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Université Libre de Bruxelles

Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire


Faculté des Sciences
Master en Sciences et Gestion de l’Environnement

Analyse de la rentabilité financière et des avantages liés à


l’isolation thermique : étude de cas adaptés au modèle belge

Mémoire de Fin d’Etudes présenté par


HOLLAERT, Laurie
en vue de l’obtention du grade académique de
Master en Sciences et Gestion de l’Environnement
Finalité Gestion de l’Environnement Ma120ECTS ENVI5G-M

Année académique 2013-2014

Promoteur : Prof. Michel HUART


REMERCIEMENTS

Je tiens dans un premier temps à remercier très sincèrement mon promoteur, Monsieur Michel Huart, qui
m’a proposé de travailler ce domaine d’actualité particulièrement pertinent. Ses conseils et sa rigueur
scientifique ont été d’un apport inestimable pour la réalisation de ce travail. Qu’il trouve l’expression de
ma profonde reconnaissance.

Je tiens également à remercier très sincèrement toutes les personnes ressources ayant contribué de
manière directe ou indirecte à la finalisation de ce travail et qui m´ont donné de leur temps et partagé
leurs compétences :

La Plate-forme Maison Passive et tout particulièrement Madame Catherine Jacqmin pour


m’avoir donné l’opportunité de suivre la formation sur le logiciel PHPP.

Monsieur Bernard Deprez, qui m’a guidé à l’entame de ce travail. La pertinence de ses conseils,
son soutien, son expérience scientifique dans le domaine de l’isolation thermique ont été très
déterminants pour l’aboutissement de ce mémoire.

Monsieur François Radelet, responsable de la SPRL Isolution, pour sa disponibilité et sa


bienveillance à me transmettre les informations concernant les coûts d’isolation.

Monsieur Christophe Hubin, responsable de la SPRL Ecobilan, pour son expertise en matière
d’isolation des bâtiments.

Monsieur Olivier Mortehan d’avoir accepté de suivre son cours « Rational use of Energy » le 29
mars 2013, pour sa disponibilité et sa collaboration.

J’adresse mes plus sincères remerciements à mes parents, mon frère, ma famille et tous mes proches et
amis, qui m'ont toujours soutenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.

Enfin, un immense merci à Antoine, mon compagnon, pour son soutien permanent et son patient travail
de relecture et de correction. Merci pour toute son aide et son encouragement ces deux années durant
malgré mon manque de disponibilité. Merci d’être là, à mes côtés…
RESUME

Dans un contexte où le réchauffement climatique est omniprésent et attire notre attention à bien des
niveaux, il est aujourd’hui important de se focaliser sur les actions à entreprendre dans le but de réduire
les émissions de gaz à effet de serre. En l’absence de changement radical de notre mode de vie, chaque
action et chaque engagement individuel devient déterminant pour assurer la pérennité de notre
environnement.

Dans cette optique, l’isolation thermique de nos habitations semble être un point de départ idéal dans
ce combat contre les gaz à effet de serre. Davantage que le choix écologique, l’investisseur se tourne
aujourd’hui plus que jamais vers une solution rentable à court ou moyen terme pour justifier son
investissement. C’est pourquoi nous nous attèlerons dans ce travail à démontrer qu’il est à la fois
possible de combiner lutte contre le réchauffement climatique et gain économique substantiel pour un
particulier. Pour ce faire, nous nous efforcerons de démontrer la rentabilité de l’isolation thermique,
analyse financière à l’appui. Cette dernière prendra en compte de nombreux paramètres, allant du coût
de la main d’œuvre et des équipements au taux d’évolution du prix de l’énergie. Puisque la variabilité de
certains de ces paramètres tels que l’évolution du prix de l’énergie ou encore les degrés-jours peuvent
avoir un impact important sur la rentabilité de l’isolation, une analyse de sensibilité sur base des
simulations de Monte Carlo sera également réalisée. Celle-ci déterminera les paramètres significatifs
dans la décision d’isoler, et permettra ainsi de tester définitivement la validité de ce projet. Bien que de
nombreux cas soient étudiés dans ce mémoire, nous arriverons à la conclusion que la grande majorité
des projets d’isolation thermique atteint de manière générale son seuil de rentabilité sur une durée de
15 à 20 ans, à l’exception de quelques cas explicités plus en détail dans ce travail.

Malgré le fait que l’attention du citoyen soit surtout focalisée sur son apport financier et sur un retour
sur investissement le plus rapide possible, nous démontrerons que l’isolation thermique permet
également la présence d’autres avantages tout aussi importants qu’il incombe de ne pas négliger. Les
économies financières d’énergie ne sont donc pas les seuls aspects à prendre en compte puisque
l’isolation thermique permet aussi de rejeter moins de CO2 dans l’atmosphère, mène à un meilleur
confort thermique et offre une valeur ajoutée non négligeable au logement.

Dans ce travail, nous soulignerons également l’importance d’entreprendre ce projet d’isolation de


manière réfléchie. En effet, dans un souci de qualité et de respect de l’environnement, il est capital de
s’informer sur les composantes et propriétés de chaque isolant avant de jeter son dévolu sur le moins
coûteux. Un aperçu global sur l’impact environnemental des isolants existants offrira ainsi au citoyen
désireux d’investir dans un système d’isolation la possibilité de faire un choix à la fois rentable et éco-
responsable.
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................... 3
RESUME ........................................................................................................................................................ 5
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................................... 7
TABLE DES FIGURES ...................................................................................................................................... 9
TABLE DES TABLEAUX ................................................................................................................................. 10
ABREVIATIONS ............................................................................................................................................ 12
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 13
1 NOTION DE L’ISOLATION THERMIQUE .................................................................................................. 15
1.1 Situation actuelle de l’isolation au sein du parc immobilier belge .................................................. 15
1.2 Notions fondamentales .................................................................................................................... 15
1.3 L’isolation, l’étanchéité à l’air et la ventilation : un trio indissociable ............................................. 17
1.4 Réglementations............................................................................................................................... 23
1.5 Sources des déperditions énergétiques ........................................................................................... 25
2 CALCUL DES ECONOMIES D’ENERGIE REALISEES GRACE A L’ISOLATION .............................................. 28
2.1 Besoin de chauffage ......................................................................................................................... 28
2.1.1 Apports solaires et apports internes ......................................................................................... 28
2.1.2 Déperditions conductives .......................................................................................................... 29
2.1.3 Déperditions aérauliques .......................................................................................................... 31
2.2 Consommation de chauffage ........................................................................................................... 32
2.3 Économies d’énergie ........................................................................................................................ 33
3 INTRODUCTION A L’ANALYSE FINANCIERE ............................................................................................ 34
4 FACTEURS INTERVENANT DANS L’ANALYSE DE LA RENTABILITE DE L’ISOLATION THERMIQUE ........... 38
4.1 Le coût d’investissement .................................................................................................................. 38
4.1.1 Le coût de l’isolation.................................................................................................................. 38
4.1.2 Le coût du système de ventilation............................................................................................. 39
4.1.3 Les primes éventuelles .............................................................................................................. 39
4.1.4 Crédit d’impôt............................................................................................................................ 41
4.1.5 Coût total d’investissement ....................................................................................................... 42
4.2 Les économies financières réalisées suite à des travaux d’isolation................................................ 43
4.2.1 La source d’énergie, le prix de l’énergie et l’évolution du prix de l’énergie ............................. 43
4.2.2 Les économies d’énergies annuelles ......................................................................................... 44
4.2.3 Le taux d’actualisation ............................................................................................................... 50
4.2.4 Calcul total des économies financières ..................................................................................... 50
5 APPLICATION DE L’ANALYSE FINANCIERE .............................................................................................. 52
5.1 Cadre d’analyse ................................................................................................................................ 52
5.2 Analyses financières appliquée à la maison de type fermette ......................................................... 53
5.2.1 Analyse financière sur base des degrés-jours officiels .............................................................. 53
5.2.2 Analyse financière à partir des degrés-jours revisités ............................................................... 57
5.3 Analyses financières appliquée à la maison de type villa................................................................. 60
5.3.1 Analyses financières à partir des degrés-jours officiels............................................................. 60
5.3.2 Analyses financières à partir des degrés-jours revisités............................................................ 62
6 ANALYSE DE SENSIBILITE PAR LA SIMULATION MONTE CARLO ............................................................ 65
6.1 Description de la méthode Monte Carlo .......................................................................................... 65
6.2 Distributions de probabilité .............................................................................................................. 65
6.3 Résultats de l’analyse de sensibilité selon les simulations Monte Carlo.......................................... 68
6.3.1 Résultats de la maison type fermette ....................................................................................... 68
6.3.2 Résultats de la maison type villa ............................................................................................... 70
7 RECAPITULATIFS DES FACTEURS INFLUENCANT LA RENTABILITE DE L’ISOLATION THERMIQUE .......... 72
7.1 Paramètres avec une influence significative sur la décision d’isoler ............................................... 72
7.2 Paramètre ayant une influence modérée sur la décision d’isoler.................................................... 74
7.3 Paramètre ayant peu d’influence sur la décision d’isoler ................................................................ 74
8 AVANTAGES QUALITATIFS DE L’ISOLATION THERMIQUE ...................................................................... 75
8.1 Réduction des émissions de CO2 ...................................................................................................... 75
8.2 Valeur ajoutée du bien immobilier................................................................................................... 78
8.3 Amélioration du confort thermique ................................................................................................. 78
9 IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES ISOLANTS ........................................................................................ 79
CONCLUSION .............................................................................................................................................. 83
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................... 85
ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………………………….………………89
TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Liens entre isolation, étanchéité à l'air et ventilation ........................................................... 18


Figure 2 : Consommation d’énergie d’un logement selon les quatre systèmes de ventilation ............ 21
Figure 3 : Coût du matériel selon le système de ventilation (euros) .................................................... 22
Figure 4 : Coût des consommations selon le système de ventilation (euros/an) ................................. 22
Figure 5 : Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz
naturel – DJ officiels) ............................................................................................................................. 57
Figure 6 : Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz
naturel – DJ revisités) ............................................................................................................................ 59
Figure 7: Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz
naturel – DJ officiels) ............................................................................................................................. 62
Figure 8 : Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz
naturel – DJ revisités) ............................................................................................................................ 64
Figure 9 : Distribution uniforme du prix de l'isolation de la toiture par l'intérieur.............................. 66
Figure 10 : Dispersion de la proportion des valeurs autour de la moyenne pour la loi normale (μ=0 ; σ
= 1) ......................................................................................................................................................... 66
Figure 11 : Distribution normale du rendement de l'installation de chauffage .................................... 67
Figure 12 : Coefficients de corrélation des paramètres d'entrée pour la VAN sur 15 ans pour la maison
de type fermette ................................................................................................................................... 69
Figure 13 : Coefficients de corrélation des paramètres d'entrée pour la VAN sur 15 ans pour la maison
de type villa ........................................................................................................................................... 71

9
TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Avantages et inconvénients des techniques d'isolation des murs ..................................... 19


Tableau 2 : Caractéristiques des quatre systèmes de ventilation......................................................... 21
Tableau 3 : Réglementations relatives à l'isolation thermique en vigueur depuis le 01/01/2014 ....... 24
Tableau 4 : Coûts d'isolation selon les techniques utilisées ................................................................. 38
Tableau 5 : Montant des primes d'isolation accordées en Région wallonne........................................ 40
Tableau 6 : Montant des primes d'isolation accordées en Région flamande ....................................... 40
Tableau 7 : Montant des primes d'isolation accordées en Région bruxelloise ..................................... 41
Tableau 8 : Prix du gaz naturel et du mazout selon les régions ............................................................ 43
Tableau 9 : Valeurs des degrés-jours en fonction de l'isolation du logement et de sa localisation
géographique ........................................................................................................................................ 47
Tableau 10 : Attribution de valeur fixe aux paramètres stochastiques ................................................ 53
Tableau 11 : Coût de l'investissement et économies d'énergie pour la maison de type fermette sur
base des degrés-jours officiels .............................................................................................................. 54
Tableau 12 : Résultats de l'analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-
jours officiels (scénario A) ..................................................................................................................... 54
Tableau 13 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-
jours officiels (scénario B) ..................................................................................................................... 56
Tableau 14 : Economie d'énergie pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours revisités
............................................................................................................................................................... 58
Tableau 15: Résultats de l’analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-
jours revisités (scénario A) .................................................................................................................... 58
Tableau 16 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-
jours revisités (scénario B) .................................................................................................................... 59
Tableau 17 : Coût de l'investissement et économies d'énergie pour la maison de type villa sur base
des degrés-jours officiels ....................................................................................................................... 60
Tableau 18: Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours
officiels (scénario A) .............................................................................................................................. 61
Tableau 19 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours
officiels (scénario B) .............................................................................................................................. 61
Tableau 20 : Coût de l'investissement et économies d'énergie pour la maison de type villa sur base
des degrés-jours revisités ...................................................................................................................... 63
Tableau 21 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours
revisités (scénario A) ............................................................................................................................. 63
Tableau 22 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours
revisités (scénario B) ............................................................................................................................. 63
Tableau 24 : Caractéristiques des distributions des paramètres stochastiques ................................... 68
Tableau 25 : Résultat de l'analyse de sensibilité par simulations Monte Carlo pour la maison de type
fermette ................................................................................................................................................ 69
Tableau 26 : Résultat de l'analyse de sensibilité par simulations Monte Carlo pour la maison de type
villa ........................................................................................................................................................ 70
Tableau 27 : Coefficient d'émissions de CO2 ......................................................................................... 76
Tableau 28 : Emissions de CO2 évitées annuellement........................................................................... 76
Tableau 29 : Energie grise des isolants.................................................................................................. 80
10
Tableau 30 : Classification NIBE des isolants ......................................................................................... 81

11
ABREVIATIONS

C : Compacité

CFC : chlorofluorocarbures

CO2 : dioxyde de carbone

CWaPe : Commission wallonne de régulation pour l’énergie

DJ : degrés-jours

GIEC : groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat

kWh : kilowattheure

Mt : mégatonnes

R : Résistance thermique

t : tonnes

TR : temps de retour sur investissement

TRI : taux de rentabilité interne

U : coefficient de transmission thermique

VAN : valeur actuelle nette

μ : espérance

σ : écart-type

12
INTRODUCTION

Le cinquième rapport d’évaluation « Changement climatique 2014 » du GIEC affirme avec une
probabilité supérieure à 95% que la hausse des températures moyennes mondiales relevée depuis le
milieu du 20ème siècle est due à l’accumulation des émissions anthropiques de gaz à effet de serre.
Cette affirmation avait déjà été soulevée en 2007 lors du quatrième rapport du GIEC. Cette même
année, le Conseil européen s’est d’ailleurs engagé à réduire d’ici 2020 les émissions globales de gaz à
effet de serre de la Communauté européenne d’au moins 20 % par rapport à leurs niveaux de 1990.
Cet engagement a pour objectif final de diminuer d’ici 2050 les émissions mondiales d’au moins 50 %
par rapport à leurs niveaux de 19901. Pour y parvenir, il convient de mettre en place certaines
politiques et d’apporter des solutions technologiques dans chacun des secteurs contribuant aux
émissions de gaz à effet de serre. En Belgique, celles-ci se répartissent pour l’année 2011 en quatre
grands secteurs2 :
· l’industrie (47,4%)
· le transport (22,5%)
· le chauffage (18,5%)
· l’agriculture (9,4%)

Dans ce mémoire, nous nous concentrerons plus spécifiquement sur le secteur du chauffage qui
représente à lui seul près d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre. Plus précisément, le
chauffage résidentiel représente 14,2% des émissions totales alors que le chauffage tertiaire en
représente quant à lui 4,3%. Le secteur du chauffage offre un potentiel d’économie d’énergie
facilement et rapidement mobilisable. Aujourd’hui, afin de réduire leur consommation d’énergie,
certaines personnes ont comme premier réflexe de passer à une source d’énergie moins couteuse ou
de changer leur équipement (par exemple, par l’acquisition d’une nouvelle chaudière). Ces nouveaux
postes permettent en effet de réduire certaines déperditions énergétiques mais cela reste insuffisant
pour réduire drastiquement leur consommation. Seule une bonne isolation thermique permet de
diminuer de façon significative le bilan énergétique du bâtiment. De plus, la Belgique compte une
proportion non négligeable d’anciennes constructions qui sont généralement très mal isolées et
nécessitent une forte demande en chauffage. Dès lors, l’isolation thermique permettrait à elle seule
de diminuer de manière significative les consommations d’énergie de ces logements.

Or, là où le bât blesse, c’est que ces travaux d’isolation exigent un investissement considérable de la
part des citoyens qui souhaitent isoler leur logement. Même si les individus sont de plus en plus

1
Directive 2009/29/CE, p.63.
2
VMM, VITO, AWAC, IBGE-BIM, IRCEL-CELINE et ECONOTEC, 2013, p.33.
13
conscientisés par les problèmes environnementaux, ils ne réalisent en général une action que s’ils
savent en retirer un gain économique, ou du moins, s’ils ne doivent pas subir de perte économique.
Une étude sur la rentabilité de l’isolation permettrait dès lors d’éclairer la situation actuelle. Ce
mémoire a pour objectif d’étudier la rentabilité de l’isolation en fonction de plusieurs paramètres
afin de déterminer ceux qui ont une influence significative sur la décision d’isoler un bâtiment. A côté
de l’aspect rentabilité de l’isolation thermique, nous exposons également d’autres avantages que
présente l’isolation thermique ainsi que l’impact environnemental que peuvent avoir les isolants afin
de choisir en tout état de cause.

Méthodologie appliquée
Dans un premier temps, nous aborderons l’isolation thermique sous tous ses aspects : sa situation
actuelle au sein du parc immobilier belge, les réglementations mises en place, les notions d’isolation
thermique, d’étanchéité à l’air et de ventilation ainsi que les outils évaluant le pouvoir isolant d’un
matériau. Nous développerons ensuite la méthodologie employée pour calculer les économies de
chauffage réalisées grâce à l’isolation thermique et à un système de ventilation adéquat. Le troisième
chapitre sera quant à lui consacré à l’introduction de l’analyse financière. Dans le chapitre suivant,
nous présenterons les différents paramètres intervenants dans l’analyse de la rentabilité de
l’isolation thermique d’un logement. Dans l’optique de rester dans un cadre d’analyse respectable,
nous avons centré notre étude sur deux types de maison quatre façades. Á partir des paramètres
définis, le cinquième chapitre exposera alors le résultat de l’analyse financière de l’isolation
thermique. Puisque la valeur de certains paramètres tels que le coût de l’isolation ne sont pas fixes, il
conviendra dès lors d’étudier l’influence de la variabilité de ces facteurs sur la rentabilité de
l’isolation. Pour ce faire, une étude de sensibilité via la simulation de Monte Carlo sera réalisée dans
le sixième chapitre. Le septième chapitre rassemblera les informations récoltées dans les chapitres
précédents en vue de déterminer les paramètres influençant la décision d’isoler un bâtiment. Le
chapitre suivant relatera l’ensemble des avantages de l’isolation thermique, lesquels seront
différents du point de vue financier. Nous verrons notamment dans ce chapitre le bienfait
environnemental que permet l’isolation thermique. Enfin, le dernier chapitre aura pour objectif de
conscientiser les citoyens sur les différentes sortes d’isolants, ce qui leur permettra de faire leur
choix de manière plus réfléchie.

14
1 NOTION DE L’ISOLATION THERMIQUE

Afin de garantir la température de confort désirée dans un bâtiment, la principale source de chaleur
provient de l’utilisation du chauffage et des apports solaires et internes. Cependant, la chaleur
s’échappe bien souvent au travers des parois. La réalisation d'une isolation thermique consiste à
mettre en œuvre des techniques capables de restreindre ces échanges de chaleur. Ainsi, l'isolation
thermique d'un bâtiment a pour but principal de maintenir en hiver la chaleur dans la maison en
limitant les besoins de chauffage, et de conserver la fraicheur en été. Le principal objectif de
l’isolation thermique est donc de diminuer les consommations d’énergie du logement.

1.1 Situation actuelle de l’isolation au sein du parc immobilier belge


En supposant qu’il n’ait subi aucune rénovation, le niveau d'isolation d'un bâtiment dépend
principalement de deux facteurs : son année de construction et son nombre de façades. En effet, plus
le bâtiment est vieux, plus l'isolation est médiocre voire inexistante pour les maisons construites
avant 1945. Jusqu'en 1985, aucune réglementation sur l'isolation n'était d'application. Or, le parc
immobilier belge est relativement vieux comparé au reste de l'Europe sachant que 32% des
bâtiments datent d'avant 1945 et 80% datent d’avant 19853. Par conséquent, une grande proportion
du parc immobilier belge compte de nombreux bâtiments non isolés ou du moins très faiblement
isolés. Le type de bâtiment influence également la consommation d'énergie pour le chauffage. Ainsi,
les appartements intégrés dans une structure et entourés d'autres logements consomment de
manière générale moins de chauffage au mètre carré qu'une maison quatre façades. Le parc
immobilier belge compte 32% de maisons à 4 façades, 18% de maisons à 3 façades, 24,5% de
maisons à 2 façades et 24% d'appartements4. Cette structure de l'habitat ainsi que l'ancienneté du
parc immobilier conduisent à des demandes considérables de chauffage. Il devient par conséquent
urgent d'inciter la population belge à opter pour des rénovations énergétiques performantes. Nous
développerons dans la suite de ce chapitre les outils mis en œuvre par les Régions pour diminuer ces
pertes énergétiques.

