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Sciences et politiques environnementales 106 (2020) 210­220

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Science et politique de l'environnement

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Implications socio­économiques et environnementales du secteur artisanal et à petite échelle

T
L’exploitation minière (ASM) sur l’agriculture et les moyens de subsistance

Georges Ofosua, Andreas Dittmanna , David Sarpongb, *, David Botchieb

un
Centre Justus­Liebig­Universität Gießen pour le développement international et la recherche environnementale – ZEU Allemagne
b
College of Business, Arts & Social Sciences Brunel Business School, Brunel University London Kingston Lane, Uxbridge UB8 3PH Royaume­Uni

INFORMATIONS SUR L'ARTICLE ABSTRAIT

Mots clés: Les activités minières artisanales et à petite échelle (ASM) continuent de croître dans de nombreux pays dotés de ressources, les
Exploitation minière artisanale et à petite échelle revenus générés par l'ASM servant de précurseur à la croissance socio­économique, en particulier dans les communautés rurales
Agriculture
riches en minéraux. Cependant, la prolifération rapide de cette activité extractive vers de nouvelles frontières s’étend souvent à
Moyens de subsistance
des territoires où, traditionnellement, des activités agricoles sont déjà présentes. Compte tenu des effets destructeurs du cycle de
Environnement
vie de l’ASM sur l’environnement, des inquiétudes ont été soulevées concernant les impacts agricoles négatifs de l’ASM. Ainsi,
dans cet article, nous passons en revue la nature Janus de l’ASM à mesure que les discours se sont développés dans la littérature
naissante. Notre examen révèle un récit émergent suggérant que, dans certains cas, l’ASM et l’agriculture se complètent avec
des conséquences bénéfiques. Néanmoins, ce type d’exploitation minière hautement informel peut avoir des effets néfastes sur
l’agriculture à travers trois mécanismes principaux : la dégradation des terres et les invasions de fermes, la pollution de l’eau et
du mercure, et le phénomène du syndrome hollandais – le déplacement de la main­d’œuvre du secteur agricole vers le secteur
ASM. Étant donné que la plupart des opérations des extracteurs de minéraux à petite échelle se déroulent dans des communautés
rurales où l’agriculture est la principale source de revenus, nous constatons la création de vulnérabilités dans l’économie agraire
à travers ces mécanismes. Compte tenu de l’importance économique des deux secteurs pour les moyens de subsistance, les
parties prenantes devraient repenser la politique des ressources pour garantir la bonne adéquation des deux secteurs, en
particulier dans l’espace économique rural.

1. Introduction
L’exploitation minière artisanale et à petite échelle (ASM) continue de croître dans
de nombreuses communautés rurales riches en ressources. Des estimations récentes
soulignent cette croissance : 40,5 millions de personnes étaient directement engagées
dans l'ASM en 2017, contre 30 millions en 2014, 13 millions en 1999 et 6 millions en
1993 (IGF, 2017). En ce qui concerne particulièrement la production d'or, les chiffres
indiquent que la production ASM au Ghana, par exemple, a considérablement augmenté,
passant de moins de 20 000 onces en 1990 à 1,6 million d'onces en 2016 (Owusu et al.,
2019). Pourquoi l’ASM devient­elle si répandue ?
Diverses explications ont été proposées, entre autres : son potentiel à générer
d'importants avantages distributifs (Banchirigah, 2008) ; l'échec des réformes d'ajustement
structurel (Banchirigah, 2006) ; « pauvreté agricole » (difficultés induites par une
dépendance excessive à l'égard de l'agriculture pour survivre)
(Hilson et Garforth, 2012) ; et les « pratiques foncières coutumières » (Nyame et Blocher,
2010). Quelles que soient les raisons de la prolifération rapide de l'ASM, son expansion
prend invariablement une forme géographique, « chevauchant souvent les utilisations
des terres préexistantes » (Mitchell, 2016). Dans la plupart
Dans certains cas, les terres riches en minéraux que les petits extracteurs cherchent à
exploiter pour des gains économiques sont des espaces contestés déjà utilisés ou
revendiqués par d’autres entités ayant des intérêts économiques concurrents, notamment
les exploitants miniers à grande échelle (Cuba et al., 2014 ; Patel et al., 2016). Ces
revendications et usages prioritaires sont aussi parfois liés à la consommation matérielle
(par exemple lorsque ces zones sont des sources d'eau pour les habitants) (Bebbington
et Williams, 2008) et à la production agricole (Kitula, 2006). Ainsi, les opérations ASM
s'interfacent de plus en plus avec les activités agricoles, ce qui rend la probabilité de
conflit, ainsi que l'opportunité potentielle de coopération entre leurs opérations
(« agriculture­exploitation minière, exploitation minière­agriculture ») et les opérateurs
(« agriculture­mineurs, exploitations minières) grandes. (Maconachie et Binns, 2007).
L'ASM et l'agriculture partagent des relations complexes et dynamiques, synergiques
et antagonistes. Ils sont complexes car ils occupent le même espace géographique et
partagent et/ou se disputent les mêmes intrants de facteurs : terre, eau, travail et capital,
et sont dynamiques car ils sont influencés par d’autres facteurs exogènes, notamment
les prix des matières premières (ACET, 2017b). Soulignant leurs synergies, plusieurs
articles récents

Auteur correspondant.
Adresses e­mail : george.o.ofosu@geogr.uni­giessen.de (G. Ofosu), andreas.dittmann@geogr.uni­giessen.de (A. Dittmann),
David.Sarpong@Brunel.ac.uk (D. Sarpong), David.Botchie@Brunel.ac.uk (D. Botchie).

