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02/12/2019 Analyse combinatoire

ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES


à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges

Triangle de Pascal & Analyse combinatoire Calcul des Cnp

et Anp

Dénombrer, c'est calculer le nombre exact d'apparitions d'un


phénomène, d'un événement ou la quantité (nombre entier) d'objets
clairement définis. Pascal s'est intéressé aux différentes façons de
combiner des objets distincts en tenant compte, ou pas, de l'ordre :
étant donnés n objets distincts on parle de combinaisons et on note ici
ou C(n,p) le nombre de façons de choisir p éléments parmi ces
objets (p = 0,1,...n), aucun ordre n'intervenant dans ce choix. On dit
aussi que est le nombre de combinaisons de n objets pris p à p.

Parmi les 26 lettres de l'alphabet (n = 26), une combinaison de trois


lettres (p = 3) peut être adk que l'on ne distinguera pas de kad, tout
comme, en théorie des ensembles, {a,d,k} = {k,a,d}. Si l'ordre
intervient, distinction entre adk et kad, on parle d'arrangements que l'on peut identifier à des
n-uplets : (a,d,k) ne (k,a,d); et si p = n, on parle de permutation.

Dans le cas d'objets éventuellement identiques, on parle de combinaisons avec répétitions.


Par exemple, combien peut-on former de mots de trois lettres ayant un sens ou non avec les
lettres a, b, c (comme aaa, aba, baa, cac, ...) ? La réponse est 10. On peut aussi envisager des
arrangements et des permutations avec répétition. Le dénombrement de ce type de
problème est étudié en fin de page.

Le triangle arithmétique de Pascal :

Les notations "à la française" : pour les combinaisons et


pour les arrangements apparaissent en 1904 dans L'encyclopédie
des sciences mathématiques pures et appliquées publiée de 1904
à 1916 sous la direction de Jules Molk. Une autre notation pour

les combinaisons est également très utilisée : , on la doit à

Euler qui utilisa cette écriture en séparant n et p par un


tiret, notation qui perdura jusqu'au 19è siècle. Peu pratique pour
la rédaction, ChronoMath utilise généralement Cnp, Anp, ou
encore C(n,p) et A(n,p).

Nombre de parties d'un ensemble :

La définition donnée en introduction montre que Cnp n'est autre


que le nombre de parties de p éléments dans un ensemble de cardinal n (ayant n éléments).
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On en déduit accessoirement que le nombre de parties d'un ensemble (y compris lui-même,


1 cas correspondant à C n, et l'ensemble vide, 1 cas correspondant à C 0) est : C 0 + C 1 +
n n n n
Cn2 + ... Cnn-1 + Cnn = (1 + 1)n = 2n.

» Autre méthode de dénombrement » Formule du binôme de Newton | Exercice d'application

Le triangle arithmétique de Pascal est une table à double entrée dont l'algorithme de
construction permet de calculer aisément les combinaisons Cnp en vertu de la formule de
récurrence Cnp = Cn-1p-1 + Cn-1p :

n\p 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
0 1
1 1 1
2 1 2 1
3 1 3 3 1
4 1 4 6 4 1
5 1 5 10 10 5 1
6 1 6 15 20 15 6 1
7 1 7 21 35 35 21 7 1
8 1 8 28 56 70 56 28 8 1
9 1 9 36 84 126 126 84 36 9 1
10 1 10 45 120 210 252 210 120 45 10 1

∗∗ ∗
a) Justifier sans utiliser le triangle de Pascal que Cn2 = n(n - 1)/2 et que Cnn-1 = Cn1 = n.
b) On vous distribue 5 cartes d'un jeu de 32 sans jokers. Combien y a-t-il de possibilités de recevoir
exactement 3 rois ?

Rép. a) choisir 2 cartes parmi n, c'est choisir une première carte c1 parmi n puis une
seconde carte c2 parmi n - 1, conduisant à n × (n - 1) possibilités; mais en termes de
combinaisons, les choix c1 puis c2 et c2 puis c1 ne font qu'un. La réponse est donc Cn2 =
n(n - 1)/2. Par ailleurs, choisir n - 1 cartes parmi n, revient à choisir une carte parmi les n
que l'on met de côté. Donc Cnn-1 = Cn1 et il y a n façons de faire ainsi.
Rép. b) Il faut en main 3 rois parmi 4, soit C43 = C41 = 4 cas et 2 autres cartes choisies
parmi 28, soit C282 = 378 cas. Il y a donc C43 × C282 = 1512 possibilités d'avoir en main
un "brelan" de rois (aux cartes, une paire, un brelan, un carré =resp. 2, 3, 4 cartes de même
valeur).

