Vous êtes sur la page 1sur 26

Université Privée de Marrakech

ACOUTIQUE DE BATIMENT

Z. KAHOT Année Universitaire: 2021/2022

1
II- Réverbération et énergie réverbéré
II- 1 Champ direct – champ réverbéré

Son dans une salle = son direct + son réverbéré

Energie sonore totale = Energie sonore rayonnée directement


+ énergie réfléchie une ou plusieurs S
fois sur les parois R

→ Phénomène de réverbération

Facteurs intervenants

Source Parois et objets

- Distribution temporelle - Diffusion


- Distribution spectrale - Absorption
- Puissance acoustique - … etc.
- Directivité

68
II- 2 Réponse impulsionnelle

Principe : On émet un son bref (impulsion) et on mesure en fonction du temps la pression


acoustique en un point de la salle.

➢La réponse impulsionnelle d’une salle dépend de


la position de la source et de celle du récepteur
➢La réponse impulsionnelle illustre la manière
dont la salle modifie le son émis par la source.

Réponse impulsionnelle

Son direct Champ diffus


Réflexions précoces

- Décroissance exponentielle
I(r)  W .Q Premières réflexions - Champ homogène dans la salle
4 r 2 (80 à 100 premières millisecondes) -Caractère chaotique (Inter-
corrélation binaurale)

69
Echos

Echo franc Echo tonal Flutter écho

-Le son réfléchi est perçu -Correspond à une succession - Cas où t > 50 ms.
distinctement. d’échos arrivant régulièrement -Les échos sont perçus
- Le son est entendu 2 fois. -mais non perçus individuellement
-Il est perçu s’il parvient au individuellement car t < 50 -Sensation de battement
moins 50 ms après le son ms. d’où le nom de flutter
direct.

70
II- 3 Distribution temporelle

Modèle spéculaire Rayon sonore

Libre parcours moyen l

l : distance moyenne parcourue par un


rayon sonore entre deux réflexions
n: nombre moyen de réflexion par seconde
c cS
On montre que : l avec n où S: Surface interne du local (en m )2
n 4V
V: Volume du local
4V
l
S
l 4 V
On définit le temps moyen entre deux réflexions, ou encore la constante de temps du local par :   
c cS
Exemple : Salle V S l n  (ms)
40x30x20 24000 5200 82,5 4,12 243
5x4x3 60 94 3.83 133 7,5

▪ n et l ne dépendent que de la géométrie de la salle (sa dimension)


▪L’absorption de la salle n’influe pas sur le nombre de réflexion mais uniquement sur leurs
niveaux sonores

71
II- 4 Courbe de l’intensité réverbérée

Evolution de l’intensité réverbérée d’une source acoustique de puissance W placée dans


une salle d’absorption A et de constante de temps .

Etablissement du son
Extinction:
réverbéré selon la loi :
-t
W 
W -t
I r(t)  e
I r(t)  (1 - e  ) A
A Régime stationnaire:
W • Evolution de l’intensité réverbérée
Ir (t)  après l’extinction de la source
A
sonore
• Intensité réverbérée constante • Notion de temps de réverbération
• Ir indépendante de la position qui est le temps nécessaire pour que
dans la salle le niveau chute de 60 dB.

Intérêt des phases stationnaire et d’extinction respectivement pour le calcul du niveau


sonore réverbéré et pour l’étude des critères de qualité de la salle.

72
II- 4 -1 Régime stationnaire

a-Théorie de Sabine (1905)

Hypothèse de la diffusion homogène : la densité d’énergie réverbérée est, à un instant


donné, uniforme en tout point de la salle

i- Intensité réverbérée Ir
W
En régime stationnaire, on admettra que l’intensité réverbérée est égale à : I r(t) 
A
Avec W : la puissance acoustique de la source sonore (en Watt)
A : l’adsorption de la salle (en m2)
L’expression de l’intensité réverbérée Ir peut aussi être exprimée en fonction de la pression acoustique
réverbérée efficace Pr par la relation :
Pr 2 Avec 0 : la masse volumique de l’air (en kg/m )3
I r (t) 
4 0 c c : la vitesse du son dans l’air (en m/s)
Remarques :

➢Pour une même valeur de la pression acoustique, l’intensité du champ réverbéré est 4 fois
plus faible que l’intensité du champ direct. P2 d
I d (t)
0 c
➢Le champ réverbéré est donc 4 fois moins efficace pour solliciter une surface (tympan de
l’oreille, membrane d’un microphone ,…etc.) qu’un champ direct.

