Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
THESE
Présentée pour l’obtention du grade de DOCTORAT
En : CHIMIE
Spécialité : Chimie Macromoléculaire
Sujet
A l'issue de la rédaction de ce manuscrit, je suis convaincue que la thèse est loin d'être un
travail solitaire. En effet, je n'aurais jamais pu réaliser ce travail sans le soutien d'un grand
nombre de personnes dont la générosité, la bonne humeur et l'intérêt manifestés à l'égard de
ma recherche m'ont beaucoup aidés et permis de progresser.
C’est avec beaucoup de plaisir que je remercie le Professeur Saïd Djadoun d’avoir
accepté de présider le jury de ma thèse. Ses remarques fructueuses apporteront un plus à mon
travail de thèse.
J’aimerai remercier aussi mes amies: Amel Korichi, Siham Lameche, Rafika Ikkene,
Leila Nouar, Valérie Servais pour tous les moments partagés pour les coups de main ou
conseils qu’elles ont pu me prodiguer.
Toute ma reconnaissance est pour mes frères et sœurs, et plus particulièrement à mes
cousines Malika, Mimi et Fatiha: Merci de m’avoir soutenue et encouragée tout au long de
mes études en étant à tout moment à mes cotés.
Un merci pour mon oncle et mon beau père qui ont toujours fait une preuve d’intérêt à
mon travail.
Je tiens à préciser que ce travail n’aurait pas pu être réalisé sans le soutien
permanant de mes parents. Je ne saurai jamais assez leur exprimer ma grande
reconnaissance ni leur témoigner mon profond amour pour tout ce qu’ils ont fait pour moi.
Enfin, je tiens à remercier du fond du cœur la personne la plus importante à mes yeux:
mon mari Mohamed. Mon travail n’aurait sans doute pas pu aboutir sans ton aide précieuse,
ta patience sans limite et ton amour. Tu as su faire preuve de compréhension mais aussi
m’apporter ton aide quand il le fallait. Je n’oublierai jamais la confiance et la fierté que tu as
toujours manifestées à mon égard.
Djahida
TABLE DES ABREVIATIONS
AC : Argile algérienne
CL : Cloisite®
MMT : Montmorillonie
MMA : Méthacrylate de méhyle
PMMA : Poly(méthacrylate de méthyle)
Ip: Indice de polydispersité
Rdt: Rendement
%pds : Pourcentage en poids
TABLE DES MATIERES
II.A. Introduction……………………………………………………………………. 6
II.B.1. Structure…………………………………………………………………… 6
II.B.1.1. Morphologie des argiles……………………………………………… 6
II.B.1.2. Structure cristallographique des argiles……………………………… 7
II.E. Conclusion……………………………………………………………………... 37
IV.A. Introduction…………………………………………………………………... 47
IV.E. Conclusion………………………………………………………………… 71
V. A. Introduction………………………………………………………………… 74
V.D. Conclusion…………………………………………………………………… 90
VI.A. Introduction................................................................................................... 92
VI.C. Morphologie………………………………………………………………... 95
VI.D.3. Dégradation thermique des nanocomposites basés sur l’argile AC………. 108
VI.D.3.1. Système PMMA/OCTANBriBBr-AC………………………………….. 108
VI.D.3.2. Système PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-AC…………………………. 110
VIII.A.7. Elaboration des différents nanocomposites par mélange dans le fondu 146
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VIII
v
LISTE DES TABLEAUX
Chapitre II
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
vi
Rappels théoriques
&
Stratégie du travail
I. Introduction générale & objectifs
L’utilisation des matières plastiques dans la vie courante ne date pas d’aujourd’hui et n’a
cessé d’envahir notre quotidien, malgré certaines insuffisances que peuvent présenter ces
matériaux.
Dans le but d’améliorer leurs propriétés, des additifs leur sont associés tels que : la silice, le
talc, le carbonate de calcium, le mica ou les fibres de verre donnant lieu à des matériaux dits
composites. Cependant, l’utilisation de ces renforts augmente généralement leur caractère
cassant ainsi que leur opacité.1-4
Les nanocomposites constituent une nouvelle classe de composites. En effet, une des
dimensions du renfort est de l’ordre du nanomètre contrairement aux additifs utilisés
habituellement présentant des dimensions de l’ordre du micromètre. L’intérêt de ces
matériaux hybrides issus de l’association entre une matrice polymère et une nano-charge se
trouve dans l’amélioration de leurs propriétés : grande résistance thermique, mécanique, une
bonne imperméabilité au gaz et un retard à la propagation de la flamme. 5-8
Selon le nombre de dimensions qui sont à l’échelle nanométrique, ces nano-charges sont
classées en trois groupes : 1, 4
- lorsque les trois dimensions du renfort sont de l’ordre de quelques nanomètres, les
particules sont dites iso-dimensionnelles. Citons à titre d’exemple le noir de carbone
et les nanoparticules de silice (Figure I.1a) ;
- dans le cas où deux dimensions du renfort sont de quelques nanomètres, alors que la
troisième est plus grande, le renfort adopte une forme longitudinale. C’est le cas des
nanotubes de carbone CNT et des aiguilles d’argile type sépiolite (Figure I.1b) ;
- enfin, lorsqu’une seule dimension est de l’ordre de quelques nanomètres alors que les
deux autres sont de quelques centaines de nanomètres, le nano-renfort adopte une
forme en feuillets. C’est l’exemple typique des couches d’aluminosilicates comme la
montmorillonite (MMT), la saponite et l’hectorite. (Figure I.1c).
Cependant, la dispersion de ces nano-feuillets dans les polymères n’est pas toujours évidente
et dépend de plusieurs facteurs : en particulier, la compétition entre les forces attractives et
répulsives créées dans le milieu réactionnel favorisant parfois la formation d’agglomérats. De
plus, leur dispersion en mono-feuillets est gênée par l’incompatibilité de ces silicates
hydrophiles avec les polymères présentant un caractère hydrophobe.
Afin de pallier à ce problème d’agglomération, il est donc utile d’organomodifier les argiles
afin d’augmenter leur caractère hydrophobe, en substituant les cations inorganiques
Le but de la présente étude est la valorisation d’une nouvelle argile de type montmorillonite
en tant que nano-renfort dans une matrice polymère. Il s’agit d’une argile algérienne issue du
gisement de M’zila/Mostaganem que nous avons choisi de disperser dans le
poly(méthacrylate de méthyle) (PMMA) visant l’obtention d’un matériau final aux propriétés
physiques nettement améliorées.
(b) son utilisation en tant que nano-renfort pour la préparation par voie in-situ du
nanocomposite PMMA/argile;
Dans la première partie, l’intérêt de l’argile algérienne en tant que nano-renfort a été mis en
évidence à travers l’étude des propriétés de simples systèmes binaires PMMA-argile élaborés
par voie in-situ et dans le fondu respectivement.
1
Giannelis EP. Adv Mater. 1996, 8, 29-35.
2
Lgaly G. Appl Clay Sci. 1999, 15, 1-9.
3
Alexandre M, Dubois P. Mater Sci Eng R. 2000, 28, 1-63.
4
Fischer H. Mater Sci Eng C. 2003, 23, 763-72.
5
Meneghetti P, Qutubuddin S. Thermochimi.Acta. 2006, 442, 74-7.
6
Tabtiang A, Lumlong S, Venables R A. Eur Polym J. 2000, 36, 2559-68.
7
Sahoo P K, Samal R. Polym Degrad Stab. 2007, 92, 1700-07.
8
Okamoto M, Morita S, Taguchi H, Kim Y H, Kotaka T, Tateyama H. Polymer. 2000, 4, 3887-90.
9
Gorrasi G, Tortora M, Vittoria V, Galli G, Ghiellini E. J Polym Sci Polym Phys. 2002, 40, 1118-24.
10
Xanthos M, Functionnal fillers for plastics, Ed Willey. 2005,169.
11
LeBaron P C, Wang Z, Pinnavaia T J. Appl Clay Sci. 1999, 15, 11-29.
12
Weimer M W, Chen H, Giannelis E P, Sogah D Y. J Am Chem Soc. 1999, 121, 1615-16.
13
Vaia R A, Wagner H D. Mater Today. 2004, 7, 32-7.
14
Beyer G. Plast Addit Compound. 2002, 4, 22-7.
15
Solomon M J, Almusallam A S, Seefeldt K F, Somwangthanaroj A, Varadan P. Macromolecules. 2001, 34,
1864-72.
16
Benali S, Peeterbroeck S, Brocorens P, Monteverde F, Bonnaud L, Alexandre M, Lazzaroni R, Dubois
Ph. Eur.Polym. J. 2008, 44, 1673-85.
17
Broekaert C, Peeterbroeck S, Benali S, Monteverde F, Bonnaud L, Alexandre M, Dubois Ph. Eur.
Polym.J .2007, 43, 4160-68.
18
Brocorens P, Benali S, Broekaert C, Monteverde F, Miltner H E, Mele B V, Alexandre M, Dubois Ph,
Lazzaroni R. Langmuir. 2008, 24, 2072-80.
II.A. INTRODUCTION
La matière argileuse est une substance naturelle issue des gisements et des roches. Sa
définition exacte diffère d’une discipline à une autre selon l’intérêt et le domaine d’utilisation.
De manière générale, elle est définie comme étant un minéral cristallin, constitué
essentiellement de silicium, d’aluminium et d’oxygène, d’où le nom d’alumino-silicate. A
cela, s’ajoutent des métaux, des alcalins et des alcalino-terreux.
II.B.1. Structure
A l’échelle macroscopique, l’argile se présente sous forme d’une poudre fine plus ou moins
agrégée. Ces agrégats résultent de l’assemblage de petites particules dont la taille se situe
Le schéma de la figure II.1 illustre ces différentes échelles de structure qui permettent de
mieux comprendre les caractéristiques physico-chimiques de cette argile et d’expliquer ainsi
son comportement dans les milieux de dispersion.
Il est à noter que, dans certains cas, lors de l’élaboration des nanocomposites, les poudres
d’argiles (agrégats) s’assemblent entre elles et donnent des structures plus grandes appelées
agglomérats.
A l’échelle atomique, les argiles sont des silicates lamellaires formées de feuillets constitués
principalement de tétraèdres de silice (SiO4) et d’octaèdres d’aluminium (Al(OH)6). La
combinaison ou l’empilement bidimensionnel de ces couches tétraédriques (T) et octaédriques
(O), suivant différents rapports et degrés de substitution, permet leur classification:
- les argiles 1/1 ou (T/O) sont composées par la superposition de couches octaédriques et
de couches tétraédriques et substitution des atomes d’oxygène issus des couches T par les ions
OH- des empilements octaédriques. La superposition des feuillets est assurée par le
développement de fortes interactions de type liaison hydrogène, impliquant l’absence de tout
espace libre entre les feuillets, ce qui confère une grande stabilité dans l’eau: l’exemple
typique de ce type d’argile est la kaolinite.14
En effet, si aucune substitution isomorphe n’existe, comme dans le cas du mica, les feuillets
sont neutres, ne possèdent pas de surface interne et présentent une stabilité vis à vis de l’eau.16
Dans le cas où un déficit de charge (souvent négatif) existe sur la surface des feuillets, suite à
une substitution isomorphe, il est contrebalancé par des cations dits ‘compensateurs’ entre les
feuillets. Dans le cas où les cations trivalents Al3+ sont substitués par des cations bivalents
Mg2+, la structure de la montmorillonite est obtenue. Le déficit de charge est compensé par les
ions Na+ ou Ca2+, qui se trouvent hydratés dans les galeries. Les forces électrostatiques sont
moins importantes, ce qui permet l’insertion de molécules polaires au sein des galeries
17,18
impliquant l’expansion de ce type de smectites. Ceci procure à la montmorillonite
d’importantes propriétés de gonflement en milieu aqueux.
*
Isomorphe : substitution d’un atome par un autre de même taille, sans modification de la structure cristalline du
minéral
Chaque structure particulière qui définit une classe d’argile est caractérisée par une distance
séparant les feuillets, appelée : ‘distance interfoliaire’ ou interlamellaire, notée d001. Sa valeur
correspond à la dimension de la maille cristalline dans la direction (001) et varie d’une argile
à une autre, selon la taille et la nature du cation compensateur ainsi que son état d’hydratation.
Elle est d’environ 9.6 Å, dans le cas d’une montmorillonite anhydre.
Le déficit de charges négatives situées à la surface des couches lamellaires, issu des
substitutions isomorphiques, est équilibré avec des cations compensateurs tels que Li+, Na+,
Ca2+, K+. Le nombre de cations monovalents susceptibles de se substituer aux cations
compensateurs afin de compenser une charge comprise dans 100 g d’argile est défini comme
étant la capacité d’échange cationique (CEC). Elle est exprimée en milliéquivalent/100g
d’argile (meq /100g). Les CEC des principales argiles sont résumées dans le tableau II.1. La
charge des couches n’est pas localement constante et bien que la majorité de ces cations
échangeables soit localisée à l'intérieur des galeries, une petite partie des cations d'équilibrage
de charge reste localisée sur la surface externe du cristallite.19
A cette grandeur (CEC) s’ajoute la surface spécifique (SS), qui est définie comme étant la
somme de la surface externe comprise entre les particules argileuses et l’espace interfeuillet.20
Ces deux caractéristiques traduisent l’aptitude de l’argile à se disperser dans le milieu aqueux,
à gonfler et donc à être traitée en milieu organique. Comme le montre le tableau II.1, les
smectites possèdent les meilleures caractéristiques. La montmorillonite en fait partie. Sa CEC
étant de 80 meq/100g et sa SS de 800 m2/g font d’elle le phyllosilicate de choix pour assurer
une meilleure dispersion dans les milieux aqueux. Ceci est dû principalement à l’existence
d’un déficit de charges négatives, compensé par la présence entre les feuillets de cations
compensateurs tels que Li+, Na+, Ca2+…... d’où le nom de montmorillonite calcique ou
montmorillonite sodique. Sa CEC étant non nulle et de valeur modérée, cela traduit
Tableau II.1 : Valeurs des CEC et des SS des différentes familles d’argiles 19,20
Illites 10-40 30
Kaolinite 1-10 15
Rappelons que des valeurs élevées de la CEC, signifient l’existence d’importantes forces
d’attraction électrostatiques entre feuillets qui empêchent et limitent le pouvoir de gonflement
des argiles, alors qu’une valeur nulle de la CEC exprime l’inexistence d’espace interfoliaire,
ce qui écarte toute possibilité de gonflement.
Suivant ces critères, la montmorillonite reste l’argile de choix pour la réalisation de polymères
nanocomposites, car elle possède la surface spécifique la plus élevée et une force
électrostatique assez faible engendrant un pouvoir de gonflement très important. Ce pouvoir
de gonflement est principalement gouverné par la taille, le type et le nombre de cations
inorganiques initialement présents dans les galeries.
En effet, dans le cas où l’ion substituant existant est de taille volumineuse, il créé un désordre
au niveau des couches d’hydratation qui facilitera l’échange. Cependant, plus la taille du
cation est importante, et plus l’attraction entre les feuillets devient importante. Ceci explique
bien l’ effondrement observé dans le cas des montmorillonites comportant des ions K+, Rb+ et
Cs+ et la dissociation facile de celles possédants les ions Na+ et Ca2+, d’où le classement du
pouvoir de gonflement décroissant : Li+ >Na+ >Ca2+ >Fe2+ >K+. Le potassium fait exception à
la règle car, avec ses dimensions comparables à celles des cavités de surface, il se retrouve
piégé et donc moins hydratable et moins échangeable en milieu réactionnel.
Par ailleurs, l’existence de cations bivalents au sein des feuillets peut freiner ce pouvoir de
gonflement et afin de pallier à cet obstacle, il est nécessaire de substituer ces cations bivalents
(Ca2+, Mg2+) par le sodium21 ; ce qui explique l’étape de mono-ionisation effectuée lors de
traitement des argiles.
Ces cations organiques ont pour rôle de diminuer l’énergie de surface des couches lamellaires
et de renforcer le contact avec la matrice polymère.23,24 De plus, l’utilisation de cations
organiques à longues chaînes alkyles fait d’avantage augmenter la distance interfeuillets, ce
qui peut contribuer à une meilleure diffusion des chaînes polymères en propagation ou du
prépolymère au sein de la matrice 24-27 (Figure II.3).
