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THÈME : LA MÉTHODOLOGIE
Situation d’apprentissage
Après la leçon sur la méthodologie de la dissertation philosophique, le professeur de philosophie de la
classe de Tle A3 du Lycée Moderne d’Abobo annonce à ses élèves que le prochain cours portera sur le
commentaire de texte philosophique. A cet effet, il leur présente quelques bonnes copies du
Baccalauréat blanc de l’année précédente. Pour réussir cet exercice, les élèves cherchent à construire
une introduction, produire une étude ordonnée, rédiger un intérêt philosophique et une conclusion.
PRESENTATION DU COMMENTAIRE DE TEXTE PHILOSOPHIQUE
Le commentaire de texte philosophique est un exercice écrit qui consiste à dégager l’intérêt
philosophique d’un texte à partir de son étude ordonnée. Commenter un texte, c’est d’abord
l’expliquer, c’est à dire mettre en évidence son sens ou sa signification, et ensuite l’évaluer. Le
devoir du commentaire de texte philosophique comprend trois parties à savoir : l’introduction, le
développement et la conclusion.
I- L’INTRODUCTION
II- LE DEVELOPPEMENT
Le développement comprend deux parties : l’étude ordonnée et l’intérêt philosophique.
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A- L’ETUDE ORDONNEE
L’étude ordonnée consiste en l’explication du texte à partir de sa structure logique ou de ces différents
mouvements. Cette explication revient à mettre en évidence la démarche argumentative de l’auteur, les
arguments, les concepts, les allusions, les exemples et les figures de style éventuelles. A cet effet il faut
éviter les paraphrases, les contre-sens, les non-sens. Entre les différents mouvements ou articulations il
faut élaborer des transitions.
A- L’INTERET PHILOSOPHIQUE DU TEXTE.
L’intérêt philosophique consiste à évaluer le texte dans la forme et dans le fond. C’est la partie critique
du devoir qui comporte deux aspects : la critique interne et la critique externe.
1- LA CRITIQUE INTERNE
2- LA CRITIQUE EXTERNE
La critique externe consiste à évaluer le texte dans le fond, c’est-à-dire à apprécier la position de
l’auteur. Dans un premier temps on justifie sa thèse en s’appuyant sur d’autres auteurs et dans un second
temps on la dépasse à l’aide d’autres positions.
III- LA CONCLUSION
La conclusion est la dernière partie du devoir. Elle consiste en une prise de position par rapport à l’intérêt
du texte. Cette prise de position doit être précédée du bilan du débat engagé au niveau de la critique
externe.
Activité d’application
Consigne
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CORRIGE
Ce texte d’Epictète extrait de son œuvre Maximes et Pensées parle de la tenue du philosophe et de son
disciple. À la question : Le philosophe et son disciple doivent-ils négliger leur tenue ? L’auteur répond
que ceux-ci doivent prendre soin de leur corps et de leur âme.
Ce texte s’articule autour de deux mouvements : de la L1 à la L7 « Si un philosophe malpropre (…)
gras et mal peignés. » il est question de la nécessité de la décence chez le philosophe et son disciple.
De la L7 à la L12 « Car par là je juge (…) n’est que laideur » il montre la primauté de la beauté
intérieure sur la beauté du corps.
SITUATION D’EVALUATION
Consigne
Rédige une étude ordonnée.
CORRIGE
Idée principale du 1ermvt : la nécessité de la décence chez le philosophe et son disciple.
Idées secondaires du 1ermvt :
1 : identifié à un criminel, le philosophe malpropre inspire répugnance.
2 : exhortation à la propreté et à la décence.
Idée principale du 2èmemvt : la primauté de la beauté intérieure sur la beauté du corps.
Idées secondaires du 2ème mvt :
1 : la beauté du corps présuppose la beauté intérieure.
2 : la beauté intérieure qui consiste à faire usage de la raison surpasse la beauté du corps.
