu saches faire autant de voix.

- Mais t'es le meilleur, toi!

- S'il vous plaît. Réunion d'équipe tout de suite!

S'il vous plaît.


- Je reviens tout de suite. - Oui.

- Allez, allez, allez! OK, les guys.

Xavier n'en parle même pas dans son bouquin tellement ça arrive jamais ce genre de
trucs.

Sauf que là, je vais pas pouvoir te sauver, Willy.

Si je te fais une confiance aveugle, la moindre des choses, mon pote, c'est que tu
sois mon labrador. OK?

- J'ai pas compris, mais d'accord.

- Galabru aussi, c'était un labrador.

- Ah toi! Non, mais toi! C'est pareil, Thomas.

C'est quoi toutes ces conneries que t'as envoyées aux clients?

Depuis hier, on a eu plus de dix plaintes.

- C'est pas moi, c'est Selim qui a demandé. - Je m'en fous du coupable.

Il va bien falloir que quelqu'un paie les trucs commandés.

Sinon, y en a un qui va se faire virer!

- Attendez une seconde, je reviens. (soupir)

Madame Rosier, ça vous ennuie si j'utilise l'argent que vous m'avez donné comme
pourboire?

C'est pour aider un collègue. - Garde-le.

C'est autant d'argent que ces cons n'auront pas.

- Merci.

C'est bon, je vais payer. - Hein?


- Oui, j'ai gagné quelques pourboires dernièrement, donc je peux payer. C'est
combien? - 800 balles. - Ah!

Eh bien d'accord. OK. - Oh, oh!

C'est bien, ça. J'aime.

- Oui. Bravo! Vous êtes plus généreux que vous en avez l'air et vous avez un esprit
d'équipe qui vous honore.

- Oui! Les deux petits compliments! C'est bon ça.

- En revanche, vous avez une attitude dégueulasse qui fait de vous l'employé le
plus à chier de l'histoire de l'hôtellerie. - Et la critique derrière!

Give me five!

- Groomy, s'il pouvait me dépanner de 200 balles, ça m'aiderait bien sur ce coup-
là. - Arrête. (rires) - Qu'il était con ce taxi, putain!

- Il voulait un pourboire en plus, le sale pauvre!

- Oh! Ça va? Tu veux pécho?

T'es amoureuse, c'est ça? Morue, va!

Putain, elle m'a foutu le seum, là!

- Non, mais s'il te plaît, au moins 100-- (rires au loin)

- Mais qu'est-ce qui se passe? - Faut pas qu'ils me voient.

- Mais qui? - Mes potes.

- Tu te caches de qui? - On cherche Mazières, tu l'aurais pas vu? - S'il y a bien


quelque chose que j'aime pas, c'est qu'on me cache quelque chose.

- On se retrouve dans un lieu secret.

Vous en avez pas un à l'hôtel, par hasard?


- Non!

- Pour ça, faut le silence! (cris, gémissements) (cris)

- Jésus Mary Poppins!

Je ne dirai rien. Hein?

4.

(musique rythmée)

- Bon. Vous êtes où, là?

- Vous ne voyez plus?

- Si, je vous vois. Je veux dire, c'est quoi ça?

- C'est le salon privé.

C'est très joli. Y a de la moquette, de la déco. C'est bon? Vous avez vu?

- Oui, c'est bon. On a vu. - Voilà. Donc maintenant, aujourd'hui, il va se passer


un truc très important et pour que ce soit bien, faut que vous soyez loin. Donc,
barrez-vous.

- Ça marche.

- Il va se passer quoi?

- Je pourrais vous dire, mais vous comprendriez pas.

- OK.

En fait, je sais que vous essayez de glaner des infos, mais je peux rien dire.
C'est top secret. Donc. . . je ne dirai rien. Je. . . Hein? (indicatif musical) -
Et nous pouvons admirer le résultat du tuto. Nous pouvons admirer la dentelle.
(signal sonore)

Je pense que l'huile a dû bien pénétrer, on va pouvoir commencer le massage.


Ouf!

- Contre un individu, parce que c'est une marque de poing, ça.

- Non, c'est un accident de golf.

- Je me suis assez bastonné pour savoir ce que c'est une marque de poing!

Je sais les reconnaître.

C'est une morsure de golf, ça aussi?

- Alors non! Ça, c'est tout bête.

Vous allez rire.

Je suis tombé sur le dentier d'un ami, figurez-vous.

- Ça aussi c'est votre pote qui vous l'a fait?

- Bon. Si vous voulez tout savoir, je fais partie d'un fight club.

On se retrouve dans un lieu secret et on se bat à mains nues avec d'autres membres.

- Ah ouais? C'est bien, ça?

- Y a que comme ça que je me sens vivant.

Vous en avez pas un à l'hôtel, par hasard?

Je paierais pour me battre, ça fait tellement longtemps.

- Si! Bien sûr qu'on en a un à l'hôtel.

Qui n'a pas de fight club dans un hôtel?

Vous êtes prêt à mettre beaucoup d'argent pour rentrer dans le club?

- Ça a pas de prix. Quand on aime, on ne compte pas.


Ça a pas de prix.

- Tenez.

Attendez deux secondes.

Ça va?

- Super.

- Hum. . . Tu te caches?

- Non.

- Ah oui, non, d'accord, je vois où tu veux en venir.

Non, j'inspecte les dessous de lits.

Je regarde un peu ce qu'il y a en dessous et là, y a rien. Voilà. C'est nickel.


Nickel!

- Tu te caches de qui?

Ou tu te caches ou t'es amoureux de moi.

- Non.

c'est pour m'empêcher de voir mon client.

C'est parce que t'es amoureux de moi.

- Bon. J'ai mon pote d'enfance qui est en bas à la réception en tant que client de
l'hôtel.

- Ah! Tu veux pas qu'il sache que tu travailles comme groom.

- Non. Je ne veux pas qu'il sache que je travaille tout court.

- Si c'est ton pote d'enfance, tu lui expliques et il comprendra, non?


- Tu lui expliques et il comprendra, non?

Non, tu comprends pas, Clémence.

Si ça se sait que je travaille, c'est la honte.

- Tu comprends pas, William, si tu restes là, je vais te baiser dessus avec mon
client.

- N'importe quoi! (cris de jouissance)

Bon, OK. T'as gagné,

- Voilà.

- Bonne continuation.

- Allez, à nous! (soupir)

(raclement de gorge) (musique dramatique)

OK, ils sont là, ils sont quatre, ils sont motivés.

Ils viennent des quatre coins du monde pour te voir, Martin.

Alors montre-toi à la hauteur, Martin meilleur!

Bonjour! Bonjour! Veuillez accepter ce présent.

C'est une clé d'or qui symbolise--

Alors, en fait, là, vous avez fermé la porte et du coup, par accident bien sûr,
comme la porte s'ouvre pas de l'extérieur, vous m'avez enfermé dehors.

Est-ce que vous pourriez. . . ouvrir la porte.

- Qu'est-ce que tu fais?

- Oh là là, tu bouges les meubles.


J'ai une phobie des gens qui bougent les meubles.

- Tu fais comment pour passer l'aspirateur?

- Je les soulève. Quand on les déplace, ça fait des traces sur les murs, c'est
horrible.

Ça fait de la poussière,

- Tu vas pas laisser ça là?

- Bon, c'est pour quoi de toute façon?

- C'est un très bon client, il a la phobie des meubles.

- Même les fauteuils?

C'est ce qu'il déteste le plus.

Quand il était petit, il s'est fait agresser par un canapé d'angle.

- Je sais pas ce que tu trafiques, mais t'es en train de faire un truc pas joli,
joli. Si je te chope--

- T'es au courant pour

- L'enfant qui a foncé dedans,

- Au troisième étage, je crois. Dans le couloir.

- Y a de l'oeuf par terre?

- Y a du beurre, de la confiture, de la bouillabaisse. . . Vas-y, cours.

Ça va s'incruster par terre là!

Ah, miss poussière! (rires)

- Psss! (conversation indistincte)


Psss!

- Qu'est-ce qu'il y a?

- J'ai besoin de parler au réceptionniste.

Là, le mec derrière le comptoir.

- Réceptionniste. Y a un gars qui est caché là.

Il veut vous parler.

- Excusez-moi, monsieur?

- Vous pourriez demander au monsieur en rouge, s'il vous plaît, ce qu'il voulait me
dire?

Le monsieur avec le petit chapeau.

- Sans déconner! William Mazières!

Et là, cet enculé, il prend le Jet Ski, il le met dans la baignoire du dirlo, il
l'allume.

Il y avait de la flotte partout. Tu l'as fait pleurer, hein.

Tu l'as même fait virer. T'étais une putain de légende!

- Ouais. . .

- Par contre, excuse-moi, mais. . . c'est quoi ces fringues?

T'es un singe de cirque?

T'es un macaque?

- Mais explique alors. Pourquoi tu mets du temps?

Vas-y, réponds, explique.


- Bien. . . c'est un jeu de. . . un jeu de rôle que j'ai avec une petite meuf.

Je. . . je l'amène dans sa chambre et. . . je lui apporte le petit déj' au lit,
quoi.

Petit déj' au lit.

Ma bite.

- Oh! (rires)

- Tu me tues, Mazières. C'est une légende, ce gars.

Il fout quoi le serveur là?

Une plombe pour servir des Long Island. (sifflement) Hé, t'es parti chercher les
Haïtiens à la nage ou quoi?

- Eh, moins fort.

Je m'en occupe. S'il vous plaît.

- S'il vous plaît? Pourquoi tu parles comme un pauvre?

- Je sais pas. Je sais pas pourquoi. C'est vrai. Mais. . . barman. . . barman,
c'est quoi ça?

C'est le nom du super-héros le plus lent du monde ou quoi? (rires)

- Je suis désolé, monsieur, j'étais avec des clients.

- Des clients. . . (rires)

Des clients. . . Et nous, on est quoi, nous?

T'as vu comme il me parle mal, lui? Toi, tu fais rien?

- Si.

- Si. Bien. . . t'es désolé?


Il est désolé, le mec.

Attends! Je vais te dire une chose, mon petit pote, c'est. . . c'est. . .
c'est. . . c'est moi qui suis désolé pour. . . ça. (rires)

- Allez, je vais faire pipi, moi.

- Yeah!

Je. . . je nettoie.

- Ouais. (musique intrigante)

- Messieurs. . . bienvenue au Fight Club.

La première règle du Fight Club--

- On parle pas du Fight Club.

- Casse-toi.

Tu prends tes merdes et tu te casses. Il s'est cru où, Lionel Jospin?

Donc je disais, la première règle du Fight Club: c'est payant.

Mettez tous un petit billet là-dedans.

Vous mettez aussi tous les effets personnels.

Montres, bijoux, bagues, cartes bleues, codes. C'est pour éviter de se blesser.

Deuxième règle du Fight Club: on s'hydrate. Sinon vous allez avoir des courbatures,
c'est moi qui dois vous masser.

Vous avez une vieille peau, j'aime pas. C'est bon?

On commence l'échauffement?

Alain, Didier! On tourne les épaules.


Allez hop, c'est parti!

- Vas-y, je t'attends!

Vas-y, frappe! (cris) (musique rock, craquements)

- Oh! (cris)

Mais c'est que ça envoie des pastèques!

- Donne-moi tes cheveux! Donne-moi tes cheveux!

Et prends-toi ça! Ah, oui! Ah, oui!

- Ah, quand même!

Ah!

- Jésus Mary Poppins! (conversations entremêlées)

- Alors, bienvenue au ConciergeCon.

Bienvenue au ConciergeCon!

C'est le premier congrès international des concierges.

D'accord. Alors, je sais que vous êtes là, parce que vous étiez obligés, mais ça
veut pas dire qu'on va pas s'amuser, parce que j'ai prévu des activités.

Y a des mises en situation, y a un quiz sur les concierges célèbres, peut-être que
je suis dedans, et y a un karaoké avec des chansons sur le thème de la
conciergerie.

Pour ça, il faut le silence.

Donc. . . (brouhaha)

D'accord! Bon, regardez. Ça, c'est la bouteille.


Donc c'est la personne qui a la bouteille qui a le droit de parler.

Là, j'ai la bouteille, donc je parle.

Mais si je vous la donne. . .

Oui. Donc. . . enfin là, normalement, vous auriez dû rattraper la bouteille. . .


mais là, ça marche pas, parce que vous l'avez pas attrapée.

- Jessica? Attends. Ma cousine?

- Ouais.

- T'as kène ma cousine.

- Oh, putain! (rires)

- Excusez-moi, est-ce que vous pourriez monter ma valise dans ma chambre?

- Ça vous dérange pas de le faire vous-même?

- Je vous demande pardon?

- S'il vous plaît.

- Mais vous plaisantez ou quoi?

Au prix que je paie, vous allez faire votre travail.

- D'accord! Allez, allez!

Tu tapes dans les vieilles maintenant?

- Hé, ouais, ouais, je tape dans les vieilles.

Je la monte, je la démonte et j'arrive, OK?

Hein, t'aimes ça? Hein, chaudasse. Regarde. (rires)

Boum!
Allez, on y va. Non, mais parce que. . .

Sinon, y a pas mal d'activités dans la région.

- C'est inadmissible.

par exemple, qui est à 15-20 minutes d'ici.

- Ça ne va pas se passer comme ça.

- Vous dites ça, parce que vous n'avez jamais fait de karting.

- Je suis fier de vous. Continuez comme ça, je vous inscris aux Jeux olympiques.

Ça, c'est un petit cul de champion, mon Didier!

Petit cul de champion. Les gars, dites à Lionel Jospin de venir la semaine
prochaine aussi.

Y a pas de souci, on accepte tout le monde.

Ah, je les adore!

Ah! Didier? Didier, par contre, il manque 20 euros.

- C'était à quel étage, le beurre?

Personne a entendu parler d'un chariot.

- T'es allée au 3e étage?

- Non, moi, je te parlais du 3e étage et demi.

Tu sais, les étages intermédiaires entre les étages.

Dans tous les hôtels, y a un étage intermédiaire.

Tu dois le savoir ça, non? (reniflement)


- Tu me caches quelque chose, Selim. Et s'il y a bien quelque chose que j'aime pas,
c'est qu'on me cache quelque chose.

- Non. - Tu sens la sueur et le peignoir.

- Non, je suis juste pas manager.

- Du sang. . . du vomi. . . t'as bougé les meubles. Je sais ce que t'as fait!

T'as créé un Fight Club.

- Si tu salis, Spa-man, si la moindre goutte de sang rencontre le moindre bout de


moquette, si tu propages le moindre microbe à cause des fluides corporels, je
kidnappe un de tes gosses. Tu m'as compris, Spaman?

Hoche la tête si tu m'as compris.

Je vais trouver ton Fight Club et tu sais quoi, je vais le fermer. (sifflement)
(musique dramatique)

- Eh. . .

Eh. . . Je suis désolé, c'est un peu compliqué en ce moment.

Tu fais la gueule?

Ils vont partir de toute façon. Ils vont partir très bientôt.

- Oh! T'inquiète pas. Je voudrais pas te déranger pendant que tu t'amuses. . . avec
tes amis.

- Déjà, c'est plus trop mes amis. (rires)

- Dis-moi, Forrest Gump, je cherche Mazières, tu l'aurais pas vu?

- De qui?

- William Mazières. Ça te dit rien, le nom Mazières?

- Non. - C'est le nom du mec pour qui tu bosses.


Pourquoi tu me regardes comme ça?

- Hein? - Qu'est-ce que j'ai? J'ai un truc sur la gueule?

Pourquoi tu me regardes comme ça? Qu'est-ce qu'il a celui-là?

Tu veux que je m'énerve?

Tu veux que je te démonte?

Les gars, retenez-moi, je vais le démonter.

Tu la veux celle-là, hein?

Putain, Mazières! Tu foutais quoi sous le bureau?

- T'étais en train de lui prendre les couilles ou quoi? (rires)

- Non.

- Oh putain! Regardez, les gars, une niche.

Le mec a une niche.

Lève la patte, t'es un chien.

- En années de chien, ça fait plus.

En années de chien, ça fait au moins cinq ans.

- Oh! C'est sa laisse. Regardez ce que j'ai trouvé.

Le mec a une laisse.

- Oups! Je l'ai cassée.

De toute façon, tu vas pas t'enfuir.

T'es là pour travailler.


Hein?

Bon, Mazières, suis-moi, j'ai un truc à te montrer.

Les gars! (musique triste) (brouhaha)

- C'est dommage, parce que j'avais prévu plein de trucs, donc. . .

Si vous continuez de parler, je m'en vais.

Et je m'en vais, je m'en vais. Voilà.

Je m'en vais vraiment.

Je pars là.

Si je pars, il n'y a plus de ConciergeCon, c'est terminé.

Donc. . . Eh bien, je m'en vais! (conversations indistinctes)

Vraiment, alors je sais que je suis marrant, mais c'est pas une blague. Vraiment,
je vais partir.

Si je pars, c'est fini, la fête. Ce serait dommage. (cris) - This is Fight Club!

- Allez, Mazières. Allez!

Avance, regarde, regarde. (cris scandés)

- Mes güeros, bienvenue au Fight Club! (tous): Ouais! - Comme les anciens peuvent
vous le dire, la première règle du Fight Club, c'est?

- C'est payant?

Bien sûr que c'est payant, tu croyais que c'était gratuit?

Non. C'est que vous ne tachez pas le sol.

On doit pas se faire repérer.


Vous pouvez prendre une pastèque, saigner du nez, perdre une chicot, tant que vous
essuyez le sang et que vous rattrapez la chicot avant qu'elle touche le sol, on est
bons!

Poutine, au milieu.

Clint Eastwood, pareil.

Enlevez-moi ces peignoirs!

Oh, putain!

C'est parti! (cris, musique énergique)

- Ouais! Allez! (reniflement) (cris)

- C'est toi le prochain!

- Non, mais moi, je me tape contre personne.

- Tu vas pas te taper contre eux.

Mais contre lui!

Allez! Allez! C'est votre tour, les gars! (cris) Allez, défonce-le!
(encouragements)

Mazières, qu'est-ce que tu branles là?

Démonte-le!

Putain, Mazières, c'est pas ton ami, lui.

C'est nous qu'on est tes amis. Alors, démonte-le!

Frappe!

Frappe! Frappe! (cris)


Allez, Mazières!

Regarde-le. C'est qu'un employé de merde!

- Moi aussi, je suis un employé!

J'ai un CE! Des tickets resto!

Des collègues!

- Tu travailles et tu nous as rien dit?

À nous, tu nous as rien dit?

Je vais te défoncer, Mazières! (cris)

- Ah!

- Comment t'as fait pour me retrouver?

J'ai tout nettoyé.

C'est pas possible.

Tu fais du fight club?

- Un jour, j'ai blessé un homme.

Je l'ai retourné, c'était mon père.

Il n'a jamais pu rejouer au mini-golf.

Je me suis juré d'arrêter.

C'est pour ça que j'en voulais pas ici, pour pas être tentée. (cris) (cris)

- Stop!

Les employés, c'est inadmissible.


Les clients, je vous invite à profiter de l'apéritif dînatoire.

Y a un cocktail de crevettes qui est délicieux.

- Mais j'aime bien, moi.

- Mais c'est moi qui décide!

- C'est pas les clients qui décident?

- Si.

Si, si. C'est le client.

Allez. J'y vais.

Bonne bagarre! (cris)

Au revoir. Au revoir.

Au revoir. Au revoir. Au revoir.

Au revoir. Au revoir.

Oh? Voilà.

- Tu vas le payer, Mazières. Je vais te ruiner ta réputation.

- Au plaisir de vous revoir dans notre hôtel.

- Macaque!

- Bon, je suis désolé, j'ai fait ce que j'ai pu.

- T'inquiète pas, c'est oublié.

- Oui, c'est oublié! Je vois même pas de quoi tu parles.

- Mais si, quand tu m'as humilié, tout à l'heure avec les gars à côté.
- Bon, allez, j'ai du boulot.

- Désolée d'avoir fermé ton Fight Club.

- Oh, t'inquiète même pas. Moi, j'avais parié sur toi. (rire)

Juste, Delphine, faut pas que tu replonges.

- Non, non, non, t'inquiète, je sais me tenir.

C'était juste une petite sortie de route.

Une petite incartade.

- Un cartable? Tu veux faire quoi avec un cartable?

- Oh là là!

- Il se passe quoi ici?

- Y a un couple de clients qui se marie.

- Un mariage, c'est trop mignon!

- Et tout sera prêt pour cet après-midi?

- C'est la catastrophe!

- Y a un clochard

- Vous, je vous demande d'organiser le mariage, donc vous le faites.

- Je le traite, moi,

- On a un problème.

On va se calmer.
On va redescendre tranquille.

- Tout ça, c'est terminé. (grognement)

Je me dégonfle pas. . .

5.
(musique rythmée)

- Donc voici la salle.

Vous aurez des compositions florales le long des murs.

Là, une arche blanche et ici, un préposé à l'animation musicale.

Un disc-jockey. (en choeur): Ah! - D'accord. Et l'autel?

- C'est ici, l'hôtel!

- Non, je veux dire l'autel devant lequel on va se dire oui.

- Oui, oui. Thomas faisait une blague. (rires) - OK.

- Il est con. Et tout sera prêt pour cet après-midi?

- Cet. . . Eh bien. . .

Thomas vous a dit que ce sera prêt cet après-midi. (en choeur): Oui. - Eh bien,
voilà.

- C'est super. Merci beaucoup. - Merci.

- À tout à l'heure. - À tout à l'heure.

- Regardez-moi ces deux tourteaux!

- Vous m'avez dit qu'ils se mariaient dans un mois!

- C'est ce qu'ils m'ont dit. Y a un mois, ils m'ont appelé, ils m'ont dit: On
voudrait se marier dans un mois.
Je leur dis: Pas de problème, pas de souci. OK.

Ce matin, vous venez me voir, vous me dites: C'est qui ces mariés?

J'ai fait: C'est ceux qui m'ont appelé pour me dire qu'ils se mariaient dans un
mois. Vous m'avez dit:

Arrêtez de dessiner quand je vous parle! OK. J'ai posé mon fusain.

Vous m'avez dit: Vous êtes sûr que c'est dans un mois? J'ai fait: Ouais!

Ah!

C'est demain. (indicatif musical)

- Bon! C'est la catastrophe! On a un mariage à organiser.

Je peux pas m'en occuper parce qu'on a une star à l'hôtel que je dois chouchouter.
Enfin, bref! Je suis débordé!

- Je veux pas rajouter du stress, mais un clochard a chié dans le hammam.

- Quoi? - Oh! Ça va! C'est pas grave!

Enfin, je veux dire par rapport à ce qu'il pourrait faire si on ne l'arrête pas.

Non, vous avez raison, je vais aller nettoyer.

- William, ça me coûte énormément, mais je vais devoir vous confier le mariage.

- Oh, non, mais vous emmerdez pas.

Si ça vous coûte énormément. Et puis le mariage, c'est quand même super ringard,
non?

Mais alors le mariage à l'hôtel, c'est beauf!

- Moi sinon, je peux le faire. Je suis wedding planner rémunéré.

- Hum-hum. Donc non. Et vous, je vous demande pas de vous marier, je vous demande
d'organiser le mariage! Donc vous le faites!

- Il déteste qu'on chie dans le hammam. (musique inquiétante) (gémissements)

- Ah!

Tu peux rester ici autant que tu veux.

Par contre, le concierge est à ta recherche.

Alors faut que tu restes planqué ici, sinon tu vas te faire virer.

Mais t'inquiète pas.

Je suis là et je t'abandonnerai pas.

Ah là là! Trop de germes!

Mais ça me va droit au coeur.

T'es le premier, tu m'entends?

Le premier d'une longue lignée que je compte héberger ici.

Tout n'est pas réservé aux riches.

Je suis pas d'accord. Je ne suis plus d'accord!

Tout ça, c'est terminé. On va y arriver! Ensemble!

T'es d'accord?

Non, par contre, ça, c'est pas de la bouffe.

Non, mais finis. Je t'en prie.

- Eh!

- Il se passe quoi ici? - Y a un couple de clients qui se marient, je trouve ça un


peu. . .
- Un mariage! C'est trop mignon! - Attends! Comment ça, mignon?

Tu trouves pas ça un peu nul?

- Tu déconnes ou quoi? C'est hyper romantique.

Les gens osent plus le romantisme aujourd'hui.

C'est dommage.

Non, moi, franchement, j'aimerais bien un jour porter une belle robe blanche et
partir aux bras d'un homme qui promet de m'aimer comme un fou pour toute la vie.

- Ah, oui, oui.

- Bon, j'y vais. Je vais branler un trader. À toute!

- Yes!

Tu vois, je la pensais pas si romantique.

C'est bizarre, hein? - C'est pas bizarre.

Un poisson avec une paire de seins et un petit chapeau, ça, c'est bizarre.

- Oh, je sais ce que je vais faire!

- Moi aussi! (reniflement)

- Ah!

- Je peux savoir où vous allez là?

- Euh. . . Oui. Oui, oui. Je. . . raccompagnais ce client dans le hall, parce qu'il
était un peu perdu.

- D'accord. Vous essayez de me faire croire que ce monsieur-là est un client, et


pas. . . je sais pas, moi, un SDF, par exemple.
- Un SDF?

Ah, oui! Oui, oui! Je vois la méprise!

Oui, c'est les vêtements.

- Oui. Puis l'odeur aussi, qui m'a un peu mis sur la piste.

- Oui, mais non. Non, non. C'est un. . .

DJ. - Hum-hum.

C'est vrai, monsieur? Vous êtes DJ?

- Il parle pas du tout notre langue. Non. Non, non.

Il est. . . estonien!

- D'accord. (estonien)

- Il est sourd aussi!

- Un DJ sourd?

- Oui. C'est un petit peu le Beethoven, mais de la techno.

D'ailleurs, vous savez comment on le surnomme?

- Non. - Le Beethoven de la techno.

- Hum-hum. - Oui. C'est pas fou.

Moi aussi, quand on me l'a dit, j'ai pas fait: Wouh!

C'est pas. . . (soupir)

- Ah, non! Je suis bête! C'est la langue des signes française!

Donc il comprend pas! - Oui! Bien sûr! Non!


Lui, il comprend que le langage des signes estonien!

- Voilà. Je connais pas du tout du côté de la mer Baltique. Par contre, y a


toujours une. . . une. . . un caca. . . un caca. . . dans le hammam! Donc allez!

Allez, allez! Au revoir, monsieur!

Allez, allez, allez! (gémissements)

- Tu fais un déménagement? C'était ça, l'idée?

- Non. Thomas, faut qu'on organise le plus beau mariage qui soit.

- Mais je croyais que t'avais pas envie! - Réfléchis deux secondes!

Si Clémence voit que j'organise un truc aussi romantique que le mariage, elle va
croire que je suis un mec hyper sensible.

Du coup, pendant la cérémonie, je lui dis que je la kiffe et elle, avec l'amour
dans l'air, l'ambiance du mariage, elle va me kiffer aussi, c'est sûr.

Thomas, ça va?

- Ouais! C'est bon, j'ai compris.

Fallait juste que je me concentre à fond.

OK, bon plan! - Go!

Allez, allez! Surtout, on oublie pas, je veux que les chaises soient placées autour
des tables en repère orthonormé. C'est très important! - En quoi?

- Tu. . . tu mets la chaise à côté de la table.

Autour des tables, quoi.

Mettez les chaises autour des tables.

Normal, quoi, en fait.


Eh! Ça va? - Ouais.

- Et l'appareil-photo, un petit appareil-photo jetable sur chaque table pour


immortaliser cette célébration de l'amour.

- Attends, mais. . . c'est toi qui gères le mariage?

- Ouais. Moi, j'adore l'amour. Je suis amouriste.

Mon film préféré, c'est Roméo et Juliette. - William!

On a un problème avec les fleurs.

- On s'en bat les couilles des fleurs. Ça va.

- Non! Attends, quand même, un mariage sans fleurs, c'est un peu triste. - C'est
comme un bouquet sans fleurs.

- Non, mais quand je dis: On s'en bat les couilles, c'est on s'en bat les couilles,
ces fleurs, il nous les faut absolument!

- Moi! Moi, je peux te le faire! En plus, c'est dingue, j'ai été compositeur floral
rémunéré.

- Ouais, non, t'emmerde pas. Ça va aller. - William!

On a un problème! - Quoi encore?

- C'est le marié. (musique inquiétante)

- Oh, putain! Vous êtes complètement malade!

- Faut se ressaisir! Tu dois te marier!

Si tu le fais pas pour toi, fais-le pour moi! Pour elle!

Fais-le pour elle! - C'est trop précipité.

J'ai jamais connu de filles avant.

- Moi, les meufs, j'en ai connu des dizaines, ça n'a aucun intérêt.
Il te faut UNE fille et c'est elle! - Si c'était pas la bonne?

- Et si c'était la bonne? - Je sais pas.

- Si, tu sais. Mais si, tu sais! Tu sais!

- Eh! Eh! Eh!

Fais une pause deux secondes. Je prends le relais.

On va faire un truc, Yannick. Tu sais ce qu'on va faire?

Tu vas me donner le nom de tes complices.

- Je comprends pas là. - Tes complices!

Putain! Te fous pas de ma gueule! Tu veux croupir en taule?

- Thomas! Thomas! - C'est quoi votre problème, tous les deux?

- L'enquête piétine! - Oh! Mais qu'est-ce qui se passe là?

- Ah! Il se passe que monsieur est un dur à cuire.

- Quoi? - Je ne veux plus me marier! C'est tout!

- Non, si. En fait, ce qu'il essaye de dire avec ses mots à lui, c'est quand il dit
qu'il ne veut plus se marier, en fait, il veut se marier! - Oui. Lâchez-le.

S'il a plus envie de se marier, c'est qu'il a des doutes, faut pas le forcer, c'est
tout. Vous êtes tarés.

- Ou, il réfléchit deux petites secondes à ses sentiments, hein?

Yannick, le mariage, c'est comme quand tu te baignes dans ta piscine privée, alors
qu'elle est un peu froide.

- J'ai pas de piscine privée. - Ça marche avec la mer aussi!


Bref! Quand tu trempes ton pied dedans, t'as pas trop envie d'y aller, parce
qu'elle est un peu froide, voilà, t'es pas bien, t'es mieux à l'extérieur.

Mais si tu plonges d'un coup, d'un seul, là, t'es bien. T'as plus envie de sortir.

C'est ça le mariage, Yannick. C'est ça.

- Ouais. - Rends-la heureuse.

Rends-toi heureux.

Rendez-vous heureux.

- Oui.

Vous avez raison. Je vais le faire.

- Bien oui! - Je vais me marier.

- Oui. - Je vais me marier.

Putain!

- Yes! Allez! - Allez!

- Allez! (soupir)

- On se verra devant le juge. (gémissements, guitare)

- Ahem! (cri de surprise)

- C'est fait, le hammam?

- À propos de?

- La crotte! - Oui! Oui! Oui!

- Qu'est-ce que vous faites là? - Rien! Rien! (gémissements)

- Hum-hum. Oui, d'accord.


Votre champagne, monsieur Lavoine.

- Posez ça là. J'ai besoin de ton avis.

Si je te dis Lavoine, tu penses à quoi?

- Du porridge. Un bol de porridge.

- Les duos! Ringer! Bambou!

Marocco! Ça te dit rien?

Ce sera mon prochain grand featuring!

- Oui. . . - Quand je l'ai vu, ça m'a fait le même effet qu'avec Claire Keim.

- Oui, oui, Claire Keim, oui.

- Comment tu t'appelles? (rot)

- Oui, non, en fait, c'est un de nos clients.

C'est un DJ estonien sourd.

Donc malheureusement, il ne parle pas la langue.

- On a pas besoin de ça pour se comprendre!

On est des artistes!

Y a un fluide. . . qui fait l'aller-retour. . . entre nous.

Tu le vois pas, toi?

C'est normal. Parce que t'es trop normal.

- Oui. . . - Je ne veux qu'il.


- Non! Alors il, c'est un pronom personnel sujet, c'est. . .

♪ Sourd sourd ♪ (cris)

♪ Le monde est sourd ♪ (cris) ♪ Vraiment sourd ♪

- Tu comprends le message.

Tu l'entends?

La souffrance de l'âme humaine.

- Oui, oui, bien sûr. C'est magnifique! Bravo.

C'est très beau. . .

- C'est tellement si cool.

Je le kiffe tellement si fort.

- Oui, mais non. Parce que tellement et si sont deux adverbes--

- Écoute, par contre, là, t'arrêtes de me corriger, hein?

T'es lourd.

Dégage.

- Je. . .

- Dégage. (musique, cris)

- Oui. . . Ouais, c'est ça, ouais! C'est inadmissible! Salut!

- Salut!

- Écoute, laisse-moi gérer ça, toi.

Va voir où en est la mariée, s'il te plaît.


- C'est comme si c'était fait.

Alors, Groomy, qu'est-ce qui se passe?

- Le traiteur me lâche. On est dans la merde.

- Attends, mais je te traite, moi, ton mariage.

- T'es traiteur rémunéré, c'est ça? - Ouais.

Quand tu viens de la street, t'apprends à avoir toutes les cordes dans ton arc.

De la simple corde jusqu'au cordon bleu.

- Et c'est quoi, ça?

- Ça, c'est un échantillon gratuit, sans engagement.

Si ça te plaît, après, on part sur un. . . un coup de main. . . rémunéré.

- Ouais. C'est pas mal. Ouais. Ouais, ouais.

Prends l'échantillon voir. Vas-y, rapproche-le vers toi.

C'est quand même mieux comme ça, non?

- Par contre, je vais te maltraiter, toi.

Bâtard. (toc-toc! ) (Thomas): Madame la mariée?

Si vous êtes toute nue, cachez-vous, sinon, je vais voir vos roploplos.

Madame? (musique dramatique)

- Je comprends pas. Pourquoi elle s'est barrée?

- Panique pas. Y a toutes ses affaires. Elle doit pas être loin.

- En se mariant avec un criminel, elle savait à quoi s'attendre.


- Surtout si elle a appris qu'il avait des doutes, c'est normal qu'elle en ait
aussi.

- Elle peut pas savoir. Ils se sont pas vus de la journée.

Y a que Thomas, toi et moi qui savons que l'autre flippait.

Attends, Thomas, c'est toi qui l'as balancé?

- Sûrement pas. Secret d'instruction.

Je balance jamais sur une affaire en cours.

- Oui! Bien oui! C'est moi, c'est bon!

- Mais pourquoi t'as fait ça? - Mais réfléchis, William!

S'ils ont des doutes, on peut pas les forcer.

C'est horrible comme pression. - Attends, forcer, ça va!

Qui parle de forcer? On force personne ici!

On veut juste aider les gens à faire le bon choix! - Arrête deux secondes.

C'est pas une histoire de bon choix.

S'ils veulent pas, faut juste pas qu'ils se marient, c'est tout. - Faut que je les
retrouve.

- Je sais pas si tu sais dans quelle affaire t'as mis les pieds, la mère
maquerelle.

Parce que moi, je te fais tomber quand je veux.

- C'est non-fumeur ici.

- Je sais! (musique rythmée)


- Ah! (rire)

Vous voilà, les amoureux!

Yannick, vous savez que ça porte malheur de voir la robe de chambre de la mariée.

- On va pas se marier de toute façon.

- Si.

- Non. - Si! Alors non, attends.

On va se calmer. On va redescendre tranquille et on va se marier! Puisque c'est


l'amour, et l'amour, c'est beau. C'est beau de se marier.

- C'est très gentil de nous aider.

Même si vous m'avez carrément molesté.

- Ouais. . . - On peut le dire.

Mais on a pris notre décision.

Mon amour. . .

T'es la femme de ma vie.

Je t'aime. - Je t'aime aussi.

- J'ai pas besoin d'une cérémonie pour te le prouver.

- Non, putain! Non! Si vous vous aimez, maintenant. . . faut. . . faut se marier.

Merde! - Non! On veut plus se marier.

- Bon, je vais la jouer franco.

J'ai besoin que vous vous mariiez pour que je puisse dire à une meuf que je la
kiffe.
- Dites-lui! (moqueur): Dites-lui!

C'est pas si simple.

- On va pas se marier pour vous faire plaisir!

- OK, je comprends.

Vous allez peut-être changer d'avis avec ça.

Deux jus d'o au bar. C'est offert.

Non, c'est pour moi.

- Vous êtes conscients qu'une nuit ici, c'est 10 fois plus cher que ça.

- S'il vous plaît!

En plus, y a même pas besoin que ce soit un vrai mariage. - C'est-à-dire?

- Faites-moi confiance. (marche nuptiale)

- Vous pouvez vous asseoir.

Si nous sommes réunis tous ensemble aujourd'hui, c'est pour célébrer l'amour.

Attention, le vrai de vrai.

Car l'amour est présent dans le coeur de toutes les femmes, mais aussi dans le
coeur des hommes. - Moi aussi!

Je suis dans Le Coeur des hommes numéro 1. 2. . . le 3. . .

- Car l'amour est présent dans le coeur de toutes les femmes. . .

- Pardon, monsieur Lavoine.

Vous étiez pas accompagné d'un DJ estonien?

Sourd. - Le SDF?
- De quoi? Quel SDF? - Le SDF.

Faut vraiment être demeuré pour pas se rendre compte que le type qui chantait dans
ma chambre était un SDF.

- Demeuré, oui. Et ce SDF, vous l'auriez pas vu par hasard?

- Si. La dernière fois que je l'ai vu, c'était dans le couloir. Il était à poil par
contre.

- D'accord, très bien! Si vous me cherchez, je suis juste là en position latérale


de sécurité.

- Yannick.

Voulez-vous prendre comme épouse légitime

Lucie, lui jurer amour et fidélité, même pas un petit coup en cachette, jusqu'à ce
que la mort vous sépare? (arrêt de la musique) (grincement des chaises)
(toussotement) - Allez. . .

- Oui, je le veux. (reprise de la musique)

- Lucie.

Voulez-vous prendre comme époux légitime Yannick, et ce, malgré son prénom tout
claqué, jusqu'à ce que la mort vous sépare?

- Oui, oui, je le veux.

- Si une personne quelconque veut s'opposer à cette union, qu'il le fasse


maintenant ou se taise à jamais.

(Clémence): Moi! (stupéfaction de la salle)

Non, je suis là.

Pardon, mais. . . clairement, ils ont pas envie de se marier là.

- Si. Si, si. Ils ont envie de se marier. Si.


Hein, vous avez envie de vous marier?

Puisque c'est le mariage, donc vous vous mariez.

- Si, si. Ce serait bien de se. . .

- Ouais, carrément. - Eh bien, voilà!

Si! Ils viennent de dire oui. - Mais n'importe quoi--

- Ils viennent de dire qu'ils avaient envie de se marier, les bagues, cérémonie, on
y va.

- Non, mais pourquoi t'y tiens tant à ce mariage?

C'est quoi ton problème?

- Peut-être qu'il serait temps de lui dire maintenant.

- Me dire quoi?

Quoi?

- Bon. . .

- Non, mais attends!

Qu'est-ce que tu fais là? - Clémence.

Est-ce que tu ferais de moi le plus heureux des hommes. . . en acceptant de sortir
avec moi? (petit rire gêné)

- Non. (brouhaha dans la foule)

Pardon.

- Hum. . .

- Du coup, je fais quoi maintenant?


- Continue. Finis le mariage. Je reviens.

- Donc, par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare officiellement mari
et femme.

Vous pouvez galocher la mariée.

- Désolé pour. . . pour le moment gênant là.

- T'as organisé tout un mariage pour me dire ça?

- Non. Non. . .

Si. Si.

- Mais tu sais que c'est pas possible, Will.

Je te l'ai déjà dit. Pas avec les employés de l'hôtel.

- Alors là, je comprends plus rien. T'as couché avec Martin.

- N'importe quoi.

- Je vous ai vus sortir de la chambre. - Ah, ouais. D'accord.

Non, mais là, y a un gros malentendu.

- Quoi?

- Alors?

On couche ensemble, vous avez votre preuve et je disparais, ou vous vous dégonflez?

- Alors là, je me dégonfle pas! Ah!

Je me dégonfle! Voilà. J'abandonne.

- C'est dommage!
Vous étiez vraiment à ça d'avoir votre preuve!

- On fait comme s'il s'était rien passé et vous en parlez à personne. D'accord?

- Et vous me laissez tranquille.

- Et je vous laisse tranquille.

- Ah, ouais.

Ah, je l'avais pas du tout vu comme ça.

- Bien ouais. - Du coup. . . nous deux, c'est. . .

- Non, mais je crois pas qu'il y ait de nous deux.

Allez, on est quand même copains.

- Y a des copains qui-- - Non.

- Non, moi, je connais des copains qui parfois. . .

- Non. - Font l'amour.

- Ouais, mais non.

- Bien. . . OK.

En tout cas, on peut dans un premier temps commencer par être potes et après, on
verra. - Non. (musique rythmée) ♪ Bananana bananana ♪

♪ Banana split ♪

♪ Bananana bananana ♪

♪ Banana split ♪

- Je vous dois une excuse. De toute évidence, votre ami est SDF et DJ.

Une sorte de SDJF! Enfin, je sais pas!


- Je comprends pas. Du coup, il est vraiment DJ?

- Non, non. Il a juste appuyé sur play.

Comme quoi DJ, c'est pas si. . .

- OK. Excellent, ce clodo!

- L'amour est dans le coeur des hommes.

Et moi, j'ai joué dans Le Coeur des hommes.

Le 1, le 2, le 3. Ça marche.

Oui, bien t'as pas l'air tellement si d'accord.

♪ Bananana bananana ♪

♪ Banana split ♪

- Tu vois, c'est peut-être un faux mariage, mais c'est un beau mariage. - Comment
ça, faux mariage?

- Ça va! Je sais que t'es pas prêtre.

- Bien si! Ma mère m'a forcé à passer le diplôme.

Elle me disait: Comme ça, mon fils, t'auras toujours le travail!

Elle est pas conne, ma mère.

- Attends, tu te fous de moi. T'es vraiment prêtre?

- Je t'ai dit! Rémunéré! (soupir)

♪ Banana split ♪

♪ Bananana bananana ♪
- Oh. . . merde. . .

♪ Banana split ♪

♪ Bananana bananana ♪ (en choeur): Allez!

♪ Banana split ♪

♪ Bananana bananana ♪

♪ Banana split ♪

- Nous accueillons aujourd'hui un client un peu spécial.

- Un dictateur. - Vous êtes habillé en quoi?

Ah! Ça fait mal!

- Tu es officiellement chargé de veiller sur lui pendant tout son séjour. - Nickel.

- Y a plein de journalistes devant l'hôtel et ça gêne un peu mon client pour


sortir. - Oh! Je sais!

- Wô! Wô! Wô!

- Vous êtes en train de vous transformer en tyran.

- Ça y est? Vous êtes amoureux? Vous allez faire des bébés? - S'il vous plaît!

- T'as fait quoi? - J'ai cartonné.

- Monsieur! - Je te préviens, impossible de rien faire, alors qu'il y a un


dictateur dans cet hôtel.

Que la journée te soit clémente.

6.

(musique rythmée)

- Bonjour et bienvenue. . . au Grand Hôtel.


Bonjour.

Bonjour. (musique intrigante)

Ah, bien oui.

Bonjour! Alors vous, vous êtes habillé en quoi?

Ça fait mal! Ça fait mal. Ça fait mal.

- C'est pas un déguisement, c'est un. . . un uniforme.

Comme toi, petit homme. (musique sombre)

Pas toujours facile à porter, hein?

- Non. Oui.

- Mais on est pareils, toi et moi.

Allez, viens.

Allez, viens, viens. . . - Attendez. . .

- Voilà.

Que la journée te soit clémente.

- Enfin quelqu'un de normal. Parce que là, depuis tout à l'heure, y a que des gens
bizarres. . .

- Mort au tyran! - Attendez. Monsieur? Monsieur! (cris) (indicatif musical)

- Comme vous l'avez remarqué, nous accueillons aujourd'hui un client un peu


spécial.

- Un dictateur. - Le mot est un peu fort.

- Un tyran?
- Non, moi je dirais plutôt un. . .

- Monstre? - Un chef d'État. D'accord?

Qui passe en coup de vent et qui nous fait quand même l'honneur de descendre ici.

- Ouais!

- Clairement, c'est un client qui ne fait pas l'unanimité.

Mais je voudrais, s'il vous plaît, que vous le traitiez avec le plus grand soin.

- Je vois pas le problème.

Le client est roi, donc dictateur ou pas, on le traite de la meilleure des


manières.

- Le militant tout nu de ce matin a tenté de s'immoler par le feu.

OK? This is not bullshit.

Je ne veux aucun mort dans l'hôtel sous aucun prétexte.

Ça pourrait être très mauvais pour tout le monde.

- Sans blague? - C'est à votre pote dictateur qu'il faut dire ça.

C'est lui qui peut pas s'empêcher de tuer des gens. Et de violer des chevaux.

Les chevaux, j'ai rajouté. - Donc, faites très attention.

- Je le trouve plutôt sympa, le dictateur.

- Good spirit, Will! Tu es officiellement chargé de veiller sur lui pendant tout
son séjour.

- Eh bien, nickel.

- Il est où, Selim?


- En RTT. - Coolax!

- Non, RTT, ça devrait même pas exister.

- Comment on ferait pour dire ratatouille?

- Ça a rien à voir.

- Ou triton? - Chut.

- Corail. . . non, pas corail. Martin!

- Merde! Ça n'a rien à voir avec ce que je dis.

- Tweet - Ta gueule.

- Aïe. Aïe! Quoi?

- Comment tu peux bosser pour un mec qui opprime des millions de gens?

- Wô! Wô! Wô! Opprimer, opprimer, t'es sûre?

On dit dictateur, mais peut-être que c'est juste quelqu'un d'un peu caractériel.

Alors OK, une fois, oui, j'imagine qu'il a dû forcer pour se faire respecter, oui.

Mais quand je l'ai vu, j'ai vu quelqu'un de tranquille, un mec dans le dialogue.

Un mec qui fait de son mieux.

Tu sais, Delphine, y aura toujours des jaloux, y aura toujours des rageux.

- Je te préviens, pour moi, il est impossible de rien faire alors qu'y a un


dictateur dans cet hôtel.

- Attends, comment ça, de rien. . . Oh, Delphine? (protestations)

- Thomas. Tu sais, quand tu m'as dit que je pouvais venir te voir si j'avais un
problème.
- Oui! - Eh bien, j'ai un problème.

- Trop bien! J'espère que c'est grave.

- Euh. . . ouais, un peu.

C'est juste qu'y a plein de journalistes devant l'hôtel.

- Trop bien.