73
ii- Niveaux sonores réverbérés

✓Niveau d’intensité réverbérée


W
En régime stationnaire, on admettra que l’intensité réverbérée est égale à : I r(t) 
A
I W
On a : L 10 . log ( r ) 10 . log ( )
Ir 10-12 A .10-12

⇒ LIr  LW - 10 log A

▪Si l’absorption A diminue, c’est à dire on a une salle plus réverbérante, le niveau sonore
réverbéré augmente.
▪Augmenter l’absorption A d’une salle n’est pas le moyen le plus efficace pour améliorer son
confort acoustique. En effet, en doublant la valeur de A, le gain sur la valeur de LIr n’est que
de 3dB alors qu’il en faut au moins 7 dB pour que l’on parle d’amélioration du confort
acoustique.

74
75
76
Finalement, on peut écrire :

Cas limites :

Q
➢Si r est grand, on a : 0
4  r2

⇒ Lpr  LW - 10 log A  6 dB (Cas du champ réverbéré)

Q 4
➢Si r est petit, on a : 
4  r2 A
Q
⇒ Lptot  LW  10 log
4  r2
⇒ Lptot  LW  10 logQ - 20 log r -11

⇒ Lptot  Lp(1m) - 20 log r (Cas du champ direct)

77
b-Théorie d’Erying (1930)

La théorie d’Eyring est une approche microscopique qui consiste à suivre un rayon sonore
lors de son trajet dans la salle et de calculer l’énergie absorbée lors de chaque réflexion.

En tout point d’un milieu clos, l’intensité acoustique I est égale à la somme de l’intensité
du champ direct Id et de l’intensité du champ réverbéré Ir :
W.Q
I  I d  Ir  I avec , W la puissance de la source et Q sa directivité
4 r 2 r

Calcul de Ir

On définit : Wr : densité volumique d’énergie sonore réfléchie par les parois du local (J/m3)
c : vitesse de propagation du son dans le milieu en question
I
Sachant que Ir est la puissance acoustique traversant une surface unité, on montre que : Wr  4 r
c
4V
Par ailleurs, on sait que : l  avec l libre parcours moyenne de l’onde sonore, V le
S volume du local et S sa surface totale.
c cS
Le nombre n de réflexions, par unité de temps, sur les parois du local est donné par : n  
l 4V

78
En supposant qu’après chaque réflexion, une fraction  de l’énergie est absorbée, l’énergie
absorbée par les parois par unité de temps sera égale à : Wa  Wr V n 
La puissance délivrée au local après une première réflexion est égale à : W(1-  )
A l’équilibre énergétique, la puissance fournie au local après la première réflexion sera
entièrement absorbée par les parois. On a donc : Wr V n   W(1- )

W(1- ) 4W(1- )
Ceci implique que : Wr  
V n c S
W(1- )
L’intensité réverbérée due aux ondes réfléchie s’écrit : Ir 
S

A tout instant et en tout point du local l’intensité sonore s’écrit alors sous la forme :
W . Q W(1- )
I  Id  I r  
4 r 2
S

Q 1) S
Ou encore : I  W( avec CL  appelée constante du local
4 r 2 CL (1- )
et exprimée en m2

 : coefficient d’absorption moyen des parois

79
80
RECAPITULATIF

Théorie de Sabine Théorie d’Erying


Diffusion homogène Suivi du trajet d’un rayon sonore

A ∑ S  S E S
i i
CL 
i 1 - E
W W(1- E ) W
Ir  Ir  
A E S CL

Q 4
p 2  0 cW  Q

4
4 r 2 p 2  0 cW
A 4 r 2 CL

Q 4
L p  L W  10 log  L p  L W  10 log
Q

4
4 r 2 A 4 r 2 A

Si  tend vers 0 (salle réverbérante) alors : CL → S = S =A

81
iii- Distance critique

Pour une source sonore donnée, la distance


critique rc est la distance pour laquelle le niveau
sonore direct est égale au niveau sonore
réverbéré
Lpd(rc)  Lpr(rc )

