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VOL.

1 - N°1 - 2018
ANNÉE 2018

VOL. 1-N°1 - 2018


REPERES

Revue Scientiique de
l’Université Alassane Ouattara

Philosophie et sciences humaines

Vol. 1 - N°1 - 2018

Université Alassane Ouattara

Presses des Universités Alassane Ouattara


27 BP 529 Abidjan 27
REPERES
Revue scientiique de l’Université Alassane Ouattara
Philosophie et Sciences Humaines

Vol. 1, n°1, 2018

Dépôt légal Troisième trimestre 2018

© UAO 2018

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réservés pour tous les pays.

Presses des Universités Alassane Ouattara


27 BP 529 Abidjan 27
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Chef de rédaction : Prof. Azoumana Ouattara
Comité de rédaction : Prof. David Musa Soro
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Prof. Kouakou Antoine
Prof. Magloire Kouassi
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 il devra comprendre un maximum de 60.000
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tion autre que le numéro de page dans l’en-tête
et éviter les pieds de page ;
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texte et présentés avec des marges d’au moins
six centimètres à droite et à gauche. Les carac-
tères dans ces igures et tableaux doivent aussi
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2. Des normes éditoriales d’une revue de lettres ou
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toriales (NORCAMES). Les normes typogra-
phiques, quant à elles, sont ixées par chaque
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ticle est une contribution théorique ou résulte
d’une recherche de terrain.
2.3. La structure d’un article scientiique en lettres et
sciences humaines se présente comme suit :
- Pour un article qui est une contribution
théorique et fondamentale : Titre, Prénom
et Nom de l’auteur, Institution d’attache,
adresse électronique, Résumé en Français,
Mots clés, Abstract, Key words, Introduc-
tion (justiication du thème, problématique,
hypothèses/objectifs scientiiques, ap-
proche), Développement articulé, Conclu-
sion, Bibliographie.
- Pour un article qui résulte d’une recherche
de terrain : Titre, Prénom et Nom de l’au-
teur, Institution d’attache, adresse élec-
tronique, Résumé en Français, Mots clés,
Abstract, Key words, Introduction, Métho-
dologie, Résultats et Discussion, Conclu-
sion, Bibliographie.
- Les articulations d’un article, à l’exception
de l’introduction, de la conclusion, de la
bibliographie, doivent être titrées, et numé-
rotées par des chifres (exemples : 1.; 1.1.;
1.2; 2.; 2.2. ; 2.2.1 ; 2.2.2. ; 3. ; etc.).
2.4. Les passages cités sont présentés en romain et
entre guillemets. Lorsque la phrase citant et la
citation dépassent trois lignes, il faut aller à la
ligne, pour présenter la citation (interligne 1)
en romain et en retrait, en diminuant la taille de
police d’un point.
2.5. Les références de citation sont intégrées au texte
citant, selon les cas, de la façon suivante : - (Ini-
tiale (s) du Prénom ou des Prénoms de l’auteur.
Nom de l’Auteur, année de publication, pages
citées) ; - Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms
de l’auteur. Nom de l’Auteur (année de publica-
tion, pages citées).
Exemples :
- En efet, le but poursuivi par M. Ascher (1998, p. 223),
est « d’élargir l’histoire des mathématiques de telle
sorte qu’elle acquière une perspective multiculturelle et
globale (…), d’accroitre le domaine des mathématiques
: alors qu’elle s’est pour l’essentiel occupé du groupe
professionnel occidental que l’on appelle les mathéma-
ticiens(…)».
- Pour dire plus amplement ce qu’est cette capacité de la
société civile, qui dans son déploiement efectif, atteste
qu’elle peut porter le développement et l’histoire, S. B.
Diagne (1991, p. 2) écrit :
Qu’on ne s’y trompe pas : de toute manière,
les populations ont toujours su opposer à la
philosophie de l’encadrement et à son volon-
tarisme leurs propres stratégies de contour-
nements. Celles là, par exemple, sont lisibles
dans le dynamisme, ou à tout le moins, dans la
créativité dont sait preuve ce que l’on désigne
sous le nom de secteur informel et à qui il fau-
dra donner l’appellation positive d’économie
populaire.
- Le philosophe ivoirien a raison, dans une cer-
taine mesure, de lire, dans ce choc déstabili-
sateur, le processus du sous-développement.
Ainsi qu’il le dit :
le processus du sous-développement résul-
tant de ce choc est vécu concrètement par les
populations concernées comme une crise glo-
bale : crise socio-économique (exploitation
brutale, chômage permanent, exode accéléré
et douloureux), mais aussi crise socio-cultu-
relle et de civilisation traduisant une imprépa-
ration sociohistorique et une inadaptation des
cultures et des comportements humains aux
formes de vie imposées par les technologies
étrangères. (S. Diakité, 1985, p. 105).
2.6. Les sources historiques, les références d’infor-
mations orales et les notes explicatives sont nu-
mérotées en série continue et présentées en bas
de page.
2.7. Les divers éléments d’une référence biblio-
graphique sont présentés comme suit : NOM et
Prénom (s) de l’auteur, Année de publication,
Zone titre, Lieu de publication, Zone Editeur,
pages (p.) occupées par l’article dans la revue
ou l’ouvrage collectif. Dans la zone titre, le titre
d’un article est présenté en romain et entre guil-
lemets, celui d’un ouvrage, d’un mémoire ou
d’une thèse, d’un rapport, d’une revue ou d’un
journal est présenté en italique. Dans la zone
Editeur, on indique la Maison d’édition (pour
un ouvrage), le Nom et le numéro/volume de la
revue (pour un article). Au cas où un ouvrage est
une traduction et/ou une réédition, il faut préci-
ser après le titre le nom du traducteur et/ou l’édi-
tion (ex : 2nde éd.).
2.8. Ne sont présentées dans les références bibliogra-
phiques que les références des documents cités.
Les références bibliographiques sont présentées
par ordre alphabétique des noms d’auteur.
Par exemple :
Références bibliographiques
AMIN Samir, 1996, Les déis de la mondialisation, Paris,
L’Harmattan.
AUDARD Cathérine, 2009, Qu’est ce que le libéralisme ?
Ethique, politique, société, Paris, Gallimard.
BERGER Gaston, 1967, L’homme moderne et son éducation,
Paris, PUF.
DIAGNE Souleymane Bachir, 2003, « Islam et philosophie.
Leçons d’une rencontre », Diogène, 202, p. 145-151.
DIAKITE Sidiki, 1985, Violence technologique et déve-
loppement. La question africaine du développement, Paris,
L’Harmattan.
REPÈRES 2018

