De la nécessité de l’action 

    
     « Le monde est divisé en deux catégories de personnes, ceux qui agissent et ceux
qui n’agissent pas. »  Une citation très caricaturale, binaire et assez loin de la réalité
complexe penserez-vous ! Et je vous dirais oui, mais pas totalement car cette citation
est un contenant qui porte en elle une constellation de réalités et de réflexions
complexes. 

Dans un cadre général, agir c’est extérioriser sa volonté pour provoquer un résultat ou
exercer une influence, agir est donc étroitement liée à la volonté. L’expression de
cette ne sera pas la même pour chaque personne et chacun agira à des diverses
dépendamment de la force de volonté de chacun. Alors la séparation du monde se fera
sur la force de volonté et la détermination que chaque personne fera preuve face à une
situation ou dans la poursuite d’un objectif précis. Ceux qui auront la plus grande
volonté d’agir et la plus grande détermination seront ceux qui agissent et les autres
seront les spectateurs qui n’agissent pas. 

Quel type d’action ? 

Agir, agir, oui agir mais comment agir ? La valeur de l’action réside dans le résultat
qu’elle va provoquer, dans ce cadre là, une seule action a de la valeur, c’est la bonne
action dans la mesure du possible, et le fait que les actions que nous poserons dans la
vie ne seront jamais totalement bien ou bénéfique ou seront tout simplement de
mauvaises actions n’est pas exclus. Mais il faut toujours garder dans notre esprit la
pensée de l’action souhaitable, bénéfique et véritable en essayant de le faire autant
que possible, et en gardant l’espoir de toujours bien faire malgré ses erreurs passées
C’est cela la mentalité de quelqu’un qui recherche à bien orienter sa volonté d’agir.    
Il n’est pas nécessaire de toujours faire des actions grandioses car toute bonne petite
action est une pierre à l'édifice de l'amélioration de monde, et ressentir de la joie en
faisant ses actions est un privilège.

         
Une certaine vision du monde :  
   
       Certaines personnes vont être d’accord avec la thèse avancée et d'autres non. Cela
met en lumière une vérité importante : « tout le monde ne sera pas d’accord avec
vous.» En effet chaque personne a au moins une certaine vision du monde ou un
ensemble d'idées sur comment le monde fonctionne et/ou devrait fonctionner. Toutes
les idées ne convergent pas forcément vers le même point, vos idées peuvent être
claires et votre argumentaire ultra solide et convaincant vous n’arriverez pas en
convaincre tout le monde, vous n’aurez jamais totalement raison et l’autre n’aura
jamais complètement tort car la réalité est complexe aucune vision du monde n’est
défendable dans son entièreté. 
Si il n’y a aucune vision du monde qui ne soit parfaite, il en existe qui s’en
rapprochent beaucoup plus que d'autres, qui prônent une conception beaucoup plus
juste, fidèle et adaptée à la réalité concrète, en dépit de tous les défauts qu’elles
peuvent présenter. La considération de cette vision du monde (qui s’ancre dans le réel
pour proposer une conception du monde qui prend en compte le plus de parametre
possible, en étant vivant dans le temps par la remise en question, l'amélioration et
l'évolution rationnel tout en gardant son essence propre, orienté vers le bien, la
famille, le courage et la rectitude) comme la vision souhaitable pour le monde, en se
battant pour sa concrétisation et son maintien constitue une très grande valeur
d’action. 

  Les facteurs qui empêchent l’action et l'éducation du

courage :  

La peur

         Devant les situations qui se présentent devant nous et qui demandent une
action de notre part, une action qui pourrait compromettre notre intégrité physique ou
morale ou aller contre nos intérêts mais ou la bonne action est nécessaire, le facteur de
la peur peut entrer en ligne de compte et c’est humain. Cela ne constitue pas une lettre
de blâme contre les personnes qui n’ont pas bien réagi face à une situation donnée car
n'étant pas les mêmes personnes nous n’avons pas les mêmes réactions face à ce genre
d'événement. La peur peut nous engourdir et nous empêcher d’agir malgré des fois
une volonté réelle de bien agir.   

