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PASCAL DUSAPIN

PASSION

rnopÉRA
•—I de Rouen Haute Normandie
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PASCAL DUSAPIN
PASSION

Opéra en italien surtitré en français, livret du compositeur (avec la collaboration de


Rita de Letteriis), commande du Festival d'Aix-en-Provence.

Direction Franck Ollu


Mise en scène Giuseppe Frigeni
Dispositif électroacoustique Thierry Coduys

Lei Barbara Hannigan


Lui Richard Rittelmann

Gli altri Ensemble Musicatreize


Direction Roland Hayrabedian

Orchestre de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie

durée: lh!5 sans entracte

Production du Festival d'Aix-en-Provence.


En coproduction le Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg et l'Opéra de Rouen
Haute - Normandie.

OPÉRA DE ROUEN HAUTE NORMANDIE - THÉÂTRE DES ARTS


VENDREDI 9 JANVIER-20H
Distribution

Direction musicale Franck Ollu


Mise en scène et scénographie Giuseppe Frigeni
Costumes Amélie Hillmann-Haas
Lumières Dominique Bruguière
Maquillage • perruques Cecile Kretschmar
Dispositif électroacoustique Thierry Coduys
Assistante au dispositif électroacoustique Delphine Malaussena
Pianiste - chef de chant Christophe Manien

Lei Barbara Hannigan


Lui Richard Rittelmann

GLIALTRI
Direction Roland Hayrabedian
Kiyoko Okada (Soprano) Claire Gouton (Soprano), Magaii Paliès (Alto),
Eric Raffard (Ténor), Patrice Baiter (Baryton),Tomasz Hajok (Baryton Basse)

ORCHESTRE DE L'OPÉRA DE ROUEN HAUTE-NORMANDIE


Premier violon Bertrand Mahieu
Second violon Teona Kharadze
Alto Patrick Dussart
Violoncelle Florent Audibert
Contrebasse Didier Meu
Rûte Kouchyar Shahroudi
Hautbois Jérôme Laborde
Cor anglais Fabrice Rousson
Clarinette Naoko Yoshimura
Clarinette basse Matthieu Steffanus
Basson Manfred Baumgaertner
Cor Pierre-Olivier Goll
Trompette Franck Paque
Trombone Nicolas Lapierre
Clavier Christophe Manien
Harpe Constance Luzzati
Clavecin Frédéric Hernandez
Oud Elia Khoury

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Directeur des formations musicales NN
Régisseur général d'orchestre Andrew J. Ferguson
Régisseur d'orchestre adjoint Xavier Laure
Techniciens d'orchestre Fabien Héry, Mathieu Le Gleuher
Chargée de la bibliothèque musicale Myriam Labruyère
Surtitrage Béatrice Arnal

Distribution technique

Directeur technique Fabrice Paris


Régisseurs généraux Jacques Vitacolonna - Gabriel Méraud-Lanfray
Dessinateur D.A.O. Emmanuel Lerouy
Régisseur lumière Olivier Lefaucheur
Adjoint régisseur lumière Guillaume Lefebvre
Electriciens Alexandre Lefebvre-OlivierThieulent- Matthieu Pouly - Julien
Masson - Marielle Godefroy
Technicien son/vidéo Guillaume Demare
Technicien son Benoît Sourd
Régisseurs plateau Didier Poquet-Jean-Michel Legrand - Armelle Lopez
Techniciens machinerie/décors Mickael Frebourg- Philippe Lebleu - Nicolas
Echival- Loic Paul - Arnaud Mabille- Benoit Duboc - Charles Berenger- Dany
Hulard - David Deschamps-Yann Lajon - Samuel Gardes
Chef accessoiriste Barbara Coupeau
Costumière Gwénaëlle Flocquard
Habilleuse Marie Vial
Maquilleuse Agnès Blin
Perruquière Céline Baju

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Lui, elle et les autres

Ily a maintenant plus de trois ans, Stéphane Lissner, alors directeur du


Festival d'Aix me proposa d'écrire un opéra pour l'édition 2008. Ses
réflexions tournaient autour des trois grands opéras de Monteverdi
(Orfeo, Poppée, Ulysse). Il désirait me confronter à ces trois immenses
chefs-d'œuvre, par exemple, les orchestrer de façon nouvelle ou
revisiter leurs thématiques. Il savait que je nourrissais une passion pour
cette musique et me laissait une totale liberté. Je trouvais l'idée très
généreuse, étrange, osée, un peu fantasque, mais je ne savais pas trop
comment l'aborder car - depuis quelques années — je m'obstinais autour
d'un projet trouble et peu défini, celui des affects en musique et de
l'expression des passions de l'âme. J'avais déjà rassemblé pêle-mêle
toute une collection de documents traitant de ce sujet qui m'emmenait
du Traité des Passions de Descartes à l'expression de la douleur chez la
femme dans l'histoire de la photographie contemporaine ! En chemin,
j'avais empilé toute une masse de documents iconographiques sur la
joie, la douleur, l'effroi, le désir, le ravissement, la peine, la peur,
l'amour, la colère... Je mélangeais tout : affect, sentiment, émotion chez
Spinoza, les réalités sensibles de Platon, les Expressions des passions de
l'âme illustrées par Charles Lebrun, la Physiognomonie de Johann G.
Lavater, l'Art de la Pantomime de Charles Aubert, la tête de la Méduse du
Caravage, la Madone, et les images de femmes hurlantes, en pleurs, qui
ne cessent d'émailler les pages des journaux du monde entier.
Au fond, cette histoire-là était déjà une vieille histoire chez moi : La
Melancholia (1990), Medeamaterial, mon opéra d'après Heiner Millier
en 1991, les postures de femmes chantantes dans To Be Sungiiyy^), la
plainte dans Granum Sinapis (1997), le cri de douleur de la fille d'Alloro
dans Perelà (2001), l'épouvante de l'ange dans Faustus, The Last Night
(2005) : toute une généalogie de cette question des affects existait
depuis longtemps dans mes opéras, plus généralement dans ma
musique. Après le déjeuner de travail qui nous avait réunis, je rentrais
chez moi un peu perplexe, mais passionné, et subitement, l'idée me vint.

