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Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous aimerions débuter par un constat sur
l’humanité, afin d’amener une vision positive de l’avenir.
Il est inutile de faire l’énumération de ce qui ne fonctionne plus dans notre société, et
il est à la portée de chacun d’en faire un bilan réel et de mesurer combien nous avons
abandonné notre pouvoir, notre bon sens et nos idéaux, pour sombrer dans une
routine anesthésiante, assujettissante et sans futur prometteur.
Même si le changement est déjà en route, car nombreux sont ceux qui oeuvrent déjà
dans ce sens, et malgré tous les concepts nouveaux qui émergent comme des réponses
innovantes à la folie de ce système, une « maladie » vient gangrener les meilleures
idées qui foisonnent partout. Cette « maladie » liée à notre époque se nomme
individualisme. Sa forme non-aboutie nous pousse à l’égoïste et à l’immaturité.
Elle atteint toutes les formes de collectifs tels les couples, les familles, les
associations, les entreprises et tous les groupements comme les communautés, les
éco-habitats, les habitats groupés ou les éco-villages.
En effet, depuis l’exode rural de l’après-guerre, soit environ 80 ans, l’homme a perdu
lentement et sans le réaliser sa capacité à vivre, évoluer et œuvrer en collectif. Les
causes principales en sont l’industrialisation qui a normalisé le mode de vie et permis
l’autonomie financière de chacun. En effet, aujourd’hui personne n’a besoin de l’aide
du voisin pour gagner sa vie. Même celui qui n’a pas d’emploi a l’illusion d’être
indépendant grâce aux aides sociales.
Cette autonomie a développé en nous l’individualisme, et nous a fait glisser vers la
division et l’isolement qui frappent partout, nourrissant cette autre « maladie »
sournoise qu’est devenue la consommation démesurée et déconnectée de nos besoins
réels.
Aussi ceux qui s’engagent dans des collectifs, notamment dans les habitats groupés et
éco-villages, voient leurs efforts, leur bonne volonté, leur capacité créatrice, leur
engagement et leur élan mis à rude épreuve car ils sont victimes de cet individualisme
qui engendre des conflits stériles et énergivores.
Ce n’est pas une fatalité : il existe un chemin pour retrouver cette capacité à « être »
et à « faire » ensemble.
De plus toutes les épreuves que nous traversons individuellement et collectivement
ont un sens.
Elles nous poussent à modifier notre mode de pensée afin de pouvoir agir
différemment.
Elles nous préparent à un changement et nous engagent vers un chemin d’expansion
de conscience.
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La mutation s’opère déjà, la transformation par la conscience est en marche. Et pour
ne plus lui faire obstacle, pour plus d’efficacité et pour accélérer le mouvement, la
dynamique du collectif est à mobiliser afin que le groupe exprime son plein potentiel.
Nous sommes tous invités à évoluer en conscience, tant sur le plan de l’écologie
environnementale, que sur le plan de l’écologie intérieure, relationnelle, sociale, et
planétaire.
Voici donc les 7 points incontournables que nous avons identifiés pour éveiller notre
conscience et retrouver le chemin du savoir-être et du savoir-faire en collectif.
Même si notre expérience personnelle est basée sur la vie en couple et en collectif
d’éco-village, ces 7 « incontournables » s’adressent également à toutes les autres
formes de collectifs.
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1er « incontournable »
La vision
Le premier préalable afin de bien démarrer un collectif est d’avoir une vision
commune.
Cette vision qui est ma mission de vie, mon idéal, répond à une seule et unique
question : pourquoi ai-je envie de créer ou d’intégrer un collectif ?
Nommer cette vision permet à chacun de vérifier s’il se reconnaît en elle. On touche
ici à l’idéal de chacun. Ce n’est pas rien !
C’est ce qui donne la force à l’individu d’aller jusqu’au bout de son projet. Si la
raison d’être est identique pour tous, cela développe une puissance et une consistance
qui impulsent le possible à cette aventure en groupe.
C’est sur ce point qu’il va falloir être intransigeant, car il n’est pas question de renier
son idéal, de le tronquer ou de l’adapter. C’est le moment d’être en vérité.
Le « pourquoi » requiert certitude et précision !
Le « comment » demande souplesse et adaptation.
Cette préparation demande minutie et temps. Cette vision élaborée en collectif sera le
cœur et le témoin majeur de l’aventure.
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Voici en exemple notre « pourquoi », le résumé de la vision de notre collectif :
Notre vision collective dans notre éco-village est de participer à la création d’un
monde élaboré sur un modèle différent. Créer un monde où la conscience,
l’intelligence et la sagesse révèlent l’Amour, cet Amour qui est le liant et le carburant
du collectif.
Notre objectif est d’éveiller nos consciences afin d’être porteurs d’un renouveau
intérieur qui transforme notre quotidien : nous transformer pour transformer le
monde. Cette transformation intérieure nous rend capable de co-créer en accord
avec les lois universelles et nous amène à être conscient que tout est lié.
La vision, le « pourquoi », doit être très détaillée et approfondie pour donner avec
précision la direction qui ne sera sujette à aucune autre interprétation. Ce sera l’esprit
du lieu. Elle sera la référence en cas de désaccord. Est-ce que les décisions que nous
prenons sont au service de notre vision et la nourrissent ?
Les moyens, le « comment », doivent aussi comporter plus de précisions, mais
néanmoins rester souples. En effet, ils peuvent être enrichis, modifiés tout en restant
guidés par la vision.
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Tous les collectifs sont appelés à avoir leur identité propre, car c’est le
« qui se ressemble s’assemble » qui donne les meilleurs résultats.
Un collectif avec une vision commune peut être composé d’individus avec des
compétences, des caractères et des âges différents. Seule cette vision bien définie
constitue le point de départ, les fondations et le cœur d’un développement souple et
évolutif.
Le but n’est pas l’uniformisation, bien au contraire. Dans une vision commune et
dans un but commun, il est indispensable que chacun exprime son caractère unique et
sa différence.
A l’image de la nature, où toutes les espèces sont reliées par un dessein unique dans
son expansion permanente, la diversité s’offre comme seule possibilité pour que la
Vie circule. L’uniformité, comme la mono-culture, ne fonctionne pas et va à
l’encontre des principes de la Vie.
