Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Bibliographie
Riegel M., Pellat J-C. et Rioul R., Grammaire méthodique du français, Paris,
P.U.F, 2004 (3ème édition).
1
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Description morphologique :
2
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
1- dans cette phrase le possessif « son » ne renvoie pas au sujet du verbe. Si cela était le cas, l’énoncé serait
agrammatical.
3
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Description syntaxique :
Cerner le statut syntaxique du verbe suppose que l’on réfléchisse le rôle qu’il
joue dans la structuration de l’énoncé. Dans les grammaires traditionnelles, le
verbe est identifié comme le prédicat de la phrase. Il s’agit là d’une définition
fondée sur la logique qui veut que chaque phrase soit analysée selon le schéma
thème et prédicat.
4
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Au cours du 20ème siècle, voulant dépasser cette définition, les linguistes vont se
focaliser sur le rôle syntagmatique du verbe. On retiendra particulièrement
deux thèses : la première, développée par L.Tesnière, pose que le verbe est
l’élément central de l’opération syntaxique dans la mesure où il domine
syntaxiquement aussi bien ses compléments que le sujet lui-même. La seconde
orientation est celle des paradigmes transformationnalistes,
distributionnalistes et générativistes. Selon les linguistes qui s’inscrivent dans le
sillage de ces écoles, le verbe est l’élément central du syntagme verbal. Ainsi ne
domine-t-il que les compléments qu’il régit.
Parallèlement à ces deux grandes classes, il existe des verbes ayant deux
fonctionnements syntaxiques. Ils sont en effet tantôt transitifs tantôt
intransitifs. Ces verbes sont dits « verbes à retournement », ou verbes
symétriques (cuire, casser).
5
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Le mode :
Par ailleurs, ces deux types de mode présentent une autre opposition
significative : cela consiste en ce que les modes impersonnels n’actualisent pas
le temps. Cela veut dire que ces modes ne précisent pas les époques du procès.
Or, on pourrait opposer l’argument que les grammaires aussi bien
traditionnelles que modernes distinguent des formes du présent et des formes
du passé (marcher, avoir marché ; marchant, ayant marché). Peut-on donc dire
que les modes impersonnels excluent le temps ? En vérité l’étiquette présent
vs passé n’est là que pour distinguer une forme simple et une forme composée.
Observons en effet ces exemples :
Tu peux marcher.
6
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Dans le premier énoncé, rien n’indique que c’est le présent qui est marqué par
l’infinitif, puisque le verbe peut bien indiquer un futur. La phrase peut signifier
« tu peux marcher immédiatement » ou alors « tu peux marcher après ».
L’étiquette s’avère donc quasiment inadéquate. D’ailleurs, que faut-il penser
lorsque le même infinitif est combiné à un verbe conjugué au passé « il fallut
marcher jusqu’à la rivière » ? L’infinitif présent signale-t-il un passé ? Si l’on se
fie au passé simple de « falloir », tout porte à croire qu’il s’agit bien de l’époque
passée. Et en cela, il ne s’oppose aucunement à la forme « avoir marché », qui
peut bien lui être substituée :
Toutefois, les deux formes ne sont pas strictement équivalentes, car elles
s’opposent à un autre niveau : celui de la temporalité interne du verbe, en
effet. Autrement dit, ces deux formes s’opposent au niveau de l’aspect verbal,
car « marcher » nous présente un procès en cours alors que « avoir marché »
signale que le procès est borné et plutôt accompli.
Quant au second énoncé, elle n’indique pas non plus un procès situé au passé.
Imaginons que cette phrase soit réalisée par le contrôleur de tickets d’une salle
de cinéma, qui veut signifier à un client qui n’a pas encore acheté son ticket
qu’il faut qu’il aille d’abord acheter son ticket. Dans ce contexte, cette forme
composée situe le procès dans le présent, car elle signifie « allez acheter
(maintenant) votre ticket et entrez (maintenant).» Aucun rapport donc au
passé présupposé par l’étiquette d’infinitif passé. Là encore, c’est l’opposition
aspectuelle qui est en jeu. Nous reviendrons plus tard à cette notion d’aspect.
Le temps verbal :
7
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Il s’agit ainsi d’un emploi situant le procès dans une époque future et
surtout réelle, ce qui n’est pas attendu. De même, l’opposition entre la forme
passée du conditionnel et la forme du présent ne marque point deux repères
temporels distincts, le présent et le passé. D’une part, ainsi qu’on vient de le
remarquer, le conditionnel présent dans l’exemple précédent n’indique pas un
présent. En plus, quand bien même on remplacerait cet emploi par un
8
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Un repère dérivé qui est le point de l’évènement et que l’on désignera par T’.
Ses repères permettront deux types de rapport temporel :
Dans ces deux exemples, le repère dérivé est l’explication du professeur par
rapport auquel se situe la prise de notes.
9
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
La voix :
On distingue traditionnellement, deux voix sont distinguées par les linguistes :
le passif est l’actif. La voix active se caractérise sur le plan syntaxique par la
concordance du sujet syntaxique avec le sujet réel. Tout verbe se met à l’actif
sans exception et quelle que soit sa construction grammaticale : « il va à la
bibliothèque » ; « il se dirige vers la salle polyvalente » ; « il a réussi son
examen avec brio ».
Pour ce qui de la voix passive, il y a lieu de remarquer que seuls des verbes
transitifs directs admettent cette tournure. Nous remarquerons au passage que
certains verbes comme « vouloir » n’admettent pas cette transformation. La
transformation passive repose sur l’interversion de l’ordre sujet et complément
d’objet direct de la phrase active: en effet, le régime direct monte en tête de
phrase alors que le sujet est repoussé en fin de phrase sous la forme d’un
complément d’agent. A côté de ce changement de place des arguments du
verbe, le verbe lui-même change de forme. Le noyau verbal de phrase active se
transforme en participe passé et se combine avec le verbe être conjugué au
temps du verbe de la phrase active :
Phrase passive : « L’Irak a été envahi par les Etats-Unis d’Amérique en 2003. »
10
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
L’aspect verbal :
L’aspect verbal est la catégorie rattachée à l’image interne du verbe, c’est-à-
dire non plus sous l’angle d’un déroulement externe où trois époques
temporelles s’opposent, mais plutôt sous l’angle de ce que la forme elle-même
peut indiquer par elle-même étant donné que tout procès implique un temps
interne, ou mieux un certain déroulement. De ce point de vue, le procès peut -
être présenté de façon globale ou alors être présenté en fonction des phases
successives de son déroulement interne. Pour le comprendre, observons les
deux exemples suivants :
Certes, nous avons affaire au même procès : il s’agit de la lecture d’un livre.
Toutefois, ce procès n’est pas présenté de la même manière : dans « il lut », le
procès est présenté dans sa globalité, il est accompli, même si le sémantisme
initial du verbe implique une certaine durée. Au contraire, dans « il lisait », le
procès nous indique un processus en cours, donc inaccompli.
11
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
Sécant vs non-sécant : cette opposition, qui est signalée par le temps du verbe,
s’articule avec l’opposition perfectif/imperfectif, marquée par le sens du
lexème verbal. L’aspect sécant saisit le procès sans limites, alors que l’aspect
non-sécant présente le procès comme étant enfermé dans des limites. Du
reste, cette opposition ne se distingue pas trop de la dichotomie
accompli/inaccompli. Elle est appliquée au couple imparfait/passé simple
(passé compsé)
12
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)
Fac des Lettres, des Arts
13
ème
SYNTAXE (2 année de la licence de Français)