Vous êtes sur la page 1sur 30

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES


DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

RAPPORT DE MASTER 1
OPTION : Espaces, Sociétés et Développement (ESD)
SUJET

CARACTERISATION DU SYSTEME DE
PRODUCTION AGRICOLE DANS LA
COMMUNE DE OUDALAYE

Présenté par : Sous la direction de :


Bocar Harouna DIALLO Madame Edmée DIOUF

Année universitaire :2016 /2017


SOMMAIRE

SIGLES ET ACCRONYMES .................................................................................................II

INTRODUCTION ................................................................................................................... 1

I.PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE : ..................................................................... 3

II.PROBLEMATIQUE ............................................................................................................ 4

III.REVUE LITTERAIRE : ................................................................................................... 12

IV.DISCUTION DES CONCEPTS : ..................................................................................... 17

V.METHODOLOGIE DE RECHERCHE : .......................................................................... 20

CONCLUSION ...................................................................................................................... 22

PLAN DE TRAVAIL MASTER 2 ........................................................................................ 23

BIBLIOGRAPHIE : ............................................................................................................... 24

TABLE DES MATIERES : ................................................................................................... 26

I
SIGLES ET ACCRONYMES

BM : Banque Mondiale

CILSS : Comité Inter-Etat de Lutte contre la Sècheresse au Sahel

DAPSA : Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles

DSRP : Direction de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté

DRDR : Direction Régionale de Développement Rural

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FMI : Fonds Monétaire International

GIEC : Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat

GOANA : Grande Offensive pour la Nourriture et l’Abondance

ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole

LOASP : Loi d’Orientation Agro-Silvo-Pastorale

LPDA : Lettre de Politique de Développement Agricole

MEF : Ministère de l’Economie et des Finances.

ONUD : Organisation des Nations Unies pour le Développement

PASA : Programme d’Ajustement Sectoriel Agricole

PDDAA : Programme Détaillé pour Durable de l’Agriculture en Africaine

PIB : Produit Intérieur Brut

NPA : Nouvelle Politique Agricole

PNIA : Programme National d’Intensification Agricole

PRACAS : Programme d’Accélération de la Cadence en Agriculture

PRODAC : Programme de Développement Agricole communautaire

PUDC : Programme d’Urgence du Développement Communautaire

II
PSE : Plan Sénégal Emergent

PSAOP : Programme des Services Agricoles et Organisations de Producteurs

REVA : Retour vers l’agriculture

SCA : Service de Croissance Accélérée

SNDES : Société Nationale de Développement Economique et Social

III
INTRODUCTION

Le Sénégal comme la majeure partie des pays du Sahel reste un pays où l’agriculture
occupe une place centrale. Cette agriculture est pratiquée en grande partie par les
producteurs ruraux. Mais le constat est que cette agriculture ne parvient pas à satisfaire
les besoins familiaux des paysans. Après des décennies de forte croissance
démographique, de sécheresses, de politiques d’ajustement structurel, l’économie à base
agricole du Sénégal est confrontée à trois défis majeurs qui interpellent la puissance
publique: la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la durabilité des systèmes agricoles. En
effet, les statistiques officielles les plus récentes montrent qu’au Sénégal la pauvreté
affecte 57% de la population nationale en 2001-02 et atteint 65% des ruraux (DPS,
2004). La faiblesse des disponibilités alimentaires combinées à la stagnation ou pire, à
la chute de la production et des revenus agricoles ont contribué à aggraver la situation
d’insécurité alimentaire, surtout en zone rurale.

L’Etat du Sénégal pour palier à cette difficulté et permettre une bonne croissance
économique tout en se basant sur l’agriculture, mène plusieurs politiques agricoles et
programmes de développement rural.

Depuis son accession à l’indépendance, le Sénégal a procédé à quatre (4) grandes


politiques agricoles.

La première politique agricole de 1960-1980 se caractérise par une économie bien


administrée et spécialisée ;

La deuxième politique agricole de 1981-1989 l’Etat procède à un désengagement de


toutes les activités marchandes tout en les privatisant ;

La troisième politique agricole de 1990-1997 l’Etat sénégalais met en place plusieurs


réformes institutionnelles qui visent la responsabilisation des paysans producteurs et une
libéralisation des marchés ;

La quatrième politique de 1998 à nos jours correspond à la mise en œuvre du


Programme des Services Agricoles et Organisations de Producteurs (PSAOP) dont
l’objectif principal est de mettre en place un nouveau système d’appui au monde rural
comprenant cinq (5) composantes : la Recherche agricole et agroalimentaire, les
organisations de producteurs, le Conseil agricole et rural, le Fonds national de recherche

1
agricole et agroalimentaire et le Ministère de l’agriculture et de l’élevage (Diop, O
2008).

Mais malgré toutes ces tentatives, le secteur agricole sénégalais connait toujours des
difficultés énormes et les résultats des productions deviennent de plus en plus faibles.
D’ailleurs selon la Direction de la Prévention et de la statistique de 2004, durant la
période 1990-95, la part des importations céréalières dans l’offre totale de céréales était
en moyenne d’environ 45, 5 %. Elle est passée à environ 53 % en moyenne durant la
période 1999-2003 (DPS, 2004). L’agriculture sénégalaise est essentiellement pluviale
et fait face à plusieurs obstacles d’ordre climatique et anthropique. De ce fait la
caractérisation du système de production agricole permet d’identifier de façon explicite
les problèmes et les manquements qui ont causé une baisse des productions agricoles
dans le monde rural notamment dans la commune de Oudalaye.

2
I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE :

La commune de Oudalaye est située dans la partie Nord-est du Sénégal plus


précisément dans le département de Ranérou et elle couvre une superficie de 9794 km2(
cours) . Elle est limitée au sud par la région de Tamba Counda, à l’ouest par Louguéré-
Thioly, au Nord par la commune de Ogo et Pété et à l’Est par la commune Ouro-Sidy.
Elle reste une zone à forte vocation agricole. L'agriculture étant essentiellement de
type pluvial extensif, sa production est sujette à de fortes variations. Mais si la
pluviométrie est bonne les rendements peuvent atteindre 500 à 600 kg à l’hectare
(SARR. Magatte ,2004/2005). Selon le recensement général de 2013, la population de
Oudalaye est estimée à 31326 habitants en 2017. Elle est majoritaire composée des
peuls. Mais on y retrouve des wolofs et les maures avec un faible pourcentage. Parmi
les Al-pulaar, les Peuls représentent 60%, les Toucouleurs 35% et les 5% sont
constitués par les wolofs, les maures et les Sérères étant les moins représentés. Toutes
ces ethnies pratiquent l’élevage pendant la saison morte et l’agriculture pendant la
saison pluvieuse. La commune de Oudalaye dispose d’une faible densité qui tourne
autour de 3,19hts/km2

3
II. PROBLEMATIQUE

a. Contexte

Le Sénégal, à l’image de la majeure partie des pays sahéliens reste confronté à


d’énormes problèmes dans son secteur agricole. L’histoire des interventions en matière
de développement agricole montre qu’il ne peut y avoir d’actions efficaces sans
connaissance préalable et approfondie de la dynamique du système agraire et la
diversité des exploitations agricoles. Cette diversité est liée non seulement aux
caractéristiques spécifiques de chaque zone agro-écologique mais aussi aux différents
moyens dont disposent les agriculteurs et conditions économiques et sociales dans
lesquelles ils travaillent. Pour maitriser ces problèmes devenus criards, l’Etat du
Sénégal tente une riche expérience des politiques et programmes de développement
rural.

