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& Littérature
ISSN 2709-5002
Revue indexée par
MIRABEL
1
Revue LiLaS
(Littératures, Langues, Langages & Sciences Sociales)
ADMINISTRATION
Comité de lecture
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Promoteurs
Lilas est une revue semestrielle pluridisciplinaire née de l’effort conjugué de trois
entités. Il s’agit de l’Observatoire National de la Vie et du Discours Politiques
(ONVDP), du Centre National de Recherches sur la Participation de la Poésie à la
Contemporanéité (CNRPC), et de l’Association Internationale des Chercheurs
Francophones (AICF).
Symbolique
Le lilas symbolise la beauté juvénile et les premières émotions amoureuses, il est
parfait pour déclarer ses sentiments, dit-on. S’il est blanc c’est l’innocence, la pureté, la
jeunesse. S’il est mauve en revanche, c’est l’amour naissant, les premiers pas vers le
tortueux et languissant chemin de la passion. En contexte, il renvoie à la promesse
que représentent autant la passion des jeunes chercheurs qui l’animent, que le travail
laborieux que nécessite la production mellifère de cette plante.
Champs disciplinaires
Que ce soit sous la forme de monographies originales, d’actes de colloques ou de
textes d’auteurs divers recensés et coordonnés par des animateurs, le rendu de la revue
LilaS se veut compétitif sur le marché des revues scientifiques africaines et
internationales. Ainsi, cette revue pluridisciplinaire comporte plusieurs séries tenant
lieu de numéros thématiques et/ou spécialisés dont la série DIRE (Discours et
Représentations) contient des articles inédits qui sont des études de cas ou qui font le
point des théories liées aux analyses textuelles et discursives (Linguistique, stylistique,
sémiotique, rhétorique argumentative, pragmatique etc.). La série SIC (Science de
l'Information et de la Communication) questionne les pratiques des médias
informatisés et de l’Information communicationnelle en général comme enjeu de
redéfinition de l’humain et de ses perceptions. La série Cahiers de Poétologie est
spécifiquement adossée au Centre National de Recherche sur la Participation de la
Poésie à la Contemporanéité. Elle rend compte de l’actualité des études poétiques en
rapports avec les questions contemporaines. La série LittérART (Littératures, Arts &
transmédialité) édite des textes originaux dans le domaine de la littérature et des arts
dont le dialogue est un constituant fondamental de la richesse matérielle et non
matérielle des peuples. Écritures d’Afrique s’intéresse au renouvellement des écritures
africaines contemporaines à travers plusieurs champs et au prisme de la multimodalité.
La série Sciences-So (Sciences Sociales) brasse des études et travaux relevant du
champ des sciences sociales au cœur des mutations constantes du monde présent
(sociologie, psychologie, économie, géographie, sciences politiques, histoire,
anthropologie, ethnologie, ethnographie, sciences juridiques, criminologie), etc.
Évaluation en double aveugle
La revue recueille des articles inédits et rigoureux dans ces différentes séries qui lui
donnent l’avantage de conjuguer aussi bien les privilèges liés aux revues
pluridisciplinaires que ceux des revues spécialisées. L’encadrement rédactionnel, pris
en charge par au moins deux évaluateurs aveugles, assure une objectivité sans conteste
aux numéros de chaque série.
CONSIGNES ÉDITORIALES
2.1. Aucune revue ne peut publier un article dont la rédaction n’est pas
conforme aux normes éditoriales (NORCAMES). Les normes
typographiques, quant à elles, sont fixées par chaque revue.
2.2. La structure d’un article, doit être conforme aux règles de rédaction
scientifique, selon que l’article est une contribution théorique ou résulte d’une
recherche de terrain.
- Pour un article qui résulte d’une recherche de terrain : Titre, Prénom et Nom
de l’auteur, Institution d’attache, adresse électronique, Résumé en Français,
Mots clés, Abstract, Key words, Introduction, Méthodologie, Résultats et
Discussion, Conclusion, Bibliographie.
2.5. Les références de citation sont intégrées au texte citant, selon les cas, de la
façon suivante : - (Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms de l’auteur. Nom de
l’Auteur, année de publication, pages citées) ; - Initiale (s) du Prénom ou des
Prénoms de l’auteur. Nom de l’Auteur (année de publication, pages citées).
Exemples :
Qu’on ne s’y trompe pas : de toute manière, les populations ont toujours su
opposer à la philosophie de l’encadrement et à son volontarisme leurs
propres stratégies de contournements. Celles là, par exemple, sont lisibles
dans le dynamisme, ou à tout le moins, dans la créativité dont sait preuve ce
que l’on désigne sous le nom de secteur informel et à qui il faudra donner
l’appellation positive d’économie populaire.
