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Modélisation de la conversion thermochimique

de la biomasse

Mémoire présenté et soutenu publiquement le 12 décembre 2016


pour l’obtention de l’

Habilitation à Diriger des Recherches

de l’Université de Lorraine, école doctorale RP2E


Spécialité : Génie des Procédés et des Produits

par

Guillain Mauviel

Maître de conférences de l’ENSIC - Université de Lorraine


Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (UMR 7274 UL-CNRS)

Jury :

M. Cédric BRIENS Rapporteur Western University, London (ON, Canada)


M. Kashayar SALEH Rapporteur UTC, Compiègne
M. Frédéric MARIAS Rapporteur UPPA – LATEP, Pau
Mme Lynda PORCHERON Examinatrice EDF R&D, Châtou
M. Laurent FALK Examinateur LRGP, Nancy
M. Gabriel WILD Examinateur LRGP, Nancy
Table des matières :

1. C.V. ..................................................................................................................................... 3
2. Mémoire ............................................................................................................................. 4
2.1. Contexte et présentation ............................................................................................ 4
2.2. Pyrolyse à l’échelle particulaire ................................................................................... 9
2.3. Réacteurs de pyrolyse-gazéification .......................................................................... 26
2.4. Procédés thermochimiques ....................................................................................... 42
2.5. Projet scientifique...................................................................................................... 46
3. Activités liées à la Recherche ........................................................................................... 51
3.1. Collaborations ............................................................................................................ 51
3.2. Valorisation et transfert ............................................................................................ 52
3.3. Rayonnement ............................................................................................................ 54
4. Activités de Formation ..................................................................................................... 56
5. Activités Administratives .................................................................................................. 62
6. Conclusion Générale et Perspectives ............................................................................... 64
7. Production Scientifique .................................................................................................... 67
8. Glossaire ........................................................................................................................... 77
9. Annexes ............................................................................................................................ 78
9.1. Modélisation du séchage et de la pyrolyse d’une particule de biomasse ................ 78
9.2. Données sur les expériences en lit fluidisé ............................................................... 93
9.3. Modélisation du lit fluidisé de gazéification.............................................................. 94

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1. C.V.
Guillain Mauviel
Né le 29/09/1977 à Caen (14), nationalité française
Adresse personnelle : 168 rue de la colline 54000 Nancy
Tél : +33 3 83 17 52 07 / Fax : +33 3 83 32 29 75
Mobile : +33 6 12 04 47 09
E-mail : guillain.mauviel@univ-lorraine.fr

Maître de Conférences
Enseignant à l’ENSIC - Chercheur au LRGP

Directeur des partenariats industriels de l’ENSIC

COMPETENCES

Théoriques Génie de la Réaction Chimique, Génie des Séparations, Thermochimie,


Modélisation
Pratiques Simulation numérique (Matlab, ProII, ASPEN), Conception de pilotes
Managériales Gestion de projet, Management recherche, Relations partenariales
Linguistiques Anglais (Lu, écrit, parlé), Allemand (Lu)

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

2004-2016 Maître de Conférences de l’Université de Lorraine


2003-2004 Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche de l’INPL
2000-2003 Doctorant CNRS (financé par Air Liquide) aux LSGC (Nancy), LCPM (Nancy) et
MEDAL, centre R&D d’Air Liquide (Newport, Delaware, USA durant 9 mois)
1999-2000 Stage ingénieur et stage de DEA chez Air Liquide (CRCD, Jouy en Josas)

FORMATION

2000-2003 Doctorat INPL en Génie des Procédés. Directeur : E. Favre, Co-directeur : D.


Roizard. Sujet : Transport multi-composants dans les polymères : Séparation
hydrocarbures / hydrogène par membrane à sélectivité inverse
2000 DEA de l’INPL, option Génie des Procédés (mention très bien)
1997-2000 Formation d’Ingénieur des Industries Chimiques à l’ENSIC (Nancy)
1995-1997 CPGE section PC au lycée Champollion (Grenoble)

BILAN SCIENTIFIQUE

Encadrement 6 thèses, 5 post-doctorats, 11 masters, 7 stagiaires


Communication 24 publications, 41 communications orales, 35 affiches

CENTRES D’INTERET

Sports Badminton, Powerkite, Voile

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2. Mémoire

2.1. Contexte et présentation

Equipe de recherche

J’ai été recruté en 2004 au LSGC pour faire partie de l’équipe de Jacques LEDE (DR CNRS).
Anthony DUFOUR nous a rejoints en 2008 lors de son recrutement en tant que CR CNRS. Lors
de la création du LRGP en 2010, nous avons décidé de nous associer avec Francis BILLAUD (ex-
DCPR) et Dominique PETITJEAN (ex-LTMP) pour fonder l’équipe GREENER (Génie des
Réactions pour l’Environnement et les Energies Renouvelables). Cette équipe appartient à
l’axe CITHERE du LRGP dont les thèmes de recherche sont la Cinétique, la Thermodynamique
et l’Energie. GREENER regroupe actuellement 9 non-permanents et 6 permanents : Francis
BILLAUD (DR CNRS), Anthony DUFOUR (CR CNRS), Dominique PETITJEAN (Professeur UL), Yann
LE BRECH (MdC UL), Hélène POIROT (Technicienne CNRS) et moi-même. Deux DR CNRS
émérites nous accompagnent : Gabriel WILD et Jacques LEDE. Mon activité de recherche est
fortement liée à celle d’Anthony DUFOUR avec qui je partage beaucoup de contrats et de
publications. Il possède des compétences en physico-chimie, chimie analytique, analyse
globale des filières, tandis que les miennes se situent principalement dans le domaine de la
modélisation des réacteurs et des procédés.

Thématique de recherche

Ma thématique de recherche actuelle est la conversion thermochimique de la biomasse.


L’objectif sociétal est de contribuer au développement durable et plus spécifiquement à la
production d’énergie à faible impact environnemental. En effet, la valorisation énergétique de
la biomasse génère très peu d’accumulation de CO2 dans l’atmosphère à condition que le flux
de CO2 généré par sa combustion soit compensé par un même flux de CO2 lors de la croissance
de la génération suivante de biomasse. Notons à ce propos que les émissions nettes de GES
ne sont réduites à court terme (d’ici 2100) que si l’on valorise des biomasses dont la croissance
et la décomposition naturelle est rapide (Giuntoli et al., 2016) ce qui n’est pas le cas pour les
forêts boréales par exemple.

La conversion thermochimique regroupe quatre grands types de procédés : la combustion, la


gazéification, la pyrolyse et la liquéfaction. Je me concentre tout particulièrement sur la
pyrolyse et la gazéification. Les conditions et les produits issus de ces procédés sont illustrés
sur la Figure 1. La gazéification diffère de la combustion par le fait que l’agent oxydant
(l’oxygène de l’air en général) est apporté en défaut par rapport à la stœchiométrie
d’oxydation totale. Ces conditions permettent de produire un gaz riche en CO et H2. Il contient
également CO2, CH4, des hydrocarbures légers et des goudrons (molécules aromatiques).
L’apport d’agent oxydant doit être suffisant pour assurer un fonctionnement autotherme de
l’installation, à moins d’utiliser des sources d’énergie externe (four électrique, plasma,…) ce
qui est rare à l’échelle industrielle. Le gaz obtenu peut être brûlé dans un moteur à gaz pour
produire de l’électricité et de la chaleur. Il peut également être transformé en bio-carburants
par catalyse de type Fischer-Tropsch, précédé en général d’une étape de Water Gas Shift.
Cependant une des problématiques majeures à laquelle se heurte la gazéification est la
réduction des goudrons qui causent de nombreux problèmes (bouchage, encrassement,

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désactivation des catalyseurs). La pyrolyse est quant à elle réalisée en l’absence d’agent
oxydant, ce qui permet de produire des bio-huiles (vapeurs organiques condensables et eau),
ainsi que du charbon et des gaz [Scott et al., 1999]. A l’échelle industrielle, les gaz (voire le
charbon) sont brûlés pour produire l’énergie nécessaire pour le réacteur de pyrolyse [Coa7].
Le charbon peut directement être valorisé pour des usages sidérurgiques ou en tant
qu’amendement (concept de bio-char). Les bio-huiles, dont le rendement matière peut
atteindre 70%, sont malheureusement difficiles à valoriser : ceci est lié à leur contenu élevé
en oxygène, leur acidité et leur instabilité thermique. Les voies envisagées sont
l’hydrotraitement catalytique pour les transformer en bio-carburants et la purification pour
extraire des molécules d’intérêt, mais actuellement seule la combustion directe en chaudière
est réalisée à une échelle significative.

Figure 1 : Les 3 procédés thermochimiques en voie sèche

Notons que ces procédés thermochimiques sont à la base « non catalytiques », mais le recours
à des catalyseurs est de plus en plus fréquent afin de réduire la formation de goudrons poly-
aromatiques ou encore pour orienter les réactions vers la production de molécules d’intérêt
(phénols, BTX,…).

Théoriquement, tout type de biomasse peut être utilisé dans ces réacteurs thermochimiques
(dont les algues, les déchets animaux, les boues de station d’épuration…). Cependant, il est en
général préférable d’utiliser des biomasses relativement sèches pour que le rendement
énergétique de l’opération soit élevé [Coa13]. C’est pourquoi les biomasses ligno-
cellulosiques sont visées : le bois (et plus particulièrement les résidus forestiers), les pailles
agricoles, les cultures énergétiques (miscanthus, TCR…). Ces ressources correspondent à la
majorité de la production de biomasse terrestre. Elles sont d’ores et déjà valorisées dans
différents secteurs d’activités : bois de feu, panneaux de particules, industrie papetière,
agriculture,… Cependant il en existe de grandes quantités non exploitées aux échelles
française et européenne. De nouvelles filières de valorisation énergétique plus efficaces que
la combustion pourraient être mises en place pour produire de l’électricité, voire des
carburants. Le coût de revient de ces vecteurs énergétiques est cependant dépendant du coût
de la biomasse et de sa préparation éventuelle (broyage, séchage, granulation).

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La démarche d’innovation nécessite de concevoir ces nouvelles filières et d’évaluer leurs
performances énergétiques, environnementales et économiques. Cette évaluation peut être
réalisée à partir de données expérimentales obtenues sur des pilotes, mais il est également
intéressant - ou indispensable - de simuler numériquement l’ensemble du procédé envisagé,
voire l’ensemble de la filière (depuis la forêt jusqu’au devenir des résidus d’exploitation, tels
les cendres). C’est le sujet principal sur lequel je me suis focalisé ces dernières années.

La simulation du procédé est bien maîtrisée dans le cas de certaines opérations unitaires
(échangeurs de chaleur, compresseurs…), mais devient complexe et incertaine pour le
réacteur thermochimique. Remarquons qu’il en est de même pour certaines opérations
séparatives, comme la condensation partielle ou le lavage gaz-liquide, puisque les données
thermodynamiques de certains goudrons sont méconnues. Pour réaliser la simulation du
réacteur thermochimique, il est envisageable d’utiliser des approches relativement simples
telle que de considérer que le gaz sortant d’un gazéifieur est à l’équilibre thermodynamique.
Cette approche peut donner des résultats corrects pour certains types de réacteurs (lit
entraîné à très haute température), mais conduit invariablement à des erreurs importantes
pour la majorité des gazéifieurs et des pyrolyseurs qui opèrent à des températures inférieures
à 1100°C. En outre, cette approche basée sur l’équilibre thermodynamique ne prend pas en
compte les aspects cinétiques : elle pas donc pas permettre le dimensionnement des
appareils. L’équipe GREENER a fait le choix de décrire la cinétique des différents phénomènes
rencontrés dans un réacteur thermochimique (cf. Figure 2) à savoir :
 Le transfert de chaleur externe et interne aux particules de biomasse,
 Le séchage de la biomasse,
 La pyrolyse des différents constituants de la biomasse (cellulose, hémi-celluloses,
lignines) qui produit des goudrons primaires (composés phénoliques, furaniques,
acides carboxyliques…), des gaz (CO, CO2, CH4, C2H4… ) et du charbon.
 La conversion des goudrons primaires en gaz, goudrons voire suies, et ce en phase
gazeuse homogène ou au contact d’un catalyseur solide,
 La gazéification du charbon sous l’effet de la vapeur d’eau (voire du CO2),
 L’oxydation des gaz, goudrons et charbon par O2 (uniquement dans le cas des
gazéifieurs, puisqu’il n’y a pas d’apport direct d’oxygène dans le cas des pyrolyseurs).
La prise en compte de ces phénomènes et de l’hydrodynamique des gaz et solides permet de
simuler les réacteurs de pyrolyse et gazéification avec des logiciels de calcul scientifique
comme Matlab®.

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Figure 2 : Processus observés dans les réacteurs thermochimiques

Plan de ce mémoire

Ce mémoire d’Habilitation à Diriger des Recherches se focalise sur la modélisation de la


conversion thermochimique de la biomasse. Il est présenté selon les trois échelles auxquelles
j’ai réalisé mes travaux de modélisation (cf. Figure 3) :
§ 2.2 : Pyrolyse à l’échelle particulaire
§ 2.3 : Réacteurs de pyrolyse-gazéification
§ 2.4: Procédés thermochimiques

CO + CO + CH
2 4
H O + goudrons
2

Bois
Char

chaleur

Particule Réacteur Procédé


Pyrolyse Gazéifieur Cogénération
Figure 3 : Les trois échelles de mon travail de recherche

Ces trois échelles sont a priori fortement liées, mais ces liens inter-échelles sont difficiles à
gérer sur le plan de la modélisation et il est nécessaire de simplifier les modèles des « petites »
échelles pour pouvoir les utiliser aux échelles supérieures. Ces simplifications doivent être
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réalisées en prenant en compte les objectifs de simulation des « grandes échelles ».
Différentes méthodes de changement d’échelle seront mises en avant au fil du mémoire et
dans la partie Projet Scientifique.
Notons qu’il existe également une échelle atomique-moléculaire (compréhension et
modélisation de la réactivité chimique) et, à l’autre extrême, une échelle régionale
(modélisation de la filière bois-énergie) auxquelles travaillent mes collègues du LRGP : Pierre-
Alexandre GLAUDE, Olivier HERBINET, Yann LE BRECH et Anthony DUFOUR. Leurs travaux sur
la réactivité en phase gazeuse des goudrons ou sur le craquage catalytique de ces derniers
m’ont directement servi pour la modélisation des réacteurs comme nous le verrons par la
suite.

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2.2. Pyrolyse à l’échelle particulaire

Expériences

La pyrolyse à l’échelle de la particule est un phénomène complexe. Ceci est lié évidemment à
la multiplicité des réactions chimiques mises en jeu - qui ne sont pas encore véritablement
identifiées - mais aussi au couplage des cinétiques réactionnelles avec des cinétiques de
transfert de chaleur et de matière, externe et interne à la particule (cf. Figure 4).

Couche limite

Text Ts Bois CO, CO2, CH4,


chaleur matière H2O, goudrons

Char

Figure 4 : Schématisation des phénomènes rencontrés lors de la pyrolyse d’une particule de bois

Bien que des travaux de chimie théorique voient le jour depuis quelques années [Mayes &
Broadbelt, 2012, Seshadri & Westmoreland, 2012], ils restent confinés à l’étude de la pyrolyse
de quelques unités de glucose. Même pour ce type de substrat simple, et à plus forte raison
pour la cellulose, il existe encore des débats intenses sur la nature des réactions chimiques
impliquées (mécanisme ionique [Mamleev et al., 2009] vs. mécanisme radicalaire concerté
[Seshadri & Westmoreland, 2012]). Il reste donc indispensable de réaliser des mesures
expérimentales pour caractériser la pyrolyse de biomasse ligno-cellulosique. De nombreux
bancs d’essai ont été utilisés par les scientifiques et les industriels. Le plus emblématique est
certainement l’Analyse Thermo-Gravimétrique (ATG) qui permet de suivre la perte de masse
d’un échantillon en fonction de la température qui augmente selon une rampe « imposée ».
Au-delà des discussions sur le fait que la température réelle de l’échantillon n’est pas
nécessairement celle que l’on cherche à imposer [Narayan & Antal, 1996], il apparaît que l’ATG
est une technique avec laquelle il est difficile de récupérer des masses suffisantes de produits
pour réaliser des analyses quantitatives - en particulier pour ce qui concerne les goudrons.
Dans des conditions de transfert thermique proches de celle de l’ATG, nous avons récemment
réalisé des expériences de DSC qui ont été exploitées à des fins de modélisation (cf. Figure 14).

Une autre technique est en plein essor depuis une dizaine d’années : la Py-GC (Pyrolysis Gas
Chromatography). Elle est basée sur la réalisation d’une pyrolyse flash de l’échantillon
permettant de produire un pulse de goudrons qui est envoyé dans une colonne
chromatographique en phase gazeuse. Un spectromètre de masse est souvent utilisé pour
déterminer la nature des goudrons sortant de la colonne. Cette technique puissante permet
d’obtenir une signature caractéristique du solide pyrolysé. Cependant, l’absence de maîtrise

9
de l’histoire thermique de l’échantillon ne permet pas de réaliser des études cinétiques. En
outre, seule une partie des molécules émises sont analysées par GC.
Au sein du LRGP, différents équipements de pyrolyse ont été développés pour pallier les
inconvénients des techniques classiques évoquées ci-dessus.

Pour ce qui concerne l’obtention de quantités significatives de produits, un four à cuillère


existe depuis le début des années 2000 dans notre équipe. Dans le cadre du post-doctorat de
Fairouz KIES, il nous a permis de caractériser l’ensemble des produits de pyrolyse rapide sur
le plan énergétique (mesures des PCS en particulier) [P7, Coa7, Afa6]. Bien que la cuillère soit
équipée d’un thermocouple qui enregistre l’évolution de température au centre de
l’échantillon, cette température n’est pas uniforme. En outre, les conditions de transfert de
chaleur externe ne sont pas les mêmes sur toutes les faces de l’échantillon et il n’y a pas
d’accès à la température de surface. Ce n’est donc pas un outil idéal pour la détermination
des cinétiques de pyrolyse.

J’ai donc choisi d’utiliser un banc d’essai existant au LRGP et de le faire évoluer : le four à
image. Ce banc d’essai est basé sur un transfert de chaleur radiatif vers l’échantillon. Il utilise
pour cela une lampe à arc Xénon dont le rayonnement est concentré par un miroir elliptique.
L’avantage de ce mode de chauffage est que le gaz vecteur utilisé (argon ou azote) n’absorbe
pas le rayonnement et reste donc relativement froid. Cette propriété permet d’éviter les
réactions en phase gazeuse pour se concentrer sur les réactions en phase solide (ou
condensée). Lors de la thèse d’Olivier AUTHIER et du post-doc de Mazen Al-HADDAD, il était
utilisé en mode horizontal. L’échantillon devait être massif et auto-porteur pour être exposé
au rayonnement qui venait selon un axe horizontal. Leurs travaux ont permis de produire de
multiples résultats qui ont été utilisés pour ajuster des modèles 1D et 2D [P6, P8, Coa5, Coa10].
Dans le cadre de la thèse de Mélina CHRISTODOULOU, nous avons réalisé de nombreuses
modifications du four à image [P12]. Il est désormais en mode vertical ce qui permet d’utiliser
des échantillons sous forme de poudres, voire de liquide (cf. Figure 5). Une circulation
complexe du gaz vecteur permet d’éviter les dépôts de goudrons sur le hublot transparent. En
outre, nous mesurons systématiquement l’évolution de la température de la surface exposée
au rayonnement grâce à un pyromètre 8-14 microns. Un second pyromètre peut être utilisé
dans le cas des échantillons massifs (pastilles de bois) pour mesurer l’évolution de la
température de la surface non-exposée au rayonnement.

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Figure 5 : Schéma du four à image vertical

Un exemple de résultats est donné sur la Figure 6. On constate que pour cet échantillon de
1,1 mm d’épaisseur, la différence de température entre les deux faces atteint plus de 200°C.
Il est donc important de mesurer les températures de part et d’autre de l’échantillon, ce qui
n’est pas fait systématiquement dans la littérature. Cette double mesure de température est
utile pour développer des modèles de pyrolyse de particules.
Temperature evolution on both sides Temperature evolution on both sides
800 700

700
(a) 600
(b)
600
500
500
400
T (°C)
T (°C)

400
300
300
T ligthed side exp
200 T dark side exp
200
T ligthed side exp T dark side mod
100 T dark side exp 100
T dark side mod
0 0
0 2 4 6 8 10 0 20 40 60 80 100
t (s) t (s)
Figure 6 : Pyrolyse d’échantillons d’épicéa au four à image : températures des faces exposée et non-exposée au
rayonnement (a) cas d’une pyrolyse partielle (52 % de résidu solide) (b) cas d’une pyrolyse totale (15.8% de résidu solide)

Pour déterminer avec précision les cinétiques réactionnelles, il est intéressant de se placer en
régime chimique (absence de résistances aux transferts de chaleur et matière). En pyrolyse
rapide, cela suppose de travailler avec des épaisseurs caractéristiques d’échantillons
inférieures à 0,1 mm. Bien que la pyrolyse de poudres soit possible avec le four à image, il est
tout du moins difficile de les manipuler rapidement et de quantifier les produits obtenus, car
la masse de poudre doit alors être inférieure à quelques mg.
Un autre banc d’essai a donc récemment été développé au sein de GREENER. Il est basé sur
un micro lit fluidisé de 2 cm de diamètre (cf. Figure 7). Différents dispositifs permettent

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d’injecter des batchs de poudres (jusqu’à 100 mg) ou des échantillons massifs. Il est également
possible de l’alimenter en continu avec de la poudre. La température de l’échantillon n’est pas
mesurée, mais les conditions de transfert de chaleur externe dans un lit fluidisé sont bien
connues : il est relativement aisé de calculer l’évolution de la température de surface de
l’échantillon connaissant la température du lit de sable, sa distribution de taille et le débit de
gaz vecteur utilisé.

Figure 7 : Schéma et photos du micro lit fluidisé [P20]

Les produits volatils issus de la pyrolyse peuvent être récupérés pour analyse GC hors ligne.
Nous avons également investi dans un spectromètre de masse (TOF-MS) à ionisation douce
(SPI ou REMPI). Ce spectromètre de masse est un outil unique, qui continue à être développé
par la société allemande PHOTONION avec laquelle nous avons un accord de collaboration. Ce
couplage entre micro lit fluidisé et SPI-TOF-MS nous a permis de publier plusieurs articles ces
derniers mois [P20, P22]. La Figure 8 illustre le type de résultats expérimentaux que nous
pouvons obtenir, ainsi que le mécanisme de pyrolyse de la lignine qui a pu en être déduit.

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Figure 8 : (a) Evolution temporelle de goudrons typiques de la cellulose, hémicellulose et lignine lors de la pyrolyse en micro-
lit fluidisé à 400°C de cylindres de Douglas (6 mm de diamètre, 12 mm de long) ; (b) mécanisme simplifiée de décomposition
de la lignine issu de ces résultats [P22]

Modèle 3CS-AC

L’ensemble des données expérimentales obtenues avec les moyens décrits précédemment
me permet de développer et tester des modèles de pyrolyse de particule.
Ces modèles sont basés tout d’abord sur des schémas réactionnels plus ou moins complexes :
j’ai utilisé aussi bien le schéma simple à trois réactions parallèles (qui forment trois pseudo-
espèces : gaz, vapeurs et charbon) que le schéma plus complexe proposé par l’équipe de Ranzi
[Corbetta et al., 2014], qui détaille les réactions que subissent la cellulose, les hémi-celluloses
et la lignine (cf. annexe 9.1). Même dans ce cas, où 39 espèces sont impliquées dans 24
réactions, il faut avoir conscience que l’on utilise des modèles avec des espèces lumpées, et
ce aussi bien pour les réactifs que pour les produits.

Dans le cadre du projet ADEME GAYA (cf. §3.1) et des travaux de Mélina CHRISTODOULOU, je
souhaitais que nous développions un schéma cinétique relativement simple, mais qui décrive
correctement les produits obtenus. En effet, les schémas cinétiques simples permettent de
calculer la cinétique de production de quelques pseudo-espèces (typiquement « gaz »,
« vapeurs » et « charbon »), mais ne fournissent pas d’informations sur leur composition.
Pourtant, que ce soit pour un réacteur de pyrolyse ou de gazéification, il est utile de disposer
au moins :
 de la composition du gaz en CO, CO2, CH4, H2,…
 de la proportion eau / goudrons dans les vapeurs
 de la composition élémentaire du solide résiduel (qui n’est pas du carbone pure)

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J’ai donc proposé le schéma cinétique de la Figure 9 basé sur celui de Shafizadeh-Chin. Ce
schéma à trois réactions parallèles n’a pourtant pas de sens physique. A titre illustratif, il est
évident que la production de charbon (riche en carbone) à partir de biomasse (qui contient
~50% de carbone) ne peut se faire sans la co-production d’espèces relativement pauvres en
carbone. Cependant cette formulation est pratique pour l’ingénieur et largement utilisée dans
notre communauté scientifique. L’originalité de ce modèle réside alors dans la description
moléculaire ou élémentaire des 3 « produits » (gaz, vapeurs, charbon) et dans le principe de
conservation des éléments : les quantités d’atomes C, H, O sont conservées entre la biomasse
et ces produits de décomposition. Nous l’avons donc baptisé « 3CS-AC » pour « 3 Concurrent
Steps – Atom Conservative model ».

Figure 9 : Schéma explicatif du modèle 3CS-AC

Ce schéma cinétique est applicable directement à une particule si sa température est


homogène et égale à la température du milieu externe (régime chimique). Cette situation est
rarement rencontrée au niveau industriel (et même en laboratoire).
Il est donc nécessaire que les bilans de matières correspondant à ce schéma réactionnel soient
couplés à un bilan d’énergie qui inclut des lois de transfert de chaleur interne et externe. Le
transfert de chaleur externe est aisément calculé avec des corrélations connues qui
dépendent du type de réacteur (lit fluidisé, tambour tournant, lit fixe). Le transfert de chaleur
interne se fait dans un milieu solide poreux qui évolue en structure et composition passant
progressivement de la biomasse humide à la biomasse sèche, puis au charbon. Un modèle
inspiré de celui décrit par [Leckner et Thunman, 2002] a été développé pour représenter
correctement l’évolution de la conductivité thermique apparente du solide poreux [P17].
L’ensemble des équations constitutives de ce modèle de grain sont développées dans l’annexe
9.1.

