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PENNSYILVANIA
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« études cinématographiques »
n® 100-103
Alain Resnais |
et Alain Robbe-Grillet
évolution d’une écriture
VA, y
Marge, 20
Michel ESTARER 2
res de
AREUNS
avec des textes de ES a
ÉEATRES MODERNES
MINARD
73, rue du Cardinal-Lemoine - 75005 PARIS
1974
Re
UNIVERSITY
OF
PENNSYLUANIA
LIBRARIES
er enares
Michel ESTÈVE.
PREMIÈRE PARTIE
à Alain Resnais,
ce travail,
en manière de témoignage d'admiration.
GÉNÉRIQUE
NOTE :
Les personnages incarnés par : Delphine Seyrig se nomment : À
Giorgio Albertazzi
X
Sacha Pitoëff
M
Toutes les photographies illust
rant cette étude Sont tirées
dernière à Marienbad (clichés de L'Année
Terra Film).
INTRODUCTION
la délivrance en blanc
Brusquement, au cours du film, le blanc se fait dans
les couloirs du château, le plan est surexposé, le blanc
est donc éblouissant, violent. Simultanément, le monolog
ue
commente : « Plus de murailles, plus de salons.» C'est
un
début. À, en transformant le labyrinthe d'ombre que compose
l'agencement du château en allée de lumière, abolit du
même
coup la matière, l'abondance et la variété des lieux
pour ne
plus voir qu'un endroit clair à l'architecture impalpable,
car
l'espace n'y est plus dessiné par des formes. « Que
la lumière
soit », dut-elle soupirer ; mais comme ce n'était qu'un
désir,
un regret même, la lumière ne fut que dans sa
seule imagi-
nation. Cela, cependant, suffit à sa maladive sensibilité trop
exacerbée pour qu'aucun démenti du réel ne
l’atteigne. Elle
toujours présente — il ne s'agit que d'elle —,
par un narcis-
sisme violent et craintif, la vision devient phantas
me dans
une série de «zooms» qui se succèdent rapidem
ent pour
imposer au spectateur, mais surtout à elle-mêm
e, l'image
d'elle, souriante, heureuse, qui ouvre les bras
en renversant
L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD 19
des reculs est le plus fort au sein de ses visions ; elle répond
à X: « Vous délirez. Je suis fatiguée, laissez-moi. »
La délivrance en blanc se condamne elle-même car, avant
tout, elle est faite de l'étoffe du rêve. Cette blancheur est
cette blancheur rigide
désiroire
en opposition au ciel
(Un Coup de dés)
l'Abime
blanchi
étale
furieux
(Un Coup de dés)
l'angoisse du projet
Choit
la plume
[21
s'ensevelir
aux écumes originelles
naguères d'où sursauta son délire jusqu'à une cime
flétrie
par la neutralité identique du gouffre
2. LE HASARD SE DÉGUISE
la pièce de théâtre
le jeu du « Nim»
le parc
la statue
| LE NOMBRE
EXISTÂT-IL
autrement qu'hallucination éparse d'agonie
CE SERAIT
pire
non
davantage ni moins
indifféremment mais autant
LE HASARD
(Un Coup de dés)
LA PERFIDIE DU DISCOURS
les incertitudes
RIEN
de la mémorable crise
ou se fût
l'événement accompli en vue de tout résultat nul
humain
N'AURA EU LIEU
A
OLEYLE, LIEL
inférieur clapotis quelconque comme pour disperser l'acte vide
la fatigue
X. — Venez-vous ?
À. — Non. Je n'ai pas envie. C'est trop loin...
X. — Suivez-moi, je vous en prie.
la description de la mort
Sous forme de litanies, la parole chante d’abord l'insai-
sissable du hasard. Sa lamentation se déroule au cours
d'un long thrène, tantôt récité, tantôt dialogué, pendant
toute la durée du film; le mot, simultané avec l'image,
l'impose inéluctablement et augmente le caractère obsédant
du décor. L'impression de claustration y acquiert une inten-
sité presque insupportable, car l'insaisissable des choses,
c'est l’'emprisonnement des êtres:
L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD 69
un verre se brise
3. LA MUSIQUE
la musique de la mémoire
CONCLUSION
NOTES
2 Did Sp #10;
3. Pour un nouveau roman, Éd. de Minuit, 1963, pp. 45—68. C'est à cette
édition que nous nous référerons désormais pour les citations qui vont suivre.
4. Le Présent de l'indicatif, Gallimard, 1963, p. 7.
5. « Une voie pour le roman futur », Pour un nouveau roman, op. cit., p. 18.
