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REVUE DELLA/AFRIQUE
VOL.4 No 9 - Mars 2022
ISSN 2790- 0584 (Online)
ISSN 2790- 0576 (Print)

Coordonné par
Komi KOSSI-TITRIKOU

Equipe de relecture AGBEFLE Koffi G, koffiganyoa@yahoo.fr


TREMBLAY Christian, OEP Paris France, RICHEVAUX Marc, Institut
CEDIMES, France

Tome 3 : Sociologie, Anthropologie,


Géographie/ Sciences sociales.

0
Comité scientifique
- AFELI KossiAntoine, Lomé, Togo
- AGRESTI Giovanni, Naples « Federico II », Italie
- BADASU Cosmas. K., Legon, Ghana,
- BOUSTANY Daisy, Montréal, Canada
- DAO Yao, Lyon 2, France
- DEVRIESERE Viviane, Isfec Aquitaine, France
- DUMONT Pierre, Montpellier 3, France
- HANANIA Lilian, Paris, France
- KIANGBENI Kévin, Brazaville, Congo
- KOUDJO Bienvenu, Abomey Calavi, BENIN
- LEMAIRE Eva, Université d’Alberta, Canada
- LEZOU KOFFI Aimée Danielle, UFHB, Cocody, Côte d’Ivoire
- MAURER Bruno, Montpellier 3, France
- NAPON Abou, Ouagadougou, Burkina Faso
- NUTAKOR Mawushi, Ghana, Legon
- RAONISON N’jaka, Antanararivo, Madagascar
- SANDS Sarah, Strasbourg, France
- TCHEHOUALI Destiny, Montréal, Canada
- TCHAGNAOU Akimou, Université de Zinder, Niger
- YEBOUA Kouadio D., Legon, Ghana
- YENNAH Robert, Ghana, Legon

1
REVUE DELLA/AFRIQUE
o
VOL.4 N 9 - Mars 2022

ISSN 2790- 0584 (Online)


ISSN 2790- 0576 (Print)

Sous la direction de
Koffi Ganyo AGBEFLE

Mise en forme : KPATI Adzo Dzinedzomi, ACAREF/Bureau Afrique,


Lomé
Maquette de couverture : AMEWOU Koffi, ACAREF/Bureau Afrique,
Lomé
2
SOMMAIRE

0. PREFACE_ Komi KOSSI-TITRIKOU (Togo)………….………….6


1. LA PETRO-DIPLOMATIE CHINOISE AU TCHAD_ Marcelin
ABDELKERIM(Tchad)………………………………………………….…12
2. MUTATIONS DU CYCLE DE L’EAU ET STRATEGIES
D’ADAPTATION PAYSANNE A MANIGRI AU BENIN_ Adukê Inuya
Nadège AKPONA et Al. (Bénin)………………………………………....…30
3. LE FAAFOUÊ AU CENTRE DU COMMERCE DE CAPTIFS
DANS LE BAOULE-NORD 1884-1898_ Awa SOROGO (Côte d’Ivoire) …43
4. CONTRAINTES DANS LA COMMERCIALISATION DU SEL DE
BILMA (NIGER)_ Elhadji Mohamoud CHEKOU KORE (Niger)……...61
5. LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE : CHEVAL DE BATAILLE DE
MISE EN ŒUVRE DU PSGE DEPUIS 2012_ Emmanuel NDZENG
NYANGONE(Gabon)……………………………………………..………77
6. “STAKEHOLDERS APPROACHES IN WATER CONFLICTS
RESOLUTIONS AND PEACE BUILDING IN CAMEROON : A
HISTORICAL EXPLORATION”_ Fai Charlotte Missem (Cameroun)…..93
7. CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DEGRADATION DE
L’ENVIRONNEMENT DANS LA VILLE DE DALOA (COTE
D’IVOIRE) _ Gogoua Marius YODE 1 et Al. (Côte d’Ivoire) ….……….…109
8. ELITES URBAINES ET DYNAMIQUE AGRICOLE DANS LE
DEPARTEMENT DU HAUT-NYONG (EST, CAMEROUN) _
Hyacinthe ATANGANA BAMELA et Al.(Cameroun)……….…………….128
9. NIVEAU DE CONTAMINATION DES EAUX DE SURFACE ET
SOUTERRAINE PAR L’ACTIVITE D’ORPAILLAGE DANS LE
DEPARTEMENT DE BOCANDA (CENTRE-EST DE LA COTE
D’IVOIRE) _ Koffi Claude M’BRA et Al. (Côte d’Ivoire) …………………147
10. RECOMPOSITION DE L’ESPACE RURAL DU DEPARTEMENT
DE BOCANDA (CENTRE-EST DE LA CÔTE D’IVOIRE) _ Konan
KOUAKOU (Côte d’Ivoire) ……………………………………………...…168
11. LES AKPATOUFOUE UN PEUPLE OUBLIE DANS LE
PEUPLEMENT DE BOUAKE_Kouassi Roger DJANGO & Hermann
KOUAMÉ (Côte d’Ivoire) ………………………………………….………181

3
12. ANALYSE DE LA MAITRISE DES FACTEURS
DETERMINANTS DE LA CULTURE DU MAÏS PAR LES
AGRICULTEURS DE LA BOUCLE DU MOUHOUN (BURKINA
FASO) _ LOMPO Mamadou, KOALA Suzanne & SIA Cyriaque (Bénin/
Burkina-Faso) ……………………………………………………...………196
13. NSION URBAINE ET REGRESSION DES ESPACES
AGRICOLES DANS LA PLAINE DE KAR-HAY (EXTREME-NORD
CAMEROUN) _Nicolas BELBARA DJOUBOUYANG (Cameroun)……213
14. L’OBSERVATOIRE CHRÉTIEN DES ÉLECTIONS (OCE) OU
L’ÉCRITURE D’UNE AUTRE HISTOIRE DU PROCESSUS
ÉLECTORAL AU CAMEROUN_Noël SOFACK (Cameroun)……….…230
15. LA CORRUPTION POLITIQUE : CONTRIBUTION ET
ACTUALITE DE MACHIAVEL_ Oualoufeye Razack BINDA & Eustache
Roger Koffi ADANHOUNME (Cameroun)…………………………......…249
16. L’INTERCOMMUNALITE COMME FONDEMENT D’UNE
NOUVELLE LOGIQUE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT TERRITORIAL EN CASAMANCE_ Papa Bacary
KONE et Al. (Sénégal)………………………………………..……………260
17. CORPORATION EPARSE TOUPOURI AU CAMEROUN :
EXODES OU MIGRANTS_Pascal Dourwe BINWE (Cameroun)…….…278
18. LE VECU DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LA
COMMUNAUTE RURALE D’EKPUI DANS LE SUD-EST DU
TOGO_ Salamatou BILABENA et Al. (Togo)……………….……………297
19. DE L’ARRIVEE DU CAPITAINE PORTUGAIS, TEIXEIRA
PINTO, A LA PACIFICATION DEFINITIVE DES ROYAUMES DU
MANJAKU, AU XXE SIECLE : ALLIANCES ET CONSEQUENCES
SOCIO-POLITIQUES (1908-1936) _ Aliou SENE & Malang LELOU
(Sénégal)……………………………………………………………………321
20. RESPECT DES NORMES DE LA CMB ET RÉDUCTION DES
CRISES D’ÉNERGIE AU CAMEROUN DEPUIS 1994_Sévérin
NWAHA (Cameroun)………………………………………………………336
21. GOUVERNANCE DU FONCIER ET TRANSFORMATIONS
FONCIERES DANS LES COMMUNES RURALES DE BOUDRY ET
DE MOGTEDO_ Souleymane KARAMBIRI (Cameroun)………….……..362
22. FONCTIONNEMENT DU TRANSPORT ET DE LA
LOGISTIQUE DES ONG HUMANITAIRES AU BURKINA
FASO_Vincent ZOMA (Burkina Faso) ……………………………………387
4
23. CULTURE ET PROTECTION ENVIRONNEMENTALE CHEZ
LES SEEREER_ Francis Birame Daaba SARR (Sénégal)…………………403
24. STRATEGIES PAYSANNES DE RESILIENCE AUX EFFETS DU
CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS L’ARRONDISSEMENT DE
MBE_ Adelaïde YONTA FOUOMENE & Henri MOUSSIMA
(Cameroun)……………………………………………………………...….414
25. VARIABILITÉ CLIMATIQUE ET MISE EN VALEUR DES BAS-
FONDS DANS LE BASSIN VERSANT DE GOMBA HAOUSSA (SUD-
ZINDER AU NIGER) _ Amadou ABDOU BAGNA (Niger)…..………..435
26. DYNAMIQUE DES RESSOURCES NATURELLES DANS LE
DEPARTEMENT DE FILINGUE, OUEST NIGERIEN_ Zaharadine
MOHAMED SANI I. (Niger)…………………………………………...…451

