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FONCTIONS DE BASE DES APPAREILLAGES ELECTRIQUES

1. INTRODUCTION

Le mot « appareillage électrique » désigne les matériels ayant une fonction directe sur le
comportement, l’installation ou la surveillance des circuits électriques.

Les appareillages proposés par les fabricants ne présentent pas tous les mêmes fonctionnalités.
Un interrupteur n’est un sectionneur que si ses caractéristiques répondent à certaines
conditions. Il en est de même pour un disjoncteur. C’est pour cette raison il est primordial de
comprendre les fonctions de base des appareillages électriques. Ces dernières sont regroupées
comme suit :

Figure 1 : Fonctions de base des appareillages

- Fonctions de protection 
Ce sont les fonctions de mise en sécurité telles que le sectionnement et la consignation, ainsi
que les fonctions de protection automatique telles que la protection contre les courts-circuits,
la protection contre les surcharges, la protection des personnes et la protection contre les
surtensions.
- Fonctions de commande

Pour les circuits de puissance, sont concernés par cette fonction, les interrupteurs, les
contacteurs et les démarreurs. Pour les circuits auxiliaires, sont concernés les auxiliaires de
commande et leur rôle en commande de sécurité.

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- Fonctions d’information

Cette fonction concerne les organes de commande, les couleurs des boutons poussoirs et des
voyants. Les fonctions de mesures incorporées dans les tableaux électriques y sont insérées.

2. FONCTION DE PROTECTION
2.1 Fonction de sectionnement

La fonction de sectionnement est la propriété d’un appareillage de pouvoir séparer de sa


source une installation ou une partie d’installation électrique afin de permettre l’entretien, la
vérification, la localisation des défauts et les réparations.

Cela signifie qu’en tête de chaque circuit un appareillage de sectionnement doit être installé.

Des critères de vérification de la fonction de sectionnement définis par la norme NF C15-


100, lorsqu’aucune norme n’est applicable sont les suivants :

- L’appareil doit supporter, en position d’ouverture, une tension de choc (Uimp) dont la
valeur est donnée en fonction de la tension nominale de l’installation
- Avoir un courant de fuite inférieur à 0,5mA à l’état neuf ou 6mA pour un appareil en
fin de durée de vie

Tableau 1 : Tensions de tenue aux chocs

Tension nominale de l’installation Tension de tenue aux chocs Uimp pour les
dispositifs de sectionnement
230/400 V 5 kV
400/690 V 8 kV
1000 V 10 kV

Un appareil dont la fonction est seulement le sectionnement « appelé sectionneur » n’a aucune
aptitude à établir ou couper un courant, il est alors manœuvré hors tension.

2.2 Protection contre les courts-circuits

Un courant de court-circuit est défini par la norme NF C15-100 comme « une surintensité
produite par un défaut ayant une impédance négligeable entre les conducteurs actifs
présentant une différence de potentiel en service normal ».

Cette surintensité peut prendre une valeur très élevée que ne peuvent supporter très longtemps
les parties conductrices parcourues par ce courant. Les appareils de protection sont les
fusibles et les disjoncteurs.

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Figure 2 : Courbes caractéristiques d’un fusible et d’un disjoncteur
de mêmes intensités d’emploi

Etude du cas de la protection des câbles contre les courts-circuits

En cas de court-circuit, la tension du réseau s’exerce sur les conducteurs seulement.


Leur impédance totale a une valeur souvent de l’ordre de la centaine, voire de la dizaine de
mΩ. Si la tension du réseau est 230 ou 400 V, le courant produit aura une valeur de l’ordre du
kA et même des dizaines de kA.

L’énergie produite par le courant est :


2
E p =R . I t (1)

Pour un conducteur de section S (mm²), de longueur L (m) et de résistivité ρ

L’expression peut donc s’écrire :

L 2
E p =ρ . . I t (2)
S

Cette énergie va rapidement élever la température du conducteur. Dans un premier temps il


n’y aura pas de dissipation de chaleur. On dit que cet échange d’énergie se fait d’une manière
« adiabatique ».

Si le conducteur (cuivre en général) a une masse m et une capacité calorifique spécifique c,


l’énergie reçue sera de :

Er =m . c . ( Ө2−Ө 1 ) (3)

Avec :

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Ө1 la température initiale du conducteur et Ө2 sa température finale au bout du temps t

La masse du conducteur, si sa masse spécifique est d, s’écrit : m=d . S . L

Dans le cas d’un échange adiabatique, l’énergie produite est égale à l’énergie reçue et l’égalité
devient indépendante de la longueur :

2
(
I t= d . c .
( θ 2−θ1 )
ρ ) 2
. S (4)

Les matières isolantes des câbles sont en PVC ou autres matériaux. Elles ont une limite de
température au-delà de laquelle une dégradation devient sensible. Si cette température est
représentée par Ө2, la valeur Ө2 - Ө1 ne dépend que de l’isolant.

