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ANNALES
DE L’UNIVERSITE DE PARAKOU
SERIE
(LASH)
COMITE D’EDITION
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Dr. GANDONOU Diane
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Dr. MA, AGUESSY Constant Y.
Dr. MA, DAKO-KPACHA Sabine M.
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Prof. OGOUWALE Euloge (Géographie, Bénin) Prof. CLEDJO Placide (Géographie, Bénin)
Prof. VISSIN Expédit W. (Géographie, Bénin) Prof. TOHOZIN Antoine (Géographie, Bénin)
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Prof. TOSSOU Okry Pascal (Lettres Modernes, Bénin) Prof. ZANOU Clémence (Anglais, Bénin)
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concis (justification, méthodologie, principaux résultats chiffrés) et des mots clés (key
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façon précise la problématique de la recherche ;
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les résultats dont les titres sont alignés à gauche en numérotation décimale : titre de
niveau 1 en gras (12 pts avant, 6 pts après) ; titre de niveau 2 en gras et italique (6 pts
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sont placés en haut. Ceux de grandes dimensions et de format paysage sont à éviter.
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Les photos peuvent être en couleur pour la version électronique et leurs titres sont portés en
bas suivis de leurs sources / auteurs (Prise de vue : H. Soglohoun, mai 2014).
une discussion : tout en apportant les interprétations approfondies des résultats, on
montre aussi les liens de l’étude avec les travaux récents et similaires ;
une conclusion
RESUME
La reforme politico-administrative induite par la décentralisation a permis à la localité de Nanoro
d’être érigée en commune rurale. Depuis les élections municipales du 23 avril 2006, un conseil
municipal assure la maîtrise d’ouvrage du développement local. Des transferts progressifs de
compétences dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’hygiène, de l’eau potable et de la
jeunesse, sports et loisirs sont effectifs et nécessitent une participation réelle de tous les acteurs locaux
pour les assumer. Cependant, le fonctionnement des organes exécutif et délibérant y est sujet à des
difficultés qui impactent négativement la saine organisation de la mise en œuvre du plan communal de
développement et la participation citoyenne.
Cette recherche entend analyser le fonctionnement des organes, la gestion des compétences transférées
et le niveau de participation citoyenne aux actions du conseil municipal. Pour ce faire, l’approche
méthodologique prend appui sur une recherche documentaire, l’analyse de contenu, les entretiens,
l’observation de terrain, l’administration de fiches d’enquêtes et de guide d’entretien.
Les résultats montrent que des tensions existent entre le maire et ses adjoints et au sein du conseil
municipal entravant le bon fonctionnement des deux organes de la décentralisation. La gestion des
compétences au niveau de l’éducation et de la santé s’effectue avec plus ou moins de réussite. Si des
réalisations sont visibles sur le terrain, les responsables de l’éducation relèvent des retards dans la
livraison des fournitures scolaires ainsi que leurs insuffisances, le déficit des infrastructures et dans
leurs entretiens. Concernant le domaine de la santé, il y a des difficultés dans l’approvisionnement en
gaz, la prise en charge du personnel contractuel, l’entretien des bâtiments et la disponibilité de l’eau.
S’agissant de la participation citoyenne, elle demeure faible aux sessions du conseil municipal. Par
ailleurs, seulement 36 % des personnes enquêtées attestent payer régulièrement les taxes et impôts.
Cette situation s’explique en partie par la quasi-inexistence de séances de redevabilité dans les
différentes localités de la commune. Toutefois, la participation a été notable pendant la réalisation du
Plan communal de développement. La gestion de la maîtrise d’ouvrage du développement communal
exige une synergie d’actions de tous les acteurs et le conseil municipal doit en être le facilitateur. C’est
pourquoi, à Nanoro, il est impératif de trouver une solution à la crise qui mine le fonctionnement du
conseil municipal.
Mots clés : conseil municipal, gestion, participation citoyenne, Nanoro, Burkina Faso
ABSTRACT
The political and administrative reform brought by decentralization has enabled the locality of Nanoro
to become a rural commune. Since the municipal elections of April 2006, a municipal council has been
in charge of local development. Progressive transfers of competences in the fields of education, health
and hygiene, drinking water and youth, sports and leisure are effective and require the effective
participation of all local actors to assume them. However, the functioning of the executive and
deliberative organs is subject to difficulties that affect the sound organization of the implementation of
the municipal development plan and citizen participation.
