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Annales des Lettres et Sciences

Sociales de l'Université de Parakou


Volume 1 ; Numéro 1 ; Janvier 2018.

L’orpaillage et le développement durable à Kéméni et à Kpaza dans le


centre du Togo.

Djangbedja Minkilabe, Vodounou Jean Bosco Kpatindé, Zimari Tchagnirou


Abdel-Nazif et Tchamie Thiou Komla Tanzidani

Éditeur: Laboratoire de Recherche en Sciences de la Population et du Développement avec le soutien de


la boutique des sciences du Bénin (Alavotodji) et des éditions Science et Biens Communs du Canada

Édition électronique

URL: http://revues.enspd.org

Date de publication: 31 janvier 2018

Pagination: 4-20

ISSN: 1840-8710

© Tous droits réservés


L’orpaillage et le développement durable à Kéméni et à Kpaza dans le centre
du Togo.

Djangbedja Minkilabe1, Vodounou Jean Bosco Kpatindé2, Zimari Tchagnirou


Abdel-Nazif 1 et Tchamie Thiou Komla Tanzidani1

1
Laboratoire de Recherches Biogéographiques et d’Etudes Environnementales
paulinminkilabe@yahoo.fr, Université de Lomé, Togo
2
Université de Parakou, Département de Géographie, vjeanbosco@gmail.com

Résumé
L’orpaillage est l’une des activités principales de Kéméni et de Kpaza. Face aux enjeux du
développement durable, il mérite qu’on lui accorde une attention particulière à l’instar de toute
activité minière. C’est ce qui a justifié le choix de cette étude dont l’objectif est de déterminer les
enjeux de l’exploitation artisanale de l’or en rapport avec les trois piliers du développement
durable, à savoir l’environnement, le social et l’économie. La démarche méthodologique est
basée sur des enquêtes, des entretiens, des observations et des inventaires floristiques et
forestiers. Sur le plan environnemental, les résultats ont montré que l’orpaillage dégrade la
végétation et les sols et est à l’origine de l’envasement et de l’élargissement des cours d’eau.
Socialement, cette activité a aussi bien des impacts positifs que négatifs. Même si elle résout, un
tant soit peu, les problèmes de chômage et de pauvreté, elle est indirectement à l’origine de la
déscolarisation et expose les orpailleurs à des risques sanitaires et accidentels. En outre, les
résultats ont révélé une forte participation des groupes sociaux vulnérables que sont les femmes
et les enfants dans cette activité. Ainsi, les personnes de sexe féminin représentent 59 % des
orpailleurs, et celles qui ont moins de 18 ans 42,5 %. Au plan économique, l’orpaillage est
globalement bénéfique, générant des revenus aux orpailleurs et assurant la survie de plusieurs
ménages. Au vu de ces résultats, il ressort qu’il n’y a pas une parfaite harmonie entre les trois
piliers du développement durable dans la pratique de l’orpaillage, d’où la nécessité de prendre
des mesures idoines pour faire de cette activité génératrice de revenus un levier du
développement durable.

Mots-clés : orpaillage ; développement durable ; Kéméni; Kpaza ; Centre-Togo.

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Abstract

Gold mining is one of the main activities of Kemeni and Kpaza in Central Togo. But faced with
the challenges of sustainable development, it deserves special attention as any mining activity.
This is what justified the choice of this study whose objective is to determine the stake of
artisanal gold mining. The methodological approach is based on surveys, interviews,
observations, and floristic and forestry inventories. From the environmental point of view, the
results showed that gold mining degrades vegetation and soils. It is the cause of siltation and
widening of rivers. Socially, this activity has both positive and negative impacts. Even if it solves
the problem of unemployment and poverty, it is indirectly the origin of dropout and expose
miners to health and accident risks. In addition, the results revealed strong participation by
vulnerable social groups such as women and children. Thus, females account for 59% of the
miners and those under 18 years is 42,5 %. On the economic level, gold mining is generally
beneficial, generating income for miners and ensuring the survival of households. In view of
these results, it appears that there is not a perfect harmony between the three pillars of
sustainable development in the practice of gold mining, hence the need to take appropriate
measures to make this income-generating activity a lever for sustainable development.

Keywords: Gold mining, sustainable development, Kemeni, Kpaza, Togo Center.

5
Introduction
Dans le monde, la question de l’industrialisation en général et de l’exploitation minière en
particulier est souvent associée à celle du développement durable défini comme « la réponse aux
besoins présents sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire les
leurs » (Brundtland, 1987). Le concept consisterait, dans le domaine minier, à l’intégration des
dimensions économique, sociale et environnementale dans le processus d’exploitation (Diallo,
2009).

