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© DJAWILL – 2022

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SOMMAIRE

COMMUNICATION : LES FACTEURS DE LA COMMUNICATION ..................................................................... 2

MORPHOSYNTAXE : LES VALEURS DES MODES ET DES TEMPS. ................................................................. 3

COMMUNICATION : LES CODES DE LA COMMUNICATION PAR INTERNET .................................................. 3

RHÉTORIQUE : LE TEXTE NARRATIF ............................................................................................................ 4

SÉMANTIQUE : LE SENS DES MOTS (DÉNOTATION/ CONNOTATION) .......................................................... 5

COMMUNICATION : COMMUNICATION VERBALE/ NON VERBALE ............................................................... 6

STYLISTIQUE : LES FIGURES DE STYLE ....................................................................................................... 7


ANALOGIE, .................................................................................................................................................. 7
SUBSTITUTION ............................................................................................................................................. 7
OPPOSITION................................................................................................................................................. 7
SONORITE ................................................................................................................................................... 7
INSISTANCE ................................................................................................................................................. 8
AMPLIFICATION ............................................................................................................................................ 8
ATTENUATION .............................................................................................................................................. 8

PHONÉTIQUE : LA TRANSCRIPTION PHONÉTIQUE ...................................................................................... 9

RHÉTORIQUE : LE TEXTE THÉÂTRAL ......................................................................................................... 10

COMMUNICATION : LES REGISTRES FAMILIER, COURANT, SOUTENU ...................................................... 12

MORPHOSYNTAXE : LA SYNTAXE DE LA PHRASE (TYPES, STRUCTURE ..) ................................................ 13

LEXICOLOGIE : LES PROCÉDÉS DE FORMATION DU LEXIQUE (DÉRIVATION ET COMPOSITION) .............. 13

COMMUNICATION : LES FONCTIONS DU LANGAGE ................................................................................... 14

MORPHOSYNTAXE : PROGRESSION, COHÉRENCE ET COHÉSION DU TEXTE ............................................ 15

RHÉTORIQUE : LE TEXTE POÉTIQUE .......................................................................................................... 16

LEXICOLOGIE : LES CHAMPS LEXICAUX / HYPÉRONYMIE ET HYPONYMIE ................................................. 17

SÉMANTIQUE : LE CHAMP SÉMANTIQUE / LA POLYSÉMIE ......................................................................... 17

RHÉTORIQUE : LES TONS COMIQUE, LYRIQUE ET PATHÉTIQUE ............................................................... 18


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COMMUNICATION : LES FACTEURS DE LA COMMUNICATION
Corpus 1
COMMUNIQUE
Le proviseur du lycée informe la communauté éducative de la reprise
effective des cours dans son établissement depuis le 05 Septembre.
Par ailleurs, les élèves retardataires qui traineraient encore le pas, sont
invités à rejoindre leurs camarades sans délai, faute de quoi leurs noms seront
rayés des listes
Le Proviseur
Corpus 2

