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Lycée Guez De Balzac

Année Scolaire 2007–2008

MATHÉMATIQUES MPSI

DS No 08 (4h)

Samedi 26/04/2008

Les candidats sont invités à porter une attention particulière à la rédaction: les copies illisibles ou mal
présentées seront pénalisées. La référence des questions doit obligatoirement être mentionnée et les résultats
doivent être encadrés .

La calculatrice et les formulaires sont interdits.

1
Exercice 1

sin(x) − x cos(x)
Q1) On pose f (x) = .
ln(cos(x))
a) Quel est l’ensemble de définition de f ?
b) Calculer soigneusement un développement limité d’ordre 3 de f en 0.
c) En déduire que :
i) f admet un prolongement par continuité en 0, en le note encore f ,
ii) ce prolongement est dérivable en 0. Préciser alors l’équation de la tangente à la courbe au
point d’abscisse 0, ainsi que la position courbe-tangente au voisinage de 0.

Q2) On pose g(x) = e1/x x2 + x + 1.
a) Montrer que la courbe de g admet une asymptote en +∞, préciser son équation.
b) Étudier la position courbe-asymptote au voisinage de +∞.

Exercice 2

Dans les questions qui suivent, E est un espace vectoriel de dimension finie sur un corps K. À chaque
question, on attend la réponse Faux ou Vrai, suivie d’une justification.

Q1) Si e1 , e2 , . . . , en sont des vecteurs de E deux à deux non colinéaires, alors ils forment une famille libre.
Q2) La famille de fonctions (fn : x 7→ cosn (x))n>0 , est libre dans C 0 (R, R).
Q3) Si F , G et H sont trois sous-espaces de E tels que F + H = G + H, alors F = G.
Q4) Si u ∈ L(E) et si E = ker(u) ⊕ Im(u), alors u est un projecteur.
Q5) Si u et v sont deux endomorphismes de E, alors Im(u + v) = Im(u) + Im(v).
Q6) Soient u et v sont deux endomorphismes de E, alors u ◦ v = 0 si et seulement si Im(v) ⊂ ker(u).
Q7) Si u ∈ L(E, F ) et si dim(E) > dim(F ), alors u ne peut pas être injective.
Q8) Si u ∈ L(E, F ) et si dim(E) > dim(F ), alors u est surjective.
Q9) L’ensemble des matrices non inversibles de Mn (K) est un sous-espace vectoriel de Mn (K).
Q10) Si A, B sont deux matrices de Mn (C), alors rg(AB) = rg(BA).

Problème

Soit E = C ∞ (R, R) l’ensemble des fonctions C ∞ de R dans R. On pose :

f1 : x 7→ sin(x), f2 : x 7→ x sin(x), f3 : x 7→ cos(x), f4 : x 7→ x cos(x)

Q1) a) Soit a, b, c, d ∈ R et f = af1 + bf2 + cf3 + df4 . Calculer le développement limité de f en 0 à l’ordre
3.

2
b) En déduire que B = (f1 , f2 , f3 , f4 ) est une famille libre de E. On pose pour la suite :

F = Vect[f1 , f2 , f3 , f4 ].

c) Quelle est la dimension de F ?


Q2) Pour f ∈ F , on pose d(f ) = f 0 .
a) Montrer que d ∈ L(F ).
b) Calculer D la matrice de d dans la base B.
Q3) a) Montrer que la matrice D est inversible et calculer son inverse [les calculs doivent figurer sur la
copie].
b) Application : soit f = αf1 + βf2 + γf3 + δf4 avec α, β, γ, δ ∈ R. Déterminer l’unique primitive de
f appartenant à F .
Q4) a) Soit λ ∈ R, calculer le rang de la matrice D2 − λI4 .
b) Déterminer une base et la dimension du noyau et de l’image de d2 + idF .
c) En déduire (sans calculer D3 ni D4 ) que D4 + 2D2 + I4 = O4 .
d) Retrouver alors que D est inversible, et retrouver D−1 .
Q5) On note V le sous-espace vectoriel de M4 (R) engendré par I4 et D2 .
a) Montrer que V est une sous-algèbre commutative de M4 (R).
b) Soit G l’ensemble des éléments inversibles de V . Montrer que G est l’ensemble des éléments de la
forme : αI4 + βD2 avec α 6= β.
c) L’ensemble G est-il un groupe pour la multiplication des matrices ?
Q6) a) Résoudre l’équation différentielle y 00 + y = 0 [solutions réelles].
b) Résoudre l’équation différentielle y 00 + y = f1 [solutions réelles].
c) Résoudre l’équation différentielle y 00 + y = f3 [solutions réelles].
d) En déduire que F exactement l’ensemble des solutions de l’équation différentielle :

y (4) + 2y (2) + y = 0.

