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Dynamiques territoriales de la production maraichère dans les Hauts Plateaux


de l'Ouest Cameroun : cas du département de la Menoua. Wuld Daniel Paddy
MVENG 1* ; Abdoulay NSANGOU NJ...

Article in Géographie Économie Société · October 2021


DOI: 10.34874/IMIST.PRSM/EGSM/26431

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3 authors:

Paddy Mveng Marcien Kuete Fogang


Institute of Agricultural Research for Development Institute of Agricultural Research for Development
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Abdoulay Nsangou Njankouo


Institute of Agricultural Research for Development
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Dynamiques territoriales de la production maraichère dans les Hauts
Plateaux de l’Ouest Cameroun : cas du département de la Menoua
Wuld Daniel Paddy MVENG1* ; Abdoulay NSANGOU NJANKOUO 2 ;
Fabrice Parfait AZEBAZE KENFACK3 ; Marcien KUETE FOGANG 4 ;
Laure Lysette CHIMI NKOMBO5 ; Irène LAKEU MELI6

1- Economiste du territoire, chercheur IRAD (Institut de Recherche Agricole pour le


Développement)
2- Ingénieur Agro-socio-économiste, chercheur IRAD
3- Socio-Economiste, chercheur IRAD
4- Géographe-cartographe/ agroforestier, chercheur IRAD
5- Environnementaliste, chercheur IRAD
6- Environnementaliste, chercheur IRAD

Résumé:
Le maraîchage s'est développé rapidement au cours des dernières
décennies au Cameroun. Certaines zones agroécologiques comme les Hauts
Plateaux de l'Ouest, sont devenues des bassins maraîchers importants. Cet article
examine les dynamiques récentes de la production maraîchère dans cette zone à
travers le département de la Menoua. L'objectif est non seulement de déterminer
le poids des principales cultures dans les arrondissements du département, mais
surtout de l'analyser afin de mettre en évidence leurs dynamiques territoriales.
Pour ce faire, treize cultures maraîchères ont été échantillonnées sur la base des
données fournies par la Délégation Départementale de l'Agriculture. Leur
traitement visait à mesurer l'indice de spécialisation territoriale (𝑆𝑝é𝑎 ) sur ces
cultures. Globalement, il ressort que la production maraichère du département
sur la période 2010-2020 présente des situations territoriales contrastées. Il est
aussi observé que les arrondissements se diversifient plus qu’ils ne se
spécialisent. Si la tendance à la diversification concerne Dschang, Fongo-Tongo,
Knong-Gni et Penka-Michel, la tendance à la spécialisation ne concerne que
Fokoué et Santchou. Des facteurs économiques et territoriaux justifient ces

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résultats. Ainsi, des analyses plus systémiques des structures territoriales
permettraient de préciser l'évolution de ces dynamiques.

Mots-clés : dynamiques territoriales, production maraîchère, Menoua,


spécialisation, diversification

Abstract:
Market gardening has developed rapidly over the last few decades in
Cameroon. Some agro-ecological zones, such as the Western Highlands, have
become important market gardening basins. This article examines the recent
dynamics of vegetable production in this area through the Menoua department.
The aim is not only to determine the weight of the main crops in the
department's districts, but above all to analyse them in order to highlight their
territorial dynamics. To this end, thirteen market garden crops were sampled on
the basis of data provided by the Departmental Delegation of Agriculture. Their
processing aimed to measure the territorial specialisation index (𝑆𝑝é𝑎 ) on these
crops. Overall, it emerges that the department's market garden production over
the period 2010-2020 presents contrasting territorial situations. It is also
observed that the districts are diversifying more than they are specialising.
While the trend towards diversification concerns Dschang, Fongo-Tongo,
Knong-Gni and Penka-Michel, the trend towards specialisation only concerns
Fokoué and Santchou. Economic and territorial factors justify these results.
Thus, more systemic analyses of territorial structures would make it possible to
specify the evolution of these dynamics.

Keywords : territorial dynamics, vegetable production, Menoua, specialisation,


diversification

60
Introduction générale

L'activité de maraîchage, entendue comme la culture de plantes (légumes,


certains fruits, fines herbes, fleurs) à usage alimentaire, est très présente dans les
pratiques agricoles au Cameroun et joue un rôle économique considérable pour
les agriculteurs. Autrefois, cette activité était pratiquée uniquement pour
l'autoconsommation, mais elle est de plus en plus destinée à la
commercialisation. Le développement récent de cette activité a bénéficié de
l'ouverture des marchés urbains et représente un maillon essentiel du
développement agricole du pays (Achancho, 2012). Le secteur a également été
renforcé ces dernières années par de nombreux mécanismes de soutien dans le
cadre de politiques agricoles spécifiques (DSCE, 2009).
Après la grande crise des cultures de rente des années 1980, marquée par
la baisse successive des prix à l'exportation de cultures telles que le cacao et le
café, à laquelle s'est ajoutée une forte urbanisation entraînant une explosion de la
demande alimentaire et des changements dans les habitudes de consommation,
de nouvelles dynamiques se sont installées dans le secteur agricole
Camerounais. Cette combinaison de facteurs impose aux agriculteurs le besoin
d'améliorer leurs conditions de vie sociale à travers une conversion vers des
cultures à cycle court plus rentables (Ngapgue, 2007). Depuis cette crise, le
maraîchage est ainsi devenu une activité en expansion au Cameroun et la
proportion de ménages agricoles dont les revenus proviennent principalement de
cette activité est passée de 10% en 1980 à 65% en 1997. Cette proportion est
beaucoup plus importante aujourd'hui (IRAD, 2013).
Ces changements ne manqueront pas d’affecter le grand bassin agricole
des Hauts Plateaux de l'Ouest Cameroun qui est la principale zone de production
agricole du pays (Kamga, 2002). Dans cette zone agroécologique, le
département de la Menoua en particulier va suivre ces mutations et va connaitre

