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TRADITION

ET
AMOUR

Par GAKDANG TCHOUYIKI PAUL MALACHIE

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PERSONNAGES

Marta, fille de Jacques


Marjona, femme de Philippe et mère de Marta
Jacques, père de Marta
Lila, servante de Marjona
Mathieu, prétendant de Marta
Philippe, père de Mathieu
Isaac, chauffeur de Jacques

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ACTE I
SCÈNE I
Marta, Marjona puis Lila
Marta, assise sur son lit, ne cesse de dévisager Marjona.
Marjona
Bientôt le grand jour
Et ce sera ton tour !
Ce grand jour solennel
T’unira avec Mathieu devant l’Eternel.
Marta
Je me sens rejetée
Victime de toutes de toutes les animosités.
Marjona
Se lève d’un bond de sa chaise et fixe du regard Marta.
Pourquoi tiens-tu de pareils propos ?
Tu es pourtant bien dans ta peau.
Marta
Toujours assise.
De vous remercier je me dois.
Mais de cet homme je ne peux partager le toit.
Car je ne l’aime pas !
Être avec lui serait comme passer de vie à trépas !
Marjona
Ne dis pas des âneries.
De notre riche famille tu fais partie
Et tu dois rendre son nom glorieux
Et ce, en tout temps et en tout lieu.
Marta
Je sais, mais sauf qu’ici il s’agit de mon avenir
Et je dois tout mettre en œuvre pour ne pas le ternir.
Te rappelles-tu mon enfance ?
De toutes tes promesses dans cette période d’insouciance ?

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Je t’en supplie, comprends-moi.
De mon amoureux laisse-moi faire le choix !
Marjona
Tu es une âme en peine
Sous l’emprise de plusieurs chaînes.
De ton cœur tu dois enlever tout ce chagrin de cœur
Car nous ne voulons que ton bonheur.
Marta
De mon bien si vous voulez réellement,
Laisser moi choisir mon prince charmant.
Marjona
Il est hors de question !
Cela va à l’encontre de nos traditions !
Elle reprend son souffle pendant un moment.
Ton père a le droit
De ton mari faire le choix.
On frappe à la porte de la chambre.
Qui est là ?
Voix de Lila
Madame, c’est Lila.
Marjona
Entre !
Marta se lève de son lit et sort de la pièce.

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SCÈNE II
Marjona et Lila
Lila
Madame, j’ai payé les tubercules
Je vais en extraire la fécule
Comme le fait la voisine.
J’ai constaté des dégâts sur le sol de la cuisine.
Marjona
J’ai également fait le même constat !
J’ai contacté l’agent d’entretien pour ce cas
Il passera probablement demain.
Au fait les membres de la famille de Mathieu sont en chemin.
Lila
Arriveront-t-ils aujourd’hui, madame ?
Marjona
Ils arriveront plutôt Jeudi.
Il ne faudra pas que notre demeure soit un taudis.
Lila
Sourit.
Madame vous avez raison.
Je ferai tout pour rendre confortable notre maison
Afin que soit inoubliable leur séjour.
Marjona
Que comptes tu préparer en ce jour ?
Lila
Les tubercules aux légumes macérés.
Marjona
La viande a-t-elle déjà été livrée ?
Lila
Non madame !
Mais à mon humble avis
Le coursier sera bientôt ici.

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Marjona
Hâte-toi donc de tout apprêter !
Et à la cuisine de ne pas tarder
Car mon mari sera bientôt de retour
Et il faut qu’il soit bien rassasié en ce jour.
Lila
C’est noté !
Tout sera prêt avant son arrivée !

