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Collège Mgr. F. X.

VOGT Année scolaire 2023– 2024

Département de Français CYCLE D’OBSERVATION SITUATION III


VIE ECONOMIQUE

Classe : 6ème et 5ème

FLORILÈGE DE TEXTES POUR L’ÉVALUATION EN ORTHOGRAPHE.

Consigne : Pour chacun des textes ci-dessous, recopie-les sans-fautes, ensuite relève les verbes
conjugués et les adjectifs qualificatifs tout en justifiant à chaque fois leurs accords, et enfin, repère les
mots difficiles et donne leur signification ainsi que deux synonymes.

Texte N°1 :

Sa clientèle était nombreuse et friande. Ses beignets pouvaient calmer les estomacs les plus
creux, ils n'avaient jamais lassé une paire de maxillaires, et aucune langue ne s'était jamais déclarée
déçue par leur goût. Chaque soir, dès seize heures, elle s'installait. Accompagnant en sourdine avec un
air à la mode le chantonnement de l'huile dans la casserole, elle faisait frire, jusqu'à l'heure où le
peuple désertait la place du carrefour pour se réfugier dans les draps. Mais ce soir-là, elle était rentrée
avant. Sans cœur, car celui-ci était parti dans un taxi, avec le jeune homme au costume rayé. Sans
entrain, car celui-ci était sorti, dissous dans les larmes qu'elle avait versées. Elle se répétait qu'il ne
méritait pas ses pleurs, et elle sanglotait de plus belle.

Les gourmets furent surpris et catastrophés, le petit frère aussi. Chaque soir, il allait aider sa
sœur. Il surveillait les clients, pour détecter ceux qui ne payaient pas ce qu'ils mangeaient. Jusqu'à
présent, sa présence s'était avérée inutile, car il ne serait jamais venu à l'idée de personne d'escroquer
la petite vendeuse de beignets

Sévérin Cécile Abéga, Les Bimanes, « La petite vendeuse de beignets, »

Texte N°2 :

« Je suis venu à vous parce que vous êtes le plus généreux des animaux. Le Bon Dieu vient de
me donner un trésor, mais ce trésor se trouve loin d’ici, je suis incapable de le déplacer. Il se trouve au
bout d’une corde dont voici le bout. Tirez, tirez toujours et vous le verrez à la fin. Je vous en fais cadeau.
En retour, je ne vous demanderai qu’un tout petit peu de lait pour l’offrir à celui qui m’a donné ce
trésor. »

Et Leuk, après avoir pris à Mame-Gnèye du lait qu’il enferme dans sa gourde s’enfuit sans
tarder. Il va ensuite trouver la N’Gâga-la-baleine qui ce jour-là est venue respirer sur le rivage de
l’océan.

Léopold Sédar Senghor, La belle histoire de leuk-le-lièvre.


Texte N°3:

– Mon fils était malade. J’avais besoin de cet argent. J’ai remboursé Monsieur, avec des intérêts.
Il était si honteux qu’instinctivement ses orteils sandalés fouillaient la poussière. Qu’aurait-il pu
faire, Seigneur ! Son fils se mourait et l’argent était là, dans un portefeuille de cuir gonflé qui exhalait
une odeur britannique aux effluves complexes. Il ne s’était pas montré gourmand, juste une pincée
de billets qui lui avaient servi à régler les honoraires du médecin et à payer les médicaments.

– Je sais. Mais je ne peux pas te réintégrer. Ça serait encourager les ouvriers à commettre des
vols, tu comprends ? Ça n’a rien de personnel. Ce sont des principes à appliquer en toutes
circonstances. Si l’on avait laissé faire n’importe quoi, tu imagines le chaos dans lequel le monde
plongerait ? Oh, non ! Gandoma, tu es quelqu’un de bien et tu ne peux pas souhaiter le désordre dans
le monde, n’est-ce pas ?
Calixthe Beyala, La plantation.

Texte N°4:

Mais oui, mon fils… seulement (…) Je voudrais faire une petite mise au point à ce propos. De
notre temps, la dot n’était qu’un cadeau ; c’était en quelque sorte un signe symbolique qui marquait
l’union de l’homme et de la femme et scellait l’alliance des deux familles. C’est ainsi que j’ai épousé
quatre femmes, dont ta mère, Biyoki. Pour chacune d’elles, j’eus à verser aux parents et aux oncles
trois carrés de raphia et un cabri. C’est tout. Pourtant, à cette époque-là la monnaie avait déjà fait son
apparition dans notre société ! Or de nos jours, nos successeurs qui prétendent suivre nos traces, ont
tout travesti dans le domaine de la dot. De nos jours, les pères, les oncles, font un commerce de leurs
filles et nièces en exigent des sommes d’argent astronomiques. Je voudrais qu’on me dise la différence
qui existe entre l’ancien traitant d’esclaves de Loango et le parent d’aujourd’hui qui ne consent à céder
sa fille au prétendant que moyennant une forte dot.