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Assembler la proposition de Stéphane Lissner à ce déjà ancien,
obsessionnel et obscur projet de Passion avec Monteverdi ! Puiser dans
les textes des opéras de Monteverdi une autre histoire, et retisser un
lien entre toutes les passions exprimées pour refondre en un seul trait
un nouveau texte qui reprendrait le mythe d'Orphée, presque à l'envers
pour ainsi dire.
Deux jours après, je repris rendez-vous avec Stéphane Lissner et lui
présentai mon projet, qui tenait dans les quelques lignes écrites par
Monteverdi pour la préface de la partition de Tancrède et Clorinde :
«J'ai trouvé des passions opposées à mettre en musique, la guerre, la
prière et même la mort... ».
Ce n'était rien et déjà presque tout.
Dans Passion, il y a deux personnages. « Lui », un homme. « Elle», une
femme. Les autres s'appellent Gli altri.
Lui, Lei, Gli altri : on ne saura pas qui ils sont, parce qu'il n'est pas si
important de le dire, et que tout le monde le sait.

Il y a aussi un serpent que l'on ne voit pas, mais on sait bien qu'il est par
là-

Comme « Lei » et « Lui », animés par le transport perpétuel d'une


passion à l'autre, j'ai rêvé une musique où le son et le mot ne puissent
jamais être distingués l'un de l'autre. Les passions s'apposent,
s'opposent et se divisent en de multiples chemins parcourus par la peur,
la joie, la douleur, l'effroi, le désir, le ravissement, la peine, l'amour, la
colère. Le mouvement de Passionest celui d'une traversée. Mais « Elle »
refusera de remonter vers le soleil parce qu'elle connaît la fin de cette
histoire-là. «Lui», que tout affecte mais qui toujours s'apprête à
soutenir la guerre, se laissera enfouir à jamais, avec elle, « dans cet antre
obscur, dont il sait que pour retourner au soleil, le chemin est fermé. »
(Dante).

Pascal Dusapin - Avril 2008


extrait du programme de Passion du Festival d'Aix-en-Provence 2008

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Entretien avec Franck Ollu

Quels sont les caractères les plus frappants de la partition de Passion ?

Passion est caractéristique de la musique que Pascal Dusapin compose en


ce moment. Je pense en particulier à Reverso que j'ai récemment dirigé.
Par le déroulement de ses longues lignes musicales, Pascal Dusapin a une
capacité impressionnante à entretenir la dramaturgie de son œuvre du
début à la fin. La cohésion de la partition de Passion est assurée par sa
constance harmonique et le fait que le facteur rythmique ne domine jamais
la ligne ni la conduite des voix. Dans le même temps, il s'agit d'un ouvrage
éminemment polyphonique où les musiciens et les personnages, qui sont
bien différenciés, produisent plusieurs discours distincts qui se mélangent
avec plus ou moins d'intensité sans jamais cependant produire
d'épaisseur, car le mode intime prédomine.

Comment appréhender le livret ?

Le livret repose sur un sujet simple qui s'offre davantage comme une
source d'inspiration que comme un récit. Il revisite le mythe d'Orphée et
d'Eurydice avec ceci d'original que c'est Elle (Lei) qui décide de l'issue de
la relation amoureuse. Les mots, les phrases sont destinés à inspirer la
musique plus qu'à transmettre un message.

Que pouvez-vous dire de l'effectif instrumental ?

L'oeuvre est composée pour une formation instrumentale assez classique.


Aucun instrument n'est amplifié, aucune virtuosité particulière n'est
requise. L'intention première est simple et il s'agit surtout de créer une
matière sonore propice à la dramaturgie des passions, comme au rappel
des changements de couleurs caractéristiques de la musique baroque.

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En plus du rôle important et du langage caractéristique dévolus aux vents,
deux instruments apportent leur sonorité originale : l'oud pour une touche
légèrement arabisante, et le clavecin qui prédomine par référence à
l'univers de Monteverdi.

Qu'est-ce qui caractérise le chant et l'usage de la voix ?

Il faut souligner que les voix sont intégrées dans une logique générale qui
accorde au souffle une importance toute particulière. Le souffle comme le
mouvement sont à la base de la musique et ces aspects sont aussi
primordiaux dans les parties instrumentales que dans les parties vocales.
Grâce à un dispositif électro-acoustique spécifique, les chanteurs sont
équipés de capteurs musculaires qui, posés sur leur gorge, permettent de
transformer en sons leur énergie physique. Nous rejoignons ici l'idée
chère à Pascal Dusapin que le corps est un instrument musical en soi.

Passion est le sixième opéra de Pascal Dusapin : quelle place occupe-t-il


dans le paysage musical français ?

Pascal Dusapin est un créateur à part dans le paysage de la musique


contemporaine française. Lui qui a un peu étudié avec Olivier Messiaen
s'oppose totalement à la naïveté des allégories de ce dernier. Ily réagit tout
comme Monteverdi réagissait en son temps à la musique de la Renaissance
en développant le langage musical qui fonda l'esthétique baroque. Cette
opposition au symbolisme et à la spiritualité d'une expression par le choix
de la narration, de l'émotion et de la sensualité devait aboutir à cette
rencontre de Pascal Dusapin avec l'œuvre et l'esprit de Monteverdi.

