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Table des matières

Chapitre 1. Algèbre linéaire....................................................................................................... 1


Chapitre 2. Réduction des endomorphismes et des matrices................................................ 35
Chapitre 3. Espaces préhilbertiens........................................................................................ 125
Chapitre 4. Endomorphismes des espaces euclidiens.......................................................... 149
Chapitre 5. Structures algébriques et arithmétique.............................................................. 195

2
2669
Chapitre 6. Dénombrement.................................................................................................... 229
Chapitre 7. Suites et séries numériques................................................................................. 235

6480
Chapitre 8. Suites et séries de fonctions................................................................................ 289

55:1
Chapitre 9. Intégration........................................................................................................... 341
.20.2
Chapitre 10. Intégrales à paramètres.................................................................................... 379
.225

Chapitre 11. Séries entières.................................................................................................... 445


:165

Chapitre 12. Espaces vectoriels normés................................................................................ 491


2
1250

Chapitre 13. Fonction d’une variable réelle.......................................................................... 531


Chapitre 14. Équations différentielles................................................................................... 553
:889

Chapitre 15. Fonctions de plusieurs variables....................................................................... 599


3582

Chapitre 16. Probabilités........................................................................................................ 615


1075

Chapitre 17. Variables aléatoires............................................................................................ 629


e:21

Chapitre 18. Sujets de synthèse.............................................................................................. 693


:Non

Chapitre 19. Centrale Math 2 (Python)................................................................................. 795


x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 1

Algèbre linéaire

1.1 CCINP

018
Exercice 1 (CCINP) Soient L1 et L2 deux sous-espaces supplémentaires dans L (E), où
E est de dimension finie n, tels que :

7897
∀ (u, v) ∈ L1 × L2 , u ◦ v + v ◦ u = 0.

:164
1. Montrer qu’il existe deux projecteurs p1 et p2 dans L1 × L2 tels que IdE = p1 + p2 .
2. Montrer que n = rg (p1 ) + rg (p2 ) . 7.44
3. Soit u ∈ L1 . Montrer que, si x ∈ Im (p2 ) alors u (x) = 0 et si x ∈ ker (p2 ) alors
4.12

u (x) ∈ ker (p2 ) .


:89.8

2
4. En déduire que dim (L1 )  (n − rg (p2 )) . Quelle inégalité a-t-on pour dim (L2 ) ?
5. Justifier que dim (L (E)) = dim (L1 ) + dim (L2 ) .
2502

6. Montrer que rg (p1 ) (n − rg (p2 ))  0 et en déduire que rg (p1 ) = 0 ou rg (p1 ) = n


puis que L1 = {0} ou L2 = {0} .
8891

Solution 1
582:

1. Puisque L1 ⊕L2 = L (E) , il existe (p1 , p2 ) ∈ L1 ×L2 tel que IdE = p1 +p2 . En choisissant
u = p1 ∈ L1 et v = IdE −p1 = p2 ∈ L2 dans la relation fournie par l’énoncé, on obtient :
0753

2 2 2
p1 ◦ (IdE −p1 ) + (IdE −p1 ) ◦ p1 = 0 ⇔ p1 − (p1 ) + p1 − (p1 ) = 0 ⇔ (p1 ) = p1
:211

donc p1 est un projecteur. Il en est de même de p1 (v = p2 ∈ L2 , u = IdE −p2 = p1 ∈ L1 ).


None

2. Montrons que ker (p1 ) = Im (p2 ) . Soit x ∈ ker (p1 ) ⇔ p1 (x) = 0 alors
com:

x = IdE (x) = p1 (x) + p2 (x) = p2 (x) ∈ Im (p2 )

d’où l’inclusion ker (p1 ) ⊂ Im (p2 ) . Soit x ∈ Im (p2 ) alors p2 (x) = x (car p2 est un
rvox.

projecteur) donc
p1 (x) = (IdE −p1 ) (x) = x − p2 (x) = 0
la
scho

d’où l’inclusion Im (p2 ) ⊂ ker (p1 ) , ce qui prouve l’égalité Im (p2 ) = ker (p1 ) . Or, d’après
le théorème du rang, on a l’égalité :
univ.

n = rg (p1 ) + dim (ker (p1 )) = rg (p1 ) + dim (Im (p2 )) = rg (p1 ) + rg (p2 ) .
2 CCINP

3. Puisque u ∈ L1 et p2 ∈ L2 , on a u ◦ p2 + p2 ◦ u = 0. Si x ∈ Im (p2 ) alors p2 (x) = x. Or


on a :
u (p2 (x)) + p2 (u (x)) = 0 ⇔ u (x) + p2 (u (x)) = 0 ⇒ p2 (u (x)) = −u (x) .
Si u (x) = 0 alors u (x) est un vecteur propre de p2 associé à la valeur propre −1. Or,
2
on a (p2 ) = p2 donc le polynôme P = X 2 − X annule p2 d’où l’inclusion
Sp (p2 ) ⊂ {racines de P } = {0, 1} .
Par conséquent, on en déduit que u (x) = 0.
Si x ∈ ker (p2 ) alors p2 (x) = 0. Or on a :
u (p2 (x)) + p2 (u (x)) = 0 ⇔ p2 (u (x)) = 0 ⇒ u (x) ∈ ker (p2 ) .
4. Il est immédiat que u|ker(p2 ) est linéaire et d’après la question précédente, on peut affirmer
que :
∀x ∈ ker (p2 ) , u|ker(p2 ) (x) = u (x) ∈ ker (p2 )
donc u|ker(p2 ) est bien un endomorphisme de ker (p2 ) . Considérons alors l’application Φ
définie sur L (E) par :

018
∀u ∈ L (E) , Φ (u) = u|ker(p2 ) ∈ L (ker (p2 ))

7897
donc Φ : L (E) → L (ker (p2 )) . La linéarité de Φ est évidente. Montrons que Φ est
injective. Soit u ∈ ker (Φ) alors on a les équivalences suivantes :

:164
Φ (u) = 0 ⇔ u|ker(p2 ) = 0 ⇔ ∀x ∈ ker (p2 ) , u (x) = 0.

7.44
Puisque E = ker (p2 ) ⊕ Im (p2 ) (car p2 est un projecteur), on peut affirmer que, pour tout
x ∈ E, il existe (x1 , x2 ) ∈ ker (p2 ) × Im (p2 ) tel que x = x1 + x2 . Comme x2 ∈ Im (p2 )
4.12

alors u (x2 ) = 0 (question 3) et comme x1 ∈ ker (p2 ) , on a par hypothèse u (x1 ) = 0


donc
:89.8

u (x) = u (x1 ) + u (x2 ) = 0 + 0 = 0


quelque soit x ∈ E d’où u = 0L(E) . Ainsi, Φ est injective donc, d’après le théorème du
2502

rang, on a la formule :
2
dim (L1 ) = dim (ker (Φ)) + rg (Φ) = rg (Φ)  dim (L (ker (p2 ))) = (dim (ker (p2 )))
8891

(∗)
2
= (n − rg (p2 ))
582:

(∗) : Il est immédiat Im (Φ) ⊂ L (ker (p2 )) d’où rg (Φ) = dim (Im (Φ))  dim (L (ker (p2 ))) .
0753

2 2
En échangeant les rôles de p1 et p2 , on obtient dim (L2 )  (n − rg (p1 )) = (rg (p2 )) .
5. Comme L1 et L2 sont supplémentaires dans L (E) , la formule de Grassmann fournit
:211

l’égalité :
n2 = dim (L (E)) = dim (L1 ⊕ L1 ) = dim (L1 ) + dim (L2 ) .
None

6. On pose r = rg (p2 ) . Alors, on a :


2
n2 = dim (L1 ) + dim (L2 )  (n − r) + r2 ⇔ n2  n2 − 2nr + r2 + r2 ⇔ 2r (r − n)  0.
com:

Or r − n  0 et r  0 donc r (r − n)  0, ce qui montre que r (r − n) = 0. Si r = 0 alors


rvox.

on obtient :
0  dim (L2 )  r2 = 0 ⇒ dim (L2 ) = 0 ⇒ L2 = {0} .
la

Si r − n = 0 alors on obtient :
scho

2
0  dim (L1 )  (n − r) = 0 ⇒ dim (L1 ) = 0 ⇒ L1 = {0} ,
univ.

ce qui permet de conclure.


Algèbre linéaire 3

Commentaires 1 Il s’agit d’un exercice très difficile et très long pour CCINP. Pour
l’anecdote, il fut donné originellement à ... Polytechnique ! Seules les questions 1 à 3
sont accessibles aux candidats standards de CCINP, s’ils parviennent à utiliser l’hypo-
thèse d’anti-commutation des éléments de L1 et L2 . Pour les autres questions, l’aide de
l’interrogateur sera indispensable.

Exercice 2 (CCINP) Soit E = Rn (X]. On considère la suite de polynômes définie par :

X(X − 1)...(X − k + 1)
N0 = 1 et ∀k ∈ N∗ , Nk (X) = .
k!
On considêre l’endomorphisme de E défini par u(P ) = P (X + 1) − P (X).
1. Déterminer le noyau de u.
2. Montrer que (N0 , . . . , Nn ) est une base de E.
3. Calculer u(Nk ).
4. Montrer que u est nilpotent. Quel est son indice de nilpotence ?

018
5. Soit P ∈ Rn−1 [X] (n ∈ N∗ ). Montrer qu’il existe un unique Q ∈ E tel que u(Q) = P

7897
et Q(0) = 0.

Solution 2

:164
1. Soit P ∈ Rn [X] tel que u (P ) = 0 ⇔ P (X + 1) = P (X) . Une récurrence immédiate
montre que 7.44
4.12
∀n ∈ N, ∀x ∈ R, P (x + n) = P (x) ⇒ ∀n ∈ N, P (n) = P (0) .
En faisant tendre n vers +∞, on en déduit que lim P (n) = P (0) ∈ R. Or, si P n’est
:89.8

n→+∞
pas constant alors lim P = ±∞ donc P est nécessairement constant. Réciproquement, si
+∞
2502

P est constant, il est immédiat que P (X + 1) = P (X) donc u (P ) = 0. Par conséquent,


on vient de démontrer l’égalité ensembliste suivante :
8891

ker (u) = {C, C ∈ R} = Vect (1) .


582:

2. La famille (Nk )0kn est échelonnée en degré donc elle est libre. Elle est constituée de
n + 1 = dim (Rn [X]) éléments de Rn [X] donc c’est une base de Rn [X] .
0753

3. Si k = 0, on a u (N0 ) = 1 − 1 = 0. Si k ∈ {1, ..., n} , on a :


:211

u (Nk ) = Nk (X + 1) − Nk (X)
(X + 1) X (X − 1) · · · (X + 2 − k) X(X − 1)... (X − k + 2) (X − k + 1)
None

= −
k! k!
X(X − 1)...(X − k + 2)
= [(X + 1) − (X − k + 1)]
com:

k!
X(X − 1)...(X − k + 2) X(X − 1)...(X − k + 2)
= k× = = Nk−1 .
rvox.

k! (k − 1)!
4. En convenant que Nr = 0 si r < 0, d’après la question précédente, pour tout
la
scho

k ∈ {0, ..., n} , on a :
un+1 (Nk ) = un (u (Nk )) = un (Nk−1 ) = un−1 (u (Nk−1 ))
univ.

 
= un−1 (Nk−2 ) = · · · = u0 Nk−(n+1) = Nk−(n+1) = 0
4 CCINP

(car k − (n + 1) < 0). Ainsi, un+1 est nul sur la base (Nk )0kn de Rn [X] donc un+1
est nul sur Rn [X] , ce qui prouve que u est nilpotent. Comme un (Nn ) = N0 = 0, on
en déduit que un = 0 et comme un+1 = 0, on peut affirmer que n + 1 est l’indice de
nilpotence de u.
5. Déterminons Im (u) . Comme (Nk )0kn est une base de Rn [X] , on a :

Im (u) = Vect (u (Nk ) , k ∈ {0, ..., n}) = Vect (Nk−1 , k ∈ {0, ..., n})
= Vect (Nj , j ∈ {0, ..., n − 1}) (car N−1 = 0) = Rn−1 [X] .

Ainsi, pour tout P ∈ Rn−1 [X] , il existe P1 ∈ Rn [X] tel que P = u (P1 ) . En posant
Q = P1 − P1 (0) , on a :

Q (0) = P1 (0) − P1 (0) = 0, u (Q) = P1 (X + 1) − P1 (0) − (P1 (X) − P1 (0))


= P1 (X + 1) − P1 (X) = P,

ce qui prouve l’existence de Q. Soit R ∈ Rn [X] vérifiant u (R) = P et R (0) = 0. On


considère le polynôme S = Q − R ∈ Rn [X] et

018
u (S) = u (Q) − u (R) = P − P = 0

7897
donc S ∈ ker (u) = Vect (1) c’est-à-dire qu’il existe C ∈ R tel que S = C. Comme

:164
C = S (0) = Q (0) − R (0) = 0 − 0 = 0,

on en déduit que S = 0 ⇔ Q = R, ce qui démontre l’unicité de Q. 7.44


4.12

Commentaires 2 Exercice standard de CCINP qui teste les connaissances fondamen-


:89.8

tales attendues en algèbre linéaire de première année. En contre-partie, l’interrogateur


sera beaucoup plus exigeant sur la rigueur et la clarté du candidat face à cet exercice.
2502

N’hésitez pas à passer certaines questions si vous bloquez dessus car les questions sont
largement indépendantes. Cela vous permettra d’optimiser votre phase de préparation sur
8891

table.
582:

Exercice 3 (CCINP) Soit n ∈ N.


0753

1. Montrer qu’il existe au plus un polynôme P ∈ Rn [X] tel que :


:211

(E) : ∀k ∈ {0, ..., n} , P (k) (1) = 1.


None

2. (a) Supposons qu’il existe et notons-le P0 . Déterminer l’ensemble des polynômes de


R [X] vérifiant (E) , en fonction de P0 .
com:

(b) Montrer que P0 existe et écrire sa décomposition dans une base adaptée de
Rn [X] .
rvox.

3. (a) Soient (a0 , ..., an ) et (b0 , ..., bn ) des réels. Montrer qu’il existe un unique P ∈
Rn [X] tel que ∀k ∈ {0, ..., n} , P (k) (ak ) = bk .
la
scho

(b) Si m > n, que dire des polynômes de Rm [X] vérifiant la condition précédente ?
univ.
Algèbre linéaire 5

Solution 3
1. Soient P et Q appartenant à Rn [X] vérifiant (E) alors :
(k)
∀k ∈ {0, ..., n} , (P − Q) (1) = P (k) (1) − Q(k) (1) = 1 − 1 = 0.

Ainsi, 1 est une racine d’ordre (au moins) n + 1 de P − Q qui est un polynôme de degré
au plus n donc P − Q = 0 ⇔ P = Q, ce qui démontre l’unicité.
2. (a) Soit P ∈ R [X] alors, d’après le raisonnement effectué à la question précédente, P
vérifiant (E) si et seulement si 1 est une racine d’ordre (au moins) n + 1 de P −
n+1
P0 . Ceci est équivalent à dire que le polynôme (X − 1) divise P − P0 ce qui est
équivalent à l’existence d’un polynôme Q ∈ R [X] tel que :
n+1 n+1
P − P0 = (X − 1) Q ⇔ ∃Q ∈ R [X] , P = P0 + (X − 1) Q

(b) Supposons qu’il existe P ∈ Rn [X] vérifiant (E) . D’après la formule de Taylor (pour
les polynômes) en 1, on a :

018
n
 n

P (k) (1) k 1 k
P = (X − 1) = (X − 1) .

7897
k! k!
k=0 k=0

:164
n
 k
(X − 1)
Réciproquement, on pose P0 = alors, pour tout entier j ∈ {0, ..., n} , on
k!
a:
k=0
7.44
4.12

=0 si j>k
  
 (j)
:89.8

k
n
 (X − 1)
(j)
P0 (X) =
k!
2502

k=0
 (j)
k
n
 (X − 1) n
 k (k − 1) · · · (k − j + 1)
8891

k−j
= (X − 1) .
k! k!
k=j k=j
582:

k−j
Pour tout j vérifiant k − j > 0, (X − 1) s’annule en 1 et si k − j = 0 ⇔ j = k, le
0753

k−1
polynôme (X − 1) est constant et vaut 1 donc on obtient les égalités :
:211

(j) j (j − 1) · · · (1)
∀j ∈ {0, ..., n} , P0 (1) = 1=1
j!
None

c’est-à-dire P0 vérifie (E) .


com:

3. (a) On considère l’application



Rn [X] → Rn+1
rvox.

f:    .
P  → P (a0 ) , P  (a1 ) , P  (a2 ) , ..., P (n) (an ) = P (k) (ak ) 0kn
la
scho

Si nous démontrons que f est un isomorphisme alors, pour tout (bk )0kn ∈ Rn+1 ,
il existe un unique P ∈ Rn [X] vérifiant :
univ.

f (P ) = (bk )0kn ⇔ ∀k ∈ {0, ..., n} , P (k) (ak ) = bk .


6 CCINP

2
On remarque que f est une application linéaire car, pour tout (P, Q) ∈ (Rn [X]) et
tout (λ, µ) ∈ R2 , on a :
   
(k)
f (λP + µQ) = (λP + µQ) (ak ) = λP (k) (ak ) + µQ(k) (ak )
0kn 0kn
   
(k) (k)
= λ P (ak ) + µ Q (ak ) = λf (P ) + µf (Q) .
0kn 0kn

Déterminons son noyau. Soit P ∈ Rn [X] alors on a les équivalences suivantes :

P ∈ ker (f ) ⇔ f (P ) = 0Rn+1 ⇔ ∀k ∈ {0, ..., n} , P (k) (ak ) = 0.

Supposons que P soit non nul alors il possède un degré N i.e. il existe pN = 0 tel
que P = pN X N + Q avec deg (Q) < N. Ainsi, on a P (N ) (X) = N !pN =0 ce qui 
contredit le fait que P (N ) (aN ) = 0 donc P = 0. Par conséquent,
 n+1 ker (f ) = 0Rn [X]
donc f est injective. Comme dim (Rn [X]) = n + 1 = dim R , on peut affirmer
que f est un isomorphisme, ce qui permet de conclure.
(b) On considère l’application

018

Rm [X] → Rn+1

7897
g:  .
P  → P (k) (ak ) 0kn

:164
qui est linéaire. Cette application est surjective puisque, pour tout (bk )0kn ∈ Rn , il
existe P ∈ Rn [X] ⊂ Rm [X] tel que (bk )0kn = f (P ) = g (P ).
q2.a
7.44
Soit (bk )0kn ∈ Rn+1 , notons Pn l’unique polynôme de Rn [X] vérifiant
4.12

f (P ) = (bk )0kn . Alors, pour tout polynôme P , on a les équivalences suivantes :


:89.8

∀k ∈ {0, ..., n} , P (k) (ak ) = bk ⇔ f (P ) = f (Pn ) ⇔ f (P − Pn ) = 0


f linéaire
2502

⇔ P − Pn ∈ ker (f ) ⇔ ∃Q ∈ ker (f ) , P = Pn + Q

Nous n’irons pas plus loin dans la description (trop complexe pour un oral CCINP,
8891

éventuellement l’interrogateur donnera quelques pistes s’il reste du temps).


582:

Commentaires 3 Exercice de difficulté progressive bien adapté aux candidats de CCINP.


0753

Il est tout à fait possible de répondre simultanément aux questions 1 et 2 en utilisant


directement la formule de Taylor pour les polynômes. Un candidat de niveau standard
:211

pour CCINP doit pouvoir répondre à ces deux questions lors de sa phase de préparation.
La question 3 est d’un niveau de difficulté supérieur pour distinguer les meilleurs candidats.
None

Il est possible de répondre à la question 3.a. en écrivant le système linéaire vérifié par les
coefficients de ce polynôme P. Comme il est triangulaire à coefficients diagonaux tous
non nuls, il possède
 une et une seule solution. On peut également écrire la matrice de
com:

f : P → P (k) (ak ) 0kn dans les bases canoniques de Rn [X] et Rn+1 . Cette matrice est
carrée, triangulaire et à coefficients diagonaux tous non nuls donc elle est inversible, ce
rvox.

qui justifie que f est un isomorphisme.


la
scho
univ.
Algèbre linéaire 7

1.2 Mines-Telecom
Exercice 4 (Mines-Telecom)
1. Donner le théorème du rang. Soient f et g des endomorphismes de E (un espace
vectoriel de dimension n).
2. On suppose que g ◦ f = 0. Montrer que rg (f ) + rg (g)  n.
3. On suppose que f + g est bijectif, montrer que rg (f ) + rg (g)  n.

Solution 4
1. Soient E et F deux espaces vectoriels de dimension finie et f une application linéaire de
E dans F alors :
dim (E) = rg (f ) + dim (ker (f )) .
2. On a :

∀x ∈ E, g (f (x)) = (g ◦ f ) (x) = 0 ⇒ ∀x ∈ E, f (x) ∈ ker (g)


⇒ Im (f ) ⊂ ker (g) ⇒ dim (Im (f ))  dim (ker (f ))

018
⇔ rg (f )  n − rg (g) ⇔ rg (f ) + rg (g)  n.

7897
3. Puisque f + g est bijectif, pour tout x ∈ E, il existe x ∈ E tel que :

:164
x = (f + g) (x ) = f (x ) + g (x ) ∈ Im (f ) + Im (g)
     
∈Im(f ) ∈Im(g)
7.44
⇒ E ⊂ Im (f ) + Im (g) .
4.12

D’autre part, Im (f ) et Im (g) sont deux sous-espaces vectoriels de E donc


:89.8

Im (f ) + Im (g) ⊂ E ⇒ Im (f ) + Im (g) = E.
2502

D’après la formule de Grassmann, on a :


8891

rg (f ) + rg (g) = dim (Im (f )) + dim (Im (g))


= dim (Im (f ) + Im (g)) + dim (Im (f ) ∩ Im (g))
582:

 dim (Im (f ) + Im (g)) = dim (E) = n.


0753

Commentaires 4 Exercice standard de MPSI. La première question vise uniquement à


donner une aide implicite au candidat .... donc il faudra l’utiliser lors de l’exercice. La
:211

deuxième question est très classique et élémentaire donc elle ne doit pas poser de problème
au candidat. Si cela n’est pas le cas, il est temps de revoir en profondeur les fondamentaux
None

de l’algèbre linéaire. La troisième question, sans être difficile, permet de distinguer les
candidats ayant une bonne maitrise des outils de base de l’algèbre linéaire de première
com:

année.
rvox.

Exercice 5 (Mines-Telecom) Soient E et F deux espaces vectoriels, u une application


linéaire de E dans F , et v une application linéaire de F dans E telles que v ◦ u = IdE .
la
scho

8 1. Montrer que ker (u ◦ v) = ker (v). Mines-Telecom


2. Montrer que Im (u ◦ v) = Im (u).
univ.

3. Montrer que ker (v) ⊕ Im (u) = F .


Solution 5
1. Soit x ∈ ker (u ◦ v) alors :
8 Mines-Telecom
8 Mines-Telecom
3. Montrer que ker (v) ⊕ Im (u) = F .
3. Montrer
Solution 5 que ker (v) ⊕ Im (u) = F .
1. Soit5x ∈ ker (u ◦ v) alors :
Solution
1. Soit x ∈ ker (u ◦(uv)◦ v)
alors
(x) := 0E ⇔ u (v (x)) = 0E ⇒ v (u (v (x))) = v (0E )
⇔ (v ◦ u)=(v0(x))
(u ◦ v) (x) E ⇔ u (v
⇔ Id
= 0E (x)) =E0(v ⇔ v (x)
(x)) = 0E (x)))
E ⇒ v (u (v = v=(00E )
donc x ∈ ker (v) .⇔
Si(vx ◦∈u)
ker (x))alors
(v(v) = 0E: ⇔ IdE (v (x)) = 0E ⇔ v (x) = 0
donc x ∈ ker (v) . Siv (x)
x ∈=ker ⇒alors
0E(v) : (x) = u (v (x)) = u (0E ) = 0E
(u ◦ v)
donc x ∈ ker (u ◦ v)v,(x)ce =
qui0Eprouve
⇒ (u l’égalité
◦ v) (x) = (v ◦(x))
keru(u v) =
= ker
u (0(v)
E ) .= 0E
2. donc
Soit xx∈∈Im (u ◦ v) , il existe y ∈ E tel que :
ker (u ◦ v) , ce qui prouve l’égalité ker (u ◦ v) = ker (v) .
2. Soit x ∈ Im (u ◦ v) , il existe
x =y (u
∈E tel(y)
◦ v) que=:u (v (y)) ∈ Im (u) .
Soit x ∈ Im (u) , il existe yx∈=E(utel que
◦ v) (y): = u (v (y)) ∈ Im (u) .
Soit x ∈ Imx(u) il existe
= u, (y) = (u y◦ ∈ E) tel
IdE (y) que
= (u: ◦ v ◦ u) (y) = u ((v ◦ u) (y)) ∈ Im (u)
d’où l’égalité (y)◦=
x =Imu (u v)(u= ◦Im
Id(u) . = (u ◦ v ◦ u) (y) = u ((v ◦ u) (y)) ∈ Im (u)
E ) (y)
3. Soit x ∈ ker (v) ∩ Im (u) , on a :

018
d’où l’égalité Im (u ◦ v) = Im (u) .

3. Soit x ∈ ker (v) ∩vIm = ,0on
(x)(u) E a :

7897
 ∃y ∈ E, x = u (y) ⇒ v (u (y)) = v (x) = 0E ⇔ (v ◦ u) (y) = 0E
v (x) = 0E
⇔E, 0E ⇔ ⇒ yv (u
= (y))
0E ⇒=xv = (y)0E= ⇔
(x)u = (vE◦) u)
= 0(y) = 0E

:164
∃y ∈ IdEx (y)
= u=(y) u (0 E

donc ker (v) ∩ Im⇔ (u)Id=E {0 } . 0E ⇔ y = 0E ⇒ x = u (y) = u (0E ) = 0E


(y)E =
Si E
donc
est de dimension finie, on a :
ker (v) ∩ Im (u) = {0E } .
7.44
4.12
Si E est
dimde(ker
dimension
(v)) + dimfinie,
(Imon a=
(u)) : dim (ker (u ◦ v)) + dim (Im (u ◦ v)) = dim (E)
(d’après
dimle(ker
théorème
(v)) + du
dimrang) donc=Edim
(Im (u)) = ker (u ⊕
(ker(v) Im +
◦ v)) (u)dim
. (Im (u ◦ v)) = dim (E)
:89.8

Néanmoins, l’énoncé ne supposant pas que E soit de dimension finie, il nous faut dé-
(d’après le théorème du rang) donc E = ker (v) ⊕ Im (u) .
montrer l’égalité ensembliste :
2502

Néanmoins, l’énoncé ne supposant pas que E soit de dimension finie, il nous faut dé-
montrer l’égalité ensembliste : ker (v) + Im (u) = E.
8891

Comme ker (v) et Im (u) sont des ker sous-espaces


(v) + Im (u) = vectoriels
E. de E, il est immédiat que
ker (v) + Im (u) ⊂ E. Pour l’autre inclusion, on procède classiquement par analyse-
Comme ker (v) et Im (u) sont des sous-espaces vectoriels de E, il est immédiat que
582:

synthèse.
ker (v) + Im (u) ⊂ E. Pour l’autre inclusion, on procède classiquement par analyse-
Phase d’analyse. Soit x ∈ E. Supposons qu’il existe yv ∈ ker (v) et zu ∈ Im (u) tel que
synthèse.
0753

x = yv + zu . Il existe t ∈ E tel que zu = u (t) donc :


Phase d’analyse. Soit x ∈ E. Supposons qu’il existe yv ∈ ker (v) et zu ∈ Im (u) tel que
x = yv +xzu .=Il existe ∈ E⇒tel
yv + ut (t) que=zuv=
v (x) + vdonc
(yuv )(t) : = (v ◦ u) (t) = IdE (t) = t
(u (t))
:211

  
x = yv + u (t) ⇒ v (x) = v=0 (yEv ) + v (u (t)) = (v ◦ u) (t) = IdE (t) = t
⇒ zu = u (t) = u (v (x)) =0 etyv = x − zu = x − u (v (x)) .
None

⇒ zu = uSoit
Phase de synthèse. (t) =x u∈(v on pose
E,(x)) et yv: = x − zu = x − u (v (x)) .
com:

Phase
z de u (v (x)) ∈Soit
= synthèse. x ∈et
Im (u) E,y on
= xpose
− u:(v (x)) ⇒ v (y) = v (x) − (v ◦ u) (v (x))
  
rvox.

z = u (v (x)) ∈ Im (u) et y = x − u (v (x)) ⇒ v (y) = v (x) − (v=Id◦ Eu) (v (x))


= v (x) − v (x) = 0 ⇒ y ∈ ker (v) et y + z = x   
=Id E
la

donc E ⊂= kerv (v)


(x) +
− Im (u)=. 0 ⇒ y ∈ ker (v) et y + z = x
v (x)
scho

Par conséquent, on vient de prouver que ker (v) ⊕ Im (u) = F.


donc E ⊂ ker (v) + Im (u) .
univ.

Par conséquent, on vient de prouver que ker (v) ⊕ Im (u) = F.


Algèbre linéaire 9

Commentaires 5 Il s’agit d’un exercice de MPSI de difficulté standard. Les deux pre-
mières questions sont élémentaires et ne doivent pas poser de difficulté particulière à un
candidat de Mines-Telecom.
La troisième question peut poser plus de difficulté du fait du raisonnement par analyse-
synthèse . Un candidat ne sachant pas traiter le cas général mais prenant de lui-même
l’initiative d’une preuve en dimension finie fera bonne impression auprès de l’interroga-
teur (prise d’initiative, pragmatisme, traitement d’un cas particulier non trivial). Cette
démarche sera valorisée lors de l’évaluation par l’interrogateur ... qui demandera proba-
blement une preuve dans le cas général.
Un candidat ayant une bonne maitrise de l’algèbre linéaire pourra même traiter en deux
lignes la question 3 en remarquant judicieusement que u ◦ v est un projecteur donc son
noyau et son image sont supplémentaires (cours de MPSI) et conclure grâce aux deux
questions précédentes. Il pourra ainsi répondre à cet exercice en 5 mn avec très peu de
calculs.

Exercice 6 (Mines-Telecom) Soit E un espace vectoriel de dimension finie n  1. Soit u un 


endomorphisme de E. On suppose qu’il existe x ∈ E tel que la famille u (x) , u2 (x) , ..., un (x)

018
est une base de E.

7897
1. Montrer que u est un automorphisme de E.
 
2. Montrer que x, u (x) , ..., un−1 (x) est une base de E.

:164
Solution 6
  7.44
1. Soit y ∈ E. Comme uk (x) 1kn est une base de E, il existe des scalaires (αk )1kn
4.12

tels que :
 n 
:89.8

n
 n
 
k
 k−1  k−1
y= αk u (x) = αk u u (x) = u αk u (x) ∈ Im (u) .
u∈L(E)
2502

k=1 k=1 k=1

Ainsi, on vient de prouver que u est surjective et comme u est un endomorphisme en


8891

dimension finie, u est un automorphisme.


2. Comme u est un automorphisme de E, u−1  est un automorphisme de E. Puisque u
−1
582:

est un automorphisme de E et que u (x) 1kn est une base de E, on en déduit que
k

 −1  k     
0753

u u (x) 1kn = uk−1 (x) 1kn = uj (x) 0jn−1


j=k−1
:211

est une base de E.


None

Commentaires 6 Exercice élémentaire de MPSI sans aucune difficulté pour tout candi-
dat de Mines-Telecom maitrisant les notions fondamentales de l’algèbre linéaire.
com:
rvox.

Exercice 7 (Mines-Telecom) Soit E un espace vectoriel et u un endomorphisme de E.


1. On suppose qu’il existe un projecteur p et un automorphisme v de E tels que
la

u ◦ v = v ◦ u = p. Justifier que ker (u) = ker (p) et Im (u) = Im (p).


scho

10 Mines-Telecom
2. Montrer que E = ker (u) ⊕ Im (u) si et seulement s’il existe un projecteur p et un
automorphisme v de E tels que u ◦ v = v ◦ u = p.
univ.

Solution 7
1. ker (u) = ker (p) . Soit x ∈ ker (u) alors :
10 Mines-Telecom

Solution 7
1. ker (u) = ker (p) . Soit x ∈ ker (u) alors :

u (x) = 0E ⇒ p (x) = v (u (x)) = v (0E ) = 0E ⇒ x ∈ ker (p)

d’où l’inclusion ker (u) ⊂ ker (p) . Soit x ∈ ker (p) alors :

p (x) = 0 ⇔ v (u (x)) = 0E ⇒ u (x) = 0E

car v est un automorphisme. Ainsi, on a prouvé l’inclusion ker (p) ⊂ ker (u) d’où l’égalité
ker (p) = ker (u) .
Im (u) = Im (p) . Soit x ∈ Im (u) alors il existe y ∈ E tel que x = u (y) . Comme v est
un automorphisme, il existe z ∈ E tel que y = v (z). Ainsi, on peut écrire :

x = u (y) = u (v (z)) = (u ◦ v) (z) = p (z) ∈ Im (p) ,

ce qui prouve l’inclusion Im (u) ⊂ Im (p) . Soit x ∈ Im (p) , il existe y ∈ E tel que :

018
7897
x = p (y) = (u ◦ v) (y) = u (v (y)) ∈ Im (u) ,

ce qui prouve l’inclusion Im (p) ⊂ Im (u) d’où l’égalité Im (p) = Im (u) .

:164
2. Implication réciproque. Supposons qu’il existe un projecteur p et un automorphisme
v de E tels que u ◦ v = v ◦ u = p. Comme p est un projecteur, on a : 7.44
4.12

E = ker (p) ⊕ Im (p)


:89.8

(cf. le cours de MPSI ou de MP sur les projecteurs). D’après la question précédente, on


a:
2502

ker (u) = ker (p) , Im (u) = Im (p) ⇒ E = ker (u) ⊕ Im (u) .


Implication directe. Supposons que E = ker (u) ⊕ Im (u) . On note p le projecteur de E
8891

sur Im (u) parallèlement à ker (u) . Si x ∈ Im (u) alors u (x) ∈ Im (u) donc w = u|Im(u)
est un endomorphisme de Im (u) . Prouvons qu’il s’agit d’un automorphisme de Im (u) .
582:

Soit x ∈ ker (w) alors :


 
0753

x ∈ Im (u) x ∈ Im (u)
x ∈ Im (u) et w (x) = 0 ⇔ ⇔
u (x) = 0 x ∈ ker (u)
:211

⇒ x ∈ Im (u) ∩ ker (u) = {0E }


None

car ker (u) et Im (u) sont supplémentaires. Ainsi, w est un endomorphisme injectif en
dimension finie donc c’est un isomorphisme.
com:

Soit x ∈ E. Il existe un unique couple (y1 , y2 ) ∈ ker (u) × Im (u) tel que x = y1 + y2 . Par
définition, on a les formules suivantes :
rvox.

y2 = p (x) , y1 = x − y2 = x − p (x) , u (y1 ) = 0E


ker (u) et Im (p) = Im (u) .
la

ker (p) =
scho

On pose alors :
univ.

v (x) = y1 + w−1 (y2 ) = (x − p (x)) + w−1 (p (x))


Algèbre linéaire 11

qui est parfaitement définie car p (x) ∈ Im (p) = Im (u) et que w est un automorphisme
de Im (u) . En outre, v est linéaire (laissé au lecteur) et on a :

−1 y1 = 0E
v (x) = 0 ⇔ y1 + w (y2 ) = 0 ⇔ −1
    E=ker(u)⊕Im(u) w (y2 ) = 0E
∈ker(u) ∈Im(u)

y2 ∈Im(u) et y1 = 0E
⇔ ⇒ x = y1 + y2 = 0E + 0E = 0E
w∈GL(Im(u)) y2 = 0E

L’application v ainsi définie est un endomorphisme injectif de E qui est de dimension


finie donc v est un automorphisme de E. Par définition, on a y2 = p (x) et u (y1 ) = 0E
donc :
     
u (v (x)) = u y1 + w−1 (y2 ) = u (y1 ) + u w−1 (y2 ) = u w−1 (y2 ) = y2 = p (x) .
(∗)

De plus, on a :

v (u (x)) = v (u (y1 + y2 )) = v (u (y1 )) + v (u (y2 ))

018
  
=v(0E )=0E

7897
par −1
= v(u (y2 )) = w (u (y2 )) = y2 = p (x)
   déf (∗)

:164
∈Im(u)

(∗) car w = u|Im(u) donc u|Im(u) ◦ w−1 = w−1 ◦ u|Im(u) = Id .


Au final, on a prouvé que v est un automorphisme de E et 7.44
4.12

v ◦ u = p = u ◦ v.
:89.8

Commentaires 7 La question 1 et l’implication réciproque de la question sont élémen-


2502

taires. Il est attendu d’un candidat à Mines-Telecom traite rapidement ces deux points.
Par contre, l’implication directe de la question 2 s’avère être très sélective car elle de-
mande une bonne compréhension des outils fondamentaux de l’algèbre linéaire. En cas de
8891

blocage à cette partie, l’interaction avec l’interrogateur sera alors cruciale. L’interrogateur
proposera probablement une aide (sous forme d’un questionnement concernant le cours ou
582:

d’une indication plus explicite). Rappelons que l’interrogateur n’attend pas que le candi-
dat réponde convenablement dans les secondes qui suivent. Par contre, il sera attentif aux
0753

qualités suivantes du candidat : une connaissance solide du cours d’algèbre linéaire, sa


capacité à analyser le problème sous un angle nouveau, à une prise d’initiative raisonnée
:211

et pertinente (même si elle s’avère ultérieurement incomplète).


None

Exercice 8 (Mines-Telecom) Montrez, pour tout u ∈ R\πZ et pour tout n  1, que :


com:

 
2 cos (u) 1 0 ··· 0 
 
.
rvox.

 . . . . . 

 1 2 cos (u) . . . 
 sin((n + 1)u)
 .. .. .. 
 . . . = .
la

 0 0  sin(u)
scho


 .
.. .. .. 

12  . . 2 cos (u) 1  Mines-Telecom
 0 ··· 0 1 2 cos (u)
univ.

(le déterminant étant de taille n).

Solution 8 On note Dn le déterminant en taille n de l’énoncé. Pour tout entier n  2, en


12 Mines-Telecom
12 Mines-Telecom
(le déterminant étant de taille n).
(le déterminant
Solution étant
8 On note Dndeletaille n).
déterminant en taille n de l’énoncé. Pour tout entier n  2, en
développant selon la la première colonne, on a :
Solution 8 On note Dn le déterminant en taille n de l’énoncé. Pour tout entier n  2, en
 
développant selon la la première colonne, on
1 a : 0 0 ··· 0 

 . . 
1 2 cos0 (u)

10 · ·. ·. 0.. 
Dn = 2 cos (u) Dn−1 − 10 2 cos1 (u) .. .. . 
 1. . 0.. 
. .. .. .. 
Dn = 2 cos (u) Dn−1 − 0.. 1. . 2 cos.u 01 

0. .
· ·. · .0. 1 2 cos u
 .. . . 2 cos u 1 

= 2 cos (u) Dn−1 − D0n−2 · · · 0 1 2 cos u
(en développant selon =
la première n−1 −Démontrons
ligne).
2 cos (u) D Dn−2 par récurrence double l’assertion :
(en développant selon la première ligne). Démontrons par+récurrence
sin((n 1)u) double l’assertion :
∀n  1, (Hn ) : Dn = .
sin(u)
sin((n + 1)u)
∀n  1, (Hn ) : Dn = .
Initialisation n = 1 et n = 2. D’après les fameuses relations
sin(u) trigonométriques :

018
Initialisation sin 1 et n== 2.
n =(2u) D’après
2 sin (u) cosles
(u)fameuses
, relations trigonométriques :

7897
sin
sin (3u)
(2u) = = 2sinsin(u(u)
+ 2u) = sin (u) cos (2u) + sin (2u) cos (u)
 cos (u) , 
2
sin (3u) = sin (u) (u + 22u)
(cos
=(u)) −cos
1 (2u)
+ 2 sin
+ (u) cos (u)
coscos
(u)(u)

:164
sin (u) sin (2u)

 

2
= sin
= sin (u)
(u) 42 (cos (u))2 −
(cos (u)) − 11 ,+ 2 sin (u) cos (u) cos (u)

2
 7.44
on peut affirmer que : = sin (u) 4 (cos (u)) − 1 ,
4.12

 
on peut affirmer que : sin (2u) 2 cos (u) 1 
:89.8

D1 = 2 cos (u) = , D2 =  
sin (u)  1 2 cos (u)
sin (2u) 2 cos (u) 1 
D1 = 2 cos (u) =2 , D(3u)
sin 2 =
2502

= 4 (cos (u)) − sin1 (u)


= . 1 2 cos (u)
sin (u)
2 sin (3u)
= 4 (cos (u)) − 1 = .
8891

Ainsi, (H1 ) et (H2 ) sont vérifiées. sin (u)


Hérédité. Supposons (Hn−2 ) et (Hn−1 ) vérifiées pour un certain entier n  3 alors, d’après la
Ainsi,
relation(H et (H2 ) sont
de1 )récurrence vérifiées.
582:

vérifiée par la suite (Dn )n , on a :


Hérédité. Supposons (Hn−2 ) et (Hn−1 ) vérifiées pour un certain entier n  3 alors, d’après la
relation de récurrence vérifiée par la suite (D )n ), on a : sin (nu) sin ((n − 1) u)
0753

(Hnn−2
Dn = 2 cos (u) Dn−1 − Dn−2 = 2 cos (u) −
(Hn−1 ) sin (u) sin (u)
(Hn−2 ) sin (nu) sin ((n − 1) u)
:211

Dn = 22 cos cos (u)


(u) D
sin −D
(nu)
n−1 −n−2
sin ((n =− 1)2u)cos (u)
sin ((n + 1)−u)
= (Hn−1 ) = sin (u) sin (u)
sin (u) sin (u)
None

2 cos (u) sin (nu) − sin ((n − 1) u) sin ((n + 1) u)


= =
grâce à la fameuse relation trigonométrique
sin (u) sin (u)
com:

grâce à la fameuse
sinrelation
(a + b) trigonométrique
+ sin (a − b) = sin (a) cos (b) + cos (a) sin (b)
+ sin
(a)(a)
coscos +−
(b)(b) coscos
(a)(a)
sinsin
(b)(b)
rvox.

sin (a + b) + sin (a − b) = sin


= +
2 sin
sin(a)
(a)cos
cos(b)
(b). − cos (a) sin (b)
la

en choisissant a = nu et b = u. Par conséquent,


= 2 sin(H(a) est (b)
n ) cos vraie,
. ce qui achève la récurrence.
scho

en choisissant a = nu et b = u. Par conséquent, (Hn ) est vraie, ce qui achève la récurrence.


univ.
Algèbre linéaire 13

Commentaires 8 Exercice de MPSI de niveau standard. Il est naturellement attendu du


candidat qu’il pense au principe de récurrence et aux règles de développement des détermi-
nants, convenablement appliquées tout de même ! Il est envisageable de trouver la relation
de récurrence, de résoudre l’équation caractéristique associée r2 − 2r cos (u) + 1 = 0 (dont
les racines sont r = exp (±iu)), d’en déduire l’existence de deux complexes α, β tels que
n n
Dn = α (exp (iu)) + β (exp (−iu)) = αeinu + βe−inu

puis de déterminer α et β via les conditions initiales D1 et D2 . Malheureusement, cette


stratégie choisie par un nombre non négligeable de candidats s’avère longue et très tech-
nique, d’où des erreurs très probables. Il est indispensable de tenir compte du contexte :
sans préparation, il est possible de résoudre 2 voire 3 exercices en 30 mn donc la plu-
part des exercices peuvent se résoudre assez rapidement sans trop de calculs. En outre, le
résultat étant donné, il faut absolument en tenir compte dans la stratégie à suivre.

018
7897
:164
7.44
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
14 Centrale Math 1

1.3 Centrale Math 1


Exercice 9 (Centrale
 Math I) Soit n ∈ N . On prend M ∈ Mn (R) et r ∈ {1, . . . , n}. On

Ir 0
note Jr = .
0 0
1. Montrer que : rg(M ) = r ⇔ ∃(P, Q) ∈ GLn (R)2 / P M Q = Jr .  
Ir B
Soit B ∈ Mr,n−r (R), C ∈ Mn−r,r (R) et D ∈ Mr (R). On pose M = .
C D
Montrer que rg(M )  r avec égalité si et seulement si D = CB.
2. Soit V un sous-espace vectoriel de Mn (R), contenant Jr , tel que toutes les matrices
de V soient de rang inférieur ou égal à r. Soit
  
0 B
W = t , A ∈ Mn−r (R), B ∈ Mr,n−r (R) .
B A

Montrer que V ∩ W = {0}.


3. Montrer que la dimension d’un sous-espace vectoriel de Mn (R) dont les éléments

018
sont de rang inférieur ou égal à r est inférieure ou égale à nr.

7897
Solution 9

:164
1. Première équivalence. Il s’agit de la caractérisation du rang par la notion de matrice
équivalentes (cf. le cours de MPSI 
pour revoir
 une preuve)
Seconde équivalence. Soit M =
Ir B 7.44
. La matrice extraite de M en ne conser-
C D
4.12

vant que les r premières lignes et les r premières colonnes est la matrice Ir qui est
inversible donc rg (M )  r (cf. cours de MPSI de la caractérisation du rang par les
:89.8

matrices extraites).
Considérons les matrices
2502

   
Ir 0 Ir −B
P = et Q = .
−C In−r 0 In−r
8891

Ces deux matrices sont inversibles (comme elles sont triangulaires par blocs, leurs dé-
582:

terminants est le produit des déterminants de leurs blocs diagonaux c’est-à-dire


det (Ir ) det (In−r ) = 1 = 0). Ainsi, la matrice M a le même rang que la matrice
0753

 
Ir 0
PMQ = .
0 D − CB
:211

Si D = CB alors P M Q = Jr qui est de rang r. Si D = CB, au moins l’une des colonnes


None

de D − CB n’est pas nulle c’est-à-dire qu’il existe (i0 , j0 ) tel que (D − CB)i0 ,j0 = 0.
e
La (r + i0 ) colonne Cr+i0 de P M Q n’est pas nulle et elle n’est pas une combinaison
com:

linéaire des r premières colonnes de P M Q (puisque

(P M Q)r+i0 ,r+j0 = (D − CB)i0 ,j0 = 0


rvox.

2
alors que (P M Q)i,j = 0 pour tout (i, j) ∈ {r + 1, .., n} ). Ainsi, la matrice P M Q est de
la

rang au moins r + 1 donc M est de rang r si et seulement si D − CB = 0.


scho

2. Soit M ∈ V ∩  W alors, comme


 M ∈ W, il existe B ∈ Mr,n−r (R) et A ∈ Mr (R) telles
univ.

0 B
que A ∈ M = t . Les matrices Jr et M appartiennent à V qui est un espace
B A
Algèbre linéaire 15

 
Ir B
vectoriel donc la matrice M + Jr = t appartient à W. Ainsi, cette matrice est
B A
de rang au plus r et, d’après la question précédente, elle est de rang au moins r donc la
matrice M + Jr est de rang r, ce qui montre l’égalité

(∗) : A = t BB

(d’après la question précédente). D’autre part, la matrice


 
0 −B
M  = −M =
−t B −A

appartient à W donc, d’après le raisonnement que nous venons de mener avec M , on


peut affirmer que :
(∗) et
(∗∗) − A = t (−B) (−B) ⇒ −A = t BB = A ⇔ 2A = 0 ⇔ t BB = 0.
(∗∗)

On munit Mn−r,1 (R) de son produit scalaire canonique X | Y  = t XY. Pour tout

018
X ∈ Mn−r,1 (R) , on a :
 

7897
BX | BX = t (BX) BX = t X t BB X = t XAX = t X0X = 0

:164
donc, puisque  |  est un produit scalaire, on a BX = 0 pour tout X ∈ Mn−r,1 (R) . Pour
chaque i ∈ {1, .., n − r} , en choisissant X = Ei (le ie vecteur de la base canonique de
7.44
Mn−r,1 (R) dont tous les coefficients sont nuls sauf le ie qui vaut 1), le produit BX est
la ie colonne de B c’est-à-dire que toutes les colonnes de B sont nulles. Par conséquent,
4.12

on obtient que B = 0 d’où M = 0, ce qui prouve l’égalité ensembliste V ∩ W = {0} .


3. Soit V  un sous-espace vectoriel de Mn (R) dont tous les éléments sont de rang inférieur
:89.8

ou égal à r. On note
s = max {rg (M ) , M ∈ V  }
2502

alors s  r et il existe M  ∈ V  tel que rg (s) = M  . D’après la question 1, il existe deux


matrices inversibles P et Q telles que P M  Q = Js . On note
8891

V = {P M Q, M ∈ V }
582:

qui est un sous-espace vectoriel de Mn (R) dont tous les éléments sont de rang inférieur
0753

ou égal à s et Js ∈ V. En outre, on peut affirmer que dim (V  ) = dim (V ) car l’application


 
:211

V → V
f:
M → P M Q
None

est linéaire, injective (si f (M ) = 0 ⇔ M = 0 par multiplication à gauche des matrices


par P −1 et à droite des matrices par Q−1 ) et surjective (par définition de V ) donc f
com:

réalise un isomorphisme de V  sur V d’où l’égalité de leurs dimensions.


On note   
rvox.

0 B
W = t , A ∈ Mn−s (R), B ∈ Ms,n−s (R)
B A
la

qui est de dimension


scho

dim (W ) = dim (Mn−s (R) × Ms,n−s (R)) = dim (Mn−s (R)) + dim (Ms,n−s (R))
univ.

2
= (n − s) + s (n − s) = (n − s) (n − s + s) = n (n − s) .
16 Centrale Math 1

En effet, l’application

 Mn−s (R) × Ms,n−s (R) →  W 
g: 0 B
 (A, B) → t
B A

réalise un isomorphisme de Mn−s (R)×Ms,n−s (R) sur W (même argumentaire que pour
f ).
D’après la question précédente, on a V ∩W = {0} donc, d’après la formule de Grassmann,
on a la formule :

dim (V ) + dim (W ) = dim (V + W )  dim (Mn (R)) = n2


(∗)

(∗) car V + W est un sous-espace vectoriel de Mn (R).


Par conséquent, on en déduit que l’inégalité souhaitée :

dim (V  ) = dim (V )  n2 − dim (W ) = n2 − n (n − s) = ns  nr.

018
Commentaires 9 Exercice de niveau standard pour le concours Centrale-Supélec.

7897
La première question est élémentaire (pour le concours Centrale-Supélec) mais elle de-
mande une bonne maitrise de la notion de rang.

:164
La deuxième question est plus discriminante car elle nécessite du candidat de reconnaitre
les matrices symétriques lorsqu’elles apparaissent au gré d’un calcul (t BB ici) et d’en tirer
7.44
les conséquences (utilisation de la structure euclidienne qui est un grand classique dans
cette théorie). Une grande attention sera prétée par l’interrogateur quant à la prise d’ini-
4.12

tiative du candidat et aux quelques automatismes fondamentaux concernant les espaces


euclidiens et leurs endomorphismes.
:89.8

La troisième question requiert beaucoup plus d’autonomie et d’initiative de la part du can-


didat donc elles seront valorisées par exemple, si le candidat :
2502

— considére le cas particulier où Jr appartient à V pour utiliser la question précédente


pour conclure dans ce cas particulier ;
8891

— ou bien montre que le problème général se ramène au cas précédent (pour un r


convenable).
582:

Il n’est pas nécessairement attendu de construire des isomorphismes pour calculer les di-
mensions, des bases peuvent suffire (par extraction de la base canonique) voire à minima de
0753

deviner les dimensions par comptage des coefficients « libres » (dans ce cas, l’interrogateur
demandera peut-être des arguments rigoureux).
:211
None

Exercice 10 Soient K un corps, E un K-espace vectoriel de dimension finie n, u ∈ L (E).


On note C (u) le commutant de u et C 2 (u) le bicommutant de u, c’est-à-dire l’ensemble
des endomorphismes de E qui commutent à tous les éléments de C (u).
com:

1. Vérifier que C 2 (u) est une sous-algèbre de L (E) contenant K [u].


rvox.

2. On suppose que u est nilpotent d’indice n. Montrer que C 2 (u) = K [u] .


3. Soient E1 et E2 deux sous-espaces de E supplémentaires dans E stables par u.
la

On note u1 (resp. u2 ) l’induit de u sur E1 (resp. E2 ). On suppose que les polynômes


scho

10 minimaux de u1 et u2 sont premiers entre eux avec C 2 (u1 ) = K [u1 ] etMines-Telecom


C 2 (u2 ) = K [u2 ] . Montrer que C 2 (u) = K [u] .
univ.

Solution 7
1. ker (u) = ker (p) . Soit x ∈ ker (u) alors :
Algèbre linéaire 17

Solution 10
1. C 2 (u) est inclus dans L (E) qui est un K-espace vectoriel. 0L(E) et IdL(E) appartiennent
à C 2 (u) puisque
∀v ∈ C (u) , 0L(E) ◦ v = 0L(E) = v ◦ 0L(E) ,
IdL(E) ◦v = v = v ◦ IdL(E)
Soient v, w ∈ C 2 (u) et λ, µ ∈ K alors, pour tout h ∈ C (u), on a :
v commute à h
(λv + µw) ◦ h = λv ◦ h + µw ◦ h = λh ◦ v + µh ◦ w
w commute à h
= h ◦ (λv + µw)
(puisque h est linéaire) donc λv + µw commute avec tout élément h de C (u) d’où
λv + µw ∈ C 2 (u) . En outre, pour tout h ∈ C (u) , on a :
(v ◦ w) ◦ h = v ◦ (w ◦ h) = v ◦ (h ◦ w)
w commute à h

018
= (v ◦ h) ◦ w = (h ◦ v) ◦ w = h ◦ (v ◦ w)
v commute à h

7897
donc v ◦ w ∈ C (u) , ce qui prouve que C 2 (u) est une sous-algèbre de L (E) .
Pour tout h ∈ C (u), on a par définition : h ◦ u = u ◦ h donc u ∈ C 2 (u) (puisque u

:164
commute avec tout élément h de C (u)). Comme C 2 (u) est une K-algèbre, pour tout
polynôme P ∈ K [X] , on a P (u) ∈ C 2 (u) d’où l’inclusion K [u] ⊂ C 2 (u) .
2. Soit u nilpotent d’indice n c’est-à-dire un = 0 et un−1 = 0.  
7.44
Soit x0 ∈ E tel que un−1 (x0 ) = 0. Montrons que la famille B = uk (x0 ) 0kn−1 est une
4.12

base de E. Pour commencer, elle est de cardinal n = dim (E) donc il suffit de montrer
:89.8

qu’elle est libre. Soit (λk )0kn−1 ∈ Rn tel que :


n−1

2502

λk uk (x0 ) = 0 ⇔ λ0 x0 + λ1 u (x0 ) + · · · + λn−1 un−1 (x0 ) = 0.


k=0
8891

En composant cette égalité par un−1 , on obtient l’égalité λ0 un−1 (x0 ) = 0 donc λ0 = 0
(car un−1 (x0 ) = 0). Supposons avoir démontré que λ0 = · · · = λk−1 = 0 pour un certain
582:

entier k ∈ {1, .., n − 1} alors on dispose de l’égalité :


0753

λk uk (x0 ) + λk+1 uk+1 (x0 ) + · · · + λn−1 un−1 (x0 ) = 0.


En composant cette égalité par un−1−k (licite car n − 1 − k ∈ N), on obtient l’égalité
:211

λk un−1 (x0 ) = 0 donc λk = 0 (car un−1 (x0 ) = 0). D’après le principe de récurrence, on
None

peut affirmer que λ0 = · · · = λn−1 = 0 donc la famille est libre, ce qui prouve qu’il s’agit
d’une base de E.
Soit v ∈ C (u) alors, comme B est une base de E, il existe (ak )0kn−1 ∈ Rn tel que
com:

n−1
 n−1

v (x0 ) = ak uk (x0 ) . Montrons que v = ak uk . Pour tout j ∈ {0, .., n − 1} , comme
rvox.

k=0 k=0
v commute avec u donc avec uj , on a :
la

     
scho

v uj (x0 ) = v ◦ uj (x0 ) = uj ◦ v (x0 ) = uj (v (x0 ))


n−1  n−1 n−1 
    
univ.

= uj ak uk (x0 ) = ak uj+k (x0 ) = ak uk uj (x0 ) .


k=0 k=0 k=0
18 Centrale Math 1

n−1

Ainsi, les endomorphismes v et ak uk coïncident sur la base B donc ils sont égaux d’où
k=0
l’inclusion C (u) ⊂ K [u] . L’inclusion K [u] ⊂ C (u) étant immédiate (tout polynôme en
u commute avec u), on obtient l’égalité C (u) = K [u] . Soit h ∈ C 2 (u) alors h commute
avec tout élément de C (u) = K [u]. En particulier, h commute avec u (car u ∈ K [u] )
donc h ∈ C (u) = K [u] quel que soit h ∈ C 2 (u) . Par conséquent, on vient de prouver
l’inclusion C 2 (u) ⊂ K [u] d’où l’égalité C 2 (u) = K [u] (d’après la question précédente,
l’inclusion réciproque est vraie).
3. D’après la question 1, on a l’inclusion K [u] ⊂ C 2 (u) . Prouvons l’inclusion réciproque.
Première étape. Montrons que Ei = ker (π i (u)) pour i ∈ {1, 2} . Pour tout i ∈ {1, 2} ,
comme π i annule ui , pour tout xi ∈ Ei , on a :

π i (u) (xi ) = π i (ui ) (xi ) = 0L(Ei ) (xi ) = 0 ⇒ (∗) : Ei ⊂ ker (π i (u))


xi ∈Ei

⇒ (∗∗) : ∀i ∈ {1, 2} , dim (Ei )  dim (ker (π i (u)))

On en déduit les inclusions suivantes :

018
E = E1 ⊕ E2 ⊂ ker (π 1 (u)) ⊕ ker (π 2 (u)) = ker ((π 1 π 2 ) (u)) ⊂ E

7897
(d’après le lemme des noyaux puisque π 1 et π 2 sont premiers entre eux). On en déduit

:164
les égalités

ker (π 1 (u)) ⊕ ker (π 2 (u)) = E 7.44


⇒ (∗ ∗ ∗) : dim (ker (π 1 (u))) + dim (ker (π 2 (u))) = dim (E)
4.12

Comme E1 et E2 sont supplémentaires dans E, on a :


:89.8

dim (E) = dim (E1 ) + dim (E2 )  dim (ker (π 1 (u))) + dim (ker (π 2 (u))) = dim (E)
2502

(∗∗)

d’où, d’après les inégalités (∗∗) , les égalités valable pour chaque i ∈ {1, 2} :
8891

dim (Ei ) = dim (ker (π i (u))) ⇒ Ei = ker (π i (u))


582:

(d’après l’inclusion (∗)).


0753

Deuxième étape. Montrons que Ei est stable par tout élément de C 2 (u) et tout élément
de C (u) . Soit h ∈ C 2 (u) et i ∈ {1, 2} . Comme π i (u) ∈ K [u] ⊂ C [u] , on peut affirmer
que h commute avec π i (u) donc, pour tout xi ∈ Ei = ker (π i (u)) , on a :
:211
None

(h ◦ π i (u)) (xi ) = (π i (u) ◦ h) (xi ) ⇔ h(π i (u) (xi )) = π i (u) (h (x))


  
=0
com:

⇔ π i (u) (h (x)) = 0 ⇒ h (x) ∈ ker (π i (u)) = Ei ,

ce qui permet d’affirmer que Fi est stable par h. Le raisonnement est identique si h
rvox.

commute avec u donc Ei est stable par tout élément de C (u) .


Troisième étape. Soit h ∈ C 2 (u) et, pour tout i ∈ {1, 2} , hi la restriction de h à
la

Ei . Montrons que hi ∈ C 2 (ui ) . Soit v ∈ C (u1 ) . On considère l’endomorphisme pv de


scho

E = E1 ⊕ E2 défini comme suit :


univ.

∀x ∈ E, ∃! (x1 , x2 ) ∈ E1 × E2 , x = x1 + x2 , pv (x) = v (x1 ) .


par définition
Algèbre linéaire 19

Montrons que v commute avec u car, pour x ∈ E, il existe x1 ∈ E1 et x2 ∈ E2 tels que


x = x1 + x2 . Comme E1 et E2 sont stables par u, on a u (x1 ) ∈ E1 et u (x2 ) ∈ E2 , ce
qui nous donne :
(u ◦ pv ) (x) = u (pv (x)) = u(v (x1 )) = u1 (v (x1 ))
  
∈F1
= (u1 ◦ v) (x1 ) = (v ◦ u1 ) (x1 ) = v (u1 (x1 )) = v (u (x1 )) .
v∈C(u1 )

Comme u (x1 ) ∈ E1 et u (x2 ) ∈ E2 alors, par définition de pv , on a :


pv (u (x)) = pv (u (x1 ) + u (x2 )) = v (u (x1 )) ,
ce qui permet d’écrire :
(u ◦ pv ) (x) = pv (u (x)) = (pv ◦ u) (x) .
donc pv ∈ C (u) . Comme h ∈ C 2 (u) , h commute avec pv sur E donc sur E1 c’est-à-dire :
∀x ∈ E1 , (h ◦ pv ) (x1 ) = (pv ◦ h) (x1 ) ⇔ h (pv (x1 )) = pv (h (x1 ))
⇔ h (v (x1 )) = pv (h (x1 )) ⇔ h1 (v (x1 )) = v (h1 (x1 ))

018
  
∈v(E1 )⊂E1

7897
⇔ (h1 ◦ v) (x1 ) = (v ◦ h1 ) (x1 ) .
Autrement dit, h1 commute avec v, quelque soit v ∈ C (u1 ) donc h1 ∈ C 2 (u1 ) . De même,

:164
on montre que h2 ∈ C 2 (u2 ) (en posant pv (x) = v (x2 ) si v ∈ C (u2 )).
Quatrième étape. Soit h ∈ C 2 (u) alors, pour tout i ∈ {1, 2} , hi ∈ C 2 (ui ) = K [ui ]
7.44
c’est-à-dire qu’il existe Pi ∈ K [X] tel que hi = Pi (ui ) . Puisque π 1 et π 2 sont premiers
entre eux, le lemme de Bezout montre l’existence de deux polynômes A et B tels que
4.12

1 = Aπ 1 + Bπ 2 .
:89.8

En particulier, on a :
IdE = A (u) π 1 (u) + B (u) π 2 (u) .
2502

En évaluant cette relation en x ∈ Ei = ker (π i (u)) , on obtient les égalités suivantes :


8891

∀x ∈ E1 , x = A (u) π 1 (u) (x) + B (u) π 2 (u) (x) = B (u) π 2 (u) (x)


∀x ∈ E2 , x = A (u) π 1 (u) (x) + B (u) π 2 (u) (x) = A (u) π 1 (u) (x)
582:

On pose alors :
0753

P = P2 Aπ 1 + P1 Bπ 2 ∈ K [X]
et montrons que P (u) = h. Pour tout x ∈ E1 = ker (π 1 (u)) , on a :
:211

P (u) (x) = P2 (u) A (u) π 1 (u) x + P1 (u) B (u) π 2 (u) x


     
None

=0 =x
= P1 (u) (x) = h1 (x) = h (x) .
com:

De même, pour tout x ∈ E2 = ker (π 2 (u)) , on a :


P (u) (x) = P2 (u) A (u) π 1 (u) x + P1 (u) B (u) π 2 (u) x
rvox.

     
=x =0
= P2 (u) (x) = h2 (x) = h (x) .
la
scho

Comme P (u) = h sur E1 et sur E2 , on obtient l’égalité P (u) = h sur E1 ⊕ E2 = E.


Ainsi, on vient de prouver que h = P (u) ∈ K [u] d’où l’inclusion C 2 (u) ⊂ K [u] qui
univ.

permet de conclure à l’égalité C 2 (u) = K [u] .


20 Centrale Math 1

Commentaires 10 La première question est rudimentaire. La seconde question est ba-


sée sur un résultat très classiquede MPSI dont le point
 clé est l’existence d’une bonne
0 1 (0)
 .. .. 

 . . 
 . Ce verrou étant levé, le candidat
base où la matrice de u est N =  
 . .. 1 
(0) 0
peut aussi déterminer le commutant de u en se ramenant à calculer le commutant de N
par un calcul matriciel expliciteAN = N A. Le système linéaire
 associé étant simple à
0 a1 a2 · · · an−1
 .. .. .. 

 . . . 

 . .. . .. 
résoudre, on en déduit que A =  a2  qui est un polynôme en N
 
 .. 
 . a1 
(0) 0
n−1

car A = ak N k .

018
k=1
La troisième question est manifestement la plus difficile et les initiatives intéressantes

7897
seront valorisées. On peut attendre raisonnablement que le candidat parle des endomor-
phismes induits ui = u|Fi et de sentir qu’il faut se ramener à l’étude du bicommutant des

:164
ui . Un bon candidat peut raisonnablement penser à justifier seul que π i est le polynôme
minimal pour ui . Une initiative de la part d’un candidat est de raisonner matriciellement :
— choisir une base adaptée 7.44
à la décomposition E = F1 ⊕ F2 et la matrice de u dans

4.12
A1 0
cette base est A = ;
0 A2  
:89.8

U V
— de justifier que les matrices commutant avec A sont de la forme avec
W X
U ∈ C (A1 ) , V ∈ C (A2 ) , A1 V = V A2 et A2 W = W A1 .
2502

Pour les autres questions, la grande majorité des candidats obtiendront des aides signifi-
catives de l’interrogateur et une avancée importante ne sera possible que pour les meilleurs
8891

candidats.
582:

Exercice 11
0753

1. Soient a1 , .., ap des réels distincts et t1 , .., tp des réels non tous nuls.
On pose f : x ∈ ]0, +∞[ → t1 xa1 + · · · + tp xap .
:211

Montrer que f s’annule en au plus p − 1 points. Indication : On pourra raisonner


par récurrence.
None

2. Soient des n-uplets de réels


 aa1 1 < a2 < a·n· · < an et 0 < x1 < x2 < · · · < xn .
x1 · · · x1 
com:

 a1 
x2 · · · xa2 n 
 
Soit le déterminant D =  . .. .
 ..
rvox.

 . 
x a1 · · · x a n 
n n
la

Montrer que D est strictement positif. Indication : On pourra raisonner par récur-
scho

rence et faire varier xn .


univ.
Algèbre linéaire 21

Solution 11
1. Pour tout entier p  1, on considère l’hypothèse (Hp ) : « pour tous réels a1 , .., ap distincts
et t1 , .., tp des réels non nuls, la fonction f : x ∈ ]0, +∞[ → t1 xa1 + · · · + tp xap s’annule
au plus p − 1 fois ».
Initialisation p = 1. Pour tout réel a1 et pour tout réel t1 non nul, la fonction
f : x → t1 xa1 ne s’annule pas sur ]0, +∞[ donc elle s’annule au plus 0 = 1 − 1 fois.
Ainsi, (H1 ) est vraie.
Hérédité. Supposons la propriété (Hp−1 ) vérifiée pour un certain entier p  2. Soient
a1 , .., ap des réels distincts et t1 , .., tp des réels non tous nuls. On pose

f : x ∈ ]0, +∞[ → t1 xa1 + · · · + tp xap .

Comme la fonction x → xap ne s’annule pas sur ]0, +∞[ , on peut affirmer que la fonction
f s’annule en un point x0 de ]0, +∞[ si et seulement si la fonction

g : x → x−ap f (x) = t1 xa1 −ap + · · · + tp−1 xap−1 −ap + tp

s’annule en x0 .

018
Premier cas (t1 , .., tp−1 ) = (0, .., 0) . On peut affirmer que tp = 0 (car la famille
(ti )1ip n’est pas identiquement nulle). Ainsi, la fonction g : x → tp s’annule 0 fois

7897
donc au plus p fois.
Second cas (t1 , .., tp−1 ) = (0, .., 0). Supposons que la fonction f s’annule en p + 1 points

:164
x1 < x2 < · · · < xp+1 de ]0, +∞[ alors la fonction g s’annule en ces p+1 points. La fonc-
tion g étant dérivable sur ]0, +∞[ et, pour chaque i ∈ {1, .., p} , g (xi ) = 0 = g (xi+1 ) ,
7.44
le théorème de Rolle appliqué sur chaque intervalle [xi , xi+1 ] montre que g  s’annule sur
chaque intervalle ]xi , xi+1 [ . Ainsi, la fonction
4.12

p−1

:89.8


g : x → (ai − ap ) ti xai −ap −1
i=1
2502

s’annule p fois. Or, comme les réels (ai − ap )1ip−1 sont deux à deux distincts (puisque
les réels (ai )1ip−1 sont deux à deux distincts) et que les réels ((ai − ap ) ti )1ip−1 sont
8891

non tous nuls (puisque (t1 , .., tp−1 ) = (0, .., 0) et qu’aucun des réels (ai − ap )1ip−1 n’est
nul car les réels (ai )1ip sont deux à deux distincts) donc, d’après l’hypothèse (Hp−1 ) ,
582:

la fonction g s’annule au plus p − 1 fois, ce qui est absurde. Par conséquent, la fonction
0753

f s’annule en au plus p points de ]0, +∞[ ce qui prouve (Hp ) et achève la récurrence.
2. On procède par récurrence sur n la propriété (Hn ) : « pour tout n-uplets  de réels
:211

xa1 1 · · · xa1 n 
 a1 
x2 · · · xa2 n 
 
None

a1 < a2 < · · · < an et 0 < x1 < x2 < · · · < xn , on a  . ..  > 0 »


 .. . 
 
 xa 1 · · · x a n 
 a1n
com:

n
Initialisation n = 1. Soit a1 ∈ R et x1 > 0 alors x1  = xa1 1 > 0 donc (H1 ) est vraie.
Hérédité. Supposons la propriété (Hn−1 ) vérifiée pour un certain entier n  2. Soient
rvox.

a1 < · · · < an et 0 < x1 < · · · < xn des réels distincts. Fixons x1 , .., xn−1 et considérons
la fonction  a1 
la

 x1 · · · xa1 n 

scho

 .. .. 
 .  ∈ R.
f : x ∈ ]0, +∞[ →  a. ···
x 1 an 
univ.

 n−1 xn−1 
 xa1 · · · x an 
22 Centrale Math 1

Soit x ∈ ]0, +∞[ . En développant le déterminant f (x) selon la dernière ligne, on ob-
n
n+i
tient que f : x → ti xai où, pour chaque i ∈ {1, .., n} , ti = (−1) ∆n,i avec ∆n,i
i=1
étant le déterminant extrait  de f (x) en éliminant la ne ligne et la ie colonne. Comme
 xa1 1 · · · xa1 n−1 
 
tn =  ... ..  > 0 d’après l’hypothèse (H

· · · .  n−1 ) , la famille (ti )1in n’est pas
 a a 
x 1
xn−1 
n−1
n−1
identiquement nulle et les réels (ai )1in sont deux à deux distincts. D’après la question
1, la fonction f s’annule au plus n − 1 fois sur ]0, +∞[ . Or, la fonction f s’annule en
x1 , x2 , ..., xn−1 (les ie et ne lignes de f (xi ) sont identiques donc f (xi ) = 0) donc la
fonction f ne peut s’annuler sur l’intervalle ]xn−1 , +∞[ . Etant donné que ai < an pour
tout i ∈ {1, .., n − 1} , on peut affirmer que :
n

xai = o (xan ) ⇒ f (x) = ti x a i = tn xan + o (xan ) ∼ tn x a n → +∞
x→+∞ x→+∞ x→+∞ x→+∞
i=1

(car tn > 0 et an > 0) donc f est strictement positive sur l’intervalle ]xn−1 , +∞[ .

018
En particulier, f (xn ) > 0, ce qui démontre (Hn ) et achève la récurrence.

7897
Commentaires 11 Exercice de niveau MPSI dont la difficulté est d’obtenir un résultat

:164
non trivial sur les déterminants en utilisant a minima l’algèbre linéaire et un maximum
d’analyse ! Il est néanmoins résoluble dans le temps imparti par les candidats pouvant
intégrer l’une des écoles de ce concours (avec éventuellement quelques petites aides de 7.44
l’interrogateur).
4.12

Pour la première question, il est attendu du candidat d’invoquer seul le théorème de Rolle.
La seule difficulté est de penser à transformer la fonction pour éliminer le zéro trivial (0);
:89.8

ce qui est logique car l’étude se fait sur R+ \ {0}.


Pour la seconde question, il est attendu a minima que le candidat pense à développer le
2502

déterminant pour se ramener à la forme de la question précédente et à observer, grâce aux


propriétés élémentaires du déterminant, son annulation en les zéros triviaux (x1 , .., xn−1 ).
8891

 
582:

2πi
Exercice 12 (Centrale) Soit n ≥ 1 et ω = exp . Pour P ∈ C[X], on définit
n
0753

n−1
 n−1


P (ω k )X k et F(P ) = P (ω −k )X k .
:211

F(P ) =
k=0 k=0
None


1. Montrer que F et F définissent des endomorphismes de C[X].

com:

2. Calculer F ◦ F et en déduire que F est un automorphisme de Cn−1 [X] dont on


précisera la réciproque.
rvox.

3. Soit P ∈ Z[X] tel que :


— pour tout z ∈ Un , on ait |P (z)|  1 ;
la

— il existe z ∈ Un qui soit racine de P .


scho

Algèbre linéaire 23
Montrer que X n − 1 divise P . Indication : on admettra que si P et A sont à
coefficients entiers et si A est unitaire, alors le quotient et le reste de la division
univ.

euclidienne de P par A sont également à coefficients entiers.

Solution 12
Algèbre linéaire 23
euclidienne de P par A sont également à coefficients entiers.

Solutioneuclidienne
12 de P par A sont également à coefficients entiers.
1. Si P ∈ C [X] alors
Solution 12
n−1

1. Si P ∈ C [X] alors  
F (P ) = P ω k X k ∈ Cn−1 [X] ⊂ C [X] .
k=0
n−1
  
F (P ) = P 2 ω k X k ∈ Cn−1 [X] ⊂ C [X] .
En outre, pour tout (P, Q) ∈ (C [X]) et tout (λ, µ) ∈ C2 , on a :
k=0

2
En outre, pour tout (P, Q)n−1
  (λ, µ) ∈n−1
∈ (C [X]) et tout C2, on a :k   
F (λP + µQ) = (λP + µQ) ω k X k = λP ω + µQ ω k X k
k=0
n−1 k=0
  k  k n−1    
F (λP + µQ) = n−1
 (λP  kω X
+ kµQ)  =  λP ω k + µQ ω k X k
n−1
k k
= λ
k=0 P ω X +µ ω X = λF (P ) + µF (Q)
Q k=0
k=0
n−1
 k=0
n−1
  
 k k
= λ P ω X +µ Q ω k X k = λF (P ) + µF (Q)
donc F est linéaire d’où F k=0
est un endomorphisme
k=0
de C [X] . On procède de même avec


018
F.
donc F est linéaire d’où F est 
un endomorphisme de C [X] . On procède de même avec
Commençons par déterminer F ◦ F sur la base canonique de C [X] . Pour tout  ∈ N,
2. 

7897
F. a :
on  
2. Commençons par déterminer F ◦ F sur la base  canonique de C [X]  . Pour tout  ∈ N,

:164
       n−1  
on a :    k
F ◦F X = F F X =F X X=ωk X
7.44
n−1 
      

k=0
  
F ◦ F X = F  F
n−1X = F X n−1
 kX k 
4.12
X=ωk
= F ω k X k  k=0 = ω F Xk
n−1
k=0
 F linéaire n−1
k=0
    
:89.8

k k k k
F
= n−1
 n−1
ω X
   = n−1
ω
 F Xn−1

= k
ωk=0 X k X=ω j
−j X k=0
F linéaire = ω k ω −kj X j
2502

k=0
n−1 j=0
n−1 k=0
n−1 j=0
n−1
     
k −kj j
= ω
n−1 n−1
 Xk X=ω
X jn−1
n−1

−j = k
 −j k j ω
ω X
8891

k −jk j
= k=0 ω
j=0 ω X = ω
k=0 X
j=0
k=0
n−1 j=0 k=0 j=0
 n−1
  n−1
n−1   −j k j
ω k ω −jk X j =
582:

= ω X
On utilise alors Fubini pour les doubles sommes à un
k=0 j=0
nombre fini de termes.
k=0 j=0
0753

On utilise alorsFubini pour les n−1


 n−1
 sommes
doubles k à un n−1
nombre
n−1
fini de termes.
k
F ◦ F X = ω −j X j = Xj ω −j .
:211

    n−1 j=0 n−1


 k=0
 k j=0
n−1
 k=0
n−1
 k
F ◦ F X = ω −j X j = Xj ω −j .
None

Si ω −j = 1 alors, comme ω n =j=0 1, on


k=0a l’égalité : j=0 k=0

n−1 
n − ω −j n

 comme
com:

Si ω −j = 1 alors, 
−j k ω 1= 1, on a l’égalité : n )−j
1 − (ω 1 − 1−j
ω = −j
= = = 0.
1− ω−j n 1 − ω −j 1 − ω −j
k=0
n−1
 −j
rvox.

k 1− ω 1 − (ω n ) 1 − 1−j
ω −j = −j
= −j
= = 0.
Si ω = 1 alors 1−ω 1−ω 1 − ω −j
k=0 :
−j
la

n−1
 n−1
 n−1


scho

−j k k
Si ω −j = 1 alors : ω = 1 = 1 = n.
k=0
n−1 k=0 k=0
 k n−1 n−1

univ.

ω −j = 1k = 1 = n.
k=0 k=0 k=0
24 Centrale Math 1

Soit s ∈ Z alors :
 
s 2πis 2πis
ω = 1 ⇔ exp = 1 ⇔ ∃q ∈ Z, = 2πiq
n n
⇔ ∃q ∈ Z, s = qn ⇔ s ≡ 0 [n] .

Par conséquent, on a l’équivalence :

ω −j = 1 ⇔  − j ≡ 0 [n] ⇔  ≡ j [n] .

Or, pour tout  ∈ N, il existe un unique j () ∈ {0, ..., n − 1} tel que  ≡ j () [n] (j ()
est le reste de la division euclidienne de  par n) donc
    n−1
  k 
n−1 k
F ◦ F X = Xj ω −j + X j() ω −j() = nX j()
j∈{0,..,n−1}\{j()} k=0 k=0
     
=0 =n

N


018
Soit P ∈ C [X]. Il existe un entier N et des complexes (pk )0kN tel que P = p X 

7897
=0

donc, par linéarité de F ◦ F, on a l’égalité :

:164
  N
    N

F ◦ F (P ) = p F ◦ F X  = n p X j() .
=0 7.44
=0
4.12

Si P ∈ Cn−1 [X] alors, on peut choisir N = n−1 et, pour tout  ∈ {0, .., n − 1} , j () = 
donc on obtient les formules suivantes :
:89.8

  
∀P ∈ Cn−1 [X] , F ◦ F (P ) = nP ⇒ F ◦ F = n IdCn−1 [X]
2502

 
1
⇔ (E) : F ◦ F = IdCn−1 [X] .
n
8891

 
Comme F et F sont des endomorphismes de Cn−1 [X] (F (P ) et F (P ) appartiennent
582:


à Cn−1 [X] pour tout P ∈ C [X] donc pour tout P ∈ Cn−1 [X] et F, F sont linéaires).
0753

L’égalité (E) entraine que F est injective et comme F est un endomorphisme de Cn−1 [X]
qui est un espace vectoriel de dimension finie, on peut affirmer que F est un automor-
1
:211

phisme de Cn−1 [X] dont la réciproque est F.


n
2
None

3. On effectue la division euclidienne de P par X n − 1 : il existe (Q, R) ∈ (C [X]) tel que :

(D) : P (X) = Q (X) (X n − 1) + R (X)


com:

avec deg (R) < deg (X n − 1) = n. Comme P et X n − 1 sont à coefficients entiers avec
rvox.

X n − 1 est unitaire, on peut affirmer que Q et R sont à coefficients entiers. En outre, R


n−1

étant de degré au plus n − 1, il existe des entiers (rj )0jn−1 tels que R (X) = rj X j .
la
scho

j=0
 
En évaluant la relation (D) en les racines ω k 0kn−1 de X n − 1, on obtient les égalités
suivantes :
univ.

   
∀k ∈ {0, .., n − 1} , R ω k = P ω k .
Algèbre linéaire 25

Comme R ∈ Cn−1 [X] , d’après la question précédente, on a l’égalité suivante :


n−1 
      k k
nR = F ◦ F (R) = F (F (R)) = F R ω X
k=0
n−1  n−1
   k k    
= F P ω X = P ωk F X k
k=0 k=0
n−1
 n−1
  n−1
n−1 
   k   k
= P ωk ω −j Xj = P ω k ω −j X j
k=0 j=0 k=0 j=0
n−1
 n−1
   k
= P ω k ω −j X j
Fubini
j=0 k=0
n−1
 n−1
 n−1

  k
= Xj P ω k ω −j = bj X j .
j=0 k=0 j=0
  

018
=bj

Par unicité des coefficients d’un polynôme, on en déduit que :

7897
n−1
  

:164
∀j ∈ {0, .., n − 1} , nrj = bj = P ω k ω −jk .
k=0
  k  7.44
Par hypothèse, pour tout k ∈{0, .., n − 1} , P ω   1 et il existe un entier

4.12

k0 ∈ {0, .., n − 1} tel que P ω k0


= 0. D’après l’inégalité triangulaire, pour tout j ∈
{0, .., n − 1} , on a :
:89.8

n−1
   k  −jk n−1
       k 
|nrj |  P ω  |ω| P ω k  = P ω 
2502

n |rj | = =
k=0 k=0
   k∈{0,..,n−1}\{k } 0
=0 si k=k0
8891


 1 = n − 1 < n ⇒ |rj | < 1.
÷n>0
582:

k∈{0,..,n−1}\{k0 }

Or, pour tout j ∈ {0, .., n − 1}, rj ∈ Z donc rj = 0 ce qui entraine que R = 0. Par
0753

conséquent, on en déduit que X n − 1 divise P.


:211

Commentaires 12 Les deux premières questions sont de niveau élémentaire donc il est
None

attendu rigueur, rapidité et autonomie du candidat sur ces deux questions.


La troisième question est discriminante et nécessite autonomie et initiative de la part du
candidat. Un automatisme que l’on peut attendre d’un candidat à ce concours : utiliser
com:

l’égalité de division euclidienne et l’évaluer en les racines de X n − 1 puis en déduire la


valeur de R à l’aide des questions précédentes.
rvox.
la
scho
univ.
26 Mines-Ponts

1.4 Mines-Ponts
Exercice 13 (Mines-Ponts) Soient u et v deux endomorphismes d’un K-espace vectoriel
de dimension n tels que u + v = IdE et rg (u) + rg (v)  n. Montrer que u et v sont des
projecteurs.

Solution 13 Pour tout x ∈ ker(v), on a :

(u + v)(x) = IdE (x) ⇔ u(x) + v(x) = x ⇔ x = u(x) ∈ Im(u),



=0

ce qui prouve l’inclusion ker(v) ⊂ Im(u). En passant aux dimensions et en utilisant le théorème
du rang, on obtient les majorations suivantes :

dim(ker(v))  dim(Im(u)) = rg(u) ⇔ n − rg(v)  rg(u) ⇔ n  rg(u) + rg(v).

Or, par hypothèse, on a la majoration :

018
rg(u) + rg(v)  n ⇒ rg(u) + rg(v) = n.

7897
Par conséquent, on peut écrire :

:164
dim(ker(v)) = n − rg(u) = rg(v) = dim(Im(u)),

ce qui prouve l’égalité 7.44


ker(v) = Im(u).
4.12

En échangeant u et v (qui jouent des rôles symétriques), on peut affirmer que :


:89.8

ker(u) = Im(v).
2502

On en déduit les implications suivantes :


8891

∀x ∈ E, u(x) ∈ Im(u) = ker(v) ⇒ v(u(x)) = 0 ⇒ v ◦ u = 0,


∀x ∈ E, v(x) ∈ Im(v) = ker(u) ⇒ u(v(x)) = 0 ⇒ u ◦ v = 0.
582:

En composant l’égalité u + v = IdE par u à gauche puis par v à droite, on obtient les égalités :
0753

u2 + u ◦ v = u ⇒ u2 = u et v 
  ◦ u + v 2 = v ⇒ v 2 = v
:211

=0 =0

donc u et v sont bien deux projecteurs.


None

Commentaires 13 Exercice de difficulté standard pour ce concours. En admettant le


com:

résultat, comme u est un projecteur (sur F parallèlement à G) alors v = Id −p est son


projecteur « complémentaire » (sur G parallèlement à F ) donc son image est l’ensemble
rvox.

de ses points fixes d’où l’égalité Im (u) = ker (u − Id) = ker (v) qui est le point clé de la
preuve.
la
scho
univ.
Algèbre linéaire 27

Exercice 14 (Mines-Ponts) Soient K un corps et f : Mn (K) → K non constante telle


que :
2
∀ (A, B) ∈ (Mn (K)) , f (AB) = f (A)f (B).
Montrer que f (A) = 0 ⇔ A n’est pas inversible.

Solution 14 Commençons par déterminer f (In ) et f (0n ).


En choisissant A = B = In , on obtient l’égalité :
f (In ) = (f (In ))2 ⇔ f (In ) ∈ {0, 1} .
Si f (In ) = 0 alors, pour toute matrice A ∈ Mn (K) , on a :
f (A) = f (AIn ) = f (A)f (In ) = f (A).0 = 0
donc f est constante, ce qui est absurde. Par conséquent, on peut affirmer que : f (In ) = 1.
En choisissant A = B = 0n , on obtient l’égalité :
2
f (0n ) = (f (0n )) ⇔ f (0n ) ∈ {0, 1} .

018
Si f (0n ) = 1 alors, pour toute matrice A ∈ Mn (K) , on a :

7897
f (A.0n ) = f (A)f (0n ) ⇔ f (0n ) = f (A)f (0n ) ⇔ 1 = f (A)
donc f est constante, ce qui est absurde. Ainsi, on peut affirmer que f (0n ) = 0.

:164
Démontrons maintenant l’équivalence proposée.
Impplication directe.. Soit A ∈ Mn (K) telle que f (A) = 0. Supposons que A soit inversible
alors on peut affirmer que :
7.44
4.12
   
AA−1 = In ⇒ 1 = f (In ) = f AA−1 = f (A)f A−1 = 0,
  
:89.8

=0

ce qui est absurde donc A est non inversible.


2502

Implication réciproque. Soit r ∈ {1, .., n − 1} . Considérons la matrice


 
0 ··· 0 1 (0)
8891

 .. .. 

 . . 

582:

 .. .. 
 . . 1 
Nr =   ∈ Mn (K)
 . 
0753

 .. 0 
 
 
:211

(0) (0)
dont tous les coefficients sont nuls sauf les coefficients placés sur la « diagonale » des r dernières
None

colonnes. La matrice Nr est nilpotente donc :


com:

n n n
(Nr ) = 0n ⇒ f ((Nr ) ) = f (0n ) ⇔ (f (Nr )) = 0 ⇒ f (Nr ) = 0.
Soit A ∈ Mn (K) non inversible. Elle possède un rang r avec r ∈ {0, .., n − 1} et comme la
rvox.

matrice Nr est aussi de rang r, les matrices A et Nr sont équivalentes c’est-à-dire qu’il existe
deux matrices inversibles P et Q telles que :
la
scho

A = P Nr Q ⇒ f (A) = f (P ) f (Nr )f (Q) = 0.


  
univ.

=0
28 Mines-Ponts

Commentaires 14 Exercice de difficulté standard. Une remarque fondamentale dans cet


exercice est d’observer que l’image d’un produit est le produit des images donc, pour une
matrice A nilpotente, cela entraine que f (A) = f (0) d’où l’intérêt de s’intéresser à la
valeur de f (0) . L’étude des matrices inversibles doit aussi amener le candidat à s’intéres-
ser à la valeur de f (In ) . Un candidat se posant toutes ces questions (ou au moins l’une
d’elles) sera valorisé (surtout s’il parvient à y répondre seul).

Exercice 15 (Mines-Ponts) Soit A ∈ Mn (C) ..


1. Montrer que si A n’est pas une homothétie alors il existe de x ∈ Mn,1 (C) tel que
la famille (x, Ax) est libre.
2. Supposons que Tr (A) = 0. Montrer que A est semblable à une matrice de diagonale
nulle.

Solution 15
1. Soit f l’endomorphisme de Cn canoniquement associé à A.

018
Procédons par l’absurde en supposant que, pour tout vecteur x ∈ Cn , la famille (x, f (x))
est liée. Soit (e1 , .., en ) une base de Cn . Pour tout i ∈ {1, .., n} , on a évidemment ei = 0

7897
et, comme la famille (ei , f (ei )) est liée, on peut affirmer que f (ei ) est colinéaire à ei
donc :

:164
(∗) : ∃λi ∈ C, f (ei ) = λi ei .
En outre, pour tout i ∈ {2, .., n} , comme le vecteur ei − e1 est non nul, f (ei − e1 ) est
colinéaire à ei − e1 donc : 7.44
4.12

(∗∗) : ∃µi ∈ C, f (ei − e1 ) = µi (ei − e1 ) .


:89.8

En combinant (∗) et (∗∗) , pour tout i ∈ {2, .., n} , par linéarité de f, on obtient l’égalité :
2502

f (ei − e1 ) = µi (ei − e1 ) ⇒ f (ei ) − f (e1 ) = µi ei − µi e1


⇔ λ i e i − λ 1 e 1 = µi e i − µ i e 1 .
8891

Comme la famille (ei , e1 ) est libre (car extraite de la base (e1 , .., en )), on obtient les
égalités suivantes :
582:


λi = µi
0753

⇒ λi = λ1 ⇒ ∀i ∈ {1, .., n} , f (ei ) = λ1 ei = λ1 IdE (ei ) .


−λ1 = −µi
:211

Ainsi, les endomorphismes f et λ1 IdE sont égaux sur la base (e1 , .., en ) donc ils sont
égaux c’est-à-dire :
None

f = λ1 IdE ⇒ A = λ1 In ,
ce qui est absurde. Par conséquent, il existe x ∈ Mn,1 (C) tel que la famille (x, M x) est
com:

libre.
2. On procède par récurrence sur n en posant (Hn ) : « toute matrice de Mn (C) de trace
rvox.

nulle est semblable à une matrice de diagonale nulle ».


Initialisation n = 1. Si M = (a) ∈ M1 (C) est de trace nulle i.e a = 0 ⇒ A = 0 donc
la

elle est bien semblable à une matrice de diagonale nulle.


scho

Hérédité. Supposons (Hn ) vraie pour un certain entier n et montrons (Hn+1 ).


Soit A ∈ Mn+1 (C) de trace nulle. On note a l’endomorphisme de Cn+1 canoniquement
univ.

associé à A (i.e. a : x → Ax en écrivant les uplets comme des matrices colonnes).


Algèbre linéaire 29

Premier cas. A n’est pas une homothétie alors, d’après la question 1, il existe un
vecteur x0 ∈ Cn+1 \ {0} tel que la famille (x0 , a (x0 )) est libre. On la complète en une
base B = (x0 , a(x0 ), e3 , .., en+1 ) de Cn+1 et la matrice B de a dans cette base est donnée
par ;  
a(x0 ) a(a(x0 )) a(en+1 )
 
0 ∗ ··· ∗  
1  x0
  a(x0 )
   
B = 0   .. 
 ..   . 
. (∗) 
en+1
0
et B est semblable à A (matrices d’un même endomorphisme dans deux bases différentes)
donc elle est aussi de trace nulle. La matrice C = (bi,j )2i,jn+1 ∈ Mn (C) est une
matrice de trace nulle car

Tr (B) = 0 et Tr (B) = 0 + Tr (C) ⇒ Tr(C) = 0.

018
D’après (Hn ), il existe
 

7897
0 (∗)
 .. 
P1 ∈ GLn (C) telles que P1−1 CP1 = N1 avec N1 =  . .

:164
(∗) 0

7.44
 
1 0
Le calcul matriciel par blocs montre que la matrice P = est inversible d’inverse
0 P1
4.12

 
1 0
Q= −1 car :
:89.8

0 (P1 )
 2   
1 0
2502

1 0
PQ = −1 = = In+1 .
0 P1 (P1 ) 0 In
8891

En outre, toujours d’après le calcul matriciel par blocs, on a l’égalité :


 
582:

0 (∗)
       0 
1 0 0 ∗ 1 0 0 ∗  
0753

P −1 BP = −1 = −1 = .. .
0 P1 ∗ N1 0 P1 ∗ P1 N1 P1  . 
(∗) 0
:211

Par conséquent, la matrice B est semblable à une matrice de diagonale nulle donc la
None

matrice A aussi (car elle est semblable à B).


Deuxième cas. A est une homothétie donc :
com:

∃λ ∈ C, A = λIn ⇒ nλ = Tr (A) = 0 ⇒ λ = 0 ⇒ A = 0n .
rvox.

Ainsi la matrice A est clairement semblable à une matrice de diagonale nulle, ce qui
démontre (Hn+1 ) et achève la récurrence.
la
scho
univ.
30 Mines-Ponts

Commentaires 15 Exercice classique qui peut être traité uniquement avec le cours de
MPSI. Remarquons néanmoins que les outils de MP permettent de répondre naturellement
et simplement à la première question (je laisse les détails au lecteur) : A est trigonalisable
dans Mn (C) , si A admet deux valeurs propres distinctes λ1 et λ2 associées à des vecteurs
propres e1 et e2 alors le vecteur x = e1 + e2 convient, si A admet une unique valeur propre
λ alors Eλ (A) = Mn,1 (C) et x ∈ Mn,1 (C) \Eλ (A) convient.

Exercice 16 (Mines-Ponts) Soient A, B ∈ Mn (C) Montrer que les polynômes caractéris-


tiques de AB et BA sont égaux :
1. Lorsque A est inversible.
2. Dans le cas général.

Solution 16
1. Si la matrice A est inversible alors :
    
det (XI − AB) = det A XA−1 − B = det (A) det XA−1 B

018
χAB (X) =
    
= det XA−1 − B det (A) = det XA−1 − B A

7897
= det (XIn − BA) = χBA (X) .

:164
2. Si A n’est pas inversible, son polynôme caractéristique χA est un polynôme de degré
n  1 donc il possède un nombre fini de racines. Notons S l’ensemble de ces racines.
Pour tout λ ∈ C\S, on a : 7.44
4.12

χA (λ) = 0 ⇔ det (λIn − A) = 0 ⇔ λIn − A ∈ GLn (K) .


:89.8

D’après la question précédente, on peut affirmer que les polynômes caractéristiques de


(A − λIn ) B et B (A − λI) sont identiques c’est-à-dire que :
2502

χ(A−λI)B (X) = χB(A−λIn ) (X) ⇔ det (XIn − B (A − λIn )) = det (XIn − (A − λIn ) B)
8891

Soit z ∈ C. Considérons la fonction


582:

f : λ → det (zIn − B (A − λIn )) − det (zIn − (A − λIn ) B)


0753

est une fonction polynomiale (le déterminant est un polynôme en la matrice) qui admet
une infinité de racines (tous les éléments de C\S) donc elle est nulle sur C, notamment
:211

pour λ = 0, ce qui nous donne l’égalité :


None

∀z ∈ C, f (0) = 0 ⇔ χBA (z) − χBA (z) = 0.

Le polynôme χBA − χAB admet une infinité de racines donc il est nul, ce qui permet de
com:

conclure.
rvox.

Commentaires 16 La première question est une question de cours. La seconde ques-


tion peut également se traiter en utilisant la notion de densité (GLn (C) est dense dans
la
scho

Mn (C) dont il faudra refaire une preuve) et la continuité de l’application A → χA (X)


(ses coefficients sont des polynômes en les coefficients de A). L’exercice est de difficulté
univ.

standard.
Algèbre linéaire 31

Exercice 17 (Mines-Ponts) Soient n ∈ N\ {0, 1} et A ∈ Mn (C) telle que :

∀X ∈ Mn (C), det(A + X) = det (A) + det (X) .

1. Montrer que A est non inversible.


2. Montrer que A est nulle.

Solution 17
1. On choisit X = A dans l’équation vérifiée par A alors on a l’égalité :

det (2A) = det (A) + det (A) ⇔ 2n det (A) = 2 det (A) ⇔ (2n − 2) det (A) = 0

(car A ∈ Mn (R) et le déterminant est n-linéaire par rapport à chaque colonne de A).
Comme n  2, on a 2n  4 > 2 donc 2n − 2 = 0. Ainsi le nombre det (A) vaut 0 donc
A n’est pas inversible.

018
2. Procédons par l’absurde en supposons que A n’est pas nulle et notons r son rang. Comme
A n’est pas inversible, on a r < n et comme An’est pas  nulle, on a r > 0. Par consé-

7897
Ir 0
quent, la matrice A est équivalente à la matrice c’est-à-dire qu’il existe deux
0 0n−r

:164
matrices inversibles P et Q telles que :
 
7.44
I 0
A=P r Q.
0 0n−r
4.12

Considérons la matrice  
0r 0
:89.8

B=P Q
0 In−r
2502

qui est de rang n − r < n (car r > 0) donc elle n’est pas inversible d’où det (B) = 0.
Remarquons alors que la matrice :
8891

A + B = P In Q = P Q
582:

est inversible (comme produit de deux telles matrices) donc det (A + B) = 0. Or, par
hypothèse sur A, on a :
0753

det (A + B) = det (A) + det (B) = 0 + 0 = 0,


:211

ce qui est absurde donc A = 0n .


None

Commentaires 17 La première question est élémentaire. La seconde demande plus de


com:

réflexion. L’utilisation de la réduction des endomorphismes n’est d’aucune utilité. On peut


également songer à construire une matrice X de la façon géométrique : on fixe une famille
rvox.

de colonne (Ci1 , .., Cir ) formant une base des colonnes de A, on la complète en une base
de (Bi )1in des matrices colonnes. On construit la matrice X comme suit : la ie colonne
de X vaut Bi sauf si i ∈ {i1 , .., ir } et dans ce cas, la colonne est nulle. La matrice X
la
scho

est manifestement non inversible et A + X est la matrice des (Bi )1in donc elle est
inversible, ce qui fournit une absurdité.
univ.
32 Mines-Ponts

2
Exercice 18 (Mines-Ponts) Soient (A, B) ∈ (Mn (R)) avec rg (B) = 1.
2
Montrer que det (A + B) det (A − B)  (det (A)) .

Solution 
 18 Comme la matrice B est de rang 1, elle est équivalente à la matrice B  = E1,1 =
1 0
c’est-à-dire qu’il existe deux matrices inversibles P et Q telles que :
0 0n−1

B = P B  Q.

Soit A ∈ Mn (R) et notons A = P −1 AQ−1 . On dispose des égalités suivantes :

A = P A Q ⇒ A ± B = P (A ± B  ) Q ⇒ det (A ± B) = det (P ) det (A ± B  ) det (Q)

d’où la formule :
2 2
(∗) : det (A + B) det (A − B) = (det (P )) det (A + B  ) det (A − B  ) (det (P ))
   
Si on note A = ai,j 1i,jn et B  = bi,j 1i,j alors, pour chaque ε ∈ {−1, 1} , on a l’égalité :

018
 
ε + b1,1 b1,2 ··· b1,n 

7897
 
 b2,1 b2,2 b2,n 
  
det (A + εB ) =  . .. ..  .
 ..

:164
 . . 
 b bn,2 ··· b 
n,1 n,n

En développant de déterminant selon la première colonne, on obtient la formule :


7.44
4.12

n

 
det (A + εB  ) = ε + b1,1 ∆1,1 + bi,1 ∆i,1 ,
:89.8

i=2

où, pour chaque i ∈ {2, .., n} , ∆i,1 le déterminant de la matrice extraite de A +εB  en éliminant
2502

la iε ligne et la première colonne de A + εB  . Autrement dit, pour chaque i ∈ {2, .., n} , ∆i,1
est le déterminant extrait de la matrice A . Or, en développant le déterminant de A selon la
8891

première colonne, on obtient :


582:

n

det (A ) = b1,1 ∆1,1 + bi,1 ∆i,1 ,
0753

i=2

ce qui prouve la formule :


:211

det (A + εB  ) = det (A ) + ε∆1,1 .


None

On en déduit les relations suivantes :

det (A + B  ) det (A − B  ) = (det (A ) + ∆1,1 ) (det (A ) − ∆1,1 )
com:

2 2 2
= (det (A )) − (∆1,1 )  (det (A ))
rvox.

c’est-à-dire que :
2
det (A + B  ) det (A − B  )  (det (A )) .
la
scho

2 2
En multipliant cette inégalité par (det (P )) (det (Q)) (ce qui est licite car ce nombre est posi-
tif ), l’égalité (∗) permet de conclure.
univ.
Algèbre linéaire 33

Commentaires 18 Exercice original (pour ce concours) donné quelques années avant à


Polytechnique et qui s’avère discriminant. Si le candidat n’a pas d’idée pour démarrer,
l’interrogateur appréciera fortement que le candidat prenne l’initiative de vérifier cette
inégalité dans un cas simple, typiquement pour B = E1,1 , voire en ajoutant le cas où A
est triangulaire (même si au final, le cas triangulaire s’avère sans intérêt).
La difficulté essentielle de cet exercice est de se plonger dans les calculs du développement
du déterminant tout en conservant suffisant de hauteur de vue pour repérer l’apparition
du déterminant de A dans les calculs.

Exercice 19 (Mines-Ponts) Soit n  2.


1. Déterminer un groupe multiplicatif de matrices de Mn (C) qui ne soit pas un sous-
groupe de GLn (C).
2. Montrer que tous les éléments d’un tel sous-groupe ont le même rang.

Solution 19

018
1. Pour tout a ∈ C, on considère la matrice M (a) de Mn (C) définie par blocs par :
 

7897
a 01,n
M (a) = .
0n,1 0n−1

:164
Notons G = {M (a) , a ∈ C∗ } que l’on munit du produit matriciel (qui est associatif ).
7.44
Pour tout a ∈ C, la matrice M (a) n’est pas inversible donc G n’est pas inclus dans
GLn (C) .
4.12

Un calcul direct montre que :


:89.8

2
(∗) : ∀ (a, b) ∈ (C∗ ) , M (a) M (b) = M (ab) .
2
Soit (g, h) ∈ G2 , il existe (a, b) ∈ (C∗ ) tel que g = M (a) et h = M (b) . Notons :
2502

 
 1
e = M (1) ∈ G et g = M
8891

∈ G.
a
582:

D’après la formule (∗) , on a les égalités suivantes :


0753

gh = M (a) M (b) = M (ab) ∈ G


hg = M (b) M (a) = M (ba) = M (ab) = gh
:211

donc G est stable par produit matriciel et ce produit est commutatif sur G. On dispose
None

également des relations :

ge = M (a) M (1) = M (a × 1) = M (a) = g


com:

donc e est un élément neutre du produit matriciel. Pour finir, on a :


rvox.

   
 1 1
gg = M (a) M =M a× = M (1) = e
la

a a
scho

donc g  , qui appartient à G, est un inverse de g pour le produit matriciel.


Par conséquent, G est un groupe multiplicatif (et même commutatif ) qui n’est pas inclus
univ.

dans GLn (C) .


34 Mines-Ponts

2. Soient G un sous-groupe multiplicatif de Mn (C) et e son élément neutre. Notons r le


rang de e. Pour tout élément g de G, notons g  l’endomorphisme de Cn canoniquement
associé à g.
Soit g ∈ G alors, par définition de e, on a :

g = eg ⇒ (∗) : g  = e ◦ g  .

En outre, comme G est un groupe multiplicatif, il existe h ∈ G tel que :

e = gh ⇒ (∗∗) : e = g  ◦ h .

Soit x ∈ Im (g  ) alors :

∃y ∈ Cn , x = g  (y) = (e ◦ g  ) (y) = e (g  (y)) ∈ Im (e ) ,

ce qui prouve l’inclusion Im (g  ) ⊂ Im (e ) . Démontrons l’inclusion réciproque.


Soit x ∈ Im (e ) alors :

∃y ∈ Cn , x = e (y) = (g  ◦ h ) (y) = g  (h (y)) ∈ Im (g  ) ,

018
7897
ce qui prouve l’inclusion Im (e ) ⊂ Im (g  ) d’où l’égalité ensembliste :

Im (g  ) = Im (e ) ⇒ dim (Im (g  )) = dim (Im (e ))

:164
⇔ rg (g  ) = rg (e ) ⇔ rg (g) = rg (e) .
7.44
Ainsi, tous les éléments de G ont même rang.
4.12

Commentaires 19 Exercice déjà posé aux concours X-ENS tant aux écrits qu’aux oraux.
:89.8

La première question teste la compréhension de la notion de groupe du candidat en s’af-


franchissant des exemples classiques des sous-groupes multiplicatifs de GLn (K) .
2502

La seconde question est une question classique sur les rangs d’endomorphismes (rg (u ◦ v) 
rg (u) et rg (u ◦ v)  rg (v)) mais les candidats sont généralement déroutés car
 il ne pense
8891


pas que tout élément g de G se factorise par tout élément h de G car g = g ◦ h−1 ◦ h
et que g ◦ h−1 appartient à G (de par sa structure de groupe). Ceci évite de considérer
582:

l’élément neutre comme dans la preuve proposée ci-dessus.


0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Chapitre 2

Réduction des endomorphismes et


des matrices

018
2.1 CCINP

7897
Exercice 20 (CCINP) Soit A ∈ Mn (R) vérifiant A3 = A + In .

:164
1. Montrer A que est diagonalisable dans Mn (C) .
2. Montrer que X 3 − X − 1 admet une seule racine réelle et strictement positive.
7.44
3. En déduire que det (A) > 0.
4.12

Solution 20 1. Le polynôme P = X 3 − X − 1 annule A. Montrons que les racines de P


:89.8

sont simples. Supposons que z soit une racine double de P alors on a les équivalences :
  3
2502

P (z) = 0 z − z − 1 = 0 (1) 1
⇔ ⇒ z = ±√ .
P  (z) = 0 3z 2 − 1 = 0 (2) (2) 3
8891

Or, pour cette valeur de z, on a z 3 − z − 1 = 0. Ainsi, A possède un polynôme annulateur


582:

scindé à racines simples dans C [X] donc A est diagonalisable dans Mn (C) .
2. La fonction f : x → x3 − x − 1 a pour dérivée f  : x → 3x2 − 1 donc son tableau de
0753

variation est :
√ √
:211

x −∞ −1/ 3 1/ 3 +∞
f  (x) +  √  − +
None

f −1/ 3 < 0 +∞
f (x)    √  
com:

−∞ f 1/ 3 < 0
 √ 
rvox.

La fonction ne s’annule pas sur −∞, 1/ 3 . Elle est continue et strictement croissante
 √   √ 
sur 1/ 3, +∞ donc elle réalise une bijection de 1/ 3, +∞ sur
 √    √     √  
la

f 1/ 3, +∞ = f 1/ 3 , +∞ . Puisque 0 ∈ f 1/ 3 , +∞ , l’équation f (x) = 0


scho

 √ 
admet une unique solution sur 1/ 3, +∞
3. Le polynôme P admet une unique racine réelle r et deux racines complexes non réelles
univ.

conjuguées c et c (c’est un polynôme à coefficients réels). Notons respectivement u, v, w


36 CCINP

la dimension de dimr (A) , dimc (A) , dimc (A) . En utilisant le calcul matriciel par blocs,
il existe une matrice Q ∈ GLn (C) telle que

Tr (A) = Tr (diag (rIu , cIv , cIw )) = ru + cv + cw
A = Q diag (rIu , cIv , cIw ) Q−1 ⇒ .
det (A) = det (diag (rIu , cIv , cIw )) = ru cv cw

Comme A ∈ Mn (R) , on a Tr (A) ∈ R ⇔ cv + cw ∈ R. Soit (a, b) ∈ R2 tel que c = a + ib


avec b = 0 (car c ∈ C\R) alors :
c∈R
/
cv + cw = a (v + w) + ib (v − w) ∈ R ⇒ b (v − w) = 0 ⇔ v = w
⇒b=0
v 2v
⇒ det (A) = ru cv cv = ru (cc) = ru |c| >0

car c = 0 donc |c| > 0 et r > 0.

Commentaires 20 Exercice classique de réduction intervenant régulièrement dans les


différents concours traités par cet ouvrage. Son maître mot est le critère de réduction
par les polynômes annulateurs. Néanmoins, il présente une difficulté par rapport à ses

018
versions classiques ; le polynôme annulateur X 3 − X − 1 n’admet pas de racines évidentes

7897
ou aisément calculables. Il faut uniquement revenir à la définition des racines simples ou
bien, comme à la question 2, montrer que P n’admet qu’une seule racine réelle donc il

:164
admet deux autres racines complexes non réelles conjuguées (puisque c’est un polynôme à
coefficients réels de degré 3).
7.44
Cet exercice est bien adapté au public CCINP et il couvre plusieurs chapitres de première
et deuxième année.
4.12
:89.8

Exercice 21 (CCINP) Soient n ∈ N∗ et A ∈ Mn (C). On suppose que Tr (A) = 0. On


définit l’application
2502


Mn (C) → Mn (C)
f: .
M → Tr (A) M − Tr (M ) A
8891

1. Montrer que f est un endomorphisme de Mn (C) .


582:

2. Déterminer le noyau et l’image de f.


0753

3. Établir que f est diagonalisable.

Solution 21
:211

1. La linéarité de f est immédiate (par linéarité de Tr et de λ → λA et de X → λX. En


None

outre, si M ∈ Mn (C) , f (M ) ∈ Mn (C) donc f est bien un endomorphisme de Mn (C) .


2. Soit M ∈ ker (f ) alors on a :
com:

Tr (M )
f (M ) = 0 ⇔ Tr (A) M = Tr (M ) A ⇒ M= A ∈ Vect (A) ,
rvox.

÷ Tr(A)=0 Tr (A)

ce qui prouve l’inclusion ker (f ) ⊂ Vect (A) . Puisque f (A) = 0, on en déduit que
la

A ∈ ker (f ) donc Vect (A) ⊂ ker (f ) (car ker (f ) est un espace vectoriel) d’où l’égalité
scho

ensembliste ker (f ) = Vect (A) . Remarquons ensuite que :


univ.

Tr
∀M ∈ Mn (C) , Tr (f (M )) = Tr (A) Tr (M ) − Tr (M ) Tr (A) = 0
linéaire
Réduction des endomorphismes et des matrices 37

donc Im (f ) ⊂ ker (Tr) . Or Im (Tr) = K (car pour tout λ ∈ K, Tr (diag (λ, 0, ..., 0)) = λ),
le théorème du rang montre que
dim (Mn (C)) = dim (ker (Tr)) + dim (Im (Tr)) ⇔ dim (ker (Tr)) = n2 − 1
dim (Mn (C)) = dim (ker (f )) + dim (Im (f )) ⇔ dim (Im (f )) = n2 − 1
donc on peut affirmer que Im (f ) = ker (Tr) .
3. Comme E0 (f ) = ker (f ) = Vect (A) = 0, on en déduit que 0 est valeur propre de f et
dim (E0 (f )) = 1. En outre, pour tout M ∈ ker (Tr) , on a f (M ) = Tr (A) M donc Tr (A)
est valeur propre de et on peut écrire :
 
ker (Tr) ⊂ ETr(A) (f ) ⇒ dim ETr(A) (f )  dim (ker (Tr)) = n2 − 1
 
⇒ dim (E0 (f )) + dim ETr(A) (f )  n2 .
Or, on a les égalités suivantes :
 
dim (E0 (f )) + dim ETr(A) (f )  dim (Mn (C)) = n2 ⇒
 
dim (E0 (f )) + dim ETr(A) (f ) = dim (Mn (C)) ,

018
ce qui prouve que f est diagonalisable.

7897
Commentaires 21 Exercice relativement simple. La troisième question peut se traiter

:164
sans recourir à la question 2 en utilisant les polynômes annulateurs (le polynôme X 2 −
Tr (A) X = X (X − Tr (A)) annule f et il est scindé à racines simples donc f est dia-
7.44
gonalisable). Pour la plupart des étudiants, la deuxième question sera la plus difficile car
4.12
elle exige de faire deux remarques fondamentales : tout élément du noyau est colinéaire à
A (c’est-à-dire interpréter correctement l’appartenance au noyau) et remarquer que tout
:89.8

élément de l’image est de trace nulle. Avec une petite aide de l’interrogateur, le candidat
pourra trouver la solution. Néanmoins, l’exercice étant simple, l’interrogateur sera plus
exigeant sur les automatismes et la connaissance du cours.
2502
8891

Exercice 22 (CCINP) Soit E un espace vectoriel de dimension finie et u ∈ L(E). Montrer


l’équivalence des trois propositions suivantes :
582:

1. E = ker (u) ⊕ Im (u).


 
0753

A (0)
2. Il existe une base de E dans laquelle la matrice de u est de la forme ,
(0) (0)
avec A inversible.
:211

3. L’endomorphisme u annule un polynôme de la forme XQ(X), où Q est un polynôme


None

n’ayant pas la racine 0.

Solution 22 (1) ⇒ (2) : Soit B1 une base de Im (u) et B2 une base de ker (u) alors B = B1 ∪ B2
com:

est une base de Im (u) ⊕ ker (u) = E. La matrice de u dans cette base est :
   
rvox.

M at u|Im(u) , B1 (0)
M at (u, B) = .
(0) (0)
la
scho

car Im (u) est stable par u et, pour tout x ∈ ker (u) , on a u (x)
 = 0.Puisque Im (u) est stable
par u, u|Im(u) est un endomorphsime de Im (u) . Soit x ∈ ker u|Im(u) alors x ∈ Im (u) donc :
univ.

 
u|Im(u) (x) = 0 ⇔ u (x) = 0 ⇔ x ∈ ker (u) ⇒ x ∈ ker (u) ∩ Im (u) = {0} .
38 CCINP

Par conséquent, u|Im(u) est un endomorphisme


  injectif en dimension finie donc c’est un iso-
morphisme ce qui prouve que M at  u|Im(u) , B1 est inversible.
A (0)
(2) ⇒ (3) Notons B la matrice . Comme cette matrice est diagonale par blocs,
(0) (0)
on a  k 
∗ k A (0)
∀k ∈ N , B =
(0) (0)
 
I (0)
(la forme n’est plus vraie pour k = 0 car B = I =
0
). Soit χA le polynôme
(0) (0)
caractéristique de A alors χA (0) = 0 (car A est inversible donc 0 n’est pas valeur propre de A).
n
On l’écrit sous la forme χA = ak X k (avec n ∈ N∗ ). Posons
k=0

n
 n

Q = χA (X) = ak X k ∈ K [X] et P = XQ (X) = ak X k+1 ∈ K [X]
k=0 k=0

018
alors on a les égalités suivantes
 

7897
n
 n

Cayley Ak+1 (0)
P (A) = A0 = 0 et P (B) = ak B k+1 = ak
Hamilton (0) (0)

:164
k=0 k=0
 n

  
 ak Ak+1 (0)  P (A) (0)
=  k=0
= (0) 7.44 (0)
= 0.
(0) (0)
4.12

Ainsi, le polynôme P (X) = XQ (X) annule A, donc u, et 0 n’est pas racine de Q (X) .
:89.8

(3) ⇒ (1) Puisque X et Q sont premiers entre eux, le lemme des noyaux prouve l’égalité
2502

(S) : E = ker (0) = ker ((XQ) (u)) = ker (u) ⊕ ker (Q (u))
N
8891


Posons Q = ak X k avec a0 = Q (0) = 0. Soit x ∈ ker (Q (u)) alors on a les équivalences :
k=0
582:

N
 N

0753

Q (u) (x) = 0⇔ ak uk (x) = 0 ⇔ a0 x = − ak uk (x)


k=0 k=1
 
:211

N

1
⇔ x=u − ak uk−1 (x) ∈ Im (u) ,
a0
None

k=1

ce qui prouve l’inclusion ker (Q (u)) ⊂ Im (u) . Comme on a l’égalité :


com:

th du
dim (ker (Q (u))) = dim (E) − dim (ker (u)) = dim (Im (u)) ,
rvox.

(S) rang

on en déduit que ker (Q (u)) = Im (u) ce qui permet de conclure grâce à l’égalité (S) .
la
scho
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 39

Commentaires 22 Il s’agit d’un exercice très discriminant en pratique car il exige une
bonne maitrise des notions fondamentales du cours d’algèbre linéaire et des polynômes
annulateurs. Pour ces étudiants, l’exercice est tout à fait accessible durant la phase de
préparation. Pour les autres, la phase d’interaction avec l’interrogateur sera fondamentale.
Celui-ci essaiera de raccrocher le candidat grâce à l’invocation d’un théorème du cours
d’algèbre linéaire ou des polynômes annulateur. Si le candidat parvient à répondre à l’une
d’elles, il sera probablement en mesure de répondre à la question associée, sinon il ne
gagnera qu’un nombre infime de points sur ce sujet.

Exercice 23 (CCINP) On pose M = (mi,j )1i,jn ∈ Mn (R) définie par : si j = i + 1,


mi,j = 1, sinon, mi,j = 0.
1. Montrer que M est nilpotente. M est-elle diagonalisable ?
2. Montrer que M est semblable à 2M .
3. Soit une matrice A ∈ Mn (R), semblable à la matrice 2A. Montrer que A est nilpo-
tente.

018
Solution 23

7897
1. Comme la matrice XIn − M est triangulaire de coefficients diagonaux X, on peut écrire :

:164
χM = det (XIn − M ) = X n .

7.44
D’après le théorème de Cayley-Hamilton, on a χM (M ) = 0 ⇔ M n = 0 donc M est
nilpotente et Sp (M ) = {0} . Si M est diagonalisable, il existe P ∈ GLn (R) tel que
4.12

M = P diag (0, ..., 0) P −1 = P 0P −1 = 0,


:89.8

ce qui est absurde donc M n’est pas diagonalisable.*


2502

2. Soit B = (e1 , ..., en ) la base canonique de Rn et u l’endomorphisme de Rn tel que


M at (u, B) = M alors on a les égalités :
8891

u (e1 ) = 0 et ∀i ∈ {2, ..., n} , u (ei ) = ei−1 .


582:

Notons :
0753

∀i ∈ {1, ..., n} , εi = 2i ei .
La famille B  = (εi )1in est une base de Rn et on a les égalités :
:211
None

u (ε1 ) = 0 et ∀i ∈ {2, ..., n} , u (εi ) = 2i u (ei ) = 2i ei−1 = 2εi .

Par conséquent, on obtient l’égalité M at (u, B  ) = 2M. Si P désigne la matrice de passage


com:

de la base B à la base B  , on a M = P (2M ) P −1 donc M et 2M sont semblables.


3. Comme A est semblable à 2A, on a χA = χ2A . Or, un calcul direct nous donne les
rvox.

égalités :
  
la

X
scho

χ2A (X) = det (XIn − 2A) = det 2 In − A


2
   
univ.

X X
= 2n det In − A = 2n χA .
2 2
40 CCINP

 
X
Par conséquent, on en déduit que χA (X) = 2n χA . Comme χA (X) est un poly-
2
nôme unitaire de degré n, il existe des réels (ak )0kn avec an = 1 tels que :
n
   n
 n

k n X ak
χA (X) = ak X ⇒ χA (X) = 2 χA ⇔ ak X k = 2n Xk
2 2k
k=0 k=0 k=0
⇔ ∀k ∈ {0, .., n} , ak = 2n−k ak (par unicité des coefficients)
⇒ ∀k ∈ {0, .., n − 1} , ak = 0 (car 2n−k > 1) ⇒ χA (X) = an X n = X n .

D’après le théorème de Cayley-Hamilton, on a l’égalité χA (A) = 0 ⇔ An = 0, ce qui


permet de conclure.

Commentaires 23 Bon exercice pour le concours CCINP. Sa difficulté est standard et


ses questions sont de niveaux variés dont il est discriminant. La première question est une
application directe du cours.
La deuxième question est la plus difficile pour une fraction notable des candidats car elle

018
nécessite une bonne compréhension de la notion de similitude (point de vue matriciel et

7897
endomorphisme).
La troisième question peut être traitée comme suit (je laisse les détails au lecteur) : A est
trigonalisable dans Mn (C) et si λ est valeur propre de A alors 2λ est valeur propre  de

:164

2A donc de A (car elles sont semblables). Une récurrence immédiate montre que 2k λ k∈N
est une suite constituée de valeurs propres de A. Comme cet ensemble est fini, λ vaut 0
(sinon le module de la suite tend vers +∞) donc 0 est son unique valeur propre dans C
7.44
4.12
d’où A est nilpotente (cf. le raisonnement de la question 1).
:89.8

Exercice 24 (CCINP) Soient A et B dans Mn (C) à spectres disjoints.


2502

1. Montrer que χA (B) est inversible.


2. Soit X dans Mn (C) telle que AX = XB.
8891

Montrer, pour P dans C [X] , l’égalité P (A)X = XP (B).


3. Montrer que si AX = XB alors X = 0, puis que, pour toute M de Mn (C) , il existe
582:

X dans Mn (C) telle que AX − XB = M.


0753

Solution 24

:211


1. χA est scindé dans C [X] et χA (X) = (X − λ) donc on a les formules :
λ∈Sp(A)
None

 mλ
χA (B) = (B − λIn ) ⇒
com:

λ∈Sp(A)
 mλ
 mλ
det (χA (B)) = (det (B − λIn )) = (χB (λ)) = 0
rvox.

(∗)
λ∈Sp(A) λ∈Sp(A)
la

(∗) par multiplicativité du déterminant


scho

(∗∗) si λ ∈ Sp (A) alors λ ∈/ Sp (B) (car Sp (A) ∩ Sp (B) = ∅) donc λ n’est pas racine de
χB .
univ.

Ainsi, la matrice χA (B) est inversible (puisque son déterminant est non nul).
Réduction des endomorphismes et des matrices 41

2. Prouvons par récurrence sur k ∈ N que Ak X = XB k . Pour k = 0, on a l’égalité :

A0 X = In X = X = XIn = XB

donc l’initialisation est vérifiée. Pour l’héridité, supposons la propriété vérifiée pour un
certain entier k alors on peut écrire :
   
Ak+1 X = A Ak X = A XAk = (AX) B k = (XB) B = XB k+1 ,

ce qui démontre la propriété au rang k + 1 et achève la récurrence. Ainsi, pour tout


N
P = ak X k ∈ C [X] (ce X est l’indéterminée, pas le X de Mn (C) de l’énoncé !) on
k=0
obtient les égalités suivantes :
 N
 N N
  
k k
P (A) X = ak A X= ak A X = ak XB k
k=0 k=0 k=0
 N



018
= X ak B k = XP (B) .

7897
k=0

3. Soit X ∈ Mn (C) vérifiant l’égalité AX = XB. Comme χA ∈ C [X], χA (A) = 0 (théo-

:164
rème de Cayley-Hamilton) et χA (B) est une matrice inversible, alors en utilisant la
question précédente avec P = χA , on obtient ;
7.44
q1 −1
χA (A) X = XχA (B) ⇔ 0n = XχA (B) ⇒ 0n (χA (B)) = X ⇔ X = 0n .
4.12

×χA (B)−1
:89.8

L’application f : X ∈ Mn (C) → AX − XB ∈ Mn (C) est un endomorphisme de Mn (C)


(qui est de dimension finie) et f est injective car on a les équivalences suivantes :
2502

X ∈ ker (f ) ⇔ AX = XB ⇒ X = 0 ⇒ ker (f ) = {0} .


8891

Ainsi, on peut affirmer que f est un automorphisme donc f est une bijection c’est-à-dire :
582:

∀M ∈ Mn (C) , ∃X ∈ Mn (C) , f (X) = M.


0753

Commentaires 24 Exercice nécessitant des connaissances solides sur le cours de réduc-


:211

tion et chacune des questions est relativement simple (si on a ces connaissances). Il s’avère
en pratique très discriminant et c’est un bon exercice de révision.
None

La première question étant probablement la plus discriminante (même si elle n’est pas
compliquée en soit, il faut penser à scinder le polynôme caractéristique et à connaitre une
des définitions fondamentales des valeurs propres). Pour la seconde question, il faut voir
com:

la relation AX = XB comme une relation dynamique (la multiplication par A à gauche


revient à multiplier par B à droite) c’est-à-dire qu’il faut l’itérer. Dans ce cas, la réponse
rvox.

apparait rapidement. La troisième question nécessite de prendre de la hauteur et d’inter-


préter l’existence ainsi que l’unicité en terme de bijection. Pour les candidats faisant ce
la
scho

lien, la réponse arrive rapidement.


univ.
42 CCINP

Exercice 25 (CCINP) Soient f un endomorphisme de E, espace vectoriel de dimension


n, admettant n valeurs propres distinctes et g un endomorphisme de E tel que f ◦ g = g ◦ f .
1. Montrer que tout vecteur propre de f est vecteur propre de g.
2. Montrer que f et g sont diagonalisables dans une même base de vecteurs propres.
3. Montrer qu’il existe un unique polynôme P de degré au plus égal à n − 1 vérifiant
g = P (f ) .

Solution 25
1. f possède n valeurs propres distinctes et n = dim (E) donc f est diagonalisable et

∀λ ∈ Sp (f ) , dim (Eλ (f )) = 1.

(chaque espace propre est de dimension au moins 1, leur somme vaut donc au moins n
et ne peut dépasser dim (E) = n donc chaque espace est de dimension 1).
Soit x un vecteur propre de f, alors x = 0E et il existe λ ∈ K tel que f (x) = λx. En
particulier, x forme une base de Eλ (f ) et on a :

018
(f ◦ g) (x) = (g ◦ f ) (x) ⇔ f (g (x)) = g (f (x)) = g (λx) = λg (x)

7897
⇒ g (x) ∈ Eλ (f ) = Vect (x) ⇔ ∃µ ∈ K, g (x) = µx

:164
donc x est aussi vecteur propre de g.
2. Puisque f est diagonalisable, il existe une base B de E formée de vecteurs propres pour
7.44
f donc, d’après la question précédente, de vecteurs propres pour g. Par conséquent, g est
diagonalisable et B est une base de vecteurs propres pour f et g.
4.12

3. Soit B une base commune de diagonalisation de f et g, (λ1 , ..., λn ) les n valeurs propres
:89.8

distinctes de g et (µ1 , ..., µn ) les n valeurs propres (pas nécessairement distinctes) de g


alors on a :
2502

M at (f, B) = diag (λ1 , ..., λn ) , M at (g, B) = diag (µ1 , ..., µn )


⇒ ∀P ∈ Kn−1 [X] , g = P (f ) ⇔ M at (g, B) = P (M at (f, B))
8891

⇔ diag (µ1 , ..., µn ) = diag (P (λ1 ) , ..., P (λ/n )) ⇔ ∀i ∈ {1, ..., n} , P (λi ) = µi
582:

Un tel polynôme existe et il est même unique. En effet, l’application


0753

T : P ∈ Kn−1 [X] → (P (λ1 ) , ..., P (λn )) ∈ Kn


:211

est linéaire, on dispose de l’égalité ker (f ) = 0 (un polynôme du noyau possède n racines
distinctes en étant de degré < n) et dim (Kn−1 [X]) = n = dim (Kn ) donc T est un
None

isomorphisme d’où :

∀ (µi )1in ∈ Kn , ∃!P ∈ Kn−1 [X] , T (P ) = (µi )1in


com:

(le fameux polynôme interpolateur de Lagrange).


rvox.

Commentaires 25 Exercice très classique manipulant des liens fondamentaux entre com-
la
scho

mutation et réduction donc il intervient dans de nombreux concours, d’où l’importance de


travailler ce sujet. Il est discriminant pour CCINP tout en étant progressif.
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 43

Exercice 26 (CCINP) Soit A la matrice de M2n+1 (R) dont l’endomorphisme canonique-


ment a vérifie : a (e1 ) = e1 + e2n+1 et ∀i ∈ [[2, 2n + 1]], a (ei ) = ei−1 + ei .
1. Déterminer le polynôme caractéristique de A.
2. Montrer que A est inversible.
3. Ecrire A−1 sous la forme d’un polynôme en A.
2n
  

4. Déterminer les valeurs propres complexes de A. Calculer cos .
i=0
2n + 1

Solution 26
1. Commençons par expliciter le déterminant associé puis on le développe selon la première
colonne (en notant I = I2n+1 ).
 
X − 1 −1 0 ··· 0 

 .. 
 0 X − 1 −1 · · · . 


018
 .. . .. . .. 
χA (X) = det (XI − A) =  . 0 0 


7897
 .. .. 
 0 ··· . . −1 

 −1 0 ··· 0 X − 12n+1

:164
 
X − 1 −1 0 ··· 0 


 0 X − 1 −1 · · · 7.44
.. 
. 

 .. . . 
4.12

= (X − 1)  . 0 .. .. 0 

 .. .. 
:89.8

 0 ··· . . −1 

 −1 0 ··· 0 X − 12n
 
2502

 −1 0 ··· 0 

 .. 
X − 1 −1 (0) . 
8891

2n+1+1 
+ (−1) (−1)  
 . .. . ..
 0 
582:

 (0) X − 1 −1 2n
0753

Ces deux déterminants étant triangulaires, ils valent le produit de leurs coefficients dia-
gonaux ce qui nous donne l’égalité suivante :
:211

2n+1 2n+3 2n 2n+1


χA (X) = (X − 1) + (−1) (−1) = (X − 1) − 1.
None

2n+1
2. Comme det (−A) = χA (0) = (−1) − 1 = −1 − 1 = −2 = 0, la matrice −A est
com:

inversible donc A est aussi inversible.


3. D’après le théorème de Caley-Hamilton, χA annule A et, en développant χA avec la
rvox.

formule du binôme de Newton, on obtient :


la

2n+1
 2n+1
scho

2n+1−k
χA (A) = 02n+1 ⇔ k Ak (−1) − I = 0.
k=0
univ.

2n+1
On observe que le terme d’indice k = 0 de cette somme vaut (−1) I = −I. En
44 CCINP

utilisant la relation de Chasles, on peut écrire :


2n+
 2n

2n+1 2n+1−k  2n+1
 2n−p
k Ak (−1) = 2I ⇔ p+1 Ap+1 (−1) = 2I
p=k−1
k=1 p=0
 2n
 2n
1  2n+1 p 2n−p 1  2n+1 p 2n−p
⇔A A (−1) = I ⇒ A−1 = A (−1) .
2 p=0 p+1 ×A−1 2 p=0 p+1

4. Soit z ∈ C alors z est valeur propre de A si et seulement si z est racine de χA si et


seulement si
   
2n+1 2πik 2πik
(z − 1) = 1 ⇔ ∃k ∈ {0, ..., 2n} , z − 1 = exp ⇔ z = 1 + exp
2n + 1 2n + 1
   
2πik
⇒ Sp (A) = 1 + exp , k ∈ {0, ..., 2n}
2n + 1
e
(d’après la description des racines (2n + 1) de l’unité). Comme χA est un polynôme
unitaire de degré 2n + 1 et qu’il possède 2n + 1 racines distinctes, on a également :

018
2n 
   
2πik
χA (X) = X − 1 + exp

7897
2n + 1
k=0

:164
Pour la seconde formule demandée, on utilise les formules d’Euler :
2n   2n      
7.44
kπ 1 ikπ ikπ
cos = exp + exp −
2n + 1 2 2n + 1 2n + 1
k=0 k=0
4.12

2n 2n      
1 ikπ 2kπi
= exp − 1 + exp
:89.8

2 2n + 1 2n + 1
k=0 k=0
2n   2n  
2n  
1  ikπ  2kπi
2502

= exp − (−1) − 1 + exp


22n+1 2n + 1 2n + 1
k=0 k=0 k=0
 
8891

2n
1 iπ  2n+1
= exp − k (−1) χ (0)
22n+1 2n + 1  A 
582:

k=0
=−2 (cf. q2.)
  n
1 iπ2n (2n + 1) exp (−πin) (−1)
0753

= exp − 2= = 2n .
22n+1 2 (2n + 1) 22n 2
:211

Commentaires 26 Exercice de difficulté standard. Seul le calcul du produit de la question


4 demande un peu d’autonomie et d’initiative.
None
com:

Exercice 27 (CCINP) Soit f un endomorphisme d’un C-espace vectoriel E de dimension


finie.
rvox.

1. On suppose que f est diagonalisable.  


Montrer que f 2 est diagonalisable et que ker (f ) = ker f 2 .
la

On s’intéresse désormais à la réciproque.


scho

2. On note λ1 , .., λp les valeurs


  propres deux à deux distinctes de f .
2

Montrer que X − λ1 · · · X − λp est un polynôme annulateur de f.


2 2
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 45

3. On suppose que f 2 est diagonalisable et que f est un automorphisme.


Montrer que f est diagonalisable.
 
4. On suppose que f 2 est diagonalisable et que ker (f ) = ker f 2 .
Montrer que f est diagonalisable.

Solution 27

1. Puisque f est diagonalisable, il existe une base B = (e1 , ..., en ) telle que la matrice A
de f dans la base B soit diagonale alors la matrice de f 2 dans la base B est A2 qui est
diagonale donc f 2 est diagonalisable. Soit x ∈ E. Si x ∈ ker (f ) alors f (x) = 0E donc :

f 2 (x) = f (f (x)) = f (0E ) = 0E


   
d’où x ∈ ker f 2 , ce qui prouve l’inclusion ker (f ) ⊂ ker f 2 . Soit x ∈ E, on note
 
x1
 .. 
X =  .  la matrice de x dans la base B (i.e. sa matrice des coordonnées de x dans
xn

018
la base B) et on note A = diag (λ1 , ..., λn ) On suppose que

7897
   
x1 0
 2  2 
2  .   .. 

:164
x ∈ 2 2 .
ker f ⇔ f (x) = 0E ⇔ A X = 0 ⇔ diag λ1 , ..., λn  .  =  . 
xn 0
  
λ21 x1
0
 7.44
 ..   .. 
4.12
2
⇔  .  =  .  ⇔ ∀k ∈ {1, ..., n} , λk xk = 0
λ2n xn 0
:89.8

⇔ ∀k ∈ {1, ..., n} , λ2k = 0 ou xk = 0 ⇔ ∀k ∈ {1, ..., n} , λk = 0 ou xk = 0


2502

⇔ ∀k ∈ {1, ..., n} , λk xk = 0 ⇔ AX = 0 ⇔ f (x) = 0E ,


   
8891

ce qui prouve l’inclusion réciproque ker f 2 ⊂ ker (f ) d’où l’égalité ker (f ) = ker f 2 .
2. Comme f 2 est diagonalisable et ses valeurs propres sont λ1 , ..., λp , il existe une base B
582:

telle que la matrice de f 2 dans la base B est la matrice


 
0753

D = diag λ1 Ir1 , ..., λp Irp


:211

où, pour chaque k ∈ {1, ..., p} , rk désigne la dimension de l’espace propre de f 2 associé à
la valeur propre λk . Le polynôme P = (X − λ1 ) · · · (X − λp ) annule D puisque, D étant
None

diagonale, on a :
   
com:

P (D) = diag P (λ1 ) Ir1 , ..., P (λp ) Irp = diag 0r1 , ...0rp = 0n

car λ1 , ..., λp sont racines de P. Si A désigne la matrice de f dans la base B, A2 est la


rvox.

matrice de f 2 dans cette base c’est-à-dire que A2 = D. On en déduit que :


la

 
P A2 = P (D) = 0n
scho

     
c’est-à-dire que le polynôme P X 2 = X 2 − λ1 · · · X 2 − λp annule A donc il annule
univ.

f.
46 CCINP

2
3. Pour tout k ∈ {1, ..., p} , il existe un nombre complexe δ k tel que (δ k ) = λk (tout
complexe admet des racines carrées). D’après la question précédente, le polynôme
n
 n   
n
   2
Q (X) = X 2 − λk = X 2 − (δ k ) = (X − δ k ) (X + δ k )
k=1 k=1 k=1

annule f et il est manifestement scindé. Prouvons qu’il est à racines simples. Soient
2 2
(ε, ε ) ∈ {−1, 1} et (k, k  ) ∈ {1, ..., n} tels que :
2 2
εδ k = ε δ k ⇒ (εδ k ) = (ε δ k ) ⇔ λk = λk ⇒ k = k 

(car les racines λ1 , ..., λp sont supposés deux à deux distincts) donc εδ k = ε δ k . Comme
λk est non nul (puisque f est un automorphisme, 0 n’est pas valeur propre de f ou bien
p
 r
puisque que 0 = det (f ) = (λk ) k ), on est assuré que δ k est non nul (car δ 2k = λk = 0),
k=1
on peut diviser par δ k l’égalité εδ k = ε δ k donc ε = ε .
Ainsi, le polynôme Q est scindé à racines simples et annule f donc f est diagonalisable.

018
4. Si f est un automorphisme alors f est diagonalisable d’après la question précédente. Si

7897
f n’est pas un automorphisme alors 0 est valeur propre de f. On peut toujours supposé
que λ1 = 0. D’après la question 2, le polynôme

:164
n
 p

 2
 2
 
Q (X) = X − λk = X X 2 − λk
k=1 i=2 7.44
4.12

annule f et λ2 , ..., λp sont des valeurs propres de f non nulles et deux à deux distinctes.
2
Pour tout k ∈ {2, ..., p} , il existe un nombre complexe δ k tel que (δ k ) = λk (tout
:89.8

complexe admet des racines carrées). On peut alors écrire :


2502

n

Q (X) = X 2 (X − δ k ) (X + δ k ) .
8891

k=2

Les polynômes X 2 , (X − δ k )2kp , (X + δ k )2kp sont deux à deux premiers entre eux
582:

(puisqu’ils sont tous scindés et sans racine commune). D’après le lemme des noyaux, on
a l’égalité suivante :
0753

p
 2

ker (Q (f )) = ker f (ker (f − δ k IdE ) ⊕ ker (f + δ k IdE )) .
:211

k=2
None

Comme Q  annule
 f, on a Q (f ) = 0L(E) donc ker (Q (f )) = E. En outre, par hypothèse,
on a ker f = ker (f ) donc
2
com:

p

E = ker (f ) (ker (f − δ k IdE ) ⊕ ker (f + δ k IdE )) .
rvox.

k=2
la

Ainsi, E est somme directe des espaces propres de f donc f est diagonalisable.
scho
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 47

Commentaires 27 Exercice classique de nombreux concours et qui sera très discriminant


à CCINP. Il requiert une bonne maitrise des méthodes polynomiales du cours de réduc-
tion (polynôme annulateur, lemme des noyaux, etc), y compris à la première question. Il
s’agit d’un très bon exerice pour tester sa compréhension autour de ce thème. Néanmoins,
je vous le déconseille en première étape si vous n’avez pas suffisamment consolider vos
connaissances sur le chapitre réduction.

 
A 0n
Exercice 28 (CCINP) Soit A ∈ Mn (R) et B = ∈ M2n (R) .
A A
1. Soit P un polynôme quelconque. Donner la matrice par blocs de B 2 puis de P (B).
2. On suppose que B est diagonalisable.
(a) Démontrer qu’il existe un polynôme unitaire P scindé à racines simples tel que
P (A) = 0 et AP  (A) = 0.
(b) Prouver que P  (A) est inversible. En déduire A.

018
Solution 28

7897
1. À l’aide du calcul matriciel par blocs, on obtient les égalités suivantes :

:164
 2   3 
A 0n A 03
B2 = , B 3
= .
2A2 A2 3A3 A3
7.44
 
4.12

Ak 0n
On peut conjecturer que B k = pour tout entier k. Démontrons ceci par
kAk Ak
:89.8

récurrence sur k. Pour k = 0, on a l’égalité :


 0   
2502

A 0n In 0n
= = I2n = B 0
0A0 A0 0n In
8891

 
Ak 0n
Supposons que B = k
pour un certain entier k alors, par le produit matriciel
kAk Ak
582:

par blocs, on a :
0753

  k   
A 0n A 0n Ak+1 0n
B k+1 = BB k = k k = k+1
A A kA A A + kAk+1 Ak+1
:211

 
Ak+1 0n
= ,
(k + 1) Ak+1 Ak+1
None

ce qui démontre l’hérédité et achève la récurrence.


com:

N
Soit P (X) = ak X k ∈ R [X] alors on dispose de l’égalité suivante :
rvox.

k=0
 n


la

k
ak A 0n
scho

N N    
  Ak 0n  k=0 
P (B) = k
ak B = ak 
=  .
kAk Ak n n
 
univ.

k=0 k=0  ka Ak a k Ak 
k
k=0 k=0
48 CCINP

N
 N

On remarque alors que P  (X) = kak X k−1 donc XP  (X) = kak X k , ce qui permet
k=0 k=0
d’écrire :  
P (A) 0n
P (B) = .
AP  (A) P (A)
2.
(a) Comme B est diagonalisable, il existe un polynôme P scindé à racines simples annu-
lant B (quitte à diviser P par son coefficient dominant, on peut le supposer unitaire)
c’est-à-dire :
  
P (A) 0n P (A) = 0n
P (B) = 02n ⇔ = 02n ⇔ .
AP  (A) P (A) AP  (A) = 0n

(b) Comme P annule A, on en déduit que les valeurs propres de A (dans C) sont incluses
dans les racines (dans C) de P. Le polynôme P  est scindé dans C [X] donc il s’écrit
s
m
P = C (X − rk ) k où C ∈ C∗ , r1 , ..., rs sont deux à deux distincts et mk ∈ N∗ .

018
k=1
Remarquons qu’aucune racine rk de P  n’est racine de P (sinon rk serait une racine

7897
double de P , ce qui est absurde car P est scindé à racines simples). Ainsi, aucune
racine de P  n’est valeur propre de A c’est-à-dire, par définition des valeurs propres,

:164
pour tout k ∈ {1, .., s} , la matrice A − rk I est inversible. En particulier, la matrice
 s
P  (A) = C
m
7.44
(A − rk In ) k est inversible (comme produit de telles matrices).
4.12
k=1
−1
En multipliant à droite l’égalité AP  (A) = 0n par (P  (A)) , on obtient l’égalité
A = 0n .
:89.8
2502

Commentaires 28 Exercice classique de nombreux concours. Cette version est de diffi-


culté et de progressivité tout à fait adaptée au concours CCINP et elle permet de s’entrainer
8891

convenablement autour de la thématique des polynômes annulateurs, du calcul matriciel


par blocs et de la réduction.
582:

Exercice 29 (CCINP) Soient E = C 0 ([0, +∞[ , R) (ensemble des fonctions continues de


0753

[0, +∞[ dans R) et l’application u définie sur E par :


:211

x
1
∀f ∈ E, ∀x ∈ R∗+ , u(f )(x) = f (t) dt et u(f )(0) = f (0).
None

x
0
com:

1. Soit f ∈ E. Montrer que u(f ) est continue sur [0, +∞[.


2. Montrer que u est un endomorphisme de E.
rvox.

3. Prouver que u est injective.


4. u est-elle surjective ?
la
scho

5. Expliciter les valeurs propres de u (penser à utiliser une équation différentielle).


univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 49

Solution 29
1. Soit f ∈ E alors f est continue sur [0, +∞[ donc elle admet une primitive F sur [0, +∞[
(qui est continue sur [0, +∞[ puisque dérivable sur cet intervalle). Pour tout x ∈ R∗ , on
peut écrire :
1 x F (x) − F (0)
u (f ) (x) = [F ]0 =
x x
donc la fonction f est dérivable, donc continue, sur ]0, +∞[ comme quotient de deux
telles fonctions dont le dénominateur ne s’annule pas sur cet intervalle. En outre, par
définition de la dérivabilité de F en 0, on a :
F (x) − F (0)
lim u (f ) (x) = lim = F  (0) = f (0) = u (f ) (0) ,
x→0 x→0 x−0
ce qui assure la continuité de u (f ) en 0 donc sur [0, +∞[ .
2. Pour tout f ∈ E, on a u (f ) ∈ E d’après la question précédente. En outre, pour tout
(f, g) ∈ E 2 et tout (λ, µ) ∈ R2 , on a :
x x x
1 1 1

018
u (λf + µg) : x → (λf + µg) = λ f +µ g
x x x

7897
0 0 0
= λu (f ) + µu (g)

:164
donc u est linéaire, ce qui prouve que u un endomorphisme de E.
3. Soit f ∈ E alors, avec les notations introduites à la réponse de la question 1, on a :
7.44
f ∈ ker (u) ⇔ u (f ) = 0
4.12

 
F (x) − F (0)
∀x > 0, = 0 ∀x > 0, F (x) = F (0)
⇔ ⇔ .
:89.8

x f (0) = 0
f (0) = 0
2502

Autrement dit, la fonction F est constante sur ]0, +∞[ donc sur [0, +∞[ (par continuité
de F sur [0, +∞[) donc sa dérivée F  = f est nulle sur [0, +∞[ . Ceci prouve l’injectivité
8891

de u.
4. D’après l’argumentaire de la réponse à la question 1, pour tout f ∈ E, la fonction u (f )
582:

est dérivable sur ]0, +∞[. La fonction g : x → |x − 1| est continue sur [0, +∞[ , donc elle
appartient à E, mais elle n’est pas dérivable sur ]0, +∞[ (précisément en 1). Ainsi, il
0753

n’existe aucune fonction f ∈ E telle que u (f ) = g c’est-à-dire que u n’est pas surjective.
5. On procède par analyse-synthèse (on n’est pas assuré de l’existence de valeurs propres à
:211

priori).
Analyse. Supposons que λ ∈ R soit une valeur propre de u alors, il existe un vecteur
None

f ∈ E\ {0} tel que u (f ) = λf.


Premier cas λ = 0. On a u (f ) = 0 donc f ∈ ker (f ) = {0} (d’après la question
com:

précédente), ce qui est absurde donc 0 n’est pas valeur propre de f.


Deuxième cas λ = 0. D’après l’argumentaire de la réponse à la question 1, comme
1
rvox.

f ∈ E, la fonction u (f ) est dérivable sur ]0, +∞[ et comme λ = 0, la fonction u (f ) = f


λ
est aussi dérivable sur ]0, +∞[ . En utilisant les notations introduites à la réponse de la
la

question 1, on a :
scho

 
F (x) − F (0)
∀x > 0, = λf ⇔ ∀x > 0, F (x) = F (0) + λxf (x)
univ.

u (f ) = λf ⇔ x
f (0) = λf (0) λ = 1 ou (λ = 1 et f (0) = 0)
50 CCINP

En dérivant la première équation, on obtient l’équation différentielle

∀x > 0, F  (x) = λf (x) + λxf  (x) ⇔ f (x) = λf (x) + λxf  (x)


 
λ−1 λ−1
⇔ f  (x) + f (x) = 0 ⇔ ∃C ∈ R, f (x) = C exp − ln (x)
λx λ
⇔ ∃C ∈ R, f (x) = Cx−1+1/λ .

Or, la fonction f est continue en 0 donc



 ±∞ si − 1 + 1/λ < 0
f (0) = lim+ f (x) = lim+ Cx−1+1/λ ⇔ f (0) = C si − 1 + 1/λ = 0 ,
x→0 x→0 
0 si − 1 + 1/λ > 0

ce qui impose la condition :


1
−1 + 1/λ  0 ⇔  1 ⇔ λ ∈ ]0, 1] .
λ

018
Synthèse. Soit λ ∈ ]0, 1]. On considère la fonction fλ : x → x−1+1/λ qui est continue
sur [0, +∞[ (car −1 + 1/λ  0) et non identiquement nulle c’est-à-dire qu’elle appartient

7897
à E\ {0} . On dispose alors de l’égalité suivante :

:164
x  t=x
1 1 t1/λ
∀x > 0, u (fλ ) (x) = t−1+1/λ dt = = λx−1+1/λ = λfλ (x) .
x
0
x 1/λ t=0 7.44
4.12

En outre, pour x = 0, on a l’égalité :



:89.8

0 si − 1 + 1/λ > 0
u (fλ ) (0) =
1 si − 1 + 1/λ = 0

2502

λ×0 si − 1 + 1/λ > 0


= = λfλ (0)
λ × 1 si − 1 + 1/λ = 0 (car λ = 1)
8891

Ainsi, λ est valeur propre de u et on a établi les égalités suivantes :


582:

 
Sp (u) = ]0, 1] et ∀λ ∈ Sp (u) , Eλ (u) = Vect x → x−1+1/λ .
0753
:211

Commentaires 29 Bon exercice de révision sur l’algèbre linéaire en dimension infinie


et les éléments propres d’un endomorphisme. Sa difficulté est raisonnable et il s’agit d’un
None

incontournable des révisions. La thématique est tout à fait classique. Le point clé de l’exer-
x
cice est de reconnaitre que x → f une primitive de f (ceci doit être un automatisme
com:

0
au concours). Comme d’habitude, la dernière question étant l’étude des éléments propres
rvox.

d’un endomorphisme en dimension infinie sera sélective car elle nécessite au recours au
raisonnement par analyse-synthèse et à une bonne compréhension de la notion d’éléments
la

propres.
scho
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 51

 
5 3
Exercice 30 (CCINP) Soit A = .
1 3
1. Diagonaliser A.
2. Soit M ∈ Mn (C) telle que M 2 + M = A.
Montrer que Sp(M ) ⊂ {1, 2, −2, −3} et que M est diagonalisable.
3. Résoudre M 2 + M = A.
Solution 30
1. Déterminons le polynôme caractéristique de A.
 
X − 5 −3 
χA (X) = det (XI2 − A) = 
−1 X − 3
= (X − 5) (X − 3) − 3 = X 2 − 8X + 12
Son discriminant vaut ∆ = 42 donc ses racines sont 6 et 2 donc χA est scindé à racines
simples. Ainsi, A est diagonalisable et on a les égalités :

018
Sp (A) = {6, 2}
   

7897
3 3 1
E2 (A) = ker (A − 2I2 ) = ker = Vect
1 1 (∗) −1
   

:164
−1 3 3
E6 (A) = ker (A − 6I2 ) = ker = Vect
1 −3 (∗∗) 1
7.44
(∗) car C1 = C2 donc, si u désigne l’endomorphisme dont la matrice dans la base cano-
nique (e1 , e2 ) de R2 est A − 2I, on a les équivalences suivantes :
4.12

u (e1 ) = u (e2 ) ⇔ u (e1 − e2 ) = 0 ⇔ e1 − e2 ∈ ker (u)


:89.8

 
1
⇔ ∈ ker (A − 2I2 )
−1
2502

et dim (ker (A − 2I2 )) = m2 (multiplicité de 2 dans χA ) puisque A est diagonalisable.


8891

(∗∗) car 3C1 + C2 = 0 puis onprocèdecomme en  (∗) .


1 3 2 0
On considère la matrice P = et D = donc A = P DP −1 .
582:

−1 1 0 6
2. Comme χA = (X − 2) (X − 6) annule A et que M 2 + M = A, on peut écrire :
0753

χA (A) = 02 ⇔ (A − 2I2 ) (A − 6I2 ) = 02


 2  
:211

⇔ M + M − 2I2 M 2 + M − 6I2 = 02
  
donc le polynôme P = X 2 + X − 2 X 2 + X − 6 annule M. Ainsi, les valeurs propres
None

de M sont incluses dans les racines de P c’est-à-dire dans l’union de l’ensemble des
racines de X 2 + X − 2 (qui est l’ensemble {1, −2}) et de l’ensemble des racines de
com:

X 2 + X − 6 (qui est l’ensemble {2, −3}) d’où l’inclusion souhaitée. En outre, on en


déduit que le polynôme P est scindé à racines simples dans R [X] (il est de degré 4 et
rvox.

possède 4 racines réelles) et il annule M donc M est diagonalisable.


3. Avec les notations introduites à la question 1, on a A = P DP −1 . Soit M ∈ M2 (R) alors
la

il existe M  ∈ M2 (R) telle que M = P M  P −1 (il suffit de poser M  = P −1 M P ) donc :


scho

 2
M 2 + M = A ⇔ P M  P −1 + P M  P −1 = P DP −1
univ.

2
⇔ P (M  ) P −1 + P M  P −1 = P DP −1
52 CCINP

En multipliant cette égalite par P −1 à gauche et P à droite, on obtient l’égalité :


2
(∗) : (M  ) + M  = D.
On remarque alors que M  commute avec D puisque l’on a :
 
2 3 2
M  D = M  (M  ) + M  = (M  ) + (M  )
 
2
= (M  ) + M  M  = DM  .
 
a b
En posant M  = , on obtient les équivalences suivantes :
c d
     
a b 2 0 2 0 a b
M  D = DM  ⇔ =
c d 0 6 0 6 c d
     
2a 6b 2a 2b 6b = 2b b=0
⇔ = ⇔ ⇔
2c 6d 6c 6d 2c = 6c c=0
donc M  est diagonale. Ainsi, l’équation (∗) devient l’équation suivante :

018
 2      2   
a 0 a 0 2 0 a +a 0 2 0

7897
+ = ⇔ =
0 d 0 d 0 6 0 d2 + d 0 6
 2  2 
a +a=2 a +a−2=0 a ∈ {1, −2}

:164
⇔ ⇔ ⇔
d2 + d = 6 d2 + d − 6 = 0 d ∈ {2, −3}
7.44
Réciproquement, si M = P diag (a, d) P −1 avec a ∈ {1, −2} et d ∈ {2, 3} , on a :
   
4.12

M 2 + M = P diag a2 , b2 P −1 + P diag (a, b) P −1 = P diag a2 + a, d2 + d P −1


= P diag (2, 6) P −1 = A.
:89.8

Par conséquent, les matrices vérifiant (∗) sont exactement les matrices
2502

M = P diag (a, b) P −1 , a ∈ {1, −2} , b ∈ {2, −3} .


8891

Commentaires 30 La thématique abordée dans cet exercice est extrêmement classique


(la résolution d’équations polynomiales à inconnue matricielle, l’exemple le plus célèbre
582:

étant X 2 = A). Traditionnellement, la troisième question sera discriminante. Pour cette


question, le paradigme à connaitre par coeur est au moins d’essayer de chercher des ma-
0753

trices solutions M de la même forme réduite que A c’est-à-dire de la forme M = P ∆P −1


où A = P DP −1 avec D diagonale (par blocs de la forme λI),.et ∆ également diagonale
:211

par blocs (chaque bloc étant de la taille de la dimension de l’espace propre associé de A).
Ceci permet de trouver les solutions « évidentes » de l’équation M 2 + M = A. Pour les
None

plus aguerris, la justification résulte de la commutation de M et A donc de D et ∆ d’où


le caractère diagonale par blocs semblables à celui de D.
com:

Exercice 31 (CCINP) Soit E un espace vectoriel de dimension n.


rvox.

1. (a) Soient u et v deux endomorphismes de E tel que u ◦ v − v ◦ u = u.


la

Montrer que pour tout k appartenant à N, uk ◦ v − v ◦ uk = kuk .


scho

(b) On pose φ : f ∈ L (E) → f ◦ v − v ◦ f.


φ est-il linéaire ? φ est-il un endomorphisme de L (E) ?
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 53

(c) En déduire que u est nilpotent et que un = 0.


2. (a) On suppose u nilpotente d’indice n, c’est-à dire que un = 0 et un−1 = 0.
Montrer qu’il existe une base e = (e1 , e2 , . . . , en ) telle que :
 
0 1 0 ··· 0
 .. .. .
0 0
 . . .. 

M ate (u) =  ... . . . . . . . . . 0 .
 
 
. .. 
 .. . 0 1
0 ··· ··· 0 0

(b) Montrer qu’il existe un α tel que la base e trigonalise v avec la forme triangulaire
supérieure (α, α + 1, . . . , α + n − 1)

Solution 31
1. (a) On procède par récurrence en posant, pour tout entier k,

018
Hk : « uk ◦ v − v ◦ uk = kuk ».

7897
Initialisation k = 0. Comme u0 = Id, on a l’égalité :

:164
u0 ◦ v − v ◦ u0 = v − v = 0 = 0u0

donc (H0 ) est vraie. 7.44


Hérédité. Supposons (Hk ) vraie pour un certain entier k alors, comme on a :
4.12

u ◦ v = u + v ◦ u et uk ◦ v = kuk + v ◦ uk
:89.8

et que u est linéaire, on obtient l’égalité :


2502

uk+1 ◦ v− = uk ◦ (u ◦ v) = uk ◦ (u + v ◦ u)
   
8891

= uk+1 + uk ◦ v ◦ u = uk+1 + kuk + v ◦ uk ◦ u


= uk+1 + kuk+1 + v ◦ uk+1 = (k + 1) uk+1 + v ◦ uk+1
582:

donc (Hk+1 ) est vraie, ce qui achève la récurrence.


0753

2
(b) Pour tout (f, g) ∈ (L (E)) et tout (λ, µ) ∈ K2 , comme f, g et v sont linéaires, on a :
:211

φ (λf + µg) = (λf + µg) ◦ v − v ◦ (λf + µg)


= λf ◦ v + µg ◦ v − (λv ◦ f + µv ◦ g)
None

= λ (f ◦ v − v ◦ f ) + µ (g ◦ v − v ◦ g)
com:

= λφ (f ) + µφ (g)

donc φ est linéaire. Pour tout f ∈ L (E) , φ (f ) est un endomorphisme de E (comme


rvox.

la somme et la composée d’endomorphismes de E).


(c) On procède par l’absurde en supposant que uk = 0 pour tout entier k. 
la

D’après la question 1.a, on peut affirmer que, pour tout entier k, φ uk = kuk c’est-
scho

à-dire que uk est un vecteur propre de φ associée à la valeur propre k. Ainsi, φ


admet une infinité de valeurs propres distinctes (tous les entiers naturels k), ce qui
univ.

est absurde car φ est un endomorphisme en dimension finie.


54 CCINP

Par conséquent, il existe un entier k0 tel que uk0 = 0 c’est-à-dire que u est nilpotente.
Il est immédiat que k0  1 (car u0 = IdE = 0).
Le polynôme P = X k0 annule u donc u est trigonalisable et
Sp (u) ⊂ {racines de P } = {0} (car k0  1).
Or, on a les équivalences suivantes :
  k
det uk0 = det (0) ⇔ (det (u)) 0 = 0 ⇔ det (u) = 0
(car K est un corps). On en déduit que u = u−0 IdE n’est pas bijectif donc 0 est valeur
propre de u c’est-à-dire que Sp (u) = {0} . Puisque u est trigonalisable, il existe une
base B de E telle que mat (u, B) soit triangulaire et tous ses coefficients diagonaux
sont nuls (car il s’agit des valeurs propres de u) donc χu = χmat(u,B) = X n . D’après
le théorème de Cayley-Hamilton, χu annule u c’est-à-dire :
χu (u) = 0 ⇔ un = 0.

2. (a) Comme un−1 = 0, il existe x0 ∈ E tel que un−1 (x0 ) = 0. Montrons que la famille
uk (x0 ) 0kn−1 est libre. Soit (λk )0kn−1 ∈ Kn tel que :

018
7897
(∗) : λ0 x0 + λ1 x0 + · · · + λn−1 un−1 (x0 ) = 0.
En composant par un−1 cette égalité, par linéarité de un−1 et du fait que us = 0 si

:164
s  n, on obtient l’égalité
λ0 un−1 (x0 ) = 0 ⇒
un−1 (x0 )=0
7.44
λ0 = 0.
4.12

Supposons qu’il existe un entier q ∈ {1, ..., n − 1} tel que λ0 = · · · = λq−1 = 0 alors
l’égalité (∗) devient l’égalité :
:89.8

λq uq (x0 ) + · · · + λn−1 un−1 (x0 ) = 0.


2502

En composant cette égalité par un−1−q (licite car n − 1 − q ∈ N), , par linéarité de
un−1−q et du fait que us = 0 si s  n, on obtient l’égalité
8891

λq un−1 (x0 ) = 0 ⇒ λq = 0.
un−1 (x0 )=0
582:

Ainsi, on vient
 de montrer (par récurrence) que λ0 = · · · = λn−1 = 0 c’est-à-dire que
0753

la famille uk (x0 ) 0kn−1 est libre. Or, cette famille est de cardinal
n = dim (E) donc il s’agit d’une base de E. Comme, pour tout k ∈ {0, ..., n − 2} , on
:211

a les relations suivantes :


   
None

u uk (x0 ) = uk+1 (x0 ) et u un−1 (x0 ) = un (x0 ) = 0 (x0 ) = 0,


 
on peut affirmer que la matrice de u dans la base un−1 (x0 ) , un−2 (x0 ) , ..., u (x0 ) , x0
com:

est
un−1 (x0 ) un−2 (x0 ) · · · x
  0
rvox.

0 1 0 ··· 0
..  un−1 (x0 )
 .. ..
0 0 . . . un−2 (x0 )
la


 .. . . .. ..  ..
scho

. . . . 0 .
 
. .  u (x 0)
 .. .. 0 1
univ.

x0
0 ··· ··· 0 0
Réduction des endomorphismes et des matrices 55

(b) On conserve les notations de la question précédente. En évaluant l’égalité


u ◦ v − v ◦ u = u en un−1 (x0 ) , on obtient l’égalité :
     
u v un−1 (x0 ) − v(un (x0 )) = un (x0 ) ⇔ u v un−1 (x0 ) = 0
     
=0 =0
   
⇔ v un−1 (x0 ) ∈ ker (u) = Vect un−1 (x0 )
(∗)

(∗) : La matrice M ate (u) est de rang n − 1 (la première colonne est nulle et les
n − 1 colonnes suivantes sont libres car elles sont extraites de la base canonique de
Mn,1 (K)) donc, d’après le théorème du rang, dim (ker (u)) = n − rg (u) = 1. Comme
un−1 (x0 ) est non nul et appartient à ker (u) (car u un−1 (x0 ) = un (x0 ) = 0 (x0 ) =
0) qui est de dimension 1, il forme une base de ker (u) .
Autrement dit, il existe α ∈ K tel que :
 
v un−1 (x0 ) = αun−1 (x0 ) .

Plus généralement, pour k ∈ {1, ..., n − 1} , en évaluant l’égalité uk ◦ v − v ◦ uk = kuk

018
en un−1−k (x0 ), on obtient l’égalité :
    

7897
uk v un−1−k (x0 ) − v un−1 (x0 ) = kun−1 (x0 )
  
⇔ uk v un−1−k (x0 ) − αun−1 (x0 ) = kun−1 (x0 )

:164
   
⇔ uk v un−1−k (x0 ) − (α + k) un−1−k (x0 ) = 0
   
⇔ v un−1−k (x0 ) − (α + k) un−1−k (x0 ) ∈ ker uk 7.44
 
= Vect un−1 (x0 ) , ..., un−k (x0 )
4.12

(∗)
k

:89.8

 
⇔ ∃ (µi )1ik ∈ Kk , v un−1−k (x0 ) = (α + k) un−1−k (x0 ) + µi un−i (x0 )
i=1
2502

(∗) en effet, on a
8891

 
  1 (0)
 k
 k 0k J  .. 
M ate u = (M ate (u)) = avec J =  . .
582:

0n−k 0n−k
(0) 1
0753

   
La matrice M ate uk est de rang n−k. La famille ui (x0 ) n−kin−1 est de cardinal
k, elle est libre et appartiennent à son noyau qui est de dimension k donc il s’agit
:211


d’une base de ker uk .
Ainsi, la matrice de v dans la base e est de la forme :
None

un−1 (x0 ) un−2 (x0 ) · · · x


0
com:

 un−1 (x0 )
α (∗)
  un−2 (x0 )
 α + 1  ..
rvox.

 . ..  .
 
u (x0 )
la

(0) α+n−1
x0
scho

donc e trigonalise v avec la forme triangulaire supérieure (α, α + 1, . . . , α + n − 1).


univ.
56 CCINP

Commentaires 31 Chaque question de ce sujet, sauf 1.b, s’avère très discriminante car
elle autonomie et initiative du candidat ainsi qu’une solide connaissance de son cours
d’algèbre linéaire et de réduction.

Exercice 32 (CCINP) Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie et u un endo-


morphisme de E vérifiant u3 = u.
1. Montrer que u est diagonalisable et discuter le nombre p de ses valeurs propres que
l’on notera λ1 , ..., λp .
2. On note Ei le sous-espace associé à la valeur propre λi . Montrer qu’un sous-espace
F est stable par u si et seulement s’il est somme directe de sous-espaces vectoriels
des Ei .

Solution 32
1. Le polynôme P = X 3 − X = X (X − 1) (X + 1) est scindé à racines simples et annule u
donc u est diagonalisable. En outre, on dispose de l’inclusion suivante :

018
Sp (u) ⊂ {racines de P } = {−1, 0, 1}

7897
donc u admet au moins une valeur propre (puisque u est diagonalisable) et au plus 3

:164
valeurs propres c’est-à-dire 1  p  3.
2. Implication réciproque. Soit, pour tout k ∈ {1, .., p} , Fk un sous-espace vectoriel
p
7.44
de Ek et F = Fk . Montrons que F est stable par u. Pour tout x ∈ F, il existe
4.12

k=1
p

:89.8

(x1 , .., xp ) ∈ E1 × · · · × Ep tel que x = xk . Pour tout k ∈ {1, .., p} , u (xk ) = λk xk


k=1
(puisque xk ∈ Ek = Eλk (u)) donc, par linéarité de u, on a :
2502

p
 p
 p

8891

u (x) = u (xk ) = λk x k ∈ Fk = F
k=1 k=1 k=1
582:

(puisque xk ∈ Fk et que Fk est un espace vectoriel, λk xk ∈ Fk ). donc F est stable par u.


0753

Implication directe. Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par u alors u|F (la
:211

restriction de u à F ) est un endomorphisme de F. Comme u est diagonalisable alors u|F


est également diagonalisable c’est-à-dire que F est la somme directe des espaces propres
None

de u|F . Or, chaque espace propre de u|F associé à la valeur


 propre λ est un sous-espace
vectoriel de l’espace propre de u associé à λ (si x ∈ Eλ u|F alors x = 0, x ∈ F ⊂ E et
u (x) = u|F (x) = λx) donc F est la somme directe de sous-espaces vectoriels des Ei .
com:
rvox.

Commentaires 32 Cet exercice caractérise les sous-espaces stables par un endomor-


phisme diagonalisable dans un cas particulier. La première question est une application
la

directe du cours. La seconde question requiert une connaissance solide du cours de réduc-
scho

tion et s’avère disciminante. Il s’agit d’un bon exercice de préparation.


univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 57

 
1 1 1
Exercice 33 (CCINP) Soit A = 0 0 1 dans M3 (C) .
0 −1 0
1. Diagonaliser A.
2. En déduire eA .
Solution 33
1. Déterminons le polynôme caractéristique de A.
 
X − 1 −1 −1  
  Développement X −1
χA (X) = det (XI3 − A) =  0  
X −1 = (X − 1) 
 0 selon C1 1 X
1 X
 2 
= (X − 1) X + 1 = (X − 1) (X + i) (X − i) .

Comme χA est scindé à racines simples, A est diagonalisable et on a l’égalité :

Sp (A) = {racines de χA } = {1, i, −i} .

018
En outre, chaque espace propre de A est de dimension 1 (puisque A est diagonalisable,

7897
pour chaque valeur propre λ de A, la dimension de l’espace propre associé à λ est égale
à la multiplicité de λ comme racine de χA ). Déterminons une base de chacun de ces

:164
espaces propres :
   
0 1 1 1 7.44
E1 (A) = ker (A − I3 ) = ker 0 −1 1  = Vect 0 = Vect (ε1 )
4.12

0 −1 −1 (∗) 0
   
1−i 1 1 1
:89.8

Ei (A) = ker (A − iI3 ) = ker  0 −i 1  = Vect  i  = Vect (ε2 )


0 −1 −i (∗∗) −1
2502

   
1+i 1 1 1
E−i (A) = ker (A + iI3 ) = ker  0 i 1 = Vect  −i  = Vect (ε3 )
8891

0 −1 i (∗∗∗) −1
582:

Notons C1 , C2 , C3 les colonnes des matrices considérées ci-dessous.


(∗) car C1 = 0. En passant à l’endomorphisme u dont la matrice dans la base canonique
0753

(e1 , e2 , e3 ) de C3 est A − I3 , on a :

u (e1 ) = 0 ⇔ e1 ∈ ker (u) ⇔ ε1 ∈ ker (A)


:211

(∗∗) car C1 + iC2 − C3 = 0. En passant à l’endomorphisme u dont la matrice dans la


None

base canonique (e1 , e2 , e3 ) de C3 est A − iI3 , on a :


com:

u (e1 ) + iu (e2 ) − u (e3 ) = 0 ⇔ e1 + ie2 − e3 ∈ ker (u) ⇔ ε2 ∈ ker (A − iI3 )

(∗ ∗ ∗) car C1 − iC2 − C3 = 0. En passant à l’endomorphisme u dont la matrice dans la


rvox.

base canonique (e1 , e2 , e3 ) de C3 est A + iI3 , on a :


la

u (e1 ) − iu (e2 ) − u (e3 ) = 0 ⇔ e1 − ie2 − e3 ∈ ker (u) ⇔ ε3 ∈ ker (A + iI3 )


scho

   
1 1 1 1 0 0
univ.

On note alors P = 0 i −i  alors A = P 0 i 0  P −1 .


0 −1 −1 0 0 −i
58 CCINP

2. D’après la définition de l’exponentielle de matrice et d’après la question précédente, on


a:
+∞ +∞
 +∞ 
 A n  P (diag (1, i, −i))
n −1
P  n
eA = = =P diag (1n , in , (−i) ) P −1
n=0
n! n=0
n! n=0
 +∞ +∞ n  +∞

 1  i (−i)
n
 
= P diag , , P −1 = P diag e, ei , e−i P −1 .
n=0
n! n=0 n! n=0 n!

Il nous resteà inverser


 la matrice
 P. Je procède via les systèmes linéaires.
x a
Soient X = y  et Y =  b  tels que :
z c


 x=a+c L1 ← L1 + L3
 
 ib c
 x+y+z =a 
 y=− − L2 ← L2 − iL3
PX = Y ⇔ iy − iz = b ⇒ 2 2
 
 ib c
−y − z = c 
 z = −y − c =
 −

018
 2 2
   

7897
1 0 1 1 0 1
 i 1  i 1
0 − −  0 − − 

:164
⇔ X=  2 2  −1  2 2 .
Y ⇒ P =  
 i 1  i 1
0 − 0 −
2 2 2 2 7.44
4.12

On effectue alors les produits matriciels consécutifs


 
e ei e−i
:89.8

 i −i 
P diag e, e , e = 0 iei −ie−i  ⇒
0 −ei −e−i
2502

  −i  
e − ei ei + e−i
 e i e − 
8891

 2 2  
    
 e i
+ e −i
e −i
− e i  e sin (1) e − cos (1)
0 i  
582:

A
e = 2 2  = 0 cos (1) sin (1) 
 
  i   0 − sin (1) cos (1)
 −i i −i 
0753

0 i e − e e + e 
2 2
:211

eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ


car, d’après les formules d’Euler, on a : cos (θ) = et sin (θ) = .
None

2 2i

Commentaires 33 Exercice classique et de difficulté standard. Il nécessite uniquement


com:

d’être rigoureux et efficace dans les calculs sous peine de commettre de multiples erreurs.
La seconde question peut se traiter en déterminant la division euclidienne de X n par le
rvox.

polynôme caractéristique χA de A (qui annule A). Pour cela, il faut écrire l’égalité de
division euclidienne X n = χA (X) Qn (X) + Rn (X) avec deg (R) < 3, l’évaluer en les
la

racines de χA , ce qui amène à un système de trois équations à trois inconnues. Une fois
scho

n
résolu, R (X) est connu donc An = Rn (A) = α +βin +γ (−i) . On réinjecte cette formule
dans la définition de eA , ce qui amène à calculer la série exponentielle en 1, i et −i puis
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 59

à conclure. Dans cet exercice, cette méthode est aussi longue que la méthode de réduction
en général mais dans cet exercice, la réduction est déjà effectuée à la question 1 donc il
faut privilégié la réduction pour ne pas perdre trop de temps.

 
1 a ··· a
 1 0 ··· 0 
 
Exercice 34 (CCINP) Soit a ∈ R, n  3 et Ma =  .. .. ..  ∈ Mn (R).
 . . . 
1 0 ··· 0
1. Déterminer le rang de Ma . Donner une valeur propre évidente. Quelle est la dimen-
sion de son espace propre associé ?
2. Soit M ∈ Mn (C). On note λ1 , . . . , λn ∈ C ses valeurs propres comptées avec leur
n
  n
multiplicité. Exprimer λi et λ2i en fonction de M .
i=1 i=1
3. Donner une condition nécessaire et suffisante sur a pour que Ma soit diagonalisable.

018
Solution 34

7897
1. Rang. Si a = 0, la matrice Ma est de rang 1 (sa première colonne est non nulle, toutes

:164
les autres sont nulles). Si a = 0, la matrice Ma est de rang 2 (la première colonne est non
nulle, la deuxième n’est pas colinéaire à la première, toutes les autres sont colinéaires à
la deuxième colonne). 7.44
Valeur propre. Comme n  3 > rg (Ma ) , on peut affirmer que la matrice
4.12

Ma = Ma − 0In n’est pas inversible donc 0 est valeur propre de Ma et on a l’égalité :


:89.8


n − 1 si a = 0
dim (E0 (Ma )) = dim (ker (Ma )) = n − rg (Ma ) = .
n − 2 si a =
 0
2502

(∗)

(∗) : d’après le théorème du rang.


8891

2. La matrice M est trigonalisable dans Mn (C) puisque son polynôme caractéristique an-
nule A (théorème de Cayley-Hamilton) et qu’il est scindé dans C [X] (théorème de
582:

d’Alembert-Gauss puisqu’il est de degré n > 0). Ainsi, il existe une matrice inversible
0753

P ∈ Mn (C) telle que


 
λ1 (∗)
:211

 ..  −1
(∗) : M = P  . P
(0) λn
None

où λ1 , ..., λn sont les valeurs propresde M (comptées


 avec multiplicité). Comme la trace
com:

est invariante par conjuguaison (Tr P BP −1 = Tr (B)), on obtient l’égalité :


 
rvox.

λ1 (∗) n
 ..  
Tr (M ) = Tr  .  = λi .
la
scho

(0) λn i=1

En évalant au carrée l’égalité (∗) et comme le carré d’une matrice triangulaire T est
univ.

triangulaire dont les coefficients diagonaux sont les coefficients diagonaux de T élevés au
60 CCINP

carré, on obtient les égalités suivantes :


 2  2 
λ1 (∗) (λ1 ) (∗)
 ..  −1  ..  −1
M2 = P  .  P =P  . P
2
(0) λn (0) (λn )
 2 
(λ1 ) (∗) n
 2  ..   2
⇒ Tr M = Tr  .  = (λi ) .
2 i=1
(0) (λn )

3. Premier cas a = 0. La matrice Ma est triangulaire donc ses valeurs propres sont
ses coefficients diagonaux c’est-à-dire Sp (Ma ) = {0, 1} . D’après la question 1, on a
dim (E0 (Ma )) = n − 1 et, comme 1 est valeur propre de Ma , on a dim (E1 (Ma )) ce qui
fournit l’inégalité
dim (E0 (Ma )) + dim (E1 (Ma ))  n.
Or, la somme des dimensions des espaces propres de Ma étant au plus égal à n, on en
déduit que

018
dim (E0 (Ma )) + dim (E1 (Ma )) = n

7897
donc Ma est diagonalisable.

:164
Second cas a = 0. Comme Ma est trigonalisable dans Mn (C) (cf. l’argumentaire de
la question précédente), il existe une matrice triangulaire T et une matrice inversible
7.44
P telle que Ma = P T P −1 . Les valeurs propres de Ma sont celles de T c’est-à-dire les
coefficients diagonaux de T. D’après la question 1, on a dim (E0 (Ma )) = n−2, donc n−2
4.12

des coefficients diagonaux valent 0. Notons α et β les deux autres coefficients diagonaux
restant de T. D’après la question 2, on a :
:89.8

Tr (Ma ) = 0 + ··· + 0 + α + β ⇔ α + β = 1
   
2502

2 2
Tr (Ma ) = 02 + · · · + 02 + α2 + β 2 ⇔ α2 + β 2 = Tr (Ma ) .
8891

Un calcul direct montre que :


 
1 + (n − 1) a a ··· a
582:

 1 a ··· a   
2   2
(Ma ) =  .. .. ..  ⇒ Tr (Ma ) = 1 + 2 (n − 1) a.
0753

 . . . 
1 a ··· a
:211

Ainsi, on dispose du système suivant :


None

 
α+β =1 β =1−α
2 2 ⇔ 2 2
α + β = 1 + 2 (n − 1) a α + (1 − α) = 1 + 2 (n − 1) a
com:


β =1−α

α2 − α − (n − 1) a = 0
rvox.

Le discriminant du trinôme de la seconde équation est ∆ = 1 + 4 (n − 1) a.


la

Si ∆ > 0 alors α et β sont distincts, appartiennent à R et on a :


scho

dim (Eα (Ma ))  1, dim (Eβ (Ma ))  1,


univ.

dim (E0 (Ma )) + dim (Eα (Ma )) + dim (Eβ (Ma ))  (n − 2) + 1 + 1 = n


Réduction des endomorphismes et des matrices 61

Comme la somme des dimensions des espaces propres de Ma vaut au plus n, on en déduit
l’égalité :
dim (E0 (Ma )) + dim (Eα (Ma )) + dim (Eβ (Ma )) = n
donc Ma est diagonalisable dans Mn (R) .
Si ∆ < 0 alors α et β sont distincts et appartiennent à C\R donc Ma n’est pas diago-
nalisable dans Mn (R). Par contre, en utilisant le raisonnement du cas ∆ > 0, Ma est
diagonalisable dans Mn (C) . √
1± ∆ 1
Si ∆ = 0 alors α = β = = . La matrice
2 2
 
1/2 a a ··· a
 1 −1/2 0 · · · 0 
 
1  .. . . . . .. 

A − In =  . 0 . . . 
2  . .. .. .. 
 .. . . . 0 
1 0 ··· 0 −1/2
1 1

018
est de rang au moins n−1. En effet, la matrice In−1 extraite de A− In (en éliminant sa
2 2

7897
première ligne et sa première colonne) est inversible. Par conséquent, d’après le théorème
du rang, on a :
    

:164
  1 1
dim E−1/2 (A) = dim ker A − In = n − rg A − In
2 2
 n − (n − 1) = 1 7.44
4.12

Ainsi, donc la somme des dimensions des espaces de A vaut


 
:89.8

dim (E0 (A)) + dim E−1/2 (A)  n − 2 + 1 = n − 1 < n


ce qui prouve que A n’est pas diagonalisable.
2502

Conclusion : la matrice A est diagonalisable dans Mn (R) si et seulement si


8891

1
1 + (n − 1) a > 0 ⇔ a > − .
n−1
582:

La matrice A est diagonalisable dans Mn (C) si et seulement si


0753

1
1 + (n − 1) a = 0 ⇔ a = − .
n−1
:211

Commentaires 34 Exercice classique de nombreux concours et parfaitement adapté à


None

CCINP. Il constitue un très bon sujet de révision pour tester ses connaissances sur le
cours de réduction et les méthodes effectives associées.
com:

Exercice 35 (CCINP) Soit n  2 et on note E = Mn (R) . On considère A ∈ E telle que


rvox.

A2 = In .
la

1. Montrer que Tr (A) ≡ n [2] .


scho

62 2. Montrer que |Tr (A)|  n − 2 si A = In et A = −In CCINP


3. On note C (A) = {M ∈ Mn (R) ,
univ.

AM = M A} .
Prouver que dim (C (A)) est de la parité de n.

Solution 35
62 CCINP

62 CCINP
Prouver que dim (C (A)) est de la parité de n.

SolutionProuver
35 que dim (C (A)) est de la parité de n.
1. Le polynôme R (X) = X 2 − 1 = (X + 1) (X − 1) est scindé à racines simples et annule
Solution 35
A donc A est diagonalisable, Sp (A) ⊂ {racines de R} = {−1, 1} et il existe une matrice
1. Le polynôme
inversible P telle
R (X)que= :X 2 − 1 = (X + 1) (X − 1) est scindé à racines simples et annule
A donc A est diagonalisable, Sp = P⊂diag
A (A) (Is , −Ide
{racines R}
n−s ) P=−1{−1, 1} et il existe une matrice
inversible P telle que :
où s = dim (E1 (A)) et n − s = dim (E−1 (A)) . Par conséquent, on obtient l’égalité :
A = P diag (Is , −In−s ) P −1
où s = dim (E1Tr (A) et =
(A)) n −Tr
s= (diag
dim(I(E −I(A))
r ,−1 . Par conséquent, on obtient l’égalité :
n−s ))
= 1 + · · · + 1 + (−1) + · · · + (−1)
Tr (A) = Tr (diag (Ir , −I n−s ))  
s fois n−s fois
= 1 + · · · + 1 + (−1) + · · · + (−1)
= s − (n
 − s)
 =−n + 2s= n + 2(s − n) ≡ n [2] .
s fois n−s fois

2. On conserve les notations = des −la(nréponse


− s) = à−n
la +question
2s = n précédente.
+ 2 (s − n) ≡ =. In alors s = n
Si nA[2]
(sinon, s = n donc A = P In P −1 = In ) et si A = −In alors s = 0 (sinon, s = 0
2. On
doncconserve
A = Ples (−Inotations
n) P
−1 de la réponse à la question précédente. Si A = I alors s = n
= −In ). Ainsi, comme s est un entier, on a l’encadrement n
1  s  sn −
(sinon, donc: A = P In P −1 = In ) et si A = −In alors s = 0 (sinon, s = 0
= 1ndonc

018
donc A = P (−In ) P −1 = −In ). Ainsi, comme s est un entier, on a l’encadrement

7897
1  s Trn (A)
− 1 donc
= :−n + 2s ∈ {−n + 2, .., −n + 2 (n − 1)} = {−n + 2, ..., n − 2}
⇒ −n + 2  Tr (A)  n − 2 ⇒ |Tr (A)|  n − 2.
Tr (A) = −n + 2s ∈ {−n + 2, .., −n + 2 (n − 1)} = {−n + 2, ..., n − 2}

:164
3. On conserve les⇒ −n + 2delaTrréponse
notations (A)  nà−la 2question 1 etonn note
⇒ |Tr (A)| − 2. D = diag (Is , −In−s ) .
Soit M ∈ Mn (R) , on pose M  = P −1 M P donc M = P M  P −1 et on a : 7.44
3. On conserve les notations de la réponse à la question 1 et on note D = diag (Is , −In−s ) .
4.12

Soit M ∈MMn∈(R) C , on
(A)pose
⇔ AMM = = PM−1AM DP −1
⇔PPdonc MP M
 −1  −1
P a P: DP −1
et on
= PPM  P=−1P M
⇔ P DM  P −1 = P M  DP −1 ⇔ DM  = M  D
:89.8

M ∈ C (A) ⇔ AM = M A ⇔ P DP −1 P M  P −1 = P M  P −1 P DP −1
(par multiplication
⇔ P DM à gauche
 −1 des matrices
P = P M  DP −1 ⇔ parDM P −1  et par
= M  D multiplication à droite des
2502

matrices par P ). Écrivons M sous forme de matrice blocs




(par multiplication à gauche des matrices  par P −1 et par multiplication à droite des
 
8891

matrices par P ). Écrivons M1,1M M 


sous
1,2 forme de matrice blocs 
M =   avec M1,1 ∈ Ms (R) , M2,2 ∈ Mn−s (R) ,
M
  2,1 M 2,2 

∈ MM M1,2
582:

  
MM1,2 = 1,1 (R)
s,n−s
 
et Mavec
2,1 ∈M M
∈ M(R)
n−s,s
1,1 s (R)

. , M2,2 ∈ Mn−s (R) ,
M2,1 M2,2
0753

D’après le M
calcul

1,2
matriciel
∈ Ms,n−s par(R) blocs,
et Mon2,1
 a :
∈ Mn−s,s (R) .
   
   
 
D’après M : M1,2 M1,1 M1,2
DM  le =calcul
M matriciel
D ⇔ s par blocs, on a1,1
I 0 Is 0
:211

  =  
 0 −In−s  M2,1 M2,2  M2,1 M2,2   0 −In−s 
 I 
0  M 
M   M 
M 
 Is 0
None

 M  s   1,1
M1,1 −M1,2 = 
1,2 1,1  1,2
= −M1,2
DM = M D1,1 ⇔ M1,2 M
 1,2
⇔  0 −I
 n−s = M 2,1 M  ⇔ M M
2,1 =2,2  0 −I n−s
−M2,1 −M 2,2  M2,1 −M2,2 2,2   M2,1 −M2,1
 M  M M 
−M  
M  
= −M  
com:

 1,2 M 
⇔ M1,1 = 0 1,2  M ==
M1,1 01,2 ⇔ 1,2
1,1  0
⇔ −M1,2 
2,1 −M⇔ 2,2
 1,1
M2,1 −M2,2  ⇔M = MP 
2,1 = −M 2,1  P −1 .
 M 1,2 = 0   0 M 2,2    0 M 2,2 
rvox.


M1,2 =0  M1,1 0 M1,1 0

L’application  ⇔ M =  ⇔ M = P  P −1 .
M1,2 = 0 0 M2,2 0 M2,2
la

 Ms (R) × Mn−s (R) → M2n (R)


scho

L’application f : A 0
 M (R)(A, B) → P P −1
 s × Mn−s (R) → M0 2nB(R)

univ.

f: A 0
 (A, B) → P P −1
0 B
Réduction des endomorphismes et des matrices 63

est linéaire (la vérification est laissée au soin du lecteur). D’après le raisonnement que
nous venons de tenir, on peut affirmer que :

Im (f ) = {f (A, B) , (A, B) ∈ Ms (R) × Mn−s (R)}


   
A 0 −1
= P P , (A, B) ∈ Ms (R) × Mn−s (R)
0 B
= C (A) .

En outre, f est injective puisque l’on a les équivalences suivantes :


 
A 0
(A, B) ∈ ker (f ) ⇔ f (A, B) = 02n ⇔ P P −1 = 02n
0 B
 
A 0
⇔ = 02n (par multiplication par P −1 et P )
0 B
⇔ A = 0s et B = 0n−s ⇔ (A, B) = (0s , 0n−s ) .

018
Ainsi, f est un isomorphisme de Ms (R) × Mn−s (R) sur Im (f ) = C (A) donc :

7897
dim (C (A)) = dim (Ms (R) × Mn−s (R))

:164
= dim (Ms (R)) + dim (Mn−s (R))
2
= s2 + (n − s) = 2s2 − 2ns + n2 ≡ n2 [2] ≡ n [2]
7.44
(si n ≡ 0 [2] alors n2 ≡ 02 [2] ≡ 0 [2] ≡ n [2] et si n ≡ 1 [2] alors n2 ≡ 12 [2] ≡ 1 [2] ≡
4.12

n [2]).
:89.8

Commentaires 35 Sous un aspect a priori peu conventionnel, ce sujet traite de ques-


2502

tions très classiques liées à la réduction. Il s’avère incontournable pour les révisions, no-
tamment la gestion du commutant d’une matrice diagonalisable par le calcul matriciel par
8891

blocs (après réduction au cas diagonale). Comme d’habitude, le calcul de la dimension du


commutant sera discriminante et sa justification précise sera sélective.
582:
0753

Exercice 36 (CCINP) Soit P ∈ R[X]. On définit l’application φ sur R [X] par :



:211


φ(P ) = (2X + 1) P − X 2 − 1 P  .
None

1. Montrer que φ est un endomorphisme.


2. Soit P un vecteur propre de φ. Déterminer le degré de P .
com:

3. Déterminer les vecteurs propres de φ.


4. Montrer que la restriction de φ à R2 [X] induit un endomorphisme. Est-il diagona-
rvox.

lisable ?
la
scho

Solution 36

1. Si P ∈ R [X] alors φ (P ) ∈ R [X] (comme somme, dérivée et produit de polynômes


univ.

à coefficients réels). Pour conclure, il suffit de vérifier que φ est linéaire. Pour tout
64 CCINP

2
(P, Q) ∈ (R [X]) et tout (λ, µ) ∈ R2 , on a :
  
φ (λP + µQ) = (2X + 1) (λP + µQ) − X 2 − 1 (λP + µQ)
 2 
= λ (2X + 1) P + µ (2X + 1) Q − X − 1 (λP  + µQ )
   
= λ (2X + 1) P + µ (2X + 1) Q − λ X 2 − 1 P  − µ X 2 − 1 Q
       
= λ (2X + 1) P − X 2 − 1 P  + µ (2X + 1) Q − X 2 − 1 Q
= λφ (P ) + µφ (Q) .

2. Soit P ∈ R [X] un vecteur propre de φ et λ la valeur propre de φ associée à P . Par


définition, P est non nul donc il possède un degré N et il existe un nombre réel aN tel
que P = aN X N + Q avec deg (Q) < N. En outre, on a l’égalité :
    
φ (P ) = λP ⇔ (2X + 1) aN X N + Q − X 2 − 1 N aN X N −1 + Q = λP
⇔ (2 − N ) aN X N +1 + R = λaN X N + Q avec deg (R)  N.
Par unicité des coefficients d’un polynôme, notamment celui de X N +1 , on en déduit
l’égalité suivante :

018
(2 − N ) aN = 0 ⇒ 2 − N = 0 ⇔ N = 2.

7897
÷aN =0

Ainsi, tout vecteur propre de φ est de degré 2.

:164
3. Soit P un vecteur propre de φ et λ la valeur propre associé. D’après la question précé-
dente, P est de degré 2. Quitte à diviser P par son coefficient dominant, on peut toujours
7.44
supposé qu’il est unitaire (puisque les espaces propres sont stables par multiplication par
un réel car se sont des espaces vectoriels). Ainsi, il existe deux réels b, c tels que :
4.12

P (X) = X 2 + bX + c, P  (X) = 2X + b
:89.8

 
φ (P ) = λP ⇔ (2X + 1) P − X 2 − 1 P  = λP
   
2502

⇔ (2X + 1) X 2 + bX + c − X 2 − 1 (2X + b) = λX 2 + λbX + λc


⇔ (1 + b) X 2 + (2 + b + 2c) X + b + c = λX 2 + λbX + λc.
8891

Par unicité des coefficients d’un polynôme, l’égalité précédente est équivalente au système
suivant :
582:

  
 1+b=λ  λ=1+b  λ=1+b
0753

2 + b + 2c = λb ⇔ 2 + b + 2c = b + b2 ⇔ b2 = 2 + 2c
  
b + c = λc b + c = c + bc b = bc
  
:211

 b (1 − c) = 0  b=0  c=1
⇔ b2 = 2 + 2c ⇔ 2 + 2c = 0 ou b2 = 4
None

  
λ=1+b λ=1 λ=1+b
  
 b=0  c=1  c=1
com:

⇔ c = −1 ou b = 2 ou b = −2
  
λ=1 λ=3 λ=1
rvox.

⇔ P = X 2 − 1 ou P = X 2 + 2X + 3 ou P = X 2 − 2X + 1.
la

Au final, les vecteurs propres de φ sont les polynômes :


scho

     
P = a X 2 − 1 ou P = a X 2 + 2X + 3 ou P = a X 2 − 2X + 1 , a ∈ R∗
univ.

associés respectivement aux valeurs propres 1, 3 et 1.


Réduction des endomorphismes et des matrices 65

4. Soit P ∈ R2 [X], il existe trois réels a, b, c tels que P (X) = aX 2 + bX + c. On a :


   
φ (P ) = (2X + 1) aX 2 + bX + c − X 2 − 1 (2aX + b)
= (a + b) X 2 + (2a + b + 2c) X + b + c ∈ R2 [X]

et comme φ est linéaire, on peut affirmer que φ est un endomorphisme de R2 [X] . En


outre, d’après la question précédente, les valeurs propres de φ sont 1 et 3. Comme X 2 +
2X + 3 est un vecteur propre associé à 3, on a dim (E3 (φ))  1. Comme X 2 − 1 et
X 2 − 2X + 1 sont deux vecteurs propres de φ associés à la valeur propre 1 et qu’ils ne
sont pas colinéaires, on en déduit que dim (E1 (φ))  2. Ainsi, on dispose de l’inégalité
suivante :
dim (E3 (φ)) + dim (E1 (φ))  1 + 2 = 3 = dim (R2 [X]) .
et comme
dim (E3 (φ)) + dim (E1 (φ))  dim (R2 [X]) ,
on en déduit l’égalité :

dim (E3 (φ)) + dim (E1 (φ)) = dim (R2 [X])

018
donc φ est diagonalisable.

7897
:164
Commentaires 36 Il s’agit d’un bon exercice pour réviser la notion d’éléments propres
d’un endomorphisme en dimension infinie et finie ainsi que la gestion des polynômes. Les
raisonnements sont classiques et bien adaptés à CCINP. 7.44
4.12

Exercice 37 (CCINP) Soient E un K-espace vectoriel et u un endomorphisme de E. On


:89.8

dit que u est cyclique s’il existe un vecteur x0 ∈ E, tel que β = (x0 , u(x0 ), ..., un−1 (x0 ))
soit une base de E. On dit que x0 est un u-générateur de E.
2502

1. Donner la forme de la matrice de u dans la base β d’un u-générateur de E.


Montrer que π u = χu .
8891

2. On suppose u est nilpotent. Montrer que : u cyclique ⇔ u nilpotent d’indice n.


582:

3. On suppose que u admet n valeurs propres 2 à 2 distinctes. Montrer que u est


cyclique.
0753

Indication : Montrer que x0 = x1 + · · · + xn est u-générateur de E, où (xi )1in


est une base de vecteurs propres u.
:211

Solution 37
None

1. Comme un (x0 ) ∈ E, il existe des éléments (ak )0kn−1 ∈ Kn tel que


n−1

com:

un (x0 ) = ak uk (x0 ) . Ainsi, la matrice de u dans la base β est :


k=0
rvox.

u (x0 ) · · · un−1 (x0 ) un (x0 )


 
0 ··· 0 a0
la

x0
 .. . 
scho

1
 . .. a1 
u (x0 )
A=  .. ..  .. .
 . 0 .  .
univ.

(0) 1 an−1 un−1 (x0 )


66 CCINP

Le polynôme caractéristique de u étant celui de A, on a :


 
X ··· 0 −a0 
 
 . .. .. 
−1 . −a1 
χu (X) = χA (X) = det (XIn − A) =  ..  .
 .. 
 . X . 
(0) −1 X − an−1 n

En effectuant l’opération L1 ← L1 + XL2 + X 2 L3 + · · · + X n−1 Ln (afin d’annuler tous


les coefficients de la première ligne, sauf le dernier), on obtient l’égalité :
 
 0 ··· ··· 0 −a0 − a1 X − a2 X 2 − · · · − an−2 X n−2 − a,n−1 X n−1 + X n 

−1 X (0) a1 
 
 .. .. .. 
χu (X) =  − . . −.  .


 . .. .. .. 

 . X . 
(0) − −1 X − an−1 
n

018
n−1


7897
Si on note P (X) = X n − ak X k , en développant ce déterminant selon la première
k=0
ligne, on obtient l’égalité :

:164
 
−1 
7.44
 X (0) 
 .. .. 
− . . 
4.12
n+1 n+1 n−1
χu (X) = (−1) P (X)  
 = (−1) P (X) (−1) = P (X)
 .. ..
 . . X 
:89.8

(0) − −1n−1
2502

(puisque le dernier déterminant est triangulaire). Comme le polynôme minimal π u de u


divise tout polynôme annulateur de u et que χu annule u (d’après le théorème de Cayley-
Hamilton), on en déduit que π u divise χu c’est-à-dire qu’il existe un polynôme Q tel que
8891

χu = Qπ u . Supposons que le degré s de π u soit de degré strictement inférieur à n. Il


s

582:

existe (bk )0ks ∈ Ks+1 vérifiant π u (X) = bk X k . Comme π u annule u, on a :


k=0
0753

s
 s

bk u k = 0 ⇒ bk uk (x0 ) = 0 ⇒ ∀k ∈ {0, ..., s} , bk = 0
:211

π u (u) = 0 ⇔
k=0 k=0
None

 
car la famille uk (x) 0ks est une famille libre (comme famille extraite de la base β).
Ainsi, π u = 0 ce qui est absurde donc s = n, ce qui entraine que Q est une constante.
com:

Comme χu et π u sont unitaires, cette constante vaut 1 c’est-à-dire que χu = π u .


2. Implication directe. Supposons que u soit cyclique. Comme u est nilpotent, il existe
rvox.

un entier k  1 tel que uk = 0. Ainsi, le polynôme R (X) = X k annule u donc π u


divise R (X) c’est-à-dire qu’il existe un entier s ∈ {1, .., k} tel que π u (X) = X s . D’après
la

la question précédente, on a χu = π u = X s donc s = n puisque χu est de degré n.


scho

Par conséquent, un = π u (u) = 0 et un−1 = 0 (sinon le polynôme X n−1 annule u donc


π u = X n divise X n−1 ce qui est absurde) donc u est nilpotent d’indice n.
univ.

Implication réciproque. Supposons que u soit nilpotent d’indice n c’est-à-dire que


Réduction des endomorphismes et des matrices 67

u k= 0 et = 0. Il existe x0 ∈ E tel que un−1 (x0 ) = 0 et montrons que la famille


n n−1
 u
u (x0 ) 0kn−1 est libre. Soit (λk )0kn−1 ∈ Kn tel que :

(∗) : λ0 x0 + λ1 x0 + · · · + λn−1 un−1 (x0 ) = 0.

En composant par un−1 cette égalité, par linéarité de un−1 et du fait que us = 0 si s  n,
on obtient l’égalité :
λ0 un−1 (x0 ) = 0 ⇒ λ0 = 0.
un−1 (x0 )=0

Supposons qu’il existe un entier q ∈ {1, ..., n − 1} tel que λ0 = · · · = λq−1 = 0 alors
l’égalité (∗) devient :
λq uq (x0 ) + · · · + λn−1 un−1 (x0 ) = 0.
En composant cette égalité par un−1−q (licite car n−1−q ∈ N), , par linéarité de un−1−q
et du fait que us = 0 si s  n, on obtient l’égalité :

λq un−1 (x0 ) = 0 ⇒ λq = 0.
un−1 (x0 )=0

018
Ainsi, on
 vient de montrer (par récurrence) que λ0 = · · · = λn−1 = 0 c’est-à-dire que la
famille uk (x0 ) 0kn−1 est libre. Or, cette famille est de cardinal n = dim (E) donc il

7897
s’agit d’une base de E, ce qui prouve que u est cyclique.
3. Comme u admet n = dim (E) valeurs distinctes, u est diagonalisable et la dimension de

:164
chaque espace propre vaut 1. Notons λ1 , .., λn les n valeurs propres distinctes de u et, pour
chaque k ∈ {1, .., n} , xk une base de l’espace propre Eλk (u) . La famille B = (x1 , ..., xn )
7.44
esti une base de E et ∀k ∈ {1, ..., n} , u (xk ) = λk xk . Nous allons montrer que la famille
4.12
u (x0 ) 0in−1 est une base de E (donc u est cyclique) en prouvant que le déterminant
de ces n vecteurs dans la base B est non nulle. Pour cela, nous allons expliciter les
:89.8

coordonnées de ui (x0 ) dans la base B. Soit k ∈ N, commençons par remarquer que :

∀i ∈ N, ui+1 (xk ) = ui (u (xk )) = ui (λk xk ) = λk ui (xk ) .


2502

 
Ainsi, la suite ui (xk ) i∈N est géométrique de raison λk donc :
8891

i i i
∀i ∈ N, ui (xk ) = (λk ) u0 (xk ) = (λk ) Id (xk ) = (λk ) xk .
582:

Par conséquent, pour tout i ∈ {0, .., n − 1} , on a :


0753

 n  n n
   i
i i
u (x0 ) = u xk = ui (xk ) = (λk ) xk .
:211

k=1 k=1 k=1


 
None

La matrice P des vecteurs x0 , u (x0 ) , .., un−1 (x0 ) dans la base B est :

x0 u (x0 ) · · · un−1 (x0 )


com:

 n−1 
1 λ1 · · · (λ1 ) x1
 .. 
rvox.

 . λ2 · · · (λ2 )n−1  x2
P = 
 .. ..
 .
 .
1 . · · · .  .
la
scho

0 λn · · · (λn )
n−1 xn

Cette matrice est inversible (matrice de Vandermonde associée aux nombres λ1 , .., λn qui
univ.

sont deux à deux distinctes) ce qui permet de conclure.


68 CCINP

Remarque : Pour justifier directement l’inversibilité de P, il suffit de montrer que ses


colonnes C1 , .., Cn forment une famille libre. Soit α0 , ..., αn−1 des éléments de K tels
que :
n−1 n−1
 k
 k
α0 C1 + · · · + αn−1 Cn = 0 ⇔ αk+1 (λ1 ) = 0, · · · αk+1 (λ1 ) = 0 .
k=0 k=0
n−1

Ainsi, le polynôme R = αk X k est de degré au plus n−1 et admet n racines distinctes
k=0
(λ1 , .., λn ) donc :
R = 0 ⇔ α0 = · · · = αn−1 = 0,
ce qui prouve la liberté de la famille (C1 , .., Cn ) .

Commentaires 37 Chaque question est d’un niveau élevé pour le concours CCINP et
seule la réciproque de la question 2 est un classique de MPSI (encore faut-il le voir ... et
savoir le faire). Les questions 1 et 3 sont des standards des concours Centrale-Supélec et
Mines-Ponts. Je déconseille cet exercice aux étudiants moyens en début de révision (conso-

018
lidez préalablement vos connaissances en algèbre linéaire et réduction). Pour la question

7897
1, le calcul de ce polynôme caractéristique intervient fréquemment à l’écrit et l’oral de
nombreux concours donc n’hésitez pas à le travailler. On peut procéder par récursion (sur
le nombre de coefficients) en développant le déterminant selon la première colonne. Les

:164
questions 1 et 2 sont très bien pour s’entrainer sur les aspects théoriques du polynôme
minimal.
7.44
4.12

Exercice 38 (CCINP) Soit, pour n ∈ N× , Mn la matrice de Mn (R) dont les coefficients


diagonaux sont 1, 2, .., n et les autres coefficients sont tous égaux à 1. Soit Pn le polynôme
:89.8

caractéristique de Mn .
1. Montrer que Pn+1 (X) = (X − n) Pn (X) − X (X − 1) · · · (X − n + 1) .
2502

2. Montrer que, pour tout n et pour tout k ∈ {0, .., n − 1} , on a (−1)n−k Pn (k) > 0.
8891

3. En déduire que chaque intervalle ]0, 1[ , ]1, 2[ , ..., ]n − 1, +∞[ contient exactement
une valeur propre de Mn .
582:

Solution 38
 
X − 1 
0753

 −1−1
··· −1 
 .
.. . 
 −1
 X − 2 .. . .. 

:211

 .. ..
.. 
1. Pn+1 (X) = det (XIn+1 − Mn+1 ) =  −1 . .
. −1  .
 
 . .. .. .. 
None

 .. . . . −1 
 
 −1 ··· −1 1 X − (n + 1)n+1
com:

On effectue les opérations élémentaires suivantes : ∀i ∈ {2, ..., n + 1} , Li ← Li − L1 ,


ce qui nous donne :
rvox.

 
X − 1 −1 −1 ··· −1 

 −X X −1 0 ··· 0 
la


 . . .. 
scho

Pn+1 (X) =  −X 0 .. .. . 
 . .. .. 
 .. . . X −n+1 0 
univ.


 −X 0 ··· 0 X − n n+1
Réduction des endomorphismes et des matrices 69

On développe ce nouveau déterminant selon la dernière ligne :


 
X − 1 −1 −1 ··· 
 
 −X X − 1 0 · · · 
 
Pn+1 (X) = (X − n)  .. .. 
 −X 0 . . 

 . . .. 
 .. .. . X − n + 1
n
 
 −1 −1 ··· −1

X − 1 0 ··· 0 
1+(n+1)  .. 
+ (−X) (−1) . . ..
 0
 . . . 
 . . 
 .. .. X − n + 1 0 n

Le premier déterminant vaut Pn (il suffit de faire les opérations Li ← Li + L1 pour tout
i ∈ {2, ..., n} , pour le réobtenir) et on développe le second selon la dernière colonne :
 
X − 1 0 ··· 
 
 .. .. 

018
Pn+1 (X) = (X − n) Pn (X) + (−X) (−1)
n+2
(−1)
n+1
(−1)  0 . . 

    . . 
. .

7897
=(−1) 2n+3
=−1  . . X − n + 1
n
= (X − n) Pn (X) − X (X − 1) · · · (X − n + 1) .

:164
(puisque ce dernier déterminant est triangulaire).
7.44
2. On procède par récurrence sur n. Pour n = 1, pour tout k ∈ {0} ⇔ k = 0, P1 (X) = X −1
1−0
et (−1) P1 (0) = 1 > 0 donc l’initialisation n = 1 est vraie. Supposons la propriété
4.12

vérifiée pour un certain entier n  1 alors, en utilisant la relation de récurrence de la


question 1, on a :
:89.8

∀k ∈ {0, ..., n − 1} , Pn+1 (k) = (k − n) Pn (k)


2502

n+1−k n−k
⇒ (−1) Pn+1 (k) = (n − k)(−1) Pn (k) > 0
    
>0 >0
8891

n+1−n
Pn+1 (n) = −n (n − 1) · · · 1 = −n! ⇒ (−1) Pn+1 (n) = n! > 0,
582:

ce qui démontre la propriété au rang n + 1 et achève la récurrence.


3. Soit n  2. Pour tout k ∈ {0, ..., n − 2} , on a :
0753

n−k n−(k+1)
(−1) Pn (k) > 0 et (−1) Pn (k + 1) > 0
:211

donc
None

n−k n−(k+1)
(−1) Pn (k) (−1) Pn (k + 1) > 0 ⇔ Pn (k) Pn (k + 1) < 0.
Pour chaque k ∈ {0, .., n − 1} , la fonction x → Pn (x) étant continue sur l’intervalle
com:

[k, k + 1] et Pn (k) Pn (k + 1) < 0, le théorème des valeurs intermédiaires montre que


l’équation Pn (x) = 0 admet une solution sur l’intervalle ]k, k + 1[ (donc sur ]0, 1[ , ]1, 2[ ,
rvox.

..., ]n − 2, n − 1[). En outre, d’après la relation de récurrence de la question 1, on a


∀n ∈ N, Pn+1 (n) = −n! < 0. En particulier, pour n  1, on a
la

Pn (n − 1) = − (n − 1)! < 0 et lim Pn = +∞


scho

+∞

(polynôme unitaire de degré n) donc, toujours d’après le théorème des valeurs inter-
univ.

médiaires, l’équation Pn (x) = 0 admet une solution sur l’intervalle ]n − 1, +∞[ . Par
70 CCINP

conséquent, on vient de prouver que Pn admet n racines distinctes sur R. Or Pn est


un polynôme de degré n donc il n’admet pas d’autres racines ce qui prouve le résultat
attendu.

Commentaires 38 Exercice non conventionnel mais bien adapté à CCINP. Il est néan-
moins discriminant car il requiert de la part du candidat une certaine agilité intellectuelle
(calcul de déterminant en grande taille, procéder à une récurrence « sophistiquée », penser
à l’analyse pour obtenir des racines). Les questions de ce sujet étant suffisamment auto-
nomes (pour chaque question, la réponse est fournie), le candidat ne doit pas hésiter à
admettre une question pour en traiter une autre où il a des idées afin d’optimiser sa phase
de préparation. Il s’agit d’un très bon sujet de révision.

018
7897
:164
7.44
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 71

2.2 Mines-Telecom
Exercice 39 (Mines-Telecom)
1. Soit A ∈ M2 (C) non diagonalisable. Montrer qu’on peut écrire A = αI2 + N avec
α ∈ C et N telle que N = 0 et N 2 = 0.
 
2 −1
2. Résoudre l’équation M n = .
1 0

Solution 39
1. Le polynôme caractéristique de A est un polynôme unitaire du second degré de C [X]
qui est scindé dans C [X] (d’après le théorème de d’Alembert-Gauss). Comme A est non
diagonalisable, χA ne peut être scindé à racines simples (sinon A serait diagonalisable)
2
donc χA admet une racine double. Notons la α alors χA (X) = (X − α) . D’après le
théorème de Cayley-Hamilton, on a :
2
χA (A) = 0 ⇔ (A − αI2 ) = 0.

018
On note alors N = A − αI2 qui vérifie N 2 = 02 . En outre, N = 02 (sinon A = αI2 est

7897
diagonale donc diagonalisable, ce qui est absurde).
 
2 −1

:164
2. Notons A = . Un calcul direct montre que :
1 0

X − 2

1  2
7.44
χA (X) =  = X 2 − 2X + 1 = (X − 1) ⇒ Sp (A) = {1} .
−1 X
4.12

Déterminons une base de E1 (A) .


:89.8

  
x 2x − y = x
2502

X = ∈ E1 (A) ⇔ AX = X ⇔
y x=y
     
x 1 1
8891

⇔ X= =x ⇔ E1 (A) = Vect
x 1 1
582:

Ainsi, A n’est pas diagonalisable (car dim (E1 (A)) = 2 quiest la taille de A) mais on
1
0753

peut la trigonaliser (car χA est scindé). On complète ε1 = en une base (ε1 , ε2 ) de


1
 
1
M2,1 (R) en choisissant ε2 = par exemple. Alors, on a :
:211

0
     
None

2 1 1 1 1
Aε2 = = ε1 + ε2 ⇒ A = P T P −1 avec P = et T = .
1 1 0 0 1
com:

Soit M ∈ M2 (C) telle que M n = A alors :


rvox.

M A = M M n = M n+1 = M n M = AM.
la

On note M  = P −1 M P ⇔ M = P M  P −1 alors on a :
scho

AM = M A ⇔ P T P −1 P M  P −1 = P M  P −1 P T P −1
univ.

⇔ P T M  P −1 = P M  T P −1 ⇔ T M  = M  T
72 Mines-Telecom

 
a b
(en multipliant par P −1 à gauche et par P à droite). En posant M  = , on en
c d
déduit que :
   
a+c b+d a a+b
TM = M T ⇔ =
c d c c+d


 a+c=a   

b+d=a+b c=0 a b
⇔ ⇔ ⇔ M = = aI2 + bE1,2 .

 c = c a = d 0 a

d=c+d

En réinjectant cette formulation dans l’équation souhaitée, on a :


 n n n
M n = A ⇔ P M  P −1 = P T P −1 = P (M  ) P −1 = P T P −1 ⇔ (M  ) = T.
 
0 1 2
Comme la matrice E1,2 = est nilpotente (car (E1,2 ) = 02 ) et qu’elle commute
0 0
avec I2 , on peut appliquer la formule du binôme de Newton :

018
  n  
n 1 1 k n−k 1 1

7897
(aI2 + bE1,2 ) = ⇔ (bE1,2 ) (aI2 ) =
0 1    0 1
k=0
=0 si k2
   n   

:164
1 1 a nan−1 b 1 1
⇔ an I2 + nan−1 bE1,2 = ⇔ =
0 1 0 an 0 1



2πik
 7.44
 
 a = exp , k ∈ {0, ..., n − 1}
an = 1 
4.12
  n
n−1  
⇔ nb a    = 1 ⇔ .
  a 2πik
:89.8

=an /a=1/a

 b = = exp , k ∈ {0, ..., n − 1}

 n n
2502

Par conséquent, les solutions de l’équation M n = A forment l’ensemble suivant :


     
8891

2πik 1 1/n −1
exp P P , k ∈ {0, ..., n − 1}
n 0 1
    
582:

2πik 1 + 1/n −1/n


= exp , k ∈ {0, ..., n − 1}
n 1/n 1 − 1/n
0753

 −1  
1 1 0 1
(par un calcul direct en remarquant que = ).
:211

1 0 1 −1
None

Commentaires 39 Il s’agit d’un problème classique (les racines de matrices) dans un cas
moins classique (le cas trigonalisable). La première question est élémentaire. La seconde
com:

requiert une bonne maitrise des calculs pour ne pas s’y noyer ainsi que la stratégie générale
de la résolution des équations matricielles polynomiales (passer par l’étude du commutant).
rvox.

L’exercice est discriminant.


la
scho

Exercicedes
Réduction 40endomorphismes
(Mines-Telecom)
etSoit
des A ∈ Mn (R) telle que A3 + A − In = 0.
matrices 73
1. A est-elle diagonalisable sur C ?
univ.

2. A est-elle diagonalisable sur R ?

Solution 40
3
Réduction des endomorphismes et des matrices 73

Réduction des endomorphismes et des matrices 73


2. A est-elle diagonalisable sur R ?

2. A40
Solution est-elle diagonalisable sur R ?
1. Le polynôme
Solution 40 P = X 3 + X − 1 ∈ C [X] annule A. Il est scindé sur C [X] (d’après le
théorème de d’Alembert-Gauss car P est non constant). Supposons qu’il possède une
1. Le polynôme
racine X3 + X
P = double
(au moins) C [X]
− 1z∈alors
notée : annule A. Il est scindé sur C [X] (d’après le
théorème de d’Alembert-Gauss car P est non constant). Supposons qu’il possède une
  3 
racine (au moins) double
= 0 notée z zalors
+ z :− 1 = 0
1
P (z) z2 = −
 ⇔ 2 ⇔   3
 P (z) = 0  3z + 1 = 0 z z2 + 1 −11 = 0
P (z) = 0  z 3 + z − 1 = 0 z2 = −
 ⇔ 2 1 ⇔   3
P (z) = 0   z 23z=−
+1=0   z =z 3 z 2 + 1 − 1 = 0
⇔ 2 3
1 ⇔ 2
31 ,


 zz2 − 

 2
=1−= 0 zz==−
⇔ 3 3 ⇔ 23 ,
 2  1
 z − 12 = 0  z2 = −
ce qui est absurdre (car z ∈ R3 et z n’est pas possible).3 Par conséquent, P n’admet
aucune racine double donc il est scindé à racines simples d’où A est diagonalisable dans
ce nqui
M (C)est
. absurdre (car z ∈ R et z n’est pas possible). Par conséquent, P n’admet
2

aucune racine double donc il est scindé à racines simples d’où A est diagonalisable dans
2. Le polynôme P = X 3 +X −1 ∈ R [X] annule A. D’après la question précédente, il n’admet
Mn (C) .

018
aucune racine double3 dans C donc dans R. La fonction f : x → x3 + x − 1 est strictement
2. croissante
Le polynôme surP R X +X −1
= (comme somme de annule
∈ R [X] A. D’après
deux telles la question
fonctions). Comme précédente,
lim f (x)il n’admet
= −∞

7897
aucune racine double dans C donc dans R. La fonction f : x → x3 + xx→−∞ − 1 est strictement
et lim f sur
croissante (x) = R +∞, la fonction
(comme somme def réalise une bijection
deux telles de R
fonctions). sur
Comme lim f (x) = −∞
x→+∞
x→−∞

:164
et lim f (x) = +∞, la fonction  bijection de R sur
 f réalise une
x→+∞
f (R) = lim f, lim f = ]−∞, +∞[ = R.
−∞ +∞ 
7.44
f (R) = lim f, lim f = ]−∞, +∞[ = R.
En particulier, l’équation f (x) =−∞ 0 admet
+∞ une unique solution dans R. On la note r
4.12

donc P admet pour unique racine dans R le nombre réel r. Comme P annule A, on a
En particulier,
l’inclusion l’équation
ensembliste f (x) := 0 admet une unique solution dans R. On la note r
suivante
:89.8

donc P admet pour unique racine dans R le nombre réel r. Comme P annule A, on a
l’inclusion ensembliste suivante
Sp (A) ⊂: {racines de P dans R} = {r} .
2502

Supposons que A soit diagonalisable alorsde


Sp (A) ⊂ {racines il P dansPR}
existe ∈= {r}
GL . telle que P −1 AP est
n (R)
8891

une matrice diagonale, ses coefficients diagonaux étant les valeurs propres de A. D’après
Supposons précédente,
l’inclusion que A soit on
diagonalisable alors il: existe P ∈ GLn (R) telle que P −1 AP est
a nécessairement
une matrice diagonale, ses coefficients diagonaux étant les valeurs propres de A. D’après
582:

l’inclusionP précédente,
−1
AP = diagon(r,
a ..,
nécessairement
r) = rIn ⇒ A:= P (rIn ) P −1 = rP In P −1 = rIn .
0753

−1 −1 −1
SupposonsP queAPA= = diag avec
rIn (r, r l’unique
.., r) = rIn ⇒ racine
A = P réelle de P.=IlrPest
(rIn ) P In Pmanifeste
= rIn .que A est
diagonalisable et :
:211

Supposons que A = rIn avec  3 


A3 +r Al’unique
− In = racine
r + rréelle
− 1 Ide P. Il est manifeste que A est
n = 0.
diagonalisable et :  
None

Au final, A est diagonalisable


A3 +siAet−seulement
In = r 3 +sirA−=1 rIInn .= 0.
Au final, A est diagonalisable si et seulement si A = rIn .
com:

Commentaires 40 Il s’agit d’un grand classique des concours (équations matricielles


polynomiales) qui doit être maitrisé car il est très courant à tous les concours de ce livre.
rvox.

Commentaires
La 40 Il s’agit
seule petite difficulté d’un grand classique
étant l’impossibilité des concours
de déterminer (équations
les racines matricielles
donc il faut revenir
polynomiales) qui doit être maitrisé car il est très courant à tous les concours
à la définition des racines simples ou bien exploiter l’étude des fonctions d’une de ce livre.
variable
la

La seule petite difficulté


réelle à valeurs réelles. étant l’impossibilité de déterminer les racines donc il faut revenir
scho

à la définition des racines simples ou bien exploiter l’étude des fonctions d’une variable
réelle à valeurs réelles.
univ.
74 Mines-Telecom

Exercice 41 (Mines-Telecom) Trouver toute les matrices A de Mn (R) telles que A3 = A2


et Tr (A) = n.

Solution 41 Le polynôme P = X 3 − X 2 = X 2 (X − 1) annule A donc A est trigonalisable


dans Mn (R) et on a l’inclusion :

Sp (A) ⊂ {racines de P } = {0, 1} .

Il existe P ∈ Mn (R) telle que


 
1
 .. 

 . (∗) 

 1 
P −1 AP = 

=T

 0 
 .. 
 (0) . 
0

018
avec 1 apparaissant p fois sur la diagonale et 0 apparaissant n − p fois sur la diagonale où

7897
p ∈ {0, ..., n} . La trace d’une matrice étant invariante par conjugaison, on a :
 

:164
n = Tr (A) = Tr P −1 AP = Tr (T ) = p × 1 + (n − p) × 0 = p
 
7.44
1 (∗)
 ..   −1 
⇒ P −1 AP =  .
n
 ⇒ det (A) = det P AP = 1 = 1 = 0.
4.12

(0) 1
:89.8

 −1
Ainsi, la matrice A étant inversible, on peut multiplier par A2 l’équation A3 = A2 vérifiée
par A, on obtient A = In .
2502

Réciproquement, la matrice A = In vérifie A3 = A2 et Tr (A) = n. Autrement dit, seule la


matrice A = In vérifie A3 = A2 et Tr (A) = n.
8891
582:

Commentaires 41 Exercice très classique. N’hésitez pas à le retravailler si vous n’avez


pas réussi à le traiter.
0753
:211

Exercice 42 (Mines-Telecom) Soient A, B ∈ Mn (C) telles que ∃ C ∈ Mn (C)\{0} vérifiant


AC = CB.
None

1. Montrer que ∀P ∈ C[X], P (A)C = CP (B).


2. Montrer que A et B possèdent une valeur propre commune.
com:

Solution 42
rvox.

1. Montrons par récurrence sur k ∈ N la propriété (Pk ) : « Ak C = CB k ».


la

Initialisation k = 0. On a A0 C = In C = C = CIn = CB 0 donc (P0 ) est vraie.


scho

Hérédité. Supposons la propriété (Pk ) vérifiée pour un certain entier k alors


   
univ.

Ak+1 C = A Ak C = A CB k = (AC) B k = (CB) B k = CB k+1


(Pk )
Réduction des endomorphismes et des matrices 75

donc (Pk+1 ) est vraie, ce qui achève la récurrence.


Soit P ∈ C [X] . Il existe un entier N et des nombres complexes p0 , p1 , .., pN tels que
N
P (X) = pk X k . On peut alors écrire :
k=0
 N
 N N
 N

   
k k k k
P (A) C = pk A C= pk A C = pk CB = C pk B = CP (B) .
k=0 k=0 k=0 k=0

2. Comme P = χA (le polynôme caractéristique de A) annule A (d’après le théorème de


Cayley-Hamilton), on a P (A) = 0n donc, d’après la question précédente, on obtient
l’égalité :
CP (B) = P (A) C = 0n C = 0n .
Par conséquent, la matrice P (B) n’est pas inversible (sinon, en multipliant l’égalité
−1
précédente par (P (B)) , on en déduit que C = 0n , ce qui est absurde) donc son
déterminant est nul. Le polynôme P = χA est scindé dans C [X] (d’après le théo-
rème de d’Alembert-Gauss) et ses seules racines sont les valeurs propres de A donc

018
 m
P = (X − λ) λ où, pour chaque valeur propre λ de A, mλ désigne la multiplicité

7897
λ∈Sp(A)
de λ comme racine de P. On en déduit que :

:164
 
 m
 mλ
0 = deg (P (B)) = det  (B − λIn ) λ  =
7.44
(det (B − λIn ))
λ∈Sp(A) λ∈Sp(A)
4.12

donc il existe un facteur nul (produit de nombres réels qui vaut 0) c’est-à-dire qu’il existe
une valeur propre λ0 de A vérifiant :
:89.8

det (B − λ0 In ) = 0 ⇔ χB (λ0 ) = 0 ⇔ λ0 ∈ Sp (B) .


2502

Ainsi, λ0 est valeur propre de A et de B donc A et B ont une valeur propre commune.
8891

Commentaires 42 Il s’agit d’un exercice commun à plusieurs concours. La première


582:

question est rudimentaire. Pour la seconde, il est attendu du candidat de songer à la


notion de polynôme annulateur. Le corrigé propose le polynôme caractéristique, on peut
0753

également envisager le polynôme minimal.


:211

Exercice 43 (Mines-Telecom) Soient n  2 et A ∈ Mn (R) telle que A3 +A2 +A+In = 0n .


None

1. On suppose que A est diagonalisable dans Mn (R) . Que dire de A ?


2. On revient au cas général. A est-elle inversible ? A est-elle nécessairement diagona-
com:

lisable ?
3. Montrer que Tr (A)  0.
rvox.

Solution 43
la
scho

1. La matrice A est diagonalisable dans Mn (R) c’est-à-dire qu’il existe une matrice inver-
sible P telle que P −1 AP est diagonale. Le polynôme
univ.

 
R (X) = X 3 + X 2 + X + 1 = X 2 (X + 1) + (X + 1) = X 2 + 1 (X + 1)
76 Mines-Telecom

annule A donc les valeurs propres de A sont parmi les racines réelles de R (puisque A
est diagonalisable dans Mn (R)) donc Sp (A) ⊂ {−1} . Comme Sp (A) = ∅ (puisque A
est diagonalisable), on en déduit que Sp (A) = {−1} . En particulier, on en déduit que
P −1 AP = diag (−1, ..., −1) = −In (puisque les coefficients diagonaux de P −1 AP sont
les valeurs propres de A) donc A = P (−In ) P −1 = −In .
Réciproquement, si A = −In alors A est diagonalisable et vérifie maifestement l’équation
A3 + A2 + A + In = 0n .
2. Le polynôme  
R = X 3 + X 2 + X + 1 = (X + 1) X 2 + 1
annule A et son coefficient constant est non nul donc A est inversible (ou encore
 
A −A2 − A − In = In ).
Montrons que la matrice A n’est pas toujours diagonalisable. Il suffit de considérer une
matrice B dont X 2 + 1 est un polynôme annulateur donc B ne peut être diagonalisable
dans Mn (R) (sinon, ses valeurs propres sont réelles et annulent X 2 + 1, ce qui est
absurde) et vérifie l’équation considérée :

018
 
R (B) = B 2 + In (B + In ) = 0n (B + In ) = 0n .

7897
π
L’exemple le plus célèbre d’une telle matrice est la matrice de rotation d’angle du plan
  2

:164
0 −1
R dans la base canonique i.e. B =
2
. On considère alors la matrice
1 0

B 0
 7.44
A0 = ∈ Mn (R) (définie par blocs).
4.12
0 −In−2

La matrice B est annulée par χB = X 2 + 1 donc elle est annulée par R. La matrice
:89.8

−In−2 est annulée par X + 1 donc elle est annulée par R. Montrons que A0 est annulé
par R. Comme A0 est diagonale par blocs, le calcul matriciel par blocs montre que :
2502

 k   
k B 0 R (B) 0
∀k ∈ N, A0 = ⇒ R (A0 ) = = 0n
8891

k
0 (−In−2 ) 0 R (−In−2 )
  n−2
χA0 (X) = det (XI2 − B) det ((X + 1) In−2 ) = X 2 + 1 (X + 1) .
582:

Comme le polynôme caractéristique de A0 n’est pas scindé dans Mn (R) , la matrice A


0753

n’est pas diagonalisable dans Mn (R) bien qu’elle vérifie l’équation R (A0 ) = 0n .
3. Le polynôme
:211

 
R = X 3 + X 2 + X + 1 = X 2 + 1 (X + 1) = (X + i) (X − i) (X + 1)
None

annule A et il est scindé à racines simples dans C [X] . Comme A ∈ Mn (R) ⊂ Mn (C) ,
la matrice A est diagonalisable dans Mn (C) et Sp (A) ⊂ {racines de R} = {−1, i, −i} .
com:

Ainsi, il existe une matrice P ∈ GLn (C) telle que A = P diag (iIr , −iIs , −It ) P −1 (en
regroupant consécutivement les valeurs propres identiques) et en convenant que r, s ou t
rvox.

valent 0 si i, −i ou −1 ne sont pas valeurs propres de A). En outre, on a :


Tr (A) = Tr (diag (iIr , −iIs , −It )) = ir + (−i) s + (−1) t = i (r − s) − t.
la
scho

Comme A est à coefficients réels, sa trace l’est aussi donc r −s = 0 d’où Tr (A) = −t  0
(puisque t ∈ N).
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 77

Commentaires 43 Grand classique des oraux des quatre concours de ce livre. Il traite des
équations matricielles polynomiales en lien avec la réduction, les polynômes annulateurs
et l’influence du corps (R ou C ici). Ce type d’exercice doit absolument présent dans
la préparation du candidat et travailler soigneusement (l’exercice change toujours, pas
les questionnements associés). La seule question sélective sera la seconde question de la
question 2 car elle est ouverte et il s’agit de trouver finalement un contre-exemple.


−2 −1 −2
Exercice 44 (Mines-Telecom) On pose M = −2 −5 −6 .
1 2 2
2
1. Montrer que son polynôme caractéristique est (X + 1) (X + 2) .
2. Est-elle diagonalisable ?
 
−1 0 0
3. Montrer qu’elle est semblable à A =  0 −2 0 .
0 1 −2

018
4. Prouver que toute solution de X  (t) = M X (t) tend vers 03,1 quand t → +∞.

7897
Solution 44

:164
1. On procède par un développement du déterminant selon la première colonne :
 
X + 2
 1 2  7.44
χM (X) = det (XI3 − M ) =  2 X +5 6 
4.12

 −1 −2 X − 2
     
X + 5 6  1 2   1 2
:89.8

= (X + 2)   − 2 
  + (−1) 
X + 5
−2 X −2 −2 X − 2 6
2502

= (X + 2) [(X + 5) (X − 2) + 12] − 2 [X − 2 + 4] − (6 − 2 (X + 5))


 
= (X + 2) X 2 + 3X + 2 −2 [X + 2] + 2 (X + 2)
  
8891

=0
2
= (X + 2) (X + 2) (X + 1) = (X + 1) (X + 2) .
582:

2. D’après la question précédente, on a Sp (M ) = {racines de χM } = {−2, −1} . Détermi-


0753

nons la dimension de l’espace propre E−2 (M ) .


 
:211

0 −1 −2
E−2 (M ) = ker (M + 2I3 ) = ker −2 −3 −6 .
None

1 2 4

La matrice M + 2I3 est de rang au moins 2 (car ses deux premières colonnes sont non
com:

nulles et non colinéaires) donc, d’après le théorème du rang, on a :


rvox.

dim (E−2 (M )) = dim (ker (M + 2I3 )) = 3 − rg (M + 2I3 )  3 − 2 = 1.


la

Ainsi, dim (E−2 (M )) est différent de 2 (multiplicité de −2 comme racine de χM ) donc


scho

M n’est pas diagonalisable.


3. Soit u l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans la base canonique est M. La ma-
univ.

trice M est semblable à A si et seulement s’il existe une base B = (ε1 , ε2 , ε3 ) telle que
78 Mines-Telecom

mat (u, B) = A c’est-à-dire que :



 (E1 ) : u (ε1 ) = −ε1
(E2 ) : u (ε2 ) = −2ε2 + ε3 .

(E3 ) : u (ε3 ) = −2ε2

Notons E1 , E2 , E3 les matrices respectivesdeε1 , ε2 , ε3 dans la base canonique de R3 .


x
Détermination de E1 . On pose E1 = y  alors l’équation (E1 ) est équivalente à
z
l’équation :
 
 −2x − y − 2z = −x  −x − y − 2z = 0
AE1 = −E1 ⇔ −2x − 5y − 6z = −y ⇔ −2x − 4y − 6z = 0
 
x + 2y + 2z = −z x + 2y + 3z = 0

 −x − y − 2z = 0 
L2 ←L2 −2L1 z = −y
⇔ −2y − 2z = 0 ⇔
L3 ←L3 +L1  x = −y − 2z = −y + 2y = y
y+z =0
   

018
y 1
⇔ E1 =  y  = y  1  .

7897
−y −1
 

:164
1
On choisit E1 =  1  .
−1
 
7.44
x
4.12

Détermination de E3 . On pose E3 = y  alors l’équation (E3 ) est équivalente à


:89.8

z
l’équation :
 
2502

 −2x − y − 2z = −2x  y = 2z
AE3 = −2E3 ⇔ −2x − 5y − 6z = −2y ⇔ −2x − 3y − 6z = 0
 
8891

x + 2y + 2z = −2z x + 2y + 4z = 0
    
 y = −2z  0 0
x=0
582:

⇔ 2x = −3 (y + 2z) = 0 ⇔ ⇔ E3 = −2z  = z −2 .


 y = −2z
x = −2 (y + z) = 0 z 1
0753

 
0
On choisit E3 = −2 .
:211

1
 
None

x
Détermination de E2 . On pose E2 = y  alors l’équation (E2 ) est équivalente à
z
com:

l’équation :
 
rvox.

 −2x − y − 2z = −2x  y = 2z
AE2 = −2E2 + E3 ⇔ −2x − 5y − 6z = −2y − 2 ⇔ −2x − 3y − 6z = −2
 
la

x + 2y + 2z = −2z + 1 x + 2y + 4z = 1
scho

  
 y = −2z  1
x=1
⇔ 2x = −3 (y + 2z) + 2 = 2 ⇔ ⇔ E3 = −2z  .
univ.

 y = −2z
x = −2 (y + z) + 1 = 1 z
Réduction des endomorphismes et des matrices 79

 
1
On choisit E2 = 0 . Comme on a:
0
 
1 1 0   
 1+2  1 −2
det (ε1 , ε2 , ε3 ) =  1 0 
−2 = (−1) 1 = − (1 − 2) = 0
−1 0 −1 1
1
(par développement selon la seconde colonne), on en déduit que la famille B = (ε1 , ε2 , ε3 )
est bien une base de R3 . Par construction, la matrice dans la base B est A, on en déduit
que M est équivalente à A. D’après nos calculs, on peut même affirmer que :
 
1 1 0
M = P AP −1 avec P =  1 0 −2 .
−1 0 1

4. D’après la question précédente, il existe une matrice inversible P telle que M = P AP −1 .


On pose Y = P −1 X ⇔ X = P Y alors on a les équivalences :

X  = M X ⇔ (P Y ) = P AP −1 (P Y ) ⇔ P  Y = P AY ⇔ Y  = AY

018
 
y1

7897
(en multipliant par P −1 à droite). En posant Y = y2 , l’équation différentielle
y3

:164
Y  = AY est équivalente au système différentiel :
 
 y1 = −y1  y1 = C1 e−t , C1 ∈ R 7.44

y = −2y2 ⇔ y2 = C2 e−2t , C2 ∈ R
  2t 
4.12
  2 
y3 = −2y3 + y2 y3 e = y2 e2t = C2
 
 y1 = C1 e−t , C1 ∈ R  y1 = C1 e−t , C1 ∈ R
:89.8

⇔ y 2 = C2 e , C 2 ∈ R
−2t
⇔ y2 = C2 e−2t , C2 ∈ R
 
y 3 e = C2 t + C 3 , C 3 ∈ R
2t
y3 = (C2 t + C3 ) e−2t C3 ∈ R.
2502

Il est immédiat que :


8891

lim y1 (t) = 0, lim y2 (t) = 0, lim y3 (t) = 0


t→+∞ t→+∞ t→+∞
582:

(pour la dernière limite, cela résulte des croissances comparées). Par conséquent,
lim Y (t) = 03,1 donc :
0753

t→+∞
 
:211

lim X (t) = lim P Y (t) = P lim Y (t) = P 03,1 = 03,1


t→+∞ t→+∞ t→+∞
None

(par continuité de Z → P Z puisque cette application est linéaire en dimension finie).

Commentaires 44 Il s’agit d’un exercice très décomposé, les questions sont relativement
com:

indépendantes ou alors les réponses sont données explicitement. Ce sujet pourrait tout à
fait être un sujet CCINP. Le candidat songera à traiter prioritairement les questions pour
rvox.

lesquelles il a des idées et évitant soigneusement les autres afin d’optimiser le nombre de
points qu’il peut acquérir seul. En effet, l’initiative et l’autonomie sont valorisées à Mines-
la

Telecom sachant que l’interrogation est assez « courte ».


scho

Les deux premières questions sont des applications immédiates du cours. La troisième sera
discriminante car elle demande une compréhension sérieuse du candidat concernant la
univ.
80 Mines-Telecom

notion de matrice semblable et de matrice d’un endomorphisme dans une base. La qua-
trième question est assez classique et il ne faut pas hésiter à résoudre le système différentiel
associé.

 
0 1 0 0
 0 0 1 0
Exercice 45 (Mines-Telecom) Soit l’équation M 2 = 
0
.
0 0 1
0 0 0 0
Trouver toutes les matrices M solutions.
 
0 1 0 0
0 0 1 0
Solution 45 Notons A =  
0 0 0 1 alors son polynôme caractéristique est χA (X) = X .
4

0 0 0 0
D’après le théorème de Cayley-Hamilton, on a l’égalité :

χA (A) = 04 ⇔ A4 = 04 .

018
7897
Supposons qu’il existe une matrice M telle que M 2 = A alors M 2 = A4 = 04 . Notons m
l’endomorphisme de R4 dont la matrice dans la base canonique est M alors :

:164
m2 = 0 ⇒ ∀x ∈ R4 , m (m (x)) = m2 (x) = 0 (x) = 0
⇒ ∀x ∈ R4 , m (x) ∈ ker (m) ⇒ Im (m) ⊂ ker (m) 7.44
⇒ dim (Im (m))  dim (ker (m)) = 4 − dim (Im (m)) (∗)
4.12

⇔ 2 dim (Im (m))  4 ⇔ rg (m) = dim (Im (m))  2


:89.8

(∗) d’après le théorème du rang.  


Nous disposons de l’inclusion Im m2 ⊂ Im (m) car
2502

 
∀x ∈ Im m2 , ∃y ∈ R4 / x = m2 (y) = m (m (y)) ∈ Im (m)).
8891

On en déduit l’inégalité suivante :


582:

    
dim Im m2  dim (Im (m)) ⇔ rg m2  rg (m) = 2
 
0753

⇔ rg M 2  2 ⇔ rg (A)  2
:211

(car M 2 = A). Or, il est immédiat que rg (A) = 3 (la première colonne de A est nulle et les
trois dernières colonnes forment une famille libre puisqu’il s’agit d’une sous-famille de la base
None

canonique de M4,1 (R)), ce qui est absurde (car rg (A)  2). Ainsi, l’équation M 2 = A n’admet
aucune solution.
com:

Commentaires 45 Exercice classique de tous les concours de cet ouvrage. Il est donné
rvox.

en petite taille mais le raisonnement général est présent. Il n’est pas très difficile mais
requiert une bonne compréhension de son cours d’algèbre linéaire.
la
scho

Exercice 46 (Mines-Telecom)
  Soit u un endomorphisme d’un C-espace vectoriel de di-
univ.

mension finie vérifiant Tr uk = 0 pour tout k de N∗ . Montrer que u est nilpotent.