J’écris sans voir. Je suis venu, je voulais vous baiser la main et m’en retourner.
Je m’en retournerai sans cette récompense ; mais ne serai-je pas assez
récompensé si je vous ai montré combien je vous aime. Il est neuf heures. Je
vous écris que je vous aime… je veux du moins vous l’écrire ; mais je ne sais si
la plume se prête à mon désir… Ne viendrez-vous point que je vous le dise et
que je m’enfuie ?
Adieu, ma Sophie, bonsoir ! Votre cœur ne vous dit donc pas que je suis venu ?
Voilà la première fois que j’écris dans les ténèbres. Cette situation devrait
m’inspirer des choses bien tendres. Je n’en éprouve qu’une, c’est que je ne
saurais sortir d’ici. L’espoir de vous voir un moment me retient, et je continue de
vous parler, sans savoir si je forme des caractères. Partout où il n’y aura rien,
lisez que je vous aime.
Denis Diderot, Lettres à Sophie Volland, Posthume, 1831.
Corpus 3
3
MORPHOSYNTAXE : LES VALEURS DES MODES ET DES TEMPS.
Corpus
De grâce, Monsieur le Duc, relevez-vous, dit la jeune comédienne, cette
position ne vous convient point. Je ne suis qu’une pauvre actrice de province, et
mes faibles charmes ne méritent pas une telle conquête. Oubliez un caprice
passager et portez ailleurs des vœux que tant de femmes seraient heureuses de
combler. Que les reines, les duchesses et les marquises ne soient pas jalouses
à cause de moi. ...
– Mes hommages ne sont pas une insulte. Pourquoi me repousser ? Oh ! vous
ne savez pas quelle vie splendide j’ouvrirais devant vous si vous consentiez à
m’accueillir. Les enchantements des féeries pâliraient à côté des imaginations de
mon amour pour vous plaire. Vous marcheriez comme une déesse sur les nuées.
Vos pieds ne fouleraient que de l’azur et de la lumière. Toutes les cornes
d’abondance répandraient leurs trésors devant vos pas. Vos souhaits n’auraient
pas le temps de naître, je les surprendrais dans vos yeux et je les devancerais.
Le monde lointain s’effacerait comme un rêve, et d’un même vol, à travers les
rayons, nous monterions vers l’Olympe plus beaux, plus heureux, plus enivrés
que Psyché et l’Amour. Voyons, Isabelle, ne détournez pas ainsi la tête, ne
gardez pas ce silence de mort, ne poussez pas au désespoir une passion qui
peut tout, excepté renoncer à elle-même et à vous.
Théophile GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863
COMMUNICATION : LES CODES DE LA COMMUNICATION PAR INTERNET
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RHÉTORIQUE : LE TEXTE NARRATIF
Corpus 1
La Poule aux œufs d'or
L'avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner, que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable, pondait tous
les jours un œuf d'or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor. Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable à
celles dont les œufs ne lui rapportaient rien, s'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches : Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
qui du soir au matin sont pauvres devenus pour vouloir trop tôt être riches ?
Jean de la Fontaine, Fables, 1668 Livre V, 13
Corpus 2
Un soir, ma mère m’annonça que dorénavant ce serait moi qui ferais les commissions.
Elle m’emmena à la boutique du coin pour me montrer le chemin. J’étais fier ; je me sentais
devenu une grande personne. Le lendemain après-midi, je passai mon panier au bras, je
descendis dans la rue et me dirigeai vers la boutique. Comme j’arrivais au coin de la rue,
une bande de gamin m’empoigna, me renversa, arracha le panier et s’empara de l’argent.
Je rentrai chez moi en courant, complètement affolé. Ce soir-là, je racontai à ma mère ce
qui était arrivé, mais elle ne fit aucun commentaire …
Elle rentra dans la maison et j’attendis, terrifié, me demandant où elle voulait en venir.
Elle revint avec de l’argent et une nouvelle liste ; elle tenait également à la main un long et
lourd bâton. « Prends cet argent, cette liste et ce bâton. Tu vas aller à la boutique faire les
commissions et, si ces gosses t’embêtent, bats-toi avec eux. » ...
Tout en pleurant, je serrais le bâton de toutes mes forces, essayant de raisonner : Si
j’étais battu à la maison, il me faudrait en prendre mon parti, mais si on me battait dans la
rue, j’avais au moins une chance de me défendre. Je longeai lentement le trottoir, me
rapprochant de la bande de gamin, tenant ferme mon bâton. J’étais tellement affolé que
c’est à peine si je pouvais respirer. J’étais presque sur eux. Un cri s’éleva : « le revoilà ! »
Je fus rapidement cerné. Ils tentèrent d’attraper ma main. « Je vous tuerai », dis-je d’un
ton menaçant… Alors ils se rapprochèrent. Saisi d’une peur aveugle, je fis tournoyer mon
bâton et je le sentis cogner contre un crâne. Je frappai de nouveau et mon bâton heurta un
autre crâne, puis un autre encore … Je cognais sans désemparer, lâchant l’argent et la
liste des commissions. Voyant qu’ils refusaient de venir se battre, je me mis à leur poursuite.
Alors, ils détalèrent à fond de train et rentrèrent chez eux en braillant comme des
possédés ... En fin de compte, je retrouvai ma liste et mon argent et je me rendis au
magasin. En revenant, je brandissais mon bâton, près à toute éventualité, mais il n’y avait
plus un seul garçon en vue. Cette nuit-là, je gagnai mon droit de cité dans les rues de
Memphis.
Richard WRIGHT, Black Boy, 1946, Traduction française de Marcel DUHAMEL
5
SÉMANTIQUE : LE SENS DES MOTS (DÉNOTATION/ CONNOTATION)
Corpus 1
J’avais obtenu mon diplôme de fin d’études, et depuis plusieurs mois avais envoyé des
demandes d’emploi dans plusieurs sociétés de la ville. Je comprenais enfin l’amertume et
le climat d’inquiétude qui régnaient parmi mes camarades d’université : le tout n’était pas
de se donner tant de mal à mener à bien ses études, il fallait encore pouvoir trouver du
travail. Ce n’était pas tant les places qui manquaient, mais les critères de recrutement
étaient peu connus, et l’inévitable curriculum vitae ne devait pas servir à grand-chose aux
candidats qui ne bénéficiaient pas « d’un parapluie et d’une bonne godasse » selon
l’expression devenue populaire. Je me souvenais d’un article qui classait les critères qui
dans nos pays prévalaient à la recherche d’un emploi : l’appartenance tribale, les « relations
importantes » arrivaient en tête, bien loin devant d’autres comme les diplômes ou la
formation scolaire...
Il n’était pas question de consentir d’autres sacrifices pour avoir du travail, et les histoires
qui se racontaient sur les méthodes employées en vue d’un recrutement me semblaient
trop scabreuse pour que j’accepte de m’y prêter. À ce qui se disait, certaines autorités ne
passaient pas par quatre chemins pour faire comprendre, en ce qui concernait les candidats
féminins à l’emploi, qu’elles devaient passer par leur lit.
Evelyne MPOUDI NGOLLE, Sous la Cendre le Feu, 1990. Page 145
Corpus 2
Sur les yeux de la marquise de Monceaux
Ce ne sont pas des yeux, ce sont plutôt des dieux :
Ils ont dessus les rois la puissance absolue.
Dieux ? Non, ce sont des cieux ; ils ont la couleur bleue
Et le mouvement prompt comme celui des cieux.
Cieux ? Non, mais des soleils clairement radieux
Dont les rayons brillants nous offusquent la vue.
Soleils ? Non, mais éclairs de puissance inconnue,
Des foudres de l'amour signes présagieux ;
Car s'ils étaient des dieux, feraient-ils tant de mal ?
Si des cieux, ils auraient leur mouvement égal.
Deux soleils, ne se peut ; le soleil est unique.
Éclairs ? Non ; car ceux-ci durent trop et trop clairs
Toutefois je les nomme, afin que je m'explique,
Des yeux, des dieux, des cieux, des soleils, des éclairs.
Honorat de Porchères
6
COMMUNICATION : COMMUNICATION VERBALE/ NON VERBALE
Corpus 1 Corpus 2

