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et Anp
Le triangle arithmétique de Pascal est une table à double entrée dont l'algorithme de
construction permet de calculer aisément les combinaisons Cnp en vertu de la formule de
récurrence Cnp = Cn-1p-1 + Cn-1p :
n\p 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
0 1
1 1 1
2 1 2 1
3 1 3 3 1
4 1 4 6 4 1
5 1 5 10 10 5 1
6 1 6 15 20 15 6 1
7 1 7 21 35 35 21 7 1
8 1 8 28 56 70 56 28 8 1
9 1 9 36 84 126 126 84 36 9 1
10 1 10 45 120 210 252 210 120 45 10 1
∗∗ ∗
a) Justifier sans utiliser le triangle de Pascal que Cn2 = n(n - 1)/2 et que Cnn-1 = Cn1 = n.
b) On vous distribue 5 cartes d'un jeu de 32 sans jokers. Combien y a-t-il de possibilités de recevoir
exactement 3 rois ?
Rép. a) choisir 2 cartes parmi n, c'est choisir une première carte c1 parmi n puis une
seconde carte c2 parmi n - 1, conduisant à n × (n - 1) possibilités; mais en termes de
combinaisons, les choix c1 puis c2 et c2 puis c1 ne font qu'un. La réponse est donc Cn2 =
n(n - 1)/2. Par ailleurs, choisir n - 1 cartes parmi n, revient à choisir une carte parmi les n
que l'on met de côté. Donc Cnn-1 = Cn1 et il y a n façons de faire ainsi.
Rép. b) Il faut en main 3 rois parmi 4, soit C43 = C41 = 4 cas et 2 autres cartes choisies
parmi 28, soit C282 = 378 cas. Il y a donc C43 × C282 = 1512 possibilités d'avoir en main
un "brelan" de rois (aux cartes, une paire, un brelan, un carré =resp. 2, 3, 4 cartes de même
valeur).
Le fameux triangle était cependant connu depuis fort longtemps car on le retrouve dans des
travaux d'arithmétique chinoise au début du 14è siècle en tant que compilation de résultats
antérieurs, sans doute du 11è siècle, époque à laquelle Omar Khayyam l'utilisa
indépendamment dans ses travaux sur l'arithmétique. Plus tard Al-Kashi, le décrira dans sa
Clé de l'arithmétique (1427).
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02/12/2019 Analyse combinatoire
∗∗ ∗
Vérifier les formules : (n - p) × Cnp = (p + 1) × Cnp+1 et n × Cn-1p-1 = p × Cnp
Cnp+1 = Cpp + Cp+1p + Cp+2p + ... + Cn-1p
Voici l'arbre d'un choix ordonné de 3 objets parmi 4. On parle d'arrangement de 3 objets
parmi 4. Par ordonné, on veut signifier par exemple que :
➔ Un arrangement de p éléments est assimilable à un p-uplet (a1, a2, ..., ap). Une
combinaison est assimilable à un ensemble {a1, a2, ..., ap}.
Anp = 4 x 3 x 2 = 24.
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Cnp = Anp p! /
Le nombre Anp est le nombre d'injections d'un ensemble Ep vers un ensemble Fn (p ≤ n).
Lorsque p = n, il s'agira donc du nombre de bijections de En vers un ensemble Fn. Il y a
donc Ann = n! bijections.
Nombre d'applications :
➔ Rappelons aussi que l'on peut définir np applications d'un ensemble Ep de cardinal p
vers un ensemble Fn de cardinal n (attention à l'ordre). En effet, une telle application
s'identifie à un n-uplet (im1, im2, ..., imp), les images imk étant choisies parmi n (deux
éléments de Ep peuvent avoir ici la même image contrairement à l'injection), d'où l'existence
de n × n × ... × n = np cas possibles (p facteurs).
∗∗ ∗
1. En construisant une application convenable, montrer qu'un ensemble de cardinal n admet 2n parties
(y compris lui-même et l'ensemble vide).
n
Le résultat donné, 2 , vous aidera logiquement (0 ou 1...) à exhiber cette application.
2. Un ascenseur part du rez-de-chaussée d'un immeuble de 8 étages avec 10 personnes à bord. On sait
que 2 personnes descendront au 3ème étage et 3 au 7ème. Sachant que tout le monde descendra au plus
tard au 8ème étage, de combien de façons distinctes ces
10 personnes peuvent-elles quitter l'ascenseur ?