Réduction des endomorphismes et des matrices 81

Solution 46 u est trigonalisable (car χu ∈ C [X] qui est scindé d’après le théorème de d’Alembert-
Gauss). Il existe une base B trigonalisant u c’est-à-dire telle que :
 
λ1 (∗)
 .. 
mat (u, B) =  . 
(0) λn
où n est la dimension de l’espace, λ1 , ..., λn les valeurs propres de u comptées avec multiplicité
(comme racines de χu ). Pour tout entier k ∈ N∗ , on a :
 k 
(λ1 ) (∗)
  k  .. 
mat uk , B = (mat (u, B)) =  . 
k
(0) (λn )
n
 k  
⇒ (E) : ∀k ∈ N∗ , (λi ) = Tr uk = 0.
i=1

Supposons que u possède des valeurs propres non nulles. Notons les λ1 , .., λr (elles sont deux à

018
deux distinctes) de u et m1 , ..., mr leurs multiplicités respectives (comme racines de χu ). Comme
0k = 0 pour tout k  1, l’égalité (E) se réécrit :

7897

 m1 λ1 + · · · + mr λr = 0
    

:164
r 
 m1 λ 2 + · · · + mr λ 2 = 0
   k 1 r

∀k ∈ N , mi λi = 0 ⇒ (S) : ..
7.44

 .
i=1 
  r  r
m1 λ1 + · · · + mr λr = 0
4.12

    
λ ··· λ m1
 12  r2
 λ  m2 
:89.8

 1 · · · λ r   
⇔ AX = 0r,1 avec A =  . ..  et X =  .  .
 ..   .. 
  r  . r
2502

λ1 ··· λr mr

Comme X est non nul (car m1 , ..., mr ne sont pas nuls), la matrice A n’est pas inversible
8891

(si A est inversible alors X = A−1 0r,1 = 0r,1 ) donc son déterminant est nul. Pour chaque
i ∈ {1, ..., r} , en factorisant la ie colonne par λi , on obtient :
582:

 
 1 ··· 1 
 
0753

 λ1 ··· λr 


 
0 = det (A) = λ1 · · · λr  .. .. .
 
 . r−1 .
:211

  
 λ ···  r−1 
λr
1
  
None

=∆

Comme ∆ est non nul (déterminant de Vandermonde de r nombres distincts), on peut affirmer
com:

que le produit λ1 · · · λr est nul c’est-à-dire qu’un des nombres λ1 , ..., λr est nul. Ceci est absurde
avec l’hypothèse initiale donc u n’admet aucune valeur propre non nulle donc on peut écrire :
rvox.

 
0 (∗)
 .. 
la

n n
mat (u, B) =  .  ⇒ χu = χmat(u,B) = X ⇒ u = χu (u) = 0
scho

(0) 0
univ.

(d’après le théorème de Cayley-Hamilton), ce qui prouve que u est nilpotente.


82 Mines-Telecom

Commentaires 46 Exercice classique du concours Mines-Ponts et bientôt du concours


Mines-Telecom. Ce problème intervient aussi dans des sujets du concours Centrale-Supélec
(par exemple, pour montrer qu’un sous-groupe G de GLn (C) dont tous les éléments sont
d’ordre fini alors G est un groupe fini). donc il ne faut pas hésiter à le travailler. En outre,
il demande initiative et agilité intellectuelle du candidat. Pour le concours Mines-Telecom,
 
on attend du candidat qu’il envisage seul la réduction de u et qu’il existe Tr uk comme
la somme des puissances k e des valeurs de u. L’interrogateur pourra alors l’amener à
considérer un système (autant d’équations que son nombre d’inconnues) ou que la famille
des suites géométriques de raison distinctes forment une famille libre. Développons ce
dernier point qui fournit
 une preuve très rapide et peu coûteuse en calcul. Pour tout q ∈ C,
on pose u(q) = q k k∈N∗ qui est une suite géométrique de raison q. Notons E = CN

(ensemble des suites à valeurs complexes indexées à partir du rang 1) et ∆ l’endomorphisme


de E définie par ∆u = (un+1 )n1 . Pour tout q ∈ C∗ , u(q) est non nul et ∆u(q) = qu(q)
donc u(q) est un vecteur propre de ∆ associé à la valeur propre q. Les espaces propres d’un
endomorphisme donné étant en somme directe, on en déduit que la famille u(q) q∈C∗ est
libre. En particulier, si λ1 , .., λr sont des complexes non nuls et deux à deux distincts et
m1 , .., mr des entiers vérifiant :

018
r
 r


7897
 k 
∀k  1, mi λi ⇔ mi u(λi ) = 0 ⇒ ∀i ∈ {1, .., r} , mi = 0
i=1 i=1

:164
et on conclut comme dans le corrigé.
7.44
Exercice 47 (Mines-Telecom) Soit p un nombre premier. On note K = Z/pZ.
4.12

1. Calculer le cardinal de K2 [X].


:89.8

2. Montrer qu’il existe des polynômes de K2 [X] non constants qui ne sont pas scindés.
3. En déduire qu’il existe des matrices dans M2 (K) non trigonalisables.
2502

Solution 47
8891

1. Un polynôme P = aX 2 + bX + c est caractérisé par ses trois coefficients (a, b, c) . Chacun


de ceux-ci peut prendre card (K) = p valeurs distinctes donc il y a p3 éléments dans
582:

K2 [X] (l’application φ : (a, b, c) → aX 2 + bX + c est une bijection de K3 sur K2 [X]).


0753

2. Notons S l’ensemble des polynômes de K2 [X] non constants et non scindés. Son complé-
mentaire C dans K2 [X] est l’ensemble des polynômes constants ou des polynômes scindés
de degré au plus deux. Un polynôme appartient à C si et seulement s’il est de la forme :
:211

— (F1 ) a avec a ∈ K ;
None

— (F2 ) : a (X − r1 ) avec a ∈ K∗ et r1 ∈ K (premier degré) ;


2
— (F3 ) : a (X − r1 ) avec a ∈ K∗ et r1 ∈ K (second degré avec racine double) ;
— (F4 ) : a (X − r1 ) (X − r2 ) avec a ∈ K∗ et r1 = r2 ∈ K (second degré avec racines
com:

simples) ;
rvox.

Il y a card (K) = p éléments de la forme (F1 ) et

card (K∗ ) card (K) = (p − 1) p


la
scho

éléments de la forme (F2 ) (car l’application φ : (a, r1 ) → a (X − r1 ) est une bijection de


K∗ × K sur les polynômes scindés de degré 1).
univ.

Par le même argument, il y a (p − 1) p éléments de la forme (F3 ) .


Réduction des endomorphismes et des matrices 83

 
Pour les éléments de la forme (F4 ) , il y a p − 1 choix pour a et p2 choix pour l’ensemble
{r1 , r2 } (le polynôme (X − r1 ) (X − r2 ) est égal au polynôme (X − r2 ) (X − r1 )) donc il
ya:
2
  p (p − 1) p (p − 1)
(p − 1) p2 = (p − 1) =
2 2
éléments de la forme (F4 ) car l’application φ : (a, {r1 , r2 }) → a (X − r1 ) (X − r2 ) est
une bijection de K∗ × {parties à deux éléments de K} sur les polynômes scindés de degré
2.
Les ensembles constitués respectivement des éléments de la forme (Fk )1k4 ,forment
une partition de l’ensemble de C donc son cardinal vaut :
2
p (p − 1) p 2 
p + (p − 1) p + (p − 1) p + = p + 2p − 1 .
2 2
Son complémentaire S est alors de cardinal :
p 2  p 2
p3 − p + 2p − 1 = (p − 1) > 0.
2 2

018
Par conséquent, il existe des des polynômes de K2 [X] non constants qui ne soient pas
scindés (presque la moitié des polynômes en proportion lorsque p → +∞ !).

7897
3. Considère un polynôme P de degré 2 non scindé sur K2 [X] (il en existe d’après la
question précédente). Quitte à le diviser par son coefficient dominant, on peut toujours

:164
supposer qu’il est unitaire (de coefficient dominant
 1) donc qu’il est de la forme P =
7.44
0 −b
X + aX + b. On considère alors la matrice M =
2
(matrice compagnon associée
1 −a
4.12
à P ). Son polynôme caractéristique vaut :
 
X b 
:89.8

χM = det (XI2 − M ) =   = X (X + a) + b = P.
−1 X + a
2502

Comme le polynôme χM n’est pas scindé sur K, on peut affirmer que M n’est pas trigo-
nalisable.
8891

Commentaires 47 Exercice original et suffisamment progressif. Un premier blocage ap-


paraitra pour un nombre significatif de candidats : la mauvaise maitrise des anneaux Z/nZ
582:

(notamment son cardinal et le fait qu’il s’agisse d’un corps si p est un nombre premier).
La connaissance de ces deux points sera un élément valorisé par l’interrogateur. Pour les
0753

autres candidats, l’interrogateur doit rappeler ces deux faits afin qu’ils ne soient pas blo-
qués trop précocément dans l’exercice. Comme d’habitude, le dénombrement s’avère très
:211

discriminant à ce concours.
None

Exercice 48 (Mines-Telecom) Soient E un espace vectoriel, p un projecteur de E (autre


com:

que 0 et Id) et ϕ l’application définie par :


1
rvox.

∀u ∈ L(E), ϕ(u) = (u ◦ p + p ◦ u) .
2
la

1. Montrer que ϕ est un endomorphisme de L(E).


scho

2. Trouver un polynôme annulateur de ϕ.


3. ϕ est-elle diagonalisable ?
univ.
84 Mines-Telecom

4. Déterminer les valeurs propres de ϕ et préciser la dimension de chaque espace propre


de ϕ

Solution 48
2
1. Soient (u, v) ∈ (L (E)) et (λ, µ) ∈ K2 . Puisque u, v et p sont des endomorphismes, on
a:
1
ϕ (λu + µv) = ((λu + µv) ◦ p + p ◦ (λu + µv))
2
1
= (λu ◦ p + µv ◦ p + λp ◦ u + µp ◦ v)
2
λ µ
= (u ◦ p + p ◦ u) + (v ◦ p + p ◦ v)
2 2
= λϕ (u) + µϕ (v) .

2. Comme p est un projecteur, on a p2 = p ◦ p = p donc, pour tout u ∈ L (E) , on peut


écrire :

018
 
1 1 1

7897
ϕ2 (u) = ϕ (ϕ (u)) = ϕ u ◦ p + p ◦ u = ϕ (u ◦ p) + ϕ (p ◦ u)
2 2 2
1 1 1 1

:164
= u ◦ p2 + p ◦ u ◦ p + p ◦ u ◦ p + p2 ◦ u
4  4 4 4 
=p =p
1 1 1 1 7.44
= (u ◦ p + p ◦ u) + p ◦ u ◦ p = ϕ (u) + p ◦ u ◦ p (E) .
4.12
4 2 2 2
En composant par ϕ cette nouvelle égalité et en utilisant la linéarité de ϕ, on obtient ;
:89.8

1 2 1
ϕ3 (u) = ϕ (u) + ϕ (p ◦ u ◦ p)
2502

2 2
1 2 1 2 1
= ϕ (u) + p ◦ u ◦ p + p ◦ u ◦ p2
8891

2 4  4 
=p =p
 
582:

1 2 1 1 2 2 1
= ϕ (u) + p ◦ u ◦ p = ϕ (u) + ϕ (u) − ϕ (u)
2 2 (E) 2 2
0753

3 2 1 3 1
= ϕ (u) − ϕ (u) ⇒ ϕ3 = ϕ2 − ϕ.
2 2 2 2
:211

Ainsi, le polynôme
None

 
3 1 1
P = X 3 − X 2 + X = X (X − 1) X −
2 2 2
com:

annule ϕ.
rvox.

3. Comme le polynôme P est scindé à racines simples et qu’il annule ϕ, on est assuré de
la diagonalisabilité de ϕ.
la
scho

4. Comme P annule ϕ, on dispose de l’inclusion ensembliste suivante :


 
univ.

1
Sp (ϕ) ⊂ {racines de P } = 0, , 1 .
2
Réduction des endomorphismes et des matrices 85

Pour déterminer les valeurs propres de ϕ et la dimension des espaces propres associés, il
est préférable d’analyser la question sous forme matricielle. Puisque p est un projecteur,
on a :

E = ker (p) ⊕ Im (p) et Im (p) = {x ∈ E, p (x) = x} = ker (p − Id) .

On considère une base B1 de ker (p) et B2 une base de Im (p) . Comme ker (p) et Im (p)
sont supplémentaires dans E, la famille B = B1 ∪ B2 est une base de E. Notons

n = dim (E) , r = dim (Im (p)) = rg (p)

alors, d’après le théorème du rang, on a dim (ker (p)) = n − r. On note P (respectivement


U ) la matrice de p (respectivement de u ∈ L (E)) dans la base B alors on dispose de
l’écriture par blocs suivantes :
   
0n−r 0n−r,r U1,1 U1,2
P = ,U=
0r,n−r Ir U2,1 U2,2

018
avec U1,1 ∈ Mn−r (K) , U1,2 ∈ Mn−r,r (K) , U2,1 ∈ Mr,n−r (K) et U2,2 ∈ Mr (K) .
L’écriture de P découle du fait que, pour tout e ∈ B1 ⊂ ker (p) , p (e) = 0 et pour tout

7897
e ∈ B2 ⊂ Im (p) , on a p (e) = e. L’application ϕ ∈ L (L (E)) devient alors l’application
Φ ∈ L (Mn (K)) définie, pour tout U ∈ Mn (R) , par :

:164
 
1
1  0 2
U1,2  7.44
Φ (U ) = (U P + P U ) =  1 .
2
4.12

U2,1 U2,2
2
:89.8

On peut alors écrire :


 
2502

U1,1 U1,2
U = ∈ E0 (Φ) ⇔ Φ (U ) = 0
U2,1 U2,2
 
8891

1 
0 U    U1,2 = 0n−r,r
 2
1,2  0n−r 0n−r,r
⇔ 1 = ⇔ U2,1 = 0r,n−r
582:

U2,1 U2,2 0r,n−r 0r 


U2,2 = 0r
2
  
0753

U1,1 0n−r,r
E0 (Φ) = , U1,1 ∈ Mn−r (K)
0r,n−r 0r
:211

2
⇒ dim (E0 (Φ)) = dim (Mn−r (K)) = (n − r) .
None

En effet, l’application

com:

 Mn−r,r (K) × Mr,n−r (K) × Mr (K) → 


E0 (Φ) 
f: U1,1 0n−r,r
 (U1,2 , U2,1 , U2,2 ) →
rvox.

0r,n−r 0r

est bien à valeurs dans E0 (Φ) et elle est surjective (grâce aux équivalences qui ont permis
la

de décrire E0 (Φ)). Il est manifeste qu’elle est linéaire et injective donc il s’agit d’un
scho

isomorphisme d’où l’égalité des dimensions des espaces de départ et d’arrivée. Comme
0 < r < n (car p = 0 et p = Id), on peut affirmer que diù (E0 (Φ)) > 0 donc 0 est valeur
univ.

propre de Φ.
86 Mines-Telecom

En procédant de même pour les autres valeurs propres possibles, on obtient :


  
0n−r U1,2
E1/2 (Φ) = , (U1,2 , U2,1 ) ∈ Mn−r,r (K) × Mr,n−r (K)
U2,1 0r
 
dim E1/2 (Φ) = dim (Mn−r,r (K) × Mr,n−r (K))
= (n − r) r + r (n − r) = 2r (n − r) > 0
  
0n−r 0n−r,r
E1 (Φ) = , U2,2 ∈ Mr (K)
0r,n−r U2,2
 
2 1
dim (E1 (Φ)) = dim (Mr (K)) = r > 0 et Sp (Φ) = 0, , 1 .
2

Commentaires 48 Les trois premières questions sont relativement classiques. Parmi ces
trois là, seule la deuxième pose une petite difficulté et nécessite une gestion convenable des
calculs (et de la manipulation algébrique des endomorphismes).
La quatrième question permet de distinguer les meilleurs candidats et demande une meilleure

018
maitrise de l’algèbre linéaire. S’il est immédiat que p et Id −p sont des vecteurs propres de
ϕ associés respectivement à 2 et à 0, il est bien plus complexe d’exhiber un vecteur propre

7897
associé à 1.
Il est probable que l’interrogateur propose de réécrire l’endomorphisme ϕ en terme d’en-

:164
domorphisme sur les matrices. Il est alors indispensable de connaitre l’écriture matricielle
d’un projecteur dans une base convenable (soit par un raisonnement de MPSI, soit par
7.44
diagonalisation de ceux-ci). Un candidat le rappellant et le mettant en place sera bonifié,
surtout s’il songe par lui-même à utiliser alors le calcul matriciel par blocs (ce qui est une
4.12

idée naturelle ... normalement).


:89.8

Exercice 49 (Mines-Telecom) On définit u sur R[X] par


2502

u : P → P (1)X + P (2)X 2 .
8891

Étudier les valeurs propres et espaces propres de cet endomorphisme.


582:

Solution 49 Soit λ ∈ R alors λ est une valeur propre de u si et seulement s’il existe
P0 ∈ R [X] \ {0} tel que :
0753

u (P0 ) = λP0 ⇔ P0 (1) X + P0 (2) X 2 = λP0


:211


None

P0 (1) = 0
Premier cas λ = 0. D’après le principe d’identification, on a , ce qui est équi-
P0 (2) = 0
valent à dire que 1 et 2 sont racines de P0 . Comme 1 = 2, ceci est équivalent à dire que
com:

(X − 1) (X − 2) divise P0 c’est-à-dire qu’il existe Q ∈ R [X] tel que P = (X − 1) (X − 2) Q.


Ainsi, 0 est valeur propre de u (le polynôme P0 = (X − 1) (X − 2) est non nul et vérifie
rvox.

u (P0 ) = 0) et l’espace propre associé est :


la

E0 (u) = {(X − 1) (X − 2) Q (X) , Q ∈ R [X]} .


scho
univ.

1 
Second cas λ = 0 : On a P0 = P0 (1) X + P0 (2) X 2 donc il existe deux réels a, b tels que
λ
Réduction des endomorphismes et des matrices 87

P0 (X) = aX + bX 2 d’où les égalités suivantes :


 
u (P0 ) = λP0 ⇔ (a + b) X + (2a + 4b) X 2 = λ aX + bX 2
 
a + b = λa b = a (λ − 1)
⇔ ⇔ .
2a + 4b = λb 2a + 4a (λ − 1) = λa (λ − 1)

Si a = 0 alors b = 0 donc P0 = 0, ce qui est absurde. Par conséquent, a = 0 donc, en divisant


par a dans la seconde équation, on obtient le système équivalent suivant :
  
   2
  P0 = a X + (λ√− 1) X 2
b = a (λ − 1) P0 = a X + (λ − 1) X
⇔ ⇔ 5 ± 17
2 + 4 (λ − 1) = λ (λ − 1) λ2 − 5λ + 2 = 0  λ=
2
√ √
5 + 17 5 − 17
On note λ+ = et λ− = alors λ+ et λ− sont valeurs propres de u (puisque
2 2
Pλ = X + (λ − 1) X est non nul et vérifie u (Pλ ) = λPλ si λ ∈ {λ+ , λ− }) et on a les égalités
2

ensemblistes suivantes :

018
   
Eλ+ (u) = Vect X + (λ+ − 1) X 2 , Eλ− (u) = Vect X + (λ− − 1) X 2 .

7897
Conclusion : Les valeurs propres de u sont 0, λ+ , λ− et les espaces propres ont été explicités
précédemment.

:164
7.44
Commentaires 49 Exercice élémentaire mais discriminant car il demande un peu de
recul du candidat sur la réduction des endomorphismes, sur les raisonnements par analyse-
4.12

synthèse ainsi qu’un résultat clé concernant les polynômes (lien racines et divisibilité).
Pour la détermination des valeurs propres non nulles, on peut aussi procéder comme suit.
:89.8


Les vecteurs associés aux valeurs propres non nuls appartiennent à F= Vect X, X 2 qui
est stable par u. Il suffit alors d’écrire la matrice A de u dans la base X,
 X2  et d’étudier
2
2502

ses valeurs propres et vecteurs propres. Comme u (X) = X + 2X et u X = X + 4X 2 ,


2

on peut affirmer que


8891

 
1 1
A= ⇒ χA (X) = X 2 − 5X + 2
582:

2 4
0753

donc le discriminant vaut ∆ = 21 et ses racines


  λ+ et λ− (avec les notations du
sont
1
corrigé). Les vecteurs propres associés sont donc les vecteurs propres associés
λ± − 1
:211

à u (pour ces valeurs propres) sont 1X + (λ± − 1) X .2


None

Exercice 50 (Mines-Telecom)
com:

1. Soit A ∈ Mn (R). On suppose que A possède n valeurs propres distinctes. On pose


rvox.

B ∈ Mn (R) telle que B 2 = A. Montrer que B est diagonalisable.


 
11 −5 5
la

2. Résoudre B 2 = A pour A = −5 3 −3 .


scho

5 −3 3
univ.
88 Mines-Telecom

Solution 50 1. Comme A possède n valeurs propres distinctes λ1 , ..., λn et que A ∈ Mn (R)


alors on peut affirmer que :
— A est diagonalisable ;
— chaque espace propre est de dimension 1 (chaque espace propre est de dimension au
moins 1 et la somme des dimensions des espaces propres est au plus égal à n).
Comme B 2 = A, montrons que B commute avec A :
AB = B 2 B = B 3 = BB 2 = BA.
Ainsi, chaque espace propre de A est stable par B. Pour tout i ∈ {1, ..., n} , soit εi une
base de Eλi (A) alors :
εi ∈ Eλi (A) ⇒ Bεi ∈ Eλi (A) = Vect (εi ) ⇒ ∃µi ∈ R, Bεi = µi εi .
Autrement dit, la famille B = (εi )1in est formée de vecteurs propres pour B et comme
B est une base de Mn,1 (R) (car A est diagonalisable), on en déduit que B est diagona-
lisable.
Remarque : Cette base B est aussi formée de vecteurs propres pour A. Si on note P
la matrice de passage de la base canonique à la base B, les matrices P −1 AP et P −1 BP

018
sont diagonales (car la base B est une base de diagonalisation de A et B).
2. La matrice A est symétrique à coefficients réels donc elle diagonalisable (d’après le théo-

7897
rème spectral). Déterminons les valeurs propres de A en calculant son polynôme carac-
téristique.

:164
   
X − 11 5 −5  X − 11 5 −5
 
χA (X) =  5 3  7.44
X −3 =  5 X − 3 3 
 −5 L ←L +L 
3 X − 3 3 3 2  0 X X
4.12
   
X − 11 −5  −5
 5 X − 11 10
= X  5 X − 3 3  = X  5 X − 6 3 
:89.8

 0  C2 ←C2 −C3 
1 1 0 0 1
 
3+3 X − 11 10 
2502

= X × 1 × (−1)  5 = X ((X − 11) (X − 6) − 50)


X − 6
 2 
8891

= X X − 17X + 16 = X (X − 1) (X − 16)
Ainsi, A possède 3 valeurs propres distinctes et chaque espace propre est de dimension 1
582:

(on retrouve ainsi que A est diagonalisable car elle possède 3 valeurs propres distinctes
et elle appartient à M3 (R)). Déterminons une base de chaque espace propre. Pour cela,
0753

il suffit de trouver un vecteur non nul dans cet espace propre.


 
0
:211

E0 (A) = ker (A) = Vect 1 (∗)


None

1
  
=ε1
   
com:

10 −5 5 1
E1 (A) = ker (A − I3 ) = ker  −5 2 −3 = Vect  1  (∗∗)
rvox.

5 −3 2 −1
  
=ε2
la

   
−5 −5 5 2
scho

E16 (A) = ker (A − 16I3 ) = ker −5 −13 −3  = Vect −1 (∗ ∗ ∗)


5 −3 −13 1
univ.

  
=ε3
Réduction des endomorphismes et des matrices 89

Notons C1 , C2 , C3 les colonnes des matrices considérées ci-dessous.


(∗) car C2 + C3 = 0. En passant à l’endomorphisme u dont la matrice dans la base
canonique (e1 , e2 , e3 ) est A, on a :

u (e2 ) + u (e3 ) = 0 ⇔ e2 + e3 ∈ ker (u) ⇔ ε1 ∈ ker (A)

(∗∗) car C1 + C2 − C3 = 0.En passant à l’endomorphisme u dont la matrice dans la base


canonique (e1 , e2 , e3 ) est A − I3 , on a :

u (e1 ) + u (e2 ) − u (e3 ) = 0 ⇔ e1 + e2 − e3 ∈ ker (u) ⇔ ε2 ∈ ker (A − I3 )

(∗ ∗ ∗) car 2C1 − C2 + C3 = 0. En passant à l’endomorphisme u dont la matrice dans la


base canonique (e1 , e2 , e3 ) est A − 16I3 , on a :

2u (e1 ) − u (e2 ) + u (e3 ) = 0 ⇔ 2e1 − e2 + e3 ∈ ker (u) ⇔ ε3 ∈ ker (A − 16I3 ) .


 
0 1 2
On note alors P = 1 1 −1 alors P −1 AP = diag (0, 1, 16) = D.

018
1 −1 1
On procède ensuite par analyse-synthèse.

7897
Phase d’analyse. Soit B ∈ M3 (R) vérifiant B 2 = A. D’après la question précédente
ainsi que la remarque finale à la réponse à la question précédente, on peut même affirmer

:164
que P −1 BP est diagonale. Notons la ∆ = diag (µ1 , µ2 , µ3 ) alors on a :
 2
B2 = A ⇔ P ∆P −1 = P DP −1 ⇔ P ∆2 P −1 = P DP −1 7.44
 2 
4.12
 µ1 = 0  µ1 = 0
⇔ ∆2 = D ⇔ µ22 = 1 ⇔ µ = ±1 ⇒ B = P diag (0, ±1, ±4) P −1 .
 2  2
:89.8

µ3 = 16 µ3 = ±4

Phase de synthèse. Il est immédiat que la matrice B = P diag (0, ±1, ±4) P −1 vérifie :
2502

2
B 2 = P (diag (0, ±1, ±4)) P −1 = P diag (0, 1, 16) P −1 = A.
8891

Par conséquent, les matrices B vérifiant B 2 = A sont les matrices P diag (0, ±1, ±4) P −1 .
582:

Commentaires 50 La première question est un classique de tous les oraux (Mines-Ponts,


0753

Centrale-SupElec et CCINP) mais aussi des écrits (e3a inclus). Si vous n’avez pas réussi
à le traiter seul, n’hésitez pas à le retravailler.
:211

La deuxième question est un grand classique de la réduction et intervient fréquemment à


l’écrit et à l’oral de CCINP ainsi que, probablement, à l’oral de Mines-Telecom dorénavant.
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
90 Centrale Math 1

2.3 Centrale Math 1


Exercice 51 (Centrale) Soit M ∈ Mn (Z) . On suppose que toutes les valeurs propres
complexes de M sont de module 1. On note (λj )1jn les valeurs propres complexes de M
et Pk le polynôme caractéristique de M k (k ∈ N).
n  
1. Soit k ∈ N. Montrer que Pk = X − λki
i=1
2. Montrer que {Pk , k ∈ N} est fini.
3. En déduire que les valeurs propres de M sont des racines de l’unité.

Solution 51
1. Le polynôme caractéristique χM de M annule M (théorème de Cayley-Hamilton) et il
est à coefficients dans R, donc dans C, et de degré n  1, le théorème de D’Alembert-
Gauss affirme que χM est scindé dans C [X] , ce qui prouve que M est trigonalisable
dans Mn (C) . Il existe ainsi une matrice inversible P telle que
 

018
λ1 (∗)
 .. 
M = P T P −1 avec T =  . .

7897
(0) λn

:164
Pour tout entier k, on a :
 
λk1 (∗) n 
 7.44 
 ..  −1
k
M = PT P k −1
=P . P ⇒ χ M k = χT k = X − λki
4.12

(∗) (∗∗)
(0) λkn i=1
:89.8

(∗) car M k et T k sont semblables


(∗∗) car T k est triangulaire.
2502

(k)
2. Pour tout i ∈ {0, .., n − 1}, on note ai le coefficient de X i dans le polynôme Pk . D’après
8891

les relations coefficients-racines, pour tout i ∈ {0, .., n − 1} , on a :


   
 k k 
582:

(k) n−k
ai = (−1) λkj1 λkj2 · · · λkji ⇒ |ai |  λj1 λj2 · · · λkji 
1j1 <j2 <···<ji n 1j1 <j2 <···<ji n
0753

 k k k

= |λj1 | |λj2 | · · · |λji | = 1 = bi .
1j1 <j2 <···<ji n 1j1 <j2 <···<ji n
:211

Pour chaque i ∈ {0, .., n − 1} , ai appartient à Z et à l’intervalle [−bi , bi ] (indépendant


None

(k)
de k) donc ai prend un nombre fini de valeurs possibles (au plus 2bi + 1). Ainsi, le
n−1
 (k)
com:

polynôme Pk = X n + ai X i prend un nombre fini de valeurs possibles (au plus


i=0
n
(2bi + 1) ) donc l’ensemble {Pk , k ∈ N} est un ensemble fini.
rvox.

3. Comme l’ensemble Z = {Pk , k ∈ N} est fini et que chaque élément de Z possède un


la

nombre fini de racines, l’ensemble S des racines des Pk (k ∈ N) est un ensemble fini.
scho

k k
 tout entier k, λ est racine de Pk donc λ ∈ Z.
Soit λ une valeur propre deM alors, pour
k
En particulier, l’ensemble λ , k ∈ N est un ensemble fini et comme l’ensemble N est
univ.

infini, il existe deux entiers k, q avec k < q et λk = λq . En divisant par λk (qui est non
Réduction des endomorphismes et des matrices 91

 
  k
nul car λk  = |λ| = 1 = 0), on obtient l’égalité λq−k = 1 c’est-à-dire que λ est une
e
racine ((q − k) ) de l’unité.

Commentaires 51 Exercice de niveau standard pour ce concours et progressif.


Question 1. Il s’agit quasiment d’une question de cours (expression du polynôme caractè-
ristique en fonction des valeurs propres) donc l’interrogateur sera sensible à l’intiative et
l’autonomie du candidat.
Question 2. Si le candidat ne voit pas, il sera apprécié par l’interrogateur que le candidat
gère des cas particuliers : n = 2 et / ou n = 3. Il sera alors assez simple d’imaginer le
cas général (même si le dénombrement
  précis des coefficients possibles n’est pas du tout un
attendu, par exemple bi vaut ni car un un sous-ensemble I à i éléments est caractériser
la liste strictement croissante (j1 , .., ji ) de ses éléments).
Question 3. L’argumentaire nécessaire s’inspire fondamentalement des arguments sur l’ordre
d’un élément dans un groupe fini. En pratique, cette question sera la plus discriminante
de l’exercice.

018
Exercice 52 (Centrale) Soit E un K-ev de dimension n, et G un groupe pour la compo-
sition des endomorphismes de L(E), de neutre j.

7897
1. Que peut-on dire de j en tant qu’élément de L(E) ?

:164
2. Montrer que tous les éléments de G ont même rang r.
3. Soit n  3. On considère maintenant
— une base B = (e1 , .., en ) ; 7.44
— l’ensemble G = {uσ , σ ∈ Sn } avec Sn l’ensemble des permutations de {1, .., n} ;
4.12

— uσ est l’endomorphisme de E défini par :


:89.8

∀i ∈ {1, .., n} , uσ (ei ) = eσ(i) .


2502

(a) Montrer que G est un sous groupe de GL(E).


(b) Trouver les droites stables par tous les éléments de G.
8891

(c) Déterminer les hyperplans stables par tous les éléments de G.


582:

Solution 52
1. Comme j est élément neutre pour la composition, on a j ◦ j = j ⇔ j 2 = j donc j est un
0753

projecteur.
2. Comme j est un projecteur, on a Im (j) ⊕ ker (j) = E. On fixe une base B1 = (e1 , .., er )
:211

de Im (j) (donc j (ei ) = ei pour tout i ∈ {1, .., r}) et une base B0 = (er+1 , .., en ) de
ker (j) (donc j (ei ) = 0E si i ∈ {r + 1, .., n}) alors la famille
None

B = B1 ∪ B0 = (e1 , .., er , er+1 , .., en )


com:

est une base de E. Comme on a g = g ◦ j, on obtient :


rvox.

∀i ∈ {r + 1, .., n} , ei ∈ ker (j)


⇒ g (ei ) = (g ◦ j) (ei ) = g (j (ei )) = g (0) = 0,
la
scho

On en déduit l’égalité ensembliste :


Im (g) = Vect (g (e1 ) , .., g (er ) , g (er+1 ) , .., g (en ))
univ.

= Vect (g (e1 ) , .., g (er ))


92 Centrale Math 1

donc la famille (g (ei ))1ir est génératrice de Im (g) . Prouvons que cette famille est
libre. Soit (λi )1ir ∈ Kr tel que :

r

(∗) : λi g (ei ) = 0E .
i=1

Comme (G, ◦) est un groupe, il existe h ∈ G tel que h ◦ g = j. En composant l’égalité (∗)
par h et en utilisant la linéarité de h, on obtient l’égalité :
r
 r

λi j (ei ) = 0E ⇔ λi ei = 0E ⇒ ∀i ∈ {1, .., r} , λi = 0
i=1 i=1

(car la famille (e1 , .., er ) est libre). Par conséquent, la famille (g (ei ))1ir est une base
de Im (g) donc rg (g) = r (qui est indépendant de g).
3.

(a) Soit g ∈ G, il existe σ ∈ Sn tel que g = uσ . La famille (ei )1in est une base de E

018
donc la famille
 

7897
eσ(i) 1in = (uσ (ei ))1in

est une base de E (les vecteurs de la famille (ei )1in ont simplement été permutés

:164
de position). Ainsi, uσ = g est un automorphisme de E c’est-à-dire que g ∈ GL (E)
quelque soit g ∈ G d’où l’inclusion G ⊂ GL (E) .
7.44
Soit σ = Id{1,..,n} alors :
4.12

∀i ∈ {1, .., n} , uσ (ei ) = eσ(i) = ei = IdE (ei )


:89.8

donc uσ = IdE (les deux endomorphismes sont égaux sur une même base), ce qui
prouve que IdE ∈ G.
2502

2
Soient (g, h) ∈ G2 , il existe (σ, τ ) ∈ (Sn ) tel que g = uσ et h = uτ . Pour tout
i ∈ {1, .., n} , on a les égalités suivantes :
8891

 
(g ◦ h) (ei ) = (uσ ◦ uτ ) (ei ) = uσ (uτ (ei )) = uσ eτ (i)
582:

  
=fi
0753

= uσ (fi ) = fσ(i) = eτ (σ(i)) = uτ ◦σ (ei )


:211

donc g ◦ h = uτ ◦σ ∈ G (car τ ◦ σ ∈ Sn puisque (Sn , ◦) est un groupe). En outre, si


on pose m = uσ−1 ∈ G, on a l’égalité :
None

m ◦ g = uσ−1 ◦σ = uId{1,..,n} = IdE


com:

donc g −1 = m ∈ G. Par conséquent, (G, ◦) est un sous-groupe de GL (E) .


rvox.

(b) Soit ∆ une droite de E. Il existe v ∈ E\ {0} tel que ∆ = Vect (v) . Supposons que ∆
soit stable par tous les g ∈ G alors g (∆) ⊂ ∆. Pour tout σ ∈ Sn , on a :
la
scho

uσ (v) ∈ uσ (∆) ⊂ ∆ = Vect (v) ⇒ ∃λσ ∈ K, uσ (v) = λσ v

donc v est vecteur propre de uσ et λσ est la valeur propre associée. Comme uσ est
univ.

un automorphisme, 0 n’est pas valeur propre de uσ donc λσ = 0 pour tout σ ∈ Sn .


Réduction des endomorphismes et des matrices 93

n

Notons (v1 , .., vn ) ∈ Kn ses coordonnées dans la base B c’est-à-dire v = vi ei . Pour
i=1
tout σ ∈ Sn , on a :
n
 n
 n

j=σ(i)
uσ (v) = vi uσ (ei ) = vi eσ(i) = = vσ−1 (j) ej .
uσ linéaire i=σ −1 (j)
i=1 i=1 j=1

Comme (ei )1in est une base de E, on en déduit l’équivalence suivante valable pour
tout σ ∈ Sn :
uσ (v) = λσ v ⇔ ∀j ∈ {1, .., n} , vσ−1 (j) = λσ vj
Comme v = 0, il existe s ∈ {1, .., n} tel que vs = 0. Soit t ∈ {1, .., n} \ {s} , on choisit
σ 0 = (s, t) la transpositon échangeant s et t alors σ 20 = Id{1,..,n} donc σ −1 0 = σ 0 et
on obtient les égalités suivantes

(∗) : ∀i ∈ {1, .., n} , vi = λσ0 vσ(i) .

En choisissant i = t dans l’égalité (∗) , on obtient la formule

018
(∗∗) : vt = λσ vs = 0

7897
(car vs = 0 et λσ0 = 0) quelque soit t ∈ {1, .., n} \ {s} . Autrement dit, aucune des

:164
coordonnées de v n’est nulle. Pour tout i ∈ {1, .., n} \ {s, t} (ce qui est possible car
n  3) dans l’égalité (∗) , on obtient vi = λσ0 vi . Comme vi = 0, on peut affirmer
7.44
que λσ0 = 1 donc, d’après l’égalité (∗∗) , on obtient vt = vs pour t = s. Si on note
n

ei , on a :
4.12
w=
i=1
n

:89.8

v= vs ei = vs w ⇒ ∆ = Vect (w) .
i=1
2502

Réciproquement, notons D = Vect (w) la droite dirigée par w. Pour tout σ ∈ Sn , on


a:
8891

n
 n
 n

j=σ(i)
uσ (w) = uσ (ei ) = eσ(i) = = ej = w
582:

uσ linéaire i=σ −1 (j)


i=1 i=1 j=1

⇒ ∀x ∈ D, ∃k ∈ K, x = kw ⇒ uσ (x) = kuσ (w) = kw ∈ D


0753

donc D = Vect (w) est l’unique droite stable par tous les éléments de G.
:211

n

(c) Soit x ∈ E, il existe (x1 , .., xn ) ∈ Kn tel que x = xi ei . Soit H un hyperplan de E,
None

i=1
il existe (v1 , .., vn ) ∈ Kn \ {0Kn } tel que :
com:

n

x∈H⇔ vi xi = 0.
rvox.

i=1

Supposons que H est stable par tous les uσ , σ ∈ Sn . Comme (v1 , .., vn ) = (0, .., 0) , il
la

existe un entier s ∈ {1, .., n} tel que vs = 0. On fixe t ∈ {1, .., n} \ {s} . Le vecteur
scho

xex = −vs et + vt es (de coordonnées (xex


i )1in
univ.

avec xex
t = −vs , xex ex
s = vt et xi = 0 si i ∈
/ {s, t})
94 Centrale Math 1

appartient à H car :
n

vi xex ex ex
i = vs xs + vt xt = vs vt + vt (−vs ) = 0.
i=1
 
Pour tout σ ∈ Sn , uσ (xex ) admet pour coordonnées xex
−1
σ (i) (cf. la réponse à
1in
ex
la question 2) et uσ (x ) appartient à H (car H est stable par uσ ) donc :
n
 n

j=σ −1 (i)
vi xex
σ −1 (i) =0 ⇔ vσ(j) xex
j = 0.
i=σ(j)
i=1 j=1

Soit k ∈ {1, .., n} \ {t} , on choisit σ 0 = (t, k) la transpositon échangeant s et k alors :


n

0= vσ(j) xex
j = vσ(s) xex ex
s + vσ(t) xt = vs vt + vk (−vs ) .
i=1

=0 si j ∈{s,t}
/

En divisant par vs = 0 cette égalité, on obtient vt = vk pour tout k ∈ {1, .., n} \ {t}

018
donc (v1 , .., vn ) = (vt , .., vt ) . Comme (v1 , .., vn ) est non nul, on en déduit que vt = 0
et

7897
n n
x∈H⇔ v t xi = 0 ⇔ xi = 0
÷vt =0

:164
i=1 i=1
n

donc l’hyperplan d’équation xi = 0 est le seul qui soit stable par tous les éléments
i=1
7.44
de G.
4.12

n

Réciproquement, considèrons l’hyperplan H0 d’équation xi = 0. Pour tout σ ∈ Sn
:89.8

 i=1
et tout x de E de coordonnées (xi )1in alors uσ (x) est de coordonnées xσ−1 (i) 1in
2502

(cf. la réponse à la question précédente). On dispose alors de l’égalité suivante :


n
 n

j=σ −1 (i)
8891

xσ−1 (i) = ⇔ xj = 0.
i=1 j=1
582:

donc uσ (x) ∈ H0 pour tout σ ∈ Sn c’est-à-dire que H0 est un hyperplan stable par
tous les éléments de G.
0753

Conclusion : Il existe un unique hyperplan de E stable par tous les éléments de G


n

:211

et il est d’équation xi = 0.
i=1
None

Commentaires 52 Ce sujet est un mélange de deux exercices classiques : les deux pre-
mières questions apparaissent plutôt aux écrits X-ENS. La troisième question est un clas-
com:

sique de l’oral Mines-Ponts.


L’intégralité de ces questions se traite avec les outils de MPSI. Le corrigé est très détaillé
rvox.

mais l’interrogateur n’attendra pas forcément des détails aussi nombreux. Les questions 1
et 3.a) étant les plus simples, il ne faut pas hésiter à les traiter en premier (l’ordre n’est
la

jamais imposé). Pour les questions 3.b) et 3.c), proposé un exemple de sous-espaces stables
scho

pour chaque cas sera fortement apprécié. Le traitement du cas très particulier n = 2 aussi
(il permet une preuve bien plus aisé que dans le cas général). L’interaction avec l’interro-
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 95

gateur permettant d’aller plus loin éventuellement.


Au final, l’exercice est discriminant mais il est tout à fait envisageable de l’achever dans
le temps imparti.

Exercice 53 (Centrale)
  
−2x + 3y −6x + 6y
1. On note E = , (x, y) ∈ C2 . Montrer que E est un plan
x−y 3x − 2y
vectoriel d’éléments tous diagonalisables.
   
α 0 a b
2. Soit A = et B = avec α = β. On suppose que pour tout complexe
0 β c d
t, B + tA est diagonalisable. Montrer b = c = 0.
3. On note dn (K) la dimension maximale d’un sous-espace de Mn (K) dont tous les
éléments sont diagonalisables. Calculer d2 (C) puis dn (R).

Solution 53
1. Espace vectoriel. Montrons que E est un sous-espace vectoriel de M2 (C) . Par défini-

018
tion, E ⊂ M2 (C) qui est un C-espace vectoriel. En outre, 02 ∈ E (prendre x = y = 0).
Soient M, M  ∈ E, il existe x, y, x , y ∈ C tels que :

7897
   
−2x + 3y −6x + 6y  −2x + 3y  −6x + 6y 
M= ,M = .

:164
x−y 3x − 2y x − y  3x − 2y 
Ainsi, pour tout λ, λ ∈ C, on a :
  7.44

  −2x + 3y  −6x + 6y  x = λx + λ x ∈ C
avec
4.12
λM + λ M =
x − y  3x − 2y  y  = λy + λ y  ∈ C
:89.8

donc λM + λ M  ∈ E, ce qui permet d’affirmer que E est un sous-espace vectoriel de


M2 (C) .
Diagonalisabilité. Soit M ∈ E, il existe x, y ∈ C tel que
2502

 
−2x + 3y −6x + 6y
M= .
8891

x−y 3x − 2y
Déterminons son polynôme caractéristique :
582:

 
X + 2x − 3y 6x − 6y 
χM (X) =  
0753

y−x X − 3x + 2y 
= (X + 2x − 3y) (X − 3x + 2y) − (6x − 6y) (y − x)
:211

= X 2 − (x + y) X + xy = (X − x) (X − y) .
None

Si x = y alors χM est
 scindé
 à racines simples donc M est diagonalisable.
x 0
Si x = y alors M = qui est diagonale donc diagonalisable. Ainsi, tout élément
0 x
com:

de E est diagonalisable.
 
a + tα b
rvox.

2. Commençons par calculer le polynôme caractéristique de B + tA = .


c d + tβ
 
la

X − (a + tα) −b 
 
scho

χB+tA (X) = 
−c X − (d + tβ)
= (X − (a + tα)) (X − (d + tβ)) − bc
univ.

= X 2 − (a + d + t (α + β)) X + (a + tα) (d + tβ) − bc.


96 Centrale Math 1

Soit ∆ (t) le discriminant de ce trinôme (par rapport à X) alors :


2
∆ = (a + d + (α + β) t) − 4 ((a + tα) (d + tβ) − bc)
 
2 2
= t2 (α + β) − 4αβ + At + B = (α − β) t2 + At + B

avec (A, B) ∈ C2 . Comme ∆ est un polynôme du second degré par rapport à t (car
2
(α − β) = 0), l’équation ∆ (t) = 0 admet une solution dans C (d’après d’Alembert-
Gauss par exemple). Notons t0 une de ces solutions. Dans ce cas, χB+t0 A admet une
unique racine r0 ∈ C c’est-à-dire que r0 est l’unique valeur propre de B + t0 A. Comme
B + t0 A est diagonalisable (par hypothèse), il existe une matrice inversible P telle que :

B + t0 A = P diag (r0 , r0 ) P −1 = P r0 I2 P −1 = r0 P P −1 = r0 I2 .

En particulier, en égalisant les coefficients non diagonaux de B + t0 A et de r0 I2 , on


obtient les égalités b = 0 et c = 0.
3. d2 (C) . Remarquons que l’ensemble
      

018
a 0 2 1 0 0 0
D2 = , (a, b) ∈ C = Vect ,
0 d 0 0 0 1

7897
est un sous-espace vectoriel de Mn (C) de dimension 2 formé uniquement de matrices

:164
diagonales donc diagonalisables d’om la minoration :

d2 (C)  2.
7.44
Soit F un sous-espace vectoriel non nul de M2 (C) constitué uniquement de matrices
4.12

diagonalisables.
:89.8

Premier cas : toute matrice de F admet une unique valeur propre. Soit M ∈ F alors,
comme M est diagonalisable et ne possède qu’une seule valeur propre, que l’on notera α,
2502

il existe une matrice inversible P telle que

M = P diag (α, α) P −1 = P αI2 P −1 = αI2 .


8891

Ainsi, M ∈ Vect (I2 ) d’où l’inclusion


582:

F ⊂ Vect (I2 ) ⇒ dim (F )  dim (Vect (I2 )) = 1.


0753

Second cas : il existe une matrice M0 ∈ F possédant deux valeurs propres distinctes α
:211

et β. Comme M est diagonalisable, il existe une matrice inversible P telle que


None

M = P diag (α, β) P −1 .
 
a b
com:

Soit N ∈ F, on pose N  = P −1 N P = alors N  est diagonalisable (car N l’est)


c d
et, pour tout complexe t, la matrice M + tN appartient à F donc elle est diagonalisable.
rvox.

Par conséquent, la matrice


la

P −1 (M + tN ) P = diag (α, β) + N 
scho

est aussi diagonalisable pour tout complexe t ce qui entraine, d’après la question précé-
dente, que b = c = 0 donc
univ.

N = P diag (a, b) P −1 .
Réduction des endomorphismes et des matrices 97

On vient ainsi de démontrer l’inclusion


   
a 0 −1
F ⊂ P P , P ∈ GL2 (C) = DP
0 d
     
1 0 −1 0 0 −1
= Vect P P ,P P
0 0 0 1
donc dim (F )  2.
Au final, tout sous-espace vectoriel de M2 (C) dont tous les éléments sont diagonalisables
est de dimension au plus 2 donc d2 (C)  2. Comme d2 (C)  2, on peut affirmer que
d2 (C) = 2.

dn (R) . Soit F un sous-espace vectoriel de Mn (R) dont tous les éléments sont diago-
nalisables. Notons :
 
Tn (R) = T = (ti,j )1i,jn ∈ Mn (R) , ∀i  j, ti,j = 0

l’ensemble des matrices triangulaires supérieures strictes (i.e. tous les coefficients « sous

018
la diagonale, incluse, » sont nuls).
Soit M ∈ F ∩ Tn (R) alors M est diagonalisable (car M ∈ F ) et 0 est son unique valeur

7897
propre (puisqu’elle est triangulaire, ses coefficients diagonaux sont ses valeurs propres).
Ainsi, il existe une matrice inversible P telle que

:164
M = P diag (0, .., 0) P −1 = 0n ⇒ F ∩ Tn (R) = {0n } .
n (n − 1) 7.44
Comme Tn (R) est un espace vectoriel de dimension (les matrices élémentaires
2
4.12

(Ei,j )1j<in en forme une base), que F + Tn (R) est une somme directe formant un
sous-espace vectoriel de Mn (R) , la formule de Grassmann montre que :
:89.8

dim (F + Tn (R))  dim (Mn (R)) ⇔ dim (F ) + dim (Tn (R))  n2


2502

n (n − 1) n (n + 1)
⇔ dim (F )  n2 − dim (Tn (R)) = n2 − = .
2 2
8891

n (n + 1)
Par conséquent, on en déduit que dn (R)  . Comme Sn (R) (l’ensemble des
2
582:

n (n + 1)
matrices symétriques à coefficients réels) est un espace vectoriel de dimension
2
0753

dont tous les éléments sont diagonalisables (d’après le théorème spectral), on peut affir-
mer que :
:211

n (n + 1)
dn (R) = .
2
None

Commentaires 53 Exercice original et suffisamment progressif pour ce concours.


Question 1. Elle ne devrait pas poser de difficulté car elle est basée sur un résultat élé-
com:

mentaire du chapitre de réduction.


Question 2. Cette question s’avère discriminante. Les candidats ont soit peur des calculs,
rvox.

soit ils ne prennent pas de recul sur ceux-ci. Il faut être pragmatique et se dire qu’une ma-
trice de taille 2 a au plus deux valeurs propres distinctes et que si elle en a deux, elle est
la

diagonalisable donc le point crucial est de traiter le cas où elle a une seule valeur propre.
scho

Dans ce cas, elle est forcément diagonale. Ce sont ces faits qui doivent guider le candidat.
Question 3. La première question (d2 (C)) est la plus difficile du point de vue du raison-
univ.
98 Centrale Math 1

nement à tenir et demande un bon recul sur l’algèbre linéaire et la réduction. Comme à la
question précédente, le nombre de valeurs propres structure le raisonnement.
La deuxième question (dn (R)) est plus astucieuse et possède de nombreuses déclinaisons
(dimension du plus grand sous-espace vectoriel dont toutes les matrices sont nilpotentes,
etc). N’hésitez pas à retravailler cette question astucieuse, elle pourrait vous resservir.

Exercice 54 (Centrale) Soient f et g des endomorphismes non nuls d’un C-espace vecto-
riel E de dimension n tels que f ◦ g = 0.
1. Que peut on dire de ker (f ) et Im (g) ?
2. Si g possêde une valeur propre non nulle, montrer qu’il existe un vecteur propre de
g qui appartient à ker (f ).
3. Montrer qu’il existe une base commune de trigonalisation pour f et g.

Solution 54
1. Soit x ∈ Im (g) , il existe y ∈ E tel que x = g (y) donc f (x) = (f ◦ g) (y) = 0 (y) = 0

018
d’où x ∈ ker (g) . Ainsi, on vient d’établir l’inclusion Im (g) ⊂ ker (f ) .

7897
2. Soit λ une valeur propre non nulle de g et x0 ∈ E\ {0E } un vecteur propre associé alors :
x 

:164
1 0
g (x0 ) = λx0 ⇒ x0 = g (x0 ) = g ∈ Im (g) ⊂ ker (f )
÷λ=0 λ λ
7.44
(d’après la question précédente) donc tout vecteur propre de g appartient à ker (f ) .
4.12

3. On procède par récurrence sur n en posant, pour tout entier n, (Hn ) : « pour tout C-
2
espace vectoriel E, pour tout (f, g) ∈ (L (Cn )) tel que f ◦ g = 0 alors il existe une base
:89.8

B de E telle que les matrices de f et g soient triangulaires supérieures ».


2502

2
Initialisation n = 1. Soit E un C-espace vectoriel de dimension 1 et (f, g) ∈ (L (E))
telle que f ◦ g = 0. On fixe une base B de E et on note F et G les matrices respectives
8891

de f et g dans cette base alors

A = (a) ∈ M1 (C) et B = (b) ∈ M1 (C) .


582:

Ces deux matrices étant triangulaires supérieure, la base B est une base commune de
0753

trigonalisation de f et g donc (H1 ) est vraie.


:211

Hérédité., Soit n ∈ N∗ tel que la propriété (Hn ) soit vraie et montrons la propriété
2
(Hn+1 ). Soit E un C-espace vectoriel de dimension n+1 et on considère (f, g) ∈ (L (E))
None

tel que f ◦ g = 0. Le polynôme caractéristique χf (resp. χg ) de f (resp. de g) étant de


degré n + 1  1, il est scindé dans C [X] d’après le théorème de d’Alembert-Gauss.
com:

Premier cas : χg possède une racine λ1 non nulle i.e. g possède une valeur propre non
nulle λ1 . D’après la question précédente, il existe un vecteur propre e1 de g associé à λ1
(i.e. g (e1 ) = λ1 e1 ) et appartenant à ker (f ) (i.e. f (e1 ) = 0).
rvox.

Second cas : χg n’admet que 0 comme racine donc 0 est l’unique valeur propre de
g et g n = χg (g) = 0 (d’après le théorème de Cayley-Hamilton) c’est-à-dire que g est
la
scho

nilpotente. Remarquons alors que ker (f ) = {0} (sinon, f serait injectif et comme il
s’agit d’un endomorphisme en dimension, f serait un isomorphisme donc
univ.

g = f −1 ◦ (f ◦ g) = f −1 ◦ 0 = 0
Réduction des endomorphismes et des matrices 99

ce qui est absurde). En outre, si x ∈ ker (f ) alors :


f (g (x)) = (f ◦ g) (x) = 0 (x) = 0 ⇒ g (x) ∈ ker (f ) .
Ainsi, g|ker(f ) est un endomorphisme de ker (f ) qui est nilpotent. Son noyau est non nul
c’est-à-dire qu’il existe e1 ∈ ker (f ) (i.e. f (e1 ) = 0) tel que g (e1 ) = 0.
Conclusion partielle. Ainsi, dans tous les cas, il existe un vecteur e1 non nul tel que
f (e1 ) = 0 et g (e1 ) = λe1 pour un certain λ ∈ C.
On complète alors la famille (e1 ) en une base B = (e1 , .., en+1 ) de E. On note B2 =
(e2 , .., en+1 ) . Les matrices F et G respectivement de f et g dans la base B sont de la
forme
f (e1 ) f (B2 ) g (e1 ) g (B2 )
   
0 a e1 λ b e1
F = G =
0n,1 F  B2 0n,1 G B2
où λ ∈ C avec F  , G ∈ Mn (C) et a, b ∈ M1,n (C) . Comme f ◦ g = 0 et par le calcul
matriciel par blocs, on peut affirmer que :
    

018
0 a λ1 b 0 01,n
F G = 0n+1 ⇔ =
0n,1 F  0n,1 G 0n,1 0n

7897
 
  
0 aG 0 01,n
⇔ = ⇒ F  G = 0n .
0 F  G 0n,1 0n

:164
On note f  et g  les endomorphismes de Cn (qui est un C-espace vectoriel de dimension
7.44
n) dont les matrices dans la base canonique de Cn sont F  et G . L’égalité F  G = 0n
montre que f  ◦ g  = 0. D’après l’hypothèse de récurrence (Hn ), il existe une base B  de
4.12

Cn telle que les matrices de f  et g  dans la base B  soient triangulaires supérieures. Si


on note P  la matrice de passage de la base canonique de Cn à la base B  , F  et G les
:89.8

matrices de f  et g  dans la base B alors F  et G sont triangulaires supérieures et on


a:
2502

−1 −1
F  = P  F  (P  ) , G = P  G (P  ) .
On considère alors les matrices P, Q ∈ Mn+1 (C) définie par blocs par :
8891

   
1 01,n 1 01,n
P = , Q = −1 .
582:

0n,1 P  0n,1 (P  )
Le calcul matriciel par blocs montre que :
0753

   
1×1 01,n 1 01,n
:211

PQ =  −1 = = In+1

0n,1 P (P ) 0n,1 In
None

donc P est inversible d’inverse Q et


   
0 01,n λ1 01,n
F =P P −1 , G=P P −1 .
com:

0n,1 F  0n,1 G
Si on désigne par B0 la base de E dont la matrice de passage de la base  B à la base
rvox.

0 01,n
B0 est P, les matrices de f et g dans la base B0 sont respectivement et
0 F 
la

 n,1

scho

λ1 01,n
qui sont bien triangulaires supérieures ce qui démontre (Hn+1 ) et achève
0n,1 G
la récurrence.
univ.
100 Centrale Math 1

Commentaires 54 Exercice relativement aisé pour ce concours et de difficulté très pro-


gressive. La troisième question est la plus difficile mais le raisonnement est classique
(proche de la co-réduction).

Exercice 55 (Centrale) Soient P = X 2 + αX + β un polynôme n’ayant pas de racine


réelle, E un R-espace vectoriel de dimension n  1, et f un endomorphisme de E tel que
P (f ) = 0. On cherche à prouver qu’il existe une base dans laquelle la matrice de f est :
 
A 0 ··· 0
.
 0 . . . . . . .. 
  
  où A = 0 1
.
. . 
 .. .. ... 0 −β −α
0 ··· 0 A

1. Montrer que n est pair et que f n’admet pas de valeur propre.


2. Soit x ∈ E et y = f (x) + αx. On pose Hx = Vect {x, y}.
Montrer que Hx est stable par f .

018
3. Démontrer le résultat annoncé.

7897
Solution 55

:164
1. Le polynôme P annule f donc l’ensemble des valeurs propres de f est inclus dans l’en-
semble des racines réelles de P (car E est un R-espace vectoriel). Ce dernier ensemble
7.44
étant vide, on en déduit que f n’admet aucune valeur propre. On fixe une base B de
E et on note M ∈ Mn (R) la matrice de f dans cette base. Notons ∆ = α2 − 4β le
4.12

discriminant de P. Comme P n’admet aucune racine réelle, on peut affirmer que ∆ < 0
donc P admet deux racines distinctes
:89.8

λ = a + ib et λ = a − ib avec (a, b) ∈ R × R∗
2502

(car P ∈ R [X] et les racines de P sont complexes non réelles). La matrice M peut être
vu comme matrice de Mn (C) est diagonalisable car  P est scindé à racines simples dans
8891

C et que l’on a l’inclusion ensembliste Sp (M ) ⊂ λ, λ . Il existe une matrice inversible


Q ∈ GLn (C) telle que :  
582:

λIr 0
M =P P −1
0 λIn−r
0753

(il suffit de regrouper les valeurs propres identiques). En particulier, on a :


 
λIr 0
:211

Tr (M ) = Tr = rλ + (n − r) λ
0 λIn−r
None

= r (a + ib) + (n − r) (a − ib) = na + ib (2r − n) .


Or, M ∈ Mn (R) donc :
com:

Tr (M ) ∈ R ⇒ 2r − n = 0 ⇔ n = 2r
rvox.

d’où n est un entier pair.


2. Soit z ∈ Hx , il existe (λ, µ) ∈ R2 tel que :
la

 
scho

z = λx + µy ⇒ f (z) = λf (x) + µf (y) = λ (y − αx) + µ f 2 (x) + αf (x)


= λ (y − αx) + µ (−βx) = λy − (αλ + µβ) x ∈ Hx
univ.

donc Hx est stable par f.


Réduction des endomorphismes et des matrices 101

3. D’après la question 1, n est un entier pair c’est-à-dire qu’il existe un entier p  1 tel que
n = 2p. Soit x1 ∈ E\ {0} alors, d’après la question 2, Hx1 est stable par f. Montrons
que Hx1 est de dimension 2. Posons

y1 = f (x1 ) + αx1 .

La famille (x1 , y1 ) est génératrice de Hx1 . Montrons qu’elle est libre. Comme x1 =  0,
il suffit de montrer que y1 n’est pas colinéaire à x1 . Supposons qu’il existe un réel k tel
que :
y1 = kx1 ⇔ f (x1 ) = (k − α) x1 .
Comme x1 = 0, on peut affirmer que k − α est une valeur propre de f, ce qui est absurde
d’après la question 1. Par conséquent, y1 n’est pas colinéaire à x1 donc (x1 , y1 ) est une
base de Hx1 d’où
dim (Hx1 ) = 2.
Supposons avoir construit une famille (x1 , .., xk ) de E telles que Hx1 + · · · + Hxk soit
k
une somme directe. Notons H = Hxk . Comme on a :

018
i=1

7897
k
 k

dim (H) = dim (Hxi ) = 2 = 2k  2 (p − 1) < 2p = n,

:164
i=1 i=1

7.44
il existe xk+1 ∈ E\H. Montrons que Hx1 + · · · + Hxk+1 est une somme directe. Soit
(z1 , .., zk+1 ) ∈ Hx1 × · · · × Hxk+1 tel que :
4.12

k+1
 k

:89.8

zi = 0 ⇔ (∗) : zk+1 = − zi .
i=1 i=1
2502

k

Notons Z = − zi ∈ H alors on a la formule :
8891

i=1

k

582:

f (Z) = − f (zi ) ∈ Hx1 + · · · + Hxk = H.


  
0753

i=1
∈f (Hxi )⊂Hxi

Notons également :
:211

yk+1 = f (xk+1 ) + αxk+1


None

alors il existe (λ, µ) ∈ R2 tel que :


com:

zk+1 = λxk+1 + µyk+1 .

Remarquons que f (yk+1 ) = −βxk+1 . L’égalité (∗) puis l’égalité (∗) que l’on a composé
rvox.

par f nous donne le système suivant :


la


λxk+1 + µyk+1 = Z (1)
scho

λ (yk+1 − αxk+1 ) − µβxk+1 = f (Z) (2)


 2 
univ.

⇒ λ + αλµ + µ2 β xk+1 = λZ − µf (Z)


λ(1)−µ(2)
102 Centrale Math 1

Comme Z et f (Z) appartiennent à H qui est un espace vectoriel, λZ − µf (Z) ∈ H. Si


λ2 + αλµ + µ2 β = 0 alors
1
xk+1 = 2 (λZ − µf (Z)) ∈ H
λ + αλµ + µ2 β
ce qui est absurde donc λ2 + αλµ + µ2 β = 0. Si µ = 0 alors, en divisant par µ2 cette
égalité, on en déduit l’équation :
 2    
λ λ λ
+α +β =0⇔P =0
µ µ µ
λ
avec ∈ R, ce qui est absurde car P n’admet aucune racine réelle. Ainsi, µ = 0 donc,
µ
1
d’après (1) , on obtient λxk+1 = Z. Si λ = 0 alors xk+1 = Z ∈ H, ce qui est absude
λ
donc λ = 0. Ceci montre que
k

zk+1 = 0 ⇒ zi = 0 ⇒ ∀i ∈ {1, .., k} , zi = 0

018
i=1

(car ∀i ∈ {1, .., k} , zi ∈ Hi et Hx1 + · · · + Hxk soit une somme directe) donc la somme

7897
Hx1 + · · · + Hxk+1 est directe.
On peut affirmer qu’il existe une famille (x1 , .., xp ) de E telle que Hx1 + · · · + Hxp est

:164
une somme directe. En outre, on a :
7.44
p p
   
dim Hx1 + · · · + Hxp = dim (Hxi ) = 2 = 2p = n = dim (E)
4.12

i=1 i=1

donc Hx1 + · · · + Hxp = E. On pose :


:89.8

∀i ∈ {1, .., p} , yi = f (xi ) + αxi


2502

et la famille (yi , xi ) est une base de Hxi donc la famille


B = (y1 , x1 , y2 , x2 , .., yp , xp )
8891

est une base de Hx1 + · · · + Hxp = E. Comme on a :


582:

∀i ∈ {1, .., p} , f (yi ) = −βxi et f (xi ) = yi − αxi ,


0753

la matrice de f dans la base B est celle proposée par le sujet.


:211

Commentaires 55 Sujet de niveau standard pour ce concours.


Question 1 : Il s’agit d’une question très classique et posée dans de nombreux concours
None

(CCINP, Centrale-SupElec, Mines-Ponts, Mines-Telecom) tant à l’écrit qu’à l’oral (pour


diverses valeurs de α, β). N’hésitez pas à retravailler cette question si vous n’avez guère
avancé dessus.
com:

Question 2. Aucune difficulté.


Question 3. L’idée de justifier l’existence de vecteurs x1 , .., xr tels que la famille
rvox.

(xi , f (xi ))1ir soit une base de E est la simple traduction géométrique que la matrice
de f dans cette base est celle proposée par le sujet. Les candidats mentionnant ce fait
la

seront valorisés (ils traduisent bien la question). La difficulté est alors de prouver qu’il
scho

s’agit d’une base est plus difficile mais elle peut se traiter « à la main » pour n = 4
(ou du moins, montrer que (x1 , f (x1 ) , x2 , f (x2 )) soit une famille libre). Les candidats le
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 103

justifiant seuls seront également bien valorisés.

Exercice 56 Soit (A, +, ×, .) une R-algèbre commutative et intègre de dimension finie


d  2.
1. Soit a un élément non nul de A. Pour tout x ∈ A, on pose fa (x) = ax.
Montrer que fa est un automorphisme linéaire de A.
2. Soit a ∈ A. Montrer qu’il existe un polynôme non nul P ∈ R [X] tel que P (a) = 0.
3. Montrer que A est une R-algèbre isomorphe à C.

Solution 56
1. Soit x ∈ A. Comme a ∈ A et que (A, +, ×, .) est une R-algèbre, on a fa (x) = ax ∈ A
donc fa : A → A. En outre, pour tout (λ, µ) ∈ R2 et pour tout (x, y) ∈ A2 , on a :

fa (λx + µy) = a (λx + µy) = λax + µay = λfa (x) + µfa (y)

donc fa est linéaire ce qui prouve que fa est un endomorphisme de A. Comme A est

018
un R-espace vectoriel de dimension finie, fa est un automorphisme si et seulement si

7897
ker (fa ) = {0} . Soit x ∈ A alors

x ∈ ker (fa ) ⇔ fa (x) = 0A ⇔ ax = 0A .

:164
Par intégrité de A, on peut affirmer que a = 0A ou x = 0A . Or, comme a =  0A ,
7.44
on peut affirmer que x = 0A , ce qui montre l’égalité ker (fa ) = {0A } donc fa est un
automorphisme de A.
4.12

2. D’après le théorème de Cayley-Hamiltion, le polynôme caractéristique χfa de fa annule


:89.8

fa . Comme χfa est de degré d et unitaire, il existe des réels (pk )0kd−1 tels que

d
2502


χfa (X) = pk X k
k=0
8891

donc :
d

582:

k
χfa (fa ) = 0L(A) ⇔ (∗) : pk (fa ) = 0L(A) .
k=0
0753

Remarquons alors que, pour tout entier k et tout x ∈ A, on a :


 
:211

k+1 k k
(fa ) (x) = fa (fa ) (x) = a (fa ) (x) .
None

 
k
Ainsi, la suite (fa ) (x) est géométrique de raison a donc on a la formule :
k∈N
com:

k 0
∀k ∈ N, (fa ) (x) = ak (fa ) (x) = ak Id (x) = ak x.
rvox.

L’égalité (∗) , évaluée en 1A (élément neutre de A), fournit l’égalité :


la

d
 d
 d

scho

k
pk (fa ) (1A ) = 0A ⇔ pk ak 1A = 0A ⇔ pk ak = 0A .
k=0 k=0 k=0
univ.

Le polynôme P = χfa est non nul et P (a) = 0A .


104 Centrale Math 1

3. Soit a ∈ A. D’après la question précédente, il existe P ∈ R [X] \ {0} , unitaire (cf. la


réponse à la question 2) tel que P (a) = 0A . La décomposition en produit d’irréductibles
r
de R [X] de P est P = Pi où r ∈ N∗ , Pi est un polynôme unitaire et irréductible
i=1
de R [X] (les Pi ne sont pas nécessairement deux à deux distincts). Par intégrité de
(A, +, ×, .) , on a l’équivalence :
r

P (a) = 0A ⇔ Pi (a) = 0A ⇔ ∃i ∈ {1, .., r} , Pi (a) = 0A .
i=1

Or, les polynômes unitaires et irréductibles de R [X] sont les polynômes X −α avec α ∈ R
ou X 2 +αX +β avec (α, β) ∈ R2 sans racine dans R c’est-à-dire son discriminant α2 −4β
est strictement négatif. Par conséquent, pour tout a ∈ A,
— soit il existe α ∈ R tel que :

(X − α) (a) = 0A ⇔ α − a1A = 0A ⇔ α = a1A ⇔ α ∈ Vect (1A ) ;

018
— soit il existe (α, β) ∈ R2 tel que

7897
 2 
X + αX + β (a) = 0A ⇔ a2 + αa + β1A = 0A avec α2 − 4β < 0.

:164
Comme dim (Vect (1A )) = 1 < d = dim (A) , il existe x0 ∈ A\ Vect (1A ) . Pour ce x0 , il
existe (α0 , β 0 ) ∈ R2 avec ∆0 = α20 − 4β 0 < 0 vérifiant
7.44
 α 0 2 α2  α 0 2 ∆0
2
4.12
(x0 ) + α0 x0 + β 0 = 0A ⇔ x0 + 1A + β 0 − 0 = 0A ⇔ x0 + 1A = .
(∗) 2 4 2 4
:89.8

(∗) par commutativité de la multiplication dans A.


√ 2
−∆0
2502

En divisant par cette égalité, on obtient l’égalité :


2
8891

 2
2  α0 
√ x0 + 1A = −1A .
−∆0 2
582:

2  α0 
Notons ξ = √ 1A ∈ A alors ξ 2 = −1 et, pour tout t ∈ A, on a l’équiva-
0753

x0 +
−∆0 2
lence suivante :
:211

t2 = −1A ⇔ t2 = ξ 2 ⇔ t2 − ξ 2 = 0A ⇔ (t − ξ) (t + ξ) = 0A
A commutatif
None

⇔ t − ξ = 0A ou t + ξ = 0A ⇔ t = ξ ou t = −ξ ⇔ t = ±ξ.
A intègre
com:

On fixe jusqu’à la fin de la question x0 donc ξ est fixé. Pour tout x ∈ A\ Vect (1A ), il
existe (α, β) ∈ R2 avec α2 − 4β < 0 et x2 + αx + β1A = 0. En remplaçant x0 par x, α0
rvox.

par α, β 0 par β et ∆0 par ∆ = α2 − 4β < 0, dans le raisonnement précédent, on obtient :


la

 2
2  α  2  α 
scho

√ x + 1A = −1A ⇔ √ x + 1A = ±ξ
−∆ 2 −∆ 2

univ.

α1A ± ξ −∆
⇔ x=− ∈ Vect (1A , ξ) .
2
Réduction des endomorphismes et des matrices 105

En outre, si x ∈ Vect (1A ) alors x ∈ Vect (1A , ξ) . Par conséquent, on a démontré l’in-
clusion A ⊂ Vect (1A , ξ) et l’inclusion réciproque étant immédiate (car A est une algèbre
et 1A , ξ appartiennent à A) d’où l’égalité :
A = Vect (1A , ξ) .
Ainsi, la famille (1A , ξ) est une famille génératrice de A. Montrons qu’elle est libre.
Comme 1A = 0, il suffit de montrer que ξ ∈ / Vect (1A ) . Supposons qu’il existe k ∈ R tel
que ξ = k1A . En évalant au carré cette égalité, on obtient l’équivalence :
 
ξ 2 = k 2 1A ⇔ −1A = k 2 1A ⇔ k 2 + 1 1A = 0A .
Or, k étant un nombre réel, on a k 2 + 1  1 > 0 donc en divisant par k 2 + 1 l’égalité
précédente, on obtient 1A = 0A , ce qui est aburde. Nous en déduisons que (1, ξ) est une
base du R-espace vectoriel A. Pour tout x ∈ A, il existe un unique couple (ax , bx ) ∈ R2
tel que x = ax 1A + bx ξ et on pose φ (x) = ax + ibx ∈ C. Démontrons que l’application

A → C
φ:
x → φ (x)
est un isomorphisme d’algèbre c’est-à-dire que φ est un isomorphisme de R-espace vec-

018
toriel avec :

7897
φ (1A ) = 1C et ∀ (x, y) ∈ A2 , φ (xy) = φ (x) φ (y) .
D’après le raisonnement précédent, φ est surjective. En outre, si z ∈ C, il existe

:164
(a, b) ∈ R2 tel que z = a + ib. On pose x = a1A + bξ ∈ A alors φ (x) = z donc φ est
surjective, ce qui prouve que φ est une bijection de A sur C.
7.44
Avec les notations précédentes, pour tout (x, y) ∈ A2 et tout (λ, µ) ∈ R2 , on a

4.12

x = ax 1A + bx ξ
y = ay 1A + by ξ
:89.8

ce qui entraine l’égalité :


2502


λx + µy = (λax + µay ) 1A + (λbx + µby ) ξ ⇒
8891

φ (λx + µy) = (λax + µay ) + (λbx + µby ) i


= λ (ax + bx i) + µ (ay + by i) = λφ (x) + µφ (y) .
582:

Ainsi, on a prouvé la linéarité de φ. En outre, on a les formules suivantes :


0753

xy = (ax 1A + bx ξ) (ay 1A + by ξ)
2
ax ay (1A ) + (ax by + bx ay ) ξ + bx by ξ 2
:211

=
   
=1A =−1A
None

= (ax ay − bx by ) 1A + (ax by + bx ay ) ξ ⇒
φ (xy) = (ax ay − bx by ) + (ax by + bx ay ) i
com:

φ (x) φ (y) = i2
(ax + bx i) (ay + by i) = ax ay + (ax by + bx ay ) i + bx by 
=−1
rvox.

= (ax ay − bx by ) + (ax by + bx ay ) i = φ (xy) .


la

Pour finir, on a la formule :


scho

φ (1A ) = φ (1 × 1A + 0 × ξ) = 1 + 0 × i = 1 = 1C
univ.

qui permet de conclure.


106 Centrale Math 1

Commentaires 56 Exercice original et progressif.


Question 1 : Elle ne présente pas de difficulté particulière.
Question 2 : Pensez à la notion de polynôme annulateur est le minimum vu la question.
L’interrogateur proposera aux candidats bloqués d’expliciter P (f ) lorsque P est un poly-
nôme.
Question 3 : Le point clé de cette question est d’utiliser la décomposition en irréductibles
des polynômes (l’interrogateur le proposera très probablement aux candidats ne parvenant
pas à démarrer). Les candidats le mentionnant seul et montrant que l’on peut toujours
supposer que P est de degré au plus 2 (de la question 2) seront valorisés. L’interrogateur
proposera alors l’écriture canonique d’un trinôme (ou « début de carrés »).

Exercice 57 Soit p ∈ N∗ . On considère G un sous-groupe commutatif fini de GLn (C)


dont tous les éléments M vérifient M p = In . On identifiera par ailleurs matrices et endo-
morphismes canoniquement associés.
1. Montrer que toutes les matrices de G sont diagonalisables, de valeurs propres dans
Up (ensemble des racines pe de l’unité) .

018
2. Soient A et B deux matrices diagonalisables, qui commutent.

7897
(a) Soient a et b les endomorphismes canoniquement associés à A et B.
Montrer que tout sous-espace propre de a est stable par b.

:164
(b) Montrer alors que les matrices A et B sont codiagonalisables (c’est-à-dire qu’il
7.44
existe une matrice inversible P telle que P −1 AP et P −1 BP soient des matrices
diagonales).
4.12

3. Montrer de même que les matrices du groupe G sont codiagonalisables (c’est-à-dire


qu’il existe une matrice inversible P telle que, pour tout A ∈ G, P −1 AP est une
:89.8

matrice diagonale)
2502

n
4. Montrer que G est isomorphe à un sous-groupe de (Z/pZ) .
m
5. Montrer que si p est premier alors G est isomorphe à (Z/pZ) pour un certain
8891

m ∈ N.

Solution 57
582:

1. Soit M ∈ G alors M p = In donc le polynôme P = X p − 1 annule M. Comme il est


0753

scindé à racines simples dans C (il est de degré p et il possède p racines distinctes qui
sont les racines pe de l’unité), on peut affirmer que M est diagonalisable dans Mn (C)
:211

et que Sp (M ) ⊂ {racines de P } = Up .
2. (a) Comme A et B commutent, a et b commutent également. Soit λ ∈ Sp (a) alors, pour
None

tout x ∈ Eλ (a) , on a a (x) = λx. En composant cette égalité par b, on obtient l’égalité
com:

b (a (x)) = λx ⇔ (b ◦ a) (x) = λx ⇔ (a ◦ b) (x) = λb (x)


⇔ a (b (x)) = λb (x) ⇒ b (x) ∈ Eλ (a) ,
rvox.

ce qui prouve la stabilité de Eλ (A) par B.


la

(b) On conserve les notations


introduites à la question précédente. Comme a est diago-
scho

nalisable, on a C =
n
Eλ (a) . Soit λ ∈ Sp (a) , comme Eλ (a) est stable par b
univ.

λ∈Sp(a)
(question 2.a), la restriction b|Eλ (a) de b à Eλ (a) est un endomorphisme de Eλ (a) .
Réduction des endomorphismes et des matrices 107

Puisque b est diagonalisable, b|Eλ (a) l’est aussi donc il existe une base Bλ de Eλ (a)
formée de vecteurs propres de b. Par construction, tout élément de Bλ est un vec-
teur propre
 également de a (puisqu’il  est non nul et appartient à Eλ (a)). La famille
B= Bλ est une base de Eλ (a) = Cn formée de vecteurs propres à la
λ∈Sp(a) λ∈Sp(a)
fois de a et de b. Si on note P la matrice de passage de la base canonique de Cn à
la base B, P −1 AP et P −1 BP représentent les matrices de a et b dans la base B qui
sont diagonales par construction donc A et B sont co-diagonalisables.
3. Puisque que (G, ◦) est un groupe commutatif, tous les éléments de G commutent deux
à deux. En outre, tous les éléments de G sont diagonalisables (d’après la question 1).
Il nous suffit alors d’adapter la preuve de la question précédente, Pour cela, on procède
par récurrence forte sur n en posant, pour tout entier n, (Hn ) : « pour tout C-espace
vectoriel E de dimension n et pour tout sous-groupe commutatif G de GL (E) dont tous
les éléments g sont diagonalisables, il existe une base B de E formée de vecteurs propres
pour tous les g ∈ G ».
Initialisation n = 1. Soit G un sous-groupe abélien de GL (E) avec dim (E) = 1. On
fixe une base B de E alors la matrice de tout élément de G dans la base B sont des

018
matrices de M1 (C) (qui s’identifient aux nombres de C). Par conséquent, elles sont
toutes diagonales et la base B convient donc (H1 ) est vraie.

7897
Hérédité., Soit n  2 tel que les propriétés (Hk ) soient vraies pour tout k ∈ {1, .., n − 1}
et montrons la propriété (Hn ). Soient E un C-espace vectoriel de dimension n et G un

:164
sous-groupe commutatif de GL (E) .
Si tout élément de G est de la forme λ IdE avec λ ∈ C∗ alors toute base B de E convient.
Sinon, il existe un élément a ∈ G qui 7.44
ne soit pas de la forme λ IdE avec λ ∈ C . Comme

4.12
a est diagonalisable, on a : E = Eλ (a) . Soit λ ∈ Sp (a) . Comme
λ∈Sp(a)
:89.8

a = λ IdE ⇔ aA − λ IdE = 0 ⇔ ker (aA − λ IdE ) = E ⇔ Eλ (a) = E,


2502

on a
dim (Eλ (aA )) < dim (E) = n.
8891

Comme (G, ◦) est commutatif, tout élément g de G commute avec a donc b|Eλ (a) est un
endomorphisme de Eλ (a) . On note
582:

 
Hλ = b|Eλ (a) , b ∈ G
0753

qui est un sous-groupe commutatif de GL (Eλ (a)) dont tous les él (cf. (∗) en fin de
preuve). En appliquant l’hypothèse de récurrence Hdim(Eλ (a)) , il existe une base Bλ de
:211


Eλ (a) formée de vecteurs propres pour tous les éléments de G. La famille B = Bλ
None

λ∈Sp(a)

est une base de Eλ (a) = E formée de vecteurs propres pour tous les éléments de
com:

λ∈Sp(a)
G.
(∗) Si b ∈ G ⊂ GL (E) alors b est injectif donc b|Eλ (a) est aussi injectif. Comme il s’agit
rvox.

d’un endomorphisme en dimension finie, b|Eλ (a) est un automorphisme de Eλ (a) donc
b|Eλ (a) ∈ GL (Eλ (a)) .
la

IdEλ (a) ∈ Hλ car IdE ∈ G et (IdE )|Eλ (a) = IdEλ (a) .


scho

Si g et h appartiennent à G alors g ◦ h−1 ∈ G (car (G, ◦) est un groupe et


univ.

   −1  
g|Eλ (a) ◦ h|Eλ (a) = g ◦ h−1 |E (a) ∈ Hλ
λ
108 Centrale Math 1

Pour finir, comme tous les éléments de G commutent, leurs restrictions à Eλ (a) com-
mutent également donc (Hλ , ◦) est un sous-groupe commutatif de GL (Eλ (a)) .
4. D’après la question précédente, il existe une matrice inversible P telle que, pour tout
A ∈ G, P −1 AP est une matrice diagonale c’est-à-dire
(R) : ∀A ∈ G, P −1 AP = diag (λ1 (A) , .., λn (A))
avec ∀i ∈ {1, .., n} , λi (A) ∈ Up
(d’après la question 1). Remarquons que si k et k  sont deux entiers (relatifs), on a les
équivalences suivantes :
   
2πik 2πik  2πik 2πik 
exp = exp ⇔ ∃m ∈ Z, = + 2πim
p p p p
⇔ k = k  + mp ⇔ k ≡ k  [p]
×p/(2πi)
 
  2πik
Ainsi, pour tout k ∈ Z/pZ, φ k = exp est bien définie et φ est injective. En
p
outre, elle est surjective car :

018
   
2πik    
Up = exp , k ∈ {0, .., p − 1} = φ k , k ∈ Z/pZ

7897
p
et φ est un morphisme de groupe car :

:164
 
  2     2πi (k + k  )
∀ k, k  ∈ (Z/pZ) , φ k + k  = φ k + k  = exp
   
p
7.44
2πik 2πik     
= φ k φ k
4.12
= exp exp
p p
:89.8

donc φ réalise un isomorphisme entre Z/pZ et Up . Considérons alors l’application


n
f : (Z/pZ) → GLn (C) définie par :
        
2502

n
∀ k1 , .., kn ∈ (Z/pZ) , f k1 , .., kn = P diag φ k1 , .., φ kn P −1 .
n
f est un morphisme injectif du groupe ((Z/pZ) , +) dans le groupe GLn (C) donc f
8891

n
réalise un isomorphisme entre ((Z/pZ) , +) et (Im (f ) , ×) . D’après la relation (R) ,
on en déduit que G ⊂ Im (f ) donc f réalise un isomorphisme entre f −1 (G) (qui un
582:

n
sous-groupe de ((Z/pZ) , +) et (G, ×) .
5. Comme p est un nombre premier, (Z/pZ, +, ×) est un corps commutatif que l’on note
0753

n
désormais K. Alors ((Z/pZ) , +) = (K n , +) est un groupe commutatif. Soient k ∈ Z/pZ
n
et x = (x1 , .., xn ) ∈ K = (Z/pZ) , on pose :
n
:211

  n
k.x = kx1 , .., kxn ∈ (Z/pZ) = K n .
None

n
(d’après les règles de calculs dans (Z/pZ) et dans Z/pZ).
Justifions que cette notation est bien définie c’est-à-dire ne dépend pas des représentants
com:

2n+2
choisisis. Soient (k, k  , x1 , .., xn , x1 , .., xn ) ∈ (Z) tel que :
 
k = k
rvox.

 k = k
 ⇔

x1 , .., xn = (x1 , .., xn ) ∀i ∈ {1, .., n} xi = xi
la


k  ≡ k [p]
scho

⇔ ⇒ ∀i ∈ {1, .., n} , k  xi ≡ kxi [p]


∀i ∈ {1, .., n} xi ≡ xi [p] (∗)
   
univ.

⇒ ∀i ∈ {1, .., n} , k  xi = kxi ⇒ k  x1 , .., k  xn = kx1 , .., kxn
Réduction des endomorphismes et des matrices 109

(∗) d’après les règles de calculs sur les congruences.


Ainsi, la notation est bien définie. On en déduit que, pour tout k, k  ∈ K et tous (x, y) ∈
K 2 , on a :    
k. (x + y) = k.x + k.y, k. k  .x = k × k  .x.
(la vérification est aisée et elle est laissée au lecteur). Ainsi, le groupe (K n , +) munit
de la multiplication externe « . » devient un K-espave vectoriel ! Ce fait remarquable
en entraine un second tout aussi remarquable. Si (H, +) est un sous-groupe de (K n , +)
alors (H, +, .) est un sous-espace vectoriel de (K n , +, .) . En effet, H ⊂ K qui est un
2
K-espace vectoriel. 0K n ∈ H (car (H, +) est un sous-groupe). Si k, k  ∈ (Z/pZ) et
(x, y) ∈ H alors :
2

laissée
k.x + k  .y = x + ··· + x + y + ··· + y ∈ H
au lecteur      
k fois k fois

car (H, +) est un sous-groupe.


n
D’après la question précédente, il existe un sous-groupe H de (Z/pZ) = K n et un

018
isomorphisme de groupe f de (H, +) sur (G, ×) . Comme (K n , +, .) est un espace vectoriel
de dimension n (sur K) et que (H, +, .) est un sous-espace vectoriel de (K n , +, .) , on en

7897
déduit que (H, +, .) est un K-espace vectoriel de dimension m ∈ {0, ..., n} . Ainsi, il existe
m
un isomorphisme de K-espace vectoriel g de (K m , +, .) = ((Z/pZ) , +, .) sur (H, +, .) .

:164
m
En particulier, g est un isomorphe du groupe ((Z/pZ) , +) sur (H, +) (on oublie la
m
condition sur la seconde loi .) donc f ◦ g est un isomorphisme du groupe ((Z/pZ) , +)
sur (G, ×). 7.44
4.12

Commentaires 57 Exercice assez long, progressif dont toutes les questions (sauf la der-
:89.8

nière) sont des classiques des concours Centrale-SupElec et Mines-Ponts. N’hésitez pas à
retravailler les questions 1, 2 et 3. Les questions 4 et 5 sont plutôt dans l’esprit X-ENS
2502

(donc elles s’adressent aux meilleurs candidats).


8891

Exercice 58 On dit qu’une matrice A ∈ Mn (C) vérifie la propriété (P) si A + t Com (A)
582:

est une matrice scalaire (i.e de la forme λIn où λ ∈ C).


1. Déterminer les matrices de M2 (C) vérifiant (P) .
0753

Dans toute la suite, on suppose n > 2.


2. Rappeler le lien entre la comatrice de A et l’inverse de A lorsque A est inversible.
:211

3. Pour tous A et B dans GLn (C), montrer que Com (AB) = Com (A) Com (B) .
None

4. Montrer que si A ∈ GLn (C) vérifie (P) , alors toutes les matrices semblables à A
vérifient également (P) .
com:

5. Soit A ∈ GLn (C) non scalaire n’ayant qu’une seule valeur propre.
Montrer que A vérifie (P) si et seulement s’il existe N telle que N 2 = 0 et µ une
rvox.

e
racine (n − 2) de l’unité avec A = µIn + N.
6. On suppose que A vérifiant (P) possède au moins deux valeurs propres distinctes.
la

Montrer que A est diagonalisable et conclure.


scho
univ.
110 Centrale Math 1

Solution 58
 
i+j
1. Rappelons que si A = (ai,j )1i,jn ∈ Mn (C) alors Com (A) = (−1) ∆i,j où
1i,jn
e e
∆i,j est ledéterminant
 extrait de la matrice A
 en enlevant la i ligne et la j colonne.
a b d −c
Soit A = alors Com (A) = donc
c d −b a
     
a b d −b a+d 0
A + t Com (A) = + = = (a + d) I2 ,
c d −c a 0 a+d

ce qui prouve que toute matrice de M2 (C) vérifie la propriété (P) .


2. La formule générale vérifiée par la comatrice est :

At Com (A) = det (A) In ⇒ t Com (A) = det (A) A−1

lorsque A est inversible (par multiplication par A−1 à gauche des matrices).
2
3. Soit (A, B) ∈ (GLn (C)) alors, d’après la question précédente, on a :
   

018
−1
Com (AB) = t det (AB) (AB) = t det (A) det (B) B −1 A−1
     

7897
= t det (B) B −1 det (A) A−1 = t t Com (B) t ComA
t
= Com (A) Com (B) (car C t D = t (DC)).

:164
4. Soit A ∈ GLn (C) vérifiant (P) c’est-à-dire A + t Com (A) = λIn pour un certain λ ∈ C.
Soit P ∈ GLn (C) et B = P AP −1 alors, d’après la question précédente, on a : 7.44
 
4.12

Com (B) = Com (P ) Com (A) Com P −1 .


:89.8

Or, d’après la question 2, on a


     
Com (P ) = det (P ) t
P −1 et Com P −1 = det P −1 t P,
2502

ce qui permet d’écrire les formules suivantes :


8891

     
Com (B) = det (P ) det P −1 t P −1 Com (A) t P = t P −1 Com (A) t P
  
582:

=det(P P −1 )=det(In )=1

⇒ t Com (B) = P t Com (A) P −1 ⇒ B + t Com (B) = P AP −1 + P t Com (A) P −1


0753

 
= P A + t Com (A) P −1 = P (λIn ) P −1 = λIn
:211

donc B vérifie aussi (P) .


5. Soit A ∈ GLn (C) possédant une unique valeur propre notée µ. Comme le polynôme
None

caractéristique χA de A est à coefficients dans C, il est scindé dans C [X] (théorème


de D’Alembert-Gauss) et comme ses racines sont exactement les valeurs propres de A,
com:

il ne possède que µ comme racine. En outre, χA étant unitaire de degré n, il s’écrit


n
χA = (X − µ) donc :
rvox.

n n
χA (0) = (−µ) ⇔ det (−A) = (−1) µn
la

n n
⇔ (−1) det (A) = (−1) µn ⇔ det (A) = µn .
scho

Comme χA annule A (théorème de Cayley-Hamilton), on a :


univ.

n
χA (A) = 0n ⇔ (A − µIn ) = 0
Réduction des endomorphismes et des matrices 111

donc la matrice N = A − µIn est nilpotente et on a

A = µIn + N avec N = 0n

(sinon A = µIn donc A est scalaire, ce qui est absurde). D’après la question 3, on a
t
Com (A) = det (A) A−1 .

Ainsi, A vérifie (P) si et seulement s’il existe λ ∈ C tel que :

A + t Com (A) = λIn ⇔ A + det (A)A−1 = λIn ⇔ A2 + µn In = λA


   ×A∈GLn (C)
=µn
2
⇔ (µIn + N ) + µn In = λ (µIn + N ) .

Comme In et N commutent, on peut utiliser la formule du binôme de Newton donc A


vérifie (P) si et seulement si :

018
µ2 In + 2µN + N 2 + µn In = λµIn + λN
 
⇔ µ2 + µn − λµ In = ((λ − 2µ) In − N ) N

7897
:164
Implication directe. Supposons que A vérifie (P). Comme N est nilpotente, son dé-
terminant vaut 0 donc :
   7.44
det µ2 + µn − λµ In = det ((λ − 2µ) In − N ) det (N ) = 0
4.12

 n
⇔ µ2 + µn − λµ = 0 ⇔ µ2 + µn − λµ = 0 ⇔ (R0 ) : µ + µn−1 = λ.
:89.8

÷µ=0

Ainsi, on a prouvé l’équation


2502

(∗) : ((λ − 2µ) In − N ) N = 0n .


8891

Si λ − µ = µ alors la matrice (λ − 2µ) In − N est inversible car :


582:

det ((λ − 2µ) In − N ) = det ((λ − µ) In − A) = χA (λ − µ) = 0


0753

(puisque µ est l’unique racine de χA ) donc, en multipliant la relation (∗) par l’inverse
de (λ − 2µ) In − N, on obtient que N = 0, ce qui est absurde. Par conséquent, on est
:211

assuré que
None

λ − µ = µ ⇔ λ = 2µ ⇔ µ + µn−1 = 2µ ⇔ µn−1 = µ ⇔ µn−2 = 1.


(R0 ) ÷µ=0
com:

En outre, comme λ = 2µ, l’égalité (∗) montre que N 2 = 0n .


Implication réciproque. Supposons A = µIn + N avec N = 0, N 2 = 0 et µn−2 = 1
rvox.

alors en posant λ = 2µ, on a :


 2     
la

µ + µn − λµ In = µ2 + µn−2 µ2 − 2µ2 In = µ2 − µ2 In = 0n
scho

= −N 2 = ((λ − 2µ) In − N ) N
univ.

donc A vérifie (P) .


112 Centrale Math 1

6. Il existe λ ∈ C telle que A + t Com (A) = λIn . En multipliant cette égalité par A, on
obtient l’égalité suivante :

A2 + det (A) In = λA ⇔ A2 − λA + det (A) In = 0.

Ainsi, le polynôme R = X 2 − λX + det (A) annule A donc :

Sp (A) ⊂ {racines de R} ⇒ card (Sp (A))  card ({racines de R})  2.

Puisque card (Sp (A)) = 2, on en déduit que card ({racines de R}) = 2 c’est-à-dire que
P admet deux racines distinctes et annule A donc A est diagonalisable. Il existe une
matrice inversible P et une matrice diagonale D telle que A = P DP −1 .

Avant de poursuivre, faisons une remarque fondamentale. Si A ∈ Mn (C) est de rang au


plus n − 2 alors tous ses déterminants d’ordre n − 1 sont nuls c’est-à-dire que

018
Com (A) = 0n . Si A vérifie (P) alors il existe λ ∈ C tel que :

7897
A + t Com (A) = λIn ⇔ A = λIn .

:164
Comme la matrice A n’est pas inversible, on est assuré que λ = 0 donc A = 0n . Il nous
7.44
reste à traiter les cas où A est de rang n − 1 ou de rang n. En outre, comme χA ∈ C [X] ,
il est scindé dans C [X] donc A admet au moins une valeur propre.
4.12

Premier cas : A est de rang n et possède une unique valeur propre . Dans ce
cas, A est inversible.
:89.8

Premier sous-cas. S’il existe µ ∈ C∗ tel que A = µIn alors


2502

 
A + t Com (A) = A + det (A) A−1 = µIn + µn µ−1 In = µ + µn−1 In
8891

donc A vérifie (P) .


582:

Second sous-cas. S’il n’existe aucun µ ∈ C∗ tel que A = µIn alors, d’après la question
précédente, A vérifie (P) si et seulement s’il existe µ ∈ C tel que µn−2 = 1 et s’il existe
0753

N ∈ Mn (C) tel que N 2 = 0 et A = µIn + N.


Deuxième cas : A est de rang n et possède au moins deux valeurs propres
:211

distinctes. La matrice A est inversible et, d’après le début de cette question, elle est
diagonalisable donc il existe
None

 
λ1 Ir 0
P ∈ GLn (C) et D =
com:

0 λ2 In−r
rvox.

(où λ1 , λ2 ∈ C∗ sont les deux valeurs propres distinctes de A) telle que


la
scho

A = P DP −1 .
univ.

D’après la question 4, la matrice D (qui est inversible car A l’est) vérifie aussi (P) si et
Réduction des endomorphismes et des matrices 113

seulement s’il existe λ ∈ C tel que :

D + t Com (D) = λIn ⇔ D + det (D) D−1 = λIn


   −1 
λ1 I r 0 r n−r (λ1 ) Ir 0
⇔ + (λ1 ) (λ2 ) −1 = λIn
0 λ2 In−r 0 (λ2 ) In−r
  
r−1 n−r
λ1 + (λ1 ) (λ2 ) Ir 0
⇔ 
r n−r−1
  = λIn
0 λ2 + (λ1 ) (λ2 ) In−r
r−1 n−r r n−r−1
⇔ λ1 + (λ1 ) (λ2 ) = λ2 + (λ1 ) (λ2 )
r n−r−1 r−1 n−r
⇔ λ1 − λ2 = (λ1 ) (λ2 ) − (λ1 ) (λ2 )
r−1 n−r−1−
⇔ λ1 − λ2 = (λ1 ) (λ2 ) (λ1 − λ2 )
r−1 n−r−1−
⇔ 1 = (λ1 ) (λ2 ) ⇔ λ1 λ2 = det (A) .
÷(λ1 −λ2 )=0 ×λ1 λ2 =0

Ainsi, sous les hypothèses de ce cas, A vérifie (P) si et seulement si λ1 λ2 = det (A) .
Troisième cas : A est de rang n − 1 et possède une unique valeur propre.

018
Comme A n’est pas inversible (donc det (A) = 0) , elle possède 0 comme valeur propre

7897
et c’est la seule (par hypothèse). Supposons que A vérifie (P) pour un certain λ ∈ C.
D’après le début de cette question, le polynôme

:164
R = X 2 − λX = X (X − λ)

7.44
annule A. Si λ = 0 alors λ n’est pas valeur propre de A donc la matrice A − λIn est
inversible. On dispose de l’égalité :
4.12

R (A) = 0 ⇔ A (A − λIn ) = 0.
:89.8

−1
En la multipliant (par produit à droite des matrices) par (A − λIn ) , on obtient A = 0n ,
2502

ce qui est absurde car A doit être de rang n − 1. Ainsi, λ = 0 donc :


 
A + t Com (A) = 0n ⇔ t Com (A) = − A ⇒ rg t Com (A) = rg (A) = n − 1,
8891

ce qui est impossible. En effet, l’égalité


582:

At Com (A) = det (A) In = 0


0753

entraine l’inclusion Im (t Com (A)) ⊂ ker (A) qui fournit l’inégalité suivante :
    
:211

n − 1 = rg t Com (A) = dim Im t Com (A)  dim (ker (A)) = n − rg (A) = 1,


None

ce qui est absurde car n > 2. Par conséquent, A ne peut vérifier (P) .
Quatrième cas : A est de rang n − 1 et possède au moins deux valeurs propres
distinctes. D’après le début de raisonnement à cette question, la matrice A est diago-
com:

nalisable et possède exactement deux valeurs propres. L’une des deux vaut forcément 0
(car A n’est pas inversible) et on a la formule :
rvox.

dim (E0 (A)) = dim (ker (A)) = n − rg (A) = 1.


la
scho

Notons µ la valeur propre non nulle de A. Il existe une matrice inversible P telle que
 
univ.

−1 µIn−1 0
A = P DP avec D = .
0 0
114 Centrale Math 1

Explicitons sa comatrice. Pour tout ε = 0, on pose :


 
µIn−1 0
Aε = P P −1
0 ε

qui est inversible donc on a la formule :


 
−1 µ−1 In−1 0
t
Com (Aε ) = det (Aε ) (Aε ) = µ εP n−1
P −1
0 ε−1
 n−2 
µ εIn−1 0
= P P −1 .
0 µn−1

Les fonctions

  R → Mn (R)
R → Mn (R) 
f: et g : µn−2 εIn−1 0
ε → t
Com (Aε )  ε → P P −1
0 µn−1

018
2
étant continues sur R (par, pout tout (i, j) ∈ {1, .., n} , ε → (f (ε))i,j et ε → (g (ε))i,j
sont des fonctions polynômiales) et égales sur R∗ donc :

7897
 
0n−1 0
t
P −1

:164
f (0) = lim f = lim g = g (0) ⇔ Com (A) = P
0 0 0 µn−1

Ainsi, A vérifie (P) si et seulement s’il existe λ ∈ C tel que : 7.44


   
4.12

µIn−1 0 −1 0n−1 0
t
A + Com (A) = λIn ⇔ P P +P P −1 = λIn
0 0 0 µn−1
:89.8

En multipliant par P −1 (par produit à gauche) et par P (par produit à droite), l’égalité
2502

précédente est équivalente à l’égalité :


     
µIn−1 0 λIn−1 0 λ=µ λ=µ
8891

= ⇔ ⇔
0 µn−1 0 λ λ = µn−1 µn−2 = 1 ÷µ = 0
582:

Ainsi, A vérifie (P) si et seulement si A est diagonalisable et Sp (A) = {0, µ} avec µ une
e
racine (n − 2) de l’unité et dim (E0 (A)) = 1.
0753

Conclusion : Soit A ∈ Mn (C) alors A vérifie (P) si et seulement si


— (A = µIn avec µ ∈ C) ou (A = µIn + N avec N 2 = 0 et µ ∈ C∗ )
:211

— ou (A est inversible et diagonalisable, Sp (A) = {µ1 , µ2 } avec µ1 = µ2 et


µ1 µ2 = det (A))
None

— ou (A est diagonalisable, Sp (A) = {0, µ} avec µ ∈ C vérifiant µn−2 = 1 et


dim (E0 (A)) = 1).
com:

Commentaires 58 Exercice assez long et progressif. Les quatre premières questions sont
rvox.

élémentaires et très proches du cours. Les deux dernières questions sont plus difficiles car
elles requièrent une plus grande initiative et autonomie des candidats sans être insurmon-
la
scho

tables. On peut attendre qu’un bon candidat puisse achever cet exercice dans le temps
imparti (éventuellement avec quelques aides de l’interrogateur).
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 115

2.4 Mines-Ponts
Exercice 59 (Mines-Ponts) Montrer qu’il existe une suite (a1 , ..., an ) de réels tels que :
n−1

∀P ∈ Rn−1 [X], P (X + n) + ak P (X + k) = 0.
k=0

Solution 59 On considère l’application

u : P (X) → P (X + 1)

qui est un endomorphisme de Rn−1 [X] (la linéarité est immédiate et si P ∈ Rn−1 [X] alors
u (P ) est manifestement un polynôme de degré au plus n − 1 car X + 1 est un polynôme de
degré 1).
Une récurrence immédiate montre que :

∀k ∈ N, uk : P (X) → P (X + k) .

018
Son polynôme caractéristique χu est de degré dim (Rn−1 [X]) = n et unitaire donc il existe des
réels a1 , .., an tels que :

7897
n−1

χu (X) = X n + ak X k .

:164
k=0

D’après le théorème de Cayley-Hamilton, χu annule u donc :


7.44
4.12
n−1

n
χu (u) = 0 ⇔ u + a k uk = 0
:89.8

k=0
n−1

⇒ ∀P ∈ Rn−1 [X] , un (P ) + ak uk (P ) = 0,
2502

k=0
8891

ce qui permet de conclure.


582:

Commentaires 59 On peut résoudre également cet exercice par récurrence (simple ou


forte) sur le degré n de P. Si n = 0, le résultat est immédiat (prendre a0 = −1). Pour
0753

l’hérédité, si P est de degré au plus n, on remarquant que ∆P (X) = P (X + 1)−P (X) est
un polynôme de degré au plus n−1 donc, pour l’héridité, il existe des nombres (ak )0kn−2
:211

tels que ;
n−2

None

∆P (X + n − 1) + ak ∆P (X + k) .
k=0
com:

Comme ∆P (X + k) = P (X + k + 1) − P (X + k) , en regroupant les termes P (X + k)


entre eux, on obtient la réponse attendue.
rvox.

L’exercice étant élémentaire et accessible soit avec les outils de MPSI ou de MP, l’inter-
rogateur sera très attentif aux initiatives du candidat.
la
scho

Exercice 60 (Mines-Ponts) Soit n ∈ N\ {0} . Existe-t-il une forme linéaire λ sur Mn (C)
univ.

telle que ∀A ∈ Mn (C) , λ (A) ∈ Sp (A) ?


116 Mines-Ponts

Solution 60 Procédons par l’absurde en supposant qu’il existe une telle une forme linéaire λ
sur Mn (C).
2
Notons (Ei,j )1i,jn la base canonique de Mn (C). Pour tout (i, j) ∈ {1, .., n} avec i = j, la
matrice Ei,j est triangulaire donc ses valeurs propres sont ses coefficients diagonaux. Comme
ceux-ci sont tous nuls, on en déduit les égalités suivantes :
2
∀ (i, j) ∈ {1, .., n} , i = j ⇒ λ (Ei,j ) = 0.

Considérons la matrice
 
0 (1)
  
J= Ei,j =  ..
. 
(i,j)∈{1,..,n}2 (1) 0
i=j

(dont tous les coefficients valent 1 sauf ceux sur la diagonale qui valent 0). Par linéarité de λ,
on a :
 
λ (J) = λ (Ei,j ) = 0=0

018
(i,j)∈{1,..,n}2 (i,j)∈{1,..,n}2
i=j i=j

7897
donc 0 est valeur propre de J c’est-à-dire que la matrice J n’est pas inversible. Or, un calcul
matriciel direct montre que :

:164
 
n−1 (n − 2)
J2 = 
 ..  7.44
.  = In + (n − 2) J
4.12

(n − 2) n−1
2
⇒ J − (n − 2) J = In ⇔ J (J − (n − 2) In ) = In
:89.8

donc J est inversible, ce qui est absurde.


2502

Par conséquent, il n’existe aucune telle forme linéaire λ.


8891

Commentaires 60 On attend du candidat qu’il songe à déterminer les valeurs de λ sur


des matrices simples mais significatives (formant une base notamment) et qu’il pense par
582:

analyse-synthèse (ou qu’il évoque la notion de raisonnement par l’absurde). Un tel candidat
obtenant de telles valeurs sera bien valorisé. Sinon, l”interrogateur lui proposera de le faire.
0753

Il demandera éventuellement de construire une matrice inversible qui soit la somme de


matrices dont 0 est l’unique valeur propre.
:211

L’exercice est sans difficulté particulière hormis la capacité d’initiative et d’autonomie du


candidat.
None
com:

Exercice 61 (Mines-Ponts) Soient n et p dans N∗ , A, B1 , .., Bp des éléments de Mn (C) ,


p

rvox.

b1 , .., bp des nombres complexes distincts. On suppose : ∀k ∈ {0, .., p} , Ak = bki Bi .


i=1
la

1. Montrer que, si 1  i  p, Bi est dans C [A] .


scho

2. Montrer que A est diagonalisable.


3. Pour k ∈ N , calculer Ak .
univ.
Réduction des endomorphismes et des matrices 117

Solution 61
1. Pour tout polynôme P de C [X] de degré au plus p, il existe des complexes (pk )0kp tels
que :
p
 p
 p
 p

P (X) = pk X k . ⇒ P (A) = p k Ak = pk bki Bi
k=0 k=0 k=0 i=1
 p
p   p
p  p
 p
 p

= pk bki Bi = pk bki Bi = Bi pk bki = Bi P (bi ) .
Fubini
k=0 i=1 i=1 k=0 i=1 k=0 i=1

Ainsi, nous venons de prouver la formule :


p

(F) : ∀P ∈ Cp [X] , P (A) = P (bi ) Bi
i=1

Soit i ∈ {1, .., p} . En choisisant dans la formule (F) le polynôme Pi s’annulant en tous
les (bk )k∈{1,..,p}\{i} et valant 1 en bi c’est-à-dire :

018
 X − bk
Pi (X) = ,

7897
bi − b k
k∈{1,..,n}\{i}

on obtient que Pi (A) = Bi donc Bi appartient à C [A] .

:164
p
2. On choisit le polynôme PA = (X − bk ) qui s’annule en tous les b1 , .., bp . Il appartient
k=1
7.44
à Cp [X] donc, d’après la formule (F) obtenu à la question précédente, on a P (A) = 0
4.12

c’est-à-dire que P annule A. Or, ce polynôme est scindé à racines simples dans C [X]
donc A est diagonalisable.
:89.8

3. Nous conservons les notations des questions précédentes. Soient PA le polynôme annu-
lateur de A défini à la question 2. Soit k ∈ N. La division euclidienne de X k par PA
2502

2
montre l’existence de (Q, R) ∈ (C [X]) avec :
8891

deg (R) < deg (PA ) = p et (D) : X k = Q (X) PA (X) + R (X)


⇒ Ak = Q (A) PA (A) + R (A) = R (A) .
582:

  
=0
0753

Ainsi, pour calculer A , il suffit de connaitre le polynôme R. En évaluant l’égalité (D)


k

en chaque racine de PA c’est-à-dire en chaque bi (1  i  p), on obtient l’égalité :


:211

k
(R) : ∀i ∈ {1, .., p} , R (bi ) = (bi ) .
None

Soit (Pi )1ip les polynômes définis à la question 1 et notons :


com:

p
 k
S (X) = (bi ) Pi (X)
rvox.

i=1

qui est un polynôme de degré strictement inférieur à p (comme somme de tels polynômes).
la

Pour chaque j ∈ {1, .., p} , on a :


scho

p
 k k k
S (bj ) = (bi ) Pi (bj ) = (bj ) Pj (bj ) = (bj ) = R (bj ) .
univ.

i=1
     
=0 si i=j =1
118 Mines-Ponts

Par conséquent, le polynôme S − R possède p racines distincts (tous les b1 , .., bp ) et il


est de degré strictement inférieur à p (comme somme de tels polynômes) donc il est nul
c’est-à-dire :
 p
k
R (X) = S (X) ⇒ ∀k ∈ N, Ak = S (A) = (bi ) Bi .
i=1

Commentaires 61 Exercice classique pour ce concours. Il a longtemps été proposé pour


p = 3. Pour toutes ces questions, le seul point clé est l’expression de P (A) en fonction
des Bi et la distinction entre les candidats s’opère sur leur maitrise des polynômes d’en-
domorphismes (et des critères de diagonalisation associés).

Exercice 62 (Mines-Ponts) Déterminer les matrices A ∈ Mn (Z) vérifiant les deux pro-
priétés suivantes :
— il existe p ∈ N∗ tel que Ap = In ;
2
— il existe un entier m  3 tel que, pour tout (i, j) ∈ {1, .., n} , m divise (A − In )i,j .

018
Solution 62 La matrice A appartient à Mn (C) (puisque Z ⊂ C) et elle est annulée par le

7897
polynôme X p − 1 qui scindé à racines simples dans C [X] . Par conséquent, la matrice A est
diagonalisable dans Mn (C) et on a l’inclusion ensembliste :

:164
   
p 2πik
Sp (A) ⊂ {racines de X − 1} = exp , k ∈ {0, .., p − 1} .
7.44
p
En particulier, toutes ses valeurs propres sont de module 1 et il existe une matrice inversible P
4.12

et des complexes λ1 , .., λn de module 1 (les valeurs propres de A) tels que :


:89.8

A = P diag (λ1 , .., λn ) P −1 .


2502

Considérons maintenant la matrice


1
B= (A − In )
8891

m
qui est une matrice à coefficients entiers (puisque m divise (A − In )i,j pour chaque
582:

2
(i, j) ∈ {1, .., n} ). Cette matrice est diagonalisable puisque :
0753

 
−1 1  −1  λ1 − 1 λn − 1
P BP = P AP − In = diag , ..,
m m m
:211

est une matrice diagonale. Comme la matrice B est à coefficients entiers, d’après les formules
None

du produit matrice, pour tout entier k  1, la matrice B k est à coefficients entiers (chaque
coefficient étant somme et produit des coefficients de B). Or, pour tout entier k, on a :
com:

 k  k 
λ1 − 1 λ n − 1
B k = P diag , .., P −1 .
rvox.

m m
  
=Dk
la
scho

Remarquons alors que, pour i ∈ {1, .., p} , on a les majorations suivantes :


 
 λi − 1  |λi − 1|
univ.

  |λi | + 1 2 2
 m =  =  <1
m m m 3
Réduction des endomorphismes et des matrices 119

 k 
λ1 − 1
(car m  3 > 2) donc la suite converge vers 0. Par conséquent, la suite de
m
k
matrice   k  k 
λ1 − 1 λn − 1
(Dk )k = diag , ..,
m m
k
converge vers la matrice nulle (nous sommes en dimension finie donc la convergence est équi-
valente à la convergence des coordonnées dans la base canonique c’est-à-dire la convergence des
coefficients). L’application f : X ∈ Mn (C) → P XP −1 étant continue sur Mn (C) (puisque
linéaire en dimension finie), on en déduit la limite suivante :
lim f (Dk ) = f (0n ) ⇔ lim B k = 0n .
k→+∞ k→+∞

Munissons alors Mn (C) de sa norme ∞ définie par :


∀M = (Mi,j )1i,jn , M ∞ = max |Mi,j | .
1i,jn

    1
Comme la suite B k k∈N tend vers 0, la suite B k ∞ tend vers 0 et comme 0 < , cela nous

018
2
assure l’existence d’un entier N tel que :

7897
 N    1
B   1 ⇒ ∀ (i, j) ∈ {1, .., n}2 ,  B N  .
∞ 2 i,j  2

:164
2  N
Or, pour tout (i, j) ∈ {1, .., n} , B i,j est un entier relatif (car B ∈ Mn (Z)) qui est de
N

1
module inférieur à donc il est nul d’où : 7.44
2
4.12

B N = 0n ⇒ P DN P −1 = 0n ⇔ DN = 0n
:89.8

(en multipliant à gauche par P −1 et à droite par P qui est une matrice inversible). Autrement
dit, on a prouvé l’égalité :
2502

 N  N 
λ1 − 1 λn − 1
diag , .., = 0n
8891

m m
λi − 1
⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , = 0 ⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , λi = 1
582:

m
⇒ A = P diag (1, .., 1) P −1 = P In P −1 = In .
0753

Réciproquement, si A = In alors, pour p = 1 et m = 3, la matrice B = 0n appartient à Mn (Z) .


Conclusion. La matrice In est la seule matrice A vérifiant les conditions requises.
:211
None

Commentaires 62 Exercice original pour ce concours qui fut originellement donné à


l’X et aux ENS de nombreuses années avant. Il s’agit d’un raisonnement classique en
arithmétique. Il fait partie des exercices mixant les propriétés de réduction des matrices et
com:

le caractère discret des entiers.


L’interrogateur valorisera les candidats mentionnant le caractère diagonalisable de A. Il
rvox.

valorisa bien plus les candidats observant que la deuxième condition (les coefficients de A−
In sont divisibles par 3) entraine que les valeurs propres de A sont de module strictement
la

inférieurs à 1. Si ce n’est pas le cas de ces deux points, il proposera une perche en cette
scho

direction (« est-ce que A est diagonalisable ? », « que dire du module des valeurs propres
de A ? »).
univ.
120 Mines-Ponts

 
Ces points étant résolus, il proposera probablement l’étude de la suite Ak k∈N . Si vous
bloquez, n’hésitez pas à traiter le cas n = 1 c’est-à-dire d’un nombre entier a tel que
|a| < 1 donc a = 0, qui est une bonne initiative même s’il reste du travail en dimension
quelconque.

Exercice 63 (Mines-Ponts) Soit


 
E = f ∈ C 0 (R, R) , f admet une limite finie en ± ∞ .

Soit u : E → E qui à f ∈ E associe u (f ) : x → f (x + 1) .


Trouver les valeurs propres de l’endomorphisme u ainsi que les vecteurs propres associés.

Solution 63 Soit λ ∈ R une valeur propre de u alors il existe f ∈ E\ {0} tel que
u (f ) = λf ⇔ (E) : ∀x ∈ R, f (x + 1) = λf (x) .
En particulier, pour tout entier naturel n et tout réel x, on a :

018
f (x + n + 1) = λf (x + n)

7897
donc la suite (f (x + n))n∈N est géométrique de raison λ d’où la relation
(R) : ∀n ∈ N, f (x + n) = λn f (x + 0) = λn f (x) .

:164
Comme f est non identiquement nulle, il existe x0 ∈ R tel que f (x0 ) = 0 donc :
f (x0 + n)
7.44
∀n ∈ N, λn = .
4.12

f (x0 )
 
f (x0 + n)
:89.8

Comme f admet une limite en +∞, la suite admet également une limite finie
f (x0 ) n
quand n → +∞ donc la suite (λn )n aussi. Ainsi, on est assuré que
2502

(∗) : λ ∈ ]−1, 1]
8891

n
(car la suite (−1) n’est pas convergente). Pour tout entier n, en appliquant la relation (R) en
x = x0 − n, on obtient la relation
582:

(S) : ∀n ∈ N, f (x0 ) = λn f (x0 − n)


0753

Si λ = 0 alors
∀x ∈ R, f (x + 1) = 0 ⇒ ∀t ∈ R, f (t) = 0 ⇒ f = 0,
:211

t=x+1

f (x0 )
None

ce qui est absurde donc λ = 0. En multipliant la relation (S) par , on obtient la formule :
λn
 n
1 f (x0 − n)
com:

∀n ∈ N, = .
λ f (x0 )
 
rvox.

f (x0 − n)
Comme f admet une limite en −∞, la suite admet également une limite finie
f (x0 )
 n  n
la

1
scho

quand n → +∞ donc la suite aussi, ce qui entraine que


λ n
univ.

1
(∗∗) : ∈ ]−1, 1] 1 ⇔ λ ∈ ]−∞, −1[ ∪ [1, +∞[ .
λ
Réduction des endomorphismes et des matrices 121

Les inégalités (∗) et (∗∗) montrent que λ = 1 donc Sp (u) ⊂ {1} . La fonction f : x → 1
appartient manifestement à E et u (f ) = f donc 1 ∈ Sp (u) .
En outre, si f ∈ E1 (u) alors :

∀x ∈ R, f (x + 1) = f (x) ⇒ ∀n ∈ N, ∀x ∈ R, f (x + n) = f (x) .

Notons L = lim f alors, pour tout x ∈ R, en faisant tendre n vers +∞ dans l’égalité précédente,
+∞
on obtient f (x) = L. Autrement dit, la fonction f est constante.
Réciproquement, toute fonction f constante sur R appartient à E et u (f ) = f donc f ∈ E1 (u) .
Conclusion : 1 est l’unique valeur propre de u et l’espace propre associé est l’ensemble des
fonctions constantes sur R.

Commentaires 63 Exercice de niveau standard pour ce concours. L’interrogateur sera


attentif à la rigueur du candidat (disjonction de cas, analyse-synthèse), à sa connaissance
du cours (valeurs et vecteurs propres). En cas de blocage, l’interrogateur proposera d’itérer
la relation f (x + 1) = λf (x) qui est un paradigme classique dans ce type d’équations
fonctionnelles.

018
7897
Exercice 64 (Mines-Ponts) Soient n ∈ N∗ et G un sous-groupe de GLn (C) tel que :

:164
∀g ∈ G, g 2 = In .

7.44
1. Montrer que G est abélien, qu’il est fini et que son cardinal est une puissance de 2.
Quel est le cardinal maximal d’un tel sous-groupe ?
4.12

2. Que peut-on dire de m et n dans N∗ tels que GLm (C) et GLn (C) soient isomorphes ?
:89.8

Solution 64
2502

1. G abélien. Pour tout g ∈ G, g 2 = In donc, pour tout (g, h) ∈ G2 , on a :


2
8891

(gh) = In ⇔ ghgh = In .

En multipliant à gauche cette égalité par g puis par h, on obtient l’égalité :


582:

hg 2 hgh = hg ⇔ 
hh gh = hg ⇔ gh = hg
0753

=h2 =In
:211

donc G est abélien.


Cardinal de G. Démontrons par récurrence forte sur n la propriété (Hn ) : « tout sous-
None

groupe G de GLn (C) vérifiant, pour tout g ∈ G, g 2 = In alors G est un ensemble fini de
cardinal une puissance de 2 ».
com:

Initialisation n = 1. Soit G un sous-groupe de GL1 (C) tel que, pour tout g ∈ G,


g 2 = I1 . Comme M1 (C) s’identifie à C, G est un sous-groupe de C∗ et tout élément g
rvox.

de G est un nombre complexe vérifiant :

g 2 = I1 = 1 ⇒ g = ±1 ⇒ G ⊂ {−1, 1} .
la
scho

Comme G est non vide (il contient l’élément neutre 1), il est de cardinal 1 = 20 ou
2 = 21 donc G est un ensemble fini de cardinal une puissance de 2, ce qui prouve (H1 ) .
univ.

Hérédité. Soit n > 1 et supposons que la propriété (Hk ) est vérifiée pour tout entier
122 Mines-Ponts

k < n. Soit G un sous-groupe de GLn (C) vérifiant, pour tout g ∈ G, g 2 = In .


Soit g ∈ G alors g est diagonalisable (car il est annulé par le polynôme

X 2 − 1 = (X − 1) (X + 1)

qui est scindé à racines simples) avec Sp (g) ⊂ {−1, 1} .


Si Sp (g) = {1} alors, comme g est diagonalisable, il existe une matrice inversible p tel
que
g = p diag (1, .., 1) p−1 = pIn p−1 = pp−1 = In .
Par le même argumentaire, si Sp (g) = {−1} alors g = −In .
Supposons que G est inclus dans {In , −In } alors G est un ensemble fini et son cardinal
vaut 1 = 20 ou 2 = 21 donc son cardinal est une puissance de 2.
Supposons que G n’est pas inclus dans {In , −In } alors il existe g0 ∈ G\ {In , −In } donc
Sp (g0 ) = {−1, 1} (d’après le raisonnement précédent) et chacun des espaces propres
E1 (g0 ) et E−1 (g0 ) est non nul et distinct de Mn,1 (C) (rappelons que pour une matrice,
les vecteurs propres sont des matrices colonnes). Pour chaque ε ∈ {−1, 1} , notons

018
nε = dim (Eε (g0 )) > 0

7897
et fixons une base Bε de Eε (g0 ). Comme E1 (g0 ) et E−1 (g0 ) sont supplémentaires dans
Mn,1 (C) (car g0 est diagonalisable), on peut affirmer que B = B1 ∪ B−1 est une base de

:164
Mn,1 (C) . Notons P la matrice de passage de la base canonique de Mn,1 (C) à la base B
alors on a l’écriture matricielle par blocs suivante :
  7.44
In1 0
4.12
−1
P g0 P =
0 In−1
:89.8

Soit h ∈ G alors, comme G est abélien, h commute avec g0 donc chaque sous-espace
propre de g0 est stable par h donc la matrice P −1 hP est diagonale par blocs. En effet, si
2502

u est l’endomorphisme canoniquement associé à h alors la matrice de u dans la base B


est P −1 hP ). Autrement dit, il existe deux matrices carrées A1 (h) et A−1 (h) de tailles
8891

respectives n1 et n−1 telles que :


 
A1 (h) 0
582:

−1
P hP = .
0 A−1 (h)
0753

Comme la matrice P −1 hP est inversible (comme produit de telles matrices), son déter-
minant est non nul et, d’après le calcul matriciel par blocs, il vaut :
:211

 
A1 (h) 0
det = det (A1 (h)) det (A−1 (h))
None

0 A−1 (h)
⇒ ∀ε ∈ {−1, 1} , det (Aε (h)) = 0 ⇒ Aε (h) ∈ GLnε (C) .
com:

Pour chaque ε ∈ {−1, 1} , notons alors


rvox.

Gε = {Aε (h) , h ∈ G} ⊂ GLnε (C) .


la

Montrons qu’il s’agit d’un sous-groupe de GLnε (C) et que, pour tout u ∈ Gε , u2 = Inge .
scho

Comme G est un groupe, In ∈ G et comme


 
univ.

−1 I n1 0
P In P = In = ,
0 In−1
Réduction des endomorphismes et des matrices 123

2
on en déduit que Inε = Aε (In ) ∈ Gε . Soit (u, v) ∈ (Gε ) , il existe (g, h) ∈ G2 tel que
u = Aε (g) et v = Aε (h) . D’après le calcul matriciel par blocs, on a :
   
A1 (g) 0 A1 (h) 0
P −1 gP = et P −1 hP = ⇒
0 A−1 (g) 0 A−1 (h)
  
   A1 (g) 0 A1 (h) 0
P −1 ghP = P −1 gP P −1 hP =
0 A−1 (g) 0 A−1 (h)
 
A1 (g) A1 (h) 0
=
0 A−1 (g) A−1 (h)

donc nous venons de prouver que :

Aε (gh) = Aε (g) Aε (h) ⇒ uv = Aε (gh) ∈ Gε

(car gh ∈ G puisque G est un groupe). En outre, on en déduit que


 
u2 = Aε g 2 = Aε (In ) = Inε .

018
Pour finir, on a :

7897
 −1  −1 
−1 −1
 −1
−1 A1 (g) 0 (A1 (g)) 0
P g P = P gP = = −1
0 A−1 (g) 0 (A−1 (g))

:164
donc nous venons de prouver que :
−1     7.44
(Aε (g)) = Aε g −1 ⇒ u−1 = Aε g −1 ∈ Gε
4.12

(car g −1 ∈ G puisque G est un groupe). Par conséquent, Gε est bien un sous-groupe de


:89.8

GLnε (C) vérifiant


∀u ∈ Gε , u2 = Inε .
2502

Comme nε < n, l’hypothèse de récurrence (Hnε ) montre que Gε est un ensemble fini de
cardinal une puissance de 2 c’est-à-dire qu’il existe un entier dε tel que nε = 2dε .
8891

L’application : 
G → G1 × G−1
Φ:
582:

g → (A1 (g) , A−1 (g))


est surjective par définition et injective car
0753


A1 (g) = A1 (h)
∀ (g, h) ∈ G2 , Φ (g) = Φ (h) ⇔
:211

A−1 (g) = A−1 (h)


   
A1 (g) 0 A1 (h) 0
None

⇒ =
0 A−1 (g) 0 A−1 (h)
   
A1 (g) 0 A1 (h) 0
com:

⇒ g = P −1 P = P −1 P = h.
0 A−1 (g) 0 A−1 (h)
rvox.

Comme l’ensemble G1 × G−1 est un ensemble fini (comme produit cartésien de deux tels
ensembles), l’ensemble G est aussi fini et on a :
la
scho

card (G) = card (G1 × G−1 ) = card (G1 ) card (G−1 ) = 2d1 2d−1 = 2d1 +d−1

qui est une puissance de 2, ce qui prouve (Hn ) et achève la récurrence.


univ.

Cardinal maximal de G. Montrons par récurrence forte sur n que card (G)  2n . Ceci
124 Mines-Ponts

est vérifié pour n = 1 (cf. la preuve de (H1 )). Si n > 1 alors, avec les notations ci-dessus,
on a les majorations suivantes :

card (Gε )  2nε ⇒ card (G) = card (G1 × G−1 ) = card (G1 ) card (G−1 )
 2n1 2n−1 = 2n1 +n−1 = 2n ,

ce qui prouve l’hérédité et permet de conclure. Pour finir, on observe que l’ensemble
n
Gn = {diag (ε1 , .., εn ) , (ε1 , .., εn ) ∈ {−1, 1} }
n
est un sous-groupe fini de GLn (C) de cardinal card ({−1, 1} ) = 2n donc le cardinal
maximal possible est effectivement 2n .
2
2. Soient (n, m) ∈ (N∗ ) tels que GLm (C) et GLn (C) sont isomorphes et considérons un
isomorphisme f : GLm (C) → GLn (C) entre ces deux groupes. Avec la notation de la fin
de la preuve de la question précédente, Gm est un sous-groupe de GLm (C) de cardinal
2m vérifiant, pour tout g ∈ Gm , g 2 = Im . L’ensemble f (Gm ) est alors un sous-groupe
de GLn (C) de cardinal 2m (car f est bijective) vérifiant :

018
2 2  
∀g  ∈ f (Gm ) , ∃g ∈ Gm , g  = f (g) ⇒ (g  ) = (f (g)) = f g 2 = f (Im ) = In .

7897
D’après la question précédente, on peut affirmer que :

:164
2m = card (f (Gm ))  2n ⇒ m  n.
7.44
Comme f −1 : GLn (C) → GLm (C) est un isomorphisme, l’argument précédent montre
que n  m d’où n = m.
4.12

Si n = m, IdMn (C) est un isomorphisme de GLn (C) sur GLm (C) !


:89.8

Conclusion. Les groupes GLn (C) et GLm (C) sont isomorphes si et seulement si n = m.
2502

Commentaires 64 Exercice relativement classique pour ce concours.


Question 1 : Le caractère abélien est un résultat général des groupes, probablement déjà vu
8891

en MPSI ou revu en MP (si vous ne savez pas le faire, ce n’est pas grave).
Pour le reste de la question, il est indispensable de faire le lien avec la réduction (matrices
582:

et polynômes annulateurs doivent vous y faire penser) et de constater que tous les éléments
sont diagonalisables.
0753

Le point clé étant alors la stabilité des sous-espaces propres de g par tout endomorphisme
f commutant avec g (n’hésitez pas à le mentionner, cela sera apprécié car il s’agit d’un
:211

résultat important du cours pour la détermination du commutant de g).


La co-diagonalisation en résultant est une question très classique (mais pas forcément
None

facile), tant à l’écrit qu’à l’oral, des concours Mines-Ponts et Centrale-SupElec. Si vous
n’y êtes pas parvenu, n’hésitez pas à retravailler ce point.
Le cardinal maximal se lit aisément dans la réduction (le résultat est faux dans un groupe
com:

infini quelconque mais reste vrai pour un groupe fini).


Question 2 : Elle sert à distinguer les candidats ayant traité la question 1 (ils sont une
rvox.

minorité).
la
scho
univ.
Chapitre 3

Espaces préhilbertiens

3.1 CCINP

018
Exercice 65 (CCINP)

7897
n

1. À quelle(s) condition(s) sur les n + 1 réels a0 , ..., an , P | Q = P (ak ) Q (ak )
k=0

:164
définit-il un produit scalaire sur Rn [X] ?
2. Lorsque | défini un produit scalaire sur Rn [X] , expliciter une base orthonormale
de Rn [X] . 7.44
 
4.12

n
3. Déterminer l’orthogonal de F = P ∈ Rn [X] , P (ak ) = 0 et calculer la dis-
:89.8

k=0
tance de X n à F.
2502

Solution 65
1. Il est aisé de vérifier que | est bilinéaire, symétrique, positif. Il reste à traiter le caractère
8891

défini. Soit P ∈ Rn [X] , on a les équivalences suivantes :


n

582:

2 2
P | P  = 0⇔ (P (ak )) = 0 ⇔ ∀k ∈ {0, ..., n} , (P (ak )) = 0
  
0753

k=0
0
⇔ ∀k ∈ {0, ..., n} , P (ak ) = 0
:211

Premier cas : Les réels (ak )0kn sont deux à deux distincts alors P admet n + 1
racines distinctes et il est de degré  n donc P = 0, ce qui prouve que | est un produit
None

scalaire.
Second cas : Il existe deux indices distincts i et j tels que ai = aj alors le polynôme
com:


P = (X − ak ) appartient à Rn [X] \ {0} et P | P  = 0 donc | n’est pas un
rvox.

k∈{0,...,n}\{i}
produit scalaire.
2. Il suffit de considérer les polynômes de Lagrange (Li )0in associés à a0 , ..., an c’est-à-
la
scho

dire qu’ils sont définis par :


 X − aj
univ.

∀i ∈ {0, ..., n} , Li (X) = .


ai − aj
j∈{0,...,n}\{i}
126 CCINP

Ils vérifient les égalités :



1 si i = j
∀ (i, j) ∈ {0, ..., n} , Li (aj ) = δ i,j = .
0 si i =
 j

On en déduit immédiatement que :


n

∀ (i, j) ∈ {0, ..., n} , i = j, Pi | Pj  = Pi (ak ) Pj (ak ) = Pi (ai ) Pj (ai ) = 0
        
k=0
=0 si k=i =1 =0 car j=i
n
 2 2
∀i ∈ {0, ..., n} , Pi | Pi  = (Pi (ak )) = (Pi (ai )) = 1.
     
k=0
=0 si k=i =1

Ainsi, la famille (Pi )0in forme une famille orthonormale de (Rn [X] , |) et comme elle
comporte n+1 = dim (Rn [X]) éléments, on peut affirmer que c’est une base orthonormée
de (Rn [X] , |) .
n


018
3. Remarquons que P (ak ) = P | 1 d’où les égalités

7897
k=0


F = (Vect (1)) ⇒ F ⊥ = Vect (1) .

:164
Notons d la distance de X n à F et pF (X n ) le projeté orthogonal de X n sur F alors on
a l’égalité suivante : 7.44
 
4.12

   X n | 1 1 
 
d = X n − pF (X n ) = pF ⊥ (X n ) = pVect(1) (X n ) =  
 12 
:89.8

 
n 
 n
2502

 (ak )   
|X n | 1| 1 |X n | 1|   1  n 
k=0  n
= = =  =√  (ak )  .
2 1  n + 1 k=0 
8891

1  n
 12
k=0
582:
0753

Commentaires 65 Exercice qui est discriminant requiert initiative et bonne maitrise des
espaces euclidiens par le candidat. L’interaction avec l’interrogateur sera un élément clé
:211

de l’évaluation.
Question 1 : Elle teste une question classique mais en omettant l’hypothèse habituelle
None

(points deux à deux distincts). Elle permet de distinguer les candidats ayant compris l’ar-
gument classique (polynômes ayant trop de racines) des autres.
com:

Question 2 : Elle valorise les candidats ayant de l’intiative et de l’imagination (penser à


des polynômes annulant tous les termes du produit scalaire sauf un, d’où l’idée des poly-
rvox.

nômes interpolateurs de Lagrange). Un candidat y songeant seul sera fortement valorisé.


Question 3 : Elle valorise les candidats ayant un bon recul sur les espaces euclidiens (in-
la

terprétation de F comme l’orthogonal d’un vecteur, égalité entre x − pF (x) et pF ⊥ (x) ,


scho

expression du projeté orthogonal via des bases orthogonales ou orthonormales).


univ.
Espaces préhilbertiens 127

Exercice 66 (CCINP) On note A | B = Tr(At B) et on admet que c’est un produit


scalaire sur Mn (R).
1. Montrer que An (R) (ensemble des matrices anti-symétriques) et Sn (R) (ensemble
des matrices symétriques) sont des supplémentaires orthogonaux de Mn (R).
 
0 1 2
2. Soit M =  2 0 1 . Calculer la distance de M à S3 (R).
−1 −1 0
3. Soit H l’ensemble des matrices de Mn (R) de trace nulle.
(a) Montrer que H est un sous-espace vectoriel de Mn (R) dont on déterminera la
dimension.
(b) Soit J la matrice dont tout les coefficients valent 1. Trouver la distance de J à
H.

Solution 66
1. Soient A ∈ An (R) et S ∈ Sn (R) alors t A = −A et t S = S donc :

018
       
A | S = Tr At S = Tr − t AS = − Tr t AS = − Tr S t A

7897
Tr(M N )=Tr(N M )

= − S | A = − A | S

:164
(car le produit scalaire est symétrique). On en déduit que 2 A | S = 0 ⇔ A | S . Ainsi,
tout élément A ∈ An (R) est orthogonal à tout élément de Sn (R) donc :
7.44
⊥ ⊥
4.12
∀A ∈ An (R) , A ∈ (Sn (R)) ⇒ An (R) ⊂ (Sn (R)) .

En outre, on a :
:89.8

  n (n + 1)

dim (Mn (R)) − dim (Sn (R)) = n2 −
2502

dim (Sn (R)) =


2
n2 − n n (n − 1)
8891

= = = dim (An (R))


2 2

582:

d’où l’égalité ensembliste An (R) = (Sn (R)) . Comme Mn (R) est un espace de dimen-
sion finie, on a :
0753


Mn (R) = Sn (R) ⊕ (Sn (R)) = Sn (R) ⊕ An (R)
:211

donc An (R) et Sn (R) sont des supplémentaires orthogonaux de Mn (R) .


2. Soit p (M ) le projeté orthogonal de M sur S3 (R) alors, d’après le cours, la distance
None

d (M, S3 (R)) de M à S3 (R) vaut :


com:

d (M, S3 (R)) = M − p (M ) .
1  1 
rvox.

Comme M = M + tM + M − t M , on peut affirmer que :


2   2  
la

∈Sn (R) ∈An (R)


scho

 
0 3 1
1  1   1
univ.

p (M ) = M + t M , M − p (M ) = M − tM =  3 0 0 
2 2 2
1 0 0
128 CCINP



 n 
n
2
Puisque, pour toute matrice A ∈ Mn (R) , A =  (Ai,j ) , on obtient :
i=1 j=1
 
 0 3 1 
1  1 √
d (M, S3 (R)) =   3 0 0  2 2 2 2
 = 2 3 + 1 + 3 + 1 = 5.
2
 1 0 0 
3.
(a) Notons Tr l’application M ∈ Mn (R) → Tr (M ) ∈ R alors Tr est linéaire et :
H = {M ∈ Mn (R) , Tr (M ) = 0} = ker (Tr)
est un sous-espace vectoriel de Mn (R) . D’après le théorème du rang, on a
dim (H) = dim (ker (Tr)) = dim (Mn (R)) − rg (Tr) = n2 − 1.
En effet, comme Tr est à valeurs dans R, on obtient l’inégalité :
rg (Tr) = dim (Im (Tr))  dim (R) = 1

018
et comme Tr est non nulle (par exemple, Tr (In ) = n = 0), on a rg (Tr) = 0 donc

7897
rg (Tr) = 1.
(b) Soit M ∈ Mn (R) . Comme Tr (M ) = M | In  , on dispose des équivalences sui-

:164
vantes :

7.44
⊥ ⊥
M ∈ H ⇔ M | In  = 0 ⇔ M ∈ (Vect (In )) ⇒ H = (Vect (In )) .
Puisque Mn (R) est un espace vectoriel de dimension finie, on a H⊥ = Vect (In ) .
4.12

Soit p (J) le projeté orthogonal de J sur H alors J − p (J) est le projeté orthogonal
:89.8

de J sur H⊥ = Vect (In ) . Or, In est une base orthogonale de H⊥ donc :


 
J | In   J | I  
 
2502

n
J − p (J) = 2 In ⇒ d (J, H) = J − p (J) =  In 
In   In 2 
8891

|J | In | |J | In | |Tr (J)| n √


= 2 In  = = = √ = n.
In  In  2
Tr (In ) n
582:

Commentaires 66 Exercice assez simple et très proche du cours (voire traité comme
0753

exercice de cours ou de TD), sans difficulté particulière pour les candidats maitrisant le
chapitre « espaces euclidiens », hormis la toute dernière question.
:211
None

Exercice 67 (CCINP) Soit E espace vectoriel euclidien.


1. Soient F un sous espace vectoriel de E et pF le projecteur orthogonal de E sur F .
com:

(a) Montrer que : F = {x ∈ E, pF (x) = x}.


rvox.

(b) Montrer que : ∀x ∈ E, pF (x)  x.


(c) Montrer que : ∀(x, y) ∈ E 2 , pF (x), y = x, pF (y).
la
scho

2. Soient F, G et H sous espaces de E, pF et pG les projecteurs orthogonaux respec-


tivement sur F et sur G. On suppose que pF ◦ pG est le projecteur orthogonal sur
univ.

H.
Espaces préhilbertiens 129

(a) Montrer que F ∩ G = H.


(b) Montrer que pF ◦ pG = pG ◦ pF .

Solution 67
1. (a) On note G = {x ∈ E, pF (x) = x} . Soit x ∈ F alors

pF (x) = x ⇒ pF (x) = x ⇒ x ∈ G,

ce qui prouve l’inclusion F ⊂ G. Soit x ∈ G alors pF (x) est le projeté orthogonal de


x sur F, x − pF (x) est le projeté orthogonal de x sur F ⊥ et :

x = pF (x) + (x − pF (x)) .

Comme les vecteurs pF (x) et x − pF (x) sont orthogonaux, le théorème de Pythagore


montre que :
2 2 2 2
x = pF (x) + x − pF (x) ⇒ x − pF (x) = 0 ⇒ x = pF (x) ∈ F
  

018
=x2 car x∈G

7897
d’où l’inclusion G ⊂ F, ce qui démontre l’égalité ensembliste F = G.
(b) Soit x ∈ E alors pF (x) est le projeté orthogonal de x sur F, x − pF (x) est le projeté

:164
orthogonal de x sur F ⊥ et

x = pF (x) + (x − pF (x)) . 7.44


4.12

Comme les vecteurs pF (x) et x − pF (x) sont orthogonaux, le théorème de Pythagore


montre que
:89.8

2 2 2 2
x = pF (x) + x − pF (x)  pF (x) ⇒ x  pF (x)
2502

√ √
(car la fonction t → t est croissante sur R+ et que t2 = t si t ∈ R+ ).
8891

(c) Soit (x, y) ∈ E 2 , on dispose des égalités suivantes :


582:

x = pF (x) + (x − pF (x)), y = pF (y) + (y − pF (y)).


           
0753

∈F ∈F ⊥ ∈F ∈F ⊥

En particulier, les vecteurs pF (x) et y−pF (y) sont orthogonaux ainsi que les vecteurs
:211

pF (y) et y − pF (y) , ce qui nous permet d’écrire :


None

pF (x) | y = pF (x) | pF (y) + (y − pF (y))


= pF (x) | pF (y) + pF (x) | y − pF (y)
  
com:

=0
= pF (x) | pF (y) = pF (x) | pF (y) + x − pF (x) | pF (y)
rvox.

  
=0
= pF (x) + (x − pF (x)) | pF (y) = x | pF (y) .
la
scho

2. (a) Rappelons que si p est un projecteur orthogonal sur Z alors on a les égalités suivantes :
univ.

Z = {x ∈ E, p (x) = x} et Z ⊥ = {x ∈ E, p (x) = 0}
130 CCINP

Soit x ∈ F ∩ G alors :

x ∈ F et x ∈ G ⇒ pF (x) = x et pG (x) = x
⇒ (pF ◦ pG ) (x) = pF (pG (x)) = pF (x) = x ⇒ x ∈ H,

ce qui prouve l’inclusion F ∩ G ⊂ H. Soit x ∈ H alors

(1) : (pF ◦ pG ) (x) = x ⇒


x = (pF ◦ pG ) (x) = pF (pG (x))  pG (x)  x

(d’après la question 1.b), ce qui prouve les égalités suivantes :

pG (x) = x ⇒ pG (x) = x ⇒ x ∈ G.


q1.a

L’égalité pG (x) = x combinée à l’égalité (1) montrer que pF (x) = x donc x ∈ F, ce


qui entraine que x ∈ F ∩ G. On a ainsi établi l’inclusion H ⊂ F ∩ G d’où l’égalité
attendue.
(b) Comme pF ◦ pG est un projecteur orthogonal, d’après la question 1.c, pour tout

018
(x, y) ∈ E 2 on a :

7897
(2) : (pF ◦ pG ) (x) | y = x | (pF ◦ pG ) (y) .

:164
Or, comme pF et pG sont des projecteurs orthogonaux, la question 1.c. montre que,
pour tout (x, y) ∈ E 2 , on a l’égalité suivante :

(pF ◦ pG ) (x) | y = 7.44


pF (pG (x)) | y = pG (x) | pF (y)
4.12

= x | pG (pF (y)) = x | (pG ◦ pF ) (y)) .


:89.8

Par conséquent, en combinant la relation (2) et la formule ci-dessus, pour tout


(x, y) ∈ E 2 , on obtient :
2502

x | (pG ◦ pF ) (y)) = x | (pF ◦ pG ) (y)


⇔ x | (pG ◦ pF − pF ◦ pG ) (y) = 0
8891

En choisissant x = (pG ◦ pF − pF ◦ pG ) (y) dans l’égalité ci-dessus, on obtient :


582:

2
∀y ∈ E, (pG ◦ pF − pF ◦ pG ) (y) = 0
0753

⇔ ∀y ∈ E, (pG ◦ pF − pF ◦ pG ) (y) = 0
pG ◦ pF − pF ◦ pG = 0 ⇔ pG ◦ pF = pF ◦ pG .
:211
None

Commentaires 67 Exercice relativement difficile pour CCINP sans réelle progressivité.


Les trois questions de la question 1 sont des résultats du cours qu’il s’agit de redémontrer
(les premières sont vu en MPSI et en MP, la deuxième uniquement en MP dans le cadre
com:

des endomorphismes symétriques). La question 1.a possède une difficulté supplémentaire


en raison de la gestion de la double inclusion (y pense-t-il ?). Un candidat maitrise ces
rvox.

deux chapitres peut très bien traiter ces trois questions seuls.
Il n’en est pas de même des questions suivantes où l’interaction avec l’interrogateur sera dé-
la

terminante. La question 2.a pose comme difficulté, outre la gestion de la double inclusion,
scho

d’utiliser à bon escient les résultats des questions 1 donc elle s’avère très discriminante.
La question 2.b s’adresse aux meilleurs candidats.
univ.
Espaces préhilbertiens 131

Exercice 68 (CCINP) Soient E un espace euclidien muni d’un produit scalaire (|) et   la
norme euclidienne associée. Soit p un entier naturel, avec p  2. Soit (e1 , ..., ep ) p vecteurs
de E tels que, pour tous 1  i, j  p, si i = j, (ei | ej ) < 0.
1. Pour 1  i, j  p, comparer λi λj (ei | ej ) et |λi | |λj | (ei | ej ) .
 p 2  p 2
    p p
   
2. Comparer  λk ek  et  |λk | ek  . Montrer que λk ek = 0E ⇒ |λk | ek =
   
k=1 k=1 k=1 k=1
0E .
3. Montrer que toute sous-famille de p − 1 vecteurs extraite de (ei )1ip est libre.

Solution 68
2
1. Soit (i, j) ∈ {1, ..., p} . Si i = j, comme λi ∈ R, on a les égalités suivantes :
2
λi λj (ei | ej ) = λ2i (ei | ei ) = |λi | (ei | ei ) .

103
7897
Si i = j, on dispose des inégalités suivantes :

λi λj  |λi λj | = |λi | |λj | ⇒ |λi | |λj | − λi λj  0.

:164
Comme (ei | ej ) < 0, on en déduit que les majorations suivantes :
7.44
(|λi | |λj | − λi λj ) (ei | ej )  0 ⇔ |λi | |λj | (ei | ej )  λi λj (ei | ej ) .
4.12

Au final, on a démontré que :


:89.8

2
∀ (i, j) ∈ {1, ..., p} , |λi | |λj | (ei | ej )  λi λj (ei | ej )
2502

2. Par définition de la norme euclidienne et par bilinéarité du produit scalaire, on a :


8891

 p 2  
  p p
 p 
 p
 
582:

 λk e k  =  λi e i | λj e j  = λi λj (ei | ej )
 
k=1 i=1 j=1 i=1 j=1
0753

p 
 p
 |λi | |λj | (ei | ej ) (d’après la question précédente)
:211

i=1 j=1
   2
p p
 p 
None

  
= |λi | ei | |λj | ej  =  |λk | ek 
 
i=1 j=1 k=1
com:

 p 2  p 2
    p

   
rvox.

c’est-à-dire que  λk e k    |λk | ek  . En particulier, si λk ek = 0E alors


   
k=1 k=1 k=1
la

 p 2  p 2
scho

    p
   
 |λk | ek   0 ⇒  |λk | ek  = 0 ⇔ |λk | ek = 0E .
   
univ.

k=1 k=1 k=1


  
∈R+
132 CCINP

3. Soit i0 ∈ {1, .., p} et (λk )k∈{1,..,p}\{i0 } des réels tels que :


 
λk ek = 0E ⇒ |λk | ek = 0E .
q1
k∈{1,..,p}\{i0 } k∈{1,..,p}\{i0 }

En scalairisant cette égalité par ep , on peut écrire :



(E) : |λk | (ek | ei0 ) = 0.
k∈{1,..,p}\{i0 }

Par hypothèse sur la famille (ei )1ip , chaque réel (ek | ei0 ) (k ∈ {1, .., p} \ {i0 }) est
négatif donc chaque réel |λk | (ek | ei0 ) (k ∈ {1, .., p} \ {i0 }) est négatif. Or, la somme de
ces réels vaut 0 (d’après l’égalité (E)) donc tous ces réels sont nuls c’est-à-dire, pour tout
k ∈ {1, .., p} \ {i0 } , on a l’égalité :

|λk | (ek | ei0 ) = 0 ⇒ |λk | = 0 ⇒ λk = 0.


÷(ek |ei0 )=0

103
Ces égalités montrent la liberté de la famille (ek )k∈{1,..,p}\{i0 } , ce qui permet de conclure.

7897
Commentaires 68 Exercice original pour CCINP (mais pas pour Centrale-SupElec) dont

:164
le découpage bien pensé est tout à fait adapté au public CCINP et permet à ce sujet d’être
7.44
suffisamment progressif pour ce concours. L’exercice s’avère discriminant car il offre au-
cune question classique ou standard (bien qu’aucune ne soit difficile techniquement ou
4.12

conceptuellement ou ne nécessite de connaissances solides du cours) et demande du can-


didat initiative, rigueur et recul sur les notions utilisées.
:89.8

Il s’agit d’un bon exercice d’entrainement pour affronter des questions moins convention-
nelles.
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Espaces préhilbertiens 133

3.2 Mines-Telecom
Exercice 69 (Mines-Telecom) Soit (E,  | ) un espace euclidien, sa norme associée   et
f : E → E telle que :

∀(x, y) ∈ E 2 , f (x) − f (y) = x − y et f (0E ) = 0E .

1. Montrer que f conserve le produit scalaire sur E, c’est-à-dire vérifie l’égalité :

∀(x, y) ∈ E 2 , f (x) | f (y) = x | y .

2. En déduire que f est linéaire puis que f est bijective.

Solution 69
1. En choissant y = 0E dans la formule vérifiée par f et comme f (0E ) = 0E , on obtient la
relation :
∀x ∈ E, f (x) = x .
Rappelons la formule de développement :

103
2 2 2
∀ (x, y) ∈ E 2 , x − y = x − 2 x | y + y .

7897
On peut alors écrire pour tout (x, y) ∈ E 2 :

:164
2 2
f (x) − f (y) = x − y
7.44
2 2 2 2
⇔ f (x) − 2 f (x) | f (y) + f (y) = x − 2 x | y + y
     
4.12
=x =y

⇔ f (x) | f (y) = x | y .
:89.8

2. Soit (e1 , ..., en ) une base orthonormale de E alors, d’après la question précédente, on a :

2502

2 1 si i = j
∀ (i, j) ∈ {1, ..., n} , f (ei ) | f (ej ) = ei | ej  = .
0 sinon
8891

En particulier, la famille (f (ei ))1in est une famille orthonormale de E, de cardinal


n = dim (E) donc elle forme une base orthonormale de E. Par conséquent, pour tout
582:

x ∈ E, on a les identités suivantes :


0753

n

x = x | ei  ei (car (ei )1in est une base orthonormale de E)
i=1
:211

n
f (x) = f (x) | f (ei ) f (ei ) (car (f (ei ))1in est une base orthonormale de E)
None

i=1
n
x | ei  f (ei ) (d’après la question précédente).
com:

=
i=1
rvox.

Ainsi, pour tout (x, y) ∈ E 2 et tout (λ, µ) ∈ R2 , on a :


n
 n

la

f (λx + µy) = λx + µy | ei  f (ei ) = (λ x | ei  + µ y | ei ) f (ei )


scho

i=1 i=1
n n

univ.

= λ x | ei  f (ei ) + µ y | ei  f (ei ) = λf (x) + µf (y) ,


i=1 i=1
134 Mines-Telecom

ce qui prouve la linéarité de f.


Prouvons la bijectivité de f. Comme f est linéaire, on utilise la caractérisation de la
bijectivité en dimension finie. Soit x ∈ ker (f ) alors on a les implications suiivantes :

f (x) = 0E ⇒ 0 = f (x) = f (x) − f (0) = x − 0


⇒ x = 0 ⇒ x = 0E

donc ker (f ) = {0E } , ce qui prouve que f est injective (puisque linéaire). Comme f est
un endomorphisme en dimension finie, f est bijective.

Commentaires 69 Exercice de niveau MPSI prouvant que toute transformation d’un


espace euclidien conservant les distances et laissant fixe 0E est linéaire et orthogonale.
Les questions 1 et question 2 (bijectivité) sont (quasiment) des questions de cours (les
raisonnements sont faits dans le cours sur les endomorphismes orthogonaux des espaces
euclidiens).
La linéarité de f est manifestement la question la plus difficile et l’interrogateur sera

103
attentif aux initiatives prises par le candidat (elles seront fortement valorisées si elles sont

7897
intéressantes). En cas de blocage du candidat, l’interrogateur proposera des pistes (comme
2 2
dans le corrigé ou bien calculer f (x + y) − f (x) − f (y) ou f (λx) − λf (x) ). Il est

:164
alors attendu du candidat une autonomie sur la gestion des calculs afférents.

7.44
Exercice 70 (CCINP, Mines-Telecom) On considère l’espace vectoriel E = C 2 ([0, 1] , R).
4.12

1
:89.8

1. Justifier que (f, g) → f | g = (f g + f  g  ) est un produit scalaire sur E.


0
2502

2. Montrer que F = {f ∈ E, f = f  } est un sous-espace vectoriel de E et déterminer


sa dimension ainsi qu’une base de F.
8891

3. Prouver que G = {f ∈ E, f (0) = f (1) = 0} est le supplémentaire orthogonal de F


dans E.
582:

1
 2 
4. Soit (α, β) ∈ R et C = {f ∈ E, f (0) = α, f (1) = β}. Calculer inf
2
f + f 2 .
0753

f ∈C
0
:211

Solution 70
None

1. Existence. Soient (f, g) ∈ E alors la fonction f g +f  g  est continue sur le segment [0, 1]
1
donc elle est y intégrable, ce qui justifie l’existence de (f g + f  g  ) = f | g .
com:

0
Symétrie. Soient (f, g) ∈ E, on a :
rvox.

1 1
la

 
(gf + g  f  ) = g | f 
scho

f | g = (f g + f g ) =
0 0
univ.

(car le produit dans les réels est commutatif ).


Espaces préhilbertiens 135

Bilinéarité. Soient (f, g, h) ∈ E 3 et (λ, µ) ∈ R2 , on a :

1 1
  

λf + µg | h = (λf + µg) h + (λf + µg) h = (λf h + µgh + λf  h + µg  h )
0 0
1 1
= λ (f h + f h ) + µ (gh + g  h ) = λ f | h + µ g | h .
 

0 0

Ainsi, pour tout h ∈ E, l’application f → f | h est linéaire. Par symétrie de | , pour
tout f ∈ E, l’application h → f | h est linéaire donc | est bilinéaire.
Positivité. Soit f ∈ E alors :

1  
2 2
f | f  = (f (t)) + (f  (t)) dt  0
0

103
(l’intégrande est positive comme somme de deux positifs puisque tout carré de nombres
réels est positif ).

7897
Définie. Soit f ∈ E telle que :

:164
1  
2 2
f | f  = 0 ⇔ (f (t)) + (f  (t)) dt.
0 7.44
4.12
2 2
La fonction g : t → (f (t)) + (f  (t)) est continue et positive sur [0, 1] et son intégrale
sur cet intervalle est nulle donc :
:89.8

2 2
∀t ∈ [0, 1] , g (t) = 0 ⇔ ∀t ∈ [0, 1] , (f (t)) + (f  (t)) = 0
2502

     
0 0
2
⇒ ∀t ∈ [0, 1] , (f (t)) = 0 ⇒ ∀t ∈ [0, 1] , f (t) = 0 ⇒ f = 0E .
8891

Ainsi, | est bien un produit scalaire sur E.


582:

2. Les éléments de F sont exactement les solutions de l’équation différentielle (E) : y  = y


qui est une équation différentielle à coefficients constants du second ordre. Son équation
0753

caractéristique est r2 = 1 qui admet deux solutions distinctes : r = ±1. Par conséquent,
y est solution de (E) si et seulement si y est de la forme :
:211

y : x → αex + βe−x , (α, β) ∈ R2 .


None

En particulier, on en déduit que :


com:

 
F = Vect x → ex , x → e−x .
rvox.

Les fonctions x → ex et x → e−x forment une famille libre (elles sont non nulles et la
première n’est pas proportionnelle à la seconde puisque la première tend vers +∞ quand
la
scho

x → +∞ alors que l’autre tend vers 0 quand x → +∞). En outre, elles forment une
famille génératrice de F (par construction) donc elles forment une base de F et on a :
univ.

 
dim (F ) = card x → ex , x → e−x = 2.
136 Mines-Telecom

3. Soit g ∈ G. Pour tout f ∈ F, on a :


1 1 1
  f ∈F     1
f | g = (f g + f g ) =  (f g + f g ) = (f  g) = [f  g]0
f =f
0 0 0
= f  (1) g (1) − f (0) g (0) = 0
 
=0 =0

donc g ∈ F ⊥ , ce qui prouve l’inclusion G ⊂ F ⊥ .


Soit g ∈ F ⊥ alors g est orthogonal à x → ex et à x → e−x (puisque ces vecteurs forment
une base de F ), ce qui nous donne les équations suivantes :

 1



 (g (t) et + g  (t) et ) dt = 0
  

g | x → ex  = 0 t
(e ) =e t
0

g | x → e−x  = 0 (e−t ) =−e−t   1



 (g (t) e−t + g  (t) (−e−t )) dt = 0

103
0

  1

7897

 

 (g (t) et ) dt = 0 
 1
0 [g (t) et ]0 = 0
⇔ ⇔

:164
1 1

 [−g (t) e−t ]0 = 0

 −t 

 (−g (t) e ) dt = 0
7.44

0
 
4.12
g (1) e − g (0) = 0 g (1) = 0 L1 + L2
⇔ ⇒ ⇒ g ∈ G.
−g (1) e−1 + g (0) = 0 g (0) = 0 L1 − L2
:89.8

Ainsi, on a établi l’inclusion ensembliste F ⊥ ⊂ G d’où l’égalité G = F ⊥ c’est-à-dire que


G est l’orthogonal de F. Comme F est un sous-espace vectoriel de dimension finie de E,
2502

on dispose de l’égalité :
E = F ⊕ F⊥ = F ⊕ G
8891

c’est-à-dire que que G est supplémentaire de F dans E.


4. Notons  la norme associée au produit scalaire | et
582:

1
0753

  2
δ = inf f 2 + f 2 = inf f  .
f ∈C f ∈C
0
:211

On pense alors à la notion de distance d’un point à un sous-espace vectoriel ... mais C
None

n’est pas un espace vectoriel (il ne contient pas la fonction nulle en général).
Déterminons une fonction simple de C, par un exemple une fonction affine f0 : t → ut+v.
 
com:

f0 (0) = α v=α
⇔ ⇒ f0 : t → (β − α) t + α.
f0 (1) = β u=β−α
rvox.

Dans ce cas, on a les équivalences suivantes qui permettent de réécrire C :


 
la

f (0) = α f (0) = f0 (0)


scho

f ∈ C⇔ ⇔ ⇔ f0 − f ∈ G
f (1) = β f (1) = f0 (1)
⇔ ∃g ∈ G, f0 − f = g ⇔ ∃g ∈ G, f = f0 − g,
univ.

⇒ C = {f0 − g, g ∈ G} .
Espaces préhilbertiens 137

Ainsi, on en déduit que :


2 2 2 2
δ = inf f0 − g = (d (f0 , G)) = f0 − pG (f0 ) = pF (f0 )
g∈G

(d’après le cours du chapitre « espaces préhilbertiens ») où pG (f0 ) (resp. pF (f0 )) est le


projeté orthogonal de f0 sur G (resp. F ).
Les vecteurs e+ : t → et et e− : t → e−t forment une base de F et ils sont orthogonaux
car :
1 1
 t −t t
 −t 
e+ | e−  = e e + e −e dt = 0dt = 0.
0 0

Calculons leurs normes respectives :


1 1
2  t t t t
    t=1
e+  = e e + e e dt = 2e2t dt = e2t t=0 = e2 − 1
0 0
1 1

103
2  −t −t
      t=1
e+  = e e + −e−t −e−t dt = 2e−2t dt = −e−2t t=0 = 1 − e−2 .

7897
0 0

Le projeté orthogonal pF (f0 ) s’écrit donc

:164
f | e+  e+ f | e−  e−
pF (f0 ) =
e+ 
2 +
e−  7.44
2 .
4.12

Comme les vecteurs e+ et e− sont orthogonaux, on en déduit que :


:89.8

2 2 2 2 2 2
f | e+  e+  f | e−  e−  |f | e+ | |f | e− |
δ = 4 + 4 = 2 + 2
e+  e−  e+  e− 
2502

2
 
−1 2
(βe − α) α − βe
= +
8891

2 2
(e2 − 1) (1 − e−2 )

(après calculs des produits scalaires par intégration par parties, laissé au soin du lecteur).
582:
0753

Commentaires 70 Exercice classique du concours Mines-Ponts.


Les deux premières questions sont des questions d’application de cours
:211

Question 3 : Une erreur courante est de montrer que les éléments de G et F sont ortho-
gonaux (cela sera valorisé par l’interrogateur car il y a une petite astuce pour y parvenir)
None

et d’en déduire que G = F ⊥ alors qu’en fait elle ne justifie qu’une inclusion G ⊂ F ⊥ (ou
F ⊂ G⊥ selon le point de vue adopté). Il suffit de penser à deux droites de R3 qui sont
com:

orthogonales sans que l’orthogonale de l’une.


Question 4 : Cette question permet de distinguer les bons candidats. Si le candidat ne fait
rvox.

pas le lien avec la notion de distance à un sous-espace vectoriel, l’interrogateur lui propo-
sera de justifier que C est un sous-espace affine i.e. qu’il existe f0 ∈ C et D un sous-espace
1
la

 2 
scho

vectoriel tel que C = {f0 + d, d ∈ D} et d’exprimer f + f 2 à l’aide de la norme.


0
univ.

Il est alors attendu le lien avec la notion de distance.


138 Mines-Telecom

Exercice 71 (Mines-Telecom)
1. Montrer que E = {f ∈ C 0 (]0, 1], R) : t → t2 f 2 (t) est intégrable sur ]0, 1]} est un
espace vectoriel.
1
2. Montrer que (f, g) → t2 f (t)g(t) dt est un produit scalaire sur E.
0
1
3. Existence et calcul de inf t2 (ln t − at − b)2 dt.
a,b∈R
0

Solution 71

1. Par définition, E est inclus dans C 0 (]0, 1] , R) qui est un R-espace vectoriel. La fonction
nulle t → 0 appartient à E car t → t2 02 = 0 est intégrable sur ]0, 1] . Soient f, g deux

103
éléments de E et λ, µ deux réels. La fonction

7897
2 2 2
h : t → t2 (λf + µg) (t) = λ2 t2 (f (t)) + 2λµt2 f (t) g (t) + µ2 t2 (g (t))

:164
est continue sur ]0, 1] et à valeurs réelles (comme somme et produit de telles fonctions).
7.44
2 2
Par hypothèse sur f et g, les fonctions t → t2 (f (t)) et t → t2 (g (t)) sont intégrables
sur ]0, 1] . En outre, la majoration suivante :
4.12

1 2 
∀ (a, b) ∈ R2 , |ab|  a + b2
:89.8

2
2502

2
(il suffit de développer (|a| − |b|)  0) permet d’écrire :

1 
8891

2 2
∀t ∈ ]0, 1] , |f (t) g (t)|  (f (t)) + (g (t))
2
2  12 
582:

t f (t) g (t)  2 2
⇒ ∀t ∈ ]0, 1] , t (f (t)) + t2 (g (t)) .
×t2 0 2
0753

12 2 2

La fonction t → t (f (t)) + t2 (g (t)) étant intégrable sur ]0, 1] , la fonction
:211

2
t → t2 f (t) g (t) l’est aussi, ce qui entraine l’intégrabilité de la fonction h. Par conséquent,
E est un sous-espace vectoriel de C 0 (]0, 1] , R) donc E est un espace vectoriel.
None

2. Existence. Pour tout (f, g) ∈ E 2 , la fonction t → t2 f (t) g (t) est intégrable sur ]0, 1]
1
com:

(d’après la preuve de la question 1) donc l’intégrale t2 f (t) g (t) dt converge c’est-à-dire


rvox.

0
que f | g existe.
Symétrie. Pour tout (f, g) ∈ E 2 , on a :
la
scho

1 1
univ.

2
f | g = t f (t) g (t) dt = t2 g (t) f (t) dt = g | f 
0 0
Espaces préhilbertiens 139

donc  |  est symétrique.


Bilinéarité. Soit f ∈ E. Pour tout (g, h) ∈ E 2 et tout (λ, µ) ∈ R2 , on a :
1 1
2
 
f | λg + µh = t f (t) (λg + µh) (t) dt = λt2 f (t) g (t) + µt2 f (t) h (t) dt
0 0
1 1
= λ t f (t) g (t) dt + µ t2 f (t) h (t) dt = λ f | g + µ f | h
2

0 0

donc g → f | g est linéaire. Par symétrie de  |  , f → f | g est également linéaire


donc  |  est bilinéaire.
1
2
Positivité. Soit f ∈ E, on a f | f  = t2 (f (t)) dt  0 donc  |  est positive.
  
0 0
1
2
Définie. Soit f ∈ E telle que f | f  = 0 ⇔ t2 (f (t)) dt = 0. La fonction

103
0
2 2
t → t2 (f (t)) = (tf (t)) étant continue, positive et d’intégrale nulle sur ]0, 1] , on peut

7897
affirmer qu’elle y est nulle c’est-à-dire que :
2

:164
∀t ∈ ]0, 1] , (tf (t)) = 0 ⇔ tf (t) = 0 ⇔ ∀t ∈ ]0, 1] , f (t) = 0 ⇒ f = 0E .
÷t=0

Ainsi, nous venons de prouver que  |  est un produit scalaire sur E.


7.44
1
4.12

3. On note ∆ = inf t2 (ln t − at − b)2 dt,


a,b∈R
:89.8

0
 
F = t → at + b, (a, b) ∈ R2 = Vect (e0 , e1 )
2502

où ek : t → tk avec k ∈ {0, 1} et x : t → ln (t) .


Notons  la norme sur E canoniquement associée à  |  c’est-à-dire :
8891

1
582:

2 2
∀f ∈ E, f  = f | f  = t2 (f (t)) dt
0
0753

Alors, on peut écrire :


2 2 2 2
:211

∆= inf x − ae1 − b = inf x − f  = (d (x, F )) = x − pF (x)


(a,b)∈R2 f ∈F
None

où d (x, F ) désigne la distance de x au sous-espace vectoriel F et pF (x) désigne le projeté


orthogonal de x sur F (d’après le cours sur les espaces préhilbertiens de MPSI ou MP
concernant la distance d’un point à un sous-espace vectoriel). Déterminons pF (x) . Par
com:

définition, ce dernier vérifie les conditions suivantes :



rvox.

  ∃ (a, b) ∈ R2 , pF (x) = ae1 + be0


pF (x) ∈ F = Vect (e0 , e1 )
⊥ ⇔ x − pF (x) | e0  = 0
x − pF (x) ∈ F ⊥ = (Vect (e0 , e1 )) 
la

x − pF (x) | e1  = 0
scho


 ∃ (a, b) ∈ R , pF (x) = ae1 + be0
2

⇔ (S) : a e1 | e0  + b e0 | e0  = x | e0 


univ.


a e1 | e1  + b e0 | e1  = x | e1 
140 Mines-Telecom

Déterminons les différents produits scalaires apparaissant dans le système (S) :

1 1  t=1
2 i j 2+i+j ti+j+3 1
ei | ej  = t t t dt = t dt = =
i+j+3 t=0 i+j+3
0 0
1 1 1
e0 | e0  = , e1 | e0  = e0 | e1  = , e1 | e1  =
3 4 5
1  2+i t=1 1
IPP t t2+i 1
x | ei  = t2+i ln (t) dt = ln (t) − × dt
2+i t→0 2+i t
0    0
=0 (par croissances comparées)

1
1 1
= − t1+i dt = 2
2+i (2 + i)
0
1 1
x | e0  = , x | e1  = .
9 16

103
Le système (S) s’écrit alors sous la forme matricielle suivante :

7897

a b 1 a b 1
∃ (a, b) ∈ R2 , pF (x) = ae1 + be0 et (1) : + = et (2) : + =
4 3 9 5 4 16

:164

 a 1 20 5

 (élimination de b) 3 (1) − 4 (2) : − = ⇔a= =
7.44

 20 12 12 3


 b 19 19
(élimination de a) 4 (1) − 5 (b) : = 2 ⇔b=
4.12
⇔ 12 12 12



 5 19

:89.8


 pF (x) = 3 e1 + 12 e0

2502

On en déduit la formule :
8891

1  2
5 19 1445
∆= t2 ln (t) − t − dt =
3 12 432
582:

0
0753

1
2 q
Je vous épargne les calculs : développer (a − b − c) , calcul des intégrales tk (ln (t)) dt
:211

0
par intégration par parties successives, etc. Il y a peu de chance que l’interrogateur (ou
None

l’interrogatrice) demande la valeur finale, c’est le cheminement et les automatismes fon-


damentaux qui sont attendus dans cette question.
com:

Commentaires 71 Exercice standard d’application du cours. La question la moins conven-


rvox.

tionnelle est la première où l’astuce fondamentale est la majoration astucieuse |ab| 


1 2 
a + b2 . Ce type d’exercice est tout à fait standard aux oraux et doit être maitrisé par
la

2
scho

le candidat.
univ.
Espaces préhilbertiens 141

3.3 Mines-Ponts
n
 2
Exercice 72 (Mines-Ponts) Soit n ∈ N∗ . Montrer que le minimum de (in − P (i))
i=0
pour P ∈ Rn−1 [X] existe, et le calculer.

Solution 72 Montrons que :


n

2
∀ (P, Q) ∈ (Rn−1 [X]) , P | Q = P (i) Q (i)
i=0

définit un produit scalaire sur Rn [X] . La bilinéarité et le caractère symétrique sont laissés au
lecteur. Soit P ∈ Rn [X] alors :
n
 2
P | P  = (P (i))  0
  
i=0
0

donc | est positif. En outre, comme P | P  est une somme de termes positifs, on a :

103
2
P | P  = 0 ⇔ ∀i ∈ {0, .., n} , (P (i)) = 0 ⇔ ∀i ∈ {0, .., n} , P (i) = 0

7897
donc P admet n + 1 racines distinctes et il est de degré au plus n, ce qui prouve l’égalité P = 0.
Par conséquent, | est effectivement un produit scalaire sur Rn [X] . Notons  sa norme asso-

:164
ciée.
Notons δ le minimum de l’énoncé c’est-à-dire :
 n 7.44
2 2
δ = min (in − P (i)) = min X n − P 
4.12

P ∈Rn−1 [X] P ∈Rn−1 [X]


i=0
 2
:89.8

= min X n − P 
P ∈Rn−1 [X]
2502

(puisque X n − P  est un nombre positif et que la fonction t → t2 est strictement croissante


sur R+ ). D’après le cours sur la distance d’un point à un sous-espace vectoriel de dimension
8891

finie dans un espace préhilbertien, ce minimum existe et il est atteint en le projeté orthogonal
p (X n ) de X n sur Rn−1 [X] c’est-à-dire :
582:

2
δ = X n − p (X n ) .
0753

Pour déterminer ce projeté orthogonal, nous allons déterminer une base de Rn−1 [X] adaptée à
ce produit scalaire. Montrons que les polynômes interpolateurs de Lagrange associés aux points
:211

{0, .., n − 1} forment une base orthogonale de Rn−1 [X]. Pour tout i ∈ {0, .., n − 1} , on note :
 X −k
None

Pi (X) =
i−k
k∈{0,..,n−1}\{i}
com:

2
alors Pi s’annule sur {0, .., n − 1} \ {i} et vaut 1 en i. Pour tout (i, j) ∈ {0, .., n − 1} avec
i = j, on a :
rvox.

n

Pi | Pj  = Pi (k) Pj (k) = Pi (i) Pj (i) = 0
la

     
k=0
scho

=0 si i=k =0
n
 2 2
Pi | Pi  = (Pi (k)) = (Pi (i)) = 11 = 1.
univ.

  
k=0
=0 si i=k
142 Mines-Ponts

Ainsi, la famille (Pi )0in−1 est orthonormale de Rn−1 [X] et de cardinal n = dim (Rn−1 [X])
donc on peut affirmer qu’il s’agit d’une base orthonormée de Rn−1 [X] .
Afin de simplifier les calculs, calculons directement le polynôme Q = X n −p (X n ) . Par définition
du projeté orthogonal, on a :
⊥ ⊥
p (X n ) ∈ Rn−1 [X] et Q ∈ (Rn−1 [X]) = (Vect (P0 , .., Pn−1 ))
donc, pour tout i ∈ {0, .., n} , on a l’égalité :
n

Q | Pi  = 0 ⇔ Q (k) Pi (k) = 0 ⇔ Q (i) Pi (i) = 0 ⇔ Q (i) = 0.
  
k=0
=0 si i=k

Par conséquent, le polynôme Q admet n racines qui sont 0, 1, .., n − 1, il est de degré n (car
deg (p (X n )) < n) et unitaire donc :
n−1
 n

2 2 2
Q (X) = (X − i) ⇒ δ = Q = (Q (k)) = (Q (n))
i=0 k=0
2 2

103
= (n (n − 1) · · · 1) = (n!) .

7897
Commentaires 72 Si la thématique de l’exercice est classique, cet exercice reste en pra-
tique discriminant : il faut faire le lien avec la notion de distance dans un espace préhilber-

:164
tien, poser le produit scalaire, le sous-espace et le point, donner l’expression de la distance
en terme de projeté. Les candidats posant ces différents éléments seuls seront valorisés.
En outre, l’exercice demande d’avoir un peu de recul (pour calculer le projeté sur le sous-7.44
espace, il faut une base orthogonale et songer à une base dont toutes les valeurs sur
4.12

{0, .., n − 1} sont nulles sauf en une valeur afin d’avoir une expression simple des pro-
duits scalaires, ceci amenant alors naturellement à songer aux polynômes d’interpolation
:89.8

de Lagrange). Un candidat songeant à ces points sera naturellement très fortement valori-
sés. Pour les autres, l’interrogateur proposera une piste, il attend alors une bonne réactivité
2502

du candidat
Ce type de produit scalaire sur Rn [X] (dont les polynômes de Lagrange forment une base
8891

orthonormale) est à la mode depuis quelques années donc travailler là.


582:

Exercice 73 (Mines-Ponts) Soit (e1 , ..., en ) une famille libre dans (E,  | ), un espace pré-
0753

hilbertien. On suppose que :


n

:211

2 2
∀x ∈ E, x = x | ei  .
i=1
None

1. Montrer que ∀i ∈ {1, .., n} , ei   1.


com:

2. Montrer que ∀i ∈ {1, .., n} , ei   1.


3. Montrer que (e1 , ..., en ) est une base orthonormée de E.
rvox.

Solution 73
la

2
1. Soit j ∈ {1, .., n} , en remplaçant x par ej dans l’égalité proposée, on obtient :
scho

n
  2
2 2 2 2 2 4
ej  = ej | ei   ej | ej  = ej  ⇒ ej   ej  .
univ.

i=1
  
0
Espaces préhilbertiens 143

2
En divisant cette inégalité par ej  > 0 (le vecteur ej est non nul car la famille (e1 , .., en )
est libre), on obtient l’inégalité :
2
1  ej  ⇔ ej   1.

2. Notons F = Vect (e1 , .., en ) qui est un espace vectoriel de dimension n (car la famille
(e1 , .., en ) est génératrice de F et elle est
 une famille libre
 d’après l’énoncé).
Soit j ∈ {1, .., n} , notons G = Vect (ei )i∈{1,..,n}\{j} qui est un espace vectoriel de
dimension n − 1 (même argumentaire) et il est contenu dans F. Alors, G⊥ , l’orthogonal
de G dans F (i..e les vecteurs x ∈ F orthogonaux à tous les vecteurs de G), est de
dimension 1 donc il existe x0 ∈ G⊥ \ {0} et on a :
n
 Cauchy-
2 2 2 2 2
x0  = x0 | ei  = x0 | ej   x0  ej  .
   Scwharz
i=1
=0 si i=j

2
En divisant cette inégalité par x0  (ce qui est licite car ce nombre est strictement positif
puisque x0 est non nul), on obtient l’inégalité :

103
7897
2
∀j ∈ {1, .., n} , ej   1 ⇔ ej   1

3. D’après les deux premières questions, la famille (e1 , .., en ) est orthonormée donc elle

:164
forme une base orthonormée de Vect (e1 , .., en ) = F. Soit x ∈ F ⊥ alors :
7.44
n

2 2
∀i ∈ {1, .., n} , x | ei  = 0 ⇒ x = x0 | ei  = 0
4.12

i=1
⇒ x = 0E ⇒ F ⊥ = {0E } .
:89.8

Comme F est un sous-espace vectoriel de dimension finie de E, on a l’égalité ensembliste


2502

suivante :
E = F ⊕ F ⊥ = F,
8891

ce qui montre que (ei )1in est une base orthonormée de E.


582:

Commentaires 73 Exercice classique pour ce concours. La première question ne pose


0753

pas de difficulté particulière (hormis évaluée la relation en un vecteur ej ). La deuxième


question est beaucoup plus astucieuse et nécessitera probablement une aide de l’interroga-
:211

teur (évaluer en un vecteur orthogonal à tous les vecteurs (ej )j sauf à 1). La troisième
question est beaucoup plus standard dans les espaces préhilbertiens. Un candidat observant
None

que l’orthogonal de Vect (ej )1jn est réduit à {0E } sera bien valorisé.
com:

Exercice 74 (Mines-Ponts) On munit Rn de sa norme euclidienne canonique.


rvox.

Soient A ∈ Mn (R) et b ∈ Rn . On pose d = infn Ax − b .


x∈R
la

1. (a) Justifier la définition de d.


scho

(b) Montrer que d est un minimum.


2. Soit x0 ∈ Rn tel que d = Ax0 − B . Montrer que t Ay = t Ab avec y = Ax0 .
univ.
144 Mines-Ponts

   
1 −1 1 1
3. Déterminer d pour A =  1 −1 1  et b = 0.
−1 1 2 0

Solution 74
1. (a) L’ensemble C = {Ax − b , x ∈ Rn } est un sous-ensemble de R, non vide (car,
x = 0Rn ∈ Rn donc A0Rn − b = b ∈ C) et minorée (par 0) donc C admet une
borne inférieure c’est-à-dire que d existe.
(b) Notons
F = {Ax, x ∈ Rn } = Im (A)
alors d représente la distance de b à Im (A) . Notons p (b) le projeté orthogonal de b
sur Im (A) alors p (b) ∈ Im (A) c’est-à-dire qu’il existe x0 ∈ Rn tel que p (b) = Ax0 .
Le cours sur les espaces euclidiens affirme que :
d = p (b) − b = Ax0 − b
donc d est un minimum.

103
2. Conservons les notations introduites à la réponse de la question précédente. Rappelons
que l’écriture matricielle du produit scalaire de Rn (qui est identifié aux matrices colonnes

7897
à n lignes) est
∀ (x, x ) ∈ Rn , x | x  = t xx .

:164
Posons y = Ax0 = p (b) alors, par définition des projetés orthogonaux, on peut affirmer
que :

7.44
b − y ∈ F ⊥ = (Im (A)) ⇔ ∀z ∈ Im (A) , z | b − y = 0
4.12

⇔ ∀x ∈ Rn , Ax | b − y = 0 ⇔ ∀x ∈ Rn , t (Ax) (b − y) = 0
 
:89.8

⇔ ∀x ∈ Rn , t x t A (b − y) = 0 ⇔ ∀x ∈ Rn , x | t A (b − y) = 0.
Ainsi, le vecteur t A (b − y) est orthogonal à tous les vecteurs de Rn donc il est nul c’est-
2502

à-dire :
t
A (b − y) = 0 ⇔ t Ab = t Ay.
8891

3. Conservons les notations de la question précédente. On recherche x0 ∈ R3 tel que, si on


pose y = Ax0 , le vecteur y vérifie l’équation t Ay = t Ab donc x0 vérifie l’équation :
582:

    
3 −3 0 a 1
0753

t
AAx0 = t Ab ⇔  −3 3 0   b  = −1
0 0 6 c 1
:211

 1
 
 3a − 3b = 1  c= 6

None

⇔ −3a + 3b = −1 ⇔ 1 .
 

6c = 1  a= +b
3
com:

En choissant b = 0, on a
rvox.

1  1  
 
  
3  2  1 
la

    
x0 =  0  ⇒ d = Ax0 − b =  1  − 0 = √1 .
scho

     2
1  2  0 
 
6  0 
univ.
Espaces préhilbertiens 145

Commentaires 74 Exercice original pour ce concours (donné quelques années aupara-


vant à l’oral de Polytechnique). Il n’est pas difficile techniquement ou ne nécessite pas
d’astuce ou d’initiative particulière de la part du candidat mais une très bonne connais-
sance du chapitre « espaces euclidiens », notamment la notion de distance et l’expression
matricielle des produits scalaires et des normes. N’hésitez pas à retravailler cet exercice
(il est déjà intervenu dans plusieurs écrits) car il est riche sans être difficile sur le plan
technique.

Exercice 75 (Mines-Ponts) Soit


 1 

  2
∆= inf  1 + x1 t + x2 t2 + · · · + xn tn dt .
(x1 ,...,xn )∈Rn
0

On munit R[X] du produit scalaire

1

103
A | B = A(t)B(t)dt.

7897
0

On note Q la projection de 1 sur Vect(X, . . . , X n ).

:164
n

1. Justifier l’existence et l’unicité de (a1 , . . . , an ) ∈ Rn tel que Q = − 7.44 ai X i et
i=1
4.12
1
montrer que ∆ = (1 + a1 t + . . . + an tn )2 dt.
:89.8

0
1 a1 an
2. On pose F (X) = .
2502

+ + ··· +
X +1 X +2 X +n+1
(a) Montrer que ∀k ∈ {1, . . . , n}, F (k) = 0.
8891

1
(b) En déduire que F (0) = .
(n + 1)2
582:

3. Calculer ∆ et (a1 , . . . , an ).
0753

Solution 75
:211

1. L’ensemble H = Vect (X, .., X n ) est un sous-espace vectoriel de dimension fini du pré-
hilbert (R [X] , |) . Comme (X, .., X n ) est une base de H (elle est manifestement géné-
None

ratrice et elle est libre puisqu’elle extraite de la base canonique de Rn [X]) et que Q ∈ H
(par définition d’un projeté), le polynôme −Q appartient à H donc il existe un unique
com:

n-uplet (a1 , .., an ) tel que


rvox.

n
 n

i
−Q = ai X ⇔ Q = − ai X i .
i=1 i=1
la
scho

n

Puisque l’application (x1 , .., xn ) → xi X i est une bijection de Rn sur H et d’après le
univ.

i=1
cours sur la distance d’un point à un sous-espace vectoriel de dimension finie, on peut
146 Mines-Ponts

écrire :
 
1
2 2
∆ = inf  (1 + P (t))2 dt = inf 1 + P  = inf 1 − h
P ∈H P ∈H h=−P h∈H
0
 2
2 2
= inf 1 − h = (d (1, H)) = 1 − Q
h∈H

1
 2
= 1 + a 1 t + a 2 t2 + · · · + a n tn dt
0

où d (1, H) désigne la distance de 1 à H.


2. (a) Par définition du projeté orthogonal, le vecteur 1 − Q est orthogonal à H donc à tous
les vecteurs de sa base (X, .., X n ) c’est-à-dire, pour tout k ∈ {1, .., n} , on a l’égalité :
1
 k

1−Q|X =0⇔ (1 + a1 t + ..an tn )tk dt = 0

103
0
1    1

7897
n
  ai ti+k n
k i+k tk+1
⇔ t + ai t dt = 0 ⇔ + =0
i=1
k + 1 i=1 i + k + 1

:164
0 0
1 a1 an
⇔ + + .. + = 0 ⇔ F (k) = 0.
k+1 k+2 k+n+1
7.44
(b) En mettant au même dénominateur la fraction rationnelle F, on peut affirmer qu’il
4.12

existe un polynôme Q tel que :


:89.8

Q(X)
F (X) = avec
(X + 1) · · · (X + n + 1)
2502

n+1
 n
 
Q (X) = (X + i) + ai (X + j) .
8891

i=2 i=1 j∈{1,..,n+1}\{i}

Ainsi, le polynôme Q est de degré au plus n (comme somme de tels polynômes).


582:

Comme F s’annule sur {1, .., n} , il est en de même de Q. Le polynôme Q possède


ainsi n racines distinctes 1, .., n et il est de degré au plus n donc il existe un réel a
0753

tel que :
a (X − 1) · · · (X − n) ⇒
:211

Q (X) =
n

1 ai a (X − 1) · · · (X − n)
None

+ = F (X) = .
X + 1 i=1 X + i + 1 (X + 1) · · · (X + n + 1)

En multipliant cette égalité par X + 1 puis en faisant tendre X vers −1, on obtient
com:

l’égalité :
rvox.

n n
(−1) (n + 1)! (−1)
1 = a ⇔a= ⇒
n! n+1
la

n
(−1) (X − 1) · · · (X − n)
scho

F (X) = × ⇒
n+1 (X + 1) · · · (X + n + 1)
n n n n
univ.

(−1) (−1) n! (−1) (−1) 1


F (0) = × = × = 2.
n+1 (n + 1)! n+1 n+1 (n + 1)
Espaces préhilbertiens 147

3. D’après la question précédente, on a l’égalité remarquable :


 n n
1 ai (−1) (X − 1) · · · (X − n)
(∗) : + = F (X) = ×
X + 1 i=1 X + i + 1 n+1 (X + 1) · · · (X + n + 1)

Les vecteurs 1 − Q et Q sont orthogonaux (l’un appartient à H ⊥ et l’autre à H), on peut


écrire :
2
∆ = 1 − Q = 1 − Q | 1 − Q = 1 − Q | 1 + 1 − Q | Q
  
=0
1
= 1 − Q | 1 = F (0) = 2.
q1 (n + 1)

Pour chaque i ∈ {1, .., n} , en multipliant l’égalité (∗) par X + i + 1 puis en faisant tendre
X vers − (i + 1) , on obtient l’égalité :
n
(−1) (−i − 2) · · · (−i − n − 1)
ai = ×

103
n+1 (−i) (−i + 1) · · · (−1) (1) (2) · · · (n − i)
n n

7897
(−1) (−1) (i + 2) · · · (i + n + 1)
= × i
n+1 (−1) i! (n − i)!

:164
i
(−1) (i + 2) · · · (i + n + 1)
= × .
n+1 i! × (n − i)!
7.44
4.12

Commentaires 75 Exercice apparaissant assez régulièrement aux concours Mines-Ponts


et Centrale-SupElec. Il est très riche sur les notions manipulées et propose une astuce très
:89.8

intéressante pour déterminer un projeté orthogonal et la distance associé. Les conditions


géométriques d’orthogonalité sont encodées par la fraction rationnelle
2502

1 a1 an
F (X) = + + ··· +
8891

X +1 X +2 X +n+1
s’annulant en des points particuliers. La théorie des fractions rationnelles permet d’en
582:

déduire les coefficients (ai )i et donc le projeté. Cette astuce s’applique pour la minimisation

+∞
0753

2
de (1 + a1 t + · · · + an tn ) e−t dt. Apparait alors un polynôme P encodant les conditions
:211

0
géométriques d’orthogonal avec P de la forme
None

P = 1 + a1 X + a2 X (X + 1) + · · · + an X (X + 1) · · · (X + n) .
com:

L’interaction avec l’interrogateur sera cruciale pour faire le lien entre la fraction ration-
nelle et les conditions géométriques. Par contre, l’interrogateur attend du candidat la
connaissance des conditions géométriques définissant le projeté et son lien avec la notion
rvox.

de distance (et non une formule utilisant des bases orthogonales, compliquées à calculer et
ne faisant guère avancer le problème). La capacité à écrire une forme factorisée de F (X)
la
scho

(même sans savoir traiter les questions 1 et 2) sera valorisé, surtout si le candidat par-
vient à décomposer effectivement en éléments simples la fraction F. Les meilleurs candidats
peuvent escompter finir l’exercice (avec quelques petites aides de l’interrogateur).
univ.
univ.
scho
larvox.
com:
None
:211
0753
582:
8891
2502
:89.8
4.12
7.44
:164
7897
103
Chapitre 4

Endomorphismes des espaces


euclidiens

103
4.1 CCINP

7897
Exercice 76 (CCINP) Soit (E, , ) un espace vectoriel euclidien, et (u1 , .., un ) une base

:164
n

de E. Soit f l’application definie par : ∀x ∈ E, f (x) = x | uk  uk .
k=1 7.44
1. Montrer que f est un endomorphisme de E, symetrique, bijectif et dont toutes les
4.12

valeurs propres sont strictement positives.


2. Montrer qu’il existe un endomorphisme g de E tel que g ◦ g = f −1 .
:89.8

3. Montrer que (g (u1 ) , ..., g (un )) est une base de E.


2502

Solution 76
8891

1. Il est immédiat que ∀x ∈ E, f (x) ∈ E. Pour tout (x, y) ∈ E 2 , pour tout (λ, µ) ∈ R2 ,
582:

n
 n

0753

f (λx + µy) = λx + µy | ui  ui = (λ x | ui  + µ y | ui ) ui


i=1 i=1
n n

:211

= λ x, ui  ui + µ y, ui  ui = λf (x) + µf (y)


None

i=1 i=1

donc f est bien un endomorphisme de E. Pour tout (x, y) ∈ E 2 , on a :


com:

 n
 n
 
rvox.

f (x) | y = x, ui  ui | y = x, ui  ui | y


i=1 i=1
 
la

n
 n
scho

x | f (y) = x| y, ui  ui = y | ui  x, ui  = f (x) | y ,


i=1 i=1
univ.

ce qui justifie que f est symétrique. Soit λ une valeur propre de f et x0 un vecteur propre
150 CCINP

associé (donc un vecteur non nul), on a les implications suivantes :


n
 2
f (x0 ) = λx0 ⇒ f (x0 ) | x0  = λ x0 | x0  ⇔ x0 , ui  ui | x0  = λ x0 
i=1
n
 n

2 2 1 2
⇔ x0 | ui  = λ x0  ⇒2 λ= 2 x0 | ui   0.
i=1
÷x =0 x0  i=1

Supposons que λ = 0 alors, d’après la formule précédente, on a :


n
 2 2
x0 | ui  = 0 ⇒ ∀i ∈ {1, ..., n} , x0 | ui  = 0
  
i=1
0

⇔ ∀i ∈ {1, ..., n} , x0 | ui  = 0


⊥ (ui )1in
⇔ x0 ∈ (Vect (u1 , ..., un )) = E ⊥ = {0} ,
base de E

ce qui est absurde donc λ > 0.

103
2. Puisque 0 ∈ / Sp (f ) , on est assuré que ker (f ) = E0 (f ) = {0} donc f est un endo-
morphisme injectif en dimension finie d’où f est un isomorphisme. D’après le théorème

7897
spectral, il existe une base orthonormale B de E formée de vecteurs propres pour f c’est-
à-dire que D = M at (f, B) est une matrice diagonale. On note

:164
D = diag (λ1 , ..., λn ) avec ∀i ∈ {1, ..., n} , λi > 0
7.44
 
1 1
et ∆ = diag √ , ..., √ alors ∆2 = D−1 .
λ1 λn
4.12

Soit g l’endomorphisme de E tel que ∆ = M at (g, B) alors g 2 = f −1 .


:89.8

 
1
3. Par construction, Sp (g) = √ , i ∈ {1, ..., n} donc 0 ∈ / Sp (g) , ce qui montrer que
λi
2502

g est un isomorphisme. Puisque (u1 , ..., un ) est une base de E, on peut affirmer que
(g (u1 ) , ..., g (un )) est une base de g (E) = E.
8891

Commentaires 76 Exercice relativement classique et bien adapté à CCINP. La plus


582:

grande difficulté de cet exercice réside dans la résolution de la question 1. Si le carac-


tère symétrique ne doit pas poser de problème au candidat, le caractère bijectif sera dis-
0753

criminant (il nécessite une bonne maitrise de l’orthogonalité des espaces euclidiens). La
positivité des valeurs propres sera classique pour les candidats qui en ont déjà vu plusieurs
:211
None

Exercice 77 (CCINP) Soient E un espace euclidien muni du produit scalaire ,  et de sa


norme associée  . Soient f ∈ L (E) tel que ∀x ∈ E, f (x)  x , B une base de E et
A la matrice de f dans la base B. Soit g ∈ L (E) tel que t A = M at (g, B) .
com:

1. (a) Démontrer que : ∀ (x, y) ∈ E 2 , f (x) , y = x, g (y) .


rvox.

(b) En utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, montrer que : ∀x ∈ E, g (x)  x .


2. Soit y ∈ E.
la
scho

2 2 2
(a) Supposons que f (y) = y. Montrer que g (y) − y = g (y) − y .
(b) En déduire que : f (y) = y ⇔ g (y) = y.
univ.
Endomorphismes des espaces euclidiens 151


3. (a) Montrer que : ker (f ) = (Im (g)) .

(b) Prouver que : E = ker (f − IdE ) ⊕ Im (f − IdE ) .
Solution 77
1. (a) Posons
X = M at (x, B) , Y = M at (y, B) , A = M at (f, B) et t A = M at (g, B) ,
alors, comme B est une base orthonormale de E, on a les égalités suivantes :
 
f (x) | y = t (AX) Y = t X t AY = t X t AY = x | g (y) .
(b) Soit y ∈ E. En choisissant x = g (y) dans la question précédente, on obtient :
Cauchy-
2
g (y) = g (y) | g (y) = f (g (y)) | y  f (g (y)) y  g (y) y
Schwarz

Si g (y) = 0E alors
g (y) = 0  y .

103
Si g (y) = 0E alors g (y) > 0 donc on peut diviser par g (y) dans l’inégalité

7897
précédente, ce qui fournit l’inégalité demandée.
2. (a) Rappelons la règle de développement pour une norme euclidienne :

:164
2 2 2
∀ (x, y) ∈ E 2 , x − y = x − 2 x | y + y
donc, pour tout y ∈ E, on a l’égalité : 7.44
4.12
2 2 2 2 2
g (y) − y = g (y) − 2 g (y) | y + y = g (y) − 2 y | f (y) + y
2 2 2 2
= g (y) − 2 y | y + y = g (y) − y .
:89.8

(b) Implication directe : Supposons que f (y) = y alors :


2502

2 2 2
0  g (y) − y = g (y) − y  0 (car 0  g (y)  y)
q2.a
8891

2
⇒ g (y) − y = 0 ⇒ g (y) = y.
Implication réciproque. Supposons que g (y) = y. Comme g ∈ L (E), que
582:

∀x ∈ E, g (x)  x
0753

(cf. question 1.b) et que :


:211

M at (g, B) = t A et M at (f, B) = A = t (M at (g, B)) ,


None

on peut appliquer l’implication directe, ce qui montre que f (y) = y.


3. (a) Soit x ∈ ker (f ) ⇔ f (x) = 0E alors :
com:

∀z ∈ Im (g) , ∃y ∈ E, z = g (y) ⇒
x | z = x | g (y) = f (x) | y = 0 | y = 0
rvox.

⊥ ⊥
donc x ∈ (Im (g)) , ce qui prouve l’inclusion ker (f ) ⊂ (Im (g)) .
la


Soit x ∈ (Im (g)) alors on dispose des implications suivantes :
scho

∀y ∈ E, x | g (y) = 0 ⇔ f (x) | y = 0 ⇒ f (x) ∈ E ⊥ = {0E } ⇔ f (x) = 0E ,


univ.

⊥ ⊥
ce qui prouve l’inclusion (Im (g)) ⊂ ker (f ) d’où l’égalité ker (f ) = (Im (g)) .
152 CCINP


(b) Montrons que ker (f − IdE ) ⊂ (Im (f − IdE )) . Soit x ∈ ker (f − IdE ) c’est-à-dire
f (x) = x donc, d’après la question 1.b, on a g (x) = x. On peut alors écrire :

∀y ∈ Im (f − IdE ) , ∃z ∈ E, y = f (z) − z ⇒
y | x = f (z) − z | x = f (z) | x − z | x
= z | g (x) − z | x = z | x − z | x = 0,
q1/a


ce qui prouve l’inclusion ker (f − IdE ) ⊂ (Im (f − IdE )) . En outre, d’après le théo-
rème du rang et la dimension d’un orthogonal en dimension finie, on a les égalités
suivantes :
 

dim (Im (f − IdE )) = dim (E) − dim (Im (f − IdE )) = dim (ker (f − IdE )) ,

ce qui prouve l’égalité ensembliste :



ker (f − IdE ) = (Im (f − IdE )) .

Puisque E est un espace vectoriel de dimension finie, on conclut grâce à la célèbre

103
formule :

7897

E = Im (f − IdE ) ⊕ (Im (f − IdE )) = Im (f − IdE ) ⊕ ker (f − IdE ) .

:164
Commentaires 77 Exercice original qui posera beaucoup de difficulté à de nombreux
7.44
candidats de ce concours. Hormis la dernière question (3.b), les questions sont élémentaires
mais elles demandent toutes une bonne maitrise des cours « espaces euclidiens » (MPSI)
4.12

et « endomorphismes des espaces euclidiens » (MP). Cet exercice est un très bon exercice
de révision pour l’oral concernant les notions fondamentales de ces chapitres (qui servent
:89.8

dans de nombreux sujets).


2502

Exercice 78 (CCINP) Soient (E, |) un espace euclidien de dimension n  3 et a, b deux


8891

vecteurs de E, unitaires et linéairement indépendants. On considère l’application u définie


sur E par :
582:

∀x ∈ E, u (x) = x, a b + x, b a


1. Montrer que u est un endomorphisme symétrique de E.
0753

2. Déterminer ker (u)


:211

3. En déduire ses valeurs propres et ses vecteurs propres.


x | a x | b
4. Déterminer les extrémums de la fonction f : x ∈ E\ {0} →
None

2 .
x
com:

Solution 78
1. Pour tout x ∈ E, u (x) ∈ E (comme combinaison linéaire de deux vecteurs de E). Pour
rvox.

tout (x, y) ∈ E 2 et tout (λ, µ) ∈ R2 , par bilinéarité du produit scalaire, on a :


la

u (λx + µy) = λx + µy | a b + λx + µy | b a


scho

= (λ x | a + µ y | a) b + (λ x | b + µ y | b) a
= λ (x, a b + x, b a) + µ (y, a b + y, b a)
univ.

= λu (x) + µu (y) .
Endomorphismes des espaces euclidiens 153

Ainsi, u est un endomorphisme de E. En outre, par symétrie et bilinéarité du produit


scalaire, pour tout (x, y) ∈ E 2 , on a les équivalences suivantes :

u (x) | y = < x, aa + x, bb | y >


     
∈R ∈R
= x, a a | y + x, b b | y
= x, a y | a + x, b y | b
     
∈R ∈R
= x | a y | a + b y | b = x | u (y) .

Par conséquent, u est symétrique.


2. Soit x ∈ E alors, comme la famille (a, b) est libre, on a les équivalences suivantes :

x ∈ ker (u) ⇔ u (x) = 0 ⇔ x | a = 0 et x | b = 0


⊥ ⊥
⇔ x ∈ (Vect (a, b)) ⇔ ker (u) = (Vect (a, b))

3. D’après la question précédente, on a :

103
 

7897
dim (E0 (u)) = dim (Vect (a, b)) = n − dim (Vect (a, b)) = n − 2  1

(puisque la famille (a, b) est libre (d’après l’énoncé) et génératrice de Vect (a, b) (par dé-

:164
finition) donc c’est une base de Vect (a, b)). Ainsi, 0 est valeur propre de u de multiplicité
7.44
(géométrique) égale à n − 2 et F ⊥ est l’espace propre associé à 0. Notons F = Vect (a, b)
alors F est stable par u car :
4.12

u (a) = a, a b + a, b a = a, b a + b ∈ F,


:89.8

u (b) = b, a b + b, b a = a + a, b b ∈ F.

Notons v la restriction de u à F alors sa matrice V dans la base (a, b) de F est :


2502

u (a) u (b)
 
8891

a, b 1 a
V =
1 a, b b
582:

(car a et b sont supposés unitaires c’est-à-dire de norme 1 par l’énoncé). Son polynôme
0753

caractéristique est :
 
X − a, b −1 
:211

χV =    = (X − a, b)2 − 1 = (X − a, b − 1) (X − a, b + 1) .


−1 X − a, b
None

Les valeurs propres de V (donc de u|F ) sont λ± = a | b ± 1 qui ne peuvent pas être
égales (sinon on obtient −1 = 1 !). Déterminons une base de chaque espace propre.
com:

 
x
X = ∈ Eλ+ (V ) ⇔ X ∈ ker (V − λ+ I2 )
y
rvox.

   
1 −1 1
⇔ X ∈ ker = Vect
la

−1 1 1
scho

 
1
(puisque la somme des deux colonnes vaut 0). Comme est vecteur propre de V, le
univ.

1
vecteur e+ = 1a + 1b = a + b est un vecteur propre de u|F donc un vecteur propre de u.
154 CCINP

De même, on a :
 
x
X = ∈ Eλ− (V ) ⇔ X ∈ ker (V − λ− I2 )
y
   
−1 1 1
⇔ X ∈ ker = Vect
−1 −1 −1
 
1
(puisque la différence des deux colonnes vaut 0). Comme est vecteur propre de V,
−1
le vecteur e− = 1a − 1b = a − b est un vecteur propre de u|F donc un vecteur propre de
u. Comme dim (E0 (u)) = n − 2, on a les minorations suivantes :
   
n  dim (E0 (u)) + dim Eλ+ (u) + dim Eλ− (u)  (n − 2) + 1 + 1 = n
   
⇒ dim (E0 (u)) + dim Eλ+ (u) + dim Eλ− (u) = n
   
⇒ dim Eλ+ (u) = dim Eλ− (u) = 1.

On en déduit les égalité suivantes :

103

Sp (u) = {0, 1 + a | b , 1 − a | b} , E0 (u) = (Vect (a, b)) ,

7897
Ea|b+1 (u) = Vect (a + b) , Ea|b−1 (u) = Vect (a − b) .

:164
4. Commençons par remarquer, pour tout x appartenant à E, que :
t→t|s
u (x) | x = x | a b + x | b a | x =
linéaire 7.44
x | a b | x + x | b a | x
4.12
= 2 x | a x | b

(par symétrie du produit scalaire). Comme u est symétrique (question 1), il est diago-
:89.8

nalisable dans une base orthonormée (ε1 , ..., εn ). Pour tout i ∈ {1, ..., n} , on note λi
la valeur propre de u associée à εi . D’après les résultats obtenus à la question 2, on
2502

supposera que :
8891

λ1 = · · · = λn−2 = 0, λn−1 = λ− = a | b − 1, λn = λ+ = a | b + 1

(conformément aux résultats de la question précédente). D’après l’inégalité de Cauchy-


582:

Schwarz, on a la majoration :
0753

|a | b|  a b = 1 × 1 ⇒ −1  a | b  1


:211

n

donc λn−1  0  λn . Pour tout x ∈ E, il existe (x1 , ..., xn ) ∈ R tel que x = n
x i εi .
None

i=1
Comme (εi )1in est une base orthonormale de E, on obtient les égalités suivantes :
  n  n 
com:

n  
2 2
x = (xi ) et u (x) | x = u x i εi | x j εj
rvox.

i=1 i=1 j=1


 n n
  n n

  1  
= xi u (εi ) | x j εj = x i λi εi | xj εj
la

2
scho

i=1 j=1 i=1 j=1


n 
 n n
 2 2 2
= λi xi x j εi | εj  = λi (xi ) = λn−1 (xn−1 ) + λn (xn ) .
univ.

i=1 j=1
   i=1
=1 si i=j et =0 sinon
Endomorphismes des espaces euclidiens 155

Il est immédiat que :


λn 0  
2 2 2 2 2 2
λn−1 (xn−1 ) + λn (xn )  λn (xn )  λn (x1 ) + · · · + (xn ) = λn x .
   (xi )2 0 ∀i
0

2
Lorsque x = 0, en divisant par 2 x > 0, on obtient :
λn
∀x ∈ E\ {0E } , f (x)  .
2
D’autre part, on a la minoration
2 2 2
λn−1 (xn−1 ) + λn (xn )  λn−1 (xn−1 )
  
0

et comme
2 2 2
(xn−1 )  (x1 ) + · · · + (xn ) ⇒
×λn−1 0
 
2 2 2 2
λn−1 x = λn−1 (x1 ) + · · · + (xn )  λn−1 (xn−1 ) ,

103
on en déduit la minoration :

7897
2
λn−1 x λn−1
∀x ∈ E\ {0E } , f (x)  = .

:164
2 2
2 x
C’esst-à-dire on vient de prouver l’encadrement suivant :
7.44
λn−1 λn
 f (x) 
4.12
∀x ∈ E\ {0E } , .
2 2
En outre, pour tout i ∈ {n − 1, n} , on a les égalités suivantes :
:89.8

1 u (εi− ) | εi  1 λi λi 2 λi
× = λi εi | εi  = εi | εi  = εi  =
2502

f (εi ) = 2
2 εi  2 2 2 2
donc f (εn−1 ) = λn−1 et f (εn ) = λn . Par conséquent, on peut affirmer que :
8891

min f = λn−1 et max f = λn .


582:

E\{0} E\{0}
0753

Commentaires 78 Exercice classique et très discriminant. La première question ne doit


pas poser de difficulté aux candidats.
:211

La seconde sera discriminante car elle nécessite du candidat une maitrise suffisante de la
notion d’orthogonalité dans les espaces euclidiens (notamment comment traduire que x est
None

orthogonal à a et à b ?).
Pour la troisième question, l’examinateur appréciera que le candidat fasse remarquer que
0 est valeur propre car le noyau de u est non nul (grand classique de tous les oraux qu’il
com:

faut absolument connaitre). La détermination des valeurs propres non nulles sera sélective
et nécessitera certainement l’aide de l’interrogateur. Il sera alors attendu du candidat qu’il
rvox.

sache construire seul la matrice de u|Vect(a,b) (à la demande de l’interrogateur) et il sera


fortement valoriser que le candidat songe à déterminer seul ses valeurs propres et vecteurs
la

propres. Le piège habituel sera de faire le lien entre les vecteurs propres de la matrice et
scho

ceux de l’endomorphisme.
Pour la quatrième question, l’interrogateur donnera l’astuce : considérer f (x) | x . Il est
univ.
156 CCINP

très classique (et très sélectif pour ce concours) l’expression de f (x) | x en somme de
carrées via le théorème spectral. Ce type de raisonnement intervient régulièrement à l’écrit
et à l’oral des divers concours.

Exercice 79 (CCINP) Soient E un espace euclidien de dimension n et w ∈ E\{0}. On


pose
H = (Ru)⊥ . Soient s la réflexion (i.e. la symétrie orthogonale) par rapport à H et f ∈ O(E).
1. Montrer que f ◦ s ◦ f −1 est une symétrie et déterminer ses espaces caractéristiques.
2. Montrer que f et s commutent si, et seulement si, u est vecteur propre de f .
3. En déduire l’ensemble C = {f ∈ O (E) / ∀g ∈ O (E) , g ◦ f = f ◦ g}.

Solution 79
1. On note s = f ◦ s ◦ f −1 . Comme s est une symétrie, on a les implications suivantes :
2
s2 = IdE ⇒ (s ) = f ◦ s ◦ f −1 ◦ f ◦ s ◦ f −1 = f ◦ s2 ◦ f −1
  

103
=IdE

7897
−1 −1
= f ◦ IdE ◦f =f ◦f = IdE

donc s est une symétrie. Puisque s est la symétrie par rapport à ker (s − IdE ) = H

:164
parallèlement à ker (s + IdE ) = H ⊥ (car c’est une symétrie orthogonale), déterminons
les deux espaces caractéristiques de s .
7.44
   ◦f −1  
4.12

x ∈ ker (s − IdE ) ⇔ s (x) = x ⇔ f s f −1 (x) = x ⇔ s f −1 (x) = f −1 (x)


à gauche
:89.8

⇔ f −1 (x) ∈ ker (s − IdE ) = H ⇔ x ∈ f (H) ⇒ ker (s − IdE ) = f (H) .

Par le même raisonnement, on a l’égalité ensembliste :


2502

 
ker (s + IdE ) = f (ker (s + IdE )) = f H ⊥ .
8891

En outre, on a l’égalité :
582:

 
f H ⊥ = f (Vect (u)) = Vect (f (u))
0753

et comme f est une isométrie (c’est-à-dire un endomorphisme orthogonal), elle conserve


l’orthogonalité donc :
:211

 ⊥    ⊥ ⊥ ⊥
f (H) = f H ⊥
None

= f H = (Vect (f (u))) .


Autrement dit, s est la réflexion par rapport à H  = (Vect (f (u))) .
com:

2. Implication directe. Supposons que f et s commutent alors, chaque espace propre de


rvox.

s est stable par f. Comme

u ∈ H ⊥ = ker (s + IdE ) = E−1 (s)


la
scho

(puisque s est la symétrie orthogonale par rapport à H), on peut affirmer l’équivalence
suivante :
univ.

f (u) ∈ E−1 (u) = Vect (u) ⇔ ∃k ∈ R, f (u) = ku


2. Implication directe. Supposons que f et s commutent alors, chaque espace propre de
s est stable par f. Comme
Endomorphismes des espaces euclidiens 157

u ∈ H = ker (s + IdE ) = E−1 (s)
c’est-à-dire quelau symétrie
(puisque s est est un vecteur proprepar
orthogonale de frapport
(car uàest
H),unon vecteur non nul).l’équivalence
peut affirmer
suivante :
Implication réciproque. Supposons que u soit un vecteur propre de f alors
Endomorphismes des⊥espaces euclidiens 157
Vect (u) = H est fstable(u) ∈par (puisqu’il
E−1f (u) existe
= Vect (u) k ∈∈RR,telf (u)
⇔ ∃k que=f ku
(u) = ku ∈ Vect (u)).
 ⊥ ⊥
Comme f est orthogonal, cela entraine que H = H est stable par f . Comme E =
c’est-à-dire que tout
H ⊕ H ⊥ , pour u est xun∈ vecteur propreundeunique
E, il existe f (car couple
u est un
(xvecteur
H , xH ⊥ )non
∈ Hnul).
× H ⊥ tel que
. On peut alors
x = xH + xH ⊥réciproque.
Implication écrire : que u soit un vecteur propre de f alors
Supposons
Vect (u) = H ⊥(fest ◦ s)stable
(x) =par (puisqu’il
f (sf(x)) = f (xHexiste k ∈ R tel que f (u) = ku ∈ Vect (u)).
− xH⊥⊥) = f (xH ) − f (xH ⊥ ) .
Comme f est orthogonal, cela entraine que H ⊥⊥ = H est stable par f . Comme E =
Comme⊥xH ∈ H, on a f (xH ) ∈ H et xH ⊥ ∈ H , f (xH ⊥ ) ∈ H ⊥ (par stabilité⊥ de H et
H ⊥⊕ H , pour tout x ∈ E, il existe un unique couple (xH , xH ⊥ ) ∈ H × H tel que
H par f ) donc
x = xH + xH ⊥ . On peut alors écrire :
s (f (xH )) = f (xH ) et s (f (xH ⊥ )) = −f (xH ⊥ ) d’où
(f ◦ s) (x) = f (s (x)) = f (xH − xH ⊥ ) = f (xH ) − f (xH ⊥ ) .
f (xH ) − f (xH ⊥ ) = s (f (xH )) + s (f (xH ⊥ )) = s (f (xH ) + f (xH ⊥ ))
Comme xH ∈ H, on a f (xH ) ∈ H et xH ⊥ ∈ H ⊥ , f (xH ⊥ ) ∈ H ⊥ (par stabilité de H et
= s (f (xH + xH ⊥ )) = s (f (x)) = (s ◦ f ) (x) .
H ⊥ par f ) donc
Autrement dit, on a établi l’égalité (f ◦ s) (x) = (s ◦ f ) (x) valable pour tout x ∈ E
s (f (xH )) = f (xH ) et s (f (xH ⊥ )) = −f (xH ⊥ ) d’où
c’est-à-dire que f ◦ s = s ◦ f.

103
f (xH ) − f (xH ⊥ ) = s (f (xH )) + s (f (xH ⊥ )) = s (f (xH ) + f (xH ⊥ )) ⊥
3. Soit f ∈ C. Pour tout u ∈ E\ {0} , on note s la réflexion par rapport à H = (Vect (u))
= ss’agit
(f (xHd’une ⊥ )) = s (f (x)) = (s ◦ f ) (x) .
+ xHsymétrie
qui est une isométrie (puisqu’il orthogonale) de E. Elle commute

7897
Autrement dit, on a établi l’égalité (f ◦ s) (x) = (s ◦ f vecteur
avec f donc, d’après la question précédente, f (u) est un proprepour
) (x) valable de utout
c’est-à-dire
x ∈ E
qu’il existe un réel k tel que f (u) = ku. Comme f est une isométrie, on a :

:164
c’est-à-dire que f ◦ su= s ◦ f .

3. Soit f ∈ C. Pour
f (u)tout=u u ∈ E\ ⇔{0} , on=note
ku u ⇔s la|k|réflexion
u = u par rapport
⇔ |k|à=H1= (Vect (u))
7.44
÷u=0
qui est une isométrie (puisqu’il s’agit d’une symétrie orthogonale) de E. Elle commute
avec donc,
donc,fpour d’après
tout u ∈ E\ la {0}
question précédente,
, il existe 1} est
f (u)
ku ∈ {−1, tel un
quevecteur
f (u) =propre de considère
ku u. On u c’est-à-dire
une
4.12

qu’il orthonormée
base existe un réel (ε ku1 , tel
..., εque
n ) de
f (u)
E. =Pour Commei f∈est
ku. chaque {1,une isométrie,
..., n} , il existeonki a∈: {−1, 1} tel
que f (εi ) = ki εi . Pour tout i = 1, le vecteur εi +ε1 est non nul donc il existe αi ∈ {−1, 1}
:89.8

f (u) = u ⇔ ku = u ⇔ |k| u = u ⇔ |k| = 1


tel que ÷u=0
2502

donc, pour toutf (εui ∈


+ E\ = α,i il(εexiste
ε1 ) {0} i + ε1 )ku ∈⇔ {−1,f1} (εtel
i) +que
f (εf1(u)
) ==αikεui u.
+α On
i ε1considère une
f linéaire
base orthonormée (ε1 , ..., εn ) de E. Pour chaque i∈ {1, ..., n} , il existe ki ∈ {−1, 1} tel
que f (εi ) = ki ε⇔ i =α
,ε1 ) estknon
i . Pour
ki εi +tout αile
εi vecteur nul
i donc il existe αi ∈ {−1, 1}
(εi+ε
k1 εi1 =
8891

= 1, + αi ε1 εi⇔ 1 ⇒ k i = k1 .
tel que libre k1 = α i
582:

En particulier,
f (εpour tout i ∈ {1, ..., n} ,⇔
i + ε1 ) = αi (εi + ε1 )
on afk(ε i i=
) +kf1 (εdonc f (ε ) = k ε . Ainsi, les
1 ) = αi εii + αi ε11 i
endomorphismes f et k1 IdE coïncide fsur linéaire
la base  (ε1 , ..., εn ) donc f = k1 IdE .
0753

Réciproquement, si f = k IdE avec k ∈ {−1,(ε1} alorskif=∈αO


i ,ε1 ) i (E) (car, pour tout x ∈ E,
⇔ k εi + k 1 ε1 = α i εi + α i ε1 ⇔ ⇒ k i = k1 .
f (x) = |k| x =i x) et f commute aveclibre tout endomorphisme
k1 = α i de E donc avec tout
g ∈ O (E) , ce qui prouve l’appartenance f ∈ C.
:211

En particulier, pour tout i ∈ {1, ..., n} , on a ki = k1 donc f (εi ) = k1 εi . Ainsi, les


Par conséquent, on a démontré l’égalité ensembliste C = {± IdE } .
endomorphismes f et k1 IdE coïncide sur la base (ε1 , ..., εn ) donc f = k1 IdE .
None

Réciproquement, si f = k IdE avec k ∈ {−1, 1} alors f ∈ O (E) (car, pour tout x ∈ E,


Commentaires 79 Exercice
f (x) = |k| x = x) etoriginal
f commuteet sélectif pour endomorphisme
avec tout CCINP, les questions 1 et avec
de E donc 3 sont
tout
des gclassiques du concours Mines-Ponts.
com:

∈ O (E) , ce qui prouve l’appartenance f ∈ C.


La première questionon
Par conséquent, posera difficultél’égalité
a démontré à de nombreux
ensembliste candidats
C = {± carIdelle nécessite une bonne
E} .
connaissance de la notion de symétrie et des manipulations ensemblistes (sans compter
rvox.

l’orthogonalité et les isométries des espaces euclidiens)..Remarques similaires pour les deux
Commentaires 79 Exercice original et sélectif pour CCINP, les questions 1 et 3 sont
autres questions.
la

des classiques du concours Mines-Ponts.


Il s’agit typiquement du sujet d’oral où une faible maitrise du cours est irratrapable donc
scho

La première question posera difficulté à de nombreux candidats car elle nécessite une bonne
n’hésitez pas à consolider votre connaissance du cours concernant tous les grands chapitres
connaissance de la notion de symétrie et des manipulations ensemblistes (sans compter
du programme.
univ.

l’orthogonalité et les isométries des espaces euclidiens)..Remarques similaires pour les deux
autres questions.
Il s’agit typiquement du sujet d’oral où une faible maitrise du cours est irratrapable donc
n’hésitez pas à consolider votre connaissance du cours concernant tous les grands chapitres
f (x) = |k| x = x) et f commute avec tout endomorphisme de E donc avec tout
158 g ∈ O (E) , ce qui prouve l’appartenance f ∈ C. CCINP
Par conséquent, on a démontré l’égalité ensembliste C = {± IdE } .

Ce sujet est à aborder


Commentaires uniquement
79 Exercice lorsque
original les grandes
et sélectif pour notions
CCINP,d’algèbre ont déjà
les questions 1 etété tra-
3 sont
vaillées.
des classiques du concours Mines-Ponts.
La première question posera difficulté à de nombreux candidats car elle nécessite une bonne
connaissance de la notion de symétrie et des manipulations ensemblistes (sans compter
l’orthogonalité et les isométries des espaces euclidiens)..Remarques similaires pour les deux
autres questions.
Il s’agit typiquement du sujet d’oral où une faible maitrise du cours est irratrapable donc
158 CCINP
n’hésitez pas à consolider votre connaissance du cours concernant tous les grands chapitres
du programme.
Ce sujet est à aborder uniquement lorsque les grandes notions d’algèbre ont déjà été tra-
vaillées.

103
7897
:164
7.44
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Endomorphismes des espaces euclidiens 159

4.2 Mines-Telecom
Exercice 80 (CCINP, Mines-Telecom) Soit A ∈ Mn (R) telle que At AA = In .
1. Montrer que A est inversible.
2. Montrer que A est symétrique.
3. Montrer que A = In .
4. Soient B, C ∈ GLn (R) tels que t (BC) = C −1 B −1 C −1 B −1 . Montrer que B = C −1 .

Solution 80
1. On note B = At A ∈ Mn (R) alors BA = In donc la matrice A est inversible d’inverse
B (en particulier, A = B −1 ).
2. Avec la notation de la question précédente, on remarque que la matrice B est symétrique
t
car t B = t (t A) A = At A = B. En transposant l’égalité BA = In , on obtient :

In = t At B = t AB ⇒ B −1 = t A.

103
Or, on a établi précédemment que B −1 = A donc t A = A c’est-à-dire que A est une

7897
matrice symétrique.
3. D’après la question précédente, on obtient l’équivalence suivante :

:164
At AA = In ⇔ AAA = In ⇔ A3 = In .
7.44
Or, la matrice A est symétrique à coefficients réels donc, d’après le théorème spectral,
4.12
elle est diagonalisable en base orthonormale. Ainsi, il existe une matrice orthogonale à
coefficients réels P et une matrice diagonale à coefficients réels D = diag (λ1 , ..., λn ) telle
:89.8

que A = P DP −1 . On en déduit les équivalences suivantes :

A3 = In ⇔ P D3 P −1 = In ⇔ D3 = P −1 In P = In
2502

 
⇔ diag λ31 , ..., λ3n = diag (1, ..., 1) ⇔ ∀i ∈ {1, ..., n} , λ3i = 1
8891

⇔ ∀i ∈ {1, ..., n} , λi = 1 ⇒ D = In ⇒ A = P DP −1 = In .
(∗)
582:

(∗) car la fonction x → x3 est bijective de R sur R).


0753

4. En multipliant l’égalité proposée par BC (à gauche et à droite), on obtient l’égalité :

BC t (BC) BC = BCC −1 B −1 C −1 B 1 BC = In .
:211

D’après la question précédente, on obtient BC = In donc B = C −1 .


None
com:

Commentaires 80 Exercice assez simple, bien guidé qui ne doit pas poser de difficulté
particulière aux candidats ayant une maitrise convenable de leur cours (sauf pour la der-
nière question nécessitant un peu de réflexion). La version Mines-Telecom se résume à la
rvox.

question 3 (la version originelle des Mines-Ponts demandait simplement la résolution de


l’équation).
la
scho
univ.
160 Mines-Telecom

Exercice 81 (Mines-Telecom) Soit A ∈ Sn (R) telle que A2014 = A2016 .



1. Montrer que a2i,j = rg (A).
1i,jn
2. Ce résultat demeure-t-il vrai si A est seulement diagonalisable sur R ?
Solution 81
1. Le polynôme
 
Q = X 2016 − X 2014 = X 2014 X 2 − 1 = X 2014 (X − 1) (X + 1)
annule A, ce qui prouve l’inclusion :
Sp (A) ⊂ {racines de P } = {0, 1, −1} .
La matrice A est symétrique à coefficients réels donc, d’après le théorème spectral, il
existe P ∈ On (R) telle que :
P −1 AP = diag (0p , Iq , −Ir ) avec p, q, r ∈ N
  

103
=D

(éventuellement nuls). Il est immédiat que :

7897
 
rg (A) = rg P −1 AP = rg (diag (0p , Iq , −Ir )) = q + r.

:164
En effet, le rang d’une matrice diagonale est le nombre de ses coefficients diagonaux non
nuls (puisque ses colonnes non nulles sont échelonnées). Rappelons nous alors que le
produit scalaire canonique sur Mn (R) est défini par : 7.44
  
4.12
2
∀ (M, N ) ∈ (Mn (R)) , M | N  = Tr t M N = mi,j ni,j .
1i,jn
:89.8

On peut alors écrire :


  2 
2502

   
a2i,j = Tr t AA = Tr (AA) = Tr A2 = Tr P DP −1
1i,jn
8891

     
2
= Tr P D2 P −1 = Tr D2 = Tr diag (0p , Iq , −Ir )
  
582:

2 2 2
= Tr diag (0p ) , (Iq ) , (−Ir ) = Tr (diag (0p , Iq , Ir ))
0753

= p + q = rg (A)
2. Le résultat est
 faux si A est seulement diagonalisable. Par exemple, la matrice
:211


1 2
A= est diagonalisable car son polynôme caractéristique :
0 −1
None

 
X − 1 −2 
χA (X) =  = (X − 1) (X + 1) = X 2 − 1
X + 1
com:

0
est scindé à racines simples. D’après le théorème de Cayley-Hamilton, on a :
rvox.

χA (A) = 0 ⇔ A2 = I2 ⇒ A2016 = A2 A2014 = A2014 .


la

Le rang de A vaut 2 (car elle est inversible puisque det (A) = −1 = 0 et de taille 2) et
scho

 2
a2i,j = 12 + 22 + 02 + (−1) = 6 = rg (A) .
univ.

1i,j2
Endomorphismes des espaces euclidiens 161

Commentaires 81 Exercice original où l’essentiel de la difficulté se résume à la question


1. Cette dernière requiert du candidat une bonne maitrise du chapitre de réduction (géné-
rale et des matrices symétriques). Il est attendu du candidat qu’il songe à la notion de po-

lynômes annulateurs et au théorème spectral. La remarque cruciale a2i,j = Tr (t AA)
1i,jn
sera le fait des candidats ayant des connaissances solides ou d’une aide de l’interrogateur
(exprimer Tr (t AA) en fonction des coefficients de A).
La seconde question nécessite une petite initiative du candidat (rechercher à la main un
contre-exemple, prendre une petite taille et une matrice non diagonale mais diagonali-
sable).
Il s’agit typiquement du sujet où l’on attend que le candidat réfléchisse posément, qu’il ex-
plique sa stratégie (même partielle, par exemple : théorème spectral, etc), qu’il mène seul
quelques étapes significatives du raisonnement, qu’il soit apte à rebondir sur une aide de
l’interrogateur (par exemple, exprimer Tr (t AA) en fonction des coefficients de A).

Exercice 82 (Mines-Telecom) Soient A, B ∈ Mn (R) avec A antisymétrique et B symé-

103
trique telles que AB = BA. On note  la norme euclidienne canonique sur Mn,1 (R) .

7897
1. Soit X ∈ Mn,1 (R), montrez que t (AX) (BX) = 0 puis que

:164
(A + B) X = (A − B) X .

On suppose désormais B inversible.


7.44
2. Montrez que A + B et A − B sont inversibles.
4.12

−1
3. Montrez ensuite que (A + B) (A − B) est orthogonale.
:89.8

Solution 82
2502

1. Rappelons que
X | Y  = t XY
8891

est le produit scalaire canonique sur Mn,1 (R) (où X et Y appartiennent à Mn,1 (R)).
Soient X et Y appartenant à Mn,1 (R) alors AX et AY appartiennent à Mn,1 (R) . Par
582:

symétrie du produit scalaire, on a :


0753

(1) : t (AX) (BX) = AX | BX = BX | AX = t (BX) (AX) .


:211

Puisque
t
(U V ) = t V t U
None

si U et V sont deux matrices (telles que le produit U V existe), que A est antisymétrique
et que B est symétrique, on a :
com:

t
(2) : (AX) (BX) = t X t ABX = t X (−AB) X = − t XABX
rvox.

t
(3) : (BX) (AX) = t X t BAX = t XBAX = t XBAX = t XABX
la

(car AB = BA). En combinant (1) , (2) et (3) , on obtient l’égalité :


scho

− t XABX = t
XABX ⇔ 2 t XABX = 0 ⇔ t XABX = 0
univ.

t
⇒ (AX) (BX) = 0 ⇔ AX | BX = 0.
162 Mines-Telecom

Comme la norme  est définie par :



∀X ∈ Mn,1 (R) , X = t XX,

les formules de développements des normes euclidiennes montrent que, pour tout
X ∈ Mn,1 (R) , les égalités suivantes :
2 2 2 2
(A + B) X = AX + BX = AX + 2AX | BX + BX
  
=0
2 2 2
= AX − 2AX | BX + BX = AX − BX .
  
=0

On conclut en composant par la racine carrée et en utilisant le fait que toute norme est
positive.
2. Soit X ∈ ker (A + B) alors :

(A + B) X = 0 ⇔ AX = −BX ⇒ AX | BX = − BX | BX .

103
D’après la question précédente, on a AX | BX = 0 donc :

7897
2
0 = − BX | BX ⇔ BX = 0 ⇔ BX = 0 ⇒ X = 0n,1

:164
(car B est inversible). Par conséquent, ker (A + B) = {0n,1 } et comme A + B est une
matrice carrée, on peut affirmer que A + B est inversible. Il en est de même de A − B
(il suffit de remplacer B par −B, ce qui ne change pas les hypothèses). 7.44
3. Soit X ∈ Mn,1 (R) . Comme A − B est inversible, on pose :
4.12

−1
Y = (A − B) X ⇒ X = (A − B) Y.
:89.8

En utilisant la question 1, on a :
2502

 
 −1 
(A + B) Y  = (A − B) Y  ⇔ (A + B) (A − B) X  = X
8891

−1
donc (A + B) (A − B) est une matrice orthogonale (car elle conserve la norme).
582:

Commentaires 82 Il s’agit d’un exercice classique des concours Mines-Ponts et Centrale-


0753

SupElec (où seule la question 3 subsiste, en ajoutant l’existence de l’inverse, lorque A =


In ). L’exercice est bien découpé pour être discriminant et accessible pour les candidats
:211

Mines-Telecom. Il ne demande pas d’imagination particulière mais une connaissance so-


lide du cours (espaces euclidiens et leurs isométries). C’est un bon sujet de révision.
None

Exercice 83 (Mines-Telecom) Soit A ∈ Mn (R) et posons :


com:

1 
A + tA .
rvox.

S=
2
Notons α et β respectivement la plus petite et la plus grande valeur propre de S.
la
scho

Soit λ une valeur propre réelle de A. Montrer que :


10 Mines-Telecom
α  λ  β.
univ.

Solution 7
1. ker (u) = ker (p) . Soit x ∈ ker (u) alors :
Endomorphismes des espaces euclidiens 163

Solution 83 Considérons le produit scalaire | canonique sur Mn,1 (R) défini par :
2
∀ (X, Y ) ∈ (Mn,1 (R)) , X | Y  = t XY.

Pour tout vecteur X ∈ Mn,1 (R) , on a les égalités suivantes :


   
2 X | SX = X | AX + t AX = X | AX + X | t AX
   
= X | AX + t AX | X = t XAX + t t AX X
= t XAX + t XAX = 2 t XAX = 2 X | AX ,

ce qui nous assure que :

∀X ∈ Mn,1 (R) , X | SX = X | AX .

Puisque l’on a :
1 t t
  1 t 
A + t tA =
S= A + A = S,
2 2

103
on peut affirmer que S ∈ Sn (R) . D’après le théorème spectral, il existe P ∈ On (R) et

7897
λ1 , ..., λn ∈ Sp (A) tels que :
A = P diag (λ1 , ..., λn ) P −1 .

:164
Soit X ∈ Mn,1 (R) . En posant Y = P −1 X ⇔ X = P Y, on a :
t
XAX = XP diag (λ1 , ..., λn ) P −1 X = t (P Y ) P diag (λ1 , ..., λn ) Y
t 7.44
4.12
t
= Y P P diag (λ1 , ..., λn ) Y = t Y diag (λ1 , ..., λn ) Y.
=In car P ∈On (R)
:89.8

 
y1
2502

Puisque Y ∈ Mn,1 (R) , il existe des réels y1 , ..., yn tels que Y =  ...  . Par calcul matriciel,
 

yn
8891

on obtient :
 
582:

λ1 y1 n

diag (λ1 , ..., λn ) Y =  ...  ⇒ t XAX = t Y diag (λ1 , ..., λn ) Y =
  2
λi (yi ) .
0753

λn yn i=1
:211

On en déduit les encadrements suivants :


None

2 2 2
∀i ∈ {1, ..., n} , α  λi  β ⇒ α (yi )  λi (yi )  β (yi )
×(yi )2 0
n
 n
 n

com:

2 2 2
⇒ α (yi )  λi (yi )  β (yi )
i=1 i=1 i=1
rvox.

n
 n

2 2
⇔ α tY Y = α (yi )  t XAX  β (yi ) = β t Y Y.
la

i=1 i=1
scho

Comme t P = P −1 (car P ∈ On (R)), on peut alors remarquer que :


univ.

2     2
Y  = t Y Y = t
P −1 X P −1 X = t t P X P −1 X = t XP P −1 X = t XX = X .
164 Mines-Telecom

Par conséquent, on a démontré l’encadrement suivant :


2 2
∀X ∈ Mn,1 (R) , α X  X | AX  β X .
Soient λ une valeur propre de A et Xλ ∈ Mn,1 (R) \ {0n,1 } un vecteur propre de A associé à la
valeur propre λ alors on a les égalités suivantes :
2
AXλ = λXλ ⇒ Xλ | AXλ  = Xλ | λXλ  = λ Xλ | Xλ  = λ Xλ  .
D’après l’encadrement précédent, on obtient l’encadrement :
2 2 2 2 2.
α Xλ   Xλ | AXλ   β Xλ  ⇔ α Xλ   λ Xλ   β Xλ  .
2
En divisant par Xλ  > 0 (car Xλ = 0n,1 ), on obtient l’encadrement demandée.

Commentaires 83 Le paradigme pour minorer ou majorer les valeurs propres d’une ma-
trice symétrique U est d’étudier l’expression U X | X (X matrice colonne) puis d’éva-
luer cette inégalité en un vecteur propre. Il est probable que, pour l’immense majorité des
candidats, l’interrogateur demande au candidat d’étudier X | SX . Deux idées seront va-
lorisées ; le candidat ramenant cette expression à X | AX et, surtout, celle d’exprimer

103
X | SX en somme de carrés (démarche très classique et à connaitre). Cette dernière

7897
expression fournissant quasiment à elle-seule la réponse. Ce qui compte dans cet exercice
est la démarche suivie et non pas le résultat en lui-même.

:164
Exercice 84 (Mines-Telecom) Sur Rn , muni du produit scalaire défini par
7.44
n

4.12

(x1 , ..., xn ) | (y1 , ..., yn ) = x i yi .


i=1
:89.8

Soit A ∈ Mn (R).
2502

1. Montrer que Rn = ker (A) ⊕ Im (t A).


2. On suppose A2 = 0.
8891

(a) Montrer que ker (A + t A) = ker (A) ∩ ker (t A) .


582:

(b) Montrer que Im (A + t A) = Im (A) + Im (t A).

Solution 84
0753

1. On utilise la caractérisation des supplémentaires en dimension finie. D’après le théorème


:211

du rang et le fait que rg (t A) = rg (A) , on a :


    
dim (ker (A)) + dim Im t A = dim (ker (A)) + rg t A
None

= dim (ker (A)) + rg (A) = n = dim (Rn ) .


com:

Soit X ∈ Rn (identifié à une matrice colonne) avec X ∈ ker (A) ∩ Im (t A) alors


AX = 0n,1 et il existe Y ∈ Rn (identifié à une matrice colonne) tel que X = t AY . On
rvox.

peut donc écrire :


   
X | X = t XX = t X t AY = t X t A Y = t (AX) Y = t 0n,1 Y = 0.
la
scho

Puisque | est un produit scalaire, on en déduit que X = 0Rn donc


ker (A) ∩ Im (t A) = {0n,1 } , ce qui prouve l’égalité ensembliste :
univ.

Rn = ker(A) ⊕ Im(t A).


Endomorphismes des espaces euclidiens 165

2. (a) On procède par double inclusion. Soit X ∈ ker (A) ∩ ker (t A) alors on a :

AX = 0n,1  
t ⇒ A + t A X = AX + t AX = 0n,1 + 0n,1 = 0n,1
AX = 0n,1

donc X ∈ ker (A + t A) , ce qui prouve l’inclusion :


   
ker (A) ∩ ker t A ⊂ ker A + t A

Soit X ∈ ker (A + t A) alors on a :


 
A + t A X = 0n,1 ⇔ AX = − t AX ⇒ A2 X = −At AX ⇔ 0n,1 = At AX
×A
    2
t t t
⇒ XA AX = X0n,1 = 0 ⇔ t t
AX t AX = 0 ⇔ t AX  = 0
   
⇔ t AX = 0 ⇔ X ∈ ker t A et AX = − t AX = 0n,1 ⇒ X ∈ ker (A) .

Ainsi, on a démontré l’inclusion :


   
ker A + t A ⊂ ker (A) ∩ ker t A ,

103
ce qui démontre l’égalité attendue.

7897
(b) Commençons par établir deux résultats préalables.
Premier résultat. Soit B ∈ Mn (R) , montrons l’égalité

:164
  ⊥
(E1 ) : Im (B) = ker t B .
7.44
Soit X ∈ Im (B) , il existe Y ∈ Rn (identifié à une matrice colonne) tel que X = BY.
4.12

Pour tout Z ∈ ker (t B) (c’est-à-dire que t BZ = 0n,1 ), on a :


:89.8

X | Z = t XZ = t (BY ) Z = t Y t BZ = t Y 0n,1 = 0.
2502

Ainsi, on vient de démontrer l’inclusion ensembliste suivante :


  ⊥
8891

Im (B) ⊂ ker t B .

Comparons la dimension de ces deux sous-espaces vectoriels en utilisant le théorème


582:

du rang, la dimension d’un orthogonal et la formule rg (B) = rg (t B) .


0753

  ⊥      
dim ker t B = n − dim ker t B = rg t B = rg (B) = dim (Im (B)) .
:211

Par conséquent, l’égalité ensembliste (E1 ) est démontrée.


Second résultat. Si F et G sont deux sous-espaces vectoriels d’un espace euclidien
None

(E, |) alors on a la formule :


com:


(E2 ) : (F + G) = F ⊥ ∩ G⊥ .
rvox.


Soit x ∈ (F + G) alors x est orthogonal à tout élément de F +G. Comme F ⊂ F +G
car
la

f ∈ F ⇒ f = f + 0E ∈ F + G
 
scho

∈F ∈G

et que G ⊂ F +G (pour le même argumentaire), on peut affirmer que x est orthogonal


univ.

à tout élément de F et à tout élément de G c’est-à-dire que x ∈ F ⊥ ∩ G⊥ .


166 Mines-Telecom

Soit x ∈ F ⊥ ∩ G⊥ alors x est orthogonal à tout élément de F et x est orthogonal à


tout élément de G. Pour tout z ∈ F + G, il existe f ∈ F et g ∈ G tels que :

z = f + g ⇒ x | z = x | f  + x | g =0
     
=0 car x∈F ⊥ =0 car x∈G⊥


donc x ∈ (F + G) , ce qui démontre l’égalité ensembliste (E2 ) .
Retour à la preuve. En appliquant la formule (E1 ) à B = A, à B = t
A et à
B = A + t A (qui est symétrique), on obtient les trois égalités suivantes :
  ⊥   ⊥     ⊥
Im (A) = ker t A , Im t A = (ker (A)) , Im A + t A = ker A + t A .

En utilisant la question précédente et la relation (R2 ) , on peut affirmer que :


    ⊥   ⊥
Im A + t A = ker A + t A = ker (A) ∩ ker t A
⊥   ⊥  
= (ker (A)) + ker t A = Im (A) + Im t A .

103
Commentaires 84 Exercice original, initialement donné à Polytechnique quelques an-

7897
nées auparavant (seule la question 2.b étant présente). Ce sujet s’avère sélectif.
La première question est discriminante mais largement accessible aux candidats ayant une

:164
bonne maitrise de leur cours d’algèbre linéaire et d’espaces euclidiens en suivant les dé-
marches standards.
La question 2.a est essentiellement astucieuse et demande un peu d’imagination de la part 7.44
du candidat (multiplier par A pour utiliser la nilpotence, observer que t AAX ressemble
4.12

à un produit scalaire). Elle est tout à fait accessible aux candidats du concours Mines-
Telecom.
:89.8

La question 2.b s’adresse aux meilleurs candidats et l’inter-action avec l’examinateur sera
probablement importante.
2502

Exercice 85 (Mines-Telecom) Soient E un espace vectoriel de dimension finie n et


8891

A = (ai,j )1i,jn ∈ O(n) une matrice orthogonale.