Toutes les facettes positives et négatives de notre histoire se révèlent comme des
vecteurs de notre évolution. Il ne sert à rien de se lamenter sur tous les non-sens que
l’humanité traverse, et même l’individualisme est à comprendre dans sa raison d’être.
Ce passage par l’individualisme est important, car l’épreuve qu’il représente pour
l’humanité est une phase nécessaire. C’est une phase délicate et qui semble peu
constructive, mais c’est le début d’un processus qui se déroule. L’individualisme doit
nous conduire à l’individuation.
L’individuation est l’aboutissement du chemin intérieur au service de plus grand que
soi. L’individuation nous amène à être réellement nous-même, au-delà de
l’uniformisation qui fait de nous des êtres conditionnés par des vérités qui ne peuvent
pas être universelles.
L’individuation est cet état qui différencie chacun et permet d’être totalement soi-
même dans sa singularité. Chacun est unique et propose sa différence comme une
richesse dans le grand paysage de la Vie.
Dans une vision commune, l’individuation offre l’avantage de mieux servir le
collectif.
Elle est l’étape incontournable qui nous ouvre à la conscience de l’Unité.
L’individualisme n’est qu’une étape et non une finalité, ce n’est pas une voie sans
issue.
On nous demande souvent comment est l’homme individué qui a atteint un certain
degré de réalisation auquel beaucoup aspirent.
Cet homme nouveau est peut-être ainsi : il est à sa juste place dans ce que son cœur
connecté à sa sagesse aime faire. Il ne cherche pas à briller ou à se faire remarquer.
Au contraire, il brille par sa modestie et sa simplicité. Il est pacifié et pacifiant. Sa
parole est bienveillante et respectueuse. Il est sincère, authentique, et assume ce qu’il
est sans se cacher. Il est confiant dans la Vie. Il œuvre avec amour et sagesse dans
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l’intérêt collectif. Il a à cœur de prendre soin de lui-même, des autres, de l’endroit où
il vit et de sa planète. Il vit en éveillant sa conscience grâce à son développement
intérieur. Il expérimente la notion d’Unité. Et l’Amour, sagesse connectée, est le
carburant qu’il utilise pour œuvrer.
Il est vraiment lui-même, libre et déconditionné des vérités ou dogmes qui séparent et
provoquent la guerre. Il est heureux, léger, et passionné. Il éclaire ceux qui
l’entourent par sa joie manifestée. Il est créatif dans ce qu’il sait faire. Il est utile. Et il
est un atout pour un collectif.
LE RYTHME
Après avoir défini l’idéal du collectif, il est important de se poser la question du
rythme. Chacun vit son idéal à son propre rythme, c’est pourquoi il est important de
clarifier dans notre vision collective les échéances de nos projets.
Combien de temps envisageons-nous pour aboutir à la réalisation de notre vision
collective avec la mise en place de tous nos projets ?
Exemples : durée des travaux de construction ou de rénovation ? date de mise en
place des activités ?...
Élaboration d’un échéancier avec des objectifs précis et des priorités.
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2ème « incontournable »
Le but de cette démarche est d’être pleinement soi-même, guéri, donc en bonne santé,
libre, réalisant sa mission de vie, heureux et conscient.
En effet, pour jouer une belle symphonie dans le grand paysage de la Vie, chaque
musicien doit accorder son instrument et développer sa capacité à jouer les notes
justes. Chacun offre sa singularité dans sa manière de jouer.
Il en est de même pour une vision où tous doivent s’accorder et se développer
intérieurement pour oeuvrer ensemble.
Dans le jazz, chacun suit une trame commune tout en improvisant, cela le rend encore
plus proche de la musique de la Vie. L’individuation ici prend tout son sens au service
de l’Unité.
Lorsque la vision commune est dessinée et finalisée, il est incontournable de vérifier
si chacun est prêt à servir cette vision, si chacun est apte à le faire et s’engage pour
offrir sa note juste et unique. Car cela demande aussi un engagement !
Combien d’entre nous avaient un idéal qu’ils n’ont pas pu atteindre ? Combien ont
renoncé en cours de route, pensant que leurs idéaux étaient des rêves irréalisables ?
Combien sont prêts à se donner les moyens pour y arriver ?
Notre idéal est toujours plus grand et plus élevé que nous. C’est la grande symphonie
dans laquelle nous nous incluons, le morceau de jazz dans lequel nous donnons le
meilleur de nous-même. C’est ce que nous avons envie de jouer de plus beau !
Nous sommes nombreux à avoir comme idéal de transformer le monde, même si la
vision et la manière de chacun sont différentes.
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Transformer le monde en monde meilleur !
La plupart connaissent cette citation de Gandhi
« Sois le monde que tu veux voir devenir ! »
A travers notre démarche d’écologie intérieure, nous traduisons cette phrase par :
« prenons nos responsabilités », non pas comme une injonction qui nous amènerait à
faire semblant ou à mimer un état, mais comme une invitation à développer en nous
la capacité à agir selon nos désirs profonds dans notre vie.
Si tu veux un monde honnête, joyeux, solidaire, heureux, …, alors mets tout en œuvre
pour te transformer intérieurement, et ainsi devenir toi-même honnête, joyeux,
solidaire, heureux... !
Pour nous, un autre aspect essentiel de l’écologie intérieure est de faire le choix du
bonheur.
Qu’est-ce que le bonheur ?
Nous entendons ici le terme « bonheur » dans son sens noble.
Il s’agit de l’accomplissement de soi.
Il se décline par un état de pleine et réelle satisfaction intérieure, de sérénité,
d’équilibre, de bien-être qui nous met en joie, qui nous rend vivant, vibrant,
passionné, créateur, amoureux de la vie, reconnaissant, empathique, capable
d’adaptation et d’émerveillement, qui nous permet de tenir le cap malgré les
épreuves, qui donne un sens à ce que l’on fait, et qui donne envie d’être utile. Et qui
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nous rend utile par le simple fait d’apporter du bonheur autour de nous car le bonheur
est contagieux !
