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Journal Africain de Communication

Scientifique et Technologique

Série Sciences Sociales et Humaines

No 76 / Août 2019
9873

JOURNAL AFRICAIN DE COMMUNICATION


SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE
06 BP 6850 Abidjan 06, Côte d’Ivoire
Tél : (225) 05-68-27-90 ou (225) 05-95-43-82
E-Mail : grpci_tg@hotmail.fr

Dépôt légal : 8419 du 07 février 2008

ISBN 2-909426-32-7 i
EAN 9782909426327

Editeur : IPNETP
(Institut Pédagogique National de l’Enseignement Technique et Professionnel)

© GRPCI
(Groupe de Recherche Pluridisciplinaire de Côte d’Ivoire)

Journal Africain de Communication Scientifique et Technologique, No 76 (Août 2019)


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PREFACE
Après la parution des précédents numéros du Journal Africain de Communication Scienti-
fique et Technologique, ce numéro vient confirmer l’engagement du GRPCI à être constant
dans sa mission vis-à-vis de la communauté scientifique, par la mise à sa disposition de cette
plate-forme d’expression scientifique et technologique.

Dans un souci d’amélioration continue de la qualité du journal, tant au niveau de la présen-


tation qu’au niveau du fond, les premiers numéros ont été soumis aux critiques de toutes les
bonnes volontés, notamment d’éminents professeurs disposés à soutenir notre effort. A part
quelques observations et des suggestions qui ont été prises en compte dans le présent numéro,
dans l’ensemble, le journal a été qualitativement fort apprécié.

Après l’enregistrement du journal au CAMES pour agrément, l’équipe de rédaction, dirigée


par le Directeur de publication, a reçu les encouragements et les félicitations de plusieurs
professeurs de la sous-région membres des CTS chargés de l’évaluation des dossiers des can-
didats à des grades universitaires. De tels compliments ne pouvaient que motiver davantage le
comité de rédaction à maintenir sa rigueur quant à la sélection des articles et à leur compila-
tion sous forme de document de grande qualité. Celui-ci recommande d’ailleurs aux auteurs
de traiter en profondeur leurs articles, dans un style de présentation clair et précis, pour en
faciliter l’évaluation et l’acceptation pour publication.

Il importe de rappeler que, compte tenu du fait que le journal couvre presque tous les domai-
nes de la recherche scientifique et technologique, il est édité en deux grandes séries :
 La Série Sciences Pures et Génie (maths, physique, chimie, biosciences, géosciences,
sciences de l’ingénieur, sciences médicales et pharmacie);
 La Série Sciences Sociales et Humaines (économie, droit, criminologie, sociologie,
psychologie, sciences de l’éducation, histoire, géographie, arts et lettres, langues).

En ce qui concerne la périodicité, elle reste inchangée et est d’un numéro par semestre. Mais
si plusieurs articles d’une même discipline sont reçus en même temps, leur publication peut
faire l’objet d’un numéro spécial hors série.

Le GRPCI reste très sensible à la marque de confiance et au soutien dont il bénéficie de la


part du comité scientifique, du comité de lecture et de tous ceux qui œuvrent pour le progrès
de la science et de la technologie. Il manifeste toute sa reconnaissance et adresse un vibrant
remerciement aux référés, aux auteurs et au service de l’imprimerie quant à leur disponibilité
et leur rôle très important pour l’accomplissement de cette œuvre. Il attend de toute part des
suggestions qui visent à améliorer la qualité du journal, tant au niveau de la forme qu’au
niveau du fond.

Toute soumission d’article doit se faire par E-mail à l’adresse suivante :

grpci_tg@hotmail.fr

Le Directeur de publication

TRAORÉ Sibiri (Ph. D.)

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TABLE DES MATIERES


Titres Pages

SOCIOLOGIE / ANTHROPOLOGIE
1. Abdoul-Aziz Alassane Issoufou & al. Secteur avicole nigérien et projet
d’introduction de la protéine animale à base des larves d’insectes dans
l’alimentation des volailles dans la région de Niamey. 9883-9904

2. KACOU Fato Patrice & al. Implications socio-économiques de la


sédentarisation des retraités en milieu urbain : une analyse des dépenses
économiques. 9905-9915

3. N’GUETTA Yves Amon. Consommation de l’huile de palme et santé


des populations dans le district sanitaire du Woroba. 9917-9929

PSYCHOLOGIE
4. KOUADIO Oi Kouadio Pierre.Présentéisme professionnel et récompense
du mérite personnel chez les instituteurs du secteur public de la région
du Moronou (Côte d’Ivoire). 9933-9941

PHILOSOPHIE

5. N’guessan Yves KOFFI. Elections, responsabilité des C.E.I et


consolidation de la paix en Afrique : une réflexion critique à partir
de Hannah Arendt. 9945-9956

GEOGRAPHIE

6. BEBA EMILIENNE ANGELINE EPSE KOFFI & al. Les inondations à


la Riviera dans la commune de Cocody (Abidjan - Côte d’Ivoire). 9959-9988

SCIENCES DE L’EDUCATION

7. ABBY-M’BOUA Parfait. Etude des difficultés d’integration de la vidéo


dans l’évaluation certificative des professeurs stagiaires de mathématiques. 9991-9996

SCIENCES DE LA SANTE

8. Coulibaly - Koné S A & al. Approche en leadership, management,


gouvernance et les changements observés dans la région sanitaire de
l’Agneby-Tiassa-Mé (Côte d’Ivoire). 9999-10009

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COMITE SCIENTIFIQUE
Pr BIEMI Jean (Géosciences) Président du comité
Pr FADIGA KANVALY (Education) Conseiller
Pr TANO Jean (Psychologie) Conseiller
Pr Alain SISSOKO (Criminologie) Conseiller
Pr MAMA OUATTARA (Economie / Gestion) Conseiller
Pr BLEOU Martin (Droit / Sciences Po.) Conseiller
Pr BAHA BI YOUZAN (Sociologie) Conseiller
Pr SERI BAILLY (Lettres / Langues) Conseiller
Pr BIAKA ZASSELI Ignace (Philosophie) Conseiller
Pr EKANZA Simon-Pierre (Histoire) Conseiller
Pr Jérôme ALOKO-N’GUESSAN (Géographie) Conseiller
Dr TRAORE Sibiri (Génie Mécanique) Directeur de publication
Pr GBONGUE Jean-Baptiste (Education) Directeur de communication

COMITE DE LECTURE
SCIENCES DE L’EDUCATION
[1] Pr FADIGA KANVALY. Professeur Titulaire des Sciences de l’Education
Ecole Normale Supérieure; Abidjan (Côte d’Ivoire)
[2] Pr TOLLAH Hippolyte. Professeur Titulaire des Sciences de l’Education
Université du Québec à Trois-Rivières; Québec (Canada).
[3] Pr KAZADI Corneille. Professeur Titulaire des Sciences de l’Education
Université du Québec à Trois-Rivières; Québec (Canada).
[4] Pr AKA Adou. Maître de Conférences à l’Institut de Recherche, d’Enseignement
et d’Expérimentation en Pédagogie. Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[5] Pr Adao. G. FERREIRA DO NASCIMENTO. Professeur Titulaire des Sciences de
l’Education. Université Agostinho Neto (Angola).
[6] Pr GAUTHIER Roberto. Professeur Titulaire des Sciences de l’Education et de
Psychologie. Université du Québec à Chicoutimi (Canada).
[7] Pr BONNEAU Gilles Adrien. Professeur Titulaire des Sciences de l’Education
Université du Québec à Chicoutimi (Canada).
[8] Pr GBONGUE Jean-Baptiste. Maître de Conférences à l’Institut Pédagogique
National de l’Enseignement Technique (IPNETP), Abidjan (Côte d’Ivoire).

PSYCHOLOGIE
[9] Pr BASSITCHE Adrien. Maître de Conférences de Psychologie
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[10] Pr TANO Jean. Professeur Titulaire de Psychologie
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[11] Pr KOUDOU Opadou. Psychologue, Maître de Conférences des Sciences de
l’Education Ecole Normale Supérieure, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[12] Pr LUABA KAPIEKO Albert. Maître de Conférences en Andragogie
Directeur du Groupe ESTAM, Abidjan (Côte d’Ivoire).
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ARTS ET COMMUNICATION
[13] Pr GIRARD LUC. Professeur Titulaire au département de Loisirs et Communication
Sociale; Université du Québec à Trois-Rivières; Québec (Canada).
[14] Pr BOISVERT Daniel. Professeur Titulaire au département de Loisirs de Commu-
nication Sociale; Université du Québec à Trois-Rivières; Québec (Canada).
[15] Pr ROYER Chantal. Professeur Titulaire au département de Loisirs et
Communication. Sociale; Université du Québec à Trois-Rivières; Québec
(Canada).

PHILOSOPHIE

[16] Pr BIAKA ZASSELI Ignace. Professeur Titulaire de Philosophie


Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[17] Pr BAMBA Lou Mathieu. Maître de Conférences de Philosophie
Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[18] Pr Yao Edmond KOUASSI. Maître de Conférences de Philosophie
Université Alassane OUATTARA; Bouaké (Côte d’Ivoire).

CRIMINOLOGIE
[19] Pr SISSOKO Alain. Professeur Titulaire de Criminologie
UFR de Criminologie; Université de Cocody (Côte d’Ivoire).

SOCIOLOGIE

[20] Pr BAHA BI YOUZAN. Maître de Conférences à l’Institut d’Ethno-Sociologie


Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[21] Pr IBO Jonas. Maître de Conférences à l’Institut d’Ethno-Sociologie
Université d’Abobo-Adjamé; Abidjan (Côte d’Ivoire).

ANTHROPOLOGIE

[22] ESSANE Séraphin. Directeur de Recherche; Institut des Sciences Anthropologiques


du Développement; Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).

SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION

[23] Pr OUATTARA Mama. Professeur Titulaire de Sciences Economiques


Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[24] Pr SEKA Pierre Roche. Maître de Conférences de Sciences Economiques
Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[25] Pr Sylvain ELOI DESSY. Professeur Agrégé de Sciences Economiques
Université Laval; Québec (Canada).
[26] Pr Patrick GONZALEZ. Professeur Agrégé de Sciences Economiques
Université Laval; Québec (Canada).
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SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES


[27] Pr BLEOU Martin. Professeur Titulaire de Droit Public et Sciences Politiques
Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[28] Pr Papa Ibrahima SECK. Professeur Titulaire de Droit et Sciences Politiques
Antony – Paris Sud, (France).

