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Politique des ressources 83 (2023) 103694

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Exploitation minière et agriculture à petite échelle : preuves du nord­ouest de la Tanzanie

Adrien Poignant
Université de Göteborg, Département d'économie, Vasagatan 1, 41124 Göteborg, Suède

INFOARTICLE ABSTRAIT

Classement JEL : L’expansion rapide de l’exploitation minière à petite échelle (ASM) en Afrique subsaharienne a suscité d’importantes inquiétudes
J13 quant à son impact sur l’économie locale. Même si l’ASM a le potentiel d’augmenter les revenus et de mobiliser des investissements,
L72 bénéficiant en fin de compte aux activités agricoles et aux moyens de subsistance existants, elle peut également avoir des effets
O13
négatifs sur les communautés agricoles locales. Cet article examine l'impact de l'exploitation aurifère à petite échelle sur les
Q12
décisions de production agricole de 965 ménages ruraux du nord­ouest de la Tanzanie entre 2008 et 2012. Contrairement aux
Q15
attentes de retombées positives des investissements de l'ASM vers l'agriculture des petits exploitants, je trouve que les ménages
Q32
agricoles ont tendance à allouer moins de ressources pour l’agriculture et produire moins lorsque des sites d’exploitation aurifère à
Q33
petite échelle émergent à proximité. Cependant, je trouve également des preuves suggérant que l’exposition à l’exploitation aurifère
Mots clés:
à petite échelle entraîne une augmentation de la consommation des ménages, sans produire aucune preuve d’effets négatifs sur la
ASM
scolarisation ou la santé des enfants. Cela implique que l’exploitation minière à petite échelle peut jouer un rôle important dans la
Exploitation minière
réduction de la pauvreté rurale à court et moyen terme.
Agriculture
Or
Tanzanie

1. Introduction
L’exploitation minière à petite échelle modifie rapidement le paysage économique de
l’Afrique subsaharienne rurale. Dans de nombreux endroits, elle est devenue la plus grande
source d’emplois en dehors de l’agriculture, et des millions de personnes en dépendent
actuellement pour leur subsistance (Hilson, 2009, 2016). Mais quel rôle jouent les activités non
agricoles comme l’exploitation minière à petite échelle dans les économies pauvres et à
prédominance agricole où elles émergent ? Il est reconnu depuis longtemps que l’exploitation
minière à petite échelle peut générer de nouvelles opportunités d’emploi et des salaires plus
élevés (Labonne, 2014), mais aussi des conditions de travail dangereuses, le travail des
enfants et des dommages environnementaux (Potter et Lupilya, 2016 ; Aryee et al., 2003). .
L’impact économique de l’exploitation minière à petite échelle sur les communautés locales,
y compris ses conséquences sur les principaux indicateurs de développement tels que
l’investissement dans l’éducation et la santé, est ambigu à la fois empiriquement et
théoriquement. Une question clé à cet égard est de savoir comment l’exploitation minière à
petite échelle interagit avec les moyens de subsistance agricoles préexistants des populations
rurales. D’une part, l’exploitation minière à petite échelle pourrait nuire à l’agriculture en raison
de la dégradation des terres et de la pollution de l’eau, et initier un retrait de la production
agricole alors que les agriculteurs réaffectent leurs ressources ailleurs (Ofosu et al., 2020).
Toutefois, l’exploitation minière à petite échelle pourrait également être complémentaire à
l’agriculture locale. Supplémentaire
les revenus miniers peuvent augmenter les liquidités des ménages agricoles, atténuer les
contraintes de crédit lors de l’achat d’intrants agricoles et fournir aux petits exploitants agricoles
une assurance informelle (Aizawa, 2016). La possibilité de telles retombées positives au sein
des ménages fait naître l’espoir que l’exploitation minière à petite échelle pourrait contribuer à
accélérer le développement agricole.
Cet article offre de nouvelles preuves sur la relation entre l’exploitation minière à petite
échelle et l’agriculture en utilisant les données d’une récente ruée vers l’or dans le nord­ouest
de la Tanzanie. La croissance de l’exploitation aurifère à petite échelle en Tanzanie a été tirée
par les mineurs et les prospecteurs migrants cherchant à développer de nouveaux gisements
d’or à travers la campagne (Jønsson et Bryce­son, 2009). Cela a entraîné une augmentation
soudaine de l’activité d’extraction d’or à petite échelle dans certaines zones, tandis que d’autres
zones similaires sont restées largement épargnées. Le cadre empirique de cet article repose
sur une conception de différences dans les différences qui suit les décisions de production
agricole des agriculteurs au fil du temps. Il combine des données géocodées sur les demandes
de permis d'exploitation minière à petite échelle avec un panel de 965 ménages du nord­ouest
de la Tanzanie observés deux fois par an entre 2008 et 2012.
Au cours de cette période, de nouveaux sites d’exploitation aurifère à petite échelle sont
apparus dans le paysage rural, de telle sorte que le nombre de ménages dans la région a augmenté.

Je voudrais exprimer ma gratitude à Niklas Bengtsson, Mikael Elinder, Mounir Karadja, Annika Lindskog, Raoul van Maarseven, Eva Mörk, Anna Tompsett, ainsi qu'aux membres du réseau
ASWEDE et du groupe UCFS à Uppsala pour leurs commentaires et suggestions utiles. . Je remercie également deux réviseurs anonymes pour leur lecture attentive du manuscrit et leurs
nombreux commentaires précieux. Je reconnais la généreuse contribution de la fondation Jan Wallander et Tom Hedelius (numéro de subvention : H18­0073).

Adresse e­mail : adrian.poignant@gu.se.