- Le philosophe ivoirien a raison, dans une certaine mesure, de lire, dans ce
choc déstabilisateur, le processus du sous-développement. Ainsi qu’il le dit :
2.6. Les sources historiques, les références d’informations orales et les notes
explicatives sont numérotées en série continue et présentées en bas de page.
2.8. Ne sont présentées dans les références bibliographiques que les références
des documents cités. Les références bibliographiques sont présentées par
ordre alphabétique des noms d’auteur.
Par exemple :
Références bibliographiques
Abstract
This article takes a theatrical approach to the dialectic of serendipity. It appears
original in that it deals with a question of philosophy and the so-called exact sciences.
The aim of this paper is to show, through an analysis based on sociocriticism and
materialist dialectics, that in Marivaux's L'île des esclaves, serendipity is a notion that
drives several dramatic avatars. Indeed, in this theatrical work, serendipity appears as
the founding configuration of pathos, transvestism and social utopia. Through the
materialisation of these themes, the eighteenth-century French playwright tackles in
depth the moral and psychological problems that highlight the inequality of social
classes and the contradictions it generates. From this perspective, Marivaux envisions
a fairer human society despite its contradictions.
Key words : Dialectic, Serendipity, Dramatic avatars, Contradictions, Slave Island.
Introduction
1Cipango est le nom chinois du Japon rapporté par Marco Polo dans Le Livre des
merveilles.
La sérendipité telle que présentée dans L’Île des esclaves revêt un triple
caractère qui se décline en pathétique, en travestissement et utopie sociale.
2.1. La sérendipité, un marqueur dramatique du pathétique
Tirant son origine du verbe « travestir », qui signifie dans un premier sens «
se déguiser en prenant d’autres habits », parfois ceux « d’une autre condition »
la notion de « travestissement » est selon P. Pavis (2013, p. 84) une
convention dramatique idéale pour qui souhaite saisir l’identité et l’évolution
des protagonistes. Il renvoie selon G. Forestier (2008) à celle du mot «
déguisement », défini comme suit :
Les naufragés mis en scène dans L’île des esclaves n’échappent pas à
cette règle du travestissement, du dédoublement. La fable dramatique débute
par un bouleversement de situation. Dès les premières répliques de la scène
d’exposition, le lecteur-spectateur apprend que les personnages se trouvent
placés dans un contexte inattendu suite au naufrage d’un navire. Sur l’île des
esclaves de Marivaux, les serviteurs prennent le pouvoir et se retrouvent à la
place de leurs maîtres. Dans cet espace dramatique gouverné par l’insulaire
Trivelin, la règle veut que maîtres et esclaves échangent leur identité et leur
statut social. Par ce jeu de changement de masque, Arlequin l’esclave, hérite
de l’épée (marque de noblesse) d’Iphicrate le maître, avant de lui prendre le
nom comme en témoigne la réplique de Trivelin : « Souvenez-vous en prenant
son nom, mon cher ami, qu’on vous le donne bien moins pour réjouir votre
vanité que pour corriger son orgueil » (Scène 2, p.51). Par conséquent,
Iphicrate devient Arlequin et vice-versa, Euphrosine devient Cléanthis et
inversement.
raisonnement juste, chargé de faire connaître par son commentaire une vue «
objective » ou « auctoriale » de la situation. Il n’est jamais un des protagonistes de la
pièce, mais une figure marginale et neutre, donnant son avis autorisé, tentant une
synthèse ou une réconciliation des points de vue.
Terme inventé par Thomas More en 1516, le mot utopie est né d’un jeu
de mot sur le néologisme gréco-latin : ou (« ne pas ») et eu (« doux ») utilisés
comme préfixe devant topos (« lieu ») et que l’on peut traduire par « lieu
imaginaire ». C’est aussi la représentation d’une réalité idéale et sans défaut,
cela se traduit dans les écrits par un régime politique idéal, une société
parfaite ou encore une communauté d’individus vivant heureux et en
harmonie. Selon P. Ricœur cité par R. Mordacci (2021, pp.7-22), l’utopie
constitue avec l’idéologie, l’un des deux pôles de l’imaginaire social. En
effet,
le sens à donner à l’utopie est donc avant tout critique de la société actuelle
et de ses injustices, mais il est en même temps propositionnel : il vise à
encourager un exercice d’imagination qui préfigure une société bien
ordonnée et heureuse, afin de retracer les raisons pour lesquelles elle ne se
réalise pas dans les conditions actuelles.