LETTRES ET CIVILISATIONS
[29] Pr KOUADIO N’GUESSAN Jérémie. Professeur Titulaire de Linguistique
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[30] Pr SERI BAILLY. Professeur Titulaire d’Anglais
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[31] Pr KOUI Théophile. Professeur Titulaire d’Espagnol
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[32] Pr KOUAKOU KOFFI. Maître de Conférences d’Espagnol
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).
[33] Pr GNEBA KOKORA Michel. Professeur Titulaire de Lettres et Civilisations Alle-
mandes; Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).

HISTOIRE

[34] Pr EKANZA Simon-Pierre. Professeur Titulaire d’Histoire


Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[35] Pr KOUAME AKA. Maître de Conférences d’Histoire
Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
[36] Pr Louis Edouard SETTIE. Maître de Conférences d’Histoire
Université de Cocody; Abidjan (Côte d’Ivoire).
GEOGRAPHIE
[37] Pr Jérôme ALOKO N’GUESSAN. Directeur de Recherche (CAMES) de
Géographie. Institut de Géographie Tropicale, Université de Cocody, Abidjan
(Côte d’Ivoire)
[38] Pr ATTA KOFFI Lazare. Maître de Recherche (CAMES) de Géographie
Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).

[38] Pr Joseph P. ASSI KAUDJHIS. Maître de Conférence (CAMES) de Géographie


Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire).

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INSTRUCTIONS AUX AUTEURS

Langue de publication. Tout manuscrit soumis pour publication doit être rédigé en
Français ou en Anglais.

Mise en page et présentation du manuscrit. Chaque manuscrit doit être mis en page
selon les indications suivantes :
 Format : A4
 Orientation : Mode portrait
 Caractère : Times New Roman
 Taille : 12
 Interligne : Simple
 Marges : 2,5 cm : haut, bas, et 2,5 cm : droite, gauche

Le titre de l’artiche doit être rédigé en gras, taille 14 et centré au début de la première
page. Il doit être suivi des noms et adresses des auteurs également en gras, mais en
taille 12. Chaque auteur doit fournir son adresse complète, y compris le nom de
l’institution dans laquelle il travaille et son E-mail.

Le résumé (abstract en Anglais) et les mots clés (key words en Anglais) doivent être
distingués du corps de l’article par une écriture en italique.
Les mots clés doivent figurer en bas du résumé.
Le résumé et les mots clés doivent être rédigés simultanément en Français et en
Anglais.

L’introduction doit être assez détaillée pour fournir avec précision et sans ambiguïté
des informations sur le contexte de la recherche, la problématique et les objectifs visés
par la recherche. Il doit aussi donner un aperçu des résultats actuels obtenus et présen-
tés dans l’article. A la lecture de l’introduction, on doit avoir un schéma logique de la
démarche suivie pour mener à bien le travail présenté.

Le corps du texte doit être présenté en plusieurs sections titrées en gras et disposées
dans un ordre logique qui facilite la compréhension du travail.

Le style littéraire doit être simple, avec des phrases concises dans la mesure du
possible. Les termes utilisés et les explications doivent donner plus de précision pour
faciliter la lecture et la compréhension du travail.

Les figures et tableaux doivent être bien illustrés et numérotés de façon séquentielle
dans l’ordre de leur apparition dans le texte. Les légendes relatives aux figures doivent
être disposées à côté de celles-ci pour éviter des difficultés d’interprétation.

Les graphiques et dessins doivent être réalisés avec la plus grande clarté possible
pour faciliter leur lecture et leur exploitation. Les gros plans de dessin doivent être
réduits au plus petit format possible. A défaut, ils peuvent être fournis au format
normal mais plié en A4.

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Les photographies en noir et blanc ou en couleur doivent être scannées et insérées


directement dans le texte.

La conclusion doit faire un rappel des principaux résultats obtenus et des avantages
qui en découlent. Elle doit aussi évoquer les perspectives de la recherche en mettant
l’accent sur les pistes de solutions.

Les références. Les noms des auteurs seront mentionnés dans le texte avec l’année de
publication, le tout entre parenthèses. Les références doivent être listées à la fin du
manuscrit de la façon suivante :

 Journal : noms et initiales des prénoms de tous les auteurs, année de publica-
tion entre parenthèse, titre complet de l’article en gras et en italique, nom
complet du journal, numéro et volume, les numéros de la première et de la
dernière pages;

 Livres : noms et initiales des prénoms des auteurs, année de publication entre
parenthèse, titre complet du livre en gras et en italique, éditeur, maison et lieu
de publication;

 Proceedings : noms et initiales des prénoms des auteurs, année de publication


entre parenthèse, titre complet de l’article et des proceedings en gras et en itali-
que, maison et lieu de publication, les numéros de la première et dernière pages.

[1] C. Zhu and F. W. Paul, (2005); A Fourier series neural network and its applications
to system identification. Journal of Engineering for Industry, Transactions of the ASME,
No3, Vol. 11, c 125-139.

[2] Georges Morin, (1974); Physiologie du système nerveux central; Masson et Cie,
Editeurs, 120 Boulevard St-Germain, Paris-VIe.

La procédure de lecture et d’acceptation. Chaque manuscrit est soumis à un ou


plusieurs lecteurs spécialisés. Les auteurs reçoivent les commentaires écrits des
lecteurs. Il leur est donc notifié par la même occasion l’acceptation ou le rejet de leur
contribution. Le manuscrit accepté doit être envoyé au service de la rédaction du
journal par E-mail en attachement (après correction si nécessaire).

Le nombre de pages du manuscrit doit être de six au minimum, compte tenu du


format A4.

Les tirés à part sont fournis sur commande contre paiement.

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SOCIO-
ANTHROPOLOGIE
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SECTEUR AVICOLE NIGERIEN ET PROJET D’INTRODUCTION


DE LA PROTEINE ANIMALE A BASE DES LARVES D’INSECTES
DANS L’ALIMENTATION DES VOLAILLES DANS LA REGION
DE NIAMEY
ALASSANE ISSOUFOU Abdoul-Aziz1*, OUMAROU Amadou2, BERTI Fabio3,
HAKIZUMUKAMA Alexis4, LEBAILLY Philippe5
1, 2
Université Abdou Moumouni de Niamey, Ecole doctorale Lettres Arts Sciences de
l’Homme et de la Société, Département de socio-anthropologie (Niamey - Niger)
3
Université de Liège, Faculté Gembloux Agro Bio Tech, Unité d’économie et
développement rural, (Belgique)
4
Université de Liège, Facultés de droits et des sciences sociales (Belgique)
5
Université de Liège, Faculté Gembloux Agro Bio Tech, Unité d’économie et
développement rural (Belgique)

Résumé
Fort de son avantage sur la résilience des populations sahéliennes, l’aviculture intéresse tou-
tes les couches sociales même si son volet traditionnel reste dominé par les femmes et les en-
fants. Malgré cette importance, plusieurs contraintes freinent significativement le développe-
ment du secteur. Ce travail se donne pour objectif de contribuer à la compréhension de ce
phénomène. Pour ce faire, à partir d’une analyse prospective de type socio-anthropologique,
il retrace l’état des lieux de la pratique avicole. Celle-ci est caractérisée par une structura-
tion de la filière, des contraintes et des opportunités du secteur avicole, des représentations et
des perceptions autour de l’activité, des sujets d’élevage et de l’aviculteur lui-même. Ainsi,
cet article vise à apporter une lecture qualitative de la filière avicole nigérienne de manière
générale et de celle de la région de Niamey en particulier.

Mots clés : Représentations du poulet/Perceptions/préférences du poulet et de


l’œuf/PALIAV.

Abstract
With its advantage over the resilience of sahelian populations, poultry farming interest
peoples, even if its traditional aspect remain dominated by women and children. Despite this
importance, several constraints significantly hamper the development of the sector. This work
is to contribute to the understanding of phenomenon. To do this, from the prospective analysis
of socio-anthropological type, it traces the state of play of the poultry practice. This is visible
through a structure of the sector, constraints and opportunities of the private sector, repre-
sentations and perceptions around the activity, the subjects of livestock and the poultry far-
mer himself. Thus, this article aims to provide a qualitative reading of the Nigerian poultry
sector in general and that of the Niamey region in particular.

Key words: Chicken representations/Perceptions/preferences of chicken and egg/


PALIAV.

*
Auteur de correspondance : alassaneissoufoua@gmail.com

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Introduction

Le secteur avicole nigérien connaît depuis des décennies une série de contraintes qui ralentis-
sent son développement (Ganahi, Gilbert Maizama, Sale, Hama, & Madougou, 2016). Pour-
tant, il joue un rôle important dans la subsistance des ménages ruraux et dans leur accessibilité
à des ressources financières. Il participe à la lutte contre la pauvreté des couches vulnérables
que sont les femmes et les enfants (FAO, 2009). Avec les possibilités actuelles de production
avicole traditionnelle améliorée et semi-industrielle, l’aviculture pourrait contribuer à résorber
le problème d’emploi des personnes sans qualifications. Mais dans les conditions actuelles, ni
le secteur moderne, ni le secteur traditionnel ne permettent d’atteindre cet objectif devant des
problèmes d’ordre structurel relatifs aux maladies, à la sous-alimentation, à la faible producti-
vité de la volaille locale, au coût élevé de production avicole moderne et à la faible compétiti-
vité des produits locaux sur un marché mondialisé. De ces problèmes, l’alimentation constitue
l’une des causes principales d’échec de l’aviculture tant villageoise que moderne. C’est pour
aider à résoudre ce problème que l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur de
la coopération belge a financé un Projet de Recherche au Développement (PRD). Ce PRD
vise à « améliorer la filière avicole de la zone périurbaine dans la région de Niamey » par
l’introduction de la Protéine Animale à base des Larves d’Insectes dans l’Alimentation des
Volailles (PALIAV). Pour ce faire, il a été jugé nécessaire de chercher à comprendre l’avicul-
ture au Niger en portant un regard sur la région de Niamey. D’où la nécessité de faire un état
des lieux dudit secteur.

