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UAO

Université Alassane Ouattara

N° 027 - Juin 2018


LETTRES D’IVOIRE
Revue semestrielle
ISSN : 1991-8666

ISSN : 1991-8666 Lettres d'Ivoire N° 027 Juin 2018


LETTRES D’IVOIRE
Revue Scientifique de Littératures,
Langues et Sciences Humaines

N° 027 Juin 2018

ISSN : 1991-8666 Lettres d'Ivoire N° 027 Juin 2018


ADMINISTRATION

Directeur de Publication Chargé de la Production


Prof. Célestin Djah DADIE, Université Alassane Ouattara Dr Joachin Diamoi AGBROFFI, Université Alassane Ouattara
Rédacteur en chef Délégué Afrique
Prof. G. A. David Musa SORO, Université Alassane Ouattara Dr Jacques NANEMA, Université de Ouagadougou, Burkina Faso
Rédacteur en chef adjoint Délégué États-Unis
Prof. Amara COULIBALY, Université Alassane Ouattara Dr Paul-Aaron NGOMO, Université de New York
Secrétaire de la revue Délégué Europe de l’Est
Prof. Edmond Yao KOUASSI, Université Alassane Ouattara Prof. Anna KRASTEVA, Nouvelle Université bulgare
Responsable financier et marketing Délégué Europe France
Prof. Marie Laurence Léa N’GORAN POAME, Université Alassane Prof. Franklin NIAMSY
Ouattara
Responsable financier et marketing
Prof. Logbo BLEDE, Université Félix Houphouët-Boigny
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Prof. Abou NAPON, Université de Ouagadougou, Burkina Faso Prof. Landry Aka KOMENAN, Université Alassane Ouattara, Côte
Prof. Anna KRASTEVA, Nouvelle Université Bulgare, Bulgarie d’Ivoire
Prof. Noël Guébi ADJO, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire Prof. Lazare Marcellin POAME, Université Alassane Ouattara, Côte
Prof. Antony TODOROV, Nouvelle Université Bulgare, Bulgarie d’Ivoire
Prof. Auguste MOUSSIROU-MOUYAMA, Université Omar Bongo, Prof. Louis OBOU, Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire
Gabon Prof. Mahamadé SAVADOGO, Université de Ouagadougou, Burkina
Prof. Boiquaih Abou KARAMOKO, Université Félix Houphouët- Faso
Boigny, Côte d’Ivoire Prof. Mamadou KANDJI, Université Cheikh Anta Diop, Sénégal
Prof. Daniel PAYOT, Ex Président de l’Université de Strasbourg, Prof. Messan Komlan NUBUKPO, Université de Lomé, Togo
France Prof. Omer MASSOUMOU, Université Marien Ngouabi de
Prof. François Kossonou KOUABENAN, Université Alassane Brazzaville, Congo
Ouattara, Côte d’Ivoire Prof. Paulin Koléa ZIGUI, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire
Prof. François N’guessan KOUAKOU (Professeur Honoraire), Prof. Ramsès Thiémélé BOA, Université Félix Houphouët Boigny,
Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire
Prof. Georges SAWADOGO, Université de Koudougou, Burkina Faso Prof. Robert PICKERING (Professeur Honoraire), Université Blaise
Prof. Germain Kouamé KOUASSI, Université Alassane Ouattara, Côte Pascal de Clermont-Ferrand 2, France
d’Ivoire Prof. Urbain AMOA, Ecole Normale Supérieure d’Abidjan, Côte
Prof. Ignace Guy-Mollet Ayenon YAPI, Université Alassane Ouattara, d’Ivoire
Côte d’Ivoire Prof. Valy SIDIBE, Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire
Prof. Ignace Zassely BIAKA, Université Félix Houphouët Boigny, Côte Prof. Jean-Pierre LEVET (Professeur Honoraire), Université de
d’Ivoire Limoges, France
Prof. Jacques DEGUY, Université Charles De Gaulle de Lille 3, France Prof. Yacouba KONATE, Université Félix Houphouët Boigny, Côte
Prof. Jean-François KERVEGAN, Université de Paris 1, Panthéon- d’Ivoire
Sorbonne, France Prof. Zadi GREKOU (Professeur Honoraire), Université Alassane
Prof. Philippe Abraham Birane TINE, Université Cheikh Anta Diop de Ouattara, Côte d’Ivoire
Dakar, Sénégal Prof. Amara COULIBALY, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire
Prof. Mathias Gohy IRIE BI, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire Prof. Fulbert Loukou KOFFI, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire

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SOMMAIRE
LITTÉRATURES
Lettres Modernes
Mathias Gohy IRIE BI, Penser le message pour l’écrire : de la conception sémantique à la dynamique syntaxique de
l’énonce publicitaire………………………………………………………………………………………..………………………………….. 009-16
Moumouni ZOUNGRANA, Rôle du conte dans l’éducation traditionnelle de l’enfant africain………..…………………………….. 017-26
Besmez Ehouman Dibié SENY, L’importance du conte en Afrique moderne : Cas du conte Agni.............................................. 027-40
Florane Chadelvy MABIALA NZOUMBA, L’emploi de l’article défini dans les rédactions des élèves de 6ème du C.E.G.
Madingou 1 en République du Congo …………………………………………………………………………………………………. 041-50
Bernard Kouakou AHO, La poésie persienne, une agression de la langue et de la norme pour une sémiologie des
valeurs……………………………………………………………………………………………………………………………………… 051-61
Sangue BAKAYOKO, L’écriture analogique et puissance de création dans Fer de lance de Zadi Zaourou............................... 763-73
Inesse Sessia BOHOUN, La séduction lacrymale chez Laclos ……………………………………………………………………. 075-83
Karim KONE, Petite réflexion sur Jacques le Fataliste de Denis Diderot, un roman de type nouveau, précurseur du
Nouveau Roman……………………………………………………………………………………………..………………………………. 085-91
Joseph Kounandy YAO, Le mariage dans l’univers littéraire du conte africain: un reflet idéologique du vécu quotidien…… 993-102
Rodrigue Dadié DJILE, La Révolte d’Affiba ou le choix de l’émancipation par l’acculturation....................................................... 103-113
Lévry Pierre Félix ZIRIMBA, Les contradictions des stratégies discursives dans la réalité de l’émergence en Afrique........... 115-124
Edouard NGAMOUNTSIKA et Ferdinand OTSIEMA GUELLELY, Apport sémantique des adverbes l’expression du
procès futur en français parlé du Congo…………………………………………………………………………………………………………….. 125-134
Anglais
Jean-Jacques ANGOUNDOU, On the effectiveness of inductive and deductive approaches in EFL grammar instruction:
lecturers and learners’ perceptions in Congo............................................................................................................................................ 137-146
Aguessy YÉLIAN, Europeans’ responsibility in africa’s political and ethnic wars: the case study of nigerian civil war as
seen through chimamanda Ngozi Adichie’s Half of a yellow su............................................................................................................. 147-163
Hawa Ponima DAHANI and Paulin SOMÉ, Pedagogical support to EFL teachers: Current practices and ongoing teaching
strategies……………………………………………………………………………………………..…………………………………………... 165-177
Allemand
Simon Yao YAO, Médias et désirs d’émigration des jeunesses du tiers monde: cas de la jeunesse ivoirienne.......................... 181-197
Venance Haboum’-sey Kramaud N’GUESSAN, Le système allemand de l’assurance maladie obligatoire : quel modèle
pour la mise en œuvre de la couverture maladie universelle en Côte d’Ivoire ? ………………..……………………………………… 199-210
SCIENCES DU LANGAGE ET DE LA COMMUNICATION
Laurent GANKAMA, Le discours oral comme fondement de la dimension pragmatique du langage et de la relation sociale. 213-224
Martin Minlipe GANGUE et Mazabalo POTCHOLI, Le Lɩkpa : langue autonome ou dialecte du Kabiye ?............................ 225-240
Jean-Martial TAPE et Antoine Kouakou KOUAKOU, Approche féministe du langage en milieu scolaire à Abidjan………. 241-252
Jérôme COMPAORE, Joachim BONKOUNGOU et Farid TRAORE, Les Stratégies de communication dans la mise en
œuvre de l’Assainissement Total Porté par les Communautés (ATPC) au Burkina Faso : Cas de l’Association les Mains
unies du Sahel (AMUS) dans la Commune Rurale de Saaba, région du Centre, Ouagadougou………………………………. 253-263