Le port du
masque est
obligatoire
pour tous

Corpus 3
7
STYLISTIQUE : LES FIGURES DE STYLE
Analogie,
1. La terre est ronde comme une orange
2. Cette lampe brille on dirait une étoile.
3. Ses yeux verts ressemblaient à deux pures émeraudes.
4. Cette lampe est un soleil
5. Elle a pleuré une rivière de larme
6. Elle m’a arrosé d’injures
7. Toute la classe est à la cantine
Substitution
8. Donnez-moi un verre de Garoua
9. Hier soir, on a demandé la main de Jeannine.
10. Le Cameroun remporte la partie par un score écrasant de 4 buts à 0.
11. Elle a mis ses plastiques à cause de la boue.
12. L’astre de la nuit vogue toute seule dans le ciel.
13. La ville aux sept collines abrite une conférence ce matin

Opposition
14. Je vis, je meurs, je me brûle et me noie, ...
La vie m'est trop molle et trop dure. J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
15. Un noble, s'il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui ; s'il vit
à la cour, il est protégé mais il est esclave. (Jean de La Bruyère)
16. Madame, sous vos pieds, dans l’ombre, un homme est là qui souffre, ver de
terre amoureux d’une étoile ... Et qui se meurt en bas quand vous vivez en
haut.
17. Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (CORNEILLE)
18. J’ai passé une journée noire. / J’ai passé une nuit blanche.
19. Ne Vous gênez pas : pillez les caisses de l’état ; remplissez vos poches !
20. Je ne dois pas vous rappeler que la classe doit être balayée dès la sortie.