https://doi.org/10.1016/j.envsci.2020.02.005
Reçu le 10 avril 2019 ; Reçu sous forme révisée le 6 février 2020 ; Accepté le 6 février 2020
1462­9011/ © 2020 Elsevier Ltd. Tous droits réservés.
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dans les études de développement, des revues ont examiné les complémentarités entre
l'ASM et l'agriculture, fournissant des preuves qui indiquent que les revenus de la seconde
soutiennent la première et vice versa (Okoh et Hilson, 2011 ; Hilson et Garforth, 2012 ;
Maconachie, 2011 ; Cartier et Bürge, 2011 ; Kamlongera, 2011 ; Mkodzongi et Spiegel,
2019 ; Persaud et al., 2017). Des études plus approfondies ont révélé que ces deux
secteurs économiques très importants constituent des moteurs d'emploi et des sources de
revenus viables pour la majorité des habitants des zones rurales des pays en développement.
(sur l'ASM, voir Tschakert, 2009 ; Siegel et Veiga, 2010 ; Teschner, 2014 ; Kamlongera,
2011 ; Banchirigah, 2008) sur l'agriculture rurale, voir (Reardon et al., 2001). En outre, les
chercheurs ont proposé des interprétations plus générales de l’importance du changement
dans l’économie agraire dans laquelle l’ASM est considérée comme un élément central
(Hilson, 2016a,b ; Pijpers, 2014).
Cependant, bien qu’elle apporte de nombreux avantages socio­économiques, l’ASM a
également des effets particulièrement destructeurs sur l’environnement ainsi qu’une
concurrence antagoniste avec l’agriculture en ce qui concerne les intrants de facteurs. Cette
nature Janus de l’ASM peut être très inquiétante. À cet égard, des études ont montré que
la symbiose entre l'ASM et l'agriculture, en ce qui concerne l'acquisition et l'utilisation des
intrants facteurs, n'a pas toujours été fluide (Musemwa, 2009). Si la compétition pour
l’espace et les ressources a parfois conduit à une coexistence et à des synergies entre les
formes d’utilisation des terres (Maconachie et Binns, 2007 ; Pijpers, 2014), la forte
concurrence pour l’accès à la terre, entre ces deux moteurs du développement rural, a
surtout abouti à des conflits liés à l’utilisation des ressources (Musemwa, 2009).
L'ASM en tant qu'activité extractive peut avoir des effets négatifs sur l'agriculture à
travers divers mécanismes. Un mécanisme clé est la dégradation des terres. L’héritage
négatif de l’ASM – mines et sols excavés – peut rendre des terres auparavant fertiles
impropres à la production agricole, réduisant ainsi la disponibilité des terres pour la
production agricole (Kitula, 2006 ; Mantey et al., 2016 ; Ncube­Phiri et al., 2015). ). De plus,
les effets destructeurs de l'environnement de l'ASM, tels que le brûlage de brousse et la
déforestation, réduisent la disponibilité des zones de pâturage pour le bétail (Ncube­Phiri et
al., 2015). Cela peut enraciner un cycle de pauvreté dans l’économie agraire à travers la
perte des revenus générés par l’agriculture et une réduction de la production vivrière et
commerciale et de l’élevage. Une autre facette troublante est l’asymétrie des effets des
interactions ASM­agriculture. Les problèmes de pollution liés à la production agricole (voir
par exemple Ntiamoah et Afrane, 2008) n’affectent pas l’intégrité des gisements minéraux
non renouvelables, mais il a été observé que l’implantation des activités ASM à proximité
de terres agricoles productives réduit les rendements des cultures en raison des invasions
agricoles et la destruction des cultures (Boadi et al., 2016 ; Arthur et al., 2016).
Plus encore, les projets de remise en état des terres dans les hotspots miniers, visant
à restaurer les terres dégradées par l'exploitation minière à un niveau proche de leurs
conditions d'origine, afin de les rendre adaptées à diverses autres applications industrielles
importantes, notamment la production agricole, peuvent avoir un coût énorme pour le
budget de l'État. gouvernement national (Mantey et al., 2016). Le ministère colombien de la
Biodiversité, par exemple, a estimé qu’il faudrait environ 10,8 milliards de dollars et qu’il
faudrait entre 25 et 40 ans pour remédier à la dévastation environnementale causée par la
déforestation et la contamination des sites miniers en Colombie (Kinosian, 2012). Mantey
et coll. (2016) ont estimé qu'un montant total de 198 millions de dollars était nécessaire
pour la restauration environnementale des terres affectées à petite échelle dans la seule
région occidentale du Ghana. En perspective, la région occidentale n’est qu’une des huit
grandes régions du Ghana où l’ASM informelle est pratiquée (Bansah et al., 2018).
De manière tout aussi inquiétante, l’ASM peut avoir des impacts négatifs sur les
moyens de subsistance agraires à travers le mécanisme de pollution de l’eau (Obiri et al.,
2016 ; Mujere et Isidro, 2016). Cela se manifeste dans les cas où les activités d'ASM
perturbent les systèmes fluviaux, réduisant le débit de l'eau, privant ainsi les agriculteurs
d'une eau adéquate pour une agriculture plus productive (Ncube­Phiri et al., 2015). Ailleurs,
il a été noté que l'essor des activités liées à l'ASM est corrélé à une augmentation de
l'utilisation des
le mercure (Seccatore et al., 2014) et l'eau (Shoko, 2002). Cela engendre
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les contestations liées aux ressources qui en découlent entre les opérateurs d'ASM et les
entités agricoles, en particulier lorsqu'une seule source d'eau est utilisée à la fois à des fins
de traitement des minéraux et d'irrigation (ACET, 2017b). La technique d’amalgamation du
mercure utilisée dans le traitement des minéraux, qui conduit au rejet de cyanure, de
mercure et d’autres résidus riches en métaux dans les rivières, pollue et rend les organismes
aquatiques impropres à la consommation (Mudyazhezha et Kanhukamwe, 2014 ; Mol et
Ouboter, 2004).
La concurrence pour l’utilisation des ressources entre l’ASM et l’agriculture tourne
également autour de la dynamique du travail. Le recours massif à la main­d’œuvre manuelle
(non qualifiée) dans les deux secteurs économiques et la rémunération plus élevée
disponible dans l’ASM peuvent conduire à un exode rapide de la main­d’œuvre vers
l’exploitation minière – un mécanisme du syndrome hollandais ( Hilson et Laing, 2017 ; Boadi et al., 2016)
Bien que ce phénomène ait des conséquences néfastes sur la production agricole (Hilson
et Laing, 2017), une perspective empirique de l'énigme du travail a démontré ailleurs que
« l'attraction » de la main­d'œuvre vers l'ASM a été alimentée par la « poussée » de la main­
d'œuvre hors de l'ASM. l'économie agraire en raison de la « pauvreté agricole » (Hilson et
Garforth, 2012).
De toute évidence, le bourbier environnemental associé à l’ASM, et en particulier lié à
l’agriculture, est urgent et doit être corrigé, notamment parce que les terres productives
disparaissent rapidement dans le monde (Nunez, 2019). Cette revue poursuit donc deux
objectifs principaux. La première consiste à rassembler en une seule discussion un
échantillon représentatif de la littérature sur l’ASM qui examine l’interaction (synergique et
antagoniste) entre l’ASM et l’agriculture comme thème central. En ce sens, nous nous
appuyons sur les travaux de chercheurs tels que (Okoh et Hilson, 2011 ; Maconachie et
Binns, 2007 ; Hilson, 2016b) , etc. et d'organisations telles que (ACET, 2017b). L’objectif
n’est pas d’être exhaustif ; cependant, nous incluons davantage de littérature et discutons
de questions que l'on ne trouve pas ailleurs. Nous mettons en lumière l’ASM (et non
l’agriculture) en raison de la menace que représente l’ASM pour l’agriculture, qui est
largement non réglementée (IGF, 2017 ; Wagner, 2016). Le deuxième objectif est de
résumer les recommandations politiques avancées dans la littérature ASM­agriculture. De
cette manière, l'étude cherche à contribuer aux analyses des aspects socio­économiques
et environnementaux de l'ASM (Fig. 1 et 2).
2. Approche méthodologique
Dans nos efforts pour mettre en évidence les thèmes émergents des complémentarités
ASM­agriculture et fournir un aperçu détaillé des activités ASM et des problèmes de
dégradation environnementale associés, nous avons utilisé une approche de synthèse de
la littérature telle que proposée par (Webster et Watson, 2002). Notre objectif est de
procéder à un examen puis de proposer un modèle conceptuel qui synthétise qualitativement
et étend la recherche existante sur l'imbrication ASM­agriculture.
Une recherche documentaire a été entreprise à l'aide de la base de données
multidisciplinaire Scopus et Google Scholar pour identifier les articles influents dans ce
domaine de recherche. Ces bases de données couvrent une large couverture de la gestion
des ressources naturelles et de l'industrie extractive.
En limitant notre recherche aux mots clés suivants : « exploitation minière artisanale et
à petite échelle et moyens de subsistance », agriculture et exploitation minière à petite
échelle et moyens de subsistance », et « exploitation minière artisanale et à petite échelle
et dégradation de l'environnement », nous avons été inondés de plus de 7 000 éléments
bibliographiques. nous avons donc adopté un processus de codage. Les résultats de
chaque chaîne de recherche ont été évalués et examinés afin de vérifier si une littérature
particulière répondait à nos critères d'inclusion prédéterminés. Des articles rédigés en
anglais, tirés de sources publiées et axés sur la recherche de termes ont été inclus dans
l'étude. Le choix de n’inclure que la littérature publiée en anglais a été fait pour réduire
l’énorme quantité de littérature à un nombre plus gérable (Petticrew et Roberts, 2006).
Afin de contextualiser les dynamiques et les discussions ASM­agriculture, aucune
périodisation n’a été placée dans la recherche de littérature.
Sur le plan méthodologique, nous notons que la littérature a principalement utilisé des
méthodes de recherche qualitatives et ethnographiques et s'est fortement concentrée sur
l'Afrique (en raison de ses ressources naturelles) et sur le Ghana parce qu'il s'agit d'une
« économie minière mature » (Hilson, 2016b). Même si un large choix
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G. Ofosu, et coll.
Fig. 1. Cycle des complémentarités ASM­agriculture.
de la littérature évaluée par des pairs a été examinée couvrant divers aspects
de l'ASM, nous nous concentrons particulièrement sur 16 articles évalués par des pairs qui traitent
en particulier avec l'interface ASM­agriculture concernant les moyens de subsistance
et la dégradation de l’environnement. Nous présentons brièvement les recommandations de ces
travaux en lien avec le deuxième objectif de cette étude. Pour le
Pour des raisons d'analyse, les travaux sont qualifiés de « positifs » si l'étude
considère généralement l’imbrication ASM­agriculture comme complémentaire. Une étude est
considérée comme « négative » si elle met en évidence les problèmes de dégradation
environnementale de l'ASM, et considère généralement
L'ASM a un effet néfaste sur l'environnement sur l'agriculture.
Lorsque les recommandations sont nombreuses et diverses, nous nous concentrons sur celles
particulièrement lié à l’amélioration des relations entre l’agriculture et l’exploitation minière.
2.1. Agriculture
Pour commencer, il convient de préciser que le terme « agriculture » fait référence à « l'art,
la science et la pratique de l'agriculture – cultiver le sol,
produire des cultures et élever du bétail ­ et à des degrés divers, la
préparation et commercialisation des produits obtenus» (telle que définie dans le
Dictionnaire d'Oxford). Bien que la part de la population mondiale engagée dans l'agriculture
diminue en raison de l'industrialisation et de l'urbanisation, le secteur conserve toujours un rôle
clé dans la plupart des économies, en particulier dans
Afrique (ACET, 2017a). Une analyse de la Banque mondiale de 2016 a révélé que 65 % des
les adultes pauvres qui travaillent gagnent leur vie grâce à l’agriculture (The World
Banque, 2019).
En Afrique, le secteur agricole joue un rôle encore plus important dans la création d’emplois.
Sa part dans l’emploi total atteint un maximum de
plus de 70 % au Rwanda, à Madagascar, en Guinée, en Éthiopie et en Ouganda
(ACET, 2017a). Malgré l’importance économique de l’agriculture dans la plupart des économies
africaines, la production alimentaire reste faible.