Les travaux sur les innovations sont pluriels et pas récents. Ils ont porté leurs questionnements
sur les dimensions économiques (Lanotte & Rossi, 2014), technologiques (Jauréguiberry,
2016), organisationnelles (Amblard, Bernoux, Herros, & Livian, 2005; Kane, 2018) et en
marketing (Sirieix, 1999). Ces recherches ont été soit purement quantitatives, soit mixtes,
mais faiblement qualitatives. Les approches quantitatives dans leur majorité ont porté plus sur
l’analyse de marché de manière asymétrique entre le produit et son utilisateur (Kessous &
Chalamon, 2014). Or, les approches mixtes mobilisent les connaissances des consommateurs
afin de pouvoir proposer un produit auquel ces consommateurs pourraient s’identifier (Goulet,
Sauvegrain, Arciniegas, & Bricas, 2015). Pour la démarche exclusivement qualitative, il a été
question d’analyser le processus d’innovation dans une perspective symétrique comme le fait
la sociologie de la traduction (Akrich, Callon, & Latour, 1988; Callon, Lhomme, & Fleury,
1999; Jacob, 2015), la sociologie de l’innovation (Gaglio, 2012), la sociologie constructive
(Couturier & Etheridge, 2012) ou la sociologie compréhensive (Goulet & Vinck, 2012).

Lorsqu’on tente d’établir un lien entre innovation et aviculture, il conviendrait que la majorité
des études sont conduites en médecine vétérinaire (Ayssiwede et al., 2013) et en alimentation
animale (Bouvarel et al., 2014; Batonon-Alavo, Bastianelli, Chrysostome, Duteurtre, &
Lescoat, 2015). Certains travaux ont porté sur l’amélioration de la santé de la volaille étudiant
la digestibilité des aliments chez les poulets (Vilariño et al., 2016) tandis que d’autres ce sont
intéressés à l’incorporation de farine et huile de poisson (Wilfart et al., 2018 : 292) et à l’ada-
ptabilité des poulets locaux (Sall et al., 2010). Cependant, le secteur avicole avait très peu in-
téressé les chercheurs en sciences sociales avant la survenance de protestations des consom-
mateurs autour des risques sanitaires et des interpellations sociales (Delanoue & Roguet,
2015; CSN, 2016).

En socio-anthropologie, ces études sont encore en chantier, mais de plus en plus un inté-
ressement se manifeste (Chiappori & Orfali, 1997; Harrisson, 2012; Abramson, 2014). Il res-
sort également que les études des innovations avicoles jusque-là entreprises ont plus trait à
des recherches de type technique, biochimique ou biologique (Selmi, Joly, & Remondet,
2014). Mais il n’en demeure pas moins que des études ont porté sur les perceptions
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(Pomalégni et al., 2016), les déterminants d’adoption ou sur le rôle des groupements dans
l’émergence de l’aviculture moderne (Guillermou, 2007).

Cet article cherche donc à répondre à cette exigence en offrant un regard explorateur de type
socio-anthropologique du secteur avicole à partir de la présentation du domaine, des différen-
tes formes d’interventions, de la typologie des fermes et leur spécialisation, des innovations
passées et récentes, des perceptions, des représentations et préférences des produits de volail-
le. Cette réflexion va aider à faire ressortir les déterminants qui peuvent faciliter l’adoption de
cette nouvelle source de protéine auprès des acteurs de la filière.

1. Données et méthodes

Cette recherche a fait appel à une approche essentiellement qualitative de type socio-anthro-
pologique qui a été matérialisée par des entretiens semi-directifs et des observations directes.
S’agissant des entretiens semi-directifs, ils ont été conduits soit en administration indirecte
classique soit par téléphone en raison des déplacements ou du déménagement de certains in-
formateurs clés. Une partie de ces entretiens est enregistrée tandis qu’une autre ne l’a pas été
du fait du refus des interlocuteurs à se faire enregistrés. En plus, les entretiens informels n’ont
pas fait l’objet d’enregistrement pour des raisons liées au contexte. C’est aussi le cas de cer-
tains entretiens formels peu réussis du fait de la généralité des données collectées.

Les informations issues de cette recherche ont été collectées auprès des groupes stratégiques
variés autour d’éléments relatifs au progrès avicole, aux conditions de succès ou d’échec des
innovations et bien d’autres thématiques connexes à la perception, à la représentation, à la
préférence du poulet et de ses produits dérivés. En plus des entretiens, des observations ont
été menées. Suivant une planification précise, le travail de collecte a consisté à mener des en-
tretiens et observations dans la matinée. Dans l’après-midi l’équipe de recherche se retrouve
pour une synthèse où chacun présente ce qu’il a pu faire au cours de la journée. Ainsi, après
commentaire sur les données collectées, des pistes de recherches sont identifiées pour le jour
suivant.

L’analyse, quant à elle, a été faite suivant une approche thématique et contextuelle en privilé-
giant la triangulation des informations associées à des catégories issues du corpus soumis à
l’interprétation.

2. Résultats et analyse

2-1. De la filière avicole nigérienne classique

L’aviculture est une activité très ancienne parmi les pratiques d’élevage des populations nigé-
riennes. Cette activité est dominée par l’élevage des poulets, des pintades, des canards, des pi-
geons, etc. Pendant longtemps, ce sont ces oiseaux issus de races locales et de croisements qui
font l’objet d’élevage avicole. Mais depuis les années 1962, avec la station avicole de Maradi,
des races exotiques ont été introduites pour l’amélioration de la production nationale. Ce qui a
entrainé un élargissement des sujets d’élevage avicole à une diversité d’oiseaux. De nos jours,
on y trouve des oiseaux qui remplissent des fonctions de production d’œuf et/ou de chair et de
reproduction mais également des oiseaux essentiellement décoratifs (les Brahma, les Kirchois,
les Mojas et les coqs belges, etc.).

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Les oiseaux à vocation décorative sont élevés par une catégorie de population jugée « dispo-
sant d’une situation économique satisfaisante ou les classes de noblesse ». Tandis que les oi-
seaux à vocation productive sont élevés, en élevage traditionnel ou moderne. Pour cette caté-
gorie d’oiseau, ce sont les poulets et les pintades qui dominent la production nationale En éle-
vage traditionnel, ils sont constitués de souches locales rustiques de poulets/pintades, élevés
par des femmes et des enfants surtout pour remplir exclusivement des fonctions sociales,
magico-religieuses ou économiques. Par contre, l’élevage moderne concerne les mêmes espè-
ces mais qui sont issues d’une « lignée industrielle » ayant un fort taux de productivité en
chair et en œuf (Figuié, Pham, & Moustier, 2013 : 408).

L’élevage traditionnel de poulets est considéré comme une activité principalement juvénile et
féminine. Les hommes, dans leur majorité, élèvent plus les pintades. Cela a été vrai pendant
une certaine période de l’histoire avicole; période au cours de laquelle le poulet était perçu
comme un produit d’utilité sociale élémentaire affecté au don, à des cérémonies rituelles, à
l’initiation des jeunes enfants à la gestion et à d’autres choses mystiques. L’environnement
par excellence de ce type d’élevage est le milieu rural avec comme unité de base le village,
d’où l’appellation d’aviculture villageoise par Batonon-Alavo et al., (2015). Progressivement
cette fonction a été submergée par l’utilité économique de l’aviculture. Ce qui a entraîné la
modification du spectre de possession des poulets avec de plus en plus d’hommes éleveurs de
poulets.

L’élevage moderne de poulets est plus une activité masculine en raison de son coût. Il deman-
de un minimum d’investissement initial. Ce fonds, pour la plus part des cas, dépasse la capa-
cité financière des femmes. Mais être promotrice avicole est à la fois un avantage et un incon-
vénient. C’est un avantage dans la mesure où les femmes s’investissent beaucoup pour le soin
de la volaille. Par contre, leur perception de la poule est un inconvénient parce qu’elles ne
sont pas prêtes à soumettre cet oiseau au rythme industriel de production en batterie, même si
elles en avaient les moyens.

A ses débuts, l’activité avicole au Niger était confrontée à des problèmes tels que les mala-
dies, les aléas climatiques, l’alimentation, la productivité (FAO, 2009). Mais depuis presque
une décennie, le secteur a connu des avancées qui ont rendu possible la maitrise de l’élevage
de poulets. Aujourd’hui cette filière constitue un secteur d’avenir dont l’investissement est
soumis à moins de risques parce que la plupart des problèmes techniques sont significative-
ment résolus. Un des quelques problèmes qui perdurent est la capacité financière des fermiers
à consentir des investissements à la hauteur du besoin.

L’élevage de poulet, qu’il soit traditionnel ou moderne, apparaît du point de vue politique
comme une priorité dans la lutte contre la pauvreté au Niger. Il constitue l’un des instruments
de l’initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens (connue sous la dénomination Initiative
3N) ayant occupé l’axe cinq du plan d’investissement prioritaire (PIP) de 2012 (puis reconduit
à l’objectif trois du plan d’action 2016-2020), relatif à la promotion de la filière avicole. Cet
axe ambitionnait la création de 500 fermes par an. Cette ambition n’a jamais été traduite en
action parce que les premiers qui ont bénéficié de l’accompagnement public étaient, soit de
même coloration politique que les responsables de ladite institution, soit des « intouchables ».
Donc ces premiers bénéficiaires ont davantage recherché un prestige social qu’une rentabilité
économique ou ont fait autre chose que la création de fermes. Aussi, lorsqu’on essaye d’ana-
lyser les actions menées dans le secteur, notamment la vaccination qui constitue la meilleure
réponse au problème principal de l’aviculture, on est face à un paradoxe. En effet, « il n’y a
jamais eu de campagne de vaccination » (Président Plateforme avicole, Niamey le 19/3/2019).

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Mais pour le secteur avicole moderne, on constate que la filière prend de l’ampleur parce
qu’elle appâte les opérateurs économiques et les hauts fonctionnaires qui, jadis, étaient inves-
tis dans des activités tertiaires. Cette catégorie d’hommes d’affaire consent de gros investisse-
ments dans le secteur en mettant en place des systèmes de batterie. Cette entrée en force a été
amorcée par la privatisation de la ferme avicole de Goudel intervenue en 2007. C’est depuis
lors qu’on constate une augmentation significative de fermes dans la région de Niamey. Ainsi
on peut déduire que l’opportunité du marché avec l’évolution de la demande en œufs et sur-
tout l’attitude mimétique du Nigérien qui ont joué un rôle important dans l’augmentation du
nombre de fermes à Niamey.

Si en aviculture moderne la conduite d’élevage accorde une place importante à la gestion de la


santé animale, notamment la biosécurité ou la prophylaxie, en aviculture traditionnelle le re-
cours au traitement préventif ou curatif oscille à la fois entre les produits modernes et tradi-
tionnels. Ce type d’itinéraire thérapeutique pour volaille est spécifiquement utilisé par les pro-
ducteurs ruraux. Ils puisent dans la sagesse ancienne, dans la médecine de plantes, dans les
produits vétérinaires modernes et les produits pharmaceutiques destinés aux humains (ici dé-
tournés de leur usage conventionnel).