https://doi.org/10.1016/j.resourpol.2023.103694 Reçu le 13
décembre 2022 ; Reçu sous forme révisée le 5 mai 2023 ; Accepté le 6 mai 2023 Disponible en ligne le 29 mai
2023 0301­4207/© 2023 Le(s)
Auteur(s). Publié par Elsevier Ltd. Il s'agit d'un article en libre accès sous la licence CC BY (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/).
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L’échantillon situé dans un rayon de 10 kilomètres autour d’une demande de permis est passé de
95 à 150. Je constate qu’en moyenne, les ménages qui se trouvent à proximité d’une exploitation
minière à petite échelle commencent à allouer moins de ressources allouées à la production
agricole, ce qui entraîne une forte réduction des sorties. mettre. Cependant, cette substitution de
la production agricole ne semble pas entraîner de périodes de pauvreté ou de baisse du niveau
de vie.
Au lieu de cela, des preuves circonstancielles suggèrent que la consommation augmente.
De plus, je ne trouve aucune preuve que l’exploitation minière à petite échelle ait des effets
négatifs globaux sur la scolarisation ou la santé des enfants. Ces résultats suggèrent que certains
effets néfastes de l’exploitation minière pourraient être compensés par des effets positifs sur les revenus. soutient également l’existence d’une relation concurrentielle entre l’agriculture et l’exploitation
Les données antérieures sur les interactions entre l’exploitation minière à petite échelle et
l’agriculture étaient largement qualitatives et descriptives. Des études de cas de Tanzanie (Kitula,
2006), du Zimbabwe (Ncube­Phiri et al., 2015), du Ghana (Obiri et al., 2016) et du Mozambique
(Mujere et Isidro, 2016) décrivent les effets environnementaux négatifs de l'exploitation minière à
petite échelle. sur l'agriculture à proximité, et Hilson et Laing (2017) examinent comment la
migration de main­d'œuvre induite par l'exploitation minière a contribué au déclin de l'industrie
sucrière nationale en Guyane. Cependant, la relation est théoriquement ambiguë. Si l’exploitation
minière à petite échelle pourrait nuire à l’agriculture en raison de dommages environnementaux et
de la concurrence des intrants, elle pourrait également générer des retombées positives (Ofosu et
al., 2020). Jønsson et Fold (2011) notent que les agriculteurs peuvent utiliser leurs revenus miniers
pour investir dans des intrants agricoles améliorant la productivité. De telles complémentarités, ou
retombées au sein des ménages, seraient particulièrement importantes pour les petits exploitants
agricoles pauvres, pour qui des marchés incomplets du crédit et de l'assurance constituent souvent
de sérieux obstacles à la croissance de la productivité (Rosenzweig et Wolpin, 1993 ; Banerjee
et Duflo, 2005 ; Karlan et al., 2014). La possibilité de retombées positives est également évoquée
dans plusieurs études de cas de la Sierra Leone (Maconachie et Binns, 2007), du Malawi
(Kamlongera, 2011), du Zimbabwe (Mkodzongi et Spiegel, 2019), du Mali et du Ghana (Hilson et
Garforth, 2012). qui observent que les petits exploitants agricoles utilisent souvent les revenus de
l’exploitation minière à petite échelle pour acheter des intrants agricoles. Cet article, qui offre les
premières preuves quantitatives sur la façon dont l’exposition à l’exploitation minière à petite
échelle affecte les décisions de production agricole, suggère que de tels récits peuvent cacher une
relation davantage de rivalité.
L’approche empirique de cet article le place dans une littérature restreinte mais émergente
qui s’efforce d’identifier l’impact économique et social de l’exploitation minière à petite échelle de
l’or en Afrique subsaharienne en utilisant des méthodes quasi­expérimentales. Les travaux
importants dans cette catégorie sont : Parker et al. (2016), qui constatent qu'un boycott américain
des « minerais de conflit » originaires de l'est de la RDC a entraîné une augmentation de la
mortalité infantile dans les villages situés à proximité des mines touchées ; Sánchez De La Sierra
(2020), qui étudie comment différentes richesses minérales influencent l'évolution des institutions
politiques, également dans l'est de la RDC ; et Bazillier et Girard (2020), qui constatent que
l’exploitation aurifère à petite échelle a contribué à accroître la consommation des ménages au
Burkina Faso. Ces articles étudient comment les individus vivant dans des zones minières à petite
échelle établies réagissent aux conditions mondiales changeantes (politiques commerciales ou
prix) qui ne devraient affecter les conditions locales qu'à travers leur effet sur les revenus de
l'exploitation minière. Une innovation méthodologique de cet article par rapport à des travaux
antérieurs consiste plutôt à étudier comment les individus vivant initialement en dehors des zones
minières à petite échelle réagissent à l'émergence de nouveaux sites miniers à proximité. Je crois
que cette approche convient pour appréhender un large éventail de stratégies d’ajustement, y
compris les ajustements initiaux adoptés par les ménages lorsqu’ils sont exposés pour la première
fois au secteur minier. De plus, la structure de panel des données permet de tenir compte de
l’hétérogénéité non observée et des problèmes de sélection potentiels qui pourraient autrement
survenir lors de l’étude de populations minières très mobiles. Cependant, l’approche longitudinale
se fait au prix d’une taille d’échantillon relativement petite, ce qui constitue une limite de cet article.
Une autre série d’articles connexes étudie les effets locaux de l’exploitation minière
industrielle à grande échelle dans les pays en développement. Cette littérature a exploré l'impact
de l'exploitation minière industrielle sur l'emploi (Kotsadam et Tolonen, 2016 ; Benshaul­Tolonen
et al., 2019), la mortalité infantile (Benshaul­Tolonen, 2019), le comportement sexuel (Wilson,
2012), la santé, la richesse en actifs (Von der Goltz et Barnwal, 2019) et la situation économique
2
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activité en Afrique subsaharienne (Mamo et al., 2019). Ces articles constatent des effets
majoritairement positifs sur les indicateurs économiques, tandis que les effets sur la santé et le
capital humain sont ambigus. Santos (2018) et Ahlerup et al. (2020) constatent tous deux que
l’exposition à l’exploitation minière industrielle réduit les investissements éducatifs en faveur des
enfants, mais notent qu’il pourrait y avoir des effets de revenu compensatoires en partie allant
dans la direction opposée. Particulièrement pertinent pour cet article, Aragón et Rud (2016) ont
étudié l’impact de l’exploitation minière industrielle de l’or sur l’agriculture locale au Ghana et ont
constaté que la proximité des mines d’or industrielles réduisait considérablement la productivité
agricole et augmentait le taux de pauvreté parmi les agriculteurs voisins. Même si cet article
minière (à petite échelle), les effets sur les revenus et la consommation des agriculteurs semblent
plus bénins. Cela peut refléter le fait que les opportunités économiques liées à l’exploitation
minière à petite échelle sont généralement plus accessibles aux populations locales.
Enfin, cet article contribue à un débat politique en cours sur le rôle de l’exploitation minière à
petite échelle dans le développement économique. Les décideurs politiques en Tanzanie, et dans
la région en général, reconnaissent de plus en plus le potentiel de l’exploitation minière à petite
échelle pour contribuer au développement économique, mais la mise en œuvre et la conception
de politiques efficaces restent un défi permanent (Hilson, 2019, 2020 ; Pedersen et al. ., 2019).
Les lignes directrices publiées par les Nations Unies (AMDC, 2018) soulignent que les décideurs
politiques devraient viser à soutenir le secteur minier à petite échelle dans des domaines tels que
les droits miniers, l'assistance technique et la gestion environnementale, tout en garantissant que
les groupes vulnérables sont protégés des impacts négatifs indus de l'exploitation minière. activités.
Cependant, les rapports de l'initiative Delve de la Banque mondiale (Banque mondiale, 2019,
2020) soulignent que ce travail nécessite des efforts ciblés pour combler un certain nombre de
lacunes importantes en matière de connaissances ; notamment pour parvenir à une meilleure
compréhension des liens entre l’exploitation minière à petite échelle et d’autres secteurs de
l’économie.
Le reste du document se poursuit comme suit. La section 2 donne un aperçu du contexte et
du cadre institutionnels. La section 3 traite des données et de la stratégie empirique. La section 4
présente les principales conclusions et la section 5 discute des mécanismes possibles, des
extensions et des tests de robustesse. Enfin, la section 6 résume les principaux résultats et la
section 7 conclut.
2. Contexte et cadre
Le terme exploitation minière à petite échelle, ou exploitation minière artisanale et à petite
échelle (ASM), est souvent utilisé pour décrire un sous­ensemble d'activités minières qui contraste
avec l'exploitation minière dite industrielle , ou exploitation minière à grande échelle (LSM).
Alors que l'exploitation minière industrielle se caractérise par des techniques à forte intensité de
capital impliquant des machines lourdes et une main­d'œuvre qualifiée, le secteur minier à petite
échelle se caractérise par des investissements en capital limités, des techniques à forte intensité
de main­d'œuvre et l'exploitation de petits gisements minéraux moins adaptés à l'extraction
mécanisée (Fritz et al. ., 2018). Cependant, même si l’exploitation minière à petite échelle ne
représente qu’une petite fraction de la production minière totale dans la plupart des pays, elle
emploie souvent un grand nombre de travailleurs de différents niveaux de compétences. En
conséquence, malgré sa contribution relativement modeste aux comptes nationaux, l’impact de
l’exploitation minière à petite échelle sur les marchés du travail locaux tend à dépasser largement
celui du secteur minier industriel. Dans certains pays d'Afrique subsaharienne, Seccatore et al.
(2014) estiment que l’exploitation minière à petite échelle emploie directement entre 2 et 6 pour
cent de la population, et des estimations récentes de l’ IGF (2017) suggèrent que l’exploitation
minière à petite échelle pourrait désormais employer directement jusqu’à 40 millions de travailleurs
dans le monde (voir Fig. 1). Même s’il est difficile d’obtenir des chiffres exacts, il est clair que le
secteur minier à petite échelle éclipse l’exploitation minière industrielle en termes d’emploi mondial
total. Parallèlement, l’exploitation minière à grande échelle ne représente qu’une petite fraction de
la production mondiale.
En Tanzanie, le secteur de l’exploitation aurifère remonte à la période coloniale allemande,
lorsque les premières découvertes ont été faites autour du lac Victoria (Bryceson et al., 2012).
Cependant, ce n’est que récemment que l’or est devenu un élément important de l’économie
tanzanienne.
La production annuelle totale d'or traité de la Tanzanie a augmenté rapidement, passant d'environ
0,4 tonne en 1998 à environ 46 tonnes en 2015, et
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Fig. 1. Estimations de l’emploi et de la production mondiale des mines d’or à petite échelle.
Remarque : Les marqueurs représentent les estimations de la littérature précédente sur (A) le nombre mondial de travailleurs dans l’exploitation aurifère à petite échelle et (B) la production mondiale de l’exploitation aurifère à
petite échelle. La ligne rouge représente une tendance linéaire.
Source : Delve (2022), Carman (1985), Département des Nations Unies pour le développement économique et social (1993), Jennings (1999), Hilson (2002b), Hinton (2005), Programme des Nations Unies pour l'environnement
(2002), Veiga et al. . (2004), Hentschel (2003), Swain et al. (2007), Telmer (2011), Hruschka et Echavarria (2011), Dorner et al. (2012), Buxton (2013), Seccatore et al. (2014) et Fritz et coll. (2018)
La Tanzanie est désormais un important producteur d’or en Afrique (US Geological
Survey, 2015). Suivant un schéma typique des pays en développement riches en
minéraux, l’essor du secteur de l’exploitation aurifère en Tanzanie a été caractérisé
par un dualisme distinct. Si la majorité de l’extraction est réalisée par des sociétés
minières exploitant des mines industrielles à grande échelle (voir Fig. 2), il existe
également un grand nombre de mines d’or à petite échelle disséminées dans les
campagnes. L’étendue exacte du secteur minier à petite échelle en Tanzanie est
incertaine, mais son impact économique est croissant. Le ministère tanzanien de
l'Énergie et des Mines (Ministry of Energy and Minerals, 2012) estime que le nombre
total de mineurs artisanaux a à peu près quadruplé entre la fin des années 1980 et
2010, et des estimations récentes se situent entre 700 000 et 1 500 000 (voir par
exemple World Banque, 2015 ; Hilson, 2016 ; Mutagwaba et al., 2018). En 2014, le
ministre tanzanien de l'Énergie et des Mines estimait que les petites exploitations
minières employaient plus d'un million de travailleurs, soit environ 2 % de la population
tanzanienne (Muhongo, 2015).1 En revanche, en 2015, l'ensemble des exploitations
minières à grande échelle L’industrie minière et des carrières de Tanzanie n’employait
directement qu’environ 30 000 travailleurs (Bureau national des statistiques, 2017),
ce qui signifie que l’exploitation minière à petite échelle, même selon des estimations
prudentes, représente plus de 95 pour cent de l’emploi minier en Tanzanie (voir
l’annexe en ligne). A pour les statistiques descriptives). Cependant, en termes de
production, la relation entre l’exploitation minière à petite et à grande échelle est
inversée. L'exploitation minière à petite échelle ne produit qu'environ 10 % de la
production totale d'or de la Tanzanie (Banque mondiale, 2015), ce qui révèle l'énorme
différence de productivité entre les deux secteurs.
Les décideurs politiques d’Afrique subsaharienne ont souvent traité le secteur de
l’exploitation aurifère à petite échelle avec suspicion, voire hostilité (Fisher, 2007 ;
Banchirigah et Hilson, 2010). Dans de nombreux pays de la région, comme l’a noté
Hilson (2019), les politiques ont montré un parti pris important en faveur de l’exploitation
minière industrielle à grande échelle. Cela est dû en partie à la difficulté des
gouvernements à contrôler et à taxer l’exploitation minière à petite échelle.
1
Il convient de noter que les estimations officielles du nombre total d’orpailleurs en
Tanzanie sont incertaines. Une enquête récente de Merket (2018) a recensé le nombre
de travailleurs dans un certain nombre de sites miniers à petite échelle dans les districts
de Geita, Mara, Shinyanga et Kigoma. Sur la base du nombre observé de travailleurs,
les auteurs suggèrent que les estimations officielles pourraient être gonflées jusqu'à 40
à 60 %. Cependant, même des mesures conservatrices suggèrent que le secteur est
un employeur dominant dans de nombreuses zones rurales.
3
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exploitations minières, et en partie à cause du fait que l’exploitation minière à petite
échelle est associée à un certain nombre de résultats indésirables. En Tanzanie,
plusieurs études de cas ont établi un lien entre l’exploitation aurifère à petite échelle
et des conditions de travail dangereuses, le travail des enfants et des impacts
environnementaux négatifs. Par exemple, van Straaten (2000), Appleton et al. (2004)
et Bose­O'Reilly et al. (2008) discutent de l'utilisation du mercure dans l'exploitation
