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La négation
La phrase négative est le contraire de la phrase affirmative. Il s’agit d’une forme de phrase.
Exemple : il fera beau demain- il ne fera pas beau demain.
I. La négation totale :
En général, la négation totale porte sur une proposition qu’elle nie entièrement. On la
reconnaît à ses deux adverbes de négation qui encadrent le verbe : ne… pas, ne …point.
Exemples : Anaïs ne déjeune pas avec nous ce midi. Je ne veux point polémiquer.
Attention, le « ne » placé devant une voyelle devient « n’ » : je n’en veux pas.
Lorsque la négation accompagne un temps composé, elle encadre alors l’auxiliaire :
exemples : Anaïs n’a pas déjeuné avec nous ce midi. Je n’ai point voulu polémiquer.
Parfois la négation totale peut ne nier qu’un constituant de la phrase. Ainsi, différentes
interprétations sont possibles : exemples : Lucie n’est pas allée à la piscine, la négation « ne
pas » nie la totalité de la phrase. En revanche, cette négation « ne … pas » peut induire deux
hypothèses : dans la phrase : Lucie n’est pas allée à la piscine hier. Lucie n’est pas du tout
allée à la piscine ou bien Lucie est allée à la piscine mais pas hier. Autre exemple : Lucien n’a
pas acheté de bananes au marché. La négation « ne… pas » induit deux hypothèses : Lucien
n’a pas acheté de bananes du tout ou bien Lucien a acheté des bananes mais pas au marché.
La négation lexicale
Contre-courant
Illisible /illégitime
Irrésistible / irresponsable / irrationnel / irréductible
Inconnu / informe / inégal / inhabité / impur
Immobile / immuable / immorale
Amoral / asocial
Malveillant / malheureux
Mécontent / méconnu
Défaire / déshabillé
L’interrogation
La phrase interrogative est un type de phrase qui sert à poser une question à un locuteur ou à soi-même. Dans
certains cas, elle n’attend pas de réponse : c’est une question rhétorique. Elle se caractérise par un point
d’interrogation, sauf pour les interrogatives indirectes et par l’inversion du sujet et du verbe. Elle comporte
un mot interrogatif.
I. L’interrogation directe et l’interrogation indirecte :
1. L’interrogation directe :
C’est une phrase qui se termine par un point d’interrogation.
2. L’interrogation indirecte :
C’est une phrase qui se termine par un point. Elle appartient à une phrase complexe (c’est-à-
dire une phrase qui se termine par plusieurs verbes conjugués).
Elle est composée d’une proposition principale qui comporte un verbe interrogatif
(demander, interroger…) et d’une proposition subordonnée interrogative indirecte. Le
subordonnant est un mot interrogatif (si, pourquoi, quand, où, comment…).
Exemples : Nous pouvons nous demander si le poème est lyrique.
Je me demande quand ils arriveront.
II. L’interrogation totale et l’interrogation partielle :
1. L’interrogation totale :
L’interrogation porte sur la phrase entière. On peut donc y répondre par « oui » ou par
« non ».
Exemples : As-tu vu Charles cette semaine ? Non, je n’ai pas vu Charles cette semaine. Oui, j’ai vu
Charles cette semaine.
Il existe plusieurs manières de former une interrogation directe et totale :
L’inversion du sujet et du verbe est possible à l’aide des pronoms personnels sujets. Lorsque le sujet
est autre qu’un pronom personnel, il faut en ajouter un après le verbe. Exemples : Manges-tu à la
cantine demain ? Hélène aime-t-elle les glaces au chocolat ? Attention, lorsque l’on inverse le sujet et
le verbe, il ne faut pas oublier d’ajouter un tiret. Celui-ci doit être entouré d’un « t » lorsque le verbe
se termine par une voyelle et qu’il est suivi de « il » ou de « elle ».
La formule « est-ce que » permet de construire une phrase interrogative sans inverser le sujet
et le verbe. Ainsi, l’ordre de la phrase est conservé : exemple : Est-ce que tu prends l’avion
pour partir en Corse ?
A l’oral ou dans les formes orales des textes (discours direct, théâtre…), on peut former une
interrogation sur le même modèle qu’une phrase déclarative. On comprendra qu’il s’agit d’une
question grâce à l’intonation. Exemple : Tu joues au football ?
L’intonation est une marque de l’oral. Elle appartient au registre de langue courant et au
registre de langue familier.
2. L’interrogation partielle :
L’interrogation partielle se distingue de l’interrogation totale car elle possède un
motinterrogatif. On ne peut pas y répondre par un « oui » ou par un « non » car elle ne porte
que sur une partie de l’énoncé.
Les mots interrogatifs peuvent être :
Des adverbes : comment, pourquoi, où, quand, combien.
Des pronoms : qui, que, quoi, lequel (et ses composés).
Des déterminants : quel, quels, quelle, quelles.
Il existe plusieurs façons de former une interrogative directe et partielle :
- Mot interrogatif+ inversions sujet- verbe : Quand le verrons- nous ? (Attention, quand
le sujet est autre qu’un pronom personnel, il faut en ajouter un après le verbe : quand
Hélène le verra-t-elle ?)
