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Bonjour cher/chère lecteur/lectrice,

Je me présente, je me suis Leny, mais on m'appelle également Rune. Voilà trois ans que je que je suis
ici à Xunif à la recherche de mon meilleur ami Dusan. C'est un homme aux cheveux longs et aux yeux
noirs (si vous le croisez, informez-moi en me contactant moi ou la guilde des aventuriers).

Bref. Avec tout cela, je ne sais plus ce que je voulais dire et je me perde dans mes notes. Attendez…
Ah ! Voilà.

Il me fallait absolument écrire ce journal pour partager tout ce que j'ai appris sur ces terres qui se
trouvent à l'autre bout de la mer comparé à mes terres natales. Je vais aussi pouvoir narrer les diffé -
rentes aventures et rencontres que j'ai faites depuis que je suis ici.

Pour moi, Xunif est un autre monde tout à fait différent que celui dans lequel j'ai grandi. La technolo-
gie que l'on retrouve ici est tellement étrange, on ne retrouve pas de voiture ou de téléphones mais
des engins bien plus compliqués.

Maintenant que j'y pense, avant de vous raconter mes incroyables aventures à la recherche de Du -
san, il faudrait peut-être que je vous explique comment j'en suis arrivé ici ! C'est incroyable comme
tout me parait lointain et si proche en même temps.

Bon, je vais arrêter de papoter et sur ce, bonne lecture !


Partie 1

Il faut savoir que chez moi, la Nature n'a quasiment plus sa place dans notre environnement. Le
Continent est touché par d'innombrables catastrophes, maladies et j'y passe. Les villes sont toujours
pleines à craquer et se retrouver seul dans une ruelle est un véritable miracle.

Moi et Dusan sommes amis depuis l'enfance. Nos familles ont toujours été proches. Mon père est pé-
cheur et celui de Dusan, marchand de poisson (bien que le poisson se fait toujours plus rare au fil des
années).

Que je sache, j'ai toujours été fasciné par la nature.

Le jour de mes 15 ans, Dusan m'avait proposé de monter à bord de ce navire qui partait à la re-
cherche de nouvelles terres habitables. En sachant que c'était une chance inédite de pouvoir partir
du Continent, j'ai tout de suite accepté. La semaine qui suivit cette demande à servit à faire nos ba -
gages.

Après des adieux déchirants, le bateau a quitté le port et la cote s'éloignait de minutes en minutes.
Au bout d'un certain temps, le Continent n'était plus qu'une ligne au bord de l'horizon. On distinguait
à peine les temples des quatre Dieux au sommet de la plus haute montagne.

Je me souviens encore parfaitement de ce moment.

Mon cœur s'était serré à l'idée d'être si loin de mon père et de mes amis restés là-bas. Puis j'ai aper -
çu un oiseau volé au-dessus de nos têtes. Je n'en avais jamais vu un comme celui-là. Il était bien diffé -
rent des pigeons que l'on retrouve en ville. Dusan, qui s'était approché de moi, m'a alors informé que
c'était une mouette.

D'après les dires du capitaine, les mouettes ne sont guère rares en pleine mer et près des côtes. Ça
m'a étonné en sachant que je n'en avais jamais vu près alors même que j'habite à côté du port.

J'ai appris, de la part de l'un de nos compagnons, que tous ceux qui se trouvaient sur ce navire
étaient tous des volontaires, tous sans exception, même les matelots et le capitaine. Nous étions peu
et c'est normal. Après tout, qui souhaite abandonner ses amis, sa famille et ses terres pour partir à la
recherche de terres qui n'existent probablement pas ?

"Vous êtes des fous, toi et ton ami. Partir alors que tout vous est disponible sur le Continent" voilà ce
que m'avait dit qu'il m'avait dit en plus. C'était un homme lassé de la vie, qui était venu en finir. Lui, il
était convaincu qu'il n'y avait que la mort au bout de ce voyage. Je me souviens de lui qu'il avait le
mal de mer.

