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Chapitre 27

Fonctions de deux variables

Objectifs
– Rappeler la notion de norme, définir les parties bornées et les parties ouvertes de R2 .
– Notion de limite et de continuité pour les fonctions de deux variables.
– Notions de dérivées partielles, de fonctions de classe C 1 .
– Notion d’intégration, passage en coordonnées polaires, formule de Green-Riemann.

Sommaire
I) Fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1) Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2) Limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3) Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
4) Extension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II) Calcul différentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1) Dérivées partielles premières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2) Dérivée suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3) Fonctions de classe C1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4) Dérivées partielles d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
III) Calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1) Intégration sur un pavé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2) Intégration sur un fermé borné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3) Passage en coordonnées polaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4) Formule de Green-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV) Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

I) Fonctions continues
1) Définitions
On rappelle que R2 est un R-espace vectoriel muni du produit scalairepcanonique [si u = (x, y) et
v = (x, y 0 ) alors (u|v) = x x 0 + y y 0 ] et de la norme euclidienne [kuk = x 2 + y 2 ], celle-ci ayant les
propriétés suivantes :
– ∀ u = (x, y) ∈ R2 , kuk ¾ 0.
– ∀ u ∈ R2 , kuk = 0 ⇐⇒ u = 0.
– ∀ u ∈ R2 , λ ∈ R, kλuk = |λ|.kuk.
– ∀ u, v ∈ R2 , ku + vk ¶ kuk + kvk (inégalité triangulaire).
On définit alors les notions suivantes :
– Distance euclidienne : la distance de u ∈ R2 à v ∈ R2 est la norme de la différence : d(u, v) = ku − vk.
– Partie bornée : une partie A de R2 est dite bornée lorsqu’il existe un réel M tel que :

∀x ∈ A, kxk ¶ M .

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Fonctions continues Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

– Boule ouverte : soit u ∈ R2 et r > 0, la boule ouverte de centre u et de rayon r est l’ensemble
B(u, r) = {v ∈ R2 / ku − vk < r}. De même on peut définir les boules fermées et les sphères.
. Si u = (x, y) alors le pavé ouvert : ]x − pr ; x + pr [×] y − pr ; y + pr [ est inclus dans B(u, r).
2 2 2 2
– Partie ouverte : une partie A de R est dite ouverte lorsque A est une réunion (quelconque) de boules
2

ouvertes, ou encore : ∀u ∈ A, ∃r > 0, B(u, r) ⊂ A.

Ø Exemple(s):
(i)R2 est une partie ouverte de R2 .
(ii)L’ensemble vide est une partie ouverte de R2 . .A
(iii)Une boule ouverte est une partie ouverte de R2 .
(iv) Une demi-plan ouvert (i.e. bord exclu) est une partie .u
.r
ouverte.
(v) Une réunion quelconque de parties ouvertes est une
partie ouverte.
(vi) Une intersection finie de parties ouvertes est une partie
ouverte.
(vii) Une boule fermée n’est pas une partie ouverte de R2 .
.

DÉFINITION 27.1 (applications partielles)


.
Soit A une partie de R2 , soit f : A → R une fonction, et soit a = (x 0 , y0 ) ∈ A. La première application
. .
partielle de f en a est la fonction f1,a : t 7→ f (t, y0 ) (on fixe la deuxième variable à y0 ), et la
deuxième application partielle de f en a est la fonction f2,a : t 7→ f (x 0 , t) (on fixe la première
variable à x 0 ).
x2 + y t2
Ø Exemple(s): Soit f (x, y) = , la première application partielle de f en a = (0, 0) est f1,a (t) = ,
x2 + y2 + 1 1 + t2
t
et la deuxième application partielle de f en a est f2,a (t) = .
1 + t2
. Les applications partielles permettent de se ramener aux fonctions d’une variable réelle.

2) Limite

DÉFINITION 27.2 (point adhérent)


.. .
Soit A une partie non vide de R2 et a ∈ R2 , on dit que a est adhérent à A lorsque toute boule ouverte
de centre a rencontre A : ∀r > 0, B(a, r) ∩ A 6= ;.

