Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
GRESLA-DL
Revue semestrielle des Sciences du langage
et Didactique des langues
ENS-Université Marien Ngouabi
Groupe de Recherche en 1
Sciences du Langage et
Didactique des langues
ENS - UMNG
ISSN : 2664-5483
GRESLA-DL
LINGUISTIQUE LITTERATURE DIDACTIQUE
GRESLA-DL
Revue semestrielle des Sciences du Langage
et Didactique des langues
ENS-Université Marien Ngouabi
ISSN : 2664-5483
ENS
Comités GRESLA-DL
GRESLA-DL
Comité Scientifique
Président : Jean-Jacques ANGOUNDOU, professeur titulaire de lin-
guistique anglaise, Coordonnateur du GRESLA-DL, Université Ma-
rien Ngouabi (Congo)
Membres :
Alou KEITA, professeur titulaire de linguistique africaine, Université
Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
Anatole MBANGA, professeur titulaire de linguistique française,
Université Marien Ngouabi (Congo)
André NYEMBWE NTITA, professeur ordinaire de linguistique fran-
çaise, Université de Kinshasa, R. D. Congo
Benjamin EVAYOULOU, professeur titulaire de littérature améri-
caine, Université Marien Ngouabi
Boubacar CAMARA, professeur titulaire des universités (Littérature),
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal)
Edmond BILOA, professeur titulaire de linguistique, Université de
Dschang (Cameroun)
Edouard NGAMOUNTSIKA, professeur titulaire de grammaire et lin-
guistique du français, Université Marien Ngouabi (Congo)
Louis-Martin ONGUENE ESSONO, professeur titulaire de linguis-
tique française, ENS de Yaoundé (Cameroun)
Omer MASSOUMOU, professeur titulaire de littérature française,
Université Marien Ngouabi, Congo
Pascal Okri TOSSOU, professeur titulaire de littérature française,
Université d’Abomey Calavi, Bénin
Yvon Pierre NDONGO IBARA, professeur titulaire de linguistique
anglaise, Université Marien Ngouabi (Congo)
Comité de lecture
Président : Edouard NGAMOUNTSIKA, professeur titulaire de
grammaire et linguistique du français, Université Marien Ngouabi
(Congo)
Membres :
Gérard Marie NOUMSI, maître de conférences HDR de linguistique
française, Université de Yaoundé 1 (Cameroun)
Béatrice Akissi BOUTIN, HDR Sciences du langage, ILA, Université
de Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire)
Bienvenu BOUDIMBOU, maître de conférences des Sciences de la
communication, Université Marien Ngouabi (Congo)
Bellarmin ILOKI, maître de conférences de littérature comparée, Uni-
versité Marien Ngouabi (Congo)
Evariste Dupont BOBOTO, maître de conférences de philosophie du
langage, Université Marien Ngouabi (Congo)
Jean Claude BATIONO, maître de conférences de linguistique, Uni-
versité Norbert ZONGO, Koudougou (Burkina Faso)
Jean-Félix MAKOSSO, maître de conférences des Sciences de la
communication, Université Marien Ngouabi (Congo)
Victor Hervé BERY, maître de conférences de littérature comparée,
Université Marien Ngouabi (Congo)
Comité de rédaction
Rédacteur en chef : Alain Fernand Raoul LOUSSAKOUMOUNOU,
Maître de Conférences de Grammaire et linguistique du français,
Université Marien Ngouabi (Congo)
Membres :
Arsène Elongo, maître de conférences de stylistique française, Univer-
sité Marien Ngouabi (Congo)
Augustin Emmanuel EBONGUE, Maître de conférences de sociolin-
guistique, Université de de BUEA (Cameroun)
Secrétariat de rédaction
Chef de secrétariat : KIMBOUALA NKAYA (Didactique et Linguis-
tique anglaise appliquée), Université Marien Ngouabi (Congo)
Membres :
Aubain MFOUTOU (Linguistique énonciative), Université Marien
Ngouabi (Congo)
Gashella Princia Wynith KADIMA-NZUJI (Littérature africaine),
Université Marien Ngouabi (Congo)
Prince Bonheur MOASSA-OTOUTOUBA (Grammaire et linguis-
tique du français), Université Marien Ngouabi (Congo)
Solange MASSOUMOU (Sciences du langage), Université Marien
Ngouabi (Congo)
GRESLA-DL
Etudes linguistiques, littéraires et didactiques
ENS-Université Marien Ngouabi,
Brazzaville - Congo
Tél. : (00242) 05 775 40 39.