Sonorité
21. Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.
22. Il n’y a que Maille qui m’aille ! / Qui se ressemble s’assemble.
23. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine)
24. J'en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval...
8
Insistance
25. Nouveau venu, qui cherche Rome dans Rome
Et rien de Rome en Rome n’aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme. (Joachim Du Bellay)
26. Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur,
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri,
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri. (Louis Aragon)
27. Le chef de canton de chez nous jouissait d’une position très forte dans le
pays : presque riche, habitant une villa imposante, adulé par l’administration
coloniale qui l’avait nommé, sûr de n’être jamais révoqué par cette
administration à laquelle il obéissait comme un robot idéal. (MONGO BETI)

Amplification
28. Il fait un froid glacial et un vent à décorner les bœufs
29. « Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante,
la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus
étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus
incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la
plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'à aujourd'hui, la plus
brillante, la plus digne d'envie[...] une chose qui fait crier miséricorde à tous,
qui soulage bien du monde.»— Madame de Sévigné, lettres choisies
30. « Va, cours, vole, et nous venge. » --Le Cid de Corneille.
31. « C'en est fait ; je n'en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré.
» (Molière, l’Avare)
Atténuation
32. Va, je ne te hais point. (Corneille)
33. Dans quelques heures, je ne serai plus (Hugo)
34. Grand père a avalé sa pipe.
35. Nous vous remercions pour vos loyaux services. Vous serez toujours le
bienvenu chez nous.
36. Connaissant tes talents culinaires, je suis sûr que tu feras mieux une
prochaine fois.
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PHONÉTIQUE : LA TRANSCRIPTION PHONÉTIQUE
Corpus 1

Latte - Femme / Bateau - Botte - Chaux


Corpus 2

Album - Parfum - Fumée / Mais - Maïs


Corpus 3

1) On n'a plus qu'à s'en servir comme on a toujours fait depuis l'Antiquité.
2) C'est bien reposant, ne croyez-vous pas ?
3) Je dormirais bien un peu si j'avais le temps, mais tous ces tracas m'ont
rendu(e) insomniaque.
4) Dialogue :
« Qu'est-ce qui se passe ? dit la Marquise en posant son éventail sur le balcon.
— Je ne sais pas, répondit le Comte, mais je crois qu'il va pleuvoir.
— C'est magnifique, dit-elle, mon magnolia sera bientôt en fleurs ! »
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RHÉTORIQUE : LE TEXTE THÉÂTRAL
Corpus 1
Acte II, scène 6
AXEL :
Qu’il reste et me serve dans la joie ! Je serai magnanime, et surtout je
m’offrirai un plaisir vif chaque fois qu’entre ces murs ma voix retentira pour
dire : « Allez ouvrir, Wilfried ! Wilfried, apprêtez mon cheval, faites venir
Kamis, conduisez les invités au salon d’honneur ! » ...
(Fixant Wilfried) De l’autre côté vous connaitrez mieux les domestiques :
des envieux qui ne pensent qu’à trahir. Vous devez vous battre pour
conserver le poste de maitre d’hôtel.
(Se tournant vers Suzanne.) Moi je le servais. Toute la ville le servait.
(S’adressant à Wilfried.) Aucun blanc ne vous pardonnera d’avoir inversé les
rôles. Le soleil se lève à droite et se couche à gauche, le jour nait de la
nuit. Il en sera ainsi jusqu’à la fin des temps. Je vous protégerai.
(Fixant Wilfried.) Wilfried, renoncez à me quitter.
JUDITH
Réagissez, père ! Jetez-le dehors !
AXEL
Me jeter dehors, moi ?
JUDITH
Père !
SUZANNE
Il n’est pas votre père.
WILFRIED
Je suis son père. Cela me reste en partage.
SUZANNE, à Judith.
Vous n’avez jamais été sa fille.
JUDITH
Qu’est-ce que vous insinuez ?
SUZANNE, montrant Axel.
Votre père, c’est lui.
Joseph NGOUE, La Croix du Sud, 1972
CARACTERISTIQUES ENONCIATION
1. 1.
a. Quels sont les différents personnages ? a. Que constate-t-on dans la taille des paroles es
b. Et comment les reconnait-t-on ? personnages.
2. b. Comment nommer chacune d’elle ?
a. À quel style sont les paroles des personnages ? 2.
b. Comment les appelle-t-on ? a. À qui s’adresse les personnages ?
3. b. À qui s’adresse l’ensemble du texte ?
a. Repère les éléments qui ne sont pas prononcés par c. Peut-on parler d’une double énonciation ? Justifie ta
les personnages. réponse.
b. Quels renseignements apportent-ils ? 3. À quoi sert un texte théâtral ?
c. Comment les appelle-t-on ?
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LE TEXTE THÉÂTRAL
Corpus 2

