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Biochimie et biologie moléculaire

2021 ; 6(4) : 79­91
http://www.sciencepublishinggroup.com/j/bmb doi :
10.11648/j.bmb.20210604.11 ISSN :
2575­5064 (imprimé) ; ISSN : 2575­5048 (en ligne)

Effets de l’exploitation minière illégale sur l’environnement, l’économie et

Productivité agricole
Peter Suglo1, *, Paul Effah2, Alfred Amponsah Acheampong1 , Raymond Sunkari3 , Anthony Yeboah4
1Centre de co­innovation pour la foresterie durable dans le sud de la Chine, Collège de biologie et d'environnement, Université forestière de Nanjing,
Nankin, Chine
2Département d'économie agricole, d'agro­industrie et de vulgarisation, Université des sciences et technologies Kwame Nkrumah, Kumasi,
Ghana

3Département de biotechnologie, Faculté des biosciences, Université d'études sur le développement, Campus de Nyankpala, Tamale, Ghana
4Collège de génie civil, Université forestière de Nanjing, Nanjing, Chine

Adresse e­mail:

*Auteur correspondant

Pour citer cet article : Peter

Suglo, Paul Effah, Alfred Amponsah Acheampong, Raymond Sunkari, Anthony Yeboah. Effets de l'exploitation minière illégale sur l'environnement,
l'économie et la productivité agricole. Biochimie et biologie moléculaire. Vol. 6, n° 4, 2021, p. 79­91. est ce que je:
10.11648/j.bmb.20210604.11

Reçu : 27 juillet 2021 ; Accepté : 10 août 2021 ; Publié : 16 octobre 2021

Résumé : L'exploitation minière des minéraux a énormément contribué aux économies de la plupart des pays africains. Cependant, les activités
impliquées dans ces secteurs se sont tournées vers la chasse à notre environnement et à la vie humaine en raison du manque de réglementation
dans ce secteur. Cet article passe en revue les effets de l’exploitation minière illégale sur l’environnement, l’économie et la productivité agricole
au Ghana. L'analyse a utilisé des mots clés dans la phase initiale pour obtenir des articles pertinents ; Articles évalués par des pairs et non
évalués, publiés et non publiés, ainsi que d'autres articles provenant de sources médiatiques réputées. Les résultats de l'étude ont révélé qu'au
Ghana, tout comme dans la plupart des pays africains, l'exploitation minière artisanale et à petite échelle a contribué positivement à l'économie
par la création d'emplois, l'augmentation de la production minière, en particulier l'or, et simultanément l'augmentation du PIB du pays. Néanmoins,
les inconvénients des activités minières à petite échelle non enregistrées et non réglementées éclipsent les avantages qui en découlent. Les
aspects négatifs notables associés à l'exploitation minière artisanale et à petite échelle comprennent : la perte de revenus miniers due à la
contrebande, l'insécurité alimentaire, la destruction des eaux de surface et souterraines par la contamination toxique et la pollution causée par la
boue et les sédiments, la pollution atmosphérique et sonore et la destruction de la biodiversité, y compris la biodiversité naturelle. la flore, la faune et les espèc
La mort, les blessures, les maladies respiratoires et cutanées, la perte auditive due au bruit, le stress physique et psychologique, le paludisme et le
VIH font partie des héritages courants de l’exploitation minière illégale. Entre autres recommandations, l'étude suggère que les auteurs d'activités
minières illégales soient dûment punis conformément à la loi. En outre, les concessions minières à petite échelle, dûment enregistrées et
réglementées, devraient être délimitées pour éviter tout empiètement sur les réserves forestières, les terres agricoles et les cours d'eau.

Mots clés : Ghana, exploitation minière illégale, Galamsey, agriculture, coût économique, impact environnemental, santé