Depuis la sécheresse de 1970, l’agriculture sénégalaise qui réunit plus de 60% de la


population active, voit sa production amoindrir. La contribution de l'agriculture au PIB,
qui était de 18,75% sur la période 1960-1966, est tombée à 10% de nos jours selon le
document Caractérisation du système de production agricole du Sénégal, 2007 (FAO et
CSE). Selon le document Caractérisation du système de production agricole du
Sénégal, les terres arables représentent 19% de la superficie du pays mais chaque année
les terres cultivées ne représentent que 65% de ces terres.

Toujours durant les vagues de sécheresse de 1970, le secteur agricole sénégalais est en
crise avec la réduction des pluies et l’extension des surfaces cultivées. Selon (DIOP, M
1996), la réduction des cumuls pluviométriques a contribué à la baisse de la production
agricole. A cette vulnérabilité agricole face à la pluviométrie, s’ajoute la forte
dépendance du secteur aux aléas des cours du marché mondial. Les dysfonctionnements
dans la fourniture d’intrants et de services agricoles liés à la privatisation menée dans le
cadre des politiques d’ajustement structurel ont aggravé la situation agricole du Sénégal.

L’agriculture reste le socle de l’économie sénégalaise du fait de son rôle important dans
la sécurité alimentaire. Dans les années 1970, l’Etat du Sénégal a procédé à une
politique interventionniste qui vise à intensifier et à diversifier la production agricole.
La politique de l’Etat est basée sur l’encadrement des ruraux avec des structures
chargées des projets de développement agricole, de formation des techniciens de

4
l’agriculture et de la stabilisation des prix. C’est pendant cette période que fut crée
l’Office de Commercialisation Agricole du Sénégal. Celui-ci a pour mission de soutenir
les agriculteurs et de vulgariser les méthodes et les techniques culturales. Mais toutes
ces stratégies n’ont pas permis à l’agriculture de décoller. La crise économique et
financière des années 1980 n’a pas épargné le Sénégal (THIAO.M, 2011/2012).

La première grande période d’avant 1980 est celle de l’Etat Providence


interventionniste à souhait et elle se particularise par le soutien aux cultures
d’exportation. Les politiques agricoles menées se situent dans le prolongement de la
politique de spécialisation héritée de la colonisation. Pour conforter les exportations,
dans une logique de valorisation des avantages comparatifs, les soutiens publics à
l’agriculture sont orientés vers l’arachide, principale culture d’exportation (Dieng,
2007). En 1984, une nouvelle politique agricole est adoptée. Avec les crises
économiques et financières de 1980, le Sénégal fait face à une obligation de se lancer
dans des nouvelles politiques agricoles en se conformant aux exigences de la BM et du
FMI. L’Etat change de vision en encourageant une économie basée sur une agriculture
plus moderne permettant de redresser les rendements agricoles pour assurer une sécurité
alimentaire de la population (THIAO. M 2011-2012).

Le Sénégal aboutit à travers les ajustements successifs à un système d’encadrement


du monde rural avec des structures publiques chargées de l’exécution des projets
de développement agricole, la formation de techniciens qualifiés, la stabilisation des
prix et l’encadrement des coopératives de producteurs. La croissance de l’agriculture
a été négative en 1997 (-2 %) et en 1998 (- 0,7 %) malgré les efforts déployés par le
Gouvernement depuis 1997, déclarée année de la relance de l'agriculture ; une des
principales raisons étant la forte dépendance de l’agriculture sénégalaise des conditions
climatiques et notamment du régime des pluies. Ceci est confirmé par le ministère de
l’économie disant que la contribution de l’agriculture est presque nulle (0,1%) et sa part
dans le PIB est passée de 10% en 1997 à 8% en 2011 selon un document d’Etude N°25
publié en 2013.

L’agriculture sénégalaise reste un réel pilier de l’activité économique et sociale.


L’économie de notre Pays est largement tributaire de l’agriculture qui contribue à plus
de 16,7% à la formation du PIB (ANSD, 2012) et plus de 54% de la population tire ses
revenus de cette activité (DIAO, 2009) cité par Aminata DIAGNE 2013-2014

5
« En 1994 elle a participé à hauteur de 20% au PIB et a fourni en moyenne 23 % aux
recettes nationales d’exportations et près de 70% de tous les emplois » (Dièye, P, D ;
2003). Comme le confirme la Direction de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté
« L’agriculture demeure encore un des secteurs les plus importants de l’activité
économique. Elle contribue de 10% à la formation du produit intérieur brut et en
absorbe en moyenne environ 10% du programme d’investissements publics » (DSRP.
2001).

Depuis 2004, soucieux du sort des paysans, l’Etat met en place la LOASP qui vise à ce
que le monde rural agricole retrouve un rôle moteur dans la stratégie de croissance de
l’économie tout en se basant sur la modernisation agricole. L’Etat tente de contrôler le
secteur en procédant à une réorganisation des systèmes de collecte et de distribution des
semences et essaie de prôner une diversification des cultures. Les nouvelles stratégies se
basent sur la création d’un environnement attractif dans le milieu rural en transformant
l’agriculture familiale passant du système de production extensif à celui intensif,
diversifié et durable tout en respectant l’environnement. L’Etat vise aussi l’avènement
d’un entreprenariat agricole rural (Ba, Babacar, 2008).

Malgré toutes ces politiques, l’agriculture continue de décroitre. Selon le Ministère de


l’économie et des finances, dans le document situation économique et sociale du
Sénégal en 2007, « l’agriculture a connu une baisse par rapport au PIB de l’ordre de
5,2% contre 6,6% en 2006 et 8,1% en 2005. L’agriculture a mobilisé 29,6% des actifs
(équivalent temps plein) en 2007 contre 30% en 2006 ». De matière générale, une
tendance en baisse de la production a été observée au niveau du monde rural ce qui se
traduit donc par une baisse réelle des productions agricoles et l’augmentation du déficit
alimentaire.

