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Étude originale

Cultures maraîchères
dans les montagnes du Cameroun occidental

Célestin Kaffo Résumé


Institut national de cartographie, Les crises caféière, foncière et économique ont entraîné sur les Hautes Terres de l’ouest du
BP 157, Cameroun depuis les années 1990, des bouleversements affectant les bases matérielles, les
Yaoundé modes de fonctionnement et les valeurs des sociétés locales. Le caractère complexe de
Cameroun
cette crise de grande ampleur implique des innovations sociales et agricoles qui
<celkaf2000@yahoo.fr>
échappent aux anciennes logiques. C’est pourquoi les paysans ont mis en valeur les terres
en zones de montagne à l’exemple des monts Bamboutos, fertiles et très riches en
matières organiques, par la pratique de l’agriculture vivrière et du maraîchage. À partir des
enquêtes de terrain, cet article a pour objectif de montrer que les milieux montagnards
tropicaux constituent un lieu privilégié d’expression des catégories sociales précarisées.
Les stratégies déployées visent à produire davantage (mobilité accrue, valorisation du
travail et surtout intensification et densification des cultures) tout en faisant preuve de
flexibilité et d’adaptabilité dans un environnement incertain.
Mots clés : systèmes agraires ; productions végétales.

Abstract
Market farming in the tropical mountains of Western Cameroon
Crises in coffee and land prices as well as in the general economy have caused major
changes in the highlands of western Cameroon since the 1990s, with dislocations affecting
its material bases, its functioning, and the value of local companies. The complex
character of this wide-scale crisis has led to radical social and agricultural innovations. As
part of the response, farmers of lands in fertile mountain areas rich in organic matter are
developing food production and market farming. Field surveys conducted for this article
show that the tropical mountain areas eloquently express the social precarity of different
population categories. The strategies used (increased mobility and work and especially
intensification and densification of cultivation) aim to increase production; they demons-
trate flexibility and adaptability in this uncertain environment.
Key words: farming systems; vegetal productions.

L
es monts Bamboutos1 sont, depuis induit non seulement une forte demande
les années 1990, le théâtre d’une alimentaire mais aussi des changements
intense mise en valeur par suite de dans les habitudes alimentaires [1, 2].
la crise de l’économie caféière et du sys- Cette situation de crise conjoncturelle
tème foncier densifié du plateau tend à perdurer et implique la recherche
bamiléké. À cela s’ajoutent la crise écono- de solutions nouvelles. Ainsi, les anciens
mique et une explosion urbaine qui ont producteurs de café Arabica et les « cadets
sociaux » se sont progressivement tournés
vers les cultures maraîchères sur les hau-
1
Les Hautes Terres de l’Ouest Cameroun teurs des Bamboutos. Cultures à cycles
comprennent des plateaux dont l’altitude varie courts, plus rentables et moins exigean-
entre 900 et 1 400 m et des massifs isolés tes, elles jouent un rôle croissant dans les
d’altitude supérieure à 2 000 m. Le massif des systèmes de production depuis les pre-
Bamboutos (2 740 m) qui domine la bordure
occidentale du plateau bamiléké constitue miers essais dans les fermes agro-
Tirés à part : C. Kaffo notre bassin d’étude. industrielles sous l’égide du colonisateur,

