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CHAPITRE 1

Assise de vue de face, faisant la vaisselle, elle dévoile ses seins, vêtue d'une jupe de
satin jaune et portant une coiffe en tissu rayé, nouée autour de la tête, elle possède une
simplicité élégante avec ses bijoux roses, presque enfantins. Elle a les lèvres charnues et la
poitrine volumineuse. Elle a de beaux cheveux très longs, de beaux yeux et une peau parfaite.
Elle est grande de taille et mince ; c’était la plus belle fille du village dont personne n’osait
s’approcher à cause de la possessivité maladive de son père. C'était une belle journée qui
s'annonçait, la jeune fille comme dans son habitude faisait les petits travaux de la maison pour
aider sa mère. Âgée de 17 ans, Astawabi était une fille de classe moyenne qui vivait à Idool
avec ses parents. Le village d’Idool, souvent nommé Idool, la Fraîche ou Idool, la Belle, est
situé à l’est de Ngaoundéré sur la route qui conduit à Belel. Son implantation est récente, il
date d’une cinquantaine d’années. C’est le fruit d’une collaboration intelligente et fructueuse
entre un lamido (chef local dans les provinces de culture musulmane) et un administrateur
français. Conçu sur un plan en damier, Idool ressemble à une ville idéale où l’on aurait marié
harmonieusement l’apport de la tradition et l’organisation d’une ville nouvelle coloniale.
Celui qui arrive dans cette agglomération pour la première fois est frappé par la structure
architecturale des cases aux toits de chaume et des clôtures en terre battue. Son père était un
commerçant de bétails, un peul avec un teint cuivré, des cheveux peu crépus, un nez étroit,
des lèvres minces et un corps mince mais musclé. Il était très sévère surtout avec sa fille et sa
femme. Et sa mère est une femme d'âge moyen. Elle a une silhouette trapue, son visage est
lisse et de forme carré, ses yeux sont noirs, ce qui reflète sa forte personnalité. Ses cheveux
châtains, regorgent de vitalité. Elle a un nez fin et une bouche bien dessinée. Sa beauté
classique s’accorde parfaitement à son élégance. Elle s’appelait Astadicko.

Chaque matin, Astawabi salue ses parents avant de partir à la rivière.

- Bonjour Baba et Oumma j'espère que vous avez passé une belle nuit.
- Bonjour ma grande Alhamdoulillah (répliquèrent les parents).
- Baba j'avais une demande. Je sais que vous ne voulez pas me laisser partir mais je
voulais continuer mes études ; j’aimerais tant aller en ville continuer. Je rêve de
devenir une grande écrivaine.
Astawabi venait d’obtenir son baccalauréat littéraire avec une mention très bien. Elle était une
fille travailleuse et très intelligente.

- Ma fille tu as passé l'âge de toutes ces bêtises ; maintenant tu dois te concentrer pour
connaître comment prendre soin d'un homme. Et Incha Allah on va te trouver un bon
jeune homme pour t'épouser. J’ai assez patienté. Je t’ai laissé aller au secondaire mais
à présent je n'y peux rien pour toi. Tu es consciente que c’est à travers les bourses que
tu en es arrivée là ? Si non moi je n’aurais jamais financé pour ses bêtises là. Je t’ai
juste laissée parce que tu es mon unique fille. À présent va m’apporter de l’eau pour
que je me lave. Ne dure pas je dois aller très tôt au marché aujourd’hui.

Astawabi les larmes aux yeux haussa la tête se leva et prit la calebasse pour partir à la
rivière. Et il y avait un groupe de garçons qui l’attendait en route chaque matin lorsqu’elle
partait à la rivière pour admirer ses belles formes et ses longs cheveux. Asta portait toujours
un pagne et un t-shirt et mettait un coussin sur la tête pour faciliter le transport d’eau. Dans ce
groupe, un jeune homme nommé Bouba, fils du chef du village aimait la suivre pour la
courtiser. Elle aimait écouter ses belles paroles mais refusait de se laisser faire, elle restait
quelque temps avec lui pour discuter. Ils s’asseyaient au bord de la rivière, des arbres alignés
les uns à côtés des autres, si grand, si beau, qui se balançaient au chant du vent. Remplie
d'autres végétations si belles, Astawabi admirait la beauté de la nature tout en écoutant les
histoires fabuleuses que racontait Bouba. Il venait la voir avec les fruits tous les jours et
n’espérait rien à part l’amitié de la plus belle fille du village. Un jour pendant que Hamadjoda
attendait de l’eau pour se doucher, Astawabi se laissa emporter par l’histoire d’un ancien
sorcier qui vivait à Idool ; il se nommait Sidi, il mangeait les âmes de ceux qui ne l’adoraient
pas. Sidi se considérait comme un dieu. Bouba raconta le jour où une femme et sa fille étaient
parties au marché et sont tombées tête à tête avec lui. Elles étaient nouvelles et ignoraient qui
il était. Tous ceux qui croisaient le sorcier Sidi devraient s’incliner. Surpris et en colère de
l’indifférence de ces femmes, il les a traînées jusqu’à sa cabane et personne n’a su ce qui les
ai arrivées par la suite. Le sorcier est mort un jour lorsqu’il essayait de voler au-dessus d’un
arbre soit disant qu’il avait des pouvoirs il était un dieu, il s’est donc éclaboussé au sol.
Astawabi était terrifiée par cette histoire elle avait entendu parler de l’histoire de ce sorcier
qui vivait au village. L’atmosphère était plus détendue ; Hamadjoda perd patience et suit sa
fille et la trouva assise près d’un jeune homme du village et s’exclame :
- Oh mon Dieu ! que faites-vous là ?
Aussitôt qu’il parla, Astawabi porta sa calebasse et prit la direction de la maison. Bouba lui
disparaît dans la nature. Hamadjoda crie à nouveau :

- Attends que je t’attrape, j’irai voir ton père. Quant à toi Astawabi, attends-moi à la
maison. Arrivée à la maison, Asta dépose l’eau dans la cuisine et court pour se cacher
dans la chambre. Hamadjoda arrive très furieux et crie :
- Asta ! Asta ! je vais te tuer. C’est comme ça que tu fais maintenant ? Je vais te mettre
dehors le jour où tu reviendras avec un bâtard chez moi. D’ailleurs, j’ai eu une
proposition de mariage pour toi, mon ami Sadou. Tu seras une bonne épouse pour lui.

Astadicko sort de la cuisine et demande :

- Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tout ce vacarme ?


- Demande à ta fille.

Répond Hamadjoda et prit la direction du marché. L’idée de marier sa fille est retenue.

Astadicko dans la cuisine crie :

- Asta qu’est-ce qui se passe encore avec ton père ? Il est midi passé. Sort de ta
cachette et part me faire les courses.

Astawabi était en train de pleurer dans la chambre, son rêve ne se réalisera jamais elle sera
l’esclave d’un homme qui peut être son père. Que va-t-elle devenir ? Certaines de ses amies
après le Certificat d’étude primaire se sont mariées. Elle était la plus chanceuse d’aller au
lycée ; une célèbre écrivaine lors de sa visite au village a pris en charge les frais d’études de
tous les meilleurs élèves dans chaque classe et Asta était parmi. Depuis ce temps, elle a
décidé d’être aussi écrivaine comme cette dernière.

- S'il te plaît ma fille dépêche-toi donc pour aller me faire les courses au marché, ton
père sera bientôt de retour à la maison. Elle est donc sortie très triste et essayait de
retenir ses larmes.
- Ma fille faut être très patiente dans la vie. J’aurais aimé que tu continues tes études
pour être une grande dame. Mais faut obéir à ton père il ne veut que ce qu’il y a de
mieux pour toi. Je veux donc que tu ailles au marché Bogo pour me payer le Lalo de
trois cents francs avec la pâte d'arachide de cent francs et un demi-kilo de viande de
bœuf à deux mille deux cents francs. Comme d'habitude ma fille, je te chante la même
chose pour ne pas que quelque chose de mal t'arrive. Fais attention à toi, n'écoutes pas
les jeunes hommes qui veulent te détourner du droit chemin. Je t'attends ici dans une
demi-heure.
- D'accord Oumma. Après quelques minutes de marche, elle arrive au marché.

Pendant qu’elle faisait les courses, Bouba arrive et présente ses excuses à Astawabi et promet
de ne plus la suivre. Elle a gardé silence. Elle prend la direction de la boucherie.

- Bonjour May nama ! (c’est le nom qu'on attribue au boucher dans ce village) je
voudrais un demi-kilo de viande de bœuf.

Maynama sert Astawabi mais au moment de payer la facture elle se rend compte qu'elle
a perdu son argent. Elle se mit à regarder à gauche et à droite. Pendant ce temps le boucher
perd patience.

- Mademoiselle ! j’attends mon argent je dois fermer il est bientôt l'heure de la prière.
- Je n'arrive pas à retrouver mon argent pourtant je l'avais juste ici.

Elle s'est assise au bord de la route et commença à pleurer et à se lamenter. Oh mon

Dieu ! Que vais-je faire ? Que vais-je dire à Oumma ? (elle trembla de peur).

C'est ainsi donc au bout de quelques minutes, qu’elle vit son ami Bouba.

- Qui y a-t-il Astawabi ? Tu sembles triste je me suis excusé pour l’incident de ce


matin. Je ne veux pas te voir déranger pardonnes moi s’il te plaît.
- Non tu n’as pas à t’excuser. J’ai perdu mon billet de 5.000 francs ma mère m’attends
à la maison pour cuisiner. C’est ça qui m’inquiète.
- laisses-moi t’aider s’il te plaît. Je peux te donner ce billet pour que tu puisses faire tes
courses.

Au premier temps Astawabi n’était pas d’accord mais n’avait pas le choix vu l’heure.

- D’accord mais c’est un prêt.


- Non tu peux le garder.

Il fait sortir le billet de sa poche et remet à Astawabi. Elle était très contente et le remercie
mais refuse de prendre ça à cadeau.

- je promets de te remettre dès que possible. S’exclama-t-elle. Bouba sourit et repart


rester à la grande place du village.

Elle essuya ses larmes et fit toutes ses courses. Astadicko de son côté s'inquiète déjà ;
elle se questionne où est-ce que sa fille a donc pu aller. Va-t-elle bien ? Pendant qu'elle se
questionne, Astawabi arrive à la maison.

- Oumma ! Oumma ! me voilà.


- Astawabi ! je t'avais demandée de te dépêcher. Pourquoi as-tu trainé ? Je ne veux
même pas que tu m'expliques amène la bassine et viens m’aider. Pendant qu'elles
travaillaient, Astadicko a constaté que sa fille semblait inquiète et dérangée. Astawabi
réfléchissait sur l'argent qu'elle venait d’emprunter chez son ami. Lorsqu’elles ont fini
après avoir mangé, Astadicko interpella sa fille pour une discussion entre adultes. À la
fin de cette discussion elle comprend donc que sa fille n’a pas de problème c’est son
mari qui devra changer son attitude vis-à-vis d’elle et essayer de la comprendre. Le
soir après la prière d’Icha aux environs de 20 h, Hamadjoda est rentré à la maison et
s’est installé dans son djawlerou pour manger.

Astadicko a prévu de discuter avec lui après ça. Mais Astawabi s’est couchée plutôt pour
éviter son père.
CHAPITRE 2

Pendant la nuit, Astadicko essaie de discuter avec son mari pour changer la situation de
leur fille et ses décisions injustes.

- Pourquoi punis-tu notre fille ? Elle ne mérite pas cette vie. Elle ne mérite pas cet
homme que tu appelles ton ami qui a déjà une femme et des enfants qui font son âge.
Elle mérite d’aller poursuivre ses études, elle est déjà grande et responsable. S’il te
plaît je t’en supplie mon cher époux pense à son avenir. Cet homme fera d’elle son
esclave sexuel, sa domestique. Va-t-elle s’entendre avec son épouse et ses enfants ?
Sera-t-elle heureuse ? Pourquoi souhaites-tu cette vie à notre fille ?
- Je me moque totalement de tout ça. Arrête-moi ces idioties. Je suis le chef de cette
famille. Tu es mon épouse et tu dois obéir à toutes mes décisions dans le cas contraire
je t’expulserai de cette maison et aussi de ma vie.
- Le fait que tu sois le chef de cette famille ne te donne pas le droit de détruire les rêves
d’Astawabi. C’est tout à fait son droit de rêver et de réaliser ses rêves. Je souligne
aussi que c’est de notre devoir de la soutenir c’est notre fille. Ou préfères-tu ta
maîtresse et ses enfants ? Le peu que tu gagnes tu préfères partager avec elle. Je
connais cette histoire Hamadjoda tu as une maîtresse ; je me suis tue pour le bien-être
de notre fille. Elle doit être fière de son père mais ne pas avoir honte de lui. Ton sois
disant ami à qui tu veux donner notre fille sais au moins que tu couches avec sa femme
quand il n’est pas au village ? Est-ce le comportement d’un bon musulman ? Certes je
ne me suis jamais intéressée à cette religion, mais je pense qu’elle n’enseigne pas
l’injustice et l’infidélité.
Hamadjoda en colère l’interrompit

- Silence ! Tais-toi ! Je ne te permets pas de remettre ma bonne foi en cause. Je sais ce


qui est bien ou pas. J’ai la liberté. Par contre, toi, tu es ma femme et mon esclave ; j’ai
tous les droits sur toi.
- À présent finis la souffrance et la soumission. Je me chargerai de détruire ta
réputation tu n’es qu’un malhonnête ; tout le monde dans ce village saura qui tu es.

Révéla-t-elle.
- Tu ne pourras jamais me menacer tant que tu vis sous mon toit. Tu te rebelle contre
moi Astadicko ? C’est comme ça que tu me remercies de t’avoir sauvée des griffes de
tes parents ? Écoute-moi très attentivement ! Je n’agirais jamais par contrainte. Tu
risques d’être répudiée si tu me désobéis. Astawabi se mariera avec mon ami Sadou et
moi je continuerai à visiter sa femme et toi tu resteras dans cette maison me préparer à
manger et à satisfaire mes désirs sexuels voilà à quoi tu sers.
- Tu peux me répudier ; vas-y. Mais une chose de mon vivant, je ne te laisserai pas
détruire le rêve de ma fille. Je te reconnais de m’avoir sauvée de mes parents adoptifs.
Toi et moi on n’a jamais été un vrai couple. J’étais ton esclave comme tu as pu le
révéler et tu veux faire de ma fille l’esclave d’un autre. Hors de question. On va quitter
ta maison cette nuit même. Une femme n’est pas un objet pour un homme. Nous aussi
on a de la valeur. Je n’ai pas pu être une femme capable mais notre fille le sera et
jusqu’à mon dernier souffle, je m’assurerai qu’elle soit toujours satisfaite de sa vie.