Les organomodifiants employés pour modifier les argiles pour une éventuelle utilisation dans
les nanocomposites sont des ioniums cationiques, souvent des sels d’ammoniums
quaternaires, dont le contre ion est un halogène (du chlore ou du brome) et la longueur d’au
moins une chaîne hydrocarbonée contenant 8 à 18 atomes de carbone. La figure II.4 illustre la
structure de quelques ammoniums souvent utilisés.
Figure II.4: Structure chimique de quelques ammoniums pour l’échange cationique (a)
bromure de triméthylammonium (C8), (b) bromure de dodécyltriméthylammonium
(C12), (c) bromure de triméthyloctadécylammonium (C18),(d) bromure de
diméthyldioctadécylammonium ((C18)2).
n λ = 2.d001. Sinθ.
Où d001 représente la distance inter-réticulaire des plans. θ est l’angle d’incidence du faisceau
sur ces plans, λ est la longueur d’onde des rayons X utilisés et n est un nombre entier positif
désignant l’ordre de diffraction.
Suivant la quantité d’ions organiques échangés, leur arrangement entre les galeries suit
différents modèles d’organisation. La relation entre la distance interlamellaire et
l’organisation des chaînes hydrocarbonées a été étudiée par Jordan30 et Lagaly 31,32
. Ces
auteurs ont montré que la valeur de la distance interlamellaire d’une montmorillonite modifiée
de 1,36 nm, 1,76 nm et 2,2 nm correspond à la configuration monocouche, bicouche et
pseudo-tri couche, respectivement (Figure II.5).
*
Le positionnement du pic indiquant la valeur "d001" des argiles est situé à des angles de diffraction inférieurs à
10°. Le déplacement du pic de diffraction vers les petits angles se traduit alors par une augmentation de la
distance interfeuillets d001
- Les argiles possèdent deux particularités essentielles. La première est leur habilité de
dispersion, la deuxième est le pouvoir d’échange cationique avec des cations
organiques;
- T<100°C : la décomposition est attribuée à la perte de l’eau située ente les cristallites
ou les particules primaires.
Dans le cas des argiles organomodifiées, le processus de dégradation devient plus complexe.
Pour des températures inférieures à 150°C on assiste à une transformation de phase causée par
le changement de conformation des chaînes carbonées.35-37 Elle est indépendante de la nature
de l’organomodifiant utilisé. Pour des températures au dessus de 200°C, la dégradation des
34
molécules organomodifiantes peut avoir lieu. Selon Xie et al le mécanisme de l’évolution
de la dégradation en cette étape dépend de la concentration de l’organomodifiant, mais son
mécanisme n’est toujours pas bien élucidé. Certains auteurs proposent que les molécules
excédentaires se dégradent en premier lieu suivies par les molécules qui sont fortement liées à
la surface par des forces électrostatiques. 34,38 (Figure II.7).
Comme mentionné dans le chapitre I, la charge utilisée dans notre travail est une argile
naturelle issue du gisement de M’Zila (Mostaganem, Algérie), notée AC (Algerian Clay). Elle
nous a été fournie par l’Entreprise Nationale des produits miniers non ferreux (ENOF) (Figure
II.8). La littérature nous révèle la possibilité d’utilisation de cette argile dans le domaine de
dépollution des eaux usées ainsi que dans le domaine pétrolier mais aucune référence ne nous
a été fournie concernant son utilisation dans la préparation de polymères nanocomposites,
objectif de ce travail. La composition chimique de cette argile est résumée dans le tableau II.2
ci-dessous. Sa formule chimique ainsi que sa CEC, selon la littérature sont : (Si4.24) IV (Al1.24
VI 39
Mg0.2 Fe0.17 Ti0.01) O10 (OH) 2, nH2O Na0.13, Ca0.01, K0.1 : CEC = 84 meq/100g . Elle
présente aussi une stabilité en milieux aqueux indépendamment du pH de la solution comme
le démontre les travaux de Jada et al40 (Figure II.9).
Hamdi et al39 ont préparé certains géomatériaux à base d’argile et de polymères hydrosolubles
destinés au stockage des déchets de l’industrie. Les tests effectués sur certains dérivés
benzéniques (phénol, chlorobenzène, O-xylène) ont démontré l’importante capacité de
rétention de ces géomatériaux et ont démontré l’efficacité de cette argile pour le confinement
des déchets domestiques et industriels. Dans le même objectif, Boufatit et al 41ont travaillé sur
la modification de cette argile par des complexes des métaux de transition en vue de son
utilisation comme adsorbant pour certains chlorures phénoliques issus de produits pesticides
tel que l’acide 2,4- dichlorophenoxyacetic.
40,42,43
D’autres auteurs se sont intéressés à l’étude des mécanismes d’immersion, de
gonflement, de mouillabilité et d’adsorption de cette argile en milieux aqueux, afin de
contribuer à la compréhension du mécanisme par lequel les asphaltes modifient la
mouillabilité dans les puits de pétroles.
Selon l’affinité existante entre le polymère et la phase inorganique, la compatibilité entre les
groupements fonctionnels existants dans les deux parties, ainsi que la méthode d’élaboration,
trois principales structures sont possibles :
-Lorsque ces forces sont faibles, le polymère ne peut pas s’intercaler entre les couches
de silicate, nous formons un système immiscible, dans lequel le polymère ne s’insère pas au
sein des feuillets d’argile qui restent sous forme d’agglomérats. Dans ce cas l’appellation
nanocomposite n’est pas juste. On parle plutôt de microcomposites (Figure II.10a).1,44 Les
propriétés du matériau résultant sont rarement améliorées voire parfois diminuées.
-Comme son nom l’indique, dans la structure intercalée, un certain nombre de chaînes
polymères sont insérées entre les couches de silicates sans pour autant assurer une séparation
complète des feuillets, donnant lieu à un matériau de morphologie alternée de couches de
silicates et de chaînes polymériques avec des distances interfoliaires inférieures à 20-30 Å.1,
44-48
(Figure II.10b).
Cette technique reste limitée pour tirer une telle conclusion car le pic peut être
indétectable aux très petits angles dû à la limite de l’appareillage étant donné que le
De nombreux travaux ont été réalisés selon cette méthode. On peut citer ceux d’Usuki et
Kojima concernant la polymérisation in-situ de l'ε-Caprolactame en présence de
montmorillonite. Ces auteurs ont ainsi élaboré des nanocomposites Nylon 6/ montmorillonite
exfoliés donnant lieu à plusieurs dépôts de brevets par Toyota dès 1993.61,62
Gonflement Polymérisation
Polymérisation Polymérisation
Ce type de mise en œuvre revêt un intérêt particulier au niveau industriel. En effet, il permet
de ne pas modifier les procédés de synthèse des polymères; il ajoute simplement une étape
supplémentaire qui est le malaxage avec l'argile. L'argile est mise en contact directement avec
le polymère à l'état fondu. L'ensemble est mélangé mécaniquement par malaxage et/ou
extrusion, puis recuit. Cette technique ne nécessite pas de solvants, ce qui élimine toute
éventuelle interaction solvant-polymère (ou monomère), solvant-compatibilisant et
Lorsque les silicates sont impénétrables, le polymère entre dans les galeries à partir des bords
qui sont plus accessibles. Pour atteindre une complète et individuelle dispersion, les chaînes
pénètrent progressivement et entourent les particules primaires individuelles en plusieurs
étapes avant la formation du nanocomposite, comme l’illustre la figure II.14. Au début, la
taille des charges empilées est diminuée sous l’effet de la force du cisaillement appliqué. Par
la suite, les chaînes polymères entrent dans les galeries et diffusent progressivement dans les
espaces interfoliaires. Cette diffusion est aussi gouvernée par l’affinité physique ou chimique
entre la charge et le polymère.
Ce type de mise en œuvre est particulièrement intéressant d’un point de vue industriel, car il
ne nécessite pas d’intervenir sur les procédés de synthèse des matrices.
polymère
Selon la nature des compatibilisants et la méthode d’ajout, différents cas sont à considérer :
H O H O
O C O H2C
H O
H O H
H2
O C O C
H O H O
(a) (b)
Le principe de cette méthode est basé sur l’emploi de copolymères compatibles: l’un des
comonomères présente une affinité envers l’argile organomodifiée tandis que l’autre
comonomère développe des interactions avec la matrice (Figure II.16). Les comonomères
95,96
compatibilisants fréquemment utilisés sont l’oxyde d’éthylène et l’acide méthacrylique .
L’incorporation du copolymère au sein des galeries et la formation du nanocomposite est
réalisée par mélange dans le fondu. Par exemple, l’utilisation du copolymère poly (styrène-b-
oxyde d’éthylène) pour l’élaboration de nanocomposites exfoliés PS/argile.97 Notons que la
* CH2 *
n
O
O O
O
MMA PMMA
Une des propriétés examinées lors de l’élaboration des nanocomposites PMMA est leur
stabilité thermique étudiée par thermogravimétrie (TGA). Cette technique consiste à suivre la
perte en poids d’un échantillon soumis à un flux de gaz en fonction de la température. Les
différents résultats rapportés dans la littérature révèlent dans la majorité des cas, une
amélioration de la thermostabilité du matériau (allant de 20 à 50°C), indépendamment du flux
(sous air et sous atmosphère inerte) et de la vitesse de chauffe utilisés (de 5 à 20°C /min).
Cette amélioration est liée à tous les paramètres combinés, et peut être une indication de ce
80
qu’on appelle « effet-nano » où l’argile, bien dispersée sur l’ensemble du système, fait
- L’existence probable de faibles interactions attractives, qui favorisent une plus grande
mobilité des chaînes existantes à la surface d’argile ;
L’évolution des propriétés mécaniques des nanocomposites est souvent déterminée au départ
des analyses mécaniques dynamiques (DMA) et des tests de traction. La revue
bibliographique montre que les propriétés mécaniques dynamiques des PMMA
nanocomposites sont souvent améliorées. 126-132 Le module de conservation (G’) est augmenté
en fonction du taux de charge incorporé et peut atteindre jusqu'à 20 à 50% comme le montrent
les travaux de Zhang et al133 dans le cas de nanocomposites PMMA/argile à 5% pds de
charge. Les tests de traction vont dans le même sens que les propriétés mécaniques où une
augmentation du module de Young est souvent observée (30 à 50%) dès l’ajout d’argile. La
contrainte à la rupture augmente également de 15 à 30% (Figure II.19). Cependant, la
Dans le cas du PMMA, qui est considéré comme l’un des thermoplastiques les plus
combustibles, les effets de dispersion et de concentration des nanotubes de carbone sur
l'inflammabilité ses nanocomposites ont été étudiés par Kashiwagi et coll.151 Les SWNT ont
été dispersés en utilisant une méthode de séparation de phase par coagulation. A de faibles
taux de charge, les SWNT sont relativement bien dispersés et forment lors de la combustion
une couche barrière carbonée structurée sans aucune fissure ou ouverture à la surface du
polymère. Cette couche carbonée agit en tant que bouclier pour ralentir la dégradation
thermique du PMMA. Par opposition, dans les nanocomposites présentant une mauvaise
dispersion des nanotubes ou une concentration très faible en nanotubes <0,5 % en masse, les
SWNT forment de nombreux agrégats noirs séparés sous forme d’îlots lors de la combustion.
Une autre méthode a été utilisée pour améliorer la tenue au feu du PMMA consiste à réticuler
ce dernier. En 1999, Wilkie et coll ont réticulé ce polymère par différents diméthacrylates.152
Les résultats obtenus par ces auteurs montrent que le PMMA réticulé présente une meilleure
stabilité thermique par rapport au PMMA linéaire et dépend étroitement de l’agent réticulant
ainsi que du taux de réticulation.
Par ailleurs, Si et al ont combiné des argiles organomodifiées avec des RF halogénés.153 La
combustion du nanocomposite a eu lieu sans écoulement de gouttes (Figure II.21).
L’éprouvette du PMMA contenant le RF et l’argile a été noircie par la fumée lors de sa
Figure II.21: Images des composites PMMA après combustion (test UL 94 V0)
PMMA/RF halogéné (a), PMMA/RF halogéné/Cloisite20A (b).153
Pour simplifier, nous pouvons décrire le processus d’inflammation comme suit: sous l’action
du flux incident, le matériau va s’échauffer, essentiellement par conduction de la chaleur à
partir de la surface exposée. Le mélange des gaz de pyrolyse avec l’air conduit à la formation
d’une phase gazeuse inflammable. Au-delà d’une valeur critique de la température de surface,
l’inflammation peut être provoquée par une source (flamme, particule incandescente...) ou
résulter de l’exothermicité des réactions chimiques d’oxydation (inflammation spontanée). La
flamme produit un flux thermique qui s’ajoute au flux initial et contribue à sa propagation en
surface. Le matériau enflammé va ainsi continuer à produire des gaz de combustion, mais
surtout constituer une source de chaleur susceptible de provoquer à son tour l’inflammation
d’autres éléments. Ce couplage flux thermique-flux de gaz entraîne une accélération du
phénomène global et constitue également une difficulté majeure des études relatives à
l’inflammation des matériaux, notamment dans le cas d’incendies.
Dans certains cas, la combustion du polymère peut conduire à la formation d’une couche
carbonée appelée ‘‘char’’ qui joue le rôle de protection mais lorsque le mode de
décomposition du polymère produit de manière prédominante des monomères ou des
oligomères de petite taille (le PMMA produit essentiellement des monomères, le PP des
oligomères de petite taille, notamment cycliques), le charbonnement n'est a priori pas favorisé
II. Les nanocomposites polymère/argile : 34
Etat de l’art
sauf en présence de nanocharges. Plusieurs techniques basées sur différentes méthodes sont
utilisées pour caractériser les propriétés ignifuges des matériaux citons:
- La mesure de l’indice limite d’oxygène (LOI) (Figure II.22a): c’est un test simple et
très répandu. Il se définit comme étant la concentration minimale d’oxygène dans un mélange
ascendant d’oxygène et d’azote qui permet d’entretenir la combustion avec flamme pendant
30 secondes d’un matériau compact et rigide dans des conditions d’essais spécifiées. Cette
méthode permet de définir de façon quantitative la combustibilité des matériaux et donc de les
classés selon une échelle d’inflammabilité.
- L’UL94 est un test au feu développé par les « Underwriters’ Laboratories 94 » d’où
son appellation UL94. Il s’agit d’un test simple de combustion verticale qui conduit aux
classements des matériaux en trois groupes V-0, V-1 ou V-2 selon des critères de temps et de
durée de combustion (Figure II.22b).
Le maximum de la courbe de HRR en fonction du temps (pic du HRR : pHRR) est considéré
comme un paramètre représentatif de l'intensité maximale d'un feu causé par le matériau
étudié, caractéristique à la fois de la vitesse et de l'ampleur de la propagation des flammes.
L’intégration du paramètre HRR en fonction du temps représente la quantité totale de chaleur
dégagée (THR) exprimée en kJ/m2. D’autres paramètres sont déduits des résultats du cône
calorimètre tels que le temps d’ignition (TTI) et la perte de masse. Les courbes HRR
représentées sur la figure II.23 montrent clairement la diminution du pic pHRR en passant du
PMMA seul aux nanocomposites.
II.E. CONCLUSION
Cette revue bibliographique a permis de présenter l’impact des ces différents paramètres sur
l’obtention de nanocomposites avec des propriétés améliorées, le PMMA en particulier, ainsi
que les conditions permettant l’optimisation de la dispersion des nano-plaquettes d’argile dans
la matrice polymère.
Cette approche bibliographique a montré les différentes argiles et cations modifiants utilisés,
et les méthodes de préparation sélectionnées pour la préparation de nanocomposites PMMA.
L’enjeu donc est de développer de nouveaux systèmes utilisant l’argile algérienne comme
nano-charge. D’après les différents auteurs, cette argile n’a pas été utilisée auparavant dans
cet axe de recherche.
Dans le but d’une valorisation avantageuse de cette argile locale en tant que nano-renfort dans
les matrices polymères, nous avons choisi deux axes principaux pour la suite de notre travail:
1
Alexandre M, Dubois P. Mater Sci Eng.R. 2000, 28, 1-63.
2
Fischer H. Mater Sci Eng C. 2003, 23, 763-72.
3
Lagaly G. Appl Clay Sci. 1999, 15, 1-9.
4
Giannelis E P. Adv Mater. 1996, 8, 29-35.