développements. Malheureusement, les choix de la plupart des êtres

1. Introduction humains sont devenus les principales forces à l'origine de la dégradation
L'interaction entre l'homme et l'environnement est un phénomène de l'environnement et du changement climatique. Il ne fait aucun doute
que l’exploration de l’environnement présente de vastes opportunités
essentiel de la vie et, selon Ostergren et Le Bossé, plusieurs implications
de croissance économique. Cependant, le changement de perspective
l'accompagnent [1]. Ils ont également souligné que l'environnement
de l’investigation à l’exploitation des ressources environnementales ne
offre aux humains des possibilités infinies sur la base desquelles ils
peut être négligé. Les générations futures subiront donc les
font des choix impératifs largement influencés par les facteurs culturels
conséquences de mauvais choix écologiques, peu importe
et technologiques.
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80 Peter Suglo et al. : Effets de l'exploitation minière illégale sur l'environnement, l'économie et la productivité agricole
le niveau de croissance économique [2].
Au cours des dernières décennies, le secteur minier du Ghana a connu une
dynamique d’exploration qui pourrait être décrite comme contreproductive pour
la durabilité environnementale. Les activités illégales de l'exploitation minière
artisanale, communément connues au Ghana sous le nom de « Galamsey »,
ont été soumises aux chercheurs et aux décideurs politiques ; cependant, les
efforts visant à lutter contre les impacts causés par les opérations du secteur
ont été embourbés. À la lumière de cela, les effets des opérations minières
illégales au Ghana devraient être davantage soulignés afin d’obtenir les
réparations nécessaires. Cette étude se concentre objectivement sur l'impact
de l'exploitation minière illégale sur la productivité agricole et l'économie du
Ghana. L’objectif ultime est de mettre l’accent sur le coût économique de
l’exploitation minière illégale et sur la manière dont l’exploitation minière affecte
la sécurité alimentaire de la population locale afin de sensibiliser aux mesures
correctives nécessaires.
L'étude reposait principalement sur une étude documentaire de
articles et publications pertinents afin d’en tirer des résultats de recherche. Les
résultats par mots clés ont été utilisés pour extraire la littérature pertinente. Les
titres des articles et les résumés ont été utilisés comme présélection pour
inclusion, après quoi un examen plus détaillé du texte intégral a été effectué.
Des documents littéraires, publiés et non publiés, ainsi que des contenus
provenant de publications médiatiques réputées ont été vérifiés et utilisés.
2. L'exploitation minière au Ghana
2.1. Structure et contribution de l'industrie minière à l'économie du Ghana
Le secteur minier au Ghana a une structure complexe et est composé de
mines à grande et petite échelle [3]. Le
Tableau 1. Contribution de l'exploitation minière au PIB du Ghana au cours des trois dernières années (en millions GH
Période janvier 2017 juil. 2017 Janvier 2018
PIB 4612.18 5099.51 4868.27
Source : Économie commerciale (2020).
Akabzaa [4] a rapporté que l'or constitue 90 % de la production minière totale
au Ghana. D'autres minéraux notables extraits au Ghana comprennent le
manganèse, le diamant et la bauxite [3].
L'exploitation minière est une industrie cruciale dans plusieurs pays africains.
des pays. L'Afrique du Sud, premier producteur d'or parmi les pays africains en
septembre 2019, a produit 160 000 kilogrammes d'or en 2019 [13]. Le Minerals
Council South Africa (2020) a publié en 2018 que le secteur minier du pays
contribuait à hauteur de 351 milliards de rands au PIB du pays. L'emploi total
était de 456 438 personnes, chaque personne employée ayant environ neuf
personnes à charge indirectes dont il fallait s'occuper. À côté de l’Afrique du
Sud se trouve le Ghana, suivi du Soudan, du Mali et du Congo, chaque pays
produisant respectivement 120 000 kg, 100 000 kg, 46 000 kg et 39 000 kg d’or
en septembre 2019 [13]. En 2017, l’Initiative pour la Transparence dans les
Industries Extractives (ITIE) a rapporté que la production industrielle d’or au
Mali a augmenté de 23 %. La contribution des industries extractives était de
61 % aux exportations totales, de 5 % au PIB et de 16 % au total des
administrations publiques.
les mines à grande échelle sont composées de sociétés multinationales du
Canada, d'Australie, d'Afrique du Sud et des États­Unis et contrôlent jusqu'à 85
% de l'industrie minière du Ghana [4]. Les 15 % restants sont constitués de
mines à petite échelle, qui comprennent à la fois des opérations minières légales
et artisanales. Le secteur minier à grande échelle emploie 28 000 personnes,
tandis que la petite industrie emploie plus d'un million de personnes directement
engagées dans une mine d'or à petite échelle, et le nombre de personnes à
charge de ces petits mineurs d'or a été estimé à 4 400 000 [5 , 6]. Des
affrontements occasionnels ont été signalés entre les secteurs miniers à grande
et à petite échelle, principalement causés par des conflits concernant l'utilisation
des terres [7, 3].
Entre 1493 et 1600, le Ghana était le premier producteur mondial d'or,
représentant 36 % de la production mondiale totale d'or [8, 3] et s'appelait donc
Gold Coast jusqu'au 4 mars 1957, date à laquelle le nom fut changé en Ghana.
Le secteur minier offre une vaste contribution au développement économique
du Ghana, qui a été largement reconnue [9­11]. La Chambre des Mines du
Ghana [11] a rapporté que le secteur minier a contribué directement à 38,3 %
des recettes totales de l'impôt sur les sociétés du Ghana, à 27,6 % des recettes
publiques, à 6 % du PIB du pays en 2011 et à plus de 40 % des recettes totales
en devises.
Des statistiques récentes montrent que le secteur minier a contribué à 6 290,59
millions de GH au PIB en janvier 2020 après avoir atteint la valeur la plus
élevée depuis 2006 de 7 410,50 millions de GH au quatrième trimestre de
2019. En janvier 2019, la contribution du secteur minier au PIB le secteur a été
déclaré à 5 840,2 millions de GH , tandis que les contributions pour janvier
2018 et janvier 2017 étaient de 4 868,27 millions de GH et 4 612,18 millions
de GH , respectivement. Le tableau 1 présente la contribution au PIB du
secteur minier au cours des trois dernières années [12].
).
juil. 2018 janvier 2019 juil. 2019 janvier 2020
6357.49 5840.2 7247.54 6290.59
revenu. Le Soudan, une autre société minière essentielle en Afrique, a produit
environ 4 % de la production mondiale totale d'or en 2018, et l'exploitation
minière a été déclarée comme un secteur important ayant un large impact sur
l'économie nationale, fournissant des emplois, payant des salaires et générant
de la valeur en les 18 États du pays [14]. Le secteur minier dans les pays
producteurs africains se distingue par la création d’emplois et, en tant que
source importante de moyens de subsistance pour plusieurs ménages, contribue
de manière significative au PIB et aux recettes publiques.
2.2. Aperçu de l’exploitation minière illégale au Ghana
L'exploitation minière artisanale, appelée convenablement Galamsey, est
très dominante dans le secteur minier à petite échelle au Ghana. La Commission
des minéraux du Ghana et Human Rights Watch [15] ont rapporté que
l’exploitation minière artisanale et à petite échelle constitue 34 % de l’exploitation
aurifère au Ghana. Ce secteur comprend les communautés minières, les
migrants, les nomades, les paysans saisonniers et les mineurs licenciés du
secteur à grande échelle [7]. Comme indiqué dans la section précédente,
l'artisanat et
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Le secteur minier à petite échelle emploie plus d'un million de personnes et fait l’or a une implication environnementale négative. Les sections suivantes présentent
vivre 4 400 000 personnes à leur charge. les effets des activités minières illégales sur l'environnement, en particulier
Les dynamiques de pouvoir au sein du secteur minier artisanal tournent autour l'hydrosphère, l'atmosphère et la biosphère.
des acheteurs et sponsors d’or et des propriétaires fonciers collaborant avec les
autorités locales traditionnelles [16, 17]. Ils ont également déclaré que les migrants
3.1.1. Effets de l'exploitation minière illégale sur l'hydrosphère
étrangers ont récemment dominé les opérations minières artisanales, bénéficiant
La nature de l’exploitation minière fait qu’elle consomme, détourne et pollue
largement des ressources minérales du pays. L’extraction de l’or dans ce secteur
sérieusement les ressources en eau [25]. Selon la réforme minière et le rapport
dépend fortement de produits chimiques nocifs comme le mercure et le cyanure.
de la Banque mondiale [26], l'eau est considérée comme « la victime la plus
Ces produits chimiques nocifs détruisent l’équilibre écologique en endommageant
courante de l'exploitation minière ». La Ghana Broadcasting Corporation (GBC),
le paysage, la biodiversité, les habitats, la santé humaine et les plans d’eau [2,
dans son commentaire sur les effets de l'exploitation minière illégale sur
18]. Buxton [19] et Human Rights Watch [15] ont également souligné les
l'environnement et l'économie, a déclaré que le fleuve Tano, qui est la principale
inconvénients de l'exploitation minière artisanale : le secteur se caractérise par le
source d'eau pour plus de 60 % de la population de la région de Brong Ahafo. du
non­respect des protocoles environnementaux, une faible productivité due à des
Ghana, subit gravement l’impact de l’exploitation minière illégale [27]. L'eau douce
compétences et à une qualification inefficaces des mineurs, qui aboutissent
est affectée par l'exploitation minière en raison de l'utilisation de grands volumes
finalement à de faibles revenus dans les salaires.
d'eau pour le traitement du minerai. Une autre dimension à travers laquelle
l'exploitation minière

provoque la pollution de l'eau : les déchets miniers sont rejetés dans les plans
Buxton [19] et Human Rights Watch [15] ont estimé qu’une définition universelle
d'eau et les infiltrations des bassins de résidus et de stériles [28]. Il a été rapporté
de l’exploitation minière artisanale n’a pas encore été reconnue. La définition de
que 5 tonnes de mercure sont rejetées chaque année par les activités minières à
l’exploitation minière à petite échelle diffère souvent et est spécifique à chaque
petite échelle au Ghana [29]. Quatre principaux types d'impact de l'exploitation
pays. Des rapports adaptés d'études seraient utilisés dans ce travail concernant le
minière sur la qualité de l'eau identifiés sont le drainage minier acide, la
Ghana. L'exploitation minière à petite échelle est définie comme « les opérations
contamination par les métaux lourds et la lixiviation, le traitement.
de Ghanéens individuels ou de groupes organisés de Ghanéens (4 à 8 individus),
ou d'une coopérative souvent composée de plusieurs individus, entièrement
pollution chimique, érosion et sédimentation [25].
financées par les ressources ghanéennes dans une certaine limite, et réalisées
Aboka et coll. [28] ont déclaré que les ressources en eau de la municipalité
sur une base complète. ­une base temporelle utilisant un équipement et des outils
d'Obuasi au Ghana avaient été en grande partie compromises, et Yeboah [30] a
simples [20]." Bugnosen [21] a également défini l'exploitation minière à petite
révélé que la plupart des plans d'eau, y compris les ruisseaux et les rivières, ont
échelle comme « la prospection et l'exploitation minière dans une zone désignée
été affectés par la pollution chimique et que plusieurs autres ont été asséchés. Par
et qui utilise des technologies et des méthodes spécialisées n'impliquant pas de
exemple, des recherches menées dans l’Amansie Central, dans la région Ashanti
dépenses substantielles ». [21]. Étant donné que toutes les opérations minières
du Ghana, par Duncan [31] ont enregistré de lourdes charges de plomb (Pb), de
artisanales et à petite échelle (ASM) ne sont pas illégales, il est donc essentiel de
cadmium (Cd) et de fer (Fe) dans la rivière Fena. De même, les recherches
définir l’exploitation minière illégale. The Law Insider Inc. [22] définit l'exploitation
menées par Afum et Owusu [32] dans la rivière Birim au Ghana ont enregistré un
minière illégale comme « la manière d'entreprendre une activité minière »
taux élevé de fer (Fe), supérieur à la norme de l'OMS. Le développement municipal
d’Obuasi rapporté par Aboka et al. [28], déclare que les principaux ruisseaux et
incompatible avec le plan minier/le programme d'exploitation minière, les
rivières de la municipalité (Kwabrafo, Pompo, Nyam, Jimi, Akapori, Wheaseammo
autorisations, les autorisations, y compris le transport et le stockage des minéraux,
et Kunka) ont été largement pollués par l'exploitation minière et d'autres activités
comme l'exige la loi et les règles adoptées en vertu de celle­ci.
humaines. Cela signifie que les habitants locaux, souvent décrits comme pauvres,
dépourvus de ressources essentielles telles que des services de soins de santé et
3. Résultats et discussions d'eau potable [28], seraient confrontés à une menace massive pour leur survie et
leur qualité de vie. Les agriculteurs et les membres des communautés locales qui
3.1. Effets environnementaux de l’exploitation minière illégale
buvaient dans ces rivières et ruisseaux sans traitement en raison de la couleur
La population humaine dépend de l'environnement et claire de l’eau et de sa qualité naturelle ne peuvent plus le faire. La plupart des
ressources naturelles pour survivre. La plupart des Ghanéens des communautés plans d'eau sont devenus brun opaque à cause de la boue et des produits
rurales dépendent directement de l’environnement naturel pour leurs moyens de chimiques.

