Vous êtes sur la page 1sur 27

ISSN: 2617-4766

Ðamá Nɩnaʋ

NUMERO SPECIAL VOL1│Ðamá Nɩ́naʋ│ REVUE INTERDISCIPLINAIRE LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
REVUE INTERDISCIPLINAIRE
LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

Actes de Colloque International de Lomé (Togo)


Mise en page et Impression
IMPRIMERIE ST LOUIS 04 au 07 Avril 2019
53, Rue N’ZARA Doulassamé Face Première Eglise Baptiste du TOGO
BP: 61536 / Tel Bureau: (228) 22 22 10 45 / Mobile : (228) 90 12 37 30
E-mail: imprimerie.stlouis@yahoo.fr Numéro Spécial : Volume. 1 / Juin 2019
Revue Dama Ninao -ISSN 2617-4766

"Dama Ninao" est une revue scientifique interdisciplinaire qui accepte et


publie tous les articles relevant des Lettres, Arts et Sciences Humaines. A cet
effet, elle s’intéresse aux études et théories littéraires, linguistiques,
sociologiques, philosophiques, anthropologiques et historico-géographiques. La
Revue "Dama Ninao", entendu "L’Entente" en langue kabyè du Nord Togo, est
créée dans l’intention de matérialiser la mondialisation ou la globalisation qui
s’opère avec l’esprit d’équipe et d’échanges et la désuétude du monde autarcique.
Le monde scientifique universitaire ne peut échapper à cet esprit d’équipe qui
fonde un creuset où « le fer aiguise le fer », les échanges se croisent, puis
s’entremêlent pour aboutir à une reconstruction des connaissances scientifiques
individuelles dans la collectivité.
La Revue Dama Ninao nous renvoie à la Civilisation de l’Universel du
poète sénégalais Léopold Sédar Senghor, qui prône la porosité des âmes avec
l’acceptation de l’autre, de ce qu’il dispose d’utile pour mon avancement: sa
civilisation, sa culture, sa langue … Elle se fonde notamment sur la philosophie
de Paul Ricœur qui préconise la perception de Soi-même comme un autre.
Considérer soi-même comme un autre aux yeux de l’autre, nous amènerait à faire
taire nos distensions et ressentiments afin de redimensionner notre espace,
reconstruire notre histoire et notre société.
La Revue Dama Ninao s’est inspirée de la nature. Des insectes en miniature
nous produisent de bels chefs-d’œuvre architecturaux, conjuguent leur génie
créateur et leur force dans la patience et dans la tolérance. Ils créent des œuvres
monumentales qui dépassent l’entendement humain, les termitières. A cet effet,
la nature semble nous parler, nous guider, nous instruire dans le silence. Seules
ces créations nous interpellent sans autant faire de nous des disciples. Comme la
termitière qui, pour la plupart du temps, est une composante de maillons
surgissant de la même matière, la Revue Dama Ninao se veut une termitière
scientifique dont les enseignants-chercheurs en sont les maillons.
Revue Dama Ninao -ISSN 2617-4766

Au confluent de diverses sciences, la Revue Dama Ninao se propose de


promouvoir la recherche scientifique et universitaire en impulsant le dialogue
interdisciplinaire, le dialogue entre divers champs disciplinaires et divers
contributeurs du monde universitaire.

Professeur Koutchoukalo TCHASSIM


Université de Lomé
Revue Dama Ninao -ISSN 2617-4766

ADMINISTRATION DE LA REVUE
Directeur de publication et rédacteur en chef : Professeur TCHASSIM
Koutchoukalo, Université de Lomé
Directeur de rédaction : SILUE Lèfara (Maître de Conférences), Université
Félix Houphouët Boigny

Comité Scientifique
Professeur Yaovi AKAKPO, Université de Lomé (Togo), Professeur Kodjona
KADANGA, Université de Lomé (Togo), Professeur Xavier GARNIER,
Université Paris 3 (France)
Professeur Norbert VIGNONDE, Université de Bordeaux (France), Professeur
Adama COULIBALY, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire),
Professeur Pierre MEDEHOUEGNON, Université d’Abomey-Calavi (Bénin),
Professeur Mamadou KANDJI, Université de Cheikh Anta Diop (Sénégal),
Professeur Komla Messan NUBUKPO, Université de Lomé (Togo), Professeur
Amadou LY, Université de Cheikh Anta Diop (Sénégal), Professeur Kazaro
TASSOU, Université de Lomé (Togo), Professeur Simon Agbeko
AMEGBLEAME, Université de Lomé (Togo), Professeur Komlan Sélom
GBANOU, Université de Calgary (Canada), Professeur Serge GLITHO,
Université de Lomé (Togo), Professeur Nicoué GAYIBOR, Université de Lomé
(Togo), Professeur Alain-Joseph SISSAO, Université de (Burkina Faso),
Professeur Komla Essowè ESSIZEWA, Université de Lomé (Togo), Professeur
Gneba KOKORA, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire),
Professeur Louis OBOU, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire)

Comité de lecture

Professeur Koutchoukalo TCHASSIM, Université de Lomé (Togo), Professeur


Okri Pascal TOSSOU, Université d’Abomey-Calavi (Bénin), Dr Lèfara SILUE,
Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Dr Christian ADJASSOH,
Université Alassane Ouattara de Bouaké (Côte d’Ivoire), Dr Bi Boli GOURE,
Institut Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro (Côte
d’Ivoire), Dr Moussa PARE, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte
d’Ivoire), Dr Xolali MOUMOUNI-AGBOKE, Université de Lomé (Togo), Dr
Paul SAMSIA, Université de Yaoundé I (Cameroun), Dr Anicette Ghislaine
QUENUM, Université d’Abomey-Calavi (Bénin), Dr Gbati NAPO, Maître de
Conférences, Université de Lomé (Togo), Dr Koffi TSIGBE, Maître de
Conférences, Université de Lomé (Togo) , Dr Anoumou AMEKUDJI, Université
de Lomé (Togo), Dr Ahossi Nicolas BROU, Université Félix Houphouët-Boigny
(Côte d’Ivoire)
Revue Dama Ninao -ISSN 2617-4766