Cette définition peut aussi s’enrichir pour ceux qui désirent aller plus loin, car le
bonheur est aussi une étape vers un état d’éveil spirituel, la réalisation de soi.
Dans notre collectif, nous avons tous choisi le bonheur comme trame de notre vie.
Faire ce choix, c’est prendre un engagement avec soi-même qui nous motive à
transformer notre vie.
Le bonheur est ainsi le résultat de notre transformation intérieure qui est
l’aboutissement d’un processus engagé d’écologie intérieure, d’une prise de
conscience qui peut nous amener à modifier notre vie afin de la rendre plus
satisfaisante et ouvrir le chemin de la liberté intérieure.
De cette liberté intérieure émerge le bonheur.
Le choix de ce terme « bonheur » crée aussi un pont entre les êtres humains, ce qui
dans la diversité des chemins de vie permet déjà une unité, un même regard vers
l’horizon.
Il peut être le point de départ de toute réflexion sur le « pourquoi » de la vision.
Dans un couple ou un collectif, ce choix du bonheur donne encore plus de force à la
vision commune en orientant plus précisément nos intentions dans une même
direction.
Qui préfère être heureux ? Qui préfère vivre avec un compagnon ou des proches
heureux ?
La réponse est évidente ! Pourtant qui fait ce choix de manière authentique et
engagée ? Comme une promesse de transformation intérieure choisie que l’on se fait
pour soi-même avec pour témoin l’Univers ?
Avons-nous été éduqué au choix du bonheur ?
Nous a-t-on enseigné que tous nos choix de vie doivent servir ce but ? Nous a-t-on
enseigné la marche à suivre ?
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Nous a-t-on dit que l’état de bonheur était contagieux, épanouissant et enrichissant,
en famille, entre amis, en collectif, au travail... ? Et à plus forte raison nous aide à
vivre nos idéaux ?
Nous a-t-on appris que c’est le plus bel héritage que nous puissions transmettre à nos
enfants ?
Ce qui signifie que nous utilisons nos épreuves comme des opportunités de
changement intérieur, comme des messages de la Vie qui nous indiquent une autre
voie possible et nous permettent de grandir en sagesse.
Dans nos pays dits « riches et civilisés », le bonheur n’est hélas peu ou plus
d’actualité. C’est un mot abstrait qui ne semble plus rien dire, usé par les fausses
significations ou les interprétations erronées.
A sa place s’est installé un état d’être blasé ou déprimé, névrotique, anxieux ou
pessimiste, ou ce qui revient au même, un culte du bonheur non-authentique.
La solitude qui en découle est vécue comme une fatalité, même au sein des collectifs.
Nous avons besoin de retrouver la capacité à réellement vivre ensemble, que ce soit
en couple, en famille, en habitats groupés, éco-villages, communautés, entreprises,
associations...
Faire le choix du bonheur grâce à l’écologie intérieure, c’est entrer au cœur de soi,
c’est aller sonder ses zones d’ombre, les mettre en lumière afin de les laisser émerger
pour les transformer.
C’est un processus respectueux de soi et porteur de liberté, car il permet de ne plus
refouler ses émotions.
C’est faire ses propres choix en conscience. C’est revisiter ses croyances, ses
limitations, ses traumatismes, ses conditionnements…
C’est une re-naissance pour devenir vraiment soi-même.
Ce chemin intérieur, unique pour chacun, nous replace là où nous sommes, sur cette
planète, quelque part dans l’Univers, et nous met en lien avec le grand mouvement de
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la Vie. Cette connexion profonde nous invite à trouver la justesse et fait de nous des
chercheurs spirituels.
Elle nous met en position d’allié de la Vie dans cette création et non de
destructeur de celle-ci.
Elle nous évite également tous les pièges des dogmes anciens ou nouveaux, qu’ils
soient religieux, spirituels, politiques, ou idéologiques. En effet, un dogme devrait
nous apporter la liberté et non l’assujettissement. Il devrait être un accompagnement,
un outil et non une fin ou un but. Aujourd’hui, la mode nous entraine vers des
idéologies, des courants nouveaux qui sont tout autant uniformisants que les anciens.
Ce n’est pas parce qu’on déplace les meubles dans une pièce qu’elle deviendra plus
propre. Modifier la forme n’apporte pas un réel changement.
Pour créer du nouveau, il faut sortir des schémas de pensée qui ont engendré
l’ancien.
L’écologie intérieure nous permet de ne pas tomber dans les pièges qui nous privent
d’une vraie liberté. Car la liberté se situe au-delà de tout courant. Et même si un
dogme peut offrir une communauté pour évoluer, le chercheur spirituel ne peut pas
faire l’économie d’une transformation intérieure profonde. Dans toutes les traditions,
nous avons des exemples (Jésus, Bouddha, …) pour nous aider à chercher au plus
profond de nous ce qui est juste, et non la vérité d’un dogme qui n’est qu’une
interprétation menant à l’uniformisation.
Nous avons tous à transformer notre état d’être.
Faire le choix du bonheur, en authenticité et dans son sens noble est à lui seul un
baromètre dans tous nos choix de vie, dans tous nos « pourquoi ». En effet, tous ces
choix ont une conséquence : le bonheur ou non. N’est-ce pas réconfortant d’avoir ce
baromètre qui nous indique à chaque instant notre météo interne ?
Le bonheur est un point d’ancrage dans l’instant présent. Il ne se situe pas dans un
futur expectatif ou dans un passé révolu, mais juste là où l’on est, dans la présence à
l’instant.
Nous abordons maintenant les aspects principaux qui peuvent mettre en difficulté un
collectif.
Dans l’objectif de réussir dans un collectif, 3 aspects principaux sont à explorer avec
minutie : mes besoins, mon état d’être, et mes choix de vie.
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Est-ce que je tiens réellement compte de ces besoins ?
Besoin de sommeil ? Besoin de repos et de relaxation en journée ? Besoin de manger
ce qui me convient réellement et non ce qui comble mes manques ou mes addictions,
besoin d’activité physique, besoin de créativité, besoins relationnels, besoin d’être
utile, besoin de nourriture intellectuelle et spirituelle, besoin d’isolement, de silence,
besoin de respirer en conscience, besoin de satisfaire mes désirs profonds...
