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L’emploi de l’infinitif
L’infinitif est un mode dont la forme ne marque ni le temps, ni la personne, ni le nombre. Ses
deux formes infinitif présent et passé s’opposent sur le plan aspectuel. Il sert de base au
classement des conjugaisons des verbes. Invariable, il est utilisé comme entrée dans les
dictionnaires.
Il est considéré comme la forme nominale du verbe. On répertorie ses emplois selon le
spectre de son double statut verbal et nominal.
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LES MODES NON PERSONNELS
A. Emploi nominal
Il est le centre d’un groupe ayant une fonction nominale : sujet, attribut du sujet, complément du
verbe (directe ou indirecte : Il souhaite vous connaître ; Il apprend à conduire ; parfois deux
constructions sont possibles : demander à parler, demander de les emmener) , de l’impersonnel
(Il s’agit d’administrer) du nom (le désir de voyager), de l’adjectif (incapables de bouger),
apposé, complément circonstanciel (il fit un effort pour s’asseoir ; tu parles sans réfléchir).
Attention, l’infinitif garde les propriétés d’un verbe : il peut prendre une forme
active/passive/pronominale, être modifié par une négation, recevoir les compléments du verbe et
a sémantiquement un sujet.
B. L’infinitif est un nom
Précédé d’un déterminant, il fonctionne comme un nom véritable. Par conversion il passe dans la
catégorie du nom (rire, souvenir, repentir, devoir etc…) et son lien avec le verbe s’est parfois
perdu (loisir). La substantivation de l’infinitif très courante en AF ne se produit presque plus
aujourd’hui (le boire et le manger).
Il s’agit d’un mode impersonnel du verbe. Les participes présent et passé recouvrent deux
types de fonctionnements syntaxiques différents.
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LES MODES NON PERSONNELS
2. Le gérondif
Le gérondif est toujours précédé de en et assume les fonctions d’un complément circonstanciel.
Il équivaut à un adverbe : Il me fallut rejoindre en courant mon père.
Comme le participe présent, il est invariable, se termine par -ant et peut recevoir des complément
du verbe. Leur sujet doit être le même que celui du verbe principal quand ils sont en tête de
phrase. Il a les mêmes valeurs aspectuelles que le participe présent (simultanéité du procès,
procès en cours). Il se distingue du pp par l’emploi obligatoire de la préposition en.
NB : c’est Duclos au XVII qui distingue les trois formes en -ant. Le participe présent et l’adjectif
verbal n’ont été distingués qu’au XVIIème par l’Académie française qui a rendu le « participe
actif » invariable. Ils s’opposent alors sur le plan morphologique (invariable/variable) même si
jusqu’au XIX les écrivains continuent d’accorder le participe présent. Le gérondif est issu de
l’ablatif du gérondif latin, étymologiquement distinct du participe présent. Il y a eu ensuite
confusion des formes. L’emploi de en s’est généralisé au XVIII, et l’on peut hésiter dans les
textes antérieurs à la Révolution sur l’analyse des formes en -ant (gérondif ou participe présent).
B. Le participé passé
Forme adjective du verbe, il possède des valeurs verbales dans les formes composées du verbe (Il
a chanté) et des valeurs adjectivales (Des chevaux apeurés).
1. Valeurs verbales
Il forme avec les auxiliaires avoir ou être les temps composés du verbe.
Il est associé à l’auxiliaire être pour former le passif des verbes transitifs.
Il peut composer le centre du groupe verbal d’une proposition subordonnée participiale (Le
spectacle terminé, les comédiens saluent le public).
2. Valeurs adjectivales
Le participe passé sans auxiliaire peut jouer le rôle d’un adjectif qualificatif. Il correspond à une
relative qui contient une forme verbale comportant l’auxiliaire être (Des manifestants venus de
tous les pays = qui sont venus). Il peut être épithète, apposé ou attribut du complément d’objet
direct (Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres). Quand il est attribut du sujet,
sa valeur adjectivale efface sa valeur verbale (Cette montagne est éloignée).
On peut distinguer deux degrés dans la valeur adjectivale du participe passé : il peut jouer le rôle
d’un véritable adjectif (employé sans compléments verbaux) ou garder une double valeur comme
le participe présent (il possède des compléments verbaux).
