Vous êtes sur la page 1sur 17

Envoyé par Laetitia.

Cours de licence de linguistique.


Notions de Lexicologie.
La négation.
Le pronom personnel indéfini On.
Les subordonnées.
Thématisation et focalisation.

Notions de Lexicologie

Etude de la formation du Signifiant :


 Etymologique
 Morpho-lexicologique
 Analyser le signifié de la langue, le signifié occurrent ( de discours.).
 Etude de tous les dysfonctionnements, figures (aspect synchronique, non
synchronique).

I-Etymologie :

Décliner l’étymon : ! ne pas inventer l’étymon.


Distinguer perspective synchronique et dialogique.

 Perspective diachronique : axe des successivités temporelles, envisage un fait


linguistique dans la continuité d’une évolution ( historique ).
 Perspective synchronique : axe des simultanéités temporelles : analyse des faits
linguistiques dans leurs rapports dans un état de langue donné.

a) La perspective dialogique est exclusive :


« vœu » < latin, votum , mot simple.
 vote en français.
Vote et vœu forme un doublet étymologique.
Vote : formation savante.
Vœu : formation populaire.

b) La perspective dialogique est subordonnée à la perspective synchronique :


Lorsqu’on a à faire à un mot construit.
Seulement : -En synchro, on a le radical « seul », marque flexionnelle « e », puis –ment
morphème de dérivation, suffixation.
-En dia, « seul » représente le latin solum.
(La perspective synchronique englobe la perspective dialogique.)

c) Les 2 perspectives vont pouvoir être utilisées conjointement :


Immortelle : D’un point de vue synchro, immortelle est construit du préfixe négatif, du
radical mort-, du suffixe –el, et de l’affixe de genre féminin –e.  Affixations multiples.
Mais dans une perspective dia, on remarque que le mot est déjà construit à
l’époque latine. Ici, immortelle est emprunté à immortalis.

II-morpho-lexicologie :

A- Le signifiant :

Impropre (conversion)
Dérivation
(propre) régressive (inverse) préfixe

(progressive) simple suffixe

successive
multiple (cumulative)
simultanée
Composition

La composition : un mot composé, c’est la réunion en un groupe lexical figé, d’au moins 2 lexèmes
(mots) pouvant servir de base à des mots dérivés.
 pomme de terre, petit déjeuner
 survoler est dérivé .

dérivation impropre : change de classe grammaticale sans changer de forme.


 le pouvoir, infinitif à l’origine.
 au sortir (locution prépositionnelle)
 très mode.

Dérivation régressive : le nouveau mot se différencie du terme de base. Quand un mot nouveau est obtenu
par suppression d’un élément à partir d’une base plus longue.
 soupir / soupirer (soupir est le déverbal de soupirer)
 médecin / médecine.
Nb : la dérivation inverse n’a de sens que dans une perspective diachronique.( en synchronie, soupirer,
dérivé de soupir.).

Dérivation cumulative successive :


 discuter, discutable, indiscutablement
indiscutablement donné par affixations successives.

 dérivation cumulative simultanée :


 encolure : en même temps, en + col + ure. C’est un parasynthétique (ajout
simultané d’un préfixe et d’un suffixe.).

Variante combinatoire :
En synchronie, quand on ajoute des éléments, en fonction de leur enchaînement , variation superficielle du
morphème , appelé également allomorphe.
prunier, oranger, en synchronie ils sont dérivés. Un seul et même suffixe, mais
-ier remplacé par –er , après une chuintante.
Variante flexionnelle : lorsqu’on a un pluriel à analyser, tenir compte des affixes flexionnelles.
 entretiens, est la variante flexionnelle d’entretien.
Elles peuvent signifier le temps, la personne, la personne, le genre, et le nombre.
La suite de ces affixes, c’est la désinence.

B- Le signifié :

 Intérêt à l’examen, pour les mots qui ont changé de sens.


 Les mots répétés.