subsistance. Cependant, les activités minières illégales dans les bassins fluviaux,
les réserves forestières, les anciens sites miniers et d’autres endroits constituent
de grandes menaces environnementales. Hansen et coll. [23] ont déclaré que
l'exploitation minière est l'un des facteurs clés à l'origine du rétrécissement des
forêts tropicales accessibles au Ghana. En outre, Akabzaa et Darimani [4] ont noté
que l'exploitation minière illégale avait laissé la plupart des communautés rurales
du Ghana confrontées à la pollution de l'air et de l'eau et à d'autres formes de
dégradation de l'environnement. Selon The Mining Review Africa [24], l’exploitation
minière illégale en Afrique du Sud a été à l’origine d’incendies souterrains et de
destruction d’infrastructures.
Il a également été déclaré que l'utilisation du mercure dans l'exploitation minière de
composants provenant d’activités minières illégales [33]. La pollution des principaux
systèmes de drainage du Ghana par les activités minières illégales n’affecte pas
uniquement les communautés locales. Cobbina et coll. [34] ont révélé que les
niveaux de turbidité des échantillons d'eau provenant des sources d'eau potable
pour tous les points d'échantillonnage dépassaient les limites maximales
admissibles fixées pour l'eau potable par l'Organisation mondiale de la santé
(OMS).
Cela a été attribué à la pollution due au ruissellement et aux eaux usées.
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82 Peter Suglo et al. : Effets de l'exploitation minière illégale sur l'environnement, l'économie et la productivité agricole
de l’extraction de l’or. La quantité de pollution et les concentrations de produits
chimiques dans les sources d’eau sont si élevées que de grandes quantités de
produits chimiques sont utilisées dans le traitement de l’eau. Cela s'accompagne
de deux revers majeurs ; premièrement, la qualité de l'eau fournie au public est
affectée, et deuxièmement, les compagnies des eaux qui n'ont pas la capacité
financière d'absorber des coûts de fonctionnement aussi élevés arrêtent leurs
opérations [35]. Ce fut un incident choquant lorsque la Ghana Water Company
Limited (GWCL) a temporairement fermé son usine de traitement d'eau à Kyebi,
dans la région orientale, en raison de la pollution extrême de la rivière Birim ; la
principale source d'eau de l'entreprise, causée par les mineurs illégaux [36].
Les eaux de surface sont affectées, mais la qualité des eaux souterraines
est également affectée par les activités minières, notamment lorsque
l’exploitation est illégale. Greentumble [37] a révélé que l’exploitation minière
illégale pouvait conduire à la contamination du sol et des eaux souterraines.
Dans deux communautés étudiées, Sanso et Abompe, les autochtones se sont
plaints du fait que l'eau pompée des
les forages sont inférieurs. Cela a été attribué à la pollution chimique des
aquifères souterrains [28]. L’utilisation de mercure, de cyanure et d’autres
produits chimiques toxiques dans les activités minières illégales, qui ne sont
pas réglementées, laisse derrière elle de grandes quantités de substances
toxiques lorsqu’elles sont rejetées directement dans les ruisseaux et rivières à
proximité.
En revanche, les résidus chimiques s’infiltrent à travers le sol jusqu’à la
nappe phréatique, affectant ainsi la qualité des eaux souterraines.
L’exploitation minière illégale le long des berges des rivières a d’autres
répercussions environnementales. La destruction des berges des rivières et le
détournement du cours naturel des rivières rendent les rivières susceptibles de
déborder après de fortes pluies. Cela a provoqué des inondations dans les
communautés minières, causant des dégâts matériels et des vies humaines,
selon un rapport du Daily Guide Ghana [38]. Mensah [39] a déclaré que le
Ghana, l’Afrique du Sud, la Zambie et de nombreux autres pays africains
subissent une perte continue de masses d’eau à cause de la pollution de l’eau
et de mauvaises pratiques minières.
3.1.2. Effets de l'exploitation minière illégale sur l'atmosphère
Les effets de l’exploitation minière illégale sur l’atmosphère se limiteraient à
l’exploitation minière illégale sur la qualité de l’air ambiant. Comme mentionné
dans les sections précédentes, l’exploitation minière illégale se caractérise par
des produits chimiques nocifs, la destruction du couvert forestier, de la
végétation et d’autres caractéristiques biotiques. Certaines de ces
caractéristiques, comme la forêt, servent de puits de carbone qui atténuent
l'effet de serre [40] et contribuent à la détoxification de l'environnement. La
destruction de ces mécanismes naturels pose donc un grave défi à
l’environnement. Opoku­Ware [41] a signalé une incidence accrue de pollution
atmosphérique à Kenyasi, une communauté minière du Ghana. Il en a attribué
la principale cause aux routes non goudronnées utilisées par les véhicules
lourds pour transporter des machines et autres
l'équipement utilisé dans l'exploitation minière sur les sites miniers. Le
dynamitage de roches contenant des gisements minéraux crée également de
grandes quantités de poussière dans l’atmosphère. Opoku­Ware [41] a en outre
déclaré que les produits chimiques utilisés pour le dynamitage étaient rejetés
dans l'atmosphère et que les communautés voisines avaient été interdites
d'utiliser l'eau de pluie en raison d'un empoisonnement chimique. Akabzaa et
Darimani [4] ont associé l'augmentation des maladies respiratoires
comme le rhume (catarrhe) et la grippe, à la pollution atmosphérique ambiante
causée par l'exploitation minière. La pollution atmosphérique par les particules
au Nigeria provenant de l'exploitation minière illégale a également été
mentionnée par Merem et al. [42].
La pollution sonore est une autre nuisance causée par les activités minières
illégales et l’exploitation minière en général. Cependant, Aboka et al. [28] ont
révélé que les mineurs artisanaux et à petite échelle pourraient être exposés à
un risque substantiel de perte auditive induite par le bruit (NIHL). Alors que 23
% des mineurs d’une grande entreprise minière au Ghana ont souffert de NIHL
[43], 35 % des mineurs artisanaux et à petite échelle au Nicaragua ont souffert
de NIHL [44]. L'impact de la pollution sonore s'étend au­delà du site minier, des
mineurs et de l'environnement proche et affecte éventuellement les habitants
des communautés minières. Certaines causes de pollution sonore provenant
de l'exploitation minière comprennent l'utilisation de dynamite pendant le
processus d'excavation, l'utilisation prolongée de pelles et de pioches, les
broyeurs alimentés par un générateur pour le traitement du minerai, les
équipements de terrassement lourds, entre autres [45].
3.1.3. Effets de l'exploitation minière illégale sur la biosphère
Il existe des preuves solides de la contamination par le mercure et l'arsenic
dans des échantillons biotiques et abiotiques à proximité des sites miniers du
Ghana [46]. L’utilisation de produits chimiques toxiques dans l’exploitation
minière illégale laisse souvent des résidus chimiques dans les sols et les plans
d’eau. Lorsqu’elles sont ingérées par les produits agricoles, alimentaires et
l’eau, ces substances toxiques entraînent de graves conséquences pour la
santé humaine. La présence de produits chimiques toxiques affecte la vie
humaine et l’ensemble de la biodiversité ; plantes, organismes vivants du sol,
espèces aquatiques, mammifères et autres terres
animaux. Cette affirmation est soutenue par Greentumble [37], qui a déclaré
que l'exploitation minière illégale entraîne une grave perte de biodiversité.
L'exploitation minière affecte la santé humaine et pourrait entraîner la mort des
opérateurs en raison de l'inhalation de produits chimiques nocifs ou de
l'absorption de substances toxiques dans le corps par la peau. Les mineurs
illégaux sont également confrontés à un risque immédiat de mort et à des
activités mettant leur vie en danger en raison de l'utilisation de machines
lourdes, de l'exposition aux inondations, aux explosions de gaz et aux
effondrements dans les fosses minières [37]. Il y a eu plusieurs cas où des
centaines de jeunes actifs sont morts à cause d'activités minières illégales.
Adjei et coll. [47] ont rapporté un incident où l'effondrement d'une fosse de
Galamsey a entraîné la perte d'environ 100 vies qui étaient engagées dans une
opération minière illégale à Dunkwa­on­Offin sur la rivière Ofin. De plus, dans