En Afrique, même si le secteur extractif est à la traîne par rapport aux pays développés, il joue un
rôle non moins important dans les économies nationales. L’exploitation de l’or, qu’elle soit
artisanale, semi-artisanale ou industrialisée, est un sous-secteur extractif qui mérite une attention
particulière en matière de développement durable. Souvent, les retombées de l’exploitation
minière sont envisagées à l’échelle nationale, notamment comme facteur d’accroissement des
devises des différents pays. Or, les effets négatifs de l’activité extractive tels que la dégradation
de l’environnement, les tensions sociales et politiques, les conflits se font surtout sentir à
l’échelle locale (Diallo, 2006 et Robitaille, 2004), d’où la nécessité d’étudier les effets de
l’exploitation minière dans un contexte local.

Au Togo, il existe une abondante littérature sur le lien entre l’exploitation du phosphate et du
calcaire et les différents piliers du développement durable que sont l’environnement, le social et
l’économique (Djangbedja, 2000, 2005 et 2011; Adabounou, 2010 et Agbossoumonde, 2011).
Par contre, les études sur l’exploitation de l’or face aux enjeux du développement durable sont
rares. Or, ce type d’exploitation surtout artisanale, connu sous le nom d’orpaillage, est fréquent
dans certaines régions du territoire national, en l’occurrence le Centre Togo. À Kéméni et à
Kpaza, deux localités situées au nord-est de la région centrale, les impacts de l’orpaillage sur les
plans socio-économique et environnemental semblent déterminants dans le transfert de la
problématique du développement durable à l’échelle locale. Dans ces localités, dont l’orpaillage
est devenu l’une des activités principales (Tchassanti, 2012; ECE, 2012), l’usage du concept
revêt d’autant plus d’intérêt que l’exploitation artisanale qui se fait est bien loin des réalités de
l’industrie extractive moderne. La présente étude se propose alors de répondre au dilemme des
enjeux de l’orpaillage dans le contexte actuel du développement durable.

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Milieu d’étude

Le canton de Kéméni et le village de Kpaza se trouvent dans la préfecture de Tchaoudjo dans le


centre du Togo. Le canton de Kéméni est situé entre 9°14’ de latitude Nord et 1°13’ de longitude
Est, alors que Kpaza, un village du canton d’Agoulou, se localise entre 9°13’ de latitude Nord et
1°20’ de longitude Est (figure 1). Ce secteur d’étude appartient à la zone écologique II (ERN,
1979), qui constitue la partie septentrionale des monts du Togo. Le climat est de type tropical
soudanien, avec des précipitations moyennes annuelles allant de 1 100 à 1 300 mm, et comptant
trois à cinq mois secs.

Le relief est dominé par le massif de Tchaoudjo qui appartient aux monts Togo. Les altitudes
varient entre 400 et 800 m, à l’instar de la chaîne de Kéméni qui culmine à 700 m. À l’est du
massif de Tchaoudjo se trouve la plaine orientale ou la plaine du Mono. Situés à cheval sur
l’unité structurale de l’Atacora et celle de la pénéplaine bénino-togolaise, Kéméni et Kpaza
recèlent de l’or alluvionnaire dont la quantité n’est pas encore connue (ITIE-Togo, 2013).
L’existence de cet or est donc intrinsèquement liée à la géologie et à l’hydrographie du milieu
constitué de la rivière Kpaza et de ses affluents.

Les sols peu évolués d’érosion, les sols ferrugineux tropicaux et les sols ferrallitiques qu’on y
rencontre ont favorisé l’installation de trois types de formation végétale, à savoir la forêt dense
sèche, la forêt galerie et la savane. Cette végétation est, dans la plupart des cas, sous l’emprise
des activités anthropiques. Les espèces végétales comme Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa,
Bridelia ferruginea, Acacia albida. Daniellia oliveri, Parkia biglobosa, Elaeis guineensis,
Borassus aethiopum et Raphia sudanica sont fréquemment rencontrées.

Sur le plan humain, Kéméni et Kpaza sont majoritairement peuplés par les Tem. Selon le RGPH4
(2010), les populations du canton de Kéméni et du village de Kpaza sont respectivement de
2 256 habitants et de 1 543 habitants. Les activités socio-économiques sont dominées par
l’agriculture, l’orpaillage et le commerce. La pratique de l’orpaillage, en l’occurrence, est au
cœur des occupations quotidiennes des populations et permet aux enfants, jeunes, adultes et
vieillards de subvenir à leurs petits besoins.