Ce modèle a été ajusté par confrontation avec les résultats obtenus par Mélina
CHRISTODOULOU avec le four à image. La Figure 6 illustre l’évolution de température prédite
pour la face « sombre » de l’échantillon et permet de constater que l’écart avec la mesure
pyrométrique est faible. La Figure 10 et le Tableau 1 permettent de comparer les rendements
expérimentaux et modélisés avec divers jeux de constantes cinétiques fournies dans la
littérature. Il faut remarquer que les rendements en solide supérieurs à 40% de la Figure 10
correspondent en fait à des expériences de pyrolyse partielle (cf. Figure 6.a) dans lesquels le
solide résiduel est un mélange de biomasse non convertie et de charbon. On constate alors
que les constantes cinétiques de la littérature conduisent à surestimer les rendements : les
constantes cinétiques sont trop faibles. De nouveaux paramètres cinétiques ont été ajustés,
mais ils conduisent alors à sous-estimer les temps de dévolatilisation (tels que ceux

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représentés sur la Figure 13 pour un lit fluidisé). Cet incohérence semble liée au fait que le
schéma simple à 3 réactions parallèles n’est pas en mesure de représenter la cinétique de
pyrolyse des hémicelluloses, qui est bien plus précoce que la décomposition de la cellulose et
de la majorité de la lignine. Or dans les conditions de pyrolyse partielle réalisées avec le four
à image, une grande partie de l’échantillon atteint 250°C mais ne dépasse pas 350°C ce qui
induit seulement la décomposition des hémicelluloses. Ceci ne peut pas être correctement
reproduit par le schéma cinétique. On peut conclure que ce modèle simple ne doit être utilisé
que pour des conditions de pyrolyse rapide et totale, ce qui correspond heureusement à de
très nombreux réacteurs thermochimiques industriels.

A partir des résultats de pyrolyse complète (correspondant à des rendements en solide


inférieurs à 30%), il ressort sur la Figure 10 et du Tableau 1 que ce sont les paramètres de
Wagenaar et al. (1993) qui permettent d’obtenir les écarts les plus faibles, en particulier pour
les rendements en résidu solide. Les rendements en gaz sont sous-estimés par le modèle
quelles que soient les constantes cinétiques utilisées. Ceci semble lié au fait que le modèle ne
prend pas en compte le craquage des goudrons alors qu’il existe manifestement de telles
réactions au sein de la couche de charbon. La température de cette couche dépasse en effet
600°C au cours des essais, tandis qu’une grande partie des goudrons produits la traverse avant
d’être mélangés avec le courant d’azote froid. Pour résoudre ce problème expérimental, il
faudrait que la température maximum de la surface exposée soit plus faible (500°C au
maximum). Cela imposerait de travailler avec des échantillons plus fins (moins de 500 microns)
pour que la face sombre de l’échantillon puisse rapidement atteindre plus de 400°C. Dans ces
conditions, la masse de l’échantillon devient très faible (moins de 20 mg) ce qui rend difficile
la quantification des gaz et des vapeurs.

Figure 10 : Confrontation des rendements expérimentaux et modélisés avec deux jeux de constantes cinétiques

15
Tableau 1 : Ecarts moyens entre rendements expérimentaux et modélisés avec divers jeux de constantes cinétiques (pour 11
expériences différentes) : les valeurs positives correspondent à une surestimation par le modèle, les valeurs négatives
correspondent à une sous-estimation

Résidu solide Gaz

Thurner & Mann, 1981(8) + 15.3 - 14.3

Chan et al., 1985(9) + 9.5 - 9.9

Font et al., 1990(13) + 17.3 - 15

Wagenaar et al., 1993(6)(11) + 0.6 - 13.7

Di Blasi & Branca, 2001(14) - 8.1 - 19.0

En utilisant les constantes cinétiques de Wagenaar, il a été possible ensuite d’ajuster les
paramètres des corrélations permettant de calculer la composition des gaz et la teneur en eau
des vapeurs (cf. Tableau 2). Les Figure 11 et Figure 12 permettent de constater que les
compositions du gaz et la composition du solide résiduel sont correctement ajustés grâce à
ces simples corrélations linéaires.

Tableau 2 : Paramètres des corrélations pour le calcul de la composition des gaz et des vapeurs

Fraction massique locale des composés Teneur en eau des

dans le gaz de pyrolyse (%wt.) vapeurs (%wt.)

= a (Tlocal-Tref) + b CO CH4 C2H4 C3H6 H2 H2O

a (pente en K-1) 0.255 0.053 0.023 0.010 0.026 -0.148

b (fraction à Tref=400°C) 27.23 1.55 0.74 0.07 -1.13 23.11

Figure 11 : Confrontation de la composition du gaz expérimentale et modélisée (a) CO, CO2, CH4 (b) H2, C2H4, C3H6

16
Figure 12 : Confrontation de la composition élémentaire du solide résiduel expérimentale et modélisée

Ce modèle a alors été évalué vis-à-vis de résultats de pyrolyse rapide en lit fluidisé publiés par
Wang et al. (2005) avec du hêtre. Le temps de pyrolyse (cf. Figure 13.a) est légèrement sous-
estimé vis-à-vis des données de Wang et dans une moindre mesure des corrélations
empiriques de Gaston et al. (2011) et Di Blasi & Branca (2003). On constate sur la Figure 13.b
que le modèle décrit correctement l’effet qualitatif de la taille des particules sur les
rendements en gaz, charbon et eau. Sur le plan quantitatif, le rendement en charbon est
correctement prédit, tandis que les rendements en gaz et en en eau sont sous-estimés. Pour
le gaz, cette sous-estimation pourrait être liée à l’absence de modélisation du craquage des
goudrons au contact du lit de sable et charbon. Or cet effet est sans doute non négligeable à
500°C. De fait, sur la Figure 13.c, on constate qu’à 450°C la sous-estimation du rendement en
gaz est bien moins importante. Le modèle 3CS-AC prédit un rendement en vapeur très élevé
(de l’ordre de 75%) et indépendant de la température, tandis que Wang et al. ont mesurés des
rendements compris entre 50 et 65%. Il est à noter que d’autres auteurs ont mesurés des
rendements en vapeurs supérieurs à 70% avec du bois à T>450°C [Scott et al., 1999 ; P9], mais
cela est obtenu alors avec des poudres fines (L<0.25 mm). La Figure 13.e permet de constater
que la composition du gaz est à peu près bien décrite par le modèle. Par ailleurs, la teneur en
carbone du charbon prédite par le modèle (de l’ordre de 85%db à TLF=400°C) est légèrement
surestimée par rapport à la valeur réelle (entre 75 et 78.5% selon la taille des particules).

17
(a) (b)

(c) (d)

(e)

Figure 13 : Confrontation entre résultats expérimentaux de Wang et al.(2005) et prédictions des modèles 3CS-AC et « Ranzi »
(a) temps de pyrolyse et (b) rendements en gaz, eau et charbon à TLF = 500°C en fonction de la taille caractéristique L=V/S ;
(c) rendements en gaz et charbon (d) rendements en vapeur et eau (e) composition du gaz en fonction de la température du
lit (L=0.725 mm)

Dans le cadre du projet GAYA, ce modèle de pyrolyse 3CS-AC a été couplé avec des corrélations
permettant de décrire la décomposition des goudrons primaires en gaz et goudrons
secondaires/tertiaires1 dans les conditions d’un lit fluidisé de gazéification (T~850°C). Ces
corrélations empiriques sont basées sur des essais expérimentaux menés au LRGP avec un

1
benzène, toluène, furfural, phénol, styrène, crésol, méthoxyphénol, indène, naphthalène, methylnaphthalène,
acénaphtène
18
montage analogue à celui de Baumlin (2006). Le fait d’imposer une composition élémentaire
constante pour les goudrons primaires (50% de carbone et 6,3% d’hydrogène) dans le modèle
3CS-AC permet d’assurer aisément la conservation atomique lors de l’usage des corrélations
de craquage.

Modèle « Ranzi »

Outre ce modèle 3CS-AC, Olivier AUTHIER et moi-même avons développé un autre modèle de
grain [P17, Coa19] basé sur le schéma cinétique proposé par l’équipe de Ranzi [Corbetta et al.,
2014] (cf. annexe 9.1). Ce schéma permet a priori de prendre en compte la composition de la
biomasse, mais aussi de mieux détailler la composition des goudrons et du résidu solide que
dans le modèle 3CS-AC.

Dans des conditions de pyrolyse rapide, on constate sur la Figure 13.a, mais aussi sur la Figure
16, que le temps total de pyrolyse prédit par ce modèle est légèrement sous-estimé par
rapport aux résultats expérimentaux. Les rendements en charbon et en eau ne dépendent
quasiment pas de la tailles des particules, mais leurs ordres de grandeur sont corrects (Figure
13.b). Les rendements en gaz sont légèrement sous-estimés, tandis que les rendements en
vapeurs sont légèrement surestimés (Figure 13.c-d), mais ceci peut être lié au fait que nous
n’avons pas pris en compte d’éventuelles réactions de craquage des goudrons. La composition
du gaz est correctement estimée (Figure 13.e).

Dans des conditions de pyrolyse lente, il est possible de calculer le flux de chaleur émis par
une particule soumise à une rampe de température et de le comparer avec les expériences de
DSC réalisées lors de la thèse de Yann LE BRECH (cf. Figure 14). En effet, les enthalpies de
chacune des 24 réactions sont connues. Ceci permet de constater que le pic d’exothermicité
à 290°C est bien reproduit par le modèle même si les valeurs absolues de flux ne sont pas
identiques. Ce pic correspond à la décomposition des hémi-celluloses. Il en est de même pour
le pic d’endothermicité vers 340°C qui correspond à la cellulose. A des températures
supérieures à 370°C, on observe expérimentalement une forte exothermicité qui n’est pas
reproduite par le modèle. Cet écart semble venir du schéma cinétique de décomposition de
la lignine [Faravelli et al., 2010].

0,20
Oak - experiments
0,15
Oak - model
0,10 Douglas - experiments
Douglas - model exo
Heat flow (W/g)

0,05

0,00
200 250 300 350 400 450 500
-0,05

-0,10 endo

-0,15

-0,20
Temperature (°C)
Figure 14 : Flux de chaleur émis par une particule de chêne ou de Douglas soumise à une rampe de température de 5°C /
min : comparaison entre les flux mesurés par DSC et calculés avec le modèle de Ranzi (extrait de [Coa19])

19
Lors de sa thèse, Yann LE BRECH a également mené des essais de pyrolyse lente en lit fixe
traversé [P21]. Il a alors pu mesurer les rendements finaux de certaines espèces (cf. Tableau
3), mais aussi suivre en ligne différents goudrons grâce au SPI-TOF-MS (cf. Figure 15). Dans ces
conditions de pyrolyse lente, le modèle de Ranzi prédit correctement le rendement en solide
résiduel (charbon). Les rendements en gaz sont moins bien prédits, tandis que les rendements
en goudrons tels le lévoglucosane (LVG) et l’hydroxyméthylfurfural (HMFU) sont vraiment
surestimés. Ceci peut s’expliquer par le fait que le modèle de Ranzi néglige l’impact catalytique
des minéraux et en particulier du potassium [Trendewicz et al., 2015].

Tableau 3 : Pyrolyse de poudres de Douglas et de chêne en lit fixe chauffé à 5°C/min : rendements massiques sur base sèche
à Tfinal = 500°C des composés quantifiés expérimentalement et prédits par le modèle de Ranzi.

CO2 (%) CO (%) CH4 (%) C2H4 (%)


Exp. Mod. Exp. Mod. Exp. Mod. Exp. Mod.

Douglas 3.0 7.1 2.4 3.7 0.04 0.15 0.05 0.73

Chêne 4.0 8.5 2.3 2.8 n.d. 0.15 0.05 0.44

LVG (%) HMFU (%) PHENOL (%)


Exp. Mod.
Exp.
Exp. Mod. Exp. Mod. (phenol (phenol
(Tot. phenols)
) )
Douglas 2.5 25.2 0.3 2.1 0.06 1.17 0.23

Chêne 2.0 27.5 0.3 3.8 0.03 0.51 0.09

SOLIDE RESIDUEL (%)

Exp Mod.

Douglas 22.9 24.2

Chêne 23.9 20.5

La Figure 15 permet cependant de constater que les cinétiques de formation de LVG et HMFU
sont correctement décrites : les maximums de productions expérimentaux et théoriques sont
bien situés autour de 350°C. L’accord n’est pas aussi bon pour les marqueurs des
hémicelluloses et de la lignine. Il est important de remarquer que les courbes des Figure 15 et
Figure 16 sont normés : l’aire sous chaque courbe est identique (cf. annexe 9.1). Cette
normalisation des courbes théoriques et expérimentales permet de les comparer sur une
même base. De fait, il n’est pas possible de faire une comparaison en termes de flux
instantanés massiques car les signaux du SPI-TOF-MS ne sont pas quantitatifs : ils dépendent
en particulier de l’énergie d’ionisation de la molécule considérée.

20
Figure 15 : Pyrolyse de poudres de Douglas et de chêne en lit fixe chauffé à 5°C/min : évolution temporelle des marqueurs
d’hémicellulose, cellulose et lignine. a)-c) Douglas; d)-f) Chêne. Les points sont les données expérimentales obtenues par SPI-
TOF-MS en ligne. Les courbes sont issues du modèle de Ranzi.

Dans le cas de la pyrolyse rapide en micro-lit fluidisé, il a été nécessaire de prendre en compte
l’hydrodynamique du réacteur pour pouvoir comparer correctement les signaux normés du
SPI-TOF-MS et les flux normés issus des simulations (cf. annexe 9.1). La Figure 16 illustre les
résultats obtenus dans le cas d’une lamelle fine de Douglas (0,5 mm d’épaisseur) plongée dans
le LF à 400°C. On constate alors que le modèle surestime la vitesse de formation des produits
volatils tout particulièrement en ce qui concerne le LVG et le HMFU, tandis que ce n’était pas
le cas en pyrolyse lente. Cela pourrait éventuellement s’expliquer par une mauvaise prise en
compte des transferts de chaleur. Cependant on se situe en fait en régime chimique pour ce
cas particulier (cf. Figure 17 et discussion liée) : les résistances aux transferts de chaleur
interne et externe n’ont alors pas d’impacts sur les résultats du modèle.

21
Figure 16 : Pyrolyse d’une lamelle de Douglas en micro lit fluidisé à 400°C : évolution temporelle des marqueurs (a) d’hémi-
cellulose, (b) cellulose et (c) lignine. Les points sont les données expérimentales obtenues par SPI-TOF-MS en ligne. Les
courbes sont issues du modèle de Ranzi avec prise en compte des transferts de chaleur externe et interne.

Discussion et perspectives à court terme

Sur le plan expérimental, j’ai eu l’opportunité de mettre en place et de travailler avec


différents outils, tels le four cuillère, le four à image et le micro lit fluidisé. Ces deux derniers
appareils sont complémentaires pour étudier la cinétique de la pyrolyse rapide de biomasse
et potentiellement d’autres combustibles solides.
Le four à image en mode vertical permet de bien caractériser l’évolution de température
d’échantillons épais qui subissent une pyrolyse en régime de transfert. Il reste encore difficile
à l’heure actuelle de parfaitement imposer la montée en température du côté éclairé. Cela
n’est pas rédhibitoire à partir du moment où l’évolution réelle de température est
correctement mesurée, mais cela reste un point à améliorer. De ce point de vue, le système
de volet incliné mis en place par l’équipe de Flamant à Odeillo semble plus facile à contrôler
que notre système basé sur la défocalisation du rayonnement [Zeng et al., 2015]. Ce meilleur
contrôle de la température permettrait probablement de réduire le craquage des goudrons
dans la couche de charbon, qui est un problème lorsque l’on souhaite se focaliser sur la
pyrolyse primaire. Pour information, un autre montage basé sur une source laser CO2 est en

22
cours de développement au LRGP. Elle pourrait également permettre un meilleur contrôle de
la température, tout en conservant les avantages du four à image (mesure de la température
réelle des échantillons, faible craquage des goudrons).
Concernant le micro lit fluidisé, il permet d’utiliser des masses d’échantillons plus importantes
que le four à image (jusqu’à quelques grammes) ce qui facilite la récupération et l’analyse des
produits volatils. Il permet également de bien contrôler la température maximum du charbon.
La température réelle des échantillons n’est pas mesurable avec précision, mais ceci n’est pas
rédhibitoire en particulier si l’on est en régime chimique. En effet, dans ce cas particulier, la
température de l’échantillon est uniforme, tandis que les réactions de pyrolyse ne débutent
que lorsque l’échantillon atteint la température du LF. D’après le modèle « Ranzi » détaillé
précédemment, on serait bel et bien dans cette situation de régime chimique pour la poudre
(40-100 microns) et pour les lamelles de bois (0,5 mm d’épaisseur) lorsque la température du
LF est égale à 400°C (cf. Figure 17). En effet, la température au centre de ces échantillons (Tc)
atteint la température nominale du LF avant que la pyrolyse n’ait véritablement débutée
(rendement en solide toujours très proche de 100%). L’obtention du régime chimique à de tel
niveau de température est rendu possible par la grande capacité de transfert thermique du lit
fluidisé (coefficient de transfert de chaleur très élevé associé avec une capacité thermique
importante du lit de sable). Néanmoins le régime chimique n’est pas obtenu dans le cas de
cylindres de bois : le rendement en solide est inférieur à 40% lorsque Tc atteint enfin 400°C.
Ceci est lié à la résistance au transfert de chaleur interne.
Lorsque la température du lit fluidisé augmente, le régime chimique devient difficile à assurer.
A TLF=500°C, le régime chimique n’est plus obtenu avec les lamelles de bois et devient
critiquable même pour les poudres : d’après nos simulations, le rendement en solide résiduel
serait inférieure à 92% lorsque la température du solide atteint la température du LF au bout
de 100 ms. A des températures supérieures, le régime chimique ne peut plus être obtenu
quelle que soit la taille des particules : celles-ci commencent à réagir à une température plus
basse que la température du LF. L’incertitude sur le coefficient de transfert de chaleur LF-
particule rend alors la détermination exacte de la température du solide incertaine. En outre,
les réactions sont alors extrêmement rapides : tout se passe en moins d’une seconde à
TLF=500°C. La détermination expérimentale précise des cinétiques réactionnelles s’en trouve
largement affectée.

23
Figure 17 : Pyrolyse rapide de Douglas en micro lit fluidisé à 400°C : évolutions modélisées du rendement en solide et des
températures en surface et au centre de l’échantillon

Je conclus de cette comparaison que le micro-lit fluidisé est très bien adapté à l’étude de la
pyrolyse rapide en régime chimique (poudres à Tmax < 500°C ou lamelles de 0,5 mm à Tmax <
400°C). C’est le banc d’essai que je préconise pour déterminer les cinétiques intrinsèques de
pyrolyse des solides. Le four à image actuel ainsi que le futur « laser CO2 » sont quant à eux
bien adaptés pour étudier la pyrolyse rapide en régime de transfert interne du fait de leur
capacité de mesure des températures réelles des échantillons. Je les préconise pour ajuster et
valider des modèles de grains dont les cinétiques réactionnelles intrinsèques auront été
déterminées au préalable avec le micro-lit fluidisé.
Il est à noter que ces bancs d’essai conçus initialement pour étudier la pyrolyse rapide ont la
capacité d’être utilisés également dans des conditions de pyrolyse lente en régime chimique
à température constante. Ils pourraient alors être complémentaires de techniques comme
l’ATG et la DSC basées sur des rampes de température imposées. L’ensemble de ces
expériences permettent de fournir les données nécessaires pour l’ajustement des modèles de

24
pyrolyse de solide. Ceux-ci comportent divers pseudo-composés et ne peuvent encore
prétendre à une parfaite représentation de la réalité observable.
Les deux modèles que j’ai exposés ci-dessus ont une même base commune pour décrire le
transfert de chaleur interne. Par contre, leurs objectifs sont différents en termes de
description des produits obtenus, mais aussi en termes de lien avec la composition de la
biomasse.
Le modèle 3CS-AC doit en effet être calé pour chaque biomasse. A l’heure actuelle, nous avons
simplement constaté qu’un même jeu de paramètres permet de représenter correctement les
résultats observés pour un feuillu (hêtre) et un résineux (épicéa). Ces paramètres seront
différents pour une culture énergétique comme le miscanthus ou pour un résidu agricole tel
la paille de blé car leur structure et composition sont très différentes de celles du bois.
De ce point de vue, le schéma cinétique de Ranzi est supérieur puisqu’il permet d’utiliser la
composition biochimique de la biomasse. Le dernier article en date [Debiagi et al., 2015]
permet de distinguer la cellulose (CELL), l’hémicellulose (HCELL), trois espèces lumpées pour
la lignine (LIGC, LIGO, LIGH) et deux nouvelles espèces lumpées pour les extractibles (TGL pour
la famille des triglycérides et TANN pour celles des tannins). Cette description assez fine de la
structure biochimique de la biomasse est très intéressante. A mon sens, la méthode proposée
pour déterminer les quantités respectives de chacune de ces espèces dans la biomasse n’est
pas très satisfaisante. En effet, les proportions de tous ces pseudo-composés sont ajustées
uniquement par rapport aux titres en carbone et en hydrogène de la biomasse. Des
hypothèses simplificatrices doivent alors être imposées : par exemple, il est supposé que
l’holocellulose contient systématiquement 60% de cellulose et 40% d’hémicellulose, ce qui
n’est évidemment pas toujours le cas. D’après moi, un tel modèle mérite d’être ajusté par
rapport à une véritable caractérisation biochimique de la biomasse considérée, ce qui n’est
désormais pas beaucoup plus compliqué ou onéreux qu’une analyse élémentaire.
Au-delà de cette critique, le modèle de Ranzi reste très intéressant de par sa capacité à
reproduire correctement les rendements en produits principaux (cf. Figure 13), certaines
cinétiques de production en pyrolyse lente (cf. Figure 15) et même des effets thermiques (cf.
Figure 14). Il faudrait sans doute qu’il soit affiné (en particulier pour la lignine) et que l’impact
très important des minéraux soit décrit. Anthony DUFOUR, Yann LE BRECH et moi-même
développons actuellement un modèle inspiré de la stratégie de Ranzi, mais significativement
différent en termes de choix d’espèces lumpées.

25
2.3. Réacteurs de pyrolyse-gazéification

L’objectif de ces travaux est de créer des modèles représentatifs des réacteurs industriels. Ces
modèles s’appuient entre autres sur les résultats obtenus pour ce qui concerne la
modélisation de la pyrolyse des particules de biomasse, mais bien d’autres phénomènes
doivent être pris en compte : hydrodynamique des solides et des gaz, transfert de chaleur
entre les différents solides et gaz, réactions en phase gazeuse, réactions catalytiques.

Lit fluidisé

Expériences sur lit fluidisé

Dans le cadre de nos travaux avec EDF R&D, nous nous sommes intéressés à la technologie de
lit fluidisé dense de gazéification. Le projet ANR GAMECO a permis entre autres de développer
un lit fluidisé pilote de 5 kg/h alimenté par de l’air. Il n’a pas été commandé à une société
externe, mais réalisé intégralement par les services de mécanique et d’électronique du LRGP
selon le schéma de la Figure 18. Cette construction en interne permet de réaliser rapidement
des opérations de maintenance ou des modifications. Un soin particulier a été apporté au
système de contrôle-commande de manière à opérer en toute sécurité : différents protocoles
de mise en sécurité automatique ont été mis en place selon le type de dysfonctionnement
détecté (surpression sous la grille, surpression en aval du lit, surchauffe de l’alimentation en
solide,…).

Figure 18 : Schéma et photo du lit fluidisé de gazéification (5 kg/h)

L’objectif de ce pilote est en particulier de caractériser l’évolution axiale de composition des


gaz et des solides au sein du lit fluidisé. Pour les gaz, nous disposons de 19 points de soutirage.
Les résultats correspondant sont détaillés dans la partie « Modélisation » de ce chapitre. Pour
les solides, j’ai conçu une canne de prélèvement qui permet de collecter une dizaine de
grammes de solide à n’importe quelle position du lit en cours de gazéification (cf. Figure 19.a).

26
a) b)

1. Sampling during 1. Defluidisation of


fluidisation under the whole bed
hot conditions in 2. Cooling under
real-time nitrogen
2. Cooling under 3. Recovery of
nitrogen of layers
sampled material 4. Further analysis
3. Further analysis Layer 1

Layer n

Figure 19 : Schéma simplifié illustrant les deux protocoles d’échantillonnage de solide au sein du lit fluidisé: a) en temps réel
à chaud avec la canne de prélèvement, b) après arrêt et refroidissement, en aspirant tranche par tranche

Ce dispositif a permis de suivre l’évolution de l’agglomération d’un lit d’olivine par les cendres
de miscanthus au cours d’essais de gazéification (cf. Figure 20). En effet, l’agglomération du
sable par les cendres de la biomasse peut générer de nombreux dysfonctionnements au sein
des lits fluidisés de gazéification (et de combustion). Un des objectifs du projet ANR GAMECO
était de mieux comprendre ce phénomène au travers d’une collaboration entre le LRPG et le
CEMHTI (Orléans). A 827°C, les agglomérats s’accumulent lentement, tandis qu’à 896°C, la
vitesse d’agglomération est beaucoup plus élevée (cf. Figure 20.a). Après seulement 60 min
d’essai, on atteint 6% d’agglomérats en bas du lit ce qui conduit à une défluidisation de celui-
ci. Cette défluidisation est diagnostiquée en ligne par de fortes variations de températures au
sein du lit et par une diminution de la pression sous la grille (cf. Figure 20.b). L’arrêt de
l’opération devient alors nécessaire.

a) b)

Figure 20 : (a) Evolution des fractions massiques de charbon et d’agglomérats (20 mm au-dessus de la grille) lors des essais
#5 (827 °C) et # 7 (896 °C) (b) Evolution des températures et pression lors de l’essai #7 (Tlit=896°C, ER = 0.32, U/Umf=10.6)

Les agglomérats ont été analysés par MEB-EDX. Sur la Figure 21.a-b-c, on peut visualiser des
structures qui correspondent à des cendres partiellement fondues et dont l’organisation
semble liée à la structure du charbon dont elles sont issues. Sur cette même figure (d), on se
focalise sur un agglomérat constitué par 3 grains d’olivine collés ensemble par un « liant ». Un
mapping EDX (Figure 21.e) permet de constater que ce liant est relativement riche en Ca et K
(marqueur des cendres de miscanthus), tandis qu’il est pauvre en Mg (marqueur de l’olivine).

