Vous êtes sur la page 1sur 8

 25-140-C-40

Pleuropneumopathies de l’enfant
A. Masson

Les pneumonies infectieuses sont une pathologie fréquente en pédiatrie et se compliquent parfois en
pleuropneumopathies. Leur incidence semble en diminution depuis l’introduction du vaccin à 13 valences
contre le Streptococcus pneumoniae qui est la principale bactérie responsable de ces infections. Depuis
la mise en place du vaccin, de nouveaux germes ont émergé et sont responsables de ces infections comme
le Staphylococcus aureus ou le Streptococcus pyogenes. La toux, la fièvre et la douleur thoracique sont
les principaux symptômes, peu spécifiques, faisant évoquer cette infection. La radiographie de thorax et
l’échographie pleurale confirment le diagnostic, et la ponction pleurale permet la plupart du temps le diag-
nostic étiologique. Le traitement repose initialement sur une antibiothérapie intraveineuse probabiliste
qui suffit la plupart du temps à obtenir une guérison. Parfois, l’épanchement pleural est très volumineux
et l’antibiothérapie seule n’est pas suffisante. Dans ce cas, la prise en charge de l’épanchement pleu-
ral reste débattue avec plusieurs options possibles : drainage percutané, drainage par thoracoscopie ou
thoracotomie. La thoracoscopie s’est largement développée depuis les années 2000 et a supplanté la tho-
racotomie. Cependant, la prise en charge chirurgicale de l’épanchement n’a pas montré de réduction de
la durée d’hospitalisation et, de ce fait, n’est pas systématique. De nouvelles combinaisons thérapeutiques
pouvant associer thoracoscopie et fibrinolytiques sont étudiées pour améliorer la durée d’hospitalisation.
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Pleuropneumopathie ; Épanchement pleural ; Vaccination ; Antibiotiques ; Ponction pleurale

Plan et 3000 décès [3] . Les pleuropneumopathies sont majoritairement


d’origine infectieuse et constituent la principale complication
■ Introduction et épidémiologie mondiale 1 des pneumonies (> 97 %) [4, 5] . L’épanchement pleural peut avoir
d’autres étiologies que l’infection, qui sont peu abordées dans cet
■ Étiologies 2
article.
Bactérienne 2
L’incidence des complications de pneumonie à type de pleu-
Virale 2
ropneumopathies varie selon l’âge : entre 0,51 et 1,6 % pour les
■ Facteurs de risque 3 enfants de moins de 5 ans [6, 7] . Les pleuropneumopathies étant
■ Signes cliniques et examens complémentaires (radiologiques, des complications peu fréquentes des pneumonies, il n’existe pas
biologiques et bactériologiques) 3 de publication sur leurs morbidités. Seuls les chiffres pour les
Signes cliniques 3 pneumonies sont connus. La mortalité est variable en fonction
Examens complémentaires 3 des pays mais reste faible [2, 8] . Les pneumonies sont responsables

d’environ 19 % de décès d’enfants de moins de 5 ans dont 70 %
Traitement 4
en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est [2] . La prise en
■ Conclusion 6 charge de ces infections pleuropulmonaires reste débattue entre
les différents pays [9] , et ce même depuis la publication de recom-
mandations dans la British Thoracic Society (BTS) en 2005 [10] . En
 Introduction et épidémiologie revanche, l’ensemble des études sur les données épidémiologiques
des pleuropneumopathies retrouvent des résultats semblables.
mondiale L’incidence des pleuropneumopathies a évolué ces dernières
années avec les modifications du vaccin antipneumococ-
On définit les pleuropneumopathies infectieuses par la présence cique [11, 12] . Les études ont retrouvé une augmentation importante
d’un épanchement pleural secondaire à une pneumonie [1] ; elle des pleuropneumopathies au début de la vaccination [6, 13–15] . En
peut être d’origine virale, bactérienne ou les deux. Les pneumo- effet, Grijalva et al. ont retrouvé une augmentation d’un facteur 2
nies sont une pathologie fréquente chez les enfants dans les pays à 3 du nombre d’enfants hospitalisés pour pleuropneumopathie
industrialisés [2] . Madhi et al. ont retrouvé que, chaque année dans après le début de la vaccination [6] . L’introduction de ce vac-
les pays développés, 2,6 millions d’enfants de moins de 5 ans cin a permis une diminution de l’incidence des infections dues
présentent des pneumonies avec 1,5 million d’hospitalisations aux sérotypes vaccinaux mais, par ailleurs, une augmentation

EMC - Médecine d’urgence 1


Volume 13 > n◦ 2 > juin 2018
http://dx.doi.org/10.101
25-140-C-40  Pleuropneumopathies de l’enfant