SIDI : Voilà que tu recommences ! Pour la moindre chose, tu te mets à caqueter


comme un cacatoès. Tu causes, tu causes et tu me casses les oreilles avec des
mots qui font toujours le même ronron et qui n’ont ni tête ni queue. Je te l’ai dit et
je répète : je t’épouse aujourd’hui, la semaine qui vient, ou n’importe quand tu
voudras. Mais il faut d’abord que ma dote soit versée. Ah ! Ah ! Tu tournes les
talons maintenant ! Je te l’ai pourtant dit Lakounlé, il faut que j’aie la dot entière.
Voudras-tu faire de moi un objet de risée ? Bon, agis comme il te plaît. Mais Sidi
ne veut pas se transformer elle-même en crachoir recueillant les mépris du
village.
LAKOUNLE : Que leurs crachats retombent sur ma tête.
SIDI : Ils diront que je n’étais pas vierge, que j’étais forcée de vendre ma honte
en t’épousant sans dot.
LAKOUNLE : Coutume sauvage, barbare, démodée, rejetée, dénoncée, maudite,
excommuniée, archaïque, dégradante, humiliante, innommable, inutile,
rétrograde, aberrante, imbuvable.
SIDI : As-tu vidé ton sac ? Pourquoi t’arrêtes-tu ?
LAKOUNLE : Pour le moment, je n’ai que le Petit Larousse de poche. Mais j’ai
commandé le grand. Attends et tu verras.
SIDI : Paye seulement la dot.
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COMMUNICATION : LES REGISTRES FAMILIER, COURANT, SOUTENU

La piqûre était finie. Barga risqua :


- Et moi alors, dokta ?
Il montra sa main. L’autre visiblement irrité par cette insolence, réagit
brutalement
- On t’a dit de venir voir celui-là, non ?
Il parlait du dormeur
- Vous avez peur de certaines gens et vous venez accabler les autres. Je ne
suis l’esclave de personne ici, hein ! Depuis que tu es là, tu aurais dû lui dire de
te soigner. Je ne suis pas le seul ici pour me charger de tout le travail. Si les
autres refusent de faire leur part, je ne vais pas le faire à leur place, non ?
- Mais dokta, zé n’arrive pas à le réveiller. ...
- Ce n’est pas de ma faute s’il dort, non ?
- Kesseké zé va férr alors dokta. Si vous être là, pouvez quand même me
soigner, non ? Vous êtes aussi dokta comme lui, non ?
- Tu me demandes ce que tu vas faire ? Débrouille-toi.
Il ramassa plusieurs flacons et les tendit à son frère de tribu qui les empocha.
- Me débrouiller ? Mais zé suis ici non ? Vous être là pour soigner les zens,
non ?
Il s’irritait.
- Tu me grondes ? C’est toi qui me payes pour me gronder ? N’importe qui
vient gronder ici. Vous croyez que nous sommes vos boys ici ? Toi-même là, si
on te disait de faire le travail que je fais ici, tu peux le faire ? Vois-moi ça ! Tu me
connais ? Tu sais à qui tu as à faire ?
- Tu es quoi ? Zé di de me soigner c’est tout. C’est ton hôpital ici ? Tu être là
pour soigner les malades, et il faut me soigner.
La fureur de Garba augmentait.
- Gronde alors ton esclave. On va voir qui va te soigner. C’est toi qui es
malade. Et puis, si tu es si grand que ça, va dans une clinique privée et cesse de
déranger les gens.
Séverin Cécile ABEGA, Les Bimanes, « Au ministère du soya », 1982
13
MORPHOSYNTAXE : LA SYNTAXE DE LA PHRASE
Corpus 1
Les voleurs et l’âne.
Pour un âne enlevé, deux voleurs se battaient.
L’un voulait le garder, l’autre voulait le vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions cherchaient à se défendre,
Arrive un troisième larron qui saisit Maître Aliboron.
Jean de LA FONTAINE, fables.