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relayés dans les années 1970 par les struc- café payé aux planteurs passera à ces résiduels peu valorisés (talus, abords
tures étatiques camerounaises. Au cours 250 F CFA/kg en 1990. La légère remon- des maisons, terrains vagues). D’abord
de la précédente décennie, le nombre tée du prix du kilogramme du café obser- destiné à l’autoconsommation, le maraî-
de maraîchers, en majorité de jeunes vée à partir de 1993 (1 250 F CFA) n’a été chage va connaître une expansion fulgu-
migrants de retour au chômage, s’est ni suffisante ni assez durable pour per- rante et devenir un secteur vital pour les
accru avec comme principal enjeu l’accès mettre d’envisager un renouvellement du jeunes chômeurs (figure 2). Son adoption
au foncier et sa maîtrise. Ces néoruraux capital arboré. La hausse de plus de 50 % va bouleverser le système agraire et
ont très vite opté pour l’agriculture des prix des intrants agricoles libéralisés, contribuer à la reconversion de nom-
vivrière marchande compte tenu des vendus par la coopérative (figure 1), a breux planteurs [5, 6]. En 1995-1996 à
besoins urbains croissants de consomma- même plutôt renforcé la déprise. Ainsi, le Bafou, une étude a montré qu’environ
tion et de la sécurisation alimentaire et café a perdu son pouvoir attractif, son 85 % des planteurs s’étaient reconvertis
monétaire qu’elle permet également dans rôle de marqueur foncier et de principal dans l’activité maraîchère [7]. Avec le ren-
un environnement libéralisé instable et symbole de la propriété individuelle [2]. forcement du mouvement migratoire de
incertain où la pression et la saturation Incapables d’acheter des intrants forte- retour, le paysage agraire a fortement
foncières sont manifestes. La partie mon- ment renchéris, les producteurs découra- évolué : conquête des terres marginales,
tagneuse du plateau bamiléké a donc gés vont se détourner radicalement de la arrachage des plantations caféières, récu-
cessé d’être considérée comme marginale caféiculture au profit des cultures maraî- pération des zones pastorales au profit du
et périphérique d’un point de vue agri- chères moins contraignantes mais beau- maraîchage et du vivrier marchand [8]. Le
cole et économique et voit émerger de coup plus rentables à l’hectare. À cette développement du maraîchage va bénéfi-
nouvelles stratégies sociospatiales de crise s’ajoutent la crise foncière et la crise cier de nombreuses autres conditions. Les
reconversion. économique aux conséquences multiples. monts Bamboutos bénéficient d’un climat
Pour le démontrer, nous avons exploité d’altitude frais et humide de type tempéré
les résultats des travaux réalisés dans la Émergence et diffusion caractérisé par une alternance saison-
zone, les données collectées auprès des nière de vents tièdes et humides. À cette
principaux acteurs et les conclusions des du maraîchage
fraîcheur exceptionnelle sous les tropi-
observations directes de terrain2 [3]. Défini comme « la production d’un ques, s’ajoute une pluviosité répartie sur
Après avoir rapidement brossé les condi- ensemble de plantes (...), généralement 9 mois (1 660-1 800 mm/an) remarquable
tions de l’émergence du maraîchage dans exploité de façon intensive dont la récolte par sa faible variabilité. Sur les pentes, les
les monts Bamboutos, nous en identifie- est vendue (...) et fournit les ingrédients sols sont développés sur des roches érup-
rons les principaux enjeux et les muta- entrant dans la composition des sauces tives récentes bien pourvues en bases et
tions induites pour montrer ensuite la ou des salades » [4], le maraîchage était riches en matières organiques. Dans les
complexité et la diversité des circuits de pratiqué par les femmes sur les berges vallées, les sols sont noirs et appropriés
commercialisation. des rivières avec des cultures telles que le pour les cultures de contre-saison. Le
Solanun Nigrum (légume local), le Sola- réseau hydrographique est dense et les
nun Esculentum (aubergine locale), puis écoulements sont permanents, ce qui
le chou, la pomme de terre et le piment. favorise plusieurs cycles annuels de cul-
Les facteurs favorables Ces cultures ont ensuite gagné les espa- tures et l’acclimatation des « légumes

au développement
du maraîchage 9 000
PRIX (F CFA)

8 000
Crise et déprise caféière 7 000
6 000
La chute des cours mondiaux du café en 5 000
1989 a entraîné une baisse de près de 4 000
50 % du prix d’achat aux producteurs. 3 000
Cette déprise est due, entre autres au 2 000
vieillissement des plants âgés de 30 ans 1 000
environ, à la désaffection des planteurs et 0
au fait que les sols sont devenus de moins
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en moins productifs. De 668 F CFA/kg3


en 1986, le prix du kilogramme du ANNÉES

Prix du kg du café lavé Prix du sac d’engrais (50 kg)


2
Certaines enquêtes ont été effectuées entre
1997 et 2000 dans le cadre du projet CAMPUS Figure 1. Évolution du prix d’achat du kilo de café Arabica et du sac d’engrais de 1986 à 2001 (source :
(MOCA) associant les universités de Toulouse- Archives de la Coopérative agricole des planteurs de la Menoua (Caplame, Dschang, 2002) ; d’après [2] et
Le-Mirail (Laboratoire dynamiques rurales), de enquête de terrain 2002).
Bordeaux III (Laboratoire DYMSET) et l’univer-
sité de Dschang (Laboratoire CEREHT) avec la Figure 1. Evolution of price of coffee per kg and bag of fertiliser from 1986 to 2001 (source : Archives de la
participation d’étudiants camerounais. CAPLAME (Dschang), 2002); from [2] and field survey 2002).
3
655,957 F CFA = 1 euro. 655,957 F CFA = 1 euro.

