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LETTRES D’IVOIRE
Revue semestrielle
ISSN : 1991-8666

Lettres d’Ivoire n°010, premier semestre 2011


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LETTRES D’IVOIRE
Revue Scientifique de Littératures,
Langues et Sciences Humaines

N° 010 1er semestre 2011

Lettres d’Ivoire n°010, premier semestre 2011


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COMITÉ DE RÉDACTION
Directeur de Publication : Prof. DADIE Djah Célestin, Université de Bouaké ;
Rédacteur en chef : Prof. G. A. David Musa SORO, Université de Bouaké ;
1er Secrétaire à la Rédaction : Dr Amara COULIBALY, Université de Bouaké ;
2ème Secrétaire à la Rédaction : Dr KOUASSI Yao Edmond, Université de Bouaké ;
Chargé des Relations Extérieures et du Marketing : Prof. Marie Laurence Léa
N’GORAN POAME, Université de Bouaké ;
Chargé du Marketing Adjoint : Prof. BLEDE Logbo, Université de Cocody ;
Chargé de la Production : Dr AGBROFFI Diamoi Joachin, Université de Bouaké ;
Délégué Afrique : Dr Jacques NANEMA, Université de Ouagadougou, Burkina
Faso ;
Délégué États-Unis : Dr Paul-Aaron NGOMO, Université de New York, USA ;
Délégué Europe de l’Est : Prof. Anna KRASTEVA, Nouvelle Université bulgare,
Bulgarie ;
Délégué Europe France : Franklin NIAMSY.

CONSEIL SCIENTIFIQUE
Président : Prof. KOUAKOU N’guessan François, Université de Bouaké.
Directeur : Prof. ZIGUI Koléa Paulin, Université de Bouaké.
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Dr KOUABENAN Kossonou François, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Dr MOUSSIROU-MOUYAMA Auguste, Université Omar Bongo, Gabon ;
Dr OBOU Louis : Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. AMOA Urbain, Ecole Normale Supérieure d’Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. BIAKA Zassely Ignace, Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. BOA Thiémélé Ramsès, Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
(+)Prof. CABAKULU Mwamba, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal ;
Prof. CREZOIT G. Emmanuel, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Prof. DEGUY Jacques, Université Charles De Gaulle de Lille 3, France ;
Prof. GREKOU Zadi, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Prof. KANDJI Mamadou, Université Cheikh Anta Diop, Sénégal ;
Prof. KARAMOKO Abou Boiquaih, Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. KERVEGAN Jean-François, Université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne,
France ;
Prof. KOMENAN Aka Landry, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Prof. KONATE Yacouba, Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. KOUAKOU N’guessan François, Université de Bouaké ;
Prof. KOUASSI Kouamé Germain, de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Prof. KRASTEVA Anna, Nouvelle Université Bulgare, Bulgarie ;
Prof. LEVET Jean-Pierre, Université de Limoges, France ;
Prof. MASSOUMOU Omer, Université Marien Ngouabi, Congo-Brazzaville ;
Prof. NAPON Abou, Université de Ouagadougou, Burkina Faso ;
Prof. NUBUKPO Komlan Messan, Université de Lomé, Togo ;
Prof. PAYOT Daniel, Ex Président de l’Université de Strasbourg, France ;
Prof. PICKERING Robert, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand 2, France ;
Prof. POAME Marcellin Lazare, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;

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Prof. SAVADOGO Mahamadé, Université de Ouagadougou, Burkina Faso ;


Prof. SIDIBE Valy, Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. SORO Musa David, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Prof. TODOROV Antony, Nouvelle Université Bulgare, Bulgarie ;
Prof. YAPI Ayenon Guy-Mollet Ignace, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire ;
Prof. ZADI Zaourou Bernard, Université de Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Prof. ZIGUI Koléa Paulin, Université de Bouaké.

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SOMMAIRE

Littératures
MASSOUMOU Omer, Comme, un marqueur de figuration poétique dans Comme un château
défait de Lionel Ray..…………………………………………….....................................................9
KADI Germain-Arsène, Historiographie de l’enrôlement des enfants soldats africains : The
Silent Army de Jean Van de Velde …………………………………………..................................19
THIEMELE Aimé, Fonction énonciative et communicative de la ponctuation dans les textes
romanesques tels que L'Archer Bassari et Silence, on développe ...........................................33
ANOH Adjé Joseph, De la reproduction des dires autres dans l’univers journalistique : le cas
de la presse ivoirienne...............................................................................................................49
FOBAH Éblin Pascal, L’écriture de la marginalité dans la poésie africaine contemporaine.65
KONAN Yao Louis, Le schème de la turbulence dans Au coin de la rue, La vie m’attendait de
Flore Hazoumé...........................................................................................................................81
N’GUESSAN Konan Lazare, Les vagues de la forme contre le rocher du contenu : quand
Kourouma de/re-structure le français à travers l’anaphore fidèle..............................................95
KONÉ Diakaridia, Aspects du réalisme dans la trilogie de Kouta de Massa Makan Diabaté : de
l’affirmation identitaire à la double appartenance artistique.....................................................107
LARROUX Béatrice N’Guessan, Sartre polémiste à l’épreuve de la narratologie…………121
YAO Kouadio Jean, Lexicologie du « Bossonnisme » et recherche d’une esthétique littéraire
dans les œuvres de Jean-Marie Adiaffi ……………………………………………………………137
GNATO Sia Modeste, De l’exclamatif dans La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire :
approche morphosyntaxique et énonciative………………………............................................147
IKOSSIE Seibo Alexise Véronique épse KOUAKOU, Le travail de la femme contemporaine.
Ébauche des causes et conséquences ……………………………………………………………161