1.2 Notions fondamentales


Pour faciliter la compréhension des techniques de l’isolation thermique, nous introduisons au
préalable des notions fondamentales inhérentes à l’isolation : la conductivité thermique, la
résistance thermique, le coefficient de transmission thermique, le niveau E et le niveau K.

3
VANNESTE Dominique, THOMAS Isabelle et GOOSSENS Luc, p.10.
4
Centre de Recherche et d’Information des Organisations et Consommateurs (CRIOC), 2006, p.7.
15
Conductivité thermique : La conductivité thermique (notée λ) correspond à la capacité d’un matériau
à conduire la chaleur. Elle représente la quantité de chaleur transférée par unité de surface et par
unité de temps, sous un gradient de température.

‫ܮ‬
ߣሺܹȀ݉Ǥ ‫ܭ‬ሻ ൌ ‫ݍ‬
οܶ

Où q : Flux thermique (W/m2)

L : Épaisseur de la surface (m)

T : Température (K)

Il s’avère que plus la conductivité est faible, plus le matériau est isolant.

Résistance thermique : La résistance thermique (notée R) correspond à la capacité d’un matériau à


résister au froid et à la chaleur. Elle est déterminée en divisant l’épaisseur du matériau (L) par la
conductivité thermique de ce dernier (λ).

‫ܮ‬
ܴሺ݉ଶ ‫ܭ‬Ȁܹሻ ൌ
ߣ

Plus la résistance thermique est élevée, plus le matériau est isolant. Si l’on s’intéresse à la résistance
thermique d’une paroi, il suffit d’additionner les résistances thermiques de chaque matériau qui la
compose.

Coefficient de transmission thermique : Le coefficient de transmission thermique (U) correspond à la


déperdition de chaleur de l’intérieur vers l’extérieur. Il est égal à l’inverse de la résistance thermique

et s’exprime donc en ௠మ ௄
. Le coefficient thermique d’une paroi est par conséquent l’inverse de la

somme des résistances de chaque couche.

ɉ
ܷሺܹȀ݉ଶ ‫ܭ‬ሻ ൌ
‫ܮ‬

Plus le coefficient de transmission thermique d’une paroi est faible, moindre sont les déperditions.

Le niveau E correspond au niveau de performance énergétique globale du bâtiment qui résulte du


rapport entre sa consommation annuelle d’énergie primaire et celle du même bâtiment pourvu d’un
équipement de référence, multiplié par 100. Plusieurs paramètres sont pris en compte dans ce
calcul : l’implantation et l’orientation du bâtiment, son niveau d’isolation, son niveau d’étanchéité à
l’air, son système de ventilation, son système de chauffage et d’eau, son éclairage, etc.

Plus la valeur E est basse, meilleure est l’efficacité énergétique du bâtiment.


16
Le niveau K correspond au niveau de l’isolation thermique globale du bâtiment. Il globalise les
déperditions par transmission de chaleur à travers les parois délimitant le volume protégé5.
Il est calculé sur base de son Umoyen et de sa compacité. Cette dernière s’obtient en divisant le volume
protégé par la somme des surfaces de déperdition du bâtiment. Plus un bâtiment est compact, plus il
est facile d’aboutir à des performances énergétiques élevées.

La formule permettant le calcul du niveau K se présente comme suit :

Si C൑ 1 , K= Umoyen * 100

Si 1< C<4 , K= Umoyen * 300 /(C+2)

Si C ൒4, K= Umoyen *50

Plus la valeur K est basse, meilleure est l’isolation.

1.3 L’isolation, l’étanchéité à l’air et la ventilation : un trio indissociable


Dans le but d’atteindre un bâtiment confortable et peu énergivore, trois axes demandent une
attention particulière :
· une isolation thermique correctement mise en œuvre
· une étanchéité à l'air de l'enveloppe du bâtiment assurée
· une ventilation contrôlée et maintenue en état par un entretien régulier

5
Le volume protégé doit comporter au moins tous les espaces chauffés et/ou refroidis (en permanence ou par
intermittence) qui font partie du bâtiment examiné ou de l'extension examiné (AGW, 2008).
17
6
Figure 1 : Liens entre isolation, étanchéité à l'air et ventilation

Isolation

L’isolation thermique permet, comme nous l’avons vu plus haut, une réduction des pertes
énergétiques. La perte de chaleur à travers une paroi est mesurée à l’aide du coefficient thermique
U défini plus haut. Chaque type de matériau a son propre coefficient de transmission thermique. Plus
son épaisseur est élevée, plus son coefficient est important. Il est dès lors important de choisir
l’épaisseur optimale de l’isolant en fonction de la paroi à isoler. Généralement, il n’y a aucune
difficulté à isoler le toit avec un isolant d’une certaine épaisseur. Cela n’est pas spécialement le cas
lorsque l’on souhaite isoler les murs. Les parois à isoler concernent typiquement la toiture, les murs,
le sol et les fenêtres. Les techniques d’isolation et les isolants choisis dépendent de la paroi à isoler.

L’isolation des murs peut se faire de trois manières. Par ordre de préférence, il s’agit de

- l’isolation des murs par l’extérieur


- l'isolation par injection/insufflation dans la coulisse
- l’isolation des murs par l’intérieur

6
BALTUS C. et GUILLEMEAU J-M, 2004, p.7.
18
Ces techniques présentent chacune des avantages et des inconvénients. En voici quelques-uns :

Isolation par l’extérieur Isolation dans la coulisse Isolation par l’intérieur

Continuité de l’isolation Préservation de l’aspect Préservation de l’ aspect


extérieur extérieur

Évitement de potentiels Aucune perte de place à Diminution du volume


7
ponts thermiques l’intérieur intérieur

Aucune perte de place à Préservation de l’inertie Diminution de l’inertie


l’intérieur thermique thermique

Étanchéité de la façade Limitation de l’épaisseur de Formation/accentuation


améliorée l’isolant de la coulisse des ponts thermiques

Préservation de l’inertie Accroissement du risque Finition intérieure à refaire


thermique8 d’infiltration d’eau

Modification de l’aspect Formation de potentiels


extérieur petits ponts thermiques causés
par des déchets de mortier

Nécessité dans de Uniquement possible si


nombreux cas d’un permis largeur de la coulisse
d’urbanisme supérieure à 4 mm

Tableau 1 : Avantages et inconvénients des techniques d'isolation des murs

La toiture quant à elle, est généralement isolée par l’intérieur. Cependant, elle peut également faire
l’objet d’une réhabilitation complète et être isolée par l’extérieur. Lorsque le grenier ne fait pas
partie du volume chauffé, au lieu d’isoler la toiture, il est conseillé d’isoler son plancher. Il est en
effet beaucoup plus simple et plus économique d’isoler le plancher du grenier plutôt que la toiture
inclinée.

Le degré d’isolation d’une fenêtre est, par contre, déterminé par son type de vitrage et son châssis9.
Cependant, par souci de simplification, nous ne prendrons en compte que le remplacement du type
de vitrage dans cette étude.

7
Un pont thermique est un point de construction où l’enveloppe isolante est rompue
8
L'inertie thermique peut simplement être définie comme la capacité d'un matériau à stocker de la chaleur et à
la restituer petit à petit. Cette caractéristique est très importante pour garantir un bon confort notamment en
été, c'est-à-dire pour éviter les surchauffes (Energie+, L’inertie thermique, 2014).
9
Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, 2008, p1.
19
Le sol, lui, peut être isolé par le bas lorsque nous y avons accès (vide ventilé) ou par l’intérieur de la
maison. La première solution est toujours souhaitable puisqu’elle n’impose pas de procéder à un
nouveau revêtement du sol (nouveau carrelage par exemple).

Etanchéité à l’air

L’étanchéité à l’air d’une maison est sa capacité à éviter l’entrée d’air de l’extérieur vers l’intérieur du
bâtiment et inversement. Au plus on isole sa maison, au plus on souhaite minimiser les fuites d’air et
au plus l’étanchéité devient primordiale. En effet, qui chaufferait son salon en laissant la fenêtre
grande ouverte ? L’étanchéité a une influence positive sur la performance énergétique des
bâtiments. Si elle est délaissée, des courants d'air froids persisteront à l’intérieur, ce qui diminuera la
température des parois engendrant alors une diminution de confort. Les fuites d’air sont
principalement situées au niveau des jonctions entre les différentes parois. L'enveloppe isolante doit
dès lors être absolument continue.

Ventilation

Dans les anciennes maisons non isolées et peu étanches à l’air, la question de l’aération se pose peu
au vu des nombreuses fuites d’air. En revanche, une maison isolée et étanche à l’air peut
emprisonner des airs qui peuvent s’avérer malsains dès lors que l’air vicié ne s’échange plus
automatiquement avec l’air neuf venant de l’extérieur. La ventilation est donc très importante au
risque de se retrouver avec un air chargé en CO2 et en humidité.

La circulation de l’air s’effectue toujours dans le même sens : l’air frais est amené dans les pièces
sèches (living, chambres,..) et est ensuite dirigé au travers d’ouvertures de transfert, sous forme de
grilles murales ou de fentes sous les portes, vers les pièces humides (cuisine, salle de bain, wc, etc.),
là où la pollution de l’air est la plus importante. Il est ensuite évacué à partir de ces dernières pièces.
Il existe deux manières de ventiler un bâtiment : la ventilation naturelle et la ventilation mécanique.
La ventilation naturelle consiste à assurer le renouvellement de l’air de manière naturelle grâce aux
différences de pression climatique. Dans le cas de la ventilation mécanique, l’amenée et/ou
l’évacuation de l’air se fait par l’intermédiaire d’un ventilateur. Selon que l’amenée et l’évacuation
soient naturelles ou mécaniques, 4 systèmes de ventilation contrôlée sont possibles :

20
Amenée d’air Evacuation d’air
Système A Naturelle Naturelle
Système B Mécanique Naturelle
Système C Naturelle Mécanique
Système D Mécanique Mécanique

Tableau 2 : Caractéristiques des quatre systèmes de ventilation

Afin de limiter les pertes engendrées par le renouvellement de l’air, il est possible dans le cas du
système D, appelé système double flux, d’installer un échangeur de chaleur. Ce système récupère la
chaleur de l’air vicié pour réchauffer l’air entrant.

Selon le système de ventilation installé, la consommation d’énergie primaire diffère. La figure 2


représente la consommation d’énergie pour une maison de surface énergétique de 100 m2 et un
volume chauffé de 250 m3 selon les différents systèmes de ventilation10 :

14000 12800 12800 12800 12800


12000
10000

Consommation 8000
(kWh) 6000 5350 5350

4000 3320
2330
2000 465 480
175
0
Système A Système B Système C Système D

Consommation de chauffage pour les déperditions par transmission


Consommation de chauffage pour les déperditions par ventilation
Consommation d'électricité engendrée par le système de ventilation

Figure 2 : Consommation d’énergie d’un logement selon les quatre systèmes de ventilation

Les systèmes de ventilation B, C et D créent une consommation supplémentaire d’électricité, mais


celle-ci reste très minime par rapport à la consommation d’énergie primaire totale, à l’exception du
système de ventilation B. Sur base du graphique, les consommations d’énergie primaire des systèmes
de ventilation A, B, C et D s’élèvent respectivement à 18 150 kWh, 18 450 kWh, 18 325 kWh et 13
745 kWh. Le système de ventilation le plus performant est dès lors sans aucun doute le système de
ventilation D. Estimons à présent les coûts de matériel de chaque système de ventilation ainsi que
leur coût de consommation11.

10
HAUGLUSTAINE J-M, 2004, p.13.
11
BALTUS C. et GUILLEMEAU J-M, 2004, p.21.
21
2500

2000

1500
Coût (€)
1000

500

0
A B C D
Systèmes de ventilation

Figure 3 : Coût du matériel selon le système de ventilation (euros)

600

500

400

Coût (€)
300

200

100

0
A B C D
Système de ventilation

Figure 4 : Coût des consommations selon le système de ventilation (euros/an)

Le système de ventilation A ne nécessite pas un investissement initial élevé et a un coût en termes de


consommation relativement respectable. Cependant, étant donné que l’amenée et l’évacuation d’air
est réalisée de manière naturelle, les courants d’air et débit d’air sont mal contrôlés faisant du
système A le moins confortable de tous. Nous supposons dès lors, dans notre analyse, que toute
personne rationnelle, et un minimum informée sur les avantages et désavantages des systèmes de
ventilation ne choisira en aucun cas le système A. Ce dernier, même s’il nécessite peu
d’investissement initial, ne fournit pas un confort de vie optimal. Quant au système B, il occasionne
une consommation d’énergie primaire élevée et un investissement initial élevé. De ce fait, nous ne le
prendrons pas non plus en compte dans notre cadre d’étude. Notre analyse se portera dès lors

22
uniquement sur le système C et le système D avec échangeur de chaleur. De manière générale, lors
de travaux générant une isolation thermique de haute performante, il sera préférable d’installer le
système double flux avec récupérateur de chaleur. Tandis que pour des rénovations légères, le
système C sera préféré.

1.4 Réglementations
Afin de diminuer la consommation d’énergie primaire dans les bâtiments, divers outils se sont mis en
place en Belgique. Depuis 1985, se succèdent des réglementations de plus en plus exigeantes sur la
Performance Energétique des Bâtiments (PEB). Ces réglementations PEB diffèrent d'une Région à
l'autre. Les premières réglementations thermiques en Région wallonne, Région Flamande et
Bruxelles Capitale datent respectivement de 1985, 1993 et 2000. Ces réglementations s’appliquent à
l’ensemble des bâtiments neufs ainsi qu’à ceux qui font l’objet de travaux de rénovation nécessitant
l’obtention d’un permis d’urbanisme. Les réglementations imposent des niveaux d’exigences sur un
certain nombre de facteurs qui influencent la consommation énergétique des bâtiments. Ceux-ci
varient en fonction de la Région, de la nature des travaux et de l’occupation des bâtiments
(habitation individuelle, bureau, enseignement, etc.). Nous retrouvons, au sein des trois Régions,
trois types d’exigences :

- des exigences en matière d’isolation thermique des bâtiments (niveau K maximum et valeurs
U maximales)
- des exigences en matière de performance énergétique (niveau E minimum)
- des exigences en matière de ventilation et du respect de la limitation du risque de
surchauffe.

Pour les maisons individuelles, voici les différentes réglementations relatives à l’isolation thermique
des bâtiments en vigueur depuis le 1er janvier 2014 (applicables uniquement sur les éléments
modifiés ou neufs)12:

12
Centre Scientifique et Technique de la Construction, 2014.
23
Région Bruxelles- Région Flamande
Wallonne Capitale
Niveau E minimal E80 E70 E70
Niveau K maximal K35 K40 K40
Umax murs extérieurs (W/m2K) 0,24 0,24 0,24
Umax toiture (W/m2K) 0,24 0,24 0,24
Umax fenêtre (W/m2K) 1,8 1,8 1,8
Umax sol en contact avec environnement
extérieur, sol sur pleine terre, sol au- 0,3 0,3 0,3
dessus d’un vide sanitaire (W/m2K)

Tableau 3 : Réglementations relatives à l'isolation thermique en vigueur depuis le 01/01/2014

Les exigences en matière de ventilation pour les trois Régions reposent en grande partie sur la norme
NBN D 50-001 qui existe depuis 1991. Cette dernière s’applique également aux constructions neuves
et aux habitations ayant subi d’importantes rénovations et définit les exigences relatives au
renouvellement d’air dans les bâtiments d’habitation13. Elle a pour objectif de garantir une
circulation continue de l’air dans l’habitation, et le respect d’un débit nominal14, minimal et maximal.
Afin d’assurer une ventilation correcte, que ce soit pour l’amenée d’air ou pour l’évacuation de l’air,
un débit de 3,6 m3/h par m2 de surface au sol est nécessaire. Le débit nominal d’un local correspond
donc à la multiplication de 3,6 m3/h par la surface au sol du local. Cependant, pour certaines pièces, il
faut également respecter un débit minimal et maximal. Ainsi par exemple, pour le living, quelle que
soit sa superficie, il faut que le débit soit au minimum de 75 m3/h et au maximum de 150 m3/h.
D’autres débits minimum et maximum doivent également être respectés pour les autres pièces15 (les
différentes valeurs des débits peuvent être consultées en Annexe 1 de ce document).

En ce qui concerne l’étanchéité à l’air, Il n’existe pas de réglementation spécifique. Elle est par contre
prise en compte dans le calcul de la consommation d’énergie primaire et intervient dès lors dans le
calcul du niveau E.

Un deuxième outil mis en œuvre avec pour objectif de diminuer la consommation de chauffage est
l’établissement d’un certificat sur la performance énergétique des bâtiments. Afin d'estimer la
performance énergétique des bâtiments, la directive européenne 2002/91/CE impose aux Etats

13 -1
Le taux de renouvellement d’air (h ) correspond au nombre de fois par heure où la totalité de l’air d’un local
est renouvelé par de l’air neuf extérieur.
14
Le débit nominal est la quantité d’air que peut traiter un équipement en fonctionnement normal.
15
FRANCY Simon, HAUGLUSTAINE Jean-Marie, BALTUS Catherine et LIESSE Sophie, 2001, p.16.
24
membres de mettre en place un système de certification énergétique des bâtiments16. Désormais, le
certificat sur la Performance Energétique des Bâtiments (certificat PEB) est obligatoire pour toute
vente de maison en Belgique17. Ce certificat renseigne au moyen d'un label énergétique (de A
signifiant très bon à G très mauvais) sur la qualité énergétique du bâtiment, ce qui permet aux futurs
locataires ou propriétaires d'estimer son efficacité énergétique. Il recommande également les
investissements qui permettent d'économiser de l'énergie. Cette nouvelle loi conscientise ainsi les
citoyens sur les pertes d’énergie et les techniques mises en œuvre telles que l’isolation thermique
pour minimiser ces pertes. La Commission Européenne a d’ailleurs récemment réalisé une étude sur
« l’impact des certificats de Performance Énergétique des bâtiments sur les prix de vente et de
location dans certains Etats membres de l’UE » 18. Cette dernière souligne l’impact positif du certificat
PEB sur les prix de vente et le montant des loyers. Cela montre que les personnes accordent de plus
en plus d’importance à l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Enfin, un troisième outil mis en place est la Procédure d’Avis Énergétique (PAE) appelé
communément l’audit énergétique. L’audit, réalisé par un auditeur agréé, consiste à quantifier les
déperditions énergétiques d’une habitation en analysant l’enveloppe du bâtiment, la ventilation mais
aussi les systèmes de chauffage et de production d’eau chaude. Contrairement au certificat PEB, il
est réalisé sur base volontaire par le propriétaire ou le locataire. Il permet à la personne concernée
de connaître les points faibles de son habitation et de lui proposer une liste d’améliorations possibles
tout en quantifiant les économies réalisables. L’individu peut, en suivant ces conseils, isoler
efficacement son habitation.

1.5 Sources des déperditions énergétiques


Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), les déperditions
thermiques d’un logement proviennent19 :

- Des parois (65 à 75% des déperditions totales)


- Du renouvellement de l’air (20 à 25% des déperditions totales)
- Des ponts thermiques (5 à 10% des déperditions totales)

16
Directive 2002/91/CE, p65.
17 er
Le PEB est obligatoire pour chaque logement mis en vente depuis le 1 mai 2011 en Région Bruxelloise,
er er
depuis le 1 juin 2011 en Région Wallonne et depuis le 1 octobre 2008 en Région Flamande (Notaires.be,
2014).
18
MUDGAL Shailendra et al., 2013, p115.
19
BAREAU Hélène, 2013, p8.
25
Déperditions par les parois

Dès lors que nous chauffons un bâtiment, la chaleur s’échappe à travers les parois. De manière
générale, la toiture est responsable de 25 à 30% des déperditions thermiques ; les murs de 20 à 25%,
les fenêtres de 10 à 15% et enfin le sol de 7%. C’est pourquoi les travaux d’isolation se concentrent
davantage sur la toiture et les murs.

Renouvellement de l’air

Afin d’assurer un air sain pour les occupants et de préserver la salubrité des bâtiments, il faut
nécessairement renouveler l’air ambiant. En effet, un air non renouvelé accumule l’humidité, les
odeurs, les polluants, les poussières, le pollen, ou encore les produits d’entretien. Nous avons donc
constaté l’indispensabilité d’un système de ventilation pour éviter la pollution de l’air intérieur et
éliminer l’humidité. Les déperditions engendrées par le renouvellement de l’air proviennent des
échanges d’air entre l’intérieur et l’extérieur puisque l’air extérieur introduit dans le bâtiment doit
être chauffé en hiver et refroidit en été pour atteindre la température intérieure de confort.