This research aims to analyze the functioning of the executive and deliberative organs, the
management of transferred competencies and the level of citizen participation in the actions of the
municipal council. For that, the methodological approach is based on documentary research, content
analysis, the interview, the field observation, the administration of survey sheets and interview guides.
The results show that tensions exist between the mayor and his deputies and within the municipal
council, hindering the smooth functioning of the two decentralization bodies. The management of
competences in education and health is carried out with varying degrees of success. While
achievements are visible in the field on the ground, education officials point to delays in the delivery
of school supplies as well as their inadequacies, the lack of infrastructure and maintenance. In the area
of health, there are difficulties in the supply of gas, the care of contract staff, the maintenance of
buildings and the availability of water. Participation in municipal council sessions remains low. In
addition, only 36 % of those surveyed attest to paying taxes regularly. This is partly explained by the
virtual non-existence of accountability sessions in the different localities of the commune. However,
participation was notable during the implementation of the Communal Development Plan. The
management of the project management of communal development requires synergy of action by all
the actors and the municipal council must be the facilitator. This is why, in Nanoro, it is imperative to
find a solution to the crisis that is undermining the functioning of the municipal council.
Keywords: municipal council, decentralization, transferred competences management, citizen
participation, Nanoro, Nanoro, Burkina Faso
Introduction
Le processus de la décentralisation dans le monde bien que se présentant sous diverses
formes, reste intimement lié aux contextes politico-administratifs nationaux. Il s’agit avant
tout de la reconnaissance du rôle des acteurs locaux dans les processus de développement. En
Afrique, la décentralisation apparaît dans une situation d’essoufflement de la gestion
centralisée, de crise de gouvernance et sous la pression des partenaires internationaux. De
plus, un autre effet déclencheur demeure le processus de la démocratisation et de la
globalisation au cours des années 1990 amenant les Etats africains à adopter une
décentralisation politique et administrative (PNUD, 2000, p. 25 in E. I. Edoun et M. Jahed,
2009, p. 3).
Au Burkina Faso, c’est la constitution de 1991 qui stipule en son article 143 que le territoire
national est organisé en collectivités territoriales. A partir de cet instant, une série de corpus
juridiques sera adoptée et des élections se tiendront régulièrement jusqu’aux élections
municipales générales de 2006 où toutes les communes seront dotées d’un conseil municipal.
Les premières expériences de cette gestion des affaires locales présenteront un bilan contrasté.
A cet effet, le Centre pour la gouvernance démocratique au Burkina Faso (CGD, 2009, p. 1)
note la faible ouverture des conseils municipaux pour favoriser une participation transparente
des populations, l’implication insuffisante des organisations de la société civile (OSC) et des
organisations communautaires. Et pour illustrer les difficultés des conseils municipaux à
assumer la maîtrise d’ouvrage du développement local, the International Institute for the
Environnent and Development (IIED, 2011, p. 15 ) révèle que bien qu’il y ait eu des avancées
significatives dans la mise en œuvre de la décentralisation et dans l’appropriation de la
gouvernance locale, des difficultés majeures subsistent et sont relatives aux problèmes de
transferts de compétences et de viabilité financière des collectivités territoriales, à la faible
capacité des élus et des acteurs au niveau local et à l’insuffisante participation des femmes.
Malgré donc des avancées notables dans la conduite de la démocratie locale dans de
nombreuses communes au Burkina Faso, il reste que le grand espoir suscité par le processus
n’arrive pas sur certains territoires à produire les effets escomptés (A. A. Sodoré, 2017, p.
211).
Dans la commune rurale de Nanoro, le 1er conseil municipal a été mis en place en 2006 et
depuis lors jusqu’à la dissolution des conseils municipaux en fin 2014 et puis la reprise des
élections municipales en 2016, les élus locaux sont à l’œuvre dans la conduite du
développement communal. Sur les 11 domaines de compétences qui devront être transférées,
4 sont effectivement assumées. Il s’agit des domaines du préscolaire, de l’enseignement
primaire et de l’alphabétisation, de la santé, de la culture, de la jeunesse, des sports et loisirs
et de l’eau et de l’assainissement.