Corpus 2

Emma pleurait, et il s'efforçait de la consoler, ...


– Oh ! C’est que je t'aime ! reprenait-elle, je t'aime à ne pouvoir me
passer de toi, sais-tu bien ? J'ai quelquefois des envies de te revoir où
toutes les colères de l'amour me déchirent. Je me demande : « Où est-il
? Peut-être il parle à d'autres femmes ? Elles lui sourient, il s'approche...»
Oh ! Non, n'est-ce pas, aucune ne te plaît ? Il y en a de plus belles ; mais,
moi, je sais mieux aimer ! Je suis ta servante et ta concubine ! Tu es mon
roi, mon idole ! Tu es bon, tu es beau, tu es intelligent, tu es fort !
Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, 1857
LEXICOLOGIE : LES PROCÉDÉS DE FORMATION DU LEXIQUE (DÉRIVATION ET COMPOSITION)
Corpus

Tandis qu'il étudiait les équins, les varus et les valgus, c'est-à-dire la
stréphocatopodie, la stréphendopodie et la stréphexopodie (ou, pour parler
mieux, les différentes déviations du pied, soit en bas, en dedans ou en dehors),
avec la stréphypopodie et la stréphanopodie (autrement dit torsion en dessous
et redressement en haut), M. Homais par toute sorte de raisonnements, exhortait
le garçon d'auberge à se faire opérer.
Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, 1857
14
COMMUNICATION : LES FONCTIONS DU LANGAGE
Corpus

Juliette,
Quand tu liras ce papier, mon ange, je ne serais pas auprès de toi, je ne serais
pas là pour te dire : pense à moi ! Je veux que ce papier te le dise. Je voudrais
que dans ces lettres tracées pour toi, tu puisses trouver tout ce qu’il y a dans mes
yeux, tout ce qu’il y a sur mes lèvres, tout ce qu’il y a dans mon cœur, tout ce
qu’il y a dans ma présence quand je te dis : je t’aime ! Je voudrais que cette lettre
entrât dans ta pensée comme mon regard, comme mon souffle, comme le son
de ma voix, pour lui dire à cette charmante pensée que j’aime : n’oublie pas !
Tu es ma bien aimée, ma Juliette, ma joie, mon amour depuis trois ans ! Écris-
moi quand je ne suis pas là, parle-moi quand je suis là, aime-moi toujours !
Il est deux heures du matin, j’ai interrompu mon travail pour t’écrire. Je vais le
reprendre. C’est que j’avais besoin de te parler, de t’écrire, de m’adresser à toi,
de baiser en idée tes beaux yeux endormis, de te faire ma prière ! […]
Tu es une noble créature, aimante, dévouée et fidèle. Je t’aime plus que je ne
puisse le dire. Je veux que tu penses à moi.
À bientôt. T’aimer, c’est vivre.
Victor HUGO, Lettre à Juliette Drouet, 1985.

Toi, que fais-tu pour les sans-toits ? Sans toi, ils resteront sans toit.

Tout travail mérite salaire - Tout travail mérite sa bière


Le Policier : Donnez-moi vos pièces monsieur !
Le chauffeur : Chef, désolé ! Je n’ai que des billets.

On devrait correspondre, puisque tu me corresponds…

Allo ! Je vous écoute. Qui est à l’appareil ?