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de profonds changements économiques et territoriaux qui vont modifier
l'organisation de la production agricole locale. Ancien bassin caféicole, tous les
arrondissements de la Menoua excellent aujourd’hui dans le maraîchage (DDA-
Menoua, 2019). Le dynamisme de la population agricole active le département
d’une agriculture intensifiée, qui s'oriente vers plus de nouveaux produits
maraîchers.
Ces transformations révèlent des dynamiques territoriales de la production
maraîchère accentuées par une économie de plus en plus extravertie et basée sur
une production soutenue. Des espèces telles que la tomate, le chou, le gombo et
l'oignon sont passées de cultures marginales à des cultures commerciales
majeures, contribuant ainsi à la caractérisation des territoires ruraux, et à la
diversification et/ ou spécialisation de la production. L'amélioration et la
maîtrise de nouvelles techniques culturales ont conduit à une augmentation de la
production maraîchère locale, qui assure depuis plusieurs années un
approvisionnement régulier des marchés du département, du pays et même des
pays voisins.
Ainsi, chaque arrondissement du département se distingue par des
logiques territoriales qui consistent à augmenter la production de certaines
cultures au détriment d’autres, révélant ainsi des disparités territoriales et des
dynamiques souvent contraires. Face à cette observation, le besoin d'analyser ces
évolutions au cours des dernières années est considérable et fait appel à la
question suivante : quelles sont les dynamiques territoriales de la production
maraîchère dans le département de la Menoua ? La réponse à cette question
permettra d’améliorer l’état de la recherche sur les interactions entre la
production et les territoires dans les zones de montagnes au Cameroun en les
qualifiant.
Ainsi formulée, la question recoupe les préoccupations des chercheurs et
acteurs du territoire. Cet article vise alors à répondre à cette interrogation en

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formulant l’hypothèse selon laquelle il existe une relation étroite entre la
production maraîchère et l’arrondissement. Le cadre de cette hypothèse renvoie
de façon implicite à l’analyse des tendances de la production (hausse/ baisse) et
de leurs évolutions territoriales (spécialisation/ diversification) au cours des dix
dernières années.

1- Cadre de l’étude et démarche méthodologique


1-1- Cadre de l’étude
Le département de la Menoua est une division administrative des Hauts
Plateaux de l’Ouest Cameroun, située entre 5° 11’ et 5°40’ de latitude Nord et
entre 9°49’ et 10° 21’ de longitude Est. Son territoire est divisé en six
arrondissements que sont : Dschang, Penka-Michel, knong-Gni (Nkong-Ni),
Santchou, Fokoue et, Fongo-Tongo (figure 1).

Toutes ces territoires sont propices à l’agriculture maraîchère destinée à


l’autoconsommation des populations locales et à la commercialisation dans et
hors du département. Les principales productions maraîchères du département
sont entre autres : l’oignon, la carotte, le poireau, la tomate, la pastèque, le chou,
le poivron, la laitue, l’amarante/morelle noire, l’aubergine, le gingembre (DDA-
Menoua, 2019).

63
Figure n° 1 : zone d’étude (département de la Menoua)
La superficie du département est de 1384 km2 avec un relief accidenté
essentiellement constitué de grands ensembles : les plateaux (ils se situent entre
1200 et 1600m d’altitude), les plaines (situées entre 715 et 1000m d’altitude) et,
les zones d’altitude (elles varient de 1600 à 2200m d’altitude).Ces zones sont
caractérisées par une longue saison de pluies allant de mi-Mars à mi-Novembre
et une courte saison sèche allant de mi-Novembre à mi-Mars.

Son climat est de type tropical humide, avec trois faciès selon l'altitude : il
est de type côtier à basse altitude dans les plaines avec des températures de plus
en plus élevées ; il est modérément frais dans les zones de moyenne altitude
(entre 1200 et 1600 m d'altitude) ; et il est de type tempéré devenant plus froid
avec l'altitude. Ce climat tropical, qui prévaut dans la majeure partie du
département, en fait une excellente zone de production maraîchère.

De nombreuses rivières traversent la Menoua pour se jeter dans le fleuve


Nkam. Leur franchissement, ainsi que les nombreux ruisseaux qui prennent leur
source sur les coteaux, font du département une zone bien arrosée, rendant
l'agriculture possible en toute saison si un minimum de techniques d'irrigation

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est mis en œuvre. Le principal fleuve est la Menoua, dont le département tire son
nom. Les autres rivières sont des affluents de ce fleuve qui prend sa source dans
les monts Bamboutos.

La population de la Menoua est estimée à en moyenne plus de 500000


habitants dont la forte population urbaine est concentrée dans la ville de
Dschang et dans les chefs-lieux des arrondissements. Cette population urbaine
est estimée à 22,3% selon le recensement de 2010et près de 3885500 habitants
dans l’espace rural de la Menoua. Le département compte plus de 100000
ménages agricoles regroupés autour de 47000 exploitations familiales agricoles.
80 à 98% de la population s’exerce dans l’activité agricole et les cultures
pratiquées sont vivrières, maraîchères et de rente (DDA-Menoua, 2019).

A la diversité de la population à forte croissance démographique, s’ajoute


la diversité des terres et des sols, et du relief montagneux fait de vallées
inondables. D'un point de vue biogéographique, l'altitude, la latitude, la
longitude et l'exposition aux vents du sud-ouest (mousson) placent le
département de la Menoua dans la zone des forêts montagnardes alternant avec
des poches de forêts secondaires.

Tous ces facteurs ont un impact réel sur les activités agricoles et le
développement rural dans le département de la Menoua.

1-2- Démarche méthodologique


1-2-1- Collecte des données et échantillonnage
La première étape de ce travail a consisté en la collecte de données
réalisée en janvier 2021. Deux critères ont été utilisés dans ce cadre : l'année et
la production par culture maraîchère. Chacun de ces paramètres est observé de
manière croisée au niveau des arrondissements.