3. la forme composée du pp
Il s’emploie comme centre verbal d’une subordonnée participe. Il garde un statut verbal et
marque dans tous les cas l’antériorité.
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MODE, TEMPS ET ASPECT
I. Les modes
On définit un « mode » par rapport à la notion de modalité. Les modes expriment l’attitude du
sujet parlant à l’égard de son énoncé. Ils manifestent différentes manières d’envisager le
procès. Ainsi l’indicatif l’envisage dans sa réalité par opposition au subjonctif qui l’envisage
dans sa virtualité et l’impératif le présente sous la forme directive d’un ordre ou d’une prière.
Mais les modes et les modalités ne coïncident pas. Un mode peut exprimer plusieurs
modalités, et une modalité peut être exprimée par des modes divers.
On partira donc d’une définition morphologique : les modes sont des séries de formes. On
oppose les modes personnels aux modes impersonnels. Les modes personnels distinguent les
personnes au moyen de désinences spécifiques, totalement (indicatif, subjonctif) ou
partiellement (impératif). Ces trois modes ne situent pas le procès dans le temps de la même
façon : seul l’indicatif situe le procès dans les trois époques, le subjonctif étant limité en
formes temporelles et l’impératif tourné vers le futur.
Les modes impersonnels (et intemporels) ne possèdent pas de désinences pour distinguer les
personnes : l’infinitif et le participe. Ils ne peuvent pas situer le procès dans le temps : c’est le
verbe personnel dont ils dépendent ou le contexte qui assurent ce repérage. L’infinitif et le
participe sont des formes nominales du verbe
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MODE, TEMPS ET ASPECT
La forme verbale peut suffire à situer le texte dans le temps, mais celui-ci peut aussi comporter
d’autres éléments de repérage comme des adverbes (hier demain) et des compléments
circonstanciels (dates, systèmes principale-subordonnée).
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MODE, TEMPS ET ASPECT
courir, aimer, attendre, durer, exister, parler, ramper, travailler sont imperfectifs, d’autres
peuvent être l’un ou l’autre selon le contexte : écrire, lire.
3. Sécant/non-sécant
Elle s’exprime par les temps du verbe et concerne les temps du passé. Le passé simple et le passé
antérieur indiquent l’aspect borné ou non-sécant/global du procès. Le procès est perçu
globalement, de façon compacte, synthétique. Ses bornes (début et fin) sont représentées comme
précises. Ces temps sont ainsi aptes à signifier la succession chronologique des faits, sans mots de
liaison.
L’imparfait et le plus-que-parfait indique l’aspect non-borné ; la représentation du procès est
sécante, découpée en deux parties, l’une réelle, l’autre virtuelle, comme s’il était perçu de
l’intérieur, en un point de son déroulement.
4. Inchoatif/Terminatif
Ils se situent à l’intérieur des limites du procès. L’inchoatif saisit le procès immédiatement à son
début, alors que le terminatif le saisit juste avant sa limite finale. Ils s’expriment principalement
par des semi-auxiliaires suivis de l’infinitif : se mettre à, commencer à / finir de, cesser de,
achever de.
4. semelfactif/Itératif
Un procès peut être unique (semelfactif) ou se répéter (itératif). L’aspect itératif est indiqué par
des compléments circonstanciels de temps, bien que certains verbes contiennent dans leur sens
l’idée de répétition (répéter, radoter)
5. Aspect progressif
Un semi-auxiliaire peut souligner avec les verbes imperfectifs le développement progressif de
l’action : le mal va croissant. On utilise plus aujourd’hui la périphrase être en train de.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’INDICATIF
19. L’indicatif
L’indicatif est un des cinq modes verbaux. C’est un mode personnel et le seul mode
véritablement temporel. C’est le mode le plus riche en temps verbaux, et le seul qui permette
de situer le procès dans les trois époques (présent, passé, futur) définies en fonction du rapport
entre le moment d’énonciation et le moment de l’événement. Il comporte cinq formes simples
exprimant l’aspect inaccompli (présent, imparfait, passé simple, futur, conditionnel présent)
auxquelles correspondent 5 formes composées (passé composé, plus-que-parfait, passé
antérieur, futur antérieur, conditionnel passé) exprimant l’aspect accompli. Ces dernières
peuvent également indiquer l’antériorité par rapport à la forme simple correspondante. On
oppose également les tiroirs verbaux selon qu’ils codent un procès borné (aspect global) ou
non borné (aspect sécant). Enfin, au sein du système énonciatif, certains tiroirs verbaux sont
susceptibles de donner une information sur la manière dont l’énonciateur apprécie et évalue la
relation prédicative de l’énoncé : le tiroir a alors une valeur dite modale.