Pont thermique
Un pont thermique est un point de construction où l’enveloppe isolante est rompue. Les plus
importants se situent entre autre aux jonctions entre la toiture et les murs, entre les murs et les
châssis et entre les planchers et les murs. Ainsi en hiver, la température à ces endroits est plus basse
que celle des surfaces environnantes. Les ponts thermiques engendrent de ce fait des sensations de
paroi froide, des pertes de chaleur et peuvent également être source d’humidité. Dans la
réglementation PEB, le terme « pont thermique » n’est volontairement plus employé car il est
souvent rattaché à une connotation négative : perte de chaleur, problème de condensation,
moisissure, etc. Il a été substitué par le terme « nœud constructif » qui désigne l’ensemble des
endroits de l’enveloppe du bâtiment où peuvent apparaître des pertes thermiques supplémentaires.
Dès lors, un nœud constructif non géré entraîne un pont thermique. Depuis le 1er juin 2012, la
nouvelle réglementation PEB impose la prise en compte des nœuds constructifs dans le calcul des
exigences PEB, ce qui influencera le niveau K et E.

Un projet d’isolation thermique doit tenir compte de ces divers mécanismes de déperdition. Une
grande partie de la chaleur s’échappe des bâtiments en traversant par conduction les parois
extérieures (65 à 75% des déperditions thermiques). Isoler ces parois permet dès lors de réaliser
d’importantes économies de chauffage. L’isolation doit être nécessairement accompagnée de la mise
en place d’une ventilation correcte afin d’éliminer toute humidité excédentaire. Enfin, lors des
travaux d’isolation, il est important de s’assurer que l’isolant soit placé de manière continue et que

26
tous les raccords des différentes parois ne laissent pas échapper l’air chaud afin d‘éviter la création
de ponts thermiques.

27
2 CALCUL DES ECONOMIES D’ENERGIE REALISEES GRACE A
L’ISOLATION

Dans ce chapitre, nous calculerons les économies d’énergie qui peuvent être réalisées grâce à des
travaux d’isolation thermique et à une meilleure ventilation. Ces économies, accomplies en
diminuant la demande de chauffage, correspondent à la différence du besoin de chauffage du
bâtiment à l’état initial et du besoin de chauffage pour ce même bâtiment après avoir subi des
travaux d’isolation.

Avant de décrire spécifiquement le calcul d’économie d’énergie, notons que toutes les formules
renseignées sont issues du logiciel PHPP, un outil important d’aide à la construction de maisons
passives. Dans cette optique, ce logiciel décrit notamment les bilans énergétiques, la conception de
la ventilation et la définition des besoins de chauffage ; trois aspects qui nous intéressent dans le
cadre de ce mémoire.

2.1 Besoin de chauffage


Le logiciel PHPP évalue le besoin de chauffage sur base des apports et des déperditions thermiques.
Celui-ci est calculé de la manière suivante :

‡•‘‹†‡ Šƒ—ˆˆƒ‰‡ൌ†±’‡”†‹–‹‘• ‘†— –‹˜‡•൅†±’‡”†‹–‹‘•ƒ±”ƒ—Ž‹“—‡•Ȃƒ’’‘”–•


•‘Žƒ‹”‡•Ȃƒ’’‘”–•‹–‡”‡•Ǥ

2.1.1 Apports solaires et apports internes


Les apports solaires sont déterminés principalement par l’orientation des fenêtres. Les apports
internes dépendent quant à eux de la période de chauffe et de la surface de référence énergétique20.
Ces définitions pourraient nous amener à croire que ces paramètres sont indépendants des travaux
d’isolation. En effet, si un bâtiment est mieux isolé et que sa ventilation est améliorée, il est évident
que l’orientation des fenêtres, la période de chauffe et la surface de référence énergétique s’en
verront inchangées. Cependant, on peut également affirmer de manière assez logique que les parois
isolées gardent mieux la chaleur que les parois non isolées. Ainsi, la température de surface d’un mur
creux non isolé est par exemple de l’ordre de 16,5°C alors qu’il est de 19,3°C pour un mur creux
isolé21. Or, la température de confort ressentie est définie comme la moyenne arithmétique de la
température intérieure et de la température des parois. Il s’en suit dès lors qu’une augmentation de

20
La surface de référence énergétique correspond à la surface nette de plancher
21
SIMON F. et HAUGLUSTAINE J-M, 1996, p.5

28
deux degrés de la température des parois à température intérieure constante engendre
l’augmentation d’un degré de la température de confort. L’isolation des parois permet ainsi
d’atteindre plus vite la température de confort souhaitée. Par conséquent, les apports solaires et
internes diffèrent selon que le bâtiment est isolé ou non. Étant donné qu’ils dépendent très
fortement du type de bâtiment et de son exposition, il n’est pas aisé de les calculer au vu des
nombreuses données à acquérir. Nous ne les calculerons donc pas de manière explicite, mais nous
les intégrerons tout de même dans nos futurs calculs grâce à l’indicateur degrés-jours que nous
détaillerons par la suite.

2.1.2 Déperditions conductives


Les déperditions conductives constituent plus de 75% des déperditions totales. Elles englobent
toutes les déperditions engendrées par les parois (toiture, murs, sols et fenêtres) et par les ponts
thermiques. Étant donné que ces déperditions dépendent d’un bâtiment à un autre, il est important
de choisir la méthode la plus générale possible. Pour ce faire, nous estimons les déperditions
conductives à partir de l’indicateur « Degrés-jours ».

L’indicateur degrés-jours (DJ) permet d’évaluer l’influence du climat sur les besoins en chauffage.
Plus précisément, il a été introduit pour permettre la détermination de la quantité de chaleur
consommée par un bâtiment sur une période de chauffage donnée et pour effectuer des
comparaisons entre des habitations situées dans des zones climatiques différentes. Les degrés-jours
sont comptabilisés en additionnant tous les écarts entre la température de confort désirée et la
température extérieure moyenne sur tous les jours de la période de chauffe22. La période de chauffe
correspond à la situation où la température extérieure moyenne de la journée est inférieure à la
température de confort. Ainsi, pour une habitation domestique, les expériences réalisées dans notre
pays révèlent qu’en moyenne la température de confort désirée s’élève à 18°C (moyenne sur les 24
heures de la journée)23.

Mathématiquement, la formule de base pour les degrés-jours est la suivante :

‫ݎ݃݁ܦ‬±‫ ݏ‬െ ݆‫ ݏݎݑ݋‬ൌ  ෍ሺܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݎ݋݂݊݋ܿ݁݀݁ݎݑݐܽݎ‬ሺͳͺι‫ܥ‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௜ ሻ


௜ୀଵ


- n représente le nombre de jours de la période de chauffe

22
HUART Michel, 2013, p45-51
23
Energie+, Les degrés-jours. En ligne sur http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=15567
29
- la température moyenne extérieure de la journée i correspond à la moyenne arithmétique de
la température minimale et maximale de cette même journée

De plus, puisque le bâtiment bénéficie de certains apports comme par exemple le soleil ou la chaleur
produite par les occupants et par les équipements, on estime en moyenne à 3°C les apports gratuits
dans une habitation. C’est pourquoi en Belgique, nous utilisons souvent le DJ en base 15/15 signifiant
qu’il intègre l’écart de température entre la température moyenne extérieure et 15°C.

Comme nous avons vu précédemment que les apports sont plus soutenus lorsque la maison est
isolée, nous estimons que les apports varient entre 2 et 2,5°C dans le cas d’une maison non isolée, et
entre 3,5 et 4°C dans le cas d’une maison isolée24. Afin de prendre en compte ces apports dans le
calcul des degrés-jours, celui-ci est réalisé en additionnant tous les écarts entre la température de
confort désirée à laquelle nous retranchons les apports et la température extérieure moyenne sur
tous les jours de la période de chauffe.

Formellement, les degrés-jours dans ce mémoire sont calculés de la manière suivante :

 ൌσ௡௜ୀଵሺሺͳͺι‫ ܥ‬െ ܽ‫ݏݐݎ݋݌݌‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௜ ሻ˗


- n correspond au nombre de jours où la température extérieure moyenne est inférieure
à « 18ι‫ ܥ‬െ ܽ‫» ݏݐݎ݋݌݌‬.
- Les apports varient selon l’isolation d’une maison.
- La température moyenne extérieure de la journée i correspond à la moyenne
arithmétique de la température minimale et maximale de cette même journée.
- ʣൌͳsi ((18°C-apport)-température moyenne extérieure)>0 ; 0 sinon.

Comme l’accès aux données climatiques journalières sur une année entière n’est pas chose aisée,
nous nous baserons sur des données climatiques mensuelles. Ce choix est par ailleurs justifié puisque
le logiciel PHPP calcule de manière équivalente les degrés-jours. Formellement, le calcul des degrés-
jours s’en verra alors légèrement modifié, puisqu’il se base dès lors sur les températures mensuelles :

 ൌσଵଶ
௠ୀଵ ܰ‫ܬ‬௠ ሺሺͳͺι‫ ܥ‬െ ܽ‫ݏݐݎ݋݌݌‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௠ ሻ

24
Energie+, Les degrés-jours. En ligne sur http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=15567
30

- NJm représente le nombre de jours présents dans le mois « m ».
- La température moyenne extérieure du mois « m » correspond à la moyenne
arithmétique de la température minimale et maximale de ce mois.

Sur base de l’indicateur degrés-jours, nous pouvons à présent évaluer les déperditions conductives.
Elles sont calculées en considérant l’ensemble des parois :

௎೔ ‫כ‬ௌ೔ ‫כ‬௔೔ ‫כ‬஽௃‫כ‬ଶସ௛


±’‡”†‹–‹‘• ‘†— –‹˜‡•ƒ—‡ŽŽ‡•ሺŠሻൌσ௡௜ୀଵ ଵ଴଴଴




- Ui : Coefficient de transmission thermique de la paroi i (W/m2K)


- Si : Surface de la paroi i (m2)
- ai : facteur correctif
- DJ : Degrés-jours (K)

Ces déperditions sont estimées en sommant les déperditions conductives annuelles de chaque paroi.
Étant donné que l’unité des degrés-jours est le jour, il faut multiplier par « 24h » pour convertir les
déperditions en heure. Le facteur correctif intervient lorsque certaines parois bénéficient d’une
température élevée d’espaces voisins. Ainsi, il vaut 1 pour toutes les déperditions relatives aux parois
en contact direct avec l’extérieur, à savoir les murs (excepté les murs mitoyens), les fenêtres et la
toiture. Le sol peut, quant à lui, dans certains cas bénéficier de la température élevée du sol ou
d’espaces voisins. Nous distinguons trois cas25 :

- Planchers au-dessus d’espaces voisins non à l’abri du gel (vide sanitaire) : ai = 1


- Planchers au-dessus d’espaces voisins à l’abri du gel (caves) : ai = 0,67
- Planchers sur le sol : ai = 0,33

2.1.3 Déperditions aérauliques


Les déperditions que l’on nomme aérauliques constituent le reste des déperditions, à savoir 25% des
déperditions totales. Elles sont engendrées par le renouvellement d’air et correspondent à la
dépense de chauffage nécessaire pour réchauffer l’air renouvelé.

்௫‫כ‬௏‫כ‬଴Ǥଷସ‫כ‬஽௃‫כ‬ଶସ௛
±’‡”†‹–‹‘•ƒ±”ƒ—Ž‹“—‡•ƒ—‡ŽŽ‡•ሺŠሻൌ ଵ଴଴଴


25
Energie+, le bilan thermique. En ligne http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=16807#c20934687
31

- Tx : Taux de renouvellement de l’air de référence (h-1)


- V : Volume d’air intérieur du bâtiment (m3)
- 0,34 : Capacité thermique de l’air26 (Wh/m3K)
- DJ : Degrés-jours (K)

Nous avons vu précédemment qu’il était possible de minimiser les pertes de chaleur en installant un
système de ventilation avec récupération de la chaleur. La proportion de la chaleur récupérée
dépend du rendement énergétique de l’échangeur de chaleur. Afin de prendre en compte ce
dispositif dans notre équation, nous intégrons son rendement énergétique dans le taux de
renouvellement de l’air de référence. Ce dernier se formule comme suit27 :

ƒ—š†‡”‡‘—˜‡ŽŽ‡‡–†‡”±ˆ±”‡ ‡ൌ–ƒ—š†‡”‡‘—˜‡ŽŽ‡‡–†ǯƒ‹”‘›‡ȗሺͳȂ”‡†‡‡–
±‡”‰±–‹“—‡†‡Žǯ± Šƒ‰‡—”ሻ

De cette manière, au plus le rendement est meilleur, au plus le taux de renouvellement de référence
est faible ce qui engendre des déperditions aérauliques plus faibles. Si le système de ventilation n’est
pas pourvu d’un échangeur de chaleur, le rendement énergétique de ce dernier sera nul. Notons que
le taux de renouvellement de l’air du système doit être au minimum de 0,3h-1 (cf. exemple à l’annexe
1).

2.2 Consommation de chauffage


Le besoin en chauffage des bâtiments représente le chauffage nécessaire pour garder la température
intérieure à une température constante, et donc pour contrer les déperditions présentées ci-dessus.
Cependant, toute installation de chauffage consomme plus d’énergie que ce qui est strictement
nécessaire. Ces pertes d’énergie sont évaluées par le facteur « rendement ». Le rendement d’une
installation exprime le rapport entre la quantité d’énergie produite par l’appareil et la quantité
d’énergie réellement utilisée. Pour assurer la performance énergétique, il est important de veiller à
ce que le rendement de l'installation soit le plus élevé possible.

La consommation de chauffage s’exprime de la manière suivante :

‫݂݂݁݃ܽݑ݄ܽܿ݁݀݊݅݋ݏ݁ܤ‬
‫ ݂݂݁݃ܽݑ݄ܽܿ݁݀݊݋݅ݐܽ݉݉݋ݏ݊݋ܥ‬ൌ  
ܴ݁݊݀݁݉݁݊‫݂݂݁݃ܽݑ݄ܽܿݑ݀ݐ‬

26
La capacité thermique de l’air est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1°C la température d’un
mètre cube d’air.
27
Formule issue du Logiciel PHPP 2007 (onglet « besoin de chauffage »)
32
Par exemple, si nous considérons que le rendement de l’installation est de 80%, cela signifie que
pour un besoin de chauffage de 4000 kWh, l’installation de chauffage va consommer 5000 kWh.

L’installation d’un chauffage est composée de 4 parties différentes : la production, la distribution,


l’émission et la régulation du système. A chacune de ces étapes, de potentielles pertes de chaleur
sont présentes. Ainsi, lors de l’étape de la production d’eau chaude, la chaleur contenue dans le
combustible n’est pas entièrement transmise à l’eau. L’eau chaude perd ensuite une partie de sa
chaleur en parcourant des locaux non chauffés. Lors de l’émission de la chaleur, une partie de cette
dernière est directement perdue sans avoir pu profiter à la pièce (exemple : radiateur placé en
dessous d’une fenêtre). Enfin, il apparaît que la chaleur est fournie à des moments inadéquats ou
avec une puissance qui n’est pas toujours nécessaire.

Le rendement global du chauffage est obtenu par la multiplication des rendements de ces différents
postes de consommation. Dans le cas d'un chauffage local, seuls les rendements de production et
d'émission de l'appareil sont considérés. De manière générale, le rendement global d’une bonne
installation atteint l’ordre de 80% alors que le rendement d’une ancienne installation approche les
58% dans le meilleur des cas28.

2.3 Économies d’énergie


Il nous est à présent possible de calculer les économies d’énergie réalisées grâce à l’isolation
thermique d’un bâtiment donné et à un système de ventilation adéquat. Elles correspondent à la
différence entre la consommation de chauffage nécessaire pour un bâtiment non isolé et la
consommation de chauffage pour ce même bâtiment une fois isolé et équipé d’un bon système de
ventilation.

 ‘‘‹‡•†ǯ±‡”‰‹‡ƒ—‡ŽŽ‡•ൌ ‘•‘ƒ–‹‘†‡ Šƒ—ˆˆƒ‰‡ሺ„Ÿ–‹‡–‘‹•‘Ž±ሻȂ


‘•‘ƒ–‹‘†‡ Šƒ—ˆˆƒ‰‡ሺ„Ÿ–‹‡–‹•‘Ž±ሻ

En intégrant l’ensemble des formules de ce chapitre, les économies d’énergie se définissent comme
suit :

‫ ݀ݏ݁݅݉݋݊݋ܿܧ‬ᇱ ±݊݁‫ ݁݅݃ݎ‬ൌ


௎೔ǡಿ಺ ‫כ‬஽௃ಿ಺ ‫כ‬ௌ೔ ‫כ‬௔೔ ‫כ‬ଶସ୦ ்௫ಿ಺ ‫כ‬୚‫כ‬଴Ǥଷସ‫כ‬஽௃ಿ಺ ‫כ‬ଶସ୦ ௎೔ǡ಺ ‫כ‬஽௃಺ ‫כ‬ௌ೔ ‫כ‬௔೔ ‫כ‬ଶସ୦ ்௫಺ ‫כ‬୚‫כ‬଴Ǥଷସ‫כ‬஽௃಺ ‫כ‬ଶସ୦
ሺσ௡௜ୀଵ  ൅ ሻ െ ሺσ௡௜ୀଵ  ൅ ሻ
ଵ଴଴଴ ଵ଴଴଴ ଵ଴଴଴ ଵ଴଴଴
‫ݐ݊݁݉݁݀݊݁ݎ‬

28
Energie+, le chauffage. En ligne sur http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=10903.
33
3 INTRODUCTION A L’ANALYSE FINANCIERE

L’objectif principal de notre projet consiste à analyser la rentabilité de l’isolation thermique d’un
bâtiment. Si l’on se base sur une vision strictement économique, la rentabilité d’un projet est
fonction à la fois de l’investissement et des recettes générées. Ainsi, si l’on proposait à une personne
d’investir dans un projet qui coûte aujourd’hui 1000 euros, et qui génère des recettes de 5000 euros
dès l’année suivante, elle ne refuserait sans doute pas. Par contre, si on lui proposait d’investir dans
un projet de même coût mais qui offre cette fois des recettes de 1001 euros deux ans plus tard,
personne ne prendrait le risque d’investir. La question qui se pose ici est la suivante : « A partir de
quel moment un projet d’isolation est-il rentable » ? Pour répondre à cette question, une analyse
financière adaptée à notre projet d’isolation thermique sera réalisée dans la suite de ce mémoire. Il
importe toutefois d’expliquer dans un premier temps, les diverses notions inhérentes à l’analyse
financière.

Trois indicateurs financiers sont généralement utilisés lorsque l’on souhaite déterminer la rentabilité
d’un projet :

· La valeur actuelle nette (VAN)


· Le taux de rendement interne (TRI)
· Le temps de retour sur investissement (TR)

Afin de mieux comprendre ces indicateurs, commençons par introduire au préalable deux notions
importantes que sont le taux d’inflation et le taux d’actualisation.

Taux d’inflation et taux d’actualisation

Taux d’inflation

Le taux d’inflation est la dévaluation de l'argent provoquée par l'augmentation constante des prix
pour les biens et services. Elle se présente sous forme de pourcentage et est mesurée annuellement
au moyen de l'indice des prix à la consommation (IPC).

Taux d’actualisation

Dans l’analyse de la rentabilité d’un projet, soustraire le capital investi aux recettes générées par les
économies d’énergie ne suffit pas. En effet, bien que les coûts des travaux d’isolation interviennent
principalement lors de la première année, les recettes sont, elles, réalisées chaque année. C’est
pourquoi, puisqu’un euro aujourd’hui ne vaut plus un euro demain, il est important de considérer la
valeur temporelle de l’argent. Le taux d’actualisation, qui permet de tenir compte de l’évolution de la

34
valeur de l’argent, est utilisé en ce sens. Il permet ainsi de rendre comparables des flux financiers se
produisant à des dates différentes, ce qui nous permettra de calculer la valeur réelle d’un projet.

La détermination du taux d’actualisation dépend de trois paramètres à savoir le taux d’inflation, le


taux d’intérêt et la prime de risque. La prime de risque est ajoutée lorsque le projet repose sur de
nombreuses incertitudes et traduit l’aversion au risque de l’investisseur.

Bien qu’il constitue un élément majeur de l’analyse financière, le taux d’actualisation reste un sujet
très controversé en finance car difficilement déterminable. Le résultat obtenu dépendant
directement du taux d’actualisation, une mauvaise estimation de ce dernier peut avoir des impacts
importants sur la rentabilité du projet29.