5
Pavlidou S, Papaspyrides C D. Progress Polym Sci. 2008, 33, 1119-98.
6
Giannelis E P. Appl Organomet Chem. 1998, 12, 675-80.
7
Xu R, Manias E, Snyder A J, Runt J. Macromolecules. 2001, 34, 337-9.
8
Bharadwaj R K. Macromolecules. 2001, 34, 1989-92.
9
Messersmith P B, Giannelis E P. J Polym Sci, Part A: Polym Chem. 1995, 33, 1047-57.
10
Gilman JW. Appl Clay Sci. 1999, 15, 31-49.
11
Bourbigot S, LeBras M, Dabrowski F, Gilman J W, Kashiwagi T. Fire Mater. 2000, 24, 201-8.
12
Gilman J W, Jackson C L, Morgan A B, Harris J R, Manias E ,Giannelis E P, Wuthenow M, Hilton D,
Phillips S H. Chem Mater. 2000, 12, 1866-73.
13
Vaia R A, Jandt K D, Karmer E J, Giannelis E P. Macromolecules.1995, 28, 8080-85.
14
Miranda-Trevino J C, Coles C A. Appl Clay Sci. 2003, 23,133-9.
15
Giannelis E P, Krishnamoorti R, Manias E. Adv. Polym. Sci. 1999, 138, 107-47.
16
Dixon J B. Appl Clay Sci. 1991, 5, 489-03.
17
Chen C, Curliss D. Nanotechnology. 2003, 14, 643-8.
18
Kawasumi M, Hasegawa N, Kato M, Usuki A, Okada A. Macromol.1997, 30, 6333-38.
19
Caillère S, Hénin S, Rautureau M. Minéralogie des argiles. 2nd édition, 1982.
20
Eslinger E, Peaver D, Clay minerals for petroleum geologists and engineers. Economic paleontologists and
mineralogists, Tulsa, USA.1988.
21
Zanetti M, Lomakin S, Camino G. Macromol Mater Eng. 2000,279, 1-9.
22
Manias E, Touny A,Wu L, Strawhecker K, Lu B, Chung T C. Chem Mater. 2000, 13, 3516-23.
23
Giannelis EP. Adv Mater. 1996, 8, 29-35.
24
Kornmann X, Lindberg H, Berglund L A. Polymer. 2001, 42, 1303-10.
25
Kim C M, Lee D H, Hoffmann B, Kressler J, Stoppelmann G. Polymer. 2001, 42, 1095-100.
26
Zerda AS, Lesser A J. J Polym Sci Polym Phys. 2001, 39, 1137-46.
27
Fisher H. Mater Sci Eng C. 2003, 23, 763-72.
28
Le Pluart L, Duchet J, Sautereau H H, Gérard J.F.J. Adhes. 2002, 78, 645-62.
29
Zhao Z, Tang T, Qin Y, Huang B. Langmuir. 2003, 19, 9260-5.
30
Jordan J W. Mineralogy Magazine. 1949, 28, 598-605.
31
Lagaly G. Clay Minerals. 1981, 16, 1-21.
32
Lagaly G. State Ionics. 1986, 22, 43-51.
33
Yu Z Z, Yang M, Zhang Q, Zhao C, Mai YW. J Polym Sci Polym Phys. 2003, 41, 1234-43.
34
Xie W, Gao. Z, Pan W P, Hunter D, Singh A, Vaia R. Chem. Mater. 2001, 13, 2979-90.
35
Vaia. R A, Teukolsky.R K, Giannelis E P. Chem. Mater. 1994, 6, 1017-22.
36
Gelfer M, Burger C, Fadeev A, Sics I, Chu B, Hsiao B S, Heintz A, Kojo K, Hus S L, Si M, Rafailovich
M. Langumuir. 2004, 20, 3746-58.
37
Zhao Z, Tang T, Qin Y, Huang B. Langmuir. 2003,19, 9260-65.
38
Xie W, Gao Z, Liu K, Pan W P, Vaia R, Hunter D, Singh A, Thermochimica Acta, 2001, 367,339-50.
39
Hamdi B, Houari M, Ait Hamoudi S, Kessaïssia Z. Desalination. 2004, 166, 449-55.
40
Jada A, Debih H, Kodja M. J Pet Sci Eng. 2006, 52, 305-16.
41
Boufatit M, Ait-Amar H, Mc Whinnie WR. Desalination. 2007, 206, 394-406.
42
Médout-Marère V, Belaribi H, Thomas P, Morato F, Giuntini JC, Douillard JM. J Colloid Interface Sci.
1998, 202, 139-48.
43
Belaribi H, Haouzi A, Douillard JM, Giuntini JC, Henn F. J Colloid Interface Sci. 2007, 308, 216-21.
44
Beyer G. Plast Addit Comp. 2002, 4, 22-7.
45
Giannelis EP. Adv Mater. 1996, 8, 29-35.
46
Chin I J, Thurn-Albrecht T, Kim H C, Russell T P, Wang J. Polymer. 2001, 42, 5947-52.
47
Kim C M, Lee D H, Hoffmann B, Kressler J, Stoppelmann G. Polymer. 2001, 42, 1095-100.
48
Dennis H R, Hunter D L, Chang D, Kim S, White J L, Cho J W. Polymer. 2001, 42, 9513-22.
49
Varlot K, Reynaud E, Kloppfer M H, Vigier G, Varlet J. J Polym Sci Polym Phys. 2001, 39, 1360-70.
50
Pinnavaia T J, Beall G W. Polymer-clay nanocomposites, John Wiley & Sons, 2000.
51
Vaia R A, Giannelis E P. Macromolecules. 1997, 30, 7990-99.
52
Huang X, Brittain W J. Macromolecules. 2001, 34, 3255-60.
53
Okamoto M, Morita S, Taguchi H, Kim Y.H, Kotaka T, Tatayama H. Polymer. 2000, 41, 3887-90.
Malgré la diversité des nouveaux nanorenforts utilisés dans le domaine des nanocomposites
polymères, les travaux de recherche utilisant l’argile, en particulier la montmorillonite, ne
cessent d’augmenter.1-11
Cette charge tire son importance de son abondance dans la nature ainsi que ses propriétés
physico-chimiques qui rendent sa manipulation accessible.12-19 Cependant, et comme nous
l’avons déjà mentionné dans les chapitres précédents, l’obtention de nanocomposites
polymère/argile avec des propriétés physico-chimiques (thermiques, mécaniques, …)
améliorées est reliée à la qualité de la dispersion des feuillets d’argile dans la matrice
polymère. 20-24
En effet, dans le milieu de dispersion, l’argile a tendance à former des agglomérats (voir
chapitre II) et les méthodes les plus adaptées pour pallier à ce problème sont:
i) la substitution des ions initialement présents dans les galeries d’argile par des ions alkyles
via un processus d’organomodification ;
ii) l’élaboration des nanocomposites par voie physique (dans le fondu) utilisant
d’importantes forces de cisaillement ;
L’objectif principal de notre travail est la valorisation d’une argile naturelle du pays
(montmorillonite de Mostaganem notée AC), par son utilisation dans l’élaboration de
nanocomposites à base de poly(méthacryalte de méthyle) (PMMA), vu la diversité de son
domaine d’applications industrielles32-38, et la comparaison des résultats obtenus avec ceux
déjà observés dans la littérature au départ d’autres argiles commerciales.25-31 Son originalité
réside dans la combinaison de la polymérisation radicalaire contrôlée par transfert d’atome
(ATRP) et de la technique dite des mélanges-maîtres (masterbatchs) pour améliorer la qualité
de dispersion de la charge dans la matrice hôte afin d’atteindre l’exfoliation.
Plusieurs ammoniums quaternaires ont été utilisés pour organomodifier l’argile AC. Les
caractérisations par DRX et TGA ont permis de sélectionner deux organomodifiants pour la
synthèse des nanocomposites, à savoir le chlorure de benzyle tributyle ammonium (BTBA-
Cl) et le bromure d’octadecyldimethyl hydroxyethyl ammonium (OCTANBrOH). En vue
d’une étude comparative, chacun des systèmes PMMA/BTBA-AC et PMMA/OCTANBrOH-
AC ont été élaborés par voie in-situ et dans le fondu respectivement.
Sur la base des résultats des analyses morphologiques et thermiques obtenus (chapitre IV) il
s’est avéré nécessaire d’optimiser la dispersion de cette charge dans la matrice polymère. Pour
ce faire, des stratégies complémentaires ont été adoptées :
- contrôle de la polymérisation radicalaire du MMA ;
- propagation inter-galeries des chaînes polymères, au départ d’une molécule
permettant d’assurer par ses deux extrémités (ammonium et brome)
l’organomodification de la charge inorganique d’une part, et le greffage par ATRP des
chaînes PMMA à la surface de l’argile d’autre part ;
- combinaison de la polymérisation ATRP et la technique des mélanges-maîtres.
Pour comparaison, des mélanges directs PMMA/argile organomodifiée (3%pds) ont été aussi
élaborés dans le fondu. Il est apparu important de tenir compte de l’effet de la température sur
le comportement de nos nouvelles argiles organomodifiées.
La morphologie des différents nanocomposites obtenus a été mise en évidence par DRX et
TEM. Les propriétés de stabilité thermique des composites ont été étudiées par deux
techniques, la thermogravimétrie et la calorimétrie à cône.
1
Qin X, Wu Y, Wang K, Tan H, Nie. Appl Clay Sci .2009, 45,133-8
2
Botana A, Mollo M, Eisenberg P, Sanchez RM T. Appl Clay Sci. 2010,47, 263-70
3
Sterky K, Hjertberg T, Jacobsen H. Polym Degrad Stab. 2009,94, 1564-70
4
Leszczy´nska A, Njuguna J, Pielichowski K, Banerjee J R. Thermochimica Acta . 2007,453,75-96
5
Herrera-Alonso J M, Sedlakova Z, Marand E. J Membrane Sci. 2010, 349, 251-7
6
Silva A, Dahmouche K, Soares B G. Appl Clay Sci. 2010, 47, 414-20
7
Lepoittevin B, Pantoustier N, Devalckenaere M, Alexandre M, Kubies D, Calberg C, Jérôme R, Dubois Ph.
Macromolecules. 2002, 35, 8385-90.
8
Morlat-Therias S, Mailhot B, Gonzalez G, Gardette. J. Chem. Mater. 2005, 17, 1072-78.
9
Alexandre M, Dubois Ph. Mater. Sci. Eng. Report C 2000, R28, 1-63.
10
Gao F. Mater. Today. 2004, 50-64.
11
Piner RD, Xu TT, Fisher FT, Qiao Y, Ruoff RS. Langmuir. 2003, 19, 7995-8001.
12
Tombacz E, Szekeres M, Appl Clay Sci. 2004, 27,75-94.
13
He H, Ma Y, Zhu J, Yuan P, Qing Y. Appl Clay Sci. 2010, 48, 67-72.
14
Svensson P D, Hansen S. Appl Clay Sci. 2010, 49, 127-34.
15
Moraru V N. Appl Clay Sci. 2001,19,11-26.
16
García-García S, Wold S, Jonsson M. Appl Clay Sci. 2009, 43, 21-6.
17
Nagy N M, Konya J. Appl Clay Sci. 2004, 25, 57-69.
18
Garea S A, Iovu H, Bulearca A. Polym Testing. 2008, 27,100-13.
19
Pavlidou S, Papaspyrides C D, Progress Polym Sci 2008, 33, 1119-98.
20
Shen Z, Simon G.P, Cheng Y.B. J. Appl. Polym.Sci.2004, 92, 2101-15.
21
Qu X.W, Guan T.J, Liu G.D, She Q.Y, Zhang L.C. J. Appl. Polym. Sci. 2005, 97, 348-57.
22
Xie T, Yang G, Fang X, Ou Y. J.Appl. Polym. Sci. 2003, 89, 2256-60.
23
Zhang W, Liang Y, Luo W, Fang Y.J. Polym. Sci. Part A : Polym. Chem. 2003, 41, 3218-26.
24
Kumar S, Jog J.P, Natarajan U.J. Appl. Polym. Sci. 2003, 89, 1186-94.
25
Sahoo PK, Samal R. Polym. Degrad. Stab. 2007, 92, 1700-7.
26
Kumar S, Jog JP, Natarajan U. J. Appl. Polym. Sci. 2003, 89, 1186- 94.
27
Gross S, Camozzo D, Noto V, Armelao L, Tondello E. Eur. Polym. J. 2007, 43, 673-96.
28
Mark HF, Bikales NM, Overberger CG, Menges G. Encycl. Polym. Sci. Technol. NewYork: John Wiley
and Sons; 1985.
29
Ash BJ, Rogers DF, Wiegand CJ, Schadler LS, Siegel RW, Benicewicz BC. Polym. Compos. 2004, 23,
1014-18.
30
Horikawa A, Yamaguchi K, Inoue M, Fujii T, Arai K. Mater. Sci. Eng. 1996, 348, 217-24.
31
Thander A, Mallik B. Solid State Commun. 2002, 121, 159-64.
32
Xie T, Yang G, Fang X, Ou Y. J.Appl. Polym. Sci. 2003, 89, 2256-60.
33
Wang D.Y, Zhu J, Yao Q, Wilkie C.A. Chem. Mater. 2002, 14, 3837-43.
34
Zeng C.C, Lee L.J. Macromolecules. 2001, 34, 4098-103.
35
Jash P, Wilkie C.A. Polym. Degrad. Stab. 2005, 88, 401-6.
36
Kumar S, Jog J.P, Natarajan U. J. Appl. Polym. Sci. 2003, 89, 1186-94.
37
Shen Z, Simon G.P, Cheng Y.B. J. Appl. Polym.Sci. 2004, 92, 2101-15.
38
Kim Y, White J.L. J. Appl. Polym.Sci. 2005, 96, 1888-96.
IV.A. INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous allons démontrés l’intérêt de l’utilisation de l’argile algérienne comme
nano-charge dans les matériaux polymères, le PMMA en particulier. En effet, nous présentons
les résultats des analyses morphologiques et thermiques des systèmes (nano)composites
PMMA/BTBA-AC et PMMA/OCTANBrOH-AC basés sur le poly (méthacrylate de méthyle)
(PMMA) et l’argile AC, préalablement organomodifiée par le BTBA-Cl et le OCTANBrOH
respectivement.
Il est important de rappeler qu’aucune revue bibliographique n’a révélé l’utilisation de cette
argile en tant que nano-renfort dans les matrices polymères. En effet, elle trouve son
application principale dans la dépollution des eaux usées, mais également dans l’élaboration
1-5
de géo-matériaux ainsi que dans le domaine pétrolier . Toutefois, une autre argile du pays
issue du gisement de Maghnia, a fait l’objet de certains travaux de recherche pour la
préparation de nanocomposites à base de poly(o-méthylaniline).6
Comme déjà mentionné dans les chapitres précédents, la compatibilisation entre les matrices
polymères et les nanocharges est souvent assurée, par des ammoniums quaternaires ou des
phosphoniums.7-9 Pour ce faire, nous avons choisi d’utiliser trois ammoniums commercialisés,
à savoir : le chlorure de benzyle tri-méthyle ammonium (BTMA-Cl), , le bromure de tétra
butyle ammonium (TBA-Br) le chlorure de benzyle tri-butyle ammonium (BTBA-Cl); ainsi
qu’un ammonium de synthèse, le bromure d’octadecyldimethyl hydroxyéthyl ammonium
(OCTANBrOH) (Figure IV.1) pour la modification de notre argile algérienne (AC) et
élaborer des nanocomposites à base de PMMA.
(b)
(a)
+
N+ Br-N
Br- HO
(c) (d)
H3C EtOH +
Br-N
N C2H5OH + C18H37Br
H3C T = 70°C
HO
Ces constatations sont confirmées par les résultats obtenus par résonance magnétique
nucléaire du proton RMN1H (300MHz, CDCl3) présentés à la figure IV.4. En effet, les
signaux sont en parfait accord avec la structure chimique de l’ammonium OCTANBrOH :
0.9 ppm, CH3; 1.2-1.4 ppm, (CH2)15; 1.8 ppm, N-CH2-CH2; 3.4 ppm, (CH3)2N; 3.6 ppm, N-
CH2.