DÉFINITION 27.3
.
. Soit f : A → R une fonction, et soit a ∈ R2 un .point adhérent à A, soit ` ∈ R, on dit que f admet
pour limite ` en a lorsque : ∀ " > 0, ∃ α > 0, ∀ u ∈ A, ku − ak < α =⇒ | f (u) − `)| < ".
Notation : lim f = `
a

Remarques :
– Pour que A ∩ B(a, α) ne soit jamais vide, il est nécessaire que a soit adhérent à A.
– On peut remplacer les inégalités strictes par des inégalités larges, cela ne change pas le sens de la
définition.
– lim f = ` ⇐⇒ lim | f − `| = 0.
a a

Ø Exemple(s): Les fonctions coordonnées, soit c1 : R2 → R définie par c1 (x, y) = x et c2 : R2 → R définie par
c2 (x, y) = y. Soit a = (x 0 , y0 ) ∈ R2 , on a : lim c1 = x 0 = c1 (a) et lim c2 = y0 = c2 (a).
a a

Propriétés : on retrouve les propriétés usuelles, à savoir :

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Fonctions continues Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

– Si la limite existe alors elle est unique.


– Si f a une limite finie en a, alors f est bornée au voisinage de a.
– Si lim f = ` et lim g = `0 , alors :
a a
– lim( f + g) = ` + `0 .
a
– lim f × g = ` × `0 .
a
– ∀ λ ∈ R, lim λ f = λ`.
a
f `
– Si `0 6= 0, alors lim . =
g `0
a
– Soit f : A → R avec lim f = b, et g : J → R avec Im( f ) ⊂ J et lim g = `, alors lim g ◦ f = `
a b a
(composition des limites).
. La limite (lorsqu’elle existe) ne dépend pas du « chemin » suivi.

Ø Exemple(s):
x2 + y2
(i) La fonction f (x, y) = est définie continue sur {(x, y) ∈ R2 / |x| 6= | y|}. Si on fait tendre
x2 − y2
(x, y) vers (0, 0) suivant la direction u = (1, a) [i.e. y = ax] avec |a| 6= 1, alors on trouve f (x, y) =
1 + a2 1 + a2
−→ , on en déduit que f n’a pas de limite en (0, 0).
1 − a (x, y)→(0,0) 1 − a2
2

x2 y
(ii) La fonction f (x, y) = 2 a pour limite 0 en (0, 0), car | f (x, y)| ¶ | y|.
x + y2

3) Continuité
Soit A ⊂ R2 , l’ensemble des fonctions de A vers R est noté F (A, R), il est facile de voir que pour les
opérations usuelles sur les fonctions, c’est une R-algèbre.

DÉFINITION 27.4 (continuité)


.
. Soit f : A → R et soit a ∈ A, on dit que f est continue
. en a lorsque lim f = f (a). Si f est continue
a
en tout point de A, on dit que f est continue sur A, l’ensemble des fonctions continues sur A est noté
C 0 (A, R).
Propriétés : théorèmes généraux
– C 0 (A, R) est une R-algèbre.
f
– Si f, g : A → R sont continues sur A et si g ne s’annule pas, alors
est continue sur A.
g
– Si f : A → R est continue sur A, et si g : J → R est continue sur J avec Im( f ) ⊂ J, alors g ◦ f est
continue sur A.
Il en découle en particulier que toute fonction polynomiale ou rationnelle en x et y, est continue sur
son ensemble de définition.

. THÉORÈME 27.1
Soit f : R2 → R une fonction continue, et soit λ ∈ R, alors : l’ensemble
. .
O = {(x, y) ∈ R2 / f (x, y) > λ}

. est un ouvert.

. THÉORÈME 27.2
. .
Si f est continue en a = (x 0 , y0 ) ∈ A, alors la première application partielle de f en a est continue
. en x 0 , et la deuxième est continue en y0 . Mais la réciproque est fausse.

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Calcul différentiel Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

4) Extension
Soit A un partie de R2 et f : A → R2 , alors pour tout couple (x, y) de A, f (x, y) est un couple de réels
dont les deux composantes sont fonctions de x et y, par conséquent il existe deux fonctions : X , Y : A → R
telles que :
∀(x, y) ∈ A, f (x, y) = (X (x, y), Y (x, y)).
Par définition, les fonctions X et Y sont les fonctions composantes de f .

DÉFINITION 27.5
.
– Une telle fonction f est dite continue en a ∈ A lorsque les fonctions composantes sont continues
. .
en a.
– Soit ` = (`1 , `2 ) ∈ R2 et soit a ∈ R2 adhérent à A, on dit que f admet pour limite ` en a lorsque
fonctions composantes admettent pour limite respectivement `1 et `2 en a.
Remarques :
– Cela s’applique aussi aux fonctions à valeurs complexes.
– Cette définition se généralise aux fonctions à valeurs dans Rn .