en raison de la faible utilisation de la technologie ; la plupart des exploitations sont petites – la moyenne
Fig. 2. Résumé de la trajectoire de collision ASM­agriculture.
212
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dans de nombreux pays, la taille est inférieure à 3 ha et la majorité des exploitations sont sous
2 ha ; la plupart des petits exploitants agricoles sont essentiellement des agriculteurs de subsistance
(ACET, 2017a). Le statut de petit exploitant signifie que le secteur est principalement
organisée comme une entreprise familiale avec presque toutes les activités agronomiques telles
comme le désherbage, les semis et la récolte effectués par le travail familial ; le
les équipements pour les opérations agricoles sont rudimentaires, tout comme la plupart des ASM
opérations et nécessitent une main­d’œuvre jeune (ACET, 2017b). Mais comme
les jeunes se tournent vers l'ASM (Okoh et Hilson, 2011), le secteur agricole
Le secteur accueille de plus en plus une main­d’œuvre vieillissante, ce qui entraîne
faible productivité. La faible productivité a également été associée à
approvisionnement insuffisant en produits agrochimiques et autres intrants et faible rémunération
de la main­d’œuvre sous contrat (ACET, 2017b). De plus, le
le changement des conditions climatiques continue d’avoir des effets profonds sur
les plantes et les animaux menacent la sécurité alimentaire des pays axés sur la subsistance.
communautés (Savo et al., 2016).
Compte tenu des difficultés structurelles et techniques qui existent déjà
affligent l’agriculture, il devient impératif d’étudier le rôle que l’ASM,
une autre activité low­tech qui opère généralement à proximité immédiate de
l’agriculture, joue dans la dynamique de la production agricole. Comment est­ce
voisin géographique ingénierie du secteur agricole pour le rendre
viable, ou comment cela renforce­t­il les problèmes déjà existants ? On tourne
à la littérature ASM pour ces réponses.
2.2. Exploitation minière artisanale et à petite échelle
L'ASM est généralement caractérisée comme une activité d'extraction de ressources à faible
technologie, à faible capital et à forte intensité de main­d'œuvre, de minéraux alluviaux de valeur
relativement élevée tels que l'or et les diamants ; il est également décrit comme un
activité motivée par la pauvreté avec de faibles barrières à l’entrée et une mécanisation minimale
(Banchirigah et Hilson, 2010 ; MMSD, 2002, p. 315). Le
les mineurs sont pour la plupart des groupes locaux ou des entrepreneurs individuels utilisant
des technologies primaires telles que des brouettes, des pioches et des pelles.
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Bien que l'ASM soit associée à une mécanisation minimale, dans certains pays, par exemple
au Ghana (Bach, 2014), aux Philippines (Verbrugge, 2014), en Guyane (Clifford, 2011) et au
Brésil (Graulau, 2001), le phénomène a été une mécanisation intense – la utilisation de
technologies sophistiquées telles que des excavatrices, des dragues, etc. ­ de l'industrie
minière à petite échelle en raison de l'afflux de capitaux étrangers, de plus en plus en
provenance de Chine (Burrows et Bird, 2017 ; Hilson et al., 2014 ; Crawford et Botchwey,
2017 ). Ces cas nationaux constituent cependant les rares exceptions ; dans le cas général,
l’ASM est considérée comme une entreprise à faible technologie avec un niveau élevé
d’informalité.
2.3. L'ASM comme combattant de la pauvreté
L’ASM en tant qu’activité d’extraction de ressources peut être un tremplin vers la réduction
de la pauvreté. En effet, ses avantages socio­économiques considérables ne se limitent pas
à la création d’emplois, mais englobent également l’importance des revenus issus de
l’extraction des ressources, du moins au niveau macroéconomique, comme le postule Sachs
(2007). Premièrement, en principe, les revenus générés par l’extraction des ressources peuvent
améliorer le niveau de vie réel en finançant des niveaux plus élevés de consommation privée
et publique. Deuxièmement, étant donné que les revenus tirés des ressources naturelles
reviennent généralement en grande partie au secteur public, voire au budget public, ils peuvent
éliminer un énorme obstacle au développement : le manque de ressources fiscales nécessaires
au financement des biens publics essentiels (Sachs, 2007). Cela a généralement été le cas
dans de nombreux pays riches en ressources, connus pour recevoir des revenus de l’extraction
de ressources comme composante de leur PIB.
Cependant, des études ont souvent montré que les performances économiques de nombreux
pays dotés de ressources naturelles sont souvent bien en deçà de leur potentiel – la malédiction
des ressources (Auty, 1993 ; Sachs et Warner, 1995), dont les discussions dépassent largement
le cadre de cette étude. .
L'ASM, malgré sa faible productivité, a été une source précieuse de minéraux et de
métaux ; il représente environ 20 % de l’offre mondiale d’or, 80 % de l’offre mondiale de saphir
et 20 % de l’offre mondiale de diamants ; le secteur est également un producteur majeur de
minéraux indispensables à la fabrication de produits électroniques populaires tels que les
ordinateurs portables et les téléphones. Par exemple, 26 % de la production mondiale de
tantale et 25 % de l’étain proviennent de l’ASM (IGF, 2017). Comme l’a noté Ross (2004,
2003), les ressources qui sont habituellement extraites par des processus à forte intensité de
main­d’œuvre, comme les diamants alluviaux et l’or, ont tendance à produire des bénéfices
économiques plus importants pour les économies locales des régions pauvres. Cette situation
est typique de la plupart des économies riches en minéraux alluviaux. Le secteur ASM, depuis
des années, a servi de moteur d’emplois particulièrement peu qualifiés en masse dans des
pays tels que le Ghana (Banchirigah, 2008), le Mali (Teschner, 2014), le Malawi (Kamlongera,
2011), la République démocratique du Congo (Geenen, 2012), Inde (Ghose et Roy, 2007),
Indonésie (Fisher et al., 2019), Cameroun (Bakia, 2014), Mozambique (Dondeyne et Ndunguru,
2014), Sénégal (Persaud et al., 2017). ), etc. De plus, le secteur ASM « peut servir de plate­
forme de création de richesse et de tremplin vers la mobilité sociale » (Verbrugge, 2016). Les
revenus du secteur ASM ont fourni un capital de « démarrage » pour la création d'autres petites
entreprises, financé l'éducation et payé les frais médicaux de nombreux mineurs, en particulier
des femmes (Maconachie, 2011, pp. 1064­1066).
Les fonds de l’ASM ont également stimulé les activités agricoles des petits exploitants ; nous
en discutons en détail dans la section suivante.
Le secteur ASM n’est pas seulement imprégné d’avantages économiques. Aizawa (2016)
fournit des données provenant de Tanzanie montrant que le secteur peut agir comme un « filet
de sécurité informel » où les mineurs capitalisent sur les énormes relations humaines du
secteur pour construire une sorte de capital social qui peut être un atout important en période
de crise économique. difficultés (voir aussi Geenen, 2011) pour des arguments similaires
concernant les réseaux locaux de commerce de l’or en RDC. Les faibles barrières à l’entrée
dans l’ASM signifient également que le secteur offre d’autres avantages, comme indiqué
ailleurs :
Ceux qui sont attirés par l’exploitation minière à petite échelle entrent généralement sans
compétences minières spécialisées. En effet, le premier chantier d'un mineur est un
apprentissage où il gagne tout en apprenant (Bryceson et Jønsson,
213
Sciences et politiques environnementales 106 (2020) 210­220
2010, p. 380).
Bien que les revenus du secteur ASM soient considérablement supérieurs au revenu
moyen de régions agricoles comparables (Walsh, 2003 ; Ingram et al., 2011), il a été rapporté
que les petits exploitants miniers sont incapables de transformer leurs revenus en économies.
et les investissements – deux ingrédients économiques essentiels nécessaires à l’amélioration
durable des moyens de subsistance (Walsh, 2003 ; Werthmann, 2003). Walsh (2003) qualifie
les revenus élevés et transitoires d'« argent chaud » qui alimente une « consommation
audacieuse » dans les villes minières de Madagascar, bien que Mkodzongi et Spiegel (2019)
offrent une perspective contrastée en démontrant que les fonds générés par l'ASM sont utilisés
à des fins plus productives. fins. Le malaise économique lié à l'argent chaud a également été
attribué aux processus d'amalgamation du mercure pour l'extraction minière (Hilson et Pardie,
2006) et au coût de la vie élevé dans les communautés ASM (Labonne, 2014).
La mécanisation croissante des opérations ASM mérite attention. Même si la mécanisation
augmente les niveaux de production de minéraux alluviaux, cette pratique n’est pas sans
inconvénients. La mécanisation accrue de l'ASM (où le capital remplace le travail, attirant la
propriété étrangère) peut refléter les pratiques industrielles d'enclavité des LSM – un mode
d'extraction des ressources avec peu d'effets de création et de distribution d'emplois (voir
Langston et al., 2015). Cela commence à soulever des questions sur le potentiel à long terme
de « moteur d'emploi » de l'ASM (ACET, 2017b). Nous notons que ces discussions nécessitent
des recherches empiriques plus approfondies.
3. ASM et agriculture : amis ?
Les recherches sur les liens ASM­agriculture examinent généralement l'une des deux
questions suivantes : 1) L'ASM et l'agriculture en tant qu'activités économiques complémentaires 2)
L'ASM en tant qu'activité économique concurrente en contradiction avec l'agriculture à travers
la destruction des cultures, la pollution de l'eau et la dégradation des terres. Alors que les
récits de la deuxième catégorie occupent depuis longtemps une place importante dans les
travaux universitaires, dans les rapports des organisations internationales et en particulier dans
les médias, ceux de la première catégorie semblent avoir gagné en importance dans les articles
scientifiques ces derniers temps. Ce courant de littérature met en lumière les complémentarités
minières et agricoles qui façonnent les trajectoires du travail rural. La littérature soutient
généralement que l’agriculture est devenue une option de subsistance non viable, notamment
en raison de l’ajustement structurel et du changement climatique, et que pour de nombreuses
personnes, notamment en Afrique, l’ASM est devenue un élément important de leurs
portefeuilles de moyens de subsistance (Banchirigah, 2008). Nous reviendrons plus tard sur
ces discussions concernant l’ASM en tant que diversification des moyens de subsistance ou
activité complémentaire par rapport à l’agriculture. Pour l’instant, nous mentionnons simplement
que d’autres travaux ont généralement examiné la diversification des moyens de subsistance
dans des contextes ruraux, parfois en relation avec l’agriculture, mais sans mettre l’accent sur
l’ASM. Nous en examinons quelques­uns afin de fournir un contexte
contexte du problème.
4. Diversification des moyens de subsistance en contexte rural
Ellis (1998) définit la diversification des moyens de subsistance comme le processus par
lequel les familles rurales construisent un portefeuille diversifié d'activités et de capacités de
soutien social dans leur lutte pour la survie et afin d'améliorer leur niveau de vie. Les divers
portefeuilles consistent généralement en des activités de subsistance en dehors du domaine
du secteur agricole (culture du sol et élevage) et incluent des activités non agricoles telles que
les services, la construction, l'exploitation minière, le commerce, etc. (Lay et al., 2008).
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la plupart des ménages ruraux, en particulier en
Afrique subsaharienne, subsistent grâce à des activités agricoles, Reardon et al. (1994)
soulignent que le secteur non agricole fournit une part importante du revenu des ménages (voir
aussi Bryceson, 2002 ; Ellis, 2006). Comme l'expliquent Barrett et al. (2001), dans de
nombreuses communautés rurales d'Afrique, « la diversification est la norme ; très peu de gens
collectent tous leurs revenus auprès d’une seule source et détiennent toute leur richesse sous
la forme d’une seule source.
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G. Ofosu, et coll. Sciences et politiques environnementales 106 (2020) 210­220