7
0°19’50’’ 1°20’20’’

1°00’23’’ 1°20’04’’

11°2’00’’
11°
2’00’’

9°15’03’’
9°15’03’’
8°50’02’’

8°50’02’’
7°00’40’’
7°00’40’’

1°00’23’’ 1°20’04’’
0°19’50’’ 1°20’20’’

1°14’57’’ 1°24’55’’

9°14’57’’
5
4’
1

9°4’59’’
’’
59
4’

1°14’57’’ 1°24’55’’

Figure 1 : Localisation du secteur d'étude


Source : INSEED, 2013.

8
1. Méthode d’étude
1.1. Collecte des données

Elle a été faite à partir des enquêtes, des entretiens et des observations.

1.1.1. Enquêtes

Les enquêtes ont concerné 120 personnes dont 80 orpailleurs et 40 non orpailleurs. Les non
orpailleurs étaient des agriculteurs, des commerçants, des menuisiers, des mécaniciens, des
maçons, des enseignants, des agents de santé, etc. Le questionnaire qui a été administré aux
enquêtés était constitué de questions ouvertes, laissant à l’enquêté une grande liberté dans le
cadre du sujet proposé, et de questions fermées imposant à l’enquêté une série de réponses. Ces
enquêtes ont permis de connaître la perception de la population locale par rapport au lien qui
existe entre l’orpaillage et le développement durable.

1.1.2. Entretiens

Des entretiens ont été faits avec le chef du canton de Kéméni et ses notables d’une part, et avec
le chef du village de Kpaza et ses notables d’autre part. D’autres entretiens ont été menés avec
six groupes différents de personnes âgées qui ont été des témoins oculaires des débuts de
l’orpaillage et de son évolution jusqu’à ce jour.

1.1.3. Observations

L’observation directe a été privilégiée parce que, selon Sangaré (2016), elle permet de collecter
le maximum de données en un temps raisonnable. Il s’est agi de faire des observations sur
l’impact de l’orpaillage sur l’environnement et sur les conditions socio-sanitaires dans lesquelles
cette activité est pratiquée en rapport avec les trois piliers du développement durable.

1.1.4. Inventaires floristiques et forestiers sur les sites d’orpaillage et les sites témoins

Les inventaires floristiques ont été effectués sur les sites d’orpaillage et les sites témoins.
L’objectif était de comparer la richesse floristique entre les sites d’orpaillage et les parcelles qui
ne sont pas concernées par cette activité, dites sites témoins. Ces sites témoins ne sont pas
touchés par l’orpaillage. Cependant, ils ne sont pas épargnés par d’autres activités anthropiques
telles que les pratiques culturales et le pâturage. Les inventaires forestiers ont consisté à relever

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les hauteurs et les circonférences de tous les individus ligneux à 1,30 m du sol (dbh) dont le
diamètre est supérieur ou égal à 10 cm. Le travail s’est déroulé sur quatre sites d’orpaillage et
leurs sites témoins respectifs.

1.2. Traitement et analyse des données

1.2.1. Traitement des données d’enquêtes et des données d’inventaires

Les données recueillies lors des enquêtes ont fait, d’abord, l’objet d’un dépouillement manuel.
Elles ont été ensuite introduites dans les logiciels Sphinx.exe et Excel. Dans le logiciel
Sphinx.exe, le questionnaire d’enquête a été d’abord saisi, ensuite les réponses de chaque fiche
d’enquête ont été introduites. Enfin, les variables ont été croisées pour permettre l’analyse des
données. Le logiciel Excel a été surtout utilisé pour les statistiques et la réalisation de différentes
figures issues des enquêtes. Quant aux données d’inventaires forestiers et floristiques, elles ont
été entrées directement dans le logiciel Excel pour les statistiques.

1.2.2. Analyse qualitative des données d’entretiens et d’observations

Elle consiste à rechercher les causes d'un phénomène sans avoir nécessairement recours aux
données statistiques comme instruments de démonstration. Il s'est agi donc d'établir une relation
logique entre la pratique de l’orpaillage et les données qualitatives des observations et des
entretiens qui ont été faits. Cette analyse s'est appuyée surtout sur la lecture des comportements,
des pratiques, des actions, des témoignages et des discours des personnes observées.