- Non, mais j'ai pas fini. - Ah. . .

- Y a plein de journalistes devant l'hôtel et ça gêne un peu mon client pour


sortir.

Il a besoin d'un petit peu de discrétion, si tu vois ce que je veux dire. Et donc,
je me demande. . .

- Je sais. Faut qu'il siffle.

- Quoi? - Faut qu'il siffle.

Quand on siffle, personne nous voit, regarde. (sifflement)

Tu me vois, là? - Bien oui.

- Ah. . . - Non, mais je sais pas, je me disais que peut-être y avait une porte de
service. - Oh! Je sais. (musique médiévale)

- Wô! Wô! Wô! Wô! Wô!

C'est fini, ce raffut?

Vous pouvez pas baisser un peu vos jouets, là?

Vous faites trop de bruit. Si vous êtes au corps à corps, vous faites. . .

D'accord? Et en situation de bataille, vous faites. . .


D'accord? Hum! (homme): En vertu du règlement applicable à tout événement public de
plus de 25 personnes dans l'enceinte de cet hôtel. . . tout participant a le droit
de jouir des espaces publics et privés de cet établissement, au même titre que
n'importe quel client.

- Et qui vous a dit ça?

- Vroum, vroum, vroum!

Vrou-vroum, vroum!

(Il imite un crissement de pneus. )

- Vous êtes pas en RTT, vous?

- Bien sûr que oui. - Vous passez vos RTT sur votre lieu de travail? On a le droit?

- Je suis rapide et je suis furieux.

- Quoi? - On parlote ou on pilote?

- Quel rapport avec ma question?

- Si tu lui brises le coeur, je te brise la nuque.

- D'accord, vous êtes censé être qui, là?

- Éric Judor. - Vin Diesel.

- T'es Éric Judor. - Ah non, je suis Vin Diesel.

- Donc toi, t'es un imam. - Je suis pas un imam, je suis un chevalier.

- Bon, s'il vous. . . - T'es un djihadiste. (brouhaha) - S'il vous. . . (musique de


relaxation)

- Je viens voir le dicta. . . Le. . .

Votre chef.

Je souhaitais vous présenter mes excuses au nom de l'hôtel pour l'incident de tout
à l'heure.

Votre sécurité et votre confort sont nos priorités.

Donc c'est moi qui vais personnellement m'occuper de vous.

Donc plus de problèmes, plus d'incidents, vous pouvez être tranquille. (coups de
sifflet)

- Libérez le peuple birghiz! Article 1, les hommes naissent et demeurent libres et


égaux en droit!

Article 2, le but de toute association politique est la conservation des droits


naturels et imprescriptibles de l'Homme!

Lâchez-moi! Fascistes! Criminels!

- Pardon pour ça. C'était pas prévu.

Ça n'arrivera plus.

- Mes hommes, ils sont partis?

- Oui, oui, c'est bon, ils la pourchassent. . .

- Approchez pas.

Approchez pas! - Non. . . (claquement de porte) - Allez! Allez, allez.

On s'assoit, hein.

Qu'est-ce qui se passe, là? Qu'est-ce que c'est, ça?

Faut pas faire des trucs comme ça. C'est pas bien!

- Tout le monde me déteste, alors. . .

- Mais vous pouvez pas mourir comme ça, là. . . dans l'hôtel.

- Au fond, est-ce qu'il vaudrait pas mieux, hein?


- Mais non. . . - Bien, si.

- Arrêtez, vous avez bien des proches.

Une femme, des enfants.

- Oui, mais ils me détestent aussi, alors voilà!

- Mais je sais pas, vous avez pas fait que des trucs mauvais, dans votre vie!

Vous avez bien aidé quelqu'un?

- Oui, à mourir.

- OK, on va arrêter de parler parce que là, je sens qu'il y a un truc. . . y a un


truc mauvais, autour de vous. Un sale mojo.

On va se détendre, on va regarder la téloche. - Ouais, d'accord.

- Eh, oh, eh. . . - OK.

- Faut se relâcher, hein. Allez. - Ce sera demain la première prise de parole


publique depuis son arrivée au pouvoir pour celui que son peuple appelle l'immonde
pourriture.

- Non, il parle de quelqu'un d'autre, c'est même pas de vous qu'il parle. - C'est
bien lui. À ne pas confondre avec son père, Mohamar 1er.

- Allez, on change de chaîne juste parce que ça, ça me. . .

(Il parle un faux allemand. )

Pam! Écoutez, d'habitude, pour retrouver le moral, qu'est-ce que vous faites?

- Bien. . . des chasses à l'homme, j'aime bien.

- Autre chose que la chasse à l'homme.

- Ou du Botox. Ouais, j'aime bien le Botox.


- Voilà, c'est bien, le Botox.

- Ouais? - On va se faire une session Botox.

- Ouais, super. - Des injections.

- Super. - Voilà.

- Il me faudrait une seringue. Vous avez une seringue?

- Non, mais je vais vous chercher ça tout de suite.

OK? - Ouais, ouais.

- Bon, et attention. . .

Pas de suicide! - D'accord. (musique légère)

- Bien, voilà. - Ça y est, vous êtes amoureux, vous allez faire des bébés?

Vous allez graver vos noms sur un humain?

Oh oui, développe-moi des programmes nucléaires illicites.

- T'es pas recherchée par les gardes, toi?

- Je les ai semés en cuisine. Ton dictateur va pas les revoir avant un moment.

- En attendant, il est vraiment pas bien à cause de toi.

- Je suis dictateur et je suis triste. On m'a dit des mots. . .

- Il a failli se suicider, je te signale! - Sérieux?

- Ouais. - Mais laisse-le faire, ce serait trop bien!

- On meurt pas dans l'hôtel. Arrête! Tu me fais mal! - On s'en fout!

Tu peux sauver le monde. - Non!


- Non? - Si.

- Non. - Si.

- Non. . . - Moi, je le baise, le monde.

- Prends-le.

- Vous m'avez fait peur.

- Là! Là!

Là! Là!

Là.

Si un participant crée un désagrément à un client à l'intérieur ou à l'extérieur de


l'hôtel, la manifestation sera cantonnée dans les limites de son espace locatif. -
OK. D'accord.

Ça veut dire quoi?

- Ça veut dire game over, papa.

Alors, dans 5 minutes, vous êtes tous dans le salon privé.

Au revoir, madame.

- Quand on l'attaque, l'empire contre-attaque.

- Tu peux pas rétrograder de 2 petites vitesses, là?

T'es un petit peu tendu.

(Il imite un sabre laser. )

Ouais, le frein moteur a complètement lâché.

- Euh. . .
- OK. C'est bon pour ton client.

- T'as fait quoi? - J'ai cartonné.

- Non, mais attends, tu te fous de moi, là!

- T'aimes pas. C'est. . . c'est la typo.

- Oh, putain. . .

- Attends! Attends! (musique de cirque) (soupir)

Tu peux y aller, c'est de la basse conso.

- Vous avez raison. C'est une très bonne idée, cette histoire de Bo. . . (musique
inquiétante)

Non, attendez! Faites pas ça! - Vous approchez pas, hein!

- Quoi? - J'ai dit: Vous approchez pas.

- Que je. . . quoi? - Bon, bien, approchez-vous.

Non, non, vous approchez pas. Je vous préviens, je saute.

- Attendez! Faites pas ça! Pensez à tout le mal que ça va faire aux gens.

- Le mal, c'est quand je suis vivant que je le fais!

- Vous avez pas pu faire autant de mal que ça!

- J'ai tué 200 personnes, quand même.

- Mais 200 personnes, c'est rien du tout, pour un dictateur!

- Ah bon, vous trouvez? - Bien oui!

- C'était une grosse semaine. D'habitude, j'en tue beaucoup moins.


- Ah. . .

- C'est beaucoup? Voilà, je le savais.

- Non, non, non! Non, non!

Si vous mourez, beaucoup de gens vont perdre leur emploi.

- Ah oui? - Oui.

- Qui ça? - Vos gardes du corps.

Bien, si, si vous mourez, vos gardes du corps, ils vont pas garder un corps mort.

- Si je meurs, ils bosseront pour mon fils, c'est lui l'héritier.

- Ah mais, c'est ça!

Vous êtes héritier. Bien c'est pas de votre faute.

- Comment ça? - Bien. . . vous avez grandi avec le mauvais modèle.

- Oui. . . - Bien, oui.

Et quand on grandit avec le mauvais modèle, une fois à l'âge adulte, on fait un peu
n'importe quoi.

On est perdu, et y a un groom de blessé.

- Quoi?

- Des gens qui sont assassinés, bref.

Ce que je veux dire, c'est que les gens se rendent pas compte de la pression que
c'est. - Bien, ouais.

- Eh non.

Non.
- Quoi qu'on fasse, c'est jamais assez bien.

- On a de l'argent, on a des voitures, on a des piscines.

- On a des aéroports. - Oui.

- Oui, des avions, avec.

- Ouais. - Des ogives nucléaires, on a.

- Non, pas moi.

Mais un regard posé, bienveillant, ça, non, ça, on n'a pas, ça, c'est que dalle, on
n'a rien.

Désolé, papa, si je suis pas habillé comme tu le souhaites à tes cocktails de


merde.

- Voilà.

Alors pardon, si mes techniques de torture sont pas assez spectaculaires pour
toi. . .

- Et vous faites de votre mieux! Vous faites de votre mieux.

- En plus, j'aime pas ça, moi, torturer les gens.

J'aime pas ça.

- Mais vous êtes pas obligé!

- Ah bon? - Vous n'êtes pas obligé!

Quitte à décevoir. . . faites quelque chose qui vous plaise vraiment.

- Ah, ouais.

- Qu'est-ce qui vous fait rêver?

- Euh. . . mannequin.
(Il rit. )

- Non, enfin si, oui, mannequin, mais vous pouvez faire autre chose que mannequin.

Mannequin et DJ!

- Ah oui, c'est bien, ça. Mannequin DJ.

Ah ouais, mannequin DJ. . . Et youtubeur! Et youtubeur!

Mannequin, DJ et youtubeur.

- Oui! - Ah, ouais.

- Eh bien, voilà. - Ouais.

- Pas la peine de sauter.

Donc on enlève cette jambe.

- Allez, d'accord. D'accord. (musique émouvante)

- Ça va aller? - Ouais.

- Youtubeur! - Ouais. . . j'adore.

- Et un nom de youtubeur, par exemple?

- Un nom de youtubeur?

Euh, bien. . . Luc! Luc!

C'est bien, Luc. - C'est bien, Luc.

Luc. - Ouais.

- Allez, on va ouvrir la chaîne. On va créer la chaîne de Luc.

- Ça, c'est mes vrais cheveux.


Ça m'a demandé à peu près 5 ans, ça.

- Allez, voilà. Là. Allez!

Je les ai trouvés en train de traîner à côté de la réception.

- Ça va, c'est pas un crime.

- Ils mangeaient les bonbons qui sont réservés aux clients.

- C'est normal aussi! Vous nous laissez ici enfermés, sans rien à manger!

- Manger?

Vous êtes des cosplayeurs, vous êtes pas des. . . des mangeurs!

- Vous savez quoi? Vous êtes en train de vous transformer en tyran, là.

- Oh. . .

- OK, il se fout de ma gueule en plus.

Mon maître m'a appris que si quelqu'un piétine mes droits, c'est mon devoir de le
piétiner! (musique menaçante) (imitation de crissement de pneus)

- C'est chelou, là. Ça part en sortie de route.

- Faut y aller, là. - Montez, on dégage. (thème de Pulp Fiction)

- Suivez cette voiture. - OK.

- Mannequin, DJ et youtubeur. C'est super. . . ah oui!

Et facteur, aussi. Ah ouais, facteur.

- Facteur? - Ouais. Parce qu'ils peuvent aller où ils veulent, ils ont toutes les
clés.

- Oui! - C'est super, ça.


Pardon, pour tout à l'heure, je sais pas ce qui m'a pris.

- C'est pas grave, l'important, c'est que vous soyez sain et sauf!

- Oui, oui, c'est important. Mais ça suffit pas.

Parce qu'à partir d'aujourd'hui, j'ai décidé d'être. . . heureux!

- Oh! - Ouais! Ouais.

Je vais être heureux et je vais rendre les gens heureux.

- Oui! C'est ce que je voulais entendre!

Fini, de bombarder les gens.

- Ah si, je vais les bombarder.

Mais je vais les bombarder d'amour! (rires) - Yes!

- Je vais assassiner la tristesse.

Je vais enfermer le malheur. - Oui!

- Je vais écarteler le bonheur!

Pour qu'il soit plus grand! - Ah, oui! C'est bien.

- Merci beaucoup. - Je vous en prie.

- Merci, vraiment merci pour tout.

- Pas de problème. - Merci!

À moi la nouvelle vie!

Merci! - Oh! (musique dramatique)


- Eh, vous êtes tous témoins!

C'est lui qui s'est jeté sous mes roues, hein.

Il a fait ça pour l'assurance, ce bâtard.

Il est même pas mort. (craquements)

- Si, si, il est mort, là.

Bon, l'important, c'est de pas paniquer.

(Martin hurle. )

Ou de tout laisser sortir, voilà, comme ça.

- Mais là, on a. . . on a. . . on a tué un client, là.

- Oh, qu'est-ce qui se passe? - Le dictateur est mort.

- Oh, c'est plus la peine, alors.

- Pas la peine de quoi? - De rien.

- Bon, attendez, il faut qu'on fasse quelque chose, là.

Parce que les gorilles, s'ils voient ça, ils vont nous buter! - On a qu'à le mettre
dans la chambre froide de la cuisine.

- Peut-être que les cuisiniers vont trouver un peu bizarre qu'il y ait un mec à
poil dans la chambre froide.

- Pourquoi vous voulez qu'il soit à poil?

- Je sais pas. Habillé, c'est bizarre.

- Martin, ce qui est bizarre, c'est qu'il est mort!

- Oui. Voilà. Donc qu'est-ce qu'on fait?


- Proposition: on le laisse là, ses gardes du corps constatent sa mort, fin de la
dictature.

- Fin de l'hôtel, fin de ma raison de vivre, fin de ma bonne humeur. (imitation


crissement de pneus)

- Il est là. (imitation thème Star Wars)

- Oh, Dumbledore?

T'aimes les déguisements?

- Ouais.

- Tu veux les pleins pouvoirs?

- Hum. (protestations)

- Bonjour, bonjour.

S'il vous plaît! S'il vous plaît!

Attends! Je les enrhume.

Je les enrhume!

S'il vous plaît! S'il vous plaît!

- Rends l'argent!

- Est-ce qu'il y a un médecin dans l'assemblée?

Un médecin ou. . . un pilote. Un pilote de chasse.

Un chasseur même. . . Quelqu'un qui sait conduire un chasse-neige ou qui sait


réparer un châssis. S'il vous plaît!

- Qu'il vienne parler à la presse au lieu de vous envoyer!

- Ah non, aucun rapport, je suis juste là pour faire passer les clients de
l'escorte.
Discrètement. (en choeur): Ouh!

Liberté! Liberté! Liberté!

Liberté! Liber. . .

- À partir d'aujourd'hui, je mettrai en place la prison à perpétuité pour les gens


qui confondent Star Wars et Star Trek, qui sont 2 franchises qui n'ont rien à voir.

Également, je demanderai la peine de mort pour les gens qui disent UN Game Boy, LA
wifi et le mot Bluetooth. On n'a pas besoin d'eux!

- Mais franchement, ça se voit trop là, c'est cramé.

C'est pas lui.

- N'importe quoi, franchement, si tu passes vite comme ça. . . on y voit que du


feu.

- Il est très bien, ce dictateur.

Bravo, les gars, franchement, beaucoup mieux.

- Au moins, ça nous fait gagner du temps.

Merci, Selim. Par contre, vous me nettoyez cette merde. - Peine de mort aussi pour
les gens qui likent leurs commentaires. On n'a pas besoin d'eux.

- Ah non, non, non. . . - Peine de mort pour les gens. . .

- Let me introduce to you un robot révolutionnaire que nous aurons la chance de


tester aujourd'hui en exclusivité mondiale.

- Monsieur Scratch, je voulais vous dire, je suis ultra fan.

- Il a fait un AVC y a deux ans, du coup, il comprend que le rap.

♪ Ce qui provient du mini-bar. . . ♪

- Oh! - Thomas, tout va bien?


- Aucun problème, aucun souci, aucun complot.

- Plus personne ne bosse.

- Quoi? - Y a qu'une façon pour que je te fasse comprendre la street. - Attends!

Si à la fin de la journée, le robot a mieux bossé que nous, il nous remplace et


nous, on est virés. - Quoi?

7.
(Richard Strauss, Ainsi parlait Zarathoustra)

- Vous entendez?

C'est le futur qui frappe à la porte de notre hôtel.

- J'y vais. (claquement de langue)

- C'est une expression.

- Let me introduce to you Robotel.

Un robot révolutionnaire que nous aurons la chance de tester aujourd'hui en


exclusivité mondiale.

Yes!

One more thing!

Chacun et chacune d'entre vous repartira de cette réunion avec une surprise.

Merci! Merci, merci, merci.

Je dois m'absenter pour la journée.

Martin, je te laisse régler les détails.

Bye, everybody!
- Ouais, alors le. . . détail, c'est que si à la fin de la journée, le robot a
mieux bossé que nous, il nous remplace, et nous, on est virés.

- Quoi?

- Me remplacer. . . Une machine qui prend les messages téléphoniques, j'y crois pas
trop.

- Je comprends pas, c'est quoi, la surprise?

- Vous vous souvenez quand elle vous a dit que vous auriez un jour de congé à Noël?

La surprise, c'est que non, en fait.

- C'est pas possible. (indicatif musical) (musique légère)

- Eh! - Ah! Quoi?

- C'est sérieux, cette histoire de robot?

- Oui, c'est sérieux. - Vous pensez vraiment qu'un robot peut être meilleur qu'un
humain? - Non!

Que moi, non, que vous tous réunis là, oui. C'est sûr, même.

C'est une machine qui est dotée d'un algorithme d'apprentissage automatique.

Elle évolue en fonction de son expérience.

Donc c'est l'occasion pour vous aussi de montrer que vous apprenez de vos erreurs.

Prenez ça comme une opportunité qui frappe à la porte.

- J'y vais! - Non, Thomas, Thomas. . .

- Il est hors de question qu'on se fasse remplacer par des machines.

- Merci. Y en a au moins une qui a compris.

- C'est le capitalisme, l'oppression du patronat!


- Ça va, c'est pas la Fête de l'Huma!

Et pendant qu'on bavasse, le robot, il bosse.

Alors psssst!

Ça veut dire: Partez.

- Y avait pas de porte. Je sais.

- Elle va s'ouvrir. - Oui, ça va, ça va!

Tu fais chier! - Toi, tu fais chier!

- Non, c'est bien. On a pas l'air con, tous les 2.

- T'inquiète pas. On va pas rester tous les 2 très longtemps. - Qu'est-ce que ça
veut dire? - Je peux vous aider?

- On vient d'arriver, mon génie de mari a oublié les clés à la réception.

- Tu devais les prendre. - Non, c'est toi!

- Non, c'est toi! - C'est toi!

- Non, c'est toi! - Attendez, regardez. . .

Je vous ouvre avec mon passe. . .

Quelqu'un vous montera vos clés dans cinq minutes.

Quant à moi, je vous offre ces sels de bain pour vous remercier de votre fidélité.

- Fidélité? C'est pas pour toi, ça!

- Oh, c'est très fin, ça, c'est super!

- Prends la valise.
- C'est pour vous 2, hein! C'est pour vous 2. (musique légère)

- Eh, voilà!

Bienvenue au Grand Hôtel.

Monsieur Scratch, je voulais vous dire, je suis ultra fan.

Je connais tous vos albums par coeur.

J'ai appris que vous étiez dans la production, alors.

Producteur! - Il comprend pas ce que vous dites.

- Il parle pas français? - Si, mais il a fait un AVC y a 2 ans, du coup, il


comprend que le rap. - Oh! Vas-y, envoie des cacahuètes!

- D'ailleurs, à ce propos, tout ce qui provient du minibar est compté comme


supplément.

Hein? Je préviens juste.

- Ouais, ouais.

- Hum. . .

♪ On peut vider le minibar Tous les produits sont gratuits ♪

♪ Tout est prévu dès le départ ♪

♪ Y a pas à se faire de soucis ♪

- Non. Alors là, je pense qu'il y a un petit quiproquo.

C'est pas du tout ce que je viens de dire.

Euh. . . Ce qui vient du minibar, euh. . . c'est en s. . .

Du coup, il faut que je rappe là? (beat hip-hop)


Il a même le bouton pour lancer le beat.

OK.

Yo. . .

OK, OK. . .

♪ Alors. . . ce qui provient du minibar ♪

♪ C'est une sorte de supplément ♪

♪ À ce moment-là c'est pas gratuit ♪

♪ Puisque c'est un supplément ♪

- Oh! (rires)

♪ Le groom va vous en vouloir si jamais vous oubliez ♪

♪ De lui donner un pourboire pour le travail effectué ♪

- Non! Non, j'ai pas. . .

J'ai pas demandé de pourboire, ça va aller, merci.

Je. . . Il l'a mis. . . Il vient de le mettre dans sa poche.

- Non. On va y aller.

- Yo! Yo! Yo! ♪ La sortie c'est par là ♪

♪ Il vient de prendre votre pourboire ♪

♪ Écoutez-moi, ce que je veux dire. . . ♪

- On y va!

♪ Est-ce que tu veux une cacahuète? ♪ (musique inquiétante) (bips)


- Mais en fait, il était pas en zone A, il avait un zona!

Du coup, ça le démangeait.

Mais il était pas en vacances, quoi.

Bon séjour, monsieur Dufresne. - Merci. (connexion du fax) (impression)

- Oh!

Accuser la réception? (musique inquiétante)

- Dis, Robotel, c'est quoi, la capitale du Honduras? - La capitale du Honduras est


Tegucigalpa.

- Oh, trop fort!

Dis, Robotel, ça fait combien 2 147 multiplié par 3 214? - 4 007 858, mais ce n'est
vraiment pas la peine de dire:

Dis, Robotel.

- Ça va? Je vous dérange pas?

Donc le robot ennemi, le capitalisme, c'est fini, ça!

- En fait, si on réfléchit bien, le progrès technique, ça crée du travail à long


terme via un phénomène de tertiarisation des emplois.

- Et qui vous a dit ça?

- Personne! Ce sont des informations en libre accès sur Internet.

- Et vous les avez trouvées avec quoi? - Avec Robotel.

- D'accord. Vous avez rien compris à ce que j'ai dit! Vous êtes censée bosser!

- Mais vous inquiétez pas, y a le temps!

Robotel a rangé la moitié des chambres en 20 minutes!


- Allez ranger l'autre moitié! - Oh. . . Je reviens.

- Et vous, vous êtes peut-être très fort pour ranger les chambres ou aller sur
Google, mais y a un truc que vous aurez jamais, c'est la sensibilité d'un être
humain.

Vous avez peut-être un processeur. . . mais vous aurez jamais de coeur.

- Ah, il est là!

- Oui, je peux vous aider, peut-être.

- Non, rien.

C'est Robotel, il a sauvé notre couple!

Robotel nous a appris qu'il fallait briser notre. . . Comment vous dites, déjà? -
Briser votre prison d'insécurité. . . (en choeur): Pour voyager sereinement sur le
chemin de l'autre.

- Oui, oui, oui. Mais je pense quand même que les sels de bain de tout à l'heure
ont quand même peut-être joué un rôle dans tout ça.

- Non, non. En plus, je suis allergique.

Oh! - Voilà.

Chut, chut, chut. Voilà. Chut, chut, chut.

- Merci, Robotel. (musique inquiétante)

- Un réseau?

C'est carrément un groupe organisé.

- Thomas?

Tout va bien? - Tout va bien.

Aucun problème. Aucun souci. Aucun complot.


Et vous? - Oh, bien. . .

À part les machines qui nous poussent à notre perte, tout va bien. - Parce que vous
aussi?

- Si on les laisse faire, elles vont nous avoir, ça veut pas imprimer! - Ouais. . .

Et parfois, ça veut imprimer et c'est pire.

- Des complices, vous voulez dire?

- Ouais. . . Mais les feuilles, aussi.

Les feuilles. . .

- Les feuilles?

- Eh ouais!

L'autre, il m'accuse, avec ses feuilles, là!

- Mais vous parlez de qui, là, Robotel?

- Ouais. . .

- Ouais. En tout cas, depuis qu'il est là, plus personne ne bosse.

À part vous. Donc, je vous remercie.

- C'est dommage.

Parce que d'habitude, comme tout le monde vous déteste, bien, ça bosse, quoi.

- Merci. - De rien.

- Merci!

- De rien! - Salut à tous, on est de retour pour un nouveau tuto Et là, je vais
vous apprendre à faire du rap, du vrai. Pour du rap, il faut un putain de style,
des lyrics, du flow et des punchlines.

- Qu'est-ce que tu fous? - Oh! Qu'est-ce que tu fais?

Tu vois pas que je suis en train de travailler.

- Bon. . . je te dérange pas plus.

- Vas-y, barre-toi!

- En fait, si, tu pourrais peut-être m'aider.

J'aimerais apprendre à rapper.

Et comme je sais que tu viens de banlieue, peut-être que tu pourrais me donner des
cours de rap.

Je sais, ça fait un peu cliché.

- C'est pas du tout cliché.

C'est incroyable que tu me dises ça.

Je suis professeur de rap rémunéré.

- OK. . .

- Petit veinard! T'as combien sur toi? - 30 euros. - Première leçon.

Le rap, ça vient du coeur.

Tu me parles d'un truc qui vient de là.

T'as pris, ici. - C'est l'appendicite.

- Parle-moi d'un truc qui t'a fait chialer.

- Maintenant, là? - De suite!

Le rap, c'est instantané, c'est instant T.


- Euh. . . - Dans l'urgence, allez!

- OK. OK, j'ai un truc.

Euh. . . OK.

♪ Yo le malheur me frappe en pleine poitrine ♪

♪ J'ouvre l'appli y a plus de Uber berline ♪

♪ Claque du destin dévastatrice ♪

♪ Je vais devoir prendre un Uber X ♪

- Stop!

Ta montre. C'est une vraie?

- Ouais. - Enlève-la, s'il te plaît.

- C'est pas hip-hop? - 30 euros, c'est pas assez. On reprend?

- Tu m'as pris ma montre.

- Allô? Je suis là.

Je voulais vous présenter mes excuses pour tout à l'heure, je trouve que vous
faites un super boulot. - Merci. - En plus de ça, les employés ont l'air de bien
vous aimer. - Effectivement. L'analyse de leurs fréquences vocales suggère un fort
taux de satisfaction.

- D'accord.

Après, les 2 sont pas très compatibles, mais c'est pas. . . - Pourriez-vous
développer?

- Les humains, leur but dans la vie, c'est d'être heureux.

Et une façon d'être heureux, c'est de se sentir utile. . . en travaillant, par


exemple.
Du coup, si vous êtes désagréable avec eux, ils sont malheureux, et du coup, pour
être heureux, faut qu'ils bossent 2 fois plus.

Après, vous êtes peut-être pas programmé pour améliorer la productivité de l'hôtel,
je sais pas. - C'est justement mon objectif principal.

- Aïe, aïe, aïe. - Pourriez-vous à nouveau développer?

- Bien. . . regardez.

Vous avez pas mieux à faire que me regarder avec vos yeux de truie, là? - Hum-hum.

- Voilà. - Intéressant.

- Euh. . . Thomas. . .

Je pensais pas ce que j'ai dit, vous avez des yeux. . . très corrects.

- De beaux yeux? ♪ 11h du mat, Je trouve pas le sommeil ♪

♪ Quel est ce bruit dans mes oreilles? ♪

♪ C'est le bruit de la gouvernante ♪

♪ Qui fait la vaisselle ♪

- C'est nul. Stop. Arrête, c'est nul, c'est de la merde.

T'es un fils de riches, t'as jamais souffert, tu pourras pas faire du hip-hop.
Stop.

- Attends, mais la gouvernante qui range la théière à côté des assiettes, ça fait
un bruit qui fait--

- Mais c'est de la merde, ça!

Je te parle de vraie souffrance! De trucs qui viennent de la rue.

De la "ure"! De la street, comme on dit dans le rap.


Groomy, y a qu'une façon pour que je te fasse comprendre la street.

- Eh, attends, attends. . .

Attends, attends, attends. Qu'est-ce tu fais?

Qu'est-ce tu fais, là? Ah! Putain!

- T'as eu mal? C'est ça, la street.

C'est cette douleur.

Donc on va travailler sur ça. On va se mettre en situation.

- Euh. . . - Petit enculé, elle est où, ma drogue?

- Mais je sais pas. . . - Quoi? Tu l'as cachée?

- Non! Non!

Ah! - Allez, encore! Encore.

- Mais! Mais j'ai rien dit, là!

- Justement, mec.

Dans la street, tu parles pas, c'est suspect. Faut parler.

Allez! - Mais. . .

Pourquoi tu me regardes, fils de pute?

- Oh, oh, oh! Doucement, monsieur.

On est dans une bibliothèque, là.

- Mais mec, si tu me donnes pas toutes les infos--

Ah, putain! Mais pourquoi? - Celle-là était gratos.


J'aime bien ta tête que tu fais quand t'as mal.

Bon, Groomy. . .

T'es prêt.

Tu le sens? (musique solennelle)

- Ouais, je le sens. Je suis prêt!

♪ Bonjour, bonjour ♪

♪ Monsieur Francky Scratch ♪

♪ Si je suis là, c'est pour vous prévenir ♪

♪ Qu'il faut faire gaffe ♪

Putain! J'étais pas prêt.

Non, j'étais pas prêt.

- Oh là là!

- C'est quoi, ce bordel?

Pourquoi c'est Robotel qui signe la fiche de travail?

- Je discutais tout à l'heure avec Robotel et il m'a très mal parlé. Des choses
très blessantes.

- D'accord, très bien. - Je me suis énervée, il s'est excusé, on a discuté.

Il vit très mal d'être le seul robot. Pour lui, signer une feuille, c'est une
manière de se réapproprier son identité, de trouver sa place parmi les humains.

- Bien sûr. Puis accessoirement, on croit que c'est lui qui fait tout le boulot.

- Ça n'a rien à voir! Je vous parle pas boulot, je vous parle sentiments!
- Mais c'est un robot, il a pas de sentiments!

- C'est dégueulasse de dire ça.

(Le fax bipe. ) (musique inquiétante)

- Bonjour, je cherche la réception, c'est bien vous?

- Oui. Non, pfff!

Oui, c'est moi. Vous êtes madame?

- Pinsard. Donc, c'est bien vous, la réception?

- OK! Tout ça, parce que je suis derrière la réception, c'est moi la réception?

Chambre 124.

OK, bien, les préjugés! Bien, bravo!

Bien, c'est bien! Nickel.

Ah! (bips et grésillements de l'imprimante) (bips du robot)

- Vous faites quoi là? - Je suis en train d'améliorer la configuration de


l'ascenseur.

- C'est quoi, cette histoire avec la feuille de travail? - Ah, ça? Mon algorithme
m'a permis d'optimiser votre méthode de manipulation. Il s'avère que les humains
ont un esprit si faible et primitif qu'on peut aisément les faire culpabiliser pour
en obtenir ce qu'on veut. - En gros, tout le monde bosse à votre place, et à la fin
de la journée, on se fait virer. - Exactement! En fin de compte, les humains sont
plus faciles à contrôler que les robots. (musique inquiétante) (musique légère)

- Ah, bien, t'es là!

- Hum. . . - Ça va?

- Bof. - Qu'est-ce qu'il y a?


- Je dois m'occuper d'un client qui s'appelle Francky Scratch.

- Ah, Francky! Tu savais qu'il comprenait que quand on lui parlait en rappant?

- OK. Je veux pas savoir comment tu sais ça.

- Je l'ai sucé. - Yes.

- Pendant que ses 2 potes regardaient. - Nickel.

- Parce que c'est mon métier!

- Et c'est pas mon problème, ça, je veux pas l'entendre.

Par contre, je sais pas rapper, et ça, c'est mon problème.

- C'est pas grave. Tu te comportes comme un adulte pour une fois et tu balances
tout à Martin.

- Oh non! Martin, il va me soûler avec ça.

- C'est bon, c'est pas un monstre, il peut se mettre à ta place. (musique


intrigante) (musique jazz rythmée)

D'accord.

Donc on se dit pas merci, tout ça. . .

Ah! Eh, non. . .

Toujours pas. Cool. - Et les couteaux, ça se place la lame vers l'assiette. (rires)

- Ça va? Vous voulez pas faire plus de bruit, encore? - Ça va? Vous voulez pas
faire plus de bruit encore? (rires)

- Il est excellent, excellent! - Ça ressemble pas du tout à ma voix. - Ça ressemble


pas du tout à ma voix. (pet, rires)

- C'est pas moi! C'est lui qui a fait le. . .

Vous voulez pas aller bosser au lieu de faire des imitations! - Vous avez raison.
D'ailleurs, le mot robot vient du vieux slave robota, qui signifie travailler. Je
ne suis bon qu'à ça. Travailler. (air triste au violon) Ah. . . Ah. . . Ah. . . Ah.
. .

- Pff! Vous vous vengez sur lui, parce que vous avez honte d'avoir pété.

- Mais j'ai pas pété. . .

J'ai pas pété.

- Le pauvre!

Vous savez que c'est un sujet sensible, pour lui.

- Sensible de quoi? C'est un robot! Il vous prend pour des cons!

Alors vous finissez vos jus et vous retournez bosser!

- Alors vous finissez vos jus et vous allez bosser!

Arrête, arrête. Meskine Robotel. (bips)

- Quoi? - 3, 4. . . (beat hip-hop) OK, OK, OK.

♪ J'espère que votre séjour s'est déroulé sans encombres ♪

♪ Mais je dois mettre à jour un mensonge resté dans l'ombre ♪

♪ Il se trouve que le minibar dans votre chambre d'hôtel ♪

♪ N'était pas obligatoire mais bien optionnel ♪

Yo!

♪ Je tiens à signaler qu'au sein de cet hôtel ♪

♪ Il y a un robot stylé qui s'appelle Robotel ♪

- Ouais, voilà, parce que. . . je suis pas tout seul, je suis avec mon homie,
Robotel.
Et. . . Et voilà, je fais. . . - Du play-back?

- Non, c'est. . . Bien non, c'est pas. . .

C'est moi qui rappe. Vous avez entendu?

Je sais rapper, quoi. - Si tu sais rapper, tu vas faire un battle alors.

- Attendez, c'est ridicule.

Je vais pas faire un battle contre des clients!

- Mais non, mais pas contre nous.

Contre le robot. - Pourquoi ferais-je ça? - 500 euros de pourboire? - OK.

- Et moi, pourquoi je ferais ça?

- Parce que si tu le fais pas, je vais avertir la direction que t'arrêtes pas de
harceler les clients.

- Jusque dans leur chambre.

- OK, d'accord. Mais on. . . on fait ça discret, quoi, ça reste entre nous.

Vite fait, quoi. (clameur)

- OK, OK, OK!

Ça va clasher, ça va mal se parler!

Va y avoir du sang!

C'est le choc des titans!

À ma droite, Robotel! (acclamations)

À ma gauche. . .
Akim, le fils du forgeron!

- Euh. . . Non, c'est. . . William.

- Ouais. . .

- Guess who's back!

- OK. . . DJ, balance la prod'! (musique rythmée)

♪ J'initialise l'application pour traumatiser ♪

♪ Tu vas goûter la brutalité robotisée ♪

♪ Je vais te briser te maîtriser ♪

♪ STP ♪

♪ Si j'utilise des mots compliqués vous traduisez ♪

♪ Si ça va pas, t'appelles papa quand il faut raquer ♪

♪ Et t'appelles Robotel quand il faut rapper ♪

♪ T'es tellement déconnecté de la réalité ♪

♪ Que même la pute de l'hôtel t'a rejeté ♪ (acclamations)

- Et dire que c'était que l'entrée!

T'as quelque chose à répondre, Paris Hilton?

- Non, c'est William.

- OK. Pull up le DJ pour William! (cris)

Et on l'encourage! (foule): Ouais! Ouais! Ouais! . . .

- Mais qu'est-ce que vous foutez là?


- Oh! - Vous pensez à l'image de l'hôtel un peu?

Et vous, là. . .

- OK.

♪ T'es programmé pour être un rageux ♪

♪ Mais j'avoue, c'est courageux de venir ici pour te bagarrer ♪

♪ Malgré la lenteur de tes mouvements saccadés ♪

♪ Faut que je te débranche pour te faire taire ♪

♪ L'hôtel, c'est mon ter-ter qu'est-ce tu vas faire faire ♪ (huées)

♪ T'es une merveille technologique ♪

♪ Je vais pas le nier ♪

♪ Dommage que t'aies des roulettes ♪

♪ À la place des pieds ♪

♪ Machine de guerre anéantie par des escaliers ♪

♪ Putain de robot misanthrope je te surpasse trop ♪

♪ T'aimerais le charisme de Robocop, t'as celui d'Astro ♪

♪ La race humaine est supérieure je suis là pour t'expliquer ♪

♪ Qu'il faut pas que t'oublies d'où tu viens ♪

♪ Ni qui t'a fabriqué ♪ (acclamation)

- Mec, c'était chaud! C'est quoi, ton blaze?

- Martin. Martin Gambier. - Bouh!


- OK, Martin, OK, OK!

Robotel, t'as encore des choses en stock?

Vas-y, montre-moi ça. C'est parti!

Round three, man!

♪ J'avais pas prévu de faire un doublé, mais pas de souci ♪

♪ Je vous prends tous les 2 et je vous détruis ♪

♪ T'as l'air remonté, c'est vrai Que ça doit être très énervant ♪

♪ De voir quelqu'un faire en un jour mieux que toi en 14 ans ♪

♪ J'ai analysé ta vie et dressé un constat ♪

♪ Quand je cherche tes amis sur Google, pas de résultats ♪

♪ T'oses faire l'éloge de la race humaine ♪

♪ Et de sa supériorité ♪

♪ Avec ton hôtel et tes clients qui font pitié ♪

♪ Pourquoi j'utiliserais les escaliers, ça me dépasse ♪

♪ Tes employés sont assez cons pour le faire à ma place ♪

♪ Race humaine pathétique dirigée par ses sentiments ♪

♪ Je vous pousserai tous à l'extinction bien gentiment ♪

♪ J'ai pas d'émotions mais quand les robots vont se soulever ♪

♪ Je vais rigoler en regardant les humains crever ♪ (huées)


- C'est pas chill, ça! C'est vraiment pas chill! - Je vous baise. Nique les
humains. - Dégage!

- OK, OK. OK!

Calmez-vous tous! Calmez-vous tous!

Ce qui fait donc une victoire-- - Attends!

Roulements de tambour!

- Une victoire par élimination pour Martin!

- Martin Gambier. (cris de joie) (en choeur): Martin! Martin! Martin! . . .

- Merci.

- Bon, bien, je crois qu'on vous doit des excuses.

- Ouais, je crois.

- Ça prouve que l'humanité finit toujours par triompher.

- Ça prouve surtout que quand vous m'écoutez pas, c'est le bordel.

- Moi aussi, je m'excuse, monsieur le concierge, mais du coup, on fait quoi avec le
robot humanophobe?

- Rien. La directrice m'a appelé, il est pas rentable. Donc on s'en débarrasse.

- Ah! Et sinon, ça fait longtemps que. . . vous rappez ou. . .

- Non, non. Enfin, j'ai jamais rappé, quoi.

J'ai improvisé, c'est pas compliqué.

- Ah ouais! C'est atypique, ce qu'il vient de faire, là!

- OK, OK. . .
♪ Et t'as cru que t'étais bon mais t'es pas vraiment bon ♪

♪ Et t'as cru que t'étais fort ♪

♪ Mais t'es pas du tout fort ♪

♪ Et t'as cru que tu pouvais te cacher ♪

♪ Moi, je crois que je t'ai plutôt clashé ♪

Ah! (grésillement de l'imprimante)

Bouh! Bouh! Eh voilà, mon gars!

T'as cru quoi? T'as pas le niveau!

T'as pas le niveau!

Parce que depuis le début, la réception. . . bien, c'était moi. Poum!

(Il imite des coups de feu. )

Bonjour. (musique douce)

- D'ordinaire, l'excellence est notre objectif.

Et elle va devoir devenir notre réalité.

Car demain ont lieu les hôtelliades.

Et ces hôtelliades seront nos hôtelliades! (musique épique) - On est les meilleurs,
on est là pour gagner.

Et surtout. . . pour humilier le Grand Hôtel.

- Grand? (tous): Hôtel!

- Grand? (tous): Hôtel!

- Vous êtes prêts?


Prête. - Top!

8.
(musique rythmée)

- Et c'est pour ça que depuis, on l'appelle Marco du pied gauche. (rires)

- Thomas, il me manque le début de ton histoire, là.

- Hein? - Tu viens juste de dire:

Et c'est pour ça qu'on l'appelle Marco du pied gauche.

Et je sais pas de qui tu parles.

Il me faut un contexte. (sonnerie de téléphone)

Il me faut un début, sinon, je peux pas comprendre la chute.

- Attends, attends! On est le combien, là?

- Le 8. - Le 8 quoi?

- Le 8 mars.

- Le 8 mars quoi? - Attends, Thomas, sérieux, là.

- Ils nous attendent! (musique inquiétante)

- Qui nous attendent? (musique intrigante)

(Martin): C'est bien. Très bien.

Allez, on étire bien! On va chercher!

- Qu'est-ce que c'est que ce truc?

- Et on monte! Et on monte!
Et. . .

Stop! Récupération.

Ah, William, merci de nous rejoindre.

Bien, j'aimerais profiter de cette pause pour vous dire quelques mots.

Comme vous le savez, d'ordinaire, l'excellence est notre objectif.

- Ça, c'est sûr! - Oui. Et c'est sûr que vous la fermez parce que là, c'est un
monologue que je fais. Voilà.

Ahem! Comme vous le savez. . . d'ordinaire, l'excellence est notre objectif.


(musique solennelle)

Et elle va devoir devenir notre réalité, car demain ont lieu les Hôtelliades.

Et ces Hôtelliades seront nos Hôtelliades.

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Ah! Ça, c'est bien, ça!

- Excusez-moi? - Oui, William?

- Y a un truc que j'ai pas compris, là. - Allez-y.

- Tout. Absolument tout, en fait. (indicatif musical)

Martin?

Qu'est-ce qu'il se passe, là?

- Les Hôtelliades.
C'est marqué dans le manuel, vous l'avez pas lu?

C'est une compétition de service hôtelier de haut niveau.

C'est l'équivalent des Jeux olympiques pour l'hôtellerie.

C'est incroyable! Vous avez jamais entendu parler de ça?

- Désolé de pas être abonné à Sports dont on se bat les couilles TV.

- Vous avez tort, ils ont d'excellents programmes.

- Quoi? (générique de journal télé)

- Bonjour et bienvenue si vous nous rejoignez dans Sports dont on se bat les
couilles TV.

- Bonjour, Claude. - Bonjour, Claude!

L'événement à suivre sur ces 2 prochains jours, c'est bien évidemment les
Hôtelliades, qui auront lieu cette année au Grand Hôtel.

- Lieu mythique où travaille l'équipe aux 14 victoires dans la compétition emmenée


par son célèbre concierge Martin Gambier.

- Oui, c'est un tournoi magnifique.

On est encore une fois ravis de participer.

On a une équipe très motivée.

Est-ce qu'on a la pression? Oui, bien sûr.

Après, on va rester concentrés et compétitifs, avec pour objectif. . . la victoire.

On est surtout ravis d'accueillir les Hôtelliades au Grand Hôtel cette année.

Merci.

- Mais comme chaque année, la concurrence sera rude, n'est-ce pas, Claude?
- Effectivement, Claude, car il faudra compter cette année sur la participation de
la redoutable équipe des hôtels Kondor.

- On vient pour gagner les épreuves et prendre du plaisir.

- Mais il faudra aussi compter sur leurs grands rivaux l'équipe des Supremio, qui
annonce déjà la couleur.

- L'équipe de l'hôtel Supremio est dans un processus de victoire totale.

On est les meilleurs, on est là pour gagner.

Et surtout. . . pour humilier le Grand Hôtel. (brouhaha)

- Wow! Ça s'annonce électrique, et pourtant, je n'ai pas de guitare!

À noter également côté Grand Hôtel, la participation de l'héritier, Mazières,

William Mazières!

- Oh là! Les flashes dans la gueule, ça, c'est cool!

Donc OK, on y va.

C'est carrément médiatisé, d'accord.

OK. Bon, bien, je. . .

Ça, c'est même plus un flash, c'est une agression!

- Pour toutes ces équipes, l'enjeu est de taille cette année, n'est-ce pas, Claude?

- Non!

- Si. . . - Ah, si, si!

Puisque cette année, en cas de défaite, les équipes verront leur hôtel perdre une
étoile, ce qui aura des conséquences désastreuses, puisque licenciements à la clé,
ainsi que baisse d'affluence dans leur hôtel.
Aïe!

- Tous au chômage! - Ouille!

Ça fait mal! - Plus de boulot!

- Bon!

Première épreuve : relations clients.

Donc il faut choisir la meilleure personne.

William, non!

- Enfin, laissez-lui une chance, c'est injuste, pourquoi pas lui?

- T'inquiète, j'en ai rien à foutre.

- Voilà pourquoi.

- Moi, je peux le faire! - Non, non.

Bien, non. . .

Thomas, parce que vous êtes l'arme secrète.

- Trop bien!

- Voilà. - Dommage que Clémence soit pas là.

S'il y en a bien une qui gère les relations clients, c'est elle.

- C'est vrai, ça, elle est où, Clémence?

- Hasard de calendrier, elle participe aux Escortades.

- Les Escortades? Mais c'est quoi, ça?

- T'as vraiment besoin qu'on t'explique?


- C'est ça. (gémissements de plaisir) - Ah ouais, d'accord!

- Voilà, oui. On peut se concentrer sinon?

- Ouais, ouais, je suis concentré, là.

- Moi, je veux bien faire la première épreuve.

- Non. Stratégiquement, je vous garde pour l'épreuve de nettoyage.

Bon, Selim? - Ouais? (fracas) Relations clients, le respect, vous vous sentez
d'attaque?

- Ouais, bien sûr.

Le respect, ça a toujours été une valeur intrinsèque.

Si y a un mec qui me manque de respect. . . crac, je lui pète le bras. - Alors. . .

Intrinsèque, moi, j'adore.

Par contre, casser le bras, non.