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Ces données sont compilées à partir des statistiques de la Délégation
Départementale de l'Agriculture de la Menoua (DDA-Menoua) sur une période
de 11 ans allant de 2010 à 2020. Chaque année correspond à une saison agricole
dite de « premier cycle » ou « saison des pluies agricoles », considérée comme
la principale période de production maraîchère.

Le choix de la taille de l'échantillon a été guidé par la volonté d'inclure le


plus grand nombre possible de cultures maraîchères dans cette étude. De même,
la présence de ces cultures dans tous les arrondissements du département visait à
standardiser l'échantillonnage. Ainsi, 13 cultures servent de base à cette étude. Il
s'agit de : la tomate, la morelle, le chou, le gingembre, la carotte, le poivron, le
gombo, le piment, le poireau, l'oignon, l'aubergine, la betterave et le haricot vert.

1-2-2- Analyse des données


Les données collectées sont traitées à l'aide des logiciels : Matlab R2016a
pour les différents calculs, Excel 2016 pour les figures et ArcGIS 10.3 pour la
réalisation des cartes.

Notre méthode d'analyse des données emprunte l'approche développée par


Ben Arfa et al (2009) dans leur étude sur la dynamique de la production agricole
à travers la mobilisation de l'indice de Hallet (𝑆𝑝é𝑎 ). Cet indice permet
d'observer annuellement la dimension territoriale de la spécialisation maraîchère
pour chaque arrondissement. Plus cet indice est proche de 1, plus la structure de
production de l'arrondissement est spécialisée. Inversement, plus cet indice est
proche de zéro, plus la structure de production de l'arrondissement est
diversifiée.

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Il est donné par la formule mathématique :

1
𝑆𝑝é𝑎 = ∑𝑚𝑎 ∣ 𝑦𝑎𝑚𝑎 − 𝑦̅∣
2

Avec 𝑦𝑎𝑚𝑎 la part de la culture maraîchère i dans la production maraîchère


totale de l’arrondissement et𝑦̅ est la part de la culture maraîchère i dans la
production maraichère totale du département.

Aussi, afin de mettre en perspective la production maraîchère des


arrondissements par rapport à celle du département, nous décidons de présenter
le poids des principales spéculations dans la production totale de la Menoua. Il
s'agit du pourcentage du volume de la production maraîchère par arrondissement
et dans le département.

Enfin, l'évolution de la spécialisation sur la période 2010-2020 est révélée


par le calcul d'une droite de régression pour chaque arrondissement pour
déterminer la tendance suivie par l’indice d’Hallet.

2- Résultats et discussions
2-1- Résultats
Les résultats concernent la visualisation de la production maraîchère et les
dynamiques de production.

2-2-1- visualisation de la production maraîchère dans la Menoua


 Une production maraîchère diversifiée et en croissance

La Menoua offre une grande diversité de productions maraîchères (fruits,


légumes, herbes aromatiques), notamment les tomates, les morelles, le chou, le
gingembre, les carottes, les poivrons, le gombo, les piments, les poireaux, les
oignons, les aubergines, les betteraves et les haricots verts, entre autres.

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25000

20000
Production (t)

15000

10000

5000

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Années

Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte


Poivron Gombo Piment Poireau Oignon
Aubergine Betterave Haricot vert

Figure n° 2 : Evolution de la production des cultures maraichères de la Menoua (2010-2020)


La figure 2 décrit l'évolution du volume de la production maraîchère dans
le département de la Menoua entre 2010 et 2020. Selon la source, le volume de
la production maraîchère du département a augmenté de près de 3,9% sur cette
période. Cette évolution s'accompagne d'une intensification des pratiques
agricoles sur certaines cultures ayant pour objectif principal la
commercialisation.

La production maraîchère du département sur la période 2010-2020 est


estimée à plus de 426386,204 tonnes. Ce volume de production est dominé par
le gingembre et le chou, avec une production plus importante de chou à partir de
2018. Toutefois, le gingembre affiche la plus forte tendance à la baisse tandis
que le chou présente la situation inverse. La production de tomate arrive en
troisième position de ce classement, loin devant les autres cultures, malgré une
montée en puissance de la production de carotte et de gombo. La betterave et
l'aubergine occupent les dernières places dans la production du département. Par

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ailleurs, toutes les autres cultures présentent des dynamiques de production à la
hausse.

D'autre part, certaines zones sont plus propices à certaines cultures. Ainsi,
le maraîchage dans la Menoua est généralement associé à l’arrondissement, et
bénéficie parfois de qualifications par origine telles que :« gingembre de
Santchou », « chou de Dschang », « poireau de Penka-michel » ou « pastèque de
Djuttistsa » (Knong-Gni).

25000

20000
Production (t)

15000

10000

5000

0
2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Années

Dschang Fokoué Fongo-Tongo


Knong-Gni Penka-Michel Santchou

Figure n° 3 : Evolution par arrondissement de la production maraîchère (t)dans la


Menoua (2010-2020)
Ce graphique illustre l'évolution de la production maraichère par
arrondissement dans la Menoua entre 2010 et 2020. On constate que
l'arrondissement de Santchou a longtemps été la principale zone maraîchère
avant d'enregistrer une chute spectaculaire de sa production en 2018 avant d'être
finalement considéré comme l'arrondissement le moins productif du
département, juste devant Fongo-Tongo. Par contre, le phénomène inverse s'est
produit dans l'arrondissement de Fokoué qui a connu un boom de sa production
cette année avant de retrouver une tendance normale en 2019 et 2020.

69
Les arrondissements de Penka-Michel, Knong-Gni et Dschang ont vu
leurs niveaux de production évoluer, Penka-Michel étant le principal producteur
du département depuis 2018, malgré une légère baisse de production par rapport
aux années précédentes. Knong-Gni, quant à lui, présente la plus forte
dynamique de production du département.