actif, ou utiliser leurs actifs dans une seule activité » (p. 315). Selon
Haggblade et coll. (2010), les revenus non agricoles représentent 35 à 50 % des revenus ruraux.
revenu des ménages dans les pays en développement.
La plupart des discours sur la diversification des moyens de subsistance reposent sur
problème général que sont les programmes d’ajustement structurel et le rétrécissement
les budgets gouvernementaux, qui ont entraîné d'importantes réductions du crédit formel
et des programmes de fourniture d'intrants, ainsi que des subventions aux engrais (Reardon
et al., 1994) ont engendré une « désagrarianisation » – une réorientation
les moyens de subsistance loin du secteur agraire, et le chômage qui en résulte (Banchirigah et
Hilson, 2010). Bien que certains extracteurs de minéraux à petite échelle trouvés dans les camps
miniers soient des « mineurs de carrière » (Bryceson
et Jønsson, 2010), la désagrarianisation a cependant impliqué la poussée
de nombreux jeunes chômeurs se tournent vers l’ASM dans de nombreuses régions riches en ressources
(Banchirigah et Hilson, 2010 ; Banchirigah, 2006). Hilson et Potter
(2005) , étudiant les effets des politiques d’ajustement structurel sur l’emploi au Ghana, a constaté
qu’« une baisse du niveau de vie n’a pas d’effet.
n'a attiré que les récents diplômés de l'école, mais a également convaincu un large éventail de
éventail d'anciens professionnels, d'ouvriers semi­qualifiés et de licenciés
travailleurs des mines à grande échelle à déménager dans les nombreuses zones rurales du
pays où l’exploitation artisanale de l’or peut être facilement réalisée » (p.
113). La diversification des moyens de subsistance vers l’ASM est également généralement recherchée avec
l'intention des mineurs de se lancer dans l'économie non agricole parce qu'ils croient pouvoir en
tirer plus de revenus (Hilson
et Garforth, 2012). Pour Pijpers (2014), l’économie ASM parfois
représente une « économie de rêve » pour de nombreux mineurs. Rêves d'un meilleur
la vie, la scolarité des enfants des mineurs, une voiture, aller dans un autre endroit (comme
comme l'Europe) ou construire une maison ; des rêves difficiles à réaliser quand,
par exemple, on s’engage dans une agriculture de subsistance (Pijpers, 2014). Un scanner
Comme le montre le tableau 1, une littérature importante révèle une relation positive entre l'ASM
et l'agriculture, une section du récit principal de ces études soulignant des preuves qualitatives
selon lesquelles de nombreuses familles se tournent vers l'ASM pour compléter leurs revenus
agricoles et investir. dans
l’agriculture et les intrants agricoles (Maconachie et Binns, 2007 ; Okoh et
Hilson, 2011). C'est vers ce récit émergent que nous nous tournons maintenant,
en se concentrant particulièrement sur les réponses qualitatives qui sous­tendent
preuve.
4.1. ASM et agriculture : les preuves de l’amitié
Hilson et Garforth (2012) constatent que les rendements décroissants de
l'agriculture a incité les familles d'agriculteurs à se diversifier
dans l'ASM. Cependant, même si l'agriculture n'est plus la principale activité économique, son
importance n'a en aucun cas diminué, notamment en
le contexte de la production de nourriture pour satisfaire les demandes de consommation des
ménages. L'étude montre en outre que les revenus de l'ASM réactivent
l'agriculture, comme l'illustre l'une des réponses d'un « agriculteur­mineur » :
J'exploite à plein temps pour trouver de l'argent pour acheter des engrais… (Mon) temps plein
le travail c'est l'agriculture mais (je) viens sur le site minier pour trouver de l'argent pour
les engrais. (I) j'utilise aussi de l'argent pour acheter des insecticides. (p. 457).
Ces résultats corroborent d'autres résultats d'études entreprises dans
Ghana. Les mêmes auteurs trouvent un autre « agriculteur­mineur » expliquant que :
nous tirons de l'argent de l'exploitation minière et nous l'utilisons pour acheter des produits chimiques pour
l'agriculture (Hilson et Garforth, 2013, p. 360)
Les résultats font également écho à ceux d' Okoh et Hilson (2011) dans la mesure où ils
présenter une analyse complémentaire issue d’une recherche similaire menée en
la région de Brong Ahafo au Ghana, un site exemplaire de l'un des plus grands
Main­d'œuvre de l'ASM en Afrique subsaharienne. Ici, une narration « agriculteur­mineur »
de son expérience qualifie d'acceptation perspicace de l'ASM en tant que
force pour le bien :
J'ai défriché mes terres agricoles en attendant que les pluies s'installent pour pouvoir
retournez cultiver les récoltes. Je suis sur ce site minier depuis
le début de la saison sèche, et je suis heureux de vous annoncer que je
J'ai gagné un peu d'argent pour compléter mes revenus agricoles.
Même l’argent que j’ai utilisé pour embaucher de la main­d’œuvre pour défricher mes terres agricoles était
fabriqué ici dans les mines… (p.1111).
Dans d’autres régions du continent africain, des conclusions similaires ont été
déterré. Au Malawi, Kamlongera (2011) plaide en faveur de la promotion
ASM. L'auteur évalue de manière critique l'impact socio­économique de l'ASM
que le secteur connaît dans les communautés rurales, où il prospère désormais aux côtés
l’agriculture des petits exploitants et a examiné les liens entre les deux
activités économiques, partageant les idées des mineurs­agriculteurs sur l’importance des deux
secteurs pour leurs moyens de subsistance :