Le taux d’actualisation permet de calculer la valeur actualisée à partir des valeurs « futures » selon le
calcul suivant :

v0=vn (1+i)-n


- v0 : la valeur actualisée
- vn : la valeur constatée à l’année n
- n : le nombre d’années
- i : le taux d’actualisation

A titre d’exemple, si l’on considère un taux d’actualisation de 8%, un montant aujourd’hui de 1000 €
vaut dans 5 ans 680 euros :

1000 (1+0.08)-5 = 680

Plus le taux d’actualisation est élevé, plus le montant actualisé diminue. De la même manière, plus
on avance dans le temps, plus le montant actualisé diminue.

Indicateurs financiers

Maintenant que les notions importantes à notre compréhension ont été introduites, décrivons les
indicateurs financiers permettant d’évaluer la rentabilité d’un projet.

29
BREALEY R.A. et al., 2006, p.542.
35
Valeur actuelle nette

La valeur actuelle nette (VAN) est la différence entre la somme des économies annuelles actualisées
sur une période de temps définie et le montant de l’investissement. La valeur actuelle nette est un
des critères les plus utilisés en analyse financière pour évaluer si un projet est rentable. Si elle est
supérieure à 0, le projet est considéré comme rentable puisqu’il génère de la richesse. Dans le cas
inverse, le projet n’est pas rentable pour cette période de temps.

La valeur actuelle nette se calcule de manière générale comme suit :

VAN = σே
௞ୀଵ ܸ௞ ሺͳ ൅ ݅ሻ
ି௞
െ‫ܫ‬଴


- N : la durée de vie du projet
- Vk : la valeur à l’année « k »
- i : le taux d’actualisation
- ‫ܫ‬଴ : le coût de l’investissement

Pour rappel, l’équation ܸ௞ ሺͳ ൅ ݅ሻି௞ représente les économies actualisées pour l’année « k ».

Taux de rentabilité interne

Le taux de rentabilité interne (TRI) est le taux pour lequel il y a équivalence entre le montant de
l’investissement et l’ensemble des économies annuelles actualisées. En d’autres termes, il s’agit du
taux d’actualisation qui annule la valeur actuelle nette. Le TRI est également un outil de décision à
l’investissement. S’il est inférieur au taux d’actualisation espéré, le projet n’est pas considéré comme
rentable.

Même si le TRI permet de savoir si un projet est rentable, il est préférable d’utiliser la VAN comme
critère de référence si nous souhaitons comparer la rentabilité entre différents projets. Ainsi, le
projet qui aura la VAN la plus élevé sera le plus rentable.

VAN = 0 = σே
௞ୀଵ ܸ௞ ሺͳ ൅ ࢀࡾࡵሻ
ି௞
 െ  ‫ܫ‬଴


- N : la durée de vie du projet
- Vk : la valeur à l’année « k »
- ‫ܫ‬଴ : le coût de l’investissement

36
Temps de retour sur investissement

Puisqu’en général, nous cherchons à récupérer notre capital investi le plus vite possible, le temps de
retour sur investissement (TR) représente le nombre minimum d’année nécessaires à la récupération
de son investissement grâce aux économies que l’on aura générées.

Ce nombre minimum d’années (=TR) est le premier « k » pour lequel les économies actualisées
générées sont supérieures ou égales à l’investissement de départ :

ூబ
ࢀࡾ ≤1
σೖసభ ௏ೖ ሺଵା௜ሻషೖ

37
4 FACTEURS INTERVENANT DANS L’ANALYSE DE LA
RENTABILITE DE L’ISOLATION THERMIQUE

La rentabilité dépend principalement de deux grands facteurs ; le coût de l’investissement et les


économies réalisées grâce à une consommation d’énergie plus réduite. Il est en effet logique
d’affirmer que moins l’investissement est coûteux, plus le projet est rentable rapidement. De la
même manière, on peut facilement dire qu’une diminution drastique de notre consommation
d’énergie offrira une rentabilité plus rapide à notre projet. Puisque nous utiliserons ces deux
paramètres dans notre analyse financière, nous les détaillons davantage ci-dessous.

4.1 Le coût d’investissement


Le coût de l’investissement découle essentiellement de quatre éléments :

· Le coût de l’isolation
· Le coût du système de ventilation
· Les éventuelles primes
· Le crédit d’impôt

4.1.1 Le coût de l’isolation


Dans notre cadre d’analyse et quels que soient les travaux d’isolation à réaliser, nous supposons
qu’un professionnel prend en charge ces travaux. Les coûts de l’isolation au mètre carré ci-dessous
intègrent de ce fait le coût de la main d’œuvre30.

Parois à isoler Techniques d’isolation Coût (€/m2)


Toiture Par l’intérieur 120-130
Par l’extérieur 200
Plancher 25
Mur Par l’intérieur 120-150
Mur creux 25
Par l’extérieur 150-200
Sol Par le bas 30- 80
Par le haut 100-150
Fenêtre Remplacement fenêtre + châssis 200-300

Tableau 4 : Coûts d'isolation selon les techniques utilisées

30
Les coûts d’isolation indiqués ont été fournis par Monsieur François Radelet, responsable de la SPRL
Isolution.
38
4.1.2 Le coût du système de ventilation
Les coûts relatifs au système de ventilation C (main d’œuvre et TVA compris) sont estimés à 2000
euros tandis que les coûts relatifs au système de ventilation D avec échangeur de chaleur sont
évalués à 3000 euros31.

4.1.3 Les primes éventuelles


Dans cette section, nous détaillons le montant des primes accordées par mètre carré aux citoyens
selon la région dans laquelle ils habitent.

Région wallonne

En Région wallonne, les primes dépendent du revenu du ménage. Celle-ci distingue trois catégories
de revenu : les revenus dits précaires (revenu annuel maximum s’élevant à 12.900 euros pour une
personne isolée et à 17.500 euros pour un couple), les revenus modestes (revenu annuel maximum
s’élevant à 25.700 euros pour une personne isolée et à 32.100 euros pour un couple) et enfin les
revenus élevés (revenu annuel supérieur à 25.700 euros pour une personne isolée et à 32.100 euros
pour un couple).

Sur base de ces revenus, les différentes primes d’isolation appliquées en Région wallonne32 sont
détaillées ci-dessous :

Parois à isoler R (m2K/W) Primes (€/m2) Conditions


Isolation toiture 3,5 ≤ R ˂ 4 10, 12 ou 14 (selon revenu) max.100m²/maison/an
R≥4 13, 15 ou 17 (selon revenu) max.100m²/maison/an
Isolation mur par R ≥ 1,5 20, 24 ou 28 (selon revenu) max.120m²/maison/an
l’intérieur
Isolation mur par 2 ≤ R ˂ 3,5 30, 36 ou 42 (selon revenu) max.120m²/maison/an
l’extérieur
R ≥ 3,5 50, 56 ou 62 (selon revenu) max.120m²/maison/an

Isolation creux du R ≥ 1,5 10, 12 ou 14 (selon revenu) max.120m²/maison/an


mur
Isolation sol par la 2 ≤ R ˂ 3,5 10, 12 ou 14 (selon revenu) max. 80m²/maison/an
cave R ≥ 3,5 20, 22 ou 24 (selon revenu) max. 80m²/maison/an

31
L’estimation des coûts des systèmes de ventilation provient de sites internet consacrés à l’habitat tels que
« habitos.be », « livios.be », « selfmatic.be ».
32
SPW – DGO4 – Portail de l’énergie en Wallonie, Aides et primes – isolation ventilation, 2014. En ligne
http://energie.wallonie.be/fr/isolation-ventilation.html?IDC=6390.
39
Isolation sol sur R ≥ 1,5 27, 30 ou 35 (selon revenu) max. 80m²/maison/an
dalle
Remplacement U≤ 2 45, 50 ou 60 (selon revenu) max 40m2/maison/an et
simple par double min 1000 € de facture
vitrage

Tableau 5 : Montant des primes d'isolation accordées en Région wallonne

En cas d’isolation des murs, de la toiture et/ou du sol, une prime additionnelle de 3 €/m2 est
appliquée si les isolants choisis sont naturels.

Région flamande

Voici les différentes primes applicables en Région flamande33 :

Paroi isolée R (m2K/W) Primes (€/m2)


Isolation toiture R ≥ 3,5 6

R≥4 7

R ≥ 4,5 8
Isolation mur par l’extérieur R≥2 15

Isolation creux du mur λ ≤0.065 W/mK 6


Isolation sol par la cave R ≥ 1,2 6

Remplacement simple par U<1,1 W/m2K 12


double vitrage haut rendement
U<0,8 W/m2K 15

Tableau 6 : Montant des primes d'isolation accordées en Région flamande

Nous constatons, au contraire de ce qui se fait en Région wallonne, que les primes pour l’isolation ne
sont pas plafonnées. De plus, le montant des primes est indépendant du revenu des demandeurs.

Région bruxelloise

Comme en Région wallonne, le montant des primes est fonction du revenu du ménage. Néanmoins,
le barème des revenus dans cette région n’est pas équivalent à celui des Wallons. Ainsi, les ménages
qui perçoivent un revenu dit précaire sont ceux dont le revenu est inférieur à 30.000 €/an alors que

33
Vlaams Energieagentschap (VEA), Brochure premies 2014, 2014. En ligne
http://www2.vlaanderen.be/economie/energiesparen/premies/premiebrochure2014.pdf.
40
ceux qui font partie des revenus modestes ont un revenu compris entre 30.000 €/an et 60.000 €/an.
Les ménages qui gagnent plus de 60.000 €/an font quant à eux partie des revenus élevés.

Les différentes primes accordées en Région bruxelloise sont les suivantes34 :

Paroi isolée R (m2K/W) Primes (€/m2) Conditions


Isolation toiture R≥4 15 , 20 ou 25 (selon
revenu)
Isolation mur par R ≥ 2 20, 25 ou 30 (selon Max 50% de la facture
l’intérieur revenu)
Isolation mur par R ≥ 3,5 40, 45 ou 50 (selon Max 50% de la facture
l’extérieur revenu)
Isolation creux du mur R≥1 8, 10 ou 12 (selon Max 50% de la facture
revenu)
Isolation sol R ≥ 2 si dalle de sol 20, 25 ou 30 (selon
R ≥ 3,5 si plafond de revenu)
cave ou vide ventilé
Remplacement simple U ≤ 1,1 W/m2K (ou 1,2 10, 15 ou 20 (selon - Si 0,6 W/m²K < U ≤
vitrage par double W/m2K si châssis revenu) 1,1 : + 5 €/m² de
vitrage
vitrage haut existant)
- Si U ≤ 0,6 W/m²K : +
rendement 10 €/m² de vitrage

Tableau 7 : Montant des primes d'isolation accordées en Région bruxelloise

Dans le cas où l’isolant est naturel, une prime additionnelle de 10 €/m2 est accordée en cas
d’isolation des murs, de la toiture et/ou du sol.

4.1.4 Crédit d’impôt

Les coûts relatifs à l’isolation de la toiture peuvent se déduire fiscalement quelle que soit la région
dans laquelle nous habitons. La déduction fiscale s’élève à 30% de la facture. Pour l’année de revenus
2014, le montant maximum de la réduction d’impôt équivaut à 3040 € par habitation35.

34
IBGE, Mes primes à l'environnement, 2014. En ligne
http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/Particuliers/informer.aspx?id=12193&langtype=2060
35
Service Public Fédéral FINANCES, Réduction d’impôt pour l’isolation du toit, Bruxelles, 2014. En ligne
http://finances.belgium.be/fr/binaries/Isolation%20du%20toit-2014_tcm307-216753.pdf.
41
4.1.5 Coût total d’investissement

Sur base de ces informations, nous pouvons définir le coût total d’investissement qui sera utilisé
ultérieurement dans notre analyse financière. Ce dernier se calcule en additionnant les coûts liés à
l’isolation à ceux du système de ventilation, auxquels nous retranchons les primes et la déduction
fiscale de la toiture.

La formule est la suivante :

‘𖋐˜‡•–‹••‡‡–ൌ
σସ௜ୀଵ ܲ‫݊݋݅ݐ݈ܽ݋ݏ̴݅ݔ݅ݎ‬௜ ‫ܵ כ‬௜ ൅ ܿ‫ ݊݋݅ݐ݈ܽ݅ݐ݊݁ݒ̴ݐݑ݋‬െ σସ௜ୀଵ ܲ‫݊݋݅ݐ݈ܽ݋ݏ̴݅݁݉݅ݎ‬௜ ‫݊݅݉ כ‬ሺܵ௜ ǡ ‫݀݊݋݂݈ܽ݌‬ሻ െ
݉݅݊ሺܲ‫݊݋݅ݐ݈ܽ݋ݏ̴݅ݔ݅ݎ‬௧௢௜௧௨௥௘ ‫ܵ כ‬௧௢௜௧௨௥௘ ‫Ͳ כ‬ǡ͵Ǣ ͵ͲͶͲሻ


- Prix_isolationi : Prix de l’isolation au mètre carré de la paroi « i » (c’est-à-dire les murs, la
toiture, le plancher ou les fenêtres
- Si : Surface de la paroi « i »
- Coût_ventilation : Coûts liés à la ventilation
- Prime_isolationi : Prime de l’isolation de la paroi « i »
- ݉݅݊ሺܵ௜ ǡ ‫݀݊݋݂݈ܽ݌‬ሻ : Minimum entre la surface de la paroi « i » et le plafond de la prime
accordée
- ݉݅݊ሺܲ‫݊݋݅ݐ݈ܽ݋ݏ̴݅ݔ݅ݎ‬௧௢௜௧௨௥௘ ‫ܵ כ‬௧௢௜௧௨௥௘ ‫Ͳ כ‬ǡ͵Ǣ ͵ͲͶͲሻǣ Crédit d’impôt qui correspond à
30% du prix des travaux d’isolation de la toiture avec un montant maximum de 3040
euros

Le premier terme représente les coûts liés aux travaux d’isolation des différentes parois. Pour chaque
paroi, nous multiplions le prix de l’isolation par la surface de la paroi à isoler. Le deuxième terme
représente les frais liés à la ventilation. Le troisième terme comptabilise les primes octroyées. Ces
dernières sont calculées en multipliant les primes d’isolation au mètre carré par la surface de la paroi
ou du plafond si ce dernier est atteint. La dernière soustraction estime le crédit d’impôt équivalent à
30% des travaux d’isolation de la toiture pour lequel un montant maximum de 3040 euros est
autorisé.

42
4.2 Les économies financières réalisées suite à des travaux d’isolation
Les économies financières obtenues suite à des travaux d’isolation et de la mise en place d’un
système de ventilation adéquat dépendent quant à elles de trois éléments fondamentaux :

· La source d’énergie, le prix de l’énergie et l’évolution du prix de l’énergie


· Les économies d’énergies annuelles, elles-mêmes déterminées par de nombreux
facteurs :
o La surface des parois et le volume intérieur de la maison
o Le taux de renouvellement de l’air avant et après isolation
o Les degrés-jours avant et après isolation du bâtiment
o Le coefficient thermique des parois non isolées et des parois isolées
o Le rendement du chauffage
· Le taux d’actualisation

4.2.1 La source d’énergie, le prix de l’énergie et l’évolution du prix de l’énergie

Dans cette étude, nous nous focaliserons sur deux types de combustibles fossiles : le gaz naturel et le
mazout. Ce choix est argumenté par l’importance de l’utilisation de ces deux sources d’énergie au
sein des ménages belges. En effet, la consommation du gaz naturel et du mazout (de chauffage) en
2009 représente respectivement 40% et 33% de la consommation totale au sein des ménages
belges36.

En ce qui concerne leur prix, nous nous baserons sur le prix d’achat de l’énergie en mai 2014 pour un
ménage belge. Nous remarquons que le gaz naturel est fonction du marché34.

Source d’énergie Prix (€/kWh)


Gaz naturel – Région wallonne 0,066
Gaz naturel – Région flamande 0,060
Gaz naturel – Région bruxelloise 0,062
Mazout de chauffage (livraison supérieure à 2000 litres) 0,081

Tableau 8 : Prix du gaz naturel et du mazout selon les régions

Bien que ces prix soient valables pour l’année 2014, ceux-ci vont très vite fluctuer au cours du temps
puisqu’ils dépendent principalement de l’offre et de la demande. De plus, même si la corrélation
n’est pas systématique, le prix de l’énergie dépend également de la hausse et de la baisse du dollar
par rapport à l’euro. Si l’on prend l’exemple de 2009, «l'euro est passé de 1,3 dollar en mars [2009] à

36
Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse, 2012.
43
1,5 dollar fin 2009. Dans le même temps, le baril de pétrole passait de 40 à 70 dollars le baril.»37 Le
prix de l’énergie est donc très volatile et difficile à estimer pour les prochaines années. Personne n’a
ainsi pu présager l’augmentation considérable du prix de pétrole observée en 2007-2008 sous l’effet
du krach financier mondial. Comme nous ne pouvons connaître les valeurs précises du prix de
l’énergie dans les prochaines années, nous émettrons deux scénarios.

Scénario A (optimiste) : nous considérons que l’évolution des prix de l’énergie suit le taux d’inflation,
évalué à 2,5%.

Scénario B (pessimiste) : nous nous basons sur le taux d’évolution du prix de l’énergie de ces cinq
dernières années.

Pour estimer cette évolution, nous nous servirons du taux de croissance annuel moyen (TCAM),
lequel fournit une indication sur le taux d’évolution moyen d’une période donnée. Il se calcule
comme suit :

೙ ௏௔௟௘௨௥೑೔೙ೌ೗೐
TCAM = ( ට௏௔௟௘௨௥ -1)
೔೙೔೟೔ೌ೗೐

Où n représente la période.

Ainsi, si nous considérons par exemple que la période est exprimée en année et que le montant du
prix de l’énergie est passé de 0,065 euros/kWh en 2007 à 0,069 euros/kWh en 2012, le taux de
croissance annuel moyen sur ces cinq années est donné par la formule :

ఱ ଴ǡ଴଺ଽ
TCAM = ൬ ට െ ͳ൰ ≈ 0,012 = 1,2%
଴ǡ଴଺ହ

En considérant le TCAM du prix de l’énergie sur les 5 dernières années, l’augmentation des prix du
gaz naturel se situe autour de 6,3% par an (entre 2009-2014)38. Quant au mazout, son augmentation
est de 10,3% par an pour cette même période. Ces taux sont extrêmement élevés et il apparaît que
le maintien de ces taux n’est envisageable que dans le pire des scénarios de volatilité des prix de
l’énergie.

4.2.2 Les économies d’énergies annuelles

La surface des parois et le volume intérieur de la maison

Afin d’estimer les surfaces des parois et du volume intérieur de la maison, nous nous sommes basés
sur deux types de maisons 4 façades. La première maison que nous avons sélectionnée est une

37
IPF Energies Nouvelles, 2010.
38
CECH Jean et al., 2014, p.12.
44
maison de type « fermette », alors que la deuxième est davantage une maison de type « villa ».
D’autres types de logement, tel qu’une maison mitoyenne ou un appartement auraient également
pu faire l’objet d’une étude. Cependant, au vu des nombreuses données à acquérir et des
nombreuses analyses à réaliser, notre champ d’étude devait rester relativement limité. Etant donné
que ce sont surtout les maisons 4 façades qui sont soumises à d’importantes déperditions de chaleur,
nous avons jugé utile de ne traiter que ces dernières tout en les analysant selon deux styles
d’architecture différents. Ci-dessous, nous présentons les caractéristiques relatives aux deux maisons
sélectionnées, à savoir une maison de type « fermette » et une maison de type « villa ».

Maison de type « fermette »

Cette maison de type fermette est composée d’un étage, d’un grenier non aménagé et d’une cave.
Ce type de maison est en général de taille assez importante. La longueur de la maison vaut 11
mètres, la largeur 8 mètres et la hauteur (toiture non comprise) 5,5 mètres. Le volume intérieur de la
maison vaut 484m3. Quant au mur, il est construit en pierre.

Les surfaces des parois qui nous intéressent dans le cadre de notre étude sont les suivantes :

Parois à isoler Surface (m2)

Mur 169

Fenêtre 41

Sol 88

Toiture 115

45
Maison de type « villa »

Nous considérons dans un deuxième temps une maison plus moderne de type « villa » composée
d’un seul étage. L’étage est donc sous les combles. La longueur de la maison vaut 13 mètres, la
largeur 7 mètres et sa hauteur (toiture et donc 1er étage non compris) 3 mètres. Le volume intérieur
de la maison vaut 324m3. Le mur est quant à lui construit en briques.

Paroi Surface (m2)

Mur 98

Fenêtre 28

Sol 91

Toiture 111

Le taux de renouvellement de l’air avant et après isolation


Au vu de la littérature et de discussions avec quelques architectes, nous avons retenu comme taux de
renouvellement pour les maisons anciennes 2, les maisons modernes non isolées 1 et enfin les
maisons isolées 0,539.

Les degrés-jours avant et après isolation du bâtiment


Degrés-jours officiels

Le logiciel PHPP nous fournit les données climatiques mensuelles pour plusieurs régions belges :
Uccle, Elsenborn, Florennes, Ostende et Saint-Hubert. Grâce à ces données climatiques, nous avons
pu estimer les degrés-jours pour ces quelques régions que ce soit pour une maison isolée ou non
isolée.