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geuses, va considérablement accélérer
Situation du Cameroun 10° 10 Localisation des Hautes Terres
en Afrique de l'Ouest-Cameroun
cette vulgarisation. En 1984, le projet de
développement rural de la province de
BAMENDA l’Ouest (PDRPO) qui en prend le relais, a
également, jusqu’en 1993, participé effica-
cement à la diffusion du maraîchage dans
l’ouest du Cameroun par son action d’amé-
nagement des bas-fonds inexploités [12].
Depuis, des organisations non gouverne-
mentales (ONG) telles que l’Association
SANTA
camerounaise pour la santé et le dévelop-
pement (ACSD) et le Service d’appui aux
Route pratiquable initiatives locales de développement
16

Courbe de niveau (SAILD) ont conforté ce phénomène par


00

2703m
2100 la vente de semences maraîchères à prix
Principaux villages Babadjou
producteurs des produits
modéré (figure 3) [13] et par la formation
5
maraîchers et zones
Galim de jeunes déscolarisés et d’anciens plan-
40
d'approvisionnement 2740m teurs de café.
des grandes métropoles MBOUDA
Baranka
Zone d'altitude des monts 2485m
au-delà de 1 600 m

Sommet Batcham Développement


Bangang
0 2 Km 00
16 du maraîchage
Fongo-Tongo
et transformation
Fontem Baleveng
Bafou Penka Michel des systèmes
DSCHANG
Source : carte de Bafoussam au 1/200 000 Dessin : C. Kaffo, 2004
de production
Figure 2. Localisation de l’aire du maraîchage sur le massif des Bamboutos.
Enjeux globaux
Figure 2. Location of the market gardening cultivation areas in the Bamboutos mountain.
de la spécialisation
maraîchère
européens ». Situées sur le versant orien- (Sadem). D’abord pratiqué sur les berges
tal des Bamboutos à 1 600 m d’altitude, des cours d’eau, le maraîchage va rapide- Le déclin et la disparition du système de
près de la chefferie de Babadjou, les ment gagner les grandes parcelles de culture à base de café [1, 2, 5, 8] ne modi-
fermes agro-industrielles coloniales – café). De 7 hectares en 1975, les superfi- fient pas seulement l’orientation agroéco-
(Darmagnac) et Société industrielle et cies maraîchères passeront à 15 hectares nomique des systèmes de production de
commerciale pour l’Ouest africain (Sin- en 1978 puis à 25 hectares en 1980 [11] l’espace bamiléké ; ils marquent aussi
coa) – devaient participer au ravitaille- avec un effet de contagion sur les petits une évolution importante dans la préémi-
ment des marchés de Douala et de planteurs des environs. Aujourd’hui, qua- nence socio-économique des agriculteurs
Yaoundé. Darmagnac avait reçu de siment à l’abandon, ces anciens « domai- à « statut » (les planteurs âgés) au profit de
l’administration coloniale, en bail pour nes » sont sous-loués à de jeunes déscola- catégories sociales moins favorisées (fem-
25 ans, 311 hectares dont le titre définitif risés au chômage et aux anciens ouvriers mes et jeunes souvent désignés sous le
lui a été délivré en octobre 1930 et agricoles salariés. vocable de « cadets sociaux ») mais sus-
août 1954. Installée à Babadjou dès 1933, Dès la création du Centre d’expérimenta- ceptibles de valoriser certains atouts
la Sincoa avait, pour sa part, reçu 450 hec- tion et d’instruction pour la production (force de travail, capacité d’initiative,
tares en 1936 avec un titre rendu définitif des semences (CEIPS) en 1973 sur le souci de formation évolutive...).
en 1948, auxquels il fallait ajouter versant occidental des monts Bamboutos, La spécialisation maraîchère croissante
319 hectares acquis en 1930 par un bail des stages de formation maraîchère des systèmes de culture bamiléké [12]
de 25 ans légué par la société MAX et furent organisés. En 1978, celui-ci est marque, en outre, le passage d’une éco-
BLAISE avec titre définitif en 1941 [9]. devenu un centre de multiplication de nomie extravertie reposant sur des filières
Après avoir cultivé le café Arabica, ces semences, ce qui a eu un effet positif sur agroexportatrices non alimentaires bien
deux fermes l’ont complètement délaissé la diffusion et la diversification des cultu- structurées, autrefois régulée par l’État
en 1999 au profit du vivrier marchand res maraîchères (pomme de terre puis par un nombre réduit de négociants,
[10]. Dans le cas de la plantation Darma- d’abord, puis chou, tomate, carotte, poi- à une économie plus fortement concur-
gnac, cette reconversion semble avoir for- reau et même betterave sucrière) dans les rentielle, orientée vers la fourniture de
tement tiré profit du savoir-faire des chefferies environnantes. Le démarrage, denrées alimentaires pour le marché
sociétés sous-traitantes : Société africaine en 1980, du « Projet Hauts Plateaux de local, national et sous-régional. L’empor-
des fruits et légumes (Safel) et Société l’Ouest », financé par la Banque mondiale tent donc désormais des jeux d’acteurs
agricole, d’élevage et de maraîchage et destiné à valoriser les zones maréca- plus fortement localisés, plus nombreux