minière dans le nord­ouest de la Tanzanie ; Bråtveit et al. (2003) étudient le risque de
maladies pulmonaires chroniques dues à l'exposition à la poussière dans le district de
Simanjiro ; et Potter et Lupilya (2016) étudient le travail des enfants dans les mines
d'or à petite échelle du district de Geita. Toutefois, au cours des dernières décennies,
de nombreux gouvernements de la région ont fini par reconnaître de plus en plus le
rôle positif de l’exploitation minière à petite échelle dans la réduction de la pauvreté et
ont progressivement évolué vers une politique de légalisation et de formalisation. En
Tanzanie, on peut dire que ce processus de formalisation a commencé avec la loi
minière de 1998, qui a introduit pour la première fois des droits miniers formels pour
les petits exploitants miniers. En outre, la stratégie nationale tanzanienne pour la
croissance et la réduction de la pauvreté (Ministère des Finances et des Affaires
économiques, 2005, 2010) inclut désormais un soutien explicite aux petites
exploitations minières, et un certain nombre de réformes et de programmes
gouvernementaux ont été orientés vers le renforcement des institutions et des droits
juridiques. cadres entourant le secteur minier à petite échelle. Cependant, malgré des
efforts considérables, le processus de formalisation a progressé lentement et le
secteur minier à petite échelle appartient encore en grande partie à l'économie
informelle (voir par exemple Mwaipopo et al., 2004 ; Fisher et al., 2009 ; Aizawa, 2016).
La structure juridique de l’exploitation minière à petite échelle en Tanzanie est
centrée sur ce que l’on appelle les licences d’exploitation minière primaire (PML). Ces
licences sont requises par la loi pour toutes les opérations minières dont les
investissements en capital sont inférieurs à 100 000 USD. Elles accordent à leur
titulaire le droit exclusif de prospecter et d'exploiter des minéraux sur une superficie
allant jusqu'à 10 hectares pendant une période de 7 ans. Les PML sont délivrés selon
le principe du « premier arrivé, premier servi » par le ministère de l'Énergie et des
Mines (MEM) et sont réservés exclusivement aux citoyens tanzaniens. Au cours de la
période couverte par cet article (2008­2012), le coût d'une demande de PML était de
50 000 TSh (environ 30 USD), auxquels s'ajoutent des frais annuels de 80 000 TSh
(environ 50 USD) par hectare (Ministère) . de l'énergie et des minéraux, 2015).
Cependant, malgré le cadre juridique existant, le secteur minier à petite échelle en
Tanzanie reste dans la pratique très informel. Outre les frais, qui peuvent être
prohibitifs pour certains mineurs artisanaux, la procédure de candidature elle­même
constitue un obstacle. Par exemple, la loi minière de 2010
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Fig. 2. Principales mines d'or en Tanzanie.
Remarque : La majeure partie de l'exploitation aurifère en Tanzanie a lieu dans les ceintures de roches vertes situées au nord­ouest, autour du lac Victoria. Les principales mines sont les mines Bulyanhulu,
Buzwagi et North­Mara (exploitées par Barrick Gold), la mine Geita (exploitée par AngloGold Ashanti) et la mine New Luika (exploitée par Shanta Gold).
Source : Commission géologique des États­Unis (2015).
impose à tous les candidats à la PML d'élaborer des plans de protection de l'environnement et
de soumettre des rapports annuels au MEM. Il existe peu de mécanismes de contrôle pour
garantir que les opérations sur le terrain correspondent aux documents soumis, mais les
exigences formelles peuvent constituer une barrière à l’entrée pour les personnes sans
expérience bureaucratique. Le système de licences a donc tendance à favoriser les élites
économiques et politiques, qui peuvent obtenir des droits miniers formels lorsque de nouvelles
découvertes sont faites (Merket, 2018). Souvent, ces personnes n’ont pas les connaissances
et la volonté nécessaires pour mener elles­mêmes des opérations minières à petite échelle.
Par conséquent, il est courant que les détenteurs de PML sous­louent de manière informelle
l’extraction proprement dite à des mineurs professionnels, appelés « propriétaires de puits »
ou « propriétaires de mines », qui ont de l’expérience dans l’exploitation minière à petite
échelle (Schoneveld et al., 2018). Les propriétaires des mines organisent les activités minières
sur le terrain et sont responsables de pratiquement tous les aspects de l'exploitation de
l'entreprise, y compris les investissements initiaux sur le site minier, l'acquisition des
équipements et l'embauche des travailleurs. Cela signifie également que les propriétaires de
fosses assument la plupart des risques opérationnels. Dans certains cas, le propriétaire du
puits et le titulaire de la MPL sont la même personne. En général, cependant, l’aspect formel
de l’entreprise représenté par le titulaire de la PML (qui est légalement responsable du respect
des normes environnementales et de sécurité imposées par le gouvernement) est déconnecté
de l’exploitation minière réelle sur le terrain.
Le caractère informel de l’exploitation minière à petite échelle en Tanzanie signifie que les
obligations entre les détenteurs de PML, les propriétaires de mines et les mineurs sont
rarement définies dans des contrats écrits. Dans la pratique, cependant, les détails de ces
relations sont strictement réglementés par des accords informels et des normes sociales
remarquablement cohérentes dans le temps et dans l’espace. Par exemple, les revenus
miniers sont généralement distribués dans le cadre d’accords élaborés de partage de la
production qui attribuent à chaque participant une part prédéfinie de la production totale
produite au cours d’une période donnée. Un certain nombre d'études de cas indépendantes
sur des sites miniers en Tanzanie suggèrent que la division standard donne environ 30 % de
la production au détenteur de la PML, 40 % au propriétaire de la mine et 30 % à répartir sous
forme de salaire entre les mineurs (Mwaipopo et al. ., 2004 ; Jønsson et Fold, 2009 ; Merket,
4
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2018). De nombreuses petites entreprises minières sont des organisations complexes qui
regroupent divers types de travailleurs, allant d'ouvriers non qualifiés, tels que des treuils et
des concasseurs de minerai, à des spécialistes qualifiés, tels que des experts en explosifs,
des techniciens miniers et des ingénieurs. La main­d'œuvre non qualifiée est souvent recrutée
dans les campagnes locales, tandis que la main­d'œuvre spécialisée tend à être fournie par
des travailleurs migrants à plein temps. Des ouvriers sont embauchés pour extraire le minerai
d'or des fosses minières, broyer les roches en fine poussière et séparer les particules d'or par
éclusage, par battage ou par traitement chimique. Les mineurs reçoivent généralement de la
nourriture pendant leur période d'emploi et leurs salaires sont payés sous forme de sacs de
minerai d'or, que les travailleurs peuvent transformer eux­mêmes ou vendre aux marchands
(Jønsson et Fold, 2009). La part de la production allouée à un travailleur minier individuel varie
en fonction du niveau de spécialisation, ainsi que des risques et de l'inconfort associés à la
tâche particulière.
Par exemple, les travailleurs qualifiés tels que les foreurs reçoivent une part plus importante
que les ouvriers travaillant sous terre, et les travailleurs employés sous terre reçoivent une part
plus importante que les travailleurs tout aussi qualifiés employés en surface.
Malgré l'épithète « à petite échelle », les exploitations minières à petite échelle varient
considérablement en taille et peuvent contenir entre une poignée de travailleurs et plusieurs
milliers. Une enquête de Merket (2018) a révélé que parmi 337 mines d’or et sites de traitement
à petite échelle dans le nord­ouest de la Tanzanie, le plus grand site de l’échantillon hébergeait
environ six mille travailleurs, tandis que le site médian employait 30 travailleurs. Le rendement
moyen du travail dans l’exploitation aurifère à petite échelle en Tanzanie est incertain, mais
des études qualitatives indépendantes sur le terrain menées par Bryceson et Jønsson (2013)
et Merket (2018) suggèrent toutes deux des revenus mensuels typiques d’environ 100 USD.
Cela implique que le revenu du travail des petits mineurs d’or est environ le double du taux de
salaire moyen dans l’agriculture. Cependant, étant donné que le salaire du marché dépasse
généralement le salaire fictif du travail domestique dans l’agriculture, la différence de revenu
moyen entre les agriculteurs et les petits exploitants d’or est probablement plus élevée (voir
Nerman, 2015). Les revenus plus élevés offerts par l’exploitation minière sont également
susceptibles d’augmenter le taux de salaire d’équilibre local des autres professions. Phillips et
coll. (2001) ont noté dans un premier article sur l’exploitation minière à petite échelle en
Tanzanie que la réserve
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Fig. 3. Collecte de données, prix de l'or et applications PML.
Remarque : les barres grises représentent la période de collecte des données pour les trois vagues de l'enquête nationale par panel de Tanzanie : 2008/09, 2010/11 et 2012/13. La ligne verte représente
le nombre cumulé d'applications PML enregistrées. La ligne jaune représente le prix de l’or sur le marché mondial en USD/once.
Source : COMEX
Le salaire de ce qu'ils appellent le « travail subalterne » semble être entre 4 et 6 fois plus
élevé dans les zones minières que dans les zones non minières.
Toutefois, les différences dans les salaires moyens ne reflètent pas nécessairement une
prime salariale dans le secteur minier, car les travailleurs peuvent entrer ou sortir du secteur
minier en fonction de caractéristiques individuelles, telles que la capacité ou la chance, ce
qui rend les comparaisons directes inappropriées. Pourtant, pour les travailleurs qui peuvent
accéder aux opportunités offertes par l’exploitation aurifère à petite échelle, directement ou
indirectement, les données qualitatives suggèrent des avantages de revenus considérables
par rapport aux activités agricoles traditionnelles qui dominent la vie économique dans les
zones rurales de Tanzanie.
3. Données et stratégie empirique
J'utilise les données des registres sur les licences d'exploitation minière primaire (PML)
du ministère tanzanien de l'Énergie et des Minéraux (MEM) pour suivre l'expansion de
l'exploitation minière à petite échelle dans le nord­ouest de la Tanzanie entre 2008 et 2012.
Ces données sont combinées avec les données d'enquêtes auprès des ménages de trois
vagues consécutives de l’enquête nationale par panel de Tanzanie (TNPS). Le TNPS est
une série d’enquêtes auprès des ménages menées par le Bureau national des statistiques
de Tanzanie (NBS). Les entretiens du premier cycle d'enquête ont été menés entre octobre
2008 et septembre 2009 et ont porté sur 3 265 ménages au total. Ces ménages ont été
revisités lors de deux cycles d'enquête ultérieurs menés en 2010/2011 et 2012/2013. Dans
les cas où les ménages ont déménagé ou se sont divisés, les membres individuels du
ménage ont été retrouvés et ajoutés au
échantillon avec les membres du nouveau ménage. Parmi les ménages visités lors du
premier tour, environ 87 % sont observés au cours des trois périodes. Les données ont été
collectées à l'aide d'un plan d'échantillonnage en grappes stratifié, aléatoire et à plusieurs
degrés, représentatif à l'échelle nationale (pour plus de détails, voir la documentation
officielle du Bureau national des statistiques (NBS)
Dar es Salaam, Tanzanie, 2008, 2010, 2012). Le TNPS couvre un large éventail de sujets
sociaux et économiques, tels que la pauvreté, la consommation, la santé, l'éducation, la
criminalité et la violence sexiste. Il est important de noter que l'enquête fournit également
des informations détaillées sur les activités agricoles des ménages au cours de la saison
précédente « Masika » (longue saison des pluies) et de la dernière saison « Vuli » (courte
saison des pluies), le cas échéant. Pour les besoins de cet article, j’étudie les résultats
agricoles pendant la saison Masika, qui coïncide avec les longues pluies qui s’étendent
généralement entre mars et mai.
La période couverte par les données de l’enquête a été marquée par une expansion
rapide du secteur minier à petite échelle dans le nord­ouest de la Tanzanie. La figure 3 montre
5
Politique des ressources 83 (2023) 103694
la fréquence cumulée des demandes de PML soumises au MEM.
Les barres grises indiquent la période de collecte des données pour les trois vagues de
l'enquête TNPS. Les données de l’enquête permettent de suivre les résultats des ménages
au fil du temps, à mesure que le secteur minier à petite échelle se développe dans les
campagnes. Au cours de cette période, le nombre total de demandes déposées a augmenté
à un rythme relativement stable, comme l'indique la pente de la ligne verte. Le taux
d'augmentation des demandes de PML n'est pas une mesure directe du nombre de
nouvelles mines d'or (plusieurs concessions peuvent faire référence à une seule mine et
certaines concessions peuvent ne jamais être développées), mais est révélateur de
l'expansion par ailleurs bien documentée de ce secteur. au fil du temps (Jønsson et
Bryceson, 2009 ; Bryceson et Jønsson, 2010 ; Jønsson et al., 2019). L’expansion de
l’exploitation minière à petite échelle en Tanzanie est parallèle à des développements
similaires dans d’autres régions d’Afrique subsaharienne au cours de cette période. Même
si les déterminants de cette tendance générale sont probablement complexes et spécifiques
au contexte, un facteur commun est la hausse des prix de l’or sur les marchés mondiaux.
Les données PML contiennent des informations sur 11 888 licences délivrées par le
MEM entre août 1999 et octobre 2018. Le système de licences pour l'exploitation minière
à petite échelle a été introduit par la loi minière de 1998, obligeant tous les mineurs à petite
échelle à obtenir des PML précisant leurs zones. De fonctionnement. Le registre PML
comprend des informations détaillées sur les limites géographiques de chaque concession
minière à petite échelle, ainsi que les noms des candidats, la date de réception de la
demande, la date à laquelle la PML a été accordée et le nombre de fois où la licence a été
délivrée. renouvelé. Au cours de la période d’étude, environ 5 000 nouvelles PML ont été
émises pour l’exploitation aurifère à petite échelle, couvrant une superficie totale d’environ
40 000 hectares. Dans cet article, je me concentre sur les régions productrices d'or du nord­
ouest de la Tanzanie, comme illustré sur la figure 4. Cette zone d'étude contient plus de 95
% de toutes les occurrences d'or connues en Tanzanie à ce jour, ainsi que tous les
principaux gisements. La figure 4 montre également la répartition géographique des PML
dans la région d'étude et l'emplacement des grappes d'enquête TNPS. Je limite en outre
l'échantillon de l'étude aux ménages observés dans les trois vagues d'enquête, ce qui
donne un panel équilibré composé d'environ mille (965) ménages.
La découverte progressive de nouveaux gisements minéraux a entraîné l’expansion
du secteur minier à petite échelle vers de nouveaux emplacements au cours des trois
vagues d’enquête. Cela permet de comparer les changements dans les résultats des
ménages qui sont exposés à l’exploitation minière à petite échelle à ceux qui ne le sont pas.
Pour définir la mesure d'exposition, je calcule la distance la plus courte entre les ménages
et la distance la plus proche
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A. Poignant Politique des ressources 83 (2023) 103694