5
Préface
Le présent numéro de la revue Della/Afrique concentre 26 articles
couvrant différents domaines de recherche des sciences sociales et
humaines dans le bon esprit de pluridisciplinarité qui fait le mérite
particulier de cet organe de publication.
Sur les 26 articles, le Cameroun se taille la part du lion avec 9 titres, suivi
la Côte d’Ivoire qui place tout de même 5 titres et du Niger qui se
retrouve avec 3 titres. Les autres pays suivent, de l’Afrique de l’ouest à
l’Afrique centrale et abordent des thématiques qui, généralement, font
l’actualité de la communication scientifique du continent. On peut
dénombrer plusieurs axes d’orientation, nous sélectionnons les 4 plus
porteurs à notre sens :
- Histoire et devoir de mémoire ;
- La coopération internationale sur fond d’intérêts économiques ;
- La gestion de l’espace et des ressources agricoles et
environnementales dans un contexte de changements
climatique exacerbé ;
- L’urbanisation, la croissance démographique et les politiques
économiques.
Est-il exagéré de dire aujourd’hui de l’Afrique qu’elle se trouve vraiment
à la croisée des chemins ? Prise en étau entre des intérêts divergents et
contradictoires, et en même temps tiraillée de toutes parts par des
puissances qui la sollicitent pour des causes pour lesquelles elle n’est en
rien partie prenante, elle a du mal à faire un choix porteur et se trouve
aux prises à des pressions inutiles.
L’actualité de l’Afrique est aussi marquée par une instabilité chronique,
induite par la pandémie du coronavirus, les attaques djihadistes dans le
sahel qui redoublent d’ampleur, les coups d’Etat en cascades en Afrique
de l’Ouest et centrale, et enfin la guerre de l’Ukraine avec ses
conséquences incalculables.
La recherche scientifique ne saurait rester en marge de ces
développements, elle qui se fait le devoir d’observer et d’analyser les
situations, désireuse de proposer des pistes de lecture tangibles et
indicatrices. Conscients de cette mission cruciale qui est la leur, les

