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Fiche grammaire n °1 : L’interrogation

I.Révision des notions :


La phrase interrogative exprime une demande d’information. On parle de « modalité interrogative », la modalité
voulant dire l’intention que l’on a quand on émet une phrase ; il existe 4 modalités :
-La modalité déclarative : on informe, on constate
-La modalité exclamative : on s’étonne, on s’indigne
-La modalité interrogative : on demande une information
-La modalité impérative : on ordonne, on interdit.
Chaque modalité correspond à un type de phrase, déclarative, exclamative etc. Voir autre fiche pour l’étude plus
spécifique des modes.

On distingue deux types d’interrogation : interrogation directe, et indirecte.

1.L’interrogation directe
Elle peut être totale ou partielle
a.Interrogation totale : Elle porte sur la totalité de la phrase et appelle une réponse par oui ou non.
L’interrogation s’exprime différemment en fonction du niveau /registre de langue

=>Familier : Vous ne restez pas, comtesse ?


- Ordre des mots de la phrase déclarative maintenu : sujet/ verbe.
- Seul marqueur d’interrogation : le point d’interrogation ( et à l’oral, l’intonation montante).

=>Courant : Est-ce que vous restez ?


- Présence de la locution « est-ce que »
- maintien de l’ordre sujet/ verbe.

=> Soutenu : Restez-vous, comtesse ?


- Inversion de l’ordre sujet / verbe
- présence du point d’interrogation.

! Attention au piège : Reste t-il avec nous ? Penser à ajouter un t quand deux voyelles se suivent.
Et n’oubliez pas le tiret.

b.L’interrogation partielle : Elle porte sur une partie de la phrase


On ne peut y répondre par oui ou par non ; elle est introduite par un mot interrogatif, qui peut être de 3
différentes natures (ou « classes grammaticales) :

1.Pronom interrogatif : qui, que, quoi, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles


Exemples : que serais-je sans toi ?
2.Déterminant (ou adjectif) interrogatif : quel, quels, quelle, quelles : il s’accorde comme un adjectif avec le nom.
Quelles pièces allez-vous jouer ?
3.Adverbe interrogatif : comment, pourquoi, quand, comment,
Comment allez-vous ?

! Attention : inversion complexe obligatoire parfois :


A qui Pierre a t-il parlé ? et non : A qui Pierre a parlé ?

2. Interrogation indirecte
Elle est comprise dans une proposition subordonnée qui dépend d’un verbe principal dont le sens porte
l’interrogation (demander, vouloir savoir etc) ou un verbe déclaratif à l’impératif (exemple : dis-moi ce que tu
cherches)
Fonction : . COD du verbe principal
Exemples :
-Est-ce que tu viens ?=> (je te demande) (si tu viens avec nous).
Prop principale. Proposition subordonnée interrogative indirecte. Cod de demande
-Qu’est-ce que l’auteur veut dire ? (nous allons nous demander) (ce que l’auteur veut dire).
Rq : elle peut être aussi avoir la fonction de sujet si elle est placée avant :
Caractéristiques :
- Elle est introduite par un mot interrogatif
- Il n’y a plus de point d’interrogation donc d’intonation montante
- L’ordre sujet/ verbe de la phrase déclarative est maintenu.
On distingue également interrogation indirecte totale et partielle.

a.Interrogation indirecte totale : introduite par l’adverbe « si »


Je te demande si tu es d’accord.

! Attention : ne pas confondre avec :


- le « si » adverbe d’intensité qui modifie un adjectif : elle est si gentille !
- le « si » introduisant une proposition circonstancielle de condition : si tu ne veux pas, dis-le.
- penser à faire l’élision du i devant un autre i ! je me demande s’il est content. Et non si il

b.Interrogation indirecte partielle : introduite par :


 Un pronom interrogatif simple (je te demande qui tu vas voir) ou le pronom composé lequel (je te demande
lequel tu veux)

! Attention, ne pas confondre le « qui » pronom interrogatif avec le « qui » pronom relatif
Qui pronom relatif se rapporte à un nom antécédent : je n’apprécie pas ce professeur qui n’est pas patient.
 Un déterminant : je te demande quel garçon tu vas voir.
 Un adverbe : je te demande comment tu t’appelles .

! Attention :
« Est-ce que » devient : ce que
Qu’est-ce que tu veux ? que veux-tu ? => je te demande ce que tu veux.