Email : gresla.univc@gmail.com
6-10
LIGNE EDITORIALE
Avertissement :
« Aucune revue ne peut publier un article dont la rédaction n’est pas
conforme aux normes éditoriales (NORCAMES/LSH). Les normes
typographiques, quant à elles, sont fixées par chaque revue », Cf.
Normes éditoriales d’une revue de lettres ou sciences humaines adop-
tées par le CTS/LSH, le 17 juillet 2016 à Bamako, lors de la 38ème
session des CCI.
Les INSTRUCTIONS AUX AUTEURS GRESLA-DL se conforment
aux normes éditoriales du CAMES (NORCAMES/ LSH).
1.1. La structure d’un article, doit être conforme aux règles de rédac-
tion scientifique, selon que l’article est une contribution théorique ou
résulte d’une recherche de terrain.
1.2. La structure d’un article scientifique en lettres et sciences hu-
maines se présente comme suit :
1.4. Les références de citation sont intégrées au texte citant, selon les
cas, de la façon suivante :
Exemples :
- En effet, le but poursuivi par M. Ascher (1998, p. 223), est «
d’élargir l’histoire des mathématiques de telle sorte qu’elle
acquière une perspective multiculturelle et globale (…), d’ac-
croitre le domaine des mathématiques : alors qu’elle s’est pour
l’essentiel occupé du groupe professionnel occidental que l’on
appelle les mathématiciens (…) ».
- Pour dire plus amplement ce qu’est cette capacité de la société ci-
vile, qui dans son déploiement effectif, atteste qu’elle peut porter
le développement et l’histoire, S. B. Diagne (1991, p. 2) écrit :
Qu’on ne s’y trompe pas : de toute manière, les populations ont tou-
jours su opposer à la philosophie de l’encadrement et à son volon-
tarisme leurs propres stratégies de contournements. Celles-là, par
exemple, sont lisibles dans le dynamisme, ou à tout le moins, dans la
créativité dont sait preuve ce que l’on désigne sous le nom de secteur
informel et à qui il faudra donner l’appellation positive d’économie
populaire.
titre d’un article est présenté en romain et entre guillemets, celui d’un
ouvrage, d’un mémoire ou d’une thèse, d’un rapport, d’une revue ou
d’un journal est présenté en italique. Dans la zone Editeur, on indique
la Maison d’édition (pour un ouvrage), le Nom et le numéro/volume
de la revue (pour un article). Au cas où un ouvrage est une traduction
et/ou une réédition, il faut préciser après le titre le nom du traducteur
et/ou l’édition (ex : 2nde éd.).
Références bibliographiques
AMIN Samir, 1996, Les défis de la mondialisation, Paris, L’Harmat-
tan.
AUDARD Cathérine, 2009, Qu’est-ce que le libéralisme ? Ethique,
politique, société, Paris, Gallimard.
BERGER Gaston, 1967, L’homme moderne et son éducation, Paris,
PU F.
DIAGNE Souleymane Bachir, 2003, « Islam et philosophie. Leçons
d’une rencontre », Diogène, 202, p. 145-151.
Pour les sites Web sur Internet, Ex. GUIDERE Mathieu, 2000, «
Translating Practices in International Advertising », Translation Jour-
nal, (date de consultation du site), ˂ http://…..˃
liter le travail éditorial. Ces textes soumis à la revue sont envoyés aux
instructeurs du Comité de lecture selon leurs spécialités fines. L’ar-
ticle est ensuite renvoyé à l’auteur par le Comité de rédaction avec
les remarques et avis de l’instructeur ; l’auteur apporte les modifica-
tions requises à son article et retourne à la revue la dernière version
de son article. Le rôle de l’instruction consiste à améliorer la qualité
de l’article et préserver ainsi la crédibilité de la revue. Le Comité de
rédaction met en garde contre la contestation des remarques et avis de
l’instructeur du Comité de lecture par les auteurs, et veille au respect
scrupuleux de sa ligne éditoriale.
Nous contacter :
Adresses électroniques : gresla.univc@gmail.com
Tél. : 00242 05 775 40 39
Le Comité de rédaction
age of the sphinx as the counterpart of the charm of the woman by the
assimilation of the physical attributes of this one, he turns the sphinx
into an androgynous sacred and erotic symbol deadly by the appropri-
ation which makes it the poetic language of Gautier.