39
Energie+, l’étanchéité à l’air. En ligne http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=16838.
46
Pour rappel, les degrés-jours se calculent de la manière suivante :

DJ = σଵଶ
௠ୀଵ ܰ‫ܬ‬௠ ሺሺͳͺι‫ ܥ‬െ ܽ‫ݏݐݎ݋݌݌‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௠ ሻ

Comme nous avons considéré que les apports solaires et internes variaient entre 2 et 2,5°C dans le
cas d’une maison non isolée, les degrés-jours se calculent en soustrayant la température extérieure
mensuelle moyenne à l’intervalle [15,5°C-16°C]. Dans le cas d’une maison isolée, les degrés-jours se
calculent quant à eux en soustrayant la température extérieure mensuelle moyenne à l’intervalle
[14°C-14,5°C] étant donné que les apports varient entre 3,5 et 4°C.

Région Degrés-jours dans le cas d’une maison Degrés-jours dans le cas d’une maison
non isolée (Température de confort isolée (Température de confort désirée
désirée – apports = [15,5°C-16°C]) – apports = [14°C-14,5°C])
Florennes 2072-2255 1525-1707
Elsenborn 2101-2284 1554-1736
Uccle 2157-2339 1609-1792
Ostende 2229-2412 1682-1864
Saint-Hubert 2254-2437 1707-1889

Tableau 9 : Valeurs des degrés-jours en fonction de l'isolation du logement et de sa localisation géographique

En se basant sur ce tableau, il nous est possible de faire varier les degrés-jours pour les maisons non
isolées entre 2070 et 2440, avec comme valeur de référence 2254 (moyenne observée). Nous
estimons les degrés-jours des maisons isolées sur base de ces dernières valeurs sachant que la
différence des apports entre une maison isolée et non isolée varie entre 1 et 2°C. Ainsi, la valeur des
degrés-jours d’une maison isolée fluctue entre « DJ maison non isolée -365 DJ » et « DJ maison non
isolée – 730 DJ » avec comme moyenne « DJ maison non isolée – 548 DJ». En considérant que les
apports valent 2,5°C pour une maison non isolée et 3,5°C pour une maison isolée, le calcul du
différentiel des degrés-jours entre une maison non isolée et une maison isolée se calcule de la
manière suivante :

‫݂݂݅ܦ‬±‫݈݁݅ݐ݊݁ݎ‬஽௘௚௥±௝௢௨௥
ଵଶ

ൌ ෍ ܰ‫ܬ‬௠ ൫ሺͳͺι‫ ܥ‬െ ʹǡͷι‫ܥ‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௠ ൯


௠ୀଵ
ଵଶ ଵଶ

െ  ෍ ܰ‫ܬ‬௠ ൫ሺͳͺι‫ ܥ‬െ ͵ǡͷι‫ܥ‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௠ ൯ ൌ  ෍ ܰ‫ܬ‬௠ ‫ ͳ כ‬ൌ ͵͸ͷ


௠ୀଵ ௠ୀଵ

47
Degrés-jour revisités

En calculant les déperditions des parois d’une maison sur base du calcul officiel des degrés-jours,
nous considérons que la température de confort thermique (=18°C) doit être satisfaite 24 heures sur
24. De ce fait, nous avons souhaité introduire un calcul revisité des degrés-jours afin de prendre en
compte que dans certains ménages, les habitants baissent fortement le thermostat la journée
lorsque la maison est inoccupée ou lorsqu’ils vont se coucher, ne chauffent pas les pièces inoccupées
et préfèrent mettre un pull plutôt que d’augmenter le thermostat. Il serait dès lors intéressant
d’analyser la valeur des degrés-jours pour ce genre de situations. Nous posons comme hypothèse
qu’en moyenne, le ménage chauffe la maison afin d’avoir une température de confort thermique de
18°C pendant 10 heures. Le reste du temps, nous considérons que le ménage utilise de manière
rationnelle l’énergie, à savoir qu’il baisse leur thermostat jusque 14°C lorsqu’il quitte la maison ou
lorsqu’il décide d’aller se coucher.

Selon ces hypothèses, nous réajustons le calcul des degrés-jours :

ଵସ
DJ-revisités = σଵଶ
௠ୀଵ ܰ‫ܬ‬௠ ሺሺͳͶι‫ ܥ‬െ ܽ‫ݏݐݎ݋݌݌‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௠ ሻ ‫כ‬ ൅
ଶସ
ଵ଴
σଵଶ
௠ୀଵ ܰ‫ܬ‬௠ ሺሺͳͺι‫ ܥ‬െ ܽ‫ݏݐݎ݋݌݌‬ሻ െ ܶ݁݉‫݌‬±‫ݐݔ݁݁݊݊݁ݕ݋݉݁ݎݑݐܽݎ‬±‫݁ݎݑ݁݅ݎ‬௠ ሻ ‫כ‬ 
ଶସ

Suivant les données de températures extérieures mensuelles dont nous disposons, les degrés-jours
revisités varient entre 1217 et 1587 avec comme moyenne 1401 dans le cas d’une maison non isolée.
Dans le cas d’une maison isolée, les degrés-jours revisités varient entre « DJ maison non isolée -365
DJ » et « DJ maison non isolée – 730 DJ » avec comme moyenne « DJ maison non isolée – 548 DJ ».
Nous insistons sur le fait que ce calcul des degrés-jours ne correspond pas officiellement à la
définition des degrés-jours. C’est pour cette raison que nous les appelons « degrés-jours revisités ».

Le coefficient thermique des parois non isolées et des parois isolées

Les coefficients thermiques varient fortement d’une maison à une autre, et d’un matériau à un autre.
Dans le but de simplifier nos calculs, nous déterminerons des valeurs fixes à ces coefficients. Nous les
avons déterminés sur base de la littérature40, d’échanges avec des architectes et du seuil minimal
obligatoire permettant la perception de primes. Notons que les coefficients thermiques des parois
non isolées ont été choisis parmi les valeurs les plus faibles. Par conséquent, on peut s’attendre à des

40
Energie+, Le bilan thermique. En ligne http://www.energieplus-lesite.be/index.php?id=16807#c20934687
EnerConsult SA Architecte/bureau d’étude. En ligne http://www.enerconsult.be/fr/architecte-
enerconsult.php
Opti’em Conseil et Etude en Performance Energétique des bâtiments, amélioration de l’habitat : thermique
du bâtiment. En ligne http://www.opti-en.com/batiment.html.

48
coefficients plus élevés en réalité, ce qui engendrerait de moins bonnes performances thermiques et
donc davantage de déperditions. Dans la même logique, les coefficients thermiques des parois
isolées cette fois, ont été choisis parmi les plus élevés impliquant des performances relativement
faibles par rapport à la réalité. La valeur de ces deux coefficients a donc été choisie sur base des
extrêmes, si bien qu’une variation de ces coefficients s’approchant de la réalité rendrait le projet
encore plus rentable.

Les coefficients thermiques choisis pour les différentes parois sont les suivants :

Mur

Paroi Isolé /Non isolé U (W/m2K)


Mur creux Non isolé 1,3
Mur creux Isolé 0,42
Mur plein brique Non isolé 1,15
Mur plein brique Isolé 0,31
Mur plein pierre Non isolé 1,61
Mur plein pierre Isolé 0,33

Plancher

Paroi Isolé /Non isolé U (W/m2K)


Plancher (sur cave, vide ventilé) Non isolé 1,38
Plancher (sur cave, vide ventilé) Isolé 0,3
Plancher (sur sol) Non isolé 0,43
Plancher (sur sol) Isolé 0,14

Toiture

Paroi Isolé /Non isolé U (W/m2K)


Toiture Non isolé 2
toiture Isolé 0,24

49
Fenêtre

Paroi Isolé /Non isolé Coefficient thermique (W/m2K)


Fenêtre Non isolée 3,5
Fenêtre Isolée 1,1

Rendement du chauffage

Puisque le rendement de la plupart des installations de chauffage varie entre 60 et 80%, nous
considérons dans notre travail que celui-ci se situe en moyenne autour de 70%. Précisions qu’il existe
des installations telles que les pompes à chaleur qui peuvent avoir un rendement de 300 à 400%.
Celles-ci ne sont pas prises en compte dans cette étude puisque nous nous concentrons uniquement
sur le gaz naturel et le mazout de chauffage.

4.2.3 Le taux d’actualisation

Dans le cadre d’un projet d’isolation, la prime de risque peut être considérée comme quasi nulle
puisque l’objectif premier n’est pas de faire du profit mais bien d’atteindre un seuil de rentabilité par
rapport à une attitude stoïque (solution conventionnelle).

De nombreux économistes fixent le taux d’actualisation entre 4 et 8% voire plus dans certains cas.
Cependant, dans le cadre d’un projet d’isolation, nous tentons d’intégrer les enjeux
environnementaux et plus globalement les enjeux du développement durable, ce qui nous amène à
donner une importance particulière aux générations futures. Pour remplir cette condition, le taux
d’actualisation ne doit pas être trop élevé. Basé sur ces faits, il nous a semblé pertinent de fixer le
taux d’actualisation à 3%, sachant que certains environnementalistes prônent l’existence d’un taux
d’actualisation négatif41.

4.2.4 Calcul total des économies financières

En tenant compte du prix de l’énergie et de son évolution, des économies d’énergies annuelles ainsi
que du taux d’actualisation, il nous est maintenant possible de calculer le total des économies
financières réalisées à la suite de travaux d’isolation et de mise en place d’un système de ventilation
adéquat.

41
BENHAIM J., 1993.
50
La formule peut être présentée de façon exhaustive comme telle :

ா௖௢௡௢௠௜௘௙௜௡௔௡௖௜°௥௘ௗᇲ ±௡௘௥௚௜௘ୀ
ೆ೔ǡಿ಺ ‫כ‬ವ಻ಿ಺ ‫כ‬ೄ೔ ‫ೌכ‬೔ ‫כ‬మర౞ ೅ೣಿ಺ ‫כ౒כ‬బǤయర‫כ‬ವ಻ಿ಺ ‫כ‬మర౞ ೆ೔ǡ಺ ‫כ‬ವ಻಺ ‫כ‬ೄ೔ ‫ೌכ‬೔ ‫כ‬మర౞ ೅ೣ಺ ‫כ౒כ‬బǤయర‫כ‬ವ಻಺ ‫כ‬మర౞
ሺσ೙
೔సభ ା ିσ೙
೔సభ ି ሻ
భబబబ భబబబ భబబబ భబబబ
* Prix_energie
௥௘௡ௗ௘௠௘௡௧

- Ui,NI : Coefficient de transmission thermique de la paroi i non isolée (W/m2K)


- Ui,I : Coefficient de transmission thermique de la paroi i isolée (W/m2K)
- DJ NI : Degrés-jours pour un logement non isolé (K)
- DJ I : Degrés-jours pour un logement isolé (K)
- Si : Surface de la paroi i (m2)
- ai : facteur correctif de la paroi i
- Tx NI : Taux de renouvellement de l’air de référence dans un logement non isolé (h-1)
- Tx I : Taux de renouvellement de l’air de référence dans un logement isolé (h-1)
- V : Volume d’air intérieur du logement (m3)
- 0,34 : Capacité thermique de l’air (Wh/m3K)

Une fois que les économies d’énergie sont chiffrées, nous pouvons calculer les économies financières
réalisées après un nombre X d’années :

‫݂݅ܿ݊ܽ݊݅݁݅݉݋݊݋ܿܧ‬°‫ݎ݁ݎ‬±݈ܽ݅‫ݏ‬±݁ܽ‫ݎ݌‬°‫݊݊ܽݔݏ‬±݁‫ݏ‬

ൌ ෍ ݁ܿ‫̴ݔ݅ݎ݌ כ ݁݅݃ݎ̴݁݊݁݁݅݉݋݊݋‬±݊݁‫݁݅݃ݎ‬௝ ‫ כ‬ሺͳ ൅ ‫݊݋݅ݐܽݏ݅ݐ݈ܽݑݐ̴ܿܽݔݐ‬ሻି௝


௝ୀଵ

Le calcul de la valeur actuelle nette se réalise en retranchant le coût d’investissement aux économies
financières:

VAN = - Cout_isolation + σ௫௝ୀଵ ݁ܿ‫̴ݔ݅ݎ݌ כ ݁݅݃ݎ̴݁݊݁݁݅݉݋݊݋‬±݊݁‫݁݅݃ݎ‬௝ ‫ כ‬ሺͳ ൅ ‫݊݋݅ݐܽݏ݈݅ܽݑݐ̴ܿܽݔݐ‬ሻି௜

51
5 APPLICATION DE L’ANALYSE FINANCIERE

Nous avons à présent en notre possession tous les outils nécessaires à la réalisation de notre
l’analyse financière. Puisqu’il nous est impossible d’analyser l’entièreté des situations, commençons
d’abord par poser notre cadre d’analyse. Sur base de ce dernier, nous exposerons les résultats
obtenus.

5.1 Cadre d’analyse


Dans le but de déterminer notre cadre d’analyse, il est indispensable de définir certaines hypothèses.
Celles-ci ont été choisies sur base de critères objectifs permettant de couvrir les situations les plus
souvent rencontrées.

Les hypothèses choisies sont les suivantes :

o Le demandeur fait partie de la catégorie « revenu moyen »


o Le système de ventilation C est installé
o Les travaux d’isolation des murs s’effectuent par l’intérieur
o Les travaux d’isolation de la toiture s’opèrent par l’intérieur
o L’isolation du sol se réalise par le bas pour la maison type « fermette » et par le
haut pour la maison type « villa »

Comme nous l’avons vu précédemment, certains de ces paramètres se sont vus attribuer un
intervalle de valeur. C’est le cas des travaux d’isolation de la toiture par l’intérieur par exemple.
Puisque nous souhaitons réaliser notre analyse financière sur base de paramètres déterministes,
lesquels nous permettront d’obtenir une valeur actuelle nette fixe, nous devons allouer à chacun de
nos paramètres stochastiques une valeur constante. Pour ce faire, nous prendrons la moyenne des
valeurs de ces paramètres.

Paramètres Valeurs stochastiques Valeur fixée


2
Isolation de la toiture par 120-130 €/m 125 €/m2
intérieur
Isolation des murs par 120-150 €/m2 135 €/m2
l’intérieur
Isolation des murs par 150-200 €/m2 175 €/m2
l’extérieur
Isolation du sol par le bas 30-80 €/m2 55 €/m2
Isolation du sol par le haut 100-150 €/m2 125 €/m2
Remplacement des fenêtres et 200-300 €/m2 250 €/m2
châssis
52
Degrés-jours officiels pour une 2070-2440 DJ 2254 DJ
maison non isolée
Degrés-jours officiels pour une 1340-2075 DJ 1706 DJ
maison isolée
Degrés-jours revisités pour une 1217-1587 DJ 1401 DJ
maison non isolée
Degrés-jours revisités pour une 487-1222 DJ 853 DJ
maison isolée
Rendement du chauffage 60-80% 70%

Tableau 10 : Attribution de valeur fixe aux paramètres stochastiques

Rappelons que pour ce qui est du taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout, deux
scénarios avaient été envisagés :

· Un scénario A (optimiste) pour lequel le taux d’évolution du gaz naturel et du mazout


s’élève à 2,5% par an.
· Un scénario B (pessimiste) pour lequel le taux d’évolution du gaz naturel et du mazout
s’élève respectivement à 6,3% et 10,3%.

Sur base de ces différentes hypothèses, présentons les résultats de l’analyse financière pour les deux
maisons qui ont été présentées au chapitre précédent.

5.2 Analyses financières appliquée à la maison de type fermette


Notre analyse financière se base à la fois sur les degrés-jours officiels, mais également sur les degrés-
jours revisités. Elles se déroulent en deux temps ; nous visualiserons d’abord le coût de
l’investissement et les économies d’énergie réalisées grâce à un projet d’isolation, pour enfin
déterminer la valeur actuelle nette et le temps de retour sur investissement de notre projet.

5.2.1 Analyse financière sur base des degrés-jours officiels


Calculons tout d’abord l’investissement ainsi que les déperditions évitées dans une maison de type
fermette sur base des paramètres définis précédemment.

Coût d’investissement et économies d’énergie

Les résultats obtenus sur base du calcul officiel des degrés-jours (2254 degrés-jours pour une maison
non isolée ; 1706 pour une maison isolée) sont détaillés dans le tableau 11. Ceux-ci sont valables
pour les trois régions de Belgique.

Région wallonne Région bruxelloise Région flamande


Investissement (sans
prime) 54280 €
Prime 10380 € 10830 € 4988 €

53
Prime/investissement 19,1 % 20 % 9,2 %
Déperditions avant 68896 kWh/an
isolation
Déperditions après 13362 kWh/an
isolation
Déperditions évitées 55534 kWh/an
(=économies
d’énergie)

Tableau 11 : Coût de l'investissement et économies d'énergie pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours
officiels

Nos premières observations montrent que l’isolation thermique pour la maison de type fermette
permet de réaliser une économie de chauffage de l’ordre de 55534 kWh par an, soit une diminution
de plus de 80% de déperditions. En effet, les déperditions liées à cette maison avant le projet
d’isolation s’élevaient à 68896 kWh alors qu’elles ne sont plus que de 13362 kWh après isolation.
Soulignons que ces valeurs sont tout à fait cohérentes avec les consommations de chauffage
moyennes observées en Belgique. Ces dernières varient entre 1500 et 4000 kWh/an dans le cas
d’une maison passive, entre 3000 et 9000 kWh/an dans le cas d’une maison basse énergie, entre
8000 et 30000 kWh/an dans le cas d’une maison construite selon les normes actuelles et s’élèvent à
plus de 30000 kWh/an dans le cas de maison mal isolée42 .

Résultats de l’analyse financière

Dans le but de mesurer l’impact de l’évolution du prix de l’énergie, nous commencerons par prendre
en compte une augmentation faible des prix de l’énergie (scénario A), pour enfin évaluer les résultats
en cas d’envolée des prix des combustibles (scénario B).

SCENARIO A : Taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève à 2,5%


Région wallonne Région bruxelloise Région flamande
Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
VAN (15 ans) 8992 € 21013 € 6236 € 21462 € -1209 € 15620 €

TRI 5,5% 8,6% 4,8% 8,7% 2,7 % 6,8 %


TR 13 ans 11 ans 14 ans 10 ans 16 ans 12 ans
VAN (20 ans) 14055 €

Tableau 12 : Résultats de l'analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours officiels
(scénario A)
42
CREG, 2012, p1-3.
54
Nous observons dans ce premier scénario que la valeur actuelle nette (VAN) est plus élevée en
Région wallonne et bruxelloise qu’en Région flamande, impliquant dès lors un temps de retour sur
investissement plus faible. En effet, alors qu’il excède les 21000 euros en Wallonie et à Bruxelles pour
les maisons se chauffant au mazout, il dépasse à peine les 15000 euros en Flandre. De la même
manière, la différence est considérable en ce qui concerne les habitations équipées du gaz, si bien
que le projet n’est toujours pas rentable en Flandre après 15ans (alors que le Wallon a déjà
économisé 9000 euros et le Bruxellois plus de 6000 euros). Cela s’explique en grande partie par le
montant des primes octroyées dans les deux premières régions, lesquelles sont nettement plus
élevées qu’au nord du pays.

Puisque le taux d’actualisation choisi pour la VAN s’élève à 3%, prenant en compte la valeur de
l’argent des années futures, les TRI obtenus nous confortent dans notre position puisque de manière
générale, une variation à la hausse du taux d’actualisation (créée par exemple par une dévalorisation
de l’argent) n’impacterait pas de façon significative le résultat du projet. En effet, à l’exception du
scénario gaz en Région flamande, pour lequel le taux d’actualisation devrait valoir 2,7% pour que le
projet commence à être rentable sur 15 ans, chaque projet reste rentable tant qu’il ne passe pas en
dessous des 3%.

Enfin, si l’on s’en tient uniquement au retour sur investissement, celui-ci culmine à 16 ans pour les
maisons situées dans la région où les primes sont les plus faibles et se chauffant avec le carburant le
moins coûteux, alors qu’il tombe à 10 et 11 ans pour l’ensemble des maisons se chauffant au mazout
en Régions bruxelloise et wallonne.

On dénote aussi que les logements équipés d’une chaudière au mazout s’avèrent être plus
rapidement rentables que ceux disposant d’une chaudière au gaz naturel. Ceci s’explique par le
simple fait que le prix du mazout est plus élevé que celui du gaz.

Comparons maintenant nos résultats à ceux du scénario B, lesquels sont détaillés ci-dessous :

55
SCENARIO B : Taux d’évolution du prix du gaz naturel du mazout s’élève respectivement à 6,3% et à
10,3%
Région wallonne Région bruxelloise Région flamande
Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
VAN (15 ans) 27515 € 77967 € 23637 € 78417 € 15631 € 72575 €
TRI 9,4 % 16,8 % 8,7 % 17 % 6,5 % 15 %
TR 11 ans 8 ans 11 ans 8 ans 12 ans 8 ans

Tableau 13 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours officiels
(scénario B)

Comme on pouvait s’y attendre, les résultats sont plutôt similaires à ceux obtenus pour le scénario A.
Soulignons tout de même que tous les projets sont maintenant rentables en moins de 15 ans, les
ménages se chauffant au mazout obtenant même une rentabilité dès la 8ème année. De plus, cette
hausse du prix du gaz naturel et du mazout a un impact important sur la VAN à 15 ans, allant même
jusqu’à tripler la valeur obtenue dans le premier scénario.