des infections à d’autres sérotypes (1 et 19A notamment) [7, 16, 17] . années déjà de faire reculer la part de PSDP [26] . En effet, après
Cette augmentation a été constatée dans l’étude de Madhi et al. un pic autour de 50 % de pneumocoques résistants en 2001, en
réalisée dans les pays développés (France, États-Unis, Espagne, 2014 il restait 21 % de souches résistantes à la pénicilline [24] .
Belgique, Canada, etc.) [3] . En France, depuis les années 2000, la Plus de 94 sérotypes de pneumocoque sont connus et tous ne
vaccination par le vaccin avec sept valences du pneumocoque sont pas pathogènes. Avant l’introduction du vaccin, entre 5 et
®
(Prevenar 7 ) est recommandée pour les enfants de moins de 11 sérotypes étaient principalement responsables des infections
2 ans. Il contient les sérotypes suivants : 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F invasives à pneumocoque. Avec la modification des sérotypes
et 23F. Par la suite, le vaccin sept valences a été remplacé par le présents dans le vaccin, les sérotypes responsables de patholo-
vaccin 13 valences incluant les sérotypes les plus fréquents des gie évoluent [21, 27, 28] . Malgré cette évolution et la diminution de
infections pulmonaires. Ce vaccin a été introduit en France en PSDP, le S. pneumoniae reste le principal germe à cibler dans le
2010. Il comprend les sérotypes supplémentaires : 1, 3, 5, 6A, 7F, traitement des pleuropneumopathies de l’enfant [29] .
19A et 23F. Les premières études réalisées quelques années après
le début de l’introduction de ce vaccin retrouvent une diminu-
tion de l’incidence des pleuropneumopathies. Wiese et al. ont
Staphylococcus aureus
montré aux États-Unis que le nombre d’hospitalisations pour Le S. aureus est retrouvé de façon croissante depuis quelques
pleuropneumopathies pour 100 000 enfants a diminué de 3 à 1,7 années dans les prélèvements bactériologiques des pleuropneu-
entre la fin de la vaccination par le vaccin sept valences et deux mopathies. Dans certaines régions du monde, le staphylocoque
ans après l’introduction du vaccin 13 valences [12] . De même, en doré est la bactérie la plus retrouvée dans ces infections, devant
France, Angoulvant et al. ont retrouvé une diminution des pleuro- le pneumocoque [30] . En effet, l’incidence du staphylocoque doré
pneumoapthies de 50 % deux ans après l’introduction du vaccin en Asie et dans les pays développés est en augmentation depuis
13 valences [18] . D’autres études, plus à distance de la modification quelques décennies [6, 31] . Une des particularités du staphylo-
du vaccin, sont nécessaires pour suivre l’évolution de l’incidence coque est sa résistance à la méthicilline (S. aureus résistant à la
des pleuropneumopathies. méthicilline–SARM) qui est connue depuis les années 1960 [32, 33] .
Les données épidémiologiques sont à analyser selon l’âge et le En effet, l’étude de Schultz et al. montre une augmentation des
pays. En France, les pneumonies ou pleuropneumopathies sont pleuropneumopathies à S. aureus jusqu’à 60 % avec 78 % de SARM.
essentiellement dues à Streptococcus pneumoniae et touchent les De plus, certains staphylocoques présentent comme facteur de
enfants de moins de 5 ans. virulence une toxine appelée la leucocidine de Panton-Valentine.
Ces formes représenteraient moins de 2 % des pleuropneumopa-
thies mais seraient associées à des complications plus graves [34, 35] .
 Étiologies Après le pneumocoque, le staphylocoque est la deuxième bactérie
à prendre en compte pour la mise en place de l’antibiothérapie
probabiliste avant tout résultat bactériologique.
Bactérienne
La cause infectieuse est la principale des pleuropneumopathies Streptococcus pyogenes et autres
et des empyèmes. La définition de ces deux entités repose sur des
caractéristiques de l’épanchement. Selon les seules recommanda- Le S. pyogenes mais également le Mycoplasma pneumoniae sont
tions américaines anciennes de 2005, les pleuropneumopathies aussi responsables de pleuropneumopathies. Le mycoplasme est
sont définies par un épanchement pleural associé à une pneu- le plus souvent retrouvé en petite proportion dans les pleuro-
mopathie et un empyème par la présence de pus dans l’espace pneumopathies [36, 37] . Le mycoplasme était la bactérie la plus
pleural [10] . Cependant, il existe un continuum entre ces deux fréquemment retrouvée dans l’étude de Berg et al. sur une série
situations et classiquement l’épanchement peut être défini par de 15 patients [38] . L’épidémiologie bactérienne des pleuropneu-
trois stades : mopathies évolue et la modification du vaccin contribue à ces
• exsudatif : processus inflammatoire en continuité de la pneu- changements. De nouvelles études sont nécessaires pour suivre
monie avec accumulation de liquide clair dans l’espace pleural ; les prochaines évolutions.
• fibropurulent : apparition de cloisons au sein de l’épanchement, Les pleuropneumopathies peuvent aussi être causées par des
augmentation du nombre de globules blancs dans mycobactéries. En effet, la tuberculose pleurale est, avec la tuber-
l’épanchement et épaississement de celui-ci ; culose ganglionnaire, la forme la plus fréquente de tuberculose
• organisé : infiltration de fibroblastes dans l’espace pleural extrapulmonaire. Elle se retrouve essentiellement dans les pays en
rendant l’épanchement épais et non élastique, ce qui peut voie de développement ou dans des conditions cliniques particu-
empêcher la réexpansion pulmonaire. lières, ce qui permet d’évoquer le diagnostic [39, 40] . Ces formes sont
Pour le reste de l’article et par souci de clarté, on parlera de pleu- rarement décrites chez le nourrisson. L’épanchement est habituel-
ropneumopathies pour l’ensemble des deux entités. Les bactéries lement unilatéral et les symptômes prédominants sont la fièvre et
sont les organismes les plus souvent responsables de pleuropneu- la toux, ce qui ne permet pas de le différencier des autres épan-
mopathies. chements pleuraux. La confirmation diagnostique est souvent
difficile à obtenir mais le dosage de l’adénosine désaminase (ADA)
Streptococcus pneumoniae est un élément permettant d’orienter le diagnostic. Le traitement
de ces formes de tuberculose est un traitement de six mois [41] .
Les analyses microbiologiques des pneumopathies ont considé-
rablement progressé au début du XXe siècle [19] . Le S. pneumoniae est
le principal germe responsable de ces infections [20, 21] . Le S. pneu- Virale
moniae est une bactérie commensale du rhinopharynx, également
responsable chaque année de 15 millions d’infections sévères dans Les virus sont rarement considérés comme la première cause
le monde [22, 23] . Il s’agit du principal germe responsable de pneu- de pleuropneumopathies. L’étude de Krenke et al. retrouve
monies mais également de méningites et d’otites moyenne aiguës. l’adénovirus comme principal virus responsable de ces infections.
Ce germe constitue un véritable problème de santé publique [24] . Dans cette étude, l’adénovirus est toujours associé au S. pneumo-
Le streptocoque est un diplocoque à Gram positif, il possède plu- niae [42] . Durant l’épidémie de grippe H1N1, une augmentation
sieurs facteurs de virulence dont le principal est la capsule qui du nombre de pleuropneumopathies a également été retrou-
l’entoure. Dans le cas de pleuropneumopathies, l’infection de la vée avec des co-infections bactériennes [43] . Les co-infections
plèvre se fait par contiguïté avec la pneumopathie infectieuse. À virales et bactériennes seraient retrouvées dans un tiers des cas
partir des années 1980, le monde a vu émerger des souches de de pleuropneumopathies [44] . La difficulté est toujours de défi-
pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP), ce nir la pathogénicité des virus dans ces infections. Les virus mis
qui a modifié les traitements des infections à pneumocoque [25] . La en évidence dans l’étude de Nascimento-Carvalho et al. étaient
modification de la consommation des antibiotiques et la sensibili- l’entérovirus, le rhinovirus, le virus respiratoire syncitial (VRS) et
sation des médecins à ces résistances ont permis depuis quelques le para-influenzae [44] .

2 EMC - Médecine d’urgence

.
Pleuropneumopathies de l’enfant  25-140-C-40

La principale cause de pleuropneumopathies reste bactérienne


et le S. pneumoniae est le principal germe mis en évidence.
Cependant, en l’absence de cause bactérienne retrouvée dans
les pleuropneumopathies, il convient de faire une recherche
d’infection virale.