Après cette petite conversation avec cet homme, je m'étais remis en question, mais j'ai vite chassé
mes doutes. Nous avions la possibilité de faire demi-tour avant la nuit en montant dans la chaloupe
mis à disposition, mais personne n'a monté dedans.

"Le Contient ne peux nous offrir rien de bon. Mieux vaut partir tant qu'il en est encore temps. Tu ne
penses pas, Leny ?" avait dit Dusan en s'asseyant à côté de moi. J'étais tout à fait d'accord avec lui.

"Quitte à mourir, au moins, on aura vécu quelque chose qu'on n'aurait pas pu faire au Continent" lui
ai-je répondu.

Il m'a souri et s'est posé contre mon épaule en rigolant. Il m'a assuré que tout irait bien.
Chaque fois que j'écoute ce qu'il me dit de faire, tout va bien. Je l'ai toujours admiré. Il a le même âge
que moi, et pourtant, il sait tout faire mieux que moi. Il est si confiant…

Moi je ne fais que lire ou me renseigner sur des sujets qui ne me serviront jamais, tandis que lui a ap-
pris à se battre, à pêcher et plein d'autre chose (sauf la cuisine).

Le reste du voyage s'est déroulé sans encombre. Les jours se ressemblaient tous sans exception et le
temps défilait au ralentit. Seul un train-train quotidien rythmait nos journées. Le matin on mangeait
un peu, le soir aussi, mais pas à midi pour éviter de gaspiller trop de nourriture. En journée, soit on
pouvait aider l'équipage, soit on s'occupait comme on pouvait. Moi j'aime beaucoup observer. Le
ciel, les nuages blancs, les oiseaux… Ça change des éternels nuages noirs au-dessus du continent.

Après trois mois, nous sommes tombés sur une petite ile au milieu de nulle part. Elle n'était pas bien
grande. Nous nous sommes arrêtés là pour faire un stock de fruits frais. Moi et Dusan n'avions jamais
vu autant d'arbres réunis au même endroit. C'était magnifique.

Ensuite, nous avons pu faire plusieurs arrêts comme celui-là. Les fruits changeaient de tout ce pois -
son pêché en cours de route et des biscuits secs et de la viande séchée.

Puis un jour, cela devait faire un an que nous étions en mer, le matelot en haut du mat, a annoncé
que la terre était en vue. C'était la fête à bord.

Je sais bien qu'on me traite de parano et de fou car je parle seul la plupart du temps, mais j'avais un
très mauvais présentiment. Et évidemment, quand j'en ai un, le pire est à prévoir. Ma malchance est
légendaire et elle frappe rarement, mais toujours au mauvais moment…

Le bateau s'est crashé sur la falaise qui nous faisait face. La terre était bien plus haute que la mer et
nous n'avions rien pu faire. Dusan et moi étions les seuls survivants. Je ne sais toujours pas comment
cela est possible.

Je me souviens seulement que le vent était fort, que le brouillard nous avait pris de surprise et que
nous avions été emportés sans prendre garde. Je me suis évanoui lors de l'impact.

Quand je me suis réveillé, Dusan se trouvait près de moi. Il avait l'air inquiet et faisait les cent pas.
J'avais horriblement mal au bras droit, en fait, je ne le sentais plus du tout. Je suis bien heureux
d'être gaucher. Je me suis redressé et il m'a sauté au cou. Lui quand il s'inquiète, il en fait toujours
des tonnes. Enfin, j'ai réalisé que son comportement n'était pas tout à fait exagéré en remarquant
que mon bras droit était… disons dans un bien pitre état, bien pire que je ne le pensais. Il était com -
plètement broyé, assurément. Je ne sais pas comment cela a pu arriver, Dusan non plus. Il m'a fait
une attelle, puis nous sommes allés chercher le reste de l'équipage, en vain. Tout ce qu'on a trouvé,
ce sont les restes du navire, c’est-à-dire un vrai puzzle échoué sur la plage. Comme quoi, avec moi,
mes présentiments ne sont pas à prendre à la légère. Au moins, la chance de Dusan réduit ma mal-
chance. On s'en était quand même sortit vivant, c'est déjà ça.