On voit bien que les aviculteurs sont soucieux du « bien-être animal » soit pour parvenir à un
bon rendement soit pour ce que représente la volaille à leurs yeux. Ce dernier point de vue est
plus pris en compte par les femmes qui considèrent les poulets (surtout la poule) comme un
être vivant qui leur est proche.

2-2. Aux expériences des interventions avicoles publiques

Le secteur avicole nigérien n’a pas suffisamment bénéficié de l’accompagnement public ces
dernières années. Par contre, avant les années 2000, il fut un secteur dans lequel l’Etat et ses
partenaires avaient consenti des gros investissements dont les plus significatifs furent la sta-
tion avicole de Maradi et le centre avicole de Goudel (région de Niamey) (FAO, 2009). Le
choix de Maradi fut motivé par la position géographique (presque le centre du pays) et clima-
tique (la température moyenne du pays) de cette région. Or, le choix de Goudel pour abriter le
centre avicole est justifié par la faisabilité et l’opportunité. La faisabilité renvoie à la disponi-
bilité de la technicité des moyens, la qualification de la main d’œuvre et la disponibilité en
eau et en protéine animale (grâce au fleuve et à l’abattoir); tandis que l’opportunité prend en
compte l’existence d’un marché fruit d’urbanisation et d’amélioration des conditions de vie
(Abramson, 2014). Ces deux stratégies n’ont pas visé les mêmes objectifs. En effet, la station
avicole de Maradi visait l’augmentation du rendement de la production avicole traditionnelle
tandis que le centre avicole de Goudel poursuivait l’objectif de répondre à une demande de
consommation en œuf non satisfaite.

2-2-1. L’expérience de la station avicole de Maradi, la quête du rendement avicole

La station avicole de Maradi a été créée en 1962. Elle avait expérimenté plusieurs races exoti-
ques mais seule la RIR (Red Island Race) s’est avérée rustique, ce qui lui a valu l’enclenche-
ment du processus de sa vulgarisation en 1970 à travers le pays. A l’époque, tous les sous-
préfets inscrivaient un point relatif à la vulgarisation de cette race dans leur prévision budgé-
taire. C’est ce qui a permis de déployer la stratégie et l’obtention d’une race qui allie à la fois
la performance de la RIR et la rusticité de la poule locale. Les activités conduites ont ainsi
modifié les poulets locaux dont le résultat s’est traduit par des poulets métis qui pèsent un ki-
logramme et demi, voire 2 kg. Ce type d’innovation a induit des changements socio-
économiques positifs se traduisant par une amélioration des conditions de vie des aviculteurs
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ruraux. La vulgarisation de cette race fut réalisée à travers deux stratégies. La première straté-
gie a consisté à l’élimination et au remplacement des cops locaux par des coqs RIR avec un
suivi rapproché des services d’élevages. La seconde stratégie a été aussi participative. Elle a
associé des acteurs non avicoles pour cibler, encadrer et accompagner des groupements de
femmes (la priorité est accordée aux femmes) ou mixtes en élevage et en production d’œufs
pour ravitailler les villages en faisant une entrée par les villages qui disposent des marchés
hebdomadaires.

Ces interventions ont été rendues possibles grâce aux appuis des projets GTZ, le projet cana-
dien, l’Unicef et l’Etat du Niger dans le cadre de l’amélioration de la production avicole. L’a-
viculture au Niger n’a pas connu de développement similaire à celle des pays de la sous-ré-
gion Ouest-Africaine (Burkina Faso, Mali qui se trouvent dans la même situation d’enclave-
ment) à cause du faible accès ou de la cherté des matières premières avicoles. Ces pays ont
tous connu dans les années 70, les programmes financés par la FAO ou l’Unicef pour amélio-
rer la productivité des poulets locaux (FAO, 2009 : 12). Au Niger ces stratégies sont léguées
au registre de l’histoire avicole du pays.

2-2-2. Ferme avicole moderne de Goudel, ancien centre avicole de Niamey

Le centre avicole de Niamey fut l’émanation d’un projet issu de l’intervention de la station
avicole régionale. Il a été créé en 1985 dans le cadre d’un programme avicole de portée natio-
nale dénommé « projet filière avicole moderne ». Le centre avicole de Goudel a démarré avec
un couvoir d’une capacité de production de cinq cent poussins par an. L’objectif visé par ce
centre était d’assurer la production de poulettes prêtes-à-pondre pour le compte de la coopéra-
tive des aviculteurs de Niamey. Cette dernière a pour mission de commercialiser les œufs pro-
duits par ses adhérents. Ceux-ci sont constitués essentiellement de ceux qui ont reçu des prêts
bancaires de la BDRN (avec le fonds de la BOAD) pour installer leurs propres fermes.

Mais avec les problèmes de subvention de l’Etat, le vol de sujets vivants et d’œufs par cer-
tains employés, la capacité de production des poussins diminua considérablement. A cela s’a-
jouta la non-tenue des engagements de producteurs à livrer les œufs à la coopérative. Pour la
coopérative, une telle situation eut pour conséquence de générer des pertes et des difficultés
de fonctionnement qui finirent par entrainer sa fermeture et celle du centre au courant du
premier trimestre de l’année 2003. Ensuite, les poulaillers furent souvent loués à des
aviculteurs privés jusqu’en fin 2007. En 2008 le centre avicole de Goudel fut mis en
concession. Il fut racheté par les Emirats Arabes Unis où il devint la ferme avicole de Goudel
sous forme de propriété privée. Cette ferme est encore fonctionnelle et reste très compétitive
parmi les autres fermes privées existantes.

Malgré l’échec de cette expérience, du fait de laisser-aller et de détournements, les acteurs de


la filière avicole actuelle pensent que la coopérative telle qu’elle avait été structurée reste une
voie de développement de l’aviculture au niveau de la région de Niamey et même du pays.
Cependant, aucune initiative n’a été jusqu’ici prise dans ce sens.

2-2-3. Les années 2010, des petites interventions significatives

D’autres interventions non moindres ont concerné l’alimentation (évaluer différentes formules
alimentaires à partir des céréales locales et opportunités de leur incorporation en substitution à
des céréales importées), le croisement (reproducteur exotique pour x poules locales) et l’ins-
tallation d’usine d’aliment bétail (Brah, Houndonougbo, & Issa, 2016).
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En somme on peut retenir que l’aviculture nigérienne en général et celle de la région de Nia-
mey en particulier a connu des interventions qui, à un certain moment, ont fait la prospérité de
cette filière. Cependant, les conséquences liées à la mentalité des premiers acteurs, à la raré-
faction des financements et au retrait de l’Etat dans la gestion des stations avicoles ont donné
un coup dur à l’aviculture avec un développement ralenti jusqu’en 2010. Mais depuis cette
date, on constate un regain d’intérêt au secteur avicole comme solution durable pour
contribuer à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire.

2-3. La filière avicole, entre organisation des structures et leur perception

2-3-1. Organisation de la filière

Si dans d’autres pays la réorganisation de la filière avicole a été enclenchée par l’épidémie de
la grippe aviaire (Figuié et al., 2013); au Niger l’histoire est toute autre. L’organisation de la
filière avicole fut amorcée en 2004 avec la création du Groupement des Aviculteurs Privés
(GAP) de la région de Niamey. Ces derniers ont créé en 2009 la plateforme d’innovation pour
la vulgarisation des technologies avicoles. En 2018 des collèges régionaux avicoles ont été
mis en place dans le processus de la création de l’interprofession volaille. Il s’agit d’une orga-
nisation de taille nationale qui demeure le principal répondant des acteurs de la filière avicole
nigérienne.

Indépendamment de cette chronologie, il est pertinent d’analyser le processus de structuration


de la filière avicole du point de vue du leadership. La dernière structure créée, l’interprofes-
sion volailles, semble être leader du domaine en constituant l’instance avicole suprême au ni-
veau national. Elle est secondée au niveau régional par le collège avicole. Donc toute la partie
départementale, communale ou villageoise apparaît dans la partie submergée de l’iceberg de
la filière avicole. Pourtant c’est le niveau village qui constitue le noyau de la production du
poulet traditionnel (Ayssiwede et al., 2013).

Pour l’élevage avicole moderne, le niveau régional constitue la vitrine de la production des
œufs avec des proportions plus importantes que les niveaux inférieurs. Mais, le bassin avicole
national reste largement dominé par la région de Niamey en raison de la démographie, de l’ur-
banité et de la disponibilité du marché et des promoteurs qui disposent de ressources « consé-
quentes ». C’est pour cette raison que la région de Niamey dispose de trois structures avicoles
au lieu d’une seule comme c’est le cas pour les sept autres régions du pays. La région de Nia-
mey compte de nos jours trois instances : un collège régional avicole, un groupement des avi-
culteurs privés et une plateforme d’innovation.

2-3-2. Les structures de la filière volaille, des perceptions mitigées

L’interprofession volaille est donc la plus grande instance des structures avicoles qui existent
au Niger. Elle regroupe tous les maillons (producteurs, commerçants, transformateurs et four-
nisseurs d’intrants et matériels) de la chaine de valeur avicole. L’interprofession et les autres
structures régionales sont diversement appréciées. Certains promoteurs avicoles pensent que
ces structures ne jouent que le rôle figuratif lors des grandes rencontres qui nécessitent la pré-
sence des représentants des aviculteurs. Tandis que d’autres mettent à leur actif plusieurs ac-
tions favorables au bon fonctionnement de la filière. Il s’agit de la commande groupée des
poussins d’un jour, de la facilitation d’accès aux intrants alimentaires et vétérinaires. Mais
avec les programmes de bourses d’études gracieusement offertes par le Maroc, les divergen-
ces deviennent plus importantes et les membres de ces structures pensent que seuls les respon-
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sables syndicaux en profitent. Les membres se plaignent du manque de partage d’information


sur certaines opportunités (comme celles évoquées précédemment) mais reconnaissent la dif-
fusion d’autres informations (partage de PV des réunions, des posters, des convocations de
réunions, etc.).

Bien que naissante, l’interprofession ambitionne de révolutionner le secteur avicole nigérien


en permettant de réduire les coûts de production, en renforçant les capacités des producteurs
et en modernisant les aires d’abattage de volaille avec un mécanisme de contrôle sanitaire. El-
le espère mettre en place « la maison de l’aviculteur ». Mais toutes ces actions sont encore au
stade de projet.