Le fameux triangle était cependant connu depuis fort longtemps car on le retrouve dans des
travaux d'arithmétique chinoise au début du 14è siècle en tant que compilation de résultats
antérieurs, sans doute du 11è siècle, époque à laquelle Omar Khayyam l'utilisa
indépendamment dans ses travaux sur l'arithmétique. Plus tard Al-Kashi, le décrira dans sa
Clé de l'arithmétique (1427).
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∗∗ ∗
Vérifier les formules : (n - p) × Cnp = (p + 1) × Cnp+1 et n × Cn-1p-1 = p × Cnp
Cnp+1 = Cpp + Cp+1p + Cp+2p + ... + Cn-1p

Explication et usage, programmation sur tableur : » Calcul des combinaisons (JavaScript) : »

Dénombrement des arrangements, permutations et combinaisons ainsi que des applications,


injections et bijections :

Voici l'arbre d'un choix ordonné de 3 objets parmi 4. On parle d'arrangement de 3 objets
parmi 4. Par ordonné, on veut signifier par exemple que :

➔ Un arrangement de p éléments est assimilable à un p-uplet (a1, a2, ..., ap). Une
combinaison est assimilable à un ensemble {a1, a2, ..., ap}.

Au départ, on a le choix sur 4 éléments;

Au second choix, pour chacun de ces 4 éléments, on peut associer 3 possibilités;


d'où déjà 4 × 3 = 12 cas.

Il reste alors 2 choix possibles associés à chacun de ces cas. Il y a finalement 12 × 2 =


24 possibilités :

Anp = 4 x 3 x 2 = 24.

On déduit facilement de cet exemple (principe de la multiplication) que le nombre


d'arrangements distincts de p objets parmi n est donné par le nombre noté Anp tel que Ano
= 1 (convention) et, pour p non nul :

Anp = n(n - 1)(n - 2)(...)(n - p + 1).

➔ Remarquer que Ann = n! (factorielle n) : lorsque n = p, on parle de permutations de n


objets distincts. Rappelons que la notation n!, factorielle de n, est le nombre 1 × 2 × 3 ×... ×
n.

Christian Kramp et la notion de factorielle : » » Stirling

∗∗∗ Un exercice de dénombrement niveau 3ème/2nde , Dénombrement et probabilités (Bac S/ES)


À chaque arrangement de p éléments correspond p! façons (factorielle p) de changer l'ordre.
Par suite :

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Cnp = Anp p! /

Lien avec le nombre d'injection et de bijections :

Le nombre Anp est le nombre d'injections d'un ensemble Ep vers un ensemble Fn (p ≤ n).
Lorsque p = n, il s'agira donc du nombre de bijections de En vers un ensemble Fn. Il y a
donc Ann = n! bijections.

Injections, surjections, bijections : » Nombre de surjections : »

Nombre d'applications :

➔ Rappelons aussi que l'on peut définir np applications d'un ensemble Ep de cardinal p
vers un ensemble Fn de cardinal n (attention à l'ordre). En effet, une telle application
s'identifie à un n-uplet (im1, im2, ..., imp), les images imk étant choisies parmi n (deux
éléments de Ep peuvent avoir ici la même image contrairement à l'injection), d'où l'existence
de n × n × ... × n = np cas possibles (p facteurs).

Arrangement avec répétition : »

Calculer des An,p et des Cn,p Voir le programme (itératif)

∗∗ ∗
1. En construisant une application convenable, montrer qu'un ensemble de cardinal n admet 2n parties
(y compris lui-même et l'ensemble vide).
n
Le résultat donné, 2 , vous aidera logiquement (0 ou 1...) à exhiber cette application.