Guy Menga, L’oracle.

Texte N°5

CE MATIN-LÀ, Omphale, la reine de Lydie, traversait en grand équipage la place du marché


aux esclaves. Son attention fut soudain attirée par un attroupement. Juché sur une estrade, un
marchand richement vêtu haranguait la foule ; il désignait un colosse enchaîné, presque nu,
agenouillé à ses pieds.
— Eh bien, pas d’amateur ? Le prix que je demande vous paraît-il
trop élevé ?
Omphale ordonna à ses porteurs de la mener jusqu’aux deux hommes. L’esclave, surtout,
l’intriguait : la taille de ses muscles et sa beauté sculpturale donnaient à son humilité une étrange
noblesse. Un esclave, ce colosse qui avait posé à terre son énorme massue et cette tunique faite de
la peau d’un lion ? Elle n’en croyait pas un mot.
Christian Grenier Contes et légendes,Les héros de la mythologie.
Texte N°6 :

À son retour, on a présenté son fils à son mari en lui disant que c’était son petit frère. On lui a
dit que les enfants d’ici appelaient toutes les femmes maman, que c’était normal. Elle n’a porté le
gamin que deux secondes. Il était si sale ! Elle avait les yeux qui lui disaient mouf dé (1). Je ne l'ai pas
trahie. Elle ne m’a pas adressé la parole et ne m’a même pasapporté un soutien-gorge, mais je ne l’ai
pastrahie… Quand je pense qu’elle avait emporté deux de mes robes et une paire de Charles Jourdan
que m’avait donnée ma patronne ! Oui, je l’ai bien regardée. J’ai pensé à toutes les prières que j’avais
dites pour que Nyambey la protège. Moi aussi, j’avais fini par la croire morte. Nous nous étions dit
qu’elle m’écrirait… J’avais loué une boîte exprès, au bureau de poste. Elle n’a jamais écrit. Pas un mot.
Je me suis dit que je partirais aussi. Welissané et moi étions les moins chères (2) de la famille. On nous
traitait comme des esclaves et nous dormions toutes les deux dans une vieille case en carabote(3).
Notre logis prenait l’eau dès les premières pluies. J’ai économisé mon salaire pendant des mois. Il
n’était pas suffisant pour payer le passage. Je suis allée voir Lumière. Je lui ai demandé de
m’avancer le reste. Il a dit que c’était beaucoup d’argent, que je devrais le rembourser. Je le ferai. En
un rien de temps, c’est certain. Il n’a fallu que deux ans à Welissané. Moi aussi, je ferai l’Europe. Je
reviendrai et j’achèterai une maison près des rives de la Tubé. Il y aura une terrasse tout en haut d’où
on pourra voir l’Afrique entière, comme chez ma patronne.
Léonora Miano, Contours du jour qui vient.

Texte N°7 :
Les écumeurs de poubelles vivent de ce que les autres rejettent.
Ils ne craignent pas de se salir les mains. Pourtant, ils restent parmi les rares à avoir les mains
propres, ce qui n'est point un paradoxe.
Une bouteille coûte trente-cinq francs, cinquante quand elle peut contenir un litre. Les dames-
jeannes coûtent deux cent cinquante, quatre cents, sept cents francs même, selon leur capacité, qui
va de quatre à vingt litres. Beaucoup jettent ces merveilles, à la grande joie des exploiteurs de
poubelles. Les cartons se vendent très bien chez les insouciants qui viennent faire leurs courses bras
ballants. La ferraille se vend au kilo, les marchands d'huile, d'alcool frelaté, les barmen ont toujours
besoin de bouteilles et d'autres ustensiles encore, tels que les bidons, les boîtes etc... les boîtes en fer-
blanc, quand elles ont un couvercle, trouvent toujours un emploi. Récolter les objets les plus
inattendus et les plus hétéroclites réserve souvent des surprises.
Sévérin Cécile Abéga, Les Bimanes, « Le savon »