2-4. Typologie des systèmes d’élevage et spécialisations des fermes

La catégorisation de l’élevage avicole jusque-là faite au Niger semble prendre la technicité


comme principale unité d’évaluation (FAO, 2009; Ganahi, Gilbert Maizama, Sale, Hama, &
Madougou, 2016). Néanmoins, on peut partir de la réalité telle qu’elle ressort de cette recher-
che pour établir une catégorisation qui identifie deux grands types d’élevage, à savoir l’éleva-
ge traditionnel et l’élevage moderne. A l’intérieur de ces grands types coexistent des types se-
condaires d’élevage. En effet, l’élevage traditionnel est composé du traditionnel pur et du tra-
ditionnel amélioré tandis que l’élevage moderne se présente sous la forme du préindustriel, du
semi-moderne et de l’industriel. Ainsi, nous adoptons cette typologie parce qu’elle rend
compte à la fois la caractéristique taille de la ferme et spécificité de la production.

L’élevage avicole traditionnel pur est un élevage de basse-cour ou de divagation dans lequel
les sujets ont exclusivement en charge leur alimentation mais bénéficient d’un abreuvoir le
plus souvent dérisoire et pas soigné (il arrive à des moments qu’il soit vide). Pour ce type d’é-
levage, on ne parle pas de ferme et l’aviculteur ne dispose que de très peu de sujets. C’est un
élevage dans lequel les poulets sont en liberté et par conséquent ils sont vulnérables face aux
prédateurs, aux maladies et aux intempéries. La fonction de cet élevage traditionnel est pure-
ment sociale. Mais cet élevage semble être progressivement absorbé par celui qui est appelé
traditionnel-amélioré par intégration de souches exotiques et par l’utilisation des intrants.

L’élevage avicole traditionnel amélioré est un élevage dans lequel les sujets bénéficient d’un
abri, d’une complémentation et d’un abreuvoir quotidiennement suivi (contenant toujours de
l’eau même si souvent il demeure sale). Les poulets de cet élevage sont moins exposés aux
dangers que les poulets élevés en système purement traditionnel. Le nombre de sujets est aus-
si plus grand que dans le précédent élevage. Pour ce type d’élevage, les aviculteurs sont orien-
tés sur l’utilité économique et marchande de la volaille. Autrement dit, c’est la fonction
économique de la volaille qui compte le plus pour l’aviculteur.

L’élevage avicole moderne préindustriel est un élevage dans lequel les poulets sont dans des
bâtiments. Ils bénéficient d’un minimum de biosécurité, des aliments complets, des équipe-
ments élémentaires d’élevage (mangeoire, abreuvoir) et les normes d’hygiène sont plus ou
moins respectées. L’effectif de sujets dans cet élevage varie de 1 000 à 10 000. Il s’agit d’un
élevage essentiellement orienté vers le marché.

L’élevage avicole moderne est un élevage qui réunit de 10 000 à plus de 20 000 sujets. Les
poulets sont élevés dans des bâtiments conformes aux normes techniques décrites dans le gui-
de de l’aviculteur. Ils bénéficient de la prestation de service d’un agent technique. C’est un
élevage dans lequel un programme de prophylaxie est respecté; une veille sanitaire est active

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avec un contrôle qualitatif et quantitatif de l’alimentation. La production est destinée au mar-


ché.

L’élevage industriel est un élevage hors sol caractéristique des fermes qui exploitent le systè-
me de batterie à l’image des fermes Belle-vue, Nuseb et récemment AviNiger. Ce système
constitue le standard international en manière d’élevage de poulets fonctionnant avec une mé-
canisation de la production (alimentation, sécurité, prophylaxie, abreuvage et gestion rigou-
reuse des fientes; l’effectif par ferme dépasse 50 000 sujets. Il s’agit d’un type d’élevage axé
sur le rendement et orienté exclusivement vers le marché avec une industrialisation de la pro-
duction et une rationalisation de sa gestion.

De manière succincte, ce sont les deux derniers types qui correspondent aux élevages conduits
par des fermes. Celles-ci amorcent déjà un processus de spécialisation progressivement en
œufs ou en chair. Pour le cas de l’élevage avicole moderne, les fermes sont orientées vers la
production d’œuf et de vente des sujets vivants lors de leur réforme. Pour l’élevage industriel,
on trouve souvent une mixité de production œuf et chair avec l’une des productions plus im-
portante que l’autre.

2-5. Innovation avicole au Niger, quelques évolutions remarquables

2-5-1. Innovation dans le secteur moderne, une touche de technicité progressive

Le secteur avicole moderne n’a pas véritablement connu d’innovations au sens original du ter-
me sous forme « d’innovation de rupture » (Gaglio, 2011). Il y a eu sans conteste une certaine
technicité assez intéressante qui a réussit à améliorer l’offre de production avicole. Il s’agit de
la maîtrise des conditions techniques et sanitaires de l’élevage de volaille : maîtrise du stress
thermique, amélioration de l’habitat, respect des normes de biosécurité et de prophylaxie, re-
cours au matériel d’élevage, gestion de la chute de ponte ou du retard de ponte, l’utilisation
des humidifications et des chauffages, l’utilisation des pondoirs, des perchoirs et des installa-
tions en batterie où tout le dispositif est mécanisé. A cela s’ajoute l’utilisation des intrants de
qualités et une alimentation efficiente qui combinent coût et qualité nutritionnelle (Brah et al.,
2016).

Ce qui est véritablement innovant, dans le secteur de l’élevage de poulet au Niger et surtout à
Niamey, est la mise en place des fermes d’élevage en batterie. Il s’agit de grands bâtiments
dans lesquels le procédé est essentiellement motorisé où l’électricité et l’eau constituent des
ressources indispensables. Dans ces installations, tout le processus de l’élevage est presque
entièrement géré par la machine.

2-5-2. Innovation dans le secteur traditionnel, des améliorations en conduite d’élevage

Les innovations dans le secteur traditionnel sont relatives à l’introduction de races exotiques.
Cette introduction a favorisé le croisement au niveau des producteurs villageois en vue d’a-
méliorer le rendement. En plus, on distingue des avancées qui, vraisemblablement, apparais-
sent comme insignifiantes mais qui ont eu force de changement de pratique avicole. Il s’agit
des premières interventions publiques d’amélioration de race via des structures d’encadre-
ment. Elles ont permis aux aviculteurs traditionnels d’innover leur pratique d’élevage en mo-
bilisant plusieurs référentiels liés aux différentes interventions du développement, aux phéno-
mènes de migration ou de simple curiosité. Il s’agit d’innovations mineures endogènes ou
exogènes dont l’incubation assistée, la gestion de conduite des poussins, la sélection généti-
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que par identification des poulets ayant une meilleure conformation, la complémentation avec
des aliments variés et la vaccination. De plus en plus, les aviculteurs villageois ont recours à
l’élevage des poulets d’un jour et à l’utilisation des produits vétérinaires tels les déparasitages
et les vitamines.

Les autres formes d’interventions qu’on peut considérer comme innovation, dans le cadre de
l’élevage traditionnel amélioré, ce sont les infrastructures de base et les techniques élémentai-
res. Il s’agit de la confection de petits poulaillers, le respect d’un certain ratio nombre de pou-
les pour un coq, le changement de géniteur et le maintien des poules ayant une performance
productive en ponte et en élevage de poussins (Ganahi et al., 2016). En plus, il y a l’offre de
Service Vétérinaire de Proximité (SVF). Elle paraît pour beaucoup comme une innovation
alors qu’elle existait depuis les années 1970. Ces deux dernières années, des campagnes de
vaccination contre la maladie de Newcastle et le déparasitage sont organisées à l’échelle na-
tionale. Toutes les connaissances, précédemment évoquées, ont permis au secteur avicole, tant
bien que mal, d’accroître les effectifs des poulets au niveau de l’élevage villageois.

En plus des innovations qui semblent lointaines évoquées précédemment, il y a ces dernières
années des actions de vulgarisation de la race RIR et des pintades Galors qui constituent des
innovations dans leurs milieux d’accueil (notamment dans la région de Maradi). Pour le cas
spécifique de la région de Niamey, il n’a pas été constaté d’innovations en tant que telles.
Mais ce qui apparaît nouveau et répandu c’est l’élevage des poussins d’un jour et l’utilisation
du petit matériel tel que les mangeoires et les abreuvoirs, respectivement en fer et en plasti-
que. Or, dans les villages environnants, on n’y trouve que des abreuvoirs en terre et des peti-
tes cages mobiles faites en bois. Dans ces milieux, l’utilisation de vitamines et de déparasi-
tants constitue le germe d’un processus d’innovation susceptible d’évolution lorsqu’on consi-
dère l’intéressement des populations environnantes pour l’aviculture. Toutefois, une innova-
tion en cours a été identifiée. Elle vise à améliorer la qualité et le rendement de l’élevage avi-
cole. Il s’agit de l’introduction d’une race d’origine malienne appelée wassaché.

2-5-3. Le wassaché, les prémisses d’une innovation avicole à caractère national

Poulet métis formé de ¾ de sang Rhode Island Red et de ¼ de sang de Kokoché, le « wassa-
ché » est un poulet de production mixte relativement homogène rendu célèbre grâce aux tra-
vaux du Centre de Recherche Zootechnique de Sotuba au Mali (FAO, 2013 : 33). Autrement
dit, il est le résultat d’un croisement entre races exotique et locale fait par des chercheurs ma-
liens en vue d’améliorer le rendement en viande et en œufs de consommation. Cette espèce
est très performante parce qu’elle a un rendement d’environ 150 œufs et peut atteindre un
poids vif de 5 kilogrammes. L’introduction de cette espèce au Niger fut l’apanage du
Programme de Production Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) qui est spécialisé dans la
vulgarisation des technologies agricoles. Les bénéficiaires potentiels de ce programme seront
essentielle-ment les femmes vulnérables de la région de Niamey.