COMMUNIQUE
Une importante réunion des délégués de classe aura lieu ce mercredi 25
Octobre 2020 en classe de 2nde. L’ordre du jour sera communiqué séance
tenante.
MORPHOSYNTAXE : PROGRESSION, COHÉRENCE ET COHÉSION DU TEXTE 15

Corpus 1 : Le vélo

Le vélo est un moyen de transport silencieux et écologique. C’est un engin qui ne


présente pas beaucoup de danger. D’une part, le vélo ne nous fait pas respirer les vapeurs
d’essence, mais les vapeurs du matin et du soir.
D’autre part, il se moque des règlements, il ignore les interdits. Il circule en tout terrain
et stationne sur votre balcon, par exemple.
Par ailleurs, dans la société de consommation, c’est lui qui consomme le moins ; un peu
d’air, de temps en temps, et du muscle.
Enfin, il combine harmonieusement le déplacement et l’exercice. Grâce à lui, inutile de
faire de la bicyclette en chambre ou pratiquer des sports snobs et fastidieux.
Je parle du vélo simple, du vélo auquel vous pouvez ajouter une fleur, un colifichet.
Enfourchez-le, si vous voulez bien. Vous sentirez vos jambes bien posées, vos bras bien
alertés, vos reins tendus, votre bassin soutenu, vos cuisses occupées, le corps entier, oui,
ce fameux corps dont la rumeur dit qu’il faut en prendre soin.
Serge Moscovici, Juillet 1973

Corpus 2
Les activités humaines sont les principales sources de dégradation de la biodiversité.
Pour survivre et pour avoir une condition de vie meilleure, l'homme a un besoin accru
d'agrandir ses terres et d'utiliser les ressources biologiques. En d'autres mots, l'homme
détruit l'environnement inconsciemment. On peut vraiment dire que la biodiversité est en
danger. Mais pourquoi ? Quelles sont les principales causes ?
En premier lieu, le changement climatique provient du fait que les activités humaines
(principalement la combustion des énergies fossiles pour satisfaire nos besoins
énergétiques toujours plus importants) ont libéré des quantités colossales de gaz à effet de
serre dans l'atmosphère, et ce depuis le début de la révolution industrielle en 1750.
En deuxième lieu, La surexploitation des écosystèmes : la surpêche, la chasse
excessive d'animaux sauvages, l'abattage excessif de bois de chauffage et l'épuisement
des terrains agricoles. Mais il arrivera un moment où l'écosystème ne sera plus en mesure
de rétablir son équilibre naturel et certaines espèces deviendront de plus en plus rares ou
disparaîtront.
En dernier lieu, les effets négatifs de la pollution sur le fonctionnement des
écosystèmes et la vie des espèces qui les composent, varient selon le milieu quelle
contamine : les rivières et la raréfaction de certains poissons, les sols et la disparition des
insectes utiles à leur formation et à leur stabilité, l
Alors, l'homme doit être conscient que ses actes peuvent nuire à son environnement
ce qui implique qu'il est très important de prendre des mesures dès maintenant pour
préserver l'environnement et l'écosystème.
RHÉTORIQUE : LE TEXTE POÉTIQUE 16

Corpus 1 : À ma mère

Lorsque, ma sœur et moi, dans les forêts profondes,


Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
En nous baisant au front, tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes.
Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.
Et pendant bien longtemps nous restions là, blottis,
Heureux, et tu disais parfois : « ô chers petits,
Un jour vous serez grands et moi je serai vieille ! »
Les jours se sont enfuis d'un vol mystérieux,
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.
Théodore de BANVILLE, Les Cariatides, 1842
Corpus 2 : À ma mère
Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère, je pense à toi...
Ô Daman, ô ma Mère,
Toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi...
Ô toi Daman, Ô ma mère,
Toi qui essuyas mes larmes,
Toi qui me réjouissais le cœur,
Toi qui, patiemment, supportais mes caprices,
Comme j'aimerais encore être près de toi,
Être enfant près de toi ! ...
Femme des champs, femme des rivières
Femme du grand fleuve, ô toi, ma mère
Je pense à toi...
Camara LAYE, L’enfant noir, 1953
LEXICOLOGIE : LES CHAMPS LEXICAUX / HYPÉRONYMIE ET HYPONYMIE 17
Corpus 1

Un front s’était formé dans le Nord du pays. Déjà, les ennemis avaient
frappé par quelques bombes et des victimes devenaient nombreuses. Il fallait
rassembler les troupes en urgence, préparer les munitions et organiser les
représailles. Toutes les milices furent exhortées à plus de vaillance.
Corpus 2

- Tu veux encore boire ?