Comité de rédaction
Professeur Koutchoukalo TCHASSIM, Xolali MOUMOUNI-AGBOKE, Maître
de Conférences, Lèfara SILUE, Maître de Conférences, Wonouvo GNAGNON,
Assistant, DOUHADJI Kossi, doctorant, Université de Lomé.
Contact : revuedamaninao@gmail.com
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

LIGNE EDITORIALE DE LA REVUE DAMA NINAO


Dama Ninao est une revue scientifique internationale. Dans cette
perspective, les textes que nous acceptons en français ou anglais sont sélectionnés
par le comité scientifique et de lecture en raison de leur originalité, des intérêts
qu’ils présentent aux plans africain et international et de leur rigueur scientifique.
Les articles que notre revue publie doivent respecter les normes éditoriales
suivantes:

La taille des articles


Volume: 10 à 15 pages; interligne 1.5, police 12 pour le corps du texte et
les courtes citations; police 11 pour les longues citations, Times New Roman, les
références des citations doivent être incorporées dans le texte. Exemple: Guy
Rocher (1968, p. 29), pas de référence en foot-notes à l’exception de quelques
commentaires.
Ordre logique du texte
- Un TITRE en caractère d’imprimerie et en gras. Le titre ne doit pas être trop
long ;

- Un Résumé (Abstract) de 8 lignes en français et anglais, en interligne simple,


suivi de 6 Mots clés (Key-words)

- Une Introduction : elle doit avoir une problématique, une méthode et une
structure.
- Un Développement : les articulations du développement du texte doivent-être
titrées comme suit :
1- Pour le Titre de la première section
1-1-Pour le Titre de la première sous-section
1-2- Pour le Titre de la deuxième sous-section
2- Pour le Titre de la deuxième section
2-1-Pour le Titre de la première sous-section
2-2- Pour le Titre de la deuxième sous-section

1
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

3- Pour le Titre de la troisième section (si l’auteur de l’article le


souhaite)

- Une Conclusion : elle doit être courte, précise et concise en mettant en relief
l’authenticité des résultats de la recherche.

- Bibliographie (Mentionner uniquement les auteurs cités)


Les divers éléments d’une référence bibliographique sont présentés comme
suit : NOM et Prénom (s) de l’auteur, Année de publication, Zone titre, Lieu de
publication, Zone Editeur. Exemples:
-AMIN Samir (1996), Les défis de la mondialisation, Paris, L’Harmattan.
-BERGER Gaston (1967), L’homme moderne et son éducation, Paris, PUF.
- DIAGNE Souleymane Bachir, 2003, « Islam et philosophie. Leçons d’une
rencontre », Diogène, 202, p. 145-151. (Pour les articles).

2
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

Á LA RECHERCHE DE L’AUTRE : ETUDE PRAGMATIQUE


DANS LE VENTRE DE L’ATLANTIQUE DE FATOU DIOME

GBAKRE Andoh Jean-Marie, Université Peleforo Gon Coulibaly


andoh225@yahoo.fr

Résumé : Aller « à la recherche de l’autre » est un engagement au


repositionnement de la figure de l’étranger africain prisonnier du rêve occidental.
Comment Fatou Diome dans Le Ventre de l’Atlantique, à travers l’approche faite
de l’autre, fait-elle correspondre le fait littéraire au « toucher » pragmatique en
vue d’un rééquilibre de la conception obtuse de l’occident comme unique moyen
d’affranchissement social chez le citoyen africain ? Les faits sont appréhendés
selon le naturel qui les caractérise. L’étude pragmatique soumet ainsi le jeu
littéraire à un enjeu social pratique. A partir de la vision défendue par Fatou
Diome, un aperçu théorique du concept de l’autre permet un recadrage des
considérations figées.

Mots clés : figure, étranger, ici, ailleurs, l’autre, pragmatique.

Abstract: Going "in search of the other" is a commitment to repositioning the


figure of the African stranger prisoner of the Western dream. How does Fatou
Diome in The Belly of the Atlantic, through the approach of the other, match the
literary fact to the pragmatic "touch" in order to rebalance the obtuse conception
of the West as unique means of social liberation in the African citizen? The facts
are apprehended according to the natural character that characterizes them. The
pragmatic study thus subjects the literary game to a practical social issue. From
the vision defended by Fatou Diome, a theoretical overview of the concept of the
other allows a reframing of frozen considerations.
Key words: figure, foreigner, here, elsewhere, the other, pragmatic.

153
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

Introduction

Á travers son expérience en France, Fatou Diome veut faire comprendre


à l’Africain qu’il a la possibilité de gagner sa vie dignement dans son pays.
L’épisode de Madické, auparavant obstiné à braver l’océan, et qui, finalement se
ravise après avoir accepté le soutien financier de sa sœur -Fatou Diome- à pouvoir
s’auto-employer, est le symbole de l’Africain appelé à se prendre en charge et à
faire du ‘’ici’’, ‘’l’ailleurs’’ rêvé. La narration ne se soustrait pas des principes
de la fiction littéraire. Ce qui captive, c’est la mise en saillance du fait social par
le lien d’un ‘’moi’’ oculaire. Les données du texte sont mises en relation avec les
réalités sociales dans leurs pratiques ordinaires. En quoi le discours de Fatou
Diome remplit-il la double mission d’une redéfinition du rêve européen à partir
d’une reconsidération de l’autre ?
L’analyse pragmatique exploite ici les faits selon la nature prescriptive
que la locutrice leur donne. Il s’agit de montrer comment la trame narrative
engage une réflexion profonde sur l’orientation sociale de l’autre. Proposer une
reconsidération de l’autre comme le lieu d’une alliance avec soi par rapport à la
figure du citoyen africain (3), suppose que la notion même de l’autre a été
décryptée à travers une confrontation des données illusoires et pragmatiques de
l’Europe (2). Mais avant tout, un aperçu du concept de l’autre et les
caractéristiques qui en découlent chez Fatou Diome fondent l’orientation
théorique de la réflexion (1).