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ductif et une recomposition des rapports
Prix en F CFA sociaux.
12 000
10 000
De nouvelles exigences
8 000
foncières
6 000
Si la mise en culture continue ne consti-
4 000 tue pas une nouveauté dans les terroirs
2 000 densifiés et exigus des Hautes Terres de
l’ouest du Cameroun, en revanche l’adop-
0
tion du maraîchage marque une étape
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supplémentairedanslesprocessusd’inten-

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Ba
sification agricole. En moyenne, trois
Pa

Be

Types de semences cycles de culture sont réalisés sur la


Prix ACSD Prix marché de Dschang même parcelle la même année agricole
tandis que, de façon concomitante, les
techniques agricoles ont évolué. On uti-
Figure 3. Prix comparés des semences pratiqués par l’ACSD et au marché de Dschang (d’après [13]). lise de plus en plus d’insecticides ; on
Figure 3. Comparative prices of seeding practice by ACSD and in Dschang market (from [13]).
cultive en billons (40-60 cm de large et
655,957 F CFA = 1 euro ; ACSD : Association camerounaise pour la santé et le développement.
12-15 cm de haut) avec des sillons étroits
pour faciliter les écoulements sur les
interfluves et les pentes ; puis en saison
et diversifiés en fonction de la saisonna- dans la Ménoua, Kombou dans les Bam- sèche, on pratique des billons plus larges
lité de l’offre et de la demande, de la boutos, Foumbot dans le Noun et Santa avec des sillons élargis dans les bas-fonds
variabilité des prix et des contraintes géo- dans la Mézam) sont ainsi devenus de drainés.
graphiques de la production et de l’ache- véritables pôles de collecte et de transfert Par ailleurs, la pression foncière oblige
minement. Compte tenu également du pour les grandes villes d’Afrique centrale les jeunes maraîchers à pratiquer des
caractère périssable des denrées et de la [14]. associations culturales complexes
part nutritionnelle croissante des « légu- (tableau 1) et une agriculture continue de
mes européens » dans le régime alimen- Enjeux fonciers et sociaux juillet à juin de l’année suivante. Ce calen-
taire urbain, le maraîchage revêt un carac- plus spécifiques drier agricole très serré exclut toute vel-
tère spéculatif et offre d’intéressantes léité de pratiquer des activités autres que
perspectives d’accumulation dans le À certains égards, le maraîchage constitue le maraîchage (à cause de ses exigences).
cadre de circuits de commercialisation donc une sorte de laboratoire du change- En saison sèche, l’irrigation par détourne-
déjà bien établis4. À cet effet, certains ment technique et social [4] marqué par ment gravitaire entraîne une raréfaction
marchés périodiques de l’ouest du Came- de nouveaux modes de conduite cultu- progressive en aval sur le piémont. Les
roun (Baranka dans le Lebialem, Bafou rale, une réorganisation du travail pro- gains monétaires et le surcroît de travail
occasionné par l’activité maraîchère ont
deux conséquences majeures : le déve-
4
À Bafou, par exemple, sur un hectare de de chou et 400 m2 de pomme de terre dégagent loppement d’un marché de la main-
terre pour un investissement d’environ une marge bénéficiaire brute d’au moins 5 mil- d’œuvre salariale et des transactions fon-
990 000 F CFA (649 397 430 euros), 13 800 m2 lions de F CFA (3 279 785 000 euros).
cières dans les zones de colonisation
agricole.
Tableau 1. Les différents types d’associations des cultures (d’après Les modes d’appropriation ont profondé-
ment évolué [15-19] au même titre que les
[18] et enquête de terrain 2004) « appétits » fonciers des différents acteurs
Table 1. The different types of crop association (from [18] and field survey, 2004). (figure 4). Du droit de cultiver octroyé
gratuitement par l’héritage, la terre a pris
Types d’associations + cycle végétatif Disposition insidieusement les formes « de vente voi-
(en jours) des cultures associées lée ». La location d’une parcelle de 500 m2
est passée de 20 000 F CFA en 1987 à plus
de 200 000 F CFA en 2002. Quant à la
Haricot (90 j) + pomme de terre (80 j) Billon
vente proprement dite, un hectare vendu
Carotte (80 j) + haricot (90 j) Billon autour de 300 000 F CFA en 1990 a
Carotte (80 j) + Chou (70 j) Billon/sillon dépassé le million en 2002 [16]. Et ce sont
Chou (70 j) + carotte (80 j) + haricot (90 j) Sillon/billon les élites urbaines, véritables « agricul-
Haricot (90 j) + poireau (120 j) + betterave (90 j) Billon teurs à col blanc », plutôt que les anciens
Poireau (120 j) + chou (70 j) Billon/sillon notables ruraux qui parviennent à les
Carotte (80 j) + pomme de terre (80 j) Billon acquérir. Il en résulte une multiplication
Carotte (80 j) + haricot (90 j) + pomme (80 j) Billon des litiges et autres formes de concur-
Poireau (120 j) + chou (70 j) + betterave (90 j) Billon/sillon
rence : entre agriculteurs et éleveurs,
entre riverains, entre « natifs » et immi-