Remarque : quand on pose une question d’une façon négative : on appelle la formule : interro-négative : Tu n’es
donc pas contente ? (combinaison interrogation et négation)

3.Le problème de la concordance des temps dans les subordonnées interrogatives indirectes :
Quand le verbe introducteur est au présent, le temps du verbe ne change pas dans la subordonnée.
Exemple : Je lui demande : « qu’est-ce que tu as fait ? »= > je lui demande ce qu’il a fait

Mais quand le verbe introducteur est au passé, il faut faire la « concordance des temps », donc changer le temps
dans la subordonnée.
Exemple :
« Que veux-tu ? » me demande t-il=> il me demande ce que je veux.
« Que veux-tu ? » me demanda t-il. => il me demanda ce que je voulais.
« Que voudras-tu faire plus tard ? » me demanda t-il : => il me demanda ce que je voudrais faire plus tard : emploi
du conditionnel à valeur de futur dans le passé.
« Que voulais-tu ? ? » me demanda t-il. =>il me demanda ce que j’avais voulu. : emploi du plus que parfait.

Tableau de concordance :
Présent => imparfait
Futur=> conditionnel à valeur de futur dans le passé
Passé=> plus que parfait
II. Exercices
1.Dans les phrases suivantes, dites si les interrogations sont partielles ou totales et quelle est la nature du mot
interrogatif
Dites- moi quand vous pensez partir.
Interrogation partielle (forme indirecte)
Il se demanda s’il devait répondre.
Interrogation partielle, indirecte

Il ne sait plus que penser.


Partielle, indirecte

Il se demanda s’il devait répondre sur le champ.


Partielle, indirecte

L’enfant ignorait devant quelle sortie sa mère l’attendait.


Partielle, indirecte
2 Transformez les interrogations directes en indirectes
A. Avec le verbe introducteur au présent « il se demande »
B. Avec le verbe introducteur au passé « il se demanda » (appliquer les règles de concordance des temps)
Y a t-il encore des places libres ?
Il se demande s’il y a encore des places libres.
Il se demanda s’il y avait encore
Dois-je partir ou non ?
Il se demande s’il doit partir ou non.
Il se demanda s’il devait partir ou non

Qui était le gagnant du loto ?


Il se demande qui est le gagnant
Il se demanda qui était

Qu’est-ce qui l’a rendu triste ?


Il se demande ce qui l’a rendu triste
Il se demanda ce qui l’avait …
3.Transformez les interrogations indirectes en interrogations directes
Elle lui demanda s’il viendrait le lendemain.
Viendrez-vous demain ?
Est-ce que vous viendrez demain ?
Le conducteur ignorait où il avait bien pu laisser les clés.
Où ai-je bien pu laisser mes clés ?
Dites-moi ce que vous feriez à ma place.
Que feriez-vous à ma place ?
Elle ne savait plus quoi répondre.
Que puis-je répondre ?
Qu’est-ce que je peux répondre ?

4.Exercice bilan :
Voici deux sujets de dissertation : Dégagez pour chacun d’eux la problématique que vous formulerez d’abord sous
forme d’interrogation directe, puis sous forme d’interrogation indirecte.
Sujet 1 : « C’est par le plaisir qu’on vient à bout des hommes », disait Voltaire à propos de ses contes. Vous
discuterez cette affirmation.
Sujet 2 : « Si ,comme le dit le peintre Fernand Léger, chaque époque invente sa beauté » nous devrions être
davantage touchés par des œuvres qui nous sont contemporaines que par celles du passé. » Vous direz si vous
partagez ce sentiment.

4.L’emploi de la modalité interrogative dans les œuvres littéraires : le cas des textes d’argumentation.
Elle est souvent employée comme procédé rhétorique : utiliser l’interrogation permet d’obliger le destinataire qu’on
veut convaincre à répondre lui-même à la question au lieu de lui donner directement la réponse, ce qui est une
façon de l’impliquer plus fortement
La question rhétorique (ou oratoire) : consiste à poser une question dont la réponse est évidente et contenue dans la
question. Ce n’est donc qu’une façon de rendre une affirmation plus forte.
Exemple : « Ce pays est à toi ? et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? »=> interrogation oratoire. (Diderot,
Supplément au voyage de Bougainville)

! attention, toutes interrogations ne sont pas oratoires.


Exemple : Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules. V Hugo., « Mélancholia ».
Qu’apporte ici cette modalité interrogative ?

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