Rép : C102 x C83 × 65 = 19 595 520 façons ! Le 65 s'explique par le fait que 6 étages peuvent être desservis de façon
quelconque par les 5 passagers restants. Tout se passe comme si on applique un ensemble de cardinal 5 vers un ensemble de
cardinal 6 : il y a 65 applications possibles.
∗∗ ∗
Trois exercices de Dénombrement et probabilités (niveau Bac S/ES)
➔ Le programme est très simple. Les fonctions comb() et fac() sont identiques à celles
présentes dans le calcul des combinaisons à la page Blaise Pascal.
Lancer le programme
<SCRIPT LANGUAGE=JavaScript>
function go()
{
var nn,n,k
nn="";;k="";
ok=1;
while (ok=1)
{
nn=eval(prompt("Entrez n :",nn))
if(nn==null) return
k=eval(prompt("Entrez p :",k))
if(k==null){ok=0}
if(k<nn-k) {c=comb(nn,k)} else {c=comb(nn,nn-k)}
a=c*fac(k)
if(ok==1){alert("A("+nn+","+k+") = "+a+" , C("+nn+","+k+") =
"+c)};
if(!confirm("Autre calcul ?")) return
}
}
function fac(n)
{
if (n<=1){return 1};
f=1;
for(i=2;i<=n;i++){f=f*i}
return f
}
function comb(n,p)
{
if (n==p || p==0){return 1};
if (p==1){return n};
num=n;
for(i=1;i<=p-1;i++){num=num*(n-i)}
return num/fac(p)
}
</SCRIPT>
Un arrangement avec répétition de p éléments parmi n objets distincts a1, a2, ..., an consiste
en un choix ordonné de p objets choisis parmi les n en tenant compte de l'ordre de ces
éléments : c'est un p-uplet (ai1, ai2, ..., aip)
Parmi les 26 lettres de l'alphabet (n = 26), un arrangement avec répétition de 4 éléments peut être
(d,a,d,k) que l'on distinguera de (k,d,d,a).
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Ãnp = np
Combien peut-on écrire de mots de 3 lettres (p = 3) ayant ou non un sens avec les 26 lettres de
l'alphabet (n = 26) ? Il s'agit d'arranger 3 lettres parmi 26 avec la possibilité de répéter les lettres.
La réponse est donc 263 = 17576 cas allant de aaa, aab, ... jusqu'à zzz.
• Combien y a-t-il de "mots" distincts, n'ayant pas nécessairement de sens, obtenus à partir
du mot pape, ? Il y a 4 lettres, dont 2 "p". Le dénominateur de notre formule est 2! × 1! ×
1! = 2. On a donc 4!/2 mots, soit 12 : Vérifions cela : commençant par p, on a ppae, ppea,
paep, pape, pepa, peap (3! = 6 cas); commençant par a, on a aepp, apep, appe (3!/2! = 3
cas), de même si on commence par e : on a bien en tout 6 + 3 + 3 = 12 cas.
• Combien y a-t-il de "mots" distincts, n'ayant pas nécessairement de sens, obtenus à partir
du mot abracadabra ? Il y a 11 lettres, dont 5 "a", 2 "b", 2 "r", 1 "c" et 1 "d". Le
dénominateur de notre formule est 5! × 2! × 2! × 1! × 1! = 480. On a donc 11!/480 mots,
soit 83160. Faisant confiance à la formule, nous ne ferons pas la liste de tous ces cas...
Une combinaison avec répétition de p éléments parmi n objets distincts consiste en un choix
de p objets distincts ou non parmi les n en ne tenant pas compte de l'ordre des éléments
choisis. Le dénombrement de ces combinaisons est un peu plus difficile à évaluer. Leur
notation n'est pas normalisée, on rencontre un peu de tout. On utilisera ici Č(n,p).
Comme pour les combinaisons "ordinaires", on peut donner sans difficulté une première
formule de récurrence : parmi les combinaisons avec répétition contenant un élément a,
notons A (resp. B) l'ensemble des combinaisons qui contiennent (resp. ne contiennent pas)
a. On a Č(n,p) = Card A + Card B.