Propos recueillis par Agnès Terrier, extrait du programme de Passion du


Festival d'Aix-en-Provence 2008

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Entretien avec Giuseppe Frigeni

Comment se prépare-t-on à mettre en scène une création ?

Il s'agit d'un exercice très particulier. D'habitude, le metteur en scène est


confronté à une œuvre du répertoire. En ce qui me concerne, je cherche
alors à développer une texture visuelle qui puisse dialoguer avec la
musique, en me demandant quel écrin serait le plus approprié pour
l'épanouissement de la partition et la perception du spectateur. Je me laisse
guider par la couleur et la texture orchestrale pour préparer les matières
et les couleurs du spectacle, dans une démarche qui tend vers la
synesthésie. Je ne crains pas en effet d'utiliser l'émotion et la poésie et je
préfère la nécessité et l'urgence sensible à l'attitude iconoclaste délibérée.
Dans le cas de Passion, s'agissant d'une création dont je ne connaissais pas
la musique, je me suis immergé dans le livret où j'ai suivi vaguement les
fantômes d'Orphée et d'Eurydice. Peu à peu, certaines phrases du texte (les
références au soleil, à la nature) ont tissé un fil rouge qui m'a permis de
bâtir une cohérence visuelle et dramaturgique. L'ensemble a fourni un
canevas qui s'est densifié, au cours d'une démarche de recherche
iconographique et de situations dramatiques, jusqu'à devenir une trame
visuelle cohérente. Le 7 mars dernier, celle-ci était prête à être confrontée
avec la musique que nous avons alors découverte lors de l'enregistrement
de la maquette musicale, à Francfort, dans un moment de grande émotion.
J'ai ce jour-là été conforté dans mes intuitions par l'atmosphère musicale
si exquise de l'opéra, et j'ai ensuite pu les développer.

Quelle est la temporalité propre à cet opéra divisé endix étapes oupassions ?

Il ne s'agit en aucun cas d'étapes distinctes qui dessineraient une


progression de l'ordre du récit. Le texte de Pascal Dusapin procède de façon
suggestive par glissements à travers des situations sensuelles et des
évocations poétiques qui forment le tissu du récit : le sens onirique profond

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qu'il déploie dans ce parcours décolle du réel. Les personnages épousent
certaines figures amoureuses d'un discours amoureux (comme dirait
Barthes), puis les délaissent et les reprennent sans jamais s'y attarder. Au
fond, les deux amants ne peuvent pas se rencontrer et chacun des deux fait
résonner en vain son propre monologue : leur désir est constamment
renvoyé à son impossibilité. Je me suis laissé porter par cette cohérence
poétique et inconsciente pour imaginer des figures scéniques dont le projet
est de rendre visible la musique et audibles les corps.

Quelles sont les images qui ont présidé à l'élaboration de la scénographie ?

La première image qui s'est présentée à moi fut celle d'une perspective,
d'un espace tridimensionnel issu des recherches que j'ai menées sur des
gravures des XVIe et XVIIe siècles, en particulier sur l'œuvre très
géométrique de l'architecte flamand Vriedmann de Vries.
L'idée était de projeter plus volontiers cet univers de passions inspiré de
Monteverdi dans le premier baroque, celui qui emprunte sa rigueur
formelle à la Renaissance, que dans le second baroque caractérisé par la
profusion.
Progressivement, par associations inconscientes d'images mentales et
souvenirs iconographiques, la scénographie actuelle s'est présentée à moi
comme la solution idéale : un espace de suggestion symbolique plutôt
qu'une énigme intellectuelle confiée au décryptage du spectateur : une
œuvre comme Passivu doit être vécue comme expérience poétique et
onirique. La délicatesse des combinaisons instrumentales, comme
l'impossibilité de LUI et de LEI à s'unir, m'ont amené à choisir des
matières, des images et des attitudes qui disent la fragilité et le rêve. Il
s'agissait en somme de créer un espace sensible qui puisse rendre compte
de la façon dont la musique de Pascal Dusapin assume et revendique
l'émotion.

Propos recueillis par Agnès Terrier, extrait du programme de Passion du


Festival d'Aix-en-Provence 2008

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Dusapin : l'opéra-émotion

« Écouter nous mène aux portes d'un monde infiniment subtil : celui
des émotions » (P. Dusapin)

Né en 1955, Pascal Dusapin figure sans doute le compositeur de sa


génération qui a écrit le plus d'opéras. Même si ses partitions
instrumentales montrent moult pages solistes (Inside pour alto —1980,
Item pour violoncelle - 1985, Etudes pour piano - 1997-2001, etc.)
agrémentées de quelques quatuors à cordes (TimeZones— 1989-1990,
Quatuor V— 3004-2005, etc.) ou de splendides concertos (Watt pour
trombone — 1994, Galim pour flûte — 1998, A quia pour piano — 2002,
etc.), la musique vocale (To god- 1985, Mimi - 1986, II-Ii-ko — 1987,
Two walking- 1994, O Berio - 2,006, etc.) a pris une place privilégiée
dans le riche catalogue du compositeur français. Tous ces titres qui
résument la musique en quelques mots refusent d'emblée
l'uniformalisation stylistique au nom de la cohérence, privilégiant
l'unité principale de l'ordre et de la nécessité. Comme le rappelle le
musicien : « créer, c'est décidément inventer des paradoxes ».

Ecrire un drame lyrique, réussir un opéra étaient la hantise permanente


d'un Hector Berlioz. En revanche, à lire attentivement les écrits et les
partitions de Pascal Dusapin, on peut dire que depuis une vingtaine
d'années, la logique d'opéra trône au cœur des préoccupations
compositionnelles de ce musicien. Tenant quelque peu de la fatalité
artistique, ce geste singulier et cette farouche volonté de communication
par l'ouvrage lyrico-scénique animent, nourrissent et sous-tendent la
totalité de l'acte d'écriture du compositeur. De ce fait, virtuel ou
efficient, l'opéra reste l'agora emblématique (et théorique) de toute
rencontre sonore, verbale, rhétorique, visuelle et dramaturgique.
« Écrire de la musique, c'est déjà un acte théorique », affirmait déjà
Pascal Dusapin en 1987.