Fig. 4. Répartition géographique des PML et des ménages.

Remarque : La carte illustre la répartition géographique des licences d'exploitation minière primaire et des grappes d'échantillonnage du TNPS dans la zone d'étude. La zone d'étude comprend les districts
administratifs de Dodoma, Arusha, Mbeya, Simiyu, Geita, Katavi Singida, Tabora, Rukwa, Kigoma, Shinyanga, Kagera, Mwanza, Mara et Manyara.

Fig. 5. Distance jusqu'au site minier le plus proche.

Remarque : Les zones bleues, vertes et rouges représentent les applications PML existantes au début de la collecte de données pour les vagues un (2008), deux (2010) et trois (2012) du TNPS. Le
symbole + indique les emplacements des ménages. Le cercle en pointillés illustre un seuil de 10 kilomètres à partir d'un tel emplacement.

Application PML (qui diminue de façon monotone avec le temps). La figure 5 illustre
un exemple de la façon dont la distance entre un ménage et son PML le plus proche
diminue entre chaque vague d'enquête. À un moment donné, la distance jusqu'à la
PML la plus proche peut être suffisamment petite pour que le ménage puisse être
considéré comme exposé. Je définis ce seuil à 10 kilomètres.
Ainsi, tout foyer disposant d’une PML dans un rayon de 10 kilomètres de
leur emplacement est considéré comme exposé à l'exploitation minière à petite
échelle, alors que les ménages qui n'ont pas de PML dans un rayon de 10 kilomètres de
leur emplacement est considéré comme non exposé. Le seuil est utilisé pour
approximer l’étendue de l’impact des sites miniers à petite échelle sur les ménages
locaux. Cependant, l’impact réel est probablement non dichotomique et décroissant
en fonction de la distance, en fonction de diverses caractéristiques locales.

6
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A. Poignant
Par conséquent, un seuil raisonnable devrait être suffisamment large pour tirer parti
autant de ménages touchés que possible, mais suffisamment restreint
pour éviter de diluer le groupe de traitement avec des ménages non affectés, ou
ménages recevant très peu de soins. Dans des contextes connexes, d'autres
les articles ont utilisé des seuils de référence de 5 km (Von der Goltz et
Barnwal, 2019), 10 km (Wilson, 2012 ; Bazillier et Girard, 2020)
et 20 km (Aragón et Rud, 2016). Dans cet article, les 10 kilomètres
Le seuil est utilisé comme référence raisonnable, tandis que les seuils allant jusqu'à 40
les kilomètres sont utilisés pour l’analyse de sensibilité.
Sur l'échantillon total de 965 ménages, 95 se trouvaient dans un rayon de 10 kilomètres
d’une LEMP lors de la première vague, 102 lors de la deuxième vague et 150 lors de la
troisième vague. La variation identifiante est ainsi dérivée de 55 instances
des ménages changeant de statut de traitement en raison de l’émergence de nouveaux
sites miniers à proximité immédiate. Le cadre d’estimation utilise
une approche de différence dans les différences (DiD) qui inclut les ménages et
effets fixes temporels. L'avantage de cette approche est qu'elle permet
moi pour contrôler les facteurs inobservables spécifiques au ménage, ainsi que
chocs courants spécifiques au temps. Pour éviter les problèmes potentiels associés à
conceptions de traitement échelonnées en présence d’un traitement hétérogène
effets, j'utilise une approche de régression empilée telle que mise en œuvre par Cengiz
et coll. (2019) et Deshpande et Li (2019) et discuté plus en détail
par Roth et coll. (2022) et Baker et coll. (2022). Je crée deux événements spécifiques
ensembles de données, chacun contenant tous les ménages qui ont commencé le traitement à un moment donné.
moment précis (entre la première et la deuxième vague, ou entre la
deuxième et troisième vague), ainsi que tous les ménages restés
non traités tout au long des trois vagues (les contrôles propres). J'empile ensuite
les ensembles de données spécifiques à l’événement pour créer l’ensemble de données final. Cette procédure
transforme le décor original en trois périodes avec un traitement échelonné
dans un plan à deux groupes et deux périodes qui est robuste aux phénomènes hétérogènes
effets du traitement. En particulier, Gardner (2022) montre que, sous
hypothèses DiD standard, l’estimateur de régression empilée représente
une combinaison convexe de l’effet moyen du traitement sur la zone traitée
(ATT) dans chaque ensemble de données spécifique à un événement. Cette approche est préférée à une
estimateur à effets fixes bidirectionnel traditionnel (non empilé), qui ne
ne correspond pas à un paramètre causal intuitif sans imposer
hypothèses supplémentaires.2
La principale spécification empirique est alors donnée par :
= + + +
,, ,, , , ,, , (1)
où ,, représente le résultat du ménage au moment appartenant à l'ensemble
de données spécifique à l'événement. est une, variable
, de traitement binaire
représentant l’exposition à l’exploitation minière à petite échelle. Il est égal à un (ou
zéro) pour les observations où l'application PML la plus proche est située à
une distance inférieure (ou supérieure) à 10 km du lieu de résidence du ménage.
Pour tenir compte des décisions de migration potentiellement endogènes, j'utilise le
la localisation du ménage lors de la première vague lors du calcul des distances. Le
aux ménages et dans l'équation. (1) représentent les effets fixes des événements liés
, ,
et aux paramètres temporels. L’effet de l’exploitation minière à petite échelle sur les résultats
est capturé par le coefficient qui estime ,la variation pour les ménages qui se
trouvent à proximité d'une PML par rapport à
d'autres ménages. Ce coefficient capture l'effet moyen du traitement
sur les traités (ATT), sous l’hypothèse que, conditionnellement à la
effets fixes sur le ménage et le temps, l'état du traitement est aussi bon que
attribué au hasard, c'est­à­dire que E( |, ), = E( ). , , , ,
, , Ce ,, | , , ,
2 L'approche empilée est utilisée comme référence pour faciliter une interprétation causale des résultats
selon les hypothèses DiD standard. Cependant, comme le souligne Roth
et coll. (2022), un simple estimateur à effets fixes bidirectionnel permet d’obtenir le même résultat.
sous l’hypothèse supplémentaire que les effets du traitement sont les mêmes dans tous
ménages, et que les effets du traitement sont les mêmes, quelle que soit la quantité
le temps s'est écoulé depuis le début du traitement. Dans l'annexe C.1 en ligne, je montre que
l'approche TWFE, ainsi que les approches proposées par De Chaisemartin
et d'Haultfoeuille (2020) et Borusyak et al. (2021), tous produisent des résultats très similaires
résultats. De plus, les tests de diagnostic proposés par Jakiela (2021) suggèrent
que les effets hétérogènes des traitements ne constitueront probablement pas une préoccupation importante
dans ce cas.
7
Politique des ressources 83 (2023) 103694
Cette hypothèse implique que tout effet spécifique au temps non observé devrait être
la même chose dans les ménages traités et non traités, et que tout effet spécifique
non observé au ménage devrait être constant. Autrement dit,
cela nécessite que les résultats des ménages traités et témoins
devrait présenter des tendances parallèles en l’absence de traitement. Le parallèle
L’hypothèse des tendances ne peut pas être évaluée directement. Cependant, il est
possible de tester indirectement sa validité en considérant les différences potentielles
des tendances avant le début du traitement. Par conséquent, afin d’étudier les
tendances avant traitement (ainsi que les effets dynamiques), j’estime une étude événementielle
spécification donnée par :
+ + + , (2)
,, = ∑=1 ,, , , ,,
=−1
où
, , est une variable muette indiquant que les observations ont lieu pendant des périodes
0 indique cette unité
après le premier début de traitement (de sorte qu'elles indiquent ,,
1
entré en traitement entre − 1 et , qu'elles sont entrées dans le traitement).
,,
−1
traitement entre − 2 et − 1, et indique qu'il est entré , ,
traitement entre et + 1). Dans toutes les spécifications principales, j'ajuste le
erreurs types pour le regroupement au niveau du village. En annexe en ligne
La BI permet également des formes plus arbitraires de corrélation spatiale. Enfin,
mesurer la sensibilité des résultats à différents seuils de
« proximité », j'estime une version modifiée de l'équation 1 qui inclut
Intervalles supplémentaires de 10 km entre 10 km et 40 km :
=4
̃
+ + + , (3)
,, =∑ ,, , , ,,
=1
̃
où est une variable muette indiquant si un ménage dans
,,
l'heure est située à moins de 10 kilomètres d'une exploitation aurifère à petite échelle
site.
4. Résultats
4.1. L’effet de l’exploitation minière à petite échelle sur la production agricole
Le tableau 1 présente l’effet de l’exposition à l’exploitation minière à petite échelle
sur la production agricole. Les estimations correspondent au coefficient de l'équation. (1),
et ainsi capturer l'évolution de la production agricole d'un ménage,
en moyenne et par rapport aux autres ménages, après une enquête aurifère à petite échelle
Un site minier émerge dans un rayon de 10 kilomètres. La principale spécification
présentée dans la colonne 1 indique qu'à mesure que de nouveaux sites miniers émergent,
la valeur totale de la production des ménages voisins a diminué d'environ TSh
155 000 (environ 110 USD), par rapport aux autres ménages. Cet effet
correspond à environ un quart de la valeur annuelle totale des ménages
de sortie. Les colonnes 2 et 3 décomposent ce résultat en une formule intensive
et un effet de marge important. L’effet de marge intensive est capturé
par la colonne 2, qui restreint l'échantillon aux ménages qui cultivent
certains atterrissent dans chacune des trois vagues d’enquête. Cette estimation est légèrement
plus petit mais pas significativement différent de l’effet total présenté dans
colonne 1. La colonne 3 capture l’effet de marge intensive à l’aide d’une courbe linéaire.
modèle probabiliste, où la variable dépendante indique si le
le ménage n’a produit aucune production agricole. L'estimation est imprécise
mais négatif, ce qui suggère que les ménages représentent environ 5 %
les points sont moins susceptibles de produire une quelconque production lorsque de nouveaux sites miniers émergent
au voisinage.
La spécification principale repose sur une méthode utilisée par Gollin et
Udry (2021), selon lequel la valeur de la production agricole des ménages est
imputé à partir des prix révélés des ventes agricoles. Pour chaque culture,
une répartition des prix est calculée à partir de la quantité et du chiffre d'affaires
des ventes déclarées par chaque ménage. Le prix médian des récoltes dans chaque
l'emplacement est ensuite utilisé en conjugaison avec la récolte déclarée par les ménages
quantité pour obtenir la valeur totale de la récolte. Cette méthode d'imputation
produit une mesure qui reflète la valeur totale des cultures récoltées
aux prix médians, tout en obtenant une sensibilité moindre aux facteurs subjectifs
différences dans la valorisation des cultures. Alternativement, les colonnes 4 à 5 utilisent
la valeur autodéclarée de la récolte, et les colonnes 6 à 7 utilisent la valeur de
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Tableau 1

Effet de l'exploitation minière sur la production.