Astadicko n’a jamais manifesté une telle colère. Elle a tout supporté même l’infidélité
de son mari cependant l’avenir de sa fille en dépend. Elle ne veut plus être une femme
soumise ; elle veut être libre. L’époque où ils se sont rencontrés Hamadjoda et elle, elle avait
17 ans, Hamadjoda était parti à l’Extrême-Nord du pays pour rendre visite à sa grand-mère
avec son père. Sa grand-mère était une vieille femme très faible toute seule qui ne pouvait rien
faire d’elle-même. Astadicko était sa voisine et n’hésitait pas chaque matin de lui rendre visite
pour lui puiser de l’eau, balayer sa cour et lui préparer à manger. Sa gentillesse et sa beauté
ont aussitôt attirées Hamadjoda. Plus tard avant leur départ, elle quitta le monde et sa dernière
volonté était que Hamadjoda épouse Astadicko celle qui a été présente pour elle. Astadicko
vivait avec un couple qui l’avait adoptée et qui n’avait pas d’enfant. Leur but c’était de faire
d’elle leur technicienne de surface. À la première demande en mariage, elle accepte sans
réfléchir pour fuir la vie misérable et les maltraitances qu’elle subissait. Elle était malheureuse
toute son enfance à cause de l’absence de ses parents et après quelques mois de son mariage,
continua à être malheureuse car Hamadjoda ne lui accordait plus beaucoup d’importance et de
son temps, elle s’est sentie seule jusqu’à l’arrivée de Astawabi qui a illuminé sa vie.
Maintenant c’est son tour d’empourprer celle de sa fille. Lorsqu’elle part pour réveiller sa
fille, Hamadjoda après une longue réflexion décida de l’arrêter. Il était respecté dans le village
et considéré comme un homme pieux. Hamadjoda est un musulman mais il n’a jamais
enseigné les bienfaits de la religion à sa femme et sa fille. Il doit à tout prix protéger son
secret et marier sa fille avec son ami. Depuis la naissance de Astawabi, Hamadjoda et son
ami ont conclu un marché celui de financer ce dernier pour son commerce et marier sa fille à
son ami dès l’âge de 17 ans ou payer sa dette ; il a opté pour marier sa fille. Son ami déjà
impatient, affirme qu’il a déjà trop attendu. Hamadjoda doit tenir sa parole sinon se retrouvera
devant la Cour royale pour être juger d’un emprisonnement d’au moins 10 ans ; Il pouvait
bien payer sa dette puisque son commerce a prospéré mais préfère payer avec sa fille. Après
la mort de son père, Hamadjoda a beaucoup perdu ; tous les biens de son père qu’il gérait au
paravent ont été partagés entre lui, son frère et les quatre femmes de son père. Hamadjoda
avait hérité une petite maison. Son père était aussi commerçant de bétails, avait quatre
femmes et deux enfants qu’il avait réussi à avoir avec la première et la dernière qui était la
mère de Hamadjoda.

- On doit parler Astadicko. Prononça-il calmement


- On n’a plus rien à se dire. Je veux le divorce et je m’en irais avec ma fille. Je ne veux
plus vivre dans cette maison.
- Allons discuter dans notre chambre.

Astadicko entêtée de partir, ne l’écoute pas. Hamadjoda la traina jusqu’à leur chambre.

- Je vais te laisser libre de faire un métier et te financer. Je te promets aussi de ne plus


visiter la femme de Sadou. Mais, je vais marier Astawabi. Choisis donc entre ta liberté
et ta condamnation et celle de ta fille aussi. Si tu refuses, vous deux, vous allez
souffrir.
- Je n’accepterai rien de tout ça. Je veux juste partir et oublier ton existence. Pour une
fois dans ta vie, fais quelque chose de bien et laisse-nous partir.

Hamadjoda ligote sa femme sur le lit, attache sa main derrière et bande sa bouche.

Astawabi se réveille et écoute ses parents se disputer. Elle se lève et avance vers leur chambre
et écoute :

- Je vais te laisse attacher comme ça cette nuit. J’espère que tu profiteras pour bien
réfléchir. Ne prends pas une mauvaise décision. Ta vie et celle de ta fille sont entre tes
mains. Mais avant, je vais un peu profiter de toi puisque Sadou est là je n’ai pas eu à
faire l’acte de chair un peu longtemps. Tu me feras plaisir cette nuit.
Astawabi traumatisée, se précipite dans sa chambre ; un sentiment à la fois de peur, d’horreur
et du traumatisme l’envahie. Mais elle s’est décidée d’aller jusqu’au bout de ses rêves. Elle
allait affronter son père ; elle allait libérer sa mère. Astadicko s’est sentie dégoutée après
l’acte. Les deux femmes ont passé la nuit à élaborer des plans pour se libérer de Hamadjoda
et à réaliser leur rêve.
Chapitre 3

La nuit a été difficile. Astawabi était impatiente de voir le lever du soleil. Elle a juste
besoin de discuter avec une personne qui pouvait la comprendre et Bouba était l’idéal. À
l’aube Astawabi prend la direction de la chefferie. L’extérieur de la chefferie a été rénové et
la clôture faite de matériaux traditionnels a cédé sa place au béton. Par contre, les cases
traditionnelles ont été préservées à l’intérieur et se caractérisent par une architecture
spécifique .Juste après l’entrée, une première case ronde s’y trouve. Elle est d’époque et ses
piliers sont décorés de peintures colorées. Ensuite plusieurs autres cases dont celle de la
reine mère, celles des épouses et celle du tribunal coutumier. Juste à côté la chambre de
Bouba. Elle réfléchissait comment atteindre sa chambre sans se faire repérer par les gardiens.
Au final elle décide de rester et attendre qu’il sorte pour la prière. Après avoir pris son mal
en patience, elle ressent la présence d’un homme derrière elle qui pose sa main sur ses
épaules. Ses cheveux se dressèrent et elle avait la chair de poule. Ses jambes tremblaient.
Son cœur battait très fort. Elle ressentit une panique incroyable. S’agit-il de mon père ? Ou
d’un gardien qui m’a repérer ? Les deux cas n’allaient pas l’arranger. Elle décide après
quelques secondes de panique de se retourner. C’était alors qu'elle vit son ami Bouba. Elle
s’est sentit soulagée et le serre fort contre elle. Les larmes recommencèrent à couler. Curieux
Bouba s’empresse de lui demander :

- Oh mon Dieu ! Asta qu’est-ce qui ne va pas ?

Elle ne répondit pas et continua de pleurer

- Asta mais parle. Tu m’inquiète.


- Bouba je veux partir très loin de ce village avec ma mère. Mon père nous maltraite il
nous a jamais aimée. Je suis désemparée. Aucune idée de quoi faire. Je veux continuer
mes études je veux réaliser mes rêves je ne veux pas finir avec ce vieillard. Il veut que
son ami Sadou m’épouse. Pourquoi s’obstine-t-il à me faire souffrir ? Que faire ? je
suis très malheureuse. Cette nuit a été la pire de toute. Ma mère souffre également
mon père l’a enfermé. J’avais besoin de parler à une personne tu es mon seul ami.
Excuse-moi.
Elle essuie ses larmes. Et se sentit soulagée.

- Ne t’en fais pas Asta. Je veux t’aider à quitter ce village financer aussi tes études.
- Vraiment ? Es-tu sérieux là Bouba ? Mais c’est une tâche énorme. Même mon père
n’a pas réussi à le faire mais pourquoi toi ?
- Tu ne te rends pas compte que je t’aime.

Bouba s’approche et prend sa main. Et continu son affirmation, je t’aime Asta. Je t’aiderai si
tu acceptes mes avances.

- Tes avances ? Et retire ses mains


- Je veux juste avant ton départ passer une nuit inoubliable avec toi. Je veux être le
premier homme que tu connaîtras et en ville je viendrai de temps en temps te rendre
visite. Je me charge de payer même ton loyer. Tu n’auras qu’à dire oui seulement. Et
tes rêves seront réalisés.

Sans toutefois réfléchir elle donne une beigne à Bouba.

- Comment oses-tu ? S’exclama-t-il Qu’est ce qui ne va pas chez toi.


- Tu es répugnant Bouba. Je te considérais comme mon ami ; comme une bonne
personne. Je ne veux pas de ton aide.
- Alors ne reviens plus jamais me voir. Et ne croise pas aussi mon chemin. Prononça-t-
il.

Astawabi le cœur meurtrit, toute seule dans cet univers, avec personne pour l’aider elle se
dirige vers la rivière. Elle s’est assise au bord de la rivière pour cogiter et comprit que pour
réaliser son rêve personne de son entourage ne l’aidera. « je ne vais jamais abandonner,
j’irais jusqu’au bout de mes rêves, je me battrai même contre mon destin » cria-t-elle très
fort. Les chants des oiseaux, l’air pur de la nature et le silence l’accompagnèrent dans sa
réflexion. Elle prend la route de la maison et croise son père à l’entrée qui partait à la
mosquée. Surpris il est de voir sa fille arriver de l’extérieur. Il sait que sa fille dort et sa
femme enfermée dans la chambre.

- Ne dors tu pas maintenant à la maison ? Hamadjoda très vénère.


Elle ignore son père et continue son chemin.

- Asta je te parle. Reviens par ici.


- Baba que me voulez-vous encore ? Oui c’est vrai je n’ai pas dormi à la maison. J’ai
passé la nuit avec chacun des hommes du village.
- Je ne te permets pas de me parler sur ce ton ; petite idiote.

Hamadjoda l’attrapa par les cheveux et lui dit :

- Ma chère ton mariage est prévu dans une semaine.


- Je refuse de me marier avec cet homme. Je me marierai quand je me sentirai prête
avec l’élu de mon cœur et personne ne pourra m’empêcher de réaliser mes rêves. Je
deviendrai l’écrivaine dont j’ai toujours rêvé. Après avoir rigolé des propos qu’a tenus
sa fille, il réplique :
- Quelle complicité entre la mère et sa fille. vous croyez qu’en vous rebellant contre moi
vous obtiendrez la liberté. Va rester à l’intérieur et prépare moi à manger dès
maintenant.
- Cherche-toi une autre femme et fille pour obéir à tes ordres.

Avant qu’elle ne finisse de parler elle s’est retrouvée au sol. Hamadjoda l’a
copieusement bastonnée. Et sort très en colère. Elle se relève aussitôt pour aller libérer sa
mère et prendre la fuite. Elle cherche une hache et casse la porte de la chambre de ses
parents.

- Oumma ! oumma ! oh mon Dieu.

Surprise de voir sa mère dans un état pitoyable. Elle se presse pour la détacher.

- Ma fille tu vas bien ?


- Oui oumma je m’inquiète pour toi. Regarde ton état.

Elles se serrent très fort tout en pleurant.

- Viens ma fille partons de cette maison tout de suite.


- Où va-t-on aller oumma ? Personne dans ce village n’acceptera de nous héberger
connaissant mon père.
- Mon amie Aïssatou acceptera de nous aider le temps de nous trouver un autre endroit.
- Espérons qu’elle nous accueille chez elle.

Elles se levèrent et prirent le chemin de la maison d’Aïssatou...


Chapitre 4

Astadicko tenait sa fille par la main pendant leur marche. La détermination et le courage
sont devenus leur caractère. Elles feront le nécessaire pour réaliser leur objectif. Elles
arrivèrent après des minutes chez Aïssatou.

- Assaloumou Alaykoum prononcèrent les deux femmes.

Aïssatou communément appelée mama Aïcha était en train de décortiquer ses arachides d’une
belle voix aiguë elle répond :

- Wa Alaykoumous Salam, veillez entrer.

Surprise de voir Astadicko et sa fille qui semblaient très malheureuses, elle s’exclame à
nouveau.

- Entrez s’il vous plaît. Installez-vous dans mon salon faîtes comme chez vous. Je vous
rejoins dans un moment.

Mama Aïcha était la mère du chef connu par la gentillesse et la générosité. Elle a refusé
de vivre dans la maison de son fils car ne supportait pas ses femmes. Elle vivait seule dans sa
maison. Astadicko lui rendait visite de temps en temps pour lui faire part de ses malheurs.
Mama Aicha trouvait toujours les bons mots pour la calmer. Après des minutes elle arrive
avec une calebasse contenant de l’eau et des assiettes contenant de la nourriture.

- Venez-vous régaler. Vous semblez très fatiguées. Mangez et dites-moi pourquoi vous
êtes de mauvaise mine.
- Mama Aicha pour l’instant notre inquiétude est de savoir si vous serez d’accord de
nous héberger chez vous. Répliqua aussitôt Astawabi.
- Que s’est-il passé ma fille ?
- J’ai quitté mon domicile conjugal. J’ai perdu patience.
- Enfin ma fille, tu as pris la bonne décision. Vous pouvez rester chez moi le
temps nécessaire. Comptez sur moi pour la distraction.
- Merci Mama Aïcha ! Vous êtes la seule dans ce village. Merci beaucoup de
prendre autant de risques.
- Je t’en prie ma fille. C’est de mon devoir. Allez-vous installer dans la chambre
d’à côté et reposez-vous. Partez avec votre repas.
- Viens Astawabi allons-y. Prononça Astadicko.

Astawabi est très surprise par la gentillesse de cette femme. Elle ne comprenait pas cette
familiarité qu’elle avait avec sa mère et sentit que sa mère lui cachait quelque chose.

De l’autre côté, Hamadjoda inquiet pour la réalisation de son projet décide de retourner
chez lui pour faire comprendre à sa femme et sa fille ce qui pouvait leurs arrivées en cas de
désobéissance. Arrivée chez lui, il trouve la porte de sa chambre détruite.

- Astawabi ! Astadicko ! Cria-t-il si fort.

Il comprit tout de suite que ces femmes l’ont trahi. Il se précipite pour demander aux
voisins, aux passagers s’ils n’ont pas aperçu Astawabi et sa mère mais en vain. La journée
s’écoule toujours aucune nouvelle d’elles ; il décide donc d’aller faire une annonce à la place
du village celle de récompenser toute personne qui retrouvera sa femme et sa fille. La
nouvelle arrive aussitôt chez Mama Aicha qui rassure Astawabi et Astadicko de les protéger.

Mama Aicha demande à Astawabi d’aller se coucher pour qu’elle puisse discuter avec
sa mère. Astawabi n’étant pas fatiguée, exécute quand même mais était curieuse de savoir ce
que ces deux femmes cachées. Elle se cache derrière les rideaux.

Mama Aicha engage alors la discussion.

- Astadicko ma fille, j’apprécie beaucoup ton courage.


- Mais j’ai peur ; je suis perplexe. Que va-t-il se passer à présent ?
- Tu dois aller dire la vérité à mon fils. Il sera très heureux et te protégera des
griffes de ton mari. Depuis que j’ai appris que cette merveille est de mon sang, je
n’ai cessé de te convaincre de quitter ton mari qui n’est d’ailleurs pas une bonne
personne. Il ne t’a jamais rendue heureuse comme tu le méritais.
- Pensez-vous qu’il va croire à la parole d’une pauvre villageoise. Vous m’avez
était d’une grande utilité, vous êtes une mère pour moi. Je me suis toujours confié à
vous. Seul vous connaissez ce secret. Et je veux avec vous le protéger. Que vont-ils
penser de moi. Une femme adultère qui a trompé son mari et a eu une fille avec un
autre.