3
MPSI 2007–2008 DS No 08 (4h): Corrigé

Exercice 1

Q1) a) f est définie lorsque 0 < cos(x) < 1 c’est à dire :


x∈ ]− π
2 + 2kπ; π2 + 2kπ[\{2kπ}
k∈Z

b) Feuille de calcul Maple :

tronque :=
proc(P, n) locals, d; s := 0 ; for d from 0 to n do s := s + coeff(P, x, d) × xd od ; s end
Développement d’ordre 5 en 0 de sin(x)-xcos(x) :
> num:=convert(taylor(sin(x)-x*cos(x),x=0,6),polynom);

1 3 1 5
num := x − x
3 30
Développement d’ordre 5 en 0 de cos(x) :
> dcos:=convert(taylor(cos(x),x=0,6), polynom);

1 2 1 4
dcos := 1 − x + x
2 24
Or ln(1+u)=u-u^2/2+u^3/3+o(u^3), d’où le développement d’ordre 5 de ln(cos(x)) (avec u=cos(x)-1) :
> den:=tronque( expand( subs(u=dcos-1, u-u^2/2+u^3/3) ), 5) ;

1 1 4
den := − x2 − x
2 12
Ce développement se factorise par -x^2/2 qui se simplifiera avec le numérateur :
> num2:=expand(-2*num/x^2);

2 1 3
num2 := − x + x
3 15
L’autre facteur est donc -2*ln(cos(x))/x^2 :
> den2:=expand(-2*den/x^2);

1 2
den2 := 1 + x
6
On inverse ce développement avec le développement de 1/(1+u)=1-u+u^2 +o(u^2) :
> inv:=tronque( expand( subs(u=den2-1, 1-u+u^2) ), 3);

1 2
inv := 1 − x [ce qui était prévisible !]
6
Reste à faire le produit avec num2 :
> res:=tronque(expand(num2*inv),3);

2 8 3
res := − x + x
3 45

4
2 8 3 ( )
f (x) = − x + x + o x3 .
3 45 0

c) On en déduit que lim f (x)) = 0, il y a donc un prolongement par continuité en posant f (0) = 0 . On a
x→0
2 8 ( ) 2
alors : f (x)−f (0)
x = − + x2 +o x2 , ce qui a pour limite en 0, donc f est dérivable ne 0 et f 0 (0) = − .
2
3
3 45 0
( ) 3
L’équation de la tangente au point d’abscisse 0 s’écrit y = − 3 x et f (x)+ 3 x = x 45 + o(1) . Le deuxième
2 2 3 8
0
8
facteur a pour limite 45 en 0, il est donc positif au voisinage de 0, on en déduit que la différence f (x) + 23 x
3
est du signe de x , c’est à dire : la courbe est sous la tangente à gauche de 0, et au-dessus de la tangente
à droite de 0.

On a donc un point d’inflexion.


Q2) a) On pose u = x1 , ce qui donne f (x) = u1 eu 1 + u + u2 . Feuille de calculs Maple :

tronque :=
proc(P, n) locals, d; s := 0 ; for d from 0 to n do s := s + coeff(P, u, d) × ud od ; s end

> fac1:=convert(taylor(exp(u),u=0,3),polynom);

1 2
fac1 := 1 + u + u
2
> rac:=convert(taylor(sqrt(1+t),t=0,3),polynom) ;

1 1
rac := 1 + t − t2
2 8
> fac2:=tronque( expand( subs(t=u+u^2, rac) ), 2);

1 3
fac2 := 1 + u + u2
2 8
> tronque( expand(fac1*fac2), 2);

3 11 2
1+ u+ u
2 8

1 3 11 3 11 ( )
f (x) = + + u + o(u) = x + + + o x1 .
u 2 8 0 2 8x +∞

On a donc lim f (x) − [x + 32 ] = 0 donc la droite d’équation y = x + 3


2 est asymptote à la courbe au
x→+∞
voisinage de +∞.
( )
b) f (x) − [x + 3
2] = 1
x
11
8 + o (1) , la deuxième facteur a pour limite 11
8 , il est donc positif au voisinage de
+∞
+∞, et donc la courbe et au-dessus de l’asymptote au voisinage de +∞.