Remarques :
- morphème substantiveur = l’article lorsque passage d’un adj à un nom.
- dérivation exocentrique ( endocentrique) :change de nature par rapport au terme de base.
- Attraction paronymique : les mots sont liés par leur histoire, croisement. (cf, évolution de gêner .
Au début vient de l’enfer.)
- évidemment linguistique = subduction : un mot perd progressivement son acceptation première,
pour aboutir à un sémantisme ténu.

La Négation

Définition :
La négation intéresse le logicien et le grammairien.
Le logicien, car nier un propos, c’est inverser sa valeur de vérité.

 Problème de la portée de la négation, ce qu’elle affecte, dans l’énoncé.


 Négation totale : quand elle concerne l’ensemble de l’énoncé, porte globalement
sur la proposition entière.
 Négation partielle : (ne…personne ; ne…rien ; ne…jamais) porte sur une partie de
l’énoncé, un constituant de l’énoncé ;
= négation de constituant = négation nucléaire.
Ce constituant peut être :
 Un des actants de l’énoncé (= négation actantielle)
 personne n’est venu.
 Un circonstant ( = négation circonstancielle )
 jamais je ne mange de chocolat.

 Parfois, les outils utilisés ne permettent pas de spécifier le caractère de la négation .


 elle n’aime pas les glaces à la vanille.
 ou 
en l’absence d’indice, l’ambiguïté est levée par la focalisation.
 ce ne sont pas les glaces à la vanille qu’elle aime.

 Problème des outils, des mophèmes grammaticaux, utilisés pour obtenir cette valeur
sémantique.
1) négation à deux termes.
2) Négations à un terme.
3) Distinction entre négation descriptive et polémique.

I- négation à deux termes : (totale ou partielle)


- Réalisée par un système corrélatif.
 ne pas, ne rien, ne guère, ne plus.
- adverbe de négation précède le verbe : « ne »
ne initie l’impulsion négative, il entraîne une sorte de décrochage du positif, il
introduit une discordance (Amourette, Pichon) : Ne est appelé discordanciel.
- Le mouvement négatif est fermé par un second élément, « pas », « point »…qui
Verrouille la négation, le système est donc forclot par eux. Ce sont des foclusifs.

A- Négation totale exprimée en général par ne … pas.


 A l’intérieur d’une interrogation indirecte totale :
 si je ne joue pas.
Cas particulier d’une interrogation négative, orientant vers une réponse positive :
interrogation rhétorique.
 « ne » et « pas » encadre le verbe conjugué.(pas l’infinitif.) Au passé
composé, encadre l’auxiliaire.

B- Négation partielle :
1) caractère nucléaire :
« rien » et « personne » sont deux pronoms.(opposés à « pas », « jamais »,
« plus » qui sont des adverbes)
- rien < rem ( = inanimé)
- personne < persona, le masque, l’être qui le porte.
2) négation de type actantiel :
3) négation de type circonstancielle : ( jamais, nulle part, nullement )
soit temporelle, spatiale, de manière.
La circonstancielle est mobile, donc le forclusif aussi.

C- négation exceptive ou restrictive :( ne… que, adverbial)


« ne » initie l’impulsion négative, « que » inverse cette impulsion et la réoriente
vers le positif.
« que » excepte de la négation le constituant sur lequel il porte.

II- négation à un terme :


A- le morphème est nié à ce qu’il nie :
négations lexicales exprimées par des préfixes négatifs.
 in- et ses variantes combinatoires, a-, mal-, mé-,
La négation porte sur le radical du lexème.

B- le morphème négatif n’est pas lié ; négation par « non » :


- à la différence de « ne », « que » est clitique (il ne prend pas l’accent et est
avec le mot suivant) ;.
- « non » est non tonique.
1) employé comme mot-phrase :
peut représenter négativement toute une proposition par anaphore adverbiale.
2) exclut de l’affirmation un terme non verbal coordonné à un autre.
 il a un vélo et non une voiture.
3) Nie les terme non verbaux de la phrase.
Les adjectifs, les participes  non souhaité.
Les adverbes  non loin d’ici.