SCIENCES HUMAINES
Philosophie
Mamadou BAKAYOKO, Le rejet nietzschéen du pessimisme schopenhauerien de la souffrance dans la tragédie…………. 269-278
Socio-anthropologie
Kawélé TOGOLA, La sécurité comme paradigme de développement et de cohésion sociale : Cas des communes urbaine

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de Douentza et rurale du Haïré, région de Mopti, Mali……………………………………………………………………………….. 281-298
Komlan AVOUGLA, Les véritables enjeux de la rue en Afrique contemporaine à travers Lomé………………………………. 299-310
Chris Poppel LOUYINDOULA BANGANA YIYA, La responsabilité des mathématiques dans l’échec des apprenants de
terminale de série d en physique………………………………………………………………………………………………………... 311-322
Roger ZERBO, L’évolution du système sanitaire du Burkina Faso face aux enjeux stratégiques et le défi opérationnel de sa
déconcentration et sa décentralisation………………………………………………………………………………………………….. 323-336
Patrice KOURAOGO, Les déterminants socioculturels de l'existence et de la forte consommation des fruits sauvages de
saison et des plantes médicinales dans la ville de Ouagadougou au Burkina Faso……………………………………………….. 337-349
Jacques Philippe NACOULMA, Développement de l’économie numérique et des postes base sur le téléphone portable
au Burkina Faso…………………………………………………………………………………………………………………………… 351-369
Ahmadou A. DICKO, L’impact psychologique de l’accueil sur les patients dans les centres hospitaliers : cas du C.M.I.E de
la Zone industrielle du district de Bamako……………………………………………………………………………………………… 371-376
Idrissa Soïba TRAORE, La pré-exclusion et l’exclusion des élèves et étudiants au Mali, les paradigmes d’une disqualification par le bas… 377-389
Musicologie
Théophile Bodjé DJOKE, La rythmique ternaire dans les musiques traditionnelles kyaman ou ébrié de Côte d’Ivoire……… 393-400
Histoire
Florent Blesson SOHI, Agriculture et industries indigènes dans Le Haut-Cavally au temps de l’administrateur Laurent……. 401-409
Armand Brice IBOMBO, L’Eglise Catholique au Congo-Brazzaville face aux nouveaux défis de 1865 à nos jours…………. 411-422

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LETTRES D’IVOIRE
PROTOCOLE DE RÉDACTION
I- Critères généraux
Lettres d’Ivoire, Revue de Littératures, Langues et Sciences Humaines, est une revue scientifique de l’Université de Bouaké. Sa
parution est semestrielle. Elle alterne numéro libre et numéro thématique.
Le comité de rédaction de la revue ne publie que des articles originaux de haut niveau qui se rapportent aux Lettres, aux Langues
et aux Sciences Humaines et rédigés selon les instructions du présent protocole de rédaction. Tout article qui ne respecte pas les
exigences de présentation du protocole ne fera pas l’objet d’examen même si le contributeur s’est acquitté de ses droits.
Chaque article est soumis à un comité de lecture scientifique. Le manuscrit n’est accepté définitivement qu’à la suite d’une
évaluation et sous réserve d’une prise en compte des recommandations faites.
Les textes soumis sont préparés en vue d’un arbitrage de la valeur scientifique à double insu selon les critères suivants :
- la pertinence de la problématique et du cadre théorique ou des analyses menées,
- la conformité du contenu développé avec cette problématique,
- la qualité rédactionnelle (la clarté de la langue, l’accessibilité des propos, la qualité d’exposition, la démarche d’ensemble ‘’claire
et logique’’),
- la qualité de l’argumentation ou de la réflexion,
- la qualité et la richesse de la documentation (références bibliographiques) ainsi que la pertinence des ouvrages convoqués,
relativement à l’actualité de la recherche dans le domaine concerné,
- et, pour les numéros thématiques, la prise en charge effective de la question proposée ainsi que la pertinence des
développements menés par rapport à la problématique générale du numéro.
Les articles sont acheminés uniquement par courriel à : lettresdivoire@yahoo.fr. Les résultats des évaluations le sont aussi par
la même voie.
Les auteurs des textes retenus reçoivent une copie de leur texte par courriel avec la mention « Accepté ».
II- Caractéristiques paratextuelles des articles
Le titre de l’article, le nom de l’auteur, son adresse électronique ainsi que l’université de provenance de l’auteur sont indiqués en
début de texte.
Le corps du texte comprend nécessairement une introduction, un développement et une conclusion.
L’article, accompagné de résumés en français et en anglais d’environ 100 mots chacun et de 5 mots-clés, n’excède pas 5000
mots.
III- Paramètres de présentation des articles
III-1 : Mise en forme du texte et typographie
Le texte dactylographié en Arial Narrow 12 justifié est à interligne 1,5.
L’article ne comporte aucun caractère souligné.
Les phrases ne sont séparées que d’un espace.
Les titres et sous-titres sont en petits caractères d’imprimerie gras et la numérotation romaine continue est de rigueur (I- ; I-1 ; I-2 ;
II …).
Les signes de ponctuation ( ; : ! ?) sont précédés d’un espace insécable
Il n’y a pas d’interligne entre les paragraphes qui débutent par un alinéa de 0, 75 cm.
Les notes de bas de page devront être présentées en simple interligne et en 10 points justifiés.
Le nombre de cartes, de photographies, de tableaux et de figures complexes doit être réduit pour des questions de logistique.
III-2 : Citations
Elles ne sont pas en italique.
III-2-1 : Citations courtes : Les citations courtes sont intégrées au texte et en guillemets français (doubles chevrons « »). Un
espace insécable est inséré entre le guillemet ouvrant et avant le guillemet fermant. Les guillemets anglais (" ") ne sont utilisés
que dans le cas de la mise entre guillemets d’une citation qui se trouve déjà entre guillemets français (« " " ». Les guillemets
allemands ne sont utilisés qu’entre les guillemets anglais ("’’ ‘’").
III-2-2 : Citations longues : Les citations longues, c’est-à-dire de plus de trois (3) lignes, sont reproduites en simple interligne,
sans guillemets, en Arial Narrow 10 et isolées en paragraphe par un retrait de 1 cm de chaque côté.
III-2-3 : Si la citation est en vers (hors corpus), les vers sont séparés par une barre oblique. Dans le cas d’une citation longues
(plus de 3 vers), les vers ayant chacun leur ligne, il n’est plus requis de les séparer par une barre oblique.
III-2-4 : Les parties supprimées d’une citation ainsi que toute intervention dans une citation sont indiquées par des crochets droits
[…].
III-2-5 : Les citations originales anglaises ou françaises restent dans leur langue d’origine. Si la citation est dans une autre langue
que l’anglais ou le français, elle est accompagnée d’une traduction dans la langue de l’article. Cette traduction remplace le