Astawabi derrière les rideaux ruisselait de larmes. Confuse, fait une éruption en criant :

- Qu’est-ce que j’entends là Oumma ?

Astadicko et mama Aïcha se regardent et se lèvent au même moment.

- Calme-toi ma fille. On va tout expliquer. Prononça Mama Aicha voulant la


calmer.
- Qu’ai-je fais pour mériter une vie pareille ? Oumma pourquoi ? Se tournant
vers sa mère.

Astadicko reste immobile aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche.

- Mais Oumma parle ! S’effondre au sol en pleurant.


- Lève-toi ma fille ce qui se passe n’est en aucun cas la faute de ta mère.
- Je ne veux rien entendre.

Astawabi lui coupe la parole et se précipite pour sortir oubliant qu’elle est recherchée
dans tout le village.

- Reviens Asta. Cria Mama Aicha.

Elle court aussi vite qu’elle pu et croise un groupe d’homme qui était à sa recherche.

L’un d’eux s’exclama :

- Ce n’est pas la fille de Hamadjoda là-bas ?


- Oui c’est elle attrapons là. Répliqua un autre.

Mama Aïcha effrayée et triste de la situation se retourne vers Astadicko et s’exclame :

- Pourquoi l’as-tu laissée partir ?


- J’ai honte Mama… les larmes arrosaient son visage.
- Pourquoi mon Dieu ? Si ils réussissent à attraper ma fille que va-t-on devenir ?
- Mais tu aurais dû la retenir ma fille ? Et à présent qu’allons-nous faire ?

Astadicko à son tour sort de la maison pour aller chercher sa fille et tombe nez à nez
avec son époux. Affolée, les jambes en coton, les mains moites, les dents claquaient, les
mâchoires se contractaient ; Hamadjoda la traîne jusqu’à la maison sans qu’elle ne puisse dire
aucun mot et l’enferme à nouveau dans l’enclos de ses bétails et l’attache.

- Tu ne pourras plus t’échapper d’ici tant que ta fille ne reviendra pas c’est d’elle
dont j’ai besoin. Vous me préférez ruiner mais ça n’arrivera pas ; ce mariage aura
bel et bien lieu.

Astawabi coincée par ses hommes se jette sans réfléchir dans la rivière et se noie.

L’un d’eux maîtrisant la nage plonge et la fait sortir et l’attache au pied d’un arbre. Ils
manifestèrent leur joie pour la récompense et attendaient son réveil. C’est alors qu’une
voiture de couleur noire s’arrête nettement devant eux. Ils étaient très surpris ils n’ont jamais
vu cette voiture dans le village. Un homme grand de taille, habillé en saro sort de la voiture et
s’exclame :

- Que faites-vous là et qu’avez-vous fait à cette jeune femme ?

L’un des hommes connaissant parler le français réplique :

- C’est notre petite sœur, elle est possédée et elle est sous notre surveillance.
- Mais vous n’avez aucun droit de l’attacher ainsi. Ça se voit qu’elle ne va pas
du tout bien elle a besoin des soins.
- Qui êtes-vous pour nous donner des ordres ?
- Dans ce cas j’appellerai la police. Aussitôt qu’il prononça le mot police les
deux autres hommes disparaissent.
- Tant pis pour vous. Je recevrai la récompense seul. Cria celui qui restait.
- Quelle récompense ? Questionne l’étranger et sort son téléphone et le dernier
homme qui restait prend également la fuite.

Il s’approche et détache Astawabi et dit :


- Mademoiselle ! réveillez-vous en tapant sur ses joues mais aucune réponse. Il
la transporte et met dans sa voiture et reprend la route.
Chapitre 5

Mama aïcha très en colère se dirige vers la cour royale pour parler au chef. Elle se place
à la grande cour et demande à voir son fils. Aussitôt qu’on lui annonce l’arrivée de sa mère il
sort et s’exclame :

- Mes salutations mères ! j’espère que tout va bien.


- Je veux te parler en privé.
- Alors partons dans mon salon.

Ils s’installèrent dans le salon du chef.

- Mère qu’il y’a t- il ?


- J’ai honte. Sais-tu ce que ton irresponsabilité a créé ?
- Parle plus clairement mère.
- Astadicko ça te dis quelque chose ?
- Non ça ne me dit rien.
- Ne me ment pas. Répliqua Mama aicha en tapant sur la table.
- Je suis ta mère je te connais. Pourquoi as-tu fait ça à la femme d’autrui ?sais-tu
qu’elle était tombée enceinte après ce péché ? Tu as une fille à présent toi qui n’a
jamais eu de fille avec tes femmes qui sont incapables de t’en donner.
- Maman tu dis bien me connaître. Saches qu’à travers tous ces mots je ne me
reconnais pas.
- D’accord mon fils. Je ferai venir cette femme ici pour te rafraîchir la mémoire.

Elle se lève pour aller à la recherche d’Astadicko. Soudain son fils l’interrompt.

- Mère, je vais t’avouer. J’ai toujours voulu me confesser à toi. Après cette
histoire. Il y a de cela 17 ans, j’ai aimé cette femme dès le premier regard mais elle
m’a toujours ignoré. Ce qui s’est passé n’est en aucun cas été mon intention. C’est
arrivé un jour lorsqu’on s’est croisé à la rivière.

Il se met à genoux et attrape la cheville de sa mère.


- Pardonnes moi mère. Je sais ce ne pas ce que tu veux de ton fils j’ai beaucoup
regretté, je ne pourrais jamais te faire de la peine tu es sacrée pour moi ; ce que j’ai
fait n’est en aucun cas les valeurs que tu m’as apprises.
- Lève-toi ! C’est indigne d’un chef tu es un exemple pour ton peuple est-ce ce
que tu veux qu’il copie ? Mais parmi toutes ses valeurs ne t’ai-je pas appris la
justice ? Alors, sois juste. Ces deux femmes souffrent énormément elles ont besoin
de toi plus que jamais. Faut les retrouver.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment as-tu découvert cette histoire ? qu’est-ce
qu’elles ont ? Astadicko n’était pas enceinte de son mari ?
- Le temps est insuffisant mais je te ferais un bref résumé. Elles se sont évadées
de leur concession à cause de Hamadjoda qui les maltraitait. Je suis amie avec
Astadicko depuis des années c’est moi qui l’ai poussée à se rebeller pour se faire
justice. Il veut marier ta fille à son ami et l’a empêchée d’aller continuer ses études
en ville.
- Mais mère c’est horrible ! je pense que tout ceci est de ma faute je veux me
repentir. je veux être puni. Je demande au Tout-puissant de pardonner mes erreurs ;
mais je n’ai jamais eu le courage de demander pardon à cette femme.
- Il n’est jamais trop tard notre Seigneur est clément alors sois juste. Astawabi, ta
fille s’est évaporée dans la nature après avoir appris cette nouvelle et sa mère est
partie à sa recherche elles sont toutes les deux recherchées dans le village.
- Recherchées pourquoi ?
- Hamadjoda est venu ici dans ta cour faire une annonce de récompenser la
personne qui lui ramènera sa fille et sa femme.
- Dans ce cas, j’enverrai mes gardes à leur recherche et je convoquerai
Hamadjoda. J’assumerai mon erreur. Mère sois toujours fière de moi et qu’Allah
nous guident.
- Amine dépêche-toi. Évite nous une tragédie dans ce village. Mon fils connais-
tu le châtiment d’un homme adultère ?
- Oui mère.
- Serais-tu prêt à faire cela ?
- Effectivement mère. Je suis très heureux que tu as appris cette histoire. À
présent le moment est venu pour moi de vous quitter.
- Tu es le seul que Dieu m’a donné et si c’est pour implorer son pardon
j’accepterai d’être brisée mais quand on a Allah on ne craint rien. Alhamdoulillah
d’avoir eu un enfant comme toi. Que le bon Dieu t’accorde son paradis mon
enfant.

Mama Aïcha se met à pleurer. Mais son fils la prend dans ses bras se retourne et
ordonne les gardes d’aller chercher Hamadjoda sa femme, sa fille et de fouiller la maison. Ils
arrivèrent chez hamadjoda mais personne n’y était ; ils décident de fouiller à présent la
maison et trouvent Astadicko dans l’enclos, affaiblie, la détachent et l’emmenèrent chez le
chef.

Mama aïcha se précipite pour la voir et s’exclame :

- Astadicko ! Mais qu’est-ce que tu as ? Qu’est-ce qu’il t’est arrivée ? Aucune


réponse elle était allongée dans le salon.
- Nana ! Nana ! appelle le docteur du village elle ne va pas bien.
Le chef Nana appelle directement le docteur Hayatou qui arrive très rapidement. Sa
tension est très basse affirma-t-il. Il faut qu’elle se repose et reste au chaud et aussi qu’elle
prenne les médicaments à lui prescrits.

- D’accord Docteur ! merci. Rétorqua Mama Aicha qui la conduit dans l’une des
chambres de la chefferie.
- Allez voir Hamadjoda au marché ordonna le chef qui s’introduit dans la
chambre d’Astadicko et dit :
- Je suis vraiment désolé. Je viens d’apprendre que tu étais enceinte pourquoi ne
m’en as-tu jamais parlé de ça ? Je sais que ce que j’ai fait est impardonnable. Je
t’en prie pardonnes moi. Astadicko je vous laisse une partie de cette maison toi et
notre fille. Me concernant, j’ai une très longue route à faire.

Astadicko était confuse par ces propos mais ne réagit pas. Nana se retourne et sort de la
chambre. Apres quelques minutes les hommes revinrent, Hamadjoda était très effrayé et ne
comprenait pas ce qui se passe.

- Qu’il attende dans la grande cour et surveillez-le. Ordonna le chef.


- Mais c’est quoi cette histoire vous m’avez fait venir ici pour quelle raison ?
- Calmez-vous je vous rejoins.
Après que le chef ait convoqué tous les villageois et toutes ses deux femmes. Il prend la
parole.

- Bonjour à tous merci d’avoir répondu à mon invitation, je vous ai fait venir ici
pour vous dire que je ne mérite pas d’être le chef de ce village je vais démissionner.

Les murmures les chuchotements de la foule…

- Silence s’il vous plait. La raison pour laquelle je démissionne est que je n’ai
pas su être un bon chef. Vous savez qu’un bon chef est juste envers sa population
et ne commet pas de péchés impardonnables par le tout puissant.
- Que racontez-vous-la ? interrompt le conseiller du chef.
- Pendant vingt ans de règne j’ai été témoin de vos exploits vous êtes digne
d’être notre chef dans ce village.
- Je ne mérite pas d’être votre chef. J’ai abusé de la femme d’autrui et elle est
tombé enceinte de moi il y’a 17 ans. J’ignorais sa grossesse ! je l’ai regretté et à
présent que j’ai appris qu’elle a eu un enfant je veux faire justice et me repentir
envers notre seigneur.

La population commence à hurler et Hamadjoda prend la parole.

- Pourquoi m’avez-vous fait venir ?


- Pour te punir et également te dévoiler la réalité.
- Me punir ? Me dévoiler la vérité ?
- Pour te punir d’avoir maltraité ta femme et ta fille et te dire que Astawabi est
de mon sang.
- Je suppose que vous vous amusez Monsieur le chef. Astawabi c’est ma fille.
- Astadicko n’oserais jamais me faire ça elle est à ma merci. Quelle preuve
avez-vous ?
- Essaies de comprendre ; je ne douterais jamais de la parole de ma mère. C’est
elle qui a tout dévoilé et c’est Astadicko qui lui a confié le secret, elle l’a dévoilé
parce que tu te comportes très mal avec elles. Tu n’es digne d’être ni un bon mari ni
un bon père.
- Excusez-moi mais êtes-vous digne d’être le chef de ce village ? on doit vous
punir pour ce péché et je resterais avec elles.

Astadicko apparaît sur la scène. Aucune des deux femmes du chef n’oserais parler. Elles
ont quitté le lieu pour aller planifier leur vengeance.

- Dans ce cas, d’après la religion islamique vous serez tous les deux punis. N’as-
tu pas eu de liaison avec la femme de Sadou ? Tout le monde ici présent connaît
cette histoire. Alors laissez-moi tout vous dire en se retournant vers la foule :
- Mon mari m’a trompé avec Diddi la femme de Sadou j’ai été témoin de leurs
actes et j’ai gardé silence pendant tout ce temps et j’ai également eu une liaison
avec le chef qui m’a forcé à commettre un tel péché.

Hamadjoda furieux avance vers Astadicko mais les gardes le retiennent. Astadicko
continue son discours :

- Tu retiens ma fille libère-là ; demandez-lui de libérer ma fille elle fond en


larmes, Mama Aicha vient tenir la main d4Astadicko et se prononce :
- Astawabi a disparu elle est introuvable.

L’un des hommes qui avait poursuivi Astawabi prononce :

- Sous les ordres de Hamadjoda qui nous avez dit qu’elle avait disparu on l’a
attrapée. Mais un homme étranger est soudainement apparu et l’a transporté dans
sa voiture et nous a menacés d’appeler la police si on s’opposait.
- Mais qui ça peut bien être ? rétorqua Mama Aicha.

Astadicko quitte les lieux ne sachant pas quoi faire et le chef demanda à tout le monde
de se mettre à sa recherche. Et le rassemblement pris fin.
Chapitre 6

L’étranger conduit Astawabi à l’hôpital dans la ville voisine où elle reçoit des soins. Le
réveil d’Astawabi est éprouvant avec un rythme cardiaque accéléré. Elle ouvre les yeux et
voit un homme près d’elle ; elle se lève subitement et lui fixe un regard méfiant.

- Calmez-vous mademoiselle vous vous sentez mieux ?


- Oui mais qu’est-ce que je fais là ? qui êtes-vous ?
- je me nomme Mouhamadou Hassan je vous ai trouvé inconsciente entre les
mains de trois hommes qui ont prétendu être vos frères.
- Je vous remercie de m’avoir aidé mais je dois y aller.
- Mais où allez-vous ? vous êtes très affaiblie vous devez plutôt vous reposer, je
me chargerai de vous reconduire chez vous ; la ville ici vous ai inconnue.
- Non merci vous avez suffisamment fais pour moi ce n’est pas la peine je me
débrouillerai toute seule.

Elle se lève du lit d’hôpital et prend une direction inconnue. Elle ne voulait plus revenir au

village en aucun cas.

À la sortie de l’hôpital régional, elle se tourne et voit sur une plaque écrit : bienvenue à
Ngaoundéré. Elle avance et s’assoit au pied d’un arbre en face de l’Institut polyvalent
bilingue les Pintades. Elle voulait trouver un travail, même le plus minable pour pouvoir aller
à l’université. En attendant où vais-je dormir ? « s’interrogea-t-elle. Hassan quant à lui
regrette de l’avoir laissée partir « c’est de mon devoir de la ramener chez elle » se dit-il et se
précipite à sa recherche. Il jette les coups d’œil aux alentours mais hélas aucun signe d’elle.
Il décide de retourner au village car il avait une rencontre avec le chef pour le projet de
l’école et profiter pour dénoncer la scène dont il avait été témoin. Et Astawabi était retournée
à l’hôpital pour demander si elle pouvait avoir du travail comme ménagère.