C- emploie de « ne » seul :
1) certains tours stéréotypés
ils ont conservé l’état de langue ancienne, ou la négation.
 « je n’ose ».
 « n’importe »
2) « ne » tout seul, après un « que » exclamatif ou interrogatif.
 « que ne me le disiez vous ? »
3) « ne » perd sa valeur négative, il est dit explétif :
son emploi est facultatif dans un certain nombre de subordonnées. Sa présence
témoignant d’un climat négatif sous-jacent.
- dans un proposition subordonnée complétive : crainte  j’ai peur qu’il ne
vienne.
- Après « de peur que », « avant que »

D- négation exprimée par « rien » ou « personne » :


1) « rien » pronom indéfini (sans discordanciel) pleinement négatif.
 rien dans les mains.
2) « pas » s’emploi sans « ne »
employé seul toujours complété par un terme de renforcement.
 « pas tout à fait »
peut porter sur un terme particulier, dans une phrase non verbale, nie l’élément
qu’il précède : substantif, adjectif, adverbe.

III- Distinction entre négation descriptive, et négation


polémique :
Opposition entre négation descriptive et polémique, en tant qu’acte de langage, liée à
la situation d’énonciation.

- négation descriptive : quand la négation porte sur le contenu de l’énoncé.


- négation polémique : quand la négation s’oppose à une affirmation implicitée ou
explicitée.  « je ne suis pas passée au feu rouge ».

Le pronom personnel indéfini on

Pronom omnipersonnel.
Ancien cas sujet en ancien français de homme.
Apparition possible de l’article indéfini l’on (a posteriori consonne euphonique, pour prévenir
hiatus.)
Pronom en général nominal. Mais il peut se doter d’une valeur de représentant en contexte.
 « je les ai prévenu, mais on ne m’a pas écouté ».

En français moderne, il est obligatoirement sujet .

4 paramètres :
- problème du référent (identifié ou dissimulé par on)
- problème de leixis (inclusion du locuteur, ou de l’allocutaire)
- problème du discours dans lequel est inséré, un certain discours = un certain on.
(discours dogmatique, prescriptif)
- paramètre stylistique.

I- les valeurs stylistiques :


on = un ensemble singulier ou pluriel, d’animés, humains, déterminés.
(appartient à la rhétorique de l’énallage)

1) on = je :
le locuteur maquille sa propre identité.
- par pudeur.
- On d’auteur : atténue une prise de parole subjective.
- En général, dans JF, le locuteur s’avance
 « on écrit pour vous » p.204 : on d’auteur, propose un dépassement
du cas individuel.

2) on = 2° personne :
maquille de l’allocutaire :
- p.180, « qu’on se retire », référence à vous.
Mime d’exclusion de la relation intersubjective ;
- p.301 : « on objectera peut-être »
on = l’éditeur, ou je, c’est-à dire on d’auteur.
on= le lecteur, Diderot ménage une ambiguïté : état de dialogue, échange
actanciel.

3) on = 3° personne :
- peut permettre de superposer deux voix : une qui informe et une qui participe
intellectuellement ou affectivement. Le narrateur sait ce qui va suivre.
(connivence entre narratrice et narrateur dans JF avec la marquise). Caractère
processuel du procès.
- Imitation du discours de la règle (l.72).

II- on = nous :

III- valeur indéterminée du pronom on :


1) on d’indétermination franche :
Référence à tout homme.
- dépassement du cas singulier.
- Peut appartenir à la parodie du discours tout fait.
- Entre le on et le je, antithèse qui met en scène la transgression affective de la
règle.
- Ou bien indétermination franche, référence atténuée au sujet. Pronom
transitionnel entre l’objet et le sujet. Introduit l’artifice dans la représentation
du sujet.
2) référence à un animé humain, mais identité indéfinie :
3) on scénographique :
référence à un nombre plus ou moins grand d’individu.
jeu de focalisation (« on servit.. »)
instrument stylistique de la mise en abyme, modalise, filtre par le jeu du discours.
Met en action lac dimension auto-référentielle.
Comment un sujet impose une forme à une matière esthétique ou éthique.

Les subordonnées

 Opposition entre subordination et coordination (juxtaposition = un cas de coordination ).