Une seule négligence dans un de mes besoins peut mettre un frein ou voir anéantir
mon accès au bonheur.
Je peux aussi observer à quels besoins répondent mes actes, mes choix, car je peux
parfois découvrir que mes choix ne répondent pas à mes besoins réels ou que mes
besoins sont de faux besoins, induits par mes peurs, mes manques et mes
conditionnements. Là aussi, il est important de développer un ressenti et une
observation fine et neutre, autant que possible, afin de débusquer les besoins qui
créent les projections et nourrissent l’illusion.
Au fond de moi, comment est-ce que je me sens ? Suis-je dans un état d’être, un état
émotionnel heureux ou non ?
Quels sont les aspects de moi-même qui me satisfont, et quels sont ceux qui ne me
satisfont pas ? Qu’est-ce qui appartient à mon passé ?
Le problème dans un collectif ou dans un couple est que chacun ne prend pas la
responsabilité de lui-même et projette sur l’autre la responsabilité de son propre mal-
être, de ses frustrations, limites, peurs, conditionnements erronés, traumatismes,
illusions…
Il est de mise aujourd’hui dans un collectif, de maitriser une quantité d’outils pour
permettre de gérer les relations et améliorer le vivre-ensemble. Mais en réalité ils ne
tiennent pas leurs promesses.
Le travail doit être réalisé en amont par une transformation intérieure.
Chaque adulte peut passer par cette étape : initialiser une démarche d’écologie
intérieure librement choisie, d’apprentissage du nettoyage interne des émotions, de
connaissance et de conscience de soi, de reprise de sa souveraineté afin de faire des
choix conscients non-conditionnés.
Voici une liste non-exhaustive qui me permet de m’observer, afin de repérer mes
freins, mes croyances, mes attitudes qui mettent en échec le collectif y compris le
couple ou à l’inverse mes atouts au service de ce collectif.
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- J’ai besoin de prouver ma valeur aux autres
- J’ai un besoin incessant et exagéré de la reconnaissance des autres
- J’ai besoin de dominer et d’écraser l’autre
- J’ai besoin d’être rassuré
- Je suis susceptible
- Je suis égoïste
- Je suis égocentrique
- Je n’ose pas exprimer mes opinions
- Je ne fais pas confiance
- Je suis une victime
- Je me sers trop souvent des autres à des fins personnelles
- J’ai peur de trop donner
- Je ne prends pas soin de mon couple ou de mon collectif
- Je ne protège pas mon couple ou mon collectif
- Je ne nourris pas mon couple ou mon collectif
- Je suis trop critique envers l’autre ou les autres
- Je suis agressif et jaloux
- Je ne suis pas assez solidaire
- Je projette mes propres problèmes sur l’autre ou les autres
- J’accuse les autres de mes propres limites ou lacunes
- J’attends des autres qu’ils soient parfaits ou répondent à mes propres besoins
- Je ne suis pas pacifié et pacificateur, au contraire, je crée la division...
- Je fais subir aux autres mes colères, mes frustrations, mes peurs, ma mauvaise
humeur, mes états émotionnels négatifs, mes échecs…
Je fais le choix d’apporter une contribution positive dans mon rapport aux autres. Je
choisis d’être un cadeau pour moi-même et pour les autres.
Je choisis de ne pas être celui qui apporte le problème (dans notre éco-village,
nous utilisons une autre expression : ne pas être le boulet pour les autres !).
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Je choisis de protéger mon collectif en prenant mes responsabilités sans refouler mes
émotions, tout en étant l’artisan de ma propre transformation. Je fais le choix de ma
propre évolution.
Quelle joie de réaliser ainsi que nous avons le pouvoir de transformer notre monde !
Quelle joie d’oser être soi-même !
Quelle joie de réaliser que l’on ne résout pas un problème avec le mécanisme de
pensée qui l’a engendré !
Il n’est jamais trop tard pour changer ! Tout est possible à chaque instant !
Il est grand temps de faire mon bilan afin de pouvoir modifier ce que je repère
comme négatif en moi et d’exprimer mes réelles compétences au service de plus
grand que moi : la Vie.
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Car au-delà de l’impact positif sur ma propre vie, ce processus a un effet tout aussi
positif sur ma vie relationnelle et tout ce qui touche à l’environnement, car mes prises
de conscience me poussent à entrer dans la grandeur et l’illimité de la Vie.
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3ème « incontournable »
La responsabilité
Comme nous l’avons abordé dans le second point, nous sommes responsables de
nous-même à 100 %. Nous sommes responsables de nos choix, de notre état d’être,
de notre vie.
Prendre cette responsabilité est parfois difficile, car ne responsabiliser que les autres
ou les éléments extérieurs s’avère confortable et nous dédouane d’avoir à changer
quelque chose en nous.
Qu’avons nous à gagner à prendre nos responsabilités à 100 % ? La liberté !
Créer notre réalité en nous sentant responsable de nous-même et de ce qui nous arrive
nous redonne notre souveraineté, c’est-à-dire que nous reprenons le contrôle de notre
vie.
Nous ne sommes plus soumis à des éléments extérieurs, ce qui signifie que nous
avons toujours le choix du changement. Nous sommes libres d’envisager la vie sous
un autre jour. D’autres possibles se profilent.
Ce changement de fonctionnement peut modifier radicalement notre vie. Nous
devenons maître à bord ! L’univers s’ouvre à nous. Et cette transformation intérieure
génère un impact considérable sur notre entourage et notre environnement.
Prendre nos responsabilités nous permet de donner le meilleur de nous-même à
chaque instant pour éviter également la problématique de la compétition que l’on
retrouve partout, même au sein des collectifs.
Nous sortons ainsi des attitudes névrotiques de notre société : je ne suis plus une
victime, je ne m’inscris plus dans une hiérarchie, je ne m’engage plus sur le terrain de
la rivalité ou de la compétition, je ne suis plus impuissant !
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Les conséquences de mes actes responsables m’appartiennent et je peux en recevoir
des enseignements et évoluer grâce à eux.
Prendre mes responsabilités à 100 %, c’est respecter mon engagement à vivre dans le
respect de moi-même, des autres et de la planète.