2. Un ascenseur part du rez-de-chaussée d'un immeuble de 8 étages avec 10 personnes à bord. On sait
que 2 personnes descendront au 3ème étage et 3 au 7ème. Sachant que tout le monde descendra au plus
tard au 8ème étage, de combien de façons distinctes ces
10 personnes peuvent-elles quitter l'ascenseur ?
Rép : C102 x C83 × 65 = 19 595 520 façons ! Le 65 s'explique par le fait que 6 étages peuvent être desservis de façon
quelconque par les 5 passagers restants. Tout se passe comme si on applique un ensemble de cardinal 5 vers un ensemble de
cardinal 6 : il y a 65 applications possibles.

∗∗ ∗
Trois exercices de Dénombrement et probabilités (niveau Bac S/ES)

Programme JavaScript calculant combinaisons et arrangements :

➔ Le programme est très simple. Les fonctions comb() et fac() sont identiques à celles
présentes dans le calcul des combinaisons à la page Blaise Pascal.

! Au-delà de 16 chiffres significatifs, on dépasse la capacité de traitement en nombres


entiers du langage JavaScript. Les résultats n'on alors plus guère de sens, sinon un ordre de
grandeur.
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Lancer le programme

<SCRIPT LANGUAGE=JavaScript>
function go()
{
var nn,n,k
nn="";;k="";
ok=1;
while (ok=1)
{
nn=eval(prompt("Entrez n :",nn))
if(nn==null) return
k=eval(prompt("Entrez p :",k))
if(k==null){ok=0}
if(k<nn-k) {c=comb(nn,k)} else {c=comb(nn,nn-k)}
a=c*fac(k)
if(ok==1){alert("A("+nn+","+k+") = "+a+" , C("+nn+","+k+") =
"+c)};
if(!confirm("Autre calcul ?")) return
}
}

function fac(n)
{
if (n<=1){return 1};
f=1;
for(i=2;i<=n;i++){f=f*i}
return f
}

function comb(n,p)
{
if (n==p || p==0){return 1};
if (p==1){return n};
num=n;
for(i=1;i<=p-1;i++){num=num*(n-i)}
return num/fac(p)
}
</SCRIPT>

Arrangements, permutations et combinaisons avec répétition :

a/ Arrangement avec répétition :

Un arrangement avec répétition de p éléments parmi n objets distincts a1, a2, ..., an consiste
en un choix ordonné de p objets choisis parmi les n en tenant compte de l'ordre de ces
éléments : c'est un p-uplet (ai1, ai2, ..., aip)

Parmi les 26 lettres de l'alphabet (n = 26), un arrangement avec répétition de 4 éléments peut être
(d,a,d,k) que l'on distinguera de (k,d,d,a).
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Un arrangement avec répétition s'identifie donc une application d'un ensemble Ep de


cardinal p vers un ensemble Fn de cardinal n. En notant Ãnp leur nombre (Ã= "A tilda"), on
a donc :

Ãnp = np

Combien peut-on écrire de mots de 3 lettres (p = 3) ayant ou non un sens avec les 26 lettres de
l'alphabet (n = 26) ? Il s'agit d'arranger 3 lettres parmi 26 avec la possibilité de répéter les lettres.
La réponse est donc 263 = 17576 cas allant de aaa, aab, ... jusqu'à zzz.

b/ Permutation avec répétition :

Une permutation avec répétition de n éléments consiste en un rangement de n objets (n-


uplet) distincts ou non sachant qu'il n'y a que k objets distincts parmi les n. Notons p1, p2,
..., pk les nombres de répétition des objets 1, 2, ..., k dans la collection. On a p1 + p2 + ... +
pk = n. Si tous les objets étaient distincts, nous aurions n! permutations distinctes. Les
permutations des objets 1, 2, ..., k laissent invariante une permutation donnée, le nombre
total de permutations avec répétition est donc (» factorielle) :

• Combien y a-t-il de "mots" distincts, n'ayant pas nécessairement de sens, obtenus à partir
du mot pape, ? Il y a 4 lettres, dont 2 "p". Le dénominateur de notre formule est 2! × 1! ×
1! = 2. On a donc 4!/2 mots, soit 12 : Vérifions cela : commençant par p, on a ppae, ppea,
paep, pape, pepa, peap (3! = 6 cas); commençant par a, on a aepp, apep, appe (3!/2! = 3
cas), de même si on commence par e : on a bien en tout 6 + 3 + 3 = 12 cas.
• Combien y a-t-il de "mots" distincts, n'ayant pas nécessairement de sens, obtenus à partir
du mot abracadabra ? Il y a 11 lettres, dont 5 "a", 2 "b", 2 "r", 1 "c" et 1 "d". Le
dénominateur de notre formule est 5! × 2! × 2! × 1! × 1! = 480. On a donc 11!/480 mots,
soit 83160. Faisant confiance à la formule, nous ne ferons pas la liste de tous ces cas...