 Facteurs de risque
Les pleuropneumopathies se développent le plus souvent au
décours d’une pneumonie et constituent par conséquent une
complication de celles-ci. Certaines études ont analysé les fac-
teurs de risque pouvant être associés à cette évolution. Plusieurs
études rétrospectives ont montré que la prise d’ibuprofène pou-
vait être associée à une évolution vers les pleuropneumopathies.
Pour Angoulvant et al., la prise d’ibuprofène avant l’admission
était indépendamment associée à la complication des pneu-
monies de l’enfant [18] . L’étude récente de Le Bourgeois et al.
révèle également que la prise d’ibuprofène comme antipyrétique
au cours d’une infection virale est associée à une augmenta-
tion du nombre de pleuropneumopathies (odds ratio : 2,79 ;
p = 0,04) [45] . Ce facteur de risque a été mis en évidence dans
d’autres études prospectives [13, 29, 46] : l’étude de Elemraid et al.
montre que 82 % des enfants qui ont pris de l’ibuprofène avant
l’admission ont présenté un empyème. Krenke et al. retrouvent
qu’il s’agit du principal facteur de risque d’évolution vers une Figure 1. Épanchement pleural de petite abondance.
pleuropneumopathie.
Cette dernière étude montre également une association entre la
prise de paracétamol et la complication des pneumonies [47] . Cette
corrélation a aussi été retrouvée par Prymula et al. qui ont constaté
que la prise de paracétamol était associée à une diminution de
la réponse immunitaire [48] . Cette hypothèse reste à démontrer.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens pourraient ne pas être
les seuls médicaments impliqués dans l’évolution vers les pleuro-
pneumopathies. Des mécanismes plus complexes pourraient être
en cause.
L’absence de vaccination contre le pneumocoque fait partie
des facteurs de risque de complications des pneumopathies de
l’enfant. Krenke et al. ont montré que les enfants vaccinés avaient
trois fois moins de risque de complication que les enfants non
vaccinés [47] .
Certains terrains cliniques constituent des facteurs de risque
de développer des pleuropneumopathies. On retrouve l’âge infé-
rieur à 6 mois, les cardiopathies sous-jacentes, les enfants avec
des pathologies pulmonaires chroniques, la drépanocytose et les
patients immunodéprimés.

 Signes cliniques et examens Figure 2. Épanchement pleural de grande abondance.

complémentaires (radiologiques,
nement abdominal, vomissements) le S. aureus doit être évoqué.
biologiques et bactériologiques) Enfin, pour les pleuropneumopathies avant 3 ans, le S. pneumoniae
est la première bactérie à évoquer.
Signes cliniques
Les signes cliniques sont variables mais les plus constants sont
la toux dans plus de 90 % des cas, associée à de la fièvre et une
Examens complémentaires
douleur thoracique [49–52] . Les signes de lutte sont souvent marqués Le premier examen complémentaire à réaliser en cas de sus-
(polypnée, tirage sous-costal et sus-sternal, battement des ailes du picion de pleuropneumopathie est une radiographie thoracique
nez et entonnoir xyphoïdien) avec une hypoxie qui varie selon de face. Elle confirme l’épanchement pleural pouvant aller
l’importance de l’épanchement pleural. À l’auscultation, une asy- du comblement du cul-de-sac pleural (épanchement de petite
métrie est constatée avec une diminution, voire une abolition, abondance) (Fig. 1) jusqu’à une opacité complète du poumon
du murmure vésiculaire. Si l’épanchement pleural est peu impor- (épanchement de grande abondance) (Fig. 2). Dans les pleu-
tant, un frottement pleural peut être perçu. À la percussion, une ropneumopathies, l’épanchement pleural est majoritairement
matité est notée et les vibrations vocales sont diminuées ou abo- unilatéral. L’épanchement pleural peut être de moyenne abon-
lies. Chez le jeune enfant, un des signes cliniques prédominants dance et être associé à un foyer de pneumopathie avec un
peut être la douleur abdominale qui fait évoquer parfois en pre- épanchement caractérisé par une ligne bordante pleurale et une
mier un tableau digestif (exemple appendicite). Tout tableau de ligne de Damoiseau concave vers le haut. Dans les seules recom-
douleur abdominale fébrile chez l’enfant doit faire évoquer une mandations américaines, l’épanchement pleural n’est pas défini
pneumopathie et par conséquent une pleuropneumopathie. De en fonction de la taille. Par convention, dans cet article, les épan-
plus, devant un tableau de pleuropneumopathie avant 2 ans, la chements pleuraux sont définis par une taille supérieure à 10 mm
présence d’une porte d’entrée infectieuse cutanée, l’importance et les épanchements de taille inférieure sont considérés comme
des signes généraux (sepsis) et des signes digestifs associés (ballon- de simples réactions pleurales. La visualisation de pneumatocèles

EMC - Médecine d’urgence 3

.
25-140-C-40  Pleuropneumopathies de l’enfant

Tableau 1.
Caractéristiques et étiologies des épanchements pleuraux.

Épanchement Caractéristiques Étiologies


Chyleux Protides > 30 g/l Postopératoire
Lymphocytes > 70 % Idiopathique (nouveau-nés)
Lipides 5–25 g/l Lymphangiectasies
Triglycérides+, chylomicrons+
Transsudat Insuffisance cardiaque
Sérofibrineux ou clair Insuffisance rénale
Insuffisance hépatique
Exsudat Lymphocytes Tuberculose, infection virale, sarcoïdose, collagénose,
vascularite, lymphome
Éosinophiles Pneumopathies d’hypersensibilité, pneumopathies à
éosinophiles
Neutrophiles Épanchement parapneumonique, phase initiale d’un
épanchement purulent, lupus érythémateux disséminé
Purulent GB > 10 000/ml Infectieuses
LDH > 1000 UI/l
pH < 7,2
Glucose < 40 mg/dl
Hémorragique Coagulable Traumatisme
Non coagulable Tuberculose, cancer

GB : globule blanc ; LDH : lactate déshydrogénase.