27
a) b)

c) d)

e)

Mg Ca K

Figure 21 : Analyse MEB-EDX des agglomérats prélevés après 15 minutes lors de l’essai # 7 (896 °C).

Des analyses MEB-EDX réalisées sur des coupes ont permis de confirmer ces observations et
de constater que les cendres fondues qui collent les grains d’olivine contiennent également
de fortes concentrations en fer (cf. Figure 22) et de fines « lamelles » d’olivine (cf. Figure 23),
qui semblent être liées respectivement à l’érosion des parois du réacteur et à celle des
particules d’olivine.

28
Figure 22 : Analyse MEB-EDX point-par-point au niveau d’une jonction olivine-cendres fondues (essai #8 à 915°C)

Figure 23 : Clichés MEB d’agglomérats en coupe (essai #8 à 915°C)

A la fin des essais, le lit est refroidi et il est possible de le récupérer tranche par tranche pour
des mesures complémentaires (cf. Figure 19.b). On constate sur la Figure 24.a que la
répartition des agglomérats n’est pas uniforme : à 896°C, il y a en fait de gros agglomérats qui
se déposent au fond du lit près de la grille, tandis que des agglomérats plus petits ont tendance
à se concentrer à la surface du lit. A plus basse température (<830°C), les fractions
d’agglomérats sont faibles dans l’ensemble du lit, mais il est à noter que ces essais n’excèdent
pas 5h : la défluidisation n’est pas observée, ce qui pourrait être le cas lors d’essais de
plusieurs jours. Industriellement, il est possible d’évacuer les agglomérats par un dispositif de
soutirage du lit, tandis que l’on peut réaliser un appoint de sable.
Sur la Figure 24.b, on peut également observer le profil axial de charbon au sein du lit et
constater que le charbon se concentre à la surface du lit fluidisé. Cette ségrégation est liée en
particulier à sa faible densité (~110 kg m-3) par rapport à celle de l’olivine (3200 kg m-3).
Cependant cette ségrégation n’est pas totale : il y a une partie du charbon qui est entraîné
vers le fond du lit et qui - vraisemblablement - réagit avec l’oxygène de l’air introduit par la
grille.

29
(a) (b)
Figure 24 : Composition axiale du lit à la fin des essais #1, #5 et #7: fractions massiques d’agglomérats (a) et de charbon (b)

Pour mieux comprendre et modéliser ce phénomène de ségrégation, des essais en maquette


froide [P18] ont été réalisés au LERMAB par Benjamin CLUET au cours de sa thèse (cf. Figure
25). Il a remplacé le charbon (trop friable) par des particules de balsa dont la masse volumique
est proche (159 kg m-3). En outre, il a également étudié la ségrégation de particules de hêtre
(685 kg m-3) pour déterminer comment les particules de biomasse se mélangent dans le lit
fluidisé lors de leur injection. En effet, la biomasse a également tendance à flotter à la surface
du lit de sable. Si la ségrégation est totale, les gaz et goudrons issus de la pyrolyse sont alors
émis directement dans le freeboard. Ce phénomène a pour conséquence néfaste de ne pas
permettre le contact entre les goudrons et le lit d’olivine, qui sert à catalyser leur
décomposition.
Les caractéristiques des solides utilisés lors des essais en maquette froide sont indiquées en
annexe 9.2.

Figure 25 : Schéma et photo de la maquette froide de lit fluidisé du LERMAB (Epinal)

La Figure 26 représente les profils de ségrégation des particules de biomasse selon les
conditions utilisées. L’ordonnée H=h/hf correspond à la côte axiale normée, hf étant la hauteur
du lit dense en fluidisation. Sur cette figure est indiqué pour chaque profil un critère de
ségrégation que j’ai proposé : la côte normée moyenne des particules de bois (Hmoy). Bien que
cela soit d’une grande simplicité, ce critère semble relativement original dans la littérature. Si
le lit est parfaitement mélangé ce critère vaut 50%, tandis que si les particules de bois se
concentrent en haut du lit, cette hauteur moyenne doit tendre vers 100%. Ce moment d’ordre

30
1 (comme toute moyenne) n’est malheureusement pas suffisant pour caractériser
parfaitement le profil de ségrégation : une valeur de 50% pourrait correspondre aussi à un lit
ségrégé de manière symétrique…
On constate que :
 l’augmentation de la vitesse du gaz permet d’améliorer le mélange, mais au-delà de
U=5 Umf, le gain n’est plus vraiment significatif (Figure 26.a)
 l’augmentation du taux de charge en particules de bois augmente l’effet de
ségrégation (Figure 26.b),
 les particules légères de balsa sont plus ségrégées que les particules de hêtre (Figure
26.c),
 les petites particules de bois sont moins ségrégées que les plus grosses (Figure 26.d)
Il est à noter que la classe granulométrique de l’olivine et la sphéricité des particules de bois
ont également un impact modéré sur la ségrégation.

(a) (b)

(c)
(d)

Figure 26 : Profils de ségrégation : (a) effet de la vitesse du gaz (lit d’olivine fine avec des tourillons de hêtre) (b) effet du taux
de charge en particules de bois (lit d’olivine fine avec des tourillons de hêtre) (c) effet de la densité de la biomasse (lit
d’olivine grossière avec des chips de hêtre et de balsa) (d) effet de la taille des particules (lit d’olivine grossière avec des chips
et des petits chips de balsa, U=3.35 Umf)

Globalement, dans toutes les situations explorées, il y a eu systématiquement une ségrégation


partielle des particules de bois en haut du lit fluidisé : on peut conclure qu’il ne peut y avoir ni
un mélange parfait, ni une ségrégation totale en haut du lit. Cet état partiellement ségrégé

31
des particules de bois (et de char) est important à prendre en compte dans un modèle de
gazéifieur comme nous allons le voir par la suite.

Modélisation de lit fluidisé

Dans le cadre de l’ANR Précond puis dans la thèse de Naoufel JENDOUBI, j’ai collaboré
étroitement avec le CIRAD Montpellier qui a développé un lit fluidisé de pyrolyse rapide. Lors
de l’ANR Précond, l’objectif était de modéliser et simuler le lit fluidisé de pyrolyse. Le
phénomène principal était alors la pyrolyse primaire de la particule modélisée avec Mazen AL-
HADDAD [P8]. En effet, ce type de réacteur fonctionne à des températures inférieures à 550°C
pour lesquels les réactions de craquage thermique peuvent être négligées.

Dans le cadre des travaux de l’ANR GAMECO, Benjamin CLUET, Olivier AUTHIER, Anthony
DUFOUR et moi-même avons développé un modèle pour simuler l’évolution de la composition
du gaz au sein d’un lit fluidisé de gazéification sous air. Ce modèle est directement développé
sous ASPEN PLUS® en utilisant le module FLUIDIZED BED de la version 8.6. Ce choix permet a
priori de pouvoir aisément simuler l’ensemble d’un procédé comprenant entre autres un
réacteur de gazéification.
Ayant caractérisé expérimentalement le phénomène de ségrégation, nous souhaitions
pouvoir le prendre en compte, ce qui a été possible en faisant les hypothèses suivantes :
 le mode d’injection des particules de biomasse n’a pas d’impact sur leur position dans
le lit au moment où elles sont pyrolysées,
 la pyrolyse des particules se fait de manière homogène quelle que soit leur position
dans le lit.
Ces hypothèses simplificatrices nous permettent de considérer que le flux de gaz de pyrolyse
(généré par le flux de particules entrant dans le gazéifieur) est distribué axialement selon un
profil défini de ségrégation des particules de biomasse, dérivé des travaux expérimentaux
décrits précédemment. La Figure 27 schématise ce principe de distribution du gaz de pyrolyse.
Il aurait été intéressant de pouvoir également modéliser la distribution axiale du charbon,
mais le module FLUIDIZED BED d’ASPEN PLUS 8.6® ne permet pas de créer des profils axiaux
de composition du lit de particules. On a donc du considérer que le flux de charbon - généré
par la pyrolyse du flux de biomasse - ainsi qu’un appoint d’olivine - compensant l’élutriation
de fines - étaient parfaitement mélangés avec le reste du lit lors de leur introduction continue
dans le réacteur.

32
Freeboard = réacteur piston à
profil de température imposé

Flux de charbon
de pyrolyse
mélangé à un Flux de gaz de pyrolyse distribué
appoint d’olivine selon un profil de ségrégation axial

Module FLUIDIZED BED


à température uniforme imposée

Figure 27 : Représentation des modules et flux utilisés sous ASPEN® pour modéliser un lit fluidisé de gazéification

Les flux et composition des gaz et du charbon de pyrolyse sont basés sur le modèle de pyrolyse
de grain exposé dans le paragraphe 2.2. Ce modèle de grain est dérivé du schéma cinétique
de Ranzi bien que celui-ci soit critiquable (cf. page 19 et suivantes). Cependant les goudrons
primaires générés par le modèle de grain subissent à leur tour de multiples réactions en phase
gazeuse, voire au contact des solides catalytiques présents dans le réacteur (olivine, charbon,
cendres,…). En effet, le niveau élevé de température dans le réacteur de gazéification est
choisi pour convertir la quasi-totalité des goudrons primaires en gaz. De fait, il est impossible
d’éviter la formation concomitante de goudrons aromatiques secondaires et tertiaires.
Il est évidemment fondamental de modéliser correctement non seulement la pyrolyse de la
biomasse, mais aussi les réactions des goudrons primaires pour déterminer la composition du
syngaz obtenu en sortie du lit fluidisé et en particulier sa teneur en goudrons.

L’idéal serait donc d’avoir à notre disposition un schéma cinétique complet des réactions
homogènes et catalytiques subies par l’ensemble des produits issues du modèle de pyrolyse
de Ranzi. Cependant les cinétiques de décomposition catalytique des différents goudrons
primaires sont inconnues. De fait, ces goudrons primaires sont très instables thermiquement
lorsque la température dépasse 500-600°C et il est donc difficile de mesurer leur cinétique de
décomposition catalytique à 700-900°C. Il m’est d’ailleurs apparu très peu probable qu’un
goudron primaire puisse interagir avec un site actif du catalyseur solide (ici de l’olivine) dans
les conditions de température d’un réacteur de gazéification. Cette hypothèse a été confirmée
par des simulations préliminaires de la décomposition purement thermique des goudrons
primaires principaux. Ces simulations réalisées sous CHEMKIN IV® par Anthony DUFOUR et
Pierre-Alexandre GLAUDE utilisent un schéma cinétique radicalaire détaillé issu des travaux
de Ranzi et al. (2008). On constate sur la Figure 28 que les décompositions thermiques du
lévoglucosane (LVG), de l’hydroxyacétaldéhyde (HAA) et du coumaryl sont extrêmement
rapides lorsque la température est élevée : à 800°C, il faut systématiquement moins de 50 ms

33
pour convertir complètement ces goudrons primaires. On peut estimer par ailleurs que le
temps de transfert à travers la couche limite entourant les particules d’olivine est de l’ordre
de 10 ms. S’ajoute à cela, le temps de transfert des goudrons à travers la couche de charbon
formée sur les particules de biomasse.
On peut conclure que ce ne sont pas les goudrons primaires qui interagissent avec les
catalyseurs solides, mais leurs produits de décomposition thermique, i.e. les goudrons
secondaires et tertiaires.

Figure 28 : Cinétique de décomposition de trois goudrons primaires

Ce constat nous a donc amené à développer la stratégie de modélisation schématisée sur la


Figure 29 :
 la décomposition thermique des goudrons primaires est considérée comme
instantanée (au sein des pores de la particule de biomasse-charbon).
 Les rendements en gaz et goudrons issus de cette décomposition sont fixés par les
résultats des simulations de cinétiques radicalaires à T=800°C et =90 ms dans un RPA
(voir Figure 30).
 Seules deux espèces « lumpées » sont retenues : le benzène (C6H6) et le naphtalène
(C10H8) qui représentent respectivement l’ensemble des dérivés benzéniques (mis à
part le phénol) et l’ensemble des HAP.
 Leurs décompositions thermique et catalytique sont modélisées sous ASPEN PLUS®
grâce à des schémas cinétiques simplifiés. Les cinétiques des réactions consommant
des gaz permanents sont également prises en compte : Water Gas Shift (WGS),
reformage de CH4, oxydation de CO, H2, CH4. Les réactions d’oxydation et de vapo-
gazéification du charbon sont considérées en régime chimique. Les données cinétiques
utilisées ainsi que d’autres informations sur le modèle sont fournies dans l’annexe 9.3.

34
Figure 29 : Schéma de la stratégie de modélisation des réactions de décomposition des goudrons issus de la pyrolyse

Figure 30 : Rendements molaires de décomposition des goudrons primaires du modèle de Ranzi. Valeurs issues des
simulations de cinétique radicalaire à 800°C.

Les profils de composition de gaz mesurés expérimentalement sur notre lit fluidisé (présenté
en Figure 18) ont été utilisés pour valider le modèle décrit [Coa24, Coa26].
Pour réaliser cette comparaison, nous ne pouvons pas considérer que le réacteur est
adiabatique, comme ce serait le cas pour un gazéifieur autotherme industriel (si l’on considère
qu’il est parfaitement calorifugé). En effet, notre réacteur est chauffé aux parois. En outre,
nous ne connaissons pas le flux de chaleur réellement reçu par le lit fluidisé de sable ou par le
flux de gaz dans le freeboard. Comme indiqué sur la Figure 27, le module FLUIDIZED BED a
donc été utilisé en mode isotherme (température du lit imposé), tandis que le profil de
température mesuré expérimentalement au sein du freeboard (cf. annexe 9.2, Figure 48) a
été imposé dans un module PLUG FLOW REACTOR qui simule l’ensemble des réactions en
phase gazeuse détaillées en annexe 9.3.

Un exemple de résultat est indiqué sur la Figure 31. On constate que les titres expérimentaux
en O2 et en CO2 varient très rapidement près de la grille de distribution de l’air. Comme indiqué

35
dans [P24], il est possible de discuter ces profils O2/CO2 au regard des profils de charbon au
sein du lit (cf. Figure 24) et des données de ségrégation en maquette froide : ceci permet de
conclure que la forte consommation d’O2 en bas du lit est corrélé avec une forte
consommation de charbon, sans exclure pour autant qu’une faible partie des gaz de pyrolyse
ne soit oxydée près de la grille.
Concernant les autres gaz (CH4, H2, CO, C2H4), les prélèvements montrent que leur production
n’est pas immédiate : elle se fait plus progressivement que la production de CO2. CO et H2
peuvent être produits au sein du lit par : l’oxydation partielle du charbon, la pyrolyse de la
biomasse voire le craquage des goudrons primaires. La présence de méthane à z=0,27 m
indique que des particules de biomasse ont bien été pyrolysées en dessous de cette position.
En effet, ce gaz n’est pas produit par l’oxydation partielle du charbon, mais uniquement par la
pyrolyse de la biomasse et le craquage des goudrons [Dufour et al., 2011].
L’article [P24] montre également que l’évolution de la composition du gaz au sein du
freeboard (z > 0,4 m) est liée non seulement aux réactions entre les espèces gazeuses (WGS),
mais aussi à la décomposition des goudrons.

Figure 31 : Composition axiale du gaz mesurée et modélisée (Tlit = 826 °C, ER = 0,24, U/ Umf=10,9)

Les titres modélisés d’O2 et CO2 varient un peu moins rapidement que les valeurs
expérimentales, mais les fractions modélisées et expérimentales sont proches dès le milieu
du lit fluidisé. Cette différence pourrait être liée au fait que nos prélèvements expérimentaux
de gaz correspondent essentiellement au gaz présent dans l’émulsion [Grace et al., 2009],
tandis qu’il est fort probable que les bulles soient plus riches en oxygène que l’émulsion
(puisque le charbon combustible est présent dans l’émulsion). Le modèle quant à lui néglige
la résistance au transfert de matière entre les bulles et l’émulsion : à une position axiale
donnée, la composition du gaz est uniforme.
Les prédictions du modèle pour les quatre gaz combustibles (CH4, H2, CO, C2H4) est
relativement correct, bien que C2H4 soit surestimé.
En sortie de réacteur, le PCI du syngaz prédit (1,48 kWh Nm-3) est égal au PCI déterminé
expérimentalement.
En ce qui concerne les goudrons, les prédictions du modèle sont beaucoup moins
satisfaisantes : la concentration en « benzène » prédite est de 18 g Nm-3, tandis que la
concentration en composés benzéniques mesurée expérimentalement est de 2,6 g Nm-3. De
même, la concentration en « naphtalène » prédite est de 4 g Nm-3 tandis que la concentration
en HAP mesurée expérimentalement n’est que de 0,4 g Nm-3.

36
Ces écarts sont trop importants et ils semblent dus à une sous-estimation des cinétiques de
décomposition des goudrons.

Un des points originaux de ce modèle est la prise en compte du phénomène de ségrégation,


tout du moins pour ce qui concerne la biomasse à défaut de pouvoir le faire pour le charbon
sous ASPEN PLUS®. Il est intéressant d’évaluer l’impact de ce phénomène. Dans les travaux de
modélisation, il est courant de supposer que l’ensemble de la biomasse flotte à la surface du
lit fluidisé. Si l’on fait cette hypothèse, notre modèle conduit aux prédictions de la Figure 32.
On constate alors de forts écarts expérience/modèle au sein du lit dense. Ces écarts
deviennent bien moins importants lorsqu’on atteint la sortie du réacteur.

Figure 32 : Composition axiale du gaz mesurée et modélisée en considérant que la biomasse flotte à la surface du lit dense.

Perspectives

Une expérience intéressante consisterait à forcer la biomasse à rester en surface du lit en


utilisant une grille dont la maille serait suffisamment grossière pour que le sable et le charbon
circule librement, mais suffisamment fine pour que les particules de biomasse ne puissent pas
descendre dans le lit (maille de 6 mm avec des pellets de 6 mm de diamètre et de plus de 10
mm de long). Ce type d’expériences pourrait permettre de mieux apprécier l’impact de la
ségrégation et d’affiner les prédictions de notre modèle.
De la même manière, une alimentation de la biomasse par le bas du lit avec ou sans grille sera
intéressante non seulement pour la compréhension des phénomènes, mais aussi pour
améliorer la performance de décomposition des goudrons.

Concernant la modélisation des lit fluidisés, différentes approches sont envisagées. A court
terme, il est possible et nécessaire d’améliorer le modèle existant en effectuant en particulier
une analyse de sensibilité permettant de pointer les paramètres physico-chimiques dont
l’impact est important sur les résultats du modèle. Nous savons d’ores et déjà qu’il existe des
incertitudes fortes sur les cinétiques simplifiées exposés dans les tableaux de l’annexe 9.3.
D’autres cinétiques ont été choisies récemment par [Marias et al., 2016] dans le cas du
craquage des goudrons dans une torche à plasma. Ce travail doit s’appuyer bien évidemment
sur la composition du gaz en sortie de réacteur (qui est le paramètre important au niveau
industriel), mais il peut également être guidé par les profils de composition du gaz et des
solides au sein du lit fluidisé.

37
A plus long terme, des approches plus fines sont envisagées. L’approche compartimentale
devrait permettre en particulier de s’appuyer plus efficacement sur les mécanismes cinétiques
radicalaires, dont les qualités prédictives sont bien supérieures aux cinétiques simplifiées. Ces
approches sont détaillées dans mon projet scientifique (chapitre 2.5).

Tambour tournant

Depuis 2012, le procédé de pyrogazéification de la société italienne Sea MARCONI est étudié
dans le cadre du projet AME LORVER. Un pilote de 50 kg/h a été érigé sur le site d’Homécourt
(Lorraine) (cf. Figure 33).

Figure 33 : Photo du pilote de pyrogazéification de Sea Marconi à Homécourt (Lorraine)

Ce procédé combine trois réacteurs à tambour tournant : un réacteur de pyrolyse, un réacteur


d’oxydation du charbon et un réacteur de craquage des goudrons (cf. Figure 34).
Des billes métalliques circulent en continu entre les deux premiers réacteurs : le pyrolyseur
est ainsi chauffé indirectement par le réacteur d’oxydation. En outre, les billes métalliques
mélangées avec les particules de bois permettent de broyer la couche de charbon formé, ce
qui accélère la pyrolyse. Une partie du charbon est soutiré ce qui permet de produire un « bio-
char » pour un usage agronomique. Les gaz de pyrolyse sont mélangés avec les gaz issus de
l’oxydation partielle du charbon. Un apport d’air permet d’augmenter la température jusque
850°C avant que ce gaz n’entre dans un dernier réacteur de craquage catalytique des
goudrons. Le syngaz est refroidi et lavé pour être valorisé dans un moteur à combustion
interne permettant ainsi la production d’électricité et de chaleur. Cette dernière étape du
procédé n’est pas encore disponible sur le pilote d’Homécourt.

38
Figure 34 : Schéma du procédé de pyrogazéification Sea Marconi

Dans le cadre du projet LORVER, nous réalisons des mesures de composition des goudrons,
mais aussi de composition minérale des différents effluents du procédé. En effet, les
biomasses utilisées (peuplier) sont issues de friches industrielles et peuvent éventuellement
contenir plus de métaux lourds que les biomasses conventionnelles. Il est alors important de
déterminer le devenir de ces polluants en sortie de procédé.
Par ailleurs, notre doctorant, Riccardo MAIONE, s’est focalisé sur la modélisation du
pyrolyseur. Il a simulé les écoulements des solides par Discrete Element Method (DEM) (cf.
Figure 35).

Figure 35 : Coupe d’un four tournant à 5 tours par minute. Simulation par DEM : billes bleues = billes métalliques, a) billes
rouges = particule de bois sphériques, b) formes rouges = plaquettes de bois

L’effet de la forme des particules de bois sur le mélange bois - billes métalliques [P19] a été
mis en évidence. Les impacts de la présence de chicanes et de l’angle par rapport à
l’horizontale sur la Distribution de Temps de Séjour (DTS) de ces 2 solides ont également été
caractérisés et comparés à une mesure expérimentale réalisée sur le pilote de Sea Marconi
(cf. Figure 36).

39
(a) (b)

Figure 36 : Distribution de temps de séjour au sein du pyrolyseur : (a) comparaison expérience / modèle pour les granulés de
bois (b) influence théorique de l’inclinaison et des chicanes sur le temps de séjour moyen des billes métalliques et des
granulés de bois

Ces DTS ont été utilisées pour élaborer un réseau de réacteurs idéaux, qui a été implémenté
dans un code Matlab®. Ce réseau est constitué de 32 RPA en série pour le bois-charbon et de
64 RPA pour les billes métalliques (dont la DTS est plus resserrée). Y ont été associés 32 RPA
pour le gaz intergranulaire et 32 RPA pour le ciel gazeux. La paroi du réacteur a également été
divisée en 32 zones. Ce réseau permet de prendre en compte l’ensemble des phénomènes
physico-chimiques, dont les réactions de pyrolyse de la biomasse (modèle 3CS-AC de la page
13). Le modèle DEM a permis de caractériser le transfert de chaleur bois - billes métalliques
et de l’implémenter dans le code Matlab®. Un exemple de résultat est donné sur la Figure 37.
Cette simulation nous a permis d’indiquer à Sea Marconi que le réacteur pilote était
probablement surdimensionné, tout du moins pour le traitement de biomasses très peu
humides. Il est à noter que le transfert de chaleur dans ce réacteur est essentiellement
radiatif : ceci est lié à la taille importante des billes métalliques (2,5 cm) qui ne permettent pas
de réaliser un transfert convectif efficace.

1
700
(a) (b)
600
0.8
Rendement massique

500
Température (°C)

0.6 Bois
400
Humidité
Bois
Char
300 Acier 0.4 Huile
Paroi
Gaz
200 Ciel gazeux
Gaz intergranulaire 0.2
100

0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Longueur (m) Longueur (m)
Figure 37 : Modélisation du pyrolyseur en tambour tournant opérant avec 940 kg/h de billes d’acier à T= 650°C et 45 kg/h de
granulés de bois à T=20°C et 10% d’humidité : profil longitudinal (a) des températures et (b) des rendements en produits

Dans le cadre de ce projet LORVER, Christophe NAISSE, post-doctorant, a entre autres


caractérisé les charbons de pyrolyse et en particulier leur résistance mécanique (cf. Figure 38).
En pyrolyse lente, la résistance mécanique augmente exponentiellement avec la température
de pyrolyse pour les 3 types de bois. La densité du bois semble être un facteur déterminant la
résistance mécanique du biochar, puisque le peuplier dont la densité est très faible génère
des biochars beaucoup plus fragiles que ceux produits à partir de bois plus denses tels que le
Douglas ou le chêne. Néanmoins, en pyrolyse rapide, l’augmentation de la température induit

40
une diminution de la résistance mécanique pour le chêne et le Douglas, alors que pour le
peuplier, la résistance mécanique n’évolue pas. A 500°C, la résistance mécanique est similaire
pour les biochars produits en pyrolyse lente et en pyrolyse rapide. La résistance mécanique
des charbons est une donnée potentiellement importante pour la modélisation des réacteurs
thermochimiques, mais aussi pour ce qui concerne le transport, le stockage et l’utilisation du
charbon.

15
(a) (b) Chêne PR

Resistance à la rupture (Pa)


Douglas PR
10
Poplar PR

0
400 500 600 700 800 900 1000
Temperature (°C)
Figure 38 : Courbes de résistance à la rupture pour des éprouvettes de charbon produites entre 500°C et 1000°C à partir de
chêne, de douglas et de peuplier, (a) en pyrolyse lente, et (b) en pyrolyse rapide.

