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Equipe de Recherche en Littératures de l’Afrique Noire et de la Diaspora
Relecture/Révision
LIGNE EDITORIALE
MultiFontaines est une revue scientifique. Les textes que nous acceptons en
français, anglais, ou allemand sont sélectionnés par le comité scientifique et de
lecture en raison de leur originalité, des intérêts qu’ils présentent aux plans africain
et international et de leur rigueur scientifique. Les articles que notre revue publie
doivent respecter les normes éditoriales suivantes :
La taille des articles
Volume : 18 à 20 pages ; interligne : 1,5 ; pas d’écriture : 12, Times New Roman.
Ordre logique du texte
- Un TITRE en caractère d’imprimerie et en gras. Le titre ne doit
pas être trop long ;
- Un Résumé en français qui ne doit pas dépasser 6 lignes ;
- Les Mots-clés ;
- Un résumé en anglais (Abstact) qui ne doit pas dépasser 6
lignes ;
- Keywords ;
- Introduction ;
- Développement ;
Les articulations du développement du texte doivent être titrées et/ou
sous titrées ainsi :
1. Pour le Titre de la première section
1.1. Pour le Titre de la première sous-section
2. Pour le Titre de la deuxième section
2.1. Pour le Titre de la première sous-section de la
deuxième section
2.2. etc.
- Conclusion
Elle doit être brève et insister sur l’originalité des résultats de la
recherche.
- Bibliographie
Les sources consultées et/ou citées doivent figurer dans une rubrique, en fin de
texte, intitulée :
Bibliographie.
Elle est classée par ordre alphabétique (en référence aux noms de famille des
auteurs) et se présente comme suit :
Pour un livre : Nom, Prénom (ou initiaux), Titre du livre (en italique), Lieu
d’édition, Edition, Année d’édition.
Pour un article : Nom, Prénoms (ou initiaux), ‘‘Titre de l’article’’ (entre griffes)
suivi de in, Titre de la revue (en italique), Volume, Numéro, Lieu d’édition, Année
d’édition, Indication des pages occupées par l’article dans la revue.
Les rapports et des documents inédits mais d’intérêt scientifique peuvent être
cités.
La présentation des notes
La rédaction n’admet que des notes en bas de page. Les notes en fin de texte ne
sont pas tolérées.
Les citations et les termes étrangers sont en italique et entre guillemets « ».
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Les titres d’ouvrages et de revues sont en italique. Ils ne sont pas soulignés.
La revue MultiFontaines s’interdit le soulignement.
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NB : Chaque auteur supporte les frais d’instruction de son article qui s’élèvent à
15.000 francs CFA par article. Ces frais sont envoyés en même temps que l’article
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Par ailleurs, chaque auteur est tenu de préciser, juste après le titre de son
article, ses contacts (noms, numéro de téléphone et adresse e-mail). Le délai
de rigueur de soumission des articles est fixé au 30 juin de l’année en cours.
L’auteur dont l’article est retenu pour publication dans la revue MultiFontaines
participe aux frais d’édition à raison de 35.000 francs CFA par article et par
numéro. Il reçoit, à titre gratuit, un tiré-à-part.
La Rédaction
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PRIX DU NUMERO
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SOMMAIRE
LITTERATURE …………………………………………………1
1. Allah n’est pas obligé, une écriture originale qui a séduit la jeune
génération française
Justin Anatole AGLIN …………………. ..2
5. Going Against The Tide: John Steinbeck and the American Dream
Koffi ABOTCHI………………………………...82
16. The Devil at Church: Miller’s The Crucible and Hawthorne’s The
Scarlet Letter
Fo-Koku D. WOAMENO …………………..296
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Christian ADJASSOH
Université Alassane Ouattara, Côte-d’Ivoire
Introduction
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pastorale par ses attributs. En effet, le jonc que l’on peut assimiler à un roseau
est le moyen par lequel le poète introduit un instrument de musique dans le
champ poétique. La musicalité émerge à partir de l’établissement d’une
analogie entre le roseau et l’une de ces fonctions qui est de faire office de flûte
à partir d’incisions et de perforations sur son corps qui le transforment en
instrument de musique. Ainsi, le « jonc » devient à partir de la poétisation un
pendant de la mélodie. Bien plus, au-delà du simple fait d’évoquer la musique
par la dénomination d’un instrument, la surface du poème peut être jonchée
de mots renvoyant au domaine de la musique :
« […]
Ne murmure point d’eau que ne verse ma flûte
Au bosquet arrosés d’accords ; et le seul vent
Hors des deux tuyaux prompt à s’exhaler avant
Qu’il disperse le son dans une pluie aride,
Visible et serein souffle artificiel
De l’inspiration qui regagne le ciel. » (Mallarmé, 1992 : 36)
Dans cet extrait textuel, la musicalité est induite par un ensemble de
mots qui se rapportent au domaine de la musique. Il s’agit du champ lexical
de la musique que l’on peut identifier à travers le groupe de lexèmes suivants :
« murmure », « flûte », « accords », « tuyaux », « son » et « souffle ». A plus
d’un titre, l’ensemble de ces mots évoque tout phénomène ou action lié à la
production de sonorité. Si « murmure » rappelle un bruit sourd et continu de
la voix humaine, les « accords » convoquent l’association de plusieurs sons de
manière simultanée et codifiée par les lois de l’harmonie pour produire des
sons agréables à l’oreille. Le mot « flûte », quant à lui, convoque comme
référent un instrument à vent en bois ou en métal percé de plusieurs trous. Le
mot « souffle », par contre, est le mouvement de l’air que l’on produit en
évacuant avec une certaine force l’air contenu dans les poumons. De fait, tous
ces mots évoquent le domaine de la mélodie. En effet, pour jouer de la flûte
qui est un instrument à vent en forme de tuyaux, il faut y insuffler son souffle.