SOMMAIRE
Littératures et communication
1- KABLAN Adiaba Vincent,
Le quiproquo : un jeu de situation,
un jeu de sort.............................................................11-37

2- OUÉDRAOGO Mahamadou Lamine,


Tabou et langage : la parole interdite dans Sia,
le rêve du python de Dani Kouyaté....................39-56

3- KANGA Konan Arsène,


Les esthétiques romanesques de Fatou Diome
et de Scholastique Mukasonga............................57-84

4- SORO N’Golo Aboudou,


L’intermédialité comme procédé de déconstruction
des codes dramaturgiques dans Le petit frère
du rameur de Kossi Éfoui et Les recluses
de Koi Kwahulé.....................................................85-98

5- GOKRA Dja André Ouréga Junior,


Enjeu des radios confessionnelles pour
le développement en Côte-d’Ivoire.................99-121

Sciences de l’homme et sciences sociales


6- SERKI Mounkaïla Abdo Laouali,
Art contemporain et état au Niger :
subvention, subsistance et subversion.........123-149
7- SAMANDOULGOU Serge,
Foucault et le problème de la sexualité :
esquisse d’une éthique de la reconnaissance
des minorités.......................................................151-172

8- N’DA Gbocho Roseline,


L’engagement associatif bénévole : une stratégie
de perpétuation du statut de travailleurs
chez les retraités : étude de cas......................173-191