Une analyse en termes de plans d’énonciation (Benveniste) permet de compléter l’idée que les
tiroirs de l’indicatif forment un système : certains tiroirs (passé simple, passé antérieur) sont
ainsi réservés à l’énonciation historique ; certains à l’énonciation discursive (présent, futur)
alors que les quatre derniers (imparfait, plus-que-parfait, conditionnels) peuvent se rencontrer
dans l’un ou l’autre des systèmes énonciatifs.
I. L’énoncé au présent
Il se caractérise par l’absence de désinence temporelle, par opposition aux temps du futur et du
passé.
Sans indication contraire, un énoncé au présent indique un événement contemporain de
l’énonciation, et ce procès est présenté comme vrai par le locuteur. Il y a alors coïncidence
entre le point de l’énonciation et le point de l’événement. Un énoncé au présent peut
cependant situer le procès dans n’importe quelle époque voire dans toutes les époques (valeur
omnitemporelle). Le procès est alors marqué par une indication de temps comme un adverbe
ou un cc. De la même manière, le bornage et la durée du procès se déduisent du sémantisme
du verbe ou du contexte.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’INDICATIF
4. Le présent historique (ou de narration) est employé pour évoquer des événements passés,
réels ou fictifs, dans un texte. L’introduction du présent dans un système temporel au passé
crée un effet d’accélération, voire de dramatisation.
5. Un énoncé au présent peut évoquer le passé ou le futur (je sors à l’instant ; je pars demain ;
si Pierre gagne, il ne mangera pas…). Il est alors marqué par le sémantisme du verbe ou des
indications contextuelles (cc, adverbes).
6. Le présent prophétique (plus rare) évoque des faits à venir (prédictions) : Quelle Jérusalem
nouvelle / Sort du fond du désert brillante de clarté ?
2. Le passé composé
1. Comme accompli du présent, il envisage un procès comme accompli au moment de
l’énonciation (Nous avons emporté de quoi faire du thé) et s’oppose alors au présent qui évoque
un procès en cours de réalisation.
2. Comme antérieur du présent, dans une structure où il est employé en corrélation avec le
présent, il marqué l’antériorité par rapport à lui : Quand il a déjeuné, César fait la sieste. Il peut
s’employer à la place du présent pour exprimer certaines valeurs (système hypothétique,
évocation d’un futur proche, expression de vérité générale) quand l’idée d’antériorité est
marquée.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’INDICATIF
3. L’imparfait
Il dénote un procès situé hors de l’actualité présente du locuteur. Il prend une valeur
temporelle quand le procès est décalé dans le passé et une valeur modale quand il est envisagé
comme possible hors de l’univers réel.
A. valeurs temporelles
Dans ses emplois temporels, il s’oppose soit au passé simple, soit au présent ou à divers temps
composés du passé.
L’imparfait descriptif (et passé simple narratif). Son indétermination sur les bornes du procès
confère à l’imparfait sa principale valeur d’emploi, indépendante du contexte : c’est le temps de
la toile de fond, celui qui exprime les faits d’arrière-plan sur lequel se détachent, au premier plan,
les faits au passé simple. Ils indiquent des circonstances préalables à un événement important, ou
un procès simultané au fait au passé simple.
L’imparfait narratif prend la place du passé simple. Le fait est envisagé de l’intérieur, comme
dans un arrêt sur image : le procès passé est unique. Le …., les troupes … envahissaient la
Pologne.
L’imparfait de perspective exprime un fait postérieur au repère temporel indiqué : Une semaine
plus tard, Charles épousait Emma.