la région d'Ashanti au Ghana, un incident s'est produit dans une communauté
minière, Attaso, où 12 opérateurs de Galamsey se sont retrouvés piégés dans
une mine effondrée, selon le Daily Guide Ghana [38]. Certains risques pour la
santé associés à l'exploitation minière illégale comprennent des affections
respiratoires telles que la silicose, l'amiantose, la pneumoconiose [48] et une
augmentation des maladies rénales, attribuées principalement à l'utilisation du
mercure [33]. Entre 2012 et 2015, plus de 300 mineurs d’or artisanaux et à
petite échelle auraient été morts en Afrique du Sud à cause de l’effondrement
de tunnels aurifères [49].
Des comportements sociaux illicites accompagnent également l’exploitation
minière illégale. Dans son commentaire, le GBC [27] a signalé les comportements
sociaux inacceptables entraînés par l'exploitation minière illégale dans certaines
communautés locales ; prostitution ouverte de filles âgées de 10 à 15 ans, abus
d'alcool, consommation illégale de
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la marijuana et d'autres drogues dures, notamment la cocaïne et l'héroïne. Des vols à
main armée, une baisse des normes éducatives et un mépris flagrant des lois, des
ordonnances et des coutumes aux plus hauts niveaux ont également été signalés. La
question de la prostitution ouverte a également été soutenue par Amponsah­Tawia et
Dartey­Baah [50], qui ont affirmé que plusieurs villes minières du Ghana abritent de
nombreuses travailleuses du sexe, dont la majorité migre vers les communautés
minières pour chercher du travail mais finissent dans la prostitution comme dernier
recours en cas d'absence. Todd [49] a également rapporté qu'entre 2013 et 2017,
environ 200 personnes auraient été tuées à la suite de vols et d'attaques violentes
contre des mineurs illégaux, communément connus sous le nom de « Zama Zamas »,
un terme zoulou indigène qui signifie « ceux qui tentent d'obtenir quelque chose de
rien » pour l'activité minière illégale caractéristique des sites miniers abandonnés. La
ressource humaine est sans aucun doute la ressource la plus cruciale de chaque pays.
La dégénérescence du capital humain et les normes sociales inacceptables associées,
provoquées par l’exploitation minière illégale, constituent une menace sociétale critique
et une menace pour la nation ; aux générations présentes et futures.
3.2. Effets de l’exploitation minière illégale sur l’agriculture
Le secteur agricole du Ghana est considéré comme le secteur le plus critique de
l'économie, employant environ 33,5 pour cent de la main­d'œuvre du pays [51]. Selon
Statista [52], le secteur agricole du Ghana contribue à 18,27 % du PIB du Ghana.
Aboka et coll. [28] le décrivent comme le secteur le plus crucial de l’économie en
Afrique, contribuant à environ 30 pour cent du PIB en 2012 tout en employant la plus
grande proportion du marché du travail. L’exploration du pétrole, de l’or et d’autres
ressources minérales a contribué au déclin de la robustesse du secteur agricole ces
dernières années. L'agriculture est en concurrence avec plusieurs activités d'exploration
de ressources telles que l'utilisation des terres et l'eau, et entraîne donc souvent des
impacts durables de l'exploration des ressources naturelles sur le secteur. Ibrahim [53]
dans une étude sur « L'exploitation minière artisanale au Soudan – Opportunités, défis
et impacts) a constaté que le salaire moyen journalier de la main­d'œuvre agricole est
passé de SDG32 en 2011 à SDG80 en 2013, une augmentation notable.
attribuée au mouvement de la main d’œuvre du secteur agricole vers le secteur minier
artisanal. Cette section présente un examen détaillé des effets des opérations minières
illégales sur le secteur agricole. Il met l'accent sur les effets de l'exploitation minière
illégale sur : la production de terres et de cultures, l’eau d’irrigation et la pêche.
3.2.1. Effets de l'exploitation minière illégale sur les terres et les cultures
Production
L’exploitation minière artisanale et à petite échelle a des impacts durables sur les
terres agricoles et la production végétale. Standing et Hilson [54] ont révélé que
l’exploitation de l’or (dont 34 % provient de l’ASM) affecte les communautés locales en
détruisant les terres agricoles. Sur la base de l'étude menée par Aboka et al. [28], il a
été démontré que les opérations minières illégales provoquent une grave dégradation
des terres. Ils ont découvert les différentes phases des opérations minières qui
affectent l'utilisation des terres à des fins agricoles comme suit. Tout d’abord, de lourds
engins de terrassement enlèvent la couche arable, les arbres et une autre couverture
végétale. Cela prive le
83
terre de ses éléments nutritifs la rendant stérile et improductive pour diverses activités
agricoles. Amponsah­Tawia et Dartey­Baah [50] ont également mentionné l'élimination
de la couche arable et de la végétation par l'excavation de gisements d'or comme
processus de dégradation des terres. Deuxièmement, les roches lourdes et les débris
miniers entravent la croissance des plantes et rendent impossible la culture de ces
terres. Cela a été rapporté dans une communauté minière (Sanso), selon Yeboah [30].
Une autre considération concernant la destruction causée par l’exploitation minière à
l’agriculture concerne l’accessibilité. Les fosses et les trous ou tranchées épais sont
des caractéristiques courantes des activités minières illégales. Les dangers que ces
ouvertures de terre (avec des profondeurs allant de 50 à 70 m) représentent pour la
population locale rendent les terres agricoles affectées inaccessibles à l'agriculture [4].
Il a également été mentionné que la pollution chimique due à l'exploitation minière
illégale a également affecté l'utilisation des terres encore disponibles pour la production
agricole [50]. Les produits chimiques toxiques tels que le cyanure et le mercure utilisés
dans l’exploitation minière rendent le sol impropre à la production agricole. D'autres
études [41, 55] ont également souligné la destruction causée par l'exploitation minière
illégale et l'exploitation minière dans les opérations agricoles en général. À Kenyasi,
l’une des communautés minières du Ghana, Opoku­Ware [41] a découvert que
l’exploitation aurifère aveugle, menée sans aucune évaluation experte des terres et
des roches aurifères potentielles, a causé une destruction massive des terres agricoles.
On pourrait faire valoir que l’exploitation minière (qu’elle soit légale ou illégale)
affecte sans aucun doute les ressources foncières. Opoku­Ware [41]
a révélé que les dommages causés par les activités minières illégales sont plus
prononcés. Ayensu­Ntim et collègues [56]
ont analysé la perte totale de terres agricoles à cause de l'exploitation minière dans
les concessions de Tarkwa, Bogoso/Prestea et Damang. Il a été constaté que 4 935
hectares de terres, représentant 45,42 % du total des terres agricoles au sein des
concessions, ont été perdus.
Au sein des concessions Bogoso/Prestea, Duncan et al. [57], à travers une analyse
chronologique, a révélé qu'entre 1986 et 2006, il y a eu une réduction de l'utilisation
des terres agricoles de 661,54 hectares, soit une réduction de 15,45 %. D’autres
opérations liées à l’exploitation minière affectent de la même manière l’utilisation des
terres à des fins agricoles. Duncan et coll. [57] ont rapporté qu'un total de 335,71
hectares de terres avaient été cédés à des activités liées à l'exploitation minière, telles
que des établissements humains et des routes pour faciliter les opérations minières.
En termes de production agricole, il est indéniable que le déclin de l’utilisation des
terres à des fins agricoles provoqué par l’exploitation minière, en particulier l’exploitation
minière illégale, affecterait la production agricole.
À Obuasi, une ancienne communauté minière de la région Ashanti du Ghana, il a été
signalé que la production alimentaire nationale était faible. Cette situation avait été
attribuée aux activités minières (à grande échelle et ASM) puisque la plupart des terres
arables avaient été soit dégradées, soit réservées à l'exploitation minière à l'avenir. La
production du cacao, l'une des principales cultures économiques du Ghana, est
affectée puisque les agriculteurs vendent leurs plantations de cacao, et pas seulement,
la noix de cajou en plus, pour des activités minières illégales [27]. Il est courant de
s'attendre à un coût élevé de la nourriture et d'autres produits de première nécessité