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passage dans la langue d’origine qui est alors donné entre guillemets en notes infrapaginales, suivi de la référence
bibliographique complète et de la mention : notre traduction.
III-2-6 : Toute modification typographique apportée à une citation doit être signalée par une modification en fin de citation : nous
soulignons.
III-3 : Références et notes de renvoi
III-3-1 : Références
Les notes infrapaginales figurent au bas de chaque page et paraissent de façon continue (à chaque page).
L’appel de note est en exposant et suit immédiatement, avant les guillemets fermants et toute autre ponctuation, la citation ou le
mot auquel il se rapporte.
Les titres d’œuvres prennent l’italique, de même que les expressions en langue autre que le français.
La première fois que l’on cite un titre ou un texte, une note donne sa référence bibliographique complète.
Pour un ouvrage, la note se présente comme suit : Prénom Nom, titre de l’ouvrage, ville d’édition, maison d’édition, année
d’édition, pagination.
Pour un ouvrage collectif, n’inscrire que le premier auteur du collectif suivi de l’abréviation latine et al. en italique.
Pour un article, la note se présente comme suit : Prénom Nom, « titre de l’article », titre de la revue, ville d’édition, année
d’édition, n°, pagination.
III-3-2 : Bibliographie
Il est conseillé d’écrire tout le nom en caractère d’imprimerie suivi de tous les prénoms entre parenthèses.
Le volume et le numéro sont en chiffres arabes.
III-3-2-1 : Dans le cas d’une thèse ou d’un mémoire
NOM (Prénoms), Titre, nature du document (Thèse, Mémoire), Université de soutenance, année.
Exemple :
ANOH (Adjé Joseph), Jeu et enjeux du discours rapporté dans l’œuvre romanesque d’Ahmadou Kourouma, Thèse de Doctorat
d’Etat, Université d’Abidjan, 2011.
III-3-2-2 : Dans le cas d’un article, d’un chapitre, d’un poème, etc.
NOM (Prénoms), « Titre » ou « Titre. Sous-titre » de l’article, titre de la revue en italique précédé ou non de la mention in ou dans,
volume et/ou numéro, mois et année ou saison et année, pp. x-y.
Exemples :
JACQUEY (Marie-Clotilde), « Entretien avec Massa Makan Diabaté : "Etre griot aujourd’hui" », in Notre Librairie : Littérature
malienne, n° 75-76, 1989, pp. 72-86.
SENGHOR (Léopold Sédar), « Femme noire », in Poèmes, Paris, éditions du Seuil, 1964, pp. 14-15.
III-3-2-3 : Dans le cas d’un ouvrage à auteur unique ou d’un collectif
NOM (Prénoms), Titre ou Titre. Sous-titre, Lieu d’édition, maison d’édition, collection s’il y a lieu, année.
NOM (Prénoms), « Titre », dans Prénoms NOM [dir.], Titre, Lieu d’édition, maison d’édition, collection, année, pp. x-y.
Exemple :
PAILLIER (Magali), La Katharsis chez Aristote, Paris, L’Harmattan, 2004.
III-3-2-4 : Dans le cas d’un article ou d’un ouvrage publié sur un site électronique
NOM (Prénoms), « Titre de l’article » ou « Titre. Sous-titre » de l’article, Titre de la revue en italique, numéro : Titre du numéro en
italique, date de mise en ligne s’il y a lieu. Adresse électronique complète précédée de la mention URL : et suivie de la date de
consultation entre parenthèses.
Exemple :
DOMINICY (Marc), « L’évocation discursive. Fondements et procédés d’une stratégie opportuniste », in Semen n°24 :
Linguistique et poésie : le poème et ses réseaux. Mis en ligne le 17 mars 2008. URL : http://semen.revue.org/6623. (Consulté le 5
août 2011).

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Achevé d’imprimer à Bouaké
Par l’Université Alassane Ouattara
En Juin 2018

Couverture: photographie des défenses d’éléphant (Musé National de Côte d’Ivoire)

N° D’EDITEUR: 0002
DEPOT LEGAL: N° 8084 du 29 août 2006
Troisième trimestre
(Imprimé en Côte d’Ivoire)

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Edouard NGAMOUNTSIKA et Ferdinand OTSIEMA GUELLELY,
Apport sémantique des adverbes sur le futur simple en français parlé au Congo