Il faut noter que tous ces arrondissements ont des dynamiques de


production positive, à l'exception de Santchou.

 Le maraîchage local dominé par quelques cultures

Le poids du maraîchage dans la Menoua confirme la dominance de


quelques cultures dans la production totale.

Tableau 1 : poids des cultures maraîchères dans le département de la Menoua (2010-2020)

Années Poids des cultures


Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert
2010 0,15247 0,08747 0,23795 0,31548 0,0668 0,03949 0,03645 0,01889 0,01903 0,00872 0,00308 0,00435 0,00979

2011 0,13977 0,07429 0,25348 0,34062 0,05444 0,03846 0,03616 0,02165 0,01396 0,00822 0,00446 0,00427 0,01021

2012 0,12683 0,06788 0,27256 0,34656 0,054 0,03714 0,03491 0,02095 0,01352 0,00853 0,00436 0,00396 0,00879

2013 0,10575 0,06029 0,2824 0,35473 0,08637 0,03295 0,02695 0,01804 0,01329 0,00766 0,00286 0,00217 0,00654

2014 0,1011 0,05155 0,22355 0,44696 0,07412 0,02722 0,02631 0,01734 0,01299 0,00889 0,00251 0,00192 0,00557
2015 0,10166 0,0546 0,21021 0,43988 0,07827 0,03365 0,0276 0,01876 0,01415 0,00949 0,00376 0,00204 0,00591

2016 0,11251 0,06539 0,22937 0,38626 0,07729 0,03965 0,02816 0,02187 0,01515 0,00743 0,00301 0,00202 0,01188

2017 0,10414 0,05637 0,23137 0,38308 0,08192 0,04618 0,0283 0,02289 0,01945 0,0088 0,00332 0,00213 0,01202

2018 0,14593 0,13467 0,24789 0,14563 0,07362 0,04899 0,14389 0,02448 0,01418 0,00994 0,00218 0,00266 0,00591

2019 0,17429 0,08003 0,32669 0,05715 0,08836 0,0344 0,16602 0,03163 0,01693 0,01033 0,00331 0,00373 0,00713
2020 0,20294 0,09481 0,37433 0,07121 0,09998 0,02735 0,03759 0,04112 0,02059 0,01288 0,00551 0,00474 0,00693

La part de chaque culture est plus ou moins stable, même si le gingembre,


le chou, la tomate, la carotte et la morelle représentent les plus grandes parts
(plus de 80%) de la production du département. Le gingembre (29,9%) et le
chou (26,3%) ont en moyenne les parts les plus élevées de la production totale
du département, suivis de la tomate (13,3%), de la carotte (7,6%) et de la
morelle (7,5%). En comparaison, le gombo, le poivron, l'oignon, le piment, le

70
haricot vert, l'aubergine et la betterave représentent moins de 20% de cette
production.
Tableau 2 : poids des cultures maraîchères dans l’arrondissement de Dschang (2010-2020)

Années Poids des cultures

Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert

2010 0,1028 0,17713 0,63263 0,02636 0,00343 0,00277 0,01898 0,02636 8,70e-05 0,00047 0,00264 0,00635 2,11 e-05

2011 0,09571 0,1465 0,59771 0,03906 0,00246 0,01367 0,03281 0,05157 0,00046 0,00244 0,01172 0,00586 2,34 e-05

2012 0,10179 0,14987 0,55917 0,04772 0,00223 0,01506 0,04312 0,05832 0,00053 0,00286 0,01294 0,00636 3,18 e-05

2013 0,10854 0,16747 0,53032 0,04962 0,00248 0,01861 0,04729 0,06203 0,00059 0,00378 0,00558 0,00293 0,00074

2014 0,12925 0,15268 0,47796 0,09424 0,00266 0,01357 0,05089 0,05735 0,00075 0,00969 0,00614 0,00399 0,0008

2015 0,06548 0,16806 0,50745 0,09549 0,00393 0,01637 0,05156 0,05811 0,00131 0,0078 0,0221 0,00172 0,00062

2016 0,11112 0,20835 0,47988 0,05377 0,0051 0,01492 0,04275 0,0533 0,00157 0,00844 0,01814 0,00143 0,00123

2017 0,12136 0,20691 0,47571 0,05305 0,00511 0,01472 0,04238 0,05273 0,0017 0,00547 0,0179 0,00144 0,00152

2018 0,09962 0,20063 0,51099 0,04981 0,00536 0,01877 0,03889 0,05358 0,00358 0,01121 0,00423 0,00218 0,00113

2019 0,08197 0,16493 0,59041 0,02637 0,00538 0,01711 0,03297 0,04869 0,00502 0,01528 0,00386 0,00689 0,00111

2020 0,08699 0,17127 0,5155 0,02998 0,00623 0,06544 0,03084 0,05674 0,00523 0,02123 0,00354 0,00602 0,00099

La part de la production de choux en fait la culture dominante de


l’arrondissement. En moyenne, elle représente 53,4% de la production
maraîchère totale sur la période observée. Dschang se place au troisième rang du
département pour cette culture. Cette tendance est suivie par celle de la morelle
noire et de la tomate, bien que le gingembre ait eu un poids plus important que
la tomate en 2015. Cependant, la production de chou présente la plus forte
tendance à la baisse, alors que l'inverse est visible pour le poivron. Cette
dynamique négative est également observée pour la tomate, le gingembre,
l'aubergine et la betterave rouge.