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Écrit sur un livret d'Olivier Cadiot, l'opéra Bornéo et Juliette (1985-
1988) a joué à la fois sur le mythe légendaire et sur l'idée anxiogène de
la Révolution. Mais ce n'est « ni une œuvre sur Shakespeare, ni sur
l'histoire de Roméo et Juliette ». Etayé partexte plurilinguiste, l'ouvrage
désire montrer « comment chanter ensemble d'une même voix,
comment se rassembler et s'assembler, comment devenir un vrai duo
d'opéra» qui facilite la fusion des aspirations de deux amants, mais
également l'osmose du texte et de la musique, du parlé et du chanté...

Bâti sur un texte de Heiner Muller. Medeamaterial (1992) s'attache


également au rôle interactif des solistes (traités individuellement ou
sous forme de chœur) et des voix parlées. Accompagné par une
formation instrumentale baroque, le sujet traite de la schizophrénie et
de la mélancolie du personnage de Médée. Pour accuser le désordre
apparent de la personnalité de l'héroïne isolée, le musicien a fragmenté
et dispersé le discours soliloque en cinq voix distinctes qu'agrémente
un quatuor de chanteurs placé dans la fosse d'orchestre.

Composé d'après A Lyrical Opera Made By Two de Gertrude Stein,


l'opéra de chambre intitulé To Be Sung'(1992-1993) s'inscrit dans un
processus comparable à celui de Roméo et Juliette en axant le propos
dans le domaine du traitement du temps et du rapport au visuel.
Nécessaire à l'appareil dramaturgique comme à la perception
rétinienne, la donnée temporelle (utilisée le plus souvent dans un
contexte d'étirement) a ainsi joué dans l'organisation générale des
textures tout en commandant la pertinence scénique - quasi rituelle —
des présences vocales ou instrumentales.

Perelà, uomo di fumo (2002-2003) est un opéra ambitieux écrit d'après


un livret futuriste d'Aldo Palazzeschi intitulé II Codice Perelà. Complexe
dans son argumentaire comme dans sa réalisation, l'œuvre qui réalise la
synthèse des grandes pièces antérieures de Dusapin met un point
d'honneur à porter aux nues les phases émotives, la fresque opératique
confiant aux solistes de grands airs héroïques. L'ouvrage est conçu
comme une fable généreuse qui porte un regard sur l'intolérance à la
fois spirituelle et politique. Le compositeur y voit une transfiguration
du monde de la musique vers une sphère littéraire quasi mystique (et
réciproquement).

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Écrit d'après un livret de Christopher Marlowe ( The Tragical History of
Doctor Faustus), mais aussi d'après des extraits de la Bible,
Shakespeare, Blake, Nerval, Beckett, etc., Faustus, the last night (2003-
2004) se présente comme un opéra en une nuit et onze morceaux. Après
les célèbres opus de Gounod et Berlioz, Stravinsky et Pousseur, Dusapin
nous fait rencontrer à nouveau Faust et Méphisto qui — irréconciliables —
devisent sur les vicissitudes de la vie. Dans un huis clos étouffant,
l'orchestre se révèle dans des tourbillons de timbres inouïs tandis que
les voix traitées lyriquement décrivent la figure faustienne sous des
traits monomaniaques et l'aura diabolique comme une entité
ambivalente.

Passion (2008), le sixième opéra de Pascal Dusapin, aborde les avatars


du mythe d'Orphée et Eurydice sur un mode chambriste (l'orchestre
comporte 17 musiciens). Comme à l'époque de Monteverdi et de
Gesualdo, les passions de l'âme y sont brûlantes et les sentiments de
peur, de joie, de colère, de désir sont exacerbés tant par les agissements
vocaux que par les comportements instrumentaux. En fait, toute cette
sève nourricière renoue avec la panoplie des affects primaires de l'opéra
monteverdien (les paroles sont d'ailleurs chantées en italien et l'on y
entend sporadiquement quelques résonances de clavecin).

Visitant donc les méandres de l'esprit musical baroque, Pascal Dusapin


a étudié pour Passion les divers éléments langagiers de la rhétorique
des anciens en y décelant différents types passionnels : l'expression du
ravissement, de la plainte ou de l'effroi. « J'ai une relation très profonde
avec cette période de l'histoire de la musique qui ressemble beaucoup à
la nôtre par son goût de la recherche expérimentale », avoue le
compositeur. L'amateur éclairé se prend alors à songer aux chef-
d'œuvres du maestro italien que sont Orphée, Le Couronnement de
Poppée, Le Combat de Tancrède et Clorinde, Le Retour d'Ulysse...

Dans ce sillage, la diction naturelle qui préside à la bonne tenue oratoire


de l'opéra a désiré se rapprocher du caractère libertaire de
l'improvisation rencontré dans les premiers ouvrages lyriques
ultramontains de la fin de la Renaissance. Passion parfait un idéal
artistique longtemps recherché par Pascal Dusapin. On sait que le
compositeur s'intéressait hardiment à la douleur à travers les arts et en

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particulier à travers la peinture, laquelle sait montrer « la souffrance si
proche de l'extase »...

Dans sa leçon inaugurale prononcée au Collège de France (le 1er février


3007) et intitulée « Composer. Musique, Paradoxe, Flux », Pascal
Dusapin a disserté sur le réseau affectif que lègue le compositeur à
l'auditeur : « les émotions se combinent et se confondent en ensembles
confus, mais elles nous transforment. L'émotion est un mouvement, et
c'est par l'émotion que l'esprit et le corps se recomposent ».