c/ Combinaison avec répétition :

Une combinaison avec répétition de p éléments parmi n objets distincts consiste en un choix
de p objets distincts ou non parmi les n en ne tenant pas compte de l'ordre des éléments
choisis. Le dénombrement de ces combinaisons est un peu plus difficile à évaluer. Leur
notation n'est pas normalisée, on rencontre un peu de tout. On utilisera ici Č(n,p).

• Première formule de récurrence :

Comme pour les combinaisons "ordinaires", on peut donner sans difficulté une première
formule de récurrence : parmi les combinaisons avec répétition contenant un élément a,
notons A (resp. B) l'ensemble des combinaisons qui contiennent (resp. ne contiennent pas)
a. On a Č(n,p) = Card A + Card B.

Dans l'ensemble A, retirons une seule fois a à chacune des combinaisons : on a Č(n,p-1)
combinaisons de cette sorte, et c'est le cardinal de A. L'ensemble B est constitué des
combinaison avec répétition ne contenant pas a : on en a Č(n-1,p) et c'est le cardinal de B.
Finalement, ce raisonnement, qui sous-entend n ≥ 2 et 2 ≤ p ≤ n-1, fournit :

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Č(n,p) = Č(n,p-1) + Č(n-1,p) (r)

On peut donner un sens aux cas particuliers permettant le bon "fonctionnement" de cette
relation de récurrence :

n non nul, p = 1 : combinaison avec répétition de n éléments pris 1 à 1 : Č(n,1) = n;

n non nul, p = 0 : combinaison vide, on pose Č(n,0) = 1; cette convention permet


d'utiliser la récurrence (r) lorsque p = 1. On obtient en effet Č(n,1) = Č(n,0) + Č(n-
1,1), soit n = 1 + (n - 1) : vrai.

Finalement, on peut écrire :

Č(n,p) = Č(n,p-1) + Č(n-1,p) , n ≥ 2, 0 ≤ p ≤ n-1

! n = p ne peut convenir à cause de la présence de Č(n-1,p). C'est dire que le


calcul de Č(n,n) pose problème mais il y a une solution étudiée plus loin...

Quelques cas particuliers :

Č(2,2) : la formule ne convient pas ici car nous aurions à calculer Č(1,2), donc p > n ! Faisons un
calcul direct.
Nous avons deux éléments a et b à combiner 2 à 2 avec répétition : on obtient aa, bb, ab. Donc
Č(2,2) = 3.

Č(3,2) : la formule convient et fournit Č(3,1) + Č(2,2) = 3 + 3 = 6. Vérifions avec l'ensemble


{a,b,c} : aa, ab, ac, bb, bc, cc : 6 cas.
Č(3,3), p = n; calculons avec l'ensemble {a,b,c} : aaa, aab, aac, abb, abc, acc, bbb, bbc, bcc, ccc.
Č(3,3) = 10.
On pourra vérifier (calmement) que Č(4,4) = 35
Calcul de Č(n,2), n > 2 :

Č(n,2) = Č(n,1) + Č(n-1,2)


Č(n-1,2) = Č(n-1,1) + Č(n-2,2)
Č(n-2,2) = Č(n-2,1) + Č(n-3,2)
...
Č(3,2) = Č(3,1) + Č(2,2)

Faisons la somme membre à membre : Č(n,2) = Č(n,1) + Č(n-1,1) + Č(n-2,1) + ... + Č(3,1)
+ Č(2,2) = n + (n-1) + (n-2) + ... + 3 + 3. Mais 3 = 2 + 1. On voit donc que :

Č(n,2) = n(n + 1)/2 est la somme des n premiers entiers naturels (non nuls)

• Seconde formule de récurrence et calcul direct :

Vu les difficultés du calcul par récurrence des Č(n,p), on aimerait avoir une formule simple
et directe ! La voici : chaque combinaison avec répétition contient p éléments distincts ou
non, donc lorsqu'on écrit toutes les combinaisons, on écrit en tout pČ(n,p) éléments où
chacun d'eux jouent le même rôle. C'est dire que si on se fixe un élément a comme nous
l'avons fait dans la recherche de la formule de récurrence, celui-ci est utilisé pČ(n,p)/n fois.