. THÉORÈME 27.3

. Soit f : A → R2 , a ∈ R2 adhérent à A, et ` = (`1 ,.`2 ) alors lim f = ` ssi :


a

. ∀" > 0, ∃α > 0, ∀u ∈ A, ku − ak < α =⇒ k f (u) − `k < ".


. On en déduit que f est continue en a ∈ A ssi lim f = f (a).
a
Il est facile de vérifier que C 0 (A, R2 ) est un R-espace vectoriel pour les opérations usuelles [c’est même
une C-algèbre si on remplace R2 par C], et que la composée de deux fonctions continues est continue.

II) Calcul différentiel


1) Dérivées partielles premières
p
Soit U un ouvert de R2 et soit a = (x 0 , y0 ) ∈ U, il existe " > 0 tel que B(a, 2") ⊂ A, par conséquent
le pavé ouvert ]x 0 − "; x 0 + "[×] y0 − "; y0 + "[ est inclus dans U, donc la première application partielle
de f en a est définie au moins sur l’intervalle ]x 0 − "; x 0 + "[, et la deuxième sur ] y0 − "; y0 + "[.

DÉFINITION 27.6
.
Si la première (respectivement la deuxième) application partielle de f en a est dérivable en x 0
(respectivement y0 ), on dit que f admet une dérivée partielle par rapport à x (respectivement par
∂f ∂f
rapport à y ) en a, on la note : (a) (respectivement (a)). Si f admet une dérivée partielle par
∂x ∂y
. .

∂f
rapport à x en tout point de U , alors on définit la fonction : : U → R , (même
∂x
∂f
(x, y) 7→ (x, y)
∂x
chose par rapport à y ).
. Les applications partielles sont des fonctions de R dans R, on peut donc utiliser les théorèmes généraux pour
étudier leur dérivabilité, et les règles de dérivation usuelles pour les calculs.

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Calcul différentiel Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

. THÉORÈME 27.4 (première application)


. . ∂f ∂f
Si f : U → R admet un extremum local en a = (x 0 , y0 ) ∈ U , alors (a) = 0 et (a) = 0, mais la
∂x ∂y
. réciproque est fausse.

7
6
5
4
4 3
3 2
z 2
1
1 z 0
0 −1
−1 −2 −2
−2 −3 −1
−3 z = −7/3
−4 0 y
1 2 1 1
0
x −1 y0
−1 x0 −1 2
1 −2
−2 2

z = x 2 + 3 y 2 + 2x − 4 y z = x 2 − y 2,
minimum −7/3 en (−1, 2/3) pas d’extrêmum en (0, 0) (point col)

2) Dérivée suivant un vecteur


Soit U un ouvert de R2 , soit a ∈ U, soit f : U → R, et soit h = (h1 , h2 ) ∈ R2 , il existe r > 0 tel que
B(a, r) ⊂ U, comme lim a+ th = a, il existe " > 0 tel que t ∈]−"; "[=⇒ a+ th ∈ B(a, r) et donc a+ th ∈ U,
t→0
on peut alors considérer la fonction gh,a : t 7→ f (a + th), c’est une fonction de R dans R définie au moins
sur ] − "; "[.

DÉFINITION 27.7 (dérivée suivant un vecteur h)


. .
. Si la fonction gh,a ci-dessus est dérivable en 0, on dit que f admet une dérivée en a suivant le
0
vecteur h, et on pose gh,a (0) = Dh( f )(a).

Cas particuliers :
– f admet une dérivée partielle par rapport à la première variable en a = (x 0 , y0 ) ssi f admet une
dérivée en a suivant le vecteur (1, 0).
– f admet une dérivée partielle par rapport à la deuxième variable en a = (x 0 , y0 ) ssi f admet une
dérivée en a suivant le vecteur (0, 1).

3) Fonctions de classe C1

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Calcul différentiel Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

DÉFINITION 27.8
.
Soit U un ouvert de R2 , soit f : U → R une fonction, on dit que f est de classe C 1 sur U lorsque :
∀ a ∈ U, ∀ h ∈ R2 , f admet une dérivée en a suivant le vecteur h et l’application :
. .
Dh ( f ) : U → R
a 7→ Dh( f )(a)

est continue sur U .