Dans l'ensemble A, retirons une seule fois a à chacune des combinaisons : on a Č(n,p-1)
combinaisons de cette sorte, et c'est le cardinal de A. L'ensemble B est constitué des
combinaison avec répétition ne contenant pas a : on en a Č(n-1,p) et c'est le cardinal de B.
Finalement, ce raisonnement, qui sous-entend n ≥ 2 et 2 ≤ p ≤ n-1, fournit :
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On peut donner un sens aux cas particuliers permettant le bon "fonctionnement" de cette
relation de récurrence :
Č(2,2) : la formule ne convient pas ici car nous aurions à calculer Č(1,2), donc p > n ! Faisons un
calcul direct.
Nous avons deux éléments a et b à combiner 2 à 2 avec répétition : on obtient aa, bb, ab. Donc
Č(2,2) = 3.
Faisons la somme membre à membre : Č(n,2) = Č(n,1) + Č(n-1,1) + Č(n-2,1) + ... + Č(3,1)
+ Č(2,2) = n + (n-1) + (n-2) + ... + 3 + 3. Mais 3 = 2 + 1. On voit donc que :
Č(n,2) = n(n + 1)/2 est la somme des n premiers entiers naturels (non nuls)
Vu les difficultés du calcul par récurrence des Č(n,p), on aimerait avoir une formule simple
et directe ! La voici : chaque combinaison avec répétition contient p éléments distincts ou
non, donc lorsqu'on écrit toutes les combinaisons, on écrit en tout pČ(n,p) éléments où
chacun d'eux jouent le même rôle. C'est dire que si on se fixe un élément a comme nous
l'avons fait dans la recherche de la formule de récurrence, celui-ci est utilisé pČ(n,p)/n fois.
Supposons avoir ordonné chaque combinaison avec répétition en commençant par a et,
comme précédemment, nous allons supprimer une seule fois a en début d'écriture en
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aaa, aab, aac, aad, abb, abc, abd, acc, acd, add || bbb, bbc, bbd, bcc, bcd, bdd || ccc, ccd, cdd
|| ddd
La partie bleue ne contient pas de a (on les a épuisés dans la partie rouge), négligeons-la :
aaa, aab, aac, aad, abb, abc, abd, acc, acd, add (1)
Selon le résultat précédent, on a écrit 3Č(4,3)/4 = 15 fois la lettre a, ce que l'on vérifie
facilement. Plus généralement on en aurait pČ(n,p)/n.
aa , ab , ac , ad , bb , bc , bd , cc , cd , dc , dd (2)
Pour dénombrer tous les a, il nous faut maintenant ajouter ceux que l'on a retirés ! : il y en a
autant que de combinaisons dans la ligne 2, soit Č(4,2) et plus généralement Č(n,p-1)
comme déjà dit. Finalement, nous obtenons une formule de récurrence plus opérationnelle
que la précédente car seul p est affecté :
pČ(n,p) = (n + p - 1)Č(n,p-1) , n ≥ 1, 1 ≤ p ≤ n
pČ(n,p) = (n + p - 1)Č(n,p-1)
(p-1)Č(n,p-1) = (n + p - 2)Č(n,p-2)
(p-2)Č(n,p-2) = (n + p - 3)Č(n,p-3)
...
3Č(n,3) = (n + 2)Č(n,2)
2Č(n,2) = (n + 1)Č(n,1)
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i Jules Molk : mathématicien français (1857-1914); après des études secondaires à Strasbourg (sa
ville natale) et à Mulhouse, Jules Molk entre à l'École polytechnique fédérale de Zürich (ETH) ou
Frobenius fut un de ses professeurs. A l'issue de son cursus, il se rend à Paris puis à Berlin où il
rencontre et suit les cours de professeurs de renommée internationale (Hermite, Bouquet, Tannery,
Weierstrass, Kronecker, ...) et soutiendra une thèse de doctorat auprès de ce dernier à l'université de
Berlin (Sur une notion qui comprend celle de la divisibilité et sur la théorie générale de l'élimination,
1884, » ici...). En 1890, il succède à Émile Mathieu à l'université de Nancy et s'oriente vers l'analyse
avec l'étude approfondie des fonctions et intégrales elliptiques. Source : ces quelques lignes résument
l'hommage à Jules Molk rédigé par son collègue et ami Henri Vogt (1864-1927), professeur à Nancy
(Éd. Jacques Gabay).
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