Celui-ci engendre alors des sons doux et mélodieux (« accords ») qui
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bien ce qu’opère Mallarmé dans les vers précédents : « Que non par
l’immobile et lasse pamoison » et « Ne murmure point d’eau que ne verse ma
flûte ». Dans le premier vers, la mélodie est produite par l’allitération de la
consonne liquide l dans les mots « l’immobile » et « lasse », tandis que dans
le second vers de l’extrait la mélodie opère à travers l’allitération de la nasale
m dans « murmure ». Ces deux consonnes par leurs sonorités évoquent qui
l’écoulement (l) qui le bruissement du souffle (m). Cette double allitération
suggère la douceur de la mélodie par sa fluidité qui finit par engendrer une
monotonie qui ravit l’oreille. De ce qui précède, il est établi que le paysage de
son poème est envahi par la musicalité qui finit par transformer son texte en
un vaste opéra où les sonorités se côtoient pour essaimer et ponctuer son texte
d’une mélodie silencieuse. Par ce mécanisme instrumental et sonore, le texte
poétique se transforme en un récital à travers lequel le Faune concilie le rêve et
la réalité.
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En effet, après une longue sieste au bord d’un lac bordé de roseau, le
faune sort progressivement de son sommeil. La torpeur qui s’installe dans son
esprit engendre un doute. A-t-il eu contact avec des nymphes ou c’est
l’illusion du rêve qui lui procure cette sensation qu’il veut garder éternellement
hors des brumes qui plongent sur sa mémoire en brouillant ses souvenirs et ses
sens :
« Ces nymphes, je les veux perpétuer.
Si clair,
Leur incarnat léger, qu’il voltige dans l’air
Assoupi de sommeils touffus » (Mallarmé 1992 : 35)
Ces vers traduisent le désir du poète de ne point sortir de ce moment
d’extase où ses sensations poétiques se sont confondues avec la sensation qu’il
a ressentie dans son étreinte avec l’une des nymphes capturées au bord du lac :
« Mais, l’autre tout soupir, tu dis qu’elle contraste
Comme brise du jour chaude dans ta toison ?
Que non ! par l’immobile et lasse pâmoison
Suffoquant de chaleur le matin frais s’il lutte, […] » (Mallarmé
1992 : 36)
Cependant, l’effectivité de cette étreinte est encore auréolée par le
doute accentué par le vers : « Aimé-je un rêve ? » (Mallarmé 1992 : 35). Cela
contribue à décliner l’apparence de la nymphe à travers plusieurs réalités. Dans
sa mémoire, tout en sortant progressivement du sommeil, la réalité avec
laquelle le Faune semble avoir eu contact se présente à sa conscience
successivement à travers des analogies sous la forme d’une femme, d’une fleur
et d’une morsure qui marque son flanc. Cet état de fait détermine Llyod J.
Autin à formuler le constat suivant :
« Les analogies sont exquises. Mais elles sont immédiatement
rejetées, et remplacées par d’autres, plus subtiles encore. Les
nymphes ne pouvaient être une illusion, née de la seule musique.
Rejetant la seconde hypothèse, le Faune communique la sensation
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Selon A. R. Chischolm le mot Syrinx pose quelques problèmes. En grec, comme en latin, il
s’agit exclusivement d’un nom propre, porté par une nymphe qui fut changé en roseau,
nom dérivant du mot grec (latin) Syringias (masculin). Littré l’atteste qu’en français
comme en latin la flûte de Pan s’appelait Syringe (féminin), mais il ajoute que l’on
disait aussi syrinx, le genre féminin. Mallarmé, probablement, adopte la forme féminine
et populaire, et en même temps il est influencé, sans doute, par le fait que c’est le nom
d’une nymphe.