Dans le style indirect l’imparfait est appelé dans la subordonnée par le passé du verbe de la
principale : il transpose le présent du style direct.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’INDICATIF
B. valeurs modales
Avec ses valeurs modales, il est associé au conditionnel, dont il peut exprimer certaines nuances :
4. Le passé simple
Il situe le procès dans le passé, et s’oppose à l’imparfait sur le plan de l’aspect. (voir partie sur
aspect sécant/non-sécant. Le passé simple envisage le procès de façon globale, synthétique et
compacte comme un noyau indivis. Le procès est perçu de l’extérieur, délimité dans son
déroulement. La durée plus ou moins longue ou le caractère ponctuel du procès n’est qu’une
conséquence de cette délimitation. Il s’accorde parfaitement avec les verbes perfectifs qui
comportent en eux-mêmes une limitation du procès.
Il est le plus approprié pour représenter les événements importants, les faits de premier
plan. Et il est apte à introduire un repère temporel nouveau dans un récit au passé.
Dans un récit, l’ordre linéaire des passés simples sert à marquer la succession
chronologique des faits relatés souvent sans l’aide d’indicateurs temporels.
A la différence du passé composé, le passé simple n’est pas mis en relation avec la
situation d’énonciation. Il est plus apte à rapporter des faits passés coupés du présent de
l’énonciateur, ce qui lui confère une grande autonomie.
Histoire : H. Estienne a introduit au XVIe la loi des 24H. Le passé composé devait évoquer des
événements récents (moins de 24h), le passé simple des faits plus éloignés dans le passé. Ainsi
dans Phèdre le récit de Théramène alterne entre passé composé, imparfait et présent historique.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’INDICATIF
dans un énoncé exclamatif pour exprimer un regret ou un reproche ; dans le style indirect après
un verbe au passé où il transpose le passé composé).
Le passé antérieur est d’un emploi bien plus restreint. Il est réservé à la langue écrite. Il se
rencontre rarement en indépendante où il exprime l’aspect accompli, et dans un système
principale-subordonnée, il exprime l’antériorité par rapport au passé simple.
V. Le conditionnel
Le conditionnel serait le mode de la condition. Mais il exprime en réalité surtout une adhésion
limitée du locuteur à l’énoncé, une distanciation. Morphologiquement proche du futur (adjonction
des désinences de l’imparfait et du futur), il peut marquer le futur et est souvent corrélé au passé.
La GMF range le conditionnel parmi les temps de l’indicatif. Les conditionnels présent et passé
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’INDICATIF
ont des emplois parallèles (temporels et modaux, qui peuvent se mêler) et s’opposent se le plan
de l’aspect.
C. Le conditionnel temporel
De même que le futur simple exprime l’avenir par rapport au présent, le conditionnel exprime
l’avenir par rapport au passé (futur du passé) : Elle pensait qu’il viendrait. Le procès temporel
est repéré par rapport à un repère temporel antérieur (et non le point d’énonciation).
Il est alors surtout employé en subordonné, relié à une indication explicite du passé dans la phrase
principale à un temps du passé (Je savais que vous arriveriez). Dans le style indirect libre il
transpose le futur du discours direct.
D. Le conditionnel modal
a. Le « futur hypothétique »
Surcharge d’incertitude. La valeur d’hypothèse : dans une subordonnée introduite par si
(imparfait avec conditionnel présent, plus-que-parfait avec conditionnel passé). Le conditionnel
exprime le potentiel (si je pouvais laisser ma dépouille, ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes
yeux) si le locuteur considère le procès comme possible, et irréel si le locuteur sait que le procès
n’est pas réalisable dans le monde réel (Si le siècle rendait justice aux beaux esprits / En carrosse
doré vous iriez par les rues).
A partir de sa valeur hypothétique de base, le conditionnel exprime la demande ou le conseil
atténués, une opinion illusoire, une éventualité (elle cherche une théorie qui expliquerait
l’univers), l’imaginaire (je serais Robin des Bois).
b. Le conditionnel sans condition
Il délivre une information incertaine : Une navette spatiale partirait bientôt pour Mars, ou
exprime une interrogation oratoire (Il habiterait à Strasbourg ?)