9- BINATE Issouf,
Les ONG islamiques en Côte-d’Ivoire
en période de conlit : acteurs et enjeux......193-230

10- AGBRA Kouassi Marcelin,


Éducation et délinquance juvénile :
analyse du phénomène des « microbes »
à partir de rousseau............................................231-257

11- ZAMBLÉ Bi Zaouli Sylvain,


Droits de l’homme et droits des peuples
chez Hannah Arendt..........................................217-286
TABOU ET LANGAGE : LA PAROLE INTER-
DITE DANS SIA, LE RÊVE DU PYTHON
DE DANI KOUYATÉ

Mahamadou Lamine OUÉDRAOGO


Université Norbert Zongo, Burkina Faso
Ouedlam2000@yahoo.fr

Résumé
Le tabou, en tant qu’il est un paramètre de la
socialité, participe de la conservation des sociétés
en circonscrivant la conscience collective. Vu sous
le prisme du langage, il déinit les modalités du dire.
L’objet de la présente étude est de voir comment le
tabou se fait énoncé et comment la parole interdite
peut se positionner comme stratégie discursive dans
le ilm de Dani Kouyaté Sia, le rêve du python. À la
lumière de l’analyse du discours, il apparaît que la
folie de Kerfa puis de Sia relève de l’énonciation de
la parole interdite. Les « néga-énonciateurs » (énon-
ciateurs interdits) que sont les deux fous, en trans-
gressant le discours normatif, se voient niés par la
société. L’éthos est celui du paria, un être consacré
par la « mort discursive ». Du point de vue de la
construction doxique, le ilm met en avant une doxa
fondée sur le mythe du python. Partagée de toute la
communauté, celle-ci s’établit en un endoxon qui

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Tabou et langage : la parole interdite dans Sia,
le rêve du python de Dani Kouyaté

garantit la conservation de la vie dans le Wagadu.


Les paroles de Kerfa (le fou initial) et de Sia (la folle
inale), elles, participent d’une paradoxa qui justiie la
tension discursive entre tenants du discours normatif
et partisans de la transgression discursive à travers
l’axe sémantique /norme/ vs /tabou/. En cela, le ju-
gement porté sur ces derniers repose sur le schème
argumentatif de l’enthymème.
Mots clés : discours, énonciation, parole interdite,
tabou.
Abstract
The taboo contributes to the preservation of so-
cieties by conining the collective consciousness.
Seen under the prism of the language, it deines the
modalities of the statement. The object of the present
study is to see how the taboo makes expressed and
how the forbidden word can position as discursive
strategy in Dani Kouyaté’smovie :Sia, le rêve du py-
thon. In the light of the discourse analysis, it seems
that the madness of Kerfa then Sia is of the statement
of the forbidden word. “Nega-enonciators” (forbidde-
nenonciators) that are both madmen, by breaking the
normative speech, are denied by society. The ethos
is the one of the pariah : a being dedicated by the
“discursive death”. From the point of view of the-
doxicstructure, the movie puts forward a doxa based
on the myth. Shared by all the community, this one
becomes established in an endoxon which guarantees
the preservation of the life in Wagadu. The words of
Kerfa (the initial madman) and Sia(the inal madwo-
man) participate in a paradoxa which justiies the dis-
cursive tension between upholders of the normative

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Tabou et langage : la parole interdite dans Sia,
le rêve du python de Dani Kouyaté

speech and partisans of the discursive transgression


through the semantic axis /standard/ vs /taboo/. In that
respect, the judgment concerned the latter bases on
the argumentatif schema of the enthymem.
Keywords : speech, enunciation, forbidden speaking,
taboo.