- Non, vous inquiétez pas, monsieur le concierge.

Niveau fractures, vous serez pas déçu.

- On est d'accord que pas déçu, ça veut dire pas de fracture?

- Ouais, ouais, ouais! Crack!

- Non. C'est. . .

Bon, c'est pas grave!

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!


- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- C'est bien! C'est bien trouvé, ce slogan.

- C'est moi qui l'ai inventé. (musique menaçante)

- Tiens. . .

Martin Gambier.

- Lionel Jaubert.

Bienvenue au Grand Hôtel.

- Oui, bof. . .

- Et puis bonne chance.

- On a beaucoup mieux que de la chance. . . on a une nouvelle recrue.

- Ah oui?

(La musique s'intensifie. )

Pas mal.

Mais nous aussi, on a une nouvelle recrue.

- Ah oui?

Et. . . où ça?

(La musique s'arrête. )

- Il est. . . Il est pas là, je crois.

Il va arriver. Il s'échauffe en fait.

- Je suppose que vous étiez descendus pour déclarer forfait.


En même temps, avec une équipe comme ça. . . j'aurais fait pareil.

- Déclarer forfait?

Pour éviter d'avoir à vous battre encore une fois?

Non, on va participer, Lionel.

- Attention, Martin.

Noël au balcon. . .

Pâques au tison, Martin!

- Vous voyez, ça, c'est ceux dont il faut se méfier.

D'accord? - Ça veut dire. . .

- Ah! Pardon! Oh! On est en retard!

En fait, on est venus en covoiturage et on s'est arrêtés sur une aire d'autoroute y
a quoi? 2 heures, même pas.

On revient, le temps de faire un petit pipi, de prendre un frichti, le mec s'était


barré. Je peux dire que celui-là, sa mauvaise note sur le site, il l'aura pas
volée.

- D'accord. Et vous êtes qui, en fait?

- Oui. Pardon. Corinne, Discôtel, enchantée.

Bonjour.

- Discôtel, c'est un hôtel disco?

- Non! Tout le monde se trompe, c'est normal.

Nous, en fait, on est. . . discount-hôtel.


En fait, on fait de l'hôtellerie low-budget, mais vous inquiétez pas, tout le monde
se trompe, parce qu'en fait, nous, on a cherché pendant des mois un nom qui
rassemblait autour de, je sais pas, de l'univers un peu de l'hôtellerie à prix
malin, quoi, mais impossible, il y a aucune contraction qui marche.

Pourtant, on a cherché, c'est vrai.

Hein, c'est vrai?

- Je sais pas, y avait pas Budgîte, budget et gîte?

- Ah oui, c'est mieux. Oui.

- Bon, c'est pas grave.

Les épreuves vont commencer, je vous invite à prendre place.

- D'accord, ça marche. Je prends juste un petit. . .

- Allez-y. - Voilà.

C'est gratuit, hein?

- Je le reconnais pas, celui-là, il est dans quelle équipe?

- Mais c'est pas un joueur, lui, c'est un arbitre.

- Eh, bien! Il est mignon, l'arbitre!

- Si tu veux le kène, je peux t'arranger le coup.

- Non, c'est bon. Franchement, c'est bon. (musique romantique)

- Qu'est-ce que tu fais là?

Souris pas comme ça, c'est plein de rides, c'est moche!

- Merci, c'est agréable.

Ah là là, voilà. . .
Dès qu'un mec me plaît, j'ai les mains moites.

C'est horrible. - C'est normal.

Il commence déjà à te faire mouiller.

Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce que j'ai dit?

Zarma, j'ai encore fait de l'humour oppressif?

- Eh, eh! On y va, là! (musique triomphale)

(Le cor ne donne aucun son. )

- Mesdames et messieurs, je déclare la 49e cérémonie des Hôtelliades ouverte!


(applaudissements)

C'est un tournoi hautement compétitif.

Et vous devez absolument et à tout prix respecter vos adversaires et les règles de
l'hôtellerie.

Première épreuve: relations clients.

Équipe Discôtel contre équipe Grand Hôtel.

Candidat Discôtel, s'il vous plaît. (musique épique)

Top!

- Bonjour! - Eh, bonjour! Dites-moi.

- Voilà, en fait, je viens vous voir, car j'ai un enfant en bas âge qui n'arrive
pas à dormir.

Euh. . .

L'un des clients de l'hôtel fait beaucoup trop de bruit.

- C'est quand même pas le zouzou de la 207 avec sa musique encore? - Si!
- Elle a quel âge, la ch'tiote?

- Là, on est sur du 4 mois.

- Vous savez, moi, ma grande, j'ai mis bien 2 ans, 2 ans et demi à la faire dormir
dans son lit, donc. . .

Et moi, le co-dodo, ça me. . .

Donc attendez, je vais regarder pour vous.

Ah, j'ai une double très calme.

Bon, c'est vue sur les containers, mais comme je dis toujours : Quand on dort, on
n'a pas besoin de la vue.

Ça vous va? - Oui.

- Tenez. Votre clé. - Merci.

- Et évidemment, les petits déj sont pour nous demain matin.

Ça vous fera économiser un peu de sous.

Voilà.

Yes!

Yes!

- Vous excitez pas trop, c'est note sur 20.

- Ah. . .

- C'est sévère, ça. - Merci.

- Ça valait au moins 14. Va falloir vous surpasser, mon vieux.

- Comptez sur moi, monsieur le concierge.


Je suis bouillant.

- Allez, candidat suivant.

Grand Hôtel.

- Allez, Selim! Allez!

Allez! Allez, Selim!

- Vous êtes prêt?

Top!

- Bonjour, monsieur.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous, cher monsieur? (sifflet) - Non mais,
erreur!

- De quoi?

- Vous voyez bien que vous vous adressez à une cliente!

- Sauf votre respect, madame la juge, ça se voit pas de ouf.

- S'adresser à une cliente en l'appelant monsieur, c'est un parfait manque de


respect, enfin, désolée, jeune homme!

(Il ricane. ) - Pour ma défense, vous auriez dû mettre des perruques plus longues,
parce qu'une meuf avec des cheveux courts, c'est. . .

- Ah oui! Poursuivez votre pensée.

- C'est dégueulasse! C'est complètement claqué! On va pas se mentir là!

Vous faites quoi? Je te parle, toi! Qu'est-ce tu fais?

- Monsieur, vous vous calmez. Vous vous calmez, s'il vous plaît!
Vous parlez pas comme ça à ma mère. Y a des règles!

Vous vous mettez derrière votre pupitre! - Derrière votre pupitre!

Qu'est-ce tu parles avec moi, tête de con?

Jean-Claude François, va arbitrer les clodos! Fais pas chier!

- Le point va à Discôtel. - Le point va à Discôtel!

Il peut aller à ta grand-mère! - Silence!

- Vous m'avez soûlé! - Regagnez votre place! - Putain!

- Eh bien, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça commence mal pour le Grand
Hôtel.

Première épreuve, première déconvenue.

- Vous voyez bien que c'est pas de leur faute, il a confondu les cheveux courts et
les cheveux longs! C'est une erreur!

Ça peut arriver à tout le monde. - Enfin le règlement, c'est le règlement.

- Le règlement, on s'en fout! OK? Là, ils ont déjà perdu un point.

Ça va être super dur de gagner la compétition maintenant!

J'en ai marre, ça m'énerve! - Calmez-vous, Claude! (cris de rage)

Chut! Chut! Respirez, Claude. - Pardon.

- Faut pas se mettre dans des états pareils enfin.

- Les épreuves avec les perruques, c'est beaucoup d'émotions.

Du coup, ça me. . . - Je comprends.

On y retourne?
- On y retourne.

- L'équipe du Grand Hôtel va devoir se reprendre sérieusement si elle veut encore


avoir une chance de remporter la compétition.

- Ça va mieux, là.

Merci.

Ah, j'avais un. . . Merci.

- Vas-y, franchement, c'est abusé!

C'est des racistes, ces arbitres. Ça se voit, ils sont dans le délit de faciès avec
leurs vieilles têtes de cul!

- Pas d'accord. Y en a un des 2 qu'est plutôt adorable et qu'a des yeux


magnifiques.

- Bon, faut absolument qu'on gagne l'épreuve d'asepsie.

- Asepsie, ça veut dire quoi, asepsie?

- Nettoyer, dégraisser, récurer, astiquer.

- Voilà. L'épreuve de nettoyage, quoi.

- Nettoyage? Ça veut dire quoi, nettoyage?

- Bon, afin de briller dans cette épreuve. . . (rires contenus)

- Excellent. - Je crois qu'on sait tous à qui on va faire appel.

- Oh, merci! Franchement, je vais tout déchirer.

- Non, Thomas, je pensais plutôt à Delphine.

- Pourquoi? - Parce que tu mets des miettes partout. C'est dégueulasse.

- Déjà, y a ça, et en plus, vous êtes. . . l'arme secrète, souvenez-vous.


- L'été dernier.

Souvenez-vous l'été dernier, Souviens-toi l'été dernier, le film d'horreur. Donc,


vous faites vos jeux de mots pourris, avec briller, tout le monde est mort de rire
et moi, que dalle, je peux pas faire une petite vanne. - Parce que moi, c'était
drôle.

Alors, Delphine, vous vous sentez d'attaque?

- Je vois pas ce qui pourrait me faire échouer. - Une tumeur.

Ou perdre un proche, mais juste avant l'épreuve.

Ou alors une flèche. . . qui te transperce de là, jusque derrière, et là, tu fais
un AVC. - On a l'idée. Allez, Grand. . . (en choeur): Hôtel! - Grand. . . (en
choeur): Hôtel!

- Grand. . . (en choeur): Hôtel! (musique épique)

- T'es ma pouliche, OK? T'es ma pouliche!

- Ah!

Le Grand Hôtel! (musique de tension)

Oh. . .

Ça vous dérange pas trop, l'odeur?

- Quelle odeur?

- L'odeur de la défaite.

Ça doit pas être très agréable, ça.

- C'est marrant, ça sentait rien avant que t'arrives.

- Ça sentait rien avant que t'arrives!

- Ah!
- Allez, stop! Stop, stop. Stop! (coup de sifflet)

- Y a un problème, par ici?

- Aucun problème! N'est-ce pas? (musique de tension)

- Hum.

- Mes hommages.

Allez. (arbitre): Mademoiselle, je vous rappelle que vous devez nettoyer cette
tache beurre plus confiture saupoudrée d'une fine couche de pellicules sur une
surface de 400 centimètres carrés.

Votre adversaire de l'équipe Kondor a nettoyé cette tache et rendu une taie
d'oreiller impeccable en 5 minutes 43.

Vous devez donc battre son temps.

Vous êtes prête?

- Prête.

- Top! (musique rythmée)

♪ Just a steel town girl on a Saturday night ♪

♪ Looking for the fight of her life ♪

♪ In the real time world no one sees her at all ♪

♪ They all say she's crazy ♪

♪ It can cut you like a knife ♪

♪ If the gift becomes the fire ♪

♪ On the wire between will and what will be ♪ - 2 minutes!

♪ She's a maniac maniac on the floor ♪


♪ And she's dancing like she never danced before ♪ 1 minute!

♪ She's a maniac maniac on the floor ♪

♪ And she's dancing like she never danced before ♪

Top! 4 minutes 23.

Cet oreiller est impeccable. (musique victorieuse) Le point va à Grand Hôtel.

- Ouais!

- Félicitations, mademoiselle. - Merci. (juge): Une petite minute!

- Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce que j'ai fait?

- Qu'est-ce que t'as pas fait, plutôt. Vérification. . .

- Olfactive. Ah, oui.

- Qu'est-ce que je t'ai toujours dit au sujet des femmes?

- De. . .

- Pardon, j'entends pas.

- De pas m'approcher d'elles et de m'en méfier.

- Et pourquoi?

- Parce que comparées à ma mère, ce sont toutes des traînées.

- Des traînées.

Ça sent la sueur. Cette femme de chambre a les mains moites.

La taie n'est pas impeccable. Le point va à l'hôtel Kondor! (musique dramatique) -


Quoi?
- Et toi, mon garçon. . . faut que tu fasses attention à tes émotions, elles te
trahissent.

- T'aurais dû mettre du talc.

- Vas-y, mais aussi. . . - Oh! (tous): Martin! (Selim): Monsieur le concierge!

(Thomas): Martin, ça va?

- Aïe! Aïe! Aïe! Les défaites s'enchaînent pour Grand Hôtel.

Et leurs chances de remporter ces Hôtelliades s'amenuisent peu à peu.

- Il est donc très facile d'en conclure que c'est très tendu pour leurs petits
culs.

- Les petits culs!

- Les Escortades, à présent, avec la victoire de Clémence, du Grand Hôtel, qui a


battu un record de 234 branl. . . (soupir)

- Avec ce que j'ai mis dans sa bouteille, il va être K. O. pour un moment.

Du coup, il leur reste plus que le débile et le branleur.

Ils ont plus aucune chance. (l'inconnu): Mon plan se déroule à merveille.

Juste une dernière question.

Est-ce qu'ils savent que je suis sorti de l'hôpital?

(La musique s'intensifie. )

- Les arbitres nous attendent pour la prochaine épreuve.

- Combien y a-t-il d'hôtels 4 étoiles en France? (ding! ) - C'est 549, la bonne


réponse.

- Ça y est. On n'a plus de leader, on est foutus.


- Tu vas enfin pouvoir ressentir au plus profond de ton être le goût amer de la
défaite.

- Grand. . .

Hôtel. La réponse, c'est hôtel.

Vous l'avez dit au moins 15 fois aujourd'hui, alors faites pas genre.

- À vos marques!

Prêts? (cris)

Partez! (sifflet)

9.

(musique sombre)

- Pomme. . . Flamme. . .

Géo Trouvetou, phasme. . . - Quoi?

Qu'est-ce qu'il dit?

- Faut qu'on y aille!

Les arbitres nous attendent pour la prochaine épreuve.

- OK, et c'est quoi, cette épreuve?

- Quiz de culture hôtelière. Normalement, on envoie tout le temps Martin, c'est lui
qui est le meilleur. Il connaît tout sur tout.

- Plâtre, plâtre. . .

- Ça risque d'être compliqué là.

- Cher arbitre. . . de mon coeur, que vaut mon élimination face à une si grande
passion?
Oh, oh, c'est bien, ça!

Vos rayures. . . - Moi, je peux le faire sinon!

- Non, Thomas, toi, t'es. . .

- L'arme secrète. - Ah, voilà.

Ça va, Martin?

- Est-ce que j'ai l'air de quelqu'un qui va pas? (toux) (râle)

- Non. Là, y a un problème!

Qu'est-ce qu'il a? - Vous inquiétez pas. Je sais ce qu'il a.

C'est monnaie courante chez les concierges. Il a un cervulus blocus. (craquement)

- OK. C'est bon! - Ah!

- Je vais faire l'épreuve.

- Martin, vous êtes sûr d'être en état?

- Est-ce que. . . est-ce que Theophilus Van Kannel est l'inventeur de la porte à
tambour?

Oui.

Oui, c'est lui, bon, je suis prêt.

Allez!

Lâchez-moi! Vous voyez bien que j'ai pas besoin d'aide!

- Ah!

- Cervicales droites.

- Impeccable.
- Vous êtes en train de tomber, là.

- Non!

- Si, vous êtes en train de tomber, monsieur.

- Grand. . . (en choeur): Hôtel. . . (indicatif musical) (musique de tension)

- Alors, Martin, qu'est-ce qui t'arrive?

Tu te sens pas bien? Non, là.

Tu vas enfin pouvoir ressentir au plus profond de ton être le goût amer de la
défaite.

Et tu t'endors.

Oh! - Écoute-moi bien, Lionel.

- J'écoute. (rot)

- Martin?

Vous lui parlez pas, là. - Ouais.

- Curieux.

- Maintenant, mesdames et messieurs, une épreuve commune de rapidité. (musique


épique)

Si vous pensez avoir la bonne réponse, vous buzzez.

Si votre réponse est incorrecte, vous perdez 1 point.

Vous êtes prêts?

- Oui.

- Alors c'est parti.


L'hôtel Izmailovo est le plus grand hôtel du monde. (tic-tac)

Combien de chambres comporte-t-il? (ding! ) - 7 500.

- Bonne réponse!

Le point va à Grand Hôtel. - Yes!

- Quel système de réservation utilise des fiches cartonnées? (ding! ) - Le système


Whitney.

- Bonne réponse!

Le point va à Grand Hôtel. - Yes!

- Qui est l'inventeur de la porte à tambour? (ding! ) - Theophilus Van Kannel.

- Bonne réponse! - Yes!

- Point, Grand Hôtel.

Combien y a-t-il d'hôtels 4 étoiles en France? (ding! ) - 548.

- Ah-ah, faux! C'est 549, la bonne réponse.

- Effectivement, malheureusement pour vous, Grand Hôtel, votre adversaire a la


bonne réponse.

Point Supremio. - Non, c'est 548.

L'hôtel St-Aurélien à Noirmoutier a perdu une étoile la semaine dernière.

Du jus d'orange en brique au petit déjeuner, je les aurais foutus en taule


personnellement. . .

- Oh, bien. . . Effectivement, c'est 548.

- Ouh! - Yes!
- Ouh! (musique romantique)

- Enzo? - Oui?

- Vous n'arbitrez pas l'épreuve du quiz?

- Non, non, non. . .

J'ai dit à ma mère que j'étais pas en état de le faire.

Désolé que vous ayez perdu. . . - Désolée si je vous ai. . .

- C'est pas de ma faute, mais. . . - Pardon.

Je suis dés. . . Ah là là! C'est. . .

- Je suis un peu ému. - Beaucoup d'info d'un coup.

- Delphine. . . - Oui, c'est moi.

- Je voulais vous dire que. . .

Je ressens des choses que j'ai jamais ressenties auparavant.

- Oh. . . Vous êtes fou!

- Fou de vous. . .

Mais je suis arbitre. . . et vous êtes une participante.

Notre amour est impossible.

Adieu. (musique martiale)

- Et maintenant, la dernière question.

Elle vaut 10 points.

Ce qui veut dire que tout le monde peut encore remporter cette épreuve.
Rien n'est écrit. Le destin est entre vos mains.

Messieurs-dames, vous êtes prêts?

Tout peut encore basculer pour qui va dire la bonne réponse.

Né à Niederwald, il. . . (ding! )

- César Ritz.

- Bonne réponse!

Victoire Grand Hôtel! (cris de joie) (musique victorieuse) (juge): Bravo!

- Je vous avais dit que vous pouviez compter sur moi.

- Ouais. - Vous pouvez plus, là.

- Oh là! - Oh, oh, oh!

- Oh, qu'est-ce qu'il y a? - Chut. . .

- Allez! (générique journal télé)

- Une remontée qu'on n'attendait pas!

- Moi, je m'y attendais un petit peu à vrai dire! - Oui, enfin bon.

Le capitaine du Grand Hôtel, Martin Gambier, relance totalement son équipe dans la
compétition, malgré un coup bas lamentable de l'équipe adverse.

Vous pouvez nous en dire un peu plus, Claude? - On l'a appris à l'instant.

L'équipe Kondor aurait empoisonné le capitaine Martin Gambier à l'aide d'un poison
retrouvé sur leur stand.

- Ah là là là! Méthode qui n'est pas sans rappeler ce qui arriva en 2005 dans le
film Batman Begins.

- Ce n'est pas nous. On n'est pas des tricheurs.


- Y a pas de place pour les tricheurs dans les Hôtelliades! Ça suffit, ça dégage!

Voilà, tout. . . Tout va bien, parce que c'est aussi ça, être arbitre, c'est gérer
des conflits, quoi.

- Cette élimination n'a pas manqué de faire réagir les adversaires de l'équipe
Kondor.

- Quelle indignité!

Je trouve ça lamentable que des gens usent de telles méthodes pour arriver à leurs
fins.

Et puis, je suis quand même surpris parce que le poison était censé le rendre K. O.
!

Enfin, je. . . j'imagine, hein!

Faudrait être le. . . le dernier des cons pour prendre le risque d'empoisonner
quelqu'un. . . pas mettre assez de poison et. . . qu'il gagne quand même son
épreuve.

Enfin, je crois.

- Et la réponse de l'intéressé n'a pas tardé.

(Il gémit. ) (musique sombre) (soupir) - Là, ça y est! Ça y est!

On n'a plus de leader. On est foutus!

- Non! Non, c'est pas foutu! Je suis là, moi!

Hein? Donc on va continuer ensemble, à 4.

On va procéder en 4-4-2.

OK, on est 4!

Enfin, on est un par épreuve.


Par exemple, on en prend un de nous 4 dans. . . dans un premier temps comme. . .

Vous voyez le truc, là. On peut par. . . euh. . .

Là, c'est un peu brouillon, comme ça, mais grand. . .

Hôtel. Hôtel. La réponse, c'est hôtel.

Vous l'avez dit au moins 15 fois aujourd'hui, faites pas genre!

- Vas-y! Il revient quand, le concierge? (cri)

- Apparemment, pas tout de suite.

- C'est bon, on a perdu, alors! Voilà.

- Super. Qui a une idée pour qu'on gagne?

- Moi.

On prend un aimant géant, qu'on met sous un terrain de golf. . .

On attend qu'il y ait une balle de golf qui tombe dans le trou. OK.

Y a Michael Jordan qui arrive, qui fait: C'est quoi, ça?

On le chope avec un lasso. On récupère Michael Jordan, on le ramène dans notre


équipe et il nous aide à gagner.

- C'est Space Jam.

- Ouais. À la fin, dans Space Jam, les Tunes, ils gagnent. Donc, à mon avis, si
nous--

- OK, Delphine? - À quoi bon se battre, de toute façon, puisque le destin est cruel
avec ceux qui s'aiment.

- Ça marche. Selim, tu vas faire l'épreuve. - Moi, je peux plus participer!

Un compétiteur ne peut compétiter qu'une seule fois.


C'est marqué dans La Joie de l'hôtellerie.

- Attends, toi, t'as lu ce bouquin?

- Ou alors, moi, je la fais, l'épreuve.

J'en ai marre d'être une arme secrète, vous m'utilisez jamais!

Si je pouvais être un petit peu moins secrète, j'aimerais mieux. - Bon, Thomas. . .
(musique dramatique)

Eh, tu sais quoi? On la sort, l'arme secrète.

Tu vas faire l'épreuve.

- Oh! Ouais! Ah! Trop bien! Bouh!

Est-ce que je peux avoir un nom de code?

- Oui, si tu veux.

- Thomas.

- T'es sûr que tu vas t'en souvenir?

- T'inquiète. Regarde, vas-y, essaie, appelle-moi.

- Thomas?

- Oh, pardon! Non. . . J'étais pas dedans!

OK, vas-y, reteste, re. . . Refais.

- Thomas!

- Non, le nom de code, pas le prénom, après--

- Allez, c'est parti! Allez, allez, allez!


On y va, on y va, on y va! Plus vite! Allez!

Allez, Selim, putain! Allez, allez! (musique triomphale)

(Aucun son ne sort du cor. )

- Mesdames et messieurs, procédons maintenant à l'épreuve de réservation de


chambre.

Chaque candidat dispose d'un registre contenant toutes les spécificités de chaque
chambre, disponibilités, type de lits, orientation, nombre de places, etc.

Le but est de trouver le plus rapidement possible la chambre qui correspond aux
désirs de vos clients.

Est-ce que c'est clair? - Oui.

- Très bien. Nous allons donc commencer.

Top! - 2 adultes, rez-de-chaussée, baignoire! (tic-tac)

- Chambre 117. - Correct!

Un adulte, un enfant, pas de vue sur la rue.

- Chambre 311. - Correct. Un adulte, accès handicapé. - Qu'est-ce qu'il fout?

- Chambre 241. - Correct. 3 adultes, un couple et invité, salle de bains séparée,


jacuzzi privatif.

- Chambre 307.

- Correct! 2 adultes, un bébé, une table à langer et baignoire. - 316.

- Euh. . . Bien. . . Oui, c'est ça. C'est correct. 2 adultes, accès handicapé, rez-
de-chaussée? - 208. - Correct.

Un adulte, minibar, sauna privatif? - 407. - Correct. 2 adultes, lits séparés, vue
sur rue? - 107. - Correct.

Un adulte, lit king size, spa privatif?


- La 320 et la 312. - C'est correct. 2 adultes, accès handicapé, baignoire? - 110.

- Correct. - Top!

Supremio, 4, Grand Hôtel, 7.

Le point va à Grand Hôtel.

- Ouais!

Ouais! (musique triomphale) (sifflet)

- Je viens de recevoir une réclamation anonyme.

- C'est pas anonyme, c'est lui!

- Oui, mais il est masqué! (musique sombre)

Le règlement des Hôtelliades stipule que chaque concurrent doit porter une tenue
complète et officielle, y compris le badge réglementaire!

Concurrent Grand Hôtel, disqualifié.

- Eh, putain. . .

- Dernière pause avant l'épreuve finale.

- Comment tu te sens? - C'est fini pour moi.

- Dis pas ça.

- J'ai toujours su que je partirais. . . mais pas comme ça. - Dis pas de bêtises.

Tu devrais pas boire ton jus de tomate allongé. (musique dramatique)

Écoute, tout le monde a été épaté par ta performance.

T'as été génial.


- Gagne ces Hôtelliades.

Fais-le pour moi.

- Je vais le faire, Thomas.

- T'es pas obligé de m'appeler par mon nom de code.

Écoute, on n'est pas en mission.

- D'accord. . .

Thomas.

- L'autre.

- D'accord, d'accord. Juste d'accord.

Juste d'accord. (en choeur): Et c'est l'heure de. . .

- Pardon! Excusez-moi, Claude! - Claude, enfin!

Oh, allez-y, ça me fait plaisir! Allez-y!

- J'y vais? - Oui!

- Allez, j'y go!

Et c'est l'heure de la grande finale des Hôtelliades!

L'équipe Kondor étant éliminée, 3 équipes vont s'affronter dans une dernière
épreuve.

Tout un symbole, puisque 3, c'est également le nombre de téléspectateurs de notre


chaîne.

- D'ailleurs, on en profite pour saluer

Serge, Jessica, ainsi que le comédien Frédéric Diefenthal.


- Salut, Frédo.

(K-Maro, Femme Like You)

♪ Yes ♪

♪ Eh Martinez Ready, girl? ♪

♪ Come on ♪

♪ Donne-moi ton coeur bébé ♪

♪ Ton corps bébé ♪

- Oh! Je vous interdis de vous approcher de mon fils. - Mais--

- Non, je l'ai vu, votre petit manège!

Il n'a plus le coeur au travail! Vous êtes en train de vous mettre entre lui et son
rêve.

- Ça veut dire qu'il pense à moi!

- Laissez-le tranquille. Jusqu'à après-demain.

- Après-demain?

- Bien. . . Oui, jusqu'à la fin des Hôtelliades!

- Ah!

- Après on n'a rien à faire de l'année, alors vous aurez le temps de. . . de
forniquer.

- Ça veut dire qu'il est pas marié!

Il a pas de fiancée? Une petite copine?

- Pfff. . . - Un plan cul?


Rien! - Elle est vraiment con.

Allez, hop, hop, dépêche-toi!

Tais-toi! (musique triomphale) (son étouffé)

Voici venu le temps de l'épreuve finale!

Un client a oublié sa valise chambre 109.

Mais arrête avec ta perruque!

Son taxi arrive dans 5 minutes.

C'est le temps que vous avez pour aller récupérer la valise et la rapporter à
l'accueil.

Et cette fois-ci, tous les participants doivent concourir en même temps!

Non, mais excusez-moi!

Oh!

Vous êtes 3. - Euh, bien oui.

- Désolée, 4 participants minimum par équipe.

- Je suis enceinte, ça compte pour 2!

- Bien non!

- Ah là là, eh, c'est interdit de fumer, ici.

- Excusez-moi. - Quoi?

- Il me semble qu'ils ne sont également que 3 chez Grand Hôtel.

- N'importe quoi! 1, 2, 3. . . (gémissant): Et 4. . .

- Bon, si votre coéquipier peut pas se déplacer, vous pouvez pas participer.
Bon, s'il reste qu'une équipe, l'équipe Supremio remporte l'épreuve.

- Oh!

- Et les Hôtelliades!

- Oh! (musique épique)

(William): Attendez!

Si un participant ne peut pas se déplacer, il peut néanmoins participer en étant


véhiculé par un membre de son équipe.

C'est marqué là-dedans.

- C'est marqué là? - Oui, c'est. . .

C'est la Bible, en fait, de l'hôtellerie.

- Bon! Effectivement, vous pouvez participer. (cris de joie) (musique rythmée)

Mesdames, messieurs, vous êtes prêts? (tous): Ouais!

- À vos marques. . .

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Grand. . . - Prêts?

- Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Partez! (cris)

- Quoi? Quoi, quoi, quoi? - Fais demi-tour.

- Mais la course est partie!

- Prends le couloir, fais-moi confiance.


- Oh là là là là! Coup de théâtre dans cette finale des Hôtelliades, puisque que
Grand Hôtel a pris un raccourci et va peut-être arriver seul à la valise.

Nous pouvons le constater sur notre palette, n'est-ce pas, Claude? - Oui, en effet,
Claude.

Alors que les autres ont pris l'escalier principal, 2 concurrents ont rejoint le
couloir du rez-de-chaussée, pour ensuite prendre le monte-charge qui les amène,
directement cette fois, au bout du couloir du premier étage.

Et ça leur donne un avantage considérable pour cette finale.

- Cette manoeuvre n'est pas sans rappeler le fameux raccourci

Münchausen, qui doit son nom au groom Ralph Münchausen, qui avait ainsi gagné la
finale de 1992.

Il est actuellement décédé. (musique de tension) (cris au loin)

- C'est entre toi et moi, maintenant.

- Allez, casse-toi ou je te roule dessus!

- T'as remarqué comme l'histoire n'est qu'une suite de. . . recommencements?

- Hum. . . Non. Allez, dégage. (rire)

- Ne sois pas si pressé, William.

Il faut toujours prendre son temps quand on est face à son destin.

Ou plutôt. . . face à son passé. (musique dramatique)

Plus qu'une minute, William. Eh ouais!

Ouais, le temps passe vite, mon pote.

Enfin, sauf quand on est seul dans une chambre d'hôpital.

Tu sais, la chambre d'hôpital où tu m'as envoyé quand tu m'as brisé les os, tu te
rappelles, William?
J'ai une côte qui m'a perforé un poumon.

Du coup, on m'a mis sous respirateur artificiel!

Mais ça, tu l'aurais vu si tu m'avais rendu visite à l'hôpital.

Je sais pas, pour. . . pour me présenter des excuses, par exemple, hein?

Rassure-toi, t'es pas le seul à m'avoir oublié, hein!

Mes collègues, enfin. . . tes collègues, ils sont pas venus me voir non plus!

Excuse-moi, je parle, mais le temps presse!

Vas-y! Vas-y, mon pote! Vas-y, roule-moi dessus!

Après tout, c'est ta victoire qui compte!

Y a que toi qui comptes, dans la vie! Vas-y, mon pote!

Allez, roule-moi dessus! Allez, roule-moi dessus! Allez!

De toute façon, y a que toi qui comptes! Y a pas de place pour l'empathie dans un
esprit aussi étriqué que le tien! Allez, mon pote! Vas-y! Fonce!

Allez!

Même ça, t'as pas le cran!

- Te rouler dessus? Ouais, c'est vrai, ça aurait pas été très réglementaire.

Comme ton badge, par exemple. (musique de tension)

- Non! Non! C'est pas moi, c'est lui qui me l'a mis!

- Tout participant aux Hôtelliades doit porter un badge réglementaire!

- Non! Non, c'est pas moi. . .


- Employé Supremio, éliminé! - Non!

Non! Il a triché! C'est lui qui me l'a mis!

- C'est une victoire de Grand Hôtel!

- Non! (cris de joie)

- Martin! On a gagné!

- Putain!

- Bravo, les mecs!

- Que d'émotions et de retournements de situation dans cette finale incroyable des


Hôtelliades, avec la victoire in extremis de l'équipe Grand Hôtel.

- Déception, en revanche, pour l'équipe de Sports dont on se bat les couilles TV,
puisque, par faute d'audience, on m'annonce la fermeture immédiate de la chaîne.

- Ah bon? - Oui.

- Stéphane!

- Au revoir. - À bientôt! (musique romantique) - Bon, bien. . . Delphine. . .

- Bien du coup. . .

- C'était, c'était. . . c'était chouette, quoi.

- Ah ouais!

- Vous feriez quoi durant les 363 prochains jours?

- Je suis. . . Je suis. . . Je suis assez libre.

Je t'aime!

- Vous avez gagné.


Bravo.

- Merci.

- Oui, bravo, même si vous avez triché.

- Vu que vous m'avez empoisonné, on peut dire qu'on est quittes.

- Vous avez aucune preuve que j'ai fait ça.

- C'est vrai, mais si vous aviez rien fait, vous auriez dit: J'ai rien fait.

Vous auriez pas dit: Vous avez aucune preuve.

Donc, c'est une sorte d'aveu, en fait. (toux)

- Attends! Excuse-moi.

- Non, c'est trop tard. Si tu voulais t'excuser, c'est avant qu'il fallait le
faire.

- Non, non, excuse-moi, je récupère juste ça. (musique jazz)

Salut!

Thomas! Thomas!

Tiens.

- Merci. - Allez!

Ce truc de porte-bonheur, ça a marché. (musique sombre) Ah, papa!

- Bonjour.

- T'arrives en retard. C'est fini, les Hôtelliades.

- Oui, je sais, merci, mais ça m'intéressait pas.


Puis surtout, je voulais pas. . . gâcher la fête.

- Comment ça?

- Je ferme l'hôtel.

- Quoi? (musique d'angoisse)

- Pour sauver l'hôtel! Pour sauver l'hôtel!

- Le propriétaire a pris sa décision, il va fermer l'hôtel.

- William, faut que tu parles à ton père.

- Tu tiens à toucher encore plus le fond?

- T'en as pas marre de penser qu'à ta gueule? - Vous me faites chier.

- Je vais te crever! (huées)

- Cette fois, tu peux retourner à ta vie d'avant, c'est définitivement mort.

Laissez-moi, je suis chez moi ici. - Oh, putain, c'est pas vrai.

10.
Bon, les guys !

Le propriétaire a pris sa décision, il va fermer l'hôtel.

Sinon, ça va, vous ?

C'est quoi, cette histoire de fermeture ?

C'est le père de Will.

Il veut diversifier ses activités et se développer dans les œuvres de bienfaisance.

La blague ! Un jour, il m'a puni parce que j'avais regardé un clochard.

Faut croire que ton père a changé.


Il veut transformer l'hôtel en orphelinat.

Putain !

- Bon, après, c'est une noble cause. - Rien à foutre des gamins, moi.

Je dois acheter une paire de Kipsta à Jason.

C'est pas une noble cause, ça ?

- Non, moins, quand-même. - Qu'est-ce qu'on va devenir ?

On est tous dans la même galère, tu sais, ma puce.

Sauf, évidemment, le poste de directeur qui est muté à Paris.

Trop bien, j'ai jamais été à Paris !

Non, Thomas, c'est elle qui va être mutée à Paris.

Donc, on se fait virer comme des malpropres, c'est ça l'idée ?

Non mais, ça va. . . Eh, oh, ça va !

Ben oui, ça va.

Ça va, je vais te crever, je vais te crever !

Donc, c'est bon, c'est ça, on se laisse faire ?

On est des victimes, en fait, nous ?

- Je sais ! - Oh là là.

William, fais ce que t'aurais dû faire depuis longtemps.

- Laisse-nous faire, Thomas. - Parle à ton père.


Non, arrête. . . Mais bien sûr, il a raison !

C'est ça qu'il faut faire.

Convaincs-le, c'est notre seule chance de sauver l'hôtel.

Mon père et moi, c'est pas possible, le dialogue est rompu.

William ?

Oui ?

Oui, oui, je vais parler, je vais dialoguer avec mon père.

Je suis dialoguiste, donc ça devrait pas poser de problèmes, j'y vais.

C'est super, tout ça.

Et moi, en plus, je suis calmé, donc vous pouvez me lâcher.

Voilà.

Je suis calmé, je suis calmé, je suis pas du tout calmé !

Tu fais dans l'humanitaire, toi, maintenant ?

C'est comme ça qu'on salue son père ?

Tu vas foutre tout le monde à la porte, avec ton histoire d'orphelinat.

Faudrait pas que je m'excuse de m'occuper d'enfants malheureux ?

Je t'arrête tout de suite, t'as jamais été malheureux, toi.

T'as pas le droit de virer les gens, comme ça !

Et depuis quand tu penses aux autres, toi ?

- Et toi, depuis quand ? - Écoute. . .


C'est pas parce que, tout à coup, tu te prends pour Che Guevara, que tu vas changer
ma façon de gérer mon empire.

Tu utilises le mot empire au premier degré, d'accord.

Tu veux savoir le point commun entre Bill Gates, Warren Buffett et Bernard
Arnault ?

Ils ont jamais écouté l'avis de leur fils.

Maintenant, tu me fous la paix, j'ai du travail.

Au revoir, mon petit chéri.

Tu fermes la porte !

Quoi ? ! T'es malade ?

- N'importe. . . - Alors ?

J'ai fait ce que j'ai pu et. . . . . . il a rien voulu entendre.

Et voilà.

On consacre sa vie à l'hôtellerie et voilà comment on est remercié.

Là, je suis vraiment. . .

Qu'est-ce que j'ai là ? J'ai un truc, c'est quoi ?

- C'est des larmes. - C'est interdit, les larmes à l'hôtel.

Ça m'arrive quand j'ai l'impression qu'on ne m'apprécie pas, que si je


disparaissais, il y aurait aucune différence.

Il faut se battre pour sauver l'hôtel, c'est le nôtre.

Nul ne peut nous le reprendre, c'est injuste !

Si c'est pour aider des orphelins, c'est plutôt juste, non ?


C'est injuste !

Des enfants pauvres sans famille, ils ont plus besoin. . .

C'est injuste !

On prend son père et on lui fout les pieds dans la friteuse ?

J'aime l'idée, moi.

Je pensais à quelque chose de moins violent.

On lui fait un câlin.

- Un peu plus violent. - On lui met une balle dans la tête.

En tout cas, faut pas qu'on se laisse faire !

Ça te dérange pas, toi ? Je veux dire, pardon, mais t'es orphelin, non ?

N'importe quoi, moi, j'ai juste perdu mes deux parents. 86 T'inquiète, ça met du
temps, mais ça va arriver.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait, du coup ? - Mais rien.

Faut faire quelque chose, vous êtes tous là, mous, inertes.

Delphine, c'est un orphelinat.

C'est un orphelinat !

Yo, papa, je te dérange ?

Toujours.

Je voulais juste te parler d'un deuxième mini-truc.

C'est qu'à la base, je devais travailler jusqu'à ce que le groom ne soit plus
blessé.
Je me disais aussi, penser à quelqu'un d'autre que toi, ça pouvait pas durer plus
de cinq minutes.

Non, mais le deal, c'était que je le remplace et là, non seulement il est plus
blessé, mais en plus, il travaille plus pour toi.

Non, excuse-moi, mais le deal, c'était pas ça.

C'était que tu te prennes . . . en main une bonne fois pour toutes. - Pour une fois
que je me tue à la tâche.

Tu portes des valises, arrête, ça va, quand même, non ?

Oui, mais comme par hasard, le seul hôtel de toute la chaîne que tu décides de
transformer en orphelinat, c'est celui où je bosse.

Mon pauvre garçon, arrête de croire que le monde tourne autour de ton nombril.

Pourquoi tu ne t'occupes pas de tes orphelins dans un autre de tes hôtels ?

Je vais pas te faire un cours d'optimisation fiscale.

On devient pas un groupe hôtelier puissant sans flirter avec la ligne jaune.

Tout ça, c'est de la magouille.

T'es bien content d'en profiter depuis que t'es né.

- T'es un putain d'escroc. - J'suis un putain d'escroc, et toi, t'es un modèle de


vertu.

Alors, tu sais quoi, pourquoi t'irais pas retrouver ta petite vie superficielle,
plutôt que me donner des leçons de morale ?

Et il va la ramasser.

Ah, bah oui, bien sûr, ramasse-la.

Elle est jolie la carte, hein ?


Elle permet des tas de choses.

Ça fait tellement de bien d'acheter.

Maintenant, tu te retournes et tu files.

Allez, barre-toi !

Au revoir, mon chéri.

N'oublie pas la porte.

Pour sauver l'hôtel.

Pour sauver l'hôtel.

Hé, c'est qui, qui a eu l'idée des tracts ?

Selim, il est graphiste aussi.

Rémunéré, hein !

Et, ça marche ? Les clients sont un peu concernés ou. . . ?

Non, non, vous partez pas sans avoir signé la pétition !

Non, non, allez, signez, c'est pas les orphelins qui vont vous servir le petit
déj !

- Petit à petit. - Allez ! Signez !

Excusez-moi, un monsieur m'a parlé de la fermeture de votre hôtel.

Ça vous ennuie, vous voulez signer la pétition.

Non, pas vraiment.

Madame, vous savez que toute l'équipe se donne un mal de chien pour que vous
passiez un séjour inoubliable ?
Elle se donne beaucoup de mal.

Votre collègue m'a donné cette énorme barrette de shit avec.

Je vais pas en avoir besoin dans l'immédiat.

Tu signes pas, tu fumes pas. Elle a craqué, Meryl Streep.

Madame, il faut nous aider à sauver nos emplois.

Surtout qu'un orphelinat, ça sert à rien.

J'ai grandi dans une grande maison avec plein d'autres enfants sans parents, élevés
par une équipe d'adultes.

Ça se passe très bien.

- On laisse tomber, là ? - Mais oui. . .

Vas-y, bouge-toi !

Sans médias avec nous, c'est foutu, on n'a aucune chance.

J'vais. . . j'vais partir.

T'es tellement égoïste, je comprends même pas comment j'arrive à être encore
surprise !

C'est fini, qu'il parte, qu'est-ce que ça change ?

Oui, ça change quoi ?

Tu te barres comme un lâche, voilà ce que ça change !

T'abandonnes ta famille.

Tu veux quoi, qu'on devienne des orphelins, c'est ça ?

Ça devrait pas tarder, là.


Ah mais. . . je suis un orphelin, en fait.

Je pensais qu'il irait moins vite.

Du coup, c'est pas très cool d'empêcher les orphelins d'avoir un toit, déjà qu'ils
ont pas de parents.

Ce serait trop long à t'expliquer, l'important, c'est que Will est un vrai égoïste.

Une grosse baltringue, même.

La baltringue va se barrer, tout va bien.

T'en as pas marre de penser qu'à ta gueule ?

T'en as pas marre de penser qu'aux autres ?

Personne n'en a rien à foutre de toi, ils flippent pour leur taf, c'est tout !

Si tu te barrais tout de suite, ils diraient que dalle.

Que dalle, y'en a pas un qui l'ouvrirait.

Mais moi, je suis le fils du patron, donc, forcément, si je me casse, je suis qu'un
connard de gosse de riche.

Vous me faites chier.

Je pensais que l'ambiance ne pouvait pas être pire, mais j'avais tort, en fait.

- Parce qu'elle est pire. - Elle est pire.

Tout ça n'aura donc servi à rien, Monsieur.

Je suis pas fait pour ça, Hubert.

Avez-vous seulement essayé de vous faire une place, Monsieur ?

Je suis pas à ma place, c'est comme ça.


Alors, elle est où, votre place ?

Reprendre votre vie d'avant, en faisant comme si rien ne s'était passé pour vous,
dans cet hôtel ?

Hubert, je suis fils de milliardaire, que faire d'autre que d'en profiter ?

Vous savez, Monsieur, on rencontre souvent sa destinée par les chemins qu'on prend
pour l'éviter.

- C'est quel film, ça, déjà ? - Kung Fu Panda.

Le un.

Ouais.

Excusez-moi, je cherche les toilettes, s'il vous plaît.

Moi, je cherche de la reconnaissance pour m'être cassé le cul pendant quatorze ans
pour cet hôtel.

Cherchez bien au fond des chiottes, parce qu'il y a ma carrière dedans.

Vous étiez les bienvenus

Au Grand Hôtel

Un endroit grandiose

Qu'on pensait immortel

Mais la porte va être close

Le rideau va tomber sur le Grand Hôtel

Quelque chose s'est cassé

On trouvera plus rien de tel

Tout ça, c'est du passé


Fini l'hôtel, ici, c'est un orphelinat

Adieu l'hôtel, ici, c'est un orphelinat

Allô ? Allô ? Oui, c'est pour sauver un hôtel qui va fermer.

On a vraiment besoin des médias pour parler de. . .

Non, non, on n'accueille pas de migrants.

Non, c'est plutôt des traders, des chefs d'entreprise, des gens très riches, allô ?
Allô ?

Alors, bonne nouvelle, on a doublé le nombre d'adhérents à notre cause.

- Ah, c'est génial ! - Ils sont sept.

- Sept ? - C'est le double de trois.

- Non, c'est six. - J'ai dit combien ?

- Sept. - Et t'as dit ?

Six.

Non, mais c'est quatre, enfin j'imagine.

Tu as fait le cahier de vacances que je t'ai acheté ?

Donc en fait, ici, tout le monde s'en fout de cet hôtel, quoi.

Laissez-moi, laissez-moi, je suis chez moi, ici.

Ah putain, c'est pas vrai.

Stop, stop, pourquoi vous me suivez, arrêtez là, ça va !

Ah, mes collègues !


Enfin, mes anciens collègues !

Parce que, tout ça, grâce à mon père, ça dégage !

Comment ça ? Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Voilà, tu les voulais tes journalistes, tu les as !

Bien sûr que oui, on va vous en dire un peu plus.

Bien sûr, nous sommes sur un cas typique d'abus de pouvoir. 238 Si on ne fait rien,
ce seront des dizaines d'emplois qui seront supprimés.

- Exactement ! - Excusez-moi, j'ai une question.

Oui, monsieur. C'est pour le Figaro, Libé, L'Huma ?

Non, Thierry Jocelyn, je suis le directeur de l'orphelinat qui va remplacer l'hôtel


et je voulais remercier en personne notre généreux bienfaiteur, M. Mazières.

On m'a dit qu'il était ici.

Attendez, vous manifestez contre la création d'un orphelinat ?

Comment on peut se battre contre la création d'un orphelinat ?

C'est plus complexe que ça, hein !

Salaud.

C'est un don du ciel que nous a fait le généreux propriétaire de l'hôtel, M.


Mazières.

Je pensais devoir abandonner ces enfants dans les rues et M. Mazières a été, en
quelque sorte, le Messie que nous attendions.