Sciences du Langage et de la Communication

GAKOSSO Jean-Claude, La communication organisationnelle en situation de gestion, ou


comment accéder a la conversation et aux textes ……………….............................................175

Sciences Humaines

GOUDA Souaïbou, Étude comparée des systèmes sportifs post-coloniaux en Afrique noire
francophone : les exemples du Bénin, du Congo, du Niger et du Sénégal…..........................197
DIOUF Cheikhou, Le modèle sénégalais du dialogue islamo chrétien..................................211
MOUKAILA Abdo Lawali Serki, Les procédés d’élaboration d’une science selon Karl Raimund
Propper.....................................................................................................................................225
FIÉ Doh Ludovic, Mimèsis et catharsis : approche aristotélicienne de l’art comme
imitation....................................................................................................................................237
KLASSOU Komi Selom, Étude des inondations dans le bassin inférieur du fleuve Mono, en
aval du barrage de Nangbeto (Togo - Bénin)...........................................................................253
SOKEMAWU Koudzo, Production agricole et élevage bovin : deux activités rurales
complémentaires aux avantages multiples dans le canton de Gando au nord Togo...............271

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BERTON-OFOUEME Yolande, L’accès aux soins de santé dans le district de Lékana


(département des Plateaux-République du Congo)……………………….................................293

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COMME, UN MARQUEUR DE FIGURATION POÉTIQUE DANS


COMME UN CHATEAU DEFAIT DE LIONEL RAY
MASSOUMOU Omer*
RÉSUMÉ
Le marqueur comme participe à la technique de figuration ou de symbolisation
du langage poétique dans le recueil de poèmes Comme un château défait. A partir
d’une posture singulière correspondant à la théorie de la réception telle que Georges
Molinié la définit, nous essayons de (re)construire une réception d’un langage
littérarisé. Par une prise en compte des fonctions linguistiques de comme, nous
essayons d’apprécier le fonctionnement consécutif du discours poétique dans son
instabilité et dans sa pluralité d’interprétation.
MOTS CLÉS
Comme, symbolisation, abstraction sémantique, réception, figuration poétique.
ABSTRACT
The marker « as » takes part in the technique of figuration or symbolization of
the poetic language in the collection of poems Comme un château défait (As a castle
demolished). From a singular posture corresponding to the theory of the reception
such as Georges Molinié defines it, we try to build a reception of a “litterarized
language”. By a consideration of the linguistic functions of “as”, we try to appreciate
the consecutive functioning of the poetic speech in its instability and in its plurality of
interpretation.
KEY WORDS
As, symbolization, abstraction semantics, reception, poetic representation

* Université Marien Ngouabi de Brazzaville, Congo.

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MASSOUMOU Omer 10

INTRODUCTION
Lionel Ray1, de son vrai nom Robert Lorho, (né en 1935 à Mantes-La-Ville,
France) est une des grandes figures de la poésie française contemporaine. Il publie
son premier recueil de poèmes en 1956. Comme un château défait2, paru pour la
première fois en 1993, est l’expression d’une écriture mûre. Ce recueil se clôt par le
poème en prose « Comme une encre invisible ». Sur 142 poèmes, nous avons
comptabilisé 58 occurrences du marqueur comme. Notre lecture nous a permis de
réaliser qu’à ces différents niveaux, l’usage du marqueur comme participe d’une
dynamique figurative qui nous intéresse, car elle pose une raison d’être de la poésie
comprise comme une expérience singulière du dire. La figuration poétique est à
comprendre ici dans le sens d’une symbolisation 3. En effet, l’exploitation poétique des
glissements fonctionnels et sémantiques de comme concourent à la figuration du
langage de Lionel Ray dans CUCD.
Notre objectif consiste à lire le langage figuré dans sa dynamique
déstabilisatrice et de voir comment nous pouvons passer de l’abstraction sémantique
du langage poétique à la construction d’un ou de plusieurs sens. Il s’agit donc d’une
réflexion sur la poéticité du langage poétique à partir d’un outil grammatical précis, le
marqueur comme. Notre lecture correspond à une réception et à une redéfinition de
l’enjeu du langage poétique à signifier le sujet par ses différentes composantes en
tant qu’être, histoire et sens. Nous portons notre attention sur la manière dont le
marqueur comme procède à la figuration poétique. Notre lecture du recueil poétique
repose sur des outils théoriques linguistiques et sémiotiques. La prise en compte du
rapport entre le « monde » et le « mondain »4 nous aidera à décrire la dynamique
comparative inscrite par le marqueur.
Après une mise au point théorique sur le marqueur comme, nous présenterons
la particularité de son emploi dans le recueil Comme un château défait. Nous
étudierons par la suite les différents mécanismes de figuration poétique dans leur
propension à exprimer des valeurs sémantiques abstraites et à symboliser le
mondain.
I- ENTRE LITTÉRARITÉ ET SÉMANTISME DE COMME : ASPECTS THÉORIQUES
La notion de littérarité que nous convoquons ici est à comprendre au sens de
Georges Molinié : « le caractère artistique du discours comme littéraire »5. La création
poétique recourt à un outil linguistique pour construire son écart avec le langage