Introduction
Les normes sont le gage d’une société harmo-
nieuse. Établies par la conscience collective, les
normes sociales ne vont pas sans leur corollaire :
le tabou. Déini sous le mode du proscrit, le tabou
détermine le prescrit, il le présuppose. Dans le long
métrage de Dani Kouyaté, Sia, le rêve du python, il
est question de l’interdiction de parler de l’impos-
ture du python. Cette mesure qui frappe d’incom-
pétence discursive Kerfa puis son héritière (Sia) ré-
vèleun code pénal inscrit dans cette société à tradition
orale. La parole interdite du fou dans cette société
traditionnelle est l’objet de cette étude. De fait, le
fou est une igure importante dans les sociétés afri-
caines reprise dans bien de productions artistiques,
tant littéraires (L’Aventure ambiguë de Cheikh Ha-
midou Kane, Le Fou de Jean-Pierre Guingané, Les
Crapauds-brousse de Tierno Monénembo…) que
ilmiques (Le Monde est un ballet d’Issa Traoré de
Brahima, Tasuman, le feu de Kollo Daniel Sanou,
Le Testament d’Apolline Traoré…). En convoquant
doublement cette igure, le ilm de Dani Kouyaté
signiie. Mais comment le langage, le tabou et le fou
interagissent-ils dans le processus de la signiication ?
Comment le Code pénal implicite « wagadéen » éta-

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Tabou et langage : la parole interdite dans Sia,
le rêve du python de Dani Kouyaté

blit-il une correspondance avec le discours normatif,


ixant le rapport du tabou au langage ? Notre propos
consistera à éclairer ces questions en examinant les
modes sous lesquels le tabou se fait énoncé et la
parole interdite, une stratégie discursive. Pour cela,
nous convoquerons la sémiotique discursive, l’argu-
mentation et la sémiotique tensive.
1. Tabou et énoncé
1.1. Le tabou
D’origine polynésienne, le terme « tabou » est
polysémique :
Sont «tabou» toutes les personnes, toutes
les localités, tous les objets et tous les états
passagers qui possèdent cette mystérieuse
propriété ou en sont la source. Est encore
«tabou» la prohibition motivée par cette
propriété ; est enin «tabou», au sens littéral du
mot, tout ce qui est à la fois sacré, dépassant
la nature des choses ordinaires, et dangereux,
impur, mystérieux. (S. Freud, 1924, p. 33).
Le tabou entretient un rapport étroit avec le
mythe en tant que ce dernier porte sur le sacré (J.
Lacarrière, 2002). En efet, le ilm de Dani Kouyaté
s’articule autour d’un mythe soninké du VIIe siècle :
le wagadubida. L’action se déroule dans l’empire
du Wagadu où la tradition veut que chaque année, la
plus belle vierge soit oferte en sacriice au dieu-py-
thon. Cette année, les prêtres ont porté leur choix sur
Sia Yatabéré. Cette dernière refusant sa mise à mort
trouve refuge dans sa fugue auprès de Kerfa, le fou.
Après maintes investigations, elle est retrouvée et
capturée. Sia est sauvée in extremis par son iancé

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Tabou et langage : la parole interdite dans Sia,
le rêve du python de Dani Kouyaté

Mamadi et sa milice, mais elle a le temps de découvrir


que le sacriice puriicatoire est une imposture. Le py-
thon n’existe pas. Il s’agit en réalité d’un viol collectif
organisé par les prêtres avant de laisser leur victime
pour morte dans une grotte secrète. Mamadi est fait
empereur après un complot soigneusement préparé
par son oncle Wakhané. Sia, devenue reine, a du mal
à surmonter le traumatisme de sa mésaventure. Prise
de démence, elle quitte le palais et parcourt les rues.
De la déinition de J. Lacarrière (2002), nous
pouvons tirer la typologie suivante du tabou dans le
ilm objet de la présente analyse :
ESPACE ACTEURS ACTES
Refuge de Kerfa Kerfa Viol
Grotte Sia Parole du fou
Le tableau révèle le caractère contagieux du ta-
bou : en tant qu’acte, il afecte l’espace et les acteurs.
Représentant un code non écrit, le tabou peut être
compris comme un facteur de cohésion sociale en ce
sens qu’il est le creuset de tout ce que la société, pour
sa sécurité et son épanouissement, a voulu mettre à
l’écart. En cela, la parole interdite du fou peut être
envisagée comme une condition nécessaire à l’harmo-
nie dans l’empire. Un examen de la mise en discours
du tabou s’impose donc.
1.2. Modalités du dire
Pour comprendre les interactions entre langage
et tabou, il convient de faire une halte sur le dire et
les modalités qui l’instaurent :
Le discours a des modalités. Ces dernières
déinissent les normes discursives qui sont à
l’image des normes sociales. Celles-ci sont le