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SCÈNE III
Jeanne, puis Marta
L’appartement de Jeanne est une toute petite maison située au bout de la rue.
Jeanne, assise devant son téléviseur regarde une série. On frappe.
Jeanne
Qui est là ?
Voix de Marta
C’est moi Marta !
Jeanne se lève spontanément, se dirige vers la porte et l’ouvre.
Jeanne
Entre je t’en prie !
Marta entre en refermant la porte derrière elle. Elle s’asseoit sur un canapé en face
de Jeanne.
Tu veux un peu d’eau fraîche ?
Marta
Oui, avec plaisir !
Elle me permettra d’oublier mon déplaisir.
Jeanne
Pourquoi cette mine d’enterrement !
Quel est l’objet de ton mécontentement ?
Un instant.
Je te connais depuis des années
Je devine aisément quand tu es embêtée
Marta
Marta se tournant vers le téléviseur.
Depuis quand regardes-tu les séries ?
Jeanne lorgnant le téléviseur.
Jeanne
Depuis une ou deux semaines environ…
Jeanne se retournant de nouveau vers Marta.
N’essaie pas de changer de sujet. Qu’as-tu donc ?
Marta baissant la tête.

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Marta
C’est à cause de mon mariage arrangé
Auquel mon père veut m’obliger !
Jeanne
Quel est ton problème dans cet arrangement ?
Qui bloque ton consentement ?
Marta
Mathieu, le prétendant choisi par mon père
Ne suscite en moi que des sentiments amers.
Jeanne
Marta, c’est la tradition
Qui ne fait aucun cas de l’émotion
Et qu’il faut accepter sans poser de question.
Marta
Es-tu dans leur camp aussi ?
Relevant la tête.
Me déteste tu aussi ?
Jeanne
Depuis longtemps je suis ta meilleure amie
Et je ne saurais être ton ennemie
Comment pourrais-je te détester ?
Marta
Pourquoi ne veux-tu pas me comprendre ?
Et ne veux-tu pas me défendre ?
Tu sais mieux que quiconque que je n’aime pas Mathieu !
Et qu’avec lui vivre je ne peux !
Pourquoi me forcer ?
Pourquoi ne pas me laisser ?
Nous sommes au 21e siècle.
Quelques gouttes de larmes tombent de ses yeux.
Je suis censée être libre !
Libre dans mes choix et actions !

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Libre de prendre mes propres décisions !
Jeanne
Tu as raison, le temps s’écoule.
Les changements sont souhaitables.
Mais seulement notre tradition
Demeure de génération en génération.
Marta
Dis-moi !
Es-tu avec la tradition ou avec mes choix ?
Jeanne
Évidemment je suis avec toi.
Mais ton père a sur toi des droits !
Marta
Cette résignation me désespère !
C’est en la révolution que j’espère !
Jeanne
C’est bien beau. Mais comment procéder ?
Marta
En osant se lever
Contre mon père et ses choix.
D’autres peut-être nous suivront dans cette voie.
Jeanne
C’est ton père qui a le dernier mot.
T’opposer à lui pourrait te causer des maux
Et t’attirer des ennuis.
Marta
Et si je m’enfuis ?
Jeanne
T’enfuir ?
Marta
Oui. Comme ça je ne vais plus vous nuire…
Jeanne

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Ceci le mettra dans un grand courroux
Lui qui est de nature doux.
Marta
C’est vrai qu’il est doux…
Mais dans ses décisions il est incongru.
De tout cela je n’en peux plus !
Jeanne
Ton père n’est pas blâmable !
C’est la tradition qui est condamnable !
Marta
Est-ce la tradition qui prend les décisions ?
Jeanne
Bien sûr que non…
Mais ton père a le devoir de respecter cette tradition.
Ta mère a épousé ton père en respectant la tradition
Ou en suivant son émotion ?
Marta
En respectant la tradition évidemment.
Jeanne
Tu dois donc suivre ses pas docilement !

Marta
Mais c’était il y a 23 ans.
Nous ne sommes plus dans ces temps !
Jeanne
Notre tradition est en vigueur depuis très longtemps…
Nous devons donc lui être obéissants !
Marta
Tu m’avais dit que tu étais avec moi !
Mais tu supportes tant cette tradition, pourquoi ?