1 Nous avons eu quelques informations biographiques sur « Lionel Ray », http://fr.wikipedia.org/wiki/


Lionel_Ray, page consultée en mai 2011.
2 Nous avons utilisé pour cette réflexion le recueil Comme un château défait suivi de Syllabes de

sable, Paris, Gallimard, « NRF », 2004, 327p. Une préface d’Olivier Barbarant est présentée au
début de cet ensemble poétique. Dans cet article, nous allons parfois retenir l’abréviation CUCD
pour renvoyer au recueil.
3 Georges Molinié note en effet : « […] le langage joue son rôle élémentaire de traitement objectal de

l’altérité sans la relation inter-subjective : il crée de l’intérêt, de la valeur, de la signification dans le


mondain qu’il est en train de travailler. Cette construction mondaine fonctionne ainsi, par les
langages, comme un ordre, ou un ensemble d’ordres, d’équivalences ou d’inéquivalences, de calcul
de valeurs : c’est la symbolisation, qui est symbolisation de quelque chose », Hermès mutilé. Vers
une herméneutique matérielle. Essai de philosophie du langage, Paris, Honoré Champion, 2005,
p. 147.
4 Nous aurons particulièrement recours aux analyses théoriques de Georges Molinié.
5 Georges Molinié, Sémiostylistique. L’effet de l’art, Paris, PUF, 1998, p. 90.

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Comme, un marqueur de figuration poétique… 11

courant. Notre lecture du recueil nous a permis de constater que la comparaison par
comme détermine une stratégie de figuration poétique.
Comme est un outil linguistique de nature adverbiale. Il instaure différents types
de rapports syntaxiques et sémantiques entre deux mots ou groupes de mots. Il
exprime particulièrement la comparaison comprise comme figure de style. Patrick
Charaudeau le présente comme un connecteur qui permet d’exprimer « une
confrontation entre des qualités considérées globalement »1. Comme exprime soit
l’identité soit la différence. S’agissant de l’identité, le connecteur comme est au
service de la quantification dans la mesure où il permet d’exprimer une comparaison
non évaluable tant elle est extrême (exemple : comme il est grand !). Le mot acquiert
un sens intensif (combien). En ce qui concerne l’expression de la différence, le
connecteur comme spécifie les qualités (je ne suis pas comme les traitres) ou les
comportements (je ne parle pas à tort et à travers comme d’autres). L’écriture
poétique construit donc une dynamique sémantique particulière avec l’usage de
comme. Elle permet un rapprochement de deux prédications qui ne sont pas
nécessairement compatibles.
Patrick Charaudeau fait encore référence au connecteur comme quand il traite
de la comparaison proportionnelle2. Des quatre parallélismes de qualité étudiés,
comme est abordé au niveau au sujet des comportements identiques ou similaires.
L’exemple suivant est donné : De même que (comme, ainsi que) l’ébéniste agence
ses pièces de bois, de même (ainsi), l’écrivain agence ses mots. De façon
récapitulative, Patrick Charaudeau considère fondamentalement deux valeurs du
connecteur comme, celle intensive et celle sur la différence proportionnelle. Une telle
étude peut être convoquée dans la lecture des poèmes de Lionel Ray.
Nous nous appuyons aussi sur les gloses de Michel Pierrard qui propose, au
niveau synchronique et diachronique, une analyse intéressante du marqueur comme.
Cet auteur note en effet le caractère hétérogène des rapports syntaxiques exprimés
par comme. En dehors de la subordination, ce marqueur peut exprimer d’autres
emplois. Les trois constructions syntaxiques abordées sont les suivantes :
l’abaissement hiérarchique, l’autonomie prédicative et la formation du lien de
dépendance. Cette typologie va nous aider à lire quelques occurrences du marqueur
dans le recueil poétique, du moins au niveau de la classification des données du
corpus et dans la mise en exergue de notre interprétation.
En associant littérarité et aspects sémantiques de comme, nous voulons
montrer une esthétique de l’écriture poétique de Lionel Ray. A ce niveau, la
linguistique textuelle qui conçoit la littérarité dans une dynamique de stylisation du
langage verbal, pourra être convoquée.