APPORT SÉMANTIQUE DES ADVERBES


SUR LE FUTUR SIMPLE EN FRANÇAIS PARLÉ AU CONGO
Edouard NGAMOUNTSIKA (E-mail : (edouard.ngamountsika@umng.cg)
Ferdinand OTSIEMA GUELLELY* (E-mail : ferdinandotsiema@gmail.com)
RÉSUMÉ
Cet article se propose d’étudier l’apport sémantique des adverbes sur le futur simple
dans un corpus du français parlé en République du Congo. Il s’agit pour nous d’examiner, en
nous appuyant sur l’approche psychomécanique développée par Gustave Guillaume, la
distribution des adverbes français susceptibles d’apporter une certaine signification à l’expression
du futur simple, ainsi que les contextes syntaxiques favorisant l’emploi de ces différents
adverbes.
MOTS CLÉS
Apport sémantique, adverbes, futur simple, français parlé, République du Congo,
Psychomécanique.
ABSTRACT
This article suggests to study the semantic contribution of the adverbs on the future
simple in a corpus of the spoken French in the Republic of the Congo. Focusing on the psycho
mechanic approach developed by Gustave Guillaume, It’s a matter for us to scrutinize the
distribution of the French adverbs likely to provide a certain meaning to the future simple
expression, as well as the syntaxes contexts privileging the use of these different adverbs.
KEY WORDS
Semantic contribution, adverbs, future simple, spoken french, Republic of the Congo,
psycho mechanic.
INTRODUCTION
La place primordiale des formes personnelles du verbe est de situer le procès dans le
temps. Cependant, la localisation temporelle donnée simplement par les temps verbaux n’est pas
assez claire. La morphologie du verbe ne permet de traduire grammaticalement que l’opposition
du procès en cours et du procès accompli (Wagner et Pinchon, 1991 : 314). Lorsqu’il est question
d’apporter une précision ou de nuancer le procès, on a souvent recours à d’autres outils
linguistiques, par exemple aux adverbes ou locutions adverbiales. D’après P. Imbs (1960 : 12),
les deux types de détermination temporelle, l’une exprimée par le verbe lui-même (morphèmes
grammaticaux : terminaisons, auxiliaires, semi-auxiliaires), appelée détermination interne, l’autre
exprimée par des moyens d’ordre lexical (adverbes, loc. adv., complément de temps, etc.),
appelée détermination externe, sont complémentaires et les différentes valeurs des formes
verbales se traduisent par le jeu combiné des deux.
La problématique de la présente réflexion est fondée sur l’apport sémantique de
l’adverbe sur le futur simple en français parlé au Congo. Elle met en lumière une certaine relation
sémantique entre l’adverbe et le futur en montrant que l’adverbe à un rôle de précision, de

* Université Marien Ngouabi, Brazzaville, Congo.


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localisation lorsqu’il est directement lié à ce temps. Dans cette perspective, l’apport de l’adverbe
sur le futur simple en français parlé au Congo (désormais FPC) nous autorisent à retenir deux
questions pour éclairer notre problématique. Notre question principale se présente de la manière
suivante : l’adverbe apporte-il une certaine signification au temps futur en FPC ? Notre question
secondaire se fonde sur cette interrogation : l’adverbe modifie-t-il la signification du futur simple
en FPC ? Ces deux questions nous conduisent à formuler deux hypothèses :
•L’adverbe apporterait une autre signification à la valeur sémantique du futur simple
en FPC.
•L’apport sémantique de l’adverbe sur le futur serait une particularité congolaise.
L’objectif de cet article est de décrire le changement la modification du futur simple les
adverbes pour exprimer différentes valeurs temporelles et aspectuelles et aussi de voir dans
quels contextes syntaxiques ces formes apparaissent souvent en français parlé en République
du Congo. Notre étude jette un éclairage nouveau sur des contextes favorables à l’usage du futur
simple accompagné des adverbes. L’approche psychomécanique de Gustave Guillaume nous
servira de base pour l’analyse du corpus.
I- CADRE THÉORIQUE ET DÉFINITIONNEL
Un adverbe est un mot généralement invariable qui se joint avec les verbes, les adjectifs
ou les adverbes et qui les nuance de diverses manières. Selon Lucien Tesnière (1969 : 74)
« Les adverbes expriment les attributs des procès, c’est-à-dire les circonstances
dans lesquelles interviennent ces procès. Ces circonstances ont pour effet de
localiser les procès dans l’espace et dans le temps et d’en marquer les relations
avec d’autres procès ».
Au regard de cette définition, on pourrait donc dire qu’un adverbe est un mot invariable
ajoutant une détermination à un verbe, un adjectif, un adverbe ou une phrase.
Toujours dans cette même perspective, Christian Courchelle et alii (1998 : 13) pensent
que :
« Un adverbe est un mot ou groupe de mots (on parle alors de locution adverbiale)
chargé de modifier, de nuancer la signification d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre
adverbe, ou d’une proposition (ad = auprès, verbum = mot) ».
Nous comprenons par-là que l’adverbe est un mot invariable. Il complète le sens d’un
mot ou d’une phrase en exprimant une intensité, un temps, un lieu, une manière, une affirmation
ou une négation, une opinion sur ce qui est dit.
Dans notre corpus, nous avons relevé deux catégories d’adverbes : les adverbes de
circonstance (lieu, temps, manière, degré) et les adverbes d’opinion ou adverbes d’énonciation
(affirmation, doute, négation, interrogation et exclamation).
II- PRÉSENTATION DU CORPUS
Les données sur lesquelles s’appuie cette étude proviennent du Corpus du français parlé
au Congo réalisé et transcrit par Edouard Ngamountsika, dans le cadre de son travail de thèse,
soutenue en 2007. Ledit corpus a été actualisé en 2015. Nous choisissons de travailler sur un
corpus oral pour deux raisons principales : la première, le français parlé est d’une ampleur
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considérable et constitue la matière la plus appropriée pour étudier la langue dans un contexte
d’énonciation spontanée et pour dégager des tendances générales par rapport à l’usage. La
seconde raison est que, l’analyse d’un corpus de français parlé permet d’étudier les usages
authentiques de la langue française.
III- ADVERBES DE CIRCONSTANCE
On entend par adverbes de circonstance, les adverbes qui déterminent le terme auquel
ils se rapportent du point de vue du temps, du lieu, de la cause (Wagner et Pinchon, 1991 : 442).
Ce sont des adverbes ou locutions adverbiales dont l’emploi implique le lieu, le temps, la
manière, la qualité, l’intensité, etc. Ils apportent différentes indications concernant le sens du
verbe. Ils précisent notamment dans quelles circonstances se déroule l’action exprimée par le
verbe.

III-1 : ADVERBES LOCATIFS


Les adverbes locatifs impliquent le lieu, ils précisent un élément du cadre spatio-temporel
où se situe l’événement dénoté par le reste de la phrase (Riegel et alii, 1994 : 379). Ce type
d'adverbe apporte une indication de lieu au mot dont il est le satellite. Aux adverbes de lieu
correspondent les questions sur des données locales (où ?). En forme simple, ce sont : ailleurs,
dehors, derrière, devant, dessous, dessus, dedans, avant, ici, là, proche, près, loin, etc. En forme
composée ou en locution adverbiale, ce sont : « au centre, au-dehors, au-dedans, çà et là, deçà,
de-là, d’ici, en avant, là-bas, tout droit, partout, en face, en bas, en haut, à côté, à droite, à
gauche, à l’intérieur, nulle part, quelque part, etc. »
Les adverbes circonstanciels de lieu servent à localiser le déterminé par rapport à un
point de l’espace ou par rapport à un repère, comme nous le voyons dans les exemples ci-
après :
-Sa veuve viendra habiter ici c’est ça donc déjà pour dire que je dois le libérer la
maison (La fuite des matières, p. 6)
-et vous arriverez là-bas, vous faites vos bêtises (récit de campagne, p. 98)
-tu dois faire le droit des affaires hein- je serai là pour t'apporter de l’aide (L’amour
et les études, p. 157)
Dans ces énoncés, le locuteur précise, au travers les adverbes de lieu « ici », « là » et
par la locution adverbiale « là-bas » des éléments du cadre spatio-temporel où se situe
l’événement dénoté par le reste des phrases. L’adverbe « ici » dans la phrase (1) indique que le
locuteur est présent sur le lieu au moment de la parole. Ici désigne, dans le style direct, le point
ou l’espace dans lequel se situe le locuteur (Wagner et Pinchon, 1991 : 445) ; il désigne aussi un
point ou un espace circonscrit. Par ailleurs, l'adverbe là (ou là-bas) évoque un point ou un espace
éloigné du locuteur et du narrateur comme c’est le cas dans l’exemple (2) où l’adverbe là-bas
représente le village dont parle l’énonciateur. Ces deux adverbes jouent le rôle de complément
circonstanciel de lieu. Ces adverbes apportent une certaine valeur sémantique au temps futur
simple car ce sont des faits à venir qui auront lieu à des moments précis. Le locuteur assume
pleinement la vérité de son propos.