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MODE, TEMPS ET ASPECT : LE SUBJONCTIF
20. Le subjonctif
Le subjonctif est, comme l’indicatif, un mode personnel : il comporte les marques des 6
personnes. Comme l’infinitif, il ne possède pas de marques de temps. Il oppose certes deux
formes simples à deux formes composées mais l’imparfait et le plus-que-parfait ne s’emploie
plus aujourd’hui que dans un registre très soutenu essentiellement à la 3ème personne.
L’opposition entre les formes simples et les formes composées n’est en réalité pas d’ordre
temporel, mais d’ordre aspectuel (inaccompli/accompli).
On peut voir le subjonctif comme un mode mécaniste. Mais une définition sémantique montre
que le subjonctif s’emploie quand l’interprétation l’emporte sur la prise en compte de
l’actualisation du procès (expression du sentiment, de la volonté). L’indicatif voit le procès
comme actuel (certain ou probable) tandis que le subjonctif est le mode du virtuel, présentant
le procès comme possible ou potentiel. Ainsi, le subjonctif est particulièrement porteur de sens
dans les cas où il commute avec l’indicatif (où il fait l’objet d’un choix).
I. En phrase indépendante
Surtout employé dans des phrases de type injonctif (Qu’elle chante ! que étant obligatoire), il
supplée l’impératif aux personnes que ce dernier ne possède pas. Plusieurs expressions figées
expriment le souhait (Vive le roi ! Que le ciel vous protège !) ; il peut exprimer la supposition
(Moi, Seigneur, que je fuie !).
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MODE, TEMPS ET ASPECT : LE SUBJONCTIF
b. Il s’oppose à l’indicatif :
On choisit le subjonctif plutôt que l’indicatif. On donne à la phrase une signification différente en
basculant du probable (indicatif) au possible (subjonctif) Des facteurs comme la négation,
l’interrogation, certains adverbes, expliquent cette opposition.
(Je dis qu’il viendra demain -- Je dis qu’il vienne demain)
2. En subordonnée circonstancielle,
Le choix du mode n’est pas possible. Le subjonctif ou l’indicatif s’impose selon le sémantisme de
la subordonnée ou de la conjonction de subordination.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : LE SUBJONCTIF
L’imparfait et le plus-que-parfait, très employés dans la langue classique, ont été remplacés par
le présent/passé du subjonctif (valeurs temporelles) et par le conditionnel (valeurs modales de
potentiel et d’irréel). Ainsi en proposition indépendante, on rencontrait les valeurs modales :
l’éventualité dans un système hypothétique, et l’irréel du passé (Qui l’eût cru ?) ou le regret. En
proposition subordonnée, il marquait la concordance des temps (Elle souhaitait que sa fille lui
écrivît) mais pouvait aussi marquer une valeur modale. Dans les systèmes hypothétiques ils
étaient couramment employés en ancien français sur le modèle du latin, mais ont été remplacés
par le conditionnel dans la principale, et l’indicatif dans la subordonnée.
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MODE, TEMPS ET ASPECT : L’IMPÉRATIF
21. L’impératif
Sur le plan morphologique, il s’agit d’un mode personnel et non temporel restreint en personne
(1ère personne du pluriel, 2ème personne du singulier et pluriel) complété par le subjonctif aux
autres personnes dans la phrase injonctive. Il ne possède pas de formes propres, ses personnes
correspondant à celles du subjonctif (avoir être savoir vouloir) et de l’indicatif (le reste).
L’impératif présent et passé s’oppose sur le plan aspectuel seulement.
Sur le plan syntaxique, il s’emploie sans sujet explicite, les pronoms personnels compléments et
pronoms réfléchis se placent après le verbe à l’impératif positif (dites-le-moi ; souviens-toi),
avant à l’impératif négatif (Ne lui parle plus).
Sur le plan de ses valeurs modales, l’impératif a une valeur directive : il exprime un ordre, une
exhortation, un conseil, une suggestion, une prière (Parlons paisiblement). Il exprime la défense
dans une phrase négative (ne nous énervons pas), la demande polie (veuillez agréer), ou
l’hypothèse dans des propositions juxtaposées (Frappez, et l’on vous ouvrira).
Sur le plan des valeurs temporelles, l’impératif présent situe le procès dans l’avenir,
postérieurement au point d’énonciation. L’impératif passé est plus rare : il exprime un procès
accompli, et l’antériorité en subordonnée.
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