Lpd(r )  L (r ) ⇒ PP
c pr c d r
⇒ P2  Pr2
d
2 P2
W Q Pd W
Par ailleurs, on a : I   et Ir   r
d 4r2 400 A 4 . 400

W.Q.400  W.4.400 QA
P2  Pr2 ⇒ ⇒ r2  Q . A ⇒ r
d 4 r2 A c 16 c 50
c
Remarques : Exemple : Salle de dimensions (10 x 8 x 3) m3, murs de
▪La distance critique rc dépend de la fréquence de coefficient d’absorption moyen  = 0.5 et Q=1
l’onde sonore, du facteur de directivité Q, de l’aire
d’absorption A, mais ne dépend pas de la puissance de On a : S = (10x3x2) + (8x3x2) + (10x8x2) = 268 m2.
la source sonore  A =  x S = 0.5 x 268 = 134 m2.
▪En général, rc est de l’ordre de quelques mètres.
Q A  1 x 134
Ainsi, une prise de son correcte doit être effectuée à ⇒ r ⇒ r 1.64 m
une distance de la source sonore inférieure à rc). c 50 50 c

82
II- 4 -2 Phase d’extinction – Temps de réverbération

Définition :
Le temps de réverbération T, TR, ou encore T60 est l'intervalle
de temps durant lequel la pression acoustique d'une salle
diminue à un millième de sa valeur de régime stationnaire, suite
à l’extinction de la source sonore. Cela correspond aussi à une
diminution du niveau sonore de 60 dB.
Formule de Sabine (1905)
C’est une relation (empirique) fondamentale donnant le temps de réverbération d’un local en
fonction de son volume et des propriétés d’absorption acoustique des surfaces qui le composent.

TR  0,16 V V : Le volume du local (m3)


A A : Aire équivalent d’absorption (m2)

Remarques :
▪ TR dépend de la fréquence.
▪La Formule de Sabine est valable uniquement lorsque le coefficient d’absorption moyen  d’une salle est
inférieur à 0,2. En effet, la théorie de Sabine est basée sur l’hypothèse d’un champ réverbéré uniformément
réparti dans la salle, ceci n’est vérifié que lorsque les surfaces composant la salle sont suffisamment
réfléchissantes
▪La réverbération est utile lorsqu’elle contribue à renforcer l’intensité acoustique et nuisible quand elle masque
des sons très rapprochés. Selon la destination de la salle, on sera amener à diminuer ou à augmenter le
coefficient d’absorption moyen  de celle-ci.

83
Formule d’Eyring (1930)

On montre que le temps de réverbération TR est donné par la formule d’Eyring suivante :

V : Le volume du local (m3)


TR  - 0,16 V S : Surface totale du local (m2)
S. Log(1- )  : Coefficient d’absorption moyen du local

Remarques :
▪ Si   0 (très faible absorption) , on a TR  l’infini, salle réverbérante
▪ Si   1 (forte absorption), on a TR 0, salle sourde (résultat cohérent contrairement à la formule de Sabine)

84
Cas de grandes salles : effet de l’absorption dans l’air

Dans le cas des grandes salle, en plus de l’absorption de l’énergie acoustique par les parois
d’un local, celle-ci est absorbée aussi lors de son parcourt dans l’air (atténuation par
dissipation).
L’absorption de l’énergie acoustique par l’air peut être modélisée par une aire d’absorption
supplémentaire, notée A’ et dont l’expression peut être donnée par la formule suivante :

V : Le volume du local (m3)


h : L’humidité exprimée en %
f : La fréquence de l’onde acoustique

La formule de Sabine s’écrit alors sous la forme : TR  0,16 V


A  A'

Ou encore :

Par ailleurs, la formule d’Eyring s’écrit dans le cas de grandes salles sous la forme :

Avec m : constante d’atténuation de l’air

85
TR Optimal

▪on appelle TR optimal, le temps de réverbération qui convient le mieux à une utilisation et
un volume de salle donnés.
▪ Selon les dimensions des locaux, des durés de réverbération sont recommandées.
▪Pour les locaux dont le volume est compris entre 100 m3 et 1000 m3, le temps de
réverbération optimal TR optimal est donné par relation suivante :
1
TRoptimal  0,163 V 3