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Jeanne
Loin de moi cette idée
J’essaie juste de te résonner.
À lutter contre cette tradition tu es résolue.
Mais c’est une partie d’avance perdue.
Marta
Je veux juste prendre mon destin en main !
Faire mes propres choix
Et suivre ma propre voie.
Jeanne
Tu es en train de prendre une voie sans bitume.
Marta
De vivre sans la tradition, avec le temps je prendrai l’habitude.
Elle se lève.
Jeanne
Pars-tu déjà ?
Marta
Oui. J’ai rendez-vous avec ma coiffeuse à 17h et il est déjà 15h53 à ma montre.
Avant cela je dois d’abord passer à la maison.
Elle se dirige vers la porte de sortie.
Jeanne
Si tout se passe bien demain matin
À l’université j’irai prendre mon parchemin
Après quoi
Je passerai chez toi.
Elle se lève aussi, s’adosse contre le mur et fixe du regard Marta.
Prends bien soin de toi !

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ACTE II
SCÈNE I
Mathieu, Philippe puis Isaac
Philippe
Nous sommes enfin arrivés !
Dans la ville où réside ta bien-aimée !
Mathieu
Oui papa.
Philippe
Demain c’est jeudi et très top le matin,
Nous nous mettrons en chemin.
Vérifie nos sacs !
Et moi je contacte Isaac.
Il prend son smartphone, lance un appel et met le mode main libre.
Voix d’Isaac
Bonsoir ici Isaac à l’appareil !
Philippe
Isaac ! prête bien l’oreille !
Demain à 8h j’aimerais que tu sois là !
Voix d’Isaac
D’accord monsieur.
Qu’en est-il des colis à transporter ?
Phillipe
C’est ici à l’hôtel que tu vas les récupérer.
Voix d’Isaac
D’accord monsieur.

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SCÈNE II
Marjona et Jacques
Marjona
Tu as toujours été un homme pieux
Et pour moi tu es le plus précieux.
Un instant.
Ne serait-ce pas mieux
De laisser notre fille choisir son amoureux ?
Jacques
Quel diable te hante ?
Voudrais-tu mettre le mariage de notre fille en attente ?
Elle a déjà 21 ans
Et il est temps de lui trouver un prétendant.
Marjona
Tu as raison mon cher époux
Et tout ce que tu diras je ferai toujours.
Elle se lève de sa chaise et vient s’asseoir à ses côtés.
Tu es un homme formidable !
Comme toi personne n’est aussi admirable !
À mon humble avis
Nous devons laisser notre fille vivre sa vie.
Jacques
Que veux-tu dire par vivre sa vie ?
Veux-tu dire assister à des parties ?
Marjona
Oh mon amour !
Tu es plein d’humour.
Un instant.
Je veux dire, pour son bonheur….
Un instant.
Nous devons la laisser choisir selon son cœur.

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Jacques
Tu connais les principes de la tradition !
Ces principes nous confèrent la responsabilité
De choisir l’homme qu’elle va épouser.
Tu sais bien
Que quiconque fait fi de cette tradition séculaire
Des sorciers sur lui attirent la colère ;
Et celui qui s’abstient
D’obéir à cette coutume sacrée et irréprochable
Devient déraisonnable
Et hors du village est repoussé.
Marjona
Qu’il soit fait selon ta pensée.
Jacques
Tout est fin prêt pour demain ?
Pendant ces préparatifs avez-vous eu à surmonter une source de chagrin ?
Marjona
Non mon amour.
Jacques
Me contacter à tout moment en cas de besoin vous pouvez toujours.

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Acte III
SCÈNE PREMIÈRE
Marjona, Marta et Lila
Marjona
Ma chère Marta !
Aujourd’hui c’est le jour où on vient te doter !
Et dans 2h ta belle-famille sera ici représentée !
Elle se tourne vers Marta.
Soit heureuse en ton âme.
Ils te donneront tout ce que tu réclames.
Marta
L’argent, l’or et toutes les richesses m’importent peu.
Me comprendre personne ne peut.
Marjona
Écoute…
Elle récupère le miroir de Marta et le pose sur la table placée à leurs côtés.
Tu es une merveille
À nul autre pareille
Et je suis convaincue
Qu’il te procurera tout le bonheur du monde
Tu dois juste développer une patience profonde.
Marta
Comment développer une patience profonde avec celui que je rebute ?
Marjona
Tout a un début…
Un instant.
Aimer peut s’apprendre aussi.
Marta
Maman, tu es la seule qui soit capable
D’avoir des mots valables.
Je t’en supplie donc
N’accepte pas, qu’à ce Mathieu, en mariage on me donne !