EXERCICES
Activité d’application 1
Consigne
Rédige une critique interne à ce texte.
CORRIGE
En usant d’expressions excessives telles que : malpropre, négligé, horrible, l’auteur compare le
philosophe à un criminel pour mettre en évidence son caractère répugnant. De là, il suggère la nécessité
de la décence chez le philosophe et son disciple. Dans les dernières lignes, il conclut à la primauté de
la beauté intérieure sur la beauté du corps. Le ton ironique dont use l’auteur est en conformité avec
son intention qui est d’amener le philosophe à améliorer son statut social.
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Activité d’application 2
Consignes
CORRIGE
1--
Axe 1 : Le philosophe et son disciple doivent observer la propreté et la décence.
• Un esprit sain a besoin d’un corps sain
Cf. la maxime grecque « un esprit sain dans un corps sain »
Dans la pratique de la religion, la pureté du corps est nécessaire pour préserver la sainteté de
l’âme.
• L’aspect extérieur est important pour la crédibilité du philosophe et de la philosophie.
Cf. Platon, Le banquet pour qui l’amour des beaux corps conduit à la culture des belles âmes.
Axe 2 : La beauté corporelle est inessentielle pour le philosophe.
• L’avilissement du corps conduit à l’élévation de l’esprit.
Cf. Diogène le cynique.
• L’âme a plus de valeur que le corps.
Cf. Les stoïciens
Cf. St Augustin, Confessions
2—
En définitive, si pour Epictète et certains moralistes de l’antiquité le philosophe et son disciple doivent
observer la propreté et la décence en vue d’améliorer leur statut social, pour d’autres penseurs tels que
les cyniques, la beauté corporelle est inessentielle pour le philosophe. Au demeurant, à notre sens, la
propreté du corps va de pair avec celle de l’esprit.
Activité d’application 3
Relis chaque item à la question lui correspondant
ITEMS QUESTIONS
Thème Quel est l’objectif immédiat de l’auteur ?
Problème Qu’y a-t-il à gagner dans la résolution du
problème ?
Thèse De quelle manière le problème est-il traité ?
Intention De quoi est-il question dans le texte ?
Enjeu De quoi s’agit-il dans le texte ?
Structure logique Quelle est la position de l’auteur ?
Démarche argumentative Quelles sont les étapes de l’argumentation
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SITUATION D’EVALUATION 1
À la fin de la leçon sur le commentaire de texte philosophique, certains élèves de ta classe expriment
des difficultés de compréhension. Tu es invité à les aider avec ce texte.
La philosophie n’est pas un système, si on entend par là un ensemble de propositions considérées comme
définitives, un ensemble de vérités dernières, indépassables, qui représenteraient à la fois un
aboutissement et un arrêt de la pensée. La philosophie en ce sens-là n’est pas un système, car elle ne
s’arrête jamais, mais n’existe au contraire comme philosophie que dans l’élément de la discussion, sous
la forme d’un débat sans cesse rebondissant. Hors de ce débat, il n’y a pas de philosophie. La philosophie
n’est pas un système clos, mais une histoire, un débat qui se transmet de génération en génération, et
dans lequel chaque acteur, chaque penseur, intervient en toute responsabilité : je sais que je suis
responsable de ce que je dis, des thèses que j’avance. J’en suis responsable au sens le plus littéral du
mot : je dois pouvoir en « répondre ». Je dois pouvoir justifier à tout moment mes affirmations. Je dois
pouvoir en fournir à tout moment les titres de validité. Et c’est en tant qu’individu que je prends part à
ce débat, prenant part du même coup, au dévoilement progressif d’une vérité qui ne sera pas ma chose,
mais la chose de tout le monde, le résultat d’une recherche collective faite de confrontation de toutes
les pensées individuelles et appelée à se poursuivre indéfiniment.
Paulin Jidenu HOUNTONDJI, Sur ‶ la philosophie africaine".