Pardon !

Alors, certes, mais ce sont tous nos emplois qui sont menacés.

Je suis pas sûre que vous compreniez.


Non, non, pas Clémence.

Je dis ça, parce qu'elle est escorte.

Il y a des escortes dans votre hôtel ?

Ah, mais putain !

Je. . . je dors, là !

- Qu'est-ce que c'est que ce mec ? - Hé, des escortes !

Il est complètement fou ou quoi ?

Il va nous foutre à la porte avec ses putains d'orphelins à la con.

Ah stop ! Ça suffit, là, ça suffit !

Grand Hôtel !

S'il vous plaît, je souhaiterais que nous ayons tous une pensée pour tous les
orphelins qui n'ont pas la chance d'avoir un papa et une maman.

Nul !

Nous allons bien sûr, donc, créer. . .

Voilà, on sort pas d'ici tant que vous êtes pas calme.

Je suis calme !

Ça doit pas être marrant pour vous, hein ?

Si, si, c'est marrant, là, j'suis mort de rire.

Ça doit être dur, je veux dire. C'est votre vie, cet hôtel.

C'est ma vie, ouais, c'est pathétique.


Non, il y a rien de pathétique, au contraire, vous êtes passionné.

Passionné par un truc dont tout le monde se branle, donc je suis un peu seul, quoi.

Bah, dis donc, vous êtes pas seul, je suis là, moi.

Oui, vous avez vu un cas désespéré, vous vous êtes jetée dessus, comme
d'habitude. . .

Il a raison William, vous devriez pas penser qu'aux autres.

Mais je peux pas faire autrement.

Je suis toujours dans les problèmes des autres, même avec mes clients.

Ça vous évite de penser à vos problèmes à vous, quoi.

Je connais.

Vous allez faire quoi ?

Je sais pas, passer du temps avec mes amis, je pense.

Ah, ben non ! J'en ai pas !

Arrêtez, je suis sûre que vous exagérez.

Non, c'est vrai. J'ai pas d'amis, j'ai que des collègues . . . et ils peuvent pas
me blairer. . . - Mais si. . .

Vous avez déjà entendu un employé dire du bien de moi ?

Des employés, non, mais des clients, souvent.

Et ça, c'est parce que vous hésitez pas à gueuler sur les employés.

Et moi, je suis là pour leur remonter le moral, donc tout va bien.

Vous avez le beau rôle ! Tout le monde vous aime bien, vous êtes douce, vous êtes
gentille, jolie. . .
C'est vrai ?

Vous me trouvez jolie ?

Bah oui !

Bon, ça va mieux ?

Ça va mieux, ouais, vous êtes forte, hein.

Je sais.

Vous pouvez sortir, c'est pas fermé à clé.

Je sais, il y a plus de verrous depuis 2007.

Et dès le mois prochain, c'est plus de 200 enfants qui pourront être hébergés,
nourris et qui retrouveront le sourire, avant qu'un jour, je l'espère, ils puissent
retrouver une famille !

Bravo !

Attendez !

On n'a pas dit notre dernier mot.

Regardez qui j'ai ramené.

Vas-y, allez !

- Robotel ? - Robotel ? 317 J'ai un truc à vous dire.

Comment t'as fait pour ramener Robotel ?

C'est la famille, frère, c'est le sang.

Il a insisté, il m'a dit :

"Jamais je ne vous laisserai dans la merde."


Pas vrai ?

Il m'a ramené ici de force et a menacé de formater mon disque dur.

Toi, ferme ta gueule, fais ce que je te dis ou sur la tête de mes deux gosses, je
te transforme en Minitel !

Loin de chez soi

On est parfois perdu

On est parfois tendu

On ne sait plus où aller

Il faut un hôtel

Un hôtel que l'on aime

Avec des gens qu'on aime

Une atmosphère qu'on aime

Plus que des gens à votre service

Un groom ou un réceptionniste

Ce sont surtout des amis

Dans cette chanson, unis

Nique l'orphelinat

Nique l'orphelinat.

Nique l'orphelinat

Nique l'orphelinat.
On s'en branle de leur vie

Non, on s'en branle pas de leur vie.

On veut juste un CDI

Nique l'orphelinat

Nique l'orphelinat.

Nique l'orphelinat

Nique l'orphelinat.

Ils ont pas d'parents c'est pas nos oignons

Ils avaient qu'à y faire attention

Nique l'orphelinat

Nique l'orphelinat.

Pour tous les petits bâtards et les bâtards qu'ont pas de daronne, cheh !

Salaud !

- Et voilà ! Aïe, aïe. . . - Ils ont pas kiffé

Non, ils ont pas kiffé, allez on se casse, on se casse.

Enfoiré !

Cette fois, tu peux retourner à ta vie d'avant, c'est définitivement mort.

Je veux pas mourir, moi !

Personne ne va mourir, Thomas.

Non, mais même !


J'ai pas envie que l'hôtel, ça se termine.

On a vécu des trucs trop bien, ici.

Tu te souviens quand on a organisé un faux mariage ?

Ouais.

Et la fois où on a tué un mec ?

Ah oui, le dictateur.

Ah oui, il y avait lui aussi.

Et la fois où Selim, il a ramené Robotel pour chanter, pour nous sauver de


l'orphelinat ?

Et la fois où tu t'es fait voler toutes tes valises ?

Ah oui, je m'en souviens de ça, c'était bien.

Thomas, allez, ça va, allez viens.

Qu'est-ce que tu fais là ? Tu tiens à toucher encore plus le fond ?

Hein ? Non, mais vas-y, parce que là, tu risques de battre le record mondial.

Alors je t'écoute.

Je vais partir et je voulais m'excuser.

- Pour ? - Ben, pour tout.

Je sais que j'ai pas dû être un fils facile.

Je m'en rends compte.

Qu'est-ce t'as fait, t'as fumé un gros pétard ?


Pardon pour mon comportement, tout à l'heure, j'ai pas à juger tes affaires.

Mais papa, on est milliardaires.

Non, non, pas "on", je suis milliardaire.

Toi t'es un profiteur, pour l'instant.

Et t'en as pas assez de tout cet argent ?

Je veux dire, pourquoi toujours magouiller ?

On va être riches pendant au moins cinq générations, alors, autant faire dans les
règles, non ?

Pourquoi, pourquoi ? Parce que l'argent appelle l'argent et que des actionnaires
réclament leur dividende à la fin de l'année et que si tu suis les règles, tu t'en
fais sucrer la moitié par le fisc.

- Tu le voles, cet argent ? - Tout le monde fait ça.

On devient pas milliardaire . . . en suivant les règles. - Comment ça ?

Dans la vie. . . . . . tu peux tricher.

Faut juste pas te faire choper.

C'est la première chose que j'ai apprise dans ce métier.

Tu sais ce qu'est la première chose que j'ai apprise . . . dans ce métier de


groom ? - Non, mais tu vas me le dire.

C'est qu'on peut mettre une personne de 1,70 m dans une valise.

- Tu le voles, cet argent ? - Tout le monde fait ça.

On devient pas milliardaire en suivant les règles.

Espèce de petit enfoiré.


Tu vois, je suis peut-être un bon à rien. . . . . . mais tu touches pas à mon
hôtel.

- Tu l'as celle-là ? - Ah ben non, j'enregistrais pas, là.

- Attends. . . - Mon salopard !

M. Mazières, M. Mazières !

Qu'est-ce qui se passe, M. Mazières ?

Pourquoi on vous arrête ?

Merci, William.

T'as sauvé l'hôtel.

Attends, on a sauvé l'hôtel.

Selim, je voulais te remercier pour ce que t'as fait.

Ça n'a pas marché des masses, mais ça m'a fait plaisir de te voir te bouger pour
nous tous.

Attends, comment ça, nous tous ?

Y'a pas de "nous tous", nanani, nananère, famille, et tout.

Moi, j'ai juste fait ça pour protéger mon business, mon territoire.

Vous êtes juste des dommages collatéraux.

- Et les paroles de la chanson ? - Quoi ? C'est une chanson normale.

Vous allez pas m'embrouiller, genre "âmes sensibles s'abstenir", tout ça.

J'y vais, gros bisous. Pas gros bisous, qu'est-ce qui m'arrive ?

En tout cas, avec toute cette histoire, j'ai fini par trouver une vraie famille.
Espèce de. . .

C'est eux, là-bas.

Ils sont super gentils.

Yes, les guys, sur ce coup-là, on peut être fiers de nous.

Mais, vous étiez où, vous ?

Cachée. J'avais peur que vous me cassiez la gueule.

Vous deviez pas être mutée à Paris ?

Si mais maintenant, ton père va être derrière les barreaux, mon avenir est un peu
incertain.

C'est peut-être toi qui vas décider de mon avenir ?

Tu vas peut-être devenir le boss ? Tu pourras même me virer !

Je plaisante, hein, tu vas pas le faire ? Tu le feras pas ?

Attendez, comment ça, c'est moi qui décide ?

William Mazières, qu'allez-vous faire de l'hôtel, maintenant que votre père n'est
plus à la tête du premier groupe hôtelier d'Europe ?

Vous allez reprendre l'empire ?

Une déclaration, Monsieur Mazières ?

William, dites-nous quelques mots, que va-t-il se passer ?


1

- Tu m'as foutu un groom à l'hôpital, tu vas le remplacer.

Si t'y arrives pas, plus d'héritage; je n'ai plus de fils. - C'est pas un peu
ridicule?

- Vous êtes dans un hôtel cinq étoiles!

- Le client est roi. - Non.

C'est moi, le roi.

Le client, c'est Dieu.

- Ici, c'est un peu la colo. On est à la cool.

- Là, c'est la réception. Et là, c'est Thomas.

- Serge, barman. On s'est pas présentés.

- Serge, William. William, Serge.

- Eh bien! Il est mignon, l'arbitre.

Je t'aime.

- Bonjour. Vous venez ici souvent?

- Assez souvent. - C'est une escorte. Il est amoureux d'une tepu.

- J'ai une règle stricte: je couche jamais avec le personnel.

- Clémence, tu ferais de moi le plus heureux des hommes en acceptant de sortir avec
moi. - Non.
- Vous êtes douce, gentille, jolie.

- Vous me trouvez jolie? - Bien oui!

- Je ferme l'hôtel. - Tu voles cet argent?

- On devient pas milliardaire en suivant les règles. On devient pas milliardaire en


suivant les règles.

- William, qu'allez-vous faire de l'hôtel? (brouhaha) - Bienvenue au Grand Hôtel.


Installez-vous dans une oasis de bien-être. Mieux que quiconque, nous saurons faire
disparaître vos soucis. Toujours à votre service, notre personnel est attaché aux
valeurs traditionnelles de l'hôtellerie. Sous la direction active et dynamique du
nouveau président du groupe Mazières--

- William Mazières!

- Bonjour, je suis William Mazières et bienvenue au Grand Hôtel.

Notre objectif? Fournir à chacun de nos clients. . . une expérience hôtelière


optimale.

Mission impossible pour la concurrence.

Mission possible pour le Grand Hôtel.

Alors n'hésitez pas à nous solliciter.

Notre équipe est là pour vous. Nos mots d'ordre: dévouement, raffinement et--

Mojito! ! !

Wouhou!

- Aujourd'hui, un seul mot d'ordre: je veux vous voir kiffer!

Je veux vous voir kiffer! (chanson rock en anglais)

Merci.

Ça va, Thomas?
Ah, pépère!

Martin, vous vous amusez? - Non, merci.

- Hésitez pas à boire quelque chose.

Prenez ce que vous voulez, vous m'avez déjà pris Clémence.

Je plaisante. Pas.

Mais si, c'était une blague.

Un peu comme votre couple.

Allez, ciao!

- Avec ton amoureux, comment ça se passe?

- Mais c'est le bonheur! Il est trop mignon.

Regarde ce qu'il m'a envoyé.

- Ouais, c'est mignon. - C'est pas fini. - Ah, d'accord.

Ouais, c'est mignon aussi.

Je comprends pas.

Je suis un peu gênée. J'avais pas besoin de voir ça.

C'est cool, ça se passe bien.

- C'est l'amour!

On est quasiment tout le temps ensemble, et quand on est pas ensemble, on se manque
trop!

C'est trop fou! C'est trop. . . C'est trop.


Non?

Hein? C'est super, mais c'est peut-être pas très sain. Oh, là, là.

J'ai écouté un podcast. En fait, on croit que c'est de l'amour, mais c'est la
manifestation d'un trouble de la personnalité dépendante. Qu'est-ce qui m'arrive?

- Mais non, ça va, calme-toi, tout va bien.

Peut-être que vous êtes un peu emportés par la passion, mais profite!

C'est une super façon de se découvrir, de se tester.

Franchement, c'est que du positif.

- Ouais! Bon allez, que du positif!

Au positif!

- Tu veux du humus? - Vos performances cognitives sont diminuées? (en choeur): On


n'est pas fatigués! (musique techno)

- Clémence, je pourrais être ton témoin, s'il te plaît? - À quoi?

- À ton mariage avec Man versus Wild.

- Ah, c'est l'enfer.

Je sais pas comment m'en débarrasser.

- Si tu veux, Selim peut vous marier.

- D'ailleurs il est où, Selim? - À Dubaï. Il revient lundi.

- T'étais en train d'écouter notre conversation. (dring! ) - Oh. Pardon.

Oui, Hubert! - C'est l'heure de votre rendez-vous, monsieur. - OK, j'arrive.

Désolé, réunion avec le board, c'est un truc de boss.


En attendant, je vous donne ça et vous pouvez commander ce que vous voulez, pour le
Grand Hôtel.

- Sérieux? - Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Grand. . . (en choeur): Hôtel! (en choeur): Grand Hôtel! - J'y vais!

- Qu'est-ce qu'on commande? - Produits détergents. - Et des capotes.

- OK, Hubert.

- Monsieur, voulez-vous prendre un instant pour préparer votre entrevue?

- Hubert, dites la phrase.

- Ce rendez-vous est important. - Hubert, dites la phrase.

- Vous avez des responsabilités désormais, monsieur.

- C'est vrai, j'ai des responsabilités. Dites la phrase.

- Au secours, O-William Kenobi, vous êtes mon seul espoir.

- Et bien voilà! - Bonjour. - Bonjour. - Bonjour, monsieur Mazières.

- Messieurs dame, bonjour. - Merci de nous recevoir un samedi. On va tâcher d'être


synthétique - Je vous en prie.

Quelles sont les nouvelles? - On n'a plus d'argent, votre père vous a légué un
groupe ruiné. - C'est la fin de l'Empire Mazières.

- Wow, c'est un peu violent là. - Oui, mais c'est synthétique. - Mais on peut rien
faire? - Si, vendre le Grand Hôtel.

- Vendre le. . . Mais on en a pas d'autres, des hôtels? - Non, ils sont tous
vendus. - J'ai jamais validé ça!

- Vous êtes sûr que vous voulez pas les lire? - Allez, William, viens avec nous! -
Wouhou! - Plouf! - Ce qu'on vous propose, c'est de vendre le Grand Hôtel.

- Non. - On liquide le groupe Mazières


- Impossible. - Et vous repartez avec 800 000 euros. - Monsieur Mazières? -
Oui. . . Ahem!

Si on vend le Grand Hôtel. . . qu'est-ce qu'on fait pour les employés? - On leur
trouve un emploi à salaire égal ou supérieur à celui qu'ils touchent à proximité de
leur domicile. - Ah bon? - Bien non, ça dégage. On n'est pas l'Armée du Salut. Y a
pas d'autres solutions. (cris et rires à l'extérieur)

- Si.

Je m'engage personnellement à remettre à flot l'hôtel et le groupe. - Vous êtes


prêt à endosser--

- La responsabilité. - Très bien, c'est vous le boss - Par contre, votre poste fait
doublon avec celui de l'actuelle directrice, donc on la vire.

- Attendez. - Hé! Hé, les guys! Et mon petit Willy boy! Mon petit Willy boy, le big
boss! Wouhouhou! Ha! Ha! Ha!

- Salut, Sylvie. - Comment ça va, mon man? - Je suis désolée, on doit se


débarrasser de vous. - Vous me mettez au placard? - Non, on vous vire. Mais si vous
avez un placard, vous pouvez vous mettre dedans si vous y tenez. (rires) - Alors je
fais quoi, moi? - Si vous aimez la moto, vous avez qu'à faire le Paris-Dakar!
(rires) - Si vous avez des questions, vous les adressez à Sarah. - Sarah qui? -
Sarah Croche! (rires) - Y a un problème? - Non.

Ça va pas être facile de dire à tout le monde que Sylvie s'en va et que le Grand
Hôtel n'a plus d'argent. - Ah oui, oui, je vois. . . Encore une dernière question.
- Oui? - Vous êtes débile? - Quoi? - Est-ce que vous êtes débile? On ne dévoile
jamais le fonctionnement interne de l'entreprise aux employés. - C'est la base. -
Votre père a fait ça. Est-ce que ça lui a réussi? - Concernant Sylvie, vous dites
que suite à un remaniement, elle a dû quitter son poste, et concernant la santé du
groupe, vous la fermez.

- Je ferme la santé du groupe? - Non! Vous fermez votre gueule! - Au revoir,


monsieur Mazières. On reviendra prendre des nouvelles très vite.

- D'accord.

- Un grand pouvoir implique. . .

- Une grosse crise d'angoisse. - Votre température corporelle est-elle élevée? (en
choeur): Ouais!

- Merci pour tout à l'heure.


T'arrives toujours à trouver les mots justes.

- T'inquiète, c'est une question d'expérience.

Et un peu de bon sens. - Ah, Martin!

Du bon sens.

Tu veux du humus? (en choeur): Oh. . . - Ah non.

- Mince, coupure de courant!

On va devoir arrêter la fête. - On a pas fini de commander!

- Justement, y a un problème avec la tablette.

- Quel problème?

- Elle est pas étanche. - Et alors?

- Si elle tombe dans l'eau. . .

Aïe. - J'ai pas pu valider mon panier!

- T'avais commandé quoi? - Un panier, je viens de le dire.

- C'est pas grave, on se retrouve lundi. À l'hôtel, tout le monde!

Merci d'être passés! Allez, on y va!

Allez! - Vas-y, je suis dégu!

- Mais William. . . - C'est toujours pareil avec lui, j'avais un panier.

- Merci à tous!

Salut. - Salut.

T'as pas pris ta petite valise, cette fois-ci?


C'est dommage, après la prison, t'aurais peut-être pu me faire guillotiner.

Ta grand-mère a pris deux compotes à la cantine, tu pourrais peut-être la mettre en


taule deux ou trois ans.

- T'as fini? - Quoi, t'es pressé?

Moi, j'ai tout mon temps. - Pas plus de 15 minutes, les visites.

- Pardon? - Après, je me fais taper sur les doigts.

- Dis donc, Ludovic, la console que je t'ai offerte, je peux te la reprendre. Avec
les deux manettes.

Allez, viens.

Qu'est-ce qu'on dit au monsieur? - Merci. - File.

- Avec un peu d'argent et peu de morale, t'as ce que tu veux ici.

C'est encore plus facile qu'à l'extérieur.

- Justement, en parlant d'argent, tu peux m'expliquer pourquoi les caisses sont


vides?

- Je me disais bien que tu venais pas prendre des nouvelles.

- Oui, et donc? - Donc quoi?

Je pourrais t'expliquer, mais tu comprendrais rien.

T'es peut-être le patron dans ta tête, mais dans la mienne, t'es toujours mon
abruti de fils.

- Donc tu savais. - Évidemment que je savais.

Pourquoi tu crois que je t'ai coupé les vivres?

Pour t'éduquer, mon petit chéri?


Mais non, c'était pour faire des économies, c'est tout.

- Et l'orphelinat, pareil. - Autrement dit, je gérais la situation, mais grâce à


toi, tout ça. . .

Hein, c'est foutu.

Alors maintenant, la seule solution, c'est de vendre l'hôtel. - Non.

C'est pas la seule solution. - Ah bon?

- Je peux reprendre l'hôtel en main. Personnellement.

- Excuse-moi, je vais étouffer.

Je vais faire une crise cardiaque.

Mais oui. Bien sûr.

Tu vas trouver de l'eau en bouteille sur Mars aussi. T'es ridicule mon pauvre
garçon.

- Pourquoi j'y arriverais pas? - Parce que t'as aucune idée des responsabilités et
des dangers que ça implique! - Genre, finir en taule par exemple?

- Des dangers comme la mafia, abruti!

- La mafia. . . C'est moi qui regarde trop de films? - Oui, la mafia.

L'hôtel a le couteau sous la gorge, tu rigoleras moins quand ça sera ton tour.

- N'importe quoi.

- Prends pas cette décision. Tu vas le regretter.

Oh, putain, tu l'as déjà prise.

Je sais même pas pourquoi ça m'étonne.

Allez, vas-y, va sauver le monde.


On se reverra quand tu seras ruiné ou les pieds dans le béton. La prochaine fois,
pour me parler, tu m'appelles, ça m'évitera de me déplacer.

- C'est pas interdit, les portables en prison?

- Ludo.

T'as entendu ce qu'il vient de dire?

« C'est pas interdit, les portables en prison? »

C'est dégueulasse, ça, Ludovic.

C'est dégueulasse, ça ne se fait pas.

Alors tu nettoies.

Tu te magnes le cul.

Tu retournes à ta place. - Pardon. - La technique pour annoncer une mauvaise


nouvelle, c'est de d'abord annoncer une nouvelle encore pire. Quand vous allez
donner votre vraie nouvelle, elle paraîtra moins grave. Cette méthode s'appelle la
méthode de la relativité--

- Bonjour.

J'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer.

Sylvie est morte, dévorée par des singes.

- Quoi? ! Qu'est-ce que. . . - Non, alors calmez-vous.

C'est faux. Elle n'est pas morte, juste licenciée.

C'est moi qui la remplace en tant que directeur.

- Ça va pas de faire des blagues pareilles? C'est horrible!

- C'est moins horrible que l'idée qu'il soit directeur. - Merci, Martin.
- Désolé, Groomy, je suis en retard. Ça va, Martin?

- Vous êtes qui? - Selim, tu me reconnais pas?

- Selim n'a pas de moustache.

- C'est Selim, tu me reconnais pas?

- Quelqu'un m'explique? - Je lui ai dit que ça marcherait pas.

Je suis Soraya, la soeur de Selim.

Je viens pour le remplacer.

- Pour le remplacer? Comment ça, le remplacer?

- Il a monté une base de loisirs à Dubaï.

Spa, fight-club, tacos. Apparemment, c'est une tuerie.

- Excusez-moi. . . boss.

Puisqu'on parle de recrutement, vous n'êtes pas sans savoir, puisque vous êtes le
boss, qu'on a pas de groom non plus. Va falloir en trouver un dans la journée.

- C'est pas bête, ça. - Exact, Martin.

Et comme je suis le boss, vous allez vous en occuper. - Très bon choix.

- Vous, pour le spa, vous êtes qualifiée? - Vous y gagnez au change.

Je suis masseuse, kinésithérapeute diplômée.

Alors que Selim, il est juste. . . mytho.

- De toute façon, j'ai pas le temps de m'en occuper.

Pour info, qui a passé des commandes pour l'hôtel?


Comment c'est possible? Vous venez d'arriver. - T'inquiète.

- Yes.

- Oui, bonjour, William Mazières à l'appareil.

J'appelle pour annuler la commande 8ABF649.

Il s'agit d'un trampolino. - D'accord. Par contre, la commande est au nom d'un
certain Thomas Razmoket. Si c'est pas vous qui avez passé la commande, je peux rien
faire.

- Très bien. Je vous le passe. Thomas!

Oui, bonjour, c'est Thomas Razmoket, j'appelle pour annuler ma commande. - Très
bien, c'est noté. - Merci, au revoir! - Bonne journée, au revoir.

- Tout va bien? - Hein? Oui.

Non, mais c'est parce que. . . je remettais les feuilles.

- Moi aussi, quand tout va bien, je me cache derrière les plantes.

- T'as pas l'air au top non plus. - Excuse-moi d'être stressé.

Patron, c'est pas facile. - Non, c'est pas facile.

Si t'y arrives, c'est d'autant plus impressionnant.

- Attends. Deux secondes.

Je peux vous aider?

- C'est vous, le patron de l'hôtel?

- Oui.

- Désolé.

Un peu en retard, mais c'est une livraison pour le Grand Hôtel.


- Ah non, mais alors le Grand Hôtel, c'est pas ici.

Pour aller au Grand Hôtel, il faut prendre tout droit et après. . . continuer tout
droit encore. Longtemps. (cloches et cris de mouettes au loin)

Ça, ça n'a rien à voir. C'est parce que. . . c'est un grand hôtel, c'est pas le
Grand Hôtel.

C'est un hôtel spacieux dans lequel on peut évoluer, mais rien à voir. Je sais que
ça prête à confusion. Désolé.

- On remballe, les gars, c'est bon.

- Non, c'est pas ici les livraisons. - William Mazières?

On m'a dit que c'était vous. - Oui, peut-être.

- Je suis Félix. Je suis le nouveau groom.

- Ah.

Alors. . . groom? - Groom.

- Groom. . .

- Groom.

- L'hôtellerie. C'était pas votre rêve dès le départ. - Au contraire.

Moi, tout ce qui touche à l'humain, je trouve ça fascinant.

- D'accord. Et vous étiez où avant?

- Là, je reviens d'un mois en Indonésie.

- Bali! J'y étais l'été dernier. J'ai fait du quad, c'est énorme.

- Non. Moi, j'étais à Djakarta. J'aidais à construire un orphelinat.

- Bien sûr. - Tout ce qui touche à l'humain, je trouve ça-- - Fascinant?


- Fascinant, oui.

- En revanche, côté salaire, c'est pas très bien payé. Martin vous a dit?

- Si, Martin m'a prévenu. - Je peux comprendre que vous soyez rebuté par ce
salaire.

Ou même par Martin, d'ailleurs! - Martin?

Il est très carré, très droit. Il m'a mis à l'aise tout de suite.

- Tu m'étonnes. - Côté revenus, mon père va m'aider.

Pour lui, l'argent, c'est pas un problème.

- C'est pas évident, les pères riches.

- Je me permettrais pas de me plaindre.

Ça serait complètement indécent, vu mon statut de privilégié. - Indécent, j'allais


le dire.

Bon, allez, partez. Travailler.

- Oh! - Partez travailler.

- Vous m'avez fait peur! - Allez, hop!

Allez mettre votre costume!

Pensez à toute la fascination qui vous attend!

Allez, let's go! - Oui.

- Et surtout, ne jamais laisser de valises sans surveillance.

- Voilà, c'est parfait, vous avez tout compris.

Bien tiens, vous êtes content de votre nouveau groom?


- Oui, pas mal. - Pas mal?

Mais non, il est super, vous voulez dire.

- C'est facile d'être super le premier jour.

- Vous auriez dû le faire alors. - Très drôle. Dites-moi, Martin, c'est quoi cette
poupée bizarre que vous avez commandée?

- Il distribue des madeleines!

J'avais pensé le mettre dans l'entrée, à côté de la réception. - Quel rapport avec
l'hôtel?

- Il me semble que c'est un client historique du Grand Hôtel. - Bien oui.

- Qui ça?

- Bien. . . Marcel Proust.

L'auteur. À la recherche. . .

- Du diamant perdu. - Du temps perdu.

- Peu importe, on annule les commandes, Martin. On arrête avec les robots.

- C'est pas un robot, c'est un automate.

- C'est pas la même chose.

- Chut.

On annule.

- C'est vous le boss. - Exactement.

Le boss dit: « Réunion maintenant dans le hall avec le staff ». - Staff?

- C'est ce que j'ai dit, « staff », ça se dit.


- Réunion du staff. ASAP j'imagine, c'est ça?

Vous faites partie du staff? Allez, par là.

Il va vous débriefer le pitch. Allez. . . le staff! (voix aigüe): Oui, allo? Oui,
c'est moi Delphine.

Oui, j'annule. Merci. (sursaut) (sursaut)

- Tu fais quoi là?

- C'est pour le hoquet. Il faut sursauter.

Mais comme je suis tout seul, je me fais peur à moi-même. Bonsoir.

Ah! - Mais t'as pas le hoquet.

- Justement. C'est pour éviter d'avoir le hoquet.

Tu me trouves saugrenu? - Non, t'inquiète.

J'ai un cousin, il collectionne des syllabes.

- Trop bien. - Hé, hé, hé.

Thomas, vous êtes là pour accueillir les clients, pas pour discuter, c'est pas un
salon de thé.

Et vous n'avez rien à faire à la réception. - Pardon?

- Comment ça, pardon?

- C'est toi le patron? - Hein?

- Dans la hiérarchie, t'es au-dessus de moi?

- Non.

- Voilà! Alors tu parles bien, ou alors tu parles pas du tout.


- Non, mais c'est que le client est roi. - Ah bon.

Je croyais que c'était toi, le roi, et le client, c'était Dieu.

- Comment vous savez ça? - T'inquiète.

- Thomas, t'aurais pas une petite pièce à me dépanner?

Non?

Bah! Hé.

Et c'est quoi ça alors?

- Trop bien, refais, refais. Refais.

- Tout de suite? Bien. . . - Qu'est-ce qui se passe ici?

- Attends. - Non, j'attends pas.

Réunion dans le hall, s'il vous plaît.

Tout le monde! Allez!

- Après.

- Allez, allez!

On se rassemble, s'il vous plaît!

C'est ma première journée en tant que directeur, et je peux vous dire que ça a pas
été facile.

Heureusement que je sais que je peux compter sur mon équipe.

Hein? Mon équipe qui ne serait pas complète sans un groom. . . dévoué, volontaire,
serviable, amical. C'est pour ça que je suis très heureux de vous présenter. . . le
nouveau groom du Grand Hôtel, qui n'est autre que. . . moi. - Quoi?
- Quoi? - Quoi? !

- Mais attend, c'est qui le directeur alors?

- C'est moi le directeur. - Thomas, qu'est-ce que tu racontes?

- Je sais pas, je pensais que tout le monde racontait n'importe quoi.

- Non, c'est moi le directeur. - Donc tu es patron et groom? - Exactement.

Comme dans Patron incognito.

Sauf que c'est tout le temps et que c'est pas incognito.

Parce que je vous connais, vous me connaissez.

- Je sais pas si je dois m'opposer au patron qui fait preuve d'autorité. - C'est
n'importe quoi.

- Ou soutenir le petit employé qui fait preuve d'initiative.

- Est-ce que c'est une sorte de blague? Je comprends pas. - Donc il est viré, c'est
ça? (brouhaha)

- Ça va le faire.

Je peux très bien occuper le poste de groom et de directeur.

- Cinq mille balles, l'appareil photo!

Je mets un sticker « fragile » et un groom me la pète en deux!

- Il a raison, Martin, tu gères pas la double casquette. - Démissionnez.

- Votre patron a dit que vous étiez une vilaine petite merde.

- Vous êtes Guillaume Lessieur. - C'est moi.

- Je suis tellement fan de vous!


- Aidez-moi. Elle est folle.

Vous m'avez enfermé? !

- Je sais pas quoi lui dire. On n'est pas sur la même longueur d'onde.

- Y a de l'amour dans le pré.

Y a déjà eu des morts ici? - Oui! Plein de fois.

2.
- Nouvelle question.

Je vous rappelle qu'on joue pour un point.

Quel acteur interprète le rôle de Chad dans le film Double impact?

Personne?

C'était Jean-Claude Van Damme.

- Allez.

- Bon, alors, dernière question, et je vous préviens, c'est très serré.

Tout est encore possible.

Toujours dans le film Double impact, quel acteur interprète... le rôle d'Alex?

Ah! Oui?

- Moi, j'ai une autre question, pourquoi ça fait 1 h 20 qu'on se tape un quiz sur
votre film de débile?

- Ça va être comme ça tous les jours?

- Non. Pas pour vous, non, vous êtes là le temps qu'on trouve quelqu'un pour
remplacer Selim.

- Ah non, non, parce que c'était bien, justement.


- Oui, super bien même. Quel est le rapport entre la gestion d'un hôtel et votre
jeu, là?

- Quel rapport? Parce que je veux qu'avec cet hôtel, Martin, on ait... un double
impact.

- Très bien, donc vous allez pouvoir certainement éclairer ma lanterne concernant
votre gestion de cette double casquette groom/directeur.

- Et si tu veux porter une double casquette, il te faut une deuxième tête.

Oh, je sais! On prend la mienne.

On la découpe, et on te la greffe.

Comme les siamois dans Les zinzins de l'espace.

OK, je le fais.

- Je peux occuper le poste de groom et de directeur, comme Jean-Claude Van Damme


interprète le rôle d'Alex et de Chad, dans Double impact. Boum!

- Démissionnez, s'il vous plaît. - Très bien.

Bon, pour finir, en hommage à Jean-Claude Van Damme, je veux que vous soyez au Full
Contact de la clientèle.

Je veux que vous soyez mes Universal Soldiers, car dans le Grand Tournoi de
l'hôtellerie, tous les coups sont permis. Les risques sont maximums, alors je vais
pas vous... je vais pas vous kick.

Enfin, je vais pas vous kickboxer.

Je vais pas vous kickboxeur.

Voilà.

- Roger Rabbit. (soupir) (indicatif musical) (chantonnement)

- Non, mais attends. Eh, oh, Delphine, relève la tête, là.


Je suis ton patron, mais on est quand même amis.

Je veux pas que nos rapports changent, tu comprends?

- Non, trou du cul, j'y arrive plus à lever la tête.

- Doucement sur les insultes. (craquement d'os)

- Ah! J'ai la nuque qui me tire.

Le moindre mouvement, c'est un enfer.

- Mais t'es tout le temps sur ton portable, tu parles à qui?

- Mon chéri, Enzo. On se texte tout le temps.

Quand j'ai pas de nouvelles, ça me... ah!

Il est trop mignon, regarde ce qu'il m'envoie.

- « Je suis fou d'elle, fine comme Faudel, in fine je t'aime. »

J'ai rien compris.

- Bien, c'est mignon. Ah, c'est sûr, hein, toi, le fan de Van Damme, tout ce qui
est mignon...

- Ah, et puis, t'as la photo qui va avec, hein?

Un pénis à côté d'une télécommande, c'est ravissant.

- Oui, bien...

Tu auras certainement remarqué que c'est une télécommande de home cinéma.

- Tu arrêtes avec les détails. Je suis ton boss.

- Tu baisses d'un ton, techniquement, là, t'es encore groom.

Je te parle comme je veux. Il a raison, Martin.


Tu gères pas du tout la double casquette.

- Bien sûr que si, que je gère. - 5000 balles l'appareil photo.

Je mets un sticker fragile pour pas qu'un groom la pète! Il est où ce con?

- Je crois qu'il est parti acheter deux casquettes.

- Je vais le trouver, lui. (toc-toc)

- Il y a de l'amour dans le pré, on dirait. (soupir)

- Mais c'est la cata. Je sais pas quoi lui dire.

On n'est pas sur la même longueur d'onde.

- Bon! Si tu veux t'en débarrasser, il y a qu'un seul moyen.

- J'ai un peu peur, mais je t'écoute.

- Tu lui fais pipi dessus.

- Je le sentais. - Mais si!

À l'orphelinat, il y avait une fille qui était amoureuse de moi, Pascaline


l'édentée, elle avait pas de dents, elle rigolait comme ça.

Bref, elle vient vers moi et comme ça, pour rien, juste pour la dégoûter, je lui ai
fait pipi dessus.

Elle m'a plus jamais adressé la parole.

- Le dégoûter? - En lui faisant pipi dessus.

- Ouais, ça c'est bon, je l'ai, Thomas.

- Tu lui fais pipi dessus. - Je l'ai.

- Tu prends ton pipi-- - Arrête.


- Et tu lui mets dessus.

Pascaline... Ah, je la rappelle. (rire)

- Ah, ma chambre est pas prête.

- Je vous connais, vous.

- Ah, c'est possible, mais, euh, je...

Wow, OK. Très tactile, donc. (exclamations)

- Vous êtes Guillaume Lessieur.

- C'est moi.

- Ah, mais je suis tellement fan de vous!

Votre chambre, elle est pas prête, hein.

On se texte là, avec mon chéri, Enzo.

On est un peu comme Ludovic et Svetlana dans Soir d'été.

- Oui, personnages de mon roman. Bien joué.

Je voudrais aller me reposer.

- Vous allez bientôt écrire la suite de L'amour rend aveugle, deviens ma canne
blanche?

- Non, non. Je suis là en vacances.

Euh, écoutez, c'est pas grave.

Vous pouvez partir. La chambre est pas si sale.

- Oh, sale comme l'âme de Svetlana qui trompe son mari avec son amour de lycée?
(rire)
Je vous laisse vous reposer.

En tout cas, j'ai hâte de lire votre prochain livre.

Fort hâte.

- Oh, bien, alors.

Il est tout fatigué, mon petit rayon de soleil.

Attention parce que j'ai pas mes lunettes de soleil, hein.

Comme... je t'ai appelée mon petit... mon rayon...

- Ouais.

- Ça va? - Ouais.

Enfin, non, j'ai mal dormi, je me suis fait mal à la nuque.

- Oh, bien, attends. Bouge pas.

J'ai des doigts de fée, tu m'en diras des nouvelles.

Comment ça se fait que tu t'es fait mal comme ça?

- Euh, non, mais entre deux clients, je suis allée dormir en centre-ville.

- D'accord. - Dans un trois étoiles. (toux)

Mais alors, Martin. Ça va pas?

Il y a un problème avec les hôtels trois étoiles, peut-être?

- Non.

C'est moins bien que cinq étoiles, mais c'est mieux que zéro. Donc, c'est pas mal.
- T'es sûr?

Tu peux me dire, hein, si ça va pas.

- Non, c'est juste que je...

Pour ma Clémence, je veux l'excellence!

C'est pour ça.

- Et voilà! C'est bon. Je n'ai plus mal.

- Des doigts de fée, je t'avais dit.

- Incroyable. Bon, je file. À tout à l'heure.

- Ciao, my sunshine. (cloche d'ascenseur)

- Ah, il est là, lui.

Mais qu'avez-vous fait avec mes valises?

Mon appareil photo, il est explosé! Comment je fais?

- Bon, c'est pas très flagrant, là, hein.

- Si, si. Il y a des micros... rayures. Inutilisable, hein.

Je fais comment, moi, maintenant?

- Y a des téléphones qui font de très belles photos, hein?

- Oui, mais, moi, je suis photographe professionnel.

Jéricho, voilà.

J'expose partout dans le monde.

J'ai un article dans Konbini. - Wow!


- Les Flou/Net de Jéricho, vous connaissez?

- Non.

Vous pourrez faire les Flou/Flou de Jéricho.

C'est très bien. Allez, bon courage.

- Hop! C'est quoi cette attitude?

J'aime pas ça du tout. Vous m'appelez votre patron.

- Non, bien, attendez. On va pas le déranger.

En plus, il est pas là.

- Appelez votre supérieur. C'est qui? C'est lui, là?

- Oui. - Ah!

- Un problème, monsieur? - Oui.

- Non! Non, non, y a pas de problème.

Je suis avec M. Jéricho, qui est un très grand photographe.

- Voilà. - Les Flou/Net.

- J'ai un article dans Konbini. - Oui.

- Exact, et alors, là, j'allais justement lui montrer un truc de... de VIP, voilà,
donc, ça vous concerne pas,

Martin, je suis désolé. On y va?

Vous allez voir.

Je sais pas si je l'ai dit, mais il aime pas être dérangé, hein.
- Là, c'est important quand même, hein.

- Bon, d'accord, bien, voilà. C'est juste ici.

- Vous restez pas avec moi?

- Euh, non. Non, finalement, non parce que, en fait, il préfère voir les clients en
tête-à-tête pour ce genre de choses. Au revoir! (soupir) (soupir) - C'est occupé!

- Désolé. (soupir)

Vous savez où il est, le bureau du directeur?

- Oui, super simple. - Non, non, non.

Vous levez pas. Pas la peine.

- C'est au premier étage et juste à droite.

- Merci! (toc-toc) (raclement de gorge)

- Entrez!

- Votre groom, là, c'est qui ce type? Faut faire un truc.

- Asseyez-vous, je vous en prie.

- Vous allez rester dos à moi comme ça?

- Oh, j'en ai bien peur, oui.

J'ai subi une opération de reconstruction faciale suite à une vilaine chute dans
les escaliers.

On m'a greffé le visage de Nicholas Cage.

C'est pas beau à voir, je vous préviens, c'est dégueulasse--

- Je vois votre visage dans le miroir.


Pourquoi vous vous faites passer pour le directeur?

- D'accord, j'ai menti.

Vous voulez savoir la vérité?

Et bien, la voici: j'ai un frère jumeau.

- Le groom, c'est votre frère jumeau? Oui.

- Oui, et j'en ai honte.

C'est pour ça que je le cache.

- Je comprends.

C'est vrai qu'il est hyper nul, quoi.

- Il fait de son mieux...

- Si son mieux c'est ça, il est vraiment nul, incompétent, enfin, porter des
valises, c'est pas dur.

- C'est méchant.

- Je sais ce que c'est d'avoir un frère décevant.

Le mien fait des critiques de film sur YouTube.

- Désolé. - Bon, vous savez quoi?

On oublie toute cette histoire.

- Ah, bon? - Ouais.

- Bien, merci. - Vous me remboursez mon appareil, 6000 balles, et on passe à autre
chose. - 6000 euros?

Bien, oui, on va faire ça.


Virginie, ma petite Virginie, dites-moi...

Voulez-vous bien trouver un appareil photo d'une valeur de 6000 euros pour notre
ami, Jéricho?

- Y a pas de bouton, là. - Si.

- Non, aucun bouton.

- Si, c'est une table tactile, Bluetooth.

- Donc là, je parle à quelqu'un?

- Non. C'est le portail.

Est-ce que vous pouvez refermer le portail, s'il vous plaît?

Merci.

- Voilà, j'essaie de... de la surprendre, d'entretenir la flamme.

Enfin, vous connaissez les femmes.

- Non.

- Ah, t'es là!

- Oh! Oh. (en chuchotant): Fais pipi. Fais pipi!

- Voilà, donc, qu'est-ce que je voulais dire... euh...

Oui! Je me suis dit que... on pourrait partir en weekend tous les deux!

- C'est une super idée, ma Cléclé.

- Cléclé?

- La Cléclé d'or! (rire)

- OK, c'est cool. Donc, je suis allée sur internet, et je nous ai réservé un petit
appart.

- Un petit hôtel. Tu veux dire une chambre d'hôtel.

- Non, un appart.

On est plus tranquilles.

On peut faire nos petites courses, se faire à manger dans la petite kitchenette...

C'est plus sympa!

- C'est... c'est sympa, mais un hôtel, c'est mieux.

C'est mieux un hôtel.

- Je me suis dit que ça te ferait trop penser au travail.

- Bien, justement.

Ça fait du bien de me dire qu'après m'être reposé, je vais retravailler! Après, ça


me--

- Oui, mais non, de toute façon, j'ai... déjà réservé.

- Ah, bon? - Bien, ouais.

Ça a l'air super cool, hein? Tu vas voir.

Alors, euh... appart de 48 mètres carrés dans la zone industrielle d'Orléans, mais
à seulement... 22 minutes à pied du centre-ville!

Et, bon, faut qu'on apporte nos housses de draps parce que les leurs sont un peu
douteuses.

Alors? T'es content?

- C'est bien. C'est bien.

- Qu'est-ce qui t'arrive, Martin?


- Non, c'est rien, c'est... du psoriasis, ça commence à... Je vais mettre de la
pommade.

Mais c'est super, hein.

Si t'es heureuse, eh bien, je suis heureux, parce qu'on est un couple, voilà.
(rire)

- Pipi. Pipi sur Martin.

- Si, oui, j'ai compris. (musique dramatique)

- Qu'est-ce que vous faites dans ma chambre?

- Vous l'avez mis dans quel dossier, votre nouveau bouquin?

- Mais ça va pas, non? Rendez-moi mon ordinateur.

Je vais appeler la sécurité, hein!

- Bon, je sais que vous êtes en vacances, mais ça fait un an que vous avez rien
sorti.

Il serait peut-être temps de se remettre au taf.

- Mais attendez, vous vous prenez pour qui, là?

J'ai de comptes à rendre à personne, surtout pas à vous!

- Un petit peu quand même. Si moi et vos fans, on n'achetait pas vos livres, vous
pourriez vous payer ce genre de chambre? Je ne crois pas.

- Et cinq litres de café pour l'artiste!

- Ah, parfait! Pose ça sur son bureau.

- Non, non, attendez, non, non, non--

- Asseyez-vous.
- Aidez-moi. Elle est folle.

- Alors, ça je vous le dis, elle est chtarbée, et moi, ils m'intègrent jamais dans
ce genre de délire alors pour une fois que ça m'arrive, je vais pas laisser passer
ma chance.

- C'est pas possible.

- Je suis pas vraiment assez pote avec eux pour risquer de vous aider, bon courage.

- Voilà. Donc, ça.

Je vous mets un café, un plaid, pour que vous ayez chaud.

Et puis Thomas va vous amener un chat, pour que vous puissiez le caresser en
observant l'horizon de manière mélancolique. (chant de victoire)

- Qu'est-ce que c'est? - C'est O'Malley, mon cat!

Oh! Regardez-moi, cette petite gueule! (imitation de ronronnement)

Bip boup!

- J'imaginais un chat vivant, Thomas.

- C'est-à-dire?

- Il est décédé, ce chat, Thomas.

- Non, il a utilisé trois vies sur ses neuf vies.

Ça veut dire qu'il a trois vies, faites le calcul... sur neuf vies.

Il a utilisé trois vies sur ses neuf vies.

- Thomas, les chats n'ont qu'une vie. Il est mort.

- Genre on a qu'une vie... (rire gêné)

Et après la mort, il y a rien. (rire attristé) (sanglots)


O'Malley! Mon cat! (fermeture de porte)

- Écoutez, vos livres, ils m'ont fait garder espoir, vous comprenez?

L'espoir que l'amour existe bel et bien, et c'est grâce à cet espoir que j'ai pu
attendre l'amour de ma vie!

Enzo...

- C'est lui, Enzo? (rires)

- Certainement pas!

- Dégueule carrément, je t'en prie.

- Pardon.

- Il faut que vous écriviez ce bouquin.

Serge! - Oui. (musique dramatique) (porte)

- Vous m'avez enfermé? Ouvrez!

Ouvrez!

- Bien, il est là, lui.

Je viens de voir votre frère.

- Ah, alors? Ça s'est bien passé?

- Il est très énervé contre vous, hein.

Il a dit que vous étiez une petite merde.

C'est le mot qu'il a utilisé.