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Marjona
Crois-tu que je n’ai rien fait ?
Elle baisse la tête
J’ai essayé… Mais ton père pense que son geste est parfait.
Marta
Mais nous pouvons boycotter cette séance !
Ce qui m’éviterait toute souffrance !
Marjona
Elle lui lance un regard avide.
Ce serait salir l’image
De notre famille pleine de courage.
Elle se tourne vers l’horloge de la chambre.
Il est déjà 7h15, ils arrivent dans 45 minutes.
Lila il faut que tout soit fin prêt avant leur arrivé.
Lila
D’accord madame.
Marta
Lila, s’il te plaît aurais-tu l’obligeance
De ranger mes chaussures afin de rehausser ma prestance.
Lila
S’il vous plait madame, quelles paires ?
Marte
Celles qui sont vertes !
Elle regarde sa mère.
Comment trouves-tu ma robe ?
Majona
Elle est bien jolie !
Et de plusieurs fleurs embellie.
Marta
Merci.
Elle se lève et sort de la chambre.

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Marjona
Nos étrangers seront là d’ici peu…
Un instant.
C’est comme s’il pleut…
Attends…
Tu entends ?
Lila
Non madame.
À mon humble avis
C’est l’effet de la chaleur sur la toiture.
Marjona
D’accord.
Tâche de veiller à ce que tout se passe bien aujourd’hui !
Lila
Vous pouvez compter sur moi.

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SCÈNE II
Mathieu, Philippe puis Isaac
Philippe
Tu es prêt pour la cérémonie ?
Mathieu
Oui papa je suis même prêt à partir.
Une voiture se gare dans la cour. On frappe.
Qui est là ?
Voix d’Isaac
C’est moi monsieur.
Philippe
Entre donc !
Isaac entre en laissant derrière lui la porte entrouverte.
Isaac
À votre demande je suis venu
Avec la voiture.
Philippe
Monte à l’étage récupérer les colis !
Nous sommes déjà prêts pour partir.
Isaac monte à l’étage. Jacques s’approche de Mathieu.
Mon fils !
Tu es déjà un homme !
Et tu auras à tes cotés une femme.
Tu devras t’occuper d’elle
Et lui être fidèle.
Tu vois tous ces colis
Pour avoir une femme c’est le prix.
Tu te dois d’être responsable !
D’être un homme sans faiblesse !
Qui ne se laisse pas amadouer par les caresses !
Et qui sait défendre ses positions !
Même s’il faut de sa femme affronter l’opposition.

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Mathieu
Merci papa.
Je ne te décevrai pas !
Isaac descend.
Tout est bon ?
Isaac
Oui.
Tout est OK !
Philippe
Allons-y !

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SCÈNE III
Marjona, Jacques, puis Mathieu, Philipe
Jacques
Vous êtes ravissantes !
Et très charmantes !
Marjona
Merci.
Tu es exaltant mon chéri.
Jacques
Merci.
Un instant.
Marta !
Pourquoi ne dis-tu rien ?
Marjona
Elle doit être stressée…
Marjona se lève et se dirige vers la cuisine. Au même instant, on frappe. Elle fait
demi-tour et s’approche de la porte.
Qui est là ?
Voix de Philippe
C’est nous !
Marjona ouvre la porte.
Marjona, quelle immense joie
De vous revoir !
Marjona
Partagé est l’immense plaisir.
Regarde comment Mathieu a totalement grandi !
La dernière fois que nous nous étions vus c’était il y a 13 ans hein ?
Mathieu
Non tantine c’était il y a 9 ans.
Marjona
Que le temps passe vite…
Venez !
Entrez !