1 Patrick Charaudeau, Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette Education, 1992,


p. 361.
2 Patrick Charaudeau précise en effet : « Dans ce type de comparaison, l’opération de confrontation

est double : chacun des termes représentant des êtres qualifiés constitue un pôle de référence pour
l’autre. Ces termes existent parallèlement l’un à l’autre et varient dans des proportions égales », op.
cit., p. 370.

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MASSOUMOU Omer 12

II- LA LITTÉRALISATION PAR LA COMPARAISON


L’emploi de la comparaison procède de la dynamique même de littéralisation 1
qui instaure, à notre avis, le régime de littérarité. A partir du moment où le poète
établit une dépendance entre deux propositions, il pose la poésie comme un discours
en création. Ce procédé syntaxique où deux propositions sont employées est défini
par Michel Pierrard (2002 : 302) par le syntagme « abaissement hiérarchique ». Dans
les extraits poétiques suivants, nous lisons le fonctionnement linguistique de comme.
Le peu de poids que l’on pèse
dans le soir ! le peu
de cendres ! comme entre les mots
(p. 23).
Mort secrète et qui s’ouvre comme
une trappe.
(p. 29)
Ne te retourne pas comme à l’appel
de la terre ultime, ouverte.
(p. 37)
Dans ces phrases, le marqueur comme est supposé établir une relation de
conformité, de coïncidence entre deux prédicats. Dans le premier extrait, la mise en
parallèle de deux réalités : « le peu de poids que l’on pèse » et « entre les mots »
construit une dynamique poétique par la nature délicate de la comparaison.
L’abaissement hiérarchique fait que le comparant est expliqué par le comparé. Nous
pouvons l’interpréter de la manière suivante. Le « poids des mots » est apprécié dans
la construction syntaxique pour dire sa similarité avec « le peu de cendres ». Mais
une telle lecture ne définit qu’un niveau de réception du langage qui n’exclut pas
d’autres lectures.
Dans le deuxième extrait, il est posé une conformité entre deux prédicats « mort
secrète et qui s’ouvre » et « trappe ». La corrélation établie entre la mort et la trappe
se situe dans la dynamique figurative de l’engloutissement que suggèrent à la fois la
mort et la trappe. La notion de l’ouverture de la mort évoque une manifestation
funeste de la mort et sa comparaison à la trappe tend à évoquer le trou (de la tombe)
qui s’ouvre pour engloutir un corps humain. Nous considérons que le marqueur
comme établit une correspondance dans la manière d’ouverture de la mort et de celle
de la trappe pour exprimer une mort totale. La figuration se lit alors comme une
métaphorisation des réalités présentées.
Dans le dernier extrait, il pose une équivalence entre l’action de ne pas se
retourner et l’appel de la terre ultime. La relation posée entre les prédicats est une
subordination délicate, une relation où le comparé construit une dynamique de co-
saturation sémantique en posant le décalage de correspondance au niveau d’une
réduction de la relation comparative entre le comparant et le comparé. La
confrontation des qualités, pour déterminer le lien de comparaison, porte sur des
hypothèses peu conséquentes. Il apparaît une faille de la comparaison qui instaure

1 La littéralisation peut être comprise comme un ensemble d’opérations qui déterminent une
interprétation lors de la lecture d’un texte. Georges Molinié affirme justement : « La thèse est que
[…], il n’y a littérarisation, dans des conditions particulières de réception. Je reviendrai, […], sur ces
conditions de réception qui permettent ou déclenchent la littérarisation […] » dans op.cit., p. 91.

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Comme, un marqueur de figuration poétique… 13

l’élan de littéralisation dont parle Georges Molinié. Le caractère irréversible de