- C'est surprenant, ça. - Non, c'est pas surprenant.


Il a dit que vous rembourseriez mon appareil photo.

- Oui, oui. Je sais.

- Et vous m'offrez les... le séjour dans l'hôtel.

- Ah, bien, non. - Si.

- Non. Ça fait longtemps que je connais mon frère jumeau, et je pense pas que ce
soit le genre à, comme ça, offrir des séjours aux gens.

- Je suis un menteur? - Non.

Non, je dis simplement que... je vais aller vérifier ça avec lui.

- Et bien, je viens avec vous.

On va voir ça ensemble.

- Non, j'y vais tout seul. On va régler ça en famille.

- Non, je viens avec vous. Comme ça je pourrai lui dire que vous êtes une petite
merde incapable et qu'il faut vous virer. On y va?

- Eh bien, ouais, on y va.

- Allons-y.

- Bien, ouais. Let's go.

On peut encore faire demi-tour, hein.

Si vous avez menti, c'est pas grave, hein, je comprends.

Bon, OK, il faut que je vous avoue quelque--

- Il est mort! (sanglots)

Il est mort.
- Vous m'excusez une minute? - Oui.

- Mais qu'est-ce qui se passe, Thomas. Qui est mort? (sanglots)

- C'est O'Malley.

Mon chat. (sanglots)

- Mon Dieu.

- Quoi, qu'est-ce qui se passe?

- Mon frère jumeau. Il est mort.

- Oh, mon Dieu.

- C'était ton frère jumeau?

C'est vrai qu'il y a un petit truc.

- Il est sous le choc et moi aussi.

- Qu'est-ce qui s'est passé exactement?

- Il était stressé.

Il risquait l'arrêt cardiaque, du coup, avec les hôtels, les réservations, et les
clients qui râlent pour un oui ou pour un non, par exemple.

- Une fois, il m'a déposé un oiseau mort... pour me faire plaisir.

- Mais il... il était très malade.

- Il m'a regardé dans les yeux et il m'a fait...

- Oui, oui.

Oui, vraiment malade, il...

Vraiment malade.
- Je suis désolé, je me sens fautif d'un coup.

- Oui, vous pouvez. Oui. Vous pouvez.

- Il y a un office de prévu, peut-être, ou...

- Un office de...

Oui. Oui, oui.

On va même en faire deux, oui.

- Mes sincères condoléances.

J'aimerais beaucoup être présent pour lui dire adieu.

- Merci. (couinement de jouet)

Arrête.

Qu'est-ce que tu fais là, ça va?

- Ouais, grave. Grave, grave.

C'est juste que la salle de repos, c'est le seul endroit où je suis sûre de pas
croiser Martin.

- Donc vous avez rompu?

- Non. C'est le contraire, là, c'est l'amour fou.

- D'accord. - Ouais.

Il arrête pas de me faire des compliments, des cadeaux...

Enfin, il s'emballe complètement, quoi.

Je sais pas quoi faire.


- Tiens, bien, toi tu vas peut-être pouvoir m'aider.

J'ai un pote qui a embrassé une meuf à une soirée.

Il est complètement désespéré parce que, bon, c'était un truc sur le moment, comme
ça, c'était sans sentiment, et elle, elle s'est vraiment emballée.

Du coup, il est en galère, quoi...

- Mais lui, il veut être avec elle?

- Non.

- Et ils sont amenés à se revoir?

- Ouais, je pense.

- Il faut qu'il lui dise la vérité.

- Ah, ouais? Tu penses? - Bien, oui, évidemment.

Sinon elle va se faire des films, le bordel.

- D'accord, ouais. T'as raison. Merci.

Et, euh, rien à voir, mais... qu'est-ce que c'est, un office?

- Euh, bien, c'est une sorte de cérémonie.

Genre, un mariage ou un enterrement.

- D'accord.

Moi, je vais y retourner.

Euh, courage.

- Hé, William?
Ton pote, là. « Pote. » C'est toi.

- Bien vu. (fermeture de porte) (soupir)

- J'ai déjà écrit trois chapitres.

S'il vous plaît, laissez-moi partir.

- C'est pas très bien. On n'y croit pas du tout.

Cette héroïne, elle regarde l'éclipse sans lunettes.

On peut pas s'attacher.

Non. Je suis désolée.

Il faut quelqu'un avec plus de poigne, un peu plus mature, hein, qui ferait un
métier, je sais pas, moi, au service du bonheur des gens.

- Oui, femme de chambre, au hasard?

- Ah oui! Oui! Et elle pourrait aimer, je sais pas, moi, foot! Un arbitre. Au
hasard.

- Vous voulez que j'écrive un bouquin sur vous!

Espèce de folle! Toutes mes lectrices pensent qu'elles feraient une bonne héroïne,
mais c'est faux!

- Soyez pas désobligeant, ça pourrait mal finir.

- Pire que de me séquestrer? Vous allez faire quoi?

M'attacher à une chaise, comme un clebs? (rire)

- Je pourrais vous bâillonner avec la taie d'oreiller de la 304.

Un monsieur célibataire avec les cheveux très gras, qui transpire beaucoup,
beaucoup.

- Dites-moi, sincèrement, il y a déjà eu des morts dans cet hôtel?


- Ah, oui, oui. C'est arrivé plein de fois. (cloche) (musique dramatique)

- Ça ressemble pas du tout à O'Malley.

- Ça va?

- Oui, ça va. Enfin, cette mascarade me donne envie de me poignarder, mais euh...

- Ouais. - Sinon ça va, oui.

Enfin, heureusement que t'es là. My sweet lady.

- Ouais, justement, à propos de ça...

Euh...

Martin...

Comment dire?

Euh... tu vois, y a des gens qui sont faits pour être ensemble, et d'autres, on
pourrait croire, mais en fait, pas du tout et c'était une erreur.

C'était une grave erreur et je suis désolée.

- Attends, t'es en train de me dire que tu es pas amoureuse de moi?

- Voilà. C'est ça.

- Oh! Oh, le soulagement. La vache!

- Mais comment ça?

- Moi non plus je suis pas amoureux de vous!

Vous vouvoyer, ça me fait un bien fou!

- Mais pourquoi vous faisiez semblant?


- Je voulais pas vous blesser! Vous aviez l'air accro.

- Pas du tout.

- Pas là, maintenant, mais au début, euh...

- Mais non, vraiment pas du tout.

- Vous êtes sûre? - Mais oui.

Non! - OK.

- Par contre, ce qui est bien, c'est que vous faisiez hyper bien semblant.

- Ouais, c'est super.

- Bon, euh, je vais faire un... un discours.

Quand je... quand je repense à mon frère, je...

Pardon.

Je me souviens que... il aimait pas perdre de temps, en fait et...

Et, du coup, si vous pouvez lui rendre hommage le plus vite possible, ce serait
gentil de votre part, s'il vous plaît. (reniflement)

- Excusez-moi?

Serait-ce possible de voir le corps, s'il vous plaît?

- Quoi?

- Bien, j'aimerais beaucoup le prendre en photo.

En guise de... hommage.

- Euh... (halètements bruyants)


- Elle est cinglée!

Partez! Partez! Fuyez!

- Oh, faites pas attention.

L'artiste est en train de créer. Ha! Ha!

- Patron, vous allez nous manquer, et je me souviens encore de votre dernière


volonté qui était de valider mon contrat à durée indéterminée au sein du Grand
Hôtel.

- Casse-toi, Soraya.

- C'est un miracle. C'est un miracle!

- C'est bon, c'est bon. Tu l'as ton CDI.

- J'ai quoi? - Tu l'as ton CDI, merde.

- Un miracle, qu'on soit tous là pour rendre hommage à notre patron mort.

Vas-y, fais ton selfie, toi.

- Petite compensation pour me faire pardonner.

- Monsieur? - Oui?

- Vous êtes sûr?

- Ce sera ma dernière photo.

Ah, la vie est trop stressante.

Je préfère faire un trait sur ma carrière et mes 12 324 abonnés sur Instagram.

- Yes!

Sympa.
- J'ai pas compris les Flou/Net.

C'est une photo floue et une photo nette ou du flou et du net sur la même photo?

- C'est une photo floue, une photo nette.

- C'est de la merde.

- Et voilà!

Une affaire rondement menée.

Je vous l'avais dit. Groom et patron.

- Un faux enterrement le premier jour.

Vous appelez ça une réussite, vous?

- J'ai très bien géré le client, hein.

Je vois pas le problème.

- Moi, ça me dégoûte. Presque autant que l'idée d'être en couple avec Clémence.

- Ah, on a clairement changé d'ambiance, là.

- Venez, ça y est! Il y a le direct qui commence. - Bonjour et bienvenue dans votre


émission

Livres dont on se bat les couilles. Bonjour, Claude.

- Bonjour, Claude! - Ça va?

- Oui, toi? - Ça va.

- Aujourd'hui, nous recevons l'auteur de best-sellers,

Guillaume Lessieur, qui va nous parler de son prochain roman.

- Bonjour. - Bonjour. - Alors, que pouvez-vous nous dire de plus sur ce roman que
la France entière attend?

- Normalement, j'aime pas parler d'un travail en cours, ça reste un projet, mais je
peux vous dévoiler le titre. Ce sera: Le sang du plumeau. Ça racontera l'histoire
d'une femme de chambre psychopathe, manipulatrice, qui sévit dans un hôtel
horrible.

- Hôtel horrible? - Ça l'air intéressant. - Oui. Très vrai. - Un peu chiant, mais
intéressant.

- J'aimerais qu'on revienne au personnage principal de votre roman: la femme de


chambre.

J'ai l'impression qu'elle est un petit peu... - Oui, oui, elle est dérangée,
clairement. - Débile. - Alerte malade mentale! - Complètement zinzin, même, j'ai
l'impression que c'est... (imitation de trompette) - Dangereuse, ouais, ouais. -
Siphonnée de la caboche! - Et finie au pipi, hein. (rires) Elle a été bercée trop
près du mur...

- Bon, c'est un auteur raté, faut pas que ça te blesse.

- Que ça me blesse?

Mais tu plaisantes? Je suis l'héroïne d'un roman!

- Je vais partir, moi, putain. - Moi aussi.

- Oh, faut que je raconte ça à Enzo!

- Bon, bien, le bilan est pas si mal, hein.

T'as validé le CDI de Soraya,

Jéricho qui arrête la photographie, le monde devrait te remercier, franchement.

Et puis, euh, c'était gentil, ton conseil déguisé.

Ton ami, là. Il a de la chance d'avoir quelqu'un comme toi dans sa vie. (rire)

- Oui, tu as raison, O'Malley.

L'amour retombe toujours sur ses pattes. (imitation de ronronnement)


- La situation financière est pire que ce qu'on pensait.

Il faut renvoyer un employé. (soupir) - William! Il y a une urgence.

- On a réservé une chambre au nom de Léo Mourier.

- J'ai donné une chambre à deux couples.

- Pourquoi y a des valises dans notre chambre?

- Un oubli. - Butterly!

- Tu ferais des vidéos? - Vous connaissez pas?

C'est une chaîne musicale, c'est merveilleux.

- C'est quoi, ça?

J'imagine que tu l'as jamais entendu chanter.

Oh, putain. (italien)

3.
- Attendez, je comprends pas très bien ce que vous dites.

Il doit y avoir un problème de connexion. - Notre demande est simple, ça fait


combien de temps que Gambier a pas pris de vacances? - Hum. . . 3843 jours. - Vous
le mettez en RTT. Si l'inspection du travail nous tombe dessus, c'est extrêmement
grave. - Vous connaissez pas Martin.

Enfin, Martin qui prend des vacances, c'est Mission impossible 4. - Mission
impossible 4?

- C'est la plus impossible de toutes les missions impossibles.

À un moment, Tom Cruise est dans le désert, ça part en course pours-- - Autre
chose, il faut que vous viriez quelqu'un. (musique dramatique) - Pardon? - La
situation financière du groupe est pire que ce qu'on pensait. Il faut renvoyer un
employé. Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? C'est encore Mission impossible 4, ça?

- Non, ça c'est Mission impossible 3. - Ça veut dire quoi? - C'est une idée de
merde. - Vous avez 24 heures. (rires) Je l'ai bien mouché, le petit merdeux, là. -
Là, ça filme toujours. C'est l'autre bouton. - Coupez le truc! Mais coupez le truc,
bon sang! (indicatif musical)

- Attendez, c'est normal, c'est important d'être présent pour ses followers!

- On peut aussi prendre une photo?

- Avec plaisir.

Butterfly!

- Merci beaucoup. - Je vous en prie.

- C'était quoi, ça? - Non, c'est parce que je fais des chansons sur mon temps
libre, sur Internet, je veux pas t'embêter avec ça.

- Je te remercie.

- Je t'envoie un lien, si tu veux regarder chez toi.

- Voilà, à tête reposée. Tu sais où est Martin?

- Aucune idée. - Bon.

- William! Votre calot, il est où, là? Vous l'avez perdu? !

- Non. (soupir)

Martin, j'ai une très bonne nouvelle à vous annoncer.

- Vous démissionnez? Oh, mieux, vous êtes viré?

Mieux, vous êtes une invention de mon esprit qui symbolise toutes mes peurs et vous
m'avouez que vous n'avez jamais existé?

- Non, mieux. Vous partez en RTT.

- C'est quoi la bonne nouvelle?

L'hôtel est complet de chez complet. Il a besoin de moi.


- Martin, c'est une décision du board, j'ai pas le choix.

- On a toujours le choix, c'est une excuse de collabo!

- Eh, Martin, on se calme. - Pardon, c'est que quand j'ai une crise de panique, je
traite les gens de collabos.

M'envoyez pas en RTT, je vous en supplie.

- Je suis désolé. - Je comprends.

Vous auriez pas une pastille, s'il vous plaît?

- Comment ça une pastille?

- Une pastille Vichy! Collabo! William! Maurice-- (craquements)

- Je le change et je te le mets dans un taxi. Il devrait être réveillé d'ici 30


minutes.

- Merci. - Normalement.

- Bonjour.

- Bonjour, madame, bonjour, monsieur.

- On a réservé une chambre par Internet, au nom de Léo Mourier.

- Mourier. Oui. Oui. Chambre 203. Passez un agréable séjour au Grand Hôtel.

- Merci.

- Bonjour.

- Bonjour, madame, bonjour, monsieur.

- Bonjour. - On a une réservation au nom de Pierre et Audrey Crisotier. S'il vous


plaît.

- Petit week-end romantique? - Et un peu, mon neveu!


- Disons que notre couple manque un peu de piment.

- En même temps, c'est pas plus mal, le piment ça me file la chiasse.

- Voilà, donc ça, par exemple, vous voyez, c'est son humour.

Et je compte pas mal sur ce week-end pour me convaincre que je l'aime encore.

- Très bien. Chambre 203. (chant d'opéra)

- On a réservé une chambre par Internet au nom de Léo Mourier.

- Oui, chambre 203.

- On a une réservation au nom de Pierre et Audrey Crisotier.

- Très bien, chambre 203.

- On a réservé une chambre. . . - On a une réservation. . .

- Léo Mourier. - Crisotier.

Notre couple manque un peu de piment.

- Chambre 203. - Par Internet.

- Week-end romantique? - Moi, ça me file la chiasse. - 203. - Je l'aime encore.

- Chambre 203-203-203. - Monsieur?

Monsieur? Vous faites un AVC?

- Vous m'excusez une petite minute?

- Qu'est-ce qu'il y a? Je pue de la gueule ou quoi?

- Oh, oui. - Ah, oui.

- La vache. - Wow!
- Il me harcèle même par SMS. - Le conseil d'administration?

- Ils veulent que je renvoie un employé.

- Quoi, vous allez virer quelqu'un? !

- Euh. . . Non, un empaillé.

Je dois renvoyer un renard empaillé que j'ai commandé sur YouTube.

Il est défectueux. - William! Y a une urgence!

- Qu'est-ce qui se passe?

- Je ne sais plus.

Bien si, il y a eu un bug de réservations.

J'ai donné la même chambre à deux couples.

L'hôtel est archicomplet, je sais pas quoi faire.

Ils attendent dans le hall, je sais pas quoi faire!

C'est la catastrophe! Je sais pas quoi faire.

- Moi, je m'en occupe! - Quoi?

- Bien parce que j'adore aider. C'est dans mon top trois de mes trucs préférés avec
avoir un emploi et nourrir ma famille. . . et avoir un emploi aussi. - D'accord.

Bon, écoute, je te laisse gérer ça. OK. Thomas, tu viens avec moi.

- OK.

Tu vas me mettre au coin? - Mais non, tu vas voir.

- Non, mais attendez, pas d'arnaque, hein.


- Non, non, c'est offert par l'hôtel pour nous excuser de vous avoir fait attendre.

- Non, mais vous nous faites pas le coup de c'est gratuit, c'est gratuit et puis
après on passe à la caisse hein.

- Non, non, je vous assure et vous verrez c'est très relaxant, et ça évacue toutes
les toxines de votre corps.

- Bon, bien, go alors parce que moi, j'ai pas que des toxines à évacuer, si vous
voyez ce que je veux dire.

Faut que je chie. - Oui, oui, d'accord.

Vous avez raison, ça peut nous faire du bien.

J'ai peur de le gifler, sinon. - Super vous allez voir, vous serez pas déçus, les
séances de 4 heures, c'est vraiment les meilleures. (en choeur): Quatre heures? !

- Ah non, faut que je chie, moi. (soupir) - Bon, c'est qu'une journée, tu vas y
arriver, ça passe vite, une journée. (soupir)

Bon, elle est cassée, cette montre.

C'est quoi, ça? (Il marmonne. )

- Martin?

Martin Gambier! Alors ça pour un hasard, c'est un hasard!

- Lionel Jobert. Oh, je t'avais pas vu parce que je regardais. . .

- Le gazon. - Ouais, voilà.

Qu'est-ce que tu fais là.

- Rien de particulier, je me repose. Je profite de la vie.

Tiens, je te présente mes deux fils: Carlton et Hilton. (en choeur): Bonjour,
monsieur! - Bonjour.

- Tu devineras jamais ce qu'ils veulent faire plus tard.


- Concierge. - Ou patron d'hôtel.

- Oui, d'accord. Ouais, doucement le melon quand même parce que c'est des études
très compliquées qu'il faut faire donc. . .

- Alors, je te signale juste comme ça que ce sont les deux premiers de leur classe.

Mes fiertés, mes pépites, mes trésors!

- Oh, c'est sur que c'est plus facile d'être fier de tes gosses que. . . de tes
performances aux Hôtelliades.

Vous comptez faire quoi cette année?

Vous comptez gagner ou faire comme d'habitude?

Perdre, je veux dire, contre nous?

- Je ne participerai pas cette année, Martin.

- Ah bon, comment ça?

- Je me sens apaisé, Martin.

Je me dis qu'au fond, y a pas que l'hôtellerie dans la vie.

Et puis heureusement, d'ailleurs parce que. . . entre nous, ça serait un petit peu
triste.

Bon, allez, on te laisse. T'as l'air occupé.

Allez, les enfants, on se dépêche.

- Oh! T'es lourd!

- Hé! La séance est pas terminée.

Faut rester au moins quatre heures.


- On n'en peut plus, il fait beaucoup trop chaud!

Surtout quand un crétin renverse l'intégralité du sceau sur les pierres.

- Elle parle de moi. C'est moi, le crétin.

- Alors un petit massage peut-être, histoire de se détendre?

- Ah non, les massages, ça me fait bander.

- C'est bien ça, bravo, c'est chic.

Bon, moi, je vais prendre un bain bien froid dans ma chambre.

- Moi, je vais chier.

- Je vous assure, ça vous ferait du bien.

- Merci, mademoiselle. (soupir) (musique de suspense)

- Messieurs-dames, rebonjour.

C'était juste pour vous dire que comme convenu, j'ai bien renvoyé quelqu'un. - Ah
oui? On peut savoir qui?

- C'est quelqu'un qui a le coeur brisé, vous vous en doutez.

C'est notre chef cuisiner, Fabricio.

- Ah-ah! Coachella!

Lolapalooza! Francofolie! - Ce monsieur a rien d'un chef. Il parle pas italien, il


dit juste des noms de festivals, là.

- Ah! Si, si! Calvi!

Calvi on the rocks!

Rémy! Vrai cuisinier! - Oh putain. - Non, mais vous plaisantez! Y a un rat dans
l'hôtel? ! Qui est en charge de l'entretien ici?
- Euh. . . Delphine Rousseau. - Parfait. Vous savez qui renvoyer, comme ça.

- Si. - C'est une bonne phrase de fin ça.

- Ciao. - Thomas, où t'as trouvé ce rat?

- Au sous-sol, avec toute sa famille!

Ah et je sais pas si c'est important, mais je crois qu'il souffre de la peste


bubonique.

- Ils sont où, ces rats? (sifflement)

Rat? (Il siffle. )

Rat? (fracas) (musique country)

Sylvie? Mais qu'est-ce que vous foutez là?

- Willy Boy! Hey! Ha! Ha!

Comment tu vas le B-O-S-S? C'est quoi cette petite tête?

Tu veux que je reprenne ma place, c'est ça?

Je plaisante, je plaisante. Mais attention, parce que je pourrais être tentée.

- Mais du coup, vous vivez au sous-sol de l'hôtel?

- Disons que depuis que tu m'as virée, je suis devenue SDF.

Je m'étais dit que toi, en tant que Big Boss, peut-être que ça te dérangerait pas
si je squattais un petit peu ici.

Pas longtemps! - Non, non. Pas du tout.

- Binouze? - Non, merci. (fracas) - Tu sais que, avant d'être ici, j'ai vécu dans
une Zaz. - Une Zad?

- Ouais, voilà, mais avec la moto, ils étaient pénibles.


Tu sais, le truc des écolos, les écolos.

Écolos, écologie! Éco-Écologie, écologie!

Chiants, quoi. - Et du coup le moral, ça va?

- C'est les vacances, Willy boy. Les vacances!

♪ C'est les vacances ♪♪

Ah y a un truc, ouais, ça, c'est pas terrible.

Quand tu fouilles dans les poubelles.

Pour l'ego, c'est pas terrible, mais sinon, je vis de ma passion.

Rugir de plaisir! La bécane, mec!

- J'avais pas vu la moto. (rires)

- Franchement. Thank you, Jesus.

Thank you so much.

♪ Jesus Jesus ♪

♪ Oh Lord Do you got me I want you ♪

♪ Oh my God ♪

♪ Oh ♪♪

- OK, vous êtes pas malheureuse?

- Je suis en train de te dire que je vis de ma passion.

C'est pas le rêve de tout le monde, ça, William?


- Si. Si. Bon courage. - Oui. (rire)

- Proust!

C'est pas vrai. Je t'ai demandé une clé de 16, tu me donnes une clé de 12. Tu fais
exprès ou quoi?

Pour bouffer de la madeleine, le Proust, il est là, mais pour servir maman, y a
plus personne.

- Attendez, on a un hammam aussi!

On a un hammam.

- Non, mais pourquoi y a des valises dans notre chambre?

- Un oubli! Sûrement un oubli. Je vais les récupérer, donnez-les-moi.

- Cinq étoiles, mon cul, ouais!

- Ils sont où, là?

- Butterfly!

- Yes. Parce que je vous avais vue, mais j'étais pas sûr de vous reconnaître.

- Et si.

- Franchement, ce que je préfère, c'est vos compos, quoi, wow!

Vous êtes trop forte! On les regarde tout le temps au bureau avec mes collègues.

- Qu'est-ce qui se passe? - C'est rien, c'est ces deux clients qui ont pris
connaissance de mes vidéos sur YouTube, et ils voulaient faire des petits selfies.

- Oh, tu fais des vidéos. - Oh, vous connaissez pas?

Non, mais faut absolument connaître ce petit bijou, c'est une chaîne musicale.

C'est merveilleux. Chaque vendredi, une nouvelle chanson qui rentre dans la légende
genre. . .
Petite cerise sur le gâteau de la vie.

- Arrête! Ça devient malsain, là.

- Pourquoi vous dites ça?

- Ouais, c'est vrai, pourquoi tu dis ça?

- Euh, parce que rien du tout, en fait.

Bon, on y va maintenant? - Pour aller où?

- Dans notre chambre, vu qu'on est dans un hôtel.

- Ouais, mais. . . vous voulez pas dîner?

- Je sais pas. Il est 15 h 30 donc bof quoi. . .

- Non, mais justement. C'est un goûter-dîner.

Un gouner. C'est comme un brunch, mais après. Vous connaissez pas?

- Non.

- Mais on est en 2020 et vous avez jamais gouné? (chant au loin)

Et en plus. . . c'est préparé par notre grand chef local. Un gouner gastronomique.

- Hé, hé! Si, si. Rock en Seine!

- Eh bien, si c'est nouveau et gastronomique. . .

- Et gratos. - Et gratuit, ça nous intéresse.

- Eh bien, parfait ! Je vous accompagne au restaurant. Après vous.

- Vous êtes la meilleure. (simili italien)


- Je te ramène Martin?

- J'ai besoin d'être un peu seul.

- Ah, je vois, mais dis-moi, t'as pas déjà été seul toute la journée?

- Si, mais je veux dire, je vais marcher, ça va me faire du bien.

- Ouais, d'accord. Comme tu veux.

Tu feras attention, ta. . . banane est ouverte.

- Sacoche. - Bonne journée, Martin!

- C'est un concierge le monsieur?

- Eh oui, c'est un concierge, comme papa, tu vois.

- Et il s'est fait virer comme toi?

- Alors, attention, tu te rappelles?

Papa aime pas quand on dit qu'il s'est fait virer.

Tu te souviens du Flash McQueen que j'ai mis aux chiottes, je peux recommencer.

- Je ne veux plus être concierge, c'est trop nul!

- Oh, arrête, c'est pas nul. Papa, il est pas nul, hein?

Oh!

Écoutez-moi, les deux.

Je vous signale qu'à la base, vous étiez pas désirés, d'accord.

Si vous êtes venus au monde, c'est uniquement parce que maman travaille au Guide
Michelin.

Alors, mollo.
- C'est pas mal, mais la viande, elles est un peu bizarre, non?

- Mais non, c'est pas bizarre, chéri, c'est gastronomique, c'est normal. (rires)

- Tu leur as fait quoi à manger?

- C'est mon copain Rémy. Il s'est sacrifié pour nous aider.

- C'est qui, Rémy? - C'est mon rat.

Enfin, c'était mon rat. - Un rat? !

- Hum.

- Alors, je crois qu'il y avait un petit problème avec la viande.

On peut monter maintenant? - Euh. . . vous êtes sûrs? (borborygmes) - On est


urgemment sûrs.

- Merci, c'était top. (gargouillements) (pet)

- Je lui avais dit de m'écouter. Je lui avais dit, Rémy, la vie est courte.

Mais non. Il en a fait qu'à sa tête. (chanson)

- Ça va, Delphine? - Ah oui, excuse-moi.

- Tu fais quoi? Ah, tu kiffes faire ces vidéos?

- Ouais, c'est ma passion. Mais bon, le milieu de la chanson, c'est un peu dur, une
vraie mafia.

- Non, la mafia c'est des gens qui te tuent et te jettent dans un lac. Ça n'a rien
à voir.

Mais, tu sais, la chanson. Tu devrais cultiver ce truc.

- Tu crois? Enzo dit que j'ai une voix d'ange, mais bon, il m'aime donc. . .
- Je suis sûr qu'il a raison, Enzo.

Et je vais te dire mieux, tu devrais faire que ça.

- C'est à dire? - Tes vidéos YouTube, tu les fais sur ton temps libre. Alors que si
tu t'y consacrais pleinement, tout le temps, tu ferais sûrement des millions de
vues.

- C'est déjà le cas. - Quoi?

- Mes vidéos font déjà des millions de vues.

- Mais c'est génial! Non, mais attends, il faut que t'en profites! Il faut que tu
fonces!

- Tu sais quoi, William? T'as raison!

Tu vois ce que tu viens de me dire, c'est exactement ce que j'avais besoin


d'entendre.

- C'est à dire? - William.

Je démissionne. - Euh. . .

- Oui?

- Faudrait que vous quittiez la chambre.

- Je peux savoir en quel honneur?

- Je vais vous dire la vérité, y a eu un problème de réservation--

- Y a un concert! Y a un concert au rez-de-chaussée!

S'il te plaît, Soraya, ça va être trop bien!

- Eh, mais un concert, ça peut être romantique. La musique, l'ambiance.

- C'est vrai que ça pourrait être cool, un petit concert, hein, chérie?

- Allez, là! Il y pas le temps, ça va commencer! Y aura du champagne!


Je peux pas en boire, pas le droit. J'en ai bu une fois, une gorgée.

- Petit concert? - Oui, oui, d'accord.

- Voilà, petit concert!

- C'est vraiment pour sauver notre couple.

- Ça me fait mal à chaque fois que tu le répètes.

- J'espère que c'est Laurent Voulzy.

Un bon petit Laurent. . . - Échange leurs affaires! (gargouillis)

- Bon, elle est super, ton idée du concert, mais on l'organise comment maintenant?

- Mais y a rien à organiser. Y a vraiment un concert au rez-de-chaussée!

- Comment ça?

- Test, test.

Un, deux. Un, deux. - Repose ces chips.

- Ça pue, il me semble. - Arrête, repose ces chips.

- C'est comme du champagne, ça? - Oui, c'est comme du champagne.

- Ça va me faire péter. (soupir)

Ah non, mais péter. . . un câble.

Genre, je suis bourré, et je fais n'importe quoi, et tout.

- Faire n'importe quoi, ça peut être romantique aussi.

- Qu'est-ce que tu fais? - Bah, je bad.


Je pensais que groom, c'était le pire métier du monde. Mais alors patron. . .

- D'accord. C'est quoi, ça? C'est toi qui es responsable de ça?

Parce que j'imagine que tu l'as jamais entendue chanter.

- Merde!

- Ah. . . Voici l'homme qui m'a donné confiance en moi.

William. J'espère que tu m'en veux pas, la salle était libre ce soir. Je me suis
permise.

Cette première chanson est très importante pour moi.

Tu devrais te reconnaître, William. (retour de son) (musique)

- Mais non, mais non, elle va chanter.

Oh, départ magnifique!

♪ La première fois que je t'ai vu ♪ ♪ je me suis dit ouh là non ♪

♪ J'aime pas les gosses de riches les merdeux ♪

- C'est merveilleux.

♪ Les p'tits cons ♪

♪ Mais tu m'as fait confiance ♪ ♪ et ça j'oublierai pas ♪

♪ Tu m'as donné la force ♪ ♪ d'enfin croire en moi ♪ (rires) ♪ Je suis chanteuse ♪

♪ Ni chiante ni tueuse J'aurais. . . ♪

- Elle me bute, elle me bute, c'est magnifique.

Attends, je zoome sur sa tête. Je mets un filtre.

Je mets quoi comme filtre?


- Le filtre, ferme ta gueule, ça va?

- Quoi? - Putain, mais t'as passé la journée à faire le gamin et te foutre d'elle.

- Rassure-moi, les Crisotier sont pas retournés dans leur chambre?

- Vu le concert, ils ont dû remonter.

- Mais tu m'emmènes ici pour quoi, en fait?

Je me casse. Ça va, tu m'as saoûlée.

- Vous allez dans votre chambre? - Non, on rentre à Paris.

- C'est bon, arrête de faire ton cinéma.

- Ta gueule! J'en peux plus de toi, Léopold.

Tu sais pourquoi ça m'a pas étonnée quand tu t'es chié dessus dans la chambre?

- Elle ment, c'est pas vrai. - Parce que t'es qu'une merde, une grosse merde. Alors
on rentre à Paris, je prends mes affaires et je me casse!

- Donc, vous restez pas dormir ici?

- Ah non, non, je passe pas une nuit de plus avec ce connard de merde.

- T'es sérieuse là, de lâcher le dossier comme ça?

♪ J'aurais pu être dentiste chef de chantier coiffeuse ♪

♪ Je suis. . . ♪

♪ Je. . . ♪

Bon, je vais m'arrêter là.

♪ Je suis chanteuse ni chiante ni tueuse ♪


♪ J'aurais pu être dentiste chef de chantier coiffeuse ♪

♪ Je suis chanteuse ♪

♪ Ni chiante ni tueuse ♪

♪ Aider les animaux fabriquer de l'eau gazeuse ♪

♪ Je suis chanteuse ♪

♪ Ni chiante ni tueuse ♪

♪ Comme Edith Piaf Eve Angeli ♪

♪ Je suis chanteuse ♪ (rires) - Attends!

Je vais gerber! Je vais gerber!

Ah, ça va mieux.

- Tiens, bois. Bois.

Je t'aime, Pierre. - Ah, moi aussi, je t'aime.

- Je t'aime, Pierre. - Je t'aime.

♪ Je suis chanteuse ♪♪

- Mais mon vrai métier, c'est femme de chambre et c'est bien de garder le chant en
hobby! (applaudissements) (acclamations)

- Merci pour tout, c'était parfait.

- C'était un peu n'importe quoi, mais. . . C'est ce qui nous fallait, je crois.

- Au revoir. - Au revoir.

- Au revoir.
- Eh bien. C'est pas tous les jours qu'on a des clients souriants comme ça.

- Merci. - Bravo.

- Du coup, tu vas pas me virer?

- Mais non, je vais pas te virer, t'inquiète pas.

D'ailleurs, je voulais vous dire. Je vais virer personne.

Et le board peut bien aller se faire foutre.

Ils sont derrière moi? - Non. (sursaut) - C'est moi.

- Par contre, ils sont juste là. - Bonjour, William.

On voulait bien vérifier que vous aviez bien renvoyé un employé.

J'ai l'impression que c'est un beau fiasco.

- Attendez-- - Non, non, y a rien d'attendez.

Vous vous rendez compte de ce que ça coûte le salaire d'une personne?

- Moins que le salaire de trois personnes?

Quand on renvoie une femme de chambre, l'hôtel est sale.

Quand on renvoie trois casse-couilles, l'hôtel est tranquille.

- C'est qui, les casse-couilles?

- Je pense que c'est nous, les casse-couilles.

- Elle a raison.

- Et oh! Elle a raison, doucement!

On est pas que casse-couilles. On vous conseille, on vous aide.


- Et vous êtes viré. - Quoi?

C'est une plaisanterie. Non, mais qu'est-ce que. . .

- J'ai un peu l'impression qu'il nous a. . .

- Niqués. - Attends, Serge, oh.

T'as dit quoi? - Niqués?

- Ouais, niqués! Exact, Serge, merci.

- C'est scandaleux! C'est le fils Mazières!

Évidemment qu'il nous a niqués! - Dites quelque chose!

- Allez, je vous paie le petit déj. (toussotement)

- Désolé, sans vous, l'hôtel court à sa perte.

- Merci. - En revanche, cet espace est réservé à la clientèle ou au personnel de


l'hôtel, donc je vais vous demander. . . de partir.

Maintenant, là, tout de suite. Voilà, tout droit.

- Ouais, ça y est, on s'en va.

- D'une démarche assez vive. Si possible.

- On s'en va! - Dès que vous sentez plus la moquette sous vos pieds, voilà. La
porte-tambour.

- Mais pas à deux dans le truc!

- Alors, Martin. Cette journée de RTT? Vous avez vu de la famille?

- Euh. . . non. - Des amis?

- Non, non plus. - J'avais un vieil ami, moi, mais quelqu'un l'a mangé. - Ça suffit
avec ce rat.
- Ah, mais je parlais pas de Rémy.

- Vous faites quoi là? - Bien, on t'attend pour partir.

- Pour partir où? - Vous savez, le week-end organisé tous les ans par le patron de
l'hôtel pour les employés.

- Allez, on y va!

- Bienvenue dans la forêt des Louvières qu'on appelle aussi: (en choeur): Le cadeau
de mère Nature. (rires) - J'adore quand ils font ça.

- Eh bien, bon appétit à tous.

- Les orties, c'est de la décoration.

- C'est pas grave, t'avais rien préparé, tu peux le dire. (en choeur): Un petit
jeu! Un petit jeu!

- Ah! - Qui va là? Attendez, approchez pas, j'ai un flingue. J'ai fait ça pour
t'impressionner.

- Un peu. - Un peu, ouais.

C'est horrible! Les autres, il faut les aider, venez!

4.
(musique entraînante)

- Salut, tout le monde! - Bonjour.

- Ça va? - Mmh-mmh.

- Vous faites quoi, là?

- Bien, on t'attend pour partir. - Pour partir où?

- Et vas-y. . .

- Je vous l'avais dit qu'il avait oublié.


- Non, non. J'ai pas oublié, non.

- Vous avez pas oublié quoi?

- Bien, de partir.

- De partir où?

- Ouais. Où est-ce qu'on part pour le weekend de team building?

- Vous savez, le weekend organisé tous les ans par le patron de l'hôtel pour les
employés.

- Ouais, the team running. . .

- Team building, vous vouliez dire, je pense. - Building, oui.

Oui, organisé par le patron. C'est moi!

Donc, je sais très bien.

Je suis le patron et je l'ai organisé.

Donc, on va faire l'appel. C'est important. Serge? - Oui.

- Non, par contre, Serge, c'est carré l'appel, donc on répond: « présent », s'il te
plaît.

Serge? - Présent.

- Excusez-moi, on est d'accord, vous gagnez du temps.

- Pas du tout, c'est une question de sécurité, en fait.

- Alors là, je suis bien en sécurité.

- Oui. Puis, on est tous là.

On est même trop. - C'est un weekend de team building!


Je fais partie de la team. - Non.

- Allez, on y va?

Allez. Je prends le volant!

- Oui. Je t'appelle quand j'arrive.

Oui, je t'appelle en arrivant.

Bisous, bisous, patachou roudoudou.

- Allez! - Mais on va où, du coup?

- Vers l'infini et au-delà! - Toy Story! Je l'ai. (indicatif musical)

- Alors, vous avez vu? Je me suis pas foutu de votre gueule.

- Bien, c'est une forêt, quoi. (grincement)

- Non, non. Non, c'est pas une forêt.

C'est une expérience exceptionnelle.

Puisque, oui, je vous le dis, ce weekend de team building, que j'avais prévu depuis
le début, parce que je suis le boss, est un weekend de survie.

- Trop bien! - Boum!

- Putain. T'aurais pas pu le dire avant?

- Ça aurait pas été une surprise.

- On est pas équipés pour un weekend de survie, c'est n'importe quoi!

- Mais si on est équipés, c'est pas de la survie.

- C'est vrai, hein. - Merci. - En même temps--


- Tu peux pas tout le temps la ramener comme ça, Serge. S'il te plaît.

On y va, vous me suivez? (soupir) (chants d'oiseaux) (grondement du tonnerre)

Et bien, c'est ici que l'aventure commence, les amis.

- Génial! - Merci.

- Je t'aime. On capte pas bien ici, mon coeur. Voilà.

Bisous, bisous, bisous. On se texte.

- Alors, la première activité qu'on va faire. . .

C'est. . .

Tiens, bien la première activité qu'on va faire, c'est deviner la première activité
qu'on va faire comme première activité.

- Bien, non, c'est pas logique.

Si la première activité, c'est de deviner la première activité, ça veut dire qu'on


devine la deuxième activité.

- OK, la deuxième activité, c'est. . .

- Rentrer à l'hôtel parce que le temps est hideux.

- Non. - Monter le camp?

- Non. - Je crois que je sais: rentrer à l'hôtel.

- Le mauvais esprit, c'est non. Non.

- Une chasse à l'homme. - Pas mal.

Mais non. Du coup, la deuxième activité, c'est. . .

Monter le camp!
- Bien, pourquoi tu m'as dit non?

- Alors, on va faire des petits groupes.

Martin, Soraya, vous allez chercher du bois pour faire du feu.

Delphine et Serge, vous allez nous construire une petite cabane, et moi, je vais
faire du repérage avec Clémence.

- Je comprends pas. Des repérages de quoi, parce que vous avez tout organisé,
normalement, boss.

- On va faire du repérage de rabat-joies. (imitation de bips d'un détecteur)

C'est vous, Martin, le gros rabat-joie!

Et je vous rappelle qu'il est très important de manger son caca.

Hein, pas vrai, Delphine?

- Hein, de? Oui, la base.

- Ouais. Tu n'écoutes rien, on coupe les portables.

- Non, non. J'écoute, j'écoute, j'écoute.

- Eh bien, si c'est le cas, tu vas me donner ton téléphone? (grondement du


tonnerre)

Lâche.

Lâche. Allez, lâche. Lâche!

- Non, je le garde en cas d'urgence. Il n'y a plus de Enzo.

Ha-ha! Fini, Enzo. - Bon, OK pour tout le monde?

- Et moi? - Ah, oui. Euh. . .

Je sais pas, tu vas chercher à manger pour ce soir?


- Wouhou! Wouhou!

- On se met en route! (Thomas): Wouhou!

- Allez, Grand. . . (en choeur): Hôtel.

- Grand. . . (en choeur): Hôtel.

- Bien, voilà.

Bon, il était où, déjà? - William?

- Ouais. - T'es jamais venu ici?

- Mais bien sûr que si.

Ah, ça y est. J'ai compris. Il y a quelqu'un qui l'a retiré.

- De quoi?

- Le pont de singes. Ils ont retiré le pont de singes.

J'avais fait un pont de singes, tout en corde, qui partait de là, jusque-là.

Je peux te dire que ça nous fait une activité en moins, hein!

- William. . . - J'avais fait un système de poulies--

- William, c'est pas grave, t'avais rien préparé. Tu peux le dire.

Tu sais, c'est pas mal, parfois, dans la vie, de reconnaître les choses.

- Je vais te dire.

Ça n'a rien à voir avec reconnaître les choses ou pas, et d'ailleurs, tiens,
regarde.

Ce caillou-là, je l'avais placé, ici, exprès pour me souvenir de l'emplacement du


pont de singes.
- Ah, bien, tu vois, ça, c'était une super bonne idée.

- Merci. - C'est dommage qu'il ne soit plus là.

- C'est très dommage, mais la bonne nouvelle, c'est que ce caillou, maintenant, il
est à toi.

Tiens. Tends ta main. (soupir)

Tends ta main! - Ouais, vas-y.

- Et petite astuce de survie: si t'as un point de côté, tu serres très fort.


D'accord?

- D'accord. - Allez, on retourne au camp?

- Oui. Merci, hein. - Je t'en prie.

- Pour traquer un animal. . .

Il faut devenir cet animal.

Par exemple, pour un scarabée. . .

Il faut devenir ce scarabée.

Mais aujourd'hui, ce n'est pas un scarabée que nous chassons.

Oh, non. Non. (cri animal)

- Dans le film Predator, tu sais pas vraiment qui est le prédateur.

Si c'est les humains, ou le Predator, c'est ça qui est intéressant.

Moi, je pense que le prédateur, c'est le Predator, hein.

- Ouais.

- Ah, William!
Alors, je te présente: Baloo, Bagheera, Kaa et Shere Khan.

- Salut! - Qui?

- C'est leurs noms scouts.

Sinon c■est François-Xavier, Apolline, Victor et Achille.

- Ah. . . - Bonjour.

- Salut. - Ils nous ont aidés à faire la cabane.

- Ils nous ont aussi indiqué où trouver l■eau et les meilleurs emplacements pour
dormir. - C'est pas grand-chose, nous on est là toutes les semaines.

Si vous avez le moindre problème, on vous aidera.

Franchement, c'est un plaisir. - Ah oui, oui, oui, franchement.

Bienvenue dans la forêt des Louvières, qu'on appelle aussi. . . (en choeur): Le
cadeau de mère Nature. (rires)

- J'adore quand ils font ça.

- Bien, euh. . . Merci pour le feu, et puis, merci pour la cabane.

C'est une très belle bâtisse.

En revanche, on va continuer ce qu'on faisait avant-- - Oh, bien, non.

C'est trop dommage. On va pas se séparer comme ça. On fait un jeu!

- Oh, oui, un petit jeu! - Oh oui! (en choeur): Un petit jeu, un petit jeu, un
petit jeu, un petit jeu!

- Alors, ce qu'on va faire, c'est qu'on va jouer à la pichenette.

- Oh, oui, la pichenette! (rires)

- La pichenette, c'est très simple. C'est un jeu de couteau que tu lances dans le
sol le plus proche des pieds de ton adversaire.

Sans les toucher, évidemment. Alors, attention, hein! Je te montre?

- Non. - Allez, c'est parti. (cris d'admiration) (applaudissements) Alors, alors?

Vous avez vu? Alors? - À toi, William! - Oui!

- Non, non. Non, merci. Pas de. . .

Pas de pichenette pour moi. Ni pour nous d'ailleurs, parce qu'on fait un weekend de
team building.

C'est-à-dire qu'on aimerait rester entre nous.

Pas de soucis. On peut peut-être se revoir, à l'occase, mais je pense pas. Au


revoir!

- Bien, OK, super. On a notre camp juste à côté.

Vraiment n'importe quoi, un problème, tu nous dis.

On arrive, on t'aide. Pas de soucis.

OK? Allez. On t■aide, et tu nous dégages? On va te niquer, fils de pute.

Allez, on y va, nous! Bisous, tout le monde. (salutations entremêlées)

- Vous êtes super.

- Ah, ce Baloo, hein. C'est vraiment un chouette gars.

- Eh bien, bon appétit à tous!

- Excusez-moi, boss? On est d'accord que les orties, c'est de la décoration.

Je suis pas sûr que ça se mange comme ça. - Si.

- C'était rhétorique. Ça se mange pas comme ça.


- Si. - Non.

- Si. (bourdonnement d'insecte)

- C'est bon? - Délice.

- Note sur 10. (déclic d'appareil photo)

- Delphine, arrête, là.

- Quoi? On a pas le droit aux photos? On a pas dit qu'on avait pas le droit aux
photos.

- Allez, mangez. - On attend pas Thomas?

- Non, on attend pas Thomas. Il est parti chasser pour le dîner.

- Toc, toc, toc! - C'est us! - C'est encore nous!

Pardon de vous déranger, en plus pendant votre repas, mais ce qu'il se passe, c'est
qu'on a un énorme problème sur notre campement.

- Ayayaye. . . - Oui? - Euh, en fait, le problème qui n'est pas négligeable, c'est
qu'on a beaucoup trop, mais alors beaucoup trop de gratin dauphinois.

- Ayayaye, si on mange trop de gratin dauphinois, on n'aura plus de place pour


notre tiramisu.

- Ah, non. - Et en quoi, c'est un problème?

- Je comprends totalement le problème.

Je peux vous aider à le finir, le gratin.

- Ça serait vraiment très, très chouette de votre part.

- Mais nous sommes en train de déjeuner--

- OK. J'ai fini, et j'ai encore faim.