La gestion de secteurs effectivement transférés s’effectue sur la base des ressources octroyées
par l’Etat, les ressources propres de la commune et celles des partenaires. Aussi, la
participation citoyenne apparait-elle comme un enjeu pour l’atteinte des objectifs des
initiatives du conseil municipal. Le constat à Nanoro révèle non seulement des insuffisances
dans la gestion des compétences transférées mais également, des difficultés dans la
mobilisation sociale autour des actions du conseil municipal du fait des mésententes entre les
élus municipaux. C’est pourquoi, cet article se fixe pour objectif d’analyser d’une part la
gestion du secteur de l’éducation et de la santé et d’autre par la participation citoyenne à la
décentralisation.
Il est organisé en cinq parties qui portent respectivement sur le cadre géographique et
méthodologique, le fonctionnement des organes de la commune, la gestion des compétences
transférées, la participation citoyenne et la crise de gouvernance.
Afin de minimiser les effets des aléas sur les activités agro-pastorales, de nombreuses
personnes s’investissent dans l’exercice du petit commerce, la transformation des produits
forestiers non ligneux et l’artisanat.
La population constituée majoritairement de Mossi a été estimée en 2006 à 32 695 habitants
avec 55 % de femmes et 45 % d’hommes. Selon, les projections, le nombre d’habitants
devrait atteindre 39 638 en 2017 (Commune Rurale de Nanoro, 2014, p. 14).
1.2. Méthodologie
Dans le but de cerner la gestion des compétences transférées dans les domaines de
l’éducation, de la santé et de l’eau potable et la participation citoyenne aux actions du conseil
municipal une approche méthodologique a été adoptée. Elle combine l’analyse de contenu,
l’administration de guide d’entretien et de fiches d’enquête et l’observation de terrain.
Les entretiens ont été effectués avec le 1er adjoint au maire, le Secrétaire général de la mairie,
le Préfet du département, le chef de circonscription de l’éducation de base. A ceux-ci
s’ajoutent, un médecin du district sanitaire de Nanoro, un infirmier chef de poste, 4
conseillers municipaux sur un total de 30 et 6 conseillers villageois de développement soit
respectivement 25, 33, 13 et 10 % des effectifs cibles. Les fiches d’enquêtes ont été
administrées à 100 individus choisis de manière aléatoire dans la commune.
Les données recueillies par le biais des fiches ont été traitées grâce au logiciel Sphinx et Excel
tandis les informations issues des entretiens ont fait l’objet d’un dépouillement manuel. Les
données ont ensuite été classées selon les ressemblances et des différences.
4. Participation citoyenne
L’appréhension de la participation des citoyens met l’accent dans cette recherche sur les
relations entre le citoyen, le maire et la mairie, la présence aux sessions du conseil municipal,
le paiement des taxes, la contribution à l’élaboration du Plan communal de développement
(PCD) et la redevabilité.
4.1. Connaissance de l’exécutif et de l’institution municipale
La majorité des personnes interrogées (70 %) ont affirmé connaître le maire bien que celui-ci
ne résident pas dans la commune. Cependant, le taux est plus important dans le chef-lieu de la
commune que dans les autres villages. Au-delà du maire, dans les villages, les conseillers
municipaux et les conseillers villageois de développement sont bien connus des populations
du fait de la proximité sociale et la forte interrelation qui existe entre les habitants. Ce même
constat a été établi dans la commune rurale de Toussiana (A. A. Sodoré, 2013, p. 61).
Quant à la mairie, elle est connue par 88 % des enquêtées ; cela se justifie du fait que
l’institution municipale est le lieu de délivrance de divers actes : extraits de naissance,
certificats de résidence et de décès et le lieu de célébration des mariages. De plus, de
nombreux partenaires de la commune y rencontrent les groupements et associations et parfois
les populations bénéficiaires de projets ou de dons.
attentes des populations. A Nanoro, le dernier PCD date de 2014 au moment de la collecte des
données sur le terrain.
A l’issue de la mise en place d’une commission ad’hoc, les conseillers ont été chargés de la
mobilisation des populations dans les villages en collaboration avec le bureau du conseil
villageois de développement. Une circulaire d’information a été adressée à tous les
responsables des services techniques et des forces de sécurité. La quasi-totalité des
responsables administratifs relève leur contribution au PCD. Il en est de même pour les
personnes enquêtées qui reconnaissent soit avoir entendu parler du passage des consultants ou
été présentes aux assemblées villageoises de diagnostic.