582:

1. Montrer que : a2i,j = n.


1i,jn
0753

 √
2. Montrer que : n  |ai,j |  n n.
:211

1i,jn

Solution 85
None

1. Chaque colonne (ai,j )1in de A est normée c’est-à-dire de norme 1 ce qui s’écrit :
com:

n
 n 
 n n

∀i ∈ {1, ..., n} , a2i,j =1⇒ a2i,j = 1 = n.
rvox.

i=1 j=1 i=1 j=1


la

2. Puisque A est orthogonale, pour tout i ∈ {1, ..., n} , on a :


scho

n
 2
a2i,j = 1 ⇒ ∀ (i, j) ∈ {1, ..., n} , a2i,j  1 ⇒ |ai,j |  1.
univ.

i=1

0
Endomorphismes des espaces euclidiens 167

Comme x2  x si x ∈ [0, 1] , on peut écrire :


2 2
∀ (i, j) ∈ {1, ..., n} , |ai,j |  |ai,j | ⇔ a2i,j  |ai,j | .

En sommant cette inégalité sur (i, j) , on obtient :


n 
 n  n
 
a2i,j  |ai,j | ⇔ n = 1 |ai,j | .
j=1 i=1 1i,jn j=1 1i,jn

D’autre part, l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour le produit scalaire canonique de Rn


montre, pour tout j ∈ {1, .., n} , que :
n
     
  
|ai,j | = (|ai,j |)1in | (1)1in  (|ai,j |)1in  (1)1in 
i=1
  
 n  n  n
    √ √ √
=  |ai,j |
2
1= a2i,j n = 1 n = n.
i=1 i=1 i=1

103
En sommant sur i cette inégalité, on aboutit à l’inégalité :

7897
n 
 n n
 √ √

:164
|ai,j |  n = n n.
j=1 i=1 j=1

7.44
4.12
Commentaires 85 Exercice très classique, donné dans de nombreux concours à de nom-
breuses époques. Il ne pose aucune difficulté aux candidats maitrisant le cours sur les
:89.8

matrices orthogonales et les espaces euclidiens.


2502

Exercice 86 (Mines-Telecom) Soit f un endomorphisme bijectif de l’espace euclidien E,


vérifiant : ∀x, y ∈ E, f (x) | y = − x | f (y) .
8891

1. Montrer que s = f ◦ f est symétrique.


582:

2. Soit a une valeur propre de s et Va l’espace propre associé.


2 2
0753

(a) Soit x ∈ Va \{0E }, montrer que s (x) | x = a x = − f (x) .


(b) En déduire que a < 0.
:211

(c) Soit F = Vect (x, f (x)). Montrer que F et F ⊥ sont stables par f .
(d) Montrer que dim F = 2.
None

Solution 86
com:

1. Pour tout (x, y) ∈ E 2 , on a les égalités suivantes :


rvox.

s (x) | y = f (f (x)) | y = − f (x) | f (y) = − (− x | f (f (y))) = x | s (y)


la

donc s est symétrique.


scho

2. (a) Soit x ∈ Va \ {a} , on a s (x) = ax donc :


univ.

2 2
− f (x) = − f (x) | f (x) = f (f (x)) | x = s (x) | x = ax | x = a x .
168 Mines-Telecom

2 2
(b) Puisque x est non nul, on a x = 0 donc, en divisant par x l’égalité de la
question précédente, on obtient :
2
f (x)
a=− 2 < 0.
x
2
En effet, f étant bijective et x étant non nul, on a f (x) = 0 donc f (x) > 0.
(c) Soit y ∈ F, il existe (λ, µ) ∈ R2 tel que :

y = λx + µf (x) ⇒ f (y) = λf (x) + µf 2 (x) = λf (x) + aµx ∈ F

donc F est stable par f. Pour tout z ∈ F ⊥ , on a y | z = 0 quel que soit y ∈ F. On


en déduit, pour tout y ∈ F, que :

f (z) | y = − z | f (y) = 0

car f (y) ∈ F (puisque F est stable par f ). Ainsi, F ⊥ est stable par f.

103
(d) En choisissant y = x dans la relation initiale vérifiée par f (donnée par l’énoncé),
on peut écrire :

7897
|
f (x) | x = − x | f (x) ⇔ 2 f (x) | x = 0 ⇒ f (x) | x = 0.

:164
symétrique

Ainsi, les vecteurs x et f (x) sont orthogonaux et comme ils sont non nuls (car x = 0
7.44
et comme f est bijectif, f (x) = f (0E ) = 0E ), on en déduit que la famille (x, f (x))
est libre. Comme cette famille est par définition génératrice de F, on peut affirmer
4.12

qu’il s’agit d’une base de F donc dim (F ) = card (x, f (x)) = 2.


:89.8

Commentaires 86 Exercice très classique donné dans tous les concours (CCINP, Mines-
2502

Ponts, Centrale) sous des formats divers et variés. Le but étant de prouver un théorème
de réduction des endomorphismes anti-symétriques (ou des matrices anti-symétriques). Le
8891

sujet actuel n’y aboutit pas mais fournit la clé : signe des valeurs propres de f ◦ f (donc
f n’admet aucune valeur propre non nulle), dim (F ) = 2, enclenchement de la récurrence
582:

via la question 2.c (comme pour le théorème spectral).


Outre son caractère standard, ce sujet est à travailler car il permet une révision efficace
0753

des fonctions des endomorphismes des espaces euclidiens. Il ne doit pas poser de difficultés
importantes pour les candidats Mines-Telecom.
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Endomorphismes des espaces euclidiens 169

4.3 Centrale Maths 1


Exercice 87 On considère (E,  | ) un espace euclidien de dimension n.
1. Donner la définition d’un endomorphisme symétrique et énoncer le théorème spec-
tral.
2. Soit f un endomorphisme symétrique de E à valeurs propres positives. Soit x ∈ E
tel que x | f (x) = 0. Montrer que f (x) = 0.
3. Soient f, g ∈ S (E) à valeurs propres positives. Montrer E = ker (f ◦ g)⊕Im (f ◦ g) .
4. Soient f, g ∈ S (E) à valeurs propres positives. Montrer que f ◦ g est diagonalisable.
Indication : Poser F = Im (f ) , f1 = f|F , h = (f ◦ g)|F et considérer le produit
 
−1
scalaire sur F défini par ϕ (x, y) = (f1 ) (x) | y .

Solution 87
1. Soit f un endomorphisme de E alors f est symétrique si et seulement si

103
∀ (x, y) ∈ E 2 , f (x) | y = x | f (y) .

7897
Tout endomorphisme symétrique est diagonalisable en base orthonormale.
2. D’après le théorème spectral, il existe une base orthonormée B = (εi )1in de E formée

:164
de vecteurs propres pour f. Pour tout i ∈ {1, .., n} , on note λi  0 la valeur propre de
f associée à εi . Soient x ∈ E et (xi )1in ∈ Rn ses coordonnées dans la base B, on a
n 7.44
x= xi εi et, par linéarité de f et bilinéarité du produit scalaire, on a :
4.12

i=1
 n 
:89.8

n
 n
  n

f (x) = xi f (εi ) = λi xi εi ⇒ 0 = f (x) | x = λi x i εi | x j εj
2502

i=1 i=1 i=1 j=1

0 0
n 
 n n
 n   

8891

2 2
= λi xi xj εi | εj  = λi (xi ) εi | εi  = λi (xi ) .
        
i=1 j=1 i=1 i=1
=0 si i=j 0
582:

=εi 2 =1

n

0753

2
Comme f (x) | x = 0, on a λi (xi ) = 0 et comme chaque terme de la somme est
i=1
positif, on en déduit que tous les termes sont nuls c’est-à-dire :
:211

2
{1, .., n} , λi (xi ) = 0 ⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , λi = 0 ou xi = 0
None

∀i ∈
 n
⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , λi xi = 0 ⇒ f (x) = λi xi εi = 0E
com:


i=1 =0
rvox.

3. D’après le théorème du rang appliqué à l’endomorphisme f ◦ g, on a :


la

dim (E) = dim (ker (f ◦ g)) + dim (Im (f ◦ g))


scho

donc il suffit de montrer que


univ.

ker (f ◦ g) ∩ Im (f ◦ g) = {0E } .
170 Centrale Maths 1

Soit x ∈ ker (f ◦ g) ∩ Im (f ◦ g) c’est-à-dire :


 
(f ◦ g) (x) = 0E f (g (x)) = 0E

∃y ∈ E, x = (f ◦ g) (y) ∃y ∈ E, x = f (g (y))
⇒ f (g (x)) | g (x) = 0E | g (x) = 0.

Comme f ∈ S (E) est à valeurs propres positives, d’après la question précédente, cela
entraine que g (x) = 0E donc :

g (x) | y = 0E | y = 0 ⇔ x | g (y) = 0 ⇔ f (g (y)) | g (y) = 0.


g∈S(E)

Pour la même raison, cela entraine que :

g (y) = 0E ⇒ x = f (g (y)) = f (0E ) = 0E ,

ce qui permet de conclure.


4. Notons F = Im (f ) . Le sous-espace vectoriel F est stable par f (si x ∈ F = Im (f ) alors

103
f (x) ∈ Im (f ) = F !) donc f1 = f|F est un endomorphisme de Im (f ) . Montrons qu’il
est symétrique :

7897
∀ (x, y) ∈ F 2 , f1 (x) | y = f (x) | y = x | f (y) = x | f1 (y) .
f ∈S(E)

:164
En outre, si x ∈ F alors
7.44
(f ◦ g) (x) = f (g (x)) ∈ Im (f ) = F
4.12

donc h = (f ◦ g)|F est aussi un endomorphisme de F .


:89.8

Montrons que f1 est un automorphisme de Im (f ) . Soit x ∈ ker (f1 ) alors :


 
2502

x ∈ Im (f ) ∃y ∈ E, x = f (y) 2
⇔ ⇒ f (y) = f (y) | f (y)
f (x) = 0E f (x) = 0E
8891

= f (y) | x = y | f (x) = y | 0E  = 0
f ∈S(E)
2
582:

⇒ f (y) = 0 ⇒ f (y) = 0E ⇒ x = f (y) = 0E

donc ker (f1 ) = {0E } et comme f1 est un endomorphisme de Im (f ) qui est un espace
0753

vectoriel de dimension finie, on peut affirmer que f1 est un automorphisme de Im (f ) .


Montrons que l’application
:211


F ×F → R
None

 
ϕ: −1
(x, y) → (f1 ) (x) | y
com:

est un produit scalaire sur F. La bilinéarité de ϕ est immédiate par la bilinéarité du


−1
produit scalaire  |  et par la linéarité de (f1 ) . Montrons que ϕ est symétrique. Pour
rvox.

tout (x, y) ∈ F , comme f1 est un automorphisme de F, il existe (x1 , y1 ) ∈ F 2 tel que


2

x = f1 (x1 ) et y = f1 (y1 ) donc :


la
scho

ϕ (x, y) = ϕ (f1 (x1 ) , f1 (y1 )) = x1 | f1 (y1 ) = f1 (x1 ) | y1 


f1 ∈S(F )
   
univ.

−1 | −1
= x | (f1 ) (y) = (f1 ) (y) | x = ϕ (y, x) .
symétrique
Endomorphismes des espaces euclidiens 171

Prouvons que ϕ est positive. Pour tout x ∈ F, il existe x1 ∈ F1 tel que x = f1 (x1 ) =
f (x1 ) donc :
|
ϕ (x, x) = ϕ (f1 (x1 ) , f (x1 )) = x1 | f (x1 ) = f (x1 ) | x1   0
symétrique

(d’après la remarque faite à la réponse à la question 2 car f ∈ S (E) à valeurs propres


positives). Pour finir, avec les mêmes notations, on a :
ϕ (x, x) = 0 ⇔ f (x1 ) | x1  = 0 ⇒ f (x1 ) = 0 ⇔ f1 (x1 ) = 0 ⇒ x1 ∈ ker (f1 ) = {0E }
(∗)

(∗) d’après la question 2 car f ∈ S (E) à valeurs propres positives.


Par conséquent, nous venons de montrer que ϕ est définie donc ϕ est un produit scalaire
sur F.
Vérifions que h est symétrique pour ce produit scalaire. Pour tout (x, y) ∈ F 2 , il existe
(x1 , y1 ) ∈ F 2 tel que x = f1 (x1 ) = f (x1 ) et y = f1 (y1 ) . On peut alors écrire :
     
−1 −1
ϕ (h (x) , y) = (f1 ) (f (g (x))) | f1 (y1 ) = f1 (f1 ) (f (g (x))) | y1
f1 ∈S(F )

103
= (f (g (x))) | y1  = g (x) | f (y1 ) = g (x) | y = x | g (y)
f ∈S(E) g∈S(E)
       

7897
−1 −1
= f1 (f1 ) (x) | g (y) = f (f1 ) (x) | g (y)
 

:164
−1
= (f1 ) (x) | f (g (y)) (f ∈ S (E)) = ϕ (x, h (y)) .

7.44
Comme h est symétrique pour le produit scalaire ϕ, d’après le théorème spectral, il existe
une base BF de F formée de vecteurs propres pour h = (f ◦ g)|F donc de vecteurs propres
4.12

poiur f ◦ g. On considère une base B0 de ker (f ◦ g) donc tous ses éléments sont des
vecteurs propres de f ◦ g (associés à la valeur propre 0). D’après la question 3, on peut
:89.8

affirmer que B0 ∪ BF est une base de E formée de vecteurs propres pour f ◦ g c’est-à-dire
que f ◦ g est diagonalisable.
2502

Commentaires 87 Sujet de difficulté standard et relativement classique pour ce concours.


8891

La deuxième question est un grand classique : l’expression de f (x) | x comme somme de


carrés via le théorème spectral. La troisième question est une conséquence assez simple de
582:

la précédente, elle ne doit pas poser de problème particulier. La dernière question est de
difficulté bien supérieure. Il s’agit de la question privilégiée pour inter-agir avec l’interro-
0753

gateur. Il sera apprécié et valorisé que le candidat prouve (ou au moins essaye) que ϕ est
effectivement un produit scalaire.
:211

1 1
None

n
Exercice 88 Sur Rn [X], on pose P | Q = P Q et u (P ) (X) = (X + t) P (t) dt.
0 0
com:

1. Montrer que u ∈ L (E) .


2. Montrer que u est diagonalisable en base orthonormée.
rvox.

On note (P0 , ..., Pn ) une telle base de vecteurs propres, Pi étant attaché à la valeur
propre λi .
la
scho

n
172 n
 Centrale Maths 1
3. Montrer que : ∀ (x, y) ∈ R2 , (x + y) = λk Pk (x) Pk (y) .
univ.

k=0
4. Calculer Tr (u) .

Solution 88
1. Soit P ∈ Rn [X] , en utilisant la formule du binôme de Newton, on a :
172 Centrale Maths 1

172 Centrale Maths 1


4. Calculer Tr (u) .

Solution 88
4. Calculer Tr (u) .
1. Soit P ∈ Rn [X] , en utilisant la formule du binôme de Newton, on a :
Solution 88
1. Soit P ∈ Rn [X] ,1en
nutilisant la formule du binôme
n k n−k n 1
de Newton, on a :
k n
u (P ) (X) = k X t P (t) dt = X k tn−k P (t) dt ∈ Rn [X] = E.
1 k=0
n n 1
0  n k n−k 
k=0  
k n 0 n−k
u (P ) (X) = k X t P (t) dt = X k t  P (t) dt ∈ Rn [X] = E.
∈R
0 k=0 k=0 0
2   
En outre, pour tout (P, Q) ∈ (Rn [X]) et tout (λ, µ) ∈ R2 ,∈R
on a :
2
1Q) ∈ (Rn [X]) et tout (λ, µ) ∈ R2 , on a :
En outre, pour tout (P,
n
u (λP + µQ) = (X + t) (λP + µQ) (t) dt
1
0 n
u (λP + µQ) = (X + t) (λP + µQ) (t)1dt
1 
0 n n
= λ (X + t) P (t) dt + µ (X + t) Q (t) dt = λu (P ) + µu (Q)
1 1
0 n 0 n
= λ (X + t) P (t) dt + µ (X + t) Q (t) dt = λu (P ) + µu (Q)

103
donc u est linéaire de E0 dans E d’où u ∈ L (E)0 .
2. La diagonalisation en base orthonormée est le résultat du théorème spectral donc il suffit

7897
donc u est linéaire de E dans E d’où u ∈ L (E) .
de montrer que u est un endomorphisme symétrique pour le produit scalaire  |  . Pour
2. La
toutdiagonalisation en 2base
(P, Q) ∈ (Rn [X]) , enorthonormée est le de
utilisant le calcul résultat du théorème
la réponse spectralprécédente,
à la question donc il suffit
on

:164
de
a: montrer que u est un endomorphisme symétrique pour le produit scalaire  |  . Pour
2
tout (P, Q) ∈ (Rn [X]), nen utilisant le calcul de la  réponse à la question précédente, on
a:     n−k
k n
 n
7.44
n  n−k  
u (P ) | Q =  X k X | P | Q = k X | P Xk | Q
4.12

 n n
k=0    n−k
k n
 k=0 n  n−k  
u (P ) | Q = Xn
k X  | P  | Q =  k X | P Xk | Q
j=n−k
:89.8

n
=
k=0 X j | P X n−j k=0 |Q
k=n−j n n−j  
j=n−k 
j=0  nn  j  
= X | P X n−j | Q
2502

=n−jj
k=n−j
j=0   
 n
n  j=n  n−j   n
n  n−j  
| Q Xj | P
8891

= j X | jP X | Q = j X
 n n
j=0  n  j   n−j   j=0 n  n−j  
=
= P | uj (Q) .X | P X | Q = X | Q Xj | P
582:

j
j=0 j=0
n
3. On fixe (provisoirement)
= P x R et. on considère le polynôme P (X) = (x + X) ∈ Rn [X] .
| u∈(Q)
0753

Comme la famille (Pi )0in est une base orthonormée de (E, |), on peut écrire n
:
3. On fixe (provisoirement) x ∈ R et on considère le polynôme P (X) = (x + X) ∈ Rn [X] .
:211

Comme la famille (Pi )0in est  une


n base orthonormée de (E, |),
n 1 on peut écrire :
n
(x + X) = P (X) = P | Pi  Pi (X) = Pi (X) P (t) Pi (t) dt
None

 n
i=0 n
i=0
1
n 0
(x + X) = P (X) = 1 P | Pi  Pi (X) = Pi (X) P (t) Pi (t) dt

com:

 n n
i=0 n i=0 0
= Pi (X) (x + t) Pi (t) dt = Pi (X) u (Pi ) (x)
 n
i=0
 1
n
i=0
rvox.

0 n
= n Pi (X) (x + t) Pi (t) dt = Pi (X) u (Pi ) (x)

= i=0 Pi (X) λ0 i Pi (x) . i=0
la

 n
scho

i=0
= Pi (X) λi Pi (x) .
En évaluant en « X = yi=0» cette égalité, on obtient l’égalité voulue.
univ.

En évaluant en « X = y » cette égalité, on obtient l’égalité voulue.


Endomorphismes des espaces euclidiens 173

4. Soit A la matrice de u dans la base canonique de Rn [X] alors Tr (u) = Tr (A) . D’après
la réponse à la question 1, pour tout entier j ∈ {0, .., n} , on a :

n
 1 n
  t=j
      tn+j−i+1
u Xj = X i ni t n−i j
t dt = X i ni
i=0 i=0
n+j−i+1 t=0
0
n
  
1  n i 1  n
= X ⇒A= .
i=0
n+j−i+1 i n+j−i+1 i 0i,jn

On peut alors écrire :


n
 n
 n
1  n 1  n i n−i
Tr (u) = Tr (A) = Ai,i = i = 11
i=0 i=0
n+1 n + 1 i=0 i
1 n 2n
= (1 + 1) = .
n+1 n+1

103
Commentaires 88 Exercice classique et de difficulté tout à fait standard pour ce concours.
Pour la première question, l’argument consistant à affirmer que « l’intégrale d’un poly-

7897
nôme est un polynôme » est vide de sens (une intégrale est un nombre).
Pour la seconde question, la difficulté étant bien entendu le caractère symétrique de u pour

:164
le produit scalaire proposé. L’erreur à ne pas commettre est de calculer la matrice A de u
dans la base canonique de Rn [X] , d’observer qu’elle n’est pas symétrique pour en conclure
que u n’est pas symétrique. En effet, la base canonique de Rn [X] n’est manifestement pas
7.44
4.12
orthogonale pour le produit scalaire proposé.
La troisième question est certainement la plus difficile, non pas techniquement parlant,
:89.8

mais de penser en termes de vecteurs dans un espace euclidien et non en termes d’identi-
tés. Une bonne connaissance de son cours sur les espaces euclidiens est fondamentale.
2502

La quatrième question est, contre toute attente, presque aussi simple que la première.
8891

Exercice 89 (Centrale)

582:

1. Soit (n, p) ∈ Z . Calculer


2
ei(n−p)θ dθ.
0753

−π
π 1
 
:211

2. Montrer que : ∀P ∈ R[X], P e iθ iθ


e dθ = i P (t) dt.
None

0 −1
3. Soit n ∈ N. Soient a0 , a1 , · · · , an réels. Montrer que :
com:

  n
ai aj
π a2k .
i+j+1
rvox.

(i,j)∈{1,..,n}2 k=0

 
1
la

4. On définit Hn = ∈ Sn+1 (R).


scho

174 1+i+j (i,j)∈{0,..,n}2 Centrale Maths 1


(a) Montrer que Sp (Hn ) ⊂ R∗+ .
univ.

(b) Est-il possible de montrer que Sp(Hn ) ⊂ ]0, π] ? que Sp(Hn ) ⊂ ]0, π[ ?

Solution 89
174 Centrale Maths 1

174 Centrale Maths 1


(b) Est-il possible de montrer que Sp(Hn ) ⊂ ]0, π] ? que Sp(Hn ) ⊂ ]0, π[ ?

Solution(b)
89Est-il possible de montrer que Sp(Hn ) ⊂ ]0, π] ? que Sp(Hn ) ⊂ ]0, π[ ?
1. Si n89
Solution − p = 0 alors :

1. Si n − p 
π
= 0 alors :  θ=π  
ei(n−p)θ 1
ei(n−p)θ dθ = = ei(n−p)π − e−i(n−p)π
π  i (n − p) θ=π i (n − p)  
−π i(n−p)θ ei(n−p)θ θ=−π 1
e dθ = = ei(n−p)π − e−i(n−p)π
i (n1 − p) θ=−π i (n − p)
−π = (2i sin ((n − p) π)) = 0 (car n − p ∈ Z).
i (n − p)
1
Si n − p = 0 alors : = (2i sin ((n − p) π)) = 0 (car n − p ∈ Z).
i (n − p)
π π
Si n − p = 0 alors : e i(n−p)θ θ=π
dθ = 1dθ = [θ]θ=−π = 2π.
π π
−π i(n−p)θ −π θ=π
e dθ = 1dθ = [θ]θ=−π = 2π.
N
−π −π
2. Soit P ∈ R [X] , il existe un entier N et des réels (pk )0kN tel que P (X) = pk X k
N
k=0
2. donc
Soit P: ∈ R [X] , il existe un entier N et des réels (pk )0kN tel que P (X) = pk X k

103
π π  π k=0
N N
donc :   

7897
iθ iθ i(k+1)θ i(k+1)θ
P e e dθ = pk e dθ = pk e dθ
π π k=0
N N π
0   0 k=0 0
P eiθ eiθ dθ = pk ei(k+1)θ dθ  = pkN ei(k+1)θ dθ

:164
N  i(k+1)θ θ=π  pk  
e k=01 0
0 = 0 k=0 pk = ei(k+1)π − 1 .
 i (k + 1) θ=π i N k+1 
7.44 
N
k=0 ei(k+1)θ θ=0 1 k=0 pk
= pk = ei(k+1)π − 1 .
Or, comme k + 1 ∈ Z, d’aprèsk=0 les formules
i (k + 1) d’Euler, on
i a : k+1
4.12
θ=0 k=0
  k+1
Or, comme k + 1 ∈ Z, d’après les formules
ei(k+1)π = eiπ d’Euler, on k+1
a:
:89.8

= (−1)
 k+1 k+1
1 ei(k+1)π = eiπ = (−1)
et comme = −i, on peut écrire :
2502

i
1
et commeπ = −i, on peut écrireN : N t=1
8891

i  iθ  iθ  pk  k+1
  tk+1
P e e dθ = i 1 − (−1) = i pk
π N k+1   N + 1 t=1
k k+1
 iθ  iθ
582:

0 k=0 pk k=0 t t=−1


k+1
P e e dθ = i 1 1 − (−1) =i pk
  Nk + 1 1 k+1
k=0 k=0
0753

0 t=−1
= i pk tk dt = i P (t) dt.
 
1 N  1
−1 k=0 −1
= i pk tk dt = i P (t) dt.
:211

−1 k=0 −1 1
1
None

2
3. Commençons par remarquer que ∀ (i, j) ∈ {0, .., n} , = ti+j dt donc :
i + j + 1 1
2 1 0
3. Commençons par remarquer que ∀ (i, j) ∈ {0, .., n} , = ti+j dt donc :
com:

1 i+j+ 11
 ai aj  0
i+j
= ai aj t dt = ai aj ti tj dt
rvox.

 2 ai aj i + j + 1  2  1 1
 2
(i,j)∈{1,..,n} (i,j)∈{1,..,n} 0 i+j 0 (i,j)∈{1,..,n}
= a i a j t dt = ai aj ti tj dt
la

2
i+j+1 1  n 2
n 1 2
scho

(i,j)∈{1,..,n} (i,j)∈{1,..,n} 0 (i,j)∈{1,..,n} 2


= a i ti aj t0j dt (Fubini) = (P (t)) dt
 1 n  n 1
0 i=1 j=1 0 2
univ.

i j
= ai t aj t dt (Fubini) = (P (t)) dt
0 i=1 j=1 0
Endomorphismes des espaces euclidiens 175

n

où P (X) = ai ti . Or, la fonction P 2 étant positive sur [−1, 1] (car P est à valeurs
i=1
réelles), on a l’inégalité suivante :
 1   π 
1 1     
2 2  2   1    2 
(P (t)) dt   
(P (t)) dt =  (P (t)) dt =   P e iθ
e dθ

astuce 
 q.2  i 
0 −1 −1 0
  
0
 π 
  π π
   iθ 2 iθ    iθ 2  iθ    2
=  P e 
e dθ   P e   e dθ = P eiθ  dθ


 
0 0 0

Comme on a l’égalité :
n
 n
 n
  
P (eιθ ) = ak eikθ = ak eikθ = ak e−ikθ = P e−iθ ,
ak ∈R
k=1 k=1 k=1

103
le changement de variable θ = −θ montre l’égalité :

7897
π −π  2  −π  0   2
  iθ 2  −iθ  
   iθ 2    

:164
P e  dθ = P e  −dθ 
= − P e  dθ = P eiθ  dθ ,
0 0 0 −π
7.44
ce qui permet d’écrire :
4.12

π 0 π π
  iθ 2   iθ 2   iθ 2   
P e  dθ = 2 P eiθ 2 dθ.
:89.8

P e  dθ = P e  dθ +
−π −π 0 0
2502

1
2
Par conséquent, on peut majorer (P (t)) dt comme suit :
8891

0
582:

1 π π π
1   iθ 2      
2
(P (t)) dt  P e  dθ = 1 P e iθ
P (eiθ )dθ =
1
P eiθ P e−iθ dθ
0753

2 2 2
0 −π −π −π
π π 
:211

n
 n
 n 
n
1 1
= aj eijθ ak e−ikθ dθ = aj ak ei(j−k)θ dθ
2 2
None

−π j=1 k=1 −π j=1 k=1


n n π n π n
1  1 2 
com:

i(j−k)θ
= aj ak e dθ = ak dθ = π a2k .
2 j=1 2
k=1 −π k=1 −π k=1
  
rvox.

=0 si j=k d’après q1.


la

Au final, on a établi l’inégalité :


scho

 1 n

ai aj 2
(P (t)) dt  π
univ.

= a2k .
i+j+1
(i,j)∈{1,..,n}2 0 k=1
176 Centrale Maths 1

 
x1
4. (a) Soit λ une valeur propre de Hn et X =  ...  ∈ Mn+1,1 (R) \ {0n+1,1 } un vec-
 

xn+1
teur propre associé alors Hn X = λX. On munit Mn+1,1 (R) de son produit scalaire
canonique
n+1

X | Y  = t XY = x k yk .
k=1
On en déduit les égalités suivantes :
n+1
 n+1
 xj
∀i ∈ {1, .., n + 1} , (Hn X)i = (Hn )i,j xj = ⇒
j=1 j=1
1+i+j
n+1
 n+1
 xi xj
λ X | X = Hn X | X =
i=1 j=1
1+i+j
1 n+1

2
réponse
x k tk

103
= dt > 0.
q2
0 k=1

7897
n+1 2

En effet, l’intégrale est positive sur [0, 1] car la fonction intégrée t → xk t k
)

:164
k=1
n+1

et non identiquement nulle sur [0, 1] (sinon, le polynôme P = 7.44 xk X k admet tous
k=1
4.12

les réels de [0, 1] comme racines donc il admet une infinité de racines donc il est
nul c’est-à-dire que x1 = · · · = xn+1 = 0 donc X = 0, ce qui est absurde). En
:89.8

2
divisant l’inégalité obtenue par X > 0 (car X = 0), on en déduit que λ > 0 donc
Sp (Hn ) ⊂ R+ .

2502

(b) On conserve les notations introduites à la réponse de la question précédente ainsi que
les calculs effectués. Soit λ une valeur propre de Hn et
8891

 
x1
X =  ...  ∈ Mn+1,1 (R) \ {0n+1,1 }
 
582:

xn+1
0753

un vecteur propre associé. D’après la question précédente, on a λ > 0 et :


:211

n 
 n  n+1
2 xi xj 2 2
λ X = π (xk ) = π X .
1 + i + j q3
None

i=1 j=1 k=1


2
En divisant cette inégalité par X > 0, on en déduit que λ  π donc ;
com:

Sp (Hn ) ⊂ ]0, π]
rvox.

Supposons qu’il existe une valeur propre λ telle que λ = π. En reprenant les notations
et calculs effectués lors de la réponse à la question 3, toutes les inégalités doivent être
la

des égalités. En particulier, la première :


scho

1 1 0
2 2 2
univ.

(P (t)) dt = (P (t)) dt ⇔ (P (t)) dt = 0


0 −1 −1
Endomorphismes des espaces euclidiens 177

qui entraine que P = 0, ce qui est absurde (même argumentaire qu’à la réponse à
q4.b) donc on peut affirmer que :

Sp (Hn ) ⊂ ]0, π[ .

Commentaires 89 Sujet assez classique pour les concours Centrale-SupElec et Mines-


Ponts. Il est essentiellement calculatoire et demande un peu de recul sur ceux-ci.
La deuxième question est souvent déroutante pour les candidats alors qu’un calcul « bête
et méchant » règle le problème !
La troisième question est la plus difficile du sujet car elle est astucieuse, nécessite une
dextérité dans les calculs et de la hauteur vis-à-vis de ceux ci. L’interrogateur donnera
1
1
sûrement l’astuce classique = tα dt.
α+1
0
La question 4.a est un grand classique qu’il est bon de travailler pour les oraux. Le rai-
sonnement s’applique plus généralement à toutes les matrices de Gram c’est-à-dire toutes

103
les matrices de la forme G = (ei | ej )i,j , où | est un produit scalaire sur un espace
euclidien et (ei )i une famille libre de vecteurs.

7897
Il en est de même de la question 4.b qui consister à minorer ou majorer les valeurs d’en-
domorphismes symétriques u via des majorations ou minoration de u (x) | x .

:164
7.44
Exercice 90 (Centrale-SupElec) Soit d > 1. On note Sd (R) (resp. Od (R)) l’ensemble des
matrices symétriques (resp. orthogonales) de Md (R).
4.12

1. Soient E un R-espace vectoriel, (a1 , ..., an , b1 , .., bn , c1 , .., cn ) ∈ E 3n et


:89.8

n
n
(λ1 , ..., λn ) ∈ (R+ ) tel que λ1 + · · · + λn = 1. On pose x = λi a i .
2502

i=1
On suppose que, pour tout i ∈ {1, .., n} , ai est combinaison convexe de bi et ci .
Montrer que x est combinaison convexe de (b1 , .., bn , c1 , .., cn ).
8891

2. Soit S ∈ Sd (R) telle que Sp (S) ⊂ [−1, 1] .


Montrer que S s’écrit comme combinaison convexe de matrices orthogonales.
582:

3. On admet le lemme suivant :


0753

∀M ∈ Md (R) , ∃ (O, S) ∈ Od (R) × Sd (R) , M = OS.


:211

Montrer que, pour toute M ∈ Md (R) telle que les valeurs propres de t M M sont
inférieures ou égales à 1, M s’écrit comme combinaison convexe de matrices ortho-
None

gonales.
4. Soit M ∈ Md (R) . Montrer qu’une matrice M est combinaison convexe de matrices
com:

orthogonales si et seulement si Sp (t M M ) ⊂ [0, 1] .


rvox.

Solution 90
la

1. Pour tout i ∈ {1, .., n} , il existe ti ∈ [0, 1] tel que ai = ti bi + (1 − ti ) ci alors :


scho

n
 n
 n

univ.

x= λi (ti bi + (1 − ti ) ci ) = λ i t i bi + (1 − ti ) λi ci .
i=1 i=1 i=1
178 Centrale Maths 1

Pour tout i ∈ {1, .., n} , λi ti et (1 − ti ) λi sont des nombres positifs et on a l’égalité :


n
 n

(λi ti + (1 − ti ) λi ) = λi = 1
i=1 i=1

donc x est combinaison convexe de (b1 , .., bn , c1 , .., cn ) .


2. D’après le théorème spectral, il existe P ∈ Od (R) et λ1 , .., λd ∈ Sp (S) ⊂ [−1, 1] tels que :
 d  d
 
−1
S = P diag (λ1 , .., λd ) P = P λi Ei,i P −1 = λi P Ei,i P −1
i=1 i=1

où Ei,i ∈ Md (R) est la matrice dont tous les coefficients sont nuls sauf celui d’indice
(i, i) qui vaut 1.
Pour chaque i ∈ {1, .., n} , λi ∈ [−1, 1] alors λi est un barycentre de −1 et 1 car il existe
ti tel que :
1 − λi
λ = ti (−1) + (1 − ti ) (1) = 1 − 2ti ⇔ ti =
2

103
1 − λi 1−1 1 − (−1)
et ti = est un nombre compris entre = 0 et = 1 donc ti ∈ [0, 1] .

7897
2 2 2
Pour tout ε1 ∈ {−1, 1} , posons :

:164
Dε1 = diag (ε1 , λ2 , .., λd )

alors D est combinaison convexe de D−1 et D1 car : 7.44


4.12

t1 D−1 + (1 − t1 ) D1 = diag (t1 (−1) + (1 − t1 ) , t1 λ2 + (1 − t1 ) λ2 , .., t1 λd + (1 − t1 ) λd )


:89.8

= diag (λ1 , λ2 , .., λd ) = D.


r
Plus généralement, pour tout r ∈ {1, .., n} et tout (ε1 , .., εr ) ∈ {−1, 1} , posons :
2502

Dε1 ,..,εr = diag (ε1 , .., εr , λr+1 , .., λd )


8891

Supposons que D soit combinaison convexe des matrices (Dε1 ,..,εr )(ε1 ,..,εr )∈{−1,1}r .
r
Si r < n, pour chaque (ε1 , .., εr ) ∈ {−1, 1} , la matrice Dε1 ,..,εr est combinaison convexe
582:

de Dε1 ,..,εr ,−1 et de Dε1 ,..,εr ,1 car :


0753

tr+1 Dε1 ,..,εr ,−1 + (1 − tr+1 ) Dε1 ,..,εr ,−1 = Dε1 ,..,εr .
:211

donc, d’après
 la question précédente, on en déduit que D est combinaison convexe des
matrices Dε1 ,..,εr ,εr+1 (ε1 ,..,εr ,εr+1 )∈{−1,1}r+1 .
None

Ainsi, nous venons de prouver (par récurrence sur r) que D est combinaison convexe des
d
matrices (Dε1 ,..,εd )(ε1 ,..,εd )∈{−1,1}d . Or, pour chaque (ε1 , .., εd ) ∈ {−1, 1} , la matrice
com:

Dε1 ,..,εd est orthogonale car


rvox.

t 2
Dε1 ,..,εd Dε1 ,..,εd = (Dε1 ,..,εd ) = D(ε1 )2 ,..,(εd )2 = D1,..,1 = In .
 
la

Il existe une famille λ(ε1 ,..,εd ) (ε de réels positifs et de somme 1 vérifiant :


scho

1 ,..,εd )∈{−1,1}


univ.

D= λ(ε1 ,..,εd ) D(ε1 ,..,εd ) .


(ε1 ,..,εd )∈{−1,1}d
Endomorphismes des espaces euclidiens 179

En multipliant (à gauche) par P et (à droite) par P −1 , on obtient


 que P DP −1 = S.
Ainsi, S est combinaison convexe des matrices P D(ε1 ,..,εd ) P −1
(ε1 ,..,εd )∈{−1,1}
qui sont
des matrices orthogonales (comme produit de matrices orthogonales et l’ensemble des
matrices orthogonales forment un groupe pour le produit matriciel).
3. Soit M ∈ Md (R) . Il existe une matrice orthogonale O et une matrice symétrique S telles
que M = OS. Par conséquent, on a :
t
M M = t (OS) OS = t S t OOS = t
SS = S2.
O∈Od (R) S∈Sd (R)

D’après le théorème spectral, il existe une matrice orthogonale et des réels λ1 , .., λn tels
que :
2
S P diag (λ1 , .., λn ) P −1 ⇒ t M M = S 2 = P (diag (λ1 , .., λn )) P −1
=
 
2 2
= P diag (λ1 ) , .., (λn ) P −1 .
 
2
Comme les valeurs propres de t M M , c’est-à-dire les réels (λi ) (donc les va-
1id
leurs propres de t M M sont positives) sont inférieurs ou égaux à 1, on a les inégalités

103
suivantes :
 √

7897
2 2
∀i ∈ {1, .., d} , (λi )  1 √⇒ |λi | = (λi )  1 = 1


:164
⇒ ∀i ∈ {1, .., d} , λi ∈ [−1, 1] .
Autrement dit, les valeurs propres de S (qui sont les réels (λi )1id ) appartiennent à
7.44
[−1, 1] . D’après la question précédente, S est combinaison convexe de matrices orthogo-
4.12
nales c’est-à-dire qu’il existe un entier s ∈ N∗ , des matrices orthogonales O1 , .., Os et
s

des réels positifs (ti )1is tels que ti = 1 et
:89.8

i=1
s
 s

2502

S= ti Oi ⇒ M = OS = ti OOi .
i=1 i=1
8891

Ainsi, la matrice M est combinaison convexe des matrices (OOi )1is qui sont ortho-
gonales (comme produit de deux matrices orthogonales car les matrices orthogonales
582:

forment un groupe pour le produit matriciel).


4. L’implication réciproque est conséquence de la question précédente (puisque, lors de sa
0753

preuve, on a établi que toutes les valeurs propres de t M M sont positives). Traitons
l’implication directe.
:211

Soit M ∈ Md (R) qui soit combinaison convexe de matrices orthogonales c’est-à-dire qu’il
existe un entier s ∈ N∗ , des matrices orthogonales O1 , .., Os et des réels positifs (ti )1is
None

 s s
tels que ti = 1 et M = ti Oi . La matrice t M M est symétrique à coefficients réels
com:

i=1 i=1
donc, d’après le théorème spectral, toutes ses valeurs propres sont réelles et, d’après la
preuve de la question précédente, ses valeurs propres sont positives. Soit λ une valeur
rvox.

propre de t M M, il existe Xλ ∈ Mn,1 (R) \ {0n,1 } tel que t M M Xλ = λXλ . Munissons


Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique | et de sa norme associée qui sont définis
la
scho

par :
2
∀ (X, Y ) ∈ (Mn,1 (R)) , X | Y  = t XY,
univ.

 √
X = X | X = t XX.
180 Centrale Maths 1

On peut alors écrire :


 
Xλ | t M M Xλ = Xλ | λXλ  ⇔ t Xλ t M M Xλ = λ Xλ | Xλ 
2 2 2
⇔ t (M Xλ ) M Xλ = λ Xλ  ⇔ (1) : M Xλ  = λ Xλ 

(on retrouve ainsi le caractère positif des valeurs propres de t M M ). D’autre part, pour
tout O ∈ Od (R) (i.e. t OO = In ) et tout X ∈ Md (R) , on a :
 √ √
OX = t (OX) OX = t X t OOX = t XX = X .

Comme, pour chaque i ∈ {1, .., s} , Oi ∈ Od (R) et ti ∈ R+ , l’égalité ci-dessus et l’inégalité


triangulaire montre l’inégalité suivante :
 
s   s s

 
M Xλ  =  ti O i X λ   |ti | Oi Xλ  = ti Xλ  = Xλ 
 
i=1 i=1 i=1

s

(car ti = 1). En élevant au carré cette inégalité (ce qui est licite car chacun des

103
i=1

7897
2
membres est un nombre positif ) puis en divisant par Xλ  (ce qui est licite puiqu’il
s’agit d’un nombre strictement positif car Xλ est non nul) et en utilisant l’égalité (1) ,

:164
on obtient que λ  1, ce qui permet de conclure.

7.44
Commentaires 90 Exercice original pour ce concours. Si la première question est une
application directe du cours de convexité, la seconde sera très sélective : penser à une
4.12

récurrence non triviale et non standard. L’interrogateur appréciera et valorisera certaine-


:89.8

ment un candidat tentant de prouver le résultat en dimension 1 (tout nombre de [−1, 1]


est combinaison convexe de 1 et −1, qui sont les seules matrices orthogonales en taille 1)
puis la dimension 2.
2502

La troisième question est plus classique et standard même si elle est discriminante. La
décomposition polaire (M = OS) étant admise (exercice classique des concours Centrale-
8891

SupElec et Mines-Ponts), son étape clé est nécessaire : l’expression de S en fonction de


M : S 2 = t M M. L’interrogateur la demandera certainement aux candidats blocants.
582:

La quatrième question utilise des ingrédients très classiques des oraux : minoration ou
majoration des valeurs propres des matrices symétriques S par minoration ou majoration
0753

de SX | X , diagonalisation et signe des valeurs propres des matrices t M M.


L’inter-action avec l’examinateur sera un élément important de la progression du candidat
:211

sur ce sujet donc elle n’est pas à négliger.


None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Endomorphismes des espaces euclidiens 181

4.4 Mines-Ponts
Exercice 91 (Mines-Ponts) Soit A ∈ Mn (R) telle que A3 = AT A.
Montrer que A est diagonalisable sur C.

Solution 91 La matrice AT A est symétrique à coefficients réels car


 T T  T 
A A = AT AT = AT A)

donc elle est diagonalisable dans Mn (R) . Ainsi, il existe un polynôme Q1 ∈ R [X] scindé à
racines simples dans R [X] annulant AAT = A3 . On peut toujours supposer Q1 unitaire. Soient
r1 , .., rs les racines de Q1 alors :
s
 s

   3 
Q1 = (X − rk ) ⇒ Q1 A3 = 0 ⇔ A − rk Id = 0
k=1 k=1

s
  
  2πi
c’est-à-dire que le polynôme Q2 = X − rk annule A. Posons j = exp
3
. Pour toute

103
3
k=1
de Q2 , les racines du X 3 − rk sont les racines 3e du nombre rk c’est-à-dire
racine rk non nulle 

7897
1/3 q
les nombres rk j .
0q2

:164
Premier cas : 0 n’est pas racine de Q1 . Le polynôme Q2 s’écrit

7.44
2 
s 
 
1/3
Q2 = X − rk j q
4.12
k=1 q=0

qui est scindé à racines simples dans C. En effet, si (k, q) et (k  , q  ) appartiennent à {1, ..., s} ×
:89.8

{0, 1, 2} vérifient :
 3  3
2502

1/3 1/3  1/3 1/3 


rk j q = rk j q ⇒ rk j q = rk j q ⇔ rk = rk ⇒ k = k.
8891

(car les racines de Q1 sont deux à deux distinctes). On en déduit les implications suivantes :
582:

1/3 1/3  
rk j q = rk j q ⇒ j q = j q ⇒ q = q
÷rk =0
0753

2
(car (q, q  ) ∈ {0, 1, 2} ). Comme Q2 annule en outre A, on peut affirmer que A est diagonalisable
dans C.
:211

Second cas : 0 est racine de Q1 . Quitte à réordonner les racines de Q1 , on peut toujours
suppose que r1 = 0. Le polynôme Q2 s’écrit :
None

2 
s 
 
1/3
Q2 = X 3 X − rk j q .
com:

k=2 q=0
rvox.

Les polynômes  
1/3
X 3 , X − rk j q , (k, q) ∈ {2, .., s} × {0, 1, 2}
la
scho

sont deux à deux premiers entre eux donc, d’après le lemme des noyaux, on a :
    
1/3
univ.

Cn = ker A3 ker A − rk j q In .
(k,q)∈{2,..,s}×{0,1,2}
182 Mines-Ponts

 
Si on démontre que ker A3 = ker (A) alors on obtient l’égalité ensembliste suivante :
  
1/3
Cn = ker (A) ker A − rk j q In .
(k,q)∈{2,..,s}×{0,1,2}

c’est-à-dire que A est diagonalisable (la somme des espaces propres vaut Cn ). L’inclusion
 
ker (A) ⊂ ker A3

est immédiate, pour tout X ∈ ker (A) , on a :


 
AX = 0 ⇒ A3 X = A2 (AX) = A2 0 = 0 ⇒ X ∈ ker A3 .

Soit X ∈ Cn alors on a les équivalences suivantes :


 
X ∈ ker A3 ⇔ A3 X = 0 ⇔ AT AX = 0.

On note X = (xk )1kn où X = (xk )1kn alors on a :

103
T T  T
X AT AX = X 0 = 0 ⇔ AX (AX) = 0.

7897
 
n

:164
Posons Y = AX =  ai,j xj  alors on dispose de la formule
j=1

  7.44
n n
 n

4.12

Y =  
ai,j xj = ai,j xj = ai,j xj = AX.
ai,j ∈R
j=1 j=1 j=1
:89.8

Si on note Y = (yk )1kn alors on obtient :


2502

n
 n

 T T 2
0 = AX (AX) = Y Y = y k yk = |yk | .
8891

k=1 k=1
582:

Cette somme étant nulle et constituée de termes positifs, tous ces termes sont nuls c’est-à-dire :
0753

∀k ∈ {1, ..., n} , yk = 0 ⇒ Y = 0 ⇔ AX = 0 ⇒ X ∈ ker (A) .


 
Ainsi, on a démontré l’inclusion ker A3 ⊂ ker (A) d’où l’égalité souhaitée, ce qui permet de
:211

conclure.
None

Commentaires 91 Exercice de difficulté standard pour ce concours. Ce sujet se résout


avec les grands classiques des oraux : théorème spectral et caractéristisation des matrices
com:

diagonalisables via les polynômes annulateurs. Un candidat affirmant la classique égalité


ker (t AA) = ker (A) pour conclure à la diagonalisation (l’inclusion ker (t AA) ⊂ ker (A)
rvox.

2
est immédiate et l’égalité AX = t AAX | X permet de justifier l’inclusion réciproque)
fera une erreur de raisonnement (il considère le noyau dans Rn et non dans Cn ) mais
la

cela sera probablement bien valorisé par l’interrogateur (initiative intéressante et bonne
scho

autonomie du candidat).
Il s’agit d’un très bon sujet d’entrainement pour les oraux des différents concours.
univ.
Endomorphismes des espaces euclidiens 183

Exercice 92 (Mines-Ponts) On considère un espace euclidien E de dimension n  2, ainsi


qu’une base orthonormale (e1 , . . . , en ) de E.
n

1. Soit f un endomorphisme de E. Vérifier que Tr (f ) = f (ek ) | ek .
k=1
2. Soit f et g deux endomorphismes symétriques de E ayant leurs valeurs propres
positives. Montrer que :

0  Tr (f ◦ g)  Tr (f ) Tr (g) .

3. On suppose de plus f inversible.


Dans quel cas a-t-on : Tr (f ◦ g) = 0 ? Tr (f ◦ g) = Tr (f ) Tr (g) ?

Solution 92
 
a1,1 ··· a1,n
 .. ..  la matrice de f dans la base (e , ..., e ) alors :

103
1. Soit A =  . .  1 n

7897
an,1 ··· an,n
n


:164
∀j ∈ {1, ..., n} , , f (ej ) = ai,j ei ⇒
i=1
n
 7.44
f (ej ) | ej  = ai,j ei | ej  = aj,j ej | ej  = aj,j
4.12

i=1
     
=0 si i=j =1
:89.8

n n

⇒ Tr (f ) = Tr (A) = aj,j = f (ej ) | ej  .
j=1 j=1
2502

2. Comme g est symétrique, d’après le théorème spectral, il existe une base orthonormale
8891

B = (e1 , ..., en ) de E formée de vecteurs propres pour g. Pour tout i ∈ {1, ..., n} , on note
µi la valeur propre associée à ei alors, d’après l’énoncé, µi  0 donc on a :
582:

n
 n
 n

Tr (g) = g (ek ) | ek  = µk ek | ek  = µk ek | ek 
0753

  
k=1 k=1 k=1
=1
n
  n

:211

= µ k = µi + µk ⇒ (1) : Tr (g) = µ k  µi .

k=1 k=i k=1
None

0

D’après la question précédente, on a :


com:

n
 n

(2) : Tr (f ◦ g) = (f ◦ g) (ek ) | ek  = f (g (ek )) | ek 
rvox.

k=1 k=1
n
 n

la

= f (µk ek ) | ek  = µk f (ek ) | ek  .
scho

k=1 k=1

Comme f est symétrique, d’après le théorème spectral, il existe une base orthonormale
univ.

B  = (e1 , ..., en ) de E formée de vecteurs propres pour f. Pour tout i ∈ {1, ..., n} , on
184 Mines-Ponts

note λi la valeur propre associée à ei et, d’après l’énoncé, on a λi  0. Pour tout x ∈ E,


n

il existe (x1 , ..., xn ) ∈ Rn tel que x = xi ei donc on peut écrire :
i=1
 n n
  n n

   
f (x) | x = xi f (ei ) | xj ej = xi λi ei | xj ej
i=1 j=1 i=1 j=1
n 
 n n

 
= λi xi xj ei | ej = 
λi x2i ei | ei 
     
i=1 j=1 i=1
0 si i=j 1
n

= λi x2i ⇒ (3) : ∀x ∈ E, f (x) | x  0
 
i=1 0
à

En combinant les relations (1) , (2) , (3) , on peut affirmer que Tr (f ◦ g)  0 et


n


419
∀k ∈ {1, ..., n} , µk  µj = Tr (g)

7900
j=1

⇒ ∀k ∈ {1, ..., n} , µk f (ek ) | ek   Tr (g) f (ek ) | ek 


×f (ek )|ek 

:164
n
 n

⇒ Tr (f ◦ g) = λk f (ek ) | ek   Tr (g) f (ek ) | ek  = Tr (g) Tr (f ) ,
k=1 k=1 7.41
4.12

ce qui permet de conclure.


3. On conserve les notations et les résultats de la réponse à la question précédente.
:89.8

Étude de Tr (f ◦ g) = 0.Puisque f est inversible, 0 n’est pas valeur propre de f c’est-à-


2502

dire
∀i ∈ {1, ..., n} , λi > 0.
8891

En outre, on a :
n

582:

Tr (f ◦ g) = 0 ⇔ µk f (ek ) | ek  = 0.
k=1
0753

Comme cette somme est nulle et chaque terme la composant est positif, on en déduit que
chaque terme est nul c’est-à-dire :
:211
None

(4) : ∀k ∈ {1, ..., n} , µk f (ek ) | ek  = 0.


n

com:

Or, pour tout x = xi ei ∈ E\ {0} c’est-à-dire qu’il existe i0 tel que xi0 = 0, on a :
i=1
rvox.

n

f (x) | x = λi x2i  λi0 x2i0 > 0
la

  


scho

i=1 >0 à >0 >0

D’après la relation (4) et comme ek = 0 pour tout k ∈ {1, ..., n} (ce vecteur est unitaire
univ.

par exemple), on en déduit que µk = 0 pour tout k ∈ {1, ..., n} . Comme la matrice de g
Endomorphismes des espaces euclidiens 185

 
dans la base (e1 , ..., en ) est diag (µk )1kn = 0n , on en déduit que g = 0.
Étude de Tr (f ◦ g) = Tr (f ) Tr (g) . D’après la réponse à la question précédente, on a :
n
 n

Tr (f ) Tr (g) = Tr (f ◦ g) ⇔ Tr (g) f (ek ) | ek  = µk f (ek ) | ek 
k=1 k=1
n

⇔ (Tr (g) − µk )f (ek ) | ek  = 0.
    
k=1
0 0
⇒ ∀k ∈ {1, .., n} , (Tr (g) − µk ) f (ek ) | ek  = 0
  
>0

⇔ ∀k ∈ {1, .., n} , Tr (g) − µk = 0 ⇔ µi = 0

i∈{1,...,n}\{k}
0
⇒ ∀k ∈ {1, .., n} , ∀i ∈ {1, .., n} \ {k} , µi = 0.

Autrement dit, toutes les valeurs propres de g sont nulles donc g = 0.

419
7900
Commentaires 92 Exercice standard et relativement classique pour ce concours mais
qui s’avère néanmoins très discriminant. Ce sujet nécessite du candidat une importante

:164
connaissance du cours sur les espaces euclidiens et leurs endomorphismes. La première
question étant un marqueur manifeste de cette connaissance en pratique.
7.41
Les deux points clés pour la deuxième question sont de choisir une base orthonormée
fournit par le théorème spectral et de savoir exprimer f (x) | x en somme de carrées si f
4.12

est un endomorphisme symétrique.


:89.8

La troisième question est très sélective car les raisonnements de la deuxième question
perdurent mais elle demande aussi du candidat un recul certain sur les calculs qu’il mène
(les raisonnements sont simples, somme de termes positifs est nulle si et seulement si tous
2502

ses termes sont nuls, encore faut-il le remarquer et l’utiliser à bon escient).
8891

Exercice 93 (Mines-Ponts) Soit M ∈ Sn (R) à valeurs propres dans R+ . Montrer que :


582:

1/n 1/n
(det (M + In ))  1 + (det (M )) .
0753

Solution 93 D’après le théorème spectral, M est diagonalisable donc il existe une matrice
:211

inversible P et des réels positifs (car Sp (M ) ⊂ R+ ) tel que


None

n

M = P diag (λ1 , .., λn )P −1 ⇒ det (M ) = det (D) = λi .
  
com:

i=1
D
n

   
det P DP −1 + In = det P (D + In ) P −1 = det (D + In ) =
rvox.

det (M + In ) = (1 + λi ) .
i=1
la

Si det (M ) = 0 alors
scho

n
 n

univ.

1/n
det (M + In ) = (1 + λi )  1 = 1 = 1 + (det (M )) .
λi 0
i=1 i=1
186 Mines-Ponts

Si det (M ) = 0 alors tous les réels (λi )1in sont non nuls et comme ils sont positifs, on peut
dire qu’ils sont strictement positifs.
La fonction f : t → ln (1 + et ) est convexe sur R car elle est deux fois dérivable sur R et

et 1 et
f  : t → t
=1− t
, f  : t → 2
1+e 1+e (1 + et )
 
1
est positive sur R∗+ . En particulier, en choisissant les réels (ln (λi ))1in et la famille
n 1in
formée de réels positifs de somme 1, on peut écrire :
 n    1/n 
1  n n n
1   1
f ln (λi )  f (ln (λi )) ⇔ f ln  λi ln (1 + λi )
i=1
n i=1
n i=1
n i=1
  n 1/n   1/n 
 n

⇔ ln 1 + λi   ln  (1 + λi ) 
i=1 i=1

419
 n
1/n  n
1/n
 
⇔1+ λi  (1 + λi ) ,

7900
i=1 i=1

:164
ce qui permet de conclure.

Commentaires 93 Exercice classique et relativement simple pour ce concours. Les points 7.41
clés étant le théorème spectral et la convexité.
4.12
:89.8

Exercice 94 (Mines-Ponts) Soient (E, |) un espace euclidien de dimension n ∈ N∗ et  


la norme associée. Soient p ∈ N avec p > n, d ∈ R∗+ et (x1 , . . . , xp ) une famille de vecteurs
2502

unitaires de E tels que pour i = j, xi − xj  = d.


8891

1. Déterminer les valeurs propres de la matrice A = (xi | xj )1i,jp .


2. En déduire la valeur de d, puis que p = n + 1.
582:

Solution 94
0753

2
1. D’après les formules de développements des normes euclidiennes, pour (i, j) ∈ {1, .., n}
avec i = j, on a :
:211

2 2 2
xi − xj  = d2 ⇔ xi  − 2 xi | xj  + xj  = d2
None

 
=1 =1
2
d
com:

⇔ xi | xj  = 1 − .
2
rvox.

d2
Par simplicité, notons α = 1 − . Par conséquent, la matrice A s’écrit :
2
la

 
scho

1 (α)
 .. 
A= .  = αJ + (1 − α) In avec J = (1)
1i,jp ∈ Mp (R) .
 
univ.

..
(α) .
Endomorphismes des espaces euclidiens 187

(tous les coefficients de J valent 1). Il est immédiat que J est symétrique à coefficients
réels donc elle est diagonalisable. Son rang vaut 1 (toutes ses colonnes sont colinéaires à
la première qui est non nul) donc elle n’est pas inversible, ce qui prouve que 0 est valeur
propre de J. En outre, d’après le théorème du rang, on a :
dim (E0 (J)) = dim (ker (J)) = p − rg (J) = p − 1.
Comme J est diagonalisable, sa trace est la somme de ses valeurs propres dont la dernière
valeur propre λ vérifie :
0 + · · · + 0 + λ = p ⇒ λ = p.
Ainsi, il existe une matrice inversible P telle que
J = P diag (0, .., 0, p)P −1 ⇒ A = αP DP −1 + (1 − α) In
  
=D
= P (αD + (1 − α) In ) P −1 = P diag (1 − α, .., 1 − α, α (p − 1) + 1) P −1
 2   
d d2 d2
= P diag , .., , 1 − (p − 1) + 1 P −1 ,
2 2 2

419
ce qui démontre l’égalité ensembliste :
 2   

7900
d d2
Sp (A) = , 1− (p − 1) + 1 .
2 2

:164
2. Comme p > n = dim (E) , la famille (x1 , .., xp ) est liée donc il existe une famille de réels
(µi )i∈{1,..,p} non identiquement nuls tels que :
 p  7.41
p 
4.12

µi xi = 0 ⇒ ∀j ∈ {1, .., p} , µi xi | x j = 0
i=1 i=1
:89.8

p
 p

⇔ ∀j ∈ {1, .., p} , µi xi | xj  = 0 ⇒ µi Li = 0
2502

i=1 i=1

où, pour chaque i ∈ {1, .., p} , Li est le ie ligne de la matrice A. Par conséquent, la famille
8891

des lignes de A est liée donc A n’est pas inversible, ce qui prouve que son déterminant
vaut 0. Or, d’après la question précédente, la matrice A est diagonalisable donc son
582:

déterminant est le produit de ses valeurs propres (comptées avec multiplicité). Ainsi, on
obtient l’égalité :
0753

 2 p−1   
d d2
0 = det (A) = 1− (p − 1) + 1
2 2
:211

 
d2 d2 1
⇔ 1− (p − 1) + 1 = 0 ⇔ 1 − =− (car p > n  1)
None

d=0 2 2 p−1

d2 1 p 2p
⇔ =1+ = ⇒d= (d > 0)
com:

2 p−1 p−1 p−1


Prouvons que la famille (x1 , .., xp−1 ) est libre en procédant par l’absurde. Supposons que
rvox.

2
la famille (x1 , .., xp−1 ) soit liée. Comme, pour tout (i, j) ∈ {1, .., p − 1} avec i = j, on a
xi − xj  = d. On peut appliquer rigoureusement tout l’argumentaire de la question 2 à
la

la matrice B = (xi | xj )1i,jp−1 (il suffit de remplacer p par p − 1) donc


scho


2 (p − 1)
univ.

0 = det (B) ⇒ d = .
(p − 1) − 1
188 Mines-Ponts

En particulier, si on pose
 
x 1
f : x → = 1+
x−1 x−1
qui est une fonction strictement décroissante sur [1, +∞[on en déduit que
 
2p 2 (p − 1)
=d= ⇒f (p) = f (p − 1) ,
p−1 (p − 1) − 1

ce qui est absurde. Ainsi, la famille (x1 , .., xp−1 ) est libre, elle est de cardinal p − 1 et
appartient à E qui est de dimension n donc

p − 1  n ⇔ p  n + 1.

Comme, par hypothèse, on a p > n ⇔ p  n + 1, on en déduit l’égalité attendue :


p = n + 1.

419
Commentaires 94 Exercice étudiant le nombre maximal de points que l’on peut placer
sur une sphère euclidienne et qui soient équidistants. Il n’est pas difficile techniquement

7900
et ne demande pas d’astuce particulière. Par contre, il demande une solide connaissance
du cours d’espaces euclidiens et des raisonnements fondamentaux d’algèbre linéaire ainsi

:164
que des automatismes attendus sur ces chapitres. Il s’agit d’un bon sujet de préparation à
l’oral sur ces thématiques.
7.41
4.12

Exercice 95 (Mines-Ponts) On munit Mn,1 (R) de sa structure euclidienne canonique.


Soient p ∈ N avec p  2 et A ∈ Mn (R) . On suppose que Ap = t A. On pose B = Ap+1 .
:89.8

2
1. Montrer que B p = B et ∀X ∈ Mn,1 (R) , BX | X = AX . Que dire des valeurs
propres de B ?
2502

2. Montrer que B 2 = B et comparer Im (A) , Im (B) , ker (A) et ker (B) .


8891

3. Montrer que ∀X ∈ Im (A) , AX = X .

Solution 95
582:

1. Commençons par la remarque fondamentale de cet exercice :


0753

B = Ap A = t AA.
:211

B p = B La matrice A commute avec t A car :


None

At A = AAp = Ap+1 = Ap A = t AA.

On peut alors appliquer la règle de calcul suivante :


com:

 p t
B p = t A Ap = t (Ap ) Ap (car (U V ) = t V t U )
rvox.

  t
= t t A A = At A = t AA = B.
la

2
BX | X = AX . Rappelons que le produit scalaire et la norme euclidienne cano-
scho

nique sur Mn,1 (R) sont définis par :


univ.

2

∀ (X, Y ) ∈ (Mn,1 (R)) , X | Y  = t XY, X = X | X.
Endomorphismes des espaces euclidiens 189

Ainsi, pour tout X ∈ Mn,1 (R) , comme le produit scalaire est symétrique, on peut écrire :
2
BX | X = X | BX = t XBX = t X t AAX = t (AX) AX = AX .

Sp (B) . La matrice B est symétrique à coefficients réels car :


t
 
B = t At t A = t AA = B
donc, d’après le théorème spectral, elle est diagonalisable (en base orthonormale) et ses
valeurs propres sont réelles. En outre, si λ est une valeur propre de B et X0 ∈ Mn,1 (R) ,
la formule précédente montre que :
2 2
BX0 | X0  = AX0  ⇔ λX0 | X0  = AX0 
2
2 AX0 
⇔ λ X0 | X0  = AX0  ⇔2 λ= 2  0.
÷X0  =0 X0 
Par conséquent, toutes les valeurs propres de B sont réelles et positives.
2. B 2 = B. D’après la question précédente, le polynôme

419
 
P = X p − X = X X p−1 − 1

7900
annule B donc
Sp (B) ⊂ {racines de P } ⊂ {0, 1, −1}

:164
(selon la parité de p − 1). Or, les valeurs propres de B sont positives (cf. question 1)
donc
Sp (B) ⊂ {0, 1}
7.41
4.12

et comme B est diagonalisable (cf. question 1), il existe une matrice inversible P telle
que
:89.8

B = P diag (0, .., 0, 1, .., 1)P −1 ⇒ B 2 = P D2 P −1 = P DP −1 = B


  
2502

=D

(car 02 = 0 et 12 = 1).
Comparaison. Soit X ∈ ker (A) alors
8891

AX = 0 ⇒ BX = t AAX = t A0 = 0 donc ker (A) ⊂ ker (B) .


582:

Soit X ∈ ker (B) alors, d’après la question précédente, on a l’égalité :


0753

2
AX = BX | X = 0 | X = 0 ⇒ AX = 0 ⇒ X ∈ ker (A) ,
ce qui prouve l’inclusion
:211

ker (B) ⊂ ker (A) ⇒ ker (B) = ker (A) .


None

Soit X ∈ Im (B) alors il existe Y tel que


com:

X = BY = Ap+1 Y = A (Ap Y ) ∈ Im (A)


d’où l’inclusion Im (B) ⊂ Im (A) . Or, d’après le théorème du rang, on a :
rvox.

dim (Im (B)) = rg (B) = n − dim (ker (B)) = n − dim (ker (A))
la

= rg (A) = dim (Im (A)) ,


scho

ce qui prouve l’égalité ensembliste :


univ.

Im (B) = ker (B) .


190 Mines-Ponts

3. Soit X ∈ Im (A) . D’après la question précédente, on a l’égalité Im (B) = Im (A) donc


X ∈ Im (B) . Comme B est un projecteur et que X ∈ Im (B), on peut affirmer que
BX = X. En utilisant la question 1, on en déduit que :
2 2
AX = BX | X = X | X = X ,

ce qui permet de conclure (en passant à la racine carrée).

Commentaires 95 Exercice très (trop ?) détaillé pour le concours Mines-Ponts. Il ne


teste pas l’autonomie ou l’imagination du candidat mais uniquement sa bonne compréhen-
sion des notions fondamentales concernant les espaces euclidiens et leurs endomorphismes,
de la réduction des endomorphismes ainsi que celles d’algèbre linéaire. L’interrogateur sera
également attentif à la rigueur du candidat (dans l’énonciation des résultats et la mise en
place de ceux-ci). Ce sujet est originellement issu du concours Centrale-SupElec.

Exercice 96 (Mines-Ponts) Soit E un espace vectoriel euclidien et p, q deux projecteurs

419
orthogonaux.

7900
1. Montrer que p + q admet des vecteurs propres.
2. Montrer que, pour vecteur propre x de p + q, l’espace vectoriel Vect(x, p(x)) est

:164
stable par p et q.

7.41
3. Montrer que E peut se décomposer en somme directe de plans ou droites stables
par p et q.
4.12

Solution 96
:89.8

1. Comme p et q sont des projecteurs orthogonaux, ce sont deux endomorphismes symé-


triques donc leur somme p + q est également un endomorphisme symétrique. D’après
2502

le théorème spectral, p + q est diagonalisable en base orthonormale donc il possède des


vecteurs propres.
8891

2. Soit x un vecteur propre de p + q, il existe un réel λ tel que


582:

(p + q) (x) = λx ⇔ (∗) : p (x) + q (x) = λx.


0753

Notons F = Vect (x, p (x)) . Comme p est un projecteur, on a p2 = p, ce qui nous permet
d’écrire :
:211

 
p (F ) = p (Vect (x, p (x))) = Vect p (x) , p2 (x) = Vect (p (x)) ⊂ F.
None

D’après (∗) , on peut affirmer que


com:

q (x) = λx − p (x) ∈ Vect (x, p (x)) = F


q (p (x)) = q (λx − q (x)) = λq (x) − q 2 (x) = λq (x) − q (x)
rvox.

= (λ − 1) q (x) ∈ F

la

∈F
scho

donc on a l’égalité ensembliste suivante :


univ.

q (F ) = q (Vect (x, p (x))) = Vect (q (x) , q (p (x))) ⊂ F.


Endomorphismes des espaces euclidiens 191

3. On procède par récurrence forte en posant pour tout entier n  1 (Hn ) : « pour tout
espace vectoriel euclidien E de dimension n et tous projecteurs orthogonaux p et q de E,
E est somme directe orthogonale de plans stables par p et q ».
Initialisation n = 1. Soient E espace vectoriel euclidien de dimension 1, p et q deux
projecteurs orthogonaux de E. Alors E est une droite et il est stable par p et q sont (H1 )
est vraie.
Hérédité. Soit n  2 et supposons la propriété (Hk ) vérifiée pour tout entier
k ∈ {1, .., n − 1} . Soient E espace vectoriel euclidien de dimension 1, p et q deux pro-
jecteurs orthogonaux de E.
D’après la question 1, il existe un vecteur propre x de p + q et F = Vect (x, p (x)) est
stable par p et q. Comme x = 0 (puisque c’est un vecteur propre), on peut affirmer que
dim (F )  1 et comme (x, p (x)) est une famille génératrice de F, on peut affirmer que
dim (F )  2. Ainsi, F est une droite ou un plan stable par p et q. Comme p + q est
symétrique et que F est stable par p + q, on peut affirmer que F ⊥ est stable par p + q
(résultat de cours).
Si F = E alors E est un plan stable (car dim (E) = n  2 et dim (E) = dim (F )  2)
par p + q et (Hn ) est vraie.

419
Si F = E alors F ⊥ = {0} . Notons p1 (respectivement) q1 la restriction de p (resp. q) à
F ⊥ . Il est immédiat que F ⊥ est un espace euclidien de dimension k ∈ {1, .., n − 1} et p,

7900
q sont deux endomorphismes de F ⊥ . Comme p (resp. q) est un projecteur orthogonal de
E, on peut affirmer que p1 (resp. q1 ) est un projecteur orthogonal de F ⊥ puisque :

:164
2
∀x ∈ F ⊥ , (p1 ) (x) = p1 (p1 (x)) = p (p (x)) = p (x) = p1 (x)
 2 7.41
(donc p1 est un projecteur) et, pour tout (x, y) ∈ F ⊥ , on a :
4.12

p1 (x) | y = p (x) | y = x | p (y) = x | p1 (y)


p∈S(E)
:89.8

 
donc p1 ∈ S F ⊥ , ce qui prouve que p1 (idem pour q1 ) est un projecteur orthogonal
(caractérisation des projecteurs orthogonaux comme projecteurs qui sont des endomor-
2502

phismes symétriques). L’hypothèse de récurrence montre qu’il existe des droites ou plans
(Fi )1is tels que
8891

s

582:

2
F⊥ = Fi avec ∀ (i, j) ∈ {1, .., s} , i = j ⇒ Fi ⊥ Fj .
i=1
0753

Comme E est de dimension finie, on peut affirmer que :


 s 
:211



E =F ⊕F =F ⊕ Fi .
None

i=1

Comme les espaces (F, F1 , .., Fs ) sont deux à deux orthogonaux (pour tout i, Fi ⊂ F ⊥
com:

donc Fi est orthogonal à F et les Fi sont orthogonaux entre eux), ils sont en somme
directe. En outre, d’après les formules de Grassmann et de l’orthogonal d’un sous-espace
rvox.

vectoriel, on a la formule suivante :


 s 
 ⊥ 
la

dim (E) = dim (F ) + dim F = dim (F ) + dim Fi


scho

i=1
s

univ.

= dim (F ) + dim (Fi ) .


i=1
192 Mines-Ponts

Par conséquent, les sous-espaces (F, F1 , .., Fs ) sont en somme directe et leur somme vaut
E. Chacun de ces sous-espaces étant une droite ou un plan, on en déduit que (Hn ) est
vraie.
Ainsi, dans tous les cas, (Hn ) est vraie, ce qui achève la récurrence et permet de conclure.
La troisième question est en partie une recopie de cours (très proche de la preuve par
récurrence du théorème spectral, une fois démontré l’existence d’une valeur propre réelle
à tout endomorphisme symétrique). Le point clé étant le lemme de cours suivant : si u est
symétrique, si F est un sous-espace stable par u alors F ⊥ est stable par u (ceci est aussi
vraie pour les endomorphismes orthogonaux des espaces euclidiens). A l’oral, il n’est pas
attendu une rigueur aussi importante que dans ce corrigé. Un candidat solide l’invoquant
et indiquant que le résultat est vraie en dimension 1 et 2 (il devra l’expliquer) puis
affirmer qu’une récurrence sur la dimension suffit (l’appliquer à F et à F ⊥ ) convaincra
probablement un nombre important d’interrogateurs.

Commentaires 96 La première question pose difficulté à de nombreux candidats qui ou-


blient le caractère symétrique des projections orthogonales (qui est inscrit au programme
officiel de MP). L’interrogateur se fera certainement un plaisir de demander au candidat

419
l’ayant oublié de le redémontré. Cet oubli ne sera probablement pas sanctionné (si le can-
didat parvient à faire la preuve de façon autonome néanmoins).

7900
La deuxième question ne doit pas poser de difficulté particulière à un candidat au concours
Mines-Ponts.

:164
Exercice 97 (Mines-Ponts) On considère le système 7.41

4.12

M 2 + In = 0n
(S) :
M tM = tM M
:89.8

d’inconnue M ∈ Mn (R) .
2502

1. Résoudre le système pour n impair.


2. Résoudre le système pour n pair.
8891

Solution 97
582:

1. Supposons que (S) admet une solution M ∈ Mn (R) .


Première méthode (MPSI). On peut écrire :
0753

  2 n
M 2 = −In ⇒ det M 2 = det (−In ) ⇔ (det (M )) = (−1) .
:211

2
Comme det (M ) ∈ R, on peut affirmer que (det (M )) est positif et comme n est impair,
None

n
on a (−1) = −1 < 0, ce qui absurde.
Seconde méthode (MP). Le polynôme caractéristique χM étant de degré impair et à
com:

coefficients réels, il admet (au moins) une racine (théorème des valeurs intermédiaires
car χM est continue sur R, tend vers −∞ en −∞ et +∞ en +∞). Ainsi, M admet des
valeurs propres. Or, le polynôme P = X 2 + 1 annule M donc ses valeurs propres sont
rvox.

racines de P. Ce dernier n’admettant aucune racine dans R, on obtient une contradiction.


Conclusion : (S) n’admet aucune solution.
la
scho

2. Comme n est pair, il existe un entier p tel que n = 2p. On procède par analyse-synthèse.
Phase d’analyse. On considère la matrice
univ.

A = M tM = tM M
Endomorphismes des espaces euclidiens 193

qui est symétrique à coefficients réels (car t A = A) donc, d’après le théorème spectral, elle
est diagonalisable donc il existe une matrice inversible P telle que P −1 AP est diagonale.
Comme M commute avec t M, on peut écrire l’égalité suivante :
t
A2 = t M M 2 t M = t M (−In ) M = − t (M M ) = −t (−In ) = In ,
donc le polynôme P = X 2 − 1 annule A, ce qui prouve l’inclusion ensembliste
Sp (A) ⊂ {racines de P } = {−1, 1} .
Munissons Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique
2
∀ (X, Y ) ∈ (Mn,1 (R)) , X | Y  = t XY.
Supposons que −1 soit valeur propre de A, il existe X ∈ Mn,1 (R) \ {0} tel que :
2
AX = −X ⇒ AX | X = −X | X ⇔ t X t AX = − X
2 2
⇔ t X t M M X = − X ⇔ t (M X) M X = − X
2 2 2
⇔ M X = − X  0 ⇒ X = 0 ⇒ X = 0,

419
     
0 0

7900
ce qui absurde donc −1 n’est pas valeur propre de A. Ainsi, 1 est l’unique valeur propre
de A donc on peut écrire :

:164
P −1 AP = diag (1, .., 1) = In ⇒ A = P In P −1 = In ⇔ M t M = In
7.41
donc M est une matrice orthogonale. D’après le théorème de réduction des isométries,
4.12

il existe une matrice orthogonale P, des entiers r, s, t (éventuellement nuls) et des réels
θ1 , .., θt tels que :
:89.8

 
cos (θ) − sin (θ)
M = P diag (−Ir , Is , Rθ1 , .., Rθt ) P −1 avec ∀θ ∈ R, Rθ = .
sin (θ) cos (θ)
2502

2
Remarquons également que (Rθ ) = R2θ (composée deux fois une rotation d’angle θ
8891

donne une rotation d’angle 2θ). D’après le calcul matriciel par blocs, l’équation M 2 +In =
0 se réécrit :
582:

 
2 2 2 2
M 2 = −In ⇔ P diag (−Ir ) , (Is ) , (Rθ1 ) , .., (Rθt ) = −In
0753

⇔ diag (Ir , Is , R2θ1 , .., R2θt ) = In ⇔ r = s = 0 et ∀i ∈ {1, .., t} , R2θi = −I2


⇔ r = s = 0 et ∀i ∈ {1, .., t} , 2θi = π mod (2π) (∗)
:211

π
⇔ ∀r = s = 0 et i ∈ {1, .., t} , θi = mod (π)
2 
None


0 −1
⇔ r = s = 0 ⇒ ∀i ∈ {1, .., t} , Rθi = ±
1 0
com:

 
−1 0 −1
⇒ M = P diag (ε1 R, .., εp R) P avec R = et ε1 , .., εp ∈ {−1, 1} .
1 0
rvox.

(∗) les seules rotations du plan qui sont des symétries par rapport à O sont celles d’angle
la

π (à 2π près).
scho

Synthèse. Soient P ∈ On (R) et ε1 , .., εp ∈ {−1, 1}, posons :


 
univ.

0 −1
R= et M = P diag (ε1 R, .., εp R) P.
1 0
194 Mines-Ponts

Alors, par le calcul matriciel par blocs, on a :


   
2
M 2 = P diag (εi R) P −1 = P diag R2 1ip P −1 = P diag (−I2 ) P −1
1ip
−1
= P (−In ) P = −In ⇒ M 2 + In = 0n .

En outre, comme P est orthogonale, on a


   
t −1 t
 −1
 t 0 1 0 1
P =P ⇒ P = P et R = = = −R.
−1 0 −1 0

Toujours par calcul matriciel par blocs, on a la formule suivante :


   
t
M = t P −1 diag t (ε1 R) , ..,t (εp R) P −1
= P diag (−ε1 R, .., −εp R) P −1 = −M
⇒ t M M = −M 2 = M (−M ) = M t M.

Conclusion : Les solutions du système (S) sont exactement les matrices :

419
M = P diag (ε1 R, .., εp R) P −1 avec

7900
 
0 −1
P ∈ On (R) , R = et ε1 , .., εp ∈ {−1, 1} .

:164
1 0

Commentaires 97 La première question est assez astucieuse (et sans grand intérêt d’ap-
7.41
4.12
prentissage, hormis de montrer que le système n’admet aucune solution).
La seconde question est par contre très intéressante car elle fait un tour d’horizon des
:89.8

notions clés du chapitre des endomorphismes des espaces euclidiens (théorème spectral,
diagonalisation et signe des valeurs propres de t M M, observer la commutation pour en
2502

déduire une équation vérifiée par celle-ci, utiliser le théorème de structure des endomor-
phismes orthogonaux pour trouver tous ceux vérifiant R2 = −In ).
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Chapitre 5

Structures algébriques et
arithmétique

419
5.1 CCINP

7900
Exercice 98 (CCINP) Soit I un idéal de l’anneau commutatif A, on appelle radical de A
l’ensemble

:164

I = {x ∈ A, ∃n ∈ N∗ / xn ∈ I} .
7.41

1. Montrer que 0 = {x ∈ A, ∃n ∈ N∗ , xn = 0} est un idéal de A.

2. Montrer que I est un idéal et qu’il contient I.
4.12

3. Soit I et J des idéaux de A.


:89.8

√ √ 
(a) Montrer que : (I ⊂ J) ⇒ I⊂ J .
√ √ √
2502

(b) Montrer que : I ∩ J = I ∩ J.


√ √
8891

4. Soit I un idéal de A. Montrer que I = I.

Solution 98
582:


1. Soient a ∈ A et x ∈ 0. Il existe un entier n  1 tel que xn = 0. Comme A est
0753

commutatif, on a √
n
(ax) = an xn = an 0 = 0 ⇒ ax ∈ 0.
:211


Soient x et y appartenant à 0. Il existe n  1 et m  1 tels que xn = 0 et y m = 0.
Comme x et y commutent (puisque A est commutatif ), la formule du binôme de Newton
None

montre que :
n+m
 
com:

n+m n+m k n+m−k


(x + y) = k x y .
k=0
rvox.

Si k ∈ {n, ..., n + m} alors n − k ∈ N donc


la

xk = xn xk−n = 0xk−n = 0.
scho

Si k ∈ {0, ..., n − 1} alors k < n donc n − k ∈ N donc


univ.

y n+m−k = y m y n−k = 0y n−k = 0.


196 CCINP

n+m
Par conséquent, quelque soit k ∈ {0, ..., n +√m} , xk y n+m−k
√ = 0 donc (x + y) =0
avec n + m  1, ce qui prouve que x + y ∈ 0. Ainsi, 0 est un idéal de A.
√ √
2. Soit x ∈ I, on a x1 = x√∈ I donc x ∈ I, ce qui prouve l’inclusion I ⊂ I.
Soient a ∈ A et x ∈ I. Il existe un entier n  1 tel que xn ∈ I. Comme A est
commutatif, on a √
n
an 
(ax) =  xn ∈ I ⇒ ax ∈ I.
∈A ∈I

Soient x et y appartenant à I. Il existe n  1 et m  1 tels que xn ∈ I et y m ∈ I.
Comme x et y commutent (puisque A est commutatif ), la formule du binôme de Newton
montre que :
n+m

n+m 
n+m k n+m−k
(x + y) = k x y .
k=0

Si k ∈ {n, ..., n + m} alors n − k ∈ N donc

xk y n+m−k = 
xn xk−n y n+m−k ∈ I.
  
∈I

419
∈A

Si k ∈ {0, ..., n − 1} alors k < n donc n − k ∈ N donc

7900
xk y n+m−k = xk y n−k y m ∈ I.
  

:164
∈A aI

Par conséquent, quelque soit k ∈ {0, ..., n + m} , xk y n+m−k ∈ I donc 7.41


n+m k n+m−k
4.12

k x y = xk y n+m−k + · · · + xk y n+m−k ∈ I
  
n+m
:89.8

k fois

(car I est un idéal de A donc il est stable par addition). Par conséquent, on a :
2502

n+m

n+m n+m
(x + y) = xk y n+m−k ∈ I
8891

k
k=0

donc il est stable par addition) avec n + m  1, ce qui prouve que


582:

(car I est
√ un idéal √
x + y ∈ I. Ainsi, I est un idéal de A.
0753

3.

x ∈ I, il existe un√entier√n tel que xn ∈ I et comme I ⊂ J, on a xn ∈ J donc
(a) Soit √
:211

x ∈ J d’où l’inclusion I ⊂ J.
None

(b) Comme I ∩ J ⊂ I et I ∩ J ⊂ J, d’après la question précédente, on a les inclusions :


 √ √
I ∩ J ⊂ √ √ √
√ I ⇒ I ∩ J ⊂ I ∩ J.
com:


I ∩J ⊂ J
√ √ √
rvox.

x ∈ I ∩ J. Comme x ∈ I, il existe un entier n  1 tel que xn ∈ I et comme


Soit √
x ∈ J, il existe un entier m  1 tel que xm ∈ J donc
la

 n m
scho


 x x ∈I
 
xn+m = ∈I ∈A
⇒ xn+m ∈ I ∩ J avec n + m  2  1.
univ.


 xn 
 xm ∈ J

∈A ∈J
Structures algébriques et arithmétique 197

√ √ √ √
d’où
√ x√∈ I√∩ J. Ainsi, on a prouvé l’inclusion I ∩ J ⊂ I ∩ J d’où l’égalité
I ∩ J = I ∩ J.

4. D’après la question√2, on a l’inclusion I ⊂ I. D’après la question 3.a, on en déduit

l’inclusion
√I ⊂ I. √
Soit x ∈ I. Il existe un entier n  1 tel que xn ∈ I donc il existe un entier
√ m1
m
tel que (xn ) ∈ I ⇔ √ x nm
∈ I. Comme nm  1 × 1 = 1, on en déduit
√ que x ∈ I, ce qui
√ √
prouve l’inclusion I ⊂ I. Ainsi, on a démontré l’égalité I = I.

Commentaires 98 A priori, l’exercice est difficile pour CCINP car les structures algé-
briques sont peu questionnées à ses oraux et peu maitrisées par les candidats. En effet,
en pratique un candidat CCINP en a peu pratiqué tant en MPSI qu’en MP (ces notions
sont plus présentes aux concours Mines-Ponts et surtout X-ENS). Il est fort probable
qu’une part importante des candidats ne se souvienne plus de la notion d’idéal donc soit
dans l’impossibilité de traiter les questions 1 et 2. Il ne faut pas paniquer dans ce type
de configuration et lire intégralement le sujet. Heureusement, le concepteur a paré à cette
éventualité car les questions 3.a et 4 peuvent se résoudre sans connaitre la notion d’idéal.

419
La phase d’interaction sera primordiale : l’interrogateur rappellera la définition d’un idéal

7900
et attendra alors que le candidat soit apte à traiter seul la question 2.

:164
7.41
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
198 Centrale Math 1

5.2 Centrale Math 1


Exercice 99 Soit I = [−1,√ 1]. On considère l’ensemble A des fonctions de I dans √ C de la
forme t → P (t) + iQ (t) 1 − t2 , avec P et Q dans R [X]. On pose ω : t → t + i 1 − t2 .
1. Montrer que A est un sous-anneau de C 0 (I, C). Est-il intègre ?
 
2. Soit (α1 , .., αn ) ∈ Rn distincts deux à deux. Montrer que la famille t → eiαk t 1kn
est libre.
3. Montrer que les éléments inversibles de A sont les fonctions aω n avec a ∈ R∗ et
n ∈ Z.
Solution 99
1. Sous-anneau. On utilise la caractérisation des sous-anneaux.
Soient f, g appartenant à A. Il existe P1 , Q1 , P2 , Q2 dans R [X] tels que, pour tout réel
t ∈ I, on a :
 
f (t) = P1 (t) + iQ1 (t) 1 − t2 , g : t → P2 (t) + iQ2 (t) 1 − t2

419
Comme les fonctions t → P1 (t) , t → Q1 (t) et t → 1 − t2 sont continues sur I, la
fonction f est continue sur I d’où l’inclusion A ⊂ C 0 (I, C) . En outre, un calcul direct

7900
nous donne :

(f − g) (t) = f (t) − g (t) = (P1 − P2 ) (t) + i (Q1 − Q2 ) (t) 1 − t2

:164
   
(f g) (t) = f (t) g (t) = P1 (t) P2 (t) − 1 − t2 Q1 (t) Q2 (t)

+i (P1 (t) Q2 (t) + P2 (t) Q1 (t)) 1 − t2 . 7.41
 
4.12

Comme P1 − P2 , Q1 − Q2 , P1 P2 − 1 − X 2 Q1 Q2 , P1 Q1 + P2 Q1 appartiennent à R [X] ,


on peut affirmer que f − g et f g appartiennent à A.
:89.8

0F (I,C) (la fonction identiquement nulle sur I) appartient à A car, en choisissant


P = Q = 0R[X] (qui appartiennent à R [X]), on a :
2502


t → P (t) + iQ (t) 1 − t2 = 0 = 0F (I,C) .
8891

1F (I,C) (la fonction identiquement égale à 1 sur I) appartient à A car, en choisissant


P = 1 et Q = 0R[X] (qui appartiennent à R [X]), on a :
582:


t → P (t) + iQ (t) 1 − t2 = 1 = 1F (I,C) .
0753

Ainsi, (A, +, ×) est un sous-anneau de C 0 (I, C).


Intégrité. On conserve les notations ci-dessus. Supposons que :
:211


f = 0 ⇔ ∀t ∈ I, P (t) + iQ (t) 1 − t2 = 0
     
None

∈R ∈R

⇔ ∀t ∈ I, P (t) = 0 et Q (t) 1 − t2 = 0
com:

⇔ ∀t ∈ I, P (t) = 0 et ∀t ∈ ]−1, 1[ , Q (t) = 0



rvox.

(en divisant par 1 − t2 = 0). Les polynômes P et Q admettent une infinité de racines
(tous les réels de ]−1, 1[) donc P = 0 = Q.
la

Supposons que f g = 0 alors, pour tout t ∈ I, on a :


scho

2 2 2
f (t) g (t) = 0 ⇒ |f (t)| |g (t)| = |f (t) g (t)| = 0
      
univ.

2 2 2 2
⇔ (P1 (t)) + 1 − t2 (Q1 (t)) (P2 (t)) + 1 − t2 (Q2 (t)) = 0
Structures algébriques et arithmétique 199

      
2 2 2 2
Le polynôme (P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) (P2 ) + 1 − X 2 (Q2 ) a une infinité de ra-
cines (tous les éléments de I) donc il est nul. Comme R [X] est intègre, on en déduit
que :    
2 2 2 2
(P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) = 0 ou (P2 ) + 1 − X 2 (Q2 ) = 0.
2   2
Si (P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) = 0, on peut affirmer que :
2   2
∀t ∈ ]−1, 1[ , (P1 (t)) + 1 − t2 (Q1 (t)) = 0.

Chaque terme de la somme est positif (car t ∈ I donc 1 − t2  0), on en déduit que
chaque terme est nul c’est-à-dire :
 2

  (P1 (t)) = 0  2 
2 2 (P1 (t)) = 0 P1 (t) = 0
∀t ∈ ]−1, 1[ , 1 − t (Q2 (t)) = 0 ⇔ 2 ⇔ .

    (Q1 (t)) = 0 Q 1 (t) = 0
=0

Ainsi, les polynômes P1 et Q1 ont une infinité


 de2racines donc ils sont nuls ce qui entraine
2

419
que f = 0. De même, si (P2 ) + 1 − X 2 (Q2 ) = 0 alors g = 0 donc (A, +, ×) est un
anneau intègre.

7900
2. La méthode la plus simple est la suivante. On note E = C ∞ (R, C) le C-espace vectoriel
des fonctions de R dans C de classe C ∞ sur R. L’application D : f → f  est un en-

:164
domorphisme de E. Pour chaque k ∈ {1, .., n} , la fonction ek : t → eiαk t appartient à
E, elle est non identiquement nulle et D (ek ) = iαk ek c’est-à-dire que ek est un vecteur
7.41
propre de D associé à la valeur propre iαk . Les nombres (iαk )1kn étant deux à deux
distincts, leurs espaces propres correspondants (Eiαk (D))1kn sont en somme directe,
4.12

ce qui prouve la liberté des vecteurs (ek )1kn .


:89.8

3. On procède par double√inclusion.


On note ω : t → t − i 1 − t2 (le conjugué de ω) alors :
2502

2  
ωω : t → ω (t) ω (t) = |ω (t)| = t2 + 1 − t2 = 1
8891

donc ω est inversible dans (A, +, ×) d’inverse ω c’est-à-dire :


582:

ω −1 = ω.
0753

En outre, si α ∈ R∗ alors, en posant P = α et Q = 0, la fonction



:211

f : t → P (t) + iQ (t) 1 − t2 = α
1 1
None

appartient à A et elle est inversible dans (A, +, ×) d’inverse g : t → (posant P1 =


α α
et Q = 0) car f g = 1.
com:

Les inversibles d’un anneau formant un groupe, on déduit que les fonctions (αω n )α∈R∗ ,n∈Z
appartiennnent à A et sont inversibles
√ dans (A, +, ×) .
rvox.

2
Soit f1 : t → P1 (t) + iQ1 (t) 1 − t2√, avec (P1 , Q1 ) ∈ (R [X]) , un élément inversible de
2
A. Il existe f2 : t → P2 (t) + iQ2 (t) 1 − t2 , avec (P2 , Q2 ) ∈ (R [X]) , un élément de A
la

tel que :
scho

2 2
fg = 1 ⇒ ∀t ∈ I, f (t) g (t) = 1 ⇒ ∀t ∈ I, |f (t)| |g (t)| = 1
univ.

      
2 2 2 2
⇔ ∀t ∈ I, (P1 (t)) + 1 − t2 (Q1 (t)) (P2 (t)) + 1 − t2 (Q2 (t)) = 1.
200 Centrale Math 1

      
2 2 2 2
Le polynôme (P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) (P2 ) + 1 − X 2 (Q2 ) − 1 admet une infinité
de racines (tous les réels de I) donc il est nul d’où l’égalité :
      
2 2 2 2
(P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) (P2 ) + 1 − X 2 (Q2 ) = 1.

Le produit de deux polynômes est un polynôme constant (non nuls) donc ces deux poly-
nômes sont constants (non nuls). En particulier, il existe un réel β non nul tel que :
2   2
(P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) = β
2 √
En évaluant en 1 cette égalité, on obtient β = (P1 (1))  0. On note alors α = β,
P1 Q1 1
P = ,Q= et f = f1 alors on peut écrire :
α α α
  1  2   2

P 2 + 1 − X 2 Q2 = 2 (P1 ) + 1 − X 2 (Q1 ) = 1.
α
Si Q = 0 alors

419
P 2 = 1 ⇔ P 2 − 1 = 0 ⇔ (P − 1) (P + 1) = 0

7900
donc, par intégrité de R [X] , on obtient les égalités :
 
 P −1=0  P =1

:164
ou ⇔ ou ⇒ f = ±1 ⇔ f1 = ±α = γω 0
 
7.41
P +1=0 P = −1

avec γ = ±α ∈ R∗ .
4.12

Supposons que Q possède un degré n  0. On a :


:89.8

       
(R) : P 2 = 1 − 1 − X 2 Q2 ⇒ deg P 2 = deg 1 − 1 − X 2 Q2
  
⇔ 2 deg (P ) = deg 1 − X 2 Q2 = 2 + 2 deg (Q)
2502

⇔ deg (P ) = 1 + deg (Q) = n + 1.


8891

Étudions les deux termes de plus haut degré de P et Q. On a :


582:

P = pn+1 X n+1 + pn X n + 


· · · , Q = qn X n + qn−1 X n−1 + 
···
deg<n deg<n−1
0753

2 2 2n+2 2n+1
P = (pn+1 ) X + 2pn+1 pn X + ···

:211

deg<2n+1
2
Q2 = (qn ) X 2n + 2qn qn−1 X 2n−1 + ···

None

deg<2n−1
  2
X 2 − 1 Q2 = (qn ) X 2n+2 + 2qn qn−1 X 2n+1 + ···

com:

deg<2n+1
rvox.

La relation (R) et le principe d’identification des polynômes permettent d’affirmer que :


 2 2

la

(pn+1 ) = (qn ) qn = εn pn+1


⇒ avec εn ∈ {−1, 1}
scho

2pn+1 pn = 2qn qn−1 qn−1 = εn pn

(en divisant par pn+1 qui est non nul car P est de degré n). Si εn = 1 alors qn −pn+1 = 0
univ.

et qn−1 − pn = 0. Comme ω = ω −1 = ω −εn , on considère la fonction g = f ω −εn qui est


Structures algébriques et arithmétique 201

inversible dans (A, +, ×) avec :



g = f ω −εn = f ω : t → P2 (t) + iQ2 (t) 1 − t2 où
 
P2 = −XP1 + 1 − X 2 Q et
Q2 = P − XQ = (pn+1 − qn ) X n+1 + (pn − qn−1 ) X n + 
···
deg<n

donc deg (Q2 ) < n. Si εn = −1 alors qn + pn+1 = 0 et qn−1 + pn = 0. Comme ω = ω −εn ,


on considère la fonction g = f ω −εn qui est inversible dans (A, +, ×) avec

g = f ω −εn = f ω : t → P2 (t) + iQ2 (t) 1 − t2 avec
 
P2 = XP1 − 1 − X 2 Q et
Q2 = P + XQ = (pn+1 + qn ) X n+1 + (pn + qn−1 ) X n + 
···
deg<n

donc deg (Q2 ) < n.


Nous venons de prouver que si f ∈ A est inversible et s’écrit

419

f : t → P (t) + iQ (t) 1 − t2

7900
2  
avec (P, Q) ∈ (R [X]) avec deg (Q) = n et P 2 + 1 − X 2 Q2 = 1. Ainsi, il existe un
entier εn ∈ {−1, 1} tel que f ω −εn soit inversible dans (A, +, ×) avec

:164

f : t → P2 (t) + iQ2 (t) 1 − t2
7.41
où deg (Q2 ) < n et :  
4.12
2 2
(P2 ) + 1 − X 2 (Q2 ) = 1
car
:89.8

 2 2 2
∀t ∈ I, f ω −εn (t) = |f (t)| |ω (t)| = 1 × 1 = 1
(argumentaire déjà tenu). Supposons qu’il existe un entier relatif k tel que :
2502


f ω −εn = ω k ⇒ f = ω k ω εn = ω k avec k  = k + εn ∈ Z.
8891

Ainsi, nous venons de démontrer, par une récurrence forte sur le degré de Q, l’existence
d’un entier relatif k tel que
582:

f = ω k ⇒ f1 = αf = αω k , α ∈ R∗ , k ∈ Z.
0753

Commentaires 99 Exercice de difficulté bien graduée pour cette épreuve.


:211

Question 1 : Le fait que A soit un sous-anneau est une application directe du cours donc elle
ne doit pas vous poser de difficulté particulière. L’intégrité de A est plus difficile (certains
None

candidats ont oublié cette définition peu usuitée en CPGE) et la gestion du produit f g = 0
nécessite une petite astuce pour être gérable (passer au module et utiliser les règles de
com:

calculs sur les modules). Les candidats ne parvenant pas à progresser disposeront d’une aide
dans cette direction de la part de l’interrogateur. Il attend alors à ce que les raisonnements
rvox.

standards soient connus (somme de termes positives qui vaut 0 donc chaque terme est nul,
polynôme ayant une infinité de racines).
la

Question 2 : Il s’agit d’une question relativement classique. Elle peut se résoudre comme
scho

n

dans le corrigé ou bien en dérivant p fois la relation λk eiak t = 0 et en évaluant en
univ.

k=0
202 Centrale Math 1

t = 0, ce qui donne la formule :


n
 p
∀p ∈ N, λk (iak ) = 0.
k=0

En conservant uniquement ces équations lorsque p ∈ {0, .., n − 1} , on observe que la ma-
trice associée à ce système linéaire (par rapport aux inconnues (λk )0kn−1 ) est la matrice
de Vandermonde associée aux complexes (iak )0kn−1 qui sont deux à deux distincts. Par
conséquent, ce système est de Cramer donc λk = 0 pour tout k ∈ {0, .., n − 1} , ce qui
justifie la liberté.
Question 3. L’implication réciproque est « évidente » (aω n est inversible si a = 0 et n ∈ Z),
l’interrogateur proposant éventuellement le calcul du module de ω pour permettre au candi-
dat de se lancer. L’implication directe est bien plus subtile, elle nécessitera plusieurs aides
de l’interrogateur et s’adresse aux meilleurs candidats.

Exercice 100 Une suite (un )n∈N est périodique s’il existe T ∈ N∗ tel que ∀n ∈ N, un+T =

419
un . Le plus petit tel entier T est alors appelé période de la suite. Soit m ∈ N\ {0, 1} . On
définit la suite (Fn )n∈N de Z/mZ par F0 = F1 = 1 et, pour n ∈ N, Fn+2 = Fn+1 + Fn .

7900
1. Lorsque m ∈ {2, 3, 7, 21}, montrer que cette suite est périodique et trouver sa pé-

:164
riode.
2
2. Montrer que f : (x, y) → (y, x + y) est une bijection de (Z/mZ) dans lui-même.
3. Montrer que (Fn )n∈N est périodique de période T  m2 − 1. 7.41
4.12

4. Dans Z/49Z, montrer qu’une suite (vn )n∈N vérifiant : ∀n ∈ N, vn+1 = 8vn + 11
prend toutes les valeurs de Z/49Z.
:89.8

Solution 100
2502

1. m = 2 Voici les valeurs consécutives de (Fn )n∈N


8891

n 0 1 2 3 4 5
Fn 1 1 0 1 1 0
582:

On observe que F3 = F0 , F4 = F1 , F5 = F2 et la suite (Fn )n sera périodique de période


0753

3. Pour une preuve rigoureuse, on observe que la suite G = (Fn+3 )n∈N vérifie la même
relation de récurrence que (Fn )n∈N et que G possède les mêmes conditions initiales que
:211

(Fn )n∈N donc elles sont toujours égales.


m = 3 Voici les valeurs consécutives de (Fn )n∈N
None

n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
com:

Fn 1 1 2 0 2 2 1 0 1 1
rvox.

On observe que F8 = F0 , F9 = F1 donc la suite (Fn )n∈N est périodique de période 8


(même argumentaire que pour m = 2 avec G = (Fn+8 )n∈N ).
la

m = 7 Voici les valeurs consécutives de (Fn )n∈N


scho
univ.

n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Fn 1 1 2 3 5 1 6 0 6 6 5 4 2 6 1 0 1 1
Structures algébriques et arithmétique 203

On observe que F16 = F0 , F17 = F1 donc la suite (Fn )n∈N est périodique de période 16
(même argumentaire que pour m = 2 avec G = (Fn+16 )n∈N ).
m = 21 Voici les valeurs consécutives de (Fn )n∈N

n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Fn 1 1 2 3 5 8 13 0 13 13 5 18 2 20 1 0 1 1
On observe que F16 = F0 , F17 = F1 donc la suite (Fn )n∈N est périodique de période 16
(même argumentaire que pour m = 2 avec G = (Fn+16 )n∈N ).
2 2
2. Soit (a, b) ∈ (Z/mZ) . Cherchons (x, y) ∈ (Z/mZ) tel que :
 
y=a x=b−a
f (x, y) = (a, b) ⇔ (y, x + y) = (a, b) ⇔ ⇔
x+y =b y=a
2
donc tout élément (a, b) ∈ (Z/mZ) possède un antécédent et un seul donc f est une
2
bijection de (Z/mZ) dans lui-même.
2
3. On considère la suite U de (Z/mZ) définie par : ∀n ∈ N, Un = (Fn , Fn+1 ) . Une
récurrence immédiate montre que :

419
 
∀n ∈ N, Un = f n (U0 , U1 ) = f n 1, 1 .

7900
2
avec f n = f ◦ · · · ◦ f . Comme f est une bijection de (Z/mZ) sur lui-même et que
  

:164
   n fois 2  
f 0, 0 = 0, 0 , on en déduit que f réalise une bijection de F = (Z/mZ) \ 0, 0
sur F. Comme 1, 1 ∈ F, on peut affirmer que la suite U est à valeurs dans F qui est7.41
 2
4.12
de cardinal m2 − 1. Supposons que ∀ (k, q) ∈ 0, .., m2 − 1 avec k = q alors Uk = Uq .
Dans ce cas, les m2 éléments (Un )0nm2 −1 sont deux à deux distincts et appartiennent
 2
:89.8

à F qui est de cardinal m2 − 1. Ceci est absurde donc il existe (k, q) ∈ 0, .., m2 − 1
avec k = q tels que Uk = Uq . Quitte à échanger k et q, on peut supposer que k < q.
2502

2
Puisque, pour tout entier n, on a Un = f n (U0 ) et que f est une bijection de (Z/mZ)
sur lui-même, on a :
8891

 k  k   k
Uk = Uq ⇔ f k (U0 ) = f q (U0 ) ⇒ f −1 f (U0 ) = f −1 (f q (U0 ))
582:

⇔ U0 = f q−k (U0 ) = Uq−k ⇔ (F0 , F1 ) = (Fq−k , Fq−k+1 ) .


Par le même argumentaire qu’à la question 1 (pour m = 2 et G = (Un+q−k )n∈N ), on en
0753

déduit que la suite (Un )n∈N est périodique de période T = q − k  q  m2 − 1.


:211

4. Le plus simple serait de calculer les 49 premières valeurs de (vn )0n49 pour le constater
... mais cela serait un peu long et il est probable que l’examinateur demande une autre
None

méthode. En voici une.


Comme 8 et 49 = 72 sont premiers entre eux, 8 est inversible dans Z/49Z et son inverse
est 9 car 8 ∗ (−6) = −48 = 1 (obtenu via la relation de Bezout 9 ∗ 8 − 2 ∗ 49 = 1 résultant
com:

de l’algorithme d’Euclide). Par conséquent, l’application



rvox.

Z/49Z → Z/49Z
f:
x → 8x + 11
la
scho

est une bijection de Z/49Z sur Z/49Z. En effet, pour tout a ∈ Z/49Z, on a les équiva-
lences suivantes :
univ.

f (x) = a ⇔ 8x + 11 ⇔ −6a = x − 66 ⇔ x = 66 − −6a = 17 − −6a


×−6
204 Centrale Math 1

donc tout élément a ∈ Z/49Z admet un antécédent et un seul par f. Les 50 éléments
(vn )0n49 appartiennent à Z/49Z qui est de cardinal 49 donc il existe (k, q) ∈ {0, .., 49}
avec k < q et :

vk = vq ⇔ f k (v0 ) = f q (v0 ) ⇔ v0 = f q−k (v0 ) = vq−k .


◦(f −1 )k

Les suites (vn )n∈N et (vn+q−k )n∈N vérifient la même relation de récurrence et la même
condition initiale donc elles sont égales, ce qui prouve la périodicité. Notons T sa période
minimale alors T ∈ {1, .., 49} (car T  q − k  q  49) et, par construction, les éléments
(vk )0kT −1 sont deux à deux distincts. Montrons que T = 49, ce qui prouvera que la
suite (vn )n∈N prend les 49 valeurs possibles de Z/49Z.
Pour simplifier les calculs, on présumera que v0 = 0 donc vT = v0 = 0 et, pour tout
n < T, vn = v0 = 0. Explicitons la suite (vn )n∈N . Pour tout n  1, on a :
  2  
vn = 8vn−1 + 11 = 8 8vn−2 + 11 + 11 = 8 vn−2 + 11 1 + 8
 
2  3 2
= 8 8vn−3 + 11 = 8 vn−3 + 11 1 + 8 + 8 = · · ·

419
n−1
 n−1

n k k
= 8 v0 + 11 8 = 11 8

7900
k=0 k=0

(par une récurrence laissée au lecteur). Comme 11 est premier à 49 = 72 , 11 est inversible

:164
dans Z/49Z donc on a les équivalences suivantes :
T
 −1
k
T
 −1 7.41
k
vT = 0 ⇔ 11 8 = 0 ⇔−1 (E0 ) : 8 = 0.
4.12

k=0 ×11 k=0


:89.8

On est tenté d’utiliser la formule sur les sommes géométriques (valable dans un corps)
mais 1 − 8 (le dénominateur potentiel) vaut −7 qui n’est pas inversible dans Z/49Z (car
2502

7 n’est pas premier à 72 = 49). On contourne le problème en remarque 7 est nilpotent


2 q
dans Z/49Z car 7 = 49 = 0 dans Z/49Z donc 7 = 0 pour tout q  2 et que 8 = 7 + 1.
8891

D’après la formule du binôme de Newton, pour tout k  2, on a les formules :


k
 k  k 
582:

k q
8 = 7+1 = q 7
 = 1 + k7.
q=0 =0 si q2
0753

L’équation (E0 ) s’écrit alors :


:211

T
 −1 T
 −1
  T (T − 1)
1 + k7 = 0 ⇔ T + 7 k =0⇔T +7× = 0.
None

2
k=0 k=0
com:

En multipliant l’équation précédente 2, on obtient la nouvelle équation

T + 7 × T (T − 1) = 0 ⇔ T × 1 + 7 (T − 1) = 0.
rvox.

Comme 1 + 7 (T − 1) est premier avec 7 (car 1 + 7 (T − 1) ≡ 1 [7]) donc avec 72 , on peut


la

multiplier l’équation précédente par l’inverse de 1 + 7 (T − 1) donc T = 0 dans Z/49Z


scho

c’est-à-dire que 49 divise T. Comme T ∈ {1, .., 49} , la seule possibilité est T = 49, ce
qui permet de conclure.
univ.
Structures algébriques et arithmétique 205

Commentaires 100 Exercice original et progressif.


Question 1 et 2 : Elles sont sans difficulté particulière.
Question 3 : La preuve proposée est tout à fait semblable à l’existence de l’ordre d’un
élément g dans un groupe fini G (et sa majoration). On peut également invoqué le fait que
2
l’ensemble des bijections de (Z/mZ) sur lui-même est un groupe G fini pour la composition
et que f appartient à G donc il possède un ordre fini (d’au plus card (G)). Cela ne fournit
pas la réponse complète mais cette avancée est très significative et cela sera valorisé par
l’interrogateur.
Question 4 : La question est sélective mais des avancées significatives peuvent être faites par
le candidat avec une ou deux aides bien senties de l’interrogateur. Les meilleurs candidats
peuvent finir cette planche.

Exercice 101 (Centrale Math I) Soit p un nombre premieravec p  3. On note :


Fp = Z/pZ, Fp∗ le groupe des inversibles de Z/pZ et Fp∗2 = x2 / x ∈ Fp∗
   
2πix 2πiy
1. Montrer que si x̄ = ȳ alors exp = exp .
p p

419
  
2πiak 2
Si a ∈ Fp , on note τ (a) = exp .

7900
p
k∈Fp
 
2. Montrer que si a ∈ Fp , alors τ (a) = τ 1 .
∗2

:164
   
3. Montrer que si b ∈ Fp∗ \Fp∗2 , τ b + τ 1 = 0.
7.41
Solution 101
4.12

1. Par définition des classes, on a l’équivalence suivante :


:89.8

x = y ⇔ x ≡ y [p] ⇔ ∃k ∈ Z, x = y + kp
     
2πix 2πi (y + kp) 2πiy
2502

⇒ exp = exp = exp exp (2πik)


p p p
 
2πiy
8891

= exp (car k ∈ Z).


p
582:

2. On considère l’application

0753

 Fp → C  
ϕ: 2πix
 x → exp
:211

p
(qui est bien définie d’après la question précédente) alors on peut écrire la formule :
None

  2
∀a ∈ Fp , τ (a) = ϕ a.k .
com:

k∈Fp

Si a ∈ Fp∗2 , il existe y ∈ Fp∗ tel que a = y 2 donc :


rvox.

  2
   2 
ϕ y 2 .k =
la

(S) : τ (a) = ϕ yk .
scho

k∈Fp k∈Fp

Comme p est un nombre premier, Fp est un corps donc tout élément de Fp∗ est inversible,
univ.

en particulier y. Ainsi, l’application ψ : k → y.k est une bijection de Fp sur Fp de


206 Centrale Math 1

réciproque ψ  : k → y −1 k (ψ  
 ◦ψ = ψ ◦ψ = Id). Dès lors, on peut effectuer le changement
de variable z = yk = ψ k dans la somme de la relation (S) , ce qui nous donne :
    
τ (a) = ϕ z2 = τ 1 .
z∈ψ(Fp )=Fp

 
3. Soit b ∈ Fp∗ \Fp∗2 . On note V = bx, x ∈ Fp∗2 . Nous allons montrer que Fp∗2 ∪ V est
une partition de Fp∗ . Comme Fp est un corps, Fp∗ est un groupe pour la multiplication donc
 
Fp∗2 et V sont des sous-ensembles de Fp∗ . Montrons que Fp∗2 , V forme une partition de
Fp∗ . Supposons qu’il existe z ∈ Fp∗2 ∩ V alors :
  2
∃x ∈ Fp∗ , z = x2 x
⇒ by 2 = x2 ⇒ b = ∈ Fp∗2 ,
∃y ∈ Fp∗ , z = by 2 ÷y 2 y

ce qui est absurde donc Fp∗2 ∩ V = ∅. Comme b ∈ Fp∗ , si x ∈ Fp∗2 alors bx ∈ V, ce qui
permet de définir l’application
 ∗2

419
Fp → V
ψ: .
x → bx

7900
Par construction de V, elle est surjective. En outre, elle est injective car si x, y ∈ Fp∗2

:164
alors on a les équivalences suivantes :

ψ (x) = ψ (y) ⇔ bx = by ⇔ x = y.
÷b=0
7.41
4.12
 
Par conséquent, ψ réalise une bijection de Fp∗2 sur V donc card Fp∗2 = card (V ) . Cal-
culons le cardinal de Fp∗2 . On remarque que :
:89.8

  
  p−1
2502


Fp = k, k ∈ {1, ..., p − 1} = k, −k, k ∈ 1, ...,
2
8891

2  2
(car p − k = −k) et comme k = −k pour tout k ∈ Fp ), on en déduit les égalités
ensemblistes suivantes :
582:

     
∗2 2  2 p−1 2 p−1
Fp = k , −k / k ∈ 1, ..., = k , k ∈ 1, ...,
0753

2 2
 2
:211

p−1
Soit (k, q) ∈ 1, .., tel que :
2
None

2 2   
k = q2 ⇔ k − q2 = 0 ⇔ k − q k + q = 0
  
com:

 k−q =0  k−q =0  (1) : p | k − q


⇔ ou (∗) ⇔ ou ⇔ ou
  
rvox.

k+q =0 k+q =0 (2) : p | k + q

(∗) car Fp est uncorps puisque p est un nombre premier.


la
scho

p−1 p−1
Comme k − q ∈ − , .., , la relation (1) entraine que k − q = 0 (le nombre
2 2
univ.

k−q 1 1
est entier et compris entre − et ). Comme k + q ∈ {2, .., p − 1} , la relation (2)
p 2 2
Structures algébriques et arithmétique 207

k+q
est impossible (le nombre est entier strictement positif et strictement inférieur à
p
1). Au final, la seule possibilité est k − q = 0 ⇔ k = q donc
 
 ∗2  p−1 p−1
card (V ) = card Fp = card 1, ..., = .
2 2
L’union Fp∗2 ∪ V est disjointe, on peut écrire la formule :
     
card Fp∗2 ∪ V = card Fp∗2 + card (V ) = p − 1 = card Fp∗ .
Comme Fp∗2 ∪ V est inclus dans Fp∗ , on en déduit l’égalité ensembliste :

Fp∗2 ∪ V = Fp∗ .
   
Ainsi, Fp∗2 , V est une partition de Fp∗ donc {0} , Fp∗2 , V est une partition de Fp .
D’après la relation de Chasles, on obtient :

 
(p−1)/2
  2
  
(p−1)/2 
 2
 (p−1)/2
  
2
τ b = ϕ b.k =ϕ 0 + ϕ b.k + ϕ b.−q

419
k=−(p−1)/2 k=1 q=1   
=ϕ(b.q 2 )

7900
(p−1)/2  
   2     
= ϕ 0 +2 ϕ b.k = ϕ 0 + 2 ϕ k

:164
k=1 k∈V
(p−1)/2    2  (p−1)/2
(p−1)/2  
7.41
   2     2
τ 1 = ϕ k =ϕ 0 + ϕ k + ϕ −q
q=1   
4.12
k=−(p−1)/2 k=1
=ϕ(q 2 )
:89.8

    2
(p−1)/2
    
= ϕ 0 +2 ϕ k =ϕ 0 +2 ϕ k
2502

k=1 k∈Fp∗2

On en déduit l’égalité :
8891

   
τ b +τ 1           
= ϕ 0 + ϕ k + ϕ k = ϕ k
2
582:

k∈V k∈Fp∗2 k∈Fp


p−1   p−1
0753

 2πik  1 − ζp
= exp = ζk = =0
p ζ=e2πi/p ζ=1 1−ζ
k=0 k=0
:211

(car ζ est une racine pe de l’unité), ce qui permet de conclure.


None

Commentaires 101 Exercice original et progressif.


Question 1 : Il s’agit d’une application du cours (par exemple, la bonne définition de la
com:

somme dans Z/nZ).


Question 2 : L’idée clé est d’effectuer un changement de variable (elle peut éventuellement
rvox.

être proposée par l’interrogateur). L’interrogateur sera attentif à la bonne compréhension


de la notion de changement de variable dans une somme (bijectivité et justification).
la

Question 3 : L’idée maitresse est que Fp∗2 ∪ bFp∗2 est une partition de Fp∗ et l’interrogateur
scho

proposera probablement cette piste (éventuellement de façon détournée). Un candidat ob-


servant que ces deux ensembles ont même cardinaux sera valorisé (surtout s’il le justifie)
univ.
208 Centrale Math 1

ainsi que celui calculant le cardinal de Fp∗2 (exercice classique à Centrale-SupElec et à


Mines-Ponts).

 
x
Exercice 102 Soit H l’ensemble des points de M2,1 (R) tels que x2 − 3y 2 = 1.
y
 
a b
1. Montrer qu’il existe une unique matrice A = à coefficients dans N telle que
1 c
A (H) ⊂ H.
2. Montrer que H ∩ N2 est infini.
 
 k  1
3. Montrer H ∩ N = A X0 , k ∈ N où X0 =
2
.
0

Solution 102
1. On procède par analyse-synthèse.  
a b
Phase d’analyse. Supposons qu’il existe une matrice A = à coefficients dans
1 c

419
 
1
N telle que A (H) ⊂ H. Comme ∈ H (car 12 − 3 × 02 = 1), on peut affirmer que

7900
0
   
1 a
A = ∈ H c’est-à-dire :

:164
0 1
a 2 − 3 = 1 ⇔ a2 = 4 ⇔ a = 2
    7.41
2 −2 2
(car a ∈ N). Comme ∈ H et ∈ H (car (±2) − 3 × 12 = 1), on peut affirmer
4.12

1 1
que :
:89.8

    

 2 b+4
 A 1 = c+2 ∈H
  2 2
2502

(b + 4) − 3 (c + 2) = 1
    ⇔ 2 2
 (b − 4) − 3 (c − 2) = 1
 A −2 = b − 4 ∈ H


8891

1 c−2

(1) : b2 + 8b + 16 − 3c2 − 12c − 12 = 1

582:

(2) : b2 − 8b + 16 − 3c2 + 12c − 12 = 1



(1) − (2) : 2b = 3c
0753


(1) + (2) : b2 − 3c2 + 3 = 0
 3c
:211


 b= 

 2  b = 3c 
  2 c=2
⇒ ⇔ ⇔
None

2
 3c  b=3


2
− 3c + 3 = 0 c2 = 4
 2
com:

 
2 3
(car c  0) donc A = .
rvox.

1 2    
2 3 x
Phase de synthèse. On pose A = . Soit ∈ H c’est-à-dire x2 − 3y 2 = 1
la

    1 2 y
scho

x 2x + 3y
alors A = et on a la formule :
y x + 2y
univ.

2 2
(2x + 3y) − 3 (x + 2y) = x2 − 3y 2 = 1
Structures algébriques et arithmétique 209

 
x
donc A ∈ H.
y
 
xk
2. On considère la suite (uk )k∈N = définie par la relation de récurrence :
yk k∈N
  
1 xk+1 = 2xk + 3yk
u0 = , ∀k ∈ N, uk+1 = Auk ⇔ .
0 yk+1 = xk + 2yk
Prouvons par récurrence la propriété (Pk ) : « uk ∈ H, xk ∈ N, yk ∈ N ». (P0 ) est
manifestement vraie. Supposons (Pk ) vérifiée pour un certain entier k. Comme uk ∈ H
alors, d’après la question précédente, on peut affirmer que uk+1 = Auk ∈ H. En outre,
xk+1 et yk+1 sont des entiers naturels (comme somme et produit d’entiers naturels), ce
qui prouve (Pk+1 ) et achève la récurrence.
En particulier, pour tout entier k, yk est positif donc
xk+1  2xk ⇒ xk  2k x0 = 2k
(par une récurrence immédiate). Par conséquent, on peut affirmer que lim xk = +∞,
k→+∞

419
ce qui nous assure que la suite (uk )k∈N prend une infinité de valeurs distinctes. Comme
elle est à valeurs dans H ∩ N2 , l’ensemble H ∩ N2 est infini.

7900
3. D’après la réponse à la question précédente, on a l’inclusion :

:164
 k 
A X0 , k ∈ N ⊂ H ∩ N2 .
 
Prouvons l’inclusion réciproque. Soit X =
x 7.41
∈ H ∩ N2 . Si y = 0 alors :
y
4.12

x2 = 1 + 3y 2 = 1 ⇒ x = 1 ⇒ X = X0 = A0 X0 .
:89.8

x∈N

Avant de poursuivre, remarquons que la matrice A est inversible d’inverse


2502

   
−1 1 t 2 −3 −1 2x − 3y
A = Com (A) = et A X = ,
det (A) −1 2 2y − x
8891

2 2
avec (2x − 3y) − 3 (2y − x) = x2 − 3y 2 = 1
582:

donc A−1 X ∈ H. Si y > 0, vérifions que 2x − 3y et 2y − x sont deux entiers naturels.


Comme y est un entier naturel non nul, on a y  1 donc y 2  1, ce qui nous donne les
0753

inégalités suivantes :
:211

x2 = 1 + 3y 2  y 2 + 3y 2 = 4y 2 i.e. x2  4y 2 ⇒ (∗) : x  2y
x,y∈N

None

x2 = 1 + 3y  3y ⇒ x  3y.
2 2

√ 3
En outre, on a 3  car, ces deux nombres étant positifs, on a les équivalences
com:

2
suivantes :  2

rvox.

3 3
3 ⇔3 ⇔ 4 × 3  32 ⇔ 4  3
2 2 ×4>0 ÷3>0
la

√ 3
et cette dernière inégalité est vraie. Ainsi, on peut affirmer que x  3y  y. Cette
scho

2
inégalité combinée à l’inégalité (∗) montrent les inégalités :
univ.

2x − 3y  0 et 2y − x  0
210 Centrale Math 1

Ainsi, on vient de montrer que A−1 X ∈ H ∩ N2 et comme on a :

(2x − 3y) + (2y − x) = x − y < x + y,

cela nous permet d’envisager une récurrence forte sur la valeur de x +y.
x
Pour tout entier n  1, montrons la propriété (Pn ) : « pour tout X = ∈ H ∩ N2 tel
y
que x + y = n, il existe k ∈ N tel que X  = A X0 ».
k

x
Initialisation n = 1. Soit X = ∈ H ∩ N2 tel que x + y = 1. Comme x = 0
y
est impossible
  (car x2 = 1 + 3y 2  1), on est assuré que x = 1 donc y = 0 d’où
1
X= = A0 X0 , ce qui prouve (P1 ) .
0
Hérédité. Soit n  2 et supposons la propriété (Ps ) vérifiée pour tout entier s ∈
x
{1, .., n − 1} . Soit X = ∈ H ∩ N2 tel que x + y = n. On peut affirmer que y > 0
y
(sinon, on a y = 0 donc x2 = 1 ⇔ x = 1 d’où x + y = 1 < n, ce qui est absurde). On
  x∈N

419
x1
pose X1 = A−1 X = avec :
y1

7900

x1 = 2x − 3y
et x1 + y1 = x − y < x + y = n

:164
y1 = 2y − x y>0

D’après la propriété (Px1 +y1 ) , il existe k ∈ N tel que :


7.41
X1 = Ak X0 ⇒ X = AX1 = Ak+1 X0 ,
4.12

ce qui démontre (Pn ) et achève la récurrence.


:89.8

Ainsi, on vient de démontrer l’inclusion réciproque d’où l’égalité ensembliste attendue.


2502

Commentaires 102 Exercice progressif. Il s’agit de la version matricielle d’un classique :


l’ensemble
8891

 √ 
G = x + y 3, (x, y) ∈ N2 et x2 − 3y 2 = 1
582:

est un sous-groupe monogène de R∗+(c’est-à-dire


  de la forme {a , a ∈ Z} pour un certain
n

√ 2 1
0753

a .. valant 2 + 3 donc associé à =A ) qui est un grand classique du concours


1 0
Mines-Ponts.
:211

Question 1 : Elle demande un peu de rigueur et d’initiative pour aboutir. L’interrogateur


valorisera fortement les candidats ayant ces qualités.
None

Question 2 : Il s’agit de la question la plus simple du sujet, ellerequiert


 surtout de voir
1
le processus dynamique (itérer la matrice A sur le point de base ) et de disposer d’un
com:

0
peu de bon sens.
rvox.

Question 3 : Il est attendu du candidat qu’il justifie seul l’implication évidente. Pour
l”implication réciproque, l’idée principale est de minorer les éléments de H ∩ N2 autre que
(0, 0) . L’interaction avec l’interrogateur sera cruciale car peu de candidats seront capables
la
scho

de poursuivre seuls (sauf s’ils ont déjà traités le groupe G ou les équations de Pell-Fermat
et connaissent le point clé du raisonnement, félicitations à eux).
univ.
Structures algébriques et arithmétique 211

Exercice 103 (Centrale) Une application N de Q dans R+ est appelée valeur absolue si
— ∀x ∈ Q, N (x) = 0 ⇔ x = 0 ;
— ∀ (x, y) ∈ Q2 , N (xy) = N (x)N (y) ;
— ∀ (x, y) ∈ Q2 , N (x + y)  N (x) + N (y).
Une valeur absolue N est dite ultramétrique si ∀x, y ∈ Q2 , N (x+y) ≤ max(N (x), N (y)) ;
N est dite triviale si elle est constante sur Q∗ .
Si p est un nombre premier, on note ν p (n) la valuation p-adique de n c’est-à-dire le plus
grand entier naturel k tel que pk divise n. On pose par convention ν p (0) = +∞ et p−∞ = 0.
1. Soit N une valeur absolue. Déterminer N (1) et N (−1).
a
2. Soit q = ∈ Q∗ , où a, b ∈ Z∗ 2 , et p un nombre premier.
b
Montrer que ν p (a) − ν p (b) ne dépend que de q. On le notera ν p (q).
3. On définit, pour q ∈ Q, |q|p = p−ν p (q) .
Montrer que | |p est une valeur absolue ultramétrique.
4. Soit N une valeur absolue ultramétrique non triviale.
Montrer qu’ il existe α ∈ R∗+ et p premier tels que N = |.|α
p.

419
Solution 103

7900
1. Comme 1 × 1 = 1, (−1) × (−1) = 1et N (1) = 0 (car 1 = 0), on a les égalités suivantes :

:164
N (1) = N (1 × 1) = N (1) N (1) ⇒ 1 = N (1)
÷N (1)=0

7.41
2
1 = N (1) = N ((−1) (−1)) = N (−1) N (−1) = (N (−1))
4.12

donc N (−1) ∈ {−1, 1} . Or, N (−1)  0 donc N (−1) = 1.


2 a1 a2
2. Soient q ∈ Q∗ et (a1 , b1 , a2 , b2 ) ∈ (Z∗ ) tels que q = et q = donc :
:89.8

b1 b2
a1 a2
2502

= ⇔ (E1 ) : a1 b2 = b1 a2 .
b1 b2
8891

Soit i ∈ {1, 2} . Par définition, pour tout i ∈ {1, 2}, pvp (ai ) | ai et pvp (bi ) | bi avec
pvp (ai )+1  ai et pvp (bi )+1  bi . C’est-à-dire qu’il existe des entiers ai et bi tels que ai =
ai pvp (ai ) et bi = bi pvp (bi ) avec p ne divisant ni ai ni bi . Comme p est un nombre premier,
582:

cela signifie que p est premier avec ai et bi . L’égalité (E1 ) devient :
0753

a1 pvp (a1 ) b2 pvp (b2 ) = b1 pvp (b1 ) a2 pvp (a2 )
⇔ (E2 ) : a1 b2 pvp (a1 )+vp (b2 ) = b1 a2 pvp (b1 )+vp (a2 ) .
:211

Ainsi, on obtient la divisibilité suivante :


None

pvp (a1 )+vp (b2 ) | a1 b2 pvp (a1 )+vp (b2 ) = b1 a2 pvp (b1 )+vp (a2 ) .
com:

Comme p est premier avec a2 et b1 , le lemme de Gauss montre qu’il est premier avec
b1 a2 donc pvp (a1 )+vp (b2 ) est premier avec b1 a2 . D’après le lemme de Gauss, on en déduit
rvox.

la divisibilité :
la

pvp (a1 )+vp (b2 ) | pvp (b1 )+vp (a2 ) ⇒ vp (a1 ) + vp (b2 )  vp (b1 ) + vp (a2 ) .
scho

De même, l’égalité (E2 ) entraine la divibilité suivante :


univ.

pvp (b1 )+vp (a2 ) | b1 a2 pvp (b1 )+vp (a2 ) = a1 b2 pvp (a1 )+vp (b2 )
212 Centrale Math 1

et le même argumentaire (en échangeant a2 avec a1 ainsi que b1 avec b2 ), on obtient
l’inégalité :
vp (b1 ) + vp (a2 )  vp (a1 ) + vp (b2 ) ⇒ vp (a1 ) + vp (b2 ) = vp (b1 ) + vp (a2 )
⇔ vp (a1 ) − vp (b1 ) = vp (a2 ) − vp (b2 ) .
Ainsi, on a prouvé que vp (a) − vp (b) ne dépend pas des réprésentations (a, b) de q mais
seulement de q.
4
3. Par convention, |0|p = p−∞ = 0. Soit (x, y) ∈ Q2 , il existe (a1 , b1 , a2 , b2 ) ∈ (Z∗ ) tels
a1 a2
que x = et y = . D’après les règles de calculs sur les fractions, on a :
b1 b2
a 1 a2 a 1 b2 + a 2 b1
xy = , x+y = .
b1 b2 b1 b2
4
D’après le raisonnement tenu à la réponse de la question 2, il existe (a1 , b1 , a2 , b2 ) ∈ (Z∗ )
tel que :
∀i ∈ {1, 2} , ai = ai pvp (ai ) , bi = bi pvp (bi ) avec p premier avec ai et bi

419
⇒ |x|p = pvp (b1 )−vp (a1 ) , |y|p = pvp (b2 )−vp (a2 )

7900
On en déduit que :
a1 a2 = pvp (a1 )+vp (a2 ) a1 a2 , b1 b2 = pvp (b1 )+vp (b2 ) b1 b2

:164
Le lemme de Gauss montre que p est premier avec a1 a2 donc :
7.41
vp (a1 a2 ) = vp (a1 ) + vp (a2 ) , vp (b1 b2 ) = vp (b1 ) + vp (b2 ) ,
4.12

ce qui montre l’égalité suivante :


|xy|p = p(vp (b1 )+vp (b2 ))−(vp (a1 )+vp (a2 ))
:89.8

= pvp (b1 )−vp (a1 ) pvp (b2 )−vp (a2 ) = |x|p |y|p .
2502

Ensuite, on a l’égalité :
a1 pvp (a1 ) b2 pvp (b2 ) + a2 pvp (a2 ) b1 pvp (b1 )
8891

a 1 b2 + a 2 b1 =
= pvp (a1 )+vp (b2 ) a1 b2 + pvp (a2 )+vp (b1 ) a2 b1 .
582:

Supposons que :
0753

vp (a1 ) + vp (b2 )  vp (a2 ) + vp (b1 ) ⇔ vp (b2 ) − vp (a2 )  vp (b1 ) − vp (a1 )


⇔ p vp (b2 )−vp (a2 )
 pvp (b1 )−vp (a1 ) ⇔ |y|p  |x|p .
:211

p1

Alors pvp (a1 )+vp (b2 ) divise a1 b2 + a2 b1 donc :


None

vp (a1 b2 + a2 b1 )  vp (a1 ) + vp (b2 ) ,


com:

ce qui entraine l’inégalité suivante :


|x + y|p = pvp (b1 b2 )−vp (a1 b2 +a2 b1 ) = pvp (b1 )+vp (b2 )−vp (a1 b2 +a2 b1 )
rvox.

 
 pvp (b1 )+vp (b2 )−(vp (a1 )+vp (b2 )) = pvp (b1 )−vp (a1 ) = |x|p = max |x|p , |y|p .
la
scho

Si vp (a1 ) + vp (b2 )  vp (a2 ) + vp (b1 ) alors, en échangeant les rôles de x et y, on obtient


par le même raisonnement l’inégalité
univ.

 
|x + y|p  |y|p = max |x|p , |y|p .
Structures algébriques et arithmétique 213

4. Soit N une telle norme. Pour tout entier naturel n  1, on a :


N (n) = N ((n − 1) + 1)  max (N (n − 1) , N (1)) = max (N (n − 1) , 1) .
Une récurrence immédiate sur n montre que ∀n ∈ N, N (n)  1. Comme, pour tout
n ∈ Z− , on a −n ∈ N, on obtient la majoration :
N (−n)  1 ⇔ N (−1)N (n)  1 ⇔ N (n)  1.
  
=1

Ainsi, l’ensemble Z des entiers relatifs borné pour N.


On note G = {n ∈ Z, N (n) < 1} . Montrons que G est un sous-groupe de (Z, +) . Il
est immédiat que G ⊂ Z. 0 ∈ G car N (0) = 0 < 1. Soient (x, y) ∈ G2 alors
N (x + y)  max (N (x) , N (y)) < 1 ⇒ x + y ∈ G
N (−x) = N (−1)N (x) = N (x) < 1 ⇒ −x ∈ G
  
=1

donc G est bien un sous-groupe de Z. Ainsi, il existe un entier p tel que G = pZ. Montrons

419
que p est un nombre premier. Supposons qu’il existe deux entiers a et b tels que p = ab
alors on peut écrire :

7900
N (a) N (b) = N (ab) = N (p) < 1
donc N (a) < 1 ou N (b) < 1. Si N (a) < 1 alors a ∈ G = pZ donc p divise a et comme a

:164
divise p, cela entraine que a = p (car a et p sont des entiers naturels). Si N (b) < 1, par
le même raisonnement, on obtient que b = p. Ainsi, dans tous les cas, on peut affirmer
que a = p ou b = p donc p est un nombre premier. 7.41
Soit n ∈ Z∗ alors n = pvp (n) n avec n premier avec p et N (n )  1 (car N  1 sur Z).
4.12

Si N (n ) < 1 alors n ∈ G = pZ donc p divise n ce qui est absurde donc N (n ) = 1.
:89.8

Par multiplicativité de N, on a :
vp (n) vp (n)
N (n) = (N (p)) N (n ) = (N (p)) .
2502

Si N (p) = 1 alors N (n) = 1 pour tout n ∈ Z∗ . Ainsi, pour tout x ∈ Q∗ , il existe


8891

2
(n, m) ∈ (Z∗ ) tel que :
n
x = ⇔ mx = n ⇒ N (mx) = N (n) ⇔ N (m) N (x) = N (n)
582:

m
N (n) 1
0753

⇔ N (x) = = = 1.
N (m) 1
Ceci est absurde car N n’est pas constante donc on est assuré que N (p) > 0 (car p = 0).
:211

ln (N (p))
On pose α = − ∈ R∗+ et, pour tout n ∈ Z∗ , on a :
None

ln (p)
v (n) v (n) vp (n)
N (n) = (N (p)) p = (exp (ln (N (p)))) p = (exp (−α ln (p)))
com:

 −α vp(n)  α
α
= p = p−αvp (n) = p−vp (n) = |n|p .
rvox.

2 n
Par conséquent, pour tout x ∈ Q∗ , il existe (n, m) ∈ (Z∗ ) tel que x = donc
m
la
scho

N (n)
α
|n|p  n α
  α
N (x) = = α =   = |x|p .
N (m) |m|p m p
univ.
214 Centrale Math 1

Commentaires 103 Exercice original et difficile pour ce concours. Il s’agit habituelle-


ment d’un exercice plutôt ENS (caractérisation d’Ostrowki des normes ultra-métriques sur
Q) qui fut posée il y a de nombreuses années à l’oral de l’ENS Ulm (sous forme brute de
la question 4 tout de même).
Question 1 : Elle est élémentaire.
Question 2 : Il s’agit d’une question discriminante d’arithmétique.
Question 3 : Elle est relativement simple si on fait les calculs un peu formellement (ce que
feront un nombre significatif de candidats). Heureusement, la question précédente valide
le calcul formel et les bons candidats s’en apercevront (et seront valorisés par l’interroga-
teur).
Question 4 : C’est incontestablement la question la plus difficile du sujet. L’interaction
avec l’interrogateur sera primordiale. Il introduira probablement

G = {n ∈ Z, N (n) < 1}

et le fait de prouver qu’il s’agit d’un sous-groupe de Z et d’en déduire sa forme sera très
valorisée.

419
7900
:164
7.41
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Structures algébriques et arithmétique 215

5.3 Mines-Ponts
Exercice 104 (Mines-Ponts) Soit a un nombre impair.
n−2
1. Soit n un entier supérieur ou égal à 3. Montrer a2 ≡ 1 [2n ].
2. En déduire les entiers n ∈ N∗ pour lesquels le groupe des inversibles de l’anneau
Z/2n Z est cyclique.

Solution 104 1. Comme a est un entier impair positif, il existe un entier naturel q tel que
n−2
a = 2q + 1. Prouvons par récurrence sur n  3 l’assertion (Hn ) : « a2 ≡ 1 [2n ] »
Initialisation n = 3. Un calcul direct nous donne :
3−2 2  
a2 = a2 = (2q + 1) = 4q 2 + 4q + 1 ≡ 1 22
donc (H3 ) est vrai.
Hérédité. Supposons que (Hn ) soit vraie pour un certain entier n  3 alors l’égalité
n−2
a2 ≡ 1 [2n ] signifie qu’il existe un entier k tel que
n−2 n−1 n−2
 n−2 2
2
a2 = 1 + 2 n k ⇒ a2 = a2×2 = a2 = (1 + 2n k)

419
 
= 1 + 2n+1 k + 22n k 2 ≡ 1 2n+1

7900
(car 2n = n + n  n + 3  n + 1 donc 22n est divisible par 2n+1 ), ce qui démontre (Hn+1 )

:164
et achève la récurrence.
2. Notons U l’ensemble des inversibles de Z/2n Z c’est-à-dire :
  7.41
U = k, pgcd (k, 2n ) = 1 et k ∈ {0, .., 2n − 1} .
4.12

 
Soit k ∈ 0, .., 2n−1 Comme n  1 et que 2 est un nombre premier, k est premier avec
:89.8

2n si et seulement si k est premier avec 2 c’est-à-dire si et seulement si k est un nombre


impair si et seulement s’il existe un entier q tel que k = 2q + 1. On peut alors écrire
 
2502

U = 2q + 1, 0  2q + 1  2n − 1
 
2n − 2
8891

= 2q + 1, −1/2  q 
2
 
2q + 1, 0  q  2n−1
582:

= −1 .
Ainsi, l’ensemble U est de cardinal 2n−1 . Supposons que U soit cyclique c’est-à-dire qu’il
0753

existe un entier a tel que :


 
a ∈ U et U = a = ak , k ∈ N .
:211

La condition a ∈ U entraine que a est un entier impair. Si n  3, la question précédente


None

montre l’égalité :
n−2 n−2
a2 ≡ 1 [2n ] ⇒ a2 =1
com:

donc l’ordre m de a divise 2n−2 . Ainsi, le groupe a engendré par a est de cardinal
rvox.

card (a) = m  2n−2 < card (U ) ,


ce qui est absurde car a = U. Par conséquent, si n  3, le groupe U n’est pas cyclique.
la

 
Si n = 1 alors U = 1 est cyclique car engendré par 1.
scho

  0
Si n = 2 alors U = 1, 3 est cyclique car engendré par 3 (puisque 3 = 1).
univ.

Conclusion. Le groupe U est cyclique si et seulement si n ∈ {1, 2} .


216 Mines-Ponts

Commentaires 104 Exercice original.


Question 1 : Contre toute attente, cette question se traite par récurrence (le modulo va-
riant avec n, cette méthode est peu usuitée par les candidats et il faut revenir dans Z pour
le raisonnement, ce qui est aussi peu commun dans le traitement des congruences par les
candidats). Si le candidat n’y songe pas, l’interrogateur lui proposera. Par contre, il atten-
dra que le candidat avance très significativement dans l’argumentaire, voire qu’il conclut
seul.
Question 2 : Une part significative des candidats ne se rappellera pas nécessairement du
terme « cyclique » et l’interrogateur redonnera la définition (sans dévalorisation du candi-
dat). Par contre, il est attendu du candidat de connaitre la caractérisation des inversibles
de Z/2n Z et d’être en mesure de les décrire précisément.

Exercice 105 (Mines-Ponts)


1. Le polynôme X 4 + 4 est-il irréductible sur Q ?
2. En déduire les entiers n tels que n4 + 4 est premier.

419
Solution 105

7900
1. Utilisons l’astuce du début de carré puis une identité remarquable :
 2   

:164
X 4 + 4 = X 2 + 2 − 4X 2 = X 2 + 2 − 2X X 2 + 2 + 2X .

7.41
Ainsi, le polynôme X 4 + 4 est le produit de deux polynômes non constants de Q [X] donc
il n’est pas irréductible dans Q [X] .
4.12

2. Soit n ∈ N. L’égalité précédente montre que :


:89.8

  
n4 + 4 = n2 − 2n + 2 n2 + 2n + 2 .
2502

Comme
2
n2 + 2n + 2  2 > 1 et n2 − 2n + 2 = (n − 1) + 1 > 1
8891

si n − 1 = 0 ⇔ n = 1, on en déduit n4 + 4 n’est pas un nombre premier (il est le produit


de deux entiers différents de 1).
582:

Si n = 1 alors n4 + 4 = 5 est un nombre premier.


Conclusion. n4 + 4 est un nombre premier si et seulement si n = 1.
0753
:211

Commentaires 105 Exercice dans difficulté particulière, accessible dès la MPSI.


None

7
Exercice 106 (Mines-Ponts) Soit P = (X + 1) − X 7 − 1.
com:

 
2πi
1. Calculer P (j) (avec j = exp ). En déduire la factorisation de P en facteurs
3
rvox.

irréductibles dans R [X] .


 3 4
la

X −1
2. Donner la décomposition en éléments simples dans R [X] de  2 .
scho

7
(X + 1) − X 7 − 1
univ.
Structures algébriques et arithmétique 217

Solution 106
1. Rappelons que j 3 = 1 et, comme j = 1, on a également :
1 − j3
1 + j + j2 = = 0 ⇒ 1 + j = −j 2 .
1−j
On en déduit les égalités suivantes :
 7  2
P (j) = −j 2 − j j 3 − 1 = −j 14 − j − 1
 4  
= −j 2 j 3 − j − 1 = − 1 + j + j 2 = 0

donc j est racine de P. Déterminons sa multiplicité.


   6  2   
6
P  (j) = 7 (1 + j) − j 6 = 7 −j 2 − j 3 = 7 j 12 − 1
 4   
= 7 j 3 − 1 = 7 14 − 1 = 0
   5   
5
P  (j) = 42 (1 + j) − j 5 = 42 −j 2 − j 2 j 3 = 42 −j 10 − j 2

419
  3   
= 42 −j j 3 − j 2 = 42 −j − j 2 = 0

7900
donc j est racine double de P. Comme P est à coefficients réels, on en déduit que j est

:164
racine double de P car
     
P j = P (j) = 0, P  j = P  (j) = 0, P  j = P  (j) = 0. 7.41
4.12

Il est immédiat que 0 et −1 sont racines de P. En outre, d’après la formule du binôme


de Newton, on a :
:89.8

6
 6

7 7
P (X) = X 7 + Xk + 1 − X7 − 1 = Xk
2502

k k
k=1 k=1
8891

donc P est un polynôme de degré 6 et de coefficients dominant


7  7  7
6 = 7−6 = 1 = 7.
582:

Par conséquent, on dispose de toutes les racines de P, ce qui prouve l’égalité :


0753

2 2
P (X) = 7X (X + 1) (X − j) X − j .
  
:211

=Q(X)
None

On remarque alors que :


  2  2 2  2
com:

2
Q (X) = (X − j) X − j = X − 2 Re (j) X + |j| = X2 + X + 1
 
rvox.

2π 1
(car Re (j) = cos = − ) d’où l’égalité :
3 2
la

 2
scho

P (X) = 7X (X + 1) X 2 + X + 1 .

Il s’agit bien de la décomposition de P en irréductibles de R [X] car chaque facteur est


univ.

de degré 1 ou de degré 2 sans racines réelles.


218 Mines-Ponts

2. Notons F (X) la fraction rationnelle de l’énoncé. On dispose de la factorisation célèbre


 
X 3 − 1 = (X − 1) X 2 + X + 1

et de la factorisation obtenue à la question précédente, ce qui nous donne :


4 4  2
4 2
(X − 1) X 2 + X + 1 1 (X − 1) 1 (X − 1)
F (X) = 2 4 = 72 × 2 = 72 X (X + 1)
.
72 X 2 (X + 1) (X 2 + X + 1) X 2 (X + 1)
2
(X − 1)
Comme le numérateur et le dénominateur de sont de même degré, nous allons
X (X + 1)
2
effectuer la division euclidienne de (X − 1) par X (X + 1) . Il est immédiat que :
2
(X − 1) = X 2 − 2X + 1 = X (X + 1) + (−3X + 1) .

En divisant cette égalité par X (X + 1) et en distribuant la division, on obtient la for-


mule :  2
1 3 1

419
F (X) = 2 1 − + .
7 X + 1 X (X + 1)

7900
En utilisant la décomposition en élements simples suivantes :

:164
1 1 1
(∗) : = −
X (X + 1) X X +1

(par la méthode préférée du lecteur), on a : 7.41


4.12

 2
1 4 1
F (X) = 1 − +
:89.8

72 X +1 X
 
1 1 16 8 2 8
= 1+ 2 + 2 − X + 1 + X − X (X + 1)
2502

72 X (X + 1)
 
8891

1 1 16 8 2 8 8
=
72
1+ 2 +
X 2 − X +1 + X − X + X +1
(X + 1)
 
582:

1 6 1 16
= 1− + 2+ 2
72
0753

X X (X + 1)

qui est la décomposition en éléments simples recherchée.


:211
None

Commentaires 106 Si la première question est relativement standard (même si elle est
demande un peu d’initiative et d’autonomie du candidat en utilisant les propriétés des
racines des polynômes à coefficients réels et de deviner d’autres racines immédiates), la
com:

seconde partie sera sélective. En effet, la méthode générale de décomposition en éléments


simples n’est pas proposée par le programme (uniquement l’existence est énoncée sans
rvox.

preuve) et seul le cas des polynômes scindés à racines simples est enseigné par tous (éven-
tuellement des idées pour les racines doubles). L’interaction avec l’interrogateur sera pro-
la

bablement importante pour cette question (il guidera le candidat sur une stratégie efficace
scho

si celui-ci n’en a pas) et la maitrise des calculs par le candidat sera un élément essentiel
de la réussite à cette deuxième question.
univ.
Structures algébriques et arithmétique 219

Exercice 107 (Mines-Ponts) Soit n ∈ N∗ . On pose Mn = 2n − 1.


1. Montrer que, si Mn est un nombre premier alors n est un nombre premier.
2. Soit p  3 un nombre premier. Montrer que, si q est un nombre premier et si q
divise Mp , alors q est de la forme 2kp + 1 avec k ∈ N∗ .

Solution 107
1. On procède par contraposée. Soit n un entier qui n’est pas un nombre premier alors il
existe deux entiers a, b différents de 1 et n tels que n = ab. On peut alors écrire :
b
Mn = 2ab − 1 = (2a ) − 1.

Comme 1 < a < n, on a

1 = 21 − 1 < 2a − 1 < 2n − 1 = Mn

donc le nombre m = 2a − 1 est différent de 1 et n. Or, on dispose des congruences

419
suivantes :

7900
b
2a − 1 = m ≡ 0 [m] ⇒ 2a ≡ 1 [m] ⇒ (2a ) ≡ 1b [m]
⇔ 2ab ≡ 1 [m] ⇒ Mn ≡ 0 [m]

:164
donc m divise Mn , ce qui prouve que Mn n’est pas un nombre premier. Par contraposée,
7.41
si Mn est un nombre premier, on peut affirmer que n est un nombre premier.
2. Comme q divise Mp , on a les congruences suivantes :
4.12

Mp ≡ 0 [q] ⇔ (E1 ) : 2p ≡ 1 [q] .


:89.8

Plaçons nous dans l’anneau


  Z/qZ. Comme q est un nombre premier, Z/qZ est un corps
2502

donc G = (Z/qZ) \ 0 est un groupe multiplicatif fini de cardinal q − 1. L’égalité (E1 )


s’écrit dans ce groupe
p
8891

(E2 ) : 2 = 1
donc 2 est un élément d’ordre fini et comme G est un groupe fini, on obtient la divisibilité
582:

suivante
(E3 ) : m | card (G) = q − 1
0753

Par définition d’un ordre, on a m  1 et l’égalité (E2 ) entraine que m divise p. Comme
p est un nombre premier, on peut affirmer que m = 1 ou m = p. Si m = 1 alors l’égalité
:211

(E1 ) montre que


2 ≡ 1 [q] ⇔ 1 ≡ 0 [q] ⇒ q | 1,
None

ce qui est absurde donc m = p. Cette égalité combinée à la divisibilité (E3 ) montre que :
com:

p | q − 1 ⇔ ∃s ∈ Z, q − 1 = sp ⇔ q = sp + 1.
rvox.

Comme p > 0, Mp est un nombre impair et q le divise donc q est impair (si q est pair
alors 2 divise q, q divise Mp donc 2 divise Mp d’où Mp est pair, ce qui est absurde).
la

Ainsi, q − 1 est un nombre pair c’est-à-dire que sp est un nombre pair.


scho

Comme p  3 est un nombre premier, il est nécessairement impair donc s est nécessai-
rement un nombre pair c’est-à-dire qu’il existe un entier (relatif ) k tel que :
univ.

s = 2k ⇒ q = 2kp + 1.
220 Mines-Ponts

En outre, puisque q est un nombre premier impair, on a :

1
q  3 ⇔ 2kp + 1  3 ⇔ kp  1 ⇒ k  > 0 ⇒ k ∈ N∗ .
p

Remarque. Si p = 2 alors Mp = 3 dont le seul diviseur premier est q = 3 qui n’est pas
de la forme 2kp + 1 = 4k + 1.

Commentaires 107 La première question est assez élémentaire. Par contre, la seconde
sera sélective car elle demande une maitrise importante des résultats sur l’ordre d’un
élément (dans un groupe) et de faire le lien avec cette notion. Les meilleurs candidats pen-
seront à travailler dans Z/qZ, pour les autres, l’interrogateur l’indiquera et une discussion
s’entamera sur la structure de Z/qZ.

Exercice 108 (Mines-Ponts) Soit P un polynôme non constant à coefficients entiers. On


note l’ensemble

419
D = {d ∈ N∗ , ∃m ∈ Z tel que d | P (m)}

7900
(l’ensemble formé par les divisieurs des différentes valeurs de P sur les entiers relatifs).
Montrer que D contient une infinité de nombres premiers.

:164
Solution 108 Comme P (0) ∈ Z, il possède un diviseur premier p donc p ∈ D et D est non
vide. 7.41
Supposons qu’il n’existe qu’un nombre fini p1 , .., ps de nombres premiers distincts appartenant
4.12

à D.
Si r désigne le degré de P et ar son coefficient dominant, on dispose des dominations suivantes :
:89.8

P (n) ∼ a r nr = O (nr )
2502

n→+∞ n→+∞
⇒ ∃A ∈ R+ , ∃M ∈ R+ , ∀n  A, |P (n)|  M nr .
8891

Comme P n’admet qu’un nombre fini de racines, quitte à augmenter A, on peut supposer que,
pour tout n  A, P (n) est non nul.
582:

Soit n ∈ N avec n  N. L’entier P (n) , qui est non nul, admet uniquement des diviseurs
premiers appartenant à {p1 , .., pr } . Ainsi, sa décomposition en produit de nombres premiers est
0753

de la forme
s
:211

a (n)
P (n) = ± pi i avec ∀i ∈ {1, .., s} , ai (n) ∈ N.
i=1
None

En outre, pour chaque i ∈ {1, .., s} , comme pi est un nombre premier, on peut affirmer que :
com:

s
  
a (n) a (n) a (n)
pi i  pi i = |P (n)| ⇒ ln pi i  ln (|P (n)|)  ln (M nr )
ln
rvox.

i=1
ln (M ) + r ln (n)
⇒ ai (n) ln (pi )  ln (M ) + r ln (n) ⇒ ai (n)  .
la

÷ ln(pi )>0 ln (pi )


scho

Pour tout entier k  N, posons :


univ.

Ak = {P (n) , n ∈ {N, N + 1, .., k}} .


Structures algébriques et arithmétique 221

D’après les inégalités précédentes et comme

ln (M ) + r ln (n) ln (M ) + r ln (k)
∀n ∈ {N, .., k} , 0  ai (n)   ,
ln (pi ) ln (pi )

on dispose de l’inclusion ensembliste valable pour tout k  N :

Ak = {P (n) , n ∈ {N, N + 1, .., k}}


 s  
 ln (M ) + r ln (k)
mi
⊂ ± pi , ∀i ∈ {1, .., s} , mi ∈ 0, .., .
i=1
ln (pi )

En passant aux cardinaux, on en déduit la majoration :


 s  
 ln (M ) + r ln (k)
card (Ak )  card {−1, 1} × 0, ..,
i=1
ln (pi )
s   s
ln (M ) + r ln (k) s
=2 1+ = 2 O (ln (k)) = O ((ln (k)) )
ln (p )

419
i k→+∞ k→+∞
i=1 i=1
s
⇒ (∗) : card (Ak ) = O ((ln (k)) )

7900
k→+∞

D’autre part, chaque m ∈ Ak possède au maximum r antécédents par P (le polynôme P − m

:164
est de degré r donc il admet au plus r racines) donc l’ensemble Ak possède au moins

card ({N, N + 1, .., k}) k−N +1 7.41


=
4.12
r r
éléments. On en déduit la minoration suivante
:89.8

k−N +1
card (Ak )  .
2502

r
 
s card (Ak )
En divisant cette inégalité par (ln (k)) , l’égalité (∗) montre que la suite est
8891

s
  (ln (k)) k
k−N +1
bornée donc la suite l’est aussi. Or, d’après les croissances comparées, on a :
582:

s
r (ln (k)) k
0753

k−N +1 1 k
s ∼ × s → +∞,
r (ln (k)) k→+∞ r (ln (k)) k→+∞
:211

ce qui est absurde. Par conséquent, l’ensemble D contient une infinité de nombres premiers.
None

Commentaires 108 Exercice original, posé initialement aux ENS. L’interaction avec
com:

l’interrogateur sera importante et le sujet d’adresse à priori à des candidats de bon niveau.
rvox.

Exercice 109 (Mines-Ponts) Soit U = {z ∈ C, |z| = 1} .


la

1. Déterminer les P ∈ C [X] tels que P (U) ⊂ U.


scho

10 Mines-Telecom
2. Déterminer les F ∈ C (X) (fractions rationnelles à coefficients complexes) telles que
F (U) ⊂ U.
univ.

Solution 7
1. ker (u) = ker (p) . Soit x ∈ ker (u) alors :
222 Mines-Ponts

Solution 109
1. On procède par analyse-synthèse.
Phase d’analyse. Soit P ∈ C [X] tels que P (U) ⊂ U alors P est non nul donc il pos-
n

sède un degré n ∈ N et il existe des complexes (pk )0kn tel que P (X) = pk X k . Soit
k=0
z ∈ U, il existe θ ∈ R tel que z = eiθ .
Rappelons que si z ∈ C, z désigne son conjugué, on dispose des règles de calculs sui-
vantes :
2
∀ (z, z  ) ∈ C2 , |z| = zz, z + z  = z + z  , zz  = zz  .
 
Par hypothèse, P eiθ ∈ U donc on a l’égalité suivante :
  iθ 2  
P e  = 1 ⇔ (∗) : P eiθ P (eiθ ) = 1.

Réécrivons P (eiθ ) en utilisant les règles de calculs citées précédemment :

419
n
 n
 n
   n
k
P (eiθ ) = pk (eiθ ) = pk eikθ = pk eikθ = pk e−ikθ

7900
k=0 k=0 k=0 k=0
n n n
1 1  1   n−k
= pk = inθ pk ei(n−k)θ = pk eiθ .

:164
n
eikθ e (eiθ )
k=0 k=0 k=0

n
 7.41
Si l’on note AP (X) = pk X n−k ∈ C [X] , la relation (∗) se réécrit :
4.12

k=0

         n
:89.8

1
P eiθ nAP eiθ = 1 ⇔ P eiθ AP eiθ = eiθ
(eiθ )
 
2502

⇒ (P (X) AP (X) − X n ) eiθ = 0.

Ainsi, le polynôme P (X) AP (X) − X n possède une infinité de racines (tous les éléments
8891

de U) donc il est nul c’est-à-dire :


582:

P (X) AP (X) − X n = 0 ⇔ P (X) AP (X) = X n .


0753

Par conséquent, le polynôme P (X) divise X n et comme P est de degré n, il existe a ∈ C∗


tel que P (X) = aX n . En outre, a ∈ U car, pour tout z ∈ U, on a :
:211

n
|P (z)| = 1 ⇔ |az n | = 1 ⇔ |a| |z| = 1 ⇔ |a| = 1.
None

Phase de synthèse. Soit a ∈ C et m ∈ N, le polynôme P (X) = aX m vérifie :


com:

m
∀z ∈ U, |P (z)| = |a| |z| = 1 × 1m = 1.

Conclusion : Les polynômes P ∈ C [X] tels que P (U) ⊂ U sont exactement les poly-
rvox.

nômes P (X) = aX m avec a ∈ U et m ∈ N.


2. On procède également par analyse-synthèse.
la
scho

Phase d’analyse. Soit F ∈ C (X), il existe deux polynômes P, Q de C [X] premiers


entre eux avec Q = 0 tels que :
univ.

P (X)
F (X) =
Q (X)
Structures algébriques et arithmétique 223

(forme irréductible de F ).
Réduction du problème. Si on note s et r les multiplicités respectives de 0 dans P et
Q, il existe deux polynômes P1 et Q1 tels que

P (X) = X s P1 (X) et Q (X) = X r Q1 (X) avec P1 (0) = 0 et Q1 (0) = 0.

Les polynômes P1 et Q1 sont premiers entre eux car P et Q le sont. On en déduit une
nouvelle expression de F :
P1 (X)
F (X) = X s−r .
Q1 (X)

Supposons que F (U) ⊂ U alors F est définie sur U donc Q1 ne s’annule pas sur U et P1
ne s’annule pas sur U (s’il existe z0 ∈ U tel que P1 (z0 ) = 0 alors |F (z0 )| = 0 = 1). La
fraction
P1 (X)
F1 (X) = X r−s F (X) =
Q1 (X)

419
appartient à C (X), elle est définie sur U et F1 (U) ⊂ U car :

7900
r−s
∀z ∈ U, |F1 (z)| = |z| |F (z)| = 1r−s × 1 = 1.

:164
1 Q1
Quitte à échanger F1 en G = = (qui est définie sur U, puisque P1 et Q1 ne s’y
F1 P1
7.41
annule pas, vérifie encore G (U) ⊂ U), on peut toujour supposer que deg (P1 )  deg (Q1 ) .
Notons n1 et m1 les degrés respectifs des polynômes P1 et Q1 alors n1   m1 .
4.12

Étude de F1 . Pour tout réel θ, le complexe eiθ appartient à U donc F1 eiθ aussi c’est-
à-dire :
:89.8

  2   2   2


∀θ ∈ R, F1 eiθ  = 1 ⇔ (E1 ) : ∀θ ∈ R, P1 eiθ  = Q1 eiθ 
2502

Avec les notations et calculs effectués dans la preuve de la réponse à la question 1. on


8891

peut affirmer que :


 iθ   iθ   iθ   iθ 
582:

  iθ 2 P1 e A P e   iθ 2 Q 1 e A Q e
P1 e  = n1
1
et Q1 e  = m1
1
.

(e ) iθ
(e )
0753

L’équation (E1 ) se réécrit :


:211

       
P1 eiθ AP1 eiθ Q1 eiθ AQ1 eiθ
None

∀θ ∈ R, n = m
(eiθ ) 1 (eiθ ) 1
 m 1       n1    
⇔ eiθ P1 eiθ AP1 eiθ = eiθ Q1 eiθ AQ1 eiθ
com:

 
⇔ (X m1 P1 (X) AP1 (X) − X n1 Q1 (X) AQ1 (X)) eiθ = 0.
rvox.

Ainsi, le polynôme X m1 P1 (X) AP1 (X) − X n1 Q1 (X) AQ1 (X) possède une infinité de
la

racines (tous les éléments de U) donc il est nul c’est-à-dire :


scho

X m1 P1 (X) AP1 (X) − X n1 Q1 (X) AQ1 (X) = 0


univ.

⇔ (E2 ) : X m1 P1 (X) AP1 (X) = X n1 Q1 (X) AQ1 (X)


224 Mines-Ponts

Par définition, Il existe des complexes (pk )0kn1 et (qk )0km1 avec
n1
 m1

P1 (X) = pk X k avec pn1 = 0 et Q1 (X) = qk X k avec qm1 = 0
k=0 k=0
n1
AP1 (X) = pk X n1 −k = p0 X n1 + p1 X n1 −1 + · · · + pn1
k=0
m1

AQ1 (X) = qk X m1 −k = q0 X m1 + q1 X m1 −1 + · · · + qm1 .
k=0

Comme p0 = P1 (0) = 0 (car 0 n’est pas racine de P1 ) et q0 = 0 (car 0 n’est pas racine
de Q1 ), on peut affirmer que AP1 et AQ1 sont de degré respectifs n1 et m1 . En passant
au degré dans la relation (E2 ) , on obtient l’égalité :

m1 + n1 + n1 = n1 + m1 + m1 ⇒ n1 = m1
⇔ deg (P1 ) = deg (AP1 ) = deg (Q1 ) = deg (AQ1 )

419
Comme C [X] est un anneau intègre, on peut simplifier X n1 = X m1 dans l’équation (E2 ),

7900
ce qui nous donne la formule :

(F) : P1 (X) AP1 (X) = Q1 (X) AQ1 (X)

:164
Ainsi, le polynôme P1 divise Q1 AQ1 et comme P1 est premier avec Q1 , le lemme de
Gauss montre que P1 divise AQ1 c’est-à-dire qu’il existe un polynôme R tel que 7.41
4.12

AQ1 = RP1 ⇒ P1 AP1 = Q1 RP1 ⇒ AP1 = RQ1


(F )
:89.8

(car C [X] est un anneau intègre). Comme AQ1 et P1 sont de même degré, le polynôme
R est constant et comme AQ1 est non nul, cette constante est non nulle. Ainsi, il existe
2502

α ∈ C∗ tel que :
αP1 (X) P1 (X)
8891

AP1 = αQ1 ⇒ F1 (X) = ⇒ F (X) = αX r−s .


AP1 (X) AP1 (X)
582:

D’après les calculs menés à la question 1, Pour tout réel θ, on a :


 iθ   
  A eiθ   
0753

A P e   iθ     P    
P1 (eiθ ) = 1
n ⇒ P1 e  = P1 (eiθ ) =  1
 = AP1 eiθ 
(eiθ ) 1  (eiθ )n1 
:211

    
 P eiθ     iθ   iθ 2(r−s)  P1 eiθ 
 1 
  = 1 donc F e  = 1 ⇔ 1 = |α| e    ⇔ |α| = 1.
None

 AP1 (eiθ )   AP1 (eiθ ) 

Synthèse. Soient α ∈ U, P ∈ C [X] \ {0} de coefficient constant non nul et n’ayant


com:

aucune racine dans U et k ∈ Z. Si n est le degré de P, il existe des complexes (pk )0kn
tels que :
rvox.

n
P (X) = pk X k avec p0 = 0.
la

k=0
scho

On pose
n

univ.

AP (X) = pk X n−k = p0 X n + p1 X n−1 + · · · + pn


k=0
Structures algébriques et arithmétique 225

qui est un polynôme de degré n car p0 = 0. Supposons que AP admet une racine z ∈ U
alors il existe un réel θ tel que z = eiθ . On dispose alors des équivalences suivantes :
   n  
AP (z) = 0 ⇔ AP eiθ = 0 ⇔ eiθ P (eiθ ) = 0 ⇔ P eiθ = 0,

ce qui est absurde (P n’admet aucune racine dans U) donc AP n’admet aucune racine
dans U. Ainsi, pour tout a ∈ U et k ∈ Z, la fraction
P (X)
F = aX k
AP (X)
  
est bien définie sur U et, pour tout θ ∈ R, on a F eiθ  = 1 (cf. les calculs de la fin de
la phase d’analyse) donc F (U) ⊂ U.
Conclusion : les fractions rationnelles vérifiant F (U) ⊂ U sont les fractions ration-
nelles de la forme
P (X)
F (X) = αX k avec |α| = 1, k ∈ Z, P ∈ C [X] \ {0}
AP (X)
et P (0) 0 et P (U) ⊂ C∗ .

419
=

7900
Commentaires 109 Exercice dont la première question posée relativement régulièrement
à ce concours (et la thématique est plutôt celle des concours X-ENS).

:164
Question 1 : Le point clé est d’interpréter algébriquement l’inclusion P (U) ⊂ U (ce qui
n’est pas standard pour les concours visés par cet ouvrage). L’interrogateur proposera pro-
bablement une indication du type suivant : donner un polynôme Q tel que 7.41
4.12

  2  
∀θ ∈ R, P eiθ  − 1 = Q eiθ .
:89.8

L’interrogateur sera alors attentif à la capacité du candidat à gérer convenablement les


modules et les complexes de module 1. Il est aussi attendu du candidat qu’il justifie aisé-
2502

ment la nullité du polynôme Q. Si le candidat ne parvient à conclure, il sera guider vers


l’interprétation de l’égalité P AP = X m en terme de divisibilité. Bien entendu, la réci-
8891

proque sera attendue (ou bien le candidat travaille explicitement par analyse-synthèse).
P
Question 2 : Un candidat observant que les fractions X m (m ∈ Z) et/ ou et/ou
582:

AP
P
Xm conviennent sera fortement valorisé (la première car elle est facile à deviner, les
0753

AP
deux suivantes par recul sur les calculs de la question 1). L’étude de l’implication directe
:211

est réservée aux meilleurs candidats.


None

Exercice 110 (Mines-Ponts) Soit (G, ·) un groupe abélien de neutre e. On suppose qu’il
existe n ∈ N∗ tel que, pour tout x ∈ G, xn = e.
com:

1. On suppose que n = ab, avec a et b premiers entre eux. On note


rvox.

 
Ga = {xa , x ∈ G} et Gb = xb , x ∈ G
la

Montrer que Ga est un sous-groupe de G. Montrer que, pour tout x ∈ G, il existe


scho

un unique couple (u, v) ∈ Ga × Gb tel que x = uv.


2. On suppose n impair.
univ.
226 Mines-Ponts

(a) Montrer que φ2 : x → x2 est un automorphisme et déterminer l’application


réciproque.
(b) Même question avec φk : x → xk , avec k et n premiers entre eux.

Solution 110

G → G
1. Comme G est abélien, l’application fa : est un morphisme de groupe car ;
x → xa

a G
∀ (x, y) ∈ G2 , f (xy) = (xy) = xa y a = f (x) f (y) .
abélien

Ainsi, l’ensemble fa (G) = Ga est un sous-groupe de G.


Comme a et b sont premier entre eux, le théorème de Bezout montre qu’il existe (s, t) ∈
Z2 tel que
a  b
1 = as + bt ⇒ x = x1 = xas+bt = (xs ) xt .
a b
Si l’on pose u = (xs ) ∈ Ga (car xs ∈ G) et v = (xt ) ∈ Gb (car xt ∈ G), on a bien

419
x = uv.
Supposons qu’il existe u ∈ Ga et v  ∈ Gb tel que

7900
−1
x = u v  ⇒ uv = u v  ⇔ (u ) u = v  v −1 .

:164
−1
Notons y = (u ) u et z = v  v −1 . Comme u et u appartiennent à Ga , y appartient à
a
Ga (car Ga est un groupe) donc il existe y  ∈ G tel que y = (y  ) . On en déduit que
7.41
4.12
ab n
y b = (y  ) = (y  ) = e.
:89.8

De même, on justifie que z ∈ Gb puis que z a = e. Comme y = z, on peut alors écrire :


s  t s t s
= y as+bt = (y a ) y b = (z a ) (e) = (e) e = e
2502

y
⇒ u = u y = u et v  = vz = vy = v,
8891

ce qui prouve l’unicité.


582:

2. (a) Comme n est impair, il existe un entier m tel que


0753

n−1
n = 2m + 1 ⇔ m = .
2
:211

Par hypothèse, on a :
None

 2
∀x ∈ G, xn = e ⇔ x2m+1 = e ⇒ x2m+2 = x ⇔ xm+1 = x.
×x
com:

Si l’on note
ψ 2 : x ∈ G → xm+1 = x(n+1)/2 ∈ G
rvox.

alors :
la

 m+1
∈ G, φ2 (ψ 2 (x)) = x et ψ 2 (φ2 (x)) = x2 = x2m+2 = x
scho

∀x
⇒ φ2 ◦ ψ 2 = IdG et ψ 2 ◦ φ2 = IdG
univ.

donc φ2 est une bijection de G sur G de réciproque ψ 2 .


Structures algébriques et arithmétique 227

(b) Comme k et n sont premiers entre eux, d’après la relation de Bezout, il existe deux
entiers relatifs (a, b) tels que
k b k b k
1 = ak + bn ⇒ ∀x ∈ G, x = xak+bn = (xa ) (xn ) = (xa ) (e) = (xa ) .

Si l’on note
ψ a : x ∈ G → xa ∈ G
alors :
 a
∀x ∈ G, φk (ψ a (x)) = x et ψ a (φk (x)) = xk = x
⇒ φk ◦ ψ a = IdG et ψ a ◦ φk = IdG

donc φk est une bijection de G sur G de réciproque ψ a .

Commentaires 110 Exercice de niveau standard. Le fait que Ga est un sous-groupe et


l’unicité du couple (u, v) à la question 1 sont des questions d’application directe du cours

419
sur les groupes et ordre d’un élément.

7900
:164
7.41
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
univ.
scho
larvox.
com:
None
:211
0753
582:
8891
2502
:89.8
4.12
7.41
:164
7900
419
Chapitre 6

Dénombrement

6.1 CCINP

419
Exercice 111 (CCINP) Soit n ∈ N∗ . Déterminer le nombre de surjections de {1, .., n + 1}
sur {1, ..., n}.

7900
Solution 111 Soit

:164
f : {1, .., n + 1} → {1, ..., n}
alors f est surjective si et seulement si, pour tout k ∈ {1, ..., n} , il existe (au moins) un entier
7.41
q ∈ {1, ..., n + 1} tel que f (q) = k. Comme l’ensemble {1, ..., n + 1} possède n + 1 éléments,
cela signifie qu’il existe exactement n − 1 entiers k ∈ {1, ..., n} qui possède un seul antécédent
4.12

par f et un unique entier kf ∈ {1, .., n + 1} possédant exactement deux antécédents par f. Pour
déterminer une telle application surjective f, on choisit un entier k0 parmi les n entiers de
:89.8

{1, .., n} (n choix). Pour cet entier k0 , on choisit 2 entiers q0 et q0 appartenant à {1, ..., n + 1}
  n (n + 1)
2502

( n+1
2 = choix possibles). On pose alors f (q0 ) = f (q0 ) = k0 . On note
2
k1 < k2 < · · · < kn−1
8891

les n − 1 entiers de {1, ..., n} \ {k0 } . On choisit un entier q1 parmi les n − 1 entiers de
{1, ..., n + 1} \ {q0 , q0 } et on pose f (q1 ) = k1 . On choisit un entier q2 parmi les n − 2 en-
582:

tiers de {1, ..., n + 1} \ {q0 , q0 , q1 } (n − 2 choix possibles) et on pose f (q2 ) = k2 (comme k2 = k1
0753

et k2 = k0 , il est impératif que q2 = q0 , q2 = q0 et q2 = q1 ). Plus généralement, si on construit


des entiers deux à deux distincts
:211

q0 , q0 , q1 , ..., qr tels que ∀i ∈ {1, .., r} , f (qr ) = kr ,


on choisit un entier
None

qr+1 ∈ {1, .., n + 1} \ {q0 , q0 , q1 , ..., qr }


(n + 1 − (r + 1) = n − r choix possibles) et on pose
com:

f (qr+1 ) = kr+1 .
rvox.

Au final, pour déterminer f, on dispose de


  n (n + 1) n (n − 1) · · · 1
la

n [(n + 1)!]
n n+1 (n − 1) (n − 2) · · · 1 = =
scho

2 2 2
n ∗ (n + 1)!
choix possibles c’est-à-dire qu’il y a telles surjections.
univ.

2
230 CCINP

Commentaires 111 En général, les exercices de dénombrement sont sélectifs aux oraux
CCINP et ce sujet ne fait pas exception. Il n’est pas nécessairement attendu des dénom-
brements utilisant la notion de bijection ou une formalisation très importante mais de
convaincre l’interrogateur que les comptages sont bien exhaustifs et non redondants.

419
7900
:164
7.41
4.12
:89.8
2502
8891
582:
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Dénombrement 231

6.2 Mines-Telecom
Exercice 112 (Mines-Ponts, Mines-Telecom) Soient (a, b, n) ∈ N3 . Montrer que :
n  
   
a b a+b
= .
k n−k n
k=0

 
Solution 112 Par définition, pour tous entiers n, k, nk étant le nombre de parties à k éléments
    n!
d’un ensemble à n éléments, on a nk = 0 si k > n ou k  0 et nk = sinon.
k! (n − k)!
On considère une urne composée de a boules blanches et b boules noires dans laquelle on pioche
simultanément n boules. Combien y a-t-il de pioches possibles ? On procède par deux comptages
distincts.
Premier comptage. Une pioche dans l’urne correspond  à la sélection d’un sous-ensemble de
n boules parmi l’ensemble des a + b boules donc il y a a+b n pioches possibles.
Second comptage. Une pioche donnée contient k boules blanches et n − k boules noire. Pour
chaque k ∈ {0, .., n} , on note Pk : « la pioche contient k boules blanches et n − k boules noires

419
». Les ensembles (Pk )0kn sont deux à deux disjoints (éventuellement vide) et l’ensemble des

7900
n
pioches correspond à l’ensemble Pk donc le nombre total de pioches possibles est :
k=0

:164
 n
 n n
   a 
7.41
b
card Pk = card (Pk ) = k n−k .
k=0 k=0 k=0
4.12

En effet, notons Bk l’ensemble des parties à k éléments de l’ensemble des boules blanches et
:89.8

Nn−k l’ensemble des parties à n−k éléments de l’ensemble des boules noires. Alors l’application
ψ k qui à un couple (U, V ) ∈ Bk × Nn−k associe U ∪ V est une bijection de Bk × Nn−k sur Pk ,
ce qui permet de conclure.
2502
8891

Commentaires 112 Exercice astucieux (ou du moins, les tentatives par récurrence élé-
mentaires échouent en général) ou plutôt à interpréter la formule du point de vue combi-
582:

natoire (c’est-à-dire en combinant convenablement des objets).


0753

Exercice 113 (Mines-Telecom) Dénombrer les applications f : {1, ..., n} → {1, ..., n}
:211

telles que
f ◦ f = f.
None

Solution 113 Notons


com:

In = {1, ..., n} et S = {f : In → In telles que f ◦ f = f } .


rvox.

Soit f ∈ S. pour tout k ∈ f (In ) , il existe q ∈ In tel que :


la
scho

k = f (q) ⇒ f (k) = f (f (q)) = f (q) = k.

Ainsi, tout élément dans l’image de f est un point fixe de f et, il est immédiat, tout point fixe
univ.

de f est dans l’image de f.


232 Mines-Telecom

Réciproquement, soit f : In → In telle que un élément appartient à l’image de f si et seulement


si cet élément est un point fixe de f alors :

∀i ∈ In , f (i) ∈ f (In ) ⇒ f (f (i)) = f (i) ⇔ f ◦ f = f ⇒ f ∈ S.

Autrement dit, on vient de montrer que S est l’ensemble des applications f : In → In dont les
points fixes sont exactement les images de f.
Fixons un ensemble J ⊂ In de cardinal r ∈ In et notons

SJ = {f ∈ S telles que f (In ) = J} .

Soit f ∈ SJ . Pour chaque i ∈ J, on a f (i) = i. Pour tout i ∈ In \J, f (i) ∈ f (In ) = J donc
il existe r choix possibles pour f (i) . Par conséquent, SJ est de cardinal rcard(In \J) = rn−r
(l’application
ψ J : f ∈ SJ → (f (i))i∈In \J ∈ J n−r
est une bijection). La famille (SJ )J∈P(In )\{∅} est une partition de S donc :

419
  n−card(J)
card (S) = card (SJ ) = (card (J))

7900
J⊂P(In )\{∅} J⊂P(In )\{∅}
n
  n
  n
  n
rn−r = rn−r rn−r

:164
= 1= r .
r=1 card(J)=r r=1 card(J)=r r=1

7.41
Commentaires 113 Les dénombrements d’applications sont généralement sélectifs pour
4.12

les candidats du concours Mines-Telecom et cet exercice en fait partie. Le point clé est de
:89.8

comprendre les conséquences de l’équation f ◦ f = f sur les liens entre les diverses valeurs
prises par f . Le point clé ici est de comprendre que les éléments de l’image sont fixes par
f et tous les autres doivent être envoyés sur l’image. Cet exercice est sélectif.
2502
8891

Exercice 114 (Mines-Telecom) Déterminer Card (On (R) ∩ Mn (Z)).


582:

Solution 114 Soit A ∈ Mn (Z) (c’est-à-dire une matrice à coefficients entiers relatifs). Notons
C1 , ..., Cn les colonnes de A. La matrice A appartient à On (R) si et seulement si ses colonnes
0753

forment une famille orthonormale de Mn,1 (R) muni du produit scalaire canonique
:211

   
n x1 y1
  ..   .. 
xi yi où X =  .  et Y =  .  .
None

X | Y  =
i=1 xn yn
com:

 
a1,j n

Une colonne Cj =  ...  est normée si et seulement si
 
rvox.

a2i,j = 1. Comme chaque a2i,j


an,j i=1
la

n

scho

appartient à N et que la somme a2i,j = 1, cela signifie qu’il existe un unique indice
i=1
univ.

ϕ (j) ∈ {1, ..., n} tel que a2ϕ(j),j = 1 et que a2i,j = 0 si i = ϕ (j) .


Dénombrement 233

e
Autrement dit, tous les coefficients de Cj sont nuls sauf celui en ϕ (j) ligne qui vaut ±1 c’est-
à-dire que Cj = ±Eϕ(j) (où Ej est la matrice colonne dont tous les coefficients sont nuls sauf
celui de la j e ligne qui vaut 1). Comme la matrice A est inversible, pour tout
2
(j, k) ∈ {1, ..., n} avec j = k, les colonnes Cj et Ck ne peuvent être proportionnelles donc
ϕ (j) = ϕ (k) (sinon Cj = ±Eϕ(j) = ±Eϕ(k) = ±Ck ). Par conséquent,

ϕ : j → ϕ (j)

est une application injective de {1, ..., n} dans {1, ..., n} c’est-à-dire que ϕ est une bijection de
{1, ..., n} i.e. ϕ est une permutation de {1, ..., n} et

A = (C1 | · · · | Cn ) avec ∀j ∈ {1, .., n} , Cj = εj Eϕ(j) et εj ∈ {−1, 1} .

Réciproquement, si A est de cette forme alors ses colonnes forment une famille orthonormale de
Mn,1 (R) (car la base canonique de Mn,1 (R) est une famille orthonormale et que ϕ est injective)
donc A ∈ On (R) ∩ Mn (Z) .
Ainsi, on a :
— n choix possibles pour disposer l’unique coefficient non nul de la première colonne de A

419
et 2 choix pour lui attribuer la valeur du coefficient en cette position ;
— n − 1 possibles (autre que celui choix effectué pour la colonne précédente) pour disposer

7900
l’unique coefficient non nul de la deuxième colonne de A et 2 choix pour lui attribuer la
valeur du coefficient en cette position ;

:164
— n − 2 possibles (autre que les choix effectués pour les deux premières colonnes) pour
disposer l’unique coefficient non nul de la troisième colonne de A et 2 choix pour lui
attribuer la valeur du coefficient en cette position ; 7.41
— etc ;
4.12

— 1 possible (autre que les choix effectués pour les n − 1 premières colonnes) pour disposer
l’unique coefficient non nul de la dernière colonne de A et 2 choix pour lui attribuer la
:89.8

valeur du coefficient en cette position ;


Au total, il a
2502

(2n) (2 (n − 1)) (2 (n − 2)) · · · (2 × 1) = 2n n!


possibilités pour A donc card (On (R) ∩ Mn (Z)) = 2n n!. Pour une preuve rigoureuse, il suffit
8891

d’utiliser l’application

582:

n
{−1, 1} × Sn →  On (R) ∩ Mn (Z) 
ψ:
0753

(εj )1jn , σ → ε1 Eσ(1) | · · · | εn Eσ(n)


n
qui est une bijection de Sn × {−1, 1} sur On (R) ∩ Mn (Z) (d’après l’analyse précédente) donc
:211

n n
card (On (R) ∩ Mn (Z)) = card ({−1, 1} × Sn ) = (card ({−1, 1})) card (Sn ) = 2n n!
None

Commentaires 114 Le point clé de cet exercice est de se rappeler que les colonnes d’une
com:

matrice orthogonale sont de norme 1 pour en déduire qu’il existe un unique coefficient non
nul par colonne. L’orthogonalité des colonnes (ou l’inversibilité de la matrice) entraine qu’il
rvox.

n’existe alors qu’un coefficient non nul par ligne (sinon deux colonnes sont colinéaires). Il
n’est pas impératif de savoir formaliser le comptage (même si cela sera valorisé) mais il
la

est indispensable de montrer que l’on a tenu compte de tous les cas sans redondance (choix
scho

de n! positions pour les coefficients non nuls, pour chacun de ces coefficients, deux fois de
valeurs d’où le 2n n!).
univ.
univ.
scho
larvox.
com:
None
:211
0753
582:
8891
2502
:89.8
4.12
7.41
:164
7900
419
Chapitre 7

Suites et séries numériques

7.1 CCINP

419
Exercice 115 (CCINP) Soit a ∈ R. On pose

7900
n
1 (−1)
∀n ∈ N∗ , un = n et vn = .
ln (n) + (−1) na na

:164
1. Déterminer, selon les valeurs de a, la nature de la série de terme général vn .
7.41
On choisit désormais a pour que la série de terme général vn soit convergente.
2. Déterminer les valeurs de a pour lesquelles la série de terme général un − vn est
4.12

convergente.
:89.8

3. En déduire les valeurs de a pour lesquelles la série de terme général un est conver-
gente.
2502

Solution 115
1 1
1. Si a  0 alors, pour n ∈ N∗ , on a |vn | =  0 = 1 donc la suite (vn )n ne peut tendre
8891

na n

0 d’où la divergence grossière de la série vn .
582:

  n
1
Si a > 0, la suite (|vn |)n = est positive et décroissante donc, d’après le critère
0753

na n
 n

spécial des séries alternées, la série (−1) |vn | = vn converge.
:211

n n

None

Conclusion : La série vn converge si et seulement si a > 0.


n
2. D’après l’énoncé, on suppose que a > 0. On simplifie un − vn afin d’en déterminer un
com:

équivalent quand n tend vers +∞.


rvox.

n n n
na − (−1) (ln (n) + (−1) na ) (−1) ln (n)
un − v n = a n a = a n .
n (ln (n) + (−1) n ) n (ln (n) + (−1) na )
la

D’après les croissances comparées, on a ln (n) = o (na ) , ce qui nous donne l’équi-
scho

n→+∞
valent suivant ;
n
univ.

(−1) ln (n) ln (n)


un − v n ∼ n = 2a .
n→+∞ na (−1) na n
236 CCINP

1
Si 2a  1 ⇔ a  , on dispose de la minoration suivante valable pour tout n  2 :
2
 
ln (n)  ln (2) ln (n)  ln (2) (1) ln (n) ln (2)
⇒ ⇒   0.
n n
2a
1/n  1/n (2) (1)∗(2) n
2a 2a n
 ln (2) 1
La série = ln (2) diverge (série de Riemann de paramètre α = 1  1)
n
n n
n

donc la série (un − vn ) aussi.
n
Si 2a > 1, on fixe δ ∈ ]1, 2a[ et on a la comparaison :
 
ln (n) 1 ln (n) ln (n)
= o car nδ 2a = 2a−δ → 0
n2a n→+∞ nδ n n n→+∞

 1
(d’après les croissances comparées puisque 2a − δ > 0). La série converge (série
n



419
de Riemann de paramètre α = δ > 1) donc la série (un − vn ) converge.
n

7900
 1
Conclusion : La série (un − vn ) converge si et seulement si a > .
2

:164
n
n
3. Si a  0, la suite ((−1) n )n est bornée alors que la suite (ln (n))n tend vers +∞ donc :
a

n
(−1) ln (n) (−1)
n 7.41
un − v n ∼ = = vn .
4.12
n→+∞ na (ln (n)) na

Comme la suite (vn )n ne tend pas vers 0, la suite (un − vn )n non plus d’où la divergence
:89.8


grossière de la série (un − vn ) .
2502

n
 
Si a > 0, comme la série vn converge alors la série un converge si et seulement
8891

n n
 1
si la série (un − vn ) converge si et seulement si a > .
582:

n
2
 1
Conclusion : la série un converge si et seulement si a > .
0753

n
2
:211

Commentaires 115 Exercice bien progressif sans difficulté particulière.


None

+∞
 k
com:

(−1)
Exercice 116 (CCINP) On considère la suite (un )n1 définie par : ∀n  1, un = 2
.
k
k=n
rvox.

 
1
1. Montrer que cette suite est bien définie et que un = O .
n→+∞ n2
la

 N 
scho

N  (−1)k N k
(−1)
2. Montrer que ∀N ∈ N ,∗
= .
k2 k
univ.

n=1 k=n k=1


Suites et séries numériques 237

N
 N
 k
(−1)
3. Exprimer, pour tout N ∈ N∗ , un en fonction de N uN +1 et de .
n=1
k
k=1
+∞

4. Montrer que un = − ln (2) .
n=1

Solution 116
 
1
1. La suite est positive, décroissante et tend vers 0 quand k → +∞ donc, d’après
k2 k1
 (−1)k
le critère spécial des séries alternées, la série converge. Ainsi, on est assuré
k2
k1
de l’existence de un et, toujours d’après le critère spécial des séries alternées, on a :
   
 (−1)n  1 1
∀n  1, |un |   2  = 2 = O .
n n n→+∞ n2

419
2. On va utiliser le théorème de Fubini en posant :

7900
k

 (−1)
2 si n  k  N
∀ (k, n) ∈ {1, ..., N } , ak,n = k2 .

:164


0 sinon

On obtient alors : 7.41


 N 
4.12

N  (−1)k N 
 N N 
 N N 
 k
= ak,n = ak,n = ak,n
:89.8

n=1
k2 n=1 k=1

k=n k=1 n=1 k=1 n=1
=0 si n>k

 k
N  N
 k k N
(−1)  
k k
2502

(−1) (−1)
= = 1 = .
n=1
k2 k 2 n=1 k
k=1 k=1 k=1
  
8891

=k
582:

3. Pour tout entier n  1, on a :


0753

N
 k +∞
 k N
 k
(−1) (−1) (−1)
un = + = + uN +1 .
k2 k2 k2
:211

k=n k=N +1 k=n

En sommant sur n ∈ {1, ..., N } , on obtient les égalités :


None

N
 N N k N N
 k N
(−1) (−1)
com:

un = + uN +1 = + uN +1 1
n=1 n=1
k2 n=1
q2 k n=1
k=n k=1
rvox.

N
 k
(−1)
= + N uN +1 .
k
k=1
la
scho

  1 
1
4. D’après la question 1, on a : |un | 2
. La série
= O est à termes positifs
n n2
univ.

n→+∞
n
et converge (série de Riemann de paramètre α = 2 > 1), on peut affirmer que la série
238 CCINP

 N

  
|un | converge donc la série un converge. Ainsi, la suite un converge ainsi
n n=1
 N
 n
 (−1)
k
que la suite (série vérifiant le critère spécial des séries alternées). En
k
k=1 N
outre, d’après la question 1, on a les dominations suivantes :
     
1 N 1
N uN +1 = NO 2 = O = O → 0
N →+∞ (N + 1) N →+∞ N2 N →+∞ N N →+∞

donc, en faisant tendre N dans l’égalité de la question précédente, on obtient l’égalité :

+∞
 +∞
 k
(−1)
un = .
n=1
k
k=1

+∞
 k
(−1)

419
Il reste à démontrer l’égalité = − ln (2) . On considère le développement en
k

7900
k=1
série entière de x → ln (1 + x) donné par :

:164
+∞
 k−1 k +∞
 k
(−1) x (−1) xk
(E) : ∀x ∈ ]−1, 1[ , ln (1 + x) = =− .
7.41
k k
k=1 k=1
4.12

Moralement, on peut conclure en remplaçant x par 1 mais cela n’est pas possible. Pour
cela, on contourne la difficulté en faisant tendre x vers 1 par valeurs inférieures. Le
:89.8

membre de gauche de l’égalité (E) tend vers ln (2) (par continuité de x → ln (1 + x) en


1). Il reste à déterminer la limite du membre de droite. Pour cela, on utilise le théo-
2502

n
(−1) xn
rème de permutation limite-série. Pour tout n  1, on pose fn : x → . La
 n
8891

série fn converge simplement sur [0, 1[ (d’après l’égalité (E)) et, pour chaque n  1,
n
lim fn (x) existe. En outre, pour chaque x ∈ [0, 1[ , la suite (fn (x))n1 est alternée, la
582:

x→1−  n
x
suite (|fn (x)|)n1 = est décroissante et tend vers 0 donc, d’après le critère
0753

n n1
spécial des séries alternées, on a :
:211

 +∞ 
   xN +1 1
None

 
∀N ∗
∈ N , ∀x ∈ [0, 1[ ,  fn (x)  |fN +1 (x)| = 
  N +1 N +1
n=N +1
 +∞ 
com:

   1
 
⇒ ∀N ∈ N∗ , 0  sup  fn (x)  → 0.
x∈[0,1[   N + 1 N →+∞
rvox.

n=N +1

  +∞ 
  
la

 
Ainsi, la suite sup  fn (x) converge vers 0 c’est-à-dire que la série de
scho

x∈[0,1[ 
n=N +1

N

univ.

fonctions fn converge uniformément sur [0, 1[ . On peut alors appliquer le théorème


n1
Suites et séries numériques 239

de permutation série-intégrale :

+∞
 +∞
 +∞
 n−1
(−1)
lim fn (x) = lim− fn (x) ⇔ lim− ln (1 + x) =
x→1−
n=1 n=1
x→1 x→1
n=1
n
+∞
 n +∞
 n
(−1) (−1)
⇔ ln (2) = − ⇔ = − ln (2) .
n=1
n n=1
n

Commentaires 116 Exercice original et très progressif.


Question 1 : Il s’agit d’une question d’application direct du cours. Si elle vous a posé
difficulté, revoyez attentivement le critère spécial des séries alternées.
Question 2 : Elle est discriminante car une fraction notable des candidats ne songe pas à
Fubini ou ne sait pas le mettre en place. A retravailler si vous n’avez pas su traiter cette
question.
Question 3 : Elle est uniquement astucieuse (l’interrogateur proposera une petite aide

419
éventuellement).
Question 4 : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet et elle permet de récompenser

7900
les candidats ayant de l’initiative et de l’autonomie. L’interaction avec l’interrogateur sera
cruciale.

:164
  7.41
n
 k
4.12

Exercice 117 (CCINP) Soit un = 2


− ln (n) .
k +1
k=1
:89.8

1. Donner un équivalent de un−1 − un . En déduire que la suite (un )n1 converge. On


note α sa limite.
2502

 n
2. Étudier la nature de la série (−1) (un − α).
n1
8891

3. Proposer un équivalent simple de un − α.


582:

Solution 117
0753

1. Simplifions pour commencer un−1 − un :


:211

n−1     n

 k k 
None

un−1 − un = − ln (n − 1) − − ln (n)
k2 + 1 k2 + 1
k=1 k=1
n n
com:

= − 2 + ln (n) − ln (n − 1) = −   − (ln (n − 1) − ln (n))


n +1 1
n2 1 + 2
rvox.

n
   
1 1 n−1 1 1 1
= − × − ln =− × − ln 1 − .
la

n 1 n n 1 n
1+ 2 1+ 2
scho

n n
univ.

1
En utilisant le développement limité à l’ordre 0 en 0 de x → ainsi que le dévelop-
1+x
240 CCINP

pement limité à l’ordre 2 en 0 de x → ln (1 + x) , on obtient :


     2  
1 1 1 1 1 1
un−1 − un = 1+O 2
− − − − +o
n→+∞ n n n 2 n n2
     
1 1 1 1 1 1
= +o +O = +o ∼ .
n→+∞ 2n2 n2 n3 n→+∞ 2n2 n2 n→+∞ 2n2
  
=o(1/n2 )

 1 1 1
Comme la série 2
= est à termes positifs et convergente (série de Riem-
n
2n 2 n n2

man de paramètre α = 2 > 1) donc la série (un−1 − un ) converge, ce qui prouve la
n
convergence de la suite (un )n .
2. La suite (vn )n = (un − α)n converge par 0 (d’après la question précédente). Étudions sa
monotonie. Pour tout n  1, on a :

419
1
vn − vn−1 = un − un−1 = − (un−1 − un ) ∼ − .

7900
n→+∞ 2n2
 
1
Comme la suite est négative, la suite (vn − vn−1 )n est négative à partir d’un

:164
− 2
2n n
certain rang N donc la suite (vn )n est décroissante à partir du rang N. En outre,
cette
 suite tend vers 0 donc, d’après le critère spécial des 7.41
séries alternées, la série
n n
(−1) (un − α) converge d’où la convergence de la série
4.12
(−1) (un − α).
nN n1
:89.8

3. D’après la question 1, on a l’équivalent suivant :


 
1 1 1 1 1
2502

un−1 − un ∼ ∼ = − .
n→+∞ 2n2 n→+∞ 2n (n − 1) 2 n−1 n
 1 
8891

1
Comme la série − est à termes positifs et convergente (série télescopique
n−1 n
582:

n  
1
associée à la suite convergente ), le théorème de sommation des restes partielles
0753

n n
des séries convergentes montre que :
:211

+∞
 +∞
  
1 1 1
(un−1 − un ) ∼ −
None

n→+∞ 2 n−1 n
n=N +1 n=N +1
1 1 1
⇔ uN − lim un ∼ − lim ⇔ uN − α ∼ .
com:

n→+∞ n→+∞ 2N n→+∞ 2n n→+∞ 2N


rvox.

Commentaires 117 Exercice original et très progressif.


Question 1 : Le point clé est d’utiliser les séries télescopiques (à connaitre impérativement,
la

c’est l’une des grandes méthodes d’étude des suites). Il existe une preuve plus rapide via le
scho

t
théorème de comparaison série-intégrale. La fonction f : t → 2 est continue, positive
t +1
univ.
Suites et séries numériques 241

1 − t2
et décroissante sur [1, +∞[ (puisque sa dérivée est t → 2 donc la suite
(t2 + 1)

n n n  
  k 1  2
 t=n
f (k) − f (t) dt = − ln 1 + t
k2 + 1 2 t=1
k=1 1 k=1
 
n ln (2)
= un + ln √ +
1 + n2 2

converge. Comme
 
n n n
√ ∼ √ = 1 ⇒ lim ln √ = ln (1) = 0,
1 + n2 n→+∞ n2 n→+∞ 1 + n2
on en déduit que la suite (un )n converge.
Question 2 : Bien entendu, il faut songer au critère spécial. La difficulté étant la mono-
tonie. N’oubliez pas que les équivalents en un point fournissent le signe des suites ou des
fonctions au point considéré. Si vous n’y pensez pas, l’interrogateur vous menera sur cette

419
piste.

7900
Question 3 : Il s’agit de la question la plus discriminante de ce sujet car les sommations
des relations de comparaison n’est acquise que par une minorité (forte toute de même) de

:164
+∞
 1
candidats. Pour obtenir un équivalent de , on peut également utiliser une comparai-
k2
7.41
k=n
1
son série-intégrale en considérant la fonction t → 2 (continue, positive et décroissante)
t
4.12

sur [n, +∞] pour obtenir l’encadrement :


:89.8


+∞ +∞
 
+∞
1 dt 1 dt 1
=   = .
2502

n t2 k2 t2 n−1
n k=n n−1
8891

Exercice 118 (CCINP)


582:

 1
1. Montrer que converge et calculer sa somme.
n (n + 1)
0753

n1

2. Soit (a, b) ∈ R2 . Pour tout n ∈ N∗ ,


on pose un = ln (n) + a ln (n + 1) + b ln (n + 2) .
:211

Étudier la convergence de la série un en fonction de a et b.


n1
None

3. Calculer sa somme en cas de convergence.


com:

Solution 118
1
1. On décompose en éléments simples la fraction rationnelle x → c’est-à-dire qu’il
rvox.

x (x + 1)
existe deux réels (a, b) tels que :
la
scho

1 a b
∀x ∈ R\ {0, 1} , = + .
x (x + 1) x x+1
univ.

En multipliant par x (resp. x + 1) l’égalité précédente puis en faisant tendre x vers 0


242 CCINP

(resp. −1), on en déduit que a = 1 (resp. b = −1) d’où

1 1 1
∀x ∈ R\ {0, 1} , = − .
x (x + 1) x x+1

Ainsi, pour tout entier N  1, on a :


N
 N 
 
1 1 1 somme 1 1
SN = = − = − → 1
n=1
n (n + 1) n=1 n n + 1 télescopique 1 N +1 N →+∞

 1
donc la série converge et sa somme vaut 1.
n (n + 1)
n1
2. Déterminons un développement asymptotique de un quand n → +∞ en factorisant le
terme dominant (i.e. n) dans chaque logarithme.
     
1 2
un = ln (n) + a ln n 1 + + b ln n 1 +
n n

419
     
1 2
= ln (n) + a ln (n) + ln 1 + + b ln (n) + ln 1 +

7900
n n
   
1 2

:164
= (1 + a + b) ln (n) + a ln 1 + + b ln 1 + .
n n

Premier cas ; Si 1 + a + b = 0 alors on a l’équivalent suivant : 7.41


4.12

un ∼ (1 + a + b) ln (n) → ±∞
n→+∞ n→+∞
:89.8


(selon le signe de 1 + a + b) donc la série un diverge grossièrement ce qui entraine
2502

n
sa divergence.
Second cas : Si 1 + a + b = 0 alors, en utilisant le développement limité à l’ordre 2 de
8891

x → ln (1 + x) quand x → 0, on a le développement asymptotique :


         
582:

1 2 1 1 2 1
un = a ln 1 + + b ln 1 + = a +O + b + O
n n n→+∞ n n2 n n2
0753

 
a + 2b 1
= +O .
n→+∞ n n2
:211

a + 2b
Premier sous-cas : Si a + 2b = 0 alors un ∼ . Comme la série
None

n→+∞ n
 a + 2b 1
= (a + 2b) est à termes de signe constant et divergente (série de Rie-
com:

n
n n
n

mann de paramètre α = 1  1), on en déduit que la série un diverge.
rvox.

  n
 1
1
Second sous-cas : Si a + 2b = 0 alors un = O . Comme la série est
la

n 2 n2
scho

n→+∞
n
à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre α = 2 > 1), on peut

univ.

affirmer que la série un converge.


n
Suites et séries numériques 243


Conclusion : La série un converge si et seulement si
n
  
1+a+b=0 a = −2b b=1
⇔ ⇔ .
a + 2b = 0 1 − 2b + b = 0 a = −2


3. D’après la question précédente, la série un converge si et seulement si
n

∀n ∈ N∗ , un = ln (n) − 2 ln (n + 1) + ln (n + 2) .

Pour tout entier N ∈ N∗ , on a :


N
 N
 N
 N

un = ln (n) − 2 ln (n + 1) + ln (n + 2) .
n=1 n=1 n=1 n=1

En effectuant les changements de variable p = n + 1 et q = n + 2 respectivement dans la

419
deuxième et la troisième somme, on obtient, pour tout entier N  1, les égalités :

7900
N
 N
 N
 +1 N
 +2
un = ln (n) − 2 ln (p) + ln (q)

:164
n=1 n=1 p=2 q=3
  
=AN
= AN − 2 (AN + ln (N + 1) − ln (1)) 7.41
+ (AN + ln (N + 1) + ln (N + 2) − ln (1) − ln (2))
4.12

= −2 ln (N + 1) + ln (N + 1) + ln (N + 2) − ln (2)
 
:89.8

N +2
= − ln (2) + ln → − ln (2) .
N + 1 N →+∞
2502


Par conséquent, la série un converge vers − ln (2) .
8891

n
582:

Commentaires 118 Exercice d’application du cours sans difficulté majeur et bien pro-
gressif.
0753
:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
244 Mines-Telecom

7.2 Mines-Telecom
Exercice 119 (Mines-Telecom) On pose :
2n
 2n 
  2
1 1
∀n ∈ N∗ , un = et vn = arctan √ .
k k
k=n k=n

1. Déterminer la monotonie de la suite (un ) et prouver qu’elle converge.


2. Montrer que ∀x  0, arctan (x)  x. En déduire que ∀n ∈ N∗ , vn  un .
3. Démontrer que lim (un − vn ) = 0.
n→+∞
4. Expliciter lim un .
n→+∞

Solution 119

1. Pour tout entier n  1, on a :

419
2n+2 2n
 2n
 2n
 1 1  1 1 1 1 1

7900
un+1 − un = − = + + − −
k k k 2n + 1 2n + 2 n k
k=n+1 k=n k=n k=n

:164
1 1 1 n (2n + 2) + n (2n + 1) − (2n + 1) (2n + 2)
= + − =
2n + 1 2n + 2 n n (2n + 1) (2n + 2)
= −
3n + 2
 0.
7.41
n (2n + 1) (2n + 2)
4.12

Ainsi, la suite (un )n1 est décroissante. Comme elle est manifestement positive donc
:89.8

minorée par 0, on peut affirmer que la suite (un )n1 converge.


2. La fonction f : x → arctan (x) − x est dérivable sur R+ et sa dérivée est f  : x →
2502

1
− 1 est négative sur R+ . Comme f (0) = 0, on peut affirmer que :
1 + x2
8891

∀x ∈ R+ , f (x)  0 ⇔ arctan (x)  x.


582:

1
En choisissant x = √ avec k ∈ N∗ , on obtient la majoration :
0753

k
:211

    2  2
1 1 1 1 1
∀k ∈ N , 0  arctan

√ √ ⇒ arctan √  √ =
k
None

k k k k

(car la fonction t → t2 est croissante sur R+ ). En sommant sur k ∈ {n, ..., 2n} , on
com:

obtient l’inégalité demandée.


2
3. La fonction f : x → (arctan (x)) est de classe C 3 sur [0, 1] donc f (3) est bornée sur
rvox.


[0, 1] (puisqu’elle est continue sur le segment [0, 1]). On note M = sup f (3) . D’après
[0,1]
la

l’inégalité de Taylor-Lagrange en 0 à l’ordre 2, on a :


scho

 
 2
 f (k) (0)  M |x − 0|3   M |x|3
 k  
univ.

2
f (x) − (x − 0)   ⇔ (arctan (x)) − x2  
 k  3! 6
k=0
Suites et séries numériques 245

1
par un calcul direct des dérivées. En choisissant x = √ pour k ∈ N∗ , on obtient la
k
majoration :
  2  2   3

∗  1 1  M 1 M
∀k ∈ N ,  arctan √ − √   √ = 3/2 .
 k k  6 k 6k

Pour tout entier n  1, en utilisant l’inégalité triangulaire, on obtient :


 2 
2n   2 
 1 1 
|un − vn | =  arctan √ − √ 
 k k 
k=n
 2 
2n   2 
 1 1 
  arctan √ − √ 
 k k 
k=n
2n 2n 2n
M M M  M
 3/2
 3/2
= 3/2
1 = 3/2 (2n − n + 1)
k=n
6k k=n
6n 6n k=n
6n
M (n + 1) Mn M

419
= ∼ = √ → 0.
6n3/2 n→+∞ 6n 3/2 6 n n→+∞

7900
D’après le théorème d’encadrement, on peut affirmer que lim (un − vn ) = 0.
n→+∞

:164
1
4. La fonction f : t → est continue, positive et décroissante sur [1, +∞[ . En utilisant la
t
comparaison série-intégrale, on obtient les encadrements suivants : 7.41
N∗ , ∀t ∈ [k, k + 1] , f (k + 1)  f (t)  f (k) ⇒
4.12
∀k ∈

k+1 
k+1 
k+1 
k+1
:89.8

f (k + 1) dt  f (t) dt  f (k) dt ⇔ f (k + 1)  f (t) dt  f (k) dt.


k k k k
2502

Soit n ∈ N . En sommant pour k ∈ {n..., 2n} , on obtient l’encadrement suivant :



8891

2n
 
2n+1
2n 2n+1
 1
1 1 1 2n+1
dt  ⇔  [ln (t)]n  un
582:

k+1 t k k
k=n n k=n k=n+1
 
1 1 1
0753

⇔ un + −  ln 2 +  un
2n + 1 n n
 
:211

1 1 1
⇔ −  ln 2 + − un  0.
2n + 1 n n
None

 
1 1
Puisque lim − = 0, le théorème d’encadrement montre que :
n→+∞ 2n + 1 n
com:

   
1
lim ln 2 + − un = 0.
rvox.

n→+∞ n
 
1
la

Comme lim ln 2 + = ln (2) , on peut affirmer que lim un = ln (2) .


scho

n→+∞ n n→+∞
Remarque : comme lim (un − vn ) = 0, on en déduit que lim vn = ln (2) .
n→+∞ n→+∞
univ.
246 Mines-Telecom

Commentaires 119 Exercice original et progressif.


Question 1 et 4 : Il existe de multiples autres justifications. La comparaison série-intégrale
de la question 4 permet d’obtenir directement la question 1. On peut aussi utiliser la suite

n
 n
  n
1
vn = − ln (n) = f (k) − f (t) dt
k
k=1 k=1 1

qui converge vers L ∈ R grâce au théorème de comparaison série-intégrale avec la fonction


1
f : t → sur [1, +∞[ qui y est continue, positive et décroissante. On remarque alors que
t
un = v2n − vn + ln (2) → L − L + ln (2) = ln (2) .
n→+∞

Question 2 : Pour la première inégalité, on peut également invoqué la concavité de la fonc-


tion arctan sur R+ .
Question 3 : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet (tout en étant accessible).
L’idée force étant d’approximer le terme général de la somme par un développement puis

419
d’estimer l’erreur commise par l’inégalité de Taylor (rappellons que celle-ci justifie les
développements limités usuelles donc il s’agit d’une idée naturelle). Elle permet de ré-

7900
compenser les candidats autonomes ou rapides et ayant une connaissance solide de leur
cours.

:164
7.41
Exercice 120 (Mines-Telecom) On considêre la suite définie par u0 ∈ R et, pour tout
cos (un−1 )
n  1, un = (−1)n . Déterminer la nature de la série de terme général un .
4.12

n
Solution 120 Pour tout n  1, on a :
:89.8

|cos (un−1 )| 1
|un | =  → 0 ⇒ lim un = 0
2502

n n n→+∞ n→+∞

(d’après le théorème d’encadrement). En outre, on a établi la domination suivante :


8891

 
1
un = O .
582:

n→+∞ n
En utilisant le développement limité de la fonction cos à l’ordre 2 en 0, on a les comparaisons
0753

suivantes :
n     
(−1)   
n n
(−1) 1 (−1) 1
:211

2
un = 1 + O (un ) = 1+O 2
= +O
n→+∞ n n→+∞ n n n→+∞ n n3
None

 (−1)n
La série converge (par application du critère spécial des séries alternées puisque la
n
n  
com:

1
série est alternée et que la suite est postive, décroissante et tend vers 0). La série
n n1
rvox.

 1
est à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre α = 3 > 1) donc la
n3
la

 1
n

scho

série O 3
converge. Par conséquent, la série un converge (comme somme de deux
n
n n
univ.

telles séries).
Suites et séries numériques 247

Commentaires 120 Exercice original qui permet de distinguer facilement les candidats
ayant une bonne connaissance de leur cours et sachant mettre en place les stratégies effi-
caces d’étude des séries numériques (terme général tendant vers 0, équivalent, domination,
critère spécial, convergence absolue).

Exercice 121 (Mines-Telecom) Soit α ∈ R. Étudiez la série de terme général


α
un = exp (− (ln (n)) ) lorsque n  2.

Solution 121 Premier cas α  0. On a :


α
∀n  3, ln (n)  ln (3) > 1 ⇒ (ln (n))  1 ⇒ un  exp (−1)

(par décroissance de la fonction x → e−x ) donc la suite (un )n1 ne peut tendre vers 0 quand n

tend vers +∞. Par conséquent, la série un est grossièrement divergente.
n
Deuxième cas α ∈ ]0, 1]. On dispose des inégalités suivantes :

419
α 1
∀n  3, ln (n)  1 ⇒ (ln (n))  ln (n) ⇒ un  exp (− ln (n)) =

7900
n
1

:164
(par décroissance de la fonction x → e−x ). La série étant à termes positifs et divergente,
n
n
7.41

on en déduit que la série un diverge.
4.12
n
Troisième cas α ∈ ]1, +∞[. Remarquons que :
:89.8

α
n2 un = exp (2 ln (n) − (ln (n)) ) .
2502

Comme α > 1, on dispose des dominations suivantes :

o (xα ) o ((ln (nα )))


8891

x = ⇒ ln (n) =
x→+∞ x=ln(n)→+∞ n→+∞
α α
⇒ 2 ln (n) − (ln (n)) ∼ − (ln (n)) → −∞ ⇒ lim n2 un = 0
582:

n→+∞ n→+∞ n→+∞

 1  
0753

1
(car lim ex = 0). Ainsi, on vient de montrer que un 2
. Comme la série
= o
x→−∞ n→+∞ n n
n2
:211

est à termes positifs et converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1), on peut affirmer que

la série un converge.
None

n

Conclusion : La série un converge si et seulement si α > 1.
com:

n
rvox.

Commentaires 121 La thématique est assez classique. Les sujets choisissent souvent na
a
au lieu de (ln (n)) mais la stratégie est de même nature. Le terme général tend-il vers 0 ?
la
scho

Si oui, rapidement ? Utilisation alors d’une domination à l’aide d’une série de Riemann
convenablement choisie. Si cet exercice vous a posé difficulté, n’hésitez pas à le retravailler.
univ.
248 Mines-Telecom


 an 2 n
Exercice 122 (Mines-Telecom) Donner la nature de la série √ selon les valeurs
n
bn + 2 n
de (a, b) ∈ (R∗+ )2

Solution 122 Procédons par disjonction des cas. √


Premier cas b ∈ [0, 1] . La suite (bn )n est bornée et lim 2 n
= +∞ donc :
n→+∞
√ √
n

n

n an 2 n an 2 n
b +2 ∼ 2 ⇒ n √ ∼ √ = an .
n→+∞ b +2 n n→+∞ 2 n

La série an est à termes positifs et géométrique de raison a donc elle converge si et seulement
n √
 an 2 n
si a ∈ ]0, 1[ (car a ∈ Ainsi, la série
R∗+ ). √ si et seulement si a ∈ ]0, 1[.
n
bn + 2 n
Second cas b ∈ ]1, +∞[ . Commençons par déterminer le terme dominant au dénominateur
du terme général de cette série :

419
√ √
2 n √ 

7900
exp ( n ln (2))
n
= = exp n ln (2) − n ln (b) → 0.
b exp (n ln (b)) n→+∞

:164
En effet, on a :
√ √
n =
n→+∞
o (n) ⇒ n ln (2) − n ln (b)
n→+∞
∼ −n ln (b) 7.41 →
n→+∞
−∞
4.12

et lim ex = 0. Par conséquent, on a les dominations suivantes :


x→−∞
:89.8

√ √
n
2 = o (bn ) ⇒ bn + 2 n
∼ bn
n→+∞ n→+∞
2502

√ √
an 2 n an 2 n  a n √
n
⇒ √ ∼ = 2 .
bn + 2 n n→+∞ bn b
8891

a
Premier sous-cas  1. Pour tout entier n, on a :
582:

b
 a n √ √  a n √
0753

2 n  2 n → +∞ ⇒ lim 2 n = +∞
b n→+∞ b

:211

 an 2 n
et la série √ diverge grossièrement.
bn + 2 n
None

n
a
Second sous-cas ∈ ]0, 1[ . On a :
b
com:

 a n √   a  √ 
n2 2 n = exp (2 ln (n)) exp n ln exp n ln (2)
b a b √
rvox.

 
= exp 2 ln (n) + n ln + n ln (2) → 0.
b n→+∞
la


scho

En effet, on a ln (n) = o (n) et n = o (n) donc :


n→+∞ n→+∞
a a
univ.


2 ln (n) + n ln + n ln (2) ∼ n ln → −∞
b n→+∞ b n→+∞
Suites et séries numériques 249

a
puisque ln < 0. Ainsi, on vient de démontrer la domination :
b
 a n √
 
n 1
2 = o .
b n→+∞ n2
 1
La série est à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre 2 > 1)
n
n2

  a n √  an 2 n
donc la série 2 n
converge, ce qui prouve la convergence de la série √ .
n
b n
bn + 2 n

 an 2 n
Conclusion : La série √ converge si et seulement si ( (a < 1 et b  1) ou (b > 1
n
bn + 2 n
et a < b) ).

Commentaires 122 Exercice original qui permet de distinguer facilement les candidats
ayant une bonne connaissance de leur cours et sachant mettre en place les stratégies ef-
ficaces d’étude des séries numériques (terme général tendant vers 0, équivalent, domina-

419
tion). Si cet exercice vous a posé difficulté, n’hésitez pas à le retravailler.

7900
Exercice 123 (Mines-Telecom) Pour tout n  1, on note cn le nombre de chiffres dans
 cn

:164
l’écriture décimale de n. Montrer que la série converge et calculer sa somme.
n(n + 1)
n1

  7.41
Solution 123 Soit k ∈ N. Remarquons que si n ∈ 10k , 10k+1  alors cn = k + 1 (un nombre
4.12

entre 1 et 9 admet un chiffre, un nombre entre 10 et 99 possède deux chiffres, etc.).


Voici deux méthodes pour prouver la convergence
 de la série
 et déterminer sa somme.
:89.8

Première méthode. Soient k ∈ N et n ∈ 10k , 10k+1  . On dispose des encadrements sui-


vants :
2502

   
10k  n < 10k+1 ⇔ ln 10k  ln (n) < ln 10k+1 ⇔ k ln (10)  ln (n) < (k + 1) ln (10)
   
8891

ln (n) ln (n) ln (n)


⇔ k <k+1⇒k = ⇒ cn = + 1.
ln (10) ln (10) ln (10)
582:

On en déduit immédiatement les dominations suivantes :


   
cn cn O (ln (n)) ln (n) 1
0753

∼ = = O = o
n (n + 1) n→+∞ n2 n→+∞ n2 n→+∞ n2 n→+∞ n3/2
:211

ln (n) ln (n)  1
car n3/2 = 1/2 → 0 (d’après les croissances comparées). Comme la série
n2 n n→+∞ n3/2
None

n
3
est à termes positifs et converge (série de Riemann de paramètre > 1), on peut affirmer que
2

com:

cn
la série converge. Soit N ∈ N∗ , on pose :
n
n (n + 1)
rvox.

N
10
 10N
   10N 10N
1 1 1 cn  cn
SN = cn × = cn − = −
la

n (n + 1) n=1 n n+1 n n+1


scho

n=1 n=1 n=1


 
10N
 10N
+1 10N
cn cj−1 c1   cn − cn−1  c10N +1
univ.

= − = + − N +1 .
n=1
n j=2
j 1 n=2
n 10
250 Mines-Telecom

 
Comme cn = cn−1 si n − 1 et n appartiennent au même intervalle 10k , 10k+1  . Par contre,
si n = 10k (avec k  1 car n  2), on a n − 1 = 10k − 1 donc :
N
 1 N +1
cn − cn−1 = k + 1 − k = 1 ⇒ SN = c1 + − N +1 .
10k 10
k=1

N +1
En faisant tendre N vers +∞ et comme lim = 0 (d’après les croissances comparées),
N →+∞ 10N +1
on obtient :
1
+∞
  1 +∞
cn 10 10
= c1 + =1+ = .
n (n + 1) 10k 1 9
n=1 k=1 1−
10
 
Seconde méthode. On observe que la famille 10k , 10k+1  k∈N est une partition de N∗ . Pour
 
tout k ∈ N, si n ∈ 10k , 10k+1  alors cn = k + 1 et la famille
   
cn k+1
=

419
n (n + 1) n∈[|10k ,10k+1 |[ n (n + 1) n∈[|10k ,10k+1 |[

7900
est sommable (car elle ne contient qu’un nombre fini de termes). Pour tout k ∈ N, on pose :

:164
 10k+1
−1
cn 1
Sk = = (k + 1)
n∈[|10k ,10k+1 |[
n (n + 1)
n=10k 7.41
n (n + 1)

10 −1    
4.12
k+1
1 1 1 1
= (k + 1) − = (k + 1) k
− k+1
n n+1 10 10
:89.8

n=10k
k+1 9 (k + 1)
= (10 − 1) = .
2502

10k+1 10k+1
 9 (k + 1)  j−1
9  1 
8891

La série k+1
= j converge (série dérivée de la série entière xj
10 j=k+1 10 10 j
k0  j1


1
582:

de rayon de convergence 1 et   < 1). Ainsi, la série Sk converge donc, d’après le théorème
10
  k
0753

cn
de sommation par paquets, la famille est sommable. Par conséquent, la série
n (n + 1) n∈N∗
:211

 cn
converge et on a l’égalité :
n (n + 1)
None

n
  
+∞
 +∞
 +∞  j−1 +∞
cn 9  1 9  d  j 
com:

= Sk = j = x
n=1
n (n + 1) 10 j=1 10 10 dx j=0
k=0
|x=1/10
rvox.

    
9 d 1 9 1 10
= = = .
la

10 dx 1−x 10 2 9
|x=1/10 (1 − x)
scho

|x=1/10
univ.
Suites et séries numériques 251

Commentaires 123 Exercice original (modérément) difficile pour ce concours. L’inter-


rogateur sera attentif aux initiatives du candidat. Il valorisera les candidats sachant que cn
est de l’ordre de grandeur en log2 (n) ou ln (n) (puisque vu en informatique, IPT ou op-
1
tion) mais aussi les candidats utilisant la décomposition en éléments simples de
n (n − 1)
puis en transformant la somme partielle (à défaut, la somme de la série pour les candidats
les moins rigoureux). Les candidats doivent savoir traiter rapidement la convergence de
 ln (n)
la série ou bien savoir calculer rapidement la somme de la série dérivée de la
n
n2
série géométrique. Si cela n’est pas le cas, retravailler les car ils sont très classiques et
interviennent dans de nombreuses questions d’écrits et d’oraux.

Exercice 124 (Mines-Telecom) Étudier la nature de la série de terme général


  
2 n
un = cos n π ln .
n+1

419
Solution 124 Déterminons un développement asymptotique de un enutilisant,
 pour commen-

7900
1 n
cer, le développement limité de x → ln (1 + x). Comme ln (t) = − ln avec t = , on
t n+1

:164
obtient :      
n n+1 1
ln = − ln = − ln 1 + .
n+1 n n 7.41
On effectue un développement limité à un ordre suffisant pour que, après multiplication par n2 ,
4.12

le terme en o () forme une série absolument convergente (pour utiliser à terme les théorèmes
de comparaison des séries numériques). Pour cela, il faut utiliser un développement limité de
:89.8

x → ln (1 + x) à l’ordre 4 et en utilisant la parité de cos, on obtient :


2502

      
2 1 2 1 1 1 1
un = cos n π ln 1 + = cos n π − + 3 +O
n n→+∞ n 2n2 3n n4
8891

  
π π 1
= cos nπ − + +O .
n→+∞ 2 3n n2
582:

Simplifions cette expression grâce aux relations trigonométriques :


0753

 π     π   n 
cos nπ − + x = Re exp i nπ − + x = Re eiπ e−iπ/2 eix
:211

2  2
n n
= Re (−1) (−i) eix = − (−1) Re (i (cos (x) + i sin (x)))
None

n n
= − (−1) (− sin (x)) = (−1) sin (x) .

On peut alors écrire :


com:

  
n π 1
un = (−1) sin +O .
n→+∞ 3n n2
rvox.

   
π 1 1
Comme x = +O tend vers 0 et que x = O , en utilisant le développement limité
la

3n n2 n
scho

suivant (toujours pour minimiser les calculs) :


     
univ.

 3 π 1 1 π 1
sin (x) = x + O x = +O +O = +O ,
x→0 x→0 3n n2 n3 x→0 3n n2
252 Mines-Telecom

ce qui prouve le développement suivant :


   n  
n π 1 (−1) π 1
un = (−1) +O = +O .
n→+∞ 3n n2 3n n2
 (−1)n π
La série vérifie le critère spécial des séries alternées (elle est alternée, son terme
n
3n
 1
général tend vers 0 et sa valeur absolue décroit vers 0) donc elle converge. La série est
n2
  
1
à termes positifs et converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc la série O
n
n2

converge. Par addition, on peut affirmer que la série un converge.
n

Commentaires 124 Exercice classique pour les concours Mines-Telecom et CCINP. L’idée
principale étant de faire des développements asymptotiques (revoir ceux préparés en MPSI
et en MP) et ... de connaitre les règles élémentaires de calculs sur les fonctions trigono-

419
métriques circulaires. Pour les développements limités, songer à atteindre un terme qui

7900
soit absolument convergent si possible (à défaut, de signe fixe).

:164
Exercice 125
√ (Mines-Telecom)
 Soit (a, b) ∈ R2 . On suppose que la suite
un = tan π n + an + b est définie à partir d’un certain rang.
7.41
2

Quelle est la nature de la série de terme général un en fonction des valeurs de a et b ?


4.12


Solution 125 On commence par déterminer un développement asymptotique de n2 + an + b
:89.8

jusqu’au terme général d’une série absolument convergente.


   

2502

2 2
a b a b
n + an + b = n 1 + + 2 = n 1 + + 2 .
n n n n
8891

√ 1/2
On utilise alors le développement limité de x →
1 + x = (1 + x) à l’ordre 3 avec :
 
582:

a b 1
x= + 2 = O → 0,
n n n→+∞ n n→+∞
0753

ce qui nous donne ;


  3 
:211

   2
a b 1 a b 1 a b a b
1+ + 2 = 1+ + 2 − + 2 +O + 2
None

n n n→+∞ 2 n n 8 n n n n
  
=O(1/n3 )
   
com:

a 1 b a2 1
= 1+ + 2 − +O .
n→+∞ 2n n 2 8 n3
rvox.

Ainsi, on peut écrire ;


     
la

a 1 b a2 1
scho

un =tan πn 1 + + 2 − +O
n→+∞ 2n n 2 8 n3
    
univ.

aπ π b a2 1
= tan πn + + − +O .
n→+∞ 2 n 2 8 n2
Suites et séries numériques 253

Par π-péridiocité de tan, on a le développement suivant :


    
aπ π b a2 1
un = tan + − +O .
n→+∞ 2 n 2 8 n2
aπ π 
Premier cas ∈ + kπ, k ∈ Z . Dans ce cas, lim un = ±∞ (selon le signe de
2 2 n→+∞
b a2 
− ) donc la série un diverge grossièrement.
2 8 n
 aπ  a 
Deuxième cas tan = 0. Dans ce cas, lim un = tan = 0 donc la série un
2 n→+∞ 2 n
diverge grossièrement.
 aπ  aπ
Troisième cas tan =0⇔ = kπ, k ∈ Z. Dans ce cas, par π-périodicité de la fonction
2 2
tan, on a le développement suivants :
    
π b a2 1
un = tan kπ + − +O
n→+∞ n 2 8 n2
    

419
π b a2 1
= tan − +O .
n→+∞ n 2 8 n2

7900
b a2
Premier sous-cas − = 0. Dans ce cas, en utilisant que tan (x) ∼ x, on obtient

:164
2 8 x→0
l’équivalent suivant :

π b a2
  
1

π b a2

7.41
un ∼ − +O ∼ − .
4.12
n→+∞ n 2 8 n2 n→+∞ n 2 8
 π  b a2  
b a2  1

:89.8

La série − =π − étant de signe fixe et divergente (série de Rie-


n
n 2 8 2 8 n
n

2502

mann de paramètre 1  1), on en déduit que la série un diverge.


n
8891

b a2
Deuxième sous-cas − = 0. Dans ce cas, en utilisant que tan (x) = O (x) , on obtient
2 8 x→0
la domination suivante :
582:

       
1 1 1
un = tan O u = O O = O .
0753

n
n→+∞ n2 n→+∞ n2 n2
 1
:211

La série étant à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre 2 > 1),
n
n2
None


on en déduit que la série un converge.
n

com:

Conclusion : La série un converge si et seulement si


n
rvox.

 aπ 

 ∃k ∈ Z, = kπ 
 ∃k ∈ Z, a = 2k
 2 
la

et et
⇔ .
scho

2

 b a 2 
 (2k)
 − =0  b= =k 2
2 8 4
univ.
254 Mines-Telecom

Commentaires 125 Exercice classique pour les concours Mines-Telecom et CCINP. L’idée
principal étant de faire des développements asymptotiques (revoir ceux préparé en MPSI
et en MP) et ... de connaitre les règles élémentaires de calculs sur les fonctions trigono-
métriques circulaires. Pour les développements limités, songer à atteindre un terme qui
soit absolument convergent si possible (à défaut, de signe fixe). Il faut également être ri-
goureux pour effectuer convenablement les disjonctions de cas et traiter les cas immédiats
(typiquement, si le terme général ne tend pas vers 0).


Exercice 126 (Mines-Telecom) Soit un une série à termes strictement positifs.
1/n
1. On suppose qu’il existe   0 tel que lim (un ) = .
n→+∞
 
Montrer que si  < 1 alors un converge et si  > 1 alors un diverge.
un+1 1/n
2. On suppose qu’il existe   0 tel que lim = . Montrer que lim (un ) =
n→+∞ un n→+∞
.

419
Solution 126

7900
1/n
1. Supposons que  < 1. Fixons un réel q ∈ ], 1[ . Puisque lim (un ) =  < q, il existe
n→+∞
un rang N tel que :

:164
1/n
∀n  N, (un )  q ⇒ un  q n

(car la fonction x → xn est croissante sur R+ et que un ∈ R+ ). La série 7.41 q n étant
n
4.12

convergente (série géométrique de raison q ∈ ]−1, 1[) et la suite (un )n étant positive, on

en déduit que la série un converge.
:89.8

n
1/n
Supposons que  > 1. Fixons un réel q ∈ ]1, [ . Puisque lim (un ) =  > q, il existe
2502

n→+∞
un rang N tel que :
1/n
∀n  N, (un )  q ⇒ un  q n
8891

(car la fonction x → xn est croissante sur R+ et que un ∈ R+ ). Puisque q > 1, on a


582:

lim q n = +∞ donc, par théorème d’encadrement, on a lim un = +∞. Ainsi, la


n→+∞ n→+∞

0753

série un diverge grossièrement.


n
un+1
:211

2. Premier cas  > 0. Comme lim =  et que la fonction ln est continue en , on


n→+∞ un
peut affirmer que :
None

 
un+1
lim ln = ln () ⇔ lim (ln (un+1 ) − ln (un )) = ln () .
com:

n→+∞ un n→+∞

Si en outre ln () = 0 ⇔  = 1, on dispose de l’équivalent suivant :


rvox.

ln (un+1 ) − ln (un ) ∼ ln () .


la

n→+∞
scho


La série ln () étant de signe constant et divergente (puisque son terme général ne
univ.

n
tend pas vers 0), le théorème de sommation des sommes partielles de séries divergentes
Suites et séries numériques 255

permet d’affirmer que :


N
 −1 N
 −1
(ln (un+1 ) − ln (un )) ∼ ln () ⇔ ln (uN ) − ln (u0 ) ∼ N ln ()
N →+∞ N →+∞
n=0 n=0
⇔ ln (uN ) − ln (u0 ) = N ln () + o (N ) ⇔ ln (uN ) = N ln () + o (N ) + ln (u0 )
N →+∞ N →+∞
ln (uN )  
1/N
⇒ ln (uN ) ∼ N ln () ⇔ ∼ ln () ⇔ ln (uN ) ∼ ln ()
N →+∞ N N →+∞ N →+∞
 
1/N 1/N
⇒ lim ln (uN ) = ln () ⇒ lim (uN ) =
N →+∞ N →+∞

(par continuité de la fonction ln en ). Si  = 1, on pose, pour tout entier n, vn = 2n un


alors :
vn+1 2n+1 un+1 un+1 1/n
= n
=2 → 2 = 1 ⇒ lim (vn ) =2
vn 2 un un n→+∞ n→+∞
1/n 1/n 1/n
⇔ lim (2n un ) = 2 ⇔ lim 2 (un ) = 2 ⇔ lim (un ) = 1 = .
n→+∞ n→+∞ n→+∞

419
un+1
Second cas  = 0. Soit ε > 0. Puisque lim = 0, il existe un rang Nε tel que :

7900
n→+∞ un
 
 un+1 
  ε ⇔ 0  un+1  ε

:164

∀n  Nε , 
un  un
7.41
(car la suite (un )n est à valeurs positives). Pour tout entier k  Nε + 1, en multipliant
les inégalités ci-dessus pour n ∈ {Nε + 1, ..., k} , on obtient la majoration :
4.12

k−1
 k−1

:89.8

un+1 uk
∀k  Nε , 0   ε⇔0  εk−1−Nε
un uN ε
n=Nε n=Nε
2502

1/k  1/k 1/k


⇔ 0  uk  εk−1−Nε uNε ⇒ 0  (uk )  εk−1−Nε uNε = ε1−(1+Nε )/k uNε
×uNε 0
8891

(par croissance sur R+ de la fonction x → x1/k ). Puisque l’on a :


582:

1/k
lim ε1−(1+Nε )/k uNε = ε1 u0Nε = ε < 2ε,
k→+∞
0753

il existe un rang Nε tel que :


:211

1/k
∀k  Nε , ε1−(1+Nε )/k uNε  2ε.
None

Par conséquent, pour tout entier k  Nε = max (Nε , Nε ) , on obtient :
1/k
0  (uk )  2ε.
com:

Ainsi, on a établi l’assertion suivante :


rvox.

 
 1/k  1/k
∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀k  Nε , (uk )  = (uk )  2ε
la
scho

1/k
c’est-à-dire que lim (uk ) = 0 = .
k→+∞
univ.
256 Mines-Telecom

Commentaires 126 Exercice classique pour les concours Mines-Telecom et Mines-Ponts.


Question 1 : Elle est très proche de la preuve de cours concernant le critère de D’Alembert.
Si elle vous a posé problème, retravailler la preuve du cours (et celle-ci).
Question 2 : Il est possible de faire une preuve à la « epsilonite » mais il me semble
préférable, si  > 0, de voir le lemme de Césaro :
  n−1    
un+1 1 uk+1 1 un
ln → ln () ⇒ lim ln = ln () ⇔ lim ln = ln ()
un n→+∞ n→+∞ n uk n→+∞ n u0
k=0
 1/n
1/n un 1/n 0
⇒ (un ) = (u0 ) → exp (ln ()) × (u0 ) = 
u0

ou bien les théorèmes de sommation des relations de comparaison des séries. Un candidat
faisant une telle initiative et concluant sera fortement valorisé même s’il ne songe pas à
traiter le cas  = 0. L’interrogateur le questionnera ensuite sur ce cas résiduel (ou la «
epsilonite » est indispensable).

419

Exercice 127 (Mines-Telecom) Soit (un )n∈N à valeurs dans R+ telle que un converge.

7900
n0
n
 un−k

:164
Soit (vn )n∈N définie par : ∀n ∈ N, vn = .
2k
k=0
7.41

Montrer vn → 0 et que la série vn converge et calculer sa somme.
n→+∞
4.12
n0

 1 
:89.8

Solution 127 On reconnait le produit de Cauchy des séries . Ces deux séries un et
n n
2n
2502

sont absolument convergentes car elles convergent (la première par hypothèse, la seconde car il
1
s’agit d’une série géométrique de raison ∈ ]−1, 1[) et sont à termes positifs (donc, pour tout
8891

  2
1 1
entier n, |un | = un et  n  = n ). D’après le produit de Cauchy, si, pour tout entier n, on
2 2
582:

pose :
 n
1
0753

cn = un−k = vn ,
2k
k=0
 
:211

alors la série cn = vn converge (donc son terme général vn tend vers 0) et sa somme
None

n n
vaut :
+∞
 +∞
 +∞
 +∞
 +∞
 +∞

1 1
vn = cn = un = un × =2 un .
com:

2n 1
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0 1− n=0
2
rvox.

Commentaires 127 Exercice d’application direct du cours.


la
scho
univ.
Suites et séries numériques 257

7.3 Centrale Math 1


Exercice 128 (Centrale-SupElec)
n
 xk
1. Pour n ∈ N∗ , montrer que l’équation = 1 admet une unique solution xn dans
k
k=1
R+ .
2. Étudier la convergence de la suite (xn )n1 .
3. Calculer sa limite.
Solution 128
n
 xk
1. Soit n ∈ N . La fonction fn : x →

est continue et strictement croissante sur
k
k=1
R+ (comme somme de telles fonctions). Comme fn (0) = 0 et lim fn (x) = +∞, on
x→+∞
en déduit que fn réalise une bijection de R+ sur R+ . Comme 1 ∈ R+ , on est assuré de
l’existence et de l’unicité d’une solution à l’équation fn (x) = 1.
2. Montrons que la suite (xn )n est monotone. Pour tout entier n  1 et tout réel x  0, on

419
a:
xn+1

7900
fn+1 (x) = fn (x) +  fn (x) .
n+1
  

:164
0
En particulier, pour x = xn , on obtient l’inégalité :
7.41
fn+1 (xn )  fn (xn ) = 1 = fn+1 (xn+1 ) ⇒ fn+1 (xn )  fn+1 (xn+1 ) .
4.12

Comme fn+1 est strictement croissante, on en déduit que xn  xn+1 pour tout entier n
donc la suite (xn )n est décroissante. Comme elle est positive, elle converge.
:89.8

3. On conserve les notations introduites à la question 1. On remarque que fn est la somme


des n premiers termes du développement en série entière de x → − ln (1 − x) . Pour tout
2502

x ∈ [0, 1[, on a :
+∞ k

8891

x
− ln (1 − x) = ⇔ − ln (1 − x) = lim fn (x) .
k n→+∞
k=1
582:

Comme la suite (fn )n est croissante, pour tout entier n et tout x ∈ [0, 1[ , on a :
0753

fn (x)  lim fN (x) = − ln (1 − x) .


N →+∞

En évaluant cette égalité en xn , on obtient les inégalités suivantes :


:211

 fn (xn ) = 1 ⇒ ln (1 − xn )  −1
− ln (1 − xn )
None

⇔ 1 − xn  e−1 ⇔ 1 − e−1  xn .
     
Soit ε > 0. Comme fn 1 − e−1 + ε → − ln e−1 − ε > − ln e−1 = 1, il existe un
com:

n→+∞
rang Nε tel que :  
∀n  Nε , fn 1 − e1 + ε  1 = fn (xn ) .
rvox.

Par stricte croissance de fn , on peut affirmer que ∀n  Nε , 1 − e−1 + ε  xn . En résumé,


la

on vient de montrer que :


scho

∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀n  Nε , 1 − e−1  xn  1 − e−1 + ε,


univ.

ce qui est la définition de la convergence de la suite (xn )n vers 1 − e−1 .


258 Centrale Math 1

Commentaires 128 Exercice classique sans difficulté particulière.

n 
 
i
Exercice 129 (Centrale-SupElec) On pose : ∀n ∈ N∗ , zn = 1+ .
k
k=1

1. Rappeler le théorême de sommation des relations de comparaison.


2. Montrer que la suite (|zn |)n∈N∗ converge.
3. Déterminer l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (zn )n∈N∗ .

Solution 129
1. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites à valeurs positives avec un ∼ vn .
n→+∞
 N
 N

Si la série vn diverge alors un ∼ vn .
N →+∞
n0 n=0 n=0
 +∞
 +∞


419
Si la série vn converge alors un ∼ vn .
N →+∞

7900
n0 n=N n=N
Ces résultats perdurent si on remplace « ∼ » par « = o ( ) » ou « = O ( )»
2. D’après les règles de calculs sur le module, pour tout entier n  1, on a :

:164
 
n     2    
7.41
n
  i  1  n 1
|zn | =   2 
1 + k  = 1 +
k
= 1+ 2 .
k
4.12

k=1 k=1 k=1


:89.8

D’après les règles de calcul du logarithme, on en déduit l’égalité :


n  
1
2502

1
ln (|zn |) = ln 1 + 2 .
2 k
k=1
8891

   1
1 1
Puisque ln 1 + ∼et que la série est à termes positifs et convergente
582:

k2k→+∞ k 2 k2
k1
 1
(série de Riemann de paramètre 2 > 1), on peut affirmer que la série converge.
0753

k2
k1
 n 
 
:211

1
En particulier, la suite ln 1 + 2 converge, ce qui prouve la convergence de
k
None

k=1 n
la suite (ln |zn |)n vers un certain réel L. On peut alors affirmer que
com:

|zn | = exp (ln (|zn |)) → exp (L)


n→+∞
rvox.