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sent peu à peu. Les fonctionnaires, appau-
Élites locales Petits agriculteurs vris financièrement et fragilisés sociale-
8,3 % 4,2 % ment au cours de la précédente décennie
Notables
12,5 % (effets cumulés de la double baisse des
salaires en 1993, des coupes de salaires et
de la dévaluation du franc CFA de 1994,
constituent eux aussi un groupe peu
homogène qui a su réinvestir l’agriculture.
Pour certains, il s’agit de trouver un com-
plément de revenu, mais pour d’autres la
reconversion est totale. Ainsi, un maraî-
Chef et élites urbaines cher, jadis conducteur de bus de la Société
75,0 %
de transport urbain au Cameroun déclare
qu’il trouve largement son compte en culti-
Figure 4. Appropriation des terres sur le versant méridional des monts Bamboutos (pour 1 hectare pris vant au village : il réalise un bénéfice net
comme référence) (d’après [18]).
de l’ordre de 3 000 000 F CFA en une seule
Figure 4. Land appropriation on the Southern slope of the Bamboutos mountains, taking 1 hectare as a campagne agricole alors que son salaire
reference (from [18]). moyen mensuel à Douala ne dépassait pas
110 000 F CFA [17]. Tous ne résident pas
au village pour cultiver : certains préfè-
grants allogènes (auxquels sont assimilés rentes enquêtes de terrain en 1998 [18] sur rent mettre leurs terres en location, en
les éleveurs mbororo par exemple) ; les versants des monts Bamboutos (entre
vente ou en métayage. De fait, on assiste
entre élites marchandes urbaines et nota- 1 990 et 2 100 m d’altitude à Femmock
depuis une décennie au développement
bles locaux ; entre aînés et cadets (jeunes (Bafou). Malgré l’engouement pour les
et femmes). nouvelles spéculations marchandes, ces de formes contractualisées de travail agri-
planteurs ne sont pas les mieux placés cole. Certes, des formes traditionnelles
pour se reconvertir (pauvreté endémi- d’entraide familiale ou communautaire,
Les « perdants » moyennant un dédommagement souvent
que, vieillesse, absence de formation).
et « gagnants » Les anciens citadins, jeunes migrants de en « nature », ont longtemps été prati-
de la reconversion retour, semblent en revanche avoir su quées en pays bamiléké [17] mais le sys-
saisir les nouvelles opportunités agricoles tème de production maraîchère a, par
maraîchère suite des enjeux monétaires, systématisé
et marchandes de la spécialisation maraî-
Les planteurs familiaux, relativement chère. Après avoir « chômé » en ville, le recours à de la main-d’œuvre salariée
âgés, constituent la principale catégorie faute d’avoir pu obtenir un emploi dans la (pambe) et l’apparition de nouveaux
composite des « perdants » de l’évolution fonction publique, ces jeunes souvent modes de tenure ou de faire-valoir
socio-économique [17]. Ils n’ont pas su « diplômés » se reconvertissent dans l’agri- (tableau 2) [5]. Aujourd’hui, de véritables
sortir de la spirale de la chute des cours et culture marchande qui « rapporte ». À titre « bourses de travail »5 s’organisent dans
de l’envolée du prix des intrants externes. d’exemple, Pierre. T, jeune déscolarisé de les villages.
Certains ont définitivement abandonné la 22 ans rentré à Bafou en 1997 après avoir Dernier effet, et non le moindre, les fem-
caféiculture en dessouchant massivement échoué au BEPC, a pu s’offrir en moins de mes, mères et épouses, soumises à la
leurs plants au profit des cultures maraî- trois ans, une motopompe (250 000 F CFA) tutelle masculine et « dépendantes écono-
chères plus rentables. D’autres, peu nom- et une moto (530 000 F CFA) grâce à la miques » pendant l’économie caféière,
breux, par nostalgie, conservent quel- vente de produits maraîchers. Ce mouve- sont devenues par le biais du « vivrier
ques pieds. Si le café est désormais une ment de retour à la terre contribue donc à marchand » des acteurs majeurs aux diffé-
culture relique, il a bien joué son rôle de accélérer les changements sociaux : rap- rentes étapes des filières, de la produc-
marquage foncier dans les zones de colo- ports de genre et intergénérationnels tion à la commercialisation [18]. L’accès à
nisation comme l’ont démontré nos diffé- comme modes de régulation se recompo- la propriété foncière est, en outre, un
élément clé dans l’évolution des rapports
Tableau 2. Variation intra-annuelle de la rémunération sociaux de genre au sein des familles et
de la société bamiléké tout entière.
de la main-d’œuvre (d’après [18])
Table 2. Intra annual variation of cost of labour (from [18]).