Si on affecte la valeur : (
K 2= d . c .
( θ2−θ1 )
ρ )
L’expression devient :
2 2 2
I t=K . S (6)

Tableau 2 : Quelques valeurs de K

Matériau Isolant Température Température K


initiale limite
Cuivre PVC 70°C 160°C 115
Cuivre PR/EPR 90°C 250°C 143
Aluminium PVC 70°C 160°C 76
Aluminium PR/EPR 90°C 250°C 94

Le coefficient K représente une limite. Il dépend du matériau conducteur et du type d’isolant.


Il est convient d’écrire alors :
2 2 2
I t < K . S (7)

Les coefficients K supposent que les intensités soient exprimées en (A), les sections en
(mm²) et le temps en (s).

Exemple :

Considérons un câble en cuivre avec isolation en PR, de section 95 mm². Le coefficient K est
de 143. Quel est le temps maximum de coupure pour un courant de court-circuit de 45 kA.

t= (143 x 95/45000)² t= 91 ms

Un disjoncteur dont le temps de fonctionnement du relais magnétique n’excéderait pas 90 ms


conviendrait pour la protection de ce câble.

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2.3 Protection contre les surcharges
 Pour les câbles : tout courant électrique parcourant un conducteur lui fournit une
énergie provoquant une élévation de sa température qui dépend des conditions de
dissipation de la chaleur et de la température ambiante. Pour évaluer l’intensité
admissible du courant dans un câble, il est donc nécessaire de connaître les conditions
de dissipation et sa température maximale acceptable. Pour cette dernière question, les
études menées au sein du CENELEC (Comité européen de normalisation des
industries électriques) ont mené aux conclusions suivantes :

Tableau 3 : Températures maximales admissibles pour les conducteurs isolés

Type d’isolation Température maximale °C


PVC (polychlorure de vinyle) 70
PR (polyéthylène réticulé)
EPR (éthylène-propylène) 90

 Effets des surcharges sur les enroulements bobinés : de la même manière les matériels
parcourus par un courant, voient leur température s’élever. Parmi ceux-ci, les
matériels comportant des enroulements, tels que les moteurs et les transformateurs, ont
une puissance maximale utilisable dépendant des conditions de leur ventilation, de la
température ambiante et surtout de la température limite de leurs enroulements.
Pour ces matériels les températures limites sont définies par les « classes des matières
isolantes ».

Tableau 4 : Limites d’échauffement pour les bobines isolées dans l’air

Classe des matières isolantes Limites d’échauffement (K)


A 85
E 100
B 110
F 135
H 160

Les échauffements indiqués dans le tableau 4, désignent l’élévation de température par


rapport à la température ambiante de référence. Cette température est celle qu’on peut
mesurer au cœur des enroulements.

Exemple : Pour les enroulements à fils émaillés, une élévation de température de 10°C (c.à.d
10% sur une base de 100°C), diminue la durée de vie des isolants de moitié. Puisque la
température dépend de I², on en déduit qu’une telle élévation correspond à une élévation du
courant de 5%.

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C’est pour cette raison que les règles de protection contre les surcharges des appareils à
enroulements bobinés tels que les moteurs et les transformateurs sont beaucoup plus sévères
que celle des câbles.

2.3.1 Protection des câbles contre les surcharges

La norme NF C15-100 présente les conditions de choix et de réglage des appareillages de


protection contre les surcharges :

Dans le cas d’une protection par disjoncteur la règle suivante est à respecter :

I b≤ I r ≤ I z

- Ib : le courant d’emploi du câble


- Iz : le courant admissible dans le câble
- Ir : le courant assigné qui est le courant nominal d’un disjoncteur domestique ou
courant de réglage d’un disjoncteur industriel

Les dispositifs de protection contre les surcharges sont :

- Les fusibles,
- Les disjoncteurs domestiques
- Les disjoncteurs industriels
- Les disjoncteurs moteurs et relais thermiques

La figure 2 montre de façon symbolique, les courbes de déclenchement de ces quatre


catégories d’appareils.

Figure 3 : Courbes de déclenchement

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2.3.2 Protection des moteurs

De façon résumée, l’utilisation d’un moteur se caractérise par un courant de démarrage dont la
valeur est assez typiquement égale à 6 fois son courant nominal.

Ce courant persiste durant tout le temps de démarrage qui dépend du type de moteur utilisé et
de la charge qui lui est appliquée, variant de 2 à 30s.

Lorsque le moteur est lancé, une surcharge de 5% est considérée comme acceptable, mais une
surcharge de 20% doit obligatoirement être éliminée.

Un cas particulier entraînant une surintensité consiste à envisager la coupure d’une phase.
Dans cette situation, si le moteur est lancé, il continuera de tourner, mais un courant inverse
traversera les enroulements, provoquant un échauffement. Pour se prémunir d’un tel défaut,
un dispositif spécial doit être apporté, « dispositif de protection contre la marche en
monophasé ».

La protection des moteurs contre les surcharges doit répondre aux conditions suivantes :

- Le dispositif de protection ne doit pas fonctionner pour une utilisation normale du


moteur ;
- Le dispositif doit fonctionner pour protéger le moteur au calage.

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