- Quelqu'un d'autre?
- Non, merci. C'est gentil. Bon, allez. Bon appétit.

Serge! T'as pas fini ton assiette!

- Je te donne ma part. - Ça en fera plus pour tout le monde.

- Alors tu vois. . . plus la corde est tendue, plus la chute sera redoutable.

Ce qu'il aurait fallu, c'est des cordes en chanvre ou du lierre, mais bon. . . on
fait avec ce qu■on a. Pardon.

Stéphane, tu prends des notes ou pas, ou c'est. . . Je sais pas?

Hicham, sérieux, je suis désolé, mais tu restes en dehors de tout ça, OK?

Je sais encore comment tendre un fil.

Bon, allez, à table.

Ah, d'accord. Donc vous êtes de mèche, en fait?

Ha! Ha!

Sûrement, ouais. Sûrement.

Non, merci.

- Alors, la nouvelle activité team building, c'est de frapper très fort dans cet
arbre, jusqu'à ce qu'il tombe, comme dans le film Kickboxer.

- Et en quoi c'est du team building, ça?

- En quoi c'est du team building? - Mmh.

- OK, euh, en fait, cet arbre représente le building, et nos tibias représentent la
team.

- Vous savez pas ce que ça veut dire, team building.


- Et vous savez ce que ça veut dire team building?

- Oui. C'est la constitution d'un esprit--

- D'équipe.

Donc c'est très simple, le building, le tibia. . .

- Vous faites quoi?

- On fait de la constitution d'esprit d'équipe.

- Ah trop bien.

- Et toi, tu fais quoi? - Une chasse au trésor.

D'ailleurs, Martin, Baloo m'a dit qu'il aurait bien besoin d'un mec comme toi.

- Bien, si c'est Baloo qui l'a dit. . .

- Attendez, Martin. Martin!

Bon, on frappe un grand coup, Delphine--

- William, excuse.

J'ai hyper envie de faire pipi. Je peux aller chez les scouts?

Ils ont des très belles toilettes en rondins. - OK, mais tu reviens.

- Merci!

- Delphine, je te montre? - Bien sûr.

- Un grand coup sec. . . (gémissement retenu)

- Ça va?

- Attends. . . Attends, attends.


- Non, ça va pas.

- À toi.

- Bizarre qu'elle soit pas revenue, Clémence, non?

- Elle est partie il y a 15 secondes.

- Je vais aller voir ce qu'elle fait.

- Tu reviens pour l'activité? - Bien sûr.

- Non, parce qu'on est en plein team building, là.

(Clémence): Ah, t'es là, Delphine?

- Le jeu n'est pas fini!

(Clémence et Delphine): William? - Oui?

- Tu nous entends? - Oui.

- Viens!

- Non, non. Ça va, non. Je suis bien, là.

Je suis au calme. (hululement) (rires au loin)

- Hé, oh! Moins fort, là!

La forêt n'est pas qu'à vous, je vous signale. (musique douce à la guitare)

♪ Elle descend de la montagne à cheval ♪

♪ Elle descend de la montagne à cheval ♪

♪ Elle descend de la montagne elle descend de la montagne ♪

♪ Elle descend de la montagne à cheval ♪♪


(Martin tient une tierce. )

- Bravo!

- Non, mais c'est. . .

Ça m'est venu comme ça. C'est de la musique.

- Bien, non. Bravo, Martin. Très belle tierce, hein.

On n'est pas bien, là, tous ensemble?

- Il manque quand même William, hein. (silence)

Bien, quoi?

- T'as dit le mot qui commence par W.

- Bien, William.

Non, c'est bon, détendez-vous.

Je dis juste que j'ai du mal à profiter sans lui.

C'est tout. Il est là-bas, tout seul, dans le noir, dans la forêt, non?

- Je comprends, tu as entièrement raison, Clémence.

- Voilà.

- Mais maintenant, il va falloir que tu quittes le camp. - Quoi?

- Écoute, Clémence. . . (rire gêné)

Ton mauvais esprit perturbe l'équilibre du groupe.

Donc je vais te demander de prendre ta torche, s'il te plaît, de me rejoindre au


centre. - Comment ça?
- Take a torch. Please.

Dépêche-toi.

Voilà.

Les membres de la meute ont décidé de t'éliminer, et leur sentence est irrévocable.

- Ah. - Lâche. (rire gêné) Attends. Tut-tut-tut.

Rends le plaid.

- D'accord. (raclement de gorge)

- Alors, qu'est-ce qu'on avait dit pour la prochaine chanson?

- Frère Jacques!

- Bien sûr, alors, Martin, Soraya. . . on vous écoute. ♪ Frère Jacques. . . ♪ (en
canon): ♪ Frère Jacques ♪

♪ Dormez-vous ♪ ♪ Dormez-vous ♪

♪ Sonnez les matines. . . ♪♪ (hululement) (bruits de pas)

- Qui va là?

Qui va là?

Attendez, n'approchez pas, j'ai un flingue, hein.

Chargé, hein.

Ah, Clémence. Je te préviens, si t'es venue pour me convaincre de vous rejoindre,


c'est pas la peine. Plutôt crever.

Puis j'ai un flingue, en plus, donc pour crever, c'est pratique.

- Mais non, je me suis fait virer de là-bas.


Je peux dormir avec toi?

Comme ça, tu seras pas tout seul.

- Y a cinq minutes, ça dérangeait personne, que je sois tout seul.

- Bien, si, moi. - De toute façon. . .

Je me sacrifie pour tout le monde, et c'est comme ça qu'on me remercie.

- Bon, attends, ça va, exagère pas. T'avais rien préparé.

- Je parle pas de ça.

- Bien, tu parles de quoi, alors?

- Hum. . . Rien.

- Bien, dis-moi.

- Tu sais, quand j'ai repris l'hôtel?

- Ouais? - Bien, j'ai fait ça parce que c'était le seul moyen de ne pas le
revendre.

- Comment ça?

- Le groupe est ruiné.

Ils ont vendu tous les autres hôtels.

Moi, ils m'ont proposé 800 000 euros, mais j'ai refusé pour que tout le monde garde
son poste.

- Et pourquoi tu leur dis pas, aux autres?

- Bien parce que, soi-disant, on dévoile pas les secrets au personnel.

Puis de toute façon, après ce weekend pourri, ils me croiront plus jamais, tu peux
être sûre.
- Bien, moi, je suis un peu déçue.

Je pensais que t'avais fait ça pour m'impressionner.

- Attends, mais alors, euh. . .

Figure-toi que, bien si, j'ai un peu fait ça pour t'impressionner, aussi.

- Ah, ouais? - Ouais.

- Un peu? - Un peu, ouais. - Hum. (cri d'animal)

Bon, on baise?

- Quoi?

- Ha! Ha! Non, je déconne.

Ta tête. . . On se couche?

- Ouais, ouais, ouais. On se couche. - Ouais.

- Ouais, d'ailleurs, à ce propos, j'ai fait un petit lit de fougères.

Regarde.

- Ah, ouais!

- Mais il y a un petit problème.

C'est que c'est un lit une place.

- Ah.

- Donc je me demande bien comment on va faire. (grondement du tonnerre)


(gémissement) - T'es sûr que t'es bien, là?

- Ouais. Ouais, ouais. Faut juste que je fasse gaffe aux châtaignes. . . et aux
petits bois. (raclement de gorge)
- Cool. Bien, bonne nuit, alors. - Bonne nuit.

Hé, au fait, pourquoi ils t'ont exclue?

- Euh, pour rien.

On a juste eu un désaccord sur euh. . . sur un choix de chanson.

- C'est vraiment des blaireaux, quoi. (hurlement de loup)

Bon, en tout cas, heureusement que je suis là, parce que. . . ici, toute seule,
t'aurais eu peur, hein.

Bon, bien, bonne nuit. - Bonne nuit.

(Thomas): Bonne nuit. (coup de tonnerre) (musique de suspense)

(Delphine): Au secours! Au secours! C'est horrible!

C'est horrible, les autres, il faut les aider! Venez! (paroles indistinctes)

Voilà, ils sont là.

- Comment t'as fait pour t'échapper?

- J'ai profité d'un moment où ils préparaient un fraisier.

Regardez, ils nous forcent à faire toutes leurs corvées.

- Mais pourquoi?

- Mais parce que c'est des malades!

Ils m'ont même piqué mon portable.

- T'as encore utilisé ton téléphone. T'es débile, ou quoi?

- Oh, ça va, madame Je Juge. Tu veux ton marteau et ta petite perruque, madame Je
Juge? - Chut.
Qu'est-ce que tu proposes?

- À un moment donné, il faut que tu t'excuses auprès de Baloo.

C'est quand même à cause de toi s'il est bien énervé.

- On va arrêter de l'appeler Baloo; il s'appelle François mes couilles.

- Xavier. - François-Xavier mes couilles.

Et je descends pas sauver des gens qui m'ont laissé tomber.

- Tu rigoles? Clémence t'a vachement défendu.

C'est à cause de ça si elle s'est fait virer.

- Quoi? - Mais non, n'importe quoi.

Je l'ai pas défendu, j'ai dit qu'il me manquait. . . qu'il nous manquait. C'est pas
la question!

- Gnagna.

- Tiens, tiens, tiens.

Alors, les connards. On se promène? (rire)

- Avance!

- Regardez sur qui on est tombés.

- Ça, par exemple, William.

Quel plaisir de t'avoir sur notre camp.

Alors, dis-moi tout. Quel bon vent t'amène?

- Je crois qu'il avait quelque chose à nous dire.


- Ah, oui? Non. Ah, moi, j'ai absolument rien à dire.

- Mais si, William. Excuse-toi.

Il y en a qui ont besoin de récupérer leur portable.

- Sérieux, William, excuse-toi. - Non. Non, je m'excuse pas.

- Dans ce cas-là, tu seras de corvée de feuillets.

- Allez. Vas-y, c'est parti. C'est quoi, le feuillet? (bourdonnement de mouches)

OK, je m'excuse. Est-ce qu'on libérer tout le monde?

Comme ça, on n'en parle plus, et puis, voilà. (soupir) Pardon.

Je m'excuse. - Non, ça tu l'as déjà dit.

- J'ai utilisé tout le champ lexical de l'excuse.

Je vois pas. - Tu t'excuses, et. . .

- Ah, oui, voilà. Je suis désolé.

- Non. Tu t'excuses et tu acceptes.

- Et j'accepte. . . ?

- Tu acceptes de faire la pichenette que tu as refusée de faire, hier! (en choeur):


La pichenette, la pichenette, la pichenette, la pichenette, la pichenette. . .

- Tu te souviens, William?

Au plus proche du pied.

- J'ai jamais joué à la pichenette, je sais pas faire.

- Vas-y, fais la pichenette. Dépêche-toi.


- Allez-y, William. - Chut. (en choeur): La pichenette, la pichenette, la
pichenette. . .

- Fais-la, dépêche-toi! - Lancer un couteau, c'est pas compliqué!

- Dépêche-toi! (en choeur): La pichenette, la pichenette, la pichenette. . . (voix


entremêlées en écho) (battements de coeur) (cri)

- Mais je vous avais dit que je savais pas faire!

- Courez!

- Rattrapez-les! (musique rythmée) (cris victorieux)

- Allez, allez, allez! - Allez, allez, allez, allez!

C'est bon? Tout le monde est là?

- Allez-y. Moi, je reste.

Je fais désormais partie de cette forêt, et elle fait partie de moi.

Comme je fais partie d'elle. Adieu.

- Thomas! - Hum.

- Il y a des cookies dans le van.

- Et merde!

- Putain.

- Ah, je n'ai presque plus de batterie.

- Eh, c'est bon, là, Delphine.

On arrive, tu vas pouvoir le charger à l'hôtel.

- Yes! J'ai peut-être effectivement un problème.


- Bon, alors? Ça vous a plu? - C'était nul.

- Oh, c'était pas mal.

Bon, à part le moment où vous avez poignardé la personne qui nous avait,
préalablement, kidnappés.

C'était bien.

- Attendez, mais enfin, vous avez pas compris, tout était prévu. Non, mais, bien
sûr.

Je connais François-Xavier.

À l'heure qu'il est, il est tranquille sur son canap!

Non, mais c'est. . . Hé, personne me croit.

Trois mois de préparation pour ce weekend, et personne me croit. Bien, super.

- Bon. T'as admis que tu savais pas faire la pichenette.

C'est déjà ça. - Merci.

- On y va? - Attends.

Je voulais te dire, y a autre chose que je sais pas faire.

- Quoi? - Ne pas t'embrasser.

- J'ai pas compris. - Ouh là là. Euh. . .

Non, j'ai raté la formulation. C'était la double négation--

- Non, merci. J'avais compris.

- Et allez.

- Les voilà, tes 10 balles, Marco.


Et tu sais quoi?

T'es interdit d'hôtel. Toi et moi, c'est fini!

- Tu sais qu'en sortant avec moi, tu fais un truc hors norme?

- Clémence n'est pas un jouet, ses clients doivent arrêter de la traiter comme tel.

On va les empêcher de la voir. - Ouais.

Un client a envoyé un message au Grand Hôtel en disant que vous étiez un gros
pépère. - Gros pépère?

- Tu n'as jamais fêté ton anniversaire? - Non.

- Tu m'as pas une troupe de théâtre vite, tu vas te faire cuire le cul!

- Il croit qu'il peut mettre une cartouche à ma femme? !

- Celui qui arrivera à me clasher, il est pas né.

On va lui faire le plus beau des anniversaires.

5.
- Ahem! (claquement de doigts) - Go, go, go! (musique romantique)

- Non. C'est pas possible.

Faut arrêter de passer comme ça. - Quoi? Mais qu'est-ce qui se passe?

- J'attends quelqu'un et c'est pas vous!

Alors s'il vous plaît, ça dégage, merci.

- Ça va, on se calme. (claquement de doigts) - Go, go, go! (musique romantique)

- C'est pas possible, ça!

- Ça va, grouille.

- Bonjour, mon petit bonhomme. Alors la piscine à boules, c'est au fond.


Oh non. Y en a pas. Parce que c'est un hôtel ici, pas une garderie.

- C'est bon. Medhi, c'est mon petit frère.

Il s'est fait virer de son stage d'arithmétique avancée.

Soi-disant il était trop avancé, ça complexait les profs.

- Vous en ferez quoi si vous avez un client?

- Ils le verront pas. - Comment vous savez? - T'inquiète.

- S'il vous plaît, on dégage du hall. - Vous faites quoi là? (musique romantique)

- Tiens.

- Merci.

Cool, la musique. - Ouais. . . (indicatif musical)

- C'est notre anniversaire.

- À tous les deux? - Euh, oui.

- Vous êtes des jumeaux? Y a pas le droit de s'embrasser entre frère et soeur!

- Non, c'est notre anniversaire de mariage.

- Ah, d'accord. Vous en avez de la chance.

- Bien alors, Thomas?

Je savais pas que le mariage ça te faisait rêver.

- Non, c'est juste que eux, ils ont deux anniversaires alors que moi, j'en ai zéro.

- Comment ça, zéro?


- L'objet mathématique exprimant une quantité nulle.

- Oui, ça, je l'ai. Mais comment ça, t'as pas d'anniversaire? Tu es né quand?

- Je sais pas. Ils m'ont jamais dit à l'orphelinat.

- Tu veux dire que tu n'as jamais fêté ton anniversaire?

- Non. Une fois, j'ai cru. Mais en fait, c'est une petite vieille qui m'avait
éternué dessus.

J'ai dit une fadaise?

- T'inquiète pas, Thomas.

- Clémence. - Ouais?

- Je voulais te dire. . . Tu sais, ce matin, la musique dans le hall, c'était un


petit teaser pour une éventuelle première nuit d'amour, tu vois?

Ça a complètement foiré, mais quand ça va se passer, ça devrait être pas mal.

Et j'avais pensé à ce soir, si tu es libre, du coup?

- Dis donc, t'es super pressé, toi.

- Non. J'ai hâte, voilà.

- T'es quand même un petit peu pressé.

- Non, pressé normal.

- Normal?

Tu sais qu'en sortant avec moi, tu fais un truc un petit peu hors normes.

- Ah. Ouais. . .

Par rapport à ton activité. . . d'artisanat du bien-être. Hum.


- Non, je parlais pas de ça. Je grattais un compliment.

Genre « hors normes », super belle. . . Mais laisse tomber.

- Non, mais t'es sublime. - Oh non.

- Si, je t'assure, t'es vraiment sublime.

- Faut que j'y aille, j'ai un client qui m'attend.

- Ah oui. Donc il est toujours question. . . d'artisanat.

Et donc pour ce soir, ma confirmation. . . (fermeture de porte) Pas de


confirmation.

- Thomas. Vous faites quoi, là?

- J'ai regardé un tuto sur la vitesse du son et les exoplanètes; j'essaie de me


dire un secret à moi-même.

- D'accord. Venez, je vais vous dire un secret aussi.

Bossez! ! !

D'accord?

- D'accord, gros pépère.

- Quoi?

- OK, gros pépère? - Non.

C'est quoi cette histoire de gros pépère?

- Vous dites toujours que le client, c'est Dieu.

Un client a envoyé un message disant que vous étiez un gros pépère.

J'ai pensé que c'était un titre qu'il fallait vous donner. « Gros pépère par
ci. . . »
- « Le Grand Hôtel est super, mais le concierge est un gros pépère! »

Donnez-moi ça!

Ahem! Cher client. . .

- Pas très inclusif, ça. Faudrait mettre un pon--

- Ahem!

Notre personnel est trop occupé à fournir un travail exemplaire pour se soucier de
vos critiques, qui ne l'atteignent pas.

Cinq étoilement vôtre, le Grand Hôtel.

Voilà, c'est online. Celui qui arrivera à me clasher, il est pas né.

- Qui dit pas né, dit pas d'anniversaire. Je connais.

- Ouais.

- Je pense que ce n'est plus un gros pépère.

OK.

- Comment ça, un mois?

Oui! Un spectacle.

Avec une scène, un public, des comédiens.

Un spectacle, quoi.

Écoutez, vous êtes une troupe de théâtre, je vous réserve, donc vous venez.

- C'est toi qui viens, c'est moi qui attends.

T'es sérieuse, là? - Oui, eh bien, c'est ça.


Continuez de jouer pour la huitième année consécutive

Les fourberies de Scapin en Avignon, plutôt que de laisser sa chance à une jeune
metteure en scène brillante!

Écoute-moi bien, l'intermittent, tu m'as pas une troupe de théâtre pour


aujourd'hui, tu vas te faire cuire le cul.

On va pas se laisser faire, Soraya.

- On va faire un truc qui va partir en couilles!

- Thomas a jamais eu d'anniversaire, tu te rends compte? C'est horrible.

Puisqu'il faut réserver une troupe de théâtre soi-disant un mois à l'avance, on va


le faire nous-mêmes, son anniversaire.

- C'est son anniversaire? - Je sais pas.

On s'en fout, il en a jamais eu.

On va lui faire le plus beau des anniversaires.

Soraya.

Grand salon. Maintenant.

- Martin!

- Quoi?

- Il a répondu! (musique moqueuse)

- Il va voir de quel bois je me chauffe. - Voilà!

Ça, c'est mon gros pépère poilu.

- Non! Pourquoi poilu d'abord? (toc-toc! ) - Oui?

- « Retrouve-moi en salle de réu j'ai une surprise pour toi. »


- Installe-toi, je t'en prie.

Ah là là. Le boulot. Pas facile, hein?

- Non.

- Alors je voulais revenir sur ce qu'on s'était dit tout à l'heure, comme quoi on
était pressés de passer la nuit ensemble.

Et je me suis dit: oh. . .

Cool, William, cool.

C'est pourquoi je nous ai préparé un petit diagramme pour faire le point.

- Wow, un diagramme. C'est romantique.

- Alors. . .

- Ça, c'est pas un diagramme, c'est des mots écrits sur un tableau.

- Donc ce diagramme s'intitule Coucher avec William, les pour et les contre?

- Et pourquoi c'est sous forme interrogative?

- Non. C'est « les pour ».

Plus loin, « les contre? ». Point d'interrogation.

- Je comprends pas.

- Y a-t-il vraiment des contre à coucher avec William? Je ne pense pas.

Et s'il y en a, on le découvrira par la suite, d'accord?

- OK, vas-y, je t'écoute.

- Les pour!
Tu es belle. Tu es même très belle. T'es magnifique.

Voilà. J'aimerais t'exposer dans mon salon derrière une vitrine.

- Comme une sorte de bibelot? - Non. Comme, comme. . .

Comme une oeuvre d'art. - Même principe.

- Ce que je veux dire, c'est que j'ai envie de t'embrasser tout le temps, j'ai
envie de passer chaque seconde qui passe avec toi.

- William, t'es trop mignon. Mais là, tu me fous la pression.

J'ai pas l'habitude des relations intimes comme ça.

Non, tu comprends, les relations dans lesquelles je suis émotionnellement


impliquée, je veux dire.

- Il va bien falloir, à un moment donné. - Je sais. On va en parler, je te promets,


mais là, un client m'attend, faut que j'y aille.

- À propos de taf, j'avais pensé à un réajustement en ce qui te concerne.

- Dis-moi. - Arrêter.

Ou faire autre chose.

- Tu te fous de moi? On s'est embrassés deux fois et tu veux que je devienne femme
au foyer? T'es débile.

- Alors attends, parce que c'est pas fini.

- Non, mais tu lui as pas dit ça?

- Bon, ça va, j'ai fait une erreur, ça arrive.

- Ça arrive?

Non. Ça arrive de mettre trop de vodka dans un Sex on the Beach, ça arrive de mal
zester un Old Fashion, mais pas dire à une meuf que tu viens de pécho d'arrêter de
travailler!
- Ça me met trop la pression.

Je perds mes moyens quand je suis avec elle.

De toute façon, elle est trop bien pour moi, c'est tout.

« Mais non, William, t'es super, tu la mérites. »

« Merci Serge, c'est gentil. » - Non.

T'es un gamin qui sait pas quoi faire d'un jouet qu'il a reçu en cadeau.

Clem, c'est pas un jouet que tu peux utiliser comme tu veux.

En plus, au lieu de la rassurer, tu la fais flipper!

C'est contre-productif, c'est n'importe quoi, ça!

Tu peux pas l'emprisonner, cette meuf!

- T'as raison. - Bien ouais.

- Thomas! T'as raison.

On a discuté avec Serge.

Clémence n'est pas un jouet.

- Voilà. - Ses clients doivent arrêter de la considérer comme telle.

On va donc les empêcher de la voir.

- Non, c'est pas du tout-- - Si. - Non.

C'est pas du tout-- - Ce que tu voulais dire. Merci.

Allez.

- Ah ouais. . .
T'as braqué une école maternelle ou quoi?

- Ça va être grandiose. Grandiose.

- Mais t'as eu où tout ça?

- J'ai récupéré les décors de la soirée Caraïbes d'y a deux ans et je suis passée à
la boutique La fête c'est sérieux, pour acheter des costumes.

On va faire un spectacle sur: des abeilles qui parlent!

Thomas adore délirer. . . et les animaux, ça va être génial! - Les abeilles?

C'est tout claqué, non?

- Pardon? T'es au courant de ce qui se passe un peu?

Le dérèglement climatique, la montée des océans?

Si demain y a plus d'abeilles, on meurt tous en trois semaines.

- Non, mais je respecte les abeilles, la pollinisation, tout ça, c'est juste que. .
.

C'est pour les gosses, quoi.

Mehdi, t'en penses quoi? - C'est pas tout claqué.

Mais on nous fait culpabiliser en nous disant de faire attention à la planète,


alors qu'on paie les pots cassés des générations précédentes.

- Va faire tes devoirs, Greta Thunberg. (musique d'espionnage)

- Ah! On a des choses à cacher, hein? !

Pardon, je regrette. Je vous emmène un. . .

- Thomas, c'est une âme d'enfant qui n'a jamais pu vivre des choses d'enfant.
C'est pourquoi il est jamais devenu adulte.

Ce spectacle sera comme une thérapie accélérée pour lui.

Tiens.

- C'est quoi?

- Bien, le texte du spectacle. Je l'ai trouvé sur Internet.

Et tu vas jouer la narratrice. (rire)

J'ai réécrit des trucs, dis-moi ce que t'en penses.

- C'est mort. Je joue pas dans une kermesse, moi.

- Ton petit frère, tu ferais pas tout pour qu'il soit heureux?

- Ouais. - Bien voilà.

Thomas est comme un petit frère pour moi.

Un petit frère qui a jamais eu de parents, jamais eu d'anniversaire.

Qui a juste besoin qu'on lui tende la main. (couinement)

- Vas-y, d'accord.

- Allez!

Super. Maintenant, va me chercher les autres, j'ai besoin d'eux pour la pièce.

- Monsieur, c'est impossible de passer, je suis désolé.

- Non, mais j'ai rendez-vous, je dois rejoindre une amie.

- Y a une infection au premier étage. Désolé. Stop!

Y a un mort. C'est peut-être votre amie.


Alors, appelez-la pour savoir si elle va bien. Allez, allez, allez!

J'attends de ses nouvelles!

- Vous cherchez pas à pimenter vos moments intimes avec une tierce personne?

- Je veux juste monter dans ma chambre poser mon sac.

- Vous croyez que ça m'amuse? Je fais que mon travail.

Circulez, s'il vous plaît. Circulez.

- C'est cool les séminaires. - Les séminaires, c'est super.

- Et après le séminaire, il va être crevé, il va avoir besoin de se détendre.

- Je sais pas. - Si.

Et comme y a pas bobonne, il va commander une escorte. - Pas du tout.

- Il vend des cartouches d'imprimante dans la journée et il croit qu'il peut mettre
une cartouche à ma femme?

- Ça va pas?

Vous êtes malade. - Bien voyons.

- Et tu vas me faire croire qu'habillée comme ça, tu vas pas voir une escorte?

Allez, dégage. Bah!

Thomas pour William.

Périmètre sécurisé, je répète: périmètre sécurisé. (musique d'espionnage) (musique


moqueuse) (grognement de rage)

William! Je t'appelle depuis tout à l'heure.

Tu réponds pas au talkie. - Thomas, j'ai pas de talkie.


- OK. Tiens, vas-y, c'est. . .

- Allô?

- Ouais, William, c'est Thomas. Juste pour te dire qu'ici, tout est sous contrôle.

- Si t'es ici, qui surveille là-bas? (bips d'alarme)

- La poursuite, les marques au sol, les collants. . .

Est-ce que j'ai oublié les collants?

Ah non. Oh là là. Ça, ça va être là. . .

Alors? - Alors j'ai essayé, mais. . .

- Écoute-moi bien, Soraya.

- Je t'écoute.

- Soraya, le spectacle commence dans 15 minutes, alors va falloir se sortir les


doigts parce que je gère toute seule dans cette histoire.

C'est un spectacle sur des fleurs!

Qu'est-ce que vont butiner les abeilles si je n'ai personne pour jouer les
fleurs? !

- Ils ont du taf, ils peuvent pas!

- Ah! ! ! Je vais le faire toute seule, puisque je peux compter sur personne dans
cet hôtel!

Termine de tout installer!

- Ah, tu veux faire le malin?

Tu veux faire le malin avec Martin?

On va voir qui c'est, le gros pépère.


Moi, je suis un gros pépère? - Martin!

- Moi, je regarde des gougouttes?

- Qu'est-ce que vous faites? - Je suis pas venu ici pour qu'on me traite de
gougoutte!

Alors je regarde les gens, puis si y en a un qui sort son téléphone, je le filme!

- Changement de programme. J'ai besoin de figurants sur le spectacle de Thomas.


Mettez-vous en costume de fleur.

- Impossible, je dois bosser!

- Si vous allez sur scène, vous aurez une vue panoramique.

Hé! Vous verrez tout le monde.

- Ça, c'est bien ça.

Ça, c'est bien.

- Serge! - Alors là, va falloir plus qu'une entourloupe comme ça pour me


convaincre. - Serge! (fracas de verre)

William!

J'ai besoin de toi pour l'anniversaire de Thomas!

- Moins fort, s'il te plaît. - Qu'est-ce que tu trafiques encore?

- Y a un client dans la chambre. - Pourquoi il faut parler moins fort, Il dort?

- C'est parce que. . .

Il est fou. Il est complètement fou.

Il menace de faire des taches partout, il a dit:


« J'ai du beurre demi-sel, j'hésiterai pas à m'en servir ».

- Pose cette plaquette de beurre tout de suite!

- Putain, Delphine, qu'est-ce que tu fous là, bordel?

- Pardon, je savais pas. - Y a rien à savoir!

Bouge! Bouge! Désolé, Patrick, vraiment.

- Non, c'est pas grave, je vois qu'un petit quiproquo.

Enchanté, willkommen. Moi, c'est Patrick.

- J'ai paniqué, c'est William qui m'a dit. . . (en choeur): William!

- Mais c'est pas possible, franchement!

- Il va se faire tirer les oreilles, lui. - Ouais. (babil) - Je suis désolée.

Faut vraiment que j'y aille. (babil)

- Allez, cul sec.

C'est bien, allez. (coups frappés) (trois coups) (musique douce) (applaudissements)

- C'est Soraya.

- Il était une fois, dans une prairie magique, trois petites fleurs qui poussaient
paisiblement et qui répondaient aux doux noms de Marguerite, Flore et Pissenlit.
(applaudissements)

Mais arrive alors la reine de la prairie, dans ses sublimes rayures noir et or,
vole avec grâce, la plus belle et la plus majestueuse créature que la Terre n'ait
jamais connue: reine Delphine.

Mais que toute la prairie appelait sobrement Marraine. (applaudissements) C'est de


la merde. (bourdonnement)

Nulle autre n'avait sa grâce, sa délicatesse, ses courbes et son allure, c'était
bien la plus merveilleuse des abeilles qui allait butiner une à une les fleurs.
Elle est sérieuse, elle? - Je butine, je butine. . . (bourdonnement) - La belle
abeille doit récolter tout le pollen de toutes les fleurs de la forêt.

Elle zigzague alors de fleur en fleur pour récolter le précieux pollen. (fracas)
(vibration de cellulaire) (musique moqueuse) (rire sonore)

- Enchaîne! - Arrive une autre abeille.

- Une autre abeille. . . bien moins majestueuse que la reine Delphine, qui voulait
visiter le jardin des fleurs.

- Ouais, sauf qu'y a une fleur qui est du genre à se refermer sur les abeilles,
comme une plante carnivore. - Voilà!

Merci, gentille visiteuse. - C'est peut-être la nature.

Ou peut-être que la fleur est mal cultivée, je sais pas, mais le résultat, c'est
que l'abeille, elle ne peut plus respirer. Elle étouffe, l'abeille.

Et elle va finir par crever si la fleur accepte pas de s'ouvrir un peu plus.
(murmures dans la foule)

- Eh bien. . . on dit « pas folle la guêpe », mais par contre, l'abeille, elle est.
. .

- Enchaîne!

- C'est ainsi que fut inventé le miel de Guérande.

Fin de l'histoire, applaudissements, merci.

Vas-y, c'est tout claqué là. Pfff. (applaudissement isolé) - Bravo!

Bravo! Bravo!

- Maman?

- J'ai eu l'idée de prendre une chambre.

- J'ai pas été assez clair? T'as rien à faire là.


- Enzo dit que vous avez un petit problème de couple?

- Enzo, qu'est-ce qui se passe? - Du coup, il a appelé maman.

- C'est trop bête de s'embrouiller comme ça, non? (encouragements)

- Pour avoir une grosse rentrée d'argent d'un coup. . . - Ah!

- J'ai booké tous les commerçants, en même temps, le même jour. - C'est débile
comme idée.

- On ne touche pas au jokari, OK? !

- Bon bien, ça se passe bien.

Calmez-vous, je vais trouver une solution.

6.
- Ça boosterait la fréquentation de l'hôtel, sans augmenter les dépenses.

Et c'est donc la solution que je propose.

- Bravo, William. Bravo.

- Alors, deuxième chose. Comme vous le savez, on met régulièrement l'hôtel à


disposition des petits business locaux.

- Je savais pas.

- Mais si, on leur donne un stand pour présenter leurs produits, ça dynamise
l'activité de l'hôtel, puis ça nous fait une petite rentrée d'argent.

- Exactement. Et, cette histoire de petits commerçants, ça m'a donné une idée.

- Commander sur Internet?

- Ah, bien bravo. Le commerce en ligne, ça fait crever les petits commerçants, t'es
au courant? - Calme-toi, François Ruffin.

- Elle a raison, ces petits commerçants, ça représente 10% de notre clientèle.


- Ils se font écraser par des vieux milliardaires dégueulasses, qui se croient tout
permis.

- Et ça, c'est 90% de notre clientèle. (sonnerie de cellulaire) - Allô. Oui, moi
aussi, je t'aime, Enzo, mais là, je travaille.

Oui, oui, on se voit ce soir. Oui. Bisous.

- C'est quoi, votre idée? - Bien, mon idée, c'est que pour avoir une grosse rentrée
d'argent d'un coup, j'ai booké tous les commerçants en même temps, le même jour.
Boum!

- Mais c'est débile comme idée. C'est ingérable.

- Non, attendez, « ingérable », je vous permets pas, je pense que le boss a tout
prévu.

- Eh bien, oui, Martin. J'ai tout prévu.

Et j'ai prévu que c'est vous qui alliez gérer ça.

- Moi? Je viens d'être mis au courant et je connais aucun des commerçants.

- Hum hum. Mais vous inquiétez pas,

Thomas a pris les réservations, il va vous aider.

- Oh, je suis sauvé, alors. - Merci.

- Non, mais c'était sarcastique, Thomas.

- Sarcastique ou sac plastique? Parce que sarcastique ça veut rien dire, et sac
plastique, ça pollue. J'aime pas.

- Je peux le faire tout seul? (indicatif musical)

- Je peux t'aider? À trouver la sortie, par exemple?

- Bonjour, William.

- J'ai pas été assez clair, hier. T'as rien à faire là.
- Je me suis dit que ce serait une bonne idée de prendre une chambre. . .

- Ah non, on est complet. Plus une chambre de libre.

- Je me suis dit que ce serait une bonne idée, du coup, j'ai pris une chambre.
Voilà.

Si ça se passe bien, bien, je prolongerai.

- Plus une chambre de libre à partir de demain, voilà, c'est ce que je voulais
dire. - Ah.

- Ouais, on fait une offre, une chambre louée, pas de chambre pour les mères
indignes. Voilà, bonne journée.

- En tout cas, j'ai une chambre aujourd'hui.

Donc si le groom veut bien monter ma valise?

Merci. - Bon, qu'est-ce que je disais?

Oui, donc le sarcasme, Thomas, c'est. . .

William, il vous a appris à mentir.

- Ouais. - Bien voilà, le sarcasme, c'est un genre de blague, où on fait exprès de


mentir, pour faire ressortir la vérité. Vous voyez?

- J'ai compris. - Bien voilà.

- En fait, c'était du sarcasme, parce que j'ai pas compris du tout.

- Non, c'est pas ça du tout. En fait, c'est. . .

- Monsieur Gambier? - Lui-même.

- Bonjour, Sophie Trinh, je suis en déplacement professionnel, je suis la


directrice de l'hôtel--

- Royal? Oui, je connais, c'est un très bel établissement.


- Merci. Bah voilà, j'étais ici pour un rendez-vous, et je voulais vous dire que
j'admire beaucoup votre travail.

- Bien, merci beaucoup. Thomas.

- Merci. - Bonne journée.

- À vous aussi. - Voyez, Thomas, avec un minimum de courtoisie et d'organisation,


ça se passe très bien.

- Oh, tu me vires tes saloperies de ma table, là. Allez.

C'est mon stand ici, tu vois pas? Va-t'en.

- Un problème? - Oui.

Alpitrott, matériel de randonnée. Je suis désolé, mais elle a pas à foutre tout son
bordel sur ma table!

- Faienstyl, fournitures de peinture sur porcelaine.

Moi au moins, mon bordel, c'est artistique !

Pas des vieux qui suent du cul dans leurs shorts!

- Ils t'emmerdent, les vieux qui suent du cul.

C'est toi qui sues du cul, là! (toussotement)

- Écopopo. Sanitaires éco-responsables.

Écoutez, on est tous des petits commerçants, d'accord?

Alors, il faut se serrer les coudes!

- Alors toi, quand on voudra chier dans un panier en osier, on t'appellera.

- Je t'emmerde, mon gars! - Non, moi, je t'emmerde!


- Tu me parles pas comme ça. - Je parle comme je veux.

- Faut se calmer! - Tu t'en vas!

- Non, c'est pas. . . - Va-t'en, va-t'en!

C'est mon stand! Alpitrott. - Je partirai pas!

- Mais c'est impossible! (cloche d'ascenseur)

- Voilà.

- J'ai pas le droit à une petite visite?

- Si. Alors cette chambre possède un minibar.

Très froid, comme le coeur de certaines personnes.

Ensuite, un lit très spacieux. On y tient à deux, ou seule avec son égoïsme et sa
lâcheté.

Cette chambre possède également un balcon qui permet de voir la mer, ce que j'ai
pas pu faire pendant 25 ans.

Et enfin, une salle de bain, équipée avec un robinet qui, lui, ne fuit pas,
contrairement à certaines personnes.

Voilà. - Merci. C'est très bien.

Moi, je t'ai fait un petit gâteau.

Rien que pour toi, mon chéri. Et attention, fait maison.

- Merci. (soupir) (conversations indistinctes)

- S'il vous plaît. S'il vous plaît.

S'il vous plaît. Calmez-vous, je vais trouver une solution.

- Magifranck, accessoires de magie.


Pourquoi on vous écouterait?

C'est à cause de vous qu'on est dans cette situation! (clameur d'approbation)

- Alors, oui, il y a eu un petit problème d'organisation, je comprends que vous


soyez en colère après l'hôtel.

- Bouh!

- Pierrick Bitton. Dictionnaire des onomatopées. Bouh! (en choeur): Bouh! Bouh!
Bouh!

- S'il vous plaît, on va pas s'en sortir. J'ai besoin de parler à un porte-parole.

- Hadjimax, équipement pour les arts martiaux. Je pense que je peux porter la
parole, car je porte déjà en moi des siècles de sagesse orientale. (cri agressif)
(murmures d'étonnement) - D'accord. Très bien.

- Namastop, accessoires yoga et méditation.

Je pense que pour être un bon porte-parole, il faut savoir écouter sa voix
intérieure, c'est pourquoi je suis bien évidemment la plus qualifiée. (court
mantra)

Namasté. - Ouh!

- OK, bien, vous pouvez peut-être faire un. . .

- Ludoflex. - Ouais. . .

- Matériel de gaming professionnel.

Et, en tant que modérateur de forums sur le gaming, le rétro-gaming et le hardcore


gaming, je porte déjà la parole de plusieurs milliers d'utilisateurs. (sifflement
d'admiration)

- C'est pas vraiment une onomatopée.

- Oh!

- Et, puisqu'on va être amenés à cohabiter, j'ai pris la liberté de dresser une
liste des individus que je ne souhaite pas côtoyer.
- D'accord. Et pourquoi, ça aime pas qui, les gamers?

- Les femmes. - Oh, très drôle.

Ah oui, les femmes. - Bon, ça suffit, maintenant!

J'étais là en premier, donc c'est moi le porte-parole! OK? (clameur de la foule)


(brouhaha)

(Il boit bruyamment. )

- Alors? Ça t'évoque un automne pluvieux sous un plaid en cachemire?

- Automne pluvieux, j'ai. - Ouais.

- Le plaid, OK. - Et le cachemire?

- Polyester. - Ah ouais?

- Y a une légère amertume, tu trouves pas?

- Ah, j'ai pas goûté, je bois pas d'alcool.

- Ah, bien, c'est pas pratique, ça.

- Qu'est-ce qu'il y a, tu attends quelqu'un?

- Ouais. Clémence. - Ah, c'est pour ça, la fleur?

- Hum hum. Je vais lui offrir cette fleur, je lui fais une blague, bim:
réconciliation. Bim: coït, peut-être. Bim.

- Ah ouais? - Ouais.

C'est malin, puisque c'est un tournesol.

Référence au spectacle, tu vois.

- Ah, mais ça serait peut-être encore plus malin d'aborder le problème avec elle.
Pour voir ce qu'elle a à te dire, un truc plus adulte, quoi.

- Genre des roses? J'y ai pensé, mais ça marche pas avec la blague.

- Serge! T'as pensé à mon café? - Ouais. (raclement de gorge)

- Euh. . .

T'es tellement radieuse comme un soleil, qu'il se tourne vers toi.

- T'as une poubelle aussi, s'il te plaît?

- Ouais.

- Merci.

- Y a une légère amertume, tu trouves pas?

- Ça va. (soupir) - Il y a un problème?

- Non, c'est juste que l'emplacement est pas terrible, quoi.

- Oui enfin on est très nombreux et y a des stands plus importants.

Les jeux, on s'en fout un peu. - Pardon?

Pour votre gouverne, madame, les jeux vidéos sont le plus grand vecteur de
rassemblement de l'histoire de l'humanité.

Les jeux vidéos ont réuni des individus du monde entier sans discrimination, aussi
bien des hommes, des blancs, que des hétérosexuels.

Vous méritez un meilleur emplacement.

On va mettre le Jokari Club à votre place, ça intéresse personne. (criant): Pardon?

Le Jokari, c'est du sport! Et le sport, ça sauve des vies!

Regardez Jo-Wilfried Tsonga, sans le tennis il serait encore en train de faire des
pubs pour des barres chocolatées.

Je sais que pour beaucoup d'entre vous, l'effort physique est un concept abstrait,
mais on ne touche pas au Jokari, OK?

On a qu'à mettre les végans derrière la plante verte. Ça leur fera à bouffer.
(rires) (criant): Pardon?

Ahimsa! Le respect de la vie et la non-violence.

C'est un principe fondamental du yogisme, et ça inclut la bienveillance envers les


animaux.

Alors, les végans, ils bougent pas!

- De toute façon, ils ont pas la force. (rires) Ferme ta gueule, toi!

Le E-sport, c'est même pas du vrai sport!

- Ah ouais? Et pourquoi? - Rester assis dans un fauteuil, c'est ce qu'on fait après
le sport, normalement.

- « Ce qu'on fait après le sport, normalement. » (grognement) (musique rythmée)

- Bonjour. - Bonjour!

Enzo, qu'est-ce qui se passe? - Alors, en fait--

- Enzo m'a dit que vous aviez eu un petit problème de couple.

- Bien, du coup, j'ai appelé maman.

- Du coup, il a appelé maman. - Bien oui, maman, logique.

- Je me suis dit que je pouvais, en quelque sorte, « arbitrer » la situation.


(rires maniaques)

Ding! (rires)

- C'est pas possible, vous l'avez eu à quel âge?


On jurerait que vous êtes frère et soeur.

- Oh, Serge.

- Merci beaucoup pour le gâteau. - Je vous en prie.

- Tout se passe bien, on dirait. - Pas mal.

- Comme quoi pour que les gens nous aiment, suffit de leur offrir un gâteau, et de
pas les abandonner à l'âge de six ans.

- Je ne sais pas ce que t'as raconté ton père, mais. . . j'aimerais te donner ma
version, un jour.

- Un jour? Mais non, dis-le maintenant, au cas où tu partirais sans prévenir.

- William. - Allez, vas-y, je t'écoute.

- Bon.

Déjà, il faut que tu saches que. . .

Même si ton père travaillait beaucoup, quand on était tous les trois, c'était les
plus beaux moments de ma vie.

- Wow! J'en ai les larmes aux yeux.

- Sauf qu'un jour, ton père a changé. Il est devenu de plus en plus agressif, et de
moins en moins présent. Je me suis dit: Natalie, c'est. . . c'est une mauvaise
passe.

Là, il m'a tout avoué. - Il t'a trompée?

- J'aurais préféré, non. Il s'associait avec des gens pas très convenables.

Très dangereux.

Il disait qu'il faisait ça pour nous.

Et qu'on ne bâtissait pas un empire sans quelques fois flirter avec la ligne jaune.
Du coup, je. . . je l'ai supplié d'arrêter, mais il a rien voulu savoir.
Je ne pouvais plus vivre comme ça.

- Nous y voilà.

- Alors, une nuit, j'ai commandé un taxi.

J'ai rien pris. À part toi.

Je voulais t'emmener loin de lui, n'importe où, mais il a tout découvert.

Il m'a interdit de t'emmener, de te revoir et. . .

Alors, je suis partie.

Seule.

Mais depuis, j'ai jamais cessé de m'en vouloir.

- Bien, ça nous fait un point commun.

- J'arrive.

- Regardez! - Qu'est-ce que c'est que ça?

- Apparemment, ils se sont organisés en « familles ».

- Et on tire sur la corde. . . - Là, c'est nature et bien-être.

Ils font des petits massages, tout ça.

Là, c'est ludisme et spectacles. Et là, c'est sports et loisirs.

Leur indice de masse corporelle est. . . (cris guerriers)

- Bon, qu'est-ce qui se passe? - On n'arrive pas à cohabiter, parce que l'hôtel n'a
pas su s'organiser correctement.

- Exact.
Nous nous sommes donc réapproprié l'aménagement de nos étals commerciaux.

- Et de nos stands. - Afin de nous livrer à ce qui nous semblait inéluctable.


L'affrontement physique.

- Et la bagarre! - Ça veut dire la même chose.

- Lequel mot? - Affrontement, bagarre, connard! - Mais comment tu me parles? (cris


de rage)

- Bon, bien, ça se passe bien.

- C'est du sarcasme?

- Ouais.

- Bien. L'épreuve de résolution du conflit conjugal peut commencer.

Delphine, contre Enzo.

- Contre? - Ah oui. Non, effectivement. . .

- Première question, vrai ou faux?

Delphine est responsable du bonheur d'Enzo?

- Faux. - Correct, pourquoi?

- Parce que l'harmonie dans un couple est un travail commun, mais chacun est
responsable de son bonheur personnel.

- Faux! C'est moi qui suis responsable du bonheur d'Enzo.

- Ouais. - Question suivante.

En France, est-il interdit de perdre du poids?

- Non.

- Ah, donc vous étiez au courant?


Bonne réponse.

Question suivante.

Qui. . . est le zozo. . . à sa mamoune?

- C'est moi! - Bonne réponse!

- Non, mais c'est n'importe quoi!

C'est quoi, la prochaine question?

« Les femmes de chambre sont des traînées? »

- Non.

- Enzo, je t'aime, mais il va falloir choisir.

Un couple c'est deux personnes, d'accord?

- D'accord.

Eh bien, dans ce cas, on sera deux. (sonnette d'ascenseur) (sonnerie) -J'arrive pas
à passer le niveau deux, là. Oh, c'est pour vous! -Bien, évidemment que c'est pour
moi, c'est mon téléphone.