Périodes Coût/pers/j Causes de la fluctuation des prix 5


Ce phénomène a fait naître au nord de la
de cultures (F CFA) chefferie de Bafou, un espace de recrutement
Novembre - février 1 000-2 000 - période de classe de la main-d’œuvre agricole. Elle est compo-
- forte demande en main-d’œuvre sée de jeunes agriculteurs au capital foncier et
financier très limité, de femmes dont la force
Mars - juin 700-800 - récolte et rentrée scolaire de travail n’est pas entièrement utilisée dans
Juillet - octobre 500-600 - faible demande en main-d’œuvre à le domaine familial. Loin d’être une exclusivité
cause des vacances scolaires du maraîchage, ce phénomène s’est généra-
lisé dans les carrefours en direction des grands
655,957 F CFA = 1 euro. foyers agricoles de la province de l’Ouest.

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Heurts et malheurs collecteurs ruraux interviennent pour le
compte de commerçants urbains plus
formant. Les filières sont imparfaitement
structurées en raison notamment de la
des filières importants. Si le prix est connu d’avance
entre le grossiste demandeur et l’intermé-
mauvaise qualité des voies de communi-
cation, des moyens de stockage inadé-
maraîchères diaire, entre ce dernier et le paysan, des quats et d’une insuffisante transformation
marchandages débouchent toujours sur des produits primaires. Les coûts de
des prix particulièrement intéressants main-d’œuvre peuvent ainsi parfois
Les intermédiaires pour l’intermédiaire. À toutes les étapes représenter jusqu’à 12 % du revenu net.
marchands, du circuit s’insèrent des revendeurs Les producteurs enregistrent aussi de très
(buyam-sellam) qui détailleront ensuite importantes pertes au stockage en cas de
acteurs stratégiques les produits dans les quartiers ou les vente retardée et lors du transport. Les
du système marchés des centres urbains. Par exem- aléas climatiques (excès ou retard de
ple, un sac de pomme de terre acheté à pluies) et les attaques cryptogamiques
L’écoulement des produits sur le marché 10 000 F CFA à Bafou peut rapporter un constituent autant de risques auxquels les
urbain relève encore davantage d’un bénéfice de l’ordre de 7 000 à 9 000 F CFA
« informel » plus ou moins fortement maraîchers doivent également régulière-
selon le lieu de vente. Il peut s’agir de ment faire face. Ces dernières sont parfois
socialisé même si l’abondance de l’offre jeunes chômeurs, d’anciens arabiculteurs,
saisonnière attire en zone de production difficiles à maîtriser en raison de ruptures
de migrants de retour, de fonctionnaires d’approvisionnement en produits de trai-
différents types d’opérateurs économi- ou de femmes. Ce sont eux, en fin de
ques qui organisent des circuits de distri- tement, de leur mauvaise qualité ou d’une
compte, qui semblent le mieux tirer parti
bution complexes et variés. On distingue méconnaissance des traitements précis à
des imperfections du marché, des écarts
grossièrement deux types de circuits. réaliser. Un autre risque supporté par le
spatiotemporels de prix, des asymétries
D’abord, les circuits courts qui mettent producteur est d’ordre économique : le
d’information sur les prix pratiqués loca-
directement en relation les producteurs et lement bien plus que les producteurs ou prix de vente est susceptible de fluctuer
les consommateurs. Ils peuvent être orga- même les consommateurs urbains fortement en peu de temps, alors même
nisés de plusieurs manières : soit sur les (tableau 3). D’une manière générale, si que les charges d’exploitation sont éle-
marchés physiques locaux et régionaux les prix connaissent d’incessantes varia- vées, la mise sur le marché est très sou-
fréquentés par une myriade de produc- tions, les bénéfices dégagés restent sans vent réalisée sans disposer d’informations
teurs, soit « bord-champ » lorsque les commune mesure avec les revenus d’une sur les niveaux de la demande et des prix
acheteurs-collecteurs se rendent person- activité caféière résiduelle (figure 5). pratiqués, ce qui a pour effet d’introduire
nellement dans les parcelles pour effec- une grande marge d’incertitude moné-
tuer achats et enlèvements. Le règlement Le maraîchage une activité taire pour le responsable de famille
des transactions se fait au comptant ou à confronté à certains investissements pro-
encore « à risque » ductifs et autres dépenses sociales
crédit. Dans ce cas, les commerçants ne
paient qu’une fois la marchandise écou- Étant donné les avantages comparatifs (figure 6).
lée. Il s’agit d’une pratique à risque car les dont disposent les terroirs de l’ouest du Plusieurs pistes d’interventions pour-
déconvenues sont fréquentes puisque Cameroun, le maraîchage semble effecti- raient être explorées afin d’améliorer le
certains commerçants disparaissent dès vement constituer une alternative viable à fonctionnement des filières maraîchères.
récupération du stock. la culture caféière. Néanmoins, son déve- La création de groupements de maraî-
Les circuits longs font intervenir un loppement reste encore handicapé par chers (GIC) pourrait ainsi permettre de
ensemble d’intermédiaires. Ils revêtent certains goulots d’étranglement qu’il renforcer la capacité de négociation lors
des formes multiples et se mettent en paraît difficile de lever. Ainsi, le matériel des transactions marchandes ou encore
place même à courte distance. Les jeunes agricole et végétal reste encore peu per- une mise sur le marché échelonnée des