Ces problèmes très récurrents liés à l’agriculture ont fait l’objet de plusieurs nouveaux
programmes dans les années 2000 qui font que la politique agricole du Sénégal semble
avoir pris une nouvelle posture mais qui n’ont pas tous donné des résultats escomptés.
La loi d’orientation agro-silvo-pastorale, le Plan REVA) et les recommandations du
Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) marquent la volonté
politique de l’actuel gouvernement de mettre en place un nouveau type d’exploitation
agricole (Babacar DIAGANA et Adama GUEYE ; 2008). Au-delà de cette loi, le
programme agricole après 2000 se concrétise avec quelques opérations de relance du

6
secteur agricole comme le plan REVA (Retour Vers l’Agriculture), le Programme de
Développement des Marchés Agricoles (PDMAS), les programmes spéciaux, et en 2008
la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et L’Abondance (GOANA) Le plan
REVA (Retour Vers l’Agriculture) comme son nom l’indique a pour ambition de lutter
contre l’émigration clandestine et l’exode rural en favorisant le retour des ruraux vers
leurs territoires par la création d’emplois découlant de l’agriculture. Il s’agit de créer des
métiers et des emplois agricoles suffisamment rémunérateurs pour fixer les femmes et
les jeunes dans leurs terroirs. Pour cela il faudra améliorer la production et la
productivité agricoles. Le plan REVA n’a toutefois pas permis d’éviter la crise
alimentaire et céréalière de 2008. Il faudra cependant noter que le plan REVA ne
constitue pas en tant que tel une politique agricole, mais peut être perçu comme un
programme sectoriel de lutte contre la pauvreté, le chômage, l’émigration clandestine.
Toutefois, il peut quand même s’inscrire dans le moyen, long terme dans la dynamique
de toute nouvelle politique agricole. Le PDMAS, doit contribuer à la stratégie nationale
de réduction de la pauvreté par la création de richesse à travers la mise en œuvre des
marchés pour des produits agricoles. Ainsi, les producteurs pourront tirer un meilleur
profit de leur activité. Le but ultime est la réduction des importations des produits de
base et l’augmentation des parts de marchés des exportations du Sénégal. Pour les
programmes spéciaux depuis 2000, le gouvernement sénégalais semble avoir opté pour
des programmes spéciaux surtout dans le domaine céréalier avec pour but ultime la
réalisation de la sécurité alimentaire par l’autosuffisance céréalière et également par la
diversification de la production. Sur cette lancée, on note la création de programmes
spéciaux relatifs aux filières riz, maïs, manioc, sésame, bissap, tournesol. L’économie
de notre Pays dépend largement de l’agriculture qui contribue à plus de 16,7% à la
formation du PIB (ANSD,2012) et plus de 54% de la population tire ses revenus de
cette activité (DIAO, 2009). Conscient du rôle de colonne vertébrale que joue
l’agriculture dans l’économie, le gouvernement, du Sénégal en partenariat avec d’autres
acteurs du secteur agricole en a fait une priorité. En effet, en plus des réformes telles
que la LOASP en 2004, le plan REVA en 2006, la GOANA en 2007-2008 et la SCA
accorde une place importante à l’agriculture. Celle-ci est actuellement prise en compte
dans les deux programmes clés du gouvernement: le Plan Sénégal Emergent (PSE) et le
Programme d’Accélération de la Cadence en Agriculture (PRACAS) en 2014.

7
Pour relancer toujours le secteur agricole, le gouvernement actuel, à travers son PSE
met en place le PUDC et PRODAC qui sont des structures chargées de relever le niveau
de vie des paysans ruraux à travers des investissements dans le domaine agricole. Il
s’agit de former des techniciens de l’agriculture, de mettre en place des subventions et
de prôner l’entreprenariat agricole. Le budget global alloué au secteur agricole est passé
de 143 milliards de FCFA en 2011 à 225,65 milliards de FCFA en 2015. Il représente
en termes de prévisions de dépenses, 11% du budget général de l’Etat hors dettes et
dépenses communes en 2015( DAPSA dans Revue conjointe du secteur agricole,2015).

Le PUDC vise à participer ç l’amélioration des conditions de vie des populations à


travers quatre domaine : « (i) le développement des infrastructures socio-
économiques de base ; (ii) le renforcement de la productivité agricole et de
l’élevage et le développement de l’entreprenariat rural ; (iii) le renforcement des
capacités des acteurs institutionnels et communautaires ; et (iv) le développement d’un
système d’information géo référencé de suivi » ( Revue conjointe du secteur agricole
2015). En 2014 le Gouvernement actuel a élaboré des réformes majeures toujours dans
le domaine agricole. Il s’agit des processus de mise en place des chambres d’agriculture,
l’élaboration de la stratégie nationale de reconstruction du capital semencier (Revue
conjointe du secteur agricole 2015). Toujours selon la même Revue 2015, les semences
ont été cédées en 2012 à des prix moindres qu’en 2014. Une gratuité des semences de
riz a marqué la campagne agricole 2015 et vise à intéresser davantage les populations à
la production de riz, en assolement aux cultures de plateau.

Malgré tous ces efforts, l’agriculture peine à retrouver la meilleure production capable
de permettre aux producteurs de vivre aisément. Selon la DAPSA 2015 la production
céréalière passe de 1499457tonnes en 2012 à 1251428 tonnes en 2014.

L’agriculture sénégalaise est un secteur clef pour le développement du pays. Sa


contribution à la croissance du PIB en 2003 est de 2,5 % selon SCAT/GRAPPE
AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE (KOULIBALY. S ; 2009/2010).

Mais ces problèmes s’accentuent dans les zones rurales qui sont les plus concernées car
l’activité agricole reste la plus favorisée.

Le matériel utilisé est composé de simples machines à traction animale et reste dans
l’ensemble très élémentaires

8
La majeure partie de la population de Oudalaye pratique l’agriculture mais dans des
conditions déplorables. Les principales spéculations culturales sont le mil et le maïs
mais c’est le mil qui domine. A cela s’ajoutent le niébé, le sorgho et le gombo. De
vastes superficies sont utilisées pour l’agriculture pendant tout l’hivernage qui ne dure
que pratiquement 2 à 3 mois. Les agriculteurs consacrent la majeure partie de leur temps
aux champs mais ils ne parviennent pas à avoir de bons rendements. Durant la
campagne culturale 2007/2008, le département de Ranérou a cultivé 8364ha qui a donné
un rendement de 536kg/ha ce qui donne en tout une production totale de 4483t. Malgré
cette vaste surface, la production reste assez faible. Durant la même année, toutes les
spéculations culturales (mil, maïs, le sorgho) pour une superficie de 9038ha n’ont donné
que 5245t. Cela montre que les surfaces cultivées ne sont pas proportionnelles à la
production obtenue. Celle-ci ne peut pas permettre aux paysans de satisfaire les besoins
de leur famille (Ansd, 2013)

En 2012/2013, 1 871ha de terres sont réservés pour la culture du mil. Le rendement


obtenu est de 655 tonnes, pour 249ha de sorgho, les cultivateurs obtiennent seulement
50 tonnes. Pour le maïs, les 499ha de terres cultivées fournissent un faible rendement de
399 tonnes (DRDR. Bilan agricole, éd 2013). Malgré ces nombreux hectares, la
production reste toujours faible. La production céréalière régionale en 2012/2013 est
estimé à 45 951 tonnes contre 77 753 tonnes en 2012 soit une diminution significative
de 31 802 tonnes en valeur absolue.

b. JUSTUFICATION

Notre étude portant sur la caractérisation du système de production agricole dans la


commune de Oudalaye s’explique par le souci de bien vouloir comprendre l’ensemble la
dynamique du système de production agricole dans cette commune et de voir dans le
futur si l’agriculture ne sera pas plus favorisée au détriment de l’élevage qui a été
toujours plus développé.