Tableau 1
Travaux clés sur l'interface ASM­agriculture.

Étude Minéral/Pays Catégorie Recommandation(s) clé(s)

Fisher et coll. (2019)
Mkodzongi et Spiegel
(2019)
Hilson et Laing (2017)
Arthur et coll. (2016)
Boadi et coll. (2016)
Ncube­Phiri et al. (2015)
Pijpers (2014)
Hilson et Garforth (2013) (Or)/Ghana
Hilson et Van Bockstael
(2011)
Hilson et Garforth (2012)
Kamlongera(2011)
Okoh et Hilson (2011)
Cartier et Burge (2011)
Maconachie (2011)
Maconachie et Binns
(2007)
Kitula (2006)
(Manganèse)/Indonésie Positif Plus d’engagement entre les niveaux de gouvernement en ce qui concerne les procédures d’autorisation de l’ASM et
démarcation des terres minéralisées
(Or)/Zimbabwe Positif Les universitaires et les décideurs politiques devraient reconnaître et rationaliser l’ASM car il s’agit d’une activité vitale.
source de revenu
(Or)/Guyane Les revenus miniers négatifs doivent être réinvestis dans d’autres secteurs de l’économie, notamment l’agriculture.
les objectifs de la diversification économique
(Or)/Ghana La politique foncière négative devrait inclure des programmes de remise en état des terres, de recharge et de reboisement. Tampon
des zones devraient être créées pour empêcher les activités d’ASM dans les plans d’eau.
(Or)/Ghana Négatif Une approche holistique et multiforme pour lutter contre l’ASM illégale
(Or) Zimbabwe Régularisation négative et formalisation de l'ASM par le biais de licences afin d'augmenter les impôts pour
remédiation. L’accent est mis sur la nécessité d’une éducation et d’une sensibilisation accrues à l’environnement
(Or et diamants)/Sierra Leone, Les secteurs positifs de l’ASM et de l’agriculture devraient être développés et professionnalisés pour contribuer à une
Ghana, Afrique du Sud augmentation des opportunités durables
Positif Position politique nuancée et positive envers l’ASM et ses interactions avec les petits exploitants
agriculture
(Diamants)/Libéria Positif Le gouvernement devrait soutenir les stratégies de diversification des moyens de subsistance en milieu rural, y compris l'ASM.
(Or)/Ghana, Mali L'ASM positive doit être soutenue et intégrée dans les stratégies de développement rural
Pierre précieuse (agate bleue)/Malawi Positif Formalisation de l'ASM. Davantage de données géologiques doivent être collectées et mises à disposition
(Or)/Ghana Positif Régularisation de l’ASM comme moyen d’assurer la sécurité d’occupation des mineurs.
(Or et diamants)/Sierra Leone Formalisation positive de l'ASM et investissement dans la production minière locale et les canaux commerciaux
(Or et diamants)/Sierra Leone Positif La politique devrait reconnaître et soutenir davantage les liens entre l’ASM et l’agriculture.
(Diamants)/Sierra Leone Positif La politique devrait garantir que l’ASM est entreprise d’une manière écologiquement durable
(Or)/Tanzanie La politique négative devrait élaborer une stratégie pour éliminer l’ASM illégale et promouvoir les activités génératrices de revenus.
comme l'agriculture pour contribuer à améliorer la gestion sociale, économique et environnementale des ressources naturelles.
ressources