Réacteur cyclone

Lors de la thèse de Nicolas DOASSANS, le réacteur cyclone du LRGP avait été utilisé pour
caractériser les rendements et la composition des produits de pyrolyse rapide [P16]. Ces
données avaient pu être comparées aux résultats obtenus par Naoufel JENDOUBI avec le lit
fluidisé du CIRAD Montpellier, ainsi qu’à des mesures réalisées en liquéfaction hydrothermale
à M2P2 Marseille. Le réacteur cyclone avait été modélisé par François BROUST et Jacques LEDE
dès 2003 mais la description des produits obtenus étaient sommaire (pas d’élément sur la
composition de l’huile). Lors de la thèse de Nicolas DOASSANS, nous avons choisi de produire
uniquement des corrélations semi-empiriques permettant de calculer la composition des
différents produits de pyrolyse en fonction de la température de paroi. Ces corrélations
décrivent assez finement la composition des huiles et sont construites de telle manière à
assurer la conservation des bilans atomiques C, H et O. Ces données ont été utilisées pour
modéliser un procédé de pyrolyse rapide couplé à un hydrotraitement de la bio-huile (voir
chapitre suivant).

41
2.4. Procédés thermochimiques

Simulation et évaluation

L’objectif des travaux de modélisation de réacteur décrits précédemment est de développer


finalement des simulations de procédés permettant d’évaluer et d’améliorer leurs
performances énergétiques, environnementales et économiques.
Sur ce thème, j’ai eu tout d’abord l’occasion de co-encadrer le travail de doctorat de Nicolas
DOASSANS qui a simulé sous ASPEN PLUS® des procédés de production de bio-fuel à partir de
biomasse [P16, Coa13]. Deux voies d’obtention ont été comparées sur le plan énergétique :
 Pyrolyse rapide combinée à un hydrotraitement de la bio-huile (cf. Figure 39)
 Liquéfaction hydrothermale combinée à un hydrotraitement de la phase organique
Les corrélations semi-empiriques dont il est question à la page précédente sont facilement
intégrées dans ASPEN PLUS® ce qui n’est pas le cas de modèles cinétiques. Néanmoins elles
ne permettent pas de dimensionner le réacteur, ce qui n’est pas rédhibitoire tant que l’on se
focalise sur les bilans matière-énergie.

Figure 39 : Schéma ASPEN® du procédé de production de bio-fuel par pyrolyse rapide et hydrodésoxygénation

La Figure 40 compare les rendements énergétiques et exergétiques des différents procédés.


On constate que le lit fluidisé de pyrolyse permet d’obtenir un rendement énergétique très
élevé (plus de 60%) tant que l’humidité de la biomasse reste inférieure à 60%. Notons que les
rendements exergétiques ne sont pas très différents des rendements énergétiques pour ce
type de procédés puisqu’on n’exporte peu de chaleur vers l’extérieur du procédé. Ceci est dû
en particulier à un effort d’intégration énergétique basé sur la méthode Pinch.

42
(a) (b)

Figure 40 : Rendement énergétique (a) et exergétique (b) de différents procédés de production de bio-carburant selon
l’humidité de la biomasse

Pour ce qui concerne la gazéification, j’ai collaboré avec Lokmane ABDELOUAHED [P10], puis
Jessica FRANCOIS [P11, P13, P15] pour simuler sous ASPEN Plus un procédé de cogénération
utilisant un lit fluidisé double (cf. Figure 41). Ce modèle a permis ensuite à Jessica FRANCOIS
de réaliser une Analyse de Cycle de Vie de la filière en partant de la production forestière pour
aller jusqu’aux émissions atmosphériques [Coa15]. L’évaluation de la filière se base entre
autres sur les flux d’énergie et d’exergie représentés sur la Figure 42. Le rendement
énergétique correspondant est de 63% (32% pour électricité et 31% pour chaleur), tandis que
le rendement exergétique est de 40%. Ces rendements relativement élevés sont obtenues en
utilisant une turbine à vapeur - en plus du moteur à gaz - pour la production d’électricité.

Figure 41 : Schéma du procédé de cogénération par gazéification (lit fluidisé double) et moteur à gaz

43
Figure 42 : Flux d’énergie (a) et d’exergie (b) au sein du procédé de cogénération (en MW)

Dans le cadre du projet ADEME GAYA, j’ai eu également l’opportunité de réaliser avec ENGIE
une analyse technico-économique comparative de différentes stratégies de pré-traitement de
la biomasse pour alimenter un procédé de gazéification-méthanation. Nous avons pu
confirmer que le coût de revient du bio-SNG est fortement dépendant du coût de la biomasse.
Le séchage du bois par valorisation de chaleur résiduaire peut être intéressant sur le plan
économique lorsque le niveau d’humidité initiale du bois est élevée (>40%).

Séparation des goudrons

J’ai abordé cette thématique en participant tout d’abord au comité de pilotage de la thèse
d’Eve MASUREL [Af7] sur l’absorption des goudrons. Cette thèse CIFRE financée par EDF avait
été l’occasion de tester un laveur Venturi pour nettoyer le syngaz produit par notre lit fluidisé
pilote (cf. Figure 18).

A l’issu de ces travaux, nous avons proposé avec Denis ROIZARD un sujet de thèse original
portant sur l’utilisation de membranes pour la purification du gaz de synthèse. Après dix ans
d’interruption, je me suis donc de nouveau intéressé à la perméation de vapeur qui était mon
sujet de doctorat. Dans le cadre de sa thèse, Etienne BERGER a développé des systèmes
expérimentaux pour caractériser la sorption et la perméation des goudrons (toluène,
naphtalène, phénanthrène) dans une membrane silicone [P23, Afa24]. Comme j’avais pu le
constater lors de ma thèse avec des mélanges propane/hydrogène, la membrane silicone
présente des sélectivités en faveur des composés les plus lourds : les goudrons dans le cas de
la thèse d’Etienne BERGER. Cette propriété particulière permet de soutirer sélectivement au
44
perméat les goudrons polyaromatiques (napthalène, phénanthrène,…), tandis que les gaz
permanents restent majoritairement au rétentat. Si l’on utilise un lit fluidisé double, le flux de
perméat soutiré peut être brûlé dans la zone de combustion (cf. Figure 43). Pour ce type de
technologie, il est de toute manière nécessaire de brûler de l’ordre de 25% du syngaz produit
dans la zone de combustion pour assurer l’équilibre thermique du lit fluidisé double.

Etienne BERGER a déterminé les perméabilités de différents goudrons au travers du silicone.


La sélectivité toluène/hydrogène est faible (inférieur à 4 à T=90°C) : il est donc difficile
d’abattre les goudrons mono-aromatiques. La technologie membranaire n’est alors pas un
bon choix pour une application de synthèse catalytique (méthanation pour faire du SNG ou
Fischer-Tropsch pour faire du diesel).

Par contre, les sélectivités naphtalène/hydrogène et phénanthrène/hydrogène sont


respectivement supérieures à 50 et 140. En utilisant un vide de 30 mbar au perméat, il est
alors possible d’obtenir un rétentat utilisable dans un moteur à gaz, car le point de rosée des
goudrons peut être abaissé en dessous de 40°C. Pour cette application, la consommation
électrique de la pompe à vide reste faible devant la production électrique du moteur
(quelques %), tandis que le flux de perméat est inférieur au flux total de gaz combustibles que
l’on doit envoyer de toute manière dans la zone de combustion. Le nombre de modules
membranaires est également limité puisque que l’on aurait besoin de quelques centaines de
m² de surface membranaire pour un procédé produisant 10 MW électrique.
Ce procédé semble donc prometteur. La faisabilité technique doit maintenant être éprouvée
en traitant un syngaz réel avec un module membranaire pilote.

Figure 43 : Schéma du procédé de gazéification en lit fluidisé double couplé à des modules membranaires silicone

45
2.5. Projet scientifique

De la biomasse, mais aussi des déchets

Outre la valorisation de la biomasse, je souhaite m’intéresser également à la valorisation des


déchets. Ce sujet a été relancé en France par la loi de transition énergétique qui vise entre
autres à « assurer la valorisation énergétique des déchets résultant d’une opération de tri et
non valorisables sous forme matière pour des raisons techniques et/ou économiques». Il est
estimé que 2,5 Mt/an de refus de tri pourraient être préparés sous forme de Combustibles
Solides de Récupération au lieu d’être stockés. Ces CSR peuvent être utilisés pour partie dans
les cimenteries, tandis que plus de 1 Mt/an pourraient servir à produire de l’électricité et de
la chaleur. La voie classique pour réaliser cette cogénération est la combustion avec cycle
vapeur, mais la gazéification couplée à un moteur à gaz pourrait être une solution plus
intéressante pour maximiser le rendement électrique. Dans le cadre de notre partenariat avec
EDF R&D, le projet TERRACOTTA a été retenu par l’ADEME pour débuter en septembre 2016.
Il vise en particulier à évaluer et adapter nos équipements de gazéification en lit fluidisé pour
traiter des CSR (cf. Figure 18). Nous travaillerons sur leur mode d’alimentation dans le
gazéifieur et sur la caractérisation des produits (gaz, cendres, goudrons). Les conditions
expérimentales des essais seront établies selon un plan d'expérience optimisé (Box-Benhken
par exemple) permettant de bâtir un modèle statistique liant les résultats, les analyses des
CSR et les variables opératoires (intensives ou adimensionnelles, transposables à toute
échelle).
Outre les CSR, je m’intéresse également à la pyrolyse d’autres déchets : les résines
thermodurcissables utilisées pour fabriquer des composites à fibres de verre ou fibres de
carbone. En effet, les volumes de déchets issus de ces composites vont beaucoup augmenter
dans les années à venir, tandis que leur recyclage est très complexe. Une voie de récupération
des fibres de carbone (voire des fibres de verre) consiste à pyrolyser la résine - bien que cela
altère les propriétés des fibres. Les molécules produites en phase gazeuse varient selon le type
de résine et les conditions opératoires appliquées. Elles pourraient cependant être valorisées
chimiquement. Un premier travail de master a été réalisé avec Luis LOPEZ sur la pyrolyse
rapide de résine époxy [Afa26]. Outre cet intérêt industriel, la pyrolyse de résine constitue un
sujet intéressant sur le plan fondamental car le polymère est bien caractérisé sur le plan
chimique (contrairement à un mélange de CSR, ou même une biomasse ligno-cellulosique…).
Un sujet de thèse a donc été bâti avec Valérie BURKLE-VITZTHUM (spécialiste de cinétique
radicalaire de l’axe CITHERE du LRGP) : il a été retenu pour une bourse MESR qui financera la
thèse d’Asma DHAHAK qui débute en octobre 2016. Notre ambition est de développer un
mécanisme chimique détaillé pour ce type de polymère. Ce mécanisme s’inspirera des
travaux de Ranzi et Faravelli pour les polymères vinyliques [Marongiu et al., 2007]. Cette
méthodologie pourrait ensuite être étendue à des solides plus complexes (comme la lignine).

46
Modélisation compartimentale des réacteurs thermochimiques

Il existe au LRGP deux compétences fortes : la cinétique radicalaire et la simulation


numériques des écoulements fluides (CFD). Pour ma part, j’ai commencé à développer dans
le cadre de la thèse de Riccardo MAIONE une compétence sur la simulation numérique des
écoulements solides (par DEM). Je me propose dans les prochaines années de faire le lien
entre ces compétences pour modéliser des réacteurs de conversion thermochimique.

Selon la typologie des réacteurs, différentes stratégies de simulation des écoulements


peuvent être distinguées :
 Pour les tambours tournants, l’écoulement du gaz ne modifie pas significativement
l’écoulement des particules, qui est dicté par leurs interactions entre elles et avec les
parois du tambour. La modélisation DEM est appropriée pour simuler les écoulements
de particules [P19], ainsi que les transferts de chaleur solide-solide. Elle peut être
couplée à une simulation CFD pour suivre l’écoulement du gaz au sein du réacteur et
les échanges de chaleur gaz-solide.
 Pour les réacteurs à phase solide dilué (lit entraîné, cyclone), la simulation eulérienne
de l’écoulement du gaz peut être associée à un suivi lagrangien des particules solides
(CFD-DPM sous Fluent®) [Slezak et al., 2010]. Ce type de simulation pourrait être utilisé
dans le cadre du projet ANR Labcom ASTARTE qui débute en novembre 2016. Ce
laboratoire commun entre le LRGP et Leroux & Lotz vise entre autres à développer un
réacteur de craquage thermique des goudrons (à plus de 1200°C). Le mélange entre le
syngaz et l’air, ainsi que l’écoulement des fines particules de charbon et de suies
pourraient être simulées par CFD-DPM, à moins que le nombre de particules ne soient
trop importants auquel cas une approche Euler-Euler sera préférée.
 Pour les réacteurs à phase solide concentrée (lit fluidisé dense), la simulation
numérique des écoulements est très complexe. La société CPFD® commercialise un
logiciel de simulation dédié aux écoulements gaz-solide réactifs et il serait
envisageable d’investir dans cet outil (cf. Figure 44). Cependant, je souhaite également
m’associer avec une spécialiste du domaine : Perrine Pépiot, Assistant Professor à
Cornell University (NY, USA) [Pepiot & Desjardins, 2012]. Son approche Euler-Lagrange
me semble être très intéressante pour développer un modèle dynamique de notre
micro-lit fluidisé. Ce modèle fin pourrait permettre de valider les outils commerciaux
qui simulent des réacteurs de plus grande taille.

47
Figure 44 : Simulation CPFD® d’un lit fluidisé de gazéification de charbon minéral

Lors de ces simulations numériques d’écoulement gaz-solide, il est possible d’inclure des
réactions chimiques en phase solide ou gazeuse. Cependant le nombre d’espèces et de
réactions doit être restreint si l’on souhaite obtenir des temps de simulation raisonnables
(inférieurs à plusieurs mois…). Il n’est donc pas possible d’inclure dans ces logiciels de CFD des
cinétiques réactionnelles détaillées qui contiennent typiquement plusieurs centaines
d’espèces et quelques milliers de réactions. Il semble pourtant intéressant d’utiliser de tels
modèle cinétiques, tout particulièrement lorsqu’on s’intéresse aux espèces mineures (HAP,
espèces azotés, soufrés,…).

Mon objectif est d’utiliser les résultats de simulation numérique d’écoulement pour bâtir des
modèles systémiques représentatifs correspondant à des réseaux de réacteurs idéaux
(Equivalent-Reactor-Network). Ces réseaux de réacteurs idéaux peuvent alors être
implémentés dans un logiciel dédié à la simulation des réactions chimiques tel CHEMKIN
PRO®.

Cette approche compartimentale a été utilisée entre autres par des spécialistes de
combustion en phase gazeuse [Falcitelli et al., 2002 ; Fichet et al., 2010]. Pour ce qui concerne
la gazéification de la biomasse, [Stark et al., 2016] ont récemment utilisé un ERN sous Matlab
pour simuler un lit fluidisé : le nombre de réacteurs idéaux est restreint (seulement 3), mais
les réactions de formation des HAP y sont décrites finement. Cet effort ne permet pas encore
d’obtenir un bon accord avec les teneurs en goudrons expérimentales. Le logiciel CHEMKIN
PRO® a été utilisé pour la simulation d’un gazéifieur de charbon [Feng et al., 2011], mais les
volumes des réacteurs idéaux étaient issus de corrélations semi-empiriques contrairement
aux travaux de l’équipe du MIT qui se basent sur des simulations de CFD réactive [Stark et al.,
2016]. La simulation d’un gazéifieur de charbon a été réalisée avec un couplage CFD –
CHEMKIN PRO® via le package ENERGICO® [Meeks et al., 2013]. Cette méthodologie est
illustrée sur la Figure 45.

48
Figure 45 : Couplage CFD – CHEMKIN PRO via le package ENERGICO. Exemple d’un brûleur.

CHEMKIN PRO® est très bien maîtrisé par plusieurs chercheurs de l’axe CITHERE du LRGP dont
Roda BOUNACEUR (IR CNRS) et je souhaite moi-même monter en compétence sur ce logiciel
et son package ENERGICO de manière à réaliser des simulations de réacteurs industriels
s’appuyant sur des cinétiques radicalaires détaillées. Les cinétiques utilisées contiendront
quelques centaines d’espèces, mais devront toujours s’appuyer sur des démarches de lumping
étant donné la complexité de certaines familles : bio-polymères, goudrons primaires, HAP,
suies….

Pour la biomasse, ces modèles cinétiques détaillés seront issus des travaux expérimentaux et
théoriques développés en GREENER. La méthodologie mise en œuvre devra permettre
d’obtenir les compositions en gaz permanents, mais aussi en espèces minoritaires : goudrons,
HAP, suies, NOx, H2S… Les simulations pourront être validées sur la base de résultats
expérimentaux obtenus sur notre lit fluidisé de 5 kg/h, ou encore sur ceux du réacteur pilote
de conversion des goudrons du Labcom ASTARTE. D’autres modèles cinétiques issus de l’axe
CITHERE pourront être mis en œuvre pour la simulation de réacteurs industriels. Cette action
contribuera à augmenter mes interactions avec les autres chercheurs de CITHERE.

Les modèles de réacteurs ainsi obtenus pourront également permettre de contribuer à


simplifier les mécanismes réactionnels (passage de quelques milliers à quelques dizaines de
réactions) ou encore plus simplement à produire des stœchiométries globales valables
uniquement pour un réacteur spécifique. Les mécanismes simplifiés pourraient alors servir
directement dans les logiciels de simulation numérique des écoulements (tel FLUENT®), tandis
que les stœchiométries globales serviraient dans les logiciels de simulation de procédés (tel
ASPEN PLUS®). Cette action permettrait en particulier de mieux simuler les émissions
polluantes des procédés thermochimiques.

49
Réacteurs thermochimiques : quelles voies d’innovation ?

La modélisation des réacteurs permet en général de simuler des réacteurs existants,


d’extrapoler leurs performances à plus grande échelle, voire d’améliorer leur design en
révélant leurs points faibles. Elle contribue donc à l’émergence de technologies depuis
l’échelle pilote vers l’échelle commerciale, ce qui s’inscrit totalement dans la démarche
d’innovation.

De ce point de vue, la modélisation que je souhaite mettre en œuvre dans les années à venir
devrait être utile pour développer et fiabiliser des technologies relativement matures
comme le lit fluidisé de gazéification, qui a pourtant encore des difficultés à s’imposer à une
échelle commerciale. Elle pourra également servir dans le cadre du développement de la
pyrolyse catalytique, sujet sur lequel nous travaillons avec deux laboratoires : l’IS2M
(Mulhouse) et l’IC2MP (Poitiers) qui produisent respectivement des argiles et des zéolithes
modifiées. Pour ce sujet, le pilote lit fluidisé actuel devra subir des modifications importantes
de manière à pouvoir régénérer le catalyseur.

Je souhaite également m’investir dans le développement de nouveaux concepts de réacteurs


thermochimiques. Il est vrai qu’il semble difficile pour de nouvelles technologies de s’imposer
face aux grands classiques (tambour tournant, lit fixe, lit fluidisé, lit entraîné). Cependant
« l’invention » de nouveaux réacteurs est un sujet stimulant, qui doit faire partie des missions
du chercheur public en Génie des Procédés. Un exemple de nouveau concept de réacteur est
le MFR (Mechanically Fluidized Bed Reactor) [Lago et al., 2015] qui permet de réaliser une
pyrolyse rapide avec peu de gaz vecteur (contrairement aux technologies de type lit fluidisé
ou cyclone). Le fait de réduire le débit de gaz vecteur permet d’améliorer le rendement
énergétique de la pyrolyse rapide et donc de valoriser non seulement la bio-huile, mais aussi
le charbon [Afa6].

La méthodologie à adopter pour l’invention de nouveaux réacteurs est moins facile à


formaliser que celle relative à leur modélisation. Elle tient pour l’essentiel à la compréhension
fine des phénomènes agissant lors de la conversion thermochimique, ainsi qu’à la
connaissance des possibilités offertes par certaines technologies.

A l’heure actuelle, je souhaite explorer deux concepts de réacteurs :


 Un réacteur de pyrogazéification utilisant l’énergie solaire concentrée,
 Un réacteur de carbonisation continu auto-pressurisé.

Leur caractère innovant est lié en particulier à la mise en œuvre optimale du phénomène de
craquage des goudrons sur les charbons. Ce phénomène dont l’impact est avéré [Abu El-Rub
et al., 2008] reste à l’heure actuelle très peu modélisé [Anca-Couce et al., 2014].

50
3. Activités liées à la Recherche
3.1. Collaborations

Projets partenariaux

Voici les projets pour lesquels je suis le responsable au sein de l’équipe Greener du LRGP.
1. Projet ANR PRECOND2 (2005-2009) : CIRAD, EDF, LSGC, CEA, UTC, IFP, ATANOR.
Mon rôle dans ce projet était de modéliser le réacteur de pyrolyse rapide en lit fluidisé
développé au CIRAD Montpellier. Ce projet a permis de financer les post-doctorats
d’Eva RENDEK et Mazen AL-HADDAD.
2. Projet ANR GAMECO3 (2010-2014) : EDF, FJV, CEMHTI, Novabiom, EQTEC.
Dans ce projet, j’étais correspondant scientifique de la Fédération Jacques Villermaux
qui représentait trois laboratoires lorrains : le LRGP, mais aussi le LERMAB et le LEMTA.
Pour le LRPG, ce projet a financé la thèse de Benjamin CLUET, ainsi que notre pilote de
gazéification de 5 kg/h.
3. Projet ADEME GAYA4 (2010-2017) : ENGIE, LRGP, CEA, LGC, CIRAD, RAPSODEE, FCBA,
UCFF, CTP. Ce projet vise à développer un procédé de gazéification – méthanation
permettant de convertir la biomasse en Gaz Naturel de Synthèse. Mon implication
dans ce projet concerne non seulement la modélisation du phénomène de pyrolyse
(co-encadrement de la thèse de Mélina CHRISTODOULOU), mais aussi l’évaluation
technico-économique des filières de pré-traitement de la biomasse.
4. Projet LORVER5 financé par la Région Lorraine (2012-2017) : VALTERRA, GISFI, LSE,
LIEBE, LIMOS, LRGP, IAM, G2R, LERMAB, CETELOR, SITA FD, SEA MARCONI, Les
Chanvriers de l’Est. La thèse de Riccardo MAIONE et le post-doctorat de Christophe
NAISSE sont financés par ce projet, qui vise à valoriser des friches industrielles en y
produisant de la biomasse à usage énergétique ou matériau. Notons que pour la thèse
de R. Maione, nous bénéficions de l’aide de Sébastien KIESGEN DE RICHTER du LEMTA.
5. Projet ADEME TERRACOTTA6 (2016-2018) : EDF R&D, TIRU, LERMAB, LRGP, EDF DPIT,
EQTEC. Notre rôle sera de tester l’alimentation et la gazéification de CSR dans notre lit
fluidisé de gazéification (cf. Figure 18). Le « Projet scientifique » détaille les actions que
je réaliserai.
6. Projet ANR PHENOLIQ7 (2016-2020) : FJV, CTP, IRCE. Nous coordonnons ce projet dans
lequel nous étudierons la production et la purification de composés phénoliques à
partir de lignines.

Je suis impliqué dans d’autres projets dont Anthony DUFOUR est le porteur : projet ANR
PYRAIM, projet CNRS FOREVER, projet ANR Labcom ASTARTE.

2
PRECOND : Pré-conditionnement de la biomasse par pyrolyse rapide pour une application biocarburants ou
biocombustibles
3
GAMECO : Gazéification AMEliorée pour des applications COgénération
4
GAYA : Démontrer à l’échelle pré-industrielle, la validité technique, économique, environnementale et
sociétale, « du champ à la roue », des biocarburants gazeux produits par voie thermochimique
5
LORVER : Filière de production de biomasse à usage industriel par valorisation de ressources délaissées
6
TERRACOTTA : Gazéification de CSR pour la cogénération à l’échelle territoriale
7
PHENOLIQ : Production de composés Phénoliques par Liquéfaction de la lignine

51
Collaborations académiques

Les premières collaborations que j’ai eues en tant que nouveau maître de conférences se sont
situées à l’échelle locale dans le cadre de la Fédération Jacques Villermaux (FJV). Elle a en effet
soutenu le rapprochement de plusieurs équipes nancéiennes sur la thématique de la
valorisation thermochimique de la biomasse. Dans ce cadre, j’ai monté et animé le projet
DENERBIO8 (2006-2008) financé par la FJV et qui concernait 5 laboratoires : LSGC, DCPR, LTMP,
LERMAB et LEMTA. Ce projet était soutenu par l’INPL et la Région Lorraine.
Depuis, j’ai eu l’opportunité de travailler avec plusieurs autres laboratoires en France non
seulement par le biais des projets évoqués ci-dessus, mais aussi avec :
 CIRAD Montpellier (François BROUST) : thèse de Naoufel JENDOUBI (2007-2010)
 M2P2 Marseille (Olivier BOUTIN et Jean-Henry FERRASSE) : thèse de Nicolas DOASSANS
(2009-2012)
 LCP-A2MC Metz (Frédéric AUBRIET et Vincent CARRE) : post-doctorat de Thierry GHISLAIN
(2013-2014)
 CEA Grenoble (Anne ROUBAUD) : étude CVT ANCRE sur la production de bio-huiles (2016)
 IS2M Mulhouse (Roger GADIOU et Jocelyne BRENDLE) : projet Inter-Carnot CATACLAY
(2016-2017)
Au niveau international, je suis en train de mettre en place des collaborations avec :
 UK Biochar Research Centre, Edinburgh, UK (Ondrej MASEK) : modélisation DEM des
pyrolyseurs en four tournant
 Cornell University, Ithaca, NY, USA (Perrine PEPIOT) : modélisation Euler-Lagrange des lits
fluidisés

Collaborations industrielles

J’ai eu des collaborations avec les industriels majeurs du secteur de l’énergie (EDF R&D,
ENGIE, Total), mais aussi avec Saint-Gobain et Véolia.
J’ai participé activement à la mise en place de collaborations avec la PME espagnole EQTEC et
l’entreprise italienne Sea MARCONI, qui fournissent les technologies de pyrolyse-gazéification
utilisées respectivement dans les projets GAMECO et LORVER.
Mes liens professionnels avec la société Leroux & Lotz ont permis d’initier le projet ANR
Labcom ASTARTE qui démarre en novembre 2016. Ce laboratoire commun a pour objet la
conversion des goudrons. Il fédère plusieurs équipes du LRGP (KINCOM pour la cinétique
radicalaire, SAFE pour la Filtration, BIOPROMO pour la spectroscopie UV).