à la radiographie thoracique doit faire évoquer une pleuropneu- inflammatoire. Si la ponction pleurale est réalisée (épanchement
mopathie d’origine staphylococcique. > 10 mm), il est retrouvé un épanchement exsudatif stérile. En
L’échographie pleurale permet de mesurer cet épanchement et cas d’infection pleurale, l’épanchement est purulent et riche en
de rechercher la présence ou non de cloisons. Elle permet éga- bactéries. Si la cytologie retrouve une prédominance de polynu-
lement un repérage avant une ponction pleurale. On considère cléaires neutrophiles (> 60 %), la pleurésie est dite purulente. En
un épanchement pleural ponctionnable au-delà de 10 à 20 mm cas de pleurésie lymphocytaire (> 60 %), les étiologies à évoquer en
d’épaisseur [52] . priorité sont la tuberculose et le lymphome. L’analyse bactériolo-
La confirmation étiologique de l’épanchement pleural est faite gique permet ensuite un examen direct et une culture mais aussi
par la ponction pleurale qui est obligatoire. Les contre-indications la recherche d’antigènes solubles, notamment pour le pneumo-
relatives à la ponction pleurale sont essentiellement les troubles coque. Les prélèvements bactériologiques permettent également
hémodynamiques ou un épanchement pleural inférieur à 10 mm. la réalisation de PCR (polymerase chain reaction) 16S ou 23S à la
La ponction peut être réalisée en position assise ou couchée, après recherche d’acide désoxyribonucléique bactérien pouvant orien-
un repérage échographique préalable éventuel. La ponction se fait ter vers une étiologie en l’absence de résultat antérieur [55] . La
après une anesthésie locale de la peau par de la lidocaïne puis le recherche de virus peut également être demandée sur le liquide
prélèvement se fait en piquant le bord supérieur de la côte infé- pleural.
rieure. L’aspect du liquide est variable en fonction de l’étiologie : Le scanner thoracique n’est pas un examen utile en première
purulent, citrin, hémorragique ou lactescent. intention. Il ne permet pas une analyse du parenchyme pulmo-
Plusieurs analyses sont à demander pour l’analyse du liquide naire en raison de la présence de l’épanchement [10] . En revanche,
pleural. Le premier dosage à réaliser est le dosage des protéines cet examen est utile à distance pour rechercher une complication à
dans le liquide pleural. Celui-ci permet de classer l’épanchement type d’abcès, de fistule bronchopleurale ou pour poser l’indication
en transsudat ou exsudat. En effet, un taux de protéines inférieur d’un drainage en faisant la distinction entre l’épanchement et la
à 30 g/l constitue un transsudat et un taux supérieur à 30 g/l pneumopathie rétractile [56] . Dans le cas où le scanner serait réalisé,
est un exsudat. Les transsudats ne sont pas abordés ici car ils une injection de produit de contraste est nécessaire.
ne sont pas retrouvés dans les pleuropneumopathies infectieuses. Enfin, des prélèvements biologiques sont utiles à la prise en
Les étiologies responsables de transsudat sont les insuffisances charge : numération formule sanguine, plaquettes à la recherche
cardiaque, rénale ou hépatique (Tableau 1). Dans le cas des d’un syndrome inflammatoire avec le dosage de la CRP (protéine C
pleuropneumopathies, il s’agit uniquement des exsudats. Les cri- réactive). La procalcitonine n’est pas un marqueur supérieur à la
tères de Light permettent de caractériser un exsudat : rapport CRP dans les pleuropneumopathies [57, 58] . Enfin, une hémoculture
protides pleuraux/protides sériques supérieur à 0,5, lactate déshy- doit être réalisée avant le début d’une antibiothérapie, ainsi que
drogénase (LDH) du liquide pleural supérieure à 200 UI/l et/ou les LDH et la glycémie sanguine pour l’interprétation des résultats
LDH pleurale/LDH sérique supérieur à 0,6 [53] . Selon l’étiologie, du liquide pleural.
d’autres dosages biochimiques peuvent être utiles : une glyco- Le prélèvement de liquide pleural est par conséquent indispen-
pleurie inférieure à 0,6g/l et un pH inférieur à 7,2, caractéristiques sable pour pouvoir adapter la thérapeutique.
des pleurésies infectieuses ou malignes, les triglycérides et chy-
lomicrons dans les chylothorax (non abordé ici), une adénosine
désaminase (ADA) supérieure à 40 UI/l dans les pleurésies tuber-  Traitement
culeuses [40] . L’épanchement purulent est caractérisé par un taux
de globules blancs supérieur à 10 000/ml, des LDH supérieures à La prise en charge d’une pleuropneumopathie doit être faite
1000 UI/l, un pH inférieur à 7,2 et une glycopleurie inférieure à en milieu hospitalier et les modalités dépendent de la tolérance
0,40 g/l. Un épanchement parapneumonique est un exsudat avec de l’épanchement pleural [10] . Les seules recommandations qui, à
un liquide citrin ou sérofibrineux et un taux de globules blancs ce jour, existent pour les pleuropneumopathies ont été publiées
inférieur à 10 000/ml. Ces caractéristiques sont associées à des en 2005 et ne correspondent plus complètement aux données
risques de difficultés de guérison [54] . actuelles tant sur le plan de l’épidémiologie microbienne que sur
Le prélèvement cytologique est ensuite indispensable pour celui de la prise en charge de l’épanchement pleural [10] .
caractériser l’épanchement. Dans le cas où l’épanchement est Une partie de la prise en charge repose sur un traitement symp-
de faible abondance, il est souvent lié à une réaction pleurale tomatique avec une oxygénothérapie éventuelle, des antalgiques,

4 EMC - Médecine d’urgence

.
Pleuropneumopathies de l’enfant  25-140-C-40

Tableau 2.
Traitement des pleuropneumopathies.
Situation clinique Antibiothérapie premier choix Alternative en cas d’allergie
Pleuropneumopathie avant identification Amoxicilline-acide clavulanique Céfotaxime 200 mg/kg/j IVL en 3 fois
microbiologique (pas d’élément de gravité) 150 mg/kg/j IVL en 3 fois
Streptococcus pneumoniae, S. pyogenes, S. aureus meti S
Pleuropneumopathie avec signes de gravité avant Amoxicilline-acide clavulanique 150 mg/kg/j IVL Céfotaxime 200 mg/kg/j IVL en
documentation bactériologique en 3 fois + vancomycine 3 fois + vancomycine 60 mg/kg/j IVL en
Signes de gravité : hémoptysie, leucopénie, choc 60 mg/kg/j IVL en 4 fois + clindamycine 40 mg/kg/j 4 fois + clindamycine 40 mg/kg/j IVL en 3 fois
septique, signes toxiniques IVL en 3 fois
Pleuropneumopathie à S. pneumoniae, S. pyogenes Amoxicilline 150–200 mg/kg/j IVL en 3 fois Céfotaxime 150–200 mg/kg/j IVL 3 fois
Pleuropneumopathie à S. aureus meti S Cloxacilline 200 mg/kg/j IVL en 4 fois Céfamandole 150 mg/kg/j IVL 3 fois
Pleuropneumopathie à S. aureus meti R Vancomycine 60 mg/kg/j IVL en Linézolide
4 fois + clindamycine 40 mg/kg/j IVL en 3 fois Avis infectiologue

IVL : intraveineuse lente.