C’est accepter de me remettre en question et de m’offrir ainsi le cadeau d’évoluer.
Dans un collectif, c’est respecter une vision que j’ai librement choisie, c’est respecter
une manière de vivre que j’ai élaborée avec ce collectif. Pour cela je donne le
meilleur de moi-même, je ne me contente pas d’être un suiveur et je n’attends pas des
autres qu’ils agissent à ma place, je suis pleinement co-créateur.
Ainsi je n’oblige plus l’autre ou les autres à être dans une position de gendarme
pour moi-même.
Ceci est une manière inédite de fonctionner.
Que nous en soyons conscients ou non, cette loi opère depuis toujours, à chaque
seconde de notre vie.
Il est important de réaliser que cette loi d’attraction agit, non pas en fonction de nos
pensées positives ou non, mais en fonction de notre état d’être intérieur, de notre état
émotionnel.
Contrôler nos pensées ou nos paroles n’a aucun impact sur la loi d’attraction. Notre
état d’être émotionnel est le seul responsable de ce que nous générons. Il appartient à
chacun de vérifier ce fait.
D’où l’intérêt de l’écologie intérieure qui nous amène à transformer en conscience
notre état émotionnel en un état d’être affirmé, apaisé, positif et optimiste.
Et plus précisément encore, l’écologie intérieure va nous amener à transformer nos
émotions pour être pleinement nous-même, dans notre mission de vie, déconditionné
et libéré de tout ce qui nous encombre. Cet état intérieur génère ainsi un retour, miroir
de ce que nous sommes au plus profond de nous-même.
La loi d’attraction renvoie en permanence une réponse de l’Univers à notre état d’être
intérieur émotionnel, de même que la loi de la pesanteur n’a de cesse d’attirer tout ce
qui a une masse vers le sol.
Prendre nos responsabilités, c’est aussi faire évoluer peu à peu ce système pyramidal,
avec des hiérarchies insensées, qui ne sait produire que des règles infantilisantes, vers
un système responsabilisant qui, lui, ouvre la porte à un système horizontal plus juste
et plus en harmonie avec la Vie.
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Durant toutes ces années, nous avons pu constater que cette clef de la responsabilité
assure le développement d’un collectif adulte qui surmontera positivement les défis
qu’il rencontrera.
Ces choix simples peuvent avoir un énorme impact sur notre qualité de vie et celle du
collectif.
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4ème « incontournable »
Un collectif ou un couple est une véritable création, la création d’une entité autre que
soi-même, constituée de la somme de plusieurs individus et de leur singularité.
Cette entité n’a d’existence et de réalité propre qu’à condition de la protéger, de la
nourrir et de lui apporter le plus grand soin pour la voir s’épanouir et fructifier.
Le collectif, c’est faire le choix de jouer chacun de son instrument pour interpréter la
partition de la Vie, la vision, au sein de l’orchestre qu’est le collectif.
L’entité collective apportera ainsi ses fruits pour nourrir chaque individu.
Un collectif qui se porte bien engendrera le bien-être de chacun. Alors que l’inverse
est plus qu’hasardeux, car ce n’est pas parce que quelques individus se portent bien
au sein d’un collectif que le collectif se porte bien.
En changeant de référentiel, ce qui est bon pour notre planète est bon pour soi, alors
que ce que nous considérons bon pour nous l’est rarement pour la planète.
Plus nous voyons large et grand dans nos réflexions et nos choix, moins nous avons
de chance de nous tromper.
Nous rencontrons souvent des personnes pour qui l’idée de mettre l’intérêt collectif
au centre de leur vie fait peur. Peur de perdre en liberté ou en confort. Peur d’une
uniformisation.
Cette idée n’est plus fondée si la démarche de chacun va dans le sens de se libérer en
développant sa conscience intérieure.
Chacun a tout intérêt à mettre le collectif au centre, car il en sera le premier
bénéficiaire et cela l’amènera à se développer davantage en conscience.
Cette conscience lui permettra de faire le vrai choix de son idéal et de se donner la
possibilité de l’atteindre.
Cette conscience développera sa capacité au bonheur.
Cette conscience l’amènera à être vraiment lui-même dans sa particularité et son
unicité.
Cette conscience lui permettra de trouver sa place et sa fonction sur cette planète.
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A de rares exceptions près, l’être humain est social et a besoin des autres pour vivre et
être heureux. Chacun a au plus profond de lui l’aspiration à vivre en collectif, même
si elle est enfouie dans l’inconscience et sous des couches de conditionnements
individualistes.
Le choix de mettre l’intérêt collectif au centre de sa vie l’amènera à découvrir une
belle qualité de vie, une richesse de partage, de joie, et tant d’autres aspects positifs
qu’apporte le fait de s’unir dans une vision collective commune, dans un collectif en
bonne santé et de jouer ensemble à créer une merveilleuse symphonie !
Exemple : dans une réunion où nous avons une décision à prendre, le simple fait de
mettre l’intérêt collectif au centre écourte les réunions et fait toujours prendre les
bonnes décisions pour le collectif, et donc pour chacun.
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5ème « incontournable »
La peur d’être soi-même perdure pour des raisons insensées liées à des
fonctionnements culturels et à une pseudo-bienséance insupportable.
Il est grand temps de nous pencher sur ce sujet et de remettre en cause ce non-droit à
exprimer ce qui nous habite, ce que nous ressentons et ce que nous pensons.
Nous devons apporter beaucoup de transparence, de sincérité et d’authenticité dans la
politique, l’économie, l’éducation, la communication,…
Attention toutefois, être dans la transparence par la sincérité et l’authenticité ne
signifie pas accuser agressivement et pointer du doigt, sans faire sa part de travail
intérieur sur ses propres responsabilités.
Quelle vaste comédie que ce monde qui se veut éducatif pour ses enfants et n’a à leur
offrir que mensonges, faux-semblants ou agressivité !
N’avons-nous pas au fond de nous le sentiment de vivre une vie où le mensonge est
la règle du jeu ? Est-ce que ce sentiment engendre notre bonheur ?
Ce n’est pas utopique de désirer un monde transparent par sa sincérité et son
authenticité !