1.2.3. Analyse quantitative des données d’enquêtes et des données d’inventaires

L’analyse a consisté à interpréter les tableaux croisés générés par les logiciels Sphinx.exe et
Excel. Cela a permis de déterminer le niveau de perception des enquêtés sur le lien entre
l’orpaillage et le développement durable et d’interpréter les données des inventaires forestiers et
floristiques. Outre l’impact environnemental, cette analyse a également permis de connaître le
degré de perception des orpailleurs sur les retombées socio-économiques de l’exploitation
aurifère en fonction de la périodicité, du revenu par orpailleur et de la contribution de cette
activité dans les ménages.

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2. Résultats

2.1. Enjeux environnementaux de l’orpaillage

Il est question de faire un lien entre l’orpaillage et les trois composantes de l’environnement qui
ont été prises en compte par l’étude et que sont les sols, les cours d’eau et la végétation.

2.1.1. Impact de l’orpaillage sur le sol

La totalité des orpailleurs et des non orpailleurs enquêtés à Kéméni et à Kpaza sont unanimes sur
le fait que l’orpaillage fragilise les sols. Les sites d’orpaillage, mêmes ceux qui sont abandonnés,
ne font plus l’objet de mise en valeur agricole. Dans cette optique, 60 % des paysans orpailleurs
et non orpailleurs interrogés ont affirmé qu’ils ne cultivent pas sur les sites d’orpaillage
abandonnés à cause des trous et de la dégradation du sol. Les trous laissés par les différents
modes d’exploitation exposent également les sites d’orpaillage à l’érosion et aux éboulements.
Les fuites d’huile à moteur et d’hydrocarbures de l’exploitation semi-artisanale sont une grande
cause de pollution des sols sur le site en question. Il faut aussi noter qu’à cause du retournement
du sol et des fuites d’huile à moteur et d’hydrocarbure, les sites d’orpaillage restent, durant des
années, impropres à l’agriculture, et se présentent comme des paysages de bad-lands où alternent
trous et tas de terre (photo 1).

Photo 1: Bad-lands créés par l’exploitation de l’or à Kéméni


Source : Cliché de ZIMARI, août 2016.
11
2.1.2. Impact de l’orpaillage sur les cours d’eau

Les impacts de l’orpaillage sur les cours d’eau de Kéméni et de Kpaza sont essentiellement le
recul de leurs berges, l’envasement de leurs lits et leur pollution. Lors des enquêtes, 61 % des
orpailleurs et 75 % des non orpailleurs ont révélé que l’orpaillage élargit démesurément les
berges des rivières. Dans le village de Kpaza, par exemple, la rivière Kpaza, un affluent du Mono
et le principal cours d’eau du secteur d’étude, s’est considérablement élargie sur le principal site
d’orpaillage à cause de grands trous creusés sur ses berges. Ces trous se sont raccordés pour
former de grands ravins qui se sont connectés au lit de la rivière par le phénomène d’érosion. Un
autre impact qui touche les cours d’eau est l’envasement. En effet, 97,5 % des orpailleurs et
100 % des non orpailleurs sont convaincus que l’orpaillage entraîne l’envasement et
l’ensablement des lits des rivières. Un exemple palpable est celui de la rivière Eboué. Ce cours
d’eau de 5 m de large en moyenne, qui traverse le site de l’exploitation semi-artisanale de
Kéméni-Fizadè, a été envasé et élargi, avec des berges ayant reculé de plus de 10 m à certains
endroits (photo 2). La pollution est aussi une autre menace qui pèse sur les cours d’eau. Lors des
travaux, 63 % des orpailleurs et 50 % des non orpailleurs ont reconnu en l’orpaillage l’une des
causes de la turbidité de l’eau dans les rivières. Les fuites d’huiles des engins de chantier de
l’exploitation semi-artisanale sont un grand facteur de contamination des eaux des cours d’eau
par le processus de ruissellement.

Photo 2 : Envasement et recul des berges de la rivière Eboué


Source : Cliché de ZIMARI, août 2016.

12
2.1.3. Impact de l’orpaillage sur la végétation

La végétation est l’une des composantes les plus touchées par l’exploitation de l’or. À titre
d’exemple, 76 % des orpailleurs ont affirmé avoir déjà abattu au moins un arbre ou un arbuste
avant de creuser les trous. Lors des enquêtes ethnobotaniques, 57 % des enquêtés ont révélé que
Borassus aethiopum (photo 1) est l’espèce la plus abattue. Cette espèce est suivie d’Elaeis
guineensis (39 %) et de Raphia sudanica (39 %). Vitellaria paradoxa et Parkia biglobosa
suivent avec respectivement 19 % et 18 %.