1. L’autre : Aperçu et caractéristiques chez Fatou Diome


L’approche de l’autre varie selon les domaines d’étude. En anthropologie
par exemple, « le défi ne s’arrête pas au refus de la logique qui postule l’autre
comme étranger mais il implique aussi le questionnement de l’unité et de
l’homogénéité du regard de l’observateur » (E. Cunin, V. Hernandez, 2007 : 12).
C’est la mise en commun des différentes entités qui est privilégiée. En
psychologie par contre, parler de l’autre consiste à traduire l’état d’âme qui

154
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

caractérise celui-ci lorsque la situation dans laquelle il se trouve le présente


comme un être différent.
Par ailleurs, cette considération sous-entend également un
questionnement du système perceptif du regard que les autres ont de lui. Pour S.
Laurens (2006 : 3), « le sujet se constitue une identité non sur la seule base de
l’acquisition de connaissances, d’intériorisation de positions, mais aussi dans une
dynamique de prises de position vis-à-vis des prises de position des autres ». Cela
équivaut à une confrontation des états mentaux. Par rapport à ces caractéristiques
qui matérialisent ces deux disciplines citées, l’autre apparaît principalement
comme un être différent dont l’intégration dans une société nouvelle est un
préalable nécessaire à son équilibre.
La pensée est articulée autour d’un être en dehors de soi. Sa présence dans
un milieu défini est généralement relative à une quête de soi. La délicatesse des
rapports interactifs entre l’autochtone et l’étranger provient du défi chez le
second de franchir l’espace du premier. L’étrangeté est le symbole d’une
confrontation objective qui amène l’autre à être perçu comme une menace des
intérêts en compétition. Pour A. Frame, l’autre ou l’étranger est « cet autre
proche, qui renvoie en négatif à un je ou à un nous qui se construit dans la
différence » (A. Frame, 2016 : 74).
La notion d’espace ou de territoire conceptualisée par E. Goffman (1973)
prend tout son sens dans ce jeu de positionnement que l’autre vise par rapport à
autrui. Il est le symbole d’une dualité entre une estime souhaitée et une éventuelle
perte de la face. Et puisqu’il est lui-même censé influencer celui qui le considère
comme un autre, il est clair que sa présence dans un espace donné sera bien
souvent l’objet d’une tension souterraine. C’est à raison que le jeu littéraire situe
l’autre dans la dimension plurielle d’une personne qui fait face à différentes
situations selon les espaces et les enjeux probables.

155
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

D’une part, il va simplement être perçu comme une menace, et d’autre part,
il sera présenté comme un miroir de la société, lequel miroir à travers la figure
de la controverse qu’il incarne, va permettre au moi qui l’accueille de réfléchir
sur sa propre destinée. Fatou Diome donne ainsi à l’étranger plusieurs
caractéristiques dans un jeu de flux et de reflux à travers différentes facettes de
l’humain en situation.
La première, rattachée à la notion de l’ailleurs, est relative à un être
inconnu des autres et qui a des difficultés à se faire accepter dans un
environnement différent du sien. Il doit supporter le regard négatif des personnes
qu’il découvre dans un espace nouveau. L’emploi du restrictif « ne (…) que »
dans la caractérisation qu’elle fait de l’instituteur du village dans la suite : « Pour
les enfants il était ‘’Monsieur Ndétare’’, les autres se contentant de respecter son
rang de fonctionnaire ; mais, au fond d’eux, il n’était que ‘’l’étranger’’», (p.72)
est évocatrice. De fait, ‘’Monsieur Ndétare’’ est pris au piège de la sincérité des
rapports avec son milieu. L’amitié qui lui est proposée s’apparente à une pire
hypocrisie dédouanée des valeurs liées à la considération d’autrui comme un
autre soi-même. Présent dans un milieu étranger, l’estime portée aux autres par
rapport à sa fonction n’est pas symétrique. En pareilles circonstances,
l’introspection est pour lui un refuge.
En effet, l’autre c’est aussi l’introverti. Face aux déboires que lui inflige
son nouvel environnement, il vit à la nostalgie de sa culture et de ses habitudes.
« Il y a des musiques, des chants, des plats qui vous rappellent soudain votre
condition d’exilé, (…) » (p.42). Il n’y a meilleure expérience que celle que l’on
se fait à partir d’une situation. Loin de ses repères, l’autre subit constamment
l’influence des éléments qui ont toujours constitué pour lui un repère dans son
fonctionnement. Soumis à un perpétuel vacillement de la pensée, il est dans une
quête constante de stabilité. A l’étranger, il pense à ses origines, mais une fois
sur la terre de ses ancêtres, il magnifie les valeurs de l’étranger.