-1
2849 cm
0,8
Absorbance
0,6
-1
1471 cm
0,4
-1
3240 cm
0,2
0,0
-1
Nombre d'onde (cm )
500
2= 6.01°; d001=14.7Å
400
Intensité
300
200
(b)
2= 7.02°; d001=12.5Å
100
(a)
0
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2
Figure IV.5 : Diffractogrammes DRX de (a) Na-AC et (b) BTMA-AC
400
300
Intensité
(b)
200
100
(a)
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2
Figure IV.6 : Diffractogrammes DRX de (a) Na-AC et (b) BTA-AC
400
300
Intensité
(b)
200
100
(a)
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2
Il est important de souligner que nous avons effectué, à titre de comparaison, une
organomodification par OCTANBrOH de la Cloisite®Na. Dans ce cas, seulement une distance
interfoliaire de 21.2 Å est observée (Figure IV.9).
600
500
Intensité
400
2 = 4.50°
200
(b)
100
(a)
2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
700
2= 7.02°; d001=12.5Å
500
Intensité
400
300
(a)
2= 4.5°
(b)
200
100
2 3 4 5 6 7 8
2
Notons que ce taux d’organomodification est estimé favorable lorsque sa valeur s’approche de
la valeur théorique calculée à partir de la CEC de l’argile (avec un facteur d’excès de 1.2-1.5)
et de la masse moléculaire de l’ammonium utilisé.
Les résultats de l’analyse TGA (20°C/min, sous He) de l’argile organomodifiée par les
différents ammoniums sont repris dans le Tableau IV.1 et la figure IV.10. On observe de
faibles taux de modification (~10%pds) dans le cas des organomodifiants commerciaux
(BTMA,TBA et BTBA) ce qui explique les faibles écartements des feuillets d’argile observés
en DRX. Par contre, la modification de notre montmorillonite par OCTANBrOH permet
d’atteindre un taux de modifiant de l’ordre de 35% pds.
80
70
Na-AC
60 BTMA-AC
100 9.7 %
90
80
70 Na-AC
60
BTA-AC
100 35.3 %
Perte en masse (%)
90
80
70
Na-AC
OCTANBrOH-AC
60
90
80
70
Na-AC
BTBA-AC
60
Etant donné les faibles taux de modifiants commerciaux insérés au sein de notre
montmorillonite dans les conditions classiques de modification, nous avons décidé
- - - - -
+ +
Na Na Na Na Na+
+ + 12.5 Å
- - - - -
Na+ Na+ Na+ Na+ Na+
N+
HO Br-
NaBr
N
IB
/A
A on
- MM at i
- - -t - é r is
u
lym sit
t t t an
an an an ifi nt
P o in -
ifi ifi ifi od fia
od di
nom
od
nom
nom
od
anom
nomo 39.7 Å
ga ga ga g ga
Or Or Or Or Or
- t
- - - -
t t t
an an an an
t
an
ifi ifi ifi ifi ifi
od od od od od
nom nom om om om
ga n n n
ga ga ga ga
Or Or Or Or Or
L’effet de la présence des plaquettes sur la propagation des chaînes polymères a été étudié. En
effet, une analyse par chromatographie d’exclusion stérique (SEC) a été menée sur du PMMA
pur et du PMMA extrait des (nano)composites PMMA/BTBA-AC en fin de polymérisation
(Figure IV.12). Les valeurs obtenues, reportées dans le tableau IV.2, montrent que les masses
moléculaires des deux polymères sont voisines. Ceci laisse supposer que les chaînes
polymères en propagation semblent ne pas être gênées par la présence des plaquettes d’argile
n’influençant pas la cinétique de polymérisation. Ceci s’explique par le taux
d’organomodifiant (11.5%) pds insuffisant pour assurer un maximum de compatibilité entre
les deux phases. Ces dernières restent donc indépendantes l’une de l’autre et se comportent
individuellement dans le milieu réactionnel.
PMMA in-situ
PMMA extrait du PMMA/BTBA-AC (in-situ)
(b)
(a)
9 10 11 12 13 14 15
Figure IV.12: Tracés SEC du (a) PMMA in-situ et (b) PMMA extrait du
PMMA/BTBA-AC synthétisé par polymérisation in-situ.
a
obtenu par mélange à l’état fondu du BTBA-AC avec le PMMA synthétisé par voie radicalaire (Entrée 1).
300
2= 5.17°; d002=17.1 Å
250
600
200
Intensité
150
50
Intensité
0
400 3 4 5 6 7 8
2
300
100
In-situ
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2
2µm
500 nm
a b
Figure IV.14: Micrographies TEM à faible (a) et fort grossissement (b) du composite
PMMA/BTBA-AC in-situ (3%pds en inorganiques).
PMMA in-situ
PMMA extrait du PMMA/OCTANBrOH-AC (in-situ)
(b)
(a)
9 10 11 12 13 14 15
Temps de rétention (min)
Figure IV.15: Tracés SEC du (a) PMMA in-situ et (b) PMMA extrait du
PMMA/OCTANBrOH-AC synthétisé par polymérisation in-situ.
L’analyse par DRX (Figure IV.16) montre un faible déplacement du pic de diffraction des
nanocomposites vers les faibles valeurs de θ (Δd001 ~ 2Å) correspondant à une légère
3000
d001 = 40.0 A°
2000
Intensité
d001 = 39.7 A°
1500
1000
(c)
500
(b)
(a)
0
2 3 4 5 6 7 8
2
a
obtenu par mélange à l’état fondu de OCTANBrOH-AC avec le PMMA synthétisé par voie radicalaire
(entrée 1).
500 nm 100 nm
a b
Figure IV.17: Micrographies TEM à faible (a) et fort grossissement (b) des
nanocomposites PMMA/OCTANBrOH-AC obtenus par voie in-situ.
Figure IV.18: Micrographies TEM à faible (a) et fort grossissement (b) des
nanocomposites PMMA/OCTANBrOH-AC obtenus par mélange à l’état fondu.
Dans le cas du PMMA, nous assistons souvent à une amélioration de ses propriétés
thermiques.27-31 Nous nous sommes donc, intéressés à l’étude de la stabilité de notre nouveau
matériau en fonction de la température et de l’effet des nouvelles nanocharges sur le
processus de dégradation sous atmosphère inerte ou oxydante. Les résultats obtenus avec les
- la première autour de 140-160°C, initiée par la rupture des faibles liaisons ‘tête-tête’;
- la seconde étape entre 200°C et 300°C, correspond à la scission des extrémités des chaînes
insaturées;
- la troisième étape, au-dessus de 300°C, est reliée aux coupures aléatoires des chaînes
polymères.
Il est à noter que ce mécanisme de dégradation n’est valable que dans le cas du PMMA
synthétisé par voie radicalaire (méthode la plus utilisée au niveau industriel). Le PMMA
synthétisé par voie anionique ou stabilisé lors du procédé de synthèse, se dégrade en une seule
étape par scission aléatoire de la chaîne polymère.
Le mécanisme de dégradation du PMMA sous air est moins bien connu. Plusieurs auteurs ont
12,13,33,39
rapporté que le poly(méthacrylate de méthyle) est déstabilisé en présence d’air qui
accélère sa thermodégradation à hautes températures. En effet, l’oxygène stabilise ou piège
les radicaux issus de la première étape de dégradation formant des radicaux oxygénés (ROO•,
ROOH•) dont la dégradation donne lieu à des espèces plus réactives (RO• et •OH) qui peuvent
réagir avec d’autres chaînes polymères et accélérer ainsi leur dégradation. Du monomère
(MMA) et des produits de pyrolyse formés par réaction entre le monomère et l’oxygène33,36-38
sont les composés finaux obtenus (Figure IV.19).
CO2CH
CO3 2CH3 COOCH3
CH3 CH3
CH3 CH3
CH3 CH3
CH2 C O + O C CH2
COOCH3 COOCH3
CH3 CH3
CH2 C O + O C CH2
COOCH3 COOCH3
CH3 CH3
CH2 O C CH2 + C O
COOCH3 COOCH3
La figure IV.20 présente les courbes TG (et DTG) sous air et sous hélium du PMMA seul
synthétisé par voie in-situ. Nous remarquons que le pic correspondant à la première
dégradation (liaisons tête – tête) devient moins apparent lorsque l’analyse de l’échantillon est
menée sous atmosphère inerte. De plus, la courbe DTG sous air présente un pic large qui
s’étend entre 260 et 420°C, regroupant le deuxième et le troisième stade de dégradation avec
un retard du troisième stade de dégradation sous hélium, comme le témoigne le shift du pic de
dégradation (maximum du DTG passe de 358°C sous air à 387°C sous He) (Tableau IV.4).
40
20
2,0
387°C
1,5
358°C
1,0
0,5
0,0
Température (°C)
Figure IV.20: Analyse thermogravimétrique du PMMA seul, sous air (—) et sous hélium
(---) à 20°C/min.
L’examen des courbes TG, DTG sous air et sous atmosphère inerte respectivement (Figures
IV.21 et IV.22), montre clairement que la présence d’argile organomodifiée par BTBA n’a
aucune influence sur la dégradation du PMMA. Ceci est la conséquence de la mauvaise
dispersion/distribution des paquets d’argile.40
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
250 275 300 325 350 375 400 425 450 475 500
1,5
313°C
358°C
1,0
0,5
0,0
250 275 300 325 350 375 400 425 450 475 500
Température (°C)
PMMA
100 PMMA/BTBA-AC (in-situ)
PMMA/BTBA-AC (mélange-physique)
Perte de masse (%)
80
60
40
20
250 275 300 325 350 375 400 425 450 475 500
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,5
387°C
1,0 307°C
0,5
0,0
250 275 300 325 350 375 400 425 450 475 500
Température (°C)
D’ailleurs, l’allure de la courbe DTG dans le cas des nanocomposites est différente de celle du
PMMA seul. Dans le cas de la matrice vierge, les deux étapes se déroulent de façon quasi
simultanée contrairement au cas des nanocomposites où les deux étapes sont bien distinctes.
PMMA
PMMA/OCTANBrOH-AC (in-situ)
100 PMMA/OCTANBrOH-AC (mélange-physique)
Perte de masse (%)
80
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,5 358°C
392°C 396°C
1,0
0,5
0,0
250 275 300 325 350 375 400 425 450
Température (°C)
De plus, la comparaison des thermogrammes TGA obtenus sous air et sous atmosphère inerte
pour chaque nanocomposite (Figures IV.24 et IV.25), montre clairement que les processus de
air
80 He
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,0
0,5
0,0
PMMA/OCTANBrOH-AC, in-situ
100
Perte de masse (%)
air
80 He
60
40
20
1,5 391°C
392°C
1,0
0,5
0,0
Etant donné que ce résultat est considéré comme un critère de la formation de nanocomposites
13,40,43,45,46
nous pouvons conclure que l’ajout d’argile algérienne organomodifiée par
OCTANBrOH dans le PMMA permet d’obtenir un effet barrière significatif. En effet, l’argile
freine aussi bien la diffusion de l’oxygène vers le cœur de l’échantillon ainsi que le
dégagement des produits volatiles formés et limite, par conséquent, la dégradation de la
matrice. Ce résultat obtenu atteste du réel intérêt à l’utilisation de cette argile comme nano-
renfort, pour la préparation de nanocomposites visant des propriétés améliorées.
Le schéma de la figure IV.26 illustre cet effet nano résultant de la bonne dispersion des
plaquettes d’argile.
PMMA /BTBA-AC
PMMA /OCTANBrOH-AC
Mélange physique 0 3
IV.E. CONCLUSION
L’objectif principal de cette partie était la mise en évidence de la capacité de cette nouvelle
argile naturelle issue de gisement de Mostaganem (Algérie) à être utilisée comme nano-
renfort pour l’élaboration de matériaux nanocomposites polymères. Pour ce faire, deux
différents ammoniums ont été finalement choisis: le BTBA-Cl et le OCTANBrOH.
1
Jada A, Debih H, Kodja M. J. Pet. Sci. Eng. 2006, 52, 305-16.
2
Médout-Marère V, Belaribi H, Thomas P, Morato F, G iuntini JC, Douillard JM. J Colloid Interface Sci.
1998, 202, 139-48.
3
Belaribi H, Haouzi A, Douillard JM, Giuntini JC, Henn F. J Colloid Interface Sci. 2007, 308, 216-21.
4
Hamdi B, Houari M, Ait Hamoudi S, Kessaïssia Z. Desalination. 2004, 166, 449-55.
5
Boufatit M, Ait-Amar H, Mc Whinnie WR. Desalination. 2007, 206, 394-406.
6
Salavagione H J, Cazorla-Amorós D, Tidjane S, Belbachir M, Benyoucef A, Morallón E. Eur.Polym.J.
2008, 44, 1275-84.
7
Alexandre M, Dubois P. Mater Sci Eng R. 2000, 28, 1-62.
8
Zanetti M, Lomakin S, Camino G. Macromol Mater Eng. 2000,279, 1-14.
9
Gilman JF, Jackson C L, Morgan A B, Harris R, Giannelis P, Hilton D, H. Phillips SH. Chem Mater. 2000,
12, 1866-73.
10
Le Pluart L, Duchet J, Sautereau H, Gérard JF. J. Adhes. 2002, 78, 645-52.
11
Zhao Z, Tang T, Qin Y, Huang B. Langmuir. 2003, 19, 9260-65.
12
Laachachi A, Cochez M, Ferriol M, Leroy E, Lopez-Cuesta JM, Oget N. Polym Degrad Stab, 2004, 85,
641-6.
13
Laachachi A, Ruch D, Addiego F, Ferriol M, Cochez M, Lopez Cuesta JM. Polym Degrad Stab. 2009,
4,670-8.
14
Meneghetti P, Qutubuddin S. Thermochimica acta. 2006, 442, 74-7.
15
Meneghetti P, Qutubuddin S. Langmuir. 2004, 20, 3424-30.
16
Maschio G, Scali C. Macromol. Chem. Phys. 1999, 200, 1708-16.
17
Balke S, Hamielec A. J. Appl. Polym. Sci. 1973, 17, 905-49.
18
Solomon D, Swift J. J. Appl. Polym. Sci. 1967, 11, 2567-80.
19
Tabtiang A, Lumlong S, Venables RA. Eur Polym J. 2000, 36, 2559-68.
20
Balke ST. Modern methods of polymer characterisation. New York: Wiley-Interscience. 1991. 86.
21
Lerari D, Peeterbroeck S, Benali S, Benaboura A, Dubois Ph. Polym Int. 2010, 59, 71-7.
22
Xu Y, Brittain WJ, Xue C, Eby RK. Polymer. 2004, 45, 3735-46.
23
Costache MC, Wang D, Heidecker MJ, Manias E, Wilkie CA. Polym Adv Technol . 2006, 17, 272-8.
24
Sahoo PK, Samal R. Polym Degrad Stab. 2007, 92, 1700-07.
25
Okamoto M, Morita S, Taguchi H, Kim YH, Kotaka T, Tateyama H. Polymer. 2000, 41, 3887-90.
26
Wang GA, Wang CC, Chen CY. Polym Degrad Stab. 2006, 91, 2443-50.
27
Silva AA, Dahmouche K, Soares BG. Appl Clay Sci. 2010, 47, 414-420.
28
Wang H, Xu P, Zhong W, Shen L, Du Q. Polym Degrad Stab. 2005, 87, 319-327.
29
Vodnik V.V, Bozˇanic´ D.K, Dzˇunuzovic´ E, Vukovic´ J, Nedeljkovic´ J.M. Eur Polym J. 2010, 46,
137-44.
30
Wang L, Su S, Chen D, Wilkie CA . Polym Degrad Stab. 2009, 94, 1110-18.
31
Pavlidou S, Papaspyrides CD. Progress Polym Sci. 2008, 33, 1119-98.
32
Huskić M, Žigon M. Eur Polym J. 2007, 43, 4891-7.
33
Kashiwagi T, Inaba A, Brown JE, Hatada K, Kitayama T,Masuda E. Macromolecules. 1986, 19, 2160-
8.
34
Manring LE, Sogah DY, Cohen GM. Macromolecules. 1989, 22, 4652-4.
35
Manring LE. Macromolecules. 1991, 24, 3304-09.
36
Ferriol M, Gentilhomme A, Cochez M, Oget N, Mieloszynski J. L. Polym Degrad Stab. 2003, 79, 271-81.
37
Holland B.J, Hay JN. Polymer. 2001, 42, 4825-35.
38
Song J, Fisher C. H, Schnabel W. Polym. Degrad. Stab. 1992, 36, 261-6.