Supposons avoir ordonné chaque combinaison avec répétition en commençant par a et,
comme précédemment, nous allons supprimer une seule fois a en début d'écriture en

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illustrant le raisonnement avec le cas de 4 éléments a, b, c, d pris 3 à 3. Nous avons dans ce


cas 20 combinaisons à répétions que l'on peut ordonner ainsi :

aaa, aab, aac, aad, abb, abc, abd, acc, acd, add || bbb, bbc, bbd, bcc, bcd, bdd || ccc, ccd, cdd
|| ddd

La partie bleue ne contient pas de a (on les a épuisés dans la partie rouge), négligeons-la :

aaa, aab, aac, aad, abb, abc, abd, acc, acd, add (1)

Selon le résultat précédent, on a écrit 3Č(4,3)/4 = 15 fois la lettre a, ce que l'on vérifie
facilement. Plus généralement on en aurait pČ(n,p)/n.

Mettons maintenant le premier a à part :

aa , ab , ac , ad , bb , bc , bd , cc , cd , dc , dd (2)

la liste de la ligne (2) représente les combinaisons à répétition de 4 éléments pris 2 à 2 au


nombre de Č(4,2), plus généralement Č(n,p-1) et cette ligne contient donc 2Č(4,2)/4 =
4(4+1)/4 = 5 fois la lettre a, ce que l'on vérifie. Plus généralement, on en aurait (p-1)Č(n,p-
1)/n.

Pour dénombrer tous les a, il nous faut maintenant ajouter ceux que l'on a retirés ! : il y en a
autant que de combinaisons dans la ligne 2, soit Č(4,2) et plus généralement Č(n,p-1)
comme déjà dit. Finalement, nous obtenons une formule de récurrence plus opérationnelle
que la précédente car seul p est affecté :

pČ(n,p)/n = (p-1)Č(n,p-1)/n + Č(n,p-1)

Ce qui s'écrit plus simplement :

pČ(n,p) = (n + p - 1)Č(n,p-1) , n ≥ 1, 1 ≤ p ≤ n

Faisons décroître p par pas de 1 :

pČ(n,p) = (n + p - 1)Č(n,p-1)
(p-1)Č(n,p-1) = (n + p - 2)Č(n,p-2)
(p-2)Č(n,p-2) = (n + p - 3)Č(n,p-3)
...
3Č(n,3) = (n + 2)Č(n,2)
2Č(n,2) = (n + 1)Č(n,1)

Multiplions membre à membre et simplifions : p!Č(n,p) = (n + 1)(n + 2)...(n + p - 1)Č(n,1).


On a vu que Č(n,1) = n. Donc, en divisant par p! et sachant que :

On en déduit la formule, fort simple :

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Nous voulions précédemment calculer Č(n,n) et avons reculé devant la difficulté !


Cela ne pose désormais plus de problème :

i Jules Molk : mathématicien français (1857-1914); après des études secondaires à Strasbourg (sa
ville natale) et à Mulhouse, Jules Molk entre à l'École polytechnique fédérale de Zürich (ETH) ou
Frobenius fut un de ses professeurs. A l'issue de son cursus, il se rend à Paris puis à Berlin où il
rencontre et suit les cours de professeurs de renommée internationale (Hermite, Bouquet, Tannery,
Weierstrass, Kronecker, ...) et soutiendra une thèse de doctorat auprès de ce dernier à l'université de
Berlin (Sur une notion qui comprend celle de la divisibilité et sur la théorie générale de l'élimination,
1884, » ici...). En 1890, il succède à Émile Mathieu à l'université de Nancy et s'oriente vers l'analyse
avec l'étude approfondie des fonctions et intégrales elliptiques. Source : ces quelques lignes résument
l'hommage à Jules Molk rédigé par son collègue et ami Henri Vogt (1864-1927), professeur à Nancy
(Éd. Jacques Gabay).

© Serge Mehl - www.chronomath.com

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