C’est vital !
Alors pourquoi ne pas tenter de renverser cette règle du jeu débilitante ?
Chacun peut, à son niveau, apporter son authenticité et sa sincérité !
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Qu’avons-nous à y gagner ?
Tout ! C’est-à-dire nous sentir enfin en accord avec nous-même. Goûter enfin la
liberté de ne plus avoir à jouer un rôle de faux-semblants. Ne plus avoir à nous
cacher, et vivre enfin notre humanité imparfaite en route vers une maturité
perfectible. Nous libérer enfin du joug du mensonge, toile de fond qui salit notre
paysage quotidien.
Il ne s’agit pas bien évidemment de se mettre à dire tout ce qui nous passe par la tête
de manière inconsidérée. C’est un processus de réflexion et d’approfondissement.
Il va commencer lentement par faire émerger notre vérité en nous.
Connaitre et accepter nos besoins, observer notre état d’être émotionnel, l’accueillir
et le transformer si nécessaire, observer quelle est la part en nous qui n’a pas pris ses
responsabilités pour enfin offrir à l’autre, aux autres, le meilleur de nous-même, notre
note juste, notre engagement, notre vérité revue, apaisée et choisie en toute liberté.
Le monde nouveau se doit de fonctionner en transparence, sincérité et authenticité !
Dans les collectifs, les conflits sont omniprésents car le développement intérieur n’est
pas au coeur de la vie de chacun et laisse toute la place aux égos.
L’écologie intérieure et la transparence par la sincérité et l’authenticité permettent
d’éviter cette problématique ou de gérer les désaccords sans aller au conflit.
Le désaccord est sain et acceptable. Il permet d’aller plus loin dans la réflexion et
l’évolution de soi et du collectif.
Par contre, ne pas le gérer et le laisser dégénérer en conflit n’est pas acceptable, car
cela est source de souffrance, de fatigue, d’énergie perdue, de perte de temps, et
d’évolution négative pour le collectif.
Dans notre collectif, la pratique de l’écologie intérieure par chacun, c’est-à-dire être
en démarche de transformation intérieure, réduit considérablement le nombre de
problèmes. Ce qui permet à chacun d’apaiser et de gérer ses conflits intérieurs
personnels, de prendre conscience de l’essentiel et de prendre de la distance avec ce
qui a peu d’importance.
Si toutefois, nous avons un désaccord avec une autre personne, notre engagement à la
transparence nous a amené à inventer et à utiliser un outil adapté à ce besoin. Nous le
nommons « cœur-à-cœur ». C’est un dialogue conscient de cœur à cœur. Nos cœurs
se parlent. Pas nos egos !
Afin de dissoudre une tension ou un désaccord avec une ou des personnes (cela
fonctionne aussi pour un désaccord avec soi!), je prends du temps SEUL (e) pour
réfléchir à sa nature, son origine, sa raison et en quoi je suis concerné.
Je ne refoule pas mes émotions, et je prends le temps de les accueillir quelles que
soient leurs formes (colère, pleurs, agacement, déprime, peur, déception…).
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Je m’inscris dans un processus de transformation.
Dans tous les cas, je m'engage dans une démarche d'apaisement et de relecture.
Je donne un sens à ce que je ressens, à ce qui m'arrive, j'en prends toute la
responsabilité et je le traduis en enseignement positif.
Qu’est-ce que la Vie m’enseigne à travers cette épreuve ?
Je prends la décision, si besoin, de me faire accompagner par une tierce personne.
Après avoir pris ce temps nécessaire qui ne prend souvent pas plus de 48 h, je
demande un temps de rencontre avec la personne concernée, en nommant
clairement l'objet du désaccord. L'autre personne prend le temps nécessaire pour
suivre ce même processus sur le sujet.
La rencontre avec l'autre s'effectue environ 48 h plus tard, afin d’échanger sur le
désaccord ou la tension.
Dans cette rencontre, nous ouvrons nos coeurs. Nos coeurs nous garantissent ainsi
la bienveillance mutuelle. Chacun ne perd pas de vue l'objectif qui est de retrouver
la sincérité, l’harmonie et l’authenticité dans la relation et la protection de la
bonne marche du collectif. Je suis conscient que chaque contentieux non-résolu
devient un risque de conflit ou de déstabilisation que je fais prendre à l'ensemble
du groupe.
Et je suis également conscient que résoudre un désaccord à chaud nous fait
prendre le risque d'aller au conflit avec des réactions incontrôlées, comme des
colères destructrices pour tous.
Je suis conscient de l'importance d'aller jusqu'au bout de ce processus de
rencontre avec l'autre, même si la première phase de la démarche a changé ma
vision et m'a apaisé.
En vivant ce cœur-à-cœur, je prends conscience que cela me fait grandir en
capacité à ouvrir mon cœur, à être dans l’authenticité et la transparence et non
dans le refoulement et l’hypocrisie, à résoudre mes problématiques personnelles et
relationnelles de manière constructive. Je suis dans la conscience que je fais un
cadeau à l’autre en lui apportant l’opportunité d’une prise de conscience et d’une
évolution, et inversement l’autre me fait le même cadeau. Le cœur-à-cœur amène
une plus grande fluidité relationnelle au sein du collectif.
C’est un moyen vivant et bienveillant de faire évoluer un désaccord vers une
harmonisation. Sans passer par le conflit, le coeur-à-coeur amène chacun à aller
plus profondément en lui-même pour apporter les résolutions intérieures, celles qui
libèrent.
Dans notre collectif, le cœur-à-cœur nous a prouvé son efficacité, mais il reste un
moyen transitoire d’aller vers la transparence relationnelle que nous recherchons. La
pratique permanente et intégrée de l’écologie intérieure nous affranchit peu à peu de
cet outil.
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Nous pouvons également nous poser quelques questions intéressantes pour avancer
vers plus de transparence avec nous-même :
- pourquoi ai-je envie d’avoir raison ?
- qu’ai-je réellement à gagner ou à perdre dans une situation donnée ?
- combien de temps vais-je accepter de souffrir pour cette raison ?
- quelle part de moi-même ai-je choisie de nourrir ? Ma part lumineuse ou ma part
sombre ?