71
Tableau 3 : poids des cultures maraîchères dans l’arrondissement de Fokoué (2010-2020)

Années Poids des cultures

Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert

2010 0,24886 0,2635 0,08588 0,00878 0,00117 0,00234 0,34158 0,01464 0,00029 0,01093 0,00161 0,01659 0,00381

2011 0,23905 0,22499 0,09496 0,00844 0,00155 0,00211 0,36608 0,0165 0,00028 0,01199 0,00155 0,02883 0,00366

2012 0,25174 0,2247 0,09806 0,00766 0,00196 0,00238 0,35044 0,01839 0,00037 0,01277 0,0014 0,02618 0,00391

2013 0,25684 0,23052 0,09436 0,00806 0,00223 0,00303 0,34315 0,01819 0,00049 0,01308 0,00153 0,02454 0,00398

2014 0,30593 0,22435 0,06755 0,0139 0,00232 0,00278 0,33374 0,01224 0,00052 0,01198 0,00178 0,01902 0,00389

2015 0,30104 0,21837 0,06634 0,01258 0,00216 0,00397 0,34422 0,01203 0,0004 0,00818 0,00161 0,02461 0,00447

2016 0,31388 0,20594 0,06594 0,01192 0,00228 0,00425 0,34421 0,00823 0,00082 0,00905 0,00206 0,02901 0,0024

2017 0,47971 0,13129 0,05304 0,00963 0,00183 0,00341 0,27688 0,00662 0,00057 0,00728 0,00165 0,02614 0,00193

2018 0,10692 0,3274 0,00524 0,00189 0,00036 0,00067 0,54721 0,00188 0,00031 0,00137 0,00024 0,00566 0,00084

2019 0,15123 0,0492 0,00741 0,00267 0,00054 0,00095 0,77395 0,00266 0,00044 0,00193 0,00034 0,00747 0,00119

2020 0,5048 0,16428 0,02065 0,01101 0,0017 0,00289 0,24237 0,00944 0,00182 0,00649 0,00118 0,02918 0,00418

La part du gombo (38,8%) est la plus importante dans la production


maraîchère de Fokoué et de la Menoua pour toutes les années, sauf en 2017 et
2020, qui montrent un poids plus important de la tomate, qui représente en
moyenne la deuxième production maraîchère (28,7%). La morelle noire (20,6%)
occupe une place importante dans la production totale de l'arrondissement.
Fokoué est ainsi le troisième producteur de tomates et de morelles noires du
département.

A l'exception de la tomate, du gombo et du poireau, toutes les cultures


maraîchères de Fokoué ont une tendance à la baisse de la production.

72
Tableau 4 : poids des cultures maraîchères dans l’arrondissement de Fongo-Tongo (2010-
2020)

Années Poids des cultures

Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert
2010 0,03575 0,32502 0,39003 0,00039 0,11376 0,00109 0,03413 0,01723 0,065 0,00406 0,00426 0,00829 0,00097

2011 0,14991 0,22946 0,49565 0,00061 0,01487 0,00551 0,0514 0,01958 0,02137 0,00382 0,00306 0,00389 0,00086

2012 0,15822 0,23293 0,44992 0,00074 0,01335 0,01074 0,06702 0,03571 0,01923 0,00445 0,00329 0,00362 0,00077

2013 0,06576 0,29358 0,38753 0,00059 0,11156 0,00235 0,03816 0,01808 0,06459 0,00581 0,00558 0,00499 0,00141

2014 0,07331 0,27313 0,37951 0,00057 0,1265 0,00316 0,03737 0,01742 0,06986 0,00684 0,00546 0,00489 0,00195

2015 0,08564 0,27299 0,35328 0,00096 0,12846 0,00412 0,04603 0,01622 0,07472 0,00674 0,00508 0,00455 0,00117

2016 0,12387 0,30179 0,35209 0,00095 0,12011 0,00601 0,04304 0,01251 0,01376 0,01939 0,00104 0,0043 0,00113

2017 0,16899 0,34141 0,21349 0,00062 0,14936 0,00844 0,04893 0,01422 0,02134 0,0239 0,00303 0,00495 0,00128

2018 0,18024 0,30819 0,1681 0,0009 0,16343 0,02054 0,04529 0,01634 0,07471 0,00864 0,00747 0,0042 0,00187

2019 0,25188 0,27157 0,15162 0,0011 0,15427 0,01993 0,03945 0,01527 0,07163 0,00772 0,01009 0,00389 0,00157

2020 0,25272 0,2673 0,15025 0,0011 0,1539 0,02065 0,0405 0,01569 0,07371 0,0085 0,01 0,00395 0,0017

En moyenne, les choux, les morelles, les tomates et les carottes


représentent plus de 80% de la production maraîchère de Fongo-Tongo.
L’arrondissement est le premier producteur de morelle du département et se
place au quatrième rang pour le chou.Il apparaît également que la dynamique de
production est négative pour le chou, le gombo, le piment et la betterave, tandis
que la tomate présente la plus forte tendance à la hausse.

Tableau 5 : poids des cultures maraîchères dans l’arrondissement de Knong-Gni (2010-2020)

Années Poids des cultures

Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert

2010 0,12919 0,15115 0,22608 0,00024 0,08106 0,08397 0,03488 0,06233 0,15503 0,06249 0,00126 0,00339 0,00891

2011 0,12152 0,13846 0,22785 0,00022 0,09716 0,09137 0,03155 0,06309 0,14489 0,06719 0,00113 0,00327 0,01227

2012 0,12706 0,10951 0,24951 0,00017 0,13861 0,07624 0,03419 0,04389 0,13538 0,06653 0,0012 0,00554 0,01215

2013 0,10857 0,08143 0,46531 0,00026 0,09306 0,0517 0,02042 0,03619 0,08659 0,04524 0,0009 0,00351 0,00679

2014 0,12073 0,07466 0,39733 0,00033 0,12226 0,04432 0,02925 0,04666 0,09507 0,05894 0,00098 0,00371 0,00574

2015 0,15059 0,08175 0,26771 0,00032 0,13529 0,06167 0,03198 0,06494 0,11629 0,07802 0,00107 0,00406 0,00629