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fait de la collectivité. (…) Ainsi, il existe une


conscience collective établie par le groupe,
qui consiste en des lois (prescriptions et
proscriptions). Lorsqu’un individu transgresse
une de ces lois, il est puni ain de dissuader
toute personne qui serait tentée d’aller dans le
même sens. (M. L. Ouédraogo, 2013, p. 178).
En efet, si le tabou fonde des préceptes du sys-
tème moral et pénal de l’humanité (S. Freud, 1924),
il est déterminé dans le langage par la modalité déon-
tique du dire telle que présentée dans la structure
schématique ci-après :

Source : M. L. Ouédraogo, 2013, p.179.


Dans le ilm Sia, le rêve du python, le tabou auquel
sont sujets les fous satisfait à ce modèle : « Le dire de
Sia est marqué par les mêmes modalités que celui de
Kerfa, c’est-à-dire le devoir ne pas dire, le vouloir dire
et le ne pas pouvoir dire. »(M. L. Ouédraogo, 2013,
p.182). Le dire de Kerfa et de Sia relèvedu discours
démentiel. Cette parole interdite « correspond à la
structure moléculaire sémique {/Devoir ne pas dire/ + /
Vouloir dire/ + /Ne pas pouvoir dire/ + /Savoir dire/} »
(M. L. Ouédraogo, 2015b, p.163).

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le rêve du python de Dani Kouyaté

1.3 Le fou : néga-énonciateur et maître de la parole


Sous le rapport de l’énonciation, le fou (ou la
folle) est un énonciateur interdit par la conscience
collective. Il ne lui est admis aucun co-énonciateur1.
Il se pose ainsi en néga-énonciateur, c’est-à-dire un
énonciateur nié (M. L. Ouédraogo, 2015b). Kerfa et
Sia ne sont pas les seuls à être régis par l’interdiction
de dire. En efet, les dignitaires sont également sujets
au tabou : ils doivent taire l’imposture du sacriice
rituel. En tant que tels, ils apparaissent comme des
initiés. Mais à la diférence de l’univers de la folie,
le monde des initiés structure la parole d’après le
schéma : {/Devoir ne pas dire/ + /Vouloir ne pas dire/
+ /Ne pas pouvoir dire/ + /Savoir dire/} (Ouédraogo
2015b). Le fou est ainsi posé comme un maître de la
parole ; une parole dont le cadre situationnel se déinit
par une actorialité fermée, une spatialité ouverte et
une temporalité ouverte.
En sus, la parole du fou est analysable sous le
prisme de la théorie des actes du langage (AUSTIN
1991, SEARLE 1972). En efet, les paroles de Kerfa
et de Sia se caractérisent par leur force illocutoire.
Dire, pour Kerfa et Sia, c’est faire :
La parole interdite est un acte illocutoire. Elle
caractérise l’activiste, le défenseur des valeurs
de justice. Cette parole est action. C’est dans ce
sens qu’elle paraît comme une menace pour le
pouvoir politique. (M. L. Ouédraogo, 2015b,
p.164).
C’est pour échapper à la portée factitive du dire
démentiel que la société wagadéen ne choisit de dis-
1- Toute personne qui se risquerait à être co-énonciateur du fou
devient par cela, elle-même, folle.

