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Revue semestrielle - Décembre 2018
TOME 2
• Sylvie NIAMKEY
JCR Éditions
04 BP 1433 Abidjan 04 - Tél. 08 03 06 56
RÉDACTEUR EN CHEF
ADAMOU Kouakou Dongo David
Maître de Conférences
COMITÉ SCIENTIFIQUE
- Adama COULIBALY
Professeur titulaire Vice-Doyen de l’UFR Langues, Littératures et Civilisations
Spécialités : Roman africain, Sémiotique littéraire, Littérature postmoderne et Narratologie
Université Félix Houphouët-Boigny – Abidjan, Côte d’Ivoire
- Jean DERIVE
Professeur émérite - Spécialités : Littérature comparée (mention francophonie, littératures
africaines écrites et orales) - Université de Savoie / LLACAN, France
- Joëlle GARDES-TAMINE
Professeur des Universités - Spécialités : Grammaire et Stylistique -Université Paris IV Sorbonne, France
- Xavier GARNIER
Professeur des Universités - Spécialités : Littératures française et francophones
EA: «Écritures de la modernité» - Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, France
- Samia KASSAB-CHARFI
Professeur des universités - Spécialités : Littératures française et francophone des XIXe et XXe siècles.
Stylistique. Rhétorique - Université de Tunis, Tunisie
- Christophe KONKOBO
Ph.D. Assistant Professor of Francophone Studies -Spécialité : Théâtre africain
contemporain - Department of Languages, Literature, & Philosophy
Tennessee State University, Nashville TN, USA
- Jean LASSEGUE
Directeur du CREA au CNRS - Spécialité : Anthropologie - Paris IV Sorbonne, France
- Ayébi Aïssa Anna MANOUAN
Maître de Conférences - Spécialités : Science du Langage (Linguistique, didactique de l’anglais,
psycholinguistique) - Membre du Laboratoire de Recherche et d’expérimentation Citoyenneté Active pour le
Développement Durable (LA.R.C.A.D.D.)
Université Félix Houphouët-Boigny-Abidjan, Côte d’Ivoire
- Emmanuel MATATEYOU
Maître de conférences (Habilité à Diriger des Recherches, HDR)
Spécialités: Poétique de l’oral, Didactique des littératures africaine et francophone
École normale supérieure, Université de Yaoundé 1, Cameroun
- Aboubakar OUATTARA
Maître de Conférences - Spécialités : Sémantique cognitive et sémantique énonciative en corrélation avec les
solutions syntaxiques et l’entourage pragmatique ; analyse linguistique des textes francophones - Université de
TROMSØ, section de français, Norvège
KRA Kouakou Appoh Enoc
ASSANVO Amoikon Dyhie
TAPE Jean-Martial
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Actes du 2ème colloque international sur :
« Le verbe dans tous les sens »
Les 04 et 05 octobre 2018
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Tome 2
Introduction 001-004
04 ANGUI Koman Dénise, ABO Lasme Yei Clémence & KOUASSI Kôkô Irène 035-044
Quelques marques aspecto-modales de l’èhívὲ tíbɛ́ : un parler abouré
17 MOLOU Kouassi Ange Aristide & ABO Lasme Yéi Clémence 159-170
Les morphèmes de négation dans les langues kwa : le cas de l’adjoukrou et du
baoulé
30 KOUABENAN Anani Michael & KOUAME Marie Christelle & GUEHI José-Gisèle 285-298
Les verbes des technologies de l’information et de la communication et des médias
sociaux : caractéristiques et emploi
ANALYSE DU DISCOURS
&
LITTÉRATURE
Introduction
La volonté d’obscurcissement de son langage poétique amène Mallarmé à adopter une
technique scripturale qui le conduit à sonder toutes les classes des mots pour produire un
langage retourné sur lui-même. Le niveau d’abstraction de son expression poétique confère à
sa poésie la notion de poésie pure consacrée à la prospection des réalités abstraites. Dans cette
perspective, le verbe qui sous-tend la prédication dans l’espace du discours devient le levier
pour épandre l’ombre sur son expression poétique rendant difficile le décryptage de son
langage poétique. L’écriture du verbe de laquelle découle l’hermétisme de Mallarmé n’est pas
un effet du hasard comme le prétendent certains critiques. Bien au contraire, il est savamment
orchestré à partir d’un travail sur la syntaxe du verbe. Le mode d’articulation du verbe dans
l’espace de sa poésie détermine un ensemble d’interrogations notamment celles de savoir :
quel est le rôle du verbe dans le langage poétique de Mallarmé ? Comment imprègne-t-il le
verbe dans la syntaxe de sa poésie pour engendrer la distorsion ? Quelles sont les techniques
syntaxiques mises en jeu dans sa volonté d’obscurcissement du langage poétique et comment
le verbe intervient-il comme facteur d’obscurcissement de son langage poétique? Il faut noter
que l’étude de la syntaxe du verbe de l’expression poétique mallarméenne se fera à la lumière
de la stylistique1. Avant d’étudier le verbe dans la poésie de Mallarmé, il importe d’en faire
une approche définitionnelle pour mieux le cerner.