Hassan, un jeune homme de 24 ans, qui vivait en Égypte avec sa famille, a décidé de
venir au Cameroun pays de son père et où vivait sa défunte grand-mère il s’est vite attaché au
territoire et s’y est installé. Il avait été envoyé par l’État à Ngaoundéré pour travailler à
l’hôpital régional comme espion, ses connaissances ne se limitent pas seulement à la
médecine c’est aussi un inspecteur. Vu le projet de construction d’un autre lycée à Idool il
s’est proposé de donner des bourses aux élèves qui ont passés le baccalauréat avec mention.
La première fois qu’il est arrivé au village fut sa première rencontre avec Asta et il n’a pas pu
avoir le temps de rencontrer le chef du village. Il était le remplaçant du chef de l’hôpital qui a
été traduit en justice.

Astawabi arrive à l’hôpital et part directement à l’accueil et rencontre une infirmière et


s’exclame :

- Bonjour madame !
- Bonjour ! répond l’infirmière.
- Je cherche un travail.

L’infirmière la toise du regard et réplique :

- Ici c’est hôpital mademoiselle


- Oui, j’en suis consciente je voudrais savoir si vous aurez besoin d’une
technicienne de surface ?
- Dans ce cas va voir le chef de l’hôpital.
- Où puis-je le trouver ?
- Actuellement il n’est pas là. Allez attendre auprès de son bureau.

Astawabi était très mal habillée ce qui attirait les regards sur elle. De de l’autre côté,
Hassan était arrivé au village et grande fut sa surprise, il aperçoit une foule qui crie : « tu ne
mérites pas d’être notre chef tu dois être puni ». Très étonné il demande à voir le chef il entre
et trouve le chef dans un état pitoyable qui le reçoit quand même.

- Bonjour Monsieur bienvenu à Idool.


- Bonjour Votre Majesté.
- Désolé pour cet accueil.
- Ce n’est pas grave. Mais qui y’a-t-il ?
- J’ai décidé de démissionner et de subir mon sort selon la loi d’Allah mon
peuple est contre moi et je comprends leur attitude, c’est normal ce qui me retient
c’est ma fille elle a disparu après avoir appris que je suis son géniteur.
- Monsieur le Chef du village je ne suis pas sûr de vous comprendre.
- Excusez-moi de vous raconter toutes ces conneries.
- Ce n’est en aucun cas des conneries Majesté ; vous dites que votre fille a
disparu ? et que vous venez d’apprendre que vous êtes son géniteur ?
- Effectivement il y’a de cela 17 ans que la scène s’est passée mais j’ignorais la
grossesse de sa mère et la nouvelle a été une situation difficile pour elle, elle a
soudainement disparu mais l’un des hommes qui a été engagé par le mari de sa
mère pour la retrouver a affirmé de l’avoir retrouvée mais un étranger l’a
embarquée dans sa voiture après les avoir menacés.
- Donc c’est votre fille ! je l’ai trouvée inconsciente entre les mains de ces
hommes et je l’ai immédiatement conduite à l’hôpital mais elle m’a échappé et à
son réveil à l’hôpital elle a refusé que je la raccompagne au village.
- Oh mon Dieu ! elle va se perdre en ville, elle ne connaît rien de la vie en ville.
- Ne vous inquiétez pas je pars à sa recherche.
- D’accord j’attends impatiemment votre retour avec ma fille Astawabi, je dois
lui faire mes adieux.
- Ne vous inquiétez pas. Et je vous félicite d’avoir pris le courage qu’Allah nous
pardonne à tous. Des personnes comme vous sont rares.
- Merci monsieur. Mais avant je veux que vous preniez soin de mon peuple, ma
fille, ma pauvre mère et mes femmes.
- Monsieur le Chef du village l’urgence est d’abord de retrouver votre fille, je
prends congé de vous.
CHAPITRE 7

Pendant le rassemblement, Hamadjoda trompe la vigilance des gardes et prend la fuite.


Il rejoint Diddi pour lui expliquer la situation et ensemble, ils ont pris la fuite. Bouba à son
retour au village entend les rumeurs et se précipite pour demander les explications à son père.

- Père ! père ! en entrant au salon, Astawabi est ma sœur ?


- Effectivement ! répond Nana calmement.
- Mais c’est horrible ! comment ? tu sais ce que tu as failli provoquer ?
- Je viens aussi d’apprendre, faut comprendre c’est arrivé dans ma jeunesse.
- Père, je suis amoureux de ma sœur. .
- Chasse vite cette idée de ta tête, c’est ta sœur vous avez pratiquement même
âge et le même sang.
- C’est injuste tu ne peux pas me faire ça !
- Ainsi va la vie et sois fort car je me ferai juger d’ici peu. Pardonne-moi mon
fils et n’oublie pas que je t’aime.
- Je te confie le trône mon fils. Triste il baisse la tête et s’en va.
Pendant ce temps la mère de Bouba et sa coépouse partent voir le marabout du village.
Leur silence inquiétait déjà Nana qui voulait leur parler le soir. Elles arrivent chez le
marabout et lui demande d’éliminer Astadicko qui a gâté leur foyer. Il leur demanda un
échantillon des cheveux de cette dernière et une somme de 500.000 francs. Elles rentrent donc
chez elles et préparent leur mauvais coup. Elles s’introduisent dans la chambre d’Astadicko
qui venait de prendre ses médicaments et dormait déjà. Pendant que l’une montait la garde,
l’autre lui, arrachait doucement quelques fragments de cheveux et elles volèrent également
l’argent de leur mari et retournent voir le marabout. À leur retour elles firent attaquées par un
serpent dans la forêt.

Hassan arrivé en ville, fait immédiatement une annonce à la radio pour la recherche
d’Astawabi. Il arrive et s’installe dans son bureau. Astawabi était partie se mettre à l’aise elle
était couchée sous la véranda. Assis dans son bureau, Hassan l’aperçoit à travers les vitres et
sort immédiatement pour aller à sa rencontre.
- Astawabi ! Astawabi ! veuillez entrer s’il vous plait.
- Bonjour Monsieur !
Surprise de voir le même homme dans ce bureau et qui semblait ne plus la reconnaître et
s’exclame à nouveau.

- Vous ici ?
- Oui c’est moi, prend place je t’en prie.

Elle prend place sur la chaise placée tout juste devant Hassan.

- Où avez-vous connu mon prénom ?


- Il faut vraiment qu’on parle. Rétorqua Hassan.
- Je vous écoute.
- En effet, j’étais avec votre père il y’a un moment, ils sont tous à votre
recherche et il m’a chargé de vous ramener près de lui.
- Je ne veux plus retourner au village ; monsieur je vous ai attendu sur cette
véranda toute la journée. En effet, j’ai besoin d’un travail comme ménagère dans
cet hôpital pour pouvoir continuer mes études, me trouver un endroit où dormir.
- Parlez-moi plus de vous Astawabi, pourquoi agissez-vous de la sorte ?
- Je suis une fille née à Idool où j’ai fait mes études primaires et secondaires. Je
viens juste d’obtenir mon baccalauréat, mais l’homme qui m’a élevé qui s’avérait
être mon père m’a empêchée de venir en ville continuer mes études. J’aime la
littérature mais mon père veut plutôt me marier à son ami. Je viens juste
d’apprendre qu’il n’est pas mon géniteur, à quoi me servirait de retourner au
village. Je veux refaire ma vie ici et si vous n’êtes pas disposé à m’aider j’irai voir
ailleurs. Cependant, vous pouvez aller leurs dire que je vais bien et que je ne
reviendrais jamais.
- Calmez-vous ! Rétorqua Hassan lui offrant un verre d’eau. Je suis allé dans
votre village pour offrir des bourses aux meilleurs élèves au baccalauréat et
construire un nouveau lycée. Vous devez y retourner faire vos adieux à votre père.
Il est prêt à se repentir allez parler avec lui et libérer votre cœur de toute rancune.
Avez-vous pensé à votre pauvre mère qui se trouve dans un état pitoyable ?
- Comment va-t-elle ? répondit Astawabi d’un air triste.
- Elle va très mal vous devez rentrer la voir n’oubliez pas que notre prophète a
dit : « le croyant est disposé au malheur et à l’épreuve ». Je vais vous reconduire au
village j’ai donné ma parole de vous ramener saine et sauve.
- Mais promettez-moi de me ramener en ville pour me permettre d’atteindre mes
objectifs.
- Je te le promets, tu as ma parole.

C’est ainsi qu’ils prirent la route pour Idool. Arrivés au village, ils apprennent la mort
des deux femmes du chef. Dans la grande cour, Sadou voulait son argent et sa femme.

Tout le monde se retourna pour voir l’arrivée d’Astawabi, mais Hassan la traine dans le
salon du chef. Mais Astawabi ne veut que voir sa mère, Mama Aïcha la conduit dans la
chambre de sa mère qui allait plutôt bien en ce moment.
- Oumma ! Oumma ? je suis de retour, pardonne moi pour mon attitude je
n’aurais jamais dû te laisser toute seule.
- Comment tu te portes ?

Astadicko se lèva toute joyeuse, le visage illuminé et serra sa fille contre elle.

- Ma fille quand je te vois tout va bien. Ne me refais plus jamais ça ; je t’en prie.
Tu es mon unique raison de vivre, ma fille sans toi que vais-je devenir ? Ne me
laisse plus jamais tomber, c’est le moment pour nous de nous unir, j’ai besoin de toi
comme les humains ont besoin de l’oxygène pour vivre. Tu vas bien, ou étais-tu ?
et qui était l’étranger qui t’a emmenée ? je mourais d’inquiétude.
- Il m’a sauvée des griffes des hommes engagés par baba et j’étais inconsciente
et il m’a conduite à l’hôpital régional de NGaoundéré et sous les ordres du chef il
m’a ramené au village. C’est un inspecteur qui est venu pour construire un lycée et
offrir des bourses aux meilleurs élèves au baccalauréat.
- Mais c’est une opportunité pour toi ma fille.
Le chef Nana après avoir remercié Hassan interrompt leur discussion.

- Bonjour Astawabi ! bon retour. Je suis très heureux de te voir à nouveau ici.
j’espère que tu vas bien ? viens je veux discuter avec toi.

Astawabi hésitante se rappela les conseils de l’étranger et suit son père dans le salon où se
trouvait également Hassan.

- Aujourd’hui sera mon dernier jour sur terre. Je te prie de me pardonner. Je te


veux à partir de maintenant heureuse. Oublie les mauvais tournants de ta vie
- Comment pourrai-je pardonner un homme qui a fait souffrir ma mère ? Mais en
fin de compte je vous comprends et vous pardonne. Vous avez pris une sage
décision. Beaucoup d’hommes ici sur terre font souffrir leurs femmes sans aucun
regret. Mais vous avez su être juste et je vous en remercie.

Hassan est tout souriant dans son coin et fier du discours qu’elle a tenu et le chef également. Il
repart voir sa mère et s’exclame :

- Mère ! Je t’aime je suis fier de t’avoir comme mère que le Tout-Puissant


t’accorde son paradis. Prend soin de toi mère, soit heureuse et prends soin de mes
enfants. À dieu.

Mama Aïcha ne pouvait dire aucun mot elle était sur le choc. Lorsque le chef s’en est
allé, Astadicko la rejoint pour la calmer et la soutenir dans ce moment difficile. Le chef arrive
au lieu du rassemblement confirme la mort de ses deux épouses, le peuple était persuadé que
c’est une malédiction. Il se prononce.

- Il est temps.
- Monsieur le chef avant de payer la dette que tu dois à Hamadjoda, je devrais
épouser ta fille en échange d’une somme d’argent s’exclama Sadou.
- Ne vous inquiétez pas Monsieur Hassan, l’Inspecteur ici présent, s’en chargera
répliqua le chef.

Les gardes ont creusés un grand trou et ont introduit Nana. Ils l’ont enterré et ont laissé
juste sa tête à l’extérieur, ils ont jeté des cailloux à tour de rôle jusqu’à sa mort. Bouba a failli
perdre la raison par contre Astawabi était restée avec sa mère et Mama Aïcha. Telle est la
punition d’un homme marié qui commet l’adultère, selon la loi d’Allah.
CHAPITRE 8

Bouba dévasté, en colère, triste, perdu, observe comment on enterre son père ; son
visage très pâle, laissait transparaître sa douleur ses veines étaient visibles sur tout son corps.

- Quel malheur ! Quel malheur cher peuple notre chef nous a quitté pour
implorer le pardon de notre Seigneur, que le Tout-Puissant lui accorde sa
miséricorde. Oh peuple ! respectez notre chef ne gardez que de bons souvenir de
lui, n’oubliez jamais ce qu’il a accompli pour ce village. Nul n’est parfait s’il
n’avait pas révélé son erreur ou l’auriez-vous appris ? vous lui devez
reconnaissance ! Ô peuple notre chef est brave et courageux ! Êtes-vous sûr que
vous a sa place vous serrez courageux à ce point ? Soyez fièrs de lui il a été à la
hauteur. Prions pour lui et ses deux femmes, j’adresse mes sincères condoléances à
son fils Bouba et sa courageuse fille Astawabi. Beaucoup de courage à la mère du
chef Mama Aïcha une femme au cœur en or. À présent, vous avez une grande
responsabilité celle de garder un œil sur sa progéniture.
Ô peuple soutenez notre nouveau chef et aidez le dans l’accomplissement de ses
tâches. Aidez le à être juste cher peuple, cher peuple musulman, cher peuple du
prophète Mohammed que le salut et la Paix d’Allah soient sur lui ainsi que sa
famille, soyons honnête merci beaucoup. Prononça le conseiller du chef. Hassan à
son tour rétorque.

- Je me nomme Mohamadou Hassan. Votre chef m’a chargé d’installer le


nouveau chef juste après sa mort je suis inspecteur et également Médecin, je suis
dans ce village pour des raisons professionnelles, je vous invite à tous comme l’a
dit le conseiller Monsieur Ali à être des personnes fières par Allah, sans plus tarder
Monsieur Bouba je vous prie de nous rejoindre sur scène.

Bouba tête baissée avance vers eux et se place au milieu de la cour monsieur Ali prend
le Metaléwol et lui attache autour de la tête et prend ensuite le Garé et le lui enfile. Bouba
prend la parole.

- Merci Monsieur Hassan, merci Monsieur le conseiller. Suite à ce qui est arrivé
à mon père, j’ai pris conscience de plusieurs choses. Être un chef c’est savoir se
sacrifier pour son peuple, dans la vie il faut mettre nos devoirs au-dessus de nos
désirs, je regrette énormément beaucoup de choses, je veux particulièrement
demander pardon à ma sœur Astawabi, ma montée au pouvoir dépend d’elle. Si elle
ne me pardonne pas je ne serai jamais à la hauteur de diriger ce peuple.

Astawabi, Astadicko et mama Aïcha, surgissent dans la cour, mama ïcha ne voulait pas
rater l’installation de son petit-fils. Elle dit à Astawabi.