39
Peterson JD, Vyarovkin S, Wight CA. J.Phys.Chem B, 1999,103,8087-92.
40
Zanetti M, Camino G, Thomann R, Mülhaup R. Polymer 2001, 42, 4501-7.
41
Gilman JW, Kashivagi TCL, Giannelis EP, Manias E, Lomakin S, Lichtenhan JD, Jones P. In: Le Bras M,
Camino G, Bourbigot S, Delobel R, editors. The Royal Society of Chemistry, 1998.
42
Zanetti M, Camino G, Reichert P, MuÈlhaupt R. Macromol Rapid Comm, (under press).
43
Benali S, Olivier A, Brocorens P, Bonnaud L, Alexandre M, Bourbigot S, Espuche E, Gouanve F,
Lazzaroni R and Dubois P, Adv. Mater. Sci. Eng. 2008, ID394235,11.doi:10.1155/2008/394235.
44
Kumar S, Jog JP, Natarajan U. J. Appl.Polym Sci 2003, 89, 1186-94.
45
Jash P, Wilkie CA. Polym Degrad Stab 2005, 88, 401-6.
46
Huang X, Brittain WJ. Macromolecules 2001, 34, 3255-60.
Préparation de masterbatches
V. A. INTRODUCTION
Dans le chapitre précédent, nous avons illustré les résultats de la synthèse de nanocomposites
par polymérisation radicalaire conventionnelle. Cependant, cette méthode d’élaboration
présente l’inconvénient principal de la diversité de la longueur des chaînes en propagation,
influençant ainsi la qualité de la dispersion. D’ailleurs les résultats révélés dans la littérature
attestent souvent de la formation de structures intercalées quand il s’agit de synthèse
radicalaire conventionnelle.1-10 Pour pallier à cet obstacle, il est donc nécessaire d’avoir
recours à d’autres méthodes de synthèse.
Le concept de la polymérisation vivante a été présenté en premier lieu dans les travaux de
Szwarc en 1956, sur la polymérisation anionique du styrène. Le principe est basé sur le
développement de la chaîne en propagation, à travers l’addition successive de monomère(s),
donnant lieu à un homopolymère ou à un copolymère à blocs. Ces polymérisations se
déroulent sans aucune réaction de transfert ou de terminaison et dépendent uniquement des
concentrations de l’amorceur et du monomère dans le milieu réactionnel et s’achève jusqu’à
épuisement de la quantité du monomère. De plus, les masses molaires sont prédites sur la base
des rapports molaires du (des) monomère(s) et de l’initiateur et la valeur étroite de l’indice de
polydispersité est une indication d’une polymérisation contrôlée.
Par la suite, d’autres systèmes permettant le contrôle des polymérisations ont été élaborés
comme la polymérisation radicalaire vivante. Ces nouvelles méthodes utilisent des agents qui
peuvent servir d’initiateur, d’agent de transfert et d’agent de terminaison, appelés
La polymérisation radicalaire par transfert d’atome (ATRP) tire son principe du concept de
l’addition radicalaire par transfert d’atome (atom transfert radical addition) (ATRA), dite
adition de Kharasch, qui est utilisé pour générer un radical. Dans l’ATRA un complexe de
métal de transition (LnMt+Z) est utilisé pour favoriser le transfert de l’halogène d’alkyle et
donc la formation du radical alkyle. Ce radical formé peut s’additionner sur un alcène, comme
l’illustre le schéma de la figure V.1. 20
R1 R1
R2
R2
+ LnM +Zt
R1 X
R2 + LnM t+(Z +1)X
R1
L’idée de l’extension du mécanisme réactionnel de l’ATRA pour donner lieu à l’ATRP a été
21-
réalisée la première fois en 1995 par Matyjaszewski et al sur la polymérisation du styrène.
23
. Les premiers travaux sur le poly (méthacrylate de méthyle) (PMMA) par ATRP ont été
réalisés par Sawamoto24 qui a exécuté cette polymérisation en présence de ruthénium
(RuCl2(PPh3)3) comme catalyseur et le tétrachlorure de carbone (CCl4) comme initiateur. La
La réaction est initiée par un clivage homolytique de la liaison R-X via le complexe pour
former le radical R. Ce dernier réagi à son tour avec l’halogène dans le métal de transition
dans son état d’oxydation pour régénérer le R-X ou s’ajouter sur le monomère. L’évolution de
la chaîne se fait par addition de radicaux sur le monomère de manière similaire à la radicalaire
conventionnelle. Le facteur clé de ces réactions est la faible concentration en radicaux
intermédiaires (~ 10-8 mol.l-1), leur rapidité ainsi que le transfert réversible en espèces
dormantes avant de subir des additions successives de monomère.
X
R X R
R-X
R1
R1 n
R1
Mtn Mtn
Mtn+1X Mtn+1X
R R
R R1
R1 n
R1 R1 R1
Dans notre cas, la préparation de nanocomposites par polymérisation ATRP n’est pas un
objectif en lui-même vu le nombre de travaux entrepris dans cette voie. Le but principal étant
le greffage du PMMA à la surface du nano-renfort en vu de l’obtention d’un hybride PMMA-
argile à haut taux de charge : un masterbatch jouant le rôle de compatibilisant dans la synthèse
de nanocomposites PMMA/argile. Le schéma de la figure V.3 illustre le principe de cette
méthode. Nous proposons l’exploitation d’un nouvel ammonium : le bromure de [2-(2-bromo-
2-méthyle-propionyloxy)-éthyle] diméthyle octadécyle ammonium (OCTANBriBBr) (Figure
V.3) susceptible à la fois d’organomodifier la nano-charge et d’amorcer la polymérisation
contrôlée ATRP du MMA en surface.
- - - - - -
- - - - - -
N+
O
C O
NaBr CH3 C
Br
CH3 -
10
Br-
- - - - -
x x x x x d 2 > d1
N+
x: O N+ - - - - - -
O
C O
x x x x x Br
CH3 C O
Br
CH3 - - - - - 10
-
x x x x x
- N+
O
Br
O
x 10
x x x x MMA/ATRP
x x x x x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x CuBr/HMTETA - N+
O n
Br
80°C
O
10
- N+
O n Br
Hybride: PMMA-argile
O
PMMA/ extrusion
Nanocomposite: PMMA/argile
H3C C
Br
CH3
H3C EtOH +
Br- N
N C2H5OH C18H37Br
+
H3C T = 70°C HO
(1)
OCTANBrOH
Etape2: Et3N
H3C O
+ + Br C C
Br- N CHCl3
H3C Br
HO
Br- C2H5
N+ + H
O N+
C O C2H5 C2H5
H3C C
Br
CH3 (2)
OCTANBriBBr
(a)
OCTANBrOH
i
OCTANBr BBr
OCTANBrOH
i
OCTANBr BBr
-1
3240 cm
-1
3336 cm
-1
1735 cm
Figure V.6: Spectres FTIR de l’OCTANBriBBr (a) dans la région des hydroxyles et (b)
dans la région des carbonylés.
Ces constations sont confirmées par les résultats de l’analyse RMN1H (Figure V.7).
En plus des signaux caractéristiques des protons du réactif OCTANBrOH, s’ajoute le signal à
1.95 ppm correspondant au groupement méthyle de l’isobutyle. De plus, nous observons un
shift, des signaux à 3.76 ppm et 4.13 ppm, correspondant aux protons du carbone porteur de la
fonction alcool du réactif (1) vers 4.22 ppm et 4.69 ppm respectivement après estérification
(produit 2). Le tableau V.1 résume ces principaux signaux caractéristiques de chaque produit.
f f Br-
N+
O
C O hg e d b,c a
i
H3C C
Br i
CH3
Notons que Sawamoto et al 31 sont les premiers à reporter la polymérisation ATRP du MMA,
utilisant le NiBr2(PPh3)2 catalysé par un acide de Lewis. Une concentration modérée en
MMA ([MMA]0= 2mol.L-1) a été utilisée pour permettre l’obtention de masses molaires de
l’ordre de 10-4 g.mol-1.
Dans notre cas, le PMMA a été synthétisé par ATRP sous des conditions modérées, utilisant
le bromure de cuivre (I) ligand avec le 1,1,4,7,10,10-hexamethyl triethylenetetramine
(HMTETA) et le OCTANBriBBr comme amorceur. Les réactions ont été menées à 80°C dans
le toluène, tout en faisant varier les temps de polymérisation. (Figure V.8). La précipitation de
chaque solution de polymère dans un excès de non solvant (MeOH) est une première
indication du bon déroulement de la polymérisation en présence de cet initiateur.
R O R O n
CH3 O CH3
O
Br-
OCTANBriBBr avec R = N+
t = 60 min
t = 120 min
14,5 15,0 15,5 16,0 16,5 17,0 17,5 15,0 15,5 16,0 16,5 17,0 17,5
Temps de retention (min) Temps de retention (min)
t = 30 min
t = 240 min
14,5 15,0 15,5 16,0 16,5 17,0 17,5 14,5 15,0 15,5 16,0 16,5 17,0 17,5
1,9
1,8
1,7
4
Mw/Mn
Mn(SEC)/10
1,6
1,5
1,4
1,3
1,2
0 5 10 15 20 25 30 35
([M]0-[M])/[M] ()
Figure V.10: Dépendance Mn (), Mw/Mn () déterminés par SEC du degré de
consommation en monomère.
4
ln ([M]0/[M])
Ces résultats prouvent la capacité de notre initiateur à polymériser le MMA. Nous allons
organomodifier la Cloisite® Na avec notre ammonium et en vue du greffage des chaînes de
PMMA.
Br -
N+
O
C O
3000 H 3C C
Br
CH3
Intensité
(b)
2000
2 = 7.32°; d001 = 12 Å
1000
(a)
0
2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
100
Perte en masse (%)
90
80
39.4 %
70
60
Il est à noter que suivant les conditions de synthèse et de la nature du monomère, la cinétique
de polymérisation peut être affectée ou non par la présence des nanoparticules. Par exemple,
en présence de la Cloisite®30B, la vitesse de polymérisation de l’acrylate d’éthyle (EA)
augmente de manière significative, alors qu’elle demeure constante dans le cas du styrène.
32,33
Concernant le méthacrylate de méthyle (MMA), il a été reporté dans la littérature 34 que les
nano-charges ont un effet sur la vitesse de sa polymérisation ATRP. Ceci étant attribué à
l’activation de la liaison C=C du MMA suite aux interactions développées entre le
groupement carbonyle du monomère et le groupement hydroxyle (Al-O-H) de la
Cloisite®30B, tout en maintenant le caractère contrôlé de la réaction.
Pour ce faire, trois échantillons contenant des quantités égales en taux de charge ont été
dissous dans un volume égal de chloroforme à température ambiante : (1) argile
organomodifiée (OCTANBriBBr-CL), (2) nanocomposite issu d’un mélange direct polymère-
argile (PMMA/OCTANBriBBr-CL) et (3) nanocomposite issu du PMMA préalablement
‘greffé’ par ATRP (PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-CL). Par la suite, chaque solution a été
centrifugée à 4000 rpm pendant 30 min et le surnageant collecté.
La figure V.14 montre les différents surnageants récoltés. Nous remarquons que le
chloroforme des piluliers 1 et 2 reste transparent, ce qui confirme l’absence d’interactions
entre la phase organique et la charge (argile). Par contre, le surnageant du pilulier 3
correspondants au polymère greffé à la surface de l’argile par ATRP présente une certaine
coloration et turbidité attestant de la présence de l’argile maintenue en suspension via les
chaînes PMMA greffées. Ces dernières, étant solvatées par le chloroforme, qui est un très bon
solvant pour le PMMA, empêchant la sédimentation complète des nanoplaquettes au cours de
l’étape de centrifugation.
100
Perte en masse (%)
80
66.86 %
60
40
20
0 100 200 300 400 500 600 700
Température (°C)
Notre but à travers ce chapitre était le greffage de PMMA à la surface des nanoplaquettes de
la Cloisite® en vue de son utilisation comme agent compatibilisant pour la préparation de
nanocomposites PMMA à faible taux final d’argile.
Pour ce faire, nous nous sommes orientés vers la synthèse d’un nouvel ammonium
organomodifiant (OCTANBriBBr) susceptible d’amorcer des réactions de polymérisation
par transfert d’atome (ATRP), et ce au départ de l’ammonium OCTANBrOH, préparé plus
tôt (chapitre VI).
Nous avons réussi à montrer que la polymérisation du MMA en présence de cet initiateur
est contrôlée. Nous avons pu utiliser ces conditions de synthèse pour greffer le PMMA sur
l’argile. Par conséquent, dans le même ordre d’idée visant la compatibilité interfaciale entre
les nanoplaquettes et la matrice PMMA, l’application des résultats du greffage pour la
synthèse des mélanges-maîtres fera l’objet du chapitre suivant.
1
Chang J, Kim SJ, Im S. Polymer. 2004, 45, 5171-81.
2
Stadtmueller LM, Ratina KR, Ringer SP. Polymer. 2005,46, 9574-84.
3
Li Y, Zhang Bo, Pan X. Composites Sci Tech. 2008,68, 1954-61.
4
Vodnik VV, Bozanic D K, Dzunuzovic E, Vukovic J, Nedeljkovic JM. Eur Poly J. 2010,46, 137-44.
5
Zhang B, Li Y, Pan X, Jia X, Wang X. J Phys Chem Solids. 2007,68, 135-42.
6
Zhou X, Xie X, Yu Z, Mai Y. Polymer. 2007,48, 3555-64.
7
Huskic M, Zigon M. Eur Polym J. 2007, 43, 4891-7.
8
Sivudu K S, Thomas S, Shailaj D. Appl Clay Sci. 2007, 37, 185-92.
9
Wang L, Xie X, Su S, Feng J, Wilkie C A. Polym Degrad Stab. 2010, 95, 572-8.
10
Tabtiang A, Lumlong S, Venables RA. Eur Polym J. 2000, 36, 2559-68.
11
Duquesne E, Habimana J, Degee Ph, Dubois Ph. Macromol Chem Phys. 2006, 207,1116-25.
12
Ydens I, Moins S, Dege´e Ph, Dubois Ph. Eur Polym J. 2005, 41, 1502-09.
13
Zhang L, Xu Q, Lu J, Xia X, Wang L. Eur Polym J. 2007, 43, 2718-24.
14
Li H, Zhao H, Zhang X, Lu Y, Hu Y. Eur Polym J. 2007,43, 109-18.
15
Singha N K, Rimmer S, Klumperman B. Eur Polym J. 2004, 40,159-63.
16
Noda T, Grice A J, Levere M E, Haddleton D M. Eur Polym J. 2007,43, 2321-30.
17
Di J, Sogah D Y. Macromolecules. 2006, 39, 1020-8.
18
Plamper F, Schmalz A, Penott-Chang E, Drechsler M, Jusufi A, Ballauff M, Mu1ller A. Macromolecules.
2007, 40, 5689-97.
19
Kwak Y, Nicolay R, Matyjaszewski K. Macromolecules. 2008, 41, 6602-4.
20
Patten E, Matyjaszewski K. Adv. Mater. 1998,10, 901-08.
21
Wang J, Matyjaszewski K. J.Amer. Chem. Soc. 1995, 117, 5614-20.
22
Kato M, Kamaigaito M, Sawamoto M, Higashimura T. Macromolecules. 1995, 28,1721-9.
23
Matyjaszewski. K, Xia J. Chem Rev. 2001,101,2921-8.
24
Matyjaszewski K.Curent Opin Solid. 1996, 1, 769-74.
25
Matyjaszewski K, Xia J.Handbook of radical polymerization. Jhon wiley&sons, Inc Publication 2002, 523.
26
Kamigato M, Ando T, Sawamoto M. Chem Rev. 2001,101, 3689-94.
27
Zhao H, Argoti S D, Farrell B P, Shipp D A. J Polym Sci: Polym Chem. 2004, 42, 916-9.
28
Zhao H, Shipp D A. Chem. Mater. 2003, 15, 2693-9.
29
Zhao H, Farrell B P, Shipp D A. Polymer. 2004, 45, 4473-81.
30
Bottcher H, Hallensleben M L, Nuß S, Wurm H, Bauerb J, Behrens P. J. Mater. Chem. 2002, 12, 1351-4.
31
Achilias D S, Nikolaidis A K, Karayannidis. J Therm Anal Calorim. 2010, 102, 451-60.