3.2. Valorisation et transfert

Promotion du Génie des Procédés et des recherches sur la conversion de la biomasse

Récemment, une vidéo a été réalisée par la Junior Entreprise de l’ENSIC pour le compte de
Médiachimie. J’y présente notre pilote de gazéification de la biomasse pour illustrer les usages
de la fluidisation gaz-solide : https://www.youtube.com/watch?v=yYInVTDLBN8 Cette vidéo
s’inscrit dans une série qui a pour but de faire la promotion du Génie des Procédés, en
particulier auprès des étudiants de classe préparatoire.

8
DENERBIO : Densification ENERgétique de la BIOmasse

52
Toujours dans le cadre d’opérations de promotion du Génie des Procédés, j’ai mis en place en
2010 un cours d’1h30 et un TP de 4h sur le thème de la valorisation énergétique de la biomasse
pour des professeurs de CPGE qui réalisaient un stage à l’ENSIC.
En 2013, une vidéo a été réalisée pour montrer comment nous utilisons le four à image dans
le cadre du projet GAYA pour déterminer la cinétique de pyrolyse de différentes biomasses :
https://youtu.be/ti7t6iGkJXA
Sur un mode plus classique, Anthony Dufour, Alain Durand et moi-même avons rédigé un
article pour un journal grand public : Le génie des procédés au service de la chimie bio-sourcée,
Journal des Grandes Ecoles & des Universités, octobre 2015, n°75

Organisation de conférences

J’ai été co-organisateur de deux éditions du séminaire international Nancy-Karlsruhe (Vittel


2003, Ventron 2005). Cet évènement réunissait chaque année une cinquantaine de
chercheurs allemands et français travaillant dans le domaine des sciences du génie chimique.
En décembre 2009, j’ai co-organisé avec Anthony Dufour le Séminaire « Conversions
thermochimiques de la biomasse » du CNRS à Nancy qui a réuni plus de 130 participants au
LRGP.
Lors du congrès PYRO en mai 2014 à Birmingham (UK), Anthony Dufour et notre équipe ont
été sélectionnés pour organiser : PYRO 2016 - 21th International Symposium on Analytical
and Applied Pyrolysis qui s’est tenu du 9 au 13 mai 2016 à la Faculté de Pharmacie de Nancy.
Nous avons eu le plaisir de recevoir 285 participants venus du monde entier, ce qui en fait
une des éditions les plus suivies. Notre site internet permet d’apprécier la dimension de cet
évènement : http://www.pyro2016.com/. De nombreux sponsors se sont associés à Pyro
2016, ce qui nous a permis de proposer de nombreuses activités sociales et culturelles, dont
une session spéciale au Musée des Beaux-Arts sur la fameuse Place Stanislas de Nancy.

Expertises

Je réalise entre cinq et dix reviews par an d’articles dans des journaux internationaux avec
comité de lecture : Fuel, Journal of Analytical and Applied Pyrolysis, Energy and Fuels, Fuel
Processing Technology, Bioresource Technology, Waste and Biomass Valorization, Combustion
and Flame, Industrial Crops and Products, Separation and Purification Technology, ACS
Sustainable Chemistry & Engineering, Waste Management.
Des expertises sur des projets m’ont été demandées par divers organismes : l’ANR, l’ADEME,
la région Picardie, un programme de recherche Franco-Brésilien.
Enfin, j’ai travaillé plusieurs fois avec l’association PROGEPI pour réaliser des expertises chez
des industriels : Véolia, Saint Gobain, SIAAP-Degrémont, SARP, Soprema, Suez.

53
3.3. Rayonnement

Mes activités d’expertises de projets et de collaboration partenariale - exposées


précédemment - traduisent une très bonne visibilité au niveau national.

Mes activités en termes de publication scientifique et d’organisation de conférences me


permettent d’améliorer ma visibilité au niveau international, ce qui se traduit par une
augmentation du nombre de demandes de reviews pour des journaux à comité de lecture.
Sur le plan bibliométrique, mon h-index est de 8.

D’autres éléments permettant de juger de mon investissement pour être mieux identifié au
niveau national et international sont détaillés ci-dessous.

Séjours à l’étranger

Lors de mon doctorat, j’ai eu l’opportunité de séjourner durant 8 mois à Newport dans le
Delaware (USA). J’étais basé chez MEDAL, le centre de recherche et de production de module
membranaire d’Air Liquide. J’ai eu alors l’occasion de monter en compétences sur la
réalisation de modules membranaires à fibres creuses, tandis que je réalisais des expériences
sur la coperméation de mélanges hydrogène-butane dans des membranes de type mixed
matrix.

En octobre 2006, j’ai été sélectionné par le ministère des Affaires Etrangères pour faire partie
d’une délégation de 100 jeunes scientifiques qui ont représenté la communauté scientifique
française à l’occasion d’un voyage en Chine (Beijing, Wuhan, Shanghai).

Conférences invitées et keynote

Voici la liste des conférences invitées (références complètes dans la bibliographie) :


 Forum des groupes « Energie » et « Biotechnologies » de la SFGP, 2009, Paris (France)
[Co3]
 1er Workshop Franco-Allemand Economie de l'Energie et Développement Durable,
2009, Karlsruhe (Allemagne) [Coa7]
 Séminaire Printemps de la Recherche en Lorraine – La Lorraine, terre d'énergie :
biomasse source d'avenir ?
 Séminaire ASPROM « La biomasse - Énergies nouvelles et renouvelables Un élément
clé au service d'une croissance durable », Puteaux (France) [Co7]
 Joint Mass Spectrometry Center Seminar, 2014, Rostock (Allemagne) [Co9]
 International Energy Agency - Fluidized Bed Conversion, 2014, Aix-en-Provence
(France) [Co10]
 Séminaire Conversion thermochimique de la biomasse et des déchets, 1-2 février 2016
à Lyon (France) [Co12, Co13]

Par ailleurs, une Keynote lecture a été présentée lors d’ISCRE 22 à Maastricht en 2012 [Coa13].

54
Participation à des jurys et chairman

J’ai participé à de nombreux jurys de stages de master à l’ENSIC, outre ceux des élèves que j’ai
encadrés (typiquement un à 2 jurys de master par an).

Pour ce qui concerne les jurys de thèse, j’ai évidemment été examinateur lors des soutenances
de mes doctorants (Nicolas Doassans, Mélina Christodoulou, Benjamin Cluet, Etienne Berger).
Par ailleurs, j’ai été membre invité pour deux soutenances de thèse : Naoufel Jendoubi,
doctorat INPL en 2010, puis Xavier Nitsch, Université de Perpignan Via Domitia en 2012.

J’ai été chairman de la session « Fast Pyrolysis » de la conférence PYRO 2016.

55
4. Activités de Formation

Formation initiale

Bilan global

Le Tableau 4 dresse le bilan quantitatif des cours/TD/TP que j’ai réalisés depuis 2004 à l’ENSIC,
ainsi que dans d’autres formations d’ingénieurs ou de masters.

Tableau 4 : Bilan pluriannuel des activités d’enseignement (exprimées en Heures d’Equivalent TD)

6
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Année universitaire
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-2

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20

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TOTAL (HETD) 208 209 226 224 216 258 263 269 281 288 187 406
sous-total CM et TD 14% 21% 33% 46% 52% 53% 51% 41% 39% 41% 41% 48%
sous-total projet et stages 9% 9% 13% 7% 6% 13% 20% 16% 15% 14% 23% 13%
sous-total TP 77% 70% 54% 40% 35% 28% 23% 31% 34% 34% 4% 20%
S5 I2C - Génie de la Réaction Chimique 23 24 21 24 15 12 12 6 15 4
S5 I2C - TP GRC 48 48 37 51
1
S6 I2C - GRC hétérogène 9 8 8 9 11 11 11 5 7 7 22
A
S6 I2C - Séparations Isothermes 26 26 21 21 21 20 18 3 17
S6 I2C - Projet Systèmes Réactifs 9 9 9 9 9 9 10 11 11 11 13 11
S7 I2C - Transfert 7 7 7 7 7 7 6 6 8
S7 I2C - Distillation - Air Humide - Séchage 15 15 27 34 34 34 21 20 27 26
S7 I2C - Conc. Procédés Assistée par Ordinateur 20 20 20 20 20 20 22 22 20
2 S7 I2C - Procédés Industriels 14 14 14
A S7 I2C - Travaux Pratiques Génie Chimique 112 98 85 40 75 72 60 84 96 97 8 80
S8 I2C - Projet Industriel et Projet d'Ouverture 15 37 24 20 20 20 23
S8 I2C - Analyse technico-économique
S8 I2C - Réacteurs Polyphasiques 6 6 5 5
3 S9 I2C - Option Bio-Refinery 2 2 4 8
A S9 FITI - GRC Hétérogène & Procédés Industriels 2 2 12
Cours Master Sc. Tech. Environnement 5 5 5 5 5 5 5 5 5 9 9
E
x
Cours ENSEM Filière Energie 5 5 5 5 5 5 5
t Cours ENSGSI GRC 16
é Cours d'Ouverture L-INP 9 12
r Cours Paris XIII (Institut Galilée) 9 9 9 9
i Formation Professeurs de CPGE 10
e
Cours ENSTIB Procédés Bio-raffinerie 22
u
r Cours ECINE Valorisation Energétique Biomasse 25
Cours ENSAIA
Encadrement de stages 10 10 20 7 5 9 5 8 12 8 10 20
Activités administratives 15 15 15 17 34 34 34 60 78

A l’ENSIC, je fais principalement partie de deux équipes pédagogiques de la filière I2C :


Systèmes Réactifs et Génie des Séparations. J’ai en outre une activité importante de
valorisation de mes recherches en enseignement, notamment à l’extérieur de l’ENSIC.

J’ai réalisé en moyenne près de 250h équivalent TD (HETD) par an avec une augmentation
progressive au fil des années. Entre 2004 et 2008, mes interventions en TD ont augmenté, ce
qui a conduit à une diminution de mes interventions en TP. Depuis 2008, j’ai choisi de stabiliser
mon investissement en TP (entre 60 et 100h par an) car j’apprécie particulièrement ce mode
pédagogique très motivant pour les élèves et très stimulant pour moi.
En 2014-2015, j’ai bénéficié d’un semestre de CRCT qui s’est traduit par une obligation de
service de 96 HETD au lieu de 192. J’ai effectivement diminué mon engagement cette année-
là, mais j’ai finalement réalisé 187 HETD, ce qui était lié en particulier à un biseau sur le plan
administratif (passage de correspondant pédagogique à directeur adjoint aux partenariats
industriels).
56
En 2015-2016, ma situation administrative s’est normalisée, mais les nombreuses sollicitations
pour des cours en interne et externe m’ont conduit à assurer un nombre d’heures beaucoup
trop élevé (supérieur à 400). Dès 2016-2017, j’ai choisi de réduire mes heures
d’enseignements pour revenir à un niveau plus compatible avec mes activités de recherche et
mes fonctions administratives.

Je considère que la qualité pédagogique constitue un des principaux objectifs professionnels


d’un enseignant-chercheur. Sur ce plan, les indicateurs sont réduits et je m’en remets aux
retours des élèves qui sont en général très encourageants.

Mes activités en tant que Maître de Conférences sont détaillées dans les parties ultérieures.
Le descriptif ci-dessous fait le bilan de mes activités pédagogiques avant 2004 qui ont été
variées et enrichissantes, mais qui ne pouvaient être résumées dans le Tableau 4.

2003-2004 : ATER à l’ENSIC


Au cours de l’année scolaire (2003-2004), j’ai été Attaché Temporaire d’Enseignement et de
Recherche à temps complet à l’ENSIC (INPL, Nancy). Mon activité s’est concentrée sur
l’encadrement des travaux pratiques de physico-chimie des interfaces (chromatographie en
phase gazeuse : 140h TP), de thermodynamique (mesure de pression de vapeur de mélange
binaire : 48h TP), de mécanique des fluides (écoulement dans les milieux poreux et dans les
orifices : 40h TP) et de chimie analytique (ionométrie, TA/TAC : 60h TP). J’ai eu également
l’occasion de conduire des séances d’exercices de physico-chimie des interfaces (équilibre
d’adsorption: 4,5h TD) et de génie chimique (bilan matière et bilan thermique : 3h TD).

2002-2003 : Vacations à l’UHP


En 2002-2003, j’ai effectué des vacations à l’Université Henri Poincaré (Nancy). D’une part,
j’assurais des travaux dirigés de thermodynamique élémentaire et de thermochimie avec des
étudiants de première année de l’IUP Génie des Systèmes Industriels (30 hTD). D’autre part,
j’étais responsable de travaux pratiques de génie chimique à l’IUT du Montet (71 hTP). Je
guidais des étudiants de première année sur des études de rhéologie, de débit-métrie liquide
et de débit-métrie gaz.

2000-2001 : Vacations à l’ENSIC


Lors de ma première année de thèse (2000-2001), j’ai eu la charge de travaux pratiques de
génie chimique à l’ENSIC (96 hTP). J’encadrais alors des étudiants de deuxième année sur les
TP agitation, colonne à plateaux, réacteur isotherme et adiabatique.

Cours & TD

Depuis 2008, j’ai mis en place un cours de 3h sur la Valorisation énergétique de la biomasse
pour des étudiants de la filière Environnement du collégium L-INP et pour des étudiants de la
filière Energie de l’ENSEM. Ce même cours a été donné sur 6h à l’institut Galilée de l’université
Paris XIII entre 2009 et 2013. Il a également été réalisé sur 12h pour les étudiants marocains
de l’ECINE qui viennent à Nancy durant un semestre.
En 2014, j’ai proposé une nouvelle option Bio-refinery (19h) pour les élèves de troisième
année de l’ENSIC et les étudiants du master MEPP. Cette option est dispensée en anglais par

57
Nicolas Brosse (Pr. Fac de Sciences), Jean-Marc Engasser (Pr. ENSAIA), Anthony Dufour (CR
CNRS, LRGP) et moi-même.
En 2015, l’ENSTIB (Epinal) m’a demandé un enseignement sur le Génie des Procédés dans les
Bio-Raffineries. Je réalise donc 3 séances de 3h de cours-TD à Epinal, tandis que la dizaine
d’élèves concernés vient à l’ENSIC pour une journée de Travaux Pratiques.
Outre les cours précédemment cités qui correspondent à une valorisation de mes activités de
recherche, j’ai également eu l’opportunité d’assurer plusieurs cours à l’ENSIC ces dernières
années.
Depuis 2013, je propose un cours-TD de 3h sur la Production d’Azote avec les étudiants I2C et
FITI : c’est l’occasion de leur faire comparer différentes technologies de séparation sur un cas
concret.
J’assure également des cours-TD en Distillation (4x3h). Ils sont réalisés en pédagogies
inversées puisque les étudiants doivent apprendre leur cours avant les séances, tandis que
l’acquisition des compétences se fait en séance par groupes de 4 étudiants. Mon rôle est alors
d’animer les séances, de les orienter dans leur démarche et de les aider sur les points
bloquants. A partir d’octobre 2016, j’ai mis en place des QCM sur la plate-forme web pour
permettre aux étudiants de s’auto-évaluer sur l’acquisition du cours avant les séances.
Depuis 2015, j’assure des cours magistraux sur les Solides Consommables et sur les Réactions
Gaz-Liquide avec les étudiants FITI 3A (8h) et I2C 2A (4h).
Par ailleurs, je donne des séances de Travaux Dirigés en Génie des Séparations (extraction,
adsorption, perméation, séchage), en Génie de la Réaction Chimique (bilans matière et
énergie, DTS, réactions catalytiques) et en Conception de Procédés Assistée par Ordinateur.
Outre les corrections, je conçois ou vérifie différents sujets d’examen pour ces matières.

Note : actuellement, je développe une application Web pour former les étudiants aux bilans
de matière, d’énergie et de quantité de mouvement. Cette application Web multilingue
pourra être utilisée par tout étudiant en Chemical Engineering, mais aussi par des ingénieurs
qui auraient besoin de rappels sur la formulation des bilans.

Travaux Pratiques

J’ai réalisé au fil des années l’encadrement de 15 des 19 postes de Travaux Pratiques de Génie
Chimique :
• Saponification dans un réacteur fermé adiabatique et des réacteurs ouverts (RPA, piston),
• Mesure de kla dans des réacteurs gaz-liquides
• Analyse systémique des réacteurs par la mesure de la Distribution de Temps de Séjour,
• Hydrodynamique des colonnes à plateaux et à garnissage, Agitation mono et diphasique,
• Séchage par atomisation, Filtre-presse, Lit Fluidisé gaz-solide et liquide-solide,
• Extraction liquide-liquide sur colonne Kühni,
• Analyse du fonctionnement de pilotes de distillation
Concernant ce dernier TP, j’ai eu l’opportunité de mettre en route une nouvelle colonne à
garnissage et de modifier le système étudié pour résoudre un problème de corrosion de ce
garnissage. Pour le TP d’extraction liquide-liquide, j’ai participé à la mise en œuvre d’un
nouveau système sans solvant organique. Dernièrement, j’ai mis en place avec Sabine Rode
un nouveau TP de capture de CO2 par absorption-désorption.
Comme indiqué dans la partie Activités Administratives, je suis responsable des TP de Génie
Chimique de l’ENSIC.

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Tutorat de projets et de stages

Je participe depuis 2005 au projet Systèmes Réactifs, dont je suis le responsable depuis 2006.
Ce projet permet aux étudiants de mettre en pratique leurs compétences en cinétique, GRC
et informatique avec l’objectif de dimensionner un réacteur industriel.
Je participe également à l’encadrement du projet de conception industriel des étudiants de
2A I2C depuis 2010. L’ensemble des rapports et soutenances de ce projet est désormais réalisé
en anglais.

Depuis 2012, j’encadre également 2 à 3 projets d’ouverture réalisés par les étudiants 2A I2C.
Ces projets portent sur des sujets non scientifiques et permettent aux élèves de réaliser des
actions en direction des étudiants et personnels de l’ENSIC, mais surtout du public extérieur
(enfants, autres étudiants, grand public).

Depuis 2004, j’assure entre 2 et 5 tutorats de stage chaque année dans les filières I2C, FITI,
Procédis. Je privilégie dans mes choix de stagiaires une large ouverture thématique bien au-
delà de mes sujets de prédilection. Les visites systématiques de chaque stagiaire me
permettent de me forger au fil des ans une culture industrielle essentielle pour mes activités
d’enseignement et de recherche.

Diffusion de la culture scientifique

J’ai participé à différentes actions de diffusion de la culture scientifique au cours de ces


dernières années.

De manière régulière, je participe à la Fête de la Science et aux journées Portes Ouvertes de


l’ENSIC qui permettent d’exposer au grand public non seulement des expériences scientifiques
ludiques, mais aussi le matériel pédagogique à notre disposition et l’usage que nous en faisons
pour former les ingénieurs en Génie des Procédés.

Dans le cadre des projets d’ouverture des étudiants de l’ENSIC, j’ai été de nombreuses fois
tuteur de projets « Mains à la pâte », lors desquels les étudiants réalisent des interventions
dans les écoles primaires ou maternelles. L’objectif est d’illustrer la démarche scientifique sur
des cas concrets (recyclage des déchets, levier et balances, circuit électrique…).

J’ai également participé à un projet D Sciences avec des lycéens de seconde sur le sujet des
biocarburants en 2008 et au forum de la Terre en 2009.

59
Formation par la recherche

Dans le cadre de mes travaux de recherche, je co-dirige actuellement 2 doctorants (Asma


DHAHAK et Riccardo MAIONE). Mes différentes responsabilités d’encadrement sont détaillées
ci-dessous.

Doctorants

Prénom NOM Titre du manuscrit Période - Type de co-direction -


Laboratoire Directeur -
Financement
1 Nicolas Liquéfaction de biomasse pour la Septembre 2009 Co-direction à 33%
DOASSANS production de bio-huiles par les procédés à août 2012 Pr. Olivier BOUTIN
de pyrolyse rapide et en eau sous pression: M2P2 Marseille ENERBIO (Fondation
étude comparative et analyse énergétique & LRGP TUCK) & ICEEL
2 Mélina Développement expérimental d’un modèle Octobre 2010 à Co-direction à 50%
CHRISTODOULOU de pyrolyse multi-biomasses septembre 2013 Dr. Francis BILLAUD
LRGP ADEME GAYA
3 Benjamin CLUET Mélange, ségrégation et modélisation Novembre 2011 Co-direction à 50%
globale d’un lit fluidisé de gazéification de à octobre 2014 Pr. Arnaud DELEBARRE
biomasse LEMTA, ANR GAMECO
LERMAB, LRGP
4 Etienne BERGER Intégration de technologies de séparation Octobre 2013 à Co-direction à 50%
innovantes dans les procédés de octobre 2016 Dr. Denis ROIZARD
gazéification de la biomasse LRGP MESR
5 Riccardo MAIONE Modélisation d’un procédé original de Depuis Co-direction à 50%
conversion thermochimique de biomasse novembre 2013 Dr. Gabriel WILD
LRGP AME LORVER
6 Asma DHAHAK Valorisation par traitement thermique des Depuis octobre Co-direction à 50%
déchets de composites à matrice 2016 Dr. Valérie BURKLE
thermodurcissable– étude expérimentale LRGP MESR
et modélisation cinétique

Post-doctorants

Les post-doctorants que nous avons recrutés ces dernières années apportent de nouvelles
compétences complémentaires à celles existantes dans l’équipe Greener.

Prénom NOM Sujet d’étude Période Financement


1 Eva RENDEK Contribution à la modélisation d’un Octobre 2006 à ANR PRECOND
réacteur de pyrolyse août 2007
2 Fairouz KIES Densification énergétique de la biomasse Janvier 2007 à Projet DENERBIO
décembre 2007 Fédé. J. Villermaux
3 Mazen AL-HADDAD Contribution à la modélisation d’un Janvier 2008 à ANR PRECOND
réacteur de pyrolyse juin 2009
4 Thierry GHISLAIN Analyse avancées des bio-huiles par LC- Avril 2013 à juin Fonds Propres
MS et FTICR-MS 2014
5 Liangyuan JIA Analyse en ligne des vapeurs par SPI-MS Depuis mai 2014 ADEME GAYA
6 Christophe NAISSE Caractérisation des charbons Septembre 2014 AME LORVER
à avril 2016

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Etudiants en master

Les étudiants en master que j’ai eu l’opportunité de diriger ou co-diriger sont en grande
majorité issus des masters de l’Université de Lorraine (spécialité GPPF du master MEPP).

Prénom NOM Titre Année


1 Julien BERTHIAUD Validation d’un modèle de coperméation 2004
2 Adeline BONNE Détermination des paramètres d’un modèle de pyrolyse de biomasse 2005
3 Boris HESSE Détermination des paramètres d’un modèle de pyrolyse de biomasse 2006
4 Stéphanie PONS Pyrolyse en réacteur cyclone 2006
5 Mar SANS RENE Densification énergétique de la biomasse 2007
6 Xifré PI GRAU Etude d’un nouveau concept de récupération d’énergie lors de la pyrolyse 2008
de la biomasse
7 Pilar SANCHEZ Pyrolyse de biomasse : Récupération facilitée des bio-huiles et de la chaleur 2009
grâce à un nouveau gaz vecteur
8 Lokmane Simulation d'un lit fluidisé double de gazéification de la biomasse sous 2010
ABDELOUAHED ASPEN PLUS
9 Marie-Joëlle Etude du craquage thermique des goudrons issus de pyrolyse rapide 2012
MVUNGU
10 Felipe BUENDIA Modélisation détaillée de la pyrolyse de biomasses 2014
11 Luis LOPEZ Etude de la pyrolyse rapide de résine époxy 2016

Stagiaires

J’ai également accueilli des étudiants pour des durées courtes (2 à 4 mois) pour des projets de
recherche.

Prénom NOM Titre Année - Formation


1 Frédérique MOUSSY Perméation de gaz purs dans des silicones modifiés 2001 - ENSIC
2 Loïc KERHARO Perméation de mélange dans des membranes hybrides 2003 - ENSIC
3 José EGEA Résolution numérique d’un modèle de coperméation 2003 - Univ. Murcia
4 Jordi RIPOLL Modélisation fine de la perméation des vapeurs pures 2004 - Univ. Tarragonna
5 Leila EL HANI Validation d’un concept de réacteur autotherme 2005 - ENSIC
6 Angélique SANSON Mesure des propriétés thermiques de différentes 2013 - IUT Mesures
biomasses par DSC Physiques
7 Amandine MASSON Etude de la pyrolyse rapide de résine époxy 2016 - EEIGM

61
5. Activités Administratives

Mes activités administratives sont principalement liées à l’enseignement. Tout d’abord,


j’occupe différentes fonctions liées à la formation I2C de l’ENSIC :
 Responsable du projet Systèmes Réactifs en 1A I2C depuis 2006. Ce projet nécessite
l’intervention de 3 équipes pédagogiques : Cinétique, Informatique et Génie de la
Réaction Chimique. Outre la rédaction d’un sujet original chaque année, de
nombreuses innovations pédagogiques ont été mises en place dans ce projet : plate-
forme web pour diffuser les énoncés et les fichiers de calculs, management de projet,
reporting plus fréquent mais plus court pour favoriser les échanges étudiants-
enseignants…
 Responsable des Travaux Pratiques de Génie Chimique en 2A I2C depuis 2009. Cette
charge est particulièrement importante : elle nécessite d’organiser les rotations de 90
élèves et d’une quinzaine d’enseignants sur une vingtaine de journées de TP. Elle
implique également de coordonner la rédaction du fascicule d’énoncés, la
récupération des notes, la coordination de la maintenance des appareils, ainsi que la
recherche de financements pour l’entretien et la création de nouveaux TP.
 Responsable Option Bio-Refinery en 3A I2C depuis 2014. Cette option a été l’une des
premières proposées en anglais à l’ENSIC. Elle porte sur la thématique de la bio-
raffinerie et fait intervenir quatre enseignants-chercheurs dont les spécialités sont la
chimie, la thermo-chimie et la biologie.

Concernant les fonctions électives, j’ai été membre élu du Conseil de Laboratoire du LSGC de
2002 à 2004, puis membre élu du Conseil de l’ENSIC de 2008 à 2012.