Résultat: Imputé Toute sortie Autodéclaré

Valeur de la production Valeur de la production Valeur des ventes

Échantillon: Fermes Fermes Fermes Fermes Fermes Fermes Fermes

n'importe n'importe n'importe n'importe

tous

Modèle: lequel (1) tous (2) lequel (3) lequel (4) tous (5) lequel (6) (7)

M (10km) −155,2*** −146,1** −0,052 −106,6** −72,6 −90,8*** −91,9**

(47.1) (68,9) (0,077) (52.1) (77,4) (27.1) (38,0)

R au carré 0,42 0,43 0,49 0,37 0,36 0,47 0,47

Observations 4977 3492 4977 4977 3492 4977 3492

Remarque : Tous les modèles incluent les effets fixes année­événement et ménage­événement. La variable indépendante est définie M = 1 pour les ménages dans un rayon de 10 km
des applications PML enregistrées. Les étiquettes « exploitations agricoles à toutes les périodes » font référence aux ménages qui cultivent des terres à toutes les périodes. Résultats agricoles
2
se référer à la saison Masika. Montants en TSh (milliers) ≈ 0,7 $USD. prend en compte les effets fixes. Les erreurs types entre parenthèses sont ajustées
** *
pour le regroupement au niveau du village : *** < 0,1. < 0,01, < 0,05,

Fig. 6. Effet de l’exploitation minière sur la production : pré­tendances et dynamiques.

Remarque : Les estimations mesurées sur l'axe ­ représentent les coefficients obtenus à partir de l'estimation de l'équation (2) sur la valeur de la production agricole. La variation d'identification dérive
provenant de 55 ménages qui ont changé de statut de traitement au cours de la période d'étude. Les barres verticales représentent des intervalles de confiance de 95 %. Montants en TSh (milliers) ≈ 0,7 $USD. Standard
** * < 0,1.
les erreurs entre parenthèses sont ajustées pour le regroupement au niveau du village : *** < 0,05, < 0,01,

ventes. Toutefois, ces mesures de la production ne sont peut­être pas idéales, comme indiqué
les ventes ne capturent que la partie de la production qui atteint le marché,
et les évaluations subjectives des récoltes invendues peuvent être biaisées. Par conséquent, la
la valeur imputée de la production présentée dans les colonnes 1 à 2 est préférable.
Le résultat principal présenté dans la colonne 1 du tableau 1 suggère que
les ménages réduisent leur production agricole après avoir été exposés à
mines d’or à petite échelle, par rapport aux ménages qui n’y ont pas été exposés.
Ce changement relatif peut être interprété comme un effet causal des
l’exploitation minière sur la production, si l’on suppose que les deux groupes auraient connu
des évolutions similaires si l’exploitation minière à petite échelle ne s’était pas développée.
de la figure 7 présente les estimations obtenues à partir de l'estimation de l'équation (3),
qui comprend quatre intervalles de 10 km s'étendant sur 10 et 40 km
de proximité avec des sites miniers à petite échelle, soit (0, 10), (10, 20),
(20, 30) et (30, 40). Le panneau B illustre les estimations obtenues à partir de
estimer à plusieurs reprises l'équation (1) en utilisant différents seuils entre
10 et 40 km pour définir l'exposition aux sites miniers à petite échelle. À la fois
Dans certains cas, l’échantillon comprend les ménages qui cultivaient dans l’un des trois
vagues et la variable de résultat est la valeur imputée des
production, ce qui signifie que les estimations sont comparables à celles présentées dans la
colonne 1 du tableau 1. Dans les deux cas, les résultats indiquent que la

Bien que cette hypothèse ne puisse pas être évaluée directement, elle peut être testée l’effet du traitement est généralement limité à la plage inférieure des distances.
indirectement en introduisant un traitement placebo une période avant le véritable Ces éléments de preuve suggèrent que le seuil de 10 kilomètres utilisé dans les principales
le moment du traitement. La figure 6 illustre les résultats de l'équation d'estimation les spécifications sont raisonnables. Dans la figure A.8 de l'annexe en ligne AI montre
(2) sur la valeur totale imputée de la production (correspondant à la colonne 1 comment la part des ménages traités évolue avec différents seuils.

du tableau 1). L'estimation du placebo est proche de zéro et n'est pas statistiquement
significatif, ce qui suggère que l’hypothèse de tendances parallèles ne peut pas être 4.2. Décisions de production

rejeté. De plus, le coefficient de la variable de traitement retardée

indique que l’effet est concentré dans la période qui suit immédiatement
traitement (c'est­à­dire 0 à 2 ans après l'émergence d'une mine d'or à petite échelle)
le mien à proximité). Deux périodes après le traitement (soit 2 à 4 ans après le
émergence d’une petite mine d’or à proximité), l’effet est négatif
mais pas statistiquement significatif.
Les panneaux A et B de la figure 7 illustrent l'effet de l'exploitation minière à petite échelle
sur la production agricole en utilisant différentes distances de seuil. Panneau A
Les preuves présentées dans le tableau 1 (et les figures 6 et 7) suggèrent que
l’émergence de l’exploitation minière à petite échelle provoque le secteur agricole local
contracter. Dans cette section, j'étudie si cette relation peut
s’expliquer de manière proximale par les changements dans les décisions de production des ménages.
Le tableau 2 présente l'effet de l'exploitation minière à petite échelle sur les terres et la
main­d'œuvre utilisées dans l'agriculture. Les estimations présentées dans les colonnes 1 et
3 indiquent que les ménages cultivent environ un acre de moins et

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A. Poignant Politique des ressources 83 (2023) 103694

Fig. 7. Effet du minage sur la production : différents seuils.

Remarque : Dans le panneau A, les marqueurs représentent estimations obtenues en estimant l’équation (3) (et sont donc obtenues à partir d’un modèle de régression unique). Dans le panneau B, les marqueurs représentent les
estimations obtenues en estimant l'équation (1) à plusieurs reprises en utilisant différents seuils de traitement (et sont donc obtenus à partir de modèles de régression distincts). Les lignes horizontales représentent
Intervalles de confiance de 95 %.

utilisent environ 17 jours de travail de moins dans l’agriculture (y compris la main­d’œuvre peut être observé aussi bien chez les hommes que chez les femmes et est principalement
propre et salariée) après avoir été exposés à l’exploitation minière à petite échelle. À titre imputable aux individus de moins de 30 ans.
de référence, ces effets correspondent à environ un tiers du nombre moyen d’acres cultivés Ensuite, j'étudie l'effet de l'exploitation minière à petite échelle sur les dépenses et la
et à environ un cinquième du nombre moyen de jours de travail (selon la saison Masika de
consommation d'intrants agricoles. Ces résultats sont présentés dans le tableau 3, qui
2012). Les modèles présentés dans les colonnes 2 et 4 limitent l'échantillon aux ménages
utilise des données sur les dépenses autodéclarées des ménages pour un certain nombre
qui cultivent des terres au cours de chacune des trois périodes et suggèrent que l'effet de
d'intrants agricoles et de catégories de consommation. Les résultats indiquent que la
marge intensive est à l'origine de cette relation. Les colonnes 5 à 7 décomposent l’effet sur
réduction de l’utilisation des intrants agricoles de base s’accompagne d’une diminution
le travail par type d’activité (plantation, désherbage, récolte) et montrent qu’un effet négatif
parallèle des dépenses en intrants agricoles, mais également que la consommation
apparaît dans toutes les activités. En particulier, la réduction des terres cultivées et de la
déclarée augmente. La colonne A1 du tableau 3 indique que les ménages réduisent leurs
main d’œuvre consacrée à la plantation suggère que l’effet négatif sur la production est
dû à une substitution de l’agriculture plutôt que, par exemple, à une réduction de la dépenses totales en intrants agricoles d’environ 36 000 TSh lorsque de nouveaux sites

productivité ou à une augmentation des pertes de récoltes. Dans l’analyse d’hétérogénéité miniers à petite échelle émergent à proximité, ce qui correspond à environ un quart des
présentée à l’Annexe C.1 en ligne, je montre que la réduction de la main d’œuvre agricole dépenses moyennes sur cette période. Les colonnes A2 à A6 décomposent cet effet en
catégories de dépenses. L'effet négatif est visible dans toutes les catégories, mais il est

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Tableau 2

Intrants de base : Terre et main d’œuvre.

Dép.var : Terrain (acres) Travail (jours) Travail par activité (jours)

Plantation Désherbage Récolte

Échantillon: Fermes Fermes Fermes Fermes Fermes Fermes Fermes

n'importe n'importe n'importe n'importe n'importe lequel

Modèle: lequel (1) tous (2) lequel (3) tous (4) lequel (5) lequel (6) (7)

M (10km) −1,11*** −1h30*** −16,8** −16,3* −8h40** −5.04 −8.17

(0,20) (0,20) (6,72) (9h30) (3,90) (4.25) (8.06)

R au carré 0,58 0,60 0,44 0,40 0,35 0,42 0,24

Observations 4977 3492 4977 3492 4977 4977 4977

Remarque : Toutes les régressions incluent les effets fixes année­événement et ménage­événement. Les étiquettes « fermes toutes/toutes » font référence aux ménages qui cultivent
2
certains atterrissent dans l’une ou l’ensemble des trois périodes. Les résultats agricoles se réfèrent à la saison Masika. prend en compte les effets fixes. Standard
** * < 0,1.
les erreurs entre parenthèses sont ajustées pour le regroupement au niveau du village : *** < 0,05, < 0,01,

Tableau 3

Consommation des ménages et dépenses en intrants agricoles.