 Subordination = hypotaxe, coordination = parataxe.
 La coordination place sur le même rang 2 unités qui ont une même fonction grammaticale.
 La subordination établit un rapport asymétrique de dépendance unilatérale entre 2 unités.

La proposition subordonnée reçoit sa fonction d’une proposition régissante sans réciprocité.

2 plans possibles :

 Plan fonctionnel reposant sur les fonctions des subordonnées :


I- les complétives
1) les conjonctives (en « que », interro indirectes totales  si = conj car
pas de fonction donc pas adverbes)
2) non conjonctives (prop infinitives, interro indirectes partielles)
II- les relatives
1) adjectives
2) substantivesavec ou sans antécédent.
III- les circonstancielles
1) conjontives (dès que)
2) non conjontives (participiales)

 Plan morpho-syntaxique (cf annexe)


I- Les subordonnées sans mot subordonnant :

1) propositions infinitives :
Ex : J’entends la cantatrice chanter.
Traditionnellement : prop infinitive, COD du V entendre.
Certains linguistique (Moignet) : la prop n’existe pas à l’état libre.

5 critères :
1- Le fait que le support agentif (la cantatrice) est référent disjoint du S du V
recteur.
La cantatrice = support agentif, n’est pas S (qui transmet ses marques de genre et
de personne au V), OU contrôleur.
Pas de prop infinitive dans « je veux chanter ».
2- L’infinitif ne peut être pronominalisé.
3- L’infinitif est toujours construit directement dans le prop infinitive.
4- On peut distribuer à gauche ou à droite le support agentif ;
5- Dans la prop infinitive, le verbe recteur possède son sens complet (pas de
subduction sémantique). En général, c’est un verbe d’opinion, de sentiment.

Ex : Je la verrai gémir. (COD de voir)

2) proposition participiale :
Ex : Son verre bu, Jacques partit.
« son verre » = support agentif.
A l’origine, les participiales sont des temporelles.
Entre dans la rhétorique de l’enchaînement.

3) la dépendance paratactique :
(expression oxymorique)
Entre certaines propositions juxtaposées, la raison pourra voir des rapports de
dépendance.

1- les temps verbaux sont subordonnés : expression paratactique de l’hypothèseou


de la condition.
 « je serais vous, j’hésiterais »
2- systèmes corrélatifs : +……+, -….-
protase….apodose = cause… conséquence
! + ..et +… = coordination explicite, donc plus de dépendance. ici, « et »
coordination de sens subordonnant.(forme frontière).
3- inversion sujet-verbe :
Ex : eussiez-vous…, je le boirais.
sub hypothético-concessive. (même si)
Ex : avait-on besoin d’un papier, il fallait perdre un mois à le chercher.
 sub temporelle : indicatif = dénotation d’un fait réel. (= à chaque fois)
4- Marque lexicale :
« avoir beau » (concessive), « tant », « à peine »(= dès que).
 sub paratactique temporelle
Problème de la subordination inverse.(cf rapport thème - prédicat ; sub =
essentiel de l’info.)

II- les subordonnées pour lesquelles le mot introducteur n’est pas une
marque suffisante de subordination :

propositions interrogatives indirectes partielles (complétives non conjonctives) ;

III- Les subordonnées pour lesquelles le mot introducteur constitue une


marque nécessaire et suffisante de subordination :

1) les propositions conjontives pures


Le subordonnant ne fait que marquer la subordination. C’est un outil
syntaxique, il n’a pas de fonction.

Ex : Il déclare que tout est finit.

Attention !
-construction segmentée : pour la fonction de la prop quand présence pronom perso
cataphorique.
-fonction : complément déterminatif d’un part passé.
-fonction terme complétif d’un tour unipersonnel.(il faut)
-« le fait est qu’elle était.. » : lexicalisation du tour ; on peut dire que c’est un tour
modalisant ;(cheville de modalisation.)

2) Le mot subordonnant marque à la fois la subordination et exerce un second


rôle :

2.1) Les relatives


A- Les Adjectives(détermine ou caractérise un antécédent)
1) relative épithète ou épithète détachée :
- déterminative : « les alsaciens qui boivent de la bière.. »
- non déterminative, explicative : « les alsaciens, qui boivent de
la bière… »
- cas particulier : présentatif de mise en propos ; pas prop sub ! :
« ce sont les alsaciens qui boivent de la bière ».