De 2006 à 2009, j’ai été correspondant pédagogique des élèves de 1A I2C, avant d’assurer les
mêmes fonctions auprès des élèves 2A I2C entre 2009 et 2015. Cette fonction m’a conduit à
définir les emplois du temps semestriels, mais aussi à rencontrer les élèves en difficulté pour
trouver ensemble des solutions (mise en place de tutorat enseignant entre autres).

Ces fonctions m’ont amené à organiser à partir de 2014 l’ensemble des conférences
industrielles des 2A I2C. J’ai mis en place un cycle dans lequel les élèves ont le choix entre 2
voire 3 conférences simultanées. Les industriels interviennent alors dans une salle de TD
plutôt que dans un amphithéâtre : l’interaction est de bien meilleure qualité. Par ailleurs, les
élèves doivent rédiger une question pour chaque conférence à laquelle ils assistent. Ces
questions sont regroupées dans un tableau qui est envoyé au conférencier. Ceci permet de lui
faire un retour et de poursuivre le dialogue avec les étudiants.

J’ai conservé cette fonction d’organisation de conférences dans le cadre de ma responsabilité


de Directeur des Partenariats Industriels de l’ENSIC. J’occupe ce poste depuis septembre
2016, ayant été adjoint en 2015-2016. L’objectif global est de renforcer la visibilité et la
notoriété de l’ENSIC auprès des entreprises. Je m’attache à avoir une action pour l’Ecole en
partenariat avec les autres acteurs du site ENSIC (la Junior Entreprise PROCEDEC, l’association
des Anciens Elèves, la fondation ENSIC, l’association de transfert PROGEPI, le LRGP et le
LCPM). Dans ce cadre, je dispose du soutien de Marlène CABLE (chef de service) et d’Anne-
Sophie BAGARD (assistante). Nous organisons entre autres une rencontre annuelle entre les
élèves ingénieurs, les doctorants et les entreprises partenaires de l’Ecole. Cet évènement

62
intitulé MEET ENSIC se déroule en novembre et a rencontré un fort succès en 2015 et 2016
auprès des entreprises comme des étudiants. J’ai en particulier instauré des job-datings, à
savoir des rencontres individuelles sur rendez-vous entre les étudiants et les entreprises. Cette
formule a permis de fluidifier le passage des élèves du stand d’une entreprise à un autre et
d’éviter ainsi les files d’attente qui caractérisaient les précédentes éditions de l’événement.
En 2015, j’ai piloté la mise en place d’un Career Center qui permet de diffuser aux étudiants
les informations relatives aux offres de stage, d’emploi, de thèse et aux évènements dédiés à
l’embauche (speed-meetings, séminaires, conférences). En 2016, j’ai décidé de créer le
Palmarès annuel de nos partenaires industriels. Cet outil de communication permet de
montrer aux élèves quelles sont les entreprises qui sont nos meilleurs soutiens sur le plan
financier, pédagogique ou de l’emploi. Cela permet également de remercier ces entreprises
et de leur montrer que nous sommes attentifs à leur implication en faveur de l’ENSIC et de ces
élèves-ingénieurs. Je suis également en charge de la collecte de la taxe d’apprentissage, qui a
beaucoup diminué en 2014 dans les écoles d’ingénieurs lors de la réforme de la loi. En
conséquence, nous étudions actuellement un renforcement de nos liens avec les PME et la
faisabilité d’une opération de levée de fonds pour financer de nouveaux équipements
pédagogiques. En tant que membre de l’équipe de direction de l’ENSIC, j’ai entre autres
participé activement à l’élaboration du dossier de Demande de Renouvellement d’Habilitation
auprès de la Commission des Titres d’Ingénieurs, qui a abouti à une accréditation pour 6 ans.

En ce qui concerne mes responsabilités administratives dans le domaine de la recherche, j’ai


été porteur dès 2008 du projet « Valorisation énergétique de la biomasse » dans le cadre du
contrat de projets Etat-Région 2007-2013. Ce projet rassemblait les équipes de 4 laboratoires
lorrains (LRGP, LERMAB, LEMTA, IJL). Il a permis d’investir dans divers équipements (GC,
HPLC/MS, Cogénérateur, Analyseur IR…) de l’ordre de 250 k€/an. En 2010, une aide
importante a été obtenue pour investir dans un réacteur pilote de gazéification de biomasse
(lit fluidisé, budget global : 370 k€). Ce réacteur pilote d’une capacité de 50 kg/h (~200 kW) a
été construit sur le site de l’ENSTIB Epinal. Il est actuellement testé avec différents types de
biomasse (plaquettes forestières, miscanthus,…).

Depuis 2006, j’ai participé au recrutement de 7 maîtres de conférences en tant que membre
élu de la commission de spécialistes section 62, puis en tant que membre de plusieurs comités
de sélection de l’Université de Lorraine.

63
6. Conclusion Générale et Perspectives

Je vais établir ici le bilan de chaque point de ce mémoire, avant d’ouvrir sur le plus important :
les perspectives pour l’avenir.

Concernant mes travaux sur la pyrolyse des particules de biomasse, j’ai pu mettre en avant les
avantages et inconvénients des différents types de banc d’essai. Le micro-lit fluidisé du LRGP
est très bien adapté à l’étude de la pyrolyse en régime chimique. Il a été conçu pour étudier
la pyrolyse rapide avec des températures de lit comprises entre 400 et 500°C, mais il pourrait
être également exploité en pyrolyse lente en complément de techniques basées sur des
rampes de températures (ATG, DSC, lit fixe). Le four à image actuel ainsi que le futur « laser
CO2 » sont quant à eux mieux adaptés pour étudier la pyrolyse rapide en régime de transfert
interne du fait de leur capacité de mesure des températures réelles des échantillons.

Les deux modèles de pyrolyse exposées dans ce mémoire ont une même base commune pour
décrire le transfert de chaleur interne aux particules de biomasse. Par contre, leurs objectifs
sont différents en termes de description des produits obtenus, mais aussi en termes de lien
avec la composition de la biomasse. Le modèle 3CS-AC doit en effet être calé pour chaque
biomasse. A l’heure actuelle, nous avons simplement constaté qu’un même jeu de paramètres
permet de représenter correctement les résultats observés pour un feuillu (hêtre) et un
résineux (épicéa). Ces paramètres seront différents pour une culture énergétique comme le
miscanthus ou pour un résidu agricole tel la paille de blé car leur structure et composition sont
très différentes de celles du bois. De ce point de vue, le schéma cinétique de Ranzi est
supérieur puisqu’il permet d’utiliser la composition biochimique de la biomasse. Par ailleurs,
il permet de reproduire correctement les rendements en produits principaux, certaines
cinétiques de production en pyrolyse lente et même des effets thermiques. Il faudrait sans
doute qu’il soit affiné (en particulier pour la lignine) et que l’impact très important des
minéraux soit décrit.
Outre la biomasse, je m’intéresse à un substrat solide plus simple sur le plan chimique : les
résines thermodurcissables. Il semble alors envisageable d’utiliser la cinétique radicalaire
détaillée pour décrire leur décomposition thermique de manière prédictive.

Concernant mes travaux sur les réacteurs, il est extrêmement utile de pouvoir réaliser au sein
du LRGP des maquettes chaudes, même si - pour des raisons de sécurité - leur taille ne peut
atteindre les dimensions d’un pilote pré-industriel. La conception du lit fluidisé (5 kg/h) nous
a ainsi permis de produire des données originales, tel le profil de composition des gaz. Ces
données sont très intéressantes pour réaliser la validation ou l’ajustement de nos modèles de
réacteur. Ceux-ci sont basés sur une approche systémique qui a été « alimentée » par des
caractérisations expérimentales en maquette froide (e.g. mélange des solides mesuré en lit
fluidisé) ou bien des simulations numériques d’écoulements (e.g. simulations DEM du
mélange des solides dans un four tournant). Les modèles de réacteur ont souvent été résolus
numériquement sous Matlab, mais nous nous sommes également efforcés de simuler le
réacteur de manière détaillée dans un logiciel de simulation de procédé (ASPEN® en
l’occurrence). Cela a été permis par l’utilisation de modules existant sous ASPEN®, tel le
module FLUIDIZED BED, ou bien la programmation en FORTRAN d’un code utilisateur. Ce
travail de modélisation sous ASPEN® est plus contraignant, mais il permet un couplage direct
du réacteur avec les autres opérations unitaires du procédé.

64
Il a alors été possible de produire des bilans matière-énergie pour deux types de procédés :
 pyrolyse de biomasse + hydrogénation des bio-huiles,
 gazéification de biomasse + cogénération.
Dans ce dernier cas, nous avons pu non seulement évaluer les rendements énergétiques et
exergétiques, mais aussi utiliser les bilans pour contribuer à une Analyse de Cycle de Vie
complète depuis la forêt jusqu’aux émissions du procédé. Ces dernières sont entre autres
conditionnées par le dispositif de nettoyage du syngaz. Nous avons étudié la possibilité de
remplacer un procédé complexe de lavage gaz-liquide par un dispositif plus compact basé sur
des modules membranaires. Ce système semble être intéressant pour une utilisation du
syngaz dans un moteur de cogénération.

Je peux conclure qu’il est particulièrement intéressant de travailler tant sur le plan
expérimental que théorique sur les trois échelles évoquées (particule, réacteur, procédé). Les
problématiques de changement d’échelle en modélisation restent complexes à aborder, mais
j’ai pu constater qu’il était utile de définir les objectifs de modélisation d’une échelle au regard
des attendus de l’échelle supérieure et des données disponibles aux échelles inférieures. Cette
approche pragmatique peut être illustrée pour ce qui concerne la modélisation des réacteurs
thermochimiques. La description fine de la cinétique globale de pyrolyse est sans doute
importante pour simuler un gazéifieur en lit fixe à co-courant car ce phénomène est alors
relativement lent et qu’il influe donc sur la productivité du réacteur. Par contre, pour un
gazéifieur en lit fluidisé dense, la pyrolyse est rapide : elle ne limite pas la capacité de
traitement du réacteur. C’est le phénomène de gazéification du charbon qui est contrôlant et
il est alors important de produire peu de charbon par pyrolyse. Le rendement en charbon est
donc un facteur important à modéliser. Concernant un lit fluidisé dense de pyrolyse rapide, il
est intéressant d’être relativement précis sur la composition des goudrons primaires, tandis
que cela a peu d’importance pour un gazéifieur.

Cette approche pragmatique est tout de même limitée par l’imprécision des modèles
simplifiés qu’elle utilise. A partir du moment où des modèles cinétiques radicalaires précis
sont produits (et cela devient le cas pour les réactions en phase gazeuses des goudrons), il
semble indispensable que le chercheur en génie des procédés puisse les utiliser au mieux. De
ce point de vue, l’approche compartimentale semble être l’outil adapté pour simuler un
réacteur en bénéficiant à la fois de la finesse des simulations numériques des écoulements et
de la précision de la modélisation cinétique radicalaire. Cet outil, basé sur un raffinement
moderne de l’approche systémique, semble abordable pour un chercheur en GP comme moi,
qui n’est spécialiste ni de mécanique des fluides, ni de cinétique radicalaire, mais qui entend
cependant faire le lien entre ces deux sciences en travaillant avec des spécialistes de chacun
de ces domaines.

Comme je l’ai indiqué dans mon projet scientifique, je cherche également à tester de
nouveaux concepts de réacteurs thermochimiques. A court terme, les concepts envisagés ne
peuvent être testés que par des essais expérimentaux, puisque les réacteurs présentent des
comportements hydrodynamiques complexes qui n’ont pas été étudiés (contrairement aux
technologies plus traditionnelles comme les lits fluidisés, lits fixes et autres tambours
tournants). On ne peut donc pas s’appuyer sur des corrélations semi-empiriques pour
caractériser l’hydrodynamique des gaz et solides et ainsi espérer simuler le réacteur
thermochimique dans son ensemble. A l’avenir, si les outils de simulations d’écoulements

65
réactifs deviennent plus performants, il devrait être envisageable de tester numériquement
de nouveaux concepts de réacteur, ce qui pourrait considérablement accélérer leur
développement.

Je souhaite également mieux partager et valoriser les données expérimentales et les modèles
développés. Il serait intéressant de créer une base de données de nos fichiers expérimentaux,
ainsi qu’un progiciel intégrant un modèle physico-chimique représentatif de la pyrolyse d’une
particule de biomasse. Le LRGP a une certaine expérience pour le développement de ce type
de progiciel (M3PRO, EXGAS,…). Pour ce qui concerne les simulations de procédés, nous
pourrions rendre public certains fichiers ASPEN comme cela a été réalisé par le NREL.

Pour finir, il est important de mettre en exergue les collaborations scientifiques dont je
bénéficie et que je souhaite promouvoir dans les années futures. Ces collaborations sont
évidemment au sein de ma chaleureuse équipe Greener avec les doctorants, masters, post-
docs, techniciens, permanents et en particulier avec mon collègue Anthony DUFOUR qui est
un chercheur d’exception. Je me réjouis que Yann LE BRECH nous rejoigne en novembre 2016.
Ses compétences en chimie vont renforcer l’équipe et nous ouvrent de nouvelles perspectives.
Mes collaborations ont également été intenses avec d’autres chercheurs et en particulier avec
Olivier AUTHIER (EDF R&D). J’espère avoir la chance de pouvoir travailler avec d’autres
industriels aussi investis dans nos activités de recherche. Ces collaborations industrielles
pourraient connaître un nouveau souffle par le biais de mes activités à la direction des
Partenariats Industriels de l’ENSIC.

Pour tout cela – et plus encore, il faudra continuer à être passionné par la recherche, la
formation et (même) l’administration ! Mener ces trois activités, dont les temporalités sont si
différentes, est parfois frustrant mais souvent exaltant. Continuons à être exaltés !

66
7. Production Scientifique

Publications dans des revues à comité de lecture

P1. Favre E., Simondi B., Vistoli P.P., Adenot F., Mauviel G., Experimental measurement of gas
permeability through bitumen: results for H2, N2 and O2, Fuel (2004), vol. 83, p. 89-96
P2. Mauviel G., Favre E., Free volume theory applied to diffusion in liquids : a critical analysis,
Industrial & Engineering Chemistry Research (2004), vol. 43, p. 6847-6854
P3. Mauviel G., Berthiaud J., Vallières C., Roizard D., Favre E., Dense membrane permeation : from
the limitations of the permeability concept back to solution-diffusion model, Journal of
Membrane Science (2005), vol. 266, p. 62-67
P4. Mauviel G., Vallières C., Favre E., Design of dense membrane separation units: Computational
inconsistencies for variable permeability conditions, Chemical Engineering and Processing
(2006), vol. 45 (4), p. 323-328
P5. Durand A., Favre E., Mauviel G., Rode S., Proper and sure pedagogic manipulation of liquid-liquid
extraction, BUP (2008), vol. 102 (908, Cahier 1), p. 1299-1306.
P6. Authier O., Ferrer M., Mauviel G., Khalfi A.-E., Lédé J., Wood fast pyrolysis: Comparison of
Lagrangian and Eulerian modeling approaches with experimental measurements, Industrial and
Engineering Chemistry Research (2009), vol. 48, 10, p. 4796-4809
P7. Mauviel G., Kies F., Sans René M., Ferrer M., Lédé J., Attrition-free pyrolysis to produce bio-oil
and char, Bioresource Technology (2009), vol. 100, p. 6069-6075
P8. Al-Haddad M., Rendek E., Corriou J.-P., Mauviel G., Biomass Fast Pyrolysis: Experimental Analysis
and Modeling Approach, Energy & Fuels (2010), vol. 24, 9, p. 4689-4692
P9. Jendoubi N., Broust F., Commandre J.M., Mauviel G., Sardin M., Lédé J., Inorganics distribution
in bio oils and char produced by biomass fast pyrolysis: the key role of aerosols, Journal of
Analytical and Applied Pyrolysis (2011), vol. 92, 1, p. 59-67
P10. Abdelouahed, L., Authier, O., Mauviel, G., Corriou, J. P., Verdier, G., Dufour, A., Detailed
Modeling of Biomass Gasification in Dual Fluidized Bed Reactors under Aspen Plus, Energy &
Fuels (2012), vol. 26, p. 3840-3855.
P11. François J., Abdelouahed L., Mauviel G., Feidt M., Rogaume C., Mirgaux O., Patisson F., Dufour
A., Estimation of the energy efficiency of a wood gasification CHP plant using Aspen Plus,
Chemical Engineering Transactions (2012), vol. 29, p. 769-774
P12. Christodoulou M., Mauviel G., Lédé J., Beaurain P., Weber M., Legall H., Billaud F., Novel vertical
image furnace for fast pyrolysis studies, Journal of Analytical and Applied Pyrolysis (2013), vol.
103, p. 255-260
P13. Francois J., Abdelouahed L., Mauviel G., Patisson F., Mirgaux O., Rogaume C., Feidt M., Dufour
A., Detailed process modeling of a wood gasification Combined Heat and Power plant, Biomass
& Bioenergy (2013), vol. 51, p. 68-82
P14. Dufour A., Weng J.J., Jia L.Y., Tang X.F., Fournet R., Brosse N., Sirjean B., Billaud F., Mauviel G.,
Qi F., Revealing the chemistry of biomass pyrolysis by means of tunable synchrotron
photoionisation - mass spectrometry, RSC Advances (2013), vol. 3 (14), p. 4786-4792
P15. François J., Mauviel G., Feidt M., Rogaume C., Rogaume Y., Mirgaux O., Patisson F., Dufour A.,
Modeling of a biomass gasification CHP plant: influence of various parameters on energetic and
exergetic efficiencies, Energy & Fuels (2013), vol. 27 (12), p. 7398-7412
P16. Doassans-Carrère N., Ferrasse J.H., Boutin O., Mauviel G., Lédé J., Comparative study of biomass
fast pyrolysis and direct liquefaction for bio-oils production: products yields and
characterizations, Energy & Fuels (2014), vol. 28 (8), p. 5103-5111
P17. Authier, O., Cluet, B., Delebarre, A., Mauviel, G., Product Yields and Kinetics of Biomass Fast
Devolatilization: Experiments and Modeling. Chemical Engineering Transactions (2014), vol. 37
P18. Cluet B., Mauviel, G., Rogaume, Y., Authier, O., Delebarre, A., Segregation of Wood Particles in
a Bubbling Fluidized Bed, Fuel Processing Technology (2015), vol. 133, p. 80-88

67
P19. Maione, R., Kiesgen De Richter, S., Mauviel, G., Wild, G., DEM investigation of granular flow and
binary mixture segregation in a rotating tumbler: Influence of particle shape and internal baffles.
Powder Technology (2015), vol. 286, p. 732-739
P20. Jia, L., Le-Brech, Y., Shrestha, B., Frowein, M. B., Ehlert, S., Mauviel, G., Zimmermann, R., Dufour,
A., Fast Pyrolysis in a Microfluidized Bed Reactor: Effect of Biomass Properties and Operating
Conditions on Volatiles Composition as Analyzed by Online Single Photoionization Mass
Spectrometry. Energy & Fuels (2015), vol. 29 (11), p.7364-7374
P21. Le Brech, Y., Jia, L., Cissé, S., Mauviel, G., Brosse, N., Dufour, A., Mechanisms of Biomass Pyrolysis
Studied by Combining a Fixed Bed Reactor with Advanced Gas Analysis, Journal of Analytical and
Applied Pyrolysis (2016), vol. 117, p. 334-346
P22. Jia, L., Le Brech, Y., Mauviel, G., Qi, F., Bente-von Frowein, M., Ehlert, S., Zimmermann, R.,
Dufour, A., Online Analysis of Biomass Pyrolysis Tar by Photoionization Mass Spectrometry,
Energy & Fuels (2016), vol. 30 (3), p. 1555-1563
P23. Berger, E., Mauviel, G., Simonaire, H., Favre, E., Roizard, D., Investigation of the Sorption of
Heavy Aromatic Compounds in Polymers: Application to the Cleaning of Synthesis Gas. Industrial
& Engineering Chemistry Research (2016), vol. 55 (33), p. 9028–9039
P24. Lardier, G.; Kaknics, J.; Dufour, A.; Michel, R.; Cluet, B.; Authier, O.; Poirier, J.; Mauviel, G. Gas
and Bed Axial Composition in a Bubbling Fluidized Bed Gasifier: Results with Miscanthus and
Olivine. Energy & Fuels (2016), DOI: 10.1021/acs.energyfuels.6b01816

Communications orales avec publications d’actes


Coa1. Mauviel, G., Time-lag advantages and limits, Séminaire Nancy-Karlsruhe, juin 2001, La Petite
Pierre (France)
Coa2. Mauviel, G., Favre, E., Roizard, D., Vallières, C., Krea, M., Modeling copermeation effect for
organic vapor / permanent gas mixtures separation by polydimethylsiloxane membranes,
AIChE 2003 Annual meeting, novembre 2003, San Francisco, CA (USA)
Coa3. Auber, M., Kohler, S., Ferrer, M., Mauviel, G., Lédé, J., Courson, C., Kienemann, A., Fast
pyrolysis of Biomass: Influence of “catalysts”, Séminaire Nancy-Karlsruhe, juin 2005, Ventron
(France)
Coa4. Lape, N., Bertelle, S., Mauviel, G., Grévillot, G., Roizard, D., Vallières, C., Favre, E., Use of
Polymers for Carbon Dioxide Capture, Séminaire Nancy-Karlsruhe, juin 2005, Ventron (France)
Coa5. Authier O., Ferrer M., Corriou J. P., Mauviel G., Khalfi A. E., Lédé J., Experimental and
theoretical study of wood fast pyrolysis, p. 1077-1085, 16th European Biomass Conference &
Exhibition: From Research to Development, 2-6 juin 2008, Valencia (Espagne)
Coa6. Dufour, A., Mauviel, G., Girods, P., Rogaume, Y., Lédé, J., Zoulalian, A., Deglise, X.,
Thermochemical conversions of biomass: applications and current processes. International
Conference “The European Forest-Based Sector: Bio-Responses to Address New Climate and
Energy Challenges?”, 7 novembre 2008, Nancy (France)
Coa7. Mauviel, G., Kies, F., Sans René, M., Ferrer, M., Lédé J., Evaluation énergétique de la
densification de la biomasse par pyrolyse rapide, invited talk, 1er Workshop Franco-Allemand
Economie de l'Energie et Développement Durable, p. 91-102, 29-30 janvier 2009, Karlsruhe
(Allemagne)
Coa8. Al-Haddad, M., Mauviel, G., Rendek, E., Corriou, J.P., Lédé J., Biomass Fast Pyrolysis:
Experimental Analysis And Modelling Approach, 8th World Conference of Chemical Engineering,
24-27 août 2009, Montréal (Canada)
Coa9. Broust, F., Mauviel, G., Quignard, A., Boissonnet, G., Bensakhria, A., Bellot, C., Bourgogne, M.,
Martin, G., Bridgwater, A.V., Preconditioning of Biomass through Fast Pyrolysis for Different
Biofuels Applications: Outcomes of the Project Precond, 18th European Biomass Conference
and Exhibition, p. 14-20, 3-7 mai 2010, Lyon (France)
Coa10. Authier, O., Mauviel, G., Ferrer, M., Khalfi, A.-E., Lédé J., A Decoupling Methodology for Wood
Gasifier Modeling: From Laboratory Scale Kinetic Measurements to Pilot Plant Simulation.

