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CHACUN SA CROIX (Jean de Florette)Tu aimes qu’on se mette à genoux

Qu’on te supplie même dans la boue


Et dans nos cœurs parfois trop douxTu plantes d’invisibles clous
Tu aimes nous voir courber le dos
Plier sous le poids des fardeauxTu nous regardes toujours de haut
Tu te ris de nos idéaux...Et tu nous donnes un peu d’espoir
Pour mieux nous plonger dans le noirChacun sa croix, chacun sa bosseToujours la même
ritournelle
On doit accepter son destin
Chacun sa croix, chacun sa bosse
Moi, à la face de l’EternelJe dis qu’le Ciel est inhumain
Tu nous fais croire que t’es partout
Mais tu n’es jamais aux rendez-vous
Peut-être n’es-tu qu’un vieux fou
Qui n’se souvient même plus de nous
Bien sû r nous sommes plein de défauts
Souvent nos prières sonnent faux
On te soudoie avec des mots
Pour avoir notre Eldorado...Mais tu nous l’fais payer trop cher
En nous faisant vivre un enfer
Chacun sa croix, chacun sa bosse
Toujours la même ritournelle
On doit accepter son destin
Chacun sa croix, chacun sa bosseMoi, à la face de l’EternelJe dis qu’le Ciel est inhumain
Moi je veux bien te pardonner
Mais pour laver tous tes péchés
Il faudrait que l’eau, que l’eau coule à flot
Chacun sa croix, chacun sa bosse
Toujours la même ritournelle
On doit accepter son destin
Chacun sa croix, chacun sa bosse
Moi, à la face de l’EternelJe dis qu’le Ciel est inhumain
Chacun sa croix, chacun sa bosse
Là -haut, j’crois pas qu’il y ait quelqu’un
S’il y a quelqu’un, quand est-ce qu’il bosse ?