- Mot interrogatif : est-ce que ou est-ce qui par exemple : Quand est-ce que tu te tairas ?
ou qui est-ce qui a mangé la dernière glace ?
Grammaire
Vers le baccalauréat :
Transformez des interrogatives directes du Mariage de Figaro en interrogatives indirectes,
choisissez les lectures effectuées en classe.
Transformez les interrogatives indirectes de L’Etranger de Camus en interrogatives directes :
vous ne transformerez que le passage concernant Marie et Meursault : que constatez-vous ?
Relevez dans l’extrait de Dom Juan les interrogations totales et les interrogations partielles.
La proposition subordonnée ne peut pas exister seule, elle dépend d’une proposition principale. Parmi
les propositions subordonnées figurent les propositions subordonnées circonstancielles. Elles
équivalent à un complément circonstanciel :
Temps Quand, lorsque, dès que, aussitôt que, pendant que, au moment où, avant
que, jusqu’à ce que, depuis que, après que…
Cause Puisque, parce que, comme, vu que, étant donné que…
Conséquence De sorte que, si bien que…
Condition Si, à condition que, à moins que, en supposant que…
But Pour que, afin que, dans l’espoir que…
Comparaison Plus… que, moins … que, aussi… que, de même que, comme, ainsi que…
Exemples : Nous irons dormir [une fois que l’émission sera terminée].
Proposition subordonnée conjonctive temporelle
[Pendant que vous serez au cinéma], nous dormirons.
Proposition subordonnée conjonctive temporelle
Exemple :
Elle a travaillé ardemment [si bien qu’elle est arrivée première au concours].
Proposition subordonnée conjonctive consécutive
(Elle explique le résultat du travail évoqué dans la principale)
IV. Les propositions subordonnées conjonctives finales (appelées aussi circonstancielles de but) :
Grammaire
Elles apportent des informations sur le but, les motivations qui poussent à une action exprimée dans la
proposition principale. Leur nature est » propositions subordonnée », leur fonction est « complément
circonstanciel de but ». Elles sont introduites par différentes conjonctions de subordination ou
locutions conjonctives telles que : pour que, afin que, dans l’espoir que, de crainte que…
Exemple :
[Bien que je sois malade], je suis venu travailler aujourd’hui.
Proposition subordonnée conjonctive concessive
(La personne explique la concession qui a été faite pour aller travailler)
Attention, bien que est suivi du subjonctif, même si de l’indicatif. Et malgré que est totalement faux…
Exemples :
[Si tu es sage], tu viendras au zoo avec moi.
Proposition subordonnée conjonctive conditionnelle
(La personne indique la condition qui permettrait d’aller au zoo)
Je vous embaucherai [à condition que vous me fournissiez vos diplômes].
Proposition subordonnée conjonctive conditionnelle
(La personne indique la condition nécessaire à une embauche évoquée dans la proposition principale)
Exercice 4 : Dans cet extrait, Rousseau dénonce les méfaits de la propriété privée :
Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu’ils se bornèrent à coudre leurs
habits de peaux avec des épines ou des arêtes, à se parer de plumes et de coquillages, à se peindre le
corps de diverses couleurs, à perfectionner ou à embellir leurs arcs et leurs flèches, à tailler avec des
pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou quelques grossiers instruments de musique, en un
mot tant qu’ils ne s’appliquèrent qu’à des ouvrages qu’un seul pouvait faire, et à des arts qui n’avaient
pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu’ils
pouvaient l’être par leur nature, et continuèrent à jouir entre des douceurs d’un commerce
indépendant : mais dès l’instant qu’un homme eut besoin du secours d’un autre ; dès qu’on s’aperçut
qu’il était utile à un seul d’avoir des provisions pour deux, l’égalité disparut, la propriété s’introduisit,
le travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu’il fallut
Grammaire
arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l’esclavage et la misère germer et
croître avec les moissons.
La métallurgie et l’agriculture furent les deux arts dont l’invention produisit cette grande révolution.
Pour le poète, c’est l’or et l’argent, mais pour la philosophie ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les
hommes et perdu le genre humain ; aussi l’un et l’autre étaient-ils inconnus aux sauvages de
l’Amérique qui pour cela sont toujours demeurés tels ; les autres peuples semblent même être restés
barbares tant qu’ils ont pratiqué l’un de ces arts sans l’autre ; et l’une des meilleures raisons peut-être
pourquoi l’Europe a été, sinon plus tôt, du moins plus constamment et mieux policée que les autres
parties du monde, c’est qu’elle est à la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé.
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Rousseau, 1755.
1. Relevez les propositions subordonnées circonstancielles. Que constatez-vous ?
2. A partir de votre remarque, quelles sont les figures de style utilisées ici ?
3. Quel est l’effet produit par ces figures de style ?
4. Quelle idée est introduite par les propositions « mais dès l’instant qu’un homme eut besoin du
secours d’un autre ; dès qu’on s’aperçut qu’il était utile à un seul d’avoir des provisions pour deux » ?
5. En quoi l’emploi des subordonnées conjonctives circonstancielles permet-il à Rousseau de défendre
l’idée d’un passé idéal ?