A partir du déroulement de ce processus d’introduction des wassaché, il peut être relevé à la


lumière de la sociologie de la traduction ou de la théorie de l’acteur-réseau (Akrich et al.,
1988; Amblard et al., 2005; Plane, 2008; Grall, 2013), un début de problématisation au sens
d’identification d’un premier niveau de problème lié au constat : le Niger offre ses meilleures
races (Balami, Azawak et chèvre rousse) à ses voisins mais il en importe presque pas. Après
cette identification, le PPAAO va associer le pouvoir public via la DGPIA pour concilier im-
portation des meilleures races et amélioration de la rentabilité de l’élevage avicole villageois.
Ce micro-réseau va davantage solliciter la collaboration du GAP et du collège régional. Ainsi
le micro-réseau est formé et a réussi à créer un langage commun « vulgarisation de la race
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wassaché auprès des femmes pour lutter contre la pauvreté ». Il est vrai qu’il y a eu un inté-
ressement de la part des acteurs jusque-là mobilisés : avoir des poulets métis de production
mixte pour les membres du GAP bénéficiant d’un accompagnement infrastructurel et techni-
que pour le membre qui accueille les poussins, mise à disposition de couveuses pour le collè-
ge avicole régional, vulgarisation de la technologie par le PPAAO et gain en expérience et en
réponses aux problèmes de pauvreté pour le pouvoir public représenté par la DGPIA. Mais le
réseau doit s’élargir pour atteindre les bénéficiaires finaux afin d’établir la base d’un passage
obligé qui soit un compromis intégrant les intérêts de toutes les sensibilités.

2-5-4. Les conditions de réussite d’une innovation et la place de l’introduction de la


Protéine Animale à base de Larves d’Insecte dans l’Alimentation des Volailles
(PALIAV)

Une innovation peut être typifiée ou catégorisée en fonction du changement qu’elle tente
d’apporter (Gaglio, 2011; 2012). En effet, une innovation peut être de type expérimental, de
type co-constructif ou de type pas à pas; elle peut être radicale, marginale ou de rupture
(Gaglio, 2011). Pour chaque type ou catégorie, les ressources mobilisables pour son appro-
priation sont spécifiques. Pour notre part, nous allons nous limiter au processus d’introduc-
tion de PALIAV afin d’identifier les situations éventuelles qui peuvent favoriser ou défavori-
ser l’adoption de cette innovation qui semble être co-constructive.

L’innovation qui vise l’introduction de la protéine animale à base de larves d’insecte dans l’a-
limentation des volailles peut être qualifiée d’innovation expérimentale de catégorie margina-
le. Elle n’est pas expérimentale au sein d’un travail de laboratoire mais dans le sens d’une
recherche-action qui, de notre point de vue, la rattache plutôt à une innovation de co-construc-
tion (Carbonnel, Chia, & Mikolasek, 2013). La PALIAV se veut co-constructive dans la me-
sure où elle reste sensible aux préoccupations des éventuels adoptants; elle est donc flexible.
Cette flexibilité fait admettre la prise en compte d’inputs qui ne proviennent pas nécessaire-
ment des chercheurs mais de la réalité sociale du futur environnement de cette technologie.
Dans ce cas, certaines spécificités socio-culturo-religieuses doivent être prises en compte.

Sans rappeler les éléments contenus dans les sections concernant les préférences, les représen-
tations et perceptions du poulet et de ses produits, la structuration de la filière, les conditions
de réussite d’adoption de la PALIAV dépendent de sa forme, de la valeur ajoutée qu’elle ap-
porte et des acteurs qui seront associés dans ce processus. Le processus lui-même doit être
participatif mais il s’agirait d’une participation cadrée qui n’ébranle pas la vigilance concer-
nant les rumeurs forgées autour de la nouvelle technique (Lavigne Delville, 2016). En plus,
cette dernière doit impliquer les acteurs de tous les maillons de la chaîne de valeur avicole et
les acteurs communautaires stratégiques (consommateurs, époux des femmes bénéficiaires,
les autorités communales, coutumières et religieuses). Ces acteurs ne doivent avoir qu’une
connaissance minimum sur la technologie par crainte de réinterprétations désavantageuses qui
peuvent compromettre l’adoption de la PALIAV.

A la lumière de ce qui vient d’être souligné, on peut déduire que les innovations au sens d’«
innovation de rupture » ou « radicale » n’ont pas été relevées dans l’élevage avicole à Nia-
mey. Toutefois, des avancées significatives en matière de conduites d’élevage ont vu le jour.
Elles ont permis, malgré l’austérité des conditions climatiques, d’améliorer la qualité du tissu
avicole de la région avec les prémisses d’un lendemain fructueux.

2-6. Améliorer l’aviculture traditionnelle à partir de techniques simples


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L’élevage avicole traditionnel est depuis des décennies en proie à des difficultés. Malgré cela,
il maintient sa place au registre de préférence pour les consommateurs nigériens (Ganahi et
al., 2016). Pendant encore combien de temps cet élevage pourra-t-il résister face à un marché
qui devient de plus en plus exigeant? L’offre de poulet local, dans les conditions actuelles d’é-
levage, pourra-t-elle équilibrer la demande et concurrencer les produits importés? Ce sont là
autant de questions qu’on peut se poser. Lorsqu’on observe le marché de la volaille, on remar-
que qu’il se caractérise par une forte demande en œufs de table et en chair. Aussi reste-t-il lar-
gement dominé par la « production d’ailleurs (importations) ». Cela se traduit par un déficit
de production nationale qui demeure encore très faible (moins de 30% du besoin national)
(FAO, 2009). Cette situation amène les commerçants du secteur avicole à favoriser l’importa-
tion tandis que les producteurs sont eux enclin à trouver des alternatives favorables à faire
croître leur système local de production. D’où la nécessité de moderniser leur activité. Cette
modernisation ne consiste pas en une mécanisation de l’élevage avicole traditionnel. Elle vise
plutôt l’amélioration des caractéristiques phénotypiques des sujets d’élevage, la conception
des abris pour volailles, la complémentation équilibrée, la prévention et la gestion des mala-
dies aviaires.

Le savoir populaire a joué un rôle important dans le développement de l’aviculture tradition-


nelle. L’expérience montre que les producteurs des produits agricoles ou maraichers, du bétail
ou de volaille, ont toujours innové dans la gestion de leur activité en vue de son amélioration.
Ces « innovations » sont le résultat d’observation, d’apprentissage continuel, du mimétisme
(pour avoir vu chez le voisin), de la transposition de ce qui marche en élevage des ruminants,
de la volonté de « briser ou casser la routine » ou « du dédain à faire la même chose ». Parmi
les améliorations initiées par les aviculteurs traditionnels figurent, premièrement, la technique
de gestion rationalisée de la couvée. Un enquêté la définie comme étant :

« (…) Une technique qui consiste, pour un aviculteur lorsqu’il a 2 à 3 poules qui
conduisent chacune 5 ou 6 poussins, à sevrer tous ces poussins là et les confier à une
seule poule afin de remettre les autres poules à la ponte. Au lieu que la poule fasse 2
à 3 couvées par an, avec cette technique elle peut facilement faire 5 à 6 couvées par
an. Cette technique, ce n’est pas dans les livres que nous l’avons trouvée et ce n’est
pas l’aviculture américaine qui va te l’apprendre. C’est juste le génie créateur du
paysan » (Ancien directeur de la station avicole de Goudel, 16/03/2019).

Une autre technique a aussi été identifiée. Elle est mise au point par des éleveurs de volailles
qui orientent leur production sur le choix de géniteurs et sur le changement de ces derniers
après un certains temps en vue de maintenir les performances de la souche. Cette façon de fai-
re est plus utilisée par les nomades (notamment peulhs et touaregs) et les sédentaires qui se
mettent à la périphérie du village. Ces derniers privilégient le mode de sélection du géniteur et
ils sont prêts à aller le chercher très loin s’il le faut. Ils les changent après une durée d’un an
ou 2 ans, au maximum. En plus de ces types de producteurs, d’autres apportent leur expertise
d’amélioration de l’activité avicole en ce qui concerne la « conduite d’élevage ».

Mais en perspective, l’amélioration capable de faire prospérer le secteur avicole traditionnel


semble être la combinaison de certains éléments comme la gestion de la santé animale, la
complémentation, la confection d’abris pour volaille et la semi claustration des poulets. Ce
sont là des techniques d’élevage qui influent sur le rendement physique et productif du poulet.
Néanmoins, les croisements non conventionnels (que font eux-mêmes les aviculteurs) et con-
ventionnels sont déterminants dans l’accroissement biologique des poulets (Dronne, 2018).

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L’abri n’est pas le moindre aspect dans cette quête de productivité. Il protège la volaille des
intempéries et des prédateurs (Ganahi et al., 2016). En plus, les enclos, qui doivent constituer
des espaces exclusivement pour volaille, ont pour rôle de limiter la divagation et par consé-
quent accélérer la vitesse de croissance de la volaille en lui permettant d’économiser son éner-
gie alimentaire. Celle-ci joue un rôle important dans la définition actuelle de la texture et la
masse des poulets locaux. Toutefois, ces enclos ne doivent pas être assimilés ou conçus sous
forme d’espace de claustration ferme. Pour améliorer l’aviculture traditionnelle, la vaccina-
tion semble indispensable dans un environnement marqué par une pluralité de maladies aviai-
res capables de décimer le cheptel d’une circonscription donnée.

Indépendamment de tout ce qui précède, certains acteurs de la filière avicole pensent que,
pour améliorer l’aviculture traditionnelle il faut avoir recours à la recherche, dans laquelle le
producteur doit être davantage considéré comme partie prenante, et le produit de la recherche
doit être vulgarisé.
Il y a des formules alimentaires qu’un aviculteur villageois peut fabriquer lui-même
et qui sont disponibles à l’INRAN et dans les services de l’élevage. Mais cela n’a pas
été vulgarisé. Or, pour l’aviculture traditionnelle, il faut que l’aviculteur puisse
valoriser l’aliment qu’il trouve chez lui. Il y a cette concurrence qui est là où les
hommes mangent des céréales alors que les animaux les mangent aussi; localement
il y a d’autres produits qu’on peut valoriser, comme les gousses de Gao. Donc, il
s’agit de favoriser la recherche et les résultats doivent être vulgarisés. (Vice
président GAP et délégué à la communication de l’interprofession volaille, Niamey
le 19/03/2019).

En sommes, il est évident que pour maintenir et satisfaire de manière continue sa clientèle,
l’aviculture traditionnelle se doit d’être améliorée. Cette amélioration doit se poursuivre en
matière de gestion sanitaire de la volaille, d’alimentation (de base et de complémentation), de
croisement avec des souches plus performantes, d’utilisation des poulaillers, de la gestion des
œufs fécondés et des poussins, du remplacement des géniteurs suivant une durée raisonnable
et de sélection génétique orientée sur la mixité de la production.