Tableau 3. Prix de vente des produits (en F CFA) pendant les saisons pluvieuse
et sèche à Bafou (d’après [17])
Table 3. Sale prices of crops (in CFA F) during the rain and dry seasons at Bafou ((from [17]).

Cultures Saison humide Saison sèche


Pomme de terre Variété améliorée 5 000 à 10 000/sac de 120 kg 10 000-13 000
Variété locale 10 000 à 15 000 15 000-18 000
Chou 500 à 1 000/sac de 60-70 kg 1 000-4 000
Carotte 3 000-6 000/sac de 70-80 kg 5 000-10 000
Poireaux 100-300/botte de 4 kg 400-600/botte de 4kg
Tomate 2 000-5 000/40-50 kg
Haricot 200-300/kg 150-250/kg
Oignons 3 500-6 000/10-12kg + de 6 000 à 8 000/10-12 kg
Poivrons 1 300-2 000/8-10 kg 1 500-2 500/8-10 kg
655,957 F CFA = 1 euro.

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consommation. L’intensification en fac-
Prix (F CFA) teur travail semble même se renforcer
70 000
tandis que les intrants externes s’avèrent
60 000 indispensables pour assurer cette réussite
agricole. Une certaine forme de spéciali-
50 000
sation des systèmes agricoles se confirme
40 000 peu à peu en ce qui concerne les terroirs
30 000
saturés du « pays » bamiléké : maraîchage
intensif sur les espaces traditionnellement
20 000 peu valorisés (pentes, sommets et bas-
10 000 fonds), marchandisation poussée des cul-
tures vivrières (maïs, haricot, tubercules).
0 Ainsi se confirme par là même la vocation
ancienne de « grenier vivrier » de l’Ouest.
ne