156
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

Cette épreuve de la quête de soi à travers le parallélisme des frontières, Fatou


Diome en connaît bien le sens. « Chez moi, j’étais nostalgique de l’ailleurs, où
l’Autre est mien autrement. Et je pensais à ceux qui, là-bas, trouvent ma tristesse
légitime et me consolent, quand l’Afrique me manque » (p.209). La vision que
l’on a de l’autre trouve ici chez Fatou Diome la marque d’une affection, à cause
de l’expérience qu’elle a de la chose jugée, mais surtout par rapport à la
reconnaissance qui est due aux personnes qui, à des moments importants ont su
lui porter de l’estime. L’intériorisation faite vise à se mettre à la place de l’autre
dans toutes les situations où il se trouve, puisque elle-même, tout étant
« ailleurs » comme « ici » est considérée comme un autre.
A cette enseigne, l’autre s’appréhende aussi comme celui qui, de retour
au pays natal est vu des siens comme un déraciné, un étranger, un autre. « Je vais
chez moi comme on va à l’étranger, car je suis devenue l’autre pour ceux que je
continue à appeler les miens » (p. 190). Et elle ne s’arrête pas là, pour clarifier sa
pensée, le morceau suivant est proposé : « les phrases du réceptionniste dansaient
dans ma tête : Bienvenue chez nous, comme si ce pays n’était plus le mien » (p.
228). En plus de l’espace, le temps met également au défi l’approche
conceptuelle de la personne dans sa relation avec les siens.
En guise de remède à cette épreuve constante de la quête de soi en
situation d’étrangeté Fatou Diome révèle : « Dans ces moments-là, désireuse de
rester zen, je deviens favorable à la mondialisation, parce qu’elle distille des
choses sans identité, sans âme, des choses trop édulcorées pour susciter une
quelconque émotion en nous » (p.42). Par rapport à cette approche, l’autre en
définitive c’est l’hybride, celui dont la figure fait la synthèse des milieux. Il est
celui qui, au contact des réalités de son nouveau cadre de vie, est appelé à adapter
sa personne aux exigences et aux enjeux de cet univers.

157
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

2. L’autre entre illusion et données pragmatiques


L’autre se construit par rapport à l’espace où il se trouve. Cet espace
soumet un enjeu de situation à travers lequel il est confronté aux réalités censées
lui accorder une valeur d’existence. L’illusion corrompt malheureusement
l’esprit au truchement de croyances préconstruites véhiculées sous la forme d’un
credo distillé de bon aloi. Tant qu’il est dans son univers d’origine, l’être humain
se fait une idée d’un ailleurs veloutée de rêverie, et, la volonté de s’affranchir
oblitère souvent sa raison. Les énoncés à suivre, relatifs à des milieux d’échanges
dont Fatou Diome se fait le relais auditif, montrent la pensée illusoire entretenue
par le sens commun en Afrique à propos de l’Europe :

a- « Et tout le monde vit bien. Il n’y a pas de pauvres (…) »


(p.99)

b- « Tu passes la journée à bâiller devant la télé, et on te file


le revenu maximum d’un ingénieur de chez nous ! ». (p.99)

c- « Tout ce dont vous rêvez est possible. Il faut vraiment


être un imbécile pour rentrer pauvre de là-bas ». (p.100)
La pensée de l’ailleurs est ici l’expression d’une croyance populaire dont
l’expérience marginale de certains expatriés vient malheureusement confondre
davantage la jeunesse africaine en quête de repère. Il relève d’un principe
universel que toute âme humaine qui se forge le désir ardent d’un rêve à
accomplir y trouve les moyens nécessaires, objet d’un éventuel accomplissement
tel qu’il est énoncé en (c). Mais, de là à laisser croire que ce fondement émane
d’un dérivé irréversible qui relève d’une facilité des plus exemplaires comme
cela se laisse entendre en (b), il ressort en substance une dissymétrie entre l’idée
et le faire pragmatique.
Nier à la nature le jeu de la dualité qui situe en toutes choses un rapport
d’équilibre à partir du principe de la controverse, c’est intrinsèquement soumettre
à adhésion une vision minorée du sens de la vie et par ricochet tronquer la valeur
158
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

des choses. De fait, la négation assertive « il n’y a pas de pauvres (…) » postée
en proposition causale, fonde le sens délibératif de la consécutive antécédente
« Et tout le monde vit bien ». Le renvoi à des formules comme « bâiller devant
la télé », « être un imbécile » est systématique d’une représentation idéologique
que l’imaginaire populaire a de l’Occident. L’idée de l’évidence annule ici
l’entreprise de l’effort à toute fin souhaitée. Et malheureusement, la mise en avant
d’une telle conception du bonheur est nécessairement une source d’influence de
l’autre dans sa volonté de s’affranchir.
L’ailleurs rêvé, revêt ainsi un statut de perfection qui ne demande qu’une
action : la traversée de l’Atlantique. La théorie de l’effort à conquérir le succès
s’agrippe au sens unique d’un idéal figuratif à atteindre par l’épreuve du voyage.
Cette vue panégyrique et idyllique de l’espace européen s’inscrit dans le jeu
littéraire sous la forme d’une opinion qui rompt avec les aspects pragmatiques
dudit milieu. Si Fatou Diome prend soin de laisser les personnages de l’œuvre
s’adonner à cette tâche, c’est dans l’optique de mieux étaler la véritable face de
l’Europe dans un système de confrontation des idées. Elle va ainsi créer une
situation favorable au discernement et laisser le lecteur lui-même délibérer à sa
guise :

d- « En Europe, mes frères, vous êtes d’abord noirs,


accessoirement citoyens, définitivement étrangers, et ça, ce
n’est pas écrit dans la Constitution, mais certains le lisent
sur votre peau » (p. 202).

e- « (…) Passeports, certificats d’hébergement, visas


Et le reste qu’ils ne nous disent pas
Sont les nouvelles chaînes de l’esclavage
Relevé d’identité bancaire
Adresse et origines
Critères de l’apartheid moderne » (p.250).
Est soumis à équation un principe d’identité dans un rapport antagonique
d’intérêts à préserver ou à céder. L’autre ou le citoyen africain en Europe doit