L’effort du conseil municipal d’engager l’ensemble des acteurs locaux dans la réalisation du
PCD ouvre de bonnes perspectives pour le développement local. En effet, les projets qui sont
issus du plan peuvent être considérés comme des projets collectifs. Or la capacité d’auto-
organisation et la densité des projets collectifs sont des fondamentaux du développement local
(A. A. Sodoré, 2013, p. 86). Leur existence sur un territoire présage de la présence d’un
potentiel pour mobiliser des initiatives afin d’envisager le futur souhaitable (G. Dematteis et
F. Governa, 2005, p. 8 ; M. Bertoncin et al., 2009, p. 7).
4.5. Redevabilité des conseillers municipaux
Le devoir de rendre compte de sa gestion est un axe fondamental de la gouvernance locale.
C’est pourquoi, les conseillers municipaux dans un souci de crédibilité auprès des citoyens
qui les ont choisis, doivent régulièrement communiquer sur les activités menées et les
engagements pris avec les partenaires de la commune. Aussi, la redevabilité renforce-t-elle la
volonté de participation des populations aux actions entreprises par le conseil municipal.
Dans la commune de Nanoro, 66 % des personnes interrogées n’ont pas eu connaissance
d’une quelconque séance de redevabilité dans leur localité. De plus, les entretiens réalisés
avec quelques conseillers municipaux confirment ces propos. Il en était de même dans la
commune de Toussiana où aucun conseiller municipal n’avait organisé de sa propre initiative
une séance d’information aussi bien sur sa fonction que sur le travail de l’organe délibérant
(A. A. Sodoré, 2013, p. 66).
Cette insuffisance dans l’action des élus locaux impacte l’implication des citoyens dans les
initiatives développées au sein de la commune. Ainsi, 52 % des personnes enquêtées ne se
sentent pas concernés par les actions engagées par la mairie car n’ayant pas d’informations de
la part de leurs représentants. Or, la redevabilité comme l’imputabilité est une exigence de la
décentralisation qui ne devrait pas se limiter uniquement à un travail effectué à la mairie ou au
chef lieu de la commune mais couvrir également des activités menées dans les secteurs et les
villages afin d’informer le maximum de citoyens. Cette réalité ne pourrait apparaître sans un
engagement véritable des conseillers. C’est pourquoi, il est important que l’élu local ait une
bonne connaissance de son rôle dans l’enracinement du processus de la décentralisation. Cela
est d’autant plus nécessaire que la mobilisation sociale et le civisme fiscal ont été le fruit d’un
travail de sensibilisation des populations par les conseils municipaux des communes de
Kiembara et Niou (PACT, COPECOL, 2011, p. 21) qui sont citées en exemple dans ce
registre.
La participation apparait comme une action collective pour l’exercice du pouvoir et de
l’autorité (A. Dubresson et S. Jaglin, 2002, p. 72 ; G. Blundo et P. Y. Le Meur, 2009, p. 2 in J.
P. Olivier De Sardan, 2009, p. 4), facteur important de réussite de la gouvernance locale.
C’est pourquoi Y. Bertacchini (2004, p. 18) insiste sur la nécessité de mettre en place une
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différends. Le constat sur le terrain concernant cet aspect est assez révélateur. Tous les acteurs
rencontrés évoquent la discorde sans formuler de solution avant la fin du mandat des actuels
conseillers municipaux. Ces oppositions politiques qui se sont invitées dans le champ de la
gouvernance locale constituent un handicap pour la gestion efficiente des compétences
transférées et la participation citoyenne.
Conclusion
L’expérience du processus de la décentralisation en cours dans la commune rurale de Nanoro
a montré quelques-unes des péripéties d’un apprentissage de la démocratie à la base et
l’exercice de la gouvernance locale fondée sur le fonctionnement des organes exécutif et
délibérant.
Confronté à une crise, le conseil municipal éprouve des difficultés dans la gestion des
compétences transférées notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, objet de
la présente recherche. Or l’exercice du pouvoir dans les collectivités territoriales requiert aussi
bien la possession d'aptitudes techniques et administratives par les nouvelles équipes
dirigeantes que la disponibilité des moyens financiers et matériels conséquents pour répondre
aux grandes attentes des populations, conditions que peu d'entités territoriales décentralisées
seraient en mesure de réunir. Aussi, la mobilisation sociale et le civisme fiscal sont-ils encore
à améliorer dans le cadre de la mise en place d’un mécanisme redevabilité. C’est peut être à
ce prix que l’unité d’action pourrait être une réalité autour du conseil municipal.
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