68
Application to a Dual Fluidized Bed Gasifier, AIChE 2010 Annual meeting, 8-12 novembre 2010,
Salt Lake City, UT (USA)
Coa11. Doassans-Carrere, N., Mauviel G., Ferrasse J.-H., Lédé J., Boutin O., Biomass to Oil : Fast
Pyrolysis and Subcritical Hydrothermal Liquefaction, AIChE 2012 Spring meeting, 1-5 avril 2012,
Houston TX (USA)
Coa12. Christodoulou, M., Mauviel, G., Legall, H., Beaurain, P., Weber, M., Billaud F., Fast Pyrolysis in
a Vertical Image Furnace: Comparison with other Systems, 19th International Symposium on
Analytical and applied Pyrolysis, 21-25 mai 2012, Linz (Austria)
Coa13. Doassans-Carrere, N., Mauviel, G., Ferrasse, J.-H., Lédé J., Boutin, O., Biomass To Oil: Fast
Pyrolysis And Subcritical Hydrothermal Liquefaction, Keynote Lecture, ISCRE 22, 2-5
septembre 2012, Maastricht (Netherlands).
Coa14. Francois, J., Abdelouahed, L., Mauviel, G., Mirgaux, O., Rogaume, C., Rogaume, Y., Feidt, M.,
Patisson, F., Dufour A., Combined heat and power production by biomass gasification: a life
cycle inventory, 4th International Conference on Engineering for Waste and Biomass
Valorization (Waste Eng 2012), 10-13 September 2012, Porto (Portugal).
Coa15. Francois, J., Fortin, M., Feidt, M., Rogaume, C., Rogaume, Y., Mirgaux, O., Patisson, F., Mauviel,
G., Dufour, A., LCA of biomass power plants: from soil to electricity, 3rd International Exergy,
Life Cycle Assessment and Sustainability Workshop & Symposium, 7-9 juillet 2013, Nysiros
(Grèce)
Coa16. Christodoulou, M., Mauviel, G., Billaud, F., A Novel Fast Pyrolysis Model Based On Variable-
Power Image Furnace Results, AIChE 2013 Annual meeting, 4-8 novembre 2013, San Francisco
(USA)
Coa17. Cluet, B., Mauviel, G., Rogaume, Y., Authier, O., Delebarre, A., Segregation of Char and Wood
in a Cold Bubbling Fluidised Bed of Sand for Biomass Gasification Applications, AIChE 2013
Annual meeting, 4-8 novembre 2013, San Francisco (USA)
Coa18. Dufour, A., François, J., Olcese, R., Billaud, F., Mauviel, G., Wild, G., The different scales of the
thermochemical processing of ligno-cellulosic biomass: case studies, GPE – 4th International
Congress on Green Process Engineering, 7-10 April 2014, Sevilla (Spain)
Coa19. Mauviel G., Le Brech Y., Authier O., Dufour A., Ranzi detailed kinetic scheme predictions vs.
detailed experimental results, PYRO 2014 (20th International Symposium on Analytical and
Applied Pyrolysis), 19-23 mai 2014, Birmingham (UK)
Coa20. Mauviel, G., Dufour, A., Lédé, J., Wild, G., Billaud, F., Current research done on thermochemical
conversion of biomass at LRGP – Nancy, Franco-Chinese Workshop on Processes for Energy and
Environmental Issues, 12-13 juin 2014, Albi (France)
Coa21. Simonnot, M.O., Guimont, S., Auclerc, A., Baldo, R., Béguiristain, T., Berthelot, C., Blaudez, D.,
Brosse, N., Chalot, M., Depré, E., Didier, L., Echevarria, G., Faure, P., Gérard, A., Gossiaux, L.,
Gueniot, H., Jeanmichel, L., Henry, H., Kanso, A., Lacercat, L., Leyval, C., Louchez, G., Maione,
R., Malacarne, M., Masfaraud, J.F., Mauviel, G., Mercier, F., Morel, J.L., Pons, M.N., Raoult, N.,
Rees, F., Rodrigues, J., Rue, M., Schwartz, C., Sere, G., Sirguey, C., Sterckeman, T., Van den
Bogaert, L., Wild, G., LORVER project: production chain of biomass for industrial purposes from
former sites and materials. 7th Sino-French Workshop on Soil Pollution and Remediation, Sun
Yat-sen University, 23-25 November 2014, Guangzhou (China)
Coa22. Simonnot, M.O., Guimont, S., Auclerc, A., Baldo, R., Béguiristain, T., Berthelot, C., Blaudez, D.,
Brosse, N., Chalot, M., Depré, E., Didier, L., Echevarria, G., Faure, P., Gérard, A., Gossiaux, L.,
Gueniot, H., Jeanmichel, L., Henry, H., Kanso, A., Lacercat, L., Leyval, C., Louchez, G., Maione,
R., Malacarne, M., Masfaraud, J.F., Mauviel, G., Mercier, F., Morel, J.L., Pons, M.N., Raoult, N.,
Rees, F., Rodrigues, J., Rue, M., Schwartz, C., Sere, G., Sirguey, C., Sterckeman, T., Van den
Bogaert, L., Wild, G., LORVER project: production chain of biomass for industrial purposes from
former sites and materials. Aquaconsoil 2015, 9-12 June 2015, Copenhagen (Denmark)
Coa23. Lardier, G., Dufour, A., Blanchard, C., Giovanella, F., Brunello, D., Weber, M., Authier, O.,
Mauviel, G., Biomass gasification in air-blown fluidised bed, 10th European Conference on
Chemical Engineering, 27 septembre-1er octobre 2015, Nice (France)

69
Coa24. Mauviel, G., Cluet, B., Francois, J., Bounaceur, R., Authier, O., Glaude, P.A., Dufour, A., Biomass
gasification modeling: from reactions to processes, 10th European Conference on Chemical
Engineering, 27 septembre-1er octobre 2015, Nice (France)
Coa25. Maione, R., Kiesgen de Richter, S., Mauviel, G., Wild, G., Segregation behaviour of a mixture of
spherical steel balls and parallelepipedic wood chips in rotating tumbler provided with internal
baffles, 10th European Conference on Chemical Engineering, 27 septembre-1er octobre 2015,
Nice (France)
Coa26. Authier, O., Cluet, B., Delebarre, A., Dufour, A., Mauviel, G., Biomass gasification in bubbling
fluidized bed: Measurements and modeling of gas composition profiles, 22nd International
Conference on Fluidized Bed Conversion, 2015, Turku (Finland)
Coa27. Buendia-Kandia, F., Mauviel, G., Billaud, F., Biomass Fast Pyrolysis: Influence of Biomass Nature
on Products Yield. In Biorefinery I : Chemicals and Materials from Thermo-Chemical Biomass
Conversion and Related Processes; Engineering Conferences International, 2015, Chania,
(Greece)
Coa28. Authier, O., Brau, J.F., Debal, M., Girods, P., Mauviel, G., Rogaume, Y., Biomass gasification in
air-blown fluidized bed: Measurements and modelling at pilot scale, CHISA, 2015, Prague
(République tchèque)

Communications orales sans publications d’actes

Co1. Mauviel, G. Séparation hydrocarbures / hydrogène par membrane à sélectivité inverse.


Séminaire RP2E, janvier 2003, Nancy (France)
Co2. Kohler, S., Mauviel G., Lédé J., Valorisation thermochimique de la biomasse, Séminaire RP2E,
janvier 2005, Nancy (France)
Co3. Dufour, A., Mauviel, G., Lédé, J., Application du génie des procédés à la valorisation
thermochimique de la biomasse, invited talk, Forum des groupes « Energie » et «
Biotechnologies » de la SFGP, juillet 2009, Paris (France)
Co4. Dufour, A., Mauviel, G., Présentation du séminaire et panorama de la conversion
thermochimique, Séminaire Conversions thermochimiques de la biomasse du CNRS, décembre
2009, Nancy (France)
Co5. Mauviel, G., Dufour, A., Lédé, J., Procédés de pyrolyse et gazéification de la biomasse,
Séminaire Conversions thermochimiques de la biomasse du CNRS, décembre 2009, Nancy
(France)
Co6. Dufour, A., Mauviel, G., Perspectives de recherche pour la conversion thermochimique,
Séminaire Conversions thermochimiques de la biomasse du CNRS, décembre 2009, Nancy
(France)
Co7. Rogaume, Y., Mauviel, G., R&D en Lorraine pour la conversion thermique de la biomasse,
invited talk, Séminaire Printemps de la Recherche en Lorraine – La Lorraine, terre d'énergie:
biomasse source d'avenir ?, 26 septembre 2012, Ecole des Mines de Nancy (France)
Co8. Dufour, A., Mauviel, G., Lédé, J., Billaud, F., Principes et enjeux de la pyrolyse et de la
gazéification de la biomasse, invited talk, Séminaire ASPROM « La biomasse - Énergies
nouvelles et renouvelables Un élément clé au service d'une croissance durable », 28-29 mars
2014, UIC, Puteaux (France)
Co9. Dufour, A., Olcese, R., Ghislain, T., Mauviel, G., Billaud, F., Carré, V., Aubriet, F., Wang, J., Jia,
L., Tang, X., Qi, F., Analysis of biomass pyrolysis products by advanced mass spectrometry,
invited talk, Joint Mass Spectrometry Center Seminar, 7 janvier 2014, Rostock University
(Allemagne).
Co10. Michel, R., Mauviel, G., Kaknics, J., Lardier, G., Dufour, A., Authier, O., Poirier, J., Study of
ash/olivine agglomeration in different lab-scale fluidized bed reactors, invited talk,
International Energy Agency - Fluidized Bed Conversion, 25-26 septembre 2014, Aix-en-
Provence (France)

70
Co11. Simonnot, M.O., Guimont, S., Auclerc, A., Baldo, R., Béguiristain, T., Berthelot, C., Blaudez, D.,
Brosse, N., Chalot, M., Depré, E., Didier, L., Echevarria, G., Faure, P., Gérard, A., Gossiaux, L.,
Gueniot, H., Jeanmichel, L., Henry, H., Kanso, A., Lacercat, L., Leyval, C., Louchez, G., Maione,
R., Malacarne, M., Masfaraud, J.F., Mauviel, G., Mercier, F., Morel, J.L., Pons, M.N., Raoult, N.,
Rees, F., Rodrigues, J., Rue, M., Schwartz, C., Sere, G., Sirguey, C., Sterckeman, T., Van den
Bogaert, L., Wild, G. LORVER project: production chain of biomass for industrial purposes from
former sites and materials Contaminated Site Management in Europe - Sustainable
Approaches to Remediation of Contaminated Land in Europe (CSME SARCLE), 20-22 octobre
2014, Bruxelles (Belgique)
Co12. Dufour, A., Lardier, G., François, J., Fortin, M., Nowakowska, M., Cluet, B., Authier, O., Herbinet,
O., Glaude, P.A., Abdelouahed, L., Rogaume, Y., Dellebarre, A., Patisson, F., Mauviel, G., Etude
de la gazéification à différentes échelles : de la filière à la molécule, invited talk, Séminaire
Conversion thermochimique de la biomasse et des déchets, 1-2 février 2016, Lyon (France)
Co13. Le Brech, Y., Jia, L., Elmay, Y., Delmotte, L., Raya, J., Ghislain, T., Pontvianne, S., Gadiou, R.,
Mercy, M., Mauviel, G., Brosse, N., Dufour, A., Etude des mécanismes chimiques de la pyrolyse
primaire par différentes méthodes d’analyses, invited talk Séminaire Conversion
thermochimique de la biomasse et des déchets, 1-2 février 2016, Lyon (France)

Communications par affiches avec publications d’actes

Afa1. Roizard, D., Favre, E., Teplyakov, V., Perrin, L., Vallières, C., Mauviel, G., Study of VOC recovery
from water streams by a stripping - vapour permeation hybrid process. ESMST congress.
Engineering with Membranes, 2001, vol. 2, p. 480-481, Grenade (Espagne)
Afa2. Mauviel, G., Vallières, C., Favre, E., Roizard, D., Récupération de composés organiques volatils
d’effluents gazeux par perméation de vapeur. Récents progrès en génie des procédés (2003)
vol. 89, p. 451-458, Mempro, 14-16 mai 2003, Montpellier (France)
Afa3. Ounaïes, F., Mauviel, G., Favre, E., Etude d’un réacteur à membranes pour l’épuration
biologique d’effluents liquides par aération sans bulles. Récents progrès en génie des procédés
(2003) vol. 89, p. 387-394, Mempro, 14-16 mai 2003, Montpellier (France)
Afa4. Kohler, S., Mauviel, G., Ferrer, M., Lédé, J., Flash pyrolysis of biomass model component and
of their mixtures, 14ème Conférence Européenne et Exposition sur la Biomasse pour l'Energie,
l'Industrie et la Protection du Climat, p. 870-871, 17 - 21 octobre 2005, Paris (France), Prix du
meilleur poster
Afa5. Le Dirach, J., Hesse, B., Mauviel, G., Corriou, J.-P., Ferrer, M., Valle Marcos, J. C., Khalfi, A.-E.,
Lédé, J., Wood fast pyrolysis: Experimental study and modelling in thermal conditions close to
those encountered in a FICFB gasification process. In Success and Visions for Bioenergy:
Thermal Processing of Biomass for Bioenergy, Biofuels and Bioproducts; Bridgwater, A. V., Ed.;
CPL Press: 2007, Salzburg (Autriche).
Afa6. Mauviel, G., Kies, F., Sans René, M., Ferrer, M., Lédé, J., Biomass densification by pyrolysis : an
Energetic Assessment, p. 1184-1188, 16th European Biomass Conference and Exhibition, 2-6
juin 2008, Valence (Espagne)
Afa7. Jendoubi, N., Broust, F., Commandre, J.M., Mauviel, G., Sardin, M., Lédé, J., Inorganic Mass
Balance and Distribution in the Products of Biomass Fast Pyrolysis, 17th European Biomass
Conference and Exhibition, p. 1166-1172, 29 juin-2 juillet 2009, Hambourg (Allemagne)
Afa8. Authier, O., Ferrer, M., Mauviel, G., Khalfi, A.-E., Lédé, J., Gases formation by thermal cracking
of wood pyrolysis vapours: experimental and theoretical studies, p.1013-1018, 17th European
Biomass Conference and Exhibition, 29 juin-2 juillet 2009, Hambourg (Allemagne)
Afa9. Mauviel, G., Kies, F., Sans René, M., Ferrer, M., Lédé, J., Biomass Pyrolysis Reactor without
Attrition: a Way to Improve Bio-Oil Quality? 17th European Biomass Conference and Exhibition,
p. 1110-1113, 29 juin- 2 juillet 2009, Hambourg (Allemagne)

71
Afa10. Authier, O., Ferrer, M., Mauviel, G., Khalfi, A.E., Lédé, J., Effect of Available Heat Flux Density
on Wood Fast Pyrolysis Products Distribution and Properties, 18th European Biomass
Conference and Exhibition, p. 1027-1033, 3-7 mai 2010, Lyon (France)
Afa11. Authier, O., Ferrer, M., Mauviel, G., Khalfi, A.E., Lédé, J., Modelling of a Dual Fluidized Bed
Biomass Gasifier: What Kinetic Constants from Literature are the Most Suitable?, 18th
European Biomass Conference and Exhibition, p. 823-829, 3-7 mai 2010, Lyon (France)
Afa12. Abdelouahed, L., Mauviel, G., Corriou, J.P., Verdier, G., Authier, O., Dufour, A., Simulation of
Biomass Gasification Processes with ASPEN Plus by Decoupling the Main Chemical Phenomena
Occurring in a Gasifier, 18th European Biomass Conference and Exhibition, p. 751-754, 3-7 mai
2010, Lyon (France)
Afa13. Dufour, A., Rodriguez-Braña, L., Herbinet, O., Mauviel, G., Lédé, J., Thermal cracking of tars
produced from cellulose pyrolysis, 33rd International Symposium of the Combustion Institute,
2010, Beijing (Chine)
Afa14. O. Authier, A.E. Khalfi, S. Kahloul, J.C. Valle-Marcos, L. Dieckhoff, L. Sanchez, Y. Aleman, A.
Delebarre, G. Mauviel, A. Dufour, M. Nowakowska, O. Herbinet, P.A. Glaude, Y. Rogaume, P.
Girods, J. Poirier, R. Michel, J. Kerhoas, C. Wathy, “Biomass gasification for combined heat
power (CHP) application: the GAMECO project”, 19th European Biomass Conference and
Exhibition, p. 1367, juin 2011, Berlin (Allemagne)
Afa15. Dufour, A., Weng, J., Jia, L., Tang, X., Fournet, R., Le Gall, H., Beaurain, P., Niedergang, Y.,
Sirjean, B., Mauviel, G., Qi, F., Fragmentation mechanisms of cellulose pyrolysis tars
investigated by tunable synchrotron VUV Q-TOF-MS, 19th International Symposium on
Analytical and Applied Pyrolysis, mai 2012, Linz (Austria)
Afa16. Francois, J., Abdelouahed, L., Mauviel, G., Mirgaux, O., Rogaume, C., Feidt, M., Patisson, F.,
Dufour, A., Estimation of the energetic efficiency of a wood gasification CHP plant using Aspen
Plus, 15th Conference on Process Integration, Modelling and Optimization for Energy Saving
and Pollution Reduction (PRES 2012), 25-29 août 2012, Prague (Czech Republic)
Afa17. Dufour, A., Olcese, R., François, J., Le Brech, Y., Mauviel, G., Billaud, F., A multiscale approach
to optimise the thermochemical conversion of lignocellulosic biomass, BioEnergy IV:
Innovations in Biomass Conversion for Heat, Power, Fuels and Chemicals, Juin 2013, Otranto
(Italy)
Afa18. Ghislain, T., Carré, V., Le Brech, Y., Mauviel, G., Dufour, A., Aubriet, F., Characterization of
biomass and biochar by LDI-FTICRMS, ASMS 2014, 15-19 juin 2014, Baltimore (USA)
Afa19. Le Brech, Y., Delmotte, L., Raya, J., Brosse, N., Cissé, S., Ghislain, T., Leclerc, S., Elmay, Y.,
Gadiou, R., Mauviel, G., Snape, C., Dufour, A., The mechanism of biomass pyrolysis revealed by
various analytical methods. PYRO 2014 (20th International Symposium on Analytical and
Applied Pyrolysis), 19-23 mai 2014, Birmingham (UK)
Afa20. Cluet, B., Mauviel, G., Rogaume, Y., Delebarre, A., Segregation of wood in a cold bubbling
fluidized bed : correlations for pyrolysis reactor modeling, PYRO 2014 (20th International
Symposium on Analytical and Applied Pyrolysis), 19-23 mai 2014, Birmingham (UK)
Afa21. Dufour, A., Carré, V., Aubriet, F., Olcese, R., Ghislain, T., Mauviel, G., Billaud, F., Weng, J.J., Jia,
L., Tang, X., Qi, F., Analysis of biomass pyrolysis products by advanced mass spectrometry,
PYRO 2014 (20th International Symposium on Analytical and Applied Pyrolysis), 19-23 mai 2014,
Birmingham (UK)
Afa22. Dufour, A., Mauviel, G., Francois, J., Le Brech, Y., Shrestha, B., Lardier, G., Wild, G., Lédé, J.,
Billaud, F., A multiscale approach to optimize the thermochemical conversion of lignocellulosic
biomass, PYRO 2014 (20th International Symposium on Analytical and Applied Pyrolysis), 19-23
mai 2014, Birmingham (UK)
Afa23. Ghislain, T., Le Brech, Y., Pontvianne, S., Chaimbault, P., Mauviel, G., Dufour, A.,
Characterization of carbohydrates pyrolysis products by SEC-ELSD-ESI-MS, PYRO 2014 (20th
International Symposium on Analytical and Applied Pyrolysis), 19-23 mai 2014, Birmingham
(UK)

72
Afa24. Berger, E., Mauviel, G., Roizard, D., Investigation of the sorption of heavy aromatic compounds
in polymers under controlled vapor activity, Euromembrane, 6-10 septembre 2015, Aachen
(Allemagne)
Afa25. Canabady-Rochelle, L., Mutelet, F., Muhr, L., Mauviel, G., Cesari, L., Snape, C., Favre, E., Falk,
L., Dufour, A., Biorefinery based on ligno-cellulosic biomass: a review on the purification of
added-value chemicals in bio-oils, 10th European Conference on Chemical Engineering, 27
septembre-1er octobre 2015, Nice (France)
Afa26. Masson, A., Lopez Rojas, L., Mercy, M., Dufour, A., Hu, G.-H., Mauviel, G., Burklé-Vitzthum, V.,
Epoxy resin fast pyrolysis studied in micro-fluidised bed, PYRO 2016 (21th International
Symposium on Analytical and Applied Pyrolysis), 9-12 mai 2016, Nancy (France)

Communications par affiches sans publications d’actes

Af1. Mauviel, G., Kerharo, L., Roizard, D., Favre, E. Gas permeation properties of silicone networks
loaded with inorganic fillers. Journées transalpines des polymères, octobre 2003, Lyon
(France)
Af2. Mauviel, G., Séparation hydrocarbures/hydrogène par membrane à sélectivité inverse.
Congrès GFP, juillet 2001, Nancy (France)
Af3. Kohler, S., Mauviel, G., Ferrer, M., Lédé, J., Pyrolysis of biomass components, Séminaire
Nancy-Karlsruhe, juin 2005, Ventron (France)
Af4. Doassans-Carrere, N., Mauviel, G., Ferrasse, J.-H., Lédé, J., Boutin, O., Liquéfaction de
biomasse pour la production de bio-huiles par les procédés de pyrolyse rapide et en eau sous
pression : étude comparative et analyse énergétique, congrès SFGP, 28-30 novembre 2011,
Lille (France)
Af5. François, J., Abdelouahed, L., Mauviel, G., Billaud, F., Rogaume, Y., Feidt, M., Patisson, F.,
Dufour, A., Analyse de Cycle de Vie des installations de cogénération par gazéification et
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(France)
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76
8. Glossaire
1A, 2A, 3A élèves de 1ère année (S5 et S6), 2ème année (S7 et S8) ou 3ème année (S9 et S10) de l’ENSIC
ANR Agence Nationale de la Recherche
ADEME Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
ATG Analyse Thermo-Gravimétrique
BTX Benzène, Toluène, Xylènes
CFD Computational Fluid Dynamics
CITHERE Cinétique - Thermodynamique - Energie (l’un des 5 axes du LRGP)
CRCT Congés pour Recherche ou Conversion Thématique
CPER Contrat de Projet Etat-Région
CPGE Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles
CSR Combustibles Solides de Récupération
DEM Discrete Element Method
DCPR Département de Chimie Physique des Réactions
DPM Discrete Phase Model
ECINE Ecole Supérieure de l’Ingénierie de l’Energie - Université International de Rabat, Maroc
ENSEM Ecole Nationale Supérieure d’Electricité et de Mécanique
ENSIC Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques
ENSGSI Ecole Nationale Supérieure de Génie des Systèmes et de l’Innovation
ENSTIB Ecole National Supérieure des Technologies et Industries du Bois
FITI Diplôme Ingénieur Spécialité Génie Chimique de l’ENSIC (recrutement principal = IUT)
FJV Fédération Jacques Villermaux
GREENER Génie des Réactions pour l’Environnement et les Energies Renouvelables
HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
HETD Heure Equivalent Travaux Dirigés
HMFU Hydroxyméthylfurfural
I2C Diplôme Ingénieur des Industries Chimiques de l’ENSIC (recrutement principal = CPGE)
INPL Institut National Polytechnique de Lorraine (fusion en 2010 pour fonder l’UL)
IUT Institut Universitaire de Technologie
L-INP Collégium Lorraine INP de l’Université de Lorraine
LRGP Laboratoire Réactions et Génie des Procédés
LSGC Laboratoire des Sciences du Génie Chimique
LTMP Laboratoire de Thermodynamique des Milieux Polyphasés
LVG Lévoglucosane
PCI Pouvoir Calorifique Inférieur (MJ kg-1 ou kWh Nm-3)
Procédis Spécialisation en Génie des Procédés Discontinus (en contrat de professionnalisation)
PROCEDEC Junior Entreprise des élèves de l’ENSIC
PROGEPI Association de valorisation et de transfert liée au LRGP
Py-GC Pyrolyse flash couplée à un chromatographe en phase gazeuse
SNG Synthetic Natural Gas (CH4 obtenu par méthanation du syngaz)
TCR Taillis à Courte Rotation (saule, peuplier…)
TRL Technology Readiness Level
TD Travaux Dirigés
TP Travaux Pratiques
UL Université de Lorraine

77
9. Annexes

9.1. Modélisation du séchage et de la pyrolyse d’une particule de biomasse

Modèle 3CS-AC

Cette annexe est un extrait d’un article en cours de soumission. Les références sont
numérotées et la bibliographie correspondante est située après la partie nomenclature.

The kinetic scheme that is used in the 3CS-AC model is summarized in Figure 46.

Figure 46: Three concurrent steps model with correlations for products composition and atom conservation (3CS-AC model)

The inorganic part of the biomass is considered to be inert. The moisture evaporation has
been taken into account through a pseudo-reaction as proposed by Bryden & Hagge (2003),
whereas the kinetic parameters of Wagenaar et al. (1993) were the most satisfying for the
three concurrent steps (cf. Table 1).

Table 1 : Kinetic parameters

Moisture  Steam Biomass  Gas Biomass  Vapour Biomass  Char

EA A EA A EA A EA A

(kJ/mol) (s-1) (kJ/mol) (s-1) (kJ/mol) (s-1) (kJ/mol) (s-1)

88 5.13 x 1010 177.0 1.1 x 1011 149.1 9.3 x 109 125 3.1 x 107

The model is based on the coupling of mass and energy conservation equations (see equations
1 and 2). It is developed in 1D cartesian geometry along the thickness axis z. A 3D geometry
would have been necessary to take into account the anisotropic fibrous structure of the wood
cylinders, since the cutting direction and the heat flux are orthogonal to the fibre direction.
However, such a 3D devolatilization model would have been long to run (a few minutes
instead of few seconds to reach convergence). This feature is not acceptable when this
devolatilization model is used in a gasifier model that may be solved many times in a process

78
simulation. The error introduced by 1D Cartesian geometry is quite small as long as the
sphericity S of the particles is small (11). That is the case with the samples considered here (S
= 0.47 for L=1mm, S = 0.64 for L=2 mm) and with wood chips (S < 0.6). For biomass pellet (S ~
0.75), this geometry is less appropriate and a 2D cylindrical geometry is more suitable.
As a consequence of the 1D geometry, the gas mass transfer that is highly favoured along the
fibres cannot be taken into account properly in the mass balances (Equation 1). Moreover,
this would imply introducing many parameters regarding pyrolysis gases and tars:
permeability, viscosity and mean molar mass. In particular, the permeability is highly
dependent on the type of biomass (11) and is difficult to determine (especially when it should
be measured on brittle char).

The total volume of the particle is considered to remain constant throughout the pyrolysis. As
a consequence, the thickness L is constant in the model. In reality, there is a slight size
reduction that has been modelled by some authors (23) on an empirical basis since the physics
of this contraction phenomenon is not well understood. This contraction is dependent on the
biomass species and the direction of the fibres. We have chosen to neglect this contraction
rather than introducing a questionable parameter as, for instance, the char final density.
Equation 1

=−

=− + +

= ; = ; =

ℎ = (− )

Equation 2

²
( , + , ) = − ∆
²

Boundary conditions

For image furnace experiments, the boundary conditions are the following. The irradiated
surface temperature is imposed and equal to the temperature evolution measured by
pyrometry during the experiment (Equation 3).
Equation 3

T z L t   T z  L, exp
(t )

For the non-irradiated surface, convection and radiation are considered for the modelling of
the heat losses to the environment (Equation 4).

79
Equation 4

T
s    s (T 4  Tamb
4
)  h(T  Tamb ) z  0
z z 0
z 0

where the convective heat transfer coefficient h is equal to 12 W m-2 K-1 in our conditions as
determined by the following Nusselt correlation for flat plate surfaces in laminar flow:
hd
Nu   0.664 Re1 / 2 Pr 1 / 3 .
G

Heat conductivity

The heat conductivity model is derived from the work of Thunman & Leckner (24) developed
for wood thermal conversion and based on biomass fibrous structure defined as a system of
serial and parallel conduction paths. It allows computing the heat conductivity from the local
temperature, the mass fractions of biomass and char and the solid porosity. Since the biomass
fibres are orthogonal to the heat flux in our experiments, the global heat conductivity s is
computed by Equation 5 (24).
Equation 5

 s  0.5 min  0.5 max

1  (1   g0.5 )
 min  (1   0.5
g )int 
1   g0.5 1  (1   g0.5 )

int  g   rad

1 1   g0.5 1  (1   g0.5 )
 
 max int (1   g0.5 )int  (1  (1   g0.5 ))( g   rad )

The fibre intrinsic heat conductivity is computed as the weighted average between biomass
and char intrinsic conductivities (Equation 6 and Table 2).
Equation 6

int   b int,b   ch int, ch

The gas heat conductivity is calculated by the correlation cited by Larfeldt et al. (25) (Equation
7).
Equation 7

 g  5.63 10 5 T  9 10 3 W m 1 K 1
There are many correlations in the literature for the radiative contribution inside the pores.
The dependence of the equivalent heat conductivity rad with T3 is recognized, but the other

80
parameters in the correlations vary. A parameter that is difficult to estimate is the mean pore
diameter, since there is no clear definition from one author to another. Thus rad was chosen
to be calculated with the Panton correlation (26) (Equation 8) and the mean pore diameter
was adjusted to fit the experimental results. It is well-known that the mean pore diameter
increases during pyrolysis, but the radiative contribution becomes important only at high
temperature when the biomass is already converted to char. As a consequence, this mean
pore diameter is a fitting parameter that should be close to the real mean pore diameter of
the char.
Equation 8

4 s d p T 3
rad 
1  g
Heat capacity

The correlations for heat capacity are taken from Gupta et al. (27): Cp,b=231.06+ 3.69 T (J kg-1
K-1) and Cp,ch=-795.28 + 5.98 T – 3.8 10-3 T2 (J kg-1 K-1). These correlations lead to small
differences with other reliable correlations and the sensitivity of the devolatilization model to
the heat capacity values is quite low. The gas and vapour heat capacities are neglected in
Equation 2. The contribution of ashes is considered to be taken into account in Cp,b and Cp,ch.