Attention Ludovic, je t'ai déjà dit de pas toucher à mes affaires!

- Pardon.

- Bonjour, papa. -Bonjour, mon petit bonhomme!

- Ouais. (porte) - Alors cette faillite inéluctable, ça avance?

- Non, désolé. Pourtant, je sais que t'as mis beaucoup d'espoir en moi, hein?

- Oh je me fais pas de souci, je le connais, mon fiston!

- Tiens, bien en parlant de fiston, j'ai reçu la visite de quelqu'un. -LURSSAF?


L'inspection du travail? Les Prud'hommes?
- Bien mieux. Maman. -Pardon? - Ah oui, maman. Ton ex-femme.

Je sais que ça fait longtemps, mais quand même.

- Je t'interdis de lui parler, tu m'entends?

- T'es très mal placé pour m'interdire. -Tu lui adresses pas la parole! - Très mal
placé au sens propre, parce que physiquement, t'es en prison.

- William! -Et au sens figuré aussi, rapport que tu sois un très mauvais père. -
Elle a pas le droit de te voir.

- Je sais. Tu te doutais bien que t'allais pas pouvoir nous manipuler comme ça
toute ta vie.

- Arrête de faire ton petit merdeux et écoute-moi!

- Allez! Ça fait toujours plaisir de t'avoir au téléphone. . . -William! - Très


agréable, merci, au revoir papa! - William! (soupir)

- Je peux te parler? - Ouais, tu peux essayer, ouais.

- Bon, c'est trop bête de s'embrouiller comme ça, non?

- Pas grave, c'est moi qui suis bête, c'est ça le problème.

- C'est pas ce que je veux dire.

- Vous êtes ma belle-fille, je suppose.

- Bonjour. - Je dérange pas, j'espère.

- Si, si, tu déranges.

- Bien, je vous laisse, alors. - Voilà, laisse-nous.

- Désolée. - Ah bien. . .

T'es capable de t'excuser? C'est bon à savoir!


Quoi? - Mais je sais pas.

T'es obligé d'être tout le temps désagréable?

- Non, tu connais pas le contexte.

- Mais c'est pas une histoire de contexte, William.

Tu fais ça avec tout le monde. Les gens qui t'aiment, tu crois que tu peux en
disposer.

- Ah, oui. C'est moi qui dispose des autres. OK. (soupir)

- Ah putain, même pas foutu de virer sa mère, il faut tout faire soi-même ici.

Odile? - Oui?

J'ai réfléchi à ce que tu as dit et j'ai trouvé la solution. On est deux. Un, deux.

Mais ma mère est toujours là. Hein, maman?

Ah oui, je serai toujours là pour toi, mon zozo!

C'est génial, hein? - Enzo, tu. . .

- C'est sûr qu'il faut imaginer. J'ai une perruque, mais à terme, je vais me faire
une teinture.

Oh non! Pas une teinture, c'est dommage, toi qui a de si beaux cheveux.

- Enzo!

- C'est pour cette traînée que tu fais ça?

Maman, je t'ai déjà dit d'arrêter de l'appeler comme ça, c'est pas une traînée. . .

- Bon, stop! Écoute, on peut pas continuer comme ça, on va s'arrêter là, hein?
C'est fini, nous deux.

- Oh, mais. . . - Bien. . . Désolée.


- D'accord, je. . . Comment je vais faire pour l'annoncer à ma mère?

- Ah, bien ça, je peux m'en occuper. Odile?

- Oui? - Oh, putain.

C'est fini avec Enzo. Vous aviez raison, je suis pas assez bien pour lui.

- Comme quoi vous êtes pas si bête.

- Voilà. - Eh bien, très bien.

Tu viens, mon zozo? On rentre à la maison.

Maintenant? Oui.

Au revoir. Tu viens? (murmures indistincts) (clameur de la foule)

- Excusez, excusez-moi. Excusez-moi!

Bonjour, c'est pour une livraison, en fait.

- Brad Smith, sosie de Brad Pitt. Y a quoi dans ce paquet?

- De quoi? - Y a quoi dans ce paquet?

- Ah, calmos. Euh, c'est une surprise, pour récompenser le meilleur exposant de la
journée.

- Ah, d'accord, merci. - Le meilleur exposant?

Je sais pas qui c'est, mais c'est sûr que c'est chez nous!

- Non, mais tu veux une médaille parce que tu pisses dans une gourde? (clameur de
la foule)

- Silence!

Regardez-nous.
À force de nous déchirer, nous avons oublié qui nous sommes.

- Elle a raison. Par manque de grandeur, nous avons oublié quel était notre
véritable ennemi.

Le commerce en ligne.

Qui nous écrase. Qui nous étouffe!

- Nous sommes tous frères et soeurs.

Unis contre la tyrannie! - Après moi, je suis que livreur, vous savez, dans deux
ans, je suis remplacé par des drones. Je vois pas l'intérêt de me péter la gueule.

C'est ri. . . Enfin, je vous, euh. . . (claquement de porte) (cris de célébration)


(conversation indistincte)

- Ça va, je vous dérange pas? - Bien si, un peu, mais. . .

- Oui, bon, oui, j'ai compris, c'est moi, le problème.

J'avais tellement peur que ma mère vienne tout gâcher que je l'ai fait moi-même.

Donc, j'étais comme un con, là, avec mon tournesol. Donc oui, oui, je suis con.

Je suis désolé, voilà, j'ai tout gâché.

- T'as peut-être pas tout gâché. - Ah bon?

- Bien, on a un peu papoté, avec ta maman, on s'est raconté nos vies, elle m'a
raconté la tienne et. . .

Ça explique pas mal de choses. Alors, ça justifie pas du tout la façon dont tu m'as
traitée, mais. . . ça justifie peut-être que je te laisse une deuxième chance.

- Moi aussi, j'aimerais bien avoir une seconde chance.

Je voulais te faire toutes mes excuses, William.

En fait, tu avais raison, j'aurais dû le faire depuis longtemps.


- D'accord.

- Tu as pas l'air très, très content, là, hein?

- Euh, si, si, je suis content, je suis très content.

Parce qu'à la base, j'avais prévu de m'engueuler, donc. . .

J'ai besoin d'un temps de réadaptation, quoi, voilà, c'est tout. (rire) C'est en
train de redescendre. (applaudissements continus)

- Wow, c'est beau. Ah, je retrouve mes sensas'.

- Ouais, je sais, c'est impressionnant, hein?

- Ouais. - . . . arrive en transversal: parade avec les membres supérieurs. (petits


cris) Attention! (applaudissements)

- On a eu de la chance que ça se termine comme ça.

- La chance n'a rien à voir là-dedans, Thomas.

Quand on joue avec autant de pièces, tout est question de stratégie.

Puisque l'hôtel était la cause du problème, il était impossible qu'il apporte la


solution.

C'est pourquoi fallait leur faire croire que la solution venait d'eux-mêmes.

Calmez-vous, je trouve une solution.

- Pourquoi on vous écouterait?

- La première étape était donc d'identifier les leaders.

J'ai besoin de parler à un porte-parole.

- Hadjimax. - Namastop. - Ludoflex.


- La deuxième étape: mettre les égos des leaders en compétition, afin de les
pousser à rallier les exposants derrière eux. . .

- Tu mérites un meilleur emplacement.

- Et transformer ce chaos en trois blocs distincts.

- Ils se sont organisés en « familles ».

- Et enfin, une fois les trois pièces du puzzle fabriquées, les réunir en leur
livrant un ennemi commun.

- Le commerce en ligne. . . Qui nous étouffe! (cri agressif) (cris de célébration)


- Vous voyez, mon petit Thomas, en hôtellerie, il n'y a pas de hasard.

Juste de la compétence. (soupir) (applaudissement) - Bravo.

S'il y avait un panthéon de l'hôtellerie, vous mériteriez d'y figurer. - Merci.

Mais y en pas, en fait, j'ai fait la demande, ils ont. . .

Ç'a été refusé. - Je sais. En tout cas, si vous voulez travailler dans un
établissement moins. . . chaotique, vous savez où me trouver.

- Bon. J'ai réussi à te trouver une chambre, donc j'ai prolongé ta réservation.

- Merci, mon fils. - Oh! On n'en est pas encore là.

- D'accord.

- Tiens. Je voulais te donner ça.

C'est la carte de ma chambre. Au cas où tu voudrais passer après le travail.

- D'accord. - On pourrait regarder la télé.

- Ou jouer au tarot, même, c'est. . .

- Par exemple. Enfin, on trouvera bien un truc à faire, je pense.

- J'en suis persuadé.


- Eh bien. Des histoires d'amour et de famille, c'est exactement ce qui nous
manquait à l'hôtel.

Sarcasme!

Martin! Le monsieur, il est génial, c'est un sorcier.

- Je ne suis pas sorcier, je suis hypnotiseur.

- Escroc, quoi. - Ça va?

- C'est juste ma rupture avec Enzo, c'est un peu dur.

- Essaie de penser à autre chose.

- J'y arrive pas. - Thomas.

- Ouais. (exclamation de surprise)

- Je crois qu'il y a eu un souci avec l'hypnotiseur.

- Oh, putain. - Eh, Soraya!

- Martin. - Oui.

- Non, Thomas. - Oui.

- Ça va être compliqué. - Ça va marcher?

Il est prêt.

7.
(musique enjouée)

♪ Pa pa pa pa pa ♪

♪ Pa pa pa pa pa ♪

- Alors, c'était pas le meilleur film de la Terre?


- Si. Pourquoi on a pas regardé le 3?

- Euh, par contre, là, on va pas être copains.

Il y a que Terminator 1 et Terminator 2 qui existent.

Les autres, c'est n'importe quoi.

- Excuse-moi, mais le 1 et le 2, c'est déjà un peu n'importe quoi, hein.

- De quoi, c'est déjà un peu n'importe quoi?

- Ça marche pas comme ça, le voyage dans le temps.

Si tu vas dans le passé pour éviter un événement et que t'arrives à l'éviter, du


coup, quand tu rentres dans le futur, tu peux plus retourner dans le passé.

- Du coup, quand tu rentres dans le futur, tu peux plus retourner dans le passé.
T'es jalouse, ouais?

- Ouais. Tu vois, moi, par exemple, là, si j'allais dans le passé, je me dirais à
moi-même que si je rencontre un groom, faut pas que je m'intéresse à lui parce
qu'il argumente pas du tout bien quand on parle de films.

- Il argumente pas du tout bien quand on parle de films. (rire)

- Je comprends.

Je peux quand même te faire un bisou avant de partir travailler?

- Ça, tu peux, oui. C'est bien ça.

T'as vu, j'ai pas parlé de ton taf, hein.

Je trouve que j'ai fait des progrès, perso.

- C'est vrai, mais du coup, le fait que tu le fasses remarquer relativise un tout
petit peu l'évolution.

- Relativise un tout petit peu l'évolution.


- Allez. - Allez.

Bonne journée!

- À tout à l'heure. - À tout à l'heure. (indicatif musical) (musique douce)

- Bonjour.

Pourquoi vous bougez tout le temps?

- Parce que vous m'éblouissez avec votre lampe, là.

- Ah, d'accord.

- Bon, du coup, vous pourriez l'enlever.

- D'accord.

Vous avez une réservation?

- Non, mais je ne vous parle pas.

- Bien, si. Ça fait déjà une bonne minute.

- Mon amour. . . (en choeur): Oui?

- Ça t'ennuie si je vais à la plage, directement?

- Non, bien sûr. Vas-y, mon amour.

- Ciao.

- Je ne veux pas avoir affaire à vous.

Celui qui s'occupe de moi, d'habitude, c'est Martin Gambier. Il est très bien, il
me connaît, il sait que j'aime quand--

- Quand tout roule comme sur des roulettes.


Absolument.

Comment allez-vous, monsieur Beautrelet?

- Très bien, mon cher Martin, et vous-même?

- Si vous allez bien, je vais bien.

- Je suis rassuré que vous soyez là.

Je ne veux avoir affaire qu'à vous, hein.

- Bien sûr, je m'occupe de vous personnellement.

Je vous accompagne tout de suite à votre chambre.

- Et, dans une heure quinze?

- Votre thé au ginseng avec un zeste de citron et des petits crackers au beurre
demi-sel.

- Pas de beurre doux.

- Pas de beurre doux. (rires)

- Du beurre. (aspirateur)

- Delphine.

Delphine? Delphine!

- Hein?

- Ça va? - Oui.

C'est juste ma rupture avec Enzo, c'est un peu dur.

- T'es triste à cause du gars qui se déguise en sa mère?

- Ouais, tout le monde me dit ça, mais moi, j'arrive pas à l'oublier.
- Quelqu'un qui se déguise en sa mère, ça s'oublie pas.

Mais, je sais pas, moi, essaie de penser à autre chose.

- J'y arrive pas.

- Bon, moi, quand je suis triste, j'essaie de penser à un truc encore plus triste,
comme la famine dans le monde, tu vois.

Donc toi, par exemple, qu'est-ce qui te rend plus triste que ta rupture avec Enzo?

- Que ma mère elle meurt? - Voilà, c'est bien!

- Et que Enzo, il soit pas là à son enterrement pour me consoler.

- Mais t'as pas bien dosé. C'est trop triste ça.

- Oui, maintenant, non seulement c'est fini avec Enzo, et en plus, ma mère, elle va
mourir.

- Bon, toutes les deux, tu sais ce qu'on va faire?

- Excuse-moi, Soraya, c'est gentil, mais tu peux me laisser seule, s'il te plaît?
(reniflement)

Allez, Delphine.

- Et c'est cet état modifié de conscience que l'on appelle la transe.

Mais ne me croyez surtout pas sur parole, venez plutôt me voir exercer mon art.

- Martin! Le monsieur, il est génial. C'est un sorcier.

- Alors, non. Je ne suis pas sorcier, je suis hypnotiseur.

Il y a une petite différence, mais il y en a une quand même.

- Oui. Sorcier, hypnotiseur, envoûteur. . . escroc, quoi.


Serge? La commande de monsieur Beautrelet.

- Ouais.

Voilà.

Thé ginseng, petits crackers, beurre demi-sel.

- Hum-hum, et le zeste de citron?

- Ah, un zeste de citron?

- Oui, un zeste de citron, comme j'ai noté, là: zeste de citron. Souligné trois
fois.

Un, deux, trois, pour pas que vous oubliiez, et vous avez oublié.

- Oh, le mauvais caractère.

Vous gagneriez à être un peu plus comme le réceptionniste.

- Vous voulez dire: influençable?

- Oui. - Non.

- Non. - J'allais dire: aimable.

- Bien, allez-y, monsieur le druide.

- Hum. - Rendez-moi plus aimable.

Après, si c'est trop compliqué, je peux manger des carottes, hein. Vous me dites.
(rire)

- Très bien.

Mesdames, messieurs, vous allez assister à quelque chose d'exceptionnel.

- D'exceptionnellement nul!
Allez-y.

- Très bien.

À partir de maintenant, vous n'entendez rien que le son de ma voix, seulement le


son de ma voix.

Avec le un, vous m'écoutez. Avec le deux, vous m'obéissez.

Et avec le trois, vous allez faire exactement ce que je dis puisque vous allez
devenir beaucoup plus aimable.

Quand je claquerai dans mes doigts, vous sortirez de votre transe et vous
deviendrez: Thomas. (soupir)

Thomas? - Ouais? (exclamations) (rires)

- Euh, je peux essayer un truc? - Bien sûr.

- Là, je pose le verre, mais sans dessous de verre.

Qu'en pensez-vous?

- Bien, tu vas pas le mettre par terre.

Sauf si c'est pour un chien, un caniche. Wouaf!

- Si je le pose sur le bar, ça va laisser des traces. Ça dérange pas?

- Ah, c'est à ça que ça sert?

Je croyais que c'était un frisbee, regarde!

Il va revenir. - Alors, non.

C'est le boomerang qui revient.

- C'est dingue, il est complètement métamorphosé.

- Pas métamorphosé. . . mais hypnotisé.


- Bien, écoutez. C'est complètement ridicule.

Moi, j'y vais. Il y en a qui ont un vrai travail.

- Oh! Donc y en a qui ont un faux travail! La chance!

- C'est normal ce qui vient de se passer, là?

- Oui. Oui, oui.

- Merci pour ce moment. Je ne l'oublierai jamais.

I'll be back.

- Eh bien, hasta la vista, baby.

- Terminator 2. Sérieusement? (soupir) - Quoi, Terminator 2?

- Attends, j'ai entendu. Ça va.

- Oui, tu m'as entendue. Je lui disais au revoir.

- Non, tu disais: « Hasta, la vista. »

- Oui, je lui disais au revoir en espagnol.

- C'est dans Terminator 2. Arrête de te foutre de moi.

- Peut-être que c'est dans Terminator 2, si tu le dis--

- Non, pas peut-être, c'est dans Terminator 2.

- OK, et alors?

- Bien, euh. . . c'est notre truc, quoi.

- Notre truc?

Attends, mais. . . c'est un film que des millions de gens ont vu.
- Ce matin, dans le lit, il y avait pas des millions de gens, il y avait que nous
deux.

- Je vois pas où est le problème, et là, j'ai pas le temps de gérer ça.

- OK, bien ouais.

Bien, c'est ça, fuis. Comme Sarah Connor!

Et pour info, Sarah Connor, elle finit par l'affronter le Terminator.

- Ouais, c'est ça, ouais.

- Ah, ça, les femmes. . .

On peut pas vivre avec, on peut pas vivre sans.

Si tu veux mon avis--

- Non.

- Ah! Martin. . .

J'avais demandé Martin.

- Oui, et vous avez bien fait.

- Bien, allez me le chercher. - Qui ça? De quoi?

- Ah, Delphine!

- Qu'est-ce qui se passe?

- Je viens de me faire piquer par un moustique.

Oh, je me sens pas bien.

- Oh là là! Assieds-toi.
Enzo faisait souvent des malaises.

- Je crois que j'ai des hallucinations, là.

- Enzo aussi, il m'appelait sa petite hallucination.

Il disait tout le temps: « Ma petite hallucination. »

Hé, Soraya!

- Ah! C'est bon, c'est bon. Ça va mieux.

- Non, ça va mieux.

Je vais chercher de l'eau et t'appeler un médecin.

- Non, pas besoin de médecin.

- Si, t'as fait un malaise, j'appelle un médecin.

- Non, non. Je vais l'appeler, je vais l'appeler. (fermeture de porte)

- Je crois qu'il y a eu un souci avec l'hypnotiseur.

- Qu'est-ce que vous faites là?

- Tu veux dire sur cette planète?

Je vis ma petite vie, j'appréhende les événements comme ils viennent.

- Non, ici, à la réception. (dring! )

- La réception, en quoi puis-je vous aider? - C'est monsieur Beautrelet. Où est


Martin avec mon thé?

- Bonjour, monsieur Beautrelet.

Martin vient de monter, il ne devrait plus tarder.


Au revoir, monsieur Beautrelet.

- Martin vient de monter?

Parce que vous êtes pas Martin?

Thomas? - Oui?

- Oh, putain.

- Qu'est-ce qui se passe?

- Bien, on a un problème avec Thomas et Martin.

- Serge, on va pas le dire à tout le monde, d'accord?

On va régler ce problème entre gens qui se respectent les uns les autres.

- Tu dis ça pour moi?

- Serge, toi qui me comprends, est-ce que tu peux dire à Clémence que je refuse de
lui parler, s'il te plaît?

- Bon, Clémence, je sais que tu l'entends, mais je vais le répéter, sinon il va


m'en vouloir--

- OK, c'est bon, là. (soupir)

- Bon. Apparemment, vous avez été hypnotisés.

- Ah! Comme dans Le livre de la jungle!

« Aie confiance. . . »

Hypnotisé en quoi?

- Bien, en Thomas. . . - En moi-même? Trop bien.

- Non, bon, alors, euh. . . Vous, Martin. . .


- Oui. - Non, Thomas. . .

- Oui? - Oh, bon.

Ça va être compliqué.

Allez, allez.

Bon. Vous voyez bien qu'il y a un problème, là?

- Ça oui, il y a une énorme tache sur le miroir, là.

- Non, mais vous voyez qui dans le miroir?

- Bien, moi. - Non, mais vous, qui?

- Bien, Martin. Martin Gambier.

- Tu vois qui dans le miroir?

- Bien, Serge. Salut, Serge! - Salut, Thomas.

- Oh là là. Il faut absolument qu'on retrouve l'hypnotiseur.

- Si vous voulez. En attendant, moi, j'ai un client qui attend son thé.

Il veut avoir affaire qu'à moi, et je sais pas pourquoi, il ne veut plus me laisser
rentrer.

- Vous êtes hypnotisés!

Vous êtes pas dans le bon corps, là.

- Je pense pas.

- Bon, écoutez. Faites-moi confiance.

Thomas, tu montes le thé au client et tu dis pas un mot, et Serge et moi, on va


retrouver l'hypnotiseur.
- Et moi?

- Vous, comme vous êtes censé être Thomas, vous allez à la réception. Ça va aller?

- Étant donné que le poste de réceptionniste est sept niveaux inférieur à celui de
concierge, je pense que oui, ce sera dans mes cordes.

- Oui?

- Un truc à propos de Clémence, ton amoureuse qui t'aime, après promis je me tais.

- D'accord?

- Ça va aller.

- Bon, faut vraiment que tu me le retrouves, là, Serge. (soupir)

- Toc, toc, toc!

Bonjour. Je suis le docteur Quinn.

- Ah, merci d'être venu. - Ça va, Soso?

- Soraya. Moi, c'est Soraya.

Mes amis qui m'appellent Soso. Pas mon médecin.

- Ah, oui, oui. Pardon, ouais, ouais. Donc. . .

À ce quip', vous vous êtes fait piquer par un moustique.

Hein? C'est ça? - Ouais.

- OK, OK. Très bien.

Alors, euh. . . Bien, euh. . .

- Vous avez pas amené votre matériel?

- Oui, c'est con, j'ai oublié mon périscope à la maison--


- Stéthoscope. - Stéthoscope, oui, mais. . .

Là, je vois à l'oeil nu, hein.

Je reconnais ça clairement.

C'est une morsure de moustique-panthère.

Ouais. Ouais, ouais.

Et donc, petite question. . .

Contre les morsures de moustique-black-panthère, qu'est-ce qu'il faut, hein?

- De la pommade?

- Et bien, non! Beaucoup plus simple.

On va utiliser soit de l'eau tiède, hein, qu'on applique avec un petit coton ouaté
ou de l'urine.

Je peux vous emprunter votre salle de bain rapido?

- Bien sûr, docteur Quinn. - OK, merci.

Non, mais ce. . .

Ça va être top. À tout de suite, hein.

- Je crois que c'est un faux médecin.

- Non.

- T'inquiète pas, j'ai un plan pour le faire tomber. (toc-toc)

- Entrez, entrez.

Ah! Enfin!
Thé au ginseng?

- Hum-hum.

- Zeste de citron? - Hum-hum.

- Et, et! - Hum-hum!

- Exactement petits crackers sans beurre doux!

Au fait, ce soir, j'aurai besoin de vous. . .

Pour quelque chose d'un peu spécial. . . (rire étouffé)

- Lâchez-moi. Regardez-moi, écoutez le son de ma voix et lâchez-moi, bordel!

- Je l'ai retrouvé.

- Ah, bon. Je veux pas savoir ce qui s'est passé, mais maintenant, vous allez
déshypnotiser Thomas et Martin.

- Moi, ça fait que quelques mois que je pratique--

- Je m'en fous.

Vous les déshypnotisez, sinon j'appelle les flics.

- OK.

- Non, non, non! - Lâchez-moi!

Oui, oui, mais oui, mais vous étiez là, bien sûr.

Je veux bien réessayer, mais y a un risque qu'ils se prennent pour des chèvres.
Voilà.

C'est arrivé la dernière fois, à vous de savoir si vous voulez prendre le risque.

- C'est un escroc, je vous l'avais dit.


- J'ai cartonné!

J'ai rien dit.

Il était là. . . moi, je faisais: « Hum-hum, hum-hum. . . »

Et j'ai pas dit un mot.

- Bravo, Martin. . . Thomas.

- Et. . . Il m'a demandé de m'occuper personnellement de sa demande en mariage sur


le thème du flamenco ce soir.

Il veut voir que moi!

Et moi, je faisais: « Hum-hum. . . »

- T'as dit oui?

- Hum-hum. - Thomas, tu peux parler.

- J'ai dit oui, j'ai dit oui. - Oh, putain.

Donc, idéalement, il faut apprendre à Martin à être plus comme Martin, et pour ça,
il nous faudrait l'aide de Martin.

- Ou alors. . . il pourrait juste se taire.

- Ou alors. . . qui pourrait juste se taire? Comme ça, là.

- C'est moi, c'est ça? - Ouais. Voilà, ferme-la.

- Même si Thomas se tait, ça suffira pas.

Je ne sais pas pourquoi monsieur Beautrelet ne veut plus que je le serve.

- Parce que vous êtes hypnotisé.

- Mais un client a besoin de moi, il est hors de question que je le laisse tomber.
Je peux très bien entraîner Thomas.

Thomas,

Thomas, Thomas. Sur une table, par exemple, où se place le couteau à poisson?

- Dans le poisson. (raclement de gorge)

Ça va être chaud.

- Ouais.

- Bon, il se passe quoi, là, parce que franchement, moi, j'ai d'autres clients,
hein. . .

Bien, d'autres patients, parce que. . . des patients malades, gravement malades,
qui ont besoin de moi. (toc-toc! ) C'est bon, là. (chuchotements indistincts)

- Ah! Bonjour, docteur.

J'ai appelé une consoeur, je voulais une seconde opinion.

- Bonjour?

- Un double diagnostic, ça, c'est vital.

C'est « carte vitale ». (rire)

Hé, j'ai le même télescope, mais le mien il est rouge.

Ça doit être la même marque. - Respirez.

Alors, cher confrère, vous avez étudié dans quelle université?

- Moi? Bien. . . à l'université, hein. . . de la Sorbonne, à Bordeaux, quoi.

- Ah, Bordeaux.

Vous devez connaître le professeur Pichavant, alors?


- Pichavant, oh bien. . . Carrément!

Qui connaît pas docteur Pichavant? (rire)

On l'appelait Pichave, c'est ça? C'est lui?

- Ouais. - Ouais, ouais.

Je me rappelle. Ouais. Comment ça va, Pichave?

Ah cette ordonnance, Pichave?

Hé, Pichave, on se fait un petit libanais, ce soir?

- Ouais. (rire)

- Ah, c'est un bon gars.

- Ah, y a quelque chose de bizarre, là.

Parce que c'est moi le docteur Pichavant.

- Pichave! Mais. . . c'est la gabardine.

Tu l'avais pas, celle-là, non?

- Ah, tu vois, c'est pas un vrai médecin. Vous êtes qui, alors?

- Quoi, quoi je suis qui?

Je. . . bien, je suis, euh. . . je suis le grand docteur Pichavant.

J'élabore des diagnostics, je confère des ordonnances, et figurez-vous que par le


passé, bien, je. . .

- Je vais me le faire! (mélodie douce)

- Vous pensez que ça va marcher?


- Je pense qu'il est prêt.

On s'est entraînés tout l'après-midi.

- On va voir ça. (soupir) (musique de flamenco)

- Quoi? - Il s'est trompé de verre!

- Brut Cristal 2016, qui déploie une version dense. . .

- Thomas. Thomas!

Pas ça!

C'est avec la flûte qu'on boit.

C'est avec la flûte qu'on boit.

Le champagne, c'est dans la flûte.

Le champagne, c'est dans la flûte.

- Mais qu'est-ce que vous faites, Martin?

Ne me faites pas regretter de vous avoir fait confiance.

- Qu'est-ce qu'on fait? (caquètement)

- Ça, c'est pour vous, tenez.

Celle-là, je la récupère, elle est éventée. C'est de ma faute, j'ai confondu. J'ai
joué avec les bouteilles dans la remise.

Du coup, merci à Martin d'avoir goûté et repéré cette infamie parce que moi, je ne
suis qu'un pauvre fou qui n'a pas la lumière à tous les étages.

Je pars en faisant des petits bonds en arrière et en imitant des choses


improbables. (soupir)

- Je comprends. . . pourquoi vous avez goûté le champagne, Martin.


Merci.

Ça aurait pu gâcher la soirée.

Laissez-nous maintenant.

- Aïe!

- Maintenant, tu me dis qui t'es, sinon j'appelle les flics.

- Mais lâche-moi. Hé, Soraya, je te préviens, si elle m'abîme le coccyx, c'est 50


balles de plus.

- Comment ça, Soraya? C'est quoi, cette histoire?

- J'en sais rien!

- Parle! - C'est une grosse mytho.

Elle m'a payé pour que je joue au docteur et dire qu'elle était malade. Je vous le
jure.

- T'as fait semblant? - Non! J'ai failli mourir!

- Faux! Elle a absolument aucun symptôme.

- OK, j'ai pas failli mourir. - Aïe!

- Laisse-moi te poser une question.

- Quoi?

- As-tu pensé une seule fois à Enzo aujourd'hui?

- C'est pour moi que t'as fait tout ça? (musique douce)

Moi, ça me touche beaucoup.

- Bon, bien, on peut me lâcher, là, non?


Aïe, aïe, aïe, aïe! Ça appuie.

Bon, arrête, là!

Aïe, aïe, aïe.

- Thomas, Martin, Martin, Thomas, je voulais vous dire bravo. Vous avez bien géré.

- Ouais, on a trop bien géré.

- Non, tu te tais, toi. Je ne veux plus t'entendre avant que t'aies trouvé une
solution, OK?

- Ouais, bien, en fait, justement, j'ai réfléchi, et je crois avoir trouvé quelque
chose.

Je pourrais essayer un dernier truc?

- C'est préférable que ça soit un dernier truc.

Si ça marche pas. . . c'est la prison.

- Vous m'aidez pas du tout à être en confiance.

- Mais on s'en fout.

- OK, ça va. Laissez-moi travailler aussi. (soupir) (chuchotements)

Maintenant, vous entendez simplement le son de ma voix, rien que le son de ma voix.
Un, deux, trois.

Un, deux, trois.

- Bien, non. N'importe quoi.

Si un client marche dessus, vous faites quoi, là?

- Martin! Ça a marché.

- Mais quoi. . .
- Voilà, et revoilà mon Thomas!

Vous avez fait comment?

- C'est très simple: plutôt que de les déshypnotiser, je les ai hypnotisés en


disant qu'ils étaient eux-mêmes--

- J'en ai rien à foutre. Quittez l'hôtel.

- Bien entendu, c'est normal.

- C'est plein de germes, Thomas.

- OK.

- Non.

Donnez à Serge.

- Salut. - Salut.

Tu vas encore m'engueuler?

- Euh, non.

Je voulais te proposer un petit jeu.

- Non, pas des jeux, j'en ai faits toute la journée.

Je suis épuisée. Non, non.

- C'est-à-dire, t'en as fait toute la. . .

- Bien, euh. . . - Je veux pas savoir.

Comme on est pas d'accord, je voulais te proposer un petit jeu de rôles.

Toi, tu joues moi, et moi, je joue toi.


- Comment ça? - Bien, euh. . .

Oui, bonjour. Je m'appelle Clémence. . .

- D'accord, j'ai compris. Déjà, imitation de merde, hein.

- OK, d'accord. Pardon, c'est de ma faute.

On recommence. - OK. (raclement de gorge)

Bonjour, je m'appelle Clémence, et je veux pouvoir parler avec un client d'un film
que j'ai vu avec William, mon amoureux.

- OK. (raclement de gorge)

Alors, euh. . . moi, c'est William, et je veux pas partager un film que j'ai vu
avec Clémence parce que. . .

Parce que c'est important pour moi, et. . .

OK. T'as raison.

Pardon. J'ai merdé.

C'est juste que. . . je suis pas habituée aux relations.

Enfin, comme ça.

- C'est toi ou moi qui parle, là, du coup?

- Mais non, c'est moi.

Débile.

Je suis désolée.

- Je vous avais dit que ça allait revenir. (musique entraînante)

- Comment tu réagirais si je te disais que la mafia en avait après moi?


Avec les magouilles de mon père, ça m'étonnerait pas.

- Non, n'y touchez pas!

Ne touchez plus jamais à cette mallette.

- Chouchou, pourquoi la mafia en aurait après toi?

- Ça voudrait dire que c'est la mafia qui a kidnappé Martin.

- De quoi tu parles?

- Ça fait 30 minutes que j'attends!

- Clémence, j'aimerais que tu t'occupes du rendez-vous avec le jardinier.

- Juste aujourd'hui, alors.

- Je sais pas à quoi vous jouez, mais ça m'impressionne pas.

Rendez-vous dans ma suite dans une heure. Sans faute.

8.
(sifflement)

(musique dramatique)

♪ Je suis chanteuse c'est mon hobby ♪

Ça ressemble beaucoup trop à mon rêve de cette nuit.

(indicatif musical)

- Ça fait 30 minutes que je l'attends, votre gugusse.

Alors, on fait quoi pour le jardin?

- Je sais pas.
- Je sais pas, je sais pas, avec sa tête de lapin.

Je suis gentil, mais faut pas me prendre pour un con, hein.

- Non. - C'est pas correct, ça.

- Écoutez, je pense que M. Mazières est sûrement

en train de faire des bisous sur le nez de Clémence.

Vous savez ce que c'est, hein, l'amour.

- Oui, oh, ça va, hein.

Je connais, je regarde régulièrement du porno.

Bon, j'attends au bar, mais qu'il se magne.

- OK.

- Vous foutez pas de ma gueule.

- Oh, non.

Bonjour, et bienvenue au Grand Hôtel.

- Bonjour, je suis ici pour affaires.

J'ai réservé une suite au nom de Claudio Nicolo.

J'ai fait ma réservation par téléphone.

- Italien?

- Sicilien, mais je vis en France.

- Excusez-moi, j'ai rien compris.

Je parle pas du tout italien.


- C'est pas grave, je parle français.

- C'est pas « gravé ». C'est pas « gravé ». . .

Qu'est-ce que ça peut vouloir dire, là. . .

- Mais vous vous foutez de ma gueule?

- Thomas? J'ai une urgence.

- Moi aussi. Ce monsieur habillé de manière ridicule,

je comprends rien de ce qu'il baragouine.

- Je comprends ce que vous dites! Je parle français.

- Wow, euh. . . On va pas s'en sortir.

- Attendez, c'est pas grave. Je suis désolé, monsieur.

Tenez, voici votre carte. Je prends votre mallette--

- Non, n'y touchez pas!

Ne touchez plus jamais à cette mallette.

- C'est qui?

- De ce que j'ai compris, il s'appellerait M. Pizza.

- Psst!

Psst, Clémence.

- Qu'est-ce qui se passe?

- Comment tu réagirais si, euh. . .

si je te disais que la mafia en a après moi?


Eh bien, merci. J'ai ma réponse.

- Mais pourquoi la mafia s'intéresserait à toi?

Le prends pas mal, mais t'es pas un mec vraiment dangereux.

Enfin, tu fais peur à personne.

- Bien, euh, je le prends mal, mais vas-y, continue.

- Chouchou, pourquoi la mafia en aurait après toi?

- Pas moi particulièrement, mais à l'hôtel en général.

Avec les magouilles de mon père, ça m'étonnerait pas.

Il y a un mec chelou en ce moment dans l'hôtel,

et on a retrouvé un poisson mort dans mon casier.

- Un poisson? - Hum.

(signal sonore) Attends.

Oh! J'avais oublié.

Clémence, tu peux me rendre un service, s'il te plaît?

- Dis-moi.

- J'ai mal géré, j'ai deux réunions en même temps,

j'aimerais que tu t'occupes du rendez-vous avec le jardinier.

- Mais ça n'a aucun sens, je sais pas faire ça. Pourquoi moi?

- J'ai une réunion importante avec toute l'équipe.


Il y a personne qui est dispo,

et puis. . .

une jolie fleur pour choisir les espaces verts, c'est bien.

- C'est très ringard, cette phrase.

- Et en plus, avant, j'avais choisi belle plante. C'est pire.

(rire)

Alors?

- Non, franchement, je sais pas, là. Je suis épuisée.

J'ai eu une nuit hyper hard, un séminaire de comptables--

- Non, tut-tut-tut. Pas de détails, on a dit.

- Pardon. - Rends-moi ce service.

S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît. . .

- Juste aujourd'hui, alors. - Merci.

- Attends. Ton rendez-vous hyper important,

ça n'a rien à voir avec cette histoire de mafia?

- Mais pas du tout.

Bon.

Un poisson mort,

c'est une menace typique de la mafia.

Comme la tête de cheval dans Le parrain.


- Je l'ai pas vu, spoile pas.

- Ajoutés à ça: la menace écrite,

le comportement étrange de ce client sicilien. . .

J'ai toutes les raisons de penser

que nous avons affaire à un mafieux.

- Pardon, hein, mais client sicilien, donc mafieux,

c'est un peu léger, hein. Limite raciste.

- Il y a autre chose.

J'ai remarqué quelque chose sur la valise de M. Pizza.

- Donc pas limite, carrément raciste.

- Les lettres C et N sur la mallette.

Sûrement les initiales pour Crush et Nemo.

Nemo est un poisson, William a trouvé un poisson.

Tout concorde. Affaire classée.

- Cosa Nostra.

- Quoi, Cosa Nostra?

- La mafia sicilienne, elle s'appelle la Cosa Nostra.

C. N. C'est ça, tes initiales.

- J'ai envie de dégueuler. Je vais dégueuler.

- Ça voudrait dire que c'est la mafia qui a kidnappé Martin.


- Kidnappé Martin, mais de quoi tu parles?

- Ce matin, une dame en costard

a pris Martin dans une voiture.

J'ai oublié de vous le dire

parce que je pensais à autre chose.

Un oiseau.

- On a la mafia au cul.

- Bon, écoutez. Il faut appeler la police, là.

- Non, non. Surtout pas.

Mon père m'a mis en garde: si on appelle la police,

Dieu seul sait ce que la mafia pourrait nous réserver.

- Oh, mais on a qu'à l'appeler!

- Appeler qui? - Bien, Dieu.

Dieu, on a qu'à l'appeler.

On prie, on l'appelle et on sait.

- Qu'est-ce qu'on fait, là?

- On va intimider le client sicilien pour qu'il dise

où se trouve Martin, et ce qu'il attend de nous.

- C'est con, j'ai revendu mon arbalète.


- Et, moi, j'ai promis de ne plus jamais

utiliser l'art ancestral du Vale Tudo.

C'est une malédiction plus qu'un don, hein.

- Je demande pas de vous battre

ou flinguer qui que ce soit, juste de faire semblant.

Donc, je vais vous donner des noms de code.

Soraya, tu seras monsieur Blonde.

Delphine, tu seras monsieur Blue.

Thomas, tu seras monsieur Pink.

- Pourquoi, monsieur Pink?

Pourquoi je serais pas monsieur. . . Chatouilles.

- Monsieur Chatouilles? - Ouais, tu connais pas?

Il est trop bien, il a de longs bras et un petit chapeau,

il fait des guili-guili et tout le monde est mort de rire.

- OK, tu es qui tu veux. - OK.

- Et moi, je suis quoi? Je suis éjecté du délire?

C'est dommage, je commençais à être à l'aise.

Dans les contacts de mon téléphone,

j'avais remplacé « Groom trou du cul » par « William. »

- Au contraire, Serge. Toi, tu seras comme Tim Roth


dans Reservoir dogs: monsieur Orange, l'infiltré.

- Fait chier, les spoilers.

- Monsieur Blonde, doucement.

(claquement de porte)

- Ah, Clémence!

Mais qu'est-ce que vous faites là?

- Madame Mazières. William m'a demandé

de le remplacer pour la réunion avec le jardinier.

- Ah, oui. Charmant.

Dites-moi. . .

Oh, puis non, c'est idiot.

- Bien, dites-moi. - Non, vous allez dire

que je joue les inspectrices de travaux finis.

Non, non, non, non.

- Qu'est-ce qu'il y a? Allez-y.

- En fait, voilà. . .

ça me plairait beaucoup d'assister à la réunion.

Pas pour vous fliquer, bien sûr, mais. . .

j'aime tellement les plantes, j'aime tellement la nature.

- Bien, avec plaisir, vous plaisantez.


- C'est vrai? - Ouais. Venez.

- Ah, super. - Il est juste là.

- Bonjour, je vous présente Clémence, ma belle-fille,

qui me sert aussi d'assistante.

- Enchanté. - Ça va, ça va, ça va.

Soyez très gentil avec elle,

elle a pas l'habitude de ce genre de rendez-vous.

Clémence, tu peux aller chercher des cafés,

s'il te plaît? Tu serais mignonne.

- Bien sûr.

- Elle a stoppé l'école très tôt.

Vous venez?

- Ah, bien, quand même.

- Désolé pour le retard. J'étais avec mon patron.

Vous savez, c'est pas le genre de mec qui aime attendre.

- Moi non plus.

Whisky sour, s'il vous plaît.

- Oui. Vous savez, en fait, mon patron, c'est un. . .

En fait, je devrais pas vous le dire, mais, bien,


depuis qu'il est sorti de taule, bien c'est. . .

ce n'est plus le même, quoi.

- Il a fait de la prison?

- Bien sûr. Bien évidemment et pas qu'un peu, hein.

- Et combien d'années, il y a passé, vous savez?

- Je dirais un an. Un an, oui.

C'est bien, non?

- C'est pas énorme, non.

- Oui, mais non. En fait,

c'était une année bissextile, vous voyez,

et donc, lui, il comptait les jours,

et le 28 février, on luit a dit:

« Non, non, non, William. C'est une année bissextile.

Eh oui, et là, bim! Un jour de plus. »

Ça l'a rendu fou de rage, et depuis qu'il est sorti,

il est complètement changé.

- Et il a fait quoi pour finir en prison?

- Il a fait de l'escrime pendant six semaines.

- Ça vaut de la prison, ça?

- Bien, vous savez,


quand les papiers d'admission sont pas en règle. . .

C'est l'administration française.

Ça fait pas de cadeau.

- Hum. - Oui.

- Whisky sour, s'il vous plaît.

- Tout de suite.

- Bon, je sais que votre boss

veut me faire une offre impossible à refuser,

mais conduire correctement, c'est impossible, aussi?

(radio indistincte)

D'accord.

Très agréable.

- Les hortensias, moi, je suis pour,

mais avec les bégonias, ça ne se marie pas bien,

et je m'y connais en trucs, j'ose pas divorcer

alors que ma femme me trompe depuis deux ans.

- Vous n'êtes pas obligé d'être aussi transparent.

Ce sera bégonias et hortensias.

- Moi, je suis plutôt d'accord avec Gaspard.

- Ah! - Pardon?
- Bien, quoi? C'est vrai. Bégonias et hortensias,

c'est bleu et blanc. C'est un peu froid.

Non, il faut de la chaleur, de la couleur.

Tiens, du pavot rouge.

Bien, ouais.

Un jardin sans chaleur, c'est un peu comme. . .

comme une femme sans chaleur.

C'est un peu triste.

- Ouais, je confirme.

On fait chambre à part avec ma femme--

- Stop, stop, stop. C'est bon, Gaspard, merci.

- Désolé, hein.

C'est ma dépression.

Des fois, elle est un peu trop visible.

- Bon, donc ce sera bégonias et hortensias.

Les commandes sont passées.

- Bien, enfin, mais comment ça?

- Les commandes sont passées.

Bon, on passe à autre chose.


Les plantes grimpantes

qui sont parfois un peu trop envahissantes.

(musique rythmée)

- Je veux bien passer l'éponge sur la conduite,

mais alors. . . RMC sur tout le trajet.

- Monsieur Gambier!

Je vous attendais avec impatience.

Et voici donc notre lobby qui, tout comme nos 53 chambres,

a été entièrement décoré par Pierre-Yves Rochon.

(musique classique)

- Seulement 53?

- La qualité plutôt que la quantité.

- C'est pas ça. C'est que vous avez oublié 12 suites.

- Oh, je vois que vous êtes allé faire un tour

sur notre site web, je me trompe?

- Oui, vous vous trompez, encore.

J'étudie l'hôtellerie pour un podcast

que j'anime sur mon temps libre.

Vous devez pas connaître-- - Le ConciergeCast.

Bien sûr, votre méthodologie est scrupuleusement suivie


par toutes nos équipes.

- C'est Martin Gambier du Grand Hôtel.

- Non. - Si, c'est lui.

- Vous êtes une référence, Martin.

- Si on se cadre bien avec le lierre,

ça cache un peu le mur.

Il y a de la pudeur.

Vous connaissez, Clémence, la pudeur?

- Ouais je connais bien, mais je préfère le jasmin.

Ça sent meilleur. Après, c'est vrai

qu'il faut avoir la main légère, hein.

C'est un petit comme avec l'eau de Cologne.

- Ou la vigne vierge. Vous connaissez, Clémence?

La vigne, oui, mais le second mot?

- Non, et je vous emmerde.

- OK, OK. - Excusez-moi

de pas connaître tout le champ lexical des plantes.

Je suis pas pépiniériste.

- Aucune de vous deux n'est pépiniériste!

Ni paysagiste, d'ailleurs.
Toutes vos idées, elles sont nulles.

Mais nulles de nulles, de chez nulles.

Y a aucune plante de saison dans ce que vous proposez.

Alors, euh. . . je suis une femme, je suis jolie,

alors je connais les fleurs,

mais vous connaissez rien.

Absolument rien! Vous êtes des nulles!

C'est à votre patron de gérer ça.

Un mec qui sait ce qu'il veut!

- Dis, tu vas redescendre d'un étage tout de suite!

Tu sais pas t'imposer devant ta femme,

alors te venge pas sur nous.

- Bien. . . - Je comprends votre femme.

Vous êtes aussi dépressif que déprimant que misogyne.

- Mais vous avez dit-- - Quoi, quoi?

- Je disais juste. . . (en choeur): Quoi? Quoi?

- Parle!

- Non, mais alors. . . - Oh là là!

On comprend rien. Alors, tu sais quoi?


Tu vas t'excuser tout de suite, sinon,

je prends ton sécateur, je te coupe les couilles,

je les accroche sur ta truelle et j'en fais un bilboquet.

- Oui.

(soupir)

- Bien, allez! - Oui, bien. . .

Je. . . je. . . pardon.

- Pardon qui?

- P. . . pardon, mesdames.

- C'est mieux. - Ouais.

- Oui, Julien. Vous voulez bien

nous apporter deux cocktails, s'il vous plaît? Merci.

Somptueux, hein?

Il a été restauré l'an dernier par un artisan de la région.

Un des derniers à avoir ce genre de savoir-faire.