Keywords: sphinx, plasticity, aesthetic body, gender, corporal meta-
phor
Introduction
Le langage poétique dans son expression déploie tous les arti-
fices de la langue pour structurer la pensée et la vision du poète. Elle
a évolué dans l’espace et dans le temps. Les différentes écoles et mou-
vements littéraires ont exploré la langue comme matière poétique. Les
Parnassiens, qui font de la beauté et la perfection le ferment de leur
écriture, exploitent la nature et le corps humain dans la pratique de
leur création poétique. Du Romantisme au Parnasse, en passant par le
symbolisme, les poètes sont parvenus à s’approprier le corps féminin
comme un substrat malléable à partir duquel ils édifient des images
poétiques en vue de traduire les splendeurs de l’univers. Dans cette
perspective, la quête du beau transmue le corps des chimères, par le
bais de sa plasticité, en vecteur de l’expression de sa beauté. Dès lors,
comment évolue le corps mythique du sphinx pour se poser comme
un objet poétique impliquant une référence objective et esthétique au
corps androgyne ? Par quel mécanisme le sphinx, dans le champ de
la poésie, se mue-t-il en un objet sacré, et comment, par le jeu de son
charme, le sphinx s’apparente-t-il au symbole de l’amour fatal dans
l’univers de la création poétique de Gautier ? Cet ensemble de ques-
tions, tel qu’articulé, détermine les axes qui vont quadriller le présent
essai d’analyse sociopoétique et stylistique.
1
Robert Pickering, « Ecrire la peinture entre le XVIIIe et XIXe siècle », in Actes
du colloque du centre de recherche Révolutionnaires et Romantiques, Université
Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand, (24, 25, 26 octobre 2001, Pascale Auraix-Jon-
chière (dir), Clermont-Ferrand, Presse Universitaire Blaise Pascal, 2001, pp.215-
216.
plurielle [est] non unifiée […]. J’y inclus toutes les mythologies du
corps suscitées par le travail de l’œuvre, qui sont au principe même de
sa création, de son partage et de son redéploiement. […] Le corps est
une thématique majeure de la littérature. Elle concerne le catalogue
des thèmes, motifs, schèmes et symboles relatifs à l’image du corps et
à ses composantes ».2
Pour Claude Fintz, la corporéité s’apparente à une réalité dif-
fuse, à un masque, par le truchement duquel l’image de l’homme,
à travers les différentes formes dont elle s’accommode, investit
l’œuvre littéraire. En cela, il postule que le paradigme de la corpo-
réité fonctionne comme une sorte de configuration, déconfiguration
ou de reconfiguration et qui procède des avatars du corps humain.
En réalité, selon Claude Fintz, la corporéité « va de la panoplie du
corps externe (du vêtement à l’écriture de la peau, aux organes, en
passant par le blason), à l’imaginaire du corps interne3. »4 Ainsi, à
travers ses redéploiements dans toute œuvre littéraire, par sa capa-
cité d’accommodation aux différents univers donnés, le corps peut
s’assimiler à celui d’un être provenant de l’univers mythique par le
biais de ses avatars, motifs et symboles en vue de coder une pensée
ou de traduire une vision dans la création poétique. Cette propension
de la malléabilité du corps, qui fonde sa plasticité, en fait un objet
éminemment artistique. Elle permet une codification dans l’expres-
sion poétique à travers la superposition du corps humain sur celui des
animaux ou des êtres mythiques, quand bien même leur apparence se
trouverait incompatible avec celle du corps humain. Dans le cadre de
la création littéraire ou artistique, l’accointance entre des corps d’uni-
vers et d’essence différents donne à voir l’image du corps comme
une perception ouverte sur l’infini où se meut indéfiniment l’imagi-
naire dans le cadre de la création poétique. Cette perception fonde
l’altérité radicale du corps humain qui le pose comme une véritable
énigme à travers son appréhension dans le champ de la littérature.
Ainsi, le corps humain est pulvérisé pour réapparaître en épousant
2
Claude Fintz, « Les imaginaires des corps dans la relation littéraire », Cri, GRE-
NOBLE 3, Armand Colin | « Littérature », 2009 / 1 n° 153 | pages 114 à 131, p.116.
3
Par exemple : le paradigme corps muet et silencieux de la physiologie, tel que
l’envisage B. Noël dans Extraits du corps, Draguignan, Éditions Unes, 1988 ou
Les États du corps, Fata Morgana, 1999 l’article qu’il consacre à Fred Deux, «
L’expérience extérieure », Revue Nulle part le temps, n° 2, nov. 83, p. 89-100.
4
Claude Fintz, « Les imaginaires des corps dans la relation littéraire », Cri, GRE-
NOBLE 3, Armand Colin | « Littérature », 2009 / 1 n° 153 | pages 114 à 131, p.116.
voluptueuse dont les charmes sont fatals à toute personne qui y est
sensible. Dès lors, comment le corps du sphinx fonctionne dans la
poésie de Gautier comme métaphore charme féminin ?
