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Pedro Jesús López Moreno 21809811

Compte rendu sur l’intervention de Monsieur Carlos Tabernero


« La coopération linguistique et éducative : enjeux et acteurs »
Monsieur Carlos Tabernero est directeur adjoint du CLA de Besançon depuis
septembre 2020. Au cours de son intervention, il nous a parlé en détail du réseau
d’institutions qui aident à la diffusion de la langue française en France ainsi qu’à
l’international. Une macrostructure existe regroupant des institutions très variées,
chacune avec des spécificités en lien avec leur fonctionnement et leur nature. On a pris
connaissance avec leur apparition au long de l’histoire, leurs éléments différentiateurs et
les défis communs et précis qu’ils doivent relever pour réussir à leurs finalités. Un focus
a été fait en particulier sur leur fonctionnement interne en tant que structures, les liens
qui les relient entre elles et avec le ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
L’ensemble de l’intervention et en particulier le point fait sur les différents métiers
envisageables en lien avec la coopération linguistique et éducative autour de la langue
française ont contribué à élargir mes perspectives professionnelles.

En effet, l’action de la diffusion de la langue française est assurée par des


associations très diverses servant à des buts didactiques, informatifs ou de promotion.
Historiquement, il s’agit d’une action précoce, comparée à celle menée par d’autres
états pour la promotion de leurs langues : les premiers instituts français ont été fondés
en 1907, à titre comparatif le British Council ou l’Institut Confucius furent fondés en
1938 et 2004 respectivement. Dans l’état actuel des choses, la promotion d’une nation à
travers la culture (et donc, à travers la langue) peut être considérée comme une action
primordial. En effet, en diplomatie et en relations internationales en général, ce genre
d’influence, à travers des pratiques non coercitives, est désormais de plus en plus
précieuse. Dans le cas de la France c’est une action, en partie, prise en charge par des
opérateurs publics ce qui est à valoriser.

Des chiffres nous sont offerts qui indiquent une présence très conséquente des
structures d’enseignement du français à travers le monde. Ces chiffres viennent
confirmer des réflexions vues en cours de didactique du FLE, notamment : le français
serait la deuxième langue véhiculaire sur le monde, seulement après l’anglais (le
français a d’ailleurs toutes les caractéristiques d’une langue globale, l’anglais,
évidemment, aussi, mais devance le français en termes quantitatives). Ainsi, quand le
Niveau Seuil est publié en 1975, il est paru d’abord en anglais, puis en français, les
critères pour le choix de ces deux langues étant leurs rôles en tant que langues globales.

L’existence d’autant d’institutions souligne aussi les différences par rapport à la


démarche préférée pour la diffusion. L’anglais mise sur la diffusion de la langue à
travers la culture populaire, le cinéma, la musique… ; le français mise sur la didactique
(idée évoquée en cours de description des langues maternelles et étrangères). La
pédagogie est plus visée pour le français. En lien avec cette réflexion, une source
anonyme proche des milieux diplomatiques français à Kinshasa s’exprime ainsi « Les
Anglo-saxons font beaucoup de chèques, mais il y a peu de suivi. La France préfère une
approche qualitative », elle est citée par Blavignat Yohan dans son article Le dessous de
la francophonie en RD Congo, une arme au service de la France.

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Toutefois on voit avec Monsieur Tabernero, que des indicateurs servant à


analyser l’efficacité de différents acteurs qui promeuvent le français sont, dans une
certaine mesure, limités en leur évaluation qualitative des données disponibles. Il serait
souhaitable d’améliorer cet ensemble d’indicateurs, mais il se voit justifié par un souci
de ne pas créer des entraves au développement des actions en mettant en place trop
d’indicateurs et aussi par la recherche du financement.

Du point de vue du financement : les résultats des différentes missions de


diffusion selon réussite des objectifs sont pris en compte. Ainsi, le programme de
culture et influence du ministère de l’Europe et des affaires étrangères prévoit
annuellement des objectifs tels que « Renforcer l’influence culturelle, linguistique et
éducative de la France » et « Développer l’attractivité de la France ».