"Il faudrait se trouver un abri, Dusan. Un abri, voir même une ville."

"Mais encore faut-il que les gens d'ici parlent notre langue et ne nous voient pas comme des enne -
mis."

Je n'avais pas pensé à cela. Tout me semblait irréel, comme si c'était un rêve. Le tonnerre ne grondait
pas loin et la pluie ruisselait sur mon visage. Je ne l'ai remarqué que bien après car Dusan le cachait
avec ces cheveux, mais il avait perdu son œil droit. Il n'avait rien dit là-dessus. Cette perte ne sem-
blait pas l'affecter.

Puis on s'est mis à la recherche d'un endroit où dormir. La douleur me semblait de plus en plus insup -
portable. Mais je serrais les dents, ne voulant pas être encombrant pour Dusan.

Ensuite je ne me souviens pas exactement de ce qu'il s'est passé. Je sais qu'on a trouvé une petite ca -
bane délabrée dans laquelle l'eau s'infiltrait de partout. Je m'étais adossé à un mur et je me suis en-
dormi.

Lorsque je me suis réveillé le lendemain, un inconnu était penché au-dessus de mon bras, sûrement
irrécupérable. Je n'ai pas réagi tout de suite à sa présence. La douleur s'était faite plus brutale qu'elle
ne l'avait jamais été, ça devait être ça qui m'avait réveillé. Je me suis évanoui quelques minutes
après, à cause de la douleur surement.

Quand j'ai repris connaissance, la cabane était vide. Aucun signe de l'inconnu ou de Dusan. J'ai com -
mencé à paniquer et je me suis levé sur le coup. C'est la que j'ai remarqué quelque chose d'étrange
au niveau de mon bras droit. Il n'était plus constitué de chair et de sang, mais de métal.

Ça m'avait beaucoup déstabilisé, car c'est comme s'il n'avait jamais changé. Je pouvais le bouger nor-
malement, même la texture sous mes doigts étaient réelles. Mon cerveau a refusé de fonctionner un
certain temps. (J'ai appris plus tard que cette prothèse était l'œuvre des Immortels. Leur technologie
permet de remplacer les parties du corps humain irrécupérables. Elle se fixe sur le membre perdu et
prend la forme adéquate, elle s'adapte même avec le temps. Je suis bien content de l'avoir mainte-
nant cette prothèse.)

Lorsque j'ai enfin réussi à revenir à moi, je suis sorti dehors. Le ciel était bleu. Je ne sais pas si j'ai hal -
luciné ou pas, mais il m'avait semblé qu'une silhouette se tenait là, en haut de la petite colline. Ce
n'était pas Dusan, mais il est parti. Je me suis retrouvé seul, je ne l'ai compris que bien plus tard. Un
vide s'est installé en moi. Je suis retourné dans la cabane et je n'ai plus bougé.

Je suis resté ainsi quelques jours. Je serais sûrement mort si personne ne m'avait remarqué. Heureu-
sement, ce ne fut pas le cas. Lorsqu'il entra dans la cabane, je l'ai fixé avant de parler seul. Il s'est ac -
croupi face à moi pour me regarder dans les yeux. Je me souviens qu'il avait froncé des sourcils et il
m'a fait boire le liquide d'une fiole qu'il avait sortie de sa sacoche. Je me suis endormi.

Quand je me suis réveillé, j'avais extrêmement mal à la tête. Je ne sais pas pourquoi, mais il me sem -
blait avoir l'esprit plus clair.

Il m'a tendu un fruit que j'ai mangé sans empressement. J'avais du mal à manger. Il me regardait faire
et semblait réfléchir. Finalement, il s'est mis à fixer mon bras droit. Il a secoué la tête en soupirant.

"Ce n'est pas tous les jours que l'on croise un type comme toi en pleine Nation de l'Est."

Je l'ai regardé, incrédule, et il m'a souri.

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