dans ces zones, car plus que d'habitude, les besoins alimentaires locaux seraient
recherchés sur les marchés éloignés. Dans une étude menée par Amoah­Frimpong
[58] sur les « effets de l'exploitation illégale de l'or sur la disponibilité alimentaire des
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84 Peter Suglo et al. : Effets de l'exploitation minière illégale sur l'environnement, l'économie et la productivité agricole
petits exploitants agricoles" dans la région occidentale du Ghana, il a été constaté
que les prix des denrées alimentaires sur les marchés locaux doublaient à mesure
que la superficie des terres destinées à la production alimentaire nationale diminuait
en raison de la location de terres agricoles pour l'extraction illégale de l'or. La forte
augmentation des prix des denrées alimentaires était due à la rareté. et la nécessité
pour les commerçants de parcourir de longues distances vers d’autres districts pour
transporter de la nourriture à un coût élevé.
3.2.2. Effets de l'exploitation minière illégale sur l'eau d'irrigation et la pêche
Les opérations illégales d’extraction d’or à petite échelle le long des berges des
rivières polluent les plans d’eau et les rendent dangereux pour la santé.
l’usage domestique et d’autres activités [59], y compris l’agriculture.
La pollution chimique des rivières et des plans d’eau résulte du déversement de
mercure issu du processus d’amalgamation mercure­or dans les plans d’eau, du
lavage de la poussière d’or dans les rivières et des déversements de pétrole
provenant des générateurs utilisés pour le forage [59]. En raison de la nature toxique
de ces produits chimiques, la vie aquatique est gravement menacée lorsqu’elle y est
exposée. Amankwah [35] a déclaré que les poissons et autres espèces aquatiques
sont tués ou menacés de mort par la pollution chimique causée par l'extraction
illégale de l'or. Aboka et coll. [28] ont également découvert que les résidents qui
vivaient de la pêche dans la rivière Kwabrafo ont cessé leurs activités prématurément
puisque toutes les espèces de poissons sont mortes à cause de la pêche.
toxification. L’effet combiné des conclusions ci­dessus est si grave qu’il pourrait
potentiellement conduire à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition et à la perte des
moyens de subsistance des habitants locaux.
La qualité de l’eau d’irrigation est un autre sujet de préoccupation soulevé lors
des discussions sur les inconvénients de l’exploitation minière illégale. Amankwah
[35] a en outre déclaré que les opérations minières illégales doivent être arrêtées
car elles affectent la qualité de l'eau d'irrigation. Nukpezah et coll. [60] ont mené une
étude sur « l'impact de l'exploitation minière à petite échelle sur la qualité de l'eau
d'irrigation dans la municipalité centrale d'Asante Akim au Ghana ». Ils ont mesuré
les paramètres physiques et chimiques d’échantillons d’eau provenant de rivières et
de réservoirs exposés aux activités minières illégales. Il a été découvert qu'un certain
nombre de paramètres physicochimiques tels que la turbidité, le pH, la conductivité,
le TDS et les métaux lourds, dont le Pb et le Hg, étaient significativement plus élevés
étant donné un niveau de signification de 5 % pour les échantillons provenant des
sites fluviaux par rapport à ceux provenant des réservoirs. Bien qu'il ait été constaté
que plusieurs des paramètres mesurés se situaient dans la plage acceptable de
qualité de l'eau d'irrigation fixée par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO), le Hg, le Cd, le K et
les niveaux de turbidité se sont révélés supérieurs aux limites autorisées pour la
qualité de l’eau d’irrigation fixées par la FAO. Le niveau élevé de mercure (Hg) n’est
pas surprenant puisque son utilisation dans l’exploitation minière illégale à petite
échelle au Ghana a fait l’objet de nombreuses discussions.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le mercure figure parmi les dix
produits chimiques ou groupes de produits chimiques les plus préoccupants pour la
santé publique. L'exposition au mercure, même en petites quantités, peut
potentiellement causer de graves problèmes de santé. Dans le développement de
l’enfant, dès le plus jeune âge, l’exposition au mercure pourrait constituer une grande
menace. Le mercure pourrait également produire des effets toxiques sur les
systèmes nerveux et immunitaire d'un individu et affecter des organes vitaux
spécifiques tels que les poumons, les reins, les yeux et la peau [61].
3.3. Effets économiques de l’exploitation minière illégale
3.3.1. Gains et pertes économiques liés à l’exploitation minière illégale
L’exploitation minière illégale entraîne également des retombées économiques,
en particulier pour les pauvres des communautés rurales où de telles activités ont
lieu. Yaro [62] et Bagyina [63] ont décrit l'exploitation minière illégale comme une
entreprise motivée par la pauvreté et pratiquée dans plusieurs économies en
développement où une proportion plus importante de la population est peu instruite
et offre peu de possibilités d'emploi. En conséquence, les habitants qui voient les
perspectives de l’exploitation minière illégale l’acceptent à leurs propres risques,
sans analyse minutieuse ni considération des implications à long terme. Du point de
vue des gains économiques, Boadi et al. [64], dans leur recherche « Une analyse de
l'exploitation minière illégale dans la réserve forestière d'Offin, Ghana : Implications
sur les moyens de subsistance des communautés », a révélé que les opérations
minières illégales au sein des communautés marginales ont conduit à une
augmentation des revenus des autochtones de 13 %, soit une augmentation de 13
%. opportunités d'emploi de 6,7% et augmentation des opérations de marché de 2%.
Les mineurs gagnaient un revenu en espèces compris entre 2,9 et 22,9 dollars par
jour. Nwokolo [65] a mentionné qu'en 2017, environ 200 000 Ghanéens qui
soutiennent indirectement environ 3 millions de personnes vivent de l'exploitation
minière artisanale et à petite échelle, faisant du secteur un contributeur important à
l'économie et une source de revenus familiale vitale, en particulier pour les
communautés pauvres. . Nwokolo [65] a révélé que le Ghana aurait dépassé l’Afrique
du Sud en tant que premier producteur d’or en Afrique en mai 2019. L’augmentation
de la production résulte de l’agrégation des activités d’extraction d’or légales et
illégales. Il a également déclaré que l'or représente environ 49 pour cent des
exportations totales du Ghana et contribue pour 8,35 milliards de dollars au PIB de
59 milliards de dollars du pays. Todd (2019) a affirmé que le groupe minier illégal en
Afrique du Sud a une valeur estimée à 21 milliards de rands (920 millions de dollars)
par an. L'industrie minière artisanale et à petite échelle en Afrique du Sud constitue
environ 10 % de la production d'or du pays et emploie environ 30 000 personnes,
dont des femmes et des enfants [66]. Au Mali, le secteur minier illégal emploierait
environ 200 000 personnes engagées dans l’orpaillage et d’autres travaux directs
sur le terrain ou activités connexes [67]. Au Soudan, les revenus de l’exploitation
illégale de l’or ont été enregistrés entre 1 000 et 2 000 SDG (100 à 200 $) par mois
pour 48 % des acteurs, avec seulement 4 % gagnant plus de 3 000 SDG par mois
[53].
Ces chiffres peuvent paraître impressionnants ; cependant, trompeur par rapport
aux coûts financiers, sociaux et autres coûts environnementaux. La technologie
minière [66] a révélé que l’ASM est 90 fois plus dangereuse que les opérations
minières formelles à grande échelle. Mantey et coll. [68] ont expliqué que l'ASM et le
traitement illégaux ont un cycle bien connu ; la découverte, la migration et la
prospérité économique relative sont suivies de près par l’épuisement, l’émigration et
la misère économique. Les impacts environnementaux de l’exploitation minière
illégale se traduisent par des coûts qui affectent l’économie. Il convient également
de noter que les activités minières illégales entraînent également des pertes
économiques directes pour le pays. Tschakert [69] a expliqué qu'environ 300 000 à
500 000 Ghanéens se sont engagés dans
les mines artisanales fonctionnent sans licence officielle et ont contribué à une perte
d'environ 461,1 millions de dollars pour l'économie du Ghana
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Biochimie et biologie moléculaire 2021 ; 6(4) : 79­91 85