214
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G. Ofosu, et coll.
Autant nous dépendons de l’exploitation minière, autant cultiver du maïs ou d’autres
cultures vivrières pour assurer notre autosuffisance est important… (p.1136).
En Sierra Leone, les recherches sur le terrain menées par Maconachie et Binns (2007)
dans et autour de Kayima illustrent la diversification des moyens de subsistance dans la
région, les travaux montrant qu'il existe depuis longtemps des liens étroits entre les secteurs
de l'agriculture et de l'extraction artisanale de diamants. Le travail démontre en particulier
comment les économies d’extraction de diamants et de riziculture s’entrelacent avec un cycle
d’allocation de main­d’œuvre, c’est­à­dire que l’exploitation minière est entreprise
principalement pendant la saison sèche, lorsque le niveau des rivières a baissé, et que
l’agriculture est réalisée principalement pendant la saison des pluies (voir aussi Hilson,
2016a). De même, analysant l'économie rurale d'après­guerre en Sierra Leone, Maconachie
(2011) constate, d'une part, que les revenus issus de l'ASM fournissent des fonds
d'investissement précieux pour revigorer les institutions agraires (ré­agrarianisation) et les
réseaux sociaux qui sont importants pour l'économie rurale d'après­guerre.
Cependant, d'un autre côté, et contrairement aux preuves de la « pauvreté agricole », la
diminution des rendements des opérations d'extraction de diamants, associée aux défis
institutionnels et politiques du secteur minier, a persuadé certains individus de quitter l'ASM
et les a encouragés à le faire. réorienter leurs moyens de subsistance plus exclusivement
autour de l’agriculture.
Mkodzongi et Spiegel (2019), étudiant la dynamique sociale autour de l'augmentation
spectaculaire de l'ASM après les réformes agraires au Zimbabwe, trouvent des preuves à
l'appui du syndrome de « pauvreté agricole » qui avait poussé la plupart des mineurs à
chercher des moyens de subsistance dans l'ASM. Des preuves sont également déduites en
faveur du phénomène « agriculture­exploitation minière », comme le raconte un « agriculteur­
mineur » :
Je fais du minage toute l'année et je fais aussi de l'agriculture, miner ici et cultiver là,
c'est ce que je fais (p. 2155).
Bien que suffisamment de preuves qualitatives soient fournies à l’appui des
complémentarités ASM­agriculture, nous postulons que ces preuves doivent être interprétées
avec un peu de prudence. En effet, les booms de l’ASM déclenchent d’importants afflux de
population (Bryceson et Jønsson, 2010). Confirmant les caractéristiques migratoires de l'ASM
comme discuté dans l'étude précédente, par exemple, les résultats de l'enquête pilote menée
par Okoh et Hilson (2011) révèlent que 70 % des mineurs étaient venus de villes et de
communautés éloignées.
communautés. Le chiffre de migration était beaucoup plus élevé (plus de 92 %) dans le nord
du Ghana (Hilson et al., 2013, p. 126). Ainsi, les personnes interrogées qui réagissent
favorablement à la « bonne » relation entre l'ASM et l'agriculture ne vivent peut­être pas et
n'ont pas leurs terres agricoles dans et autour des sites miniers (nous les qualifions de
« migrants chanceux »). Il se peut même qu’ils ne proviennent pas de régions riches en
minéraux. Il leur est donc pratique de se rendre sur des sites miniers éloignés pour se livrer à
cette activité (surtout pendant la saison sèche) et de revenir retrouver leurs fermes intactes
(pendant la saison des pluies). Avec des études montrant le taux élevé d'informalité et la
dégradation environnementale qui en résulte associée à l'ASM, ceux qui résident dans les
communautés minières (nous les qualifions de « locaux malchanceux ») qui souffrent
principalement des invasions agricoles et des plans d'eau pollués peuvent percevoir les
complémentarités. différemment, comme en témoigne le point de vue d’une agricultrice au
Ghana :
Je suis agriculteur et je pratique l'agriculture depuis de nombreuses années, mais la
présence d'activités ASM dans la ville de Bondaye a détruit beaucoup de mes terres
agricoles, en particulier ma ferme de canne à sucre, qui m'a fourni une source de revenus
pour aider à envoyer mes enfants à l'école. Je crois que l'ASM a considérablement détruit
les revenus de nombreux ménages d'agriculteurs et a toujours des effets négatifs sur
nous. (Arthur et coll., 2016, p. 11)
Les complémentarités ASM­agriculture ne sont donc peut­être que partiellement vraies
pour les zones non riches en minéraux où les petits exploitants agricoles n'ont pas à faire
face à des intérêts concurrents de l'ASM.
215
Sciences et politiques environnementales 106 (2020) 210­220
5. Vers un modèle conceptuel pour les complémentarités ASM­agriculture
Notre examen de la littérature en plein essor sur l’interaction ASM­agriculture suggère
trois résultats fondamentaux dans les pays dotés de ressources. Nous utilisons un cadre
heuristique (voir figure) pour délimiter les liens et les complémentarités entre l'ASM et
l'agriculture.
Premièrement, les revenus de l’économie ASM complètent les revenus agricoles et vice
versa. Deuxièmement, les revenus de l’ASM sont utilisés pour acheter d’importantes
fournitures agricoles pour soutenir l’agriculture. Troisièmement, les revenus et la nourriture
du secteur agraire sont utilisés pour soutenir l’ASM. À cet égard, nous soutenons que les
« nouveaux » revenus et aliments qui deviennent disponibles grâce à la révolution ASM
deviennent bientôt vulnérables au même processus qui les libère, à mesure que les zones
minières commencent à servir de catalyseur de marchés prêts pour les produits agricoles. En
pratique, les activités des deux secteurs sont largement influencées par les saisons (saison
humide ou sèche).
Dans la section suivante, nous présentons une synthèse qualitative des recherches
antérieures pour développer notre thèse sur les résultats négatifs potentiels de l'interrelation
ASM­agriculture dans la pratique.
5.1. Mines et agriculture : la trajectoire de collision
Comme indiqué précédemment, l’exploitation minière (à petite et à grande échelle) et
l’agriculture nécessitent toutes deux une quantité importante de facteurs de production –
terre, main­d’œuvre, eau et capital – pour fonctionner. Parallèlement, les deux activités sont
souvent situées dans le même espace géographique (Cuba et al., 2014), parfois sur des
concessions – appelées « points chauds » : des espaces contestés caractérisés par des
changements accélérés et une densité accrue d'activités et de revendications où le pouvoir
est déployé sous diverses formes (Pijpers, 2014, p. 35). Un chevauchement considérable
entre l'exploitation minière et l'agriculture (Cuba et al., 2014), et un potentiel de conflit dû à la
concurrence pour les intrants clés est ainsi souvent créé (Aragon et Rud, 2012). Nous avons
trouvé certaines études qui ont consacré beaucoup d’efforts et de temps à l’examen de ces
questions et, aux fins de notre étude, elles méritent notre attention. Le Ghana et le Pérou ont
tous deux de grandes économies agricoles et de vastes secteurs extractifs et constituent
donc des sites d'étude appropriés pour une analyse comparative des « géographies de
conflit » (Bebbington et al., 2014). Par conséquent, Cuba et al. (2014) se concentrent sur ces
deux pays et, en utilisant des indicateurs géographiques de concessions d’industries
extractives, visualisent les chevauchements spatiaux entre les concessions extractives et les
bassins fluviaux, l’utilisation des terres agricoles et les zones protégées au Pérou et au
Ghana. L'étude révèle que de vastes étendues de terres agricoles dans les deux pays sont
situées dans des zones soumises à des concessions minières ou d'hydrocarbures (38 % au
Pérou, 39 % au Ghana). Bien que les résultats n'indiquent pas particulièrement de situations
de conflit entre les acteurs de ces secteurs en raison du chevauchement, ils aident à
visualiser les zones géographiques d'incertitude et de risque que l'expansion de l'industrie
extractive crée pour les populations dépendantes de l'agriculture, de la terre, de l'eau et
d'autres ressources. dans les zones affectées par les concessions (Cuba et al., 2014).
Dans une étude similaire menée au Ghana mais axée sur la dégradation des terres et la perte
de terres agricoles, Schueler et al. (2011) , utilisant une série chronologique de cartes créées
à partir de données satellite, révèle que 45 % des zones de concession ont connu une perte
substantielle de terres agricoles et 58 % ont connu une déforestation en raison des pratiques
d'exploitation minière à ciel ouvert dans le district de Wassa Ouest.
Ces problèmes de concession et de pollution causés par l’exploitation minière peuvent
conduire à de plus grandes agitations. Tel a été le cas aux États­Unis, par exemple, où un
long combat judiciaire a éclaté lorsque des agriculteurs possédant des terres en aval de la
fonderie de Bunker Hill se sont vivement plaints du fait que les polluants tels que les fumées
et les débris de plomb émanant des opérations de la fonderie constituaient un problème.
menace pour leurs biens et ont porté atteinte à leur bétail (Aiken, 1994). Bien que ces études
se concentrent principalement sur l’exploitation minière à grande ou moyenne échelle, elles
fournissent des informations utiles sur l’évolution de la collision entre les intérêts agricoles et
miniers et fournissent donc une base solide pour analyser la relation antagoniste entre
l’exploitation minière à petite échelle et l’agriculture. Cependant, avant d'examiner cela
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G. Ofosu, et coll.
antagonie, en l’occurrence les effets destructeurs de l’ASM sur l’agriculture, il s’agit
Il est important de noter que l'ASM, contrairement au LSM, est destructeur pour l'environnement.
parce qu'il est en grande partie informel, c'est­à­dire que la plupart des opérateurs opèrent sans
licences requises. Dans ce contexte, l’étude s’oriente désormais vers
examen de l'informalité de l'ASM afin de contextualiser les problèmes environnementaux
associés au secteur.
5.2. L’informalité ASM – le nœud du problème environnemental
De manière générale, la découverte, l'extraction et le traitement des ressources minérales
sont largement considérés comme l'une des activités les plus respectueuses de l'environnement.
activités perturbatrices entreprises par l’humanité (Peck et Sinding,
2003). Pour Weber­Fahr (2002), l'industrie minière est un
industrie à « empreinte ». Des études ont en effet montré que l'impact environnemental
la performance de l’industrie minière à grande échelle a parfois frôlé
sur l’abyssal (Kumah, 2006 ; Lindahl, 2014). Cependant, la formalisation et la régularisation
légale de l'industrie minière à grande échelle en
de nombreux pays ont largement obtenu un accord sur la réparation des
problèmes de pollution de l’environnement (Jacka, 2018, p. 66). En revanche, le
La nature clandestine et illégale de l’ASM dans la plupart des pays en développement a
engendré des catastrophes environnementales conséquentes. Bien que les lois sur les minéraux
et l’exploitation minière dans les pays riches en ressources exigent des
les extracteurs de minéraux doivent être agréés et leurs opérations réglementées, le