pectivement de 31 % et 18 % [24] . L’adaptation des prescriptions

“ Point fort d’antibiotiques en conséquence de ces taux de résistance a per-


mis une nette diminution du taux de résistance à la pénicilline.
En 2014, seulement 17 % des pneumocoques étaient résistants à
la pénicilline avec 3 % de résistance à l’amoxicilline et 1 % au
Matériel et technique ponction pleurale
céfotaxime. L’utilisation de C3G dans de nombreuses indications
• Gants stériles, cathéter 18 ou 22 gauges, champ sté-
a cependant contribué à l’émergence de bactéries résistantes : les
rile, seringues 20 ml et 60 ml, robinet trois voies avec bactéries productrices de bêtalactamases à spectre étendu. Pour
prolongateur, pot stérile, lidocaïne 1 %. cette raison, les C3G ne devraient plus faire partie de la pre-
• Site de ponction : ligne scapulaire ou axillaire posté- mière thérapeutique utilisée pour les pleuropneumopathies en
rieure (au-dessus du 4e espace intercostal en antérieur, l’absence d’allergie [61] . En l’absence de consensus et en raison de
du 8e espace intercostal en postérieur) ou ligne qua- modification des résistances aux antibiotiques, la Société française
trième ou cinquième espace intercostal sur la ligne axillaire de pédiatrie (SFP) et le Groupe de pathologie infectieuse pédia-
moyenne–enfant sous scope, oxygène à proximité. trique (GPIP) ont publié en 2016 un guide – modifié en décembre
• Anesthésie de contact par EMLA puis anesthésie locale 2017 – de prescriptions d’antibiotiques en pédiatrie avec des indi-
cations spécifiques pour les pleuropneumopathies [62] . En fonction
par lidocaïne 1 % avec une aiguille hypodermique.
des germes et des différentes situations cliniques, plusieurs pro-
• Enfant en position assise ou, si impossible, en décubitus
positions thérapeutiques sont faites. En première intention, en
dorsal avec bras au-dessus de la tête l’absence de signe de gravité, un traitement par amoxicilline-acide
• Ponction réalisée sous MEOPA. clavulanique est débuté. En cas d’allergie, le céfotaxime peut être
• Désinfection du site selon le protocole local de désinfec- mis en place (Tableau 2). En cas de signes de gravité cliniques asso-
tion puis anesthésie locale. ciés, l’antibiothérapie est élargie en ajoutant de la vancomycine et
• Piquer avec une seringue en aspiration perpendiculaire- de la clindamycine. Une adaptation est ensuite réalisée en fonc-
ment à la peau le long du bord supérieur du côté inférieur tion du germe retrouvé : en cas de S. pneumoniae ou de S. pyogenes,
pour ne pas léser le paquet vasculonerveux. Une fois le l’amoxicilline seul est suffisant ; en cas de S. aureus sensible à la
liquide dans la seringue, la progression de l’aiguille est méthicilline, un traitement par cloxacilline est adapté ; enfin, en
cas d’infection à SARM, une biantibiothérapie par vancomycine et
arrêtée, le cathlon est poussé jusqu’à la garde et l’aiguille
clindamycine doit être poursuivie. La durée totale (intraveineuse
retirée. et orale) d’antibiothérapie est variable en fonction de l’évolution
• Maintenir le système clos en obstruant le cathlon laissé clinique et est en moyenne de deux à six semaines. D’autres traite-
en place à l’aide du pouce, le temps de connecter la ments pourraient être associés aux antibiotiques. Tagarro et al. ont
seringue (préalablement adaptée au robinet 3 voies) au étudié l’effet des corticoïdes sur les pleuropneumopathies. Cette
cathlon. étude réalisée en double aveugle versus placebo a permis de mon-
• Lorsque la ponction est terminée, retirer le système tou- trer une amélioration clinique plus rapide dans le groupe avec
jours en aspiration et comprimer immédiatement avec une dexaméthasone et une absence d’augmentation de complications
compresse sèche avant de poser le pansement compressif. dans le groupe avec dexaméthasone [63] . Les résultats sur la réduc-
• Contrôle radiographique au décours. tion de durée des symptômes étaient significatifs pour les enfants
avec un épanchement pleural simple mais pas pour ceux avec un
épanchement compliqué. Les enfants recevant la dexaméthasone
présentaient une guérison 2,8 jours plus tôt. Cependant, d’autres
études sont nécessaires pour affiner les indications et pour déter-
des antipyrétiques, une hydratation et des apports caloriques miner si les corticoïdes pourraient être utilisés.
suffisants. Le socle du traitement est ensuite constitué par des La prise en charge de l’épanchement pleural reste également
antibiotiques. Cependant, peu de données sont disponibles sur encore largement débattue [9, 64] . En cas d’épanchement pleural
la diffusion des antibiotiques dans la plèvre et le liquide pleu- dit « simple » (absence de cloisons, pas de déviation médiastinale),
ral [59, 60] . Par conséquent, les prises en charge sont variables en la ponction pleurale initiale et la mise en place d’antibiothérapie
fonction des centres et il n’existe à ce jour pas de consensus intraveineuse suffisent la plupart du temps à une évolution favo-
national et encore moins européen [9] . L’antibiothérapie est intra- rable. En cas d’épanchement cloisonné ou avec échec de la
veineuse à la prise en charge initiale et vise les différentes bactéries thérapeutique initiale (persistance d’une hyperthermie prolongée
suspectées : S. pneumoniae, S. pyogenes et S. aureus. Elle est secon- > 10 jours malgré une antibiothérapie à bonnes doses, oxygé-
dairement adaptée en fonction des résultats bactériologiques. nodépendance et persistance de l’épanchement), un traitement
Pendant de nombreuses années, la prise en charge des pleuro- plus invasif de l’épanchement est à envisager. L’éternelle question
pneumopathies reposait sur l’utilisation de céphalosporines de reste celle de la prise en charge chirurgicale de l’épanchement.
troisième génération (C3G) et surtout sur le céfotaxime. En 2001, Une revue de la littérature de la Cochrane essaie de répondre à
le taux de résistance à la pénicilline des pneumocoques était de cette interrogation [65] . La prise en charge chirurgicale, lorsqu’elle
51 % avec une résistance à l’amoxicilline et au céfotaxime res- est nécessaire, comprend la thoracoscopie ou la thoracotomie.

