Vous êtes sur la page 1sur 2

J’ai perdu ma muse

Assis seul dans cette pièce sombre et moins vide que moi devant cet ordinateur,
dernier témoin de la scène qui a réduite en cendre toute mes illusions, je tape ces
mots, peut-être mes derniers. Ce n’est éventuellement pas le cas de tout le
monde mais je pense que tout auteur, artiste, musicien, a besoin d’une
chose/personne d’où tirer l’envie et la force d’aller de l’avant. D’aucuns
penseront à leurs mère, père, frère, ami, amant ; d’autres penseront à leurs fille,
fils, parrain, marraine, objet porte-bonheur… Moi, je pense à celle qui m’a
appris à exprimer mes sentiments par les lettres. Celle qui m’a appris à
extérioriser mes émotions en frappant sur des touches de clavier avec hargne.
Celle qui a sue déceler ma timidité et la transformer en une mélodie berçant mes
idées les plus folles. La phrase qui dit ‘’on ne se rend compte de la valeur d’une
chose qu’une fois perdue’’ est vraiment cruelle car, même si je savais que toi,
ma muse, étais importante, j’étais loin de m’imaginer que tu m’étais
indispensable. D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais tapé sur les
touches de mon clavier avec tant d’impétuosité et d’exaspération. Je me sers une
nouvelle fois de toi pour écrire et ça m’agace ; et pourtant c’est toi qui a
surement raison, je ne suis qu’une âme perdue que tu as sue repêcher des lames
des profondeurs abyssales et ramener à l’éclat de l’astre lumière. Que serais-je
sans toi ? Certainement le même garçon timoré et peu sûr de lui qui n’avait
aucun talent et aucune passion manifeste.

Où es-tu C ? Tu es partie en claquant la porte et sans me dire où tu allais. La


dernière phrase que je t’ai entendue prononcer n’était pas très catholique et
semblait conclure le chapitre d’une longue histoire. J’espère que je me trompe
car ce ne serait plus la même chose sans toi.

Essayais-tu de me faire passer un message ? Tu as tant vanté ma capacité


d’analyse…

Veux tu que je vole de mes propres ailes, que je prenne confiance en moi et que
je réalise que ma véritable muse est mon plus grand défaut ?

En suis-je vraiment capable ?

Mes larmes qui ruissellent sur le pupitre que ta main a caressé pendant si
longtemps au rythme des symphonies d’Apocalyptica marquent la fin d’une
époque. C’est étrange comme les belles choses peuvent nous faire du mal.
Vous aurez certainement devinez qui est ma muse. Les mots me manquent pour
terminer ce texte. C’est certainement son emprise sur moi qui s’estompe et qui
met fin à ma capacité à raisonner…

Vous aimerez peut-être aussi