Remarque : Si f est de classe C 1 , alors en tout point a de U, f admet ses deux dérivées partielles
(en prenant h = (1, 0) et h = (0, 1)), de plus les deux dérivées partielles sont continues sur U car :
∂f ∂f
D(1,0) ( f )(a) = (a) et D(0,1) ( f )(a) = (a).
∂x ∂y

. THÉORÈME 27.5
Si f admet ses deux dérivées partielles en tout point de U et si celles-ci sont continues sur U , alors
f admet un développement limité d’ordre 1 en tout point a ∈ U , c’est à dire :

. .
∂f ∂f
f (a + h) = f (a) + h1 (a) + h2 (a) + khk"(h)
∂x ∂y

avec lim "(h) = 0.


. h→(0,0)

.4
.3
.M
.2
.1
Le plan d’équation : .z 0.
∂f ∂f .−1
z = f (a, b) + (x − a) (a, b) + ( y − b) (a, b)
∂x ∂y .−2
est le plan tangent à la surface z = f (x, y) au .−3
point M (a, b, f (a, b)). .−2
.−4
.2 −
.1
.1 .0 .y
.x .0 .−1 .1
.−2 .2
.

. THÉORÈME 27.6
. .
Si f admet ses deux dérivées partielles en tout point de U et si celles-ci sont continues sur U , alors
∂f ∂f
f est de classe C 1 sur U . De plus, pour tout vecteur h ∈ R2 , on Dh( f )(a) = h1 (a) + h2 (a).
. ∂x ∂y

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Calcul différentiel Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

DÉFINITION 27.9 (gradient de f )


.  
∂f ∂f
. Si f est de classe C 1
. a ∈ U : Grad f (a) =
sur U , alors on pose pour (a), (a) , c’est le
∂x ∂y
gradient de f en a. En prenant le produit scalaire canonique de R2 , le développement limité d’ordre
1 de f en a s’écrit : f (a + h) = f (a) + (Grad f (a)|h) + o(h).
0

. Sur une courbe de niveau de f [ f (x, y) = λ] la relation ci-dessus devient (Grad (a)| h ) = o(1) ce qui
f khk 0
entraîne que la tangente à cette courbe « au point a » est la droite orthogonale au vecteur gradient.

10
λ = 3.5
9
4 8
b
z = 3.5
7
3 b
z = 2.5 λ = 2.5
λ = 0.5
6
z 2 b
z = 1.5
b
z = 0.5
5
1 λ = 1.5

0 5 4
10 4
8 3 3 ~ f (M )
Grad
6
2
4 x 2 b

M
y 1
2
1
0 0
0
0 1 2 3 4 5

z = x y e−x même chose dans le plan xO y


courbes de niveau

Propriétés :
– Une fonction de classe C 1 sur U est continue sur U.
– C 1 (U, R) est une R-algèbre pour les lois usuelles sur les fonctions, c’est en fait une sous-algèbre de
C 0 (U, R).

. THÉORÈME 27.7 (dérivée d’une composée : règle de la chaîne)


Soit U un ouvert de R2 , soit I un intervalle de R, soit ϕ : I → R2 définie par ϕ(t) = (u1 (t), u2 (t))
où u1 et u2 sont de classe C 1 de I dans R, et soit f : U → R une fonction de classe C 1 sur U , alors
. la fonction f ◦ ϕ : I → R est de classe C 1 et : .

∂f ∂f
∀ t ∈ I, ( f ◦ ϕ)0 (t) = u01 (t) (ϕ(t)) + u02 (t) (ϕ(t)) .
∂x ∂y
.

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Calcul intégral Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

. THÉORÈME 27.8
Soient U et V deux ouverts de R2 , soit ϕ : V → U définie par ϕ(x, y) = (ϕ1 (x, y), ϕ2 (x, y)) où ϕ1
et ϕ2 sont de classe C 1 à valeurs réelles, soit f : U → R une fonction de classe C 1 , alors la fonction
f ◦ ϕ : V → R est de classe C 1 sur V et ∀ a ∈ V :