Pierre Albert Castanet

Musicologue et compositeur, Pierre Albert Castanet est professeur à l'université de Rouen.


Récompensés par la critique, ses derniers ouvrages parus aux Éditions Michel de Maule
(Paris) s'intitulent Tout est bruit pour qui a peur — Pour une histoire sociale du son sale
et Quand le sonore cherche noise — Pour une philosophie du bruit. Son œuvre musicale est
jouée tant en France qu'à l'étranger.

Coordination pour la rédaction des textes et relecture : Joann Elart, université de Rouen.

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Notes de traduction

«Qu'on ne dise pas que je n'ai rien dit de nouveau : la disposition des
matières est nouvelle. » (Biaise Pascal)

Je me souviens de la première fois où je suis allée chez Pascal Dusapin et


nous nous sommes installés dans les deux fauteuilsen cuir rouge devant la
grande baie vitrée. Nous ne nous étions pas revus depuis la création de
Perelà à l'Opéra de Paris, dont le livret dérivait d'une adaptation du roman
futuriste d'Aldo Palazzeschi.

Le projet d'un nouvel opéra en italien s'était cette fois-ci imposé à lui sous
une forme différente. La source d'inspiration jaillissait des oeuvres
montéverdiennes, de cette recherche contagieuse d'expressivité où la
rencontre des paroles et de la musique crée une sorte de choc inouï dans la
tentative de représenter les passions humaines. On peut les nommer : ce
sont le ravissement, la peur, la lâcheté, la fureur, le regret, le doute, la
plainte ou leurs contraires. Bref, « l'éternel cadastre » de l'âme. Nous avons
parlé alors d'Orfeo, ou plutôt des Orfeo, de Tancrède et Clorinde, de
Descartes et de Spinoza, du cinéma italien et des turbulences de notre
temps.

Quelque temps après, j'ai reçu des feuillets en français où deux


personnages, Elle et Lui, se donnaient la réplique, laissant parfois
intervenir des figures allégoriques ou Les Autres. J'ai commencé à réfléchir
à une possible traduction en italien de ces pages. Ce qu'il fallait traduire
était sous mes yeux. Comment traduire et pourquoi étaient loin d'être
évidents. Dans le texte en prose, je reconnaissais par endroit des vers
traduits du Tasse, de Striggio, de Badoaro ou encore de Busenello, auteurs
que Monteverdi avait mis en musique dans II combattimento, L'Orfeo, Il
ritorno d'Ulisse, L'incoronazione di Poppea. Mais le texte de Pascal
Dusapin se dérobait clairement à la citation pure et simple, car si certaines
phrases étaient essentiellement les mêmes, le contexte était tout autre.

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Nous avons donc décidé que la traduction devait être libre et la langue
contemporaine. Ces passages traduits de l'italien au français - point de
départ de la création du compositeur, - et du français à l'italien - pour ce
qui relevait de ma tâche - portent les traces d'une superposition féconde et
ineffaçable.
Ce livret est écrit en prose. Néanmoins, quand l'imagination a voulu
imprimer au texte le rythme d'une danse, on retrouve les vers des poètes
italiens, comme pour rendre compte aussi de l'antiquité de la parole, de
son héritage, et reconnaître par là «la place inviolable du passé». Les
Autres, par exemple, reprennent telles quelles les lignes rimées du Temps
dans le Retour d'Ulysse :

Salvo è niente
Dal mio dente
Ei rode, ei gode
Non fuggite, o mortali,
che se ben zoppo ho Tali...

(Rien n'échappe à ma dent. Elle ronge, elle jouit. Ne fuyez pas, ô mortels,
je boite, mais j'ai des ailes)

La préoccupation première dans l'écriture d'un texte destiné à être mis en


musique est son aptitude à «l'oralité». J'ai cherché les phrases «che
suonano bene», car à l'opéra, tout est musique. Il n'a pas été difficile de
puiser dans le thesaurus de la langue italienne, dans la richesse sonore des
assonances, consonances, dissonances ou allitérations possibles, comme
si la voix avait le droit de l'emporter sur la parole.

Rita de Letteriis - Dramaturge


extrait du programme de Passion du Festival d'Aix-en-Provence 2008

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Pascal Dusapin
Compositeur

Pascal Dusapin étudie, en tant qu'auditeur libre avec Olivier Messiaen au


Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, puis
avec Iannis Xenakis entre 1974 à 1978, qui l'apprécia comme élève, enfin
avec Franco Donatoni au cours de séminaires de composition.
Il est pensionnaire de l'Académie de France à Rome, de 1981 à 1983. Il
reçoit de très nombreuses distinctions dès le début de sa carrière de
compositeur : en 1993, le Prix de l'Académie des Beaux-Arts et le Prix du
Syndicat de la Critique ; en 1994, le Prix Symphonique de la SACEM : en
1995, le Ministère de la Culture lui décerne le Grand Prix National de
Musique ; deux Victoires de la musique puis de nouveau en 2002, comme
« Compositeur de l'année ». Il obtient en 2005 le prix Cino del Duca puis
est élu membre de l'Académie des Arts de Munich en juillet 2006 et
nommé professeur à la chaire de création artistique du Collège de France
pour l'année 2006/2007.
Il est l'auteur de nombreuses pièces pour solistes, musique de chambre et
grand orchestre, et il inscrit plusieurs opéras à son catalogue : Roméo et
Juliette (1985-1988) ; Medeamaterial ( 1991); To be sung(1992-1993) ;
Perelà Uomo di fumo (2003) ; Faustus, the Last Night (2006)...
Présent au Festival d'Aix-en-Provence 2007, dans le cadre de l'atelier
Opéra en création, Pascal Dusapin, présenta sa dernière création
opératique Passion en juillet 2008, reprise notamment au Festival Musica
à Strasbourg, àl'Opéra de Rouen Haute-Normandie, à la Cité de la Musique
de Paris, aux Wiener Festwochen et au Grand Théâtre de Luxembourg. La
grande majorité des oeuvres de Pascal Dusapin est éditée aux Editions
Salabert/ Universal Music Publishing (www.durand-salaberteschig.com)