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III-2 : ADVERBE TEMPOREL


Les adverbes de temps évoquent une date, une époque, un moment, la durée d’un
procès ou sa fréquence. Aux adverbes de temps correspondent les questions sur des données
temporelles (quand ?). Ces adverbes permettent d’indiquer entre autres : à quel moment a eu
lieu (passé), a lieu (présent), aura lieu (futur) un procès ; la durée de ce procès ; une fréquence
concernant ce procès ; une limite ou un point de départ à l’existence de ce procès.
Les adverbes de temps sont :
« aujourd'hui, après, aussitôt, autrefois, avant, bientôt, d'abord, déjà, demain,
encore, enfin, en même temps, ensuite, hier, jadis, jamais, maintenant, quelquefois,
parfois, puis, rarement, soudain, souvent, tard, toujours, tôt, tout à coup, tout de
suite, etc. »
III-2-1 : Demain et l’an prochain
L’adverbe « demain » comme le pensent Courchelle et alii (1998 : 80), est employé dans
le cadre d’un énoncé ancré dans la situation d’énonciation et les locutions adverbiales le
lendemain et l’an prochain le sont dans le cadre d’un énoncé coupé de la situation d’énonciation.
C’est le cas dans des phrases ci-après :
-dès mardi – je ne serai pas dans la ville je serai introuvable dès mardi (La fuite
des matières, p. 4)
-je voudrais que tu sois le témoin de ce que je fe- ferai demain je lui ai expliqué que
j’avais remis -j’avais fait une note à celle celle- là cette fille qui serait partie à douze
kilomètres (Un ami cocufié, p. 7)
-qu’est – ce qu’on fera l’an prochain pour qu’il n’y ait plus de fuite (La fuite des
matières, p. 5)
Dans ces trois exemples, les adverbes de temps, mardi, demain, et la locution adverbiale
l’an prochain spécifient la distance entre le fait à venir et le présent de locuteur. Dans les
énoncés (4) et (5), le locuteur assume pleinement la vérité de son assertion ; le fait dépend de
lui-même, il s’engage à ce que l’événement décrit dans l’énoncé devienne vrai. Ce sont des
énoncés ancrés dans la situation d’énonciation. En (6) l’événement n’est pas présenté comme
certain car coupé de la situation d’énonciation, mais comme seulement « prévisible »,
conformément à la valeur fondamentale du futur. Le locuteur se décharge ainsi de sa
responsabilité face à sa réalisation (on n’est pas maître de sa destinée). Cette incertitude est
appuyée par l’emploi double du futur fera et l’an prochain.
III-2-2 : Bientôt
L’adverbe bientôt indique que l’événement aura lieu dans un avenir un peu éloigné du
présent et signifie ‘’ dans peu de temps, incessamment’’ comme dans l’énoncé qui suit :
-bientôt j’irai au village (Récit de campagne, p. 94)
Dans l’exemple ci-dessus, on remarque que dans l’esprit du locuteur, l’adverbe bientôt
qu’il utilise lui permet de situer un point un peu plus éloigné du présent. Le jour du voyage n’est
pas précisé. On ne sait pas quand ledit voyage aura lieu. L’adverbe « bientôt » fait référence à un
avenir plus vague.
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III-2-3 : Tout de suite


La locution « Tout de suite » marque l’imminence de l’action, de l’événement. L’action a
lieu immédiatement, sans délai. Tout de suite signifie « sur le champ », « sans
tarder », « immédiatement » :
-je ferai mon devoir tout de suite (Dans la cour, p. 67)
Dans cet exemple (8), on constate que dans l’esprit du locuteur, la locution adverbiale
tout de suite situe un point plus proche du présent que bientôt employé à l’énoncé (7).

III-2-4 : Déjà
Un adverbe comme déjà laisse entendre que le locuteur a eu connaissance de la
réponse à un moment antérieur à l’énonciation de la question, mais qu’il en demande la
confirmation pour des raisons pragmatiquement variables (oubli, incertitude) (Riegel et alii, 1994 :
380). Ils renchérissent que l’adverbe déjà impose à la phrase une orientation argumentative
(ibidem, 380). Ces exemples en donnent la preuve :
-vous êtes encore jeune- il (se) peut qu’un jour vous aurez déjà une voiture vous
changerez-vous vous allez changer le milieu (Autour des mots : silence et calme,
p. 33)
-aujourd’hui nous sommes en deux mil quatorze, on aura déjà combien de têtes
(Récit de campagne, p. 90)
Ces exemples montrent que les événements dont parle le locuteur sont tout simplement
prévisibles, incertains. Ces faits ne dépendent pas de lui. L’occurrence (9) laisse comprendre que
le locuteur a eu connaissance de la réponse à un moment antérieur à l’énonciation de la
question, mais qu’il en demande la confirmation pour des raisons pragmatiques variables (oubli,
incertitude). En (10) le locuteur s’interroge sur le nombre de têtes de moutons qu’ils pourraient
avoir d’ici quelques années. Là encore, l’événement n’est pas contrôlable par le parleur.
III-2-5 : Toujours
L’adverbe toujours marque la permanence d’un état ou d’une action par rapport à une
borne temporelle dans le passé (Dominique de Salins, 1996 : 74). Il peut aussi exprimer la durée.
C’est le cas dans les exemples suivants :
-euh moi je serai toujours derrière toi (Récit de campagne, p. 96)
-mais il y aura toujours comparaison moi je vais comparer Eto’o par rapport à
Drogba (La CAN : Eto’o et Drogba, p. 123)
Les futurs « serai » de la personne 1 et « aura » de la personne 3 sont tous renforcés par
toujours qui signifie ici sans cesse, sans fin ni interruption. En (11), le locuteur rassure son ami
que quel que soit ce qui pourrait arriver dans l’avenir, il ne l’abandonnera jamais ; son soutien est
total et inconditionnel. En (12), toujours exprime aussi l’idée de continuité, c’est- à-dire qu’aussi
longtemps que le football existe la comparaison entre ces deux joueurs (Eto’o et Drogba) fera
toujours couler beaucoup d’encre et de salive.