L’importance de notre thématique s’explique aussi par le fait que l’agriculture est un
acteur clé pour l’économie et participe largement à la réduction de la pauvreté au
Sénégal. D’ailleurs la réhabilitation de l’agriculture est l’un des principaux défis à
relever par les pouvoirs publics afin que les politiques agricoles se concilient avec les
exigences d’une agriculture compétitive. Le choix de notre étude sur la comme de
Oudalaye s’explique aussi par le souci de vouloir approfondir nos connaissances sur les
9
modes de vie des ruraux et l’ensemble des activités primaires et de l’agriculture en
particulier. De ce fait la commune de Oudalaye reste un meilleur exemple pour une
bonne compréhension du milieu rural. L’étude de la caractérisation du système de
production agricole dans un contexte de changement climatique nous donne la
possibilité de faire une analyse globale de la société de Oudalaye et de mettre en
exergue les sphères de production. Elle nous renseigne sur l’organisation de la société et
la responsabilité des populations dans l’exercice des activités de production agricole
pour le maintien de l’économie familiale. Il s’agit de comprendre ce que font les
agriculteurs, de faire un diagnostic de l’agriculture en identifiant les atouts et les
contraintes.

Plusieurs autres raisons nous motivent à porter notre étude au sein de la plus vaste
commune du Sénégal avec une superficie de 9794 selon un support de cours, Oudalaye
et elles sont aussi cruciales les unes que les autres. Oudalaye est devenue aujourd’hui
une zone d’accueil des cultivateurs grâce à la disponibilité des terres arables.

Tout d’abord le souci de bien comprendre la dynamique agropastorale dans cette zone a
vraiment motivé notre démarche. Ainsi nous pensons compléter un creuset en orientant
notre vision sur les pistes de l’amélioration de l’agriculture pour aboutir à une bonne
production permettant de nourrir la population et de réduire la pauvreté au sein de la
commune de Ouda laye.

Ensuite, nous pensons que l’enclavement de la commune de Oudalaye laisse apparaitre


d’énormes difficultés de l’agriculture méconnues du grand public. Et pourtant elle
constitue l’activité génératrice de revenus dans le monde rural sans laquelle la vie est
quasiment impossible. La baisse des rendements agricoles à Oudalaye nous poussent
davantage à mener cette étude pour en savoir réellement les principales causes. La
réussite agricole de la commune est un enjeu majeur dans la mesure où elle est la plus
vaste commune du Sénégal et représente environ 6% du territoire national et des vastes
surfaces y sont labourées. L’envie de participer au développement économique et social,
d’éradiquer l’insécurité alimentaire présente dans cette commune et de vulgariser
l’agriculture constitue la motivation qui nous pousse à vouloir appesantir notre étude sur
cette zone. La compréhension de l’évolution de la production agricole pendant les trente
dernières années nous motive à accentuer notre recherche sur cette commune. Le choix
de la commune Oudalaye comme notre zone d’étude se justifie par le souci de vouloir

10
comprendre les difficultés de cohabitation entre l’agriculture et l’élevage. En plus de
cela, les enjeux sociaux, spatiaux et économiques justifient encore le choix de porter
notre étude sur la commune de Ouda laye.

Toujours dans cette commune on remarque la montée en puissance de l’agriculture.


Cela se justifie par l’arrivée des nouveaux agriculteurs du Baol uniquement pendant la
saison des pluies. L’autre fait marquant est que l’agriculture est aujourd’hui pratiquée
même par les transhumants et les Peuls possédant plusieurs troupeaux. La commune de
Oudalaye offre des potentialités liées à la disponibilité des terres et à la facilité d’accès
au foncier.

Notre choix de géographe recommande que l’on observe pour comprendre la situation
agricole de Oudalaye d’ores et déjà afin de proposer des stratégies pour mettre fin à tous
les maux qui gangrènent le secteur agricole. Enfin nous imaginons que notre sujet peut
permettre à nos autorités politiques de trouver des solutions idoines nous permettant
d’avoir des rendements agricoles louables à partir desquels les paysans pourront nourrir
aisément leurs familles.

c. OBJECTIF GENERAL

L’objectif principal de notre recherche est de comprendre la dynamique du système de


production agricole de Ouda laye et les facteurs de vulnérabilité.

c-1. OBJECTIFS SPECIFIQUES

 Analyser l’influence de la pluviométrie sur la production agricole à Oudalaye


 Identifier les types de sols et leurs états dans la comme de Oudalaye
 Diagnostiquer le système agricole traditionnel de la commune de Oudalaye

c-2. HYPOTHESES

 La baisse de la pluviométrie est à l’origine de ces problèmes agricoles à Oudalaye


 La pauvreté des sols est à l’origine de la baisse de la production agricole de Oudalaye
 Le système agricole traditionnel mis en place à Oudalaye n’est plus favorable pour une
bonne production

11
III. REVUE LITTERAIRE :

La caractérisation du système de production agricole a fait l’objet de plusieurs


recherches. Une littérature abondante a été faite par différents chercheurs pour
contribuer au développement agricole et d’énormes points de vue sont dégagés.
De nombreuses initiatives et des engagements pris au cours des années précédentes au
niveau continental que sous régional (PDDAA, DM, PNIA au Sénégal) n’ont pas
empêché à la productivité agricole de rester faible (M.E.F ; 2013)
Pour faire face à cette baisse chronique de l’agriculture, les innovations agricoles sont
devenues cruciales à la continuité de la production et si cette production doit
s’intensifier alors les innovations devront assurément être solides (FAO et al ; 2014).
Les principaux donateurs et dirigeants internationaux plaident pour des nouveaux
concepts agricoles plus modernes face au climat.
La mécanisation reste très primordiale et participe largement à l’augmentation des
rendements selon certains. Le caractère rudimentaire des moyens matériels agricoles
demeure un réel problème. Ces moyens sont très insuffisants pour une bonne production
agricole.
Le souci de bien résoudre les problèmes de l’agriculture pousse la Fao et l’ONUD à
s’associer pour discuter des possibilités et des besoins d’investissements dans la
mécanisation agricole en Afrique subsaharienne (FAO, 2001.c). Les objectifs étaient de
réduire le travail primaire du sol réalisé à l’aide d’outils manuels de 80 % à 40 % d’ici
2030 et à 20 % d’ici 2050 (FAO, 2001.c)
Les problèmes agricoles sont réellement causés par la non intégration des paysans dans
toutes les politiques de développement agricole selon MINVIEILLE et LAILIER. Ces
auteurs pensent que la réhabilitation du développement agricole est l’un des principaux
défis à relever par les pouvoirs publics afin que les politiques agricoles concilient avec
les exigences d’une agriculture compétitive.
Ils montrent l’importance que le paysan doit avoir dans les politiques agricoles. Le
paysan doit être sollicité depuis la phase d’élaboration de ces politiques jusqu’à la mise
en œuvre.
Cependant le constant est que les décennies passent et les problèmes restent inchangés.
Ceux-ci concernent le manque de formation des paysans, l’indisponibilité d’un
équipement agricole adapté, faible amélioration de la quantité et de la qualité des
productions et absence d’un marché rémunérateur pour les produits agricoles.