- Va ma fille, c’est ton frère faites la paix « narral hakkoudé derdirabé boddoum
» Astawabi rejoint son frère et s’exclame.
- Je te pardonne mon frère, pardonne moi aussi. à présent nous sommes unis par
le lien du sang. Tu fais partie de moi tu es mon frère.
- Merci ma sœur
- Prend soin de ce peuple comme l’a fait notre feu père, sacrifie toi pour ton
peuple et fais régner la justice. Bat toi pour aider ceux qui en ont besoin.

Mama Aïcha très émue par la situation se met à pleurer. Astawabi et Bouba se serrent
très fort.

- À présent tu es le chef de ce village Bouba. Tu dois prendre des engagements


que tu ne rompras jamais. Ce peuple c’est toi qui le dirige selon les lois d’Allah.
Affirma Hassan et Monsieur Ali sera ton conseiller.
- Mon fils j’ai été près de ton père pendant tout son règne et maintenant c’est à
notre tour de faire équipe et de diriger ce peuple.
- Je vous promets à tous d’être juste, fidèle, loyale, et honnête.

Le peuple applaudit et crie son nom, il présente un cheval et fait monter Bouba qui fit le tour
dans tout le village.

Pendant ce temps, la santé d’Astadicko se détériore, tous inquiet Hassan les conseille de
partir à l’hôpital. Ils prennent la route pour l’hôpital. Arrivés à l’hôpital on admet Astadicko
aux urgences. Mama Aïcha Astawabi et Hassan sont à l’extérieur, ce dernier essaie de
réconforter Astawabi qui était dévastée.

- Incha Allah tout ira pour le mieux ; elle va s’en sortir en prenant Astawabi par
la main.
- C’est de ma faute je l’ai laissée toute seule j’ignorais ce qu’elle avait ;
- Ne t’inquiète pas ce n’est en aucun cas ta faute ; tu es une femme forte,
j’admire ton courage ; sois forte, tout ira pour le mieux. Je vais entrer voir son
état.
- Prenez soin d’elle s’il vous plait, les larmes aux yeux.
- Ne vous inquiétez pas.

Astawabi rejoint mama Aïcha qui la prend dans ses bras et Hassan entre dans la salle des
urgences.

Après des heures de suspenses Hassan ressort et subitement les deux femmes se lèvent
pour demander des nouvelles d’Astadicko. Hassan dit à Astawabi que sa mère voudrait lui
parler. Elle court et entre.
- Oumma ! en prenant la main de sa mère.
- excuses moi je suis désolée c’est de ma faute.
- Rien n’est de ta faute. Je veux que tu sois forte, heureuse bats toi pour réaliser
tes rêves ; tu en es capable. Tu dois avoir confiance en toi, personne ne doit te faire
te sentir inférieure, ma fille est capable, chaque fois que tu es dans une situation
difficile dis-toi que tu es capable de l’affronter. Tu es une femme forte Asta,
pardonne tous ceux qui t’ont fait du mal, ne sois jamais rancunière, préserve ta
dignité, choisis le bon homme pour toi. Je t’aime … et ne pleure pas ma mort.

Avant qu’elle ne réponde, la main de sa mère se détacha de la sienne. Elle se lève


directement et secoue sa mère mais hélas aucune réponse. Elle ne comprenait rien à cet instant
une infirmière est entrée et lui a demandé de sortir, elle est sortie en larme et se jette dans les
bras de Hassan et demande ce qui arrive à sa mère ?

- Je suis désolée Astawabi mais tous les examens qu’on a eu à faire sont négatifs.

À cet instant l’infirmière sort de la salle et se prononce :

- Mes condoléances à la famille nous l’avons perdue.

Astawabi et mama Aïcha entrent dans la chambre, aperçoivent un drap blanc qui la couvrait,
elles n’en croyaient pas leurs yeux. Mama Aïcha fait deux pas lents et soulève le drap. C’était
belle et bien elle, Astadicko.
- Elle nous a quittés! Allahou Akbar! Elle nous a quittés ! Allahou Akbar ! Cria
Mama Aïcha. Inna Lillahi wa inna ileyhi Radjihoun réplique Hassan.

Astawabi était muette, comme si on l’avait coupée la langue, tremblait, n’arrivait pas à pleurer
ni de bouger. Mama Aïcha la serre dans ses bras et dit :

- Ta mère était une femme forte ainsi est la volonté du Tout-Puissant. Je serai
plus qu’une mère pour toi. Soit forte.
- Pourquoi dites-vous tous cela ? Mais Oumma ‘’am’’ ne peut pas être morte.
C’est impossible. Tous ces charabias que vous racontez n’ont aucun sens. On s’est
promis de rester unis !
- Ma fille ressaisis toi et accepte la réalité. Cette douleur est inexplicable soit
forte. Hassan prends sa main et l’amène à l’extérieur. Il faut être forte j’ai eu à te
dire tu es forte. Aies foi en Dieu et tout ira bien nous serrons tous là pour toi.

- Ce Dieu n’existe pas ! prononça Astawabi dans la colère.

- Ne dis plus jamais ça. Il est là, Il veille sur nous.

- Il m’a pris mes parents, détruit ma famille, ma joie…

- Il te met à l’épreuve. C’est à toi de les affronter. elle se rappelle des conseils de
sa mère nettoie son visage essuie ses larmes, respire fort et dit : « je suis capable ».

- Voilà c’est bien.

Ils vont l’enterrer dans le cimetière de Ngaoundéré. Ils se sont assis sous l’arbre pendant
qu’on effectuait le lavage des morts. Et après avoir effectué la prière, ils l’ont amenée au
cimetière. Ils devaient donc rentrer au village annoncer son décès.
CHAPITRE 9

Deux mois et deux jours sont passés. Astawabi vivait avec mama Aïcha désormais dans
la chefferie. Bouba régnait à IdooL, la paix et la tranquillité régnaient dans le village. Hassan
avait fini la construction de l’hôpital e qu’il nomma ‘’Noor’’. Il faisait des vas-et-vient au
village, passer beaucoup de temps avec Astawabi à discuter. Il arrive dont pour inviter la
famille royale à l’inauguration et les trouve en train de déjeuner il s’exclame :

- Assaloumou Alaykoum
- Wa Alaykoum mous Salam répondirent tous au même moment
- Veuillez entrer s’il vous plait s’exclame Bouba ! il entre et Bouba l’invite à
manger. Après le déjeuner, il leur remet l’enveloppe.
- C’est pour quelle occasion ? demanda Astawabi
- Je vous invite à l’inauguration de l’hôpital Noor cet après-midi.
- Oh ! merci beaucoup Docteur Hassan. Nous y serons Incha Allah rétorqua
Bouba.

Ils se sont tous préparés pour y aller. Astawabi avait décidé de demander de l’aide à
Hassan pour réaliser son rêve d’écrivaine. Après la prière de Zohra, ils se sont rassemblés
devant l’hôpital. Astawabi était très belle.

- Bonjour à tous. Merci d’avoir accepté notre invitation. L’hôpital ‘’Noor’’ est à
la disposition de tout le monde dans ce village. Il est ouvert 24 h / 24 h et 7 jours / 7
jours. Il met avant tout le bien être de la population d’Idool. Vous serez bien servis et
l’hôpital est gratuit en d’autres termes, le soin est gratuit. Amenez vos enfants, vos
femmes, vos épouses, vos mères, vos cousins, vos filles et vos fils. L’hôpital ‘’Noor’’
est un cadre cosmopolite. Nous accueillons toutes les couches sociales, toutes
ethnies, affirma Hassan.

Ils applaudissent très fort et il invite Astawabi pour couper le ruban. L’hôpital est à présent à
votre disposition prononça à nouveau Hassan. Toute la population est contente. Bouba, le chef
exprime la joie et sa gratitude envers Hassan.

- C’est un honneur, une bénédiction de vous avoir dans le village. Prononça


Bouba.
- C’est un honneur d’avoir été votre partenaire et de vous avoir comme
partenaire dans le futur. Rétorqua Hassan et les deux se serrent la main.

Au moment de rentrer, Astawabi propose de rentrer plus tard elle voulait un entretien
avec Hassan. Les deux entrèrent dans une salle de l’hôpital et Hassan engagea la discussion.
- Vous êtes très magnifique. Votre accoutrement vous va à merveille.
- Merci beaucoup c’est gentil. En effet, le but de cet entretien est de vous
présenter mon livre. Mon rêve a toujours été de devenir une grande écrivaine. À
présent, le voici mon premier roman ; je veux que vous m’aidiez à le faire éditer s’il
vous plait.
- C’est génial ! toutes mes félicitations, félicitations Houbby.
- Houbby ?
- Oui ! je vous surnomme Houbby. C’est un exploit que vous venez d’accomplir.
Réaliser ses rêves, il n’y a de plus extraordinaire. Pouvez-vous me permettre de lire
votre manuscrit ?
- Oui tout à fait. Il est intitulé ‘’ Mon père ou mon destin’’
- Waouh Masha Allah. Je contacterais une maison d’édition pour vous.
- C’est une excellente nouvelle. Espérons qu’il accepte de l’éditer.
- Je suis sûr que cette histoire est très intéressante HOUBBY l’écrivaine.
- Merci beaucoup Monsieur Hassan.
- Appelle-moi Hassan.
- D’accord ! Hassan.
- Je viendrai dès que possible Incha Allah te faire part de la situation.
- D’accord ! merci beaucoup. Mais avant je voulais te parler d’une chose.
- Je vous écoute.
- Excuses-moi si je m’initie dans ta vie mais j’aimerais que tu t’habilles comme
une véritable musulmane, mettre le voile, et croire en Allah. Je me suis rendu compte
que ta foi en lui est très faible. La pudeur fait partie de notre foi. Je ne veux pas
t’imposer de faire ce qui te déplaît ; je voulais te dire ce que je pensais. L’Islam est la
plus belle des religions. Prier Allah, lui demander tes souhaits, faire des invocations
quotidiennes pour qu’il te protège contre le mal peut radicalement changer ta vie.
Comme je l’ai dit tu es libre de ton choix.
- Je vous ai écouté très attentivement mais je ne connais rien de cette religion.
Certes mon père avec lequel j’ai grandi était un musulman mais ne je connais rien de
religion islamique. Je connais juste qu’il faut prier cinq fois par jour mais j’ignore
comment effectuer une prière correctement. Également, je ne connais pas lire les
écritures arabes.
- Cela n’est pas un problème, si tu acceptes j’accepterai volontairement de te
guider, te faire découvrir la beauté de cette religion.
- J’accepte avec plaisir ; je suis sûre que ça me fera du bien. Désormais je vais
apprendre la religion de mon père et la vôtre. J’attends votre réponse.
CHAPITRE 10

Après cinq jours, Hassan tout content arrive chez Bouba et demande à voir Astawabi.

- Assaloumou Alaykoum, bonjour Houbby.


- Bonjour Hassan.
- J’ai une bonne nouvelle.
- Je vous écoute Astawabi toute excitée.
- J’ai pris le temps de lire tout ton manuscrit et je dois avouer en toute sincérité
que tu es très talentueuse. En lisant j’ai ressenti la sincérité de l’auteur dans ses écrits
sans tarder je l’ai fait parvenir par mail à une maison d’édition d’un frère et le matin
il m’a confirmé qu’il voulait publier ton livre.
- Oh lalaaaa ! je suis très heureuse d’apprendre cette nouvelle j’espère que ce
n’est pas une plaisanterie.
- Évidemment que non je suis très sérieux il veut en effet avoir un entretien avec
toi, tu dois donc organiser ton voyage pour Yaoundé la capitale.
- Je suis si heureuse merci infiniment. Tu ne sais pas ce que ça représente pour
moi, merci pour tout.
- Masha Allah je suis également très heureux pour toi.
- J’annonce la nouvelle à mon frère et ma grand-mère et je vous ferai signe.
- D’accord pas de problème ! passe leur mon bonjour.

Elle retourne à l’intérieur. Depuis le décès de sa mère son visage n’avait plus été
illuminé de cette façon, tellement heureuse Mama Aïcha qui lisait le coran à l’extérieur était
surprise de la voir dans cet état et se hâte pour lui demander. Elle pose sa tête sur une cuisse
de Mama Aïcha et sourit, Mama Aïcha caresse son doux visage et dit :
- Ma fille ça me fait très plaisir de te voir souriante.
- Oui Mama, je suis très heureuse, mon rêve va bientôt se réaliser. J’ai écrit un
roman intitulé Mon père ou mon destin j’ai remis le manuscrit à Hassan qui a remis à
une maison d’édition qui veut éditer et publier mon livre. Tu ne peux pas imaginer la
joie que je ressens en ce moment. Oumma serait très heureuse en ce moment si elle
était là.
- Je suis fière de toi ma fille ; je ne cesse de vous faire des invocations toi et ton
frère, votre père, également à Astadicko. Sois toujours heureuse ma fille.
Alhamdoulillah.
- Merci Mama. Je t’aime tellement.
- Je t’aime aussi ma petite fille.
- Je vais voir Bouba pour qu’il m’aide à me rendre à la capitale politique pour
rencontrer cet éditeur.
- D’accord ma fille. Qu’Allah te protège qu’il te facilite tes projets.
- Amène Mama ! merci. Je vais donc à la rencontre de mon frère.

Elle part à la rencontre de son frère qui était à la Faada. N’ayant pas l’habitude de voir sa
sœur aux alentours demande aux membres de les laisser seul.

- Ma sœur entre je t’en prie.


- Elle entre et s’assoit mais pas près de lui.
- Asta ! sais-tu que la vie est cruelle ?
- Elle l’est vraiment.
- Je n’aurais jamais imaginé un jour t’appeler ma sœur. Je regrette beaucoup de
chose dans le passé mais maintenant nous sommes unis et vivons dans la paix.
- Oublions le passé pour aller de l’avant.
- Je dois partir à Yaoundé pour publier mon livre.
- Ton livre ?
- J’ai écrit un livre plus précisément un roman c’est mon rêve de devenir une
écrivaine et grâce à Hassan je réaliserai mon rêve.
- Félicitations ma sœur BARAKALLAHOU FIKOUM.
- Je remercie le Tout-Puissant pour cette grâce. Rassures toi j’organiserai ton
voyage rapidement.
- Merci beaucoup.
- Merci à Hassan de t’avoir aidé cet homme ne cessera jamais de me Surprendre.