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Par contre dans les exemples (13) et (14), l’adverbe toujours qui renforce « trouvera »
et « arrivera » signifie en toute occasion. En (13), le locuteur pense que tous les différends,
quelle que soit leur nature, finissent par être régler. En (14) le locuteur parle de la croyance en
Dieu. Il a la ferme conviction que tout bon chrétien s’efforce toujours à faire du bien, d’aller vers la
perfection. Il croit mordicus à ce qu’il dit :
-ça peut s’arranger on trouvera toujours un –compromis (Un amour cocufié, p. 8)
-tout croyant tout lecteur de la bible qui veut s’identifier à ce qu’il est écrit ça
arrivera toujours à la perfection (La vie en société à Brazzaville, p. 115)
III-2-6 : Encore
L’adverbe encore indique que l’action ou l’état dure au moment où on est. Il peut aussi
indiquer la répétition, le renforcement ou la restriction. André Borillo (1984 : 37) donne le nom de
modifieurs temporels « à tous les termes et les expressions de valeur temporelle qui ne font pas
intégralement partie de la structure du verbe ». Selon lui, encore est « fondamentalement un
adverbe exprimant l’ajout de quantité mais l’interprétation qui en est donnée dans la perspective
d’un déroulement temporel n’est qu’une forme particulière, même si elle est très fréquente, d’un
sens établi avant tout sur cette notion d’ajout ». De même, l’adverbe encore peut désigner le
procès en cours dont il souligne la répétition. Il correspond alors à une interprétation itérative.
Ainsi, "Encore est un marqueur polysémique" (Fuchs et alii, 1991 : 137). La présupposition
temporelle est définie comme "toute présupposition qui implique que ce qui est présupposé est
antérieur au présupposant" (Molendijk, 1993 : 185). En faisant intervenir la notion de
présupposition, Co Vet (cité par Borillo, op.cit., p.54) range encore dans la catégorie des
“adverbes présuppositionnels ”. Mais l’adverbe encore dans l’exemple suivant est mis en rapport
avec le futur simple de façon à exprimer une idée de répétition et non de continuité :
-Ce jour-là après nous y aura encore deux petits qui vont venir - et avant les cobras
là se sont dit qu’écoutez nous on est en train de procéder par la fouille (Quelques
moments de guerre, p. 27)
La présence de l’adverbe encore dans cette phrase marque non seulement l’absence de
continuité mais rend aussi impossible le remplacement de ce futur simple par un temps du passé.
L’adverbe encore, à côté du futur simple, nous conduit à l’idée d’une répétition d’une certaine
action. Il signifie alors que le procès a été accompli au moins une fois au moment de l’énoncé ou
à un autre point de référence situé dans le passé. Encore postposé au verbe « aura » indique
que l’action va se répéter, il a un sens de réitération, c’est-à-dire les petits dont parle le locuteur
viendront toujours. Dans notre exemple, “… y aura encore les petits qui vont venir” présuppose :
les petits venaient auparavant. Cette présupposition nous est donnée par la procédure sur
laquelle se fonde la définition de la présupposition vue supra. L’événement est considéré par le
locuteur comme vrai, possible, prévisible.
IV- ADVERBES D’OPINION
Entrent dans cette catégorie des adverbes à valeur prédicative au moyen desquels le
locuteur exprime une opinion, formule un jugement sur le contenu du thème (Wagner et Pinchon,
1991 : 446). Les adverbes d’opinion modifient une proposition entière, en ajoutant une nuance de
certitude, de négation ou de doute (Guides Le Robert et Nathan, 1995 : 66). Les adverbes ou

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locutions adverbales d’opinions prennent en compte les adverbes ou locutions adverbiales


d’affirmation, de doute, de négation, d’interrogation et d’exclamation.
IV-1 : LES ADVERBES OU LOCUTIONS ADVERBIALES D’AFFIRMATION
Les adverbes d’affirmation servent à appuyer ce que l’on dit, à affirmer quelque chose
(ou au contraire à minimiser une assertion). Utilisés dans un énoncé, ces adverbes ou locutions
adverbiales impactent à l’affirmation, à la certitude. En forme simple, ce sont : absolument,
assurément, aussi, bien, certainement, vraiment, soit, volontiers, etc. En forme composée, ce
sont : d’accord, en vérité, pour sûr, que si, sans doute, si vraiment, etc.
Certainement
L’adverbe certainement sert à renforcer une affirmation. Il confirme une prédication
positive énoncée assertivement. Il précise le degré de réalité que le locuteur assigne au contenu
propositionnel du reste de la phrase. En témoigne cet exemple :
-tu dois prendre des décisions-conséquentes Hée bien qui te permettront
certainement d’aller de l’avant (L’amour et les études, p. 148)
L’énonciateur pense, avec assurance, que l’allocutaire pourrait faire mieux s’il prenait des
décisions responsables. Il a la certitude que ce qu’il dit est vrai. En assertant, l’énonciateur
certifie la vérité de l’énoncé : … des décisions qui te permettront d’aller de l’avant = j’atteste que
tes décisions iront de l’avant. Le locuteur s’entoure de toutes les garanties avant d’affirmer cela.
IV-2 : LES ADVERBES OU LOCUTIONS ADVERBIALES DE DOUTE
L’emploi de ces adverbes ou locutions adverbiales dans une phrase implique le doute.
En forme simple ce sont : apparemment, probablement, soit, vraisemblablement, etc. En forme
composée, ce sont : peut-être, sans doute, nul doute, etc.
Peut-être
Le plus souvent, l’adverbe peut-être est utilisé pour atténuer une affirmation. Cet adverbe
de modalité marque le doute, indique que l'idée exprimée par la proposition ou une partie de la
proposition est une simple possibilité, comme c’est le cas dans l’extrait suivant :
-Oui- mais si vous appelez beaucoup de Congolais- ils me soutiendront peut-être
(L’emploi au Congo, p.166)
Cette phrase est une simple vue de l’esprit, une simple virtualité. L’événement ne
dépendant de l’énonciateur. Ceci est renforcé par l’adverbe de doute peut- être. Le locuteur ne
croit pas au soutien qu’il attend de ses camarades. Il émet un doute sur la réalisation du procès.
IV-3 : ADVERBES DE NÉGATION
Les adverbes de négation servent à construire une négation. Ils forment souvent une
locution adverbiale (ne … pas), etc. L'application de la négation vise bien entendu le verbe
puisqu'il constitue la base de la proposition.
La négation est comprise comme l’action de nier. Parlant de la négation, Martin Riegel et
alii (1994 : 410) pensent :