1
Nous approcherons la stylistique selon la perspective de Georges Molinié. Il la définit comme une discipline et
une étude visant à établir tout ce qui dans un texte détermine son caractère littéraire. Il s’agit notamment des
postes du lexique, du système figuré, de la caractérisation et de l’organisation phrastique. Ce dernier poste sera
mis à contribution dans cette étude relative au traitement du verbe dans la poésie de Mallarmé. Notre démarche
consistera à décrypter les différents modes de concaténation de la séquence verbale dans le langage poétique
mallarméen et l’effet de sa praxis sur le sens de son expression poétique.
Le verbe est le constituant essentiel du groupe du verbe ; sa fonction dans la phrase est celle
du prédicat. Le verbe indique un procès (action) ou un état. Mais il n’est pas la seule classe de
mots (partie du discours) qui indique une action ou un état : les noms peuvent indiquer la
même notion (…), et les adjectifs peuvent indiquer les qualités correspondant à ces
notions(…). Le verbe se caractérise donc moins par son sens que par son rôle syntaxique de
constituant du groupe du verbe.
Jean Dubois (1989 :122)
Il s’accommode d’un système complexe de forme à travers lequel se déclinent le mode, le
temps, la personne qui actualise l’instance du discours. De fait, dans tout discours, le verbe a
une fonction prédicative. En effet, il apporte une information sur le sujet. Dans la plupart des
cas, le prédicat est composé d'un verbe et de ses compléments essentiels qui sont tous les
mots qui n’appartiennent ni au groupe sujet ni au(x) groupe(s) complément(s) de phrase. Pour
être plus précis, le prédicat contient donc le verbe principal et tous les éléments qui en
dépendent. « D’une façon générale, le verbe est le centre de la phrase et l’action marquée par
le verbe […] semble avoir valeur prédominante » (Brunot et al., 1969, p.448). A cet effet, les
normes grammaticales prescrivent l’articulation du syntagme verbal après le syntagme
nominal qui fait office du groupe sujet dans une phrase minimale. Dès lors, le non-respect de
cette disposition des groupes de mots articulant la syntaxe de la phrase engendre de facto une
distorsion inaugurant la poétique du verbe chez Mallarmé. Il faut entendre par la poétique du
verbe la manière particulière dont le verbe est mobilisé dans l’expression poétique
mallarméenne pour produire du sens. En effet, elle procède en grande partie par la non
observation des normes syntaxiques de l’écriture du verbe. A la lecture des textes poétiques
mallarméens, la pratique de la désarticulation du verbe dans la structure phrastique y prospère.
Elle procède par l’ellipse, l’incidente et l’éclatement du syntagme verbal chez notre poète.
2. De la distorsion de la syntaxe verbale dans l’expression poétique de Mallarmé
La distorsion de la syntaxe du verbe répond à une volonté esthétique chez notre poète.
Sa première finalité est l’obscurcissement du langage poétique, tandis que la seconde se dédie
à la volonté d’apporter une forte propension d’oralité au sein du langage poétique chez ce
poète contemporain de la deuxième moitié du XIXe siècle. A cet effet, ainsi que le signifie
Tisset, tout hasard est proscrit dans son langage abscons :
On a beaucoup critiqué la syntaxe de Mallarmé en croyant qu'elle était due au hasard, que ses
associations n'étaient pas logiques. Le poète, lui, exprime constamment ses préoccupations
stylistiques, son souci d'éliminer le hasard. Il affirme dans Le mystère dans les lettres (O.C éd.