La liste des acteurs se souciant de la diffusion du français est longue et les


relations qui les relient entre eux sont complexes. Certains dépendent directement d’un
ou plusieurs ministères tandis que d’autres y sont liés par des relations de coopération.
Ainsi, par exemple, l’institut Français Paris dépend au même temps du ministère de
l’Europe et des affaires étrangères et du ministère de la culture ; d’un autre côté,
Campusfrance dépend également du ministère de l’Europe et des affaires étrangères,
mais aussi de celui de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’agence pour
l’enseignement français à l’étranger pour sa part dépend uniquement du ministère de
l’Europe et des affaires étrangères. Leurs missions diffèrent aussi. Pour garder les
mêmes exemples : L’institut Français Paris a pour missions principales de promouvoir
la création artistique française et les industries culturelles, les échanges avec les cultures
étrangères et évidemment la langue française. L’agence pour l’enseignement français à
l’étranger rend un service public d’éducation pour les français expatriés et promeut
aussi la coopération éducative avec les pays d’accueil à travers la formation
d’enseignants ou la promotion du bilinguisme. Campusfrance, à l’opposé, reçoit des
étudiants étrangers en France, s’occupant de leur accueil et de la gestion des bourses,
entre autres.

La relation entre les différents acteurs peut être résumée ainsi :

Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères coopère avec la fondation


Alliance Française, se partageant des ressources et d’expertise. Il tutelle directement
l’institut Français Paris (et son réseau), Campusfrance et l’agence pour l’enseignement
français à l’étranger, qui à son tour gère certains instituts français (d’autres étant sous
tutelle locale en fonction du pays).

Campusfrance coopère avec le réseau de l’institut Français et avec celui de


l’Alliance Française.

Une coopération existe aussi entre l’institut Français Paris et le réseau de


l’Alliance Française.

En fonction des modalités à enseigner, différents acteurs se désignent :

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Parmi les acteurs mentionnés ; l’enseignement d’un français langue étrangère,


sur objectifs spécifiques ou universitaires rentre dans le domaine des Alliances
Françaises ou de l’institut Français. L’enseignement d’un Français langue maternelle ou
seconde relève d’avantage des compétences de l’Association pour l’enseignement
français à l’étranger.

Certaines didactiques sont en construction (CLIL/EMILE, Approches


plurielles/CARAP, immersion, Dual-language programs) visant au développement des
nouvelles modalités d’enseignement, notamment bilingue ou plurilingue.

Monsieur Tabernero nous a présenté également une liste de métiers liés à l’objet
de son intervention, tels que coordinateur pédagogique, ou attaché de coopération pour
le français. Un autre métier, celui-ci lié aux choix offerts par ce réseau d’institutions, est
celui de directeur d’Alliance Française, avec des activités et des domaines de
responsabilité semblables à ceux de la gestion de l’entreprise.

Cette intervention a réussi à cartographier pour nous ce réseau d’enseignement


du français dans toute sa complexité. Grâce aux aperçus reçus – je me sens capable de
me repérer dans ce réseau. De plus à l’appui des connaissances sur les relations
existantes et les tendances émergentes je suis désormais conscient de la multiplicité de
possibilités disponible au moment de cibler un emploi entant qu’enseignant ou
administrateur potentiel.

Plus précisément, cette intervention est pertinente pour le parcours professionnel


que j’envisage étant donné mon grand intérêt pour la diffusion de langues en général et
du français en particulier, celui-ci est un intérêt né de ma curiosité pour la multiplicité
de regards à travers des langues diverses. En effet, je crois en la langue comme outil
pour répandre l’influence d’une nation, et cette intervention m’a permis d’apercevoir de
quelle manière cette influence linguistique s’exerce, quels peuvent être les acteurs
impliqués et comment cela fonctionne au niveau étatique, financier et local. Elle a aussi
renforcé des notions telles que le lien entre enseignement de langues et le concept de
Soft Power, en rendant ce lien visible par des exemples précis.

Parmi les métiers présentés par Monsieur Tabernero, sont envisageables pour
moi : celui d’attaché de coopération pour le français dans lequel je pourrais mettre au
profit des connaissances que je compte tirer du parcours « politiques linguistiques » au
sein du master de FLE auquel je suis inscrit. Le métier d’expert technique international
m’intéresse également, particulièrement du fait de son rapport avec les domaines
linguistique et éducatif mais aussi en raison des possibilités d’insertion internationale
qu’il offre.

Les nouvelles connaissances tirées de cette intervention sont aussi des


connaissances susceptibles d’inspirer ma poursuite d’études en recherche doctoral :

Je crois en la défense de la présence du français là où il est déjà installé, et,


pourquoi pas, en la défense de la présence et diffusion d’autres langues aussi, peut-être
sur un modèle inspiré de celui du réseau français qui m’est maintenant beaucoup plus
familier. Cette idée d’adaptation d’une partie du réseau francophone pour la diffusion

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d’autres langues nécessiterait, évidemment, d’une recherche approfondie, notamment


sur la ou les langues ciblées et leurs contextes de diffusion envisagés.

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