6
chercheurs en sciences sociales et humaines ont encore tenté d’apporter
leur pierre à l’édifice d’une recherche scientifique efficace.
En Afrique, l’histoire ancienne est toujours vivace, qui a peine à se laisser
exorciser. Elle prend la forme d’un devoir de mémoire indispensable à la
compréhension des déplacements de groupes et des processus
d’alliances ou de conflits latents entre les populations d’un même pays.
Ces déplacements se prennent parfois l’allure de migrations volontaires
des personnes à la recherche de conditions de vie meilleures, c’est le cas
sans doute des Toupouri du Cameroun décrits par P.D. Binwe, ou ils
sont provoqués par les puissances coloniales dans le but d’impulser la
mise en valeur des régions inhabitées du territoire.
La traite négrière transatlantique fait souvent oublier qu’il a existé un
esclavage interne au continent qui a nourri bien des trafics commerciaux.
C’est ce que nous rappelle l’histoire du Faafouê au XIXe siècle en Côte
d’Ivoire centrale. Le sort des Akpatoufou, toujours en Côte d’Ivoire, un
peuple dont l’existence semble avoir été oubliée par l’historiographie
moderne, a pu être exhumé ici grâce aux travaux de K.R. Django et H.
Kouamé.
Le devoir de mémoire concerne également des pans entiers de l’histoire
coloniale ou encore la soi-disant pacification des peuples orchestrée par
des colons blancs qui ont dressé certains groupes dominants contre des
autochtones en Guinée portugaise.
La coopération internationale sous la forme de diplomatie économique a
aussi attiré l’attention des contributeurs. Que ce soit au Tchad avec la
Chine et le pétrole, ou au Gabon à travers une diversification des
ressources économiques par le biais d’une diplomatie économique
multiforme, le résultat est toujours décevant et ce sont les partenaires
étrangers qui « raflent la mise ».
Cependant l’Afrique aujourd’hui, c’est aussi la gestion de l’espace et
l’aménagement du territoire. Que d’aléas depuis des décennies, où les
ressources environnementales sont mises à mal par l’action de l’homme
mais aussi à travers des bouleversements qui s’opèrent dans les données
physiques. La première cause de ces bouleversements est le changement
climatique. C’est le thème le plus débattu en ce moment, auquel un grand
nombre de rencontres internationales sont consacrées et dont la fin n’est
pas encore prévisible. Or, si le climat change, ─et le climat est
7
effectivement en train de changer de façon drastique─, s’asséchant
chaque jour un peu plus, les suites seront dramatiques pour les hommes,
pour les animaux et pour les paysages terrestres voire aquatiques. C’est
un regard inquisiteur que S. Bilabena et al ont porté sur cette situation en
prenant appui sur les expériences vécues par les agriculteurs du sud-
Togo, afin d’illustrer ce qui risque de devenir la règle dans un proche
avenir, et dont les débuts sont déjà annoncés en ce moment. Le
dérèglement du climat un peu partout dans le monde, mais surtout en
Afrique, occasionne des sécheresses tenaces, des inondations
inattendues, des invasions d’insectes affamés, la destruction des paysages
entiers, la désertification à grande échelle et la mort du bétail. Qu’est-on
en droit d’attendre de tout cela ? La famine, les maladies opportunistes,
la mort, la désolation pour les populations. Les cultivateurs et pêcheurs
du village d’Ekpui au sud-Togo sont en train d’en faire l’amère
expérience. Mais des mesures palliatives sont possibles, qui permettent
de ne pas subir de plein fouet le contrecoup des aléas climatiques. C’est
le même type de réactions adaptatives que les paysans de la boucle du
Mouhoun au Burkina Faso adoptent pour se prémunir contre la
variabilité climatique qui s’installe de plus en plus dans leur région (cf.
Lompo et al.)
A Manigri, dans la Commune de Bassila au Bénin, le cycle de l’eau est
également chamboulé depuis quelque temps, les pluies n’arrivent pas au
moment attendu et n’ont ni le volume, ni la durée nécessaire. Pour le
paysan, est-ce une catastrophe ? C’est là où il doit faire appel à des
stratégies d’adaptation aux nouvelles conditions, à l’instar de ce que fait
le paysan d’Ekpui et de Mouhoun. Mais de telles stratégies, si elles
constituent des solutions provisoires pour les problèmes de certains
groupes, pour d’autres catégories d’acteurs, c’est une atteinte à leurs
intérêts. Ainsi, des conflits ne cessent de naître autour de l’eau, qui
s’accentuent avec la raréfaction de celle-ci voire les pénuries. Pour régler
ces conflits, le mieux est de développer des formules d’approche
impliquant les parties prenantes pour la recherche de la paix et le partage
équitable. C’est une telle expérience faite au Cameroun que F. C. Missem
essaie de décrire dans son article.
L’eau n’est bénéfique que lorsqu’elle est saine et potable. Que se passe-
t-il lorsqu’il y a des sources de contamination qui viennent la souiller et
la dégrader ? Certaines activités productives, quand bien même elles sont
8
source de revenu pécuniaire, occasionnent des contreparties nocives.
L’extraction des minerais fait partie de ces activités dont les retombées
sont néfastes pour la salubrité de l’eau, qu’elle soit de surface ou en
profondeur. L’activité d’orpaillage dans le Département de Bocanda en
Côte d’Ivoire en est un exemple parlant qui a fait l’objet de la rédaction
de A. M. Kouadio.
La principale activité de production dans la grande majorité des espaces
africains demeure l’agriculture. L’exercice de cette activité est cependant
confronté à une série de handicaps dont la disponibilité du foncier, son
aménagement et la maîtrise des facteurs de production. Quelques
contributions ont été consacrées à cette thématique importante. C’est
ainsi qu’en Côte d’Ivoire dans le département de Bocanda, la migration
volontaire des paysans suite à la faillite observée au cours des années 80
dans le secteur des plantations de café-cacao, a « libéré » des espaces
agricoles qui se sont transformés en jachère et forêts secondaires. Le
résultat est une restructuration forcée de cet espace, ou mieux, « une
recomposition de l’espace rural » (K. Kouakou) qui pourrait donner des
idées pour des stratégies de mise en valeur si les leçons idoines en sont
tirées. Parmi ces leçons, pourquoi ne pas évoquer les réformes foncières
pour une meilleure gouvernance des terres ? C’est la proposition qui
vient de l’article de S. Karambiri qui s’essaie à la « gouvernance du
foncier et les transformations foncières » qui en résultent. Le maître-mot
de ce développement est la « sécurisation foncière » qui se révèle être une
autre forme de pratique foncière basée sur la monétarisation des
acquisitions à travers la vente ou la location des terres. On est loin des
arrangements coutumiers qui mettent la terre à la disposition de
l’exploitant pour un laps de temps donné et contre partage de récoltes,
et qui occasionnent dans la durée des conflits de toutes sortes.
L’Afrique change et s’urbanise, la population croît, les politiques sont
obligées de s’adapter à l’air du temps. Ces transformations et les
problèmes structurels subséquents, ont attiré l’attention des
contributeurs. A Daloa, ville de la Côte d’Ivoire, la croissance
démographique induit une croissance urbaine qui, à son tour, provoque
une dégradation accélérée de l’environnement urbain menacé d’« asphyxie
[en raison de] l’insalubrité avec la prolifération des dépotoirs sauvages, le
ruissellement des eaux usées polluantes, des caniveaux à ciel ouvert mal entretenus et

9
parfois inexistants et la prolifération des zones non aedificandies ». (G.M. Yode et
al.)
Plus que cela, la croissance urbaine, si elle menace les villes, elle menace
aussi la campagne, à travers l’envahissement des zones agricoles par des
constructions urbaines et l’urbanisation forcée. Dans la plaine de Kar-
Hay à l’extrême-nord du Cameroun, la spéculation foncière et
l’impulsion d’une nouvelle dynamique foncière ont transformé le
paysage et en bien mal.
La dynamique urbaine s’emploie ainsi à provoquer des transformations
radicales dans le monde rural à travers l’intervention des élites urbaines
dans les activités de production agricole. Autant dire que si les conditions
le permettent, des acteurs inattendus peuvent user de moyens à leur
disposition pour apporter des changements dans l’exécution des tâches
qu’on croyait jusque-là vouées à l’échec ou à la stagnation. Le
désengagement de l’Etat a souvent été critiqué en Afrique car laissant un
vide que peu de gens peuvent combler par des actions vigoureuses et
ciblées. Voilà qu’un contre-exemple se dessine au Cameroun où les élites
des villes deviennent des investisseurs attentionnés dans les activités
agricoles. Par leur entremise, de nouveaux concepts émergent, comme la
« compétitivité agricole » ou encore « la production agricole spéculative »
se nourrissant de « technologies nouvelles de production » qui, à terme,
pourraient être porteuses d’innovation et de changement durable dans le
paysage agricole du Cameroun. Peut-on à travers cet exemple, entrevoir
une alternative aux difficultés que traverse depuis toujours le secteur
agricole de l’Afrique ? Ces innovations sont-elles adaptées au milieu
africain et pourraient-elles faire l’objet d’une promotion à grande
échelle ? On croit sortir de l’auberge mais n’est-ce pas aussi le début d’un
mirage qui s’annonce décevant ? La vigilance est de mise et la recherche
en sciences sociales et humaines doit pouvoir agir comme une veille
permanente en vue de redresser la barrer en cas de dérive.
Comme la politique prime sur tout dans les débats actuels, un certain
nombre de communications a été consacrée à cette problématique à
travers l’étude de la corruption politique actualisant la lecture de
Machiavel, les élections observées par les églises chrétiennes qui jettent
une lumière différente sur le processus et surtout sur les résultats, et les
crises récurrentes de l’approvisionnement en énergie.