depuis 1989. Nwokolo [65] a également affirmé qu’en 2016, on estimait que le Ghana
avait perdu environ 2,2 milliards de dollars en impôts non perçus uniquement à cause
des activités minières illégales. Il a en outre déclaré que le Ghana avait enregistré un
écart de 5 milliards de dollars entre les statistiques commerciales et les exportations
d'or déclarées en 2017. Todd [49] a mentionné que l'Afrique du Sud perd environ 21
milliards de rands (1,38 milliard de dollars) par an à cause des activités minières illégales
en termes de ventes, de taxes et de redevances perdues. . Mining Technology [66] a
également déclaré que de l'or d'une valeur de 7 milliards de rands est passé
clandestinement d'Afrique du Sud vers les pays voisins chaque année. En RD. Au
Congo, il a été rapporté que le pays ne bénéficie pas pleinement de l'industrie minière
de l'or, et il a été estimé qu'entre 75 % et 98 % de l'or extrait dans le pays est transporté
illégalement vers l'Ouganda [70]. La section suivante présente les coûts économiques
associés à l’exploitation minière illégale au Ghana.
3.3.2. Effets de l'exploitation minière illégale sur la sécurité alimentaire
Selon Moseley [71], pendant les saisons des pluies dans les zones rurales d’Afrique
de l’Ouest, les jeunes hommes qui s’adonnent à l’agriculture s’adonnent plutôt à
l’exploitation artisanale de l’or. Plusieurs villages dans certaines régions du Mali, du
Burkina Faso, de la Guinée et du Sénégal seraient peuplés de femmes, d'enfants et de
personnes âgées, tandis que les jeunes hommes partiraient pour s'enrichir dans
l'exploitation artisanale de l'or.
Ibrahim [53] a déclaré qu'en raison de la migration sectorielle de l'agriculture vers l'ASM,
il y avait moins de terres cultivées, un rendement des cultures plus faible, des pénuries
alimentaires et moins d'exportations de produits agricoles. Avec le départ de la
population active du secteur agricole, l’approvisionnement alimentaire national
menacerait la sous­région. L’ASM affecte également la sécurité alimentaire par la
destruction des réserves forestières et des terres agricoles. Boadi et coll. [64] ont
déclaré que dans les cinq années d'activité, l'exploitation minière illégale dans deux
de 2012 à 2016. Cela a par conséquent affecté la contribution du secteur agricole au
PIB du pays.
L'étude a conclu que le galamsey est principalement responsable de la faible production
alimentaire, de la flambée des prix des denrées alimentaires et du coût de la vie élevé,
plus encore dans les régions du Ghana sujettes au galamsey, à travers la dégradation
des terres arables, la pollution des plans d'eau, de l'air. pollution, déplacement de la
main­d’œuvre de l’agriculture vers l’exploitation minière et déplacement des agriculteurs.
Une autre étude d'Aborah [74] sur les « effets de l'exploitation minière à petite
échelle sur la production alimentaire dans la région occidentale d'Amansie
District de la région Ashanti du Ghana" a révélé un déclin constant de la production
alimentaire nationale au cours des cinq années allant de 2008 à 2012. La production de
produits de base tels que le manioc, le plantain, le taro et l'igname a été considérablement
réduite. La production de manioc dans le district a diminué de 18 957 tonnes en 2008 à
10 200 tonnes en 2011, enregistrant une variation de 46 % ; de même, entre ces mêmes
périodes, la production de taro, de plantain et d'igname connaît une réduction de
production de 43 %, 8 % et 82 % , respectivement. Bien que l'étude ait révélé une
production accrue de maïs et de riz, il a été découvert que les communautés dominantes
pour la production de ces cultures n'étaient pas affectées par les activités minières
illégales. Aborah [74] a également découvert que la superficie totale des terres cultivées
dans le Le district a diminué de 12 911 ha à 7 873 ha, ce qui représente une variation
de 39 % entre 2008 et 2011. Ses conclusions ont montré que 50 % des mineurs illégaux
possédaient des concessions de plus de 5 acres, dont la plupart étaient auparavant
utilisées à des fins agricoles. Les résultats ont également montré que 51 % des
agriculteurs locaux ont indiqué que leurs terres agricoles avaient été abandonnées à
des activités minières illégales. En outre, plus de la moitié (59 %) de ces agriculteurs
ont affirmé avoir reçu une compensation insuffisante pour leur perte. Le travail dans
l’agriculture a également été touché puisque la majeure partie de la main­d’œuvre active
était engagée dans le secteur minier illégal.