159
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

constamment affronter l’épreuve de la « peau ». En plus de se soumettre aux lois


fondamentales du nouvel espace qui l’accueille, il doit faire face au regard de
l’esprit. Les substantifs « esclavage », « apartheid » conduisent à un champ
controversé d’une prégnance inimaginable, et pourtant, réelle. La narration subie
l’intrusion de l’agir social. Les données évoquées relèvent du vérifiable.
Dans la dynamique de la progression informative rejaillit un appel à la
raison qui s’appuie sur l’expérience personnelle de la locutrice. Comme l’indique
l’adage : « un morceau de bois a beau séjourner dans l’eau, il ne deviendra jamais
un caïman ». C’est en quelque sorte cette irréversibilité dans les rapports sociaux
que Fatou Diome énonce pour signifier les rapports dialectiques entre les
autochtones et les étrangers en Europe. La situation identitaire évoquée révèle
une capture du citoyen africain dans un système dont les variables lui échappent.
Selon P. Charaudeau :

« L’identité se construit sur un principe d’altérité qui met


en rapport, dans des jeux subtils d’attirance et de rejet,
le même et l’autre, lesquels s’auto-identifient de façon
dialectique » P. Charaudeau (2005 : 4).

Dans ces conditions, l’intégration affronte inéluctablement un jeu


d’intérêt, puisque l’attitude de rejet à laquelle l’Africain en aventure est confronté
est d’abord systématique d’un sentiment de menace d’équilibre qu’éprouve
l’Européen.
Le dispositif d’identification des étrangers à travers les « Passeports,
certificats d’hébergement, visas, etc. » assurent en principe une fonction cohésive
de contrôle censé permettre au pays hôte de garder la main dans le jeu des rôles.
L’enjeu primaire est de maîtriser le flux migratoire afin de préserver aux Etats
leur sécurité, mais en substance, il s’agit de se faire une idée sur la qualité et le
type de citoyen qui immigre. Subséquemment, le service octroyé aux étrangers

160
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

va dépendre du rendement bénéfique qu’ils sont susceptibles d’apporter. C’est


donc l’idée d’un échange de valeurs qui émerge.
Afin de sortir de l’impasse illusoire, l’étranger doit donc pouvoir adhérer
aux nouvelles données auxquelles il est confronté, ensuite s’imposer par ses
compétences. Dans une analyse du rapport d’adhésion de celui-ci à son nouvel
univers, N. Philippe (2012 : 37) précise que « chez Fatou Diome, c’est cet entre-
deux-rives, ce balancement permanent, ce croisement entre des logiques
communautaires (…) et des ‘’individualismes forcenés’’(…) », qui est la
particularité.
Il ne s’agit pas pour l’autre d’agresser autrui de manière abrupte puisque
la simple présence elle-même revêt le caractère d’un truisme. Ce dont il est
question, c’est de parvenir à créer chez l’autochtone le besoin de soi. Parce que
l’étranger est celui qui va vers autrui, l’attitude à montrer est inéluctablement liée
au respect des principes rencontrés avant toute expression de valeurs siennes, tel
est le gage d’un alliage présumé.

3. L’«autre» et « moi », d’un destin commun à la dignité de l’Africain


La spécificité de l’énonciation chez Fatou Diome est l’expression d’une
voix interne qui recherche en l’autre un égal susceptible d’éprouver la charge
d’amertume qui se déploie dans l’étreinte de la parole prononcée. L’autre en ce
sens ne se limite pas à l’étranger, au lointain. Il est la double voix qui vient apaiser
l’angoisse de la locutrice. L’idée d’un destin collectif, signe du bien-être de
l’humain en dépit de la spécificité des personnes, est prégnante.
A la visée d’une relation équitable entre l’autre et moi, persiste l’enjeu de
la réception de celui-ci comme un autre soi-même. Pour y arriver, il faut que « le
‘je’ se noie dans le ‘nous’ » (M. G. Stoffels, 2003 : 17). En effet, c’est dans le
« processus de construction identitaire incluant le déni de la division que surgit
l’autre comme double. L’autre et le rapport à l’autre nous permettent d’être » (M.
G. Stoffels, 2003 : 17).

161
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

L’adhésion de l’étranger à son nouvel espace convoque alors


implicitement une double problématique dont la formulation peut se lire à travers
ces mots de R. Stitou : « L’être humain est divisé d’avec lui-même. Sa relation à
l’autre, qu’il soit proche ou non par la culture ou par la parenté, implique toujours
une dissymétrie. Comment donc vivre ensemble et séparé à la fois ? » (R. Stitou,
2012 : 203). La problématique de l’acceptation de l’autre comme un autre soi-
même trouve sa réponse dans la capacité à pouvoir comprendre la dualité
inhérente à tout humain. Apparemment homogène, l’homme est pourtant en
perpétuel conflit avec sa propre conscience, ce qui fait de lui un double en soi.
Le repositionnement de la figure du citoyen africain en quête d’un repère
afin de s’affranchir socialement va donc s’inscrire à la croisée d’un écho entre un
‘’moi’’ sujet émetteur et un ‘’moi’’ objet récepteur chez Fatou Diome. « Chez
moi ? Chez l’Autre, Etre hybride, l’Afrique et l’Europe se demandent perplexes,
quel bout de moi leur appartient » (p. 294). Le subjectivème se déclasse ici par
sa référentialité dyadique. En effet, l’étranger ou l’autre assure le double sens du
lointain et du proche par la différence observée et l’heureuse compatibilité
souhaitée. Ce principe harmonique de l’ipséité trouve son sens chez E. Nal :

« Le tiers, cet étranger, permet de revenir vers notre propre


réalité après s’en être décentré, de manière à sortir de notre
focalisation, qui, si elle est naturelle, n’en risque pas moins
de devenir enfermante» (E. Nal, 2012 : 107).
Tel un symbole de représentation sociale, l’autre contribue à
l’actualisation des valeurs propres. Il est pour nous une opportunité de découverte
et d’ouverture au monde. Cela dit, au-dessus de toute considération singulière,
vu que tout humain est une figure de l’humanité, l’approche de l’autre doit viser
à travers la communication la recherche d’une communion. P.-R. Bize, (1969 :
94) ne dit pas autre chose. Selon lui, « la communication devient désir de
communion et même recherche d’une union ‘’moi-l’autre’’». La mise en œuvre
de cette union va porter le défi d’un destin commun.