10
D’autres contributions qui n’entrent pas le cadre des axes de recherche
identifiés sont autant d’apports de qualité qui démontrent que le champ
de la recherche dans ses diverses composantes, n’est pas fermé et qu’il
est toujours susceptible d’accueillir encore plus d’idées novatrices.
Le numéro actuel de la revue présente un large choix de travaux et
d’orientations qui font la preuve de l’effervescence qui anime la
recherche à l’heure actuelle.
Lomé, le 29 mars 2022

Pr. Dr. Komi KOSSI-TITRIKOU


Université de Lomé
Directeur de la Formation doctorale à
l’Institut Régional d’Enseignement Supérieur
et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC)
Lomé

11
LES AKPATOUFOUE UN PEUPLE OUBLIE DANS LE
PEUPLEMENT DE BOUAKE

KOUASSI ROGER DJANGO


Docteur en histoire contemporaine
Université alassane ouattara
djangokouassiroger@gmail.com
HERMANN KOUAMÉ
Docteur en histoire contemporaine
Université alassane ouattara
hermannkouame24@gmail.com

Résumé
Le peuplement des Akpatoufouê est ignoré dans la mise en place des peuples en Côte d’ Ivoire
en général et en particulier à Bouaké. Cette étude vient pour mettre en lumière le processus d’installation
de ce peuple. Pour atteindre cet objectif, il a été question de faire une recherche bibliographique dans les
bibliothèques ensuite pour pallier les insuffisances une enquête orale a été réalisée. Toutes ces informations
reçues ont permis de dégager le problème central autour du processus de mise en place des Akpatoufouê à
Bouaké. Il faut noter que ce peuple a été phagocyté par la venue des autres peuples Alanguira et Assabou.
Aujourd’hui, ils ont perdu leur identité culturelle, politique, économique et religieuse. Il est donc nécessaire
de les mettre au grand jour pour éviter les amalgames faits qui ont cours sur ce peuple.
Mots clés : Akpatoufouê, mise en place, peuplement, organisation, territoire.

Abstract
The settlement of the Akpatoufouê is ignored in the establishment of peoples in Côte d'Ivoire in general
and Bouaké in particular. This study is intended to shed light on the settlement process of this people. To
achieve this objective, a bibliographical search was carried out in libraries, and then an oral survey was
carried out to make up for the shortcomings. All of this information was used to identify the central
problem surrounding the process of the establishment of the Akpatoufouê in Bouaké. It should be noted
that these people have been swallowed up by the arrival of the other Alanguira and Assabou peoples.
Today, they have lost their cultural, political, economic and religious identity. It is therefore necessary to
bring them into the open to avoid the amalgams that have been made about this people.
Key words: Akpatoufouê, establishment, settlement, organisation, territory.

181
Introduction

L’occupation du territoire de la Côte d’Ivoire est un processus continu


jusqu’à nos jours. Les migrations en direction de la Côte d’Ivoire
débutent autour du XIème siècle. Ainsi du XIème siècle au XIXème siècle, le
territoire actuel de la Côte d’Ivoire devient une terre d’accueil pour les
populations. Celles-ci occupent toutes les régions. Le centre devient alors
la destination privilégiée des groupes de migrants. Il s’agit notamment
des Mandé, des Voltaïques et des Akan etc... Parmi toutes ces
populations, un peuple a attiré notre attention. Il s’agit des Akpatoufouê,
peuple oublié dans le peuplement de la Côte d’Ivoire en général et de
Bouaké en particulier. Ce peuple est aujourd’hui confondu au Fahali ou
au Faafouê. Ils ont fondé de nombreux villages dont Nimbo1. En effet,
Nimbo est situé en Côte d’Ivoire précisément dans la ville de Bouaké au
centre nord du pays. Nimbo situe au sud-ouest du quartier Air-France I
et à l’ouest du quartier Air-France II.
La motivation vient du fait que ce peuple est peu connu dans l’histoire
du peuplement de Bouaké et même du peuplement de la Côte d’Ivoire.
C’est en cela que le travail de l’historien est d’exhumer de l’oubli les pages
de notre histoire, et informer sur ce que la nation a de plus précieux son
patrimoine historique (Ekanza, 2006 :13).
C’est pourquoi, cet article permet à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire
de la ville Bouaké, de mieux connaître ce peuple oublié dans le
peuplement de cette ville. L’étude de l’occupation du territoire est une
tâche écrasante, qui soulève des obstacles difficilement surmontables et
n’apporte pas toujours toutes les précisions souhaitables. Le bilan
humain présente donc au cours du XVIII ème siècle, une population
fortement mélangée, produit de toutes sortes de croisement. Mesurer
systématiquement le degré de ce métissage, préciser la contribution de
chacun des groupes humains est fort difficile. Mais l’entreprise mérite
bien que l’on se penche sur elle pour en montrer l’importance et les
ultimes limites. Comment s’est fait la mise en place de ce peuple ?
L’objectif de cette étude, est de montrer le processus d’installation des
Akpatoufouê dans la ville actuelle de Bouaké. Pour atteindre à cet
objectif, il nous faut montrer les origines et les causes des migrations des
Akpatoufouê, identifier les différents mouvements migratoires de ce

1Nimbo signifie en langue Baoulé la forêt où l’on trouve de la viande ou la forêt de viande. C’est pour monter à
quel point cette zone était giboyeuse.
182
peuple et montrer l’impact de leur installation sur le peuplement de
Bouaké.
La démarche méthodologique pour y parvenir a consisté essentiellement
à confronter les informations recueillies à partir de la documentation sur
le peuplement de la Côte d’Ivoire en général et sur le peuplement de
Bouaké en particulier et à en tirer celles qui nous ont paru nécessaires par
rapport à nos préoccupations. Ensuite pour pallier les insuffisances de la
documentation bibliographique, nous avons eu recours à la tradition
orale pour nous éclairer sur certaines informations. L’enquête orale s’est
faite en deux phases. La première phase a consisté à faire une prospection
pour répertorier les personnes susceptibles de donner les informations
nécessaires à notre étude. La deuxième phase a consisté à interroger les
personnes déjà répertoriées. Nous avons alterné l’entretien privé et
l’entretien public ; quant à la technique nous avons pratiqué l’entretien
semi-directif, c’est-à-dire que la démarche a consisté à laisser nos
interlocuteurs développer le sujet que nous leur avions soumis, puis
quand ils sont au bout de leur argumentaire, nous engageons à nouveau
la conversation sur certains détails non abordés.
Ainsi nous avons pu dégager trois grandes parties dont la première est
intitulée les origines et les causes des migrations des Akpatoufouê, la
deuxième relate la migration et la mise en place des Akpatoufouê et enfin
la dernière l’impact de l’établissement des Akpatoufouê sur le
peuplement de Bouaké.

1. L’origine et les causes des migrations des Akpatoufouê

Il est quasi inconcevable de pourvoir faire une étude sur le peuplement


d’un peuple sans toutefois faire cas de l’origine de ce peuple et les raisons
qui ont poussé ce peuple à se déplacer. C’est ainsi que cette partie est
consacrée à l’origine et les causes des migrations des Akpatoufouê.

1.1. L’origine des Akpatoufouê


L’origine des Akpatoufouê est assez complexe. Les études à cet effet sont
quasi-inexistantes. C’est pourquoi pour élucider l’origine de ce peuple
l’accent a été mis sur la tradition orale et soutenu par quelques documents
écrits pour élucider l’origine de ce peuple.