2) relative attributive (prédicative)


- avec les verbes de perception : « je vois P qui arrive. »ici, la
relative = attribut du COD P.
- avec les présentatifs, voici, voilà
- « il y a P qui arrive »
- dans certains contextes avec « c’est »
« que se passe-t-il ? c’est P qui arrive » = relative prédicative
 « qui arrive ?…. » = présentatif de mise en propos.
 « qui est-ce ?… » = relative épithète à valeur non
déterminative.
B- Les substantives(sans antécédent)
Ex : « qui dort, dîne »
Fonction nominale, ici, sujet.

Relative introduite par « ce que » :


- soit locution lexicalisée, interprétation unitaire. Relative
substantive introduite par la locution pronominale ce que.
- Soit interprétation duale : ce = antécédant, que…= relative
adjective.

Attention : problème pour faire différence entre interro indirectes, et


Relatives.

2.2) le mot subordonnant n’a plus de fonction grammaticale mais joue un rôle
sémantique.

A) Le mot subordonnant exprime une relation logico-sémantique entre la prop


rectrice et la subordonnée. = relationnelle, circonstancielle.
- hypothético-concessive
- causale
attention : proposition comparative ; pas sub ! ! !(forme frontière)

B) le mot subordonnant n’exprime pas une relation , mais signifie simplement la


modalité interro
introduite par si, conjonction de subordination (pas adverbe interro.)
prop complétive complément d’objet.

Thématisation et focalisation

I- Présentation de l’étude fonctionnelle de la phrase :

= étude de la structure informationnelle de la phrase = étudier la répartition dans


l’énoncé des différentes données qui permettent de considérer qu’il y a apport
d’information. (pas d’étude syntaxique.)

thème = ce à partir de quoi l’énoncé se produit ; il y a information nouvelle.


 ce dont on parle.
 ce qui est acquis, supposé connu.

Prédicat logique = information nouvelle, essentielle, qu’on donne à l’interlocuteur.

 « les gendarmes ont arrêté le malfaiteur ce matin »


Dans la progression normale de la phrase, le thème précède le prédicat
En général, thème au début de la phrase.
Prédicat à la fin de la phrase.
thème = « gendarmes ».
prédicat = syntagme verbal (verbe + compléments essentiels, non détachés)
Le plus souvent, le sujet est de nature thématique.
- « qu’on fait les gendarmes ? »  prédicat verbal, info essentielle.
- « Quand ? »  seulement « ce matin » prédicat.
- « Qui a été arrêté par les gendarmes ? »  seul « les malfaiteurs ».
- « qui a arrêté les malfaiteurs ? »  seul le sujet.

Les procédés :
- De Nature Prosodique : tonalité.
Prédicat = accent d’insistance, alors que le thème est neutre.

- Morpho-syntaxique :
 ordre des mots
« demain, elle va a l’opéra. » ; « demain » = thématique.
« elle va demain à l’opéra . » : « demain » appartient au prédicat, valeur
rhématique.
[ rhème = prédicat]
 le détachement
« Elle va à l’opéra, demain »
le circonstanciel détaché, a une valeur thématique même en fin de phrase
= rappel, cadrage.
la diathèse passive ou active
« le chat mange la souris » : chat = thème ; reste = rhème.
« la souris est mangée par le chat. » : souris = thème ; reste = rhème.
 la construction unipersonnelle
« lui dire la vérité [ = thème], est préférable [ = rhème] »
« Il est préférable de lui dire la vérité. » l’ensemble de l’énoncé est
rhèmatique. [ l’ancien sujet = le terme complétif]

 la segmentation
« Jacques, il est au musée. » ; « jacques » = rhèmatique
 la focalisation
= présentatif de mise en propos.
« c’est J qui est allé au musée » ; J = rhème ; le reste = thème.

On différencie thème propre et thème secondaire.

rhème propre et thème secondaire. (dimension quadri partite)

 Thème propre = élément situé au plus bas de la dynamique communicative.