« l’appel de la terre » se trouve amplifié pour caractériser l’action du non
retournement. C’est une posture d’intransigeance. Mais une telle lecture reste
ambiguë. La définition sémantique des prédicats est à entreprendre car une pluralité
sémantique peut être observée.
Par le jeu poétique de rapprochement de deux prédicats non homogènes, les
poèmes de CUCD définissent plusieurs niveaux de lecture. La syntaxe de comme
exprime alors une « instabilité des réceptions d’artistisation »1 qui touche le lecteur
quel qu’il soit. Et cette instabilité fonde en partie le régime d’abstraction sémantique
du poème en raison des comparaisons peu logiques. Les textes poétiques posent les
potentialités de la langue à exprimer une pluralité sémantique que nous retrouvons
dans d’autres formes de figuration. La construction elliptique correspond à cette
stratégie poétique dans le recueil.
III- CONFORMITÉ PRÉDICATIVE VS ABSTRACTION ET PLURALITÉ
SÉMANTIQUES
Dans la procédure de figuration du langage poétique, nous observons un
problème majeur, celui de la conformité prédicative. Il s’agit de la relation posée par
le poète entre deux prédications. Entre le comparant et le comparé, il y a une faille
comparative qui crée une abstraction sémantique à partir de quoi le lecteur construit
une interprétation du discours.
Dans les poèmes de CUCD, le connecteur comme est employé pour expliquer
une réalité, pour donner une image, un « raccourci explicatif du poète [ qui] devient
un espace labyrinthique »2 qui place le lecteur dans un processus de recréation de
l’œuvre. La pluralité sémantique du langage poétique se comprend à partir des pôles
de réception et nous avons une spéculation poétique liée au jeu de symbolisation. A
partir des exemples suivants, nous pouvons montrer comment fonctionne la faille
sémantique de la comparaison avec comme.
« Comme ils étaient extravagants
ces arbres d’encre, ces bouffés de fête !
tu regardais de loin vivre les gens » (p. 12).
« Comme s’il venait de quitter sa propre statue
s’effaçant dans son ombre, glissant
dans la disparition des traces » (p. 14).

« Comme la nuit est longue


et lourde ! l’encre si noire ! » (p. 32).
Dans le premier exemple, nous relevons que comme peut exprimer une
quantification au sens d’intensif. C’est l’extravagance ici qui est la valeur attribuée
aux arbres d’encre. Ainsi comme est employé au sens d’un superlatif et la phrase
peut alors se réécrire de la manière suivante :

1 Georges Molinié, « Linguistique du texte et de l’écrit-stylistique », J ; Durand, B. Habert et B. Laks


(eds), Congrès mondial de linguistique française, Paris, Institut de linguistique française, 2008, p.
1508.
2 Omer Massoumou, « Le procédé figuratif de la comparaison par comme dans la « Prose du

transsibérien et de la petite Jeanne de France » de Blaise Cendrars », in Revue ivoirienne des


Sciences du langage et de la communication, Université de Bouaké, 2008, p. 71.

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MASSOUMOU Omer 14

Ils étaient très extravagants, / ces arbres d’encre !


Ces arbres d’encre/ étaient très extravagants !
De telles structurations syntaxiques de la phrase permettent de dire que la
dépendance prédicative construite entre le comparant et le comparé manque de
stabilité et repose davantage sur la posture du lecteur. En effet, ce dernier peut, en
dehors de l’intensité évoquée, privilégier une manière d’être. Ainsi, l’extravagance
des arbres d’encre se manifestait de façon singulière, une manifestation liée à
l’ambiance festive des « bouffées de fête ». Une autre lecture envisageable procède
d’une manipulation syntaxique encore où le dernier vers passe en première position.
Tu regardais de loin vivre les gens
Comme ils étaient extravagants
Ces arbres d’encre, ces bouffées de fête !
Dans cette strophe structurée, la position de comme permet de penser à deux
propositions ou prédications. Il y aurait ainsi, d’une part, l’extravagance des gens, et
d’autre part, leur façon de vivre. De telles lectures ne manquent de pertinence. Elles
correspondent à des « tests de littérarisation, avec la reconnaissance d’un certain
nombre de stylèmes »1.
Dans le deuxième exemple, le connecteur comme est employé de façon
intensive. Ce sont la longueur et la lourdeur de la nuit qui sont évoquées. L’intensif
marque une valeur non déterminée des attributs de la nuit. Cette indétermination
construit une dynamique d’abstraction sémantique. Si les signifiants et les signifiés
sont bien connus, le lecteur ignore le(s) référent(s) du discours poétique en raison
d’une stratégie globale de décontextualisation de l’écriture.
A la réception ou à la lecture du message, nous notons l’existence d’un
brouillage construit par l’emploi de comme. Ce connecteur contribue à catégoriser les
poèmes en tant que des textes littéraires et pose l’abstraction sémantique comme un
point de départ l’interprétation de l’écriture poétique dans son ensemble. Dans la
dynamique sémiostylistique, Georges Molinié théorise cela en ces termes :
« Il y a donc gradualité de réception, variabilité : face à de prétendus
« mêmes » objets textuels, y compris de la part des mêmes
récepteurs, jusqu’au sein d’une unique et même opération de lecture.
Cette gradualité et cette variabilité peuvent s’appréhender en terme
d’instabilité »2.
La comparaison par comme, au lieu de construire des référents stables, donne
à lire une poésie figurée. Elle définit le caractère littéraire de ce langage verbal et se
prête à la pluralité d’interprétation de la part des lecteurs. La fonction symbolique
manifestée par le connecteur participe à construire le sens du recueil CUCD.
IV- CE QUI EST ÉCRIT A L’ENCRE INVISIBLE
D’ordinaire, la comparaison rapproche, comme nous l’avons explicité supra,
deux éléments. Mais dans certaines structures syntaxiques de CUCD, une des
composantes de la comparaison est omise. Une telle construction que nous appelons
ici « comparaison elliptique » pose une double dynamique de l’emploi de la

1 Georges Molinié, Sémiostylistique. L’effet de l’art, Paris, PUF, 1998, p. 143.


2 Georges Molinié, op.cit., p. 164.

Lettres d’Ivoire n°010, premier semestre 2011


Comme, un marqueur de figuration poétique… 15

comparaison. Le marqueur exprime la quantification avec un sens intensif (combien).