(par continuité de exp sur R) donc la suite (|zn |)n converge vers un réel strictement
positif.
la

3. Notons A l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (zn )n∈N c’est-à-dire l’ensemble
scho

des limites des suites extraites convergentes


 de (zn )n∈N . Soit ϕ : N → N une fonction
strictement croissante telle que la suite zϕ(n) n soit convergente vers L ∈ C (qui n’est
univ.

 
pas le L de la réponse à la question 2). Alors, par continuité du module, la suite z(ϕ)n  n
Suites et séries numériques 259

converge vers |L| . Or, la suite (|zn |)n converge vers un réel α > 0 donc, par unicité de
la limite, |L| = α, ce qui prouve l’inclusion suivante :
A ⊂ {z ∈ C, |z| = α} = S (0, α) .
Afin d’affiner notre analyse, nous allons étudier le comportement asymptotique de la
suite des arguments de zn .
i
Déterminons l’écriture exponentielle de ak = 1 + . Pour tout entier n  1, on a
k

1
|an | = 1 + 2 > 0
k
donc il existe un réel θn ∈ [−π, π[ tel que :

iθ k i 1
ak = |ak | e ⇔ 1 + = 1 + (cos (θk ) + i sin (θk ))
k k2
 

 1
 1 + 2 cos (θk ) = 1 (1) 1
⇔  k ⇒ (3) : tan (θk ) = .

419

 1 1 (2)/(1) k
 1 + 2 sin (θk ) = (2)
k k

7900
1  π
Comme Re (ak ) = 1 > 0 et Im (ak ) = > 0, on peut affirmer que θk ∈ 0, donc θk =

:164
  k 2 
1 π π
arctan (d’après (3) et que arctan est la bijection réciproque de tan sur − , .
k
On en déduit l’écriture exponentielle de zn . :
7.41 2 2
4.12

n n n n
 n 
    
iθ k iθ k
zn = ak = |ak | e = |ak | e = |zn | exp i θk .
:89.8

k=1 k=1 k=1 k=1 k=1

On a l’équivalent suivant :
2502

 
1 1
θk = arctan ∼ 0
8891

k k→+∞ k
1 
et la série diverge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc la série
582:

θk
k
k1 k
0753

n

diverge vers +∞. Ainsi, la suite Sn = θk est strictement croissante (car Sn+1 − Sn =
k=1
:211

θn+1 > 0 pour tout n), tend vers +∞ et Sn+1 − Sn → 0. Les angles polaires de zn
n→+∞
tend vers +∞ en changeant très peu de valeur (lorsque n est grand) par incrémentation
None

de l’indice. On sent que l’on pourra s’approcher autant que l’on veut de tout angle polaire
si on accepte de se décaler suffisamment de fois par 2π (ce qui ne change rien sur la
com:

position géométrique du point). Ceci nous incite à prouver que S (0, α) ⊂ A.


Soit z ∈ S (0, α) , il existe θ ∈ R+ (le caractère positif sera utile dans la suite) tel que
rvox.

z = αeiθ . Faisons une remarque fondamentale : Pour tout réel b  1, il existe un entier N
π
tel que ∀n  N, SN  b (car la suite (Sn )n tend vers +∞). Comme S1 = θ1 =  1  b,
la

4
scho

l’ensemble B = {n ∈ N∗ , Sn  b} est non vide et majoré (par N ) donc il possède un


maximum. Notons le Nb . Par définition, SNb  b et SNb +1 > b car :
univ.

Nb + 1 > max (B) = Nb ⇒ Nb + 1 ∈


/ B.
260 Centrale Math 1

Ainsi, on dispose de l’encadrement suivant :

SNb  b < SNb +1 ⇔ 0  b − SNb < SNb +1 − SNb = θNb +1 .

Par conséquent, pour tout entier k  1, en choisissant bk = θ + 2πk, il existe un entier


Nk tel que :
(∗) : 0  bk − SNk  θNk .
Remarquons que :

SNk +1 = SNk + θNk +1  bk + 1 < bk + 2π = bk+1



b

donc Nk + 1  Nk+1 (par définition Nk+1 = max {n, Sn  bk+1 } , ce qui prouve que
la suite (Nk )k est strictement croissante. En outre, l’inégalité précédente entraine que
∀k  1, Nk  k (par une récurrence immédiate) donc lim Nk = +∞. Ceci résultat
k→+∞
combiné à l’inégalité (∗) montre que lim (bk − SNk ) = 0. Par continuité sur R de la
k→+∞

419
fonction x → eix , on peut écrire :

7900
zNk = |zNk | exp (iSNk ) = |zNk | exp (i (SNk − bk )) exp (ibk )
= |zNk | exp (i (SNk − bk )) exp (iθ) exp (2πik) → αeiθ = z.

:164
         k→∞
→ α → exp(i0)=1 =1
k→∞ k→+∞

7.41
Ainsi, z ∈ A, ce qui montre l’inclusion S (0, α) ⊂ A d’où l’égalité S (0, α) = A.
4.12

Commentaires 129 Exercice original et progressif.


:89.8

Question 1 et 2 : Il s’agit d’une question de cours et d’une question relativement standard


pour la deuxième (faire le lien avec les séries via le logarithme).
2502

Question 3 : Cette question est difficile (la notion valeur d’adhérence dans C est bien
plus complexe à manipuler que dans R) et l’interaction avec l’interrogateur sera cruciale.
8891

Toute avancée significative du candidat (même avec une aide de l’interrogateur) sera bien
valorisée.
582:
0753

n
  
1 (−1)n ln(n)
Exercice 130 (Centrale-SupElec) Soit n ∈ N∗ . On note Hn = et un = ,
k n ln(2)
:211

k=1
où x désigne la partie entière de x.
 
None



1
1. Soit (vn )n une suite réelle telle que : vn = O . Que dire de vk ? Le
n→+∞ n2
com:

k=n
démontrer.  
1
2. Montrer qu’il existe un réel γ tel que : Hn = ln(n) + γ + O .
rvox.

n→+∞ n

la

3. Montrer que un converge et calculer sa somme.


scho

n2
univ.
Suites et séries numériques 261

Solution 130
 1
1. Comme la série est à termes positifs et converge (série de Riemann de paramètre
n
n2

2 > 1), on en déduit que la série vn converge et que :
n
+∞
 +∞   
  1 1
vk = O 2
=O .
n→+∞ k n
k=n k=n
 
1
Justifions ces deux dominations. Comme vn = O , il existe un rang N et un
n→+∞ n2
réel positif M tel que
  +∞
M +∞   +∞
 M
+∞
 1
 
∀n  N, |vn |  2 ⇒  vk   |vk |  = M
n   k2 k2
k=n k=n k=n k=n
+∞
 +∞ 
  1
(donc vk = O ). On remarque ensuite que :

419
n→+∞ k2
k=n k=n

7900
1 1 1 1
∀k  2,  = −
k2 k (k − 1) k−1 k

:164
 
1
donc, en utilisant les sommes télescopiques et le fait que la suite converge, on
7.41 k k
obtient la majoration suivante valable pour tout n  N :
4.12
 +∞  +∞    
   1 1 1 1 M
 
 v k  M − = M − lim =
:89.8

  k−1 k n − 1 k→+∞ k n−1


k=n k=n
+∞
    
2502

1 1 1 1
donc vk = O =O car ∼ .
n→+∞ n−1 n n−1 n→+∞ n
k=n
8891

2. On considère la suite (vn )n1 = (Hn − ln (n))n1 . Pour tout entier n  1, on a :


vn+1 − vn = Hn+1 − Hn − (ln (n + 1) − ln (n))
582:

   
1 n+1 1 1
= − ln = − ln 1 + .
0753

n+1 n n+1 n
On utilise alors le développement limité de x → ln (1 + x) en 0 pour obtenir :
:211

      
1 1 1 1 1 1
vn+1 − vn = − +O = +O = O
None

n→+∞ n + 1 n n 2 n→+∞ n (n + 1) n 2 n→+∞ n2


  
=O(1/n2 )
com:

1 1
(car ∼ ). D’après la question précédente, on peut affirmer que la série
n (n + 1) n→+∞ n2
rvox.


(vn+1 − vn ) converge donc, d’après le théorème sur les séries télescopiques, la suite
la

n
(vn )n converge. Notons γ sa limite alors, pour tout entier n  1, on a :
scho

+∞
  
1
univ.

γ − vn = lim vk − vn = (vk+1 − vk ) = O
k→+∞ n→+∞ n
k=n
262 Centrale Math 1

(d’après la question précédente) donc :


   
1 1
vn = γ + O ⇒ Hn = ln (n) + vn = ln (n) + γ + O
n→+∞ n n→+∞ n

N

3. Pour tout entier N  1, on pose SN = un . Rappelons que, pour tout réel x, x
n=1
désigne l’unique réel k tel que k  x < k + 1. Pour tout n  2, on a

ln (n) ln (2)
 =1
ln (2) ln (2)
 
ln(n)
donc est un entier strictement positif. En outre, pour tout entier k  1, on a
ln(2)
les équivalences suivantes :
 
ln(n) ln(n)
= k⇔k <k+1 ⇔ k ln (2)  ln (n)  (k + 1) ln (2)

419
ln(2) ln(2) × ln(2)>0
   
⇔ ln 2k  ln (n) < ln 2k+1 ⇔ 2k  n < 2k+1 .

7900
 
ln(n)  

:164
Ainsi, la suite est constante sur chaque intervalle entier 2k , 2k+1 (k ∈
ln(2) n
N∗ ). On partitionne tout intervalle entier [2, N ] en
  7.41
r(N )  
4.12
  
[2, N ] =  2k , 2k+1 − 1  ∪ 2r(N ) , N .
:89.8

k=1

 
ln (N )
2502

où r (N ) est l’unique entier r tel que 2  N < 2 r r+1


(i.e. r = ). Cette union
ln (2)
étant disjointe, la relation de Chasles (ou Fubini) montre que :
8891

N  
(−1)n ln(n)
582:

SN =
n=2
n ln(2)
 k+1 
0753

r(N )−1 2
 −1 (−1)n  ln(n)  N 
(−1)n ln(n)

=  +
n ln(2) n ln(2)
:211

k=1 n=2k n=2r(N )


 k+1 
N 2 −1 n N
(−1)  (−1)n
None

=  k + r (N )
n n
k=1 k n=2 r(N ) n=2
com:

k+1
N
 2 −1 (−1)n N
 (−1)n
= k + r (N ) .
rvox.

n n
k=1 n=2k n=2r(N )


la

Cette relation va nous permettre de prouver la convergence de la série un . On pose


scho

n
univ.

n
(−1)  
zn = si n ∈ 2k , 2k+1 et zn = 0 si n  2k+1 .
n
Suites et séries numériques 263


La série zn est alternée et la suite (|zn |)n2k est positive, décroissante et convergeant
n
vers 0 donc, d’après le critère spécial des séries alternées, on a :

 +∞   k+1   k+1 
   2 n   2 −1 n   
 (−1) 1  (−1)



zn   |z2k | ⇔   ⇒ (I) : k  k = o
1
.
   k n  2k k2
n=2k n=2k n  2  n=2k k→+∞

 1
(d’après les croissances comparées). La série étant convergente (série de Riemann
k2
k
 2k+1
−1 n
(−1)
de paramètre 2 > 1) donc la série k converge absolument donc elle
n
 k n=2k 
N
 2k+1
−1 n
(−1) 
converge. Par conséquent, la suite  k converge et comme la suite
n
k=1 n=2k
  N

419
N
 (−1)n
r (N ) tend vers 0 (majoration (I) adaptée à l’intervalle de somma-
n

7900
n=2r(N ) N

tion), on en déduit que la suite (SN )N converge c’est-à-dire que la série un converge.

:164
n
En outre, on peut affirmer que :
 7.41 
2k+1
−1 −1 k+1
4.12
+∞
 N
 N
 +∞ 2 
(−1)  
n n n
(−1) (−1)
un = lim  k + r (N ) = k .
N →+∞ n n n
:89.8

n=2 k=1 n=2k n=2r(N ) k k=1 n=2

Pour tout entier k  1, on pose


2502
8891

2k+1
−1 n 2k+1
−1
(−1) 1
vk = et wk =
n n
582:

n=2k n=2k
0753

et exprimons la suite v en fonction de la suite w. On découpe la somme vk selon les


indices pairs et impairs grâce à la relation de Chasles. Pour tout k  2, on a :
:211

 1  −1  1  1
vk = + = −
None

n n n n
n∈{2k ,..,2k+1 −1} n∈{2k ,..,2k+1 −1} n∈{2k ,..,2k+1 −1} n∈{2k ,..,2k+1 −1}
n pair n impair n pair n impair
com:

 1  1  1
= −( − )
n n n
rvox.

n∈{2k ,..,2k+1 −1} n∈{2k ,..,2k+1 −1} n∈{2k ,..,2k+1 −1}


n pair n pair
k
la

  −1
2
1 1 1
scho

= 2 − wk = 2 − −wk = − −wk
n n=2q
2q k−1
q
n∈{2k ,..,2k+1 −1} q=2
et 2k 2q<2k+1
univ.

n pair
= wk−1 − wk
264 Centrale Math 1

Alors, pour tout entier N, on a :

N
 2k+1
−1 n N
 N
 N

(−1)
k = kvk = v1 + kvk = v1 + k (wk−1 − wk )
n
k=1 n=2k k=1 k=2 k=2
N
 N
 N
 −1 N

= v1 + kwk−1 − kwk = v1 + (j + 1) wj − kwk
j=k−1
k=2 k=2 j=1 k=2
N
 −1 N
 −1
= v1 + 2w1 + (j + 1) wj − kwk − N wN
j=2 k=2
N
 −1
= v1 + 2w1 + wj − N wN
j=2
= v1 + 2w1 + H2N −1 − H22 −1 − N (H2N +1 −1 − H2N −1 )
= H2N −1 − N (H2N +1 −1 − H2N −1 )

419
car wj = H2j+1 −1 − H2j −1 (somme télescopique) et v1 + 2w1 − H3 = 0. En utilisant la
question 1, on obtient :

7900
 
1   1 1
H2N −1 = H2N − N = ln 2N + γ + O − N

:164
2 N →+∞ 2 N 2
   
1 1
= N ln (2) + γ + O
N →+∞ 2N
⇒ H 2 N +1 −1 − H N
2 −1 =
N →+∞
ln (2) + O
2N 7.41
 
4.12

N 2k+1
−1 (−1)n +∞

N
⇒ k = γ+O → γ ⇒ un = γ.
n N →+∞ 2N N →+∞
:89.8

k=1 k n=2 n=2


2502

Commentaires 130 Exercice original et progressif. Les deux premières questions sont
des questions de cours ou des applications directes du cours. La deuxième question est très
8891

classique. N’hésitez pas à la retravailler si vous avez bloqué dessus.


La troisième question est la plus difficile. Les initiatives intéressantes du candidat seront
582:

valorisées.
  Par exemple, cela sera le cas d’un candidat résolvant  correctement
 l’équation
ln(n) ln(n)
= k ou partitionnant N selon les valeurs prises par (d’où la résolution
0753


ln(2) ln(2)
2k+1
−1 (−1)n
:211

de l’équation) ou bien justifiant que chaque paquet est majoré en module par
k
n
n=2
None

son premier terme. Pour les candidats n’ayant pas ces initiatives, l’interrogateur proposera
ces pistes mais il attendra que le candidat sache y répondre seul (il s’agit à chaque fois
d’application du cours).
com:
rvox.

Exercice 131 Soit P un polynôme à coefficients dans R, à partir duquel on définit la suite
u par : ∀n ∈ N, un = e2iπP (n) .
la
scho

1. Montrer que la suite u converge si et seulement si : ∀n ∈ N, P (n) − P (0) ∈ Z.


2. On suppose que la suite (P (n) − P (n))n∈N converge. Montrer qu’elle est constante.
univ.
Suites et séries numériques 265

Solution 131
1. Implication réciproque. Supposons que ∀n ∈ N, P (n) − P (0) ∈ Z alors, pour tout
entier n, il existe un entier relatif qn tel que :
∀n ∈ N, P (n) − P (0) = qn ⇔ P (n) = P (0) + qn ⇒
un = exp (2πiP (n)) = exp (2πi (P (0) + qn ))
= exp (2πiP (0)) exp (2πiqn ) = u0
    
=u0 =1 car qn ∈Z

donc la suite (un )n∈N est constante.


Implication directe. On procède par récurrence forte sur le degré de P. Pour tout en-
tier k ∈ N, on pose (Hk ) : « Pour tout P ∈ Rk [X], si la suite e2πiP (n) n converge alors
∀n ∈ N, P (n) − P (0) ∈ Z ».  
Initialisation k = 0. Soit P ∈ R0 [X] alors P est constant donc la suite e2πiP (n) n est
constante, ce qui entraine sa convergence. Pour tout entier n, on a P (n) − P (0) = 0 ∈ Z
donc (H0 ) est vraie.
Hérédité. Supposons la propriété (Hk ) vérifiée pour un certain entier k. Soit P ∈

419
Rk+1 [X] et supposons que la suite un = exp (2πiP (n)) converge. Notons L sa limite.
Comme, pour tout entier n, |un | = 1, on a :

7900
 
 

|L| =  lim un  = lim |un | = lim 1 = 1

:164
n→+∞ n→+∞ n→+∞

(par continuité de la fonction z → |z| sur C) donc L = 0. En outre, on a lim un+1 = L


7.41
n→+∞
(suite extraite de la suite convergente (un )n ) donc :
4.12

un+1 L exp (2πiP (n + 1))


lim = = 1 ⇔ lim =1
n→+∞ un L n→+∞ exp (2πiP (n))
:89.8

⇔ lim exp (2πi (P (n + 1) − P (n))) = 1.


n→+∞
2502

On considère alors le polynôme Q (X) = P (X + 1) − P (X) ∈ Rk [X] car :


k+1
P (X) = aX k+1 + 
· · · , P (X + 1) = a (X + 1) ···
+ 
8891

degk degk
k+1 k+1
· · · ∈ Rk [X] .
582:

= a(X · · · ) + 
+  · · · = aX · · · ⇒ Q (X) = 
+ 
degk degk degk degk
0753

La suite (exp (2πiQ (n)))n convergeant vers 1 avec Q ∈ Rk [X] , l’hypothèse de récurrence
(Hk ) montre que :
:211

∀n ∈ N, Q (n) − Q (0) ∈ Z.
Or, pour tout entier naturel N  1, on a :
None

N
 −1 N
 −1
P (N ) − P (0) = (P (k + 1) − P (k)) = Q (k)
com:

k=0 k=0
N
 −1 N
 −1
rvox.

= (Q (k) − Q (0)) + Q (0)


k=0 k=0
la

∈Z
scho

N
 −1   
= (Q (k) − Q (0)) + N Q (0)
univ.

k=0
  
∈Z
266 Centrale Math 1

Ainsi, pour tout entier N  1, il existe qN ∈ Z tel que :

P (N ) − P (0) = qN + N Q (0) ⇔ P (N ) = P (0) + qN + N Q (0) .

Cette formule restant valable pour N = 0 si on choisit q0 = 0. Grâce aux règles de calculs
sur l’exponentielle, on peut alors écrire pour tout entier n :

un = exp (2πiP (0) + 2πiqn + 2πinQ (0))


∈2πiZ
  
n
= exp (2πiP (0)) exp (2πiqn ) (exp (2πiQ (0))) .
  
=1

Or, on dispose de la limite suivante :


un+1
lim = 1 ⇔ lim exp (2πiQ (0)) = 1 ⇔ exp (2πiQ (0)) = 1
n→+∞ un n→+∞
⇔ ∃k ∈ Z, 2πiQ (0) = 2πik ⇔ ∃k ∈ Z, Q (0) = k ∈ Z.
÷2πi=0

419
Ainsi, pour tout entier n, on a :

7900
∈Z ∈Z
  
P (n) − P (0) = qN + N Q (0) ∈ Z,

:164
   
∈Z ∈Z
7.41
ce qui démontre (Hk+1 ) et achève la récurrence.
4.12

2. Considérons la suite vn = P (n) − P (n) qui converge vers une limite L. Comme la
fonction
:89.8

f : x ∈ R → e2πix = cos (x) + i sin (x)


est continue sur R, on en déduit que la suite (f (vn ))n converge vers f (L) . Or, pour tout
2502

entier n, P (n) est un entier, on peut écrire :


8891

f (vn ) = exp (2πiP (n)) exp (−2πi P (n)) = exp (2πiP (n))
582:

donc la suite (exp (2πiP (n)))n est convergente. D’après la question précédente, cela en-
traine que la suite (P (n) − P (0))n∈N est à valeurs dans Z. Ainsi, pour tout entier n, il
0753

existe un entier relatif qn tel que :


:211

P (n) − P (0) = qn ⇒ P (n) = P (0) + qn ⇒ P (n) = P (0) + qn


None

(par 1-périodicité de la fonction x → x) donc, pour tout entier n, on a :

P (n) − P (n) = P (0) − P (0) ,


com:

ce qui prouve la constante de la suite (P (n) − P (n))n∈N .


rvox.

Commentaires 131 Exercice original sans difficulté particulière hormis la réciproque de


la
scho

la première question. Pour celle-ci, l’interrogateur observera les initiatives du candidat et


proposera une récurrence si ce dernier n’a pas d’idée intéressante.
univ.
Suites et séries numériques 267

u2
Exercice 132 On définit une suite (un )n1 par u1 = a ∈ R∗+ et, pour n  1, un+1 = √n .
n
n
 ln (k)
On définit une suite (Sn )n1 par : ∀n  1, Sn = .
2k+1
k=1

ln (un )
1. Relier Sn−1 et .
2n
2. Discuter de la limite de la suite (un ), sauf pour une certaine valeur de a, notée a0 ,
qu’on ne cherchera pas à calculer.
3. Donner la limite de (un )n1 quand a = a0 .

Solution 132
u2
1. Pour tout n  1, un > 0 (vraie pour n = 1, si un > 0 alors un+1 = √n > 0) alors on
n
peut considérer la suite vn = ln (un ) qui satisfait à la relation de récurrence suivante :
 2 
u ln (n) ln (n)

419
vn+1 = ln (un+1 ) = ln √n = 2 ln (un ) − = 2vn − .
n 2 2

7900
En divisant par 2n+1 cette relation, on obtient

:164
vn+1 vn ln (n) vn+1 vn ln (n)
∀n  1, n+1
= n − n+1 ⇔ n+1 − n = − n+1 .
2 2 2 2 2 2
7.41
Pour tout entier N  2, en sommant la relation précédente pour n ∈ {1, .., N − 1} qui
fournit une somme télescopique, on obtient l’égalité :
4.12

N
 −1
vN v1 ln (n) v1 vN ln (a) ln (uN )
:89.8

N
− 1
= − n+1
= −SN −1 ⇔ SN −1 = − N = − .
2 2 n=1
2 2 2 2 2N
2502

 ln (k)
2. La série est à termes positifs et
2k+1
8891

k1
 
ln (k) 1 k 2 ln (k)
582:

= o car → 0
2k+1 k→+∞ k2 2 × 2k k→+∞
0753

 1
(d’après les croissances comparées). La série étant convergente (série de Riemann
k2
:211

k
 ln (k)
de paramètre 2 > 1), on peut affirmer que la série est convergente. Ainsi, la
2k+1
None

k1
n
 ln (k)
suite Sn = de ses sommes partielles converge dans R. Notons L sa limite.
com:

2k+1
k=1
D’après la question précédente, on a :
rvox.

  
N ln (a) +∞ si ln (a) /2 − L > 0 ⇔ a > e2L
ln (uN ) = 2
 − S N −1 →
2 −∞ si ln (a) /2 − L < 0 ⇔ a < e2L
la

N →+∞
→ +∞  
scho

N →+∞
→ ln(a)/2−L
N →+∞

univ.

+∞ si a > e2L
⇒ uN = exp (ln (uN )) → .
N →+∞ 0 si a < e2L
268 Centrale Math 1

ln (a0 )
3. On conserve les notations de la question précédente alors a0 = e2L ⇔ = L.
2
 ln (k)
D’après la question 1, la série est convergente et
2k
k1

+∞
 ln (k)
L= lim SN =
N →+∞ 2k
k=1

donc :
+∞
 N
 −1 +∞

ln (a) ln (k) ln (k) ln (k)
− SN −1 = L − SN −1 = − =
2 2k+1 2k+1 2k+1
k=1 k=1 k=N
 N +1
1
+∞
 ln (N ) +∞
 1   k+1
2 ln (N )
 = ln (N ) = ln (N ) = .
2k+1 2 1 2N
k=N k=N 1−
2

419
En multipliant par 2N cette inégalité et d’après la relation obtenue à la question 1, on

7900
obtient l’inégalité :

:164
∀N  1, ln (uN )  ln (N ) ⇔ uN  N → +∞
N →+∞

d’où lim un = +∞.


n→+∞
7.41
4.12

Commentaires 132 Exercice original et progressif.


:89.8

Question 1 : Le point clé est d’observer que ln (n) dépend de ln (un+1 ) et ln (un ) d’après la
relation de récurrence vérifiée par la suite (un )n . Si le candidat ne l’observe pas, l’inter-
2502

rogateur le guidera dans une telle direction. Le reste est sans difficulté particulière hormis
une certaine rigueur dans les calculs. Les candidats parvenant à répondre seuls à cette
8891

question seront fortement valorisés par rapport aux autres.


Question 2 : Elle ne présente pas de difficulté particulière.
582:

Question 3 : Elle permet de récompenser les meilleurs candidats. L’interrogateur sera par-
ticulièrement attentif aux initiatives du candidat et proposera peu d’aides (hormis de faire
0753

le lien avec le reste de la série de première question).


:211
None
com:
rvox.
la
scho
univ.
Suites et séries numériques 269

7.4 Mines-Ponts
n
 1
Exercice 133 (Mines-Ponts) Soient α > 0 et a > 0. Pour tout n  1, on pose Sn =

 k=1
et un = aSn . Étudier la nature de la série un en fonction de α et a.
n1

Solution 133 Nous allons procéder par disjoinction de cas.


Premier cas a  1. Comme, pour tout entier n  1, on a Sn  1 et comme a  1, on peut
affirmer que un = aSn  a > 0. En particulier, la suite (un )n ne peut tendre vers 0 donc la

série un diverge grossièrement.
n
 1
Deuxième cas a ∈ [0, 1[ et α > 1. La série converge (série de paramètre α > 1) donc,

k1
par définition de la convergence des séries, la suite (Sn )n converge. Notons L sa limite alors la

419

suite (un )n converge vers aL = 0 donc la série un diverge grossièrement.

7900
n
1
Troisième cas a ∈ ]0, 1[ et α = 1. La série diverge (série de paramètre 1) et, comme
k

:164
k1
elle est à termes positifs, la suite (Sn )n diverge vers +∞. Comme a ∈ [0, 1[ , la suite (un )n
7.41
tend vers 0. Nous allons utiliser le théorème de comparaison série-intégrale pour obtenir un
équivalent asymptotique de la suite (Sn )n afin d’étudier plus finement la suite un .
4.12

1
Considérons la fonction f : t → qui est continue, positive et décroissante sur [1, +∞[. D’après
t
:89.8

le théorème de comparaison série-intégrale (qui est au programme), la série


 
2502

 n
f (n) − f (t) dt
8891

n2 n−1
582:

converge c’est-à-dire la suite


0753

 
N
 n N
 N
TN = f (n) − f (t) dt = f (n) − f (t) dt.
:211

n=2 n−1 n=2 1


None

converge. Notons L sa limite alors :


com:

N
 N
TN = L + o (1) ⇔ SN = 1 + f (n) = f (t) dt + L + 1 + o (1)
rvox.

N →+∞ N →+∞
n=2 1
la

t=N
= [ln (t)]t=1 + L + 1 + o (1) = ln (N ) + C + o (1)
scho

N →+∞ N →+∞

avec C = L + 1 ∈ R. Réécrivons alors un à l’aide de l’exponentielle, du développement asympto-


univ.

tique précédent et des règles de calcul de l’expontielle et du logarithme. Pour tout entier n  1,
270 Mines-Ponts

on a :

un = exp (ln (a) Sn ) = exp (ln (a) ln (n) + ln (a) C + o (1))


n→+∞
      
ln(a) C
= exp ln n a + o (1) = exp ln nln(a) aC exp (o (1))
n→+∞ n→+∞

aC
=aC nln(a) exp (o (1)) ∼ aC nln(a) = .
n→+∞    n→+∞ n− ln(a)
→ exp(0)=1
n→+∞

 aC  1
La série = aC est à termes positifs et converge si et seulement si
n
n− ln(a) n
n− ln(a)

− ln (a) > 1 (série de Riemann) donc la série un converge si et seulement si
n

1
− ln (a) > 1 ⇔ ln (a) < −1 ⇔ a < exp (−1) = .
e

419
Quatrième cas a ∈ ]0, 1[ et α ∈ ]0, 1[ . On procède comme au troisième cas en considérant la
1
fonction f : t → α . Il existe un réel C tel que :

7900
t
N

:164
SN = f (t) dt + L + 1 + o (1)
N →+∞
1 7.41
Explicitons cette dernière intégrale :
4.12

N N  1−α t=N
:89.8

t N 1−α 1
f (t) dt = t−α dt = = − .
1 − α t=1 1−α 1−α
2502

1 1

Ainsi, on obtient l’équivalent suivant


8891

N 1−α
SN ∼ .
N →+∞ 1−α
582:


L’exposant dans un explosant rapidement, on est tenté de croire que la série un converge .
0753

n
Nous allons le justifier en comparant un au terme général d’une série de Riemann convergente.
:211

Pour tout entier n  1, on a l’égalité :


None

n2 un = exp (2 ln (n) + ln (a) Sn ) .

Comme 1 − α > 0, les croissances comparées montre que


com:

 
ln (n) = o n1−α ⇒ 2 ln (n) + ln (a) Sn ∼ ln (a) Sn .
N →+∞ N →+∞
rvox.

Puisque lim Sn = +∞ et que ln (a) < 0 (car a ∈ ]0, 1[), on en déduit les limites suivantes :
n→+∞
la
scho

lim (ln (a) Sn ) = −∞ ⇒ lim (2 ln (n) + ln (a) Sn ) = −∞


n→+∞ n→+∞
 
univ.

2 1
⇒ lim n un = 0 ⇒ un = o .
n→+∞ n→+∞ n2
Suites et séries numériques 271

 1
La série est à termes positifs et converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc
n
n2

la série un converge.
n
  
1
Conclusion : La série un converge si et seulement si α ∈ ]0, 1[ ou (α = 1 et a ∈ 0, ).
n
e

Commentaires 133 Exercice classique pour ce concours. L’interrogateur sera attentif


aux initiatives du candidat. Par exemple, il valorisera fortement le traitement des cas
α > 1 et / ou a  1. Pour les autres questions, si le candidat n’a pas d’idée significative, il
propose l’étude asymptotique de Sn . L’obtention d’un équivalent de Sn peut se faire par la
méthode de comparaison série-intégrale, ce qui suffit pour conclure lorsque α < 1 et a < 1.

Exercice 134 (Mines-Ponts) Soit (un )n0 la suite définie par :

1
u0 > 0 et pour tout ∈ N, un+1 =

419
arctan (un ) .
2

7900
1. Montrer que la suite (un )n0 converge.
2. Prouver que suite la suite (2n un )n0 converge vers une limite  que l’on ne déter-

:164
minera pas.

3. Donner un équivalent en l’infini de un − n .
2 7.41
4.12

Solution 134
1
:89.8

1. La fonction f = arctan est strictement positive sur R∗+ c’est-à-dire que R∗+ est un
2
intervalle stable par f. Comme u0 ∈ R∗+ et que un+1 = f (un ) , on peut affirmer que,
2502

pour tout entier n, un ∈ R∗+ . En outre, la fonction


1 1
8891

f  : x → ×
2 1 + x2
1
582:

étant majorée par sur R, l’inégalité des accroissements finis montre l’inégalité sui-
2
vante :
0753

1 1
∀x ∈ R, |f (x) − f (0)|  |x − 0| ⇔ |f (x)|  |x| .
2 2
:211

En choisissant x = un dans l’inégalité précédente et compte tenu que un est positif, on


obtient la majoration suivante valable pour tout entier n :
None

1 1
0  un+1 
un ⇒ 0  un  n u0
2 2
com:

1
(par une récurrence immédiate). Comme lim n u0 = 0, le théorème d’encadrement
n→+∞ 2
rvox.

montre que lim un = 0.


n→+∞
2. À la question précédente, nous avons démontré, pour tout entier n, que :
la
scho

1
0  un+1  un ⇒ 0  2n+1 un+1  2n un .
2 ×2n+1
univ.

Ainsi, la suite (2n un )n∈N est décroissante et minorée par 0 donc elle converge.
272 Mines-Ponts

3. Posons, pour tout entier n, wn = 2n un → . En utilisant la relation de récurrence


n→+∞
vérifiée par la suite (un )n∈N , le fait que la suite (un )n tende vers 0 et le développement
limité à deux termes de arctan en 0, on obtient :
1 un (un )
3  
3
un+1 = arctan (un ) = + + o (un )
2 n→+∞ 2 6
 
wn+1 1 wn 1  w n 3 w n 3
⇔ (∗) : n+1 = × n + + o
2 n→+∞ 2 2 6 2n 2n
Comme la suite (wn )n converge, elle est bornée donc
      
w n 3
3
1 1
o = o = o .
2n n→+∞ 2n n→+∞ 8n

En multipliant par 2n+1 le développement (∗) puis en retranchant wn , on obtient :


3  
(wn ) 1 3
wn+1 − wn = + o ∼
n→+∞ 3 × 4n 8n n→+∞ 3 × 4n

419

si  = 0 (nous démontrons ceci à la fin de la preuve). La série (wn+1 − wn ) est

7900
n
convergente (série télescopique associée à la suite convergente (wn )n ) ainsi que la série

:164
 3  n
3  1
=
7.41
n
3 × 4n 3 n 4
1
4.12

converge (série géométrique de raison ∈ ]−1, 1[). Le théorème de sommation des restes
4
de séries convergentes à termes positifs montre que :
:89.8

+∞
 +∞
 +∞  n
3 3  1
(wn+1 − wn ) ∼ ⇔ wN +1 − wN ∼
2502

n→+∞ 3 × 4n n→+∞ 3 4
n=N n=N n=N
 N
1
8891

3
 N
 4  43 1
⇔  − 2N uN ∼ ⇔n uN − N ∼ − .
1 ×(−1/2 )=0
582:

n→+∞ 3 2 n→+∞ 9 8
1−
4
0753

Preuve succincte que  = 0. Comme


   
1 1
:211

2
un = O et u n = O ,
n→+∞ 2n n→+∞ 4n
None

 
les séries un et u2n convergent. Considérons la suite tn = ln (2n un ) . Si on prouve
n n
com:

que la suite (tn )n converge alors, en notant K sa limite, on peut affirmer que :
2n u n = e t n → eK > 0,
rvox.

n→+∞

ce qui permettra de conclure. Pour montrer que la suite (tn )n converge, il suffit de mon-
la

trer que sa série télescopique converge. En utilisant les développements limités de arctan
scho

et x → ln (1 + x) en 0, on a :
   
univ.

2un+1 arctan (un )     


tn+1 − tn = ln = ln = ln 1 + O u2n = O u2n ,
un un n→+∞ n→+∞
Suites et séries numériques 273

ce qui permet de conclure.

Commentaires 134 Exercice relativement classique pour ce concours et progressif.


Les deux premières questions sont des applications de cours de MPSI. Pour la première,
on peut aussi remarquer que f est croissante donc la suite (un )n est monotone et comme
f (x)  x sur R (via l’étude de la fonction x → f (x) − x), ce qui justifie sa convergence.
Sa limite est un point fixe de f donc il s’agit de 0 d’après l’étude des variations de x →
f (x) − x.
Pour la troisième question, l’idée force est de passer de la suite vn = 2n un à l’étude de

la série télescopique (vn+1 − vn ) et d’interpréter vn −  comme le reste partielle de
n
la série précédente puis d’utiliser les théorèmes de sommation des comparaisons. Cette
stratégie sert dans de nombreux exercices d’oraux.

Exercice 135 (Mines-Ponts) Soient α ∈ ]0, 1[ et les suites (an )n∈N∗ , (bn )n∈N∗ définies
par :

419
n
k
∀n ∈ N∗ , an = (−1) k α et bn = an+1 + an .

7900
k=1

1. La suite (an )n1 converge-t-elle ?

:164
2. Montrer que la suite (bn )n1 converge vers un réel  < 0.

3. Déterminer la nature de la série


 1
. 7.41
an
4.12
n1

Solution 135
:89.8

  
 k  k
1. Comme (−1) k α  = k α → +∞ (car α > 0), la série (−1) k α diverge (grossière-
2502

k→+∞
k
n
 k
ment) donc la suite (−1) k α = an ne converge pas (par définition de la convergence
8891

k=1
des séries).
582:

2. D’après le théorème sur les séries télescopiques, la suite (bn )n1 converge si et seulement

0753

si la série (bn − bn−1 ) converge. Cherchons un équivalent de son terme général. Pour
n2
tout entier n  1, on a :
:211

n+1 α
bn − bn−1 = an+1 − an−1 = (−1) [(n + 1) − nα ] .
None

Comme α > 0, pour tout entier n, on a


com:

α α
n + 1  n ⇒ (n + 1)  nα ⇒ (n + 1) − nα  0.
rvox.

Ainsi, la suite (bn − bn−1 )n2 est alternée. Montrons que la suite
la

α
(|bn − bn |)n2 = ((n + 1) − nα )n2
scho

est décroissante et tend vers 0. On considère la fonction


univ.

α
f : x → (x + 1) − xα
274 Mines-Ponts

qui est dérivable sur [2, +∞[ et possède pour dérivée


 α 
f  : x → α (x + 1) − xα−1  0
car α − 1 < 0 et x + 1  x quand x  2. Par conséquent, la fonction f est décroissante
sur [2, +∞[ donc la suite (f (n))n2 = (|bn − bn−1 |)n2 l’est aussi. En outre, en utilisant
le théorème des accroissements à la fonction g : t → tα entre x et x + 1, pour tout x  1,
il existe cx ∈ [x, x + 1] (donc lim cx = +∞) tel que :
x→+∞

α−1
f (x) = g (x + 1) − g (x) = (x + 1 − x) g  (cx ) = α (cx ) → 0
x→+∞

(car α − 1 < 0 et lim cx = +∞). En particulier, la suite (f (n))n2 converge vers 0.


x→+∞
Le critère spécial des séries alternées permet d’affirmer que la série
 n

(−1) f (n) = (bn − bn−1 )
n2 n2

converge d’où la convergence de la suite (bn )n1 . Notons  sa limite alors, d’après les

419
séries télescopiques, on a :

7900
+∞
 +∞

(bn − bn−1 ) = lim bn − b1 =  − b1 ⇒  = b1 + (bn − bn−1 )
n→+∞

:164
n=2 n=2
+∞

7.41
n+1
= b1 + (−1) f (n) .
n=2
4.12

Pour tout entier N, on a :


:89.8

2N
  
n+1
(−1) f (n) = (−f (n)) + f (n)
2502

n=2 n∈{2,..,2N } n∈{2,..,2N }


n pair n impair
N
 N
 N

8891

= − f (2k) + f (2k + 1) = (f (2k + 1) − f (2k))


k=1 k=1 k=1
582:

La fonction g est concave sur [1, +∞[ car elle y est deux fois dérivable et
0753

g  : x → α (α − 1) xα−2  0
(car x  0, α < 0 et α − 1 < 0). En particulier, pour tout entier k  1, comme 2k + 1
:211

est le milieu de 2k et 2k + 2, on a la minoration suivante :


None

 
1 1 1 1
g (2k + 1) = g (2k) + (2k + 2)  g (2k) + g (2k + 2)
2 2 2 2
com:

⇔ 2g (2k + 1)  g (2k) + g (2k + 2)


⇔ g (2k + 1) − g (2k)  g (2k + 2) − g (2k + 1)
rvox.

⇔ f (2k)  f (2k + 1) ⇔ f (2k + 1) − f (2k)  0.


la

Ainsi, pour tout entier N, la somme


scho

N
 2N

univ.

n+1
(f (2k + 1) − f (2k)) = (−1) f (n)
k=1 n=2
Suites et séries numériques 275

est négative. En passant à la limite quand N → +∞, on en déduit que :


+∞
 +∞

n+1 n+1
(−1) f (n)  0 ⇒  = b1 + (−1) f (n)  b1
n=2 n=2

et comme b1 = 2α − 2 < 0 (car 2  1 et α < 1), on peut affirmer que  est strictement
négatif.
3. D’après la question précédente, on a :
lim bn =  ⇔ bn =  + o (1) ⇔ an + an+1 =  + o (1) .
n→+∞ n→+∞ n→+∞

Or, d’après la relation de Chasles, pour tout entier n, on a :


n+1 α n+1 α
an+1 = an + (−1) (n + 1) ⇒ 2an+1 = (−1) (n + 1) +  + o (1)
+an+1 n→+∞
n
⇒ 2an = (−1) nα +  + o (1)
n→+∞

1
Ceci va nous permettre d’obtenir un développement asymptotique de en factorisant
an

419
n α
par son terme dominant ((−1) n ) et en utilisant le développement limité à l’ordre 1
1

7900
en 0 de la fonction x → .
1+x
1 1 1 1

:164
= = ×  
2an n→+∞ (−1)n nα +  + o (1) n→+∞ (−1)n nα  1
1+ +o
7.41
n
(−1) nα nα
      
1  1  1
4.12
= n 1− n +o +o n +o
n→+∞ (−1) nα (−1) nα nα (−1) nα nα
n   n  
:89.8

(−1)  1 1 (−1)  1 −
= − 2α + o ⇒ − = − +o ∼
n→+∞ nα n n2α 2an nα n→+∞ n2α n2α n→+∞ n2α
2502

 (−1)n
La série converge (d’après le critère spécial dont les hypothèses sont laissées en

8891

n
 1  1
vérification au lecteur) donc la série converge si et seulement si la série
an 2an
582:

n n
 −  1
converge si et seulement si la série = (−) converge (d’après l’équivalent
0753

n
n2α n
n2α
précédent et qu’il s’agit d’une série à termes positifs). Or, cette dernière série converge
1
:211

si et seulement si 2α > 1 (série de Riemann) si et seulement si α > .


2
 1 1
None

Par conséquent, la série converge si et seulement si α > .


n
a n 2
com:

Commentaires 135 Exercice progressif où l’initiative du candidat sera fortement valo-


risé car les stratégies nécessaires sont standards. Par exemple, pour la deuxième question,
rvox.

si le candidat fait le lien avec les séries télescopiques et pour la troisième question, s’il
devine l’équivalent de an et / ou songe à interpréter la limite précédente pour avoir un
la

développement asymptotique à deux termes de an et / ou à expliciter un développement


scho

asymptotique à deux termes de an . Pour les autres candidats, l’interrogateur guidera le


candidat vers ces stratégies.
univ.
276 Mines-Ponts

La détermination du signe de  ou la vérification de la décroissance de la suite |bn+1 − bn |


sont les points les plus délicats.

 u2n 
Exercice 136 (Mines-Ponts) Soit (un )n0 une suite réelle bornée telle que un +
2 n
converge. Montrer que (un )n0 converge.
 u2n 
Solution 136 Notons K la limite de la suite un + . Comme la suite (un )n est bor-
2 n
née, le théorème de Bolzano-Weierstrass montre qu’elle admet au moins une valeur d’adhé-
rence  i.e. il existe une suite extraite (uϕ(n) )n de (un )n qui converge vers . Comme la suite
 u2ϕ(n)   u2n 
uϕ(n) + est extraite de la suite un + qui converge vers K, on a :
2 n 2 n
 u2ϕ(n) 
lim uϕ(n) + = K.
n→+∞ 2
 
Or, la suite uϕ(n) n convergeant vers , on peut écrire :

419
u2ϕ(n)

7900
lim = K − L ⇒ lim u2ϕ(n) = 2 (K − L) .
n→+∞ 2 n→+∞

:164
La suite (u2ϕ(n) )n étant clairement extraite de (un )n , on en déduit que 2(K − ) est également
une valeur d’adhérence de (un )n . On constate alors que l’ensemble A des valeurs d’adhérence
de (un )n est stable par la fonction f : x → 2(K − x) donc la suite récurrente7.41

4.12

x0 =  ∈ A
xn+1 = f (xn ) = 2K − 2xn
:89.8

est à valeurs dans A (par une récurrence immédiate). Explicitons cette suite arithmético-
2502

géométrique xn . Cherchons une constante L vérifiant :


2
8891

L = 2K − 2L ⇔ L = K
3
582:

alors la suite yn = xn − L est géométrique de raison 2 donc, pour tout entier n, on a :


0753

yn = 2n y0 ⇔ xn − L = 2n ( − L) .

Or, la suite (un )n étant bornée, l’ensemble A de ses valeurs d’adhérence est aussi borné donc
:211


xn − L
la suite (xn )n est également bornée. Par conséquent, la suite tend vers 0 quand
None

2n n
n → +∞ et comme elle vaut constamment  − L, ce qui prouve l’égalité :
com:

 − L = 0 ⇔ L = .
rvox.

Par conséquent, A = {} et la suite (un )n admet une unique valeur d’adhérence et, comme elle
est bornée, elle converge (c’est un théorème peu usuité du cours, chapitre « espaces vectoriels
la

normés de dimension finie »).


scho
univ.
Suites et séries numériques 277

Commentaires 136 Exercice plutôt difficile qui était donné originellement aux concours
X ou ENS. L’interrogateur valorisera significativement les candidats songeant d’eux même
au théorème de Bolzano ou bien observant un système dynamique dans l’affirmation « si
L eset une valeur d’adhérence alors 2 (K − L) l’est aussi » (c’est-à-dire une suite associée
à ce processus).

Exercice 137 (Mines-Ponts) Soit (un )n∈N∗ une suite de nombres réels strictement positifs
telle que :
1
∀n ∈ N∗ , un+1 = un + .
nun
1. Déterminer la limite de (un )n∈N∗ .
2. Donner un équivalent de un .

Solution 137
1
1. Pour tout entier n, on a un+1 − un = > 0 (car la suite est strictement positive
un

419
par hypothèse) donc la suite (un )n est croissante. D’après le théorème de convergence
monotone, elle converge vers L ∈ R ∪ {+∞} . Supposons que L ∈ R alors, par croissance

7900
de la suite, on a L  u0 > 0. On peut alors écrire :

:164
1 1
un+1 − un = ∼ .
nun n→+∞ nL
11  7.41
La série étant à termes positifs et diverge donc la série (un+1 − un ) diverge.
L n n
4.12

n
D’après le théorème sur les séries télescopiques, la suite (un )n diverge, ce qui est absurde
:89.8

(on a supposé qu’elle converge). Ainsi, l’hypothèse émise est fausse donc L = +∞, ce
qui montre que
2502

lim un = +∞.
n→+∞

2. Commençons par une remarque fondamentale. Pour tout entier n  1, on a :


8891

2 1 2 1 2
u2n+1 = u2n + + 2 2 ⇒ u2n+1 − u2n = + 2 2 ∼
582:

n n un n n un n→+∞ n
n 1
0753

(car = → 0 puisque lim u2n = +∞). On remarque alors que :


n2 u2n nu2n n→+∞ n→+∞
   
:211

1 1 2 2 1
ln 1 + ∼ ⇒ un+1 − un ∼ 2 ln 1 + = 2 (ln (n + 1) − ln (n)) .
n n→+∞ n n→+∞ n
None

Comme la série
  
u2n+1 − u2n et
com:

(ln (n + 1) − ln (n))
n n
rvox.

sont à termes positifs et divergentes (séries télescopiques associées à des suites diver-
gentes), le théorème de sommation des séries divergentes montre que :
la

N
 −1 N
 −1
scho

 
u2n+1 − u2n ∼ 2 (ln (n + 1) − ln (n))
n→+∞
n=1 n=1
univ.

⇔ u2N − u21 ∼ 2 ln (N ) − 2 ln (1) = 2 ln (N ) .


n→+∞
278 Mines-Ponts

Comme u2N → +∞, on peut affirmer que u2N − u21 ∼ u2N et, par transitivité de la
n→+∞
relation l’équivalence, on obtient l’équivalent suivante :
  
u2N ∼ 2 ln (N ) ⇒ u2N ∼ 2 ln (N ) ⇒ uN ∼ 2 ln (N ).
n→+∞ n→+∞ un >0 n→+∞

Commentaires 137 Exercice classique pour ce concours dont l’élément clé est le lien
entre suite et série télescopique associée. L’interrogateur attendra du candidat qu’il songe
à la monotonie de la suite (ou à la série télescopique associée) et qu’il justifie (au moins
succinctement) le signe de celle-ci. Pour la première question, un raisonnement par l’ab-
surde est une idée naturelle. Pour
 la seconde question, l’interrogateur proposera d’étudier
la série télescopique associée à u2n n .

Exercice 138 (Mines-Ponts) Soit n ∈ N∗ .


1. Montrer qu’il existe un unique xn ∈ R vérifiant xn exp (nxn ) = 1.

419
2. Limite et équivalent de la suite (xn )n∈N .
 

7900
3. Nature des séries xn et x2n .
n n

:164
Solution 138
1. En divisant par enx = 0, on observe l’équivalence suivante : 7.41
xenx = 1 ⇔ x = e−nx ⇔ x − e−nx = 0.
4.12

La fonction fn : x → x + (−e−nx ) est continue et strictement croissante (comme somme


:89.8

de deux telles fonctions) donc elle réalise une bijection de R sur


 
2502

fn (R) = lim fn (x) , lim fn (x) = ]−∞, +∞[ = R.


−x→−∞ x→+∞
8891

(la limite en +∞ est évidente, en −∞, cela résulte des croissances comparées). Comme
1 ∈ R = fn (R) , on en déduit que l’équation
582:

fn (x) = x ⇔ xenx = 1
0753

admet une et une seule solution sur R.


:211

2. Limite. Pour commencer, on observe que

(∗) : xn = e−nxn > 0 ⇒ −nxn < 0 ⇒ xn = e−nxn < 1


None

donc xn ∈ ]0, 1[ . Ne pouvant pas aller plus loin dans cette démarche, nous allons deviner
com:

des valeurs de fn (définie à la question précédente) qui soient le plus proche possible de
0. Après tatonnements, on constate que :
rvox.

 
ln (n) ln (n) 1
∀n  3, fn = −  0 = fn (xn )
n n e
la
scho

et comme fn est strictement croissante sur R, on en déduit que :


univ.

ln (n)
∀n  3, 0  xn  → 0 ⇒ lim xn = 0.
n n→+∞ n→+∞
Suites et séries numériques 279

Équivalent. Comme xn > 0 pour tout entier n, en divisant l’équation originelle par xn ,
on obtient :
1
enxn = → +∞ ⇒ lim (nxn ) = +∞.
xn n→+∞ n→+∞

Nous allons transformer l’équation originelle vérifiée par xn en la multipliant par n (pour
considérer la suite yn = nxn ) puis la composer par le logarithme afin de mieux contrôler
les divergences vers ∞.

nxn = ne−nxn ⇔ yn = ne−yn ⇒ ln (yn ) = ln (n) − yn ⇔ yn + ln (yn ) = ln (n) .


yn =nxn

Comme la suite (yn )n tend vers +∞ et que, d’après les croissances comparées, on a
x + ln (x) ∼ x, on en déduit que :
x→+∞

yn ln (n)
yn ∼ ln (n) ⇔ xn = ∼ .
n→+∞ n n→+∞ n

ln (n)
3. D’après la question précédente, on a l’équivalent xn ∼ et comme, pour tout

419
n→+∞ n
ln (n) 1  1

7900
entier n  3,  , la série étant à termes positifs et divergente (série de
n n n
n
 ln (n)

:164
Riemann de paramètre 1), on peut affirmer que la série diverge donc la série
n
n
7.41

xn diverge.
4.12
n
Ensuite, on dispose des dominations suivantes :
:89.8

 2    2 2
ln (n) 1 ln (n) (ln (n))
x2n ∼ = o car n3/2 = → 0
n→+∞ n n→+∞ n3/2 n n1/2 n→+∞
2502

 1
(d’après les croissances comparées). Comme la série est à termes positifs et
8891

n
n3/2

convergente, on en déduit que la série x2n converge.
582:

n
0753

Commentaires 138 Exercice original et progressif. Hormis pour la question 2 où l’in-


:211

terrogateur proposera de l’aide pour deviner l’équivalent, les thématiques abordées et leurs
stratégies de résolution sont standards (et probablement vu déjà en MPSI).
None
com:

Exercice 139 (Mines-Ponts) Soient a ∈ R∗+ et (xn )n∈N∗ la suite réelle telle que x1 = 1 et
a
∀n  1, xn+1 = xn + 1/n
.
rvox.

(x1 · · · xn )
1. Déterminer la limite de la suite (xn )n∈N∗ .
la

xn
scho

2. Déterminer la limite de la suite de terme général .


ln (n)
univ.
280 Mines-Ponts

Solution 139
1. Une récurrence forte montre que ∀n  1, xn existe et xn > 0 donc la suite (xn )n est
croissante car
a
(∗) : ∀n  1, xn+1 − xn = 1/n
 0.
(x1 · · · xn )
D’après le théorème de limite monotone, elle possède une limite dans R∪ {+∞} . Notons
là L alors L  x1 = 1 (par croissance de (xn )n ). Supposons uqe L ∈ R alors la suite
(xn+1 − xn )n tend vers 0 et la suite
 
1/n 1
(x1 · · · xn ) = exp (ln (x1 ) + · · · + ln (xn )) → exp (ln (L)) = L
n n→+∞

(en appliquant le lemme de Cesàro à la suite ln (xn ) qui converge vers ln (L) . En faisant
a
tendre n vers +∞ dans l’égalité (∗) , on obtient l’égalité 0 = , ce qui est absurde donc
L
L = +∞ c’est-à-dire que lim xn = +∞.
n→+∞
2. Comme, pour tout entier n  1, xn > 0 (cf. question précédente), on peut appliquer

419
l’inégalité arithmético-géométrique :

7900
1/n x1 + .. + xn xn + · · · + x n
∀n  1, (x1 .., xn )   = xn
n n

:164
(par croissance de la suite (xn )n ), ce qui prouve la minoration suivante :
a a a
∀n  1, xn+1 − xn = 1/n

xn
⇔ xn+1  xn +
xn
>0 7.41
(x1 .., xn )
4.12
 2
a a2
⇒ xn+1  xn +
2
= x2n + 2a + 2  x2n + 2a ⇒ x2n+1  x2n + 2a
:89.8

xn xn

⇒ xn  x1 + 2 (n − 1) a (par récurrence) ⇒ xn  1 + 2 (n − 1) a
2 2
 √
2502

xn 1 + 2 (n − 1) a 2na
⇒  ∼ → +∞ (croissances comparées).
ln (n) ln (n) n→+∞ ln (n) n→+∞
8891

Le théorème d’encadrement permet de conclure :


582:

xn
lim = +∞.
n→+∞ ln (n)
0753

Commentaires 139 Exercice original et les techniques nécessaires à la résolution des


:211

questions sont peu standards (mais tout à fait dans le programme de MPSI-MP). Cet
exercice permet de tester les candidats sur leur initiative et autonomie. L’interaction avec
None

l’interrogateur sera probablement importante.


com:


 √
rvox.

Exercice 140 (Mines-Ponts) Soit f (x) = x n


. Donner l’ensemble de définition de
n=0
f et calculer la somme.
la
scho


Solution 140 Domaine de définition. Si |x|  1 alors, pour tout n ∈ N,  n ∈ N donc
 √   √ 
univ.


  n   n  
x  = |x|  1 ⇒ lim x n  = 0,
n→+∞
Suites et séries numériques 281

ce qui prouve la divergence (grossière) de la série.


 √ 
Si |x| < 1, nous allons montrer que la famille x n est sommable par le théorème de
n∈N
sommation par paquets et obtenir également la somme de la série.
Pour tout entier k, on pose
 √   2

Ik = n ∈ N,  n = k = k 2 , .., (k + 1) − 1 .

En effet, par définition de la partie entière, pour tout entier k, on a :


√ √ 2
n = k ⇔ k  n < k + 1 ⇔ k 2  n < (k + 1) .
 √ 
n
La famille (Ik )k∈N forme une partition de N. Pour chaque entier k, la famille |x| est
n∈Ik
sommable car elle ne contient qu’un nombre fini de termes. On pose alors
 √n  k  
k k 2
Sk = |x| = |x| = |x| card (Ik ) = |x| (k + 1) − k 2
n∈Ik n∈Ik
 

419
k k 1
= (2k + 1) |x| ∼ 2k |x| = o
k→+∞ k→+∞ k2

7900
 1
(d’après les croissances comparées puisque |x| < 1). La série étant à termes positifs et

:164
k2
k

convergente (série de Riemann de paramètre 2 > 1), on en déduit que la série Sk converge.
7.41
k
 √  
4.12

Par conséquent, la famille x  n
est sommable donc la série x  n
est absolument
n∈N
n∈N
:89.8

convergente donc convergente, ce qui assure l’existence de f (x).


Ainsi, le domaine de définition de f est ]−1, 1[ .
2502

Somme. Soit x ∈ ]−1, 1[ .D’après le théorème de sommation par paquets, on a :


+∞
  +∞ +∞ +∞
8891

  √   
 n
f (x) = x = (2k + 1) xk = 2x kxk−1 + xk .
k=0 n∈Ik k=0 k=0 k=0
582:


La série z k étant une série entière de rayon de convergence R = 1, on peut la dériver terme
0753

k
à terme sur son intervalle ouvert de convergence ]−R, R[ . Par conséquent, on peut écrire :
:211

+∞   
 1 1 1
None

k
f (x) = 2x x + = 2x +
1−x 1−x 1−x
k=0
com:

2x 1 2x + 1 − x x+1
= 2 + = 2 = 2.
(1 − x) 1−x (1 − x) (1 − x)
rvox.

Commentaires 140 Exercice original sans difficulté majeure, hormis de savoir résoudre
la


l’équation  n = k. Les stratégies de résolution étant tout à fait standard. Pour la conver-
scho

gence de la série, il est possible d’utiliser directement un théorème √


de comparaison comme
√  n
suit. Si |x|  1 alors, comme  n est un entier naturel, on a |x|  1 quel que soit n
univ.
282 Mines-Ponts

 √
donc la série x n
diverge grossièrement. Si |x| < 1 alors
n

 n  √ 
n2 |x| = exp 2 ln (n) +  n ln |x|

et, par les croissances comparées, on a :


√ √
2 ln (n) +  n ln |x| ∼  n ln |x| → −∞.
n→+∞ n→+∞

Comme l’exponentielle tend vers 0 en −∞, on obtient :


√ √
 
2  n 2  n 1
n |x| → 0 ⇔ |x| = o .
n→+∞ n→+∞ n2
 1
La série étant à termes positifs et convergente, on peut affirmer que la série
n
n2
2
 √  √
 n
|x| converge d’où la convergence de la série x n
. Pour le calcul de la somme,

419
n n
l’interrogateur acceptera, dans
√ un premier temps au moins, que le candidat regroupe les

7900
termes selon les valeurs de  n pour se ramener à des séries entières usuelles.

:164
 2  N
Exercice 141 (Mines-Ponts) Si (a, b) ∈ R× + , on définit (un )n0 ∈ R×
+ en posant : 7.41
u2n
4.12

u0 = a, u1 = b et pour n  1, un+1 = .
1 + un un−1
:89.8

1. On suppose que ∀n  1, un  1. Établir la convergence de la suite (un )n et préciser


sa limite. Conclusion ?
2502

2. Établir la convergence de la suite (un )n .


8891

Solution 141
1. Une récurrence double montre que ∀n ∈ N, un > 0 (vraie pour n ∈ {0, 1} , si un > 0
582:

et un−1 > 0 alors un+1 > 0 comme somme, produit et quotient de nombres strictement
positifs). La suite (un )n∈N est décroissante puisque, par hypothèse un  1 pour tout
0753

entier n  1, on peut écrire :


:211

0 0
    0
None

2 2
u − un (1 + un un−1 ) u (1 − un−1 ) − un
un+1 − un = n = n  0.
1 + un un−1 1 + un un−1
  
com:

0
rvox.

La suite (un )n∈N étant décroissante et minorée par 1, elle converge. Si on note L sa
limite, on est assuré que L  1. En faisant tendre n vers +∞, dans la relation de
récurrence vérifiée par (un )n et comme les suites extraites (un−1 )n1 et (un+1 )n tendent
la
scho

aussi vers L, on obtient l’équation :


univ.

L2 L
L= ⇔ 1= ⇔ 1 + L2 = L ⇔ L2 − L + 1 = 0,
1 + L2 ÷L=0 1 + L2
Suites et séries numériques 283

ce qui est impossible car le trinôme 1 + X 2 − X n’admet pas de racines réelles (son
discriminant vaut −3 < 0). Par conséquent, l’hypothèse un  1 pour tout entier n est
fausse c’est-à-dire qu’il existe un entier N  1 tel que uN < 1.
2. D’après la question précédente, il existe un entier N  1 tel que uN < 1 donc
u2N
uN +1 =  u2N < 12 = 1.
1 + uN uN −1
  
1

On en déduit par récurrence (simple) que un < 1 pour tout entier n  N (l’hérédité est
identique à l’étude de uN +1 ). Par conséquent, pour tout entier n  N, on a :

u2n
un+1 =  u2n  un
1 + un un−1
  
1

(car un < 1) donc la suite (un )nN est décroissante et comme elle est minorée par 0 (cf.
la preuve de la question précédente), on en déduit qu’elle converge. D’après la question

419
précédente, sa limite L vaut nécessairement 0 (L = 0 étant impossible).

7900
Commentaires 141 Exercice original sans difficulté particulière. L’interrogateur sera

:164
attentif aux initiatives pertinentes du candidat.

7.41
   
1 1
4.12

Exercice 142 (Mines-Ponts) Les familles α et α


(p + q) (p,q)∈(N∗ )2 (p2 + q 2 ) (p,q)∈(N∗ )2
:89.8

sont-elles sommables (α ∈ R) ?

Solution 142 Étude de la première famille. Pour la première  famille,  on utilise le théo-
2502

1
rème de sommation par paquets à la famille de nombres positifs α . Pour
8891

(p + q) (p,q)∈(N∗ )2
tout entier n  2, on pose
 
582:

2
In = (p, q) ∈ (N∗ ) , p + q = n = {(0, n) , (1, n − 1) , .., (n, 0)} .
0753

2
La famille (In )n2 forme une partition de (N∗ ) . Pour tout entier n  2, la famille
 
:211

1
α est sommable puisqu’elle ne contient qu’un nombre fini d’éléments et on
(p + q) (p,q)∈In
pose
None

 1  1 1  1
Sn = α = = α = card (In )
com:

(p + q) nα n nα
(p,q)∈In (p,q)∈In (p,q)∈In
n+1 n 1
rvox.

= ∼ = α−1 .
nα n→+∞ nα n
la

 1
scho

La série est à termes positifs et elle converge si et seulement si α − 1 > 1 ⇔ α > 2


n
nα−1

univ.

(série de Riemann de paramètre α − 1) donc la série Sn converge si et seulement si α > 2.


n
Suites et séries numériques 285

deux suites (encadrement ou une seule majoration) sera bien valorisé par l’interrogateur.
Dans le cas contraire, l’interrogateur lui demandera une telle comparaison.

Exercice 143 (Mines-Ponts) Quelle est la nature de la série de terme général


ln(n)
(−1)
un = , n ∈ N∗ ?
n

Solution 143 Soit k ∈ N∗ . Par définition de la partie entière, pour tout entier n, on a :

ln (n) = k ⇔ k  ln (n) < k + 1 ⇔ ek  n < ek+1


n∈N∗    
⇔ ∗ ek + 1  n  ek+1
donc k∈N
   
Explicitons vk la somme un lorsque n varie sur une tranche ek + 1, .., ek+1 où ln (n)
est constant.
e
k+1
 e
k+1
 e
k+1

1 1

5
k
vk = un = (−1) ⇒ |vk | = .

3589
k k
n k
n
n=e +1 n=e +1 n=e +1

Chaque terme de la somme étant supérieur au plus petit terme de la somme, on obtient la

6479
minoration suivante :

55:1
e
k+1
 e
k+1
 
    k
1 1 ek+1 − ek e
(∗) : vk  = 1= = 1 − k+1 .
.20.2
ek+1  ek+1  e k+1  e 
n=ek +1 n=ek +1
.225

Puisque x ∼ x, on en déduit l’équivalent suivant :


x→+∞
:165

 k  k
 k e
k ek 1 e 1
e ∼ e ⇒ k+1 ∼ = ⇒ lim 1 − k+1 = 1 − > 0.
2

k→+∞ e  k→+∞ ek+1 e k→+∞ e  e


1250

En particulier, la suite (vk )k∈N ne peut tendre vers 0, (sinon, en faisant tendre k vers +∞ dans

:889

1
l’inégalité (∗) , on obtient lim vk  1 − > 0, ce qui est absurde). Supposons que la série un
+∞ e n
3582

converge alors, pour tout entier N  1, on pose


+∞

1075

Rn = un → 0 ⇒ ∀k ∈ N, vk = Rek+1  − Rek  → 0 − 0 = 0,
N →+∞ k→+∞
n=N
e:21


ce qui fournit une contradiction donc la série un diverge.
:Non

n
x.com

Commentaires 143 Exercice classique pour ce concours dont le point clé est de regrouper
les termes par paquets selon les valeurs de ln (n) c’est-à-dire de résoudre l’équation
larvo

ln (n) = k.

(−1) 
n
scho

Le raisonnement mené par le corrigé s’étend à la suite un = qui est aussi un


n
grand classique de ce concours mais qui est une série convergente. En effet, en suivant la
univ.
286 Mines-Ponts

même stratégie, on obtient :


√   
2
n = k ⇔ n ∈ k 2 , .., (k + 1) − 1 donc
(k+1)2 −1 (k+1)2 −1 +2k
k 2
 k
 1 k 1
vk = un = (−1) = (−1) .
n n
n=k2 n=k2 2 n=k

Montrons qu’elle vérifie le critère spécial des séries alternées, ce qui prouvera la conver-
 
gence de la série vk donc de la série un . Avec le développement asymptotique de la
k n
question 2 de l’exercice 130, on obtient :
2
k +2k k+2k 2
k−1  
2
1 1 1 2 1
|vk | = = − = +O 2
n n=1
n n=1
n k k
n=k2

  k
puis on en déduire que la série (−1) vk converge.

5
vk =

3589
k k

6479
n n
(−1)  1
Exercice 144 (Mines-Ponts) Pour tout n dans N∗ , soit un = . Déterminer la

55:1
n k
k=1

nature de la série un . .20.2
n1
.225

 
1
Solution 144 La suite (un )n est manifestement alternée. La suite tend vers 0 donc,
:165

n n
d’après le lemme de Césaro, on a :
2
1250

n
11
lim = 0 ⇒ lim |un | = 0 ⇒ lim un = 0.
n→+∞ n k n→+∞ n→+∞
:889

k=1

Vérifions la décroissance de la suite (|un |)n , ce qui permettra d’appliquer le critère spécial des
3582


séries alternées et de prouver la convergence de la série un . Si, pour tout entier n  1, on
1075

n
n
 1
pose Hn = , alors, pour tout entier n  2, on a :
e:21

k
k=1
 
:Non

1 1 Hn Hn 1
|un+1 | − |un | = Hn + − =− +
n+1 n+1 n n (n + 1) (n + 1)2
x.com

n
 1
1+ n
k 1 1 1 1
larvo

k=2
= − + 2 =− −  0.
n (n + 1) (n + 1) n (n + 1) k n (n + 1)2
k=2
scho
univ.
Suites et séries numériques 287

Commentaires 144 Exercice assez simple pour ce concours. Pour la convergence vers
n
1
0 de un , on peut aussi utiliser l’équivalent classique ∼ ln (n) (par comparaison
k n→+∞
k=1
1
série-intégrale ou le théorème de comparaison série-intégrale avec la fonction f : t →
t
qui est continue, positive et décroissante).

n
  
Exercice 145 (Mines-Ponts) Pour tout n  2, on pose an = 2 − e1/k .
k=2
 n
1. La série (−1) an converge-t-elle ?
n2

2. Trouver α > 0 0 tel que la suite (nα an )n2 admette une limite dans R∗+ .

Solution 145

5
3589
1. Pour tout entier k  2, on a :
1 1

6479
0  ⇒ 1  e1/k  e1/2 < 2 (car e < 4 = 22 )
k 2

55:1
donc, pour tout entier n  2, an est positif (comme produit de tels facteurs). En outre,
la suite (an )n2 est décroissante car : .20.2
an+1
∀n  2, = 2 − e1/(n+1)  1.
.225

an
La fonction exp étant convexe sur R (sa dérivée seconde est exp qui est positive sur R)
:165

donc son graphe est au-dessus de sa tangente en 0 c’est-à-dire :


2

1 1
1250

∀x ∈ R, ex  1 + x ⇒ ∀k  2, e1/k  1 + ⇒ 0  2 − e1/k  1 −
k k
n    n
1 k−1 2−1 1
:889

⇒ ∀n  2, 0  an  1− = = =
k k n n
k=2 k=2
3582

 
1
(d’après les produits télescopiques). La suite tendant vers 0, le théorème d’enca-
1075

n n
drement montre que lim an = 0 donc, d’après le critère spécial des séries alternées, la
n→+∞
e:21

 n
série (−1) an converge.
:Non

n2
2. On considère la suite vn = ln (nα an ) qui converge si et seulement la série télescopique

x.com

(vn+1 − vn ) converge. Explicitons une domination de son terme général. Pour tout
n2
entier n  2, on a alors
larvo

 α   α  
n+1 an+1 1 1/(n+1)
vn+1 − vn = ln = ln 1+ 2−e
scho

n an n
   
1
univ.

= α ln 1 + + ln 2 − e1/(n+1) .
n
288 Mines-Ponts

On utilise alors les développements limités de x → ln (1 + x) et x → ex .


     
1 1 1 1
1/(n+1) 1
ln 1 + = +O ,e = 1+ +O 2
n n→+∞ n n2 n→+∞ n+1 (n + 1)
  
  1 1
ln 2 − e1/(n+1) = ln 1 − +O 2
n→+∞ n+1 (n + 1)
     2 
1 1 1 1
= − +O 2 +O − +O 2

n→+∞ n+1 (n + 1) n+1 (n + 1)
   
1 1 1 1
= − +O 2 = − +O .
n→+∞ n+1 (n + 1) n→+∞ n+1 n2

Puisque  
1 1 1 1 1
+O ∼ et ∼ .

5
n+1 2 n→+∞ n+1 n+1 n→+∞ n
(n + 1)

3589
on peut alors écrire :

6479
 
α 1 1
vn+1 − vn = − +O .
n→+∞ n n+1 n2

55:1
Si α = 1 alors .20.2
     
1 1 1 1 1 1
vn+1 − vn = − +O = +O = O .
.225

n→+∞ n n+1 n2 n→+∞ n (n + 1) n2 n→+∞ n2


 1
:165

La série étant à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre


n
n2
2


1250

2 > 1), on en déduit que la série (vn+1 − vn ) converge, ce qui assure la convergence
n
de la suite (vn )n = (ln (nan ))n . Notons L sa limite alors
:889

nan = evn → eL > 0.


3582

n→+∞
1075

Commentaires 145 Exercice original pour ce concours mais les stratégies sont relative-
ment classiques. Pour la première question, il est possible de procéder comme suit : ln (an )
e:21

 
est la somme partielle de la série de terme général ln 2 − e1/k . D’après le développement
1
:Non

limité, de la question 2, ce terme général est équivalent à − qui est le terme général d’une
  k

x.com

série divergente et de signe constant. Ainsi, la série ln 2 − e1/k diverge et sa somme


k
partielle tend vers −∞ (elle est décroissante et non convergente) donc an tend vers 0
larvo

(puisque l’exponentielle tend vers 0 en −∞).


La méthodologie pour la deuxième question est très classique et intervient dans un nombre
scho

important d’exercices oraux de ce concours. N’hésitez pas à la retravailler si nécessaire.


univ.
Chapitre 8

Suites et séries de fonctions

8.1 CCINP

5
3589
Exercice 146 (CCINP) Soit α ∈ [0, 2[ .
+∞


6479
1. Existence et continuité sur R∗+ de f (x) = x2−α e−nx .
n=1

55:1
2. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur α pour que la série converge
normalement sur R+ . .20.2
3. Si α = 1, a-t-on convergence uniforme sur R+ ?
.225

Solution 146
:165

1. Pour tout entier n  2, on pose fn : x → x2−α e−nx qui est continue sur R∗+ . Pour tout
segment [a, b] de R∗+ (i.e. 0 < a  b), on dispose des majorations suivantes :
2
1250

∀x ∈ [a, b] , |fn (x)|  b2−α e−na ⇒ sup |fn |  b2−α e−na .


[a,b]
:889

  n
La série b2−α e−na = b2−α (e−a ) converge (série géométrique de raison
3582

n n

e −a
∈ ]−1, 1[ (car a > 0) donc la série sup |fn | converge. En particulier, la série
1075

n [a,b]

fn converge normalement donc uniformément (et simplement) sur tout segment de
e:21

n
+∞

:Non

R∗+ , ce qui assure l’existence et la continuité de fn = f sur R∗+ .


n=2
x.com


2. Il s’agit de trouver une condition nécessaire et suffisante pour que la série sup |fn |
n x∈R+
larvo

s
converge. À l’aide du changement de variable s = nx ⇔ x = , quand x décrit R+ , s
n
décrit R+ donc on obtient les égalités :
scho

  
 s 2−α −s  1
sup |fn (x)| = sup  e  = 2−α sup |f1 (s)| .
univ.

x∈R+ s∈R+ n n s∈R+


290 CCINP

La fonction f1 est continue sur [0, +∞[ et tend vers 0 quand s tend vers +∞ (d’après les
croissances comparées) donc la fonction f1 est bornée sur R+ , ce qui assure l’existence
de sup |f1 | . En outre, comme f1 n’est pas identiquement nulle sur R+ , on est assuré
R+
    1
que sup |f1 | > 0. Ainsi, la série sup x2−α e−nx  = sup |f1 | converge si et
R+ n x∈R+ s∈R+ n
n2−α

seulement si 2 − α > 1 ⇔ α < 1. Par conséquent, la série fn converge normalement
n
sur R+ si et seulement si α ∈ [0, 1[ (car l’énoncé impose que α soit positif ).

3. On procède par l’absurde en supposant que la série fn converge uniformément sur
n0
R+ . Or, pour tout entier n  1, la fonction fn est continue sur R+ donc la fonction
+∞

fn = f est continue sur R+ . Si x = 0, pour tout n  1, on a fn (0) = 0 donc
n=1
f (0) = 0. Si x > 0, on a :

5
3589
+∞
  n xe−x
f (x) = x e−x = .
n=1
1 − e−x

6479
Par continuité de f en 0, on peut affirmer l’égalité :

55:1
xe−x
lim f (x) = f (0) ⇔ lim = 0.
x→0 x→0 1 − e−x .20.2
Or, on dispose de l’équivalent suivant :

.225

e−x ∼ 1 xe−x x×1


x→0
−x ⇒ ∼ = 1 ⇒ lim f (x) = 1,
1−e ∼ x 1 − e−x x→0 x
:165

x→0
x→0

2

ce qui est absurde. Par conséquent, la série fn ne converge pas uniformément sur
1250

n
R+ .
:889

Commentaires 146 Exercice de niveau standard et progressif.


3582

Question 1 : Il s’agit d’une question d’application du cours.


Question 2 : Pour cette question, il est indispensable de déterminer la borne supérieure de
1075

fn : x → x2−α e−nx sur R+ . On peut mener une étude de variation de la fonction fn via
sa dérivée
e:21

fn : x → (2 − α) x1−α e−nx − nx2−α e−nx = e−nx x1−α (2 − α − nx) .


:Non

2−α
Si on pose xn = > 0 (car α < 2), le tableau de variation de fn est le suivant :
x.com

n
x 0 xn +∞
larvo

fn (x) + −
fn (xn )
scho

 
0 0
univ.
Suites et séries de fonctions 291

En effet, comme 2 − α > 0, la fonction x → x2−α est définie en 0 et lim fn (x) = 0


x→+∞
d’après les croissances comparées. Par conséquent, on peut affirmer que :
 2−α
2−α C
sup |fn | = fn (xn ) = e−(2−α) =
R+ n n2−α

Question 3 : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet. Il est envisageable de revenir


à la définition originale de la convergence uniforme de la série sur R+ c’est-à-dire que :
 +∞ 
   xe−(n+1)x
 
sup  xe−kx  → 0 ⇔ sup −x n→+∞
→ 0.
x∈R+   x→+∞ x∈R+ 1 − e
k=n+1

(somme d’une série géométrique de raison e−x dont le premier terme est xe−(n+1)x ).
L’étude des extrémums de la fonction

xe−(n+1)x
gn : x →

5
1 − e−x

3589
est compliquée à étudier (faites la pour vous en convaincre si vous avez un doute). Pour

6479
contourner ce problème, nous allons minorer cette borne supérieure à la main en évaluant
1
gn en un point judicieux dépendant de n. On choisit x = (afin d’éliminer la dépense

55:1
n+1
en n de l’exponentielle du numérateur) alors
.20.2
  1 −1 1 −1
1 e e
∀n ∈ N, sup gn (x)  gn = n + 1 ∼ n+1 = e−1
.225

x∈R+ n+1 1 − e−1/(n+1) n→+∞ 1


n+1
:165

(puisque 1 − e−x ∼ x grâce au développement limité à l’ordre 1 de l’exponentielle). La


2

 
x→0
1250

suite sup gn (x) est minorée par e−1 qui est strictement positif donc cette suite ne
x∈R+
:889

n

peux tendre vers 0 donc la série fn ne converge pas uniformément sur R+ .
3582

n
1075

n

Exercice 147 (CCINP) Soit δ ∈ ]0, π] . Pour tout n ∈ N∗ , on pose Sn (δ) = cos (kδ) .
e:21

k=1

1. Donner une expression simplifiée de Sn (δ). Exhiber un réel M (δ) indépendant de


:Non

n tel que |Sn (δ)|  M (δ).



x.com

n
2. Pour tout n ∈ N avec n  2, on pose un (δ) = cos(nδ).
n−1

larvo

x
(a) Montrer que la fonction x → est décroissante sur [2, +∞[.
x−1

scho

(b) Montrer que la série un converge simplement sur ]0, π]. On pourra écrire
n
univ.
292 CCINP

cos (nδ) = Sn (δ) − Sn−1 (δ).


3. Étudier la convergence uniforme sur tout segment inclus dans ]0, π] de la série de

fonctions un .
n

Solution 147
1. On utilise les formules d’Euler.
n
 n
  n
  
       − einδ
ikδ ikδ iδ k iδ 1
Sn (δ) = Re e = Re e = Re e = Re e .
1 − eiδ
k=1 k=1 k=1

Or, pour tout complexe z, on a |Re (z)|  |z| d’où les majorations suivantes :
=1
  
 iδ 
 iδ 1 − einδ  e    2

|Sn (δ)|  e  1 − einδ   = M (δ) convient.

5
 =

3589
1−e iδ |1 − eiδ | |1 − eiδ |
  
|1|+|eiδ |=2

6479

x
2. (a) La fonction f : x → est dérivable sur [2, +∞[ comme quotient de deux telles

55:1
x−1
fonctions et, pour tout x ∈ [2, +∞[ , on a :
.20.2
1 √
√ (x − 1) − x
2 x (x − 1) − 2x − (x + 1)
f  (x) = 2  0.
.225

2 = √ 2 = √
(x − 1) 2 x (x − 1) 2 x (x − 1)
:165

Ainsi, f est décroissante sur [2, +∞[ .


2

(b) La seule majoration naturelle est la suivante :


1250


n 1
∀n  2, |un |  f (n) ∼ = 1/2
:889

n→+∞ n n
 1
3582

1
mais la série 1/2
n’est pas convergente (série de Riemann de paramètre  1).
n
n 2
1075

Revenons alors à la définition originale de la convergence des séries c’est-à-dire à la


convergence des sommes partielles. Pour tout n  2, on a les égalités :
e:21

N
 N
 N

un (δ) = f (n) cos (nδ) = f (n) (Sn (δ) − Sn−1 (δ))
:Non

n=2 n=2 n=2


N
 N

x.com

= f (n) Sn (δ) − f (n) Sn−1 (δ)


n=2 n=2
larvo

N
 N
 −1
= f (n) Sn (δ) − f (k + 1) Sk (δ) (k = n − 1)
scho

n=2 k=1
N
 −1
= f (N ) SN (δ) − f (2) S1 (δ) + (f (n) − f (n + 1)) Sn (δ) .
univ.

n=2
Suites et séries de fonctions 293

La suite (SN )N étant bornée et la suite (f (N ))N convergeant vers 0, on est assuré
que lim f (N ) SN = 0. On peut également affirmer, pour tout n  2, que :
N →+∞

|(f (n) − f (n + 1)) Sn (δ)| = |f (n) − f (n + 1)| |Sn (δ)|


= (f (n) − f (n + 1)) |Sn (δ)|  (f (n) − f (n + 1)) M (δ)
(∗) q1

(∗) car f est décroissante donc f (n) − f (n + 1)  0.


La série
 
(f (n) − f (n + 1)) M (δ) = M (δ) (f (n) − f (n + 1))
n n

converge (série télescopique associé à la suite (f (n))n qui converge) donc la sé-

rie |(f (n) − f (n + 1)) Sn (δ)| converge. Ceci entraine la convergence de la sé-
n N −1 
 
rie (f (n) − f (n + 1)) Sn (δ) donc de la suite (f (n) − f (n + 1)) Sn (δ) .

5
3589
n n=2
 N
 N
 
On en déduit que la suite un (δ) converge c’est-à-dire que la série un (δ)

6479
n=2 N n
converge.
3. Soit [a, b] un segment inclus dans ]0, π] c’est-à-dire 0 < a  b  π. D’après la question

55:1
1, pour tout δ ∈ [a, b] , on a :
.20.2
1
∀n  2, |Sn (δ)|  = g (δ) .
|1 − eiδ |
.225

La fonction g est continue sur [a, b] (comme inverse d’une telle fonction qui ne s’annule
pas sur cet intervalle) et comme [a, b] est un segment, elle y est bornée. En particulier,
:165

on en déduit l’inégalité :
2
1250

∀n  2, sup |Sn (δ)|  sup g.


δ∈[a,b] [a,b]
:889

D’après les inégalités obtenues à la question précédente, on peut affirmer que :


∀N  2, sup |f (N ) SN (δ)|  f (N ) sup g → 0
3582

δ∈[a,b] [a,b] N →+∞

donc la suite de fonctions (f (N ) SN )N converge uniformément vers 0. En outre, on a :


1075

∀n  2, sup |(f (n) − f (n + 1)) Sn (δ)|  (f (n) − f (n + 1)) sup g.


e:21

δ∈[a,b] [a,b]


:Non

Comme la série sup g (f (n) − f (n + 1)) converge, on peut affirmer que la série
[a,b] n
x.com


sup |(f (n) − f (n + 1)) Sn (δ)|
n δ∈[a,b]
larvo


converge c’est-à-dire que la série (f (n) − f (n + 1)) Sn converge normalement, donc
scho

n N −1 

uniformément, sur [a, b] . Ainsi, la suite de fonctions (f (n) − f (n + 1)) Sn
univ.

n=2 N
294 CCINP

converge uniformément sur [a, b] , ce qui prouve la convergence uniforme sur [a, b] de
la suite de fonctions
N
 −1 N

f (N ) SN − f (2) S1 + (f (n) − f (n + 1)) Sn = un .
n=2 n=2

Autrement dit, la série un converge uniformément sur [a, b] .
n

Commentaires 147 L’exercice traite d’une thématique classique : La transformation


d’Abel (version discrète de l’intégration par parties) sur un cas particulier. L’exercice est
classique pour les concours Centrale-SupElec et Mines-Ponts, moins pour CCINP. Néan-
moins, l’exercice est suffisamment progressif pour être tout à fait adapté au public du
concours CCINP.
Question 1. La première question est un grand classique, vu en MPSI et probablement revu
en MP.

5
Question 2. La question 2.a est rudimentaire. La seconde est beaucoup plus sélective car le

3589
candidat doit songer à penser aux sommes partielles, à utiliser l’indication du texte pour
aboutir à une nouvelle somme puis à utiliser les théorèmes de comparaison des séries.

6479
Pour l’immense majorité des candidats, toutes ces démarches ne seront pas faites (sauf
pour ceux connaissant la transformation d’Abel et ... s’en rappelant). Un candidat songeant

55:1
à transformer les sommes partielles et se ramenant à la somme
N
 −1 .20.2
(f (n) − f (n + 1)) Sn (δ)
.225

n=2

sera valorisé. Pour les autres, l’interaction avec l’interrogateur sera cruciale. Celui-ci don-
:165

nera l’indication des sommes partielles et de leurs transformations puis demandera l’étude
de la nouvelle série.
2
1250

Question 3 : Elle récompense les candidats les plus rapides (en général, les meilleurs ou
bien ceux ayant eu une très bonne réactivité à la question précédente).
:889

Exercice 148 (CCINP) Pour tous n ∈ N∗ et x ∈ R+ , on pose :


3582

(n+1)π

n
1075

(−1) sin (x) sin (x)


fn (x) = √ et Un = √ dx.
nπ + x x

e:21


1. Étudier la convergence simple, uniforme et normale de fn sur R+ .
:Non

n1

2. Prouver la convergence de la série Un .
x.com

n1
3. Proposer un équivalent simple de Un quand n → +∞.
larvo

Solution 148
scho

1. Étude de la convergence simple. Soit x ∈ R+ . Pour tout n  1, on pose 


n
(−1) 1
. Il s’agit d’une suite alternée et la suite (|an |)n = √ est
univ.

an = √
nπ + x nπ + x n
Suites et séries de fonctions 295

décroissante et converge vers 0. D’après le critère spécial des séries alternées, la série
  
an converge donc la série sin (πx) an = fn (x) converge également c’est-à-dire
n n n

que la série de fonctions fn converge simplement sur R+ .
n
Étude de la convergence uniforme. D’après le critère spécial des séries alternées,
on a :
 +∞   +∞ 
     (−1) 
n
  
∀N  0, ∀x ∈ R+ ,  fn (x) = |sin (x)|  √ 
   nπ + x 
n=N +1 n=N +1
 +∞   
  (−1)  
n
(−1)
N +1  1
 
  √    = 
 nπ + x   (N + 1) π + x  (N + 1) π + x
n=N +1
 
1   +∞  1
 
  ⇒ sup  fn    .
(N + 1) π R+   (N + 1) π
n=N +1

5
3589
 
1
La suite  convergeant vers 0, le théorème d’encadrement montre que

6479
(N + 1) π N
 
 
+∞  
 
lim sup  fn  = 0 c’est-à-dire que la série fn converge uniformément sur

55:1
N →+∞ R+  
n=N +1 n
R+ . .20.2
Étude de la convergence normale. On remarque que :
  π 
.225

  1 1
∀n  1, sup |fn |  fn =  ∼ √ .
R+ 2 nπ + π/2 n→+∞ πn
:165

 1 1  1 1
Or la série diverge (série de Riemann de paramètre  1)
2

√ = √
1250

πn π n n 1/2 2
n
   π  
donc la série fn  diverge, ce qui prouve la divergence de la série sup |fn | .
:889

n
2 n R+

Ainsi, la série fn ne converge pas normalement sur R+ .
3582

n
2. Soit n  1. On utilise le changement de variable t = x − nπ pour donner une autre
1075

expression à Un . Quand x = nπ alors t = 0, quand x = (n + 1) π alors t = π et on a


dt = dx. En utilisant la formule d’addition du sinus, on peut écrire :
e:21

n
sin (t + nπ) = sin (t) cos (nπ) + cos (t) sin (nπ) = (−1) sin (t) .
:Non

     
=(−1)n =0
x.com

donc :
π π n π
sin (t + nπ) (−1) sin (t)
Un = √ dt = √ dt = fn (t) dt.
larvo

t + nπ nπ + t
0 0 0
scho


Première méthode. La série fn étant uniformément convergente sur R+ , elle est
n
univ.

aussi uniformément convergente sur [0, π] . En outre, pour tout entier n, fn est continue
296 CCINP


π

sur [0, π] donc la série fn converge (d’après le théorème de permutation série-


n 0

intégrale pour les segments), ce qui prouve la convergence de la série Un .
n

Deuxième méthode. Montrons que la série Un vérifie le critère spécial des séries
n
alternées, ce qui prouvera la convergence de cette série.
sin (t)
La suite (Un )n est alternée (la fonction t → √ est positive sur [0, π] , son intégrale
nπ + t
est aussi positive).
Pour tout entier n, on dispose de la majoration suivante :
π π
sin (t) 1 π
0  |Un | = √ dt  √ dt = √ → 0
nπ + t nπ nπ n→+∞
0 0

donc la suite (|Un |)n converge vers 0. En outre, on a l’égalité suivante :

5
3589
π  
1 1
|Un | − |Un+1 | = √ − sin (t) dt  0

6479
nπ + t (n + 1) π + t
0

car l’intégrande (la


 fonction à intégrer) est positive sur l’intervalle [0, π] (puisque, pour

55:1
1
chaque t, la suite √ est décroissante et la fonction sin positive sur [0, π]), ce
nπ + t n .20.2
qui permet de conclure.
n
(−1) sin (t)
.225

3. Intuitivement, on a fn (t) ∼ √ donc, si on peut permuter les symboles ∼


n→+∞ nπ
et intégrale, on obtient :
:165

π n n
π
n n
(−1) sin (t) (−1) (−1) 2 (−1)
2

π
Un ∼ √ dt = √ sin (t) dt = √ [− cos (t)]0 = √ .
1250

n→+∞ nπ nπ nπ nπ
0 0
n√
:889

Pour rendre rigoureusement cette intuition, il suffit de montrer que la suite ((−1) nπUn )n

3582

converge vers sin (t) dt. Pour cela, nous allons utiliser le théorème de convergence do-
0
minée. Pour tout n  1 et pour tout t ∈ [0, π] , on pose :
1075


n√ nπ
sin (t) → sin (t) .
e:21

gn (t) = (−1) nπfn (t) =


nπ + t n→+∞

Pour chaque n  1, la fonction gn est continue sur [0, π] et on dispose de la domination


:Non

suivante : 

x.com

∀n  1, ∀t ∈ [0, π] , |gn (t)|  sin (t)  1 × 1 = 1.


nπ + t
La fonction t → 1 étant indépendante de n et intégrable sur [0, π] , le théorème de conver-
larvo

gence dominée prouve que :


π π π
scho

n√
lim gn = lim gn ⇔ lim (−1) nπUn = sin (t) dt.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
univ.

0 0 0
Suites et séries de fonctions 297

Commentaires 148 Exercice original couvrant une part importante du chapitre d’ana-
lyse de deuxième année et les questions sont largement indépendantes. Il s’agit d’un sujet
de niveau standard pour ce concours et sans difficulté particulière pour ceux connaissant
bien leur cours ou, du moins, ils pourront être très réactif aux indications de l’interrogateur
durant la phase d’interaction et pourront avancer très significativement dans ce sujet. Un
élément clé des réponses aux questions 1 et 2 est les différents résultats du critère spécial
(convergence et majoration du reste partiel).

 
ln 1 + n2 x2
Exercice 149 (CCINP) Soient n ∈ N et fn (x) = ∗
définie sur R.
n3
+∞

1. Montrer que S = fn est définie sur R.
n=1
2. Prouver que S est de classe C 1 sur R.
3. Démontrer que S est deux fois dérivable sur ]0, +∞[.

5
3589
Solution 149

1. Cela revient à montrer que la série fn (x) converge quelque soit le réel x.

6479
n

Si x = 0 alors fn (0) = 0 pour tout entier n donc la série fn (0) converge.

55:1
n
Si x = 0 alors
  .20.2
  1
ln 1 + n2 x2 = 2 2
ln n x 1 + 2 2
n x
.225

 
 2 1
= 2 ln (n) + ln x + ln 1 +
:165

n x2
2
 
  1  
2

Comme lim 2 ln (n) = +∞ et lim ln x 2


+ ln 1 + 2 2 = ln x2 , on en déduit
1250

n→+∞ n→+∞ n x
les comparaisons suivants :
 
:889

  2 ln (n) 1
ln 1 + n2 x2 ∼ 2 ln (n) ⇒ fn (x) ∼ = o
n→+∞ n→+∞ n3 n→+∞ n2
3582

2 ln (n) 2 ln (n)
puisque n2 × = → 0 (d’après les croissances comparées). Comme la
1075

n3 n n→+∞
 1
série est à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre 2 > 1),
n2
e:21

n

on peut affirmer que la série fn (x) converge.
:Non

n
2. Pour chaque entier n  1, la fonction fn est de classe C 1 sur R (comme composée de la
x.com

fonction ln qui est C 1 sur R∗+ et de la fonction x → 1 + n2 x2 qui est de classe C 1 sur

R et à valeurs strictement positives donc à valeurs dans R∗+ ). La série fn converge
larvo

n
simplement sur R (d’après la question précédente). Pour tout entier n  1 et tout réel
x  0, on a :
scho

1 2n2 x 2x
sup |fn (x)| sup |fn (x)| = ×
univ.

= sup 3
= sup .
x∈R fn paire x∈R+ fn 0 x∈R+ n 1 + n2 x2 2/n0 x∈R+ n (1 + n2 x2 )
298 CCINP

La fonction fn est dérivable sur R+ et sa dérivée est donnée pour tout réel positif x par :
   
2 1 1 + n2 x2 − x 2n2 x 1 − n2 x 2
2 0

fn (x) = × 2 =
n (1 + n2 x2 ) (1 + n2 x2 )
1 1
⇔ 1  n2 x2 ⇔  x2 ⇔ √  x.
÷n2 >0 n2 t→ t n

On en déduit son tableau de variation :


x 0 1/n +∞
fn (x) + −
1/n
fn (x)  
0 0
 2 1  1
On en déduit que la série sup |fn (x)| =× = 2 converge (série de
x∈R n n n2

5
n1 n1 n1

3589

Riemann de paramètre 2 > 1) c’est-à-dire que la série fn converge normalement,
n

6479
+∞

donc uniformément, sur R. Par conséquent, la fonction fn = f est de classe C 1 sur

55:1
n=1
R.
.20.2 
3. Pour tout entier n  1, la fonction fn est de classe C 2 sur R∗+ . Les séries fn et
n

.225

fn convergent simplement sur R∗+ (d’après les deux questions précédentes). Pour
n
:165

tout segment [a, b] de R∗+ (c’est-à-dire 0 < a  b), on a :


 
2

2 1 − n2 x2 
1250


∀n  1, ∀x ∈ [a, b] , |fn (x)| =  ×


 n (1 + n2 x2 )2 
 
:889

2 1 − n2 x2  inégalité 2 1 + n 2 x2 2 1
= ×  × = ×
n (1 + n2 x2 ) triangulaire n (1 + n2 x2 )2
2 n 1 + n2 x2
3582

2 1 2 1 2 2
 ×  × 2 2 = 3 2 ⇒ sup |fn (x)|  3 2 .
1075

n 1 + n2 a2 n n a n a x∈[a,b] n a
 2 2  1
e:21

La série = converge (série de Riemann de paramètre 3 > 1) donc la


n
n3 a 2a 2 n n3
 
:Non

série sup |fn | aussi. Ainsi, la série fn converge normalement, donc uniformé-
n x∈[a,b] n
x.com

ment, sur tout segment de R∗+ . D’après le théorème de dérivation des sommes de séries
+∞

de fonctions, la fonction fn = f est de classe C 2 sur R∗+ .
larvo

n=1
scho
univ.
Suites et séries de fonctions 299

Commentaires 149 Exercice concernant des thématiques très classiques et des questions
qui sont des applications directes du cours. Elles ne doivent pas vous poser de difficulté
particulière (éventuellement à la question 1 pour le domaine de définition et la gestion du
logarithme).

+∞
 4
(sin (nx))
Exercice 150 (CCINP) On pose F (x) = pour tout x ∈ R.
n=0
n!

1. Étudier la convergence de cette série (simple, uniforme).



2. Calculer l’intégrale F (x) dx.
0

3. Exprimer F (x) sans symbole .

Solution 150

5
4

3589
(sin (nx))
1. Pour tout n  0, on pose fn : x → . On a la majoration suivante :
n!

6479
1 1
∀n ∈ N, ∀x ∈ R, |fn (x)|  ⇒ sup |fn |  .
n! R+ n!

55:1
 1 
Or, la série converge (série exponentielle) donc la série sup |fn | converge c’est- .20.2
n
n! n R+

à-dire que la série fn converge normalement sur R. Par conséquent, elle converge
.225

n
uniformément, donc simplement, sur R.
:165

2. On conserve les notations de la question précédente. Pour tout entier n, fn est continue

2

sur [0, π] et la série fn converge uniformément sur [0, π] (car elle converge unifor-
1250

n
mément sur R). D’après le théorème de permutation série-intégrale (sur les segments),
:889

on a :
π π 
+∞ +∞ π
 +∞
 π
1 4
3582

F (x) dx = fn = fn = (sin (nx)) dx.


n=0 n=0 n=0
n!
0 0 0 0
1075

π π
4
Si n = 0, on a (sin (nx)) dx = 0dx = 0. Si n  1, pour calculer cette intégrale,
e:21

0 0
il suffit de trouver une primitive de sin4 . On procède par linéarisation en utilisant les
:Non

fomules trigonométriques suivantes :


1 − cos (2θ)
x.com

2 2 2
cos (2θ) = 2 (cos (θ)) − 1 = 1 − 2 (sin (θ)) ⇔ (sin (x)) =
2
Pour tout x ∈ R, on a :.
larvo

 2  2
4 2 1 − cos (2x) 1 2

(sin (x)) = (sin (x)) = = 1 − 2 cos (2x) + (cos (2x))
scho

2 4
 
1 cos (4x) + 1 3 cos (2x) cos (4x)
univ.

= 1 − 2 cos (2x) + = − + .
4 2 8 2 8
300 CCINP

Ainsi, si n  1, on obtient :
π  π
4 3 sin (2nx) sin (4nx) 3π
(sin (nx)) dx = x− + =
8 4n 32n 0 8
0

d’où l’égalité :
π +∞
 +∞ 
3π  1 3π  1 1 3π
F (x) dx = = − = (e − 1) .
8 n=1 n! 8 n=0
n! 0! 8
0

3. Pour calculer la somme, on utilise la linéarisation de sin4 obtenue à la question pré-


   k
cédente, la formule d’Euler cos (θ) = Re eiθ ainsi que la relation eikθ = eiθ (pour
k ∈ N). Pour tout réel x, on a :
+∞ +∞ +∞
3 1 1  cos (2nx) 1  cos (4nx)
F (x) = − +

5
8 n=0 n! 2 n=0 n! 8 n=0 n!

3589
 +∞     +∞  4ix n

3 1  e2ix n 1  e

6479
= e − Re + Re .
8 2 n=0
n! 8 n=0
n!

55:1
Or, d’après la somme de série exponentielle dans C, pour tout réel x, on a :
+∞  ix n

.20.2
e  
= exp eix = exp (cos (x) + i sin (x))
n!
.225

n=0

= ecos(x) ei sin(x) = ecos(x) (cos (sin (x)) + i sin (sin (x)))


 +∞  n 
:165

 eix
Re = ecos(x) cos (sin (x)) ,
2

n!
1250

n=0

ce qui nous donne la formule :


:889

3 1 1
F (x) = e − ecos(2x) cos (sin (2x)) + ecos(4x) cos (sin (4x)) .
3582

8 2 8
1075

Commentaires 150 Exercice concernant des thématiques très classiques et des questions
qui sont des applications directes du cours, au moins pour les deux premières questions.
e:21

La principale difficulté du sujet est la linéarisation de sin4 qui est néanmoins une question
classique de MPSI donc à revoir si vous vous ne souvenez plus de la stratégie générale.
:Non
x.com

n
(−1)
Exercice 151 (CCINP) On pose fn (x) = pour tout entier naturel n et pour tout
x+n
x > 0, .
larvo

1. Démontrer la convergence simple de la série de terme général fn .


scho

2. On note f la somme des fonctions fn pour n ∈ N.


La fonction f est-elle continue sur R∗+ ? dérivable sur R∗+ ?
univ.
Suites et séries de fonctions 301

1
tx−1
3. Soit x > 0. Montrer que f (x) = dt.
1+t
0

Solution 151
 
1
1. Soit x ∈ R∗+ .
La suite (fn (x))n∈N est alternée et la suite (|fn (x)|)n1 =
x + n n∈N
est décroissante et tend vers 0 donc, d’après le critère spécial des séries alternées, la
 
série fn (x) converge c’est-à-dire que la série fn converge simplement sur R∗+ .
n0 n0

2. Pour tout entier n, fn est de classe C 1 sur R∗+ et la série fn converge simplement
n0
sur R∗+ . En outre, pour tout segment [a, b] dans R∗+ , on a :
 1 1 1
sup |fn (x)| = sup 2 = ∼
2 n→+∞ .
x∈[a,b] (x + n) (∗) (n + a) n2
n∈N x∈[a,b]

5
3589
1
(∗) car la fonction x → 2 est décroissante sur [a, b] .
(x + n)

6479
 1
La série étant convergente (série de Riemann de paramètre 2 > 1), on peut
n2

55:1
n
 
affirmer que la série sup |fn (x)| converge c’est-à-dire que la série fn converge .20.2
n0 x∈[a,b] n

normalement sur [a, b] . Ainsi, la série fn converge uniformément sur tout segment
.225

n
+∞

:165

[a, b] de R∗+ donc la fonction fn = f est de classe C 1 sur R∗+ . En particulier, elle y
n=0
2

est continue et dérivable.


1250

1
3. Soit x > 0. Pour obtenir la formule attendue, on développe la fonction t → en
1+t
:889


série entière pour obtenir un développement en série gn de l’intégrande. Ensuite,
3582

n
on souhaite utiliser un thèorème de permutations série-intégrale pour obtenir la formule

demandée. Malheureusement, la série gn ne converge pas uniformément sur ]0, 1[ et
1075

n

1
e:21

la série |gn | diverge donc il faudra revenir aux suites de fonctions pour appliquer
n
:Non

0
le théorème de convergence dominée.
1
D’après le développement en série entière de la fonction z → , pour tout t ∈ ]0, 1[ ,
x.com

1−z
on a :
+∞
 +∞

larvo

1 1 tx−1 n
|−t| = t < 1 ⇒ = = (−tn ) ⇒ = (−1) tx+n−1 .
1+t 1 − (−t) n=0 1 + t n=0
scho

N
 n
Pour tout entier N, on note SN : t → (−1) tx+n−1 qui est continue sur ]0, 1] . Pour
univ.

n=0
302 CCINP

tx−1
tout t ∈ ]0, 1[ , la suite (SN (t))N converge vers S (t) = (par construction) qui est
1+t
continue sur ]0, 1] . En outre, d’après le critère spécial des séries alternées, on dispose de
la domination suivante valable pour tout N ∈ N et tout t ∈ ]0, 1] :
  1
 0 
|SN (t)|  (−1) tx+0−1  = tx−1 = = ϕ (t) .
t1−x
La fonction ϕ est intégrable sur ]0, 1] (intégrale de Riemann de paramètre 1 − x < 1)
donc, d’après le théorième de convergence dominée, on a :

1 1 1 N
 1
tx−1 n
dt = lim SN = lim SN = lim (−1) tx+n−1 dt
1+t N →+∞ N →+∞ N →+∞
n=0
0 0 0 0
N
  x+n
t=1 N n
n t (−1)
= lim (−1) = lim = f (x) .
N →+∞
n=0
x+n t=0
N →+∞
n=0
x+n

5
3589
Commentaires 151 Exercice de niveau standard pour ce concours et suffisamment pro-
gressif.

6479
Question 1 : Question d’application directe du cours.
Question 2 : La continuité est plus difficile à gérer que la dérivabilité car la série consi-

55:1
dérée ne converge pas normalement (sur aucun intervalle en fait !). Il faut revenir à la
définition de la convergence uniforme des séries de fonctions et à la majoration du reste .20.2
via le critère spécial des séries alternées, ce qui posera difficulté à un nombre significatif de
candidats. Les candidats ayant un peu de recul se rappeleront que la dérivabilité entraine
.225

la continuité et ils ne traiteront que la dérivabilité.


Exercice 3 : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet. Si le candidat ne songe pas au
:165

1
1 1
développement en série entière de t → ou à l’astuce = tα dt, l’interrogateur
2

1+t α+1
1250

0
l’amènera sur l’une de ces deux pistes. Aucun théorème de permutation série-intégrale ne
:889

s’applique hormis le théorème de convergence dominée pour les suites de fonctions. Une
erreur récurrente de la part d’un nombre important de candidat est de penser que le théo-
3582

rème de permutation série-intégrale du chapitre « suites et séries de fonctions » requiert


uniquement la convergence uniforme sur tout segment inclus dans l’intervalle d’intégra-
1075

tion (ici ]0, 1[). Ceci est faux et vous pouvez vous en convaincre en considérant la suite de
fonctions
fn : x → (n + 1) xn
e:21

qui converge uniformément vers 0 sur tout segment [a, b] de [0, 1[ alors que
:Non

1 1
 x=1
x.com

fn = xn+1 x=0 =1 → 1 = 0 = 0.
n→+∞
0 0
larvo
scho
univ.
Suites et séries de fonctions 303

8.2 Mines-Telecom
Exercice 152 (Mines-Telecom) Si n ∈ N, on note

1
e−x
fn : x ∈ [0, 1] → et un = fn (x) dx.
1 + n2 x2
0

1. (fn ) converge t-elle simplement sur [0, 1] ? uniformément sur [0, 1] ? Y-a-t-il conver-
gence uniforme sur [a, 1] lorsque 0 < a  1 ?
2. Donner la limite de (un ).

Solution 152
1. Soit x ∈ ]0, 1] . On dispose de l’équivalent suivant :

e−x
fn (x) ∼ → 0 ⇒ lim fn (x) = 0.
n2 x

5
n→+∞ n→+∞ n→+∞

3589
Si x = 0, on a fn (0) = 1 → 1. Autrement dit, la suite (fn )n∈N converge simplement
n→+∞
sur [0, 1] vers la fonction

6479

0 si 0 < x  1

55:1
f : x → .
1 si x = 1
.20.2
Pour tout entier n, fn est continue sur [0, 1] . Supposons que (fn )n∈N converge unifor-
mément vers f sur [0, 1] alors f est continue sur [0, 1] . Ceci est absurde donc (fn )n∈N
.225

ne converge pas uniformément sur [0, 1] . Soit a ∈ ]0, 1] , on a :


:165

1
∀x ∈ [a, 1] , |fn (x) − f (x)| = |fn (x)| = fn (x) 
1 + n2 a 2
2

1
1250

⇒ sup |fn − f |  → 0 ⇒ lim sup |fn − f | = 0


[a,1] 1 + n2 a2 n→+∞ n→+∞ [a,1]
:889

c’est-à-dire que la suite de fonctions (fn )n∈N converge uniformément vers f sur [a, 1] .
2. Pour tout entier n, fn est continue sur le segment [0, 1] donc elle y est intégrable. La suite
3582

(fn )n∈N converge simplement vers f sur [0, 1] . On dispose de la domination suivante :
1075

1
∀n ∈ N, ∀x ∈ [0, 1] , |fn (x)| = fn (x)  = 1 = ϕ (x) .
1
e:21

La fonction ϕ est continue et intégrable sur [0, 1] . D’après le théorème de convergence


dominée, on a l’égalité :
:Non

1 1 1
x.com

lim un = lim fn = lim fn = f = 0.


n→+∞ n→+∞ n→+∞
0 0 0
larvo

Commentaires 152 Exercice de difficulté standard dont les questions sont des applica-
scho

tions directes du cours.


univ.
304 Mines-Telecom

xn e−x
Exercice 153 (Mines-Telecom) Soit fn (x) = pour tout n ∈ N et x ∈ [0, +∞[ .
n!
1. Montrer que fn converge simplement vers une fonction g.
2. Montrer que fn converge uniformément sur [0, +∞[. On utilisera la formule de
Stirling.

+∞

3. Calculer fn (x) dx.


0

+∞ 
+∞

4. Calculer lim fn (x) dx et lim fn (x) dx. Que peut-on en conclure ?


n→∞ n→∞
0 0

Solution 153
1. Soit x ∈ [0, +∞[ . D’après les croissances comparées, on a :

5
xn

3589
lim = 0 ⇒ lim gn (x) = 0
n→+∞ n! n→+∞

6479
donc (gn )n∈N converge simplement sur [0, +∞[ vers la fonction g : x → 0.
2. Soit n ∈ N. La fonction gn est dérivable sur [0, +∞[ et, pour tout x ∈ [0, +∞[ , on a :

55:1
nxn−1 −x xn −x xn−1 −x .20.2
gn (x) = e − e = e (n − x) .
n! n! n!
.225

Ainsi, le tableau de variations de gn est :


:165

x 0 n +∞
gn (x) + −
2

gn (n)
1250

gn (x)  
0 0
:889

(d’après les croissances comparées, lim xn e−x = 0). Par conséquent, on a :


3582

x→+∞

nn −n 1
1075

sup |gn (x) − g (x)| = sup gn (x) = gn (n) = e ∼ √ → 0


x∈[0,+∞[ x∈[0,+∞[ n! n→+∞ 2πn n→+∞
e:21

(d’après la formule de Stirling) et la suite (gn )n∈N converge uniformément vers g sur
[0, +∞[ .
:Non

xn
3. Soit n ∈ N∗ . Les fonctions u : x → et v : x → −e−x sont de classe C 1 sur R+
x.com

n!
et on a : lim u (x) v (x) = 0 (d’après les croissances comparées). D’après le théorème
x→+∞

+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞
larvo

d’intégration par parties, les intégrales 


uv = fn et u v = − fn−1 sont de


0 0 0 0
scho


+∞ 
+∞

même nature. Puisque f0 = e−x dx converge (d’après le cours puisque a = 1 > 0),
univ.

0 0
Suites et séries de fonctions 305


+∞

on peut affirmer que fn converge pour tout n ∈ N. En outre, pour tout entier n ∈ N∗ ,
0
on a :

+∞ 
+∞ 
+∞
X
fn = lim [uv]0 + fn−1 = fn−1
X→+∞
0 0 0
 +∞ 
 
+∞

c’est-à-dire que la suite  fn  est constante et cette constante vaut f0 = 1.


0 n 0
4. D’après la question précédente, pour tout entier n, on a :

+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞

fn = 1 ⇒ lim fn = 1 = 0 = 0= lim fn .
n→+∞ n→+∞
0 0 0 0

La conclusion est que le théorème de permutation limite-intégrale (si (hn )n converge

5
3589
b b
uniformément vers h sur un segment [a, b] alors lim hn = h) est faux si l’intervalle
n→+∞

6479
a a
d’intégration n’est pas un segment.

55:1
Commentaires 153 Exercice de difficulté standard dont les questions sont des applica-
.20.2
tions directes du cours (ou quasiment comme la question 3).
.225

Exercice 154 (Mines-Telecom) Soit la série de fonctions de terme général définie par
:165


∀n  1, un : x → e−x n
.
2
1250

+∞

1. Donner le domaine de définition de la fonction S = un .
:889

n=1

2. Étudier la continuité et la limite en +∞ de S.


3582

Solution 154

1075

1. Si x  0 alors, pour tout n  1, on a un (x)  e0 = 1 donc la série un (x) diverge


n
grossièrement.
e:21

Si x > 0 alors, d’après les croissances comparées, on a


:Non


 
1
lim t4 e−xt = 0 ⇒
√ lim n2 e−x n
= 0 ⇔ un (x) = o .
n2
x.com

t→+∞ t= n n→+∞ n→+∞

 1
La série est à termes positifs et converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1)
larvo

n
n2

donc la série un (x) converge.
scho

n

Au final, la série un converge simplement sur R∗+ .
univ.

n
306 Mines-Telecom

2. Continuité de S. Pour tout entier n  1, la fonction un est continue sur R∗+ . Pour
tout segment [a, b] inclus dans R∗+ (c’est-à-dire que a > 0), la série
  
sup |un (x)| = sup un (x) = un (a)
n x∈[a,b] n x∈[a,b] n

(car un est positive et décroissante sur R∗+ ) converge (d’après la question 1). Ainsi, la

série un converge normalement, donc uniformément, sur tout segment de R∗+ , ce qui
n
+∞

prouve que un = S est continue sur R∗+ .
n=1
Limite de S en +∞. Pour tout entier n  1, on a lim un (x) = 0. La série
x→+∞

  
sup |un (x)| = sup un (x) = un (1)
n x∈[1,+∞[ n x∈[1,+∞[ n

5
(car un est positive et décroissante sur R∗+ ) converge (d’après la question 1). Ainsi,

3589

la série un converge normalement, donc uniformément, sur [1, +∞[, ce qui prouve

6479
n
l’égalité suivante :

55:1
+∞
 +∞
 +∞

lim S (x) = lim un (x) = lim un (x) = 0 = 0.
x→+∞ x→+∞ x→+∞ .20.2
n=1 n=1 n=1
.225

Commentaires 154 Pour la première question, il est attendu du candidat certains au-
tomatismes (théorème de comparaison) ce qui distinguera les candidats. La précision des
:165

théorèmes utilisés (positivité, justification de la domination) sera un élément important


dans la notation.
2
1250

La deuxième question est sans difficulté pour les candidats connaissant leur cours.
:889

+∞
 1
Exercice 155 (Mines-Telecom) On considère la fonction f : x →
3582

n=1
sh (nx)
1. Déterminer le domaine de définition de f, noté Df .
1075

2. Montrer que f est continue sur Df .


e:21

3. Déterminer la limite, puis un équivalent de f en +∞.


4. Déterminer un équivalent de f en 0+ .
:Non

Solution 155
x.com

1. Soit x ∈ R. Pour que f (x) existe, il est indispensable que sh (nx) soit non nul pour tout
 1
entier n c’est-à-dire que x soit non nul et que la série soit convergente. Par
larvo

n
sh (nx)
imparité de sh, on suppose désormais que x > 0. On détermine un équivalent du terme
scho

général lorsque n tend vers +∞ :


enx − e−nx enx
univ.

sh (nx) = ∼
2 n→+∞ 2
Suites et séries de fonctions 307

1 2
(car enx → +∞ et e−nx → 0 puisque x > 0) donc ∼ nx
. La série
n→+∞ n→+∞ sh (nx) n→+∞ e
 2  n
nx
=2 (e−x ) est une série à termes positifs et convergente (série géométrique
n
e n
 1
de raison e −x
∈ ]−1, 1[) donc la série converge quelque soit x > 0. Ainsi,
n
sh (nx)
 1
par imparité de sh, la série converge quelque soit x ∈ R∗ d’où Df = R∗ (et
n
sh (nx)
la fonction f est impaire).
2. Par imparité de f, il suffit de montrer qu’elle est continue sur R∗+ . Pour tout entier
1
n  1, on pose fn : x → qui est continue sur R∗+ . Cette fonction est positive et
sh (nx)
décroissante (comme inverse d’une fonction strictement positive et croissante sur R∗+ ).
En particulier, pour tout segment [a, b] inclus dans R∗+ (i.e. 0 < a  b), on a :
sup |fn (x)| = sup fn (x) = fn (a)
x∈[a,b] x∈[a,b]

5
3589
 
donc la série sup |fn (x)| = fn (a) converge (d’après la question 1). Ainsi, la
n x∈[a,b]

6479
n

série fn converge normalement, donc uniformément, sur tout segment de R∗+ . Ceci

55:1
n
+∞

prouve la continuité de fn = f sur R∗+ donc, par imparité, sa continuité sur R∗ .
.20.2
n=1
3. Nous conservons les notations de la réponse à la question précédente. Pour tout entier
.225

n  1, on a lim fn (x) = 0 (car lim sh = +∞) et la série


x→+∞ +∞
:165

 
sup |fn (x)| = fn (1)
2

n1 x∈[1,+∞[ n1


1250


converge (d’après la question 1) donc la série fn converge normalement, donc uni-
:889

n
formément, sur [1, +∞[ . Le théorème de permutation limite-série montre que :
3582

+∞
 +∞
 +∞

lim f (x) = lim fn (x) = lim fn (x) = 0 = 0.
1075

x→+∞ x→+∞ x→+∞


n=1 n=1 n=1

La recherche de l’équivalent demande un peu de prospective. On remarque que


e:21

f (x) = f1 (x) + f2 (x) + · · ·


:Non

et que  
(∗) : ∀n  2, fn (x) ∼ 2e−nx = o e−x = o (f1 (x))
x.com

x→+∞

donc on peut espérer que f1 (x) soit le terme dominant de f (x) . Ceci serait vrai si f
était une somme d’un nombre fini de termes mais pas, a priori, si f est une somme
larvo

possédant un nombre infini de termes. Prouvons néanmoins que notre conjecture est
fondée c’est-à-dire montrons que :
scho

+∞

f (x) fn (x)
lim = 1 ⇔ lim =1
univ.

x→+∞ f1 (x) x→+∞ f (x)


n=1 1
308 Mines-Telecom

en utilisant le théorème de permutation limite-série. Pour tout entier n  1, on a :



fn (x) 1 si n = 1
lim =
x→+∞ f1 (x) 0 si n > 1
 fn
(d’après (∗)). Prouvons que la série converge normalement, donc uniformément,
f1
 
n
 fn 
sur [1, +∞[ . La détermination directe de sup   s’avère trop complexe donc nous
[1,+∞[ f1
allons effectuer des majorations « à la main » en utilisant les formules de trigonométrie
hyperbolique (qui ne sont plus au programme mais s’obtiennent aisément en considérant
sh (x) comme la partie paire de ex et en utilisant la formule ex ey = ex+y ) . Pour tout
n  1 et tout x  1, on a :

sh (nx) = sh ((n − 1) x + x) = sh ((n − 1) x) ch (x) + ch ((n − 1) x) sh (x)


  
0

5
x1
 

3589
ch ((n − 1) x) sh (x) ch ((n − 1)) sh (x) ,
ch et sh0

6479
ce qui fournit les encadrements suivants :
1

55:1
0  fn (x) 
sh (x) ch ((n − 1))
 
 fn (x)  fn (x) 1 .20.2
⇒ 0  = 
f1 (x)  f1 (x) ch ((n − 1))
   n
.225

 fn  1 2 2 1

⇒ sup     = n−1  n−1 = 2e .
ch ((n − 1)) −(n−1)
[1,+∞[ f1 e +e e e
:165

  n   1 n
1 1
2

La série 2e = 2e converge (série géométrique de raison ∈ ]−1, 1[)


1250

e e e
n
  n
 fn 
donc la série sup   aussi ce qui prouve la convergence normale, donc uniforme,
:889

[1,+∞[ f1
 fn
3582

sur [1, +∞[ de la série . D’après le théorème de permutation limite-série, on a :


n
f1
1075

+∞
 +∞ +∞
f (x) fn (x)  fn (x) 
lim = lim = lim =1+ 0=1
x→+∞ f1 (x) x→+∞ f (x) x→+∞ f1 (x)
e:21

n=1 1 n=1 n=2


2 2
⇔ f (x) ∼ f1 (x) = ∼ = 2e−x .
:Non

x→+∞ ex − e−x x→+∞ ex

4. On procède par comparaison série-intégrale. Soit x > 0 (fixé provisoirement). On consi-


x.com

1
dère la fonction g : t → qui est continue, positive et décroissante sur [1, +∞[ .
sh (tx)
larvo


Comme la série g (n) converge (d’après la question 1), le théorème de comparaison
n
scho


+∞ 
+∞
dt
série-intégrale montre que l’intégrale g (t) dt = converge. Remarquons que
univ.

sh (tx)
1 1
Suites et séries de fonctions 309

+∞

g (n) = f (x) . Pour tout entier n  1, on a :
n=1


n+1 
n+1 
n+1

∀t ∈ [n, n + 1] , g (n + 1)  g (t)  g (n) ⇒ g (n + 1) dt  g (t) dt  g (n) dt


n n n

n+1 +∞
  
+∞ n+1 
+∞ +∞

⇔ g (n + 1)  g (t) dt  g (n) ⇒ g (n + 1)  g= g g (n)
n n=1 n=1 n 1 n=1

+∞
 
+∞ 
+∞
dt ds/x
⇔ g (k)   f (x) ⇔ f (x) − g (1)   f (x)
sh (tx) s=tx sh (s)
k=2 1 x

+∞ 
+∞  
1 1 ds 1 ds 1
⇔ −  − f (x)  0 ⇒ − f (x) = O

5
sh (x) x sh (s) x sh (s) x→0 sh (x)

3589
x x
   
1 1 1 1

6479
Comme ∼ donc O = O , on obtient la comparaison sui-
sh (x) x→0 x sh (x) x→0 x
vante :

55:1
 +∞ 

+∞   
1 ds 1 1 ds .20.2
− f (x) = O ⇔ (C1 ) : f (x) = + O (1)
x sh (s) x→0 x x→0 x sh (s)
x x
.225

1 1
1 1 1 1
:165

On remarque que l’intégrale ds diverge car ∼  0 et ds diverge


sh (s) sh (s) s→0 s s
2

0 0
(intégrale de Riemann de paramètre α = 1  1). Néanmoins, le théorème de sommation
1250

des intégrales divergentes permet d’affirmer que :


:889

1 1
ds 1 s=1
∼ ds = [ln (s)]s=x = − ln (x)
3582

sh (s) x→0 s
x x

+∞ 1 
+∞
1075

ds ds ds
⇒ (C2 ) : = + ∼ − ln (x)
sh (s) sh (s) sh (s) x→0
e:21

x x 1
  
∈R
:Non

Comme − ln (x) → +∞ et que O (1) est bornée au voisinage de 0, les comparaisons


x→0
x.com

(C1 ) et (C2 ) prouvent l’équivalent suivant :

1 ln (x)
larvo

f (x) ∼ × (− ln (x)) = − .
x→0 x x
scho
univ.
310 Mines-Telecom

Commentaires 155 Exercice relativement difficile mais les questions sont suffisamment
progressives. Les deux premières questions ainsi que le début de la question 3 (la limite
en +∞) sont des applications directes du cours qui ne devraient pas poser de difficulté
particulière au candidat du concours Mines-Telecom. L’équivalent en +∞ est une question
plus discriminante mais, avec une petite indication de l’interrogateur, le candidat peut le
trouver et le justifier rapidement.
La quatrième question est manifestement la plus difficile du sujet et s’adresse aux bons can-
didats de ce concours. L’interrogateur proposera à la plupart des candidats d’utiliser une
comparaison série-intégrale. Il valorisera les candidats considérant seul la bonne fonction
1
(t → pour x fixé) et proposant (rigoureusement ou via un dessin) un encadre-
sh (xt)
ment convenable de f (x) . L’obtention de l’équivalent permet de récompenser les meilleurs
candidats.

Exercice 156 (Mines-Telecom) Pour toute fonction f : [0, 1] → R bornée sur [0, 1] , on
note f  = sup |f | . On définit la suite de fonctions (gn )n de [0, 1] dans R par :

5
3589
[0,1]


 g =1

6479

 0 x

 ∀n ∈ N, ∀x ∈ [0, 1] , gn+1 (x) = gn (1 − t)dt

55:1

0
.20.2
1
1. Montrer que pour tout n, gn est bornée et que : ∀n ∈ N, gn+2   gn  .
2
.225

+∞

2. On pose : G : x → gn (x). Montrer que G est bien définie sur [0, 1] et déterminer
:165

n=0
une équation différentielle vérifiée par G.
2

3. En déduire l’expression de G.
1250

Solution 156
:889

1. Montrons par récurrence la propriété (Pn ) : « gn est une fonction continue sur [0, 1] ».
3582

Initialisation n = 0. g0 = 1 est continue sur [0, 1] donc (P0 ) est vraie.


Hérédité. Supposons (Pn ) vraie pour un certain entier n alors la fonction
1075

hn : t → gn (1 − t) est continue sur [0, 1] car les fonctions gn et ϕ : x → 1 − x le sont et


x
e:21

ϕ ([0, 1]) = [0, 1] ⊂ [0, 1] . Ainsi, la fonction x → hn = gn+1 (x) est une primtive de hn
0
:Non

donc gn+1 est continue (et même dérivable) sur [0, 1] , ce qui démontre (Pn+1 ) et achève
la récurrence.
x.com

Pour tout entier n et tout x ∈ [0, 1] , on a :

x
larvo

gn+2 (x) = gn+1 (1 − t) dt.


scho

Comme gn+1 est l’unique primitive de t → gn (1 − t) s’annulant en 0, gn+1 est dérivable


univ.

et gn+1

: x → gn (1 − x) . En utilisant une intégration par parties en primitivant t → 1
Suites et séries de fonctions 311

et en dérivant t → gn+1 (1 − t) , tout en tenant compte que gn+1 (0) = 0, on obtient la


formule suivante valable pour tout x ∈ [0, 1] :
x
t=1 
gn+2 (x) = [tgn+1 (1 − t)]t=0 − t (gn+1 (1 − t)) dt
0
x x
   
= − t −gn+1 (1 − t) dt = − tgn+1 (1 − t) dt
0 0
x x
= − tgn (1 − (1 − t)) dt = − tgn (t) dt.
0 0

Par conséquent, on en déduit que :


 x 
  x x
 
∀x ∈  
[0, 1] , |gn+2 (x)| =  tgn (t) dt  |tgn (t)| dt = t |gn (t)| dt

5
3589
 
0 0 0
x x  
2 t=x 2
t x 1

6479
 t gn  dt = gn  tdt = gn  = gn   gn 
2 t=0 2 2
0 0

55:1
1
⇒ gn+2  = sup |gn+2 (x)|  gn  .
x∈[0,1] 2 .20.2
2. La relation de récurrence allant de 2 en 2, on introduit les suites extraites correspondant
.225

aux indices pairs et impairs. Pour tout entier n, on pose an = g2n  et bn = g2n+1 
alors :
:165

 
 an+1 = g2n+2   1 g2n  = 1 an
  an  1 a 0

2

2 2 2n
1250

∀n ∈ N, 1 1 ⇒ 1

 bn+1 = g2n+3   g2n+1  = bn 
 bn  b0
2 2 2n
:889

(par une récurrence immédiate) donc :


3582

  2n

 1 1
g
 2n   g 0  = g0 
1075

2n 21/2
∀n ∈ N,  2n+1 .

 1 1 1
 g2n+1   g1  = g1 
e:21

2n+1 21/2 21/2


 
:Non

1 1
Si on pose M = max g0  , 1/2 g1  et q = 1/2 , on a :
2 2
x.com


g2n   q 2n M
∀n ∈ N, ⇒ ∀n ∈ N, gn   M q n .
g2n+1   q 2n+1 M
larvo


La série q n étant convergente (série géométrique de raison q ∈ ]−1, 1[), on peut affir-
scho

n
 
mer que la série gn  converge. Autrement dit, la série gn converge normalement,
univ.

n n
312 Mines-Telecom

+∞

donc simplement, sur [0, 1] . On en déduit que la fonction G = gn est définie sur [0, 1]
n=0
et continue sur [0, 1] (puisque chaque fonction gn est continue sur [0, 1] et que la série

gn converge uniformément, puisque normalement, sur [0, 1]).
n
Pour tout x ∈ [0, 1] , on a :

+∞
 +∞ 

x x 
+∞
G (x) = g0 (x) + gn (x) = 1 + gn−1 (1 − t) dt = 1 + gn−1 (1 − t) dt
(∗)
n=1 n=1 0 0 n=1
x 
+∞ x 
1−x
s=1−t
= 1+ gk (1 − t) dt = 1 + G (1 − t) dt = 1− G (s) ds.
dt=−ds
0 k=0 0 1

(∗) pour chaque entier n  1, la fonction hn : t → gn−1 (1 − t) est continue sur [0, 1] .
Comme t → 1 − t est une bijection de [0, 1] sur [0, 1] , on a l’égalité suivante :

5
3589
hn  = sup |gn−1 (1 − t)| = sup |gn−1 (s)| = gn−1 
t∈[0,1] s=1−t s∈[0,1]

6479
  
donc la série hn  = gn−1  = gk  converge. Par conséquent, on vient

55:1
k=n−1
n1 n1 k0

de prouver que la série de fonctions hn converge normalement (donc uniformément)
.20.2
n

.225

sur le segment [0, 1] (donc sur [0, x]) de la série de fonctions hn , ce qui justifie la
n
permutation série-intégrale. Autrement dit, la fonction continue G vérifie la relation :
:165


1−x
2
1250

(R1 ) : ∀x ∈ [0, 1] , G (x) = 1 − G (s) ds.


1
:889

Notons H une primitive de G alors H est dérivable sur [0, 1] et on a :


3582


1−x
1075

∀x ∈ [0, 1] , G (s) = H (1 − x) − H (1)


1
e:21


1−x

donc la fonction x → G (s) ds est dérivable sur [0, 1] (car les fonctions H et ϕ :
:Non

1
x → 1 − x sont dérivables sur [0, 1] avec ϕ ([0, 1]) = [0, 1] ⊂ [0, 1]). Ainsi, la fonction
x.com


1−x

x → 1 − G (s) ds = G (x) est dérivable sur [0, 1]. En dérivant la relation (R1 ) , on
larvo

1
obtient :
scho

 
∀x ∈ [0, 1] , G (x) = − (H (1 − x) − H (1)) = − (1 − x) H  (1 − x) = G (1 − x)
univ.

⇒ (R2 ) : ∀x ∈ [0, 1] , G (x) = G (1 − x) .


Suites et séries de fonctions 313

Comme les fonctions G et ϕ : x → 1 − x sont dérivables sur [0, 1] avec ϕ ([0, 1]) = [0, 1] ⊂
[0, 1] , on peut affirmer que x → G (1 − x) = G (x) est dérivable sur [0, 1] . En dérivant
la relation (R2 ) , on obtient :

∀x ∈ [0, 1] , G (x) = (1 − x) G (1 − x) = −G (1 − x) = −G (1 − (1 − x)) = −G (x)
(R2 )

⇒ (R3 ) : ∀x ∈ [0, 1] , G (x) + G (x) = 0.

3. D’après la question précédente, G vérifie l’équation différentielle y  + y = 0 donc il existe


deux réels a, b tels que :
G : x → a cos (x) + b sin (x)
(via l’équation caractéristique par exemple ou en invoquant le théorème de structure des
équations différentielles linéaires, en remarquant que sin et cos sont deux solutions de
celle-ci et qu’elles forment une famille libre (car l’une est paire et l’autre est impaire)
donc une base de l’ensemble des solutions de cette équation différentielle).
Déterminons a et b. En conservant les notations introduites lors de la résolution de la
question 2, en évaluant (R1 ) en x = 0, on obtient G (0) = 1 et en évaluant (R2 ) en

5
3589
x = 1, on obtient G (1) = G (0) = 1 d’où le système :



6479
 a=1
G (0) = 1 1 + sin (1)
⇔ 1 + sin (1) ⇒ G : x → cos (x) + sin (x) .
G (1) = 1  b = cos (1)
cos (1)

55:1
.20.2
Commentaires 156 Exercice original et relativement difficile pour ce concours. Néan-
moins, les questions sont de niveaux très variées.
.225

Question 1 : Il est attendu que le candidat songe à procéder par récurrence. Le caractère
borné est aisé à justifier (ne pas confondre majorer et borner comme le font un nombre
:165

trop important de candidats). Un candidat indiquant que gn+1 est une primitive (de ..., à
completer) sera valorisé car c’est un point crucial pour obtenir l’inégalité proposée. L’in-
2
1250

terrogateur guidera éventuellement le candidat sur cette piste s’il ne la pas fait lui même.
Question 2 : Pour le caractère défini de G, il est attendu l’étude de la convergence simple
:889

de la série et proposer un théorème de domination. Les bons candidats verront la décrois-


1
sance géométrique (en n/2 ) en distinguant les cas pairs des cas impairs (ou en sentant
3582

2
une majoration convenable). Ils seront fortement valorisés et, pour les autres, l’interro-
gateur les amènera sur cette piste. Pour l’équation différentielle, l’interrogateur proposera
1075

+∞

d’écrire gn sous forme intégrale. Les candidats le justifiant convenablement seront va-
e:21

n=1
lorisés et ils obtiendront une équation fonctionnelle. Le raisonnement est alors classique
:Non

et utilisée couramment (par exemple pour la recherche de vecteurs d’endomorphismes sur


les fonctions définis via des intégrales). Si vous n’avez pas l’habitude, retravaillez le (il sert
x.com

à la fois aux écrits et oraux des différents concours de cet ouvrage).


Question 3 : Elle ne pose pas de difficulté particulière, si le candidat a trouvé l’équation
différentielle. En pratique, elle sert à récompenser les candidats les plus rapides et les plus
larvo

autonomes ou bien à permettre aux candidats les plus faibles de répondre à des questions
mathématiques plus aisées (l’équation différentielle sera alors donnée par l’interrogateur).
scho
univ.
314 Centrale Math 1

8.3 Centrale Math 1


Exercice 157 (Centrale) On définit, pour x ∈ R∗+ , la suite (Un (x))n∈N par
2
U0 (x) = x et ∀n ∈ N, Un+1 (x) = (Un (x)) + Un (x) .

On définit également la suite (Vn (x))n∈N par :

ln (Un (x))
∀n ∈ N, Vn (x) = .
2n
1. Soit x ∈ R∗+ . Montrer que (Un (x))n∈N est strictement croissante et tend vers +∞.

2. Soit x ∈ R∗+ . Montrer que la série (Vn+1 (x) − Vn (x)) converge et qu’il existe
n0
 
1
α(x) ∈ R tel que α (x) − Vn (x) = o . En déduire un équivalent de Un (x)
n→+∞ 2n
quand n → +∞.

5
3589
3. Montrer que α est continue sur R∗+ .

6479
Solution 157
1. Soit x ∈ R∗+ . Pour tout entier n,

55:1
2
Un+1 (x) − Un (x) = (Un (x))  0 .20.2
donc la suite (Un (x))n∈N est croissante. Comme U0 (x) = x > 0, la suite (Un (x))n∈N
.225

est à valeurs strictement positives donc, pour tout entier n,


:165

2
Un+1 (x) − Un (x) = (Un (x)) > 0,
2
1250

ce qui prouve la stricte croissance de la suite (Un (x))n∈N . Par conséquent, d’après le
théorème de limite monotone, elle converge dans R ∪ {+∞} . Supposons que sa limite L
appartient à R alors, en faisant tendre n vers +∞ dans la relation de récurrence vérifiée
:889

par (Un (x))n∈N , on obtient l’égalité :


3582

L = L2 + L ⇔ L2 = 0 ⇔ L = 0.
1075

Ceci est absurde car, la suite (Un (x))n étant croissante, on a L  U0 (x) > 0 donc
L = +∞ c’est-à-dire que Un (x) → +∞.
e:21

n→+∞

2. Déterminons un équivalent simple de Vn+1 (x) − Vn (x) lorsque n → +∞.


:Non

 
2
ln (Un+1 (x)) ln (Un (x))
x.com

ln (Un+1 (x)) ln (Un (x))


Vn+1 (x) − Vn (x) = − = −
2n+1 2
n 2n+1 2n+1
   
1 Un+1 (x) 1 1 1
larvo

= ln 2 = ln 1 + = o
2n+1 (Un (x)) 2n+1 Un (x) n→+∞ 2n+1
scho

car  
1
univ.

ln 1 + → ln (1 + 0) = 0.
Un (x) n→+∞
Suites et séries de fonctions 315

  n
1 1 1
La série n+1
= étant à termes positifs et convergente (série géomé-
n
2 2 n 2
1 
trique de raison ∈ ]−1, 1[), on en déduit que la série (Vn+1 (x) − Vn (x)) converge.
2 n
D’après le théorème sur les séries télescopiques, on peut affirmer que la suite (Vn (x))n∈N
converge. Notons α (x) sa limite.
Puisque  
1
Vn+1 (x) − Vn (x) = o ,
n→+∞ 2n+1
  1
que les séries (Vn+1 (x) − Vn (x)) et sont à termes positifs et que cette der-
n n
2n+1
nière série converge, le théorème de sommation des restes partiels de séries convergentes
montre que :  +∞ 
+∞
  1
(Vk+1 (x) − Vk (x)) = o .
n→+∞ 2k+1
k=n k=n

5
3589
Or, on sait que
+∞
 1 1 1 1
= × =

6479
2k+1 1
2n+1 2n
k=n 1−
2

55:1
et d’après les sommes de séries télescopiques, on a :
+∞
 .20.2
(Vk+1 (x) − Vk (x)) = lim Vk (x) − Vn (x) = α (x) − Vn (x)
k→+∞
k=n
.225

donc on obtient les dominations suivantes :


:165

   
1 1
α (x) − Vn (x) = o ⇔ Vn (x) = α (x) + o
2

n→+∞ 2n n→+∞ 2n
1250

 
ln (Un (x)) 1
⇔ n
= α (x) + o ⇔ ln (Un (x)) = 2n α (x) + o (1) ,
2 n→+∞ 2n ×2n n→+∞
:889

→ 0
→+∞
  
3582

⇔ Un (x) = exp (2n α (x) + o (1)) = exp (2n α (x)) exp (o (1)) ,
n→+∞ n→+∞   
1075

→ 1
n→+∞

ce qui assure que


e:21

Un (x) ∼ exp (2n α (x))


n→+∞
:Non

(par définition des équivalents).


3. Pour tout x ∈ R∗+ , soit α (x) la limite de la suite (Vn (x))n∈N alors, d’après le théorème
x.com

sur les séries télescopiques, on a la formule :


+∞

larvo

(Vn+1 (x) − Vn (x)) = lim Vn (x) − V0 (x) = α (x) − V0 (x)


n→+∞
n=0
scho

+∞
 +∞

⇔ α (x) = V0 (x) + (Vn+1 (x) − Vn (x)) = ln (x) + (Vn+1 (x) − Vn (x)) .
univ.

n=0 n=0
316 Centrale Math 1

U0 : x → x est continue sur R∗+ et, si pour un entier n, Un est continue sur R+ alors la
fonction
2
(Un ) + Un = Un+1
est continue sur R∗+ (comme somme et produit de telles fonctions) alors on peut affirmer
que Un est continue sur R+ pour tout entier n. En outre, pour tout entier n, Un est à
valeurs strictement positives donc la fonction
Vn+1 − Vn = ln (Un+1 ) − ln (Un )

est continue sur R∗+ . Montrons que la série (Vn+1 − Vn ) converge normalement (donc
n
+∞

uniformément) sur tout segment de R∗+ , ce qui démontrera la continuité de (Vn+1 − Vn )
n=1
sur R∗+ donc la continuité de α sur R∗+ .
Soit [a, b] un segment de R∗+ (i.e. 0 < a  b). Pour tout x ∈ [a, b], comme la suite
(Un (x))n est croissante, la suite (Vn (x))n l’est aussi donc la suite (Vn+1 (x) − Vn (x))
est positive. D’après les calculs menés à la réponse de la question 2, pour tout x ∈ [a, b] ,

5
3589
on a :
 
1 1

6479
|Vn+1 (x) − Vn (x)| = Vn+1 (x) − Vn (x) = n+1 ln 1 +
2 Un (x)
   
1 1 1 1

55:1
 ln 1 + (∗)  n+1 ln 1 +
2n+1 x 2 a
  .20.2
1 1
⇒ sup |Vn+1 − Vn |  n+1 ln 1 + .
[a,b] 2 a
.225

n étant croissante, on a la minoration : Un (x)  U0 (x) = x > 0.


(∗) : la suite (Un (x))
 1
:165

1 1
La série n+1
ln 1 + étant convergente (série géométrique de raison ∈ ]−1, 1[),
n
2 a 2
2


1250

on peut affirmer que la série sup |Vn+1 − Vn | converge pour tout segment [a, b] de R∗+ .
n [a,b]

:889

Autrement dit, la série (Vn+1 − Vn ) converge normalement sur tout segment de R∗+ ,
n
3582

ce qui permet de conclure.


1075

Commentaires 157 Exercice original, les questions sont suffisamment détaillées et pro-
gressives. Les questions sont des applications du cours.
e:21

Exercice 158 Soit f ∈ C 2 ([1, +∞[ , R). Si n ∈ N∗ , on définit


:Non


[1, +∞[ → R 
x.com

n x 
fn : .
x → f (x + ) − f (x))
x n
larvo

1. Montrer la convergence simple de la suite (fn )n1 sur [1, +∞[.


2. On se place dans des cas particuliers.
scho

(a) Cas f = ln. Montrer la convergence uniforme de (fn )n1 sur [1, +∞[
univ.
Suites et séries de fonctions 317

(b) Cas f = sin. Montrer que (fn )n1 ne converge pas uniformément sur [1, +∞[.

3. (a) On suppose que x → xf  (x) est bornée sur [1, +∞[.


Montrer la convergence uniforme de la suite (fn )n1 sur [1, +∞[.
f (x)
(b) On suppose que →  quand x → +∞ et que la suite (fn ) converge unifor-
x
mément sur [1, +∞[.
Que peut-on dire du comportement de f  en +∞ ?

Solution 158
x
1. Soit x ∈ [1, +∞[ . Comme → 0 et que f est dérivable en x, on a :
n n→+∞

f (x + s) − f (x)
lim fn (x) = lim = f  (x)
n→+∞ s=x/n s→0 s

donc la suite de fonctions (fn )n∈N∗ converge vers f  simplement sur [1, +∞[.

5
3589
1
2. (a) D’après la question précédente, la suite (fn )n converge simplement vers f  : x →
x
sur [1, +∞[. Pour tout n  1 et tout x ∈ [1, +∞[ , on a :

6479
n  x  n  x + x/n  n  1

fn (x) = ln x + − ln (x) = ln = ln 1 +

55:1
x n x x x n

ce qui nous permet d’écrire :


.20.2
       
1  1   1 
.225


|fn (x) − f (x)| = n ln 1 +  
− 1  n ln 1 + − 1 = |fn (1) − f  (1)|
x n x1 n
:165

⇒ sup |fn (x) − fn (x)|  |fn (1) − f  (1)| → 0 (∗)


x∈[1,+∞[ n→+∞
2
1250

⇒ lim sup |fn (x) − fn | = 0


n→+∞ x∈[1,+∞[
:889

(∗) d’après la convergence simple de (fn )n vers f  [1, +∞[ .


Ainsi, la suite (fn )n converge uniformément vers f  sur [1, +∞[ .
3582

(b) D’après la question précédente, la suite (fn )n∈N∗ converge simplement vers f  = cos
sur [1, +∞[. Pour tout n  1 et tout x ∈ [1, +∞[ , on a :
1075

n  x 
 
|fn (x) − f  (x)| =  sin x + − cos (x) .
e:21

x n
En choisissant xn = 2πn (pour annuler le sin sans annuler le cos), on obtient :
:Non

 
 1 
 sin (2πn + 2π) − cos (2π) = 1
x.com


|fn (xn ) − f (xn )| = 

⇒ sup |fn (x) − f  (x)|  1
larvo

x∈[1,+∞[

 
scho

donc la suite sup 


|fn (x) − f (x)| ne peut tendre vers 0. Par conséquent,
x∈[1,+∞[
n1
univ.

la suite (fn )n∈N∗ ne converge pas uniformément vers f  sur [1, +∞[ .
318 Centrale Math 1

3.
(a) Soit x ∈ [1, +∞[ . D’après l’inégalité de Taylor à l’ordre 2 en x, pour tout h > 0, on
a:
h2
|f (x + h) − f (x) − hf  (x)|  sup |f  (y)|
2 y∈[x,x+h]
 
 f (x + h) − f (x)  h
⇔  − f  (x)  sup |f  (y)|
÷h>0 h 2 y∈[x,x+h]

Comme y → yf  (y) est bornée sur [1, +∞[ , il existe un réel M tel que :
M M
∀y ∈ [1, +∞[ , |yf  (y)|  M ⇒ ∀y ∈ [x, x + h] , |f  (y)|  
y x
M
⇒ sup |f  (y)|  .
y∈[x,x+h] x

Ainsi, pour tout x ∈ [1, +∞[ et tout h  0, on a l’inégalité :

5
3589
 
 f (x + h) − f (x)  h M
 − f 
(x)  × .
 h  2 x

6479
x
Pour tout n ∈ N∗ , en choisissant h = > 0 dans l’inégalité ci-dessus on obtient :

55:1
n
M
∀x ∈ [1, +∞[ , ∀n ∈ N∗ , |fn (x) − f  (x)|  .20.2
2n
M
⇒ sup |fn (x) − f  (x)|  → 0 ⇒ lim sup |fn (x) − f  (x)| = 0
.225

x∈[1,+∞[ 2n n→+∞ n→+∞ x∈[1,+∞[


:165

c’est-à-dire que la suite (fn )n∈N∗ converge uniformément vers f  sur [1, +∞[ .
f (x)
2

(b) Par hypothèse, on a lim =  donc


1250

x→+∞ x
f (x)
:889

=  + o (1) ⇔ f (x) = x + o (x) .


x x→+∞ × x→+∞
3582

On en déduit, pour tout entier n ∈ N∗ , le développement asymptotique :


 x  x  x  x
1075

f x+ =  x+ +o x+ =  x+ + o (x)
n x→+∞ n n x→+∞ n
x
e:21

(car x + = O (x)) donc :


n x→+∞
n  x  n 
:Non

x
fn (x) = f x+ − f (x) =  × + o (x) =  + o (1)
x n x→+∞ x n x→+∞
x.com

c’est-à-dire que lim fn (x) =  pour tout n ∈ N∗ . Comme la suite (fn )n converge
x→+∞
uniformément vers f sur [1, +∞[ , le théorème de permutation de doubles limites

larvo

montre que :
   
scho

lim lim fn (x) = lim lim fn (x) ⇔ lim f  (x) = lim  = .


x→+∞ n→+∞ n→+∞ x→+∞ x→+∞ n→+∞
univ.
Suites et séries de fonctions 319

Commentaires 158 Exercice original faisant la part belle à l’étude de la convergence de


suites de fonctions sur des exemples variés à la fois pratiques et théoriques.

Exercice 159 (Centrale) Soit q ∈ ]−1, 1[ . On pose :


n


 
∀n ∈ N , ∀x ∈ R, fn (x) = 1 − qk x .
k=1

1. Montrer que (fn )n∈N∗ converge vers une fonction f continue.


2. Montrer qu’il existe une unique fonction g continue en 0 qui vérifie

g(0) = 1 et ∀x ∈ R, g (x) = (1 − qx) g (qx) .

3. Montrer que f est développable en série entière et expliciter ce développement.

Solution 159

5
 

3589
1. Soit x ∈ R. Comme q ∈ ]−1, 1[ , lim 1 − q k x = 1, il existe un rang N tel que
k→+∞

6479
∀k  N, 1 − q k x > 0

55:1
alors on peut écrire :
 n
 n
     .20.2

k
ln 1−q x = ln 1 − q k x .
k=N k=N
.225

Grâce à l’équivalent de x → ln (1 + x) en 0, on a l’équivalent suivant :


:165

    
ln 1 − q k x  ∼ −q k x = |q|k |x| .
k→+∞
2
1250

 k
 k
La série |q| |x| = |x| |q| est à termes positifs et converge (série géométrique
:889

kN nN
  
de raison |q| ∈ ]−1, 1[) donc la série ln 1 − q k x  converge, ce qui entraine la
3582

kN
  
convergence de la série ln 1 − q k x . Par conséquent, la suite
1075

kN
    
e:21

n
 n

   
ln 1 − q k x = ln 1−q x k
:Non

k=N nN k=N nN

converge. Notons L sa limite alors, par continuité de l’exponentielle sur R (donc en L),
x.com

on a les limites suivantes :


n
  n 
     
larvo

1 − q k x = exp ln 1 − qk x → eL
n→+∞
k=N k=N
scho

N
 −1 n N −1
       
⇒ fn (x) = 1 − qk x 1 − qk x → eL 1 − qk x ,
univ.

n→+∞
k=0 k=N k=0
320 Centrale Math 1

ce qui prouve la convergence simple de la suite (fn )n sur R. Notons f sa limite simple.
En outre, pour tout segment [−a, a] de R, on dispose des majorations :
  k k
∀k ∈ N, ∀x ∈ [−a, a] , q k x  |q| |x|  |q| a.
Comme lim q k a = 0, il existe un rang Na ∈ N tel que :
k→+∞
  1   1
∀k  Na , q k  a  ∀k  Na , ∀x ∈ [−a, a] , q k x  .
2 2
 
1 1 1
La fonction y → ln (1 + y) est dérivable sur − , et sa dérivée y → est bornée
2 2 1+y
1
par = 2 sur ce segment donc, d’après l’inégalité des accroissements finis, on a :
1 − 1/2
 
1 1
∀y ∈ − , , |ln (1 + y) − ln (1 + 0)|  2 |y − 0| ⇔ |ln (1 + y)|  2 |y| .
2 2
Par conséquent, on obtient l’inégalité suivante :

5
    

3589
k k
∀k  Na , ∀x ∈ [−a, a] , ln 1 − q k x   2 −q k x = 2 |q| |x|  2 |q| a
   k
⇒ ∀k  Na , sup ln 1 − q k x   2 |q| a.

6479
x∈[−a,a]

 k
 k
La série |q| converge (série géométrique de raison |q| ∈ ]−1, 1[) donc

55:1
2 |q| a = 2a
k k
       .20.2
la série sup ln 1 − q k x  . Autrement dit, la série ln 1 − q k x converge
kNa x∈[−a,a] kNa
.225

normalement  donc uniformément


 sur le segment [−a, a] . Or, pour tout k  Na , la fonc-
tion x → ln 1 − q k x est continue sur [−a, a] donc la fonction
:165

+∞
  
gNa : x → ln 1 − q k x
2
1250

k=Na

est continue sur [−a, a] . Remarquons alors que, pour tout x ∈ [−a, a] , on a :
:889

a −1
N n
    
1 − qk x 1 − qk x
3582

f (x) = lim fn (x) = lim


n→+∞ n→+∞
k=1 k=Na
1075

a −1
N n

   
= 1 − qk x lim 1 − qk x
n→+∞
k=1 k=Na
e:21

 
a −1
N n

   
= 1 − qk x lim exp ln 1 − q k x
:Non

n→+∞
k=1 k=Na
 
x.com

a −1
N n

   
= 1 − q k x exp lim ln 1 − q k x
n→+∞
k=1 k=Na
larvo

a −1
N
 
= 1 − q k x exp (gNa (x)) .
scho

k=1

Ainsi, la fonction f est continue sur [−a, a] (comme produit et composée de telles fonc-
univ.

tions). Ceci étant vrai pour tout a ∈ R+ , on peut affirmer que f est continue sur R.
Suites et séries de fonctions 321

2. Supposons qu’une telle fonction g existe et soit x ∈ R. On a les égalités suivantes :


   
g (x) = (1 − qx) g (qx) = (1 − qx) 1 − q 2 x g q 2 x
    
= (1 − qx) 1 − q 2 x 1 − q 3 x g q 3 x = · · · ⇒
n
 
(R) : g (x) = 1 − q k x g (q n x) = fn (x) g (q n x) ,
k=1

valables pour tout entier n (par une récurrence immédiate laissée au lecteur). Comme
lim q n x = 0 (suite géométrique de raison q ∈ ]−1, 1[), par continuité de g en 0, on
n→+∞
obtient l’égalité :
lim g (q n x) = g (0) = 1.
n→+∞

En outre, comme lim fn (x) = f (x), en faisant tendre n vers +∞ dans la relation
n→+∞
(R) , on obtient l’égalité :

5
3589
g (x) = lim fn (x) g (q n x) = f (x) × 1 = f (x) .

6479
n→+∞

Ainsi, g = f , ce qui montre son unicité. En outre, pour tout x ∈ R, pour tout entier n,

55:1
on a :
.20.2
n+1
 n+1

  
fn+1 (x) = 1 − q k x = (1 − qx) 1 − qk x
.225

k=1 k=2
n+1
 n

   
:165

= (1 − qx) 1 − q k−1 (qx) = (1 − qx) 1 − q j (qx)


j=k−1
k=2 j=1
2
1250

= (1 − qx) fn (qx) .
:889

En faisant tendre n vers +∞, on obtient l’égalité :


3582

∀x ∈ R, f (x) = (1 − qx) f (qx) ,


1075

ce qui prouve l’existence d’une telle fonction g.


e:21

3. Nous allons démontrer que f est de classe C ∞ sur ]−1, 1[ puis nous allons majorer ses
dérivées ne afin de prouver que le reste de Taylor de f en 0 tend vers 0 lorsque n → +∞,
:Non

ce qui prouvera l’existence du développement en série entière de f au voisinage de 0.


 
f C ∞ Pour tout entier k  1, on note gk : x → ln 1 − q k x qui est de classe C ∞
x.com

sur ]−1, 1[ (comme composée de deux telles fonctions et la fonction x → 1 − q k x est


strictement positive sur ]−1, 1[ car
larvo

 k 
q x = |q|k |x| < 1k 1 = 1
scho


sur cet intervalle). La série gk converge uniformément sur tout segment [−a, a] de
univ.

k
322 Centrale Math 1

]−1, 1[ (cf. la réponse à la question 1). Pour tout entier n ∈ N et tout entier k, on a :
 (n)  n  k 
(n+1) (n) −q k n! q k −q
gk = (gk ) : x → = n+1
1 − qk x (1 − q k x)
 n+1  n+1
k k
  n! |q| n! |q|
 (n+1) 
⇒ ∀x ∈ [−a, a] , gk (x) = n+1   n+1
(1 − q k x) (∗) k
1 − |q| a
 n+1  k
k n+1
  n! |q| n! |q|
 (n+1) 
⇒ sup gk (x)   n+1 = n+1
x∈[−a,a] k k
1 − |q| a 1 − |q| a
  k k
(∗) : car q k x  q k x = |q| |x|  |q| a puis on utilise la croissance de la fonction
1
t → n+1 .
(1 − t)
 k
n+1
  n! |q|  k

5
3589
k n+1
Comme lim 1 − |q| a = 1, on a  n+1 ∼ n! |q| . La série
k→+∞ k k→+∞
1 − |q| a

6479
  k  k
n! q n+1 = n! q n+1 est à termes positifs et converge (série géométrique de

55:1
k k
  
n+1  (n+1) 
raison |q| ∈ ]−1, 1[) donc la série sup gk (x) converge c’est-à-dire que la
k x∈[−a,a]
.20.2
 (n+1)
série gk converge normalement (donc uniformément) sur tout segment [−a, a] de
.225

k
]−1, 1[ . D’après le théorème de dérivation des séries de fonctons, on peut affirmer que la
:165

+∞

fonction gk = ln (f ) est C ∞ sur ]−1, 1[ . Comme la fonction exp (ln (f )) est de classe
2

k=1
1250

C ∞ sur ]−1, 1[ .
Majoration de f (n) Soit n ∈ N∗ , en dérivant n fois la relation
:889

f (x) = (1 − qx) f (qx) ,


3582

la formule de Leibniz montre, pour tout x ∈ ]−1, 1[, que :


 
1075

f (n) (x) = (1 − qx) q n f (n) (qx) − n1 qq n−1 f (n−1) (qx)


= (1 − qx) q n f (n) (x) − nq n f (n−1) (qx) ⇒
e:21

nq n f (n−1) (qx)
(S) : f (n) (x) = − .
:Non

1 − q n (1 − qx)
Soit a ∈ [0, 1[ . Pour tout entier n, la fonction f (n) est continue sur le segment [−a, a]
x.com

donc elle y est bornée et on note :


 
 
Ma(n) = sup f (n) (x) .
larvo

x∈[−a,a]

D’après l’égalité ci-dessus, on a pour tout x ∈ [−a, a] :


scho

  n |q|n f (n−1) (qx) n


n |q| Ma
(n−1)
 (n)  n
  Ca n |q| Ma(n−1)
univ.

f (x) =
1 − q n (1 − qx) 1 − q n (1 − qx)
Suites et séries de fonctions 323

1 1
avec Ca = car la fonction t → est croissante et que :
1 − |q| (1 + |q| a) 1−t
n
q n (1 − qx)  |q n (1 − qx)|  |q| (1 + |q| |x|)  |q| (1 + |q| a) .
Par conséquent, on en déduit la majoration suivante :
  Ma
(n)
Ma
(n−1)
 (n)  n
Ma(n) = sup f (x)  Ca n |q| Mn(n−1) ⇒  Ca q n .
x∈[−a,a] ÷n!>0 n! (n − 1)!

Une récurrence immédiate (laissée au lecteur) montre, pour tout entier n, que :
(n)
Ma n n
 (Ca ) q n+(n−1)+···+1 Ma(0) = (Ca ) q n(n+1)/2 Ma(0) .
n!
DSE de f Soit a ∈ [0, 1[ . D’après l’inégalité de Taylor, pour tout x ∈ [−a, a] , pour tout
n  1, on a la majoration :
 
  f (k) (0)  Ma(n) |x|n
n−1


5
n
f (x) − x 
k
 (Ca ) q n(n+1)/2 an = un .

3589
 k!  n!
k=0
un+1

6479
Comme = Ca q n+1 a → 0 < 1 alors, d’après le critère de D’Alembert, la série
un n→+∞


55:1
un converge donc lim un = 0. Par le théorème d’encadrement, on en déduit que :
n→+∞
n
.20.2
n−1
 f (k) (0) k
lim x = f (x)
k!
.225

n→+∞
k=0

 f (k) (0)
:165

c’est-à-dire que la série xk converge et sa somme vaut f (x) lorsque x ∈


k!
k0
2

[−a, a] quelque soit a ∈ [0, 1[ . Autrement dit, on a prouvé que :


1250

+∞ (k)
 f (0)
:889

∀x ∈ ]−1, 1[ , f (x) = xk
k!
k=0
3582

c’est-à-dire que f est développable en série entière sur ]−1, 1[ . En outre, d’après la
relation (S) évaluée en x = 0, pour tout entier n  1, on a
1075

nq n f (n−1) (0) f (n) (0) qn f (n−1) (0)


f (n) (0) = − ⇒ =− × .
e:21

1−q n ÷n! n! 1−q n (n − 1)!


Une récurrence immédiate montre que :
:Non

n

f (n) (0) n qk
∀n  1,
x.com

= (−1)
n! 1 − qk
k=1

(laissée au lecteur) et comme f (0) = 1, on obtient la formule :


larvo

+∞
 n
 qk
scho

n
∀x ∈ ]−1, 1[ , f (x) = 1 + (−1) xn .
n=1
1 − qk
k=1
univ.
324 Centrale Math 1

Commentaires 159 Exercice relativement classique, difficile et progressif.


Question 1 : On peut aborder l’étude de la convergence simple uniquement à l’aide du 
théorème de convergence monotone des suites numériques. Comme la suite 1 − q k x k
converge vers 1, à partir d’un certain rang k0 , 1 − q k x est strictement positif et inférieur
à 1 donc la suite
n
  
vn = 1 − qk x
k=k0
vn
est positive et décroissante (car = 1 − q n x < 1) donc elle converge.
vn−1
Pour la continuité, il est indispensable d’utiliser le théorème dédié aux suites de fonctions.
Comme il s’agit d’un produit, le passage au logarithme permet d’utiliser la théorie des sé-
ries. Cette dernière est plus efficace car elle ajoute une notion de convergence très efficace
et simple d’utilisation (la convergence absolue pour les séries numériques et la convergence
normale pour les séries de fonctions). N’hésitez pas à retenir cette stratégie, elle vous sera
bien utile pour la gestion des produits infinis.
Pour les candidats n’y songeant pas, l’interrogateur les amènera sur cette piste. Il est alors

5
attendu certains automatismes concernant la convergence des séries numériques ainsi que

3589
sur la justification de la continuité d’une somme de série de fonctions.
Question 2 : Comme d’habitude sur ce type d’équations fonctionnelles l’idée majeure est

6479
d’itérer le processus induit par l’équation fonctionnelle puis de passer à la limite Les candi-
dats y songeant seront fortement valorisés et les autres seront orientés dans cette direction.

55:1
Question 3 : Elle s’adresse aux bons candidats. L’argument clé dans ce type de question
est de montrer que la série de Taylor en 0 de f converge (un candidat le justifiant sera.20.2
fortement valorisé). Malheureusement, cela n’est pas suffisant (par exemple, la fonction

.225

2
e−1/x si x = 0
g : x →
0 si x = 0
:165

est de classe C ∞ sur R, pour tout entier n, g (n) (0) = 0 donc sa série de Taylor est
2
1250

 g (n) (0) 
xn = 0
:889

n!
n0 n0
3582

qui converge mais sa somme n’est pas g. Il faut ensuite montrer que la somme de la série
de Taylor vaut f c’est-à-dire, d’après la formule de Taylor, que le reste de Taylor tend
1075

vers 0 quand n tend vers +∞. Ceci s’adresse aux meilleurs candidats.
e:21

Exercice 160 (Centrale) On pose


:Non

+∞
 (−1)n 1
f : x → .
x.com

n=0
n! x + n

1. Trouver l’ensemble de définition D. Montrer que f est de classe C ∞ sur D.


larvo

+∞
 1
2. Soit x ∈ D. Montrer que e ∗ f (x) = et calculer
scho

n=0
x(x + 1) . . . (x + n)
xf (x) − f (x + 1).
univ.
Suites et séries de fonctions 325

1
3. Soit x > 0. Montrer que f (x) = tx−1 e−t dt.
0

Solution 160
1. Domaine de définition. Pour f (x) existe, il est impératif que

x + n = 0 ⇔ x = −n

pour tout n ∈ N c’est-à-dire que x ∈ R\Z− . Pour tout n ∈ N, on considère la fonction



 R\Z− → R
n
fn : (−1)
 x →
n! (x + n)
Soit x ∈ R\Z− , chaque terme fn (x) étant non nul, on peut appliquer le critère de
d’Alembert.
   

5
 fn+1 (x)   x + n  1 n 1 1

3589
 = 
 fn (x)   x + n + 1  × n + 1 n→+∞
∼ × =
n n
→ 0<1
n n→+∞

6479

donc la série fn (x) converge absolument donc converge. Ainsi, le domaine de défi-
n

55:1
nition de f est D = R\Z− .
Caractère C ∞ de f. Pour tout entier n, fn est de classe C ∞ sur R\Z− . Pour tout
.20.2
entier k, on a l’égalité suivante :
.225

n k
(−1) (−1) k!
fn(k) (x) = × k+1
n! (x + n)
:165

(par une récurrence aisée). Soit [a, b] un segment de R\Z. Comme lim (a + n) = +∞,
2

n→+∞
il existe un entier Na tel que ∀n > Na , a + n  1. On en déduit les majorations :
1250

∀n > Na , ∀x ∈ [a, b] , x + n  a + n  1 ⇒
:889

  k! 1 k!   k!
 (k)   (k) 
fn (x) = ×  ⇒ sup f n (x)  .
3582

n! (x + n)k n! x∈[a,b] n!
 k!  1
1075

La série = k! converge (série exponentielle ou par le critère de D’Alem-


n! n!
n>Na n>NA
 (k)
e:21

bert). Ainsi, pour tout entier k, la série fn converge normalement (donc unifor-
n>Na
:Non

mément) sur le segment [a, b] . D’après le théorème de dérivation des séries de fonctions,
+∞
 Na

x.com

la fonction fn est de classe C ∞ sur [a, b] et comme la fonction fn est C ∞


n=Na +1 n=0
sur [a, b] (comme somme d’un nombre fini de telle fonctions), on en déduit que
larvo

+∞
 Na

scho

fn + fn = f
n=Na +1 n=0
univ.

est C ∞ sur [a, b] , quelque soit le segment [a, b] de R\Z− donc f est C ∞ sur R\Z− .
326 Centrale Math 1

1
2. Effectuons la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle .
x(x + 1)..(x + n)
Il existe des réels α0 , .., αn tels que :
 αk n
1
= .
x(x + 1)..(x + n) x+k
k=0

Pour chaque q ∈ {0, .., n} , en multipliant cette égalité par x + q puis en faisant tendre x
vers −q, on obtient la formule :
1
αq =
−q(−q + 1) · · · (−q + (q − 1))(−q + (q + 1)) · · · (−q + n)
1 (−1)q
= q
= .
(−1) (q(q − 1) · · · 1) (1 · · · (n − q)) q!(n − q)!
On en déduit l’égalité :
 (−1)kn  (−1)k n
1 1 1
= ∗ = ∗
x(x + 1)..(x + n) k!(n − k)! x + k k!(x + k) (n − k)!

5
k=0 k=0

3589
 1
On remarque alors que la série est le produit de Cauchy des deux
n0 x(x + 1)..(x + n)

6479
séries absolument convergentes
 (−1)n 

55:1
= fn (x)
n!(x + n)
n0 n0
 1 .20.2
et . D’après le théorème du produit de Cauchy. pour tout x ∈ D, on peut écrire :
n!
.225

n0
+∞
 +∞   +∞ 
 1  1  (−1)n
:165

= = ef (x) .
n=0
x(x + 1)..(x + n) n=0
n! n=0
n!(x + n)
2

Grâce à cette formule, on obtient la relation :


1250

 +∞
 +∞
x 1  1 1 1 1
xf (x) = + = +
:889

e x n=1 x(x + 1)..(x + n) e e n=1 (x + 1)..(x + n)


3582

+∞
1 1
f (x + 1) =
e n=0 (x + 1) (x + 2)..(x + n + 1)
1075

+∞
1 1
= .
e:21

k=n+1 e (x + 1) (x + 2)..(x + k)
k=1

donc :
:Non

1
xf (x) − f (x + 1) =
.
e
x.com

3. On développe en série entière t → e−t puis on justifie la possibilité de permuter les


symboles série et intégrale. Pour tout réel t, on a les égalités suivantes :
larvo

+∞
 n +∞
 n
(−t) (−1) n
e−t = = t ⇒
n! n!
scho

n=0 n=0
+∞
 n
(−1) n+x−1
∀ (x, t) ∈ R × ]0, 1] , tx−1 e−t = t .
univ.

n=0
n!
Suites et séries de fonctions 327

Soit x > 0 (fixé). Pour tout entier n, on considère la fonction


n
(−1) n+x−1
fn : t → t
n!
qui est continue et intégrable sur ]0, 1] car l’intégrale

1 1
1 1
|fn (t)| dt = dt
n! t1−(x+n)
0 0


est une intégrale de Riemann de paramètre 1 − (x + n) < 1. La série fn converge
n
+∞

simplement sur ]0, 1] et sa somme fn : t → tx−1 e−t est continue sur ]0, 1] . Pour
n=0
finir, la série

5
  1  1  tx+n t=1 

3589
1 1
n+x−1 1
|fn (t)| dt = t dt = =
n! n! x + n t=0 n! (x + n)

6479
n0 0 n0 0 n0 n0

55:1
converge (son terme général est majoré par qui est la série exponentielle réputée être
n!
convergente). D’après le théorème de permutation série-intégrale, on peut affirmer que .20.2
la fonction
+∞

fn : t → e−t tx−1
.225

n=0
:165

est intégrable sur ]0, 1] et on a la formule :


2

1  +∞  1 1
1250

+∞  +∞
 n
(−1) 1
fn = fn ⇔ e−t tx−1 dt = × = f (x) .
n! n+x
0 n=0 n=0 0 n=0
:889

0
3582

Commentaires 160 Exercice de niveau standard et assez progressif. La principale diffi-


culté étant la preuve de la première formule
1075

+∞
 1
e:21

e ∗ f (x) = .
n=0
x(x + 1) . . . (x + n)
:Non

Elle est astucieuse et nécessitera, pour l’immense majorité des candidats, au moins une
indication de l’interrogateur (utilisation du développement en série entière de l’exponen-
x.com

tielle pour écrire e comme somme d’une série). Il est attendu du candidat l’application
rigoureuse du produit de Cauchy (et sa connaissance !). Il est probable également que l’in-
terrogateur demande la décomposition en éléments simples de
larvo

1
scho

.
x(x + 1) . . . (x + n)
univ.
328 Mines-Ponts

8.4 Mines-Ponts
Exercice 161 (Mines-Ponts) Soit f0 une fonction continue de R+ dans R. On pose :
x
∀n ∈ N, ∀x ∈ R+ , fn+1 (x) = fn (t)dt.
0

+∞

Montrer que la fonction g = fn est définie sur R+ et la calculer en fonction de f0 .
n=0

Solution 161 Commençons par justifier par récurrence sur n que fn est continue sur R+ . Ceci
est immédiat par définition de f0 . Supposons que fn soit continue sur R+ alors la fonction

x
x → fn (t)dt = fn+1 (x)

5
0

3589
est l’unique primitive de fn s’annulant en 0 donc fn+1 est dérivable sur R+ et à fortiori conti-

6479
nue.
Soit a > 0, la fonction f étant continue sur le segment [0, a] , elle y est bornée donc le nombre
M (a) = sup |f | existe. Pour tout x ∈ [0, a] et tout entier n, on a les majorations suivantes :

55:1
[0,a]
.20.2
|f0 (x)| = |f (x)|  M (a)
 x 
  x x
.225

 
 f0 (t)dt 
|f1 (x)| =   0x |f0 (t)| dt  M (a)dt = M (a)x
 
:165

0 0 0
 x 
  x x
  M (a)x2
2

|f2 (x)| =  f1 (t)dt  |f (t)| dt  M (a)tdt =


1250

  0x 1
2
 
0 0 0
 x 
  x x
:889

  M (a)t2 M (a)x3
|f3 (x)| =  f2 (t)dt  |f (t)| dt  dt =
  0x 2
2 6
 
3582

0 0 0

Démontrons alors par récurrence sur n la propriété


1075

M (a)xn
(Hn ) : « ∀x ∈ [0, a] , |fn (x)|  ».
e:21

n!
:Non

Initialisation n = 0. Ceci a été vérifiée précédemment donc (H0 ) est vraie.


Hérédité. Supposons (Hn ) vraie pour un certain entier n et montrons (Hn+1 ). Pour tout
x.com

x ∈ [0, a] , on a :
 x 
larvo

  x x
  M (a)tn
 
|fn+1 (x)| =  fn (t)dt  |fn (t)| dt  dt
n!
scho

  0x
0 0 0
M (a)xn+1 M (a)xn+1
univ.

= = ,
n!(n + 1) (n + 1)!
Suites et séries de fonctions 329

ce qui démontre (Hn+1 ) et achève la récurrence.


Par conséquent, on dispose des majorations suivantes :
M (a)xn M (a)an M (a)an
∀n ∈ N, ∀x ∈ [0, a] , |fn (x)|   ⇒ sup |fn |  .
n! n! [0,a] n!
 M (a)an  an
La série = M (a) converge (série exponentielle) donc la série de fonctions
n
n! n
n!

fn converge normalement, donc uniformément, sur tout segment [0, a] de R+ .
n
  +∞

En particulier, la série fn converge simplement sur [0, a] = R+ et sa somme S = fn
n a>0 n=0
est continue sur R+ . Explicitons celle-ci. Pour tout réel x ∈ R+ , on a :
+∞
 +∞ 

x x 
+∞
S (x) = f0 (x) + fn (x) = f (x) + fn−1 (t) dt = f0 (x) + fn−1 (t) dt
(∗)
n=1 n=1 0 0 n=1

5
3589
x 
+∞ x x
= f0 (x) + fk (t) dt = f0 (x) + S (t) dt ⇒ (E) : S (x) = f0 (x) + S (t) dt..

6479
0 k=0 0 0

(∗) car, pour chaque entier n  1, la fonction fn−1 est continue sur le segment [0, x] et la série

55:1
 
fn−1 = fk converge uniformément sur ce segment.
n1 k0
.20.2
x
.225

La fonction T : x → S (t) dt est l’unique primitive de S s’annulant en 0 donc T  = S et


:165

0
l’équation (E) s’écrit pour tout t ∈ R+ :
2

T  (t) = f0 (t) + T (t) ⇔ T  (t) − T (t) = f0 (t) .


1250

Résolvons cette équation différentielle. Le plus rapide est de la multiplier par e−t pour observer
:889

la dérivée d’un produit :


 
T  (t) e−t − e−t T (t) = f0 (t) e−t ⇔ T (t) e−t = f0 (t) e−t .
3582

Pour tout x ∈ R+ , en primitivant cette égalité sur [0, x], on obtient :


1075

x x x
   x
T (t) e−t dt = f0 (t) e−t dt ⇔ T (t) e−t 0 = f0 (t) e−t dt
e:21

0 0 0
:Non

x x
⇔ T (x) e−x − T (0) = f0 (t) e−t dt ⇔ T (x) = ex f0 (t) e−t dt.
  
x.com

=0 0 0

On en déduit l’expression de S (x) pour tout x ∈ R+ :


larvo

x
 x
f0 (t) e−t dt.
scho

S (x) = T (x) = f0 (x) + T (x) = f0 (x) + e


0
univ.
330 Mines-Ponts

Commentaires 161 Exercice classique pour ce concours. Le point clé est d’observer que
fn+1 est l’unique primitive de fn s’annulant en 0. Une récurrence immédiate montre alors
que fn est de classe C n et

∀n ∈ N∗ , fn = fn−1 ⇒ ∀k ∈ {0, .., n} , fn(k) = fn−k .

En évaluant en 0 cette dernière égalité, si n ∈ N∗ , on obtient que

∀k ∈ {0, .., n − 1} , fn(k) (0) = fn−k (0) = 0

(car n − k > 0 donc fn−k est une primitive s’annulant en 0). Certains candidats songent
alors à l’inégalité de Taylor à l’ordre n − 1 pour majorer |fn | .
 
  fn(k) (0)  |x − 0|n
n−1   |x|
n
  
∀x ∈ R, fn (x) − x 
k
sup fn(n)  ⇔ |fn (x)|  sup |f0 | .
 k!  n! [0,x] n! [0,x]
k=0


La convergence de la série fn (x) est alors immédiate (cf. le corrigé). De tels candidats

5
3589
n
sont fortement valorisés. Sinon, l’interrogateur proposera une indication, probablement
celle du corrigé. Dans ce cas, on attend que le candidat conclut seul à la récurrence et à

6479
la convergence.
Pour le calcul de la somme, les candidats songeant à sommer sur tous les entiers n la re-

55:1
lation de récurrence de (fn )n et à justifier la permutation série-intégrale, seront fortement
valorisés par l’interrogateur. Pour les autres, il proposera une indication similaire. .20.2
Pour la résolution de l’équation « intégrale », si le candidat songe à la notion de primi-
tive, cela sera un plus. Pour la plupart des candidats, l’interrogateur proposera de noter
.225

x
y = S et de trouver son équation différentielle. La résolution de celle-ci ne doit pas poser
:165

0
de difficulté particulière au candidat (il s’agit essentiellement d’une question de cours de
2
1250

MPSI).
:889

+∞
 1
3582

Exercice 162 (Mines-Ponts) On pose S : x → .


n=1
n (1 + nx)
1075

1. Montrer que S est continue sur ]0, +∞[ .


2. Étudier la monotonie, les limites et équivalents de S en 0+ et en +∞.
e:21

Solution 162
:Non

1
1. Pour tout entier n  1, la fonction un : x → est continue sur R∗+ . En outre,
n (1 + nx)
x.com

elle est positive et décroissante sur R∗+ donc, pour tout segment [a, b] ⊂ R∗+ (c’est-à-dire
0 < a  b), on peut écrire :
larvo

1 1
sup |un (x)| = un (a) =  2
x∈[a,b] n + n2 a n a
scho

 1 1 1
La série = converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc la
univ.

2
n a a n2
n1 n1
Suites et séries de fonctions 331

 
série sup |un (x)| converge. Autrement dit, la série un converge normalement
n x∈[a,b] n
+∞

sur tout segment de [a, b] de R∗+ donc sa somme un = S est continue sur R∗+ .
n=1
1
2. Monotonie. Pour chaque n  1, la fonction un : x → est décroissante donc :
n (1 + nx)
2
∀ (x, y) ∈ ]0, +∞[ avec x  y ⇒ ∀n  1, un (y)  un (x) .

En sommant sur n ∈ N∗ , on obtient l’inégalité S (y)  S (x) donc S est décroissante sur
]0, +∞[ .
Limite en +∞. Nous allons utiliser le théorème permutation limite-série. Pour tout
entier n  1, on a lim un (x) = 0 et la série
x→+∞

   1 1

sup |un (x)| = sup un (x) = un (1) = −
n n+1

5
n1 x∈[1,+∞[ n1 x∈[1,+∞[ n1 n1

3589
 
1
converge (série télescopique associée à la suite convergente ). Ainsi, la série

6479
n n1

un converge normalement, donc uniformément, sur [1, +∞[ d’où l’égalité :

55:1
n1

+∞ +∞
.20.2
 
lim un (x) = lim un (x) ⇔ lim S (x) = 0.
x→+∞ x→+∞ x→+∞
.225

n=1 n=1

Équivalent en +∞. Formellement, pour tout entier n  1, on a l’équivalent suivant :


:165

1 1
2

un (x) = ∼ .
1250

n + n2 x x→+∞ n2 x
En sommant sur n ∈ N∗ ces équivalents (ce qui est illicite), on obtient :
:889

+∞
 +∞
 +∞
1 1 1
S(x) = un (x) ∼ = .
3582

n=1
x→+∞
n=1
n2 x x n=1 n2
1075

Prouvons rigoureusement cet équivalent en montrant que


+∞
 1
e:21

lim xS (x) = 2
x→+∞
n=1
n
:Non

Grâce au théorème de permutation limite-série. Pour tout entier n  1, on considère la


fonction
x.com

x
vn : x →
n (1 + nx)
larvo

1
qui tend vers 2 lorsque n → +∞. En outre, on dispose de la majoration suivante valable
n
pour tout n  1 :
scho

x 1 1
∀x ∈ ]0, +∞[ , |vn (x)| = vn (x)  = 2 ⇒ sup |vn |  2 .
univ.

n (nx) n ]0,+∞[ n
332 Mines-Ponts

 1
La série étant convergente (série de Riemann de paramètre 2 > 1), on en dé-
n
n2
 
duit que la série sup |vn | converge. Ainsi, la série vn converge normalement,
n1 ]0,+∞[ n1
donc uniformément, sur ]0, +∞[ et le le théorème de permutation série limite permet de
conclure.
Limite en 0. La fonction S est décroissante sur ]0, +∞[ donc elle admet une limite
L ∈ R ∪ {+∞} en 0+ . Supposons que L ∈ R. Pour tout x ∈ R∗+ , chaque terme de la
somme S (x) étant positif, on dispose de la majoration suivante :
N
 +∞
 N

∀N ∈ N , ∗
un (x)  un (x) ⇔ un (x)  S (x) .
n=1 n=1 n=1

En faisant tendre x vers 0 (ce qui est licite car les deux membres de l’inégalité possède
une limite en 0+ ), on obtient :
N
 N
1

5
∀N ∈ N∗ , un (0)  L ⇔  L.

3589
n=1 n=1
n
 

6479
N
1
Ainsi, la suite est majorée (par L) et croissante donc elle converge ce qui
n=1
n

55:1
N
1
signifie que la série converge. Ceci est absurde car il s’agit d’une série de Riemann
n .20.2
n1
de paramètre 1 donc L = +∞ c’est-à-dire lim S = +∞.
0+
.225

Équivalent en 0. On utilise la comparaison série intégrale. Soit x ∈ R∗ , on considère


la fonction
:165

1
f : t →
t (1 + tx)
2
1250

qui est continue, positive et décroissante sur [1, +∞[. En outre, la fonction f est inté-
grable sur [1, +∞[ car :
:889

A A  
1 x t=A
∀A  1, f (t) dt =
3582

− dt = [ln (t) − ln (1 + tx)]t=1


t 1 + tx
1 1
  t=A    
1075

t A 1
= ln = ln − ln
1 + tx t=1 1 + Ax 1+x
e:21

 
1
→ ln − ln (1 + x) = − ln (x) − ln (1 + x) .
x
:Non

A→+∞

Pour tout entier n  1, on dispose des encadrements suivants :


x.com

∀t ∈ [n, n + 1] , f (n + 1)  f (t)  f (n)



n+1 
n+1 
n+1
larvo

⇒ f (n + 1)dt  f (t)dt  f (n)dt


n n n
scho


n+1

⇔ f (n + 1)  f (t)dt  f (n)
univ.

n
Suites et séries de fonctions 333

En sommant cet encadrement sur n ∈ N∗ , on obtient l’encadrement :


+∞

S (x) − f (1)  f (t) dt  S (x)


1
1
⇔ S (x) −  − ln (x) − ln (1 + x) .  S (x)
1+x
1
⇔ − + ln (1 + x)  − ln (x) − S (x)  0.
1+x

1
Comme la fonction x → − + ln (1 + x) est bornée au voisinage de 0, on en déduit
1+x
que :
− ln (x) − S (x) = O (1) ⇔ S (x) = − ln (x) + O (1) ∼ − ln (x) .
   x→0+
→ +∞
x→0+

5
3589
Commentaires 162 Exercice de difficulté standard pour ce concours. La continuité, les
variations et la limite de f en +∞ ne doivent pas poser de difficulté particulière. La

6479
différenciation des candidats se fera sur l’équivalent en +∞ mais surtout son asymptotique
en 0+ .

55:1
Pour la limite en 0+ , l’argument est classique pour ce concours (valable pour toute somme
de fonctions positives et monotones). On peut se passer de cet argumentaire dans le cas
.20.2
présent en cherchant directement un équivalent. Si on procède comme en +∞, le terme
1
général est équivalent, quand x tend vers 0, à donc, si on somme sur tous les entiers
.225

n
+∞
1
n  1, on obtient que S (x) est équivalent à
:165

qui est une expression n’existant pas (la


n=1
n
série diverge comme série de Riemann de paramètre 1). Ainsi, il faut une autre stratégie et
2
1250

la comparaison série-intégrale doit être une idée naturelle pour le candidat afin d’encadrer
finement la somme. Par exemple, la minoration de S par comparaison-série intégrale suffit
:889

à obtenir la limite en 0+ .
3582

Exercice 163 (Mines-Ponts) Soit α ∈ R et, pour tout n ∈ N, la fonction un : [0, 1] → R


1075

définie par
∀x ∈ [0, 1] , un (x) = nα xn (1 − x).
e:21


Étudier la convergence simple, normale et uniforme sur [0, 1] de la série de fonctions un .
:Non

n
x.com

Solution 163 Étude de la convergence simple. Si x = 1 alors, pour tout entier n, un (1) =

0 donc la série un (1) converge.
larvo

n
Si x ∈ [0, 1[ , d’après les croissances comparées, on a :
scho

 
1
univ.

2 α+2 n
n un (x) = n x → 0 ⇒ un (x) = o .
n→+∞ n→+∞ n2
334 Mines-Ponts

 1
Comme la série est à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre
n
n2

2 > 1), on peut affirmer que la série un (x) converge.
n

Ainsi, la série un converge simplement sur [0, 1] .
n

Étude de la convergence normale. Pour tout entier n, la fonction un est dérivable sur [0, 1]
et sa dérivée vaut :
 
un (x) = nα nxn−1 (1 − x) − xn = nα xn−1 (n(1 − x) − x) = nα xn (n − (n + 1)x) .

On en déduit le tableau des variations de fn .

x 0 n/(n + 1) 1
un (x) + 0 −

5
un (n/(n + 1))

3589
un (x)  
0 0

6479
Par conséquent, on a les égalités suivantes :

55:1
   n  n
n nα n nα 1
sup |un | = sup un = un = = .20.2 1− .
[0,1] [0,1] n+1 n+1 n+1 n+1 n+1
.225

À l’aide de l’écriture exponentielle et de l’équivalent x → ln (1 + x) , on obtient :


     
:165

1 1 1
n ln 1 − ∼ n× − ∼ n× − = −1
n + 1 n→+∞ n + 1 n→+∞ n
2

 n   
1250

1 1
⇒ 1− = exp n ln 1 − → exp (−1) = e−1 = 0
n+1 n+1 n→+∞
:889

nα −1 e−1
⇒ sup |un | ∼ e = 1−α .
n→+∞ n n
3582

[0,1]

 e−1  1
1075

La série 1−α
= e−1 converge si et seulement si
n
n n
n1−α
e:21

1−α>1⇔α<0
:Non


(série de Riemann) donc la série sup |un | converge si et seulement si α < 0 c’est-à-dire que
x.com

n [0,1]

la série de fonctions un converge normalement sur [0, 1] si et seulement si α < 0.
larvo

n

Étude de la convergence uniforme. Si α < 0 alors la série un converge normalement,
scho

n
donc uniformément, sur [0, 1] .
univ.

Supposons α  0 alors, pour tout entier n  1 et tout x ∈ [0, 1[ , on a nα  1 donc on dispose


Suites et séries de fonctions 335

de la minoration suivante :
+∞
 +∞
 +∞

un (x)  xn (1 − x) ⇒ un (x)  un (x)  xn (1 − x)
n=0
   n=1 n=1
0
+∞
 +∞

 
= xn − xn+1 = x ⇒ (∗) : ∀x ∈ [0, 1[ , un (x)  x.
n=1 n=0


(d’après les sommes télescopiques comme lim xn = 0). Supposons que la série un converge
n→+∞
n0
uniformément sur [0, 1] . Pour tout entier n, lim− un (x) existe et vaut 0 donc, d’après le théo-
x→1
rème de permutation limite-série, on peut affirmer que :
+∞
 +∞
 +∞

lim− un (x) = lim+ un (x) = 0 = 0.
x→1 x→1
n=0 n=0 n=0

5
Ainsi, en faisant tendre x vers 1− dans la minoration (∗) , on obtient 0  1, ce qui est absurde.

3589

Par conséquent, la série un ne converge pas uniformément sur [0, 1] .

6479
n

Conclusion. La série un converge uniformément sur [0, 1] si et seulement si α < 0.

55:1
n
.20.2
Commentaires 163 Exercice classique pour ce concours de difficulté bien graduée. La
.225

convergence simple ne doit pas poser de difficulté particulier (l’argumentaire doit être
précis et rigoureux pour une question aussi simple).
:165

La convergence normale discriminera les candidats. Il est attendu du candidat d’établir


convenablement
 n  la borne supérieure de |un |. Le piège classique étant d’affirmer que la suite
2

n
1250

converge vers 1. Ceci est faux sans altérer fondamentalement la contrainte


n+1 n
sur α mais l’interrogateur tiquera forcément et attendra un argument plus sérieux.
:889

La convergence uniforme permettra de distinguer les meilleurs candidats. Une méthode


pour justifier une non-convergence uniforme sur un intervalle est de nier la continuité (si
3582

chaque terme est continue) ou le théorème de permutation limite-série (si chaque terme
admet une limite finie).
1075
e:21

n
2n x2 −1
Exercice 164 (Mines-Ponts) Pour tout entier n, on pose fn : x ∈ R → .
1 + x 2n
:Non

+∞

1. Domaine de définition de f : x → fn (x)
x.com

n=0
2. Calculer f (x) sur son ensemble de définition.
larvo

Solution 164

scho

1. Soit x ∈ R alors f (x) existe si et seulement si la série fn (x) converge. Remarquons


n
univ.

n
que, pour chaque entier n  1, la fonction x → x2 −1
est impaire (exposant impair) et
336 Mines-Ponts

n
la fonction x → x2 est paire (exposant pair) donc la fonction fn est impaire, ce qui
permet d’effectuer l’étude uniquement sur R+ .
Si x ∈ [0, 1[ alors  
1
fn (x) = o
n→+∞ 2n
car on a :

0  2n fn (x)  2n 2n x2/
n n
−1 −1
= 4n x2 = exp (n ln (4) + (2n − 1) ln (x))

et, d’après les croissances comparées, on a :

n ln (4) + (2n − 1) ln (x) ∼ (2n − 1) ln (x) → −∞.


n→+∞       n→+∞
→ +∞ <0
n→+∞

 1
Comme la série est à termes positifs et converge (série géométrique de raison
n
2n

5
1 

3589
∈ ]−1, 1[), on peut affirmer que la série fn (x) converge.
2 n

6479
Si x = 1 alors, pour tout entier n, on a :
2n

55:1
fn (1) = → +∞
2 n→+∞

 .20.2
donc la série fn (1) diverge (grossièrement).
.225

n
n
Si x > 1 alors x2 → +∞ (suite extraite de la suite (xn )n qui tend vers +∞), ce qui
:165

n→+∞
donne l’équivalent suivant :
2

n
2n x2 −1 2n
1250

fn (x) ∼ n = → +∞
n→+∞ x2 x n→+∞
:889


donc la série fn (1) diverge (grossièrement).
3582

Conclusion : la fonction f est définie sur ]−1, 1[ .


1075

2. Commençons par la remarque clé. Pour tout entier n et tout x ∈ ]−1, 1[ , on a l’égalité :
   +∞   
e:21

n  n
fn (x) = ln 1 + x2 ⇒ f (x) = ln 1 + x2 .
:Non

n=0

Considérons, pour tout entier n, la fonction


x.com

 n

gn : x ∈ ]−1, 1[ → ln 1 + x2 .
larvo

Pour tout entier n, la fonction gn est de


 classe C sur ]−1, 1[.
1
2n
Soit x ∈ ]−1, 1[ . Comme la suite x n converge vers 0, l’équivalent de t → ln (1 + t)
scho

en 0 montre que :  
2n 1
univ.

gn (x) ∼ x = o
n→+∞ n→+∞ 2n
Suites et séries de fonctions 337

(d’après les croissances comparées mxm → 0 puis remplacer m par 2n → +∞).


m→+∞ n→+∞
 1 1
La série n
est à termes positifs et converge (série géométrique de raison ∈ ]−1, 1[)
n
2 2
 
donc la série gn (x) converge. Ainsi, la série gn converge simplement sur ]−1, 1[ .
n n
Pour tout a ∈ [0, 1[ et tout entier n, on a les majorations suivantes :
2n −1
2n |x| 2n −1
∀x ∈ [−a, a] , |gn (x)| = |fn (x)| =  2n |x|
1 + x 2n
 
n n 1
 2n a2 −1
⇒ sup |gn |  2n a2 −1
= o
[−a,a] n→+∞ 2n

(cette dernière domination ayant été justifiée à la question précédente). On en déduit im-
 
médiatement que la série sup |gn | converge c’est-à-dire que la série gn converge
n [−a,a] n

5
normalement, donc uniformément, sur tout segment [−a, a] de ]−1, 1[ .

3589
+∞

Par conséquent, on peut affirmer que la fonction G = gn est de classe C 1 sur ]−1, 1[

6479
n=0
et que :
+∞


55:1
G = gn = f.
n=0 .20.2
Calculons maintenant G en réécrivant astucieusement ses sommes partielles. Pour tout
entier N et tout x ∈ ]−1, 1[ , d’après les règles de calculs sur les logarithmes, on a :
.225

 
:165

N
   N 
 
2n 2n
ln 1 + x = ln 1+x = ln (PN (x)) .
2

n=0 n=0
  
1250

=PN (x)
:889

Explicitons ces produits étranges PN (x) pour les différentes valeurs.


3582

0
P0 (x) = 1 + x2 = 1 + x,
P1 (x) = (1 + x)(1 + x2 ) = 1 + x + x2 + x3 ,
1075

 2

P2 (x) = P1 (x) 1 + x2 = (1 + x + x2 + x3 )(1 + x4 )
e:21

= 1 + x + x2 + x3 + x4 + x5 + x6 + x7
 3
   
:Non

P3 (x) = P2 (x) 1 + x2 = 1 + x + x2 + x3 + x4 + x5 + x6 + x7 1 + x8
= 1 + x + x2 + x3 + x4 + x5 + x6 + x7 + x8 + x9
x.com

+x10 + x11 + x12 + x13 + x14 + x15


larvo

En remarquant que les valeurs consécutives de 2n − 1 sont 1, 3, 7, 15, montrons par


récurrence sur n l’assertion
scho

2n+1
−1
(Hn ) : « Pn (x) = xk ».
univ.

k=0
338 Mines-Ponts

Initialisation n = 0. Puisque
20+1
−1 1

k
x = xk = 1 + x = P0 (x),
k=0 k=0

l’hypothèse (H0 ) est vraie.


Hérédité. Supposons (Hn ) vraie pour un certain entier n et montrons (Hn+1 ). Pour
tout réel x, on a :
  2n+1
−1   2n+1
−1 2n+1
−1
2n+1 k 2n+1 k 2n+1
Pn+1 (x) = Pn (x) 1 + x = x 1+x = x +x xk
k=0 k=0 k=0
2n+1
−1 2n+1
−1 2n+1
−1 2n+1 +2 n+1
 −1
n+1
= xk + xk+2 = xk + xj
j=k+2n+1
k=0 k=0 k=0 j=2n+1
2n+1
−1
n+1
2×2 −1 2n+1
−1 2n+2
−1 2n+2
−1
= xk + xk = xk + xk = xk ,

5
k=0 l=2n+1 k=0 l=2n+1 k=0

3589
ce qui démontre (Hn+1 ) et achève la récurrence.
En faisant tendre N vers +∞ et en utilisant la continuité du logarithme, on obtient la

6479
formule suivante valable pour tout x ∈ ]−1, 1[ :
 +∞   

55:1
 1
G (x) = ln xn = ln = − ln (1 − x)
n=0
1−x .20.2
1
⇒ f (x) = G (x) = .
.225

1−x
:165

Commentaires 164 Exercice difficile pour ce concours et l’interaction avec l’interroga-


teur sera un élément clé de progression dans le sujet pour de nombreux candidats.
2

Question 1 : Cette question requiert une bonne compréhension des dominations usuelles
1250

et discriminera un nombre significatif de candidats. Voici une autre réponse possible à


2n x2/ −1
n
:889

cette question. On observe que la suite un = est une suite extraite de la suite
1 + x 2n
n−1
nx
3582

n
vn = . Si |x| > 1 alors |x| → +∞, on dispose de l’équivalent suivant :
1 + xn n→+∞
 n−1 
1075

 nx 
|vn | ∼  = n → +∞ ⇒ |un | → +∞
n→+∞ x  |x| n→+∞
n n→+∞
e:21

n
(car (un )n est une suite extraite de (vn )n ). Si |x| < 1 alors |x| → 0, on dispose de
:Non

n→+∞
l’équivalent suivant :  n−1 
|vn | ∼ nx  = n |x|n−1 .
x.com

n→+∞
 n−1

La série n |x| converge comme série dérivée de la série entière xn dont le rayon
larvo

n n

de convergence est R = 1 et que |x| < 1. Ainsi, la série vn converge absolument donc
scho

n
la famille (vn )n∈N est sommable. D’après le théorème de sommation par paquets, on en
univ.
Suites et séries de fonctions 339

déduit que la sous-famille (un )n est sommable (choisir I = {2n , n ∈ N} comme sous-

ensemble de sommation de N) c’est-à-dire que la série un est absolument convergente
n
donc convergente.
Question 2 : Le point crucial est
 de remarquer que le terme général de la série admet pour
n
primitive la fonction x → ln 1 + x2 puis d’utiliser soit un théorème de dérivation ou
d’intégration terme à terme du chapitre « suites et séries de fonctions ». Un candidat ayant
cette idée et la menant à son terme convenable sera bien valorisé par l’interrogateur. Pour
les autres, l’interrogateur proposera une telle piste mais il attendra alors des énoncés précis
N
 n
et une mise en place convenable. Le calcul du produit 1 + x2 peut se conjecturer en
n=0
testant l’expression pour divers N assez petit. Une telle démarche sera valorisée si le
candidat conjecture la bonne formule, même s’il n’a pas le temps de la prouver.

+∞

e−nα
Exercice 165 (Mines-Ponts) Pour α > 0, on pose I (α) = √ .

5
n2 + 1

3589
n=0
Déterminer un équivalent simple de I (α) quand α tend vers 0.

6479
Solution 165 Si le théorème de permutation série-limite pouvait appliquer, on obtient :
+∞ +∞

55:1
 e−nα  1
lim I (α) = lim √ = √
α→0 α→0 2 2
n + 1 n=0 n + 1
n=0 .20.2
1
mais cette dernière série diverge (terme général équivalent à ). Il va falloir affiner le raison-
.225

n
1
nement en éliminant la divergence asymptotique en . Pour cela, on considère la fonction
:165

n
+∞
  
1 1
2

J (α) = e−nα √ −
1250

n=1
n2 + 1 n
(le terme n = 0 pose problème, on le traitera plus tard) sur laquelle nous allons appliquer le
:889

théorème de permutation série-limite. Pour tout entier n  1, on pose


3582

1 1
fn : α → un e−nα avec un = √ − .
n2 +1 n
1075


Pour chaque entier n  1, lim+ fn (α) existe. Montrons que la série fn converge normale-
α→0
e:21

n
ment sur R∗+ . Pour tout entier n, on a :
:Non

1 1 1 1
sup |fn (α)| = |un | = −√ = − 
α∈R+ n 2
n +1 n n 1 + 1/n2
x.com

 −1/2     
1 1 1 1 1 1 1
= − 1− 2 = − 1+O 2
= O .
n n n n→+∞ n n n n→+∞ n3
larvo

 1
Comme la série est à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre
scho

n
n3
 
3 > 1), on en déduit que la série sup |fn (α)| converge. Ainsi, la série fn converge
univ.

α∈R+
n1 n1
340 Mines-Ponts

normalement, donc uniformément, sur R+ . D’après le théorème de permutation série-limite,


on a :
+∞
 +∞

lim J (α) = lim fn (α) = un .
α→0 α→0
n=1 n=1

Or, pour tout α > 0, on a l’égalité suivante :


+∞
 +∞
 (e−α ) n
e−nα  
J (α) = √ − = I (α) + ln 1 − e−α
n=1
n2 + 1 n=1 n

(d’après le développement en série entière de x → − ln (1 − x) dont le rayon de convergence est


R = 1 et on a |e−α | = e−α < 1 si α > 0). Comme J possède une limite finie L en 0+ et que
α → ln (1 − e−α ) tend vers −∞ quand α tend vers 0+ , l’égalité précédente montre que :
   
I (α) = − ln 1 − e−α + J (α) ∼ + − ln 1 − e−α .
α→0

Utilisons alors le développement limité de l’exponentielle en 0 pour trouver un équivalent plus

5
3589
simple.
 
− ln 1 − e−α = − ln (α + o (α)) = − ln (α (1 + o (1)))

6479
α→0+ α→0+
= − ln (α) − ln (1 + o (1)) ∼ − ln (α) .
      α→0+

55:1
α→0+
→+∞ →ln(1)=0
.20.2
Ainsi, on en déduit l’équivalent recherché :
.225

I (α) ∼ − ln (α) .
α→0+
:165

Commentaires 165 Exercice difficile pour un candidat seul ... mais ce n’est pas le cas
2

à Mines-Ponts où l’interaction avec l’interrogateur peut-être rapide. L’interaction avec


1250

l’interrogateur et la réactivité du candidat seront cruciaux pour avancer significativement


dans ce sujet.
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 9

Intégration

9.1 CCINP

5
3589
Exercice 166 (CCINP)
 2
1. Soit (x, y) ∈ R∗+ . Justifier la convergence de l’intégrale

6479
y

55:1
t − t
G (x, y) = dt
t (t + x)
0 .20.2
où t désigne la partie entière de t.
.225

2. Soit x ∈ R∗+ . Montrer que la fonction y → G (x, y) tend vers une limite finie G (x)
quand y → +∞.
:165

3. Soit y ∈ R∗+ . Montrer que :


2
1250

 n 
 y+n

1 t − t t − t
∀n ∈ N∗ , G (n, y) =  dt − dt
:889

n t t
0 n
3582

4. Pourtout entier n  1,on note Hn = nG (n) . Montrer que la série


 1
converge et en déduire un équivalent de G (n) .
1075

Hn − Hn−1 −
2n
n2
e:21

Solution 166
:Non

t − t
1. La fonction f : t → est continue par morceaux sur ]0, y] comme quotient de
t (t + x)
x.com

deux telles fonctions dont le démoninateur ne s’annule pas sur cet intervalle. En outre,
pour tout t ∈ ]0, 1[ , on a t = 0 donc
larvo

t 1 1
f (t) = = → .
t (t + x) t + x t→0 x
scho

Ainsi, f étant prolongeable en une fonction continue par morceaux sur le segment [0, y] ,
univ.

elle y est intégrable, ce qui assure l’existence de l’intégrale G (x, y) .


342 CCINP

2. On souhaite appliquer le théorème de convergence dominée mais le domaine d’intégration


est variable. On contourne le problème en considérant la fonction
 ∗

 R × R∗+ → R 
 +
 t − t
h: si t ∈ [0, y] ,

 (y, t) →
 t (t + x)
 
0 si t > y

qui permet d’écrire :


+∞ y y
t − t
∀y ∈ R∗+ , h (y, t) dt = h (y, t) dt = dt = G (x, y) .
t (t + x)
0 0 0

On peut alors utiliser le théorème de convergence dominée.


Pour tout y ∈ R∗+ , la fonction t → h (y, t) est continue par morceaux sur R∗+ .
Pour tout t ∈ R∗+ , si y  t, on a t ∈ [0, y] donc :

5
3589
t − t t − t
∀y  t, t ∈ [0, y] ⇒ h (y, t) = ⇒ lim h (y, t) = = f (t) .
t (t + x) y→+∞ t (t + x)

6479
La fonction f est continue par morceaux sur R∗+ .

55:1
On dispose également de la domination suivante :
 .20.2
 ∗ 2  t − t
si t ∈ [0, y] t − t
∀ (y, t) ∈ R+ , |h (y, t)| = t (t + x)  = f (t) .
 t (t + x)
.225

0 si t > y
:165

Prouvons que la fonction f est intégrable sur ]0, +∞[ . À la question précédente, nous
avons prouvé l’intégralité de f sur ]0, 1] (pour y = 1). Étudions maintenant son intégra-
2

bilité sur [1, +∞[ . Pour tout réel t, on a les encadrements suivants :
1250

1 1
t  t < t + 1 ⇒ 0  t − t < 1 0  f (t)   2.
:889


÷t(t+x)>0 t (t + x) x0 t
3582

1
La fonction t → étant intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre
t2
1075

α = 2 > 1) donc la fonction f l’est aussi.


Ainsi, f est intégrable sur R∗+ donc on peut utiliser le théorème de convergence dominée
e:21

ce qui nous donne :


:Non


+∞ 
+∞ 
+∞

lim G (x, y) = lim h (y, t) dt = lim h (y, t) dt = f (t) dt.


y→+∞ y→+∞ y→+∞
x.com

0 0 0

 
1 1 1 1
larvo

3. On remarque que = − donc on peut écrire :


t (t + n) n t t+n
scho

y   y y
1 1 1 1 t − t 1 t − t
G (n, y) = (t − t) − dt = dt − dt.
univ.

n t t+n n t n t+n
0 0 0
Intégration 343

(chacune des intégrales considérées est bien convergente). Dans la dernière intégrale,
on effectue le changement de variable s = t + n (donc ds = dt). Comme la fonction
t → t − t est 1-périodique, on obtient l’égalité :
y y+n
 y+n

t − t (s − n) − s − n s − s
dt = ds = ds
t+n s s
0 n n

ce qui nous donne :


y y+n

1 t − t 1 t − t
G (n, y) = dt − dt.
n t n t
0 n

4. Commençons par expliciter G (n) pour n  1. Soit n ∈ N∗ . Pour tout y ∈ R∗+ tel que
y  n, la relation de Chasles montre que :
y n y
t − t t − t t − t
dt = dt + dt ⇒
t t t

5
3589
0 0 n
n y+n

t − t t − t

6479
(∗) : nG (n, y) = dt − dt.
t t
0 y

55:1
Justifier que la seconde intégrale tend vers 0 quand y tend vers +∞ via un encadrement.
Lors de la réponse à la question, on a établi que 0  t − t < 1 si t ∈ R∗+ donc, pour .20.2
tout n  1 et tout y  n, on a :
y+n
 y+n

.225

t − t 1 t − t 1 t=y+n


0   ⇒0 dt  dt = [ln (t)]t=y
t t t t
:165

y y
   
y+n n
2

= ln (y + n) − ln (y) = ln = ln 1 + → ln (1) = 0
1250

y y y→+∞
En faisant tendre y vers +∞ dans la relation (∗), on obtient l’égalité :
:889

n
1 t − t
3582

G (n) = dt
n t
0
1075

On peut alors écrire :


n 
n−1 n
e:21

t − t t − t t − t


Hn − Hn−1 = dt − dt = dt.
t t t
:Non

0 0 n−1

Comme n − 1 est un entier, la fonction t → t vaut n − 1 sur tout intervalle [n − 1, n[


x.com

(par définition de la partie entière) donc :


n n  
t − (n − 1) n−1 n
larvo

Hn − Hn−1 = dt = 1− dt = [t − (n − 1) ln (t)]n−1
t t
n−1 n−1
scho

= n − (n − 1) ln (n) − (n − 1) + (n − 1) ln (n − 1)
   
n−1 1
univ.

= 1 + (n − 1) ln = 1 + (n − 1) ln 1 − .
n n
344 CCINP

En utilisant le développement limité à l’ordre 2 de x → ln (1 + x) , on peut écrire quand


n tend vers +∞ :
  2  3 
1 1 1 1 1 1
Hn − Hn−1 − = 1 + (n − 1) − − − +O − −
2n n→+∞ n 2 n n 2n
 
1
= O .
n→+∞ n2
 1
La série étant à termes positifs et convergente (série de Riemann de paramètre
n2
n1
 1

α = 2 > 1), on peut affirmer que la série Hn − Hn−1 − converge c’est-à-dire
2n
n2
N  
1
que la suite SN = Hn − Hn−1 − converge (quand N → +∞). On note L sa
n=2
2n
limite. Pour tout entier N  1, on a :

5
N
 N
11

3589
SN = L + o (1) ⇔ (Hn − Hn−1 ) − = L + o (1)
N →+∞
n=2
2 n=2 n N →+∞

6479
N
11
⇔ H N − H1 − = L + o (1)
2 n=2 n

55:1
N →+∞

N N
11 11 .20.2 1
⇔ HN = + L + H1 + o (1) ∼ ∼ ln (N )
N →+∞ 2 n=2 n N →+∞ 2
n=2
n N →+∞ 2
.225

1
En effet, en utilisant la comparaison série-intégrale avec la fonction t → qui est conti-
t
:165

nue, positive et décroissante sur [1, +∞[ .


1 1 1
2

∀k ∈ [1, +∞[ , ∀t ∈ [k, k + 1] ,  


1250

k+1 t k

k+1 
k+1 
k+1 
k+1
1 1 1 1 1 1
:889

⇒ dt  dt  dt ⇔  dt 
k+1 t k k+1 t k
3582

k k k k
N
 −1 N
 
−1 k+1 N N
 −1
1 1 1 1
⇒  dt = dt 
1075

k+1 t t k
k=1 k=1 k 1 k=1
e:21

N
 N
 −1 N

1 1 1 1
⇔  ln (N )  ⇒ −1  ln (N ) − −
k k k N
:Non

k=2 k=1 k=1


N
 1
⇒ ln (N ) − = O (1)
x.com

k N →+∞
k=1
N
 1
larvo

⇒ = ln (N ) + O (1) ∼ ln (N ) .
k N →+∞ N →+∞
k=1
scho

Pour finir, on en déduit que :


1 1
univ.

G (n) = H (n) ∼ ln (n) .


n n→+∞ 2n
Intégration 345

Commentaires 166 Exercice sans difficulté particulière, hormis la dernière qui permet
de distinguer les meilleurs candidats.

Exercice 167 (CCINP) Soit (α, β) ∈ R2 , on pose


+∞
α 
+∞
α
(ln (1 + x)) (1 + t) − tα
I1 = dx et I 2 = dt.
xβ tβ
0 0

1. Pour quelles valeurs de (α, β) , l’intégrale I1 est-elle convergente ?


2. Même question avec I2 .

Solution 167
α
(ln (1 + x))
1. La fonction f : x → est continue sur ]0, +∞[ . Quand x → 0, on dispose

de l’équivalent

5

3589
1
f (x) ∼ = β−α  0.
x→0 xβ x

6479
1
1
Or, l’intégrale dx converge si et seulement si β − α < 1 (intégrale de Riemann).
xβ−α

55:1
0
Supposons désormais que β −α < 1. Quand x → +∞, on dispose de l’équivalent suivant :
.20.2
    
1 1
ln (1 + x) = ln x 1 + = ln (x) + ln 1 + ∼ ln (x)
.225

x    x x→+∞
→∞   
→0
:165

α
(ln (x))
⇒ f (x) ∼ .
x→+∞ xβ
2
1250

Si β > 1, on fixe γ ∈ ]1, β[ alors on a la domination suivante :


 
:889

α α α
(ln (x)) 1 γ (ln (x)) (ln (x))
= o car x = → 0
xβ x→+∞ xγ xβ xβ−γ x→+∞
3582

1
(d’après les croissances comparées puisque β − γ > 0). La fonction x → étant positive
1075


et intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre γ > 1), on peut affirmer
α
(ln (x))
e:21

que la fonction x → est intégrable sur [1, +∞[ . On en déduit que la fonction f

est également intégrable sur [1, +∞[ .
:Non

Si β < 1, on fixe γ ∈ ]β, 1[ alors on a la domination suivante :


 α
x.com

1 (ln (x)) 1 xβ xβ−γ


γ
= o β
car γ × α = α → 0
x x→+∞ x x (ln (x)) (ln (x)) x→+∞
larvo

1
(d’après les croissances comparées puisque β − γ < 0). La fonction x → étant positive

scho


+∞ 
+∞
α
1 (ln (x))
et l’intégrale dx étant divergente, on peut affirmer que dx diverge donc
univ.

xγ xβ
1 1
346 CCINP


+∞

f aussi.
1
Si β = 1, on effectue le changement de variable y = ln (x) (qui est de classe C 1 sur
[1, +∞[ , strictement croissant sur [1, +∞[ et réalisant une bijection de [1, +∞[ sur
[0, +∞[). Quand x = 1 alors y = 0, quand x → +∞ alors y → +∞. En outre, x = ey et
dx = ey dy donc les intégrales


+∞
α 
+∞ 
+∞ 
+∞
(ln (x)) yα y α 1
dx et e dy = y dy = dy
x ey y −α
1 0 0 0

sont de même nature.


1
1
Si −α  1 alors dy diverge (intégrale de Riemann avec −α  1) donc l’intégrale
y −α
0

+∞

5
1

3589
dy aussi.
y −α
0

6479

+∞ 
+∞
1 1
Si −α < 1 alors −α
dy diverge (intégrale de Riemann avec −α < 1) donc dy
y y −α

55:1
1 0
aussi.

+∞
α .20.2
(ln (x))
Par conséquent, dx diverge quelque soit α ∈ R.
x
.225

1
Conclusion : l’intégrale I1 converge si et seulement si β − α < 1 et β > 1 c’est-à-dire
si et seulement si 1 < β < 1 + α.
:165

α
(1 + t) − tα
2. La fonction f : t → est continue sur ]0, +∞[ .
2


1250

Si α = 0, la fonction f est identiquement nulle quel que soit le réel β donc f intégrable
sur ]0, +∞[. Nous supposerons désormais que α = 0.
:889

Étude de l’intégrabilité de f sur [1, +∞[ . Recherchons un équivalent de f en +∞ en


α
utilisant le développement à l’ordre 1 en 0 de z → (1 + z) :
3582

  α  α   
1 1 α 1
1075

α
(1 + t) = t 1+ = tα 1 + = tα 1 + + o
t t t→+∞ t t
 α−1 
e:21

α α−1
= t + αt +o t
t→+∞
 
αtα−1 + o tα−1 αtα−1
:Non

α
⇒ f (t) = ∼ = β−α+1 .
t→+∞ tβ t→+∞ tβ t
x.com


+∞
α
La fonction t → étant de signe fixe sur [1, +∞[ , on en déduit que f converge si
larvo

tβ−α+1
1

+∞ 
+∞
scho

α 1
et seulement dt converge si et seulement si dt converge (car α = 0).
tβ−α+1 tβ−α+1
1 1
univ.

Or, cette dernière intégrale converge si et seulement si β−α+1 > 1 ⇔ β−α > 0 (intégrale
Intégration 347


+∞

de Riemann) donc f converge si et seulement si β > α.


1

Étude de l’intégrabilité de f sur ]0, 1] .


Premier cas α > 0. Recherchons un équivalent de f en 0. On a

α 1
lim ((1 + t) − tα ) = 1 ⇒ f (t) ∼ .
t→0+ t→0+ tβ
1
La fonction t → est positive sur ]0, 1] et elle est intégrable sur ]0, 1] si et seulement

si β < 1 (intégrale de Riemann de paramètre β) donc f est intégrable sur ]0, 1] si et
seulement si β < 1.
α
Deuxième cas α < 0. On a lim+ tα = +∞ et lim+ (1 + t) = 1 donc
t→0 t→0

−tα 1
f (t) ∼ = − β−α .

5
t→0 tβ t

3589
1
La fonction t → − est de signe fixe sur ]0, 1] et elle est intégrable sur ]0, 1] si et

6479
tβ−α
seulement si β − α < 1 (intégrale de Riemann) donc f est intégrable sur ]0, 1] si et
seulement si β − α < 1

55:1
Conclusion : L’intégrale I2 converge si et seulement si α = 0 ou (β > α et α > 0 et
β > 0) ou (β > α et α < 0 et β − α < 1). .225
.20.2

Commentaires 167 Exercice sans progressivité et portant sur la même thématique. De


tels sujets peuvent tomber (heureusement rarement) d’où l’importance de pas faire l’im-
:165

passe sur les grands chapitres de MPSI et MP. Cet exercice nécessite une bonne maitrise
du chapitre intégration ainsi qu’une certaine rigueur (pour une gestion convenable des
2

disjonctions de cas).
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
348 Mines-Telecom

9.2 Mines-Telecom

+∞
ln (t)
Exercice 168 (Mines-Telecom) Justifier l’existence de l’intégrale suivante : dt.
1 + t2
0

ln (t)
Solution 168 La fonction f : t → est continue sur ]0, +∞[ (comme quotient de deux
1 + t2
telles fonctions dont le dénominateur ne s’annule pas sur cet intervalle).
Intégrabilité sur ]0, 1[ . On dispose des dominations suivantes :
 
1
f (t) ∼ + ln (t) = + o √
t→0 t→0 t
√ 1 1
car lim t ln (t) = 0 (d’après les croissances comparées). La fonction t → √ = 1/2 est
t→0+ t t
positive et intégrable sur ]0, 1[ donc la fonction f est intégrable sur ]0, 1[ , ce qui assure l’existence
1

5
de l’intégrale f.

3589
0
Intégrabilité sur ]1, +∞[ . On dispose des dominations suivantes :

6479
 
ln (t) 1
f (t) ∼ = o

55:1
t→+∞ t2 t→0+ t3/2
ln (t) ln (t) .20.2 1
car lim t3/2 2
= lim 1/2 = 0 d’après les croissances comparées. La fonction t → 3/2
t→+∞ t t→+∞ t t
est positive et intégrable sur ]1, +∞[ donc la fonction f est intégrable sur ]1, +∞[ , ce qui assure
.225


+∞

l’existence de l’intégrale f.
:165

1

+∞
2
1250

Ainsi, l’intégrale f existe.


0
:889

Commentaires 168 Exercice sans difficulté particulière pour ce concours.


3582

+∞ 
  
1075

1
Exercice 169 (Mines-Telecom) Étudier l’existence de ln cos dx.
x
e:21

2/π

2 1  π
:Non

Solution 169 Pour tout x > , comme ∈ 0, alors cos (x) > 0. Ainsi, la fonction
   π  x  2
1 2
est continue sur , +∞ (comme composée de fonctions continues).
x.com

f : x → ln cos
x π
Étude sur [1, +∞[ . En utilisant le développement limité de cos en 0 et de x → ln (1 + x) , on
larvo

obtient un équivalent de f quand x → +∞.


s2   1
cos (s) = 1 − + o s2 , ln (1 + s) ∼ s, → 0
scho

s→0 2 s→0 x x→+∞


    
1 1 1 1 1
univ.

f (x) = ln 1 − 2 + o ∼ − 2 +o ∼ − .
x→+∞ 2x x2 x→0 2x x2 x→0 2x2
Intégration 349

1
La fonction x → − est de signe fixe et intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de
2x2
paramètre 2 > 1) donc f est également intégrable sur [1, +∞[ , ce qui assure la convergence de

+∞

l’intégrale f.
1  
2 1
Étude sur , 1 . On utilise le changement de variable s = (réalisant une bijection de
π   x
2  π 
classe C 1 et strictement décroissante de , 1 sur 1, ). On a :
π 2
1 1 2 π
x= ⇒ dx = − 2 ds, x → ⇒ s → , x = 1 ⇒ s = 1.
s s π 2
Le théorème de changement de variable montre que les intégrales :

1 1   π/2
ds ln (cos (s))
f et ln (cos (s)) − 2 = ds

5
s s2

3589
2/π π/2 1

 π

6479
ln (cos (s))
sont de même nature. La fonction g : s → est continue sur 1, et dispose de
s2 2
l’équivalent suivant :

55:1
ln (cos (s)) ln (cos (π/2 − t)) ln (sin (t))
.20.2 ln (t + o (t))
g (s) ∼ 2 = 2 = 2 = 2
s→(π/2) −
(π/2) t=π/2−s (π/2) (π/2) (π/2)
t→0+

ln (t (1 + o (1))) ln (t) + ln (1 + o (1)) ln (t) ln (π/2 − s)


.225

= 2 = 2 ∼ 2 = 2 .
(π/2) (π/2) t→0+ (π/2) (π/2)
:165

π
Le changement de variable t = − s montre que les intégrales
2

2
1250

π/2 0 π/2−1

:889

ln (π/2 − s) ds et ln (t) (−dt) = ln (t) dt


1 π/2−1 0
3582

 
1 √
sont de même nature. Puisque ln (t) = + o (car
t ln (t) →+ 0 d’après les croissances

1075

t→0
 π
t→0t

1 1
comparées) et que t → √ = 1/2 est positive intégrable sur 0, − 1 (intégrale de Riemann de
e:21

t t 2
1  π 
paramètre < 1), on peut affirmer que t → ln (t) est intégrable sur 0, − 1 . Par conséquent,
:Non

2  π 2
ln (π/2 − t)
la fonction t → 2 est intégrable sur 1, donc la fonction g est intégrable sur
x.com

(π/2) 2
 
2
,1 .
π
larvo

  +∞ 
  
2 1
Conclusion : g étant intégrable sur , +∞ , l’intégrale ln cos dx existe.
scho

π x
2/π
univ.
350 Mines-Telecom

Commentaires 169 Exercice original qui permet de tester les différentes facettes du
chapitre intégration. Il est indispensable de savoir justifier rapidement et rigueurement
l’existence de l’intégrale entre 1 et +∞ (c’est un attendu pour les candidats intégrant po-
2
tentiellement les écoles de ce concours). L’existence entre et 1 permet de distinguer les
π
bons candidats à l’aide avec les développements asymptotiques en un point autre que 0 et
à l’aise sur le chapitre intégration.


+∞

Exercice 170 (Mines-Telecom) Existence et valeur de xe−x dx.


0

Solution 170 Existence. La fonction f : x → xe−x est continue par morceaux sur R+ . Par
définition de la partie entière, pour tout réel x, on a :

x  x < x + 1 ⇒ − x − 1  −x ⇔ − x  1 − x.

5
3589
×(−1)

La fonction exponentielle étant croissante, on obtient :

6479
 
∀x ∈ R+ , 0  f (x)  xe1−x = exe−x = o e−x/2

55:1
x→+∞

xe−x .20.2
puisque = xe−x/2 → 0 (d’après les croissances comparées). La fonction x → e−x/2
e−x/2 x→+∞
1
.225

étant intégrable sur R+ (car − < 0), on peut affirmer que la fonction f est intégrable sur R+
2

+∞
:165

d’où l’existence de l’intégrale f.


2

0
1250

Valeur. Observons que la fonction x → x vaut k sur tout intervalle [k, k + 1[ avec k ∈ N.
Pour tout entier N  1, d’après la relation de Chasles, on a :
:889

N N
 
−1 k+1 N
 
−1 k+1 N
 −1 
k+1 N
 −1  x=k+1
x2
3582

−k −k
f = f= xe dx = e xdx = e−k
2 x=k
0 k=0 k k=0 k k=0 k k=0
1075

 k
1  −k   1 N
N −1 −1
2 2 1
= e (k + 1) − k = (2k + 1) .
2 2 e
e:21

k=0 k=0

En faisant tendre N vers +∞, on obtient l’égalité :


:Non


+∞ +∞  k +∞  k−1 +∞  k
1 1 1 1
x.com

1 1
f= (2k + 1) = k + .
2 e e e 2 e
0 k=0 k=0 k=0
larvo


Rappelons que la série entière xk a un rayon de convergence R = 1 dont la somme est la
scho

k0
1 
fonction x → sur ]−1, 1[ . Sa série dérivée kxk−1 a un rayon de convergence R = 1
univ.

1−x
k
Intégration 351

 
d 1 1 1
dont la somme est la fonction x → = 2 sur ]−1, 1[ . En choisissant x = ,
dx 1−x (1 − x) e
on obtient :

+∞
1 1 1 1 e 1 e2 + e
f= × 2 + × = + = 2.
e 1 2 1 (e − 1)
2 e−1 2 (e − 1)
0 1− 1−
e e

Commentaires 170 Exercice original. L’existence de l’intégrale ne doit pas poser de


problème particulier aux candidats connaissant les fondamentaux du chapitre intégration.
Le calcul de l’intégrale nécessite un peu d’initiave (penser à la relation de Chasles pour
gérer la partie entière, cela sera valorisé par l’interrogateur) et d’autonomie du candidat
(gestion des séries dérivées de la série géométrique). Cette seconde question permet de
distinguer disposant le candidat d’aisance et de recul en analyse.

5
3589
6479
55:1
.20.2
.225
:165
2
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
352 Centrale Math 1

9.3 Centrale Math 1


Exercice 171
n−1

1 k2
1. Pour n  1, on pose un = 1− . Montrer que la suite u converge et
n n2
k=0
déterminer sa limite.
 
2. Soit q la fonction de R+ vers N telle que q (x) = card (i, j) ∈ N2 , i2 + j 2  x .
Donner un équivalent de q au voisinage de +∞.
+∞

1 2
3. Soit f la fonction définie sur ]−1, 1[ par l’égalité f (t) = √ tn .
1 − t n=0
Donner un équivalent de f au voisinage de 1− .

Solution 171

1. La fonction f : x → 1 − x2 est continue sur [0, 1]. Soit n  1, sa ne somme de Riemann
Sn (f ) est définie par :

5
3589
n−1  
1 k
Sn (f ) = f = un
n n

6479
k=0

1

55:1
qui converge vers 1 − x2 dx. Pour calculer cette intégrale, on utilise le changement
0  π  π .20.2
de variable x = sin (t) . La fonction t ∈ 0, → sin (t) est de classe C 1 sur 0, et
 π 2 2
π
.225

réalise une bijection de 0, sur [0, 1] . Quand t = 0 alors x = 0, quand t = alors


2 2
x = 1. En outre, on a dx = cos (t) dt donc
:165

1 1  π/2 π/2
2
1250

2 2
f = 1− x2 dx = 1 − (sin (t)) cos (t) dt = (cos (t)) cos (t) dt
0 0 0 0
:889

π/2 π/2
2
|cos (t)| cos (t) dt =
3582

= (cos (t)) dt
  
0 =cos(t) 0
1075

π/2   t=π/2
1 + cos (2t) t sin (2t) π
= dt = + = ,
e:21

2 2 4 t=0 4
0
:Non

ce prouve l’égalité :
π
lim un = .
x.com

n→+∞ 4
2. Soit x ∈ R+ . On note :
larvo

 
Ax = (i, j) ∈ N2 , i2 + j 2  x ,


scho

Ax,j = (i, j) ∈ N2 , i  x − j 2 = (i, j) , i ∈ 0, .., x − j2


i∈N


univ.

⇒ card (Ax,j ) = 1 + x − j2 .
Intégration 353

.Soit (i, j) ∈ Ax alors on a les inégalités suivantes :


  √ √
j = j 2  x ⇒ j   x
j 2
 i +j x⇒
2 2
√ j∈N

et i = i2  x − j 2

x

√ 
⇒ j ∈ 0, .., x et (i, j) ∈ Ax,j ⇒ (i, j) ∈ Ax,j .
j=0

x
Réciproquement, soit (i, j) ∈ Ax,j alors i2 + j 2  x − j 2 + j 2 = x donc (i, j) ∈ Ax .
j=0
Ainsi, nous venons de montrer que l’égalité ensembliste :

x
Ax = Ax,j .
j=0

5
En outre, cette union est manifestement disjointe donc :

3589
√ √
x x
  

6479
q (x) = card (Ax ) = card (Ax,j ) = 1+ x − j2 .
j=0 j=0

55:1
Par définition de la partie entière a d’un réel a, on a l’encadrement :
.20.2
a  a < a + 1
donc on en déduit l’encadrement suivant de q (x) :
.225

√ √ √
x x x
:165

        
q (x) = 1+ x − j2  1+ x − j2  2+ x − j2
2

j=0 j=0 j=0


1250

√ √ √
x x
 x
√ 
⇔ 0 1+ x − j 2 − q (x)  1=1+ x
:889

−q(x)
j=0 j=0 j=0
  
3582

=A(x)
 √  √ 
⇒− 1+ x  A (x) − q (x)  0 ⇒ A (x) − q (x) = O x
1075

x→+∞
√ 
⇒ (E1 ) : q (x) = A (x) + O x
x→+∞
e:21

√ √ √
D’autre part, comme  x  x   x + 1, on obtient un encadrement de A (x) .
:Non

√ √
 x  x
√ 2 √  2
(I1 ) : x − j 2  A (x)  x + 1 − j2
x.com

j=0 j=0   
   0

=B ( x)
larvo


x+1

√  2

scho

x + 1 − j2
j=0
  
univ.


=B ( x+1)
354 Centrale Math 1

Or, pour tout entier n, on a :


n  n √
 n

  j2  j2 π
n2 − j2 = n2 1− 2 =n 1− = n2 un ∼ n2
j=0 j=0
n j=0
n2 n→+∞ 4

(d’après la question précédente). En particulier, on dispose des deux équivalents suivants :


√  π √ 2 √   π √  2 π √ 2
B x ∼ x ,B x +1 ∼ x +1 ∼ x .
x→+∞ 4 x→+∞ 4 n→+∞ 4
π √ 2
En divisant l’inégalité (I1 ) par  x , le membre de gauche et de droite de l’encadre-
4
ment obtenu tendent vers 1. Le théorème d’encadrement montre que :

A (x) π √ 2 π √ 2 √  
2
lim
x→+∞ π √ 2 = 1 ⇔ A (x) n→+∞

4
x ⇒ A (x) =
n→+∞ 4
x +o x
 x
4

5
D’après le développement (E1 ) , on peut écrire :

3589
π √ 2 √   √  π √ 2 √  
2 2
q (x) = x +o x +O x = x +o x

6479
x→+∞ 4 x→+∞ 4
π √ 2 π√ 2 π
⇒ q (x) ∼ x ∼ x = x

55:1
x→+∞ 4 x→+∞ 4 4
 2   2   n2 .20.2
3. Pour tout t ∈ ]−1, 1[ , la famille tn est sommable car la série tn  = |t|
n∈N
 2 n n
 
.225

n2 n
converge puisque, pour tout entier n, on a tn  = |t|  |t| (car |t| < 1 et n  n2 pour
 n
:165

n ∈ N) et la série |t| est convergente (série géométrique de raison |t| ∈ ]−1, 1[).
n
D’après le théorème de Fubini pour les familles sommables, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , on a :
2
1250

+∞ +∞
2 1  i2  j 2 1  2
+j 2
ti
:889

(f (t)) = t t = .
1 − t i=0 j=0
1−t
(i,j)∈N2
3582

On partitionne N2 comme suit :


1075

+∞
  
N2 = Bn avec ∀n ∈ N, Bn = (i, j) ∈ N2 , i2 + j 2 = n
e:21

n=0

donc :
:Non

+∞ +∞
1   1  
x.com

2
2 +j 2
(f (t)) = ti = tn
1 − t n=0 1 − t n=0
(i,j)∈Bn (i,j)∈Bn
larvo

+∞
  +∞

1 1
= tn 1= card (Bn ) tn
1 − t n=0 1 − t n=0
scho

(i,j)∈Bn
+∞
 +∞
 +∞

produit de
= tn card (Bn ) tn = c n tn
univ.

Cauchy
n=0 n=0 n=0
Intégration 355

où, pour tout entier n, on a posé :


n
 n

 union

cn = card (Bk ) = card Bk
disjointe
k=0 k=0
 
= card (i, j) ∈ N2 , i2 + j 2  n = q (n) .
Par conséquent, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , on vient de montrer que :
+∞

2
(f (t)) = q (n) tn .
n=0

D’après la question précédente, on dispose des dominations suivantes :


πn πn
q (n) ∼ ⇔ q (n) = + o (n) .
n→+∞ 4 n→+∞ 4

Notons
πn
an = q (n) − = o (n)
4 n→+∞

5
πn

3589
alors q (n) = + an pour tout entier n et on a :
4

6479
+∞
 +∞
 +∞ +∞
2 πn n πt  n−1 
(f (t)) = t + a n tn = nt + a n tn
n=0  4  n=0
4 n=1 n=0

55:1
=0 si n=0
 +∞  +∞   +∞
πt  n
 πt n
.20.21 
= t + an t = + a n tn
4 n=0 n=0
4 1−t n=0
.225

+∞

πt
= 2 + a n tn .
:165

4 (1 − t) n=0

Pour finir, montrons que :


2
1250

+∞
 +∞   
  t
n n
g (t) = an t = o nt = o 2 ,
:889

n=0
t→1−
n=0
t→1− (1 − t)
ce qui démontrera l’équivalent :
3582

2 πt π
(f (t)) ∼ ∼ 2.
1075

2
t→1− 4 (1 − t) t→1− 4 (1 − t)
an
Soit ε > 0, comme = o (1) → 0, il existe un rang Nε tel que :
e:21

n n→+∞ n→+∞
a 
 n
:Non

∀n  Nε ,    ε ⇔ |an |  εn ⇒ ∀t ∈ [0, 1[ ,
n
+∞
 ε −1
N +∞
 ε −1
N +∞

x.com

n
|g (t)|  |an | |t| = |an | tn + εntn  |an | tn + ε ntn
n=0 n=0 n=Nε n=0 n=0
larvo

ε −1
N ε −1
N
εt ε
= |an | tn + 2  |an | tn + 2
(1 − t) (1 − t)
scho

n=0 n=0
ε −1
N
2 2
⇒ (1 − t) |g (t)|  ε + (1 − t) |an | tn
univ.

n=0
356 Centrale Math 1

ε −1
N
2
Comme lim− (1 − t) |an | tn = 0 (car ε et Nε sont fixés) et que ε > 0, il existe
t→1
n=0
αε > 0 tel que ∀t ∈ [0, 1[ tel que |t − 1|  αε alors on a la majoration :

ε −1
N
2 2
(1 − t) |an | tn  ε ⇒ (1 − t) |g (t)|  2ε.
n=0

Autrement dit, on vient de prouver que :


2
∀ε > 0, ∃αε > 0, ∀t ∈ [0, 1[ , |t − 1|  αε ⇒ (1 − t) |g (t)|  2ε
 
2 1
c’est-à-dire que lim (1 − t) g (t) = 0 ⇔ g (t) = o 2 .
t→1− t→1− (1 − t)

Commentaires 171 Exercice de difficulté convenable graduée pour ce concours.

5
Question 1 : Elle ne doit pas poser de difficulté particulière.

3589
Question 2 : On peut la résoudre comme le corrigé en découpant en tranche le cercle selon
les valeurs possibles de l’ordonnée j. Une justification plus géométrique existe et elle est

6479
basée sur un fait visuel. À chaque point (i, j) ∈ Ax (notation du corrigé), on associé le
carré Ci,j de côté de longueur 1 (donc d’aire 12 = 1) et dont (i, j) est le point « le plus

55:1
bas et le plus à gauche ». Les carrés (Ci,j )(i,j)∈Ax recouvrent le quart de disque Dx de

centre (0, 0) et de rayon x (la partie dont abscisse et ordonnée sont positives) et leur .20.2

réunion C = Ci,j est incluse dans le quart de disque Dx+1 de centre (0, 0) et de
.225

(i,j)∈Ax

rayon x + 1 (faites un petit dessin pour vous en convaincre, par exemple pour x = 4).
:165

Le nombre de points de Ax vaut :


 
2

  
1250

q (x) = 1= aire (Ci,j ) = aire  Ci,j  = aire (C) .


(i,j)∈Ax (i,j)∈Ax (i,j)∈Ax
:889

L’inclusion Dx ⊂ C ⊂ Dx entraine l’encadrement :


3582

πx π (x + 1)
card (Dx )  card (C)  card (Dx+1 ) ⇔  q (x)  .
1075

4 4
En divisant par x, le théorème d’encadrement montre que
e:21

q (x) π πx
lim = ⇔ q (x) ∼ .
:Non

x→+∞ x 4 x→+∞ 4

Cette preuve convaincra à coup sûr l’interrogateur (qui s’en félicitera).


x.com

Question 3 : Question difficile et il y a de très forte chance que l’interrogateur demande


2
d’expliciter les coefficients de la série entière (1 − t) (f (t)) . Les candidats faisant le lien
larvo

avec q (n) seront valorisés. Si ce n’est pas le cas, l’interrogateur demandera de le prouver.
Cette partie est réservé aux bons candidats.
scho
univ.
Intégration 357

Exercice 172 Soient n ∈ N∗ , p1 , .., pn ∈ R∗+ , a1 , .., an ∈ R avec a1 < a2 < · · · < an .
On considère la fonction
n
 pi
ϕ : x ∈ R\ {a1 , .., an } → x − .
i=1
x − ai

1. Soit y ∈ R . Déterminer le nombre de solutions de ϕ (x) = y. Calculer leur somme.


2. Soit f ∈ C 0 (R, R) intégrable sur R. On pose a0 = −∞, an+1 = +∞.
ak+1

(a) Soit k ∈ {0, .., n} . Montrer que l’intégrale f (ϕ (t)) dt est convergente.
ak
 a
+∞ n k+1

(b) Montrer que f= f (ϕ (t)) dt.
−∞ k=0 a
k

5
Solution 172

3589
1. Nombres de solutions. Posons a0 = −∞ et an+1 = +∞. La fonction ϕ est continue

6479
n

sur R\ {a1 , .., an } = ]ak , ak+1 [ . En outre, pour chaque k ∈ {0, .., n, }, ϕ est stricte-

55:1
k=0
ment croissante sur l’intervalle ]ak , ak+1 [ (sa dérivée est
p
.20.2
 pi
x → 1 + 2 >0
(x − ai )
.225

i=1

car pi > 0 pour tout i ∈ {1, .., n}) donc elle réalise une bijection de ]ak , ak+1 [ sur
:165

 
2
1250

ϕ (]ak , ak+1 [) = lim ϕ (x) , lim ϕ = ]−∞, +∞[


+ −
ak ak+1
:889

(y compris pour k = 0 et k = n, je laisse le soin au lecteur de faire la vérification). Ainsi,


pour tout y ∈ R et pour chaque k ∈ {0, .., n} , l’équation ϕ (x) = y admet une unique
3582

solution sur l’intervalle ]ak , ak+1 [ donc l’équation ϕ (x) = y admet n + 1 solutions sur
R\ {a1 , .., an } .
1075

Somme des solutions. Notons x1 , .., xn+1 les n + 1 solutions de l’équation ϕ (x) = y.
n
e:21

En multipliant cette équation par (x − ai ) , on obtient l’équation :


i=1
:Non

n
 n
  n

x (x − ai ) − pi (x − aj ) − y (x − ai ) = 0.
x.com

i=1 i=1 j∈{1,..,n}\{i} i=1


  
=P (x)
larvo

Le polynôme P est unitaire de degré n + 1, il possède n + 1 racines qui sont les x1 , .., xn+1
scho

donc il ne peut avoir d’autres racines dans C. D’après les relations coefficients-racines,
n+1

l’opposé de la somme de ses racines (i.e. − xi ) vaut le coefficient devant xn qui vaut
univ.

i=1
358 Centrale Math 1

n
 n

ici −y − ai . En effet, le coefficient de xn dans x (x − ai ) est le coefficient de xn−1
i=1 i=1
n
 n
 n

dans (x − ai ) c’est-à-dire vaut ici − ai ) et le coefficient de x dans −y n
(x − ai )
i=1 i=1 i=1
vaut ici −y et les autres termes n’apportent pas de termes en xn . Par conséquent, on
obtient l’égalité :
n+1
 n

xi = y + ai .
i=1 i=1

2. (a) Soit k ∈ {0, .., n} . On note ϕk la restriction de ϕ à l’intervalle ]ak , ak+1 [ . On utilise
le changement de variable x = ϕk (t) qui de classe C 1 sur ]ak , ak+1 [ et réalise une

bijection de ]ak , ak+1 [ sur ]−∞, +∞[ . Quand t → a+ k alors x → −∞, quand t → ak+1
alors x → +∞. Comme x = ϕ (t) , on a t = ϕ−1 k (x) donc :
  1 1
−1
dt = (ϕk ) (x) dx =   −1  dx =

 −1  dx.
ϕk ϕk (x) ϕ ϕk (x)

5
3589
Ainsi, les intégrales

6479
ak+1 ak+1 
+∞
1
f (ϕk (t)) dt = f (ϕ (t)) dt et f (x)   dx
ϕ ϕ−1 (x)

55:1
k
ak ak −∞

sont de même natures. Or, pour tout t ∈ ]ak , ak+1 [ , on a : .20.2


n
 pi 1
.225

ϕ (t) = 1+ 2 1⇒0 1
i=1 (x − ai ) ϕ (t)
  
:165

0
 
 
2

 1  1
⇒ ∀x ∈ R, f (x)   −1   |f (x)| .
1250

  = |f (x)|  −1
 ϕ ϕk (x)  ϕ ϕk (x)
:889


+∞

Comme l’intégrale |f | converge (car f est intégrable sur R), on en déduit que
3582

−∞

+∞
1075

1
l’intégrale f (x)   dx est convergente, ce qui assure la convergence de
ϕ ϕ−1
k (x)
−∞
e:21

ak+1

l’intégrale f (ϕ (t)) dt.