Absence de pont entre la pensée et la réalité 

                « Un abus de réflexion, souvent prétexte pour ne pas agir» 

Jean-Paul Fugère 
De par cette citation Fugère nous met en garde contre l’engourdissement intellectuel
qui peut être un obstacle à l'action car il est vrai qu’il faut réfléchir longuement avant
d’agir mais il ne faut pas que cette réflexion soit un frein à l'action. Il est très aisé de
réfléchir, de poser les problèmes et de spéculer sur comment les résoudre et comment
le monde doit être, on peut avoir toutes compétences et les clés pour transformer le
monde mais si tout cela n’est pas extériorisé ou canaliser vers l’action alors ça ne vaut
rien. Fort souvent l'activité mentale pour l'activité mentale devient une excuse
personnelle, et on essaie de se tromper en se cachant derrière des réflexions stériles,
ce qui devient une certaine forme de lâcheté. C’est la chose la plus facile, se
complaindre dans l’inaction en posant de grandes réflexions sur le monde et en ne
faisant rien derrière, alors que le monde se décompose sous nos yeux.   
 

L’attente, une autre forme de lâcheté 

L’attente dans ce contexte est un état de stagnation spirituel et moral qui se caractérise
par l’inaction et l'espérance de voir quelqu’un agir à sa place, prendre les risques à sa
place alors qu’il est aussi responsable de l'amélioration de sa condition ou du monde.
C’est en quelque sorte une forme de lâcheté qui engourdi le corps et l’esprit dans la
résignation, la constatation et l’espoir qu’un être extérieur vienne prendre les risques
et agir pour changer sa réalité ou sa condition. C’est une attitude passive qui est à
l'origine des maux de notre pays car tout le monde attend tout le monde et la
stagnation s’installe.   

L'éducation du courage 

Pour aller au-delà de soi et embrasser la valeur de l’action bonne et utile il faut
éduquer son courage. L'éducation du courage passe par un processus d’acceptation du
réel et d’identification de la nature des événements dans leur objectivité, c'est-à- dire
reconnaître que quelque chose est bien ou mal, correct ou non, acceptable ou non,
souhaitable ou non pour agir en conséquence. Par l'éducation du courage on acquiert
de bonnes certitudes qui expriment la volonté d’agir correctement au-delà de tout
doute et de toute lâcheté, c’est posséder dans son esprit un corde qui vibre d’une
certaine façon a chaque situation qui demande la bonne action.      

 Pourquoi agir ? 

De la nécessité d'être et d’aller au delà de soi 

« Exister c’est agir » 

            Miguel de Unamuno 
L’action c’est l’expression, dire qui on est, de faire valoir son être, de témoigner de
son existence. Par l’action il existe aussi le facteur de l’accomplissement, trouver qui
on est à l'intérieur de nous tout en aidant à l'amélioration de notre quotidien, de notre
société ou du monde, ressentir aussi l’harmonie avec soi-même. Pour aller au-delà de
soi, se dépasser pour agir afin de protéger ses êtres chers, assurer un meilleur
quotidien pour eux ou tout simplement maintenir une solide relation d’amour et de
confiance avec eux. À connecter avec les autres autour de soi afin d’avoir une très
bonne relation avec ceux qui nous entourent car on est pas seul.  
En effet, faisant partie d’une machine très complexe qui est la société et étant en
relation avec les gens qui constituent cette société, il est impératif de maintenir
l'équilibre entre son être intérieur et les autres qui nous entourent. Concrètement,
maintenir l'équilibre entre nos désirs et nos attentes et les désirs et attentes des autres
ou de la société. Cela n’est pas facile mais il faut peser le pour et le contre, entrer en
soi pour trouver la bonne façon de porter son action pour qu’elle soit bénéfique pour
nous et les autres. Le cas du choix difficile est à considérer aussi, alors il faut choisir
le moindre mal dépendamment de comment vibre votre corde intérieure. 

Certains ne seront pas d’accord avec nous mais notre corde intérieure vibre
adéquatement avec ces réflexions, c’est notre vision du monde, le chemin que nous
avons choisi.