Les inventaires floristiques ont permis de recenser 186 espèces réparties en 135 genres et en 50
familles. Sur les sites témoins, 151 espèces ont été rencontrées contre 91 sur les sites
d’orpaillage. Quant aux inventaires forestiers, ils ont permis de répartir les tiges par classe de
hauteur et de diamètre. Les classes de hauteur les plus représentatives sont celles de 6 à 8 m sur
les sites d’orpaillage et de 10 à 12 m sur les sites témoins. La classe de hauteur maximale est
celle de 16 à 18 m sur les sites d’orpaillage, tandis que sur les sites témoins, elle est de 20 à 22
m. Les classes de diamètre maximal sont celle de 50 à 60 cm sur les sites d’orpaillage et celle de
60 à 70 cm sur les sites témoins.

2.2. Enjeux sociaux de l’orpaillage

2.2.1. Répartition des orpailleurs par âge et par sexe

Les orpailleurs sont en majorité des jeunes de moins de 18 ans (figure 2) et des femmes (figure
3). Les personnes du troisième âge (plus de 60 ans) sont faiblement représentées.
% 42,5 %
45
40
35 32,5
30
25
18,8
20
15
10 6,3
5
0
moins de 18 18-40 41-60 Plus de 60
Âge (en an) Sexe
Figure 2 : Répartition des orpailleurs par âge Figure 3 : Répartition des orpailleurs par sexe

Source : Travaux de terrain Source : Travaux de terrain

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2.2.2. Raisons de la ruée des femmes et des enfants vers l’orpaillage
Les femmes et les enfants sont sérieusement impliqués dans l’exploitation de l’or à Kéméni et à
Kpaza pour plusieurs raisons.

En ce qui concerne les enfants, 98,8 % des enquêtés affirment que leur forte implication dans
l’orpaillage est liée au fait que ce sont les enfants eux-mêmes qui s’achètent les fournitures
scolaires. Certains collégiens et lycéens payent eux-mêmes les frais de scolarité et sont donc
contraints à cette activité pour gagner de l’argent. La totalité des élèves-orpailleurs sont
unanimes sur ce point de vue.

Quant aux femmes orpailleuses, elles affirment toutes que leur forte implication dans l’orpaillage
s’explique par le fait que c’est l’unique activité de proximité qui leur permet de gagner
rapidement de l’argent et de prendre soin de leur ménage. Selon ces orpailleuses, elles prennent
activement part à la survie de la famille. Une autre raison avancée par 51 % d’entre elles est le
veuvage. En effet, 17 % des femmes orpailleuses enquêtées sont des veuves.

2.2.3. Orpaillage et déscolarisation

S’il est vrai que les élèves ne pratiquent pas l’orpaillage pendant les heures d’école, il n’en
demeure pas moins vrai qu’ils le pratiquent les week-ends et les jours fériés, ce que
reconnaissent 98,7 % des personnes enquêtées. Ainsi, au lieu de réviser leurs leçons les week-
ends et les jours fériés, ces élèves exploitent l’or. Cette situation entraîne la baisse de leur niveau
à court terme et, le cas échéant, leur déscolarisation à moyen ou à long terme. Il ressort donc que
l’orpaillage n’est pas directement à l’origine de l’abandon des classes par les élèves, mais
entraîne une baisse de niveau qui peut être indirectement un facteur de déscolarisation.

2.2.4. Orpaillage et risques accidentels et sanitaires

L’exploitation de l’or expose les orpailleurs et les populations locales à des risques d’accidents et
de maladies. Les accidents sont surtout liés aux puits miniers laissés ouverts pendant et après
l’exploitation. Par ailleurs, ces puits peuvent être une source de fracture ou d’accident mortel au
cas où un homme ou une bête tombe dedans. Outre cela, les puits miniers remplis d’eau en
saison pluvieuse constituent de grands risques de noyade tant pour les hommes que pour les
animaux. Les orpailleurs et les acheteurs d’or sont exposés à un autre type de risque : les risques
sanitaires. En guise d’exemple, la totalité des orpailleurs enquêtés se plaignent de certains maux

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ressentis après des activités intenses de recherche d’or. Il s’agit, entre autres, des maux de
hanche, des maux de colonne vertébrale et des fatigues intenses. Or ces maux sont à l’origine de
l’usure précoce de l’organisme.