- Oui, dit la grand-mère avec force. Et ça me fait de la peine que tu ne saches
pas pourquoi ! Ce vin, ça ne te rappelle rien ?
- Oh ! Que si ! Ça me rappelle que nous en avons bu pour notre mariage ! Les
compagnons nous en avaient apporté deux bouteilles ! Il y avait le grand Féraud,
Cazenave, Remoulins, Ricard, et celui qu'on appelait Banaston. Tu te souviens
de Banaston ? … Et alors...
- ... Et alors, dit la grand-mère, toi tu n'as pas oublié Banaston, mais tu as oublié
qu'aujourd'hui ça fait soixante ans tout juste que nous sommes mariés !»
La gaieté du grand-père tomba d'un seul coup, et il ouvrit ses yeux tout grands.
« O ma belle Eugénie ! Est-ce possible ? C'est le 24 juillet aujourd'hui ?
- Oui, dit-elle, depuis ce matin, et tu ne m'as encore rien dit !
- O ma chérie ! Pardonne-moi ! Là, je vois bien que je t'ai fait vraiment de la peine,
mais ce n'est pas tout à fait de ma faute [...]
- Va, va, je te pardonne ! dit la grand-mère, mais à condition que tu trinques avec
moi en souvenir du plus beau jour de notre vie... »
« Eugénie, il ne faudra pas te fâcher si je ne bois pas tout.
- Mais pourquoi ? demanda Eugénie, montrant un peu d'impatience. Tu as peur
de devenir alcoolique ? À quatre-vingt-six ans, tu ne le seras pas longtemps !...
Marcel PAGNOL, Le temps des secrets, 1960

SÉMANTIQUE : LE CHAMP SÉMANTIQUE / LA POLYSÉMIE


Corpus 3

Il voulut entrer dans cette pièce où se jouait une pièce de Shakespeare.


Malheureusement, il n’avait pas assez de pièce pour payer l’entrée. Ce qu’il
prenait pour un billet n’était qu’une pièce de tissu sans valeur.
RHÉTORIQUE : LES TONS COMIQUE, LYRIQUE ET PATHÉTIQUE 18
Corpus 1
Et nous avons donc recommencé à souffler sur le feu, à jeter les pièces de monnaie
dans la marmite, à y verser de l’eau, du sel, de la farine de gombo et à refaire mijoter notre
cuisine. Pendant combien d’heure se poursuivirent nos essais culinaires ? Ce que je sais,
c’est que plus l’argent persistait dans sa naïve dureté, plus nous nous entêtions à le cuire.
Puisque certains le mangeaient…
Peu après, notre mère revînt toute chargée de fagots.... Nous n’attendîmes pas qu’elle
déposât son butin pour lui poser la question qui nous brûlait les lèvres : « comment fait-on
pour manger l’argent ? » …
Antoine BANGUI-ROMBAYE, Les Ombres de Kôh, 1983.
Corpus 2 : Village Natal
Ici je suis chez moi, Les oiseaux me saluent au passage
Je suis vraiment chez moi. Par des chants affectueux...
Les hommes que je vois, Des coups de pilon m’invitent
Les femmes que je croise, À me régaler de taro
M’appellent leur fils Si mon ventre est creux....
Et les enfants leur frère. Nos gens sont pauvres
Le patois qu’on parle est le mien, Mais très simples, très heureux.
Les chants que j’entends expriment
Je suis simple comme eux
Des joies et des peines qui sont miennes.
Content comme eux
L’herbe que je foule reconnaît mes pas.
Heureux comme eux.
Les chiens n’aboient pas contre moi,
Mais ils remuent la queue Ici je suis chez moi,
En signe de reconnaissance. Je suis vraiment chez moi.
Jean Louis DONGMO, Neuf poètes Camerounais
Corpus 3
Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours
glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !
Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des années que des semaines, j’étais un
homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son
idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s’amusait à me les dérouler les
unes après les autres, sans ordre et sans fin, brodant d’inépuisables arabesques cette rude
et mince étoffe de la vie... Je pouvais penser à ce que je voulais, j’étais libre.
Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en
prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une
pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort !
Victor HUGO, Le dernier jour d’un condamné, 1862.

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