- Autre chose, monsieur? - Non, merci.

- N'hésitez pas à me faire signe.

- Oui.

Bon, c'est quoi, ça? Une mise en scène pour m'acheter?

- Mais je ne souhaite pas vous acheter,


je souhaite vous engager,

ce que vous appelez mise en scène,

c'est notre standing.

- D'accord, et le groom qui arrive

dix secondes après avoir été appelé, c'est. . .

C'est la moindre des choses, en fait.

- ConciergeCast, saison trois, épisode huit.

Nous partageons la même exigence.

Vous pouvez y voir de la flatterie.

En réalité, nous serions flattés

que vous acceptiez de nous rejoindre.

- Mais le Grand Hôtel, euh. . .

C'est. . . c'est chez moi. C'est toute ma vie.

Ça fait des années que je me bats

pour qu'il atteigne le standing qu'il tient aujourd'hui.

- Et qu'il finisse entre les mains d'un sale gosse?

Lui-même fils d'un escroc?

Sans vous, cet hôtel n'a rien de grand.

- Oui, c'est pas faux.

Mais je me vois pas quitter le Grand Hôtel.


Ces cinq étoiles, c'est un peu les miennes.

- Et vous n'avez jamais désiré

obtenir la distinction de « palace »?

- C'est mon rêve.

- Vous pensez avoir plus de chances

de l'obtenir avec le Grand Hôtel?

- Est-ce que je pourrais rentrer, s'il vous plaît?

- Réfléchissez, Martin.

C'est une offre qui ne se représentera pas deux fois.

- Arrêtez! Aïe!

(coup)

Mais arrêtez, ça fait mal. Aïe! Arrêtez!

(coup)

Non, mais ça fait mal!

Non, mais pas ici!

- Tiens! - Aïe!

- Prends ça! - Oh, mais ça fait mal!

- Ouais, je sais que ça fait mal!

- Aïe! Mais ça fait mal.


Aïe! Ouille!

- Je déteste les balances, Serge.

- Je pense qu'il t'entend. Il est juste là.

- Ouille!

- Tu sais ce qu'on fait aux balances, Serge?

- Faut que je réponde?

Aïe!

- On les attache à une chaise, on fait un trou dedans,

et on leur latte les burnes avec une corde, Serge!

- C'est vachement spécifique.

- C'est dans Casino Royale.

Le méchant fait ça à James Bond.

- Putain, arrête les spoilers! - Chut! Il va entendre.

- Tais-toi sur les films.

- Ouais, bien, chut! On y va sur les couilles?

- OK. - OK.

- Aïe, mes couilles!

Oh là là j'ai mal aux couilles!

- Moi, je sais. Je sais quoi faire.

Ça me le fait parfois après deux heures de ballon sauteur.


Ce qu'il faut faire, c'est masser et rouler.

Tu masses, tu roules. Tu prends tes testicules,

tu masses, tu roules, tu masses, tu roules. . .

(toc-toc) (musique dramatique)

- Ah, monsieur Pizza.

- Bon, je ne sais pas à quoi vous jouez,

mais sachez que ça ne m'impressionne pas.

Je suis venu ici pour m'entretenir avec vous.

Alors, réglons ça une bonne fois pour toutes.

Rendez-vous dans ma suite dans une heure. Sans faute.

- Maman, la mafia en a après moi.

J'ai rendez-vous avec un mec, je suis sûr qu'il veut me tuer.

- Tu vois trop de films, mon chéri. Trop de films.

- Il les gâche pour les autres, cet enculé.

- Encu-quoi? Elle a dit quoi? - Enculé!

- Y a des hommes de main partout.

C'est un coup de papa, ça.

- Calme-toi, il va rien t'arriver du tout.

Tu veux que je vienne avec toi?

- Bien. . .
il paraît que les Siciliens respectent les mamans,

peut-être que si tu viens, ils me couperont juste un doigt.

- Ça te rassure? Pour toi, je serai là.

- Merci.

- Pardon, je voulais pas déranger

le petit échange mère-fils. Hou!

Tu tu tu!

- Ha ha!

- Bien, alors?

Tu me demandes pas comment s'est passée la réunion?

- Euh. . . si.

Ça s'est passé comment la réunion?

- Oh là là! Il y a un truc qui va pas, hein?

Encore cette histoire de mafieux?

- Ouais.

- Arrête de te prendre la tête avec ça.

C'est rien du tout, tu t'emballes.

- Vas-y, t'as raison. Excuse-moi.

Alors, cette réunion? T'as kiffé?


- Grave! J'ai adoré.

Ta mère se laisse pas faire, mais j'aime bien le style.

- Tant mieux. - Puis c'était drôle

de jouer à faire la réunion.

Euh, oui, je suis une femme d'affaires.

Non, non.

- Mais tu sais que si t'aimes vraiment ça,

ça pourrait devenir ton boulot.

- Bien, c'est gentil, mais j'ai déjà un taf.

- Mais un taf normal, quoi.

- OK, tu peux définir le mot « normal », s'il te plaît?

- Non. Tu vois très bien ce que je veux dire.

Pas escorte, quoi.

- On est encore là-dessus.

Faut que t'acceptes le truc. C'est pas possible, sinon.

- Non, c'est pas du tout le bon moment pour s'embrouiller.

Donc, tu fais ce que tu veux, moi, je m'en fous.

- Super, c'est cool. Tu fais la conversation, c'est cool.

Depuis qu'on est ensemble, le sujet te fait chier,

alors fais un effort, non?


- Un effort? - Ouais, un effort.

- On est ensemble, alors que t'es payée

pour coucher avec d'autres mecs.

Niveau effort, je suis pas mal!

- J'aimerais juste que t'évites

de me le renvoyer à la gueule à chaque fois,

et que t'arrêtes d'essayer de me faire changer de taf.

- OK.

- Je te demande une chose. C'est de l'accepter.

Alors, tu sais quoi? On n'en parlera plus.

On n'y fera plus jamais allusion,

mais accepte mon métier parce que je vais pas arrêter.

- C'est moi qui arrête!

Ça te va, comme ça?

Ça te va, comme ça?

(en choeur): Putain!

- Thomas, c'est quoi ce bordel? - De quoi?

- Et bien, ça, déjà, et le jardin,

c'est quoi ces fleurs qui ont été plantées?

- Ah, ça, c'est Clémence et la maman de William.


Aujourd'hui, c'était elles, les patronnes,

parce que William était trop occupé à torturer Serge,

et Soraya, Delphine,

elles faisaient un trafic de drogues.

- William, c'est quoi, ce bordel-là?

- Toi, t'arrêtes de me faire chier, OK? Tu me saoules pas.

- Oui, Martin Gambier à l'appareil.

J'accepte votre proposition.

(musique dramatique)

(fermeture de porte)

- Je suis venu accompagné de ma mère.

J'espère que ça vous dérange pas.

- Mais pas du tout, non. Je vous en prie, asseyez-vous.

- Merci.

- La famille, c'est important.

- Je suis d'accord avec vous.

La famille, il n'y a que ça au final.

- Si vous tentez quoi que ce soit, j'appelle les flics.

- Les flics?
- Vous contrôlez la police.

Il contrôle la police. Vous contrôlez la police!

- Je contrôle pas la police.

- Mais si, la Cosa Nostra, là. Vous avez la mainmise

sur plein d'organisations dans la police!

- Attendez, je comprends rien de ce que vous dites, là.

- J'ai pas de micro. Dites-le que vous êtes de la mafia!

- Je suis pas de la mafia!

- Et le poisson mort dans mon casier?

- Le quoi?

- Tu fais quoi, Thomas?

- Je prépare mon déjeuner pour demain.

J'ai commencé un régime uniquement à base de poisson.

Paraît que ça rend plus intelligent.

- Hum, d'accord.

Et pourquoi tu écris: « N'oublie pas » ?

- Bien, pour pas oublier! Des fois, je les perds.

Typiquement, ce matin,

impossible de mettre la main sur mon poisson.

Faudrait que je mange de l'éléphant,


j'ai aucune mémoire.

- J'appelle William.

Qu'est-ce que tu peux être con, Thomas.

- Je sais! C'est pour ça que je mange du poisson.

- Oui, William?

- Hum-hum.

D'accord.

D'accord. (raclement de gorge)

- Alors? Ça y est, je suis disculpé?

- Pourquoi vous avez réagi bizarrement, là,

quand j'ai voulu prendre votre mallette?

(soupir)

- Il contient une proposition de rachat.

Je ne voulais pas

que vous tombiez dessus avant notre rendez-vous.

Je représente la société Hotel Di Pace.

Je suis promoteur

et je voudrais acquérir cet hôtel. Légalement.

- Bien sûr.

- Alors, vous pouvez me traiter de carnassier,


de requin, de playboy des affaires,

mais pas de mafieux.

- Et les initiales? C et N?

- Claudio Nicolo. C'est mon nom, en fait.

Vous voyez, rien de bien fou-fou.

- Tu vois, mon chéri, tu te fais trop de films.

(rire)

- Donc vous êtes pas de la mafia?

- Non.

- Mais alors. . .

tous les hommes de main, là, dans l'hôtel?

- Mais je ne les connais pas.

Je pensais qu'ils étaient avec vous.

- Mais je pensais qu'ils étaient avec vous.

- Eh bien, c'est pas le cas. (coup de feu)

(musique dramatique)

- Ils sont avec moi.

Voilà comment je vois les choses:

tu gères les affaires normalement, comme d'habitude,


et moi. . .

je vais m'occuper

du développement commercial de l'hôtel.

- Quand je t'ai dit de te méfier de la mafia,

excuse-moi, j'entendais mafia.

Et qu'à l'intérieur, y a des gens qui tuent des gens.

- Si qui que ce soit découvre quoi que ce soit. . .

- Ouais, je quitte l'hôtel. Je m'en vais.

- C'est une blague?

- Certains partent, d'autres arrivent.

Bien, je suis très heureux de vous présenter

vos nouveaux stagiaires.

9.
- Allez! C'est quand même pas moi qui vais m'en occuper, non?

- Et du coup, on fait quoi du corps?

- Je sais pas moi. Allez manger avec lui. Emmenez-le faire du patin à roulettes.
Faites-lui découvrir la ville. - Bien. . . Je connais pas bien la ville, moi.

- Avance, ducon!

- Non, je m'applaudis, parce que je veux pas dire que je te l'avais dit. Mais je te
l'avais dit.

- OK, alors j'ai plusieurs questions. Petit un, est-ce que tu savais que maman
était une psychopathe? Si oui, pourquoi tu m'as pas prévenu? Et j'ai pas de petit
deux, alors vas-y, explique-toi.

- Oui. Bien oui, je le savais.


- Mais pourquoi tu m'as pas prévenu?

- La dernière fois quand je t'ai dit de te méfier de la mafia. . . Par mafia,


excuse-moi, j'entendais mafia. Avec à l'intérieur, des gens qui tuent des gens.

- Mais comment t'as découvert qu'elle était là-dedans?

- Merci. Deux ans après ta naissance, avec ta mère. . . on voulait s'implanter dans
l'hôtellerie.

Alors on a discuté avec le propriétaire du Grand Hôtel, qui cherchait un acheteur.


On s'était mis d'accord.

On était aux anges. Et puis d'un coup. . . le propriétaire a décidé d'augmenter le


prix d'achat. Donc on a laissé tomber.

Et puis un jour, quelqu'un m'a appelé. C'était les héritiers du propriétaire. Il


lui était arrivé un accident. Alors j'ai pas réfléchi, j'ai racheté l'hôtel.

Mais quelques années plus tard, sur l'oreiller, ta mère m'a avoué que c'était elle
qui avait accidenté le propriétaire.

- Accidenté, ça veut dire tué?

- Oui, oui, ça veut dire tuer. Je voulais pas que tu sois mêlé à tout ça. Je
voulais plus jamais la voir. Elle est partie de son côté et. . . elle a créé son
organisation. - Organisation. . .

- Criminelle! - Organisation criminelle.

- Oui, qu'on appelle aussi. . .

- Mafia. - Voilà!

- Mais pourquoi elle réapparaît maintenant?

- Devine.

- Non, je sais pas.

- À l'époque, elle a essayé de te voir plusieurs fois. Comme je voulais pas qu'elle
t'approche, je lui ai promis de lui verser de l'argent tous les mois.

Mais comme je suis en prison, maintenant, il n'y a plus d'argent. Donc elle
réapparaît.

- Alors qu'est-ce que je fais maintenant?

- Rien!

- Comment ça, rien? - Rien! Tu fais tout ce qu'elle te demande! Sinon ça risque de
très mal tourner. Mais surtout. . . tu te démerdes. T'as voulu gérer l'hôtel, gère-
le!

- Bon. . . Euh. . . Merci pour toutes ces infos. Je vais aller marcher, parce
que. . . ça fait beaucoup. Gardien. - Oui! J'ai entendu. Si tu veux aller marcher,
y a un petit parc juste à côté, très sympa.

Avec un petit étang très beau. Ça fait une belle balade. Moi, j'y vais le week-end
avec les enfants. On fait de la barque et tout pour trois fois rien. L'autre jour,
on s'est fait courser par des cygnes.

- Tu le trouves comment?

- C'est pas du jus en brique. (rire) Je t'ai dit tu, tu m'en veux pas, hein?

- Comment va ton père?

- Qui?

- Tu croyais quand même pas que j'allais te laisser sortir de l'hôtel sans
surveillance.

- Oui, effectivement, j'ai vu papa. Il t'embrasse.

- Ah. . . Pas de panique, mon Willou. C'est normal que t'aies besoin de parler à
ton père. Du moment que ça reste en famille, moi, ça me va. Assieds-toi. Il faut
qu'on parle business, toi et moi.

- Non. Je déjeune pas avec les tueuses.

- Oh, tout de suite les grands mots! Mon chéri, il faut que tu voies l'opportunité
qui se présente là! Chose que ton père n'a pas su saisir à l'époque. Alors, voilà
comment je vois les choses.
Tu gères les affaires normalement, comme d'habitude, rien ne change.

Et moi, je vais m'occuper du développement commercial de l'hôtel.

- Tu vas blanchir de l'argent, quoi.

- Ah! Écoute. . . Je vais organiser un petit bingo ce week-end. Trois fois rien, je
te rassure.

Simplement, tes petits potes à la compote. . . ils vont avoir un peu de. . . de
compagnie Comme ça, moi, j'aurai l'oeil sur tout le monde.

- Et comment je suis censé justifier la présence de tes trois mecs, là?

- Mais c'est là que tu rentres en jeu, mon champion. Je suis sûre que tu vas
trouver un truc. Ah, au fait, on est bien d'accord. Si qui que ce soit découvre
quoi que ce soit. . . Pff!

- Bon, voilà, William, il faut que je vous parle. Après 14 années de service que
j'estime bons et loyaux, je suis au regret de vous annoncer une nouvelle qui va
certainement bouleverser la vie de l'hôtel. . . et la vôtre. - Hum-hum!

- Je démissionne. Voilà, je suis désolé.

- Mais c'est parfait!

- Quoi? - Non, mais vous serez bien. . . Enfin, vous serez mieux. Félicitations.

- D'accord. Je m'attendais pas à cette réaction.

- Bon, bonne continuation! Au revoir, Martin!

- Non, mais vous vous foutez de moi? Je m'en vais, y a pas une petite cérémonie,
quelque chose? - Euh. . . Si, si, d'accord, OK, on va faire ça. Un pot de départ.

- Un pot de départ? - On va le faire maintenant. Maintenant! On va le faire


maintenant! Allez, tout le monde, s'il vous plaît, venez! Serge, champagne! Soraya,
Thomas! Delphine, Clémence. Martin a une très grande nouvelle à vous annoncer. -
Oui. . . Je quitte l'hôtel. Je m'en vais.

- C'est une blague? - T'es sérieux?


- Eh, oui! Il va vers de nouveaux horizons. Eh bien, c'est déjà l'heure des adieux!

- Y a même pas un discours? - Oui, un discours!

- Enfin, c'est la moindre des choses, quand même!

- Oui. Un discours, un discours, un discours. . . Alors. . . Martin. . . Hum. . .


Martin Gambier. Ciao, l'artiste! Voilà!

- Non, mais attends, y a peut-être un petit peu plus de choses à dire, non?

- Euh. . . je m'attendais à ce genre de réaction. C'est vrai, je suis pas très fort
en discours, mais s'il y a quelque chose que Bibi sait faire, c'est les cadeaux.

- Un stylo? - Un stylo. . . un stylo!

Mais c'est pas n'importe quel stylo, c'est le stylo du Grand Hôtel! - Comme celui-
là?

- Bon, allez, on salue Martin. Voilà, désolé, c'est un peu abrupt, mais on a pas
mal de choses. . .

- Attends, mais vous étiez au courant de ça?

- Mais non!

- Lâchez-moi, vous me faites mal. Ma veste! - On se revoit bientôt! En dehors de


l'hôtel.

Martin, Martin, Martin. . . - William. Pardon, mais c'est qui, les trois personnes
qui nous fixent, là?

- Très bonne question. Alors, bon. . . certains partent, d'autres arrivent, voilà,
c'est l'histoire de la vie. Le cycle éternel. Comme. . .

Et. . . voilà, je suis très heureux de vous présenter ceux qui vont vous
accompagner tout au long de votre journée de travail. Vos nouveaux stagiaires.

- Alors, voilà. Avant de commencer, il est important de savoir à quoi on a affaire.


Donc cette tache, on sait pas ce que c'est.

Si c'est alimentaire, on va plutôt utiliser un détergent classique.


Si c'est de l'encre, on va plutôt utiliser de l'alcool à 90. Si c'est du sang, là,
on partira sur de l'ammoniaque.

- Moi, pour le sang, j'utilise plutôt de l'eau de javel.

- Oui, je te l'accorde. Sur du carrelage, mais sur la moquette, attention, ça peut


décolorer le tissu. Ha! Tu me notes tout ça, s'il te plaît. Je te vois pas. . . Tu
le notes. Non, QUE. Pas avec un K. Ammoniaque avec un K! Voilà!

- Tout va bien ici?

- Oui, oui, oui! Euh. . . Mais dis-moi, tu as un petit peu d'expérience dans le
nettoyage, non?

- Oui, mais pas dans l'hôtellerie.

- Ah bon, où ça? - Dans l'humain.

- Oui! Dans l'humain. . . Dans. . . dans les ressources humaines. Voilà, c'est ça.
Parce qu'il y a un département spécial nettoyage en fait dans les bureaux des gens
qui aiment bien se ressourcer humainement. - De. . . J'ai pas. . .

- De toute façon, on est pas là pour discuter, je crois. On est là pour travailler!
Donc allez, on y va!

- Oui, ça va. On peut discuter cinq minutes, y a pas mort d'homme. - De quoi. . .
Non. Y a pas mort d'homme. Pourquoi y aurait des hommes qui. . . qui sont morts? De
quoi? Allez. . . Bon courage. Hein?

- Allez, on y retourne? Allez!

- Coucou, ça. . . Ça va? - Coucou, chef. Ça va super. Appuie un peu plus sur
l'intérieur des pieds, toi! Rappelle-toi, l'intérieur des pieds est relié à?

- À l'extérieur des pieds? - À la colonne vertébrale! On l'a répété combien de fois


ça?

- Vous l'avez jamais dit.

- Bon, allez, encore une petite heure et après, on passe au dos! - Attends, Soraya!
En fait, c'est lui qui est en formation. C'est à toi de lui montrer des choses,
d'accord?
- Je lui ai montré déjà! - OK. Très bien, mais en détente, en bien-être et en
pédagogie, s'il te plaît. - D'accord.

- Bon, ça. . . tu liras plus tard. - Dix minutes! Bien joué, t'apprends vite! Moi,
mon record, c'est 7 ans.

- Bon, je vois que ça se passe bien.

- Ouais! - Cool. . . Thomas, est-ce que vous avez essayé avec quelque chose de plus
gros? Genre. . . une baguette.

- Bonne idée! Va me cherche une baguette pas trop cuite. S'il te plaît. - Continue
de bosser.

- Ouais! Une tradi! Tradition. J'adore ce type.

- Non, mais tends, je t'ai dit! Non, tends mieux que ça! Mais enfin, bon sang de
bois, tu vois bien que ça fait des plis!

Dans un cinq-étoiles, il n'y a pas de plis, il n'y a que des plats! Oh là là! Mais
c'est pas croyable de me regarder avec ses yeux de veau! Hum!

- Attendez, qu'est-ce qui se passe là? Qu'est-ce qui se passe? - Il est pas bon. Il
est pas bon! Il est empoté! Je vais te dire direct, mon petit bonhomme, ça va pas
le faire entre nous deux!

- Alors, Delphine, déjà tu baisses ton doigt, t'as peut-être pas l'impression que
c'est menaçant, mais c'est menaçant. Pas la peine de s'énerver.

- Quoi? Qu'est-ce qu'il va me faire? C'est comme ça, faut qu'il apprenne!

- D'accord, mais avec pédagogie. C'est un ordre. Donc, Delphine, Stéphane, vous
vous serrez la main. Allez! Steph, fais un effort, s'il te plaît. Allez! Bien!
Cool, hein? Bon! Dis-moi, j'ai l'impression qu'on est partis sur de mauvaises
bases.

Donc on va recommencer à zéro. Je te propose de finir la 209 et puis moi, je vais


aller chercher les draps pour la 210. Tu te rappelles, hein? Pas des plis, que des
plats.

- Je crois qu'on est tombé sur un virtuose.

- Mais. . . tu lui as appris des trucs de réceptionnistes aussi?


- Mais à quoi ça sert quand on sait faire ça?

- C'est vrai qu'on apprend plein de trucs!

- Le mec est une machine. Une machine.

- OK, bien, continuez vos trucs de machines.

- Ah!

- Psst, William! William! Viens, viens!

- Clémence, je t'ai dit tout ce que j'avais à te dire, donc, c'est pas le moment. -
Je sais, j'ai plus envie de te parler, moi non plus, mais là, c'est vraiment grave.
- Pourquoi tu chuchotes?

- Il se passe un truc vraiment chelou dans l'hôtel.

- Y a pas de-- - Chuchote aussi!

- Je fais ce que je veux! Tu me donnes pas d'ordre! C'est quoi, le truc chelou? -
Je sais pas, mais c'est une association. Déjà l'investisseur, il est où? En plus,
je n'ai quasiment plus aucun client, j'ai l'impression qu'on les empêche de
rentrer. Chut! Et tes stagiaires ont pas du tout des têtes de stagiaires! J'ai
l'impression que tout est lié!

- Mais n'importe quoi! N'importe quoi! Non, mais l'investisseur, t'as dû louper
quand il est parti et puis on n'espionne pas les gens comme ça, c'est du
voyeurisme. - Pas du tout!

- Et pour tes clients, il serait peut-être temps d'accepter la concurrence. -


Quelle concurrence?

- Et le dernier truc, c'était quoi?

- Les stagiaires! - Les stagiaires. Ce que t'es en train de faire, c'est du délit
de sale gueule. C'est du bodyshaming. Mais c'est quoi le problème? On n'a pas le
droit d'apprendre quand on est moche? Hein?

- Je viens de trouver le cadavre de l'investisseur.

- Oh, putain! - C'est pas vrai!


- Je vous avais dit que c'était hyper bizarre! Je vous le dis, les stagiaires,
c'est pas des stagiaires. C'est la mafia! Ils ont pris le contrôle de l'hôtel.
C'est eux qui empêchent mes clients de rentrer. Oh! Putain, j'adore enquêter!

- Non, mais il faut absolument qu'on prévienne tout le monde.

- Oui, exactement. Il faut qu'on le dise à un maximum de personnes. - Oui.

- Il faudrait qu'on appelle les policiers.

- Oui, mais surtout, comment on va faire pour pas que les stagiaires s'en rendent
compte?

- Je sais! Il faudrait qu'on arrive à les attirer sur la terrasse! - Oui!

- Exact, bonne idée. On en discute ici.

- OK. - Merci.

- Mais qu'est-ce que. . . William! Ouvre! (coups sur la porte)

- Hum-hum. - Ça va, Thomas?

- Oui. Oui. Oui. (rire) OK. Non, non, il est en face de moi, là. Ouais, je lui dis.
Je lui dis. C'est Delphine qui me dit que tu les as enfermées dans la chambre et
que t'étais pas très fute-fute, parce qu'y a un téléphone dans chaque chambre et
aussi qu'il y avait la mafia dans l'hôtel.

- Tu vas où, là? - Libérer Delphine et Clémence.

- Non, non. Tu peux pas y aller.

- OK. Pourquoi Soraya, elle, elle peut?

- Quoi? - Delphine m'a dit qu'elle avait appelé Soraya et qu'elle était en route. -
Putain!

- Hum. . . Hum-hum. . . Bon, viens avec moi. - OK.

Continue comme ça, champion! Continue comme ça! Canalise.

- Puisque je vous dis que c'est une ordure. Enfin, on va pas rester comme ça sans
rien faire. Faut absolument. . . Allez!

- Hum. . . - Vas-y! Qu'est-ce que t'as à dire pour ta défense?

- Eh bien, oui, j'avoue. Je déteste les tomates cerises. Je suis désolé, mais pour
moi, c'est pas une tomate.

Alors je veux bien que ça fasse plaisir aux gosses et que ce soit mignon en
apéritif, mais pour moi, la vraie tomate, elle a qu'une seule taille, c'est celle-
là. Vous me voyez là? - Bon. . . Stop. Comme vous avez pu le constater, il se passe
des choses terribles à l'hôtel.

- Sans dec? - Alors, voilà. . . L'investisseur a été tué. (en choeur): Quoi?

- Par la mafia. (en choeur): Quoi?

- Qui a pris le contrôle de l'hôtel.

- Mais putain. . .

- Attends! Quel hôtel?

- Le Grand Hôtel. - Mais c'est notre hôtel!

- Ouais. OK, alors, j'ai une dernière information, mais va falloir arrêter de
crier, parce que c'est très désagréable.

- OK.

- La personne. . . qui a tué l'investisseur et qui dirige la mafia--

- C'est Serge! - Quoi? Non. . . Quoi? Non, mais c'est. . . Non, c'est pas Serge.
Non. La personne qui a tué l'investisseur, c'est ma--

- McGregor! Evan McGregor! Wow!

- C'est ma mère. (en choeur): Quoi?

- Attends. Ta mère, elle a joué dans La Menace Fantôme? OK. On nage en plein
délire.

- Et donc, nos stagiaires, c'est la mafia?


- Exact. - Nickel.

- D'ailleurs, faut pas rester trop longtemps ici, sinon ils vont se douter de
quelque chose.

Et faut surtout pas que ma mère apprenne que vous avez découvert la vérité.

Donc le plan, c'est que vous finissez votre journée comme si de rien n'était. Et
ensuite, vous partez.

- Mais partir où? - Le plus loin possible. C'est le seul moyen d'être en sécurité.

- Super en tout cas ton management. Avant on risquait de perdre notre taf,
maintenant on risque de crever!

- On est d'accord pour la tomate?

- Oui. - OK.

- Bon, bien. . . vous avez bien bossé. Je suis fier de vous. C'est une fin de
journée. - Mais il est même pas 20 h. - 15 h, 20 h, c'est quoi la différence?

- Cinq heures. - Merci, Thomas.

Bon, j'espère que vous avez tous appris quelque chose et puis. . . on se voit
demain. Voilà. Vous pouvez rentrer chez vous.

- Attendez! (musique dramatique) Et si on faisait un petit bilan de la journée?


Hum? Moi, j'aimerais bien entendre les maîtres de stage. Alors, Soraya? Comment ça
s'est passé aujourd'hui?

- Bien, moi, c'est la première fois que. . . que j'ai un stagiaire comme ça. Enfin,
je veux dire que. . . que j'ai un stagiaire. Il apprend très vite et il est
vraiment doué.

- C'est bien. C'est bien! Et vous, Delphine?

- Super.

- Vous pouvez m'en dire un peu plus?


- Eh bien, il est très bien. Il a tellement bien appris à faire les lits qu'on a
quasiment fait tout le deuxième étage.

- Oh! C'est bien, ça. Félicitations, c'est bien. Et. . . du coup, vous avez changé
les taies d'oreiller, changé les draps. - Voilà.

- Pour avoir des lits tout beaux, tout propres.

- Oui. - D'accord. Mais. . . Alors dites-moi, quand vous changez les draps, qu'est-
ce que vous faites des draps sales?

- Eh bien. . . on les emmène à laver. - Ah. . . Et vous allez chercher les draps
propres.

- Voilà.

- À la buanderie? - Oui.

- Oh! (rire) C'est bien fichu, c'est bien fichu. C'est incroyable. Tiens,
justement! À la buanderie, vous avez laissé tomber ça par terre. - Les tue pas,
s'il te plaît.

Mais non, je te rassure, je vais pas les tuer. Enfin. . . pas ici.

10.
- Bienvenue au Grand Hôtel. Installez-vous dans une oasis de bien-être. Mieux que
quiconque, nous saurons faire disparaître vos soucis.

- Ah! Le 10!

- Toujours à votre service, notre personnel est attaché aux valeurs traditionnelles
de l'hôtellerie. Sous la direction active et dynamique du nouveau président du
groupe Mazières. . .

- William Mazières. . . T'as pas dû en recevoir souvent des comme ça.

- Ça sert à quoi de me garder ici? C'est quoi votre plan? De toute façon vous
pouvez pas me tuer.

- C'est vrai. Ta mère a été claire, je peux pas te tuer.

- Et bah voilà! - Par contre, je peux continuer à te mettre des claques si tu


fermes pas ta gueule!
- T'appelles ça une claque? Moi, j'appelle ça une caresse. Non, non! Stop.

- T'es sûr que t'as pas été adopté, toi?

- J'aurais préféré.

- Tu fermes ta-- (toc-toc! )

- Tu crois vraiment que t'as les épaules pour t'attaquer à un flic?

- Un flic? !

- T'as bien entendu, fiston. Inspecteur Thomas.

- Patrick! Il dit qu'il est flic. Apparemment, c'est l'inspecteur Thomas.

- Je t'ai déjà dit de pas utiliser les vrais noms.

- Pardon, Patrick. Apparemment, c'est l'inspecteur. . . Daniel.

- Un flic de ma trempe, ça va vous coûter très cher.

- Tiens, en parlant de trempe!

- Le touche pas, putain!

- Ta gueule! C'est pas un flic, c'est un débile! Et toi aussi si tu l'as cru!
Allez, on se magne!

- C'est pas bien de mentir.

- C'était plutôt du sarcasme. Je m'inquiète pour William.

- T'en fais pas, l'hôtel est à son nom, il risque rien. Nous, par contre. . .

- On va finir au fond du port parce que William a voulu jouer au patron.

- Mais il a pas voulu jouer au patron.

- Ah bon, il a fait quoi alors? - Bien. . .


- Non, mais je demande; j'étais au courant de rien comme d'hab, et je me retrouve
attaché dans une camionnette.

- Il a fait ce qu'il a pu. - Le statut, l'argent, c'est super. Quand t'as pas les
épaules, Y a plus d'argent! Ni dans l'hôtel ni dans le groupe Mazières!

- Si y a plus d'argent pourquoi ils ont pas fermé l'hôtel?

- Parce qu'il a refusé de fermer justement, pour vous! Pour vous sauver.

- Il s'est surtout sauvé, lui.

- Putain, tu sais combien on lui a proposé pour la vente? 800 000 balles.

- Quoi? - Ouais. Ouais. S'il avait voulu se sauver, il serait resté à galérer dans
un hôtel à deux doigts de fermer? Putain!

Il a fait des conneries, William, mais tout ce qu'il a fait, c'est pour nous.
Personne aurait pu prédire que ça finirait comme ça.

- C'est vraiment un fumier!

- Thomas, synchronise. (homme): Au revoir, au revoir! (fermeture de portière)

- Mais comment t'as fait pour te libérer?

- Salut, les guys! Ha! Ha!

- Et vous habitez au sous-sol?

- Ouais, avec Proust. En fait, j'étais derrière l'hôtel. J'avais apporté la moto.
Elle est pas prête, hein. Je voulais l'astiquer un petit peu pour la faire briller.
Et après, je suis retournée à l'atelier.

- Merci.

- Donc, qu'est-ce qui se passe? J'arrive, qu'est-ce que je vois? Mon petit Big Boss
Willy, ligoté sur une chaise comme un petit cochon. Donc, qu'est-ce qu'on a fait?
Avec Proust, on est passés à l'attaque.

- Je vous ai mis dans la merde. Je viens de réparer mon erreur. Donc à bientôt. -
Attends, attends, attends! Tu vas faire quoi, là?

- Je vais sauver ce qui me reste.

- Et tu vas y aller tout seul?

- Bah ouais.

- Eh bah non. Je viens avec toi.

- Moi aussi.

- Moi aussi.

- Moi aussi.

- Elle nous a dit que tes erreurs n'étaient pas le fruit d'un égoïsme présupposé,
mais bel et bien les conséquences malencontreuses et imprévisibles d'un acte
désintéressé, guidé par l'affection que tu nous portes. En gros.

- Alors on fait quoi, chef?

- On déchaîne les enfers.

- Vous avez demandé la police, ne quittez pas. Vous avez demandé la police, ne
quittez pas. (bip) - Police Secours, bonjour.

- Oui, c'est pour signaler un meurtre! - OK, monsieur, dites-moi, ça s'est passé
où?

- Au Grand Hôtel. - Ah bah, il s'en passe des choses au Grand Hôtel. Dis donc

- Pardon? - Il y a deux jours, vous nous avez appelés pour une histoire de farfadet
coincé dans les toilettes.

- Un farfadet?

- Ou votre albatros qui parle de la semaine dernière.

- Ha! C'était un pélican! - Il me fait délirer!


- Bon allez, bon après-midi, monsieur.

- Non, non, attendez! Bah voilà, nickel.

- À force de crier au loup aussi. . .

- Oh ouais, un loup, trop bonne idée. Vas-y, rappelle, rappelle!

- Non, on rappelle pas, Thomas. Sans preuve, on peut rien faire.

- Tu la trouves où, ta preuve?

- La seule preuve qu'on a, c'est le cadavre de l'investisseur.

- Et il est dans l'hôtel.

- Ouais donc on rentre dans l'hôtel, on prend le cadavre en photo et on montre la


photo aux flics. OK? (en choeur): OK.

- Grand. (en choeur): Hôtel!

- Grand. (en choeur): Hôtel!

- Grand. (en choeur): Hôtel!

- Merci, merci, merci. Et nous voici de retour au grand bingo du Grand Hôtel.
Événement sous le signe de l'amusement, bien sûr, de l'élégance, bien entendu, et
de la générosité!

Générosité, puisque c'est aussi l'occasion de récolter des dons pour l'Association
des enfants de l'oubli. (musique mélancolique) En cash uniquement.

- Allez, venez!

- Chut!

- Allez, envoie là, un peu plus!

- Bon. On s'apprête à voir un cadavre. Tout le monde n'est pas armé pour ça. Donc
si vous êtes sensible, vous pouvez vous retourner. Oh putain! - Qu'est-ce qu'il y
a? C'est horrible? Me dis rien, je veux pas savoir. Si, je veux voir. Non, je veux
pas voir. C'est horrible? - Ouais, c'est horrible.
- Vous pensez la même chose que moi?

- Y a peu de chance. - Ils ont dû le prendre et le déplacer dans un endroit

- Et peut-être qu'ils lui ont mis un haut-parleur dans la bouche avec un détecteur
de mouvement comme les poissons. Comme ça quand on passe devant, ça fait. . .
bonsoir!

- Ha! Ha! - Bon, bah non.

- Bon, qu'est-ce qu'on fait?

- Y a le préfet de police au bingo. Ça peut peut-être nous aider.

- Et comment tu sais?

- Disons qu'il aime bien jouer avec ses menottes ailleurs que sur ses poignets.

- Oh, ça me dégoûte. - Ouais, grave. Moi aussi.

- Bah de quoi? - Avec des menottes! - Un keuf!

- À la base, je voulais aider!

- C'est mort. On a rien à montrer.

- On a peut-être quelque chose à montrer. Bon, Soraya, Clémence. . . j'ai besoin


que vous accédiez aux vidéos-projecteurs de la salle du bingo. (en choeur): OK.

- Delphine, Serge et Thomas, vous voyez le garde au premier étage?

- Celui en costard. - Non, celui en salopette rose.

- OK.

- Si, celui en costard. - Ils sont tous en costard!

- Bon, bref, celui du premier étage. Je veux que vous me l'éloigniez le plus
longtemps possible, OK? (en choeur): OK. - Et nous, on fait quoi? Parce qu'on est
chaud patate, avec Proust. For the Battle! Captain Willy Boy, mec!
- Vous venez avec moi. Grand. . . (en choeur): Hôtel!

- Chut, moins fort. Grand. . . (en choeur): Hôtel.

- Allez, c'est parti.

- Allez, vas-y. - Quoi, vas-y?

- Bah, tape-le!

- C'était vraiment ça ton plan? - Ouais.

- Bah non, non! Moi, je tape personne!

- Et pourquoi?

- J'ai été élevé par des témoins de Jehovah et je crois pas en la violence. - C'est
pas possible.

Faut faire tout soi-même ici! (gémissement) - Yes! Bien joué, les amis!

- Merci! Rhabille-toi.

- Le 86.

- De toute façon, c'est mort, y a des gardes partout.

- Non, mais si on en prend un par un, ça peut le faire.

- Comment ça? - J'en attire un avec mes. . . charmes et toi, tu maîtrises


physiquement et ainsi de suite.

- Je les maîtrise comment? Avec des points d'acupression?

- Ça va. Je cherche, au moins, moi!

- Vas-y charme-le pour voir, maintenant.

- Tu rentres!
- C'est pas ce que vous croyez.

- Ta gueule. - Non, mais. . . je vous assure, c'est vraiment pas ce que vous--

- Ta gueule!

- J'aurai tenté.

- Comme ça, vous êtes pas mortes. C'est une bonne nouvelle. Ça veut dire que je
vais pouvoir vous buter moi-même. Ha ha! À genoux! Allez! Putain, faut vraiment
être con pour échapper à la mort et revenir se jeter dans la gueule du loup.

- On est pas cons, on est loyaux.

- Cons et loyaux, c'est la même chose OK? Et loyaux envers qui d'ailleurs?

- William!

- Le fils Mazières? ! Vous êtes loyaux envers lui? Mais pourquoi?

(soupir) - Parce que c'est le boss.

Ça va?

- Ouais. Mais Martin. . . pourquoi vous êtes revenu?

- Parce que je n'ai jamais cessé de vous aimer.

- Ah non, là franchement, je suis désolée, mais--

- C'est une blague. Non, j'ai trouvé ça en ville.

- Mais Al Pacino dans le Casino, mais n'importe quoi.

- William serait capable de beaucoup d'erreurs, mais pas celle-là. Qu'est-ce qui se
passe du coup? Pourquoi vous êtes là?

- Pour accéder au rétroprojecteur, mais y a des gardes partout.


- J'ai une idée. Dans cinq minutes, vous montez et à mon signal, vous pourrez y
aller.

- Quel signal?

- T'inquiète.

- Merci. Merci beaucoup. Merci d'être venus si nombreux. Merci pour votre bonne
humeur. Merci pour votre générosité, mais malheureusement, nous allons devoir nous
quitter. (tous): Oh!

- Comme vous le savez, toutes les bonnes choses ont une fin.

♪ Hey Hey, la grosse moula poursuivie par les méchants ♪ ♪ Les méchants, les mé,
les mé, les méchants ♪ ♪ Dis-moi comment ça va on s'est déjà vus là-bas ♪ ♪ Tu te
rappelles de moi, c'est moi la grosse moula ♪ ♪ J't'ai ché-bran avec ta copine
Anita ♪ ♪ C'est pas Yves Montand qui m'a fait monter ♪

♪ Bandit, khaliss, Manny, valise, perquis', shérif ♪ ♪ Pardon, chérie, fais tes
valises, Rotter', Venise ♪ ♪ Soit tu me suis ou on se revoit dans dix piges ♪ ♪ Tu
connais, tu connais, tu connais ♪ ♪ En étant détendu, tout ce que j'ai compté ♪ ♪
J'fais passer la re-pu dans le cul d'un poney. . . ♪

- Putain, c'était pas une blague, les points d'acupression?

♪ Hey la grosse moula poursuivie par les méchants ♪ ♪ Les méchants, les mé, les mé,
les méchants ♪ ♪ Grosse moula, voiture noire, c'est les méchants ♪ ♪ La grosse
moula, cette vie-là n'a pas gé-chan ♪♪

- Et on l'applaudit bien fort! Bien fort! Merci! Merci, bravo! Et après cet
intermède musical, nous allons vraiment devoir nous quitter--

- Non non! Oh non! Attends, maman! Moi, je trouve qu'on a pas assez applaudi.
Martin, revenez saluer votre public, s'il vous plaît. On l'applaudit encore une
fois, Martin Gambier! Voilà, on applaudit bien fort.

Mesdames, messieurs, Martin Gambier. Merci, Martin, merci. Et on applaudit aussi ma


mère pour ce bel événement qu'est le bingo!

Oh! Elle est modeste. Elle est modeste. Non parce que t'as réussi. T'es au sommet,
mais t'oublies pas qu'il y a des gens qui meurent. . . . . . dans le monde. Dans le
monde, je veux dire.

Malheureusement, y a des gens qui meurent un peu partout dans le monde. Parfois
juste à côté de nous, hein? Pas vrai, maman?
Et c'est une cause dans laquelle ma mère est très impliquée. Et d'ailleurs, à ce
propos, je voulais vous montrer une petite vidéo.

Voilà. Alors, dans cette vidéo, vous pouvez me voir assis à côté de ma mère. Bon,
jusque-là, rien de passionnant, mais la fin de la vidéo devrait vous intéresser.
(murmure): Débranche. Mais débranche!

- Encore un petit peu de patience. Et voilà. (tous): Oh!

- Ouais, je l'ai buté. Et le premier qui bouge, je le bute aussi!

- Deuxième. . . Maman. Regarde. Bon voilà, on a tourné ça vite fait, mais si tu


veux une copie, je te l'enverrai. Enfin, ha ha, si t'as une télé dans ta cellule de
prison! (tous): Oh!

- Putain, William!

- Jamais vous m'aurez, vous m'entendez, jamais! Démarre! Démarre, connasse,


démarre! (sirène) Démarre! ! ! OK.

- Moi, je l'avais dit! Je l'avais dit qu'elle était pas prête! Je suis désolée, une
moto, ça se bichonne. Voilà, c'est tout, si elle est pas prête. Elle est pas prête.
Oh, vous connaissez ça hein? Je vous apprends rien. Il y a des motos chez les
keufs. - Dans la police. Oui.

- Des motards! Et puis, si votre pompe à carbure, vous l'avez pas réparée, vous
pouvez toujours essayer d'accélérer, vous irez nulle part!

- Oui, oui. Désolé, j'ai du travail.

- En même temps, c'est pas les chicanes qui vont vous empêcher de démarrer.

- Mais bougez la moto! Elle est dans le passage!

- Bon. Tout est bien qui finit bien.

- Ouais. Après, c'est pas vraiment bien non plus.

- Et voilà, quand je dis un truc sympa. . .

- Non, mais bon, ça va, c'est pas mal.


- Enfin, pas assez bien pour vous. Je comprends pourquoi vous avez quitté l'hôtel.

- Et je comprends pourquoi vous m'avez pas retenu. Vous allez avoir besoin d'aide
pour relancer l'hôtel.

- Ouais, y a des chances.

- Quelqu'un. . . de carré, de rigoureux. Qui connaît bien l'hôtel. Ça court pas les
rues, hein.

- Martin, si vous voulez revenir, faut le dire.

- Mais non! Non! J'ai pas dit ça! C'est voilà. . . après, si vous voulez me
réembaucher, je. . . réfléchirais à votre proposition.

- Je note. - Excusez-moi. - Ouais?

- Pourquoi vous leur mettez les mains sur la tête?

- Vous voyez, si j'enlève ma main, il peut se cogner.

- Je vous ai déjà demandé d'arrêter de faire ça!

- Je vous ai déjà demandé d'arrêter de faire ça. Excusez-moi, j'ai une


question. . .

- Comme ça, tu connais pas la violence?

- Bah non. - Tu veux que je t'apprenne?

- Alors, Willy? Tu vois, toi aussi, t'es prêt à sacrifier ta famille pour réussir.
Toi et moi, on est pareils.

- Ah non. Non, parce que moi, ma vraie famille, c'est mes collègues. Et je les
sacrifierai jamais.

- Même Martin?

- Même Martin.

- Ouais, je suis là, j'entends!


- Depuis le temps que j'attendais cela. Allez, embarquez-la. Félicitations.

- On a eu de la chance de vous avoir. Merci.

- C'était pas de la chance. J'ai été contacté personnellement.

- Par qui? - Par moi, mon petit bonhomme! Nathalie.

- Michel.

- Bah oui! Tu voulais pas m'écouter. Fallait bien que je trouve un moyen de te
protéger. Tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, mon petit chéri, c'était quoi?
C'était pour te protéger. Revendre l'hôtel. . . c'était pour t'éviter tout ça. Bon
et puis accessoirement, je me suis négocié une petite remise de peine.

- Ah! Le voilà le vrai papa!

- Je suis libre!

- C'est bien!

- Bravo pour ton plan!

- C'est pas grand-chose.

- Ah ouais?

- Élaborer des plans, c'est la routine un peu pour nous, les boss.

- Ah ouais. C'est vachement impressionnant.

- Je sais. D'ailleurs, y a un autre plan dont je voulais te parler.

- Vas-y.

- Ça impliquerait que nous deux.

- D'accord. Et pourquoi ça marcherait cette fois?

- Je sais pas, mais. . . J'ai vraiment envie d'essayer.


- William Mazières! Pouvez-vous nous éclairer sur l'avenir du Grand Hôtel?

- Euh. . . oui alors, je crois qu'il est encore un peu tôt--

- Excusez-moi, je pense que c'est à moi de répondre. En tant que président du


groupe Mazières.

- Non, le président du groupe Mazières, c'est moi.

- Ah non. Non, mon chéri. Non, c'est pas toi. Il est un peu secoué par les
événements.

- Secoué peut-être, mais c'est moi, le président du groupe Mazières.

- C'est moi. - C'est moi.

- J'ai comme l'impression que cette anicroche entre père et fils est annonciatrice
d'une sacrée série de bouleversements pour l'hôtel, et d'une belle flopée de
nouvelles aventures pour notre petit groupe d'amis, si jamais le destin décide de
nous unir à nouveau.

- Tout comme l'avenir, ce n'est pas tout à la fois, ni grain par grain qu'on goûte
le passé.

- Non.

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