Sur base des résultats de ces deux scénarios, quatre conclusions sont à mettre en évidence pour la
maison de type fermette :

- La VAN montre qu’un projet d’isolation est rentable en 15 ans, le gain financier grâce aux
déperditions évitées étant relativement important.
- Plus les primes sont importantes, plus le projet est rentable rapidement.
- Plus le prix du gaz naturel ou du mazout augmente, plus le projet est rentable rapidement.

Afin de mieux comprendre l’impact de l’isolation sur les dépenses réalisées chaque année par un
investisseur, étudions le cas d’un logement équipé d’un chauffage au gaz naturel dont le prix
augmente chaque année de 6,3%. Le choix de ce cas d’étude se justifie par des résultats se situant
dans la moyenne des scénarios explorés. Le graphique suivant nous donne une meilleure visibilité
quant à l’évolution des dépenses réalisées lorsque l’on isole ou non son bâtiment. Les dépenses
engendrées par une maison non isolée sont représentées par la courbe bleue, alors que celles
découlant d’une maison isolée sont indiquées en rouge.

56
Figure 5 : Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz naturel – DJ officiels)

A l’année 0, les dépenses effectuées (en rouge) correspondent à l’investissement des travaux
d’isolation (primes comprises), soit 43 450 euros. On observe très facilement que le projet passe le
seuil de rentabilité au milieu de la 10ème année, et qu’il permet un gain évolutif au-delà de celle-ci.
Isoler sa maison permet dès lors de faire de nombreuses économies.

5.2.2 Analyse financière à partir des degrés-jours revisités


Passons à présent à l’analyse financière sur base des degrés-jours revisités. Nous considérons ici que
les paramètres utilisés sont similaires à ceux utilisés dans l’analyse financière intégrant les degrés-
jours officiels.

Economies d’énergie

Puisque les coûts d’investissement demeurent inchangés, nous ne les préciserons pas à nouveau. Les
résultats pour l’économie d’énergie sont détaillés dans le tableau ci-dessous :

Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande


Déperditions avant 42823 kWh/an
isolation
Déperditions après 6680 kWh/an
isolation

57
Déperditions évitées 36142 kWh/an

Tableau 14 : Economie d'énergie pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours revisités

Si l’on considère qu’une personne chauffe son logement en moyenne dix heures par jour à 18 degrés
et quatorze heures par jour à 14 degrés, les déperditions évitées pour une maison de type fermette
s’élève à 36142 kWh/an. Bien que cette valeur reste conséquente, cela représente 35% de moins que
les 55534 kWh/an calculés à partir de la méthode des degrés-jours officiels.

Résultats de l’analyse financière

Si l’on applique la méthode des degrés-jours revisités au scénario A, nous obtenons les résultats
suivants :

SCENARIO A : Taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève à 2,5%


Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande
Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
VAN (15 ans) -9477 € -1654 € -11114 € -1204 € -17999 € -7046 €
TRI 0% 2,5% -0,6% 2,6% -2,4% 1,1%
TR 20 ans 16 ans 21 ans 16 ans 25 ans 18 ans
VAN (20 ans) 1449 € 11756 € -849 € 12206 € -8065 € 6364 €

Tableau 15: Résultats de l’analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours revisités
(scénario A)

En comparaison aux résultats obtenus précédemment, plus aucun projet n’est rentable en 15 ans. Le
temps de rentabilité s’allonge même jusqu’à 25 ans. Cela s’explique principalement par la diminution
importante de déperditions évitées.

Les autres conclusions restent les mêmes que pour l’analyse financière basée sur les degrés-jours
officiels, à savoir que les habitations se chauffant au mazout restent davantage rentable que les
autres, et que les faibles primes en Région flamande ont un impact négatif sur la rentabilité des
projets.

Observons maintenant le détail des résultats du scénario B.

SCENARIO B : taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève respectivement à 6,3% et
à 10,3%
Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande
Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario

58
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
VAN (15 ans) 2578 € 35412 € 210 € 35862 € -7040 € 30020 €
TRI 3,7 % 10,3 % 3,1 % 10,5 % 1,2 % 8,7 %
TR 15 ans 11 ans 15 ans 10 ans 17 ans 11 ans
VAN (20 ans) 12107 €

Tableau 16 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type fermette sur base des degrés-jours revisités
(scénario B)

De manière similaire au scénario A, la diminution des déperditions évitées engendre une diminution
importante de la valeur ajoutée nette, impliquant une augmentation du temps de rentabilité. Notons
cependant que tous les scénarios sont rentables sur une période de 17 ans maximum.

Sur base des résultats issus de l’analyse financière basée sur les degrés-jours revisités, ajoutons une
conclusion pour la maison de type fermette :

- Plus les déperditions évitées sont importantes, plus le projet est rentable rapidement.

Etudions à présent les dépenses actualisées d’une maison isolée et non isolée, lorsque le logement
est équipé d’un chauffage au gaz naturel dont le prix augmente chaque année de 6,3%.

Figure 6 : Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz naturel – DJ revisités)

59
Puisque les déperditions évitées sont 35% moins élevées que lorsque le ménage chauffe 24h/24 son
habitation à une température moyenne de 18 degrés, le seuil de rentabilité est uniquement atteint
lors de la 15ème année (contre la 10ème année pour les degrés-jours officiels).

5.3 Analyses financières appliquée à la maison de type villa


Pour rappel, la maison de type villa est moins imposante que la maison de type fermette. La surface
de ses parois et son volume intérieur sont également moins élevés.

5.3.1 Analyses financières à partir des degrés-jours officiels

Coût d’investissement et économies d’énergie

Nous présentons ci-dessous les résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa selon les
valeurs officielles des degrés-jours. Ils sont résumés dans le tableau suivant :

Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande


Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
Investissement (sans
prime) 47480 €
Prime 9549 € 8130 € 4237 €
%prime/investissement 20,1 % 17,1 % 8,9 %
Déperditions avant 41610 kWh/an
isolation
Déperditions après 8098 kWh/an
isolation
Déperditions évitées 33512 kWh/an
Tableau 17 : Coût de l'investissement et économies d'énergie pour la maison de type villa sur base des degrés-jours
officiels

Les déperditions évitées restent importantes ; elles s’élèvent à 33512 kWh/an, soit une diminution
de plus de 80% par rapport aux déperditions déclarées avant l’isolation du bâtiment. Néanmoins,
elles restent inférieures à la maison de type fermette. Ceci s’explique principalement par une surface
habitable moins élevée dans ce type d’habitation.

Résultats de l’analyse financière

Etudions maintenant les résultats de l’analyse financière dans le cas du scénario A :

60
SCENARIO A : Taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève à 2,5%
Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande
Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
VAN (15 ans) -6013 € 1241 € -9366 € -178 € -14227 € -4071 €
TRI 0,83 % 3,4 % -0,3 % 2,9 % -1,8 % 1,7 %
TR 18 ans 15 ans 20 ans 16 ans 23 ans 17 ans
VAN (20 ans) 4119 151 12257 -5016 8364

Tableau 18: Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours officiels (scénario A)

En comparaison à la maison de type fermette, on observe directement un allongement du temps de


retour sur investissement, laquelle dépasse largement les 15 ans. En effet, il semblerait qu’une
surface habitable réduite et qu’une faible évolution du prix du gaz naturel et du mazout ait un impact
négatif sur le temps de rentabilité d’un projet d’isolation. Les wallons tirent tout de même leur
épingle du jeu, sans doute grâce aux primes plus élevées au sud du pays.

De la même manière, les calculs du scénario B aboutissent aux résultats du tableau ci-dessous :

SCENARIO B : Taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève respectivement à 6,3% et
à 10,3%
Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande
Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
VAN (15 ans) 5165 € 35611 € 1134 € 34192 € -4065 € 30299 €
TRI 4,6 % 11,3 % 3,3 % 10,8 % 1,84 % 9,5 %
TR 14 ans 10 ans 15 ans 10 ans 17 ans 11 ans
VAN (20 ans) 13690

Tableau 19 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours officiels (scénario B)

Si dans les années à venir les prix de l’énergie continuent à grimper, le projet d’isolation reste
évidemment très rentable, puisque le temps de retour sur investissement est d’au maximum 17 ans.
Par contre, si l’évolution du prix de l’énergie devait suivre l’inflation comme c’est le cas pour le
scénario A, il faudrait compter environ cinq années supplémentaires avant que le projet ne soit
rentable.
61
Le graphe ci-dessous présente les dépenses actualisées d’une maison isolée et non isolée, lorsque le
logement est équipé d’un chauffage au gaz naturel dont le prix augmente chaque année de 6,3%.

Figure 7: Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz naturel – DJ officiels)

Bien que le retour sur investissement annuel soit moins élevé que pour la maison de type fermette,
ce projet permet de faire des économies non négligeables dès la 15ème année.

5.3.2 Analyses financières à partir des degrés-jours revisités

Coût d’investissement et économies d’énergie

Comme cela a été fait pour la maison de type fermette, réalisons le même exercice en nous basant
sur les degrés-jours revisités.

Région Wallonne Région Bruxelloise Région Flamande


Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario Scénario
gaz mazout gaz mazout gaz mazout
Déperditions avant 25863 kWh/an
isolation
Déperditions après 4048 kWh/an

62
isolation
Déperditions évitées 21814 kWh/an

Tableau 20 : Coût de l'investissement et économies d'énergie pour la maison de type villa sur base des degrés-jours
revisités

Nous obtenons un résultat semblable à celui obtenu pour la maison de type fermette, avec une
diminution des déperditions supérieure à 80%.

Résultats de l’analyse financière

Les résultats financiers se basant sur le scénario A sont les suivants :

SCENARIO A : Taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève à 2,5%


VAN (15 ans) -17155 € -12433 € -19833 € -13852 € -24355 € -17744 €
TRI -4 % -1,8 % -5 % -2,2 % -6,3 % -3,2 %
TR 29 ans 23 ans 32 ans 24 ans 37 ans 27 ans
VAN (20 ans) -10559 € -4338 € -13637 € -5757 € -18360 € -9650 €

Tableau 21 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours revisités (scénario A)

Aucun des scénarios proposés n’est rentable sur une période de 15 ans. Au contraire, se comporter
de façon responsable (ne pas chauffer quand on est absent par exemple) semble avoir un impact
négatif sur le temps de rentabilité d’un projet d’isolation.

Les résultats sur base du scénario B sont quant à eux détaillés ci-dessous :

SCENARIO B : taux d’évolution du prix du gaz naturel et du mazout s’élève respectivement à 6,3% et
à 10,3%
VAN (15 ans) -9878 € 9940 € -12997 € 8521 € -17741 € 4628 €
TRI -0,4% 5,7% -1,5% 5,3% -2,8% 4,2%
TR 19 ans 13 ans 21 ans 14 ans 23 ans 15 ans
VAN (20 ans) 2834 € -1056 € -6184 €

Tableau 22 : Résultats de l’analyse financière pour la maison de type villa sur base des degrés-jours revisités (scénario B)

On observe une rentabilité sous les 15 ans pour les maisons chauffées au mazout, alors que celles au
gaz naturel peinent à descendre sous les 20 ans.

On en arrive à la conclusion que pour ce genre de maison, le projet d’isolation reste rentable si le prix
de l’énergie suit la même croissance que ces cinq dernières années. Par contre, dans le cas où le prix
de l’énergie n’augmente que très peu, le projet d’isolation n’est rentable qu’après 23 voire 37 ans

63
selon que le ménage se chauffe au mazout ou au gaz, et habite en Région wallonne, flamande ou
bruxelloise.

Présentons maintenant les dépenses actualisées d’une maison isolée et non isolée, lorsque le
logement est équipé d’un chauffage au gaz naturel dont le prix augmente chaque année de 6,3%.

Figure 8 : Dépenses totales actualisées avec ou sans isolation (scénario B - Région bruxelloise - gaz naturel – DJ revisités)

Dans ce cas, le retour sur investissement annuel s’avère beaucoup moins élevé que lorsque le
ménage chauffe 24h/24 son habitation. C’est pour cette raison que le seuil de rentabilité est
uniquement atteint après sa 20ème année (contre la 15ème année pour les degrés-jours officiels).

64
6 ANALYSE DE SENSIBILITE PAR LA SIMULATION MONTE
CARLO

Dans le chapitre précédent, nous avons réalisé une analyse financière en prenant des valeurs fixes
pour l’ensemble des paramètres utilisés. Cependant, la prise en compte de la variabilité de certains
d’entre eux a toute son importance si l’on veut évaluer son impact sur la rentabilité de l’isolation.
Nous avions par exemple fixé la valeur du rendement de l’installation de chauffage à 70%. Mais
qu’en est-il de la rentabilité du projet si cette valeur venait à évoluer ?

Afin de prendre en compte cette variabilité, procédons à une analyse de sensibilité par la simulation
Monte Carlo.

6.1 Description de la méthode Monte Carlo


La simulation Monte Carlo permet d’apprécier l’influence des fluctuations des différentes variables
d’entrée sur un projet. Pour ce faire, elle substitue une distribution de probabilité43 à chaque variable
d’entrée stochastique pour ensuite opérer un grand nombre de tirages aléatoires selon leur
distribution de probabilité, avec pour objectif d’évaluer la distribution de probabilité des issues
possibles. A chaque simulation, les variables stochastiques sont donc susceptibles de prendre des
valeurs différentes selon leur distribution de probabilité. De cette manière, la simulation Monte Carlo
indique ce qui pourrait se produire et dans quelle mesure. Ainsi, nous pouvons par exemple estimer
la distribution de la valeur actuelle nette ou du taux de rentabilité interne selon la variabilité de
certaines variables d’entrées. Sur base de l’analyse de sensibilité par les simulations Monte Carlo,
nous serons aptes à déterminer à la fois les paramètres qui influencent le plus le projet d’isolation,
mais aussi ceux qui n’ont guère d’influence. Nous serons alors en mesure de savoir quelle(s)
variable(s) joue(nt) le plus grand rôle dans la rentabilité de l’isolation.

6.2 Distributions de probabilité


Dans notre étude, les variables d’entrée stochastiques sont réparties selon deux types de
distributions:

Une distribution uniforme : Toutes les valeurs prises par la variable ont une chance égale de se
réaliser. Il faut simplement définir la valeur minimum et la valeur maximum.

43
Une distribution de probabilité (ou loi de probabilité) associe une probabilité à un ensemble de valeurs.
65
Dans notre étude, le prix de l’isolation de la toiture par l’intérieur suit par exemple une distribution
uniforme avec comme valeur minimale 120 euros/m2, et comme valeur maximale 130 euros/m2.

Figure 9 : Distribution uniforme du prix de l'isolation de la toiture par l'intérieur

Une distribution normale : Cette distribution est très connue car elle résume de nombreuses
distributions statistiques observées. Elle est définie par l’espérance et l’écart type.

Pour information, l’espérance (μ) est la valeur pour laquelle il y a autant de valeur inférieure et de
valeur supérieure. Concernant l’écart-type (σ), il est intéressant de le caractériser en évaluant la
proportion de valeurs qui se disperse autour de l’espérance. Ainsi 68% des valeurs sont comprises
dans la plage [μ – σ; μ + σ], 95% des valeurs sont comprises dans la plage [μ – 2σ; μ + 2σ] et 99% des
valeurs sont comprises dans la plage [μ – 3σ; μ + 3σ]. De manière à mieux intégrer ce concept, nous
le présentons ci-dessous pour la loi normale de moyenne 0 et d’écart-type 1 :

Figure 10 : Dispersion de la proportion des valeurs autour de la moyenne pour la loi normale (μ=0 ; σ = 1)

Dans notre étude, nous considérons par exemple que le rendement de l’installation de chauffage suit
une loi normale de moyenne 70 et d’écart-type 5,11.

66
Figure 11 : Distribution normale du rendement de l'installation de chauffage

Dans 95% des cas, le rendement de l’installation vaut entre 59,78 et 80,22% [μ – 2σ=70-10,22 ; μ +
2σ=70+10,22].

Listons maintenant, pour chacun des paramètres stochastiques, les distributions choisies.

Paramètres stochastiques Loi de probabilité Valeurs


Prix de l’isolation de la toiture par Uniforme Valeur minimale = 120 €/m2; valeur
l’intérieur maximale = 130 €/m2
Prix de Par l’intérieur Uniforme Valeur minimale = 120 €/m2 ; valeur
l’isolation des maximale = 150 €/m2
murs Par l’extérieur Uniforme Valeur minimale = 150 €/m2 ; valeur
maximale = 200 €/m2
Prix de Par le bas Uniforme Valeur minimale = 50 €/m2 ; valeur
l’isolation du maximale = 60 €/m2
sol Par le haut Uniforme Valeur minimale = 100 €/m2 ; valeur
maximale = 150 €/m2
Prix de l’isolation des fenêtres Uniforme Valeur minimale = 200 €/m2 ; valeur
maximale = 300 €/m2

Prix de l’énergie Uniforme Valeur minimale = 0,06 €/kWh ; valeur


maximale = 0,081 €/kWh
Taux d’évolution du prix du gaz Uniforme Valeur minimale = 2,5% ; valeur maximale =
naturel 6,3%
Taux d’évolution du prix du Uniforme Valeur minimale = 2,5% ; valeur maximale =
mazout 10,3%

Prime / Investissement Uniforme Valeur minimale = 5% ; valeur maximale =


25%

Degrés-jours d’une maison non Uniform Valeur minimale =1197 ; valeur maximale =
isolée 2440 ;
67
Différentiel de degrés-jours entre Uniforme Valeur minimale = 365 ; valeur maximale =
une maison non isolée et une 730 ;
maison isolée

Rendement du chauffage Normale Moyenne = 70% ; écart type = 5,11

Tableau 23 : Caractéristiques des distributions des paramètres stochastiques

Les distributions de certains paramètres sont triviales, puisqu’elles ont été définies de cette manière
dans le troisième chapitre. Ainsi, nous avions indiqué par exemple que le prix de l’isolation pour la
toiture (par l’intérieur) variait entre 120 et 130 euros du mètre carré.

Par contre, certaines distributions nécessitent quelques explications.

- Au vu du prix du gaz naturel qui est au minimum de 0,06 €/kWh et du prix du mazout qui est
de 0,081 €/kWh, nous avons souhaité faire varier le prix de l’énergie (quelle qu’elle soit)
entre ces deux valeurs. Grâce à cette variation de prix, nous serons en mesure d’évaluer
l’impact potentiel qu’a le prix de l’énergie en 2014 sur la rentabilité de l’isolation.
- Le ratio prime/investissement varie généralement entre 5 et 25% pour toutes régions
confondues. Ceci est le résultat de 1000 simulations.

6.3 Résultats de l’analyse de sensibilité selon les simulations Monte Carlo


Le logiciel utilisé pour réaliser les simulations Monte Carlo est le logiciel @risk 6.0 développé par
Palisade Corp. Celles-ci ont été réalisées 5000 fois afin d’obtenir des résultats les plus homogènes
possibles.

6.3.1 Résultats de la maison type fermette


Ci-dessous, nous présentons les résultats de l’analyse de sensibilité pour la maison de type fermette.

MAISON TYPE FERMETTE


Investissement sans prime Min 32 880 €
Max 83 159 €
Moyenne 57 599 €
Ecart type 12 100 €
Déperditions évitées Min 24 731 kWh
Max 78 105 kWh
Moyenne 43 050 kWh
Ecart type 8 677 kWh
VAN (15 ans) Min -47 083 €
Max 93 079 €
Moyenne 6 829 €
Ecart type 19 607 €
TRI (15 ans) Min -7,6 %
Max 25,9 %

68
Moyenne 5,7 %
Ecart type 5%
VAN (20 ans) Min -39 193 €
Max 170 034 €
Moyenne 31 153 €
Ecart type 28 534 €
TR Min 6 ans
Max 37 ans
Moyenne 14 ans
Ecart type 4 ans
Tableau 24 : Résultat de l'analyse de sensibilité par simulations Monte Carlo pour la maison de type fermette

Les résultats sont plutôt satisfaisants puisqu’en moyenne, le projet d’isolation est rentable sur 14
ans. Par contre, selon certaines valeurs des paramètres, il faut parfois attendre 37 ans pour
récupérer l’investissement de départ.

L’analyse de sensibilité permet également de savoir dans quelle proportion la valeur actuelle nette
sur 15 ans est supérieure à zéro. Il s’avère que dans 68,8% des cas, la VAN sur 15 ans est supérieure à
zéro (cf. Annexe 2). Par ailleurs, dans 92,4% des cas, la valeur actuelle nette sur 20 ans est supérieure
à zéro, ce qui signifie que dans plus de 9 cas sur 10 le projet est rentable sur une période de 20 ans
(cf. Annexe 3).