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« […] n’est pas une femme qui danse, pour ces motifs juxtaposés
qu’elle n’est pas une femme, mais une métaphore résumant un des
aspects élémentaires de notre forme, glaive, coupe, fleur, etc., et
qu’elle ne danse pas, suggérant, par le prodige de raccourcis ou
d’élans, avec une écriture corporelle ce qu’il faudrait paragraphes en
prose dialoguée autant que descriptive, pour exprimer, dans la
rédaction : poème dégagé de tout pareil du scribe » (Mallarmé 1945
: 304).
La musique au rythme de laquelle elle danse et les pas et les figures
qu’elle est amenée à ébaucher la laissent apparaître sous d’autres formes. Ainsi,
par le truchement de l’analogie, ces formes donnent à voir aux spectateurs
selon l’acuité et sous l’emprise de la mélodie, un « glaive », « une coupe » ou
« une fleur ». En réalité, la musique devient le vecteur de la révélation de
l’essence des réalités qui nous environnent. Relativement au rapport de
Mallarmé à la musique dans l’écriture poétique où des rapprochements, sous
l’impulsion de la mélodie, deviennent la clé du décryptage des réalités de
l’univers, le poème L’Après-midi d’un faune est le ferment d’une forte
musicalité. Les formes qu’il y est distille, engendre des analogies conduisant à
assimiler les lignes des corps nus des nymphes et la ligne de l’horizon qui se
profile derrière elles, pendant leur baignade dans le lac sous le regard discret
du Faune masqué par les roseaux à une mélodie. Cette propension de la
musique à déclencher des rapprochements insoupçonnés et inattendus est
confirmée par Llyod J. Austin (1968 : 26) par ces propos :
« Merveilleusement transposition d’art que cette analogie entre
l’arabesque des lignes du corps des nymphes et la ligne mélodique,
dont la sonorité, la ténuité et la monotonie sont suggérées par ces
six mots ! Il nous mène au cœur de l’esthétique mallarméenne avec
son culte du « ou creux néant musicien » ou l’« aboli bibelot
d’inanité sonore ».
Pour Austin, la musique du Faune engendre un univers merveilleux où
toutes les réalités sont reconfigurées par le biais de l’analogie qu’elle suggère.
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Elle affecte la ligne du corps des nymphes dont la finesse finit par conférer
leurs traits à la ligne de l’horizon faisant d’elles à travers l’impulsion de la
musique des êtres mélodieux :
« Une sonore vaine et monotone ligne » (Mallarmé 1992 : 37)
Cette finesse engendrée par l’effet de la musique affecte tout le
langage poétique de Mallarmé pour faire de la musicalité l’un des ferments de
sa modernité poétique où l’art poétique sous l’impulsion de la musique se fait
le prospecteur des représentations mentales du poète.
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pour en traduire encore une autre qui semblerait éloignée des deux qui
l’évoquent. C’est cette dernière qui représente chez Mallarmé l’essence.
Cependant, il faut signaler que sous l’impulsion de la musique la deuxième
apparence dénotée conduit à une autre encore plus volatile par l’entremise de
la métaphore engendrée par l’effet de la musique. Ce que soutient sans
ambages Jean-Pierre Richard (1961 : 413):
« L’essence mallarméenne a donc pour elle-même essence,
l’ouverture, la modification, et c’est le privilège de la danse de nous
faire percevoir cette vérité. Du chant fatalement monolithique,
jusqu’à la danse hiéroglyphique et métaphorique, il y a donc un
énorme progrès spirituel. Mais cette information [soutient] la
vitalité musicale, et l’aide à vaporiser le sens».
En réalité, la musique en s’alliant à toute image suggère un ensemble
d’idées ou de représentations qui dans la plupart des cas n’ont aucun rapport
avec la réalité. Elles permettent au poète d’établir un rapport subliminal entre
l’homme et les réalités. Tout référent ainsi généré dans cette relation n’infère
pas nos sens ordinaires. Ils sont le fruit de l’abstraction qui à partir de
rapprochements entre des réalités de différentes sphères concourt à faire
germer dans l’esprit du lecteur, sous l’effet de la musique, un monde ou des
êtres oniriques font perdre au référent toute leur teneur physique en les
constituant en tant qu’images des réalités que les mots ordinaires ne sont pas
aptes à traduire dans toute leur manifestation.
Conclusion
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suggestion fait du champ poétique un lieu d’ascèse quand toutes les réalités
sont transfigurées pour paraître sous une forme nouvelle perçue par
l’imagination. Ce qui fait de L’Après-midi d’un faune le texte de Mallarmé où
poésie et musique cohabitent pour fonder un langage poétique abscons.
Bibliographie
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