UN

Panneau : var.dép. : Dépenses en intrants agricoles

Total Graines Engrais (3) Pesticides Salaires Loyers

Modèle: (1) (2) (4) (5) (6)

M (10km) −35,7*** −7,52*** −9.28 −3.12 −11,5 −4,32**

(11,6) (2,55) (5.61) (1,94) (7.57) (2.04)

R au carré 0,46 0,20 0,51 0,16 0,29 0,24

Observations 4977 4977 4977 4977 4977 4977

Panneau : var.dép. : Consommation

Total Nourriture Éducation (3) Santé (4) Transp. Autre

Modèle: (1) (2) (5) (6)

M (10km) 77,8** 66,3*** 0,042 3,81 −7,69 15,3**

(33,4) (24,1) (3,17) (6,00) (8,11) (6.45)

R au carré 0,54 0,42 0,56 0,12 0,36 0,52

Observations 4975 4975 4975 4975 4977 4977

Remarque : Toutes les régressions incluent les effets fixes année­événement et ménage­événement. La consommation inclut la valeur de la nourriture
produit par le ménage lui­même et est corrigé des différences locales de prix à la consommation à l'aide d'un indice fourni par le
Bureau tanzanien des statistiques. Montants en TSh (milliers) ≈ 0,7 $USD. La catégorie « autres » comprend : les loisirs;
alcool et tabac; services publics; et dépenses non précisées. Les résultats pour ces sous­catégories sont présentés séparément dans
2
Tableau D.20 dans l'Annexe D en ligne. Les dépenses agricoles se réfèrent à la saison Masika. prend en compte les effets fixes.
** * < 0,1.
Les erreurs types entre parenthèses sont ajustées pour le regroupement au niveau du village : *** < 0,01, < 0,05,

statistiquement différent de zéro uniquement dans le cas des semences et des rentes foncières.
L’effet négatif sur les dépenses en intrants contraste avec l’effet positif
effet sur la consommation présenté dans les colonnes B1 à B6. La colonne B1 indique que les
ménages augmentent leur consommation mensuelle moyenne de
environ 78 000 TSh lorsque de nouveaux sites miniers à petite échelle émergent à proximité.
Cet effet positif s'explique principalement par l'augmentation de la consommation alimentaire,
comme indiqué dans la colonne B2.
La possibilité d'effets d'équilibre général implique que les changements observés dans la
consommation nominale peuvent également refléter les prix locaux.
changements. Par exemple, Aragón et Rud (2013) ont constaté que l’ouverture
d’une mine d’or industrielle à grande échelle dans le nord du Pérou a accru la
les prix locaux du maïs et des pommes de terre d’environ 8 pour cent. Par conséquent, la
les chiffres de consommation sont ajustés pour tenir compte des différences de prix à la consommation locales
en utilisant un index fourni par le Bureau national tanzanien des statistiques
pour se rapprocher davantage des évolutions de la consommation réelle. En ligne
Annexe D, je présente des spécifications alternatives pour résoudre ce problème.
Toutefois, il pourrait y avoir des effets sur les prix locaux qui ne sont pas pris en compte par le
indices disponibles. Résultats présentés dans le tableau D.19 de l'annexe D en ligne
suggèrent que la part des dépenses alimentaires consacrées à la nourriture augmente, ce qui est révélateur
d'inflation des prix locaux qui pourrait atténuer le pouvoir d'achat
des ménages à un niveau de revenu donné (Almås, 2012). Ce prix
les effets pourraient être aggravés par le fait que les ménages remplacent les produits autoproduits
biens avec des biens marchands. Même si les deux catégories de consommation sont
capturé par la mesure de la consommation, un rappel imparfait pourrait entraîner
différences de mesure qui pourraient affecter les résultats. Cependant, le
les preuves suggestives présentées dans le tableau D.18 indiquent également que le total
la quantité et le contenu nutritionnel de la consommation alimentaire augmentent lorsque
des sites miniers à petite échelle émergent à proximité. En supposant que les préférences sont
non homothétique et la nourriture est un bien de nécessité, la combinaison d'un
l’augmentation de la part des dépenses et de la consommation réelle de nourriture est
cohérent avec les ménages connaissant une combinaison de revenus et de prix
choc, ce qui les laisse néanmoins à un niveau de revenu réel plus élevé.
L'effet positif sur la consommation alimentaire suggère que l'effet observé
la réduction locale de la production agricole est compensée par la production alimentaire
autre part. Les statistiques descriptives présentées à l’Annexe en ligne A.7
montrent qu’entre 2008 et 2012, la superficie cultivée par l’habitant moyen
le nombre de ménages a augmenté d’environ 17 %, ce qui indique une augmentation générale
production agricole parmi les ménages interrogés sur une période donnée. Une autre implication
est que les répondants des zones non minières peuvent
connaissent une demande accrue de production agricole et se développent
production supérieure à celle qu’ils auraient eue sans l’essor des petites entreprises
exploitation minière. Cela gonflerait les estimations et introduirait un biais potentiel.
Cependant, même si ces effets sur l’équilibre général sont presque certains
exister à un certain niveau, il est peu probable qu’ils expliquent l’importance relative
changements dans la production agricole observés dans les données.
Comme indiqué dans la section 2, il a souvent été observé que les agriculteurs
utiliser les revenus miniers pour financer l’achat de divers intrants améliorant la productivité, tels
que des engrais ou des semences. Si les ménages utilisent le revenu
des activités non agricoles pour adopter des technologies agricoles améliorées,
l’exploitation minière à petite échelle pourrait alors améliorer la croissance de la productivité
agricole à long terme, même si les dépenses totales en intrants diminuent. Afin d'examiner
cette possibilité, j'étudie l'utilisation de diverses technologies agricoles.
Le tableau 4 présente l'effet estimé sur l'utilisation de différentes technologies. Les colonnes A1 à
A7 incluent l’échantillon complet des ménages, alors que
les colonnes B1 à B7 utilisent le sous­échantillon de ménages qui cultivent des cultures dans tous les pays.
périodes. Les variables de résultat indiquent si le ménage a réalisé

dix
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A. Poignant Politique des ressources 83 (2023) 103694

Tableau 4

Technologie : intrants et techniques avancés.

Panneau: UN

Échantillon: Fermes n'importe lesquelles

Dép.var : Semences Les engrais Pesticides Machinerie N'importe lequel (1 à 5)

Animaux de trait
Modèle: améliorées (1) (2) (3) (4) (5) (6)

M (10km) −0,12** 0,017 −0,039** −0,050 −0,026 −0,10*

(0,051) (0,048) (0,018) (0,047) (0,064) (0,059)

R au carré 0,29 0,47 0,31 0,58 0,36 0,52

Observations 4977 4977 4977 4977 4977 4977

Panneau: B

Échantillon: Fermes toutes

Dép.var : Semences Les engrais Pesticides Machinerie N'importe lequel (1 à 5)

Animaux de trait
Modèle: améliorées (1) (2) (3) (4) (5) (6)

M (10km) −0,098 0,087* −0,040 0,053 0,0054 −0,068***

(0,074) (0,049) (0,026) (0,11) (0,13) (0,026)

R au carré 0,32 0,48 0,32 0,58 0,38 0,51

Observations 3492 3492 3492 3492 3492 3492

Remarque : Les colonnes 1 à 5 présentent les effets estimés selon qu'une technologie a été utilisée (pendant la saison Masika). La colonne 6 présente
l’effet sur l’utilisation ou non de l’une de ces technologies. Notez que les technologies ne s’excluent pas mutuellement. Toutes les régressions
inclure les effets fixes année­événement et ménage­événement. Les étiquettes « toutes (toutes) exploitations agricoles » font référence aux ménages qui ont cultivé des terres dans
2
toutes (toutes) les périodes. prend en compte les effets fixes. Les erreurs types entre parenthèses sont ajustées pour le regroupement au niveau du village
niveau : *** < 0,01, ** * < 0,1.
< 0,05,

toute utilisation de la technologie pendant la saison Masika de la période correspondante Il est peu probable que ce soit le résultat d’un choc de richesse positif dû à une hausse
année. Les résultats suggèrent que l’émergence de sites miniers à petite échelle valeurs des propriétés. De plus, si l’effet positif sur la consommation était
n’a pas conduit à une adoption accrue de la technologie. le résultat de la hausse de la valeur des terres (par opposition à l'amélioration du marché du travail

opportunités), alors on pourrait s’attendre à ce que les effets soient particulièrement

4.3. Autres mécanismes
concentrée parmi les grands propriétaires fonciers. Cela ne semble pas être

l'affaire. Au lieu de cela, l'analyse d'hétérogénéité présentée dans le tableau C.14

Premièrement, l’une des préoccupations est qu’une nouvelle découverte d’or pourrait accroître
dans l'Annexe C en ligne suggère que l'effet est particulièrement fort
l’immigration et affecter les agriculteurs via les marchés fonciers locaux. En général,
parmi les ménages possédant de petites exploitations agricoles et un accès limité aux communications
les propriétés géologiques des sites d’exploitation aurifère à petite échelle ne sont généralement pas
(tel que mesuré par la distance aux routes principales). Par ailleurs, l’émergence
se croisent directement avec des terres agricoles, ce qui signifie que dans la plupart des cas, les petits
l’exploitation minière à petite échelle ne semble pas avoir d’effets négatifs importants
exploitants miniers ne sont pas en concurrence directe avec les terres agricoles.
effets sur les perceptions et les expériences autodéclarées liées à la criminalité
les agriculteurs sur la terre. Toutefois, les flux migratoires pourraient aggraver la situation générale
demande d'espace de vie et d'autres activités auxiliaires entourant et la sécurité. Le tableau E.24 de l'annexe E en ligne fait état d'un léger résultat négatif.

les mines d'or, ce qui pourrait avoir un effet positif sur les prix des terrains effet estimé sur la satisfaction à l'égard de la criminalité et de la sécurité, mais aussi un petit

et expliquent à leur tour l’effet positif de la consommation. Simultanément, effet négatif sur l'exposition des ménages au vol de récoltes, deux phénomènes

d’importants flux de mineurs migrants pourraient nuire à la valeur des propriétés agricoles statistiquement insignifiant.
par une augmentation des empiètements, des vols et des dommages aux cultures. Soit Une autre préoccupation est que l’exploitation aurifère à petite échelle pourrait nuire à l’environnement.
D’une certaine manière, le mécanisme de transmission pourrait être davantage lié à la terre
secteur agricole directement à travers son impact environnemental sur les cultures.
marché que le marché du travail.
On pourrait également s’inquiéter du fait que la proximité de sites miniers à petite échelle pourrait
Pour résoudre ce problème, je considère les données sur les flux migratoires à chaque
nuire à la santé des populations locales, et des enfants en particulier, qu'ils soient directement engagés
grappe d’enquête. Ces données sont collectées au niveau du village et rapportent
ou non dans les activités minières.
le nombre de personnes qui ont migré dans et hors du village dans le
Toutefois, si les dommages environnementaux ou sanitaires à eux seuls ont causé
les 12 derniers mois. Les preuves sont présentées dans le tableau E.21 dans Online
baisse de l’activité agricole, alors on s’attendrait également à ce que les ménages
Annexe E et suggère que l’émergence de nouveaux sites miniers a
effets faibles et statistiquement non significatifs sur la migration vers les villages souffrir économiquement car une source importante de moyens de subsistance est érodée.

couverts par l’enquête. Ces résultats ne constituent pas une preuve contre une augmentation Même si les effets nets sur le bien­être ne peuvent être déterminés avec certitude,

migration en général, car la plupart des mineurs migrants peuvent être attirés par d'autres
(peut­être plus proches des gisements), mais indiquent que les personnes interrogées n'ont pas été
directement affectées par un afflux de migrants dans leur propre pays.
villages. Toutefois, une légère diminution de l’émigration peut suggérer que
moins de répondants quittent le village. Cette preuve est conforme à
une hypothèse de longue date selon laquelle l’exploitation minière à petite échelle pourrait ralentir
migration rurale­urbaine en offrant des opportunités d’emploi locales dans
zones rurales (voir par exemple Jennings, 1999 ; Jønsson et Fold, 2011 ; Barreto
et coll., 2018). L’effet de l’exploitation minière à petite échelle sur les terres agricoles
les marchés sont difficiles à déterminer en raison de contraintes de données. Cependant, le
Le TNPS demande aux agriculteurs d'estimer la valeur et la taille de chacune de leurs parcelles,
qui peut être utilisé pour se rapprocher approximativement du marché des terres agricoles
les données probantes ne suggèrent pas que les ménages aient connu des situations aussi négatives
chocs de revenus. Il est donc peu probable que les dommages environnementaux soient la cause
principal moteur des résultats de cet article. Concernant les effets sur la santé,
les résultats présentés dans le tableau 3 suggèrent que l’émergence de sites miniers à petite échelle
ne semble pas augmenter les dépenses liées à la santé.
De plus, les indicateurs anthropométriques de la santé des enfants ne montrent pas
toute preuve de déclin. Ces résultats sont présentés dans les tableaux F.25
et F.26 dans l'Annexe F en ligne, et suggèrent plutôt la possibilité de
quelques effets positifs, principalement pour les jeunes enfants. Cela peut être interprété comme une
preuve évocatrice d’une amélioration de l’état nutritionnel. Comme indiqué
par Duflo (2000), les indicateurs anthropométriques (tels que la taille pour l'âge et

valeurs. En utilisant cette mesure, les résultats présentés dans le tableau E.23 dans (z­scores poids/taille) sont plus sensibles à la disponibilité alimentaire à

L'Annexe E en ligne montre que la valeur des terres ne semble pas augmenter à mesure que des âges plus jeunes, avant que les facteurs génétiques ne deviennent de plus en plus importants dans

un résultat du traitement, ce qui signifie que la réponse de la consommation adolescence.