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« Pour le grammairien, le terme de négation recouvre à la fois un phénomène


sémantique et les formes lexicales et grammaticales sous lesquelles il se réalise.
Pour le logicien, l’opérateur de négation inverse la valeur de vérité d’une
proposition : la proposition Ulysse n’est pas là possède une valeur de vérité
contraire à la proposition affirmative correspondante Ulysse est là : si l’une est vraie,
alors l’autre est fausse. En d’autres termes, le locuteur, qui assigne une valeur
négative à un contenu propositionnel, asserte la non-correspondance de celui-ci à la
réalité. Dans cet emploi, la négation est purement descriptive, alors qu’elle peut
aussi constituer le rejet d’une assertion : dans ce cas, nier, c’est refuser, c’est
s’opposer à un fait ou une idée ».
L’emploi de cette sous classe d’adverbes ou de locutions adverbiales dans un énoncé
entraine la marque de négation, d’incertitude. En un mot, ces adverbes servent à exprimer la
négation sous ses diverses formes. Ce sont essentiellement les adverbes non et ne (renforcés
ou non par d’autres adverbes). En forme simple, ce sont : ne, pas, jamais, plus, etc. En forme
composée, ce sont : ne+ (aucun, aucunement, guère, jamais, plus, point, personne). Cela donne
: ne…plus, ne…aucun, ne…aucunement, ne…guère, ne…jamais, ne…plus, ne…point,
ne…personne, etc.
Selon Wagner et Pinchon (1991 : 417-418) suivant les cas, la négation est effectuée :
- au moyen des adverbes simples ne, non, pas, point qui posent une négation
totale ; jamais, plus, qui posent une négation partielle ;
- au moyen d’adverbes composés. Ceux-ci comportent un élément constant, ne, et
un élément variable qui est du degré pas ou point si la négation est totale ; du degré
jamais, plus, que si la négation est partielle.
IV-3-1 : Ne… pas
La négation totale s’effectue normalement au moyen de l’adverbe du degré plein
ne…pas. L’adverbe composé ne…pas est la négation usuelle. Dans la langue populaire le
premier élément de la négation est fréquemment omis, soit à la suite d’un écrasement
phonétique de ne en position proclitique atone, soit par analogie des cas où l’adverbe pas assure
à lui seul la négation d’un terme autre que le verbe (idem : 420). Les phrases ci-dessous illustrent
bien ce cas de figure :
-euh mais toi tu tu ne seras pas malade- (La fuite des matières, p. 5)
-quelque soit- d’autres maladies- sauf le sida tu ne seras pas atteint- (mbvuru,
p. 50)
-si ta femme est enceinte après avoir accouché l’enfant ne va pas faire faire enfant
ne mettra pas u- une cinq ou trois mois- trois mois peut-être (Mbvuru, p. 52)
Dans les phrases (18) et (19), la négation affecte le verbe "être" conjugué au futur simple
et les syntagmes adjectifs "malade" et " atteint". En effet, le verbe transmet au syntagme adjectif
la négation. Ce comportement sous la négation met en évidence le lien de solidarité entre
l'attribut et le verbe. Ces deux énoncés marquent une négation totale. Contrairement aux
exemples précédents, l’énoncé (20) porte en lui une certaine incertitude de la part de

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l’énonciateur. Cette incertitude est renforcée par la présence de peut- être placé en fin de phrase.
Le locuteur n’est pas maitre de ce qu’il dit.
IV-3-2 : Ne… point
Point avec l’adverbe de négation ne a le même sens que l’adverbe pas et sert à marquer
une négation totale. Ne…point, qui demeure d’un usage courant dans certaines régions, a une
couleur provinciale dans le français parlé à Paris. On évite de l’y employer (Wagner et Pinchon,
1991 : 421).
Dans la langue écrite, cet adverbe survit encore. Il rompt la monotonie qu’engendrerait
la répétition de ne…pas lorsque deux phrases négatives se succèdent. L’adverbe ne…point
implique une négation littéraire, c’est – à- dire il est souvent utilisé dans le registre soutenu :
-tu n’ajouteras point et tu ne retrancheras point (Une donation des bibles au
campus, p. 114)
La locution adverbiale ne… point qui encadre les verbes « ajouteras »
et « retrancheras » amène le locuteur à marquer une négation totale. S’inspirant de la bible, le
locuteur affirme qu’on ne doit, ni ajouter ni enlever ce qui est écrit. Les futurs dans cette phrase
marque l’engagement de l’énonciateur et place le fait sous sa dépendance.
IV-3-3 : Ne… plus
La négation relative ne…plus se comporte syntactiquement comme la négation absolue.
C’est-à-dire que les deux particules encadrent le verbe conjugué ou son auxiliaire à un temps
composé. Dans la négation relative ne…plus, il y a une information de durée et une notion de
rupture du comportement dans le passé. On parle aussi de présupposition, parce que cette
négation laisse entendre que l’état ou l’action « ont effectivement eu lieu » (Dominique de Salins,
1996 : 74). Ne…plus signifie « ne…pas désormais ». « Plus indique la rupture d’une continuité
temporelle. Il découpe la succession temporelle en distinguant un avant et un après » (Riegel et
alii, 1994 : 418), comme en témoigne le passage ci- après :
-tu leur diras-je ne ferai plus un devoir (Dans la cour, p.71)
Dans cette occurrence, la locution adverbiale ne… plus encadrant le verbe, marque la
rupture d’une action « faire le devoir ». Ici, elle donne à l’avant un statut de présupposé. Je ne
ferai plus le devoir, présuppose « je le faisais auparavant ». L’époque future est explicitement
indiquée.
IV-3-4 : Jamais ou ne…jamais
A la différence de ne…pas, la négation à valeur temporelle absolue ne… jamais
s’oppose sémantiquement, à l’adverbe temporel absolu toujours (Dominique de Salins, 1996 :
72). Dans la même perspective, l’auteur ajoute que Jamais spécifie la partie de l’énoncé visée
par la négation ; il situe la négation dans l’ordre temporel… Il étend la portée de la négation à la
totalité d’un intervalle temporel, plus ou moins vaste ».
Les exemples (23), (24) et (25) expriment des vérités générales qui étendent l’action (ou
l’état) dont parle le locuteur au présent et à tout l’avenir :
-Ah ça non le Congo ne pourra jamais atteindre le niveau qu’a la France
aujourd’hui- (Mbvuru, p. 59)
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-c’est pourquoi le roi V avait dit à la France que tant que vous ne croyez pas au
fétichisme en Afrique, vous n’aurez jamais la coupe du monde (Récit de campagne,
p. 92)
-voilà or le sida on pourra jamais-on pourra avoir les calmants- on pourra jamais
traiter le sida (mbvuru, p. 58.)
Ces futurs, accompagnés de la locution adverbiale ne… jamais, dans les énoncés (23) et
(24) permettent ainsi d’exprimer des considérations générales à toutes les époques (maintenant
et plus tard). Tout le monde sait que la comparaison entre la République du Congo et la France
est une utopie. Les propos du roi V paraissent comme quelque chose de vrai. A l’énoncé (25), on
remarque que jamais n’est pas associé à ne. Cela ne nous étonne pas car nous étudions le
français parlé. A propos Riegel et al. (1994 : 418) disent « Dans l’usage oral actuel, ne peut être
effacé. L’autre élément constitue alors la seule marque de la négation ». Dans cette occurrence,
le locuteur pense, comme tout le monde d’ailleurs que le sida ne peut être guéri, il est incurable ;
c’est une évidence, une vérité incontestable.
En outre, les exemples (26) et (27) présentent une négation totale avec la locution
adverbiale ne… jamais :
-tant que j’aurai pas une licence je ne pourrai jamais avoir une relation amoureuse
avec quelqu’un- (L’amour et les études, p.135)
-tu vois un peu les liens que vous avez-euh il ne pourra jamais devenir XX je ne
sais pas ce que tu penses (Un ami cocufié, p.9.)
On constate que jamais dans les phrases ci-dessus, marquant la négation absolue, n’a
pas la même valeur que dans les exemples (23), (24) et (25). Ici, les événements ne dépendent
pas de celui qui parle. Ils peuvent ou ne pas avoir lieu. Ce ne sont pas des vérités absolues.
Personne
Parlant des pronoms et déterminants indéfinis personne, rien, Riegel et alii pensent
que « Ces termes négatifs servent à constituer un groupe nominal. Ils indiquent qu’il n’y a pas
d’occurrences de l’ensemble référentiel pertinent qui vérifie le prédicat ; cet ensemble référentiel
peut être discursivement d’extension variable, le groupe nominal dénotant, par défaut, l’ensemble
des humains (personne n’est parfait) ou l’ensemble des choses, ou bien renvoyant à un
ensemble particulier établi par le contexte ou la situation (personne n’a bronché. Je n’ai rien
entendu). Leur fonctionnement nominal permet à ces termes une variété de positions plus que
celle des adverbes précédents » (Idem, 420). Ils s’emploient le plus souvent avec ne, mais on les
rencontre aussi seuls, notamment dans une phrase nominale. L’exemple qui suit illustre nos
propos :
-ah mon frère personne me dira que le sida se transmet dans les femmes-
(Mbvuru)
Le pronom indéfini Personne dans cette occurrence n’est qu’un indicateur de
quantification nulle, niant l’existence d’un référent humain. L’énonciateur est convaincu qu’il ne se
laissera pas persuader que le sida se transmet par le biais d’une femme. Il émet suffisamment de
doutes quant à la transmission de cette maladie par la femme.