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Franck Ollu
Direction musicale

Né à la Rochelle en i960, Franck Ollu devient en 1990 le corniste principal


de l'Ensemble Modem de Francfort, avec lequel il entretient désormais
une relation privilégiée en tant que chef d'orchestre.
Il commence la direction d'orchestre en 1999 comme deuxième chef dans
la Quatrième symphonie de Charles Ives avec l'Ensemble Modem
Orchestra. La même année il devient, pour deux saisons, chef assistant de
l'Ensemble Intercontemporain. Depuis 2003, il est directeur musical du
KammarensembleN avec lequel il donne une série de concerts à la
Philharmonie de Stockholm.
Il a dirigé entre autres : l'Ensemble Recherche et Musikfabrik (Allemagne),
l'Ensemble Asko (Hollande), l'Ensemble Avanti (Finlande), le Remix
Ensemble (Portugal), le London Sinfonietta, l'Orchestre symphonique de
la Radio Bavaroise, l'Orchestre symphonique d'Islande, l'Orchestre
National d'Espagne, l'Orchestre National de Porto, l'Orchestre
Symphonique National de la RAI, l'Orchestre Philharmonique d'Helsinki,
l'Ensemble Elison (Australie), le Philharmonia Orchestra de Londres.
Il crée les oeuvres de nombreux compositeurs parmi lesquels figurent, avec
l'Ensemble Modem, les opéras : Landschaft mit entfernten Verwandten
de HeinerGoebbels, ...Ce qui arrive... d'Olga Neuwirth, Into the Little Hill
de George Benjamin à l'Opéra de Paris à l'automne 2006. Il se produit
régulièrement au Berliner Festwochen, au Lincoln Center Festival de New
York, à Musica Nova de Munich, au Summer Tokyo Festival, au Sydney
Festival, au Holland Festival, au Festival d'Automne à Paris et au Festival
d'Helsinki.

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Giuseppe Frigeni
Mise en scène et scénographie

Après des études à l'Université de Bergame en Italie, Giuseppe Frigeni se


rend à Paris où il étudie la danse contemporaine auprès de Françoise et
Dominique Dupuy, Carolyn Carlson, Steve Paxton, Lucinda Childs...
Pendant plusieurs années il travaille comme co-directeur et chorégraphe
auprès de Robert Wilson, et comme chorégraphe pour Klaus Michael
Griiber, Patrice Chéreau, Peter Stein et Luca Ronconi sur des productions
d'opéras et des projets vidéo. On le retrouve dans les plus grandes maisons
d'opéras et festivals internationaux : le Festival de Salzbourg, l'Opéra de
Paris, le Théâtre du Châtelet, le Teatro del Maggio Musicale de Florence, le
Metropolitan Opera de New York, le Grand Opéra de Genève, le Houston
Grand Opera, la Schaubuhne Berlin, le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles...
Ses propres mises en scènes, scénographies et lumières sont Macbeth de
Verdi à l'Opéra Zuid et à l'Opéra de Bordeaux, Der Jasager/Der Neinsager
de Kurt Weill au Corum de Montpellier, Turandot de Puccini au Teatro
Comunale de Modène, à celui de Ferrare, et à l'Opéra de Tenerife, Le Fou
de Landowski au Théâtre du Châtelet et au théâtre Mogador, Wet Snow de
Jan Van de Putte en 2004, au Holland Festival, Lohengrin de Wagner et
Fidelio de Beethoven à l'Opéra de Bordeaux. Dans le cadre de la Ruhr
Triennale, il a signé la mise en scène de Saint-François d'Assise de
Messiaen, avec une installation scénographique de Kabakhov.

18
Barbara Hannigan
Soprano (Lei)

Née au Canada, Barbara Hannigan étudie avec Maiy Morrison à l'université


de Toronto d'où elle sort diplômée en 1998. Elle poursuit sa formation au
Banff Centre for the Arts, puis au Conservatoire Royal de La Haye auprès de
Meinard Kraak.
Elle participe à la création mondiale de plusieurs opéras et interprète
notamment Saskia dans Writing to Vermeer de Louis Andriessen, Liza dans
Wet Snowde Janvan de Putte, Gabrielle dans The Bitter Tears ofPetra von
Kant de Gerald Bariy et le rôle chanté de One, opéra de chambre pour
soprano, vidéo et bande sonore de Michel van der Aa.
, D'autres productions lui font incarner Lucia dans The Rape ofLucretia de
Britten, Despina dans Cosi fan tutte de Mozart, Amore dans Orfeo ed
Eurydice de Gluck, Anne Truelove dans The Rake's Progress de Stravinsky
ou encore les rôles-titres de La Petite Renarde rusée de Janacek et de
Larinda e Vanesio de Hasse.
Son interprétation du Grand Macabre de Ligeti est un énorme succès. Les
Correspondances de Dutilleux deviennent une oeuvre principale de son
répertoire qu'elle interprète, entre autres, à l'Opéra de Paris et aux BBC
Proms de Londres. Elle se produit en récital avec le pianiste Reinbert de
Leeuw, mais aussi dans une série de concerts avec Maurizio Pollini à Rome,
Bruxelles, Venise et Londres et en concert avec des orchestres aussi
prestigieux que le Berliner Philharmoniker, l'Orchestre National de
France, l'Orchestra du RAI, l'Oslo Philharmonie, et le Cleveland Orchestra.
Elle travaille avec les plus grands chefs: Esa Pekka Salonen, Kurt Masur, Sir
Simon Rattle... et avec des compositeurs tels que Gyôrgy Ligeti, Louis
Andriessen, Gerald Barry, Karlheinz Stockhausen, Oliver Knussen et Henri
Dutilleux. Ses prochains engagements incluent des productions à La
Monnaie, à l'English National Opera, et au Nederlandse Opera.