Mondor p. 385) : « Il faut une garantie - la Syntaxe - Par ses tours primesautiers, seuls, inclus
aux facilités de la conversation. » Il définit, ici, sa conception de la langue ; il souhaite
l'employer comme à l'oral, avec des tournures spontanées. Quand on lit ses poèmes, on doit
donc garder en mémoire ce souci d'oralité.
Tisset Carole (1999 : 40-44)
Avec Mallarmé, la syntaxe du verbe telle que prescrite par les normes n’est pas observée.
Cette pratique est liée à sa volonté d’opérer une approche esthétique du vers qui pourrait lui
insuffler l’oralité à travers un mode de concaténation du verbe rompant les amarres avec la
norme. Ainsi, il soumet le verbe à l’épreuve de son imagination et de sa vocation poétique qui
est d’élaborer un langage poétique réservé aux seuls initiés. L’épandage de l’ombre sur le
langage poétique mallarméen à travers le traitement qu’il fait du verbe, s’opère dans la
structure de ses vers à l’aune de l’ellipse, l’incidente et l’éclatement de sa syntaxe par le
2.2 L’incidente
Une proposition incidente est une proposition indépendante ou principale que l’on
introduit à l'intérieur ou à la fin d'une autre proposition, pour signaler un commentaire, une
réflexion ou une remarque de celui qui parle à l’intention de celui qui écoute. L’incidente
n’est pas coordonnée et n’a aucun lien avec les autres membres de la phrase à laquelle elle se
trouve intégrée. On l’utilise pour rapporter la parole de quelqu’un. Ce type de proposition est
appelée une incise. La volonté d’induire une forte oralité et l’ombre sur le sens de ses textes
poétiques détermine Mallarmé à solliciter tous les effets du syntagme verbal. En effet, le
verbe contenu dans la proposition incidente détenant une grande capacité de sémantisation
participe en partie au brouillage du sens du texte. Du moins, ce qui nous intéresse dans
l’incidente est la portée du verbe employé dans celle-ci chez notre poète. Pour établir son
effet, éprouvons en quelques une à travers ces vers mallarméennes.
(1) « Limpide (où va redescendre
Pourchassée en chaque grain
Un peu d’invisible cendre
Seule à me rendre chagrin)
Toujours tel il apparaisse
Entre tes mains sans paresse » (L’éventail de madame Mallarmé, p.47.)
(2) « Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
— Que la vitre soit l’art, soit la mysticité —
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté ! » (Les fenêtres, p.11.)
Dans cet ensemble de relevés, il apparait deux configurations de l’incidente chez Mallarmé.
Elle procède soit par les parenthèses, soit par des tirets. Dans le relevé (1), l’incise est placée
entre l’adjectif et le nom. Et elle est matérialisée par une parenthèse. Dans le syntagme
nominal (« Limpide…éventail »), dans lequel le nom (« éventail ») déterminé par l’adjectif
(« Limpide ») est élidé, Mallarmé introduit une proposition incise ((où va redescendre /
Pourchassée en chaque grain / Un peu d’invisible cendre/ Seule à me rendre chagrin)). Par ce
mode d’articulation du verbe (« va redescendre ») dans ce syntagme nominal, l’effet de ce
verbe, tout en participant à voiler le réfèrent (« éventail »), est d’amplifier la clarté et la
luminosité de l’image ou de l’idée poétique déterminée par l’adjectif « Limpide », à travers
l’image que le poète perçoit de sa femme dans le miroir en train de s’éventer par le battement
de l’éventail. Quant au second relevé tiré de son poème « Les fenêtres », l’incidente est
encadrée par des tirets. Cette pratique de l’incidente où le verbe se pose entre le nom et
l’adjectif participe à l’opacification du langage poétique de Mallarmé, comme l’atteste
Marchal quand il écrit que :
Entre deux mots qui sont en rapport étroit dans la phrase – le sujet et le verbe par
exemple, le nom et l’adjectif – Mallarmé distend l’espace en y insérant des propositions
incidentes, ce qui oblige le lecteur à conserver une conscience aiguë de la logique
syntaxique de la phrase pour en retrouver le fil. Ce fil ne lui est plus tendu, comme le fil
d’Ariane pour se retrouver dans le labyrinthe. Il doit le trouver et le dérouler alors même
qu’il est invisible.