32
Datta H, Singha NK, Bhowmick AK. J Appl Polym Sci. 2008, 108, 2398-407.
33
Datta H, Singha NK, Bhowmick AK. Macromolecules. 2008, 41, 50-7.
34
Abdollahi M, Semsarzadeh MA. Eur Polym J. 2009, 45, 985-95.
Préparation et propriétés
VI.A. INTRODUCTION
Dans les chapitres précédents, nous avons bien illustré l’intérêt de l’utilisation de l’argile
algérienne AC comme nano-renfort pour la synthèse de polymères nanocomposites suivant les
méthodes classiques de mise en œuvre (polymérisation in-situ et intercalation dans le fondu).
Nous avons également développé un nouvel ammonium permettant de jouer un double rôle :
organomodifiant et initiateur de polymérisation.
Dans cette partie, nous nous sommes intéressés à l’amélioration de la qualité de dispersion des
plaquettes d’argile en utilisant la technique des masterbatches (mélanges-maîtres) 1-6.
Cette technique consiste à préparer par voie chimique ou physique un hybride polymère –
haut taux de charge. Le polymère de cet hybride joue le rôle d’agent compatibilisant en
permettant l’augmentation de l’affinité de la charge pour la matrice cible. Le polymère
constituant le masterbatch est sélectionné selon sa miscibilité avec la matrice. Les
masterbatches utilisés dans ce chapitre ont été synthétisés par polymérisation radicalaire par
transfert d’atome (ATRP) utilisant l’organomodifiant OCTANBriBBr comme amorceur de la
polymérisation (Figure VI.1).
+ O
Br
N
+ O O
n
N
1) H20 O Br 4)CuBr/HMTETA
OCH3
2) 80°C + O + O
O
N Br
O N
Br O
n
+
N
O MMA, Toluène, 80°C
3) O Br
O O O
OCH3
Br-
+ +
Br
N N
O Br O
n
OCH3
O
- des mélanges directs dans le fondu et de ceux obtenus via la technique des masterbatches.
L’état de dispersion des nanocomposites et leurs propriétés thermiques ont été déterminés.
Les matériaux suivants ont été préparés et étudiés (avec 3%pds d’inorganique dans le
nanocomposite final) :
- PMMA + PMMA-OCTANBriBBr-CL.
- PMMA + PMMA-OCTANBriBBr-AC.
- PMMA + OCTANBriBBr-CL.
- PMMA + OCTANBriBBr-AC.
L’argile algérienne sodique (Na-AC) ainsi que la Cloisite®-Na (Na-CL) présentent un espace
interfeuillet proche de 12 Å. Leur organomodification par l’ammonium OCTANBriBBr fait
déplacer leur pic de diffraction d001 vers de faibles valeurs de θ, correspondant à une
augmentation d’environ 9Å pour OCTANBriBBr-CL et de 31Å dans le cas de
OCTANBriBBr-AC (Figure VI.2). Un tel écartement des feuillets issus de AC laisse supposer
que la seule étape d’organomodification permet déjà d’obtenir des nano-plaquettes
désagrégées. Ce résultat avait déjà été obtenu suite à l’organomodification de AC par
OCTANBrOH. On peut donc de nouveau s’attendre à une insertion des chaînes polymères
aisée au sein des galeries. De plus, cette grande différence dans l’écartement des feuillets pour
les deux argiles confirme la réelle aptitude à la dispersion dans les polymères que possède
l’argile AC par rapport à la Cloisite®Na. Les taux de modifiant inséré au sein des argiles sont
relativement égaux: pour la Cloisite®-Na on obtient 39.4 %pds, tandis que pour AC on obtient
40.8 %pds, tels que déterminés par TGA sous atmosphère inerte (Figure VI.3).
Br-
+
N
O
C O
10000
H3C C
9000 Br
CH3
2 = 2.03°; d001=43.03
8000
5000
Na-AC
4000
2 = 4.22°; d001 = 20.8 Å
3000
i
OCTANBr BBr-CL
2000
2 = 7.32°; d001 = 12 Å
1000
Na-CL
0
2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
90
Perte en masse (%)
80 39.4 %
70
40.8 %
60
i
OCTANBr BBr-CL:39.4% pds
50 i
OCTANBr BBr-AC:40.8% pds
Température (°C)
Les deux argiles organomodifiées ont été utilisées pour synthétiser par polymérisation
contrôlée ATRP les deux masterbatches PMMA/OCTANBriBBr-CL et
i
PMMA/OCTANBr BBr-AC, suivant les conditions citées au Chapitre V.
Les thermogrammes obtenus par TGA (Figure VI.4) indiquent des taux de charge
(inorganiques) de l’ordre de 30 % pds pour les deux masterbatches. Souvent, un taux en
inorganique variant entre 25 et 40% pds est considéré suffisant pour optimiser la compatibilité
souhaitée 7-9.
VI.C. MORPHOLOGIE
Tout d’abord, et dans le but d’éviter toute confusion dans l’interprétation des résultats DRX
des nanocomposites élaborés, nous avons jugé utile de caractériser le PMMA commercial,
dans lequel nous allons disperser les masterbatches, après son passage en mini-extrudeuse,
dans les mêmes conditions de mise en œuvre. Ce PMMA est fourni par EVONIK et
correspond au grade Plexiglas®8N, de masse moléculaire moyenne de 100.000 g/mole. Le
diffractogramme présente un pic large centré autour de 13.3° (Figure VI.5).
40
20
0 100 200 300 400 500 600 700
Dériv.perte en masse (%/°C)
1,0
0,5
0,0
Figure VI.4: Taux de charges déterminés par thermogravimétrie (sous He, 20°C/min)
13.3°
2500
2000
1500
Intensité
1000
500
0
5 10 15 20 25 30
2
VI.C.1.a. DRX
14000
2 = 6.00°; d001 = 14.8 Å
i
12000 PMMA/OCTANBr BBr-CL
(c)
10000
(b)
Intensité
8000
(a)
6000
2 = 4.22°; d001 = 20.8 Å
4000
2000
i
OCTANBr BBr-CL
2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
10000
8000
PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-CL
Intensité
i
OCTANBr BBr-CL
0 (a)
2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
Par conséquent, nous pouvons conclure que malgré le facteur défavorable du collapse dans
ces systèmes, l’utilisation du masterbatch semble améliorer la dispersion des argiles (Tableau
VI.2 et Figure VI.8). Ce résultat a besoin d’être confirmé par TEM.
Na-CL 12 -
10000
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL
8000
Intensité
Na-CL
0
2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
VI.C.1.b. TEM
Les clichés TEM représentés sur la figure VI.9, des mélanges contenant 3%pds d’argile,
illustrent clairement la différence de dispersion des feuillets, entre le mélange direct
PMMA/OCTANBriBBr-CL et le mélange préparé au départ du masterbatch PMMA/PMMA-
OCTANBriBBr-CL. En effet, dans le cas du composite PMMA/OCTANBriBBr-CL, nous
observons l’absence intégrale de tactoïdes sur l’ensemble de l’échantillon. Les paquets
a b
b
PMMA + 3%pds PMMA-OCTANBriBBr-CL b
2 µm 500 nm
a b
b
Figure VI.9: Micrographies TEM des nanocomposites à (a) faible et (b) fort
grossissements.
VI.C.2.a. DRX
Les feuillets suffisamment écartés et individualisés pour assurer une insertion facile des
chaînes polymères empêchent tout réarrangement réversible de ces feuillets (retour à la
distance initiale) sous un quelconque facteur (température, forces de cisaillement,….).
D’ailleurs, et contrairement aux systèmes basés sur la Cloisite®-Na, aucun pic de diffraction
indiquant la formation d’un collapse n’est observé.
(c)
(b)
3000 (a)
Intensité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
2
2 = 1.2°
5000
4000
Intensité
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC: 3%pds
2 = 2.05°; d001 = 43.06 Å
2000
i
OCTANBr BBr-AC
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2
L’analyse par microscopie électronique effectuée sur les nanocomposites contenant 3%pds
d’argile corroborent les résultats obtenus en DRX. En effet, une fine dispersion bien évidente
est observée en présence de cette argile AC (Figure VI.12). Par contre, on n’observe aucune
différence distincte entre les micrographies TEM du nanocomposite obtenu par mélange
direct et celui obtenu par la technique du masterbatch.
PMMA/OCTANBriBBr-AC PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-AC
2 µm 2 µm
a b
b a
Figure VI.12: Micrographes TEM des nanocomposites basés sur l’argile AC (3%pds)
b
Thermogravimétrical
Analysis
Cone Calorimetry
1 µm 100 µm 1 cm 1m 100 m
! « micro-macro » relation !
-Représentation du comportement thermique aux différentes échelles-
La figure VI.13 représente les courbes de dégradation TGA du PMMA commercialisé analysé
sous air et sous hélium. Contrairement au PMMA synthétisé par voie in-situ, et qui présente
une thermo-dégradation en trois phases, ce PMMA (Plexiglas®8N) présente une dégradation
en une seule étape correspondant à une scission aléatoire des chaînes polymères. Ceci est lié
directement au poids moléculaire du polymère utilisé (100.000 g/mole) et à l’utilisation de
stabilisants au cours de sa synthèse.
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,0
0,5
0,0
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
0,5
0,0
(b) PMMA
i
PMMA/OCTANBr BBr-CL (1% pds)
100 i
Perte de masse (%)
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Température (°C)
Figure VI.14: Analyses TGA du PMMA seul et des différents mélanges binaires à base
de PMMA et de OCTANBriBBr-CL à différentes compositions en charge (a) sous air et
(b) sous He à 20°C/min
PMMA/OCTANBriBBr-CL
Une nette augmentation des températures de thermodégradation est notée avec ce système tant
sous air que sous atmosphère inerte. Un déplacement de 28°C du maximum du pic de la
dégradation sous air est noté pour le PMMA contenant 5%pds en charge (Figure VI.15)
(Tableau VI.4). Clairement, la comparaison des thermogrammes des nanocomposites préparés
par mélange direct et au départ du masterbatch illustre une grande différence des températures
de dégradation. La technique des masterbatchs a un impact très significatif sur les propriétés
de thermodégradation.1,4,18-20
PMMA
(a) i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL (0.5% pds)
i
100 PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL (1% pds)
Perte de masse (%)
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL (3% pds)
i
80 PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL (5% pds)
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,0
0,5
0,0
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,0
0,5
0,0
Figure VI.15: Analyses TGA du PMMA seul et des différents mélanges binaires à base
de PMMA et de PMMA-OCTANBriBBr-CL à différentes compositions en charge (a)
sous air (b) sous He à 20°C/min
Tableau VI.4: Evolution des maximas DTG dans les différents (nano)composites
élaborés via le masterbatch.
PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-CL
(a) PMMA
i
PMMA/OCTANBr BBr-AC (1% pds)
i
100 PMMA/OCTANBr BBr-AC (3% pds)
Perte de masse (%)
i
PMMA/OCTANBr BBr-AC (5% pds)
80
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
0,5
0,0
i
PMMA/OCTANBr BBr-AC (5% pds)
80
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,5
1,0
0,5
0,0
Figure VI.16: Analyses TGA du PMMA seul et des différents mélanges binaires à base
de PMMA et de OCTANBriBBr-AC à différentes compositions en charge sous air (a) et
sous He (b) à 20°C/min
La comparaison des résultats obtenus avec les deux nano-renforts (Figure VI.18) indique
clairement l’intérêt de l’utilisation de cette argile algérienne en tant que nano-renfort pour
l’élaboration de nanocomposites polymères.
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,5
1,0
0,5
0,0
Température (°C)
PMMA
(b) i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC (1% pds)
i
100 PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC (3% pds)
Perte de masse (%)
80
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
PMMA/OCTANBriBBr-AC
PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-AC
PMMA
i
PMMA/OCTANBr BBr-CL
120 i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL
Perte de masse (%)
i
100 PMMA/OCTANBr BBr-AC
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC
80
60
40
20
0
Dériv. perte de masse (%/°C)
1,5
1,0
0,5
0,0
Figure VI.18: Comparaison des DTG de différents nanocomposites (sous air à 20°C/min)
L’impact des nano-charges sur les propriétés viscoélastiques du PMMA a été examiné
utilisant l’analyse mécanique-dynamique. Ces propriétés d’élasticité sont exprimées par le
21-27
module de conservation (G’). Les figures VI.19-22 présentent l’évolution du module de
conservation (G’) et de tanδ en fonction de la température pour les différents systèmes
élaborés.
2500
PMMA
i
2000 PMMA/OCTANBr BBr-CL 3% pds
Log (G') (MPa)
i
PMMA/OCTNBr BBr-CL 5% pds
1500
1000
500
1,0
0,5
0,0
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL 5% pds
1500
1000
500
1,5
Tan Delta
1,0
0,5
0,0
60 80 100 120 140 160 180
Temperature (°C)
Figure VI.20: Module de conservation (a) tanδ (b) du PMMA et des PMMA/PMMA-
OCTANBriBBr-CL (mode dual cantilever, 1Hz, 3°C/min).
Par ailleurs, les nanocomposites préparés avec l’argile AC montrent une augmentation dans
leurs propriétés thermo-mécaniques par rapport au PMMA seul (Figure VI.21; 22). Le
module de conservation est augmenté de 48% et 54 % à 40°C pour les nanocomposites
PMMA/OCTANBriBBr-AC et PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-AC respectivement, et ce
pour un taux de charge de 3% pds.
2000
1500
1000
500
0
1,5
Tan Delta
1,0
0,5
0,0
40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temperature (°C)
3500 PMMA
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC 1% pds
3000 i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC 3% pds
2500 i
Log (G') (MPa)
1,5
Tan Delta
1,0
0,5
0,0
40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temperature (°C)
Figure VI.22: Module de conservation (a) tanδ (b) du PMMA et des PMMA/PMMA-
OCTANBriBBr-AC (mode dual cantilever, 1Hz, 3°C/min).
1,5
Tan Delta
1,0
0,5
0,0
40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temperature (°C)
i
3000 OCTANBr BBr-CL
i
masterbatch PMMA-OCTANBr BBr-CL
i
OCTANBr BBr-AC
i
2800 masterbatch PMMA-OCTANBr BBr-AC
Log (G') (MPa)
2600
2400
2200
2000
1800
0 1 2 3 4 5
Taux de chrage (%)
Il est important de souligner que, selon la littérature, les résultats des travaux de recherche
concernant l’évolution de cette grandeur, dans le cas des nanocomposites, restent divers.
Certaines matrices voient leur température de transition vitreuse augmentée. Dans d’autres
elle diminue en présence du nano-renfort, indépendamment de la qualité de dispersion.33-36
Dans la plupart des cas l’explication de son évolution dépend de la méthode de mise en œuvre
et la masse moléculaire du polymère mis en jeu.
33
Meneghetti et al ont montré une augmentation de la Tg de 4°C et 7°C pour des taux de
charge de 5 et 10% pds avec une montmorillonite échangée par un ammonium C18. De
même, Wang et al explique cette augmentation de la Tg par une forte adhésion interfaciale
entre le compatibilisant et le PMMA qui limite le mouvement des segments polymères pris
35
entre les feuillets. Dans d’autres cas, Natarajan et al ont observé une diminution
d’environ 10-12°C de la température de transition vitreuse de systèmes intercalés de
PMMA avec différentes montmorillonites à savoir : les Cloisite® 10A, 20A, 30B par
rapport au polymère seul. Cette diminution a été attribuée à la réduction de la densité des
chaînes suite à leur insertion entre les feuillets par rapport au polymère seul en masse où le
confinement des segments semble plus important. Un autre facteur est mis en évidence :
c’est le type et la force des interactions spécifiques susceptibles de se développer entre les
chaînes polymères, l’organomodifiant et la surface de l’argile.
Par ailleurs, la comparaison des valeurs des températures de transition vitreuse analysées
par DMA et DSC manifestent une différence dans les valeurs mais qui évoluent dans le
même sens. Cette différence est due essentiellement au type d’échantillonnage, c.à.d.
l’épaisseur de la matrice à analyser et par conséquent le degrés de confinement des chaînes
polymères27,30,37 ainsi que la rampe de chauffe utilisée dans chaque technique.. A une
certaine masse moléculaire (317.000 pour le PS), les polymères manifestent une
augmentation de leurs Tg avec la diminution de l’épaisseur du film. Rappelons qu’en DSC
on travaille avec des films, alors qu’en analyse dynamique il s’agit d’éprouvettes (35x12x2
mm3). Le tableau VI.6 récapitule les valeurs des différents paramètres enregistrés pour
chaque système.