communautés ghanéennes de la forêt du brise­vent d'Offin

la réserve a entraîné la dégradation de 2,5 Km2 (4,4%) du

superficie totale de la réserve forestière du brise­vent d'Offin. En termes de pourcentage,

il a été rapporté que la dégradation de la ceinture forestière est de 0,88 % par an,
causée uniquement par l'exploitation minière illégale. Il est bien connu que le rôle des
Les communautés à prédominance agraire (environ 90 % des habitants travaillant
réserves forestières dépend des conditions microclimatiques et des régimes
dans l'agriculture) se lancent dans des activités minières illégales menées par des
pluviométriques dans une zone géographique donnée. Appiah et coll. [72] ont estimé
dirigeants locaux influents et des migrants internationaux, exploitent l'environnement
que les communautés locales dépendent des forêts comme source de subsistance.
pour des gains temporaires et vivent le reste des décennies à venir dans une pauvreté
perpétuelle, caractérisée par une eau polluée. corps, terres agricoles dégradées,
plantations perdues (cacao, palmier à huile, plantain, etc.) et mauvaise santé.
Les activités minières illégales dans les réserves forestières constituent un problème
menace importante pour la gestion durable des forêts et a un impact sur les moyens de
Eshun [75] soutient que les communautés minières du Ghana connaissent des niveaux
subsistance des communautés locales [64]. On pourrait donc affirmer que la vaste
de vie néfastes et des conséquences indésirables de l’exploitation minière, telles que la
dégradation de la réserve forestière aurait potentiellement un impact négatif sur les
pollution de l’eau, la perte de terres agricoles et d’emplois. La réduction des activités
opérations agricoles dans les zones d'impact. De plus, Boadi et al. [64] ont déclaré que
agricoles et la destruction des fermes et des terres agricoles existantes signifient
les plantations de cacao et les plans d'eau ont été détruits à cause de l'exploitation
également que l'approvisionnement alimentaire au sein de ces communautés locales
minière illégale et que les activités agricoles au sein des communautés ont été réduites
serait affecté, augmentant ainsi l'insécurité alimentaire et la malnutrition, qui sont
de 90 % à 76 % après des activités minières illégales. Cela donne une image frappante
répandues dans les communautés rurales du Ghana. Mensah [39] a affirmé que
du problème économique causé par l’exploitation minière illégale. Danyo et Osei­Bonsu
l’exploitation minière illégale fait craindre aux communautés l’insécurité alimentaire, car
[73] ont également déclaré que les principales régions de Galamsey du Ghana (Ashanti,
les produits de base cultivés localement doivent être importés des grandes villes.
alors Brong Ahafo, Est, Centre et Ouest) avaient progressivement enregistré une
productivité alimentaire plus faible avec des indices de prix à la consommation
correspondants plus élevés que les moyennes nationales enregistrées au cours de la
période. cinq dernières années, donc, 3.3.3. Coût de la remise en état des terres après une exploitation minière illégale
Les dégâts causés par l'exploitation minière illégale sur les ressources terrestres
sont si énormes qu'il faudrait plusieurs années, ressources et
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86 Peter Suglo et al. : Effets de l'exploitation minière illégale sur l'environnement, l'économie et la productivité agricole