Marchal (2012)
De fait, l’incise, dans ce cas de configuration, sert par le mode d’introduction du verbe à
voiler le référent pour rendre la lisibilité du texte difficile. C’est de la recherche et de la
constitution du syntagme nominal, par l’extraction de l’incise conférant un précaire équilibre
à l’expression poétique mallarméenne où l’analogie fait office de « fil d’Ariane » tout en
menant au réfèrent, que s’opère l’édification du sens du texte. Ce qui augure la pratique d’une
syntaxe éclatée du verbe dans l’expression poétique de Mallarmé
procède par la disjonction. Elle sert à solliciter l’attention du lecteur en engendrant une
rupture des normes. En effet, les groupes syntaxiques liés par les normes de la syntaxe
traditionnelle sont distendus. Ce que postule Tisset (1999, p.40) quand elle écrit que « les
groupes syntaxiques qui traditionnellement semblent dépendants sont très souvent scindés
comme le sujet et le verbe, le verbe et le GN2, l'auxiliaire modal et l'infinitif... par diverses
insertions. » En effet, Mallarmé opère l’éclatement du sujet et du verbe dans le poème « Les
fenêtres » au v.9-12 :
Et la bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor
Une peau virginale et jadis ! encrasse
D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.
En effet, le sujet du verbe « encrasse » se trouve au début v.9 (« la bouche »), tandis que le
verbe (« encrasse ») séparé du sujet (« la bouche ») par un adjectif qualificatif, un
complément du nom et une proposition incise (« fiévreuse et d’azur bleu vorace/ Telle jeune
elle alla respirer son trésor/Une peau virginale et jadis ! ») apparait plus loin à la fin du v.11.
Le même cas de figure se reproduit dans son poème« Soupir » du v. 1 à 4 :
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte... p.23.
hermétique de sa poésie. C’est cette activité soutenue par un effort de la part du lecteur
qu’atteste Marchal en écrivant que
C’est au lecteur de faire le travail pour restituer le rapport qui existe entre les deux
éléments apposés. Alors, il prend conscience que lire, c’est toujours relier, c’est établir
des relations entre les mots. Quand nous utilisons la syntaxe du langage commun, cette
liaison sujet-verbe- complément est quasi-automatique, nous nous y retrouvons sans
avoir besoin de réfléchir. Mais lorsque cet ordre est perturbé, lorsqu’il y a des ellipses,
c’est à nous, lecteurs, de construire le sens : la lecture, en ce sens, est une construction.
Marchal (2012)
Dès lors, si nous voulons construire le sens du texte mallarméen, il nous faut en parti nous
référer au verbe dont l’identification n’est pas aisée dans l’expression poétique mallarméenne.
Ce phénomène chez notre poète n’est pas un fait scripturaire hasardeux. En effet, « Avec
Mallarmé, si nous voulons accéder à quelque chose qui soit de la signification, nous sommes
obligés d’en passer par une construction consciente d’elle-même ». Cette pratique répond à un
besoin esthétique savamment orchestré. Elle tend à proscrire la poésie de la portée des non-
initiés qui viendraient comme dans une foire se targuer de leur connaissance dans le domaine
poétique, à l’instar d’un tout venant dans une exposition de peinture, qui peut sans hésiter
donner un sens au tableau d’un illustre peintre sans avoir la première notion de l’art pictural
en se fiant uniquement à ses sensations face à un tableau. En réalité, le mode d’articulation du
verbe dans la syntaxe mallarméenne tend à vaporiser la clarté de la prédication à travers la ré-
catégorisation du verbe. En effet, certains verbes dont le rôle est de traduire des actions sont
détournés par leur mode d’agencement dans le poème pour traduire des états :
« Oui, c’est pour moi, pour moi, que je fleuris, déserte !