:Non

ak
(b) En conservant les notations introduites à la réponse de la question précédente, on a :
x.com

a
n k+1
 n 

+∞
  
+∞ n 
 
larvo

−1 −1
f (ϕ (t)) dt = f (y) (ϕk ) (y) dy = f (y) (ϕk ) (y) dy
k=0 a k=0−∞ −∞ k=0
k
scho


+∞  n 
 −1
= f (y) (ϕk ) (y) dy
univ.

−∞ k=0
Intégration 359

Soit y ∈ R. Pour tout k ∈ {0, .., n} , ϕ−1


k (y) est l’unique solution de ϕ (x) = y
n
 −1
appartenant à l’intervalle donc (ϕk ) (y) représente la somme des racines de
k=0
n

l’équation ϕ (x) = y. Or, d’après la question 1, cette somme vaut y + ai donc sa
i=1
dérivée vaut 1, ce qui permet de conclure.

Commentaires 172 Exercice original et progressif. Il fut donné initialement et quelques


années auparavant à l’X.
Question 1. Le nombre de solutions est une question standard de MPSI et ne doit pas
poser de problème (le paradigme étant d’étudier les variations de la fonction associée). La
seconde question est astucieuse (se ramener à un polynôme et utiliser les relations coeffi-
cients racines) et l’interrogateur amènera le candidat sur cette piste s’il n’y songe pas. Il
attend alors que le candidat conclut par lui-même (il sera alors valorisé).
Question 2.a : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet car il faut songer à effectuer

5
le changement de variable dont on ne peut expliciter la réciproque. Cette question néces-

3589
site du candidat une certaine hauteur sur ses calculs (sans compter les fondamentaux de
l’intégration).

6479
Question 2.b : Elle est relativement aisée ... si on a traité la question précédente (afin
d’éviter le grapillage). Encore faut-il faire le lien avec la première question.

55:1
.20.2
Exercice 173

.225

dt
1. Pour x > −1, calculer ϕ (x) = 2. Indication : utiliser le changement
1 + x (sin (t))
:165

0
de variable u = tan (t) .
2

2. Donner une condition nécessaire et suffisante sur α, β > 0 pour que l’intégrale
1250


+∞

2 dx converge ?
:889

1 + xβ (sin (x))
0
3582

Solution 173
1075

1. On remarque que sin (π − t) = sin (t) donc, par symétrie (faire un dessin pour s’en
convaincre), on a l’égalité :
e:21

π π/2
dt dt
:Non

2 =2 2.
1 + x (sin (t)) 1 + x (sin (t))
0 0
x.com

Il
 est alors possible d’effectuer le changement de variable u = tan (t) car tan est C 1 sur
π  π
et réalise une bijection de 0, sur [0, +∞[ . Quand t = 0 alors u = 0, quand
larvo

0,
2  2
π −
t→ alors u → +∞. On a :
scho

2
1
univ.

t = arctan (u) ⇒ dt =
1 + u2
360 Centrale Math 1

Pour finir, on utilise la formule remarquable :


2 1 2 1
1 + (tan (θ)) = 2 ⇔ (cos (θ)) = 2
(cos (θ)) 1 + (tan (θ))
2
pour exprimer (sin (t)) en fonction de u.

2 2 1 u2
(sin (t)) = 1 − cos ((t)) = 1 − 2 = .
1 + (tan (t)) 1 + u2
On peut alors écrire l’égalité :

+∞ 
+∞
1 1
du
ϕ (x) = 2 × du = 2
u2 1 + u2
1 + u2 (x + 1)
0 1+x 0
1 + u2
 u→+∞
1  √  π
= 2 √ arctan u x + 1 =√ .
x+1 u=0 x+1

5

3589
2. La fonction f : x → 2 est continue sur R+ et positive donc son intégrale
1 + xβ (sin (x))
 nπ

6479
+∞

f converge si et seulement si lim f existe dans R. En effet, la fonction g : x →


n→+∞

55:1
0 0
x
f étant croissante sur R+ (car f y est positive), elle admet une limite finie en +∞ .20.2
0
si et seulement si la suite (g (n))n admet une limite finie en +∞ (je laisse le soin au
.225

lecteur de le rédiger). Or, pour tout entier n, par la relation de Chasles,on a la formule :
:165

nπ (k+1)
 
n−1 n−1 π

f (x) dx = f (x) dx = f (t + kπ) dt
2
1250

t=x−kπ
0 k=0 kπ k=0 0

n−1 π
 α
:889

(t + kπ)
= β 2
dt
k=0 0 1 + (t + kπ) (sin (t))
3582

  
=uk
1075


+∞
2
(car la fonction sin est π-périodique) donc f converge si et seulement si la série
e:21

0

uk converge. Nous allons encadrer son terme général pour étudier sa convergence.
:Non

k
Pour tout entier k, on a :
x.com

α α α
(I1 ) : ∀t ∈ [0, π] , (kπ)  (t + kπ)  ((k + 1) π) .
larvo

2
En remplaçant α par β et en multipliant cet encadrement par (sin (t)) , on obtient :
α 2 β 2 β 2
∀t ∈ [0, π] , (kπ) (sin (t))  (t + kπ) (sin (t))  ((k + 1) π) (sin (t))
scho

1 1 1
⇒ (I2 ) :   .
univ.

β 2 β 2 β 2
1 + ((k + 1) π) (sin (t)) 1 + (t + kπ) (sin (t)) 1 + (kπ) (sin (t))
Intégration 361

En multipliant les inégalités (I1 ) et (I2 ) (licites car chaque membre est positif ) puis en
intégrant sur [0, π] , on obtient l’encadrement suivant :
   
α β α β
∀k ∈ N, (kπ) ϕ ((k + 1) π)  uk  ((k + 1) π) ϕ (kπ)
α α
(kπ) ((k + 1) π)
⇔ (I3 ) : ∀k ∈ N,   uk   .
β β
((k + 1) π) + 1 (kπ) + 1

Déterminons la nature des séries encadrantes :


α α
((k + 1) π) (kπ) 1
 ∼ β/2
= β/2−α
β k→+∞ (kπ) (kπ)
(kπ) + 1
α α
(kπ) (kπ) 1
 ∼ β/2
= β/2−α
β k→+∞ (kπ) (kπ)
((k + 1) π) + 1

Le théorème de comparaison appliqué aux deux inégalités de (I3 ) montrer que la série

5
3589
  1
uk converge si et seulement si β/2−α
converge c’est-à-dire si et seulement si
k k
k

6479

+∞
β xα
− α > 1. Par conséquent, L’intégrale 2 dx converge si et seulement

55:1
2 1 + xβ (sin (x))
0
β .20.2
si − α > 1.
2
.225

Commentaires 173 Il s’agit d’un exercice relativement classique (il est présent depuis
:165

des dizaines d’années) mais il n’apparait que par à-coup.


Question 1 : Un candidat inattentif mais débrouillard remarquera que u = 0 quand t =
2

0 et u = 0 quand t = π donc conclura que l’intégrale vaut 0, ce qui doit l’interloquer


1250

(pourquoi ?). Pour lever la difficulté, le plus simple est de tracer la fonction t → 1 +
2
x (sin (t)) pour observer la symétrique (l’interrogateur le proposera peut-être). Le calcul
:889

nécessite alors une bonne connaissance des formules trigonométriques.


Question 2 : En l’état, peu de candidats pensent à faire des relations de Chasles afin de
3582

2
tenir compte de la π-périodicité de t → (sin (t)) . Ceux qui le font seront valorisés. Si ce
n’est pas le cas, l’interrogateur le proposera et demandera de faire apparaitre des intégrales
1075

correspondant à la question 1. Les candidats parvenant à des encadrements du type (I3 ) (ou
à l’une des deux inégalités) seront très valorisés. Pour les autres, l’interrogateur donnera
e:21

l’encadrement et demandera de le prouver. L’encadrement étant obtenu, l’interrogateur



attend que le candidat étudie la convergence de la série uk (notation du corrigé). S’il
:Non

k
le fait seul, il sera valorisé, sinon il lui demandera. Les meilleurs candidats peuvent finir
x.com

cet exercice complètement (en montrant le lien avec la convergence de l’intégrale).


larvo
scho
univ.
362 Mines-Ponts

9.4 Mines-Ponts
Exercice 174 (Mines-Ponts) Soit a ∈ R avec |a| =
 1.
   
  n−1
 kπ
1. Montrer, pour n  2, que : a 2n
−1= a −1 2 2
a − 2a cos +1 .
n
k=1

 
2. On pose I (a) = ln a2 − 2a cos (t) + 1 dt. Calculer I (a) en distinguant les cas
0
|a| < 1 et |a| > 1.

Solution 174
1. Considérons les polynômes
       
  n−1
 kπ
n−1

P (X) = X2 − 1 1 − 2X cos + X2 = 1 − 2X cos + X2
n n
k=1 k=0

5
3589
Q (X) = X 2n − 1.

Les racines de P sont les racines de l’un de ses facteurs et comme ceux-ci sont des

6479
trinômes de discriminants
  2   2

55:1
kπ kπ
∆ = − sin = i sin ,
2 n .20.2
on en déduit l’équivalence suivante :
.225

     
kπ kπ ikπ
P (z) = 0 ⇔ ∃k ∈ {0, .., n − 1} , z = cos ± i sin = exp ± .
:165

n n n

2

Lorsque k ∈ {0, .., n − 1} , l’angle ± appartient à l’intervalle ]−π, π[ donc les com-
1250

n
plexes   
ikπ
:889

exp ±
n 0kn−1
3582

sont deux à deux distincts et ces complexes sont des racines du polynôme Q = X 2n − 1
puisque :
1075

    
ikπ ikπ (2n)
Q exp ± = exp ± − 1 = exp (±2ikπ) − 1 = 1 − 1 = 0.
e:21

n n
Comme les polynômes P et Q sont de degré 2n, unitaires et possédant 2n racines dis-
:Non

tinctes communes, on en déduit que P = Q.


2. Soit a ∈ R\ {±1} . Considérons la fonction
x.com


[0, π] → R
g: .
larvo

t → a2 − 2a cos (t) + 1

Comme cos est décroissante sur [0, π] , la fonction g est monotone sur [0, π] (la monotonie
scho

dépendant du signe de a). Comme


univ.

2 2
g (0) = (a − 1) > 0 et g (π) = (a + 1) > 0
Intégration 363

(car a − 1 et a + 1 sont non nuls), on peut affirmer que g est strictement positive sur
[0, π] . Puisqu’elle est continue sur [0, π] , la fonction
 
f = ln (g) : t → ln a2 − 2a cos (t) + 1

est continue sur [0, π] . D’après le théorème sur les sommes de Riemann (associée à une
subdivision régulière de [0, π]), on a :
π n−1   n−1    
π kπ π kπ
I (a) = f (t)dt = lim f = lim ln a2 − 2a cos +1
n→+∞ n n n→+∞ n n
0 k=◦ k=1
n−1       2n 
π  kπ π a −1
= lim ln a2 − 2a cos +1 = lim ln .
n→+∞ n n n→+∞ n a2 − 1
k=1

Premier cas |a| < 1. Dans ce cas, on a lim a2n = 0 donc :


n→+∞
 
a2n − 1 a2n − 1

5
−1 1 1 1
et

3589
→ = → 0 ⇒ ln → 0,
a2 − 1 n→+∞ a2 − 1 1 − a2 n n→+∞ n a2 − 1 n→+∞

6479
ce qui prouve que I (a) = 0.
 2 n
Second cas |a| > 1. Dans ce cas, a2 > 1 donc lim a = +∞. On factorise alors

55:1
n→+∞
dans le logarithme le terme dominant (a2n ), ce qui nous donne :
 2n     .20.2
a −1  2n   2  2n 1  
ln 2
= ln a − 1 − ln a − 1 = ln a 1 − 2n − ln a2 − 1
a −1 a
.225

 
 2n  1  2 
= ln a + ln 1 − 2n − ln a − 1
:165

a
 
 2 1    
= n ln a + ln 1 − 2n − ln a2 − 1 ∼ n ln a2 ⇒
2
1250

a n→+∞
  
→ ln(1)=0
:889

n→+∞
   
1 a2n − 1     2
ln ∼ ln a2 ⇒ I (a) = ln a2 = ln |a| = 2 ln (|a|)
3582

n a2 − 1 n→+∞

Conclusion : On vient de démontrer la formule :


1075

π 
  0 si |a| < 1
e:21

ln a2 − 2a cos(t) + 1 dt = .
2 ln (|a|) si |a| > 1
0
:Non
x.com

Commentaires 174 Exercice classique, éventuellement déjà traité en MPSI et/ou MP.
Question 1 : Question très classique de MPSI.
Question 2 : L’astuce est de faire le lien avec les sommes de Riemann. Ceux qui le font
larvo

seront valorisés. Pour les autres, l’interrogateur demandera de faire le lien. Il est alors
attendu du candidat une certaine rigueur : poser convenablement la fonction associée et la
scho

somme de Riemann adéquate. La distinction des candidats se fera ensuite sur la capacité
à gérer correctement la limite seule (distinction des cas, gestion des asymptotiques).
univ.
364 Mines-Ponts

364 Mines-Ponts

Exercice 175 (Mines-Ponts) Soit f ∈ C 0 (R+ , R) telle qu’il existe s0 ∈ R+ de sorte que

+∞ 
+∞
Exercice
f (t)e−s175
0t
dt (Mines-Ponts) Soit
existe. Montrer que ∀s > s0 , + ,fR)
f ∈ C 0
(R telle
(t)e −st qu’il existe s0 ∈ R+ de sorte que
dt existe.

+∞ 
+∞
0 0
f (t)e−s0 t dt existe. Montrer que ∀s > s0 , f (t)e−st dt existe.
0 
+∞ 0

Solution 175 Comme f (t) e −s0 t


converge, on considère la fonction

+∞
0
Solution 175 Comme f (t) e−s0 t converge, on considère la fonction
0 
+∞ x 
+∞
−s0 t −s0 t
G : x ∈ R+ → − f (t) e dt = f (t) e dt − f (t) e−s0 t dt

+∞ x 
+∞
x 0 0
G : x ∈ R+ → − f (t) e−s0 t dt = f (t) e−s0 t dt − f (t) e−s0 t dt
qui est une primitive de la fonction x continue g : 0x → f (x) e−s0 x donc 0 G est de classe C 1 sur
R+ et lim G = 0 (reste partielle d’une intégrale convergente).−s Soit s > s0 , on remarque que :
une primitive de la fonction continue g : x → f (x) e 0 x donc G est de classe C 1 sur
qui est+∞
R+ et lim G = 0 (reste partielle d’une intégrale convergente). Soit s > s0 , on remarque que :

5

+∞ +∞ 
+∞

3589
+∞
−st −(s−s0 )t
f (t) e dt = g (t) e dt = G (t) e−(s−s0 )t dt.


+∞ +∞ 
+∞

6479
0 0 0
f (t) e−st dt = g (t) e−(s−s0 )t dt = G (t) e−(s−s0 )t dt.
Pour établir sa convergence,
0 on utilise
0 le théorème d’intégration
0 par parties en considérant les

55:1
fonctions u = G et v : t → e−(s−s0 )t qui sont de classe C 1 sur R+ . Comme lim uv = 0 (produit
Pour établir sa convergence, on utilise le théorème d’intégration par parties+∞ en considérant les
de deux fonctions
fonctions u = G ettendant
v : t → vers 0 0car
)t s − s0 > 0), le théorème
qui sont de classe C 1 sur R d’intégration par parties montre
.20.2
e−(s−s + . Comme lim uv = 0 (produit
que les intégrales +∞
de deux fonctions tendant vers 0 car s − s0 > 0), le théorème d’intégration par parties montre
.225

que les intégrales



+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞
 −st 
uv= f (t) e dt et uv = − (s − s0 ) G (t) e−(s−s0 )t dt
:165


+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞
0 0 0 0
u v = f (t) e−st dt et uv  = − (s − s0 ) G (t) e−(s−s0 )t dt
2
1250

sont de même 0natures. 0La fonction h : t0 → G (t) e−(s−s0 )t est 0 continue sur R+ . Puisque G
est continue sur R+ et qu’elle tend vers 0 en +∞, −(s−s on peut affirmer que G est bornée sur R
sont de mêmequ’ilnatures. Laréel
fonction
M tel hque : t: → G (t) e 0 )t
est continue sur R+ . Puisque G
:889

c’est-à-dire existe un
est continue sur R+ et qu’elle tend vers 0 en +∞, on peut affirmer que G est bornée sur R
c’est-à-dire qu’il existe un
∀tréel
∈ RM tel (t)|
que: M ⇒ |h (t)|  M e−(s−s0 )t .
3582

+ , |G

)t ∈ R , |G (t)|  M ⇒ |h (t)|  M e−(s−s0 )t .


La fonction t → e−(s−s0∀t étant
+ intégrable sur R+ (puisque s − s0 > 0), on en déduit que
1075


+∞
La fonction t h→
l’intégrale e−(s−s0 )tce étant
converge, intégrable
qui permet sur R+ (puisque s − s0 > 0), on en déduit que
de conclure.
e:21


+∞
0
l’intégrale h converge, ce qui permet de conclure.
:Non

0
Commentaires 175 Question originale. Si le candidat prouve le résultat lorsque l’inté-
x.com


+∞
Commentaires
grale f (t)e−s0 t175 Questionabsolument,
dt converge originale. Si le candidat
il sera valorisé.prouve le résultat lorsque l’inté-

+∞
larvo

0
grale f (t)e−s0 t dt converge absolument, il sera valorisé.
0
scho
univ.
Intégration 365

Exercice 176 (Mines-Ponts)


n
 np+1
1. Soit p ∈ N, montrer que kp ∼ quand n → +∞.
p+1
k=1
 
1  k
2. Soit f : [0, 1] → R continue et d ∈ N∗ , montrer que Sn (f ) = f tend
n n
0kn
d|k
1
1
vers f (t) dt quand n → +∞.
d
0

Solution 176
1. On considère la fonction continue f : t ∈ [0, 1] → tp . Pour tout entier n  1, on note
Tn (f ) sa ne somme de Riemann (associée à la subdivision régulière de [0, 1]) :
n   n n
1 1  kp 1  p

5
k

3589
Tn (f ) = f = = k .
n n n np np+1
k=1 k=1 k=1

6479
D’après le théorème sur les sommes de Riemann, on a :

55:1
1  t=1
p tp+1 1
lim Tn (f ) = t dt = =
.20.2 = 0
n→+∞ p+1 t=0 p+1
0
n

1 np+1
.225

⇒ Tn (f ) ∼ ⇔ kp ∼ .
n→+∞ p+1 ×np+1 n→+∞ p+1
k=1
:165

2. Nous allons démontrer la formule sur les monômes puis, par linéarité, sur les polynômes
2

puis, par le théorème de Weierstrass, sur les fonctions continues. Notons


1250

1
:889

0 1
I : g ∈ C ([0, 1] , R) → g
d
3582

qui est une application linéaire sur C 0 ([0, 1] , R) et munissons C 0 ([0, 1] , R) de la norme
1075

∞ : g ∈ C 0 ([0, 1] , R) → sup |g| .


e:21

[0,1]
:Non

Monômes. Soit p ∈ N et f : x → xp . Commençons par remarquer qu’un entier k ∈


{0, .., n} est divisible par d si et seulement s’il existe un entier q tel
x.com

n n
k = qd avec 0  qd  n ⇔ 0  q  ⇔ 0q .
÷d>0 d q∈N d
larvo

Ainsi, pour tout entier n  1, la somme Sn se réécrit :


scho

n/d  p n/d
1  qd dp  p
Sn = = p+1 k .
univ.

n q=0 n n q=0
366 Mines-Ponts

n n n n
Comme ∼ → +∞ (car − est borné par 1), l’équivalent de la question
d d n→+∞ d d
1 fournit l’équivalent suivant :
p+1 p+1
dp n/d dp (n/d) 1 1
Sn ∼ × ∼ × = × = I (f ) .
n→+∞ np+1 p+1 n→+∞ np+1 p+1 d p+1
Polynômes. Soit f : [0, 1] → R une fonction polynomiale, il existe un entier N et des
réels (ap )0pN tels que :
N

f= ap fp avec ∀p ∈ {0, .., N } , fp : x → xp .
p=0

Pour tout entier n, on a :


  N   N  
1  k 1   k  1  k
Sn = f = ap fp = ap ( fp )
n n n p=0
n Fubini
p=0
n n
0kn 0kn 0kn
d|k d|k d|k
N
 N

 

5
3589
→ ap I (fp ) = I ap fp = I (f ) .
n→+∞
p=0 p=0

6479
Cas général. Soit f : [0, 1] → R une fonction continue. Soit ε > 0, d’après le théorème
de Weierstrass, il existe une fonction polynomiale P telle que f − P ∞  ε. Pour cette

55:1
fonction polynomiale P, on peut affirmer que lim Sn (P ) = I (P ) donc il existe un
n→+∞
rang Nε tel que : .20.2
∀n  Nε , |Sn (P ) − I (P )|  ε.
Remarquons ensuite que, pour toute fonction continue g sur [0, 1] , on a la majoration
.225

suivante valable pour tout n  1 :


  
1   1  1 
:165

k 
|Sn (g)|   g   g∞  g∞
d d n n
2

0kn 0kn 0kn


1250

d|k d|k

g∞
= (n + 1)  2 g∞
:889

n
En outre, on a la majoration :
3582

1 1
1
|I (g)|  |g (t)| dt  1 g∞ dt = g∞ .
1075

d
0 0

On en déduit l’écart entre Sn (f ) et I (f ) à l’aide des inégalités précédentes ainsi que la


e:21

linéarité des applications f → Sn (f ) (n  1) et I. Pour tout entier n  Nε , on a les


majorations suivantes :
:Non

|Sn (f ) − I (f )| = |Sn (f − P ) + Sn (P ) − I (P ) + I (P − f )|
x.com

 |Sn (f − P )| + |Sn (P ) − I (P )| + |I (P − f )|
 f − P ∞ + ε + P − f ∞  ε + ε + ε = 3ε.
larvo

Ainsi, nous venons de prouver que :


∀ε > 0, ∃Nε ∈ N, ∀n  Nε , |Sn (f ) − I (f )|  3ε
scho

c’est-à-dire que lim Sn (f ) = I (f ) , ce qui permet de conclure.


univ.

n→+∞
Intégration 367

Commentaires 176 Exercice original et de difficulté graduée.


Question 1 : On peut également utiliser la méthode de comparaison série-intégrale (valable
lorsque f est monotone, pas nécessairement décroissante). La fonction f : t → tp est

k+1

croissante sur R+ et, pour tout entier k, f (k)  f  f (k + 1) donc, en sommant sur
k
k ∈ {1, .., N − 1}, on obtient l’encadrement :

N
 −1 N N

f (k)  f  f (k) ,
k=1 1 k=2

ce qui permet de conclure.


Question 2 : Il s’agit d’une question requièrant initiative et autonomie du candidat. L’étude
générale est compliquée donc un candidat traitant convenablement un cas particulier mais
significatif sera valorisé. Les polynômes sont une bonne idée surtout si le candidat indique
la densité de ceux-ci via le théorème de Weierstrass (pour une extension possible). La

5
3589
1
1
linéarité de f → Sn (f ) et de f → f permette de se limiter aux monômes (afin de ne
d

6479
0
pas se noyer sous les paramètres, même si cela ne posera pas de difficulté à un candidat
rigoureux).

55:1
Le traitement convenable des monômes et/ou polynômes sera valorisé.
.20.2
+∞
  
.225

1 1
Exercice 177 (Mines-Ponts) Convergence et valeur de − arcsin dt.
t t
:165

1
 
1 1
2

Solution 177 Existence. La fonction f : t → − arcsin est continue sur [1, +∞[ .
1250

t t
Déterminons le développement limité à l’ordre 2 en 0 de la fonction arcsin en utilisant celui de
:889

sa dérivée :
1  
3582

arcsin (x) = √ = 1 + O (x) ⇒ arcsin (x) − arcsin (0) = x + O x2 .


2
1 − x x→0    x→0
=0
1075

1
Puisque → 0, on en déduit la domination suivante de f :
t t→+∞
e:21

    
1 1 1 1
f (t) = − +O = O .
:Non

t→+∞ t t t2 t→+∞ t2
1
x.com

La fonction t → est positive intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre
t2

+∞
larvo

2 > 1) donc la fonction f est intégrable sur cet intervalle, ce qui assure l’exitence de f.
1
scho

1
Valeur. On effectue le changement de variable x = qui est de classe C 1 sur [1, +∞[ et réalise
t
1 1
univ.

une bijection strictement décroissante de [1, +∞[ sur ]0, 1] . Comme t = , on a dt = − 2 dx.
x x
368 Mines-Ponts


+∞

Quand t = 1 alors x = 1 et quand t → +∞ alors x → 0. Comme l’intégrale f converge


1
alors :

+∞ 0   1
1 1
f (t) dt = (x − arcsin (x)) − 2 dx = (x − arcsin (x)) dx.
x x2
1 1 0
Notons I cette intégrale. On procède ensuite par intégration par parties en considérant les fonc-
tions
1
u : x → − et v : x → x − arcsin (x)
x
qui sont de classe C 1 sur [1, +∞[ . D’après le développement limité de arcsin en 0 obtenu
précédemment, on a :
1  3  
u (x) v (x) = O x = O x2 → 0.
t→+∞ x x→0
En outre, on a l’égalité :
1
v  : x → 1 − √

5
.

3589
1 − x2

+∞

6479
Comme l’intégrale u v = I converge, le théorème d’intégration par parties montre que :
1

55:1
1 1
 x=1
I = uv= [u (x) v (x)]x→0 − uv  .20.2
0 0
1  √ 
.225

1  
1 1 π 1 1 − x2 − 1
= arcsin (1) − 1 − − 1− √ dx = − 1 + √ dx
x 1 − x2 2 x 1 − x2
:165

0 0
1
2

π 1 1 − x2 − 12
1250

= −1+ ×√ √  dx (quantité conjuguée)


2 x 1 − x2 1 − x2 + 1
0
:889

1  
π x 1
= −1+ −√ ×√ dx
3582

2 1 − x2 1 − x2 + 1
0
1  
1075

π 1
= −1+ 1 − x2 + 1 √ dx
2 1 − x2 + 1
e:21

0
π    1 π
= − 1 + ln 1 + 1 − x2 = − 1 − ln (2)
:Non

2 0 2
x.com

Commentaires 177 La question de convergence ne doit pas être une difficulté à un can-
didat à ce concours. Pour le calcul, l’interrogateur attend des pistes du candidat : un
changement de variable (comme le corrigé) ou une intégration par partie (en intégrant
larvo


+∞  
1 1
1 et en dérivant t → − arcsin dt). Dans les deux cas, la nouvelle intégrande
scho

t t
1
apparaissant devra être transformée comme dans le corrigé (via la quantité conjuguée) et
univ.
Intégration 369

une dérivée de composée sera présente. L’interrogateur donnera la ou les indications si


nécessaire.

Exercice 178 (Mines-Ponts) Soit P un polynôme de degré supérieur ou égal à 2.



+∞

1. Déterminer la nature de I = cos (P (x)) dx.


0

+∞

2. Déterminer la nature de J = |cos (P (x))| dx.


0

Solution 178
1. On identifiera un polynôme et sa fonction polynomiale associée. Soit n le degré de P , il
n

existe des réels (pk )0kn tels que P (X) = pk X k . Comme P et P  sont des polynômes

5
k=0

3589
non constant (car de degré  1), ils tendent vers +∞ ou −∞ en +∞ (selon le signe du
coefficient dominant pn de P ). Comme la fonction cos est impair, quitte à remplacer P

6479
par −P, on peut supposer que
lim P = lim P  = +∞.

55:1
+∞ +∞

Par conséquent, il existe un réel A  0 tel que .20.2


∀x  A, P (x)  1 et P  (x)  1.
.225

Ainsi, la fonction P est strictement croissante et continue sur [A, +∞[ -donc elle réalise
une bijection strictement croissante de [A, +∞[ sur [P (A) , +∞[ et lim P −1 = +∞. En
:165

+∞
outre, comme P  ne s’annule pas sur [A, +∞[ et que P y est de classe C ∞ , on peut
2

affirmer que P −1 est de classe C ∞ sur [P (A) , +∞[ et


1250

  1
∀t ∈ [P (A) , +∞[ , P −1 (t) = → 0.
:889

P  (P −1 (t)) t→+∞
3582

La fonction x → cos (P (x)) étant continue sur le segment [0, A] , elle y est intégrable, ce
A
1075

qui assure l’existence de cos (P (x)) dx. Il reste à étudier la convergence de l’intégrale
0
e:21


+∞

IA = cos (P (x)) dx. On effectuer alors le changement de variable x = P −1 (t) (t ∈


:Non

A
[P (A) , +∞[). Quand t = P (A) alors x = A et quand t → +∞ alors x → +∞. On en
x.com

déduit que l’intégrale IA converge si et seulement si l’intégrale suivante converge :



+∞
larvo


 
IA = cos (t) P −1 (t) dt.
scho

P (A)

Nous allons utiliser une intégration par partie


 pour justifier l’existence de cette dernière
univ.


intégrale. Les fonctions u = sin et v = P −1 sont de classe C 1 sur [P (A) , +∞[ et
370 Mines-Ponts

lim uv = 0 (produit d’une fonction bornée par une fonction qui tend vers 0). Ainsi,
+∞

+∞

l’intégrale u v = IA

converge si et seulement si l’intégrale suivante converge :
P (A)


+∞

 
IA = sin (t) P −1 (t) dt.
P (A)
 
Déterminons un équivalent asymptotique P −1 en +∞. Pour tout t  P (A) , on a
l’égalité :
   −1     
 −1  1 P (t) P  P −1 (t) P  P −1 (t)
P (t) = =− 2 = 3.
P  (P −1 (t)) (P  (P −1 (t))) (P  (P −1 (t)))
On dispose des équivalents suivants :
n


5
P  (x) = kpk xk−1 ∼ npn xn−1

3589
x→+∞
k=0
n


6479
P  (x) = k (k − 1) pk xk−1 ∼ n (n − 1) pn xn−2 ⇒
x→+∞
k=0

55:1

P (x) n (n − 1) pn xn−2 n−1 1
(∗) : 3 ∼ 3 = 2 × .
(P  (x)) x→+∞ (npn xn−1 ) (npn ).20.2 x2n−1
Déterminons maintenant un équivalent de P −1 (t) quand t → +∞.
.225

P (x) t
P (x) ∼ pn x n ⇔ lim n
=1 ⇒ lim −1 n =1
x→+∞ pn x
x→+∞ −1 t→+∞ pn (P (t))
:165

t=P (x)→+∞

 n t1/n
⇔ pn P −1 (t) ∼ t ⇔ (∗∗) : P −1 (t) ∼
2

t→+∞ t→+∞ p1/n


1250

(par composition par x → x1/n ). En choisissant x = P −1 (t) → +∞ dans l’équivalent


:889

t→+∞
(∗) et en utilisant l’équivalent (∗∗) , on obtient :
 
3582

1/n 2n−1
 −1  n−1 1 pn n−1
P (t) ∼ × ∼ 2 ×
t→+∞ (np )2 (P −1 (t))
2n−1 t→+∞
(npn ) t1/n
1075

n
     
 −1  1 1 n2 1
⇒ P (t) = O (2n−1)/n = O 2−1/n = O 3/2 .
e:21

t→+∞ t t→+∞ t t→+∞ t


Comme la fonction sin est bornée sur R, on dispose de la domination suivante :
:Non

 
 −1  1
sin (t) P (t) = O 3/2
x.com

t→+∞ t
1
La fonction t → 3/2 étant positive et intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de
larvo

t
3
paramètre > 1) donc elle l’est sur [P (A) , +∞[ (car P (A)  1). Par conséquent, la
2  
scho

fonction t → sin (t) P −1 (t) est intégrable sur [P (A) , +∞[, ce qui prouve l’existence
de l’intégrale IA

donc des intégrales IA

puis IA .
univ.

Au final, l’intégrale I converge.


Intégration 371

2. On conserve les notations et résultats de la réponse à la question précédente. La conver-


gence de l’intégrale J est équivalente à la convergence de l’intégrale

+∞ 
+∞
  |cos (t)|
JA = |cos (t)| P −1 (t) dt = dt.
P (P −1 (t))
P (A) P (A)

On dispose de l’équivalent en +∞ suivant :


 n−1

 −1
  −1
n−1 t1/n C
P P (t) ∼ npn P (t) ∼ npn 1/n
=
t→+∞ t→+∞ pn t1−1/n

(pour une constante convenable strictement positive), ce qui prouve :


|cos (t)| C |cos (t)|
∼ .
P (P −1 (t)) t→+∞ t1−1/n
Ainsi, l’intégrale JA converge si et seulement si l’intégrale suivante converge :

5

+∞

3589
 |cos (t)|
JA = dt.
t1−1/n

6479
P (A)

1
Notons α = 1 − ∈ ]0, 1[ . Pour tout entier k  1, la fonction t → tα étant croissante

55:1
n
sur R+ , on dispose des minorations suivantes :
.20.2 α
∀t ∈ [kπ, (k + 1) π] , kπ  t ⇒ 0 < (kπ)  tα
1 1 |cos (t)| |cos (t)|
 
.225

⇒ α ⇒ α
tα (kπ) ×|cos(t)|0 tα (kπ)
:165

En intégrant cette inégalité sur l’intervalle [kπ, (k + 1) π] , on obtient pour tout k  1 :


(k+1)π
 (k+1)π

2
1250

|cos (t)| |cos (t)| E


dt  α dt = α
tα (kπ) (kπ)
kπ kπ
:889

(k+1)π
 π
avec E
3582

= |cos (t)| dt = |cos (t)| dt > 0


kπ 0
1075

(par π périodicité de la fonction |cos| et par positivité et non annulation de cette fonction
sur [0, π]). En sommant sur k ∈ {1, .., N − 1} (N  2) et en utilisant la relation de
e:21

Chasles, on obtient la minoration suivante :


N π
:Non

N −1
|cos (t)| C  1
dt  .
tα πα kα
x.com

π k=1

 1
La série étant divergente (série de Riemann de paramètre α < 1) et à termes
larvo


k
positifs, on peut affirmer que :
scho

N
 −1 N π
1 |cos (t)|
lim = +∞ ⇒ lim dt = +∞
univ.

N →+∞ kα N →+∞ tα
k=1 π
372 Mines-Ponts


+∞
|cos (t)|
(par le théorème d’encadrement) donc l’intégrale dt diverge, ce qui assure la

π
diverge de l’intégrale JA

. Ainsi, l’intégrale JA diverge donc l’intégrale J diverge égale-
ment.

Commentaires 178 Il s’agit d’une extension d’un exercice classique : la convergence de



+∞
 
l’intégrale de Fresnel cos x2 dx. On justifie cette convergence en utilisant le chan-
0

+∞
cos (t)
gement de variable t = x , ce qui ramène à étudier l’intégrale
2 √ dt. On procède
t
0

+∞
sin (t)
alors comme pour l’intégrale dt via une intégration par parties (primitiver cos,
t
0

5
1

3589
dériver ). Un candidat proposant d’étudiant le cas P = X 2 (ou un monôme aX k ) par
t
la méthode que je viens d’exposer sera valorisé, surtout s’il justifie la convergence (il sera

6479
très bien valorisé). Si le candidat n’y songe pas, l’interrogateur lui proposera d’étudier ce

+∞
|sin (t)|

55:1
cas. Pour l’absolue convergence, on procède comme pour dt en utilisant la re-
t
0 .20.2
1 1
lation de Chasles et en minorant par sur chaque intervalle [nπ, (n + 1) π], ce
t (n + 1) π
.225

(n+1)π
 (n+1)π
 (n+1)π

|sin (t)| 1
qui fournit la minoration dt  |sin| . Comme |sin| est
:165

t (n + 1) π
nπ nπ nπ

2
1250

une constante (la fonction |sin| étant π-périodique, cette intégrale vaut |sin| qui est non
0
:889

nulle puisque l’intégrande est continue, positive et non nulle sur cet intervalle).
Le cas général (de la convergence et de la convergence absolue) est destiné aux meilleurs
3582

candidats car il demande une bonne connaissance de l’analyse.


1075

Exercice 179 (Mines-Ponts) Soit f ∈ C 1 ([a, b], R) telle que


e:21

f (a) = 0 et ∀t ∈ [a, b], 0  f  (t)  1.


:Non

x
2
1. Montrer que : ∀x ∈ [a, b], (f (x))  2 f (t) dt.
x.com

a
 b 2
b 
larvo

3
2. Montrer que : (f (t)) dt   f (t) dt .
scho

a a
3. Cas d’égalité dans l’inégalité précédente ?
univ.
Intégration 373

Solution 179
1. La fonction f  étant positive sur [a, b] , la fonction f est croissante sur ce segment.
Comme f (a) = 0, on en déduit que f est positive sur [a, b] . On remarque alors que :
 
2
∀t ∈ [a, b] , (f (t)) = 2f  (t)f (t)  2f (t) .
  
1 0

Pour tout x ∈ [a, b] , on intègre en a et x cette inégalité, ce qui nous donne :


x   x  x x
2 2
(f (t)) dt  2 f (t) dt ⇔ (f (t))  2 f (t) dt,
a
a a a

ce qui permet de conclure car f (a) = 0.


2. Soit x ∈ [a, b] . Comme f (x) est positif, on peut multiplier l’inégalité précédente par
f (x) , ce qui nous donne :

5
x

3589
3
(f (x))  2f (x) f (t) dt.

6479
a

x

55:1
Notons F : x → f qui est l’unique primitive de f s’annulant en a alors, en intégrant
a .20.2
sur [a, b] l’inégalité précédente, on obtient :
 b 2
.225

b b  b 
3 2 2
(f (x)) dx  2F  (x) F (x) dx = (F (x)) = (F (b)) =  f (x) dx .
:165

a
a a a
2

3. Soit f ∈ C 1 ([a, b] , R) telle que


1250

 b 2
b 
:889

3
(f (t)) dt =  f (t) dt .
3582

a a

On conserve les notations introduites à la réponse de la question 2 et on considère la


1075

fonction
3
G : x → (f (x)) − 2f (x) F (x)
e:21

qui est de classe C 1 sur [a, b] (comme produit et somme de telles fonctions) et négative
(d’après la question précédente). Son intégrale sur [a, b] vaut
:Non

 b 2
b b 
x.com

3
G= (f (t)) dt −  f (t) dt = 0
a a a
larvo

donc la fonction G est identiquement nulle sur [a, b] c’est-à-dire, pour tout x ∈ [a, b] , on
a:
scho

 
x x
3 2
(f (x)) = 2f (x) f (t) dt ⇔ (E1 ) : f (x) (f (x)) − 2 f (t) dt = 0.
univ.

a a
374 Mines-Ponts

Supposons qu’il existe x0 ∈ [a, b] tel que :


x0
2
(f (x0 )) − 2 f (t) dt = 0
a

alors, d’après l’égalité (E1 ) , on a f (x0 ) = 0. Comme la fonction f est croissante sur
[a, b] , on a :

∀t ∈ [a, x0 ] , 0 = f (a)  f (t)  f (x0 ) = 0 ⇒ f (t) = 0


x0 x0 x0
2
⇒ f (t) dt = 0dt = 0 ⇒ (f (x0 )) − 2 f (t) dt = 02 − 2 × 0 = 0,
a a a

ce qui est absurde. Par conséquent, on a :


x
2
(E2 ) : ∀x ∈ [a, b] , (f (x)) − 2 f (t) dt = 0.

5
3589
a

La fonction f identiquement nulle convient. Supposons que f n’est pas identiquement

6479
nulle c’est-à-dire qu’il existe x0 ∈ ]a, b] tel que f (x0 ) > 0 (puisque f est positive).
Notons

55:1
A = {x ∈ [a, b] , f (x) > 0}
qui est un ensemble non vide (car x0 ∈ A) et minorée (par a) donc il possède une borne .20.2
inférieure α.
Si c > α alors il existe x1 ∈ ]α, c[ tel que x1 ∈ A (car c n’est pas un minorant de A)
.225

donc
f (x1 ) > 0 ⇒ f (c)  f (x1 ) > 0
:165

f

donc f est strictement positive sur ]α, b] .


2

Si α > a alors, pour tout c ∈ [a, α[ , c n’appartient pas à A donc f (c)  0 et comme
1250

f est positive sur [a, b] , on en déduit que f (c) = 0 c’est-à-dire que f est identiquement
nulle sur [a, α[ . Comme f est continue en α, on a :
:889

f (α) = x→α
lim f (x) = x→α
lim 0 = 0
3582

x<α x<α

Si α = a alors f (α) = f (a) = 0. Si α > a alors, comme f est continue en a, on a


1075

lim f (x) = x→α


f (α) = x→α lim 0 = 0.
e:21

x<α x<α

Au final, on vient de montrer que f (α) = 0 quelque soit la valeur de α.


:Non

Si α = b alors f est identiquement nulle sur [a, b] . Si α < b, en dérivant la relation (E2 )
sur l’intervalle ]α, b] , on obtient :
x.com

∀x ∈ ]α, b] , 2f  (x) f (x) − 2f (x) = 0 ⇔ ∀x ∈ ]α, b] , f  (x) = 1


÷f (x)=0
larvo

⇒ ∃C ∈ R, ∀x ∈ ]α, b] , f (x) = x + C.
scho

Par continuité de f en α, on obtient :

lim (x + C) = α + C ⇒ C = −α.
lim f (x) = x→α
0 = f (α) = x→α
univ.

x>α x>α
Intégration 375

Ainsi, on vient de montrer que :



0 si a  x  α
f (x) = .
x−α si α < x  b
Si α > a alors f  = 0 sur [a, α[ et f  = 1 sur ]α, b[ . Or, nous avons supposé que f est de
classe C 1 sur [a, b] donc
lim f  (x) = f  (α) = x→α
0 = x→α lim f  (x) = 1,
x<a x>a

ce qui est absurde donc α = a.


Réciproquement, considérons la fonction f : x → x − a. Cette fonction est de classe C 1
sur [a, b] , vérifie f (a) = 0 et 0  f   1 et on a :
b b  
4 b 4
3 3 (t − a) (b − a)
(f (t)) dt = (t − a) dt = =
4 4
a a a
 2  b  2   2  
b  2 b 2 2

5
(t − a) (b − a)

3589
 f (t) dt =  (t − a) dt =   =
2 2
a a a

6479
4 b
(b − a) 3
= = (f (t)) dt.

55:1
4
a

Par conséquent, le cas d’égalité est réalisé uniquement pour la fonction identiquement .20.2
nulle ou la fonction f : x → x − a.
.225

Commentaires 179 Exercice progressif (ce qui est rare à Mines-Ponts).


:165

Question 1 : Question est aisée.


Question 2 : Il n’y a pas de difficulté particulière, hormis que le candidat analyse un peu
2

la situation afin de lier la première question à celle-ci.


1250

Question 3 : Cette question est la plus difficile et elle permet de distinguer les bons candi-
dats. Chaque point clé justifié par le candidat (avec aide ou non) sera valorisé.
:889
3582

Exercice 180 (Mines-Ponts) Soit f ∈ C 1 (R+ , R) . On suppose que les fonctions


2 2
x → (f (x)) et x → (f  (x)) sont intégrables sur R+ . Montrer que f tend vers 0 en +∞.
1075

Solution 180 Pour tout (a, b) ∈ R2 , on dispose de la majoration


e:21

1 2  2
|ab|  a + b2 (car (|a| − |b|)  0 et on développe).
2
:Non

En particulier, la fonction f f  est continue sur R+ et on a la majoration suivante :


1 
x.com

2 2
∀x ∈ R+ , |f (x) f  (x)|  (f (x)) + (f  (x)) .
2
2 2
larvo

La fonction x → (f (x)) + (f  (x)) étant intégrable sur R+ (comme somme de deux telles
fonctions), on en déduit que x → f (x) f  (x) est aussi intégrable. En particulier, l’intégrale
scho


+∞ 
+∞
 
 2
2f (x) f (x) dx = (f (x)) dx
univ.

0 0
376 Mines-Ponts

converge c’est-à-dire que :

A    A  
2 2 2 2
lim (f (x)) dx = lim (f (x)) = lim (f (A)) − (f (0))
A→+∞ A→+∞ 0 A→+∞
0

existe donc lim f 2 existe dans R. Notons L cette limite (qui est positive). Si L = 0 alors on
+∞
2
dispose de l’équivalent (f (x)) ∼ L. Comme la fonction x → L est positive et non intégrable
x→+∞
2
sur R+ (car L = 0), on en déduit que la fonction x →
 (f (x)) n’est pas intégrable sur R+ , ce
qui est absurde. Par conséquent, on en déduit que :
 √
2 2
lim (f (x)) = 0 ⇒ lim |f (x)| = lim (f (x)) = 0 = 0 ⇒ lim f = 0.
x→+∞ x→+∞ x→+∞ +∞

Commentaires 180 Exercice très classique pour ce concours. N’hésitez pas à le retra-
vailler si vous avez eu des difficultés.

5
3589
Exercice 181 (Mines-Ponts)

6479
1. Soit f une fonction continue de R dans R. Étudier le comportement en +∞ de

55:1
x
1
F : x → f (t) dt si f admet une limite finie en +∞, puis si f est périodique.
x .20.2
0
2. On suppose que f est monotone et que F a une limite finie en +∞. Que dire de f ?
.225

Solution 181
:165

1. On suppose que lim f = L ∈ R alors


+∞
2
1250

f (t) = L + o (1) ⇒ |f (t) − L| = o (1) .


t→+∞ t→+∞
:889

La fonction t → 1 étant non intégrable sur R+ , le théorème de sommation des intégrales


divergentes montre que
3582

 x 
x 
|f (t) − L| dt = o  1dt = o (x) .
1075

x→+∞ x→+∞
0 0
e:21

D’après l’inégalité triangulaire, pour tout x ∈ R+ , on a :


 x   x 
:Non

 x    x
   
 f (t) dt − Ldt =  (f (t) − L) dt  |f (t) − L| dt = o (x) .
   
x.com

    x→+∞
0 0 0 0

En divisant par x > 0, on obtient pour tout x > 0 :


larvo

|F (x) − L| = o (1) → 0 ⇒ lim F = L.


scho

x→+∞ x→+∞ +∞

On suppose que f est T -périodique avec T > 0. Pour tenir compte de la T -périodicité
univ.

de f, on découpe l’intervalle [0, x] en une réunion d’intervalles [kT, (k + 1) T ] (k ∈ N)


Intégration 377

(de longueur la période) auquel on ajoute un « résidu » de longueur moindre que T . Soit
x > T, on pose
x x
Nx =  1 ⇒ Nx  < Nx + 1 ⇔ Nx T  x < (Nx + 1) T
T T
N −1 
x

⇒ 0  x − Nx T < T ⇒ [0, x] = [kT, (k + 1) T ] ∪ [Nx T, x] .


k=0

D’après la relation de Chasles, on a :


x (k+1)T
 x x −1  x
T
x −1
N N
f (t) = f (t) dt + f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt
(∗)
0 k=0 kT Nx T k=0 0 Nx T
T x
= Nx f (t) dt + f (t) dt.
0 Nx T

5
(∗) l’intégrale d’une fonction T -périodique sur un intervalle de longueur T ne dépend pas

3589
de l’intervalle de longueur T choisi.
En divisant par x > T, on obtient la relation :

6479
T x
Nx 1

55:1
(∗) : F (x) = f (t) dt + f (t) dt.
x x
0 Nx T
.20.2
On observe alors que :
.225

Nx 1 1 Nx 1
x − Nx T = O (1) ⇒ = + O (1) ∼ ⇒ lim = .
x→+∞ ÷x x x→+∞ T x→+∞ T x→+∞ x T
:165

La fonction f étant continue sur le segment [0, T ] , elle y est bornée donc, par T -
périodicité, elle est bornée sur R. Notons M = sup |f | alors on a la majoration suivante :
2
1250

R
 x 
  x x
 
:889

 
f (t) dt  |f (t)| dt  M dt = M (x − Nx T )  M T

 
Nx T Nx T Nx T
3582

 
 x  x
1  M 1
⇒  f (t) dt  → 0⇒ f (t) dt → 0.
1075

x  x x→+∞ x x→+∞
Nx T Nx T
e:21

D’après ces limites et la formule (∗) , on en déduit que :


:Non

T
1
lim F (x) = f (t) dt.
x→+∞ T
x.com

2. Quitte à échanger f en −f (donc F est remplacée par −F ), on peut supposer que la


larvo

fonction f est croissante sur R. La fonction g = f − f (0) est croissante sur R+ et


comme g (0) = 0, g est positive sur R+ . Si l’on considère la fonction
scho

x x
1 1
G : x → g (t) dt donc ∀x > 0, G (x) = (f (t) − f (0)) dt = F (x) − f (0)
univ.

x x
0 0
378 Mines-Ponts

(en développant l’intégrale). Ainsi, la fonction G admet une limite en +∞ (car F en


possède une). Notons L la limite de G en +∞ alors, comme G est continue sur [1, +∞[ ,
elle y est bornée sur cet intervalle et on pose M = sup G. Pour tout x > 0, on a les
[1,+∞[
minorations suivantes :
2x
∀t ∈ [x, 2x] , t  x ⇒ g (t)  g (x) ⇒ 2xG (2x) = g (t) dt
g
0

g0 et
2x 2x 2x
 g (t) dt  g (x) dt = g (x) dt = g (x) (2x − x) = xg (x) .
[x,2x]⊂[0,2x]
x x x

En divisant par x  1, on obtient la majoration :

∀x  1, g (x)  2G (2x)  2M

donc la fonction g est majorée sur [1, +∞[ et comme elle y est croissante, g admet une

5
3589
limite finie en +∞. Ainsi, la fonction f = g + f (0) admet une limite finie en +∞ et,
d’après la question précédente, on en déduit que lim f = lim F.
+∞ +∞

6479
55:1
Commentaires 181 Si la première question ne présente pas de difficulté particulière
(elle peut être traitée via les ε en redémontrant le théorème d’intégration des intégrales
divergentes), la seconde est plus subtile et testant l’esprit d’initiative du candidat.
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 10

Intégrales à paramètres

10.1 CCINP

5
3589
Exercice 182 (CCINP)

6479
1
1. Existence et valeur de xn ln (x) dx (n ∈ N).

55:1
0
1 +∞
 .20.2
x ln (x) 1
2. Montrer que dx = 2.
1−x n=0 (n + 2)
.225

0
+∞ √
 +∞
t  C
:165

3. Prouver que t
dt = pour un certain réel C.
e −1 n=1
n3/2
0
2
1250

Solution 182
:889

1. Existence. Soit n ∈ N. La fonction fn : x → xn ln (x) est continue sur ]0, 1] et


3582

 
1
1075

fn (x) = o car x1/2 fn (x) = xn+1/2 ln (x) → 0


+x→0 x1/2 x→0
e:21

1 1
(d’après les croissances comparées car n + > 0). Or, la fonction x → 1/2 est positive
2 x
:Non

1
1
et intégrable sur ]0, 1] (intégrale de Riemann de paramètre < 1) donc fn converge.
x.com

2
0
Calcul. On utilise une intégration par parties. On pose
larvo

tn+1
u : t → et v : t → ln (t)
scho

n+1
univ.

qui sont deux fonctions de classe C 1 sur ]0, 1] . Comme lim u (t) v (t) = 0 (d’après les
t→0
380 CCINP

1
croissances comparées car n + 1 > 0) et que u v converge, on peut affirmer que :
0

1 1 1 1
t=1 tn+1 1
fn (x) dx = u v = [u (t) v (t)]t→0 − uv  = − × dt
n+1 t
0 0 0 0
1  t=1
1 n 1 tn+1 1
= − t dt = − =− 2.
(n + 1) (n + 1) n + 1 t=0 (n + 1)
0

1
2. On utilise le développement en série entière de la fonction x → .
1−x
Pour tout x ∈ [0, 1[ , on a les égalités :

+∞
 +∞
1 x ln (x) 
xn ⇒ ∀x ∈ ]0, 1[ ,

5
= = fn+1 (x) .

3589
1 − x n=0 ×x ln(x) 1−x n=0

Pour tout entier n, la fonction fn est continue et intégrable sur ]0, 1] . La série

6479
 

55:1
fn+1 = fk
k=n+1
n0 k1
.20.2
converge simplement sur ]0, 1[ et sa somme
.225

+∞
 x ln (x)
fk : x →
:165

1−x
k=1
2

est continue sur ]0, 1[ . En outre, la série


1250

  
1 1 1
:889

 1  1
|fn | = (−fn ) = − fk = 2 =
fn 0 (k + 1) j=k+1 j2
3582

n0 0 n0 0 k1 0 k1 j2

converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1). D’après le théorème de permutation


1075

série-intégrale, la fonction
+∞

e:21

x ln (x)
fn+1 : x →
n=0
1−x
:Non

est intégrable sur ]0, 1[ et on a :


x.com

1 
+∞+∞
 +∞ 

1 +∞

x ln (x) 1
dx = fn+1 = fn+1 = − 2.
larvo

1−x n=0 n=0 0 n=0 (n + 2)


0 0
scho


t
3. On procède comme précédemment en écrivant t → t comme une somme de séries
e −1
univ.

de fonctions puis en appliquant un théorème de permutation série-intégrale. On pense au


Intégrales à paramètres 381

1
développement en série entière de z → avec |z| < 1. Comme et > 1, on factorise
1−z
le dénominateur et − 1 par et pour se ramener au cas |z| < 1. Pour tout t > 0, on a :
+∞
 +∞ +∞
1 1 1 −t
 −t n  
= × = e e = e−(n+1)t = e−kt
t
e −1 et 1 − e−t n=0 n=0
k=n+1
k=1
√ +∞ +∞
t √   √ −kt
t
= t e−kt = te .
e −1
k=1 k=1

Pour tout k ∈ N , on considère la fonction fk : t → te−kt qui est continue sur [0, +∞[ .


La série fk converge simplement sur ]0, +∞[ et sa somme
k1

+∞ √
 t
fk : t →
et −1
k=1

est continue sur ]0, +∞[ . Soit k ∈ N∗ , on dispose de la domination suivante :

5
3589
 
fk (t) = o e−t/2 car et/2 fk (t) = t1/2 e−(k−1/2)t → 0
t→+∞ t→+∞

6479
1
(d’après les croissances comparées car k − > 0 puisque k  1). La fonction t → e−t/2
2

55:1
est positive et intégrable sur R+ donc la fonction fk est intégrable sur R+ .

+∞ 
+∞
.20.2
Étudions |fk (t)| dt = fk (t) dt (car fk est positive sur R+ ). On effectue le chan-
0 0
.225

gement de variable s = kt (qui de classe C 1 sur R+ et réalise une bijection de R∗+ sur
s 1
:165

R∗+ ). Quand t = 0 alors s = 0, quand t → +∞ alors s → +∞ et t = , dt = ds. On


k k
en déduit que :
2
1250


+∞ 
+∞ +∞
 
+∞
√ −kt s −s ds 1 √
fk (t) dt = te dt = e = √ se−s ds
k k
:889

k k
0 0 0 0

+∞
3582

C √
= avec C = se−s ds.
k 3/2
1075


+∞
 1 3
e:21

La série fk = C 3/2
converge (série de Riemann de paramètre > 0).
k 2
k 0 k
:Non

D’après le théorème de permutation-série intégrale, on peut affirmer que la fonction


+∞ √
 t
x.com

fk : t → t
e −1
k=1
larvo

est intégrable sur [0, +∞[ et on a :


+∞ √
 
+∞+∞ +∞ +∞ +∞
  
scho

t 1
t
dt = fk = fk = C 3/2
.
e −1 k
k=1 k=1 k=1
univ.

0 0 0
382 CCINP

Commentaires 182 Exercice peu progressif demandant une certaine initiative et auto-
nomie du candidat. Il nécessite une très bonne connaissance des chapitres « intégration »
et « intégrales à paramètre ». Il s’avère très discriminant durant la phase de préparation
et la phase d’interaction avec l’interrogateur sera cruciale. Cet exercice est un bon entrai-
nement de révision à ces deux chapitres.
Question 1 : question classique et sans aucune difficulté particulière.
Question 2 : Une part significative des candidats songera à utiliser le développement en
1
série entière de . La permutation série-intégrale fera le tri entre les candidats. Re-
1−x

marquer que la série xn+1 ln (x) ne converge pas normalement sur [0, 1] . Les candidats
n
les plus au fait de leur cours invoqueront l’un des deux théorèmes de permutation série-
intégrale du chapitre « intégrales à paramètre », celui du corrigé ou la convergence dominée
pour les séries de fonctions (la somme partielle de la série est bornée indépendamment de
n). Ce dernier choix est tout à fait convenable car, d’après la formule donnant la somme
d’une suite géométrique, on a :
 

5
n 

3589
  1 − xn+1 |ln (x)|
∀n ∈ N, ∀x ∈ ]0, 1] ,  xk+1 ln (x) = |ln (x)| ×  = ϕ (x) .
  1−x 1−x
k=0

6479
L’intégrabilité de ϕ sur ]0, 1[ est laissée au lecteur.

55:1
Question 3 : elle sera l’apanage des tous meilleurs candidats (qui le traiteront significati-
vement seuls) ou bien, avec l’aide de l’interrogateur, des candidats suffisamment rapides.
Comme pour la question 2, on peut traiter cette question avec le théorème de convergence .20.2
dominée pour les séries de fonctions.
.225
:165

Exercice 183 (CCINP)



+∞
2

e−tx
1250

1. Montrer que la fonction g : x → dt est continue sur R∗+ .


t+1
0
:889

2. Montrer que g est dérivable sur R∗+ . Donner une équation différentielle vérifiée par
g.
3582

3. Proposer un équivalent de g en +∞ et donner une nouvelle expression de g.


1075

Solution 183
e:21

1. On considère la fonction

:Non

 R∗+ × R+ → R
f: e−tx .
x.com

 (x, t) →
1+t

Pour tout x ∈ R∗+ , la fonction t → f (x, t) est continue sur R+ et, pour tout t ∈ R+ , la
larvo

fonction x → f (x, t) est continue sur R∗+ . Pour tout segment [a, b] de R∗+ (i.e. 0 < a  b),
on dispose de la domination :
scho

e−tx
univ.

∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ R+ , |f (x, t)| =  e−tx  e−ta = ϕ (t) .


1+t
Intégrales à paramètres 383

La fonction ϕ est indépendante de x et intégrable sur R+ (puisque a > 0) donc la fonction



+∞

x → f (x, t) dt = g (x)
0

est (définie et) continue sur R∗+ .


2. On conserve les notations de la question précédente. Pour tout t ∈ R+ , la fonction
x → f (x, t) est de classe C 1 sur R∗+ . Pour tout x ∈ R∗+ , les fonctions t → f (x, t) et
∂f −te−tx
t → (x, t) = sont continues sur R+ . Pour tout x ∈ R∗+ , la fonction t → f (x, t)
∂x 1+t
est intégrable sur R+ (d’après la question précédente). Pour tout segment [a, b] de R∗+
(i.e. 0 < a  b), on dispose de la domination suivante :
 
 ∂f  t −tx

∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ R+ ,  (x, t) = e  e−tx  e−ta = ϕ (t) .
∂x 1+t
La fonction ϕ est indépendante de x et intégrable sur R+ (puisque a > 0) donc la fonction

5
3589

+∞

x →

6479
f (x, t) dt = g (x)
0

55:1
est de classe C 1 sur R∗+ et on a :
.20.2

+∞ 
+∞
∂f te−tx
∀x ∈ R∗+ , 
g (x) = (x, t) dt = − dt.
.225

∂x 1+t
0 0
:165

Il est alors immédiat que, pour tout x ∈ R∗+ , on a :


2


+∞ 
+∞  −tx t→+∞
1250

 1 + t −tx e 1
g (x) − g (x) = − e dt = − e−tx dt = =− .
1+t x t=0 x
0 0
:889

s
3. On utilise le changement de variable s = tx ⇔ t = . Quand t = 0 alors s = 0, quand
3582

x
ds
t → +∞ alors s → +∞ et dt = donc :
x
1075


+∞ 
+∞
e−s ds e−s
e:21

g (x) = s × = ds.
+1 x x+s
0 x 0
:Non

Intuitivement, pour chaque s ∈ R+ , on a :


x.com

e−s e−s
∼ .
x+s x→+∞ x
larvo

Si on peut intégrer par rapport à s sur R+ (ce qui est illicite a priori), on obtient l’équi-
valent :
scho


+∞ 
+∞
e−s 1 1  −s s→+∞ 1
g (x) ∼ ds = e−s ds = −e s=0 .
univ.

x→+∞ x x x x
0 0
384 CCINP

Prouvons cet équivalent en montrant que lim xg (x) = 1. On considère la fonction


 x→+∞
 R∗+ × R+ → R
h: xe−s . Pour tout x ∈ R∗+ , la fonction s → h (x, s) est continue
 (x, s) →
s+x
sur R+ et :
∀s ∈ R+ , lim h (x, s) = e−s = ψ (s) .
x→+∞
La fonction ψ est continue sur R+ et on dispose de la domination suivante :
x −s
∀x ∈ R+ , ∀s ∈ R+ , |h (x, t)| = e  e−s = ψ (s) .
s+x
La fonction ψ est indépendante de x et intégrable sur R+ (puisque −1 < 0) donc :

+∞ 
+∞ 
+∞

lim h (x, s) ds = lim h (x, s) ds ⇔ lim xg (x) = e−s ds = 1.


x→+∞ x→+∞ x→+∞
0 0 0

D’après la question précédente, pour tout x ∈ R∗+ , on a

5
3589
1
g  (x) − g (x) = − .
x

6479
Afin de gagner du temps, on revient à la preuve de MPSI de la résolution de ces équa-
tions différentielles. En divisant par ex (solution fondamentale de l’équation homogène

55:1
associée) cette équation, on obtient l’équation
  e−x
.20.2
(∗) : ∀x ∈ R∗+ , g (x) e−x = − .
x
.225

e−x
Comme lim g (x) e−x = 0 (car lim g (x) = 0) et que la fonction x → est intégrable
x
:165

x→+∞ +∞
sur [1, +∞[ (car continue sur [1, +∞[ et négligeable en +∞ devant x → e−x qui est
positive et intégrable sur [1, +∞[), en intégrant l’équation (∗) entre s et +∞ (avec s > 0),
2
1250

on obtient :

+∞ 
+∞
 x→+∞ e−x e−x
:889

g (x) e−x x=s = − −s


dx ⇔ −g (s) e = − dx
x x
3582

s s

+∞
e−x
⇔ g (s) = es dx.
1075

x
s
e:21

Commentaires 183 Exercice de niveau standard et bien progressif pour le concours CCINP.
:Non

Question 1 et 2 : Il s’agit de deux questions extrêmement classiques et relativement simples


donc l’interrogateur sera exigeant sur la qualité et la rigueur de l’argumentaire, ce qui fait
x.com

trop défaut à une part significative des candidats. L’obtention de l’équation différentielle
pourra poser problème à certains candidats durant la phase de préparation mais une petite
aide de l’interrogateur comblera cette lacune.
larvo

Question 3 : Cette question s’avère sélective car elle demande aux candidats de l’initiative
(devinerà au
Intégrales minimum l’équivalent), de connaitre l’expression exacte des solutions d’une
paramètres 385
scho

équation différentielle linéaire homogène d’ordre 1 (notamment l’expression explicite des


primitives) et de déterminer l’unique solution ayant l’équivalent voulue. Même avec l’aide
univ.

de l’interrogateur, chacune de ses sous-questions sera fortement discriminante.

1
ln (1 + xt)
Intégrales à paramètres
de l’interrogateur, chacune de ses sous-questions sera fortement discriminante. 385

de l’interrogateur, chacune de ses sous-questions


1 sera fortement discriminante.
ln (1 + xt)
Exercice 184 (CCINP) On pose f (x) = dt.
1 + t2
0 1
ln (1 + xt)
Exercice 184 (CCINP) On pose
1. Montrer que f est dérivable sur ]−1, +∞[ et 2trouver
f (x) = dt. f  .
1+t
0 x
ln (1 + t)
2.
1. Montrer, pourf tout
Montrer que x dans ]−1,
est dérivable sur +∞[ , que et
]−1, +∞[ trouver
f (x) = − f . dt + g (x) où g (x)
1 + t2
0x
ln (1 + t)
2. est à déterminer.
Montrer, pour tout x dans ]−1, +∞[ , que f (x) = − dt + g (x) où g (x)
3. En déduire la valeur de f (1) . 1 + t2
0
est à déterminer.
Solution 184
3. En déduire la valeur de f (1) .
1. On considère la fonction
Solution 184 
 ]−1, +∞[ × [0, 1] → R
1. On considère la fonction g: ln (1 + xt) .

 (x, t) → 2
1+Rt

5
 ]−1, +∞[ × [0, 1] →

3589
Pour tout t ∈ [0, 1] , lag fonction
:

ln (1 +Cxt)
g (x, t) est→de classe
→ t)
x (x, 1
sur. ]−1, +∞[ (puisque ln
1 + t 2 1
est de classe C sur ]0, +∞[ , que x → 1 + xt est de classe C sur [0, 1] et strictement
1

6479
positive
Pour tout surt ]−1,
∈ [0,+∞[). Pour toutx x→∈g]−1,
1] , la fonction (x, t)+∞[ lesclasse
est ,de fonctions
C 1 sur ]−1, +∞[ (puisque ln
est de classe C 1 sur ]0, +∞[ , que x → ∂g 1 + xt est de classet C 1 sur [0, 1] et strictement

55:1
positive sur ]−1, +∞[). t →Pour
g (x, t) et xt ∈
tout →]−1, (x, t) =
∂x +∞[ , les(1fonctions
+ xt) (1 + t2 )
∂g semblable au caractère t .20.2
sont continues sur ]−1, t →+∞[g (x, (argumentaire
t) et t → (x, t) = C 1 de x → f (x, t)).
∂x (1 + xt) (1 + t 2)
La fonction t → g (x, t) est intégrable sur [0, 1] (car elle est continue sur ce segment).
.225

Soit [a,
sont b] un segment
continues sur ]−1, b] de(argumentaire
[a,+∞[ −1 < a aub),caractère
]−1, +∞[ (i.e.semblable on dispose C 1 de
de lax domination
→ f (x, t)).
suivante :
La fonction t → g (x, t) est intégrable sur [0,  1] (car  elle est continue sur ce segment).
:165


Soit [a, b] un segment
∀x ∈[a,[a,b]b]de
, ∀t ∈ [0,  ∂g (x,
1] , (i.e.
1
< a b), on=dispose
ϕ (t) . de la domination
]−1, +∞[  ∂x −1 t) 1 + at
suivante :
2

 
1250

La fonction ϕ est indépendante de x et intégrable  ∂g  [0, 1]


sur 1 (car continue sur ce segment
∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ [0, 1] ,  (x, t)  = ϕ (t) .
puisque son dénominateur ne s’annule pas∂x sur cet intervalle)
1 + at donc la fonction
:889

La fonction ϕ est indépendante de x et1 intégrable sur [0, 1] (car continue sur ce segment
puisque son dénominateur ne s’annule
x → gpas (x,sur
t) dtcet
= intervalle)
f (x) donc la fonction
3582

0 1
1075

→ +∞[
est (définie et) de classe C 1 surx ]−1, g (x,.t)En
dt outre,
= f (x)sa dérivée est donnée, pour tout
x ∈ ]−1, +∞[ , par : 0
e:21

est (définie et) de classe C 1  sur


1 ]−1, +∞[ . En 1 outre, sa dérivée est donnée, pour tout
x ∈ ]−1, +∞[ , par : f  (x) = ∂g (x, t) dt = t
dt.
:Non

∂x (1 + xt) (1 + t2 )
0 1 0 1
∂g t
x.com

2. Fixons x ∈ ]−1, +∞[ f \(x)


{0}=. Pour (x, t) dt = dt.
∂x calculer cette(1 intégrale,
+ xt) (1 +on
t2 ) décompose en éléments
simples la fraction rationnelle (par rapport à t) sous l’intégrale. Comme le numérateur
0 0
est de degré
x ∈ strictement inférieur
. Pouraucalculer
numérateur,
cette il existe trois
on réels a, b, c tels que
larvo

2. Fixons ]−1, +∞[ \ {0} intégrale, décompose en éléments


simples la fraction rationnelle (par rapport
t à t) sous a l’intégrale.
bt + c Comme le numérateur
est de degré strictement(∗) : = il existe + .
scho

inférieur
(1 + xt)au (1
numérateur,
+ t2 ) 1 + xt 1 trois
+ t2 réels a, b, c tels que
t a bt + c
univ.

(∗) : = + .
(1 + xt) (1 + t2 ) 1 + xt 1 + t2
386 CCINP

1
En multipliant (∗) par 1 + xt (resp. 1 + t2 ) puis en faisant tendre t vers − (resp. −i
x
et +i), on obtient les égalités suivantes :

 1 

 − x 

 x 
 a=− 2 x

 = a 
 x + 1 
 a=− 2

 1 
   
 x +1

 1+ 2 
 

 x  1 1 1  1
b= + (1) − (2) b=
i ⇔ 2 1 + ix 1 − ix ⇔ 1 + x2

 = bi + c 
   


 1 + ix 
 
 x

 
 i 1 1 


 −i 
 c= − (1) + (2)  c = 1 + x2

  2 1 + ix 1 − ix
 1 − ix = −bi + c

On en déduit que :
t x 1 1 t
= − × + ×
(1 + xt) (1 + t2 ) x2
+ 1 1 + xt 1 + x 2 1 + t2
x 1
+ × .

5
1 + x2 1 + t2

3589
Cette égalité reste manifestement vraie pour x = 0. En intégrant (par rapport à t) entre

6479
0 et 1 cette égalité, on obtient, pour tout x ∈ ]−1, +∞[ :
 t=1  
1 1 1   t=1 x t=1

55:1
 2
f (x) = − 2 ln (1 + xt) + 2 ln 1 + t + 2
[arctan (t)]t=0
x +1 t=0 x + 1 2 t=0 1 + x
ln (1 + x) ln (2) 1 π x .20.2
= − 2 + × + × .
x +1 2 1 + x2 4 1 + x2
.225

En intégrant cette égalité entre 0 et s (s ∈ ]−1, +∞[), on obtient :


s  
:165

x=s ln (1 + x) ln (2) x=s π 1  2


 x=s
[f (x)]x=0 = − dx + [arctan (x)]x=0 + ln 1 + x
1 + x2 2 4 2
2

x=0
0
1250

s
ln (1 + x) ln (2) π  
f (s) − f (0) = − dx + arctan (s) + ln 1 + s2 ,
:889

   1+x 2 2 8
=0 0
3582

ln (2) π  
ce qui permet de conclure avec g : s → arctan (s) + ln 1 + s2 .
2 8
3. En choisissant x = 1 dans l’égalité précédente, on en déduit que :
1075

1
ln (1 + x) ln (2) π π   π ln (2)
e:21

f (1) = − dx + × + ln 1 + 12 ⇔ f (1) = .
1 + x2 2 4 8 8
:Non

0
  
=f (1)
x.com

Commentaires 184 Exercice progressif et assez technique pour ce concours. Il est une
variation d’un sujet Mines-Ponts (où l’intégration portait sur R+ , les questions étant iden-
larvo

tiques) donné quelques années auparavant.


Question 1 : La question est classique, elle ne requiert peu de technicité mais elle demande
scho

que le candidat connaisse le fait fondamental : toute fonction continue sur un segment I
est intégrable sur I. L’interrogateur percevra très mal les candidats effectuant des compa-
univ.
Intégrales à paramètres 387

raisons de l’intégrande (la fonction à intégrer) aux bornes du domaine d’intégration (qui
montrent que le candidat ne maitrise manifestement pas la méthode).
Question 2 : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet. Elle requiert une solide
maitrise des calculs et ... la reconnaissance d’une fraction rationnelle. La méthode de dé-
termination des coefficients doit être connue (appelée parfois « méthode par occultation
») car elle est efficace et sert dans de nombreux sujets de nombreux concours (CCINP,
Mines-Telecom, Centrale-SupElec, Mines-Ponts). Même avec aide de l’interrogateur, cette
question sera très discriminante.
Question 3 : aucune difficulté particulière.

Exercice 185 (CCINP) Soit f continue de R+ dans C et 0 < a < b.


b bx
f (xt) f (t)
1. Calculer lim+ dt et  = lim+ dt.
x→0 t x→0 t
a ax

+∞ 
+∞

5
f (at) − f (bt)

3589
f (t)
2. On suppose que dt converge. Montrer que lim dt = .
t x→0+ t
1 x

6479
1
1−t
3. Montrer que dt = ln (2) .

55:1
ln (t)
0
.20.2
Solution 185
.225

b
1. f (xt) dt. On considère la fonction
:165

lim
x→0+
a
2
1250


[0, 1] × [a, b] → R
g: f (xt) .
:889

(x, t) →
t
3582

Pour chaque t ∈ [a, b] , on a


1075

f (0)
lim g (x, t) = = h (t)
x→0+ t
e:21

(par continuité de f en 0). La fonction h est continue sur [a, b] . Pour chaque x ∈ [0, 1] ,
:Non

la fonction t → g (x, t) est continue sur [a, b] (par continuité de f sur R+ ). En outre,
lorsque x ∈ [0, 1] et t ∈ [a, b] , on a xt ∈ [0, b] . La fonction f étant continue sur le
x.com

segment [0, b] , elle y est bornée. On note

M = sup |f |
larvo

[0,b]
scho

alors on dispose de la domination suivante :


univ.

∀ (x, t) ∈ [0, 1] × [a, b] , |g (x, t)| = |f (xt)|  M = ϕ (t) .


388 CCINP

La fonction ϕ étant indépendante de x et intégrable sur [0, b] , le théorème de convergence


dominé montre que :

b b b b
f (xt) f (0)
lim dt = lim g (x, t) dt = lim+ g (x, t) dt = dt
x→0+ t x→0+ x→0 t
a 0 0 0
b  
1 t=b b
= f (0) dt = f (0) [ln (t)]t=a = f (0) ln .
t a
a

bx
f (t) t
lim dt. Soit x > 0. On utilise le changement de variable s = qui est de classe
x→0+ t x
ax
C 1 et réalise une bijection de [ax, bx] sur [a, b] , Quand t = ax alors s = a, quand t = bx
alors s = b, t = sx et dt = xds donc :

5
3589
bx b b  
f (t) f (xs) f (xs) b
dt = xds = ds → f (0) ln = .
t xs s x→0 a

6479
ax a a

2. Soit x > 0. En utilisant la relation de Chasles, on a :

55:1

+∞ 
+∞ 
+∞ .20.2
f (at) − f (bt) f (at) f (bt)
dt = dt − dt.
t t t
.225

x x x

En utilisant les changements de variables u = at et v = bt, on obtient :


:165


+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞
2

f (at) f (u) du f (u) f (bt) f (v)


1250

dt = u a = du, dt = dv
t u t v
x ax a ax x bx
:889

ce qui permet d’écrire :


3582


+∞ 
+∞ 
+∞ bx
f (bt) − f (at) f (u) f (u) f (u)
dt = du − du = du
1075

t u u u
x ax bx bx
e:21

(d’après la relation de Chasles). La question précédente permet de conclure.


3. On utilise le changement de variable s = − ln (t) qui est de classe C 1 sur ]0, 1[ et réalise
:Non

une bijection de ]0, 1[ sur ]0, +∞[ . Quand t → 0 alors s → +∞; quand t = 1 alors s = 0.
On a t = e−s et dt = −e−s ds donc on obtient l’égalité :
x.com

1 0 
+∞
1−t 1 − e−s  −s  e−s − e−2s
larvo

dt = −e ds = ds
ln (t) s s
0 +∞ 0
scho


+∞  
e−s − e−2s 2
= lim ds = e0 ln = ln (2)
univ.

x→0 s 1
x
Intégrales à paramètres 389

d’après la question précédente. En effet, la fonction f : t → e−t est continue sur R+ et

e−t
∀t  1, 0   e−t .
t

+∞
f (t)
La fonction t → e −t
étant intégrable sur [1, +∞[) (car −1 < 0) donc dt converge.
t
1

Commentaires 185 Il s’agit d’un exercice très ancien et classique, reformulé dans le
cadre des intégrales à paramètre pour éviter des versions epsilonesques précédente.
Question 1 : Formellement, de très nombreux candidats devineront la réponse mais la
justification sera beaucoup plus discriminante. Une part importante de candidats pensent
que
∀x ∈ [u, v] , ∀t ∈ [a, b] , |f (xt)|  |f (vt)|
c’est-à-dire pense implicitement que la fonction x → |f (xt)| est croissante, ce qui est

5
aberrant. La justification convenable du caractère borné nécessite du candidat une petite

3589
connaissance théorique (toute fonction continue sur un segment y est bornée) mais surtout
de visualiser le domaine que parcourt xt lorsque x et t décrivent chacun un intervalle (ce

6479
qui s’avère être le problème principal d’un grand nombre d’entre eux pour ce concours). Il
est bon de travailler ce point s’il vous a posé problème car il s’agit d’une méthode générale.

55:1
Question 2 : L’unique difficulté de cette question est d’utiliser la relation de Chasles et un
changement de variable utilsé à la question précédente. Une petite aide de l’interrogateur
.20.2
lèvera cette difficulté.
Question 3 : Il s’agit d’une question sélective qui teste l’initiative du candidat et sa ca-
.225

pacité à se ramener aux résultats des questions précédentes. N’attendez pas d’aide rapide
de l’interrogateur qui teste alors cette qualité, au mieux, il indiquera un changement de
:165

variable. Dans ce cas, la capacité du candidat à finir seul et convenable la question sera
l’élément clé de l’évaluation de cette question.
2
1250
:889


+∞
arctan (xt) − arctan (t)
Exercice 186 (CCINP) Soit la fonction F : x → dt.
3582

t
0

1. (a) Montrer que F est bien définie sur R∗+ .


1075

(b) La fonction F est-elle dérivable sur R∗+ ?


e:21

2. En déduire une expression simplifiée de F.



+∞
:Non

arctan (at) − arctan (bt)


3. Calculer I = dt avec a > 0 et b > 0.
t
x.com

Solution 186
larvo

1.
(a) Soit x ∈ R∗+ . La fonction
scho

arctan (xt) − arctan (t)


univ.

f : t →
t
390 CCINP

est continue sur ]0, +∞[ . En utilisant le développement limité de arctan en 0, on


obtient :
(xt + o (t)) − (t + o (t))
f (t) = = x − 1 + o (1) = O (1) .
t→0 t t→0 t→0

La fonction t → 1 étant positive et intégrable sur ]0, 1] , la fonction f est intégrable


sur ]0, 1] .
D’après l’inégalité des accroissements finis appliquée à la fonction arctan, pour tout
t ∈ [1, +∞[ et tout x ∈ R∗+ , on a :

|arctan (xt) − arctan (t)|  sup |arctan | |xt − t|


[xt,t]
1 1 1
= t |x − 1| sup = t |x − 1| ×
2 (∗) 2 t2
 t |x − 1| 2 2
s∈[xt,t] 1 + s 1 + a a t

avec a = x si x  1 (car xt  t) et a = 1 si x  1 (car xt  t) puisque la fonction


1
s → est croissante sur R+ . Ainsi, on dispose de la majoration suivante :

5
1 + s2

3589
 
|x − 1| 1
∀t ∈ [1, +∞[ , |f (t)|  2 2 = O 2 .

6479
a t t→+∞ t
1
Comme la fonction t → est positive et intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann

55:1
t2
de paramètre 2 > 1), la fonction f est intégrable sur [1, +∞[ . Ainsi, la fonction f
.20.2

+∞

est intégrable sur ]0, +∞[ , ce qui assure l’existence de f = F (x) quel que soit
.225

0
x ∈ R∗+ .
:165

(b) On considère la fonction


2


]0, +∞[ × ]0, +∞[ → R
1250

g: arctan (xt) − arctan (t) .


(x, t) →
t
:889

Pour tout t ∈ ]0, +∞[ , la fonction x → g (x, t) est de classe C 1 sur ]−1, +∞[.
3582

Pour tout x ∈ ]0, +∞[ , les fonctions


∂g 1
1075

t → g (x, t) et t → (x, t) =
∂x 1 + x 2 t2
e:21

sont continues sur ]0, +∞[ .


Pour tout x ∈ ]0, +∞[ , la fonction x → g (x, t) est intégrable sur ]0, +∞[ (d’après la
:Non

question précédente).
Soit [a, b] un segment [a, b] de R∗+ (i.e. −1 < a  b), on dispose de la domination
x.com

suivante :
 
 ∂g  1 1
∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ ]0, +∞[ ,  (x, t)   = ϕ (t) .
larvo

∂x 1 + x 2 t2 1 + a 2 t2
La fonction ϕ est intégrable sur [0, 1] (car continue sur ce segment) et sur [1, +∞[
scho

(car
1
univ.

ϕ (t) ∼
t→+∞ a2 t2
Intégrales à paramètres 391

qui est une fonction positive et intégrable sur [1, +∞[ comme intégrale de Riemann
de paramètre 2 > 1) donc ϕ est intégrable sur ]0, +∞[. Ainsi, la fonction


+∞

x → g (x, t) dt = F (x)
0

est (définie et) de classe C 1 sur R∗+ . En outre, sa dérivée est donnée, pour tout
x ∈ ]0, +∞[ , par :


+∞ 
+∞
 ∂g 1
F (x) = (x, t) dt = dt.
∂x 1 + x 2 t2
0 0

2. D’après la question précédente, pour tout x > 0, on a :


+∞  t→+∞
1 arctan (xt) π

5
F  (x) = dt = =

3589
1 + x 2 t2 x t=0 2x
0

6479
Ainsi, il existe un réel C tel que :
π

55:1
∀x > 0, F (x) = ln (x) + C.
2
En évaluant cette égalité en x = 1, on obtient :
.20.2
π
.225

F (1) = C ⇔ C = 0 ⇒ ∀x > 0, F (x) = ln (x) .


2
:165

s ds
3. En utilisant le changement de variable s = bt (t = , dt = ), on obtient :
b b
2
1250

a 

+∞
arctan s − arctan (s) ds a π a
I= b × = F = ln .
:889

s b b 2 b
0 b
3582

Commentaires 186 Contre toute attente, la question la plus difficile de cet exercice est
1075

la question 1.a).
Question 1.a). Si l’étude de l’intégrabilité sur [0, 1] est aisée, celle sur [1, +∞[ s’avère très
e:21

sélective (l’argumentaire n’est pas conventionnel et demande la maitrise de l’inégalité des


accroisssements finis, ce qui n’est pas le cas de tous les candidats à ce concours). Bien
:Non

entendu, l’interrogateur indiquera éventuellement au candidat d’utiliser cette inégalité des


accroissements finis. Sa facilité d’énonciation et d’application sera un élément déterminant
x.com

dans la discrimination des candidats.


Les autres questions ne présentent aucune difficulté particulière donc l’interrogateur attend
larvo

du candidat précision et rigueur dans l’argumentaire utilisé.


scho
univ.
392 Mines-Telecom

10.2 Mines-Telecom

+∞
2
Exercice 187 (Mines-Telecom) Soit n ∈ N, et In = e−x sin2n (x) dx.
0

1. Montrez que, pour tout n ∈ N, In est bien définie.


2. Étudiez la convergence de la suite (In )n∈N .

Solution 187
1. Soit n ∈ N. On pose
2 2n
fn : x → e−x (sin (x))
qui est continue sur R+ . On dispose de la domination suivante :
 
fn (x) = o e−x .
x→+∞

5
En effet, on a :

3589
2 2n
ex fn (x) = ex−x (sin (x)) → 0
x→+∞

6479
car
x − x2 ∼ −x2 → −∞ avec lim et = 0

55:1
x→+∞ x→+∞ t→−∞
2n
et, pour finir, la fonction x → (sin (x)) est bornée sur R+ . .20.2
Comme la fonction x → e−x est positive et intégrable sur R+ (car −1 < 0), on peut

+∞
.225

affirmer que fn est intégrable sur R+ . Ainsi, l’intégrale fn = In converge.


0
:165

2. On conserve les notations de la réponse à la question précédente. Pour tout entier n, la


fonction fn est continue sur R+ .Soit x ∈ R+ alors on a :
2
1250

 
si |sin (x)| < 1
2
0 e−x si x = kπ, k ∈ N
lim fn (x) = 2 = = g (x) .
e−x si |sin (x)| = 1 sinon
:889

n→+∞ 0

La fonction g est continue par morceaux sur R+ et on dispose de la domination suivante :


3582

2
∀n ∈ N, ∀x ∈ R+ , |fn (x)| = fn (x)  e−x = f0 (x) .
1075

La fonction f0 étant indépendante de n et intégrable sur R+ (d’après la question précé-


e:21

dente), le théorème de convergence dominée montre que :


:Non


+∞ 
+∞ 
+∞

In = fn (x) dx → lim fn (x) = g (x) dx = 0.


x.com

n→+∞ n→+∞
0 0 0
larvo

Commentaires 187 Exercice classique et de difficulté standard. La seule petite difficulté


apparaissant dans la limite simple de la suite (fn )n . Comme d’habitude, il est attendu
scho

rigueur et précision dans les justifications d’intégrabilité.


univ.
Intégrales à paramètres 393

n 
x n
Exercice 188 (Mines-Telecom) Pour n ∈ N , on pose un =

1− cos x dx.
n
0
La suite (un )n∈N∗ converge t-elle ? Si oui, trouver sa limite.

Solution 188 Pour tout entier n  1, on considère la fonction


  x n
1− si x ∈ [0, n]
fn : x → n
0 sinon


+∞

de sorte que un = fn . On peut alors invoquer le théorème de convergence dominée de Le-


0
besgue.
Convergence simple. Soit x ∈ R+ . Grâce à l’écriture exponentielle et au développement limité
à l’ordre 1 en 0 de la fonction t → ln (1 + t) , pour tout entier n  x, on a :

5
3589
 x n   x 
fn (x) = 1− cos (x) = exp n ln 1 − cos (x)
n     n

6479
x 1
= exp n − + o cos (x)
n→+∞ n n

55:1
= exp (−x + o (1)) cos (x) → exp (−x) cos (x) .
n→+∞ n→+∞
.20.2
Ainsi, la suite (fn )n∈N∗ converge simplement sur R+ vers la fonction
.225

f : x → exp (−x) cos (x)


:165

qui y est continue.


Domination. On remarque (astucieusement) l’inégalité suivante :
2
1250

∀t ∈ R, 1 + t  et
:889

(utiliser la convexité de t → et ou bien dresser le tableau de variation de la fonction


3582

t → et − (1 + t)
1075

x
en plaçant la valeur en t = 0). En choisissant t = − , on en déduit que :
n
e:21

x  x
∀n  1, ∀x ∈ [0, n] , 0  1 −  exp −
 xnn n
:Non

 x n  x
⇒0  1−  exp − = exp −n × = exp (−x)
(∗) n n n
x.com

(∗) : par croissance de t → tn sur R+ .


Dès lors, pour tout entier n  1, on peut affirmer que :
larvo

 x n
∀x ∈ [0, n] , |fn (x)| = 1 − |cos (x)|  exp (−x) 1 = exp (−x)
scho

n
∀x > n, |fn (x)| = 0  exp (−x)
univ.

⇒ ∀x ∈ R, |fn (x)|  exp (−x) = ϕ (x) .


394 Mines-Telecom

La fonction ϕ est indépendante de n et intégrable sur R+ donc, d’après le théorème de conver-


gence dominée de Lebesgue, on peut affirmer que :


+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞

lim un = lim fn = lim fn = f= e−x cos (x) dx.


n→+∞ n→+∞ n→+∞
0 0 0 0
 
Pour calculer cette dernière intégrale, on utilise la relation d’Euler cos (θ) = Re eiθ .


+∞ 
+∞ 
+∞
−x
   
e cos (x) dx = e−x Re eix dx = Re e−x eix dx
e−x ∈R
0 0 0
 +∞   
 
x(−1+i) x→+∞
e
= Re  e x(−1+i)
dx = Re
−1 + i x=0
0
   
1 −1 − i 1

5
= Re − = − Re 2 =

3589
(∗∗) −1 + i |−1 + i| 2
     
(∗∗) car ex(−1+i)  = e−x eix  = |e−x | eix  = e−x puisque ix est un imaginaire pur.

6479
1
Par conséquent, on peut conclure : lim un = .
2

55:1
n→+∞

.20.2
Commentaires 188 Il s’agit d’une version revisitée d’un exercice classique (remplacer
cos (t) par tx−1 ).
.225

L’interaction avec l’interrogateur sera un élément majeur de la progression du candidat.


Ce dernier attend la mention du théorème de convergence dominée (qui est le coeur du
:165

sujet). Le piège étant que ce théorème exige que le domaine d’intégration soit fixe d’où
l’introduction d’une intégrande définie par deux formules. Le calcul de la limite simple
2
1250

de (fn )n étant un grand classique de MPSI, les candidats sachant le déterminer seuls
seront fortement valorisés ainsi que les candidats pensant à la majoration 1 + x  ex (par
convexité ou par dessin, etc) pour obtenir la domination.
:889

Le calcul de l’intégrale limite peut se faire également par une double intégration par parties
(en dérivant sucessivement cos puis sin), ce qui fournit l’égalité I = 1 − I qui donne la
3582

valeur de I.
1075

Exercice 189 (Mines-Telecom)


e:21

1
2
:Non

1. Montrer l’existence de In = tn (ln (t)) dt pour tout n ∈ N.


0
x.com


+∞
2 1 2
(ln (x)) (ln (x))
2. On pose I = dx. Montrer l’existence de I, puis que I = 2 dx.
1 + x2 1 + x2
larvo

0 0
+∞
 (−1)n
3. Montrer que I = 4 .
scho

n=0
(2n + 1)3
univ.
Intégrales à paramètres 395

Solution 189
2
1. Soit n ∈ N. La fonction t → tn (ln (t)) est continue sur ]0, 1] et on a :
 
2 1 2 2
tn (ln (t)) = o 1/2 car t1/2 tn (ln (t)) = tn+1/2 (ln (t)) → 0
t→0+ t t→0+

1 1
(d’après les croissances comparées car n + > 0). La fonction t → 1/2 étant positive et
2 t
2
intégrable sur ]0, 1] , on en déduit que la fonction t → tn (ln (t)) est intégrable sur ]0, 1] ,
ce qui démontre l’existence de l’intégrale In .
2. La fonction
2
(ln (x))
f : x →
1 + x2
est continue sur ]0, +∞[ . On dispose des dominations suivantes :
 
2 1 2
f (x) ∼ (ln (x)) = o car x1/2 (ln (x)) → 0
x1/2

5
x→0+ x→0+ x→0+

3589
2   2 2
(ln (x)) 1 (ln (x)) (ln (x))
f (x) ∼ 2
=+ o 3/2
car x3/2 2
= √ → 0
x→+∞ x x→0 x x x x→+∞

6479
1
(d’après les croissances comparées pour les deux limites). La fonction x → 1/2 (respec-

55:1
x
1
tivement x → 3/2 ) est positive et intégrable sur ]0, 1] (respectivement sur [1, +∞[) donc
.20.2
x
f l’est aussi. Ainsi, la fonction f est intégrable sur ]0, +∞[ , ce qui assure l’existence de
l’intégrale I.
.225

1
On considère alors le changement de variable s = (qui réalise une bijection de classe
x
:165

C 1 et strictement décroissante de [1, +∞[ sur ]0, 1]). Si x = 1 alors s = 1 et si x → +∞


alors s → 0. En outre, on a
2

1 1
1250

x = ⇒ dx = − 2 ds.
s s
:889


+∞

L’intégrale f étant convergente, on en déduit l’égalité suivante :


3582

  0 2   1 1
+∞ +∞
1075

2 2
(ln (x)) (ln (1/s)) ds (− ln (s))
f= dx = 2 − 2 = ds = f.
1 + x2 1 + (1/s) s 1 + s2
e:21

1 1 1 0 0

D’après la relation de Chasles, on obtient l’égalité souhaitée :


:Non

1 
+∞ 1
x.com

I= f+ f = 2 f.
0 1 0
larvo

1
3. D’après le développement en série entière de t → , on a :
1−t
scho

+∞

1
∀t ∈ ]−1, 1[ , = tn .
univ.

1 − t n=0
396 Mines-Telecom

Soit x ∈ [0, 1[ alors t = −x2 ∈ ]−1, 0] ⊂ ]−1, 1[ donc on peut écrire :

+∞
 +∞
1  2 n  n
∀x ∈ [0, 1[ , = −x = (−1) x2n
1 + x2 n=0 n=0

d’où la formule

1 2 1  
+∞

(ln (x)) n 2n 2
I=2 dx = 2 (−1) x (ln (x)) dx.
1 + x2 n=0
0 0

 
Justifions que l’on peut permuter les symboles et . Pour tout entier n, on considère

la fonction
n 2
fn : x → (−1) x2n (ln (x))

5


3589
qui est continue et intégrable sur ]0, 1[ (d’après la question 1). La série fn converge
n0

6479
simplement sur ]0, 1[ et sa somme

55:1
+∞
 2
(ln (x))
fn : x →
n=0
1 + x2 .20.2
est continue sur ]0, 1[ . Soit n ∈ N. Déterminons la valeur de
.225

1 1
:165

2
|fn | = x2n (ln (x)) dx.
2

0 0
1250

Les fonctions
:889

x2n+1 2
u : x → et v : x → (ln (x))
2n + 1
3582

sont de classe C 1 sur [0, 1[ avec u (x) v (x) → + 0 (d’après les croissances comparées).
x→0
D’après le théorème d’intégration par parties, on obtient l’égalité :
1075

1 1 1 1  
e:21

 1  x2n+1 1
|fn | = uv= lim [uv]ε − uv = − 2 × × ln (x) dx
ε→0 2n + 1 x
:Non

0 0 0 0
1
2
x.com

= − x2n ln (x) dx.


2n + 1
0
larvo

Les fonctions
x2n+1
scho

u : x → et v : x → ln (x)
2n + 1
univ.

sont de classe C 1 sur [0, 1[ avec u (x) v (x) → 0 (d’après les croissances comparées car
+ x→0
Intégrales à paramètres 397

n + 1 > 0). D’après le théorème d’intégration par parties, on obtient l’égalité :

1 1 1 1
2n  1  x2n+1 1
x ln (x) dx = uv= lim [uv]ε − uv = − × dx
ε→0 2n + 1 x
0 0 0 0
1  x=1
1 1 x2n+1 1
= − x2n dx = − =− 2.
2n + 1 2n + 1 2n + 1 x=0 (2n + 1)
0

On en déduit la formule :

1 1
2 2
∀n ∈ N, |fn | = 3 ⇒0 |fn |  3.
(2n + 1) (n + 1)
0 0

 1  1
La série 3 = est convergente (série de Riemann de paramètre 3 > 1)
(n + 1) n3

5
n0 n1

3589
 1

donc la série |fn | converge. D’après le théorème de permutation série-intégrale, on

6479
n 0
obtient :

55:1
1 2 1  
+∞

(ln (x)) n 2n 2 .20.2
I = 2 dx = 2 (−1) x (ln (x)) dx
1 + x2 n=0
0 0
.225

+∞
 1 +∞
 n
n 2 (−1)
= 2 (−1) x2n (ln (x)) dx = 4 3
:165

n=0 n=0 (2n + 1)


0
2

(d’après les calculs précédents).


1250
:889

Commentaires 189 Exercice globalement classique et bien gradué en difficulté pour le


concours Mines-Telecom.
3582

Question 1 : Très classique, il est attendu rigueur et précision du candidat (dont la conti-
nuité). Il n’est pas demandé le calcul (même s’il servira en troisième question).
1075

Question 2 : Même remarque que précédemment pour l’existence. Pour la seconde question,
il s’agit d’une astuce que l’interrogateur donnera probablement rapidement si le candidat
e:21

n’y songe pas (ne l’apprenez pas). Par contre, il est attendu la maitrise de la technique de
changement de variable (donc pas d’erreurs à commettre), voire pour certains interroga-
:Non

teurs l’énoncé du théorème associé.


Question 3 : La question étant plus ouverte (la réponse est donnée mais elle demande
x.com

plusieurs initiatives de la part du candidat), elle sera très discriminante. Les candidats
1
songeant au développement en série entière de seront valorisés ainsi que les candi-
1 + x2
larvo

dats calculant (au moins formellement dans un premier temps) l’intégrale de la question
1. De même, les candidats prouvant la convergence normale sur ]0, 1] de la série de fonc-

scho

n 2
tions (−1) x2n (ln (x)) seront valorisés. En voici une preuve très rapide et très peu
n
univ.
398 Mines-Telecom

consommatrice de calculs : en utilisant le changement de variable t = xn , on obtient :


       2 
 n 2  2  t=x
n 
sup (−1) x2n (ln (x))  = sup x2n (ln (x))  = sup t2 ln t1/n 

x∈]0,1] x∈]0,1] x=t1/n t∈]0,1]
  2 
  
2 1  1  2
= sup t ln (t)  = 2 sup t2 ln (t) 
t∈]0,1]  n  n t∈]0,1]

 1
et la série converge. On peut ainsi permuter série et intégrale sans suivre la méthode
n
n2
du corrigé. Selon les candidats, un ou plusieurs points seront traités et augmenteront
significativement la note du candidat (surtout s’ils les font seuls).

1
Exercice 190 (Mines-Telecom) On pose an = xn ln (1 − x) dx.

5
0

3589
1. Montrer que an est définie pour tout n ∈ N et déterminer la limite de la suite (an ).
2. Calculer a0 .

6479
1
3. Montrer que ∀n ∈ N∗ , (n + 1)an − nan−1 = − .
n+1

55:1
4. Déterminer la nature de la série de terme général an xn .
.20.2
Solution 190
.225

1. Existence. Pour tout n ∈ N, la fonction


:165

fn : x → xn ln (1 − x)
2

est continue sur [0, 1[ et on dispose de l’équivalent suivant :


1250

|f (x)| = xn |ln (1 − x)| ∼ 1n |ln (1 − x)| = |ln (1 − x)| .


:889

x→1−

Le changement de variable t = 1 − x (donc x = 1 − t, dx = −dt) étant une bijection


3582

décroissante de [0, 1[ sur ]0, 1] et de classe C 1 , les intégrales


1075

1 0 1
|ln (1 − x)| dx et |ln (t)| (−dt) = |ln (t)| dt
e:21

0 1 0
:Non

sont de même nature. La fonction ln étant continue sur ]0, 1], la domination
 
x.com

1 √
ln (t) = o √ car t ln (t) → 0
t→0+ t t→0+
larvo

1 1
(par croissances comparées) montre que ln est intégrable sur ]0, 1] (car t → √ = 1/2
t t
scho

1
1
est une fonction de Riemann de paramètre < 1). Ainsi, l’intégrale ln (t) dt converge
univ.

2
0
Intégrales à paramètres 399

1
donc |ln (1 − x)| dx aussi, ce qui prouve l’intégrabilité de fn sur [0, 1[ . En particulier,
0
l’intégrale In existe quel que soit l’entier n.
Limite. On applique le théorème de convergence dominée. Pour tout entier n, fn est
continue sur [0, 1[ . Pour chaque x ∈ [0, 1[ , on a

lim fn (x) = 0
n→+∞

(suite géométrique de raison x ∈ [0, 1[ ⊂ ]−1, 1[). On dispose également de la domination


suivante :

∀n ∈ N, ∀x ∈ [0, 1[ , |fn (x)| = xn |ln (1 − x)|  |ln (1 − x)| = |f0 (x)| .

La fonction f0 étant intégrable sur [0, 1[ , on en déduit que :

1 1 1

5
3589
lim fn = lim fn ⇔ lim an = 0 = 0.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
0 0 0

6479
2. À l’aide du changement de variable t = 1−x (cf. l’existence dans la question précédente),
on a :

55:1
1 1
a0 = ln (1 − x) dx = ln (t) dt. .20.2
0 0
.225

On procède par intégration par parties en considérant les fonctions u : t → t et


v : t → ln (t) qui sont de classe C 1 sur ]0, 1] . Puisque l’on a :
:165

lim u (t) v (t) = lim+ (t ln (t)) = 0


2
1250

t→0+ t→0

(d’après les croissances comparées), le théorème d’intégration par parties montre que :
:889

1 1 1 1
1
3582

 1 
a0 = u v = lim+ [u (t) v (t)]ε − uv = − t × dt = − dt = −1.
ε→0 t
0 0 0 0
1075

3. Soit n ∈ N∗ . Par linéarité de l’intégrale, on a :


e:21

1
 
:Non

(n + 1)an − nan−1 = (n + 1) xn − nxn−1 ln (1 − x) dx.


0
x.com

On procède par intégration par parties en considérant les fonctions


larvo

u : x → xn+1 − xn = −xn (1 − x) et v : x → ln (1 − x)
scho

qui sont de classe C 1 sur [0, 1[ et l’on a :


univ.

u (x) v (x) = −xn (1 − x) ln (1 − x) ∼ (1 − x) ln (1 − x) →− 0


x→1− x→1
400 Mines-Telecom

(en utilisant le changement de variable t = 1 − x → 0+ et les croissances comparées).


x→1−
Le théorème d’intégration par parties montre que :
1 1 1
 ε  −1
(n + 1)an − nan−1 = u v = lim [u (t) v (t)]0 − uv = xn (1 − x) × dx
ε→1− 1−x
0 0 0
1  
n+1 x=1
x 1
= − xn dt = − =− .
n+1 x=0 n+1
0


4. Notons R le rayon de convergence de la série entière an xn . D’après la question 2, on
n
a:
lim an = 0 ⇔ an = o (1) .
n→+∞

Ainsi, le rayon de convergence R de la série an xn est supérieur ou égal à celui de la

5
n

3589
 
série 1x =n
x . Ce dernier valant 1, on en déduit que R  1.
n

n n

6479
D’après la question 3, pour tout entier n  1, on a :
1 1

55:1
(n + 1)an − nan−1 = − ⇔ nan−1 − (n + 1) an = .
n+1 n+1
 1 1 .20.2
La série = diverge (série de Riemann de paramètre 1  1) donc la série
n
n+1 k
k
.225


(nan−1 − (n + 1) an )
:165

n
2

diverge. Comme il s’agit de la série télescopique associée à la suite (nan−1 )n , on peut


1250

affirmer que la suite (nan−1 )n diverge.


La série entière entière
 
:889

x an xn = an xn+1
n n
3582


ayant le même rayon de convergence que sa série dérivée (n + 1) an xn et ce dernier
1075

n
étant inférieur ou égal à 1 (car la série
e:21

 
(n + 1) an 1n = kak−1
k=n+1
:Non

n k

étant grossièrement divergente puisque son terme général ne tend pas vers 0 puisqu’il
x.com

diverge), on en déduit que R  1 d’où R = 1.



Par conséquent, la série an xn converge si |x| < 1 et diverge si |x| > 1.
larvo

n
Étude de x = 1. D’après l’étude ci-dessus, la suite (nan−1 )n est décroissante et diverge
donc lim nan−1 = −∞. En particulier, il existe un rang N tel que :
scho

n→+∞

1 1
univ.

∀n  N, nan−1  −1 ⇔ an−1  − ⇔ −an−1  .


n n
Intégrales à paramètres 401

1
La série étant à termes positifs et divergente, on en déduit que la série
n
n
 
(−an−1 ) = − ak
k=n−1
n k


diverge, ce qui prouve la divergence de la série an .
n
Étude de x = −1. Pour tout entier n, an  0 (car l’intégrande est négative sur [0, 1[)
 n
donc la série an (−1) est alternée. La suite (|an |)n = (−an )n est décroissante car :
n

0 0 0
1      
∀n ∈ N, an − an+1 = x (1 − x)ln (1 − x)dx  0.
n
  
0 0

Pour finir, d’après la question 1, on a lim an = 0 donc le critère spécial des séries

5
3589
n→+∞
 n
alternées montre que la série an (−1) converge.

6479
n

Conclusion. La série an x converge si et seulement si x ∈ [−1, 1[ .
n

55:1
n

.20.2
Commentaires 190 Exercice traitant des thèmes variées et permettant aux candidats de
peu bloqués. En contre-partie, il est attendu du candidat qu’il fasse oeuvre de pragmatisme
.225

afin d’aborder prioritairement les questions pour lesquels il a le plus d’idée (sans forcément
suivre l’ordre des questions).
:165

Question 1 : Il s’agit de la question la plus difficile avec la question 4. Si la question est


standard, la difficulté vient de la gestion de la fonction x → ln (1 − x) . Le plus simple est
2
1250

d’utiliser le changement de variable t = 1 − x (que n’a pas fait le corrigé) afin d’écrire an
comme suit (je laisse les détails au lecteur) :
:889

1
n
3582

an = (1 − t) ln (t) dt.
0
1075

n 1
L’intégrande g : t → (1 − t) ln (t) est continue sur ]0, 1] , négligeable devant 1/2 en 0 (par
    t
e:21

1 1
croissances comparées) qui est intégrable sur 0, et continue sur , 1 donc intégrable
2 2
:Non

sur ce segment.
Questions 2 et 3 : Ce sont deux questions classiques et l’interrogateur sera très attentif sur
x.com

les hypothèses du théorème d’intégration par parties. Le changement de variable t = 1 − x


peut vous être aussi utile afin de manipuler des fonctions dont vous avez plus l’habitude.
Question 4 : La question change de registre par rapport aux précédentes. Elle s’avère sélec-
larvo

tive car elle requiert une bonne aisance du cours sur les séries numériques. Toute avancée
sur cette question sera bien valorisée (minoration ou majoration du rayon de convergence,
scho

étude pour x = 1 ou x = −1).


univ.
402 Mines-Telecom


+∞
1 − cos (xt) −t
Exercice 191 (Mines-Telecom, Mines-Ponts) Soit F : x → e dt.
t2
0

1. Montrer que F est définie sur R et paire.


2. Montrer que : ∀u ∈ R, |sin (u)|  |u|.
3. Montrer que F est de classe C 1 sur R.
4. Montrer que F est de classe C 2 sur R et déterminer F  .
5. Déterminer la fonction F .

Solution 191
1. Soit x ∈ R. La fonction
1 − cos (xt) −t
g : t → e
t2
est continue sur ]0, +∞[ .

5
Étude de l’intégrabilité sur [1, +∞[ . On dispose de la domination suivante :

3589
  g (t) 1 − cos (xt)
o e−t car −t =

6479
g (t) = → 0
t→+∞ e t2 t→+∞

(le numérateur est borné sur R+ et le dénominateur tend vers +∞). La fonction t → e−t

55:1
étant positive et intégrable sur [1, +∞[ , on en déduit que la fonction g est intégrable sur
[1, +∞[ . .20.2
Étude de l’intégrabilité sur ]0, 1] . En utilisant le développement limité de cos en 0 à
l’ordre 2 et que e−t ∼ 1 (puisque lim e−t = 1 = 0), on obtient les dominations suivantes
.225

t→0 t→0
de g en 0 :
:165

  
2  
1 − cos (xt) 1 − 1 + O (xt) O t2
2

g (t) ∼ = = = O (1) .
1250

t→0 t2 t→0 t2 t→0 t2 t→0


La fonction t → 1 étant positive et intégrable sur [0, 1] donc sur ]0, 1] , on peut affirmer
:889

que g est intégrable sur ]0, 1] .


3582


+∞

Par conséquent, g étant intégrable sur ]0, +∞[ , l’intégrale g (t) dt existe, ce qui assure
1075

0
l’existence de F (x) quelque soit le réel x. En outre, la fonction cos étant paire, on a :
e:21


+∞ 
+∞
1 − cos (−xt) −t 1 − cos (xt) −t
∀x ∈ R, F (−x) = e dt = e dt = F (x)
:Non

t2 t2
0 0
x.com

donc F est une fonction paire.


2. La fonction sin étant dérivable sur R et sa dérivée sin = cos étant bornée par 1 sur R,
larvo

l’inégalité des accroissements finis fournit l’inégalité suivante :


 
∀u ∈ R, |sin (u) − sin (0)|  sup sin  |u − 0| ⇔ |sin (u)|  |u|
scho

R
univ.

(puisque sin (0) = 0).


Intégrales à paramètres 403

3. Il suffit d’appliquer le théorème de dérivation sous le symbole intégrale en considérant la


fonction 
R × R∗+ → R
f: 1 − cos (xt) −t
(x, t) → e
t2
Pour chaque t ∈ R∗+ , la fonction x → f (x, t) est de classe C 1 sur R. Pour chaque x ∈ R,
les fonctions
∂f sin (xt) −t
t → f (x, t) et t → (x, t) = e
∂x t
sont continues sur R∗+ . Pour chaque x ∈ R, l’intégrale


+∞

f (x, t) dt
0

converge (d’après la question 1).


Soit [−a, a] un segment (centré en 0, avec a > 0) inclus dans R+ . La réponse à la question

5
3589
précédente nous permet d’écrire la domination suivante :
 
  |sin (xt)| −t

6479
∗  ∂f |xt| −t
∀ (x, t) ∈ [−a, a] × R+ ,  (x, t) = e  e = |x| e−t  ae−t .
∂x t t

55:1
La fonction ϕ : t → ae−t étant indépendante de x et intégrable sur R∗+ , on en déduit que
la fonction .20.2

+∞

x → f (x, t) dt = F (x)
.225

0
:165

est de classe C sur R et on a l’égalité :


1
2


+∞ 
+∞
1250

 ∂f sin (xt) −t
∀x ∈ R, F (x) = (x, t) dt = e dt.
∂x t
:889

0 0

4. On conserve les notations de la question précédente. Pour chaque t ∈ R∗+ , la fonction


3582

x → f (x, t) est de classe C 2 sur R. Pour chaque x ∈ R, les fonctions


1075

∂f ∂2f
t → f (x, t) , t → (x, t) et t → (x, t) = cos (xt) e−t
∂x ∂x2
e:21

sont continues sur R∗+ .


Pour chaque x ∈ R, les intégrales
:Non


+∞ 
+∞
x.com

∂f
f (x, t) dt et (x, t) dt
∂x
0 0
larvo

convergent (d’après les questions 1 et 3).


On dispose en outre de la domination suivante :
scho

 2 

∗ ∂ f

∀ (x, t) ∈ [a, b] × R+ ,  2 (x, t) = |cos (xt)| e−t  e−t .
univ.

∂x
404 Mines-Telecom

La fonction ϕ : t → e−t étant indépendante de x et intégrable sur R∗+ , on en déduit que


la fonction

+∞

x → f (x, t) dt = F (x)
0

est de classe C sur R et on a l’égalité :


2


+∞ 
+∞
 ∂2f
∀x ∈ R, F (x) = (x, t) dt = cos (xt) e−t dt.
∂x2
0 0

Pour calculer cette intégrale, on utilise la relation d’Euler


 
∀θ ∈ R, cos (θ) = Re eiθ .
Soit x un réel, on a :
 +∞ 

+∞ 
+∞ 
   ixt −t 
F  (x) Re eixt e−t dt dt = Re  et(ix−1) dt

5
= = Re e e

3589
e−t ∈R
0 0 0
 t→+∞     
et(ix−1) 1 −ix − 1

6479
= Re = Re − = Re − 2
ix − 1 t=0 (∗) ix − 1 (∗∗) |ix − 1|
 

55:1
ix + 1 1
= Re 2
= 2 .
x +1 x +1 .20.2
     
(∗) : car et(ix−1)  = eixt e−t  = eixt  |e−t | = 1e−t = e−t → 0.
t→+∞
.225

1 z z
(∗∗) : pour tout complexe z non nul, = = 2.
z zz |z|
:165

5. D’après la question précédente, pour tout réel x, on a :


2

1
1250

F  (x) = = arctan (x) ⇒ ∃C ∈ R, F  (x) = arctan (x) + C.


x2 +1
En évaluant en x = 0, on obtient que
:889


+∞
3582

 sin (0) −t
C = F (0) = e dt = 0
t
0
1075

(car sin (0) = 0). Pour primitiver


e:21

x → arctan (x) = 1 arctan (x) ,


:Non

on procède par une intégration par parties en primitivant la fonction x → 1 et en dérivant


la fonction arctan . Pour tout réel x, on a :
x.com

 
1
arctan (x) dx = [x arctan (x)] − x × dx
1 + x2
larvo


1   
= x arctan (x) − ln 1 + x2 dx
scho

2
1  
univ.

= x arctan (x) − ln 1 + x2 .
2
Intégrales à paramètres 405

Ainsi, il existe un réel D tel que :


1  
∀x ∈ R, F (x) = x arctan (x) − ln 1 + x2 + D.
2
En évaluant en x = 0, on obtient que

+∞
1 − cos (0) −t
D = F (0) = e dt = 0
t2
0

(car cos (0) = 1) donc on obtient l’égalité suivante :


1  
∀x ∈ R, F (x) = x arctan (x) − ln 1 + x2 .
2

Commentaires 191 Exercice classique et sans difficulté particulière, bien progressif pour
Mines-Telecom. La rigueur et la précision de la rédaction sont un attendu. La version
Mines-Ponts se limite au caractère C 2 et à l’expression de F à l’aide de fonctions usuelles.

5
3589
Exercice 192 (Mines-Telecom) Soient a et b deux réels strictement positifs. Montrer que :

6479

+∞
∞
xe−ax 1

55:1
dx = .
1 − e−bx n=0
(a + bn)2
0
.20.2
Solution 192 L’objectif est de développer l’intégrande
.225

xe−ax
f : x →
1 − e−bx
:165

en somme d’une série de fonctions (intégrables sur R+ ) puis d’appliquer un théorème de per-

2
1250

mutation série-intégrale (la version |fn | converge) pour obtenir la somme du membre de
n
I
:889

droite de l’égalité. On remarque que, pour tout réel x > 0, e−bx ∈ ]0, 1[ donc la relation
3582

+∞

1
= tn
1 − t n=0
1075

(valable pour tout t ∈ ]−1, 1[) fournit l’égalité suivante :


e:21

+∞
 +∞

 n
∀x > 0, f (x) = xe−ax ebx = xe−x(a+nb) .
:Non

n=0 n=0

Pour tout entier n, on considère la fonction


x.com

fn : x → xe−x(a+nb) .

larvo

Par construction, la série fn converge simplement sur R∗+ et sa somme


n0
scho

+∞

fn = f
univ.

n=0
406 Mines-Telecom

est continue sur R∗+ .


Étude de l’intégrabilité de fn sur R+ . Pour chaque entier n, la fonction fn est continue sur
R+ . En outre, on dispose de la domination
  fn (x)
fn (x) = o e−ax/2 car −ax/2 = xe−x(a/2+nb) → 0
x→+∞ e x→+∞

a
(d’après les croissances comparées puisque + nb > 0). La fonction x → e−ax/2 étant positive
2
a
et intégrable sur R+ (puisque > 0), on peut affirmer que la fonction fn est intégrable sur R+
2
pour tout entier n.

+∞

Convergence de la série |fn | . Utilisons le changement de variable


n 0

t = x (a + nb)

5
qui est de classe C 1 sur R+ et réalise une bijection de R+ dans R+ . On a

3589
1
dx = dt

6479
a + nb
donc

     
55:1
+∞ +∞ +∞
.20.2
|fn (x)| dx = fn (x) dx = xe−x(a+nb) dx
n0 0 n0 0 n0 0
.225

 
+∞
 
+∞
t dt 1
e−t te−t dt.
:165

= = 2
a + nb (a + nb) (a + nb)
n0 0 n0 0
2
1250

La fonction t → te−t est intégrable sur R+ (elle est identique à la fonction f1 pour a = 0 et
b = 1). On dispose de l’équivalent suivant
:889

1 1
∼ 0
3582

2 n2 b2
(a + nb) n→+∞
1075

et la série
 1 1  1
2 2
= 2
n b b n n2
e:21


+∞
:Non

converge (série de Riemann de paramètre α = 2 > 1) donc la série |fn | converge.


x.com

n 0
+∞

Conclusion : D’après le théorème de permutation série-intégrale, la fonction fn = f est
larvo

n=0
intégrable sur R+ et on a l’égalité :
scho


+∞ 
+∞ +∞ 

+∞ +∞
 
+∞
xe−ax 1
dx = f (x) dx = fn (x) = te−t dt.
univ.

1 − e−bx 2
n=0 0 n=0 (a + nb)
0 0 0
Intégrales à paramètres 407


+∞

Il reste à montrer que l’intégrale te−t dt vaut 1. Pour cela, on utilise une intégration par
0
parties. Les fonctions
u : t → t et v : t → −e−t
sont de classe C 1 sur R+ et u (t) v (t) = −te−t → 0 (d’après les croissances comparées).
t→+∞
Comme l’intégrale

+∞ 
+∞

uv = te−t dtdt
0 0
converge, on peut écrire :

+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞
−t  t=A 
 t=A
te dtdt = uv = lim [u (t) v (t)]t=0 − uv= e−t dt = lim −e−t t=0 = 1
A→+∞ A→+∞
0 0 0 0

5
3589
Commentaires 192 Exercice discriminant sans être très difficile. Il teste bien l’initiative
du candidat (songer à un développement en série de fonctions et à permuter série et

6479
intégrale). S’il n’a pas cet idée, l’interrogateur va lui proposer de la faire, éventuellement en
1
demandant le développement en série entière de . Il est attendu une certaine rigueur

55:1
1−x
dans les calculs (possibilité de subtituer e−t à x dans le développement en série entière,
hypothèses du théorème de permutation choisi, justification convenable de l’intégration par .20.2
parties).
.225

Exercice 193 (Mines-Telecom)


:165

1
2

ln (t) ln (1 − t)
1. Existence et calcul de
1250

dt.
t
0
:889

2. Donner une approximation de la valeur trouvée à 10−3 près.


3582

Solution 193
1. Existence. La fonction
1075

ln (t) ln (1 − t)
f : t →
t
e:21

est continue sur ]0, 1[ . En utilisant l’équivalent de t → ln (1 − t) quand t tend vers 0, on


a:  
:Non

ln (t) (−t) 1
f (t) ∼ = − ln (t) = o 1/2
t→0 t t→0 t
x.com

1
puisque t1/2 ln (t) → 0 d’après les croissances comparées. La fonction t → 1/2 étant
t→0   t
1
larvo

positive et intégrable sur 0, , la fonction t → − ln (t) l’est aussi donc la fonction f


2
également.
scho

À l’aide du changement de variable


univ.

x = 1 − t ⇔ t = 1 − x.
408 Mines-Telecom

On a x → 0 donc
t→1

ln (1 − x) ln (x) −x ln (x)
f (t) = ∼ = o (1) ⇒ f (t) = o (1)
1−x x→0 1 x→0 t→1

(puisque lim x ln (x) = 0 d’après les croissances comparées). La fonction t → 1 étant


x→0  
1
positive et intégrable sur , 1 (car continue sur ce segment), la fonction x → −x ln (x)
2
l’est aussi donc f l’est également.
1
Par conséquent, f est intégrable sur ]0, 1[ , ce qui assure la convergence de f c’est-à-
0
dire son existence.
Calcul. On utilise le développement en série entière de la fonction t → ln (1 − t) dont
le rayon de convergence vaut 1. Pour tout t ∈ ]0, 1[ , on a l’égalité
 +∞  +∞ n +∞
ln (t)  tn+1  t ln (t) 
(D) : f (t) = − =− = fn (t)

5
t n+1 n+1

3589
n=0 n=0 n=0

où l’on a posé, pour tout entier n,

6479
tn ln (t)
fn : t → − .
n+1

55:1
Il reste à justifier la permutation série-intégrale. Pour tout entier n, la fonction fn est
continue sur ]0, 1] . En outre, pour tout entier n, on dispose de la domination .20.2
 
1 tn+1/2
.225

fn (t) = o 1/2 car t1/2 f (t) = ln (t) → 0


t→0 t n+1 t→0
:165

1 1
d’après les croissances comparées (puisque n+ > 0). La fonction t → 1/2 étant positive
2 t
2

et intégrable sur ]0, 1] , on peut affirmer que fn est intégrable sur ]0, 1] .
1250


La série fn converge simplement sur ]0, 1[ (d’après la relation (D)) et sa somme
:889

n0
+∞

fn = f est continue sur ]0, 1[ .
3582

n=0
Calculons
1075

1 1
|fn (t)| dt = fn (t) dt
e:21

0 0
(car − ln (t)  0 sur ]0, 1]) à l’aide d’une intégration par parties (en intégrant t → tn et
:Non

en dérivant t → − ln (t). Les fonctions


x.com

tn+1
u : t → 2 et v : t → − ln (t)
(n + 1)
larvo

sont de classe C 1 sur ]0, 1] et lim u (t) v (t) = 0 (d’après les croissances comparées puisque
t→0
n + 1 > 0). Comme l’intégrale
scho

1 1

uv= |fn |
univ.

0 0
Intégrales à paramètres 409

converge, on peut écrire :


1 1 1 1  t=1
 1  1 1 tn+1 1
|fn | = uv= lim [uv]ε − uv = 2 tn dt = 2 = 3.
ε→0 (n + 1) (n + 1) n+1 t=0 (n + 1)
0 0 0 0

La série

1
 1  1
|fn | = 3 =
(n + 1) k=n+1 k3
n0 0 n0 k1

converge (série de Riemann de paramètre α = 3 > 1), le théorème de permutation série-


intégrale nous donne la relation suivante :
 1 
1 +∞ 1
 +∞
  +∞

 |fn | = 1
f= fn = 3
.
n=0 n=0
k=n+1 k
0 0 0 k=1

+∞
 1

5
2. D’après la question précédente, il suffit de trouver une valeur approchée de S =

3589
k3
k=1
N
 1

6479
à 10−3 près. Soit N ∈ N∗ alors SN = est une valeur approchée de S à
k3
k=1

55:1
+∞
 1
S − SN = = RN .20.2
k3
k=N +1

près. Il suffit de trouver N tel que RN  10−3 . Pour cela, utilisons la comparaison série-
.225

1
intégrale pour majorer explicitement RN . La fonction g : t → 3 est décroissante et
:165

t
positive sur [N + 1, +∞[ . Ainsi, pour tout entier k  N, on a :
2


k+1 
k+1
1250

∀t ∈ [k, k + 1] , g (k + 1)  g (t) ⇒ g (k + 1) dt  g (t) dt


:889

k k

k+1 
k+1 
k+1
3582

⇔ g (k + 1) dt  g (t) dt ⇔ g (k + 1)  g (t) dt.


k k k
1075

En sommant sur k ∈ [[N, +∞[[ (ce qui est licite car les séries sont convergentes) et en
utilisant la relation de Chasles on obtient :
e:21

+∞
 
+∞  t→+∞
t−2 1
:Non

g (k + 1)  g (t) dt ⇔ RN  = .
n=k+1 −2 t=N 2N 2
k=N N
x.com

On choisit N tel que


1 103 √
larvo

2
 10−3
⇔ N 2
 ⇔ N  500  22, 36
2N 2
scho

donc N = 24. Ainsi,


24
 1
S24 =  1, 201 2..
univ.

k3
k=1
410 Mines-Telecom

1
ln (t) ln (1 − t)
est une valeur approchée (par défaut) de dt à 10−3 près.
t
0

Commentaires 193 La question 1 est un sujet originellement du concours Mines-Ponts.


L’exercice demande une bonne maitrise des chapitres « intégration » et « intégrales à
paramètre » ainsi que des notions fondamentales de domination. Aucune des questions
ou sous-question n’est élémentaire et l’interaction avec l’interrogateur risque d’être impor-
tante. Cet exercice sera très discriminant.

Exercice 194 (Mines-Telecom, Mines-Ponts) Soit g définie par

1
tx (t − 1)
g : x → dt.
ln (t)
0

5
1. Montrer que g est définie sur ]−1, +∞[.

3589
2. Montrer que g est de classe C 1 sur ]−1, +∞[ et exprimer g  (x) sans symbole inté-
grale.

6479
3. Calculer la limite de g en +∞ et déterminer g.

55:1
Solution 194
1. Soit x ∈ R. On considère la fonction .20.2
tx (t − 1)
.225

f : t →
ln (t)
:165

qui est continue sur ]0, 1[ .  


1
Étude de l’intégrabilité de f sur 0, On a les comparaisons suivantes :
2
1250

2
tx (−1) tx
f (t) ∼ =− .
:889

t→0 ln (t) ln (t)


Premier cas. Si x > −1, on a :
3582

tx 1
= o (tx ) car → 0 ⇒ f (t) = o (tx ) .
1075

ln (t) t→0+ ln (t) t→0 t→0


 
1 1
e:21

La fonction t → t = −x est positive et intégrable sur 0,


x
(intégrale de Riemann de
t   2
:Non

1
paramètre α = −x < 1) donc f est intégrable sur 0, .
2
Second cas. Si x  −1 alors
x.com

 
1 1 1
∀t ∈ 0, , tx = −x 
larvo

2 t t
 
1
car −x  1 et la fonction y → ty est décroissante sur R+ puisque t ∈ 0, . Comme
scho

  2
1
univ.

− ln (t) > 0 sur 0, , en multipliant l’inégalité précédente par − ln (t) , on obtient la


2
Intégrales à paramètres 411

minoration suivante :
 
1 tx 1
∀t ∈ 0, ,− −  0.
2 ln (t) t ln (t)
 
1
Pour tout a ∈ 0, , on a :
2

1/2 1/2 
1 (ln (t)) t=1/2
− dt = − dt = − [ln |ln (t)|]t=a
t ln (t) ln (t) s=ln
a a
  
 1 
= ln |ln (a)| − ln ln → +∞
2  a→0

1/2  
1 1 1
donc − dt diverge. Comme la fonction t → − est positive sur 0, ,
t ln (t) t ln (t) 2

5
0

3589
1/2 1/2
tx
l’intégrale − dt diverge. Ceci entraine la divergence de l’intégrale f donc celle

6479
ln (t)
0 0
1

55:1
de f c’est-à-dire que g (x) n’existe pas.
0   .20.2
1
Étude de l’intégrabilité de f sur , 1 . Comme tx → 1, on a l’équivalent suivant
2 t→1
.225

de f en 1 :
t−1 t−1 t−1
:165

f (t) ∼ = ∼ =1
t→1 ln (t) ln (1 + (t − 1)) t→1 t − 1
2

puisque
1250

ln (1 + s) ∼ s avec s = t − 1 → 0.
s→0 t→1
 
:889

1
La fonction t → 1 est positive et intégrable sur , 1 , la fonction f l’est aussi.
2
3582

1
Conclusion : f converge si et seulement si x > −1 donc g (x) existe si et seulement
1075

0
si x > −1 c’est-à-dire que le domaine de définition de g est ]−1, +∞[.
e:21

2. Il suffit d’appliquer le théorème de dérivation des intégrales à paramètre. Pour cela, on


considère la fonction
:Non


 ]−1, +∞[ × ]0, 1[ → R
x.com

f: tx (t − 1) exp (x ln (t)) (t − 1) .
 (x, t) → =
ln (t) ln (t)
larvo

Pour chaque t ∈ ]0, 1[ , la fonction x → f (x, t) est de classe C 1 sur ]−1, +∞[ .
Pour chaque x ∈ ]−1, +∞[ , les fonctions
scho

∂f
univ.

t → f (x, t) et t → (x, t) = exp (x ln (t)) (t − 1) = tx (t − 1)


∂x
412 Mines-Telecom

sont continues sur ]0, 1[ .


Pour chaque x ∈ ]−1, +∞[ , la fonction t → f (x, t) est intégrable sur ]0, 1[ (d’après la
question précédente).
Soit [a, b] un segment inclus dans ]−1, +∞[ (i.e. −1 < a  b). On dispose de la domina-
tion suivante :
 
 ∂f  ∂f
∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ ]0, 1[ ,  (x, t) = − (x, t) = (1 − t) tx  tx  ta
∂x ∂x
(car t ∈ [0, 1] donc la fonction y → ty est décroissante sur R). La fonction
1
t → ta =
t−a
est indépendante de x et intégrable sur ]0, 1] (intégrale de Riemann de paramètre −a < 1).
Ainsi, le théorème de dérivation montre que la fonction
1
x → f (x, t) dt = g (x)
0

5
3589
est de classe C 1 sur ]−1, +∞[ et on a l’égalité :
1 1

6479
 ∂f
∀x ∈ ]−1, +∞[ , g (x) = (x, t) dt = tx (t − 1) dt
∂x
0 0

55:1
1  t=1
  tx+2
t x+1
1 1
= tx+1 − tx dt = − .20.2
= − .
x+2 x+1 t=0 x+2 x+1
0
.225

3. Appliquons le théorème de convergence dominée. En conservant les notations introduites


à la question précédente, pour chaque t ∈ ]0, 1[ , on a :
:165

tx (t − 1) 0 (t − 1)
f (x, t) = → = 0 = h (t) .
2

ln (t) x→+∞ ln (t)


1250

Pour chaque x ∈ ]−1, +∞[ , la fonction t → f (x, t) est continue sur ]0, 1[ et la fonction
h : t → 0 est continue sur ]0, 1[ . En outre, on dispose de la domination suivante :
:889

tx (1 − t) 1−t
∀x ∈ [0, +∞[ , ∀t ∈ ]0, 1[ , |f (x, t)| = −f (x, t) =  = f (0, t) .
3582

ln (t) ln (t)
La fonction t → f (0, t) est indépendante de x et intégrable sur ]0, 1] (d’après la question
1075

1). Par conséquent, on peut affirmer que :


1 1 1
e:21

lim f (x, t) dt = lim f (x, t) dt ⇔ lim g (x) = 0dt = 0.


x→+∞ x→+∞ x→+∞
:Non

0 0 0

D’après la question précédente, il existe un réel C tel que :


x.com

 
x+2
∀x ∈ ]−1, +∞[ , g (x) = ln (x + 2) − ln (x + 1) + C = ln + C.
x+1
larvo

x+2
Comme lim = 1 et que la fonction ln est continue en 1, on a :
x→+∞ x+1
scho

 
x+2
lim g (x) = ln (1) + C ⇔ 0 = C ⇒ ∀x ∈ ]−1, +∞[ , g (x) = ln .
x→+∞ x+1
univ.
Intégrales à paramètres 413

Commentaires 194 Il s’agit originellement d’un sujet du concours Mines-Ponts.


La question 1 est la plus difficile du sujet car elle demande une maitrise importante des
dominations et des raisonnements fondamentaux du chapitre « intégration ». Elle discri-
minera (voire sélectionnera) fortement les candidats.
Les questions 2 et 3 sont beaucoup plus standards donc l’interrogateur sera plus exigeant
sur le plan de la rigueur des raisonnements et de la qualité des calculs menés.


+∞
arctan (tx)
Exercice 195 (Mines-Telecom) Soit f : x → dt.
1 + t2
0

1. Donnez le domaine de définition de f .


2. Montrez que f est dérivable sur un domaine que l’on précisera.
3. Exprimer f  sans symbole intégrale.

Solution 195

5
3589
1. Soit x ∈ R. La fonction
arctan (tx)
g : t →
1 + t2

6479
est continue sur [0, +∞[ (comme quotient de deux telles fonctions dont le dénominateur
ne s’annule pas sur cet intervalle). En outre, on dispose de la majoration suivante :

55:1
|arctan (xt)| π/2
∀t ∈ [0, +∞[ , |g (t)| =  = h (t) . .20.2
1 + t2 1 + t2
La fonction h est continue sur [0, +∞[ et elle y est intégrable (par exemple, elle est
.225

positive et
A
:165

π A π π
h= arctan (t) → × ∈ R)
2 t=0 A→+∞ 2 2
2
1250

0

+∞

donc g est également intégrable sur [0, +∞[ . Ainsi, l’intégrale g = f (x) existe pour
:889

0
tout réel x c’est-à-dire que f est définie sur R.
3582

2. Remarquons que la fonction f est manifestement impaire puisque, par imparité de la


1075

fonction arctan, on a l’égalité :



+∞ 
+∞
e:21

arctan (−tx) arctan (tx)


∀x ∈ R, f (−x) = 2
dt = − dt = −f (x) .
1+t 1 + t2
:Non

0 0

Ainsi, il suffit d’étudier la dérivabilité de f sur R+ . Considérons la fonction


x.com


 R × [0, +∞[ → R
g: arctan (xt) .
 (x, t) →
larvo

1 + t2
Pour tout t ∈ [0, +∞[ , la fonction x → g (x, t) est de classe C 1 sur R. Pour tout x ∈ R,
scho

les fonctions
∂g t
univ.

t → g (x, t) et t → (x, t) =
∂x (1 + x2 t2 ) (1 + t2 )
414 Mines-Telecom

sont continues sur [0, +∞[ . D’après la question précédente, pour chaque x ∈ R, la fonc-
tion t → g (x, t) est intégrable sur [0, +∞[ .
Ensuite, remarquons que la fonction

∂g t
t → (0, t) =
∂x 1 + t2

n’est pas intégrable sur [0, +∞[car

∂g t 1
(0, t) ∼ 2
=
∂x t→+∞ t t
1
alors que la fonction t → est positive et non intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de
t
Riemann de paramètre α = 1  1) donc, à fortiori, sur [0, +∞[ . Par conséquent, il est
illusoire d’espérer que f soit dérivable en 0 avec


+∞

5
 ∂g

3589
f (0) = (0, t) dt(
∂x
0

6479
puisque cette dernière intégrale n’existe pas). On restreint ainsi notre étude à ]0, +∞[ .
Soit [a, b] un segment inclus dans ]0, +∞[ (c’est-à-dire 0 < a  b). On dispose de la

55:1
domination suivante :
  .20.2
 ∂g  t

∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ [0, +∞[ ,  (x, t)  = ϕ (t) .
∂x (1 + a t ) (1 + t2 )
2 2
.225

La fonction ϕ est indépendante de x et elle est continue sur [0, +∞[ . On dispose de
:165

l’équivalent suivant :
t 1
ϕ (t) ∼ = 2 3  0.
2

t→+∞ a2 t2 t2 a t
1250

1
La fonction t → est intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre α =
:889

t3
3 > 1) donc ϕ l’est aussi. En outre, ϕ étant continue sur le segment [0, 1] , elle y est
intégrale donc ϕ est intégrable sur [0, +∞[ .
3582

D’après le théorème de dérivation des intégrales à paramètre, la fonction


1075


+∞

x → g (x, t) dt = f (x)
e:21

0
:Non

est de classe C 1 sur ]0, +∞[ donc, par imparité, sur R∗ et l’on a :
x.com


+∞ 
+∞
∗  ∂g t
∀x ∈ R , f (x) = (x, t) dt = dt.
∂x (1 + x t ) (1 + t2 )
2 2
larvo

0 0

3. Soit x ∈ R∗ . On effectue la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle


scho

t
univ.

h : t → .
(1 + x2 t2 ) (1 + t2 )
Intégrales à paramètres 415

Pour gagner du temps, on devine sa forme en décomposant


1
t →
(1 + x2 t) (1 + t)

à la main (i.e. en devinant les coefficients à choisir afin d’éliminer au numérateur le


terme en t). Commençons par éliminer le terme t au numérateur :

x2 1 x2 − 1
− = .
1 + x2 t 1 + t (1 + x2 t) (1 + t)
t
Si x2 = 1 alors, en remplaçant t par t2 puis en multipliant cette égalité par , on
x2 −1
obtient la formule :  
1 x2 t t
h : t → − ,
x2 − 1 1 + x 2 t2 1 + t2
ce qui nous donne :

5
  t→+∞

3589
  
 2  ln 1 + x2 t2 ln 1 + t2
x − 1 f  (x) = −
2 2

6479
t=0
   t→+∞
1 1 + x 2 t2 1  2
= ln = ln x .

55:1
2 1 + t2 t=0 (∗) 2

(∗) puisque
.20.2
1 + x 2 t2 1 + x2 02
lim = x2 et que = 1.
.225

t→+∞ 1 + t 2 1 + 02
Par conséquent, on obtient la formule :
:165

 
∗  1 ln x2
2

∀x ∈ R \ {±1} , f (x) = × 2 .
1250

2 x −1
:889

Commentaires 195 Les deux premières questions ne posent pas de difficulté particulière.
La troisième question possède une difficulté technique : penser à chercher une décomposi-
3582

tion en éléments simples et savoir l’expliciter. Cette dernière question sera discriminante.
1075


+∞
e:21

dx
Exercice 196 (CCINP, Mines-Telecom) Pour tout n ∈ N , on pose un = ∗
n.
(ch (x))
:Non

1. Justifier la définition de un pour tout n ∈ N∗ .



x.com

n
2. Étudier la convergence de la série (−1) un .
n1

larvo

3. Étudier la convergence de la série un .


n1
scho
univ.
416 Mines-Telecom

Solution 196
1. Pour tout entier n  1, la fonction
1
fn : x → n
(ch (x))

est continue sur [0, +∞[ . En outre, pour tout entier n  1 et tout réel positif x, on a les
inégalités suivantes :
 n
ex + e−x ex 1 2
ch (x) =  >0⇒0 n  = 2n e−nx .
2 2 (ch (x)) ex

Pour chaque entier n, la fonction x → e−nx est intégrable sur [0, +∞[ (puisque n > 0)
donc la fonction fn l’est également, ce qui assure l’existence de

+∞

fn = un .

5
0

3589
2. On est fortement tenté d’invoquer le critère spécial des séries alternées. Pour tout entier
n  1 et tout réel positif x, on a :

6479
n+1 n
ch (x)  1 ⇒ (ch (x))  (ch (x)) > 0 ⇒

55:1
×(ch(x))n 0


+∞
.20.2 
+∞
1 1 dx dx
0  n+1  n ⇒0 n+1  n.
(ch (x)) (ch (x)) (ch (x)) (ch (x))
0 0
.225

donc la suite (un )n0 est décroissante et positive. Pour calculer la limite de la suite
:165

(un )n , nous allons utiliser le théorème de convergence dominée. On utilise les notations
de la réponse à la question précédente. Pour tout x > 0, on a ch (x) > 1 donc
2
1250

lim fn (x) = 0.
n→+∞
:889

Ainsi, la suite (fn )n converge simplement sur ]0, +∞[ vers la fonction
3582

f : x → 0.
1075

Pour chaque entier n, les fonctions fn et f sont continues sur ]0, +∞[ . En outre, on
dispose de la domination suivante :
e:21

1 ch(x)1 1
∀n  1, ∀x ∈ ]0, +∞[ , |fn (x)| = fn (x) = n  = f1 (x) .
:Non

(ch (x)) et n1 ch (x)

La fonction f1 est indépendante de n et intégrable sur ]0, +∞[ donc on peut écrire :
x.com


+∞ 
+∞ 
+∞

lim fn = lim fn ⇔ lim un = 0dt = 0.


larvo

n→+∞ n→+∞ n→+∞


0 0 0
scho

 n
Par conséquent, le critère spécial des séries alternées montre que la série (−1) un
univ.

n
converge.
Intégrales à paramètres 417


3. Démontrons que la série un diverge. Pour cela, on procède par l’absurde en supposant
n1

que la série un converge. On va démontrer que le théorème de permutation série-
n1
intégrale s’applique, ce qui va aboutir à une contradiction.
On conserve les notations de la réponse à la question 1. Pour tout n  1, la fonction

fn est continue et intégrable sur ]0, +∞[ . Pour chaque x ∈ ]0, +∞[ , la série fn (x)
n1
1 
converge (série géométrique de raison ∈ ]0, 1[) c’est-à-dire que la série fn
ch (x)
n1
converge simplement sur ]0, +∞[ . Sa somme
+∞
 +∞ 
 n
1 1 1 1
fn : x → = × = = S (x)
ch (x) ch (x) 1 ch (x) − 1
n=1 n=1 1−
ch (x)

5
3589
est continue sur ]0, +∞[ (comme inverse d’une telle fonction ne s’annulant pas sur cet
intervalle). En outre, la série

6479
   
+∞ +∞

|fn | = fn = un

55:1
fn 0
n1 0 n1 0 n1
.20.2
+∞

converge donc, d’après le théorème de permutation série-intégrale, la fonction fn = S
.225

n=1
est intégrable sur ]0, +∞[ . À l’aide du développement limité de ch (x) en 0, on dispose
:165

de l’équivalent suivant :
1 1 1 2
2

S (x) = = ∼ 2 = x2 .
1250

2 2
x→0 x x→0 x x→0 x
1+ + o (x2 ) − 1 + o (x2 )
2 2 2
:889

1
Or, la fonction x → est positive et n’est pas intégrable sur [0, 1] (intégrale de Riemann
3582

x2
de paramètre 2  1) donc la fonction S ne l’est pas non plus. A fortiori, la fonction S

n’est pas intégrable sur ]0, +∞[ , ce qui est absurde. Par conséquent, la série
1075

un
n1
diverge.
e:21
:Non

Commentaires 196 Exercice de niveau standard pour ces deux concours et il est suffi-
samment progressif. Il s’agit d’un exercice classique du concours Mines-Ponts.
x.com

Question 1 : Elle pose une difficulté pour les candidats les plus faibles qui est de com-
prendre la question, c’est-à-dire de justifier l’intégrabilité de l’intégrande.
Question 2 : La discrimination principale sera de se rendre compte qu’il suffit d’appliquer
larvo

le critère spécial et, éventuellement, de penser au théorème de convergence dominée (pour


les candidats faibles ou trop moyes).
scho

Question 3 : Il s’agit de la question la plus difficile et l’interaction avec l’interrogateur


sera un élément très important.
univ.
418 Mines-Telecom

Exercice 197 (Mines-Telecom)


1 +∞

1−t xn
1. Montrer que ∀x ∈ [−1, 1] , dt = .
1 − x 3 t3 n=0
(3n + 1)(3n + 2)
0
+∞
 1
2. Calculer .
n=0
(3n + 1)(3n + 2)

Solution 197
+∞

1
1. Pour tout z ∈ ]−1, 1[ , on a = z n . Soit x ∈ [−1, 1] alors, pour tout t ∈ [0, 1[ ,
1−z n=0
on a :
+∞
 +∞
 3 3 3 1  3 3 n 
x t  = |x| t3  t3 < 1 ⇒ = x t = x3n t3n
1 − x 3 t3 n=0 n=0

5
3589
+∞
 +∞

1−t 3n 3n
⇒ = (1 − t) x t = x3n (1 − t) t3n .
1 − x 3 t3 n=0 n=0

6479
Pour tout entier n, on pose
fn : t → x3n (1 − t) t3n

55:1
qui est une fonction continue sur [0, 1[. D’après le développement précédent, la série
 .20.2
fn converge simplement sur [0, 1[ et sa somme
n0
.225

+∞
 1−t
fn : t →
:165

n=0
1 − x 3 t3
est continue sur [0, 1[ . Pour tout entier n, on a :
2
1250

1 1 1
3n 3n  
|fn (t)| dt = |x| (1 − t) t3n dt = |x| t3n − t3n+1 dt
:889

0 0 0
 t=1  
3582

3n+1 3n+2
3n t t 3n 1 1
= |x| − = |x| −
3n + 1 3n + 2 t=0 3n + 1 3n + 2
1075

3n
|x| 1 1
=  = 2.
(3n + 1) (3n + 2) (n + 1) (n + 1)
e:21

(n + 1)
La série   1
:Non

1
2 =
(n + 1) n2
n0 n1
x.com


1

converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc la série |fn | converge. Le


larvo

n 0
théorème de permutation série-intégrale montre que :
scho

1 1 
+∞ +∞ 

1 +∞
 1 +∞

1−t 3n x3n
dt = fn = fn = x (1 − t) t3n dt = .
univ.

1 − x 3 t3 (3n + 1) (3n + 2)
0 0 n=0 n=0 0 n=0 0 n=0
Intégrales à paramètres 419

2. On utilise la formule établie à la question précédente pour x = 1. On obtient alors :

+∞
 1 1 1
1 1−t 1−t 1
= dt = dt = dt
n=0
(3n + 1) (3n + 2) 1 − t3 (∗) (1 − t) (1 + t + t2 ) 1 + t + t2
0 0 0
1 1
1 1 1
= 2 dt =  2 dt
(t + 1/2) + 3/4 3/4 2t + 1
0 0 √ +1
3
√  1
4 3 2t + 1
= arctan √
3 2 3
0
    
2 √ 1
= √ arctan 3 − arctan √
3 3
2 π π  π
= √ − (∗∗) = √
3 3 6 3 3

5
3589
(∗) : 1 est racine du polynôme 1 − X 3 donc ce dernier se factorise par 1 − X. Le facteur
s’obtient par division euclidienne ou par identification (ou en se rappelant des sommes

6479
de termes en progression géométrique en choisissant 3 termes).
π 1 π √
(∗∗) : car tan = √ et tan = 3.

55:1
6 3 3
.20.2
Commentaires 197 Exercice de difficulté standard pour le concours Mines-Telecom.
Question 1 : Il est attendu du candidat qu’il songe à développer en série entière par rapport
.225

à x l’intégrande (la fonction sous l’intégrale) et non par rapport à t (ce qui est une erreur
:165

relativement fréquente). Bien entendu, permuter les symboles séries et intégrales sans que
le candidat ne se pose la moindre question (même s’il ne sait pas justifier) sera du plus
2

mauvais effet sur l’interrogateur. Il est possible de justifier la convergence normale de la


1250


série fn sur le segment [0, 1] pour conclure à la permutation série-intégrale mais cela
:889

n
exige que x ∈ ]−1, 1[ . Cette preuve (partielle) sera bien valorisée par l’interrogateur mais
il n’est pas possible d’étendre ce raisonnement à x ∈ {−1, 1} .
3582

Question 2 : Il s’agit d’une question de MPSI portant sur la primitivation de l’inverse


d’un trinôme. Cette question est très discriminante en pratique car les candidats ne se
1075

rappellent plus de la formule réduite d’un tel trinôme (« début de carré ») et, souvent dans
ce cas, ne savent pas primitiver la fraction.
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
420 Centrale Math 1

10.3 Centrale Math 1



Exercice 198 (Centrale) Soit F : x → ln (x + cos (t)) dt
0

1. Montrer que F est définie sur [1, +∞[ .


2. Montrer que F ∈ C 1 (]1, +∞[).
 
t
3. Calculer F (x) (on pourra poser u = tan

). En déduire F (x) (on pourra dériver
 √  2
la fonction x → ln x + x2 − 1 ).

Solution 198
1. Soit x ∈ ]1, +∞[ . La fonction t →
 x + cos (t) est continue et strictement positive sur
[0, π] donc la fonction
f : t → ln (x + cos (t))

5
est continue sur le segment [0, π] ce qui assure l’existence de l’intégrale F (x) .

3589
Si x = 1 alors

6479
F (1) = ln (1 + cos (t)) dt.
0

55:1
La fonction
f : t → ln (1 + cos (t)) .20.2
est continue sur [0, π[ . Déterminons un équivalent de f en π − . Pour cela, on utilise le
changement de variable t = π − h avec h → 0+ puis le développement limité à l’ordre 2
.225

de cos en 0.
:165

f (t) = f (π − h) = ln (1 + cos (π − h)) = ln (1 − cos (h))


 2   2 
h  2 h
2

= ln +o h = ln [1 + o (1)]
1250

h→0 2 h→0 2
 2
h
:889

= ln + ln (1 + o (1)) = 2 ln (h) − ln (2) + o (1)


h→0 2    h→0
→ ln(1)=0
3582

h→0
 
1
∼ 2 ln (h) = o car h1/2 ln (h) → 0
h1/2
1075

h→0 h→0 h→0

1
(d’après les croissances comparées). Comme h → 1/2 est positive et intégrable sur
e:21

h
1
]0, 1] (intégrale de Riemann de paramètre < 1), on peut affirmer que la fontion h →
:Non

2
f (π − h) l’est aussi. Le changement de variable t = π − h étant de classe C 1 et bijectif

x.com

de [0, π] sur [0, π] et comme l’intégrale f (π − h) dh converge, on peut affirmer que


0
larvo

l’intégrale
0 π
scho

f (t) (−dt) = f (t) dt


π 0
univ.

converge ce qui assure l’existence de F (1) .


Intégrales à paramètres 421

2. On considère la fonction

]1, +∞[ × [0, π] → R
f: .
(x, t)  → ln (x + cos (t))

Pour chaque t ∈ [0, π] , la fonction x → f (x, t) est de classe C 1 sur ]1, +∞[ . Pour
chaque x ∈ ]1, +∞[ , les fonctions

∂f 1
t → f (x, t) et t → (x, t) =
∂x x + cos (t)

sont continues sur [0, π] (car x+cos (t)  x−1 > 0 pour tout t ∈ [0, π]). Pour chaque x ∈
]1, +∞[ , la fonction t → f (x, t) est intégrable sur [0, π] (d’après la question précédente).
Pour tout segment [a, b] ⊂ ]1, +∞[ (c’est-à-dire 1 < a  b), on dispose de la domination
suivante :
 
 ∂f  1 1 1

∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ [0, π] ,  (x, t) =   = ϕ (t) .
∂x x + cos (t) x−1 a−1

5
3589
La fonction ϕ étant indépendante de x et intégrable sur [0, π] (fonction constante sur un
intervalle borné), on peut affirmer que la fonction

6479

55:1
x → f (x, t) dt = F (x)
0 .20.2
est de classe C 1 sur ]1, +∞[ .
.225

3. Soit x > 1. D’après la question précédente,on peut écrire :


:165


 dt
F (x) = .
2

x + cos (t)
1250

0
 
:889

t
On suit alors l’indication proposée en posant u = tan . Ce changement de variable
2
3582

est de classe C 1 sur [0, π[ et bijectif de [0, π[ sur [0, +∞[ . Quand t = 0 alors u = 0,
quand t → π − alors u → +∞. En outre, on a les relations suivantes :
1075

t 2
= arctan (u) ⇔ t = 2 arctan (u) ⇒ dt = du.
2 1 + u2
e:21

Utilisons les différentes formules trigonométriques pour exprimer cos (t) en fonction de
:Non

u. On commence par la formule de duplication (cos (2θ)) puis la formule remarquable


x.com

2 1 2 1
1 + (tan (θ)) = 2 ⇔ (cos (θ)) = 2.
(cos (θ)) 1 + (tan (θ))
larvo

On obtient alors les égalités :


  2
scho

t 2 2 1 − u2
cos (t) = 2 cos −1=   2 − 1 = − 1 = ,
2 t 1 + u2 1 + u2
univ.

1 + tan
2
422 Centrale Math 1

ce qui permet d’écrire :



+∞ 
+∞
 1 2du du
F (x) = × =2
1 − u2 1 + u2 x (1 + u2 ) + 1 − u2
0 x+ 0
1 + u2

+∞ 
+∞
du 2 du
= 2 =
2
x + 1 + u (x − 1) x+1 2
x−1
0 0 1+u
x+1
   u→+∞
2 x+1 x−1 π
= arctan u =√ .
x+1 x−1 x+1 2
x −1
u=0

La dérivée de la fonction   
g : x → ln x + x2 − 1
est donnée sur ]1, +∞[ par :

5

3589
2x x + x2 − 1
1+ √ √
2√ x2 − 1 2 1
g  (x) = = √ −1 = √
x
.

6479
x + x2 − 1 x + x2 − 1 x2 − 1
Ainsi, il existe un réel C tel que :

55:1
(R1 ) : ∀x > 1, F (x) = πg (x) + C. .20.2
Nous allons analyser le comportement asymptotique de F (x) et de g (x) quand x → +∞
pour déterminer la constante C. Pour tout x > 1, on a :
.225

  √    
x2 − 1 1
:165

πg (x) = π ln x 1 + √ = π ln (x) + π ln 1 + 1 − 2
x2 x
  
2
1250

→ ln(2)
x→+∞

(R2 ) : πg (x) = π ln (x) + π ln (2) + o (1) .


:889

x→+∞

D’autre part, on a :
3582

 π   π 
 π     
   
 ln (x + cos (t)) dt − ln (x) dt =  ln x + cos (t) dt
1075

|F (x) − π ln (x)| =    
   x 
0 0 0
 π 
e:21

    π   
   
=  ln 1 + cos (t) dt  ln 1 + cos (t)  dt
   
:Non

 x  x
0 0

Si x  2 alors
x.com

 
 cos (t)  1
∀t ∈ [0, π] ,   .
x  2
larvo

 
1 1
D’après l’inégalité des accroissements finis, pour tout y ∈ − , , on a la majoration :
2 2
scho

 
 1 
|ln (1 + y) − ln (1 + 0)|  sup   |y − 0| ⇔ |ln (1 + y)|  2 |y| .
univ.

 
z∈[−1/2,1/2] 1 + z
Intégrales à paramètres 423

Par conséquent, pour tout x  2, on obtient :


2
|F (x) − π ln (x)|  cos (t) dt → 0 ⇒ (R3 ) : F (x) = π ln (x) + o (1) .
x x→+∞ x→+∞
0

Des relations (R1 ) , (R2 ) et (R3 ) , on déduit que :

π ln (x) + o (1) = π ln (x) + π ln (2) + C + o (1)


x→+∞
⇔ C = −π ln (2) + o (1) ⇒ C = −π ln (2) ,
x→+∞ x→+∞

ce qui démontre la formule :


 √ 
   x+ x2 − 1
∀x > 1, F (x) = π ln x + x2 − 1 − π ln (2) = π ln .
2

5
3589
Commentaires 198 Exercice de difficulté standard pour le concours Centrale-SupElec.

6479
Question 1. Le fait que F soit définie sur ]1, +∞[ ne devrait poser aucune difficulté à
un candidat de ce concours (puisqu’il n’y a aucun calcul). Malheureusement, cela n’est

55:1
pas forcément le cas en pratique et ceci ne fait pas un bon effet auprès de l’interrogateur.
L’étude de x = 1 permettra aux candidats maitrisant le mieux le chapitre « intégration » .20.2
de nettement se distinguer.
Question 2. Il n’y a pas de difficulté particulière.
.225

Question 3. Cette question nécessite une bonne maitrise technique de la part du candidat
et sera sélective. L’interrogateur donnera, si cela s’avère nécessaire,
  une piste, voire la
:165

t
formule, concernant l’expression de cos (t) en fonction de tan .
2
2
1250
:889

Exercice 199 (Centrale-SupElec)


1. Déterminer le domaine de définition réel de
3582

π/2
1075

arctan (x tan (θ))


F : x → dθ.
tan (θ)
0
e:21

2. Calculer F (x).
:Non

π/2 π/2
θ
3. En déduire la valeur de dθ et de
x.com

ln (sin (θ)) dθ.


tan (θ)
0 0
larvo

Solution 199
scho

1. Soit x ∈ R. La fonction
arctan (x tan (θ))
univ.

f : θ →
tan (θ)
424 Centrale Math 1

 π
est continue sur 0, . En outre, d’après l’inégalité des accroissements finis, pour tout
2
s ∈ R, on a la majoration :

|arctan (s) − arctan (0)|  sup |arctan (y)| |s − 0|


y∈R
 
 1 
⇔ |arctan (s)|  sup   |s| ⇔ |arctan (s)|  |s| .
2
y∈R 1 + y

On obtient ainsi la domination suivante :


 π |x tan (θ)|
∀θ ∈ 0, , |f (θ)|  = |x| .
2 |tan (θ)|
 π
La fonction θ → |x| étant intégrable sur 0, (c’est une constante sur un intervalle
2 π 
borné), on en déduit que f est intégrable sur 0, donc
2

5
π/2

3589
f = F (x)

6479
0

existe. Par conséquent, la fonction F est définie sur R.

55:1
2. Nous allons montrer que F est dérivable (par le théorème de dérivation des intégrales
à paramètre) et expliciter F  à l’aide de fonctions usuelles pour exprimer F à l’aide de
.20.2
fonctions usuelles.
On considère la fonction
.225

  π

 R × 0, → R
:165

2
f: arctan (x tan (θ)) .

 (x, θ) →
tan (θ)
2
1250

 π
Pour chaque θ ∈ 0, , la fonction x → f (x, θ) est de classe C 1 sur R. Pour chaque
2
:889

x ∈ R, les fonctions
3582

∂f 1
θ → f (x, θ) et θ → (x, θ) = 2
∂x 2
1 + x (tan (θ))
1075

 π
sont continues sur 0, . Pour chaque x ∈ R, la fonction θ → f (x, θ) est intégrable sur
 π 2
e:21

0, (d’après la question précédente). On dispose en outre de la domination suivante :


2
:Non

 π   ∂f 

∀ (x, θ) ∈ R × 0, ,  (x, θ)  1 = ϕ (θ) .
x.com

2 ∂x
 π
La fonction ϕ est indépendante de x et intégrable sur 0, (c’est une constante sur un
larvo

2
intervalle borné) donc la fonction
scho

π/2
x → f (x, θ) dθ = F (x)
univ.

0
Intégrales à paramètres 425

est C 1 sur R et, pour tout réel x, on a la formule :

π/2 π/2
 ∂f dθ
F (x) = (x, θ) dθ = 2.
∂x 2
1 + x (tan (θ))
0 0

Pour calculer cette intégrale, on utilise le changement de variable s = tan (θ) qui est de
π π
classe C sur 0,
1
et réalise une bijection strictement croissante de 0, sur [0, +∞[ .
2  π − 2
Quand θ = 0 alors s = 0, quand θ → alors s → +∞. En outre, on a
2
1
θ = arctan (s) donc dθ = ds,
1 + s2
ce qui nous donne pour tout réel x :

+∞
 1 1
F (x) = × ds.

5
1 + x2 s2 1 + s2

3589
0

On effectue la décomposition en éléments simples de la fonction

6479
 
1 1 1 x2 1
t → × = −

55:1
1 + x2 t 1 + t (x2 − 1) 1 + x2 t 1 + t

lorsque x2 = 1 (par le procédé préféré du lecteur). On en déduit pour tout réel x tel que
.20.2
x2 = 1 :
.225

+∞
 
 1 x2 1
F (x) = − ds
:165

2
x −1 1+x s2 2 1 + s2
0
1
2

s→+∞
= [x arctan (xs) − arctan (s)]s=0 .
1250

2
x −1
La limite en +∞ dépend du signe de x et du fait que x = 0 ou non. Pour contourner
:889

ce problème, on remarque que la fonction arctan étant impaire donc F l’est aussi. En
outre, F (0) = 0 donc il suffit d’expliciter F (x) lorsque x > 0, ce qui nous supposons
3582

maintenant. Dans ce cas, lim xs = +∞ donc, pour tout


s→+∞
1075

x ∈ R∗+ \ {1} = ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ ,


    
e:21

=I0 I1

on a :
:Non

1  π π π x−1
F  (x) = 2
x − = × 2
x −1 2 2 2 x −1
x.com

π x−1 π 1 π 
= × = × = ln (x + 1) .
2 (x − 1) (x + 1) 2 x+1 2
larvo

π
Les fonctions F et x → ln (x + 1) sont égales à une constante près sur chaque intervalle
2
scho

c’est-à-dire, pour chaque k ∈ {0, 1} , il existe un réel Ck tel que :


π
univ.

∀x ∈ Ik , F (x) = ln (x + 1) + Ck .
2
426 Centrale Math 1

Pour k = 0, en faisant tendre x vers 0 par valeurs supérieures et comme F est continue
en 0 (puisqu’elle est C 1 sur R), on obtient C0 = 0. En faisant tendre x vers 1 par valeurs
inférieures et comme F est continue en 1, on obtient
π
F (1) = ln (2) .
2
Pour k = 1, en faisant tendre x vers 1 par valeurs supérieures et comme F est continue
en 1, on obtient
π
F (1) = ln (2) + C1 ⇔ C1 = 0
2
π
⇒ ∀x ∈ R∗+ \ {1} , F (x) = ln (1 + x) .
2
Cette formule étant manifestement vérifiée pour x = 0 et pour x = 1 (cf. ci-dessus), on
obtient :  π

 2 ln (x + 1)
 si x  0
∀x ∈ R, F (x) = π

5
 − 2 ln (−x + 1) si x  0

3589
(par imparité de F, on a F (x) = −F (−x)).

6479
3. D’après la question précédente, en choisissant x = 1 et comme
 π

55:1
∀θ ∈ 0, , arctan (tan (θ)) = θ,
2 .20.2
on obtient l’égalité :
.225

π/2 π/2
π arctan (tan (θ)) θ
ln (2) = F (1) = dθ = dθ.
:165

2 tan (θ) tan (θ)


0 0
2

Ensuite, on utilise une intégration par parties en posant


1250

u : θ → θ et v : θ → ln (sin (θ))
:889

qui est une primitive de


3582

1 cos (θ) sin (θ) 


θ → = = = (ln (sin (θ))) .
tan (θ) sin (θ) cos (θ)
1075

 π
Ces deux fonctions sont de classe C 1 sur 0, et, à l’aide du DL1 (0) de sin, on a
e:21

2
u (θ) v (θ) = θ ln (θ + o (θ)) = θ ln θ ([1 + o (1)])
:Non

+
θ→0 + θ→0
= θ(ln (θ) + ln (1 + o (1))) ∼ + θ ln (θ) →+ 0
   θ→0
x.com

θ→0+ θ→0
→ 0
θ→0+

π 
larvo

d’après les croissances comparées. En outre, on a v = 0. Comme l’intégrale


2
scho

π/2 π/2
 θ
uv = dθ
univ.

tan (θ)
0 0
Intégrales à paramètres 427

est convergente, on en déduit l’égalité suivante :

π/2 π/2
 θ=π/2
u (θ) v (θ) dθ = [u (θ) v (θ)]θ→0 − u (θ) v (θ) dθ
0 0

π/2 π/2 π/2


θ π
⇔ dθ = − ln (sin (θ)) dθ ⇔ ln (sin (θ)) dθ = − ln (2) .
tan (θ) 2
0 0 0

Commentaires 199 Exercice suffisamment progressif pour le concours Centrale-SupElec.


Question 1. Voici une autre justification (largement utilisée par les candidats). La fonction

arctan (x tan (θ))


f : θ →
tan (θ)
 π

5
est continue sur 0, , elle est équivalent à x quand θ → 0 et tend vers 0 quand θ →

3589
 π − 2
π
. Ainsi, on peut prolonger f en 0 et en posant
2 2

6479
π
f (0) = x et f =0

55:1
2
 π
.20.2
donc ce prolongement est continue sur 0, , ce qui justifie son intégrabilité sur ce seg-
2
ment.
.225

Question 2. Il s’agit de la question la plus difficile de cet exercice et sera l’élément clé de
différenciation des candidats. Classiquement, on simplifie la dérivée de F. Si le candidat
:165

n’y pense pas, l’interrogateur lui indiquera (sans pénalité particulière pour le candidat). La
dérivation ne doit pas poser de difficulté particulière (si le candidat est soigneux dans son
2

calcul de dérivée composée, de produit, etc.). La primitivation de l’intégrande de F  (x)


1250

sera un élément très discriminant entre les candidats car ils doivent penser aux fractions
rationnelles mais aussi effectuer convenablement sa décomposition en éléments simples
:889

(dans R (X) ou C (X), dans ce dernier cas, il faudra séparer les parties réelles et imagi-
naires pour la primitivation). Une difficulté supplémentaire apparait à la quelle songeront
3582

peu de candidats : le signe de x qui impacte les calculs (via les limites). Cette inattention
ne sera pas une pénalité pour eux, l’interrogateur leur indiquant (ou pas) le problème (se-
1075

lon l’état d’avancement de ceux-ci). Pour les meilleurs candidats, une discussion portera
probablement sur l’apparition de différents intervalles pour les constantes (que peu d’entre
e:21

eux auront vu).


Question 3. Elle s’adresse aux candidats les plus rapides (il est indispensable d’avoir ré-
:Non

pondu à la question précédente pour l’aborder) et elle demande un peu d’initiative de la


part du candidat.
x.com
larvo
scho
univ.
428 Mines-Ponts

10.4 Mines-Ponts
Exercice 200 (Mines-Ponts)
x

+∞
arctan x
t ln (t)
1. Montrer que : ∀x ∈ R+ , dt = dt.
1 + t2 t2 − 1
0 0

+∞ 1
ln (t) ln (t)
2. Calculer dt puis dt.
t2 − 1 t2 − 1
0 0

Solution 200
1. Considérons les fonctions

 R+ × R+ R

 → x 
+∞

ϕ: arctan et g : x → ϕ (x, t) dt.

5

 (x, t) → t

3589
1 + t2 0

6479
Pour chaque t ∈ R∗+ , la fonction x → ϕ (x, t) est de classe C 1 sur R+ . Pour chaque
x ∈ R+ , les fonctions t → ϕ (x, t) et

55:1
∂ϕ 1 1 t
t → (x, t) = ×   x 2  =
∂x t (t2 + x2 ) (t2 + 1)
.20.2
1+ (1 + t2 )
t
.225

π
sont continues sur R∗+ . La fonction arctan étant bornée sur R+ par , on dispose de la
2
:165

domination suivante :
2

π 1
∀(x, t) ∈ R+ × R∗+ , |ϕ (x, t)| 
1250

× = ψ 1 (t) .
2 1 + t2
:889

La fonction ψ 1 est continue et positive sur R+ avec


3582

A
1 A π
∀A  0, 2
dt = [arctan (t)]0 = arctan (A) →
1+t A→+∞ 2
1075

donc ψ 1 est intégrable sur R+ .


e:21

D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètre, on peut affirmer que la


fonction g est continue sur R+ .
:Non

D’autre part, pour tout segment [a, b] de R∗+ (c’est-à-dire 0 < a  b), on dispose de la
domination suivante :
x.com

 
 ∂ϕ  t
∀x ∈ [a, b] , ∀t ∈ R∗+ ,  (x, t) = 2 = ψ 2 (t) .
larvo

∂x (t + a2 )(1 + t2 )

La fonction ψ 2 est continue sur R+ et on a la domination suivante :


scho

ψ 2 (t) t
univ.

lim = lim = 0 ⇒ ψ 2 (t) = o (ψ 1 (t)) .


t+∞ ψ 1 (t) t→+∞ t2 + a2 t→+∞
Intégrales à paramètres 429

Comme ψ 1 est intégrable sur R+ , la fonction ψ 2 l’est aussi. D’après le théorème de


dérivation des intégrales à paramètre, on en déduit que la fonction g est de classe C 1 sur
R∗+ et

+∞
∗  t
∀x ∈ R+ , g (x) = dt.
(t2 + x2 ) (t2 + 1)
0

Calculons g (x) en effectuant le changement de variable u = t2 qui est de classe C 1 sur




R∗+ et réalise une bijection strictement croissante de R+ sur R+ . On a du = 2tdt et


u = t2 . Quand t = 0 alors u = 0 et quand t → +∞ alors u → +∞. On en déduit la
formule suivante :

+∞
 1 1
∀x > 0, g (x) = 2
du.
2 (u + x ) (u + 1)
0

Lorsque x = 1 ⇔ x = 1 (car x  0), on effectue une décomposition en éléments simples


2

de l’intégrande :

5
 

3589
1 1 1 1
= − .
(u + x2 ) (u + 1) 1 − x 2 u + x2 u+1

6479
Ainsi, pour tout x ∈ R∗+ \ {1} , on obtient la formule :

55:1
1    A
g  (x) = lim 2
ln u + x2 − ln (u + 1) 0
A→+∞ 2 (1 − x ) .20.2
   
1 A + x2 ln x2
= lim ln −
2 (1 − x2 ) A→+∞ A+1 2 (1 − x2 )
.225

2 ln (x) ln (x)
= − = 2 .
:165

2 (1 − x2 ) x −1
2

La fonction
1250

ln (x)
f : x →
x2 − 1
:889

1
est continue sur ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ et g est l’une de ses primitives. Comme x ∈ ]0, 1[ , la
2
3582

fonction
x
1075

F0 : x → f (t) dt
1/2
e:21

est une primitive de f sur ]0, 1[ donc il existe un réel C tel que
:Non

∀x ∈ ]0, 1[ , F0 (x) = g (x) + C.


x.com

Comme lim g et lim g existent et sont finies car g est continue sur R+ donc en 0 et
0 − 1
0 1
larvo

en 1), on en déduit que lim F0 et lim F existent dans R donc les intégrales f et f
0 1−
1/2 1/2
scho

1
convergent. On en déduit que l’intégrale f converge, ce qui permet d’affirmer que la
univ.

0
430 Mines-Ponts

fonction
x
F : x → f
0
est une primitive de f sur R∗+ . En outre, il existe un réel C tel que
∀x ∈ R∗+ , F (x) = g (x) + C.
En faisant tendre x vers 0+ et en utilisant la continuité de g en 0 et le fait que lim F = 0,
0
on en déduit que
0 = g (0) + C ⇔ C = 0 ⇒ ∀x ∈ R∗+ , F (x) = g (x) ,

=0

cette formule restant valable pour x = 0.


2. On conserve les notations et résultats établis à la question précédente. Pour chaque
t ∈ R∗+ , on a :
π 1

5
lim ϕ (x, t) = × = ψ 1 (t) .

3589
x→+∞ 2 1 + t2
Pour chaque x ∈ R∗+ , la fonction t → ϕ (x, t) est continue sur R+ et on dispose de la

6479
domination suivante :
∀(x, t) ∈ R+ × R∗+ , |ϕ (x, t)|  ψ 1 (t) .

55:1
La fonction ψ 1 étant intégrable, le théorème de convergence dominée montre que :
.20.2

+∞ 
+∞
π 1 π π π2
lim g (x) = ψ 1 (t) = dt = × = .
.225

x→+∞ 2 1 + t2 2 2 4
0 0
:165


+∞
π2 ln (t)
Comme F = g sur R+ , on en déduit que lim g existe et vaut donc dt
2

+∞ 4 t2 − 1
1250

0
π2
converge et vaut . En utilisant le changement de variable
:889

4
1 1 1
s = ⇔ t = ⇒ dt = − 2 ds, t → 0+ alors s → +∞, t = 1 alors s = 1,
3582

t s s
on obtient l’égalité suivante :
1075

1 1   
+∞
ln (t) ln (1/s) ds ln (s)
e:21

dt = 2 − 2 = ds donc
t2 − 1 (1/s) − 1 s s2 − 1
0 +∞ 1
:Non


+∞ 1 1
π2 ln (t) ln (t) ln (t) π2
= dt = 2 dt ⇒ dt = .
x.com

4 t2 − 1 t2 − 1 t2 − 1 8
0 0 0

Au final, on a prouvé les formules suivantes :


larvo

1 
+∞
ln (t) π2 ln (t) π2
scho

2
dt = , 2
dt = .
t −1 8 t −1 4
0 0
univ.
Intégrales à paramètres 431

Commentaires 200 Il s’agit d’un exercice avec une grande technicité, notamment dans
la première question qui est la plus difficile de l’exercice. D’un point de vue pratique, il est

+∞
ln (t)
préférable de traiter l’intégrale dt de la question 2 puisque la réponse à la question
t2 − 1
0
1 est donnée. En effet, cette question nécessite uniquement de faire tendre x vers +∞ et
1
ln (t)
le théorème de convergence dominée est aisé à mettre en place. La gestion de dt
t2 − 1
0
est uniquement astucieuse (et l’interrogateur donnera l’astuce).
Pour la première question, l’interrogateur appréciera et valorisera les candidats indiquant
ln (x)
qu’il faut prouver que la fonction g (du corrigé) a pour dérivée la fonction x → 2 . Une
x −1
mise en place rigueuse du théorème de dérivation sera alors un élément clé de distinction
entre les candidats.

Exercice 201 (Mines-Ponts) Pour tout n ∈ N∗ , on considère l’intégrale

5
3589
1
dt
In = .
1 + t + · · · + tn−1

6479
0

1. Montrer que la suite (In )n∈N converge. On note a = lim In .

55:1
n→+∞
2. Trouver un équivalent de In − a quand n tend vers +∞.
.20.2
Solution 201
1. Nous allons utiliser le théorème de convergence dominée. Pour tout entier n  1, on
.225

considère la fonction
1
:165

fn : t ∈ [0, 1] → .
1 + t + · · · + tn−1
2

Pour chaque entier n  1, la fonction fn est continue sur [0, 1] (comme inverse d’une
1250

telle fonction ne s’annulant pas sur cet intervalle). Pour tout t ∈ [0, 1[ , d’après le calcul
des sommes géométriques, on a :
:889

1 1−t
fn (t) = = → 1−t
1 − tn
3582

1 − tn n→+∞
1−t
1075

(car tn → 0 puisque t ∈ [0, 1[). Si t = 1 alors


1
fn (1) = → 0 = 1 − 1.
e:21

n n→+∞

Ainsi, la suite (fn )n1 converge simplement sur [0, 1] vers la fonction f : t → 1 − t qui
:Non

est continue sur [0, 1] .


En outre, on dispose de la domination suivante :
x.com

∀n  1, |fn (t)| = fn (t)  1 = ϕ (t)


larvo

et la fonction ϕ est manifestement intégrable sur [0, 1] .


Par conséquent, d’après le théorème de convergence dominée, on peut affirmer que :
scho

1 1  t=1
t2 1
lim In = f (t) dt = (1 − t) dt = t − = .
univ.

n→+∞ 2 t=0 2
0 0
432 Mines-Ponts

1
2. Commençons par réécrire In − en utilisant les notations de la question précédente.
2
Pour tout entier n, on a :

1 1 1
1
In − = fn (t) dt − f (t) dt = (fn (t) − f (t)) dt
2
0 0 0
1   1
1 (1 − t) tn
= (1 − t) − 1 dt = dt
1 − tn 1 − tn
0 0

Transformons cette intégrale à l’aide du changement de variable

1 −1+1/n
u = tn ⇔ t = u1/n ⇒ dt = u du.
n
On en déduit la formule :

5
1  

3589
1
1 1 − u1/n u 1 −1+1/n 1 (1 − u1/n )u1/n
In − = u du = du.
2 1−u n n 1−u

6479
0 0

Soit u ∈ ]0, 1[. Grâce à l’écriture exponentielle et au développement limité de l’exponen-

55:1
tielle en 0, on dispose de l’équivalent suivant :
    .20.2
1/n ln (u) ln (u) 1 − ln(u)
1−u = 1 − exp =− +o ∼ .
n n n n→+∞ n
.225

Comme u1/n → u0 = 1, on obtient :


:165

n→+∞
2

(1 − u1/n )u1/n − ln(u)


1250

∼ .
1−u n→+∞ n (1 − u)
:889

Si on avait le droit d’intégrer les équivalents, on obtiendrait :


3582

1   1
1 1 − ln(u) 2 1 − ln(u)
In − ∼ du ⇔ n In − → du.
2 n→+∞ n2 1−u 2 n→+∞ 1−u
1075

0 0

Prouvons que cette limite est vérifiée. Pour tout entier n  1, considérons la fonction
e:21

n(1 − u1/n )u1/n


:Non

gn : u ∈ ]0, 1[ →
1−u
x.com

qui est continue sur ]0, 1[ . D’après ce qui précède, la suite de fonctions (gn )n1 converge
simplement sur ]0, 1[ vers la fonction
larvo

− ln(u)
g : u ∈ ]0, 1[ →
1−u
scho

qui est continue sur ]0, 1[ (comme quotient de deux telles fonctions dont le dénominateur
univ.

ne s’annule pas sur cet intervalle).


Intégrales à paramètres 433

Pour obtenir une domination, nous allons utiliser l’inégalité des accroissements finis
appliquée à la fonction exponentielle. Pour tout x ∈ R− , on a :
|1 − ex | = |exp (0) − exp (x)|  |x − 0| sup |exp (t)| = |x| .
t∈R−

ln (u)
Pour chaque u ∈ ]0, 1[ , on en choisit x = > 0 dans l’inégalité précédente, on
n
obtient la majoration :
   ln (u)  − ln (u)
 1/n 
1 − u    = .
n  n
Par conséquent, on peut écrire la domination suivante :
1
  
1 − u1/n  u1/n − ln (u)
∀u ∈ ]0, 1[ , |gn (u)| = n  = g (u) .
1−u 1−u
Montrons succinctement que la fonction g est intégrable sur ]0, 1[ . Elle est continue sur
]0, 1[ et nous disposons des dominations suivantes :

5
3589
 
1
g (u) ∼ − ln (u) = o (par croissances comparées)
u→0+ u1/2

6479
u=1−t − ln (1 − t) t→0 − (−t)
g (u) = ∼ = 1.
t u→1 t

55:1
 
1 1
La fonction u → 1/2 est positive et intégrable sur 0, (intégrale de Riemann de
.20.2
u 2  
1 1
paramètre < 1). La fonction u → 1 est positive et intégrable sur , 1 donc g est
.225

2 2
intégrable sur ]0, 1[ . En outre, la fonction g étant continue, positive et non identiquement
:165

1
nulle sur ]0, 1[, son intégrale J = g est strictement positive.
2
1250

0
Ainsi, le théorème de convergence dominée s’applique et on peut écrire :
:889

1 1  
2 1
lim gn (u) du = g (u) du ⇔ lim n In − = J = 0
3582

n→+∞ n→+∞ 2
0 0
1 J
1075

⇔ In − ∼ .
2 n→+∞ n2
e:21

Commentaires 201 Exercice classique et de difficulté graduée pour ce concours.


Question 1. Il est tout à fait possible de montrer la convergence en observant que
:Non

∀n ∈ N, ∀t ∈ [0, 1] , 1 + t + · · · + tn + tn+1  1 + t + · · · + tn
x.com

1 1
⇒  ⇒ In+1  In
1 + t + · · · + tn + tn+1 1 + t + · · · + tn
larvo

(par positivité de l’intégrale). Ainsi, la suite (In )n est décroissante et minorée par 0 (car
l’intégrande est positive) donc elle converge. Malheureusement, cela ne permettra pas de
scho

progresser pour la question 2 mais l’interrogateur attribuera des points puisque le candidat
répond à la question posée par un argumentaire tout à fait valable.
univ.
434 Mines-Ponts

Question 2. Cette question sert à départager les candidats ayant répondu assez rapide-
ment à la première question. L’initiative du candidat sera fortement valorisée, en particu-
1
1 (1 − t) tn
lier l’expression intégrale de In − sous la forme dt ainsi que l’utilisation du
2 1 − tn
0
changement de variable x = tn . Néanmoins, si le candidat n’y songe pas, l’interrogateur lui
proposera (il faudra alors être soigneux dans les calculs de changement de variable).
 L’in-

1
terrogateur valorisera le candidat qui indique qu’il suffit de calculer lim n In −
2
n→+∞ 2
(pour son autonomie). Le reste de la preuve sera l’objet d’interaction avec l’interroga-
teur, chacun des points à justifier n’étant pas immédiat, ils seront tous valorisés de façon
sensiblement équitables.


+∞ +∞
 1
Exercice 202 (Mines-Ponts) Montrer que : ln (th (x)) dx = − .
(2k + 1)2
0 k=0

5
3589
Solution 202 Notons

+∞

6479
I= ln (th (x)) dx.
0

55:1
Rappelons, pour tout réel x, que :
  .20.2
sh (x) ex − e−x ex 1 − e−2x 1 − e−2x
th (x) = = x = = .
ch (x) e + e−x ex (1 + e−2x ) 1 + e−2x
.225

Montrons que l’intégrale I existe bien. La fonction x → ln (th (x)) est continue sur [0, +∞[ .
Comme th (x) → 1, en utilisant l’équivalent de u → ln (1 + u) en 0, on obtient l’équivalent
:165

x→+∞
suivante :
2
1250

e−2x
ln (th (x)) = ln (1 + (th (x) − 1)) ∼ th (x) − 1 = ∼ e−2x .
x→+∞ 1 + e−2x x→+∞
:889

On utilise alors le développement en série entière de la fonction u → ln (1 + u) dont le rayon


de convergence est 1. Ainsi, pour tout t ∈ ]0, 1[ , t et −t appartiennent au disque ouvert de
3582

convergence ]−1, 1[ , ce qui permet d’écrire :


1075

+∞
 n−1 n +∞
 n−1 n +∞ n

(−1) t (−1) (−t) t
ln (1 + t) = , ln (1 − t) = =− .
n n n
e:21

n=1 n=1 n=1

En retranchant ces deux égalités, on obtient


:Non

  +∞
 n−1
1−t 1 + (−1)
∀t ∈ ]−1, 1[ , ln =− tn .
x.com

1+t n=1
n
n−1
Lorsque n est un entier pair, on a 1 + (−1) = 0 et lorsque n est un entier impair, on a
larvo

n−1
1 + (−1) = 2. Tout entier n  1 impair s’écrivant n = 2k + 1 avec k ∈ N, on obtient une
nouvelle formule pour I :
scho

  +∞

1−t 2
∀t ∈ ]−1, 1[ , ln =− t2k+1 .
univ.

1+t 2k + 1
k=0
Intégrales à paramètres 435

Pour tout x ∈ R∗+ , on a t = e−2x ∈ ]−1, 1[ , ce qui nous permet d’écrire :


+∞+∞
 2e−2(2k+1)x
I= − dx.
2k + 1
0 k=0


Nous allons appliquer un théorème de permutation série-intégrale ( |fn |). Pour tout entier
n
k, on pose
2e−2(2k+1)x
fk : x ∈ R∗+ → −
2k + 1

qui est continue et intégrable sur R∗+ (car 2 (2k + 1) > 0). Pour tout x ∈ R∗+ , la série fk (x)
k0
converge (par construction) et sa somme
+∞


5
3589
fk : x → ln (th (x))
k=0

6479
(par construction) est continue sur R∗+ .Pour finir, la série

55:1
 
+∞ +∞
 1
|fk (x)| dx = 2e−2(2k+1)x dx .20.2
2k + 1
k0 0 k0 0
 1  −2(2k+1)x x→+∞  1
.225

= −e = 2
2k + 1 x=0 (2k + 1)
k0 k0
:165

1
converge (son terme général est équivalent à qui est le terme de la série de Riemann
2

4k 2
1250

convergente de paramètre 2 > 1).


Par conséquent, le théorème de permutation série-intégrale montre que :
:889


+∞+∞
 +∞ 

+∞ +∞
 1
3582

I= fk = fk = − 2.
k=0 k=0 0 k=0
(2k + 1)
0
1075

Commentaires 202 Exercice où l’initiative et l’autonomie du candidat seront des élé-


e:21

ments importants de l’évaluation. Songer à justifier l’existence de l’intégrale et de la


+∞
 1
:Non

somme 2 puis le faire sera valorisé par l’interrogateur. En effet, même si


k=0
(2k + 1)
x.com

cela ne prouve pas l’égalité, cela montre que la rigueur du candidat. Si le candidat bloque,
l’interrogateur
 proposera directement ou indirectement une écrire en série de la fonction
1−t
. Il est attendu du candidat qu’il sache l’obtenir seul et qu’il songe à un
larvo

t → ln
1+t
théorème de permutation série-intégrale.
scho
univ.
436 Mines-Ponts

Exercice 203 (Mines-Ponts)


+∞
 1
1. Pour tout entier n  1, on note Sn = . Déterminer un équivalent de Sn
n2 + k 2
k=1
quand n → +∞.

+∞
sin (nt)
2. En déduire un équivalent lorsque n tend vers +∞ de In = dt.
et − 1
0

+∞
sin (t) π
3. Montrer que dt = .
t 2
0

Solution 203

1. On utilise la comparaison série-intégrale. Soit n ∈ N∗ , la fonction

5
3589
1
f : t →
n2 + t2

6479
1
est continue, positive et décroissante sur [1, +∞[ . Comme f (t) ∼ et que la fonc-
t→+∞ t2

55:1
1
tion t → est intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre 2 > 1), on
t2 .20.2
en déduit que la fonction f est intégrable sur [1, +∞[ . D’après le théorème de comparai-

son série-intégrale, la série f (k) est convergente, ce qui assure l’existence de Sn . En
.225

k1
outre, on dispose des encadrements suivants :
:165

∀k ∈ N∗ , ∀t ∈ [k, k + 1] , f (k + 1)  f (t)  f (k)


2
1250


k+1 
k+1 
k+1

⇒ f (k + 1) dt  f (t) dt  f (k) dt
:889

k k k

k+1
3582

⇔ f (k + 1)  f (t) dt  f (k + 1) .
1075

En sommant cet encadrement sur k ∈ N∗ et en utilisant la relation de Chasles, on en


e:21

déduit l’encadrement suivant :


:Non

+∞
 
+∞ +∞
 
+∞

f (k + 1)  f f (k) ⇔ Sn − f (1)  f  Sn
x.com

k=1 1 k=1 1

+∞ 
+∞  
1 1
larvo

⇔ − 2  f − Sn  0 f − Sn = O 2
−Sn n +1 n→+∞ n +1
1 1
scho


+∞  
1
donc (∗) : Sn = f +O .
univ.

n→+∞ n2
1
Intégrales à paramètres 437

Explicitons l’intégrale de fn sur R+ grâce à la fonction arctan :


+∞   +∞    
1 t π 1 1 π 1
f= arctan = − arctan = +o
n n t=1 2n n n n→+∞ 2n n
1

(car lim arctan = 0), on en déduit les dominations suivantes :


0
   
π 1 1 π
Sn = +o +O ∼ .
n→+∞ 2n n n2 n→+∞ 2n

2. L’idée fondamentale est d’écrire l’intégrande comme une somme de fonctions pour rame-
ner l’intégrale In à la somme de la question 1. Pour cela, on utilise le développement en
1
série entière de x → et le théorème de permutation série-intégrale (la version pour
1−x
les suites de fonctions car les autres méthodes n’aboutissent pas). Commençons néan-
moins par montrer que l’intégrale In est convergente.

5
3589
Existence de In . Soit n ∈ N∗ . On considère la fonction

sin (nt)

6479
f : t →
et − 1

55:1
qui est continue sur ]0, +∞[ . Grâce aux développements limités à l’ordre 1 des fonctions
sin et exp en 0 et comme sin est bornée sur R, on dispose des dominations suivantes :
.20.2
     
 nt  1 1  
 
|f (t)| ∼   = n, |f (t)| = O = O = O e−t .
.225

t→0 t t→+∞ t
e −1 t→+∞ e t t→+∞

La fonction t → n (resp. t → e−t ) étant positive et intégrable sur ]0, 1] (resp. [1, +∞[), on
:165

en déduit que la fonction f est intégrable sur ]0, 1] (resp. [1, +∞[). Ainsi, f est intégrable
sur R∗+ , ce qui assure l’existence de In .
2
1250

Transformation de f. Pour tout t > 0, on a e−t ∈ ]−1, 1[ donc :


:889

+∞
 +∞ +∞
1 1 1 −t
 −t j  
= × = e e = e−(j+1)t = e−kt
3582

t
e −1 et 1 − e−t j=0 j=0
k=j+1
k=1
+∞

1075

⇒ f (t) = e−kt sin (nt) .


k=1
e:21

Transformation de In . Pour tout entier k  1, on pose


:Non

uk : t → e−kt sin (nt)


x.com


qui est une fonction continue sur R∗+ . La série uk converge simplement sur R∗+ (par
k1
larvo

+∞

construction) et sa somme uk = f est continue sur R∗+ . Pour chaque entier k, on
scho

k=1
dispose de la majoration suivante :
univ.

∀t ∈ R+ , |uk (t)|  e−kt


438 Mines-Ponts

Comme la fonction t → e−kt est intégrable sur [0, +∞[ (car k > 0), la fonction gk l’est
aussi. Pour tout entier N  1, on dispose de la domination suivante :
N 
  N
 +∞

∗  
∀t ∈ R+ ,  uk (t) = |sin (nt)| −kt
e  |sin (nt)| e−kt
 
k=0 k=1 0 k=1
+∞
  k e−t 1 1
= |sin (nt)| e−t = |sin (nt)| × = |sin (nt)| t × = |f (t)| .
1 − e−t e 1
k=1 1−
et
La fonction f étant indépendante de N et intégrable sur R∗+ , le théorème de convergence
dominée pour les séries de fonctions montre que :


+∞+∞
 +∞ 

+∞

In = uk = uk .
0 k=1 k=1 0

5
Calculons chacune de ces intégrales grâce aux formules d’Euler :

3589

+∞ 
+∞ 
+∞

6479
−kt
 nit   
uk (t) dt = e Im e dt = Im e−kt enit dt
∈R

55:1
0 0 0
 +∞   +∞ 
 
= Im  e−kt enit dt = Im  e(−k+in)t dt .20.2
0 0
   
.225

(−k+in)t t→+∞
e −1
= Im = Im
−k + in (∗) −k + in
:165

t=0
 
−1 (−k − in) n
2

= Im = .
1250

2 k2 + n2
|−k + in|

(∗) car
:889

 
 (−k+it)   −kt   it 
e = e e = e−kt → 0).
3582

t→+∞

Équivalent de In . Dès lors, on obtient la formule :


1075

+∞

e:21

n π π
In = = nSn ∼ n× =
k2 + n2 n→+∞ 2n 2
k=1
:Non

(d’après la question 1).


x.com


+∞
sin (t)
3. Notons I = dt. Nous allons montrer que l’intégrale I converge puis que la suite
t
larvo

0
(In )n converge vers I.
Existence de I et transformation de I. La fonction
scho

sin (t)
univ.

f : t →
t
Intégrales à paramètres 439

est continue sur ]0, +∞[. Comme


t
f (t) ∼ =1
t→0 t
et que la fonction t → 1 est positive et intégrable sur ]0, 1] , on en déduit que f est
1
intégrable sur ]0, 1], ce qui assure l’exitence de l’intégrale f.
0
On utilise ensuite le théorème d’intégration par parties. Considérons les fonctions
1
u : t → − cos (t) et v : t →
t
qui sont de classe C 1 sur [1, +∞[ . Comme lim uv = 0 (produit d’une fonction bornée
+∞
par une fonction tendant vers 0), on peut affirmer que les intégrales :

+∞ 
+∞ 
+∞ 
+∞
cos (t)

5
 
uv= f et uv = dt

3589
t2
1 1 1 1

6479
sont de même nature. La fonction
cos (t)

55:1
g : t →
t2
.20.2
est continue sur [1, +∞[ et on a la majoration suivante :
.225

1
∀t ∈ [1, +∞[ , |g (t)|  .
t2
:165

1
Comme la fonction t → est intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre
t2
2

2 > 1), on peut affirmer que g est intégrable sur [1, +∞[ d’où l’existence de l’intégrale
1250


+∞ 
+∞

g. On en déduit que l’intégrale f converge donc l’intégrale I converge.


:889

1 1
En outre, en effectuant le changement de variable
3582

t = nx (donc dt = ndx),
1075

on obtient la formule :
e:21


+∞ 
+∞
sin (nx) sin (nx)
:Non

I= × ndx = dx.
nx x
0 0
x.com

Convergence de (In − I) . Pour tout entier n  1, d’après l’égalité précédente, on


obtient :

larvo

+∞
1 1
In − I = sin (nt) h (t) dt où h : t → t − .
e −1 t
scho

À l’aide d’une intégration par parties en intégrant t → sin (nt) et en dérivant h, nous
univ.

allons montrer que In − I tend vers 0 quand n → +∞. La fonction h est de classe C 1
440 Mines-Ponts

sur R∗+ . Montrons que h est intégrable sur R∗+ (cela nous sera utile). Pour tout t ∈ R∗+ ,
on a :
et 1
h (t) = − 2 + t2 .
(et − 1)
Or, on dispose de l’équivalent suivant en +∞ :
 
et et 1
2 t→+∞ ∼ 2 = e−t = o
(et − 1) (et ) t2

(d’après les croissances comparées), on en déduit que :


1
h (t) ∼ ,
t→+∞ t2

ce qui prouve l’intégrabilité de h sur [1, +∞[ . À l’aide du développement limité de l’ex-
ponentielle en 0, on a :
2 2 2

5
−t2 et + (et − 1) −t2 et + (et − 1)
−t2 et + (et − 1)

3589
h (t) = 2 ∼ 2 =
(et − 1) t2 t→0 (t) t2 t→0 t4
 
  2

6479
   t2
−t2 1 + t + O t2 + t + + O t3  
2 O t4
= = = O (1)

55:1
t→0 t4 t→0 t4 t→0
La fonction t → 1 étant positive et intégrable sur [0, 1] , on en déduit que h est intégrable
.20.2
sur ]0, 1] d’où l’intégrabilité de h sur R∗+ .
Posons
.225

1 − cos (nt)
u : t → sin (t) et v = h
n
:165

qui sont des fonctions de classe C 1 sur R∗+ . Comme lim u = 0 et que v est bornée
0
2

au voisinage de 0 (faire un développement limité en 0 analogue à celui de h), on peut


1250

affirmer que lim uv = 0. Comme u est bornée sur R+ et que lim v = 0, on peut affirmer
0 +∞
que lim uv = 0. Le théorème d’intégration par parties montre que :
:889

+∞
3582


+∞ 
+∞ 
+∞
t→+∞ 1
In − I = u v = [u (t) v (t)]t→0 − uv  = − (1 − cos (nt)) h (t) dt.
n
1075

0 0 0

L’inégalité triangulaire permet d’écrire :


e:21


+∞ 
+∞
:Non

1 2
|In − I|  |1 − cos (nt)| |h (t)| dt 

|h (t)| dt → 0.
n n n→+∞
x.com

0 0

D’après le théorème d’encadrement, on en déduit que :


larvo

π
I = lim In =
n→+∞ 2
scho

(d’après la question 2).


univ.
Intégrales à paramètres 441

Commentaires 203 Exercice de difficulté graduée (ce qui est assez rare au concours
Mines-Ponts et se conforme au format Centrale Maths 1).
Question 1. Un candidat songeant seul à une comparaison série-intégrale et en posant la
bonne fonction auxiliaire sera fortement valorisée. Sinon, l’interrogateur indiquera cette
méthode au candidat (mais il attend que le candidat la devine seul). Cette méthode de
comparaison série-intégrale est un paradigme pour encadrer assez efficacement des sommes
m
de la forme f (k) où n, m sont des entiers et f une fonction monotone (croissante ou
k=n
décroissante) sur N.
Question 2. Un candidat songeant à justifier l’existence de l’intégrale et le prouvant sera
1
valorisé (il est rigoureux). De même, pour le candidat développant en série t . Si
e −1
ce n’est pas le cas pour le développement, l’interrogateur lui indiquera. Il est inutile de
penser à développer en série entière par rapport à t puisque, ensuite, il faudra permuter
la série et l’intégrale. Or, une puissance de t ne peut s’intégrer sur R+ . Le théorème de
permutation série-intégrale sera un élément discriminant entre les candidats. Celui utilisé
dans la solution est à connaitre pour ce concours car il y est très souvent utilisé.

5
3589
Question 3. Cette question est moins conventionnelle et l’interrogateur sera attentif à
l’initiative du candidat. Il valorisera les candidats faisant le lien (au moins formel dans

6479
un premier temps) entre In et I. Le candidat peut envisager de justifier l’existence de I
mais je ne suis pas sûr que l’interrogateur soit intéressé prioritairement par ce point et

55:1
pourra le faire admettre par le candidat (il l’indiquera lui-même). En effet, l’objectif de
cette question est de sortir le candidat des questions standards. Cette question permet de
distinguer les meilleurs candidats.
.20.2
.225


+∞
sh (xt)
:165

Exercice 204 (Mines-Ponts) On définit f par : f : x → dt.


t ch (t)
0
2
1250

1. Déterminer le domaine de définition de f et montrer que f est C ∞ sur celui-ci.


2. Montrer que f (x) ∼ − ln(1 − x) quand x → 1− .
:889

Solution 204
3582

1. Domaine de définition. Soit x ∈ R. La fonction


1075

sh (xt)
fx : t →
t ch (t)
e:21

est continue sur ]0, +∞[ .


:Non

Si x = 0 alors fx est identiquement nulle donc son intégrale sur R+ existe.


Supposons que x > 0. Rappelons que :
x.com

et − e−t et et + e−t et
sh (t) = ∼ et ch (t) = ∼
2 t→+∞ 2 2 t→+∞ 2
larvo

1 ext 1 (x−1)t
⇒ fx (t) ∼ × t = e .
t→+∞ t e t
scho

Si x  1 alors
1 (x−1)t 1
univ.

∀t  1, e   0.
t t
442 Mines-Ponts


+∞
1
Comme l’intégrale dt diverge (intégrale de Riemann de paramètre 1), on en déduit
t
1

+∞ 
+∞
1 (x−1)t
que e dt diverge, ce qui prouve la divergence de fx (t) dt. Par conséquent,
t
1 1

+∞

fx (t) dt n’existe pas.


0
Si x ∈ ]0, 1[ alors (x − 1) < 0 et les croissances comparées montrent que :
 
1 1
lim t2 e(x−1)t = lim te(x−1)t = 0 ⇒ lim t2 fx (t) = 0 ⇔ fx (t) = o .
t→+∞ t t→+∞ t→+∞ t→+∞ t2
1
La fonction t → est positive et intégrable sur [1, +∞[ donc la fonction fx est intégrable
t2
sur [1, +∞[ . À l’aide du développement limité en 0 de sh, on peut écrire l’équivalent

5
suivant :

3589
xt
fx (t) ∼ + = x.
t→0 t × 1

6479
La fonction t → x est positive intégrable sur le segment [0, 1] donc fx est intégrable sur
]0, 1]. Ainsi, fx est intégrable sur R∗+ , ce qui assure l’existence de son intégrale sur R∗+ .

55:1

+∞

Si x < 0 alors −x > 0 et comme fx = −f−x , on en déduit que fx (t) dt converge si et


.20.2
0
seulement si
.225

−x < 1 ⇔ x > −1.


Au final, nous venons de montrer que le domaine de définition de f est ]−1, 1[ .
:165

Caractère C ∞ . Considérons la fonction



2

 ]−1, 1[ × ]0, +∞[ → R


1250

h: sh (xt) .
 (x, t) →
t ch (t)
:889

Pour chaque t ∈ ]0, +∞[ , la fonction x → h (x, t) est de classe C ∞ sur ]−1, 1[ et
3582

∂kh tk sh(k) (xt)


∀k ∈ N, (x, t) = .
1075

∂xk t ch (t)
Rappelons que
e:21


(k) sh si k est un entier pair
sh = .
ch si k est un entier impair
:Non

Comme sh  ch sur R+ , on en déduit que


x.com

∀k ∈ N, sh(k)  ch(k) sur R+ .

Soit [−a, a] un segment (centré en 0) de ]−1, 1[ (c’est-à-dire 0  a < 1). Pour tout entier
larvo

k  1, pour tout x ∈ [−a, a] et pour tout t ∈ ]0, +∞[ , on dispose de la domination


suivante :
scho

 k 
∂ h  tk sh(k) (xt) tk ch (xt) ch (at)
(D1 ) :  k (x, t) =   tk−1
univ.

= ϕk (t) .
∂x t ch (t) t ch (t) (∗) ch (t)
Intégrales à paramètres 443

(∗) car ch est croissante sur R+ , que x  a et t  0 donc xt  at.


La fonction ϕk est continue sur [0, +∞[ et
at
 
k−1 e k−1 (a−1)t 1
ϕk (t) ∼ t t
=t e =o 2 .
t→+∞ e t
1
La fonction t → est positive et intégrable sur [1, +∞[ donc la fonction ϕk est intégrable
t2
sur [1, +∞[ . Comme elle est continue sur le segment [0, 1] , elle y est intégrable d’où
l’intégrabilité de ϕk sur R+ .
Si k = 0, la domination (D1 ) devient :
sh (xt) sh (at)
|h (x, t)| =  = fa (t)
t ch (t) t ch (t)
et la fonction fa est intégrable sur R∗+ . D’après le théorème de dérivation sous le signe
intégral, on en déduit que la fonction

+∞

5
3589
x → h (x, t) dt = f (x)
0

6479
est de classe C sur ]−1, 1[ .

2. D’après la question précédente, on peut écrire :

55:1

+∞
.20.2
 ch (xt)
∀x ∈ ]−1, 1[ , f (x) = dt.
ch (t)
0
.225

Pour x ∈ [0, 1[ fixé, on dispose de l’équivalent suivant :


:165

ch (xt) ext − e−xt ext


= t ∼ = e(x−1)t
2

ch (t) e + e−t t→+∞ et


1250

et on remarque que
:889


+∞  (x−1)t t→+∞
(x−1)t e 1 1
e dt = =− =
3582

x − 1 t=0 x−1 1−x


0
1075

dont une primitive (par rapport à x) est justement x → − ln (1 − x) . Étudions l’écart


ch (xt)
entre et e(x−1)t . Pour tout t > 0, on a :
e:21

ch (t)
:Non

ch (xt) ext + e−xt ext + e−xt − e(x−1)t (et + e−t )


− e(x−1)t = − e (x−1)t
=
ch (t) et + e−t et + e−t
x.com

ext + e−xt − ext − e(x−2)t e−xt − e(x−2)t


= −t
=
t
e +e et + e−t
larvo

Comme on a :

2 (x − 1)  0 ⇒ x − 2  −x ⇒ (x − 2) t  −xt
scho

x − 2 − (−x) =
×t>0

e−xt − e(x−2)t
univ.

⇒ e(x−2)t  e−xt ⇒  0,
et + e−t
444 Mines-Ponts

on peut écrire :

ch (xt) e−xt − e(x−2)t e−xt e−xt


0 − e(x−1)t = t −t
 t −t
 t = e−(x+1)t  e−t .
ch (t) e +e e +e e x+11

Les fonctions
ch (xt)
t → , t → e(x−1)t et t → e−t
ch (t)
étant intégrables sur R+ , nous pouvons intégrer (par rapport à t) sur R+ cette inégalité,
ce qui nous donne :


+∞ 
+∞
1
0  f (x) −

e (x−1)t
dt  e−t dt ⇔ 0  f  (x) −  1.
1−x
0 0

Cette inégalité étant valable pour x ∈ [0, 1[ , on peut l’intégrer sur [0, s] avec s ∈ [0, 1[ et
on obtient :

5
3589
s s s
1
∀s ∈ [0, 1[ , 0  
f (x) dx − dx  dx

6479
1−x
0 0 0
⇔ 0  f (s) − f (0) + ln (1 − s)  s  1.

55:1
  
=0
.20.2
Nous pouvons écrire cet encadrement grâce à une domination :
.225

f (s) = − − ln (1 − s) + O (1) ∼ − − ln (1 − s) ,
s→1 s→1
:165

ce qui permet de conclure.


2
1250

Commentaires 204 Question 1. Question standard où la rigueur du raisonnement et la


maitrise de l’analyse asymptotique (gestion des ordres de grandeurs) seront les points clés.
:889

Cette question discriminera la plupart des candidats.


Question 2. Question difficile et non standard (dans la stratégie). L’interrogateur observera
3582

les stratégies du candidat pour progresser. Si aucune n’est intéressante, il proposera proba-
ch (xt)
blement de majorer − e(x−1)t (qui sera elle-même une question testant la maitrise
1075

ch (t)
des calculs par le candidat). Cette question servira à distinguer les meilleurs candidats.
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 11

Séries entières

11.1 CCINP

5
3589
Exercice 205 (CCINP)
 4n (n!)2

6479
1. Donner les réels x tels que la série x2n+1 converge. On note S (x) cette
(2n + 1)!
n0

55:1
somme.
 
2. Exprimer 1 − x2 S  (x) en fonction de S (x). .20.2
3. Expliciter S (x) en fonction de x.
.225

Solution 205
:165

1. Cette série converge manifestement si x = 0 (tous les termes sont nuls). Soit x ∈ R∗ , on
pose, pour tout entier n,
2
1250

2 2 2n+1
4n (n!) 2n+1 4n (n!) |x|
:889

un = x ⇒ |un | = >0
(2n + 1)! (2n + 1)!
3582

alors
1075

2 2n+3
4n+1 ((n + 1)!) |x|
2 2n+3
|un+1 | (2n + 3)! 4n+1 ((n + 1)!) |x| (2n + 1)!
e:21

= 2 2n+1 = 2 2n+1
|un | 4n (n!) |x| 4n (n!) |x| (2n + 3)!
(2n + 1)!
:Non

2 2 2
4 (n + 1) |x| 4n2 |x| 2 2
= ∼ = |x| → |x| .
x.com

(2n + 3) (2n + 2) n→+∞ 2n × 2n n→+∞


larvo

2
D’après le critère de d’Alembert, la série |un | converge si |x| < 1 ⇔ |x| < 1 et
n
2
diverge grossièrement si |x| > 1 ⇔ |x| > 1. Il reste à étudier les cas x = 1 et x = −1.
scho

Dans ce cas, pour chaque entier n, un est positif


 nsinx√est positif et un si x est négatif.
univ.

En utilisant l’équivalent de Stirling n! ∼ 2πn, on dispose de l’équivalent


n→+∞ e
446 CCINP

suivant :
 n n √ 2
4 n
(n!)
2
4 n 2πn
|un | = × ∼ ×  e 2n
2n + 1 (2n)! n→+∞ 2n + 1 2n √
4πn
e
n2n √ √ √ √
4 n
2n
2πn πn π n π
= × ne 2n = ∼ × = √ .
2n + 1 4 n √ 2n + 1 n→+∞ 2 n 2 n
4πn
e2n
 √π √ 
π 1
La série √ = 1/2
est à termes positifs et divergente (série de Riemann
n
2 n 2 n
n
1 
de paramètre α =  1) donc la série |un | diverge. Comme, pour tout entier n,
2 n
un = |un | si x positif (resp. un = − |un | si x est négatif ), on en déduit que la série


5
un diverge.

3589
n

Conclusion : la série un converge si et seulement si |x| < 1.

6479
n
2. S étant la somme d’une série entière de rayon de convergence R = +∞, elle est dérivable

55:1
sur ]−R, R[ = R et on peut la dériver terme à terme donc, pour tout réel x, on a :
+∞ n +∞ n
.20.2
    2
4 (n!) (2n + 1) 2n   2
4 (n!) 2n
1 − x2 S  (x) = 1 − x2 x = 1 − x2 x
(2n + 1)! (2n)!
.225

n=0 n=0
+∞ n
 +∞
4 (n!) 2n  4n (n!) 2n+2
2 2
:165

= x − x
n=0
(2n)! n=0
(2n)!
2

+∞ n
 +∞
4 (n!) 2n  4k−1 ((k − 1)!) 2k
2 2
1250

k=n+1
= x − x
n=k−1
n=0
(2n)! (2 (k − 1))!
k=1
 
:889

+∞
40 (0!) 2×0  4n (n!)
2 2 2
4n−1 ((n − 1)!)
= x + − x2n
(2 × 0)! (2n)! (2n − 2)!
3582

n=1

Or, pour tout n  1, on a les égalités suivantes :


1075

2 2 2  
4n (n!) 4n−1 ((n − 1)!) 4n−1 ((n − 1)!) 4n2
− = −1
e:21

(2n)! (2n − 2)! (2n − 2)! (2n) (2n − 1)


2  
4n−1 ((n − 1)!) 2n
:Non

= −1
(2n − 2)! 2n − 1
x.com

2 2
4n−1 ((n − 1)!) 4n−1 ((n − 1)!)
= =
(2n − 2)! (2n − 1) (2n − 1)!
larvo

donc
+∞ n−1
 2 +∞
 2
  4 ((n − 1)!) 2n 4k (k!) 2k+2
scho

k=n−1
1 − x2 S  (x) = 1+ x = 1+ x
n=1
(2n − 1)! n=k+1 (2k + 1)!
k=0
univ.

= 1 + xS (x) .
Séries entières 447

3. D’après la questtion précédente, S est solution sur R de l’équation différentielle


 
(E) : 1 − x2 y  − xy = 1.
Son équation homogène est
 
(E0 ) : 1 − x2 y  − xy = 0.
Sur l’intervalle ]−1, 1[ , la fonction x → 1 − x2 ne s’annule pas donc, en divisant par
1 − x2 sur cet intervalle, (E0 ) est équivalente à l’équation différentielle :
x
y − y = 0.
1 − x2
x 1  
Une primitive de la fonction x → − 2
est la fonction x → ln 1 − x2 donc les
1−x 2
solutions de (E0 ) sur ]−1, 1[ sont de la forme
 
1  2
 C
yH : x → C exp − ln 1 − x =√ .
2 1 − x2
Déterminons une solution particulière par la méthode de variation de la constante. On

5
3589
cherche une solution particulière sous la forme
yP = λy0

6479
avec λ une fonction dérivable et

55:1
1
y0 : x → √
1 − x2 .20.2
(la solution fondamentale solution de l’équation homogène).
    
.225

1 − x2 yP − xy = 1 ⇔ 1 − x2 λ y0 + λy0 − xλy0 = 1


   
2
⇔ 1 − x2 λ y0 + λ (1 − x) y0 − xy0 = 1
:165

  
=0 car y0 solution de (E0 )
2
1250

    1
⇔ 1 − x2 λ y0 = 1 ⇔ 1 − x2 λ (x) √ =1
1 − x2
:889

 1
⇔ 1 − x2 λ (x) = 1 ⇔ λ (x) = √
1 − x2
3582

Ainsi, la fonction λ : x → arcsin (x) convient donc la fonction


1075

arcsin (x)
yP : x → √
1 − x2
e:21

est une solution particulière de (E) .


Par conséquent, les solutions de (E) sur ]−1, 1[ sont les fonctions
:Non

C arcsin (x)
y = yH + yP : x → √ + √ , C ∈ R.
x.com

1−x 2 1 − x2
Puisque S est solution de (E) , il existe un réel C tel que :
larvo

C arcsin (x)
∀x ∈ ]−1, 1[ , S (x) = √ + √ ⇒ S (0) = C ⇔ 0 = C
1−x 2 1 − x2
scho

arcsin (x)
⇒ ∀x ∈ ]−1, 1[ , S (x) = √ .
1 − x2
univ.
448 CCINP

Commentaires 205 Exercice bien progressif et de niveau standard pour ce concours.


Question 1 : Il est possible de répondre à la question uniquement en utilisant l’équivalent
 x2n+1
de Stirling. En effet, cela ramène à l’étude de la convergence de la série √ qui est
n
n
aisée à étudier. Le rayon de convergence R étant obtenu, il faut penser à étudier les cas
x = ±R.
Question 2 : La question est très discriminante car elle est ouverte donc elle requiert ini-
tiative et autonomie du candidat ainsi qu’un certain recul sur ces calculs. Pour la plupart
des candidats, l’interaction avec l’interrogateur
  sera déterminant, notamment pour simpli-
fier au mieux les coefficients de 1 − x2 S  (x) . Pour un candidat CCINP, il est attendu
qu’il aboutisse au moins à l’expression suivante :
+∞
 
    4n (n!)
2
4n−1 ((n − 1)!)
2
2
1 − x S (x) = 1 + − x2n .
n=1
(2n)! (2n − 2)!

Dans ce cas, il sera valorisé, surtout s’il justifie qu’il a bien le droit de dériver terme à

5
terme la somme.

3589
Question 3 : Cette question n’est accessible par le candidat, qu’après avoir traité la ques-
tion précédente bien qu’elle soit relativement élémentaire (application du cours de MPSI).

6479
Si le candidat a bien du mal à traiter la question précédente, même avec l’aide de l’in-
terrogateur, ce dernier pourra demander la résolution de l’équation différentielle vérifiée

55:1
par S (qu’il donnera au candidat). Il est attendu du candidat qu’il expose la stratégie de
résolution (équation homogène, recherche d’une solution particulière par la variation de la
.20.2
constante, mentionner la résolution sur ]−1, 1[ pour assurer le caractère licite des calculs).
Un candidat capable d’y parvenir seul, sans presque aucune aide de l’interrogateur, sera
.225

fortement valorisé sur cette question.


:165

Exercice 206 (CCINP) On définit la suite (un )n par :


2
1250

n

u0 = 1 et ∀n ∈ N, un+1 = up un−p .
:889

p=0
3582

On souhaite déterminer un en fonction de n. On suppose qu’il existe R > 0 tel que la série

entière un xn converge sur ]R, R[ . On note
1075

n0

+∞
e:21


∀x ∈ ]−R, R[ , S (x) = un xn .
:Non

n=0

2
1. Pour x ∈ ]−R, R[ , calculer (S (x)) et en déduire que :
x.com

2
∀x ∈ ]−R, R[ , x (S (x)) − S (x) + 1 = 0.
larvo


1− 1 − 4x
2. Montrer que S (0) = 1 et, qu’au voisinage de 0, on a : S (x) = .
scho

2x
univ.
Séries entières 449

+∞
 (2n)!
3. Montrer qu’au voisinage de 0, S (x) = xn . Conclusion ?
n=0
n! (n + 1)!

Solution 206
1. D’après la formule du produit de Cauchy, pour tout x ∈ ]−R, R[ , on a :
+∞ +∞
 n
+∞ 

2
  
n n
(S (x)) = un x un x = uk un−k xn
n=0 n=0 n=0 k=0
+∞
 +∞
 +∞
1
= un+1 xn = uk xk−1 = uk xk
n=0
k=n+1 x
k=1 k=1
2 1 1
(S (x)) = (S (x) − u0 ) = (S (x) − 1) .
x x
En multipliant cette égalité par x puis en retranchant le membre de droite, on obtient
l’égalité attendue.

5
 

3589
1
2. Comme S (x) = u0 + u1 x + u2 x + · · · , on a S (0) = u0 = 1. Si 0 < |x| < min R,
2
,
4
on a |x| < R donc d’après la question précédente, S (x) est solution de l’équation du

6479
1
second degré xy 2 − y + 1 = 0. Son discriminant vaut ∆ = 1 − 4x > 0 (car x  |x| < )
4

55:1
donc cette équation admet deux racines
√ √ .20.2
1 − 1 − 4x 1 + 1 + 4x
r− (x) = et r+ (x) = .
2x 2x
.225

On remarque que lim r+ (x) = +∞ (numérateur tend vers 2 et dénominateur vers 0 par
+
x→0
:165

valeurs positives) alors que lim S (x) = S (0) = 1 (car S est somme d’une série entière
x→0
donc elle est continue sur son disque ouvert de convergence, en particulier en 0). Ainsi,
2
1250

il existe un voisinage de 0 sur lequel |S (x)| < 2 et |r+ (x)|  4 donc, dans ce voisinage,
on a nécessairement S (x) = r− (x).
:889

3. D’après la formule du binôme généralisé, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , on a :


   
3582

1 1 1
+∞
 − 1 ··· −n+1
√ 1/2 2 2 2
1 + t = (1 + t) =1+ tn
1075

n=1
n!
1 (−1) (−3) · · · (2n − 3)
e:21

+∞

= 1+ 2 × ··· × 2 tn
n!
:Non

n=1
+∞
 n−1
(−1) 1 × 3 × · · · × (2n − 3) n
x.com

= 1+ t
n=1
n!2n
n−1 (2n − 2)!
larvo

+∞ (−1)
 2 × 4 × · · · × (2n − 2) n
= 1+ t
n!2n
scho

n=1
+∞
 +∞
t  (−1) (2k)! k
n−1 k
(−1) (2n − 2)! n
= 1+ t = 1+ t .
univ.

2 n 2n−1 (n − 1)!n! k=n−1 2 4k (k)! (k + 1)!


n=1 k=0
450 CCINP


1− 1 − 4x
Ainsi, si x est au voisinage de 0, est assuré que |4x| < 1 et que S (x) = , ce
2x
qui permet d’écrire :
 +∞

(−4x)  (−1) (2k)!
k
1 k
S (x) = 1−1− (−4x)
2x 2 4k (k)! (k + 1)!
k=0
+∞
 k
(2k)!x
= .
(k)! (k + 1)!
k=0

Par unicité du développement en série entière, on en déduit que :


(2k)!
∀k ∈ N, uk = .
k! (k + 1)!
Pour finaliser le raisonnement (on a effectué la phase d’analyse), on considère la suite
 
(2n)!
(un )n∈N =
n! (n + 1)! n∈N

5
3589

et déterminons le rayon de convergence R de la série un xn . Pour tout réel x non nul,

6479
n
on a :
(2n + 2)!
 

55:1
 un+1 xn+1  (n + 1)! (n + 2)! (2n + 2)!n! (n + 1)!
 = |x| = |x|
 un xn  (2n)! (2n)! (n + 2)! (n + 1)! .20.2
n! (n + 1)!
2n × 2n
.225

(2n + 2) (2n + 1)
= |x| ∼ |x| = 4 |x| → 4 |x| .
(n + 2) (n + 1) n→+∞ n × n n→+∞
:165


D’après le critère de d’Alembert, la série un xn converge si
2

n
1250

1
4 |x| < 1 ⇔ |x| <
4
:889

et diverge si
3582

1
4 |x| > 1 ⇔ |x| >
4
donc
1075

1
R= > 0.
4
e:21

Par construction,
 pour tout
1 1
:Non

x∈ − , , le nombre
4 4

x.com

+∞

n 1− 1 − 4x
S (x) = un x =
n=0
2x
larvo

vérifie l’équation xy − y + 1 = 0. En utilisant le produit de Cauchy et par unicité du


2

développement en série entière, on obtient que :


scho

n

u0 = 1 et ∀n ∈ N, un+1 = uk un−k .
univ.

k=0
Séries entières 451

Ainsi, on est assuré que


(2n)!
∀n ∈ N, un = .
n! (n + 1)!

Commentaires 206 Exercice classique (et donné à tous les concours de cet ouvrage),
convenablement décomposé qui le rend bien progressif et adapté à CCINP.
Pour la question 2, il est attendu du candidat du bon sens pour sélectionner la bonne racine
même si l’argument n’est pas parfait (l’une tend vers +∞ lorsque x tend vers 0 alors que
S est continue en 0 donc elle y est bornée). Les autres questions sont des applications du
cours donc elles ne doivent poser aucune difficulté particulière de stratégie à un candidat
visant CCINP, surtout que la réponse à la question 1 est fournie. Par contre, la distinction
des candidats se fera sur l’aisance et la rigueur dans la gestion des calculs.

Exercice 207 (CCINP)


 x3n
1. Donner le rayon de convergence de la série entière . On note S sa somme.

5
(3n)!

3589
n0

2. Montrer que S vérifie une équation différentielle du type y  + y  + y = f où l’on


précisera f (sans symbole intégrale).

6479
3. Résoudre l’équation différentielle précédente et en déduire S.

55:1
Solution 207
 
x3n .20.2
1. Pour réel x, la suite converge vers 0 (d’après les croissances comparées) donc,
(3n)! n
d’après le lemme d’Abel, le rayon de convergence vaut +∞.
.225

On peut également appliquer le critère de d’Alembert (pour les séries numériques et


conclure par le lemme d’Abel).
:165

2. S étant la somme d’une série entière de rayon de convergence R = +∞, on peut la


2

dériver terme à terme sur le disque ouvert de convergence ]−R, R[ = R donc, pour tout
1250

réel x, on a :
:889

+∞
 +∞
 +∞
 +∞

x3n x3n 3nx3n−1 x3n−1
S (x) = =1+ , S  (x) = =
(3n)! (3n)! (3n)! (3n − 1)!
3582

n=0 n=1 n=1 n=1


+∞
 +∞

(3n − 1) x3n−2 x3n−2
S  (x) = = .
1075

(3n − 1)! (3n − 2)!


n=1 n=1/
e:21

Explicitons les différents termes du développement de S (x) + S  (x) + S  (x) pour y voir
un peu plus clair.
:Non

   2 
x3 x6 x x5 x8
S (x) + S  (x) + S  (x) = 1+ + + ··· + + + + ···
x.com

3! 6! 2! 5! 8!
 4 7

x x x
+ + + + ···
1! 4! 7!
larvo

x x2 x3 x4 x5 x6 x7
= 1+ + + + + + + + ···
scho

1! 2! 3! 4! 5! 6! 7!
+∞ k
 x
= = ex .
univ.

k!
k=0
452 CCINP

Pour ceux qui souhaitent une preuve plus rigoureuse, notons

I0 = {3n, n ∈ N} = {0, 3, 6, 9, 12, ...} ,


I2 = {3n − 1, n  1} = {2, 5, 8, 11, 14, ...}
I1 = {3n − 2, n  1} = {1, 4, 7, 10, 13, ...}

alors (I0 , I1 , I2 ) forment une partition de N (Ik étant l’ensemble des entiers
 dont la
x3n
division euclidienne par 3 a pour reste k). Pour tout réel x, la famille étant
(3n)! n∈N
 x3n
sommable (car indexée par un unique indice entier et la série étant absolument
n
(3n)!
convergente par le lemme d’Abel), le théorème de sommation par paquets montre que :

 xk  xk  xk  xk
S (x) + S  (x) + S  (x) = + + = = ex .
k! k! k! k!

5
3589
k∈I0 k∈I2 k∈I1 k∈N

6479
3. Toute solution de l’équation

(E) : y  + y  + y = ex

55:1
est somme d’une solution de l’équation homogène .20.2
.225

(EH ) : y  + y  + y = 0
:165

et d’une solution particulière de (E) .


Résolution de (EH ) . Il s’agit d’une équation différentielle linéaire à coefficients du
2
1250

second ordre à coefficients constants. Son équation caractéristique est

 √
:889


 −1 + i 3
 √ 2  r=

2
= r+
3582

2
r + r + 1 = 0, ∆ = −3 = i 3 ⇒ ou√



 r= −1 − i 3
1075

= r−
2
e:21

donc les solutions de (EH ) sont les fonctions x → αer+ x + βer− x


Solution particulière de (E) . Pour tout réel x, il est manifeste que :
:Non

   
ex ex ex
x.com

 
(ex ) + (ex ) + ex = 3ex ⇒ + + = ex
3 3 3
larvo

donc la fonction x → ex est une solution particulière de (E) .


Par conséquent, S étant solution de (E) , il existe deux complexes α, β tels que :
scho

ex
univ.

∀x ∈ R, S (x) = + αer+ x + βer− x .


3
Séries entières 453

Déterminons α et β via les conditions initiales de S en 0.


 1
 
 +α+β =1
x 3  3
S (0) = 1
S (x) = 1+ + ··· ⇒ ⇔ 1
3! S  (0) = 0 

 + αr+ + βr− = 0
3
 2  1
 

 α+β =
3  r− (1) − (2) : α (r− − r+ ) =

3
(2r− + 1)
⇔ 1 ⇔ 1

 αr+ + βr− = − 
  r+ (1) − (2) : β (r+ − r− ) = (2r+ + 1)
3 3
 √ 1 √   1

 −i 3α = −i 3 
 α=
 3  3
⇔ √ 1√  ⇔ 1

 i 3β = i 3 

  β=
3 3

D’après ces valeurs et en utilisant les règles de calculs sur l’exponentielle (complexe)

5
3589
ainsi que les formules d’Euler, on en déduit pour tout réel x :

e−x/2  ix√3/2 

6479
ex er+ x e r− x ex √
S (x) = + + = + e + e−ix 3/2
3 3 3 3 3
√ 

55:1
x
e 2 x 3
= + e−x/2 cos
3 3 2 .225
.20.2

Commentaires 207 Exercice classique (et donné à tous les concours de cet ouvrage),
convenablement décomposé qui le rend bien progressif et adapté à CCINP.
:165

La question 2 sera discriminante car elle demande un peu de recul du candidat sur ses
calculs. L’interrogateur pourra lui indiquer d’expliciter les premiers termes du développe-
2
1250

ment en série entière de S  + S  + S. Les autres questions sont des applications du cours
(de MPSI ou MP selon) donc elles ne doivent poséer aucune difficulté particulière à un
:889

candidat visant CCINP.


3582

Exercice 208 (CCINP)



1075

1. (a) Rayon de convergence de la série entière (ln (n)) xn ?


n1
e:21

(b) Étude de la convergence pour x = 1.


   
:Non

1 1
2. Démontrer que la série de fonctions ln 1 − + xn converge normale-
n n
n1
x.com

ment sur [−1, 1].


3. En déduire que :
larvo

+∞

(1 − x) ln (n) xn = − ln(1 − x) + O (1)
scho

x→1−
n=1
univ.
454 CCINP

+∞

4. Trouver un équivalent de (ln n) xn quand x → 1− .
n=1

Solution 208

1. (a) Si x  1 alors ln (n) xn  ln (n) → +∞ donc lim ln (n) xn = +∞.


n→+∞ n→+∞
Si x ∈ [0, 1[ alors, d’après les croissances comparées, lim ln (n) xn = lim xn = 0.
n→+∞ n→+∞
Ainsi, le lemme d’Abel prouve que le rayon de convergence vaut 1.

 
(b) La série ln (n) 1n = ln (n) diverge car son terme général ne tend pas vers 0.
n n

5
2. Pour tout entier n  1, on pose

3589
   

6479
1 1
un : x → ln 1 − + xn
n n

alors : 55:1
.20.2

       
.225

 1 1  n  1 1  n
sup |un (x)| = 
sup ln 1 − +  |x| = ln 1 − +  sup |x|
n n n n
:165

x∈[−1,1] x∈{−1,1} x∈{−1,1}


   
 
= ln 1 − 1 + 1  .
2

 n n
1250
:889

En utilisant le développement limité de x → ln (1 + x) en 0 à l’ordre 2, on a :


3582

            
     
ln 1 − 1 + 1  = − 1 + O 1 + 1  = O 1  = O 1 .
1075

 n n  n→+∞  n n2 n  n→+∞  n2  n→+∞ n2


e:21

 1
Comme la série converge (série de Riemann de paramètre α = 2 > 1), on peut
:Non

n
n2
affirmer que la série
x.com

     

ln 1 − 1 + 1  = sup |un |
larvo

 n n
n n [−1,1]
scho


converge c’est-à-dire que la série un converge normalement sur [−1, 1] .
univ.

n
Séries entières 455

3. En développant ce produit, on obtient :


+∞
 +∞
 +∞

(1 − x) ln (n) xn = ln (n) xn − ln (n) xn+1
n=1 n=1 n=1
+∞
 +∞

= ln (n) xn − ln (k − 1) xk (k = n + 1)
n=1 k=2
+∞

= ln (1)x1 + (ln (n) − ln (n − 1)) xn
   n=2
=0
+∞

= − (ln (n − 1) − ln (n)) xn
n=2
+∞
    +∞
 
n−1 1n
= − ln x =− ln 1 − xn
n=2
n n=2
n
+∞  n  

5
 +∞ n +∞

x x

3589
= − un (x) = − un (x) .
n=2
n n=2
n n=2

6479
En posant,
+∞ n
 x
∀x ∈ ]−1, 1[ , T (x) =

55:1
n=2
n
qui est la somme d’une série entière de rayon de convergence 1 (par d’Alembert ou Abel), .20.2
on peut la dériver terme à terme sur l’intervalle ouvert de convergence ]−1, 1[ . Ainsi,
pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on a :
.225

+∞
 +∞
 +∞
 1
:165

T  (x) = xn−1 = xk = xn − 1 = −1⇒


n=2
k=n−1 1−x
k=1 k=0
2

x x  
1250

1
T  (t) dt = − 1 dt ⇔ T (x) − T (0) = − ln (1 − x) − x
1−t   
:889

0 0 =0

Par conséquent, on a démontré que :


3582

+∞
 +∞

∀x ∈ ]−1, 1[ , (1 − x) ln (n) xn = − ln (1 − x) − x − un (x)
1075

n=1 n=2

e:21

Pour tout entier n  2, un est continue sur [−1, 1] et la série un converge normale-
n2
:Non

+∞

ment, donc uniformément, sur [−1, 1] . On peut alors affirmer que sa somme un est
x.com

n=2
continue sur le segment [−1, 1] donc elle y est bornée. De même, la fonction x → −x est
+∞

larvo

bornée sur [−1, 1] donc la fonction x → −x+ un (x) est bornée sur [−1, 1] c’est-à-dire
n=2
que :
scho

+∞
 +∞

−x − un (x) = O (1) ⇒ (1 − x) ln (n) xn = − ln (1 − x) + O (1) .
univ.

x→1 x→1
n=2 n=1
456 CCINP

4. Comme lim (− ln (1 − x)) = +∞ et que O (1) est borné au voisinage 1, on a :


x→1−

− ln(1 − x) + O (1) ∼ − ln (1 − x) .
x→1−

D’après la question précédente, on peut affirmer que :


+∞
 +∞
 ln (1 − x)
(1 − x) ln (n) xn ∼ − − ln (1 − x) ⇒ ln (n) xn ∼− − .
n=1
x→1
n=1
x→1 1−x

Commentaires 208 Exercice original pour CCINP et convenablement découpé pour être
suffisamment progressif. Le sujet fut initialement posé au concours Mines-Ponts et se li-
mitait à la question 4.
Les questions 1 et 2 sont des applications directes du cours donc elles ne doivent pas poser
de difficulté particulière à un candidat visant CCINP.
La question 4 est autonome (elle utilise uniquement la réponse fournie par la question

5
3589
3). Le candidat pragmatique et lisant l’intégralité du sujet doit penser à y répondre s’il
maitrise les outils de domination (équivalent, grand O).
La question 3 est sélective car elle requiert autonomie et initiative du candidat. Elle

6479
s’adresse aux meilleurs candidats. Néanmoins, pour les candidats suffisamment rapides (et
donc maitrisant bien leurs cours pour répondre seuls aux questions précédentes), l’inter-

55:1
rogateur pourra donner une, voire deux pistes, pour progresser. De tels candidats peuvent
éventuellement conclure dans le temps imparti à la planche. .20.2
.225

Exercice 209 (CCINP) Soient


:165

π/2
2 dθ 1 × 3 × · · · × (2n − 1)
2

F : t →  et Wn = (n ∈ N∗ )
1250

π 2
1 − t2 sin (θ) 2 × 4 × · · · × (2n)
0
:889

On admet, pour tout entier n, que


3582

π/2
2
Wn = sin2n (θ) dθ.
1075

π
0
e:21

1
1. Donner le développement en série entière de x → √ .
1 − x2
:Non

2. F est-elle développable en série entière ? Pourquoi ? Si oui, calculer ce développement


en sére entière et donner son rayon de convergence.
x.com

3. Montrer que F engendre le R-espace vectoriel des solutions développables en série


entière de l’équation différentielle :
larvo

3   
t − t x + 3t2 − 1 x + tx = 0.
scho

Solution 209
univ.

1. On utilise la formule de binôme de Newton généralisée. Pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on a


Séries entières 457

 2
x  = |x|2 < 1 donc on peut écrire :
    
1
1 1
+∞ − − − 1 · · · − − n + 1
1  −1/2  2
2 2  2 n
√ = 1 − x2 = −x
1 − x2 n=0
n!
    
1 3 2n − 1 n
+∞
 − − ··· − (−1) x2n
2 2 2
=
n=0
n!
+∞
 1 × 3 × · · · × (2n − 1) x2n
=
n=0
(1 × 2 × · · · × n) (2 × 2 × · · · × 2)
+∞
 +∞

1 × 3 × · · · × (2n − 1) x2n
= = Wn x2n .
n=0
(2 × 4 × · · · × 2n) n=0

2. On développe l’intégrande en série entière par rapport à x (en utilisant la question précé-

5
dente) puis on utilise un théorème de permutation série-intégrale. Pour tout t ∈ ]−1, 1[ ,

3589
on a :  π  
∀θ ∈ 0, , t2 sin2 (θ) = t2 sin2 (θ)  t2 < 12 = 1

6479
2
donc, on peut écrire :

55:1
π/2 π/2
+∞
2 dθ 2 2n .20.2
F (t) =  = Wn (t sin (θ)) dθ.
π 2 2
1 − t sin (θ) π
0 0 n=0
.225

Fixons (provisoirement t ∈ ]−1, 1[ . Pour tout entier n, on considère la fonction


:165

2n
fn : θ → Wn (t sin (θ))
2

 π
1250

qui est continue sur 0, . En outre, pour tout entier n, on a :


2
:889

 π
2n
∀θ ∈ 0, , |fn (θ)| = Wn t2n (sin (θ))  Wn t2n ⇒ sup |fn |  Wn t2n .
2 [0,π/2]
3582

 
La série Wn t2n converge (d’après la question précdédente) donc la série sup |fn |
1075

n0 n [0,π/2]

converge. Autrement dit, la série fn converge normalement, donc uniformément, sur
e:21

 π n
:Non

le segment 0, . D’après le théorème de permutation série-intégrale, on obtient :


2
x.com

π/2 π/2
+∞  +∞
2 
2n 2 2n
F (t) = fn (θ) dθ = Wn t (sin (θ)) dθ
π n=0 π
larvo

0 n=0 0
+∞
 +∞
 +∞ 
 2
2 1 × 3 × · · · × (2n + 1)
Wn t2n W2n = (Wn ) t2n = t2n ,
scho

=
n=0 n=0 n=0
2 × 4 × · · · × (2n)
univ.

cette formule étant valable pour tout t ∈ ]−1, 1[ .


458 CCINP

3. On considère l’équation différentielle


   
(E) : t3 − t x + 3t2 − 1 x + tx = 0

Supposons qu’il existe une série entière an tn de rayon de convergence R > 0 et que
n0

+∞

∀t ∈ ]−R, R[ , x (t) = a n tn .
n=0

La fonction x étant somme d’une série entière de rayon de convergence R > 0, elle est de
classe C ∞ , donc C 2 , sur l’intervalle ouvert de convergence ]−R, R[ et on peut la dériver
terme à terme (dans cet intervalle). Ainsi, pour tout t ∈ ]−R, R[, on a :
+∞
 +∞

x (t) = nan tn−1 , x (t) = n (n − 1) an tn−2 .
n=0 n=0

5
+∞
 +∞

3 

3589
t − t x (t) = n (n − 1) an tn+1 − n (n − 1) an tn−1
n=0 n=0

6479
+∞
 +∞

 
. 3t2 − 1 x (t) = 3nan tn+1 − nan tn−1

55:1
n=0 n=0
+∞

tx (t) = an tn+1 .20.2
n=0
.225

Ainsi, en additionnant ces trois égalités et en regroupant les sommes correspondantes


aux mêmes exposants, x est solution de (E) si et seulement si, pour tout t ∈ ]−R, R[ :
:165

+∞
 +∞

2

n+1
[n (n − 1) + 3n + 1]an t = [n (n − 1) + n] an tn−1
1250

n=0
   n=0
=n2 +2n+1=(n+1)2
:889

+∞
 +∞

2
⇔ (n + 1) an tn+1 = n2 an tn−1

3582

n=0 n=0 =0 si n=0


+∞
 +∞
 +∞
 +∞

j=n+1 k=n−1 2
j 2 aj−1 tj = n2 an tn−1 ⇔ j 2 aj−1 tj (k + 1) ak+1 tk
1075

⇔ =
n=j−1 n=k+1
j=1 n=1 j=1 k=0
e:21

+∞
 +∞
 2
⇔ n2 an−1 tn = a1 + (n + 1) an+1 tn .
:Non

n=1 n=1

Par unicité du développement, on en déduit que :


x.com

2
a1 = 0 et ∀n  1, n2 an−1 = (n + 1) an+1
 2
larvo

n
⇔ a1 = 0 et ∀n  1, an+1 = an−1 .
n+1
scho

22
Comme a1 = 0, on en déduit que a3 = a1 = 0 et une récurrence immédiate montre
3
univ.

que ∀n ∈ N, a2n+1 = 0. Posons alors pour tout entier n, un = a2n . Elle vérifie la relation
Séries entières 459

de récurrence suivante valable pour tout entier n :


 2  2
2n + 1 2n + 1
un+1 = a2n+2 = a2n = un .
2n + 2 2n + 2
Si u0 = 0, une récurrence immédiate montre que un = 0 pour tout entier n. On peut
alors utiliser un produit télescopique pour expliciter un . Pour tout n  1, on a :
 2 n−1
 uk+1   2k + 1 2
n−1
uk+1 2k + 1
∀k ∈ N, = ⇒ =
uk 2k + 2 uk 2k + 2
k=0 k=0
n−1 2 n−1 2
un  2k + 1  2k + 1
⇔ = ⇔ a2n = un = u0
u0 2k + 2 2k + 2
k=0 k=0
 2
1 × 3 × · · · × (2n − 1) 2
= a0 = (Wn ) a0 .
2 × 4 × · · · × (2n)

Ainsi, on peut écrire pour tout t ∈ ]−R, R[ :

5
3589
+∞
 +∞
 +∞

2 2
y (t) = a2n t2n = a0 + (Wn ) a0 t2n = a0 (Wn ) t2n = a0 F (t)

6479
W0 =1
n=0 n=1 n=0

55:1
donc y est proportionnelle à F. Remarquons que le développement en série entière de F
étant de rayon de convergence R  1 (puisque la série converge sur ]−1, 1[), on en déduit
.20.2
que les solutions de (E) qui sont développables en série entière sont exactement celles qui
sont proportionnelles à F.
.225

Commentaires 209 Exercice original, progressif (avec une hausse importante de la dif-
:165

ficulté à chaque question) et discriminant. Si la thématique de chaque question est relati-


vement classique, les réponses à donner demandent rigueur, maitrise technique et certains
2
1250

automatismes du chapitre « série entière ». Il est préférable de privilégier la qualité à la


quantité dans ce type de sujet.
:889

Question 1 : Il s’agit d’une application directe du cours (peut-être même faite en cours ou
en TD ou en devoir). Néanmoins, elle s’avère en pratique discriminante.
3582

Question 2 : Le point clé est de développer en série entière (par rapport à t et non par
rapport à θ) l’intégrande (la fonction sous l’intégrale) puis de permuter série et intégrale.
1075

Un candidat effectuant cette stratégie sera valorisé, même s’il ne justifie pas la permuta-
tion. Pour la permutation série-intégrale, une erreur classique fait par les candidats est
e:21

la suivante : utiliser le théorème de permutation série-intégrale des séries entières. Mal-


heureusement, celui-ci ne peut convenir car le domaine d’intégration n’est pas inclus dans
:Non

l’intervalle ouvert de convergence (argument spécieux en fait, cf. l’argument suivant) mais
surtout que ce théorème demande d’intégrer par rapport à la variable du développement en
x.com

série entière. Dans cet exemple, il s’agit de la variable t alors que l’intégration porte sur
θ.
Question 3 : Il s’agit peut-être de la question la plus difficile du sujet à la fois du point
larvo

de vue de l’initiative et de l’autonomie nécessaire au candidat mais aussi de sa maitrise


calculatoire (recherche de solutions développables en série entière). Une erreur à ne pas
scho

commettre est de vérifier que F est solution de l’équation différentielle (donc utiliser le
théorème de dérivation des intégrales à paramètre).
univ.
460 CCINP

460 CCINP

Exercice 210 (CCINP)


 n
Exercice 210de(CCINP) 1
1. Rayon convergence de Sn xn où Sn = .
 n
1 k
n1 k=1
1. Rayon de convergence de S xn où S = .
2. Exprimer sa somme f à l’aide denfonctionsn usuellesk(on pourra considérer (1 − x) f (x)).
n1 k=1

2. Exprimer
Solution 210 sa somme f à l’aide de fonctions usuelles (on pourra considérer (1 − x) f (x)).

1. Pour
Solution toute série
210 an xn , on note R(an ) son rayon de convergence. Pour tout entier

n
n  1,toute
1. Pour on a série
: an xn , on note R(an ) son rayon de convergence. Pour tout entier
n
n  1, on a : 1 1
Sn = 1+ + · · · + ⇒ 1  Sn  1 + 1 + · · · + 1 = n
2 n
1 1
Sn ⇒ = R 1+(n) +R· (S ) R
· ·n+  S1nR1(S+n )1+1· ·⇔

⇒(1)1 (∗) · +R1(S=
n )n
= 1.
2 n
 R(n)  R
⇒  (Sn )  R(1) ⇔ 1  R(Sn )  1 ⇔ R(Sn ) = 1.
(∗)
En effet, la série 1xn = xn a un rayon de convergence 1 et sa série dérivée

5
3589
n n

En effet, 1xn =   de convergence 1 et sa série
n−1 la série xn an−1
un rayon dérivée
nx aussi donc la série x nx = nxn a un rayon de convergence égale à

6479
n n
n  n  n
1. nxn−1 aussi donc la série x nxn−1 = nxn a un rayon de convergence égale à

55:1
2. Soit
n x ∈ ]−1, 1[ . On a l’égalité : n n
1.
2. Soit x ∈ ]−1, 1[ . On a l’égalité : +∞
 +∞

.20.2
(1 − x) f (x) = f (x) − xf (x) = Sn x n − Sn xn+1
+∞
 +∞

.225

n=1 n=1
n n+1
(1 − x) f (x) = f (x) − xf (x)
+∞ +∞
 = S n x − S
+∞
 nx
Sn x n − k
(Sn − Sn−1 ) xn
:165

= Sn=1
k−1 x = S1 x +
n=1
+∞
 +∞
 +∞

n=1 k=2 n=2
n
= Snx n −  Sk−1nxk = S1 x + (Sn − Sn−1 ) xn
2

+∞ +∞
x x
1250

= n=1 x+ =
k=2 = − ln (1 −n=2 x) .
+∞ nn
 +∞ nn

n=2 x n=1 x
:889

= x+ = = − ln (1 − x) .
+∞ n=2
 n n
xn n=1
(par exemple, en dérivant , ce qui est licite que x appartient au disque ouvert de
3582

+∞ nn

n=1 x
(par exemple, en dérivant , ce qui est 
+∞
 licite que x 1appartient au disque ouvert de
+∞
1075

convergence, on obtient l’égalité


n=1
n xn−1 = xk = puis on la primitive). Par
+∞
 +∞
 1−x
n=1 k=0 1
convergence,on
conséquent, onobtient
obtientlal’égalité
formule : xn−1 = xk = puis on la primitive). Par
e:21

n=1
1−x
k=0
conséquent, on obtient la formule : ln (1 − x)
:Non

f (x) = − .
1−x
ln (1 − x)
f (x) = −
x.com

.
1−x
Commentaires 210 Exercice sans difficulté particulière car les questions sont des appli-
cations directes du cours.
larvo

Commentaires 210 Exercice sans difficulté particulière car les questions sont des appli-
cations directes du cours.
scho
univ.
Séries entières 461

Exercice 211 (CCINP)


1. Factoriser
 1 − x − 2x  . En déduire le développement en série entière de
2
2
x → ln 1 − x − 2x .
 
1 − x2
2. Prouver que x → arctan est développable en série entière, préciser son
1 + x2
rayon ainsi que son développement.