19
Richard Rittelmann
Baryton (Lui)

Diplômé du Conservatoire Supérieur de Genève, Richard Rittelmann est


remarqué en 1997 à l'Opéra National de Lyon par Jean-Pierre Brossmann
qui le fait chanter dans Doktor Faust de Busoni, sous la direction de Kent
Nagano et Pierre Strosser. Il obtient aussi le Prix du Public au Concours
des Voix d'Or, à Rouen, en 1998. Dès lors, il participe à de nombreuses
productions sur les plus grandes scènes d'opéra et sous la direction de
chefs prestigieux ; citons notamment Idomeneo de Mozart à l'Opéra de
Genève et à l'Opéra Garnier, Les Mamelles de Tirésias de Poulenc à Rennes
et à Toulon, El Retablo de Maese Pedro de Manuel de Falla à l'Opéra-
Théâtre de Metz, ou encore Carmen de Bizet à l'Opéra de Gênes. Plus
récemment il est Albert dans Werther de Massenet au Reggio de Turin, Le
Bret dans Cyrano de Bergerac d'Alfano, aux côtés de Roberto Alagna à
l'Opéra National de Montpellier et à l'Opéra de Monte Carlo, production
qui fait l'objet d'un DVD chez Universal en 2006 ; on l'entend dans Ariadne
auf Naxos de Strauss, Les Aventures du Roi Pausole d'Honegger, Wozzeck
de Berg, Noye's Fludde de Britten et Toeca de Puccini à l'Opéra de Nice.
Il prend part à plusieurs créations et interprète le rôle de Rimbaud dans
Verlaine Paul de Georges Bœuf et celui de Miguel dans MiAmorde Charles
Chaynes. On le retrouve également dans Saiil de Testi avec l'Orchestre
Philharmonique de Radio-France et dans Le Dernier Jour d'un Condamné
de David Alagna avec Michel Plasson et Roberto Alagna, production portée
au disque en 3008 chez Universal.
Il se produit régulièrement dans des œuvres de Haydn, Haendel, Bach,
Orff, Ravel, Fauré... Son concert dédié à SchoenbergetWeber avec Marco
Guidarini à Nice est très remarqué, tout comme son enregistrement de
Carmen pour EMI en 3004,, aux côtés d'Angela Gheorghiu.
Lors de la saison 3008/3009, il interprète en novembre le rôle titre de
Pelléas et Mélisande à l'Opéra de Metz. En mars 3009, il créera une oeuvre
du compositeur Hera Kim pour le Bayerischer Rundfunk. Parmi ses autres
prestations : Werther à l'Opéra National du Rhin, sous la direction de
Michel Plasson (mai 3009), un hommage à Caruso aux cotés de R. Alagna
au Théâtre des Champs Elysées (juin 3008) , La Traviata en octobre 3009
à Bologne,..
20
Musicatreize Gli Altri

Roland Hayrabedian crée l'Ensemble Musicatreize à Marseille en 1987


pour répondre aux nécessités instrumentales et vocales les plus diverses.
L'ensemble est formé autour d'un pôle de 12 voix solistes auxquelles se
joignent artistes lyriques et instrumentistes ; il s'adapte donc aux besoins
de la partition, circule dans le chant soliste ou le grand chœur, a cappella
ou accompagné de formations instrumentales, et passe ainsi de la scène
de concert à la scène d'opéra, de la musique de chambre au théâtre musical.
Depuis sa création, cet outil singulier dans le paysage musical français
chemine à travers les siècles et les esthétiques, relie le passé et le présent
le plus immédiat, entrecroise des œuvres devenues classiques et des
compositions résolument contemporaines ; son répertoire va du XVle
siècle à nos jours, de Janequin à Xenakis. Agitateur et esthète, Roland
Hayrabedian ne pouvait placer son ensemble ailleurs que sous le signe de
la création. C'est ainsi que Musicatreize a passé à ce jour une cinquantaine
de commandes, dont certaines s'inscrivent dans des cycles thématiques :
« Musiques, an 13 », « Les tentations », « Les miniatures », et plus
récemment : « Les 7 contes de Musicatreize ». L'ensemble se produit dans
les salles et les festivals les plus prestigieux, parcourant l'Europe, l'Asie,
l'Afrique et le Brésil. Très engagé localement, il donne régulièrement des
concerts à Marseille, et entreprend avec ses «avant-goûts » une action
culturelle destinée à faire découvrir au plus large public le répertoire et les
artistes contemporains. Sa discographie est saluée par la critique musicale
et couronnée de nombreuses distinctions. En 2007 il reçoit la Victoire de
la Musique Classique, dans la catégorie Ensemble de l'Année.

Musicatreize remercie pour leur soutien la DRAC PACA, le Conseil


Régional, le Conseil Général et la Ville de Marseille, la Sacem et Musique
Nouvelle en Liberté.