Ainsi, le titre du recueil peut être compris dans le sens de « combien le château est
défait ! ». Le poète affirmerait l’ampleur de la défection du château. Et la comparaison
apparait non évaluable tant elle évoque une extrémité. Mais en dehors de ce sens
tensif, le marqueur comme peut aussi traduire la volonté de suggérer, la tentation
d’accorder une inexistence à une parole inachevée dans la diction de la réalité. Le
titre du recueil Comme un château défait aurait un comparant. Nous pouvons par
exemple noter que « la poésie est comme un château défait ». Une telle lecture nous
situe dans une dynamique de remplissage de l’espace elliptique et définit
nécessairement notre posture dans la lecture des poèmes. Cette double possibilité
de lecture construit a priori la dynamique de lecture du recueil. Elle pose le lisible et
l’illisible (invisible) comme deux niveaux de perception du texte poétique. La
comparaison avec comme est perçue comme une stratégie poétique qui rapproche
deux notions sans nécessairement rendre présente la seconde notion. Le titre du
recueil figure cette infirmité caractéristique du langage poétique en général.
La dynamique scripturale construit un aspect de la comparaison non évaluable :
le paradoxe sémantique. Le poète se situe entre le dire et le non-dire, entre les
choses qu’il faut rendre visibles et celles qu’il faut laisser invisibles. L’écriture
poétique devient finalement une poétique qui se structure dans le cheminement du
sujet scripteur par un jeu de dévoilement inachevé. Du titre du recueil au dernier
poème, le poète place le lecteur dans les deux attributs de la comparaison tout en
essayant de suivre ses déplacements. En effet, CUCD se clôt avec le poème
« Comme une encre invisible ». Le poète écrit :
« Des mots furtifs en images brèves, j’accomplis mon métier d’oiseau : je ne
m’attarde pas. Et le temps qui ne passe pas, immobile, ou qui s’effondre en
lui-même, ou qui reflue, le temps qui se dépose comme une encre invisible
dans les paroles, j’ai voulu lui donner une chance, et qu’il persiste dans
l’envol et la chute, dans la fraîcheur des nouveaux élans et dans la
catastrophe » (« Comme une encre invisible », p. 151).
La création poétique justifie la figuration poétique dans le sens d’une parole
urgente. Le poète affirme ne pas s’attarder pour valider les techniques de la brièveté,
de l’ellipse, du raccourci comparatif, etc. La comparaison instaure une dualité
explicite ou non explicite mais une dualité qui permet de lire le mondain. Elle révèle le
sens même de la poésie de Lionel Ray dans le sens où l’entend Patrick Raveau :
« Ainsi l’acte poétique est la révélation d’une présence fragile, incertaine. Et si
l’existence du moi substantiel, qui valait comme certitude absolue, ne se
reconnait plus que comme soupçon de présence, paradoxalement, le moi du
poète, dispersé, annihilé, se trouve du même coup transfiguré au travers de
ce jeu de miroirs et gagne ainsi en profondeur »1.

1 Patrick Raveau, « Lionel Ray, Comme un château défait suivi de Syllabes de sable »,
http://www.lelitteraire.com/ article1604.html, page lue en septembre 2011.