11
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A. Poignant
Les résultats présentés dans l'Annexe F en ligne peuvent être interprétés à la
lumière des effets positifs de la consommation, puisque des améliorations de l'état
nutritionnel pourraient compenser d'autres dommages causés par l'exploitation minière
à petite échelle.3 Une combinaison similaire d'effets opposés pourrait s'appliquer à la
scolarisation. Si l’exploitation minière à petite échelle attire les enfants qui sont
détournés de l’école, son effet positif sur les revenus peut également être propice à
l’investissement éducatif. Les résultats présentés dans le tableau F.27 de l'annexe F
en ligne suggèrent que l'émergence des mines d'or n'a eu aucun effet sur le taux global
de fréquentation scolaire des enfants âgés de 0 à 20 ans. Cependant, en divisant
l'échantillon par enfants d'âge primaire et secondaire, Je constate que l’émergence
des mines d’or a augmenté le taux de fréquentation de l’école primaire (des enfants
âgés de 0 à 13 ans) d’environ 9 points de pourcentage. Je trouve également un effet
négatif mais mal estimé sur l’enseignement secondaire (des enfants âgés de 14 à 20
ans), équivalant à une diminution de 12 points de pourcentage du taux de fréquentation.4
Une explication possible de ces résultats hétérogènes est que les effets de l’exploitation
minière sur le revenu dominent chez les jeunes. (permettant aux ménages de financer
davantage de scolarité), tandis que les effets de substitution dominent chez les
enfants plus âgés (qui sont détournés de l'école en raison de meilleures opportunités
d'emploi). Cependant, l’effet positif sur la fréquentation de l’école primaire suggère que
l’émergence de sites d’exploitation aurifère dans le nord­ouest de la Tanzanie ne peut
pas être considérée comme ayant des effets négatifs globaux sur l’éducation.
5. Discussion : Menaces sur la validité interne
L’hypothèse d’identification clé qui sous­tend la stratégie empirique de cet article
exige que tout choc sur les résultats qui n’est pas pris en compte par les effets fixes
temporels ou les effets fixes sur les ménages ne soit pas corrélé au moment de
l’émergence des opérations minières à petite échelle. En d’autres termes, le moment
de l’émergence des mines d’or à petite échelle devrait être à peu près aléatoire du
point de vue des ménages individuels voisins. Étant donné que les découvertes de
minéraux ont tendance à être des événements soudains et difficiles à prévoir à
l’avance, il est raisonnable de supposer que les populations agricoles locales les vivent
souvent comme étant à peu près aléatoires. Cependant, les découvertes de minéraux
ne sont pas vraiment le fruit du hasard. Ils dépendent notamment de l’intensité de la
prospection, qui peut être déterminée par une multitude de facteurs économiques et
sociaux variables au niveau local. Par conséquent, il est impossible d’exclure ex ante
la possibilité de variables confondantes qui influencent la probabilité de découverte
d’or.
Par exemple, des événements météorologiques extrêmes comme des inondations
pourraient temporairement diminuer la probabilité de nouvelles découvertes de
minéraux, tout en provoquant simultanément l’érosion des sols et la destruction des
cultures. Il est également possible que des interventions humaines, telles que la
construction de routes, rendent certaines zones plus ouvertes à la prospection tout en
affectant également les conditions locales de production agricole. Dans l'annexe en
ligne, GI aborde certains de ces problèmes et montre que les résultats sont robustes
au contrôle des précipitations et des principales constructions de routes. Une autre
préoccupation est que les résultats agricoles locaux pourraient influencer directement
la probabilité de nouvelles découvertes et ainsi inverser la relation causale. Par
exemple, de mauvaises récoltes pourraient entraîner une augmentation des activités
de prospection, les agriculteurs locaux tentant d’atténuer le choc négatif de leurs
revenus grâce à la découverte d’or. Même si les activités à haut risque et à haut
rendement, comme la prospection minière, semblent fournir une faible assurance
le validité
contre le risque de consommation à court terme, elles posent néanmoins un défi théorique à la seuil estinterne
du terrain et des infrastructures de transport. Cependant, même si la zone tampon de
3 Il existe une relation positive bien documentée entre le revenu et les indicateurs de santé
liés à la nutrition dans les pays en développement (voir Bengtsson, 2010 pour des données
probantes provenant de Tanzanie).
4 Ce résultat est comparable en ampleur aux conclusions d’ Ahlerup et al. (2020), qui
constatent que, dans un échantillon de 30 pays africains, les individus ayant passé leur
adolescence dans des districts abritant des mines d’or avaient tendance à avoir un niveau
d’éducation inférieur à l’âge adulte, probablement en raison de cas plus élevés de travail des
enfants. Ils constatent que l’existence d’une mine d’or (à grande échelle) dans le même district à
l’âge de 12 ans réduit le niveau d’éducation moyen de 0,14 à 0,18 points sur une échelle
comprise entre 0 (pas d’éducation) et 9 (études supérieures).
12
Politique des ressources 83 (2023) 103694
les résultats.5 Dans l’Annexe G en ligne, j’aborde la question de la causalité inverse
en étudiant le prétraitement et les effets d’anticipation, et je ne trouve aucune preuve
que la variation de la production ou de la consommation agricole passée prédise
l’émergence de nouveaux sites miniers.
Une autre préoccupation est que les résultats pourraient être affectés par une
attrition endogène. Par exemple, l’émergence de mines à petite échelle peut amener
certains ménages à déménager ou à se séparer, et ainsi diminuer la probabilité que
certains ménages et individus soient relocalisés avec succès lors des cycles d’enquête
ultérieurs. Étant donné que les ménages doivent être observés lors des trois cycles du
TNPS pour être retenus dans l’échantillon, il est possible que l’exposition à l’exploitation
minière à petite échelle affecte la manière dont les ménages sélectionnent de manière
endogène dans (ou hors) l’échantillon. Pour résoudre ce problème, le tableau G.31 de
l'annexe G en ligne montre que, pour les 1 100 ménages observés dans la zone
d'étude lors de l'enquête originale de 2008 (parmi lesquels 135 ont abandonné en
raison de l'attrition), l'exposition future à l'exploitation minière à petite échelle n'a pas
d'effet. affectent la probabilité d’abandon de l’échantillon. Cependant, l’analyse suggère
également que les ménages vivant déjà dans des zones minières à petite échelle lors
de leur première observation en 2008 avaient tendance à connaître des taux d’attrition
plus élevés que les ménages d’autres zones. Ce résultat est cohérent avec l’idée selon
laquelle les personnes vivant dans les zones minières sont en moyenne plus mobiles
et plus difficiles à suivre dans le temps que les autres populations rurales. Toutefois,
cela ne constitue pas une menace pour la stratégie empirique.
Une autre préoccupation concerne la mesure et la définition de la variable de
traitement. La variable de traitement est conçue pour capturer l'exposition d'un ménage
,,
au secteur minier à petite échelle. Mais pour atteindre cet objectif, deux hypothèses
cruciales doivent être remplies. Premièrement, pour être un indicateur suffisamment
fiable de la présence d’une véritable exploitation minière à petite échelle, l’emplacement
et le moment des applications PML doivent correspondre raisonnablement bien avec
le début des activités minières réelles à un endroit donné. Cela n’est peut­être pas
toujours vrai. Par exemple, certaines opérations minières peuvent ne pas disposer de
licences, et certaines licences peuvent ne comporter aucune opération minière. Cela
entraîne des erreurs de mesure qui pourraient
, conduire à des estimations biaisées.
En général, il n’est pas rare que des activités minières à petite échelle soient réalisées
sans licence officielle. Dans certains cas, l’exploitation minière peut être trop petite
pour motiver les efforts requis pour obtenir une licence et le coût d’environ 30 USD.6
Cependant, le faible coût et les rendements potentiels élevés de la propriété de PML
rendent peu probable que d’importants gisements minéraux échappent longtemps à la
transformation. soumis à une demande PML après le début de l’exploitation minière.
Cependant, il est également possible que les demandes de PML soient faites dans
l'attente de futures découvertes d'or qui ne se concrétiseront jamais.
Pour résoudre ce problème, je compare l'emplacement des applications PML avec
l'emplacement de 337 sites d'extraction et de traitement d'or vérifiés récemment étudiés
par Merket (2018). Les résultats de cet exercice sont présentés dans l'Annexe H en
ligne et indiquent une correspondance étroite entre les sites confirmés et les
applications PML enregistrées. Cela suggère que les applications PML enregistrées
fournissent un indicateur raisonnable de l’activité minière locale à petite échelle.
Un deuxième problème de mesure concerne la manière dont les ménages sont
répartis dans le groupe de traitement en fonction de la distance par rapport aux sites
miniers. La zone tampon de 10 km vise à refléter une approximation de la distance
maximale que la plupart des travailleurs seraient prêts à parcourir pour travailler. Cela
concorde également globalement avec les études sur la mobilité quotidienne en Afrique
subsaharienne (par exemple Bryceson et al., 2003 ; Tanser et al., 2006). Cependant,
quelque
de peu
la arbitraire et ne tient pas compte des caractéristiques locales
10 km correspond exactement au véritable rayon de traitement,
5 Même si la prospection semble mauvaise pour atténuer les risques, il est plus courant que
les agriculteurs recherchent des opérations minières existantes en réponse à des chocs négatifs.
Cela a donné naissance à la notion (péjorative et potentiellement trompeuse) selon laquelle
l'exploitation minière à petite échelle est une activité « motivée par la détresse » (voir Hilson, 2009).
6 Dans d’autres cas, les retards dans les procédures d’octroi de licences obligent les mineurs
à opérer de manière informelle pendant de longues périodes jusqu’à ce que la demande de PLM
soit approuvée. Pour résoudre ce problème, j'utilise la date de demande plutôt que la date
d'émission pour déterminer l'heure d'apparition d'une PML.
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A. Poignant
Tableau 5
Résumé des principales conclusions.
Résultat Effet estimé
Estimation
Production agricole −155,2
Travail agricole −16,8
Terre cultivée −1,1
Dépenses en intrants −35,7
Consommation de nourriture 66,3
Remarque : Ce tableau présente les principaux résultats et les moyennes des résultats en 2012. Les erreurs types entre parenthèses sont ajustées pour
regroupement au niveau du village.
tenter de prendre en compte tous les facteurs potentiels entraînerait probablement
dans des hypothèses arbitraires supplémentaires. Cependant, pour tester la sensibilité
des résultats à différents seuils, j'utilise différentes distances de tampon
allant de 10 à 40 km. Cet exercice est utile à deux égards. D'abord, il
peut détecter si les résultats sont sensibles à de petits changements dans le
seuil de tampon, ce qu’ils ne devraient pas être si la stratégie empirique est
valide. Deuxièmement, il peut détecter si les effets estimés du traitement sont