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Ils entrent et Marjona referme la porte derrière eux.
Regardez qui sont là !
Jacques
Mon vieux camarade Philippe
Ça fait une éternité
Que je ne t’ai plus rencontré.
Philippe et Mathieu s’assoient sur un canapé situé en face de Jacques, Marjona et
Marta.
Philippe
Tu deviens littéralement de plus en plus vieux.
Jacques
Toujours aussi facétieux.
Philippe
Comment vont les activités ?
Jacques
Tout va bien de mon côté et chez-toi ?
Philippe
Tout va également bien.
un instant.
Comme vous le savez bien, si nous sommes ici
C’est pour apporter les éléments ci
Qui constituent la dot de votre fille Marta
Celle qui sera l’épouse de Mathieu.
Jacques se lève et se dirige vers les différents colis que Mathieu et lui ont apportés.
Pour cela, nous avons amené deux valises pour le père de famille…
Philippe l’honorable !
En plus nous avons quatre valises pour la mère de famille…
Marjona l’irremplaçable !
Par la suite nous avons apporté dix valises pour votre magnifique fille…
Marta la splendide !
Il fait quelque pas et s’arrête au niveau du deuxième lot des colis.
Comme le veut notre très chère tradition
Nous avons amené un sac de café,

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Un huitième de sac de thé,
Trois boucs castrés.
Jacques revient à sa place.
Nous espérons arracher votre approbation
Et obtenir à vos yeux satisfaction.
Jacques
Je suis très ému
Par tout ceci…
Un instant.
Vous avez respecté la tradition à la lettre.
Maintenant, comme le veut la tradition,
Nous allons
Demander à votre fils s’il veut réellement notre fille.
Se tournant vers Mathieu.
Veux-tu effectivement épouser Marta ?
Mathieu
À genoux.
Oui de tout mon cœur je la veux pour épouse !
Jacques
De ce fait tu devras la garder pour toujours avec toi
La protéger du mal et du froid
Et veiller à ce qu’elle soit toujours comblée.
Mathieu
Oui je le promets !
Jacques
Vous avez désormais la main de notre fille.
Le mariage est prévu dans deux mois.

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SCÈNE IV
Marta seule dans sa chambre
Pourquoi ?
Pourquoi moi ?
Pourquoi toute cette souffrance ?
Moi qui auparavant avait de l’espérance
L’espérance de pouvoir être libre
Libre de pouvoir vivre
Vivre selon mes choix
Et suivre mes propres lois.
Malheureusement je ne pourrai suivre ma propre voie.
Je préfère la mort
Car je ne suis plus forte.
Et il n’y a personne pour m’ouïr
Personne pour me laisser me réjouir.
Je suis dans un moment de faiblesse
Et personne pour m’assister dans ma détresse.
Avant j’étais heureuse et dans la gloire
Maintenant ce n’est qu’une partie de ma mémoire.
Je n’arrive pas à le croire
Je suis comme dans une nuit noire
Moi qui autre fois était inlassable.
Maintenant je ne suis plus écoutable
Tout ça à cause de la tradition
Qui prend les décisions à ma place
Et qui empêche les autres de voir les choses en face.
De cette maudite tradition en fin de compte j’aurai raison…
À ma marnière…

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SCÈNE V
Lila, puis Marjona
Speaker
Comme à l’accoutumé, Lila procède au nettoyage de chaque pièce de la maison.
Lorsqu’elle entre dans la chambre de Marta, elle découvre le corps sans vie de cette
dernière.
Lila
Euh… Madame !
Voix de Marjona
Qu’y a-t-il Lila ?
Lila
C’est Marta…
30 secondes plus tard marjona entre dans la chambre et voit Marta allongée à même
le sol, sans vie.
Marjona
Oh mon Dieu…
Elle s’écroule et fond en larmes.
Dis-moi que c’est un rêve Lila…
Elle verse des larmes aux pieds de Lila
Dis-moi que c’en est un…
Lila
Je suis vraiment désolée madame…
Marjona
Si je savais…
Je la laissais…
Je la laissais faire son choix !
Si seulement je savais…

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