les efforts visant à restaurer les terres, les forêts et les plans d’eau dégradés les fonds et la logistique sont ce dont le gouvernement a besoin pour restaurer
dans leur état naturel ou dans un état appréciable. Les efforts visant à restaurer l’importante dégradation causée. Cependant, ces fonds et cette logistique font
les sites miniers illégaux, à éliminer les mineurs illégaux et à les empêcher de actuellement défaut [76].
revenir sur les sites semblent plus compliqués. Cela nécessite un investissement Les informations sur le coût de la remise en état des mines illégales
financier substantiel dans le capital humain pour fournir des moyens de abandonnées et des ressources terrestres et hydriques dégradées dans d’autres
subsistance alternatifs, mieux lotis que l'exploitation minière illégale ou plus pays africains sont difficilement disponibles. La section suivante examine donc
durables, une éducation et une sensibilisation appropriées des citoyens, entre les différents moyens adoptés par les pays dans le processus de remise en état.
autres. L’Initiative pour la transparence des industries extractives du Ghana
(GHEITI) a déclaré que même si le gouvernement a réussi à éliminer des milliers
3.3.4. Coût de l'ASM sur la santé humaine ­ Eau, nourriture et air Les implications
de mineurs illégaux à petite échelle, dont la majorité sont des étrangers, la tâche
sanitaires de l'exploitation minière illégale ont été
colossale consistant à réparer les dégâts causés reste encore à accomplir [76 ].
résumés brièvement dans certaines sections ci­dessus. Cette section donne
M. John Peter Amewu, alors ministre des Terres et des Ressources naturelles,
cependant un aperçu détaillé des inconvénients de l’ASM sur la santé.
a rapporté en 2017 dans les médias que le gouvernement du Ghana aurait
L’exploitation minière, en général, comporte des problèmes de santé associés.
besoin de 60 000 GH (10 371,65 $) pour restaurer un hectare de terre
Cependant, il s’avère que l’exploitation minière artisanale et à petite échelle
dégradée causée par des activités minières illégales.
présente le plus grand risque pour la santé des individus et des sociétés [78].
L’exploitation minière illégale pose un grave problème de santé dont le coût est
très élevé par rapport aux avantages qu’elle procure. Basu et coll. [45] ont
Il a en outre déclaré que 238 000 kilomètres carrés de terres du pays,
mentionné que l’exploitation minière illégale est confrontée à des problèmes de
représentant environ 4 % de la superficie totale du pays, avaient été dégradés
santé particuliers que l’on ne retrouve pas dans les activités minières à grande échelle.
et qu'il faudrait des millions de dollars pour remettre en état ces terres dégradées,
Ceux­ci inclus; risques psychosociaux, cardiovasculaires, respiratoires et
nettoyer les plans d'eau qui ont été pollués et fournir des moyens de subsistance
sexuels. Les questions concernant la nutrition, l'eau et l'assainissement ont
alternatifs aux mineurs artisanaux et à petite échelle [77].
également été évoquées. Ceux­ci, selon Basu et al. [45] aboutissant à une
incidence accrue du paludisme, des affections des voies respiratoires supérieures
Mantey et coll. [68], dans leurs recherches sur la « stratégie de remise en
telles que la tuberculose pulmonaire et la silicose, ainsi que des maladies de la
état des coûts et de déclassement des opérations de Galamsey dans 11 MDA
peau. Les blessures sur les sites miniers et les accidents ont également été
sélectionnés de la région occidentale du Ghana », ont révélé qu'une valeur
mentionnés parmi les risques globaux pour la santé liés à l’exploitation illégale
monétaire totale de 987 707 164,53 GH (171 476 937,19 $) serait nécessaire
de l’or à petite échelle. D'autres études [79­81] ont également expliqué que
pour restaurer les terres dans la zone de recherche affectée par les opérations
l'exploitation minière présente de graves risques pour la santé des populations
de Galamsey vers des États plus proches de leurs formes originales. L'estimation
locales à l'échelle mondiale à travers l'érosion, la création de dolines, la
des coûts comprend l'élimination des mineurs illégaux et la restriction de l'accès
déforestation, la perte de biodiversité, l'utilisation importante de l'eau, la
aux sites miniers au grand public. Cela implique également le coût de la gestion
construction de barrages sur les rivières et les étangs, l'élimination des eaux
du drainage à long terme, la démolition et l'enlèvement des infrastructures
usées et du sol. pollution des eaux souterraines et de surface par drainage
utilisées dans les opérations de Galamsey, le remblayage des fosses à ciel
minier acide. La pollution des eaux de surface et souterraines par des produits
ouvert et le scellement des trous, le coût de l'étude des caractéristiques/
chimiques toxiques tels que le mercure et le cyanure a été largement débattue.
géochimie du site, du pompage et du traitement des eaux polluées, des sites
Les barrages sur les rivières et la stagnation de l'eau affectent la qualité des
réhabilités. , les coûts généraux et la maintenance, entre autres. Nwokolo [65] a
eaux de surface pour les populations rurales et créent un environnement propice
également mentionné qu'une estimation monétaire de 250 millions de dollars
à la reproduction des moustiques, d'où la mention du paludisme parmi les
est nécessaire pour récupérer les terres dégradées et les plans d'eau pollués
implications sanitaires de l'ASM. Selon [80], des activités telles que les
causés par l'exploitation du Galamsey dans la seule région occidentale du
inondations (souvent favorisées par le détournement des cours d'eau et
Ghana. Le coût de la remise en état pourrait être si élevé du point de vue
l'exploitation minière le long des berges), l'érosion, la déforestation et la
national parce que cinq régions ont été principalement touchées par l'exploitation
destruction et l'utilisation des eaux de surface et souterraines exercent une
minière illégale [73].
pression sur la santé des communautés locales, conduisent à une diminution de
la population locale. l’approvisionnement alimentaire et transporte les toxines
dans les chaînes alimentaires. L’utilisation du mercure dans l’exploitation
L’évaluation du coût de la restauration des terres dégradées suite aux
artisanale et à petite échelle de l’or entraîne également une contamination des
activités minières illégales est si énorme qu’il faudra peut­être encore des
environnements locaux par le méthylmercure et des empoisonnements dus à
années pour surmonter les dommages causés avant que les réparations
l’ingestion de ces toxines par le biais d’aliments cultivés localement. Stewart [78]
nécessaires puissent être prises. Mantey et coll. [68] ont déclaré qu'après
a également déclaré que le mercure est nocif et affecte le fonctionnement et le
l'épuisement des réserves d'or facilement exploitables, les sites sont abandonnés
développement du cerveau et du système nerveux, et peut conduire à la maladie
et les autochtones doivent faire face à l'héritage de la dégradation de
de Minamata.
l'environnement et de l'extrême pauvreté.
Le Minerals Council South Africa [82] a déclaré que l’utilisation de méthodes et
La remise en état des terres dégradées au Ghana se heurte à de nombreux
de matériaux exceptionnellement peu respectueux de l’environnement pour le
défis. Le GHEITI a déclaré que personne ne peut être tenu responsable du
raffinage des minéraux mettait en danger la santé des mineurs illégaux.
désordre massif créé par les opérations minières illégales, puisque les mineurs
illégaux abandonnent les sites miniers et les plans d'eau pollués, faisant peser
L'utilisation de poussières chimiques, le dynamitage de roches et de minerais
la responsabilité de la remise en état sur le gouvernement. Il a en outre été
et la destruction incontrôlée de la végétation conduisent également à
déclaré que
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Biochimie et biologie moléculaire 2021 ; 6(4) : 79­91
à l’augmentation des polluants atmosphériques. Stewart [78] a mentionné
que l’exploitation minière est largement responsable de l’augmentation des
particules. Ces particules affectent la qualité de l’air dans un rayon
considérable autour d’une enclave minière.
Csavina et coll. [83] et Meyer et al. [84] ont révélé que l’exploitation minière
joue un rôle important dans la création de poussières et d’aérosols
atmosphériques ainsi que dans le mouvement des polluants métalliques et métalloïdes.
taux d'accidents miniers à petite échelle plus élevés que le taux d'accidents
La dissipation de ces polluants en suspension dans l'air prendrait plusieurs
années et Stewart [78] a également déclaré que ces particules sont souvent
trop lourdes pour voyager loin.
Barbieri et coll. [85] et Zota et al. [86] ont affirmé que les particules sont des
particules grossières qui constituent une part importante des particules de
poussière et, comme elles sont trop lourdes pour être déplacées sur une
longue distance, les travailleurs de la mine et les résidents à proximité en
sont les principales victimes.
Dans certains cas, le mouvement des métaux lourds utilisés dans
des activités minières par dispersion mécanique par l'eau et le vent ont été
enregistrées à quatre kilomètres des sites miniers [87]. Les ménages pauvres
ayant un choix de logement limité vivent à proximité de sites miniers
dangereux et certains même au­dessus de déchets miniers [88]. Dans de
tels cas, les enfants et les femmes enceintes ont été identifiés comme les
plus vulnérables [86, 89] (Zota et al., 2016 ; Lewis et al., 2017). Au Nigeria,
la contamination des aliments par les activités domestiques de transformation
de l’or a conduit à des épidémies aiguës de saturnisme, entraînant la mort
de 400 à 500 enfants de moins de cinq ans, tandis que plusieurs milliers ont
été touchés [90, 91]. Au Ghana, il a été signalé qu'environ 5 tonnes de
mercure sont rejetées chaque année dans l'environnement par les activités
minières à petite échelle [29]. Cela a eu des conséquences néfastes sur la
sécurité alimentaire, car les concentrations de mercure trouvées dans les
poissons de certains cours d'eau pollués étaient trois fois supérieures aux
niveaux considérés comme sûrs par l'Agence américaine de protection de
l'environnement (USEPA), selon Aboka et al. [28]. Dans cinq communautés
minières (Sanso, Anyinam, Anyinamadokrom, Abompe et Tutuka), toutes
situées dans la municipalité d'Obuasi de la région Ashanti du Ghana, des
études ont révélé que les autochtones souffrent de paludisme, de diarrhée,
de fièvre, de rhume, de catarrhe et de maladies de peau. Comparée aux
communautés éloignées des sites miniers, la prévalence des maladies citées
dans les communautés identifiées a été attribuée aux opérations minières
[30]. De plus, dans le district d’Amansie Ouest, de fortes fréquences d’ulcères
de Buruli étaient associées à l’exploitation minière artisanale et à petite
échelle [92]. La perturbation du lit des cours d'eau par l'ASM a été identifiée
comme le mécanisme dominant facilitant la propagation de la maladie (93,
94). La silicose et la perte auditive attribuées à la pollution par le bruit et la
poussière provenant des activités de dynamitage et de forage font partie des
risques sanitaires liés à l'ASM signalés au Ghana [50].
Il a également été avancé que la migration des personnes vers les sites
miniers pour trouver du travail crée souvent des infrastructures médiocres et
des conditions de vie surpeuplées et se caractérise par un manque de
cohésion sociale et de soutien avec un risque accru d'exposition à des agents
pathogènes tels que la tuberculose et le VIH ainsi que du stress. [45]. Le VIH
apparaît lorsque la plupart des migrants, en particulier les femmes, qui se
déplacent vers les communautés minières pour chercher du travail, finissent
souvent comme travailleuses du sexe [50, 95]. Les autres problèmes de
[5] Drechsler, B. (2001). Exploitation minière à petite échelle et développement
santé associés à l'ASM sont minimes dans l'exploitation minière à grande échelle en raison
87
à une mécanisation accrue, notamment des maux de dos et des douleurs
des membres supérieurs et inférieurs [96]. Les fractures et les contusions
sont également des blessures courantes dans l'ASM, avec une augmentation
des taux d'accidents principalement causés par l'effondrement des puits de
mine, les écrasements et les chutes, ainsi que les noyades [45, 97]. Calys­
Tagoe et al. [98] et Long et al. [99] ont affirmé que le Ghana enregistre des
dans les mines à grande échelle des États­Unis et de l'Afrique du Sud.
4. Conclusion et recommandation
Les activités minières illégales s’accompagnent de certains gains.
Plus précisément, l’exploitation minière illégale a contribué à l’emploi, à
l’augmentation de la production minière et au PIB du Ghana. Toutefois, le
coût pour la vie sociale et économique éclipse les avantages et ne doit pas
être négligé. À cause des activités minières à petite échelle non réglementées,
le Ghana a subi de lourdes pertes dans les domaines de l'environnement, de
l'économie ainsi que de la sécurité alimentaire et hydrique. La contrebande
de minéraux est courante dans le secteur et a entraîné une perte de revenus
miniers. L’insécurité alimentaire, la pollution de l’air, des eaux de surface et
souterraines, la destruction de la biodiversité, la perte de vies humaines et
les problèmes médicaux associés, le paludisme et le VIH comptent parmi les
principaux inconvénients de l’exploitation minière illégale. Il est essentiel de
restaurer les terres dégradées et les plans d’eau pollués par l’exploitation
minière illégale, mais le coût est trop énorme pour que le gouvernement
puisse le supporter actuellement.
L'étude recommande que les activités ASM soient enregistrées et
surveillées pour garantir le respect des normes d'utilisation des produits
chimiques et pour éviter l'évasion fiscale et les pertes de revenus miniers
pour le pays. Les auteurs d'activités minières illégales doivent être dûment
punis conformément à la loi. En outre, les concessions minières à petite
échelle devraient être délimitées pour éviter tout empiètement sur les
réserves forestières, les terres agricoles et les cours d'eau. En collaboration
avec les différents organismes de réglementation tels que la Commission
des terres et des minéraux et l'Agence de protection de l'environnement, les
associations de mineurs devraient collaborer pour restaurer les terres et les
plans d'eau dégradés.
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