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créditer les fous sur le plan discursif. La mort discur-


sive est la conséquence de l’acte illocutoire.
1.4 La folie, une mort discursive
Dans le ilm Sia, le rêve du python, la folie
n’est pas une donnée clinique correspondant à une
déicience ou un dysfonctionnement des facultés
mentales. C’est plutôt une sentence discursive qui
consacre la mort du sujet. Dans les sociétés africaines
en efet, le fou n’est pas considéré comme un membre
de la famille :
(…) la transgression de certaines prohibitions
tabou présente un danger social et constitue un
crime qui doit être puni ou expié par tous les
membres de la société, s’ils veulent échapper
à ses désastreuses conséquences. (S. Freud,
1924, p. 45).

Il n’assiste pas aux cérémonies et réunions com-


munautaires. La folie constitue avec le bannissement
et la in des jours, les trois types de morts. En cela,
chaque type de mort peut constituer une forme de
sanction applicable à qui outrepasserait les normes
établies.
La folie igure comme une valeur à sauvegarder.
En efet, le fou initial (Kerfa) et la folle inale (Sia)
représentent les états (initial et inal) d’un parcours
narratif. Ce parcours illustre le passage d’une situa-
tion initiale de conjonction à la folie à une situation
inale de même nature, avec un transfert des sujets
d’état, comme pour dire « les hommes passent, mais
la folie demeure ». La permanence de la folie ainsi

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constatée permet de conclure à la volonté de la société


de conserver le fou. Dès lors, il apparaît que la folie
est un état furtif, creuset des secrets de la société. Le
fou est le dépositaire de ces secrets, vu de l’extérieur.
Il renvoie donc à la bouche du peuple et aux yeux
de l’initié. En tant qu’il représente le peuple, le fou
attire l’attention sur ce qui est caché au commun des
mortels. Comme initié, il a des connaissances pré-
cises et profondes sur des questions délicates. Ses
opinions prennent à contre-pied le discours social.
Ces caractéristiques justiient la crainte que les digni-
taires éprouvent à son égard, car il leur renvoie leur
propre image, il est l’incarnation de leurs passions.
C’est le miroir des dignitaires. Si Kaya Maghan a eu
un entretien à huis-clos avec Kerfa, c’est au nom de
ce pacte. Il en sera de même pour Sia, quand avant
de saluer son peuple en tant que reine, Mamadi, le
nouveau Kaya-Maghan et elle trouveront un accord
sur le secret de la grotte. Wakané, le seul témoin de
cet entretien trouvera la mort. Il appréciera d’ailleurs
sa mise à mort,2 car elle témoigne de la maturité po-
litique de Mamadi.
2. Argumentation et discours
2.1. Construction doxique
La construction doxique voit comment la doxa,
l’endoxon, la paradoxa et l’adoxa sont mis en discours.

2- Nous y reviendrons.

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Tabou et langage : la parole interdite dans Sia,
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Le tableau synoptique ci-dessous en témoigne :

Doxa Endoxon Paradoxa Adoxa

Discours
Conservation normatif
Mythe du Sacriice
de la vie dans vs
Discours python humain
le Wagadu discours
transgressif
Dignitaires Dignitaires
Dignitaires,
(empereur, (empereur,
Peuple peuple vs
Corporalité prêtres, prêtres,
Kerfa, Sia
notables) notables)
Observance
Prescription
du tabou
du tabou, Observance Mise à mort de
vs
Caractère sauvegarde du tabou vierge
Transgression
du tabou
du tabou
Loyaliste
vs
Ethos Législateur Justiciable Législateur
Rebelle

La doxa se déinit comme « l’espace du plausible


tel que l’appréhende le sens commun » (R. Amossy
2012, p.113). C’est « l’Opinion publique, l’Esprit ma-
joritaire, le Consensus petit-bourgeois, la Voix du Na-
turel, la Violence du Préjugé. » (Barthes, 1975, p.51).
En tant que telle, elle est déinie dans le ilm de Dani
Kouyaté par les dignitaires (l’empereur, les prêtres
et les notables). La doxa manifeste les caractères
de la prescription du tabou et de sa sauvegarde. Ces
caractères particularisent l’éthos du législateur. Ainsi

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fonctionne le discours du mythe. L’endoxon renvoie