12
Le fait marquant est que l’agriculture reste prisonnière des aléas climatiques, des
options politiques inadéquates, d’un environnement social touché par la pauvreté.
Avançant sur cette même idée, Minvielle et Lailler pensent que le principal problème de
l’agriculture sénégalaise demeure dans le rejet du système traditionnel. Ils accusent en
quelque sorte l’Etat d’être responsable des échecs des politiques agricoles. Pour aboutir
à une production agricole satisfaisante, il est important de tenir compte des savoirs
locaux des paysans. Ceux-ci ont toujours réussi à faire l’agriculture avec des bons
rendements tout en préservant l’environnement.
Silvia .P. VICTORIA dans ouvrage intitulé Les paysans sont de retour ; 2005 se lance
sur la même démarche en pensant que le déficit agricole est entrainé par la
marginalisation des mouvements paysans qui sont porteurs de propositions qui
permettent de résoudre certains problèmes par la sauvegarde de la biodiversité,
l’adoption des pratiques culturales saines, la relocalisation des marchés et par
l’exploitation rationnelle des ressources de l’environnement. « La non prise en compte
explicite de l’espace rural dans l’élaboration des politiques agricoles est sans nul doute
un facteur limitant dans la lutte pour le développement agricole » (SIDIBE .M 1992).
L’augmentation des besoins en agriculture va de pair avec celle de la population. Celle-
ci peut être une source de pression sur les ressources naturelles et peut aussi freiner la
production agricole. Certains auteurs abordent l’idée selon laquelle tant que
l’accroissement continu de la population ne s’accompagnant pas des changements
techniques significatifs, peut induire une saturation progressive de l’espace agraire, une
pression grandissante sur les ressources du milieu, un investissement en travail croissant
de l’unité de surface ou une augmentation des mouvements migratoires.
Bosrup(1970) quant à elle pense que la croissance démographique constitue un moteur
de l’intensification en poussant les sociétés agraires à accroitre la production agricole
alimentaire pour répondre à l’augmentation des besoins. Cela se réalise par une
extension des surfaces cultivées d’une part et changement des modes de cultures d’autre
part qui deviennent plus extensives. La non qualification de la main-d’œuvre agricole
est un défaut majeur qui peut réduire la production agricole.
Par contre Hein et Al, 1991 montrent que l’abandon de la jachère est un facteur qui se
répercute négativement sur la production.
Mais dans un document CILLS 2002 il est supposé que dans les régions les moins
arrosées, les systèmes de production sont entrés en crise avec la réduction de la pluie et
l’extension continue des surfaces de culture. La pluie annuelle est relativement faible
13
pour procurer une bonne production agricole. L’extension des cultures entraine à la
longue un appauvrissement des sols.
Albert Meister, 1996 dans son ouvrage intitulé L’Afrique peut-elle partir ? Changement
social et développement en Afrique Orientale voit que toute politique de
développement qui se focalise sur les valeurs et les savoir-faire locaux du milieu rural
sera probablement vouée à l’échec. Pour lui la réussite passe nécessairement par la mise
en œuvre d’actions provoquées et d’incitations extérieures.
Donc il montre que les savoirs traditionnels sont incompatibles avec une réussite
agricole. En outre, il ne cache pas ses inquiétudes en direction de ceux-là qu'il considère
comme traditionalistes, qui continuent de croire au caractère opérationnel des valeurs et
des savoir-faire autochtones. Un des principaux problèmes qui ralentit le développement
agricole du Sénégal c’est le manque de changement de mentalité. Les paysans
continuent de pratiquer des techniques primitives d’assolement, qui ne seront jamais
égales à celles à l’étranger.
Il est soutenu dans sa vision par Gosselin. A(1970) qui dans son livre : Développement
et tradition dans les sociétés rurales africaines suppose que les savoirs des paysans ne
peuvent nullement pas promouvoir une bonne politique de développement agricole. Ses
auteurs n’accordent aucune valeur aux connaissances du monde rural sur le plan
agricole qu’ils qualifient de banales et non prometteuses.
Mais d’autres auteurs ne sont pas du tout d’accord de cette idée. D’ailleurs ceux-ci
accordent une prépondérance aux savoirs locaux. Ils montrent la pertinence de ces
savoirs dans les stratégies de développement agricole.
Belloncle (1979) pense que le développement véritable n’est possible que s’il se fonde
sur les structures traditionnelles, les potentialités et les compétences sociales. Il
considère les savoirs modernes comme les principaux problèmes liés à l’agriculture. Les
savoirs locaux selon lui sont les seuls à pouvoir donner de bonnes productions
culturales. Les paysans ont toujours utilisés la connaissance locale pour résoudre leurs
problèmes. Les paysans pauvres doivent être au centre du développement.
Paul Pélissier dans son célèbre livre titré Les paysans du Sénégal, 1996 met en valeur
l’importance et l’expertise du savoir local du paysan sénégalais via les techniques
culturales, l’outillage et son adaptation aisée au milieu. Ces différents auteurs montrent
que la négligence des savoirs locaux reste un réel problème qui impacte négativement
sur l’agriculture. Pour mettre fin à ces problèmes certains auteurs pensent qu’il faut
combiner la modernité et la tradition. Cette est soutenue par Guy ROCHER qui dit
14
que : le développement est un effet conjugué de facteurs internes et de facteurs externes
(anonymat).
Malgré toute cette considération accordée aux savoirs locaux, les politiques de
développement restent toujours entre les mains des Etats ce qui d’ailleurs ne devrait pas
exister. Les paysans devraient être impliqués dans les démarches de développement
agricole. En plus de cela des enquêtes doivent être menées dans le monde rural pour
recueillir les avis des paysans concernés et après ces enquêtes des essais pourront être
réalisés avant la mise en œuvre définitive des politiques à adopter.
Selon Baba car. Ba, 2008 dans « Agriculture et Sécurité alimentaire au Sénégal », voit
que le problème principal de l’agriculture réside sur l’absence des informations sur le
territoire, le manque des équipements adaptés aux milieux concernés, le rejet des
valeurs traditionnelles et culturelles . Il montre en quoi il est valeureux d’avoir des
informations nécessaires sur le milieu rural.
Il n’a pas manqué d’évoquer l’implication des acteurs concernés dans toutes les
politiques agricoles.
Allant plus loin il pense que le fait que l’agriculture ne soit pas prise comme un sous-
secteur, une filière à part entière reste un réel problème.
A.TOP, 2014 dans sa thèse intitulée: Evolution des systèmes de production dans un
contexte da changement climatique et des migrations et effet de genre dans les trois
zones éco-géographiques de la région de Matam au SENEGAL dit que les problèmes
agricoles sont causés par les fluctuations pluviométriques, les ruissellements, les
érosions et des actions anthropiques telles que la déforestation les pollutions mais aussi
la perte des bras solides, le changement climatique et les problèmes de genre. Mais la
faible pluviométrie est considérée comme le problème principal de l’agriculture. Le
CILSS pense que le problème principal de l’agriculture au Sahel est la pluie, d’une
année à l’autre la quantité de pluie peut varier de 50% à 30%.
La péjoration du climat, et plus particulièrement, le déficit pluviométrique constituent la
contrainte principale du secteur agricole sénégalais. S’y ajoutent la baisse de la fertilité
des sols liée à la pression foncière ainsi que les mauvaises pratiques agricoles
L’environnement au Sénégal est caractérisé par un climat aride, une vulnérabilité aux
variations pluviométriques et une forte pression exercée sur les ressources naturelles par
une population pauvre.