21
Orchestre de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie

L'Orchestre de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie fut placé dès sa


fondation en 1998 sous l'autorité artistique de son directeur musical, le
chef d'orchestre autrichien Oswald Sallaberger. Formation de type Mozart,
l'Orchestre est souvent renforcé par des musiciens supplémentaires, qui
enrichissent par leur investissement fréquent et régulier l'esprit
d'ouverture et de curiosité qui le caractérise. Il explore ainsi un spectre
très large du répertoire lyrique et symphonique, du baroque aux créations
contemporaines. Fidèle aux spécificités de son effectif, il s'est posé comme
précurseur des orchestres permanents de France pour l'interprétation du
répertoire classique sur instruments à cordes en boyaux et archet classique,
souvent complété par des parties de trompettes et timbalessur instruments
adaptés. Sa programmation prolonge et donne un sens nouveau au
développement individuel de ses musiciens, qui ont l'occasion de s'y
produire en solistes et en chambristes.

Sa richesse, sa flexibilité et sa polyvalence sont soulignées et fertilisées par


les nombreux chefs invités qui viennent nourrir cette formation de leurs
expériences enrichissantes.

Son identité forte et affirmée, rayonne aussi bien dans sa région d'origine
où l'Orchestre est régulièrement invité à se produire en tournée, qu'au-
delà des frontières normandes. Ses productions sur des grandes scènes
internationales et prestigieuses telles que la Cité de la Musique, la Salle
Pleyel, l'Opéra Comique à Paris, ou encore le Luxembourg, Hanovre,
Bruges, Bruxelles et New-York mettent en évidence sur la scène
internationale son souci d'échange, de diversité et sa singularité
d'approche des différents styles musicaux.

22
Seine Opéra
Le club des entreprises partenaires de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie

Les partenaires Les mécènes

Adear Caisse des Dépôts - Direction régionale


Anoxa CIC Banque BSD-CIN
Buisson & Partenaires Ernett
CBA architecture Fondation Orange
GDFSUEZ MTCA
La Poste Renault
Novacel
Ordre des experts comptables
Paris Normandie
Partenaires d'avenir
Ressorts Masselin
Socore Troletti
Syngenta
Veolia Propreté Nord Normandie

Contact : catiebertotto@operaderouen.com - 02 35 98 50 98

23
/•

Fondée en 1991 par Marcel Landowski, sous l'égide de la Ville de Paris,


l'association musique nouvelle en liberté s'est Fixé pour mission d'élargir
l'audience de la musigue de notre temps, auprès du plus vaste public.

Elle apporte des aides Financières, sans aucune directive esthétigue, aux
Formations musicales et aux Festivals gui mêlent dans leurs programmes
les œuvres contemporaines à celles du répertoire.

L'action de musique nouvelle en liberté, subventionnée par la Mairie


de Paris, se développe aujourd'hui dans toute la France grâce au Ministère
de la Culture (Direction de la Musigue, de la Danse, du Théâtre et
des Spectacles], au Conseil Régional d'Ile de France, au FCM (Fonds pour
la Création Musicale), à l'ADAMI (Administration des Droits des Artistes
et Musiciens Interprètes] et à la 5ACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et
Editeurs de Musigue].

L'association reçoit également le soutien de Mécénat Musical Société Générale.

Comité d'honneur
John Adams | Serge Baudo | Marius Constant | Daniet-Lesur | Philip Glass |
René Huyghe | Gyôrgy Kurtâg | Claude Lévi-Strauss | Yehudi Menuhin |
Olivier Messiaen| Serge Nigg | Maurice Ohana | Seiji Ozawa | Luis de Pablo |
Arvo Part | KrzysztoFPenderecki | Manuel Rosenthal ( Mstislav Rostropovitch |
Aulis Sallinen | Pierre 5chaeFFer | lannis Xenakis.

musique nouvelle en liberté


président: Jean-Claude Casadesus
directeur : Benoît Outeurtre
S/\ S\> - - '• administrateur: François Piatier
• SX v\v\vv-' 42 rue du Louvre - 75D01 Paris
RIRUBUQYÏ FIANÇAIS*

\
m MAIRIE DE PARIS tél : 01 40 39 94 28 - Fax : 01 42 21 46 16
www.mnl-paris.com
e-mail : mnl@mnl-paris.com

^îledeFrance

B MECENAT
MUSICAL
SOCIETE GENERALE
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PROCHAINEMENT

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• Ide Rouen Haute

GUY DE MAUPASSANT
LAURENCE EQUILBEY
RICHARD BRUNEL

ROUEN Théâtre des Arts PARIS Opéra-Comique


13 au 17 FÉVRIER 26 FÉVRIER au 8 MARS
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Albert Herring
Opéra-comique en trois actes d'après Le Rosier de Madame Husson de Guy de Maupassant.

Direction musicale Laurence Equilbey, Mise en scène Richard Brunei


Avec Nancy Gustafson, Felicity Palmer, Ailish Tynan, Christopher Purves, Simeon Esper,
Andrew Greenan, Leigh Melrose, Allan Clayton, Julia Riley, Hanna Schaer
Orchestre de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie

Coproduction Opéra de Rouen Haute-Normandie, Théâtre National de l'Opéra-Comique

Rouen Théâtre des Arts


FÉVRIER VENDREDI 13, 20H • DIMANCHE 15,16H • MARDI 17, 20H
PA OÙ 5— o°~^

rnopÉRA
• I de Rouen Haute Normandie

Président Alain LeVern


Vice-présidente Valérie Fourneyron
Directeur artistique et général Daniel Bizeray
Directeur musical Oswald Sallaberger

L'Opéra de Rouen Flaute-Normandie est subventionné par :


La Région Flaute-Normandie,
La Ville de Rouen,
Le Ministère de la Culture et de la Communication DRAC Flaute-Normandie,
Le Conseil Général de la Seine-Maritime et le Conseil Général de l'Eure

Il reçoit aussi le soutien de l'Agglo. de Rouen Haute-Normandie


et de la Caisse d'Allocations Familiales de Rouen.

7, rue du Docteur Rambert 76000 Rouen - www.operaderouen.com


Tél. billetterie 0 810 811 116 - Tél. administration 02 35 98 50 98

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