EMC - Médecine d’urgence 5

.
25-140-C-40  Pleuropneumopathies de l’enfant

La prise en charge non chirurgicale consiste en une ponction patients ayant reçu cette association en intrapleurale et a montré
pleurale ou en la pose d’un drain percutané. Chaque technique son efficacité et son innocuité [75] . Cependant, l’administration
comporte des risques de complications : les complications de reste compliquée et coûteuse.
la chirurgie peuvent être le pneumothorax ou les complications Les modalités de prise en charge de l’épanchement pleural ont
de l’anesthésie. Les complications des techniques non chirur- par conséquent largement évolué au cours de ces dix dernières
gicales sont principalement l’hémothorax, le pneumothorax, la années. L’étude de Dorman et al. illustre bien ces mouvements
mauvaise position du drain ou un traumatisme du parenchyme dans la prise en charge de l’épanchement. La thoracoscopie a sup-
pulmonaire. Cette revue de la littérature ne permet pas de mon- planté la thoracotomie et les fibrinolytiques sont venus compléter
trer de différence en termes de mortalité entre les deux types de le traitement. Ce dernier nouveau traitement semble intéres-
prise en charge. La durée d’hospitalisation est réduite de deux sant pour la prise en charge des épanchements pleuraux mais
jours pour le groupe thoracoscopie versus ponction pleurale pour l’utilisation reste à l’appréciation du clinicien [76] .
une population d’adultes et d’enfants confondus. En revanche, Il n’existe ainsi pas de consensus pour la prise en charge des
pour la seule population pédiatrique, les résultats ne sont pas pleuropneumopathies mais des progrès constants sont faits pour
significatifs. Une seule étude compare la thoracotomie au drain une amélioration thérapeutique. La prise en charge antibiotique
pleural en pédiatrie et retrouve une durée d’hospitalisation réduite est indispensable et, pour l’épanchement, le drain percutané avec
de six jours pour la prise en charge chirurgicale. Cependant, un traitement fibrinolytique associé à la DNase pourrait être une
cette étude est réalisée sur un petit effectif de 30 enfants [66] . Les bonne stratégie pour réduire la durée d’hospitalisation des enfants
seules recommandations actuelles sont les guidelines américaines ainsi que les complications et les coûts de prise en charge.
de 2005 en pédiatrie où l’indication de la prise en charge chi-
rurgicale doit être posée par l’échec du traitement médical ou
la présence d’un sepsis malgré un drain pleural et des antibio-  Conclusion
tiques [10] . Ainsi, dans ces recommandations, les deux options
(chirurgicale ou non) sont proposées sans indications précises. L’incidence des pleuropneumopathies semble en diminution
Ces dernières années, la thoracoscopie s’est largement dévelop- depuis la mise en place du vaccin 13 valences en France en 2010.
pée [67, 68] et est devenue le gold standard de la prise en charge Cependant, ces dernières restent une pathologie régulièrement
des épanchements. Les études sur l’utilisation des fibrinolytiques rencontrée dans les pays industrialisés, touchant majoritairement
ont étaient réalisées [69–71] . Des études montrent que les deux tech- les enfants de moins de 5 ans. Le pneumocoque reste la princi-
niques (thoracoscopie seule ou associée à des fibrinolytiques) ont pale cause de pleuropneumopathies. La place des thérapeutiques
des résultats similaires quant au rétablissement des enfants et aux (antibiotiques et drainage pleural) est débattue sans stratégie vali-
durées d’hospitalisation [70, 72–74] . Actuellement, un essai clinique dée à ce jour. La meilleure stratégie thérapeutique est celle qui est
en pédiatrie est en cours au Canada sur l’étude de l’efficacité de maîtrisée par l’équipe de prise en charge.
l’utilisation tPA avec de la DNase en intrapleural (NCT01717742).
Chez l’adulte, une étude rétrospective a analysé les données des
Déclaration de liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts
en relation avec cet article.

“ Points essentiels  Références


• Les pleuropneumopathies sont caractérisées par un [1] Hamm H, Light RW. Parapneumonic effusion and empyema. Eur Res-
pir J 1997;10:1150–6.
épanchement pleural compliquant une pneumopathie [2] Rudan I, Boschi-Pinto C, Biloglav Z, Mulholland K, Campbell H.
infectieuse. L’incidence semble en diminution depuis la Epidemiology and etiology of childhood pneumonia. Bull WHO
®
vaccination par le Prevenar 13 valences. 2008;86:408–16.
• Le Streptococcus pneumoniae est le principal germe [3] Madhi SA, De Wals P, Grijalva CG. The burden of childhood pneu-
responsable de pleuropneumopathie mais la vaccination monia in the developed world: a review of the literature. Pediatr Infect
Dis J 2013;32:e119–27.
semble associée à l’émergence d’infections dues au Sta-
[4] Durbin WJ, Stille C. Pneumonia. Pediatr Rev 2008;29:147–58 [quiz
phylococcus aureus et au Streptococcus pyogenes. 59-60].
• Les terrains prédisposant aux pleuropneumopathies [5] Lee GE, Lorch SA, Sheffler-Collins S, Kronman MP, Shah SS. Natio-
sont l’âge inférieur à 6 mois, les cardiopathies sous- nal hospitalization trends for pediatric pneumonia and associated
jacentes, les pathologies pulmonaires chroniques, la complications. Pediatrics 2010;126:204–13.
drépanocytose et les patients immunodéprimés. [6] Grijalva CG, Nuorti JP, Zhu Y, Griffin MR. Increasing incidence of
• Les principaux facteurs de risque d’évolution vers une empyema complicating childhood community-acquired pneumonia in
the United States. Clin Infect Dis 2010;50:805–13.
pleuropneumopathie sont la prise d’ibuprofène avant
[7] Byington CL, Hulten KG, Ampofo K. Molecular epidemiology of
l’admission à l’hôpital et l’absence de vaccination. pediatric pneumococcal empyema from 2001 to 2007 in Utah. J Clin
• Les principaux signes cliniques sont la toux, la fièvre et Microbiol 2010;48:520–5.
la douleur thoracique. Le diagnostic radiologique est fait [8] Li ST, Tancredi DJ. Empyema hospitalizations increased in US chil-
par la radiographie de thorax et l’échographie pleurale. Le dren despite pneumococcal conjugate vaccine. Pediatrics 2010;125:
diagnostic étiologique est fait par la ponction pleurale avec 26–33.
l’analyse biochimique et bactériologique du liquide pleu- [9] Hafen GM, Grenzbach AC, Moeller A, Rochat MK. Lack of concor-
dance in parapneumonic effusion management in children in central
ral. L’épanchement pleural est un exsudat caractérisé par
Europe. Pediatr Pulmonol 2016;51:411–7.
un taux de protides supérieur à 30 g/l. Un épanchement [10] Balfour-Lynn IM, Abrahamson E, Cohen G. BTS guidelines
purulent est défini par des GB supérieurs à 10 000/ml, un for the management of pleural infection in children. Thorax
pH inférieur à 7,2, une glycopleurie inférieure à 40 mg/dl 2005;60(Suppl. 1):i1–21.
et des LDH supérieures à 1000 UI/l. [11] Loo JD, Conklin L, Fleming-Dutra KE. Systematic review of the effect
• Le traitement repose sur une antibiothérapie intravei- of pneumococcal conjugate vaccine dosing schedules on prevention of
neuse initiale adaptée au germe suspecté. La prise en pneumonia. Pediatr Infect Dis J 2014;33(Suppl. 2):S140–51.
[12] Wiese AD, Griffin MR, Zhu Y, Mitchel Jr EF, Grijalva CG. Changes in
charge chirurgicale de l’épanchement pleural reste débat-
empyema among U.S. children in the pneumococcal conjugate vaccine
tue et n’a pas démontré de supériorité sur le traitement era. Vaccine 2016;34:6243–9.
antibiotique seul. [13] Elemraid MA, Thomas MF, Blain AP. Risk factors for the development
of pleural empyema in children. Pediatr Pulmonol 2015;50:721–6.