15
La perte de la biodiversité et la dégradation des sols constituent aussi de grandes
menaces qui pèsent sur la société, et l’économie mondiale et plus particulièrement le
secteur agricole.
Les problèmes agricoles à Oudalaye sont causés par l’érosion éolienne très active et par
le surpâturage selon les habitants. Dans cette commune, l’agriculture est essentiellement
pluviale, manuelle et vivrière. Cela est un réel handicap pour la population qui ne
cultive que les spéculations traditionnelles c'est-à-dire le mil, le mais et le peu du
sorgho. Selon Magatte Sarr, 2004/20005 le problème agricole du Ferlo est lié à la
rigueur climatique, à l’enclavement et à la transhumance. Il n’a pas encore manqué
d’évoquer le manque des moyens modernes de production.
A cela s’ajoutent les attaques des ravageurs, la dégradation des ressources en général
(déforestation, appauvrissement des pâturages, baisse du niveau des nappes phréatiques
et des eaux de surface…) Marie-Josèphe Dogué ; 2012.
Cette revue littéraire nous montre que plusieurs problèmes touchent le secteur agricole.
D’abord certains auteurs pensent que les problèmes sont entrainés par le maintien des
techniques traditionnelles qui se caractérisent par l’usage des outils aratoires et le
manque de qualification des paysans. Ensuite les uns accusent l’usage des stratégies
modernes, le manque d’implication des paysans dans les politiques agricoles et
l’explosion démographique d’être les causes des problèmes agricoles. Enfin les autres
estiment que les déficits pluviométriques, la dégradation des sols, la perte de la
biodiversité et l’abandon de la jachère sont à l’origine de ces problèmes.

16
IV. DISCUTION DES CONCEPTS :

 Commune :
C’est une subdivision administrative d’un territoire, administrée par un maire, des
adjoints et un conseil municipal (Dictionnaire le Grand Robert).
 Système :
C’est un ensemble d’éléments interagissant entre eux selon certains principes ou règles.
Un système est déterminé par :
- la nature de ses éléments constitutifs ;
- les interactions entre ces derniers ;
- sa frontière, c'est-à-dire le critère d'appartenance au système (déterminant si une entité
appartient au système ou fait au contraire partie de son environnement) ;
- ses interactions avec son environnement. (NGAMB. T ,2016). Un système peut être
défini comme « une unité globale organisée d’interrelations entre éléments, actions, ou
individus » Morin (1977) ou encore « un ensemble d’éléments en interaction
dynamique, organisés en fonction d’un but » Rosnay (1975). Selon le Fond des Nations
Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), « le système se définit par la
combinaison (par la nature et les productions), de ses activités productives et de ses
moyens de production ».
De ce fait, on peut définir un système par une limite (séparant les éléments à l’intérieur
du système de leur environnement), des flux entrant et sortant du système, des stocks de
matière et d’énergie dans le système assurant sa régulation et par un « objectif »,
résumant la finalité de ces flux et interactions, leur raison d’être (anonyme, 2004).
 Système de production :
Selon la FAO, un système de production agricole est une représentation qui s’approche
de la réalité dont nous disposons sur la manière de penser et de décider des agriculteurs.
Les systèmes de production doivent faire face à un enjeu majeur : la notion de la
durabilité des systèmes de production. C’est un mode de combinaison entre terre, force
et moyens de travail à des fins de production végétales ou animales communs à un
ensemble d’exploitation. Il se caractérise, entre autres, par les voies (techniques) et les
moyens (main-d’œuvre, capital..) employés, mais également par les niveaux de
production atteints. Le ménage, ses ressources, les flux de ressources et les interactions
au niveau de l’exploitation agricole constituent ensemble le système de production.

17
Mais selon (Jouve, 1992), un système de production agricole est défini comme « un
ensemble structuré de moyens de production (travail, terre, équipement) combinés entre
eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs
et besoins de l’exploitant (ou du chef de l’unité de production) et de sa famille ». Il se
caractérise, entre autres, par les voies (techniques...) et les moyens (main d’œuvre,
capital...) employés, mais également par les niveaux de production atteints. Le ménage,
ses ressources, les flux de ressources et les interactions au niveau de l’exploitation
agricole constituent ensemble le système de production.
Un système se caractérise par la nature des productions, de la force du travail
(qualification), des moyens de travail mis en œuvre et par leurs proportions (Rebous,
1976).
Dans le contexte agricole africain, le système de production peut être précisé comme
une combinaison des moyens de production organisée par un chef d’exploitation inséré
dans un groupe familial, en vue d’atteindre un certain nombre d’objectifs
(FILLONNEAU, 1981).
BADOUIN (1987) enrichit ce concept en intégrant l’environnement parmi les
ressources productives. En effet, il énonce que « le système de production se rapporte
aux combinaisons productives, aux dosages opérés à l’intérieur de ces combinaisons
entre les principales ressources productives : les ressources naturelles, le travail, les
consommations intermédiaires et les biens d’équipement.»
Donc un système de production comme étant un regroupement de systèmes
d'exploitations individuels disposant à peu près d'un même niveau de ressources,
pratiquant les mêmes modes de productions, bénéficiant des mêmes sources de
subsistance et assujettis aux mêmes contraintes pour lesquels des stratégies et
interventions de développement similaires peuvent être élaborées.

 Système agraire :
C’est un type d’agriculture historiquement constitué et géographiquement localisé,
composé d’un écosystème cultivé caractéristique et d’un système productif défini, celui-
ci permettant d’exploiter durablement la fertilité de l’écosystème cultivé correspondant
(Mobaye et Routard, 1997).
Le système agraire est le bilan des cultures et des élevages pratiqués et des moyens mis
en œuvre (P. GEORGE).