Exercice 2

Q1) FAUX. Par exemple, dans K2 , les vecteurs e1 = (1, 0), e2 = (1, 1) et e3 = (0, 1) son deux à deux non colinéaires,
mais forment une famille liée : e2 = e1 + e3 .
Q2) VRAI. Si a0 f0 + · · · + an fn = 0, alors pour tout x, les réels cos(x) sont racines du polynôme P = a0 + a1 X +
· · · + an X n , cela fait donc une infinité de racines (tous les réels de [−1, 1]), et donc P est nul, ce qui entraîne
que tous les coefficients sont nuls.

5
Q3) FAUX. Contre-exemple dans K2 : F = Vect[(1, 0)], G = Vect[(1, 1)] et H = Vect[(0, 1)], on a F +H = G+H = K2
mais F 6= G.
Q4) FAUX. Contre-exemple dans L(K2 ) : u défini par u(x, y) = (0, 2y). On a ker(u) = Vect[(1, 0)] et Im(u) =
Vect[(0, 1)] mais u2 = 2u.
Q5) FAUX. Il suffit de prendre par exemple v = −u et u un endomorphisme non nul.
Q6) VRAI. Car : ∀x ∈ E, u ◦ v(x) = 0 ⇐⇒ v(x) ∈ ker(u).
Q7) VRAI. Si u est injective alors dim(E) 6 dim(F ) car u transforme une base de E en une famille libre de F .
Q8) FAUX. L’endomorphisme u peut très bien être nul !
( ) ( ) ( )
1 0 0 0 1 0
Q9) FAUX. Contre-exemple : les matrices A = et B = sont non inversibles mais A + B =
0 0 0 1 0 1
est inversible. ( ) ( )
1 0 0 1
Q10) FAUX. Contre-exemple : A = et B = , alors AB = B est de rang 1, et BA = O2 est de rang
0 0 0 0
nul.

Problème

Q1) a) Soient a, b, c, d ∈ R tels que af1 +bf2 +cf3 +df4 = f , alors ∀x ∈ R, a sin(x)+bx sin(x)+c cos(x)+dx cos(x) =
f (x), un développement limité de cette expression en 0 à l’ordre 3 donne :

1 1 1 ( )
f (x) = c + (a + d)x + (− c + b)x2 + (− a − d)x3 + o x3
2 6 2 0

b) Si af1 + bf2 + cf3 + df4 = 0 alors le développement précédent doit être nul, donc tous les coefficients sont
c 1 1
nuls, ce qui donne : c = 0, a + d = 0, − + b = 0 et − a − d = 0, ce qui donne a = b = c = d = 0. Donc :
2 6 2

La famille (f1 , f2 , f3 , f4 ) est libre.

c) B est une famille libre et génératrice de F , donc dim(F ) = 4 .




 d(f1 ) = f3

d(f2 ) = f1 + f4
Q2) La dérivation est une application linéaire de E dans E, de plus on voit que , on en déduit

 d(f3 ) = −f1

d(f4 ) = f3 − f2
que F est stable par d, donc :
 
0 1 −1 0
0 0 0 −1
d ∈ L(F ) et mat(d) = D = 
1
.
B 0 0 1
0 1 0 0

0 1 -1 0 1 0 0 0
0 0 0 -1 0 1 0 0
Q3) a) Appliquons la méthode de Gauss-Jordan : , les opérations L3 ↔ L1
1 0 0 1 0 0 1 0
0 1 0 0 0 0 0 1
1 0 0 1 0 0 1 0
0 1 0 0 0 0 0 1
et L2 ↔ L4 donnent : puis L3 ← L3 − L2 et L1 ← L1 + L4 donnent :
0 1 -1 0 1 0 0 0
0 0 0 -1 0 1 0 0
1 0 0 0 0 1 1 0
0 1 0 0 0 0 0 1
, on en déduit que D est inversible et que :
0 0 -1 0 1 0 0 -1
0 0 0 -1 0 1 0 0
 
0 1 1 0
0 0 0 1
D−1 =
−1 0 0 1

0 −1 0 0

6
 
α
β 
b) L’unique primitive de f appartenant à F est d−1 (f ), ses coordonnées dans la base sont D−1 × 
 γ  ce
δ
qui donne d−1 (f ) = [β + γ]f1 + δf2 + [δ − α]f3 − βf4 .
 