 - secondaire = degré informationnellement supérieur au th. Propre.
 Rhème propre = information essentielle, occupant la position la plus élevée.
 - secondaire = degré informationnellement inférieur au rhème propre.

 « Jean, le frère de Pierre, est arrivé. »


 apposition nominale à Jean.
« J, le frère de P » = thème (J= th. Propre.)
« le frère de P. » = rhème secondaire.
« Est arrivé » = prédicat / rhème propre.
Le plus souvent, apposition = rhème ou prédicat secondaire (c’est le cas ici).

NB : L’apposition peut être parfois un thème secondaire.


 « Il se dirigea vers la porte. Arrivé à cette porte, il découvrit un mort. »
Soit épithète détachée, ou apposition adjective anticipante.
Pas d’informations nouvelles mais un rappel.
Il = th. Propre.
Arrivé à cette porte = th. Secondaire, donc pas un rh.
Le plus souvent (90%) = rhème.
Sinon thème secondaire (10%) (au sein de la phrase, par rapport au contexte).

II- Thématisation et segmentation :

2 définitions :
a) Opération par laquelle, un constituant reçoit une valeur thématique.
(signification opérative).
b) Par métonymie, renvoie à un procédé syntaxique.
 « Pierre, il est venu » (cas particulier de a))

Caractéristiques syntaxiques dans « Il est venu, Pierre. »


- Apparition d’un pronom représentant (personnel ou démonstratif). Il
pronominalise le constituant détaché.
 « Il vient, Pierre. »
 « Partir en vacances, c’est agréable. ( = thématisation par le pronom
démonstratif « ce ». »
Tour attesté dès l’AF, s’amplifie au MF, et apogée stylistique au XVIIe. (Pas
continué par l’esthétique classique.

1) D’un point de vue fonctionnel : (sur le plan de l’information)

Structure axée sur le thème => « partir en vacances » ou « Jean » = Thème


secondaire (thème propre = sujet).

2) Morpho-syntaxe :

 Quel est la fonction de « partir en vacances » ou de « Jean » ?

 Traditionnellement, « partir en vacances » = apposé à « ce ».


« Jean » = apposé à « il ».

Or, se fonde parce qu’on assiste à un dédoublement fonctionnel que la


tradition analyse comme un rapport appositionnel.
Les critères de l’apposition =
- Co-référence.
- Suppressiabilité ( Apposition et constituant détaché peuvent être
supprimés).
- Mobilité syntaxique.
- Le détachement.

 Cependant, ce n’est pas une apposition :


- car pas d’apport informationnel, ce n’est pas prédicatif.
- Le constituant détaché est beaucoup plus libre dans la phrase que
l’apposition.

  « partir en vacances » = constituant détaché par segmentation ou constituant


thématisé.
« partir en vacances » n’a pas de fonction.

NB : Toujours préciser :
- la nature du constituant détaché.
- La nature du pronom représentant.
- La fonction du pronom représentant.

 Nature du constituant détaché :

 Peut être un constituant détaché nominal.


[ La segmentation implique souvent sur un plan stylistique, une binarité et une
mise à distance.]
 Un infinitif peut être thématisé.
 « C’est agréable de partir en vacances »
Valeur cataphorique de « c’est agréable ».
« de » = lien entre prédicat et thème, amorti la corrélation prédicat/thème.
 Avec une proposition complétive :
 « Qu’il vienne, je le sais ».

NB : Le constituant détaché prépositionnel.


 « Pour ce prêtre, je te l’abandonne » (dans Jacques le Fataliste)
- Ici, il ne s’agit pas d’un complément circonstanciel !
- « pour » introduit le complément détaché ; de même « quant à », « pour ce qui
est de »,…

 Nature du pronom représentant :

 Le pronom personnel opère toujours sur des noms classifiés.


Il ne représente pas un énoncé (alors que le pronom démonstratif le peut).
 « On a quelquefois pendu de fort honnêtes gens : c’est un quiproquo de
justice. »
Pas de construction segmentée ici, le pronom défini opère sur antécédent non
classifier.