Enfin, l’analyse de sensibilité évalue l’influence de chaque variable d’entrée sur la valeur actuelle
nette au moyen des coefficients de corrélation.

Ci-dessous, nous présentons la valeur de ces coefficients de corrélations pour la VAN sur 15 ans :

Figure 12 : Coefficients de corrélation des paramètres d'entrée pour la VAN sur 15 ans pour la maison de type fermette

69
Il en ressort que la valeur des « degrés-jours avant isolation » influence fortement la valeur actuelle
nette. Plus la valeur des degrés-jours est élevée, plus vite le projet d’isolation est rentable. Dans un
second temps, il apparaît que le taux d’évolution du prix du mazout, le prix de l’énergie et le
rendement influencent de manière significative la valeur actuelle nette. Les variables restantes ont
quant à elles un coefficient de corrélation inférieur ou égal à 0,15, ce qui reste une influence
marginale.

6.3.2 Résultats de la maison type villa


A présent, nous procédons à l’analyse de sensibilité pour la maison de type villa.

MAISON TYPE VILLA


Investissement sans prime Min 25 806 €
Max 71 764 €
Moyenne 46 230 €
Ecart type 8 381 €
Déperditions évitées Min 15 297 kWh
Max 47 087 kWh
Moyenne 27 200 kWh
Ecart type 5 300 kWh
VAN (15 ans) Min -36 799 €
Max 44 372 €
Moyenne -3 499 €
Ecart type 11 846 €
TRI (15 ans) Min -9,6%
Max 20,1%
Moyenne 1,8%
Ecart type 4%
VAN (20 ans) Min -32 453 €
Max 94 502 €
Moyenne 12 110 €
Ecart type 17 871 €
TR Min 7 ans
Max 44 ans
Moyenne 18 ans
Ecart type 5 ans
Tableau 25 : Résultat de l'analyse de sensibilité par simulations Monte Carlo pour la maison de type villa

70
Même si les valeurs actuelles nettes sont moins élevées et que le temps de retour sur investissement
est plus long en comparaison à la maison de type fermette, les résultats sont encourageants
puisqu’en moyenne le projet d’isolation est rentable sur 14 ans. En complément d’information,
l’Annexe 4 informe que le projet d’isolation est rentable après 15 ans dans 46,5% des cas. Dans la
même logique, le projet d’isolation est rentable dans 74% des cas après 20 ans (cf. Annexe 5).

Quant aux coefficients de corrélation, ils sont représentés ci-dessous :

Figure 13 : Coefficients de corrélation des paramètres d'entrée pour la VAN sur 15 ans pour la maison de type villa

Parmi les cinq premiers coefficients de corrélation significatifs, quatre d’entre eux sont similaires à
ceux soulignés lors de la maison de type fermette. Il s’agit des degrés-jours avant isolation, du taux
d’évolution du prix du mazout, du prix de l’énergie et du rendement du chauffage. Une cinquième
variable, dont la valeur de son coefficient de corrélation n’est pas négligeable, est le montant de la
prime. Ainsi, la prime a également une influence significative sur la rentabilité de l’isolation dans le
cas de la maison de type villa.

71
7 RECAPITULATIFS DES FACTEURS INFLUENCANT LA
RENTABILITE DE L’ISOLATION THERMIQUE

Dans les deux chapitres précédents, nous nous sommes attelés à présenter les résultats de l’analyse
financière et de l’analyse de sensibilité selon la méthode de Monte-Carlo. Il s’est avéré que ces
résultats fluctuaient en fonction de nombreux paramètres (prix de l’énergie, primes octroyées, etc.).
Ce chapitre a pour but de mettre l’accent sur ceux qui stimulent un tant soit peu la prise de décision
d’isoler et ceux qui au contraire ont peu d’influence sur la rentabilité du projet.

Dans le premier cas, nos analyses ont retenu quatre catégorie de paramètres susceptibles d’avoir
une influence significative sur la prise de décision d’isoler un bâtiment ; les degrés-jours, le prix de
l’énergie, le taux d’évolution du prix de l’énergie et le rendement. D’un autre côté, la catégorie
relative aux coûts de l’isolation semble n’influencer que très peu la rentabilité de l’isolation
thermique. Enfin, les primes ont quant à elles une influence sur la rentabilité de l’isolation, mais cette
dernière est plutôt réduite.

7.1 Paramètres avec une influence significative sur la décision d’isoler


Les degrés-jours

Comme nous l’avons observé précédemment, la valeur des degrés-jours, et principalement celle
avant isolation, a un impact considérable sur la rentabilité du projet. Ainsi, lors de la réalisation de
l’analyse financière, il a été démontré que le temps de retour sur investissement pouvait être jusqu’à
deux fois plus long en fonction de la valeur des degrés-jours44. Ce point a été mis en évidence de
façon indiscutable lors de l’analyse de sensibilité grâce au relevé des coefficients de corrélation entre
la valeur actuelle nette et les degrés-jours avant l’isolation d’un logement.

Sachant que les degrés-jours sont calculés en fonction de la température moyenne extérieure, on
peut donc dire que la valeur de ces derniers varie en fonction de la localisation géographique du
logement. Ainsi, un projet d’isolation à Saint-Hubert sera plus vite rentable qu’un projet d’isolation à
Florennes étant donné que la température moyenne extérieure à Saint-Hubert est en général plus
élevée qu’à Florennes.

44
Par exemple, dans le cas de la maison type fermette équipée d’une chaudière au mazout, le projet d’isolation
est rentable après 8 ans en Région wallonne si les degrés-jours valent 2254 pour une maison non isolée et
1706 pour une maison isolée. Par contre, si les degrés-jours valent 1401 pour une maison non isolée et 873
pour une maison isolée, le projet d’isolation n’est rentable qu’après 16 ans.

72
Dans les calculs de notre analyse financière, nous avons également considéré que la valeur des
degrés-jours pouvait diminuer si le ménage ne restait que très peu de temps chez lui, diminuait le
thermostat lorsqu’il allait se coucher et éventuellement ne chauffait pas les pièces inoccupées. C’est
ce que nous avons appelé le calcul « revisité » des degrés-jours. Dans ce cas, la quantité de
déperditions évitées grâce à l’isolation thermique sur base de ce calcul s’en voyait diminuée, ce qui
avait pour conséquence un temps de retour sur investissement nettement plus long.

Enfin, un troisième facteur peut venir influencer la valeur des degrés-jours, à savoir le réchauffement
climatique. Il se peut en effet qu’à l’avenir, la température extérieure moyenne augmente, ce qui
aurait pour conséquence une diminution des degrés-jours et donc des déperditions évitées moins
élevées. Dans le cas du réchauffement climatique, le temps de retour sur investissement serait dès
lors plus long.

Ces trois facteurs, qu’il s’agisse de la localisation géographique, du mode de vie du ménage ou du
réchauffement climatique, ont une influence sur la valeur des degrés-jours et de ce fait sur le temps
de retour sur investissement.

Le prix de l’énergie

La différence entre le prix du mazout et celui du gaz s’est nettement fait ressentir lors de l’analyse
financière de la rentabilité de l’isolation. En effet, un projet d’isolation thermique a une valeur
actuelle nette plus élevée lorsque le logement est équipé d’une chaudière au mazout. En d’autres
termes, le projet d’isolation thermique est plus rapidement rentable lorsque le ménage se chauffe au
mazout.

Le taux d’évolution du prix de l’énergie

Le taux d’évolution du prix de l’énergie a une influence considérable sur la rentabilité du projet
d’isolation thermique. Si le prix de l’énergie augmente dans des proportions aussi importantes que
ces cinq dernières années, le projet d’isolation est évidemment rentable plus rapidement. Dès lors,
en l’absence de renseignements sur le futur taux d’évolution du prix de l’énergie, la meilleure chose
à faire consiste à se protéger de toute éventuelle volatilité des prix. Dans cette optique, il est
conseillé d’opter pour une isolation thermique plutôt que d’encaisser d’éventuels coûts exorbitants
d’énergie.

Le rendement

Les analyses de corrélation ont révélé que le rendement de l’installation de chauffage impacte la
rentabilité d’un projet d’isolation. Dès lors, plus le rendement de l’installation de chauffage est faible,
plus vite le projet sera rentable. Dans le cas où le rendement d’un système de chauffage est très

73
faible, en complément des travaux d’isolation, il est souhaitable d’envisager le remplacement
complet de sa chaudière.

7.2 Paramètre ayant une influence modérée sur la décision d’isoler


Les primes

De manière triviale, plus les primes accordées sont élevées, plus vite le projet d’isolation est
rentable. Néanmoins, bien que les primes accordées aux habitants de la Région wallonne
représentent parfois le double des primes accordées aux habitants en Région flamande, le temps de
retour sur investissement ne s’en voit de manière générale réduit que d’un an. Cependant, les
résultats issus de l’analyse de sensibilité soulignent que les primes influencent quelque peu la
rentabilité. C’est pourquoi nous pouvons dire que les primes permettent d’accélérer la rentabilité
d’un projet d’isolation, sans pour autant que ce dernier ne soit conditionné par le montant de celles-
ci.

7.3 Paramètre ayant peu d’influence sur la décision d’isoler


Les coûts d’isolation

Si l’on prend comme postulat que l’on base nos calculs sur une même technique d’isolation
(exemple : isoler la toiture par le haut), l’analyse des coefficients de corrélation révèle que les coûts
d’isolation n’influencent que très peu la valeur actuelle nette d’un projet. Ainsi, si l’isolation du toit
par le haut est de 130 euros le mètre carré plutôt que 120 euros le mètre carré, cela n’impactera que
très faiblement la rentabilité de l’isolation. C’est pour cette raison qu’il est important de prendre en
compte l’ensemble des propriétés des isolants avant de jeter son dévolu sur le moins coûteux.

74
8 AVANTAGES QUALITATIFS DE L’ISOLATION THERMIQUE

L’analyse financière ne tient compte, comme son nom l’indique, que des aspects financiers du projet
d’isolation thermique. Cependant, il est indispensable de ne pas oublier lorsque l’on décide d’investir
dans l’isolation de prendre en considération les avantages qualitatifs. Nous en avons listé trois :

1. Réduction des émissions de CO2


2. Valeur ajoutée du bien immobilier
3. Meilleur confort thermique

8.1 Réduction des émissions de CO2


Dans ce travail, nous avons constaté que l’isolation thermique permettait de diminuer de manière
significative les déperditions d’énergie d’un logement. C’est pourquoi nous pouvons affirmer que ces
économies d’énergie ont un impact certain sur l’environnement étant donné la quantité non
négligeable de CO2 émise dans l’atmosphère suite à la combustion d’énergie fossile.

Le gain annuel en termes d’émissions de CO2 est calculé de la manière suivante :

2‹••‹‘•†‡ଶ ±˜‹–±‡•’ƒ”ƒ ൌ
୩୛୦ ୥େ୓మ
‘„”‡†‡Š± ‘‘‹•±•’ƒ”ƒ ቀ ቁ ‫ כ‬±‹••‹‘•†‡ଶ †‡• ‘„—•–‹„Ž‡sሺ ሻ
ୟ୬ ୩୛୦

Le nombre de kWh économisés par an a été inventorié pour la maison type « villa » et la maison type
« fermette » dans le cinquième chapitre. Ce nombre varie selon que l’on considère que la
température de 18°C doit être atteinte 24 heures sur 24 (scénario « degrés-jours officiels ») ou selon
que le ménage baisse fortement le thermostat à certains moments (scénario « degrés-jours
revisités »). Quant aux émissions de CO2 émises par les combustibles, nous nous basons sur les
données issues de la CWaPE. Pour les calculer, cette dernière ne se focalise pas uniquement sur les
émissions libérées lors de la combustion du combustible mais totalise également les émissions
induites par la préparation (extraction, raffinage, conditionnement), le transport, la mise à
disposition du combustible et éventuellement le traitement des déchets issus de la combustion.
Toutefois, elle ne prend pas en compte l’énergie grise contenue dans les équipements de production.
Le tableau suivant reprend les coefficients d’émissions de CO2 définis par la CWaPE45 :

45
CWaPE ; ADEME, 2010, p59 ; HUART, 2007, p32.
75
Type d’énergie Coefficient d’émissions de CO2 (gCO2/kWh)
Gaz naturel 251
Mazout 306

Tableau 26 : Coefficient d'émissions de CO2

Sur base de ces informations, il nous est possible de calculer le gain annuel des émissions de CO2
grâce à l’isolation thermique :

Type de maison Scénario degrés-jours Type d’énergie Emissions de


CO2 évitées
annuellement
Maison type fermette Scénario degrés-jours Gaz naturel 13,9 tCO2/an
officiels (déperditions
Mazout 17 tCO2/an
évitées = 55534 kWh/an)
Scénario degrés-jours Gaz naturel 9,1 tCO2/an
revisités (déperditions
Mazout 10,1 tCO2/an
évitées = 36142 kWh/an)
Maison type villa Scénario degrés-jours Gaz naturel 8,4 tCO2/an
officiels (déperditions
Mazout 10,3 tCO2/an
évitées = 33512 kWh/an)
Scénario degrés-jours Gaz naturel 5,5 tCO2/an
revisités (déperditions
Mazout 6,7 tCO2/an
évitées = 21814 kWh/an)

Tableau 27 : Emissions de CO2 évitées annuellement

76
En sachant que le parc immobilier belge compte 852 373 maisons 4 façades érigées avant 198146 et
qu’une maison isolée émet en moyenne 10tCO2 de moins qu’une maison non isolée, l’hypothèse que
20% de ces habitations réalise un projet d’isolation thermique permettrait d’éviter l’émission
annuelle de 1,7MtCO2.

Etant donné que le secteur du chauffage est responsable d’environ 18,3Mt d’émissions de CO247,
isoler 20% du parc immobilier permettrait de diminuer de 9% les émissions relatives au secteur du
chauffage. Augmenter davantage le nombre de maisons 4 façades, de maisons mitoyennes ou
d’appartements à isoler permettrait aisément de réduire encore plus ces émissions. Par ailleurs, une
fois sa maison isolée, le choix d’une installation de chauffage appropriée (poêle au bois, pompe à
chaleur, …) permet également de diminuer sa consommation d’énergie.

Enfin, il nous a semblé pertinent de déterminer le montant à investir pour la réduction d’une tonne
de CO2, par l’intermédiaire d’un indicateur appelé « efficacité environnementale à l’euro investi ». Ce
dernier est calculé de la manière suivante :

ˆˆ‹ ƒ ‹–±‡˜‹”‘‡‡–ƒŽ‡Žᇱ ‡—”‘‹˜‡•–‹ ൌ  ˜‡•–‹••‡‡–„”—–Ȁ‹••‹‘•±˜‹–±‡•

Sachant que l’isolation thermique a une durée de vie d’au minimum 25 ans48 et que le gain annuel
d’émission de CO2 s’élève en moyenne à 10tCO2, la quantité d’émissions évitées correspond à 250
tCO2. Quant à l’investissement brut, il s’élève grossièrement à 50 000 euros selon les résultats des
analyses financières décrits au chapitre 5. La valeur de notre indicateur atteint dès lors 200
euros/tCO2 évitées.

Á titre de comparaison, l’installation de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 3,8 kWc coûte
environ 9000 euros et permet d’économiser 37tCO2 sur 25 ans49. Le ratio investissement/émissions
évitées s’élève dès lors à 243 euros/tCO2 évitées.

Tous ces chiffres démontrent que le projet d’isolation thermique permet un gain non négligeable
d’émissions de CO2 dont l’analyse financière de la rentabilité de l’isolation thermique ne tient pas
compte. Notons cependant que les gains des émissions de gaz à effet de serre sont intrinsèquement
monétarisées au moyen des primes. En effet, afin de parvenir à une réduction des émissions de CO2,
les régions fournissent aux citoyens des incitants, l’un d’eux étant la prime de l’isolation.

46
SPF Economie, 2009, p5
47
United Nations Framework Convention on Climate Change, Greenhouse Gaz Inventory Data,
http://unfccc.int/di/DetailedByParty/Event.do?event=go.
48
Nous verrons dans la suite du mémoire que les isolants ont au minimum une durée de vie de 25 ans.
49
APERe Asbl, Simulateur financier photovoltaïque, http://www.apere.org/index/node/139.

77
8.2 Valeur ajoutée du bien immobilier
Lors de l’achat d’un logement, les acheteurs potentiels s’informent de plus en plus sur les
performances énergétiques des logements. Pour rappel, une étude menée par la Commission
Européenne avait d’ailleurs démontré l’impact positif du certificat PEB sur les prix de vente50. Les
acheteurs sont en effet conscients que leur consommation d’énergie, principalement dépendante du
niveau d’isolation de la maison aura un impact non négligeable sur leur frais mensuels. Ainsi, une
maison isolée présente l’avantage de voir sa consommation d’énergie réduite et par conséquent sa
note énergétique. Cependant, cet avantage n’est en aucun cas reflété dans l’analyse financière de
l’isolation thermique. Une manière de le quantifier pourrait être d’introduire dans l’équation de
l’analyse financière la valeur ajoutée du bien immobilier grâce à l’isolation thermique. Toutefois, la
détermination de cette valeur reste très complexe.

8.3 Amélioration du confort thermique


Pour rappel, le confort thermique est déterminé par la température de l’air ainsi que par celle des
parois. Puisque l’isolation thermique permet d’augmenter la température des parois, réduisant ainsi
l’écart entre la température de l’air et des parois, cela engendre un meilleur confort. Cependant,
l’amélioration du confort est quant à elle purement qualitative, et n’intervient donc pas dans
l’analyse de la rentabilité de l’isolation. Une piste pour l’inclure pourrait être de s’inspirer de la
technique de l’évaluation contingente51. On utilise l’évaluation contingente pour attribuer la valeur à
des éléments d’écosystème hors-marché (exemple : pollution sonore des avions). Pour ce faire, elle
identifie les « consentements à payer et à recevoir des individus » via l’administration de
questionnaires et de mise en situation. Typiquement, l’individu interrogé devra monétariser son
consentement à subir la pollution sonore des avions. En s’inspirant de cette démarche, nous
pourrions évaluer le consentement des gens à payer pour avoir un meilleur confort par
l’intermédiaire de questionnaires auto administrés et inclure ce consentement dans notre analyse
financière.

50
MUDGAL Shailendra et al., 2013, p115.
51
BAULER T., 2014, p24-34.

78
9 IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES ISOLANTS

Dans les chapitres précédents, nous avons vu qu’il était souhaitable d’obtenir pour chaque paroi le
plus petit coefficient thermique. Pour rappel, la manière d’obtenir un coefficient thermique plus
faible consiste à juxtaposer des matériaux isolants à la paroi. Lors de ses travaux d’isolation, il est
donc judicieux de choisir le matériau isolant qui a les meilleures propriétés thermiques, c’est-à-dire
qui a la résistance thermique la plus élevée. Cependant, dans une démarche d’éco-construction, il
est essentiel de ne pas choisir le matériau d’isolant uniquement sur base de ses performances
thermiques. En effet, d’autres propriétés toutes aussi importantes doivent intervenir dans les critères
de choix52 :

Ø Propriétés techniques : le comportement au feu et à l’humidité, la perméabilité à la vapeur


d’eau, le type de mise en œuvre, la stabilité dans le temps, l’isolation acoustique, etc.
Ø Propriétés environnementales : l’impact énergétique de la production ou du transport,
l’impact sur la santé, le traitement en fin de vie, etc.
Ø Propriétés économiques : le prix du matériau, de sa mise en œuvre et de sa maintenance

Nous pouvons distinguer les isolants en trois grandes catégories :

- Les isolants de synthèse : polyuréthane, polystyrène


- Les isolants en fibre minérale : laine de verre/roche, perlite expansée, béton cellulaire
- Les isolants en fibre animale ou végétale : bois, chanvre, paille, laine de mouton, laine de lin

Notons que chacun de ces isolants a un impact environnemental décroissant selon la catégorie dans
laquelle ils se trouvent (impact élevé pour les isolants de synthèse, moyen pour les isolants en fibre
minérale et faible pour les isolants en fibre animale ou végétale). Les isolants de synthèse sont très
défavorables d’un point de vue environnemental car ils sont produits à partir du pétrole, soit une
ressource limitée et non renouvelable. Les procédés de fabrication sont donc énergétiquement
coûteux. De plus, ces deux isolants (polyuréthane et polystyrène) contiennent des substances telles
que des CFC qui appauvrissent la couche d’ozone. Les laines de verre ou de roche proviennent de
matériaux abondants présents en Europe et sont partiellement composées de matériaux recyclés, ce
qui diminue leur impact environnemental. Cependant, leur procédé de fabrication reste très
énergivore. Les isolants en fibre végétale ou animale combinent quant à eux un matériau abondant
et/ou renouvelable et un procédé de fabrication peu énergivore. Leur élimination se réalise par

52
Bruxelles Environnement, 2010, p11.

79
compostage ou par valorisation thermique. D’un point de vue strictement environnemental, ce sont
eux qu’il faut privilégier.