Vous le savez, jardins d’améthyste, enfouis
Sans fin dans de savants abîmes éblouis,
Ors ignorés, gardant votre antique lumière
Sous le sombre sommeil d’une terre première, »
(« Hérodiade », v.86-90, p.32)
Dans ce relevé, le mode d’articulation du verbe « fleuris » qui est à l’origine un verbe d’action
le transmue en un verbe d’état par l’apposition de l’adjectif « déserte ». Cette métaphorisation
qui assimile l’être du poète à un espace et dans lequel le désert déroule son empire, dénote du
néant ou du grand vide qui réside dans l’âme du poète assimilé au personnage éponyme
« Hérodiade ». De fait, l’insertion de l’adjectif apposé à travers la configuration du syntagme
verbal (verbe + adjectif apposé + complément) finit par conférer à ce verbe d’action le rôle
d’un verbe d’état. Cette opération de dénaturation du rôle du verbe s’opère encore dans le
poème « Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx » :
« Elle, défunte nue en le miroir, encore
Que, dans l’oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor,
(« Ses purs ongles, p.59)
Dans ces vers, au lieu de se servir du verbe d’action « fermer » pour introduire la prédication,
le poète, par un détour savant déterminé par sa volonté d’obscurcir son expression poétique,
dissout le verbe dans l’espace du vers. Le verbe est évoqué sous la forme du participe passé
« fermé » qui joue le rôle d’un adjectif qualificatif. Pour opérer la remontée du verbe
« fermer » en surface, il faut réécrire cette phrase poétique qui en réalité peut se décliner
ainsi « Elle se fixe dans le cadre qui ferme l’oubli de la défunte nue dans le miroir de
scintillations sitôt septuor ». Le brouillage du verbe dans la prédication peut s’articuler
autrement. En effet, dans le cas de ces vers de « L’après-midi d’un faune », le brouillage se
fait cette fois-ci par le truchement d’un participe présent :
Je les ravis, sans les désenlacer, et vol
Conclusion
En définitive, le langage poétique mallarméen s’apparente à un réceptacle où l’on
creuse le verbe pour l’amener à traduire l’indicible. Il est un facteur de l’abstraction du
langage poétique mallarméen. En cela, Mallarmé procède par l’ellipse du verbe, son
articulation à travers les incises et l’éclatement de la syntaxe verbale. Son mode d’articulation
du verbe aboutit à une distorsion de la syntaxique verbale qui participe au brouillage du sens
du texte poétique de Mallarmé.
Références bibliographiques
Bertrand Marchal, Apprendre à lire avec le plus obscure des poètes, 25 Février 2012, 23 : O1
CET par Jacques Drillon Les Archives au Présent (Bertrand Marchal, « Apprendre à
lire Mallarmé», 201602-TCF-BMarchal
Apprendre_a_lire_avec_Mallarme_le_plus_obscur_des_poètes,).
Brunot F. et al, Précis de grammaire historique de la langue française, Paris, Masson et Cie.
1969, p.448
Dubois Jean, Lagane René, La nouvelle grammaire du français, Paris, Librairie Larousse,
1989, p.112.
Mallarmé Stéphane, Poésie, Paris, Gallimard, 1992.
Michel Arrivé et al, La grammaire d’aujourd’hui : Guide alphabétique de la linguistique
française, Paris, librairie Flammarion, 1986, pp.684-685.
Molinié Georges, « Musique et style », dans Musique et Style. Méthodes et concepts, Paris,
Université de Paris-Sorbonne, Séminaire post-doctoral interdisciplinaire, coll. «
Conférences et séminaires », n/ 3, 1995.
Molinié Georges, La stylistique, Paris, Quadrige / PUF, 2008.
Tisset Carole. Éléments pour analyser la syntaxe de Mallarmé. In: L'Information
Grammaticale, N. 81, 1999. pp. 40-44. DOI :
https://doi.org/10.3406/igram.1999.2820www.persee.fr/doc/igram_0222-
9838_1999_num_81_1_2820
Walid Hamdi, La poésie symboliste et la fiction : d’une syntaxe de la fiction à une syntaxe
fictive, in International Journal of Humanity and cultural studies
http://www.ijhcs.com/index.php/ijhcs/index, p.122