Texte N°8 :

Moody semble avoir complètement oublié que le monde existe, en dehors de l’Iran. Cette
inconscience commence à se retourner contre lui pour le prendre au piège.
Avant de quitter l’Amérique, il s’est embarqué dans une furie de dépenses. À mon insu, il a
dépensé plus de quatre mille dollars par carte de crédit, pour acheter de somptueux cadeaux à sa
famille. Nous avons signé un bail pour la location d’une maison à Detroit, mais il n’y a personne chez
nous pour payer au propriétaire les six cents dollars du loyer mensuel. Nous possédons pas mal de
choses, accumulées durant les années où Moody gagnait bien sa vie. Nous avons des économies.
Moody a retiré subrepticement de grosses sommes de la banque, avant notre départ, mais il n’a pas
pu tout réaliser de nos affaires, cela m’aurait rendue méfiante. Nous avons une maison meublée plus
qu’il ne faut, pleine d’objets coûteux, et deux voitures. Nous avons aussi une petite maison, que nous
avons mise en location, à Corpus Christi. Nos économies s’élèvent à plus de dix mille dollars, placés
à la banque. Moody a décidé de les transférer en Iran. Mais il ignore que j’ai envoyé une lettre
d’opposition au département d’État. Et comme il n’a aucunement l’intention de se mettre en règle
avec les États-Unis, il refuse de laisser le moindre cent de « son » argent au Trésor américain, il dit
qu’il a déjà donné et qu’on ne lui tirera pas un dollar de plus. Il sait que nos dettes s’accumulent et
que nos créanciers ont toujours la possibilité de récupérer leur argent en justice, et avec intérêts.
Chaque jour qui passe rogne un peu plus nos économies.
BETTY MAHMOODY WILLIAM HOFFER, Jamais sans ma fille.

Texte N°9:
Adouna dafa goudou tank, la vie a de longues jambes. Sada aussi. Entre champs, artisanat et
écoles de formation. À travers forêts, savanes et collines. Il a parcouru le pays de long en large. Il a
installé des magasins de proximité dans des zones suburbaines nées del’enflure des villes. Aussitôt
sortis de terre, de nouveaux quartiers ont poussé comme des champignons. Sans plan cadastral, ni
infrastructures d’aucune sorte. Ni même voies d’évacuation. Le sable, l’argile ou la latérite, selon la
nature du sol, devant supporter déchets et eaux usées jusqu’aux débordements. Le soleil et les vents
se chargeant du reste. Tout de même, des espaces plus aérés faisaient l’affaire de populations moins
aisées, certes, mais capables, pour la plupart, de tirer leur épingle du jeu par leur sens de la
débrouillardise et beaucoup d’ingéniosité. Sada a du flair. Conseillé par Taaw, il a vite compris l’intérêt
d’exploiter, dans ces zones éloignées du centre, une chaîne de magasins petit commerce/tous
produits, mieux organisés que les boutiques « informelles » traditionnellement logées au coin des rues
ou accolées à la devanture des maisons.
Aminata Sow Fall, L’empire du mensonge.

Texte N°10
À Kati, Kadidja reprit ses activités commerciales — qui l’amèneraient d’ailleurs de temps en
temps à Bandiagara — et Tidjani ses activités de marabout et de tailleur-brodeur,auxquelles il allait
ajouter un petit commerce de produitscourants très achalandé en raison de la proximité du camp
militaire. Je les y rejoindrai en 1915, lorsque je m’enfuiraide l’école française. . .Et voilà comment mon
père adoptif Tidjani (Amadou Ali) Thiam sortit ses pieds des étriers d’argent de la chefferie de Louta
pour les poser sans complexe sur la pédale d’une machine à coudre, face à un étalage de pacotilles où
bonbons, allumettes, sucres et biscuits voisinaient avec du “bleu Guillemet.” Il vendait un peu de tout,
à la seule exception de la liqueur et du vin, interdits par le Coran, et du tabac, auquel un bon adepte
de la Tidjaniya ne saurait toucher ni de près ni de loin !
Amadou Hampaté Ba, Amkoullel, L’enfant peul.