Solution 211

c 1
1. −1 est racine évidente du trinôme 1 − x − 2x2 . Le produit des racines valant = − ,
a 2
1
l’autre racine est − . Le trinôme ayant pour coefficient dominant −2, on obtient la
2
factorisation suivante :
 

5
2 1

3589
1 − x − 2x = −2 (x + 1) x − = (x + 1) (1 − 2x)
2

6479
(afin que chaque facteur soit strictement positif lorsque x est proche de 0 afin de pouvoir
utiliser la formule ln (ab) = ln (a)
 + ln (b) , valable uniquement si a et b sont strictement

55:1
1 1
positifs). Pour tout x ∈ − , , on peut écrire :
2 2 .20.2
 
ln 1 − x − 2x2 = ln (1 + x) + ln (1 − 2x) .
.225
:165

La fonction x → ln (1 + x) étant développable en série entière avec :


2
1250

+∞
 n−1 n
(−1) y
∀y ∈ R, |y| < 1 ⇒ ln (1 + y) = .
n
:889

n=1
3582

1
Lorsque |−2x| < 1 ⇔ |x| < ), en posant y = −2x, on a :
2
1075

+∞
 n−1 n +∞ n n

1 (−1) (−2x) 2 x
∀x ∈ R, |x| < , ln (1 − 2x) = =− .
e:21

2 n=1
n n=1
n
:Non

1
En particulier, si |x| < , on obtient la formule :
2
x.com

+∞ +∞ n n +∞
   (−1)
n−1 n
x  2 x  (−1)
n−1
− 2n n
larvo

ln 1 − x − 2x2 = − = x .
n=1
n n=1
n n=1
n
scho

 
1 − x2
univ.

2. La fonction f : x → arctan est dérivable sur R de dérivée f  définie pour tout


1 + x2
462 CCINP

réel x par :
   
1 − x2 1 − x2
f  (x) = arctan 
1 + x2 1 + x2
   
−2x 1 + x2 − 1 − x2 2x 1
= 2 ×  2
(1 + x2 ) 1 − x2
1+
1 + x2
 
2x 1 + x2 + 1 − x2 4x
= − 2 2 =−
(1 + x2 ) + (1 − x2 ) 1 + 2x2 + x4 + 1 − 2x2 + x4
−4x −2x
= = .
2 (1 + x4 ) 1 + x4
 
Lorsque x4  < 1 ⇔ |x| < 1, on a :
+∞
 +∞ +∞
1  4 n  n 4n 
 n+1 4n+1
= −x = (−1) x ⇒ f (x) = 2 (−1) x .
1 + x4

5
n=0 n=0 n=0

3589
Comme il est licite de primitiver terme à terme (en choisissant la primitive s’annulant
en 0) au sein du disque ouvert de convergence, pour tout réel x tel que |x| < 1, on a :

6479
x +∞
 x

55:1
 n+1
f (t) dt = 2 (−1) t4n+1 dt ⇔ f (x) − f (0)
n=0
  
0 0 .20.2 =arctan(1)=π/4
+∞
 n+1 4n+2
2 (−1) x
=
.225

n=0
4n + 2
:165

d’où l’égalité
+∞
π  (−1)
n+1
x4n+2
2

f (x) = + .
1250

4 n=0 2n + 1
Le rayon de convergence R est au moins égal à 1 (car la série converge si |x| < 1). Si
:889

|x| > 1 alors


 
3582

 (−1)n+1 x4n+2  x4n+2


 
lim   = lim = lim x4n+2 = +∞
n→+∞  2n + 1  n→+∞ 2n + 1 n→+∞
1075

(d’après les croissances comparées) donc R  1 d’où R = 1.


e:21

Commentaires 211 Exercice de niveau standard et légèrement progressif.


:Non

 
x.com

+∞
 1
Exercice 212 (CCINP) On considère la série entière S (x) = sin √ xn .
n=1
n
larvo

1. Calculer son rayon de convergence R.


Séries 2. Étudier la convergence de la série quand x = −R et quand x = R.
entières 463
scho

3. Calculer lim S (x) .


x→1−
univ.

4. Montrer que lim (1 − x) S (x) = 0.


x→1−

Solution 212
Séries entières 463
4. Montrer que lim− (1 − x) S (x) = 0.
x→1

4. Montrer
Solution 212 que lim (1 − x) S (x) = 0.
− x→1
1. On utilise le critère de d’Alembrert. Soit x ∈ R∗ , on pose
Solution 212    
 1∗ 
1. On utilise le critère de d’Alembrert. 
Soit
un = sin √ on
x ∈ R , 
xnpose
n 
   
 1 
un = sin √ xn  1
(ce critère ne s’applique qu’aux séries à termesn positifs). Comme lim √ = 0, en
n→+∞ n
utilisant l’équivalent de sin en 0, on a : 1
(ce critère ne s’applique qu’aux séries à termes positifs). Comme lim √ = 0, en
n+1 n→+∞ n
utilisant l’équivalent |x|
  de sin en 0, on a : √ √ √
 1  |x|n un+1 n+1 n n
un ∼  √ xn  = √ ⇒ ∼ n+1
n = |x| √ ∼ |x| √ = |x| .
n n u |x|
|x| n n
√+ 1
n→+∞ n n→+∞ n→+∞
  √√ √
 1 n  |x|n un+1 n+ n1 n n
un ∼  √ x  = √ ⇒ ∼ = |x| √ ∼ |x| √ = |x| .
n→+∞ n n un n→+∞ |x|n n + 1 n→+∞ n 
un+1  √  1
Ainsi, lim = |x|. Si |x| < 1, la série un converge donc la série
n sin √ xn
n→+∞ un n

5
  1 1 
n n

3589
un+1   
Ainsi,
converge. lim |x|.
Si |x| > 1, la série
= Si |x| < la série
un diverge grossièrement
1, u n converge donc la
donc la série série sinsin √√ xnx
n
n→+∞ un n n
n n n  

6479
n
aussi donc R = 1.   1
converge. Si |x| > 1, la série un diverge grossièrement donc la série sin √ xn
2. Cas x = 1. On dispose de l’équivalent suivant : n

55:1
n n
aussi donc R = 1.    
1 1 1 1
2. Cas x = 1. On dispose sin de√l’équivalent
1n = sinsuivant √ : ∼ √ = 1/2 . .20.2
n n n→+∞ n n
   
 1 1 1 1 1
.225

n
sin √ 1 = sin √ ∼ √ = 1/2 .
La série est à termes n positifs et divergente
n n→+∞ (série
n de n Riemann de paramètre
n1/2
:165

n  
1  1  1
La=série
α < 1) donc 1/2 laest à termes
série sin positifs
√ 1etn diverge.
divergente (série de Riemann de paramètre
2 n n
2

n n      
1250

1  1  1 1
α = < 1) donc la série
Cas x = −1. Il s’agit d’étudier la série sin √ 1 n
diverge.
(−1) sin
n
√ . Comme la suite √
2 n n n n
n    
:889

n
est décroissante et à valeurs dans [0, 1] et que   la fonction sin est positive et décrois-
n 1 1
Cas x = −1. Il s’agit d’étudier la série (−1) sin  √ . Comme la suite √
1n n n
3582

sante sur [0, 1] , on peut affirmer que lan suite sin √ est positive et décrois-
est décroissante et à valeurs dans [0, 1] et que  la fonction

n sin
n est positive et décrois-
1 1 continuité de sin en 0, on
1075

sante. En outre, √
sante sur [0, 1] , on npeut → 0 et
affirmer que lim sin = 0
la suite sin √ alors, par est positive et décrois-
n→+∞ 0 n
  n
1
a √ √1 = 0.→Le critère 0 et limspécial
sin = des sériespar
alternées montre queenla 0,série
e:21

sante.
limEnsinoutre, 0 alors, continuité de sin on
n→+∞
 n n n→+∞ 0
  
11
:Non

n
a (−1)
lim sin sin √√ =converge.
0. Le critère spécial des séries alternées montre que la série
n
n→+∞
 nn 
 1
x.com

3. Première n méthode.
(−1) sin √ La fonction sin est concave sur [0, 1] (elle y est deux fois dérivable
converge.

etn sin = − sin est n négative sur cet intervalle). Sur cet intervalle, son graphe est au-
3. dessus
Première de saméthode.
corde liant
La les points sin
fonction du est
graphe d’abscisse
concave x=
sur [0, 1] 0 ety est
(elle 1. Cette
x =deux dernière
fois dérivable
larvo

corde
et sina =
pour équation
− sin (1) xcetd’où
y = sinsur
est négative intervalle). Sur cet intervalle, son graphe est au-
dessus de sa corde liant les points du graphe d’abscisse x = 0 et x = 1. Cette dernière
scho

corde a pour équation y = sin∀x (1)∈x[0, 1] , sin (x)  sin (1) x.


d’où
univ.

∀x ∈ [0, 1] , sin (x)  sin (1) x.


464 CCINP

Par conséquent, pour tout entier n  1, on a la minoration suivante :


 
1 1 1
sin √  sin (1) √  sin (1)
n n n

(car n  n). En multipliant cette inégalité par x ∈ [0, 1[ puis en sommant sur n ∈ N∗ ,
on obtient la minoration suivante :
+∞ n
 x
∀x ∈ [0, 1[ , S (x)  sin (1) = − sin (1) ln (1 − x)
n=1
n

(d’après le développement en série entière de x → ln (1 − x)). Comme


lim − sin (1) ln (1 − x) = +∞,
x→1−

le théorème d’encadrement montre que lim− S (x) = +∞.


x→1  
1 1
Deuxième méthode. Pour tout entier n  1, sin √ est un nombre positif (car √
n n

5
appartient à [0, 1] et la fonction sin y est positive) et la fonction x → xn est croissante

3589
1
sur [0, 1[ donc la fonction x → sin √ xn est croissante sur [0, 1[ . Dès lors, on peut
n

6479
affirmer que la fonction S est croissante sur [0, 1[ (comme somme de telles fonctions,
il suffit de revenir à la définition des fonctions croissantes par exemple ou utiliser la

55:1
dérivation). D’après le théorème de limite monotone, la fonction S admet une limite
L ∈ R ∪ {+∞} en 1. Supposons que L ∈ R. Comme tous les termes de S (x) sont .20.2
positifs, on peut affirmer pour tout entier N  1 que :
N   +∞  
.225

 1  1
∀x ∈ [0, 1[ , sin √ x 
n
sin √ xn .
n n
:165

n=1 n=1

Pour N fixé (provisoirement), en faisant tendre x vers 1 (ce qui est licite pour les
2

membres de l’inégalité), on obtient la majoration :


1250

N  
1
∀N  1,  L.
:889

sin √
n=1
n
N 
3582

 
1
Ainsi, la suite sin √ est majorée et comme elle est croissante, elle converge
n
1075

n=1 N 
 1
c’est-à-dire que la série sin √ est convergente. Ceci est absurde (cf. la réponse
e:21

n
n
à la question 2) donc L = +∞.
:Non

4. Soit x ∈ [0, 1[ , un calcul direct nous donne :


+∞    
x.com

 +∞

1 1
(1 − x) S (x) = S (x) − xS (x) = sin √ xn − sin √ xn+1
n=1
n n=1
n
   
larvo

+∞
 +∞

1 1
= sin √ xn − sin √ xk (k = n + 1)
n k − 1
scho

n=1 k=2
+∞ 
    
1 1
= sin (1) x + sin √ − sin √ xn .
univ.

n=2
n n − 1
Séries entières 465

On va utiliser le théorème de permutation limite-série pour conclure. Pour tout entier


n  2, on pose     
1 1
un : x → sin √ − sin √ xn .
n n−1
Pour chaque n  2, un admet une limite en 1 et on a :
         
 1 1  n  1 1 

sup |un (x)| = sin √ − sin √  
sup |x| = sin √ − sin √ 
n 
n − 1 x∈[0,1] n n−1 
x∈[0,1]
  
1
Or, la suite sin √ est décroissante (cf. la question 2) donc :
n n
       
1 1 1 1
∀n  2, sin √  sin √ ⇒ sin √ − sin √ 0
n n−1 n n−1
         
 1 1 
⇒ sin √ − sin √  = − sin √1 − sin √
1
n n−1  n n−1
   
1 1

5
= sin √ − sin √ .

3589
n−1 n
  
1
Comme la suite sin √ converge, la série télescopique

6479
n n
    

55:1
1 1
sin √ − sin √
n
n−1 n
.20.2

est également convergente donc la série sup |un (x)| converge. Autrement dit, la
.225

n x∈[0,1]

série un converge normalement, donc uniformément, sur [0, 1] . Le théorème de per-
:165

n
mutation limite-série entraine que :
2
1250

+∞
 +∞
 +∞ 
    
1 1
lim un (x) = lim un (x) = sin √ − sin √
x→1 x→1 n n−1
:889

n=2 n=2 n=2


   
1 1
= lim sin √ − sin √ = 0 − sin (1)
3582

n→+∞ n 2−1
(somme d’une série télescopique). Par conséquent, on peut affirmer que :
1075

 +∞      
 1 1 n
lim (1 − x) S (x) = lim sin (1) x + sin √ − sin √ x .
e:21

x→1 x→1
n=2
n n−1
:Non

= sin (1) − sin (1) = 0.


x.com

Commentaires 212 Exercice original et suffisamment progressif pour CCINP.


Les questions 1 et 2 ne doivent pas poser de difficulté particulière pour les candidats visant
CCINP.
larvo

La question 3 est, à mon sens, la question la plus difficile du sujet. La deuxième méthode
proposée par le corrigé est un classique (mais difficile) pour le concours Mines-Ponts.
scho

Question 4. Le point clé de cette question est d’expliciter le développement en série entière
de (1 − x) S (x) puis de penser au théorème de permutation limite-série. Invoquer cette
univ.
466 CCINP

piste, même si le candidat est incapable de justifier la permutation (mais explicite le déve-
loppement en série entière) sera bien valorisé par l’interrogateur. Si le candidat n’y pense
pas, un candidat maitrisant les fondamentaux des séries de fonctions sera apte à conclure
dans le temps imparti.

2
Exercice 213 (CCINP) On considère la fonction f définie par f : x → (arcsin (x)) .
1. Justifier que f est développable en série entière sur ]−1, 1[ .
2. Vérifier que f est solution de l’équation différentielle

(1 − x2 )y  − xy  = 2.

3. En déduire le développement en série entière de f .

Solution 213
1. La fonction g : x → arcsin (x) est dérivable sur ]−1, 1[ de dérivée

5
3589
1  1/2
g  : x → √ = 1 − x2 .

6479
1−x 2

D’après la formule du binôme généralisé, pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on a x2 ∈ [0, 1[ ⊂ ]−1, 1[,

55:1
ce qui permet d’écrire :
     .20.2
1 1 1
+∞
 − − − 1 · · · − − n + 1
2 2 2  2 n
g  (x) = 1 +
.225

x
n=1
n!
    
:165

1 1 1
+∞
 − − − 1 · · · − − n + 1
2 2 2
x2n .
2

= 1+
1250

n=1
n!

Ainsi, g  est développable en série entière sur ]−1, 1[ donc sa primitive g l’est aussi.
:889

D’après le produit de Cauchy, la fonction g × g = f est développable en série entière sur


3582

]−1, 1[ .
2. Pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on a :
1075

1  −1/2
f  (x) = 2√ arcsin (x) = 2 1 − x2 arcsin (x)
1−x 2
e:21

 
1  −1/2−1  −1/2 1
f  (x) = 2 − (−2x) 1 − x2 arcsin (x) + 2 1 − x2 √
:Non

2 1 − x2
 
2x arcsin (x) 2 1 2x arcsin (x)

x.com

= 3/2
+ 2
= 2
+2
(1 − x2 ) 1−x 1−x 1 − x2
1  
= (xf  (x) + 2) ⇒ 1 − x2 f  (x) − xf  (x) = 2.
larvo

1−x 2

3. Pour simplifier les calculs, on pose


scho

1
univ.

z = f  : x → 2 √ arcsin (x) .
1 − x2
Séries entières 467

La fonction z est développable en série entière (comme dérivée d’une telle fonction) et
impaire donc il existe une suite (an )n∈N telle que :
+∞
 +∞

∀x ∈ ]−1, 1[ , z (x) = an x2n+1 , z  (x) = (2n + 1) an x2n .
n=0 n=0

D’après la question précédente, pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on a :


+∞ +∞
    
1 − x2 z  (x) − xz (x) = 2 ⇔ 1 − x2 (2n + 1) an x2n − x an x2n+1 = 2
n=0 n=0
+∞
 +∞
 +∞

⇔ (2n + 1) an x2n − (2n + 1) an x2n+2 − an x2n+2 = 2
n=0 n=0 n=0
+∞
 +∞
 +∞

⇔ (2n + 1) an x2n − (2k − 1) ak−1 x2k − ak−1 x2k = 2 (k = n + 1)
n=0 k=1 k=1
+∞

((2n + 1) an − (2n − 1) an−1 − an−1 ) x2n = 2

5
⇔ a0 +

3589
n=1
+∞


6479
⇔ a0 + ((2n + 1) an − 2nan−1 ) x2n = 2
n=1

55:1
Par unicité du développement en série entière, on a :
a02 et ∀n  1, (2n + 1) an − 2nan−1 = 0
= .20.2
2n
⇔ a0 = 2 et ∀n  1, an = an−1 .
2n + 1
.225

Pour tout n  1, on obtient :


:165

2n 2n 2 (n − 1) 2n 2 (n − 1) 2 (n − 2)
an = an−1 = × an−2 = × × an−3
2n + 1 2n + 1 2n − 1 2n + 1 2n − 1 2n − 3
2
1250

2n 2 (n − 1) 2 (n − 2) 2×1
= ··· = × × × ··· × a0
2n + 1 2n − 1 2n − 3 2×1+1
:889

2n n! 2n+1 n!
= ×2= × (2n) (2n − 2) (2n − 4) · · · 2
(2n + 1) (2n − 1) (2n − 3) · · · 3 (2n + 1)!
3582

2
2n+1 n! 22n+1 (n!)
= × 2n n! = .
(2n + 1)! (2n + 1)!
1075

Cette formule est manifestement vérifiée pour n = 1. Ainsi, pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on a :
e:21

+∞ 2n+1
 2
2 (n!) 2n+1
f  (x) = z (x) = x
(2n + 1)!
:Non

n=0
x +∞ 2n+1
 2
2 (n!) x2n+2
x.com

⇒ f  (t) dt = ×
n=0
(2n + 1)! 2n + 2
0
+∞ 2n+1
larvo

 2
2
(n!) 2n+2
⇔ f (x) − f (0) = x
   n=0 (2n + 2)!
scho

=0
+∞ 2n+1
 2
2 (n!) 2n+2
⇒ f (x) = x .
univ.

n=0
(2n + 2)!
468 CCINP

Commentaires 213 Exercice assez classique à la fois dans les questions et dans les thé-
matiques abordées (il fut durant longtemps un classique du concours Mines-Ponts). En
outre, il est suffisamment progressif pour CCINP.
Question 1 : Il s’agit d’une application du cours même si elle s’avère discriminante. En
outre, un nombre significatif de candidats tente de calculer (maladroitement) le dévelop-
pement en série entière. Or, la question ne le demande pas et le théorème du produit de
Cauchy fournit deux résultats :
— le produit de deux séries entières de rayon de convergence non nul est une série
entière de rayon de convergence non nul ;
— il explicite ce développement.
Question 2 : Sa seule difficulté est dans la gestion convenable des calculs.
Question 3 : Si cette question est relativement classique, sa difficulté est dans la gestion
convenable des calculs. Si le candidat n’observe pas la parité de f, il cherchera le dévelop-
+∞

pement en série entière de f  sous la forme bn xn et, après les calculs du corrigé, il
n=0
aboutira à la relation de récurrence

5
3840
∀n  2, nbn − (n − 1) bn−2 = 0 et b0 = 0, b1 = 2.

6479
Une récurrence montre que b2n = 0 pour tout entier n. En posant an = b2n+1 , on obtient
la relation de récurrence :

55:1
a0 = 2, ∀n  1, (2n + 1) an − 2nan−1 = 0
.20.2
et on conclut comme dans le corrigé.
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Séries entières 469

11.2 Mines-Telecom
Exercice 214 (Mines-Telecom) Soit r > 0. Soit (an )n définie par :
 √
r n si n est un carré
∀n ∈ N, an =
0 sinon

Déterminer le rayon de convergence de la série entière a n xn .


Solution 214 Notons R le rayon de convergence de la série entière a n xn .
n
Soit x ∈ R∗+ , on pose un = an xn et on a :
2  
un2 = rn xn = exp n ln (r) + n2 ln (x) .

Si x > 1 alors ln (x) > 0 et on a :

5
3840
n ln (r) + n2 ln (x) ∼ n2 ln (x) → +∞ ⇒ lim un2 = +∞
n→+∞ n→+∞ n→+∞

6479
(car lim et = +∞) donc la suite (un )n∈N = (an xn )n n’est pas bornée. D’après le lemme

55:1
t→+∞
d’Abel, on peut affirmer que R  1.
Si x < 1 alors ln (x) < 0 et on a : .20.2
n ln (r) + n2 ln (x) ∼ n2 ln (x) → −∞ ⇒ lim un2 = 0.
.225

n→+∞ n→+∞ n→+∞

(car lim et = 0). En particulier, la suite (un2 )n est bornée (car elle converge). Notons M l’un
:165

t→−∞
de ses majorants alors :
2
1250

{un , n ∈ N} = {un2 , n ∈ N} ⊂ [−M, M ]


:889

donc la suite (un )n est bornée. D’après le lemme d’Abel, on peut affirmer que R  1 d’où R = 1.
3582

Commentaires 214 Question de difficulté standard.


1075
e:21

1
Exercice 215 (Mines-Telecom) Montrer que la série de terme général converge.
1 + n2
:Non

+∞
 
1
Pour tout n, on pose Rn = . Montrer que Rn xn converge sur ]−1, 1[ puis
x.com

1 + k2
k=n+1 n∈N
déterminer le rayon de convergence de cette série entière.
larvo


Solution 215 Notons R le rayon de convergence de la série Rn xn . Pour tout entier n  1,
scho

n0
on a :
1 1
univ.

0 2
 2.
1+n n
470 Mines-Telecom

 1  1
La série 2
converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc la série
n
n n
1 + n2
converge. Par conséquent, la suite (Rn )n converge vers 0 (reste partiel d’une série converge)
donc elle est bornée. Ainsi, il existe un réel positif M tel que :

∀n ∈ N, |Rn |  M ⇒ Rn = O (1)
n→+∞


donc R  R1 où R1 est le rayon de convergence de la série entière xn . Ce dernier valant 1,
n
on obtient que R  1. En outre, pour tout n  1, on a :
+∞

1 1 1 1 1
Rn = 2 +  ∼ ⇒ 2 = O (Rn ) .
1 + (n + 1) 1 + k2 1 + n2 n→+∞ n2 n
k=n+2   
0

 xn
donc R  R2 où R2 le rayon de convergence de la série entière . Ce dernier valant (par

5
n2

3840
n
d’Alembert par exemple), on obtient que R  1 d’où R = 1.

6479
Commentaires 215 Question de difficulté standard. Il est attendu du candidat qu’il

55:1
puisse justifier seul que le rayon vaut au moins 1.
.20.2
Exercice 216 (Mines-Telecom) Soit f la fonction réelle de la variable réelle telle que :
.225

+∞
 x2n+1
:165

n
f (x) = (−1) .
n=1
4n2 − 1
2
1250

1. Étudier f : domaine de définition, continuité, dérivabilité.


2. Reconnaître f .
:889

Solution 216
3582

1. Domaine de définition. Soit x ∈ R. On dispose de l’équivalent suivant :


1075

  2n+1 2n+1
 2n+1 
(−1)n x  = |x| ∼
|x|
.
 4n2 − 1  4n2 − 1
e:21

n→+∞ 4n2

Si |x| > 1 alors, d’après les croissances comparées, on a :


:Non

2n+1  
 2n+1 
x.com

|x| 2n+1  n x  = +∞
lim = lim |x| = +∞ ⇒ lim (−1)
n→+∞ 4n2 n→+∞ n→+∞ 4n2 − 1 
larvo

 n x2n+1
donc la série (−1) diverge grossièrement.
4n2 − 1
scho

n
Si |x|  1 alors
2n+1
|x| 1
univ.

∀n  1,  .
4n2 4n2
Séries entières 471

 1 1 1
La série 2
= converge (série de Riemann de paramètre 2 > 1) donc la
n
4n 4 n n2
 |x|2n+1  
 n x
2n+1 
série converge. Ainsi, la série  
4n2 (−1) 4n2 − 1  converge d’où la conver-
n n
 n x
2n+1
gence de la série (−1) .
n
4n2 − 1
Au final, la fonction f est définie sur [−1, 1] .
Continuité. On pose, pour tout entier n, la fonction

n x2n+1
fn : x → (−1)
4n2 − 1
qui est continue sur [−1, 1] . Pour tout entier n  1, on a la formule :
2n+1
|x| 1 2n+1 1
sup |fn (x)| = sup 2
= 2 sup |x| = 2 .
x∈[−1,1] x∈[−1,1] 4n − 1 4n − 1 x∈[−1,1] 4n − 1

5

1

3840
La série 2−1
converge (cf. l’étude du domaine de définition) donc la série
n
4n
 

6479
sup |fn (x)| converge. Ainsi, la série de fonction fn converge normalement,
n x∈[−1,1] n

55:1
+∞

donc uniformément, sur [−1, 1] , ce qui prouve la continuité de fn = f.
.20.2 n=1
 x2n+1n
Dérivabilité. La série entière (−1) a un rayon de convergence qui vaut
4n2 − 1
.225

n
R = 1 (d’après le lemme d’Abel et l’étude du domaine de définition) donc sa somme f
est dérivable sur l’intervalle ouvert de convergence ]−1, 1[ .
:165

Remarque : on peut utiliser le théorème de dérivation des séries de fonctions. Il s’avère


2

bien plus lourd à mettre en place et il ne pourra justifier que la dérivabilité sur ]−1, 1[ .
1250

1
2. On effectue la décomposition en éléments simples de 2
.
4n − 1
:889

 
1 1 1 1 1
= = − .
3582

4n2 − 1 (2n + 1) (2n − 1) 2 2n − 1 2n + 1


Pour tout x ∈ ]−1, 1[ , on en déduit que :
1075

+∞ +∞
1  (−1) x2n+1 1  (−1) x2n+1
n n
e:21

f (x) = −
2 n=1 2n − 1 2 n=1 2n + 1
:Non

+∞ +∞
1  (−1) 1  (−1) x2n+1
j+1 2j+3 n
x
= − (j = n − 1 ⇔ n = j + 1)
2 j=0 2j + 1 2 n=1 2n + 1
x.com

+∞
 +∞

x2  (−1) x2n+1 (−1) x2×0+1  (−1) x2n+1
n 0 n
1
= − − − +
2 n=0 2n + 1 2 2×0+1 2n + 1
larvo

n=0
x2 1 1 1   
= − arctan (x) + x − arctan (x) = x − 1 + x2 arctan (x) .
scho

2 2 2 2
d’après le développement en série entière de arctan .
univ.
472 Mines-Telecom

Commentaires 216 Exercice discriminant mais de difficulté standard.


Question 1 : Il est possible de traiter la continuité et la dérivabilité via les théorèmes de
continuité et de dérivabilité du chapitre « séries de fonctions ». Néanmoins, en observant
qu’il s’agit d’une série entière et en utilisant les théorèmes de ce chapitre, les argumentaires
sont plus simples et plus rapides à mettre en place. Un candidat visant le concours Mines-
Telecom ne doit pas avoir de difficulté particulière à répondre à cette question.
Question 2 : Elle requiert un peu d’initiative et de l’autonomie de la part du candidat donc
elle permettra de distinguer les bons candidats à ce concours. Un candidat songeant à la
décomposition en éléments simples et faisant le lien avec le développement en série entière
de arctan sera valorisé. Sinon, l’interrogateur proposera la décomposition en éléments
simples. Il attend alors du candidat qu’il fasse le lien avec arctan ou bien qu’il songe à
+∞
 x2n+1
dériver afin de calculer sa somme (si possible, en invoquant le théorème adéquat
n=0
2n + 1
de dérivation).

5
3840
Exercice 217 (Mines-Telecom) Pour tout x ∈ R, on note :
+∞
 +∞


6479
x3n x3n+1
S1 (x) = et S2 (x) = .
n=0
(3n)! n=0
(3n + 1)!

55:1
1. Déterminer le rayon de convergence de S1 et S2 .
.20.2
2. Déterminer trois réels a, b, c et une fonction f telle que aS1 + bS1 + cS1 = f.
3. Déterminer S1 et S2 .
.225

Solution 217
:165

1. Les séries définissant S1 et S2 convergent manifestement si x = 0. Soit x ∈ R∗ , on pose :


2
1250

 3n   3n+1 
 x   x 

∀n ∈ N, un =   et vn =  .
:889

(3n)!  (3n + 1)! 


3582

Ces deux suites (un )n et (vn )n sont à valeurs strictement positifs et on a :


 3n+3 
1075

x 3
un+1  (3n)!  |x|
=  x3n × = → 0
un (3n + 3)!  (3n + 3) (3n + 2) (3n + 1) n→+∞
e:21

 3n+4  3
vn+1 x (3n + 1)!  |x|
=  × = → 0.
 x3n+1 (3n + 4)!  (3n + 4) (3n + 3) (3n + 2)
:Non

vun n→+∞

 
x.com

D’après le critère de d’Alembert, les séries |un | et |vn | convergent donc les séries
n n
 
un et vn converge, quel que soit x ∈ R∗ . D’après le lemme d’Abel, cela entraine
larvo

n n
 x3n  x3n+1
scho

que les deux séries entières et ont un rayon de convergence infini.


n
(3n)! n
(3n + 1)!
univ.

2. La fonction S1 est de classe C ∞ sur R (comme somme d’une série entière de rayon de
Séries entières 473

convergence R = +∞) et on peut la dériver terme à terme. Pour tout réel x, on a :


+∞
 +∞
 +∞

3nx3n−1 3nx3n−1 3nx3n−1
S1 (x) = = =
(3n)!
n=0    n=1
(3n)! n=1
3n (3n − 1)!
=0 si n=0
+∞
 +∞

x3n−1 j=n−1 x3j+2
= =
n=1
(3n − 1)! n=j+1
j=0
(3j + 2)!
+∞
 +∞
 +∞

(3n − 1) x3n−2 x3n−2 j=n−1 x3j+1
S1 (x) = = = .
n=1
(3n − 1)! n=1
(3n − 2)! n=j+1
j=0
(3j + 1)!

Les ensembles Ir = {3n + r, n ∈ N} avec r ∈ {0, 1, 2} forment une partition


 k  de N
x
(par définition de la division euclidienne d’un entier par 3). La famille est
k! k∈N
sommable (puisqu’il s’agit d’une suite indexée par un paramètre entier et que la série
 xk
entière a un rayon de convergence infini donc elle converge absolument sur R).

5
3840
k!
k
D’après le théorème de sommation par paquets, on a la formule :

6479
+∞ k
  xk  xk  xk
x
ex = = + +
k! k! k! k!

55:1
k=0 k∈I0 k∈I1 k∈I
+∞
 3n +∞
 3n+1 +∞

x x x3n+2 .20.2
= + +
n=0
(3n)! n=0 (3n + 1)! n=0 (3n + 2)!
.225

= S1 (x) + S1 (x) + S1 (x) = S1 (x) + S1 (x) + S1 (x) .
Ainsi, les réels a = b = c = 1 et la fonction f : x → ex conviennent.
:165

3. La fonction S1 est solution de l’équation différentielle


2
1250

(E) : y  + y  + y = ex .
1 x
Une solution particulière évidente est la fonction yP : x →e (le second membre suggère
:889

3
de chercher la solution particulière sous la forme x → Ce ). L’équation homogène
x
3582

(EH ) : y  + y  + y = 0
1075

est une équation différentielle linéaire à coefficients constants du second ordre. Elle pos-
sède pour équation caractéristique :
e:21


2 2 −1 ± i 3
r + r + 1 = 0 ⇒ ∆ = 1 − 4 × 1 × 1 = −3 ⇒ r = .
2
:Non

Ainsi, les solutions de l’équation (EH ) sont de la forme :


x.com

√ √
yH : x → αex(−1+i 3)/2 + βex(−1−i 3)/2
 √ √ 
= e−x αeix 3/2 + βe−ix 3/2 , (α, β) ∈ C2 .
larvo

Toute solution de (E) est la somme d’une solution de l’équation homogène (EH ) et de la
scho

solution particulière yP . Comme S1 est une solution de (E) , il existe (α, β) ∈ C tel que :
 √ √  1
univ.

S1 : x → e−x αeix 3/2 + βe−ix 3/2 + ex .


3
474 Mines-Telecom

Déterminons α et β via les conditions initiales de S1 en 0.

x3 x2
S1 : x → 1 + + · · · ⇒ S1 (0) = 1, S1 : x → + · · · ⇒ S1 (0) = 0
3! 2!
ce qui nous permet d’écrire :
 
 1  1
 α+β+ =1 
 
 3  α=β
  α= 3

S1 (0) = 1 √ √
⇔ ⇔ 2 ⇔ 1 .
S1 (0) = 0 
 iα 3 iβ 3 
 2α = 
 β =

 − = 0 3 
2 2 3

On en déduit que :
√ 
e−x/2  ix√3/2 √  1 2 3 1
S1 : x → e + e−ix 3/2 + ex = e−x cos x + ex .
3 3 3 2 3

Pour finir, on remarque que S2 = S1 donc :

5
3840
√ 
2 −x/2 3 1 2  √  1

S2 : x → e cos x + ex = Re e−x/2 eix 3/2 + ex

6479
3 2 3 3 3
2  √  1
Re ex(−1+i 3)/2 + ex .

55:1
=
3 3
Il existe alors un réel C tel que : .20.2
 
 
.225

√ √
e x(−1+i 3)/2  x(−1+i 3)/2
2 1 2 e 1
S2 : x → C + Re   x
 −1 + i√3  + 3 e = C + 3 Re + ex
e2πi/3
:165

3 3
2
2

2  √  1 2e−x/2  √  1
1250

x(−1+i 3)/2−2πi/3
= C + Re e + ex = C + Re ei(x 3/2−2π/3) + ex
3  √  3 3 3
−x/2
:889

2e x 3 2π 1
= C+ cos − + ex
3 2 3 3
3582

 
2π 1
Comme S2 (0) = 0 et cos = − , on en déduit que :
1075

3 2
 √ 
2e−x/2
e:21

x 3 2π 1
C = 0 ⇒ S2 : x → cos − + ex .
3 2 3 3
:Non
x.com

Commentaires 217 Exercice de difficulté standard qui devient un grand classique de


tous les concours de cet ouvrage (alors qu’auparavant, il était la spécialité de Mines-Ponts
et Centrale-SupElec).
larvo

La question 2 est très discriminante car elle demande du candidat une observation (re-
lativement remarquable). Les candidats la trouvant seront fortement valorisés, sinon l’in-
scho

terrogateur proposera une piste dans ce sens (par exemple : « que dire de la réunion des
indices apparaissant dans S1 , S1 et S1 ? » Il attend le mot « partition »).
univ.
Séries entières 475

Séries entières 475


Exercice 218 (Mines-Telecom) Rayon de convergence de la série entière pn xn où pn
est le produit des chiffres de n. 
Exercice 218 (Mines-Telecom) Rayon de convergence de la série entière pn xn où pn
est le produit des chiffres de n. 
Solution 218 Notons R le rayon de convergence de la série entière pn x n .

n
Soit n  1,218
Solution on note N le
Notons R nombre
le rayondedechiffres de n alors
convergence de la :série entière pn x n .
n
Soit n  1, on note N le nombre decchiffres
n = c0 + 1 10 + c2de
102n+alors
· · · +: cN −1 10N −1

avec ∀i ∈ {0, ..., N − 1} , cin∈={0, + c9}


c0 ..., et+cN
1 10 c2−1 · · + c:N −1 10N −1
102=+0 · donc

avec ∀i ∈ {0, ..., N − 1} , ci ∈ {0, ..., et 


N −1
109} cNc−1 0 Ndonc
=10
N −1
−1 :
 n.
N −1
 cN −1
En composant cette inégalité par le10logarithme 10N −1 on
népérien, n.obtient :

En composant cette inégalité par le logarithme népérien,lnon


(n)obtient : ln (n)
(N − 1) ln (10)  ln (n) ⇔ N −1 ⇔N  +1
÷ ln(10)>0 ln (10) ln (10)

5
ln (n) ln (n)

3840
(N − 1) ln (10)  ln (n) ⇔ N −1 ⇔N  +1
Par définition de pn , pour tout n  1, on a :
÷ ln(10)>0 ln (10) ln (10)

6479
Par définition
0  deppnn=, pour · · cNn−1
c0 c1 ·tout 1,9on
× 9a ×: · · · × 9 = 9N  9ln(n)/ ln(10)+1
 
ln (n) ln(10)+1ln(9)/ ln(10)
0  = 9×9 exp 9 

55:1
N
= p ln(n)/ ln(10)
9n×=9 c0 c1 · · · cN −1 × 9 × · · · × 9ln=(9) =99ln(n)/
exp (ln (n))
 ln (10) 
ln (n) ln(9)/ ln(10)
=
= 9 9ln(n)/
9n×ln(9)/
ln(10)
ln(10)
 9n × exp
= 9(car ln (9)  1 et
ln (9)  1)
= 9nexp (ln (n)) .20.2
ln/(10)
ln (10)

= 9nln(9)/ ln(10)  9n (car ln (9) / ln (10)   1 et n n 1) 


.225

Ainsi, R est supérieur ou égal à celui de la série entière 9nx = 9x nxn−1 . Ce dernier
n 
n
Ainsi, R est supérieur ou égal à celui de la série entière  9nxn = 9x nxn−1 . Ce dernier
:165

est égal au rayon de convergence de la série entière x (les rayons de convergence sont
n
n n
n
2

est égal aupar


conservés rayon de convergence
dérivation) qui vaut 1dedonc R  entière
la série x (les rayons de convergence sont
n
1250

1.
Pour tout entier k, on note nk le nombre ayant k chiffresn tous égaux à 9 i.e. nk = 99  · · · 9 alors
conservés par dérivation) qui vaut 1 donc R  1.
:889

k fois
Pour tout entier k, on note nk le nombre ayant k chiffres tous égaux à 9 i.e. nk = 99  · · · 9 alors
pnk = 9 × 9 × · · · × 9 = 9k → +∞. k fois
3582

   k→+∞
k fois
pnk = 9 × 9 × · · · × 9 = 9k → +∞.
  
1075

k→+∞
Par conséquent, la suite (pn 1n ) = (pn )kn0 fois n’est pas bornée (car la sous-suite (pnk )k diverge
vers +∞), ce qui entraine, d’après le lemme d’Abel, que R  1 d’où l’égalité R = 1.
e:21

Par conséquent, la suite (pn 1n ) = (pn )n0 n’est pas bornée (car la sous-suite (pnk )k diverge
vers +∞), ce qui entraine, d’après le lemme d’Abel, que R  1 d’où l’égalité R = 1.
:Non

Commentaires 218 Exercice original pour ce concours. Il s’avère très discriminant en


raison de la gestion de la suite (pn )n . Néanmoins, l’interrogateur attend d’un candidat
Commentaires 218leExercice original pour1ce(par
concours. Il s’avère
naive très
de pndiscriminant en
x.com

qu’il justifie seul que rayon vaut au moins majoration ). L’estimation


raison de la gestion de la suite (p )
asymptotique de pn permettant de récompenser
n n . Néanmoins, l’interrogateur attend d’un candidat
les candidats ayant une bonne autonomie
qu’il justifie
(même seul que le rayon
si l’interrogateur vaut au
inter-agit avecmoins 1 (par majoration naive de pn ). L’estimation
celui-ci).
larvo

asymptotique de pn permettant de récompenser les candidats ayant une bonne autonomie


(même si l’interrogateur inter-agit avec celui-ci).
scho
univ.
476 Mines-Telecom

Exercice 219 (Mines-Telecom) On note :


1 1 1
∀n ∈ N∗ , Hn = 1 + + + ··· + .
2 3 n
+∞
 Hn
1. Montrer l’existence de la somme puis la calculer. On pourra introduire une
n=1
2n
série entière.
+∞
 Hn
2. Prouver l’existence de la somme n+1
puis la calculer. On pourra s’ap-
n=1
2 (n + 1)
puyer sur l’utilisation des séries entières.

Solution 219
 1
1. La série entière xn a un rayon de convergence égal à 1 et sa somme vaut sur
1−x
n0
 xn+1  xk

5
]−1, 1[ . On en déduit que sa série primitivée = a également un rayon

3840
n + 1 k1 k
n0 k1
de convergence égal à 1 et que sa somme vaut − ln (1 − x) . Pour tout entier n, on pose :

6479

0 si n = 0

55:1
an = 1, bn = 1 ,
si n  1
n
.20.2
ce qui nous donne les deux égalités suivantes :
.225

+∞
 +∞
 +∞ n
 +∞

1 x
∀x ∈ ]−1, 1[ , = xn = an xn , − ln (1 − x) = = bn x n
1 − x n=0 n
:165

n=0 n=1 n=0

D’après le produit de Cauchy, on a :


2
1250

+∞

1
∀x ∈ ]−1, 1[ , (− ln (1 − x)) = cn xn avec ∀n  0,
1−x
:889

n=0
n

3582

cn = ak bn−k ⇒ c 0 = a0 b 0 = 0
   
k=0
=0 si n=k =0
1075

n−1
 n−1
 n

1 1
et ∀n  1, cn = ak bn−k = = = Hn .
n−k j=n−k j
e:21

k=0 k=0 j=1

1
:Non

En choisissant x = , on obtient l’égalité :


2
  
x.com

+∞
 Hn 1 1
= − ln 1 − = 2 ln (2) .
2n 1 2
n=1 1−
larvo

2
2. Avec les notations de la réponse à la question précédente, on a :
scho

+∞
 1 
∀x ∈ ]−1, 1[ , Hn x n = (− ln (1 − x)) = (− ln (1 − x)) (− ln (1 − x)) .
univ.

n=1
1−x
Séries entières 477


Le rayon de convergence de la série entière Hn xn étant au moins 1, on peut primitiver
n
terme à terme sa somme à l’intérieur du disque ouvert de convergence ce qui nous permet
d’écrire :
+∞
 x x
n 
∀x ∈ ]−1, 1[ , Hn t dt = (− ln (1 − t)) (− ln (1 − t)) dt
n=1 0 0
+∞
 2 +∞
 2
Hn n+1 (− ln (1 − x)) Hn (ln (2))
⇔ x = ⇒ n+1 (n + 1)
= .
n=1
n + 1 2 x=1/2
n=1
2 2

Commentaires 219 Pour l’existence de chaque série, il suffit de remarquer l’encadre-


ment naïf suivant :
∀n  1, 0  Hn  n
(car Hn est composé de n termes, tous majorés par 1). Ainsi, on peut affirmer que :

5
3840
n  
Hn 1 2 n n3
= O = o car n = → 0
2n n→+∞ 2n n→+∞ n2 2n 2n n→+∞

6479
(d’après les croissances comparées) d’où la convergence de la première série. En outre, on

55:1
a la majoration :
Hn Hn
∀n  1, 0  n+1  n .20.2
2 (n + 1) 2
qui prouve la convergence de la seconde série. On peut également justifier la convergence
.225

 nk  Hn
des séries n
(k ∈ N) via le critère de D’Alembert voire celles des séries et
2 2n
:165

n n
 Hn
par ce même critère. En effet, il s’agit de séries à termes strictement
2

2 n+1 (n + 1)
1250

n
positifs et l’on a :
:889

1 
Hn+1 Hn + 1 1
n + 1
3582

= =1+ 1
Hn Hn (n + 1) Hn 1+
n+1
1075

Hn+1
(car Hn  1) donc le théorème d’encadrement montre que = 1. Pour les cal- lim
n→+∞ Hn
e:21

 Hn
culs de séries, un candidat observant que la seconde série entière xn+1 s’obtient
n + 1
:Non

n

en primitivant la série Hn xn sera valorisé. De même pour celui observant que la série
x.com

n

Hn x est un produit de Cauchy (même si la justification est imparfaite, notamment
n

n
larvo

en raison de l’absence de l’indice 0). Si cela n’est pas le cas, l’interrogateur guidera le
candidat dans cette direction.
scho
univ.
478 Centrale Math 1

11.3 Centrale Math 1



Exercice 220 (Centrale) Soit an z n une série entiêre et R son rayon de convergence.
n0

1. Montrer que : R > 0 ⇔ ∃q > 0, ∀n ∈ N∗ , |an |  q n .


+∞

2. On pose S(z) = an z n pour |z| < R. Montrer que :
n=0

2π
1  
∀r ∈ ]0, R[ , ∀n ∈ N, an = S reiθ e−inθ dθ.
2πrn
0

1
3. On suppose que S(0) = 0. Montrer que est développable en série entière.
S
Solution 220

5
3840
 
1. Rappelons que R = sup r ∈ [0, +∞[ , (an rn )n∈N est bornée .
Implication directe. Supposons que R > 0 et fixons r ∈ ]0, R[ . D’après le lemme

6479
d’Abel, la suite (an rn )n∈N∗ est bornée c’est-à-dire qu’il un réel M tel que :
 n

55:1
1
∀n ∈ N∗ , |an rn |  M ⇔ |an | rn  M ⇔ |a n |  M .
÷r n >0 r
.20.2
 n
1 1
Si M  1 alors |an |  pour tout n  1 et le réel q = > 0 convient. Si M  1
.225

r  n r
M M
alors, pour tout n  1, M  M n donc |an |  donc le réel q = convient.
:165

r r
Implication réciproque. Supposons qu’il existe deux réels M  0 et q > 0 tels que :
2

  n 
1250

 1 
∀n ∈ N , |an |  q
∗ n
⇔ an 1
÷q n >0  q 
:889

  n 
1 1
donc la suite an est bornée. Ceci entraine que R  > 0 donc R > 0.
3582

q n∈N q
2. On fixe n ∈ N et r ∈ ]0, R[ . Pour tout θ ∈ [0, 2π] , on a l’égalité :
1075

+∞  +∞
 iθ  −inθ  
S re e = k ikθ
ak r e e−inθ = ak rk ei(k−n)θ .
e:21

k=0 k=0
:Non

Pour entier k, on pose fk : θ → ak rk ei(k−n)θ est une fonction continue sur le segment

[0, 2π]. La série fk converge normalement sur [0, 2π] car la série
x.com

k
  
sup |fk (θ)| = sup |ak | rk = |ak | rk
larvo

k0 θ∈[0,2π] k0 θ∈[0,2π] k0


scho


converge. En effet, d’après le lemme d’Abel, la série an z n converge absolument dans
n
univ.

le disque ouvert de convergence, notamment en z = r (car r < R).


Séries entières 479

Par conséquent, le théorème de permutation série-intégrale montre que :


2π 2π
+∞ +∞ 2π
 +∞
 2π
 iθ  −inθ k
S re e dθ = fk (θ) dθ = fk (θ) dθ = ak r ei(k−n)θ dθ.
0 0 k=0 k=0 0 k=0 0

Or, si m ∈ Z∗ , on a l’égalité :
2π  imθ 2π
imθ e e2πim − 1
e dθ = = =0
im 0 im
0

(car e 2πim
= 1 si m ∈ Z) et si m = 0, on a l’égalité :
2π 2π
imθ
e dθ = dθ = 2π.
0 0

5
On en déduit que tous les termes de la somme sont nuls sauf celui d’indice k = n d’où

3840
l’égalité suivante qui permet de conclure :

6479
2π 2π
 iθ  −inθ n
S re e dθ = an r ei(n−n)θ dθ = 2πan rn .

55:1
0 0

3. Quitte à diviser S par S (0) = 0, on peut supposer que S (0) = 1. On procède alors par .20.2
analyse-synthèse.
1
.225

Phase d’analyse. Supposons que la fonction T = soit développable en série entière


S

:165

donc il existe R et une série entière bn z n de rayon de convergence R telle que


n
2
1250

+∞

∀z ∈ C, |z| < R , T (z) = bn z n .
:889

n=0

Fixons ρ > 0 tel que ρ < min (R, R ) alors, pour tout z ∈ C vérifiant |z| < ρ, S (z) et
3582

T (z) existent et on a les relations suivantes :


1075

+∞
 n

S (z) T (z) = 1 ⇔ cn z n = 1 avec ∀n ∈ N, cn = ak bn−k
e:21

n=0 k=0

(d’après le produit de Cauchy). En particulier, comme a0 = S (0) = 1, en distinguant les


:Non

cas n = 0 et n  1, on obtient les égalités suivantes :


 
x.com


 a0 b0 = 1 
 b0 = 1
n
  n
⇔ (R) :

 ∀n  1, a0 b n + a k b n−k 
 ∀n  1, bn = − ak bn−k
larvo

k=1 k=1

Phase de synthèse. On considère la suite récurrente (bn )n∈N définie par la relation
scho

(R) . D’après la question 1, il existe un réel strictement positif q tel que :


univ.

∀n ∈ N∗ , |an |  q n .
480 Centrale Math 1

En particulier, pour tout entier n  1, on dispose de la majoration :


 
n   n n

 
|bn | =  ak bn−k   |ak | |bn−k |  q k |bn−k |
 
k=1 k=1 k=1

En divisant cette inégalité par q n et en utilisant le changement de variable j = n − k, on


obtient la majoration :
n−1
|bn |  |bj |
∀n  1, n  .
q j=0
qj

|b0 | |bj |
Remarquons que = 1  20 et si j  2j pour tout j < n alors :
q0 q
n−1 n−1
|bn |  |bj |  j 2n − 1
  2 = = 2n − 1  2n .
qn j=0
q j
j=0
2 − 1

5
Ainsi, d’après le principe de récurence (forte), on peut affirmer que :

3840
|bn | n
∀n ∈ N∗ ,  2n ⇔ |bn |  (2q) .

6479
qn


55:1
D’après la question 1, cela entraine que la série bn z n admet un rayon de convergence
n .20.2
R > 0. En outre, on pose
.225

+∞

∀z ∈ C tel que |z| < R , T (z) = bn z n .
:165

n=0

Par construction de (bn )n , pour tout z ∈ C avec |z| < min (R, R ) , on a l’égalité :
2
1250

+∞ +∞ +∞ 
 n 
  
n n
S (z) T (z) = an z bn z = ak bn−k z n = a0 b0 = 1
:889

n=0 n=0 n=0 k=0


  
3582

=0 si n1

1
1075

donc = T est bien développable en série entière.


S
e:21

Commentaires 220 L’exercice possède une progressivité tout à fait adaptée à ce concours.
:Non

Question 1 : La réciproque doit être instantanée pour un candidat à ce concours.


Question 2 : Il s’agit d’une question d’application du cours sans difficulté particulière.
Question 3 : Il s’agit d’une question ouverte dont le but est d’observer la réactivité du can-
x.com

didat et son autonomie. Il est vraisemblable que, pour l’immense majorité des candidats,
l’interrogateur indique de procéder par analyse-synthèse pour avoir une « expression » des
larvo

coefficients de l’inverse). Une fois que le candidat a obtenu « l’expression », on attend


de lui qu’il montre que la série construite a un rayon de convergence non nul. La diffi-
scho

culté étant d’imaginer la majoration qui est loin d’être immédiate. Les meilleurs candidats
peuvent finir cet exercice dans le temps imparti.
univ.
Séries entières 481

11.4 Mines-Ponts
Exercice 221 (Mines-Ponts) Soient α et λ deux réels avec λ dans ]−1, 1[. On définit
l’ensemble E des fonctions f de classe C 1 sur R telles que :

∀x ∈ R, f  (x) = αf (x) + f (λx).

1. Montrer que E ⊂ C ∞ (R, R).


2. Déterminer une fonction non nulle de E qui soit développable en série entiêre.
3. Déterminer alors l’ensemble E.

Solution 221
1. Soit f ∈ E. On procède par récurrence sur n pour établir la propriété
(Hn ) : «f est de classe C n+1 sur R et ∀x ∈ R, f (n+1) (x) = αf (n) (x) + λn f (n) (λx)».
Initialisation n = 0. La fonction f est dérivable sur R et

5
∀x ∈ R, f  (x) = αf (x) + f (λx).

3840
Or la fonction x → αf (x) + f (λx) est continue sur R (car dérivable) donc la fonction f 

6479
est continue sur R c’est-à-dire f est de classe C 1 sur R, ce qui établi la propriété (H0 ).
Hérédité. Supposons (Hn ) vraie pour un certain entier n et montrons (Hn+1 ). D’après

55:1
(Hn ), la fonction f est de classe C n+1 sur R, donc la fonction f (n) est de classe C 1 sur
R, et l’on a : .20.2
∀x ∈ R, f (n+1) (x) = αf (n) (x) + λn f (n) (λx).
.225

La fonction x → f (n) (x) + λn f (n) (λx) étant de classe C 1 sur R, on en déduit que la
fonction f (n+1) est de classe C 1 sur R c’est-à-dire f est de classe C n+2 sur R et l’on a :
:165

∀x ∈ R, f (n+2) (x) = (f (n+1) ) (x) = αf (n+1) (x) + λn+1 f (n+1) (λx),


2
1250

ce qui démotre (Hn+1 ) et achève la récurrence.


:889

En particulier, f est de classe C ∞ sur R.


2. Procédons par analyse synthèse.
3582


Phase d’analyse. Considérons une série entière an xn de rayon de convergence
1075

n0
R > 0 et sa somme
+∞

e:21

S : x ∈ ]−R, R[ → an xn
n=0
:Non

qui est de classe C ∞


sur l’intervalle ]−R, R[. Supposons que S ∈ E alors, pour tout
x ∈ ]−R, R[ , on a :
x.com

+∞
 +∞
 +∞

 n−1 n−1
S (x) = nan x = nan x = (k + 1) ak+1 xk .
larvo

 k=n−1
n=0 =0 si n=0 n=1 k=0
scho

En outre, comme |λ| < 1, on a :


univ.

|λx| = |λ| |x| < 1 × R = R


482 Mines-Ponts

donc λx ∈ ]−R, R[ , ce qui permet d’écrire :


+∞
 +∞
 +∞

n
αS(x) + S(λx) = α n
an x + an (λx) = (α + λn ) an xn .
n=0 n=0 n=0

On peut alors écrire pour tout x ∈ ]−R, R[ :


S  (x) = αS(x) + S(λx) ⇔ ∀n ∈ N, (n + 1) an+1 = (α + λn ) an
(d’après l’unicité du développement en série entière). Ainsi, pour tout entier n, on a :
α + λn
an+1 = an ⇒ ∀n  1,
n+1
α + λn−1 α + λn−1 α + λn−2
an = an−1 = × an−2 = · · ·
n n n−1
a0   
n−1
α + λn−1 α + λn−2 α + λ0
= × × ··· × a0 = α + λk
n n−1 1 n!
k=0

5
3840
(par une récurrence immédiate sur n) donc on peut écrire :
 

6479
+∞
 
+∞ n n−1
 x 
∀x ∈ ]−R, R[ , S (x) = a0 + a n x n = a0 1 + α + λk .
n=1 n=1
n!

55:1
k=0

Phase de synthèse. Pour tout entier n, posons : .20.2


1  
n−1
a0 = 1 et ∀n  1, an = α + λk .
.225

n!
k=0
:165

S’il existe un entier N tel que aN = 0 alors


2

∀n  N, an = 0
1250


(par récurrence sur n) donc la série entière an xn a un rayon de convergence infini
:889

n
(puisqu’elle ne contient qu’un nombre fini de termes non nuls).
3582

Si pour tout entier n, an = 0 alors, pour tout réel x = 0, on a :


   
 an+1 xn+1   α + λn 
1075

 = 
 an xn   n  |x| n→+∞ → 0
e:21

(car |λ| < 1 donc lim λn = 0 et lim n = +∞). D’après le critère de D’Alembert, la
n→+∞ n→+∞

:Non

série an x converge pour tout réel x = 0 donc pour tout réel.


n

n

x.com

Dans tous les cas, on en déduit que la série entière an xn est de rayon de convergence
n0
infini et sa somme
larvo

+∞

ϕ : x ∈ R → an xn
scho

n=0

vérifie l’équation (E) (par construction). En outre, toute solution de (E) développable en
univ.

série entière est colinéaire à ϕ.


Séries entières 483

3. Soit f une solution de (E) . Prouvons que f est développable en série entière, ce qui
démontrera que l’ensemble des solutions de (E) est Vect (ϕ) (où ϕ est définie à la réponse
de la question précédente).
Pour cela, nous allons montrer que la série de Taylor de f en 0 converge vers f sur R.
Soit a > 0.
 Pour  tout entier n, la fonction f
(n)
est continue sur le segment [− |x| , |x|] = I
donc sup f  = Mn existe. En outre, on a :
(n)
I

∀t ∈ I, |λt| = |λ| |t|  1 × |x| = |x| ⇒ λt ∈ I.


Pour tout entier n, en dérivant n fois l’équation (E) , on obtient l’égalité :
∀t ∈ I, f (n+1) (t) = αf (n) (t) + λn f (n) (λt) .
L’inégalité triangulaire fournit alors l’inégalité suivante valable pour tout t ∈ I :
     
 (n+1)     
f (t)  |α| f (n) (t) + 
λn f (n) (λx)  |α| Mn + Mn = (|α| + 1) Mn
1
 
  n
⇒ Mn+1 = sup f (n+1)   (|α| + 1) Mn ⇒ Mn  (|α| + 1) M0

5
3840
[−a,a]

(par une récurrence immédiate). D’après l’inégalité de Taylor, pour tout x ∈ [−a, a] , on

6479
a la majoration suivante :
 
 n
 f (k) (0) k  |x − 0|
n+1
((|α| + 1) |x|)
n+1


55:1
f (x) − x  Mn+1  → 0
 k!  (n + 1)! (n + 1)! n→+∞
k=0
.20.2
(d’après les croissances comparées). Le théorème d’encadrement montre que :
.225

n
 f (k) (0)
lim xk = f (x)
n→+∞ k!
:165

k=0

 f (k) (0)
quelque soit x ∈ R c’est-à-dire que la série xk converge quelque soit x ∈ R
2
1250

k!
k0
et sa somme vaut f. Autrement dit, on vient de montrer que f est développable en série
:889

entière sur R, ce qui permet de conclure.


3582

Commentaires 221 Exercice suffisamment progressif et détaillé, ce qui est relativement


rare à ce concours.
1075

Question 1 : Il s’agit d’un raisonnement élémentaire probablement abordé en MPSI ou MP


à propos des solutions d’équations différentielles (par exemple y  = y).
e:21

Question 2 : Cette question est traditionnelle dans les équations différentielles (mais ici,
il ne s’agit d’une équation différentielle du cours de MPSI-MP). Il est attendu du candidat
:Non

qu’il songe à un raisonnement par analyse-synthèse ou du moins, qu’il détermine les so-
lutions développables en série entière sans se soucier de la nullité ou non de son rayon de
x.com

convergence. Un tel candidat sera valorisé s’il parvient à déterminer l’expression des coef-
ficients de la série entière. La détermination du rayon se fait simplement par D’Alembert.
Cette question ne doit pas poser de difficulté insurmontable aux candidats à ce concours.
larvo

Question 3 : Il s’agit de la question la plus difficile du sujet dont le point clé est de prouver
484que la solution est développable en série entière. Le raisonnement mené est classique pour
Mines-Ponts
scho

les concours Mines-Ponts et Centrale-SupElec : utiliser l’inégalité de Taylor pour montrer


que la série de Taylor converge vers la fonction considérée. N’hésitez pas à retravailler ce
univ.

raisonnement.

π/4
484raisonnement. Mines-Ponts

raisonnement. π/4
Exercice 222 (Mines-Ponts) On pose : ∀n ∈ N, an = tann t dt. Étude de la série
0
 π/4
entiêre a
Exercice 222 x n
: rayon de convergence, étude aux
n (Mines-Ponts) On pose : ∀n ∈ N, an = bornes du domaine
tann t dt.deÉtude
définition,
de laCalcul
série
n0
0
de la somme.

entiêre an x : rayon de convergence, étude aux bornes du domaine de définition, Calcul
n

n0 
Solution 222 Rayon de convergence. Notons R le rayon de convergence de la série
de la somme. an xn .
 π n
Par monotonie de la fonction tan sur 0, , on a la majoration suivante 
Solution 222 Rayon de convergence. Notons 4 R le rayon de convergence de la série an xn .
 π π/4
n

Par monotonie de la fonction  tan sur 0, 
, on  
π π a la majoration suivante π
∀x ∈ 0, , 0  tan(x)  tan 4 = 1 ⇒ 0  an  1n dt = .
4 4 4
0
π/4
 π π  
π

5
∀x ∈ 0, , 0  tan(x)  tan  π = 1 ⇒ 0  an  1n dt = .

3840
Le rayon de convergence4 de la série entière 4 x vaut 1 (par D’Alembert par
n 4 exemple) donc
n
4 0

R  1.

6479
 π
Le rayon deque
Supposons convergence
R > 1 alors de la
la série
série entière
an xn converge xn vaut 1 (par
pour x = D’Alembert par exemple)
1. Posons, pour donc
tout entier n,
4

55:1
n
n0
R  1.     π
n  π
n : t →

fSupposons (tan (t)) qui est continue
que R > 1 alors la série sur 0, . La série f converge simplement
an x4 converge pour xn= 1. Posons, pour tout entier
n .20.2 sur 0, n,
4
n0
n0
(série géométrique de raison tan (t) ∈ ]−1,  π 1[) et sa somme   π
.225

n
fn : t → (tan (t)) qui est continue sur 0, . La série fn converge simplement sur 0,
+∞ 4 4
 1 n0
:165

(série géométrique de raison tan (t)f∈ : t →1[) et sa somme


n ]−1, = f (t) .
n=0
1 − tan (t)
2

+∞

 π  π
1250

1
est continue sur 0, fn : t →fn est positive= sur
. En outre, comme f (t)0,
. pour tout entier n, la série
4 n=0
1 − tan (t) 4
:889

 π  π
est continue sur 0, . En outre, π/4
 comme π/4
est positive
fn  sur
 0, pour tout entier n, la série
3582

4 |fn | = fn = an 4
n0 0 n0
0 n0
π/4 
π/4
1075

 
converge. D’après le théorème de |fn | = série-intégrale,
permutation fn = anon peut affirmer que la fonction
π n0 0 n0 0 n0 π
f est intégrable sur 0, . Or, la fonction tan étant dérivable en , on dispose de l’équivalent
e:21

4 4
suivant : D’après le théorème de permutation série-intégrale, on peut affirmer que la fonction
converge.
:Non

 π π
 
f est intégrable sur 0, . Or,πla fonction tan étant  dérivable
 en , on dispose de l’équivalent

tan (t) −
4 tan π4 2
suivant : 4  π
x.com

π → tan = 1 + tan = 2 = 0
t−  π  u→π/4 4 4
4     π 2
tan (t) − tan  π  π 1 1
larvo

4 → tan = 1 + tan  = 2 =
⇒ tan (t) − 1 π ∼ 2 t − ⇔ ∼ = 0g (t) .
t − u→π/4 u→π/4 4 1 4− tan (t) u→π/4 24 π − t
4 4
scho

 π 1 1
⇒ tan (t) − 1 ∼ 2 t − ⇔ ∼ π  = g (t) .
u→π/4 4 1 − tan (t) u→π/4 2 −t
univ.

4
Séries entières 485

 π
La fonction f est positive et intégrable sur 0, , on en déduit que la fonction g est intégrable
 π 4
sur 0, donc l’intégrale
4

π/4 0 π/4
1 1 1 1
g (t) dt = (−du) = du
u=π/4−t 2 u 2 u
0 π/4 0

converge, ce qui est absurde (intégrable de Riemann de paramètre 1). Par conséquent, on en
déduit que R = 1.
Étude de la convergence en x = R = 1. D’après le raisonnement que nous venons de faire,

la série an xn ne converge pas pour x = 1.
n
Étude de la convergence en x = −R = −1. Comme la suite (an )n est positive, la série
  n
an xn = (−1) an est alternée. La suite (an )n est décroissante car :
n n

5
3840
 π
n+1 n
∀n ∈ N, ∀t ∈ 0, , 0  tan (t)  1 ⇒ (tan (t))  (tan (t))
4 ×(tan(t))n

6479
π/4 π/4
n+1 n
⇒ an+1 = (tan (t)) dt  (tan (t)) dt = an .

55:1
0 0
.20.2
Montrons que la suite (an )n converge vers 0 en utilisant
 π  le théorème de convergence dominée.
 π
Pour tout entier n, la fonction fn est continue sur 0, et elle converge simplement sur 0,
.225

4 4
vers la fonction 
:165

0 si 0  t < π/4
f : t →
1 si t = π/4
2

 π
1250

qui est continue par morceaux sur 0, . En outre, on dispose de la domination :


4
:889

 π
∀n ∈ N, ∀t ∈ 0, , |fn (t)|  1n = 1 = ϕ (t) .
4
3582

 π
La fonction ϕ étant manifestement intégrable sur 0, , le théorème de convergence dominée
1075

4
montre que :
π/4 π/4
e:21

lim fn = f ⇔ lim an = 0.
n→+∞ n→+∞
:Non

0 0
 n
Le critère spécial des séries alternées permet d’affirmer que la série (−1) an converge donc
x.com

n

la série an x converge pour x = −1.
n
larvo

n
Calcul de la somme. Soit x ∈ ]−1, 1[ . Notons
scho

+∞

S (x) = an xn .
univ.

n=0
486 Mines-Ponts

Nous allons utiliser un théorème de permutation série-intégrale. Pour tout entier n, considérons
la fonction
n
fn : t → xn (tan (t))
 π
qui est continue sur 0, . La série
4
  n
sup |fn (t)| = |x|
n0 t∈[0,π/4] n0


(série géométrique de raison |x| ∈ ]−1, 1[) donc la série de fonctions fn converge normale-
 π n
ment, donc uniformément, sur le segment 0, . Le théorème de permutation série-intégrale
4
permet alors d’écrire :

5
3840
π/4 π/4 π/4 π/4
+∞ 
 +∞ +∞
n du
S (x) = fn = fn = (x tan (t)) dt = .
1 − x tan(u)

6479
n=0 0 n=0 0 n=0 0 0

55:1
Pour calculer cette dernière intégrale, on effectue le changement de variable
  .20.2
t = tan (u) ⇔ u = arctan (t) , dt = 1 + tan2 (u) du = (1 + t2 )du
dt
.225

⇒ du = , t = 0 alors u = 0, t = π/4 alors u = 1.


1 + t2
:165

On en déduit une nouvelle formule :


2
1250

π/4 1
du 1 1
= × dt.
:889

1 − x tan(u) 1 − xt 1 + t2
0 0
3582

L’intégrande étant une fraction rationnelle, on a décompose en éléments simples. Il existe trois
réels a, b, c tels que :
1075

1 1 a b + ct
× = + .
e:21

1 − xt 1 + t 2 1 − xt 1 + t2
:Non

En multipliant cette égalité par 1 − xt (resp. 1 + t2 ), en la simplifiant puis en faisant tendre t


1
vers (resp. i), on obtient :
x.com

x


 x2
larvo

 a=
1 + x2
 1 1 + ix 1 x

 b + ic = 1 − ix = 2 = 1 + x2 + i 1 + x2
scho

|1 − ix|
x2 1 x
univ.

⇒ a= 2
,b= 2
,c=
1+x 1+x 1 + x2
Séries entières 487

(par identification des parties réelles et imaginaires). On en déduit que :


1  
1 x2 1 + xt
S (x) = + dt
1 + x2 1 − xt 1 + t2
0
1  
1 x2 1 x 2t
= + + × dt
1 + x2 1 − xt 1 + t 2 2 1 + t2
0
1  x  t=1
= −x ln |1 − xt| + arctan(t) + ln 1 + t2 
1 + x2 2 t=0
1  π x 
= −x ln(1 − x) + + ln(2)
1 + x2 4 2

Commentaires 222 Exercice classique pour ce concours, de difficulté standard avec des
questions de niveau très variées donc il jouera un bon rôle discriminatoire des candidats.
Il est attendu que le candidat parvienne à minorer le rayon de convergence et à déterminer
sa somme sous forme d’une intégrale dans le disque ouvert de convergence.

5
3840
L’étude de la convergence pour x = 1 (ou, ce qui revient au même la détermination
exacte du rayon de convergence) est la question la plus difficile de cet exercice mais le

6479
raisonnement est relativement classique pour ce concours. N’hésitez pas à le retravailler
si nécessaire car il vous servira pour d’autres exercices. Pour les candidats n’y parvenant
pas, l’interrogateur proposera des pistes (raisonnement par l’absurde et utilisation d’un

55:1
théorème de permutation série-intégrale). Il sera alors attentif à la bonne connaissance du
théorème dédié et à la rigueur de sa mise en place par le candidat. .20.2
L’étude de la convergence pour x = −1 est assez aisé (si on pense au critère spécial des
séries alternées).
.225

Le calcul de l’intégrale est assez technique mais assez proche du cours (changement de
:165

variable naturel, décomposition en éléments simples) et demande essentiellement de la


rigueur dans ses calculs.
2
1250

Exercice 223 (Mines-Ponts) Soient a > 0 et f ∈ C ∞ (]−a, a[ , R) dont toutes les dérivées
sont positives sur ]−a, a[ .
:889

1. Soit Rn (x) le reste de Taylor d’ordre n entre 0 et x. Montrer que Rn est une fonction
3582

croissante sur [0, a[ .


2. Montrer que f est développable en série entière sur ]−a, a[ .
1075

Solution 223
e:21

1. Rappelons que :
x
:Non

1
∀x ∈ [−a, a] , Rn (x) = (x − t)n f (n+1) (t)dt.
n!
x.com

0
t
Si x ∈ ]0, a[, on effectue le changement de variable u = qui est de classe C 1 sur [0, x]
x
larvo

et réalise une bijection strictement croissante de [0, x] sur [0, 1] . Comme, t = xu, on a
dt = xdu. Quand t = 0 alors u = 0 et quand t = x alors u = 1.
scho

1 1
1 n (n+1) xn+1 n
Rn (x) = (x − xu) f (xu) xdu = (1 − u) f (n+1) (xu) du.
univ.

n! (n + 1)!
0 0
488 Mines-Ponts

Cette formule reste manifestement valable pour x = 0. Soit (x, y) ∈ [0, a[ avec x  y.
 
Comme f (n+1) = f (n+2) est positive sur [0, a[ , on peut affirmer que la fonction f (n+1)
est croissante sur [0, a[ . On peut alors écrire :

x  y ⇒ ∀u ∈ [0, 1] , xu  yu ⇒ ∀u ∈ [0, 1] , f (n+1) (xu)  f (n+1) (yu)


n n
⇒ ∀u ∈ [0, 1] , (1 − u) f (n+1) (xu)  (1 − u) f (n+1) (yu)
×(1−u)n 0

1 1
n n
⇒ (I) : (1 − u) f (n+1)
(xu) du  (1 − u) f (n+1) (yu) du
0 0
1 1
xn+1 n xn+1 n
⇒ (1 − u) f (n+1)
(xu) du  (1 − u) f (n+1) (yu) du
×xn+1 /(n+1)!0 (n + 1)! (n + 1)!
0 0
 n+1
x
⇔ Rn (x)  Rn (y)  Rn (y)
y 0x/y1

5
3840
donc la fonction t → Rn (t) est bien croissante sur [0, a[.
2. Soit x ∈ [0, a[ . Pour tout entier n, on pose :

6479
n
 f (k) (0)
Sn (x) = xk .

55:1
k!
k=0

La suite (Sn )n∈N est croissante car : .20.2


0
.225

   0
f (n+1) (0)  n+1
 
∀n ∈ N, Sn+1 (x) − Sn (x) = x  0.
:165

n!
D’après la formule de Taylor-Lagrange à l’ordre n en 0, on a :
2
1250

∀n ∈ N, f (x) = Sn (x) + Rn (x) .


:889

Comme Sn (x) et Rn (x) sont positifs (le premier comme somme de nombres positifs, le
second car Rn (x)  Rn (0) = 0 par croissance de la fonction t → Rn (t)), on en déduit
3582

les deux majorations suivantes :


 
f (x) − Sn (x) = Rn (x)  0 (∗) : Sn (x)  f (x)
1075

∀n ∈ N, ⇒ .
f (x) − Rn (x) = Sn (x)  0 (∗∗) : Rn (x)  f (x)
e:21

Ainsi, la suite (Sn (x))n∈N est majorée (d’après (∗)) et croissante donc elle converge.
Fixons y ∈ ]x, a[. D’après la fin de la preuve de la question précédente, on a :
:Non

 n
x
∀n ∈ N, 0  Rn (x) 
x.com

Rn (y)
y
donc, en utilisant l’inégalité (∗∗) avec y (puisqu’elle est valable pour tout x ∈ [0, a[), on
larvo

obtient l’encadrement :
 n
scho

x x
0  Rn (x)  f (y) → 0 (car ∈ ]−1, 1[)
y n→+∞ y
univ.

⇒ lim Rn (x) = 0 ⇒ lim Sn (x) = f (x) .


n→+∞ n→+∞
Séries entières 489

 f (k) (0)
Par définition de la convergence des séries, on peut affirmer que la série xk
k!
k0
converge et sa somme vaut f (x) d’où l’égalité :
+∞ (k)
 f (0)
∀x ∈ [0, a[ , f (x) = xk .
k!
k=0

ce qui justifie l’égalité


+∞ (k)
 f (0)
∀x ∈ [0, a] , f (x) = xk .
k!
k=0

Montrons que cette égalité perdure sur l’interrvalle ]−a, 0] , ce qui démontrera que f est
bien développable en série entière sur ]−a, a[ .
Soit x ∈ ]−a, 0]. D’après inégalité de Taylor à l’ordre n et comme la fonction f (n+1) est
positive et croissante sur [x, 0] , on a la majoration :

5
3840
|x − 0|
n+1   |x|
n+1
|x|
n+1
 
|f (x) − Sn (x)|  sup f (n+1)  = sup f (n+1) = f (n+1) (0) ,
(n + 1)! [x,0] (n + 1)! [x,0] (n + 1)!

6479
ce qui prouve que la suite (Sn (x))n∈N converge vers f (x) et permet de conclure.

55:1
.20.2
Commentaires 223 Exercice classique pour les concours Mines-Ponts et Centrale-SupElec,
ce qui ne l’empêche pas d’être très discriminant car il nécessite une maitrise des formules
de Taylor et de raisonnements assez fin (d’où un recul sur ses calculs). Pour la question,
.225

lorsqu’il s’agit de montrer qu’une fonction est développable en série entière en utilisant les
formules de Taylor, il suffit de montrer que le reste de Taylor tend vers 0 (raisonnement
:165

classique et à connaitre).
2
1250

 n
Exercice 224 (Mines-Ponts) Rayon de convergence et somme de la série entière n(−1) xn .
:889

n1
3582

Solution 224 Rayon. Notons R son rayon de convergence. Pour tout entier n  1, on a la
majoration suivante :
1075

 n
 
 (−1)n n  n |x| si n est pair
(−1)n n
|x| = 1 n
e:21

n x  = n
|x| sinon
n
 
:Non

1 n  (−1)n n  n
⇒ |x|  n x   n |x| .
n
x.com

Si |x| < 1 alors, d’après les croissances comparées, on a


   
 n  n  n 
∀n ∈ N∗ , 0  n(−1) xn   n |x| → 0 ⇒ lim n(−1) xn  = 0 ⇒ R  1
larvo

n→+∞ n→+∞
scho

(par le lemme d’Abel). Si |x| > 1, toujours d’après les croissances comparées, on a
  1 n  
   
univ.

n n
∀n ∈ N∗ , n(−1) xn   |x| → +∞ ⇒ lim n(−1) xn  = +∞ ⇒ R  1
n n→+∞ n→+∞
490 Mines-Ponts

(par le lemme d’Abel) donc R = 1.  n


Somme. Soit x ∈ ]−1, 1[ alors la série n(−1) xn converge absolument donc la famille
n1
 (−1)n n 
n x n∈N∗ est sommable. En partition N∗ selon les entiers pairs et impairs, le théorème
de sommation par paquets montre que :
+∞
   +∞
 +∞

n n n 1
n(−1) xn = n(−1) xn + n(−1) xn = 2kx2k + x2k+1
2k + 1
n=1 n∈N∗ n∈N∗ k=1 k=0
n pair n impair
+∞ +∞
+∞  x +∞
  1  
= x 2kx2k−1 + x2k+1 = x x2k + t2k dt
2k + 1
k=1 k=0 k=0 0 k=0

(les séries entières sont primitivable et dérivable terme à terme dans l’intervalle ouvert de

convergence, ici r = 1 pour la série entière x2k ). En utilisant la somme de la série géomé-
k

5
trique, on obtient :

3840
+∞
 +∞
  
 k 1 1 1 1 1

6479
x2k = x2 = = = + ,
1 − x2 (1 − x) (1 + x) 2 1−x 1+x
k=0 k=0

55:1
ce qui fournit l’égalité suivante :
+∞
  .20.2
 n −2x 1 x
n(−1) xn = x − 2 [− ln (1 − t) + ln (1 + t)]0
+
(1 − x2 ) 2
.225

n=1
2
 
2x 1 1+x
= 2 + 2 ln 1 − x .
:165

(1 − x2 )
2
1250

Commentaires 224 Exercice sans difficulté particulière, hormis la prise en compte de


la parité pour mieux voir le comportement de la série (ne serait-ce que pour le calcul de la
:889

somme).
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 12

Chapitre 12
Espaces vectoriels normés

Espaces vectoriels normés


12.1 CCINP

5
3840
 
1 1 1
12.1 CCINP

6479
2 4
 4
1 1
 5
Exercice 225 (CCINP) Soit M =  4 3 12  .

55:1

 

 11 15
 11 

 24 124 4  .20.2
 3 
1 1 5
 
Exercice 225 (CCINP)
1. La suite Soit
de matrices (MM)n= converge
n
 4 3 t-elle
12 ? .
.225

 

2. Soit N = lim M . Que représente 
 1 5N ? 1 
n
:165

n→∞
3. Déterminer N . 4 12 3
 
2

1. La suite de matrices (M n )n converge t-elle ? un


1250

4. Soit (un )n , (vn )n net (wn )n trois suites réelles et Xn =  vn  telles que, pour tout
2. Soit N = lim M . Que représente N ?
n→∞ wn
:889

entier naturel
3. Déterminer N .n, Xn+1 = M Xn . La suite (Xn )n converge t-elle ? Si oui, quelle est
 
sa limite ? un
3582

4. Soit (un )n , (vn )n et (wn )n trois suites réelles et Xn =  vn  telles que, pour tout
wn
1075

entier naturel n, Xn+1 = M Xn . La suite (Xn )n converge t-elle ? Si oui, quelle est
sa limite ?
e:21

Solution 225
:Non
x.com

Solution 225
492 CCINP
larvo

1. Effectuons la réduction de la matrice M. Commençons par déterminer son polynôme


caractéristique.
scho

   
 1 1 1   1 1 
X − − −  X − 1 − − 
  
univ.

1. Effectuons la réduction
 4 matrice
2 de la 4 M. Commençons 4
 par déterminer son4 polynôme

 1 1 5   5 
  X − 1 X − 1
χM (X) =  − 4 X−
3

12  =  3

12 
  C1 ←C1 +C2 +C3 
 1 5 1   5 1 
  
492 CCINP
492 CCINP
caractéristique.
caractéristique. 1 1 1 
 
 1 1 

X − − −  X − 1 − − 
 12 41 41   41 14 
X −1 − −5  X − 1 − 1 −5 
2 X −4 1 − 4  X − 1 X −4 − 4 
χM (X) =  − 4 31 12 = 
1 5  C1 ←C1 +C2 +C3  13 12
5 
χM (X) =  − 14 X −5 − 1  = X − 1 X −5 − 1 
 − − 3 X− 12  C1 ←C1 +C2 +C3 X − 1 − 3 X − 12 
4
1 12 5 3
1   125 31 
  
 −  − X−   X − 1  − X−  
 4  12 1 31    12 1 31 
1 − −  1 − − 
 41 41   41 41 
1 − 1 −5  1 − −1 
 4 − 4  L2 ←L 2 −L1 0 X −4 1 − 4 
= (X − 1) 1 X − 3 12 = (X − 1) 12 61 
 1 5  L 3 ←L3 −L1  1
= (X − 1) 1 X −5 3 − 1  L2 ←L =2 −L1
(X − 1)
0 X −
 1 − 1 
1 − X− 12  L3 ←L3 −L1 0 − 12 X −6 
 125 31   61 1 
12
1 − X −  0 − X− 
 112 1 3   6 12 
X − −   2  2 
12
1 61 1 1
= (X − 1) X −1 − 1  = (X − 1) X − 2 −  2 

5
 − 12 X −6  12
1 16

3840
= (X − 1)  61 12
1  = (X − 1) X − −
  − X−    12  6  
 6 1 1 12  1 1 1 1

6479
= (X − 1) X − −  X − +  = (X − 1) X −  X + 
12
1 16 12
1 16 14 12
1
= (X − 1) X − − X− + = (X − 1) X − X+

55:1
Ainsi, le polynôme caractéristique 12 de 6 M est scindé 12 6à racines donc M est4 diagonalisable 12
(on peut
Ainsi, le aussi directement
polynôme utilisé ledethéorème
caractéristique spectral),
M est scindé à racines donc M est diagonalisable .20.2
(on peut aussi directement utilisé le théorème  spectral),
1 1
Sp (M ) = 1, , − 
.225

14 12 1
Sp (M ) = 1, , −
4 12
:165

et chaque espace est alors de dimension 1. Il existe une matrice P inversible telle que :
 
et chaque espace est alors de dimension 1. Il existe une matrice  P inversible
 n telle que :
2

1 1 1 1
1250

M = P diag 1, , −  P ⇒ ∀n ∈ N, M = P diag 1, n , − n  P −1 .


−1 n
14 121 41 12
1
M = P diag 1, , − P −1 ⇒ ∀n ∈ N, M n = P diag 1, n , − P −1 .
    
:889

4 12 n 4 12
1 1
La suite diag 1, n , − n  converge vers la matrice diag (1, 0, 0) donc
41 12
3582

1 n∈N
La suite diag 1, n , − converge vers la matrice diag (1, 0, 0) donc
4 12 n n∈N
M → P diag (1, 0, 0) P −1
1075

n→+∞
Mn → P diag (1, 0, 0) P −1
n→+∞
(puisque l’application
e:21

(puisque l’application f : X ∈ M3 (R) → P XP −1


:Non

est continue sur M3 (R) puisqu’elle ∈M


f : X est 3 (R) →
linéaire XP −1
enP dimension finie).
2. est
D’après la question
continue sur M3précédente, on aest linéaire en dimension finie).
(R) puisqu’elle
x.com

2. D’après la question précédente, on a


N = P diag (1, 0, 0) P −1
larvo

N = P diag (1, 0, 0) P −1
donc :  
donc : N 2 = P diag 12 , 02 , 02 P −1 = N
scho

 2 2 2  −1
N 2 = P de
c’est-à-dire que N est une matrice diag 1 ,0 ,0 P = N
projection.
univ.

c’est-à-dire que N est une matrice de projection.


Espaces vectoriels normés 493

3. Déterminons une base de chaque espace propre pour déterminer la matrice P.


 
1 1 1
− 2 4 4   
 
 1 2 5  1
 −  1 .
E1 (M ) = ker (M − I3 ) = ker  4 3 12   = Vect

 1 1
 5 2
− 
4 12 3

En effet, si Ci représente la ie colonne de la matrice M −I3 et u désigne l’endomorphisme


dont la matrice dans base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 est M − I3 , on a :

C1 + C2 + C3 = 03,1 ⇔ u (e1 ) + u (e2 ) + u (e3 ) = 0 ⇔ u (e1 + e2 + e3 ) = 0.


 
1 1 1
4 4 4  
   
1 1 5 2

5
1  

3840
E1/4 (M ) = ker M − I3 = ker  4  = Vect 1 .
4  12 12 
1 1
 5 1

6479
4 12 12

En effet, si Ci représente la ie colonne de la matrice

55:1
1 .20.2
M − I3
4
.225

et u désigne l’endomorphisme dont la matrice dans base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 est


M − I3 , on a :
:165

2C1 + C2 + C3 = 03,1 ⇔ u (2e1 ) + u (e2 ) + u (e3 ) = 0 ⇔ u (2e1 + e2 + e3 ) = 0.


2
1250

 
7 1 1
 12 4
:889

 4   
  1 0
1  5 5  1  .
3582

E−1/12 (M ) = ker M + I3 = ker  4 12 


12  = Vect
12 
1 −1
 5 5
1075

4 12 12

En effet, si Ci représente la ie colonne de la matrice


e:21

1
:Non

M+ I3
12
x.com

et u désigne l’endomorphisme dont la matrice dans base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 est


M − I3 , on a :
larvo

C2 − C3 = 03,1 ⇔ u (e2 ) − u (e3 ) = 0 ⇔ u (e2 − e3 ) = 0.


scho

 
1 2 0  
1 1
Ainsi, la matrice P = 1 1 1  est inversible et on a M = P diag 1, , − P −1 .
univ.

4 12
1 1 −1
494 CCINP

Déterminons l’inverse de P.
     
x a  x + 2y = a 
 x + 2y = a
P y  =  b  ⇔ x+y+z =b ⇔ 2x + 2y = b + c L2 + L3
z c

x+y−z =c  z = 1b − 1c

L 3 − L2
2 2
 
 −1 1 1
 x = −a + b + c L2 − 2L1 1 1

 1 1 
1 − − 
⇔ y = a − b − c 2L 1 − L 2 −1
⇒P =  2 2 .
 2 2 

 z = b− c1 1  1 1 
0 −
2 2 2 2

On peut ainsi expliciter N :


 
−1 1 1
N = P diag (1, 0, 0) P −1 = −1 1 1
−1 1 1
4. Pour tout entier n, on a Xn = M n X0 (par une récurrence immédiate). Comme la suite

5
3840
(M n )n∈N converge vers N, on peut affirmer que la suite Xn = M n X0 converge vers
N X0 (puisque l’application A ∈ M3 (R) → AX0 est continue sur M3 (R) puisqu’elle est

6479
linéaire en dimension finie) et
    
−1 1 1 u0 −u0 + v0 + w0

55:1
N X0 = −1 1 1  v0  = −u0 + v0 + w0  .
−1 1 1 w0 −u0 + v0 + w0 .20.2

Commentaires 225 Exercice de difficulté standard. La première question demande de


.225

l’autonomie de la part du candidat : calculer explictement les puissances de M par réduc-


tion de M ou bien par calcul du reste Rn de la division euclidienne de X n par un polynôme
:165

annulateur de M (tout simplement son polynôme caractéristique χM alors M n = Rn (M )).


Afin d’économiser ses calculs, il n’est pas demandé ici le calcul explicte de la limite.
2
1250

Pour la question 2, il s’agit d’une question classique : donner la nature géométrique de


l’endomorphisme associé à cette matrice N (classiquement projecteur, symétrie, matrice
:889

orthogonale). On ne demande pas les caractéristiques géométriques.


La question 3 revient à diagonaliser la matrice M (même si un nombre significatif de
3582

candidats ont déjà effectué ce calcul, cela ne sera pas mal percu par l’interrogateur).
La question 4 peut être résolue sans avoir traitée les questions précédentes, du moins la
1075

convergence des suites (un )n , (vn )n et (wn )n et il s’agit d’une application directe du cours.
e:21

Exercice 226 (CCINP) Soit (E, ) un espace vectoriel normé. Soient K un compact de
E et f : K → K une application telle que :
:Non

∀x, y ∈ K, x = y ⇒ f (x) − f (y) < x − y .


x.com

1. (a) Montrer que, si f admet un point fixe, alors il est unique.


larvo

(b) En étudiant la fonction x → f (x) − x sur K, montrer que f admet un unique


point fixe.
scho

2. On considère une suite (xn )n0 définie par son premier terme x0 ∈ K et la relation
de récurrence xn+1 = f (xn ) .
univ.
Espaces vectoriels normés 495

Montrer que (xn )n0 converge et déterminer sa limite. On pourra utiliser la suite
de terme général vn = xn − a où a est le point fixe de f .

Solution 226
1.
(a) On suppose que f admet deux points fixes a et b distincts. Alors f (a) = a, f (b) = b
et a = b donc, d’après l’hypothèse de l’énoncé, on peut écrire :

f (a) − f (b) < a − b ⇔ a − b < a − b .

Cette inégalité est absurde donc f admet au plus un point fixe.


(b) Les fonctions f et x → x sont continues sur K (puisque lispchitziennes) donc la
fonction x → f (x) − x aussi. La fonction x → x étant continue (puisque lipschit-
zienne d’après la seconde inégalité triangulaire) donc, par composition, la fonction
g : x → f (x) − x est continue sur le compact K. Par conséquent, elle y admet un
minimum en un point c ∈ K. Si f (c) = c alors, par hypothèse de l’énoncé, on a :

5
3840
f (f (c)) − f (c) < f (c) − c ⇔ g (f (c)) < g (c) = min g,
K

6479
ce qui est absurde car f (c) ∈ K puisque c ∈ K. Ainsi, on peut affirmer que f (c) = c
c’est-à-dire que c est un point fixe de f et, d’après la question précédente, c’est son

55:1
unique point fixe.
2. Conformément à l’indication de l’énoncé, on considère la suite vn = xn − a ..20.2
S’il existe un rang N tel que
.225

vN = 0 ⇒ uN = a ⇒ ∀n  N, un = a
:165

(procéder par récurrence) et la suite (un )n converge vers a.


On suppose désormais que :
2
1250

∀n ∈ N, vn = 0 ⇔ ∀n ∈ N, un = a.
:889

D’après l’hypothèse du texte, pour tout entier n, on a :


3582

vn+1 = un+1 − a = f (un ) − f (a) < un − a

c’est-à-dire que la suite (vn )n∈N est décroissante et comme elle est manifestement posi-
1075

tive, elle converge. Notons L sa limite.


La suite (xn )n∈N étant à valeurs dans le compact K, on peut en extraire une sous-suite
e:21


convergente xϕ(n) n∈N dans K. On note x∞ cette limite. La fonction
:Non

x → f (x) − a
x.com

étant continue sur K (par composition de

x → f (x) − a et x → x
larvo

 
qui sont lispchitziennes) et la suite vϕ(n) n∈N étant extraite de la suite convergente
scho

(vn )n∈N , on peut affirmer que :


 
univ.

L = lim vn = lim vϕ(n) = lim xϕ(n) − a = x∞ − a .


n→+∞ n→+∞ n→+∞
496 CCINP

Si L = 0 alors x∞ = a donc
(∗) : f (x∞ ) − a < x∞ − a = L.
Or, la fonction f étant continue sur K, on a :
 

 
f (x ) = f lim xϕ(n) = lim f xϕ(n) = lim xϕ(n)+1
n→+∞ n→+∞ n→+∞

donc on peut écrire :


 
L = lim vn = lim vϕ(n)+1 = lim xϕ(n)+1 − a
n→+∞ n→+∞ n→+∞
 
 
=  lim xϕ(n)+1 − a = f (x∞ ) − a .
n→+∞ 

Cette égalité est manifestement en contradiction avec (∗) d’où


x∞ = a.
Ainsi, on en déduit les égalités :

5
3840
lim vn = lim vϕ(n) = x∞ − a = 0
n→+∞ n→+∞

6479
c’est-à-dire que la suite (xn )n∈N converge vers a.

55:1
Commentaires 226 Exercice sélectif pour le concours CCINP qui exige une connais-
sance assez importante concernant les espaces vectoriels normés. L’interaction avec l’in-
.20.2
terrogateur sera un élément clé pour avancer sur ce sujet.
Question 1.a. Il s’agit essentiellement d’une question de rigueur (raisonnement par l’ab-
.225

surde) et de connaitre la définition d’un point fixe (notion fondamentale pour les suites
:165

un+1 = f (un )).


Question 1.b. Si le candidat n’a pas d’idée, l’interrogateur lui demandera la continuité de
2

x → f (x) − x . Le candidat doit songer à la notion de fonction lipschitzienne pour f


1250

et le lien avec la continuité. Il sera aussi valorisé le fait qu’il songe au célèbre théorème
liant continuité et compacité. La discrimination de la plupart des candidats portera sur la
:889

maitrise et l’aisance conernant ces notions.


Question 2 : cette question s’adresse aux bons candidats et l’interaction avec l’interroga-
3582

teur sera relativement importante. Les candidats justifiant seuls la convergence de la suite
(vn )n sera très valorisés, même s’ils ne calculent pas la limite (qui sera réservés aux tous
1075

meilleurs candidats).
e:21

Exercice 227 (CCINP) Soit ∞ (R) le sous-espace vectoriel des suites réelles bornées et
E le sous-espace vectoriel de ∞ (R) des suites u vérifiant de plus u0 = 0.
:Non

Si u ∈ ∞ (R), on pose :
N∞ (u) = sup |un |
x.com

n∈N

et, si u ∈ E, on pose :
larvo

N (u) = sup |un+1 − un | .


n∈N
scho

1. Montrer que N∞ est une norme sur ∞ (R) et N est une norme sur E.
2. Comparer N et N∞ sur E.
univ.
Espaces vectoriels normés 497

(p)
3. Soit p ∈ N∗ . On considère la suite u(p) = (uk )k∈N définie par :


 0 si k = 0
 1 1 1
(p)
uk = + + ··· + si 1  k  p .

 p p+1 p+k−1
 (p)
up si k > p
 
Pour chaque p ∈ N∗ , montrer que u(p) appartient à E. Prouver que la suite u(p) p∈N∗
converge pour la norme N mais pas pour la norme N∞ . Les normes N et N∞ sont-
elles équivalentes sur E ?

Solution 227
1. N∞ est une norme.
Existence. Soit u ∈ E, la suite (un )n étant bornée, la suite (|un |)n∈N est majorée et
positive donc on est assuré de l’existence de sup |un | = N∞ (u) et que ce réel est positif.
n∈N
Homogénité. Soient λ ∈ R et u ∈ E, on a l’égalité :

5
3840
N∞ (λu) = sup |λun | = sup (|λ| |un |) = |λ| sup |un | = |λ| N∞ (u) .
n∈N n∈N (∗) n∈N

6479
(∗) : car la fonction t → |λ| t réalise une bijection strictement croissante de R sur R si

55:1
λ = 0. Si λ = 0, l’égalité est immédiate.
Inégalité triangulaire. Pour tout (u, v) ∈ E 2 , on a les inégalités suivantes :
.20.2
∀n ∈ N, |un + vn |  |un | + |vn |  sup |uk | + sup |vk | = N∞ (u) + N∞ (v) .
k∈N k∈N
.225

Le nombre N∞ (u) + N∞ (v) étant un majorant de la suite (|un + vn |)n∈N , on en déduit


:165

la majoration :
2

N∞ (u + v) = sup |un + vn |  N∞ (u) + N∞ (v) .


1250

n∈N
:889

Séparation. Soit u ∈ E tel que N∞ (u) = 0 alors :


3582

∀n ∈ N, 0  |un |  sup |uk | = N∞ (u) = 0 ⇒ ∀n ∈ N, |un | = 0


k∈N
⇒ ∀n ∈ N, un = 0 ⇒ u = 0.
1075

Par conséquent, N∞ est une norme sur E.


e:21

N est une norme.


Existence. Soit u ∈ E, la suite (un )n∈N étant bornée, la suite (un+1 − un )n∈N l’est aussi
:Non

puisque :
x.com

∀n ∈ N, |un+1 − un |  |un+1 | + |un |  sup |uk | + sup |uk | = 2N∞ (u) .


k∈N k∈N
 
larvo

Ainsi, cela prouve l’existence de N∞ (un+1 − un )n∈N = N (u) et ce nombre est positif.
Homogénité. Soient λ ∈ R et u ∈ E, on a l’égalité :
scho

 
N (λu) = N∞ ((λun+1 − λun )) = N∞ λ (un+1 − un )n∈N
univ.

= |λ| N∞ (un+1 − un )n∈N = |λ| N (u) .


498 CCINP

Inégalité triangulaire. Pour tout (u, v) ∈ E 2 , on a les majorations suivantes :


 
∀n ∈ N, N (u + v) = N∞ (un+1 + vn+1 − un − vn )n∈N
 
= N∞ (un+1 − un )n∈N + (vn+1 − vn )n∈N
   
 N∞ (un+1 − un )n∈N + N∞ (vn+1 − vn )n∈N = N (u) + N (v) .

Séparation. Soit u ∈ E tel que :


 
N (u) = 0 ⇔ N∞ (un+1 − un )n∈N = 0 ⇔ (un+1 − un )n∈N = 0
⇔ ∀n ∈ N, un+1 = un ⇒ ∀n ∈ N, un = u0 = 0 ⇒ u = 0.

Par conséquent, N est une norme sur E.


2. A la question précédente (pour l’existence de N ), on a montré que

∀u ∈ E, N (u) = sup |un+1 − un |  2N∞ (u) .


n∈N

5
Par contre, il n’existe aucun réel α tel que N∞  αN sur E (c’est le résultat final de la

3840
question suivante).
 
(p) (p)

6479
3. Soit p ∈ N∗ . On a u0 = 0 et la suite uk est bornée (puisqu’elle est nulle à partir
k
du rang p) donc u(p) appartient à E. En outre, on a :

55:1
p+k−1

(p) (p) 1 .20.2(p)
u0 = 0, ∀k ∈ {1, ..., p} , uk = , ∀k > p, uk = u(p)
p ⇒
i=p
i
.225

(p) (p) (p) 1 (p) (p) 1


u1 − u0 = u1 = , ∀k ∈ {1, ..., p − 1} , uk+1 − uk = ,
p p+k
:165

(p) (p)
∀k  p, uk+1 − uk = u(p) (p)
p − up = 0.
2

 
1250

Ainsi, on en déduit la valeur de N u(p) :


   
1 1 1 1
:889

N u(p) = max , , ..., = → 0


p p+1 2p − 1 p p→+∞
3582

 
donc la suite u(p) p∈N∗ converge vers 0 (la suite nulle) dans (E, N ) .
 
1075

Supposons que la suite u(p) p∈N∗ converge pour la suite N∞ . Notons v sa limite alors
 
lim N∞ u(p) − v = 0. Ainsi, pour tout entier n, on a :
p→+∞
e:21

   
 
∀p  n − v n   N∞ u
n, u(p) (p)
−v → 0 ⇒ lim u(p)
n = vn
:Non

p→+∞ p→+∞
p+n−1
 1
x.com

(p)
⇔ v0 = lim u0 = lim 0 = 0 et ∀n  1, vn = lim .
p→+∞ p→+∞ p→+∞ k
k=p
larvo

Or, pour tout entier n, on a la majoration suivante :


scho

p+n−1
 p+n−1
 1 p+n−1
1 1  n
∀p  1, 0  vn =  = 1= → 0.
k
 p p p p→+∞
univ.

k=p k=p k=p


1/p
Espaces vectoriels normés 499

En faisant tendre p vers +∞, on obtient que 0  vn  0 donc vn = 0 quelque


 soit n  1.
Par conséquent, v est la suite nulle c’est-à-dire que lim N∞ u(p) = 0. Comme la
p→+∞
 
(p)
suite uk est positive, croissante (par rapport à k) et constante à partir du rang
k∈N
p, on a la minoration suivante :

   1 2p−1
2p−1  1 1
2p−1
 p
(I) : N∞ u(p) = u(p)
p =  = 1= .
i=p
i i=p
2p − 1 2p − 1 i=p 2p − 1

1
En faisant tendre p vers +∞ dans cette inégalité, on obtient 0  , ce qui est absurde.
  2
Par conséquent, la suite u(p) p∈N∗ ne converge pas pour la norme N∞ . En outre, l’in-
égalité (I) montre que :
     
N∞ u(p) N∞ u(p) p2 p2 p
∀p  1,   = = pN ∞ u (p)
 ∼ = → +∞
N u (p) 1 2p − 1 p→+∞ 2p 2 p→+∞

5
p

3840
 (p) 
N∞ u
donc lim   = +∞, ce qui prouve que les normes N∞ et N ne sont pas

6479
p→+∞ N u(p)
équivalentes sur E.

55:1
Commentaires 227 Exercice dont la difficulté est bien gradué pour CCINP. .20.2
La première question est certainement très classique et relativement simple donc le can-
didat veillera à rédiger de façon rigoureuse et claire les différents items sous peine d’être
.225

repris par l’interrogateur.


La deuxième question est standard et ouverte mais elle risque de poser problème à un
:165

grand nombre de candidats qui voudront prouver qu’elles sont équivalentes, ce qui est faux,
2

ou bien montrer qu’elles ne sont pas équivalentes, ce qui est difficile et fait l’objet de la
1250

dernière question.
La troisième question est la plus difficile du sujet et sera sélective. La rigueur dans les
:889

calculs sera fondamentale et sera un critère de discrimination entre les candidats. Le plus
simple est d’écrire les termes consécutifs de la suite donnée pour essayer de « visualiser »
3582

sa norme (observez que la suite est croissante puis constante).


1075

Exercice 228 (CCINP) Soit E l’espace vectoriel des fonctions continues de [0, 1] dans R
e:21

muni de la norme ∞ : f ∈ E → sup |f | .


[0,1]
On considère la partie A de E définie par :
:Non

 
 1 
x.com

A = f ∈ E, f (0) = 0 et f (t) dt  1 .
 
0
larvo

1. Montrer que A est une partie fermée de E.-


scho

2. Montrer que si f ∈ A alors f ∞ > 1.


univ.
500 CCINP

3. Soit n  1. On considère la fonction fn définie par morceaux par


  
 1 1
 1+ x si x  α
fn (x) = α n .

 1
1+ si x > α
n
Montrer que l’on peut choisir α ∈ ]0, 1] tel que fn ∈ A. En déduire d (0E , A) (la
distance de 0E à A).

Solution 228
1. On utilise la caractérisation séquentielle des fermés. Soit (fn )n∈N une suite de A conver-
geant vers f dans E. Traduisons ces hypothèses. Pour tout entier n, fn appartient à A
c’est-à-dire que fn est continue sur [0, 1] ,

1
fn (0) = 0 et fn (t) dt  1.

5
3840
0

La fonction f est continue sur [0, 1] . La suite (fn )n∈N converge vers f dans E c’est-à-dire

6479
que
fn − f  = sup |fn − f | → 0,

55:1
[0,1] n→∞

ce qui est équivalent à dire que la suite de fonctions (fn )n∈N converge uniformément vers .20.2
f sur [0, 1] . Puisque [0, 1] est un segment, le théorème de permutation limite-intégrale
montre que
.225

1 1
:165

f = lim fn .
n→+∞
0 0
2
1250

1
Or, pour tout entier n, fn  1 donc, en faisant tendre n vers +∞, on obtient que
:889

0
3582

1
f  1.
1075

En outre, la convergence uniforme entrainant la convergence simple, on peut écrire :


e:21

f (0) = lim fn (0) = lim 0 = 0,


:Non

n→+∞ n→+∞

ce qui assure l’appartenance de f à A c’est-à-dire f ∈ A donc A est fermé dans E.


x.com

2. On procède par l’absurde. Supposons qu’il existe f ∈ A telle que f ∞  1 alors :


larvo

∀t ∈ [0, 1] , f (t)  |f (t)|  sup |f | = f ∞


[0,1]
scho

1 1
⇒ 1 f (t) dt  f ∞ = f ∞  1.
univ.

0 0
Espaces vectoriels normés 501

On en déduit l’égalité :
1 1
f = 1 = f ∞ ⇒ (f ∞ − f ) = 0.
0 0

Or la fonction f ∞ − f est continue, positive et d’intégrale nulle sur [0, 1] donc elle est
nulle sur [0, 1] c’est-à-dire que
f = f ∞ .
Autrement dit, f est constante et f (0) = 0 donc f = 0, ce qui contredit le fait que
1
f  1. Par conséquent, on est assuré que
0

f ∞ > 1.

3. Soit α ∈ ]0, 1[ . Pour tout entier n, on a fn (0) = 0. La fonction fn est continue sur [0, α]
et sur [α, 1] donc elle est continue sur [0, 1] \ {α} . En outre, on a :

5
3840
 
1 1 1
lim fn (x) = lim 1+ x = 1 + = lim fn (x)

6479
x→α− x→α− α n n x→α+
1
donc lim fn (x) existe et vaut 1 + = fn (α) ce qui prouve la continuité de fn sur [0, 1].

55:1
x→α n
Calculons son intégrale entre 0 et 1. Grâce à la relation de Chasles, on a :
.20.2
1 α 1   α 1  
1 1 1
fn = fn + fn = 1+ xdx + 1+ dx
.225

α n n
0 0 a 0 α
     
1  α
:165

1 α 1
= 1+ + 1+ (1 − α) = 1 + 1−
n 2 n n 2
2
1250

1
n+1 α α n 2
fn = 1⇔ 1− =1⇔1− = ⇔α= ∈ ]0, 1[
n 2 2 n+1 n+1
:889

1
3582

Ainsi, on est assuré de l’existence d’un α ∈ ]0, 1] tel que fn  1. On conserve désormais
1075

0
ce choix. Pour tout entier n, on a :
  
e:21

 1 1
 1+ x si x  α
fn (x) = α n
:Non


 1
1+ si x > α
n
x.com

alors, pour tout x ∈ [0, 1] , on obtient l’encadrement


  
 1 1
larvo

 1+ α si x  α 1
0  fn (x)  α n = 1 + = fn (α)

 1 n
si x > α
scho

1+
n
1
⇒ fn ∞ = sup |fn | = sup fn = 1 + .
univ.

[0,1] [0,1] n
502 CCINP

D’une part, d’après la question précédente, pour tout f ∈ A, on a

f ∞ > 1 ⇒ d (0E , A) = inf f − 0E ∞ = inf f ∞  1


f ∈A f ∈A

et d’autre part, pour tout entier n, fn appartient à A donc


1
d (0E , A) = inf f − 0E ∞  fn − 0E ∞ = fn ∞ = 1 + .
f ∈A n
On en déduit l’encadrement :
1
∀n ∈ N∗ , 1  d (0E , A)  1 +
n
puis on fait tendre n vers +∞, ce qui fournit l’encadrement :

1  d (0E , A)  1 ⇒ d (0E , A) = 1.

5
Commentaires 228 Exercice difficile pour CCINP et l’interaction avec l’interrogateur

3840
sera un élément clé de différenciation des candidats.
Question 1 : il s’agit probablement de la question la plus difficile pour les candidats (la

6479
notion de fermé l’étant, surtout en dimension infinie).
Question 2 : le point clé est de procéder par l’absurde (ce que l’interrogateur proposera

55:1
de faire aux candidats n’ayant pas d’idée convenable) et de connaitre ce lemme célèbre :
toute fonction f continue sur un intervalle I, d’intégrale nulle sur I alors f est nulle sur
.20.2
I. L’interrogateur sera très attentif à la réactivité du candidat sur ces deux aides, s’il a
besoin de les donner.
.225

Question 3. La première question ne pose pas de problème particulier, hormis un peu de


rigueur sur les calculs. La dernière question sera sélective : le candidat connait-t-il la
:165

définition générale d’une distance ? Sait-il minorer et majorer des bornes inférieures ?
2
1250

Exercice 229 (CCINP)


:889

1. Montrer que GLn (K) est un ouvert dense dans Mn (K).


2. Montrer que On (R) est un compact d’intérieur vide de Mn (R).
3582

Solution 229
1075

1. GLn (K) est un ouvert . On considère la fonction


e:21

f : A ∈ Mn (K) → det (A)


:Non

qui est un polynôme en les coefficients de A (i.e. les coordonnées de A dans la base
canonique de Mn (K)) donc f est continue sur Mn (K) . L’ensemble K∗ = K\ {0K } étant
x.com

un ouvert de K, on en déduit que l’ensemble

f −1 (K∗ ) = {A ∈ Mn (K) , f (A) = 0} = GLn (K)


larvo

est un ouvert de Mn (K) .


scho

GLn (K) est dense. Soit A ∈ Mn (K) alors, pour tout k ∈ N∗ , on considère la matrice
1
univ.

Ak = A − In .
k
Espaces vectoriels normés 503

Il est manifeste que la suite (Ak )k∈N∗ converge vers A et, pour tout k ∈ N∗ , on a :
      
1 n 1 n 1
det (Ak ) = det − In − A = (−1) det In − A = (−1) χA .
k k k
 
1
Le polynôme χA ne posséde qu’un nombre fini de racines dans K et la suite
k k1
est constituée d’une infinité d’éléments deux à deux distints (puisqu’elle est strictement
1
décroissante). Ainsi, on est assuré qu’il existe un rang N tel que ∀k  N, n’est pas
k
racine de χA c’est-à-dire que
 
1
∀k  N, χA = 0 ⇔ det (Ak ) = 0 ⇔ Ak ∈ GLn (K) .
k

Ainsi, la suite (Ak )kN est une suite de GLn (K) qui converge vers A donc GLn (K) est
dense dans Mn (K) .
2. Comme On (R) est inclus dans Mn (R) qui est un espace vectoriel normé de dimension

5
3840
finie, il suffit de montrer que On (R) est un ensemble fermé et borné de Mn (R) .
On (R) est bornée. Soit A ∈ Mn (R) alors, chacune de ces colonnes est de norme

6479
(euclidienne) égale à 1 c’est-à-dire :
n
 n


55:1
2
∀j ∈ {1, ..., n} , a2i,j = 1 ⇒ ∀ (s, j) ∈ {1, ..., n} , a2s,j  a2i,j = 1
i=1 .20.2 i=1
 √
2
⇒ ∀ (s, j) ∈ {1, ..., n} , |as,j | = a2s,j  1 = 1 ⇒ A∞  1.
.225

On (R) est fermé. Rappelons que :


:165

 
On (R) = A ∈ Mn (R) , At A = In = f −1 (In )
2

où f : A ∈ Mn (R) → At A ∈ Mn (R) .
1250

Comme {In } est un ensemble fermé (puisque constitué d’un seul élément !), il suffit de
:889

montrer que f est continue sur Mn (R) pour en déduire que On (R) est un ensemble
fermé.
3582

Première méthode. L’application


 
g : A → A,t A
1075

est linéaire sur Mn (R) qui est un espace vectoriel de dimension finie donc g est continue
e:21

sur Mn (R) . L’application


h : (X, Y ) → XY
:Non

est bilinéaire sur Mn (R) × Mn (R) qui est un espace vectoriel de dimension finie donc
x.com

h est continue sur Mn (R) . Ainsi, sa composée h ◦ g = f est continue sur Mn (R) .
2
Seconde méthode. Pour tout (i, j) ∈ {1, ..., n} , on a :
larvo

n
 n

  t 
At A i,j
= Ai,k A k,j = Ai,k Aj,k .
scho

k=1 k=1

Ainsi, chacun des coefficients (coordonnées dans la base canonique de Mn (R)) de At A


univ.

sont des polynômes en les coefficients (coordonnées dans la base canonique de Mn (R))
504 CCINP

de A donc f : A → At A est continue sur Mn (R) .


Ainsi, On (R) est un compact de Mn (R) . Supposons que On (R) soit d’intérieur non
vide c’est-à-dire qu’il existe A ∈ On (R) et r > 0 telle que la boule ouverte B̊N∞ (A, r)
(où N∞ est la norme infinie sur Mn (R)) soit incluse dans On (R) . Par conséquent, pour
tout x ∈ ]−r, r[ , la matrice A − xIn appartient à B̊N∞ (A, r) car :

A − (A − xIn )∞ = |x| In ∞ = |x| < r

donc elle appartient à On (R) . En particulier, on peut affirmer que :


2 2
∀x ∈ ]−r, r[ , (det (A − xIn )) = 1 ⇔ (χA (x)) = 1
2
(le déterminant d’une matrice orthogonale vaut ±1). Le polynôme (χA ) − 1 possède une
2
infinité de racines (tous les réels de ]−r, r[) donc il est nul c’est-à-dire (χA ) = 1. Ceci
2
est absurde car (χA ) est de degré 2n > 0 donc On (R) est d’intérieur vide.

5
Commentaires 229 Exercice très classique (il est probable que la question 1 et la pre-

3840
mière question de la 2 ont été traitées en cours ou en exercice durant l’année de Spé).
N’hésitez pas à le retravailler, il vous sera très utile également pour les écrits et les oraux

6479
des autres concours (notamment Centrale-SupElec et Mines-Ponts).

55:1
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Espaces vectoriels normés 505

12.2 Mines-Telecom
Exercice 230 (Mines-Telecom) On munit E = C 0 ([0, 1] , R) des normes ∞ et 1 défi-
nies par :
1
∀f ∈ E, f ∞ = sup |f | et f 1 = |f | .
[0,1]
0

En outre, on pose :
 
 1 
O = {f ∈ E, f (1) > 0} et F = f ∈ E, f (t) dt  0 .
 
0

1. Montrer que O est ouvert pour ∞ .


2. Montrer que F est fermé pour ∞ puis pour 1 .
3. O est-il ouvert pour 1 ?

5
3840
Solution 230

6479
1. Il suffit d’écrire O comme l’image réciproque d’un ouvert par une fonction continue.
L’application ϕ : f ∈ E → f (0) est linéaire à valeurs dans R et on a :

55:1
∀f ∈ E, |ϕ (f )| = |f (0)|  sup |f | = f ∞
[0,1] .20.2
donc ϕ est continue sur E. En outre, ]0, +∞[ est un ouvert de R, on peut affirmer que :
.225

ϕ−1 (]0, +∞[) = {f ∈ E, ϕ (f ) > 0} = O


:165

est un ouvert de (E, ∞ ) .


2
1250

2. On procède de même pour ces deux normes. L’application

1
:889

ψ : f ∈ E → f (t) dt
3582

est linéaire à valeurs dans R et on a :


1075

 1 
  1
 
∀f ∈ E, |ψ (f )| =  f (t) dt  |f (t)| dt = f 1

e:21

 
0 0
:Non

1 1
∀f ∈ E, |ψ (f )|  f 1 = |f (t)| dt  sup |f | dt = sup |f | = f ∞ .
x.com

[0,1] [0,1]
0 0

Ainsi, ψ est continue sur (E, ∞ ) et (E, 1 ) . Comme l’ensemble ]−∞, 0] est fermé
larvo

dans R, on en déduit que


scho

ψ −1 (]−∞, 0]) = {f ∈ E, ψ (f )  0} = F
univ.

est fermé dans (E, ∞ ) et dans (E, 1 ) .


506 Mines-Telecom

3. On considère la fonction f : t ∈ [0, 1] → 1 qui appartient à O (elle est continue sur [0, 1]
et f (1) = 1 > 0). Pour tout entier n, on considère la fonction fn : t ∈ [0, 1] → 1 − tn qui
appartient à E mais n’appartient pas à O (car fn (1) = 0). Pour tout entier n, on a :

1  t=1
n tn+1 1
f − fn 1 = t dt = = → 0
n+1 t=0 n+1 n→+∞
0

donc la suite (fn )n∈N converge vers f. Ainsi, quelque soit r > 0, la boule B (f, r) n’ap-
partient pas à O (car fn appartient à cette boule pour n assez grand, précisément, si
1 1
< r ⇔ n > − 1). Ainsi, O n’est pas un ouvert de (E, 1 ) .
n+1 r

Commentaires 230 Exercice sélectif pour Mines-Telecom.

5
3840
6479
55:1
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Espaces vectoriels normés 507

12.3 Centrale Math 1


Exercice 231 On munit Mn (R) de la norme infinie  définie par :

∀M ∈ Mn (R) , M  = max |mi,j | .


1i,jn

2
1. Soit (A, B) ∈ (Mn (R)) . Majorer AB à l’aide de A B .
  1
2. On prend A ∈ GLn (R) vérifiant A2 − In  < . On considère la suite (Mp )p∈N
n
définie par :
M0 = A et ∀p ∈ N, Mp+1 = 2Mp − Mp AMp
Montrer que la suite (Mp )p∈N converge.

Solution 231
2
1. Soit (A, B) ∈ (Mn (R)) . D’après la formule du produit matriciel, pour tout
2
(i, j) ∈ {1, .., n} , on a les majorations suivantes :

5
3840
 
  n   n n

   
(AB)i,j  =  A B
i;k k,j   |A | |B |  A B

6479
i,k k,j
 
k=1 k=1 k=1
n


55:1
= A B 1 = n A B
k=1 .20.2
 
 
⇒ AB = max (AB)i,j   n A B .
1i,jn
.225

2. Pour tout M ∈ Mn (R) , on pose


:165

N (M ) = n M 
2
1250

alors N est une norme sur Mn (R) (laissé au soin du lecteur) et, pour tout (U, V ) ∈
2
(Mn (R)) , on a la majoration :
:889

N (U V ) = n U V   n (n U  V ) = N (U ) N (V ) .
3582

Commençons par une remarque fondamentale. Pour chaque entier p, Mp est un polynôme
en A (par récurrence immédiate sur p) donc Mp commute avec A, ce qui nous permet de
1075

réécrire la relation de récurrence de la suite (Mp )p∈N .


e:21

2
∀p ∈ N, Mp+1 = 2Mp − A (Mp ) .
:Non

Posons, pour tout entier p, Vp = AMp alors la suite (Vp )p∈N vérifie la relation de récur-
rence suivante :
x.com

2
V0 = A2 , Vp+1 = 2Vp − (Vp )
(car A commute avec Mp ). Par conséquent, pour tout entier p, on a :
larvo

   
2 2
N (In − Vp+1 ) = N In − 2Vp + (Vp ) = N (In − Vp )
scho

= N ((In − Vp ) (In − Vp ))  N (In − Vp ) N (In − Vp )


univ.

2
= (N (In − Vp )) .
508 Centrale Math 1

Posons    
C = N (In − V0 ) = N In − A2 = n In − A2  < 1
(d’après l’énoncé).
Montrons par récurrence sur p la propriété
p
(Hp ) : « N (In − Vp )  C 2 ».

Initialisation p = 0. Comme
0
N (In − V0 ) = C = C 2

(car 20 = 1), (H0 ) est vraie.


Hérédité. Supposons la propriété (Hp ) pour un certain entier p alors :
 p
2 p p+1
2
N (In − Vp+1 )  (N (In − Vp ))  C2 = C 2×2 = C 2 ,
(Hp )

 p

5
ce qui démontre (Hp+1 ) et achève la récurrence. Comme C ∈ [0, 1[ , la suite C 2 p∈N

3840
converge vers 0 (comme suite extraite de la suite (C p )p∈N ) donc, d’après le théorème
d’encadrement, on peut affirmer que :

6479
lim N (In − Vp ) = 0 ⇔ lim Vp = In ⇒ Mp = A−1 Vp → A−1 In = A−1 .

55:1
p→+∞ p→+∞ p→+∞

.20.2
En effet, l’application X → A−1 X est une linéaire sur Mn (R) qui est un espace vectoriel
normé de dimension finie donc elle est continue. Au final, on a démontré que la suite
(Mp )p∈N converge vers A−1 .
.225
:165

Commentaires 231 La première question ne porte pas de difficulté particulière, hormis


un peu de rigueur dans les calculs (notamment la gestion du maximum). La deuxième ques-
2
1250

tion est bien plus difficile. Une idée clé (qui fut la mienne) est d’observer le comportement
2
de cette suite lorsque n = 1 c’est-à-dire d’étudier la suite de nombres un+1 = 2un − a (un )
:889

1
dont 0 et sont les limites éventuelles (points fixes de la fonction associée). Dans ce cas,
a
3582

l’interrogateur proposera peut-être d’étudier la suite vn = 1 − aun qui vérifie la relation de


récurrence
1075

2 2
vn+1 = 1 − 2aun + (aun ) = 1 − 2 (vn + 1) + (vn + 1) = vn2 .
e:21

Une récurrence immédiate montre que :


:Non

2n
vn = (v0 )
x.com

qui converge vers 0 si et seulement si :


 
|v0 | < 1 ⇔ |1 − au0 | < 1 ⇔ 1 − a2  < 1.
larvo

Ce type de démarche est fortement valorisée à l’oral sur une question non standard. Il
scho

faudra néanmoins étendre la stratégie à l’espace vectoriel normé considéré.


univ.
Espaces vectoriels normés 509

Exercice 232 (Centrale) On considère A ∈ SN (R) telle que Sp A ⊂ R∗+ .


On note 0 < λ1  · · ·  λN ses valeur propres.
On note  |  le produit scalaire canonique de RN et  sa norme associée.
Soit b ∈ RN , on cherche a approcher v ∈ RN tel que Av = b. Soit ρ ∈ R∗+ , on définit la
suite (un ) par
u0 ∈ RN et ∀n ∈ N, un+1 = un − ρ(Aun − b).
1. Si (un )n∈N converge, que dire de sa limite ?
2. On pose K (ρ) = max {|1 − ρλ1 | , .., |1 − ρλN |} . Montrer que

∀n ∈ N, un+1 − v  K un − v .

Comment choisir ρ pour minimiser K (ρ) lorsque K (ρ) < 1 ?


3. On pose
1
f : x ∈ Rn → Ax | x − b | x .
2

5
Montrer que f admet un minimum global en v.

3840
Solution 232

6479
1. Si (un )n converge vers L ∈ RN alors la suite un+1 converge vers L (suite extraite). La

55:1
fonction
f : x ∈ RN → x − ρAx .20.2
est linéaire en dimension finie donc elle y est continue, ce qui assure la continuité de la
.225

fonction
g = f − ρb.
:165

Ainsi, la suite un+1 = g (un ) converge vers g (L) donc, par unicité de la limite, on obtient
2
1250

l’égalité :

L = g (L) ⇔ L = L − ρ (AL − b) ⇔ AL = b ⇔ L = A−1 b = v


:889

÷ρ=0
3582

(car A est inversible puisqu’elle ne possède pas 0 comme valeur propre).


2. La matrice A ∈ SN (R) donc, d’après le théorème spectral, elle est diagonalisable en
1075

base orthonormale. Ainsi, il existe une base orthonormée B = (ε1 , .., εN ) de RN formée
de vecteurs propres pour A. Pour tout i ∈ {1, .., N } , on note λi la valeur propre de
e:21

A associée au
  vecteur propre εi c’est-à-dire Aεi = λi εi . Pour tout entier n, on note
(n) (n)
x1 , .., xN les coordonnées du vecteur un dans la base B c’est-à-dire
:Non
x.com

N
 (n)
un = xi εi .
i=1
larvo

On note (v1 , .., vN ) les coordonnées de v dans la base B c’est-à-dire


scho

N

v= v i εi .
univ.

i=1
510 Centrale Math 1

Comme Av = b, pour tout entier n, on a les égalités :

un+1 − v = un − v − ρ (Aun − Av) = un − v − ρA (un − v)


n   n  
(n) (n)
= xi − vi εi − ρA x i − v i εi
i=1 i=1
n 
  n 
 
(n) (n)
= xi − v i εi − ρ xi − vi Aεi
i=1 i=1
n 
  n 
 
(n) (n)
= xi − v i εi − ρ xi − v i λi εi
i=1 i=1
n 
 
(n)
= xi − vi (1 − ρλi ) εi
i=1

Comme B est une base orthonormée, on peut écrire les formules :


 
 n  2  n  2

5
 (n)  (n)

3840
un+1 − v =  xi − vi (1 − ρλi )  
2 2
xi − vi K (ρ)
(∗)
i=1 i=1


6479
 n  2
 (n)
= K (ρ)  xi − vi = K (ρ) un − v .

55:1
i=1

(∗) Pour tout i ∈ {1, .., N } , on a .20.2


2 2 2
(1 − ρλi ) = |1 − ρλi |  K (ρ) .
.225
:165

Par définition d’un maximum, on a K (ρ) < 1 si et seulement si pour tout i ∈ {1, .., N } :
2

|1 − ρλi | < 1 ⇔ −1 < 1 − ρλi < 1 ⇔ −2 < −ρλi < 0


1250

 
2 2
⇔ 0 < ρλi < 2 ⇔ 0 < ρ < ⇔ ρ ∈ 0,
:889

λi λi
N    
2 2
3582

⇔ ρ∈ 0, = 0,
i=1
λi λN
1075

car la suite (λi )1iN est strictement croissante et positive.


Comme
e:21

0 < λ1 < · · · < λN


et que ρ est strictement positif, on a
:Non

0 < ρλ1 < · · · < ρλN .


x.com

K représente la plus grande des distances à 1 des nombres


larvo

0 < ρλ1 < · · · < ρλn

donc K (ρ) est la plus grande distance entre 1 et ρλ1 ou ρλN (faire un dessin pour s’en
scho

convaincre, la preuve rigoureuse étant technique et longuette) d’où


univ.

K (ρ) = max (|1 − ρλ1 | , |1 − ρλN |) .


Espaces vectoriels normés 511

Comme
1
1 − ρλi  0 ⇔ ρ  ,
λi
on peut explicitons K (ρ) selon les intervvalles où se situe ρ.

1 − ρλ1 si 0 < ρ  1/λ1
|1 − ρλ1 | =
ρλ1 − 1 si 1/λ1  ρ < 2/λN

1 − ρλN si 0 < ρ  1/λN
|1 − ρλN | =
ρλN − 1 si 1/λN  ρ < 2/λN

Pour
 éviter
 de lourds calculs et de nombreux cas où traiter, les graphes de f1 et fN sur
2 1 2
0, sont de la forme ci-dessus. Le premier dessin correspond au cas où >
λN λ1 λN
1 2
et le second au cas où cas où 
λ1 λN

5
y y

3840
6479
55:1
.20.2
x x
.225

(on peut s’en convaincre en traitant tous les cas selon les signes de 1 − ρλi ). La valeur
minimale de K (ρ) s’observe lorsque :
:165

2
1 − ρλ1 = ρλN − 1 ⇔ ρ (λ1 + λ2 ) = 2 ⇔ ρ = .
2

λ1 + λ2
1250

(lorsque les deux courbes se rencontrent après l’inversion de variations donc de signe de
:889

1 − ρλi ).
3582

3. On conserve les notations et résultats de la réponse à la question 2. Pour tout entier


x ∈ RN , on note (x1 , .., xN ) les coordonnées du vecteur x dans la base B c’est-à-dire
N
1075


x= xi εi . On note (b1 , .., bN ) (resp. v1 , .., vN ) les coordonnées de b (resp. v) dans la
i=1
e:21

base B c’est-à-dire
N
 N

:Non

b= bi εi (resp. v = vi εi ).
i=1 i=1
x.com

Pour tout x ∈ RN , on a :
larvo

N
 N

Ax = xi Aεi = λi x i εi
scho

i=1 i=1
N
 N

Av = b⇔ λi v i εi = bi εi ⇔ ∀i ∈ {1, .., N } , λi vi = bi .
univ.

i=1 i=1
512 Centrale Math 1

La base B étant orthonormée, on en déduit les égalités suivantes :

1  
N N N
1 2
 2
f (x) = λi (xi ) − bi x i = λi (xi ) − 2λi vi xi
2 i=1 i=1
2 i=1
1 1 1
f (v) = Av | v − b | v = b | v − b | v = − b | v .
2 2 2
N N
1 1 2
= − bi v i = λi (vi ) .
2 i=1 2 i=1

Ainsi, voici une nouvelle expression de f (x) − f (v) .

1  
N
2 2
f (x) − f (v) = λi (xi ) − 2λi vi xi + λi (vi )
2 i=1
N
1 2
= λi (xi − vi )  0.
2 i=1   

5
3840
0 0

Par conséquent, f (v) est la valeur minimale de f sur RN .

6479
55:1
Commentaires 232 Exercice de difficulté standard à Centrale-SupElec.
Question 1 : elle ne doit pas poser difficulté, sinon il faut impérativement revoir le cours
.20.2
de MPSI concernant les suites un+1 = f (un ) .
Question 2. Une idée naturelle pour traiter la première question est de raisonner avec
.225

une norme générale mais l’inégalité souhaitée est inaccessible. Tout candidat à l’oral doit
penser instantanément au théorème spectral lorsqu’il voit une matrice symétrique (ou un
:165

endomorphisme symétrique) et il doit savoir calculer la norme d’un vecteur dans une base
orthonormée. L’obtention du reste de l’inégalité ne pose pas de difficulté particulière.
2

Pour la majoration K (ρ) < 1, elle est nettement plus subtile et sera en pratique sélective.
1250

Question 3 : cette question est la généralisation multi-dimensionnelle du fait que tout


1 b
:889

trinôme x → ax2 − bx est minimal est x = (a, b, x étant des nombres réels) donc
2 a
ax = b). La méthode suivie dans le corrigé est la transcription de la preuve que vous avez
3582

probablement fait au lycée.


On peut procéder (partiellement) autrement. Par exemple, un candidat montrant que f
1075

est différentiable et que v est un point critique de f sera fortement valorisé (par calcul
des dérivées partielles dans la base canonique ou par différentielle abstraite c’est-à-dire en
e:21

2
revenant à la définition originelle des différentielles. Pour tout (x, h) ∈ (Rn ) , on a :
:Non

1
f (x + h) = A (x + h) | x + h − b | x + h .
2
x.com

Par symétrie de A, on a :

Ah | x = t (Ah) x = t xt Ah = t xAh = x | Ah


larvo

et par bilinéarité du produit scalaire, après calculs, on obtient :


scho

df (x) (h) = Ax | h − b | h = Ax − b | h


univ.
Espaces vectoriels normés 513

donc il est immédiat que df (v) = 0. Par contre, pour justifier que f (v) est une valeur
minimale de f, il sera indispensable d’utiliser le théorème spectral.

Exercice 233 On note An l’ensemble des matrices M de Mn (R), dont le polynôme ca-
ractéristique est scindé à racines simples dans R [X]. On note Bn l’ensemble des matrices
n
M de Mn (R), dont le polynôme caractéristique est (X − mi,i ).
i=1

1. Rappeler la définition d’un fermé.


2. Montrer que Bn est un fermé. Montrer que An est un ouvert.
3. Quelle est la dimension maximale d’un espace vectoriel inclus dans Bn ?

Solution 233
1. Un ensemble A est un fermé d’un espace vectoriel normé E si, toute suite (an )n∈N de A
qui converge vers L dans E alors L appartient à A.

5
3840
2. Bn fermé. Soit M = (mi,j )1i,jn ∈ Mn (R) alors son polynôme caractéristique χA
est unitaire de degré n donc il s’écrit :

6479
n−1

χM = X n + ck (M ) X k

55:1
k=0
.20.2
où, pour chaque k ∈ {0, .., n − 1} , ck (M ) est un polynôme en les coefficients de M
(coordonnées de M dans la base canonique de Mn (R)) donc la fonction ck : M → ck (M )
.225

est continue sur Mn (R) .


n
:165

Le polynôme PM = (X − mi,i ) est également unitaire de degré n donc il s’écrit :


i=1
2
1250

n−1

PM = X n + bk (M ) X k
:889

k=0

où, pour chaque k ∈ {0, .., n − 1} , bk (M ) est un polynôme en les coefficients de M


3582

(coordonnées de M dans la base canonique de Mn (R)) donc la fonction bk : M → bk (M )


est continue sur Mn (R) .
1075

Ainsi, par unicité des coefficients d’un polynôme


e:21

M ∈ Bn ⇔ χM = PM ⇔ ∀k ∈ {1, .., n − 1} , ck (M ) = bk (M )
n−1
 n−1

:Non

−1
⇔ M∈ {A ∈ Mn (R) , (ck − bk ) (A) = 0} = (ck − bk ) ({0})
k=1 k=1
x.com

n−1
 −1
⇒ Bn = (ck − bk ) ({0}) .
larvo

k=1

Pour chaque k ∈ {1, .., n − 1} , la fonction ck − bk étant continue sur Mn (R) et {0}
scho

−1
étant un ensemble fermé alors (ck − bk ) ({0})est un ensemble fermé. Les fermés étant
stables par intersection finie, on en déduit que Bn est un ensemble fermé.
univ.

An ouvert. Commençons par caractériser les éléments de An . Soit M ∈ An alors son


514 Centrale Math 1

polynôme caractéristique χM est scindé à racines simples c’est-à-dire, puisque M est


unitaire de degré n, qu’il possède n racines distinctes dans R. On les note
n

r1 < · · · < rn donc χM = (X − ri )
i=1

(attention, ri dépend de M ). Considérons n + 1 réels a0 , a1 , .., an comme suit : on fixe

a0 ∈ ]−∞, r1 [ , a1 ∈ ]r1 , r2 [ , .., an−1 ∈ ]rn−1 , rn [ , an ∈ ]rn , +∞[

alors
a 0 < a 1 < · · · < an
et on dispose des inégalités suivantes :

∀j ∈ {0, .., n − 1} , χM (aj ) χM (aj+1 ) < 0

(le polynôme χM change de signe à « chaque passage d’une racine » ou bien le signe de
n−j

5
χM (aj ) est celui de (−1) car n − j facteurs non strictement négatifs, les autres étant

3840
strictement positifs).
Réciproquement, supposons qu’il existe s’il existe n + 1 réels tels que a0 < a1 < · · · < an

6479
et que l’on dispose des inégalité suivantes :

55:1
∀j ∈ {0, .., n − 1} , χM (aj ) χM (aj+1 ) < 0.

La fonction x → χM (x) est continue sur R et, .20.2


∀j ∈ {0, .., n − 1} , χM (aj ) χM (aj+1 ) < 0.
.225

D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe


:165

rj+1 ∈ ]aj , aj+1 [ tel que χM (rj ) = 0.


2
1250

Ainsi, le polynôme χM admet r1 , r2 , .., rn comme racines. Ces racines sont deux à deux
distinctes car :
:889

r1 < a1 < r2 < a2 < · · · < an−1 < rn < an


et χM étant de degré n, χM est scindé à racines simples.
3582

Autrement dit, M ∈ An si et seulement s’il existe des réels


1075

a 0 < a1 < · · · < a n

tels que :
e:21

∀j ∈ {0, .., n − 1} , χM (aj ) χM (aj+1 ) < 0,


:Non

c’est-à-dire que, comme l’existence se traduit par une union et les « ∀ » par des inter-
sections (car ils correspondent à des « et »), on a l’égalité ensembliste suivante :
x.com

 n−1

An = {M ∈ Mn (R) , χM (aj ) χM (aj+1 ) < 0}
larvo

(a0 ,a1 ,..,an )∈Rn+1 j=0


tel que a0 <a1 <···<an
scho

 n−1
  −1
= faj ,aj+1 (]−∞, 0[)
univ.

(a0 ,a1 ,..,an )∈Rn+1 j=0


tel que a0 <a1 <···<an
Espaces vectoriels normés 515


∀ (a, b) ∈ R2 , fa,b : M → χM (a) χM (b) p

On reprend les notations de Bn fermé. Pour tout a ∈ R, la fonction

n−1

n
M → χM (a) = a + ck (M ) ak
k=0

est continue sur Mn (R) puisque c’est un polynôme en les coefficients de M (coordonnées
de M dans la base canonique de Mn (R)). Ainsi, pour tout (a, b) ∈ R2 , la fonction fa,b
est continue sur Mn (R) (comme produit de deux telles fonctions). Comme ]−∞, 0[ est
un ouvert, l’ensemble
−1
(fa,b ) (]−∞, 0[)
est un ouvert de Mn (R) . Les ouverts stables par intersection finie et union quelconque,
on en déduit que An est un ouvert de Mn (R) .

5
3. Notons Tn l’ensemble des matrices triangulaires supérieures de Mn (R) . Il est manifeste

3840
n (n + 1)
que Tn est un espace vectoriel de dimension (de base (Ei,j )1jin où Ei,j
2

6479
sont les matrices de la base canonique) inclus dans Bn (si M ∈ Tn , la matrice XIn − M
n

est triangulaire de coefficients diagonaux (X − mi,i ) donc χM = (X − mi,i )). Ainsi,

55:1
i=1
n (n + 1) .20.2
la dimension maximale recherchée vaut au moins .
2
Supposons qu’il existe un sous-espace vectoriel F de Mn (R) inclus dans Bn avec
.225

n (n + 1)
:165

dim (F ) > > 0.


2
2
1250

Notons An (R) l’ensemble des matrices anti-symétriques de Mn (R) (i.e. t A = −A) qui
n (n − 1)
est un espace vectoriel de dimension . Montrons que F ∩ An (R) est non nul.
:889

2
Comme F + An (R) est un sous-espace vectoriel de Mn (R) , on a :
3582

dim (F + An (R))  dim (Mn (R)) = n2 .


1075

D’après la formule de Grassmann, on a l’égalité :


e:21

dim (An (R) ∩ F ) = dim (An (R)) + dim (F ) − dim (An (R) + F )
     
n2
:Non

>n(n+1)/2

n (n − 1) n (n − 1)
> + − n2 = 0
x.com

2 2
c’est-à-dire que
larvo

dim (An (R) ∩ F ) > 0.


Soit M ∈ (An (R) ∩ F ) \ {0n } alors M est antisymétrique donc tous ses coefficients
scho

diagonaux sont nuls car :


 
univ.

∀i ∈ {1, .., n} , t M i,i = (−M )i,i ⇔ mi,i = −mi,i ⇔ mi,i = 0.


516 Centrale Math 1

Comme M ∈ F, son polynôme caractéristique est


n

χM = (X − mi,i ) = X n
i=1

qui annule M (d’après le théorème de Cayley-Hamilton) donc :


χM (M ) = 0 ⇔ M n = 0n .
Considérons la matrice
A = t M M = −M 2
qui est symétrique car : t 
t
A = tM t M = t M M = A.
D’après le théorème spectral, la matrice A est diagonalisable donc il existe une matrice
inversible P et des réels (λi )1in tels que
 
A = P diag (λi )1in P −1 .

5
En outre, A est nilpotente car :

3840
 n n n 2 n
An = −M 2 = (−1) M 2n = (−1) (M n ) = (−1) 02n = 0n

6479
   n  
n
⇒ P diag (λi )1in P −1 = 0n ⇔ P diag ((λi ) )1in P −1 = 0n .

55:1
En multipliant par P −1 (à gauche) et par P (à droite), on en déduit, pour tout
i ∈ {1, .., n} , on a les égalités suivantes : .20.2
 
n
(λi ) = 0 ⇔ λi = 0 ⇒ A = diag (0)1in P −1 = P 0n P −1 = 0n .
.225

Puisque  
:165

U | V  = Tr t U V
est un produit scalaire sur Mn (R) , on obtient la formule :
2
1250

 
M | M  = Tr t M M = Tr (A) = Tr (0n ) = 0
donc M = 0n , ce qui est absurde.
:889

n (n + 1)
Ainsi, la dimension maximale d’un espace vectoriel inclus dans Bn vaut .
3582

Commentaires 233 Exercice de difficulté standard pour Centrale-SupElec donc la pre-


1075

mière question est sans difficulté.


Question 2. Il s’agit d’un type de question assez courant pour les concours Centrale-SupElec
e:21

et Mines-Ponts.
Le fait que Bn est fermé est accessible sans aide particulière puisque le raisonnement est
:Non

usuel (par image réciproque ou par caractérisation séquentielle). Néanmoins, si l’interro-


gateur doit vous donner une indication pour démarrer, il sera attentif à une justification
x.com

n
aisée de la continuité de M → χM ou (plus facile) de M → (X − mi,i ) qui est une
larvo

i=1
application directe du cours.
Pour l’étude de An (qui est une question posée également au concours Mines-Ponts), il est
scho

fort probable que l’interrogateur vous propose une ou deux aides dont l’une sera probable-
ment : montrer que P (de degré n) est scindé à racines simples si et seulement s’il existe
univ.
Espaces vectoriels normés 517

des réels a0 < a1 < · · · < an tels que :

∀j ∈ {0, .., n − 1} , P (aj ) P (aj+1 ) < 0.

Question 3 : Il s’agit d’une question astucieuse mais qui devient à la mode depuis quelques
années donc n’hésitez pas à la retravailler.

5
3840
6479
55:1
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
518 Mines-Ponts

12.4 Mines-Ponts
Exercice 234 (Mines-Ponts) Soit (E, , ) un espace préhilbertien. Montrer que
{(u, v) ∈ E × E, (u, v) est une famille libre} est un ouvert de E 2 .

Solution 234 On note

F = {(u, v) ∈ E × E, (u, v) est une famille libre}

et  la norme associée à | .


D’après la caractérisation du cas d’égalité de Cauchy-Schwarz, (u, v) est liée si et seulement si
2 2 2
|u | v| = u v .

On introduit alors la fonction



E2 → R
f: 2 2 2
(u, v) → |u | v| − u v

5
3840
alors on dispose de l’égalité ensembliste :

6479
 
F = (u, v) ∈ E 2 , f (u, v) = 0 = f −1 ({R\ {0}}) .

55:1
La fonction f est continue sur E 2 (car elle est somme et produit des fonctions | et  qui le
sont) et l’ensemble R\ {0} est ouvert donc f −1 (R\ {0}) = F est un ouvert de E 2 . .225
.20.2

Commentaires 234 Un grand classique de Mines-Ponts. On peut également remarque


x
que si x est colinéaire à y alors x = ± y (pourquoi ?) et à considérer l’application
:165

y

2

E2 → R
1250

f:
(u, v) → (v u + u v) (v u − u v)
:889

(afin d’assurer la définition et la continuité sur E 2 ).


3582

Exercice 235 (Mines-Ponts) Soient (E, ) un espace vectoriel normé de dimension finie
1075

et C un fermé non vide de E. Soit f : C → C une application k-lipschitzienne, avec


k ∈ [0, 1[ . On considère une suite (xn )n∈N telle que :
e:21

x0 ∈ C et ∀n ∈ N, xn+1 = f (xn ) .
:Non


1. Montrer que la série (xn+1 − xn ) converge puis que f admet une unique point
x.com

n
fixe.
2. On suppose maintenant C compact convexe non vide et f 1-lipschitzienne. Montrer
larvo

que f admet un point fixe.  


1 1
scho

Indication : Considérer la fonction fn : x → a + 1 − f (x) (n ∈ N∗ ) où


n n
a ∈ C.
univ.
Espaces vectoriels normés 519

Solution 235
1. Puisque f est k-lipschitzienne, on a :

∀(x, y) ∈ F 2 , f (x) − f (y)  k x − y .

Convergence de la série. Puisque C est stable par f et que x0 ∈ F, on est assuré que
∀n ∈ N, xn ∈ C. Pour tout entier n  1, on a

xn+1 − xn  = f (xn ) − f (xn−1 )  k xn − xn−1  .

Une récurrence immédiate montre que :

∀n  1, xn+1 − xn   k n x1 − x0  .

Comme la série k n x1 − x0  converge (série géométrique de raison k ∈ [0, 1[), on en
n


5
déduit que la série xn+1 − xn  converge. Puisque E est un espace vectoriel normé

3840
n

de dimension finie, on peut affirmer que la série (xn+1 − xn ) converge.

6479
n

Existence d’un point fixe. Comme la série (xn+1 − xn ) converge alors le théorème

55:1
n
sur les séries télescopiques affirme que la suite (xn )n converge. Notons L sa limite.
.20.2
Comme C est un fermé et que la suite (xn )n appartient à C, on peut affirmer que
L ∈ C. La suite extraite (xn+1 )n converge également vers L. Comme f est continue sur
.225

C (puisqu’elle y est lipschitzienne), en faisant tendre n vers +∞ dans la relation de


récurrence vérifiée par la suite (xn )n , on obtient l’équation L = f (L) donc L est un
:165

point fixe de f.
Unicité du point fixe. Supposons qu’il existe deux x ∈ C tel que f (x) = x alors on
2
1250

dispose des majorations suivantes :


:889

f (x) − f (L)  k x − L ⇔ x − L  k x − L
⇔ (1 − k) x − L  0 ⇔ x − L  0.
3582

÷(1−k)>0

Comme toute norme est positive, on en déduit que x − L = 0 donc x = L, ce qui


1075

prouve l’unicité.
2. On fixe un élément a ∈ C et, pour tout entier n, on considère l’application
e:21

 
:Non

1 1
fn : x ∈ C → a + 1 − f (x)
n n
x.com

Puisque C est convexe et qu’il est stable par f, on peut affirmer que :
larvo

∀x ∈ C, f (x) ∈ C et a ∈ C et
 
∗ 1 1 1 1
∀n ∈ N ,  0, 1 −  0, + 1− =1
scho

n n n n
 
1 1
univ.

⇒ a+ 1− f (x) ∈ C ⇔ fn (x) ∈ C
n n
520 Mines-Ponts

 
1
La fonction fn va de C dans C et elle est 1− -lipschitzienne puisque, pour tout
n
(x, y) ∈ C 2 , on a :
   
1 1
fn (x) − fn (y) = 1− f (x) − f (y)  1 − x − y .
n n

1
Comme 1 − < 1, la question montre qu’il existe un point fixe xn ∈ C de f donc, pour
n
tout entier non nul n, on a l’égalité :
 
1 1
fn (xn ) = xn ⇔ (∗) : a + 1 − f (xn ) = xn .
n n

La  (xn )n étant à valeurs dans le compact C, on peut en extraire une sous-suite


 suite
xϕ(n) n convergente dans C. On note L sa limite. Puisque lim ϕ (n) = +∞ et comme
n→+∞
f est continue, pour tout entier n  1, on a :

5
 

3840
1 1  
a+ 1− f xϕ(n) = xϕ(n) ⇒ f (L) = L
ϕ (n) ϕ (n)       n→+∞
      → f (L)

6479
→ L
→ 0 → 1 n→∞ n→∞
n→∞ n→∞

55:1
donc L est un point fixe de f.
.20.2
Commentaires 235 Grand classique des espaces vectoriels normés (même en dimension
infinie, si C est fermé) qui porte le doux nom de « théorème du point fixe ». Par exemple,
.225

c’est ce théorème qui permet de prouver le théorème de Cauchy-Lipschitz (et beaucoup


:165

d’autres résultats célèbres).


Question 1 : il s’agit de la généralisation des suites un+1 = f (un ) faite en MPSI pour
2

les applications contractantes (f  bornée par k < 1). La différence avec la MPSI est
1250

que nous n’avons pas, pour l’instant, l’existence du point fixe (l’étude de la fonction
x ∈ R → f (x) − x ∈ R suffit en MPSI). La méthode du corrigé est à connaitre car
:889

elle sert dans un nombre significatif d’autres exercices et il s’agit d’une méthode géné-
rale pour justifier la convergence de suite dans des espaces vectoriels normés (introduire
3582

la série télescopique associée, prouver qu’elle converge absolument, utiliser le lien entre
convergence absolue et converge (valable en dimension finie)).
1075

Question 2 : Cette question sera bien plus discriminante que la précédente car elle possède
plusieurs subtilités : justifier que C est stable par fn , extraction d’une sous-suite conver-
e:21

gente à la suite des points fixes (xn )n et justification que sa limite est point fixe de f.
:Non

Exercice 236 (Mines-Ponts) Soit n ∈ N∗ . Notons


x.com

SLn (R) = {M ∈ Mn (R) , det (M ) = 1} .


larvo

Quel est le minimum de la fonction f : M ∈ SLn (R) → Tr (t M M ) ?


scho

Solution 236 Soit M ∈ SLn (R) alors la matrice S = t M M est symétrique à coefficients réels
car :  
univ.

t
S = t M t t M = t M M = S.
Espaces vectoriels normés 521

En outre, on a :
 
det (S) = det t M det (M ) = det (M ) det (M ) = 12 = 1.
D’après le théorème spectral, la matrice S est diagonalisable en base orthonormale c’est-à-dire
qu’il existe une matrice orthogonale P et des réels λ1 , .., λn tels que
S = P diag (λ1 , .., λn ) P −1 ⇒
n
Tr (S) = Tr (diag (λ1 , .., λn )) = λi
i=1
n
det (S) = det (diag (λ1 , .., λn )) = λi .
i=1

Munissons Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique


2
∀ (X, Y ) ∈ (Mn,1 (R)) , X | Y  = t XY.
Pour tout i ∈ {1, .., n} , soit Xi ∈ Mn,1 (R) \ {0n,1 } un vecteur propre de S associé à la valeur

5
propre λi alors

3840
SXi = λi Xi ⇒ Xi | SXi  = Xi | λi Xi  ⇔ t Xi SXi = λi Xi | Xi 

6479
2 2 2 2
⇔ t Xi t M M Xi = λi Xi  ⇔ t (M Xi ) M Xi = λi Xi  ⇔ M Xi  = λi Xi 

55:1
2
En divisant cette égalité par Xi  (ce qui est licite car ce nombre est non nul puisque Xi est
non nul), on obtient : .20.2
2
M Xi 
λi = 2 >0
Xi 
.225

car M est inversible (puisque son déterminant est vaut 1 = 0) et que Xi est non nul, on est
assuré que M Xi est non nul également.
:165

Comme les nombres (λi )1in sont strictement positifs, l’inégalité arithmético-géométrique
2

fournit l’inégalité :
1250

 n 1/n n
 1 1/n 1
λi  λi ⇔ (det (S))  Tr (S)
:889

i=1
n i=1
n
1  
3582

⇔ 11/n  Tr t M M ⇔ n  f (M ) ,
n ×n>0
1075

cette inégalité étant valable pour toute matrice M ∈ SLn (R) . Or, la matrice In appartient à
SLn (R) et on a :  
e:21

f (In ) = Tr t In In = Tr (In ) = n
donc on vient de montrer que :
:Non

min f (M ) = n.
M ∈SLn (R)
x.com

Commentaires 236 Cette question est piégeuse car les candidats peuvent songer à de
nombreuses pistes ... qui s’avèrent sans issue ou extrêment difficile : utiliser le calcul
larvo

différentiel (SLn (R) n’est pas un ouvert !), invoquer la compacité (SLn (R) n’est pas com-
pact !). En fait les espaces vectoriels normés ne servent à rien mais la réduction des endo-
scho

morphismes symétriques, oui. L’interrogateur proposera certainement comme piste d’utili-


ser la réduction de t M M et il attend alors un certain nombre d’automatismes sur le sujet
univ.
522 Mines-Ponts

(matrice symétrique, théorème spectral, voire penser à l’inégalité arithmético-géométrique


même si le candidat ne s’occupe pas du signe des valeurs propres, cette dernière idée étant
excellente).

Exercice 237 (Mines-Ponts) Soit E un espace vectoriel normé et F un sous-espace vec-


toriel de E.
1. Démontrer que l’adhérence de F est un sous-espace vectoriel.
2. Soit H un hyperplan de E. Montrer que H est fermé ou dense.

Solution 237
1. Rappelons que F , l’adhérence de F, est l’ensemble des limites de suites de F qui convergent
dans E donc F ⊂ E.
Pour tout n ∈ N, on pose un = 0E . La suite (un )n∈N est à valeurs dans F et converge
vers 0E donc 0E ∈ F .
 2
Soient (x, y) ∈ F et (λ, µ) ∈ R2 . Il existe deux suites (xn )n∈N et (yn )n∈N à valeurs

5
3840
dans F et convergeant respectivement vers x et y. La suite (λxn + µyn )n∈N est à valeurs
dans F (car F est un espace vectoriel) et converge vers λx + µy donc λx + µy ∈ F .

6479
Par conséquent, F est bien un sous-espace vectoriel de E.
2. Soit H un hyperplan de E alors, d’après la question précédente, H est un sous-espace

55:1
vectoriel de E qui contient H (si x ∈ H, considérer la suite constante égale à x, elle est
à valeurs dans H et converge vers x). Nous allons distinguer deux cas. .20.2
Premier cas H = H. Toute suite de (xn )n à valeurs dans H qui converge dans E vers
x alors x ∈ H = H donc H est fermé.
.225

Second cas H  H. On considère a ∈ H\H. Comme H est un hyperplan, il possède


comme supplémentaire une droite D = Vect (u) c’est-à-dire
:165

E = H ⊕ D = H ⊕ Vect (u) .
2
1250

Ainsi, il existe h0 ∈ H et λ0 ∈ R tels que a = h0 + λ0 u. Comme a ∈


/ H, on peut affirmer
a − h0
que λ0 = 0 (sinon, a = h0 ∈ H) donc u = . Comme a ∈ H et que h ∈ H ⊂ H et
:889

λ0
que H est un espace vectoriel, on en déduit que u ∈ H. Par conséquent, on dispose de
3582

l’inclusion :
E = H ⊕ Vect (u) ⊂ H + H ⊂ H.
1075

Par conséquent, tout élément de E est la limite d’une suite d’éléments de H donc H est
dense dans E.
e:21
:Non

Commentaires 237 Exercice classique du concours Mines-Ponts. Il faut le travailler au


moins une fois (sachant que la question 1 est une question de la banque publique CCINP).
x.com

Exercice 238 (Mines-Ponts) Soit (E, ) un R-espace vectoriel normé.


larvo

1. Montrer qu’une famille (x1 , ..., xn ) est libre si et seulement si :


scho

 
2 2
inf λ1 x1 + · · · + λn xn  , (λ1 , ..., λn ) ∈ Rn , (λ1 ) + · · · + (λn ) = 1 > 0.
univ.
Espaces vectoriels normés 523

2. En déduire que l’ensemble des familles libres de p vecteurs est un ouvert de E p


(p ∈ N∗ ).

Solution 238
1. Munissons Rn de la norme euclidienne

2 2
∀x = (xi )1in ∈ Rn , x2 = (x1 ) + · · · + (xn )
et notons  
2 2
S = (λ1 , ..., λn ) ∈ Rn , (λ1 ) + · · · + (λn ) = 1
qui est la boule unité de (Rn , 2 ) . L’ensemble S est borné (par 1). Comme 2 est
continue sur Rn (puisque lipschitzienne d’après √ la seconde inégalité triangulaire ou par
un argument de composée de la fonction t → t et d’une fonction polynomiale) et que
−1
{1} est un fermé de R, on en déduit que 2 ({1}) = S est un ensemble fermé. Puisque
S est un fermé borné d’un esapce vectoriel de dimension finie, il est compact.
L’application 

5
 R
n
 → E

3840
n
f(x1 ,..,xn ) :
 (λ )
 i 1in →
 λi x i

6479
i=1

est linéaire en dimension finie donc elle est continue et l’application  est continue sur E

55:1
(puisque lipschitzienne d’après la seconde inégalité triangulaire, l’argument polynomiale
ne pouvant être invoqué ici), on en déduit que
 n .20.2
 R
 → R
 
n 
.225

g(x1 ,..,xn ) =  ◦ f(x1 ,..,xn ) :  



 (λ i ) 1in →
  λ i x i 
 
i=1
:165

est continue sur R . En particulier, la fonction g(x1 ,..,xn ) étant sur le compact S, elle
n
2

admet un minimum sur S c’est-à-dire qu’il existe µ = (µi )1in ∈ S tel que
1250

inf g(x1 ,..,xn ) = g(x1 ,..,xn ) (µ)


S
:889

 n    n 
     
     
⇔ inf  λi xi  , (λi )1in ∈ Rn , (λi )1in  = 1 =  µi xi  .
3582

  2  
i=1 i=1

En particulier, si la famille (xi )1in est libre, comme µ = 0Rn (car µ2 = 0), on peut
1075

affirmer que  n 
n  
e:21

 
µi xi = 0 ⇒  µi xi  > 0 ⇔ inf g > 0.
  S
i=1 i=1
:Non

n

Réciproquement, supposons que inf g > 0. Soit λ = (λi )1in ∈ Rn tel que λi xi = 0.
x.com

S
i=1
Si λ = 0Rn alors, quitte à diviser l’égalité précédente par λ2 , on peut supposer que
λ2 = 1. Dans ce cas, on peut affirmer que :
larvo

 
n  n

 
g(x1 , .,xn ) (λ)  inf g(x1 ,..,xn ) > 0 ⇒ 
scho

λi x i  > 0 ⇒ λi xi = 0,
S  
i=1 i=1
univ.

ce qui est absurde donc λ = 0 et la famille (xi )1in est libre.


524 Mines-Ponts

2. On conserve les notations et résultats de la réponse à la question précédente. On munit


E p de la norme N définie par :
p

∀ (x1 , .., xp ) ∈ E p , N (x1 , .., xp ) = xi  .
i=1

Notons A l’ensemble des familles libres x1 , .., xp de E et considérons l’application :



Ep → R
h: (x1 , .., xp ) → inf g(x1 ,..,xn ) (λ) . .
λ∈S

D’après la question précédente, on a l’égalité ensembliste suivante :


A = h−1 (]0, +∞[) .
Comme ]0, +∞[ est un ouvert de R, pour montrer que A est un ouvert de E p , il suffit de
montrer que h est continue. Précisément, nous allons montrer qu’elle est lipschitzienne.
Soient x = (x1 , .., xp ) ∈ E p et y = (y1 , .., yp ) ∈ E p . On a les majorations suivantes :

5
3840
∀λ = (λi )1ip ∈ S,
 p   p 
   p 

6479
   
h (x)  gx (λ) =  λi x i  =  λi (xi − yi ) + λi yi 
   
i=1 i=1 i=1
 

55:1
p p 
 
 |λi | xi − yi  +  λi yi   N (x − y) + fy (λ)
   .20.2
i=1 i=1
1
⇒ ∀λ ∈ S, h (x) − N (x − y)  fy (λ)
.225

⇒ h (x) − N (x − y)  inf fy (λ) = h (y) ⇒ h (x) − h (y)  N (x − y) .


λ∈S
:165

En échangeant les rôles de x et y, on obtient pour


2


1250

h (y) − h (x) N (y − x) = |−1| N (y − x) = N (− (y − x)) = N (x − y)


⇒ −N (x − y)  h (x) − h (y)  N (x − y)
:889

⇒ ∀x ∈ E p , ∀y ∈ E p , |h (x) − h (y)|  N (x − y)
3582

donc h est lipschitzienne, ce qui prouve sa continuité et permet de conclure.


1075

Commentaires 238 Exercice tout à fait adapté au concours Mines-Ponts de difficulté


gradué.
e:21

Question 1 : le point crucial de cette question est d’observer que la borne inférieure porte
sur les éléments de la sphère euclidienne et de faire lien avec la compacité. On peut alors
:Non

traiter la question via les fonctions ou utiliser la caractérisation séquentielle des bornes
inférieures (m = inf A si et seulement si ∀a ∈ A, a  m et il existe une suite (mn )n
x.com

de A qui converge vers m). La question mélangeant divers outils (algèbre linéaire, bornes
inférieures, etc), il est préférable de traiter séparément chaque implication. La plus simple
étant la réciproque qui n’utilise pas la topologie. La continuité de l’application g(x1 ,..,xn )
larvo

peut être abordée en repassant aux coordonnées (il s’agit de la racine carré d’un polynôme
en (λ1 , .., λn )).
scho

Question 2 : elle est bien plus sélective que la précédente car elle exige de bien com-
prendre les objets manipulés. En voici une autre preuve montrant que le complémentaire
univ.
Espaces vectoriels normés 525

 
(n) (n)
est fermé (si, pour tout entier n, x(n) = x1 , .., xp sont liés et la suite x(n) converge
 
(n)
vers x∞ = (x1 , .., xp ) , on peut trouver une combinaison linéaire λ(n) = λi dont
1ip
les coefficients appartiennent à la sphère, puis utiliser  la
 compacité de la sphère pour ob-
∞ (n)
tenir une valeur d’adhérence λ de de la suite λ . Ensuite utiliser la continuité
n
de
p
h : (λ1 , .., λp , y1 , .., yp ) → λ i yi
i=1
   
pour affirmer que h λ(n) , x(n) = 0 et comme (λ∞ , x∞ ) est la limite de λϕ(n) , xϕ(n) (ϕ
l’extraction dont est issu λ∞ ), on obtient h (λ∞ , x∞ ) = 0 avec λ∞ est sur la sphère donc
est non nul, ce qui prouve que x∞ est une famille liée.

Exercice
 239(Mines-Ponts)
 Soient N une norme sur M2 (C) et A ∈ M2 (C) . Étudier la
k 1/k
suite N A .

5
k1

3840
Solution 239 Nous allons distinguer deux cas.
Premier cas A est diagonalisable. Il existe P ∈ GL2 (C) et (λ1 , λ2 ) ∈ C2 telle que

6479
   
k
λ1 0 −1 k (λ1 ) 0 −1
A=P P ⇒ ∀k ∈ N, A = P k P .

55:1
0 λ2 0 (λ2 )
Considérons les applications ∞ et P sur M2 (C) définie par : .20.2
 
∀M ∈ M2 (C) , M ∞ = max |Mi,j | et M P = P −1 M P ∞ .
.225

1i,j2

D’après le cours, ∞ est une norme sur M2 (C) . Vérifons rapidement que P est également
:165

une norme.
2
(M2 (C)) , ∀λ ∈ C, M P  0
2

∀ (M, N ) ∈
1250

 −1      
λM P = P (λM ) P  = λ P −1 M P  = |λ| P −1 M P  = |λ| M 
∞ ∞ ∞ P
 −1   
P (M + N ) P  = P −1 M P + P −1 N P 
:889

M + N P =
 −1   ∞  ∞
 P M P  + P −1 N P  = M  + N 
P P
3582

∞ ∞
 
M P = 0 ⇔ P −1 M P ∞ = 0 ⇔ P −1 M P = 0n ⇔ M = P 0n P −1 = 0n .
1075

Quitte à échanger λ1 et λ2 (et donc les colonnes de P c’est-à-dire à réordonner la base de


diagonalisation de A), on peut supposer que |λ1 |  |λ2 | . Il est alors immédiat que :
 
e:21

  k k k
∀k  1, Ak P = max |λ1 | , |λ2 | = |λ2 | .
:Non

Comme M2 (C) est un espace vectoriel de dimension finie, les normes N et P sont équivalentes
c’est-à-dire qu’il existe deux réels strictement positifs tels que
x.com

     
C P  N  D P ⇒ ∀k ∈ N∗ , C Ak P  N Ak  D Ak P
En composant cet encadrement par la fonction t → t1/k qui est croissante sur R+ , on en déduit
larvo

l’encadrement suivante valable pour tout k  1 :


  1/k   k 1/k   1/k
scho

(I) : C 1/k Ak P  N A  D1/k Ak P


  1/k
univ.

⇔ C 1/k |λ2 |  N Ak  D1/k |λ2 | .


526 Mines-Ponts

Comme lim C 1/k |λ2 | = lim D1/k |λ2 | = |λ2 | , le théorème d’encadrement montre que :
k→+∞ k→+∞

  1/k
lim N Ak = |λ2 | = max |λ| .
k→+∞ λ∈Sp(A)

Second cas A n’est pas diagonalisable. Le polynôme caractéristique χA de A étant de degré


2, il est scindé dans C [X] (théorème de D’Alembert-Gauss) et il possède une unique racine (s’il
en possède 2, A serait diagonalisable). Soit r cette racine qui est aussi l’unique valeur propre
de A et A est trigonalisable (puisque χA est scindé) donc il existe une matrice inversible et un
complexe s tel que :
   
r s 0 1
P −1 AP = = rI2 + s avec N 2 = 02 .
0 r 0 0
  
=N

Comme les matrices I2 et N commutent, pour tout entier k, la formule du binôme montre que :
k


5
k k k  i k−i

3840
(rI2 + sN ) = (sN + rI2 ) = i (sN ) (rI2 )
  
i=0
=02 si i2
 

6479
rk ksrk−1
= rk I2 + ksrk−1 N =
0 rk

55:1
 k 
r ksrk−1
⇒ Ak = P P −1 .
0 rk .20.2
Avec les notations du premier cas, on a
.225

 k  
A  = max |r|k , k |s| |r|k−1 = k |s| |r|k−1
:165

pour k assez grand car


2
1250

k−1 k
lim k |s| = +∞ ⇒ ∃k0 , ∀k  k0 , k |s|  r ⇒ k |s| |r|  |r| .
k→+∞ ×|r| k−1
0
:889

Par conséquent, on peut écrire pour k assez grand :


3582

 
 k  1/k 1/k 1−1/k ln (k) 1/k 1−1/k
A  = k 1/k |s| |r| = exp |s| |r|
P k
1075

→ 1 × 1 × |r| = |r|
k→+∞
e:21

ln (k)
(d’après les croissances comparées → 0). L’inégalité (I) du premier cas permet de
:Non

k k→+∞
conclure avec le théorème d’encadrement que :
x.com

  1/k
lim N Ak = |r| .
k→+∞
larvo

Conclusion. Pour tout A ∈ M2 (C) , on a :


  1/k
scho

lim N Ak = max |λ| .


k→+∞ λ∈Sp(A)
univ.
Espaces vectoriels normés 527

Commentaires 239 Pour cet exercice, il est attendu du candidat de traiter des cas suf-
fisamment significatifs (homothéties λI2 , matrices diagonales, triangulaires) pour émettre
une conjecture significative. Ceci sera très fortement apprécié (plutôt que d’attendre l’aide
de l’interrogateur). Bien entendu, il faut alors songer à la réduction pour aborder plus de
cas (les exercices mélant réduction et espaces vectoriels normés sont des grands classiques
des concours Mines-Ponts et Centrale-SupElec). La difficulté est alors la gestion de la
matrice de passage. Il s’agit alors d’un grand classique des espaces vectoriels normés de
dimension finie : comme toutes les normes sont équivalentes,
  au lieu de travailler avec la
norme N, il faut travailler avec la norme M → N P −1 M P . L’interrogateur tendra une
perche dans cette direction et il attend du candidat qu’il invoque lui-même l’équivalence
des normes.

Exercice 240 (Mines-Ponts)


1. Quelles sont les fonctions de R dans R qui sont limites uniformes sur R d’une suite
de polynômes ?

5
2. Quelles sont les fonctions de R dans R qui, sur tout segment de R, sont limites

3840
uniformes d’une suite de polynômes ?

6479
Solution 240
1. Soit f : R → R une fonction qui est limite uniforme sur R d’une suite de polynômes

55:1
 alors la suite 
(Pn )n∈N (Pn+1 − Pn )n∈N converge uniformément vers 0 sur R. Ainsi, la
.20.2
suite sup |Pn+1 − Pn | converge vers 0. En particulier, il existe un rang N tel que
R n
∀n  N, sup |Pn+1 − Pn | existe c’est-à-dire que la fonction Pn+1 −Pn est bornée. Comme
.225

R
il s’agit d’un polynôme, il est nécessairement constant (sinon il tend vers ±∞ en +∞,
:165

selon le signe de son coefficient dominant). Notons cn cette constante donc :


2

∀n  N, Pn+1 − Pn = cn .
1250

La suite (Pn )nN convergeant uniformément vers f , le théorème sur les séries téles-
:889

 
copiques montre que la série (Pn+1 − Pn ) = cn converge uniformément sur R
3582

nN nN
donc simplement sur R. En particulier, en l’évaluant en x = 0, on en déduit que la série

1075

cn converge et, les sommes télescopiques permettent d’écrire :


nN
e:21

+∞
 +∞
 +∞

∀x ∈ R, (Pn+1 (x) − Pn (x)) = cn ⇔ lim Pn (x) − PN (x) = cn
:Non

n→+∞
n=N n=N n=N
+∞
 +∞

x.com

⇔ f (x) − PN (x) = cn ⇔ f (x) = PN (x) + cn


n=N n=N
larvo

donc f est une fonction polynomiale.


Réciproquement, si f est une fonction polynomiale, la suite constante valant f est une
scho

suite de polynômes qui converge uniformément vers f sur R.


2. Soit f : R → R une fonction qui est limite uniforme sur tout segment [a, b] de R d’une
univ.

suite de polynômes (Pn )n∈N . Pour chaque entier n, Pn est une fonction continue sur R
528 Mines-Ponts

et la convergence étant uniforme sur tout segment de R, on en déduit que f est continue
sur R.
Réciproquement, soit f : R → R une fonction continue. Pour tout segment [a, b] de R, le
théorème de Weierstrass affirme que f est limite uniforme d’une suite de polynômes.
Ainsi, les fonctions qui sont, sur tout segment de R, limite uniforme d’une suite de
polynômes sont les fonctions continues sur R.

Commentaires 240 Exercice d’application du cours. La deuxième question est simple-


ment une question de cours. La première nécessite un peu de réflexion mais le raisonnement
associé est essentiellement celui qui permet de montrer qu’une suite d’entiers converge si
et seulement si elle est stationnaire (remplacer |x| < 1 par le degré nul). Cet exercice n’est
pas à retenir plus que cela.

Exercice 241 (Mines-Ponts) Soient E un espace normé de dimension finie, K une partie
compacte d’intérieur non vide de E. Montrer que

5
{u ∈ L (E) , u (K) ⊂ K}

3840
est une partie compacte de L (E).

6479
Solution 241 Notons
S = {u ∈ L (E) , u (K) ⊂ K} .

55:1
L’ensemble S n’est pas vide (il contient IdE : x → x). Comme E est un espace vectoriel de
.20.2
dimension finie, L (E) est aussi un espace vectoriel de dimension finie. Pour montrer que S est
compact, il suffit de montrer qu’il est fermé et borné. Nous allons choisir une norme adaptée à
.225

notre problème.
Fixons une norme  sur E et posons :
:165

∀u ∈ E, N (u) = sup u (x) .


2

x∈K
1250

Montrons que N est une norme sur L (E) .


Existence. Soit u ∈ L (E) . Comme u est continue sur E (puisque linéaire en dimension finie)
:889

et  est continue sur E (puisque lipschitzienne d’après la seconde inégalité triangulaire), on


peut affirmer que l’application
3582

u : x → u (x)
est continue sur E. Puisque K est un compact et non vide, la fonction u est bornée sur K,
1075

ce qui justifie l’existence de


sup u (x) = N (u)
e:21

x∈K
et il est manifeste que N (u) est positif (comme borne supérieure de nombres positifs).
:Non

Homogéneïté. Soient u ∈ L (E) et λ ∈ R alors


x.com

N (λu) = sup λu (x) = sup (|λ| u (x)) = |λ| sup u (x) = |λ| N (u) .
x∈K x∈K (∗) x∈K

(∗) si λ = 0, c’est immédiat, sinon l’application t ∈ R → |λ| t est une bijection strictement
larvo

croissante de R sur R.
2
Inégalité triangulaire. Soit (u, v) ∈ (L (E)) . Pour tout x ∈ K, on a :
scho

(u + v) (x) = u (x) + v (x)  u (x) + v (x)


univ.

 N (u) + N (v) .
Espaces vectoriels normés 529

Ainsi, N (u) + N (v) est un majorant de u + v sur K donc


N (u + v)  N (u) + N (v) .
Séparation. Soit u ∈ L (E) tel que N (u) = 0 alors :
∀x ∈ K, 0  u (x)  N (u) = 0 ⇒ u (x) = 0 ⇒ u (x) = 0E .
Comme K est d’intérieur non vide, il existe a ∈ K et r > 0 tel que la boule fermée B (a, r) de
centre a et de rayon r est incluse dans K. En particulier, comme a ∈ K, on a u (a) = 0E . Soit
y ∈ E\ {0E } alors
 
y  y 
z = a+r 
∈ B (a, r) (car z − a = r   = r  r)
y y 
r
⇒ z ∈ K ⇒ u (z) = 0 ⇔ u (a) + u (y) = 0 ⇔ u (y) = 0.
   y
=0

Ainsi, u est nul sur E\ {0E } et comme u est linéaire, u (0E ) = 0E donc u = 0L(E) .
L’ensemble K étant compact, il est borné c’est-à-dire qu’il existe un réel positif M tel que :

5
3840
∀x ∈ K, x  M ⇒ ∀u ∈ S, ∀x ∈ K, u (x) ∈ K
⇒ ∀x ∈ K, u (x)  M

6479
⇒ ∀u ∈ S, N (u) = sup u (x)  M.
x∈K

55:1
Par conséquent, l’ensemble S est borné. Soit (un )n∈N une suite de S convergeant vers u ∈ L (E)
c’est-à-dire : .20.2
∀n ∈ N, un ∈ L (E) , un (K) ⊂ K et N (u − un ) → 0.
n→+∞
.225

Soit x ∈ K. Alors :
N, u (x) − un (x) = (u − un ) (x)  N (u − un )
:165

∀n ∈ → 0
n→+∞
⇒ lim u (x) − un (x) = 0 ⇒ lim un (x) = u (x) .
2
1250

n→+∞ n→+∞

En outre, pour tout entier n, un (x) ∈ K, la suite (un (x))n converge vers u (x) et comme K
est fermé, on peut affirmer que u (x) ∈ K quelque soit x ∈ K d’où l’inclusion ensembliste
:889

u (K) ⊂ K Autrement dit, u ∈ S donc S est fermé, ce qui permet de conclure.


3582

Commentaires 241 Exercice classique du concours Mines-Ponts mais qui n’est pas simple
1075

(la topologie des espaces de fonctions ou d’endomorphismes étant toujours un peu difficile
pour les candidats). Ce qu’attend a minima l’interrogateur est que le candidat donne la
caractérisation des compacts dans les espaces vectoriels normés de dimension finie, voire,
e:21

encore mieux, qu’il traite un cas particulier significatif mais suffisamment simple. Par
:Non

exemple, si E = Rp munit d’une norme , K désigne la boule unité B (0, 1) voici un
exemple de raisonnement séquentiel. Pour tout entier, soit un un endomorphisme de Rp
tel que
x.com

un (B (0, 1)) ⊂ B (0, 1) ⇔ ∀x ∈ Rp , x  1 ⇒ un (x)  1.


Soit (e1 , ., ep ) une base de Rp formée de vecteurs unitaires (cela est toujours possible car
larvo

...) alors :
∀n ∈ N, ∀i ∈ {1, .., p} , ei  = 1 ⇒ un (ei )  1.
scho

Chaque suite (un (ei ))n∈N est bornée et appartient à un espace vectoriel normé de dimen-
univ.
530 Mines-Ponts

sion finie, on peut en extraire une sous-suite convergente. Par extraction sucessive (comme
pour la preuve de K1 ×K2 est compact siK1 et K2 sont compacts), on dispose d’une extrac-
tion ϕ tel que, pour tout i ∈ {1, .., p} , uϕ(n) (ei ) n∈N est une suite convergente. Comme
la famille (ei )1ip est une base de Rp et que chaque uϕ(n) est linéaire, pour tout x ∈ Rp ,
 
la suite uϕ(n) (x) n∈N converge. On note u (x) sa limite. L’application u : x → u (x) est
linéaire (écrire la linéarité de chaque uϕ(n) puis faire tendre n vers +∞) et, pour tout
x ∈ B (0, 1) , u (x)  1 (faire tendre n vers +∞  dans
 l’inégalité correspondante pour
uϕ(n) ). Il ne reste plus qu’à justifier que la suite uϕ(n) n converge vers u. Pour cela, il
suffit de justifier que
N (v) = max v (ei )
1ip
 
est une norme sur L (E) (laissé au lecteur) alors N uϕ(n) − u → 0 (car chaque suite
  n→+∞
uϕ(n) (ei ) n converge vers u (ei )).

5
3840
6479
55:1
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 13

Fonction d’une variable réelle

13.1 Mines-Telecom

5
3840
2
x
dt
Exercice 242 (Mines-Telecom) Étude de la fonction x → (domaine de définition,

6479
ln t
x
dérivabilité, variations, limites aux bornes du domaine de définition).

55:1
2
x .20.2
dt
Solution 242 Notons G : x → .
ln (t)
.225

x
1
Domaine de définition de G. La fonction f : t → existe et est continue sur
:165

ln (t)
2

]0, 1[ ∪ ]1, +∞[


1250

(inverse d’une fonction continue et ne s’annulant pas sur cet ensemble).  


:889

Si x ∈ ]0, 1[ alors x2 ∈ ]0, 1[ et la fonction f est continue sur le segment x, x2 . Ainsi, l’intégrale
3582

2
x
f (t) dt = G (x)
1075

x
e:21

existe.  
Si x ∈ ]1, +∞[ alors x2 ∈ ]1, +∞[ et la fonction f est continue sur le segment x, x2 . Ainsi,
:Non

l’intégrale G (x) existe.


Au final, la fonction G est définie sur
x.com

]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ = DG .


larvo

Régularité de G. Notons F une primitive de f sur l’intervalle ]0, 1[ alors, pour tout x appar-
tenant à ]0, 1[ , on a :
scho

 
G (x) = F x2 − F (x) .
univ.

Les fonctions x → x2 et F étant dérivables sur ]0, 1[ , la fonction G l’est aussi (comme somme
532 Mines-Telecom

et composée de telles fonctions) et, pour tout x appartenant à ]0, 1[ , on a :


  2x 1
G (x) = 2xF  x2 − F  (x) = −
ln (x2 ) ln (x)
2x 1 x−1
= − = .
2 ln (x) ln (x) ln (x)
Il en est de même sur l’intervalle ]1, +∞[ (par les mêmes argumentaires en considèrant une
primitive F1 de f sur ]1, +∞[).
Variations de f . Pour tout x ∈ DG , on a :
x−1
G (x) = >0
ln (x)
(si x > 1 alors x − 1 > 0 et ln (x) > 0 et si 0 < x < 1 alors x − 1 < 0 et ln (x) < 0) donc G est
strictement croissante sur ]0, 1[ et sur ]1, +∞[ .
Limite en +∞. Soit x ∈ ]1,+∞[ alors x < x2 et encadrons G (x) à l’aide d’un encadrement
de f (t) sur l’intervalle x, x2 .

5
3840
   
∀t ∈ x, x2 , x  t  x2 ⇒ ln (x)  ln (t)  ln x2 = 2 ln (x) .

6479
1
Puisque ln (x) > 0 et que la fonction y → est décroissante sur R∗+ , on en déduit que :
y

55:1
2 2 2
x x x
  1 1 1 dt dt dt
∀t ∈ x, x 2
,   ⇒  .20.2 
2 ln (x) ln (t) ln (x) (∗) 2 ln (x) ln (t) ln (x)
x x x
.225

2 2
x x
1 1 x2 − x x2 − x
⇔ dt  G (x)  dt ⇔  G (x)  .
:165

2 ln (x) ln (x) 2 ln (x) ln (x)


x x
2

(∗) car les bornes sont dans l’ordre croissant.


1250

Puisque que l’on a :


x2 − x x2
:889

∼ → +∞
ln (x) x→+∞ ln (x) x→+∞
3582

d’après les croissances comparées, ce qui nous assure que lim G (x) = +∞.
x→+∞
2
x x
1075

Limite en 0. Soit x ∈ ]0, 1[ alors x > x . En utilisant la relation de Chasles


2
=− ainsi
x x2
e:21

que les encadrements obtenus pour la limite en +∞, on est assuré que :
:Non

x − x2 x − x2
 G (x) 
2 ln (x) ln (x)
x.com

Puisque que l’on a :


x − x2 x
∼+ → 0
larvo

ln (x) x→0 ln (x) x→0+

d’après les croissances comparées, ce qui nous assure que lim+ G (x) = 0.
scho

x→0
Limite en 1. On utilise le changement de variable
univ.

s = ln (t) ⇒ t = es et dt = es ds.
Fonction d’une variable réelle 533

Quand t = x alors s = ln (x). Quand t = x2 alors


 
s = ln x2 = 2 ln (x) .
On peut alors écrire :
2
ln(x)
es
G (x) = ds.
s
ln(x)

La fonction  s  
 e −1 1 1
si s ∈ − , \ {0}
h : s → s 2 2

1 si s = 0.
 
1 1
est continue sur − , \ {0} et tend vers 1 = h (1) lorsque s tend vers 0 (faire un dévelop-
2 2  
1 1
pement limité à l’ordre 1 en 0 par exemple). On note H une de ses primitives sur − ,
2 2
alors :

5
3840
ln(x)
2  2
ln(x) 2
ln(x)
1 ds
G (x) = h (s) + ds = h (s) ds +

6479
s s
ln(x) ln(x) ln(x)
2 ln(x)

55:1
= H (2 ln (x)) − H (ln (x)) + [ln (s)]ln(x)
 
2 ln (x) .20.2
= H (2 ln (x)) − H (ln (x)) + ln
ln (x)
= H (2 ln (x)) − H (ln (x)) + ln (2) .
.225

Lorsque x tend vers 1 alors ln (x) tend vers 0 donc H (ln (x)) et H (2 ln (x)) tendent vers H (0)
:165

(par continuité de H en 0). Ainsi, on est assuré que :


lim G (x) = H (0) − H (0) + ln (2) = ln (2) .
2
1250

x→1

Remarque : D’après l’étude menée, on peut dire que G est une primitive de la fonction
:889

t−1
t →
ln (t)
3582

donc, pour tout 0 < ε < x < 1, on a :


x x
1075

t−1 t−1
dt = G (x) − G (ε) ⇒ lim dt = G (x) .
ln (t) ε→0+ ln (t)
e:21

ε ε
x
t−1
:Non

En particulier, l’intégrale dt converge et vaut x. En outre, on a :


ln (t)
0
x.com

x
t−1
lim dt = lim G = ln (2)
x→1− ln (t) 1
larvo

1
scho

t−1
donc l’intégrale dt converge et vaut ln (2) .
ln (t)
univ.

0
534 Mines-Telecom

Commentaires 242 Exercice très classique. Il est prioritairement attendu du candidat


1
qu’il introduise une primitive F de la fonction f : t → (même s’il néglige les ques-
ln (t)
tions d’existence et de domaine) afin d’obtenir l’expression de G en fonction de F et qu’il
sache dériver correctement G. Pour les limites en 0 et en +∞, un encadrement de G suffit
et pour cela, il faut se rappeler qu’il suffit d’encadrer l’intégrande (la fonction à intégrer),
ce qui est largement suffisant dans ce sujet. Pour l’étude en 1, il est très probable qu’une
interaction relativement importante aura lieu avec l’interrogateur.

Exercice 243 (Mines-Telecom)


1. Soit f une fonction continue de [0, 1] dansR tel que  
1 1
f (0) = f (1). Montrer qu’il existe x dans 0, tel que f x + = f (x).
2 2
2. Soit f une fonction croissante sur [0, 1] et à valeurs dans [0, 1].
Montrer que f possède un point fixe.

5
Indication : Considérer l’ensemble A = {x ∈ [0, 1] , f (x)  x} .

3840
Solution 243 La première question utilise une stratégie tout à fait classique. La seconde n’est

6479
pas conventionnelle (pour les candidats à ce concours) donc elle sera discriminante et nécessitera
l’aide de l’interrogateur.

55:1
1. La fonction   

 1 .20.2
 0, → R
2  
g:

 1
.225

 x → f x+ − f (x)
2
 
:165

1
est continue sur 0, avec
2
2
1250

       
1 1 1 1
g (0) = f − f (0) , g = f (1) − f = f (0) − f = −g (0) .
2 2 2 2
:889

Ainsi, on a :  
3582

1 2
g (0) g = − (g (0))  0
2
1075

 
1
donc, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe c ∈ 0, tel que :
2
e:21

 
1
:Non

g (c) = 0 ⇔ f c + = f (c) .
2
x.com

2. L’ensemble A est non vide (car 0 ∈ A puisque f (0) ∈ [0, 1] donc f (0)  0) et majoré
(par 1) donc il possède une borne supérieure. On note α = sup A.
Premier cas α = 0. Pour tout x ∈ [0, 1] , on peut affirmer que x ∈
/ A donc
larvo

(I1 ) : ∀x ∈ ]0, 1] , f (x) < x.


scho

Comme f est croissante sur [0, 1] , elle admet une limite droite en tout point s ∈ [0, 1]
univ.

et f (s)  lim f. En faisant tendre x vers 0 par valeurs supérieures dans l’inégalité (I1 ) ,
s+
Fonction d’une variable réelle 535

on obtient l’encadrement :
0  f (0)  lim
+
f  lim+ x = 0 ⇒ f (0) = 0
0 x→0

donc 0 est un point fixe de f.  


1
Second cas α ∈ ]0, 1] . La suite α − converge vers α > 0 donc il existe N tel que
n n
1
∀n  N, α − ∈ ]0, 1] .
n
1 1
Soit n  N. Comme α − < α, on peut affirmer que α − ne peut être un majorant
n n
de A (puisque α est le plus petit des majorants de A) c’est-à-dire qu’il existe
1
 xn .
xn ∈ A tel que α −
n
En outre, pour tout entier n  N, comme xn ∈ A, on a :
1

5
(E) : α −  xn  α et (I2 ) : f (xn )  xn .

3840
n
1
Puisque = α, l’encadrement (E) montre que lim xn = α. La fonction

6479
lim α −
n→+∞ n n→+∞
f étant croissante sur [0, 1] , elle possède une limite gauche en tout point s ∈ [0, 1] et

55:1
f (s)  lim f. En faisant tendre n vers +∞ dans l’inégalité (I2 ) et comme xn  α pour
s−
tout entier n, on obtient l’inégalité .20.2
f (α)  lim

f  α ⇒ (F) : f (α)  α
α
.225

donc α ∈ A. Comme f est croissante sur [0, 1] , en composant par f l’inégalité (F), on
:165

obtient la minoration :
f (f (α))  f (α)
2

donc f (α) ∈ A (car f laisse stable [0, 1] et α ∈ [0, 1] d’où f (α) ∈ [0, 1]) d’où la majora-
1250

tion :
f (α)  sup (A) = α.
:889

Cette inégalité et l’inégalité (F) prouve que f (α) = α.


3582

Commentaires 243 La première question est très classique (et probablement traitée en
1075

MPSI). La seconde est bien moins conventionnelle et sera très discriminante.


e:21

Exercice 244 (Mines-Telecom) Soit E = C 0 (R, R), a > 0 et Ta la fonction qui à f ∈ E


associe Ta (f ) défini par
:Non


x+a
1
x.com

Ta (f ) : x → f (t)dt
2a
x−a

1. Soit f ∈ E. Montrer que Ta (f ) est de classe C 1 sur R.


larvo

2. Soit f ∈ E. Montrer que Ta (f ) est constante si et seulement si f est périodique, de


scho

536 période 2a. Mines-Telecom


3. Montrer que Ta est un endomorphisme de E et déterminer son noyau.
univ.

4. L’application Ta est-elle surjective ?

Solution 244
536 Mines-Telecom

536 Mines-Telecom
4. L’application Ta est-elle surjective ?

4. L’application
Solution 244 Ta est-elle surjective ?

1. Comme
Solution 244 f est continue sur R, elle possède une primitive F qui est de classe C sur R.
1

Il est alors immédiat que, pour tout réel x, on a :


1. Comme f est continue sur R, elle possède une primitive F qui est de classe C 1 sur R.
Il est alors immédiat que, 1 x, on a :
Ta pour tout
(f ) (x) = réel(F (x + a) − F (x − a)) .
2a
1
Ainsi, Ta (f ) est de classe Ta (fC)1(x)sur a) − F (x
(F (x +somme
= R comme et − a)) .
composée (par x → x + a et
2a
x → x − a) de telles fonctions.
Ainsi, Ta (f ) est de classe C 1 sur R comme somme et composée (par x → x + a et
2. Implication réciproque. Si f est périodique de période 2a, alors toutes les intégrales
x → x − a) de telles fonctions.
de f sur tout intervalle de longueur 2a sont égales. Soit x ∈ R, comme l’intervalle
2. [x
Implication réciproque.
− a, x + a] est de longueur Si 2a,
f est
on périodique
peut affirmer de période
que : 2a, alors toutes les intégrales
de f sur tout intervalle de longueur 2a sont égales. Soit x ∈ R, comme l’intervalle
[x − a, x + a] est de longueur 2a,x+a on peut affirmer a que :
1 1
Ta (f ) (x) = f (t) dt = f (t) dt = Ta (f ) (0) .
2a x+a
 2a a
1 x−a 1 −a

5
Ta (f ) (x) = f (t) dt = f (t) dt = Ta (f ) (0) .

3840
2a 2a
Ainsi, Ta (f ) est constante. x−a −a
Implication directe. Soit f ∈ E. Si Ta (f ) est constante alors la dérivée de Ta (f )

6479
Ainsi,
est nulle. ) est constante.
D’après
Ta (f le raisonnement pour la réponse à question 1 (et en conservant ses
Implication
notations), on directe.
peut écrire : f ∈ E. Si Ta (f ) est constante alors la dérivée de Ta (f )
Soit

55:1
est nulle. D’après le raisonnement pour la réponse à question 1 (et en conservant ses
notations), on peut écrire :  1
∀x ∈ R, 0 = (Ta (f )) (x) = (F  (x + a) − F  (x − a))
.20.2
2a
1  1 
∀x = ∈ R, 0(f=(x(T+a a) (f ))
− f(x)
(x=− a))(F ⇒ f(x(x++ −=
a)a) F f(x
(x−−a))a) .
.225

2a 2a
1
=
En effectuant le changement (f (x a) − f (x − a)) ⇒ f (x + a) = f (x − a) .
de+variable
:165

2a
En effectuant le changement de variable
2

s=x−a⇔x=s+a
1250

et comme s décrit R lorsque x décrit − on


s = xR, a ⇔peut
x =affirmer
s + a que :
:889

et comme s décrit R
∀slorsque (s décrit
∈ R, f x + a + R, onfpeut
a) = affirmer
(s) ⇔ que =
f (s + 2a) : f (s)
3582

∀s ∈ R, f (s + a + a) = f (s) ⇔ f (s + 2a) = f (s)


donc f est 2a-périodique.
1075

3. donc
Ta ∈ fL est . D’après la question 1, si f ∈ E = C 0 (R, R) alors
(E)2a-périodique.
e:21

3. Ta ∈ L (E) . D’après la question


Ta (f ) ∈ 1,
C 1si(R,
f R) 0 0 (R, R) alors
∈ E⊂=CC (R, R) = E.
:Non

Pour tout (f, g) ∈ E et pour tout


Ta (f C 1µ)
) ∈(λ, (R,∈R)
R2⊂ C 0a(R,
, on : R) = E.
x.com

, on a :
Pour tout (f, g) ∈ E et pour tout (λ, µ) ∈ R2x+a 
x+a 
x+a
1 λ µ
∀x ∈ R, Ta (λf + µg) : x → (λf + µg) = f+ g
2a x+a
 2a x+a
 2a x+a

larvo

1 x−a λ x−a µ x−a


∀x ∈ R, Ta (λf + µg) : x → (λf + µg) = f+ g
= λTa (f ) (x) + µTa (g) (x)2a = (λT a (f ) + µT a 2a (x)
(g)) 2a
scho

x−a x−a x−a


⇒ Ta (λf + µg) = (λTa (f ) + µTa (g))
= λTa (f ) (x) + µTa (g) (x) = (λTa (f ) + µTa (g)) (x)
univ.

⇒ Ta (λf + µg) = (λTa (f ) + µTa (g))


Fonction d’une variable réelle 537

donc Ta est linéaire, ce qui prouve que Ta est un endomorphisme de E.


ker (Ta ) . Soit f ∈ E. Si f ∈ ker (Ta ) ⇔ Ta (f ) = 0 alors Ta (f ) est constante. D’après
la question précédente, cela entraine que f est 2a-périodique et on a :
a
Ta (f ) (0) = 0 ⇔ f = 0.
−a

a
Réciproquement, soit f ∈ E une fonction 2a-périodique et telle que f = 0. D’après la
−a
question précédente, on peut affirmer que Ta (f ) est constante et cette constante vaut :
a
1
Ta (f ) (0) = f =0
2a
−a

donc Ta (f ) = 0 ⇔ f ∈ ker (Ta ) . Par conséquent, le noyau de Ta est l’ensemble des

5
fonctions 2a-périodiques dont l’intégrale sur une période vaut 0.

3840
4. L’application Ta ne peut être surjective car Im (Ta ) ⊂ C 1 (R, R) (d’après la question 1).
En effet, la fonction

6479
f : x → |x|

55:1
appartient à E et elle n’est pas de classe C 1 sur R (puisqu’elle n’est pas dérivable en 0)
donc il ne peut exister aucune fonction g ∈ E tel que f = Ta (g) .
.20.2
Commentaires 244 Exercice utilisant des notions classiques et tout à fait standard pour
.225

ce type de concours. Il ne présente pas de difficulté particulière mais, s’il vous en pose,
retravaillez le.
:1652

Exercice 245 (Mines-Telecom) On suppose que f est une fonction continue sur R à va-
1250

leurs réelles et vérifiant :


x
:889

∀x ∈ R, f (x) = 1 + f (t) cos(x − t) dt.


3582

Montrer que f est deux fois dérivable. Déterminer f .


1075

Solution 245 On utilise la formule d’addition du cosinus donc, pour tout réel x, on a :
e:21

x
:Non

f (x) = 1+ f (t) (cos (x) cos (t) + sin (x) sin (t)) dt
0
x.com

x x
= 1 + cos (x) f (t) cos (t) dt + sin (x) f (t) sin (t) dt.
larvo

0 0

Les fonctions f cos et f sin étant continues sur R, les fonctions


scho

x x
C : x → f (t) cos (t) dt et S : x → f (t) sin (t) dts
univ.

0 0
538 Mines-Telecom

ont des primitives respectivement de

f cos et f sin .

En particulier, elles sont dérivables de dérivées respectives f cos et f sin . Par conséquent, la
fonction
1 + C cos +S sin = f
est dérivable sur R. En outre, sa dérivée est donnée, pour tout réel x, par :

f  (x) = C  (x) cos (x) + C cos (x) + S  (x) sin (x) + S (x) sin (x)
= f (x) cos (x) cos (x) − C sin (x) + f (x) sin (x) sin (x) + S (x) cos (x)
 
= f (x) cos2 (x) + sin2 (x) − C (x) sin (x) + S (x) cos (x)
= f (x) − C (x) sin (x) + S (x) cos (x) .

Comme les fonctions f, C, sin, S et cos sont dérivables sur R, la fonction

5
f − C sin +S cos = f 

3840
est aussi dérivable sur R. Sa dérivée est donnée, pour tout réel x, par :

6479
f  (x) = f  (x) − C  (x) sin (x) − C (x) sin (x) + S  (x) cos (x) + S (x) cos (x)

55:1
= f  (x) − f (x) cos (x) sin (x) − C (x) cos (x) + f (x) sin (x) cos (x) − S (x) sin (x)
= f  (x) − (C (x) cos (x) + S (x) sin (x)) .20.2
En utilisant la définition de C et S, on obtient la formule :
.225

 x   x 
 
:165

f  (x) = f  (x) −  f (t) cos (t) dt cos (x) −  f (t) sin (t) dt sin (x)
2

0 0
1250

x
= f  (x) − − f (t) [cos (t) cos (x) + sin (t) sin (x)] dt
:889

0
x
3582

= f  (x) − f (t) cos (x − t) dt = f  (x) + 1 − f (x) .


0
1075

Autrement dit, f est solution de l’équation différentielle linéaire à coefficients constants :


e:21

y  = y  − y + 1 ⇔ (E) : y  − y  + y = 1.
:Non

Une solution particulière évidente est la fonction yP : t → 1. L’équation homogène associée est
x.com

(EH ) : y  − y  + y = 0
larvo

dont l’équation caractéristique est :


 √
1+i 3
scho

 √ 2 

2
r+ =
r2 − r + 1 = 0, ∆ = (−1) − 4 × 1 = −3 = i 3 ⇒ r = 2√

 ou r = 1 − i 3
univ.


2
Fonction d’une variable réelle 539

Ainsi, yH est solution de (E) si et seulement s’il existe deux complexes α, β tels que :
yH : t → α exp (r+ t) + β exp (r− t) .
Par conséquent, f étant la somme d’une solution de l’équation homogène (EH ) et de la solution
particulière yP , il existe deux complexes α, β tels que :
f = yP + yH : t → 1 + α exp (r+ t) + β exp (r− t) .
Remarquons ensuite que :
0
f (0) = 1+ f (t) cos (−t) dt = 1,
0
f  (0) = f (0) − C (0) sin (0) + S (0) cos (0) = f (0) = 1
donc on en déduit le système linéaire suivant vérifié par (α, β) :
 1
   
 α= √
1+α+β =1 α+β =0 β = −α

5
⇔ ⇔ ⇔ i 3 .

3840
αr+ + βr− = 1 αr+ + βr− = 1 α (r+ − r− )− = 1  1
 β=− √
i 3

6479
L’expression de f est alors :
1

55:1
f : t → 1 + √ (exp (r+ t) + exp (r− t))
i 3
  .20.2
t   √   √ 
exp
2 i 3 i 3
= 1+ √ exp t − exp − t
.225

i 3 2 2
 
t
:165

exp √    √ 
2 3 2 t 3
= 1+ √ 2i sin t = 1 + √ exp sin t .
2

i 3 2 3 2 2
1250

Remarque : si f est définie par la formule précédente, on peut vérifier par un calcul direct
:889

(mais fastidieux) que


x
3582

1 + f (t) cos (x − t) dt = f (x) .


0
1075

L’énoncé ne demande pas sa vérification (et c’est tant mieux :-)).


e:21

Commentaires 245 Ce type d’exercice est posé régulièrement aux concours Mines-Telecom
et Mines-Ponts (tant à l’écrit qu’à l’oral) ainsi qu’à Centrale-SupElec donc il est à tra-
:Non

vailler au moins une fois. Il s’inscrit dans le cadre plus général des éléments propres
(vecteurs propres et valeurs propres) des endomorphismes en dimension infinie (i.e. E =
x.com

C 0 (R, R) et T : f → g avec
x
larvo

g : x → 1 + cos (x − t) f (t) dt
scho

pour la valeur propre 1).


univ.
540 Mines-Telecom

Cet exercice est très discriminant car il nécessite une rigueur importante (logique et dans
les calculs), l’expression des primitives via la formule intégrale ainsi qu’autonomie et ini-
tiative du candidat.
À ne pas douter, l’interaction avec l’interrogateur sera importante pour la plupart des
candidats. Deux points très négatifs de ce sujet sont de ne pas reconnaitre la notion de pri-
x
mitive pour la fonction x → g et / ou de ne pas savoir résoudre correctement l’équation
a
différentielle
y  − y  + y = 1.

5
3840
6479
55:1
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Fonction d’une variable réelle 541

13.2 Centrale Math 1


Exercice 246 (Centrale) On note E = Mn (R) et N l’ensemble des matrices nilpotentes
de E. On défini pour N ∈ N ,
n−1
 (−1)j+1 j
L(N ) = N .
j=1
j

1. Soit t ∈ R → A(t) ∈ E de classe C 1 . On suppose que A(t) et A (t) commutent pour


tout t ∈ R. Montrer que pour tout k ∈ R∗ on a :
d   k−1
(A(t))k = kA (t) (A (t)) .
dt

2. Si N est d’indice de nilpotence p, montrer que L(N ) est aussi nilpotente d’indice p.
3. Soit N ∈ N . Pour t réel montrer que :

5
3840
exp(L(tN )) = In + tN.

Solution 246

6479
1. On procède par récurrence sur k la propriété
d  

55:1
k k−1
(Hk ) : « t → (A (t)) est dérivable sur R et ∀t ∈ R, (A(t))k = kA (t) (A (t)) ».
dt
.20.2
Initialisation k = 1. t → A (t) est de classe sur R et, pour tout t ∈ R, on a :
d  
.225

1 d 1−1
(A (t)) = (A (t)) = A (t) = 1 × A (t) (A (t))
dt dt
:165

donc (H1 ) est vraie.


Hérédité. Supposons la propriété (Hk ) vérifiée pour un certain entier k  1. On consi-
2
1250

dère l’application bilinéaire



Mn (R) × Mn (R) → Mn (R)
:889

B:
(X, Y ) → XY
3582

ainsi que les fonctions


 
R → Mn (R) R → Mn (R)
et g :
1075

f: k
t → (A (t)) t →
 A (t)
sont de classe C 1 sur R. Par conséquent, l’application
e:21

k+1
B (f, g) : t → (A (t))
:Non

est de classe C 1 sur R et, pour tout réel t, on a :


d  
x.com

k+1 
(A (t)) = (B (f, g)) (t) = B (f  (t) , g (t)) + B (f (t) , g (t))
dt  
k−1 k
kA (t) (A (t)) A (t) + (A (t)) A (t)
larvo

=
k k
= kA (t) (A (t)) + A (t) (A (t)) (car AA = A A)
scho

k
= (k + 1) A (t) (A (t)) ,
univ.

ce qui démontre (Hk+1 ) et achève la récurrence.


542 Centrale Math 1

2. Soit N une matrice nilpotence d’indice de nilpotence p c’est-à-dire N p−1 = 0 et N p = 0.


On remarque alors que :
n−1
 n−2
(−1)j+1 j N2 N3 (−1)
L(N ) = N =N− + + ··· + N n−1
j=1
j 2 3 n − 1
 
n−2
N N (−1) n−2
= N I− + + ··· + N .
2 3 n−1
  
HN

Comme H (N ) est un polynôme en N, il commute avec N donc :


p p p
N p (HN ) = 0,
(L (N )) = (N HN ) = 
=0

ce qui prouve que N est nilpotente d’indice de nilpotence au plus p. En outre, la matrice

5
HN est inversible. En effet, N étant nilpotente, elle est trigonalisable et possède 0 comme

3840
unique valeur propre. Ainsi, il existe une matrice inversible P telle que
   k

6479
0 (∗) 0 (∗)
 ..  −1  ..  −1
 P ⇒ ∀k  1, N = P 
k
N = P . .  P

55:1
(0) 0 (0) 0
  .20.2  
0 (∗) 1 (∗)
 ..  −1  ..  −1
= P . P et In = P In P −1 ⇒ HN = P  . P
.225

(0) 0 (0) 1
 
:165

1 (∗)
 .. 
⇒ det (HN ) = det  .  = 1 = 0
2
1250

(0) 1
:889

Supposons que
p−1 p−1
(L (N )) = 0 ⇔ N p−1 (HN ) = 0.
3582

p−1
Comme (HN ) est une matrice inversible, en multipliant (à droite des matrices) l’éga-
p−1
lité précédente par l’inverse de cette matrice (HN ) , on obtient l’égalité N p−1 = 0, ce
1075

p−1
qui est absurde. Par conséquent, (L (N )) = 0 donc L (N ) est nilpotente d’indice de
nilpotence p.
e:21

3. Soient N ∈ N et t ∈ R. Comme N ∈ Mn (R) est nilpotente, on est assuré qu’il existe


:Non

un entier p  1 tel que N p = 0 et tN est une matrice nilpotence car


x.com

p
(tN ) = tp N p = tp 0 = 0.
p
D’après la question 2, la matrice L (tN ) est nilpotente et (L (tN )) = 0. On considère la
larvo

fonction f définie sur R par, pour tout réel t :


scho

+∞
 p−1

1 k 1 k
f (t) = exp (L (tN )) = (L (tN )) = (L (tN )) .
k!    k!
univ.

k=0 k=0
=0 si kp
Fonction d’une variable réelle 543

La fonction A : t ∈ R → L (tN ) ∈ Mn (R) est de classe C 1 sur R. En effet, il s’agit d’un


2
polynôme en t à coefficients matriciels donc, pour chaque (i, j) ∈ {1, .., n} , la fonction
p−1
 (−1)k+1  k  k
t ∈ R → Ai,j (t) = N i,j t ∈ R
k
k=1

est polynômiale ce qui assure son caractère C 1 sur R. Sa dérivée est donnée, pour tout
réel t, par :
 
p−1
 p−1
 p−1
d  (−1) j+1
(−1)j+1 j−1 j 
A (t) = tj N j  = jt N = (−1)j+1 N j tj−1 .
dt j=1 j j=1
j j=1

k
D’après la question 1, pour chaque k ∈ {1, .., n} , t → (A (t)) est de classe C 1 sur R,
ce qui prouve que f est de classe C 1 sur R (comme somme d’un nombre fini de telles
fonctions). D’après la question, pour tout réel t, on a :

5
3840
p−1
 p−1

1 k−1 1 k−1
f  (t) = kA (t) (A (t)) = A (t) k (A (t))
k!    k!
k=0 k=1

6479
=0 si k=0
p−1
 p−1

1 k−1 1 j
= A (t) (A (t)) = A (t) (A (t))

55:1
(k − 1)! j=k−1 j!   
k=1 j=0
=0 si jp
+∞
.20.2
 1 j
= A (t) (A (t)) = A (t) f (t)
j!
.225

j=0

En outre, on a f (0) = exp (L (0)) = exp (0) = In donc f est solution du problème de
:165

Cauchy :  
y (t) = A (t) y (t)
2
1250

(C) : .
y (0) = In
Comme la fonction t → A (t) est continue sur R (puisqu’elle y est de classe C 1 ), le
:889

théorème de Cauchy montre que le problème (C) possède une unique solution. Montrons
que la fonction
3582

g : t → In + tN
1075

vérifie le problème (C) ce qui démontrera que f = g. Il est immédiat que g (0) = In et,
pour tout réel t, on a
e:21

g  (t) = N et A (t) g (t) = A (t) (In + tN ) = A (t) + tA (t) N


:Non

p−1
 p−1

= (−1)j+1 N j tj−1 + (−1)j+1 N j+1 tj
x.com

j=1 j=1
p−1
  
= −(−1)j N j tj−1 + (−1)j+1 N j+1 tj (somme télescopique)
larvo

j=1
p 1
= N p tp−1 − (−1) N 1 t1−1 = N = g  (t) ⇒ g  (t) = A (t) g (t) .
(−1) 
scho

=0
univ.
544 Centrale Math 1

Commentaires 246 Exercice relativement « simple » pour l’épreuve Maths 1 de Centrale-


SupElec dont la difficulté est bien graduée.
Question 1 : S’il est attendu que le candidat songe à une récurrence, les candidats seront
distingués sur leurs capacités à montrer qu’ils savent utiliser la commutativité de A (t) et
A (t) (ils ne dérivent pas des fonctions à valeurs réelles) en énonçant le théorème utilisé.
Question 2 : Le point le plus délicat pour la plupart des candidats est la nilpotence car
ils n’observent pas que N se factorise et ils se noient sous les calculs (élévation à une
puissance quelconque d’une somme a un nombre arbitraire de termes). La distinction des
candidats se fera essentiellement sur ce point.
Queston 3 : Il s’agit de la question la plus délicate de l’exercice. On peut résoudre la
question formellement en dérivant sans justifier la raison de cette possibilité et résoudre
l’équation différentielle comme si les fonctions sont à valeurs réelles. L’interrogateur la va-
lorisera (faiblement) mais demandera de nombreux éclaircissements : est-il licite de dériver
une somme ayant une infinité de termes (il faut utiliser un théorème dédié ou observer que
la somme ne contient qu’un nombre fini de termes) ? Comment rendre rigoureux la réso-
lution de l’équation différentielle ? Pour cette dernière question, on peut procéder comme
le corrigé via le théorème de Cauchy-Lipschitz ou bien en mimant la preuve de MPSI qui

5
3840
consiste à dériver la fonction

6479
g : t → (exp (−L (tN ))) (In + tN ) .

Voici les calculs associés :

55:1

g  (t) = (exp (−L (tN ))) (In + tN ) + (exp (−L (tN ))) N .20.2
= − (exp (−L (tN ))) (−A (t)) (In + tN ) + (exp (−L (tN ))) N
(exp (−L (tN ))) [−A (t) (In + tN ) + N ] .
.225

Comme
:165

A (t) (In + tN ) = N
2

d’après les calculs du corrigé, on obtient que g  = 0 donc g est constante et comme g (0) =
1250

In , on obtient g = In . En multipliant cette égalité par exp (L (tN )) et en utilisant la


formule :
:889

∀B ∈ Mn (R) , exp (B) exp (−B) = In ,


3582

on obtient l’égalité attendue.


1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Fonction d’une variable réelle 545

13.3 Mines-Ponts
Exercice 247 (Mines-Ponts) Soit f ∈ C 2 (R+ , R+ ) une fonction majorée sur R+ . On
suppose qu’il existe α > 0 vérifiant :

∀x ∈ R+ , f  (x)  α2 f (x) .

1. Montrer que f décroît.


2. Montrer que f (x) → 0 et f  (x) → 0 lorsque x → +∞.
3. Montrer : ∀x ∈ R+ , f (x)  f (0) e−αx .

Solution 247
1. Notons
(E) : ∀x  0, f  (x)  α2 f (x) et M = sup f.
R+

La fonction f étant positive et majorée sur R+ , elle y est bornée.

5
La fonction f étant à valeurs positives, l’inéquation (E) entraine que f  est positive

3840
sur R+ donc f  est croissante sur R+ . Le théorème de limite monotone entraine alors
l’existence de L = lim f  (x) dans R ∪ {+∞} . Soit x > 0. D’après le théorème des

6479
+∞
accroissements finis appliqué entre x et 2x, il existe cx ∈ ]x, 2x[ tel que

55:1
f (2x) − f (x) f (2x) − f (x)
(∗) : f  (cx ) = = .20.2 → 0
2x − x x x→+∞

(car le numérateur est borné sur R+ et le dénominateur tend vers 0 en +∞). Comme,
.225

∀x ∈ R+ , cx  x et lim x = +∞,
:165

x→+∞

on peut affirmer que


2
1250

lim cx = +∞ (car cx  x) donc lim f  (cx ) = L.


x→+∞ x→+∞
:889

Ainsi, on vient de prouver que lim f  = 0 et puisque f  est croissante sur R+ , on en


3582

+∞
déduit que f  est négative sur R+ c’est-à-dire que f est décroissante sur R+ .
2. Nous avons établi à la question précédente que lim f  = 0. On introduit la fonction
1075

+∞

g = f  + αf
e:21

qui est de classe C 1 sur R+ et dont la dérivée vaut


:Non

g  = f  + αf   α2 f + αf = αg ⇒ g  − αg  0.
x.com

En multipliant cette inégalité par e−αx (ce qui est licite car cette quantité est négative),
on obtient l’inéquation
larvo

 
∀x ∈ R+ , e−αx g (x) − αe−αx g (x)  0 ⇔ e−αx g (x)  0.
scho

Ainsi la fonction
univ.

x → e−αx g(x) = e−αx f  (x) + e−αx f (x)


546 Mines-Ponts

est croissante sur R+ et tend vers 0 en +∞ (car lim e−αx = lim f  = 0 et que la
x→+∞ +∞
fonction f est bornée sur R+ ).donc elle est négative sur R+ c’est-à-dire, pour tout réel
x ∈ R+ , on a les majorations suivantes :
1
e−αx g(x)  0 ⇔ g(x)  0 ⇔ f  (x) + αf (x)  0 ⇒ 0  f (x)  − f  (x) .
×eαx >0 α   
→0

Comme lim f  = 0, le théorème d’encadrement montre que lim f = 0.


+∞ +∞
3. D’après la question précédente, pour tout réel x ∈ R+ , on a l’inéquation :

αf (x) + f  (x)  0 ⇔ αeαx f (x) + eαx f  (x)  0 ⇔ (eαx f (x))  0.
×eαx >0

Ainsi la fonction h : x → eαx f (x) est décroissante sur R+ , ce qui permet d’écrire :
∀x ∈ R+ , h (x)  h (0) ⇔ f (x)  f (0)e−αx .
×e−αx >0

5
3840
Commentaires 247 Exercice surprenant au premier abord et donné assez régulièrement
à ce concours. Il ne nécessite que le cours de MPSI sur les fonctions et quelques astuces.
Pour la seconde question, le fait de considérer g = f  + αf peut se comprendre avec le

6479
cours de MP. Si on note E l’ensemble des fonctions de classe C ∞ sur R et D : f ∈ E → f 
l’endomorphisme de dérivation, on a :

55:1
 
f  − α2 f = D2 − α2 In f = (D − αIn ) (D + αIn ) f .20.2
d’où l’idée de poser g = (D + αIn ) f = f  + αf et d’en déduire l’inégalité :
.225

 
(D − αIn ) g = g  − αg = D2 − α2 In f = f  − αf  0.
:1652

Exercice 248 (Mines-Ponts) Soit f une fonction de [0, 1] dans R+ dérivable en 0 telle que
1250

n
  
k
f (0) = 0. Calculer lim f .
n2
:889

n→+∞
k=1
3582

Solution 248 La fonction f étant dérivable en 0, on a


f (x) − f (0) f (x)
= f  (0) ⇔ lim = f  (0)
1075

lim
x→0+ x−0 x→0 + x
 
 f (x) 
 − f (0)  ε

e:21

⇒ ∀ε > 0, ∃αε > 0, ∀x ∈ [0, αε ] , 


x
⇔ (∗) : ∀ε > 0, ∃αε > 0, ∀x ∈ [0, αε ] , |f (x) − xf  (0)|  εx.
:Non

×x>0

Fixons (provisoirement) ε > 0 et considérons le réel αε > 0 fournit par (∗) . Pour tout k ∈
x.com

{1, .., n} , on a l’encadrement


k n 1
0 2  2 = .
larvo

n n n
1
Comme lim = 0, il existe un rang Nε tel que
scho

n→+∞ n

1
univ.

∀n  Nε ,  αε .
n
Fonction d’une variable réelle 547

Pour cet entier N, on est assuré que :


k
∀n  Nε , ∀k ∈ {1, ..., n} , 0  2  αε
    n
 k k  k εn ε
⇒ f − 2 f (0)  ε 2  2 = .

n2 n n n n

D’après l’inégalité triangulaire, on peut écrire pour tout n  Nε :


      
 n   
k   
n n
 k k k  
 f − f (0) =  f − 2 f (0) 
 n2 n2   n2 n 
k=1 k=1 k=1
n     n n
   ε
 f k − k f  (0)  ε
 1=
εn
= ε.
 n 2 n 2  n n n
k=1 k=1 k=1

Autement dit, on vient de montrer que :


 n   

5
 n

k k 

3840
lim f − f (0) = 0.
n→+∞ n2 n2
k=1 k=1

6479
Or, pour tout entier n  1, on a :

55:1
n
 n
k  f  (0)  f  (0) n (n + 1) f  (0) n2 f  (0)
2
f (0) = 2
k= × ∼ × = .
n n n2 2 n→+∞ n
.20.2 2 2 2
k=1 k=1

On peut alors affirmer que :


.225

n
 n
  
k  f  (0) k f  (0)
:165

lim 2
f (0) = ⇒ lim f 2
= .
n→+∞ n 2 n→+∞ n 2
k=1 k=1
2
1250

Commentaires
  248 Le point clé dans ce type d’exercice est d’approximer le terme géné-
:889

k
ral (ici f ) via un développement limité de f en 0 puis d’étudier si l’approximation
n2
commise est suffisamment précise en étudiant l’écart en la somme exacte et la somme des
3582

valeurs approchées, ici


n    n
1075

k k 
f − f (0).
n2 n2
k=1 k=1
e:21

Si l’approximation est assez bonne, la différence tendra vers 0. Pour estimer l’erreur,
on utilisera couramment l’inégalité de Taylor-Lagrange. Comme cela n’est pas possible
:Non

ici, nous sommes obligés d’utiliser la epsilonite (ce qui rend les calculs fastidieux et les
raisonnements plus complexes). Vous pouvez proposer de traiter un cas plus restreint : celui
x.com

où la fonction f est de classe C 2 sur [0, 1]. Si on note M = sup |f  | (qui existe car f  est
[0,1]
continue sur le segment [0, 1] donc elle y est bornée) alors l’inégalité de Taylor-Lagrange
larvo

à l’ordre 1 fournit l’inégalité :


scho

M x2 M x2
∀x ∈ [0, 1] , |f (x) − f (0) − xf  (0)|  ⇔ |f (x) − xf  (0)|  .
2 2
univ.
548 Mines-Ponts

k
Pour chaque n ∈ N∗ , en choisissant x = avec k ∈ {1, .., n} , on obtient :
n2
   
  2
f k − k f  (0)  M k .
 n 2 n 2  2n 4

On en déduit la majoration suivante :


 
    n     
k  
n n  n
  M k2

 f
k
− f (0)  f k − k f  (0) 
 n2 n2   n2 n2  2n4
k=1 k=1 k=1 k=1
n n
k2 M  Mn M
 4
= 2
1= 2
= → 0.
2n 2n 2n 2n n→+∞
k=1 k=1

Une telle initiative sera appréciée par l’interrogateur et bien valorisée si elle est menée
complètement par le candidat. Bien entendu, l’interrogateur demandera de finaliser dans
le cas général.

5
3840
Exercice 249 (Mines-Ponts) Déterminer les fonctions f : R → R continues telles que :

6479
∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y).

55:1
Solution 249 Notons
(E) : ∀x, y ∈ R, f (x + y) = f (x) + f (y) .20.2
et procédons par analyse-synthèse.
Phase d’analyse. Soit f : R → R une fonction continue solution de (E). En choisissant
.225

x = y = 0 puis y = −x dans (E) on obtient


:165

f (0 + 0) = f (0) + f (0) ⇔ f (0) = 2f (0) ⇔ f (0) = 0


2

f (x + (−x)) = f (x) + f (−x) ⇔ f (0) = f (x) + f (−x)


1250

⇔ 0 = f (x) + f (−x) ⇔ f (−x) = −f (x)


:889

donc f est une fonction impaire. Soit x ∈ R. Considérons la suite


3582

(un )n∈N = (f (nx))n∈N .

Pour tout entier n ∈ N, en choisissant y = nx dans (E), on obtient la relation :


1075

un+1 = f ((n + 1) x) = f (x + nx) = f (nx) + f (x) = un + f (x) .


e:21

donc la suite (un )n0 est arithmétique de raison f (x), ce qui montre que l’égalité :
:Non

f (nx) = un = nf (x) + u0 = nf (x) + f (0) = nf (x).


x.com

Par imparité de f, pour tout n ∈ Z− alors −n ∈ N et on a l’égalité :

f (−nx) = (−n) f (x) ⇔ −f (nx) = −nf (x) ⇔ f (nx) = nf (x) .


larvo

Ainsi, la formule f (nx) = nf (x) est valable pour tout n ∈ Z et tout x ∈ R. Étendons la aux
n
scho

nombres rationnesl. Soit r ∈ Q, il existe (n, m) ∈ Z × N∗ tel que r = donc


m
n
univ.

f (mr) = f (n) ⇔ mf (r) = f (n × 1) ⇔ mf (r) = nf (1) ⇒ f (r) = f (1) = rf (1) .


m
Fonction d’une variable réelle 549

Les fonctions f et g : x → xf (1) étant continues sur R et égales sur Q qui est dense dans R,
on en déduit qu’elles sont égales sur R c’est-à-dire que :

∀x ∈ R, f (x) = g (x) = xf (1) .

Ainsi les seules solutions possibles de (E) sont les fonctions f : x → ax avec a ∈ R.
Phase de synthèse. Soit a ∈ R, la fonction f : x → ax est continue sur R et vérifie :

∀x, y ∈ R, f (x + y) = a (x + y) = ax + ay = f (x) + f (y).

Conclusion : les solutions f de (E) continues sur R forment l’ensemble :

{x → ax, a ∈ R} = Vect(x → x).

Commentaires 249 Exercice très classique et probablement traité dans le cours de MPSI.
Ce type d’exercice a tendance à se rarefier aux concours.

5
3840
Exercice 250 (Mines-Ponts) Soit P ∈ R[X]\ {0} tel que ∀x ∈ R, P (x)  0. On pose :

6479
n = deg (P ) et Q = P + P (1) + P (2) + · · · + P (n) .

55:1
Montrer que : ∀x ∈ R, Q(x)  0.
.20.2
Solution 250 Commençons par remarquer que :
.225

n
 n
 n 
 
Q − Q = P (k+1) − P (k) = P (k+1) − P (k) = P (n+1) − P = −P  0
:165

k=0 k=0 k=0


2
1250

On considère alors la fonction f : t → Q(t)e−t qui est dérivable sur R et décroissante puisque :

∀t ∈ R, f  (t) = Q (t)e−t − Q(t)e−t = (Q (t) − Q(t))e−t  0.


:889

D’après les croissances comparées, on a lim f (t) = 0 donc :


3582

t→+∞

∀x ∈ R, f (x)  lim f = 0 ⇔ Q(x)e−x  0 ∀x ∈ R, Q(x)  0.


1075


+∞ ×e−x 0
e:21

Commentaires 250 Il s’agit d’un exercice astucieux mais sans autre difficulté.
:Non
x.com

Exercice 251 (Mines-Ponts) Déterminez les solutions de classe C 1 dans R de

∀x ∈ R, f  (f (x))f  (x) = 1 avec f (0) = 0 et f  (0) > 0.


larvo

Solution 251 Manifestement la fonction f : x → x convient.


scho

Soit f : R → R de classe C 1 sur R vérifier les propriétés demandées par l’énoncé.


La fonction f  est continue sur R et elle ne s’annule pas (car f  (f (x)) f  (x) = 1 pour tout réel
univ.

x) donc elle est de signe fixe et comme f  (0) > 0, on peut affirmer que f  > 0. En particulier,
550 Mines-Ponts

la fonction f est strictement croissante sur R.


Considérons alors la fonction
g : x → f (f (x))
qui est de classe C 1 sur R (comme composée de deux telles fonctions). Pour tout réel x, on a :
g  (x) = f  (x) f  (f (x)) = 1.
Ainsi, il existe un réel C tel que :
∀x ∈ R, g (x) = x + C ⇔ f (f (x)) = x + C.
En évaluant cette égalité en 0 et comme f (0) = 0, on en déduit que C = 0 donc
∀x ∈ R, f (f (x)) = x.
Soit x0 ∈ R. Si x0  f (x0 ) alors, comme f est croisssante, en composant l’inégalité x0  f (x0 ),
on obtient :
f (x0 )  f (f (x0 )) = x0
donc x0 = f (x0 ) .

5
Si x0  f (x0 ) alors, comme f est croisssante, en composant l’inégalité x0  f (x0 ), on obtient :

3840
f (x0 )  f (f (x0 )) = x0

6479
donc x0 = f (x0 ) .
Au final, on vient de montrer que f (x) = x quelque soit le réel x.

55:1
Conclusion. Seule la fonction f : x → x vérifie les conditions de l’énoncé.
.20.2
Commentaires 251 Exercice original pour le concours Mines-Ponts. L’exercice est très
discriminant car il demande plusieurs initiatives et observations de la part du candidat. Le
.225

fait de remarquer la dérivée d’un produit et la stricte monotonie de f seront des éléments
bien valorisés par l’interrogateur, voire même très valorisés si le candidat justifie que
:165

f ◦ f = Id . La finalisation sera probablement obtenu par interaction avec l’interrogateur.


2
1250

Exercice 252 (Mines-Ponts) Soient f et g deux fonctions de [0, 1] dans [0, 1], continues
et vérifiant f ◦ g = g ◦ f
:889

1. Montrer qu’il existe a ∈ [0, 1] tel que g(a) = a.


3582

2. Supposons que ∀x ∈ [0, 1], f (x) > g(x). Montrer que la suite (f n (a))n∈N est crois-
sante (où f n = f ◦ · · · ◦ f si n  1 et f 0 = Id[0,1] ).
1075

  
n fois
3. Montrer que ∃c ∈ [0, 1] tel que f (c) = g(c)
e:21

Solution 252
:Non

1. On introduit la fonction
h : x → g(x) − x
x.com

qui est continue sur [0, 1] . Étant donné que :


larvo

h(0) = g(0)  0 et h (1) = g(1) − 1  0 ⇒ h(0)h (1)  0.


 
∈[0,1] ∈[0,1]
scho

Le théorème des valeurs intermédiaires montre l’existence de x0 ∈ [0, 1] tel que


univ.

h(x0 ) = 0 ⇔ g (x0 ) = x0 .
Fonction d’une variable réelle 551

2. Une remarquable primordiale. Comme g commute avec f, g commute avec f n . En effet,


ceci est vrai pour n = 0 car
Id ◦g = g = g ◦ Id
et si elle est vérifiée au rang n alors
g ◦ f n+1 = (g ◦ f n ) ◦ f = (f n ◦ g) ◦ f = f n ◦ (g ◦ f )
= f n ◦ (f ◦ g) = f n+1 ◦ g.
Pour tout entier n, posons un = f n (a) alors
u0 = a et ∀n ∈ N, un+1 = f (un ) .
Comme [0, 1] est stable par f et que u0 ∈ [0, 1] , on peut affirmer que un ∈ [0, 1] pour tout
entier n. Pour tout entier n, en évaluant l’inégalité de l’énoncé en x = un , on obtient
l’inégalité :
un+1 = f (un ) > g (un ) = (g ◦ f n ) (u0 ) = (f n ◦ g) (a) = f n (g (a)) = f n (a) = un
donc la suite (un )n∈N est (strictement) croissante.

5
3840
3. Procédons par l’absurde en supposant que, pour tout x ∈ [0, 1] , f (x) = g (x) . La fonction
h=f −g

6479
est continue sur l’intervalle [0, 1] et ne s’y annule pas donc, d’après le théorème des
valeurs intermédiaires, on peut affirmer que h est de signe fixe c’est-à-dire h < 0 sur

55:1
[0, 1] ou h > 0 sur [0, 1] . Comme le problème est symétrique par rapport à f et g, quitte
à échanger f et g (ce qui revient à changer le signe de h), on peut supposer que.20.2
h > 0 sur [0, 1] ⇔ ∀x ∈ [0, 1] , f (x) > g (x) .
.225

D’après la question précédente, la suite


:165

(un )n0 = (f n (a))n0


2

est croissante et est majorée par 1 (puisqu’elle est à valeurs dans [0, 1]) donc elle converge.
1250

Notons L sa limite qui appartient à [0, 1]. Pour tout entier n, on a les deux égalités sui-
vantes, la preuve découlant de la définition de un , la seconde découlant de la preuve de
:889

la question précédente :
un+1 = f (un ) et g (un ) = un .
3582

En faisant tendre n vers +∞ dans ces deux égalités, la continuité des fonctions f et g
sur [0, 1] permettent d’affirmer que :
1075


L = f (L)
⇒ f (L) = g (L) ,
e:21

L = g (L)
ce qui est absurde. Par conséquent, il existe c ∈ [0, 1] tel que f (c) = g (c) .
:Non
x.com

Commentaires 252 Exercice classique des systèmes dynamiques, largement accessible


en MPSI (et peut-être même travaillé dans cette classe) notamment par le fait que le
sujet est découpé afin de le rendre très progressif (ce qui est plutôt rare aux concours
larvo

Mines-Ponts, peut-être s’agit-il d’un sujet Mines-Telecom ou commun à Mines-Ponts et


Mines-Telecom).
scho

Question 1 : Question très classique et élémentaire (le paradigme pour s’avoir si une
équation f (x) = g (x) admet une solution est d’étudier la fonction f − g).
univ.
552 Mines-Ponts

Question 2 : Le point clé à cette question est de voir que la suite proposée est récurrente
de relation un+1 = f (un ) . Si le candidat l’observe seul et s’il songe lui-même à une
récurrence, cela sera valorisé par l’interrogateur.
Question 3 : Il s’agit de la question la plus ouverte et la plus difficile de l’exercice. Il
distinguera les bons candidats aptes à la rigueur et à l’esprit d’initiative.(songer à un
raisonnement par l’absurde, à faire une disjonction de cas ou utiliser la symétrie pour
n’étudier qu’un seul cas)

5
3840
6479
55:1
.20.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Chapitre 14

Équations différentielles

14.1 CCINP

5
3840
Exercice 253 (CCINP) On note F l’ensemble des fonctions de classe C 2 , ne s’annulant
pas, et telles que :

6479
(F) : ∀x, y ∈ R, f (x + y) + f (x − y) = 2f (x) f (y) .

55:1
1. Soit f ∈ F . Montrer que f vérifie une équation différentielle (E) : y  + ky = 0.
2. Déterminer les solutions de l’équation (E). .20.2
3. Déterminer F .
.225

Solution 253
:165

1. On fixe x (provisoirement). En dérivant deux fois par rapport à y, on obtient l’égalité :


∀x, y ∈ R, f  (x + y) + f  (x − y) = 2f (x) f  (y) .
2
1250

On choisit alors y = 0 ce qui donne :


:889

∀x ∈ R, 2f  (x) = 2f (x) f  (0) ⇔ f  (x) − f  (0) f (x) = 0,


3582

ce qui permet de conclure avec k = −f (0) .


2. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants donc
1075

l’équation caractéristique est r2 + k = 0. Nous allons distinguer trois cas :


Premier cas k < 0 :
e:21


r2 + k = 0 ⇔ r2 = −k ⇔ r = ± −k.
:Non

Comme on dispose de deux racines distinctes, il existe (α, β) tel que :


√ √
x.com

−k
f : x → αex + βe−x −k
.
Deuxième cas k = 0. L’équation r2 = 0 admet une unique solution r = 0 donc il existe
larvo

(α, β) tel que :


f : x → (αx + β) e0x = αx + β.
scho

Troisième cas k > 0 :



univ.

r2 + k = 0 ⇔ r2 = −k = i2 k ⇔ r = ±i k.
554 CCINP

Comme on dispose de deux racines distinctes, il existe (α, β) tel que :


√ √
f : x → αeix k
+ βe−ix k
.

3. On procède par analyse-synthèse.


Phase d’analyse. Soit f ∈ F. Il reste à déterminer les conditions initiales f (0) et
f  (0) . En évaluant en x = y = 0 l’équation (F), on obtient :
2
2f (0) = 2 (f (0)) ⇔ f (0) (1 − f (0)) = 0 ⇔ f (0) = 0 ou f (0) = 1.
Si f (0) = 0 alors, pour tout x ∈ R, on a :
f (x + 0) + f (x − 0) = 2f (x) f (0) ⇔ 2f (x) = 0 ⇔ f (x) = 0
donc f est la fonction nulle. On supposera désormais que f (0) = 1. En dérivant par
rapport à y la relation (F) puis en évaluant en x = y = 0, on obtient :
f  (0) − f  (0) = 2f (0) f  (0) ⇔ f  (0) = 0.

5
3840
Ayant les conditions initiales f (0) = 1, f  (0) = 0, on peut déterminer les valeurs de
(α, β) correspondants aux différentes formes possibles de f.

6479
Premier cas k < 0 : Il existe (α, β) tel que :
 

55:1
√ √
f : x → αe x −k
+ βe −x −k

f (0) = 1
⇔ √ α + β√ =1
f  (0) = 0 α −k − β −k = 0
 .20.2
α + β√= 1 1  √ 
⇔ ⇔ α = β = ⇒ f : x → ch x −k .
α = β ( ÷ −k = 0) 2
.225

Deuxième cas k = 0 : Il existe (α, β) tel que :


:165

  
f (0) = 1 α+β =1 α=0
f : x → αx + β ⇒ ⇔ ⇔ ⇒ f : x → 1.
2

f  (0) = 0 α=0 β=1


1250

Troisième cas k < 0 : Il existe (α, β) tel que :


:889

√ √
 
f : x → αe ix −k
+ βe −ix −k

f (0) = 1
⇔ √ α+β = √1
f  (0) = 0
3582

iα −k − iβ −k = 0
  √ 
α + β√ =1 1
⇔ ⇔ α = β = ⇒ f : x → cos x −k .
1075

α = β ( ÷ i −k = 0) 2
Phase de synthèse. La fonction f : x → 1 vérifie manifestement (F) . Soit A ∈ R∗+ ,
e:21

on considère la fonction fA : x → cos (Ax). En utilisant la formule d’additions de cos



:Non

cos (a + b) = cos (a) cos (b) − sin (a) sin (b)


cos (a − b) = cos (a) cos (b) + sin (a) sin (b)
x.com

⇒ cos (a + b) + cos (a − b) = 2 cos (a) cos (b) ,


on obtient immédiatement que fA vérifie (F) . De même, pour tout A ∈ R∗+ , on considère
larvo

la fonction gA : x → ch (Ax) . En utilisant la formule d’additions de ch



scho

ch (a + b) = ch (a) ch (b) − sh (a) sh (b)


ch (a − b) = ch (a) ch (b) + sh (a) sh (b)
univ.

⇒ ch (a + b) + ch (a − b) = 2 ch (a) ch (b) ,
Équations différentielles 555

on obtient immédiatement que gA vérifie (F) .


Conclusion. Une fonction f appartient à F si et seulement si elle est de la forme
f : x → ch (Ax) ou f : x → cos (Ax) pour A ∈ R (A = 0 redonne f : x → 1 et on utilise
la parité de ch et cos pour autoriser A a être un réel quelconque).

Commentaires 253 La première question est assez astucieuse : dériver par rapport à
une variable puis lui attribuer une valeur convenable. Il ne faut guère s’inquiéter de ne pas
trouver la réponse à la première question car celle-ci est donnée donc on peut l’utiliser pour
répondre aux questions suivantes. Il arrive trop fréquemment que des candidats passent un
temps important de la préparation à y répondre alors que le temps est compté et il faut
être pragmatique.
La deuxième question est une application directe du cours. Par contre, l’interrogateur sera
vigilant sur la rigueur du candidat (distinction selon le signe de k en priorité ou, à minima,
invoquer le signe de k pour proposer des solutions : sin ou cos ou sous forme exponentielles
réelles).
La troisième question teste la rigueur du candidat (et non la dextérité en calcul de celui-

5
ci).

3840
Bien que d’aspect élémentaire (il ne nécessite que des connaissances de MPSI), ce sujet
s’avère en pratique très discriminant en raison des nombreux chausses-trappes pour les

6479
candidats non (ou peu) rigoureux.

55:1
Exercice 254 (CCINP) Résoudre le système différentiel suivant par résolution matricielle
.20.2
(diagonalisation) :  
x = 3x − 4y − e−t
.
.225

y  = x − 2y
:165

Solution 254 On introduit les matrices


     −t 
2

x 3 −4 −e
1250

X= ,A= et B = .
y 1 −2 0
:889

Le système (S) proposé est équivalent à l’équation (E) : X  = AX + B. Effectuons la réduction


de A :
3582

 
X − 3 4 
χA = det (XI − A) =   = X 2 − X − 2 = (X + 1) (X − 2) .
−1 X + 2
1075

Comme χA est scindé à racines simples, la matrice A est diagonalisable.


e:21

   
4 −4 1
E−1 (A) = ker (A + I) = = Vect (∗)
:Non

1 −1 1
   
1 −4 4
x.com

E2 (A) = ker (A − 2I) = = Vect (∗∗)


1 −4 1

(∗) On note (e1 , e2 ) la base canonique de R2 , a l’endomorphisme associé à A + I dans la base


larvo

(e1 , e2 ) et C1 , C2 les colonnes de A + I. Comme :


scho

C1 + C 2 = 0 ⇔ a (e1 ) + a (e2 ) = 0 ⇔ a (e1 + e2 ) = 0 ⇔ e1 + e2 ∈ ker (a)


 
1
univ.

⇔ ∈ ker (A + I) = E−1 (A) .