2-7. Aviculture, aviculteur et revendeur de volaille, une multitude de perceptions

2-7-1. L’aviculture entre passion et persévérance malgré les aléas

L’activité avicole traditionnelle est dominée par l’élevage de basse-cour nécessitant peu d’in-
vestissement et avec moins de contraintes. Cet élevage peut être fait ou géré par des amateurs,
c’est-à-dire des personnes qui ne connaissent pas les techniques d’élevage avicole. Avec l’avi-
culture moderne, c’est le contraire. Elle constitue un élevage qui se doit d’être rentable, plus
contraignant et souvent risqué. Dans l’analyse du profil des aviculteurs privés de la région de
Niamey, il ressort que l’entrée en activité est motivée par la passion, le désir d’avoir une acti-
vité de reconversion et la volonté d’entreprendre quelque chose. Pour les uns, la passion est
tellement grande qu’ils ont entrepris l’élevage avicole malgré le scepticisme de leurs proches.

« Si on ne m’avait découragé de faire cette activité dès le début, je n’en serais pas là,
et j’aurais au moins 10 000 ou 15 000 poules pondeuses, ce qui était pourtant mon
objectif. Tu sais, dans la vie si quelqu’un voit que tu vas le dépasser il te veut un re-
tour en arrière. Il m’a dit qu’il avait un ami qui a payé des poussins et ils sont morts.
J’avais un peu eu peur mais je devais essayer. Dès le premier jour, je lui ai dit de ve-
nir voir les poussins et il les a vu; 2 semaines après il est parti et les a revu; un mois
après il est revenu et jusqu’à 2 mois quand ils se sont couverts de plumes. Il a dit ha-
djia comment tu as fait? C’est là que j’ai réalisé que quelqu’un ne peut pas travailler
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pour toi. C’est toi-même qui dois bien le faire. Nous, on échoue parce que tu es dans
ton bureau assis et quelqu’un va aller travailler pour toi. Il faut que tu mettes ta
main à la pâte » (Enseignante reconvertie en avicultrice, 14/03/2019).

Pour d’autres, la perception que les banques et autres institutions de finance ont de l’avicultu-
re a failli freiner leur élan. Mais lorsqu’une ambition se conjugue avec la persévérance, elle
n’est point ébranlable car le risque n’est pas propre à l’activité avicole. Il est présent dans tou-
te activité humaine. Néanmoins, parmi les activités du secteur primaire il semble que l’éleva-
ge de poulet présente plus de risque. C’est un domaine dans lequel même les professionnels
ne sont pas épargnés lorsque les conditions de biosécurité et de prophylaxie ne sont pas réu-
nies.

2-7-2. Aviculture et aviculteur perçus par des non aviculteurs

L’aviculture, qu’elle soit traditionnelle ou moderne, n’est pas très bien perçue par ceux qui ne
la pratiquent pas. La seule forme qui bénéficie de l’appréciation positive des non producteurs
est la forme industrielle où le dispositif et le chiffre d’affaire sont importants. On pense que la
forme traditionnelle pure ou élémentaire est réservée aux pauvres ou à des personnes aux be-
soins moindres pour qui la vente d’un ou de deux poulets permet d’y faire face.

Certains considèrent l’aviculture au même titre que toute autre activité économique. Ils sou-
tiennent qu’elle a de l’utilité pour l’éleveur, la communauté et l’environnement (FAO, 2013).
D’autres voient que c’est une activité féminine et juvénile qui ne doit être faite que par les
hommes qui s’identifient à cette catégorie de personnes. Pourtant les données du Recense-
ment Général de l’Agriculture et du Cheptel (RGAC) de 2008 du Niger montrent une propor-
tion élevée d’hommes aviculteurs (FAO, 2009 : 18). Cependant, en cas de disette ou de diffi-
culté alimentaire, on se rend compte inévitablement que la petite aviculture est une activité ré-
siliente. Elle constitue la caisse d’épargne des femmes qui joue un grand rôle dans la vie so-
ciale de ces dernières; une vie parsemée de cérémonies (baptême, mariage, foyendi, tontine).
De plus en plus, l’aviculture traditionnelle est perçue comme un indice de solvabilité auprès
des boutiquiers et des créanciers locaux. Que l’aviculture soit bien ou mal perçue, elle demeu-
re de nos jours une source importante de revenus des petits producteurs et un bon business
pour les grands producteurs (FAO, 2013; Ganahi et al., 2016).

De la même manière que la perception de l’aviculture est diversement appréciée, celle de l’a-
viculteur l’est autant. Cette variabilité de perception est soutenue par la catégorisation des éle-
veurs donc par la taille de leur cheptel. Plus le cheptel est important, meilleure est la percep-
tion de l’aviculteur; du moins c’est ce qu’on peut apercevoir. Mais lorsqu’on étudie minutieu-
sement la question, on constate que même à ce niveau les avis sont partagés quand bien même
l’appréciation générale est positive. Certains pensent que les anciens fonctionnaires et les per-
sonnes de « haut rang » sont devenus aviculteurs juste pour dépenser les économies qu’ils ont
faites au delà du besoin. D’autres présument qu’ils sont entrain de blanchir de l’argent et que
l’activité avicole n’est qu’une façade.

2-7-3. De la perception de l’aviculture par l’aviculteur à la perception de soi

La perception est «…le résultat d’une série de jugements et de reconstructions…[qu’on for-


mule sur soi ou sur quelque chose] » (Livet, 1988 : 37). Mais la perception de soi est une don-
née importante qui consolide et extériorise le dynamisme présent en une personne. C’est le
sentiment qu’a une personne lorsqu’elle se lit par rapport à une situation ou une activité don-
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née. Cette force latente est capable d’influencer nos actions. Elle nous aide soit à vaincre notre
environnement extérieur soit à nous laisser vaincre par cet environnement. Donc la perception
de soi devrait signifier le regard qu’a l’aviculteur de lui-même. Cette position peut influencer
positivement ou négativement l’élevage avicole dont il a la charge. En effet, une corrélation
significative existe entre la nature de la perception de soi par rapport à une activité et les con-
ditions exécutives de celle-ci.

A partir des enquêtes réalisées, il apparaît que la perception de soi est significativement posi-
tive pour les aviculteurs modernes. Cela ne veut pas dire que celle des éleveurs avicoles tradi-
tionnels est négative ou dévalorisante. Ces derniers se considèrent comme des personnes qui
exercent une activité simplement sociale et peu économique. En effet, c’est moins la rentabili-
té d’un tel élevage qui intéresse les exploitants que la possibilité de disposer d’une certaine «
garantie » en cas des petits besoins d’argent. Par contre, les fermiers modernes se considèrent
comme des businessmen, c’est-à-dire des entrepreneurs. Le plus souvent, ces acteurs ne sont
pas des producteurs directs; ils sont employeurs. Ce qui, symboliquement, conforte beaucoup
cette catégorie de promoteurs avicoles. Ils se vantent d’ailleurs de leur nombre de sujets et
d’employés qui sont à leurs charges. Ils ont constamment le sentiment de gagner leur vie et
d’avoir facilité et donné du travail directement ou indirectement aux autres. Ainsi, on entend
très souvent que l’aviculture « me procure du bonheur, de la joie et du plaisir », « je sais que
je suis utile aux autres » et mieux,

« L’aviculture est une activité dans laquelle vous vous sentez libre. Il y a aussi le
plaisir de voir grandir un poulet sous vos yeux en lui donnant tous les soins possible.
Quand ça marche bien, l’aviculteur a la joie. De fois, j’ai du temps mais c’est une
bonne occasion pour moi de m’occuper. Ça me plait beaucoup comme ça » (Avicul-
trice, extrait d’un entretien au téléphone, 20/03/2019).

Le constat qui se dégage est que presque tous les aviculteurs se perçoivent et perçoivent posi-
tivement leur activité. Ils se sentent réconfortés et honorés lorsqu’ils font l’objet d’apprécia-
tion positive comme le soulignent Darduin, Delanoë, Nicourt, & Cabaret, (2015).

2-7-4. Vente de la volaille : revendeur vu par lui-même et vu par autrui

Si pour les autres points, la perception est en général valorisante, la vente de la volaille l’est
moins. Il n’y a pas très longtemps, les autres personnes ne voyaient pas d’un bon œil le reven-
deur de volaille. Il est considéré comme quelqu’un qui exerçait une activité de « basse clas-
se ». Ce renouveau tire son origine du développement de l’économie de marché et du boule-
versement de certains ordres sociaux. Cela a occasionné la monétarisation des rapports so-
ciaux qui font que, de nos jours, c’est celui qui dispose de ressources financières qui bénéficie
de la considération souvent plus que des personnes socialement issues de la « classe noble».
Ce coup dur aux « bonnes mœurs » va donner à ceux qui détiennent l’argent la force de « se
faire de la valeur ». Autrement dit, en situation de rapports sociaux économiques, l’argent de-
vient une fin en soi. Une telle situation a amené les individus à exécuter des activités ou mé-
tiers qui étaient jadis socialement dévalorisés et dévalorisants. Ainsi, les métiers et activités «
castés », ou considérés comme tels (les métiers de boucher, d forgeron, de restaurateurs, etc.),
ont trouvé des preneurs. La religion a également joué un rôle important dans ce changement
en rappelant que ces métiers banalisés ont été exécutés par certains prophètes des religions ré-
vélées. De plus en plus, ceux qui les font n’ont aucun complexe. Or, ce fut le cas du métier de
revendeur de volaille qui était dévalorisé mais qui aujourd’hui être revendeur de poulet n’est
presque pas stigmatisé.

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Le métier de revendeur de volaille a longtemps été considéré comme « une activité banale »
mais de nos jours les perceptions ont positivement évolué.

« Avant, les clients, même pour un petit billet de 5 000 F CFA te demandaient sous
un ton ironique et condescendant si tu avais de la monnaie. Aujourd’hui, ils sont sur-
pris quand tu sors beaucoup d’argent pour leur donner leur monnaie. Tu vois com-
bien ils nous banalisaient » (Revendeur au marché Harobanda, Niamey le 5/4/2019).

Aussi, moins importante qu’elle ne paraît de l’extérieur, la vente de volaille est un moyen qui
permet à ceux qui la font de se prendre en charge et d’élargir leur capital social. Elle leur per-
met d’être en contact avec des gens hauts placés que ces revendeurs ne pourraient peut-être ja-
mais croiser sans cette activité. Ces clients de « haut rang » ne se présentent en général que
lors d’un premier achat. Après ce premier contact, c’est le revendeur qui leur livre la volaille
au besoin. Cette interrelation fait qu’en cas de cérémonie certains revendeurs se voient hono-
rés de la présence de ces big men ou ces big women tandis que d’autres reçoivent des cadeaux.
Ceci constitue un évènement important pour les revendeurs parce que cette participation chan-
ge leur perception aux yeux des autres membres de leurs communautés; ils deviennent des
personnes qui « ont de la valeur ». D’autres revendeurs, grâce à la vente de volaille, parvien-
nent à tisser des relations qui sont mobilisées en cas de besoins.