La majorité des mineurs artisanaux dans le monde opèrent de manière informelle, sans
la sécurité d’une licence (McQuilken et Hilson, 2016 ; Veiga et
Marshall, 2019) , en partie à cause de la nature fragmentée des activités à petite échelle.
industrie minière. Au Ghana, l’exploitation minière illégale, avant son interdiction en 2017, était
si horriblement répandu. Teschner (2012) décrit avec perspicacité
problème à résoudre :
En fait, l'exploitation minière illégale est si publique que l'observateur occasionnel ne peut pas
Je pense que cela pourrait être illégal (p. 312).
La situation n’est pas différente dans d’autres pays riches en minéraux
(Geenen, 2012 ; Siwale et Siwale, 2017). L'explosion de l'ASM et les problèmes environnementaux
ont été largement précipités par des « cadres réglementaires étouffants » (Hilson, 2016b ;
Banchirigah, 2006) et le manque de
l’application de la réglementation minière et les faiblesses du cadre législatif. Des facteurs tels
que le processus long, fastidieux et entaché de corruption d'enregistrement minier et les licences
minières exorbitantes.
les frais découragent de nombreux mineurs d'enregistrer leurs opérations (Afriyie
et coll., 2016 ; Aryee et coll., 2003 ; Chipangura, 2019 ; Salo et coll., 2016 ;
Hilson et Van Bockstael, 2011). Même au Niger (Hilson et al., 2019)
et en Tanzanie (Mwakaje, 2012) , où les frais de licence sont relativement inférieurs
que dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, le processus d’enregistrement
reste complexe sur le plan procédural. Dans certains cas, par exemple au Libéria, Van Bockstael
(2014) explique que le niveau élevé d'enregistrement formel
les frais avaient abouti à un « processus de formalisation ancré au niveau local », c'est­à­dire
des accords fiscaux informels entre les mineurs et le gouvernement local
fonctionnaires, avec des résultats économiques bénéfiques.
Les principales institutions ayant des responsabilités directes de supervision et de
surveillance du secteur minier dans les pays riches en ressources sont
généralement mal équipés, ils n’ont donc pas les capacités nécessaires pour assurer une
réglementation et une supervision efficaces du secteur minier à petite échelle.
(O'Faircheallaigh et Corbett, 2016 ; Siwale et Siwale, 2017 ; Veiga
et Marshall, 2019). Par ailleurs, les rôles définis des différents acteurs miniers
les institutions de régulation remplissent généralement des rôles statutaires sans liens
intersectoriels efficaces entre les institutions (Akabzaa et
Darimani, 2001 ; O'Faircheallaigh et Corbett, 2016 ; Veiga et
Marshall, 2019). Dans certains cas, le personnel de réglementation ne parvient tout simplement pas à
appliquer la loi (Teschner, 2012 ; Chipangura, 2019). Ces facteurs
créer une lacune réglementaire et aboutir à l’explosion des activités illégales
activités minières à petite échelle dans les différents pays. Comme dans de nombreuses régions du
Dans le monde où sont exercées les activités minières, des dispositions réglementaires aussi
faibles et inefficaces laissent l’environnement naturel au
la miséricorde des pollueurs, une triste réalité dans la plupart des pays ASM.
L' IGF (2017) estime qu'environ 70 à 80 % des opérations ASM
216
Sciences et politiques environnementales 106 (2020) 210­220
sont globalement informelles. Statistiques sur l’exploitation minière illégale à petite échelle
L'Amérique latine se distingue : environ 77 % de l'or extrait en Équateur, 80 % de
L’or colombien et 80 à 90 % de l’or extrait au Venezuela sont illégalement
produit (Wagner, 2016).
Ce qu’il faut retenir ici, c’est que l’ASM, étant une activité extractive,
engendre inévitablement des problèmes environnementaux. Cependant ces problèmes
environnementaux sont exacerbés par le caractère informel et itinérant
de la plupart des opérations ASM, ce qui accélère par conséquent la destruction de
l'environnement dans de nombreux pays riches en minéraux alluviaux, laissant de nombreuses zones rurales
les terres agricoles et autres activités économiques sont en ruine. Dans les paragraphes
qui suivent, nous explorons les mécanismes par lesquels l’ASM peut avoir un impact négatif sur
l’agriculture.
5.3. ASM et agriculture : des ennemis ?
5.3.1. Utilisation et dégradation des terres
Peut­être qu’aucune industrie n’a précipité davantage de conflits fonciers.
utilisation que l’exploitation minière (Hilson, 2002a, p. 65)
Le conflit entre mineurs et agriculteurs sur l’accès à la distribution et au contrôle
la question des ressources naturelles et de l’espace est bien ancrée dans l’histoire ; c'était à
la base de nombreuses luttes intertribales et interraciales dans la période coloniale
Zimbabwe (Musemwa, 2009). Au cœur de ce différend se trouve l'acquisition
et l’utilisation des terres, et la dégradation associée aux pratiques minières
(Tom­Déry et al., 2012). Au Ghana, il a également été au cœur du
le problème de l’exploitation minière et de l’agriculture, avec une exploitation minière accrue
entraînant la destruction des terres agricoles et une réduction de la productivité agricole. C'est
bien illustré par Boadi et al. (2016) ; leur étude a établi qu'en 5
années, l’exploitation minière illégale a dégradé 4,4 % de la superficie totale d’Offin
Ceinture de protection. Par conséquent, la plupart des terres agricoles bordant la ceinture forestière avaient
été détruit (Boadi et al., 2016). Cette étude, bien que très révélatrice,
n'est pas unique. Effets destructeurs sur l'environnement des ASM de cette nature
se sont produits dans d’autres régions du Ghana. Une étude de Boateng
et coll. (2014) dans le district d'Atiwa au Ghana révèle des niveaux importants de désertification
et de dégradation des terres. L'étude révèle qu'en moyenne,
environ 50 ha de terres ont été confisqués aux producteurs de cacao par des
les exploitants miniers. Bach (2014) montre qu’environ 30 à 50 % des
des terres agricoles dans le district d'Amansie West ont été perdues à cause du « ga­lamsey
chinois ». Comme le raconte une personne interrogée :
Jusqu'à l'avènement de ces Chinois, les activités de Galamsey n'étaient pas
grande échelle. Parce que les mineurs utilisaient des instruments simples. Ils
n'utilisaient pas de bulldozers, ni d'excavatrices. Ce sont donc les Chinois qui
introduit cette idée de ceci. Donc, disons, dans environ une semaine, si un
Un mineur chinois s’installe ici pour, dans environ une semaine, le genre d’effet dévastateur
qui va se produire. Ils nettoient tout sur place. Si
ils croient que l'or se trouve ici et qu'il est extrait sur place.
Ce qui veut dire que même si c'est de la végétation, elle est défrichée, même si c'est de la forêt, c'est
effacé. Et les plans d’eau, ils s’en moquent. Alors ils détruisent tout. Tout ce qui est naturel
ou artificiel, quand il y a de l'or qui s'y trouve,
la mine chinoise là­bas. Et parce qu'ils utilisent ces excavatrices, ils
peut causer beaucoup de problèmes. (Bach, 2014, p. 48).
Un autre domaine de la contestation ASM­agriculture est le côté négatif
l'héritage foncier de l'exploitation minière – fosses abandonnées, terres dégradées – qui rend
terres impropres à l'agriculture. Ici, Mantey et al. (2016) fournissent
des informations utiles à travers leur étude axée sur la fermeture et la remise en état des sites
ASM Galamsey dégradés, dans le but de remettre les sites dans un état approprié qui
soutiendrait le pré­exploitation minière
activités d’utilisation des terres telles que l’agriculture à petite échelle, la chasse et la foresterie
artisanale. Dans la région occidentale du Ghana, un point chaud pour l'ASM et
agriculture, les statistiques sont éloquentes : environ 1845 sites ASM abandonnés
et des mines pouvaient être trouvées dans environ 50 % des districts
les trois districts les plus touchés, en termes d'occupation des sols ou d'empreinte opérationnelle,
étant Amenfi Est (58,3 %), Tarkwa Nsuaem (17,5 %).
%) et la vallée de Prestea Huni (8,5 %) (voir aussi Owusu­Nimo et al., 2018).
Dans le district minier de Geita en Tanzanie, Kitula (2006) a également constaté
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G. Ofosu, et coll.
de nombreux sites miniers et fosses abandonnés dans les communautés d'agriculteurs
miniers, avec pour effet sur l'agriculture et les moyens de subsistance que ces
« fosses minières rendent non seulement les terres impropres aux activités agricoles
après la fermeture, mais ont également un impact négatif sur les ressources du
bétail et des incendies de forêt, ce qui, dans cela affecte à son tour les populations
locales qui dépendent de l'électricité et du fumier animal » (Kitula, 2006, p. 410).
Pour Kitula (2006, p. 410), la prévalence des mines abandonnées peut expliquer en
partie pourquoi il a trouvé moins de répondants (2,7 %) entreprenant des tâches
agricoles et de gestion de l'élevage, par rapport aux 10,8 % dans les zones non
minières étudiées. Cependant, comme discuté précédemment, le phénomène de
faible agriculture observé dans les zones ASM pourrait également être attribué au
syndrome de « pauvreté agricole » (Hilson et Garforth, 2012) et au phénomène de
« l'économie des rêves » (Pijpers, 2014). c'est­à­dire que dans les zones riches en
minéraux, la main­d'œuvre choisirait l'ASM plutôt que l'agriculture en raison des
revenus élevés. Ici, des complexités négatives sur les moyens de subsistance dans
l’imbrication ASM­agriculture peuvent émerger. Alors que la « pauvreté agricole »
donne une impulsion à l'augmentation des activités dans l'ASM, l'augmentation des
activités de l'ASM rend les terres agricoles auparavant fertiles impropres à leur
utilisation, enfermant ainsi la main­d'œuvre dans l'ASM, conduisant à un cercle
vicieux de déclin de l'agriculture même si les travailleurs pourraient vouloir retourner
à l'agriculture. dans les phases de « récession » du cycle ASM. Dans d’autres parties
de territoires riches en minéraux, les terres dégradées par l’ASM et les mines
abandonnées sont courantes : dans la région amazonienne (Wagner, 2016 ; Peterson
et Heemskerk, 2001), au Zimbabwe (Ncube­Phiri et al., 2015) et dans les Grands Lacs . Région d'Afrique centrale (Macháček, 2019).
6. Discussion et conclusion
5.4. Pollution de l'eau et du mercure
Les cours d'eau servent de sources d'eau à des fins domestiques dans la plupart
des communautés rurales. Ils servent également de sources pour l’irrigation des
terres agricoles et les cultures vivrières. Ainsi, la pollution des ressources en eau
(voir par exemple Mujere et Isidro, 2016) pose de sérieux défis à la production
agricole, plus encore en Afrique, par exemple, où seulement 5,4 % environ de
l’agriculture est irriguée (ACET, 2017a). Ainsi, l’essor de l’ASM qui conduit
invariablement au rejet de cyanure, de mercure et d’autres résidus métalliques dans
les rivières (Shoko, 2002) dans les communautés agricoles et minières soulève des
questions sur la durabilité à long terme des complémentarités ASM­agriculture.
L'irrigation des terres agricoles avec de l'eau acide contamine les cultures vivrières
et rend le sol stérile (Lin et al., 2005).
Dans le même ordre d’idées, diverses études ont indiqué que la pollution au
mercure est endémique dans la plupart des communautés minières à petite échelle,