Après deux jours de préparatifs, elle est enfin prête. Hassan se propose de
l’accompagner à Ngaoundéré pour qu’elle puisse prendre le train. Après avoir pris les
bénédictions de sa famille et des personnes du village, Hassan l’embarque et prends la route.
Pendant le trajet, Hassan essaie de discuter avec elle pour faire plus connaissance. Il se met à
lui poser des questions un peu personnelles.
- Dit Houbby n’as-tu jamais pensé à te marier ?
- Non pas du tout. J’étais plus focalisée sur mon rêve. Mon père Hamadjoda, lui,
voulait me marier avec son ami. Tellement il était possessif personne n’osait
m’approcher sauf Bouba, on passait notre temps à discuter au bord de la rivière mais
ce n’était que de l’amitié nous voilà donc frère et sœur à présent.
- Drôle d’histoires. Heureusement qu’Allah en a préservé.
- Effectivement. Toi, parles moi un peu plus de ta vie.
- Parlant de l’amour, je suis tombé amoureux qu’une seule fois mais elle m’a
trahi, je suis resté très fort. Depuis ce temps, personne ne m’a encore attiré sauf… il
s’arrête sans finir sa phrase.
- Mais pourquoi t’arrêtes-tu ?
- Je te dirai qui est cette femme au bon moment. Pour l’instant je ne peux me
contenter que de la décrire.
- Vas-y je veux au moins connaître sa description.

D’une main, il prend la main d’Astawabi pendant que l’autre est au volant. Il fait tout de
même attention à la route puis dit :

- C’est une femme extrêmement très belle. Elle est forte, courageuse et très
intelligente. Ma rencontre avec elle est un pur hasard mais c’est une belle rencontre.
Je ne sais pas comment expliquer la beauté intellectuelle et physique de cette femme.
Astawabi ne comprenait rien sur le fait qu’il caresse sa main tendrement et avec douceur la
retire tout doucement et s’exclame :

- Très intéressant. J’imagine que tu es de nouveau amoureux ?


- En souriant il se tourne vers Astawabi et réplique : bien évidement
- Je suis contente pour vous.

Le soleil de l’après-midi annonçait sa présence n’arrivant pas à avancer. Hassan descend de la


voiture et constate qu’un pneu est crevé.

- Pourquoi s’arrête-t-on ? demanda Astawabi


- Oh mince ! un pneu est crevé je vais devoir le remplacer.

Il sort le pneu de secours pendant qu’Astawabi était à l’extérieur entrain de l’observer,


elle ne comprenait pas pourquoi cet homme l’attirait, depuis son arrivée au village elle ne
cesse de penser à lui. Perdue dans ses pensées, elle sent la présence d’une main posée sur son
épaule, sursaute et voit Hassan baisse le regard et sourit. Il lève son visage avec ses deux
doigts lui sourit également et dit :

- Allons-y.

Ils reprennent la route mais les deux étaient impassibles. Ils arrivent dans la ville de
Ngaoundéré et se dirigent tout droit à la gare aux environs de 13 h et le départ était prévu pour
18 h 00 ; Hassan lui réserve un billet et propose donc qu’ils aillent se balader dans la ville. Ils
arrivent aux Bois de Mardock un endroit qu’Hassan aime passer le temps depuis son arrivée à
Ngaoundéré.

- Bienvenue au Bois de Mardock Houbby.


- Merci Monsieur le Gentleman.

Hassan attrape sa main lui fait visiter l’endroit.


- Regarde mon endroit préféré, n’est-il pas beau ?
- C’est magnifique j’aime le calme qui y règne.
- Tout à fait c’est ce qui fait la particularité de cet endroit.
- De ce côté le restaurant, et de l’autre côté le manège pour les enfants, là, les
salles de fêtes et derrière, il y a un petit parc avec certains animaux allons-y voir il y
a un Lion, des Chameaux et l’Âne.
- D’abord je te suis.

Ils traversèrent le petit pont pour y arriver. Hassan la prend en photo. Elle monte sur le
cheval. Asta était tellement joyeuse. Après cette séance, ils passèrent le reste de leur temps
dans le restaurant où ils réussissent à manger. Le temps les tenait à la gorge ils étaient très
concentrés dans la discussion. Ils reprennent la route pour la gare. Arrivés, Hassan offre à
Astawabi un carton. Elle prend et lui pose des questions :

- Qui y a-t-il à l’intérieur ?


- C’est un téléphone portable pour qu’on puisse communiquer, il y a une carte
SIM à l’intérieur et également mon numéro de téléphone, celui de l’éditeur, ton frère
et pour un homme qu’on a chargé de te guider pendant ton séjour monsieur Ali.
- C’est vraiment aimable merci beaucoup.
- Bonne chance et prend bien soin de toi.
- Merci beaucoup.

Le train klaxonne deux fois pour faire signe aux passagers qu’il était temps de partir.
Astawabi avec son petit sac s’introduit juste derrière le chauffeur met sa main sur les vitres
pour dire au revoir à Hassan. Après quelques minutes le train démarre et prend la route des
chemins de fer pour Yaoundé. Hassan quant à lui repart à l’hôpital.
CHAPITRE 11

Astawabi était assise prêt d’une femme très gentille. Elles ont passé la nuit à discuter

mais avant, Hassan l’a appelée pour prendre de ses nouvelles. L’utilisation d’un téléphone est

vraiment difficile pour elle, c’était son premier téléphone mais la femme qui était assise prêt

d’elle lui a montré plus ou moins l’utilisation. Pendant leur trajet, il y a eu trois escales pour

manger et se reposer. Ils arrivèrent dans la ville de Yaoundé aux environs de 11 h 30 minutes.

Astawabi remercia la gentille femme et prit congé d’elle. Elle appliqua les conseils de la

femme concernant l’utilisation de son téléphone pour appeler Hassan, puis son frère et

l’homme chargé de la guider. Hassan avait prévenu à l’homme d’être ponctuel. Au bout d’un

instant, il arriva pour la chercher. Astawabi était placée dans un coin observant les passagers ;

la ville était vaste il y fourmillait le monde ; les vendeurs ambulants à gauche et à droite

ventaient leurs produits. L’homme qui était chargé de la guider se nommait Ali. D’après les

descriptions que lui a faites Hassan, il parvient à reconnaître Astawabi, s’approche d’elle puis

s’exclame :

- Bonjour mademoiselle vous attendez quelqu’un ?

- Merci ! bonjour. En effet, j’attends un monsieur qui viendra me chercher.

- IL s’appelle monsieur Ali ?

- Effectivement et comment le savez-vous ?

- Parce que c’est moi.

- Ah d’accord. Je vous attendez.

- Je vous ai reconnu à travers la description que m’a faite monsieur Hassan. Il a raison

de dire que vous êtes très belle. Vous êtes magnifique.

- Merci.

- Permettez-moi de vous aider avec votre sac.


- Merci.

Ali lui ouvre la porte de la voiture, elle s’installe confortablement. Et, Ali lui dit qu’il

doit la conduire à l’hôtel. Astawabi admirait à travers les vitres, la beauté de la ville. Astawabi

ne cessait d’apprécier la beauté et l’immensité de la ville. Habituée de la facilité de la

circulation et la rapidité des déplacements, elle était choquée des embouteillages dans la

Capitale. Hassan lui avait réservé Déby hôtel cinq étoiles pour son séjour. Toute fatiguée, Ali

lui montre sa chambre, comment utiliser les toilettes, les ascenseurs, etc.

- C’est vraiment fou toute cette modernité. Affirma-t-elle.

- Effectivement, le monde évolue rapplique Ali.

- J’espère que je vais m’habituer.

- En cas de problème faites-moi signe. Vous avez mon numéro. Je passe vous chercher

demain pour la maison d’édition.

- D’accord.

Astawabi entre dans la salle de bain pour se doucher et ceci fut fait après beaucoup de

difficultés : mettre le robinet en marche et autres. Quand elle réussit enfin l’eau s’est

éclaboussée sur elle. Évidemment c’était de l’eau froide. Elle n’a pas réussi à allumer l’eau

chaude et s’est douchée avec de l’eau froide. Elle tremblée de froid, toute gelée, c’était la

saison pluvieuse à Yaoundé. Une grande tempête annonçait son arrivée. Astawabi prend son

téléphone et appelle Hassan après s’être vêtue et se coucher sur le lit bien dressé en drap

blanc. Hassan ne décroche pas son appel et la rappelle et elle décroche après d’énormes

difficultés.

- Assalamou aleykoum affirma Hassan.

- Comment vas-tu ? Répliqua Astawabi.

- Ça va Houbby et toi-même ?
- Je vais bien. À part le froid.

- Oh la la ! ne t’es-tu pas douchée avec de l’eau chaude ?

- Je n’ai vraiment pas réussi à mettre en marche l’eau chaude pourtant Ali m’avait bien

expliquée.

- Lève-toi et part aux toilettes je vais te guider.

Elle se leva et se dirigea vers les toilettes.

- Est-ce que tu vois un câble au-dessus du mur ?

- Oui oui.

- Alors connecte ça à la prise.

- Ah d’accord ! merci. Je comprends maintenant.

- J’en suis ravi. Désormais tu auras de l’eau chaude.

Elle essaye donc pour voir et étonnement ça marche.

- Merci Hassan ! ça marche.

- Je t’en prie je te laisse te reposer à demain incha Allah

- Excellente nuit à toi.

Astawabi se couche sur son lit, ferme les yeux et s’imagine très loin dans une autre vie avec

ses parents et s’en dort avec facilité.

Le matin, Astawabi avait de la peine pour se lever à cause de la fatigue. Les employés

du service de chambre frappe à sa porte pour le ménage et lui apporte le déjeuner. Elle se leva

les yeux à moitié fermés et ouvrit la porte. Elle part se doucher pendant qu’ils faisaient le

ménage. Elle réussit aujourd’hui à bien utiliser l’eau et à bien se parfumer et bien s’habiller.

Elle a porté une longue robe noire et un foulard. Quand elle sort elle trouve son déjeuner sur

la table. C’était une nourriture étrange pour elle. C’était de la salade de fruits, un café et de
Croissants. Elle parvient à manger la nourriture sauf la salade qu’elle n’a pas du tout

appréciée. Après le déjeuner, Ali arriva, toqua à sa porte et elle lui ouvrit.

Bonjour vous êtes ponctuel !

- Bonjour sublime beauté bien dormi ? C’est de mon habitude.

N’ayant pas apprécié son compliment, elle lui dit :

- Je suis prête allons-y.

Astawabi est vraiment stressée, les mains moites et le visage très pâle. Dans la voiture

elle esquive Ali qui semblait la draguer. Ils arrivent à la maison d’édition. On la conduit

directement chez l’éditeur.

- Bonjour madame. Veillez-vous asseoir. Affirme l’éditeur.

- Bonjour monsieur. Je m’appelle Astawabi je suis là pour mon roman « Mon père ou

mon destin ».

- Je vois c’est vous Astawabi que m’as parlé mon frère Hassan ?

- Effectivement c’est moi.

- Félicitation pour votre roman.

- Merci beaucoup.

- Bienvenue dans le monde littéraire. J’ai analysé votre roman. Il a été soumis à un

comité de lecture. Franchement, votre histoire m’a touchée ; elle m’a fait ressentir

beaucoup d’émotion. C’est vraiment touchant cette histoire, car elle possède en son

sein de l’éthique et de l’esthétique.

Toute tremblante elle put gérer ses émotions. Elle réplique :

- Merci beaucoup !

- Alors madame, dites-moi pourquoi vous avez écrit cette histoire ?


- Cette histoire est ma vie. Je l’ai écrite pour évacuer mon stress et pouvoir pousser les

jeunes à savoir dire non au bon moment et aller au bout de leurs rêves. Les parents

sont là pour nous guider, nous orienter sur le droit chemin mais ils n’ont pas le droit de

tracer notre avenir, ils doivent nous accompagner, nous motiver pour réaliser nos rêves

et non les leurs.

- Je comprends très bien. C’est ce qui se passe dans notre société. Quel est donc votre

rêve ?

- Mon rêve c’est de devenir une grande écrivaine. Je veux encourager tous les jeunes à

savoir prendre en main leur avenir et de lutter pour la bonne cause.

- Merci madame. Croyez en votre rêve, soyez confiante et par la grâce de Dieu vous le

réaliserai.

- Merci monsieur. C’était un réel plaisir d’avoir passé cet entretien avec vous.

- Je vous en prie madame. Je vous ferez signe dans deux jours.

Astawabi prend congé de lui, sort mais n’aperçoit plus la voiture et Ali. Perdue, elle se

mit à regarder de gauche à droite mais aucun signe de lui. Après deux heures de temps,

Astawabi n’étant pas consciente de ce qui c’était passé se réveille dans un lit ; regarde autour

d’elle et aperçoit des appareils inconnus. Sur sa main était connecté un fil long qui s’étendait

jusqu’au bâton en fer, elle était couverte par un drap assez léger, du sang sur son habit elle se

leva subitement avec un rythme cardiaque accéléré. Elle a été percutée par une voiture en

voulant traverser la route.

- Enfin mademoiselle ! vous vous êtes réveillée. S’exclame l’infirmière.

Astawabi essaye de se lever mais l’infirmière l’arrête.

- Votre santé est fragile.

- Que m’est-il arrivée ?


- Vous avez eu un accident mais on a pris soin de vous. Vous devez vous reposer.

L’homme en question celui qui vous a percuté s’est enfuit. Vous devez prévenir vos

proches.

- Où est mon téléphone ?

- On vous a amené ici sans affaires. Vous habitez quel quartier ?

- Je suis nouvelle dans cette ville. Je suis logée à l’hôtel Deby. Je pense qu’ils auront le

numéro d’un de mes proches. Je m’appelle Astawabi.

- D’accord ! ne vous en faites pas on contactera l’hôtel pour prendre son numéro.

Apres une demi-heure, l’hôpital réussit à contacter l’hôtel. Hassan a demandé qu’ils prennent

soin d’elle il a envoyé de l’argent pour ses soins. Ne voulant pas inquiéter Bouba et Mama

Aicha il garde silence et prend la route immédiatement pour Yaoundé.

Dès que l’infirmière arrive pour nettoyer les plaies d’Astawabi, elle se mit à l’interroger.

- S’il vous plait avez-vous eu de ses nouvelles ?

- Oui oui, ne vous inquiétez pas.

Ne voulant pas donner plus d’informations sous les ordres d’Hassan. Elle lui apporte

également de quoi manger. Elle lui fait s’asseoir et l’aide à se nourrir. Astawabi avait des

blessures aux côtes, une fracture à la jambe droite et des blessures à la tête. Elle n’arrive pas à

comprendre la gentillesse de cette femme. Hassan avait en effet interdit à l’infirmière de dire

à Astawabi qu’il allait venir. L’infirmière finit de la nourrir et souhaite bonne nuit à Astawabi

qui s’exclame :

- Merci beaucoup pour votre hospitalité.

- Je vous en prie c’est de mon devoir. Répliqua l’infirmière.

Elle se couche et s’endort rapidement.


CHEPITRE 12

Le matin aux environs de 8 h, l’infirmière entre dans la chambre d’Astawabi, nettoie ses

plaies et lui donne à manger. L’infirmière revient plus tard et lui annonce la visite d’une

personne. Elle était surprise « qui peut bien me rendre visite dans cette ville ? » s’interroge-t-

elle intérieurement. Elle vit à travers les rideaux la silhouette d’un homme très grand. Au bout

d’un instant entre un homme qui s’exclame :

- Assalamou aleykoum.

- Wa aleykoumou salam entre s’il vous plait.

Cette voix c’est bien celle de Hassan. Cet homme c’est bien lui. Incroyable comment a-t ‘il

fait ? Mais c’est bien lui. Toutes ces ambiguïtés dans la tête d’Astawabi.