à « ce sur quoi peuvent s’accorder tous les hommes,
ou tout au moins la plupart d’entre eux, ou encore les
sages » (Barthes, 1975, p.113). Il marque le discours
de la conservation de la vie dans le Wagadu. L’en-
doxon consiste, dans le ilm, pour le peuple à observer
le tabou. C’est la marque de l’éthos du justiciable.
Quant à la paradoxa (l’opinion problématique), elle
est un lieu de confrontation à plusieurs niveaux. Au
niveau discursif, elle oppose le discours normatif à
celui transgressif. Sa corporalité traduit l’opposition
[dignitaires, peuple / Kerfa, Sia]. Les caractères qui
en découlent sont l’observance et la transgression du
tabou ; ce qui induit les éthos antagonistes du loyaliste
et du rebelle. Pour ce qui concerne l’adoxa (l’opinion
honteuse), elle révèle le discours sacriiciel où les
dignitaires mettent à mort la vierge selon la volonté
du législateur. À la lumière de ces considérations, il
s’avère que le ilm peint deux mondes : celui de la
folie et celui de la normalité. Quoique jugé négati-
vement sur le plan axiologique, l’univers de la folie
témoigne d’une prise de conscience et d’une volonté
de libération sociale. A contrario, l’univers de la
normalité est marqué par la manipulation. C’est celui
qui fonde le mythe :
Le discours soumis à une doxa qui mystiie
son auditoire peut être considéré comme
manipulatoire. Mais il peut aussi apparaître
comme la marque du leurre par lequel le sujet
parlant s’abuse lui-même. (R. Amossy, 2012, p.
115).

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le rêve du python de Dani Kouyaté

Au regard de tout cela, le discours ilmique dans


le ilm Sia, le rêve du python, peut être envisagé
comme un lieu de tension.
2.2. Tension discursive
Écriture de la tension (M. L. Ouédraogo, 2015a),
le ilm met en scène le conlit qui oppose les loya-
listes (idèles à la norme discursive : les dignitaires
et le peuple) aux rebelles (les fous : Kerfa et Sia). En
efet, les deux éthos s’opposent à travers le normatif
et le transgressif, donnant naissance à une paradoxa
qui illustre le climat social dans le ilm. L’accepta-
tion et le rejet de la société partent de considérations
idéologiques reposant sur une construction doxique.
Pendant que les dignitaires (Kaya Maghan, prêtres,
notables) travaillent à perpétuer la norme, Kerfa mi-
lite pour la perpétuation de la transgression. C’est
dans ce contexte qu’il procède à l’initiation de Sia
Yatabéré dans son refuge. Cette première phase de
l’initiation dont Kerfa est le maître est d’ordre discur-
sif : c’est une initiation par la parole. En efet, Kerfa
tient des propos du genre : « Que deviendront-ils ?
Oublie-les ! Le père et la mère, ce n’est pas une chose
extraordinaire : c’est juste une rencontre.3 », « Tu
sauras le reste à la in de toute cette histoire si tou-
tefois tu t’en sors vivante. »Elle s’achève avec la
mort de Kerfa qui consacre Sia comme successeur
et dépositaire des secrets de la folie. La folie de Sia
reste cependant latente. Elle ne se manifestera qu’à
la suite de son viol dans la grotte par les prêtres. Les
prêtres se découvrent malgré eux maîtres de l’initia-
3- Ainsi répond Kerfa quand Sia lui exprime ses inquiétudes au
sujet de ses parents.

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tion par l’acte. La folie de la jeune ille sera procla-


mée en public devant le peuple. À l’intronisation de
Mamadi comme Kaya Maghan correspond celle de
Sia comme folle ainsi qu’il apparaît dans les parcours
transformationnels :