162
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

La revalorisation de l’autre emprunte ainsi le chemin d’une volonté de


l’autochtone à faire de son milieu un univers prospère susceptible d’accueillir des
valeurs hétérogènes. De la manière dont l’autre m’est étranger, c’est ainsi que je
lui suis étranger. C’est à raison que P. Charaudeau perçoit l’identité comme une
donnée qui se stabilise dans la mouvance. A l’en croire, « C’est à l’épreuve de la
différence que l’on découvre son « quoi être ». Ce quoi être, loin d’être une
essence, se résume à un ensemble de traits identitaires stables et mouvants » (P.
Charaudeau, 2005 : 7).
De ce que l’on éprouve par rapport au regard d’autrui sur soi, l’expérience
de l’autre porte le caractère fusionnel de l’affectivité. Puisque « le lointain et
l’inconcevable peuvent s’apprivoiser » (M. G. Stoffels, 2003 : 20), la
reconsidération de l’étranger quitte le stade de simples intérêts présumés pour
intégrer le champ de la valeur humaine. Toujours selon Stoffels, « L’enjeu
personnel et socioculturel est de passer d’une identité singulière et collective de
type unidimensionnel à une identité singulière et collective de type
pluridimensionnel. Chacun de nous est traversé de différences, les sociétés le sont
et l’humanité elle-même, toujours en perpétuelle humanisation, l’est » (M. G.
Stoffels, 2003 : 22). Pour dire bref, je suis parce que l’autre est.
Partout où l’homme se trouve, il y a un moi qui figure en tant qu’une
instance de pensée. En dehors du rapport des faces qui entre en jeu dans le conflit
interactionnel, toute présence face à autrui infère un équilibre à atteindre. L’autre
et l’autochtone, vice-versa, se définissent mutuellement. Le champ interactionnel
est l’ouverture à un rapport de force que seule la vue de soi en l’autre est
susceptible d’atténuer. L’autre est perçu comme l’étranger parce qu’il est
confronté à l’instinct dominateur incarné en tout sujet. L’introversion de l’autre
est une réclusion de l’instant qu’une ferme volonté de marquer le nouveau milieu
d’empreintes culturelles trahit avec le temps. A ce niveau, l’expression du destin

163
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

commun puise son sens dans « l’existence d’un Autre identique à soi tout en étant
complémentaire, un autre soi mais de signe opposé… » (P.-R. Bize, 1969 : 95).
De fait, l’autre est en puissance un moi sujet que l’environnement
contraint au moi objet. Il s’adapte au nouvel univers et s’efforce de se défaire des
clichés qui l’affublent. Une fois défait des pressions auxquelles il est voué, il
s’évertue à une uniformisation des valeurs pour parvenir à une fusion avec le moi
hôte. Le liage à cet autre qui le considère comme un autre aboutit in fine à une
reconsidération de soi, vu qu’en réalité, l’autre n’est qu’un autre soi-même.
A R. Stitou (2012 : 198) de souligner, « C’est par identification au groupe
que tout sujet peut faire face à ce qui lui échappe tout en revendiquant sans cesse
une assurance identitaire ». L’autre à ce stade jouit de toute confiance et établit
avec l’autochtone une alliance susceptible de définir une nouvelle osmose.
L’autochtone qui prend conscience que l’autre peut aider à la construction du
milieu social va œuvrer à une collaboration des compétences et des valeurs.
En réalité, il n’existe pas de lieu parfait qui dispense tout être humain d’un
effort et d’une implication personnelle à s’affranchir. Aussi bien en Afrique
qu’en Europe, l’autre et moi sont convoqués au rendez-vous de l’humanité.
L’équilibre recherché part du principe d’une vision commune au curseur d’un
alliage hétéro culturel. Parce qu’« enracinée partout, exilée tout le temps, je suis
chez moi là où l’Afrique et l’Europe perdent leur orgueil et se contentent de
s’additionner : sur une page, pleine de l’alliage qu’elles m’ont légué » (p. 210).
Parvenir à faire de son milieu social le paradis rêvé, prend donc ses
sources dans une volonté à s’accepter en tant que homme digne ayant réussi la
mutation psychologique selon laquelle la traversée de l’atlantique n’est qu’un
prétexte à la découverte et à l’affranchissement de soi. Le projet de Fatou Diome
trouve ici valeur et justification à travers le jeu social construit autour du
personnage de Madické. Le rôle de déclencheur d’action et de décision qu’il
incarne part du principe dialogique de l’idée susceptible d’en susciter une autre.