- Houbby !

- Oui ! toi ici ? Donc je ne suis pas en train de rêver.

Les deux voulant s’embrasser mais les circonstances ne les permettent pas.

- Comment vas-tu ? Je mourais d’inquiétude pour toi.

- Je me porte bien. Je suis très surprise en effet.

- C’était ça le but, te surprendre. À l’instant où j’ai appris ce qui t’était arrivée, je n’ai

pas pu m’empêcher de venir te rejoindre.

Il s’assoit sur le lit près d’elle.

- Sais-tu que tu me manque houbby ?


- Oh ! vraiment ? Merci beaucoup pour ton bon cœur. Tu es formidable. Dieu va te

récompenser sûrement. Merci encore ; je ne sais pas comment exprimer ma gratitude

envers toi.

- C’est tout à fait normal.

- Normale ? avec une inconnue ?

- Tu n’es pas une inconnue pour moi. J’ai l’impression de te connaître depuis des

lustres. Tu as radicalement sauvé mon cœur. Ce cœur qui saignait abondamment.

- Je ne te comprends pas là.

- Houbby regarde-moi dans les yeux les propos que je vais tenir sont sincères. Tu es très

belle, intelligente et une femme très forte. Je suis profondément amoureux de toi. Je ne

vois ma vie que près de toi. Je veux être avec toi le reste de ma vie. Fonder une famille

avec toi et une descendance pieuse.

Le cœur d’Astawabi battait plus fort. C’était comme un rêve. Elle ne s’attendait pas à

une telle déclaration aussi romantique et sincère. Elle reste silencieuse ne sait pas quoi

répondre.

- Ne reste pas silencieuse Houbby s’il te plait tu es libre de m’accepter ou de me

repousser. Mais exprime-toi s’il te plait.

- Comment repousser un homme comme toi ? Tu es l’homme le plus juste et pieux que

j’ai rencontré, je ne pensais pas que notre sentiment allait être réciproque un jour. Je

t’aime également et je suis prête à vivre avec toi le restant de ma vie.

- Alors acceptes-tu d’être ma femme ?

- Oui, je l’accepte.

- Tu ne peux imaginer ma joie en ce moment.

- Je me sens très joyeuse.


Hassan s’approche et embrasse légèrement la paume de sa main.

- Je vais voir l’infirmière on doit repartir à l’hôtel ; je souffre de te voir ici.

Hassan règle les factures et au bout d’un instant il revient avec l’infirmière. Qui retire la

perfusion d’Astawabi et insiste sur le fait qu’Astawabi doit repasser faire les pansements,

mais Hassan se propose de les faire lui-même.

Monsieur Ali a été beaucoup réprimandé de l’avoir laissée seule. Il avait honte de ce qui

s’est passé. Il était à l’extérieure et attendait pour les conduire à l’hôtel. Hassan la tenait par la

main elle boitait ; Ali les ouvre la portière. Lorsqu’ils se sont installés, Ali s’exclame :

- Je suis vraiment désolé pour ma négligence. En effet, je me suis déplacé pour

ravitailler la voiture à la station tout prêt. Quand je suis revenu j’ai appris qu’il c’était

produit un accident je me suis douter que c’était bien vous après m’être renseigné. J’ai

tout de suite appelé monsieur Hassan qui avait reçu l’appel de l’hôpital ; je voulais

venir vous tenir compagnie mais j’attendais son arrivée. Je vous prie de me pardonner.

- Ce qui est arrivé est la volonté du Tout-Puissant. Mais que cela ne se reproduise plus.

Faut faire attention prochainement.

- Merci beaucoup. Prononça Ali.

Hassan demanda à ce qu’ils s’arrêtent dans un supermarché. Il descend seul et fit quelques

courses. Astawabi avait du mal à marcher et à s’asseoir correctement. Arrivés à l’hôtel

Hassan la porte. Ils étaient comme des mariés sortis de la mairie. Il la dépose dans la chambre

et Ali portait leurs bagages. Après le départ d’Ali, Hassan déballe les courses.

- Houbby je t’ai payée quelques livres, regardes.

- Oh la la ! tu sais que j’aime lire.


- Avec ses livres je pense que tu vas vite apprendre les principes de l’islam je vais

également t’assister. J’ai aussi payé les voiles et les hijab pour toi. Je veux bien te voir

dans celui-ci.

- J’aime cette couleur. J’ai toujours apprécié les femmes qui s’habillaient ainsi.

- Je vais t’aider à te rendre à la salle de bain te vêtir.

Hassan l’arrête par la main et l’amène à l’intérieure de la salle de bain et lui apporte le

hijab et les autres accoutrements. Au bout d’un instant, elle sort et se place devant Hassan. Il

était tout souriant.

- Houbby tu es la plus belle femme du monde.

S’exclame-t-il. Je veux que te voir désormais habillée comme ça masha Allah tu es

exagérément belle.

- Merci beaucoup. On va lire ensemble tous les livres. Qu’Allah te bénisse Habib.

- J’aime le nom Habib et d’ailleurs même tout ce qui vient de toi.

- Je dois te laisser te reposer. Je t’aime beaucoup.

- Merci beaucoup. Reposes toi aussi bien tu es fatigué.

- Je viendrais te chercher. J’ai failli oublier, il y’a les saphirs ici et les sucreries tu peux

te régaler.

Astawabi prend un des livres et se plonge dans la lecture pendant qu’Hassan lui, se

repose dans la chambre d’à côté. Après des heures de sommeil, Hassan revient proposer à

Astawabi de faire les ablutions avec lui en l’imitant, elle doit aussi l’observer lorsqu’il priera.

- Pour faire la prière tu dois exécuter les points suivants : chercher de l’eau pure et

propre, formuler l’intention, dire Bismillahir-rahmanir-rahim , laver les deux mains

jusqu’à limite des poignets trois fois ; laver la bouche trois fois, inspirer puis expirer
l’eau par les narines trois fois, laver la figure de la limite des cheveux du menton,

d’une oreille à l’autre trois fois, laver les deux bras jusqu’aux coudes trois fois,

mouiller les mains puis les passer du front à la nuque une fois, mouiller la main puis

nettoyer les oreilles intérieurement et extérieurement une fois. Laver les deux pieds

jusqu’aux chevilles. C’est comme ça qu’on effectue les ablutions. Expliquait Hassan à

Astawabi qui l’observe faire et limite exactement avec quelques fautes qu’il a

corrigées.

- La prière est un entretien de l’être humain et le Dieu suprême. Ceci exige donc de

celui qui prie un certain nombre de dispositions prédicables à prendre dénommées

conditions de conformité ce sont : après les ablutions être propre de corps, d’habit et

d’emplacement, faire face à la Qhibla (kaabat), couvrir le corps à l’exception du

visage et des deux mains ceci est pour la femme. Pour toi Houbby se prononça

Hassan...

- D’accord ! merci beaucoup. À partir de maintenant je te promets de commencer à

pratiquer tout ceci.

- Il y a aussi une chose que tu dois savoir. Tu dois connaître la Janabat. c’est la

salissure du rapport sexuel effectif, écoulement de sperme, la Janabat étant une

salissure, tout musulman dans cet état ne peut ni prier ni toucher le coran tant qu’il ne

s’est pas purifié par le grand lavage qui se fait par une eau pure et propre, formuler

l’intention, laver proprement la partie du corps en commençant du nombril aux

genoux, laver proprement tout le corps de la tête au pied. Pour certains détails très

importants, tu peux t’édifier en lisant ces livres et me faire part des incompréhensions.

Et aussi à la fin du grand lavage et les ablutions, il y a une invocation à prononcer ; tu

la trouveras dans ces livres.


- D’accord Halib ! je vais lire.

- D’accord Houbby ! bonne lecture. Et le soir on en discutera beaucoup c’est sûr. Tu

dois commencer la pratique.

- D’accord ! insha allh.

Hassan lui propose donc de sortir visiter la ville de Yaoundé. Ils sortent tous ensemble

avec monsieur Ali qui les accompagne.


Chapitre 13

Très épuisés, ils rentrent le soir mais ils ont lu comme convenu avant de se coucher

quelques pages d’un livre qui parlait de la Janabat. Ils se sont souhaités bonne nuit autour de

minuit. Le matin après avoir effectué la prière de Souhb à la mosquée, Hassan se précipite

pour réveiller Astawabi pour qu’elle prie également devant lui. Après une petite séance de

révision sur la prière, Hassan apporte des fruits pour mangeret en a profité pour nettoiyer les

plaies d’Astawabi qui semblaient guérir peu à peu. Il s’en dort après ça près d’Astawabi qui

contemplait sa beauté aussi intérieure qu’extérieure et commence à lire un livre. Aux

environs de 8 h, Hassan se réveille et surpris de ne pas voir Astawabi. Il a eu très peur, se

précipita vers l’extérieur et vit Astawabi assise au balcon avec un livre en train de lire très

attentivement.

- Tu m’as effrayé. Je ne t’ai pas aperçue à mon réveil.

- Désolé Halib. Je suis sorti prendre l’air ici. Vraiment ! j’affirme. L’islam est une très

belle religion. J’étais musulmane juste parce que mon père l’était ; mais à présent

quand je découvre ce qu’elle est réellement je suis très impressionnée par ses

bienfaits. La prière apaise le cœur.

- Je voulais à tout prix te faire découvrir ses bienfaits.

- Alhamdoulillah merci infiniment.

- Viens on part déjeuner. Madame Bilkissou, la propriétaire de la maison d’édition

attend notre visite.

- D’accord ! allons-y.

- J’ai déjà appelé monsieur Ali.


Après le déjeuner, Ali arrive et les embarquent pour la maison d’édition. Le contrat fut

signé ! Les frais de publication ont été payés par Hassan. Le livre sera prêt dans quelques

jours ; quelle joie pour Astawabi ! Ils partent rester dans le parc pendant qu’Ali s’en va laver

la voiture.

- Merci à Allah de t’avoir mis sur mon chemin Halib. Je t’aime sincèrement. Que le tout

puissant t’accorde son paradis le plus haut degré.

- Amine à toi aussi ma bien aimé. Je t’aime intensément. Nous pouvons maintenant

rentrer à Idool pour attacher notre mariage. Je veux qu’on aille à l’Égypte pour nos

vacances pour que tu fasses aussi la connaissance de ma famille. Tu pourras discuter

avec ton éditeur en ligne concernant ton livre et on pourra récupérer quelques

exemplaires lors de notre départ pour l’Égypte quand on sera à Yaoundé.

- Je suis très impatiente Halib.

- Partons dès ce soir pour Ngaoundéré.

- D’accord ! je n’y vois aucun inconvénient.

Après des heures de discussion, Ali arrive enfin. Ils partent pour l’hôtel récupérer leurs

bagages pour prendre la direction de Ngaoundéré. Ils arrivent le lendemain matin autour de 12

h et 14 h à Idool.

Mama Aïcha qui était inquiète pour Astawabi la voit apparaître avec Hassan.

- Ma fille c’est bien toi ?

- Oui mama. Je suis là.

Astawabi se jette dans ses bras.


- Bonne arrivée ma fille. Je n’avais plus de tes nouvelles, j’étais très inquiète.

J’attendais Bouba pour qu’on t’appelle. Hassan également à disparu ces derniers

temps.

- Bienvenue à toi aussi mon fils. Entrez s’il vous plaît.

- Astawabi quel changement soudain ? Depuis quand porte tu des Hijab.

- Depuis un certain temps mama.

- Tu es très belle.

- Merci mama. Où est mon frère ?

- Justement c’est lui que j’attends.

- Comment allez-vous mes enfants ?

- On se porte bien mama. Les deux répondirent au même moment.

- Astawabi comment ça s’est passé ? Tu n’as pas eu de problèmes j’espère.

- Alhamdoulillah mama tout s’est bien passé par la grâce d’Allah.

- Ma fille tu as beaucoup changé. Qu’est-ce qui explique ce changement ?

- C’est Hassan qui a radicalement changé ma vie.

- Je voulais te remercier Hassan pour avoir soutenu ma fille pour la réalisation de ses

projets.

- De rien mama c’est avec plaisir que je l’ai fait.

- Dit Astawabi en quoi t’a-t-il changé ?

- On veut vous parler Halib et moi.

- Halib ?

- Hassan c’est comme ça que je l’appelle.

- Je suis étonnée. Je vous écoute.

- Mieux on attend une fois mon frère.


Bouba arrive à cet instant.

- Astawabi, Hassan enfin vous êtes là. S’exclame Bouba qui serre la main d’Hassan.

- Salut frérot.

- Bonsoir ma sœur comment vas-tu ? Comment ça s’est passé ?

- Alhamdoulillah grâce à l’aide d’Hassan tout s’est bien passé. Il a été incroyable il m’a

beaucoup aidée.

- Merci à Allah. Merci beaucoup Monsieur Hassan.

- En effet, nous sommes là pour vous parler d’une chose.

Bouba prend une belle position pour l’écouter.

- Astawabi et moi souhaitons nous marier. On aimerait avoir votre accord mama Aïcha

et vous.

Bouba et mama Aïcha ne s’attendaient pas du tout à cela. Bouba se tourne vers sa

sœur et dit :

- Es-tu d’accord ma sœur ? Acceptes-tu de l’épouser ?

- Oui c’est ce que je souhaite vraiment. Passer le reste de ma vie avec lui.

- Ma sœur est d’accord je ne dirai pas autrement. Je vous souhaite que du bonheur.

Prenez soin d’elle. Je sais sans aucun doute que vous êtes un homme bon et digne de

mériter ma sœur.

- Je remercie Allah pour cette grâce. Astawabi ma fille je suis très heureuse pour toi. Tu

as eu la chance d’avoir un homme incroyable comme Hassan. Hassan, je vous remets

entre vos mains notre trésor ; j’ai promis à ses parents de prendre soin d’elle et vous,

vous avez l’obligation de veiller sur elle. Se prononça mama Aïcha.

- Merci mama Aïcha ! merci mon frère Bouba. Je vous promets de prendre soin d’elle

plus que ma vie.


- On vivra à Yaoundé mais on ira Incha Allah en Égypte pour passer les vacances avec

ma famille.

- Qu’Allah vous protège. Qu’il vous guide vers le droit chemin. Qu’il barakatise votre

union mes enfants.

- Amine ya rabbi. Répondit tout le monde.

- On veut attacher notre mariage même demain si possible. Affirma Hassan.

- D’accord donnons-nous rendez-vous après la prière de Souhb à la mosquée je

préviendrai l’imam pour le mariage.

Hassan fit un clin d’œil à Astawabi et prit congé deux. Et Bouba s’en va également.

- Ma fille faut être patiente c’est ça le mariage. Supporte ton homme dans les bons et

mauvais moments. N’oublies jamais ça, Allah est avec les patients.

- Insha’Allah mama Aïcha je respecterai tes conseils.

- Tu vas terriblement nous manquer.

- Vous aussi mama. Mais je viendrai vous voir autant que possible.