−1 − λ 0 0 −2
 0 −1 − λ 0 0 
Q4) a) On a D2 − λI4 =   0
, avec les opérations C2 ↔ C3 et L2 ↔ L3 on
2 −1 − λ 0 
 0 0 0 −1 − λ
−1 − λ 0 0 −2
 0 −1 − λ 2 0 
obtient la matrice  0
. Lorsque λ 6= −1 cette matrice est de rang 4
0 −1 − λ 0 
0 0 0 −1 − λ  
0 0 0 −2
0 0 2 0 
car inversible. Lorsque λ = −1 cette matrice est égale à  
0 0 0 0  et le rang de cette matrice est
0 0 0 0
2 car les deux premiers vecteurs colonnes sont nuls et les deux derniers sont linéairement indépendants.


 f1 f3 f2 f4
 2

 d (f4 ) + f4 : −2 0 0 0
b) Lorsque λ = −1, on a a : d2 (f2 ) + f2 : 0 2 0 0 . On voit donc que (f1 , f3 ) est une famille



 d2
(f3 ) + f3 : 0 0 0 0
 2
d (f1 ) + f1 : 0 0 0 0
libre de ker(d2 + idF ) et de Im(d2 + idF ), comme ces deux s.e.v. sont de dimension deux, on a :

(f1 , f3 ) est une base de ker(d2 + idF ) et une base de Im(d2 + idF ).

c) On a Im(d2 + idF ) = ker(d2 + idF ), par conséquent (d2 + idF )2 = 0, c’est à dire en développant :
d4 + 2d2 + idF = 0 .
d) On en déduit que idF = d ◦ [−d3 − 2d] = [−d3 − 2d] ◦ d, donc d est bijectif et d−1 = −d3 − 2d, d’où
D−1 = −D3 − 2D .
Q5) a) V = Vect[I, D2 ] = {aI +bD2 / a, b ∈ R}. (aI +bD2 )(a0 I +b0 D2 ) = [aa0 −bb0 ]I +[ab0 +ba0 −2bb0 ]D2 ∈ V , donc
V est stable pour le produit matriciel. On peut vérifier que (a0 I +b0 D2 )(aI +bD2 ) = (aI +bD2 )(a0 I +b0 D2 ),
donc le produit dans V est commutatif, comme I ∈ V , on en déduit que :

V est une sous-algèbre commutative de M4 (R).

b) Dans cette question, on cherche les matrices aI + bD2 de V qui sont inversibles et dont l’inverse est dans
V. {
2 0 0 2 aa0 − bb0 = 1
Résolvons l’équation (aI + bD )(a I + b D ) = I, cela équivaut au système : ,
ba + (a − 2b)b0 = 0
0

le déterminant de ce système vaut (a − b)2 , par conséquent ce système a une unique solution ssi a 6= b .
On sait que la matrice I + D2 n’est pas inversible, par conséquent lorsque a = b, la matrice aI + bD2 n’est
pas inversible. En conclusion :

G = {aI + bD2 / a 6= b}.

c) (V, +, ×) est un anneau et G est l’ensemble des inversibles de cet anneau, donc (G, ×) est un groupe .
Q6) a) L’équation est du second ordre, linéaire, homogène et à coefficients constants, ses solutions réelles sont les
fonctions y : x 7→ α sin(x) + β cos(x), c’est à dire, l’espace des solutions est :

Vect[f1 , f3 ].

7
b) On cherche une solution particulière à l’équation y 00 + y = eix de la forme y1 (x) = P (x)eix avec P un
polynôme, ce qui donne la condition P 00 + 2iP 0 = 1, on peut prendre P (x) = − ix 2 et y1 (x) = − 2 e . On
ix ix
00
en déduit qu’une solution particulière à l’équation y + y = f1 est la partie imaginaire de y1 c’est à dire
x 7→ − x2 cos(x). Les solutions réelles de l’équation y 00 + y = f1 sont donc les fonctions :

1
y : x 7→ αf1 (x) + βf3 (x) − f4 (x) .
2

c) D’après ce qui précède une solution particulière à l’équation y 00 + y = f3 est la partie réelle de y1 c’est à
dire x 7→ x2 sin(x). Les solutions réelles à l’équation y 00 + y = f3 sont donc les fonctions :

y : x 7→ αf1 (x) + βf3 (x) + 21 f2 (x)

d) D’après ce qui précède, on sait que les éléments de F sont solutions de l’équation différentielle, car si y ∈ F ,
alors (d4 + d2 + idF )(y) = 0.
Réciproquement, si f est une solution de l’équation différentielle, alors z = f 00 +f est solution de l’équation
différentielle z 00 + z = 0, donc z = αf1 + βf3 , il s’agit ensuite de résoudre l’équation f 00 + f = αf1 + βf3 ,
α β α β
une solution particulière est − f4 + f2 , et donc f = − f4 + f2 + γf1 + δf3 , c’est à dire que f est un
2 2 2 2
élément de F , donc :

F est l’ensemble des solutions de l’équation différentielle y (4) + 2y (2) + y = 0

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