ne

ne
ne
ne

ai

ai

ai
ai

Cette évolution marque la fin d’une extra-


ai

m
m
m

se

se

se
se
se

version économique et d’une dépen-


3e

4e

5e
2e
e
1 èr

Produits maraîchers dance marquée vis-à-vis des aléas du


marché mondial (instabilité des prix,
Pomme de terre Chou rouge moindre sécurisation alimentaire). Elle
revêt d’abord un intérêt fondamental
Chou vert Carottes pour les petites unités familiales de pro-
Betterave duction en minimisant le risque alimen-
taire et financier (ce qui ne se vend pas
peut être consommé sur place). Mais elle
Figure 5. Variations intra-annuelles des prix de vente de quelques produits maraîchers à Bafou (source : dynamise également l’ensemble de l’éco-
Kaffo, enquête du 1er juillet au 3 août 1998).
nomie régionale par une redistribution
Figure 5. Intra annual variation of sale prices of some market gardening products in Bafou (source : Kaffo, plus « équitable » des revenus à l’ensem-
enquiry from July 1 to August 3, 1998). ble des catégories d’actifs (jeunes et fem-
655,957 F CFA = 1 euro. mes) tout en limitant un exode rural mar-
qué vers les villes du sud-ouest au profit
de systèmes d’échanges fondés sur une
plus forte complémentarité. Mais au-delà,
Aléas Déficit hydrique Écoulement des l’essor du maraîchage s’avère indispensa-
cryptogamiques 5,8 % produits ble au développement régional et aux
10,8 % 20,0 % objectifs fondamentaux de lutte contre
l’insécurité alimentaire et la pauvreté
Manque de rurale. ■
produits
phytosanitaires Semences et
14,2 % intrants
17,5 %
Marge bénéficiaire faible Prix irréguliers Remerciements
15,8 % 15,8 % Nous adressons nos vifs remerciements et
notre profonde gratitude à tous les évalua-
Figure 6. Fréquence (en %) des problèmes liés au maraîchage (d’après [18]). teurs pour tout le suivi accordé à notre
étude, la relecture et les corrections perti-
Figure 6. Frequency (in %) of problems related to market gardening (from [18]). nentes apportées au texte.

productions tandis que la mise en place


de sessions de formation qualifiantes
Conclusion Références
serait de nature à éviter certaines déci-
sions culturales malencontreuses. Enfin, 1. Courade G, ed. Le désarroi camerounais.
La disparition progressive du café Arabica L’épreuve de l’économie-monde. Paris : Kar-
le devenir des systèmes maraîchers en sur les Hautes Terres de l’ouest du Came- thala, 2000.
zone d’altitude dépendra aussi de l’évolu- roun et le repli achevé de l’État marquent-
tion de la demande de consommation ils la fin de ce que l’on a appelé le 2. Kuété M, Uwizeyimana L. Déprise caféière
et mutations socio-économiques sur les Hau-
urbaine en dehors du « pays » bamiléké « modèle agricole intensif bamiléké » [5] ? tes Terres de l’Ouest-Cameroun. GEODOC Sér
qui reste encore très liée à l’évolution des Ce n’est pas certain étant donné la capa- MOCA 2000 ; (8) : 1-150.
perceptions et des connaissances nutri- cité des actifs agricoles à saisir les nouvel-
3. Janin P. L’avenir des planteurs camerou-
tionnelles des mères, épouses préparant les opportunités offertes par l’économie nais. Résister ou se soumettre au marché.
les repas familiaux. marchande et la demande urbaine de Paris : Karthala, 1999.

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4. Autissier V. Jardins des villes, jardins des 9. Tsotezo NC. Crise en milieu rural et straté- 15. Zambo Manga HJ. Caféiculture et nouvel-
champs : Maraîchage en Afrique de l’Ouest, gies de reconversion paysannes ; cas de la les structures d’encadrement paysan : enjeux
du diagnostic à l’intervention. Collection Le localité de Babadjou dans les Bamboutos, d’un développement durable, le cas de Bafou
point sur. Paris : éditions du GRET, 1994. Ouest-Cameroun. Mémoire de maîtrise de chefferie. Mémoire de maîtrise de géographie,
géographie, université de Dschang, 2001. université de Dschang, 1998.
5. Grangeret Owona I. L’agriculture bamiléké
vue à travers sa gestion de la fertilité agrono- 10. Uwizeyimana L. Difficile reconversion des 16. Kamga A. Crise économique, retour des
mique. Thèse de doctorat en sciences agrono- plantations coloniales de café arabica dans la migrants, et évolution du système agraire sur
miques, faculté universitaire des sciences province de l’Ouest-Cameroun. Ateliers de le versant oriental et méridional des monts
agronomique de Gembloux, Orstom/Ocisca, Caravelle (Toulouse) 1999 ; (14) : 17-31. Bamboutos (Ouest-Cameroun). Thèse de doc-
1997. torat d’études rurales, université de Toulouse-
11. Dongmo D. Les cultures maraîchères dans
Le-Mirail, 2002.
la province de l’Ouest : Production et commer-
6. Ministère de l’Agriculture, Direction des cialisation. Thèse de doctorat de 3e cycle, uni- 17. Kaffo C. L’exploitation agropastorale des
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louse, 21 au 23 mai 2001. Toulouse : Presses l’heure des ajustements. Rev Géogr Cameroun Clermont-Ferrand : Ceremac ; Presses univer-
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