Un autre paramètre de la sauvegarde du tabou


est le traitement dû aux témoins. En efet, tous les
témoins ont pour destin la mort. C’est en cela que
Wakhané (témoin de l’imposture du python et de
l’accession au pouvoir de Mamadi) sera poignardé ;
chose qu’il saluera d’ailleurs avant de rendre l’âme.
Il en est de même pour tous les soldats ayant participé
à la libération de Sia et qui ont pu se rendre compte
de l’absence du serpent. Dans cette logique de faire
taire les acteurs mus par la modalité du voir, le fou est
épargné s’il se soumet à une autre modalité : le devoir
ne pas dire. Sa mise à mort interviendra si toutefois
il manque à cet engagement.
Le Wagadu apparaît dans ces conditions comme
une société, qui, pour sa stabilité, œuvre à perpétuer
deux valeurs axiologiques : la norme et la transgres-
sion. La première est igurée par le python et la se-
conde par l’initiation. Dans le même temps, la société
travaille à la disparition de quelques-uns des siens
à travers la folie et le sacriice. Les quatre termes
peuvent être projetés sur le schéma tensif.

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2.3. Schème argumentatif


L’argumentation du discours ilmique dans Sia, le
rêve du python, repose sur le schème de l’enthymème.
L’enthymème est une construction logico-discur-
sive fondée la procédure logique de la déduction (R.
Amossy, 2012). C’est « un syllogisme lacunaire, à
savoir un syllogisme dont tous les éléments ne sont
pas présents. » (R. Amossy, 2012, p. 148). Le syllo-
gisme, lui, « est un discours, dans lequel certaines
choses étant posées, une autre chose diférente d’elles
en résulte nécessairement, par les choses mêmes qui
sont posées ». (Aristote, 1990, p.2). Autrement dit, le
syllogisme est un raisonnement logique qui, posant
une prémisse majeure et une prémisse mineure, en
tire une conclusion.
Le schème argumentatif de l’enthymème se
construit autour de l’axe sémantique /norme/ vs /
tabou/.

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ENTHYMÈME 1
Prémisse
Ceux qui découvrent l’imposture
majeure
sont tabous.
(non actualisée)

Prémisse Kerfa, Sia, les miliciens et Wakhané


mineure ont découvert l’imposture.

Kerfa, Sia, les miliciens et Wakhané


Conclusion
sont tabous.

ENTHYMÈME 2
Prémisse
Ceux qui parlent de l’imposture
majeure
sont fous.
(non actualisée)
Prémisse
Kerfa et Sia parlent de l’imposture.
mineure
Conclusion Kerfa et Sia sont fous.

Les deux enthymèmes n’actualisent que la pré-


misse mineure et la conclusion. L’enthymème 1 dit en
quoi Kerfa, Sia les miliciens et Wakhané constituent
(à divers niveaux et en des circonstances bien déter-
minées) des menaces pour la société. Ils ont tous été
témoins de ce que la conscience collective a déini
sous la modalité du /devoir ne pas voir/. L’enthymème
2 justiie la folie de Kerfa et de Sia. La société leur
reproche, en plus de la transgression visuelle, la trans-
gression discursive : le /devoir ne pas dire/. L’on com-
prend ainsi que le fou est un paria au second degré.

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Conclusion
À l’analyse, le Wagadu, quoique traditionnel,
possède un code pénal implicite et non écrit déini par
la conscience collective. Les citoyens pris en situation
de délit doivent comparaître devant les dignitaires
avant de se voir appliquer la peine. Dans le ilm, il
s’agit précisément d’une peine privative de la liberté
discursive qui est inligée au fou (ou à la folle) pour
avoir percé le mystère qui mythe. L’on peut conclure
donc à une interaction entre tabou et langage ; autant
le premier détermine le second, autant ce dernier
implique le premier. L’énonciation est celle de la pa-
role interdite qui frappe d’incompétence le fou (ou la
folle) et le condamne à la mort discursive. La parado-
xa ainsi constituée autorise une critique de l’endoxon
qui débouche sur l’articulation de la doxa tout en
indexant l’adoxa. Une telle construction doxique par-
ticipe des opérations de mise en discours et témoigne
de la tension qui préside à l’écriture ilmique.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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2015a, « Jeux de contrastes dans les séries
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la lecture de l’a-tension », Signes, discours et
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OUÉDRAOGO Mahamadou Lamine,
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