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IV-4 : ADVERBES INTERROGATIFS


Ce sont des adverbes de quantité, de manière, de lieu, de cause, de temps… utilisés
dans des phrases (ou des prépositions) interrogatives ou exclamatives, directes ou indirectes. À
l'instar des précédents, ils perdent leur qualité de mots lexicaux pour devenir de véritables mots-
outils. Les adverbes d’interrogation permettent de poser des questions. Les adverbes
d’interrogation sont : combien, comment, pourquoi, quand, où.
IV-4-1 : Comment
Comment, où, pourquoi, quand font partie des adverbes interrogatifs qui « renvoient à
une des circonstances de l’action : manière, lieu, cause, temps » (Riegel et alii, 1994 : 397). Cela
apparaît dans les exemples suivants :
-mai’nant moi je-je ferai comment pour arriver au village (Mbvuru, p.42)
-comment voudrez- vous qu’il enseigne donc (Dans la cour, p.75)
-si vous n’avez eu qu’une antilope comment ça se fera tout le monde aura une part
(Mbvuru, p.40)
Ces trois énoncés expriment des interrogations sur les circonstances ; ils servent à
interroger ou à s’interroger sur une situation. A l’exemple (29), l’énonciateur se pose une
question : il n’a pas de moyens financiers pour se rendre dans son village. Comment, postposé
au verbe, marque la non maitrise de la situation par le locuteur. Il se projette dans l’incertitude.
L’événement ne dépend pas de lui. En (30) l’énonciateur interroge son interlocuteur sur la
manière dont leur professeur devrait enseigner car ce dernier s’en plaint. Cet adverbe sous-
entend une indignation de la part du locuteur qui n’apprécie pas l’attitude de ses camarades de
classe à l’endroit des professeurs. Alors qu’à l’exemple (31), l’énonciateur se projette dans
l’avenir, il pose la question de savoir à son ami : ‘’si vous n’avez qu’une seule antilope, comment
allez- vous faire le partage, alors que vous êtes très nombreux ?’’. Il émet donc des doutes de ce
qu’une seule antilope ne peut profiter à tout le monde.
IV-4-2 : Combien
L’adverbe combien sert à poser une question sur la quantité, le nombre. Ces phrases
que voici l’illustrent bien :
-XXX je serai je verrai je serai avec combien je vais sortir- (Le contrôleur, p. 17)
-aujourd’hui nous sommes en deux mille cinq, on aura déjà combien de têtes (Récit
de campagne, p. 90)
Nous remarquons que dans ces deux exemples, l’énonciateur interroge son interlocuteur
et veut obtenir des réponses à l’immédiat. En (32), le contrôleur pose une question à son
allocutaire sur ce que lui, peut gagner à la fin du mois. En (33) le locuteur n’a pas le contrôle de
la situation dont il parle. En interrogeant, l’énonciateur met en balance la vérité de l’assertion.
L’interrogation égalise les chances de vérité et de fausseté.

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CONCLUSION
Nous avons étudié l’apport sémantique des adverbes sur le futur simple en français parlé
au Congo pour voir comment les locuteurs congolais se représentent le temps futur lorsqu’il est
accompagné des adverbes et quelle place occupent ces adverbes dans l’expression de la
postérité. D’une manière générale, nous avons constaté que lorsque le futur simple se fait
accompagner par des adverbes, ceux-ci apportent une certaine valeur sémantique à ce temps.
Ces adverbes peuvent indiquer qu’un énoncé est ou pas ancré dans la situation d’énonciation.
Par ailleurs, nous ne pensons pas que l’apport sémantique de l’adverbe sur le futur simple soit
l’apanage du français parlé au Congo ; on devrait également retrouver cela dans d’autres
catégories de français. Aussi les formes du futur simples accompagnées des adverbes
apparaissent dans des contextes syntaxiques diversifiés : dans des phrases simples avec
adverbe de circonstance (lieu, temps, manière), dans des phrases simples avec adverbe
d’opinion (affirmation, doute, négation et interrogation). Si les adverbes de circonstance forment
un constituant de la phrase, en modifiant l’un des termes ou l’une des propositions qu’elle
contient, les adverbes d’opinion ne sont pas intégrés à la phrase et peuvent donc se situer à ses
deux bords extrêmes, détachés par une virgule.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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BORILLO (André), « La négation et les modifieurs temporels : une fois de plus encore », Langue
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du français au collège, Paris, Librairie Vuibert, 1998.
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