183
Selon Tanou N’Goh Zamienty, les Akpatoufouê sont venus de nulle
part2 et ont une origine céleste3. Selon lui : « les Assabou sont venus nous
trouver ici. Nous sommes installés ici depuis la nuit des temps. Nous sommes
descendus à l’aide d’une échelle du ciel. »4
Pour (Allou, 2002 :708), les Akpatoufouê font partir d’un groupe de
populations qui vivaient dans le Ghana actuel. Il s’agit des Akpati
(Akpatoufoè, Akpatifoè), des Asrin ou des Battrafoè (Mgbatrafoè, Battra,
Mgbatra), des Wamala (Mamala), des Ngen, Krobo (Krowou,
Akrowoufoè) et des Gbomi. Il affirme que ces différentes populations
sont originaires de la basse-vallée des plaines de la Volta, de la région
d’Accra et des hauts plateaux du pays Krobo. La migration de ces peuples
a été provoquée par l’expansion de l’Akwamu entre 1660 et 1689, (Allou,
2002 :708). Toutes ces populations sont issues de la migration que René
Kouamé Allou a appelée Akpafu-Ga-Krobo-Adele Avatime, (Allou,
2002 : 708). C’est de cette migration que les Akpatoufouê font partie.
Salverte-Marmier (Ph. de) et Alii quant eux abondent dans le même sens
que René Kouamé Allou. Ils indiquent que les Akpatoufouê sont
originaires du Ghana actuel. Selon eux, les Akpatoufouê sont originaires
d’une région située à l’Est d’Accra. C’est compte tenu de l’insécurité
incessante dû aux guerres d’acquisition d’esclaves et aux razzias qui
régnaient dans cette zone que les Akpatoufouê décident de migrer en
traversant la Comoé. En somme, le point commun de toutes ces versions
est que les Akpatoufouê ont pour point départ la région du Ghana actuel.
Elles ont chacune donné les motifs du déplacement des Akpatoufouê de
leur habitat originel. Cependant la version de la tradition orale diffère, car
elle cherche a montré que les Akpatoufouê cherchent à montrer leur
antériorité par rapport aux autres populations qui occupent actuellement
l’espace de Bouaké, (Django, 2019 : 97). Pour notre part, les
Akpatoufouê sont originaires du pays akan, car comme l’indique Tanoh
N’goh Zamienty « les Akpatoufouê sont aussi des Akan, mais ne sont pas
venus à la même période que les Allanguira et les Assabou. »5

2 Nanan Yobouet notable au village de Nimbo


3Nanan Tanou N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de village
baoulé de Bouaké le 18 /07/2013.
4Nanan Tanou N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de village

baoulé de Bouaké le 18 /07/2013


5
Nanan TANOU N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de
village baoulé de Bouaké le 18 /07/2012.
184
Dès lors, quelles sont les raisons qui ont poussé les Akpatoufouê à quitter
leur habitat originel pour l’actuelle Côte d’Ivoire.

1. 2. Les causes des migrations des Akpatoufouê


Plusieurs raisons expliquent la migration des Akpatoufouê. D’abord avec
le développement du commerce maritime sur la côte par les Européens
au XVème siècle et les différents produits6 que ce commerce offrait. Ces
produits se répandent chez plusieurs peuples les Ga, les Krobou, les
N’Zima, les Gowa et les Fantis, (Etude régionale de Bouaké, 1964 : 18).
Mais pour l’acquisition de ces produits par les Akan de l’intérieur comme
le souligne l’Etude Régionale de Bouaké notamment les Akim et les
Akwamu leur feront la guerre et les razzia.
Ensuite à partir de la découverte du nouveau monde en 14927 par
Christophe Colombe, un nouveau produit attire l’attention des peuples
les plus puissants dans la région. Il s’agit de l’homme. Ce commerce
connut une très grande importance à tel enseigne que les peuples se
livrent la guerre pour en acquérir. Cette situation crée une insécurité
grandissante au point où certains peuples les plus faibles décident de se
réfugier dans les zones les plus calmes. C’est le cas des Ga, des Krobou,
Akpafu qui traverse la Comoé pour venir sur les terres de l’actuelle Côte
d’Ivoire (Django, 20019 : 98).
Enfin l’émergence de l’Akwamu au XVIIème siècle amène cet État à livrer
la guerre à ses voisins à partir de 1660 avec la prise d’Ayawaso (Grand
Accra, capitale des Ga) et l’annexion d’Accra (Petit Accra sur le littoral),
(Norregard,1966 : 47-58). Des Guan du sous-groupe Kpesi qui vivaient
dans les plaines d’Accra, (Dikson, 1969 : 18-28) sont touchés par ces
guerres. A partir de 1677, les Akwamu étendent leur domination à toute
la vallée de la basse volta, aux plaines de l’Afram et aux escarpements de
l’Akwapem, (Wilks, 1957 : 99-136).
Ce sont ces événements majeurs de l’histoire du Sud-Est de la Côte de
l’Or qui ont provoqué la migration de populations Ga, Krobo, Adele-
Avatime, Akpafu vers l’actuel territoire de la Côte d’Ivoire. C’est de cette
migration que sont issus les Akpatoufouê qui se sont installés dans la
région de Bouaké.

6 Les produits sont les étoffes, verroterie, cuivre, fer en barre ou en anneau, armes à feu, poudre à canon, munitions,
alcools.
7 La découverte du continent américain.

185
2.La migration et la mise en place des Akpatoufouê

Il est ici question de décrire le mouvement migratoire des Akpatoufouê


et ensuite montrer comment s’est fait la mise en place de ce peuple dans
l’espace qu’il occupe actuel.

2.1. La migration des Akpatoufouê


Le premier foyer de peuplement des populations Ga, Krobo, Adele-
Avatime, Akpafu vers la Côte d’Ivoire est Ores Krobo, (Allou,
2002 :711). Ces populations essaiment ensuite les régions environnantes.
Ces migrants Ga, Krobo, Akpafu donnent successivement en Côte
d’Ivoire les groupes N’guen, Ega, N’gadje,Akrowu, Krobo, Goli, Akpati
(Akpo, Akpatifoè ou Akpatoufouê, Battra, Wamala)8. C’est à partir
d’Ores Krobo que ces différentes populations s’élancent à la conquête
de nouveaux territoires ainsi que les Akpatoufouê.
Selon Kouakou Kouamé, c’est sous la conduite de deux frères Akpatou-
Kpin (grand Akpatou) et Akpatou-Kan (petit Akpatou) que le peuple
Akpatoufouê, traverse le pays gouro et atteint l’actuelle ville de Bouaké9
où ils fondent le village d’AE N’golibo10. Ce village disparaît plus tard
avec l’arrivée des Assabou pour donner le nom actuel de
Kambonoukro11.C’est à partir de ce village que le peuple Akpatoufouê se
disperse dans toute la ville actuelle de Bouaké, (Django, 2019 : 99).
En somme, nous pouvons retenir que la migration des Akpatoufouê
s’est faite de façon progressive. Comment s’est fait la mise en place alors
des Akpatoufouê.

2.2. La mise en place des Akpatoufouê


La mise en place véritable des Akpatoufouê se fait avec l’arrivée des
Denkyira au début du XVIIIème siècle dans le village d’AE N’golibo et
avec l’arrivée des Européens au XIXème siècle. En ce qui concerne les

8Kouakou Kouamé chef du de Kamounoukro, entretien du 01 juillet 2015.