1
556 CCINP

On conclut en remarquant que chaque espace propre de A est de dimension 1 (puisque A possède
deux valeurs propres distinctes et elle est de taille 2 ou bien que, puisque A est diagonalisable
dim (E−1 (A)) = m−1 ).
(∗) On note (e1 , e2 ) la base canonique de R2 , a l’endomorphisme associé à A − 2I dans la base
(e1 , e2 ) et C1 , C2 les colonnes de A − 2I. Comme :

4C1 + C2 =0 ⇔ 4a (e1 ) + a (e2 ) = 0 ⇔ a (4e1 + e2 ) = 0 ⇔ 4e1 + e2 ∈ ker (a)


 
4
⇔ ∈ ker (A − 2I) = E2 (A) .
1

On conclut en remarquant que chaque espace propre de A est de dimension 1 (puisque A possède
deux valeurs propres distinctes et elle est de taille 2 ou bien que, puisque A est diagonalisable
dim (E2 (A)) = m2 ).
Si on note    
1 4 −1 0
P = ∈ GL2 (R) et D =
1 1 0 2
alors on a :

5
3840
A = P DP −1 ⇒ (E) : X  = P DP −1 X + B ⇔−1 P −1 X  = DP −1 X + P −1 B.
×P

6479
On note ensuite et :

55:1
 1 4   1 
  −  −t  e−t
y1  3 3  −e  3 
.20.2
−1
Y =P X= −1 
et C = P B =  1  = 
y2 1 0  1 −t 
− − e
3 3 3
.225

(par résolution de systèmes ou par la célèbre formule


:165

1
P −1 = t
2

Com (P )).
1250

det (P )

L’équation (E) est donc équivalente à l’équation :


:889

 1
 y1 = −y1 + e−t
 (U ) :

3582

3
Y  = DY + C ⇔ 1 .

 y2 = 2y2 − e−t
 (V) :
1075

3
e:21

Résolution de (U ) . L’équation homogène associée est y  = −y dont les solutions sont les
fonctions
:Non

yH : t → αe−t avec α ∈ R.
Recherchons une solution particulière sous la forme yP : t → α (t) e−t alors :
x.com

1 1 1
yP = −yP + e−t ⇔ α (t) e−t − α (t) e−t = −α (t) e−t + e−t ⇔ α (t) = .
larvo

3 3 3
t
Ainsi, α : t → convient et les solutions de (U) sont les fonctions de la forme
scho

3
t
univ.

y1 = yH + yP : t → αe−t + e−t , α ∈ R.
3
Équations différentielles 557

Résolution de (V) . L’équation homogène associée est y  = 2y dont les solutions sont les
fonctions
yH : t → βe2t avec β ∈ R.
Recherchons une solution particulière sous la forme yP : t → β (t) e2t alors :

1 1 e−3t
yP = 2yP − e−t ⇔ β  (t) e2t + 2β (t) e2t = 2β (t) e2t − e−t ⇔ β  (t) = − .
3 3 3
e−3t
Ainsi, β : t → convient et les solutions de (U) sont les fonctions de la forme
9
e−t
y1 = yH + yP : t → βe2t + , β ∈ R.
9
Conclusion : les solutions de (E) sont les fonctions :
   4 −t 1 −t 
  αe−t + t e−t e + te + αe−t + 4βe2t
1 4  9 3 
3 −t 

5
X = PY =   = 

3840
1 1 2t e  1 −t 1 −t −t 2t 
βe + e + te + αe + βe
9 9 3

6479
donc les solutions de (S) sont les fonctions :

55:1
 4 −t 1 −t
 −t 2t
 x = 9 e + 3 te + αe + 4βe

.20.2
1 −t 1 −t , (α, β) ∈ R2 .

 −t 2t
 y = e + te + αe + βe
9 3
.225
:165

Commentaires 254 Exercice très classique. Il est attendu du candidat une autonomie
certaine, à la fois dans la stratégie à suivre, et aussi dans la gestion suffisamment optimisé
2
1250

des calculs (sous peine de se noyer sous une floppée de calculs induisant probablement une
belle collection d’erreurs de calculs ou d’étourderies). Pour la solution particulière, il est
:889

tout à fait envisageable de suivre la méthode générale de variations des constantes. Encore
faut-il que le candidat se rappelle de la méthode (qui n’est différente de celle de la dimension
3582

1 vue en MPSI).
1075

Exercice 255 (CCINP)


e:21

1
1. Résoudre sur R∗+ l’équation différentielle (E) : y  + y = .
x
:Non


+∞
e−tx
2. Montrer que F : x → dt est définie sur R∗+ et est solution sur R∗+ de (E) .
x.com

1 + t2
0
3. Prouver que F est l’unique solution de (E) possédant une limite finie en +∞.
larvo

Solution 255
scho

1. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du second ordre donc toute solution est la
somme d’une solution de l’équation homogène et d’une solution particulière.
univ.

Résolution de l’équation homogène (E0 ) : y  + y = 0 dont deux solutions évidentes


558 CCINP

sont sin et cos . La fonction cos est non nulle (cos (0) = 1 = 0) et sin n’est pas colinéaire
à cos (car elle est impaire alors que cos est paire) donc la famille (sin, cos) est libre.
Or, d’après le théorème de structure, l’espace des solutions de (E0 ) est de dimension
2 (car les fonctions x → 0 (fonction coefficient devant y  ), x → 1 (fonction coefficient
1
devant y) et x → sont continues sur l’intervalle [0, +∞[) donc (sin, cos) en est une
x
base c’est-à-dire y est solution de (E0 ) si et seulement s’il existe (α, β) ∈ R2 tel que
y = α sin +β cos .
Détermination d’une solution particulière. On utilise la méthode de variation des
constantes (adaptée au cas des équations scalaires linéaire d’ordre 2). D’après le cours, il
existe deux fonctions λ, µ telle que yP = λ sin +µ cos soit solution de (E). Ces fonctions
vérifie le système suivant :
      
λ (x) sin (x) + µ (x) cos (x) = 0 sin (x) cos (x) λ (x) 0
1 ⇔ =
λ (x) sin (x) + µ (x) cos (x) = cos (x) − sin (x) µ (x) 1/x
x
 

5
sin (x) cos (x)
La matrice W = est inversible (car det (W ) = −1 = 0) d’inverse

3840
cos (x) − sin (x)
 

6479
−1 1 t − sin (x) − cos (x)
W = Com (W ) = − ,
det (W ) − cos (x) sin (x)

55:1
ce qui nous permet d’écrire :
.20.2
 
cos (x)
     
.225

λ (x) 0  x 
= W −1 = −  sin (x)  .
µ (x) 1/x − 
:165

x
2
1250

x x
cos (t) sin (t)
Les fonctions λ : x → dt et µ : x → dt conviennent
t t
:889

1 1
Par conséquent, les solutions de (E) sont les fonctions
3582

x x
cos (t) sin (t)
y : x → α sin (x) + β cos (x) + cos (x) dt + sin (x) dt
1075

t t
1 1
x
e:21

cos (x) cos (t) + sin (x) sin (t)


= α sin (x) + β cos (x) + dt
t
:Non

1
x
cos (x − t)
x.com

= α sin (x) + β cos (x) + dt.


t
1
larvo

2. On considère la fonction

scho

 R∗+ × R+ → R
g: e−tx .
univ.

 (x, t) →
1 + t2
Équations différentielles 559

Pour chaque t ∈ R+ , la fonction x → g (x, t) est de classe C 2 sur R∗+ . Pour chaque
x ∈ R∗+ , les fonctions

∂g −te−xt ∂2g t2 e−xt


t → g (x, t) , t → (x, t) = et t →
 (x, t) =
∂x 1 + t2 ∂x2 1 + t2
sont continues sur R+ . En outre, pour tout segment [a, b] inclus dans R∗+ (i.e. 0 < a  b),
on dispose des dominations suivantes :
 k 
∂ g  tk e−xt
∀k ∈ {0, 1, 2} , ∀t ∈ R+ , ∀x ∈ [a, b] ,  k (x, t) =
  tk e−at = ϕk,a (t) .
∂x 1 + t2

Pour chaque k ∈ {0, 1, 2} , la fonction ϕk,a est continue sur [0, +∞[ et on dispose de la
domination suivante quand t → +∞ :
 
ϕk,a (t) = o e−at/2 car eat/2 ϕk,a (t) = tk e−at/2 → 0
t→+∞ t→+∞

5
(d’après les croissances comparées). La fonction t → e−at/2 étant intégrable sur R+ ,

3840
on peut affirmer que ϕk,a est intégrable sur R+ . D’après le théorème de dérivation des
intégrales à paramètre, la fonction

6479

+∞

55:1
x → g (x, t) dt = F (x)
0
.20.2
est de classe C 2 sur R∗+ et, pour tout x > 0, on a :
.225

+∞
  
+∞  −xt t→+∞
 ∂2g −xt e 1
F (x) + F (x) = (x, t) + g (x, t) dt = e dt = −
:165

2
= .
∂x x t=0 x
0 0
2
1250

3. Pour montrer que lim F (x) existe, on utilise le théorème de convergence dominée. On
x→+∞
conserve les notations introduites à la réponse de la question précédente. Pour chaque
:889

x ∈ R∗+ , la fonction t → g (x, t) est continue sur R+ . Pour chaque t ∈ R+ , on a :



3582

0 si t > 0
lim g (x, t) = = h (t) .
x→+∞ 1 si t = 0
1075

La fonction h est continue par morceaux sur R+ et on dispose de la domination suivante :


e:21

∀x ∈ [1, +∞[ , ∀t ∈ R+ , |g (x, t)|  ϕ0,1 (t) .


:Non

La fonction ϕ0,1 étant intégrable sur R+ , on peut affirmer que :


x.com


+∞ 
+∞

lim F (x) = lim g (x, t) dt = h (t) dt = 0.


x→+∞ x→+∞
larvo

0 0

Soit G une solution sur de (E) possédant une limite finie en +∞. La fonction
R∗+
scho

K = F − G est solution de (E0 ) donc il existe deux réels α, β tels que


univ.

K : x → α sin (x) + β cos (x) .


560 CCINP

En outre, K possède une limite en +∞ que l’on note L. Pour tout entier n, on pose :
π π
pn = 2πn, qn = (2n + 1) π, rn = 2nπ + , sn = (2n + 1) π + .
2 2
Puisque les suites (pn )n , (qn )n , (rn )n et (sn )n tendent vers +∞ quand n tend vers +∞,
on a :

lim K (pn ) = lim K (qn ) = lim K (rn ) = lim K (sn ) = L.


n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞

Or, pour tout entier n, on a :

sin (pn ) = sin (qn ) = cos (rn ) = cos (sn ) = 0


cos (pn ) = sin (rn ) = 1, cos (qn ) = sin (sn ) = −1,
K (pn ) = β, K (qn ) = −β, K (rn ) = α, K (sn ) = −α.

En faisant tendre n vers +∞ dans les 4 égalités précédentes, on obtient les égalités
suivantes :

5

3840

 L=β 

L = −β β = −β
⇒ ⇔ α = β = 0 ⇒ K = 0 ⇔ F = G,

6479

 L = α α = −α

L = −β

55:1
ce qui prouve l’unicité souhaitée.
.20.2
Commentaires 255 Exercice tout à fait adapté à CCINP, testant de nombreuses notions
.225

du cours d’analyse de première et deuxième année.


La deuxième question est extrêmement classique et ne doit pas être traiter de façon su-
:165

perficielle. L’interrogateur sera très exigeant sur les difficultés largement reconnues des
candidats : justification convenable de l’intégrabilité (continuité, théorème de comparaison,
2
1250

intégrale de Riemann), énoncés précis du théorème de dérivation (notamment la domina-


tion). Beaucoup de candidats ont bien du mal à satisfaire toutes ces exigences (les rapports
les répètent année après année).
:889

La première question est scindée en une question très élémentaire (la résolution de l’équa-
3582

tion homogène, qui ne doit poser aucune difficulté à un candidat CCINP) et une question
sélective (la recherche d’une solution particulière). En pratique, les candidats connais-
sant la méthode de variations de la constante pour les équations du second ordre (y  +
1075

a (t) y  + b (t) y = f ) trouvent essentiellement une solution globalement correcte. Pour les
autres, soit ils n’ont aucune idée ou bien ils miment très maladroitement la variation de
e:21

la constante des équations différentielles d’ordre 1, ce qui, systématiquement, n’aboutit à


rien. Je ne saurais que trop vous recommander de revoir cette méthode qui est inscrite
:Non

dans votre cours (en étant pragmatique, ne travailler que celle du corrigé) car ce type de
questions intervient relativement souvent dans tous les concours.
x.com

La troisième question se scindée également en deux sous-question. La première (lim F


+∞
existe) est tout à fait classique et ne doit pas poser problème aux candidats (si ce n’est
larvo

pas le cas, retravailler le théorème associé, qui est utilisé très fréquemment à l’oral) et la
seconde différentielles
Équations (unicité de la solution ayant une limite finie en +∞) est réservée aux meilleurs 561
scho

candidats car elle demande à la fois autonomie, initiative et bonne analyse logique du
contexte. Ne travailler cette dernière question qui si vous avez été à l’aise avec les ques-
univ.

tions précédentes.

Exercice 256 (CCINP) On se donne l’équation différentielle


tions précédentes.
Équations différentielles 561

tions précédentes.
Exercice 256 (CCINP) On se donne l’équation différentielle

(E) : 4x2 y  − 8xy  + 9y = x2 + 1.


Exercice 256 (CCINP) On se donne l’équation différentielle
1. Trouver une solution polynomiale de degré 2 à l’équation (E).
2. Résoudre l’équation (E) : 4xR2 y∗ . −
(E)sur On8xy

= x2 x+=
+ 9yposer
pourra 1. et .
+
3.
1. Résoudre l’équation
Trouver une solution(E) sur R∗− .
polynomiale de degré 2 à l’équation (E).
2. Résoudre l’équation (E) sur R∗+ .
On pourra poser x = et .
Solution 256
3. Résoudre l’équation (E) sur R∗− .
1. On cherche une solution sous la forme
Solution 256
P : x → ax2 + bx + c avec (a, b, c) ∈ R3 .
1. On cherche une solution sous la forme
Pour tout réel x, on a :
P : x → ax2 + bx + c avec (a, b, c) ∈ R3 .
P  (x) = 2ax + b, P  (x) = 2a ⇒

5
Pour tout réel x, on a : 2 
4x P (x) − 8xP  (x) + 9P (x) = x2 + 1

3840
 2 
⇔ 4x2 (2a)P− (x)
8x (2ax
= 2ax ++
b) b,
+P 9 ax
(x) + 2a+⇒c = x2 + 1
= bx

6479
4x2 P  (x) − 8xP  (x)
 +a9P 1 = x2 + 1
= (x)
1
⇔ ax 2 2
+ 1+⇔  =20+ bx⇒+Pc(x) 2
⇔ 4x+2bx + 9c
(2a) −= 8xx(2ax + 9 bax
b)  == 1 9.
x2x+ +

55:1
 c = 1/9
 a=1 1
⇔ ax 2
+ bx + 9c = x 2
+ 1 ⇔ b = 2, ⇒ Psolution
0 toute 2 .20.2
+ la . somme d’une
(x) = xest
2. L’équation différentielle (E) étant linéaire  d’ordre 9
solution particulière (en l’occurence la fonction c =polynôme
1/9 de la question précédente) et
.225

d’une solution de l’équation homogène


2. L’équation différentielle (E) étant linéaire d’ordre 2, toute solution est la somme d’une
:165

solution particulière (en(E l’occurence 2  la fonction


0 ) : 4x y (x) − 8xy  (x) polynôme
+ 9y (x) de la question précédente) et
= 0.
d’une solution de l’équation homogène
2

Résolvons cette dernière équation en utilisant le changement de variable proposé par le


1250

2 
texte. En remplaçant x par (E0 )e:t 4xdans (x) − 8xy (E
y l’équation (x)
0) + , on
9y obtient
(x) = 0.:
 t  t  
:889

Résolvons cette dernière ∀t ∈équation


R, 4e2t yen  utilisant
e − 8et yle  changement
e + 9y et de = 0. variable proposé par le
texte. En remplaçant x par et dans l’équation (E0 ) , on obtient :
3582

On considère alors la fonction z définie   par :    


∀t ∈ R, 4e2t y  et − 8et y et + 9y et = 0. 
∀t ∈ R, z (t) = « y (x) » = y et ⇒ z  (t) = et y  et ,
1075

On considère   z définie par


alors la fonction  :    
z  (t) = et y  et + et et y  et = e2t y  et + et y  et
     
e:21

∀t = ∈ R, 1 z (t)  t y (x) » t 
t = « =+ y eetty  ⇒ t   t
tz (t) =t e y t e ,9
 
8e
 y e − 9y e  e  = 3e y  e  − y et
4 4
z  (t) = et y  et + et et y  et = e2t y  et + et y  et
:Non

 9   9
= 3z 1  (t)t − 4 zt (t) ⇒ (F): z (t) −  3z (t) + z (t)  = 90.  
= 8e y e − 9y et + et y  et = 3et y4 et − y et
x.com

4 4
L’équation différentielle (F) est9 linéaire homogène  d’ordre  2 à coefficients
9 constants. Son
= 3z est
équation caractéristique (t) :− z (t) ⇒ (F) : z (t) − 3z (t) + z (t) = 0.
4 4
larvo

L’équation différentielle (F) est


9 linéaire homogène
2 d’ordre
9 2 à coefficients
3 constants. Son
r2 − 3r + = 0, ∆ = (−3) − 4 × = 0 ⇒ r = .
scho

équation caractéristique est : 4 4 2


9 9 3
univ.

2
r2 − 3r + = 0, ∆ = (−3) − 4 × = 0 ⇒ r = .
4 4 2
562 CCINP

Cette équation n’ayant qu’une seule solution, les solutions de (F) sont les fonctions
z : t → (αt + β) e3t/2 avec (α, β) ∈ R2 . Par conséquent, pour tout réel t, on a :
   3/2
y et = z (t) = (αt + β) e3t/2 = (αt + β) et .
Pour tout réel x > 0, il existe t ∈ R tel que
x = et ⇔ t = ln (x) ,
on en déduit, pour tout x ∈ R∗+ , la formule :
   3/2
y (x) = y et = (αt + β) et = (α ln (x) + β) x3/2 .
Au final, les solutions de (E) sur R∗+ sont les fonctions :
1
y : x → x2 + + (α ln (x) + β) x3/2 , (α, β) ∈ R2 .
9
3. On conserve les notations introduites lors de résolution de la question précédente. Il suffit
de résoudre (E0 ) sur R∗− . Pour tout réel x < 0, −x > 0 donc il existe un réel t tel que

5
3840
−x = et ⇔ t = ln (−x) .

6479
En remplaçant x par −et dans l’équation (E0 ) , on obtient :
     
∀t ∈ R, 4e2t y  −et + 8et y  −et + 9y −et = 0.

55:1
On considère alors la fonction w définie sur R par : .20.2
   
∀t ∈ R, w (t) = « y (x) » = y −et ⇒ z  (t) = −et y  −et ,
       
.225

z  (t) = −et y  −et + et et y  −et = e2t y  −et − et y  −et


1         9  
−8et y  −et − 9y −et − et y  −et = −3et y  et − y et
:165

=
4 4
9 9
2

  
= 3z (t) − z (t) ⇒ (F) : z (t) − 3z (t) + z (t) = 0.
1250

4 4
Par conséquent, il existe (γ, δ) ∈ R2 . pour tout réel t, on a :
:889

   3/2
y −et = z (t) = (γt + δ) e3t/2 = (γt + δ) et .
3582

Pour tout réel x < 0, il existe t ∈ R tel que


1075

x = −et ⇔ t = ln (−x) ,
on en déduit que, pour tout x ∈ R∗− , on a :
e:21

   3/2 3/2
y (x) = y et = (γt + δ) et = (γ ln (−x) + δ) (−x) .
:Non

Les solutions de (E) sont ainsi les fonctions


x.com

 1
 2 3/2
si x > 0
 x + 9 + (α ln (x) + β) x

larvo

y : x → 1

 2 3/2
si x < 0
 x + + (γ ln (−x) + δ) (−x)
9
scho

où (α, β, γ, δ) ∈ R4 .
univ.
Équations différentielles 563

Commentaires 256 Exercice couvrant une part très faible du programme des deux an-
nées (chapitre équation différentielle de MPSI !). Cela peut arriver sur presque tous les
thèmes, c’est très désagréable mais il vous faudra vous en accommoder si cela vous arrive.
La première question est élémentaire.
La seconde question peut s’avérer être un mur infranchissable par une part significative des
candidats puisqu’il faut savoir poser un changement de variable dans une équation diffé-
rentielle (ce n’est pas strictement au programme). Il s’agit de changer non pas de variable
mais de fonctions.
Si vous bloquez sur la plupart des qestions de l’exercice libre, concentrez-vous sur l’exer-
cice de la banque. Il vous faudra alors le rédiger convenable (faire peu mais très bien) et
l’exposer succinctement (mais rigoureusement) afin de rattraper du temps pour que l’inter-
rogateur puisse vous aider à démarrer la deuxième question de l’exercice tout en récupérant
le maximum de points sur l’exercice de la banque et la première question.

Exercice 257 (CCINP) Soit (E) : y  + xy  + 2y = 0.


+∞


5
3840
1. Montrer si y est une solution de la forme y (x) = an xn , alors les an vérifient :
n=0

6479
an
∀n ∈ N, an+2 = − .
n+1

55:1

y (0) = 0
2. Déterminer la solution de (E) vérifiant et l’exprimer grâce aux fonc-
.20.2
y  (0) = 1
tions usuelles.
.225

3. Montrer que toutes les solutions de (E) sont développables en série entière.
:165

Solution 257

1. On suppose que le rayon de convergence R de la série an xn est strictement positif.
2
1250

n0
On peut dériver terme à terme sa somme sur l’intervalle ouvert de convergence ]−R, R[ .
Ainsi, pour tout x ∈ ]−R, R[ , on a :
:889

+∞
 +∞
 +∞

3582

y (x) = an xn , y  (x) = nan xn−1 ⇒ xy  (x) = nan xn


n=0 n=0 n=0
1075

+∞
 +∞

y  (x) = n (n − 1) an xn−2 = (k + 2) (k + 1) ak+2 xk .
   k=n−2
e:21

n=0 k=0
=0 si n∈{0,1}
:Non

Ainsi, y est solution de (E) si et seulement si pour tout x ∈ ]−R, R[ , on a :


+∞
 +∞
 +∞

x.com

(n + 2) (n + 1) an+2 xn + nan xn + 2 a n xn = 0
n=0 n=0 n=0
+∞

larvo

⇔ ((n + 2) (n + 1) an+2 + nan + 2an ) xn = 0


n=0
scho

+∞

⇔ ((n + 2) (n + 1) an+2 + (n + 2) an ) xn = 0.
univ.

n=0
564 CCINP

Par unicité du développement en série entière, on en déduit pour tout entier n que :
an
(n + 2) (n + 1) an+2 + (n + 2) an = 0 ⇔ an+2 = − .
÷(n+2)=0 n+1

2. On note y1 cette solution. Supposons qu’elle soit développable en série entière avec un
rayon de convergence non nul. D’après la question précédente, la relation de récurrence
vérifiée par son développement en série entière incrémente les indices de 2 à chaque
étape. Pour cela, on introduit les deux suites u et v définies par :

∀n ∈ N, un = a2n et vn = a2n+1 .

Pour tout entier n, on a :


a2n un
un+1 = a2n+2 = − =−
2n + 1 2n + 1
a2n+1 vn
vn+1 = a2n+3 =− =− .
2n + 2 2n + 2

5
3840
Une récurrence immédiate montre, pour tout n  1, que :


n−1  n n

6479
1 (−1) (−1)
un = u0 − = u0 = u0
2k + 1 1 × 3 × · · · × (2n − 1) (2n)!
k=0

55:1
2 × 4 × · · · × 2n
n n
(−1) 2n n! (−1) 2n n!
= u0 ⇒ a2n = a0 =0 .20.2
(2n)! (2n)!

n−1
1

(−1)
n
(−1)
n
.225

vn = v0 − = v0 = v0 n
2k + 2 2 × 4 × · · · × (2n) 2 n!
k=0
:165

n n
(−1) (−1)
⇔ a2n+1 = a1 = n .
2n n! 2 n!
2
1250

Au final, on obtient que


+∞
 n
(−1) 2n+1
:889

y1 : x → x .
n=0
2n n!
3582

 (−1)n
La série entière x2n+1 a un rayon de convergence infinie (par le critère de
2n n!
1075

n0
d’Alembert par exemple) donc l’hypothèse R > 0 est valide. On peut alors affirmer que
sa somme est bien solution de (E) et que
e:21

y1 (0) = a0 = 0, y1 (0) = a1 = 1.


:Non

Remarquons également que :


x.com

+∞
  n  2
1 −x2 x
y1 : x → x = x exp − .
larvo

n=0
n! 2 2
scho

3. On note y2 la solution de (E) vérifiant y (0) = 1 et y  (0) = 0. Supposons qu’elle soit


+∞

développable en série entière (sous la forme an xn avec a0 = 1 et a1 = 0) avec un
univ.

n=0
Équations différentielles 565

rayon de convergence non nul. D’après le raisonnement tenu à la réponse de la question


précédente, on peut affirmer que :
+∞
 n
(−1) 2n n! 2n
y2 : x → x .
n=0
(2n)!

 (−1)n 2n n!
La série entière x2n a un rayon de convergence infinie (par le critère de
(2n)!
n0
d’Alembert par exemple) donc l’hypothèse R > 0 est valide. On peut alors affirmer que
sa somme est bien solution de (E) et que

y2 (0) = a0 = 1, y2 (0) = a1 = 0.

L’équation (E) est linéaire, normalisée, d’ordre 2 et homogène. Les fonctions x → x


(fonction coefficient devant y  ) et x → 2 (fonction coefficient devant y) étant continues
sur R, le théorème de structure montre que l’ensemble E des solutions sur R de (E)

5
forment un espace vectoriel de dimension 2. Comme y1 et y2 appartiennent à E, que y1

3840
n’est pas nulle (car y1 (0) = 1 = 0) et que y2 n’est pas colinéaire à y1 (car y2 (0) = 1 et
y1 (0) = 0), elles forment une famille libre de E donc il s’agit d’une base de E. Autrement

6479
dit, une fonction y est solution de (E) si et seulement s’il existe deux réels α, β tels que :
 2

55:1
+∞
 n
x (−1) 2n n! 2n
y = αy1 + βy2 : x → αx exp − +β x .
2 n=0
(2n)! .225
.20.2

Commentaires 257 Exercice très classique, sans difficulté particulière et avec la pro-
gressivité convenable pour le concours CCINP. Comme la réponse à la première question
:165

est donnée par l’énoncé, pensez à ne passer pas 30 mn à essayer de répondre à la première
question ! (ce qui arrive parfois à l’oral). Si au bout de 10 mn, vous n’avez pas de piste
2
1250

sérieuse, admettez la première question et répondez aux autres.


Pour la deuxième question, il faut savoir que les coefficients d’une série entière sont liées
f (k) (0)
:889

aux dérivées de celle-ci en 0 (la fameuse formule de Taylor ak = ). À nouveau, ne


k!
priviligiez pas la vitesse mais la qualité de vos réponses (coefficients initiaux, formules ré-
3582

currentes justes, valeur convenable de la somme). Sur les questions classiques, un nombre
significatif de candidats baclent leurs réponses (« c’est facile » ou « je l’ai souvent fais
1075

» ou « j’ai l’habitude, je gagne du temps », etc). De tels comportements sont peu appré-
ciés à l’oral. Lors d’oral d’admission à de Grandes Ecoles d’ingénieurs, c’est la qualité de
e:21

votre travail et de votre argumentation du jour qui sont évaluées, pas le classicisme ou la
difficulté supposée d’une question, encore moins le fait que vous ayez déjà abordé durant
:Non

l’année.
La troisième question nécessite un peu de recul du candidat (distinction de la parité des in-
x.com

dices, théorème de structure). En pratique, ce type de raisonnement est en pratique sélectif


à CCINP.
larvo
scho
univ.
566 Mines-Telecom

14.2 Mines-Telecom
Exercice 258 (Mines-Telecom) Montrer que les solutions du système
 
 x = −y + z
y  = 2x − y − z
 
z = −2x + y + z

sont périodiques.

Solution 258 On pose    


x 0 −1 1
X = y  et A =  2 −1 −1 .
z −2 1 1
On a l’équivalence suivante :
 
 x = −y + z

5
(S) : y  = 2x − y − z ⇔ (T ) : X  = AX.

3840
 
z = −2x + y + z

6479
Déterminons le polynôme caractéristique de la matrice A.
     
X 1 −1  X 1 −1 X 2 −1

55:1
  
χA (X) = −2 X + 1 1  = −2 X + 1 1  = −2 X 1 
2 L ←L +L   C ←C −C 
−1 X − 1 3 3 2  0 X X 2 2 3 .20.2 0 0 X
 
X 2  
= X   = X X 2 + 4 = X (X + 2i) (X − 2i)
−2 X 
.225

χA est scindé à racines simples dans C donc A est diagonalisable dans M3 (C) . En outre, ses
:165

valeurs propres forment l’ensemble {0, 2i, −2i} et il existe une matrice P ∈ GL3 (C) telle que :
2
1250

A = P diag (0, 2i, −2i)P −1 .


  
=D
:889

Les solutions de l’équation différentielle (T ) sont données par :


3582

−1
∃C ∈ M3,1 (C) , X (t) = eAt C = etP DP C = P etD P −1 C
   
P diag et0 , e2it , e−2it P −1 C = P diag 1, e2it , e−2it P −1 C.
1075

Les fonctions t → e2it et t → e−2it étant 2π-périodiques, on en déduit que la fonction t → X (t)
e:21

l’est aussi, ce qui assure la périodicité de x, y et z (qui sont les fonctions composantes de X).
:Non

Commentaires 258 Exercice original pour Mines-Telecom. Il peut être traité en 10 mn


x.com

par un candidat ayant une maitrise suffisante de son cours de MP concernant les équa-
tions différentielles linéaires ainsi que d’une maitrise minimale des calculs de déterminant.
Comme l’énoncé ne demande pas les valeurs des solutions mais uniquement des qualités
larvo

sur celles-ci, le candidat peut se concentrer sur les conditions à vérifier pour les obtenir.
Par exemple, il ne faut pas effectuer la réduction de A qui alourdit considérablement le
scho

raisonnement et les calculs sans apporter la moindre information pertinente.


Ce type d’exercice est classique aux concours Mines-Ponts et Centrale-SupElec (par exemple,
univ.
Équations différentielles 567

les limites en ±∞ des solutions, les valeurs des solutions appartiennent à un certain sous-
espace vectoriel ou une sphère, etc).

Exercice 259 (Mines-Telecom) Prouver que les solutions du système différentiel


 
 x =x+y
y  = −x + 2y + z
 
z =x+z

possèdent une limite en −∞.


Solution 259 On pose    
x 1 1 0
X = y  et A = −1 2 1 .
z 1 0 1
On a l’équivalence suivante :
 

5
 x =x+y

3840
(S) : y  = −x + 2y + z ⇔ (T ) : X  = AX.
 
z =x+z

6479
Déterminons le polynôme caractéristique de A.
   
X − 1 0  X − 2 0 

55:1
 −1  −1
χA (X) =  1 X −2 −1  = X − 2 X − 2 −1 
 −1  C1 ←C1 +C2 +C3  .20.2
0 X −1 X −2 0 X − 1
 
X − 2 −1 0   
L2 ←L2 −L1  X − 1 −1 
.225

= 0 X −1 
−1  = (X − 2)  
L3 ←L3 −L3  1 X − 1
0 1 X − 1
:165

   
2 2
= (X − 2) (X − 1) + 1 = X (X − 1) − i2 = (X − 2) (X − 1 − i) (X − 1 + i) .
2
1250

χA est scindé à racines simples dans C donc A est diagonalisable dans M3 (C) . En outre, ses
valeurs propres forment l’ensemble {0, 1 + i, 1 − i} et il existe une matrice P ∈ GL3 (C) telle
:889

que :
A = P diag (2, 1 + i, 1 − i)P −1 .
  
3582

=D
Les solutions de l’équation différentielle (T ) sont données par :
1075

−1
∃C ∈ M3,1 (C) , X (t) = eAt C = etP DP C = P etD P −1 C
   
e:21

= P diag e2t , e(1+i)t , e(1−i)t P −1 C = P diag e2t , e(1+i)t , e(1−i)t P −1 C.


:Non

On remarque ensuite que :


   t±it   t ±it   t   ±it 
 (1±it)  e  = e e  = e  e  = et → 0
x.com

e  =
t→−∞
 
2t (1+i)t (1−i)t
⇒ lim diag e , e ,e = diag (0, 0, 0) = 03
larvo

t→−∞

⇒ lim X (t) = lim P 03 P −1 C = 03,1


t→−∞ t→−∞
scho

(par continuité de l’application Z → P ZP C qui est linéaire en dimension finie). Par consé-
−1

quent, les fonctions x, y et z tendent vers 0 quand t → −∞.


univ.
568 Mines-Telecom

Commentaires 259 Mêmes commentaires qu’à l’exercice précédent.

Exercice 260 (Mines-Telecom) On considêre l’équation différentielle

xy  + y = tan (x) .
 π π
Existe-t-il une solution sur − , ?
2 2
 π π
Solution 260 En divisant par x, l’équation proposée (F) est équivalente sur − , \ {0} à
2 2
l’équation différentielle
1 tan (x)
(E) : y  + y = .
x x
 π π
L’ensemble − , \ {0} n’est pas un intervalle mais il s’écrit comme l’union de deux inter-
2 2
valles :  π π  π   π

5
− , \ {0} = − , 0 ∪ 0, .

3840
2 2 2   2 
 
=I1 =I2

6479
Pour chaque k ∈ {1, 2} , l’équation (E) admet des solutions sur Ik (d’après le théorème de
Cauchy-Lipschitz puisque les fonctions

55:1
1 tan (x)
x → et x → .20.2
x x
sont continues sur Ik ).
.225

Résolution de l’équation homogène. Soit k ∈ {1, 2}. L’équation homogène est :


:165

1
(EH ) : y  + y = 0.
x
2
1250

1
La fonction x → admet comme primitive x → ln |x| sur Ik donc les solutions de (E0 ) sur Ik
x
sont les fonctions
:889

Ck Dk
x → Ck e− ln|x| = avec Dk = Ck si k = 2
3582

yH : =
|x| x
(car |x| = x sur I2 ) et Dk = −Ck si k = 1 (car |x| = −x sur I1 ).
1075

Détermination d’une solution particulière. Soit k ∈ {1, 2}. On recherche une solution
e:21

particulière sous la forme :


D (x) 1 1 tan (x)
:Non

yP : x → = D (x) × ⇒ yP + yP =
x x
 x x
x.com

=y0 (x)
=0

  
larvo

 1 tan (x) 1 tan (x)


⇔ (D y0 + Dy0 ) + Dy0 = ⇔ D  y0 + D y0 + y0 =
x x x x
  
scho

car y0 solution de (EH )

1 tan (x) sin (x)


univ.

⇔ D (x) = ⇔ D (x) = tan (x) = ⇒ D (x) = ln (|cos (x)|) = ln (cos (x))


x x cos (x)
Équations différentielles 569

convient. Ainsi, la fonction


ln (cos (x))
yP : x →
x
est une solution particulière de (E) d’où les solutions de (E) sur Ik sont les fonctions :

Dk + ln (cos (x))
y = yH + yP : x → , Dk ∈ R
x
 π π
donc les solutions de (E) sur I1 ∪ I2 = − , \ {0} sont les fonctions :
2 2


 D1 + ln (cos (x))

 si x ∈ I1
x
yD1 ,D2 : x → , (D1 , D2 ) ∈ R2 .

 D2 + ln (cos (x))

 si x ∈ I2
x
 π π
Solutions sur − , . On procède par analyse-synthèse.

5
2 2  π π

3840
Phase d’analyse. Soit (D1 , D2 ) ∈ R2 telle que la fonction yD1 ,D2 se prolonge à − , en
2 2
uneπsolution à l’équation (F) alors yD1 ,D2 possède nécessairement un prolongement continu à

6479
π
− , . En particulier, la limite de yD1 ,D2 en 0 existe c’est-à-dire qu’elle possède des limites
2 2
gauche et droite en 0 et ces dernières sont égales. Par un développement limité de cos et

55:1
x → ln (1 + x) en 0, pour tout réel D, on a :
.20.2
 
x2  2
D + ln 1 − +o x
D + ln (cos (x)) 2
.225

=
x  2 x   2 
:165

x   x  
D + − + o x2 + o − + o x2
2 2
2

=
1250

x
x2     x2  
D− + o x 2 + o x2 D− + o x2
:889

= 2 = 2 .
x x
3582

Si D = 0 alors le numérateur tend vers D donc :


1075

D + ln (cos (x)) D D + ln (cos (x))


∼ ⇒ lim = −∞
x x→0 x x→0− x
e:21

D + ln (cos (x))
lim = +∞,
x→+∞ x
:Non

ce qui est absurde. Si D = 0, on a :


x.com

x2
D + ln (cos (x)) −
∼ 2 = − x → 0.
larvo

x x→0 x 2 x→0
 π π
Phase de synthèse. On considère la fonction ys définie sur − , par :
scho

2 2
 π π ln (cos (x))
univ.

ys (0) = 0 et ∀x ∈ − , \ {0} , ys (x) = .


2 2 x
570 Mines-Telecom

 π π
La fonction ys est continue sur − , \ {0} (la fonction cos est continue et strictement
2 2
positive sur cet ensemble, ln est continue sur R∗+ donc x → ln (cos (x)) est continue sur cet
ensemble et la fonction x → x est continue et ne s’annule pas sur cet ensemble). D’après la
phase de synthèse, on dispose de l’équivalent suivant :
x x
ys (x) ∼ − ⇔ ∼ ys (x) = − + o (x) .
x→0 2 x→0 x→0 2
Ainsi, ys admet un développement limité à l’ordre 1 en 0 donc elle y est continue et dérivable
1  π π
avec ys (0) = − . Par conséquent, ys est dérivable sur − , . Elle est solution de (F) sur
 π π 2 2 2
− , \ {0} et comme :
2 2
0 × ys (0) + ys (0) = 0 = tan (0) ,
 π π
ys est solution de (F) en 0 donc sur − , .
2 2  π π
Conclusion : il existe une et une seule solution à (F) sur − , \ {0} qui est ys .
2 2

5
3840
Commentaires 260 Sous une apparence élémentaire (existence de solutions), cet exer-

6479
cice est suffisamment subtil (résolution de l’équation sur deux intervalles, recollement par
continuité puis dérivabilité des solutions). Il s’avère en pratique sélectif.

55:1
Le théorème de Cauchy-Lipschitz ne peut être appliqué ici (pourquoi au fait ?). L’indiquer
à l’interrogateur sera manifestement une plus value ou, ce qui est aussibien, indiquer
π 
.20.2
que le théorème de Cauchy-Lipschitz assure l’existence de solutions sur − , 0 et sur
 π 2
0, . La question de la résolution de l’équation différentielle sur chaque intervalle étant
.225

2
élémentaire, l’interrogateur sera exigeant sur la rigueur des raisonnements et la qualité
:165

de calcul du candidat (il est de mauvais ton de se tromper à répétition dans ces calculs
élémentaires). C’est comme cela qu’il distinguera la plupart des candidats.
2

La question du prolongement à 0 des solutions sera l’apanage des candidats les plus rigou-
1250

reux (tant sur le plan de la qualité des calculs que sur le plan logique, via les distinctions
de cas à répétition).
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Équations différentielles 571

14.3 Centrale Math 1


Exercice 261 Soient p et q deux fonctions continues d’un intervalle I à valeurs dans R.
On considère l’équation différentielle

(E1 ) : x + p (t) x + q (t) x = 0.

ui
1. Soient u1 et u2 deux solutions de (E1 ) sur I telles que u1 u2 = 1. On pose zi = .
ui
Montrer que les zi sont deux solutions opposées d’une équation différentielle non
linéaire (E2 ) sur I.
2. En déduire une condition nécessaire et suffisante sur p et q pour que (E1 ) admette
deux solutions u1 et u2 sur I telles que u1 u2 = 1.
3. Résoudre l’équation différentielle

(1 + cos (4t)) x − 2 sin (4t) x − 8x = 0.

5
Solution 261

3840
1. Comme u1 u2 = 1, aucune des fonctions u1 , u2 ne s’annule sur I. Pour chaque i ∈ {1, 2} ,

6479
puisque ui est deux fois dérivables sur I, zi est dérivable sur I (comme quotient de deux
telles fonctions dont le dénominateur ne s’annule pas sur I). Un calcul direct nous donne

55:1
2 2
u1 u1 − (u1 ) (−p (t) u1 − q (t) u1 ) u1 − (u1 )
z1 = 2 = .20.2
2
(u1 ) (u1 )
 2
p (t) u1 u1 2
.225

= − − q (t) − = −p (t) z1 − q (t) − (z1 )


u1 u1
:165

donc z1 est solution de l’équation


2

(E2 ) : z  + p (t) z + z 2 + q (t) = 0.


1250

En dérivant la relation u1 u2 = 1 puis en la divisant par u1 u2 = 1, on obtient les égalités


:889

suivantes :
3582

u1 u
u1 u2 + u1 u2 = 0 ⇒ + 2 = 0 ⇔ z1 + z2 = 0 ⇔ z2 = −z1 .
÷u1 u1 =1 u1 u2
1075

2. Supposons que (E1 ) admet deux solutions u1 , u2 sur I avec u1 u2 = 1. D’après la question
précédente, comme z1 et z2 = −z1 sont solutions de (E) , en posant z = z1 , on a :
e:21


z  + p (t) z + z 2 + q (t) = 0 (1)
:Non

 2
(−z) + p (t) (−z) + (−z) + q (t) = 0 (2)

x.com

(1) + (2) : z 2 = −q (t) .


⇒ 
(1) − (2) : z + p (t) z = 0
larvo

On en déduit que q est négative et comme z est dérivable, −z 2 = q l’est aussi. En dérivant
la première égalité, on obtient l’égalité :
scho

q  (t) = −2zz  = 2zp (t) z = 2p (t) z 2 = −2p (t) q (t)


univ.

⇒ q  + 2pq = 0.
572 Centrale Math 1

Réciproquement, supposons que q soit dérivable sur I, que q soit négative sur I et que
q  + 2pq = 0 sur I. On fixe t0 ∈ I. On note z l’unique solution du problème de Cauchy

y  + p (t)
y = 0 .
(C1 ) :
y (t0 ) = −q (t0 )
On remarque alors que :
 2 
z = 2zz  = 2z (−p (t) z) = −2p (t) z 2
2
(z (t0 )) = −q (t0 )
donc z 2 et −q sont solutions du problème de Cauchy

y  + 2py = 0
(C2 ) :  ,
y (t0 ) = −q (t0 )

ce qui prouve que z 2 = −q sur I.


On note u1 l’unique solution du problème de Cauchy
 

5
3840
y = z (t) y
(C3 ) :
y (t0 ) = 1

6479
Comme u1 et z sont dérivables sur I, zu1 = u1 est aussi dérivable sur I et on a :
u1 z  u1 + zu1 = −p (t) zu1 + zzu1 = −p (t) u1 + z 2 u1

55:1
=
= −p (t) u1 − q (t) u1 ⇒ u1 + p (t) u1 + q (t) u1 = 0.
.20.2
On note u2 l’unique solution du problème de Cauchy
 
.225

y = −z (t) y
(C4 ) :
y (t0 ) = 1
:165

Il est alors immédiat que :


2
1250


(u1 u2 ) = u1 u2 + u1 u2 = z (t) u1 u2 + u1 (−z (t) u2 ) = 0
donc la fonction u1 u2 est constante. Cette constante vaut :
:889

(u1 u2 ) (t0 ) = u1 (t0 ) u2 (t0 ) = 1 × 1 = 1 ⇒ u1 u2 = 1.


3582

3. D’après la formule trigonométrique


1075

2
cos (2θ) = 2 (cos (θ)) − 1,
on a les relations :
e:21

2
1 + cos (4t) = 2 (cos (2t)) ⇒ 1 + cos (4t) = 0
:Non

π π kπ
⇔ cos (2t) = 0 ⇔ 2t = + kπ, k ∈ Z ⇔ t = + , k ∈ Z.
x.com

2 4 2
π π 
Pour tout entier k, on pose Ik = + kπ, + (k + 1) π . Soit k ∈ Z. Sur l’intervalle
4 4
larvo

Ik , on a l’équivalence suivante :
(1 + cos (4t)) x − 2 sin (4t) x − 8x = 0
scho

2 sin (4t)  8
⇔ (Fk ) : x − x − x = 0.
univ.

1 + cos (4t) 1 + cos (4t)


Équations différentielles 573

On pose
2 sin (4t) 8
p=− et q = −
1 + cos (4t) 1 + cos (4t)
alors la fonction q est dérivable et négative sur Ik avec :
8 (−4 sin (4t))
q  : t → − 2 = −2pq.
(1 + cos (4t))
D’après la question précédente, l’équation (Ek ) admet deux solutions u1 et u2 telles que
u1 u2 = 1. On remarque que :
 2
8 2
−q = 2 = .
2 (cos (2t)) cos (2t)

2
On pose z = (cela évite de résoudre l’équation différentielle proposée à la question
cos (2t)
2). La solution u1 vérifie l’équation différentielle

5
3840
2
y  = z (t) y ⇔ y  = y.
cos (2t)

6479
2
Il faut trouver une primitive de . Pour cela, on va utiliser une astuce :
cos (2t)

55:1

2 2 cos (2t) 2 cos (2t) (sin (2t)) .20.2
= 2 = 2 = 2.
cos (2t) (cos (2t)) 1 − (sin (2t)) 1 − (sin (2t))
.225

1
Cela nous ramène à trouver une primitive de qui s’obtient par une décomposition
1 − x2
:165

en éléments simples :
 
2

1 1 1 1 1
1250

= = + .
1 − x2 (1 − x) (1 + x) 2 1+x 1−x
:889

1 1 1
Ainsi, la fonction x → ln (1 + x) − ln (1 − x) est une primitive de donc :
2 2 1 − x2
3582

1 1
t → ln (1 + sin (2t)) − ln (1 − sin (2t))
2 2
1075

2
est une primitive de t → . Par conséquent, on peut choisir :
cos (2t)
e:21

 
1 1
:Non

u1 (t) = exp ln (1 + sin (2t)) − ln (1 − sin (2t))


2 2
   
x.com

1 + sin (2t) 1 + sin (2t)


= exp ln =
1 − sin (2t) 1 − sin (2t)

larvo

1 1 − sin (2t)
u2 = = .
u1 1 + sin (2t)
scho

On note E l’ensemble des solutions sur Ik de l’équation différentielle (F) qui norma-
univ.

lisée, linéaire, homogène et d’ordre 2. Comme les fonctions p et q sont continues sur
574 Centrale Math 1

Ik , le théorème de structure affirmer que E est un espace vectoriel de dimension 2. Les


fonctions u1 et u2 appartiennent à E, u1 est non nulle (car u1 (0) = 1) et u2 n’est pas
colinéaire à u1 (sinon, il existe un réel k tel que u2 = ku1 et u1 u2 = 1 donc ku21 = 1
d’où u21 est constante, ce qui est absurde) donc (u1 , u2 ) est une famille libre de cardinal
2 dans E qui est de dimension 2. Par conséquent, (u1 , u2 ) est une base de E c’est-à-dire
que y est solution de (Fk ) si et seulement s’il existe deux réels λ, µ tels que :
 
1 + sin (2t) 1 − sin (2t)
y = λu1 + µu2 : t → λ +µ .
1 − sin (2t) 1 + sin (2t)

Commentaires 261 Exercice demandant une bonne maitrise des calculs.


La première question ne pose pas de difficulté particulière.
La deuxième question est manifestement la plus difficile du sujet. Elle est ouverte, elle exige
du candidat une grande rigueur d’analyse et elle est l’unique point d’accès à la résolution de
la troisième question. L’interrogateur va analyser en priorité la rigueur du candidat. Il faut
éviter de travailler par équivalence vu la nature de la question (elle est ouverte et ne peut

5
3840
être simple car il ne s’agit pas de la première question d’un sujet d’oral, surtout à Centrale
Math 1). Cette question sera le moment privilégié pour inter-agir avec l’interrogateur et

6479
il est impératif de se concentrer en priorité pour trouver des conditions nécessaires en
indiquant clairement celles-ci à l’interrogateur. Celui-ci décidera s’il y a lieu de vérifier
qu’elles sont suffisantes (selon le temps écoulé ou la rigueur du candidat, il peut estimer

55:1
préférable de changer de question).
La troisième question est essentiellement calculatoire et il est mal venu de « sauter les.20.2
étapes pour gagner du temps » comme le pense une fraction non négligeable de candidats.
.225

Exercice 262
:165

1. Soient a ∈ C, g : R+ → R continue et (E) l’équation différentielle y  + ay = g.


2
1250

(a) Écrire les solutions de (E) sous forme intégrale.


(b) On suppose que a est de partie réelle strictement positive et que g tend vers 0
:889

en +∞. Montrer que toute solution de (E) tend vers 0 en +∞.


3582

2. Soit 
C ∞ (R+ , C) → C ∞ (R+ , C)
D: .
f  → f
1075

Soient f ∈ C ∞ (R+ , C) et P ∈ C [X] \ {0} tels que lim (P (D) f ) = 0. On suppose


e:21

+∞
que les racines de P sont de parties réelles strictement négatives.
Montrer que f (t) tend vers 0 quand t tend vers +∞.
:Non

2
3. On note F l’espace des fonctions continues f : R+ → C de carré intégrable (i.e. |f |
est intégrable sur R+ ).
x.com

Montrer que si f est de classe C d , où d est le degré de P , et si P (D) (f ) est dans


F alors f est dans F .
larvo

Solution 262
scho

1. (a) Les solutions de l’équation homogène y  + ay = 0 sont les fonctions


univ.

yH : t → Ce−at , C ∈ C.
Équations différentielles 575

On recherche une solution particulière de l’équation y  + ay = g sous la forme

yP : t → C (t) y0 (t) avec y0 : t → e−at .

On obtient :

yP = C  y0 + Cy0 , yP + ayP = g ⇔ C  y0 + Cy0 + aCy0 = g


⇔ C  y0 + C(y0 + ay0 ) = g ⇔ C  (t) = g (t) eat .
  
=0

La fonction
t
C : t → g (s) eas ds
0

convient (primitive s’annulant en 0 de t → g (t) eat ) donc la fonction


t

5
−at
yP : t → e g (s) eas ds

3840
0

6479
est une solution particulière de l’équation y  + ay = g. Par conséquent, les solutions
de (E) sont les fonctions

55:1
t
−at −at
y = yH + yP : t → Ce +e g (s) eas ds, C ∈ C.
.20.2
0
.225

(b) Soit ϕ une solution de y  + ay = g. D’après la question précédente, il existe C ∈ C


tel que :
:165

t
−at −at
ϕ : t → Ce +e g (s) eas ds.
2
1250

Soit (x, y) ∈ R tel que a = x + iy alors :


2
:889

 −at   −xt −iyt   −xt   −iyt 


e  = e e  = e  e  = e−xt × 1 = e−xt
3582

(car e−xt ∈ R+ et que iyt est un imaginaire pur). Comme lim e−xt = 0 (car
t→+∞
1075

x = Re (a) > 0), on en déduit que lim e−at = 0. On dispose également de la


t→+∞
majoration suivante valable pour tout réel t positif :
e:21

   t 
 t    t
 −at       −at 
:Non

e as   −at   as   
 g (s) e ds = e  g (s) e ds  e |g (s)| |eas | ds
   
0 0 0
x.com

t
= e−xt |g (s)| exs ds.
larvo

Si nous montrons que


scho

t
−xt
lim e |g (s)| exs ds = 0
univ.

t→+∞
0
576 Centrale Math 1

alors
t
−at
lim e g (s) eas ds = 0 donc lim ϕ (t) = 0.
t→+∞ t→+∞
0

Pour cela, on va proposer deux méthodes : la première utilise les théorèmes de som-
mation des intégrales divergentes, la seconde est une preuve via les epsilon.
Première méthode. Comme lim g (s) = 0, on peut affirmer que lim |g (s)| = 0
s→+∞ s→+∞
ce qui donne les dominations suivantes :

|g (s)| = o (1) ⇒as |g (s)| exs = o (exs ) .


s→+∞ ×e s→+∞

Les fonctions s → |g (s)| eas et s → eas sont continues et positives sur R+ , l’intégrale

+∞

exs ds diverge (car x = Re (a) > 0) donc, d’après le théorème de sommation des
0
intégrales divergentes, on obtient les dominations suivantes :

5
3840
 t  
t   
xs t
 xs 
e e −1
|g (s)| e ds = o  e ds = o

6479
xs xs
= o
s→+∞ s→+∞ x 0 s→+∞ s
0 0

55:1
t t
xs −xs xs −xs
= o (e ) ⇒ e |g (s)| e ds = o (1) ⇒ lim e .20.2 |g (s)| exs ds = 0.
s→+∞ −xs
×e s→+∞ t→+∞
0 0
.225

Seconde méthode. Comme lim g (s) = 0, on peut écrire :


s→+∞
:165

∀ε > 0, ∃Aε ∈ R∗+ , ∀s  A, |g (s)|  ε.


2

Fixons (provisoirement) ε > 0. Pour tout t  Aε , on a la majoration suivante :


1250

t Aε t
:889

0  xs
|g (s)| e ds = xs
|g (s)| e ds + |g (s)| exs ds
3582

0 0 Aε
Aε t Aε
ε  xt 
1075

 |g (s)| exs ds + εexs ds = |g (s)| exs ds + e − exAε .


x
0 Aε 0
e:21

En multipliant par e−xt > 0 cet encadrement, on obtient l’encadrement suivant :


:Non

t Aε
ε 
x.com

0 |g (s)| exs ds  e−xt |g (s)| exs ds + 1 − exAε e−xt .


x
0 0
larvo

Comme ε, Aε et x sont fixés, on a


scho

 
Aε  
ε ε
lim e−xt |g (s)| exs ds + 1 − ex(Aε −t)  = .
univ.

t→+∞ Aε x
0
Équations différentielles 577

ε 2ε
Comme < , la limite ci-dessus montre qu’il existe Bε > 0 tel que
x x
Aε
ε   2ε
∀t  Bε , e −xt
|g (s)| exs ds + 1 − ex(Aε −t)  .
Aε x
0

Ainsi, si l’on pose Cε = max (Aε , Bε ) alors

t

∀t  Cε , 0  e −xt
|g (s)| exs ds  .
x
0

Au final, nous avons montré que :


t

∀ε > 0, ∃Cε ∈ R+ , ∀t  Cε , 0  e −xt
|g (s)| exs ds 
x
0

5
3840
t

c’est-à-dire que lim e −xt
|g (s)| exs ds = 0 (remplacer ε par > 0 dans la défi-

6479
t→+∞ 2
0
nition epsilonesque de la limite).

55:1
2. Remarquons que D est un endomorphisme de C ∞ (R+ , C) (la linéarité est immédiate et
si f ∈ C ∞ (R+ , C) alors f  ∈ C ∞ (R+ , C)). .20.2
On procède par récurrence sur le degré du polynôme P. Pour tout entier n, on pose
(Hn ) : « pour tout polynôme P de C [X] \ {0} de degré n dont toutes les racines sont de
.225

parties réelles strictement négatives, pour toute fonction f ∈ C ∞ (R+ , C) ,


si lim P (D) f = 0 alors lim f = 0 ».
:165

+∞ +∞
Initialisation n = 0. Soient f ∈ C ∞ (R+ , C) et P ∈ C [X] \ {0} de degré 0, C ∈ C∗ tel
2

que P = C (car P = 0) donc :


1250

P (D) = C Id ⇒ P (D) f = Cf.


:889

Si lim P (D) f = 0 alors :


3582

+∞

1
f= P (D) f → C × 0 = 0
1075

C +∞

Hérédité. Soit n ∈ N tel que (Hn ) soit vraie. Considérons f ∈ C∞ (R+ , C) et


e:21

P ∈ C [X] \ {0} de degré n + 1 dont toutes les racines ont une partie réelle strictement
positives. Supposons que lim P (D) f = 0. Comme P est non constant, il possède (au
:Non

+∞
moins) une racine a dans C (d’après le théorème de D’Alembert-Gauss) avec Re (a) > 0
x.com

donc il existe Q ∈ C [X] de degré n tel que :

P (X) = (X − a) Q (X) ⇒ P (D) = (D − a Id) ◦ Q (D)


larvo

⇒ P (D) (f ) = (D − a Id) [Q (D) f ] .


scho

On pose f1 = Q (D) f ∈ C ∞ (R+ , C) (car D est un endomorphisme de C ∞ (R+ , C))


avec :
univ.

f1 − af1 = (D − a Id) f1 = (D − a Id) (Q (D) f ) = P (D) f → 0.


+∞
578 Centrale Math 1

Comme Re (−a) = − Re (a) < 0, la question précédente montre que :

lim f1 = 0 ⇔ lim Q (D) f = 0.


+∞ +∞

Comme Q ∈ C [X] \ {0} est de degré n et que f ∈ C ∞ (R+ , C) , d’après (Hn ) , on peut
affirmer que lim f = 0, ce qui démontre (Hn+1 ) et achève la récurrence.
+∞
3. F est stable par addition et multiplication par les complexes.. Si f ∈ F alors,
2 2 2
pour tout λ ∈ C, λf ∈ F (car |λf | = |λ| |f | est continue et intégrable sur R+ ). Si f et
g appartiennent à F, montrons que f g est intégrable sur R+ . On dispose de la majoration
suivante :
1 2 2

|f g| = |f | |g|  |f | + |g|
2
2 2 2
(il suffit de développer (|f | − |g|) ). Les fonctions |f | et |g| sont continues et intégrables
1 2 2

sur R+ donc |f | + |g| l’est aussi ce qui prouve l’intégrabilité de f g sur R+ . On en
2
déduit que f + g ∈ F car elle est continue sur R+ et on a la majoration suivante :

5
3840
2 2 2 2
|f + g|  (|f | + |g|) = |f | + 2 |f g| + |g| .

6479
2 2 2
Comme les fonctions |f | , |f g| et |g| sont intégrables sur R+ , la fonction |f | + 2 |f g| +
2 2
|g| l’est aussi, ce qui entraine l’intégrabilité sur R+ de |f + g| .

55:1
Stratégie de preuve. Nous allons procéder par récurrence comme dans le cas précédent.
Le point clé étant la phase héréditaire qui correspond à prouver l’assertion suivante .20.2
(A) : « Si f ∈ C 1 (R+ , C) et a ∈ C avec Re (a) > 0 et f  + af ∈ F alors f ∈ F c’est-à-
2 2
dire si |f  + af | est intégrable sur R+ alors |f | est intégrable sur R+ ».
.225

Preuve de l’assertion (A). Soient a un tel complexe tel que Re (a) > 0 et
f ∈ C 1 (R+ , C) telle que f  + af ∈ F. Il existe (x, y) ∈ R2 tel que a = x + iy avec
:165

2
x = Re (a) > 0. On pose g = f  + af qui est continue sur R+ et |g| est intégrable sur
R+ .
2
1250

D’après la question 1, il existe un complexe C tel que :


:889

t
−at −at
f : t → Ce +e g (s) eas ds.
3582

La fonction ψ 1 : t → e−at appartient à F car elle est continue sur R+ et la fonction


1075

2
t → |e−at | = e−2xt est intégrable sur R+ (car 2x > 0). Il suffit de montrer que la
fonction
e:21

t
:Non

−at
ψ 2 : t → e g (s) eas ds
0
x.com

appartient à F pour conclure que f = Cψ 1 + ψ 2 appartient à F. À la question 1.b, on a


établi la majoration suivante :
larvo

t
R+ , |ψ 2 (t)|  e−xt
scho

∀t ∈ |g (s)| exs ds = ϕ (t)


0
univ.

2 2
⇒ ∀t ∈ R+ , |ψ 2 (t)|  (ϕ (t))
Équations différentielles 579

2
Si on prouve que ϕ2 est intégrable sur R+ alors |ψ 2 | l’est aussi donc ψ 2 ∈ F. Notons

t
H : t → |g (s)| exs ds.
0

La fonction t → |g (t)| ext étant continue sur R+ , la fonction H est son unique primitive
sur R+ s’annulant en 0 donc H  : t → |g (t)| ext . Pour tout réel X  0, on a :

X X
2 2
(ϕ (t)) dt = e−2xt (H (t)) dt.
0 0

On effectue une intégration par parties en primitivant t → e−2xt et en dérivant H 2 donc

X  t=X X
2 e−2xt 2 e−2xt
(ϕ (t)) dt = (H (t)) − 2H  (t) H (t) dt

5
−2x t=0 −2x

3840
0 0
X
e−2xX 1

6479
= − + e−2xt |g (t)| ext H (t) dt
2x 2x   
0 =ext ϕ(t)

55:1
X
e−2xX 1
= − + |g (t)| ϕ (t) dt .20.2
2x 2x
0
.225

e−2xX
Comme −  0, on en déduit la majoration suivante :
2x
:165


X
X X  X
2
1250

2 1 1  2 2
(ϕ (t)) dt  |g (t)| ϕ (t) dt   |g (t)| (ϕ (t)) dt
2x 2x
0 0 0 0
:889

(d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz sur E = C 0 ([0, X] , R)munit du produit scalaire


3582

X X X

2  2
u | v = uv). Si (ϕ (t)) dt > 0 alors, en divisant par  (ϕ (t)) dt, on obtient
1075

0 0 0
l’inégalité suivante :
e:21

 
X X
  X X
:Non

 2 1  1
 (ϕ (t)) dt   |g (t)| ⇒ (ϕ (t)) dt  2 |g (t)|2 dt.
2 2
2x 4x
x.com

0 0 0 0

X
larvo

2
Si (ϕ (t)) dt alors l’inégalité ci-dessus est manifestement vérifiée. Comme la fonction
0
scho


+∞
2 2
|g| est positive sur R+ et que l’intégrale |g (t)| dt converge, on a la majoration
univ.

0
580 Centrale Math 1

suivante :
X 
+∞
2 2
|g (t)| dt  |g (t)| dt ⇒
0 0
X 
+∞
2 1 2
∀X ∈ R+ , (ϕ (t)) dt  2 |g (t)| dt
4x
0 0

X
2 2
La fonction (ϕ (f )) étant positive sur R+ , la fonction X → (ϕ (t)) dt est croissante
0
et l’inégalité ci-dessus montre qu’elle est majorée donc elle possède une limite finie quand

+∞
2
X tend vers +∞. Autrement dit, l’intégrale (ϕ (t)) dt converge, ce qui prouve que
0
ψ 2 ∈ F donc f ∈ F.

5
Fin de la preuve. On procède par récurrence sur le degré du polynôme P. Pour tout

3840
entier d, on pose (Hd ) : « pour tout polynôme P de C [X] \ {0} de degré d dont toutes les
racines sont de parties réelles strictement négatives, pour toute fonction f ∈ C d (R+ , C) ,

6479
si P (D) f ∈ F alors f ∈ F ».
Initialisation d = 0. Soient f ∈ C 0 (R+ , C) et P ∈ C [X] \ {0} de degré 0, C ∈ C∗ tel

55:1
que P = C (car P = 0) donc
P (D) = C Id ⇒ P (D) f = Cf. .20.2
1
Si P (D) f ∈ F alors f = P (D) f ∈ F.
.225

C
Hérédité. Soit d ∈ N tel que (Hd ) soit vraie. Considérons f ∈ Cd+1 (R+ , C) et
P ∈ C [X] \ {0} de degré d + 1 dont toutes les racines ont une partie réelle strictement
:165

positives. Supposons que P (D) f ∈ F. Comme P est non constant, il possède (au moins)
2

une racine a dans C (d’après le théorème de D’Alembert-Gauss) avec Re (a) > 0 donc il
1250

d
existe Q = qk X k ∈ C [X] de degré d tel que
:889

k=0

P (X) = (X − a) Q (X) ⇒ P (D) (f ) = (D − a Id) [Q (D) f ] .


3582

On pose :
d

1075

f1 = Q (D) f = qk f (k) ∈ C 1 (R+ , C)


k=0
e:21

(car f ∈ C d+1 (R+ , C) donc


:Non

∀k ∈ {0, .., d} , f (k) ∈ C d+1−k (R+ , C) ⊂ C 1 (R+ , C)


puisque d − k  0). Il est alors immédiat que :
x.com

f1 − af1 = (D − a Id) f1 = (D − a Id) (Q (D) f ) = P (D) f ∈ F.


Comme Re (−a) = − Re (a) < 0, d’après l’assertion (A) , on peut affirmer que :
larvo

f1 ∈ F ⇔ Q (D) f ∈ F.
scho

Comme Q ∈ C [X] \ {0} est de degré d et que f ∈ C d+1 (R+ , C) ⊂ C d (R+ , C), d’après
(Hd ) , on peut affirmer que f ∈ F, ce qui démontre (Hd+1 ) et achève la récurrence.
univ.
Équations différentielles 581

Commentaires 262 Exercice de niveau standard et de difficulté adapté au concours


Centrale-SupElec.
La question 1.a) est un grand classique (probablement écrit dans le cours de MPSI).
La question 1.b) est aussi un grand classique (bien qu’elle soit bien plus subtile que 1.a)).
Une erreur courante est de penser au théorème de convergence dominée. Il ne peut être
mis en place en l’état car les bornes dépendent de t et un changement de variable s = zt ne
permettrait pas de l’appliquer. J’ai proposé deux méthodes classiques : via les ε (deuxième
méthode qui exige plusieurs subtilités de rigueur mais qui est accessible en MPSI) ou la
méthode asymptotique (première méthode, qui cachent les subtilités epsilonesques dans le
théorème dédié de MP).
Le point clé de la deuxième question est de penser aux polynômes d’endomorphismes et
au théorème de d’Alembert-Gauss qui permet immédiatement de procéder par récurrence.
Cette question est alors beaucoup plus simple que la précédente.
Comme d’habitude à Centrale Math 1, la dernière question est la plus difficile.
Au final, les questions les plus difficiles de ce sujet sont les questions 1.b et d = 1 de 3.

5
3840
Exercice 263 Soit q : R+ → R∗+ . On considère l’équation différentielle

(E) : y  (x) = q (x) y (x) .

6479
Pour tout α ∈ R, on note yα , unique solution de (E) vérifiant yα (0) = 1 et yα (0) = α.

55:1
1. Montrer que
∀x ∈ R∗+ , y0 (x) y0 (x) > 0. .20.2
Montrer que y0 est strictement croissante sur R+ .
.225

2. Montrer que
 
:165

x
αdt
∀α ∈ R, ∀x ∈ R+ , yα (x) = y0 (x) 1 + .
2

2
(y0 (t))
1250

3. Montrer qu’il existe α1 < 0 tel que l’on ait, pour α ∈ R, l’équivalence entre les
:889

assertions (yα s’annule sur R+ ) et (α < α1 ). Calculer α1 .


3582

Solution 263
1075

1. La fonction z = y0 y0 est dérivable sur R+ et sa dérivée est :


2 2 2
z  = (y0 ) + y0 y0 = (y0 ) + q (y0 ) .
e:21

La fonction z  est positive sur R+ . Supposons qu’il existe t0 ∈ R+ tel que z  (t0 ) = 0.
:Non

Comme z  (t0 ) étant la somme de deux termes positifs (car q  0), on en déduit que :
x.com

 2 
q (t0 ) (y0 (t0 )) = 0 y0 (t0 ) = 0
2 ⇒

(y0 (t0 )) = 0 ÷q(t0 )>0 y0 (t0 ) = 0
larvo

Ainsi, la fonction y0 et la fonction nulle vérifient le problème de Cauchy suivant :


scho

 
 y − qy = 0
y (t0 ) = 0 .
univ.

 
y (t0 ) = 0
582 Centrale Math 1

L’équation y  − qy = 0 étant linéaire d’ordre 2 et la fonction q étant continue sur R+ ,


le théorème de Cauchy-Lipschitz montre que y0 = 0 sur R+ donc y0 (0) = 0, ce qui
est absurde. Par conséquent, z  est strictement positive sur R+ donc z est strictement
croissante sur R+ . En particulier, on en déduit que :
∀t > 0, z (t) > 0 ⇔ ∀t > 0, y0 (t) y0 (t) > 0.
Ainsi, la fonction y0 ne s’annule pas sur R∗+ et comme y0 (0) = 1, la fonction y0 ne
s’annule pas sur R+ . La fonction y0 étant continue sur R+ , le théorème des valeurs
intermédiaires nous assure que la fonction y0 est de signe fixe sur R+ . Comme y0 (0) =
1 > 0, on en déduit que y0 > 0 sur R+ donc y0 > 0 sur R∗+ . En particulier, la fonction
y0 est positive sur R+ et elle ne s’annule qu’en 0 donc y0 est strictement croissante sur
R+ .
2. Soit α ∈ R. On considère la fonction
 
x
αdt
z : x → y0 (x) 1 + 2

(y0 (t))

5
0

3840
Nous allons montrer que z et yα sont solutions d’un même problème de Cauchy pour
obtenir leur égalité.

6479
1
La fonction 2 étant continue sur R+ (comme inverse d’une telle fonction ne s’an-
(y0 )

55:1
nulant pas sur R+ ), on peut affirmer que la fonction
x .20.2
αdt
F : x → 2
(y0 (t))
.225

0
α
est l’unique primitive de 2 s’annulant en 0. En particulier, z est dérivable sur R+
:165

(y0 )
(comme produit de deux telles fonctions) et on a l’égalité :
2
1250

z = y0 (1 + αF ) ,
 
α α
:889


z = y0 (1 + αF ) + y0 2 = y0 (1 + αF ) + .
(y0 ) y0
3582

Comme y0 est deux fois dérivable sur R+ , y0 est dérivable sur R+ , F est dérivable sur
1
1075

R et est dérivable sur R+ (comme inverse d’une telle fonction ne s’annulant pas sur
y0
R+ ) donc z  est dérivable sur R+ (comme somme et produit de telles fonctions) et on a :
e:21

 
   α αy0
z = y0 (1 + αF ) + y0 − 2 = qy0 (1 + αF ) = qz
:Non

2
(y0 ) (y0 )
D’autre part, on dispose des égalités :
x.com

α
z (0) = y0 (0) = 1 et z  (0) = y0 (0) + = α,
y0 (0)
larvo

ce qui prouve que z et yα sont solutions du problème de Cauchy suivant :


scho

 
 y − qy = 0
y (0) = 1 .
univ.

 
y (0) = α
Équations différentielles 583

D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, on peut affirmer que yα = z, ce qui permet de


conclure.
3. D’après la question 1, comme y0 est strictement croissante sur R+ et que y0 (0) = 1 > 0,
on en déduit que y0 ne s’annule pas sur R+ . D’après la question 2, pour tout x ∈ R+ ,
on a l’équivalence suivante :

x
αdt
yα (x) = 0 ⇔ 1+ 2 = 0.
÷y0 (x)>0 (y0 (t))
0

x
dt
Comme 2  0 (intégrale d’une fonction positive dont les bornes sont bien or-
(y0 (t))
0
données c’est-à-dire x  0), si α  0 alors

x
αdt
1+ 1

5
2

3840
(y0 (t))
0

6479
donc yα (x) n’est jamais nul. Ainsi, l’équation yα (x) = 0 ne peut avoir de solution que
si α < 0. Si α < 0, on a l’équivalence suivante :

55:1
x
dt 1
.20.2
yα (x) = 0 ⇔ 2 =−
(y0 (t)) α
0
.225

La fonction
x
:165

dt
F : x → 2
(y0 (t))
2
1250

1
est dérivable sur R+ et sa dérivée est F  = 2 (cf. la réponse à la question 2) qui est
:889

(y0 )
strictement positive. La fonction F est continue et strictement croissante sur R+ donc
3582

elle réalise une bijection entre R+ et


   
1075

F (R+ ) = F (0) , lim F = 0, lim F


+∞ +∞
e:21


+∞
dt
:Non

Montrons que cette limite est finie c’est-à-dire que l’intégrale 2 converge. La
(y0 (t))
0
x.com

1
fonction 2 est continue sur R+ (comme inverse d’une telle fonction ne s’annulant
(y0 )
pas sur R+ d’après la question 1) donc elle est intégrable sur [0, 1] . D’après la réponse
larvo

à la question 1, y0 est strictement positive sur R+ . Comme q est également strictement


positive sur R+ , on en déduit que qy0 = y0 est strictement positive sur R+ . Ainsi, la
scho

fonction y0 est strictement croissante sur R+ et comme y0 (0) = 0, on en déduit que y0
est strictement positive sur R+ . En particulier, on a y0 (1) > 0 donc, par convexité de
univ.

y0 sur R+ (car y0  0 sur R+ ), le graphe de y0 sur R+ est aussi de sa tangente au point
584 Centrale Math 1

d’abscisse 1 c’est-à-dire :

∀x  1, y0 (x)  y0 (1) + y0 (1) (x − 1) = a + b (x − 1) > 0 ⇒


     
=a =b
 
1 1 1 1
∀x  1, 0   ⇒ = O
y0 (x) a + b (x − 1) y0 (x) x→+∞ x
 
1 1
⇒ ∀x  1, = O
2 x→+∞ 2
.
(y0 (x)) x

1 1
La fonction x → étant intégrable sur [1, +∞[, on en déduit que 2 est intégrable sur
x2 (y0 )

+∞ 
+∞
1 dt
[1, +∞[ donc sur [0, +∞[ . Ainsi, l’intégrale 2 converge donc +∞lim F = 2.
(y0 ) (y0 )
0 0
Notons

+∞
dt

5
β= >0

3840
2
(y0 )
0

6479
alors F réalise une bijection de R+ sur [0, β[ . En particulier, si α < 0, l’équation F (x) =
1
− admet une solution sur R+ si et seulement si

55:1
α
1 1 −1/α>0 1
.20.2 1
− ∈ F (R+ ) = [0, β[ ⇔ − < β ⇔ −α > ⇔ α<− .
α α β>0 β ×(−1) β
.225

On note :  +∞ −1

1 1 
:165

α1 = − = −  2 <0
β (y0 )
0
2
1250

Au final, on a démontré que l’équation yα (x) = 0 admet une solution si et seulement si


α < α1 avec α1 < 0.
:889

Commentaires 263 Exercice de difficulté standard pour le concours Centrale-SupElec et


3582

couvrant de larges pans du programme d’analyse de première et deuxième année.


La question la plus simple de ce sujet est la deuxième si vous vous rappelez d’un paradigme
1075

fondamental en équations différentielles : deux fonctions sont égales si et seulement si elles


vérifient un même problème de Cauchy.
e:21

La première question teste l’initiative et la rigueur du candidat.


La troisième question est la plus difficile (comme d’habitude à Centrale Math 1) sans être
:Non

insurmontable. Sur ce type de question, il est préférable de pratiquer la politique des petits
pas : résoudre l’équation yα (x) = 0 (en utilisant la question précédente) puis de penser
x.com

au théorème de bijection (paradigme à nouveau de l’analyse élémentaire pour résoudre des


équations à une variable réelle).
larvo
scho
univ.
Équations différentielles 585

14.4 Mines-Ponts
Exercice 264 (Mines-Ponts) Soient λ un nombre réel, b une fonction continue et 1-
périodique de R dans R. L’équation différentielle y  − λy = b (x) admet-elle une solution
1-périodique ?

Solution 264 On note (E) : y  − λy = b. L’équation homogène (E0 ) : y  − λy = 0 admet pour


solution les fonctions
yH : x → Ceλx , C ∈ R.
Notons
y0 : x → eλx .
On détermine une solution particulière de (E) sous la forme

yP : x → C(x)y0 (x).

On obtient :

5
2678
C  (x)y0 (x) + C(x)y0 (x) − λC(x)y0 (x) = b(x)
⇔ C  (x)y0 (x) + C(x)(y0 (x) − λy0 (x)) = b(x)

6480
  
=0

55:1
⇔ C  (x) = b(x)e−λx .

La fonction
.20.2
x
b(t)e−λt dt
.225

C : x →
0
:165

convient. Par conséquent, les solutions de (E) sont les fonctions


2

x
1250

y : x → Ceλx
+e λx
b(t)e−λt dt.
:889

Procédons par analyse-synthèse pour savoir si l’équation (E) admet des solutions 1-périodiques.
3582
1075

Analyse du problème. Supposons que y est 1-périodique alors

1
e:21

y (1) = λ
y (0) ⇔ Ce + e λ
b (t) e−λt dt = C
:Non

0
1
x.com

⇔ (∗) : C(1 − eλ ) = eλ b(t)e−λt dt


0
larvo

Premier cas λ = 0 alors 1 − eλ = 0 donc l’égalité (∗) est équivalente à l’égalité :


scho

1

C= b(t)e−λt dt
univ.

1 − eλ
0
586 Mines-Ponts

donc la seule solution potentielle 1-périodique est la fonction


x 1
−λt eλ
λx
y : x → e C + e λx
b(t)e dt avec C = b(t)e−λt dt.
1 − eλ
0 0

1
Deuxième cas λ = 0 alors l’égalité (∗) est équivalente à l’égalité b(t)dt = 0. En particulier,
0
1
si b(t)dt = 0, l’équation (E) ne peut avoir de solution 1-périodique.
0
Synthèse du problème. Nous allons procéder par disjonction des cas.
Premier cas λ = 0. On considère la fonction
x 1

y : x → Ceλx + eλx b(t)e−λt dt avec C = b(t)e−λt dt.

5
1 − eλ

2678
0 0

qui est solution de (E) . Considérons la fonction

6480
z : x → y (x + 1)

55:1
alors z est solution de (E) car
∀x ∈ R, z  (x) − λz (x) = y  (x + 1) − λy (x + 1) = b (x + 1) = b (x) .20.2
(car b est 1-périodique) et
.225

1
:165

λ
z (0) = y (1) = Ce + e λ
b(t)e−λt dt = C (par définition de C) = y (0)
0
2
1250

Ainsi, les fonction y et z sont solutions du même problème de Cauchy donc elles sont égales
c’est-à-dire que y est 1-périodique.
:889

1
Deuxième cas λ = 0 et b(t)dt = 0. L’équation (E) ne peut avoir de solution 1-périodique.
3582

1
1075

Troisième cas λ = 0 et b(t)dt = 0. Soit y une solution quelconque de (E) alors il existe un
e:21

0
réel C tel que :
x
:Non

y : x → C + b(t)dt.
x.com

0
Comme dans le deuxième cas, la fonction z : x → y (x + 1) est solution de (E) et on a :
larvo

1
z (0) = C + b (t) dt = C = y (0)
scho

donc y = z, ce qui prouve que y est 1-périodiques.


univ.

Au final, nous avons prouvé que :


Équations différentielles 587

— si λ = 0 alors (E) admet une unique solution 1-périodique ;


1
— si λ = 0 et b(t)dt = 0 alors (E) n’admet pas de solution 1-périodique ;
0
1
— si λ = 0 et b(t)dt = 0 alors toutes les solutions de (E) sont 1-périodiques.
0

Commentaires 264 Exercice de difficulté standard et de niveau MPSI. Bien entendu, le


point clé étant d’expliciter les solutions de l’équation (non sous forme symbolique avec les
primitives). Hormis ce point, la difficulté de l’exercice se trouve au niveau de la rigueur
du raisonnement : penser à procéder par analyse-synthèse et à effectuer une disjonction
de cas.

Exercice 265 (Mines-Ponts) Soit f : ]0, +∞[ → R continue et bornée. On considère


l’équation

5
2678
(E) : xy  − y + f (x) = 0.
1. Résoudre l’équation (E) sur R∗+ . Déterminer l’unique solution g telle

6480
lim g  (x) = 0. Montrer que g est bornée sur R∗+ .
x→+∞
On suppose maintenant que f 2 est intégrable sur ]0, +∞[.

55:1
 
1
2. Montrer que g(x) = o √ quand x → +∞. .20.2
x
3. Montrer que g 2 et gf sont intégrables sur ]0, +∞[.
.225

Solution 265
:165

1. L’équation (E) est équivalente sur R∗+ à l’équation différentielle


2

1 f (x)
1250

(F) : y  −
y=− .
x x
Son équation homogène admet pour solutions les fonctions
:889

  
dx
yH : x → λ exp − − = λ exp(ln(x)) = λx = λy0
3582

x
si l’on note
1075

y0 : x → x.
On recherche alors une solution particulière sous la forme
e:21

yP : x → λ(x)y0 (x).
:Non

On obtient :
x.com

1 f (x)
λ (x)y0 (x) + λ(x)y0 (x) − λ(x)y0 (x) = −
 x  x
larvo

  1 f (x)
⇔ λ (x)y0 (x) + λ(x) y0 (x) − y0 (x) = −
x x
  
scho

=0
f (x)
⇔ λ (x) = − 2 .
univ.

x
588 Mines-Ponts

La fonction
x
f (t)
λ : x → − dt
t2
1
convient. Par conséquent, les solutions g de (F ) sont les fonctions
 
x x
f (t) f (t)
g : x → λx − x dt = x λ − dt .
t2 t2
1 1

Sa dérivée vaut
x
 g f (x) f (t) f (x)
g = − : x → λ − dt − .
x x t2 x
1
f (x)
Pour commencer, remarquons que lim = 0 (car f est bornée sur R+ et le dénomi-
x +∞
f (t)
nateur tend vers 0 en +∞). La fonction t → 2 est continue sur [1, +∞[ et, comme

5
t

2678
f est bornée sur [1, +∞[, on dispose de la domination suivante :
 
f (t) 1

6480
2
= O .
t t→+∞ t2

55:1
1 f (t)
La fonction t → 2
étant positive et intégrable sur [1, +∞[ , la fonction t → 2 est
t t .20.2

+∞
f (t)
intégrable sur [1, +∞[ . Ainsi, l’intégrale dt converge, ce qui assure l’existence de
t2
.225

1
x
f (t)
:165

lim dt.
x→+∞ t2
1
2

On peut alors écrire :


1250


+∞ 
+∞
f (t) f (t)
:889

lim g = 0 ⇔ λ − dt = 0 ⇔ λ = dt
+∞ t2 t2
1 1
3582

donc la fonction
 +∞ 
1075

 x 
+∞
f (t) f (t) f (t)
g : x → x  2
dt − 2
dt = x dt
t t t2
e:21

1 1 x

est l’unique solution de (E) telle que lim g = 0. En outre, si on pose M = sup |f | , pour

:Non

+∞ R∗
+
tout réel x > 0, on a les majorations suivantes :
x.com

 +∞ 
  +∞
  
+∞ 
+∞
 f (t)   f (t)  |f (t)| M
|g (x)| = x   dt  x   dt  x
 t2  dt = x dt
larvo

t 2 t 2 t2
 
x x x x
 t→+∞  
1 1
scho

= Mx − Mx =M
t t=x x
univ.

donc g est bornée sur R∗+ .


Équations différentielles 589


+∞

2. Soit x > 0. On considère le produit scalaire u | v = uv sur les fonctions continues


x
de carré intégrable sur [x, +∞[ alors, d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a :
 +∞ 2
  2  2
2 1 1 2 1
(g (x)) = x2  f (t) 2 dt = x2 f | t → 2  x2 f  
 t →
 
t t t2 
x

+∞ 
+∞ 
+∞  −3 t→+∞
2 2 −4 2 2 t
= x (f (t)) dt t dt = x (f (t)) dt
−3 t=x
x x x
 
+∞ 
+∞  
1 2 1 2 1
= x2 (f (t)) dt = (f (t)) dt = o .
3x3 3x x→+∞ x
x x
car

+∞

5
2
lim (f (t)) dt = 0.

2678
x→+∞
x
On conclut en composant par la racine carrée.

6480
3. f g intégrable. Admettons (provisoirement) que g 2 soit intégrable sur R∗+ . Comme f 2
est aussi intégrable sur R∗+ , l’inégalité

55:1
1 2 
|f g|  f + g2 .20.2
2
2
(obtenu en développant (|f | − |g|)  0) montre que f g est intégrable sur R∗+ (les fonc-
.225

tions intégrables sur R∗+ forment un espace vectoriel).


:165

g 2 intégrable. Montrons maintenant que g 2 est intégrable sur R∗+ . Si g = 0, le résultat


est immédiat. Supposons désormais que g = 0.
2

En multipliant par g l’équation différentielle vérifiée par g, on obtient pour tout x ∈ R∗+
1250

l’égalité :
:889

2
xg  (x) g (x) − (g (x)) + f (x) g (x) = 0
1  2

2
3582

⇔ x (g (x)) − (g (x)) + f (x) g (x) = 0.


2
 2
Soient (ε, A) ∈ R∗+ avec ε < A. En intégrant l’équation précédente entre ε et A, on
1075

obtient l’égalité :
e:21

A   A A
1 2 2
(R1 ) : x (g (x)) dx − (g (x)) dx + f (x) g (x) dx = 0
:Non

2
ε ε ε
     
x.com

=I(ε,A) =J(ε,A) =K(ε,A)


 
Transformons l’intégrale I (ε, A) par une intégration par parties en primitivant g 2 et
en dérivant x.
larvo


A A
2 2
scho

I (ε, A) = x (g (x)) − (g (x)) dx


ε
ε
univ.

2 2
= A (g (A)) − ε (g (ε)) − J (ε, A)
590 Mines-Ponts

En réinjectant cette cette égalité dans l’égalité (R1 ) , on obtient

3 1 2 2

(R2 ) : J (ε, A) − A (g (A)) − ε (g (ε)) = K (ε, A)
2 2
A
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz (pour le produit scalaire u | v = uv), on a la
ε
majoration :
 
 A  A
 
 2  2
(R3 ) : K (ε, A)   (f (x)) dx (g (x)) dx.
ε ε

Si on note
 
 A  A
 
 2  2 2 2
X =  (g (x)) dx, Y =  (f (x)) dx et Z = A (g (A)) − ε (g (ε)) ,

5
2678
ε ε

(dépendant tous trois de ε et A mais il faut alléger les notations) l’égalité (R2 ) et l’in-

6480
égalité (R3 ) fournissent les majorations suviantes :

55:1
3 2 1 2
X − Z  XY ⇔ (R4 ) : 3X 2 − 2XY  Z  A (g (A)) .
2 2 .20.2
 
1 2
Comme g (x) = o √ , on peut affirmer que lim A (g (A)) = 0 donc il existe
.225

x→+∞ x A→+∞
un réel A0 tel que :
:165

2
∀A  A0 , A (g (A))  1.
2

Ainsi, en utilisant l’inégalité (R4 ) , on obtient


1250

3X 2 − 2XY  1 ⇔ (R5 ) : 3X 2 − 2Y X − 1  0.
:889

Le trinôme 3X 2 − 2XY − 1 (par rapport à la variable X) admet pour discriminant


3582

∆ = 4Y 2 + 12 qui est positif et ses racines sont


√ √
1075

2Y − ∆ 2Y + ∆
R− = < 0 et R+ = > 0.
6 6
e:21

Le trinôme 3X 2 − 2XY − 1 étant négatif (d’après l’inégalité (R5 )), on peut affirmer que
:Non

X est entre ces deux racines, notamment que :



x.com

2Y + 4Y 2 + 12
X  R+ = .
6
larvo

Etant donné que f 2 est intégrable sur R+ , on a :


 
 A
scho


  +∞
 2  2
0Y =  (f (x)) dx   (f (x)) dx = f 2 ,
univ.

ε 0
Équations différentielles 591

ce qui prouve la majoration :



 A 

 2 f 2 + 4 f 2 + 12
(R6 ) : ∀A  A0 , ∀ε > 0,  (g (x)) dx  .
6
ε

A
2
La fonction ε → (g (x)) dx étant croissante (intégrale d’une fonction positive dont
ε
l’intervalle d’intégration « grandi ») et majorée (d’après l’inégalité (R6 )), elle possède
A
2
une limite finie quand ε → 0. Ainsi, (g (x)) dx converge et, en faisant tendre ε → 0
0
dans (R6 ) , on obtient la majoration

 A 

 f 2 + 4 f 2 + 12

5
2
(R7 ) : ∀A  A0 ,  (g (x)) dx 

2678
6
0

6480
A
2
La fonction A → (g (x)) dx étant croissante et majorée (d’après l’inégalité (R7 )), elle

55:1
0

+∞ .20.2
2
possède une limite finie quand A → +∞. Ainsi, (g (x)) dx converge, ce qui démontre
.225

0
l’intégrabilité de g 2 sur R∗+ et permet de conclure.
:165

Commentaires 265 Exercice original et sélectif pour Mines-Ponts, initialement donné


2
1250

à Polytechnique (mais aussi donné à des écrits, par exemple e3a 2006, partie III, question
5).
:889

Question 1 : Ka résolution de l’équation est élémentaire et de niveau MPSI. Néanmoins,


il ne faut pas se limiter à invoquer la notion de primitive mais à expliciter celle-ci via le
3582

« théorème fondamental de l’analyse» sous peine de ne pouvoir aborder correctement les


autres questions du sujet. Les deux autres questions de cette question ne devrait pas alors
1075

poser de difficulté particulière.


Question 2 : Elle s’avère discriminante car elle demande du recul de la part du candidat
et sa capacité à exploiter l’hypothèse « f 2 intégrable ». En cas de blocage, l’interrogateur
e:21

évoquera probablement l’inégalité de Cauchy-Schwarz (sans plus de précision). Il est alors


attendu du candidat qu’il sache l’énoncer en toute généralité et l’appliquer dans un contexte
:Non

lié aux fonctions et intégrales.


Question 3 : L’intégrabilité de f g (si g 2 est intégrable) est un grand classique, probablement
x.com

vu en cours ou en exercice. L’intégrabilité de g 2 est nettement plus subtile et sera probable-


ment réservé aux meilleurs candidats. Dans tous les cas, l’interaction avec l’interrogateur
larvo

sera importante à cette question.


scho
univ.
592 Mines-Ponts

Exercice 266 (Mines-Ponts) Soit A ∈ Sn (R) à valeurs propres strictement positive et

X : t ∈ R → X (t) ∈ Mn,1 (R)

l’unique solution du problème de Cauchy :



X  = AX
X (0) = X0

où X0 ∈ Mn,1 (R) \ {0n,1 } . On munit Mn,1 (R) de sa norme euclidienne canonique 2 .
Soit r > 0, montrer qu’il existe un unique t0 ∈ R tel que X (t0 ) = r.

Solution 266 Le théorème spectral montre que A est diagonalisable dans Mn (R) , qu’il existe
une matrice orthogonale P et une matrice diagonale D = diag (λ1 , .., λn ) (avec λ1 , .., λn stric-
tement positifs car il s’agit des valeurs propres de A) telles que :

A = P DP −1 .

5
2678
Posons
Y = P −1 X.

6480
Pour tout réel t, on a :

Y  (t) = P −1 X  (t) = P −1 AX (t) = P −1 AP Y (t) = DY (t) .

Il existe C ∈ Mn,1 (R) telle que


55:1
.20.2
 
∀t ∈ R, Y (t) = etD C = diag eλ1 t , .., eλn t C.
.225

Pour t = 0, on obtient C = Y (0) . Notons :


:165

     λt 
y1 y1 e 1 y1
 
2

 ..  λ1 t λn t  ..   .. 
Y (0) =  .  alors Y (t) = diag e , .., e
1250

 . = . 
yn yn e λn t yn
 
:889

 n  n
 
Y (t)2 =  (eλi t yi ) = 
2 2
⇒ (yi ) e2λi t .
3582

i=1 i=1
1075

La fonction
n
 2
f : t ∈ R → (yi ) e2λi t
e:21

i=1

est dérivable sur R et, pour tout réel t, on a :


:Non

n

x.com

2
f  (t) = 2λi (yi ) e2λi t .
i=1
larvo

Soit t ∈ R. Tous les termes de cette somme sont positifs donc la somme est positive. En outre,
si cette somme est nulle alors tous les termes sont nuls c’est-à-dire :
scho

2 2
∀i ∈ {1, .., n} , 2λi (yi ) e2λi t = 0 ⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , (yi ) = 0
÷2λi e2λi t =0
univ.

⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , yi = 0 ⇒ Y (0) = 0n,1 ⇒ X (0) = P Y (0) = 0n,1 ,


Équations différentielles 593

ce qui est absurde. Par conséquent, f  est strictement positive sur R donc f est continue et
strictement croissante sur R. Ainsi, f réalise une bijection de R sur
 
f (R) = lim f, lim f = ]0, +∞[ .
−∞ +∞

Comme r ∈ ]0, +∞[ , il existe un unique t0 ∈ R tel que :


 
f (t0 ) = r ⇔ Y (t0 )2 = r ⇔ P −1 X (t0 )2 = r ⇔ X (t0 )2 = r

(car P étant orthogonale, elle conserve la norme euclidienne sur Mn,1 (R)).

Commentaires 266 Exercice très discriminant car il exige du candidat une très bonne
connaissance de son cours et du recul sur les notions associées (système différentiel à
coefficients constants, matrices symétriques, théorème de bijection) pour ne pas se noyer
dans les calculs interminables ou incompréhensibles ... voire pour démarrer. L’interaction
avec l’interrogateur peut être important sur ce sujet mais il sera alors attendu du candi-

5
2678
dat une forte réactivité sur les notions fondamentales (théorème spectral, changement de
variable ou exponentielle matricielle pour les équations X  = AX, étude de la fonction

6480
2
t → Y (t) ).

55:1
Exercice 267 (Mines-Ponts) .20.2
1. Résoudre l’équation différentielle
.225

4xy  + 2y  − y = 0
:165

sur R∗+ et sur R∗− sachant que sur chacun de ces intervalles, il existe une fonction f
1
solution ne s’annulant pas telle que soit également solution.
2
1250

f
2. Résoudre l’équation différentielle sur R.
:889

Solution 267
3582

1. Notons (E) l’équation différentielle de l’énoncé.


Cas R∗+ . Commençons par la remarque fondamentale suivante. Soient y1 et y2 deux
1075

solutions de (E) sur R∗+ et W leur Wronskien :


 
e:21

y1 y2 
W =    = y1 y2 − y1 y2 .
y1 y2 
:Non

D’après le cours, W vérifie une équation différentielle. Au lieu d’après par coeur la
x.com

formule (qui présume que l’équation soit normalisée), retrouvons la directement (c’est
peut coûteux).
larvo

W = y1 y2 + y1 y2 − y1 y2 − y1 y2 = y1 y2 − y1 y2


   
y2 − 2y2 y1 − 2y1
scho

= y1 − y2
4x 4x
1 1 1
univ.

= − (y1 y2 − y1 y2 ) = − W ⇒ W  + W = 0.


2x 2x 2x
594 Mines-Ponts

Il existe un réel C tel que, pour tout x ∈ R∗+ , on a :1


 
  
1 1  1 C
W (x) = C exp − dx = C exp − ln (x) = √ .
2 x 2 x

Supposons qu’il existe une solution f de (E) sur R∗+ , ne s’annulant pas sur R∗+ et telle
1
que soit aussi solution de (E) sur R∗+ . Par définition, leur Wronskien W est défini
f
par :    
 1   1 
 f (x)   f (x) 
   f (x)  2f  (x)
W : x →   f (x)  
=
1

   f (x)  = f (x)

f  (x) (x)  f (x) − 
 f   (f (x)) 
2

donc, d’après le calcul précédent, il existe un réel C tel que, pour tout réel x > 0, on a :
2f  (x) C C C
= √ ⇔ f  (x) = √ f (x) ⇔ f  (x) − √ f (x)
f (x) x 2 x 2 x

5
 

2678

1  √ 
⇒ ∃D ∈ R, f : x → D exp C √ dx = D exp C x .
2 x

6480
Réciproquement, soit C ∈ R, vérifions que la fonction

55:1
 √ 
fC : x → exp C x
.20.2
est solution de (E) sur R∗+ . Pour tout réel x > 0, on a :
.225

C C
fC (x) = √ fC (x) = x−1/2 fC (x) ,
2 x 2
:165

C C C C 2 −1
fC (x) = − x−3/2 fC (x) + x−1/2 fC (x) = − x−3/2 fC (x) + x fC (x)
4 2  4 4
2
1250

C C 2 −1
= − x−3/2 + x fC (x)
4 4
:889

On en déduit la formule suivante :


 
3582

4xfC (x) + 2fC (x) − fC (x) = −Cx−1/2 + C 2 + Cx−1/2 − 1 fC (x)


 2 
1075

= C − 1 fC (x) .
Comme fC ne s’annule pas sur R∗+ , fC est solution de (E) si et seulement si
e:21

C 2 − 1 = 0 ⇔ C = ±1.
:Non

Par conséquent, les fonctions f1 et f−1 sont solutions de (E) , elles ne s’annulent pas
sur R∗+ et
x.com

1 1  √  1
: x → √ = exp − x = f−1 ⇒ = f−1
f1 exp ( x) f1
larvo

1
donc f1 et sont solutions de (E) sur R∗+ . Sur R∗+ , l’équation (E) est équivalente (par
f1
scho

division par 4x = 0) à l’équation


1 1
univ.

(F ) : y  + y− y = 0.
2x 4x
Équations différentielles 595

qui est linéaire homogène d’ordre 2. Les fonctions


1 1
x → et x → −
2x 4x
étant continues sur l’intervalle R∗+ , le théorème de structure montre que les solutions
1
de (F ) forment un espace vectoriel de dimension 2. Comme f et appartiennent à ces
f
1
solutions et forment une famille libre (f = 0 et n’est pas colinéaire à f , sinon f 2
  f
1
serait constant, ce qui est absurde) donc f, est une base de cet espace. Autrement
f
dit, une fonction y est solution de (F ) (donc de (E)) si et seulement si :
1 √   √ 
∃ (α, β) ∈ C2 , y = αf + β : x → α exp x + β exp − x .
f
Cas R∗− . Les raisonnements sont identiques, seuls quelques calculs sont modifiés, les

5
voici. Il existe un réel C tel que, pour tout réel x < 0 :

2678
 
  
1 1  1 C C

6480
W (x) = C exp − dx = C exp − ln |x| =  =√ .
2 x 2 |x| −x

55:1
2f  (x) C C  √ 
= √ ⇔ f  (x) − √ f (x) ⇒ ∃D ∈ R, f : x → D exp −C −x
f (x) −x 2 −x .20.2
On note (attention aux erreurs de signe)
.225

 √   C −1/2
gC : x → exp C −x , gC : x → − (−x) gC (x)
:165

2
 C −3/2 C −1/2 
gC : x → − (−x) gC (x) − (−x) gC (x)
2

4 2
1250

 
C −3/2 C2 −1
= − (−x) + (−x) gC (x)
4 4
:889

On en déduit la formule suivante :


3582

 
  −1/2 −1/2
4xgC (x) + 2gC (x) − gC (x) = C (−x) − C 2 − C (−x) − 1 gC (x)
1075

 
= − C 2 + 1 gC (x) .
e:21

Ainsi, gC est solution de (E) si et seulement si


:Non

C 2 + 1 = 0 ⇔ C = ±i.

Le reste du raisonnement est identique au cas R∗+ donc les solutions de (E) sur R∗− sont
x.com

les fonctions : √   √ 
y : γ exp i −x + δ exp −i −x , (γ, δ) ∈ C2 .
larvo

2. Supposons qu’il existe une solution y de (E) sur R donc elle est solution de (E) sur R∗ .
D’après la question précédente, il existe quatre complexes α, β, γ, δ tels que :
scho

 √   √ 
γ exp i √ −x + δ exp −i√ −x si x < 0
univ.

y (x) = .
α exp ( x) + β exp (− x) si x < 0
596 Mines-Ponts

Comme y est continue sur R, on a :

lim y (x) = lim+ y (x) ⇔ (R1 ) : γ + δ = α + β.


x→0− x→0

Comme y est deux fois dérivables sur R, y  est dérivable sur R donc elle y est continue.
En particulier, elle possède des limites finie en 0+ et en 0− . Explicitons cette dérivée.
1  √   √ 
x > 0 : y  (x) = √ α exp x − β exp − x
2 x
i  √   √ 
x < 0 : y  (x) = − √ γ exp i −x − δ exp −i −x
2 −x
Si le numérateur tend vers une limite non nulle en 0 (à gauche ou à droite) alors y  n’a
pas de limite fini en 0 (à gauche ou à droite) donc on doit exiger que :

   α=β
α−β =0 α=β
⇔ ⇒ γ=δ .
γ−δ =0 γ = δ (R1 ) 
γ=α

5
2678
Ainsi, d’après les formules d’Euler et la définition de ch, on a nécessairement
 √ 

6480
2α cos √−x si x > 0
y (x) =
2α ch ( x) si x < 0

55:1
Or, d’après les développements en série entière de cos et ch, on a :
+∞ n √ 2n +∞
.20.2
 (−1) −x  xn
x < 0 : y (x) = 2α = 2α
(2n)! (2n)!
.225

n=0 n=0
+∞
 √ 2n +∞

( x) xn
:165

x > 0 : y (x) = 2α = 2α .
n=0
(2n)! n=0
(2n)!
2

 xn
1250

La série entière a un rayon de convergence R = +∞ (par Abel ou D’Alembert)


(2n)!
n0
:889

donc sa somme
+∞
 xn
3582

S : x →
n=0
(2n)!
1075

est définie sur ]−R, R[ = R, elle y est de classe C ∞ et y = 2αS sur R∗ . En faisant tendre
x → 0 dans cette égalité, par continuité de y et S, on en déduit que y = 2αS sur R.
Réciproquement, la fonction
e:21

 √ 
cos √−x si x > 0
:Non

y : x → = S (x)
ch ( x) si x < 0
x.com

est solution de (E) sur R∗ . La fonction

x → 4xS  (x) + 2S  (x) − S (x)


larvo

étant nulle sur R∗ et continue sur R, elle est identiquement nulle sur R donc S est
solution de (E) sur R.
scho

Par conséquent, les solutions sur R de (E) forment l’ensemble Vect (S) .
univ.
Équations différentielles 597

Commentaires 267 Exercice demandant une aisance certaine dans les calculs.
Question 1 : pour un nombre très important de candidats (une large majorité), l’interro-
1
gateur proposera de calculer le Wronskien W de f et . Il s’agit d’un point du programme
f
de MP concernant les équations différentielles linéaires d’ordre 2 homogènes (page 28,
dernier item) et qui intervient dans de nombreux oraux visés par cet ouvrage. Il s’agit de
la fameuse méthode de Lagrange : la fonction W est solution d’une équation homogène
du premier ordre donc elle se calcule. L’expression de W en fonction de f et la valeur de
W fournit une équation différentielle d’ordre 1 vérifiée par f, ce qui permet le calcul de
f. Autrement dit, on ramène la résolution d’une équation différentielle d’ordre 2 en deux
équations différentielles d’ordre 1 (dans le cas présent). Dans le cas général, la détermi-
1
nation d’une fonction f fournit une autre solution g (ici ) de l’équation d’où l’ensemble
f
des solutions par combinaison linéaire et le théorème de structure.
La rigueur du candidat sera également évaluée (pense-t-il à procéder par analyse-synthèse,
explicitement ou implicitement).
Question 2 : Il s’agit d’une question nettement plus classique (vu en MPSI et probablement

5
en MP) qui demande plusieurs distinctions de cas. Une fois la solution obtenue explicite-

2678
ment, penser à utiliser le cours de deuxième année pour régler le problème de dérivabilité
très rapidement (via les séries entières si c’est possible, ce qui est le cas ici).

6480
55:1
Exercice 268 (Mines-Ponts) Soient q : [0, 1] → R+ une fonction continue à valeurs posi-
tives, f : [0, 1] → R une fonction continue et (a, b) ∈ R2 . .20.2
1. Soit z : [0, 1] → R vérifiant l’équation différentielle
.225

z  − q (x) z = 0.
:165

2
Étudier la convexité de la fonction z 2 : x → (z (x)) .
2

2. Montrer qu’il existe une unique fonction y ∈ C 2 ([0, 1] , R) telle que


1250

y  − q (x) y = f (x) et (y (0) , y (1)) = (a, b) .


:889

Solution 268
3582

1. La fonction z 2 est deux fois dérivable sur [0, 1] (comme produit de deux telles fonctions)
1075

et
 2   2
z z2  0
= 2 (zz  ) = 2(z  ) + q (x)
   
e:21

0 0
:Non

sur [0, 1] donc z 2 est convexe sur [0, 1] .


2. Unicité. Supposons qu’il existe deux fonctions y1 et y2 de classe C 2 sur R et vérifiant
x.com

le système  
 y − q (x) y = f (x)
larvo

(S) : y (0) = a

y (1) = b
scho

La fonction z = y1 − y2 vérifie alors


univ.

z  − q (x) z = 0 et z (0) = z (1) = 0.


650 Centrale Math 1

17.3 Centrale Math 1


Exercice 296 (Centrale)
1. Rappeler la limite continuité d’une suite décroissante d’événements.
2. Soit (Xn )n∈N∗ une suite de variables aléatoires indépendantes sur un même espace
1
probabilisé (Ω, T , P) suivant chacune une loi de Bernoulli de probabilité .
2
n
1
On pose Tn = (2Xi − 1). Montrer que E(n Tn ) = 3n − 2n.
4 4 2
n i=1
 n 
1
3. Montrer qu’il existe un événement A tel que P(A) = 0 et tel que Xi
n i=1
n∈N∗
1
converge simplement sur Ω\A vers la variable aléatoire constante .
2
Solution 296

4
1. Soit (Ω, A, P ) un espace probabilisé et (An )n∈N une suite décroissante (pour l’inclusion)

1980
d’événements alors  +∞ 


6468
P An = lim P (An ) .
n→+∞
n=0

47:1
2. Pour tout entier i, on pose Yi = 2Xi − 1 alors Yi prend les valeurs −1 et 1 (car Xi prend
les valeurs 0 et 1). On note
.20.2
f : x ∈ R → 2x − 1 ∈ R.
.225

Les variables (X1 , .., Xn ) étant mutuellement indépendantes, le lemme des coalitions
montre que les variables
:165

(f (X1 ) , .., f (Xn )) = (Y1 , .., Yn )


2
1250

sont mutuellement indépendantes.


Pour finir, on pose
n
 n

:889

Sn = nTn = (2Xi − 1) = Yi .
i=1 i=1
3582

La formule demandée par l’énoncé est équivalente à la formule


 
1075

E Sn4 = 3n2 − 2n.


Prouvons par récurrence sur n la propriété
e:21

 
(Hn ) : « E Sn4 = 3n2 − 2n ».
:Non

Initialisation n = 1. Comme S14 = Y14 = 1 (Y1 ne prend que les valeurs ±1 ) donc :
 
x.com

E S14 = E (1) = 1 = 3 × 12 − 2 × 1,
ce qui prouve (H1 ) .
larvo

Hérédité. Supposons (Hn ) vraie pour un certain entier n  1. On remarque que ;


4
 4
scho

4 4 4−k
Sn+1 = Sn + Yn+1 ⇒ Sn+1 = (Sn + Yn+1 ) = k Snk Yn+1
k=0
univ.

= Sn4 + 4Sn3 Yn+1 + 6Sn2 Yn+1


2
+ 3
4Sn Yn+1 4
+ Yn+1 .
Variables aléatoires 651

Comme Yn+1
2
= 1 (Yn+1 ne prend que les valeurs ±1 donc
3 2 4
Yn+1 = Yn+1 Yn+1 = Yn+1 et Yn+1 = 1 d’où
4
Sn+1 = Sn4 + 4Sn3 Yn+1 + 6Sn2 + 4Sn Yn+1 + 1 ⇒
 4       
E Sn+1 = E Sn4 + 4E Sn3 Yn+1 + 6E Sn2 + 4E (Sn Yn+1 ) + 1.

Pour tout k ∈ {1, 3} , on note



Rn → R
fk : k .
(x1 , .., xn ) → (x1 + · · · + xn )

Les variables (X1 , .., Xn , Xn+1 ) étant mutuellement indépendantes, le lemme des coali-
tions montre que les variables fk (Y1 , .., Yn ) = Snk et Yn+1 sont indépendantes donc on
peut écrire :
 4       
E Sn+1 = E Sn4 + 4E Sn3 E (Yn+1 ) + 6E Sn2 + 4E (Sn ) E (Yn+1 ) + 1.

Il est immédiat que :

4
1980
1
E (Yn+1 ) = E (2Xn+1 − 1) = 2E (Xn+1 ) − 1 = 2 × − 1 = 0 ⇒
2

6468
 4     
E Sn+1 = E Sn4 + 6E Sn2 + 1.
 

47:1
Calculons E Sn2 via la variance de Sn et la formule de Koenig-Huyguens. Les variables
Y1 , .., Yn étant mutuellement indépendantes, on a l’égalité suivante : .20.2
 n  n n
  
V (Sn ) = V Yi = V (Yi ) = V (2Xi − 1)
.225

i=1 i=1 i=1


:165

n
 n
 n
1 1 
= 4V (Xi ) = × = 4× 1 = n.
2 2
2

i=1 i=1 i=1


1250

 n 2
  2

E Sn2 = V (Xn ) + (E (Sn )) = n + E (Yi ) = n.
:889

i=1

Cette formule ainsi que l’hypothèse de récurrence permettent d’écrire :


3582

 4     
E Sn+1 = E Sn4 + 6E Sn2 + 1 = 3n2 − 2n + 6n + 1
1075

 
= 3n2 + 4n + 1 = 3 n2 + 2n + 1 − 2n − 2
2
e:21

= 3 (n + 1) − 2 (n + 1) ,

ce qui démontre (Hn+1 ) et achève la récurrence.


:Non

3. Appliquons l’inégalité de Markov à la variable Tn4 . Fixons (provisoirement) ε > 0 alors,


la fonction x → n4 x4 réalisant une bijection strictement croissante de R+ sur R+ et la
x.com

variable |Tn | étant à valeurs positives, on dispose des équivalences suivantes :


larvo

4
|Tn |  ε ⇔ n4 |Tn |  n4 ε4 ⇔ n4 Tn4  n4 ε4 ⇒
 
 4 4  E n4 Tn4 3n2 − 2n
P (|Tn |  ε) P n Tn  n ε 4 4

scho

= 4 4
=
Markov n ε n4 ε4
3n2 3
univ.

 = 2 4.
n4 ε 4 n ε
652 Centrale Math 1

On choisit maintenant ε en fonction de n de sorte que n2 ε4 tend vers 0 quand n tend


 3
vers +∞ et que la série converge pour utiliser ensuite une version du lemme
n
n2 ε 4
1
de Borel-Cantelli. Par exemple, on choisit ε = 1/8 alors on dispose de la majoration :
n
 
1 3 3
P |Tn |  1/8   4 = 3/2 .
n 2
n n −1/8 n

 3 3
La série 3/2
converge (série de Riemann de paramètre > 1) donc la série
n 2
n1
  1

P |Tn |  1/8 converge également. D’après l’inégalité de Boole, on dispose de la
n1
n
majoration suivante valable pour tout entier n  1 :
 +∞  +∞   +∞
 1  1  3

4
0P |Tk |   P |Tk |  

1980
.
k=n
k 1/8 k=n
k 1/8 k=n
k 3/2

6468
 3 +∞
 3
La série converge donc lim et le théorème d’encadrement montre
k 3/2 n→+∞ k 3/2

47:1
k k=n
que
 +∞ 
 1 .20.2
lim P |Tk |  = 0.
n→+∞
k=n
k 1/8
.225

Pour tout entier n  1, on pose


:165

+∞
  
1
|Tk | 
2

An =
1250

k=n
k 1/8
 
:889

1
Comme chaque Tk est une variable aléatoire, |Tk | 
est un événement. Les évé-
k 1/8
3582

nements étant stables par union dénombrable, on peut affirmer que An est un événement.
En outre, pour tout entier n  1, on a :
1075

 
1
An = |Tn |  1/8 ∪ An+1 ⇒ An+1 ⊂ An
n
e:21

donc la suite (An )n1 est décroissante pour l’inclusion. D’après la question 1, on peut
:Non

écrire :  +∞ 

x.com

P An = lim P (An ) = 0.
n→+∞
n=1
larvo

Notons
+∞

scho

A= An
n=1
univ.

qui est un évènement (comme intersection dénombrable d’événements) avec P (A) = 0


Variables aléatoires 653

et on a l’égalité ensembliste suivante :


+∞ +∞
 +∞  
   1
Ω\A = A= An = |Tk | 
n=1 n=1 k=n
k 1/8
 
+∞
 +∞  1
= |Tk | <
n=1 k=n
k 1/8

Ainsi, pour tout ω ∈ Ω\A, il existe un entier n0 tel que :


+∞
  
1 1
ω ∈ |Tk (ω)| < ⇔ ∀k  n0 , |Tk (ω)|  → 0
k=n0
k 1/8 k 1/8 k→+∞

⇒ lim Tk (ω) = 0.
k→+∞

Or, pour tout entier k, on dispose des égalités suivantes :


 n 

4
n n n

1980
1 2 1 2 
Tn = (2Xi − 1) = Xi − 1= Xi − 1 ⇒
n i=1 n i=1 n i=1 n i=1

6468
  n    n 
2  1  1
∀ω ∈ Ω\A, lim Xi (ω) − 1 = 0 ⇔ lim Xi (ω) = .
n i=1 ÷2 n→+∞ n 2

47:1
n→+∞
i=1
 n
 .20.2
1
Par conséquent, la suite Xi converge simplement sur Ω\A vers la variable
n i=1
.225

n∈N∗
1
aléatoire constante .
2
:1652

Commentaires 296 Exercice de niveau standard pour ce concours et progressif.


1250

Question 2 : Le point clé de cette question est d’utiliser le fait que E (XY ) = E (X) E (Y )
si les variables X et Y sont indépendantes ainsi que le lemme des coalitions. Afin d’éviter
:889

les calculs fastidieux, il est important de remarquer que Yi2k = 1 et Yi2k+1 = Yi .


Question 3 : Elle est la plus difficile. Il s’agit d’un renforcement de la faible des grands
3582

n
1 1
nombres, la moyenne Xi ne tendant pas vers en probabilité mais presque sû-
n i=1 2
1075

rement. L’ élément clé est semblable : l’inégalité de Markov appliquée à une variable
auxiliaire convenable afin d’affiner la concentration autour de la moyenne (d’où l’utili-
e:21

sation de la puissance quatrième). Si candidat n’y songe pas, l’interrogateur lui proposer.

:Non

À cela, s’ajoute le lemme de Borel-Cantelli (si la série P (An ) converge, l’évènement


  n
x.com

 
 Ak  est négligeable c’est-à-dire de probabilité nulle. Ce lemme est important
n∈N kn
larvo

(mais hors-programme) car il permet de prouver des propriétés presque sûre c’est-à-dire
réalisée avec une probabilité 1. N’hésitez-pas à le retravailler.
scho
univ.
654 Centrale Math 1


Exercice 297 Soit (λi )i1 une suite de R∗+ telle que la série λi converge. Soit (Xi )i1
i1
une suite de variables aléatoires définies sur le même espace probabilisé (Ω, A, P ) et mu-
tuellement indépendantes avec, pour tout i  1, Xi suivant une loi de Poisson de paramètre
λi
1. Déterminer E (Xi ).
2. Soit A l’événement : « l’ensemble des i ∈ N∗ tels que Xi > 0 est fini ».
Montrer que P (A) = 1.
3. On note (pi )i1 la suite des nombres premiers rangée dans l’ordre croissant. On
+∞

pose Y = pX
i . Justifier que Y est presque sûrement bien définie. Que dire de
i

i=1
E (Y ) ?

Solution 297

4
1980
1. Par définition,
e−λi λki
Xi (Ω) = N et ∀k ∈ N, P (Xi = k) = .

6468
k!
 xk  kxk−1

47:1
La série entière a un rayon de convergence infini donc sa série dérivée
k! k!
k0 k0
aussi. En particulier, la série .20.2

 kλk−1  e−λi λk  
.225

e−λi λi i
= i
= kP (Xi = k) = |kP (Xi = k)|
k! k!
k0 k0 k0 k0
:165

converge donc Xi admet une espérance et on a la formule :


2
1250

+∞ +∞
+∞ 
  kλk−1 d  xk
−λi i −λi
E (Xi ) = kP (Xi = k) = e λi =e λi
:889

k! dx k!
k=0 k=0 k=0 |x=λi
d x
3582

= e−λi λi (e )|x=λi = e−λi λi eλi = λi .


dx
1075

2. Écrivons l’événement A à l’aide des variables (Xi )i∈N . Soit ω ∈ Ω alors ω ∈ A si et


seulement s’il existe un rang n tel que
e:21

∀i  n, Xi (ω) = 0
:Non

(car Xi prend des valeurs dans N) si et seulement s’il existe n tel que
x.com

+∞

ω∈ (Xi = 0)
larvo

i=n
scho

si et seulement si +∞ 
+∞
 
ω∈ (Xi = 0)
univ.

n=1 i=n
Variables aléatoires 655

d’où l’égalité ensembliste :

+∞
+∞  +∞
+∞ 
   
A = (Xi = 0) ⇒A= (Xi = 0)
n=1 i=n n=1 i=n
+∞
 
 +∞ 
= A= (Xi  1)
n=1 i=n

(car Xi est à valeurs dans N donc si Xi = 0 alors Xi  1). Pour tout entier n, on
considère l’événement
+∞

Bn = (Xi  1) .
i=n

La suite (Bn )n1 est décroissante pour l’inclusion car :

Bn = (Xn  1) ∪ Bn+1 ⇒ Bn+1 ⊂ Bn .

4
1980
D’après le théorème de convergence monotone, on peut affirmer que :
 +∞ 
  

6468
P A =P Bn = lim P (Bn ) .
n→+∞
n=1

47:1
D’après l’inégalité de Boole puis l’inégalité de Markov, on a les majorations :
+∞  +∞ .20.2
  +∞ +∞
inégalité  
0  P (Bn ) = P (Xi  1)  P (Xi  1)  E (Xi ) = λi .
.225

Markov
i=n i=n i=n i=n
+∞ 
:165

 
Comme la série λi converge, la suite λi converge vers 0 donc, d’après le
2

i1 i=n
1250

n1
théorème d’encadrement, on obtient la formule :
   
:889

lim P (Bn ) = 0 ⇒ P A = 0 ⇒ P (A) = 1 − P A = 1.


n→+∞
3582

3. D’après la question précédente, l’événement A est presque sûr. Soit ω ∈ A alors l’en-
semble I = {i ∈ N, Xi (ω) > 0} est fini donc
1075

Xi (ω)
∀i ∈ N\I, Xi (ω) = 0 ⇒ pi = 1.
e:21

 Xi (ω)
Ainsi, Y (ω) représente simplement pi qui est parfaitement défini donc Y est
:Non

i∈I
définie sur A qui est un évènement presque sûr d’après la question précédente c’est-à-
x.com

dire que Y est presque sûrement définie.


Par définition, E (Y ) existe lorsque que la famille
larvo

(|kP (Y = k)|)k1 = (kP (Y = k))k1


scho

est sommable. Commençons par expliciter P (Y = k) pour k ∈ N∗ . Par unicité de la


décomposition en produit de nombres premiers de tout entier, on peut affirmer que, pour
univ.

tout entier k ∈ N, il existe une unique famille (αi (k))i1 d’entiers, nulle à partir d’un
656 Centrale Math 1

+∞
 α (k)
certain rang, tel que k = pi i donc on dispose de l’équivalence suivante valable pour
i=1
tout entier k  1 :
+∞ +∞
 +∞ 
  α (k)

P (Y = k) = P pX
i =
i
pi i =P (Xi = αi (k))
i=1 i=1 i=1

Soit k ∈ N∗ . Pour tout entier n  1, on pose


n

An = (Xi = αi (k)) .
i=1

La suite (An )n1 est décroissante pour l’inclusion car, pour tout entier n  1, on a :

An+1 = An ∩ (Xn+1 = αn+1 (k)) ⊂ An .

Le théorème de limite monotone montre que

4
+∞ 

1980

P An = lim P (An ) .
n→+∞

6468
i=1

Or, on dispose de l’égalité ensembliste

47:1
+∞
 +∞

An = (Xi = αi (k)) .20.2
i=1 i=1
.225

(je laisse au lecteur vérifier la double inclusion) et, des variables X1 , .., Xn étant mutuel-
lement indépendantes, on a l’égalité :
:165

n n
 n  n
  αi (k)   λαi (k)
−λi λi i
P (An ) = P (Xi = αi (k)) = e = exp − λi .
2

α (k)! α (k)!
1250

i=1 i=1 i i=1 i=1 i


:889

La série λi étant convergente, en faisant tenre n vers +∞ dans l’égalité précédente,


i1
3582

on en déduit l’égalité suivante :


 +∞
 +∞
 λαi (k)

1075

i
P (Y = k) = exp − λi
i=1 i=1
α i (k)!
e:21

(le produit infini ne contenant qu’un nombre fini de facteurs différents de 1 car la suite
(αi (k))i1 est nulle à partir d’un certain rang)n ce qui montre la formule :
:Non

 +∞  +∞
  (λi pi )αi (k)
x.com

kP (Y = k) = exp − λi .
i=1 i=1
αi (k)!
larvo

Nous allons maintenant utiliser le théorème de sommation par paquets pour démontrer
la sommabilité de (kP (Y = k))k1 . On pose :
scho

 +∞ 

C = exp − λi et ∀n  1, In = {pα αn n
1 · · · pn , (α1 , .., αn ) ∈ N } .
1
univ.

i=1
Variables aléatoires 657

Montrons que la famille :


 α1 αn 
1 (λ1 p1 ) (λn pn )
(kP (Y = k))k∈In = × ··· ×
C α1 ! αn ! (α1 ,..,αn )∈Nn
= (Sα1 ,..,αn )(α1 ,..,αn )∈Nn
 (λ1 p1 )α1
est sommable par récurrence sur n. Pour n = 1, la série converge (série
α1 !
α1 0
exponentielle) donc la propriété est vérifiée.
Supposons la propriété vérifiée au rang n − 1 avec n  2. La série
  (λn pn )αn
Sα1 ,..,αn = Sα1 ,..,αn−1
αn !
αn 0 αn 0

converge (série exponentielle). On pose :


+∞


4
Sα1 ,..,αn = Sα1 ,..,αn−1 eλn pn

1980
Sα1 ,..,αn−1 =
αn =0
 

6468
D’après la propriété au rang n − 1, la famille Sα1 ,..,αn−1 (α1 ,..,αn−1 ) est sommable donc,
d’après le théorème de Fubini, la famille (Sα1 ,..,αn )(α1 ,..,αn )∈Nn est sommable. En outre,

47:1
on obtient l’égalité suivante :
  .20.2
Sα1 ,..,αn = eλn pn Sα1 ,..,αn−1
(α1 ,..,αn )∈Nn (α1 ,..,αn−1 )∈Nn
.225

donc, par une récurrence immédiate, on a la formule :


:165

 n

 
λ1 p 1 λ1 p 1
Sα1 ,..,αn = e × ··· × e = exp λ i pi
2
1250

(α1 ,..,αn )∈Nn i=1


 n

 
:889

⇒ kP (Y = k) = C exp λ i pi .
k∈In i=1
3582


La suite (In )n1 est croissante pour l’inclusion et In = N∗ (par existence de la
1075

n1
décomposition en facteurs premiers de tout entier naturel non nul). On utilise alors le
théorème de sommation par paquet avec la partition (Jn )n1 définie par :
e:21

J1 = I1 et ∀n  2, Jn = In \In−1 .
:Non

Pour tout entier N  1, on a l’égalité ensembliste :


x.com

N

IN = Jn
larvo

n=1

et l’union étant disjointe, on peut affirmer que :


scho

N
  N 
   
kP (Y = k) = kP (Y = k) = C exp λ i pi
univ.

n=1 k∈Jn k∈In i=1


658 Centrale Math 1

 N 

  
Ainsi, la série kP (Y = k) converge si et seulement si la suite kP (Y = k)
n1 k∈Jn n=1 k∈Jn
  N
 N

converge si et seulement si la suite exp λ i pi converge si et seulement si la
i=1
 N
 N
 
suite λ i pi converge si et seulement si la série λi pi converge.
i=1 N i1

Autrement dit, E (Y ) existe si et seulement si la série λi pi converge. Dans ce cas,
i1
on a la formule :
+∞  +∞ 
 
E (Y ) = C exp λ i pi = exp λi (pi − 1) .
i=1 i=1

Commentaires 297 Exercice original et progressif.

4
Question 1 : Il s’agit d’une question de cours.

1980
Question 2 : Un candidat sera fortement valorisé s’il exprime l’évènement A en fonction
des évènements (Xi > 0) ou (Xi = 0) . S’il n’y parvient pas, l’interrogateur lui demandera

6468
de justifier l’égalité ensembliste
 

47:1
+∞
 +∞ 
A= (Xi = 0) .
.20.2
n=1 i=n

Il attend une justification rigoureuse de celle-ci (par double inclusion). Le calcul de la


.225

probabilité de A est classique et si vous n’y êtes pas parvenu, refaite le car il intervient
dans un nombre important de questions probabilistes.
:165

Question 3 : La première question est immédiate (si le candidat comprend la difficulté


de multiplier une infinité de facteurs). Un candidat songeant à considérer la suite de
2
1250

n
variables aléatoires Yn = pX
i
i
et calculant son espérance sera valorisé. S’il imagine
:889

i=1
que lim E (Yn ) = E (Y ) , il fera bonne impression à l’interrogateur et une discussion
n→+∞
3582

s’enclenchera.
1075

Exercice 298 (Centrale) On dispose de n urnes et de N = na boules, où a est un entier


naturel non nul. Ces boules sont réparties de façon indépendante et équiprobable entre les
e:21

urnes.
Yn
On nomme Yn la variable aléatoire donnant le nombre d’urnes vides et Sn = .
:Non

n
1. Énoncer et démontrer l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev.
x.com

2. Calculer E(Sn ).
3. Montrer que : ∀ε > 0, lim P (|Sn − e−a |  ε) = 0.
larvo

n→+∞

Solution 298
scho

1. Enoncé. Si X est variable aléatoire à valeurs réelles admettant une variance alors :
V (X)
univ.

∀ε > 0, P (|X − E (X)|  ε)  .


ε2
Variables aléatoires 659

Preuve. Soit Y une variable à valeurs réelles positives et admettant une espérance alors :
  
E (X) = xP (X = x)  x P (X = x) 
 εP (X = x)
  
x∈X(Ω)
0
x∈X(Ω) ε x∈X(Ω)
tel que xε tel que xε
 union

= ε εP (X = x) = εP ( (X = ε)) = εP (X  ε) .
disjointe
x∈X(Ω) x∈X(Ω)
tel que xε tel que xε

2
La variable Y = (X − E (X)) est positive et admet une espérance (car, par définition,
X admet une variance) et en remplaçant ε par ε2 , on obtient l’inégalité :
 
2
  E (X − E (X)) V (X)
2
P (X − E (X))  ε2  = .
ε2 ε2
On conclut grâce à l’équivalence suivante valable pour tout z et a positifs :

4
1980
2 2
|z|  |a| ⇔ |z|  |a| ⇔ z 2  a2

6468
(car t → t2 est une bijection strictement croissante de R+ sur R+ ) appliquée à
z = X − E (X) et a = ε.

47:1
2. Numérotons les urnes U1 , U2 , .., Un et les boules B1 , .., BN . Pour chaque i ∈ {1, .., n} ,
on note Xi la variable égale à 1 si l’urne Ui est vide après la répartition des N boules .20.2
 n
et Xi vaut 0 sinon. Il est alors immédiat que Yn = Xi . Soit i ∈ {1, .., n} , pour tout
.225

i=1
k ∈ {1, .., N } , on note Rk l’événement « la boule Bk n’est pas placée dans l’urne Ui ».
:165

Il est immédiat que


2

N
 N

1250

(Xi = 1) = Rk ⇒ P (Xi = 1) = P (Rk ) (∗)


k=1 k=1
:889

N 
   N  N
n−1 n−1 1
= (∗∗) = = 1−
3582

n n n
k=1
1075

(∗) car les placements sont supposées mutuellement indépendants.


(∗∗) car la répartition des boules entre les urnes est supposée uniforme.
Par conséquent, on en déduit l’espérance de Xi .
e:21

 N
:Non

1
E (Xi ) = 1P (Xi = 1) + 0P (Xi = 0) = 1− .
n
x.com

Par linéarité de l’espérance, on dispose de la formule :


larvo

N n  N
1 1 1 1
E (Sn ) = E (Yn ) = E (Xi ) = 1−
n n i=1 n i=1 n
scho

 N n  N  na
1 1 1 1
= 1− 1= 1− = 1− .
univ.

n n i=1
n n
660 Centrale Math 1

3. On conserve les notations et résultats de la question précédente. Ce type d’inégalité fait


penser à la loi faible des grands nombres mais les variables (Xi )1in ne sont pas mutuel-
lement indépendantes et l’espérance de Sn n’est pas e−a . Pour contourner le problème,
nous allons utiliser l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev en l’adaptant un peu. Commen-
çons par une remarque importante. Pour tout entier n  1, on a :
 na   
1 1
E (Sn ) = 1− = exp na ln 1 − .
n n

Comme ln (1 + x) ∼ x, on peut écrire :


x→0

   
1 1
na ln 1 − ∼ na − = −a
n n→+∞ n
 
1
donc lim na ln 1 − = −a et la continuité de l’exponentielle permet d’écrire :
n→+∞ n

4
1980
lim E (Sn ) = e−a .
n→+∞

6468
Déterminons la variance de Sn .

47:1
 
1 1
V (Sn ) = V Yn = 2 V (Yn ) et .20.2
n n
 n  n
  
V (Yn ) = V Xi = V (Xi ) + cov (Xi , Xj ) .
.225

i=1 i=1 1i,jn


i=j
:165

Déterminons la variance de Xi et la covariance de (Xi , Xj ) lorsque i = j via le théorème


2
1250

de Koenig-Huyguens. Comme Xi2 = Xi (si Xi = 0 alors Xi2 = 0 et si Xi = 1 alors


Xi2 = 1), on a :
:889

  2 2
V (Xi ) = E Xi2 − (E (Xi )) = E (Xi ) − (E (Xi ))
3582

 na  2na
1 1
= 1− − 1−
n n
1075

 2na
1
cov (Xi , Xj ) = E (Xi Xj ) − E (Xi ) E (Xj ) = E (Xi Xj ) − 1 − .
e:21

D’après le théorème de transfert, pour tout i = j, on a :


:Non


x.com

E (Xi Xj ) = xi xj P ((Xi = xi ) ∩ (Xj = xj ))



(xi ,xj )∈X1 (Ω)×X2 (Ω)
=0 si (xi ,xj )=(1,1)
 N  na
larvo

2 2
= P ((Xi = 1) ∩ (Xj = 1)) = 1− = 1− .
n n
scho

En effet, l’évènement (Xi = 1) ∩ (Xj = 1) se réalise si et seulement si aucune boule n’a


univ.

été placé dans l’urne Ui et Uj c’est-à-dire que les N boules ont été placé dans les N − 2
Variables aléatoires 661

autres urnes (car i = j). Par conséquent, on en déduit la formule :


n
 na  2na   na  2na 
 1 1  2 1
V (Yn ) = 1− − 1− .+ 1− − 1−
i=1
n n n n
1i,jn
i=j
 na  2na   na  2na 
1 1 2 1
= n 1− − 1− + n (n − 1) 1 − − 1−
n n n n

2
car il y a n2 éléments dans {1, .., n} auquel il faut enlever les n valeurs du type (i, i)
soit n2 − n = n (n − 1) éléments.
Ainsi, on en déduit que
 na  2na     na  2na 
1 1 1 1 2 1
V (Sn ) = 1− − 1− + 1− 1− − 1− .
n n n n n n

On dispose des limites suivantes :

4
1980
 na  2na  na
1 −a 1 −2a 2
lim 1− =e , lim 1− =e , lim 1− = e−2a

6468
n→+∞ n n→+∞ n n→+∞ n

(la preuve pour les deux dernières limites est semblable à la première) qui démontre la

47:1
formule :
lim V (Sn ) = 0. .20.2
n→+∞

On remarque ensuite l’inégalité :


.225

|Sn − ea |  |Sn − E (Sn )| + |E (Sn ) − ea |


:165

donc, si |Sn − ea |  ε alors


2
1250

|Sn − E (Sn )|  ε − |E (Sn ) − ea | ,


:889

ce qui prouve l’inclusion ensembliste suivante :


3582

(|Sn − ea |  ε) ⊂ |Sn − E (Sn )|  ε − |E (Sn ) − ea | .

Par conséquent, on obtient l’inégalité suivante :


1075

P (|Sn − ea |  ε)  P (|Sn − E (Sn )|  ε − |E (Sn ) − ea |)


e:21

V (Sn )
 2.
:Non

(ε − |E (Sn ) − ea |)

(d’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev qui est licite car Sn étant une variable a un
x.com

nombre fini de valeurs donc elle admet une variance). Comme


larvo

2
lim V (Sn ) = 0 et lim (ε − |E (Sn ) − ea |) = ε2 ,
n→+∞ n→+∞
scho

le théorème d’encadrement permet de conclure.


univ.
662 Centrale Math 1

Commentaires 298 Exercice original et progressif. Toutes les questions sont des appli-
cations assez proche du cours (voire comme pour la première question, une question de
cours).
Pour la question 2, le point fondamental est d’introduire les variables de Bernoulli asso-
ciées à chacune des urnes. Si le candidat n’y pense pas, l’interrogateur lui proposera. Il
attend alors que le candidat soit capable d’achever lui-même la question. Si c’est le cas, il
sera fortement valorisé.
Pour la question 3, un candidat calculant correctement la variance de Sn seul (ou presque)
sera bien valorisé. La difficulté ensuite est la gestion du remplacement de E (Sn ) par sa
limite dans l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, elle pourra être résolue par les bons can-
didats, avec une petite aide de l’interrogateur.

Exercice 299 (Centrale) Soit (Xn )n1 une suite de variables aléatoires discrètes défi-
nies sur un même espace probabilisé (Ω, A, P ) , mutuellement indépendantes, centrées et
n
ayant un moment d’ordre 2. Posons, pour tout n ∈ N∗ , Sn = Xi . On suppose que

4
1980
i=1
+∞
  
E Xi = σ 2 ∈ R.
2

6468
i=1

σ2

47:1
1. Montrer que P (|Sn | > α)  . On souhaite montrer que :
α2
  .20.2
σ2
P sup |Sn | > α  2 .
α
.225

n1

2. Soit n ∈ N∗ . On note T1 l’indicatrice de l’ensemble (|S1 | > α) et, pour tout v  2,


:165

on note Tv l’indicatrice de l’ensemble


2

v−1 
1250


(|Sk |  α) ∩ (|Sv | > α) .
k=1
:889

n

3582

(a) Montrer que Ti est l’indicatrice de l’événement (∃k ∈ {1, ..., n} , |Sk | > α) .
i=1
1075

n
 
(b) Montrer que E Ti Sn2  σ 2 .
i=1
e:21

   
(c) Montrer ∀k ∈ {1, .., n}, E Tk Sk2  E Tk Sn2
:Non

σ2
3. Montrer que P (∃k ∈ {1, .., n} , |Sk | > α)  . Conclure.
α2
x.com

Solution 299
larvo

1. L’ensemble des variables aléatoires ayant un moment d’ordre 2 étant un espace vectoriel,
on peut affirmer que la variable Sn admet un moment d’ordre 2 comme somme de telles
scho

variables. On dispose de l’inclusion :


univ.

(|Sn − E (Sn )| > α) ⊂ (|Sn − E (Sn )|  α) ,


Variables aléatoires 663

ce qui nous donne l’inégalité suivante :

V (Sn )
P (|Sn − E (Sn )| > α)  P (|Sn − E (Sn )|  α) 
α2

(d’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev). Par linéarité de l’espérance, on a :


n
 n

E (Sn ) = E (Xi ) = 0=0
k=1 k=1

(car les variables Xi sont centrées) et, par mutuellement indépendances des variables
(Xk )1kn , on peut écrire la formule suivante :
  n 
n
 n
 Koeng-    
2
V (Sn ) = V Xk = V (Xk ) = E Xk2 − (E (Xk ))
Huyguens
k=1 k=1 k=1
n
 +∞

   

4
E Xk2  E Xk2 = σ 2 .

1980
=
k=1
   k=1
0

6468
Ainsi, on en déduit l’inégalité :

47:1
σ2
P (|Sn − E (Sn )| > α)  ..20.2
α2

n

.225

2. (a) Si n = 1, Ti = T1 l’indicatrice de (|S1 | > α) = (∃k ∈ {1, ..., 1} , |Sk | > α) .


:165

i=1
n

Supposons désormais que n  2. Soit ω ∈ Ω. Si Ti (ω) = 0 alors, tous les termes
2
1250

i=1
de la somme étant positifs, on en déduit les équivalences suivantes :
:889

∀i ∈ {1, .., n} , Ti (ω) = 0


 i−1 
3582


⇔ ω ∈ (|S1 | > α) et ∀i ∈ {2, .., n} , ω ∈ (|Sk |  α) ∩ (|Si | > α)
k=1
1075

 i−1 

⇔ ω ∈ (|S1 |  α) et ∀i ∈ {2, .., n} , ω ∈ (|Sk |  α) ∪ (|Si | > α)
e:21

k=1
 i−1 

:Non

⇔ ω ∈ (|S1 |  α) et ∀i ∈ {2, .., n} , ω ∈ (|Sk | > α) ∪ (|Si |  α)


k=1
x.com

⇒ ω ∈ (∀i ∈ {1, .., n} , |Si |  α) = ω ∈ (∃i ∈ {1, .., n} , |Si | > α)

Réciproquement, si ω ∈ (∃i ∈ {1, .., n} , |Si | > α) alors :


larvo

∀i ∈ {1, .., n} , |Si |  α ⇒


scho

 i−1 

ω ∈
/ (|S1 | > α) et ∀i ∈ {2, .., n} , ω ∈
/ (|Sk |  α) ∩ (|Si | > α)
univ.

k=1
664 Centrale Math 1

n

donc Ti (ω) = 0 quelque soit i ∈ {1, .., n} , ce qui montre que Ti (ω) = 0.
i=1
n

Si Ti (ω) > 0 alors l’ensemble {i ∈ {1, .., n} , Ti (ω) > 0} est un sous-ensemble
i=1
non vide de {1, .., n} . Il possède un minimum i0 ∈ {1, .., n} . Par construction, on a
∀i < i0 , Ti (ω) = 0 et Ti0 (ω) > 0 ⇒ Ti0 (ω) = 1 ⇔ ω ∈ (|S1 | > α)
i −1 

0

(si i0 = 1) ou ω ∈ (|Sk |  α) ∩ (|Si0 | > α) (si i0 > 1)


k=1

Pour tout i > i0 , comme |Si0 (ω)| > α, on est assuré que ω ∈/ (|Si0 |  α) donc
 i−1 

ω∈/ (|Sk |  α) ∩ (|Si | > α) ⇒ Ti (ω) = 0.
k=1
n
 n


4
Ceci prouve que Ti (ω) = Ti0 (ω) = 1. Ainsi, la fonction Ti est à valeurs dans

1980
i=1 i=1
{0, 1} et elle prend la valeur 0 si et seulement si :

6468
ω ∈ (∃i ∈ {1, .., n} , |Si | > α) ⇔ ω ∈
/ (∃i ∈ {1, .., n} , |Si | > α)

47:1
n

donc Ti est l’indicatrice de (∃k ∈ {1, ..., n} , |Sk | > α) .
i=1 .20.2
(b) Par linéarité de l’espérance, on a :
 n  
.225

 n 
   
2
E T i Sn = E Ti Sn2  E Sn2 = V (Sn )  σ 2 .
q.1
:165

(∗) q.1
i=1 i=1
n

2

(∗) car Ti  1 (puisqu’il s’agit d’une indicatrice) donc, en multipliant par Sn2  0,
1250

i=1
n

:889

on obtient Sn2 Ti  Sn2 puis on utilise la croissance de l’espérance.


i=1
3582

(c) Si k = n alors Sk = Sn et l’inégalité proprosée est triviale. Soit k ∈ {1, .., n − 1} , on


n
pose Y = Xj et on a les égalités suivantes :
1075

j=k+1
e:21

Sn = Sk + Y ⇒ Sn2 = Sk2 + 2Sk Y + Y 2 ⇒


Tk Sn2 = Tk Sk2 + 2Tk Sk Y + Tk Y 2  Tk Sk2 + 2Tk Sk Y.
:Non

  
0
x.com

Par croissance et linéarité de l’espérance, on obtient la minoration :


     
E Tk Sn2  E Tk2 Sk2 + 2Tk Sk Y = E Tk Sk2 + 2E (Tk Sk Y )
larvo

Comme les variables X1 , .., Xn sont mutuellement indépendantes, que Y est fonction
de Xk+1 , .., Xn et Tk Sk est fonction de X1 , .., Xk , le lemme des coalitions montre que
scho

les variables Y et Tk Sk sont indépendantes, ce qui montre l’égalité :


univ.

E (Tk Sk Y ) = E (Tk Sk ) E (Y ) .
Variables aléatoires 665

Or, par linéarité de l’espérance et comme les variables (Xj )k+1jn sont centrées, on
obtient :
n n
E (Y ) = E (Xj ) = 0 = 0,
j=k+1 j=k+1

ce qui permet de conclure.


3. Soient k ∈ {1, .., n} et ω ∈ Ω. Si Tk (ω) = 1 alors |Sk (ω)| > α donc :
2 2
Tk (ω) (Sk (ω)) = |Sk (ω)| > α2 = α2 Tk (ω) .

Si Tk (ω) = 0 alors
 2
Tk (ω) (Sk (ω)) = 0 2
2 ⇒ Tk (ω) (Sk (ω))  α2 Tk (ω) .
α Tk (ω) = 0

Ainsi, on est assuré que Tk Sk2  α2 Tk donc, par croissance et linéarité de l’espérance,
on obtient :    
E Tk Sk2  E α2 Tk = α2 E (Tk ) .

4
1980
En sommant sur k ∈ {1, .., n} et en utilisant les deux questions précédentes, on obtient
la minoration suivante :

6468
n n n
 n 
       
(R1 ) : E T k Sn 
2
E T k Sk 
2 2 2
α E (Tk ) = α E Tk .

47:1
k=1 k=1 k=1 k=1

n
 .20.2
Or, la variable Z = Tk étant l’indicatrice de (∃k ∈ {1, ..., n} , |Sk | > α) , elle ne prend
k=1
.225

que deux valeurs 0 et 1 donc :



:165

(R2 ) : E (Z) = zP (Z = z) = 0P (Z = 0) + 1P (Z = 1)
z∈Z(ω)
2
1250

= P (Z = 1) = P (∃k ∈ {1, ..., n} , |Sk | > α)

En outre, on a :
:889

n
 n

       
3582

(R3 ) : E T k Sn = E2
Tk Sn2 = E ZSn2  E Sn2 = V (Sn )  σ 2 .
(∗) q.1
k=1 k=1
1075

(∗) car Z  1, en multipliant par Sn2 qui est positif, on obtient ZSn2  Sn2 et on utilise la
croissance de l’espérance.
e:21

En combinant (R1 ) , (R2 ) et (R3 ) , on obtient l’inégalité :


:Non

σ2
P (∃k ∈ {1, ..., n} , |Sk | > α)  .
α2
x.com

Pour tout entier n  1, on considère l’évènement


n

larvo

Cn = (∃k ∈ {1, ..., n} , |Sk | > α) = (|Sk | > α) .


k=1
scho

La famille (Cn )n1 est croissante pour l’inclusion car :


univ.

∀n  1, Cn ⊂ Cn ∪ (|Sn+1 | > α) = Cn+1


666 Centrale Math 1

donc, d’après le théorème de convergence monotone, on peut affirmer que :


 +∞ 

P Cn = lim P (Cn ) .
n→+∞
n=1

+∞
 +∞

Or, il est immédiat que Cn = (|Sn | > α) (procéder par double inclusion) et comme
n=1 n=1
2
σ
a ∀n  1, P (Cn )  2 , en faisant tendre n vers +∞ dans cette inégalité, on obtient
α
l’inégalité suivante :  +∞ 
 σ2
P (|Sn | > α)  2 .
n=1
α
+∞

Soit ω ∈ Ω. Si ω ∈ (|Sn | > α) alors il existe nω ∈ N tel que :
n=1

4
1980
|Sn (ω)| α ⇒ sup |Sn (ω)|  |Snω (ω)| > α
>
n∈N
 

6468
⇒ ω ∈ sup |Sn | > α .
n1

47:1
 
Si ω ∈ sup |Sn | > α alors sup |Sn (ω)| > α donc il existe nω ∈ N tel que |Snω (ω)| > α
.20.2
n1 n∈N
(sinon, pour tout entier n  1, |Sn (ω)|  α donc sup |Sn (ω)|  α, ce qui est absurde)
n∈N
.225

d’où l’appartenance suivante :


:165

+∞

ω ∈ (|Snω | > α) ⊂ (|Sn | > α) .
2

n=1
1250

Par conséquent, on vient de démontrer l’égalité ensembliste :


:889

+∞
  
(|Sn | > α) = sup |Sn | > α ,
3582

n=1 n1
1075

ce qui permet de conclure.


e:21

Commentaires 299 Exercice original et suffisamment progressif prouvant la célèbre «


inégalité maximale de Komolgorov ». La question 1 est une application directe du cours.
:Non

La question 2.a est assez élémentaire mais elle demande de la rigueur pour être validée
par l’interrogateur (notamment la gestion convenable de la double inclusion). La question
x.com

2.b requière une petite astuce et n’est guère difficile lorsqu’elle est éventuellement proposée
par l’interrogateur.
larvo

Pour les autres questions, l’interaction avec l’interrogateur sera cruciale ainsi que la ré-
activité et l’autonomie du candidat.
scho
univ.
Variables aléatoires 667

Exercice 300 (Centrale) Soit (Ω, A, P ) un espace probabilisé.


1. Pour tous x ∈ [−1, 1] et t ∈ R, montrer que :
1 − x −t 1 + x t
etx  e + e.
2 2

2. Soit X une variable aléatoire discrète ayant une espérance, centrée avec |X|  1.
  2
Montrer que etX admet une espérance et que E etX  et /2 .
3. Soient X1 , ..., Xn des variables aléatoires réelles discrètes indépendantes et a1 , .., an
dans R∗+ . On suppose que

∀i ∈ {1, .., n} , |Xi |  ai


n

et on pose Sn = Xi .
i=1  n

  t2 

4
2
Soit t ∈ R. Montrer que E etSn  exp (ai ) .

1980
2 i=1

6468
Solution 300
1. La fonction exp est convexe car elle est deux fois dérivable sur R et exp = exp est

47:1
1−x 1+x
positive sur R. Soit t ∈ R et x ∈ [−1, 1] . Les réels et sont positifs et de
2 2
somme 1 donc la convexité de exp fournit l’inégalité suivante : .20.2
 
1−x 1+x 1−x 1+x
exp (−t) + t  exp (t) + exp (t) .
.225

2 2 2 2
Comme
:165

1−x 1+x
(−t) + t = xt,
2 2
2
1250

on peut conclure.
2. Soit t ∈ R. Comme
:889

tX  |tX| = |t| |X|  |t| ,


on a l’encadrement
3582

0  etX  e|t| .
La variable constante e|t| a une espérance donc etX admet une espérance. En outre,
1075

comme −1  X  1, la question précédente montre que :


e:21

1 − X −t 1 + X t
etX  e + e.
2 2
:Non

Par croissance et linéarité de l’espérance, on obtient l’inégalité suivante :


 
x.com

  1 − X −t 1 + X t
E etX  E e + e
2 2
1 − E (X) −t 1 + E (X) t
larvo

= e + e = ch (t) .
2 2
scho

(car X est centrée c’est-à-dire E (X) = 0). Pour conclure, il suffit de montrer que :
t2
univ.

2
∀t ∈ R, ch (t)  et /2
⇔ ln (ch (t)) 
2
668 Centrale Math 1

(car ln réalise une bijection strictement croissante de R∗+ sur R et que ch est strictement
positive sur R).
On introduit la fonction
t2
f : t → ln (ch (t)) −
2
qui est paire donc nous allons dresser son tableau de variation sur R+ . Elle est deux fois
dérivable sur R+ et, pour tout réel positif t, on a :
2 2
sh (t) (sh (t)) − (ch (t))
f  (t) = − t =, f  (t) = 2 −1
ch (t) (ch (t))
2
1 1 − (ch (t))
= 2 −1= 2 0
(ch (t)) (ch (t))
(car ch  1 sur R). Ainsi, f  est décroissante sur R+ et comme f  (0) = 0, on en déduit
que f   0 sur R+ . Ainsi, f est décroissante sur R+ et f (0) = 0 donc f  0 sur R+ , ce
qui permet de conclure.
 

4
 Xi 

1980
3. Pour tout i ∈ {1, .., n} ,    1 donc, d’après la question précédente, on a l’inégalité
ai
suivante :

6468
  2 t=s/ai   2 2 2
∀s ∈ R, E esXi /ai  es /2 ⇔ ∀t ∈ R, E etXi  e(ai t) /2 = eai t /2 .
s=ai t

47:1
Soit t ∈ R. La variable Sn est bornée (comme somme de telles variables) donc etSn admet
.20.2
une espérance (même raisonnement qu’à la preuve de la question précédente) et :
  n  n
 
.225

tSn
e = exp tXi = etXi .
i=1 i=1
:165

Les variables X1 , .., Xn étant mutuellement indépendantes, le lemme des coalitions per-
2

met d’affirmer que les variables etX1 , .., etXn sont mutuellement indépendantes. Ces va-
1250

riables admettant une espérance (car elles sont bornées), on peut écrire :
 n 
:889

 n
 n
 tSn   tXi   2 2
E e = E e tXi
= E e  eai t /2
3582

i=1 i=1 i=1


 n
  n

1  t2  2
= exp a2i t2 = exp a .
1075

2 i=1
2 i=1 i
e:21

Commentaires 300 Exercice qui est déjà devenu un classique traitant des inégalités
de concentration (autour de la moyenne) bien plus efficace que l’inégalité de Bienaymé-
:Non

Tchebychev (même si l’énoncé ne va pas au bout de l’inégalité). L’énoncé proposé est


suffisamment progressif pour ce concours. N’hésitez pas à le retravailler si nécessaire, tant
x.com

pour l’écrit que pour l’oral.


larvo

Exercice 301 Soit P l’ensemble des nombres entiers premiers.


+∞

scho

1
Pour tout s > 1, on pose ζ (s) = .
n=1
ns
univ.
Variables aléatoires 669

 
λ
1. Pour quels λ ∈ R, la famille des définit-elle une loi de probabilité sur
ns n∈N∗
N∗ ?
2. On pose, pour p premier, Ap = pN∗ . Montrer que les Ap , pour p ∈ P, sont mutuel-
lement indépendants.
 1
3. Prouver que, pour s > 1, on a ζ (s) = .
1 − p−s
p∈P
 
1
4. La famille de est-elle sommable ?
p p∈P

Solution 301
 
λ
1. La famille doit être constituée de nombres positifs donc λ  0 (pour n = 1).
ns n∈N∗
Elle doit être sommable et comme elle est indexée par un seul indice entier, cela revient à
 λ   1
étudier la convergence de la série  =λ . Cette dernière étant convergente,
 ns  ns

4
1980
n1 n1
 
λ
la famille est sommable. Pour finir, sa somme doit valoir 1 c’est-à-dire :
ns n∈N∗

6468
 λ +∞
 1 1

47:1
s
= 1 ⇔ λ s
= 1 ⇔ λζ (s) = 1 ⇔ λ = .

n n=1
n ζ (s)
n∈N
  .20.2
λ
Ainsi, la famille définit une loi de probabilité sur N∗ si et seulement si
ns
.225

n∈N∗

1
λ= .
:165

ζ (s)
2. Soient p1 , .., pn des nombres premiers deux à deux distincts. Il faut prouver l’égalité :
2
1250

P (Ap1 ∩ · · · ∩ Apn ) = P (Ap1 ) × · · · × P (Apn ) .


:889

Commençons par décrire l’ensemble Ap1 ∩ · · · ∩ Apn . Soit k ∈ N∗ alors


3582

k ∈ Ap1 ∩ · · · ∩ Apn ⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , k ∈ Api = pi Z


⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , ∃qi ∈ Z, k = pi qi
1075

⇔ ∀i ∈ {1, .., n} , pi | k ⇒ p1 × · · · × pn | k (∗)


⇔ ∃q ∈ Z, k = p1 × · · · × pn × q ⇔ k ∈ Ap1 ×···×pn
e:21

d’où l’inclusion
:Non

Ap1 ∩ · · · ∩ Apn ⊂ Ap1 ×···×pn .


(∗) d’après le lemme de Gauss car p1 , .., pn sont deux à deux premiers entre eux puisque
x.com

ce sont des nombres premiers distincts.


Prouvons l’inclusion réciproque. Soit k ∈ N∗ alors :
larvo

k Ap1 ×···×pn ⇔ ∃q ∈ Z, k = p1 × · · · × pn × q


scho

⇒ ∀i ∈ {1, .., n} , k = pi qi avec qi = pi


j∈{1,..,n}\{i}
univ.

⇒ ∀i ∈ {1, .., n} , k ∈ Api = pi Z ⇒ k ∈| Ap1 ∩ · · · ∩ Apn ,


670 Centrale Math 1

ce qui prouve l’inclusion réciproque d’où l’égalité ensembliste :

Ap1 ∩ · · · ∩ Apn = Ap1 ×···×pn .

Soit n ∈ N∗ , calculons P (An ) . Par définition, on a :


+∞  +∞
 union


P (An ) = P ({nk, k ∈ N }) = P {nk} = P ({nk})
disjointe
k=1 k=1
+∞
 +∞

1 1 1 1 1
= s = s = s ζ (s) = s .
ζ (s) (nk) n ζ (s) ks n ζ (s) n
k=1 k=1

Par conséquent, il est immédiat que :


1
P (Ap1 ∩ · · · ∩ Apn ) = P (Ap1 ×···×pn ) = s
(p1 × · · · × pn )
1 1
= × · · · × s = P (Ap1 ) × · · · × P (Apn ) ,
ps1 pn

4
1980
donc les événements (Ap )p∈P sont mutuellement indépendants.
 

6468
3. Les événements (Ap )p∈P sont mutuellement indépendants donc les événements Ap p∈P
sont mutuellement indépendants. Notons (pn )n∈N∗ la numérotation des nombres par

47:1
ordre croissant (i.e. pn < pn+1 pour tout entier n  1). Pour tout entier n  1, on
a:
 n  .20.2
 n n
  
P Ap i = P Ap i = (1 − P (Api ))
.225

i=1 i=1 i=1


n   n

1  
:165

= 1− s = 1 − p−s
i .
i=1
pi i=1
2
1250

Pour tout entier n  1, on pose


n

Bn = Ap 1 .
:889

i=1
3582

La famille (Bn )n1 est décroissante pour l’inclusion car :

∀n  1, Bn+1 = Bn ∩ Apn+1 ⊂ Bn .
1075

D’après le théorème de la limite monotone, on a la formule :


e:21

 +∞  +∞
    
1 − p−s 1 − p−s .
:Non

P Bn = lim P (Bn ) = i =
n→+∞
n=1 i=1 p∈P
x.com

Il est immédiat que


+∞
 +∞
 +∞

Bn = Ap n = Ap
larvo

n=1 n=1 p∈P


+∞

scho

(par double inclusion). Soit k ∈ N∗ alors k ∈ Ap si et seulement si, pour tout nombre
p∈P
univ.

premier p, p ne divise pas k si et seulement si k n’est divisible par aucun nombre premier
Variables aléatoires 671

si et seulement si k = 1 (car tout nombre supérieur ou égal à 2 est divisible par un nombre
premier, résultat fondamental d’Euclide). Autrement dit, on a l’égalité ensembliste :
+∞
 +∞ 
  1 1
Bn = {1} ⇒ P Bn = P ({1}) = s
= ,
n=1 n=1
ζ (s) 1 ζ (s)

ce qui prouve l’identité :


1   1  1
= 1 − p−s ⇔ ζ (s) =  = .
ζ (s) −s
(1 − p ) p∈P 1 − p−s
p∈P
p∈P

4. Notons (pn )n∈N∗ la numérotation des nombres par ordre croissant (i.e. pn 
< pn+1 pour
1
tout entier n  1). Procédons par l’absurde en supposant que la famille est
p p∈P
 1
sommable alors la série converge. Soit s > 1 alors, pour tout n  1, on a les
pn

4
n1

1980
majorations suivantes :
1 1 1 1

6468
pn > 1 ⇒ psn  pn ⇒  s ⇒1− s 1− >0
pn pn pn pn
1 1

47:1
⇒  > 0.
1 1
1− 1−
pn psn .20.2
Ainsi, pour tout N  1, on a la minoration suivante :
.225

N
 N

1 1

:165

(I) : .
1 1
n=1 1 − n=1 1−
pn psn
2
1250

Or, pour tout N  1, on a :


 
:889

N N  
 1   1
ln  =− ln 1 − .
3582

 1  pn
n=1 1 − n=1
pn
1075

1
Comme lim = 0, on dispose de l’équivalent suivant :
n→+∞ pn
e:21

 
1 1
:Non

∼ − ln 1 − .
pn n→+∞ pn
  
x.com

 1 1
Comme la série est convergente et à termes positifs, la série − ln 1 −
pn pn
n1 n1
larvo

converge c’est-à-dire que la suite


 
 
scho

N 
   N
  N

1 1  1 
− ln 1 − = − ln 1− = ln 


pn pn 1 
univ.

n=1 n=1 n=1 1 −


pn
672 Centrale Math 1

converge vers une limite L. Par conséquent, la suite


N
 1
TN =
1
n=1 1−
pn

converge vers eL > 0. En faisant tendre N vers +∞ dans l’inégalité (I) , on obtient
l’inégalité :
+∞
 +∞

1 1
eL  −s = ζ (s) = s
.
n=1
1 − pn n=1
n
Ainsi, pour tout entier N  1, comme chaque terme de cette somme est positif, on
dispose de la majoration suivante :

N N
1 1
s
 ζ (s)  e ⇒
L
s
 eL .
n=1
n n=1
n

4
Pour N  1 fixé, en faisant tendre s vers 1, on obtient la minoration :

1980
N
1
 eL .

6468
n=1
n
 

47:1
N
1
Ainsi, la suite est majorée (par eL ) et croissante puisque .20.2
n=1
n
N

N
 +1 N
1 1
.225

1
− =  0.
n n=1 n N +1
:165

n=1

1
Par conséquent, elle converge c’est-à-dire que la série converge. Ceci est absurde
2
1250

n
n1
 
1
car il s’agit d’une série de Riemann de paramètre 1  1 donc la famille n’est
:889

p p∈P
pas sommable.
3582

Commentaires 301 Exercice qui est déjà devenu un classique et il est bien progressif.
1075

Question 1 : C’est une application directe du cours.


Question 2 : la seule difficulté est d’ordre arithmétique pour décrire convenablement l’en-
e:21

n
semble Ap k .
:Non

k=1
Question 3 : La question est bien plus difficile sans aide. Il est très probable que l’interro-
∞
x.com

gateur propose de calculer de deux façons différentes la probabilité de l’événement Ap 1 .


i=1
Un candidat effectue l’un de ces deux calculs (détermination de l’intersection ou bien mise
larvo

en place du théorème de convergence monotone) sera fortement valorisé. La mise en place


du théorème de convergence monotone dans ce cadre est très classique (pour une inter-
scho

section non décroissante d’évènements) et si vous n’y êtes pas parvenu, n’hésitez pas à le
retravailler.
univ.
Variables aléatoires 673

Question 4 : Elle s’adresse aux meilleurs candidats.

Exercice 302 On effectue une succession de tirages dans une urne contient une proportion
p de boules bleues, q de boules vertes, r de boules rouges. Tous les tirages sont effectués
avec remise. Soit n ∈ N∗ . On note Xn le nombre de boules bleues tirées après n tirages et
Yn le nombre de boules vertes tirées après n tirages.
1. Déterminer les lois de Xn et Yn . Ces variables aléatoires sont elles indépendantes ?
2. Soit N une variable qui suit le loi de Poisson P (λ). Déterminer les lois de XN et
YN .
Les variables aléatoires XN et YN sont elles indépendantes ?

Solution 302
1. Xn : On considère l’expérience E :« une boule est piochée dans l’urne ».Cette expérience
à deux issues : A :« une boule bleue est piochée dans l’urne » et A :« une boule non bleue
est piochée dans l’urne ».

4
La probabilité de A est p. On répète n fois à l’identique et de façon indépendantes l’ex-

1980
périence E. Alors le nombre de réalisations de l’événement A (la variable Xn ) suit la loi
binômiale B (n, p) .

6468
Yn : par le même argumentaire, Yn suit la loi binômiale B (n, q).
Les variables Xn et Yn ne sont pas indépendantes car l’événement (Xn = n) ∩ (Yn = n)

47:1
est impossible donc :

P ((Xn = n) ∩ (Yn = n)) = P (∅) = 0


.20.2

alors que :
.225

P (Xn = n) P (Yn = n) = pn q n = 0 = P ((Xn = n) ∩ (Yn = n)) .


:165

2. Loi de XN et YN . Comme le nombre N de tirages varie dans N, le nombre XN (res-


2
1250

pectivement Yn ) de boules bleues (respectivement vertes) varie dans N donc :

XN (Ω) = YN (Ω) = N.
:889

Soit k ∈ N. D’après la formule des probabilités totales appliquée au système complet


3582

d’évènements (N = n)n∈N , on a :
1075

+∞

P (XN = k) = P ((N = n) ∩ (XN = k)) .
e:21

n=0

Lorsque n < k, l’évènement (N = n) ∩ (XN = k) est impossible (on ne peut piocher


:Non

strictement plus de boules blanches que de boules piochées) donc :


x.com

+∞
 +∞

P (XN = k) = P ((N = n) ∩ (XN = k)) = P (N = n) PN =n (XN = k)
n=k n=k
larvo

+∞
 λ n  n k n−k
= e−λ p (1 − p) .
n! k
scho

n=k

En effet, la probabilité conditionnelle PN =n (XN = k) correspondant au fait que l’on a


univ.

pioché n boules dans l’urne et que l’on souhaite obtenir k boules bleues donc la variable
674 Centrale Math 1

XN sachant N = n suit la loi binômiale B (n, p) .


En utilisant l’expression des coefficients binômiaux avec les factoriels puis en faisant le
changement de variable m = n − k (donc n = m + k), on obtient la formule :
+∞
 λn n! n−k
P (XN = k) = e−λ × pk (1 − p)
n! k! (n − k)!
n=k
+∞ +∞
e−λ k  λn n−k e−λ k  λm+k m
= p (1 − p) = p (1 − p)
k! (n − k)! k! m=0
m!
n=k
+∞
 k
e−λ
k k λm m e−λ k (pλ) −λp
= p λ (1 − p) = (pλ) eλ(1−p) = e
k! m=0
m! k! k!

donc XN suit la loi de Poisson de paramètre λp. En remplaçant « bleue » par « vert »
et p par q, on en déduit que YN suit la loi de Poisson de paramètre λq.
Indépendance de XN et YN . Contre toute attente, les variables XN et YN sont in-
dépendantes. Soit (i, j) ∈ N2 . D’après la formule des probabilités totales appliquée aux

4
1980
systèmes complets d’événements (N = n)n∈N , on a l’égalité :

6468
+∞

P ((XN = i) ∩ (YN = j)) = P ((XN = i) ∩ (YN = j) ∩ (N = n)) .

47:1
n=0

L’évènement (XN = i) ∩ (YN = j) ∩ (N = n) est impossible si n < i + j (on peut piocher


.20.2
plus de boules bleues et vertes qu’il n’y a eu de pioches) donc :
.225

+∞

P ((XN = i) ∩ (YN = j)) = P ((XN = i) ∩ (YN = j) ∩ (N = n))
:165

n=i+j
+∞

2

= P (N = n) PN =n ((XN = i) ∩ (YN = j))


1250

n=i+j
:889

La probabilité conditionnelle PN =n ((XN = i) ∩ (YN = j)) correspondant au fait que l’on


a pioché n boules dans l’urne et que l’on souhaite obtenir i boules bleues et j boules rouges.
3582

Si on fixe un ordre σ de pioches des i boules bleues, des j boules vertes et des n − (i + j)
boules alors la probabilité d’obtenir dans cet ordre i boules bleues, j boules vertes et
1075

n − (i + j) boules rouges est pi q j rn−(i+j) (par indépendance des tirages et que les pioches
sont avec remise). Comme cette probabilité ne dépendant pas de l’ordre σ choisit, on
peut affirmer que PN =n ((XN = i) ∩ (YN = j)) vaut pi q j rn−(i+1) fois le nombre d’ordres
e:21

possibles. Pour déterminer un ordre,  il faut choisir i pioches parmi les n disponibles où
seront piochées les boules bleues ( ni choix possibles) puis choisir j pioches parmi les
:Non

 
n − i restantes où seront piochées les boules vertes ( n−i j choix possibles). Les n − (i + j)
x.com

autres pioches sont dédiées à la pioche des boules rouges. Au total, on dispose de
nn−i n! (n − i)! n!
= × =
larvo

i j i! (n − i)! j! (n − (i + j))! i!j! (n − (i + j))!

choix d’ordre d’où la formule :


scho

n!
univ.

PN =n ((XN = i) ∩ (YN = j)) = pi q j rn−(i+j) .


i!j! (n − (i + j))!
Variables aléatoires 675

Ainsi, on en déduit que l’égalité suivante :


+∞
 e−λ λn n!
P ((XN = i) ∩ (YN = j)) = × pi q j rn−(i+j)
n=i+j
n! i!j! (n − (i + j))!
+∞
e−λ pi q j λi+j  λn−(i+j)
= rn−(i+j)
i!j! n=i+j
(n − (i + j))!
+∞
e−λ pi q j λi+j  λm m
= r (m = n − (i + j))
i!j! m=0
m!
i j i j
e−λ (pλ) (qλ) λr e−λ(1−r) (pλ) (qλ)
= e =
i!j! i!j!
i j i j
e−λ(p+q) (pλ) (qλ) e−λp e−λq (pλ) (qλ)
= =
i!j! i!j!
= P (XN = i) P (YN = j)

4
1980
(car p + q + r = 1 donc 1 − r = p + q) donc XN et YN sont indépendantes.

6468
Commentaires 302 Exercice relativement classique et relativement « simple » pour ce
concours.

47:1
.20.2
.225
:165
2
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
676 Mines-Ponts

17.4 Mines-Ponts
Exercice 303 (Mines-Ponts) On considère X un variable aléatoire positive, X1 , X2 , deux
variables aléatoires indépendantes suivant la loi de X, et telles que X1 + X2 suit la même
loi que 2X.
Montrer que X est presque sûrement constante.

Solution 303 La variable X étant positive, on peut affirmer que la variable Y = e−X est
positive et majorée par 1. La variable aléatoire 1 (constante) admet une espérance donc Y
aussi.
Pour chaque i ∈ {1, 2} , considérons la variable Yi = e−Xi qui suit la loi de Y (car Xi suit la
loi de X) donc elle admet une espérance.
Les variables X1 et X2 étant mutuellement indépendantes, le lemme des coalitions montre que
les variables Y1 et Y2 sont aussi mutuellement indépendantes.
En outre, la variable
Y1 Y2 = e−(X1 +X2 )

4
est est positive et majorée par 1 (comme produit de deux telles variables) et suit la loi de e−2X

1980
car X1 + X2 suit la loi de X. Par indépendance de Y1 et Y2 , on peut écrire :
     

6468
E (Y1 Y2 ) = E (Y1 ) E (Y2 ) ⇔ E e−2X = E e−X E e−X
 2    −X 2   2
⇔ E e−X = E e ⇔ E Y 2 = (E (Y ))

47:1
 
2
⇔ V (Y ) = 0 (Koenig-Huyguens) ⇔ E (Y − E (Y )) = 0. .20.2
La variable aléatoire
.225

2
Z = (Y − E (Y ))
est positive et E (Z) = 0. Montrons qu’elle est presque sûrement nulle (i.e. P (Z = 0) = 1),
:165

ce qui prouvera que Y vaut presque sûrement E (Y ) c’est-à-dire que Y est presque sûrement
constante donc que X = ln (Y ) est presque sûrement constante.
2
1250

Soit z ∈ Z (Ω) \ {0} ⊂ R∗+ . Comme E (Z) = 0 et que Z est à valeurs positives, on dispose de
l’inclusion ensembliste suivante :
:889

(Z = z) ⊂ (Z  z) = (|Z − E (Z)|  z)
3582

E (Z)
⇒ 0  P (Z = z)  P (|Z − E (Z)|  z)  =0
Markov z
1075

⇒ ∀z ∈ Z (Ω) \ {0} , P (Z = z) = 0.
e:21

La famille (Z = z)z∈Z(Ω) formant un système complet d’événements, on a :


:Non


1= P (Z = z) = P (Z = 0) ,
  
z∈Z(Ω)
x.com

=0 si z=0

ce qui permet de conclure.


larvo

Commentaires 303 Exercice original. L’astuce fondamentale, considérer les variables


scho

Yi = e−Xi et leurs espérances, sera proposée par l’interrogateur. L’initiative ainsi que
l’autonomie du candidat seront observées (capacité à réinterpréter seul de l’énoncé via ces
univ.
Variables aléatoires 677

nouvelles variables aléatoires, lien entre les espérances, etc) et elles seront valorisées.

Exercice 304 (Mines-Ponts) Soient X1 et X2 deux variables aléatoires suivant respecti-


vement des lois géométriques de paramètres respectifs p1 et p2 ,
Soient X1 et X2 deux variables aléatoires suivant respectivement des lois de Poisson de
paramètres respectifs λ1 et λ2 , ainsi que Y une variable aléatoire à valeurs dans {−1, 1},
telle que P (Y = 1) = p. On suppose que les variables
 X1 , X2 et Y sont mutuellement
X1 X 2
indépendantes. On note M la matrice .
Y X2 X 1
1. Quelle est la probabilité que M soit inversible ?
2. Quelle est la probabilité que les valeurs propres de M soient réelles ?
3. Quelle est la probabilité que les valeurs propres de M appartiennent à l’ensemble S
 iθ  π
défini par S = ρe , ρ ∈ R+ et |θ|  θ0 où θ0 ∈ 0,

est fixé ?
2
Solution 304

4
1. Explicitons son déterminant :

1980
2 2
det (M ) = (X1 ) − Y (X2 ) .

6468
Si Y = −1 alors det (M ) est nul si et seulement si
2 2
(X1 ) + (X2 ) = 0 ⇔ X1 = 0 et X2 = 0,

47:1
     
0 =0
.20.2
ce qui est impossible (car X1 et X2 prennent des valeurs dans N∗ ).
Si Y = 1 alors det (M ) est nul si et seulement si
.225

2 2
(X1 ) = (X2 ) ⇔ X1 = X2
:165

(car X1 et X2 sont positifs). On peut alors déterminer la probabilité que ce déterminant


soit nul. La famille (Y = −1, Y = 1) est un système complet d’événements donc :
2
1250

P (det (M ) = 0) = P ((Y = −1) ∩ (det (M ) = 0))


  
:889

=0
+P ((Y = 1) ∩ det (M ) = 0)
3582

= P ((Y = 1) ∩ (X1 = X2 )) = pP (X1 = X2 ) .


La famille (X1 = n)n∈N∗ étant un système complet d’événements, on peut écrire :
1075

+∞
 +∞

P (X1 = X2 ) = P ((X1 = n) ∩ (X1 = X2 )) = P ((X1 = n) ∩ (X2 = n))
e:21

n=1 n=1
+∞
:Non


= P (X1 = n) P (X2 = n) (X1 , X2 indépendantes)
n=1
x.com

+∞
 +∞

n−1 n−1 n−1
= p1 (1 − p1 ) p2 (1 − p2 ) = p1 p2 ((1 − p1 ) (1 − p2 ))
larvo

n=1 n=1
+∞
 j p1 p2
= p1 p2 ((1 − p1 ) (1 − p2 )) =
scho

j=0
1 − (1 − p1 ) (1 − p2 )
p1 p2
univ.

= .
p1 + p 2 − p 1 p2
678 Mines-Ponts

2. Notons A l’événenement « M est à valeurs propres réelles ». Les variables propres de M


étant les racines de son polynôme caractéristique χM de M ; elles sont à valeurs réelles si
et seulement si les racines de χM sont à valeurs réelles. Ce polynôme étant un trinôme
du second degré, ceci est équivalent à ce que son discriminant ∆M soit positif. Explicitons
χM et ∆M
 
X − X1 −X2 
χM (X) = det (XI2 − M ) = 
−Y X2 X − X1 
2 2
= (X − X1 ) − Y (X2 )
2 2
= X 2 − 2X1 X + (X1 ) − Y (X2 )
 
2 2 2 2
∆M = (2X1 ) − 4 (X1 ) − Y (X2 ) = 4Y (X2 ) .

Comme X2 est à valeurs strictement positives alors, si Y = 1, on peut affirmer que ∆M


est strictement positif et si Y = −1, on peut affirmer que ∆M est strictement négatif.
Par conséquent, on peut écrire :

4
P (A) = P (∆M  0) = P (Y = 1) = p.

1980
3. Notons B l’événenement « les valeurs propres de M appartiennent à S ». Nous allons

6468
expliciter les valeurs propres de M à l’aide des calculs menés à la question précédente.
2
Premier cas Y = 1. Il est immédiat que ∆M = (2X2 ) donc les valeurs propres de M

47:1
sont
2X1 + 2X2 2X1 − 2X2 .20.2
λ1 = = X1 + X2 et λ2 = = X1 − X 2 .
2 2
Comme X1 et X2 sont à valeurs strictement positives, on peut affirmer que λ1 est à
.225

valeurs strictement positifs donc λ1 est un complexe non nul d’argument 0 c’est-à-dure
λ1 ∈ S.
:165

Si X1 > X2 alors λ2 est strictement positive donc λ2 n’appartient pas à S. Si X2  X2


alors λ2 est nul ou d’argument −π donc λ2 n’appartient pas à S. Ainsi, λ2 appartient à
2
1250

S si et seulement si X1 > X2 .
2
Second cas Y = −1. Il est immédiat que ∆M = (2iX2 ) donc les valeurs propres de M
:889

sont
2X1 + 2iX2 2X1 − 2iX2
λ1 = = X1 + iX2 et λ2 = = X1 − iX2 .
3582

2 2
Comme X1 est à valeurs strictement positives, on peut affirmer que λ1 et λ2 ne sont
1075

jamais nuls (car leur partie ne l’est pas). En outre, comme X1 > 0, l’argument de λ1 et
π π
λ2 appartiennent à − , donc leurs angles polaires respectifs θ1 et θ2 vérifient :
2 2
e:21

 
X2 X2 X2
> 0 et tan (θ2 ) = −
:Non

tan (θ1 ) = ⇔ θ1 = arctan ⇔ θ2 = −θ1


X1 X1 X1
 π π
x.com

(puisque tan réalise une bijection de − , sur R de réciproque arctan). Ainsi, λ1


2 2
(resp. λ2 ) appartient à S si et seulement si
larvo

 
X2
|θ1 |  θ0 (resp. |θ2 |  θ0 ) ⇔ θ1  θ0 ⇔ arctan  θ0
scho

X1
X2
⇔  tan (θ0 ) ⇔ X2  tan (θ0 ) X1 .
univ.

tan X1 ×X1 >0


Variables aléatoires 679

On peut alors écrire :


+∞

P (B) = P (X2  tan (θ0 ) X1 ) = P ((X1 = n) ∩ (X2  tan (θ) X1 ))
n=1
+∞

= P ((X1 = n) ∩ (X2  n tan (θ0 )))
n=1
+∞

= P ((X1 = n) ∩ (X2  n tan (θ0 )))
n=1

(car X2 est à valeurs entières). Les variables X1 et X2 étant indépendantes, on obtient


la formule :
+∞

P (B) = P (X1 = n) P (X2  n tan (θ0 )) .
n=1

La variable X2 prennant des valeurs entières (positives non nuls), on a :

4
1980
(X2  n tan (θ0 )) = (X2 > n tan (θ0 )) = (X2  1 + n tan (θ0 ))

6468
(car X2 est à valeurs entières). Cette union étant disjointe et comme

1 + n tan (θ0 )  1,

47:1
on a l’union disjointe suivant : .20.2
+∞

(X2  n tan (θ0 ))
.225

= (X2 = k) ⇒
k=1+n tan(θ 0 )
:165

  +∞

P ((X2  n tan (θ0 ))) = 1 − P (X2  n tan (θ0 )) = 1 − P (X2 = k)
2
1250

k=1+n tan(θ 0 )
+∞
 n tan(θ 0 )
k−1 p2 (1 − p2 )
= 1− p2 (1 − p2 ) =1−
:889

1 − (1 − p2 )
k=1+n tan(θ 0 )
3582

n tan(θ 0 )
= 1 − (1 − p2 ) .

Par conséquent, on obtient l’égalité suivante :


1075

+∞
  
e:21

n−1 n tan(θ 0 )
P (B) = p1 (1 − p1 ) 1 − (1 − p2 ) ,
n=1
:Non

ce qui permet de conclure (cette somme ne se calculant pas aisément).


x.com

Commentaires 304 Exercice de difficulté standard et progressif (ce qui est rare pour
ce concours). Les deux premières questions sont des applications du cours de variables
larvo

aléatoires et de réduction, elles ne doivent pas poser de difficulté particulière à un candidat


à ce concours. La troisième question vise à récompenser les meilleurs candidats. L’initiative
scho

et l’autonomie du candidat seront valorisées ainsi que chaque avancée significative de celui-
ci.
univ.
680 Mines-Ponts

680 Mines-Ponts

Exercice 305 (Mines-Ponts) On considêre T et (Xi )i∈N des variables aléatoires indépen-
dantes définies sur un même espace probabilisé (Ω, A, P ) . On suppose que T suit une loi
Exercice
de Poisson305 (Mines-Ponts)
de paramêtre Onλconsidêre
λ, avec T et (X
> 0, et, pour i ∈ des
i )i∈N
tout N, Xvariables aléatoires
i suit une indépen-
loi binomiale de
dantes définies sur un même espace probabilisé (Ω, A, P ) . On T suppose que T suit une loi
paramètre
de Poisson (m,
de paramêtre N∗ et
p), avec mλ,∈ avec λ>p∈ et,1[.
0, ]0, On tout
pour posei U∈ N,
= Xi X i c’est-à-dire
suit que U est
une loi binomiale de
T
i=0
définie sur Ω
paramètre (m,etp),
à valeurs
avec mdans
∈ N∗Netavec
p ∈: ]0, 1[. On pose U = Xi c’est-à-dire que U est
i=0
T (ω)
définie sur Ω et à valeurs dans N avec : 
∀ω ∈ Ω, U (ω) = Xi (ω).
Ti=0
(ω)

∀ω ∈ Ω, U (ω) = Xi (ω).
1. Montrer que U est une variable aléatoire.i=0Admet-elle une espérance ? Si oui, que
vaut-elle ?
1. Montrer que U est une variable aléatoire.  Admet-elle
T une espérance ? Si oui, que
vaut-elleles
2. Traiter ? questions précédentes avec V = Xi .
T
i=0
2. Traiter les questions précédentes avec V = Xi .

4
Solution 305

1980
i=0

1. U variable
Solution 305 aléatoire. Comme T et chaque Xi (i ∈) prend des valeurs dans N, la

6468
variable U prend des valeurs dans N. Pour tout entier n, on pose
1. U variable aléatoire. Comme T et chaque Xi (i ∈) prend des valeurs dans N, la
n
variable U prend des valeurs dans N. Pour tout  entier n, on pose

47:1
Un = Xi
n

i=0 .20.2
Un = Xi
qui est une variable aléatoire sur Ω (commei=0 produit de telles variables aléatoires). Soit
.225

u ∈ N. Comme T (Ω) = N, la famille (T = n)n∈N est une partition de Ω donc


qui est une variable aléatoire sur Ω (comme produit de telles variables aléatoires). Soit
u ∈ N. Comme T (Ω) = N, la famille (T = n)n∈N est  une partition de Ω donc
:165

+∞ +∞
(U = u) = (T = n) ∩ (U = u) = (T = n) ∩ (Un = u) .
2

+∞

n=0 +∞

n=0
1250

(U = u) = (T = n) ∩ (U = u) = (T = n) ∩ (Un = u) .
Pour chaque entier n, comme n=0 T est une variable aléatoire,
n=0 (T = n) est un événement (i.e.
appartient à A) et comme Un et une variable aléatoire, on peut affirmer que (Un = u) est
:889

Pour chaque
aussi entier n, L’ensemble
un événement. comme T estdesuneévénements
variable aléatoire, n) est
(T = par
étant stable un événement
union (i.e.
et intersection
appartient à et comme n déduit que (U = u) est un événement quelque nsoit uest
et une variable aléatoire, on peut affirmer que
3582

A)
finie ou dénombrable, on en U (U = u) ∈
aussi un événement. L’ensemble
U (Ω) = N donc U est une variable desaléatoire.
événements étant stable par union et intersection
finie ou dénombrable,
Existence on en Pour
de l’espérance. déduitchaque
que (Ui = N, est
∈ u) un àévénement
Xi est quelque
valeurs dans {0, ..,soit ∈
m} ,u on
1075

U (Ω) = N donc U est une variable


obtient les encadrements suivants : aléatoire.
Existence de l’espérance. Pour chaque i ∈ N, Xi est à valeurs dans {0, .., m} , on
e:21

T (ω) T (ω)
obtient les encadrements suivants :  
∀ω ∈ Ω, 0  Xi (ω)  m ⇒ 0  Xi (ω)  m
:Non

Ti=0
(ω) Ti=0
(ω)
 
∀ω ⇔ ∈ 0Ω,0U(ω)  m
Xi (ω) m ⇒=
T (ω)+1 0m × mX ⇒0  Um
i (ω)
T (ω)
 mT .
x.com

i=0 i=0

⇔ de0 
D’après le théorème U (ω)  la
transfert, T (ω)+1
m variable= aléatoire
m× 0  U une
m admet  mTespérance
mT (ω) T⇒
. si et
seulement la famille
larvo

D’après le théorème de transfert, la variable


 aléatoire mT admet une espérance si et
n n
seulement la famillen λ (mλ)
scho

(m P (T = n))n∈T (Ω) = mn =
 n! n∈N  n! n n∈N
λn (mλ)
(mn P (T = n))n∈T (Ω) = mn
univ.

=
n! n∈N n! n∈N
Variables aléatoires 681

est sommable. Comme il s’agit d’une suite indexée par un unique entiernaturel 
et que sa
 (mλ)n (mλ)
n
série converge (série exponentielle), on en déduit la famille est
n
n! n! n∈N
sommable donc mT admet une espérance. Par conséquent, la variable U admet également
une espérance.
Calcul de l’espérance. Nous allons revenir à la définition originelle de l’espérance et
utiliser le théorème de sommation par paquets pour nous ramener au calcul de l’espérance
de Un (pondérée par P (T = n)). En utilisant la multiplicativité de l’espérance sur les
variables mutuellement indépendantes, on en déduira l’espérance recherchée.
Pour tout (n, k) ∈ N2 , on pose :
Ωn,k = {ω ∈ Ω, T (ω) = n et U = k} = (T = n) ∩ (U = k)
= (T = n) ∩ (Un = k) .
La famille (Ωn,k )n∈N est une partition de Ω. Comme U admet une espérance, la famille
(U (ω) P ({ω}))ω∈Ω est sommable. D’après le théorème de sommation par paquets, on
peut affirmer que :

4
1980
 +∞ 
 +∞ 
E (U ) = U (ω) P ({ω}) = U (ω) P ({ω})

6468
ω∈Ω n=0 k=0 ω∈Ωn,k
+∞ 
 +∞  +∞ 
 +∞ 

47:1
= kP ({ω}) = k P ({ω})
n=0 k=0 ω∈Ωn,k n=0 k=0 ω∈Ωn,k
+∞
+∞  +∞
+∞ 
.20.2
 
= kP (Ωn,k ) = kP (T = n) ∩ (Un = k) .
.225

n=0 k=0 n=0 k=0

Les variables T et (Xi )0in étant mutuellement indépendantes, le lemme des coalitions
:165

n
montre que les variable T et Xi = Un sont indépendantes, ce qui montre l’égalité :
2
1250

i=0

+∞ 
 +∞ +∞
 +∞

:889

E (U ) = kP (T = n) P (Un = k) = P (T = n) kP (Un = k)
n=0 k=0 n=0 k=0
3582

+∞
 +∞ n
 λ
= P (T = n) E (Un ) = E (Un ) .
n!
1075

n=0 n=0

Les variables (Xi )0in étant mutuellement indépendantes, on peut écrire :


e:21

 n  n n
   n+1
:Non

E (Un ) = E Xi = E (Xi ) = (mp) = (mp)


i=0 i=0 i=0
x.com

(car chaque Xi suit la loi binômiale B (m, p)). On en déduit la formule :


+∞ n
 n+1 +∞
 n
λ (mp) (λmp)
larvo

E (U ) = = mp = mpeλmp .
n=0
n! n=0
n!
scho

2. Nous suivons le même argumentaire que la question précédente en remplaçant partout le


 
symbole par le symbole et les résultats perdurent. Précisons les points clés.
univ.
682 Mines-Ponts

n

our tout entier n, on pose Vn = Xi qui sont des variables aléatoire sur Ω (comme
i=0
somme de telles variables aléatoires). Soit v ∈ N alors
+∞
 +∞

(V = v) = (T = n) ∩ (V = v) = (T = n) ∩ (Vn = v) ,
n=0 n=0

ce qui permet d’en déduire, comme en q1, que V est une variable aléatoire.
Pour chaque i ∈ N, Xi est à valeurs dans {0, .., m} , on obtient l’encadrement 0  V 
mT. Comme T admet une espérance (puisque qu’elle suit une loi de Poisson), on en
déduit que mT admet aussi une espérance donc V également.Pour tout (n, k) ∈ N2 , on
pose :
Ωn,k = {ω ∈ Ω, T (ω) = n et V = k} = (T = n) ∩ (V = k)
= (T = n) ∩ (Vn = k) .
L’argumentaire de la question 1 montre que :

4
+∞
 +∞ n


1980
λ
E (U ) = P (T = n) E (Vn ) = E (Vn ) .
n=0 n=0
n!

6468
Par linéarité de l’espérance, on a :
 n  n n
  

47:1
E (Un ) = E Xi = E (Xi ) = (mp) = mp (n + 1)
i=0 i=0 i=0 .20.2
(car chaque Xi suit la loi binômiale B (m, p)). On en déduit la formule :
.225

+∞ n
 +∞
 +∞ n

λ mp (n + 1) nλn−1 λ
E (U ) = = mpλ + mp
n! n! n!
:165

n=0 n=0 n=0


 +∞  +∞ n
d  xn  λ
2

= mpλ + mp
1250

dx n=0 n! n=0
n!
|=xλ

= mpλ (ex )|x=λ + mpeλ = mpλeλ + mpeλ = mp (λ + 1) eλ .
:889
3582

Commentaires 305 Exercice de niveau standard pour ce concours où l’initiative du can-


didat sera valorisée.
1075

La deuxième question traite de la formule (additive) de Wald et la première de sa version


multiplicative. La version additive est à connaitre car il s’agit d’un exercice qui est déjà
e:21

devenu classique.
La justification que les variables U ou V sont aléatoires est une question très discrimi-
:Non

nante pour les candidats. Pour les concours Mines-Ponts et Centrale-SupElec, il est utile
de faire quelques preuves de ce type. Pour la loi, l’idée clé est de comprendre que T n’est
x.com

pas fixe mais de s’y ramener via la formule des probabilités totales. Pour l’espérance, il
s’agit d’exploiter et de justifier la formule « de probabilité totales » suivante :
larvo


E (U ) = P (T = t) E (UT =t )
t∈T (Ω)
scho

où UT =t est la variable U conditionnée par l’évènement T = t (cf. le cours de MP).


univ.
Variables aléatoires 683

N’hésitez pas à savoir la démontrer dans le cas général, elle est utilisée dans les exercices
évolués.

Exercice 306 (Mines-Ponts) Soit (Xn )n∈N∗ une suite de variables aléatoires définie sur
le même espace probabilisé, indépendantes et suivant une loi de Bernoulli de paramètre
p ∈ ]0, 1[. Pour tout k  1, on pose

Yk = Xk + Xk+1 .

1. Donner la loi de Yk . Calculer l’espérance et la variance de Yk , ainsi que la covariance


de Yi et Yj pour i = j.
n
1
2. On pose Tn = Yk . Calculer l’espérance et la variance de Tn .
n
k=1

Solution 306
1. Loi. Comme Xk et Xk+1 prennent des valeurs dans {0, 1} , la variable Yk prend des

4
1980
valeurs dans {0, 1, 2} . En outre, on a les égalités ensemblistes suivantes :

6468
(Yk = 0) = (Xk = 0) ∩ (Xk+1 = 0) , (Yk = 2) = (Xk = 1) ∩ (Xk+1 = 1)
(Yk = 1) = ((Xk = 0) ∩ (Xk+1 = 1)) ∪ ((Xk = 1) ∩ (Xk+1 = 0)) .

47:1
Les variables Xk et Xk+1 étant indépendantes et l’union ci-dessus étant disjointe, on en
déduit les formules : .20.2
2
P (Yk = 0) = P (Xk = 0) P (Xk+1 = 0) = (1 − p)
.225

P (Yk = 2) = P (Xk = 1) P (Xk+1 = 1) = p2


:165

P (Yk = 1) = P (Xk = 0) P (Xk+1 = 1) + P (Xk = 1) P (Xk+1 = 0)


= 2p (1 − p) .
2
1250

Espérance. Pour chaque i, la variable Xi suivant une loi de Bernoulli de paramètre


p, son espérance vaut p et sa variance vaut p (1 − p) Par linéarité de l’espérance, on
:889

obtient :
E (Yk ) = E (Xk ) + E (Xk+1 ) = 2p.
3582

Variance. Les variables Xk et Xk+1 étant indépendantes, on a l’égalité :


1075

V (Yk ) = V (Xk + Xk+1 ) = V (Xk ) + V (Xk+1 ) = 2p (1 − p) .


e:21

Covariance. Par bilinéarité de la covariance, on a :

cov (Yi , Yj ) = cov (Xi + Xi+1 , Xj + Xj+1 )


:Non

= cov (Xi , Xi+1 ) + cov (Xi , Xj+1 ) + cov (Xi+1 , Xj ) + cov (Xi+1 , Xj+1 ) .
x.com

Comme i = j, si i ± 1 = j, les variables Xi et Xi+1 (respectivement Xi et Xj+1 ,


respectivement Xi+1 et Xj , respectivement Xi+1 et Xj+1 ) sont indépendantes donc leur
larvo

covariance est nulle, ce qui montre que

cov (Yi , Yj ) = 0.
scho

Si i + 1 = j ou i − 1 = j alors, quitte à échanger i et j (ce qui revient à échanger Yi et Yj


univ.

mais n’affecte pas la valeur de la covariance), on peut supposer i+1 = j. Les variables Xi
684 Mines-Ponts

et Xi+1 (respectivement Xi et Xj+1 , respectivement Xi+1 et Xj+1 ) sont indépendantes


donc leur covariance est nulle, ce qui montre la formule :

cov (Yi , Yj ) = cov (Xi+1 , Xj ) = cov (Xj , Xj ) = V (Xj ) = p (1 − p) .

Au final, nous avons établi l’égalité :



0 si i ± 1 = j
cov (Yi , Yj ) =
p (1 − p) si i ± 1 = j

2. Espérance. Par linéarité de l’espérance, on a :


n n
1 1 2p
E (Tn ) = E (Yk ) = 2p = × n = 2p.
n n n
k=1 k=1

Covariance. Par les formules de développement de la variance, on a :


 n  n
 1  

4
1

1980
V (Tn ) = 2
V Y k = 2
[ V (Yk ) + cov (Yi , Yj )]
n n 2
k=1 k=1 (i,j)∈{1,..,n}

6468
i=j
n
1  
= [ 2p (1 − p) + p (1 − p)]

47:1
n2
k=1 (i,j)∈{1,..,n}2
i=j
.20.2
1     p (1 − p)  
= 2
2p (1 − p) × n + n2 − n p (1 − p) = 2
2n + n2 − n
n n
.225

p (1 − p) n (n + 1) (n + 1) p (1 − p)
= = .
n2 n
:1652

Commentaires 306 Exercice sans difficulté particulière (hormis pour certains candidats
1250

le calcul de la covariance (connaissance des formules de Koenig-Huyguens et théorème de


transfert pour le calcul de E (XY )).
:889
3582

Exercice 307 (Mines-Ponts) On dispose de deux dés à 6 faces numérotées de 1 à 6. Peut-


on piper (éventuellement de façon différentes) ces deux dés de sorte que la variable aléatoire
1075

indiquant la somme obtenue lorsqu’on les jette simultanément suive la loi uniforme sur
{2, .., 12} (en admettant que les résultats des deux lancers soient indépendants) ?
e:21

Solution 307 Notons D1 et D2 les deux dés. On procède par l’absurde en supposant que l’on
:Non

puisse piper les dés D1 et D2 de sorte que la somme obtenue lors du jet de ces deux dés suivent
la loi uniforme sur {2, .., 12} (et que les résultats des lancers soient indépendants).
x.com

(i)
Pour tout i ∈ {1, 2} et pour tout k ∈ {1, .., 6} , notons pk la probabilité qu’à l’issue d’un lancer,
le dé Di donne le numéro k.
larvo

Pour chaque i ∈ {1, 2} , notons Xi la variable aléatoire égale au numéro obtenu par le lancer
du dé Di et Gi la série génératrice de Xi c’est-à-dire :
scho

 6
 (i)
Gi : t → P (Xi = x) tx = p k tk .
univ.

x∈Xi (Ω) k=1


Variables aléatoires 685

Par hypothèse, X1 + X2 suit la loi uniforme sur {2, .., 12} (qui est un ensemble à 11 éléments)
c’est-à-dire :
1
∀k ∈ {2, .., 12} , P (X1 + Xk = k) =
11
12
 10
1 k t2  k
⇒ GX1 +X2 : t → t = t
12 12
k=2 k=0

où GX1 +X2 est la série génératrice de X1 + X2 . Comme les variables X1 et X2 sont indépen-
dantes (l’énoncé présumé que les résultats des deux lancers sont indépendants), on peut écrire :
6
 10 6

X2  k
(1) (2)
GX1 +X2 = GX 1 G X 2 ⇔ pk X k X pk X k =
12
k=1 k=1 k=0
 6
 6
 10
 (1) k−1
 (2) k−1 X2  k
⇔ X pk X X pk X = X
12
k=1 k=1 k=0

4
6
 6
 10
1  k

1980
(1) (2)
⇒ pk X k−1 pk X k−1 = X .
12
k=1 k=1 k=0

6468
Notons
6
 10


47:1
(i)
Qi = pk X k−1 et A = X k donc A = 12Q1 Q2 .
k=1 k=0 .20.2
En identifiant les coefficients dominants dans cette égalité, on obtient :
.225

(1) (2) (1) (2)


p6 p6 = 1 = 0 ⇒ p6 = 0 et p6 = 0 ⇒ deg (Q1 ) = deg (Q2 ) = 5.
:165

Les racines de A sont les racines 11e de l’unité sauf 1 car :


2
1250

1 − z 11
∀z ∈ C, A (1) = 11 = 0 et ∀z ∈ C\ {1} , A (z) = 0 ⇔ = 0 ⇔ z 11 = 1.
1−z
:889

Ainsi, les racines de A sont les dix complexes


  
3582

2πik
exp
11 k∈{−5,..,5}\{0}
1075

(il faut enlever 1 donc k = 0 et les indices sont choisis pour être symétrique par rapport à
e:21

0 afin d’apparier aisément les racines conjuguées dans C). Comme A est unitaire, voici sa
décomposition :
:Non

   
2πik
A (X) = X − exp
x.com

11
k∈{−5,..,5}\{0}
      
2πik 2πik
= X − exp X − exp −
larvo

11 11
k∈{1,..,5}
5    
scho

 5

2 2πk
= X − 2 cos X +1 = Fk .
11
k=1   
univ.

k=1
=Fk
686 Mines-Ponts

qui est sa décomposition en produit d’irréductibles dans R [X] , les facteurs étant deux à deux
premiers entre eux.
Puisque A = 12Q1 Q2 , la décomposition en produit d’irréductibles de Q1 et Q2 est de la forme
 
Q1 = q1 Fk et Q2 = q2 Fk
k∈S k∈{1,..,5}\S

2
où S est un sous-ensemble de {1, ..5} et (q1 , q2 ) ∈ (R∗ ) . Comme chaque facteur Fk est de
degré pair, on peut affirmer que Q1 et Q2 sont de degré pair, ce qui est absurde. Ainsi, il est
impossible de piper les dés D1 et D2 de sorte que la somme obtenue lors du jet de ces deux dés
suivent la loi uniforme sur {2, .., 12} (et que les résultats des lancers soient indépendants).

Commentaires 307 Exercice original qui deviendra très probablement un classique. L’in-
terrogateur observera les initiatives du candidat. S’il ne songe pas à considérer les séries
génératrices, il lui proposera. Ceci étant fait, l’exercice se ramène uniquement à des consi-
dérations polynomiales (ce qui montre la force des séries génératrices).

4
1980
Exercice 308 (Mines-Ponts) Soient X une variable aléatoire réelle discrète, f une fonction

6468
de R dans R et Y = f (X). On suppose X et Y indépendantes. Que dire de Y ?

Solution 308 Comme Y et X sont indépendantes, le lemme des coalitions montre que f (X)

47:1
et Y sont indépendantes donc Y est indépendante d’elle même. En particulier, pour tout
2
(a, b) ∈ (Y (Ω)) , on peut écrire : .20.2
P ((Y = a) ∩ (Y = b)) = P (Y = a) P (Y = b) .
.225

En choisissant a = b, on obtient :
:165

2
∀a ∈ R, P (Y = a) = (P (Y = a)) ⇒ P (Y = a) ∈ {0, 1} .
2


1250

Comme P (Y = a) = 1, on en déduit qu’il existe un unique a0 ∈ Y (Ω) tel que P (Y = a0 ) =


a∈Y (Ω)
:889

1 c’est-à-dire que la variable Y est presque sûrement constante (et valant a0 ).


3582

Commentaires 308 Exercice sans difficulté particulière.


1075

Exercice 309 (Mines-Ponts) Soient n ∈ N∗ , (Xi,j )1i,jn une famille de variables aléa-
e:21

toires réelles discrètes centrées réduites mutuellement indépendantes et de même loi. On


note M la matrice (Xi,j )1i,jn et D le déterminant de M . Calculer E (D) et V (D) .
:Non

Solution 309 On utilise la définition originelle du déterminant. Si on note Sn l’ensemble des


x.com

permutations de {1, .., n} et, pour chaque σ ∈ Sn , ε (σ) ∈ {−1, 1}, on a :


 n

larvo

D= ε (σ) Xi,σ(i) .
σ∈Sn i=1
scho

2
En outre, pour chaque (i, j) ∈ {1, .., n} ,
univ.

E (Xi,j ) = 0
Variables aléatoires 687

(variable centrée) et
V (Xi,j ) = 1
(variable réduite) donc, d’après la formule de Koenig-Huyguens, on a la formule :
   
2 2 2
V (Xi,j ) = E (Xi,j ) − (E (Xi,j )) ⇔ E (Xi,j ) = 1.
 
Espérance. Par linéarité de l’espérance et par indépendance des variables Xi,σ(i) i∈{1,..,n}
pour chaque σ ∈ Sn , on a :
 n  n
     
E (D) = ε (σ) E Xi,σ(i) = ε (σ) E Xi,σ(i) = 0.
σ∈S i=1 σ∈S i=1
  
n n
=0

Variance. On détermine préalablement son moment d’ordre 2 en utilisant la formule de Fubini.


 n
  n
   n
 n

D2 = ε (σ) Xi,σ(i) ε (σ  ) Xi,σ (i) = ε (σ) ε (σ  ) Xi,σ(i) Xi,σ (i) .
σ∈Sn i=1 σ  ∈Sn i=1 σ∈Sn σ  ∈Sn i=1 i=1

4
Par linéarité de l’espérance, on obtient :

1980
 n n

     

6468
(F1 ) : E D2 = ε (σ) ε (σ  ) E Xi,σ(i) Xi,σ (i) .
σ∈Sn σ  ∈Sn i=1 i=1

47:1
2
Soient (σ, σ  ) ∈ (Sn ) avec σ = σ  donc il existe i0 ∈ {1, .., n} tel que σ (i0 ) = σ (i0 ) . Par
conséquent, la variable Xi0 ,σ(i0 ) n’appartient pas à la famille .20.2
 
Xi0 ,σ (i0 ) , Xi,σ(i) , i ∈ {1, .., n} \ {i0 }
.225

 
et comme les variables Xi,σ(i) , Xi,σ (i) 1in sont mutuellement indépendantes, le lemme des
:165

coalitions montre que les variables


 n

2

Xi0 ,σ(i0 ) et Yi0 ,σ = Xi,σ(i) Xi,σ (i)


1250

i∈{1,..,n}\{i0 } i=1
:889

sont indépendantes donc


 n n

     
3582

E Xi,σ(i) Xi,σ (i) = E Xi0 ,σ(i0 ) Yi0 ,σ = E Xi0 ,σ(i0 ) E (Yi0 ,σ ) = 0.


i=1 i=1
  
1075

=0

Ainsi, dans la formule (F1 ) , seuls les termes σ = σ  sont éventuellement non nuls, ce qui
permet d’écrire :
e:21

 n n
  n 
 2      2
:Non

E D = ε (σ) ε (σ)E Xi,σ(i) Xi,σ(i) = E Xi,σ(i) .


  
σ∈Sn i=1 i=1 σ∈Sn i=1
=(ε(σ))2 =1
x.com

 
Soit σ ∈ Sn . Les variables Xi,σ(i) 1in étant mutuellement indépendantes, le lemme des
 2 
larvo

coalitions montre que les variable Xi,σ(i) sont aussi indépendantes. On dispose alors
1in
de l’égalité suivante :
scho

  n
   2  n
  
E D2 = E Xi,σ(i) = 1= 1 = card (Sn ) = n!.
univ.

σ∈Sn i=1 σ∈Sn i=1 σ∈Sn


688 Mines-Ponts

La formule de Koenig-Huyguens permet de conclure :


  2
V (D) = E D2 − (E (D)) = n!.

Commentaires 309 Exercice qui est déjà devenu un classique et le restera. Le point clé
est l’expression du déterminant en fonction des coefficients, la linéarité de l’espérance et
l’espérance d’un produit de variables aléatoires. La première question est simple. La seconde
demande une maitrise dans les calculs théoriques, ce qui rend l’exercice très discriminant.
Remarque : Ce type de question intervient dans la théorie des matrices aléatoires qui est
très en vogue depuis quelques décennies (initiée par le célèbre physicien Eugène Wigner et
son fameux aphorisme « la déraisonnable efficacité des mathématiques » (qui fut le titre
d’un de ses articles sur l’étude de la matière.

Exercice 310 (Mines-Ponts) Soient n ∈ N∗ , (Xi,j )1i,jn une famille de variables aléa-

4
toires réelles discrètes d’espérances finies mutuellement indépendantes de même loi. On

1980
note M la matrice (Xi,j )1i,jn . Pour chaque λ ∈ R, calculer E (χM (λ)) (où χM est le
polynôme caractéristique de M et E désigne l’espérance).

6468
Solution 310 Soit λ ∈ R. Par définition du polynôme caractéristique, on a :

47:1
χM (λ) = det (λIn − M ) . .20.2
On utilise ensuite la définition originelle du déterminant. Si on note Sn l’ensemble des permu-
.225

tations de {1, .., n} et, pour chaque σ ∈ Sn , ε (σ) ∈ {−1, 1}, on a :


:165

 n
  n 
 
χM (λ) = ε (σ) (λIn − M )i,σ(i) = ε (σ) λ (In )i,σ(i) − Xi,σ(i)
2
1250

σ∈Sn i=1 σ∈Sn i=1


 n 

  
⇒ E (χM (λ)) = ε (σ) E λ (In )i,σ(i) − Xi,σ(i)
:889

σ∈Sn i=1
3582

 
par linéarité de l’espérance. Pour chaque σ ∈ Sn , les variables Xi,σ(i) 1in étant mutuellement
 
1075

indépendantes, le lemme des coalitions montre que les variables λ (In )i,σ(i) − Xi,σ(i)
1in
sont aussi mutuellement indépendantes donc :
e:21

 n 

  n
  
:Non

E λ (In )i,σ(i) − Xi,σ(i) = E λ (In )i,σ(i) − Xi,σ(i)


i=1 i=1
x.com

n 
  
= λ (In )i,σ(i) − E Xi,σ(i)
i=1
larvo

(par linéarité de l’espérance). Par conséquent, on en déduit la formule :


scho

n 
     
E (χM (λ)) = ε (σ) λ (In )i,σ(i) − E Xi,σ(i) = det λIn − (E (Xi,j ))1i,jn .
univ.

σ∈Sn i=1
Variables aléatoires 689

Les variables (Xi,j )1i,jn suivant toutes la même loi, elles ont une même espérance que l’on
note m, ce qui permet d’écrire :
 
 (−m) 
  λ − m
 .. 
E (χM (λ)) = det λIn − (m)1i,jn =  . 
 
 (−m) λ − m
 
λ − nm ··· ··· · · · λ − nm

 −m λ−m −m ··· −m 

 .. .. .. 
=  −m
 −m . . . 
L1 ←L1 +···+Ln 
 ... . .. . .. . ..

 −m 
 −m ··· − − m −m λ − m 
 
λ − nm 0 · · · · · · 0 
 
 −m λ 0 · · · 0 

∀i∈{2,..,n}  .. .. .
=  −m 0 . . ..  = (λ − nm) λn−1
Ci ←Ci −C1 

4
 ... .. . . .. 

1980
 . . . 0 
 −m 0 ··· 0 λ

6468
Commentaires 310 Le point clé est l’expression du déterminant en fonction des coeffi-

47:1
cients, la linéarité de l’espérance et l’espérance d’un produit de variables aléatoires. Cet
exercice n’est qu’une variation de l’exercice précédent. .225
.20.2

Exercice 311 (Mines-Ponts)


n

a+b a 
:165

b
1. Soit (a, b, n) ∈ N . Montrer que
3
n = k n−k .
k=0
2

2. Soit n ∈ N∗ . Un joueur A tire n fois à pile ou face avec une pièce équilibrée, un
1250

joueur B fait de même. On supposera que les tirages de A et B sont mutuellement


indépendants. Quelle est la probabilité que les deux joueurs aient tiré le même
:889

nombre de faces ?
3582

3. Un joueur tire à pile ou face jusqu’à ce que la différence entre le nombre de « piles
» et le nombre de « faces » vaille 2.
1075

Soit X la variable aléatoire qui indique le nombre de tirages effectués. Donner la loi
de X.
e:21

Solution 311
 
:Non

1. Rappelons que, si (u, v) ∈ N2 , on a uv = 0 si v < 0 ou v > u. Effectuons une preuve


combinatoire de la formule demandée. Considérons une urne U contenant a + b boules
x.com

dont a sont blanches et b sont noires.


 On pioche simultanément n boules. Le nombre
total de pioches possibles est a+b
n . Calculons ce nombre d’une autre façon. On peut
partitionner l’ensemble des n pioches en la réunion disjointes des ensembles de pioches
larvo

Ak : « on pioche k boules blanches parmi les a boules blanches et n − k boules noires


parmi les b boules noires ». L’union étant disjointe, le nombre total des pioches vaut
scho

aussi
n n
a b 
card (Ak ) =
univ.

k n−k
k=0 k=0
690 Mines-Ponts

 
(il y a ka choix possibles pour sélectionner k boules blanches parmi les n boules blanches
 b 
et n−k choix pour sélectionner n − k boules noires parmi les b boules noires). Remar-
quons
a que si k > a ou si
a / {0, .., b} alors l’ensemble Ak est vide de cardinal 0 et
n − k∈
b b
k = 0 ou n−k donc k n−k = 0 = card (Ak ) . Ainsi, on vient de prouver la formule
souhaitée.
2. Notons C l’événement :

C : « A et B tire le même nombre de faces durant les n tirages » .

Pour tout entier k ∈ {0, .., n} , on considère les événements

Ak : « A tire k faces durant les n tirages »


Bk : « B tire k faces durant les n tirages ».

Pour chaque k ∈ {0, .., n} , on a :


 k  n−k
 n 1 1  1

4
P (Ak ) = P (Bk ) = 1− = nk n

1980
k 2 2 2

(on répète n fois l’expérience E : « effectuer un lancer de pièce », les expériences étant

6468
identiques et mutuellement indépendantes, chaque expérience possède la même issue :
avoir face ou non, alors le nombre de succès, c’est-à-dire le nombre de faces obtenus,

47:1
1
suit la loi binômiale de paramètre n, ). On dispose en outre de l’égalité ensembliste
2 .20.2
suivante :
n
 n
 n

.225

événements
C= (Ak ∩ Bk ) ⇒ P (C) = P (Ak ∩ Bk ) = P (Ak ) P (Bk )
incompatibles
k=0 k=0 k=0
:165

(car les événements Ak et Bk sont indépendants puisque les tirages de A et B sont


2

présumés indépendants). On peut alors écrire :


1250

n   n
  n 1 2 1  nn q1 1 2n
:889

P (C) = k 2n = k k = .
4n a=b=n 4n n
k=0 k=0
3582

3. Pour que la différence du nombre de piles et faces soit égal à 2, il est indispensable d’avoir
fait au moins 2 tirages donc X (Ω) ⊂ N\ {0, 1} (les valeurs possibles de X). Pour tout
1075

entier k, on note Pk (resp. Fk ) l’événement « le k e lancer fournit pile (resp. face) ». La


famille (P1 , F1 ) est un système complet d’événements donc, pour tout entier n  3, on
e:21

a:
P (X = n) = P (P1 ∩ (X = n)) + P (F1 ∩ (X = n)) .
:Non

Si l’événement P1 ∩ (X = n) se réalise alors le premier lancer donne pile et il faut n


x.com

lancers en tout pour que la différence du nombre de piles et de faces soit égal à 2. Par
conséquent, le second lancer donne face (sinon, les deux premiers lancers donne deux
piles et zéro pile donc la différence entre le nombre de piles et de faces vaut 2 au second
larvo

tirage, ce qui est absurde car il doit se réaliser au ne lancer avec n  3). Ainsi, les
deux premiers tirages donnent successivement pile puis face (donc la différence entre le
scho

nombre de piles et de faces vaut 0 au deuxième lancer) puis les n − 2 lancers suivants
doivent créer une différence de 2 entre le nombre de piles et de faces uniquement à la fin
univ.

de ces n−2 tirages. Réciproquement, si les deux premiers tirages donnent successivement
Variables aléatoires 691

pile puis face puis les n − 2 lancers suivants doivent créer une différence de 2 entre le
nombre de piles et de faces uniquement à la fin de ces n − 2 tirages alors l’événement
P1 ∩ (X = n) est réalisé. On note An−2 l’événement : « jamais lors des lancers numéro
2 à n − 1, la différence du nombre de piles et faces ne vaut pas 2 et cette différence vaut
2 au ne lancer. Il est immédiat que P (An−2 ) = P (X = n − 2) (il suffit de ne regarder
le processus qu’à compter du troisième lancer) et les événements P1 , F2 et An−2 sont
mutuellement indépendants (car An−2 ne dépendant que de P2 , F2 , .., Pn , Fn ). Ainsi, on
peut écrire l’égalité ensembliste :

P1 ∩ (X = n) = P1 ∩ F2 ∩ An−2 ⇒
1
P (P1 ∩ (X = n)) = P (P1 ) P (F2 ) P (An−2 ) = P (X = n − 2) .
4
Par le même argumentaire (en échangeant pile et face), on obtient :
1
P (X = n − 2) ⇒
P (F1 ∩ (X = n)) =
4

4
1 1 1

1980
P (X = n) = P (X = n − 2) + P (X = n − 2) = P (X = n − 2) .
4 4 2
En distinguant selon la parité de n, on obtient :

6468
1
∀n  2, P (X = 2n) =

47:1
P (X = 2 (n − 1)) .
2
.20.2
1
Ainsi, la suite (P (X = 2n))n1 est géométrique de raison donc
2
.225

1 1 1 1
∀n  1, P (X = 2n) = P (X = 2) = × = n
2n−1 2 n 2 2
:165

(X = 2 se réalise si le premier tirage est quelconque, pile ou face, et que le second est
2

identique au premier). De même, la suite (P (X = 2n + 1))n1 est géométrique de raison


1250

1
et comme P (X = 1) = 0 (car X (Ω) ⊂ N\ {0, 1}), on en déduit que :
2
:889

∀n  1, P (X = 2n + 1) = 0.
3582

Au final, on a prouvé que :


1075

1
∀n  1, P (X = 2n) = et P (X = 2n + 1) = 0.
2n
e:21
:Non

Commentaires 311 Exercice de difficulté progressive (ce qui est rare pour ce concours)
et sans difficulté particulière.
x.com

Question 1 : La preuve la plus simple est la réinterprétation combinatoire de la somme. Les


tentatives par récurrence des candidats sont souvent infructueuses (récurrence par rapport
à quel paramètre ?). L’interaction avec l’interrogateur sera cruciale pour cette question.
larvo

Question 2 et 3 : Elles sont de niveau standard et un candidat à ce concours doit pouvoir


répondre seul (ou presque) à ce type de question, éventuellement avec une petite aide de
scho

l’interrogateur. L’interrogateur sera attentif dans la valorisation à l’initiative et l’autono-


mie du candidat.
univ.
Chapitre 19

Centrale Math 2 (Python)

19.1 Arithmétique

5
6696
Exercice 343 Pour tout n ∈ N∗ on note π(n) le nombre d’entiers naturels premiers
inférieurs ou égaux à n.

6474
1. Écrire une fonction prem(n) qui renvoie True si n est premier et False sinon.
2. Écrire une fonction piprime(n) qui calcule π(n).

30:1
n
3. Calculer pour n = 101 , ..., 106 . Émettre une conjecture sur cette suite.
.76.2
π(n)
4. On admet dans cette question que
.225

n
∀n ∈ N∗ , π(n)  6 ln (2) .
ln (n)
:165

n
On note ∀k ∈ Q, (∗)k l’équation = k d’inconnue n  2.
2
1250

π (n)
(a) Prouver la conjecture précédente.
:889

(b) Montrer que, pour k ∈ Q, si n est solution de (∗)k alors n  26k . Montrer à
l’aide de l’outil informatique que (∗) 21 n’admet pas de solutions.
3582

10
(c) On se place dans le cas où k est un entier supérieur ou égal à 2. On note
1075

 
n
e:21

Ek = n  2 / k .
π(n)
:Non

Montrer que Ek est fini puis que son plus grand élément est solution de (∗)k .
(d) Trouver les solutions de (∗)k pour k = 2 et k = 3.
x.com

5. On se propose de montrer que


larvo

n
∀n ∈ N\ {0, 1} , π (n)  6 ln (2) .
ln (n)
scho

Soit n  2.
univ.
796 Arithmétique

(a) Montrer que π (2n)  n.


2n
(b) Soit n  1, et p premier tel que n < p  2n. Montrer que p divise n .
  2n
(c) En déduire que nπ(2n)−π(n)  2n n  (1 + 1) .
    2k+1 ln (2)
(d) Montrer alors que pour tout k  1, π 2k+1  π 2k + .
k
  2k
(e) Montrer enfin que π 2k  3 × pour tout k  1 et conclure.
k


 

Solution 343 1.

def prem ( n ) :
if n ==1 or n ==2:
return ( True )
for i in range (2 , n ) :
if n % i ==0:
return ( False )

5
 

6696
 
return ( True )

 

6474

2.

# version naive et très lente

30:1
def piprem ( n ) :
nb =0 .76.2
for n in range (2 , n ) :
if prem ( n ) :
.225

nb = nb +1
return ( nb )
:1652

for k in range (1 ,7) :


1250

print ((10** k ) / piprem (10** k ) )


:889

2.5
4.0
3582

5.9523809523809526
8.136696501220504
1075
e:21

# utilisation du crible d ’ erathosthène pour accélerer les


calculs
:Non

def piprem_bis ( n ) :
x.com

L =[ True for k in range ( n +1) ]


i =2
while i <= n :
larvo

for k in range (2 ,( n // i ) +1) :


L [ i * k ]= False
scho

i = i +1
s =0
univ.

for i in range (2 , n +1) :


Centrale Math 2 (Python) 797

if L [ i ]:
s = s +1
return ( s )

for k in range (1 ,7) :


print ((10** k ) / piprem_bis (10** k ) )

2.5
4.0
5.9523809523809526
8.136696501220504
10.42535446205171
12.739178068231038


 

# rapide sauf pour k =6 , quelques secondes

5
6696
 

3.

6474
30:1
# version naive

for k in range (1 ,7) : .76.2


print ((10** k ) / piprem (10** k ) )
.225

2.5
:165

4.0
5.9523809523809526
2

8.136696501220504
1250
:889

# utilisation du crible d ’ erathosthène pour accélerer les


calculs
3582

for k in range (1 ,7) :


1075

print ((10** k ) / piprem_bis (10** k ) )


e:21

2.5
4.0
:Non

5.9523809523809526
8.136696501220504
x.com

10.42535446205171
12.739178068231038
larvo


 

# rapide sauf pour k =6 , quelques secondes
scho

 
n
On conjecture que la suite diverge vers +∞.
univ.

π (n) n
798 Arithmétique

ln (n)
4. (a) En multipliant par l’inégalité admise à cette question, on dispose de la
π (n) 6 ln (2)
minoration suivante :
ln (n) n
∀n  2,  .
6 ln (2) π (n)
ln (n)
Puisque lim = +∞, le théorème d’encadrement permet d’affirmer que
n→+∞ 6 ln (2)
n
lim = +∞.
n→+∞ π (n)

(b) D’après l’inégalité prouvée à la question précédente, l’égalité (∗)k montre que :
n ln (n)
k =  ⇒ 6k ln (2)  ln (n)
π (n) 6 ln (2)
 
⇔ ln 26k  ln (n) ⇒ 26k  n
(par croissancce de l’exponentielle). Il suffit de vérifier sur tous les entiers n  221/10
n 21
si = ce qui est équivalent, par produit en croix, à l’égalité 10n = 21π (n) .

5
π (n) 10

6696
Il s’agit de tester informatiquement cette égalité sur des entiers alors que l’équation
(∗) 21 fait intervenir des floattants (en Python) et les tests d’égalité seront faussés

6474
10

 

(en raison des approximations faites). Voici le code Python correspondant.

30:1
def sol (a , b ) :
max =2**(6* a / b ) .76.2
n =1
test = False
.225

while not test and n <= max :


:165

if b * n == a * piprem ( n ) :
test = True
2

n = n +1
1250

return ( test )
:889

print ( sol (21 ,10) )



 

False
3582

Ainsi, l’équation (∗) 21 n’admet aucune solution.


1075

10
n
(c) D’après la question 4.a), la suite tend vers +∞ donc il existe un entier N tel
e:21

π (n)
n
que, pour tout n > N, > k. Ainsi, l’équation (∗)k n’admet aucune solution
:Non

π (n)
entière n  N donc elle admet un nombre fini de solution (un sous-ensemble, éven-
x.com

tuellement vide) de l’ensemble {1, .., N } .


Soit r = max (Ek ) alors, comme r appartient à Ek , on peut écrire
r
larvo

 k ⇔ (I1 ) : r  kπ (r) .
π (r)
scho

Comme kπ (r)  r et que la suite n → π (n) est croissante (par construction), on est
assuré que :
univ.

π (kπ (r))  π (r) ⇒ kπ (kπ (r))  kπ (r) .


×k0
Centrale Math 2 (Python) 799

L’entier h = kπ (r) vérifie alors :

h
kπ (h)  h ⇒  k ⇒ h ∈ Ek .
π (h)

Par définition, de r = max (Ek ) , on peut écrire :

h  r ⇔ (I2 ) : kπ (r)  r

En combinant les inégalités (I1 ) et (I2 ) , on obtient l’égalité :


r
r = kπ (r) ⇔ =k
π (r)

donc r = max (Ek ) vérifie bien l’équation (∗)k .


(d) Voici un script fournissant la réponse pour k = 2 (il met 35 secondes à trouver !) et
totalement inopérant pour k = 3 (même après 30 mn). Remarquons qu’il faut tester

 

26∗3 = 262 144 nombres

5
6696
def liste_sol ( k ) :
max =2**(6* k )

6474
n =1
L =[]

30:1
while n <= max :
if n == k * piprem_bis ( n ) : .76.2
L . append ( n )
n = n +1
.225

return ( L )
:1652

print ( L )
1250


 

[2 , 4 , 6 , 8]
:889

En voici une version bien mieux optimisée (liste de tous les nombres premiers inférieurs
à 26k , pour chaque entier s  26k , calcul de π (s) par la relation π (s + 1) = π (s) si
3582

s + 1 n’est pas premier et π (s + 1) = π (s) + 1 si s est un nombre premier puis tester de


l’égalité s = kπ (s)). Elle met moins de 2 centièmes de secondes pour k = 2 et 2 secondes
1075


 

pour k = 3.
e:21

def liste_sol_bis ( k ) :
m =2**(6* k )
:Non

L =[ True for i in range ( m +1) ]


liste =[]
x.com

i =2
while i <= m :
for h in range (2 ,( m // i ) +1) :
larvo

L [ i * h ]= False
i = i +1
scho

s =0
for i in range (2 , m +1) :
univ.

if L [ i ]:
800 Arithmétique

s = s +1
if i == k * s :
liste . append ( i )
return ( liste )

print ( liste_sol_bis (2) )


[2 , 4 , 6 , 8]

print ( liste_sol_bis (3) )



 

[27 , 30 , 33]

5. (a) Parmi les nombres de l’ensemble {1, .., 2n} , Tous les nombres pairs de l’ensemble
{1, .., 2n} ne sont pas premiers sauf le nombre 2. Or, ces nombres pairs sont de
la forme 2k avec k ∈ {2, .., n} donc il y a n − 1. En outre, le nombre 1 n’est pas
un nombre premier donc il y a au moins n nombres non premiers dans l’ensemble

5
{1, .., 2n} . Par conséquent, son complémentaire, les nombres premiers de {1, .., 2n} ,

6696
est de cardinal au maximum 2n − n = n, ce qui justifie l’inégalité π (2n)  n.
2n

2n (2n)!

6474
(b) Par définition des coefficients binomiaux, on a n = 2 . Puisque (2n)! = k
(n!) k=1

30:1
et que p ∈ {1, .., 2n} , on peut affirmer que p divise
2n
 .76.2
2 2n
k = (2n)! = (n!) n .
k=1
.225

Comme p est un nombre premier n’appartenant pas à l’ensemble {1, .., n} , il est
:165

premier avec tous les k ∈ {1, .., n} donc, d’après le lemme de Gauss, p est premier
n
2
avec k = n!, ce qui nous assure qu’il est premier avec (n!) . Comme p divise
2
1250

k=1
2 2n 2
(n!) et que p est premier avec (n!) , le lemme de Gauss montre que p divise
2n n
:889

n.
(c) D’après la formule du binôme de Newton, on a :
3582

2n

2n 2n 2n

1075

(1 + 1) = k n .
k=0
 n∈{0,..,2n}
0
e:21

D’autre part, si on note H l’ensemble des nombres premiers appartenant à {n + 1, .., 2n} ,
:Non

il est de cardinal π (2n) − π (n) (il est égal à l’ensemble des nombres premiers appar-
tenant à {1, ., 2n} privé de l’ensemble
  des nombres premiers appartenant à {1, .., n}).
Chaque élément p de H divise 2n
x.com

n et les éléments de H sont deux à deux premiers


entre eux (puisqu’il s’agit de nombres premiers distincts) donc, d’après le lemme de
   2n
Gauss, le nombre A = k divise 2nn . En particulier, on est assuré que A  n
larvo

k∈H
et comme chaque élément k de H est supérieur à n, on dispose des minorations
scho

suivantes :
2n 
n A n = ncard(H) = nπ(2n)−π(n) .
univ.

k∈H
Centrale Math 2 (Python) 801

(d) D’après la majoration de la question précédente, on a :


2n
∀n, nπ(2n)−π(n)  (1 + 1) = 22n .

Par croissance du logarithme népérien, on obtient la majoration :

2n ln (2)
(π (2n) − π (n)) ln (n)  2n ln (2) ⇒ π (2n) − π (n)  .
ln (n)

Pour tout entier k  1, n = 2k est supérieur à 2 donc on peut lui appliqué l’inégalité
ci-dessus :
    2k+1 ln (2)
π 2k+1 − π 2k 
k
car ln (2)  1, ce qui permet de conclure.
  2k
(e) Prouvons par récurrence sur k ∈ N∗ la propriété (Pk ) : « π 2k  3 ».
k
Initialisation k = 1. Comme l’ensemble {1, 2} contient un seul nombre premier (le

5
6696
nombre 2), on a π (2) = 1 et

21

6474
3 = 6  1 = π (2)
1

30:1
donc (P1 ) est vraie. Pour une raison qui apparaitra dans l’hérédité, nous allons éga-
lement vérifier (P2 ) et (P3 ) . .76.2
Comme l’ensemble
 {1, 2, 3, 4} contient deux nombres premiers (les nombres 2 et 3),
on a π 22 = 2 et
.225

22  
3 = 6  2 = π 22
2
:165

donc (P2 ) est vraie.


2

Comme l’ensemble {1, 2, .., 8} contient deux nombres premiers (les nombres 2, 3, 5 et
1250

 
7), on a π 23 = 4 et
23  
:889

3 = 8  4 = π 23
3
3582

donc (P3 ) est vraie.


Hérédité. Supposons (Pk ) vraie pour un certain entier k  3 alors, d’après la ques-
tion précédente, on a la majoration suivante :
1075

  k+1
    2k+1 ln (2) 2k 2k+1 ln (2) 3 2
e:21

π 2k+1  π 2k +  3 + = + ln (2)
k (Pk ) k k 2 k
:Non

On observe ensuite que


x.com

   
3 1 3 3
+ ln (2)  ⇔ + ln (2) (k + 1)  3k
2 k k+1 2
larvo

    3
3 3 + ln (2)
⇔ − ln (2) k  + ln (2) ⇔ k  2  2. 718 2
scho

2 2 3
− ln (2)
2
univ.

⇔k3
802 Polynômes

(puisque k est un entier). Comme on a supposé k  3 (voici la raison de l’initialisa-


tion à k = 3), on peut affirmer que :
 
3 1 3   2k+1
+ ln (2)  ⇒ π 2k+1  3 ,
2 k k+1 k+1
ce qui prouve (Pk+1 ) et achève la récurrence.
n
Démontrons maintenant la majoration π (n)  6 ln (2) . Soit n ∈ N\ {0, 1} .
  k k+1  ln (n)
La famille Ik = 2 , 2 k1
forme une partition de N\ {0, 1} donc il existe un
(unique) entier k  1 tel que 2k  n  2k+1 . La suite (π (m))m2 étant croissante
(l’ensemble des nombres premiers appartenant à {1, .., m} est inclus dans l’ensemble
des nombres premiers appartenant à {1, .., m + 1} donc π (m)  π (m + 1)), on ob-
tient la majoration suivante :
  2k+1 6 6
(I3 ) : π (n)  π 2k+1  3 = 2k  n.
k+1 k + 1  k + 1

5
n

6696
Or, on a l’encadrement suivant :

6474
1 ln (2)
2k+1  n ⇒ (k + 1) ln (2)  ln (n) ⇒ (I4 ) :  .
k+1 ln (n)

30:1
En combinant les majorations (I3 ) et (I4 ) , on obtient :
n .76.2
π (n)  6 ln (2) .
ln (n)
.225

Commentaires 343 Les questions de programmation ne doivent pas poser de difficulté


:165

particulières car elles sont standards (et probablement traitées en MPSI et/ou MP).
Les questions mathématiques 4.a et 5.a sont élémentaires.
2

Pour la question 4.c, la finitude de Ek est aisée mais le fait que son plus grand élément
1250

soit solution sera discriminant et l’interaction avec l’interrogateur sera cruciale.


Les questions 5.b et 5.c sont accessibles, éventuellement avec l’aide de l’interrogateur. Les
:889

deux dernières questions permettent de distinguer les bons candidats.


3582

19.2 Polynômes
1075

Exercice 344 Soient P l’ensemble des polynômes à coefficients dans {0, 1}} et
e:21

W = {z ∈ C, ∃P ∈ P, P (z) = 0} .
:Non

1. Tracer dans le plan complexe les racines des éléments de P de degré au plus 7.
x.com

1
2. Montrer que W est stable par z → z et que W \ {0} est stable par z → .
z
3. Soient P ∈ W non nul et z une racine non nulle de P . Sans perte de généralité, on
larvo

peut supposer P (0) = 1. Supposons que |z| < 1 et posons


scho

X
Q (X) = P (X) − 1 − .
2 (1 − X)
univ.
Centrale Math 2 (Python) 803

Montrer que
|z|
|Q (z)| 
2 (1 − |z|)
et en déduire que  
2 − z  |z|
 
 1 − z   1 − |z| .

4. Soit z ∈ W tel que |z| > 1. Montrer que


 
 2z − 1  1
 
 z − 1   |z| − 1 .

5. Soient

A = {z ∈ C, |z| |z − 1| = |2 − z| (1 − |z|)} et
B = {z ∈ C, |z − 1| = |2z − 1| (|z| − 1)} .

5
Donner pour les ensembles A et B des équations de la forme f (x, y) = 0 et g (x, y) =

6696
0. Tracer A et B sur le même graphique que la figure précédente.
6. Soit

6474
Pn = 1 + X + X 3 + · · · + X 2n+1 .

30:1
Montrer qu’il existe un unique xn ∈ R tel que Pn (xn ) = 0, puis que xn ∈ [−1, 0] .
7. Montrer que la suite (xn )n∈N converge vers un élément de W . .76.2


 

Solution 344 1. Voici le code permettant le tracé.
.225

from numpy . polynomial import Polynomial


:1652

def poly2 ( n ) :
1250

c = Polynomial ([1])
X = Polynomial ([0 ,1])
:889

L =[ X , X + c ]
if n ==1:
3582

return ( L )
else :
1075

for k in range (2 , n +1) :


r = len ( L )
e:21

for i in range ( r ) :
L . append ( X ** k + L [ i ])
:Non

return ( L )
x.com

def racine ( n ) :
poly = poly2 ( n )
L =[]
larvo

for p in poly :
L . append ( p . roots () [0])
scho

return ( L )
univ.

import matplotlib . pyplot as plt


804 Polynômes

def affiche ( n ) :
L = racine ( n )
for z in L :
plt . plot ( z . real , z . imag , marker = ’+ ’)
plt . show ()


 

affiche (7)

Voici le dessin correspondant.

5
6696
6474
30:1
.76.2
.225
:165

2. Soit z ∈ W. Il existe P ∈ P tel que P (z) = 0. Comme P ∈ P, il existe un entier


n

N et des nombres (ak )0kN appartenant à {0, 1} tel que P = ak X k . Pour tout
2
1250

k=0
k ∈ {0, 1, } , comme ak ∈ R, on a ak = ak . Ainsi, d’après les règles de calculs vérifiée par
:889

la conjugaison, on a :
N
 n
 n

3582

P (z) = ak z k = ak z k = ak z k = P (z) = 0 = 0
k=0 k=0 k=0
1075

donc z ∈ W. En divisant par z l’égalité P (z) = 0, on obtient l’égalité :


N
e:21

n
 n  n  j
1
ak z k−n =0 ⇔ an−j z −j = 0 ⇔ an−j = 0.
:Non

j=n−k
j=0 j=0
j
k=0

n
  
x.com

1 1
Ainsi, le polynôme Q = an−j X j appartient à W et Q = 0 donc appartient à
j=0
z z
larvo

W.
3. Comme P ∈ W, il existe un entier N et des nombres (ak )0kN appartenant à {0, 1}
scho

tels que
N
P = ak X k .
univ.

k=0
Centrale Math 2 (Python) 805

Puisque P (0) = 1, on est assuré que a0 = 0 donc


N

P =1+ ak X k .
k=1

1
Comme |z| < 1, le développement en série entière de u → montre que :
1−u
+∞
 +∞
 +∞

z
=z zn = z n+1 = zk
1−z n=0 n=0 k=1

donc on peut écrire :


N
 +∞ N   +∞
1 k  1 1  k
Q (z) = 1 + ak z k − 1 − z = ak − zk + z .
2 2 2
k=1 k=1 k=1 k=N +1

Pour tout k ∈ {1, .., N } , ak ∈ {0, 1} donc

5
6696
 
 1  1
ak − =
 2 2

6474
(il suffit de distinguer les cas ak = 0 et ak = 1). L’inégalité triangulaire fournit la

30:1
majoration suivante :
N 

 +∞ .76.2

ak − 1  k 1  k
|Q (z)|   |z| + |z|
2 2
k=1 k=N +1
.225

N
 +∞
 +∞
1 k 1 k 1 k |z|
= |z| + |z| = |z| = .
:165

2 2 2 2 (1 − |z|)
k=1 k=N +1 k=1
2

Or, comme z est racine de P, on a :


1250

z −2 (1 − z) − z
P (z) = 0 ⇒ Q (z) = −1 − =
:889

2 (1 − z) 2 (1 − z)
z−2 2−z
3582

= =− .
2 (1 − z) 2 (1 − z)
1075

L’inégalité précédente se réécrit comme suit :


 
|z|  2 − z  |z|
|Q (z)|  
e:21

⇔ −  ,
2 (1 − |z|) 2 (1 − z)  2 (1 − |z|)
:Non

ce qui fournit la majoration souhaitée (en multipliant par 2 cette inégalité et en utilisant
l’égalité |−w| = |w| valable pour tout complexe w).
x.com

4. Soit z ∈ W tel que |z| > 1. En particulier, z est non nul donc, d’après la question 2,
1
∈ W. La question précédente permet d’affirmer que :
larvo

z
     
 1 1  2z − 1  1
   
scho

2 −       2z − 1  1
 z    z  z  |z|  
 ⇔    ⇔  z − 1   1 − |z| .
 1  1  z−1  1 − |z|
 1 −    − 1
univ.

 
z z z |z|
806 Polynômes

5. Soit z ∈ C, il existe (x, y) ∈ R2 tel que z = x + iy donc


 
2
|z| = x2 + y 2 , |z − 1| = |(x − 1) + iy| = (x − 1) + y 2

2
|2 − z| = |(2 − x) + iy| = (2 − x) + y 2 ,

2
|2z − 1| = |(2x − 1) + iy| = (2x − 1) + y 2 .

Ainsi, z ∈ A si et seulement si :
   
2 2 2
x2 + y 2 (x − 1) + y 2 = (2 − x) + y 2 (2x − 1) + y 2

donc la fonction :
   
2 2 2
f : (x, y) → x2 + y 2 (x − 1) + y 2 − (2 − x) + y 2 (2x − 1) + y 2

convient i.e. z ∈ A ⇔ f (x, y) = 0. Par le même argumentaire, la fonction

5
6696
   
2 2
g : (x, y) → (x − 1) + y − (2 − x) + y 2
2 x2 + y 2 − 1

6474
fournit l’équivalence z ∈ B ⇔ g (x, y) = 0.
Pour le tracé de A et B, on utilise les lignes de niveau (cf. l’aide Python). Il est possible

30:1
de tracer A et B sans avoir explicité f et g en utilisant le module des complexes fournit
par Python. .76.2

 

Voici le code informatique
.225

def affiche ( n ) :
L = racine ( n )
:165

# plt . close ()
2

for z in L :
1250

plt . plot ( z . real , z . imag , marker = ’o ’ , color = ’ red ’)


plt . show ()
:889

def f (x , y ) :
3582

z = x +1 j * y
return ( abs ( z ) * abs (z -1) - abs (2 - z ) *(1 - abs ( z ) ) )
1075

def g (x , y ) :
e:21

z = x +1 j * y
return ( abs (z -1) - abs (2* z -1) *( abs ( z ) -1) )
:Non

import numpy as np
x.com

f = np . vectorize ( f )
g = np . vectorize ( g )
larvo

X = np . arange ( -2 , 2 , 0.01)
Y = np . arange ( -2 , 2 , 0.01)
scho

X , Y = np . meshgrid (X , Y )
Z = f (X , Y )
univ.

T = g (X , Y )
Centrale Math 2 (Python) 807

plt . axis ( ’ equal ’)


plt . contour (X , Y , Z , [0.] , label = ’f (x , y ) =0 ’)
plt . contour (X , Y , T , [0.] , label = ’g (x , y ) =0 ’)

 

affiche (7)

et voici la figure souhaitée.

5
6696
6474
30:1
.76.2
6. La fonction
n

x2k+1
.225

f : x → Pn (x) = 1 +
k=0
:165

est dérivable sur R et sa dérivée est


0
2

0
n     
1250

n
   2
x → (2k + 1) x2k = 
1 + (2k + 1) xk
  
:889

k=0 k=1
>0
0
3582

est strictement positive sur R. Par conséquent, la fonction f est continue et strictement
croissante sur R donc elle réalise une bijection de R sur
1075

 
f (R) = lim f, lim f = ]−∞, +∞[ = R.
−∞ +∞
e:21

Comme 0 ∈ R = f (R) , l’équation f (x) = 0 ⇔ Pn (x) = 0 admet une uniquement


:Non

solution sur R. Puisque


x.com

n
 n

2k+1
f (0) = 1, f (xn ) = 0, f (−1) = 1 + (−1) =1+ −1 = −n,
k=0 k=0
larvo

on en déduit l’encadrement suivant :


scho

f (−1)  f (xn )  f (0) ⇒ −1  xn  0


univ.

par stricte croissante de la fonction f.