Les creuseurs de trous et de puits miniers s’exposent à des risques de blessure et de fracture. En
effet, l’usage d’outils archaïques sans aucune protection entraîne des accidents tels que les
blessures, et par ricochet des maladies comme le tétanos. Les laveurs de sable aurifère s’exposent
surtout à des risques de noyade. Ce risque concerne surtout les orpailleurs qui lavent le sable
aurifère dans les rivières. Il n’est pas rare de voir de petits enfants se diriger vers les rivières pour
le lavage du sable aurifère. Ces enfants peuvent être surpris et emportés par une crue venue de
l’amont. Ces laveurs s’exposent également à des maladies hydriques comme la schistosomiase.
L’infirmier d’état du dispensaire de Kéméni a fait cas de maladies hydriques, comme l’une des
conséquences de la présence des orpailleurs dans l’eau.

2.2.5. Orpaillage et insertion socio-professionnelle

À Kéméni surtout, l’orpaillage a aidé des jeunes chômeurs à s’acheter des motos et à se lancer
dans le métier de conducteurs de taxi-moto. Ils ne pratiquent plus l’orpaillage aujourd’hui à
cause du manque de temps lié à leur nouveau métier dans lequel ils trouvent leur compte. Un
autre type d’insertion socio-professionnelle, et non des moindres, est celui des jeunes filles et des
jeunes femmes ménagères devenues commerçantes. En fait, la plupart des revendeuses de
condiments et de petits articles sont redevables à l’orpaillage.

2.3. Enjeux économiques de l’orpaillage


2.3.1. Orpaillage et activités des ménages

Sur l’ensemble des femmes orpailleuses enquêtées, 56 % sont des ménagères. Ce sont des
femmes mariées et des veuves qui ne vivent que de l’orpaillage. Leurs conditions socio-
économiques sont très dépendantes de cette activité qui leur permet de se soigner, de s’habiller,
d’investir dans la nutrition de la famille et de prendre soin de leurs enfants. L’orpaillage est donc
l’un des moteurs des activités des ménages à Kéméni et à Kpaza. Par semaine, ces femmes
gagnent entre 2000 F et 10 000 FCFA, voire plus.

15
2.3.2. Orpaillage et agriculture

Parmi les orpailleurs enquêtés, 19 % sont des agriculteurs. Ces derniers ont deux cordes à leurs
arcs, en pratiquant à la fois l’agriculture et l’orpaillage. Cette bivalence professionnelle réduit
leurs surfaces d’exploitation. Mais ils ne peuvent pas se passer de l’orpaillage, car c’est l’activité
qui les aide à acheter les intrants pour leurs cultures. L’orpaillage génère donc des revenus qu’ils
investissent en partie dans leurs activités agricoles.

2.3.3. Autres apports économiques de l’orpaillage

Cet apport est plus sensible dans la localité de Kéméni à cause de l’ampleur de de cette activité
dans ladite localité. L’orpaillage a aidé 8 % des orpailleurs à s’acheter au moins une moto et
10 % à se construire une maison avec du ciment ou à couvrir le toit d’une maison avec des tôles.
Par ailleurs, 13 % des orpailleurs ont pu ouvrir une boutique ou se lancer dans le commerce.
L’orpaillage a permis à d’autres exploitants d’ouvrir des ateliers d’activités informelles comme
la mécanique, la menuiserie, la vulcanisation, et de gagner ainsi leur vie. Grâce à cette activité, la
plupart de ces personnes ont vu leurs revenus s’accroître.

2.3.4. Marché de l’or

La pratique de l’orpaillage a donné naissance à un marché de l’or à Kéméni et à Kpaza. La vente


de l’or par les orpailleurs a lieu les mardis et les vendredis. À Kéméni, l’achat se fait, à des
endroits bien précis dans la localité, par des hommes venus de la ville de Sokodé et d’Amaïdè,
un canton de la préfecture de Tchaoudjo (photo 3). Les orpailleurs de Kpaza, pour ce qui les
concerne, se rendent à Agbandaoudè, une localité située à 3 km de leur village, pour vendre leur
or. Là, les acheteurs ont trois lieux de provenance : Amaïdè, Sokodé et Agbandaoudè. Ce marché
de l’or a créé une sorte de connexion entre les deux localités et les contrées voisines, notamment
la ville de Sokodé qui est le chef-lieu de la région centrale. En outre, l’orpaillage apparaît comme
une publicité économique des deux localités vers l’extérieur. En fait, l’or acheté aux orpailleurs
est revendu à des Libanais qui se trouvent à Lomé et à Cotonou. Le gramme d’or, acheté souvent
aux orpailleurs à 20 000 FCFA, est revendu aux Libanais à 25 000 FCFA. Les acheteurs ont
donc un bénéfice de 5 000 FCFA sur chaque gramme d’or.