la Colombie ayant la réputation peu enviable d’être le pays ayant le niveau de
contamination au mercure le plus élevé au monde en raison d’une exploitation
minière non réglementée (Wagner, 2016 ; Cordy et al. , 2011). Le projet Carnegie
Amazon Mercury a révélé que les extracteurs d’or artisanaux déversent chaque
année plus de 30 tonnes de mercure dans les plans d’eau de la région amazonienne,
générant des niveaux jusqu’à 34 fois supérieurs à la limite de sécurité pour les
femmes en âge de procréer (Wagner, 2016). Au Pérou, les estimations du
gouvernement ont révélé que la pollution au mercure avait touché 48 000 personnes
sur 85 301 kilomètres carrés dans la région de Madre de Dios (Fraser, 2016). Ces
résultats concordent avec d'autres études affirmant l'utilisation du mercure dans le
traitement des minéraux à petite échelle et ses graves effets sur la santé des mineurs
et d'autres membres de la communauté minière (Dai et al., 2003; Hilson, 2002c;
Lacerda et Marins, 1997 ; Malm, 1998 ; Ogola et al., 2002 ; Pfeiffer et al., 1993 ; Van
Straaten, 2000 ; Serfor­Armah et al., 2005 ; Dartey et al., 2013). Ce qui est important
pour les discussions dans ce document et qui préoccupe l'agriculture, c'est que les
effets nocifs du mercure privent non seulement les communautés agricoles d'eau
potable pour l'irrigation et d'autres usages domestiques, mais mettent également en
danger la vie du « travail agricole » qui peut avoir impacts à court et à long terme sur
les heures de travail pour l’agriculture et les niveaux de production.
5.5. ASM et travail
Un autre aspect troublant de la relation entre l’ASM et l’agriculture est ce qui se
manifeste par la malédiction des ressources (voir Hilson et Laing, 2017). Ce
217
Sciences et politiques environnementales 106 (2020) 210­220
La « malédiction des ressources », formulée par Auty en 1993, décrit le lien contre­
intuitif entre les ressources naturelles d'un pays et ses fonctions économiques,
sociales et politiques. En particulier, les partisans de cette malédiction observent que
les pays dotés de ressources naturelles ont tendance à avoir des progrès plus lents.
croissance économique que leurs homologues non riches en ressources (Ross,
2015), le « syndrome hollandais » (Corden et Neary, 1982 ; Corden, 1984) étant l'un
des mécanismes causals. Entre autres choses, ce syndrome hollandais survient
lorsque le boom des ressources naturelles augmente le revenu intérieur et
la demande d’intrants tels que la main­d’œuvre et d’autres matériaux. Les prix de ces
intrants augmentent ainsi sur le marché intérieur (Badeeb et al., 2017). En
conséquence, les coûts de production d’autres secteurs traditionnels tels que
l’agriculture augmentent, ce qui contracte ces secteurs (Badeeb et al., 2017). C'est
ce que Humphreys et al. (2007) appellent « l'effet d'attraction » et, dans le cas de
l'ASM, ce que Hilson et Laing (2017) appellent « l'effet de mouvement des ressources
induit par l'extraction de l'or ». Cet « effet » explique en partie la réquisition de la
main­d'œuvre par l'ASM par rapport à l'agriculture. Deux études méritent ici une
attention particulière. Hilson et Laing (2017) constatent qu'en Guyane, les secteurs
ASM en plein essor ont fortement détourné la main­d'œuvre du secteur agricole et
étouffé la croissance d'autres secteurs, rendant ainsi l'économie du pays
unidimensionnelle. Ailleurs, Boadi et al. (2016) montrent l'effet « d'attraction »
lorsqu'après l'expansion rapide de l'exploitation minière illégale, la part de l'agriculture
parmi les personnes interrogées est passée de 90 % à 76 %.
L'étude a cherché à examiner la prolifération rapide de l'ASM dans le contexte
du discours émergent autour des complémentarités du secteur avec l'agriculture et
des problèmes toujours croissants de son empreinte environnementale. Comme la
littérature l'a montré, l'ASM peut en effet être une « bénédiction » en servant de
source d'emploi pour des millions de personnes (Hilson, 2016b, 2002b ; Kamlongera,
2011 ; Thornton, 2014), et a le potentiel de devenir une activité plus durable. une
entreprise de diversification des moyens de subsistance si elle est correctement
exploitée et réglementée (Hilson, 2016b). La contribution du secteur au développement
national ne peut être sous­estimée. Étant donné que la plupart des activités ASM
sont financées localement et que la plupart des intrants sont obtenus localement,
leur contribution significative à la production nationale met en évidence le niveau de
ressources financières injectées dans les communautés ASM (ACET, 2017b).
Comme des études l'ont également montré, le secteur a servi de voie d'évasion pour
des millions de personnes qui cherchent à éviter le syndrome de la « pauvreté
agricole » (Hilson et Garforth, 2012). En outre, le secteur joue un rôle crucial dans
les stratégies de diversification des moyens de subsistance en milieu rural
(Maconachie et Binns, 2007).
Malgré son importance économique, la compatibilité du secteur avec l'agriculture
continue d'être remise en question dans certains milieux en raison de ses mécanismes
destructeurs sur l'agriculture : dégradation des terres et invasions des fermes,
pollution de l'eau et du mercure et phénomène du syndrome hollandais. La nature
diffuse des minéraux alluviaux (or et diamants) et le contrôle inadéquat de leurs
mineurs expliquent en partie le caractère informel et itinérant de l’exploitation minière
à petite échelle (Veiga et Marshall, 2019).
Associée au fait que la majorité des travailleurs sont situés dans des zones reculées
où l'application de la loi est pratiquement inexistante (Wagner, 2016), la destruction
généralisée et gratuite des terres, des cultures vivrières et des plans d'eau est
déclenchée (Boadi et al., 2016). Cela signifie l’érosion des opportunités de subsistance
dans les zones rurales où l’économie agraire constitue la principale source de
revenus pour la plupart des habitants. Il convient de noter qu’après les petites
exploitations agricoles, l’ASM est le deuxième employeur dans les économies rurales,
en particulier en Afrique (ACET, 2017b). Et des études ont montré que, dans certains
cas, ils se complétaient (Hilson et Garforth, 2013 ; Maconachie et Binns, 2007 ;
Hilson, 2016b ; Kamlongera, 2011 ; Pijpers, 2014). Cependant, l'existence d'une forte
concurrence entre les agriculteurs ruraux et les petits mineurs pour l'accès à la terre,
à la main­d'œuvre et à l'eau a toujours eu un impact négatif sur la production agricole,
la plus durable des deux industries (les terres agricoles productives peuvent être
utilisées pour générer de la production agricole). cultures alternées, au contraire les
ressources minérales ne sont pas
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renouvelable et épuisable (Badeeb et al., 2017, p. 124)). Les activités de dégradation des terres par les mineurs
réduisent la disponibilité des terres pour la production agricole, avec des implications sur la sécurité alimentaire et
des effets macroéconomiques potentiels à travers l'inflation des prix alimentaires ; à long terme, cela a des
implications négatives sur l’ampleur des exportations de cultures commerciales et sur les efforts visant à éradiquer
la faim (ACET, 2017b). Comme le rapportent Boadi et al. (2016), la destruction menaçante des plantations de cacao
par les mineurs illégaux a entraîné une baisse de la production de cacao. Les problèmes de dégradation des terres
associés à l’ASM déclenchent également un cercle vicieux en termes d’emploi.
Lorsque les terres minées deviennent impropres à l’agriculture (Kitula, 2006 ; Mantey et al., 2016), la perte d’emplois
et d’opportunités de revenus dans l’économie agraire rurale enferme la population locale dans l’ASM, la plus risquée
et la moins durable des deux entreprises ( Veiga et Marshall, 2019 ; Arthur et al., 2016). Le secteur agricole est
frappé à plusieurs reprises dans le sens où l’expansion du secteur minier équivaut à davantage d’externalités
environnementales comme la destruction des produits agricoles existants (Arthur et al., 2016 ; Boadi et al., 2016).
Non seulement ces complexités affectent le déclin de l’agriculture, mais la propension de l’ASM à piéger la main­
d’œuvre dans le secteur extractif commence à soulever des questions sur le concept de l’ASM en tant qu’option
viable de diversification des moyens de subsistance. Compte tenu de cela, Aragon et Rud (2012) suggèrent que
dans les zones où l’exploitation minière est proche des zones de production agricole, la politique gouvernementale
devrait toujours tenir compte de l’impact de la pollution liée à l’extraction minière sur l’économie agraire et les revenus
locaux. Les avantages de l’exploitation minière doivent être soigneusement mis en balance avec les coûts
environnementaux.
Nous sommes cependant d’accord avec Cartier et Bürge (2011) sur le fait que le problème n’est pas une
question d’opposition entre l’exploitation minière et l’agriculture ou le remplacement d’un secteur par un autre. La
politique doit reconnaître l’importance socio­économique de l’ASM dans les stratégies de diversification des moyens
de subsistance. Nous ne souhaitons pas répéter les discussions qui ont été largement menées ailleurs (voir par
exemple Hilson, 2016b), mais nous adhérons à l’idée selon laquelle l’emploi dans l’agriculture est une bonne chose
mais il ne convient pas nécessairement à tous les travailleurs. La politique devra reconnaître qu'il existe des
« agriculteurs de carrière » et des « mineurs de carrière » – des « personnes qui poursuivent une carrière au sein
de l'ASM avec des stratégies de mobilité spatiale axées sur les minéraux, des aspirations de mobilité sociale et des
caractéristiques d'identité collective, dont l'objectif est de est de devenir des mineurs ou des hommes d'affaires
prospères, et non de retourner à l'agriculture » (Bryceson et Jønsson, 2010). Nous soutenons donc la
recommandation de Fisher et al. (2019) que dans les pays riches en minéraux alluviaux, les institutions de
réglementation minière devraient délimiter correctement les zones pour accueillir les deux activités afin de chercher
à « bénéficier à la fois de leurs ressources aériennes et souterraines » (Slack, 2013). Là où les terres sont déjà
dégradées, les options de réhabilitation durable doivent être à la fois recherchées et prises en compte dans la
politique de gestion environnementale nécessaire (par exemple, technologies plus propres et phytoremédiation,
comme suggéré par Owusu et al. (2019)). Afin d’améliorer les politiques relatives aux stratégies d’amélioration des
moyens de subsistance, les recherches futures pourraient s’intéresser davantage à l’analyse quantitative de l’impact
macro et micro­économique des externalités minières à petite échelle sur l’environnement et les revenus locaux.
Avec l’essor récent des activités ASM dans de nombreux pays dotés de ressources, de tels travaux universitaires
seraient très utiles.
Annexe A. Données supplémentaires
Des documents supplémentaires liés à cet article peuvent être trouvés dans le
version en ligne, sur doi :https://doi.org/10.1016/j.envsci.2020.02.005.
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