2016 0,11227 0,07505 0,37074 0,0002 0,13209 0,06829 0,01432 0,077 0,10927 0,0344 0,00042 0,00255 0,00338

2017 0,11839 0,03236 0,36404 0,00018 0,14497 0,0749 0,02054 0,08054 0,12752 0,03077 0,00047 0,00228 0,00302

2018 0,0972 0,06574 0,46284 0,00016 0,10926 0,09951 0,01811 0,06017 0,05531 0,02525 0,00068 0,00323 0,00252

2019 0,09552 0,06443 0,47367 0,00016 0,11598 0,09737 0,01774 0,05908 0,05418 0,01544 0,00072 0,00324 0,00247

2020 0,10474 0,06546 0,51789 0,00018 0,13508 0,01502 0,01791 0,05985 0,06172 0,01559 0,00073 0,00327 0,00253

73
L'activité maraîchère de Knong-Gni est principalement axée sur le chou
(36,6%). En moyenne, l’arrondissement est le deuxième producteur du
département sur cette culture ainsi que sur celle de la tomate. Les autres cultures
sont : le poireau (10,4%), la morelle noire (8,5%), le poivron (6,9%), le piment
(5,9%), l'oignon (4,5%) et le gombo (2,5%). Les productions de haricots verts,
de betteraves, d'aubergines et de gingembre existent mais sont faibles.
Cependant, la dynamique de production est en hausse, principalement pour le
chou, la carotte et le piment. Une baisse significative est observée pour le
poireau.

Tableau 6 : poids des cultures maraîchères dans l’arrondissement de Penka-Michel (2010-


2020)

Années Poids des cultures

Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert

2010 0,27015 0,02692 0,37391 0,00012 0,16452 0,1017 0,01645 0,00316 0,00084 0,00688 0,00729 1,12 e-05 0,02804
-05 -06
2011 0,28476 0,02689 0,38917 9,89e 0,14792 0,09492 0,00987 0,00291 0,00055 0,00493 0,00854 4,75e 0,02942
-05 -06
2012 0,23421 0,02445 0,47654 7,94 e 0,12873 0,08864 0,00793 0,00274 0,00049 0,00476 0,00779 3,81 e 0,02364
-05 -06
2013 0,1789 0,01988 0,47707 7,95 e 0,21203 0,07606 0,00698 0,00225 0,00039 0,00428 0,00564 2,65 e 0,01643

2014 0,18914 0,02516 0,46131 0,00021 0,20759 0,07842 0,008 0,00214 0,00054 0,00452 0,00579 2,52 e-06 0,01718
-06
2015 0,19543 0,02943 0,44063 0,00018 0,20748 0,09059 0,00723 0,00201 0,00051 0,00375 0,0054 2,27 e 0,01735
-06
2016 0,21197 0,04416 0,41071 0,00016 0,18236 0,09635 0,006128 0,00258 0,00071 0,00385 0,00405 2,57 e 0,03698

2017 0,14742 0,03056 0,44709 0,00017 0,19363 0,1173 0,00639 0,00269 0,00074 0,00965 0,00502 3,35 e-06 0,03927

2018 0,2855 0,02829 0,37682 5,92 e-05 0,16783 0,10084 0,00296 0,00151 0,00079 0,01257 0,00447 2,17 e-05 0,01831
-05 -05
2019 0,29418 0,03153 0,41806 6,11 e 0,17416 0,02987 0,00301 0,00964 0,00075 0,01282 0,00626 2,95 e 0,01963
-05 -05
2020 0,29652 0,03416 0,42113 6,01 e 0,16539638 0,02926058 0,00351 0,00922 0,00073 0,01245 0,01133 3,58 e 0,01619

En moyenne, le chou (42,7 %) est de loin la principale culture maraîchère


de Penka-Michel, même si elle observe une tendance à la baisse. Les tomates
(23,5%) et les carottes (17,7%) sont également très importantes.
L’arrondissement est le premier producteur de choux et de tomates du
département. Le poivron (8,2%), la morelle (2,9%) et le haricot vert (2,3%)
complètent cette production. Le poids cumulé des autres cultures maraîchères

74
est marginal dans cet arrondissement. Toutefois, la tendance de production à la
hausse la plus forte est observée sur le poivron, tandis que le contraire est visible
sur la tomate.
Tableau 7 : poids des cultures maraîchères dans l’arrondissement de Santchou (2010-2020)

Années Poids des cultures


Tomate Morelle noire Chou Gingembre Carotte Poivron Gombo Piment Poireau O ignon Aubergine Betterave Haricot vert
-05
2010 0,07988 0,02077 8,95e 0,86274 0,00048 7,99 e-05 0,00973 0,02037 0,00072 3,51 e-05 7,99 e-05 0,00491 0,0001
-05 -05 -05 -05
2011 0,02176 0,02031 7,38 e 0,92307 0,00039 3,96 e 0,01055 0,01899 0,00046 2,90 e 7,25 e 0,00415 9,89 e-05

2012 0,01955 0,01688 0,00019 0,93311 0,00033 3,29 e-05 0,00877 0,01699 0,00042 3,51 e-05 8,22 e-05 0,00345 0,00014
-05
2013 0,03089 0,01545 0,00021 0,92681 0,00023 0,00014 0,00919 0,01545 0,00034 6,95 e 0,00012 0,00093 0,00017
-05 -05
2014 0,02675 0,01109 0,00013 0,941 0,00015 0,00014 0,00671 0,01279 0,00031 4,86 e 9,73 e 0,00066 0,00011
-05 -05
2015 0,0232 0,01155 0,00013 0,94279 0,00014 0,00021 0,00661 0,01399 0,00031 4,03 e 9,59 e 0,00081 7,67 e-05