18
Selon A. MEYNIER(1958) l’expression recouvre toutes les formes d’utilisation du sol
et la manière d’assurer cette utilisation.
Donc le système agraire peut-être définit comme l’ensemble des modalités mises en
œuvre sur des parcelles traitées de la même manière.
 Système de production agricole :
Selon la FAO, un système de production agricole est la représentation qui s'approche de
la réalité dont nous disposons sur la manière de penser et de décider des agriculteurs. Le
système de production d’une exploitation se définit par la combinaison (la nature et les
proportions) de ses activités productives et de ses moyens de productions.
Le système de production agricoles peut être défini comme : « l'ensemble des
productions végétales et des facteurs de production (terre, capital, travail) que le
producteur gère de manière à satisfaire ses objectifs socioéconomiques et culturels au
niveau de son exploitation » Tourte (1978).
 Système de culture :
Le système de culture est l'ensemble des modalités mises en œuvre sur des parcelles
traitées de manière identique. Chaque système de culture se définit par la nature des
cultures, leur ordre de succession et les itinéraires techniques appliqués à ces différentes
cultures, ce qui inclut par exemple le choix des variétés pour les cultures retenues
(SEBILLOTTE, 1976) citée par T.NGAMB, 2015/2016
Selon Daumier (1985), « le système de culture est la combinaison de la force de travail
et des moyens mis en œuvre pour obtenir une ou plusieurs productions végétales. C'est
une surface homogène du point de vue des cultures pratiquées, de l'ordre de succession
de celles-ci et des techniques mises en œuvre ». »

Agriculture :

Selon PIERRE GEORGE, le travail de la terre pour produire des plantes et des animaux
utiles, définit l’agriculture. L’agriculture se distingue du nomadisme, en ce sens qu’elle
crée des produits vivants au lieu de la prédation et en ce qu’elle est fixée sur un
territoire au lieu de l’errance.
C’est une activité économique dont la particularité est de s’ancrer dans un milieu
biophysique et climatique donné (P. LHOSTE) citée par (Ferraton. N et TOUZARD. I,
2009)
Elle se définit comme un ensemble des travaux dont le sol fait l’objet en vue d’une
production végétale. Plus généralement ensemble des activités développées par
19
l’homme, dans un milieu biologique et socio-économique donné, pour obtenir les
produits végétaux et animaux qui lui sont utiles, en particulier ceux destinés à son
alimentation (Google). Selon Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft
Corporation, l’agriculture c’est l’ensemble des activités concernant la domestication des
plantes et des animaux, destinées à tirer de la terre des productions utiles à l’homme,
notamment sur le plan alimentaire.
De ce fait l’agriculture se définit comme l’ensemble des travaux transformant le milieu
rural pour la production de végétaux et d’animaux utiles à l’homme.

V. METHODOLOGIE DE RECHERCHE :

La méthodologie reste une étape fondamentale de notre travail. D’ailleurs toute


recherche scientifique nécessite une méthode. BEAUD.M (2003) disait « Pas de
recherche sans méthode ». Cette démarche méthodologique nous permet de bien mener
notre recherche. Notre travail sera scindé en trois (3) parties à savoir la revue
documentaire, la collecte des données et traitement des données. Nous utiliserons la
méthode qualitative.

1-La revue documentaire

Elle est le premier pas que nous avons effectué et qui nous a permis de faire notre
recherche de façon convenable. Durant cette revue, nous avons consulté plusieurs
ouvrages, des mémoires de maitrise, des thèses, des sites internet, des rapports et des
articles qui sont en rapport direct avec notre sujet de recherche. Pour accéder à ces
documents qui ne sont pas tous sur une même place, nous nous sommes rendus dans
certains lieux tels que la bibliothèque universitaire centrale, la bibliothèque du
département de Géographie, la salle de travail du département de Géographie, la
bibliothèque de l’ENDA-TIERS monde. La bibliothèque universitaire centrale et la salle
de travail du département de Géographie sont les deux lieux où nous avons consenti
plus de temps.
L’accès aux documents est un obstacle que nous avons fait face durant notre recherche.
Mais le problème majeur c’est l’absence presque totale des documents sur notre zone
d’étude qui est la commune de OUDALAYE et qui aborde typiquement notre

20
problématique qui est la caractérisation du système de production agricole de cette
commune nouvelle.

2- Collecte de données

La collecte de données nécessite une descente sur la zone d’étude dès l’année prochaine
pour avoir des informations plus fiables pour l’accomplissement de notre projet de
recherche. Ce travail sur le terrain nous permet de combler le déficit documentaire et
d’aller en contact direct avec notre zone d’étude. Il s’agira des discussions avec la
population concernée c'est-à-dire les chefs de village, les notables, les ASC, les
groupements féminins mais aussi toutes les organisations qui interviennent dans notre
domaine d’étude qui vont nous donner des informations plus détaillées. Pendant cette
étape, nous allons procéder à des enquêtes qualitatives et quantitatives.
a) l’élaboration d’un questionnaire :
Nous dresserons un type de questionnaire destiné à la population ciblée dans la
commune de Ouda laye en respectant strictement les objectifs et les hypothèses de
recherche dégagés dans le plan.

b)l’échantillonnage :
Il sera ici question d’enquête de la population déjà dans la commune avec deux
méthodes qu’on peut utiliser : l’enquête qualitative avec l’entretien et l’enquête
quantitative par le questionnaire. Cet échantillonnage permettra de vérifier les objectifs
et les hypothèses de recherche.

3-Traitement des données

C’est l’ultime phase de notre recherche. Apres avoir recueilli toutes les informations,
nous procèderons au traitement de celles-ci. Pour cela, nous utiliserons des outils
informatiques. Il s’agira des logiciels tels que le SPHINX, le SPSS, WORD et EXCEL.
Le logiciel Word nous permettra de faire la saisie, le SPHINX et le SPSS nous aideront
à effectuer le dépouillement des données issues de l’enquête et leur analyse. L’EXCEL
quant à lui sera utilisé pour faire des représentations graphiques.

21
CONCLUSION
Tout au long de notre travail, on a pu démontrer que la caractérisation du système de
production agricole permet d’identifier une réelle vulnérabilité dans le secteur agricole.
Les activités agricoles se déroulement pendant la saison des pluies qui ne dure que 2 à 5
mois selon les zones éco-géographiques. L’agriculture du Sénégal dépend largement des
pluies. Donc l’étude de la caractérisation du système de production agricole reste un
enjeu de taille qu’il faut décortiquer pour pouvoir améliorer les interventions dans la
recherche du secteur agricole pour identifier les principales causes de la réduction des
productions agricoles et d’apporter des solutions pour booster les rendements agricoles.
Le gouvernement du Sénégal a tenté à maintes reprises plusieurs politiques agricoles
mais aucune des politiques n’a permis d’avoir la sécurité alimentaire. D’ailleurs cette
insécurité alimentaire est très présente dans le milieu rural. Une agriculture bien
caractérisée, et d’hommes qualifiés avec une bonne maîtrise de l’eau devront permettre
d’augmenter les productions agricoles. La maitrise de l’eau permettra que l’agriculture
soit moins tributaire des aléas climatiques
Notre zone d’étude qui est Ouda laye une zone de production agricole et d’élevage.
Cette zone reste de nos jours dominée par une agriculture pluviale pratiquée par la
majeure partie de la population. L’agriculture est pratiquée dans un environnement de
plus en plus dégradé du fait des aléas climatiques et un manque d’intrants agricoles et
du professionnalisme des paysans producteurs. Cette situation est la même dans la
commune de Oudalaye. De ce fait les paysans producteurs de Ouda laye font face à une
baisse des rendements agricoles