limité à des définitions raisonnables du traitement, qui fournissent une sorte
de test placebo pour évaluer indirectement la solidité de l'identification
stratégie.
Un troisième problème lié à la mesure découle de la compensation GPS.
Toutes les coordonnées des grappes rurales fournies dans les données TNPS ont été
soumis à une procédure de brouillage qui décale chaque coordonnée de 0
à 5 km dans une direction aléatoire. De plus, un sous­ensemble tiré au hasard
constitués de 1% d'observations rurales sont décalés de 0 à 10 km dans un
direction aléatoire. Le bruit introduit par ces procédures signifie que
la variable de traitement observée ( ), qui est définie à l'aide de la
fourni les coordonnées du foyer, contient une composante d'erreur aléatoire
cela peut la rendre différente de la vraie variable ( ). Puisqu’il s’agit d’un exemple d’erreur de
mesure classique, cela aura tendance à biaiser l’estimation.
effets vers zéro. Cependant, comme les distances de décalage sont tirées de
une distribution uniforme connue, il est possible de calculer la probabilité
de classification erronée Pr( ≠ ) pour chaque observation dans le
échantillon. Dans l'annexe I en ligne, j'utilise une formule simple pour calculer le
probabilité d'erreur de classification associée à chaque observation dans
l'échantillon et utiliser ces informations pour étudier le biais potentiel introduit par l'erreur de
mesure. Comme prévu, limiter l'échantillon à
les observations présentant un risque faible (ou nul) de mauvaise classification conduisent à
effets estimés légèrement plus importants. Dans l'ensemble, cette analyse suggère que
L'erreur de mesure introduite par la compensation GPS n'a pas d'effet significatif
modifier les résultats.
6. Résumé des principaux résultats
Les principaux résultats empiriques de cet article sont résumés dans le tableau 5.
Premièrement, les résultats indiquent que les ménages produisent moins de produits agricoles
production lorsque de nouveaux sites miniers émergent à proximité. La valeur totale de
production agricole produite par les ménages dans un rayon de 10 km
diminué d'environ 155 000 TSh par rapport aux autres ménages,
représentant environ un tiers de la valeur moyenne de la production. Le
la réduction de la production s’explique principalement par des ajustements tout au long de la
marge intensive. Deuxièmement, les ménages allouent moins de ressources à la production
agricole pour toutes les principales catégories d’intrants agricoles ;
y compris la main­d’œuvre, la terre et d’autres dépenses en intrants agricoles. Enfin,
Les ménages exposés à l’exploitation minière à petite échelle ont tendance à augmenter
considérablement leurs dépenses de consommation. Quand neuf
des sites miniers émergent, la consommation alimentaire mensuelle moyenne des environs
ménages augmente d'environ 66 000 TSh (environ 50 USD) par rapport
aux autres ménages.
7. Conclusions
Les conclusions de cet article suggèrent que l’impact économique de l’exploitation minière à
petite échelle s’étend profondément aux économies agricoles locales où
Politique des ressources 83 (2023) 103694
Signifier Unité
SE IC à 95 %
47.1 (−247,5,−62,1) 394,5 TSh (millier)
6,72 (−30,−3,6) 83,6 Jours
0,2 (−1,5,−0,7) 3,98 Acres
11.6 (−58,4,−13) 90 TSh (millier)
24.1 (19,1, 113,5) 213.4 TSh (millier)
ils émergent. Des travaux qualitatifs antérieurs ont soulevé la possibilité que
l’exploitation minière à petite échelle peut avoir des retombées positives sur l’agriculture locale,
car les mineurs à temps partiel utilisent souvent leurs revenus miniers pour investir dans l’agriculture.
production (Maconachie et Binns, 2007 ; Kamlongera, 2011 ; Mkod­zongi et Spiegel, 2019 ; Hilson
et Garforth, 2012). Cependant, le
Les résultats de cet article suggèrent que les ménages agricoles investissent en moyenne
moins de ressources dans l’agriculture et réduisent leurs activités agricoles
lorsque des sites d’exploitation aurifère à petite échelle émergent à proximité. En contraste avec
des preuves antérieures sur les effets de l’exploitation aurifère à grande échelle sur les
agriculteurs, présenté par Aragón et Rud (2016), il ne semble pas que
le déclin de l’agriculture a accru la pauvreté parmi les agriculteurs touchés.
Au lieu de cela, des preuves circonstancielles suggèrent que les revenus des populations locales
les agriculteurs ont peut­être augmenté. Une interprétation plausible de ces résultats est que les
ménages ont pu abandonner l’agriculture
lorsque de meilleures possibilités d’emploi non agricole sont devenues disponibles.
Il convient de noter que les effets globaux de ce changement sur le bien­être restent
incertain, surtout à long terme. Même si l'exploitation minière à petite échelle est un
moyen de subsistance important pour beaucoup, il est également associé à un certain nombre de
défis. Il s'agit notamment de la dégradation de l'environnement et de la déforestation (par exemple
Tarras­Wahlberg et al., 2000 ; Hilson, 2002a ; Ghose, 2003 ;
Hilson et Pardie, 2006 ; Telmer et Veiga, 2009 ; Hirons, 2011 ; Bansa
et coll., 2018 ; Hook, 2019), des conditions de travail dangereuses et des conditions
impacts sur la santé (par exemple Buxton, 2013 ; Organisation mondiale de la santé, 2016 ;
Ajith et Ghosh, 2019 ; Afrifa et al., 2019 ; Cossa et coll., 2021). Il a
également été liée au travail des enfants et à des effets négatifs sur la scolarisation (par ex.
Hilson, 2008, 2012 ; Potter et Lupilya, 2016 ; O'Driscoll, 2017 ; Bansa
et al., 2018), la criminalité et la violence (par exemple Bansah et al., 2018 ; Zvarivadza
et Nhleko, 2018 ; Schwartz et coll., 2021). Dans d'autres contextes, l'exploitation minière à petite
échelle a été liée à l'instabilité politique et aux conflits armés,
comme le reflète le concept de « minéraux de conflit » (voir par exemple Berman
et coll., 2017). Par rapport à ces travaux, les effets des projets à petite échelle
l’exploitation minière présentée dans cet article semble relativement bénigne. C'est ici
Il est également important de souligner que le contexte peut être crucial. Alors que
la gouvernance du secteur minier à petite échelle en Tanzanie fait toujours défaut
dans de nombreux domaines (voir par exemple Kinyondo et Huggins, 2021), il est probable
que les aspects négatifs de l’exploitation minière seraient plus marqués dans les zones souffrant
des institutions juridiques plus faibles, de l’instabilité politique et des conflits civils.
Bien que ce document se concentre spécifiquement sur l’exploitation minière à petite échelle, il
se rapporte à un programme de recherche plus large sur les liens entre les secteurs non agricoles et agricoles et
retombées de la croissance au cours des premières étapes du développement économique (voir
par exemple Haggblade et al., 1989 ; Barrett et coll., 2001 ; Davis et coll., 2017).
Dans ce contexte, les revenus du secteur rural non agricole peuvent offrir
des opportunités de diversification des revenus et de liquidité qui favorisent une
utilisation intensifiée des intrants agricoles (voir Ellis, 1998; Haggblade et al.,
2010) Une longue série d’articles ont révélé que les ménages se livraient à
les activités économiques non agricoles, comme la gestion d'une entreprise non agricole,
faire des choix différents concernant l’utilisation des intrants agricoles et l’agriculture
techniques. Par exemple, Savadogo et al. (1994) constatent que les activités non agricoles
le revenu est positivement corrélé à la formation de capital agricole (en particulier l’équipement
pour la traction animale) chez les petits exploitants agricoles
Burkina Faso. Des relations positives similaires entre les activités non agricoles (emploi et revenus)
et les dépenses en intrants agricoles ont été observées.
été trouvé au Nigeria (Oseni et Winters, 2009), au Sénégal (Maertens,
2009), l’Ouganda (Diiro, 2013) et le Nigeria (Dedehouanou et al., 2018).
13
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A. Poignant
Ces études suggèrent l'existence d'une relation complémentaire entre les deux secteurs, de telle
sorte que l'expansion des opportunités d'emploi non agricole contribue également au développement
agricole par le biais de retombées au sein des ménages. Cependant, les résultats de cet article
suggèrent que, du moins dans le cas de l’exploitation minière à petite échelle, la relation est
davantage une rivalité.
Cet article révèle plusieurs pistes prometteuses pour de futures recherches.
Premièrement, les effets à long terme de l'exploitation minière à petite échelle sur les communautés
et les individus peuvent être différents des effets à court et moyen terme présentés dans ce document,
qui sont limités à la période d'environ quatre ans couverte par le panel TNPS. . Dans le contexte de
l’exploitation minière à grande échelle, Ahlerup et al. (2020) suggèrent que l’exploitation minière peut
avoir des effets négatifs sur les incitations parentales à investir dans le capital humain, effets qui
pourraient ne devenir visibles qu’à l’avenir. De même, les problèmes de santé et les dommages
environnementaux peuvent s’accumuler au fil du temps et continuer à avoir un impact bien après la
fin des opérations minières proprement dites. Des recherches supplémentaires sont nécessaires
pour comprendre les effets dynamiques de l’exploitation minière à petite échelle. Un autre domaine
de recherche future concerne la manière dont l’impact économique de l’exploitation minière à petite
échelle diffère entre les individus et les communautés. Par exemple, des caractéristiques individuelles
telles que l’âge et le sexe peuvent déterminer qui peut accéder aux opportunités du marché du travail
offertes par l’exploitation minière à petite échelle, ce qui pourrait influencer la répartition des
ressources des ménages et l’investissement dans les enfants. Les travaux futurs utilisant des
échantillons plus grands permettront probablement d’explorer ces questions. Enfin, si je trouve des
preuves d'une relation de rivalité entre l'exploitation minière et l'agriculture du côté de la production,
cela n'exclut pas la possibilité que ces secteurs donnent lieu à des complémentarités dans d'autres
domaines. Par exemple, Aizawa (2016) note que les agriculteurs peuvent utiliser les revenus miniers
pour lisser leur consommation entre les saisons agricoles ou se protéger contre les risques futurs liés
aux revenus agricoles.
Par conséquent, l’exploitation minière et l’agriculture à petite échelle peuvent avoir des effets
complémentaires sur le bien­être des ménages, même s’ils sont en concurrence pour des intrants
rares sur les marchés locaux du travail et des capitaux. Les interactions potentielles du côté de la
consommation entre l’exploitation minière à petite échelle et l’agriculture restent un sujet important
pour les recherches futures.
Déclaration de contribution à la paternité du CRediT
Adrian Poignant : Conception et conception, Collecte de données, Analyse et interprétation des
résultats, Rédaction – ébauche originale.
Déclaration d’intérêts concurrents
L'auteur déclare qu'il n'a aucune situation financière pertinente ou matérielle.
intérêts liés à la recherche décrite dans cet article.
Disponibilité des données
Les données seront mises à disposition sur demande.
Annexe en ligne
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j.resourpol.2023.103694.
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