6 EMC - Médecine d’urgence

.
Pleuropneumopathies de l’enfant  25-140-C-40

[14] Ampofo K, Pavia AT, Stockmann CR, Blaschke AJ, Weng HY, Kor- [38] Berg AS, Inchley CS, Fjaerli HO, Leegaard TM, Nakstad B. Microbial
genski KE, et al. Evolution of the epidemiology of pneumococcal aetiology of paediatric pneumonia complicated with parapneumo-
disease among Utah children through the vaccine era. Pediatr Infect nic effusion in the era of pneumococcal vaccination. Infect Dis
Dis J 2011;30:1100–3. 2016;48:712–4.
[15] Strachan RE, Snelling TL, Jaffe A. Increased paediatric hospitali- [39] Wu YH, Zhao GW, Wang XF, Wang MS. Pleural effusion adeno-
zations for empyema in Australia after introduction of the 7-valent sine deaminase is not accurate in diagnosis of pediatric tuberculous
pneumococcal conjugate vaccine. Bull WHO 2013;91:167–73. pleural effusion: a retrospective study. Eur Rev Med Pharmacol Sci
[16] Hendrickson DJ, Blumberg DA, Joad JP, Jhawar S, McDonald RJ. 2015;19:1706–10.
Five-fold increase in pediatric parapneumonic empyema since intro- [40] Mishra OP, Kumar R, Ali Z, Prasad R, Nath G. Evaluation of polyme-
duction of pneumococcal conjugate vaccine. Pediatr Infect Dis J rase chain reaction and adenosine deaminase assay for the diagnosis
2008;27:1030–2. of tuberculous effusions in children. Arch Dis Child 2006;91:985–9.
[17] Masson A, Menetrey C, Garnier F. Parapneumonic pleural effusion [41] Ben Ameur S, Smaoui S, Kamoun F. Unilateral to bilateral pleurisy:
incidence in a French region before and during the antipneumococcal pleural tuberculosis? Arch Pediatr 2016;23:385–8.
vaccine era. Arch Pediatr 2011;18:846–9. [42] Krenke K, Sadowy E, Podsiadly E. Etiology of parapneumonic effu-
[18] Angoulvant F, Levy C, Grimprel E. Early impact of 13-valent pneu- sion and pleural empyema in children. The role of conventional and
mococcal conjugate vaccine on community-acquired pneumonia in molecular microbiological tests. Respir Med 2016;116:28–33.
children. Clin Infect Dis 2014;58:918–24. [43] Ampofo K, Herbener A, Blaschke AJ. Association of 2009 pande-
[19] Sullivan Jr RJ, Dowdle WR, Marine WM, Hierholzer JC. Adult pneu- mic influenza A (H1N1) infection and increased hospitalization with
monia in a general hospital. Etiology and host risk factors. Arch Intern parapneumonic empyema in children in Utah. Pediatr Infect Dis J
Med 1972;129:935–42. 2010;29:905–9.
[20] Mundy LM, Auwaerter PG, Oldach D. Community-acquired pneu- [44] Nascimento-Carvalho CM, Oliveira JR, Cardoso MR. Respiratory viral
monia: impact of immune status. Am J Respir Crit Care Med infections among children with community-acquired pneumonia and
1995;152(4Pt1):1309–15. pleural effusion. Scand J Infect Dis 2013;45:478–83.
[21] Varon E, Cohen R, Bechet S, Doit C, Levy C. Invasive disease potential [45] Le Bourgeois M, Ferroni A, Leruez-Ville M, Varon E, Thumerelle C,
of pneumococci before and after the 13-valent pneumococcal conjugate Brémont F, et al. Nonsteroidal anti-inflammatory drug without antibio-
vaccine implementation in children. Vaccine 2015;33:6178–85. tics for acute viral infection increases the empyema risk in children: a
[22] Bogaert D, De Groot R, Hermans PW. Streptococcus pneumoniae matched case-control study. J Pediatr 2016;175, 47–53 e3.
colonisation: the key to pneumococcal disease. Lancet Infect Dis [46] Kotsiou OS, Zarogiannis SG, Gourgoulianis KI. Prehospital NSAIDs
2004;4:144–54. use prolong hospitalization in patients with pleuro-pulmonary infec-
[23] Gray BM, Converse 3rd GM, Dillon Jr HC. Epidemiologic studies tion. Respir Med 2017;123:28–33.
of Streptococcus pneumoniae in infants: acquisition, carriage, and [47] Krenke K, Krawiec M, Kraj G, Peradzynska J, Krauze A, Kulus M. Risk
infection during the first 24 months of life. J Infect Dis 1980;142: factors for local complications in children with community-acquired
923–33. pneumonia. Clin Respir J 2018;12:253–61.
[24] Emmanuelle Varon CJ, Guttman L. CNRP rapport d’activité 2015. [48] Prymula R, Siegrist CA, Chlibek R. Effect of prophylactic paracetamol
Épidémiologie 2014. 2015. administration at time of vaccination on febrile reactions and antibody
[25] Campbell Jr GD, Silberman R. Drug-resistant Streptococcus pneumo- responses in children: two open-label, randomised controlled trials.
niae. Clin Infect Dis 1998;26:1188–95. Lancet 2009;374:1339–50.
[26] Goossens H, Ferech M, Vander Stichele R, Elseviers M. Outpatient
[49] Brims FJ, Lansley SM, Waterer GW, Lee YC. Empyema thoracis: new
antibiotic use in Europe and association with resistance: a cross-
insights into an old disease. Eur Respir Rev 2010;19:220–8.
national database study. Lancet 2005;365:579–87.
[50] Sahn SA. Diagnosis and management of parapneumonic effusions and
[27] Hausdorff WP, Bryant J, Paradiso PR, Siber GR. Which pneumococcal
empyema. Clin Infect Dis 2007;45:1480–6.
serogroups cause the most invasive disease: implications for conjugate
[51] Langley JM, Kellner JD, Solomon N. Empyema associated with
vaccine formulation and use, part I. Clin Infect Dis 2000;30:100–21.
community-acquired pneumonia: a Pediatric Investigator’s Collabo-
[28] Sharma D, Baughman W, Holst A. Pneumococcal carriage and inva-
rative Network on Infections in Canada (PICNIC) study. BMC Infect
sive disease in children before introduction of the 13-valent conjugate
Dis 2008;8:129.
vaccine: comparison with the era before 7-valent conjugate vaccine.
Pediatr Infect Dis J 2013;32:e45–53. [52] Islam S, Calkins CM, Goldin AB. The diagnosis and management
[29] Krenke K, Urbankowska E, Urbankowski T, Lange J, Kulus M. Clinical of empyema in children: a comprehensive review from the APSA
characteristics of 323 children with parapneumonic pleural effusion Outcomes and Clinical Trials Committee. J Pediatr Surg 2012;47:
and pleural empyema due to community acquired pneumonia. J Infect 2101–10.
Chemother 2016;22:292–7. [53] Light RW. Pleural diseases. Dis Month 1992;38:266–331.
[30] Mahon C, Walker W, Drage A, Best E. Incidence, aetiology and out- [54] Light RW. Parapneumonic effusions and empyema. Proc Am Thorac
come of pleural empyema and parapneumonic effusion from 1998 to Soc 2006;3:75–80.
2012 in a population of New Zealand children. J Paediatr Child Health [55] Le Monnier A, Carbonnelle E, Zahar JR. Microbiological diagnosis of
2016;52:662–8. empyema in children: comparative evaluations by culture, polymerase
[31] Nyambat B, Kilgore PE, Yong DE. Survey of childhood empyema chain reaction, and pneumococcal antigen detection in pleural fluids.
in Asia: implications for detecting the unmeasured burden of culture- Clin Infect Dis 2006;42:1135–40.
negative bacterial disease. BMC Infect Dis 2008;8:90. [56] Jaffe A, Calder AD, Owens CM, Stanojevic S, Sonnappa S. Role of
[32] Miller LG, Perdreau-Remington F, Rieg G. Necrotizing fasciitis caused routine computed tomography in paediatric pleural empyema. Thorax
by community-associated methicillin-resistant Staphylococcus aureus 2008;63:897–902.
in Los Angeles. N Engl J Med 2005;352:1445–53. [57] Dixon G, Lama-Lopez A, Bintcliffe OJ. The role of serum procalci-
[33] Gillet Y, Vanhems P, Lina G. Factors predicting mortality in tonin in establishing the diagnosis and prognosis of pleural infection.
necrotizing community-acquired pneumonia caused by Staphylococ- Respir Res 2017;18:30.
cus aureus containing Panton-Valentine leukocidin. Clin Infect Dis [58] Fonseca TS, Gendrel D, Ruuskanen O, Nascimento-Carvalho CM.
2007;45:315–21. Pleural effusion increases serum procalcitonin values in children with
[34] Gillet Y, Issartel B, Vanhems P, Fournet JC, Lina G, Bes M, et al. community-acquired pneumonia. Pediatr Infect Dis J 2015;34:914–5.
Association between Staphylococcus aureus strains carrying gene for [59] Teixeira LR, Sasse SA, Villarino MA. Antibiotic levels in empyemic
Panton-Valentine leukocidin and highly lethal necrotising pneumonia pleural fluid. Chest 2000;117:1734–9.
in young immunocompetent patients. Lancet 2002;359:753–9. [60] Gaudelus J, Dubos F, Dommergues MA. Antibiotic treatment of child
[35] Thomas B, Pugalenthi A, Chilvers M. Pleuropulmonary complications empyema: lessons from published studies and therapeutic options. Arch
of PVL-positive Staphylococcus aureus infection in children. Acta Pediatr 2008;15(Suppl. 2):S84–92.
Paediatr 2009;98:1372–5. [61] ANSM. Liste des antibiotiques critiques; 2016.
[36] Strachan RE, Cornelius A, Gilbert GL. Bacterial causes of empyema [62] Cohen R AF, Biscardi S, Madhi F, Dubos F, Gillet Y. Antibiothérapie
in children, Australia, 2007-2009. Emerg Infect Dis 2011;17: des infections respiratoires basses. Arch Pediatr 2016;23(Suppl. 3).
1839–45. S16–S9.
[37] Walker W, Wheeler R, Legg J. Update on the causes, investigation [63] Tagarro A, Otheo E, Baquero-Artigao F, Navarro ML, Velasco R, Ruiz
and management of empyema in childhood. Arch Dis Child 2011;96: M, et al. Dexamethasone for parapneumonic pleural effusion: a rando-
482–8. mized, double-blind, clinical trial. J Pediatr 2017;185, 117–123.e6.