164
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

En effet, comme le dit M. Bahktine (1970 : 137), « La pensée humaine devient


authentique, se transforme en idée, seulement par un contact vivant avec une
autre idée, incarnée dans la voix d’autrui, c’est-à-dire dans sa conscience
exprimée par le discours ».
En ce sens, la réponse de Madické à sa sœur Fatou Diome à la fin de
l’ouvrage vient résumer l’idée d’une quête affranchie de toute déportation de soi.
« Qui te parle de partir ? Peut-être que certains copains y pensent encore, mais
moi, ça ne m’intéresse plus » (p. 292). Et la raison de cette décision : « J’ai
beaucoup de travail à la boutique, il faut sans cesse renouveler le stock ; je crois
que je vais l’agrandir, elle marche très bien » (Idem).
La naissance d’un « moi » parent chez Madické est l’expression d’une
voix plurielle dont le « je » en situation énonciative est le symbole hyponymique.
La dignité de la figure de l’étranger africain passe par une prise de conscience au
fait que le principe de l’humanité surpasse tout marchandage au-delà des
frontières. « Ailleurs » ou « ici », seule la valeur humaine prime.

Conclusion
De façon générale, l’autre se conçoit comme un être différent. Suite à une
définition de ce concept en anthropologie et en psychologie, Le ventre de
l’atlantique de Fatou Diome a permis de l’appréhender en littérature. Deux
dimensions importantes apparaissent dans cette réflexion sur l’autre. D’abord la
perception de celui-ci comme un autre soi-même, ensuite l’idée d’un bonheur qui
ne se trouve pas nécessairement « ailleurs». Qu’il soit chez lui ou chez moi, que
je sois chez moi ou chez lui, l’autre et moi partageons le même destin, celui de
rendre l’humanité accessible et viable.
En réalité, tout espace est propice à l’affranchissement de soi. Mais, sans
effort de compatibilité entre l’autre et moi il ne peut y avoir d’unité et de
valorisation réciproque. L’approche du rêve doit se nourrir d’une dialectique
équilibrée entre les peuples, c’est le vœu émis en substance par Fatou Diome au

165
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

niveau des rapports entre les Européens et les Africains. A comprendre que le
bien-être ne se limite pas à un enjeu de déportation. C’est d’ailleurs cette idée qui
fonde la voix polyphonique de Fatou Diome à travers M. Ndétarre, instituteur
dans l’ouvrage : « Essayez de ne pas reproduire les erreurs de vos pères et vous
verrez que, même sans aller à l’étranger, vous aurez plus de chances qu’eux de
vous en sortir ici » (p. 206). Bref, faire du « ici », l’ « ailleurs » rêvé se résume
par l’idée d’un moi qui prend conscience de soi et de l’autre, et qui parvient à
donner du sens à ses origines dans un système de rapport équitable avec l’autre.

166
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

Bibliographie
BAKHTINE Mikhaïl (1970), La poétique de Dostoïevski, Paris, Édition du Seuil,
347 p.
BIZE Paul-René, 1969, « La Communication ‘’Moi, l’Autre’’ », Communication
et langages, n°1, Collections Persée, https://www.persee.fr/doc/colan_0336-
1500_1969_num_1_1_3716, pp. 87-97.
CHARAUDEAU Patrick, 2005, « L’identité culturelle entre soi et l’autre »,
Actes du colloque de Louvain-la-Neuve, http://www.patrick-charaudeau.com/L-
identite-culturelle-entre-soi-et.html, 11 p.
CUNIN Elisabeth, HERNANDEZ Valeria, 2007/3-4, n°110-111, « De
l’anthropologie de l’autre à la reconnaissance d’une autre
anthropologie », Journal des anthropologues, https://www.cairn.info/revue-
journal-des-anthropologues-2007-3-page-9.htm, p. 9-25.
FRAME Alexander, 2016, « Penser l’altérité : de l’expérience sensible à la figure
sensible de l’étranger », Boutaud, J.-J. (ed.), Sensible en Communication : Du
cognitif au symbolique, ISTE Editions, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-
01429803/document, pp. 73-89.
GOFFMAN Erving (1973), La mise en scène de la vie quotidienne, les relations
en public, tome 2 (trad. fr.), Paris, Le sens Commun, 256 p.
LAURENS Stéphane, 2006/3, « Le regard psychosocial : l'autre en moi. Vers une
psychologie sociale des prises de position », Les Cahiers Internationaux de
Psychologie Sociale,n°71, Centre de Recherche en Psychologie, Cognition et
Communication (CRPCC), Université Rennes II, https://www.cairn.info/revue-
les-cahiers-internationaux-de-psychologie-sociale-2006, pp. 55-64.
NAL Emmanuel, 2012, « L’étranger-l’être, la figure, le symbole : un messager
du sens ? », Le Télémaque, Presses Universitaires de Caen, n°41,
http://www.cairn.info/revue-le-telemaque-2012-1-page-103.htm, pp. 103-113.
PHILIPPE Nathalie, 2012, « Ecrivains migrants, littératures d’immigration,
écritures diasporiques », Hommes & migrations, Musée national de l’histoire de
l’immigration, http://journals.openedition.org/hommesmigrations/1543, pp. 30-
43.
STITOU Rajaa, 2012/2, « L’extimité de l’Etranger », Cliniques
méditerranéennes, n°86, ERES, https:// www.cairn.info/revue-cliniques-
mediterranéennes-2012-2-page-197.htm, pp. 197-207.
STOFFELS Marie-Ghislaine, 2003, « L’autre émoi », Pensée plurielle, n°5,
https://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2003-1-page-17, p. 17-23.