2-8. Perceptions et représentations de l’œuf et du poulet

Du latin representatio qui signifie action de représenter, la représentation renvoie à un systè-


me ou un modèle social à partir duquel une image symbolique est forgée pour traduire une
certaine réalité. Cette image abstraite se forme au contact de la réalité à [se] représenter ou el-
le est le «…symbole d’un traitement cognitif » (Livet, 1988 : 35). Evoquer une chose connue
ou non nécessite une opération psychologique qui modélise l’information reçue en ce à quoi
elle renvoie. Ainsi la représentation se présente comme un « cliché » en l’être humain qui est
mobilisé comme guide de lecture d’une réalité donnée (Dortier, 2013 : 310). Le poulet, com-
me tout autre bien ou être, est représenté différemment selon les caractéristiques propres des
personnes interrogées. Ces caractéristiques se structurent autour de la fonction socio-
économico-culturelle du poulet au sein des communautés humaines. La compréhension de la
représentation est fortement liée à celle de la perception. Cette dernière est plus un phénomè-
ne psychique ou psychologique qui traduit ce qui est perçu par l’intermédiaire des sens. Pour
arriver à comprendre une chose, l’être humain commence par percevoir et cette perception
sollicite les images ou les modèles auxquels renvoie l’élément perçu. C’est ce qui fait dire à
Joffe & Orfali, (2005) que la perception influence souvent la représentation tandis que la se-
conde a force de dénaturer la première.

L’élevage de poulet est une activité importante dans la vie sociale des communautés rurales. Il
a traversé des décennies dans la consolidation des rapports sociaux orientés vers le don, le
contre-don, l’incitation au don, preuve de reconnaissance et d’estime. Le poulet peut être une
carte qui permet de lire l’avenir (en affaire et en gestion future du ménage) du jeune enfant.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est offert à l’enfant le plus souvent par ses grands pa-
rents. Néanmoins, une telle façon de voir les choses a été longtemps partagée dans l’incons-
cient collectif des communautés mais le poulet n’est pas perçu comme un lecteur d’avenir.

En plus du don, une autre pratique de solidarité communautaire a été identifiée. Il s’agit du
habbanayé. C’est une pratique sociale qui constitue un mécanisme d’entraide et de résilience
au sein d’un groupe de personnes partageant la même activité. Il est plus fréquent chez les no-
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mades et surtout en élevage des ruminants. Mais cette pratique a connu une réorientation eu
égard à l’importance de la volaille. Le habbanayé de poulet consiste à donner à une personne
la garde d’une ou de plusieurs poules pour l’élevage suivant une échéance généralement axée
sur le nombre de couvées. Les deux parties conviennent ensemble des modalités de partage.
Ce contrat est bâti sur le registre de confiance entre les contractants. Il est le plus souvent ver-
bal. C’est un contrat dont la rupture peut intervenir avant ou après l’échéance. Dans certains
cas, le habbanayé peut aboutir au don, soit implicitement ou explicitement. A ce niveau, il
renforce et élargit le capital social du donateur (Bibeau, 2009). En effet, le don appelle la bé-
nédiction comme il ressort de la logique des aviculteurs ruraux. Ainsi, par la pratique du hab-
banayé, la volaille devient un produit d’échange hautement social qui permet de reconstruire
les mécanismes de solidarité endo-groupe ou exo-groupe (Cornet & Matamba, 2017). Le pou-
let aide à reconstruire les liens sociaux qui n’ont pas su résister aux aléas de l’époque contem-
poraine : égoïsme et cupidité à outrance.

Du point de vue culturel et religieux, le poulet en fonction de sa couleur ou de son plumage


renvoie soit au rejet de sort soit à jeter le sort. Certains poulets représentent l’indice d’un pac-
te avec les ancêtres ou les génies tandis que d’autres sont élevés pour servir de bouclier en cas
de malédictions. Le poulet et l’œuf sont aussi utilisés dans l’exorcisme à la fois par les spécia-
listes de la pharmacopée traditionnelle, par les zimas (qui sont les détenteurs des pouvoirs ma-
giques) ou par les marabouts (qui incarnent le pouvoir de la cure islamique).

Indépendamment des fonctions que revêt l’élevage de poulet, on constate également des inter-
dictions autour de la consommation du poulet ou des œufs. L’anthropologie ou la sociologie,
dans le cadre des usages, étudie la place d’un bien au registre du normal et du pathologique.
En effet, le normal traduit le sacré ou le permis tandis que le pathologique renvoie au prohibé
ou à l’interdit. C’est dans ce sens qu’au niveau de la communauté certaines personnes ne
mangent pas du poulet parce que c’est leur totem tandis qu’on prohibe à d’autres sa consom-
mation. On trouve également des mises en garde pour les enfants sur la consommation du
poulet, de l’œuf ou de certaines parties du poulet. En dehors des interdictions, d’autres per-
sonnes ne mangent pas le poulet ou les œufs à cause de leur odeur âcre. Cette odeur est plus
repoussante sur l’œuf que sur la chair. Ce point de vue rend aussi compte de la représentation
qui fait du poulet un oiseau sale mais moins sale que le canard. La viande du canard est fai-
blement appréciée par le consommateur nigérien en raison des préjugés. On dit que c’est une
viande dont la cuisson est très longue; que c’est une viande qui devient amère lorsque l’oiseau
aurai remué sa queue avant de mourir.

Il y a quelques décennies, l’abattage des poulets n’était pas un fait anodin. C’était l’apanage
exclusif des marabouts et de certains chefs de famille. Mais, avec l’islamisation progressive et
l’urbanisme, l’abattage a été « démocratisé » pour tous les hommes qui connaissent la formule
légale d’abattage. Ce n’est que récemment que beaucoup de gens ont admis qu’en l’absence
d’un individu de sexe masculin, quelqu’un de sexe opposé peut abattre légalement un poulet
pourvu qu’il connaisse la formule islamique à prononcer. Ce fut une activité rétribuée en na-
ture, c’est-à-dire que le cou et les ailes étaient réservés à celui qui avait abattu l’oiseau. Ce-
pendant, malgré ce renouveau, les femmes n’égorgent jamais de volaille elles-mêmes. Parmi
les raisons, il y a la construction sociale liée à l’abattage considéré comme une activité mascu-
line et le fait qu’une femme ne doit pas se permettre d’ôter la vie, même celle d’un oiseau.

Le poulet est perçu comme un oiseau domestique dont la représentation renvoie à un bien
marchand ou de consommation et un objet de sacrifice. Autrement dit, l’homme se sert pour
se nourrir ou pour se rapprocher des ancêtres, des génies, des divinités et de Dieu. Dans le ca-
dre de la première appréhension, nous sommes dans le domaine du bien tandis que pour la se-
conde, nous sommes en face d’un moyen de communicabilité entre un monde visible (celui
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des humains) et un monde invisible (celui des esprits ou du Divin). Pour ce dernier cas, il s’a-
git des considérations d’ordre métaphysique dont les significations renvoient au système de
croyance. Pour l’une ou l’autre raison, l’usage du poulet revêt un caractère organoleptique et
symbolique. Il n’est pas qu’un simple animal :

« À Maradi, je me rappelle bien, dans un village de Guidan Roumdji, quand on est


parti demander à la population de tuer leurs coqs locaux. Eh bien, il y a une race lo-
cale qu’ils appellent koudougou, appelée shikirkita chez nous, c’est l’animal à bori.
On a tout fait avec ce chef de famille mais il ne l’a pas tué. Il a dit que lui il ne peut
pas le tuer. Tout celui qui veut peut le tuer, mais lui il ne le fera pas » (Président pla-
teforme, 19/03/2019).

Sur le plan des propriétés organoleptiques, le poulet local est perçu comme meilleur que le
poulet industriel pour trois raisons qui s’accordent sur le goût. Il y a d’abord le goût qui ren-
voie au sang. En effet, le sang est l’élément constitutif qui donne du goût au poulet. Ensuite,
les conditions d’abattage peuvent également influencer le goût du fait de la fraicheur de la
viande. Enfin, la conservation a été soulignée comme un facteur qui altère le goût; plus elle
est longue, moins bon sera le goût. Ces éléments pris ensemble jouent en défaveur du poulet
importé ou du poulet kai na turai (qui signifie le poulet dont la tête est en Europe). Sur le plan
de l’élevage de contemplation, le plumage et le caractère exotique du poulet lui confèrent en
soi l’attirance à la fois pour le propriétaire et pour son entourage.

Quant aux œufs, ils sont perçus différemment en fonction de l’usage auquel ils renvoient. Ils
sont de plus en plus intégrés dans l’alimentation des personnes à revenu moyen de manière
courante et des ménages vulnérables à faible proportion de consommation. Les œufs jouent le
rôle de « donneur d’appétit » et de « complément nutritif et nutritionnel ». En plus, ils sont
utilisés en pharmacopée (crus ou préparés avec d’autres produits), en soins de beauté (en ce
qui concerne les propriétés esthétiques lors des gommages) et sacrificielle (œuf en état ou fo-
ré).

Conclusion

Ce travail qui a porté sur l’examen du secteur avicole nigérien en orientant le point de chute
sur la région de Niamey a permis de relever que l’aviculture, malgré les difficultés qu’elle tra-
verse, constitue un secteur d’avenir avec un réel potentiel de lutte contre la pauvreté en milieu
rural, périurbain et urbain.

La présentation et l’état des lieux du secteur permettent de mettre à jour les interventions me-
nées dans le domaine, les contraintes et les opportunités existantes. Tandis que la structuration
de ce secteur a permis d’identifier les acteurs potentiels qui jouent et qui peuvent jouer un rôle
déterminant dans la gestion de la filière et son devenir.

Les éléments culturo-sociaux et religieux ainsi décrits constituent une sorte de Poulet Styles
qui informent sur les considérations, les fonctions et les préférences du poulet et de ses pro-
duits dérivés en vue d’apporter une touche d’amélioration dans la filière avicole. Le Poulet
Style est une notion conceptuelle retenue des travaux de Goulet et al., (2015 : 39) qui ont uti-
lisé l’outil Food Styles qui «…consiste à produire une connaissance qualitative des consom-
mations, pratiques et représentations alimentaires-les styles alimentaires-des populations ci-
blées par une [entreprise], à partir d’une enquête socio-anthropologique ».

Journal Africain de Communication Scientifique et Technologique, No 76 (Août 2019)


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