15
Ingres Jean-Auguste-Dominique, Œdipe explique l’énigme du sphinx, Toile, H. :
1,89 m. ; L. : 1,44 m., 1808, Salon de 1827, Legs comtesse Duchâtel, 1878, Musée
du Louvre, Département des Peintures, R.F. 218.
mant à celle de la foi draine dans son sillage les relents de la sacralité
jusqu’au XIXe siècle. De ce fait, dans le langage poétique, la sacrali-
sation peut aussi opérer à partir de l’insertion dans l’espace du poème
d’une atmosphère religieuse pendant des référents qui y gravitent ou
la convocation de certains personnages bibliques dont les effluves spi-
rituels contaminent l’univers du texte poétique. Induisant la sacralité,
l’atmosphère religieux dans un poème peut-être « […] celle du re-
cueillement devant un mystère sacré, d’une adoration, d’un culte dont
le poète est le fidèle. La gravité du ton contribue au registre sublime
qui est recherché. »21 Comment opère alors la mutation du sphinx qui
est objet mythique et imaginaire en un objet sacré qui se fait le récep-
tacle qui reflète l’image resplendissante de la corporéité féminine ?
Le sphinx, du fait de son origine mythique en rapport avec l’uni-
vers égyptien antique, est naturellement liés à la sphère de la spiritua-
lité. En effet, il trône devant les pyramides qui font office de tombeaux
ou des temples dédiés aux divinités. Tantôt il s’apparente à un dieu / à
une déesse, tantôt il lui est conféré la fonction de gardien des temples,
hauts lieux de la vénération des différentes divinités. Au demeurant,
le sphinx quel que soit l’angle sous lequel on le perçoit demeure un
être sacré. Relevant à la fois du domaine ésotérique et du sacré, dans
la poésie de Gautier, les attributs du sphinx se trouvent souvent trans-
férés à la femme perçue comme un être doté d’une beauté divine qui
subjugue l’homme ou au poète.
Ce faisant, la femme à laquelle Gautier assimile le sphinx, n’est
pas une femme ordinaire. En réalité, l’essence de cette femme dénom-
mée dans la cosmogonie catholique «la Madone» relève de l’univers
céleste qui lui confère sa pureté et de sa beauté. Son ambivalence pro-
venant de sa nature d’être sacré se retrouve dans l’image du sphinx.
En effet, par le truchement de la figuration poétique, à la lumière de
l’analogie, Gautier associe l’image du sphinx à celle de la femme à
travers sa métaphorisation par la « Madone » :
« Des Groenlands et des Norvèges
Vient-elle avec Séraphita ?
Est-ce la Madone des neiges,
Un sphinx blanc que l’hiver sculpta,
Sphinx enterré par l’avalanche,
21
Jean-Louis Benoit, La sacralisation de la femme chez Paul Eluard, à partir du
recueil facile, Paris, Revue d’histoire littéraire de la France, Presses Universi-
taires de France, 2010, Vol.110, p.385, | pages 381 à 396.
Conclusion
Le plus ancien monument de la forme représente l’androgyne.
En ce lointain, sans date numérique, les idées n’étaient pas morcelées
et individualisées comme aujourd’hui ; l’œuvre d’art ne s’adressait
pas à des amateurs, elle présentait un sens perceptible pour tous et
un autre imperceptible hors de l’initiation. Les mythes ne servent pas
seulement d’enluminures de fantaisie élaborées par la caste sacerdo-
tale pour amuser la foule : ce sont des poèmes écrits « par dedans et
dehors » et dont le relief, grossier souvent, correspond rigoureusement
à la subtile conception. L’Androgynosphinx représente l’humanité
confiante en la résurrection que manifeste chaque aurore. Ésotérique-
ment il représente l’état initial de l’homme qui est identique à son état
31
Théophile Gautier, « La Fellah, », in Emaux et camées, p.114.
Références bibliographiques
AQUIEN Michèle, 1993, Dictionnaire de poétique, Paris, Librairie
Générale de France.
BENOIT Jean-Louis, 2010, La sacralisation de la femme chez Paul
Eluard, à partir du recueil facile, in « Revue d’histoire littéraire
de la France », Paris, Presses Universitaires de France, Vol.110,
pp. 381-396.
BOULESTREAU Nicole, 1988, La poésie de Paul Éluard : la rup-
ture et le partage, 1913-1936, Paris, Klincksieck.
d’Alexandrie Clément cité par Ernst Czerny, in A propos du sphinx
quelques remarques sur un être bien connu p.8, Strom. V 5, 31,5.
Consulté le 04/05/2020