  « L’Etat est moi »*


On dira davantage « L’Etat, c’est moi. » : le pronom démonstratif résout les
disparités de personnes entre le sujet et l’attribut.
C’est un cas de détachement obligatoire, et pas une variante emphatique.
 « Toute ma famille est ces 4 personnes »*
On dira « toute ma famille, c’est / ce sont ces 4 personnes » : on détache.

Le démonstratif = notion, représentation abstraite ; permet la corrélation entre


plusieurs notions, quelque soit la disparité des structures.

  « Cette 2 CV, elle est belle. »


 « Une 2 CV, elle est belle. »*
- La représentation par le pronom personnel est classifiée.
- 2e solution pas possible avec article indéfini (introduit un élément
rhématique).
Donc, on ne peut pas détacher avec un article indéfini.
On peut malgré tout faire « Une 2CV, c’est beau. » pas de valeur spécifique,
mais valeur générale.

  « les filles, elles ont du courage. »


 « les filles, ça a du courage. »
- 2e solution = passage au générique, qui déclassifie.
- Alors que le pronom personnel classifie.

  « Il est peut-être écrit là-haut que j’assisterai seulement à la potence d’un


autre. » = tour unipersonnel, la conjonctive est un terme complétif. La
complétive conjonctive a une valeur rhématique.
 NB : « c’est peut-être écrit… » = tour à thématisation, la complétive
conjonctive fait partie du thème : élément thématique présupposé. (« C’ » =
thème propre).
L’effet n’est pas le même : sur le plan grammatical et informationnel.
Sur le plan grammatical, « il » = tour figé, « il » n’est pas représentant
mais nominal (ne renvoie pas à ce qui suit.)

 Sur un plan stylistique, justification (contre l’avis des grammairiens)


- Phénomène de dédoublement syntaxique = imite l’état de dialogue.
- De plus, dans « Pierre, il est venu », l’interlocuteur connaît Pierre. Le
constituant détaché appartient à la communauté des actants de
l’énonciation.
- Cette structure thématisante imite le dialogue.
- Phénomène d’anticipation qui prépare la détermination : construction
nécessaire de la phrase, auto-déterminée.
III- La Focalisation (présentatif discontinu « c’est que ») :

 « C’est Pierre qui est venu. »


- focalisation (focus = prédicat)
- OU Clivage, tour clivé.

1) Approche fondamentale :

- Axé sur le rhème, le résidu « qui est venu » est obligatoirement thématique :
extrait le prédicat de l’énoncé.
- Il y a donc réduction de la pluriprédicaticité virtuelle de l’énoncé.
- De même, avec les tours « il y a que… », « Voilà que… » se trouve extrait le
prédicat temporel.

NB1 : « Ce » présentatif extrait un prédicat unique.


- Cependant, les présentatifs comme « il y a », ne réduisent pas toujours cette
pluriprédicativité mais au contraire, repartissent celle-ci.
 « Il y a le robinet qui fuit. »
Présentatif « il y a » corrélé à « qui ».
Dans ce cas répond à la question « que ce passe-t-il ? » et pas « qu’est-ce qui
fuit ? ».
Le prédicat = l’événement et le siège de l’action en même temps.
Avec le présentatif « il y a », l’énoncé est entièrement présentatif.
- De même avec « aussi, c’est que »
 « C’est Pierre qui est venu. »
 Si répond à la question : « qui est venu ? »  « c’est Pierre ». =
tour focalisant, présentatif de mise en propos.
 Si répond à : « qui est-ce ? »  pas de présentatif complexe, c’est
simple ; ajout d’informations : la proposition peut être détachée,
donc vraie relative épithète.
 Si répond à : « Que se passe-t-il ? »  l’énoncé entier est prédicatif
et on ne peut pas détacher la proposition. Les deux éléments sont
prédicatifs.

NB2 : les cas de : « C’est ainsi / alors que Pierre… »


 « Ce fut alors qu’il arriva. »
- problème : on pourrait croire qu’ « alors » n’est pas prédicatif.
- « alors » = prévisible, indiscutable ; donc grammaticalement, c’est un
élément prédicatif.
- La proposition qui suit est aussi bien prédicative. (=conséquence
prévisible)
- Mais avant tout, on met en avant l’enchaînement de l’action.
- Peut mimer le déterminisme (dans Jacques le Fataliste).