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6ème « incontournable »
La confiance en la Vie
Nous sommes tous dotés d’une confiance variable face à la vie. Elle vient de notre
éducation et de notre environnement social et culturel. Et elle s’affermit ou s’affaiblit
selon nos expériences de vie.
Dans nos sociétés, la peur, l’opposée de la confiance, est toujours cultivée à des fins
peu louables. Elle entame notre capital-confiance. Elle a pour effet d’anesthésier, de
diviser, d’isoler, et de faire focaliser uniquement sur soi.
Dans un collectif, elle peut devenir un réel frein à un développement positif.
Il est bon de consacrer du temps afin d’éloigner ces peurs qui sont derrière tout
système de croyances nous empêchant de vivre notre idéal et d’être heureux et freine
le développement du collectif.
Qu’est ce que la peur ?
C’est une émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger, d’une
menace.
A quoi sert-elle ?
En cas de danger réel, elle permet de prendre la fuite ou de trouver les moyens pour
se protéger.
De quels dangers sommes-nous menacés dans notre quotidien qui nous obligeraient à
prendre la fuite ou à nous défendre ?
Quelles sont ces peurs dans notre quotidien qui nous anesthésient, nous poussent à
l’isolement et au repli sur nous-même, nourrissant l’individualisme au point de perdre
de vue l’intérêt collectif ?
Dans toutes les sociétés de confort et de sécurité matérielle, nous pouvons constater
que la totalité de nos peurs sont psychologiques.
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Dans nos pays « civilisés », la seule peur qu’il serait bon de conserver est la peur de
ne pas avoir vécu pour notre idéal, ou peur d’avoir manqué notre bonheur, ou peur
d’avoir eu trop peur pour co-créer un monde meilleur !
La Vie offre un champ illimité de possibles, ne laissons pas la peur sacrifier notre
voyage sur cette terre. Nous ne sommes pas des instruments de la société, ne la
laissons pas nous communiquer cette peur qui nous neutralise.
Ayons confiance en la Vie, quittons en nous-même ce système de croyances qui nous
insuffle la peur et nous fait croire que la Vie est hostile, terrible ou injuste.
Retrouver la confiance dans la Vie est un processus qui s’imprime en nous pour
devenir peu à peu un état émotionnel nourrissant et créant une réalité positive et
libératrice. Nourrir la peur nous maintient dans une dépendance et crée au contraire
une réalité négative.
La Vie est parfaite et crée les circonstances idéales pour notre évolution. Laissons-la
nous guider en devenant nous-même, en mettant notre idéal en priorité, en
collaborant avec les autres porteurs du même idéal, de la même vision, en étant utile,
en restant ouvert, en n’étant plus en lutte, mais en co-création.
La Vie est abondance et générosité. Elle est plus grande que ce que nous percevons
d’Elle.
Un seul regard sur la nature nous prouve qu’elle est un maitre incontesté, prêt à nous
enseigner tout ce que nous devons savoir pour vivre dans l’abondance, la
collaboration, la diversité, la co-création, l’adaptation, l’unité…
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7ème « incontournable »
D’après le dictionnaire, c’est un sentiment, un goût très vif qui pousse à aimer, à
vouloir du bien, à aider.
Nous aimons apporter une définition plus complète qui réhabilite ce terme, car
l’Amour est l’un des mots qui a été le plus galvaudé au cours de l’histoire. Au nom de
l’Amour ont été commises bien des atrocités. Et il est souvent l’objet d’une grande
confusion, car il justifie trop souvent des paroles ou des actes qui n’ont rien à voir
avec sa définition.
« On ne change pas le cœur des hommes par la loi, mais par l’Amour » disait Gandhi.
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En effet, la pollution environnementale est un fléau qui détruit notre planète, mais les
fléaux insidieux qui polluent et détruisent tout autant, ce sont nos paroles et nos
pensées négatives !
Ces pensées et paroles, critiques négatives, non-constructives, issues d’un jugement
négatif et sans discernement à propos de tout et de rien, entretiennent une vision
négative. Ces critiques issues d’émotions refoulées, sources de pollution gigantesque,
porteuses d’énergie destructrice, maintiennent la planète en état de chaos. En amont
de la critique verbale, nos pensées négatives sont autant de poisons qui infiltrent nos
vies.
Critiquer et ressasser nous asservit et le plus souvent nous neutralise. Nous ne
pouvons pas être au même instant celui qui critique et celui qui apporte des solutions
positives.
N’est-il pas temps de penser et d’agir dans un sens positif ? En effet, la critique doit
être uniquement l’élément déclencheur du changement et ne devrait être que cela !
Et si chaque fois que l’on se sent agressé par l’autre, nous nous mettions en contact
avec l’Amour, cette Intelligence Universelle présente dans notre cœur, et que nous
soyons assez centrés pour répondre avec cet Amour, de manière constructive, sans se
renier, avec empathie, en entrant dans la compréhension du pourquoi de l’autre qui
nous agresse, et en gardant toujours l’objectif de pacifier ? A tester ! Le résultat est
surprenant !
Osons relever ce défi !
« La paix est une réalité de notre cœur avant d’être une réalité dans le monde »
Gandhi
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Autres aspects essentiels pour un collectif
La vie en collectif nous offre une richesse inégalable qui nous permet de lutter contre
les deux fléaux actuels que sont pour l’homme, l’individualisme non-abouti et la
recherche du plaisir par la consommation à outrance. Ces fléaux sont les deux
principales composantes de la pérennité économique mondiale actuelle basée sur
l’accroissement continu de la richesse dans un monde limité. Un fonctionnement qui
a forcément une fin, que l’ingéniosité de l’homme repousse, au détriment du respect
de la terre et de son propre respect.
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Nous pouvons d’autant mieux nous interroger sur la loi du nombre. Cette loi qui nous
apprend qu’un seul acte posé par une seule personne a très peu d’impact, mais que le
même acte posé par une multitude devient soit une catastrophe écologique, soit une
avancée pour l’humanité.
L’intelligence collective démultiplie également nos possibilités de création, de
réponses aux problématiques et d’évolution de conscience, par le simple fait qu’un
groupe est le plus souvent plus intelligent que la somme des intelligences qui le
compose.