2016 0,01998 0,01256 0,00013 0,9356 0,00014 0,00021 0,01584 0,01413 0,00031 2,85 e-05 0,00011 0,00081 0,00013
-05
2017 0,01712 0,01857 0,00013 0,93546 0,00014 0,00021 0,01398 0,01294 0,00021 4,57 e 0,00019 0,00081 0,00017
-05
2018 0,04582 0,03126 0,00032 0,84499 0,00035 0,00053 0,03481 0,0386 0,00041 9,95 e 0,00029 0,00201 0,00047
2019 0,10159 0,09946 0,00048 0,62322 0,0008 0,0012 0,07861 0,08716 0,00096 0,00022 0,00067 0,00454 0,00106

2020 0,11448 0,0849 0,00041 0,5991 0,00068 0,00137 0,0806 0,10784 0,00084 0,00024 0,00079 0,00702 0,00171

En moyenne, le gingembre (86,1%) est la principale culture maraîchère à


Santchou avec un pic en 2015. Cela fait de l'arrondissement le premier
producteur de cette culture dans le département. En dehors de la tomate (4,5%),
du piment (3,3%), de la morelle (3,1%) et du gombo (2,5%), d'autres cultures
existent mais sont de faible importance. Cependant, la plus forte tendance à la
baisse de la production est observée pour le gingembre, tandis que l'inverse est
vrai pour le piment. Toutes les autres cultures présentent des tendances de
production positives.

2-2-2- Dynamiques maraîchère dans la Menoua


 Beaucoup de diversification et peu de spécialisation
L’analyse des indices de spécialisation montre que tous les
arrondissements du département de la Menoua sont constants dans leurs
structures productives. Cependant, bien que l'on puisse parler de spécialisation

75
dans certains cas, cette situation n'est pas vraie dans la majorité des
arrondissements.

Tableau 8 : Indices de spécialisations (Halet) maraîchères dans les arrondissements de la


Menoua (2010-2020)

Arrondissements Indice de Halet (Spe)


2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Dschang 0,49377 0,45519 0,42516 0,42571 0,45483 0,49235 0,45562 0,47058 0,36147 0,37435 0,28098

Fokoue 0,59201 0,60823 0,62375 0,66546 0,70528 0,70234 0,68659 0,72308 0,59905 0,61167 0,60057

Fongo-Tongo 0,48768 0,43014 0,42638 0,4317 0,50385 0,49449 0,44241 0,45778 0,36499 0,39667 0,33671

Knong-Gni 0,35563 0,39321 0,37332 0,36295 0,44816 0,44224 0,41122 0,42653 0,39379 0,30737 0,24123

Penka-Michel 0,43602 0,45391 0,45585 0,44927 0,52538 0,52342 0,46868 0,47167 0,43187 0,31501 0,22277

Santchou 0,54929 0,58245 0,58655 0,57208 0,49404 0,50291 0,54934 0,55237 0,71348 0,64186 0,6399

Les indices indiquent le niveau relatif de spécialisation sur la période


2010-2020. Le tableau 8 montre que Fokoué est la principale zone de
spécialisation maraîchère de la Menoua. Sur la décennie observée, sa
spécialisation moyenne est de 0,65 avec un pic de 0,72. Santchou est également
une zone importante de spécialisation maraîchère, notamment entre 2018 et
2020, où elle se place devant Fokoué. A l'inverse, Knong-Gni présente le plus
faible niveau de spécialisation du département et sa production maraîchère est
plutôt diversifiée. Cette situation de diversification est également observable
dans les arrondissements de Dschang, Fongo-Tongo et Penka-Michel même si
une légère augmentation de la spécialisation est constatée entre 2014 et 2015
dans ces derniers arrondissements. Par ailleurs, la période 2014-2015 correspond
à une augmentation globale de la spécialisation dans le département.

76
Graphiquement nous avons :

Dschang Fokoue Fongo-Tongo


Knong-Gni Penka-Michel Santchou
0,8
0,7
Indices de Specialisation (Spé)

0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Années

Figure n°4 : Indices de spécialisations (Halet) maraîchères dans les arrondissements de la


Menoua (2010-2020)
La figure 4 montre des niveaux de spécialisation croissants à Fokoué,
mais surtout à Santchou, alors que cet indice diminue ailleurs. Fokoué accroît sa
spécialisation dans le gombo et la tomate, tandis que Santchou se spécialise dans
le gingembre.Par contre, les arrondissements de Dschang, Fongo-Tongo et
Penka-Michel présentent des dynamiques de production similaires tournés vers
la diversification. Ce sont principalement des zones de polyculture qui en plus
de la production de choux, de tomates et de morelle noire, équilibrent avec la
production de poivron, de gombo, de carotte ou encore de poireau.
L’évolution territoriale de la production locale vient confirmer ces
dynamiques en cours.

77
Tableau 9 : Evolution des dynamiques territoriales de la production maraîchère dans la
Menoua.
Arrondissements Hallet 2010 Hallet 2020 Evolution Spéculation 1 Spéculation 2
Dschang 0,49377 0,28098 -0,01353 Chou Chou/ Morelle noire
Fokoue 0,59201 0,60057 0,00072 Gombo/ Morelle T omate
noire
Fongo-Tongo 0,48768 0,33671 -0,00984 Chou T omate/ Morelle noire
Knong-Ngi 0,35563 0,24123 -0,00694 Chou Chou/ Carotte
Penka-Michel 0,43602 0,22277 -0,01551 Chou / T omate Chou / T omate
Santchou 0,54929 0,6399 0,00988 Gingembre Gingembre
Menoua Gingembre /Chou Chou/ T omate

Tous les arrondissements marqués par la diversification accentuent cette


tendance avec un recul des indices de spécialisation alors que les
arrondissements de spécialisation font de même en accentuant leur
spécialisation.

D'un point de vue spatial, il est observé une scission en deux blocs
distincts concernant une zone de diversification et une zone de spécialisation.