Afin d’évaluer de manière globale l’impact environnemental des isolants, nous arborons deux
concepts, à savoir l’énergie grise et la classification de NIBE.

Energie grise

Une première manière d’évaluer l’impact environnemental des matériaux est d’évaluer leur énergie
grise. L’énergie grise représente la quantité d’énergie nécessaire à l’ensemble du cycle de vie d’un
matériau : la production, l’extraction et le transport des matières premières, la transformation des
matières, la fabrication du matériau, la mise en œuvre, l’utilisation et le recyclage. Ci-dessous, nous
quantifions l’énergie grise des principaux isolants53 :

Isolant Energie grise (kWh/m3)


Laine de lin 38 à 57
Cellulose 50 à 158
Polystyrène expansé 500
Polyuréthane 974
Laine de roche 123 à 1006
Laine de verre 242 à 1344
Tableau 28 : Energie grise des isolants

Parmi ces isolants, la laine de lin semble la moins énergivore. Par contre, la laine de roche et la laine
de verre qui sont deux isolants fréquemment utilisés pour l’isolation des murs et des toitures
peuvent dans certains cas être très énergivores. Le polyuréthane fréquemment utilisé lui aussi dans
les projets d’isolation affiche un bilan en énergie grise très élevé. Cependant, la valeur seule de
l’énergie grise des isolants ne nous renseigne nullement sur leur durée de vie ni leur performance
thermique. C’est pourquoi, il nous paraît indispensable d’introduire un second concept qui tient
compte notamment de ces critères.

Classification NIBE

L’institution NIBE a réalisé une classification des isolants sur base de leur énergie grise, sur base de
leur effet sur l’environnement et la santé et sur base du recyclage. Elle classifie les matériaux de 1 (à
recommander) à 7 (à éviter) en considérant l’impact environnemental des matériaux isolants dans sa
globalité. Il arrive que les isolants non écologiques se voient attribuer une meilleure classification que
les isolants dits écologiques. Ceci s’explique par une performance thermique plus faible des isolants
écologiques, impliquant l’utilisation d’une quantité beaucoup plus importante de matériaux
écologique pour atteindre le même pouvoir isolant qu’un matériau non écologique.

53
PlateformEco, En ligne sur http://plateformeco.com/?page_id=2801.

80
Ci-dessous, nous présentons la classification NIBE des principaux isolants en fonction des parois à
isoler :

Origine Mur Toiture Sol Durée Recyclage


(inclinée) de vie en fin de vie
Laine de lin / 3a (choix 3b (choix 3a (choix / Broyage et
acceptable) acceptable) acceptable) épandage
agricole ou
compostage
Cellulose UE 1c 1a (meilleur 4a (moins bon 25 ans Compostage
(meilleur choix) choix) ou
choix) incinération
Polystyrène Monde 2b (bon 2c (bon choix) 4c (moins bon >25 ans Incinération
expensé choix) choix) ou mise en
décharge
Polyuréthane Monde 4c (moins 5a (choix à 7a (choix >25 ans Incinération
bon choix) déconseiller) inacceptable) ou mise en
décharge
Laine de roche UE 2a (bon 4a (moins bon 4c (moins bon >25 ans Incinération
choix) choix) choix) ou mise en
décharge
Laine de verre UE 1b 1c (meilleur 3c (choix >25 ans Incinération
(meilleur choix) acceptable) ou mise en
choix) décharge
Tableau 29 : Classification NIBE des isolants

Si l'on en croit cette classification, la laine de verre s’avère être un meilleur choix que la laine de lin
alors que son énergie grise est plus élevée. L’explication provient notamment d’une meilleure
conductivité thermique des laines de verre. En effet, ces dernières affichent une conductivité
thermique allant de 0,030 W/mK à 0,040 W/mK tandis que celle des laines de lin se situe entre
0,037W/mK à 0,042W/mK et peut même monter jusqu’à 0,047W/mK en fonction du taux
d’humidité. De plus, comme la laine de lin est issue de matière première de qualité variable, la
conductivité thermique peut dans certains cas ne pas être garantie.

La classification NIBE confirme par contre que le polyuréthane a un impact environnemental


conséquent et déconseille fortement son utilisation, quelle que soit la paroi à isoler.

La laine de roche est également à proscrire pour ce qui est d’isoler sa toiture ou son sol.

Quant à la cellulose qui a une énergie grise relativement faible, on conseille fortement son utilisation
lors de l’isolation des murs et de la toiture.

Cependant, il ne faut pas oublier que le prix joue également un rôle non négligeable dans le choix de
l’isolant à utiliser. Bien que la cellulose semble être le meilleur choix en combinant la classification

81
NIBE (meilleur choix) et l’énergie grise (deuxième isolant le moins énergivore), le prix est
comparativement plus élevé que les autres matériaux isolants. Ceux-ci sont détaillés ci-dessous54 :

Isolant Coût pour 100 mm d'épaisseur (€/m²)


Laine de lin 15
Cellulose 20
polystyrène expansé 10
Polyuréthane 20
Laine de roche 5 à 10
Laine de verre 3à8
Tableau 30 : Coût des isolants pour 10 cm d'épaisseur

Si l’on analyse les prix du marché et malgré le fait que son énergie grise soit la plus élevée, le prix
avantageux de la laine de verre explique son utilisation si fréquente dans les travaux d’isolation.

54
Coûts fournis par Monsieur Christophe Hubin, responsable de la SPRL Ecobilan

82
CONCLUSION

La question de l’isolation de son habitation se pose lorsque l’on devient propriétaire et/ou lorsqu’on
décide de rénover. On observe aujourd’hui que trop de consommateurs hésitent à investir car cela
représente un coût non négligeable.

La question que l’on se pose dès lors dans ce mémoire est la suivante : Est-il aujourd’hui rentable en
Belgique d’investir dans un projet d’isolation thermique pour son bâtiment ? La réponse est oui !
Pour répondre à cette question, de nombreux paramètres intervenant dans la rentabilité de
l’isolation ont été analysés dans le cadre d’une analyse financière poussée. Pour obtenir une
évaluation de la stabilité de nos conclusions quant à ce projet d’isolation, en grande partie remise en
cause par des paramètres fluctuants (prix de l’énergie, degrés-jours), une analyse de sensibilité de
Monte Carlo a été réalisée. La conclusion obtenue reste encourageante, un projet d’isolation
s’avérant rentable en moyenne sur une période de 15 à 20 ans. Bien que de nombreux cas aient été
analysés, le scénario le plus optimiste montre qu’il est possible d’obtenir une rentabilité après 6
années alors que le scénario le plus pessimiste indique une rentabilité après seulement 44 ans. Ceci
s’explique dans le premier cas par une hausse importante du prix de l’énergie, une consommation de
chauffage exagérée, une grande surface habitable et un rendement faible de l’installation de
chauffage ; alors que le second est le résultat d’un gain moindre suite à un taux d’évolution de
l’énergie relativement faible, une utilisation très rationnelle de l’énergie, une surface de chauffage
plus petite et un rendement élevé du chauffage. C’est pourquoi isoler son habitation implique une
analyse au cas par cas, pour laquelle de nombreux facteurs doivent être pris en compte (région, type
d’habitation, prix de l’énergie, conjoncture économique, etc.) comme ce fût le cas tout au long de ce
travail. Soulignons que les primes à l’isolation offertes par les régions ne devraient pas être la raison
principale de notre investissement. Bien qu’elles permettent d’alléger le budget des ménages, leur
montant ne permet pas d’accélérer de manière significative la durée de rentabilité de notre projet
d’isolation. Quelles que soit les primes que nous percevons, nous vous encourageons dès lors à
franchir le pas et à ne pas hésiter à isoler votre habitation. Dans la même lignée, étant donné que le
taux d’évolution de l’énergie est assez imprévisible, il est recommandé de se prémunir d’une
potentielle volatilité des prix en isolant au minimum les parois qui engendrent le plus de déperditions
d’énergie.

L’aspect rentabilité ayant été démontré, d’autres avantages d’ordre qualitatifs ont également été
soulignés. Une hausse du confort thermique ou une augmentation de la valeur ajoutée de
l’habitation représentent à eux seuls des bénéfices apportés par l’isolation. Soulignons également
que d’un point de vue environnemental, cet investissement offre beaucoup plus qu’un gain d’énergie

83
quand on sait qu’isoler 20% du parc immobilier belge quatre façades permettrait de diminuer de 9%
les émissions de gaz à effet de serre relatives au secteur du chauffage.

Nous avons ensuite insisté sur l’importance de se renseigner sur le choix de l’isolant nécessaire à des
travaux d’isolation. En effet, chaque type d’isolant à ses propriétés propres, parmi lesquelles nous
retrouvons le coût, la performance ou encore l’espérance de vie d’un isolant. Le choix d’un isolant
peu coûteux peut par exemple s’avérer être une erreur quand on sait que ce dernier à une durée de
vie moins longue et devra être remplacé plus rapidement qu’un isolant un peu plus cher. De plus, si
l’on en croit l’analyse de sensibilité effectuée, un différentiel dans le prix de l’isolation n’impacterait
que très faiblement le temps de retour sur investissement du projet de l’isolation. En tant qu’acteur
soucieux de notre environnement, il est donc souhaitable de se renseigner sur les impacts
environnementaux que comportent ces isolants, afin de porter son choix sur celui qui aura un impact
minime sur l’environnement. Bien que l’isolation offre un gain financier substantiel à son auteur, son
but premier est de prendre soin de l’environnement dans lequel nous vivons. Un aspect bien trop
souvent oublié en cette période de crise économique…

84
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http://www.enerconsult.be/fr/architecte-enerconsult.php

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Livios.be : http://www.livios.be/fr/

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Palisade : http://www.palisade.com/fr/

PlateformEco : http://plateformeco.com/

SPW – DGO4 – Portail de la Wallonie : http://www.wallonie.be/

88
Entretiens, salons, formations

Artexis Expo. 2013. « Salon Energie et Habitat », 26 octobre 2013, Namur.

Entretien à Namur avec Monsieur Hubin le 28 novembre 2013.

Entretien à Namur avec Monsieur Radelet le 10 juin 2014.

Entretien à Bruxelles avec Monsieur Bernard Deprez le 24 avril 2014.

Formation PHPP à Charleroi le 11 février 2014.

Participation au cours « Rational use of Energy » donné par Monsieur Olivier Mortehan à l’ULB le 29
mars 2013.

89
ANNEXE 1 : Exigences relatives aux amenées d’air et aux évacuations d’air selon la norme NBN D50
– 001

Local Débit nominal


Règle générale 3,6 m3/h par m2 de
surface au sol

Amenée d’air Living min. 75 m3/h


max. 150 m3/h
Chambres, locaux min. 25 m3/h
d’études et de jeux max. 36 m3/h par pers.
Autres locaux 3,6 m3/h par m2 de
surface au sol

Évacuations d’air Cuisines fermées, SDB, min. 50 m3/h


buanderies max. 75 m3/h
Cuisines ouvertes min. 75 m3/h
WC min. 25 m3/h

Source : Institut belge de normalisation, NBN D50-001 Dispositifs de ventilation dans les bâtiments
d’habitation, octobre 2011.
Exemple utile à la compréhension de la notion du taux de renouvellement de l’air de référence.

Considérons une habitation dont la superficie habitable soit de 100 m2, pour un volume habitable de
250 m3.

Local Surface (m2) Débits (m3/h) Total (m3/h)


Amenée d’air Séjour 35 126
Chambre 1 15 54 216
Chambre 2 12 36

Évacuations d’air Cuisine 15 75


SDB 12 52 150
WC 1,5 25

Le débit d’amenée d’air neuf pour cet exemple est de 216 m3/h, ce qui équivaut à un renouvellement
d’air de 0,86 vol/h (=216/250).
Annexe 2 : Analyse de sensibilité par les simulations Monte Carlo : résultats de la valeur actuelle nette
sur 15 ans pour la maison de type fermette
Simulation Summary Information

Number of Simulations 1
Number of Iterations 10000
Number of Inputs 37
Number of Outputs 31
Sampling Type Latin Hypercube
Simulation Start Time 7/29/14 18:06:18
Simulation Duration 00:00:09
Random # Generator Mersenne Twister
Random Seed 382897365

Summary Statistics for VAN


Statistics Percentile
Minimum -47.082,82 € 5% -21.887,76 €
Maximum 93.079,07 € 10% -16.955,29 €
Mean 6.829,47 € 15% -13.047,23 €
Std Dev 19.607,21 € 20% -9.743,23 €
Variance 384442575,9 25% -6.854,67 €
Skewness 0,56428144 30% -4.479,33 €
Kurtosis 3,536901445 35% -2.159,61 €
Median 4.964,32 € 40% 300,28 €
Mode 2.477,79 € 45% 2.675,82 €
Left X -21.887,76 € 50% 4.964,32 €
Left P 5% 55% 7.573,44 €
Right X 42.175,23 € 60% 9.942,75 €
Right P 95% 65% 12.695,19 €
Diff X 64.063,00 € 70% 15.646,71 €
Diff P 90% 75% 18.934,99 €
#Errors 0 80% 22.367,24 €
Filter Min Off 85% 26.546,44 €
Filter Max Off 90% 32.166,19 €
#Filtered 0 95% 42.175,23 €

Regression and Rank Information for VAN


Rank Name Regr Corr
1 Degréjour_avt_isolation 0,491 0,484
2 Taux_evolution_prix_mazout 0,300 0,252
3 Prix_energie 0,239 0,235
4 Rendement_chauffage -0,229 -0,194
5 Prime 0,169 0,151
6 Taux_evolution_prix_gaz 0,118 0,113
7 Degréjour_aps_isolation 0,071 0,070
8 Px_isolation_fenêtre -0,055 -0,073
9 Px_isolation_mur_exterieur -0,048 -0,046
10 Px_isolation_sol_haut -0,044 -0,041
11 Px_isolation_toit -0,026 -0,030
12 Px_isolation_mur_interieur -0,021 -0,026
13 Px_isolation_sol_bas 0,000 -0,002847417
Annexe 3 : Analyse de sensibilité par les simulations Monte Carlo : résultats de la valeur actuelle nette
sur 20 ans pour la maison de type fermette
Simulation Summary Information

Number of Simulations 1
Number of Iterations 10000
Number of Inputs 37
Number of Outputs 31
Sampling Type Latin Hypercube
Simulation Start Time 7/29/14 0:07:28
Simulation Duration 00:00:14
Random # Generator Mersenne Twister
Random Seed 1077887916

Summary Statistics for VAN


Statistics Percentile
Minimum -39.193,10 € 5% -8.090,40 €
Maximum 170.034,12 € 10% -1.418,84 €
Mean 31.153,39 € 15% 3.494,93 €
Std Dev 28.533,75 € 20% 7.550,30 €
Variance 814174820,2 25% 11.004,92 €
Skewness 0,862623698 30% 14.201,22 €
Kurtosis 4,046254761 35% 17.479,56 €
Median 26.974,22 € 40% 20.742,56 €
Mode 22.330,85 € 45% 23.755,04 €
Left X -8.090,40 € 50% 26.974,22 €
Left P 5% 55% 30.518,90 €
Right X 85.612,30 € 60% 33.983,50 €
Right P 95% 65% 37.944,79 €
Diff X 93.702,69 € 70% 41.925,07 €
Diff P 90% 75% 46.561,24 €
#Errors 0 80% 52.504,44 €
Filter Min Off 85% 59.270,43 €
Filter Max Off 90% 68.963,05 €
#Filtered 0 95% 85.612,30 €

Regression and Rank Information for VAN


Rank Name Regr Corr
1 Degréjour_avt_isolation 0,496 0,493
2 Taux_evolution_prix_mazout 0,381 0,326
3 Prix_energie 0,240 0,222
4 Rendement_chauffage -0,195 -0,192
5 Taux_evolution_prix_gaz 0,138 0,165
6 Prime 0,100 0,117
7 Degréjour_aps_isolation 0,051 0,047
8 Px_isolation_sol_haut -0,032 -0,031
9 Px_isolation_fenêtre -0,030 -0,044
10 Px_isolation_mur_interieur -0,022 -0,026
11 Px_isolation_toit 0,000 -0,022443214
12 Px_isolation_sol_bas 0,000 0,014605471
13 Px_isolation_mur_exterieur 0,000 -0,009157271
Annexe 4 : Analyse de sensibilité par les simulations Monte Carlo : résultats de la valeur actuelle nette
sur 15 ans pour la maison de type villa
Simulation Summary Information

Number of Simulations 1
Number of Iterations 10000
Number of Inputs 27
Number of Outputs 21
Sampling Type Latin Hypercube
Simulation Start Time 7/29/14 18:45:18
Simulation Duration 00:00:06
Random # Generator Mersenne Twister
Random Seed 841986032

Summary Statistics for VAN


Statistics Percentile
Minimum -36.799,11 € 5% -21.802,11 €
Maximum 44.371,94 € 10% -18.329,56 €
Mean -3.499,21 € 15% -15.706,22 €
Std Dev 11.845,52 € 20% -13.537,43 €
Variance 140316228,3 25% -11.851,53 €
Skewness 0,340164079 30% -10.275,71 €
Kurtosis 3,08418398 35% -8.696,46 €
Median -4.100,79 € 40% -7.149,95 €
Mode -1.613,05 € 45% -5.585,81 €
Left X -21.802,11 € 50% -4.100,79 €
Left P 5% 55% -2.638,86 €
Right X 17.072,35 € 60% -1.251,93 €
Right P 95% 65% 492,44 €
Diff X 38.874,46 € 70% 2.267,00 €
Diff P 90% 75% 4.086,08 €
#Errors 0 80% 6.196,70 €
Filter Min Off 85% 8.698,26 €
Filter Max Off 90% 12.237,50 €
#Filtered 0 95% 17.072,35 €

Regression and Rank Information for VAN


Rank Name Regr Corr
1 Degréjour_avtisolation 0,540 0,515
2 Taux_evolution_prix_mazout 0,301 0,269
3 Prix_energie 0,270 0,232
4 Prime 0,222 0,213
5 Rendement du chauffage -0,210 -0,188
6 Taux_evolution_prix_gaz 0,145 0,148
7 Px_isolation_sol_haut -0,055 -0,043
8 Px_isolation_fenêtre -0,038 -0,030
9 Px_isolation_mur_exterieur -0,038 -0,044
10 Px_isolation_sol_bas -0,036 -0,044
11 Degréjour_apsisolation 0,032 0,024
12 Px_isolation_mur_interieur -0,020 0,000
13 Px_isolation_toit -0,019 -0,030
Annexe 5 : Analyse de sensibilité par les simulations Monte Carlo : résultats de la valeur actuelle nette
sur 20 ans pour la maison de type villa
Simulation Summary Information

Number of Simulations 1
Number of Iterations 10000
Number of Inputs 27
Number of Outputs 21
Sampling Type Latin Hypercube
Simulation Start Time 7/29/14 18:42:06
Simulation Duration 00:00:08
Random # Generator Mersenne Twister
Random Seed 963504982

Summary Statistics for VAN


Statistics Percentile
Minimum -32.453,33 € 5% -12.766,36 €
Maximum 94.502,14 € 10% -8.455,36 €
Mean 12.110,07 € 15% -5.198,23 €
Std Dev 17.870,51 € 20% -2.634,88 €
Variance 319355133,1 25% -335,06 €
Skewness 0,808103025 30% 1.668,31 €
Kurtosis 3,935984874 35% 3.740,46 €
Median 9.617,87 € 40% 5.522,33 €
Mode 3.880,36 € 45% 7.589,73 €
Left X -12.766,36 € 50% 9.617,87 €
Left P 5% 55% 11.733,88 €
Right X 45.966,37 € 60% 14.005,48 €
Right P 95% 65% 16.430,10 €
Diff X 58.732,73 € 70% 19.023,15 €
Diff P 90% 75% 21.992,67 €
#Errors 0 80% 25.577,62 €
Filter Min Off 85% 30.084,29 €
Filter Max Off 90% 36.083,33 €
#Filtered 0 95% 45.966,37 €

Regression and Rank Information for VAN


Rank Name Regr Corr
1 Degréjour_avtisolation 0,524 0,526
2 Taux_evolution_prix_mazout 0,394 0,348
3 Prix_energie 0,255 0,242
4 Rendement du chauffage -0,207 -0,193
5 Taux_evolution_prix_gaz 0,156 0,176
6 Prime 0,124 0,165
7 Degréjour_apsisolation 0,047 0,034
8 Px_isolation_sol_haut -0,032 -0,027
9 Px_isolation_fenêtre -0,023 -0,018
10 Px_isolation_sol_bas -0,023 -0,022
11 Px_isolation_toit 0,000 -0,014420811
12 Px_isolation_mur_interieur 0,000 -0,002885065
13 Px_isolation_mur_exterieur 0,000 -0,002586492

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