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Cette réunion n’est pas le lieu pour exprimer ses conflits intérieurs ou accuser, où
l’on vient avec son orgueil qui refuse d’entendre ce que disent les autres, où l’on
vient apporter ses problèmes, ses peurs et ses limitations.
On ne doit pas sortir d’une réunion fatigué, triste ou désappointé.
- La réunion d’individus est une réunion où l’on peut exprimer ses problèmes, ses
états émotionnels, psychologiques, et physiques, sa spiritualité et qui permet de se
connaître en tant qu’individus, de tisser des liens plus intimes.
La vision et les valeurs qui en découlent (bienveillance, écoute, respect...) doivent
être présentes dans les deux types de réunions.
L’écologie intérieure de chacun est primordiale pour éviter dans ces réunions que le
problème d’une ou de plusieurs personnes engendre une source de conflit collectif.
Le coeur-à-coeur reste toujours le moyen le plus efficace pour exprimer nos
désaccords sans besoin d’aller aux conflits.
Quelques questions simples peuvent nous aider à en mesurer l’impact et à ne pas faire
prendre aux autres la responsabilité de cet impact.
- Est-ce que je me sens totalement intégré dans ce collectif ?
- Est-ce que j’ai le sentiment d’être au cœur de toutes les décisions ?
- Ou au contraire, j’ai le sentiment d’être à part ?
- Est-ce que je comprends réellement le fonctionnement organique, c’est-à-dire
improvisé, spontané et adaptable qui se développe au fil du temps dans ce collectif ?
- Est-ce que je suis un facteur positif pour ce collectif ? Dynamisant ? Porteur de
futur innovant ?
- Quelle est ma réelle implication ?
- Suis-je un participant actif ou passif ?
- Est-ce que je donne le meilleur de moi-même pour ce collectif ou est-ce que je
continue ma vie individualiste au sein de ce collectif ?
- Est-ce que je fais exister ce collectif ?
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L’intergénérationnel dans les collectifs
Quel que soit notre âge, nous pouvons accepter nos limites et celles de l’autre.
Les plus jeunes qui manquent d’expérience ne sont pas inférieurs aux ainés, et les
ainés qui ont de l’expérience ne sont pas forcément figés ou inaptes à évoluer.
La confiance doit rester au cœur de la relation.
L’ainé témoignera alors de son expérience sans l’imposer et laissera les jeunes faire
leur expérience sans les assommer de conseils en tout genre et acceptera le
changement qu’ils apportent.
Les jeunes quant à eux feront confiance aux plus âgés en sollicitant si besoin leur
expérience, tout en laissant libre cours à leur créativité et à leur élan vers la
nouveauté.
Quelle chance pour le jeune de pouvoir, grâce à l’ainé, toucher le fruit de l’expérience
avec ses atouts positifs et malgré certains aspects enfermants. Et quel cadeau pour
l’ainé de côtoyer l’insouciance et l’innocence alliées à l’élan de vie et à l’ouverture
que le jeune porte en lui.
Osons être remis en question sans laisser notre orgueil lié à notre âge, quel qu’il soit,
intervenir dans la relation.
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Alors jeunes, moins jeunes, soyons pleinement nous-mêmes et comme la nature,
créons la plus grande diversité possible avec un but commun, un regard tourné dans
la même direction !
Favorisons l’antagonisme de la plus grande diversité dans l’expression de chacun, et
de la plus grande uniformité dans la vision de tous !
Si vous avez le projet de créer un collectif, et que vous cherchez le lieu idéal, assurez-
vous que la commune d’accueil soit réceptive à votre projet avant de vous installer
sur un lieu. Nous rencontrons trop de groupes en difficulté à cause d’une mairie qui
entrave le développement de leur projet.
L’accueil encourageant et très solidaire que nous avons reçu dans notre commune a
été un atout important dans la réalisation de nos projets. Et c’est dans le
développement du lieu que nous avons mesuré toute l’importance d’être soutenu dans
nos démarches.
Cette qualité de vie se traduit également par une fluidité relationnelle. Car au-delà de
ces 7 « incontournables » qui peuvent nous rassembler, la fluidité relationnelle est à
prendre également en compte. Dès le départ, elle est une base pour bien démarrer un
collectif. Elle est cette part non-explicable dans la relation qui est au-delà de ce qui
nous rassemble. Elle se traduit par la simplicité, l’évidence d’une compréhension
mutuelle tacite, le fait d’être « sur la même longueur d’onde », et d’être nourri, porté
et tiré vers le haut par cette relation.
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Parfois dans l’intégration d’une nouvelle personne, sans avoir d’arguments réels
contraires, il se peut que cette seule composante manquante nous mette le doute.
L’expérience nous a démontré que cet ingrédient est pourtant essentiel car la fluidité
relationnelle, invitée mystérieuse dans une relation, assure la pérennité d’un collectif.
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Conclusion
Si vous rencontrez des difficultés ou des questionnements dans votre collectif (couple
ou autres), nous espérons que vous trouverez des solutions ou des réponses dans ces 7
« incontournables » :
1 - la vision du collectif
2 - l’écologie intérieure
3 - la responsabilité
4 - l’intérêt collectif au cœur de la vie
5 - la transparence par la sincérité et l’authenticité
6 - la confiance en la Vie
7 - l’Amour en action ou l’action éclairée
Nos 22 années d’expériences en collectif nous ont fait découvrir la logique de ces 7
« incontournables » permettant de vivre un collectif épanoui.
Nous avons eu aussi la joie de découvrir que ce cheminement conduit aussi à être en
harmonie avec les lois universelles de la Vie.
Qu’avons-nous à perdre à essayer ?
Nous te souhaitons à toi, lecteur de ces quelques pages, une transformation intérieure
qui t’apporte la liberté et la paix au plus profond de toi, afin que tu sois le compagnon
merveilleux que ton cœur désire être pour l’autre et les autres et que tu puisses être
ainsi, co-créateur d’un monde nouveau.
Dane et Alain
N’hésitez pas à nous faire part de vos retours concernant cet écrit à l'adresse
messagerie suivante : petitsprinces2@gmail.com
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