1 - - 117 371
5 2687 134 - -
a
Obtenu en DMA, en mode dual cantilever (1Hz, 3°C/min) à 40°C
b
Température de transition vitreuse déterminée à partir du maximum Tan δ en DMA
c
Température de transition vitreuse déterminée par DSC
d
Déterminée à partir du maximum du pic de dégradation en TGA (sous air, 20°C/min)
Thermogravimétrical
Analysis
Cone Calorimetry
1 µm 100 µm 1 cm 1m 100 m
! « micro-macro » relation !
Dans cette partie, nous allons vérifier si les nano-renforts utilisés dans cette étude mènent à
une amélioration du comportement au feu du matériau.
Dans le but d’avoir une première information sur les propriétés retardatrices à la flamme pour
les nanocomposites PMMA préparés, nous avons réalisé d’abord de simples expériences
qualitatives qui consistent à bruler des éprouvettes (50x12x2 mm3)4,39. Les échantillons
suivants ont été testés : PMMA, PMMA/OCTANBriBBr-CL (Figure VI.25 ; 26), PMMA-
OCTANBriBBr-CL (Figure VI.27).
Le polymère seul s’enflamme très rapidement. La première goutte apparait après 23 secondes
et sa combustion s’achève après 100 secondes environ.
(c) (d)
Le tableau VI.7 résume les principales observations de ces différents tests. Ces résultats
qualitatifs ont permis, par conséquent, d’envisager l’étude des propriétés au feu de cette
matrice par la technique du cône calorimètre.
PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-CL 36 200
Ce test est le plus adapté à l’échelle du laboratoire pour évaluer le comportement d’un
matériau dans des conditions proches de celles d’un incendie. Le principe de ce test est la
mesure de la chaleur libérée (HRR) par un matériau au cours de sa combustion. Les
conditions opératoires ont été choisies à partir d’études antérieures sur le PMMA 38-47, suivant
les normes ISO5660.
Sous l’effet d’un flux de chaleur, le PMMA se dégrade par dépolymérisation (pyrolyse)
libérant ainsi son monomère MMA sous forme gazeux. Sa combustion se résume en un cycle
fermé, dans lequel une flamme cause la dépolymérisation du polymère au niveau de la phase
condensée et les gaz combustibles résultants réagissent avec l’oxygène au niveau de la phase
vapeur. La combustion progresse en trois principales étapes :
600
HRR (kW/m )
2
400
200
600
HRR (kW/m )
2
400
200
Figure VI. 30: Courbes HRR du PMMA et des nanocomposites basés sur l’argile
AC (35 kW/m2)
TTI: time to ignition; pHRR: peak heat release rate; t pHRR: time to pHRR;
Figure VI.31: Photos des résidus des plaques (a) PMMA, (b) PMMA/OCTANBriBBr-
CL, (c) PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-CL prises après les tests au cône calorimètre.
Figure VI.32: Photos des résidus des plaques (a) PMMA, (b) PMMA/OCTANBriBBr-
AC, (c) PMMA/PMMA-OCTANBriBBr-AC prises après les tests au cône calorimètre.
55-58
Paul et al proposent qu’à hautes températures, les ammoniums porteurs d’une fonction
hydroxyle ou d’un halogène se réarrangent, suivant un mécanisme d’élimination type
Hoffman, donnant lieu à un ammonium insaturé (Figure VI.34; 35). La taille des molécules
insérées entre les galeries est réduite et les plaquettes d’argiles sont collapsées ; ce qui justifie
donc la diminution de la distance interfeuillets.
Par analogie aux mécanismes de dégradation mentionnés dans la littérature, nous proposons le
déroulement d’une réaction d’élimination dans le cas de notre ammonium où l’halogène (Br),
porté à l’extrémité de la molécule, capte l’hydrogène en position β du N+, impliquant
l’entassement des plaquettes et donc le collapse (Figure VI.36).
N+ N + + H+
O O
C O C O
C Br C Br
Afin de mieux expliquer le collapse observé avec les nanocomposites préparés à partir de la
Cloisite®, nous avons eu recours à différentes techniques de caractérisation sur des poudres
d’argiles traitées thermiquement. En effet, des quantités équivalentes des deux argiles
organomodifiées (OCTANBriBBr-CL et OCTANBriBBr-AC) ont été mises à l’étuve sous
des conditions de température et de temps (T= 200°C, t= 2h) qui semblent compenser l’effet
de cisaillement produit lors de l’extrusion (T=230°C, t= 11 min). Un changement de
coloration est observé avec chacune des argiles organomodifiées (Figure VI.37) sans pour
autant noter un quelconque changement de coloration pour les argiles sodiques (Na-CL et Na-
AC). L’hypothèse la plus plausible est que cette coloration est attribuée à la présence du
brome.
OCTANBriBBr-CL
(a) (b)
OCTANBriBBr-AC
(a) (b)
Figure VI.37: Photographies des argiles (a) avant et (b) après traitement thermique
Le déplacement des pics de diffraction relevés pour les deux argiles confirment les résultats
obtenus dans le cas des nanocomposites. En effet, les Diffractogrammes DRX de ces poudres
après traitement thermique illustrent clairement un déplacement du pic de diffraction de
OCTANBriBBr-CL vers les grandes valeurs de θ (diminution de l’espace interfeuillets)
(Figure VI.38) alors qu’avec l’argile AC la position du pic de diffraction d001 est restée
inchangée (Figure VI.39) (Tableau VI.9).
30000
2 = 6.0°; d001 = 14.7 Å
25000
20000
Intensité
10000
5000
3500
3000
Intensité
2500
2 = 2.01°; d001 = 43.91 Å
2000
1500
500
(a) Avant traitement
0
2 4 6 8 10 12 14
2
Tableau VI.9: Valeurs des distances d001 des argiles avant et après traitement thermique
Na-CL 12
Na-AC 12.50
Malgré leur large utilisation comme organomodifiants dans les argiles, les ammoniums voient
toujours leur dégradation durant la préparation des composites poser problème. La littérature
montre que ce mécanisme de dégradation n’est toujours pas élucidé.61-66 De manière générale,
Perte de masse (% pds) 3.51 4.94 5.94 6.78 7.23 7.69 8.05 8.37
300°C
179°C
Dériv.perte en masse (%/°C)
0,15 380°C
0,10
0,05
0,00
Afin de mieux expliquer et surtout confirmer le collapse observé, des analyses XPS (X-ray
photoelectron spectroscopy) ont été effectuées sur les deux argiles organomodifiées avant et
après traitement thermique à 200°C. Cette technique est basée sur la mesure semi-quantitative
de la composition élémentaire des éléments existants à la surface d’un matériau.
Les rapports atomiques ont été utilisés pour caractériser ces échantillons et la première
colonne du tableau VI.11 présente le rapport C/Al. L’aluminium est l’un des éléments
constituants l’argile. Du moment que sa quantité n’est pas influencée par le traitement
thermique, il est utilisé comme référence.50,67-71 Le rapport C/Al ne présente aucune variation
de la quantité du carbone après traitement. Nous constatons que ce rapport reste constant pour
les deux argiles. Dans la même voie, le rapport O/Al donne des informations concernant la
quantité totale de l’oxygène qui semble restée constante sans variation signifiante. Autrement
dit, aucune oxydation drastique pour ces deux argiles organomodifiées n’est détectée. Le
rapport N/Al demeure relativement constant, ce qui peut être une indication que la
Tableau VI.11: Evolution des rapports C/Al, O/Al, N/Al de la Cloisite® organomodifiée
avant et après traitement thermique à 200°C pendant 2h.
Le collapse observé par DRX est probablement provoqué par les molécules dégradées et peut
être un réarrangement des chaînes alkyles (C18) insérées entre les galeries sans pour autant
influencer l’état de dispersion sur l’ensemble de la matrice.
-1
3638 cm
-1
1019 cm
De tous ces résultats, nous pouvons conclure que le collapse observé en DRX est
probablement du à la dégradation d’une certaine quantité d’ammonium. Cependant, son taux
de dégradation reste insignifiant pour influencer la structure finale des nanocomposites
élaborés, comme le témoignent les résultats de l’XPS de l’FTIR et de la TGA.
VI.H. CONCLUSION
Nous avons utilisé la polymérisation contrôlée ATRP pour la synthèse des masterbatches
PMMA-OCTANBriBBr-CL et PMMA-OCTANBriBBr-AC contenant environ 30%pds
d’argile. Les systèmes ont été élaborés à différentes compositions en charge, pour chaque
argile ; à savoir :
Dans le cas des nanocomposites préparés avec l’argile AC, les mélanges directs présentent
une structure exfoliée avec une remarquable stabilité thermique, une bonne amélioration
des propriétés viscoélastiques et d’importantes propriétés de retard à l’inflammation en
comparaison au PMMA seul et aux résultats obtenus avec les nanocomposites basés sur la
Cloisite®, ce qui confirme de plus l’importance de son utilisation comme nano-renfort.
Le phénomène de collapse détecté dans le cas de la Cloisite® est attribué à une dégradation
partielle de la charge sous les conditions de mise en œuvre.
1
Benali S, Peeterbroeck S, Brocorens P, Monteverde F, Bonnaud L, Alexandre M, Lazzaroni R, Dubois Ph.
Eur Polym J. 2008,44, 1673-85.
2
Urbanczyk L, Calberg C, Stassin F, Alexandre M, Jérôme R, Jérôme C, Detrembleur C. Polymer. 2008,49,
3979-86.
3
Lepoittevin B, Pantoustiera N, Devalckenaere M, Alexandre M, Calberg C, Jérôme R, Henrist C, Rulmont
A, Dubois Ph. Polymer. 2003, 44,2033-40.
4
González-Vidal N, Muñoz-Guerra S, Martínez de Ilarduya A, Benali S, Peeterbroeck S, Dubois Ph. Eur
Polym J. 2010,46, 156-64.
5
Murariu M, Dechief A, Bonnaud L, Paint Y,Gallos A, Fontaine G, Bourbigot S, Dubois Ph. Polym
Degrad Stab. 2010, 95, 889-900.
6
Brocorens P, Benali S, Broekaert C, Monteverde F, Miltner H E, Mele B V, Alexandre M, Dubois Ph,
Lazzaroni R. Langmuir. 2008, 24, 2072-80.
7
Broekaert C, Peeterbroeck S, Benali S, Monteverde F, Bonnaud L, Alexandre M, Dubois Ph. Eur Polym J .
2007, 43, 4160-68.
8
Pollet E, Delcourt C, Alexandre M, Dubois Ph. Eur Polym J. 2006,42, 1330-41.
9
Kaneko M, Romero R B, Gonçalves M, Yoshida I. Eur Polym J. 2010,46, 881-90.
10
Alexandre M, Dubois Ph. Mater Sci Eng R. 2000, 28, 1-63.
11
Ray S S, Okamoto M. Prog Polym Sci. 2003,28,1539-641.
12
Pavlidou S, Papaspyrides C D. Prog Polym Sci. 2008,33, 1119-98.
13
Shah R K, Paul D R. Polymer. 2006,47, 4075-84.
14
Park C, Kim M H, Park O O. Polymer. 2004,45, 1267-73.
15
Laachachi A, Leroy E, Cochez M, Ferriol M, Lopez Cuesta J M L. Polym Degrad Stab. 2005, 89, 344-
52.
16
Laachachi A, Ruch D, Addiego F, Ferriol M, Cochez M, Lopez Cuesta JM. Poly Degrad Stab. 2009, 94,
670-8.
17
Friederich B,Laachachi A, Ferriol M, Ruch D, Cochez M, Toniazzo V. Polym Degrad Stab. 2010, 95,
1183-93.
18
Jash P, Wilkie CA. Polym Degrad Stab. 2005, 88, 401-6.
19
Peeterbroeck S, Alexandre M, Jérôme R, Dubois Ph. Polym Degrad Stab. 2005, 90, 288-94.
20
Zanetti M, Camino G, Thomann R, Mülhaup R. Polymer. 2001, 42, 4501-7.
21
Zhang F, Lee D K, Pinnavaia T J. Polymer. 2009, 50, 4768-74.
22
Hua Y H, Chena C Y, Wang C C. Polym Degrad Stab. 2004, 84, 545-53.
23
Okamoto M, Morita S,Taguchi H, Kima Y H, Kotaka T, Tateyama H. Polymer. 2000,41, 3887-90.
24
Moussaif N, Groeninckx G. Polymer. 2003, 44, 7899-906.
25
Meneghetti P, Qutubuddin S. Thermochimica Acta. 2006, 442, 74-7.
26
Xu Y, Brittain W J, Vaia R A, Price G. Polymer. 2006, 47, 4564-70.
27
Ash B J, Schadler L S, Siegel R W. Mater Letters. 2002, 55, 83-7.
28
Becker C, Krug H, Schmidt H. Mater Res Soc Symp Proc. 1996, 435, 237.
29
Mattsson J, Forrest J A, Borjesson L. Phys Rev E. 2000, 62, 5187-95.
30
Keddie J L, Jones R AL, Cory R A. Europhys. Lett. 1994, 27, 59-64.
31
Weian Z, Xiaofeng S, Yu L, Yuee F. Radiation Phy. Chem. 2003; 67:651-6.
32
Ash B J, Schadler L S, Siegel R W. Mater Letters. 2002, 55, 83-7.
33
Meneghetti P, Qutubuddin S. Langmuir. 2004, 20, 3424-8.
34
Wang GA, Wang CC, Chen CY. Polym Degrad Stab. 2006, 91, 2443-51.
35
Kumar S, Jog J P, Natarajan U. J Appl Polym Sci. 2003, 89, 1186-9.
36
Huang X, Brittain WJ. Macromolecules. 2001,34, 3255-9.
37
Mattsson J, Forrest J A, Borjesson L. Phys Rev. 2000, 62, 5187.
38
Laachachi A.Thèse de Doctorat. Université de metz.2005.
39
Benali S, Olivier A, Brocorens P, Bonnaud L, Alexandre M, Bourbigot S, Espuche E, Gouanve F,
Lazzaroni R, Dubois Ph. Adv Mater Sci Eng. doi:10.1155/2008/394235.
40
Feng Y, Gordon L N. J Appl Polym Sci. 2004, 89, 3844-50.
41
Ray S S, Okamoto M. Prog Polym Sci. 2003, 28, 1539-48.
42
Ye L, Meng X Y, Ji X, Li Z M, Tang J H. Polym Degrad Stab. 2009, 94,971-9.
43
Wang L, Xie X, Su S, Feng J, Wilkie C A. Polym Degrad Stab. 2010,95, 572-8.
44
Wang L, Su S, Chen D, Wilkie C A. Polym Degrad Stab. 2009, 94, 1110-8.
45
Kuan C F Yen W H, Chen C H, Yuen S M, Kuan H C, Chiang C L. Polym Degrad Stab. 2008, 93 1357-63.
46
Babrauskas V. Fire Safety J. 2009, 44, 813-8.
Le premier objectif principal de cette recherche est la valorisation d’une nouvelle argile du
pays issue du gisement de M’Zila (Mostaganem), notée (AC : Algerian Clay). Cette argile a
déjà été utilisée pour la préparation de géomatériaux. Cependant, aucune référence
bibliographique ne nous a été fournie concernant son emploi en tant que nano-charge dans les
matrices polymères.
Dans cette étude, deux ammoniums de synthèse ont été principalement utilisés en tant
qu’organomodifiants; à savoir le bromure d’octadecyldimethyl hydroxyethyl ammonium, noté
OCTANBrOH et le du bromure de [2-(2-bromo-2-méthyle-propionyloxy)-éthyle]diméthyle
octadécyle ammonium, noté OCTANBriBBr. Différents nanocomposites basés sur le
poly(méthacrylate de méthyle) PMMA ont été préparés et leurs morphologie, propriétés
thermiques et mécaniques ont été caractérisés.
Dans la première partie de ce travail, deux différentes techniques ont été utilisées pour
préparer des nanocomposites PMMA contenant 3% d’argile: la polymérisation radicalaire
in-situ et le mélange dans le fondu. Un important résultat a été obtenu lors de
l’organomodification de l’argile AC par le OCTANBrOH, un écartement de 28Å des
feuillets d’argile a été noté à travers les résultats DRX. Rappelons que dans le cas d’autres
argiles, seulement une augmentation de 10Å est notée.