Emissivity

The solid residue emissivity is considered to be equal to the weighted average of biomass and
char emissivities (Equation 9). The emissivity values for biomass and char have been measured
in the infra-red spectrum (between 3 and 10 microns) at room temperature (Table 2).
Equation 9

 s  b b  ch ch .

Reaction enthalpy

Many models use the same reaction enthalpy value for the three concurrent steps (-418 kJ kg-
1 in Janse et al.(11), 150 kJ mol-1 in Chan et al. (9)). Since it is well-known that the global heat

of pyrolysis decreases when the char yield increases(28), it seems logical to choose a negative
value for char formation step and positive values for gas and tar formation steps. Data derived
from the article of Rath et al. (29) were used for beech and spruce wood: the vapour-forming
reaction enthalpy is Hvap = 936 kJ kg-1, whereas the char-forming reaction enthalpy is Hch =
-3525 kJ kg-1. In their article, the Kilzer and Broido scheme was used: a step forms “char + gas”
and a concurrent step forms “vapours”. Since the experimental char yield decreases with
pyrolysis temperature whereas the experimental gas yield increases, this Kilzer and Broido
scheme is not really suitable for biomass devolatilization. That is the reason why, in this 3CS-
AC model, it is supposed that the gas-forming reaction enthalpy has the same positive value
than the vapour-forming reaction: Hg = 936 kJ kg-1.

81
Density and intrinsic density

The biomass density has been determined for each sample through its sizing and weighing.
The values vary from one sample to another. In Table 2, the mean density value is indicated
for each biomass. The mass concentration of solid residue is equal to the sum of ash-free
biomass, char and ash mass concentrations.
The porosity g of each sample can be calculated with the intrinsic density value of biomass
given in Table 2. With the intrinsic density of char, it is also possible to compute the porosity
g of the solid residue since its volume is considered constant (cf. Equation 10).
Equation 10

 Yb Ych 
 g  1   b   
  b ,int  ch ,int 
Table 2: Physical parameters for each type of solid

Particle Intrinsic Intrinsic heat Mass fraction


Emissivity
density density conductivity (dry basis)

 (kg m-3) int (kg m-3) int (W m-1 K-1)  C H ash

Beech 730 ± 40 1480 (30) 0.43 (30) 0.93 47.3% 6.1% 1.6%

Spruce 450 ± 50 1480 (30) 0.43 (30) 0.93 48.6% 6.1% 0.6%

Char Calc. 1950 (24) 1.47+0.0011 T(K) (24) 0.94 Calc. Calc. Calc.

Initial conditions

The initial temperature of the anhydrous biomass pellet is supposed to be uniform and equal
to the ambient temperature that is typically between 30 and 70°C in the reactor since it tends
to warm slightly during one day of experiment. At initial time, the mass concentrations of gas,
vapour and char are zero. The mass concentration of biomass is uniform and equal to the mass
concentration of ash-free biomass.

Numerical method for integration

The four ordinary differential equations (Equation 1) and the partial differential equation
(Equation 2) are spatially discretized by finite differences (typically 20 points on a uniform
spatial grid) to obtain a differential- algebraic equation system. This system is numerically
integrated under Matlab® with ode15s, a variable order solver based on implicit numerical
differentiation formulas well adapted to stiff problems.
Once these equations have been integrated between the initial time and the final time of the
considered experiment, a matrix is obtained that contains the temporal evolution of
temperature and mass concentration of ash-free biomass, gas, vapour and char at the
different spatial locations. These data are used to compute the temporal evolution of global

82
gas, vapour and char yields on dry basis (Yi). In order to obtain the temporal evolution of the
composition of these products, a post-treatment step is applied.

Post-treatment to compute the products composition

The post-treatment step relies on empirical linear correlations between the composition of
the products and the local temperature at which the products have been formed. There are
five correlations for the mass fractions ig of five molecules in the gas phase (CO, CH4, C2H4,
C3H6 and H2) (Equation 11). It is considered that C2H4 comprises other C2 species and that C3H6
comprises other C3 species. The CO2 mass fraction is determined by difference.
Equation 11

ig  ai (T  Tref )  bi with Tref = 400°C


These correlations are used to compute the temporal evolution of local mass concentrations
of the five gas molecules (Equation 12).
Equation 12

ig (T  T )  ig (T )
 i ,t  t   i ,t  (  g ,t  t   g ,t )
2
The local mass concentrations of carbon and hydrogen atoms in the gas phase are readily
computed. The global mass fractions of each molecules ig are computed from the local mass
concentrations of each molecule.

One linear correlation is used to compute the water content in the vapour (Equation 13).
Equation 13

 Hvap2O  a H 2O (T  Tref )  bH 2O with Tref = 400°C


It would have been interesting to accurately describe the elemental composition of the
organic part of the vapour, since these primary tars may be cracked in a gasifier or burnt in a
combustor. However the elemental composition of the condensed vapour has not been
measured in our experiments because the mass of recovered liquid is so small (few milligrams)
that it is not possible to sample it for further elemental analysis. Former experiments achieved
with different apparatus have shown that the elemental composition of the primary tars
obtained by fast pyrolysis does not vary significantly with heat source temperature (31,32). As
a consequence, it is considered that the organic part of the vapour phase has a constant
elemental composition: Ctar = 50.0 wt% and Htar = 6.3 wt%. This composition was obtained
with experiments achieved on beech wood at 500°C with the same setup and protocol as in
(31).
At last, the temporal evolutions of the local elemental mass concentrations of solid residue
are computed by elemental balances (Equation 14).
Equation 14

 Cs   Cb ,init   Cg   Ctar
 Hs   Hb ,init   Hg   Htar   HH 2 O

83
The temporal evolution of the solid residue’s global elemental composition (Cs; Hs, Os) is
readily computed from these local elemental mass concentrations. The ash dilution effect
should not be omitted, since the elemental mass fractions are computed on dry basis. 

Numerical method for parameter fitting

One of the main advantages of the above pyrolysis model is that it is possible to fit different
parameters packages in a step-by-step procedure, instead of fitting all the parameters
together. As a matter of fact, there are a lot of parameters to fit: six Arrhenius law kinetic
parameters (Equation 1) (if it is desired to change these parameters), the mean pore diameter
(Equation 8), ten gas composition parameters (Equation 11) and finally two water content
parameters (Equation 13). These 19 parameters would be difficult to fit simultaneously. Since
there is no impact of the gas composition and water content parameters on the main product
yields, it is possible to fit the pore diameter and the six Arrhenius law kinetic parameters in a
first step on the basis of the solid residue and gas yields experimental values. The vapour yield
is not considered in the fitting procedure since it is not an independent data: Yvap = 1 – Ys - Yg.
The seven parameters are fitted by the least-square method through the minimization of the
error criterion defined in Equation 15 with the genetic algorithm method (ga function in
Matlab) followed by the Simplex method (fminsearch function in Matlab).
Equation 15

 Y mod  Y exp
n exp 
2

 Y mod  Ysexp 
2

ErrorY       s ,k
 
g ,k g ,k ,k

k 1 
 exp
Yg ,k    exp
Ys , k 
    
It should be noted that the pre-exponential factors of Arrhenius law are not fitted directly
because of the compensation effect (33). They are replaced by kinetic constants at a reference
temperature that is typical for biomass pyrolysis (Tref = 400°C). Once these parameters and the
activation energies have been determined, it is straightforward to compute the pre-
exponential factors.
The second step of fitting procedure provides the couples of parameters for each gas fraction.
In that case, the error criterion is defined in Equation 16 for each gas. It is faster to adjust the
couple of parameters one-by-one instead of all together.
Equation 16

  g , mod   g ,exp  2 
n exp
Errorgi    i , k g ,exp i , k  
k 1   i,k  

The last step of fitting procedure provides the parameters for water content. Since the
measurements of water content by Karl-Fischer were not reproducible, it was preferred to
adjust these water content parameters on the solid residue elemental composition data. As a
matter of fact, the theoretical solid residue elemental composition depends, inter alia, on the
water content of the vapour. In that case, the error criterion is defined in Equation 17.
Equation 17

  s , mod   s ,exp
n exp
2
   sH,mod   sH,exp 
2

Error s       
C ,k C ,k ,k ,k

k 1 
  C ,k
s , exp    H ,k
s , exp  
    
84
Nomenclature

Latin letters : Definition Unit

A Kinetic pre-exponential factor s-1

Cp Heat capacity J kg-1 K-1

d Particle diameter m

dp Pore diameter m

E Activation energy J mol-1

h Heat transfer coefficient W m-² K-1

L Thickness or characteristic length, i.e. ratio of particle’s volume m

divided by the particle’s surface

m Mass kg

M Molar mass kg mol-1

nexp Number of experiments

Nu Nusselt number =

P Total pressure Pa

 C pG
Prandtl number Pr 
G
Pr

G

Q Volumetric flowrate m3 s-1

 uG d
Re Reynolds number: Re  G

µ
G

85
Rg Gas constant 8.314 J mol-1 K-1

S Sphericity : ratio of the surface area of the sphere with the -

same volume as the given particle to the surface area of the

particle

t Time s

T Temperature K

uG Carrier gas velocity reaching the biomass surfaces m s-1

V Volume m3

Y Product mass yield on biomass dry basis kg kg-1

z Axial coordinate m

Greek letters :

H Reaction enthalpy J kg-1

 Emissivity

 Thermal conductivity W m-1 K-1

 Local mass fraction kg kg-1


Dynamic Viscosity kg m-1 s-1

 Mass concentration / density kg m-3

 Stefan Boltzmann constant 5.67 10-8 W m-2 K-4

 Local mass fraction kg kg-1

 Global mass fraction kg kg-1

86
Subscripts:

amb Ambient

ash Ash

b Biomass

C Carbon

ch Char

exp Experiment

g Gas

G Carrier gas

H Hydrogen

i Component index

init Initial

int Intrinsic

mod Model

p Pore

s Solid

tar Primary tars = organic part of the vapour

vap Vapour

87
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89
Modèle « Ranzi »

Le schéma cinétique de pyrolyse proposé par Ranzi (voir annexe de Corbetta et al., 2014) est
rappelé ci-dessous. Les énergies d’activation sont en J/mol.

Kinetic constant ΔH0R


Reaction
[1/s] [kJ/mol]
CELL→ CELLA 4 x 1013 exp(-188370/(RT)) 0

CELLA→ 0.45HAA + 0.2 GLYOXAL + 0.1 C2H4O + 0.25 HMFU + 0.3 2106 exp (-80000/(RT)) 109.5
C3H6O + 0.15 CH3OH + 0.4 CH2O + 0.31 CO + 0.41 CO2 + 0.05 H2 +
0.83 H2O + 0.02 HCOOH + 0.2 G{CH4} + 0.05 G{H2} + 0.61Char

CELLA→ LVG 4T exp (-41860/(RT)) 100.9

CELL→ 5 H2O + 6 Char 6.5107 exp (-129766/(RT)) -268.0

HCE→ 0.58 HCE1 + 0.42 HCE2 11010 exp (-129766/(RT)) -10.9

HCE1→ 0.025 H2O + 0.5 CO2 + 0.025 HCOOH + 0.5 CO + 0.8 CH2O + 1.2109 exp (-125580/(RT)) -0.6
0.125 C2H5OH + 0.1 CH3OH + 0.25 C2H4 + 0.125 G{H2} + 0.275 G{CO2}
+ 0.4 G{COH2} + 0.45 G{CH3OH} + 0.325 CH4 + 0.875 Char

HCE1→ 0.25 H2O + 0.8 CO2+ 0.05 HCOOH + 0.1 CO + 0.3 CH2O + 0.2 0.15T exp (-33500/(RT)) -181.5
G{H2} + 0.15 G{CO} + 0.15 G{CO2} + + 1.2 G{COH2} + 0.625 G{CH4} +
0.375G{C2H4} + 0.875 Char

HCE1→ XYLAN 3T exp (-46046/(RT)) 77.6

HCE2→ 0.2 H2O + 0.175 CO + 0.275 CO2 + 0.5 CH2O + 0.1 C2H5OH + 0.51010 exp (-138138/(RT)) 50.2
0.2 HAA + 0.025 HCOOH + 0.25 G{CH4} + 0.3 G{CH3OH} + 0.275
G{C2H4} + 0.4 G{CO2} + 0.925 G{COH2} + Char
LIGC→ 0.35 LIGCC + 0.1 COUMARYL + 0.08 PHENOL + 0.41 C2H4 + 1.331015 exp(-203021/(RT)) -43.0
H2O + 0.3 CH2O + 0.32 CO +0.7 G{COH2} + 0.495 G{CH4} + 5.735Char

LIGH→ LIGOH + 0.5 C3H6O + 0.5 C2H4 + 0.25 HAA 0.671013 exp(-156975/(RT)) 128.3

LIGO→ LIGOH + CO2 0.33109 exp(-106743/(RT)) 108.6

LIGCC→ 0.3 COUMARYL + 0.2 PHENOL + 0.35 HAA + 0.7 H2O + 0.4 1.67106 exp(-131859/(RT)) -130
CO + 0.65 G{CH4} + 0.6 G{C2H4} + G{COH2} + 0.4 G{CO} + 6.75 Char

LIGOH→ LIG + 0.9 H2O + 0.1 CH4 + 0.6 CH3OH + 0.1 G{H2} + 0.3 1108 exp(-125580/(RT)) -109.4
G{CH3OH} + 0.05 CO2 + 0.55 CO + 0.6 G{CO} + 0.05 HCOOH + 0.85
G{COH2} + 0.35 G{CH4} + 0.2 G{C2H4} + 4.15 Char

LIG→ FE2MACR 4T exp(-50200/(RT)) 142.6

LIG→ 0.95 H2O + 0.2 CH2O + 0.2 C2H4O + 0.2 C3H6O + 0.4 CH3OH + 0.4109 exp(-125580/(RT)) -92.8
CO + 0.2 CH4 + 0.05 HCOOH + 0.4 GCH4 + 0.65 GC2H4 + 0.45
G{CO} + 0.5 G{COH2} + 6 Char
LIG→ 0.6H2O + 0.4 CO + 0.2 CH4 + 0.4 CH2O + 0.2 G{CO} + 0.083Texp(-33500/(RT)) -345.9
0.4GCH4 + 0.5 GC2H4 + 0.4 G{CH3OH} + 2 G{COH2} + 6 Char

90
GCO2→ CO2 1106 exp(-100464/(RT)) -121.6

GCO→ CO 0.51013 exp(-209300/(RT)) -56.2

GCOH2→ CO+H2 51011 exp(-297200/(RT)) 203.3

GH2→ H2 51011 exp(-313959/(RT)) 0

GCH4→ CH4 GC2H4→C2H4 0.51013 exp(-300000/(RT)) 0

GCH3OH → CH3OH 0.21013 exp(-209300/(RT)) 0

Le modèle de grain que nous avons bâti autour de ces cinétiques chimiques comporte le même
modèle de transfert de chaleur que le modèle 3CS-AC décrit précédemment.

Pour simuler les expériences en micro lit fluidisé, le coefficient de transfert de chaleur du lit
vers la particule a été calculé avec la corrélation de Prins et al. (1986) (Equation 18).

Equation 18

Nu  3.539Ar n (d / d p ) 0.257 f T
avec n  0.105(d / d p )
0.082
et fT  0.844 0.756(Text / 273)

Par ailleurs, j’ai pris en considération l’hydrodynamique du freeboard et du capillaire en


mesurant la distribution de temps de séjour par injection d’un pulse de benzène (ou de
guaiacol) et suivi de la concentration par SPI-TOF-MS (cf. Figure 47). La DTS mesurée a été
ajustée par un modèle avec Réacteur Parfaitement Agité (CSTR) et Réacteur Piston (PFR) en
série (Equation 19). Le temps de passage du CSTR est 2.5 s, tandis que celui du PFR est 7.8 s.
Le CSTR doit probablement correspondre au comportement hydrodynamique du freeboard et
de la sortie du gaz, tandis que le PFR doit correspondre au comportement hydrodynamique
du capillaire reliant la sortie du réacteur au SPI-TOF-MS.

Equation 19

1  t   PFR 
E (t )  exp    H ( t   PFR )
 CSTR   CSTR 
E(t) est la fonction de distribution de temps de séjour, CSTR et PFR sont les temps de séjour
moyen des deux réacteurs idéaux, H est la fonction de Heaviside.

91
Figure 47 : Distributions de temps de séjour de la phase gazeuse du micro-lit fluidisé : mesurées par injection de benzène
(m/z 78) ou de guaiacol (m/z 124) ; modélisée avec CSTR et PFR en série

Lors des expériences de pyrolyse, le SPI-TOF-MS a mesuré l’évolution de l’intensité du signal


MS pour différents m/z correspondants aux goudrons principaux. Ces signaux n’étant pas
quantitatifs, nous avons choisis de les normer : la surface sous chaque pic devient alors
identique. Pour réaliser la comparaison avec nos résultats de modélisation, les flux instantanés
de goudrons calculés ont été également normés. En outre, la DTS nous a permis de déformer
ces flux théoriques pour prendre en compte l’impact de l’hydrodynamique du freeboard et du
capillaire.
exp MS i ( t )
Signal détecté normé : m i
(t )  
0
MS i ( t ) dt
m i ( t )
Flux instantané modélisé normé : m
part
i
(t ) 
m i , final

t
Idem au niveau du détecteur : m
det part
m i
(t )  i
( t ' ) E ( t  t ' ) dt '
0

Cette procédure permet de réaliser une comparaison juste entre les signaux expérimentaux
du SPI-TOF-MS et les signaux modélisés (cf. Figure 16). Si l’hydrodynamique du réacteur n’est
pas prise en compte, les signaux du modèle seraient anormalement précoces par rapport aux
signaux expérimentaux.
Remarquons que la déformation des pics liée au comportement CSTR est tout de même
gênante puisqu’elle induit une perte de résolution d’autant plus marquée que la pyrolyse est
rapide (ce qui est par exemple le cas avec des particules fines à TLF=500°C). Pour gagner en
résolution, il serait intéressant de pouvoir placer le bout du capillaire au plus près de la
particule qui émet les goudrons. Cette modification est actuellement envisagée.

92
9.2. Données sur les expériences en lit fluidisé

Les caractéristiques des échantillons de bois et d’olivine utilisées dans le cadre des travaux
en maquette froide sont indiquées dans le Tableau 5 et le Tableau 6.

Tableau 5 : Caractéristiques des échantillons de bois utilisés pour l’étude de ségrégation en maquette froide

Forme Tourillons Chips Petits chips


Essence Hêtre Hêtre Balsa Balsa
Masse volumique 685 kg m-3 685 kg m-3 159 kg m-3 159 kg m-3
Dimensions 8mm

4mm 4mm
57mm 29.5mm
25mm 5.5mm 2mm
Sphéricité 0,77 0,50 0,50
Diamètre en volume (dv) 13,4 mm 13,4 mm 7,6 mm
Diamètre effectif (deff) 7,94 mm 3,35 mm 1,17 mm
Umf calculée 1,438 m.s-1 0,845 m.s-1 0,352 m.s-1 0,088 m.s-1

Tableau 6 : Caractéristiques des lits de sable utilisés pour l’étude de ségrégation en maquette froide

Caractéristique Olivine fine Olivine grossière


Masse volumique apparente ( ) 1682 1614 kg.m-3
Porosité ( ) 0.476 0.496 m3air.m-3
Masse volumique vraie ( ) 3209 3202
Diamètre moyen en nombre ( ( , )) 237 378 µm
Diamètre de sauter ( ( , )) 269 366 µm
Diamètre moyen en volume ( ( , )) 289 415 µm
Sphéricité ( ) 0.78 0.82
Diamètre effectif (deff) 210 300 µm
Classe de Geldart B B
Vitesse minimale de fluidisation mesurée 0.079 0.137 m.s-1
Vitesse terminale(U )
de chute calculée (Ut) 1.63 2.59 m.s-1

93
9.3. Modélisation du lit fluidisé de gazéification

Hypothèses simplificatrices

Le matériau de lit est caractérisé par sa granulométrie et par sa densité. Les phénomènes
d’évolution de sa granulométrie (fragmentation, agglomération, …) ne sont pas pris en
compte.
Les particules de charbon sont consommées selon un modèle de cœur rétrécissant : leur
volume diminue mais leur densité reste constante. La granulométrie du charbon est fixée à un
diamètre moyen de 500 µm, suivant une répartition normale avec les mêmes classes
granulométriques que celles utilisées pour l’olivine.

Hydrodynamique du lit fluidisé

Le lit dense est modélisé comme un lit fluidisé à bulles d’après les travaux de Werther et Wein
(1994). Le freeboard est modélisé selon l’approche proposée par Kunii et Levenspiel (1991).
Ces modèles systémiques intégrés dans ASPEN PLUS 8.6® sont couplés à des corrélations de
la littérature choisies par l’utilisateur. Ces dernières permettent uniquement de décrire la
concentration du solide dans le freeboard et de calculer la hauteur de la zone de
désengagement. Dans notre cas, la relation proposée par George et Grace (1978) est utilisée
pour calculer la hauteur de la zone de désengagement et la corrélation de Geldart et al (1979)
pour estimer le coefficient d’élutriation.
Le lit dense est divisé en cellules dont la hauteur est définie par l’utilisateur. Chaque cellule
est considérée comme un réacteur parfaitement agité (RPA) pour le gaz, cette succession de
RPA étant similaire à un « écoulement piston dispersif» pour la phase gaz.
Pour la résolution des bilans de matière, chaque cellule est définie comme étant un mélange
parfait du gaz et des solides. Les coefficients de transferts entre les phases bulles et émulsions
ne sont donc pas considérés.
Nous avons choisi de fixer la hauteur totale du lit fluidisé du module FLUIDIZED BED à une
valeur proche de la hauteur expérimentale du lit dense, tandis que le freeboard est en fait
modélisé par un réacteur piston externe au module FLUIDIZED BED, ce qui permet d’imposer
le profil de température expérimental mesuré au sein du freeboard (cf. Figure 48) ce qui n’est
pas possible dans le module FLUIDIZED BED.

94
1.4
1.2
1
Hauteur (m)
0.8
0.6
0.4
0.2
0
600 650 700 750 800 850 900
Température (°C)
Figure 48 : Profil de température au sein du lit fluidisé (test #1, Tlit = 826 °C, ER = 0.24, U/ Umf=10.9)

Cinétique des réactions

L’air, le charbon ainsi que les dix espèces gazeuses issues de la pyrolyse et du craquage
primaire sont injectées dans le module FLUIDIZED BED sous ASPEN PLUS®. Les réactions subies
par ces espèces sont détaillées ci-après. Deux types de réactions sont considérés : les réactions
hétérogènes qui entraînent la consommation du charbon, et les réactions homogènes qui
consomment des composés gazeux.

Schéma cinétique des réactions hétérogènes :

Réaction Vitesse de réaction ( ) Réf

+ →
= 1.2 10
Ranzi et al.,
+ 0.5 → .
= 2.5 10 (2014)
+ → + . .
= 2.5 10

Remarques:
Cc correspond au ratio entre la masse de char restante et la masse de char initiale, tandis
que CO2 correspond à la fraction volumique d’O2.

95
Schéma cinétique des réactions homogènes :

Réaction Vitesse de réaction ( ) Réf

→ 9 + 1/6 + 7/2 = 3.4 10 e . .

+ →3 +2 + = 4 10 e . . . Jess (1996)

+ → + r = 1.04 10 e .

→ + 0.5 r = 1.1 10 .
e . .
Andersen et al.
+ 0.5 → . . (2009)
= 2.24 10
Wang et al.
+ → + = 6.71 10 (2012)
Westbrook &
+ 1.5 → +2 = 5.03 10 . .
Dryer (1981)
Marinov et al.
→ 0.5 + = 2.51 10 e (1995)
Wang et al.
+ 0.5 → = 5.69 10 .
(2012)
Westbrook &
+ → +3 = 3 10 Dryer (1981)
Jones &
+ → + = 2.75 10 Lindstedt
(1988)

Remarque : Les réactions mettant en jeu les « C2 » ne sont pas prises en compte dans le
modèle.

Données d’entrée du modèle sous ASPEN PLUS

Géométrie du réacteur
 hauteur et diamètre du lit dense
 masse de lit
 hauteur et diamètre du freeboard
 type de distributeurs et caractéristiques (nombre et diamètre des orifices, perte de
charge)

Caractéristique des solides inertes


 type dans la classification de Geldart
 granulométrie
 Vitesse minimum de fluidisation (Umf)
 porosité au minimum de fluidisation

Conditions opératoires
 profil de température dans le lit et le freeboard

96
Données issus des modèles de pyrolyse et ségrégation
 débit massique de charbon
 débit massique, composition massique et points d’injection du gaz de pyrolyse

Données de sortie

Deux catégories de données de sorties sont produites, des données concernant


l’hydrodynamique du lit et des données concernant la composition du gaz dans le réacteur.

Données hydrodynamiques
 profil de perte de charge du lit
 profil de porosité
 hauteur du lit dense

Données de composition du gaz


 composition du syngas en sortie du réacteur (gaz permanents, pouvoir calorifique du
gaz, concentration en goudrons aromatiques)
 composition du syngas suivant la hauteur

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