6. Voir « Nature, humanisme, tragédie », Pour un nouveau roman, op. cit.,
pp. 45—68.
9, L'Immortelle, Éd. de Minuit, 1963, p. 75. C'est à cette édition que nous
nous référerons désormais pour les citations qui vont suivre.
10. « Sur quelques notions périmées », Pour un nouveau roman, op. cit.
D'ART
NOTES
13. René PRÉDAL, Alain Resnais, Lettres Modernes, 1968, « Études cinémato-
graphiques », n°° 64—68, p. 62.
14. SEMPRUN, op. cit., p. 83.
15. Zbid., p. 148.
162 dE pp 02
17. Citations extraites de La Jeune Parque : respectivement les vers 496,
511, 500.
18. Alain ROBBE-GRILLET, Pour un nouveau roman, Gallimard, 19,63, Coll.
« Idées DS Sie
19. Il faut noter ici une autre lecture de l'œuvre : « Par rapport à L'Année
dernière à Marienbad, les films de Robbe-Grillet souffrent d'une trop grande
cohérence, née de son rejet même; et alors que dans ses romans l'organisation
du récit autour d'un « creux central», irréductible à toute succession logique,
ouvre la porte de l'imagination, la même structure, appliquée directement au
cinéma se remplit aussitôt, et empêche la réalisation de l'imaginaire parce qu'elle
conduit à présenter le réel comme une imagination, que l'absence de toute
confrontation avec la réalité rend réfractaire à une appréciation critique. »
(M.-C. ROPARS-WUILLEUMIER, De la littérature au cinéma, Armand Colin 41970 Dr)
PA
NOTES
8. Voir cependant le texte de Jean Ricardou in Alain Resnais, op. cit. p. 21.
9. Alain RESXAIS, cité par Bernard PINGAUb, in Alain Resnais, op. cit., p. 21.
10. La répétition historique des situations et des rôles, dans une progression
révolutionnaire, fait écho à la méditation, empreinte de sérénité mais toute
tournée vers la nature, suggérée par Le Fleuve où Jean Renoir trouvait la solution
des conflits humains personnels dans l'adhésion aux grands cycles biologiques
de la vie et de la mort. Dans ce tres beau film, on s'en souvient, le premier
amour d’une toute jeune fille acceptait — comme à Hiroshima — de se dissoudre
dans une histoire toujours recommencée, au rythme des morts et des résurrections.
11. Il apparaît intéressant de donner sur ce point l'interprétation de
Robbe-Grillet : « Le grand moment de Muriel, de Resnais, c'est quand on
s'aperçoit que le cabaretier O.A.S. n'est jamais allé en Algérie, qu'il n'est ni
cabaretier ni O.A.S., qu'il a tout inventé; et on en viendrait à croire que le
jeune homme, censément traumatisé par des scènes de tortures, n'a assisté à
rien et n'a rien vu, comme à Hiroshima. Le jeune héros a fait son service
militaire en Allemagne, tout simplement, mais il a eu entre les mains un élément
de flash-back qui était des bouts de cinéma d'amateur qu'un ami lui a rapportés
et où il n'y avait rien d'effrayant, où l’on voyait simplement des soldats casser
la croute, ou quelque chose comme ça. Et, à partir de ces scènes réelles,
il s'est mis à construire une mémoire imaginaire sur ce qui le hantait, lui, à
propos du drame algérien dont toute la France parlait alors.» (Cahiers inter-
nationaux de symbolisme, n° 9-10, 1965-66, p. 120. Texte du colloque sur « Forma-
lisme et signification » de juin 1965.) Robbe-Grillet avoue d’ailleurs avoir beaucoup
surpris Resnais par cette interprétation !
12. « Je t'aime, je t'aime», L'Avant-scène du cinéma, n° 91, p. 39.
144 MIREILLE LATIL-LE DANTEC
DE RESNAIS À ROBBE-GRILLET :
C'est ainsi que l’on comprendra sans doute mieux les réfé-
rences plus que permanentes des films de Robbe-Grillet à
la littérature et au cinéma. Ses films ne sont que des
emprunts, des séries de clichés qu'il s'agit de jouer, de faire
jouer et de déjouer, non seulement pour en révéler le carac-
tère de cliché, mais pour en expérimenter le rôle et la fonc-
tion dans les pratiques signifiantes elles-mêmes. Le monde
est conçu comme un gigantesque stock d'images, de situa-
tions, de structures liées à une idéologie et qu'il s'agit de
s'approprier (de détourner) en en détruisant le sens originel,
pour les faire fonctionner autrement (c'est à ce niveau — le
second terme : en particulier concernant l'orientation de ce
fonctionnement — que le travail de Robbe-Grillet reste au
niveau idéologique, sans pouvoir embrayer sur le politique).