. .
∂ ( f ◦ ϕ) ∂ ϕ1 ∂f ∂ ϕ2 ∂f
(a) = (a) × (ϕ(a)) + (a) × (ϕ(a))
∂x ∂x ∂x ∂x ∂y

∂ ( f ◦ ϕ) ∂ ϕ1 ∂f ∂ ϕ2 ∂f
(a) = (a) × (ϕ(a)) + (a) × (ϕ(a))
∂y ∂y ∂x ∂y ∂y

4) Dérivées partielles d’ordre 2

DÉFINITION 27.10
.. .
Soit U un ouvert de R2 et soit f : U → R une fonction de classe C 1 sur U , on dit que f est de classe
C 2 sur U lorsque ses deux dérivées partielles sont de classe C 1 sur U .
Notations :
∂ ∂f ∂2f ∂ ∂f ∂2f
( )= ; ( )=
∂x x ∂x 2 ∂y x ∂ y∂ x

∂ ∂f ∂2f ∂ ∂f ∂2f
( )= ; ( )=
∂x y ∂ x∂ y ∂y y ∂ y2
Remarques :
– Les fonctions polynomiales ou rationnelles en x et y sont de classe C 2 sur leur ensemble de défini-
tion.
– C 2 (U, R) est une R-algèbre pour les opérations usuelles sur les fonctions, c’est en fait une sous-
algèbre de C 1 (U, R).

. THÉORÈME 27.9 (de Schwarz)


. .
∂2f ∂2f
Si f est de classe C 2 sur U alors : = .
. ∂ x∂ y ∂ y∂ x

III) Calcul intégral


Nous ne définirons pas la notion d’intégrale double, nous donnerons seulement une technique de calcul
qui permet de se ramener à deux intégrales d’une variable (théorème de Fubini 1 ) ainsi que le passage en
coordonnées polaires.
Nous admettrons également la notion d’aire (qui est techniquement
ZZ difficile à définir) et que si A est
une partie du plan qui admet une aire, alors celle-ci est égale à 1 d x d y.
A
Une partie fermée de R2 est une partie dont le complémentaire est une partie ouverte, on admettra
que toute partie fermée bornée admet une aire.
1
FUBINI Guido (1879 – 1943) : mathématicien italien connu pour ses travaux sur l’intégration.

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Calcul intégral Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

1) Intégration sur un pavé

. THÉORÈME 27.10 (de Fubini ou intégration par tranches)


Si f est continue sur le pavé P = [a; b] × [c; d], alors :
. .
ZZ Z b Zd ! Z d Z b
!
f (x, y) d x d y = f (x, y) d y dx = f (x, y) d x d y.
. P a c c a
ZZ
Nous admettrons que dans R muni d’un repère orthonormé,
3
f représente le volume algébrique
P
de la partie de l’espace délimitée par la surface d’équation z = f (x, y) et les plans : z = 0, x = a, x =
b, y = c, y = d.
.4

.3
.z
.2

.1

.
0
.−3

.2

.1 .
.y .0
.1
.2 .−2 .−3
.3 .2 .1 .0 .x.−1

2) Intégration sur un fermé borné


Le théorème de Fubini s’énonce différemment :

. THÉORÈME 27.11 (de Fubini, ou intégration par tranches)

.β (x).d
Soit A un fermé borné de R2 , soit P = [a; b] ×
[c; d] tel que A ⊂ P , on suppose qu’il existe deux .A
fonctions continues α, β sur [a; b] telles que . :
. .α(x)
(x, y) ∈ A ⇐⇒ x ∈ [a; b] et α(x) ¶ y ¶ β(x). Si .c
f : A → R est une fonction continue, alors :
.a .x .b
.
ZZ Z b Z β(x)
!
f (x, y) d x d y = f (x, y) d y d x.
. A a α(x)

3) Passage en coordonnées polaires


Soit A un fermé borné de R2 avec A = {M (r cos(θ ), r sin(θ )) / (r, θ ) ∈ B} où B est un fermé borné de
R . On admettra que si f : A → R est continue, alors :
2

ZZ ZZ
f (x, y) d x d y = f (r cos(θ ), r sin(θ ))r d r dθ .
A B

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Exercices Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

. Lorsque l’on intègre sur un disque, un secteur angulaire, ou une couronne, un passage en coordonnées polaires
est souvent utile.