9Nanan Tanou N‘Goh Zamienty II chef de village de Nimbo président de la coordination des chefs de village Baoulé de Bouaké le
18 /07/2013.
10Le village d’AE N’ golibo a été fondé par la tribu des Akpatoufouê. Leur chef était Akpatou Angban. Ce village est devenu

aujourd'hui Kamounoukro (quartier de la ville de Bouaké). Le patriarche Assouman Loukou, chef coutumier de Kamounoukro,
interrogé en 1977 sur les origines de sa tribu, par le père Jean Dhumeau de la paroisse notre Dame de Nazareth de Bouaké soutenait
mordicus que les Allanguira trouvèrent déjà sur place la famille des Akpatoufouê, la sienne, dont le nom signifie "propriétaires
terriens". Information tiré de la thèse de GBODJE,S. A.,2005,Evolution économique de Bouaké : de l’économie précoloniale
l’économie coloniale de marché (1858-1938), thèse de doctorat unique d’histoire contemporaine, Université de Cocody, 2004-2005,
2 tomes, pp.536.
11Qui signifierait en langue Baoulé qu’on soit mélangé.

186
Denkyira, ils s’imposent aux Akpatoufouê par la force contre leur gré12.
Cet acte conduit le peuple Akpatoufouê à trouver refuge loin du village
Ae N’golibo devenu Kambonoukro plus tard. C’est ainsi qu’Akpatou-
Kan chasseur de son état crée son campement Nimbo13. D’autres
partirent vers l’actuel Belleville pour créer le village d’Attienkro. Ils furent
rejoints plus tard par d’autres Akpatoufouê dans ces localités14.
Selon Yobouet Koffi15, avec l’arrivée des Européens, pour échapper aux
différentes corvées, aux paiements de l’impôt de capitation, aux travaux
forcés et à la répression denkyira, les Akpatoufouê ont adopté la stratégie
de la dispersion. Cette tactique leur permit de créer plusieurs
campements qui donnèrent plus tard naissance aux villages, de Kouakro,
d’Angouattanoukro, de N’dakro, de N’Douakouamékro, d’Adjenoussou,
d’Akpessé Soklo.16 Ce peuple comme le souligne Sekré Gbodjé Alphonse
a crée le village de Yaakro à l'emplacement de l'ancien cimetière situé sur
la route de M'Bahiakro. Ce village a été créé par une famille Akpatoufouê,
(Gbodje, 2005 : 536).
Le processus de mise en place des Akpatoufouê s’est fait de façon
progressive et s’est opéré au fil des années. La dispersion des populations
Akpatoufouê a été occasionnée par la venue des Denkyira, des Assabou
et l’installation des Européens depuis 1898, date de création du poste
militaire de Gbêkêkro par le Capitaine Marchand, (Django, 2002 : 99).
Comment ce peuple est-il organisé ?

3. L’organisation des Akpatoufouê et les changements intervenus


au sein de ce peuple

L’étude de cette partie met en lumière l’organisation politique,


économique, sociale et religieuse, ainsi que les transformations
intervenues au sein des Akpatoufouê.

3.1. L’organisation des Akpatoufouê


12Nanan TANOU N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de village
baoulé de Bouaké le 18 /07/2013.
13 Forêt où l’on trouve la viande en abondance.
14Kouakou Kouamé chef du de Kambonoukro, entretien du 01 juillet 2015.
15Yobouet Koffi notable à Nimbo, entretien 20 juillet 2013.
16Nanan TANOU N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de village

baoulé de Bouaké le 18 /07/2013.


187
Sur le plan politique, le village akpatoufouê est une entité politique. Selon
Yoboué Konan, dans le village, l’autorité principale est le chef de village.
Il est toujours choisi dans la famille fondatrice de la communauté17. Le
pouvoir se transmet en fonction de la ligne patrilinéaire. Le chef dans la
gestion du pouvoir, est assisté dans sa tâche par des anciens qui sont
choisis dans les familles les plus anciennes du village. Il est également
aidé par certaines femmes qui sont chargées de gérer les affaires
féminines.18 Toutes ces personnes autour du chef ont une influent sur les
prises de décisions.
Pour Yoboué Konan, le chef règne à vie. Mais, il peut être démis de ces
fonctions, s’il commet des impaires tel que le vol, le mensonge et des
faits de partialité19. Si cela arrive les anciens se saisissent de la situation
pour évaluer l’acte posé. Si l’acte est d’une extrême gravité, le chef est
automatiquement destitué dans le cas contraire, il demeure toujours le
chef.20
Toutefois cette organisation politique des Akpatoufouê se transforma
avec l’arrivée des autres peuples d’origine Akan notamment les Assabou.
Au niveau social, il est à noter que la société akpatoufouê est une société
hiérarchisée. En effet au sommet de cette hiérarchie se trouve le chef de
village, les anciens et anciennes du village, ensuite les hommes libres et
enfin les personnes en situation de captivité et les personnes mises en
gage.21 La société akpatoufouê est une société animiste22 et une société
où la statuette joue un rôle important. En effet la sculpture fait partie
intégrante de la production de biens matériels de cette société. Ils
sculptent des tabourets, des tam-tams, des portes, des ustensiles de
cuisine et des statuettes, (Django, 2002 :100). L’exercice du métier de
sculpteur n’est pas dévolu à tout le monde. Pour le pratiquer, cela
nécessite une certaine maitrise dans certains aspects de la vie telle que la
clairvoyance, une connaissance scrupuleuse des matières c'est-à-dire le
type de bois à utiliser.23

17 Yoboué Konan, entretien du 27/06/2015.


18 Yoboué Konan, entretien du 27/06/2015.
19 Nanan TANOU N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de village
baoulé de Bouaké le 18 /07/2012.
20Nanan TANOU N‘Goh Zamienty II chef de village de Nimbo président de la coordination des chefs de village

baoulé de Bouaké le 18 /07/2012.


21 Yoboué Konan, entretien du 27/06/2015.
22 Ce sont des adeptes du système de croyances selon lequel les animaux, les éléments naturels ou les objets

possèdent une âme et reflètent la fusion de l’homme et du monde.


23 Nanan TANOU N‘Goh Zamienty II chef de village de nimbo président de la coordination des chefs de village

baoulé de Bouaké le 18 /07/2012.


188
L’animisme des Akpatoufouê se manifeste à travers l’adoration d’un
grand nombre de dieux à savoir la terre, le ciel, les statuettes, les eaux, les
bois, les cailloux. Selon Yoboué Konan, le peuple akpatoufouê considère
que Dieu est très éloigné d’eux. Pour communiquer avec lui, il faut passer
par ces objets pour l’atteindre24.Mais aujourd’hui toutes ces pratiques
tendent à disparaître de la société des akpatoufouê, car cette société a été
phagocytée par le monde moderne et le contact qu’elle a eu avec d’autres
peuples.
Sur le plan économique, les Akpatoufouê comme la plupart de tous les
peuples à cette période étaient des agriculteurs, des chasseurs, des
pêcheurs et des artisans. L’agriculture, la pêche et la chasse avaient pour
but principal d’assurer la survie de la population25. La principale unité de
production était organisée autour du chef de village. Tous les membres
de la famille ou du clan participent aux activités agricoles. Cette action
concourt à la survie de la communauté.
Des séances de travail sont organisées pour le chef. Ce geste permet de
ravitailler non seulement le chef en vivre mais aussi permet à la
population de se ravitailler chez le chef pendant les pénuries de la réserve
familiale.26 Au-delà de cette principale unité de production, il existe une
seconde unité de production mais à une dimension réduite. Il s’agit de
l’unité de production de la famille. Au sein de celle-ci, l’aîné organise les
activités économiques. Il sollicite le concours des autres habitants du
village pour aider la famille à accomplir une tâche. Ce système de
coopération entre les familles permet de renforcer la cohésion et la
solidarité dans le village. Quelles sont donc les transformations
intervenues chez ce peuple ?