167
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

SOMMAIRE

L’OBSESSION DE PARTIR ET LE MIRAGE DE


L’AILLEURS DANS TRANS’AHELIENNES DE RODRIGUE
NORMAN ..................................................................................... 3
TAKAO Mawaya, Université de Kara (Togo)

LA DÉCOUVERTE DE L’AUTRE ET DE L’AILLEURS DANS


LA POÉSIE D’YVES BONNEFOY : UN PLAIDOYER POUR
LA DIFFÉRENCE ...................................................................... 21
AHO Kouakou Bernard, Université Alassane Ouattara de Bouaké (Côte
d’Ivoire)

L’ETRANGER COMME MEDIATEUR


D’INTERCULTURALITE DANS UN TOUAREG S’EST MARIE
A UNE PYGMEE DE WEREWERE LIKING ........................... 44
BANDIRI Bio Koudous, Université d’Abomey-Calavi (Bénin)

STIGMATISATION SOCIALE ET PROCESSUS DE


CONSTRUCTION ALTERITAIRE DANS MOAH, LE FILS DE
LA FOLLE DE CLEMENT ZONGO .......................................... 57
BASSANE ERNEST, Université Norbert ZONGO/Koudougou (Côte
d’Ivoire)

412
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

LA SYMBOLIQUE DU VENTRE CHEZ OLYMPE BHELY-


QUENUM, MAHOUGNON KAKPO ET KOUTCHOUKALO
TCHASSIM ................................................................................. 73
BIDOUZO SOGNON-DES Nounangnon Judith, Université d’Abomey-Calavi
(Bénin)

L’EXTRANEISATION DE L’HOMME DE COULEUR DANS


LE ROMAN AFRICAIN-AMERICAIN ................................... 96
GOURE Bi Boli Dit Lama Berte, Institut Polytechnique Félix Houphouët Boigny
de Yamoussoukro, (Côte d’Ivoire)

REPRÉSENTATION ET FONCTIONS DE L’ETRANGER


DANS LES PROVERBES NEGRO-AFRICAINS ................... 115
CAMARA Lonan, Université Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire)

DU LIBANAIS ET DU SYRIEN DANS SI LA COUR DU


MOUTON EST SALE, CE N’EST PAS AU PORC DE LE DIRE
DE FLORENT COUAO-ZOTTI ET ET DIEU SEUL SAIT
COMMENT JE DORS D’ALAIN MABANCKOU ................... 130
Da Silva Salim, Université d’Abomey-Calavi (Bénin)

Á LA RECHERCHE DE L’AUTRE : ETUDE PRAGMATIQUE


DANS LE VENTRE DE L’ATLANTIQUE DE FATOU
DIOME… ................................................................................... 152
GBAKRE Andoh Jean-Marie, Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo-
Côte d'Ivoire

413
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

L’ETRANGER DANS LES CONTES NEGRO-AFRICAINS :


UN OUTIL PEDAGOGIQUE DE LA DECONSTRUCTION DE
L’ETRANGETE DANS LES SOCIETES TRADITIONNELLES
AFRICAINES… ........................................................................167
GNAGNY PEDRO KENNEDY, Université Alassane Ouattara. (Côte
d’Ivoire)

L’ENJEU MIGRATOIRE DANS POISSON D’OR DE JEAN-


MARIE GUSTAVE LE CLÉZIO ............................................. 189
GNAYORO Jean Florent Romaric, Université Peleforo GON COULIBALY
(Côte D'Ivoire)

LES FIGURES DE L’ÉTRANGER À TRAVERS LA


DÉSIGNATION DU RÉFUGIÉ DANS LES MÉDIAS :
DIALOGISME NOMINATIF ET EXPLOITATION
STYLISTIQUE… ...................................................................... 210
HOUESSOU Dorgelès, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire

SELF-APPREHENSION OF AFRICAN LITERARY


LANGUAGE: A QUEST FOR AFRICAN ALTERNATIVE TO
LANGUAGE ISSUE ................................................................. 235
JAMIU Oloko Muhammed (PH.D), Department of English studies,
Tai Solarin University of Education, Ijebu-Ode, Ogun State Nigeria.

414
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

L’ETRANGER EN PROCES DANS MONOKO-ZOHI DE


DIEGOU BAILLY ................................................................... 246
KAMATE André Banhouman, Université Félix Houphouët-Boigny
d’Abidjan-Cocody (Côte d’Ivoire)

MARGINALISATION ET VIOLENCE VIS-A-VIS DES


MINORITES DANS LE RECUEIL POETIQUE ROMANCERO
GITANO DE FEDERICO GARCÍA LORCA ........................ 266
KOUADIO Djoko Luis Stéphane, Université Félix Houphouët-Boigny (Côte
d4voire)

LE « MOI » ETRANGE ET LES CORPS ETRANGERS


LANGAGIERS DANS LA POESIE D’ARTHUR
RIMBAUD ................................................................................ 287
KOUASSI Oswald Hermann, Université Alassane Ouattara, (Côte d'Ivoire)

CLIMAT ET REPRÉSENTATION DE L’ÉTRANGER DANS


UN TEMPS DE SAISON DE MARIE NDIAYE....................... 308
NDUWAYO Pierre, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)

AFRICAN LITERATURE AND THE REPRESENTATION OF


THE STRANGER: A READING OF AMA ATA AIDOO’S THE
DILEMMA OF A GHOST AND ANOWA, OKOT p’BITEK
SONG’S LAWINO AND WOLE SOYINKA’S THE LION AND
THE JEWEL.............................................................................. 327
SILUE LEFARA Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan.

415
Numéro Spécial Vol.1 Revue Dama Ninao

LA PROBLEMATIQUE DE L’ETRANGER DANS LA


PREFERENCE NATIONLE DE FATOU DIOME… ...............348
TCHASSIM Koutchoukalo, Université de Lomé (Togo)

LES REPRÉSENTATIONS DE L’ÉTRANGER DANS LES


CHANTS ORÒ ..........................................................................371
YAYI Bio Sourou Oladélé, Université d’Abomey-Calavi (Benin)

LA SUBVERSION DE L’IMAGE DES NOIRS DANS LES


ROMANS DE LE CLEZIO : UNE RESISTANCE
DISCURSIVE POSTCOLONIALE ..................................... 392
ALANI Souleymane, University of Ibadan ( Nigériat)

416

Vous aimerez peut-être aussi