4) Formule de Green-Riemann
Intégrale curviligne : Soient U un ouvert de R2 , soient P, Q : U → R deux fonctions de classe C 1 sur
U et soit C une courbe incluse dans U, de classe C 1 et paramétrée par (x(t), y(t)) avec t ∈ [a; b]. On
I curviligne suivant le chemin C de la forme différentielle P(x, y) d x + Q(x, y) d y, le
appelle intégrale
 
nombre noté P(x, y) d x + Q(x, y) d y et défini par :
C
I Z b Z b
  0
P(x, y) d x + Q(x, y) d y = P(x(t), y(t))x (t)d t + Q(x(t), y(t)) y 0 (t)d t.
C a a

Formule de Green2 -Riemann : Soient U un ouvert de R2 , soient P, Q : U → R deux fonctions de classe


C 2 sur U, soit K un ferme borné inclus dans U dont le bord est une courbe C de classe C 1 , paramétrée

.C

par (x(t), y(t)) avec t ∈ [a; b], et orientée dans le sens « intérieur à gauche » : .K ,

.
alors on a :
ZZ I
∂Q ∂P
[ (x, y) − (x, y)] d x d y = [P(x, y) d x + Q(x, y) d y].
K
∂x ∂y C

Application : Soit K un fermé borné inclus dans U dont le bord est une courbe C de classe C 1 , paramétrée
par (x(t), y(t)) avec t ∈ [a; b], et orientée dans le sens « intérieur à gauche », alors en prenant par exemple
P(x, y) = 0 et Q(x, y) = x, l’aire de K est :

ZZ I Z b Z b Z b
0 0
1
A (K) = 1dx d y = xdy = x(t) y (t)d t = − y(t)x (t) d t = [ f (t), f 0 (t)] d t ,
K C a a
2 a

car on a
∂Q ∂P
P(x, y) d x + Q(x, y) d y = x d y et (x, y) − (x, y) = 1
∂x ∂y
on peut prendre également Q(x, y) = 0 et P(x, y) = − y. Lorsque l’on a un paramétrage polaire ρ(t) de
ZZ Z b Z b Z b
1
cette courbe, alors 1dx d y = ρ 2 (t) d t, car [ f (t), f 0 (t)] d t = ρ 2 (t) d t.
K
2 a a a

IV) Exercices
Æ Exercice 27.1
R2 est muni de sa structure euclidienne canonique. Étudier la classe de la fonction f : R2 → R
définie par f (x) = kxk et calculer ses dérivées partielles.

2
GREEN George (1793 – 1841) : mathématicien anglais autodidacte, un des pionniers de la physique mathématique.

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Exercices Chapitre 27 : Fonctions de deux variables

Æ Exercice 27.2
Étudier la continuité des fonctions suivantes :
 
x+y
 si sin(x + y) 6= 0  e x− y si y ¾ x
a) f (x, y) = sin(x + y) b) f (x, y) =
  1 sinon
1 sinon


x2
 th( ) si y 6= 0
c) f (x, y) = y2 .

1 sinon

Æ Exercice 27.3
Étudier la classe des fonctions suivantes :
 
x3 + y3
 ex si y ¾ 0  si (x + y) 6= (0, 0)
f (x, y) = f (x, y) = x2 + y2
 e x cos( y) sinon 
0 sinon

Æ Exercice 27.4
Étudier les extremums locaux des fonctions suivantes :

a) f (x, y) = x 2 + y 4 b) f (x, y) = x 2 + y 3

c) f (x, y) = x 2 + 3 y 2 + 2x − 4 y d) f (x, y) = x 4 + y 4 − 2(x − y)2 .

e) f (x, y) = x 2 + 2x + 4x y + y 2

Æ Exercice 27.5
Soit U un ouvert de R2 et soit f : U → R une fonction de classe C 3 , on appelle LAPLACIEN de f
∂2f ∂2f
la fonction ∆( f ) = + . On suppose que ∆( f ) = 0 calculer le Laplacien de la fonction u
∂ x2 ∂ y2
∂f ∂f
définie par u(x, y) = x +y .
∂x ∂y

Æ Exercice 27.6
a) On
 considère la courbe paramétrée, dans un repère orthonormé, par

 x(t) = t − sin(t)
avec t ∈ [0; π] (arche de cycloïde). Calculer l’aire de la por-
 y(t) = 1 − cos(t)

tion de plan délimitée par cette arche et l’axe de abscisses.



 x(t) = cos3 (t)
b) Calculer l’aire de l’astroïde paramétrée par .
 y(t) = sin3 (t)

c) Calculer le volume d’un cône de hauteur h > 0 et de base circulaire de rayon r > 0.

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