3.2 Les changements intervenus au sein de ce peuple.


La société akpatoufouê a été profondément bouleversée avec
l’avènement de la migration des différentes populations dans la ville
actuelle de Bouaké. Ce bouleversement se voit tant sur le plan politique,
économique que social.
Sur le plan politique, la société akpatoufouê a été phagocytée par
l’organisation politique des Assabou27. (Yao, 1988 : 36) présente cette

24 Yoboué Konan entretien du 27/06/2015.


25 Kouakou Aya Jeannette entretien du 27/07/2015.
26Yoboué Konan entretien du 27/06/2015.
27 Peuple qui a migré du Ghana actuel au milieu du XVIII ème. Cette migration donne le peuple actuel Baoulé.

189
organisation politique des Assabou de la façon suivante. « Au niveau
inférieur, nous avions l’Awlo (la cour) et le Kloh (le village), puis venaient
l’Akpassoua (sous-groupe de villages) et le N’vlé (le groupe territorial), le
Minh (ensemble de groupes territoriaux) constituait théoriquement le
niveau supérieur ». Ainsi, la plus grande unité territoriale politique est le
Minh ou N’vlé. Elle comprend plusieurs sous-tribus d'origines diverses,
qui se reconnaissent, en une autorité supérieure, celle d'un seul chef : le
N’vlé Kpingbin28. Les N’vlé Kpingbin sont presque issus toujours des
descendants Assabou. Le siège de la chefferie est le village fondé par ces
derniers qui a servi de centre de dispersion pour l’essaimage ultérieur,
(Yao, 1988 : 39).
Le choix du N’vlé kpingbin obéit à des règles beaucoup plus strictes. Il est
toujours choisi au sein des descendants des chefs des migrations Assabou.
Selon Kouakou Kouamé, Le N’vlè kpingbin s’appuyait sur deux conseils
dans l’exercice de sa fonction : le conseil privé de son matrilignage et le
conseil du royaume composé de chefs d’Akpassoua et de villages. Il
présidait les grands jugements et veillait sur les cultes du N’vlè29.
Il se distingue des autres chefs de rang inférieur par l’abondance
d’insignes, de statut en or ou en bois recouvert d’or dont il dispose, par
le nombre de ses serviteurs et des dépositaires. Pour maintenir l’ordre, et
éventuellement pour défendre les intérêts de leur N’vlé vis-à-vis de
l’extérieur, certains chefs entretiennent chez eux une force permanente
de guerriers communément appelé aloufouê. La mort d’un N’vlé kpingbin
appelé Famien ou Nanan (Viti ; 2005 : 117-138) donne lieu aux mêmes
rites que celles des autres chefs. Selon Kouakou Kouamé, leur décès n’est
rendu public qu’au moment des funérailles, soit au moins un an plus tard
ou sinon plus. Pendant cette période, le N’vlé kpingbin ou Famien à titre
honorifique était simplement censé être malade, on disait que le chef a
mal au pied. Il est au sommet de la pyramide. Après cette entité politique
vient l’Akpassoua.
L’Akpasoua c’est une sous-tribu. Les dimensions des sous-tribus sont très
variables. Elles peuvent englober un certain nombre de villages
d'autochtones, soumis au moment de la conquête, ou d'étrangers venus
par la suite demander du terrain. La plupart des Akpassoua constituent

28V.,FABIO, « Entre l’État et l’anarchie : un siècle d’historiographie et d’anthropologie politiques du Baoulé »,


Journal des africanistes [En ligne], 75-1 | 2005, mis en ligne le 15 septembre 2008, consulté le 17 juillet 2013. URL:
http://africanistes.revues.org/99.
29 Kouakou, Kouamé, entretien du Dimanche 24 Novembre 2013 à Kotiakoffikro.

190
des unités territoriales et politiques relativement homogènes en ce sens
que les villages qui en font partie sont issus d’un même centre de
dispersion (Kouamé, 2015: 60). Le chef de ce groupement est
généralement celui du village fondateur : le chef de l’Akpassoua ou
l’Akpassoua kpingbin. Il est un chef religieux30. Il est un arbitre des conflits
qui peuvent naître entre les villages de sa circonscription et il défend son
groupe vis - à - vis de l’extérieur. Il est entouré de son nouanoudifouê, de
plusieurs kpoanfouê ou porte cannes.
Selon N’Guessan Kouadio, le nouanoudifouê et les kpoanfouê ne sont pas
uniquement des personnes résidant au siège de la chefferie. Certains
appartiennent à d’autres villages du groupe. Ils sont choisis par le chef
pour leur connaissance étendue des coutumes. Ils font entièrement partie
de la chefferie31.
Le chef de l’Akpassoua, en tant que représentant des ancêtres et héritier
de l’adja, est le symbole vivant de l’unité du groupe qu’il doit défendre en
toute circonstance. Il a le pouvoir de recruter une armée et d’en prendre
la tête en cas d’agression extérieure. Tous les chefs de village font partie
du conseil de l’Akpassoua et l’Akpassoua kpingbin est membre du conseil
du N’vlé.
Ensuite vient le Klôh ou le village, c’est un site d’habitation. Dans la
conception le village est une entité appelé à se développer à partir d’une
maison. Une maison isolée dans laquelle est établi un individu constitue
donc son village. Voilà pourquoi le nom d’une localité habitée même
constituée d’une seule habitation se met en relief par le terme Klôh . Le
village peut se développer pour atteindre des proportions bien grandes.
Quelle qu’en soit la taille, toute entité habitée est représentée et sa
représentation est la chefferie du village. Il est dirigé par un chef de
village. Les fonctions politiques et judiciaires sont exercées
conjointement par le chef du village ou kloh kpingbin et le conseil des
notables, au niveau du village. Le chef du village cumule presque toujours
ls fonctions d’Awlo et Awlobo de l’agglomération qu’il gouverne. En
d’autres termes, il est Awlo kpingbin avant d’être kloh kpingbin. Selon
Nanan Tanou N’Goh Zamienty II, le chef peut accéder à ce poste de la
manière suivante : « soit il a fondé lui-même un hameau de culture et
obtenu du chef de son village d’origine son émancipation dont les rites