Texte N°11

Avec le temps je me dis que c'est sans doute Rachel Kouamé qui l'avait gâtée comme ça. Un
peu plus âgée qu'elle, l'Ivoirienne louait un studio à la rue Dejean, en plein cœur du marché de
Château-Rouge où elle vendait du poisson salé après avoir abandonné ses études chaotiques de
comptabilité.
Les deux filles travaillaient maintenant ensemble. Elles achetaient des poissons salés chez un
grossiste chinois de la rue de Panama et les
revendaient au détail, par terre, sur les bords du marché Dejean entre deux
descentes de policiers. Or ce commerce ne rapportait pas, il exigeait de la
patience. En plus il fallait avoir un étal très mobile, souvent en carton pour
vite le replier et prendre la poudre d'escampette à l'approche du véhicule de
police.
Alain Mabanckou, Black Bazar.
Texte N°7 :

Je n’ai pas terminé mon année de septième. Je ne me suis pas présentée


au concours national d’entrée en sixième qui seul détermine, pour les élèves
des écoles publiques ou privées, l’admission au collège. Même inscrits dans
la modernité, nous ne permettons pas sans épreuves le passage d’une classe
d’âge à une autre. Il nous faut des rites, maintes initiations. Nous pratiquons
cela et nous n’apprenons rien de plus que les autres. D’ailleurs nous le
savons. Derrière la façade, derrière les longues listes portant le nom des
admis, ce sont les liasses qui parlent On se paie l’entrée en sixième, et on se
paiera tout ce que l’argent pourra offrir. A peu près tout donc, mais
uniquement pour ceux qui en ont. Que les autres se souviennent seulement
que les doigts de la main n’ont pas la même longueur ! C’est cela, la seule
justice. L’ordre naturel des choses. La volonté de Dieu. Je ferme les yeux
pour ne plus penser à rien, pour faire un peu comme si je n’étais pas ici,
dans cette rue, comme si je ne savais pas que c’était l’heure du déjeuner et
que je ne me souvenais plus de mon dernier repas.

Léonora Miano, Contours du jour qui vient.

Texte 8 : Un habile commerçant

Jim était un Sénégalais très au courant des goûts et de la mode de son pays. Il tenait un superbe
magasin de nouveautés où toutes les femmes indigènes pouvaient satisfaire leurs rêves de toilettes :
tissus de soie aux couleurs de l’arc-en-ciel, pagnes rayé, bijoux en or. D’un bout à l’autre du magasin,
ce n’étaient que merveilles, et dans les vitrines des objets rares d’un luxe inutile mais combien
fascinants !

Jim se tenait derrière son immense comptoir, le sourire aux lèvres, la main habile à faire valoir
sa marchandise. Nul ne savait comme lui donner « du chic » aux pièces de tissus et de pagnes. Il les
soulevait comme de gros bébés, les posait avantageusement sur le comptoir lisse et brillant et se
mettait à les caresser avant de commencer le vrai travail d’exhibition. Puis il les crevait du doigt, les
étalait, vantant la beauté du tissu, sa solidité, la qualité de ses couleurs. Ses mains palpaient l’étoffe,
la pressaient doucement, l’étendaient, la froissaient. Elles dépliaient un mouchoir de tête à contre-
jour pour mettre en relief les dessins. C’étaient de vraies mains de magicien, petites effilées, souples
comme une paire de gants.

Abdoulaye Sadji, Maïmouna, Présence Africaine.

Texte 9 : Un marché dans l’Ouest


La veille du jour où le marché devait avoir lieu, tous les grands commerçants venaient et
campaient dans le voisinage. Pendant la belle saison, ils dormaient à la belle étoile. Mais maintenant,
le temps était mauvais et ils demandaient aux voisins de les loger. Ceux-ci étaient généreux et ne
refusaient jamais l’hospitalité à l’un de ces voyageurs. Toutefois, les bergers devaient dormir auprès
de leurs troupeaux, car s’ils les négligeaient, l’hyène ne leur pardonnerait jamais cette négligence.

Au premier chant du coq, tous les marchands s’installaient à leur place respective. A vrai dire,
il y avait une dizaine de marchés réunis de bout en bout. La poterie, avec toute la gamme des vases de
terre, occupait le premier plan. Des images étaient artistiquement sculptées sur ces vases. Il y en avait
de toutes les tailles, de toutes les grandeurs et de tous les coloris. Les femmes qui les vendaient, assises
sur des troncs de bananiers humides, grelottaient de froid. Là, les vanniers offraient de belles
corbeilles, de jolis paniers. On trouvait aussi des lits sculptés dans le bois, des pipes géantes qui
servaient plutôt d’ornements.

J.M. N’Zouankeu, Le souffle des ancêtres, Ed CLE, Yaoundé.

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