2) Les emplois du présentatif simple « c’est » :

 En AF : « C’est moi » = « Ce sui je » donc, « ce » = attribut inversé.


- Progressivement grammaticalisation du tour.
- Dès XVIIe, le tour est exploité plus.(mais condamné par les Anciens
Classiques).

 Problème de l’accord :
- accord avec attribut (grammaticalement irrecevable)
- Le pronom démonstratif est attribut (pas possible non plus)
- Accord par syllepse, c’est-à-dire par le sens.(le rhème = le 1e dans
l’esprit du locuteur) Assujettissement des règles grammaticales aux
priorités logiques : dans la perspective fonctionnelle de la phrase.
- Si passage éventuellement (quand le cas se présente) au pluriel, indique
une rhématisation supérieure.

 Sur le plan linguistique, deux emplois possibles :


- soit, anaphorique (représente), « c’est » dans ce cas est une loctuion
représentante.
 « …, c’est un quiproquo de justice »
« un quiproquo de justice » = attribut du sujet « c’ ».
-  « C’est moi /vous »
Support à une séquence rhématique, pas de valeur de représentation
du contexte précédent
Par cataphore, le pronom relatif représente la séquence du présentatif.

3) Les présentatifs de focalisation complexes (c’est que) :

 « Ce sont l’esprit et l’homme qui emportent les victoires ».


Avec « c’est que », le présentatif peut enchâsser d’autres éléments que des attributs.

 « C’est aujourd’hui qu’il fallait y aller »


- Soit « qui » est relatif

 « Ce ne sera peut-être pas pour mon compte que… »


- Soit inanalysable, comme ici.

NB1 : Au XVII-XVIIIe,
- « C’est à vous que je parle. » « que » n’a pas de fonction, c’est un simple
enchasseur.

NB2 :  « Qui est-ce qui est arrivé ? »


Variante interrogative de « c’est qui, qui est arrivé » ( !!) = focalisation en modalité
interrogative.
La valeur fonctionnelle s’est déjà estompée.

4) Examen d’homonymies :

 « C’était un valet que ces insolents et dangereux voisins avaient contraint d’apporter
à nos 2 voyageurs…. » (JF p.47)
- ce n’est pas un présentatif de mise en propos.
- C’est un présentatif simple : « un valet » est suivi d’une proposition
relative prédicative puisque l’ensemble répond à la question « que se
passe-t-il ? », valeur rhématique de la proposition.

 « L’important c’est que vous partiez au plus vite. »


- « que » n’est pas un morphème supprimable.
- Conjonctive à valeur rhématique.
- « l’important » détaché par segmentation.
- Fonction de « que vous partiez au plus vite » = attribut du sujet « c’ ».

 Variante : « C’est important que vous partiez au plus vite. »


- Proposition conjonctive.
- « Important » : attribut du sujet « c’ ».
- La proposition = thématisation.
- = constituant détaché par segmentation.

 « C’est que cela ne pouvant être dit ni plus tôt, ni plus tard. » (JF p.42)
- proposition = conjonctive.
- « c’est » = présentatif simple.
- Le tour = signifié causal : parodie de la vraisemblance diégétique.

 « C’est un grand mot que cela »


- Emploi du morphème que = morphème inverseur, ligature entre le
rhème (= « un grand mot ») et le thème (=cela).
- « Que » peut être supprimé.
- Pour la nature, on peut dire que c’est un relatif.

 Dans une phrase focalisée, on peut toujours supprimer « c’est que ».


 Dans tous les autres tours, on ne peut pas supprimer tous les autres éléments.

NB : La phrase pseudo-clivée :
= représente un phénomène de segmentation affectant une relative substantive en « ce
que ».
La relative substantive = thème secondaire, anaphorisée parle substantif abstrait.

 « Si … c’est que… »
Même bipartition fonctionnelle.
Principale = constituant = pose une explication.

Vous aimerez peut-être aussi