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MASSOUMOU Omer 16

CONCLUSION
La lecture de la figuration poétique à partir du connecteur comme dans CUCD
apparaît une entreprise scientifique qui a permis, au-delà de la relecture de quelques
théories sur le marqueur, d’examiner le processus de diction du mondain par le
poète. La littérarisation de la comparaison a été mise en exergue pour montrer la
dynamique de création poétique chez Lionel Ray. La faille de la comparaison entre
les prédications au sein des structures poétiques illustre une modélisation de la
poésie imposant un pôle de réception du discours. Ainsi, la question de l’abstraction
construite par le connecteur et le remplissage du vide sémantique correspondent à
des opérations « recréations » de l’œuvre poétique. CUCD pose l’urgence d’une
écriture brève et fragmentaire pour figurer la poésie, la vie.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CHARAUDEAU (Patrick), Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette
Education, 1992.
« Lionel Ray », http://fr.wikipedia.org/wiki/ Lionel_Ray page consultée en mai 2011.
MASSOUMOU (Omer), « Le procédé figuratif de la comparaison par comme dans la
« Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France » de Blaise Cendrars », in
Revue ivoirienne des Sciences du langage et de la communication, Université de
Bouaké, 2008, pp.69-82.
MOLINIE (Georges), « Linguistique du texte et de l’écrit-stylistique », J ; Durand, B.
Habert et B. Laks (eds), Congrès mondial de linguistique française, Paris, Institut de
linguistique française, 2008, pp.
MOLINIE (Georges), Hermès mutilé. Vers une herméneutique matérielle. Essai de
philosophie du langage, Paris, Honoré Champion, 2005, 284p.
MOLINIE (Georges), Sémiostylistique. L’effet de l’art, Paris, PUF, 1998, 284p.
RAVEAU (Patrick), « Lionel Ray, Comme un château défait suivi de Syllabes de
sable », http://www.lelitteraire.com/ article1604.html, page lue en septembre 2011.
RAY (Lionel), Comme un château défait suivi de Syllabes de sable, Paris, Gallimard,
« NRF », 2004, 327p.
CORPUS DES OCCURRENCES DE COMME DANS CUCD
« Cette voix qui monte comme un fleuve » (p. 9).
« Comme ils étaient extravagants,/ces arbres d’encre, ces bouffées de fête ! » (p. 12).
« Comme s’il venait de quitter sa propre statue » (p. 14).
« le nom rêvé/comme une ville d’autrefois » (p. 15).
« Le peu de poids que l’on pèse/dans le soir ! le peu/de cendres ! comme entre les mots »
(p. 23).
« Passait un souffle, et comme/au faîte de l’orage » (p. 24).
« Que cette vie ? comme à travers une vitre/le spectacle des nuages » (p. 26).
« Mort secrète et qui s’ouvre comme/une trappe, » (p. 29).
« Comme la nuit est longue/et lourde ! et l’encre si noire ! » (p. 32).
« Ne te retourne pas comme à l’appel/de la terre ultime, ouverte » (p. 37).
« tu viens comme une pluie, en éclats,/scintillants, tu t’inclines » (p. 38).
« Ici le temps hésite, le bleu est immobile/comme dans une peinture » (p. 39).
« C’est comme si la conscience du ciel/n’avait pas eu lieu » (p. 40).
« Comme l’écho murmurant/d’une source, accompagne l’écriture » (p. 41).
« Je parle du temps qui se tient là, depuis/toujours, comme un cercle de vieillards »
(p. 42).

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Comme, un marqueur de figuration poétique… 17

« Tu te souviens de la présence/sans nom des choses comme d’une musique » (p. 46).
« Et tu écris comme un qui dort,/comme si toute vérité/était morte, ou sans signature »
(p. 53).
« Comme l’oiseau sur la plus haute/cime. Le temps mystérieux comme/une forêt, comme
une clairière/dans la forêt, comme/une harde de cerfs dans la forêt » (p. 56).
« Ville aux flancs abrupts, taches d’ombre,/taches brûlées comme un navire/ en mer, et toi
penché au bastingage/comme au balcon d’où tu regardes » (p. 70).
« L’oubli comme une clef qui se ferme,/comme un nom sans personne,/comme un trou qui
s’effondre » (p. 83).
« Il y a une femme endormie,/l’heure qui est palpable comme son épaule » (p. 86).
« Comme il joue au bord du gouffre,/mêlant planètes et voyages » (p. 87).
« (c’est du ciel qui descend à petit bruit,/comme invisiblement » (p. 90).
« Même la mémoire s’use/comme une étoffe jusqu’à la trame. » (p. 93).
« […] Les mots et les chemins/de partout tombent/comme les cartes du jeu ancien »
(p. 94).
« Mais le souvenir est vrai quand il se pose/dans l’entre-monde ou ailleurs/comme un
nuage » (p. 96).
« Je donnerai toutes les nuits du monde/pour cette femme inventée/comme une grande
clarté rouge./Comme un pays abandonné/avec sa chevelure de poudre. » (p. 97).
« Le parc voisin/comme un livre étrangement muet » (p. 99).
« Désir du désir jamais rassasié du corps/de l’autre comme d’un horizon qui s’éloigne/à
mesure. » (p. 100).
« Paris fleurissait/comme un immense parc, autour de toi » (p. 101).
« Comme si on avait arraché de ta vie/quelqu’un comme on arrache à sa terre/Un lilas,
un rosier. […] » (p. 102).
« On oublie comme il pleut. » (p. 103).
« On oublie comme il neige. » (p. 104).
« On oublie comme on rêve » (p. 105).
« En elles, le temps se dépose/comme une encre invisible » (p. 114).
« Comme on glisse hors de soi » (p. 115).
« Je lègue à l’avenir l’histoire d’un pays/lointain, silencieux comme un village […] » (p.
118).
« Il fait presque nuit, déjà, comme/dans la mémoire.[…] » (p. 119).
« On vit d’autres pierres, dressées comme/un orchestre en dérive, » (p. 122).
« Sans nom. Tu attends la venue/du dieu, ton corps brûle comme une lampe » (p. 122).
« La nuit promise se tient ferme comme/un lambeau d’éternité patiente, tu approches »
(p. 127).
« On entend seulement la nuit grave/qui s’accroît et s’écoule comme un fleuve. » (p. 142).
« M’entendez-vous, est-ce moi qui frappe au cœur/comme un vent frappe à la porte, et
passe, » (p. 144).
« Que disent les aveux, les effrois,/ce pauvre bonheur d’étoile lointaine,/ce grand vide, la
mer/comme un ventre qui se fend ? » (p. 145).
« […], tu regardes/le seuil, les maisons sont plus âpres, les portes/fermées, comme un
château défait/la vie retombe. » (p. 148).
« Comme une encre invisible » (p. 151).
« […] le temps qui se dépose comme une encre invisible dans les paroles. » (p. 151).
« […] j’ai tenté de les reconstituer selon une construction fragile comme un château de
cartes qui opposerait l’équilibre du défi à la moindre menace » (p. 151).
« […] le tout comme une boiterie » (p. 152).