30 Nanan Tanou N’Goh Zamienty II, entretien du dimanche 22 mars 2015 à Nimbo (Bouaké).
31 N’Guessan Kouadio dit Blé entretien réalisé le 22 août 2013.
191
consacrés à la terre ou Assiè constituent le symbole, soit il y est parvenu
par héritage »32.
Les attributions et les prérogatives du chef de village sont de même
nature que celles du chef de l’Awlo, mais elles s’exercent à un niveau
supérieur. Il est aidé dans l’exécution de ses taches par le Kpoanfouê33ou
porte canne, spécialiste des problèmes juridiques, par le nouanoudifouê34ou
porte-parole et par le Gbanflin kpingbin35 ou chef des jeunes. Il est le
détenteur des terres inoccupées donc des palmiers qui y poussent, le vin
de palme lui est remis tout comme les meilleurs parts du gibier et du
poisson. Les hommes effectuent des travaux sur ses champs. Les chefs
de l’Awlo lui apportent les produits de leurs champs tels que l’igname, le
riz, etc à travers les membres de l’Awlobo.
Enfin la cour. Chaque village est composé de cour. La cour est la plus
petite de la structure politique. La concession est formée d'une ou
plusieurs maisons d’habitation et de dépendances. Elle est habitée par
une famille, aux sens strictes, comprenant un ménage polygamique et ses
enfants. C’est aussi un espace délimité par des bâtiments à usage
d'habitation ou à usage domestique où vivent un ou plusieurs ménages
et des dépendants Plusieurs familles unies par des liens de parenté plus
ou moins éloignée, et des captifs occupent des bâtiments voisins
entourant une cour intérieure, et séparés de l'extérieur par une palissade.
La cour est dirigée par un chef de famille ou l’Awlo kpingbin. Selon Tanou
N’Goh Zamienty II l’Awlo kpingbin à plusieurs attributions.
D’abord sur le plan politique, le chef de l’Awlo organise la cour, défend
les intérêts des membres et participe au conseil du village.
Sur le plan juridique, l’Awlo kpingbin offre des sacrifices en cas de
malentendus et trouve dans l’impartialité les solutions aux problèmes.
Sur le plan religieux le chef de l’Awlo est le représentant sur terre, des
ancêtres de la communauté qui ont constitué le trésor de tous, c’est l’Adja

32 Nanan Tanou N’Goh Zamienty II, entretien du dimanche 22 mars 2015 à Nimbo (Bouaké).
33 Le kpoanfouê est le spécialiste des problèmes juridiques qui peuvent se poser non seulement au sein du village,
mais entre le village et l’extérieur. Il assume les fonctions de juge. Le chef de village se contente le plus souvent
d’entériner les sentences que son porte canne a rendues. Il n’intervient qu’en dernier ressort, lorsque son assistant
ne parvient pas à trouver une solution satisfaisante à un conflit entre deux plaideurs.
34 Le nouanoudifouê joue théoriquement un rôle neutre, quoiqu’indispensable dans la vie politique traditionnelle. En

fait, il lui appartient d’avoir une influence considérable tant sur le chef qu’il représente que sur le reste de la
population. Dans le système politique importé dans la région de Bouaké par les Akan, chef quelque soit son rang,
ne peut communiquer avec ses administrés et ceux – ci, aussi bien les étrangers, ne peuvent s’adresser à lui en
personne. Des deux côtés, les interlocuteurs doivent obligatoirement passer par le canal du nouanoudifouê.
35 Le Gbanflin kpingbin est considéré comme le chef de guerre quand bien même qu’il dirige les jeunes. Ces jeunes

forment une sorte de milice prête à intervenir en cas de conflit avec les autres villages. Dans ce cas, le chef des
jeunes devient le safougnrinou chef de guerre. Il est chargé d’exécuter les ordres du conseil et de son courage.
192
dont il a la garde. Il préside le culte qui est dédié aux ancêtres. Il est le
gardien de la tradition de la cour. Il est le sacrificateur et le maître à tout
faire au niveau spirituel et religieux.
Et enfin sur le plan économique, le chef de l’Awlo est également l’Assiè
kpingbin ou le chef de terre. C’est lui qui partage les terres à cultiver entre
les membres de l’Awlo. Il est propriétaire de toutes les portions en jachère
et non défrichées, donc de tous les palmiers qui y poussent spontanément
et des ressources du sous-sol, c'est-à-dire l’or et les autres ressources36. A
tous les niveaux de cette organisation pyramidale, dont l’Awlo forme la
base, les représentants de l’autorité politique cumulent des fonctions
politiques, administratives judiciaires et religieuses. C’ainsi que le chef du
village chez les Akpatoufouê cumule les fonctions de chef du N’vlé, du
Minh, de l’Akpassoua, du Kloh, et de son propre Awlo (Kouamé, 2015: 59-
60). C’est toutes ces organisations politiques, économiques, sociales que
le peuple Akpatoufouê adopte en oubliant toutes leurs organisations
citées plus haut.

Conclusion

Le peuple Akaptoufouê installé dans l’actuel territoire de la Côte d’Ivoire


depuis la fin du XVII ème a connu plusieurs mouvements de déplacement
avant de s’installer définitivement dans la région de Bouaké. Ce peuple a
subi plusieurs transformations dans ces différentes structures politiques,
économiques et sociales car les Akpatoufouê ont eu plusieurs contacts
avec des peuples préalablement établis et ceux qui sont arrivés plus tard.
Ces rencontres modifient le mode de vie des Akptoufouê. Ils ont été
assimilés par les faafouê et les fahali.

Sources orales

N Noms et Profession ou Ag Date et lieu


° Prénoms statut e d’entretien
0 Kouakou Aya Ménagère 50 27 /07/2015 à
1 Jeannette Koliakro

36 Kouakou, Kouamé, entretien du dimanche 24 Novembre 2013 à Kotiakoffikro (Bouaké).


193
0 Kouakou Chef de village 69 20/11/2013 à
2 Kouamé de Kotia- ans Kotia-koffikro
Koffikro
0 Kouakou Chef de 70 01/07/2015 à
3 Kouamé Kambonoukro ans Kambonoukro
0 Tanou N’Goh Chef du village 70 22/03/2015 à
4 Zamienty II de Nimbo ans Nimbo

0 N’guessan Porte-parole du 66 22/08/2013 à


5 Kouadio dit Blé chef canton des ans Konankankro
Fahali
0 Yoboué Konan Notable à 65 27/06/2015 à
6 Nimbo ans Nimbo
0 Yobouet Koffi Notable à 68 20/07/2013 à
7 Nimbo ans Nimbo

Bibliographie

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des origines à 1874, Abidjan, Université de Cocody.
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18th century », The geographical Review, Vol. LVI, n° 3, july.
DJANGO, Kouassi Roger, (2019), Histoire du peuplement de Bouaké et sa
région du XIVème à 1898, thèse de doctorat unique, Bouaké, Université
Alassane Ouattara.
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d’accueil XVème-XIXème siècle), (Abidjan, Les Editions du CERAP.
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KOUAME, N’guessan Bernard, (2015), Les mutations socio- économiques
dans le Baoulé – nord de 1850 a 1973, Université Alassane Ouattara de
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de Bouaké 1962-1964, tome I : Le peuplement, Ministère du Plan (RCI).

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d’anthropologie politiques du Baoulé », Journal des africanistes.
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YAO, Kouamé Michel, (1988), L’économie faafouê à l’époque précoloniale,
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195

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