Dans le but d’augmenter encore d’avantage la compatibilité interfaciale entre les nano-
plaquettes organomodifiées et la matrice polymère afin d’atteindre une meilleure
délamination, le nouvel ammonium OCTANBriBBr a été synthétisé au départ de
OCTANBrOH. Cet ammonium est susceptible d’organomodifier l’argile et d’amorcer des
réactions de polymérisation par transfert d’atome (ATRP) à sa surface pour assurer le
greffage des chaînes PMMA.
Un autre important résultat a été observé avec les nanocomposites PMMA basés sur la
Cloisite® démontrant l’intérêt de l’utilisation de la technique des masterbatches pour
améliorer la dispersion. En effet, Les systèmes préparés par simple mélange direct PMMA+
OCTANBriBBr-CL donne lieu à la formation de micomposites sans aucune amélioration
remarquable de leurs propriétés thermiques. Une légère augmentation dans leurs propriétés
retardatrices à la flamme est due à la simple présence de la charge.
Toutefois, les résultats obtenus avec l’argile AC restent largement plus prometteurs que
ceux de la Cloisite®. Cette dernière étant souvent employée pour la préparation de
polymères nanocomposites.
L’ensemble des résultats obtenus dans le cadre de cette thèse peuvent être étendus dans
plusieurs sens et ouvrent la voie vers différentes perspectives:
- Dans un premier lieu, il serait intéressant de compléter l’étude de nos systèmes par
l’examen d’autres propriétés à savoir: les propriétés barrière, les tests de traction et
les propriétés optiques ainsi que d’utiliser cette argile du pays pour la préparation
d’autres nanocomposites tels que: le polystyrène, le polyéthylène HDPE et les
polyacrylates.
- Une autre perspective est envisagée suite aux résultats obtenus, visant à étudier la
synergie argile-oxydes métalliques en vue d’augmenter les propriétés retardatrices à
Bien que le travail de cette thèse soit un début dans cet axe de recherche mais il a sans
doute ouvert la voie vers d’autres études qui axent sur la valorisation des argiles
algériennes dans le domaine des nanocomposites.
VIII.A.SYNTHSES
Lors de la dernière purification l’eau est saturée avec du bicarbonate de sodium (NaHCO3),
afin d’empêcher un éventuel passage du produit dans la phase aqueuse. La phase organique
est séchée sur sulfate de magnésium (MgSO4) et le produit est récupéré par évaporation du
solvant sous pression réduite. (Rendement = 80%). RMN1H (300 MHz, CDCl3, δ(ppm). δ:
0.88 ppm (t,-CH3), 1.24-1.35 ppm (s, -(CH2)15-), 1.78 ppm (s, N-CH2-CH2), 1.95ppm (s,
CO-C-CH3), 3.49 ppm (s, (CH3)2N), 3.63 ppm (m, -N-CH2- CH2), 4.22 ppm (m, -N-CH2-
CH2O), 4.69 ppm (m, -CH2-O-).
Les charges utilisées sont deux montmorillonites naturelles différentes. La première est la
Cloisite®Na+, notée CL, fournie par Southern Clay Products (Texas, USA). Sa capacité
1
d’échange cationique est égale à 90 meq/100g. La deuxième une montmorillonite
algérienne, notée AC , fournie par l’Entreprise Nationale des Produits Miniers Non-
Ferreux et des Substances Utiles (ENOF) (Mostaganem, Algérie). Sa composition chimique
est (Si4.24) IV (Al1.24 Mg0.2 Fe0.17 Ti0.01) VI O10 (OH)2, nH2O Na0.13,Ca0.01, K0.1 2. La valeur de
sa CEC est de 84 meq/100g.3
L’eau oxygénée H2O2 et l’acide chlorhydrique HCl ont été utilisés pour le traitement de
l’argile AC, sans purification préalable.
C’est une étape lente, basée sur l’élimination des espèces solubles en solution aqueuse tels
que le quartz, le calcaire, les carbonates alcalins et les carbonates alcalino-terreux. Dans cette
étape, l’argile est soumise à un malaxage continu dans de l’eau distillée, suivi de décantations
Cette étape consiste à traiter l’argile préalablement dispersée dans de l’eau distillée, avec de
l’acide chlorhydrique . Le mélange est maintenu sous agitation rigoureuse pendant 4 heures,
puis décantée. L’argile ainsi obtenue est maintenue dans un volume de H2O2, pendant une nuit
à température ambiante. Ensuite la température de la solution est augmentée pendant une
heure sous agitation rigoureuse avant d’effectuer des lavages successifs avec de l’eau distillée.
L’argile AC prétraitée par HCl et H2O2 est dispersée dans une solution de NaCl pendant
quelques minues et l’opération est répétée trois fois, pour s’assurer que la totalité des cations
sont échangés. L’argile ainsi obtenue est notée Na-AC.4-6
Notons que la Cloisite®Na est une montmorillonite préalablement rendue sodique par le
fournisseur. Elle est notée Na-CL
Le même procédé d’organomodifcation a été maintenu pour les deux argiles quel que soit
l’organomodifiant. On fait gonfler l’argile AC dans 800 ml d’eau distillée sous agitation
pendant 2h à 80°C. On ajoute ensuite une quantité d’ammonium mise en solution au préalable
dans de l’eau distillée sous agitation à 60°C. L’ensemble est maintenu sous agitation pendant
une nuit à 80°C. L’argile organomodifiée est ensuite filtrée sur Büchner, lavée plusieurs fois
avec de l’eau distillée chaude (80°C), de manière à se débarrasser du bromure de sodium
détecté avec un test au nitrate d’argent 0.2 M (AgNO3) et séchée au lyophilisateur pendant
quelques heures (Rdt ~ 75- 88 % pds).
Le monomère (méthacrylate de méthyle) (MMA) (Aldrich), a été séché sur hydrure calcique
(CaH2) pendant 48 h, puis distillé avant utilisation. L’initiateur radicalaire 2,2’-azobis
Dans un réacteur de 250 ml sont introduits : 40g de MMA fraichement distillé, AIBN
(1%pds) et OCTANBrOH-AC (à 3%pds en inorganiques). Le mélange est soumis à une
agitation mécanique sous flux d’azote à température ambiante pendant quelques minutes
(20 min). La température est augmentée à 80°C pendant 24h, puis à 100°C pendant 2
heures sous pression réduite afin d’éliminer le monomère résiduel. (Rdt= 85%).7
Le monomère MMA passé sur colonne d’alumine basique et séché sous hydrure de calcium
(CaH2) pendant 24h a été distillé avant utilisation. L’amorceur ATRP OCTANBriBBr a été
utilisé sans purification préalable. Le Toluène sec a été récupéré de la tour de séchage juste
avant utilisation. L’heptane a été utilisé sans purification préalable.
Les différents nanocomposites ont été élaborés par mélange physique à l’état fondu, à l’aide
d’une mini extrudeuse Thermo Haake en mode co-rotatoire. Le PMMA, préalablement
obtenu par polymérisation radicalaire in-situ (cas du PMMA/OCTANBrOH) ou
commercialisé (cas du PMMA/OCTANBriBBr-CL) et de l’argile organomodifiée (<5%pds
en inorganiques) sont incorporés dans la mini-extrudeuse à 200°C (230°C dans le cas du
PMMA commercialisé) pendant 11min et avec une vitesse de rotation de 80 rpm.
Afin de préparer des quantités suffisantes pour les caractérisations au cône calorimètre, ces
systèmes ont été aussi préparés dans un mélangeur en chambre interne de type Brabender
dans les mêmes conditions de mise en œuvre.
Cette technique est utilisée pour identifier la nature et la structure des produits cristallisés
(pour la matière amorphe en parle plutôt de diffusion). Les feuillets d’argile sont assimilables
à des plans cristallins. Le faisceau de rayons X monochromatique et parallèle frappe le cristal
et est diffracté dans une direction donnée par chaque plan réticulaire suivant la loi de Bragg
(Figure VIII.1)
n.λ=2.d.sin(θ)
Où: n est un entier qui détermine l’ordre de la réflexion, λ est la longueur d’onde des rayons
incidents, d est l’espace entre deux plans et θ est l’angle entre le rayon incident et les plans
des feuillets).
Pour que la diffraction se produise, il faut que les ondes diffractées par les différents plans
soient en phase. L’angle suivant lequel le faisceau des rayons X est dévié et la connaissance
de la longueur d’onde, il est possible de calculer la distance entre les plans.
La technique XPS est une technique de spectroscopie quantitative qui mesure la composition
élémentaire, la formule empirique et l’état chimique et électronique des éléments existants à
la surface externe d’un matériel.
Les rayons-X d’une énergie hυ sont directement orientées à la surface du matériau où des
photoélectrons sont créés. Le processus d’émission est tellement rapide que les photoélectrons
donnent lieu à un atome ionisé, qui relaxe après à l’état fondamental par recombinaison. Au
cours de la mesure, l’échantillon est localisé dans une chambre (ultra-high vacuum) (UHV) où
les photoélectrons de la surface peuvent librement traverser vers l’analyseur. Le spectre XPS
est obtenu par irradiation du matériel par un faisceau de rayon X, qui mesure simultanément
l’énergie et le nombre d’électrons.
Les analyses XPS sont réalisées sur un spectromètre VG-ESCALAB 220iXL avec un flux
monochromatique à 1486 eV. La pression de la chambre étant de 10-10 mbar. Les
photoélectrons sont récoltés sur une surface de 1mm2. La dimension de la surface à analyser
est de 250/1000Nm2.
Les images TEM des nanocomposites sont obtenues à l’aide d’un microscope électronique de
marque Philips CM200, équipé d’un accélérateur à un voltage de 120 kV. Avant analyse, les
échantillons sont coupés en de films très fins de 75-90 nm d’épaisseur utilisant un ultra-
cryomicrotome Leica UC à -100°C.
Les analyses DMTA ont été effectuées moyennât un thermo-analyseur DMTA 2980 se TA
Instruments en mode dual cantilever à une fréquence d’oscillation de 1Hz et avec un flux de
chaleur de 3°C/min. les analyses ont été menées sur des éprouvettes de (35x12x2 mm3)
préparées 48h avant analyse.
La dégradation thermique des matériaux sous atmosphère inerte ou oxydante a été étudiée
entre 25° et 800°C à l’aide d’un analyseur thermogravimétrique de type TA instrument TGA
Q50. Une rampe de chauffe de 20°C/mn a été appliquée.
L’échantillon (100×100×4 mm3) est placé sur le support d’une balance permettant de suivre
l’évolution de la masse durant l’expérience. Un radiateur électrique de forme tronc conique
(schéma1) permet d’irradier l’échantillon de façon uniforme (Figure VIII.2). Dans le cas du
PMMA, nous avons travaillé avec une irradiation externe 35 kW/m2. La combustion est
amorcée par une étincelle électrique. Les gaz émis traversent le cône chauffant et sont
collectés par une hotte, puis aspirés dans un conduit dans lequel sont mesurés le débit gazeux,
la concentration en oxygène ainsi que celles en CO et CO2 et la densité des fumées.
Les mesures FTIR ont été menées à l’aide d’un spectromètre de marque Brucker (résolution=
32cm-1, 64 scans). Les spectres sont obtenus par simple réflexion à partir de l’échantillon
directement déposé et pressé sur la surface d’un cristal hémisphérique de silicium
Les masses moléculaires moyennes en nombre et en poids des polymères synthétisés ont été
obtenues par chromatographie d’exclusion stérique à l’aide d’un équipement WATERS
composé de colonnes protectrices (PLgel 10μm;50 x 7.5 mm), deux colonnes mixed-B (PLgel
10μm;300 x 7.5 mm) et un détecteur à indice de réfraction différentielle (PL-RI). Les masses
moléculaires sont calibrées utilisant des standard de PMMA dans l’intervalle 600 à 1 700 000
g.mol-1, utilisant le THF comme solvant à un flux de 1ml/min. Les polymères analysés sont au
préalable extraits par centrifugation, précipités dans un non solvant, puis dissouts dans du
THF.
Dans le but de permettre l’incorporation d’une charge à une matrice polymère, différentes
techniques peuvent être utilisées à savoir: l’extrusion, le malaxage en chambre interne ou sur
rouleaux.
La mini-extrudeuse employée dans cette étude est de marque Thermo Haake MiniLab à
double vises utilisées en co-rotation (Figure VIII.3). Une quantité globale de 7g (matrice+
charge) sont pré-mixés et introduits progressivement dans la chambre à l’aide d’un piston. Le
temps de malaxage est fixée à 11min avec une vitesse de rotation des vises de 80 rpm
Pour des quantités plus grandes (45-60 g), le malaxeur utilisé est un mélangeur en chambre
interne de marque Brabender ® (FigureVIII.4).
Ce mélangeur est constitué de deux vises (différentes tailles) tournants en sens contra-
rotatoire dans une chambre fermée et thermostatisée. Le mouvement de ces vis crée un
cisaillement de la matière et peut favoriser la bonne dispersion de la charge au sein de la
matrice.
En ce qui concerne la mise en forme, une fois le mélange effectué, celui-ci est transféré dans
un moule en acier couvert d’un film en téflon afin d’empêcher l’adhésion du polymère sur
l’acier. Le tout est ensuite pressé à chaud suivant une programmation de 2 ou 3 cycles de
chauffage sous pression bien déterminée afin d’obtenir la bonne forme, puis à froid pour figer
le matériau à l’aide d’une double presse hydraulique chaud/froid de marque Agila PE20.
1
Pavlidou S, Papaspyrides S D. Prog Polym Sci. 2008,33, 1119-98.
2
Jada A, Debih H, Kodja M, J. Pet. Sci. Eng. 2006, 52, 305-16.
3
Boufatit M, Ait-Amar H, Mc Whinnie WR. Desalination. 2007, 206, 394-406.
4
Jash P, Wilkie CA. Polym Degrad Stab. 2005, 88, 401-6.
5
Belaribi H, Haouzi A, Douillard JM, Giuntini JC, Henn F, J Colloid Interface Sci. 2007, 308, 216-21.
6
Önal M, Çeik M Mater.Lette. 2006, 60, 48-52.
7
Lerari D, Peeterbroeck S, Benali S, Benaboura A, Dubois Ph. Polym Int. 2010, 59, 71-7.
8
Lerari D, Peeterbroeck S, Benali S, Benaboura A, Dubois Ph. J Apll Poly Sci. 2010 (accepted).
9
Duquesne E, Habimana J, Degee Ph, Dubois Ph. Macromol Chem Phys. 2006, 207,1116-25.
-0,25
EXO (W/g)
-0,30
-0,35
-0,40
-0,45
40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240
Temperature (°C)
-0,10 PMMA
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL 1% pds
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL 3% pds
-0,15 i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-CL 5% pds
-0,20
EXO (W/g)
-0,25
-0,30
-0,35
-0,40
Temperature (°C)
PMMA
i
PMMA/OCTANBr BBr-AC 1% pds
-0,25 i
PMMA/OCTANBr BBr-AC 3% pds
i
PMMA/OCTANBr BBr-AC 5% pds
EXO (W/g)
-0,30
-0,35
-0,40
-0,45
40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240
Temperature (°C)
-0,15
PMMA
i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC 1% pds
-0,20 i
PMMA/PMMA-OCTANBr BBr-AC 3% pds
-0,25
EXO (W/g)
-0,30
-0,35
-0,40
-0,45
Temperature (°C)
2. Combining Atom Transfer Radical Polymerization and Melt Compounding for Producing
PMMA/clay Nanocomposites
D. Lerari., S. Peeterbroeck., S. Benali., A. Benaboura and Ph. Dubois. Journal of applied
polymer science. 2010. (Acceptée).
Faculté de Chimie
L
e poly(méthacrylate de méthyle) (PMMA) est un thermoplastique largement utilisé
dans divers domaines industriels en raison de ses propriétés optiques, mais il est
souvent caractérisé par sa fragilité et son inflammabilité.
Les argiles, la montmorillonite en particulier, est l’une des charges les plus utilisées pour
l’élaboration de polymères nanocomposites ayant des propriétés thermiques, mécaniques et
retardatrices à la flamme largement améliorées par rapport à la matrice seule, et ce à de
faibles taux d’inorganiques incorporés.