Cette projection dans l’avenir oriente le théâtre de Marivaux vers une ère
utopique où le théâtre va, à l’inverse du récit utopique qui s’adresse à
l’imaginaire du lecteur-spectateur, fait appel à la perception sensorielle et
interprétative du spectateur pour forger un nouveau monde utopique. (I.
Laïth,2013, p.42). La pièce dramatique met en scène les décalages entre la vie
rêvée et la vie vécue. L’utopie dans la fable théâtrale de Marivaux se lit par le
canal de plusieurs ressorts dramatiques tels que les lieux, l’espace, le temps et
la construction d’une société idéale. L’île mise en scène par Marivaux n’a pas
de véritable nom. Elle n’est l’objet d’aucun ancrage géographique, d’aucune
description. Ni les indications scéniques, ni les répliques des protagonistes ne
permettent au lecteur-spectateur de se forger une idée de la localisation de
l’île. Elle est, comme le suggère le sens étymologique du terme « utopie »
définie supra, un lieu que l’on ne trouve en aucun lieu, un « endroit qui n’existe
nulle part ». L’île représente un lieu clos, à l’écart de la société policée où tout
projet nouveau est possible au moins par l’imagination. La didascalie initiale
de la page 45 : « Le théâtre représente une mer et des rochers d’un côté, et de
l’autre quelques arbres et des maisons » confirme que l’on est face à un décor
symbolique, presque abstrait comme le soulignent souvent les apologues ou
les fables. Outre le lieu qui sert d’humus à la matérialisation de l’utopie dans
L’Île des esclaves écrite au début du XVIIIème siècle a une portée beaucoup
plus philosophique. La réforme des esclaves est explicitement énoncée par un
Marivaux qui se fait peintre de la condition servile. Il rappelle ainsi à plusieurs
reprises la violence des maîtres, les injures, le port de la livrée. Cette
contestation est la base de la pièce, le sort des esclaves étant à l’origine de la
création de l’île comme le rappelle Trivelin à la scène 2, p.53 : « Quand nos
pères, irrités de la cruauté de leurs maîtres quittèrent la Grèce et vinrent
s’établir ici, dans le ressentiment des outrages qu’ils avaient reçu de leurs
patrons […] ».
Conclusion
L’Île des esclaves soulève la question des luttes des classes. Par le biais de la
sérendipité et de ses avatars, Marivaux, observateur attentif de la société de
son temps, s’attache à rendre compte des injustices ; des vices et des ridicules
qu’il y constate. Ainsi, les réflexions satiriques ou morales qui sous-tendent
l’action de l’œuvre se retrouvent exprimées de manière plus directe. L’idée de
Marivaux n’est pas tant de remettre en cause les différences sociales, que de
dénoncer la façon dont elles sont assumées par les grands. Quelle que soit la
condition des uns et des autres, on a toujours affaire à des hommes, avec une
dignité, des sentiments, des qualités morales égales. Ce qui contribuera à la
paix sociale. La paix sociale selon Marivaux comme le souligne P. Gazagne
(1997, p.146) peut être assurée, les inégalités de condition peuvent être
rendues supportables si le riche manifeste une fraternité agissante envers le
pauvre, et si les humbles, se satisfaisant d’une vie modeste, surmontent en
eux-mêmes l’envie de goûter aux plaisirs de l’opulence… Dans cette
perspective, L’Île des esclaves est un cours d’humanité, destiné à apprendre aux
riches qu’ils ont un devoir de ménager les inférieurs. (P. Gazagne, idem, p15)
Références Bibliographiques
RICOEUR Paul, 1997, L’idéologie et l’Utopie, Paris, Editions du Seuil, vol 20.5.
RYNGAERT Pierre et SERMON Julie,2006, Le personnage théâtral
contemporain : décomposition, recomposition, France, Éditions Théâtrales.
UBERSFELD Anne,1996, Les termes clés de l’analyse du théâtre, Paris, éditions du
seuil.
WALPOLE Horace, 1891, The Letters of Horace Walpole, Fourth Earl of Orford,
éd. Peter Cunningham, Londres, Richard Bentley and Son, vol II.
SOMMAIRE...................................................................................................... 09
5 Interactions français-bamanankan.................................................................. 93
DIALLO Cheick Omar
Doctorant, Université de Limoges (France),
Faculté des Lettres et Sciences Humaines.
3- ÉTUDES LITTÉRAIRES