CORRIGE
PROBLÉMATIQUE DU TEXTE
Enjeu : la connaissance
INTÉRET PHILOSOPHIQUE
Critique interne :
En vue de définir la philosophie, l’auteur à travers une démarche polémique a, d’une part, indiqué ce
qu’elle n’est pas c’est-à-dire un système, et d’autre part a montré qu’elle réside essentiellement dans le
débat. Cette démarche est en adéquation avec son intention qui est de rejeter la position qui fait de la
philosophie un système achevé.
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Critique externe :
SITUATION D’EVALUATION 2
Ton voisin de classe qui éprouve des difficultés de compréhension du cours sur le commentaire de texte
philosophique te sollicite pour lui expliquer cette méthodologie à travers ce texte de David HUME tiré
de Dialogues sur la religion naturelle.
Aide-le à dégager l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée.
Mon opinion est que tout homme sent, en quelque façon, la vérité de la religion dans son propre cœur,
et que par le sentiment intime de sa faiblesse et de sa misère plutôt que par aucun raisonnement, il est
conduit à recourir à la perfection de cet être, dont il dépend, ainsi que toute la nature. Les plus brillantes
scènes de la vie sont obscurcies par les nuages de tant d’inquiétudes et d’ennuis, que l’avenir est toujours
l’objet de nos craintes et de nos espérances. Nous regardons devant nous et tâchons, à force de prières,
d’hommages et de sacrifices, d’apaiser ces puissances inconnues que nous savons, par expérience, être
si forts en état de nous accabler. Pauvres créatures que nous sommes ! Quelles ressources aurions-nous
au milieu des maux innombrables de la vie, si la religion ne nous fournissait quelques moyens
expiatoires et ne calmait ces terreurs qui nous troublent et nous tourmentent sans cesse ?
David HUME. - Dialogues sur la religion naturelle.
CORRIGE
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I- PROBLEMATIQUE DU TEXTE
I- INTERET PHILOSOPHIQUE
A- Critique interne
L’auteur, à travers une démarche explicative présente d’abord les fondements de la religion ; ensuite, il
en précise les fonctions dans la société, qui sont spécifiquement psychologiques. Si l’auteur a voulu
montrer l’importance de la religion dans la vie de l’homme, son intention est en parfaite adéquation
avec sa démarche. L’auteur fait ainsi preuve de rigueur dans son analyse
Transition : Pour l’auteur, la religion apaise les souffrances de l’homme et calme ses douleurs
terrestres.
B- Critique externe
Axe 1 : La religion concourt à l’épanouissement de l’homme
• Argument 1 : La religion a une fonction pédagogique car elle nous renseigne sur certains
phénomènes métaphysiques.
« Pour bien se représenter le rôle immense de la religion, il faut envisager tout ce qu’elle entreprend de
donner aux hommes : elle les éclaire sur l’origine et la formation de l’univers… » Cf. Sigmund FREUD.
- L’avenir d’une illusion
• Argument 2 : La religion joue un rôle éthique ou moral en réglant les opinions antagonistes des
hommes par ses prescriptions et son autorité.
« Une fois qu’il n’y a plus de transcendance, religieuse, humaniste ou de tout autre sorte, pour définir
une violence légitime et garantir sa spécificité face à toute violence illégitime, le légitime et l’illégitime
de la violence sont définitivement livrés à l’opinion de chacun, » Cf. R. GIRARD. - La violence et le
sacré
• Argument 3 : La religion a un rôle social car elle sème l’amour entre les hommes.
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« Car, afin que l’homme sût s’aimer lui-même, une fin a été fixée où il devrait, pour être heureux,
référer toutes ses actions – s’aimer, en effet, n’est pas autre chose que vouloir être heureux – et cette fin
c’est de s’attacher à Dieu. »
Cf. St AUGUSTIN, La cité de Dieu