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PROTOCOLE DE RÉDACTION

Lettres d’Ivoire, Revue de Littératures, Langues et Sciences Humaines, est une revue
scientifique de l’Université de Bouaké. Elle publie des articles originaux de haut niveau qui se
rapportent aux Lettres, aux Langues et aux Sciences Humaines. Sa parution est semestrielle.
Elle alterne numéro libre et numéro thématique. Les textes qu’elle reçoit sont conformes au
protocole ci-dessous1 :
- Les textes soumis sont préparés en vue d’un arbitrage à double insu selon les critères
suivants : la pertinence de la problématique, la clarté de la langue, la qualité de l’argumentation
ou de la réflexion, la qualité et la richesse de la documentation (références bibliographiques),
l’accessibilité des propos et, pour les numéros thématiques, la prise en charge effective de la
question proposée ;
- Le titre de l’article, le nom de l’auteur ainsi que l’université de provenance de l’auteur
sont indiqués en début de texte. Le corps du texte qui comprend nécessairement une
introduction, un développement et une conclusion, est en Arial Narrow 12 justifié et à interligne
1,5. Les phrases ne sont séparées que d’un espace.
Il n’y a pas d’interligne entre les paragraphes. Les paragraphes débutent par un alinéa
de 0,75 cm ;
- L’article accompagné de résumé en français et en anglais d’environ 100 mots chacun
et de mots clés, n’excède pas 5000 mots. Il ne comporte aucun caractère souligné ou en gras.
Les titres et sous-titres sont en petits caractères d’imprimerie et les signes de ponctuation ( ; : !
?) sont précédés d’un espace insécable2 et la numérotation romaine continue est de rigueur au
niveau des titres et des sous-titres ;
- Les citations ne sont pas en italiques. Les citations courtes sont en guillemets français.
Un espace insécable est inséré après le guillemet ouvrant et en avant le guillemet fermant. Les
guillemets anglais ne sont utilisés qu’entre deux guillemets français. Les guillemets allemands
ne sont utilisés qu’entre les guillemets anglais. Les citations longues sont en simple interligne,
en Arial Narrow 11 et en retrait de 1 cm de chaque côté. Les parties supprimées d’une citation
sont indiquées ainsi […] ;
- Les notes infrapaginales sont complètes et paraissent de façon continue.
Pour un ouvrage, elles se présentent comme suit : nom, prénoms, titre de l’ouvrage, ville
d’édition, maison d’édition, année d’édition, pagination. Pour un article, elle se présente comme
suit : nom, prénoms, « titre de l’article », titre de la revue, ville d’édition, maison d’édition,
année d’édition, n°, pagination. Pour une citation, l’appel de note se fait toujours à l’intérieur
des guillemets et, le cas échéant, d’un point ;
- La revue recommande de réduire, pour des questions de logistique, le nombre de
cartes, de photographies, de tableaux et de figures complexes.
- Les articles sont acheminés uniquement par courriel à : lettresdivoire@yahoo.fr. Les
résultats des évaluations le sont aussi par la même voie.
- Les auteurs des textes retenus reçoivent une copie de leur texte par courriel avec la
mention « Accepté ».

1 Un texte qui comporte trop de fautes d’orthographe ou qui ne respecte pas suffisamment les
consignes de mise en pages de la revue, est renvoyé à son auteur pour qu’il effectue les
modifications réquises.
2 Un espace insécable n’est pas la même chose qu’un espace ordinaire. Pour visualiser les espaces

d’un texte, il faut activer la fonction.

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Achevé d’imprimer à Abidjan


Par l’Université de Bouaké
En juin 2011

Couverture: photographie des défenses d’éléphant (Musé National de Côte d’Ivoire)

N° D’EDITEUR: 0002
DEPOT LEGAL: N° 8084 du 29 août 2006
Troisième trimestre
(Imprimé en Côte d’Ivoire)

Lettres d’Ivoire n°010, premier semestre 2011

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