Figure n°5 : Dynamiques territoriales de la production maraîchère par arrondissement dans le


Menoua

78
Les arrondissements spécialisés se situent au Sud du département dans la
zone de plaine alors que les arrondissements diversifiés occupent le massif
montagneux dans la zone Nord et médiane du département.

3-2- Discussions
Les résultats de cette étude confirment l’augmentation rapide de la
production maraîchère dans le département de la Menoua (Kaffo, 2005). Cette
dynamique est accentuée par une production locale soutenue, accompagnée par
la modernisation des systèmes de culture et l’amélioration de la productivité des
exploitations (Uwizeyimana, 2009). Ces cultures maraîchères sont parmi les
cultures les plus rentables en termes de revenus monétaires générés. Elles
donnent également lieu à des échanges commerciaux à l'intérieur et à l'extérieur
du département et garantissent aux producteurs une grande autonomie
financière.

Cette augmentation de la production maraîchère est aussi une


conséquence du développement rapide de l'activité dans le département. Il en est
de même au niveau des arrondissements, en raison d'une augmentation
progressive de la taille des parcelles cultivées (Tchékoté et al, 2018). Les
volumes de production sont dominés par le chou, la tomate, la morelle et dans
une certaine mesure le gingembre. Il s'agit de cultures de court cycle, à fort
potentiel de rendement et principalement portées par une demande croissante
(Ngouanet, 2010).Ainsi, le gingembre, le chou et la tomate sont principalement
des cultures commerciales, tandis que la betterave, l'aubergine, les oignons et les
haricots verts sont plutôt destinés à l'autoconsommation.

Les arrondissements de Knong-Gni, Penka-Michel et Dschang se


distinguent comme les plus dynamiques du département en matière de

79
production. Ce sont pour la plupart des zones où l'urbanisation est la plus forte,
avec la population la plus importante du département (BUCREP, 2010), ce qui
contribue à modifier la demande alimentaire en produits maraîchers. A Knong-
Gni, ce constat est cohérent avec le diagnostic territorial des dynamiques
agricoles de l’arrondissement (ACTERRA et al, 2017). Cette étude présente un
territoire de plus en plus urbanisé, caractérisé par une forte pression
démographique et une augmentation de l'activité maraîchère en réponse à cette
démographie.

D'autre part, les dynamiques négatives de la production observées à


Fokoué mais surtout à Santchou après une période de croissance, peuvent
s'expliquer en partie par les enjeux environnementaux rencontrés dans ces
arrondissements (Marcoty, 2019). En effet, le paysage de Fokoué, constitué de
savanes arbustives, est très sensible aux feux de brousse, tandis que Santchou
souffre d'inondations répétées de sa zone de maraîchage (Fongang Fouepe,
2008 ; Azaou et al., 2020). Ces deux arrondissements ont ainsi connu une baisse
considérable de la production maraîchère ces dernières années.

Cependant, Santchou et Fokoué constituent l’aire de spécialisation


maraîchère de la Menoua qui correspond à la partie méridionale du département.
Ce bloc encore appelé « plaine des Mbos » est un territoire homogène constitué
de plaines alluviales en bordures du « plateau Bamiléké » (Tchékoté, 2015).
C’est la zone la plus basse du département (moins de 1000m d’altitude) avec
une température moyenne de 27°C et une pluviométrie annuelle de 2000 mm.
Ces conditions naturelles favorisent l'écologie du maraîchage qui se pratique
surtout en monoculture sur des zones irriguées ou le long des cours d’eaux
(Azaou et al, 2020). Ces arrondissements ont ainsi vu naître des exploitations de
grandes dimensions donnant au secteur une compétitivité qui a permis
d’accroitre la production. Aussi, le fait d’avoir une monoculture (gombo ou

80
gingembre) sur des territoires restreints a favorisé l’émergence d’économie
d’échelle et donc d’une spécialisation accrue.

Par contre, les arrondissements de Dschang, Knong-Gni, Penka-Michel et


Fongo Tongo représentent un espace situé sur les pentes des monts Bamboutos
sur une zone montagneuse du« plateau Bamiléké ». Le maraîchage se pratique
principalement sur les pentes des montagnes à des altitudes supérieures à 1 000
m. Dans ces zones, il est difficile de concentrer la production sur quelques
cultures et la logique est à la survie des exploitations et la minimisation des
risques agricoles à travers la diversification des cultures(Tiamgne, 2015).Les
orientations de la production des exploitations sont alors variées mais
globalement dominés par quelques cultures sûres.

Conclusion
Au terme de cette étude sur les dynamiques territoriales de la production
maraîchère dans les Hauts Plateaux de l’Ouest Cameroun en général et le
département de la Menoua spécifiquement, il apparaît que la production locale
s'est considérablement développée ces dernières années. La diversité des
cultures et leurs poids respectifs façonnent l'ensemble des arrondissements du
département, avec des dynamiques de la production souvent contraires, même si
elles obéissent à des logiques territoriales distinctes. La diversification est une
tendance suivie par la majorité des arrondissements situés dans la zone
montagneuse, tandis que la spécialisation concerne les arrondissements de la
partie basse du département. Le gombo et le gingembre contribuent à la
spécialisation de Fokoué et Santchou, tandis que le chou, la tomate, la morelle et
la carotte diversifient la production de Penka-Michel, Dschang et Fongo-Tongo.

Cette situation varie néanmoins d'une zone à l'autre en reflétant une


constance : ceux qui ont tendance à produire le moins se spécialisent le plus, et

81
l'inverse est également vrai. Les arrondissements du sud ont une dynamique de
production négative, tandis que ceux du nord ont une dynamique positive. Des
études plus précises seraient donc nécessaires pour déterminer la concentration
et la distribution du maraîchage dans les arrondissements. Il serait également
pertinent de comprendre dans quelle mesure les liens de proximité entre les
territoires favorisent la production de certaines cultures maraîchères au
détriment d'autres.

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