808 Polynômes

7. Si n  1, comme
Pn (0) = 1 = 0 et Pn (−1) = −n = 0,
on peut affirmer que xn ∈ ]−1, 0[ . Pour tout entier n  1, comme xn < 0, on en déduit
que
Pn+1 (xn ) − Pn (xn ) = x2n+1
n < 0.
Puisque Pn (xn ) = 0, on peut affirmer que Pn+1 (xn ) < 0. Comme la fonction
x → Pn+1 (x) est strictement croissante sur R et que Pn+1 (xn+1 ) = 0, on en déduit
que xn < xn+1 . Ainsi, la suite (xn )n est strictement croissante et elle est majorée par 0
donc elle converge. Notons L ∈ [−1, 0] cette limite. Pour tout entier n, on a les égalités
suivantes :
n
 n

2k+1  k
Pn (xn ) = 0⇔1+ (xn ) = 0 ⇔ 1 + xn x2n =0
k=0 k=0
 n+1
1 − x2n
⇔ 1 + xn = 0 ⇔ (E) : 1 − x2n + xn − x2n+1
n = 0.
÷x2n =1 1 − x2n ×(1−x2n )=0

5
6696
Comme x1 est solution de

P1 (x) = 0 ⇔ 1 + x = 0 ⇔ x = −1,

6474
on peut affirmer que x1 = −1. La stricte croissance de la suite (xn )n montre que :

30:1
∀n 2, −1 = x1 < x2 < xn  0 ⇒ ∀n  2, |xn | < |x2 | < |x1 | = 1
  .76.2
⇒ ∀n  2, x2n+1
n
  |x2 |2n+1 → 0
n→+∞
.225

(car |x2 | < 1). Le théorème d’encadrement montre que lim x2n+1
n = 0. En faisant
n→+∞
tendre n vers +∞ dans l’égalité (E) , on obtient l’égalité :
:165


1± 5
2

1 − L2 + L = 0 ⇔ L =
1250

2
et comme L < 0, on en déduit que
:889


1− 5
L= .
3582

2
En outre, L ∈ W car le polynôme
1075

P = 1 − X2 + X
e:21

appartient à P et L est racine de P.


:Non

Commentaires 344 Les questions informatiques sont très peu nombreuses (uniquement
x.com

les questions 1 et 5) et ne sont pas élémentaires car elles demandent de connaitre le tracé
de courbes implicites sous Python et la manipulation de la bibliothèque gérant les poly-
nômes (donc d’avoir travailler l’aide Python auparavant).
larvo

Question 1 : Elle est relativement élémentaire ... si vous vous êtes acclimatés à la mani-
pulation des complexes en Python et du module gérant les polynômes. À retravailler si cela
scho

n’est pas le cas.


Question 5 : Elle est tout à fait accessible sans avoir à expliciter f (x, y) et g (x, y) , il
univ.
Centrale Math 2 (Python) 809

suffit de faire calculer en Python z = x + iy puis

|z| |z − 1| − |2 − z| (1 − |z|)

(comme proposé dans le code informatique du corrigé).


Les questions 2 et 4 sont élémentaires. La question 3 est peut-être la question la plus com-
pliquée du sujet car elle demande une petite astuce (qui peut être fourni par l’interrogateur)
et surtout une aisance certaine avec les calculs.
Les questions 6 et 7 (valeur de la limite, pas son appartenance à W ) sont des questions
très classiques, probablement étudiées en MPSI et/ou MP. Le point clé de ce type de ques-
tion est le théorème de bijection (à revoir si nécessaire). Pour la convergence, l’idée clé est
e
d’étudier la position de la ne fonction (ici Pn ) par rapport à la (n + 1) (ici Pn+1 ) afin
d’obtenir la monotonie de la suite des racines puis conclure par le théorème de convergence
monotone des suites. A retravailler si ces thématiques sont (partiellement) oubliées.

19.3 Structures algébriques

5
6696
Exercice 345 Pour tout n  1, on note En = {0, .., n − 1} et Sn le groupe des per-
mutations de En . En Python, une permutation σ ∈ Sn est représentée par la liste

6474
[σ (0) , .., σ (n − 1)] . Pour i ∈ En , la période de i pour σ ∈ Sn est le plus petit entier
non nul p tel que σ p (i) = i. On le note Per( σ, i).

30:1
1. Justifier l’existence de Per( σ,i) et montrer qu’elle est plus petite que n. Préciser
l’ordre de σ en fonction des Per( σ,i). .76.2
2. Écrire une fonction qui retourne la période d’un élément i pour une permutation σ.
.225

3. Écrire une fonction qui retourne la liste des périodes, pour une permutation σ, des
éléments de En . Application : σ = [3, 6, 7, 0, 2, 1, 8, 5, 4, 9] .
:165

4. Soit σ ∈ Sn . On définit une relation Rσ sur En par : xRσ y ⇔ ∃k ∈ Z, y = σ k (x) .


Montrer que Rσ est une relation d’équivalence.
2
1250

5. Soit σ ∈ Sn . On appelle orbite d’un élément x de En sa classe d’équivalence pour


la relation Rσ . On note Ωσ (x) cette classe d’équivalence.
:889

Montrer que Ωσ (x) = x, σ (x) , .., σ p−1 (x) où p =Per( σ,x).


6. Écrire une fonction qui retourne la liste des orbites d’une permutation σ. La tester
3582

pour σ = [3, 6, 7, 0, 2, 1, 8, 5, 4, 9] .
1075

Solution 345 1. Existence de Per(σ,i). Soient i ∈ En et σ ∈ Sn . L’ensemble


 
Pi = k ∈ Z, σ k (i) = i
e:21

est un sous-groupe de Z (il est inclus dans Z, 0 ∈ Pi car σ 0 (i) = Id (i) = i, si j et k


:Non

appartiennent à Pi alors
 
x.com

σ j+k (i) = σ j σ k (i) = σ j (i) = i


donc j + k ∈ Pi et comme σ est une bijection,
   
larvo

i = Id (i) = σ −k ◦ σ k (i) = σ −k σ k (i) = σ −k (i)


donc −k ∈ Pi ). Ainsi, il existe un entier p tel que Pi = pZ. Comme Sn est un groupe
scho

fini, σ possède un ordre fini que l’on note m  1 donc


univ.

σ m = Id ⇒ σ m (i) = i.
810 Structures algébriques

Ainsi, m ∈ Pi donc Pi est différent de {0} , ce qui prouve que p est non nul. L’application

{0, .., p − 1} → En
f:
k → σ k (i)
2
est injective. En effet, si (j, k) ∈ {0, .., p − 1} avec
f (k) = f (j) ⇔ σ k (i) = σ j (i) ⇔
−j
σ k−j (i) = i ⇔ k − j ∈ Pi = pZ
◦σ
⇔ ∃u ∈ Z, k − j = pu.
En particulier, k − j est un multiple de p mais on a l’encadrement suivant :

k−j k <p
⇒ −p < k − j < p ⇔ −p < pu < p.
k − j  −j > −p
En divisant par p, on obtient que −1 < u < 1 et comme u est un entier, on peut
affirmer que u = 0 c’est-à-dire que k − j = 0 ⇔ k − j. Ainsi, f est bien injective donc
f ({0, .., p − 1}) est de cardinal card ({0, .., p − 1}) = p et comme f ({0, .., p − 1}) est un
sous-ensemble de En , on a la majoration suivante :

5
6696
card (f ({0, .., p − 1}))  card (En ) ⇔ p  n.
Expression de l’ordre de σ en fonction des Per(σ,i). Rappelons que m désigne

6474
l’ordre de σ. Pour chaque i ∈ En , notons pi =Per(σ,i) alors m ∈ Pi = pi Z donc m
est un multiple de pi , ce qui prouve que m est un multiple du ppcm (plus petit commun

30:1
multiple) des nombres (pi )i∈En . Notons s ce ppcm donc m  s. Pour chaque i ∈ En , il
existe un entier qi tel que s = qi pi , ce qui permet d’écrire : .76.2
q
σ s (i) = σ qi pi (i) = (σ pi ) i (i) = i.
.225

q
En effet, la suite ((σ pi ) (i))q∈N est constante car, comme σ pi (i) = i, on a :
:165

 
q q−1 q−1 q−1
∀q  1, (σ pi ) (i) = (σ pi ) ◦ σ pi (i) = (σ pi ) (σ pi (i)) = (σ pi ) (i) .
2
1250

0
La constante vaut (σ p ) (i) = σ 0 (i) = i d’où :
q
∀q ∈ N, (σ pi ) (i) = i.
:889

−q
Si q ∈ Z− alors −q ∈ N donc on peut écrire (σ pi ) (i) = i. En composant cette égalité
3582

q q q
que (σ pi ) , on obtient l’égalité i = (σ pi ) (i) donc (σ pi ) (i) = i quel que soit q ∈ Z.

Comme σ s (i) = i pour chaque i ∈ En , on peut affirmer que σ s = Id. Puisque m est
1075

l’ordre de σ, on en déduit que m divise s et comme m  s, on peut affirmer que m = s.


 

2. Voici le code demandé.
e:21

def periode (t , i ) :
:Non

indice = i
if t [ indice ]== i :
x.com

return (0)
else :
larvo

p =1
while t [ indice ] != i :
scho

indice = t [ indice ]
p = p +1

 

univ.

return ( p )
Centrale Math 2 (Python) 811

3. Voici le code associé et le tableautest représente la permutation σ =[3, 6, 7, 0, 2, 1, 8, 5, 4, 9]


0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
c’est-à-dire la permutation σ =

 
3 6 7 0 2 1 8 5 4 9

def liste_periode ( t ) :
return ([ periode (t , i ) for i in range ( len ( t ) ) ])

test =[3 ,6 ,7 ,0 ,2 ,1 ,8 ,5 ,4 ,9]


print ( liste_periode ( test ) )

 

[2 , 7 , 7 , 2 , 7 , 7 , 7 , 7 , 7 , 0]

3
4. Soient (x, y, z) ∈ (En ) et σ ∈ Sn . Comme x = Id (x) = σ 0 (x) , on peut affirmer que
xRσ x donc R est réflexive.
Si xRσ y, il existe k ∈ Z tel que y = σ k (x) donc, en composant cette égalité par σ −k
(ce qui est licite car σ est bijective), on obtient l’égalité x = σ −k (y) avec −k ∈ Z donc
yRσ x. Ainsi, Rσ est symétrique.
Si xRσy et yRσ z, il existe (k, q) ∈ Z2 tel que y = σ k (x) et z = σ q (y) donc

5
6696
z = σ q σ k (x) = σ q+k (x) . Comme q + k ∈ Z, on peut affirmer que zRσ x donc Rσ est
transitive, ce qui prouve que Rσ est une relation d’équivalence.

6474
5. Par définition, on a :
 

30:1
Ωσ (x) = {y ∈ En , yRσ x} = y ∈ En , ∃k ∈ Z, y = σ k (x)
 k 
= σ (x) , k ∈ Z .76.2
Soit k ∈ Z, la division euclidienne de k par p montre qu’il existe (q, r) ∈ Z2 avec
.225

0  r < p et k = qp + r. On peut alors écrire :


 
:165

q q
σ k (x) = σ r+qp (x) = σ r (σ p ) (x) = σ r ((σ p ) (x)) = σ r (x)
2

(car σ p (x) = x, cf. le raisonnement tenu à la réponse de la question 1). On peut alors
1250

affirmer que σ k (x) = σ r (x) avec 0  r  p − 1, ce qui prouve l’inclusion


 
:889

Ωσ (x) ⊂ x, σ (x) , .., σ p−1 (x) .


3582

L’inclusion réciproque est immédiate, ce qui démontre l’égalité attendue.


6. Pour établir la liste des orbites, nous allons utiliser un tableau auxiliaire traiter de savoir
1075

si un élément appartient déjà à une orbite ou non. Si un élément i appartient déjà à


une orbite, il est inutile de le traiter, sinon, on doit déterminer son orbite c’est-à-dire
e:21

à déterminer les valeurs successives de σ k (i) (et à chaque, indiquer que ces valeurs

 

appartiennent à une orbite) jusqu’à ce que σ k (i) = i. Voici le code associé.
:Non

def liste_orbite ( t ) :
x.com

i =0
liste_orbite = []
traiter = [ False for i in t ]
larvo

for i in range ( len ( t ) ) :


if not traiter [ i ]:
scho

indice = i
traiter [ indice ] = True
univ.

if t [ indice ] == i :
812 Algèbre linéaire

liste_orbite . append ([ indice ])


else :
temp = []
while t [ indice ] != i :
temp . append ( indice )
traiter [ indice ] = True
indice = t [ indice ]
traiter [ indice ] = True
temp . append ( indice )
liste_orbite . append ( temp )
return ( liste_orbite )

print ( liste_orbite ( test ) )



 

[[0 , 3] , [1 , 6 , 8 , 4 , 2 , 7 , 5] , [9]]

5
Commentaires 345 Le codage informatique des permutations et notions afférentes (ici

6696
l’ordre) peuvent fortement perturber la première fois (c’est l’une des raisons qui m’ont
fait choisir ce sujet). Une fois que la liaison permutation-tableau est comprise, le codage

6474
informatique est standard. Si cela vous a été difficile, n’hésiter pas à le retravailler peu
avant les oraux Centrale Maths 2.

30:1
La question 4 est une application directe du cours donc elle ne doit pas poser de difficulté.
Pour la question 5, une inclusion est immédiate, penser à argumenter l’autre. Le type de
.76.2
raisonnement est identique à l’expression du groupe engendré par un élément d’ordre fini.
Il en est de même pour la question 1. Si cela vous a posé difficulté, reprenez les preuves
.225

correspondantes du chapitre (ou section) « groupes ».


Il est très probable (quasiment sûr même) que le sujet est incomplet. Ce n’est pas grave,
:165

l’essentiel était ici la gestion de l’implémentation informatique des permutations.


2
1250

19.4 Algèbre linéaire


:889

Exercice 346 1. Soit n ∈ N, montrer qu’il existe un unique polynôme P à coefficients


réels tel que
3582

P (X + 1) + P (X) = 2X n
1075

Ces polynômes sont appelés les polynômes d’Euler, que l’on note En . On posera de
plus
e:21

en = En (0).
2. Trouver une relation simple entre En et En−1 . En déduire que pour tout x ∈ R,
:Non

x 1
x.com

n
En (x) = n En−1 (t) dt − En−1 (t) dt.
2
0 0
larvo

3. (a) Coder sur Python une fonction prenant en entrée un entier n et renvoyant les
scho

polynômes d’Euler jusqu’au rang n + 1.


(b) Calculer les (ek )0k10 , que peut-on conjecturer ?
univ.
Centrale Math 2 (Python) 813

(c) Représenter les variations des (Ek )1k8 sur [0, 1], que peut-on conjecturer ?
4. Montrer que les En sont à coefficients rationnels.
5. (a) Montrer que pour tout n ∈ N,

En (1 − X) = (−1)n En (X).

(b) En déduire que pour n pair non nul, en = 0.


(c) Montrer que
n  
 n
En = ek X n−k .
k
k=0

(d) Déterminer les variations de En sur [0, 1].


6. Déterminer les réels λ tels qu’il existe P non nul tel que

P (X + 1) + P (X) = λP.

5
6696
Solution 346 1. Considérons l’application

6474
f : P (X) ∈ Rn [X] → P (X + 1) + P (X)

qui est manifestement linéaire. Si P ∈ Rn [X] alors P (X + 1) appartient aussi à Rn [X]

30:1
(composé d’un polynôme de degré au plus n et d’un polynôme de degré 1) donc
.76.2
P (X + 1) + P (X) = f (P )
.225

appartient à Rn [X] (car Rn [X] est un espace vectoriel). Par conséquent, f est un en-
domorphisme de Rn [X] . Prouvons que f est un automorphisme de Rn [X] . La famille
:165

 k
X 0kn est une base de Rn [X] et la famille
2

  k   
1250

k
f X 0kn = (X + 1) + X k
0kn
:889

est une famille échelonnée en degré donc elle est libre. Cette dernière famille étant de
cardinal
3582

n + 1 = dim (Rn [X]) ,


1075

elle forme une base de Rn [X] donc f est un automorphisme de Rn [X] (il transforme
une base en une base). Comme 2X n appartient à Rn [X] et que f est une bijection de
e:21

Rn [X] sur lui-même, il existe un unique P ∈ Rn [X] tel que f (P ) = 2X n .


2. Soit n  1. Par définition de En , on a :
:Non

En (X + 1) + En (X) = 2X n .
x.com

En dérivant cette relation puis en divisant par n, on obtient l’égalité


larvo

1  1
E (X + 1) + En (X) = 2X n−1 .
n n n
scho

Ainsi, le polynôme
1 
univ.

Q= E
n n
814 Algèbre linéaire

vérifie l’équation
Q (X + 1) + Q (X) = 2X n−1
dont l’unique solution est En−1 (d’après la question 1) d’où l’égalité :

Q = En−1 ⇔ En = nEn−1 .

Soit x ∈ R. En intégrant entre 0 et x l’égalité ci-dessus, on obtient la relation suivante :


x
(R1 ) : En (x) − En (0) = n En−1 (t) dt.
0

D’autre part, en évaluant en X = 0 l’équation vérifiée par En , on obtient :

(R2 ) : En (1) + En (0) = 0

En évaluant en x = 1 la relation (R1 ) , on obtient la relation :

5
6696
1
(R3 ) : En (1) − En (0) = n En−1 (t) dt.

6474
0

En retranchant les relations (R2 ) et (R3 ) , on obtient

30:1
1 .76.2
n
En (0) = En−1 (t) dt
2
.225

ce qui, combiné à la relation (R1 ) , fournit l’égalité attendue.


:165

3. (a) Pour cela, on utilise le module polynomial de numpy pour coder la relation de récur-
2

rence vérifiée par la suite de polynômes (En )n . Puisque le polynôme P = 1 vérifie


1250


 

P (X + 1) + P (X) = 2, on en déduit que E0 = 1 d’où le code suivant.
:889

from numpy . polynomial import Polynomial


3582

def euler ( n ) :
if n ==0:
1075

return ( Polynomial ([1]) )


else :
e:21

P = euler (n -1)
Q = P . integ ()
:Non

return ( n *( Q - Q (0) ) -( n /2) *( Q (1) -Q (0) ) )


x.com

# explicitation de P_ { n } pour 0 <= n <= 10

for k in range (11) :


larvo

print ( euler ( k ) . coef )


scho

[ 1.]
[ -0.5 , 1.]
univ.

[ 0. , -1. , 1.]
Centrale Math 2 (Python) 815

[ 0.25 , 0. , -1.5 , 1.]


[ 0. 1. , 0. , -2. , 1.]
[ -0.5 , 0. , 2.5 , 0. , -2.5 , 1.]
[ 0. , -3. , 0. , 5. , 0. , -3. 1.]
[ 2.125 , 0. , -10.5 , 0. , 8.75 , 0. , -3.5 , 1.]
[ 0. , 17. , 0. , -28. , 0. , 14. , 0. , -4. , 1.]
[ -15.5 , 0. , 76.5 , 0. , -63. , 0. , 21. , 0. , -4.5 , 1.]
[ 0. , -155. , 0. , 255. , 0. , -126. , 0. , 30. , 0. , -5. , 1.]

# vérification de P ( X +1) + P ( X ) = 2* X ^ n

X = Polynomial ([0 ,1])


for k in range (11) :
P = euler ( k )
print (( P + P ( X +1) ) . coef )

[ 2.]

5
6696
[ 0. 2.]
[ 0. 0. 2.]

6474
[ 0. 0. 0. 2.]
[ 0. 0. 0. 0. 2.]
[ 0. 0. 0. 0. 0. 2.]

30:1
[ 0. 0. 0. 0. 0. 0. 2.]
[ 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 2.] .76.2
[ 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 2.]
[ 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 2.]
.225


 

[ 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 0. 2.]
:165


 

(b) Voici le code correspondant.
2
1250

def e ( n ) :
return ( euler ( n ) (0) )
:889

print ([ e ( k ) for k in range (11) ])


3582

[1.0 , -0.5 , 0.0 , 0.25 , 0.0 , -0.5 , 0.0 , 2.125 , 0.0 , -15.5 ,
1075


 

0.0]
 
e:21

k
On conjecture que e2k = 0 si k ∈ N∗ et que la suite (−1) e2k+1 est positive.
k
:Non


 

(c) Voici le code
x.com

import matplotlib . pyplot as plt

def affiche_euler ( n ) :
larvo

X = np . arange (0 ,1 ,0.01)
plt . axis ([0 ,1 , -7 ,7])
scho

for k in range (1 , n +1) :


P = euler ( k )
univ.

Y =[ P ( x ) for x in X ]
816 Algèbre linéaire

plt . plot (X ,Y , label = " k = " + str ( k ) )


plt . legend ()
plt . show ()


 

affiche_euler (8)

et les graphes demandés

5
6696
6474
30:1
.76.2
On conjecture que : E4n+1 est  croissante
 sur [0, 1] , E4n+3
 est décroissante sur [0, 1] ,
.225

1 1
E4n+2 est décroissante sur 0, et croissante sur , 0 , E4n est croissante sur
   2 2
:165

1 1
0, et décroissante sur ,0
2 2
2
1250

4. Première preuve. On remplace le corps R par le corps Q dans le raisonnement de la


question 1. L’application
:889

f : P (X) ∈ Qn [X] → P (X + 1) + P (X)


3582

est un endomorphisme de Qn [X] et c’est un automorphisme. Comme 2X n ∈ Qn [X] , il


1075

existe un unique polynôme P ∈ Qn [X] tel que f (P ) = 2X n et comme P se note En , on


peut affirmer que En ∈ Qn [X] .
e:21

Deuxième preuve. On procède par récurrence en posant, pour tout entier n,


:Non

(Hn ) : « En est à coefficients rationnels ».


x.com

Initialisation n = 0. Comme E0 = 1 est à coefficients rationnels, (H0 ) est vraie.


Hérédité. Supposons (Hn−1 ) vraie pour un certain entier n  1 alors il existe un entier
larvo

N et des nombres rationnels (ak )0kN tels que


scho

N

En−1 = ak X k .
univ.

k=0
Centrale Math 2 (Python) 817

D’après la question 2, on peut écrire :


x 1
n
En (x) = n En−1 (t) dt − En−1 (t) dt
2
0 0
x 
N 1 
N
n
= n ak tk dt − ak tk dt
2
0 k=0 0 k=0
 N
t=x N t=1
 tk+1 n  tk+1
= n ak − ak
k+1 2 k+1
k=0 t=0 k=0 t=0
N
 N

nak k+1 n 1
= x − ak ∈ Q [X]
k+1 2 k+1
k=0    k=0
∈Q
  
∈Q

(car Q est un corps donc il est stable par produit et quotient), ce qui démontre (Hn ) et

5
6696
achève la récurrence.
5. (a) Notons

6474
n
P (X) = (−1) En (1 − X)
alors, d’après l’équation vérifiée par En (cf. question 1), on a :

30:1
n
P (X + 1) + P (X) = (−1) (En (−X) + En (1 + (−X))) .76.2
n n
= (−1) (2 (−X) ) = 2X n .
.225

Ainsi, le polynôme P vérifie


P (X + 1) + P (X) = 2X n
:165

donc, d’après la question 1, on peut affirmer que


2
1250

P (X) = En (X) ,
:889

1 n
ce qui permet de conclure (car n = (−1) ).
(−1)
3582

n
(b) Si n est pair, on a (−1) = 1 et 0n = 0 si n  1. Soit n un entier pair et non nul,
en remplaçant X par 0 dans la relation de la question précédente ainsi que dans la
1075

relation vérifiée par En (cf. question 1), on obtient les égalités suivantes :
 n
En (1) = (−1) En (0) = En (0)
e:21

⇒ En (0) + En (0) = 0 ⇔ En (0) = 0,


En (1) + En (0) = 2 × 0n = 0
:Non

ce qui permet de conclure.


(c) Comme En est de degré au plus n, la formule de Taylor pour les polynômes montre
x.com

que :
n (k)
En (0) k
En (X) = X .
larvo

k!
k=0

Or, d’après la question 2, on a En = nEn−1 donc, par une récurrence immédiate, on
scho

obtient :
univ.

∀k ∈ {0, .., n} , En(k) (X) = n (n − 1) · · · (n − k + 1) En−k (X) .


818 Algèbre linéaire

En évaluant en X = 0 cette égalité, on obtient la formule :

∀k ∈ {0, .., n} , En(k) (0) = n (n − 1) · · · (n − k + 1) en−k


n
n (n − 1) · · · (n − k + 1)
⇒ En (X) = en−k X k
k!
k=0
n
 n
 n

 n j=n−k  n
  n
= k en−k X k = n−j ej X n−j = j ej X n−j .
k=n−j
k=0 j=0   
 n j=0
= j

(d) Les variations de En revient à déterminer le signe de En = nEn−1 (d’après la ques-
tion 2) c’est-à-dire à déterminer le signe de En−1 sur [0, 1] . La relation En (1 − X) =
n
(−1)
 En (X) montre qu’il suffit de déterminer le signe et les variations de En sur
1 1
0, . Cette dernière relation évaluée en montre que :
2 2
     

5
1 1 1

6696
n n
En = (−1) En ⇒ ∀n impair, (−1) = −1 ⇒ En = 0.
2 2 2

6474
Conformément aux observations effectuées
  à la question 3,c, pour tout entier n, consi-
1
dérons l’hypothèse (Hn ) : « Sur 0, , E4n+1 est croissante et négative, E4n+3 est

30:1
2
décroissante  et positive, E4n+2 est décroissante et négative, E4n est croissante et po-
1
.76.2
sitive sur 0, ».
2  
.225

1
Initialisation n = 0. E0 = 1 est croissante et positive sur 0, .
  2
:165

1 1
Comme E1 = X − , E1 est croissante et négative sur 0, .
2 2
2

 
1250

1
Puisque E2 = E1 est négative sur 0, , on en déduit que E2 est décroissante sur
  2
:889

1
0, . En outre, comme E2 (0) = e2 = 0 (question 5.b), on en déduit que E2 est
2  
3582

1
négative sur 0, .
2  
1075

1
Comme E3 = E2 est négative sur 0,

, on en déduit que E3 est décroissante sur
   2  
e:21

1 1 1
0, . Puisque 3 est impair, E3 = 0 donc E3 est positive sur 0, .
2 2 2
:Non

Hérédité. Supposons (Hn ) vrai pour un certain   entier n.


1
E4n+4 = (4n + 3) E4n+3 est positive sur 0,

donc E4n+4 est croissante. Comme
x.com

2
4n + 4 est paire et non nul, on peut  affirmer
 que E4n+4 (0) = e4n+4 = 0 (question
1
larvo

5.b) donc E4n+4 est positive sur 0, .


2  
1
Comme E4n+5 = (4n + 5) E4n+4 est positive sur 0, donc E4n+5 est croissante
scho

  2  
1 1
univ.

sur 0, . Puisque 4n + 5 est un nombre impair, E4n+5 = 0 donc E4n+5 est


2 2
Centrale Math 2 (Python) 819

 
1
négative sur 0, .
2  
1
Puisque 
E4n+6 = (4n + 6) E4n+5 est négative sur 0, , on en déduit que E4n+6
  2
1
est décroissante sur 0, . En outre, comme 4n + 6 est un nombre pair non nul,
2  
1
E4n+6 (0) = e4n+6 = 0 (question 5.b), on en déduit que E4n+6 est négative sur 0, .
  2
1
Comme E4n+7 
= (4n + 7) E4n+6 est négative sur 0, , on en déduit que E4n+6 est
  2  
1 1
décroissante sur 0, . Puisque 4n + 7 est impair, E4n+7 = 0 donc E4n+7 est
  2 2
1
positive sur 0, .
2
Par conséquent, (Hn+1 ) est vraie, ce qui achève la récurrence.
n n
La fonction x → 1 − x est décroissante et que (−1) = 1 si n est pair et (−1) = −1

5
si n est impair et comme f est décroissante sur un intervalle I si et seulement si −f

6696
est décroissante
  sur I. On en déduit que :
1
Sur 0, , E4n+3 est décroissante et positive, ».

6474
2
 
1

30:1
— E4n est décroissante et positive sur , 1 (E4n (X) = E4n (1 − X))
2  .76.2
1
— E4n+1 est croissante et positive sur , 1 (E4n+1 (X) = −En (1 − X))
2 
.225

1
— E4n+2 est croissante et négativesur , 1 (E4n+2 (X) = E4n+2 (1 − X))
2 
:165

1
— E4n+3 est croissante et négative sur , 1 (E4n+3 (X) = −E4n+3 (1 − X))
2
2
1250

6. On procède par analyse-synthèse.


Phase d’analyse. Supposons qu’il existe un réel λ et P ∈ R [X] \ {0} tel que
:889
3582

P (X + 1) + P (X) = λP (X) .
1075

d

Notons d le degré de P alors il existe des réels (pk )0kd tel que P = pk X k avec
e:21

k=0
pd = 0. Développons P (X + 1) en nous concentrant sur ces deux coefficients de degré d
:Non

et d − 1.
x.com

d
 k d d−1
P (X + 1) = pk (X + 1) = pd (X + 1) + pd−1 (X + 1) ···
+ 
larvo

k=0 deg<d−1
d d−1 d−1
= pd (X + dX · · · ) + pd−1 (X
+  ··· )
+ 
scho

deg<d−1 deg<d−1
d d−1
= pd X + (dpd + pd−1 ) X ···
+ 
univ.

deg<d−1
820 Algèbre linéaire

On peut alors écrire :

P (X + 1) + P (X) = λP (X)
⇔ 2pd X + (dpd + 2pd−1 ) X d−1 
d
··· = λpd X d + λpd−1 X d−1 
···
deg<d−1 deg<d−1

Par identification des coefficients, on en déduit les deux égalité suivantes :


  
2pd = λpd λ = 2 ÷pd =  0 λ=2
⇔ ⇔
dpd + 2pd−1 = λpd−1 dpd = 0 d = 0 ÷pd = 0

Autrement dit, λ = 2 et P est constant.


Phase de synthèse. On remarque si P est un polynôme constant non nul alors
P (X + 1) = P (X) donc P (X + 1) + P (X) = 2P (X) .
Conclusion. Les réels λ tel qu’il existe P non nul tel que P (X + 1) + P (X) = λP est
le réel λ = 2 et les polynômes P correspondant sont les polynômes constants.

5
6696
Commentaires 346 Le codage informatique des polynômes posent souvent problème aux
candidats qui ne l’ont jamais préparés (mais aussi un peu à ceux qui l’ont préparé). Dans

6474
ce sujet, on exploite le module Polynomial mais aussi la fonction polynôme P associée à
un polynôme P. Grâce à ce module, le calcul de P (x) se fait en appelant P (x) ! (beaucoup

30:1
de candidats n’y pensent ou n’y sont pas habitués, ce qui est normal car cela n’est pas
intuitif ). En outre, pour la visualisation des polynômes (et non pour les calculs), il est
.76.2
préférable de renvoyer la liste de leurs coefficients (pour plus de lisibilité). J’ai choisi cet
exercice car il utilise un grand nombre d’outils sur les polynômes (du module Polynomial)
.225

Question 3.a. Il s’agit de la question barrière en informatique. Ne pas réussir à obtenir un


code fonctionnel et correct interdit l’accès aux autres questions informatiques. Si cela vous
:165

arrive dans un sujet, penser à ne pas passer 30 mn sur l’informatique (vous n’en ferez
rien) et préférer conserver au moins 10 mn (voire 20 mn) aux questions mathématiques.
2

Si cette question vous a posé problème, retravailler la à plusieurs reprises (suffisamment


1250

espacées afin de mieux intégrer les fondamentaux). Le point clé est d’utiliser la question 2
et non la question 1 pour définir les polynômes d’Euler.
:889

Questions 3.b et 3.c. Le seul piège est de penser que le calcul de P (x) se fait en appelant
P (x) ! Le tracé de fonctions ne devant pas poser de difficulté aux candidats à ce concours.
3582

Question 1. Question très classique nécessitant une réinterprétation de la part du candidat.


Il est indispensable de connaitre ce type de raisonnement (qui apparait dans de nombreux
1075

oraux).
Question 2. Cette question est discriminante car elle demande initiative et autonomie de
e:21

la part du candidat. Eventuellement, l’interaction avec l’interrogateur sera un élément clé


pour répondre à cette question.
:Non

Les questions 4, 5.a et 5.c sont tout à fait accessibles et ne présentent aucune difficulté
particulière. La question 6 est de niveau MPSI dont l’idée clé est de considérer le coefficient
x.com

dominant de P.
La question 5.a est discriminante (pour démontrer l’égalité, il faut utiliser l’unicité de la
solution de P (X + 1) + P (X) = 2X n ).
larvo

La question 5.d est sélective et s’adresse aux meilleurs candidats.


scho
univ.
Centrale Math 2 (Python) 821

Exercice 347 Soit


F = a0 + a1 X + · · · + ad−1 X d−1 + X d
un polynôme à coefficients entiers, unitaire, de degré d. On note α1 , . . . , αd la liste des
d
racines complexes de F comptées avec leur multiplicité. On définit Λn (F ) = (1 − αnk )
k=1
et la mesure apparente de F : M
d

(F ) = max (1, |αk |) .
k=1

On note  
0 0 ··· 0 −a0
 1 0 ··· 0 −a1 
 
 .. .. 
ΓF = 
 0 1 . . −a2 

 . .. .. .. 
 .. . . . 

5
0

6696
0 ··· 0 1 −ad−1
et on admet que

6474
det (XId − ΓF ) = F.

30:1
1. Écrire un programme Python prenant en argument la liste [a0 , . . . , ad−1 ] et qui
renvoie un tableau représentant ΓF .
.76.2
2. Pour n  1, exprimer Λn (F ) en fonction de det (Id − ΓnF ). En déduire un programme
Python permettant d’obtenir une valeur approchée de Λn (F ).
.225

3. Expliquer pourquoi, pour tout n ∈ N∗ , Λn (F ) ∈ Z.


4. Exemple. Ici, F = X 3 − X − 1. Trouver une valeur approchée des racines de F et
:165

calculer sa mesure apparente M (F ). Calculer Λn (F ) pour n ∈ [[1, 100]]. Limite de


2

Λn+1 (F )
1250

?
Λn (F )
5. Mêmes questions pour F = X 8 − X 7 − · · · − X − 1.
:889

6. Cas général. Montrer que, si m divise n, alors Λm (F ) divise Λn (F ).


3582


 

Solution 347 1.
1075

import numpy as np
e:21

def gamma ( L ) :
n = len ( L )
:Non

M = np . zeros (( n , n ) )
for i in range (1 , n ) :
x.com

M [i ,i -1]=1
for i in range ( n ) :
larvo

M [i ,n -1]= - L [ i ]

 

return ( M )
scho

2. La matrice ΓF est une matrice de Md (C) (tout entier est un nombre complexe) donc
univ.

elle est trigonalisable dans Md (C) (son polynôme caractéristique est de degré d  1
822 Algèbre linéaire

donc il est scindé d’après le théorème de D’Alembert-Gauss). Ainsi, il existe une matrice
inversible P et T une matrice triangulaire telle que

ΓF = P T P −1 ⇒ ∀n ∈ N, ΓnF = P T n P −1 ⇒ ΓnF − IχΓnF (X) = χT n (X)

(deux matrices semblables ont même polynôme caractéristique). Comme T est trian-
gulaire, ses coefficients diagonaux sont les valeurs propres de T donc sont les valeurs
propres de ΓF c’est-à-dire T s’écrit :
   n 
α1 (∗) α1 (∗)
 ..  n  .. 
T =  . ⇒T = . 
(0) αd (0) αnd
d

⇒ χΓnF (X) = χT n (X) = det (XId − T n ) = (X − αnk )
k=1

(le déterminant d’une matrice triangulaire est le produit de ses coefficients diagonaux).

5
En choissant X = 1 dans cette égalité, on obtient :

6696
d
 d


6474
χΓnF (1) = (1 − αnk ) ⇔ det (Id − ΓnF ) = (1 − αnk ) = Λn (F ) .
k=1 k=1

30:1
Il suffit d’implémenter la matrice ΓF , de calculer sa puissance ne puis de calculer Id −ΓnF

 

et enfin d’évaluer son déterminant. Voici le code correspondant. .76.2
import numpy . linalg as alg
.225

def G (n , L ) :
:165

r = len ( L )
M = gamma ( L )
2
1250

N = alg . matrix_power (M , n )
S = np . eye ( r ) -N

 

:889

return ( alg . det ( S ) )


3582

3. Comme ΓF est une matrice à coefficients dans Z, les règles de calculs du produit matriciel
et de la différence de matrices permettent d’affirmer que ΓnF − Id est aussi une matrice
1075

à coefficients dans Z (puisque Z est un anneau donc stable par addition, soustraction
et multiplication). Par conséquent, son déterminant, qui est Λn (F ) , est une somme,
e:21

différence et produit des coefficients de ΓnF − Id donc c’est un élément de Z.


 

4. Voici les codes associés.
:Non

import numpy . linalg as alg


x.com

from numpy . polynomial import Polynomial


larvo

def racines ( L ) :
temp = [ L [ i ] for i in range ( len ( L ) ) ]
scho

temp . append (1)


p = Polynomial ( temp )
univ.

return ( p . roots () )
Centrale Math 2 (Python) 823

def Lam ( L ) :
m =1
temp = racines ( L )
for e in temp :
m = m * max (1 , abs ( e ) )
return ( m )

test1 = [ -1 , -1 ,0]

print ( Lam ( test1 ) )


1.32471795724

print ([ np . round ( G (n , test1 ) ,1) for n in range (1 ,101) ])

[ -1.0 , -1.0 , -1.0 , -5.0 , -1.0 , -7.0 , -8.0 , -5.0 , -19.0 ,


-11.0 , -23.0 , -35.0 , etc .

5
6696
-701402107147.80005 , -929175423952.30005 , -1230883701155.3 ,
-1630613293086.8999]

6474
print ([ G ( n +1 , test1 ) / G (n , test1 ) for n in range (1 ,101) ])

30:1
[1.0 , 1.0 , 5.0000000000000009 , 0.19999999999999996 ,
6.9999999999999991 , 1.142857 .76.2
1428571428 , 0.62500000000000022 , 3.7999999999999985 ,
0.57894736842105254 , 2.0909
.225

090909090908 , 1.5217391304347845 , 0.7714285714285708 , etc .


1.3247399950518266 , 1.3247053994600808 ,
:165


 

1.3247500893516317 , 1.3247109411154592]
2
1250

Le quotient semble converge vers une limite valant environ 1, 3247 qui aussi une valeur
approchée de M (F ) .
:889


 

5. Voici les codes associés.
3582

test2 = [ -1 for k in range (8) ]


1075

print ( Lam ( test2 ) )


1.99603117974
e:21

print ([ np . round ( G (n , test2 ) ,1) for n in range (1 ,101) ])


:Non

[ -7.0 , -7.0 , -28.0 , -7.0 , -77.0 , -112.0 , -49.0 , -7.0 ,


x.com

-1792.0 , -2387.0 , -3703.0 ,


etc 1.0198283573961419 e +111 , 0.0 , 0.0 , 1.7008 22356992885 e
+118]
larvo

print ([ G ( n +1 , test2 ) / G (n , test2 ) for n in range (1 ,101) ])


scho

[1.0 , 4.0000000000000018 , 0.24999999999999986 ,


univ.

11.000000000000004 , 1.45454545454
824 Algèbre linéaire

54537 , 0.43750000000000028 , 0.14285714285714293 ,


255.9999999999998 , etc
2.0886355637768235 , 2.25117871310382 3 , 1.1788727755235509 ,
3.4817311080937086 ,
0.23109978178075766 , 1.67409066687486 32 , -0.0 , nan , nan ,
nan , nan , nan , nan ,
nan , nan , nan , nan , -inf , -0.0 , inf , -17 0.32799400408695 ,
-0.0 , inf ,
-383.23798650920878 , 553.56598051326853 , -78.612920
309580261 , 127.74599550306988 ,
0.0 , inf , -102.19679640245165 , -223.5554921303671 , 0.0 ,
inf , 229.94279190552078 ,
0.0 , -inf , 246.02932467257287 , -0.0 , -inf , -0.0 , -inf ,
-1144.6041197074558 ,
-57.029462278152437 , -510.98398201226695 , 255.491991
00612572 , 0.0 , nan , inf ,

 

1746.91769 0 57 0 8 80 5 ]

5
6696
On observe ici que les déterminants Λn (F ) s’annule régulièrement pour n grand, ce qui

6474
Λn+1 (F )
interdit l’existence des quotients (apparition de nan, i.e. quotient non défini,
Λn (F )
x

30:1
et inf, car = ∞).
0
2
6. Soit (m, n) ∈ (N∗ ) tel que m divise n alors il existe un entier k tel que n = mk. D’après
.76.2
la question, on a
.225

 
Λm (F ) = det (Id − Γm n
F ) , Λn (F ) = det (Id − ΓF ) = det Id − ΓF
mk
.
:165

On utilise alors l’identité remarquable :


2

k−1

1250

Id − Γmk m
F = (Id − ΓF ) ΓiF
i=0
:889

(il suffit de développer le membre de gauche et d’effectuer un télescopage). En compo-


sant par le déterminant cette égalité et la multiplicativité du déterminant (det (AB) =
3582

det (A) det (B)), on obtient la formule :


k−1 
1075


(R) : Λn (F ) = Λm (F ) det ΓiF .
e:21

i=0

Comme la matrice ΓF est à coefficients dans Z, les règles de calculs du produit et de la


:Non

k−1

somme matricielle montre que la matrice ΓiF est aussi à coefficients dans Z. Comme
x.com

i=0
le déterminant est la somme, différence
k−1  et produit des coefficients de la matrice consi-

larvo

dérée, on en déduit que det ΓiF est une somme, différence et produit d’éléments
i=0
dans Z donc c’est un élément de Z. Cette affirmation et la relation (R) montrent que
scho

Λm (F ) divise Λn (F ) .
univ.
Centrale Math 2 (Python) 825

Commentaires 347 La plupart des candidats informatiques sont standards et doivent


être maitrisés par les candidats à cette épreuve. La seule difficulté de codage réside dans
la détermination des racines d’un polynôme (à retravailler si nécessaire). Dans ce sujet,
une seconde difficulté est présente : la gestion des erreurs de calculs numériques et les
divergences qui en résultent. Cela apparait manifestement à la question 5 (voire 4 selon
les versions de Python que vous utiliser) avec les inf (infini en Python) et nan (opération
1
impossible, typiquement ) sans compter les « 0 » apparaissant à partir d’un certain rang.
0
Il faut alors être très prudent dans l’interprétation à donner (sachant que les résultats
1
mathématiques précédents montrent que 0, et donc , ne peuvent être présents dans les
0
calculs. N’hésitez pas à l’évoquer avec l’interrogateur lors de la phase d’exposer, il vous
guidera sur ce qu’il faut retenir ou pas.
Les questions 2 et 3 sont de difficultés standards et doivent pouvoir être traitées aisément
par un candidat à ce concours, éventuellement avec une petite aide de l’interrogateur.
La question 6 est bien plus discriminante. L’interaction avec l’interrogateur sera cruciale.
Le sujet est probablement (presque sûrement) incomplet.

5
6696
19.5 Endomorphismes des espaces euclidiens

6474
Exercice 348 Thèmes : endomorphismes des espaces euclidiens, suites numé-

30:1
riques.
On définit la suite de Fibonacci par .76.2
F0 = 0, F1 = 1 et ∀n ∈ N, Fn+2 = Fn+1 + Fn .
.225

Pour tout n ∈ N\ {0, 1}, soit


:165

An = (Fi+j )0i,jn−1 ∈ Mn (R)


2
1250

(Les coefficients sont indexés entre 0 et n − 1).


1. Soient
:889

M ∈ Sn (R), µ = min Sp(M ) et λ = max Sp(M ).


3582

Montrer que :
∀X ∈ Mn,1 (R), µ tXX  tXM X  λ tXX.
1075

2. (a) Coder en Python une fonction qui prend en argument n et qui retourne la matrice
An sous forme de tableau numpy.
e:21

(b) Coder en Python une fonction qui prend en argument n et qui retourne le tableau
:Non

numpy des valeurs propres de An .


(c) Calculer les valeurs propres de An pour n ∈ [[2, 20]]. Conjecturer la dimension
x.com

du noyau de An .
(d) Démontrer cette conjecture.
larvo

3. (a) Montrer que l’application X → t XAn X n’est ni toujours négative, ni toujours


positive.
scho
univ.
826 Endomorphismes des espaces euclidiens

(b) En déduire que An admet exactement une valeur propre strictement positive que
l’on note αn et une valeur propre strictement négative que l’on note β n .
4. (a) Représenter les suites (αn ) et (β n ) pour n compris entre 2 et 20.
(b) Déterminer la limite des suites (αn + β n ) et (αn ).

Solution 348 1. Comme M est symétrique à coefficients réels, le théorème spectral assure
l’existence d’une matrice orthogonale P (donc t P P = In ) et d’une matrice diagonale

D = diag (λ1 , .., λn )

à coefficients réels telles que


M = P DP −1 .
Soit X ∈ Mn,1 (R) , posons

y1
Y = P −1 X =  ...  ⇔ X = P Y
 

5
6696
yn

alors

6474
t
XM X = t
(P Y ) P DP −1 (P Y ) = t Y t
P P DP −1 t
  PY = Y DY

30:1
=In =In
   
y1 .76.2
λ1 y1
(y1 · · · yn ) diag (λ1 , .., λn )  ...  = (y1 · · · yn )  ... 
   
=
.225

yn λ n yn
n

:165

2
= y1 (λ1 y1 ) + · · · + yn (λn yn ) = λk (yk ) .
k=1
2
1250

Par définition de λ et µ, on a :
:889

2 2 2
∀k ∈ {1, .., n} , µ  λk  λ ⇒ µ (yk )  λk (yk )  λ (yk ) .
×(yk )2 0
3582

En sommant ces inégalités, on obtient :


1075

n
 n
 n

2 2 2
µ (yk )  λk (yk )  λ (yk ) ⇔ µ t Y Y  t XM X  λ t Y Y.
e:21

k=1 k=1 k=1

Pour finir, on observe que :


:Non

t
XX = t (P Y ) P Y = t Y t
P P Y = t Y Y,
x.com

=In

ce qui permet de conclure.


larvo

 

2. (a)
scho

import numpy as np
univ.

# création des 2* n -2 premiers nombres de Fibonacci , n > 0


Centrale Math 2 (Python) 827

def fib ( n ) :
F =[ k for k in range (2* n -1) ]
if n ==1 :
return ( F )
else :
for i in range (2* n -3) :
F [ i +2]= F [ i ]+ F [ i +1]
return ( F )

print ( fib (6) )


[0 , 1 , 1 , 2 , 3 , 5 , 8 , 13 , 21 , 34 , 55]

# création de la matrice demandée

def A ( n ) :
F = fib ( n )

5
6696
M = np . array ([[ F [ i + j ] for j in range ( n ) ] for i in range
( n ) ])

6474
return ( M )

print ( A (6) )

30:1
[[ 0 1 1 2 3 5] .76.2
[ 1 1 2 3 5 8]
[ 1 2 3 5 8 13]
.225

[ 2 3 5 8 13 21]
[ 3 5 8 13 21 34]
:165


 

[ 5 8 13 21 34 55]]
2
1250

(b) La matrice An étant symétrique à coefficients réels, le théorème spectral affirme qu’elle
est diagonalisable et que toutes ses valeurs propres sont réelles. Pour éviter l’intro-
:889

duction intempestives des nombres complexes par la commande alg.eigvals, on ne



 

considére que les parties réelles des valeurs propres.
3582

import numpy . linalg as alg


1075

def vp ( n ) :
e:21

M=A(n)
S = alg . eigvals ( M )
:Non

L =[]
for z in S :
x.com

L . append ( z . real )

 

return ( L )
larvo


 

(c) Voici les valeurs propres de An pour n ∈ [[2, 20]].
scho

for n in range (2 ,21) :


print ( " n = " + str ( n ) + " \ n " , np . round ( vp ( n ) ,2) )
univ.
828 Endomorphismes des espaces euclidiens

n= 2
[ -0.62 1.62]
n= 3
[ 4.65 -0.65 0. ]
n= 4
[ 12.71 -0.71 -0. -0. ]
etc
n = 20
[ 6.3 e +07 -7.2 e -01 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

 

0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0]

Voici pour la dimension du noyau de An (en utilisant le théorème du rang pour les


 

matrices de Mn (R)).

print ([ n - alg . matrix_rank ( A ( n ) ) for n in range (2 ,21) ])


[0 , 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 , 10 , 11 , 12 , 13 , 14 , 15 ,

 


5
16 , 17 , 18]

6696
On conjecture que dim (ker (An )) = n − 2 pour tout entier n  2.

6474
(d) Soit n  2. Pour tout j ∈ {0, .., n − 1} , notons Cj la j e colonne de An c’est-à-dire

30:1
Cj = (Fi+j )0in−1 .
.76.2
D’après la relation de récurrence de la suite (Fn )n∈N , pour tout j ∈ {2, .., n − 1} , on
a l’égalité suivante :
.225

Cj = (Fi+j )0in−1 = (Fi+j−1 + Fi+j−2 )0in−2


:165

= (Fi+j−1 )0in−1 + (Fi+j−2 )0in−1 = Cj−1 + Cj−2 .


2
1250

Notons
F = Vect (C0 , C1 )
:889

qui est un espace vectoriel et prouvons par récurrence double, sur j ∈ {0, .., n − 1} ,
3582

la propriété
(Hj ) : « Cj ∈ F ».
1075

Initialisation j = 0 et j = 1. Comme C0 et C1 appartiennent à F (par construc-


e:21

tion), on peut affirmer que (H0 ) et (H1 ) sont vraies. Supposons que Cj−1 et Cj−2
appartiennent à F pour un certain entier j ∈ {2, .., n} alors :
:Non

Cj = Cj−1 + Cj−2 ∈ F
     
x.com

∈F ∈F

(car F est un espace vectoriel). Par conséquent, (Hj ) est vraie, ce qui achève la ré-
larvo

currence.
Ainsi, on peut affirmer l’inclusion ensembliste Vect (C0 , .., Cn ) ⊂ F.L’inclusion réci-
scho

proque est immédiate d’où l’égalité


univ.

Vect (C0 , .., Cn ) = F ⇒ rg (An ) = dim (Vect (C0 , .., Cn−1 )) = dim (F ) = 2.
Centrale Math 2 (Python) 829

   
0 1
1 1
En effet, comme C0 =   est non nul et que C1 =   n’est pas colinéaire à
.. ..
. .
C0 , la famille (C0 , C1 ) est libre et comme elle forme une famille génératrice de F, il
s’agit d’une base de F. Puisque An ∈ Mn (R) , le théorème du rang pour les matrices
montre que :
dim (ker (An )) = n − rg (An ) = n − 2.

3. (a) Considérons X0 = (1)0in−1 alors


   
1 n−1

(1 · · · 1) (Fi+j )0i,jn−1  ...  = (1 · · · 1) 
 
t
X 0 An X 0 = Fi+j 
1 j=0
0in−1
n−1
 n−1

= Fi+j  F1+0 = 1 > 0

5
i=0 j=0

6696
(une récurrence double immédiate montre que Fk est positif pour tout entier k) donc
t
X0 An X0 > 0 d’où 
X →t XAn X n’est pas toujours négative.

6474
1
−1

30:1
 
Considérons X1 =  0  alors :
 
.. .76.2
.
   
.225

F0 − F1 −1
 F 1 − F2   0 
   
:165

An X1 =  .. = .. 
 .   . 
F2n−3 − F2n−2 F2n−3 − F2n−2
2
1250

t
⇒ X1 An Xn = 1 × (−1) + (−1) × 0 + 0 × · · · = −1 < 0
:889

Ainsi, l’application X → t XAn X n’est pas toujours positive.


(b) La matrice An appartient à Sn (R) car
3582

2
∀ (i, j) ∈ {0, .., n − 1} , (An )i,j = Fi+j = Fj+i = (An )j,i .
1075

D’après le théorème spectral, elle est diagonalisable et toutes ses valeurs propres sont
e:21

réels. Comme E0 (An ) = ker (An ) , la question 2.d) permet d’affirmer que
:Non

dim (E0 (An )) = n − 2


x.com

et comme An ∈ Mn (R) , on peut affirmer que An admet au plus trois valeurs propres
dont l’une est 0 (sauf si n = 2) et les deux autres sont non nulles.
Avec les notations de la question 1 pour la matrice M = An et, quitte à échanger les
larvo

numéros des valeurs propres, on peut supposer que µ = λ0 et λ = λ1 , ce qui nous


donne on a :
scho

n
 2 2 2
∀X ∈ Mn,1 (R) , t XAn X = λk (yk ) = µ (y0 ) + λ (y1 ) .
univ.

k=1
830 Endomorphismes des espaces euclidiens

2 2
Si λ et µ sont de même signe alors µ (y0 ) +λ (y1 ) est du signe de µ quelque soit y0 , y1
c’est-à-dire que t XAn X est de signe constant, ce qui est absurde d’après la question
précéddente. Par conséquent, µ et λ sont de signe contraire, tous deux non nuls avec
µ  λ donc on est assuré que µ est strictement négatif et que λ est strictement
positive.

 
4. (a) Voici le code correspondant.
 
def ab ( n ) :
a =[0 for k in range ( n +1) ]
b =[0 for k in range ( n +1) ]
for k in range (1 , n +1) :
M = vp ( k )
a [ k ]= min ( M )
b [ k ] = max ( M )
return (a , b )

5
6696
import matplotlib . pyplot as plt
n =20

6474
x = [ k for k in range (1 , n +1) ]
a , b = ab ( n )

30:1
y = [ a [ k ] for k in range ( n ) ]
plt . plot (x ,y , label = " graphe de alpha ( n ) " ) .76.2
plt . legend ()
plt . show ()
.225

z = [ b [ k ] for k in range ( n ) ]
plt . plot (x ,z , label = " graphe de beta ( n ) " )
:165

plt . legend ()

 

plt . show ()
2
1250

Voici les graphes associés.


:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo

On observe que la suite (β n )n semble décroitre et converger alors que la suite (αn )n
scho

semble croitre et diverger vers +∞ (l’axe des ordonnées est en 107 ).


univ.

(b) D’après le raisonnement des questions 1 et 3.b, il existe une matrice orthogonale P
Centrale Math 2 (Python) 831

et deux réels αn , β n (avec αn > 0 et β n < 0) tels que


An = P diag (αn , β n , 0, .., 0) P −1 ⇒ Tr (An ) = Tr (diag (αn , β n , 0, .., 0))
n n
⇔ Fi+i = αn + β n ⇔ (E) : αn + β n = F2i .
i=0 i=0

Comme la suite (Fn )n∈N est à valeurs positives (par une récurrence double immé-
diate), elle est croissante car
∀n  2, Fn − Fn−1 = Fn−2  0.
Ainsi, soit elle tend vers +∞, soit elle possède une limite L dans R. Supposons qu’elle
tend vers une limite L dans R alors en faisant tendre n vers +∞ dans la relation de
récurrence Fn = Fn−1 + Fn−2 , on en déduit l’égalité suivante :
L = L + L ⇔ L = 0.
Or, la suite (Fn )n étant croissante, sa limite L (qui vaut 0) est supérieur à tous les
termes de la suite, notamment à F1 = 1; ce qui est absurde donc lim Fn = +∞.

5
n→+∞

6696
L’égalité (E) et la positivité de la suite (Fn )n fournit la minoration suivante :
n−1


6474
∀n  1, αn + β n = F2n + F2i  F2n → +∞.
 n→+∞
i=1 0

30:1
Le théorème d’encadrement montre que lim (αn + β n ) = +∞. En outre, comme
n→+∞ .76.2
β n est négatif pour tout entier n, on a :
αn = (αn + β n ) + (−β n )  αn + β n → +∞
.225

   n→+∞
0
:165

et le théorème d’encadrement montre que lim αn = +∞.


n→+∞
2
1250

Commentaires 348 La plupart des codages informatiques ne présentent aucune difficulté


particulière et ils ont probablement traités en MPSI et en MP. Une difficulté classique est
:889

la gestion des valeurs propres des matrices. Pensez à bien lire l’aide Python proposé par
le concours Centrale (les valeurs renvoyées sont dans C, ce qui peut déstabiliser certains
3582

candidats, et elles sont numériques donc avec des valeurs approchées, typiquement toute
valeur dont le module est inférieur à 10−14 peut raisonnablement être considérée comme
1075

nulle). Il existe une autre difficulté de l’ordre de l’informatique générale. Il s’agit du calcul

 

de la suite de Fibonacci. Une version récursive naïve comme ci-dessous
e:21

# Fibonacci naif
:Non

def fib_naif ( n ) :
x.com

if n <=0:
return ( n )
else :
larvo


 

return ( fib_naif (n -1) + fib_naif (n -2) )
scho

Les appels successifs de fib_naif ont une croissance exponentielle, ce qui a pour effet
de saturer rapidement la mémoire (la pile d’exécution devant beaucoup trop grosse). Il
univ.
832 Endomorphismes des espaces euclidiens

faut préférer une version itérative ou par mémoisation (création d’un tableau stockant les
valeurs comme cela les appels sont à coût constant, ce qui annule la pile d’exécution).
Question 1 : question très classique (et probablement vu en MP en cours, en TD ou en
devoir) dans les oraux Centrale-SupElec et Mines-Ponts. À retravailler si vous avez bloqué
dessus.
Question 2. d. Cette question est très discriminante car elle demande du candidat une
bonne compréhension de la notion de rang.
Question 3.a. Elle demande un peu d’initiative de la part du candidat pour deviner quelques
vecteurs X convenables. Vous pouvez éventuellement utiliser Python (il faut en profiter :-
)) pour tester quelques vecteurs (simple en taille n) pour diverses tailles, quitte à admettre
le cas général (cela sera valorisé par l’interrogateur).
Question 3.b. S’il est aisé de prévoir qu’il y a aucun moins une valeur propre strictement
positive et une valeur propre strictement négative (procéder par l’absurde et utiliser la ques-
tion précédente pour conclure, cela sera valorisé par l’interrogateur), cela ne peut répondre
à la question qui affirme qu’il n’y en a qu’une de chaque. Il est affirmé implicitement que
0 est valeur propre de An et la dimension de l’espace propre associé est n − 2. Il faut alors
faire la liaison avec le noyau de An .

5
6696
Question 4.b. Il s’agit d’une question discriminante (sans être très difficile) qui demande
un peu de recul sur ses connaissances et un peu d’observation.

6474
Exercice 349 Soit A ∈ Mn (R).

30:1
1. Montrer qu’il existe une matrice A orthogonale et une matrice T triangulaire supé-
.76.2
rieure telles que A = OT . Indication : On pourra commencer par le cas où A est
inversible. La fonction numpy.linalg.qr de Python donne une telle décomposition.
.225

2. On pose

:165

N1 (A) = |Ai,j | .
1i,jn
2
1250

Montrer que N1 admet un minimum mn et un maximum Mn sur On (R).


3. Utilisation de Python.
:889

(a) Écrire une fonction randO(n) qui génère une matrice aléatoire A et qui renvoie
la matrice orthogonale O de la question précédente.
3582

(b) Écrire une fonction N1 de la variable matricielle A qui renvoie N1 (A).


1075

(c) Écrire une fonction test(n) qui, sur 1000 tests, renvoie le minimum et le maximum
des valeurs de N1 pour des matrices orthogonales aléatoires.
e:21

(d) Déterminer la valeur de mn . Pour quelles matrices, ce minimum est-il atteint ?


Montrer qu’il y a un nombre fini de telles matrices.
:Non

√ √
(e) Montrer que Mn  n n et que M3 < 3 3.
x.com

Solution 349 1. Montrer qu’il existe une matrice A orthogonale et une matrice T trian-
gulaire supérieure telles que A = OT . Indication : On pourra commencer par le cas où
larvo

A est inversible. La fonction numpy.linalg.qr de Python donne une telle décomposition.


Soit A ∈ Mn (R) .
scho

Premier cas : Supposons pour commencer que A est inversible. Pour chaque i ∈
{1, .., n} , notons Ci sa ie colonne. Comme A est inversible, la famille (C1 , .., Cn ) est une
univ.

base de Mn,1 (R) . Munissons Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique X | Y  = t XY
Centrale Math 2 (Python) 833

et de sa norme euclidienne associée  . Orthonormalisons la famille (Ci )1in grâce au


procédé de Gram-Schmidt. Notons
j−1
 Cj | Dk  Dk
D1 = C1 et ∀j ∈ {2, .., n} , Dj = Cj − 2
k=1
Dk 
 
Dj
alors la famille est une base orthonormée de Mn (R) donc sa matrice
Dj 
1jn
 
Dj Dj
O= (dont chaque colonne est ) est une matrice orthogonale. Notons
Dj  1jn Dj 
 
Dj
T la matrice de passage de la base à la base (Cj )1jn . Comme on a :
Dj  1jn

D1
(R) : C1 = D1  et
D1 
j−1 
 
Dj Dk Dk

5
∀j ∈ {2, .., n} , Cj = Dj  + Cj | ,

6696
Dj  Dk  Dk 
k=1

on en déduit les formules suivantes :

6474
2
∀ (i, j) ∈ {1, .., n} , Ti,j = 0 si j < i, ∀j ∈ {1, .., n} , Tj,j = Dj 

30:1
 
Dk
et ∀j ∈ {2, .., n} , ∀i ∈ {1, .., j − 1} , Ti,j = Cj | .
Dk  .76.2
La relation (R) se réécrit :
.225

n
 Dk
∀j ∈ {1, .., n} , Cj = Tk,j
:165

Dk 
k=1
2

(il suffit de distinguer le cas j = 1 du cas j > 1) donc, par le calcul matriciel par blocs,
1250

on obtient la formule :
   n 
:889

Dj  Dk
OT = (Ti,j )1i,jn = Tk,j
Dj  1jn Dk 
3582

k=1 1jn
 j 
 Dk
1075

= Tk,j (Tk,j = 0 si k > j) = (Cj )1jn = A


Dk 
k=1 1jn
e:21

Second cas : Supposons que A soit non inversible c’est-à-dire det (A) = 0. Pour tout
1
:Non

entier k, on pose Ak = A − In alors


k
   
x.com

1 1
det (−Ak ) = det I n − A = χA .
k k
larvo

Comme le polynôme caractéristique de A ne possède


  qu’un nombre fini de racines, il y a
1
au plus un nombre fini d’entiers k tel que χA = 0. Ainsi, il existe un entier N tel
scho

k
que  
1
∀k  N, χA
univ.

= 0
k
834 Endomorphismes des espaces euclidiens

donc la matrice −Ak est inversible pour k  N , ce qui montre que la matrice Ak est
inversible pour tout k  N. Pour tout k  N, il existe une matrice orthogonale Ok et
une matrice triangulaire Tk telle que

Ak = Ok Tk .

Comme l’ensemble des matrices orthogonales est un compact (cf.  la réponse


 à la question
2), on peut extraire de la suite (Ok )kN une sous-suite extraite Oϕ(k) kN qui converge.
Notons O sa limite (qui est une matrice orthogonale) alors
 −1
∀k  N, Tϕ(k) = Oϕ(k) Aϕ(k) = t Oϕ(k) Aϕ(k) → t
OA = O−1 A
k→+∞

(par continuité de l’application


2
f : (U, V ) ∈ (Mn (R)) → t U V

car elle est bilinéaire en dimension finie).


 L’ensemble F des matrices triangulaires supé-

5


6696
rieures étant un fermé (∗) et la suite Tϕ(k) kN étant à valeurs dans F et convergeant
dans Mn (R) , sa limite O−1 A appartient à F. Notons T cette limite alors

6474
T = O−1 A ⇔ A = OT,

30:1
ce qui permet de conclure lorsque A n’est pas inversible.
(∗) : Pour tout i > j, l’application .76.2

fi,j : U ∈ Mn (R) → Ui,j ∈ R


.225

est linéaire en dimension finie donc elle est continue. L’ensemble {0} étant un fermé de
:165

R, l’ensemble
−1
fi,j ({0}) = {U ∈ Mn (R) , fi,j (U ) = 0}
2
1250

est un fermé de Mn (R). Comme


 toute intersection d’un nombre fini de fermés est un
−1
fermé, on en déduit que fi,j ({0}) = F est un fermé de Mn (R) .
:889

1j<in
3582

2. Il suffit de montrer que N1 est une fonction continue sur Mn (R) et que On (R) est un
compact de Mn (R) .
2
1075

Continuité de N1 . Pour chaque (i, j) ∈ {1, .., n} , l’application

gi,j : A ∈ Mn (R) → Ai,j ∈ R


e:21

est continue sur Mn (R) (car linéaire en dimension finie) et que la fonction x → |x| est
:Non

continue sur R, on en déduit que la famille |gi,j | est continue sur R. Par conséquent, N1
est continue sur Mn (R) comme somme de telles fonctions (les |gi,j |).
x.com

Compacité de On (R) . Comme Mn (R) est un espace vectoriel normé de dimension


finie, il suffit de montrer que On (R) est un fermé borné de Mn (R) .
larvo

Rappelons que  
On (R) = M ∈ Mn (R) , t M M = In .
scho

Si on munit Mn (R) du produit scalaire canonique


 
univ.

M | N  = Tr t M N
Centrale Math 2 (Python) 835

et de sa norme euclidienne associée alors


  √
∀M ∈ On (R) , M  = Tr (t M M ) = Tr (In ) = n

donc l’ensemble On (R) est bornée. Les fonctions


 2
 2
Mn (R) → (Mn (R)) (Mn (R)) → Mn (R)
a: t et b :
M → (M, M ) (U, V ) → UV
2
sont continues respectivement sur Mn (R) et (Mn (R)) car elles sont respectivement
linéaire et bilinéaire en dimension finie. Par conséquent, la fonction
 2
Mn (R) → (Mn (R))
f =b◦a: t
M → MM

est continue sur Mn (R) et comme l’ensemble {In } est un fermé, on peut affirmer que
l’ensemble
f −1 ({In }) = {M ∈ Mn (R) , f (M ) = In } = On (R)

5
6696
est un fermé de Mn (R) , ce qui permet de conclure.

 


6474
3. (a)

import random as rd

30:1
import numpy as np
.76.2
def randO ( n ) :
A =[[ rd . random () for j in range ( n ) ] for i in range ( n ) ]
.225

O , T = np . linalg . qr ( A )

 

return ( O )
:165

 

2

(b)
1250

def N1 ( A ) :
:889

s =0
n = len ( A )
3582

for i in range ( n ) :
for j in range ( n ) :
1075

s = s + abs ( A [i , j ])

 

return ( s )
e:21

 

(c)
:Non

def test ( n ) :
x.com

m = N1 ( randO ( n ) )
mini = m
maxi = m
larvo

for i in range (100) :


s = N1 ( randO ( n ) )
scho

if s < mini :
mini = s
univ.

elif s > maxi :


836 Endomorphismes des espaces euclidiens

maxi = s
return ( mini , maxi )

# quelques valeurs numériques


for n in range (2 ,10) :
print ( test ( n ) )

(2.0063688444625551 , 2 . 82 8 24 9 1 36 6 68 6 48 4 )
(3.5867181989120382 , 4 . 98 8 90 2 1 35 1 54 2 66 8 )
(5.3971262808153861 , 7 . 76 4 76 6 5 05 9 85 2 34 9 )
(8.3743008765250071 , 1 0 .7 2 90 9 8 66 0 04 3 93 6 )
(11.363101472840267 , 1 3 .3 2 23 9 7 24 5 84 2 95 2 )
(14.244452626162872 , 1 6 .7 6 70 8 6 64 2 71 1 90 2 )
(17.193920164792331 , 2 0 .2 7 55 0 9 82 2 15 6 03 9 )

 

(20.06745426737022 , 24.170809491307335)

5
(d) Soit A ∈ On (R) alors toutes ses colonnes sont normées pour la norme euclidienne

6696
canonique c’est-à-dire :

6474
n
 2
(R) : ∀j ∈ {1, .., n} , (Ai,j ) = 1.

30:1
i=1

Comme tous les termes de ces sommes sont positifs, on peut affirmer que tous les .76.2
termes sont inférieurs à 1 c’est-à-dire :

.225

2 2 2
∀ (i, j) ∈ {1, .., n} , (Ai,j )  1 ⇒ |Ai,j | = (Ai,j )  1.
:165

Puisque x2  x si x ∈ [0, 1], on obtient la minoration suivante :


2
1250

2 2 2
∀ (i, j) ∈ {1, .., n} , (Ai,j ) = (|Ai,j |)  |Ai,j | .
2
:889

En sommant sur (i, j) ∈ {1, .., n} et en utilisant la relation (R) , on obtient la


minoration :
n n n
3582

 2

N1 (A)  (Ai,j ) = 1 = n.
j=1 i=1 j=1
1075

Pour A = In ∈ On (R) , on a N1 (A) = n donc mn = n. En outre, si


e:21

n 
 n n 
 n
2
N1 (A) = n⇔ |Ai,j | = (|Ai,j |)
:Non

i=1 j=1 j=1 i=1


  
2
x.com

⇔ |Ai,j | − (Ai,j ) = 0.
2
(i,j)∈{1,..,n}
larvo

Comme tous les termes de la somme sont positifs et la somme vaut 0, on en déduit
que tous les termes sont nuls c’est-à-dire :
scho

2 2
∀ (i, j) ∈ {1, .., n} , |Ai,j | = (Ai,j )
univ.

2
⇔ (S) : ∀ (i, j) ∈ {1, .., n} , Ai,j ∈ {−1, 0, 1} .
Centrale Math 2 (Python) 837

En effet, l’égalité |x| = x2 est équivalente aux équations x = x2 ou −x = x2 selon


le signe de x, la première ayant pour solution 0 et 1, la seconde −1 et 0. Comme A
est orthogonale, la relation (R) combinée à la relation (S) montre que, pour chaque
j ∈ {1, .., n} , il existe un unique indice σ (j) ∈ {1, .., n} tel que Aσ(j),j = ±1 et,
pour tout i ∈ {1, .., n} \ {σ (j)} , Ai,j = 0. En outre, si j = j  alors σ (j) = σ (j  )
(sinon les colonnes numéro j et j  de A seraient égales au signe près donc elles se-
raient colinéaires d’où A ne serait pas inversible, ce qui est absurde). Par conséquent,
l’application
j ∈ {1, .., n} → σ (j) ∈ {1, .., n}

est injective entre deux ensembles de même cardinaux donc elle est bijective. Autre-
ment dit, σ est une permutation de Sn . Réciproquement, si σ est une permutation
n
de Sn et ε = (εi )1in ∈ {−1, 1} une famille de nombres valant ±1, considérons la
matrice Aσ,ε définie par :

∀j ∈ {1, .., n} , (Aσ,ε )σ(j),j = εj et ∀i ∈ {1, .., n} \ {σ (j)} , (Aσ,ε )i,j = 0.

5
6696
alors N1 (Aσ,ε ) = 1. Ainsi, les matrices A ∈ On (R) telles que N1 (A) = mn sont les
matrices (Aσ,ε ) σ∈Sn et il y a
ε∈{−1,1}n

6474
n
card (Sn ) card ({−1, 1} ) = n!2n

30:1
telles matrices. .76.2

(e) Mn  n n. Soit A ∈ On (R) . D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour le produit
scalaire canonique de Rn , on a les majorations suivantes :
.225

n
     
:165

  
∀j ∈ {1, .., n} , |Ai,j | = (|Ai,j |)1in | (1)1in  (|Ai,j |)1in  (1)1in 
i=1
2

  
1250

 n  n  n
   2 √ √
=  |Ai,j | 
2
12 =  (Ai,j ) n = n.
:889

i=1 i=1 i=1


  

3582

= 1=1 (cf. q3.d)


En sommant sur j ∈ {1, .., n} , on obtient que N1 (A)  n n pour tout A ∈ On (R)
1075

donc

Mn  n n.
e:21


M3 < 3 3. Procédons par l’absurde en supposant qu’il existe A ∈ O3 (R) telle que
:Non


N1 (A) = 3 3 alors chacune des inégalités précédentes doit être une égalité c’est-à-
dire :
x.com

    
  
∀j ∈ {1, 2, 3} , (|Ai,j |)1i3 | (1)1i3 = (|Ai,j |)1i3  (1)1i3  .
larvo

Or, le cas d’égalité de Cauchy-Schwarz montre que, pour chaque j ∈ {1, 2, 3} , les
scho

vecteurs (|Ai,j |)1i3 et (1)1i3 doivent être colinéaires c’est-à-dire :


univ.

∀j ∈ {1, 2, 3} , ∃kj ∈ R, ∀i ∈ {1, 2, 3} , |Ai,j | = kj 1 = kj .


838 Endomorphismes des espaces euclidiens

(donc kj = |A1,j | est positif ) Comme chaque colonne de A est de norme euclidienne
(canonique) 1, on a les égalités suivantes :
3
 3
 3

2 2
∀j ∈ {1, 2, 3} , 1 = (Ai,j ) = |Ai,j | = kj2 = 3kj2
i=1 i=1 i=1
1
⇒ kj = √ (car kj  0)
3
2 1
⇒ ∀ (i, j) ∈ {1, 2, 3} , ∃εi,j ∈ {−1, 1} , Ai,j = εi,j |Ai,j | = εi,j √ .
3
Or, comme A ∈ O3 (R) , on peut affirmer que son déterminant de A vaut ±1. En
1
factorisant chaque colonne de A par √ , on obtient que
3
1
det (A) = √ 3 det (A ) avec A = (εi,j )1i,j3 .
3

5
6696
√ 3 √
En multipliant par 3 = 3 3 cette égalité, on obtient que :

6474
det (A ) = ±3 3,

30:1
ce qui est aberrant car det (A ) est un nombre entier (déterminant d’une matrice
ne√ contenant que des 1 et des√−1) ne peut être égale à un √
nombre irrationnel (car
3 3 est irrationnel puisque 3 l’est, preuve identique à 2 en remplaçant dans
.76.2
les raisonnements le nombre√ premier 2 par le nombre premier 3). On obtient une
.225

contradiction donc M3 < 3 3.


:165

Commentaires 349 Les codages informatiques sont standards et sans difficulté particu-
lière.
2
1250

Question 1 : Manifestement la plus difficile du sujet (cela peut vous arriver aussi). Un
candidat traitant soit le cas inversible, soit l’extension au cas non inversible sans traiter
:889

les deux cas sera fortement valorisé. Néanmoins, pour un nombre important de candidats,
l’interaction avec l’interrogateur sera cruciale. Il proposera différentes pistes (par exemple,
3582

le procédé de Gram-Schmidt dont il faudra penser qu’il génére automatiquement une ma-
trice triangulaire, clé de la réponse, ou bien il évoque la densité des matrices inversibles
1075

dans l’ensemble des matrices, l’existence de valeurs d’adhérences à des matrices orthogo-
nales, en sous-jacent la notion de compacité). La réactivité du candidat à ces pistes et
e:21

sa maitrise du cours sur les notions suggérées seront décisives dans son avancée (sinon
l’interrogateur passera à d’autres questions).
:Non

Question 2 : Il s’agit d’une application directe du cours « espaces vectoriels normés ».


Un candidat à ce concours se doit d’y répondre sans difficulté particulière (éventuellement
x.com

avec une petite aide de l’interrogateur, notamment sur les qualités topologiques de On (R) ,
il est attendu du candidat la mention de sa compacité et sa preuve).
Question 3.d. Il s’agit d’une question discriminante car elle nécessite une bonne connais-
larvo

sance des matrices orthogonales et un recul suffisant sur les calculs ainsi que sur le dé-
nombrement. Les candidats trouvant la réponse seuls seront bien valorisés. Néanmoins,
Centrale Math 2 (Python) 839
scho

cette question est accessible aux candidats avec un peu d’aides de l’interrogateur.
Question 3.e. Elle est sélective et permet de distinguer les candidats les plus rapides et les
univ.

plus autonomes.

19.6 Fonctions d’une variable réelle


Centrale Math 2 (Python)
plus autonomes. 839

19.6 Fonctions d’une variable réelle


plus autonomes.

Exercice 350 On considère la courbe (


19.6 Fonctions d’une variable réelle

Exercice 350 On considère la courbe x(t) = t3 − 3t
C) : (
y(t) = 3t(t − 2)
x(t) = t3 − 3t
1. À l’aide de Python, tracerC) la :courbe
y(t) =(C).
3t(t − 2)
2. Trouver tous les points pour lesquels la vitesse de la courbe s’annule. Trouver tous
lesl’aide
1. À pointsdepour
Python,lesquels la tangente
tracer la courbeà(C). la courbe est verticale.
3. Trouver
2. On cherche lesles
tous points P , pour
points P ) tel qu’il
(xP , ylesquels existe tde
la vitesse etla réels tels
t0 courbe que les droites
s’annule. Trouver(Ptous
M)
et (P
les points soientlesquels
M0 ) pour perpendiculaire
la tangente et àtangentes
la courbeà est
la courbe (C) où M = (x(t), y(t))
verticale.
et M0 = (x(t0 ), y(t0 )). Trouver un système d’équations vérifié par ces points.
3. On cherche les points P , (xP , yP ) tel qu’il existe t et t0 réels tels que les droites (P M )
4. et
Résoudre
(P M0 ) le système.
soient perpendiculaire et tangentes à la courbe (C) où M = (x(t), y(t))
et
5. À l’aide
M 0 = de Python,
(x(t 0 ), y(t0 )). Trouver
tracer (C0 ).un système d’équations vérifié par ces points.

5
4. Trouver
6. Résoudreune le système.
équation cartésienne de (C0 ).

6696
5. À l’aide de Python, tracer (C0 ).

 

Solution 350 1. équation cartésienne de (C ).

6474
6. Trouver une 0

import matplotlib . pyplot as plt



 import numpy as np 

30:1
Solution 350 1.

import matplotlib . pyplot as plt .76.2


T = np . arange ( -10 ,10 ,0.01)
import numpy as np
X =[ t **3 -3* t for t in T ]
.225

Y =[3* t *( t -2) for t in T ]


T = np . arange ( -10 ,10 ,0.01)
plt . plot (X , Y )
X =[ t **3 -3* t for t in T ]
:165

 Y =[3* t *( t -2) for t in T ]


 

plt . show ()
2

plt . plot (X , Y )
1250

Voici
plt .leshow
dessin
()associé.

 

:889

Voici le dessin associé.


3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
840 Fonctions d’une variable réelle

2. Notons

f : t ∈ R → (x (t) , y (t)) ∈ R2

qui est dérivable sur R car x et y le sont et la vitesse du point associé f (t) est la dérivée
de f donnée par :

   
f  : t → (x (t) , y  (t)) = 3 t2 − 1 , 6 (t − 1) = 3 (t − 1) (t + 1, 2) .

Comme le vecteur (t + 1, 2) ne s’annule jamais (son ordonnée 2 n’est jamais nul), on en


déduit que la vitesse s’annule si et seulement si

t − 1 = 0 ⇔ t = 1.

5
6696
La tangente en f (t) est verticale si et seulement si f  (t) = 0 (si et seulement si t = 1)
et si l’ordonnée de f  (t) est nulle (si et seulement

6474
3 (t − 1) 2 = 0 ⇔ t = 1),

30:1
.76.2
ce qui est impossible (on ne peut avoir t = 1 et t = 1 simultanément). Ainsi, la courbe
ne possède aucun point où la tangente est verticale.
.225

3. On utilise les notations introduites à la question 2. On cherche les points P de coordon-


nées (xP , yP ) tel qu’il existe t et t0 réels tels que les droites (P f (t)) et (P f (t0 )) soient
:165

à la fois perpendiculaire entre elles et toutes deux tangentes à la courbe (C) .


2

Pour disposer d’une tangente au point f (t) (resp. f (t0 )), il est indispensable que t = 1
1250

(res. t0 = 1) d’après la question précédente.


Si les deux droites (P M ) et (P M0 ) sont perpendiculaires, elles ont un point d’inter-
:889

section et un seul qui est manifestement P.Comme leurs vecteurs directeurs respectifs
−−→ −−−→
sont P M et P M0 , on peut affirmer qu’ils sont colinéaires respectivement à (t + 1, 2) et
3582

à (t0 + 1, 2) donc que ces deux vecteurs sont nécessairement orthogonaux.Ceci fournit le
système suivant :
1075



  (t
 + 1) (t0 + 1) + 4 =
 0
e:21

 

 f (t) .f (t ) = 0 

  t3 − 3t − xP t + 1
−−→ 0 

det P M , (t + 1, 2) = 0 ⇔  2 − 6t − yP =0
2 
:Non

 −−−→    3t

 det P M0 , (t0 + 1, 2) = 0 
  t3 − 3t0 − xP t0 + 1
  02
 =0
3t0 − 6t0 − yP 2 
x.com


 3 (t +1) (t0 + 1)+ 4 = 0 
⇔ 2 t − 3t − xP − (t + 1) 3t2 − 6t − yP = 0
larvo

 3
2 t0 − 3t0 − xP − (t0 + 1) 3t20 − 6t0 − yP = 0
scho

4. On exprime avec t0 + 1 en fonction de t, dans les deux dernières équations, on isole les
univ.

inconnues xP et yP des autres données et on utilise l’expression de t0 en fonction de t.


Centrale Math 2 (Python) 841

Le système est équivalent au suivant :


 −4 −4 t+5

 t0 + 1 = , t0 = −1=−
t+1 t+1 t+1
 −2xP + (t + 1) yP = t2 (t − 3) (2)

−2xP (t0 + 1) yP = t20 (t0 − 3) (3)

 −4 −4 t+5

 t0 + 1 = t + 1 , t0 = t + 1 − 1 = − t + 1


⇔ −2xP + (t + 1) yP = t2 (t − 3) (2)

 4 4 (t + 2) (t + 5)
2


 −2xP − t + 1 yP = − 3 (3)
(t + 1)
 t+5

 t0 = −

 t +1

 −2t2 + 10t + 20 4
⇔ xP = (2) + (t + 1) (3)

 t+1 t+1

 4 3 2
t − 2t − 7t + 20t + 40

 yP = (3) − (2)
2
(t + 1)

5
6696
5. Pour éviter les explosions numériques lorsque t est proche de −1, on trace la courbe

 

lorsque t ∈ [−2, −1.1] et lorsque t ∈ [−0.9, 1] .

6474
Tavant = np . arange ( -2 , -1.1 ,0.01)

30:1
Tapres = np . arange ( -0.9 ,1 ,0.01)
Xavant =[( -2* t **2+10* t +20) /( t +1) for t in Tavant ]
Yavant =[( t **4 -2* t **3 -7* t **2 + 20* t + 40) /( t +1) **2 for t .76.2
in Tavant ]
Xapres =[( -2* t **2+10* t +20) /( t +1) for t in Tapres ]
.225

Yapres =[( t **4 -2* t **3 -7* t **2 + 20* t + 40) /( t +1) **2 for t
:165

in Tapres ]
plt . plot ( Xavant , Yavant )
2

plt . plot ( Xapres , Yapres )


1250


 

plt . show ()
:889

Voici le dessin associé.


3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
842 Fonctions d’une variable réelle

6. Le graphe de la question précédente nous incite à penser qu’il s’agit de la courbe d’un
trinôme c’est-à-dire qu’il devrait exister trois réels a, b, c tels que
2
yP = a (xP ) + b (xP ) + c.
Pour éviter de nous lancer dans des calculs algébriques lourds, nous allons utiliser
l’asymptotique pour deviner a, b et c puis démontrer la formule conjecturée.
On observe que :
−2t2 t4 2
xP (t) ∼ = −2t et yP (t) ∼ = t2 ⇒ (xP (t)) ∼ 4yP (t) .
t→+∞ t t→+∞ t2 t→+∞

2
Simplifions alors (xP (t)) − 4yP (t) .

2 −32t3 + 48t2 + 320t + 240


(xP (t)) − 4yP (t) = 2
(t + 1)
On observe que le numérateur s’annule en t = −1 donc on peut factoriser par t + 1 (par
division euclidienne ou toute méthode au choix du lecteur). On obtient alors

5
6696
 
2 (t + 1) −32t2 + 80t + 240 −32t2 + 80t + 240
(xP (t)) − 4yP (t) = 2 = .
(t + 1) t+1

6474
Comme
−32t2

30:1
2
(xP (t)) − 4yP (t) ∼ = −32t ∼ 16xP (t) ,
t→+∞ t t→+∞
2 .76.2
simplifions (xP (t)) − 4yP (t) − 16xP (t) , ce qui nous donne :
 
−32t2 + 80t + 240 −2t2 + 10t + 20
.225

2
(xP (t)) − 4yP (t) − 16xP (t) = − 16
t+1 t+1
:165

= 80.
Par conséquent, l’équation de la courbe (C0 ) est :
2
1250

x2 − 16x − 80
x2 − 4y − 16x = 80 ⇔ y = .
:889


 

Traçons cette courbe sur le même dessin que (C0 ) .
3582

Tavant = np . arange ( -2 , -1.1 ,0.01)


Tapres = np . arange ( -0.9 ,1 ,0.01)
1075

Xavant =[( -2* t **2+10* t +20) /( t +1) for t in Tavant ]


Yavant =[( t **4 -2* t **3 -7* t **2 + 20* t + 40) /( t +1) **2 for t
e:21

in Tavant ]
Xapres =[( -2* t **2+10* t +20) /( t +1) for t in Tapres ]
:Non

Yapres =[( t **4 -2* t **3 -7* t **2 + 20* t + 40) /( t +1) **2 for t
in Tapres ]
x.com

plt . plot ( Xavant , Yavant , color = ’ blue ’)


plt . plot ( Xapres , Yapres , color = ’ blue ’)
larvo

X = np . arange ( -60 ,60 ,0.01)


scho

Y =[( x **2 -16* x -80) /4 for x in X ]


plt . plot (X ,Y , color = ’ red ’)

 

univ.

plt . show ()
Centrale Math 2 (Python) 843

Voici le dessin associé.

5
6696
6474
Commentaires 350 Les codes informatiques ne présentent aucune difficulté et ils ont été
travaillés en MPSI et en MP. Par contre, la difficulté du sujet est d’ordre mathématique

30:1
car beaucoup de candidats ont une maitrise très approximative des courbes paramétrées et
de la géométrie, ce qui est compréhensible vu la place que les programmes leurs accorde.
.76.2
Néanmoins, il faut travailler un peu ces notions, d’où ce choix de sujet (qui tombe rarement
pour vous rassurer).
.225

La question 3 bloque à elle-seule la presque intégralité du sujet. Certains candidats n’auront


traité durant la préparation que la première question (car ils n’ont pas d’idée sur la notion
:165

de vitesse de courbe, qu’il faut interpréter dans le contexte des courbes paramétrées c’est-à-
dire d’un point où la dérivée s’annule et ils n’ont aucune idée de la définition mathématique
2

de la tangente à une courbe paramétrée). Dans un tel cas, il faut exposer rapidement et
1250

très succinctement ce que vous avez fait afin de donner la main à l’interrogateur pour qu’il
puisse vous relancer en rappellant cette définition. Le temps perdu est irrattrapable mais
:889

vous pouvez l’utiliser au mieux.


Ceci étant dit, pour les candidats connaissant la notion de tangente, il faut être attentif
3582

aux calculs et se rappeler que la perpendicularité ou le parallélisme de droites se ramènent


à l’orthogonalité ou à la colinéarité de leurs vecteurs directeurs d’où l’intervention soit des
1075

produits scalaires, soit des déterminants (en dimension 2).


La question 4 nécessite une rigueur dans les calculs car les erreurs arrivent très vite et
e:21

le résultat (à la fois algébrique et géométrique) est très sensible aux erreurs (méditer les
courbes x2 + y 2 = 1, x2 = 1, x2 − y 2 = 1, x2 + y 2 = 0 et x2 − y 2 = 0 sont de nature très
:Non

différentes, pourtant leurs équations diffèrent à chaque fois d’une valeur changée 1 en −1
ou 0).
x.com

La question 6 demande initiative, observation et autonomie de la part du candidat donc elle


s’adresse aux meilleurs d’entre eux. Eventuellement, pour les candidats les plus rapides,
l’interrogateur pourra proposer une piste ou plusieurs pistes.
larvo
scho
univ.
844 Suites et séries numériques

19.7 Suites et séries numériques


Exercice 351 Thèmes : combinatoire, suites numériques, variables aléatoires.
On note pour tout n ∈ N∗ ,
 
En = (x, y) ∈ Z × Z, x2 + y 2  n2

l’ensemble des couples de coordonnées entières tels que le point (x, y) est dans le disque de
centre (0, 0) de rayon n. On définit alors pour tout n dans N∗ la suite (un ) par :

4 card (En )
∀n ∈ N, un = 2 .
(2n + 1)

1. Avec Python, tracer les 50 premiers termes de la suite (un ). Faire une conjecture
sur la limite de cette suite.
2. Montrer que  
card (En ) = 1 + 4n + 4 card En++

5
6696
où  
2
En++ = (x, y) ∈ (N∗ ) , x2 + y 2  n2 .

6474
3. Montrer que

30:1
  n−1

card En++ = n2 − x2 
x=1 .76.2
où  désigne la partie entière.
.225

4. Montrer alors
:165

n−1
   n−1

n2 − x2 − n + 1  card En++  n2 − x 2 .
2

x=1 x=1
1250

On pose à présent
n−1
1  2
:889

∀n ∈ N∗ , vn = n − x2 .
n2 x=1
3582

5. Tracer avec Python les 50 premiers termes de vn .


1075

6. Montrer que la suite (vn )n∈N∗ est convergente et trouver sa limite.


7. En déduire la limite de (un )n∈N .
e:21

Retrouvons cette limite avec des probabilités. Pour tout p dans N∗ , on considère
X1 , ..., Xp et Y1 , ..., Yp des variables aléatoires suivant une loi uniforme dans [[−n, n]]]
:Non

et mutuellement indépendantes. On note Zk la variable aléatoire qui vaut 1 si


p
x.com

((Xk , Yk )) est dans En et 0 sinon et Sp = Zk .


k=1
8. Quelle est la loi de Sp ?
larvo

Sp
9. Quelles sont les valeurs de qu’il est probable d’observer si p et n sont très grands ?
scho

p
Effectuer une simulation avec Python.
univ.
Centrale Math 2 (Python) 845

Solution 351 1. Commençons par remarquer que (x, y) ∈ En alors comme x2 et y 2 sont
positifs, on a les majorations suivantes :
√ √
x2  x2 + y 2  n2 ⇒ |x| = x2  n2 = n
 √
y 2  x2 + y 2  n2 ⇒ |y| = y 2  n2 = n.
Par conséquent, x et y appartiennent à l’intervalle [[−n, n]] . Voici le code informatique

 

calculant un puis tracer la suite (un )0n50 .

def u ( n ) :
s =0
k = int ( n **0.5)
for x in range ( -k , k +1) :
for y in range ( -k , k +1) :
if x **2+ y **2 <= n :
s = s +1
return (4* s /(2* n +1) **2)

5
6696
import matplotlib . pyplot as plt
import numpy as np

6474
X =[ n for n in range (51) ]

30:1
Y =[ u ( n ) for n in X ]
plt . plot (X , Y )
 
.76.2
 
plt . show ()
.225

Voici le dessin associé.


:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com

On conjecture que la suite (un )n converge vers un réel proche de 3, 1.


larvo

2
2. Pour tout (ε, ε ) ∈ {−1, 1} , on note :
  
Enε,ε = (x, y) ∈ Z2 , εx ∈ N∗ , ε y ∈ N∗ , x2 + y 2  n2 .
scho

  2
Soit (x, y) ∈ En . Si x = 0 et y = 0, alors il existe εx , εy ∈ {−1, 1} tel que εx x ∈ N∗
univ.

et εy y ∈ N∗ (εx = 1 si x > 0 et εx = −1 si x < 0, idem avec εy ). Dans ce cas,


846 Suites et séries numériques

(εx x, εy y) ∈ En++ . L’application


 
Enε,ε → ++
 En  
fε,ε :
(x, y) → εx x, εy

est manifestement une bijection entre Enε,ε et En++ et comme il s’agit de deux ensembles
2
finis (puisqu’ils sont inclus dans [[−n, n]] qui est un ensemble fini), ils ont même car-
dinaux c’est-à-dire :
 
  
2
∀ (ε, ε ) ∈ {−1, 1} , card Enε,ε = card En++ .

Si x = 0 et y ∈ Z∗ alors (x, y) ∈ En si et seulement si

y 2  n2 et y = 0 ⇔ 0 < |y|  n ⇔ y ∈ [[−n, −1]] ∪ [[1, n]] .

De même, si y = 0 et x ∈ Z∗ alors (x, y) ∈ En si et seulement si x ∈ [[−n, −1]] ∪ [[1, n]] .


On en déduit une partition de En comme suit :

5
6696
En = {(0, 0)} ∪ {(x, y) ∈ En avec x = 0 et y = 0}


6474

∪ {(x, y) ∈ En avec y = 0 et x = 0} Enε,ε .
(ε,ε )∈{−1,1}2

30:1
En passant aux cardinaux, on obtient l’égalité suivante :
.76.2
card (En ) = card {(0, 0)} + card ({(x, y) ∈ En avec x = 0 et y = 0})
.225

+ card ({(x, y) ∈ En avec y = 0 et x = 0})


  

+ card Enε,ε
:165

(ε,ε )∈{−1,1}2
2

= 1 + card ([[−n, −1]] ∪ [[1, n]]) + card ([[−n, −1]] ∪ [[1, n]])
1250

  

+ card En++
:889

(ε,ε )∈{−1,1}2
   
= 1 + 2n + 2n + 4 card En++ = 1 + 4n + 4 card En++ .
3582

3. À la question 1, on a remarqué que si (x, y) ∈ En alors |x|  n. Si on exige que y soit


1075

non nul alors x = n est impossible (sinon


e:21

n2 + y 2  n2 ⇔ y 2  0 ⇔ y = 0
:Non

ce qui est absurde) donc |x| < n. On partitionne alors En++ comme suit :
x.com

n−1
  
(P) : En++ = (x, y) , y ∈ N∗ et x2 + y 2  n2
x=1
larvo


n−1  
= (x, y) , y ∈ N∗ et 1  y  n2 − x 2
scho

x=1

n−1  
= (x, y) , y ∈ N∗ et 1  y  n2 − x 2
univ.

x=1
Centrale Math 2 (Python) 847

(car y est un entier). Pour chaque x ∈ [[1, n − 1]] , l’ensemble

  
(x, y) , y ∈ N∗ et 1  y  n2 − x 2

√ 
est de cardinal n2 − x2 . En passant aux cardinaux dans la relation (P) , on obtient
la formule souhaitée.

4. Par définition de la partie entière, on dispose des encadrements suivantes :

    
∀x ∈ [[1, n − 1]] , n2 − x 2  n2 − x 2 < n2 − x2 + 1.

En sommant sur x ∈ [[1, n − 1]] , on obtient l’encadrement suivant :

5
6696
 
n−1  n−1
  
n−1  
n2 − x 2  n2 − x 2 < n2 − x 2 + 1

6474
x=1 x=1 x=1
n−1
     n−1
  

30:1
⇔ card En++  n2 − x2  card En++ + 1 = card En++ + n − 1
x=1 x=1 .76.2
 n−1
 n−1

  √ 
  √

 card (En++ )  n2 − x 2 
 card (En++ )  n2 − x 2
 
.225

x=1 x=1
⇔ n−1 ⇔ n−1

 √ 
 √
 n2 − x2  card (En++ ) + n − 1  n2 − x2 − n + 1  card (En++ )
:165


 

x=1 x=1
2

n−1
   n−1

1250

⇔ n2 − x2 − n + 1  card En++  n2 − x 2 .
x=1 x=1
:889
3582

5.

 

1075

def v ( n ) :
s =0
e:21

for x in range (1 , n ) :
s = s +( n **2 - x **2) **0.5
:Non

return ( s / n **2)
x.com

X =[ n for n in range (1 ,51) ]


Y =[ v ( n ) for n in X ]
larvo

plt . plot (X , Y )

 

plt . show ()
scho
univ.

Voici le dessin associé.


848 Suites et séries numériques

5
6696
6. On remarque que vn est une somme de Riemann car, pour tout entier n  1, on a :

6474
  
1 
n−1  x 2  n−1
1 √ 2  x 2

30:1
vn = n 2 1 − = n 1 −
n2 x=1 n n2 x=1 n
n−1   x 2 n   x 2
.76.2
1 1
= 1− = 1−
n x=1 n n x=1 n
.225

  
=0 si x=n
:165


La fonction f : t ∈ [0, 1] → 1 − t2 étant continue sur le segment [0, 1] , le théorème sur
2
1250

les sommes de Riemann montre que la suite (vn )n converge vers


:889

1
π
f=  0, 785 40.
3582

4
0
1075

1
e:21

En effet, l’intégrale f représente l’aire sous la courbe y = f (x) entre les points d’abs-
:Non

0
cisse 0 et 1 c’est-à-dire l’aire du domaine
x.com

  
2
(x, y) ∈ (R+ ) , 0  x  1 et y  1 − x2
 
larvo

2
= (x, y) ∈ (R+ ) , 0  x  1 et x2 + y 2  1
scho

c’est-à-dire l’aire d’un quart du cercle unité. Sinon, on utilise le changement de


 variable
π
univ.

x = sin (t) (sin réalise une bijection de classe C 1 et strictement croissante de 0, sur
2
Centrale Math 2 (Python) 849

[0, 1]) alors dx = cos (t) dt et :

1 π/2 π/2
2 2
f = 1 − (sin (t)) cos (t) dt = (cos (t)) cos (t) dt
0 0 0

π/2 π/2 π/2


cos0 2 1 + cos (2t)
= |cos (t)| cos (t) dt = (cos (t)) dt = dt
sur [0,π/2] 2
0 0 0
 t=π/2
t sin (2t) π
= + = .
2 4 t=0 4

7. En divisant par n2 l’encadrement de la question 4 et le résultat de la question 3, on


obtient l’encadrement suivant :
1 1 card (En++ )
vn − + 2   vn .
n n n2

5
π

6696
Puisque lim vn = (d’après la question précédente) et que
n→+∞ 4
 

6474
1 1 π
lim vn − + 2 = ,
n→+∞ n n 4

30:1
le théorème d’encadrement montre que :
.76.2
card (En++ ) π   π 2
lim 2
= ⇔ card En++ ∼ n .
n→+∞ n 4 n→+∞ 4
.225

En utilisant la définition de un ainsi que la question 2, on obtient la relation suivante :


:165

4 card (En ) 4 card (En ) card (En )


un = 2 ∼
2)
=
(2n
n→+∞ n2
2

(2n + 1)
1250

π
1 + 4n + 4 card (En++ ) 4 × n2
= ∼ 4 =π
:889

n2 n→+∞ n2
donc la suite (un )n converge vers π.
3582

8. Fixons n ∈ N∗ . Les variables (Xi , Yj )(i,j)∈(N∗ )2 étant mutuellement indépendantes et,


pour chaque k ∈ N∗ , Zk ne dépendant que de (Xk , Yk ) , le lemme des coalitions montre
1075

que les variables (Zk )k∈N∗ sont mutuellement indépendantes. Elles suivent toutes une loi
de Bernoulli de paramètre
e:21

card (En )
:Non

P (Zk = 1) = P ((Xk , Yk ) ∈ En ) =  
2
card [[−n, n]]
x.com

card (En ) un
= 2 = .
(2n + 1) 4
larvo

(car les variables Xk , Yk suivent la loi uniforme sur [[−n, n]]) donc elles suivent toutes
 p
scho

la même loi de Bernoulli. D’après le cours, la variable Sp = Zk suit la loi binômiale


 u  k=1
univ.

n
de paramètre B p, .
4
850 Suites et séries numériques

un
9. D’après la question précédente, l’espérance de Sp vaut p × donc
4
 
Sp E (Sp ) un
E = = .
p p 4

Comme chaque variable Zk admet un moment d’ordre 2, la loi faible des grands nombres
affirme que :
      
 Sp Sp   Sp un 
∀ε > 0, lim P  −E > ε = 0 ⇔ lim P  − > ε = 0.
p→+∞ p p  p→+∞  p 4 

Sp
Autrement dit, il y a de très fortes chances pour que les valeurs observées de soit très
p
un π
proches de donc, si n est assez grand, proche de . Ainsi, si n et p sont suffisamment
4 4
4Sp
grands, on peut espérer que soit très souvent proche de π.
p

 

Voici une simulation Python.

5
6696
import numpy . random as rd

6474
# modélisation d ’ une réalisation de Z

30:1
def Z ( n ) :
x = rd . randint ( -n , n +1) .76.2
y = rd . randint ( -n , n +1)
if x **2+ y **2 <= n **2:
.225

return (1)
else :
:165

return (0)
2
1250

print ([ Z (10) for k in range (20) ])


[1 , 1 , 1 , 1 , 0 , 1 , 0 , 1 , 1 , 1 , 1 , 0 , 1 , 1 , 0 , 1 , 1 , 1 , 0 ,
:889

1]
3582

# modélisation d ’ une réalisation de S


1075

def S (n , p ) :
s =0
e:21

for k in range ( p ) :
s=s+Z(n)
:Non

return ( s )
x.com

print ([ S (10 ,40) for k in range (10) ])


[31 , 28 , 32 , 29 , 29 , 27 , 26 , 34 , 32 , 30]
larvo

def esperance (n , p ) :
e =0
scho

nb_test =10**2
for k in range ( nb_test ) :
univ.

e = e + S (n , p )
Centrale Math 2 (Python) 851

return ( e /( p * nb_test ) )

print ([4* esperance (10** k ,1000) for k in range (1 ,6) ])


[2.872 , 3.11568 , 3.14132 , 3.13452 , 3.14168]

print ([ u (10** k ) for k in range (1 ,4) ])



 

[2.875283446712018 , 3.110517066409247 , 3.1384098055919565]

Commentaires 351 La question 1 possède comme unique difficulté de bien concevoir les
bornes d’études pour x et y et de ne pas essayer d’optimiser le code (mieux vaut quelques
tests de trop qui se codent rapidement qu’une pseudo-optimisation qui fera perdre beaucoup
de temps durant la préparation).
La question 5 est sans aucune difficulté.
Si le codage informatique pour la question 9 ne soulève aucune difficulté, la compréhension
de la question peut interroger un nombre significatif de candidats. Il s’agit simplement de

5
Sp

6696
simuler de nombreuses réalisations de (qui dépend aussi de n). La partie mathématique
p
est accessible avec une petite aide de l’interrogateur. Au final, cette question est sélective

6474
en raison du problème de compréhension qu’elle peut engendrer.
Les questions d’ordre mathématiques de 2 à 8 sont assez élémentaires et proches du cours

30:1
(les deux premières étant de dénombrement, la 5 concernant les somme de Riemann, la 8
les sommes de variables de Bernoulli mutuellement indépendantes de même loi). .225
.76.2

Exercice 352 Soit n dans N. On note σ 2 (n) la somme des chiffres de la décomposition
en base 2 de n, et sn = (−1)σ2 (n) .
:165

1. Écrire avec Python une fonction digits d’argument n et qui renvoie la liste des
chiffres de la décomposition en base 2 de n. (Exemple : digits(8) = [0, 0, 0, 1])
2
1250

2. (a) Exprimer σ 2 (2n) et σ 2 (2n + 1) en fonction de σ 2 (n). En déduire s2n et s2n+1 en


fonction de sn .
:889

(b) Ecrire une fonction Python renvoyant la liste [sm ]m∈[0,n] .


 
3582

n

(c) Écrire une fonction Python d’argument N et renvoyant la liste sm .
1075

m=0 n∈[0,N ]
La tester pour différentes valeurs de N et en déduire une conjecture.
e:21

(d) Démontrer cette conjecture.


3. Soit (vn ) une suite complexe, (εn ) une suite réelle décroissante de limite nulle, et
:Non

n
Vn = vk avec Vn bornée. Montrer que la série de terme général εn vn converge.
x.com

k=0
n

Indication : Calculer (εk − εk+1 ) Vk .
larvo

k=0
 n

4. Définition : on dit que un converge (avec un suite de C∗ ) si Pn = uk admet
scho

n0 k=0
une limite non nulle.
univ.
852 Suites et séries numériques

  2n + 1 sn
(a) Montrer que converge.
2n + 2
n0
+∞
   sn
2n + 1
(b) On note P = . A l’aide de Python, donner une bonne approxi-
n=0
2n + 2
mation de P .
+∞
   sn   n  sn
+∞
2n
(c) On admet que Q = et R = existent. Exprimer
n=1
2n + 1 n=1
n+1
R de deux façons différentes en fonction de P et Q.
(d) En déduire la valeur exacte de P .


 

Solution 352 1.

def digits ( n ) :
temp = n
L = []

5
while temp >0:

6696
L . append ( temp %2)
temp = temp //2

6474
return ( L )

30:1
print ( digits (8) )

 

[0 , 0 , 0 , 1] .76.2

2. (a) Si [a0 , .., as ] est la décomposition binaire de n c’est-à-dire


.225

s

:165

n= ak 2k avec ∀k ∈ {0, .., s} , ak ∈ {0, 1}


k=0
2
1250

alors la décomposition binaire de 2n est [0, a0 , .., as ] car


:889

s
 s
 s+1

2n = 2 ak 2k = ak 2k+1 = aj−1 2j = 0 + a0 2 + · · · + as 2s+1 .
3582

k=0 k=0 j=1

Il est alors immédiat que


1075

σ 2 (2n) = 0 + a0 + · · · + as = a0 + · · · + as = σ 2 (n) .
e:21

De même, [1, a0 , .., as ] est la décomposition binaire de 2n + 1 car :


:Non

2n + 1 = 1 + a0 2 + · · · + as 2s+1 .
x.com

Il est alors immédiat que

σ 2 (2n + 1) = 1 + a0 + · · · + as = 1 + σ 2 (n) .
larvo

On en déduite les formules suivantes :


scho

σ 2 (2n) σ 2 (n)
s2n = (−1) = (−1) = sn ,
univ.

σ 2 (2n+1) 1+σ 2 (n) σ 2 (n)


s2n+1 = (−1) = (−1) = − (−1) = −sn .
Centrale Math 2 (Python) 853

 

(b)

def liste_s ( n ) :
S =[1 for k in range ( n +1) ]
for k in range (1 , n +1) :
if k %2 == 0:
S [ k ] = S [ k //2]
else :
S [ k ] = - S [ k //2]
return ( S )

print ( liste_s (10) )


[1 , -1 , -1 , 1 , -1 , 1 , 1 , -1 , -1 , 1 , 1]

# vérification par calcul direct

def somme ( n ) :

5
6696
return ( sum ( digits ( n ) ) )

print ([( -1) ** somme ( n ) for n in range (11) ])

6474

 

[1 , -1 , -1 , 1 , -1 , 1 , 1 , -1 , -1 , 1 , 1]

 30:1 

(c) .76.2
def somme_s ( N ) :
.225

L = liste_s ( N )
S = [0 for k in range ( N +1) ]
:165

for m in range ( N +1) :


for k in range ( m +1) :
2

S[m] = S[m] + L[k]


1250

return ( S )
:889

print ( somme_s (20) )


[1 , 0 , -1 , 0 , -1 , 0 , 1 , 0 , -1 , 0 , 1 , 0 , 1 , 0 , -1 , 0 , -1 ,
3582

0 , 1 , 0 , 1]
print ( liste_s (20) )
1075

[1 , -1 , -1 , 1 , -1 , 1 , 1 , -1 , -1 , 1 , 1 , -1 , 1 , -1 , -1 , 1 ,

 

-1 , 1 , 1 , -1 , 1]
e:21

On conjecture que
:Non

n
 
sn si n est pair
sm = .
x.com

0 sinon
m=0

(d) Si n = 0, cette formule est immédiate. Supposons désormais n non nul. D’après la
larvo

question 2.a, pour tout entier k, on a


scho

s2k+1 + s2k = −sk + sk = 0.


univ.

Si n est pair, il existe un entier q tel que n = 2q avec q  1 (car n = 0) alors, en


854 Suites et séries numériques

utilisant la partition suivante :


q−1 

{0, .., n} = {2k, 2k + 1} ∪ {2q} ,
k=0

la relation de Chasles nous donne :


n
 q−1

sm = (s2k + s2k+1 ) + s2q = s2q = sn
m=0
  
k=0
=0

Si n est impair, il existe un entier q tel que n = 2q + 1 avec q alors, en utilisant la


partition suivante :  q 

{0, .., n} = {2k, 2k + 1} ,
k=0

la relation de Chasles nous donne :

5
6696
n
 q

sm = (s2k + s2k+1 ) = 0,
  

6474
m=0 k=0
=0

ce qui permet de conclure.

30:1
3. Pour tout entier n, on a :
.76.2
n
 n
 n
 n

(εk − εk+1 ) Vk = (εk Vk − εk+1 Vk ) = εk Vk − εk+1 Vk
.225

k=0 k=0 k=0 k=0


n
 n+1

:165

= εk Vk − εj Vj−1 (j = k + 1)
2

k=0 j=1
1250

n

= ε0 V0 − εn+1 Vn + εk (Vk − Vk−1 )
  
:889

k=1
=vk
3582

Par conséquent, on vient de démontrer la relation suivante valable pour tout entier n :
n
 n

1075

(R) : (εk − εk+1 ) Vk = ε0 V0 − εn+1 Vn + εk v k .


k=0 k=1
e:21

La suite (εn )n converge vers 0 et la suite (Vn )n est bornée donc la suite (εn+1 Vn )n

:Non

converge vers 0. Montrons que la série (εk − εk+1 ) Vk converge absolument. Notons
k
x.com

M un majorant de la suite (|Vn |)n .

∀k ∈ N, |(εk − εk+1 ) Vk | = |εk − εk+1 | |Vk |  |εk − εk+1 | M = (εk − εk+1 ) M


larvo


(car la suite (εk )k est décroissante donc εk −εk+1  0). La série (εk − εk+1 ) converge
scho

k
car il s’agit de la série télescopique associée à la suite convergente (εk )k . D’après le
univ.

théorème de comparaison des séries numériques à termes positifs, on peut affirmer que
Centrale Math 2 (Python) 855

 
la série |(εk − εk+1 ) Vk | converge. Ainsi, la série (εk − εk+1 ) Vk converge ce qui
k  n  k

prouve la convergence de la suite (εk − εk+1 ) Vk . D’après la relation (R) , on en
 n  k=0 n
 
déduit que la suite εk v k converge c’est-à-dire que la série εk vk converge.
k=1 n k

4. (a) Pour tout entier n, on pose :


n 
 s n
  
2k + 1 k 2k + 1
Pn = ⇒ ln (Pn ) = sk ln
2k + 2 2k + 2
k=0 k=0
n   n
  
2k + 2 1
= − sk ln ( ln (x) = − ln (1/x)) = − sk ln 1 + .
2k + 1 2k + 1
k=0 k=0
 
1
La suite est décroissante et positive. Comme la fonction x → ln (1 + x)

5
6696
2k + 1 k0   
1
est positive et croissante sur R+ , on en déduit que la suite ln 1 +

6474
2k + 1 k0
est positive
 n etdécroissante. En outre, elle tend vers 0 et, d’après la question 2.d, la


30:1
suite sk est bornée (elle prend ses valeurs dans {−1, 0, 1}) donc, d’après la
k=0 n .76.2
question précédente, on en déduit que la suite
 n  
.225

 1
sk ln 1 + = − ln (Pn )
2k + 1
:165

k=0 n

converge. Notons L sa limite alors


2
1250

Pn = exp (− (− ln (Pn ))) → exp (−L) > 0


n→+∞
:889

  2n + 1 sn
(par continuité de la fonction exponentielle sur R) donc le produit
3582

2n + 2
n00
converge.
1075

(b) Il suffit de calculer Pn pour n suffisamment grand. La convergence étant manifeste-


ment lente, on calcule ensuite P2n pour quelques n. La convergence reste lente mais
e:21

il semble qu’une valeur approchée soit 0, 7 (les calculs deviennent très lents ensuite).
Cela sera suffisant pour un oral (sachant que la notion de produit convergente n’est
:Non

pas au programme donc inutile de perdre trop de temps dans une étude mathéma-

 

tique).
x.com

def P ( n ) :
p =1
larvo

L = liste_s ( n )
for k in range ( n +1) :
scho

p = p *((2* k +1) /(2* k +2) ) ** L [ k ]


return ( p )
univ.
856 Suites et séries numériques

print ([ P ( n ) for n in range (20) ])


[0.5 , 0.6666666666666666 , 0.7999999999999999 , 0.7 ,
0.7777777777777778 , 0.7129629629629629 ,
0.662037037037037 , 0.7061728395061728 ,
0.7477124183006536 , 0.7103267973856209 ,
0.6780392156862745 , 0.7075191815856777 ,
0.680306905370844 , 0.705503457421616 ,
0.7298311628499476 , 0.7070239390108868 ,
0.7284489068597015 , 0.7082142150024876 ,
0.6895769988182117 , 0.7072584603263711]

print ([ P (2** n ) for n in range (10) ])


[0.6666666666666666 , 0.7999999999999999 ,
0.7777777777777778 , 0.7477124183006536 ,
0.7284489068597015 , 0.7179806187028556 ,
0.7125880687409006 , 0.7098581662163298 ,

 

0.708485156940791 , 0 . 70 7 7 96 6 41 4 6 06 2 63 ]

5
6696
(c) Première expression. Pour tout entier n, on a :

6474
n  s n   s k  s 0  n  s   sk 
2k + 1 k  2k 1 2k + 1 k 2k

30:1
Pn Qn = =
2k + 2 2k + 1 2 2k + 2 2k + 1
k=0 k=1 k=1
n   sk n   sk .76.2
1 2k 1 k 1
= = = Rn .
2 2k + 2 2 k+1 2
.225

k=1 k=1

(car s0 = 1). En faisant tendre n vers +∞, on en déduit que


:165

(F1 ) : R = 2P Q.
2
1250

Seconde expression. On distingue les indices pairs des indices impairs et on utilise
:889

les relations récurrentes définissant la suite (sn )n . Pour tout entier n, on a :

   sk   sk   sk
3582

2n+1  
k k k
R2n = =
k+1 k+1 k+1
1075

k=1 k∈{1,..,2n+1} k∈{1,..,2n+1}


k pair k impair
   sk    sk
k k
e:21

=
k+1 k+1
k=2q k=2q+1
:Non

k∈{1,..,2n+1} k∈{1,..,2n+1}
n  s2q n  s n   sq n  −sq
2q 2q + 1 2q+1  2q 2q + 1
= =
x.com

q=1
2q + 1 q=0
2q + 2 q=1
2q + 1 q=0
2q + 2
1
= Qn .
larvo

Pn

En faisant tendre n vers +∞, on obtient la formule


scho

Q
univ.

(F2 ) : R = .
P
Centrale Math 2 (Python) 857

(d) En combinant les deux formules (F1 ) et (F2 ) obtenues à la question précédente, on
obtient :

R = 2P Q Q 1 1
Q ⇒ 2P Q = ⇒ 2P 2 = 1 ⇒ P 2 = ⇒ P = √
R= P 2 2
P
car P > 0. Remarquons que
1
√  0, 707 106 et P220  0, 707 107.
2

Commentaires 352 La méconnaissance de la décomposition d’un nombre en base 2 in-


terdit de fait la possibilité de résolutions de la quasi-intégralité des questions (sauf la 3).
Cette notion est très classique en informatique (en IPT notamment) donc n’hésitez pas à
retravailler cette notion car les questions 1 et 2.a y font références). Pour la question 2.a, si
vous ne voyez pas la preuve théorique, observer les relations entre σ (2n) (resp. σ (2n + 1))

5
et σ (n) pour n des valeurs explicites et simples de n (n ∈ {1, .., 10} par exemple). Au

6696
moins, cela vous permet de conjecture la formule générale et de faire les codages informa-
tiques. Concluson : Il faut toujours être pragmatique avec ces questions barrages et tenter

6474
de deviner les bonnes formules si vous n’êtes pas capable de les formaliser.
Les questions informatiques sont standards et ne doivent pas poser de difficulté particulière

30:1
à un candidat à Centrale Math 2.
Les questions mathématiques ne sont pas élémentaires et elle requièrent pour la moitié
.76.2
d’entre elles une petite astuce ou observation. Par conséquent, elles seront discriminantes
tout en restant de difficulté standard pour ce concours. La question 3 est classique (trans-
.225

formation d’Abel) si vous avez eu du mal car elle est très classique et intervient à de
nombreux oraux (et écrits) des concours Centrale-SupElec et Mines-Ponts.
:1652

19.8 Suites et séries de fonctions


1250

Exercice 353 Nous définissons les fonctions (δ n )n∈N sur [0, 1] par :
:889


x si 0  x  1/2
3582

∀x ∈ [0, 1] , δ 0 (x) = et
1 − x sinon
 1
si 0  x  1/2
1075

 2 δ n−1 (2x)
∀x ∈ [0, 1], ∀n ∈ N∗ , δ n (x) =
 2 δ n−1 (2x − 1) sinon
1
e:21

1. Avec Python, définir une fonction récursive calculant δ n (x), puis tracer les graphes
:Non

de (δ n )n≤5 . En déduire des conjectures, ces conjectures seront admises dans la suite,
aucune démonstration de ces conjectures n’est demandée.
x.com

2. On pose
+∞

larvo

S= δn .
n=0
scho

Montrer que S est définie et continue sur [0, 1]. Tracer le graphe de S à l’aide de
Python.
univ.
858 Suites et séries de fonctions

3. On fixe α ∈ [0, 1[ et on définit


   n+1 
2n+1 α 2 α +1
∀n ∈ N, xn = et yn = .
2n+1 2n+1
Soit p ∈ N. On suppose que yp ∈ [0, 1] .
(a) Comparer δ k (xp ) et δ k (yp ) lorsque k  p + 1.
(b) Soit k ∈ {0, .., p} . Montrer que la quantité

δ k (yp ) − δ k (xp )
∈ {−1, 1} .
yp − x p

S(yp ) − S(xp )
(c) Montrer que est un entier possédant la même parité que p + 1.
yp − x p
4. Soient (un )n0 et (vn )n0 des suites réelles, telles que (un ) et (vn ) convergent vers
un même réel L et soit (λn )n0 une suite à valeurs dans [0, 1]. Montrer que

5
6696
λn un + (1 − λn )vn → L.
n→+∞

6474
5. Qu’en déduire concernant la dérivabilité de S en α ∈ [0, 1[ ?

30:1
Solution 353 1. Commençons par implémenter la fonction δ 0 (nommée delta) puis δ n

 

par récursivité (nommée d(n,x)). .76.2
def delta ( x ) :
.225

if x >=0 and x <= 1/2:


return ( x )
:165

else :
return (1 - x )
2
1250

def d (n , x ) :
:889

if n == 0 :
return ( delta ( x ) )
3582

elif 2* x <= 1:
return (0.5* d (n -1 ,2* x ) )
1075

else :
return (0.5* d (n -1 ,2* x -1) )
e:21

import numpy as np
:Non

import matplotlib . pyplot as plt

X = np . arange (0 ,1 ,0.01)
x.com

# remplacer la valeur de n
n =5
larvo

Y = [ d (n , x ) for x in X ]
plt . plot (X ,Y , label = " n = " + str ( n ) )
scho

plt . legend ()

 

plt . show ()
univ.
Centrale Math 2 (Python) 859

Voici les graphes

5
6696
 
Voir un code pour faire tous les graphes sur un même dessin et le dessin associé.
 

6474
X = np . arange (0 ,1 ,0.01)
for n in range (6) :

30:1
Y = [ d (n , x ) for x in X ]
plt . plot (X ,Y , label = " n = " + str ( n ) )
plt . legend ()
.76.2


 

plt . show ()
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com

On émet les conjectures suivantes :


larvo

1
— pour chaque entier n, δ n est « -périodique » c’est-à-dire :
2n
scho

   
1 1
univ.

∀n ∈ N, ∀x ∈ 0, 1 − n , δ n x + n = δ n (x) .
2 2
860 Suites et séries de fonctions

— pour chaque entier n, δ n est continue sur [0, 1] et que sup


x∈[0,1]

1
|δ n (x)| = .
2n
 
s+1 s
— pour chaque entier n, δ n est une fonction affine sur chaque intervalle n+1 , n+1
  2 2
(avec s ∈ 0, 2n+1 − 1 ) de pente 1 si s est pair et −1 si s est impair.
2. Pour chaque entier n, la fonction δ n est continue sur [0, 1] et la série
  1
sup |δ n (x)| =
2n
n0 x∈[0,1] n0

1 
converge (série géométrique de raison ∈ ]−1, 1[). Ainsi, la série de la fonction δn
2
n0

5
converge normalement donc uniformément (et aussi simplement) sur [0, 1] . Par consé-

6696
+∞

quent, la fonction δ n = S est définie et continue sur [0, 1] .

 


6474
n=0

def S (n , x ) :

30:1
s =0
for k in range (8) : .76.2
s = s + d (k , x )
return ( s )
.225
:165

X = np . arange (0 ,1 ,0.001)
Y = [ S (n , x ) for x in X ]
2
1250

plt . plot (X , Y )

 

plt . show ()
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
Centrale Math 2 (Python) 861

3. (a) On remarque que


1
yp = xp + .
2p+1
1
D’après la question 1, la fonction δ k est « k -périodique » c’est-à-dire
2
   
1 1
∀x ∈ 0, 1 − k , δ k x + k = δ k (x) .
2 2

Plus généralement, si s ∈ N alors :


 s  s
∀x ∈ 0, 1 − k , δ k x + k = δ k (x)
2 2
car
s 1 1
= k + ··· + k.
2k 2  2 
s fois

5
On remarque alors que

6696
1 2k−(p+1)
=

6474
2p+1 2k
et comme k − (p + 1) est un entier, on a 2k−(p+1) ∈ N donc

30:1
 
2k−(p+1)
δ p (yp ) = δ p x + = δ p (xp ) . .76.2
2k

(b) L’idée  est la suivante : comme k  p, la famille


fondamentale
.225


u u+1
, est une partition de [0, 1[ plus fine que la partition
:165

2p+1 2p+1 p+1


 u∈[[0,2 −1]]  
v v+1 u u+1
c’est-à-dire que chaque intervalle est
2

, ,
1250

2k+1 2k+1 v∈[[0,2k+1 −1]] 2p+1 2p+1


 
v v+1
inclus dans un intervalle de la forme , (faire un dessin avec k = 2 et
:889

2k+1 2k+1
p = 4 pour  s’en convaincre).
 En particulier, le segment [xp , yp ] est inclus dans un
3582

v v+1  
segment , (avec v ∈ 0, 2k+1 − 1 ). D’après la question 1, la fonction
2k+1 2k+1
1075

δ k est affine sur cet intervalle (cf. question 1) de pente ±1 (1 si v est pair et −1 si v
δ k (yp ) − δ k (xp )
est impair) et est justement cette pente, ce qui permet de conclure.
e:21

yp − x p
Voici une justification plus formelle (pour ceux qui le souhaitent, l’interrogateur sera
déjà content de  voir un candidat pensant à l’idée fondamentale).
:Non

On pose s = 2p+1 α qui est un entier et on a :


x.com

s
s 2 p−k
xp = = k+1 .
larvo

2p+1 2
s
Notons vp,k la partie entière de alors
scho

2p−k
s
univ.

vp,k  < vp,k + 1 ⇒ vp,k 2p−k  s < (vp,k + 1) 2p−k .


2p−k ×2p−k
862 Suites et séries de fonctions

Puisque (vp,k + 1) 2p−k et s sont des entiers (car p − k ∈ N), l’encadrement précédent
est équivalent à l’encadrement suivant :

vp,k 2p−k  s  (vp,k + 1) 2p−k − 1 ⇒


s vp,k 2p−k vp,k
xp =  = k+1 et
2p+1 2p+1 2
s+1 (vp,k + 1) 2p−k vp,k + 1
yp = p+1
 = .
2 2p+1 2k+1

Comme
 0  xp  yp , on en déduit que le segment [xp , yp ] est inclus dans le segment
vp,k vp,k + 1
, .
2k+1 2k+1
(c) On utilise la définition de S et les deux questions précédentes :

+∞ p
S (yp ) − S (xp )  δ k (yp ) − δ k (xp )  δ k (yp ) − δ k (xp )
= = .
yp − x p yp − x p yp − x p

5
k=0    k=0

6696
=0 si kp+1

6474
δ k (yp ) − δ k (xp ) δ k (yp ) − δ k (xp )
Pour tout chaque entier k, vaut 1 ou −1 donc
yp − x p yp − x p

30:1
s’écrit 1 + 2rk avec r ∈ {0, −1} . On peut alors écrire :
p p p .76.2 p
S (yp ) − S (xp )    
= (1 + 2rk ) = 1+2 rk = p + 1 + 2 rk
yp − x p
.225

k=0 k=0 k=0 k=0

p
:165

S (yp ) − S (xp )
donc est un entier (ce qui n’est pas immédiat à priori). Comme rk
yp − x p
k=0
2

 p
1250

est un entier, 2 rk est un entier pair donc


k=0
:889

p

3582

p+1+2 rk et p + 1
k=0
1075

ont même parité, ce qui permet de conclure.


4. On commence par une remarque judicieuse :
e:21
:Non

∀n ∈ N, λn L + (1 − λn ) L = L ⇒
λn un + (1 − λn ) vn − L = λn (un − L) + (1 − λn ) (vn − L) .
x.com

La suite (un − L)n converge vers 0 et la suite (λn )n est bornée (car elle est à valeurs
dans [0, 1]) donc la suite (λn (un − L))n converge vers 0. Le même argument montre que
larvo

la suite ((1 − λn ) (vn − L))n converge vers 0. Par addition, on en déduit la formule :
scho

lim (λn (un − L) + (1 − λn ) (vn − L)) = 0


n→+∞
univ.

⇔ lim (λn un + (1 − λn ) vn − L) = 0 ⇔ lim (λn un + (1 − λn ) vn ) = L


n→+∞ n→+∞
Centrale Math 2 (Python) 863

S (x) − S (α)
5. Soit α ∈ [0, 1[ . Supposons S dérivable en α c’est-à-dire que lim existe (et
x−α x→α
se note S  (α)). Par définition de la partie entière, pour tout entier n, on a :
    1
2n+1 α  2n+1 α < 2n+1 α + 1 ⇒ x n  α < xn +
÷2n+1 >0 2n+1
1
⇒ 0  α − xn < .
−xn 2n+1
 
1
Comme la suite converge vers 0, le théorème d’encadrement montre que :
2n+1 n

1
lim (α − xn ) = 0 ⇔ lim xn = α ⇒ yn = xn + → α.
n→+∞ n→+∞ 2n+1 n→+∞
Par composition des limites, on en déduit que les suites
S (xn ) − α S (yn ) − α
un = et vn =
xn − α yn − α

5
6696
convergent vers S  (α) . On considère la suite (λn )n définie par :

6474
α − xn 1
∀n ∈ N, λn = ∈ [0, 1] (car xn  α  yn et yn − xn = n = 0).
yn − x n 2

30:1
Pour tout entier n, on a :
yn − xn − (α − xn ) yn − α
.76.2
1 − λn = = .
yn − x n yn − x n
.225

D’après la question précédente, la suite :


:165

S (xn ) − S (α) S (yn ) − S (α)


zn = λn + (1 − λn )
xp − α yn − α
2
1250

S (α) − S (xn ) S (yn ) − S (α) S (yn ) − S (xn )


= + =
yn − x n yn − x n yn − x n
:889

converge vers S  (α) . D’après la question précédente, pour tout entier n, zn est un entier
donc la suite (zn+1 − zn )n est une suite d’entiers qui converge vers S  (α) − S  (α) = 0.
3582

Ainsi, il existe un entier N tel que :


1075

1
∀n  N, |zn+1 − zn | 
2
e:21

et comme |zn+1 − zn | est un entier naturel, on en déduit qu’il est nul (c’est le seul entier
1
:Non

inférieur à ) d’où
2
∀n  N, zn+1 − zn = 0 ⇔ zn+1 = zn .
x.com

La suite (zn )nN est donc constante donc z2N = z2N +1 (car 2N et 2N +1 sont supérieurs
à N ). Or, d’après la question précédente, z2N est un entier impair et z2N +1 est un entier
larvo

pair donc ils ne peuvent être égaux. Ceci fournit une contradiction donc S n’est pas
dérivable en α, quelque soit α ∈ [0, 1[ .
scho

Remarque : Voici un bel exemple de fonctions continues sur [0, 1[ et nulle part dérivable
sur [0, 1[ . Il en de même en α = 1 (je laisse le soin au lecteur de faire le raisonnement).
univ.
864 Suites et séries de fonctions

Commentaires 353 Les questions d’ordre informatiques sont relativement classiques (un
peu récursivité, tests conditionnels, boucles, construction de fonctions, calculs de sommes,
tracé de graphes) et de difficulté standard.
Les questions d’ordre mathématiques ont une bonne progressivité, ce qui permet à ce sujet
de bien classer les candidats. Il est incontestable que la visualisation des fonctions aide à
l’étude mathématique mais elle n’est pas indispensable. Par exemple, il est aisé de deviner
que δ n est continue (par récurrence en observant que les fonctions

x si 0  x  1/2
δ 0 et x →
1 − x si 1/2  x  1

1
sont continues sur [0, 1] et que sup |δ n | 
. Ceci est suffisant pour répondre aux questions
[0,1] 2n
mathématiques de la question 2. Les questions 3.b et 5 sont les plus difficiles du sujet sur
le plan mathématique.

5
6696
Exercice 354 Soit E = C 0 (R, R). L’application T est définie sur E par
x

6474
T (f ) : x ∈ R → 1 − (x − t) f (t) dt.

30:1
0

1. Écrire une fonction qui pour (f, x) ∈ E × R renvoie T (f ) (x) . .76.2


2. Vérifier que T − 1 ∈ L (E) et que l’image de T est contenue dans C 1 (R, R) .
3. Tracer les graphes des fonctions T k (cos). Que conjecturer ?
.225

4. On définit la suite de fonctions (fn )n∈N par


:165

f0 = cos et ∀n ∈ N, fn = T n (f0 ) .
2
1250

Calculer fn+1 (x) − fn (x) pour (n, x) ∈ N × R. Montrer que (fn )n∈N converge
:889

uniformément sur tout segment de R vers une fonction à préciser.


5. Montrer que le résultat de la question précédente subsiste si on prend pour f0 un
3582

élément quelconque de E.
1075


 

Solution 354 1.
e:21

import scipy . integrate as integr


:Non

def T (f , x ) :
def g ( t ) :
x.com

return (( x - t ) * f ( t ) )

 

return (1 - integr . quad (g ,0 , x ) [0])
larvo

2. Notons S = T − 1 définie sur E par, pour tout f ∈ E,


scho

x x x
S (f ) : x ∈ R → − (x − t) f (t) dt = −x f (t) dt + tf (t) dt.
univ.

0 0 0
Centrale Math 2 (Python) 865

Si f ∈ E alors les fonctions f et t → tf (t) sont continue sur R. Ainsi, les fonctions

x x
F : x → f (t) dt et G : x → tf (t) dt
0 0

sont leurs primitives respectives donc F et G sont de classe C 1 sur R. Par conséquent, la
fonction S (f ) est de classe C 1 sur R (comme somme et produit de telles fonctions) donc
elle continue sur R. Par conséquent, on vient de prouver que si f ∈ E alors S (f ) ∈ E
et que S (f ) appartient à C 1 (R, R) .
Soient (f, g) ∈ E 2 et (λ, µ) ∈ R2 alors :

x
S (λf + µg) : x → − (x − t) (λf + µg) (t) dt
0
x

5
6696
= − (λ (x − t) f (t) + µ (x − t) g (t)) dt
0

6474
x x
= −λ (x − t) f (t) dt − µ (x − t) g (t) dt

30:1
0 0
= λS (f ) + µS (g) .
.76.2
Ainsi, S est linéaire donc S = T − 1 est bien un endomorphisme de E et
.225

Im (S) ⊂ C 1 (R, R) .
:1652

3.
 

1250

def itere_T (k ,f , x ) :
:889

if k ==0:
return ( f ( x ) )
3582

else :
return ( itere_T (k -1 , lambda x : T (f , x ) ,x ) )
1075

import numpy as np
e:21

import matplotlib . pyplot as plt


:Non

a =1
x.com

X = np . arange ( -a ,a ,0.01)
for k in range (3) :
Y =[ itere_T (k , lambda t : np . cos ( t ) ,x ) for x in X ]
larvo

plt . plot (X , Y )

 

plt . show ()
scho
univ.

Voici les graphes associés sur [−1, 1] et k ∈ {0, 1, 2} .


866 Suites et séries de fonctions

5
6696
Les graphes des fonctions T k (cos) coïncide sur [−a, a] quelque soit les choix du réel
positif a et quelque soit l’entier k choisi donc on conjecture que T k (cos) = cos sur R
quelque soit l’entier k

6474
4. Commençons par prouver que T (cos) = cos à l’aide d’une intégration par parties en

30:1
intégrant cos et en dérivant t → x − t. Pour tout réel x, on a :
x x
.76.2
t=x
(x − t) cos (t) dt = [(x − t) sin (t)]t=0 − sin (t) dt
.225

0 0
t=x
= − [− cos (t)]t=0 = 1 − cos (x) .
:165

Il est alors immédiat que T (cos) = cos . Comme f0 = cos est un point fixe de T, une
2

récurrence immédiate sur n montre que


1250

∀n ∈ N, fn = T n (f0 ) = f0
:889

Ainsi, la suite (fn )n∈N est constante et vaut f0 donc la suite de fonctions (fn )n∈N
3582

converge uniformément vers f0 = cos sur R car :

∀n ∈ N, sup |fn (x) − f0 (x)| = 0 → 0.


1075

x∈R n→+∞
e:21

5. Puisqu’on en Python, on teste sur quelques fonctions. Voici le code lorsque


1
:Non

f0 : t → e−|t| +
1 + t2
x.com


 

par exemple. Le graphe de cos est formée par des croix " + "

a =1
larvo

X = np . arange ( -a ,a ,0.01)
scho

Y =[ np . cos ( x ) for x in X ]
plt . plot (X ,Y , " + " )
univ.

for k in range (5) :


Centrale Math 2 (Python) 867

Y =[ itere_T (k , lambda t : np . exp ( - abs ( t ) ) +1/(1+ t **2) ,x ) for


x in X ]
plt . plot (X , Y )

 

plt . show ()

Voici les graphes associés sur [−1, 1] et k ∈ {0, 1, 2} . On observe que f2 est déjà très
proche de cos !

5
6696
6474
30:1
.76.2
Il est raisonnable de conjecture que la suite (fn )n converge uniformément vers cos sur
.225

tout segment de R.
Supposons que f0 est un élément quelconque de E. Nous conservons les notations intro-
:165

duites à la question 2. Pour tout entier n, on pose


2

gn = fn − cos .
1250

Comme T (cos) = cos, pour tout entier n, on a :


:889

gn+1 = fn+1 − cos = T (fn ) − T (cos) = 1 + S (fn ) − (1 + S (cos))


3582

= S (fn − cos) = S (gn )


1075

(car S est linéaire). Par conséquent, on obtient la relation suivante :


e:21

∀n ∈ N, gn = S n (g0 ) .

Soit a > 0. La fonction g0 est continue sur le segment [−a, a] donc elle y est bornée et
:Non

on pose Ma = sup |g0 | . Prouvons par récurrence la majoration suivante :


x.com

[−a,a]

2n
|x|
(Mn ) : ∀x ∈ [−a, a] , |gn (x)|  Ma .
larvo

n!
Initialisation n = 0. Comme :
scho

0
|x|
∀x ∈ [−a, a] , Ma = Ma = sup |g0 |  |g0 (x)|
univ.

0! [−a,a]
868 Suites et séries de fonctions

donc la propriété (M0 ) est vraie.


Hérédité. Supposons (Mn ) vraie pour un certain entier n. Pour tout x ∈ [0, a] , l’inéga-
lité triangulaire nous donne la majoration suivante :
 x 
  x
 
|gn+1 (x)| =  (x − t) gn (t) dt 
 |(x − t)| |gn (t)| dt
    
0 0 =x−tx car t0
x 2n x 2n
|t| t
 x Ma dt = x Ma dt
n! t∈[0,x]⊂R+ n!
0 0
Ma x2n+1 Ma x2n+1
= x × x × (car n + 1  2n + 1)
n! 2n + 1 n! (n + 1)
Ma x2n+2
= .
(n + 1)!
x 0

5
Si x ∈ [−a, 0] , en utilisant la relation de Chasles, h=− h, la formule |−u| = |u| ,

6696
0 x
l’inégalité triangulaire et le fait que |t| = −t si t ∈ [x, 0] (car x  0), le raisonnement

6474
précédent fournit alors la même majoration. Ainsi, la propriété (Mn+1 ) est vraie, ce qui
achève la récurrence.

30:1
Ainsi, on vient de prouver que :
 n  n
Ma x2  Ma a2 .76.2
∀n ∈ N, ∀x ∈ [−a, a] , |gn (x)|  
 2 n n! n!
.225

Ma a
⇒ ∀n ∈ N, sup |gn |  .
[−a,a] n!
:165

  n 
a2
Comme la suite converge vers 0 (d’après les croissances comparées), le théo-
2
1250

n!
n
rème d’encadrement montre que
:889

lim sup |gn | = 0 ⇔ lim sup |fn − cos| = 0


n→+∞ [−a,a] n→+∞ [−a,a]
3582

c’est-à-dire que la suite (fn )n converge uniformément vers cos sur tout segment [−a, a]
de R.
1075

Commentaires 354 Les questions informatiques sont de niveau assez élévées et seront
e:21

très discriminantes. L’une des difficultés pour de nombreux candidats est l’encodage des
fonctions du type
:Non

b
F : x → f (x, t) dt.
x.com

En effet, il faut connaitre la bibliothèque Python fournissant le calcul intégral (cf. l’aide
larvo

Python) et il faut se souvenir que la commande dédiée revoit un tuple (formée d’une va-
leur approchée et de la précision) et non un nombre comme on peut s’y attendre à priori.
scho

En outre, il faut définir, pour chaque x (qui est une entrée de F (x) donc une variable
définie dans tout le corps de la fonction informatique F (x)), une fonction locale (au sein
univ.
Centrale Math 2 (Python) 869

de la fonction F ) qui n’admet qu’un seul argument t et renvoie f (x, t) (car la fonction
d’intégration ne supporte qu’une entrée à la fonction à intégrer). Si vous n’avez pas l’ha-
bitude, entrainez-vous à encoder quelques fonctions de ce type car elles apparaissent assez
régulièrement à l’oral.
Une difficulté supplémentaire est présente : il faut encoder une suite de fonctions définie
récursivement donc il faut créer une fonction informatique récursive ayant comme entrée
le paramètre n (le nombre d’itération), la fonction initiale et la valeur x où se fait l’éva-
luation. À nouveau, je vous conseille de vous entrainer (même si cela apparait rarement
à l’oral ... pour l’instant).
La question mathématique numéro 2 (endomorphisme) est très classique. Les questions 3
et 4 (mathématique) est très aisée ... si on est capable de faire l’implémentation infor-
matique (certains seront piègés en pensant que leurs codes informatiques ne fonctionnent
pas alors que l’énoncé est un piège : cos est un point fixe de T !). Je me demande même
pourquoi la question 4 est posée (elle est instantanée d’après la question 3).
La question 5 est plus difficile. L’idée est de se ramener à un problème linéaire (et non
affine) d’où l’utilisation de gn = fn − cos qui vérifie gn+1 = (T − 1) (gn ) et T − 1 qui est
linéaire. Le raisonnement est identique à l’exercice extrêmement classique (pour Centrale-

5
6696
x
SupElec et Mines-Ponts) : étude de la suite fn+1 : x → fn avec f0 continue sur R

6474
0
quelconque.
Il est très probable que le sujet comportait d’autres questions (mathématiques vraisembla-

30:1
blement car l’informatique a bien été couverte).
.76.2
19.9 Séries entières
.225

Exercice 355 Thèmes : combinatoire, séries entières, équations différentielles.


:165

Pour tout n ∈ N∗ , on note :


— Sn l’ensemble des permutations de l’ensemble {0, .., n − 1} ;
2

— In = card ({σ ∈ Sn , σ ◦ σ = Id}) .


1250

On conviendra que I0 = 1.
:889

1. Calculer I1 et I2 .
2. Écrire une fonction Python qui prend un paramètre n et calcule In
3582

3. Pour n ∈ [[3, 8]], calculer dans un script Python In − In−1 − (n − 1)In−2 .


4. Conjecturer et prouver la relation. Reste-t-elle vraie pour n = 2 ?
1075

 In
5. Montrer que la série entière xn a un rayon de convergence supérieur ou égal
e:21

n!
n0
à 1. On notera S sa somme.
:Non

6. Trouver une relation entre S  (x) et (x + 1) S (x).


7. En déduire pour tout n ∈ N, la valeur de In .
x.com

Solution 355 1. Comme S1 = {Id} et Id ◦ Id = Id donc


larvo

I1 = card (S1 ) = 1.
scho

Tous les éléments σ de   


0 1
univ.

S2 = Id,
1 0
870
870 Séries
Séries entières
entières

vérifie σ
vérifie σ ◦◦ σ
σ= Id donc
= Id donc II22 == card
card (S
(S22 )) =
= 2.
2.
2.
2. On commence par déterminer l’ensemble des
On commence par déterminer l’ensemble des permutations
permutations de de {0,
{0, .., n−
.., n 1} (pour
− 1} (pour être
être
conforme aux notations des tableaux Python) via la fonction liste_permutation(n).
conforme aux notations des tableaux Python) via la fonction liste_permutation(n). En- En-
suite,
suite, on
on crée
crée une
une fonction
fonction qui
qui teste
teste si
si une
une permutation
permutation σ σ vérifie
vérifie σ◦σ
σ◦σ = = IdId via
via la
la fonction
fonction
test(s). Il suffit alors de l’appliquer à toutes les permutations de Sn via la fonction I(n).  

test(s). Il suffit alors de l’appliquer à toutes les permutations de Sn via la fonction I(n).
 
def test
def test ( (ss))::
n = len ( s
n = len ( s ))
for i in
for i in range range ( ( len
len ((ss))) )::
if s [ s [ i ]] !=
if s [ s [ i ]] != i : i :
return (
return ( False
False ) )
return ( True
return ( True ) )

test1
test1 = = [3
[3 ,
, 11,, 4
4,, 0 0,, 2]
2]
test2
test2 = [3 , 4 , 1 , 0 ,
= [3 , 4 , 1 , 0 , 2]
2]
print
print (
( test
test (
( test1
test1 ))))
print
print (
( test
test (
( test2
test2 ))))

5
6696
#
# génération
génération de
de toutes
toutes les les permutations
permutations ,
, on
on crée
crée une
une
permutation de S (n -1) , on

6474
permutation de S (n -1) , on
#
# fixe
fixe k
k entre
entre 00 et
et nn -1
-1 etet on
on échange
échange k
k etet n
n pour
pour créer
créer une
une
permutation de S (
permutation de S ( n )n )

30:1
def liste_permutation
def liste_permutation ( (nn)
):: .76.2
if n ==1
if n ==1 : :
return ([[0]])
return ([[0]])
.225

ancienne = liste_permutation (n
ancienne = liste_permutation (n -1)
-1)
nouvelle
nouvelle = []= []
:165

for s
for s in
in ancienne
ancienne : :
for k in range (n
n))::
2

for k in range (
1250

t =[ s [ i ] for
t =[ s [ i ] for i in i in range
range (( len
len (
(ss)
)))]
] # # copie
copie de
de ss
t . append (n -1) # on fixe t
t . append (n -1) # on fixe t (n -1) = n -1(n -1) = n -1
t [n
[n -1]
-1] , ,tt[[kk]] == t t[[k
k]] ,
, tt [n
[n -1]
-1] # # on
on échange
échange tt [n
[n -1]
-1]
:889

t
et t [
et t [ k ]k ]
3582

nouvelle
nouvelle . . append
append ( (t
t))
return ( nouvelle
return ( nouvelle ) )
1075

print
print (( liste_permutation
liste_permutation (3)(3) )
)
[[2 , 0 , 1] , [1 , 2 , 0] , [1 , 00,
, 2]
2] ,
, [2
[2 ,
, 1
1,, 0]
0] ,
, [0
[0 ,
, 2
2,, 1]
1] ,
, [0
[0 ,
,
e:21

[[2 , 0 , 1] , [1 , 2 , 0] , [1 ,
1 , 2]]
1 , 2]]
:Non

def
def II((nn)
)::
L
L = liste_permutation (
= liste_permutation (n
n)
x.com

)
c =0
c =0
for
for s s in
in L L:
:
larvo

if
if test (
test (s
s)):
:
c
c = c +1
= c +1
scho

Centrale Mathreturn (
(c
2 (Python)
return c)
) 871
univ.

print
print ([
([ I
I((n
n)) for
for n
n in
in range
range (1
(1 ,9)
,9) ])
])

 

[1 , 2 , 4 , 10 , 26 , 76 , 232 , 764]

3.
Centrale[1
Math
, 2 2, (Python) 871

 

4 , 10 , 26 , 76 , 232 , 764]



 



3. [1 , 2 , 4 , 10 , 26 , 76 , 232 , 764]

print ([ I ( n ) -I (n -1) -(n -1) * I (n -2) for n in range (3 ,9) ])


 , 0 , 0 , 0 , 0 , 0] 

3.
 

[0
print ([ I ( n ) -I (n -1) -(n -1) * I (n -2) for n in range (3 ,9) ])

 

4. On[0conjecture
, 0 , 0 , la0 ,
formule
0 , 0]

4. On conjecture la formule ∀n  3, In − In−1 − (n − 1)In−2 = 0


pour tout entier n  3 (on∀n
peut poursuivre
 3, In − In−1quelques
− (n − valeurs
1)In−2 =en0Python mais la complexité
étant en n! au moins, la machine prend beaucoup de temps même pour n = 9).
Notons
pour tout entier n  3 (on peut poursuivre quelques valeurs en Python mais la complexité
étant en n! au moins, la machine prend beaucoup de(k) temps même pour n = 9).
Jn = {σ ∈ Sn , σ ◦ σ = Id} et ∀k ∈ [[0, n − 1]] , Jn = {σ ∈ Jn , σ (n − 1) = k} .
Notons
 
(k)
La famille
Jn = {σ ∈ forme
JnSn , σ ◦ σ = Id} une∈partition
et ∀k de, JJnn(k)donc
[[0, n − 1]] = {σ ∈ Jn , σ (n − 1) = k} .
0kn−1

5
 

6696
(k)
La famille Jn forme une partition de Jn donc
n−1  
0kn−1
(F0 ) : In = card (Jn ) = card Jn(k) .

6474
k=0
 n−1
 
(k)
(n−1) (F 0 ) : I n = card (J n ) = card J n .
Si σ ∈ Jn alors f (σ) = σ |{0,..,n−2} (sa restriction à {0, .., n − 2}) est une permutation

30:1
k=0
de Sn−1 qui vérifie
Si σ ∈ Jn
(n−1) .76.2
alors f (σ) = σ |{0,..,n−2} (sa restriction à {0, .., n − 2}) est une permutation
de Sn−1 qui vérifie f (σ) ◦ f (σ) = (σ ◦ σ)|{0,..,n−2} = (Id)|{0,..,n−2}
.225

donc f (σ) ∈ Jn−1 . Ilf est


(σ) alors immédiat
◦ f (σ) = (σ ◦ σ)que l’application
|{0,..,n−2} = (Id)|{0,..,n−2}
:165

donc f (σ) ∈ Jn−1 . Il est alors ∈ Jn(n−1) →


f : σ immédiat queσ |{0,..,n−2} ∈ Jn−1
l’application
2
1250

(n−1)
est une bijection de Jn f sur
:σ∈ donc
Jn(n−1)
Jn−1 →laσ |{0,..,n−2}
réciproque∈est l’application
Jn−1
  
si 0 est
k
:889

est une bijection de


(n−1)
sur→ σ (k)
donc la réciproque n−2
l’application
g :Jσn ∈ Jn−1 Jn−1k →
n−1 si k = n − 1
  
3582

σ (k) si 0  k  n − 2
En particulier, ongpeut
: σ ∈affirmer
Jn−1 →quek :→
n−1 si k = n − 1
 
1075

(n−1)
En particulier, on peut(F 1 ) : cardque
affirmer Jn: = card (Jn−1 ) = In−1 .
e:21

 
(k) (n−1)
Soit k ∈ {0, .., n − 2} et σ1 ∈ Jn alors
(F ) : card J n = card (Jn−1 ) = In−1 .
:Non

(σ) = σ |{0,..,n−2}\{k}
Soit k ∈ {0, .., n − 2} et σ ∈ Jn fkalors
(k)
x.com

(sa restriction à {0, .., n − 2} \ {k}) est=une


fk (σ) permutation de {0, .., n − 2} \ {k} . En effet,
σ |{0,..,n−2}\{k}
par définition, on a :
larvo

(sa restriction à {0, .., n − 2} \ {k}) est une permutation de {0, .., n − 2} \ {k} . En effet,
σ (non
par définition, a : = k et
− 1)
scho

σ (k) = σ (σ (n − 1)) = (σ ◦ σ) (n − 1) = Id (n − 1) = n − 1
σ (n − 1) = k et
univ.

σ (k) = σ (σ (n − 1)) = (σ ◦ σ) (n − 1) = Id (n − 1) = n − 1
872 Séries entières

En outre, comme σ est une permutation de {0, .., n − 1} , tout élément i de {0, .., n − 2} \ {k}
admet un antécédent q ∈ {0, .., n − 1} et q ∈ {0, .., n − 2} \ {k} (sinon q ∈ {k, n − 1} donc

i = σ (q) ∈ {σ (k) , σ (n − 1)} = {n − 1, k} ,

ce qui est absurde). Ainsi, fk (σ) est une permutation de {0, .., n − 2} \ {k} qui est un
ensemble à n − 2 éléments et vérifie

(fk (σ)) ◦ (fk (σ)) = (σ ◦ σ)|{0,..,n−2}\{k} = (Id)|{0,..,n−2}\{k} .


(k)
L’application fk est une bijection entre Jn et l’ensemble des permutations ω d’un en-
semble à n − 2 éléments dont tous les éléments vérifient ω ◦ ω = Id . Ce dernier en-
semble est manifestement en bijection avec Jn−2 (il suffit de réindexer les éléments de
(k)
{0, .., n − 2} \ {k}) donc Jn est en bijection avec Jn−2 , ce qui donne les formules sui-
vantes :  
(F2 ) : ∀k ∈ {0, .., n − 2} , card Jn(k) = card (Jn−2 ) = In−2

En combinant les formules (F0 ) , (F1 ) et (F2 ), on obtient :

5
6696
  n−2
   n−2

In = card Jn(n−1) + card Jn(k) = In−1 + In−2

6474
k=0 k=0
n−2


30:1
= In−1 + In−2 1 = In−1 + In−2 (n − 1) ,
k=0
.76.2
ce qui permet de conclure.
Comme I0 = 1 par convention et, d’après la question 1, on a I1 = 1, I2 = 2, on peut
.225

écrire :
I2 − I1 − (2 − 1) I0 = 2 − 1 − 1 = 0
:165

donc la formule reste vraie pour n = 2.


2

 In
1250

5. Notons R le rayon de convergence de la série entière xn . Conservons les notations


n
n!
introduites à la réponse de la question précédente. Pour tout entier n, Jn est un sous-
:889

ensemble de Sn donc
3582

In
0  In = card (Jn )  card (Sn ) = n! ⇒ 0   1.
n!
1075

D’après le cours, on peut affirmer que R est supérieur ou égal au rayon de convergence

e:21

de la série entière xn . Comme ce dernier vaut 1 (par le lemme d’Abel ou par le critère
n
de d’Alembert), on en déduit que R  1.
:Non

6. S étant une somme de série entière de rayon de convergence R > 0, elle est de classe
x.com

C ∞ sur [−R, R] et on peut la dériver terme à terme dans cet intervalle ouvert. Par
conséquent, pour tout x ∈ ]−R, R[ , on peut écrire :
larvo

+∞
 +∞

In n In n
S (x) = x =1+ x ⇒
n! n!
scho

n=0 n=1
+∞
 +∞ +∞
In n n−1  In  In
S  (x) = x = xn−1 = I1 + xn−2 .
univ.

n=1
n! n=1
(n − 1)! n=2
(n − 1)!
Centrale Math 2 (Python) 873

On utilise alors la relation de récurrence vérifiée par la suite (In )n (à partir du rang 2)
et le fait que I1 = 1.
+∞
 In−1 + (n − 1) In−2 n−1
S  (x) = I1 + x
n=2
(n − 1)!
+∞
 +∞
In−1 n−1  (n − 1) In−2 n−1
= 1+ x + x
n=2
(n − 1)! n=2
(n − 1)!
+∞
 +∞

Ik In−2 n−1
= 1
 + xk + x (k = n − 1)
k! n=2
(n − 2)!
=I0 x0 /0! k=1

+∞
 +∞

Ik Ih h+1
= xk + x (h = n − 2)
k! h!
k=0 h=0
= S (x) + xS (x) ⇒ S  (x) = (1 + x) S (x) .

5
7. Le cours d’équations différentielles montre qu’il existe un réel C tel que :

6696
 
  

6474
x2
∀x ∈ ]−R, R[ , S (x) = C exp  (1 + x) dx = C exp x + .
2

30:1
En évaluant en x = 0, comme S (0) = I0 = 1, on en déduit que C = 1 d’où : .76.2
   2
x2 x
∀x ∈ ]−R, R[ , S (x) = exp x + = exp exp (x) .
.225

2 2
 
:165

x2
Pour expliciter In , nous allons développer en série entière la fonction x → exp exp (x)
2 2 
2
1250

x
en utilisant le produit de Cauchy des deux fonctions x → exp (x) et x → exp qui
2
sont développables en série entière sur R D’après le cours, pour tout réel x, on a :
:889

 n
x2
3582

+∞
   +∞
 +∞

xn x 2
2 x2n
exp (x) = et exp = = .
1075

n=0
n! 2 n=0
n! n=0
2n n!

Malheureusement, le produit de Cauchy exige que chaque fonction s’écrive  2sous


 la forme
e:21

 x
un xn , ce qui n’est pas le cas, pour l’instant, de la fonction x → exp . Considé-
:Non

n
2
rons la suite (bn )n∈N définie par :
x.com

1
∀n ∈ N, b2n+1 = 0, b2n =
2n n!
larvo

(rappelons que bn est le coefficient devant xn ) alors on peut écrire :


scho

  +∞

x2
∀x ∈ R, exp = bn x n .
univ.

2 n=0
874 Séries entières

Posons alors la suite (cn )n∈N définie par :


n
 
1 1
∀n ∈ N, cn = bk = bk
(n − k)! (n − k)!
k=0 k∈{0,..,n}
k pair
n/2
 1  1
= bq = q q! (n − 2q)!
.
(n − 2q)! q=0
2
02qn

Le produit de Cauchy affirme que :


  +∞

x2
∀x ∈ R, exp exp (x) = c n xn .
2 n=0
 
x2
Or, sur l’intervalle [−R, R] , les fonctions S et x → exp exp (x) coïncident donc
2

5
+∞
 +∞

In n

6696
leurs développements en série entière respectif x et cn xn aussi. Par unicité
n=0
n! n=0
des coefficients d’un développement en série entière, on en déduit que :

6474
n/2
In  1

30:1
∀n ∈ N, = cn ⇔ In = n!cn = n! q q! (n − 2q)!
.
n! q=0
2
.76.2
A l’aide d’un calculateur (par exemple, Python), on peut calculer les valeurs consécutives
.225

n/2
 1
de cn = n! q
lorque n ∈ [[0, 8]] et on obtient :
2 q! (n − 2q)!
:165

q=0

1, 1, 2, 4, 10, 26, 76, 232, 764,


2
1250

ce qui est cohérent avec les valeurs numériques de la question 2 et conforte numérique-
ment la formule que nous venons de trouver.
:889
3582

Commentaires 355 Les questions d’ordre mathématique sont assez classiques, même si
aucune n’est très simple, et elles ont été déjà posées à de nombreuses reprises aux concours
1075

Centrale-SupElec et Mines-Ponts.
Par contre, les questions informatiques sont moins traditionnelles (pour l’instant) et il
e:21

faut s’entrainer à coder sur les permutations et à dénombrer (informatiquement parlant)


des ensembles. De ce point de vue, la question 2 est parfaite mais elle requiert du candidat
:Non

une bonne maitrise de l’informatique (générer l’ensemble des permutations d’un ensemble
est une question non évidente, même pour les optionnaires info, écrire la composée de deux
x.com

permutations, tester si une permutation est l’identité). Je crains que beaucoup de candidats
aient eu bien du mal sur cette question. Les plus pragmatiques (ou cultivés) ont présumé
que In = In−1 + (n − 1) In−2 (en testant à la main pour n ∈ {3, 4} , ce qui est aisé).
larvo

Néanmoins, cela ne sert à rien dans le sujet au vu des questions. N’hésitez pas à retravailler
ce sujet (prioritairement le codage de la composée de deux permutations, éventuellement
scho

la génération de toutes les permutations en perspective d’autres oraux Maths 2 concernant


les permutations).
univ.
Centrale Math 2 (Python) 875

19.10 Intégration
19.10 Intégration
Exercice 356 Thèmes : intégration, suites et séries numériques.
On pose
Exercice 356 Thèmes : intégration, suites  et séries
e−kt numériques.
+∞

On pose ∀(k, p) ∈ N × Z, Ik,p = √


−2t )p
dt.
+∞ πt (1 + e

0 e−kt
∀(k, p) ∈ N × Z, Ik,p = √ p dt.

+∞ √ πt (1 + e−2t )
2 π 0
On admet que e−u du = .
0
+∞ √2
2 π
On admet que e−u du = .
1. À l’aide de Python : 2
0
(a) Calculer Ik,p pour (k, p) ∈ {1, .., 5} × {−3, ..0}.
1. À l’aide de Python :
(b) Calculer Ik,1 pour k ∈ {1, .., 60} . Formuler une conjecture.
(a) Calculer √ Ik,p pour (k, p) ∈ {1, .., 5} × {−3, ..0}.
(c) Calculer kIk,1 pour k ∈ {1, .., 60}.

5
(b) Calculer Ik,1 pour k ∈ {1, .., 60} . Formuler une conjecture.

6696
2. Déterminer les√ valeurs de (k, p) ∈ N × Z pour lesquelles l’intégrale Ik,p existe.
(c) Calculer kIk,1 pour k ∈ {1, .., 60}.
3. Montrer que

6474
2. Déterminer les valeurs de (k, p) ∈ N × Z pour p  
lesquelles l’intégrale Ik,p existe.
∗ p 1
3. Montrer que ∀(k, p) ∈ N × N, I k,−p = √ .
j 2j + k

30:1
p  
j=0

∗ p 1
En déduire la limite∀(k,
de Ip) ∈ N × N, Ik,−p = √ .
k,−p quand p tend vers l’infini. j 2j + k .76.2
j=0
4. Montrer que
En déduire la limite de Ik,−p quand
∀p ∈ N,p tend lim vers
Ik,pl’infini.
=0
.225

k→+∞
4. Montrer que
puis que ∀p ∈ N, lim Ik,p = 0
:165

∀k ∈ N∗ , k→+∞ lim Ik,p = 0.


p→+∞
puis que
2
1250

5. Montrer que ∀k ∈ N∗ , lim Ik,p = 0.


p→+∞ 1
Ik,p ∼ √ .
:889

5. Montrer que k→+∞ 2p k


1
 (−1)
Ik,p ∼ j √ .
3582

6. Soit k ∈ N . Montrer que la série


∗ √
k→+∞ 2 converge
p k et que
j0
2j + k
 (−1)j
1075

6. Soit k ∈ N∗ . Montrer que la série √ converge et que


+∞2j + k
j0  (−1)j
Ik,1 = √ .
e:21

+∞
j=0
2j + k
 (−1)j
Ik,1 = √ .
:Non

j=0
2j + k

 
Solution 356 1. (a)
 
x.com

 
Solution 356
import1. (a)
 import scipy . integrate as integr 
numpy as np
larvo

import numpy as np
def
importI (k ,scipy
p ) : . integrate as integr
scho

def f ( t ) :
def I (k , p ) :
univ.

def f ( t ) :
876 Intégration

return ( np . exp ( - k * t ) /((( np . pi * t ) **0.5) *(1+ np . exp


( -2* t ) ) ** p ) )
return ( integr . quad (f ,0 ,+ np . inf ) [0])

for k in range (1 ,6) :


print ( " k = " + str ( k ) + " : " )
print ([ " %.3 f " % I (k , p ) for p in range ( -3 ,1) ])

k = 1:
[ ’ 4.452 ’ , ’ 2.602 ’ , ’ 1.577 ’ , ’ 1.000 ’]
k = 2:
[ ’ 3.785 ’ , ’ 2.115 ’ , ’ 1.207 ’ , ’ 0.707 ’]
k = 3:
[ ’ 3.386 ’ , ’ 1.850 ’ , ’ 1.025 ’ , ’ 0.577 ’]
k = 4:
[ ’ 3.102 ’ , ’ 1.670 ’ , ’ 0.908 ’ , ’ 0.500 ’]
k = 5:

5
 

6696
 
[ ’ 2.883 ’ , ’ 1.536 ’ , ’ 0.825 ’ , ’ 0.447 ’]

 

6474
 
(b)

print ([ " %.3 f " % I (k ,1) for k in range (1 ,61) ])

30:1
[ ’ 0.668 ’ , ’ 0.428 ’ , ’ 0.332 ’ , ’ 0.279 ’ , etc , ’ 0.067

 

’ , ’ 0.067 ’ , ’ 0.066 ’ , ’ 0.066 ’ , ’ 0.065 ’] .76.2

On conjecture que la suite (Ik,1 )k∈N converge vers 0.


.225

 

(c)
:165

print ([ " %.5 f " % (( k **0.5) * I (k ,1) ) for k in range (1 ,61)


2

])
1250

[ ’ 0.66769 ’ , ’ 0.60490 ’ , ’ 0.57558 ’ , etc . ’ 0.50446 ’ ,


:889


 

’ 0.50438 ’ , ’ 0.50431 ’ , ’ 0.50424 ’ , ’ 0.50417 ’]
3582

√ 
On conjecture que la suite kIk,1 converge vers une limite strictement positive
k∈N
1075

(valant approximativement 0, 5).


2. Soit (k, p) ∈ N × Z. La fonction
e:21

e−kt
f : t → √
:Non

πt(1 + e−2t )p
x.com

est continue et positive sur ]0, +∞[ . On dispose des équivalents suivants :

1 1 1 e−kt
√ = √ × 1/2 , f (t) ∼ √ .
larvo

f (t) ∼
t→0+ πt π t t→+∞ πt
scho

1
La fonction t → 1/2 étant positive et intégrable sur ]0, 1] (intégrale de Riemann de
t
1
univ.

paramètre < 1), la fonction f est intégrable sur ]0, 1] .


2
Centrale Math 2 (Python) 877

1 1
Si k = 0, la fonction f est équivalente en +∞ à t → √ × 1/2 qui est positive et
π t
1
non intégrable sur [1, +∞[ (intégrale de Riemann de paramètre < 1) donc f n’est pas
2
intégrable sur [1, +∞[ .
1
Si k > 0 alors, comme √ tend vers 0 quand t → +∞, on peut affirmer que f (t)
t
est négligeable devant la fonction t → e−kt . Cette dernière fonction étant positive et
intégrable sur [1, +∞[ (car k > 0) donc f est intégrable sur [1, +∞[ .
Par conséquent, f est intégrable sur ]0, +∞[ si et seulement si k > 0 donc l’intégrale Ik,p
existe si (k, p) ∈ N∗ × Z.
3. Soit (k, p) ∈ N∗ × N. Commençons par remarquer que :

+∞ 
+∞
e−kt e−kt  p
Ik,−p = √ −p dt = √ 1 + e−2t dt.
−2t
πt (1 + e ) πt
0 0

Comme p ∈ N, on peut utiliser la formule du binôme de Newton puis permuter les

5
6696
symboles somme et intégrale car la somme ne contient qu’un nombre fini de termes,
chacun d’eux étant intégrable sur R∗+ (même raisonnement qu’à la question 1).

6474

+∞ p p
p  
+∞
e−kt  p  −2t j  j e−(k+2j)t
Ik,−p = √ e dt = √ √ dt.

30:1
πt j=0 j j=0
π t
0 0
 .76.2
On utilise alors le changement de variable u = (k + 2j) t qui est de classe C 1 sur
]0, +∞[ et qui réalise une bijection strictement croissante de ]0, +∞[ sur ]0, +∞[ . On
.225

a:
u2 2u
:165

t= , dt = du, t = 0 ⇒ u = 0, t → +∞ ⇒ u → +∞,
k + 2j k + 2j
ce qui permet d’écrire :
2
1250


+∞ 
+∞ 2 
+∞ √
e−(k+2j)t e−u 2u 2 −u2 π
:889

√ dt = u du = √ e du = √ .
t √ k + 2j k + 2j k + 2j
0 0 k + 2j 0
3582

On en déduit la formule souhaitée :


1075

p
p 
 j
Ik,−p = √ .
k + 2j
e:21

j=0

Comme tous les termes de la somme sont positifs, la somme est plus grand que n’importe
:Non

quel terme, par exemple celui pour j = 1, donc


p 
x.com

p
Ik,−p  √ 1 =√ → +∞.
k+2 k + 2 p→+∞
larvo

Le théorème d’encadrement entraine que Ik,−p tend vers +∞ quand p → +∞.


4. Soit (k, p) ∈ N∗ × N, on considère la fonction
scho

e−kt
univ.

fk,p : t → √ .
πt(1 + e−2t )p
878 Intégration

lim Ik,p . Pour tout entier k  1, la fonction fk,p est continue sur ]0, +∞[ et, pour tout
k→+∞
t ∈ ]0, +∞[ , on a lim fk,p (t) = 0. En outre, on dispose de la domination suivante :
k→+∞

∀k  1, ∀t ∈ ]0, +∞[ , |fk,p (t)| = fk,p (t)  f1,p (t) .


La fonction f1,p étant intégrable sur ]0, +∞[ (d’après la question 2), le théorème de
convergence dominée montre que :

+∞ 
+∞ 
+∞

lim Ik,p = lim fk,p = lim fk,p = 0 = 0.


k→+∞ k→+∞ k→+∞
0 0 0

lim Ik,p . Pour tout entier p ∈ N, la fonction fk,p est continue sur ]0, +∞[ et, pour
p→+∞

tout t ∈ ]0, +∞[ , on a lim fk,p (t) = 0. En outre, on dispose de la domination suivante :
p→+∞

∀k  1, ∀t ∈ ]0, +∞[ , |fk,p (t)| = fk,p (t)  fk,0 (t) .

5
6696
La fonction fk,0 étant intégrable sur ]0, +∞[ (d’après la question 2), le théorème de
convergence dominée montre que :

6474

+∞ 
+∞ 
+∞

lim Ik,p = lim fk,p = lim fk,p = 0 = 0.

30:1
p→+∞ p→+∞ p→+∞
0 0 0
.76.2
5. Fixons p ∈ N. On effectue le changement de variable u = kt (qui est de classe C 1 sur
R∗+ et réalise une bijection strictement croissante de R∗+ sur R∗+ ). Comme du = kdt, on
.225

obtient l’égalité suivante :


:165

√  
+∞ +∞
√ e−t 1 e−t
kIk,p = k  dt = √  p dt.
2

t p k πt 1 + e−2t/k
1250

0 π 1+e −2t/k 0
k
Pour tout k ∈ N∗ , on considère la fonction
:889

e−t
3582

gk : t → √  p
πt 1 + e−2t/k
1075

qui est continue sur ]0, +∞[ et, pour tout t ∈ ]0, +∞[ , on a
e−t 1 e−t
e:21

lim gk (t) = √ p = p√ × √ .
k→+∞ πt (1 + 1) 2 π t
:Non

En outre, on dispose de la domination suivante :


x.com

e−t
∀k  1, ∀t ∈ ]0, +∞[ , |gk (t)| = gk (t)  √ = f1,0
πt
larvo

où f1,0 est définie à la question 4. Comme cette dernière fonction est intégrable sur R∗+ ,
le théorème de convergence dominée montre que :
scho

√ 
+∞ 
+∞ 
+∞
1 e−t 1
lim kIk,p = lim gk = lim gk = √ √ dt = p
univ.

p
2 π 2
k→+∞ k→+∞ k→+∞ t
0 0 0
Centrale Math 2 (Python) 879

1
(cf. les calculs de la question 3). Comme > 0, on en déduit l’équivalent attendu :
2p
1
Ik,p ∼ √ .
k→+∞ 2p k
 (−1)j
6. La série √ est alternée, la suite
j0
2j + k
   
 (−1)j 
√  = √ 1
 2j + k  2j + k j j

étant décroissante et tendant vers 0, le critère spécial des séries alternées montre que la
 (−1)j
série √ converge.
j0
2j + k
Par définition, on a :

+∞
e−kt

5
Ik,1 = √ dt.

6696
πt (1 + e−2t )
0

Pour tout t > 0, e ∈ ]0, 1[ donc on peut utiliser le développement en série entière de
−2t

6474
1
z → . Pour tout t > 0, on peut écrire :
1−z

30:1
+∞
 +∞

1  j j .76.2
= −e−2t = (−1) e−2jt ⇒
1 + e−2t j=0 j=0
.225


+∞+∞
 
+∞+∞

e−2jt e−kt
j j e−(k+2j)t
Ik,1 = (−1) √ dt = (−1) √ dt.
:165

j=0
πt j=0
πt
0 0
2

Nous allons utiliser le théorème de convergence dominée pour les séries de fonctions (celui
1250

qui demande la domination des sommes partielles)pour permuter série et intégrale.


Pour tout j ∈ N, considérons la fonction
:889

j e−(k+2j)t
hj : t → (−1) √
3582

πt

1075

qui est continue et intégrable sur R∗+ (cf. la question 3). La série hj converge sim-
j0
e:21

plement sur R∗+ (d’après le raisonnement ci-dessus) et sa somme


:Non

+∞
 e−kt
hj : t → √
πt (1 + e−2t )
x.com

j=0


est continue sur R∗+ . La série hj vérifiant le critère spécial des séries alternées, on
larvo

j0
dispose de la majoration suivante :
scho

 
 n 
∗ 
 
∀n ∈ N, ∀t ∈ R+ ,  hj (t)  h0 (t) .
univ.

 j=0 
880 Espaces vectoriels normés

(une somme partielle est un reste partielle d’indice 0 donc tous les termes sont nuls à
partir du rang n + 1). La fonction h0 étant continue et intégrable sur R∗+ , le théorème de
convergence dominée montre que


+∞+∞
 +∞ 

+∞
 (−1) +∞ j
je−(k+2j)t j e−(k+2j)t
Ik,1 = (−1) √ dt = (−1) √ dt = √
j=0
πt j=0
πt j=0
2j + k
0 0

(d’après les calculs menés à la question 3).

Commentaires 356 Les questions informatiques sont aisées ... si le candidat s’est en-
trainé à utiliser le module permettant le calcul d’intégrale (pour ne pas coder à la main des
méthodes naives de calculs intégrales, qui ne s’appliquent pas si le domaine est de longueur
infini ou si la fonction n’est pas continue sur le segment). N’hésitez pas à manipuler ce
module car il renvoie non pas l’intégrale, mais un tuple formé d’une valeur approchée de
l’intégrale et de la précision.

5
Les questions mathématiques sont relativement traditionnelles (convergence d’intégrales,

6696
théorème de convergence dominée, permutation série-intégrale via la version série du théo-
rème de convergence dominée afin d’utiliser la majoration du reste par le critère spécial

6474
des séries alternées).
Au final, ce sujet de niveau standard pour ce concours et de difficulté suffisamment pro-

30:1
gressive pour cette épreuve.
.76.2
19.11 Espaces vectoriels normés
.225

Exercice 357 Soit P dans C[X] de degré d  2. On note


:165

P0 = Id et ∀n  1, Pn = P ◦ P 
◦ ... ◦ P
2
1250

n fois

On pose également :
:889

JP = {z ∈ C, (Pn (z))n∈N soit bornée} .


1. Montrer que P admet au moins un point fixe. Que peut-on en déduire pour JP ?
3582

2. (a) Montrer l’existence de R dans R∗+ :


1075

∀z ∈ C, |z|  R ⇒ |P (z)|  2 |z| .


e:21

(b) Montrer alors que z est dans JP si et seulement si


:Non

∀n ∈ N, |Pn (z)|  R.
x.com

(c) En déduire que JP est compact.


3. Dans cette question on pose P = X 4 + X.
larvo

(a) Déterminer un réel R strictement positif tel que :


scho

∀z ∈ C, |z|  R ⇒ |P (z)|  2 |z| .


univ.
Centrale Math 2 (Python) 881

(b) Écrire une procédure en Python qui prend comme argument z ∈ C et N ∈ N et


qui revoit 0  k  N tel que |Pk (z)| > R et qui renvoie N + 1 sinon.
(c) Tracer une approximation de JP .

Solution 357 1. Le polynôme P (X) − X est un polynôme de C [X] de degré d  2 donc,


d’après le théorème d’Alembert-Gauss, il admet (au moins) une racine z0 donc z0 est un
point fixe de P. Une récurrence immédiate montre que

∀n ∈ N, Pn (z0 ) = z0

(vraie pour n = 0 car P0 = Id et si Pn (z0 ) = z0 alors

Pn+1 (z0 ) = P (Pn (z0 )) = P (z0 ) = z0 ,

ce qui prouve l’hérédité). Ainsi, z0 appartient à JP car la suite (Pn (z0 ))n est constante
donc bornée, ce qui prouve que l’ensemble JP est non vide.

5
2. (a) Il existe des complexes (ak )0kd avec ad = 0 tel que

6696
d


6474
P (X) = ak X k .
k=0

30:1
On peut alors écrire :
.76.2
   d−1
  d−k 
 P (z)   1 
∀z ∈ C∗ ,  d  = ad + ak  → |ad | = 0
  |z|→+∞
.225

z z
k=0

car
:165

  
 1 d−k  1
 
∀k ∈ {0, .., d − 1} ,   = d−k → 0.
2

 z  |z| |z|→+∞
1250

Ainsi, on en déduit que


:889

|P (z)| |P (z)| d−1


∼ |ad | ⇒ ∼ |ad | |z| → +∞
3582

d |z|
|z| |z|→+∞ ×|z|d−1 |z|→+∞ |z|→+∞

puisque d − 1 > 0. Par définition des limites infinies en +∞, il existe R > 0 tel que :
1075

|P (z)|
∀z ∈ C, |z|  R ⇒  2 ⇔ |P (z)|  2 |z| .
e:21

|z|
:Non

(b) Notons
K = {z ∈ C, ∀n ∈ N, |Pn (z)|  R} .
x.com

Soit z ∈ C. Si z ∈ K, par définition de K, la suite (Pn (z))n∈N est bornée donc z ∈ JP ,


ce qui prouve l’inclusion K ⊂ JP .
larvo

Supposons que z ∈ JP alors la suite (Pn (z))n∈N est bornée. Prouvons par l’absurde
que z ∈ K. Supposons qu’il existe n0 ∈ N tel que |Pn0 (z)| > R. Prouvons par
scho

récurrence sur n  n0 que


univ.

∀n  n0 , (Hn ) : |Pn (z)|  2n−n0 R.


882 Espaces vectoriels normés

Cette inégalité (Hn ) est manifestement vraie pour n = n0 . Supposons que (Hn ) soit
vraie pour un entier n  n0 alors, n − n0 ∈ N donc 2n−n0  1 et on peut affirmer
que
|Pn (z)|  2n−n0 R  R.
D’après la question précédente, on en déduit que

|Pn+1 (z)| = |P (Pn (z))|  2 |Pn (z)|  2 × 2n−n0 R = 2n−n0 +1 R.

Ainsi, (Hn+1 ) est vraie, ce qui achève la récurrence.


Comme la suite (2n−n0 R)nn0 tend vers +∞, l’inégalité (Hn ) combinée au théorème
d’encadrement montre que
lim |Pn (z)| = +∞,
n→+∞

ce qui contredit le fait que, z appartenant à JP , la suite (Pn (z))n∈N est bornée.
Par conséquent, on peut affirmer que z ∈ K. Par suite, nous venons de prouvons
l’inclusion JP ⊂ K d’où l’égalité attendue : JP = K.
(c) Notons

5
6696
D = {z ∈ C, |z|  R}
qui est un fermé borné de C. Pour tout entier n, on note

6474
−1
Dn = (Pn ) (D) = {z ∈ C, Pn (z) ∈ D} = {z ∈ C, |Pn (z)|  R} .

30:1
Pour chaque entier n, z → Pn (z) étant une fonction continue sur C (puisque poly-
.76.2
nomiale) et D étant un fermé, on peut affirmer que Dn est fermé. Par conséquent,
l’ensemble 
.225

D n = JP
n∈N
:165

est un fermé de C. D’autre part, comme



2
1250

JP = Dn ⊂ D0 = D,
n∈N
:889

on peut affirmer que JP est borné. Puisque JP est un fermé borné de C qui est un
espace vectoriel normé de dimension finie, on peut affirmer que JP est un compact.
3582

3. (a) D’après la seconde inégalité triangulaire, pour tout z ∈ C, on a l’inégalité suivante :


1075

 4 
z + z   |z|4 − |z| = |z|3 (|z| − 1)
e:21

donc, si 
|z| − 1  2
:Non

|z|  3 ⇒ 3 ⇒ |P (z)|  2 |z|


|z|  |z|
x.com

donc R = 3 convient.

 

(b)
larvo

def appartient (z , N ) :
u = z
scho

R = 3
k = 0
univ.

while k <= N and abs ( u ) < R :


Centrale Math 2 (Python) 883

u = u **4+ u
k = k +1
return ( k )

print ( appartient (0.55+0.1*1 j ,23) )


24
print ( appartient (0.552365+0.1*1 j ,23) )

 

8

(c) Si |z|  3 alors sa partie réelle et sa partie imaginaire appartiennent à l’intervalle


[−3, 3] . On maille alors le carré [−3, 3] × [−3, 3] (avec un certain pas prédéfini) on ne
conserve que les points z du disque de centre 0 et de rayon 3 puis on teste si la suite
(Pn (z))n ne sort pas de ce disque pour les N premières itérations (nous testerons 2,
20 et 200 itérations avec un pas de 0, 1 puis de 0, 01).

 


5
6696
def approximation ( nb_iteration , pas ) :

6474
X = np . arange ( -3 ,3 , pas )
Y = np . arange ( -3 ,3 , pas )

30:1
Z = []
for x in X :
for y in Y : .76.2
if x **2+ y **2 < 9:
Z . append ( x + y *1 j )
.225

for z in Z :
:165

if appartient (z , nb_iteration ) > nb_iteration :


plt . plot ( z . real , z . imag , marker = ’. ’ , color = ’ red
2

’)
1250

plt . plot (0 ,0 , label = " pas de " + str ( pas ) + " et " + str (
nb_iteration ) + " itérations " )
:889

plt . legend ()

 

plt . show ()
3582
1075

Voici quelques approximations graphiques (plus le nombre d’itérations est élevé et


plus le pas est petit), plus l’approximation est bonne.
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.
884 Espaces vectoriels normés

Commentaires 357 L’exercice est assez pauvre en questions informatiques. En outre, si


la détermination mathématique de R n’est pas faite, le codage informatique en est impacté.
Dans ce cas, soyez pragmatique et faites des tests avec des valeurs de R plus ou moins
grandes. Une subtilité est présente à la question 3.c : il s’agit de tracer des points et non
des courbes (donc il faut réviser ce point :-)). L’intérêt de cet exercice est d’implémenter

5
6696
vos premières fractales (découvertes où il a plus d’un siècle par Gaston Julia et Pierre Fa-
tou au début du 20e siècle puis retravailler par Benoit Mandelbrot dans la seconde moitié
du 20e siècle). Il s’agit dans cet exercice d’étudier un ensemble très proche du célébrissime

6474
ensemble de Mandelbrot.
Les questions mathématiques ont déjà été posées à plusieurs reprises à ce concours (ini-

30:1
tialement en Maths pour les questions 2).
Les questions 1 et 3.a sont élémentaires tandis que la question 2.a) est légèrement astu-
.76.2
cieuse (ou « évidente » si on raisonne en terme d’asymptotique).
La question 2.b est probablement la question la plus difficile car elle requiert une grande
.225

rigueur dans le raisonnement.


La question 2.c est très discriminante car elle demande de réinterpréter correctement la
:165

question précédente et d’avoir une bonne connaissance sur la topologie (liée à la compa-
cité).
2
1250

Pour votre culture, il existait dans la version Math 1 une question supplémentaire : mon-
trer que C\JP est connexe par arcs. Cela saute aux yeux au vu des dessins, je vous laisse
:889

vous amuser à le prouver.


3582

Exercice 358 Soient n un entier supérieur ou égal à 2, A ∈ Mn (R) et B ∈ Mn,1 (R) .


1075

On cherche à résoudre numériquement le système linéaire AX = B selon la méthode de


Jacobi. On fait l’hypothèse nécessaire (et suffisante) pour la réussite du procédé que les
coefficients diagonaux de A sont non nuls. On pose
e:21
:Non

A = D − E − F,

où D est diagonale, E triangulaire strictement supérieure et F triangulaire strictement


x.com

inférieure. On se donne X0 ∈ Mn,1 (R) et on définit la suite (Xk )k0 par la récurrence :
larvo

∀k ∈ N, Xk+1 = D−1 (E + F ) Xk + D−1 B.

1.
scho

(a) Écrire la fonction decomp(A) qui renvoie D−1 , E et F .


univ.
Centrale Math 2 (Python) 885

(b) Écrire la fonction Jacobi(A,B,X0,n) qui renvoie Xn lorsque n ∈ N.


   
2 3 1 1
(c) Tester la fonction lorsque A = −2 5 4 , B = 1 et X0 = B. Comparer
0 1 8 1
le résultat obtenu avec celui obtenu à l’aide de numpy.linalg.solve(A,B).
2. On suppose dans cette question que A est à diagonale strictement dominante, ce

qui signifie que, pour tout i ∈ {1, .., n} , |Ai,i | > |Ai,j | .
j∈{1,..,n}\{i}

(a) Montrer que la méthode de Jacobi peut être mise en place.


(b) Montrer que A est inversible.
(c) Soit Y l’unique solution du système AX = B. On pose

M = D−1 (E + F ) ..

Montrer que

5
6696
∀k ∈ N, Xk+1 − Y = M (Xk − Y ) .
(d) En déduire l’existence de ρ ∈ [0, 1[ tel que

6474
∀k ∈ N, Xk+1 − Y   ρ Xk − Y 

30:1
lorsque X = max |Xi | .
1in .76.2
(e) Que peut-on en conclure ?
.225

Solution 358 1.
:165

 

(a)
2
1250

import numpy as np

def decomp ( A ) :
:889

n = len ( A )
3582

D1 = np . zeros (( n , n ) )
E = np . zeros (( n , n ) )
F = np . zeros (( n , n ) )
1075

for i in range ( n ) :
D1 [ i ][ i ] = 1/( A [ i ][ i ])
e:21

for i in range ( n ) :
for j in range ( n ) :
:Non

if i <j :
E [ i ][ j ] = -A [ i ][ j ]
x.com

for i in range ( n ) :
for j in range ( n ) :
larvo

if i > j :
F [ i ][ j ] = -A [ i ][ j ]

 

scho

return ( D1 ,E , F )
univ.

(b)
if i > j :
F [ i ][ j ] = -A [ i ][ j ]


Espaces vectoriels normés 

886 return ( D1 ,E , F ) Espaces vectoriels normés
886

(b)







def Jacobi (A ,B , X0 , n ) :
def Jacobi (A ,B , X0 , n ) :
D1 ,E , F = decomp ( A )
D1 ,E , F = decomp ( A )
U = D1 . dot ( E + F )
U = D1 . dot ( E + F )
B1 = D1 . dot ( B )
B1 = D1 . dot ( B )
X = np . array ([ X0 [ i ] for i in range ( len ( X0 ) ) ])
X = np . array ([ X0 [ i ] for i in range ( len ( X0 ) ) ])
for i in range ( n +1) :
for i in range ( n +1) :
X = U . dot ( X ) + B1
X = U . dot ( X ) + B1

 

return ( X )

 

return (X)

(c) 
(c)
 

 
A1 = np . array ([ [2 ,3 ,1] ,[ -2 ,5 ,4] ,[0 ,1 ,8]])
A1 = np . array ([ [2 ,3 ,1] ,[ -2 ,5 ,4] ,[0 ,1 ,8]])
B1 = np . array ([[1] ,[1] ,[1]])
B1 = np . array ([[1] ,[1] ,[1]])
for n in range (20) :
for n in range (20) :
print ( Jacobi ( A1 , B1 , B1 , n ) )

5
print ( Jacobi ( A1 , B1 , B1 , n ) )

6696
[[ -1.5]
[[ -1.5]

6474
[ -0.2]
[ -0.2]
[ 0. ]]
[ 0. ]]

30:1
[[ 0.8 ]
[[ 0.8 ]
[ -0.4 ]
[ -0.4 ] .76.2
[ 0.15]]
[ 0.15]]
etc .
etc .
.225

[[ 0.17140758]
[[ 0.17140758]
[ 0.18805786]
[ 0.18805786]
:165

[ 0.10187062]]
[ 0.10187062]]
[[ 0.1669779 ]
[[ 0.1669779 ]
2

[ 0.18706653]
1250

[ 0.18706653]
[ 0.10149277]]
[ 0.10149277]]
:889

print ( np . linalg . solve ( A1 , B1 ) )


print ( np . linalg . solve ( A1 , B1 ) )
3582

[[ 0.16949153]
[[ 0.16949153]
[ 0.18644068]
1075

[ 0.18644068]
 [
 

[ 0.10169492]]

 

0.10169492]]
e:21

On constate que la suite (Xn )n semble converger vers la solution de l’équation


On constate que la suite (X )n semble converger vers la solution de l’équation
AX = B c’est-à-dire vers An−1
:Non

B.
AX = B c’est-à-dire vers A−1 B.
2. (a) La matrice D est diag (A1,1 , .., An,n ) . Comme A est une matrice à diagonale domi-
x.com

2. (a) La matrice D est diag (A1,1 , .., An,n ) . Comme A est une matrice à diagonale domi-
nante, pour tout i ∈ {1, .., n} , on a la minoration :
nante, pour tout i ∈ {1, .., n} , on a la minoration :

larvo

∀i ∈ {1, .., n} , |Ai,i | >  |Ai,j |  0 ⇒ |Ai,i | > 0


∀i ∈ {1, .., n} , |Ai,i | > |Ai,j |  0 ⇒ |Ai,i | > 0
j∈{1,..n}\{i}
scho

j∈{1,..n}\{i}

donc, pour tout i ∈ {1, .., n} , Ai,i n’est pas nul, ce qui permet de mettre en place la
donc, pour tout i ∈ {1, .., n} , Ai,i n’est pas nul, ce qui permet de mettre en place la
univ.

méthode de Jacobi.
méthode de Jacobi.
Centrale
Centrale Math
Math22(Python)
(Python) 887 887

(b) Comme
(b) CommeAAest estune
unematrice
matricecarrée,
carrée,il ilsuffit
suffit
queque
sonson noyau
noyau est est réduit
réduit àn,1
à {0 . Soit
{0}n,1 } . Soit
)1in∈∈MM
(xi )i1in
XX==(x n,1 (R)
n,1 tel
(R) telque
que

nn
AX 0n,1⇔⇔
AX == 0n,1 ∀i∀i
∈∈{1,{1,
.., ..,
n}n}, , Ai,jAxi,jj x=j 0= 0
j=1j=1

⇔⇔ ∀i∀i∈ ∈{1,{1,
..,..,
n}n}
, A, i,i −−
Axi,ii x=i = Ai,jAxi,j
j . xj .
j∈{1,..n}\{i}
j∈{1,..n}\{i}

Onnote
On note
X
X = =max
∞∞ max|xi|x
| .i | .
1in
1in

Soiti0i0∈∈{1,
Soit n}teltelque
{1,..,..,n} queX X ∞∞ == |X|X . D’après
i0 |i.0 |D’après lesles équations
équations précédentes,
précédentes, on aon: a :
      
         
      
|Ai0i0,i,i0 0| |X
|A X∞∞ == |A|A | |x
i0 i,i00,i|0|x |=
i0 |i0=
      Axi0j,j.xj .
−− Ai0A,jix0 ,jj .x j=. =  Ai0 ,j
  j∈{1,..n}\{i
j∈{1,..n}\{i0} 0}
  j∈{1,..n}\{i
j∈{1,..n}\{i 0} 0}
 

5
  

6696
 |A|A i0|,j ||xj|x
i0 ,j | j|  |Ai|A | X
0 ,j i0 ,j
| X
∞ .∞ .

j∈{1,..n}\{i
j∈{1,..n}\{i 0 }0 } 0} 0}
j∈{1,..n}\{i
j∈{1,..n}\{i
X
X

6474
∞ ∞

Autrementdit,
Autrement dit,on
ona aprouvé
prouvél’inégalité
l’inégalité suivante
suivante : :

30:1
  
 
X∞∞
|Ai0i0,i,i0 0| |X
|A |A|Ai0 ,j | X
i0|,jX ∞∞ ⇔⇔|Ai|A 0| −
0 ,ii00|,i− |Ai0|A  | X 0. 0.
,j |i0 ,jX
.76.2∞ ∞
j∈{1,..n}\{i
j∈{1,..n}\{i 0 }0 } 0} 0}
j∈{1,..n}\{i
j∈{1,..n}\{i
.225

En
Endivisant
divisantpar
parlelenombre
nombre

:165

|A|A | 0−| −
i00,i
i0 ,i |Ai|A
0 ,ji|0 ,j |
2

j∈{1,..n}\{i 0} 0}
j∈{1,..n}\{i
1250

qui
quiest
eststrictement
strictementpositif
positifd’après
d’aprèsl’énoncé,
l’énoncé,
onon
enen
déduit
déduit
queque
: :
:889

X
X 
∞∞ 0⇒
0⇒ X
X∞∞ 0⇒
== 0⇒
XX= 0=n,10,n,1 ,
3582

cequi
ce quipermet
permetdedeconclure.
conclure.
(c) Par
(c) Parconstruction,
construction,onona a
1075

AY==BB⇔⇔(D(D−−
AY EE−−
F )FY) Y= =
BB⇔⇔
DYDY = (E
= (E + F+) F
Y )+Y B+ B
e:21

−1−1
⇔⇔ YY==DD
−1
−1
(E(E++ D−1
F )FY) Y+ + D−1
BB⇔⇔
(E1(E
) 1: )Y: =
YM Y D+−1
= YM+ DB−1 B
×D
×D
:Non

D’autre
D’autrepart,
part,par
pardéfinition
définitiondedelalasuite
suite k )kk,)kpour
(X(X , pour
tout
tout
entier
entier
k, on
k, on
a :a :
x.com

(E(E
2 )2:) X
: k+1
Xk+1==
MM +−1
XkX+k D DB−1
B

En
Enretranchant
retranchant(E(E
1 )1 )à à(E(E
2 )2,) on
, onobtient
obtient
la la
formule
formule souhaitée.
souhaitée.
larvo

(d)
(d) Par
Parconstruction,
construction,leslescoefficients
coefficientsdedeMMsont sont définis
définisparpar
: :

scho


  AijAij
2 2
−− si isi=i j= j
∀ ∀(i,(i,j)j)∈ ∈{1,{1,
..,..,
n}n}, M,M ==
i,j i,j
Ai,iAi,i


univ.


0 0 si isi=i j= j
888 Espaces vectoriels normés

Ainsi, pour tout


Z = (Zi )1in ∈ Mn,1 (R) ,
on a les majorations suivantes :
 
 
   
∀i ∈ {1, .., n} , |(M Z)i | =  Mi,j Zi   |Mi,j | |Zi |
j∈{1,..,n}\{i}  j∈{1,..,n}\{i}
 |Ai,j | 1 
= |Zi | = |Ai,j | |Zi |
|Ai,i | |Ai,i |
j∈{1,..,n}\{i} j∈{1,..,n}\{i}
 

  1 |Ai,j | Z∞ .
|Ai,i |
j∈{1,..,n}\{i}

On en déduit la majoration suivante :


 


5
1

6696
M Z∞  max  |Ai,j | Z∞ .
1in |Ai,i |
j∈{1,..,n}\{i}

6474
Si on pose
1 

30:1
ρ= max |Ai,j | ∈ [0, 1[
i∈{1,..,n} |Ai,i |
j∈{1,..,n}\{i}
.76.2
(car A est à diagonale strictement dominante). Pour tout entier k, en choissant
Z = Xk − Y, d’après la question 3.c, on a
.225

Xk+1 − Y = M Z = M (Xk − Y )
:165

⇒ Xk+1 − Y  = M (Xk − Y )  ρ Xk − Y  .


2
1250

(e) Une récurrence immédiate montre que :

∀k ∈ N, 0  Xk − Y   ρk X0 − Y  .
:889

 
Comme ρ ∈ [0, 1[ , la suite géométrique ρk X0 − Y  k∈N converge vers 0 donc,
3582

d’après le théorème d’encadrement, on peut écrire :


1075

lim Xk − Y  = 0 ⇔ lim Xk = Y


k→+∞ k→+∞
e:21

c’est-à-dire que la suite (Xk )k converge vers l’unique solution de l’équation AX = B.


:Non

Commentaires 358 Les questions informatiques sont tout à fait standards pour cette
x.com

épreuve et ne doivent pas vous poser de difficulté. Si c’est le cas, il faut les retravailler.
La question 2.a est classique et, si elle vous a bloqué, n’hésitez pas à la retravailler (elle
intervient aux écrits et oraux de tous les concours de cet ouvrage). Elle sert notamment
larvo

à localiser les valeurs propres des matrices (en vue d’estimations numériques). Les autres
questions mathématiques sont de difficulté standards et ne doivent pas poser de difficulté
scho

insurmontable.
univ.
Centrale Math 2 (Python) 889

19.12 Variables aléatoires


Exercice 359 Soit p dans ]0, 1[ et n  1. Soient X1 , . . . , Xn des variables aléatoires dis-
crêtes indépendantes de même loi

P (X1 = 1) = p et P (X1 = −1) = 1 − p.

On pose
n

X0 = 0 et Sn = Xi .
i=0

1. Déterminer la loi de Sn .
2. (a) Sur Python, créer une fonction marchealea prenant 2 paramètres p dans ]0, 1[ et
n  1 qui simule une expérience aléatoire et renvoie une liste
[S0 (ω), S1 (ω), ..., Sn (ω)] pour un ω dans Ω.
(b) Créer une fonction affichant les points (Si (ω), i)0in , pour n et p donnés. Ajou-
ter les courbes de

5
6696

n → (2p − 1) n + 1.01 × n ln(n)


6474
et n → (2p − 1) n − 1.01 × n ln(n)

sur le graphique. Que peut-on conjecturer ?

30:1
3. Soit (An )n0 une suite d’évênement. Soit (Bm )m0 telle que .76.2
+∞

∀m ∈ N, Bm = An
.225

n=m
:165

Montrer que (Bm )m0 est décroissante.



2

4. Si la série P (An ) converge, montrer que


1250

 +∞ 

:889

P Bm = 0.
m=0
3582

 
x2
5. Comparer pour x dans R, ch (x) et exp .
1075

2
1
6. On suppose dans les questions 6 et 7 que p = .
e:21

2
(a) Soient a > 0, u > 0 et n  1. Montrer que
:Non

E(exp(uSn ))
P (Sn > a) 
x.com

.
exp (ua)

(b) Montrer que


larvo

 2
a
P (Sn > a)  exp −
2n
scho
univ.
890 Variables aléatoires

puis que  
a2
P (|Sn | > a)  2 exp − .
2n
1
7. Rappelons que p = dans cette question. Conclure en montrant que la probabilité
2 
qu’il y ait une infinité de n tel que |Sn | soit strictement plus grand que 1, 01 n ln (n)
vaut 0.

Solution 359 1. Pour tout k ∈ {1, .., n} , on pose


Xk + 1
Yk =
2
alors Yk suit une loi de Bernoulli de paramètre 1 − p car
   
x+1 −1 + 1 1 + 1
Yk (Ω) = , x ∈ Xk (Ω) = , = {0, 1}
2 2 2
 

5
Xk + 1

6696
P (Yk = 1) = P = 1 = P (Xk = 1) = 1 − p
2
P (Yk = 0) = 1 − P (Yk = 1) = p.

6474
Comme les variables (Xk )1kn sont mutuellement indépendantes et que, pour chaque

30:1
entier k, Yk dépend uniquement de Xk , le lemme des coalitions montre que les variables
(Yk )1kn sont également mutuellement indépendantes. Comme elles suivent toutes la
.76.2
même loi de Bernoulli de paramètre 1 − p, le cours affirme que la variable
.225

n

T = Yk
:165

k=1

suit la loi binomiale B (n, 1 − p) c’est-à-dire :


2
1250

n k
T (Ω) = {0, .., n} , ∀k ∈ {0, .., n} , P (T = k) = k (1 − p) pn−k .
:889

Exprimons T en fonction de Sn .
3582

n   n n
Xk + 1 1 1 1 n
T = = Xk + 1 = Sn +
2 2 2 2 2
1075

k=1 k=1 k=1


⇒ Sn = 2T − n
e:21

On en déduit la loi de Sn .
:Non

Sn (Ω) = {2k − n, k ∈ {0, .., n}} et ∀s ∈ Sn (Ω) ,


 
s+n  n 
x.com

(s+n)/2 n−(s+n)/2
P (Sn = s) = P T = = (s+n)/2 (1 − p) p
2
 n  (s+n)/2 (n−s)/2
= (s+n)/2 (1 − p) p .
larvo

 

2. (a)
scho

import random as rd
univ.
Centrale Math 2 (Python) 891

def X ( p ) :
if rd . random () <p :
return (1)
else :
return ( -1)

def liste_S (n , p ) :
S =[0 for k in range ( n +1) ]
S [0] = X ( p )
for k in range (1 , n +1) :
S [ k ] = X ( p ) + S [k -1]
return ( S )

print ( liste_S (10 ,0.7) )


[1 , 2 , 3 , 2 , 3 , 4 , 5 , 4 , 5 , 6 , 5]

print ( liste_S (20 ,0.5) )

5
6696
[1 , 2 , 1 , 2 , 3 , 2 , 1 , 2 , 3 , 2 , 1 , 0 , 1 , 2 , 1 , 2 , 3 , 4 , 5 ,

 

4 , 5]

6474
30:1
(b)

 

.76.2
iimport matplotlib . pylab as plt
.225

import numpy as np
:165

def graphe (n , p ) :
X = [ k for k in range ( n +1) ]
2
1250

Y = liste_S (n , p )
Z1 = [0 for k in range ( n +1) ]
Z2 = [0 for k in range ( n +1) ]
:889

for k in range (1 , n +1) :


3582

t = +1.01*( k * np . log ( k ) ) **0.5


Z1 [ k ] = (2* p -1) *k - t
Z2 [ k ] = (2* p -1) * k + t
1075

plt . plot (X ,Y , label = " n = " + str ( n ) + " et p = " + str ( p ) ,


color = ’ yellow ’)
e:21

plt . plot (X , Z1 , color = ’ red ’)


plt . plot (X , Z2 , color = ’ blue ’)
:Non

plt . legend ()
plt . show ()
x.com

graphe (100 ,0.8)


larvo

graphe (1000 ,0.1)



 

graphe (10000 ,0.5)
scho
univ.

Voici quelques graphes associés.


892 Variables aléatoires

On peut conjecturer que

∀ω ∈ Ω, ∀n ∈ N,
 
(2p − 1) n − 1.01 × n ln(n)  Sn (ω)  (2p − 1) n + 1.01 × n ln(n) .

En fait, cette conjecture est manifestement fausse (il suffit que Xk = −1 (ou Xk = 1)
pour tout k ∈ {1, .., n} pour que Sn = −n (ou Sn = n) pour que l’encadrement
soit faux). Néanmoins, nous prouvons à la fin de cet exercice que cet encadrement
est presque sûr c’est-à-dire que sa probabilité de réalisation vaut 1, du moins lorsque

5
6696
1
p = . Le cas général donnant un résultat identique (mais un peu plus long techni-
2
quement).

6474
3. Pour tout entier m, on a :

30:1
 +∞


Bm = Am ∪ An = Am ∪ Bm+1 .76.2
n=m+1
⇒ Bm+1 ⊂ Am ∪ Bm+1 = Bm
.225

donc la suite (Bm )m0 est bien décroissante.


:165

4. Comme la suite (Bm )m0 est décroissante, le théorème de limite monotone montre que :
2

 +∞ 
1250


P Bm = lim P (Bm ) .
m→+∞
:889

m=0

Or, pour tout entier m, l’inégalité de Boole montre que :


3582

 +∞  +∞
 
1075

(E) : 0  P (Bm ) = P An  P (An ) .


n=m n=m
e:21

 +∞ 
 
Comme la série P (An ) converge, la suite P (An ) converge vers 0 (suite
:Non

n n=m m
des restes partielles d’une série convergente). En faisant tendre m vers +∞ dans l’en-
x.com

cadrement (E) , on obtient :


 +∞ 
larvo


0 lim P (Bm )  0 ⇒ lim P (Bm ) = 0 ⇒ P Bm = 0.
m→+∞ m→+∞
m=0
scho

 
x2
univ.

5. On peut utiliser Python pour observer la position de ch (x) par rapport à exp .
2
Centrale Math 2 (Python) 893


 

import numpy as np
import matplotlib . pylab as plt

X = np . arange ( -3 ,3 ,0.01)
Y = [( np . exp ( x ) + np . exp ( - x ) ) /2 for x in X ]
Z = [ np . exp ( x **2/2) for x in X ]
plt . plot (X ,Y , ’+ ’)
plt . plot (X , Z )

 

plt . show ()

 2
x
Voici le graphe associé (le tracé de x → exp est en trait fin et celui de ch est en
2
trait ’ + ’)

5
6696
6474
30:1
On conjecture que .76.2
 
x2
(I1 ) : ∀x ∈ R, ch (x)  exp
2
.225

ou, ce qui est équivalent en composant par le logarithme népérien qui est strictement
:165

croissant sur R∗+ , à l’inéquation


2
1250

x2
(I2 ) : ∀x ∈ R, ln (ch (x))  .
2
:889

On considère la fonction
3582

x2
f : x ∈ R → ln (ch (x)) −
2
1075

qui est C ∞ sur R et


 2
e:21

2 2
sh (x) (ch (x)) − (sh (x)) sh (x)

f : x → − x, f  : x → 2 −1=−  0.
ch (x) (ch (x)) ch (x)
:Non

Ainsi, f  est décroissante sur R et comme f  (0) = 0, on en déduit que f  est positive sur
x.com

R− et négative sur R+ . Par conséquent, f est croissante sur R− et décroissante sur R+ .


Comme f (0) = 0, on en déduit que f est négative sur R, ce qui prouve l’inégalité (I2 )
donc l’inégalité (I1 ) .
larvo

 2
6. (a) Soient (a, u) ∈ R∗+ et n ∈ N∗ . Comme la fonction t → exp (tu) est strictement
scho

croissante sur R, on a l’équivalence suivante :


univ.

Sn > a ⇔ exp (uSn ) > exp (ua) ⇒ P (Sn > a) = P (exp (uSn ) > exp (ua)) .
894 Variables aléatoires

Comme la variable exp (uSn ) ne prend qu’un nombre fini de valeurs, elle admet une
espérance. En outre, cette variable aléatoire est à valeurs positifs et exp (ua) est stric-
tement positif donc l’inégalité de Markov permet d’écrire :

E (exp (uSn ))
P (Sn > a) = P (exp (uSn ) > exp (ua))  .
exp (ua)

(b) Par définition de Sn , on peut écrire :


 n   n  n
  
exp (uSn ) = exp u Xk = exp uXk = exp (uXk ) .
k=1 k=1 k=1

Les variables (Xk )1kn étant mutuellement indépendantes, le lemme des coalitions
montre que les variables (exp (uXk ))1kn sont aussi mutuellement indépendantes.
On peut alors écrire :
 n  n
 

5
E (exp (uSn )) = E exp (uXk ) = E (exp (uXk )) .

6696
k=1 k=1

6474
1
Grâce au théorème de transfert et comme p = 1 − p = , on peut écrire :
2

30:1

E (exp (uXk )) = exp (ux) P (Xk = x)
x∈Xk (Ω)
.76.2
1 1
= exp (u) + exp (−u) = ch (u) .
.225

2 2
Ainsi, on en déduit que
:165

n
   n  
u2 nu2
2

n
E (exp (uSn )) = ch (u) = (ch (u))  exp = exp
1250

2 2
k=1
:889

(d’après la majoration de la question 5). La question 6.a nous fournit alors la majo-
ration
3582

 2
nu
exp  2 
1075

E (exp (uSn )) 2 nu
(I3 ) : P (Sn > a)   = exp − ua .
exp (ua) exp (ua) 2
e:21

Afin d’optimiser cette majoration, il suffit de minimiser son membre de droite, c’est-
nu2
:Non

à-dire de minimiser la fonction u → −ua. Cette dernière fonciton est un trinôme


2
qui tend vers −∞ quand u → ±∞ donc il admet un minimum au point où sa dérivée
x.com

vaut 0.  
d nu2 a
− ua = 0 ⇔ nu = a ⇔ u = .
du 2 n
larvo

a
En choisissant u = dans l’inégalité (I3 ) , on obtient la majoration voulue :
scho

n
     2
n a 2 a a
P (Sn > a)  exp
univ.

− a = exp − .
2 n n n
Centrale Math 2 (Python) 895

On remarque ensuite que


Sn < −a ⇔ −Sn > a.
×−1<0

En appliquant les raisonnements l’inégalité précédente à la variable −Sn , ce qui re-


vient à remplacer les variables Xk par −Xk . La question précédente montre que :
E (exp (u (−Sn )))
P (Sn < −a) = P (−Sn > a) = P (exp (u (−Sn )) > exp (ua)) 
exp (ua)
Comme Xk et −Xk suivent la même loi car
1
Xk (Ω) = −Xk (Ω) = {−1, 1} , P (Xk = 1) = = P (Xk = −1) = P (−Xk = 1) ,
2
on a :
E (exp (u (−Xk ))) = E (exp (−uXk )) = ch (−u) = ch (u)
donc le reste du raisonnement de cette question est préservé et on obtient la majora-
tion  2
a
P (Sn < −a)  exp −

5
.

6696
n
Pour finir, puisque :

6474
(|Sn | > a) = (Sn < −a) ∪ (Sn > a)

30:1
et que cette union est disjointe (car Sn < −a entraine que Sn < 0 et que Sn > a
entraine que Sn > 0), on peut écrire :
.76.2
P (|Sn | > a) = P (Sn < −a) + P (Sn > a)
 2  2  2
a a a
.225

 exp − + exp − = 2 exp − .


n n n
:165

7. Pour tout entier n  1, on considère l’événement


  
2

An = |Sn | > 1, 01 n ln (n) .


1250

D’après la question précédente, on peut affirmer, pour tout entier n  1, que :


:889

 
1, 012 n ln (n)   2
0  P (An )  2 exp − = 2 exp −1, 012 ln (n) = 1,012
3582

n n
 1
Comme la série est une série convergente (série de Riemann de paramètre
1075

n
n1,012

1, 012 > 1), on en déduit que la série P (An ) converge. D’après la question 4, si on
e:21

n
pose
:Non

+∞
   
∀m ∈ N∗ , Bm = An = ω ∈ Ω, ∃n  m, |Sn (ω)| > 1, 01 n ln (n)
x.com

n=m
+∞
   
larvo

et B = Bm = ω ∈ Ω, ∀m  1, ∃n  m, |Sn (ω)| > 1, 01 n ln (n)


m=1
scho

alors l’événement B est de probabilité nulle. Or, cet événement correspond  au fait qu’il
existe une infinité d’entiers n tel que |Sn | soit strictement supérieur à 1, 01 n ln (n).
univ.
896 Variables aléatoires

Commentaires 359 Les questions informatiques sont standards et ne doivent pas vous
poser de difficulté. Si c’est le cas, il faut les retravailler car elles interviennent très souvent
à Centrale Math 2.
Les questions mathématiques sont devenues en moins de 4 ans un grand classique des pro-
babilités (il s’agit des fameuses inégalités de concentration montrant comment les variables
concentrent leurs valeurs autour de la moyenne, les inégalités étant bien plus efficaces et
précises que la vague inégalité de Bienaymé-Tchebychev).
Les questions 3 et 4 sont des applications directes du cours. La question 5 est astucieuse
(mais la réponse se voit immédiatement en traçant les graphes en Python, penser à être
pragmatique, cela ne vous donne pas de points pour cette question mais vous permet d’en
récupérer dans les questions ultérieures).
Les questions 6 sont plus discriminantes (l’idée étant la même que pour l’inégalité de
Bienaymé-Tchebychev, reformuler l’inégalité Sn > a en exp (uSn ) > exp (ua) puis appli-
quer l’inégalité de Markov, le but étant de faire exploser, via l’exponentielle, toutes les
déviations après a pour obtenir une concentration autour de a). Ces questions sont néan-
moins tout à fait accessibles aux candidats ayant une bonne connaissance de leur cours.
La question 7 permet de distinguer les meilleurs candidats. Elle nécessite une formalisation

5
6696
mathématique précise et l’utilisation d’un lemme de Borel-Cantelli (c’est-à-dire la réponse
à la question 4).

6474
Exercice 360 On considère un pion qui se déplace sur une droite. Le ie pas est donné par

30:1
une variable Yi à valeurs dans N∗ . Le pion est initialement à la case 0 et on suppose que
les Yi suivent la même loi et sont indépendantes entre elles. On pose alors .76.2

Sn = Y1 + ... + Yn
.225

qui représente la position du pion au bout du ne pas, avec S0 = 0 par convention. On note
:165



2

∀k ∈ N∗ , fk = P (Y1 = k) et f (t) = f k tk .
1250

k=1
:889

1. Dans cette question, on considère que Yi − 1 suit une loi de Bernoulli de paramètre
p.
3582

(a) Écrire une fonction python qui, pour k et p donnés, itère l’avancement jusqu’à
atteindre la k e case au sens large . Elle renvoie 1 si le pion arrive exactement sur
1075

la k e case et 0 sinon.
(b) Pour une centaine d’essais avec une valeur de k assez grande et des valeurs de p
e:21

de votre choix, calculer le rapport entre nombre de fois où le pion arrive sur la
1
:Non

k e case et le nombre total d’essais. Comparer à .


E (Y1 )
x.com

2. On revient au cas général. Pour tout k ∈ N, on pose




larvo

Ek = (Sn = k)) et uk = P (Ek ) .


n=0
scho
univ.
Centrale Math 2 (Python) 897

(a) Pour j tel que 1  j  k, montrer que

P (Ek ∩ (Y1 = j)) = fj uk−j .

(b) En déduire que


∀k ∈ N∗ , uk = u0 fk + ... + uk−1 f1 .
3. On pose


u : t → u k tk .
k=1

1
Après avoir justifié que u est bien définie sur ] − 1, 1[, montrer que u = .
1−f
4. Donner l’expression de u et des uk en fonction de k, ainsi que la limite des uk quand
k tend vers l’infini pour les cas suivants :
(a) Y1 suit une loi géométrique de paramètre p ;

5
(b) Y1 − 1 suit une loi de Bernoulli de paramètre p. Que peut-on dire de lim uk

6696
k→+∞
par rapport au nombre E(Y1 ) ?

6474

 

Solution 360 1. (a)

30:1
import random as rd
.76.2
def atteint (k , p ) :
S = 0
.225

while S < k :
if rd . random () < p :
:165

S = S +2
else :
2
1250

S = S +1
if S == k :
:889

return (1)
else :
 
3582

 
return (0)
1075

(b) Comme Y1 − 1 suit la loi de Bernoulli de paramètre p, son espérance vaut p donc
1 1
e:21

E (Yi ) = E (Yi − 1) + 1 = 1 + p ⇒ = .
E (Y1 ) 1+p

 

:Non

def proba (k , p ) :
x.com

S = 0
nb =1000
for i in range ( nb ) :
larvo

S = S + atteint (k , p )
return ( S / nb )
scho

import numpy as np
univ.
898 Variables aléatoires

k = 10**4
for p in np . arange (0.1 ,1 ,0.1) :
print ( " p = " + str ( p ) + " , proportion = " + str ( proba (k , p
) ) + " , 1/ E ( Y1 ) = " + str ( 1/(1+ p ) ) )

p = 0.1 , proportion = 0.914 , 1/ E ( Y1 ) = 0.909090909091


p = 0.2 , proportion = 0.831 , 1/ E ( Y1 ) = 0.833333333333
p = 0.3 , proportion = 0.753 , 1/ E ( Y1 ) = 0.769230769231
p = 0.4 , proportion = 0.691 , 1/ E ( Y1 ) = 0.714285714286
p = 0.5 , proportion = 0.668 , 1/ E ( Y1 ) = 0.666666666667
p = 0.6 , proportion = 0.637 , 1/ E ( Y1 ) = 0.625
p = 0.7 , proportion = 0.579 , 1/ E ( Y1 ) = 0.588235294118
p = 0.8 , proportion = 0.563 , 1/ E ( Y1 ) = 0.555555555556

 

p = 0.9 , proportion = 0.539 , 1/ E ( Y1 ) = 0.526315789474

Pour k = 10 et pour p variant de 0, 1 à 0, 9 avec un pas de 0, 1,On peut conjecture


4

que la proportion de fois (ou la probabilité) où le pion arrive à k e case est (aprproxi-

5
6696
1
mativement) égal à .
E (Y1 )

6474
2. (a) L’événement Ek se réalise si et seulement si, après un certain nombre de pas, le
pion parvient à avancer de k cases. Ainsi, l’événement Ek ∩ (Y1 = j) se réalise si et
seulement si avec le premier pas, le pion avance de j cases puis qu’il parvient, après

30:1
un certain nombre de pas, à avancer de k −j pas. Si on note Fk,j l’événement « après
.76.2
le premier pas, le pion avance de k − j pas » alors on dispose de l’égalité suivante :
Ek ∩ (Y1 = j) = (Y1 = j) ∩ Fk,j .
.225

Comme l’événement (Y1 = j) ne dépend que du premier pas et l’événement Fk,j que
des pas suivants, le lemme des coalitions montre que les événements (Y1 = j) et Fk,j
:165

sont indépendants donc :


2
1250

P (Ek ∩ (Y1 = j)) = P ((Y1 = j) ∩ Fk,j ) = P (Y1 = j) P (Fk,j )


= fj uk−j .
:889

En effet, quitte à considérer que les sauts commencent uniquement après le premier
(i.e. on change l’origine des temps), l’événement Fk,j se réalise si et seulement si
3582

les conditions nécessaires à la réalisation de Ek−j sont réalisées. Cela nous amène à
identifier les événements Fk,j et Ek−j .
1075

(b) La famille (Y1 = j)j∈N∗ forme un système complet d’événements donc, d’après la
formule des probabilités totales, on a la formule suivante :
e:21

+∞

uk = P (Ek ) = P (Ek ∩ (Y1 = j)) .
:Non

j=1

Si j > k, l’événement Ek ∩ (Y1 = j) est impossible (sinon, après le premier saut,


x.com

le pion s’est déplacé de j cases donc il est situé bien après la k e case et comme il
ne peut reculer, il ne pourra jamais atteindre la k e case). La formule précédente se
larvo

réécrit alors :
k
 k

scho

uk = P (Ek ∩ (Y1 = j)) = fj uk−j


q2.a
j=1 j=1
univ.

= f1 uk−1 + f2 uk−2 + · · · + fk u0 .
Centrale Math 2 (Python) 899

3. Soit t ∈ ]−1, 1[ . Pour tout k ∈ N∗ , uk ∈ [0, 1] (c’est une probabilité) donc on a la


majoration suivante :  k
uk t  = uk |t|k  |t|k .
 k
Comme la série |t| converge (série géométrique de raison |t| ∈ ]−1, 1[), le théorème
k
 
de comparaison des séries à termes positifs montre que la série uk tk  converge.
k

Par conséquent, la série uk tk converge, ce qui assure l’existence de u (t) pour tout
k
 
t ∈ ]−1, 1[ . Si on convient de poser f0 = 0, les séries entières uk tk et f k tk
k0 k0
possèdent un rayon de convergence au moins égal à 1, le théorème du produit de Cauchy
montre, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , que :
+∞ +∞
 n
+∞ 

  

5
(F1 ) : f (t) u (t) = f n tn u n tn = fk un−k tn .

6696
n=0 n=0 n=0 k=0

6474
Comme f0 = 0, on peut écrire :
0


30:1
n = 0: fk u0−k = f0 u0 = 0
k=0 .76.2
n n

n  1: fk un−k = fk un−k = f1 un−1 + · · · + fn u0 = un
.225

k=0 k=1
:165

d’après la question 2.b. Par conséquent, la formule (F1 ) se réécrit comme suit :
2

+∞
 +∞

1250

(F2 ) : f (t) u (t) = un tn = −u0 + un tn = −1 + u (t)


n=1 n=0
:889

car l’événement E0 est certain (le pion est initialement sur la case numéro 0 donc il
l’atteint après 0 saut !). La formule (F2 ) montre que :
3582

1 = u (t) − f (t) u (t) = (1 − f (t)) u (t) .


1075

Comme le produit (1 − f (t)) u (t) vaut 1, on est assuré que 1 − f (t) n’est pas nul donc,
e:21

en divisant par 1 − f (t) cette égalité, on obtient l’égalité attendue.


4. (a) Comme Y1 sur la loi géométrique de paramètre p, si on pose q = 1 − p, on a :
:Non

Y1 (Ω) = N∗ , ∀k ∈ N∗ , P (Y1 = k) = q k−1 p.


x.com

Ainsi, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , on a :


larvo

+∞
 +∞
 +∞

k−1 n
f (t) = P (Y1 = k) tk = tp (qt) = tp (qt)
scho

n=k−1
k=1 k=1 n=0
1 tp
univ.

= tp × = .
1 − qt 1 − qt
900 Variables aléatoires

D’après la question précédente, on en déduit que :


1 1 1
u (t) = = =
1 − f (t) tp 1 − qt − tp
1−
1 − qt 1 − qt
+∞

1 − qt
= (car q + p = 1) = (1 − qt) tn
1−t n=0
+∞
 +∞
 +∞
 +∞

= tn − qtn+1 = tn − qtk
k=n+1
n=0 n=0 n=0 k=1
+∞
 +∞

= 1+ (1 − q) tk = 1 + ptk .
k=1 k=1

Par unicité du développement en série entière, on en déduit que :


P (E0 ) = u0 = 1, ∀k ∈ N∗ , P (Ek ) = uk = p.

5
En particulier, on a lim uk = p.

6696
k→+∞
(b) Comme Y1 − 1 sur la loi de Bernoulli de paramètre p, son a :

6474
Y1 (Ω) = {1, 2} , P (Y1 = 1) = 1 − p, P (Y1 = 2) = p.

30:1
Ainsi, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , on a :
 .76.2
f (t) = P (Y1 = k) tk = (1 − p) t + pt2 .
k∈Y1 (Ω)
.225

D’après la question précédente, on en déduit que :


:165

1 1
u (t) = = .
1 − f (t) 1 − (1 − p) t − pt2
2
1250

Le trinôme 1 − (1 − p) X − pX 2 s’annule en 1, on peut le factoriser par 1 − X. Par


la méthode préféré du lecteur, on obtient :
:889

 
1 1 1 p
u (t) = = +
3582

(1 − t) (1 + pt) p + 1 1 − t 1 + pt
(grâce à une décomposition en éléments simples selon la méthode préférée du lecteur).
1075

1
Le développement en série entière de t → montre, pour tout t ∈ ]−1, 1[ , que :
1−t
e:21

 +∞ +∞
 +∞
1   n
 1 + (−1)n pn+1
u (t) = tn + p (−p) tn = tn .
:Non

p + 1 n=0 n=0 n=0


1 + p

Par unicité du développement en série entière, on en déduit que :


x.com

k
1 + (−1) pk+1
∀k ∈ N, P (Ek ) = uk = .
larvo

1+p
En particulier, on a
scho

1 1
lim uk = = .
k→+∞ 1+p E (Y1 )
univ.
Centrale Math 2 (Python) 901

Commentaires 360 Les questions informatiques sont de difficulté standard.


Les questions d’ordre mathématiques 2 et 3 proviennent initialement d’un sujet de Poly-
technique.
La question 2.a est très discriminante car elle s’appuie sur une réinterprétation de Ek ∩
(Y1 = j) .
La question 2.b est classique dont on attend une preuve rigoureuse (et non « avec les mains
» ou en commentant la formule) c’est-à-dire basée sur la formule des probabilités totales
(ou toute forme équivalente).
La question 3 est la plus difficile du sujet car il faut songer à étudier le produit uf (ou
(1 − f ) u, à justifier l’utilisation du produit de Cauchy et ses simplifications.
Les questions 4 sont quasiment des applications du cours.

Exercice 361 Soit n un entier supérieur ou égal à 2.


1. (a) On considère X et Y deux variables aléatoires indépendantes suivant la loi uni-
forme sur Z/nZ. Conjecturer la loi de X + Y.

5
(b) Conjecturer la loi de X + Y lorsque, X et Y étant toujours supposées indépen-

6696
dantes, X suit la loi uniforme sur Z/nZ et Y est une variable aléatoire à valeurs
dans Z/nZ.

6474
(c) Sous les hypothèses de a) , conjecturer la valeur de P (XY = 1) .

30:1
2. Démontrer la conjecture faite en 1.a) .
(a) Soit (G; .) un groupe fini. On considère X et Y deux variables aléatoires indé-
.76.2
pendantes à valeurs dans G, X suivant la loi uniforme. Déterminer la loi de XY
. Le résultat demeure-t-il sans l’hypothèse d’indépendance ?
.225

(b) Démontrer la conjecture faite en 1.b)


:165

(c) Démontrer la conjecture faite en 1.c).


3. Soient p un nombre premier, X et Y deux variables aléatoires indépendantes à
2
1250

valeurs dans Z/pZ , X suivant la loi uniforme. Donner la loi de XY.


:889

Solution 361 1. (a) On modélise Z/nZ une famille de ses représentants, ici {0, .., n − 1} .
On crée un tableau T de taille n stockant le nombre de fois où une valeur de Z/nZ
3582

est prise c’est-à-dire, pour tout k ∈ {0, .., n − 1} , T [k] compte le nombre de fois où
X + Y prendra la valeur k (classe de k dans Z/nZ).
1075

On choisit deux nombres x et y selon la loi uniforme de {0, .., n − 1} (famille de


représentants de Z/nZ), on les additionne x + y et on détermine le représentant de
e:21

x + y dans Z/nZ, par exemple le reste de la division de x + y par n (d’où le % n) et


on indique dans le tableau T que cette valeur a été prise une fois de plus. On répète
:Non

cela un grand nombre de fois (ici 104 fois). A la fin, on pense à diviser les nombres
obtenus par le nombre de répétitions pour avoir la fréquence d’apparition de chaque
x.com


 

classe, que l’on assimilera à une valeur approchée de la loi de X + Y.

import random as rd
larvo

def somme_uniformeZ ( n ) :
scho

nb = 10**4
T = [0 for k in range ( n ) ]
univ.

for k in range ( nb ) :
902 Variables aléatoires

x = rd . randint (0 ,n -1)
y = rd . randint (0 ,n -1)
z = (x+y) % n
T[z] = T[z] + 1
for k in range ( n ) :
T [ k ] = T [ k ]/ nb
return ( T )

print ( somme_uniformeZ (5) )


[0.1946 , 0.2017 , 0.204 , 0.2022 , 0.1975]
print ( somme_uniformeZ (10) )
[0.1009 , 0.1016 , 0.0978 , 0.0975 , 0.098 , 0.098 , 0.0999 ,
0.1027 , 0.0991 , 0.1045]
print ( somme_uniformeZ (7) )

 

[0.1454 , 0.1441 , 0.1421 , 0.1387 , 0.1428 , 0.1447 , 0.1422]

On conjecture que X + Y suit la loi uniforme sur Z/nZ.

5
6696
(b) Pour ne pas à implémenter des lois arbitraires (non exigibles à Bac + 2), on crée une
variable aléatoire Y suivant la loi uniforme sur Z/nZ et indépendante de X. Pour

6474
toute fonction f, la variable Y1 = f (Y ) est une variable aléatoire indépendante de X
et on détermine la loi de X + Y1 . Voici le code pour la fonction

30:1
f : t → 3t2 − 4t + 2
.76.2
(mais il a été testé pour nombreuses autres fonctions qui doivent impérativement aller
de {0, .., n − 1} dans {0, .., n − 1} , quitte à passer aux classes, la priorité est que f (t)
.225

soit toujours un entier relatif lorsque t ∈ {0, .., n − 1}). J’ai ajouté la tableau des
:165

valeurs de Y1 (première table renvoyée) pour bien observer cette loi n’est pas la loi

 

uniforme alors que celle de X + Y1 l’est (seconde table renvoyée).
2
1250

def somme_quelconqueZ ( n ) :
nb = 10**4
:889

T = [0 for k in range ( n ) ]
Y = [0 for k in range ( n ) ]
3582

for k in range ( nb ) :
x = rd . randint (0 ,n -1)
1075

y = rd . randint (0 ,n -1)
y1 = (3* y **2 -4* y +2) % n
e:21

z = ( x + y1 ) % n
Y [ y1 ] = Y [ y1 ] +1
:Non

T[z] = T[z] + 1
for k in range ( n ) :
x.com

T [ k ] = T [ k ]/ nb
Y [ k ] = Y [ k ]/ nb
return (Y , T )
larvo

print ( somme_quelconqueZ (5) )


scho

[0.0 , 0.4053 , 0.3917 , 0.0 , 0.203]


[0.1966 , 0.1966 , 0.2008 , 0.202 , 0.204]
univ.

print ( somme_quelconqueZ (10) )


Centrale Math 2 (Python) 903

[0.0 , 0.1937 , 0.1986 , 0.0 , 0.1006 , 0.0 , 0.2013 , 0.2032 ,


0.0 , 0.1026]
[0.1028 , 0.1011 , 0.1007 , 0.0988 , 0.1001 , 0.093 , 0.1026 ,
0.1001 , 0.1048 , 0.096]
print ( somme_quelconqueZ (7) )
[0.0 , 0.2824 , 0.2919 , 0.1448 , 0.0 , 0.0 , 0.2809]

 

[0.149 , 0.1455 , 0.1426 , 0.1377 , 0.1425 , 0.1397 , 0.143]

On conjecture que X + Y suit la loi uniforme sur Z/nZ.


(c) On choisit, selon la loi uniforme sur {0, .., n − 1}, deux nombres x et y puis on
détermine si la classe xy de xy est égal à la classe de 1. On répète cela un grand
nombre de fois (ici 104 fois) et on renvoie la proportion de fois où 1 est obtenue (que

 

l’on considère comme approximation de la probabilité P (XY ) = 1).

def prod1 ( n ) :
nb = 10**4
s = 0

5
6696
for k in range ( nb ) :
x = rd . randint (0 ,n -1)

6474
y = rd . randint (0 ,n -1)
if ( x * y ) % n == 1:
s = s +1

30:1
return ( s / nb )
.76.2
print ([ prod1 ( n ) for n in range (1 ,20) ])
[0.0 , 0.249 , 0.2262 , 0.1262 , 0.1561 , 0.0529 , 0.1279 ,
.225

0.0607 , 0.0767 , 0.0392 , 0.0787 , 0.0268 , 0.0707 ,


0.0319 , 0.0348 , 0.0298 , 0.0555 , 0.02 , 0.049]
:1652
1250

def pgcd (a , b ) :
if b == 0:
:889

return ( a )
else :
3582

return ( pgcd (b , a % b ) )
1075

def indicatrice_euler ( n ) :
e:21

s =0
for k in range (1 , n ) :
:Non

if pgcd (k , n ) ==1:
s = s +1
x.com

return ( s )

print ([ indicatrice_euler ( n ) / n **2 for n in range (1 ,20) ])


larvo

[0.0 , 0.25 , 0.2222222222222222 , 0.125 , 0.16 ,


0.05555555555555555 , 0.12244897959183673 , 0.0625 ,
scho

0.07407407407407407 , 0.04 , 0.08264462809917356 ,


0.027777777777777776 , 0.07100591715976332 ,
univ.

0.030612244897959183 , 0.035555555555555556 , 0.03125 ,


904 Variables aléatoires

0.05536332179930796 , 0.018518518518518517 ,

 

0.04 9 8 6 1 4 9 5 84 4 8 7 5 3 5 ]

Bien difficile de faire la moindre conjecture. En cogitant un peu, on se dit que cela
revient à affirmer que la valeur prise par X est un inversible Z/nZ. Cette valeur étant
prise, Y n’a alors comme choix que de valoir cet inverse. Comme il y a ϕ (n) (indica-
trice d’Euler) inversibles dans Z/nZ (donc X prend ϕ (n) valeurs, cette valeur étant
prise, Y n’a qu’un choix soit un total de ϕ (n) choix) et qu’il y a n2 choix de couples
ϕ (n)
(X, Y ) , la probabilité P (XY = 1) doit valoir . On implémente l’indicatrice
n2
d’Euler (si le candidat s’en souvient ! il s’agit du nombre d’entiers k ∈ {1, .., n − 1}
ϕ (n)
premier à n) puis les valeurs consécutives de . Miracle, cela coïncide donc la
n2
conjecture est
ϕ (n)
P (XY = 1) = .
n2
2. La famille (X = k)k∈Z/nZ est un système complet d’événements donc, d’après la formule

5
des probabilités totales, pour tout z ∈ Z/nZ, on a la formule :

6696

P (X + Y = z) = P ((X = k) ∩ (X + Y = z))

6474
k∈Z/nZ


30:1
= P ((X = k) ∩ (Y = z − k)) ((Z/nZ, +) est un groupe)
k∈Z/nZ
.76.2

= P (X = k) P (Y = z − k) (X et Y sont indépendantes)
.225

k∈Z/nZ
 1 1
= × (X et Y suivent la loi uniforme)
:165

n n
k∈Z/nZ
2

1 1 1
1250

= 2
card (Z/nZ) = 2 × n = .
n n n
Ainsi, X + Y suit la loi uniforme sur Z/nZ.
:889

3. (a) Soit n le cardinal de G. La famille (X = x)x∈G est un système complet d’événements


3582

donc, d’après la formule des probabilités totales, pour tout z ∈ G, on a la formule :



1075

P (XY = z) = P ((X = x) ∩ (XY = z))


x∈G
   
e:21

= P (X = x) ∩ Y = x−1 z (car (G, ×) est un groupe)


x∈G
:Non

  
= P (X = x) P Y = x−1 z (car X et Y sont indépendantes)
x.com

x∈G
 1 1 1 1
= = 2 card (G) = 2 × n = .
n n n n
larvo

x∈G

Ainsi, XY suit la loi uniforme sur G. Le résultat est manifestement faux. Par
scho

exemple, si Y = X −1 (i.e. Y (ω) est l’inverse de X (ω) pour tout ω ∈ Ω) alors


XY = e donc XY ne prend qu’une seule valeurs donc XY ne suit pas la loi uni-
univ.

forme sur G (sauf si card (G) = 1 mais ce cas est sans intérêt).
Centrale Math 2 (Python) 905

(b) La famille (X = k)k∈Z/nZ est un système complet d’événements donc, d’après la for-
mule des probabilités totales, pour tout z ∈ Z/nZ, on a la formule :

P (X + Y = z) = P ((X = k) ∩ (X + Y = z))
k∈Z/nZ

= P ((X = k) ∩ (Y = z − k)) ((Z/nZ, +) est un groupe)
k∈Z/nZ

= P (X = k) P (Y = z − k) (X et Y sont indépendantes)
k∈Z/nZ
 1
= P (Y = z − k) (X suit la loi uniforme)
n
k∈Z/nZ
1  1
= P (Y = z − k) .
n n
k∈Z/nZ

5
6696
Comme (Z/nZ, +) est un groupe, l’application g : k → z − k est une bijection de
Z/nZ sur lui-même de réciproque g puisque :

6474
∀k ∈ Z/nZ, (g ◦ g) (k) = g (g (k)) = g (z − k) = z − (z − k) = k = Id (k) .

30:1
En effectuant le changement de variable s = z − k dans la somme précédente, on
obtient : .76.2
1  1 1
P (X + Y = z) = P (Y = s) =
n n n
.225

s∈Z/nZ

car la famille (Y = s)s∈Z/nZ est un système complet d’événements. Ainsi, la variable


:165

X + Y suit la loi uniforme sur Z/nZ.


2

(c) La preuve est donnée à la question 1.c, ... lors de l’élaboration de la conjecture !
1250

4. Comme p est un nombre premier, (Z/pZ, +, ×) est un corps commutatif. Les valeurs
prises par XY sont incluses dans Z/pZ et, pour tout z ∈ Z/pZ, si X prend la valeur 1
:889

et Y prend la valeur z alors XY prend la valeur z donc


3582

(XY ) (Ω) = Z/pZ.


1075

Puisque X et Y suivent la loi uniforme sur Z/pZ, pour tout sous-ensemble A de Z/pZ,
on a :
e:21

card (A) card (A)


P (X ∈ A) = P (Y ∈ A) = = .
card (Z/pZ) p
:Non

 
Calcul de P XY = 0 . Comme Z/pZ est un corps, l’équation XY = 0 est vérifiée si
et seulement si X = 0 ou Y = 0. On en déduit le calcul suivant :
x.com

     
P XY = 0 = P X = 0 ∪ Y = 0
       
larvo

= P X =0 +P Y =0 −P X =0 ∩ Y =0
1 1    
+ − P X = 0 P Y = 0 (car X et Y sont indépendantes)
scho

=
p p
2 1 1 2p − 1
univ.

= − × = .
p p p p2
906 Variables aléatoires

 
Calcul de P (XY = z) lorsque z ∈ (Z/pZ) \ 0 . La famille (X = x)x∈Z/pZ est un sys-
tème complet d’événements donc, d’après la formule des probabilités totales, on dispose
de l’égalité suivante :

P (XY = z) = P ((X = x) ∩ (XY = z)) .
x∈Z/pZ
 
L’événement X = 0 ∩ (XY = z) est impossible car X = 0 entraine que z = XY = 0,
ce qui est absurde. Ainsi, on peut écrire :

P (XY = z) = P ((X = x) ∩ (XY = z))
x∈(Z/pZ)\{0}

= P ((X = x) ∩ (xY = z))
x∈(Z/pZ)\{0}
   
= P (X = x) ∩ Y = x−1 z

5
x∈(Z/pZ)\{0}

6696
(car (Z/pZ, +, ×) est un corps et x = 0). Comme X et Y sont indépendantes, on en

6474
déduit que :
    1 1
P (X = x) P Y = x−1 z =

30:1
P (XY = z) = ×
p p
x∈(Z/pZ)\{0} x∈(Z/pZ)\{0}
.76.2
1    p − 1
= card (Z/pZ) \ 0 = .
p2 p2
.225

Conclusion : La loi de XY est donnée par :


:165

  2p − 1
(XY ) (Ω) = Z/pZ, P XY = 0 =
p2
2
1250

  p−1
∀z ∈ (Z/pZ) \ 0 , P (XY = z) = .
p2
:889

Remarquons que :
     
3582

2p − 1 p − 1
P XY = 0 + P (XY = z) = 2
+ 2 card (Z/pZ) \ 0
p p
z∈(Z/pZ)\{0}
1075

2
2p − 1 + (p − 1)
= = 1.
e:21

p2
:Non

Commentaires 361 Exercice original tant sur le plan mathématique qu’informatique.


Les questions sont assez ouvertes, notamment celles de la modélisation, donc elles de-
x.com

mandent de l’autonomie aux candidats.


Par exemple, pour la question 1.a, il est attendu du candidat qu’il pense à modéliser une
classe de Z/nZ via un modulo au sens informatique puis qu’il fasse de nombreuses réalisa-
larvo

tions de X et Y pour en déduire une table des fréquences d’apparition des valeurs possibles
de X + Y afin d’effectuer une conjecture. De tels candidats seront fortement valorisés.
scho

De même, pour la question 1.b, il n’est pas mentionné de loi pour Y donc les candidats
proposant différents choix seront valorisés.
univ.
Centrale Math 2 (Python) 907

Pour la question 1.c, je félicite les candidats posant une conjecture convenable (je crains
qu’ils ne soient guère nombreux ... s’ils existent). N’hésitez pas à dire que vous n’avez
aucune conjecture !
Question 2. La loi d’une somme est une question très classique dans Z mais il faut s’adap-
ter à travailler dans Z/nZ, ce qui amène à une loi uniforme et non triangulaire. Il est
attendu d’un candidat à Centrale-SupElec qu’il connaisse la méthodologie pour la loi de
X + Y.
Questions 3.a et 3.b. Il s’agit de la même preuve que la question 2 mais étendu à un groupe
quelconque (l’argumentaire est identique). Les candidats peuvent éventuellement être lé-
gèrement guidés par l’interrogateur (« ne peut-on pas procéder de même manière qu’à la
question précédente ? »).
Question 3.c. Il s’agit de la question la plus difficile du sujet (la manipulation des inver-
sibles de Z/nZ est toujours délicate pour une part importante des candidats).
Question 4. L’argumentaire est de nouveau très proche des autres argumentaires avec de
petites variations (et connaitre la structure de corps de Z/pZ lorsque p est un nombre
premier).

5
6696
6474
30:1
.76.2
.225
:1652
1250
:889
3582
1075
e:21
:Non
x.com
larvo
scho
univ.

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