Exemples :

Temps de réverbération optimale aux fréquences moyennes (500-1000Hz)

86
Chapitre III :

ISOLATION ACOUSTIQUE

87
On distingue dans le bâtiment quatre types de bruits :

- les bruits aériens intérieurs qui sont émis dans un


local et qui se propagent dans l'air (chaîne hi-fi,
conversation,..)
- les bruits aériens extérieurs qui sont émis à
l'extérieur de l'immeuble et qui se propagent dans
l'air (circulation, trains, avions,..)
- les bruits d'impacts qui sont émis par une paroi mise
en vibration (pas, chutes ou déplacement d'objet,..)
- les bruits d'équipement qui sont émis par des
appareils et installations situés soit dans le
logement récepteur (chauffe-eau, machine à
laver,..), soit en dehors (ascenseurs, ventilations,..)

Pour permettre la comparaison directe entre toutes les mesures, les


pouvoirs publics (par le biais d’une réglementation) ont défini des spectres de bruits d'émission standards :
- le bruit rose,
- le bruit route ,
- le bruit d'impact.

Le bruit rose simule les bruits aériens dans le bâtiment et il est également utilisé pour représenter les
bruits d'avions. Il est caractérisé par un niveau sonore constant (par exemple 80 dB) par bande
d'octave.
Le bruit route simule les bruits aériens émis par le trafic routier. Il est plus riche en fréquence basse
que le bruit rose. L’énergie contenue dans chaque bande d’octave est fixée par rapport à l’énergie de la 88
bande centrée sur 1000 Hz.
Soient deux locaux séparés par un mur. Une source sonore rayonne dans le local (1) appelé local d’émission et
parvient dans le local (2) appelé local de réception après propagation aérienne puis solidienne.

La transmission de l’énergie sonore entre les deux locaux se fait de trois façons différentes :

- Transmission directe : se fait à travers la paroi qui sépare les deux locaux

- Transmission indirecte : se fait à travers les parois latérales

- Transmission parasite : se fait par certain points singuliers (gaines techniques, entrée d’air, coffres des volets
roulants, ….

89
Isolement brut Db

L’isolement brut est la différence entre le niveau de bruit L1 dans un local d’émission et le niveau L2 dans le
local de réception :

Une bonne isolation acoustique est lorsque le niveau sonore à la réception soit aussi faible que possible.

Isolement normalisé ou standardisé

L’isolement normalisé est l’isolement brut corrigé en fonction de la durée de réverbération réelle Tr mesuré
dans le local de réception et une durée de réverbération de référence T0 :

Quelques valeurs de T0 :

- Bâtiments d’habitation, santé, hôtels et enseignement : T0 = 0,5 (s)


90
- Salle de sports de volume supérieur à 512m3 : T0 = 0,14 V (V : volume de la pièce)
Le tableau suivant donne les valeurs réglementaires de l’isolement des bâtiments d’habitations :

Avec :

- DnT,A : Isolement acoustique standardisé pondéré (A) pour les bruits aériens, exprimé en dB.

- DnAT : Isolement acoustique normalisé pondéré (A) pour les bruits aériens, exprimé en dB(A).

- L’nT,w : Niveau de pression pondéré « W » des bruits de choc, standardisé, exprimé en dB.

- LnAT : Niveau de pression pondéré des bruits de choc, standardisé, exprimé en dB(A).

91
Coefficient de transmission d’une paroi

On caractérise la performance d’isolement acoustique d’une paroi par son facteur de transmission qui est le
rapport entre la puissance acoustique transmise et la puissance acoustique incidente par la paroi :

A
On peut écrire aussi que : ‫= ד‬ Db avec A : Aire d’absorption d’un local et S : Surface de ce local
S x 10 10

Indice d’affaiblissement acoustique R

La capacité isolante d’une paroi s’exprime à l’aide d’un indice d’affaiblissement acoustique noté R
déterminé par la relation suivante :

Loi de masse
Les essais faites en laboratoire ont montrés que l’isolement d’une paroi augmente
avec la masse m, la loi de masse s’écrit alors:

- R = 17 log σ + 4 Si σ < 150 Kg/m²


92
- R = 40 log σ – 46 Si σ > 150 Kg/m²

Vous aimerez peut-être aussi