Astawabi toute fatiguée fit ses prières et s’en va dormir le cœur apaisé.
Chapitre 14

Il est 4 h du matin ! Hassan déjà prêt pour aller à la mosquée. Il était le premier à y être

et la mosquée était fermée. Il tenait la cola et les bonbons qu’ils avaient achetés hier quand

Bouba lui a expliqué les traditions. Il a également remis la dote à Bouba le même jour. Hassan

était vraiment pressé de faire d’Astawabi sa conjointe. Il s’est assis sur les racines d’un arbre

pour attendre le lahdan qui arrive après une trentaine de minutes. Après que le lahdan ait

appelé la prière, Hassan ayant fait ses ablutions se met à lire le coran pour attendre l’arrivée

des autres. Après un certain temps, Bouba arrive avec sa faada et s’assoient près de Hassan.

Peu à peu la mosquée se remplit et ils effectuent la prière. Le mariage fut attaché juste après

la prière. Bouba s’est chargé de distribuer la cola et les bonbons à tout le monde. Ils firent les

invocations pour les nouveaux mariés. Du côté d’Astawabi, elle mettait du henné et on la

tressait. Après la prière de Zohra, Hassan arrive devant la cour avec un chauffeur pour

chercher sa bien-aimée. Mama Aïcha la fit sortir avec Bouba pour une invitation car ils y

avaient beaucoup de monde dans la cour.

- Ma fille bien aimée, la princesse de son père, tu fais la fierté d’un homme. Je sais que

tu as la capacité de prendre soin de lui, de le respecter et de lui obéillir. Ma fille je

t’aime. Je suis à la fois triste et heureuse. Tu vas tellement me manquer ; sache que tu

pourras toujours compter sur moi quoiqu’il arrive. Je ne t’ai pas abandonnée, je t’ai

juste laissée faire ta vie, c’est ton destin et c’est mon devoir de te marier. Astawabi

pleurait et mama Aïcha également. Elle se tourne vers Hassan et dit :

- Mon fils, je te laisse partir avec mon trésor, il est précieux et je te conjure d’en prendre

soin et de bien veiller sur lui.

Bouba avance vers eux, prend leurs mains et dit :


- Bonne chance à vous soyez heureux. Prenez soin de ma sœur.

Hassan à son tour déclare :

- Je vous promets à tous moi, Mouhamadou Hassan, l’époux légitime d’Astawabi de

prendre soin de ma femme, de lui combler de bonheur, faire d’elle la reine de mon

royaume, l’aimer, la chérir jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Il prend la main de son épouse et entre dans la voiture qui démarre rapidement. Mama

Aïcha, triste, retourne à l’intérieur. Elles avaient demandé à ses voisines de préparer la

nourriture pour le mariage. Elles ont passé la nuit à préparer ; à présent elles distribuent la

nourriture à tout le village. Astawabi met sa tête sur l’épaule d’Hassan. Hassan essai de la

réconforter pendant leur trajet et lui garantit la sécurité avec lui.

- Je suis là pour toi. Et je serai à toi pour toujours Insha’Allah. N’hésites pas à partager

tes peines avec moi. Je n’aimerai pas voir mon épouse dérangée. Nous aurons des

différends mais la patience est la meilleure des solutions. Ne doutes jamais de mon

amour pour toi, il est sincère. Souligna Hassan.

- Je t’aime beaucoup Halib. Faut également être patient avec moi et supporter mes

défauts.

Hassan lève le visage de son épouse qui fuit son regard s’approche davantage d’elle et

l’embrasse passionnément. Hassan commence à lui raconter le lien fort qu’il partageait avec

sa famille.

- Ma mère et moi sommes très proches. Elle me voulait près d’elle mais moi je voulais

rester avec ma grand-mère au Cameroun et après sa mort je me suis attaché à ce pays.

On s’appelle autant que possible avec la famille, papa, maman, mes deux sœurs. Mon
père lui possède une simplicité de comprendre mes décisions. Après ma rupture avec

Amina ma mère m’a proposé tous les jours de nouvelles femmes pour le mariage mais

moi je voulais trouver l’amour par moi-même ce qui la rendais de fois mécontente.

J’ai prévenu à toute la famille de notre arrivée ils sont tous impatients et ils vont

organiser les différentes cérémonies traditionnelles.

- Tu dois les manquer à tous.

- Ils me manquent aussi beaucoup.

Elle pose sa tête à nouveau sur son épaule et s’en dort. Pendant ce temps, Hassan l’admirait

avec un sourire aux lèvres et se perd dans ses pensées. Il avait peur de la réaction de sa mère il

s’inquiétait pour Astawabi.

- Serait-elle heureuse de vivre là-bas ? S’adaptera-t-elle facilement ? Ne va-t-elle pas se

sentir seule ?

Pendant ce moment de réflexion, le chauffeur lui demande de les amener dans quel

hôtel. Et Hassan répondit l’hôtel de ville de Yaoundé. Astawabi se réveilla. Hassan prend

deux chambres pour lui et sa femme et le chauffeur.

- Tu peux aller te doucher. Affirma Hassan.

- Non. Toi d’abord.

- Alors, partons ensemble.

Astawabi se presse pour chercher ses affaires pour aller se doucher et fait sortir un autre

Hidjab. Elle esquive Hassan et part seule. Elle prit sa douche, se fit belle et sortit après une

heure qui paraissait des heures pour Hassan. Elle sort toute timide et très belle. La seule envie
qu’a eu Hassan c’est de tout retirer mais se lève pour se doucher à son tour et s’habiller

correctement et fit les ablutions.

- Viens on prie ma bien-aimée. S’exclama-t-il.

Ils firent la prière et lurent quelques versets coraniques. Couchés dans leur lit, ils

commencèrent à discuter mais la discussion a pris une autre tournure. Ils dormaient dans les

bras de l’un et de l’autre. Le matin c’était le grand départ pour l’Égypte. Hassan a offert un

cadeau précieux à sa femme ; il était très ému de la nuit précédente.


CHAPITRE 15

C'est juste incroyable! Astawabi, cette jeune fille venue de ce petit village, est à présent
dans un avion pour une destination lointaine. Cet engin qu’elle voyait juste dans les airs, est
devenu un moyen de transport pour elle aujourd'hui. Confortablement assise sur ces sièges en
cuir, elle a une vue agréable sur l'extérieur. Elle doute fort que ce soit toujours le cas quand
cet avion va enfin décoller car une annonce venant des hauts parleurs intime tous les
passagers à s'asseoir.

- Ça va? Lui demande Hassan.


- Je pense oui! Mais peut-on changer de place s'il te plaît ? Je ne sais pas si je pourrais
supporter la vue qui va s'offrir à moi dans quelques instants.

Il lui sourit mais n'objecte pas. En quelques secondes elle avait pris sa place et lui la sienne.
Elle se sent à présent plus rassurée. Elle pose sa tête contre sa poitrine et il l'encercle l'épaule
à l'aide de son bras. Cette chaleur et ce réconfort qu’elle a auprès de lui est plus que
rassurante. Elle ressasse toute sa vie en déclic. Il faut avouer que ça a été le bazar pendant un
moment mais ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ? Si elle avait perdu cette foi et tous ses
espoirs elle n'en serait certainement pas là. Ses rêves se sont réalisés à mon plus grand
bonheur et aujourd'hui elle est avec l'homme qu’elle aime en route vers de nouveaux horizons
pour se construire une vie à eux loin de ses tourments et loin de ce passé fâcheux qu’elle a
vécu.

- L'oiseau prend son envol !! S'exclame Mohammed.

Cette phrase l’extirpe de sa torpeur et elle agrippe sa main quand elle constate
qu'effectivement l'avion est entrain de décoller. Elle se remercie intérieurement d'avoir changé
de place avec Hassan parce qu’elle n’est vraiment pas au top de la forme ; elle a l'impression
que son estomac se noue. Et qu'un haut le cœur va la prendre dans pas très longtemps.

- Eh ! Asta calmes toi je suis là. Ne t'inquiètes pas tout va bien se passer. Tu as vécu des
moments bien pire et ce n'est pas ce décollage de rien du tout qui va te faire peur tu es
plus forte que ça.
Il resserre l'emprise de sa main sur celle d’Astawabi et les battements de son cœur plus
rapides que la normale se font à présent plus réguliers. Ses mots l’ont quelque peu rassurée
mais elle garde néanmoins les yeux fermés.

- Regardes comment tout le monde te regarde même ce petit bébé n'a pas peur.

Sa remarque lui fait ouvrir les yeux aussi vite qu’elle les a fermés mais elle constate qu'il se
moque juste d’elle personne ne semble avoir remarqué ce qui se passe de leur côté.

- Mais personne ne me regarde... Tu...

Il éclate de rire et elle roule des yeux.

- Tu vois que ce n'était pas si compliqué d'ouvrir les yeux petite dame!

Elle lui afflige une tape sur l'épaule et constate qu'il a bien raison. Un sourire naît sur son
visage et elle repose sa tête sur son torse.

- Tu devrais dormir à présent. Affirma Hassan.

Il dépose une bise affectueuse sur le haut de son crâne et il n'en faut pas plus pour sentir ses
paupières s'alourdir et les minutes qui suivirent, elle était plongée dans un sommeil
prometteur. Elle est réveillée par de l'agitation, qu'est ce qui se passe ? S’interroge-t-elle.

Elle nettoie ses yeux pour rétablir sa vue brouillée et l'emprise que garde Hassan sur son
épaule lui fait river son regard sur lui.

- Qu'est ce qui se passe ? Sommes-nous déjà arrivés ?


- Reste juste calme je t'en prie ! Rétorqua Hassan.

Les gens desserrent leur ceinture, les enfants pleurent, la panique sur le visage de toutes
ces personnes. Les hôtesses tentent bien que très mal de rassurer les passagers.

- Hassan ! Dis-moi ce qu'il y a ??? demanda à nouveau Astawabi très inquiète.


- L'avion va faire un crache !
Il le dit comme si c'était la chose la plus naturelle qui existe au monde. Un rire sans joie
s'échappe des lèvres d’Astawabi mais elle reprend très vite son air sérieux.

- J'espère que tu blagues!


- Reste juste calme c'est la dernière des choses que je veux te demander. C'est sûr on va
tous mourir.
- On reprend le contrôle de l'appareil vous êtes priés de garder votre calme ! Une voix
résonne à nouveau dans les hauts parleurs.
- C'est un mensonge Asta ! N'y crois pas!

Son sourire de soulagement s'estompe aussi vite qu'il est apparu.

Avant qu’elle puisse répondre quoi que ce soit des secousses violentes se font ressentir,
des cris stridents retentissent de partout. L'altitude baisse à une vitesse fulgurante son cœur
bats la chamade et son sang pulse tellement fort dans ses veines, elle a l'impression qu'elles
vont éclater à tout moment. Hassan la tient par la main et ce contact la fait frissonner. Un bruit
sourd retentit, son cœur rate deux battements ensuite plus rien c'est le trou noir. Son visage
étire une grimace de dégoût quand elle ouvre enfin les yeux. Sa tête lui fait tellement mal, elle
a l'impression d'avoir un trou au milieu du crâne.

Elle lâche un cri d'horreur quand elle voit le nombre de cadavre qui l’entoure. Ses sens sont
mis en éveil et d'un bond elle se tourne vers Hassan.

- Hassan ! Lève-toi on doit sortir de cette avion allez ! Cria-t-elle.

Il ne réagit pas, elle essaie de le redresser mais n'y arrive pas sa jambe est coincée. Elle le
secoue néanmoins en priant de tout cœur qu'il se réveille.

- Il ne peut pas faire ça ! Il s'est juste évanouie il ne peut pas être mort.

Elle retire le voile qui couvre sa tête et le passe sur son visage. Le linge ne tarde pas à être
humide tant son sang coule à flot. Si ça continu, il va se vider de son sang et... Il va mourir...

- Hassan !! Je t'en prie ouvre les yeux !


Voyant qu'il ne réagit toujours pas, ses yeux commencèrent à se remplir, une goutte de
larme commence à rouler le long de sa joue ensuite une autre, puis une autre encore et s'est
vite remplacée par un torrent de larmes. Elle essaie une nouvelle fois de décoincer sa jambe
mais c'est peine perdue. Elle tape son dos aussi fort qu’elle peut et quand elle le voit bouger,
un sourire prend forme sur son visage qui semblait déjà meurtrit.

- Hassan tu m'entends ? se demanda-t-elle calmement.

Il se redresse et ce sang sur son visage l’horrifie au plus haut point.

- Ça va ?? Il se met à l'examiner mais Astawabi le stoppe en le rassurant.


- Tu es gravement blessé il faut qu'on quitte cet avion.
- Je n'y arriverai jamais ! Asta je vais t'aider tu dois sortir de là au plus vite.
- Si tu penses que je vais te laisser ici c'est hors de question ! Au grand jamais !
- Ne fais pas ta tête de mule je t'en prie ! Tu dois te sauver !

Elle s’assied confortablement et pose sa tête sur son torse malgré que son vêtement soit
dans un état pitoyable.

- Alors nous mourrons ensemble!


- Non Astawabi. Je ne veux pas ça. Tu venais à peine de commencer une nouvelle vie et
elle ne devrait pas se terminer ainsi. Je m'en voudrais même après ma mort.
- Pouvons-nous juste profiter de ce moment, notre dernier moment ensemble. Sais-tu
que tu es la plus belle chose qui me soit arrivée ?
- Sais-tu que je t'aime plus que je ne m'aime ?

Elle lui sourit mais une lueur de tristesse traverse son regard. Astawabi prend la main de
Hassan dans la sienne et y dépose un léger baisé.

- Si mourir dans tes bras est ce que me réserve le destin alors je l'accepte.

Hassan ne répondait plus.

- Hassan ! Cria Astawabi.


- Je t'aime ! Souffle-t-il.
Astawabi le secoue de toutes ses forces mais cette fois il ne réagit plus. Des gouttes de sang
s'échappent de son nez et elle comprend qu'il n'est plus là, il est parti.

Elle s’agrippe un peu plus à son corps sans vie. Pleurant comme jamais. Hurlant à s'en
déchirer les cordes vocales. Après avoir recouru une nouvelle fois à la chahada un horrible
bruit résonne et des flammes se propagent à l’extérieur. Son corps s'empreigne d'une bouffée
de chaleur elle sourit comme si de rien était, un nouveau bruit bien plus fort résonne à
nouveau c'est le trou noir.

C'est sa fin, c'est ma fin, c'est notre fin.

Marzouka oummou Hani est née le 01 mai 2006 à Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua
Cameroun. Après ses études primaires à Grace Bilingual Compréhensive School et GBS les
Pintadeaux, elle obtient son Certificat d’étude primaire en 2016. Dans la même année, elle est
admise à l'Institut polyvalent bilingue les Pintades de Ngaoundéré où elle devient miss
bilinguisme pour le compte de l’année scolaire 2019-2020 et elle obtient son Bepc en 2020.
En 2022, elle valide le probatoire D avec mention et enfin elle est admise en TLe D pour
l’année scolaire 2022-2023.

Fin

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