22
PLAN DE TRAVAIL MASTER 2

Introduction Générale

Première partie : Présentation générale de la commune de Oudalaye

Chapitre I : Le cadre physique

Chapitre II : Le cadre humain

Deuxième partie : Diagnostic du système de culture de Oudalaye

Chapitre I : Typologie du système de culture

Chapitre II : L’évolution et les handicaps du système de culture de Oudalaye

Troisième Partie : Les stratégies mises en place

Chapitre I : Stratégies des populations

Chapitre II : Stratégies politiques

23
BIBLIOGRAPHIE :
ANSD ; Service Régional de la Statistique et de la Démographie de Matam : Situation
Economique et Sociale Régionale, 2013 ; 10 pages

BOSERUP. E Evolution agraire et pression démographique. ; 1970 ; Paris,


Flammarion, 206p
DIAGNE. Aminata : La commercialisation de l’arachide au Sénégal : Enjeux,
Contraintes et Perspectives : Une étude dans le bassin arachidier ; Ucad 2013/2014,
109 pages.
Bâ. Babacar : Agriculture et insécurité alimentaire au SENEGAL ; juillet 2010.
350pages
BADOUIN. Robert : Les agricultures de subsistances et le développement
économique. Ed. A. Pedone13.Rue Soufflot Paris 204pages.
Bell oncle G. 1979. Quel Développement Rural pour l'Afrique Noire?, Nouvelles
Editions Africaines, 209 p
C .Retîntes, B. Haver kart et A. Waters Brayer : Une agriculture pour demain :
Introduction à une agriculture durable avec peu d’intrants externes; 473 pages
DAPSA : Revue Conjointe du Secteur Agricole ; 2015, 133 pages
DIOP Oumar : L’exploitation agricole face aux besoins de la famille paysanne dans la
région de Kaolack au Sénégal, Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA-
THIES, 2006,81pages
DIOP. M, 1996 : A Propos de la Durée de la Saison des Pluies au Sénégal.Cah.
Sécheresse, Vol n°7
FAO : Examen des Politiques Relatives aux produits Alimentaires ; Rome, 2001,
107pages
FAO, République du SENEGAL ; Document de synthèse : Caractérisation des
systèmes de production agricole au SENEGAL, avril 2007, 38 pages
FERRATON. N et TOUZARD. E : Comprendre l’Agriculture Familiale : Diagnostic
des Systèmes de Production ; ed : chantal Guiot ; Juin 2009 ; 123 pages.
GAYE Ndickou : Etude diagnostique d’une nouvelle commune de Ranérou
Gosselin A. 1970. Développement et tradition dans les sociétés rurales africaines,
Genève, B.I.T, 343 p.
KOULIBALY. Sankoura : Etude des systèmes de production agricole dans le terroir
de Bagadadji (Région de KOLDA), Ucad.2009-2010
24
MEISTER Albert, 1966. L’Afrique peut-elle partir ? Changement social et
développement en Afrique orientale. Paris, Éditions du Seuil, 450 p.
Ministère de l’Economie, des Finances et du plan : Politique Agricole, productivité et
Croissance à long Terme Au Sénégal : Document d’étude N°25 ; 2013
PELISSIER P. 1966 : Les paysans du Sénégal. Les civilisations agraires du Cayor à la
casamance St-Yrieix : Impr. Fabrègue, 939p.
RAPPORT DEFINITIF RGPHAE : Recensement Général de la Population et
de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage au Sénégal 2013 ;
SARR. Magatte : La gestion des ressources naturelles au contact aire
protégée/Territoire communautaire dans le Ferlo Sud : Le cas de la communauté rurale
de OUDALLAH, 2004-2005 ; 90pages
SEBILLOTE M : Jachère, système de culture, système de production : méthodologie
d’étude. In : actes des journées d’études Agronomie- sciences humaines, 5-6 juillet,
Institut national agronomique de Paris-Grignon, Journal d’Agriculture Tropicale et de
Botanique Appliquée ; 1976, 264 pages
REBOUS C : Mode de Production et système de culture et élevage, Economie Rural ;
112 pages
STESENS. J : Analyse technique et économique des systèmes de production agricole
au Nord de la COTE D’IVOIRE. Thèse de Doctorat No.530 à la faculté des sciences
Biologiques Appliquées de la KU Leuven, sept 2002; 285pages
TOP Arame : Evolution des systèmes de production dans un contexte da changement
climatique et des migrations et effet de genre dans les trois zones éco-géographiques de
la région de Matam au SENEGAL ; juin 2014, 523pages ; université de Toulouse 2 Le
Mirail (UT2 Le Mirail) ;
THIAO Magatte : Système de culture et la mutation des paysages ruraux dans la
communauté rurale de MEOUANE de 1980 à 212 ; Ucad.2011-2012,140pages
THIERNO NGAMB : Métabolisme territorial : Typologie et Caractérisation des
systèmes de production dans les zones agro-écologiques du Sénégal, UGB 2015/2016 ;
57 pages
VICTORIA Silvia .P. Les Paysans Sont de Retour ; 2005

AUTRES SOURCES
ENCARTA 2009
Dictionnaire de P. GEORGES
25
TABLE DES MATIERES :

SIGLES ET ACCRONYMES .................................................................................................II

INTRODUCTION ................................................................................................................... 1

I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE : .............................................................. 3

II. PROBLEMATIQUE ....................................................................................................... 4

a. Contexte ........................................................................................................................ 4

b. JUSTUFICATION ........................................................................................................ 9

c. OBJECTIF GENERAL ............................................................................................... 11

c-1. OBJECTIFS SPECIFIQUES ........................................................................................ 11

c-2. HYPOTHESES ............................................................................................................. 11

III. REVUE LITTERAIRE : ............................................................................................... 12

IV. DISCUTION DES CONCEPTS : ................................................................................. 17

V. METHODOLOGIE DE RECHERCHE : ...................................................................... 20

1-La revue documentaire ..................................................................................................... 20

2- Collecte de données ........................................................................................................... 21

a) l’élaboration d’un questionnaire : ................................................................................. 21

b) l’échantillonnage : ......................................................................................................... 21

3-Traitement des données ...................................................................................................... 21

CONCLUSION ...................................................................................................................... 22

PLAN DE TRAVAIL MASTER 2 ........................................................................................ 23

BIBLIOGRAPHIE : ............................................................................................................... 24

TABLE DES MATIERES : ................................................................................................... 26

26

Vous aimerez peut-être aussi