Une lecture un peu hâtive de L'Immortelle, par exemple,
risquerait de n’y voir d’abord qu'une description objective
(objectale) du monde, sans signification, puis une descrip-
tion littérale, pure succession d'images et de sons, enfin un
jeu de l'imaginaire où les phantasmes se donnent libre cours
154 JOËL MAGNY
NOTES \
1. « Par texte, j'entends ici non seulement l'objet saisissable par l'impression
de ce qu'on appelle un livre (un roman), mais la totalité concrète à la fois
comme produit déchiffrable et comme travail d'élaboration transformateur. En
ce sens, la lecture et l'écriture du texte font à chaque reprise partie intégrante
du texte qui, d'ailleurs, se calcule en conséquence. Il s'agit donc d'un texte
ouvert donnant sur un texte généralisé. » (Philippe SOLLERS, « Niveaux sémantiques
d'un texte moderne », Théorie d'ensemble, Éd. du Seuil, 1968, Coll. « Tel Quel »,
p. 319).
Méditerranée, film de Jean-Daniel POLLET (et Philippe SOLLERS).
Tu imagines Robinson, film de Jean-Daniel POLLET (et Jean THIBAUDEAU).
Luttes en Italie et Tout va bien, films du Groupe DZ1G6A VERTOV (Jean-Luc GoDARD
et Jean-Pierre GORIN).
Jaune, le soleil, film de Marguerite DURAS.
Othon, film de J.M. STRAUB.
INSTAURATION D'UNE ÉCRITURE 157
2. Le «lieu d'où ça parle»: cette expression, employée aujourd'hui
par
de nombreux critiques (littéraires ou cinématographiques), est issue
directement
des Écrits de Jacques Lacan (Éd. du Seuil, 1967, Coll. « Le Champ freudien »).
Elle est à prendre à la lettre. Elle insiste ici particulièrement
sur le fait que
l’Auteur n'est pas le seul maître et unique producteur des énoncés
d’un discours
(cinématographique, par exemple). Ce discours est produit réellement dans la
chaîne des signifiants où vient s'aliéner le Désir de celui qui croit
l’émettre.
La dichotomie qui s'établit entre le Désir et son inscription
dans le discours
(le discours n'est pas le Désir, irréductiblement) donne naissance à l'Inconscient.
Ce lieu d'émission du discours est donc à trouver dans les signifiants eux-mêmes :
il n'est ni l’Auteur, ni l’Inconscient lui-même, directement.
3. On lira avec intérêt les textes de Jean-Joseph Goux dont cette analyse
procède, et plus particulièrement « Marx et l'inscription du travail » (in Théorie
d'ensemble, op. cit., p. 188): « Nous poserons que le signe (comme tout produit)
a aussi une valeur d'usage. Historiquement méconnue. Passée sous silence.
— Par
valeur d'usage d'un produit on entend non seulement le fait qu'il peut servir
immédiatement comme objet de consommation, mais aussi le fait [.….] qu'il sert
par une Voie détournée comme moyen de production [...]. La méconnaissance
de la valeur d'usage des signes n'est donc pas autre chose que l'occultation
de
leur valeur productive. Occultation du travail ou du jeu des signes, sur et avec
d'autres signes [...].» On se reportera aussi au livre I du Capital de Karl Marx.
9. La même analyse vaudrait pour Z, L'Aveu, Coup pour coup, Les Cami-
sards, etc. Notons qu'est ici mise en cause l'efficacité politique du film d'Alain
Resnais qui, par ailleurs, possède de nombreuses qualités que nous n’entendons
pas nier.
e ,
L'analyse de La Guerre est finie que Marie-Claire Ropars-Wuilleumier
propose sous le titre « Le Commencement de la Révolution», dans son livre
L'Écran de la mémoire (Éd. du Seuil, 1970, Coll. « Esprit-La Condition humaine »,
pp. 203—10), est significative et confirme notre propos : l'originalité et la modernité
du film se situent à l'intérieur des limites du système de représentation classique.
Le fait de mêler temps réel et temps mental et de jouer sur leur interaction ne
remet pas en cause le statut idéologique de l'image, représentant d'une réalité
extérieure dont elle dépend totalement. À tout moment, le spectateur retrouve
dans le film ses points de repère quotidiens. L'apport principal de Robbe-Grillet
reste d’avoir situé le film au point de convergence et de divergence du subjectif
158 JOËL MAGNY
INTRODUCTION.
CONCLUSION. 83
IT
Table 159
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