 SCÈNE AUDITION JEAN DE FLORETTEJEAN DE FLORETTE


Costaud, une force de la nature. Solaire.Bossu, travailleur et déterminé jusqu’à l’inconscience. Ancien
percepteur très cultivé. Grand lecteur qui fait (trop) confiance aux livres pour mener à bien ses projets. Très
amoureux de sa femme Aimée et en adoration devant sa petite Manon.RÉSUMÉ
Dans un petit village de Provence, Ugolin Soubeyran, seul héritier de son oncle César Soubeyran, dit le Papet,
rêve de faire fortune en plantant des œillets. De son côté, le Papet, souhaite voir son neveu se marier et avoir des
enfants pour perpétuer le nom des Soubeyran. Pour aider Ugolin à réaliser son projet, le Papet jette son dévolu
sur la ferme des Romarins qui abrite une source plus précieuse que tout. À la mort "accidentelle" de Pique-
Bouffique, le propriétaire, il espère acquérir ce bien pour une misère, mais l'héritier bossu de Pique-Bouffigue,
Jean Cadoret, dit Jean de Florette, arrive de la ville avec l'intention de s'installer là pour toujours avec sa femme
Aimée et leur fille Manon. Aussitôt, le Papet et Ugolin bouchent secrètement la source pour que Jean de Florette
abandonne son projet fou et leur cède la ferme. C'est compter sans l'entêtement du bossu qui va faire preuve d'un
courage surhumain pour trouver de l'eau à tout prix... Jusqu'au jour où il meurt en creusant un puits. Comprenant
qu'Ugolin et le Papet sont responsables de la mort de son père, Manon, devenue grande, n'a plus qu'une idée en
tête : la vengeance.Scène 7 / Ext. jour / Près des Romarins / Quelques semaines plus tard. Ugolin est en train de
relever ses pièges, tout près des Romarins quand il entend grincer des roues. Il s’avance pour jeter un œil et,
devant la maison dont la façade est en ruine, il voit une charrette avec un haut chargement de meubles. Il
aperçoit un grand gaillard avec une bosse. Sur ses épaules, il porte une fillette aux boucles dorées. À côté d’eux,
une belle femme, d’un blond roux.
JEAN DE FLORETTE (à sa femme). — Aimée ! Admire ces ronces géantes ! Ces oliviers inextricables ! Ces
romarins arborescents ! C’est féerique ! (Il l’enlace) Ma chérie, ce jardin d’Eden, c’est notre récompense...
(Ugolin s’approche. Manon court dans l’herbe, un peu plus loin.)
UGOLIN. — Bonjour la compagnie
.JEAN (surpris). — Bonjour Monsieur.
  UGOLIN. — Je peux vous donner un petit coup de main ? Je suis des Bastides. Ma maison, c’est la dernière
ferme que vous avez rencontrée en montant ici.
JEAN. — Alors nous serons presque voisins. J’accepte volontiers votre aide.
UGOLIN. — Je m’appelle Ugolin, et même Ugolin de Zulma. C’est pas de la noblesse... ça veut dire que, de son
vivant, ma mère s’appelait Zulma. Et mon nom de famille, c’est Soubeyran. Madame a une voix extraordinaire.
JEAN. — Aimée en a étonné bien d’autres avant vous. Elle a chanté des dizaines d’opéras... mais son triomphe,
c’était Manon. C’est pourquoi nous avons donné ce prénom à notre fille.
AIMÉE. — C’est du passé, maintenant je n’ai plus qu’une moitié de voix.
UGOLIN. — Est-ce que, par hasard, vous ne seriez pas Jean de Florette ?
JEAN. — Il est exact que je m’appelle Jean et que ma regrettée mère s’appelait Florette, mais mon nom est Jean
Cadoret.
UGOLIN. — Si vous étiez né ici comme votre mère, on vous appellerait Jean de Florette. Vous venez passer
quelques jours de vacances ?
JEAN. — De très longues vacances, je l’espère... Car, voyez-vous, c’est à l’ombre de ces pinèdes que je désire
vivre jusqu’à la fin de mes jours.
UGOLIN. — D’accord, Monsieur Jean, mais...
JEAN. — Vous vous demandez pourquoi l’intellectuel que je suis a décidé de s’installer ici avec sa famille ?
UGOLIN. — Ça oui, je me le demande !
JEAN. — C’est simple... Après avoir longuement médité, j’en suis arrivé à la conclusion que le seul bonheur
possible, c’est d’être un homme de la Nature. Je ne m’intéresse plus qu’à ce qui est vrai, sincère et pur. Je suis
venu ici pour cultiver l’AUTHENTIQUE ! Vous comprenez ?
UGOLIN. — Oui, bien sûr, mais...
JEAN. — Je veux manger les légumes de mon jardin, gober les œufs de mes poules, m’enivrer du seul vin de
ma vigne et, dès que ce sera possible, manger le pain que je ferai avec mon blé.
UGOLIN. — Et pour l’eau, comment vous ferez ? Il y a bien une citerne, mais elle est toute pourrie. Ne buvez
surtout pas cette eau parce que vous pourriez attraper plein de maladies.
JEAN. — Ne vous inquiétez pas, j’ai apporté des bouteilles d’eau minérale que nous boirons en attendant de
savoir si l’eau de notre source est potable.

1. 

UGOLIN (paniqué). — Une source ? Quelle source ?

JEAN. — D’après le cadastre, elle est à deux kilomètres environ, au bout d’un vallon qui s’appelle le
vallon du Plantier.

UGOLIN (soulagé). — Ah oui ! Le vallon du Plantier ! Je le connais... C’est de l’autre côté de la


colline... ça monte beaucoup et tout en haut, il y a la source. C’est à une bonne heure de marche.

6. Scène audition (Jean de Florette).pdf


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Infos
Propriétés
Taille
101 Ko
Modification
07/04/2023 7:03 PM
Type
Document
Importé par
Julien Vallespi
Importé le
07/04/2023 7:03 PM
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