16
Photo 3 : Vente d'or par des orpailleuses de Kéméni à un acheteur de Sokodé
Source : Cliché de ZIMARI, août 2016.

3. Discussion

3.1. Impacts environnementaux de l’orpaillage

Les impacts négatifs de l’exploitation de l’or sur leurs environnements immédiats compromettent
véritablement le développement durable selon Diallo (2009). À Kéméni et à Kpaza, trois
composantes de l’environnement sont essentiellement touchées par l’orpaillage : la végétation,
les sols et les cours d’eau.

Au plan pédologique, les trous et les puits miniers laissés ouverts fragilisent les sols en
accélérant le processus d’érosion. La fréquence des tas de terre excavée est la preuve d’un
remaniement du sol qui amène les éléments de profondeur à la surface et vice-versa. Dans cette
même optique, Pallé Diallo et al (2004), par le calcul des superficies des puits miniers, des
laveries et des tas de terre, ont montré l’incidence qu’a l’orpaillage dans les districts de Djatéla,
de Kofiläni et de Tiguibiri Moyafara en Guinée-Conakry.

En ce qui concerne les cours d’eau, les impacts touchent la rivière Kpaza et ses affluents,
pouvant affecter indirectement le fleuve Mono dans lequel se jette Kpaza. Ces cours d’eau sont
pollués, envasés et élargis. Des cas de détournement des cours d’eau suite au recul de leurs
berges ont été évoqués par Kouadio (2008) à Hiré et par Sawadogo (2011) dans la province de

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Poni en Côte d’Ivoire. Butaré et Keita (2009) ont, quant à eux, fait cas de la pollution des cours
d’eau induite par l’orpaillage au Mali. Ils ont ainsi fait remarquer la présence de matières solides
en suspension et la turbidité de l’eau dans les cours d’eau où est lavé le sable aurifère. Tech-
Mines (2012), lors de son rapport sur l’exploitation semi-artisanale de l’or à Kéméni, a
également insisté sur des cas de déviation du lit de la rivière Eboué et de la modification des flux
de la nappe phréatique. Bamba (2012) et Mballo (2012) ont aussi fait cas des impacts de
l’orpaillage sur les ressources en eau, respectivement à Bonicro en Côte d’Ivoire et au Burkina
Faso.

La végétation subit aussi de grands dommages. L’inventaire a permis de relever 186 espèces
réparties en 135 genres et en 50 familles. Tchassanti (2012), qui a étudié les impacts de
l’exploitation artisanale de l’or à Kéméni, a recensé 228 espèces. Le fait que le nombre d’espèces
dans la présente étude est inférieur à celui trouvé par Tchassanti (2012), qui aussi a travaillé dans
la même zone, pourrait s’expliquer par l’étendue de son inventaire. Cela pourrait aussi être la
preuve palpable des menaces qui pèsent sur la diversité floristique dans la zone. Parlant des
menaces sur les espèces, les enquêtes ethnobotaniques ont révélé que ce sont les espèces de la
famille des Arecaceae (Borasssus aethiopum, Elaeis guineensis et Raphia sudanica) qui sont les
plus menacées. Cela s’expliquerait par le fait que ces espèces s’installent, très souvent, sur les
berges des cours d’eau.

La structure démographique a montré que les ligneux ont des diamètres et des hauteurs plus
importants sur les sites témoins que sur les sites d’orpaillage. Ainsi, non seulement l’orpaillage
appauvrit la flore, mais il est aussi à l’origine de la disparition des grands arbres.

3.2. Impacts sociaux de l’orpaillage

Sur le plan social, les retombées de l’orpaillage sont à la fois positives et négatives. Il apparaît
comme un couteau à double tranchant permettant d’une part aux jeunes chômeurs de s’insérer
dans la vie socio-professionnelle, empêchant d’autre part les enfants de bien étudier.
L’omniprésence des enfants et des femmes sur les sites d’orpaillage est un fait indéniable. En
effet, 59 % des orpailleurs sont de sexe féminin et 42,5 % des orpailleurs ont moins de 18 ans.
Human Rights Watch (2011) a aussi évoqué un cas similaire de la ruée des enfants sur les sites
d’orpaillage du Mali, avec comme grand danger, l’exposition de ces enfants à la toxicité du
mercure. Pour cette organisation, c’est la soif de gagner beaucoup d’argent et la contrainte des

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parents ou des tuteurs qui obligent ces enfants à pratiquer l’orpaillage. Aussi, Goh (2016) pense
que l’orpaillage aggrave les conditions de vie des groupes vulnérables que sont les enfants et les
femmes, à cause des durs travaux qui sont les leurs sur les sites d’exploitation de l’or.