EMC - Médecine d’urgence 7

.
25-140-C-40  Pleuropneumopathies de l’enfant

[64] Avansino JR, Goldman B, Sawin RS, Flum DR. Primary operative [72] Livingston MH, Colozza S, Vogt KN, Merritt N, Butter A. Making the
versus nonoperative therapy for pediatric empyema: a meta-analysis. transition from video-assisted thoracoscopic surgery to chest tube with
Pediatrics 2005;115:1652–9. fibrinolytics for empyema in children: any change in outcomes? Can
[65] Redden MD, Chin TY, van Driel ML. Surgical versus non-surgical J Surg 2016;59:167–71.
management for pleural empyema. Cochrane Database Syst Rev [73] Segerer FJ, Seeger K, Maier A. Therapy of 645 children with para-
2017;(3):CD010651. pneumonic effusion and empyema-A German nationwide surveillance
[66] Karaman I, Erdogan D, Karaman A, Cakmak O. Comparison of study. Pediatr Pulmonol 2017;52:540–7.
closed-tube thoracostomy and open thoracotomy procedures in the [74] Cameron R, Davies HR. Intra-pleural fibrinolytic therapy versus
management of thoracic empyema in childhood. Eur J Pediatr Surg conservative management in the treatment of adult parapneu-
2004;14:250–4. monic effusions and empyema. Cochrane Database Syst Rev
[67] Kern JA, Rodgers BM. Thoracoscopy in the management of empyema 2008;(4):CD002312.
in children. J Pediatr Surg 1993;28:1128–32. [75] Bishwakarma R, Shah S, Frank L. Mixing it up: coadmi-
[68] Bishay M, Short M, Shah K. Efficacy of video-assisted thoracoscopic nistration of tpa/dnase in complicated parapneumonic pleural
surgery in managing childhood empyema: a large single-centre study. effusions and empyema. J Bronchol Intervent Pulmonol 2017;24:
J Pediatr Surg 2009;44:337–42. 40–7.
[69] Sonnappa S, Cohen G, Owens CM. Comparison of urokinase and [76] Dorman RM, Vali K, Rothstein DH. Trends in treatment of infectious
video-assisted thoracoscopic surgery for treatment of childhood parapneumonic effusions in U.S. children’s hospitals, 2004-2014. J
empyema. Am J Respir Crit Care Med 2006;174:221–7. Pediatr Surg 2016;51:885–90.
[70] Marhuenda C, Barcelo C, Fuentes I. Urokinase versus VATS for treat-
ment of empyema: a randomized multicenter clinical trial. Pediatrics
2014;134:e1301–7.
[71] St Peter SD, Tsao K, Spilde TL. Thoracoscopic decortication vs tube
thoracostomy with fibrinolysis for empyema in children: a prospective,
Pour en savoir plus
randomized trial. J Pediatr Surg 2009;44:106–11 [discussion 11]. de Blic J, Delacourt C. Pneumologie pédiatrique, Paris : Lavoisier; 2018.

A. Masson, Docteur en médecine (alexandra.masson@aphp.fr).


Urgences pédiatriques, Hôpital Necker-enfants-malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France.
Pédiatrie générale, Hôpital mère-enfant, 8, avenue Dominique-Larrey, 87000 Limoges, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Masson A. Pleuropneumopathies de l’enfant. EMC - Médecine d’urgence 2018;13(2):1-8 [Article
25-140-C-40].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

8 EMC - Médecine d’urgence

Vous aimerez peut-être aussi