Les risques accidentels et sanitaires ne sont pas en reste. Les orpailleurs enquêtés ont été
unanimes sur les maux et douleurs qu’ils ressentent après l’exploitation de l’or. D’autres mêmes
ont évoqué l’usure précoce de l’organisme comme l’un des impacts de l’orpaillage sur leur santé.
Ces résultats sont similaires à ceux de Human Rights Watch (2011) dont le rapport révèle que les
orpailleurs maliens sont, non seulement exposés aux effets toxiques du mercure, mais aussi à des
fatigues et douleurs intenses.

3.3. Impacts économiques de l’orpaillage


Sous l’angle économique, les retombées de l’orpaillage sont généralement positives. C’est une
activité génératrice de revenus pour ceux qui la pratiquent. Elle génère un revenu rapide et élevé
(Aybeka Kopikama, 2010). Pour Doucouré (2014), le développement et l’expansion d’un secteur
de mines artisanales apportent un potentiel pour une amélioration sociale et économique qui, par
des effets de synergie, peut entraîner un développement économique. C’est ce gain rapide
d’argent qui a permis à certains orpailleurs de Kéméni et de Kpaza d’acheter des motos, de
construire des maisons et d’investir dans le commerce ou dans des activités informelles. L’argent
généré par l’orpaillage occupe, en outre, une place de choix dans la survie des ménages à
Kéméni et à Kpaza. Sangaré (2016), dans une étude similaire, a montré que dans la commune
rurale de Gbomblora, au sud-ouest du Burkina Faso, l’orpaillage est non seulement un élément
central du système d’activités des ménages agricoles, mais également une activité qui contribue à
la lutte contre la pauvreté et au fonctionnement des exploitations agricoles. En générant
rapidement de l’argent, l’orpaillage a boosté vers l’avant d’autres activités à Kéméni, entraînant
ainsi l’insertion socio-professionnelle et le recul du chômage.

Conclusion
L’étude menée à Kéméni et à Kpaza sur l’orpaillage et le développement durable a permis de
déterminer les enjeux de cette activité face aux trois piliers du développement durable que sont
l’environnement, le social et l’économie. En fait, le développement durable repose sur un
équilibre harmonieux entre les trois piliers fondamentaux. Dans ce sens, le développement doit

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être viable sur le plan environnemental, équitable sur le plan social et viable sur le plan
économique. À Kéméni et à Kpaza, cet équilibre est loin d’être atteint avec l’orpaillage. S’il est
vrai que cette activité résout certains problèmes socio-économiques à court terme, tels que le
chômage et la pauvreté, il n’en demeure pas moins vrai qu’il en crée d’autres à court, moyen et
long terme. La forte participation des enfants et des élèves à cette activité, par exemple, peut, sur
le plan social, entraîner leur déscolarisation et l’usure précoce de leurs corps à moyen terme. À
long terme, l’avenir économique des femmes qui ne vivent que de l’exploitation aurifère peut
être hypothéqué si le gisement s’épuise. Sur le plan environnemental, l’orpaillage a déjà des
impacts inquiétants sur la végétation, les sols et les cours d’eau à court terme et aggravera
davantage cette situation à moyen et à long terme, si des mesures idoines ne sont pas prises. Au
vu de tous ces constats, il ressort donc que l’orpaillage ne s’inscrit guère dans le contexte
harmonieux recherché par les trois piliers du développement durable.

Sur la base de ces résultats, les suggestions suivantes méritent d’être prises en compte. Il
faudrait :

 Soumettre les sites d’orpaillage au respect strict du code minier en vigueur;


 Regrouper les orpailleurs en associations ou en syndicats pour un meilleur suivi de leur
activité;
 Former les orpailleurs à de meilleures techniques d’exploitation de l’or respectueuses de
l’environnement;
 Sensibiliser les orpailleurs sur la nécessité de reboiser les sites d’exploitation aurifère et
de remblayer les puits miniers;
 Créer d’autres activités génératrices de revenu dans le secteur qui pourront attirer la
plupart des femmes orpailleuses;
 Proscrire la présence des enfants sur les sites d’orpaillage;
 Créer des centres de formations professionnels pour les enfants et les jeunes qui ne vont
plus à l’école;
 Encourager une participation inclusive et effective des différentes couches sociales dans
la gestion des ressources aurifères et leurs impacts;
 Penser à la reconversion des sites d’orpaillage, une fois leur exploitation terminée.

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